undefined cover
undefined cover
Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5 cover
Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5 cover
OSE EN PARLER

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5

26min |17/01/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5 cover
Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5 cover
OSE EN PARLER

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné ! 4/5

26min |17/01/2025
Play

Description

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné !

 

Post partum. Deux mots qui font peur à celle ou celui qui les entend, car souvent associés à la fameuse “dépression post-partum, qui fait figure d’épée de Damoclès après une grossesse.

 

Pourtant, pas de raison d’avoir peur. Le post partum, c’est bien plus que ça !

Le mot désigne toute la période d’après l’accouchement. Et cette période peut être merveilleuse, pour autant qu’on s’y soit préparé un minimum… ce que seuls 25% des couples font !

 

Et c’est là que le Professeur Pierre Marès, gynécologue obstétricien, entre en piste.

 

Alors on a osé lui poser toutes les questions qui nous taraudaient. Et voici ce qu’on a appris :

 

👨‍⚕️ Il y a des signes précis qui doivent vous conduire à consulter ; on sait quand et quand ne pas s’alarmer ! Et dans le doute, l’accompagnement d’un professionnel de santé sera toujours précieux. Il ne suffit pas toujours de se dire “ça va passer” !

 

❤️ Pour se trouver à trois, il faut savoir se retrouver à deux. Prendre du temps pour son couple, que ce soit avant ou après l’accouchement est une des clés qui vous permettra de créer le meilleur environnement possible pour votre enfant !

 

⚙️ La meilleure préparation est parfois la plus simple. Certains gestes qui paraissent évidents comme changer une couche nécessitent un apprentissage - et le plus tôt est le mieux !

 

Un grand merci au Professeur Marès d’avoir répondu à toutes nos questions, et de vous donner les clés d’une préparation optimale pour vous dire, 10 ans plus tard, que votre période post-partum était géniale !

 

________________

 

Ce podcast vous est présenté par l’association Objectif Santé Environnement, avec le soutien de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Nouvelle-Aquitaine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Ose en parler,

  • Speaker #1

    le podcast qui répond à toutes tes questions.

  • Speaker #0

    Pour rester en bonne santé,

  • Speaker #1

    quand tu veux avoir un bébé,

  • Speaker #0

    parce que prévenir,

  • Speaker #1

    c'est mieux que guérir. Salut Vincent.

  • Speaker #0

    Salut Hélène, ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, et toi ? Alors, avec nos discussions, ça commence à mûrir ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah écoute, carrément, enfin, en fait, si tu veux, là d'un côté c'est super, parce qu'on... Disons que je me sens beaucoup moins... dans l'inconnu, sur toute la phase de avoir un enfant et arriver jusqu'à l'accouchement à peu près en bon état. Ça, c'est quand même quelque chose qu'on a bien couvert, mais bon, il y a déjà le gros truc dont on parle pas, qui est ce moment de l'accouchement, mais qui encore est un moment où t'es très accompagné, donc ça m'inquiète pas tant. Mais après, il y a quand même un truc qui est assez terrifiant, je t'avoue, c'est genre après l'accouchement, tu rentres chez toi et qu'est-ce qui se passe maintenant ? Parce qu'on entend pas mal d'histoires d'horreur sur... X a fait une énorme dépression postpartum. C'est l'enfer, ça fait trois mois qu'on n'a pas dormi, voire même trois ans pour certains. En fait, c'est pareil. OK, super, on est arrivé jusque-là, mais ce n'est pas vraiment la fin, en fait. Toi, je ne sais pas si c'est un truc que tu as géré facilement. Comment tu t'es préparée pour ça ?

  • Speaker #1

    Je t'avoue que c'était un peu une claque pour moi. C'est-à-dire que je me sentais très bien jusqu'à l'accouchement, mais après l'accouchement, c'était... raz-de-marée et effectivement tout d'un coup ton espèce de bain d'hormones dans lequel tu étais avec des papillons et des fleurs, il a disparu t'as un bébé hurlant dans tes bras toute la journée, tu sais plus où t'es tu sais plus qui t'es, c'était super difficile et je pense qu'effectivement on n'est pas du tout préparé à ça

  • Speaker #0

    Et t'as quelqu'un à nous présenter pour aller voir ça, laisse-moi deviner

  • Speaker #1

    Du coup justement j'ai pensé qu'on pourrait aller rencontrer le professeur Marès qui a des choses à nous dire sur ce sujet.

  • Speaker #0

    Allez, allons-y !

  • Speaker #1

    Bonjour docteur et merci d'être avec nous aujourd'hui. Est-ce que, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, vous pouvez en quelques mots vous présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour à vous d'abord et merci de votre invitation. Alors, mon nom c'est Pierre Marès, je suis gynécologue obstétricien au CHU de Nîmes. Et donc je garde actuellement une activité essentiellement de consultation, après avoir une longue activité autour à la fois de l'obstétrique et de la chirurgie gynécologique, et actuellement en particulier dans les douleurs, et entre autres les douleurs du postpartum.

  • Speaker #1

    Alors justement on va parler de ce postpartum, est-ce que déjà vous pouvez nous expliquer un peu, on nous parle beaucoup de la grossesse, de l'accouchement, etc. Qu'est-ce qui se passe dans notre corps après l'accouchement ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est une vaste question. Il y en a qui écrivent des livres de mille pages dessus, donc ce n'est pas les mille jours, mais pas loin. Donc, pour être très synthétique, je vous dirais que le corps, on est corps et esprit déjà. C'est-à-dire qu'on ne peut pas dissocier ce qui se passe au niveau physique, au niveau musculaire, au niveau anatomique. de ce qui se passe au niveau hormonal et de ce qui se passe au niveau psychique. Donc c'est tout ça qu'il faut prendre en charge, c'est-à-dire qu'il faut porter une attention non pas à un problème, mais à la femme dans sa globalité. Et je rajouterai même dans son environnement familial, social, professionnel. Donc tout ceci en fait, et j'anticipe peut-être une question que vous alliez me poser, c'est que... théoriquement ça devrait être préparé parce qu'il est sûr que ce qui se passait dans une histoire du siècle précédent où il y avait la naissance mais en général la femme et le couple qui avait un enfant se retrouvaient dans un environnement familial c'était peut-être pas mieux sur le plan technique mais c'était favorisant sur le fait d'expliquer qu'est ce qui va se passer comment tu vas aller etc des petits problèmes de douleur les problèmes d'accompagnement des enfants Aujourd'hui, les couples se retrouvent très accompagnés, et merci de votre question, pendant la grossesse aujourd'hui, parce que depuis une trentaine d'années, on a compris qu'il fallait préparer la grossesse malgré tout. Et en fait, au moment de l'accouchement, une fois que ça s'est à peu près bien passé, le couple se retrouve, la femme d'abord, et le couple se retrouve tout seul face à leur situation. Les problèmes que vous venez d'évoquer, on va y revenir. Le fait d'avoir un enfant... qui peut être adorable mais qui peut pleurer la nuit, et on est déjà fatigué par la grossesse, vous rajoutez d'être réveillé trois ou quatre fois la nuit, je vais vous dire, l'ambiance et le tonus, il ne sera pas présent facilement. Et l'homme, face à tout ça, qui ne comprend pas toujours très bien, je parle en tant qu'homme, si on n'a pas été informé, on se dit comment ça va tenir et comment on va y arriver, ne serait-ce que donner le biberon, faire le linge, etc. Et tout ça pouvait être en partie préparé quand j'ai commencé mes activités d'obstétrique, on avait environ une semaine avec la femme qui avait accouché. Donc il y avait tout un travail d'éducation qui se faisait. Aujourd'hui, elle rentre. et quand elles sont dans une structure qui est sympathique, ça dure 48 heures quand tout va bien, même si elles ont des points. Donc elle n'a pas eu le temps de se retourner, cette dame. Et son mari n'a pas eu le temps de voir une seule fois, peut-être une fois ou deux, l'Angers des enfants. Donc c'est vrai que ce que vous posez comme question est important. Alors pour revenir à votre question, et je vais peut-être être un peu long, c'est qu'il y a des variations anatomiques pour les muscles. parce qu'il y a quand même eu une distension physique importante. Il y a eu un travail sur le rachis, sur le bassin, sur les membres inférieurs. Donc ça, c'est déjà au niveau physique. Et la préparation à l'accouchement, mais il faut savoir qu'en France, il n'y a que 25% des femmes qui font une préparation à l'accouchement. Donc ça, si vous pouviez faire passer ce message, un accouchement, ça se prépare, ce serait une bonne idée. C'est comme quand on va faire un match de tennis, un match de ce qu'on veut. Eh bien... ça se prépare. Ensuite, il y a des variations hormonales dont on ne leur a souvent pas parlé qui vont se passer. C'est-à-dire que dans le postpartum immédiat, il y a un effacement de l'imprégnation hormonale et une baisse des hormones, en particulier des estrogènes. Donc, il peut y avoir des sensations de sécheresse vaginale, de gêne. Et donc, s'il y a un essai de rapport, ça peut être très désagréable pour la femme, si on ne lui a pas expliqué. Et l'homme peut ne pas comprendre. Et donc il faut l'expliquer au couple. Et ensuite, il y a quelque chose que vous ne pouvez pas et qu'on ne peut pas négliger, qui est le stress psychique de l'accouchement, parce que même si la naissance c'est une chance, ça reste un moment de stress. Et vous avez après la femme qui doit s'adapter à ce tout nouvel environnement, qui est aussi son changement au niveau corporel, de son image, de sa perception de son corps. Et donc sur le plan psychologique, il y a tout ceci qui arrive, si j'ose dire, en vrac, et face à ceci, ni la femme ni l'homme n'ont souvent été préparés.

  • Speaker #0

    Typiquement, vous parliez du rôle du père et plus largement du second parent, il y a effectivement une partie de se préparer à accueillir cet enfant, savoir le changer, se réveiller la nuit, donner le biberon, etc., mais qui sont des choses vers lesquelles instinctivement on va aller quand on est dans ce Ausha, en amont, on se dit qu'il faut quand même que je sache faire ça. le jour où mon enfant arrive, par contre c'est quelque chose qui fait un peu peur et qui peut être assez désarmant et auquel on n'est pas préparé c'est un grand inconnu, c'est potentiellement on peut se retrouver dans une situation où son partenaire est dans une situation de douleur, de déprime qui peut a priori être sévère, de ce que je comprends dans les cas de dépression postpartum, etc et ça pour le coup, on n'est absolument pas équipé pour savoir quoi faire, parce qu'on n'est ni psy ni médecin, etc comment est-ce qu'on peut faire pour pour être là non seulement pour son enfant, mais aussi pour son partenaire dans cette période de post-accouchement ?

  • Speaker #2

    Vous avez déjà ce que vous avez évoqué, parce que je me suis trouvé dans cette situation. Ce n'est pas parce qu'on est médecin qu'on a appris à allonger un enfant et à préparer un enfant. Donc, je vais vous dire, on est tous à égalité là-dessus. Et donc, c'est vrai que tout ceci n'est pas préparé. Donc, ne serait-ce que ces aspects purement fonctionnels doivent être préparés. Alors, si en plus... Vous avez à côté une situation qui peut porter du côté de la mer vers un état un peu ce qu'on appelle le postpartum blues, qui n'est pas la dépression du postpartum, mais il y a une période de vague à l'âme, de sensations de difficulté un petit peu. C'est là où la présence de l'homme est importante et que si on ne l'a pas informé, il va être en difficulté. Parce qu'il va se dire, ça y est, l'accouchement s'est passé, tout va bien, elle est rentrée à la maison, on m'a dit qu'elle allait bien, il ne comprend pas. Et il ne comprend pas. Donc tout ça doit être préparé. Ça doit être préparé pour être informé. Et le rôle de l'homme, c'est d'être un accompagnant dans ces cas-là, présent. C'est un petit peu comme je dirais, comme quand on fait une course en montagne, de temps en temps, il y en a un qui soutient l'autre ou qui... tire la corde de façon plus efficace parce qu'à un moment, il y en a un qui est un peu plus fatigué. Par contre, s'il y a des signes qui sont plus importants, avec des troubles du sommeil qui s'associent au réveil de la mer, s'il y a des pertes d'alimentation, des pertes de sommeil, de troubles alimentaires, ou de difficultés vis-à-vis de son corps, il ne faut pas hésiter à en parler au médecin. Il ne s'agit pas de fermer les jambes dans une démarche psychiatrique, mais c'est important de mettre en place un accompagnement avant qu'il y ait des troubles importants. Ça, merci, comme on dit, de la question, parce que c'est quelque chose qu'on a trop longtemps négligé avec un discours qui est normal, parce qu'il est positif, en disant que ça va passer. Alors ça va passer, à condition qu'au bout de deux ou trois mois, tout aille bien. Et donc le message du XXIe siècle, ce n'est pas de dire tout va passer, c'est de rajouter à cette phrase, ça va aller mieux, certainement, mais si ça ne va pas mieux, on peut s'en occuper, on peut vous accompagner.

  • Speaker #0

    Je veux dire justement cet accompagnement, à quel moment se dire qu'il est nécessaire et quels sont les signaux, entre guillemets, qui doivent nous faire dire, bon là ça ne va pas, il faut aller chercher, ça ne va pas juste passer. Il faut aller chercher de l'aide et du soutien en dehors.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas parler de l'enfant, mais on va parler pour le couple. Je dirais que par rapport au discours qui était classique de dire ça va passer comme vous venez de l'évoquer au XXIe siècle, il faut dire ça va, certainement aller mieux mais si au bout de deux ou trois mois, ça ne va pas mieux, vous en parlez à votre sage-femme, votre médecin, votre gynécologue. il faut en parler parce qu'il ne faut pas laisser s'installer. Il y a deux signes importants. Il y en a un qui est le trouble du comportement avec une femme qui ne dort pas, qui est épuisée, qui ne se nourrit plus. Et deuxièmement, au bout du troisième mois ou du deuxième mois, s'il y a un essai de rapport, etc., et que ça ne peut pas se faire, il faut en parler parce qu'il peut y avoir ces troubles hormonaux que je vous ai évoqués initialement. Et troisième groupe de signes qui doivent alarmer, c'est si une douleur persiste. Si une femme garde une douleur, il faut s'en occuper à ce moment-là, parce qu'aujourd'hui, au XXIe siècle, on a des moyens pour les traiter, et il ne faut pas les laisser se pérenniser.

  • Speaker #1

    Et au-delà de ces situations, on va dire, où effectivement, on a peut-être été trop loin à se dire ça va aller qu'est-ce qu'on peut faire, en tant que femme en particulier, mais aussi avec l'aide de son partenaire ? pour récupérer, pour se remettre, pour justement aussi rapidement que possible pouvoir passer cette période qui effectivement, en tout cas moi dans mon vécu, n'est pas très facile.

  • Speaker #2

    La récupération, elle tient. Alors, il y a quand même le temps d'accompagnement, si vous voulez, puis il y a le suivi avec les sages-femmes, avec les médecins, qui sont des consultations du postpartum, qui sont des moments importants où la femme peut en parler. ne serait-ce que déjà la consultation du huitième jour, etc. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Premièrement, c'est de rappeler au couple que la nutrition est un élément important. Deuxièmement, l'activité physique. Quand je dis activité physique, je n'ai pas parlé de sport. Mais faire de la marche, se mobiliser, etc. Ça va traiter à la fois les problèmes parfois de douleur et parfois de récupération sur le plan physique. Et ça laisse le temps au couple. corps de se réhabituer à sa nouvelle perception corporelle qui change de façon importante pour la femme. Et dans cette démarche-là, c'est ces éléments-là qui devraient être préparés pendant la préparation de la grossesse, d'autant plus que maintenant, comme je vous l'ai dit, il n'y a plus de séjours en maternité qui permettent de faire ce relais. Donc il faut vraiment préparer tout ceci avant, pendant la grossesse. pour que la récupération après et les signaux, c'est les trois signaux sur lesquels j'ai insisté, la douleur qui perdure, la difficulté à la reprise de la sexualité, les troubles du sommeil et de la nutrition, et puis l'état général chez quelqu'un qui n'a plus envie ou qui ne s'occupe même pas de son enfant, parce qu'elle se sent épuisée ou fatiguée. Donc tous ces signes doivent orienter vers une consultation. avec un professionnel de santé et dans un parcours de prise en charge adapté pour que la femme, la naissance reste une chance et pour l'enfant et pour le couple.

  • Speaker #0

    Et là, on a parlé de cette préparation pour la femme. Une autre question, c'est comment est-ce qu'on prépare un bon environnement pour accueillir son enfant ? Parce que disons qu'on n'a pas beaucoup de conseils ou de ressources, de ressources là-dessus spontanément. On voit souvent dans les films américains Les parents préparaient la chambre et peintent les murs de manière très cliché en bleu ou en rose il y a quelques années, en vert aujourd'hui. Mais concrètement, comment est-ce qu'on prépare le meilleur environnement pour accueillir son enfant dans les meilleures conditions possibles ?

  • Speaker #2

    Alors ça, pour accueillir son enfant, je vous dirais que vous avez les pédiatres et les pédopsychiatres ou les péricultrices qui vous en parleront mieux que moi. Mais je pense que, comme vous l'avez dit aujourd'hui, les couples sont abreuvés de techniques d'accompagnement qui sont, entre guillemets pour moi, commerciales. C'est-à-dire tout ce qui peut se vendre pour préparer l'arrivée d'un enfant, on va essayer de le leur vendre. On leur a oublié que ce qui est essentiel dans la vie, c'est la relation. C'est bien plus important que la peinture ou la meilleure poussette pour l'enfant. Si un enfant se sent bien accompagné, accueilli, malgré les difficultés que ça peut générer, la préparation de l'accueil de l'enfant sera excellente. Donc c'est toute la différence qu'il peut y avoir entre, je dirais, une préparation presque commerciale, c'est un peu pour refaire sur les mots, de l'accueil de l'enfant entre la peinture, préparation de l'accueil d'une personne et de son identité avec ses différences. C'est ça qui est important parce qu'un enfant qui arrive, ça va bousculer les habitudes. Il va falloir changer ses plannings, il faudra les organiser différemment. Il va falloir modifier son organisation, il faudra peut-être modifier les emplois du temps. Le vrai accueil, il est plus dans la façon de percevoir comment moi je vais vivre par rapport à l'enfant. plutôt que comment je fais pour que lui se débrouille. Je ne sais pas si vous voyez la différence qui est quand même très subtile mais essentielle.

  • Speaker #0

    Justement, vous auriez un exemple qui illustre ça ?

  • Speaker #2

    Un exemple, c'est difficile. C'est un petit peu comme les gens qui auraient fait exactement ce que vous avez dit. Ils ont fait les peintures, ils ont acheté la meilleure poussette sur Amazon qu'on vend avec je ne sais pas qui. Et ensuite, ils ont aménagé tous les jouets pour les enfants. Simplement, lorsque l'enfant se met à pleurer la nuit, il l'engueule. Voilà, je vais vous dire, c'est ça la différence. La différence, c'est d'accueillir l'enfant parce que c'est une personne. C'est une personne dans son intégralité, sa différence. Et donc, alors, il ne s'agit pas de faire n'importe quoi, mais vous pouvez avoir des enfants qui pleurent jusqu'à 2-3 ans. C'est toute une organisation. C'est toute une organisation, parce que si vous vous réveillez trois fois la nuit, donc il va falloir s'organiser et du même coup, vous avez la répercussion sur la vie du couple. Il faut savoir que déjà, il y a entre 3 et 5%, parce que je suis un optimiste de fond, d'hommes qui quittent leur femme pendant la grossesse parce qu'ils ont du mal à vivre la sexualité. Donc c'est parrière. Et donc dans le postpartum, quand il y a des difficultés comme ça, il faut parfois réfléchir. à s'organiser pour le couple pour qu'une nuit sur deux, il y en ait un qui se lève et l'autre non, pour pouvoir tenir le coup. Et dans ce contexte-là, comment le couple retrouve son équilibre ? C'est ça qui est important. C'est-à-dire que la préparation, elle est bien sûr dans l'accueil matériel, mais elle est surtout dans l'accueil de l'enfant dans sa particularité et du couple qui va modifier son mode de vie entre eux. Mais ça, les gens, ils voient, je dirais, c'est les bisounours aujourd'hui. On prépare l'accouchement comme les bisounours. Non, la vie est parfois difficile. Alors, heureusement, vous êtes là, moi aussi, c'est une chance. Mais si vous voulez, parfois c'est difficile. Et parfois, il y a une période douloureuse, difficile, et de réadaptation du couple à l'enfant et du couple entre le couple. au sein du couple. On n'en parle pas beaucoup. Et merci de poser les questions parce que c'est à mon avis ça qui est le plus important si on veut dix ans après l'accouchement se dire c'était quand même génial au fin de compte.

  • Speaker #1

    Et justement peut-être pour rebondir sur ce que vous disiez sur retrouver sa vie de couple, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de la sexualité ? La sexualité à la fois pendant la grossesse, parce que vous avez dit que pour beaucoup d'hommes c'est une source de frustration. Est-ce qu'on peut avoir une activité sexuelle et comment pendant la grossesse et jusqu'à quand ? Et comment est-ce qu'on peut, voilà, qu'est-ce qui se passe après l'accouchement et quand est-ce qu'on peut reprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, premièrement, la sexualité pendant la grossesse n'a jamais été contre-indiquée, sauf chez des femmes qui ont des saignements après les rapports parce qu'elles ont une placenta prévia ou parce qu'elles ont des contractions, parce qu'elles ont une menace d'accouchement prématuré. Donc... Donc la sexualité pendant la grossesse, je parle d'une sexualité normale, je ne parle pas de technique genre balancelle chinoise ou ce que vous voulez. Mais si la sexualité n'a jamais été empêchée ni interdite pendant la grossesse, dès lors que ce n'est pas douloureux pour la femme, dès lors qu'il n'y a pas de saignement, et dès lors qu'il n'y a pas de menace d'accouchement prématuré. Et ensuite, souvent, ce que je dis, moins souvent aujourd'hui, mais ce que je disais régulièrement aux jeunes femmes et aux couples, c'était, à votre âge, vous pouvez être inventif. La sexualité, ce n'est pas que la pénétration vaginale. C'est-à-dire, c'est ça qui m'étonne, c'est qu'au XXIe siècle, on nous parle... de tas de choses, et des choses aussi banales qu'une sexualité diversifiée mais agréable, on ne sait pas s'en servir. C'est quand même étonnant. C'est-à-dire qu'il n'y a pas que la pénétration vaginale dans la sexualité, on commence à le dire, mais il faut l'expliquer. Donc ça, peut-être que c'est pour nous les hommes qu'il faut nous l'expliquer, parce que nous sommes beaucoup plus simples et moins subtils que les femmes dans ce domaine-là. Ça, ça fait partie de l'information pendant la grossesse que doivent faire les gynécologues, les sages-femmes, etc. et les médecins. Bon, premièrement, pour la réponse pour la grossesse. Deuxième étape, par rapport à la sexualité du postpartum. Alors, la sexualité du postpartum, vous pouvez avoir des couples et tout va bien, aucun problème. Tant mieux pour eux. Puis, vous pouvez avoir les couples qui vont essayer d'avoir un rapport au bout d'un mois et demi, de deux à trois mois. il y aura une douleur qui va apparaître. Alors, à la fois, il faut leur dire que ce n'est pas tout à fait normal, mais ce n'est pas inquiétant. Pourquoi ? Parce que ça rejoint ce que je vous ai dit, c'est-à-dire que dans le postpartum, surtout si en plus la dame allaite de façon très régulière, il y a un déficit estrogénique et donc il peut y avoir une certaine sécheresse vaginale. Et donc il faut informer les femmes d'utiliser un lubrifiant et ça va être tout simple. Mais il faut que les hommes soient au courant, parce qu'ils peuvent se dire, si vous voulez, c'est comme ça, ça crée des conflits, parce que l'homme se dit, elle va bien, tout va bien, on m'a dit que tout est cicatrisé et ça ne marche plus. Donc, elle ne veut plus de moi, elle ne s'intéresse plus à moi. Vous voyez ce que je veux dire. C'est comme ça que les couples se créent des problèmes, parfois dans le post-partum, parce qu'on ne les a pas accompagnés. Ça rejoint ce que vous me disiez tout à l'heure. Et ensuite, il y a les dames qui ont eu soit... Une déchirure même s'il n'y a pas eu des points, qui ont eu des points, qui ont eu une épisiotomie, et qui peuvent avoir mal lors du rapport. Et à ce moment-là, il faut en parler aux professionnels de santé, parce qu'on a des solutions pour les accompagner. J'en profite, et vous n'avez pas pensé à ce qu'on avait évoqué en ma part, mais on peut trouver ces douleurs chez les femmes qui ont eu une césarienne. Ça, c'est un message fort du XXIe siècle qu'on ne disait pas il y a une quarantaine d'années. C'est-à-dire qu'une femme qui a eu une césarienne peut avoir des douleurs du périnée. Ça peut paraître étonnant, mais vous avez un magnifique mémoire qui a été fait par une sage femme d'une école, alors je crois que c'est Angers, qui était remarquable, expliquant qu'on retrouvait presque autant de douleurs du périnée chez les femmes qui avaient eu une césarienne que chez les autres, que celles qui avaient eu un accouchement par voie basse normale. Et ensuite, une femme qui a eu une césarienne peut être inquiète lors des rapports, parce qu'elle peut avoir une inquiétude. de la pénétration intravaginale, est-ce que ça ne va pas faire lâcher la cicatrice, etc. Et même alors, ça, il faut le dire, pour l'homme, il y a des hommes qui s'inquiètent pour leur femme. Ça existe quand même, qui sont soucieux de leur femme et qui se disent, est-ce que ça ne va pas lui faire mal ? Est-ce que ça ne va pas déchirer quelque chose à l'intérieur ? Donc, il faut les rassurer. Et comme il faut rassurer les dames sur les cicatrices, et parfois, ce que je n'avais pas évoqué au préalable, c'est que... quand il y a eu des césariennes, il peut y avoir des troubles de la sensation, du contact, du corps à corps, sur toute la zone qui est au-dessus, de la zone de la cicatrice jusqu'au nombril. Donc il faut les rassurer, parce que c'est des troubles liés à... parce qu'on a coupé des petits filets nerveux de surface, et il faut leur permettre de reprendre cette sensibilité avec des petits massages de surface, ce qui peut être une très bonne activité pour le conjoint.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur. Peut-être une dernière question pour ceux qui veulent aller plus loin après vous avoir écouté. Est-ce que vous auriez une ressource qui s'agit d'un site internet, un livre, etc., mais qui permet de creuser encore un peu ce sujet du postpartum et de se préparer encore mieux ?

  • Speaker #2

    Il y a eu énormément de livres qui ont été faits, dont certains édités par le CNGOF, c'est le Collège National des Gynécologues Obstétriciens. Et puis je pense que ce que vous faites avec... le travail que vous faites sur les mille jours et l'organisation, ça me paraît une des meilleures sources d'informations à développer. Mais pourquoi pas à le préparer avec vous ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup docteur, et merci pour tous ces conseils. Merci, merci beaucoup. Au revoir. A bientôt. Au revoir. Bon, trop bien. C'était trop cool. Merci Hélène de m'avoir fait rencontrer le docteur Marès. Merci aussi d'avoir posé les questions que je n'aurais pas osé poser, notamment les questions sur le sexe qui sont un peu un terreau de légende, on va dire, pour les hommes, sur ce que tu peux faire pendant et après la grossesse. Mais non, mais c'était hyper bien. Et puis surtout ce côté... La préparation, ce n'est pas forcément juste acheter une poussette de marque XY et se dire qu'on est prêt, c'était plutôt cool à entendre aussi.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment cette idée que c'est effectivement un bouleversement, c'est une période pas facile et donc la tempête, il faut la prévoir, il faut la préparer, il faut s'accrocher à deux et savoir s'écouter. Moi, j'ai beaucoup aimé ce message de dire, ça va passer. Ça marche pendant un mois ou deux, mais ensuite, non. S'il y a quelque chose qui persiste, il faut savoir l'écouter. Et écouter les douleurs des femmes, on n'est pas que des chochottes qui ne sont pas capables de gérer une petite douleur. S'il y a quelque chose qui persiste, il y a un sujet, et c'est important de pouvoir le traiter au plus vite.

  • Speaker #0

    Justement, c'était hyper rassurant de savoir quels étaient les signaux d'inquiétude, parce qu'à l'inverse, on peut avoir tendance à trop s'inquiéter trop vite et ne pas savoir où mettre le curseur. Donc, ça rend très cool en tout cas. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Description

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné !

 

Post partum. Deux mots qui font peur à celle ou celui qui les entend, car souvent associés à la fameuse “dépression post-partum, qui fait figure d’épée de Damoclès après une grossesse.

 

Pourtant, pas de raison d’avoir peur. Le post partum, c’est bien plus que ça !

Le mot désigne toute la période d’après l’accouchement. Et cette période peut être merveilleuse, pour autant qu’on s’y soit préparé un minimum… ce que seuls 25% des couples font !

 

Et c’est là que le Professeur Pierre Marès, gynécologue obstétricien, entre en piste.

 

Alors on a osé lui poser toutes les questions qui nous taraudaient. Et voici ce qu’on a appris :

 

👨‍⚕️ Il y a des signes précis qui doivent vous conduire à consulter ; on sait quand et quand ne pas s’alarmer ! Et dans le doute, l’accompagnement d’un professionnel de santé sera toujours précieux. Il ne suffit pas toujours de se dire “ça va passer” !

 

❤️ Pour se trouver à trois, il faut savoir se retrouver à deux. Prendre du temps pour son couple, que ce soit avant ou après l’accouchement est une des clés qui vous permettra de créer le meilleur environnement possible pour votre enfant !

 

⚙️ La meilleure préparation est parfois la plus simple. Certains gestes qui paraissent évidents comme changer une couche nécessitent un apprentissage - et le plus tôt est le mieux !

 

Un grand merci au Professeur Marès d’avoir répondu à toutes nos questions, et de vous donner les clés d’une préparation optimale pour vous dire, 10 ans plus tard, que votre période post-partum était géniale !

 

________________

 

Ce podcast vous est présenté par l’association Objectif Santé Environnement, avec le soutien de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Nouvelle-Aquitaine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Ose en parler,

  • Speaker #1

    le podcast qui répond à toutes tes questions.

  • Speaker #0

    Pour rester en bonne santé,

  • Speaker #1

    quand tu veux avoir un bébé,

  • Speaker #0

    parce que prévenir,

  • Speaker #1

    c'est mieux que guérir. Salut Vincent.

  • Speaker #0

    Salut Hélène, ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, et toi ? Alors, avec nos discussions, ça commence à mûrir ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah écoute, carrément, enfin, en fait, si tu veux, là d'un côté c'est super, parce qu'on... Disons que je me sens beaucoup moins... dans l'inconnu, sur toute la phase de avoir un enfant et arriver jusqu'à l'accouchement à peu près en bon état. Ça, c'est quand même quelque chose qu'on a bien couvert, mais bon, il y a déjà le gros truc dont on parle pas, qui est ce moment de l'accouchement, mais qui encore est un moment où t'es très accompagné, donc ça m'inquiète pas tant. Mais après, il y a quand même un truc qui est assez terrifiant, je t'avoue, c'est genre après l'accouchement, tu rentres chez toi et qu'est-ce qui se passe maintenant ? Parce qu'on entend pas mal d'histoires d'horreur sur... X a fait une énorme dépression postpartum. C'est l'enfer, ça fait trois mois qu'on n'a pas dormi, voire même trois ans pour certains. En fait, c'est pareil. OK, super, on est arrivé jusque-là, mais ce n'est pas vraiment la fin, en fait. Toi, je ne sais pas si c'est un truc que tu as géré facilement. Comment tu t'es préparée pour ça ?

  • Speaker #1

    Je t'avoue que c'était un peu une claque pour moi. C'est-à-dire que je me sentais très bien jusqu'à l'accouchement, mais après l'accouchement, c'était... raz-de-marée et effectivement tout d'un coup ton espèce de bain d'hormones dans lequel tu étais avec des papillons et des fleurs, il a disparu t'as un bébé hurlant dans tes bras toute la journée, tu sais plus où t'es tu sais plus qui t'es, c'était super difficile et je pense qu'effectivement on n'est pas du tout préparé à ça

  • Speaker #0

    Et t'as quelqu'un à nous présenter pour aller voir ça, laisse-moi deviner

  • Speaker #1

    Du coup justement j'ai pensé qu'on pourrait aller rencontrer le professeur Marès qui a des choses à nous dire sur ce sujet.

  • Speaker #0

    Allez, allons-y !

  • Speaker #1

    Bonjour docteur et merci d'être avec nous aujourd'hui. Est-ce que, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, vous pouvez en quelques mots vous présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour à vous d'abord et merci de votre invitation. Alors, mon nom c'est Pierre Marès, je suis gynécologue obstétricien au CHU de Nîmes. Et donc je garde actuellement une activité essentiellement de consultation, après avoir une longue activité autour à la fois de l'obstétrique et de la chirurgie gynécologique, et actuellement en particulier dans les douleurs, et entre autres les douleurs du postpartum.

  • Speaker #1

    Alors justement on va parler de ce postpartum, est-ce que déjà vous pouvez nous expliquer un peu, on nous parle beaucoup de la grossesse, de l'accouchement, etc. Qu'est-ce qui se passe dans notre corps après l'accouchement ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est une vaste question. Il y en a qui écrivent des livres de mille pages dessus, donc ce n'est pas les mille jours, mais pas loin. Donc, pour être très synthétique, je vous dirais que le corps, on est corps et esprit déjà. C'est-à-dire qu'on ne peut pas dissocier ce qui se passe au niveau physique, au niveau musculaire, au niveau anatomique. de ce qui se passe au niveau hormonal et de ce qui se passe au niveau psychique. Donc c'est tout ça qu'il faut prendre en charge, c'est-à-dire qu'il faut porter une attention non pas à un problème, mais à la femme dans sa globalité. Et je rajouterai même dans son environnement familial, social, professionnel. Donc tout ceci en fait, et j'anticipe peut-être une question que vous alliez me poser, c'est que... théoriquement ça devrait être préparé parce qu'il est sûr que ce qui se passait dans une histoire du siècle précédent où il y avait la naissance mais en général la femme et le couple qui avait un enfant se retrouvaient dans un environnement familial c'était peut-être pas mieux sur le plan technique mais c'était favorisant sur le fait d'expliquer qu'est ce qui va se passer comment tu vas aller etc des petits problèmes de douleur les problèmes d'accompagnement des enfants Aujourd'hui, les couples se retrouvent très accompagnés, et merci de votre question, pendant la grossesse aujourd'hui, parce que depuis une trentaine d'années, on a compris qu'il fallait préparer la grossesse malgré tout. Et en fait, au moment de l'accouchement, une fois que ça s'est à peu près bien passé, le couple se retrouve, la femme d'abord, et le couple se retrouve tout seul face à leur situation. Les problèmes que vous venez d'évoquer, on va y revenir. Le fait d'avoir un enfant... qui peut être adorable mais qui peut pleurer la nuit, et on est déjà fatigué par la grossesse, vous rajoutez d'être réveillé trois ou quatre fois la nuit, je vais vous dire, l'ambiance et le tonus, il ne sera pas présent facilement. Et l'homme, face à tout ça, qui ne comprend pas toujours très bien, je parle en tant qu'homme, si on n'a pas été informé, on se dit comment ça va tenir et comment on va y arriver, ne serait-ce que donner le biberon, faire le linge, etc. Et tout ça pouvait être en partie préparé quand j'ai commencé mes activités d'obstétrique, on avait environ une semaine avec la femme qui avait accouché. Donc il y avait tout un travail d'éducation qui se faisait. Aujourd'hui, elle rentre. et quand elles sont dans une structure qui est sympathique, ça dure 48 heures quand tout va bien, même si elles ont des points. Donc elle n'a pas eu le temps de se retourner, cette dame. Et son mari n'a pas eu le temps de voir une seule fois, peut-être une fois ou deux, l'Angers des enfants. Donc c'est vrai que ce que vous posez comme question est important. Alors pour revenir à votre question, et je vais peut-être être un peu long, c'est qu'il y a des variations anatomiques pour les muscles. parce qu'il y a quand même eu une distension physique importante. Il y a eu un travail sur le rachis, sur le bassin, sur les membres inférieurs. Donc ça, c'est déjà au niveau physique. Et la préparation à l'accouchement, mais il faut savoir qu'en France, il n'y a que 25% des femmes qui font une préparation à l'accouchement. Donc ça, si vous pouviez faire passer ce message, un accouchement, ça se prépare, ce serait une bonne idée. C'est comme quand on va faire un match de tennis, un match de ce qu'on veut. Eh bien... ça se prépare. Ensuite, il y a des variations hormonales dont on ne leur a souvent pas parlé qui vont se passer. C'est-à-dire que dans le postpartum immédiat, il y a un effacement de l'imprégnation hormonale et une baisse des hormones, en particulier des estrogènes. Donc, il peut y avoir des sensations de sécheresse vaginale, de gêne. Et donc, s'il y a un essai de rapport, ça peut être très désagréable pour la femme, si on ne lui a pas expliqué. Et l'homme peut ne pas comprendre. Et donc il faut l'expliquer au couple. Et ensuite, il y a quelque chose que vous ne pouvez pas et qu'on ne peut pas négliger, qui est le stress psychique de l'accouchement, parce que même si la naissance c'est une chance, ça reste un moment de stress. Et vous avez après la femme qui doit s'adapter à ce tout nouvel environnement, qui est aussi son changement au niveau corporel, de son image, de sa perception de son corps. Et donc sur le plan psychologique, il y a tout ceci qui arrive, si j'ose dire, en vrac, et face à ceci, ni la femme ni l'homme n'ont souvent été préparés.

  • Speaker #0

    Typiquement, vous parliez du rôle du père et plus largement du second parent, il y a effectivement une partie de se préparer à accueillir cet enfant, savoir le changer, se réveiller la nuit, donner le biberon, etc., mais qui sont des choses vers lesquelles instinctivement on va aller quand on est dans ce Ausha, en amont, on se dit qu'il faut quand même que je sache faire ça. le jour où mon enfant arrive, par contre c'est quelque chose qui fait un peu peur et qui peut être assez désarmant et auquel on n'est pas préparé c'est un grand inconnu, c'est potentiellement on peut se retrouver dans une situation où son partenaire est dans une situation de douleur, de déprime qui peut a priori être sévère, de ce que je comprends dans les cas de dépression postpartum, etc et ça pour le coup, on n'est absolument pas équipé pour savoir quoi faire, parce qu'on n'est ni psy ni médecin, etc comment est-ce qu'on peut faire pour pour être là non seulement pour son enfant, mais aussi pour son partenaire dans cette période de post-accouchement ?

  • Speaker #2

    Vous avez déjà ce que vous avez évoqué, parce que je me suis trouvé dans cette situation. Ce n'est pas parce qu'on est médecin qu'on a appris à allonger un enfant et à préparer un enfant. Donc, je vais vous dire, on est tous à égalité là-dessus. Et donc, c'est vrai que tout ceci n'est pas préparé. Donc, ne serait-ce que ces aspects purement fonctionnels doivent être préparés. Alors, si en plus... Vous avez à côté une situation qui peut porter du côté de la mer vers un état un peu ce qu'on appelle le postpartum blues, qui n'est pas la dépression du postpartum, mais il y a une période de vague à l'âme, de sensations de difficulté un petit peu. C'est là où la présence de l'homme est importante et que si on ne l'a pas informé, il va être en difficulté. Parce qu'il va se dire, ça y est, l'accouchement s'est passé, tout va bien, elle est rentrée à la maison, on m'a dit qu'elle allait bien, il ne comprend pas. Et il ne comprend pas. Donc tout ça doit être préparé. Ça doit être préparé pour être informé. Et le rôle de l'homme, c'est d'être un accompagnant dans ces cas-là, présent. C'est un petit peu comme je dirais, comme quand on fait une course en montagne, de temps en temps, il y en a un qui soutient l'autre ou qui... tire la corde de façon plus efficace parce qu'à un moment, il y en a un qui est un peu plus fatigué. Par contre, s'il y a des signes qui sont plus importants, avec des troubles du sommeil qui s'associent au réveil de la mer, s'il y a des pertes d'alimentation, des pertes de sommeil, de troubles alimentaires, ou de difficultés vis-à-vis de son corps, il ne faut pas hésiter à en parler au médecin. Il ne s'agit pas de fermer les jambes dans une démarche psychiatrique, mais c'est important de mettre en place un accompagnement avant qu'il y ait des troubles importants. Ça, merci, comme on dit, de la question, parce que c'est quelque chose qu'on a trop longtemps négligé avec un discours qui est normal, parce qu'il est positif, en disant que ça va passer. Alors ça va passer, à condition qu'au bout de deux ou trois mois, tout aille bien. Et donc le message du XXIe siècle, ce n'est pas de dire tout va passer, c'est de rajouter à cette phrase, ça va aller mieux, certainement, mais si ça ne va pas mieux, on peut s'en occuper, on peut vous accompagner.

  • Speaker #0

    Je veux dire justement cet accompagnement, à quel moment se dire qu'il est nécessaire et quels sont les signaux, entre guillemets, qui doivent nous faire dire, bon là ça ne va pas, il faut aller chercher, ça ne va pas juste passer. Il faut aller chercher de l'aide et du soutien en dehors.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas parler de l'enfant, mais on va parler pour le couple. Je dirais que par rapport au discours qui était classique de dire ça va passer comme vous venez de l'évoquer au XXIe siècle, il faut dire ça va, certainement aller mieux mais si au bout de deux ou trois mois, ça ne va pas mieux, vous en parlez à votre sage-femme, votre médecin, votre gynécologue. il faut en parler parce qu'il ne faut pas laisser s'installer. Il y a deux signes importants. Il y en a un qui est le trouble du comportement avec une femme qui ne dort pas, qui est épuisée, qui ne se nourrit plus. Et deuxièmement, au bout du troisième mois ou du deuxième mois, s'il y a un essai de rapport, etc., et que ça ne peut pas se faire, il faut en parler parce qu'il peut y avoir ces troubles hormonaux que je vous ai évoqués initialement. Et troisième groupe de signes qui doivent alarmer, c'est si une douleur persiste. Si une femme garde une douleur, il faut s'en occuper à ce moment-là, parce qu'aujourd'hui, au XXIe siècle, on a des moyens pour les traiter, et il ne faut pas les laisser se pérenniser.

  • Speaker #1

    Et au-delà de ces situations, on va dire, où effectivement, on a peut-être été trop loin à se dire ça va aller qu'est-ce qu'on peut faire, en tant que femme en particulier, mais aussi avec l'aide de son partenaire ? pour récupérer, pour se remettre, pour justement aussi rapidement que possible pouvoir passer cette période qui effectivement, en tout cas moi dans mon vécu, n'est pas très facile.

  • Speaker #2

    La récupération, elle tient. Alors, il y a quand même le temps d'accompagnement, si vous voulez, puis il y a le suivi avec les sages-femmes, avec les médecins, qui sont des consultations du postpartum, qui sont des moments importants où la femme peut en parler. ne serait-ce que déjà la consultation du huitième jour, etc. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Premièrement, c'est de rappeler au couple que la nutrition est un élément important. Deuxièmement, l'activité physique. Quand je dis activité physique, je n'ai pas parlé de sport. Mais faire de la marche, se mobiliser, etc. Ça va traiter à la fois les problèmes parfois de douleur et parfois de récupération sur le plan physique. Et ça laisse le temps au couple. corps de se réhabituer à sa nouvelle perception corporelle qui change de façon importante pour la femme. Et dans cette démarche-là, c'est ces éléments-là qui devraient être préparés pendant la préparation de la grossesse, d'autant plus que maintenant, comme je vous l'ai dit, il n'y a plus de séjours en maternité qui permettent de faire ce relais. Donc il faut vraiment préparer tout ceci avant, pendant la grossesse. pour que la récupération après et les signaux, c'est les trois signaux sur lesquels j'ai insisté, la douleur qui perdure, la difficulté à la reprise de la sexualité, les troubles du sommeil et de la nutrition, et puis l'état général chez quelqu'un qui n'a plus envie ou qui ne s'occupe même pas de son enfant, parce qu'elle se sent épuisée ou fatiguée. Donc tous ces signes doivent orienter vers une consultation. avec un professionnel de santé et dans un parcours de prise en charge adapté pour que la femme, la naissance reste une chance et pour l'enfant et pour le couple.

  • Speaker #0

    Et là, on a parlé de cette préparation pour la femme. Une autre question, c'est comment est-ce qu'on prépare un bon environnement pour accueillir son enfant ? Parce que disons qu'on n'a pas beaucoup de conseils ou de ressources, de ressources là-dessus spontanément. On voit souvent dans les films américains Les parents préparaient la chambre et peintent les murs de manière très cliché en bleu ou en rose il y a quelques années, en vert aujourd'hui. Mais concrètement, comment est-ce qu'on prépare le meilleur environnement pour accueillir son enfant dans les meilleures conditions possibles ?

  • Speaker #2

    Alors ça, pour accueillir son enfant, je vous dirais que vous avez les pédiatres et les pédopsychiatres ou les péricultrices qui vous en parleront mieux que moi. Mais je pense que, comme vous l'avez dit aujourd'hui, les couples sont abreuvés de techniques d'accompagnement qui sont, entre guillemets pour moi, commerciales. C'est-à-dire tout ce qui peut se vendre pour préparer l'arrivée d'un enfant, on va essayer de le leur vendre. On leur a oublié que ce qui est essentiel dans la vie, c'est la relation. C'est bien plus important que la peinture ou la meilleure poussette pour l'enfant. Si un enfant se sent bien accompagné, accueilli, malgré les difficultés que ça peut générer, la préparation de l'accueil de l'enfant sera excellente. Donc c'est toute la différence qu'il peut y avoir entre, je dirais, une préparation presque commerciale, c'est un peu pour refaire sur les mots, de l'accueil de l'enfant entre la peinture, préparation de l'accueil d'une personne et de son identité avec ses différences. C'est ça qui est important parce qu'un enfant qui arrive, ça va bousculer les habitudes. Il va falloir changer ses plannings, il faudra les organiser différemment. Il va falloir modifier son organisation, il faudra peut-être modifier les emplois du temps. Le vrai accueil, il est plus dans la façon de percevoir comment moi je vais vivre par rapport à l'enfant. plutôt que comment je fais pour que lui se débrouille. Je ne sais pas si vous voyez la différence qui est quand même très subtile mais essentielle.

  • Speaker #0

    Justement, vous auriez un exemple qui illustre ça ?

  • Speaker #2

    Un exemple, c'est difficile. C'est un petit peu comme les gens qui auraient fait exactement ce que vous avez dit. Ils ont fait les peintures, ils ont acheté la meilleure poussette sur Amazon qu'on vend avec je ne sais pas qui. Et ensuite, ils ont aménagé tous les jouets pour les enfants. Simplement, lorsque l'enfant se met à pleurer la nuit, il l'engueule. Voilà, je vais vous dire, c'est ça la différence. La différence, c'est d'accueillir l'enfant parce que c'est une personne. C'est une personne dans son intégralité, sa différence. Et donc, alors, il ne s'agit pas de faire n'importe quoi, mais vous pouvez avoir des enfants qui pleurent jusqu'à 2-3 ans. C'est toute une organisation. C'est toute une organisation, parce que si vous vous réveillez trois fois la nuit, donc il va falloir s'organiser et du même coup, vous avez la répercussion sur la vie du couple. Il faut savoir que déjà, il y a entre 3 et 5%, parce que je suis un optimiste de fond, d'hommes qui quittent leur femme pendant la grossesse parce qu'ils ont du mal à vivre la sexualité. Donc c'est parrière. Et donc dans le postpartum, quand il y a des difficultés comme ça, il faut parfois réfléchir. à s'organiser pour le couple pour qu'une nuit sur deux, il y en ait un qui se lève et l'autre non, pour pouvoir tenir le coup. Et dans ce contexte-là, comment le couple retrouve son équilibre ? C'est ça qui est important. C'est-à-dire que la préparation, elle est bien sûr dans l'accueil matériel, mais elle est surtout dans l'accueil de l'enfant dans sa particularité et du couple qui va modifier son mode de vie entre eux. Mais ça, les gens, ils voient, je dirais, c'est les bisounours aujourd'hui. On prépare l'accouchement comme les bisounours. Non, la vie est parfois difficile. Alors, heureusement, vous êtes là, moi aussi, c'est une chance. Mais si vous voulez, parfois c'est difficile. Et parfois, il y a une période douloureuse, difficile, et de réadaptation du couple à l'enfant et du couple entre le couple. au sein du couple. On n'en parle pas beaucoup. Et merci de poser les questions parce que c'est à mon avis ça qui est le plus important si on veut dix ans après l'accouchement se dire c'était quand même génial au fin de compte.

  • Speaker #1

    Et justement peut-être pour rebondir sur ce que vous disiez sur retrouver sa vie de couple, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de la sexualité ? La sexualité à la fois pendant la grossesse, parce que vous avez dit que pour beaucoup d'hommes c'est une source de frustration. Est-ce qu'on peut avoir une activité sexuelle et comment pendant la grossesse et jusqu'à quand ? Et comment est-ce qu'on peut, voilà, qu'est-ce qui se passe après l'accouchement et quand est-ce qu'on peut reprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, premièrement, la sexualité pendant la grossesse n'a jamais été contre-indiquée, sauf chez des femmes qui ont des saignements après les rapports parce qu'elles ont une placenta prévia ou parce qu'elles ont des contractions, parce qu'elles ont une menace d'accouchement prématuré. Donc... Donc la sexualité pendant la grossesse, je parle d'une sexualité normale, je ne parle pas de technique genre balancelle chinoise ou ce que vous voulez. Mais si la sexualité n'a jamais été empêchée ni interdite pendant la grossesse, dès lors que ce n'est pas douloureux pour la femme, dès lors qu'il n'y a pas de saignement, et dès lors qu'il n'y a pas de menace d'accouchement prématuré. Et ensuite, souvent, ce que je dis, moins souvent aujourd'hui, mais ce que je disais régulièrement aux jeunes femmes et aux couples, c'était, à votre âge, vous pouvez être inventif. La sexualité, ce n'est pas que la pénétration vaginale. C'est-à-dire, c'est ça qui m'étonne, c'est qu'au XXIe siècle, on nous parle... de tas de choses, et des choses aussi banales qu'une sexualité diversifiée mais agréable, on ne sait pas s'en servir. C'est quand même étonnant. C'est-à-dire qu'il n'y a pas que la pénétration vaginale dans la sexualité, on commence à le dire, mais il faut l'expliquer. Donc ça, peut-être que c'est pour nous les hommes qu'il faut nous l'expliquer, parce que nous sommes beaucoup plus simples et moins subtils que les femmes dans ce domaine-là. Ça, ça fait partie de l'information pendant la grossesse que doivent faire les gynécologues, les sages-femmes, etc. et les médecins. Bon, premièrement, pour la réponse pour la grossesse. Deuxième étape, par rapport à la sexualité du postpartum. Alors, la sexualité du postpartum, vous pouvez avoir des couples et tout va bien, aucun problème. Tant mieux pour eux. Puis, vous pouvez avoir les couples qui vont essayer d'avoir un rapport au bout d'un mois et demi, de deux à trois mois. il y aura une douleur qui va apparaître. Alors, à la fois, il faut leur dire que ce n'est pas tout à fait normal, mais ce n'est pas inquiétant. Pourquoi ? Parce que ça rejoint ce que je vous ai dit, c'est-à-dire que dans le postpartum, surtout si en plus la dame allaite de façon très régulière, il y a un déficit estrogénique et donc il peut y avoir une certaine sécheresse vaginale. Et donc il faut informer les femmes d'utiliser un lubrifiant et ça va être tout simple. Mais il faut que les hommes soient au courant, parce qu'ils peuvent se dire, si vous voulez, c'est comme ça, ça crée des conflits, parce que l'homme se dit, elle va bien, tout va bien, on m'a dit que tout est cicatrisé et ça ne marche plus. Donc, elle ne veut plus de moi, elle ne s'intéresse plus à moi. Vous voyez ce que je veux dire. C'est comme ça que les couples se créent des problèmes, parfois dans le post-partum, parce qu'on ne les a pas accompagnés. Ça rejoint ce que vous me disiez tout à l'heure. Et ensuite, il y a les dames qui ont eu soit... Une déchirure même s'il n'y a pas eu des points, qui ont eu des points, qui ont eu une épisiotomie, et qui peuvent avoir mal lors du rapport. Et à ce moment-là, il faut en parler aux professionnels de santé, parce qu'on a des solutions pour les accompagner. J'en profite, et vous n'avez pas pensé à ce qu'on avait évoqué en ma part, mais on peut trouver ces douleurs chez les femmes qui ont eu une césarienne. Ça, c'est un message fort du XXIe siècle qu'on ne disait pas il y a une quarantaine d'années. C'est-à-dire qu'une femme qui a eu une césarienne peut avoir des douleurs du périnée. Ça peut paraître étonnant, mais vous avez un magnifique mémoire qui a été fait par une sage femme d'une école, alors je crois que c'est Angers, qui était remarquable, expliquant qu'on retrouvait presque autant de douleurs du périnée chez les femmes qui avaient eu une césarienne que chez les autres, que celles qui avaient eu un accouchement par voie basse normale. Et ensuite, une femme qui a eu une césarienne peut être inquiète lors des rapports, parce qu'elle peut avoir une inquiétude. de la pénétration intravaginale, est-ce que ça ne va pas faire lâcher la cicatrice, etc. Et même alors, ça, il faut le dire, pour l'homme, il y a des hommes qui s'inquiètent pour leur femme. Ça existe quand même, qui sont soucieux de leur femme et qui se disent, est-ce que ça ne va pas lui faire mal ? Est-ce que ça ne va pas déchirer quelque chose à l'intérieur ? Donc, il faut les rassurer. Et comme il faut rassurer les dames sur les cicatrices, et parfois, ce que je n'avais pas évoqué au préalable, c'est que... quand il y a eu des césariennes, il peut y avoir des troubles de la sensation, du contact, du corps à corps, sur toute la zone qui est au-dessus, de la zone de la cicatrice jusqu'au nombril. Donc il faut les rassurer, parce que c'est des troubles liés à... parce qu'on a coupé des petits filets nerveux de surface, et il faut leur permettre de reprendre cette sensibilité avec des petits massages de surface, ce qui peut être une très bonne activité pour le conjoint.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur. Peut-être une dernière question pour ceux qui veulent aller plus loin après vous avoir écouté. Est-ce que vous auriez une ressource qui s'agit d'un site internet, un livre, etc., mais qui permet de creuser encore un peu ce sujet du postpartum et de se préparer encore mieux ?

  • Speaker #2

    Il y a eu énormément de livres qui ont été faits, dont certains édités par le CNGOF, c'est le Collège National des Gynécologues Obstétriciens. Et puis je pense que ce que vous faites avec... le travail que vous faites sur les mille jours et l'organisation, ça me paraît une des meilleures sources d'informations à développer. Mais pourquoi pas à le préparer avec vous ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup docteur, et merci pour tous ces conseils. Merci, merci beaucoup. Au revoir. A bientôt. Au revoir. Bon, trop bien. C'était trop cool. Merci Hélène de m'avoir fait rencontrer le docteur Marès. Merci aussi d'avoir posé les questions que je n'aurais pas osé poser, notamment les questions sur le sexe qui sont un peu un terreau de légende, on va dire, pour les hommes, sur ce que tu peux faire pendant et après la grossesse. Mais non, mais c'était hyper bien. Et puis surtout ce côté... La préparation, ce n'est pas forcément juste acheter une poussette de marque XY et se dire qu'on est prêt, c'était plutôt cool à entendre aussi.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment cette idée que c'est effectivement un bouleversement, c'est une période pas facile et donc la tempête, il faut la prévoir, il faut la préparer, il faut s'accrocher à deux et savoir s'écouter. Moi, j'ai beaucoup aimé ce message de dire, ça va passer. Ça marche pendant un mois ou deux, mais ensuite, non. S'il y a quelque chose qui persiste, il faut savoir l'écouter. Et écouter les douleurs des femmes, on n'est pas que des chochottes qui ne sont pas capables de gérer une petite douleur. S'il y a quelque chose qui persiste, il y a un sujet, et c'est important de pouvoir le traiter au plus vite.

  • Speaker #0

    Justement, c'était hyper rassurant de savoir quels étaient les signaux d'inquiétude, parce qu'à l'inverse, on peut avoir tendance à trop s'inquiéter trop vite et ne pas savoir où mettre le curseur. Donc, ça rend très cool en tout cas. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Share

Embed

You may also like

Description

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné !

 

Post partum. Deux mots qui font peur à celle ou celui qui les entend, car souvent associés à la fameuse “dépression post-partum, qui fait figure d’épée de Damoclès après une grossesse.

 

Pourtant, pas de raison d’avoir peur. Le post partum, c’est bien plus que ça !

Le mot désigne toute la période d’après l’accouchement. Et cette période peut être merveilleuse, pour autant qu’on s’y soit préparé un minimum… ce que seuls 25% des couples font !

 

Et c’est là que le Professeur Pierre Marès, gynécologue obstétricien, entre en piste.

 

Alors on a osé lui poser toutes les questions qui nous taraudaient. Et voici ce qu’on a appris :

 

👨‍⚕️ Il y a des signes précis qui doivent vous conduire à consulter ; on sait quand et quand ne pas s’alarmer ! Et dans le doute, l’accompagnement d’un professionnel de santé sera toujours précieux. Il ne suffit pas toujours de se dire “ça va passer” !

 

❤️ Pour se trouver à trois, il faut savoir se retrouver à deux. Prendre du temps pour son couple, que ce soit avant ou après l’accouchement est une des clés qui vous permettra de créer le meilleur environnement possible pour votre enfant !

 

⚙️ La meilleure préparation est parfois la plus simple. Certains gestes qui paraissent évidents comme changer une couche nécessitent un apprentissage - et le plus tôt est le mieux !

 

Un grand merci au Professeur Marès d’avoir répondu à toutes nos questions, et de vous donner les clés d’une préparation optimale pour vous dire, 10 ans plus tard, que votre période post-partum était géniale !

 

________________

 

Ce podcast vous est présenté par l’association Objectif Santé Environnement, avec le soutien de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Nouvelle-Aquitaine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Ose en parler,

  • Speaker #1

    le podcast qui répond à toutes tes questions.

  • Speaker #0

    Pour rester en bonne santé,

  • Speaker #1

    quand tu veux avoir un bébé,

  • Speaker #0

    parce que prévenir,

  • Speaker #1

    c'est mieux que guérir. Salut Vincent.

  • Speaker #0

    Salut Hélène, ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, et toi ? Alors, avec nos discussions, ça commence à mûrir ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah écoute, carrément, enfin, en fait, si tu veux, là d'un côté c'est super, parce qu'on... Disons que je me sens beaucoup moins... dans l'inconnu, sur toute la phase de avoir un enfant et arriver jusqu'à l'accouchement à peu près en bon état. Ça, c'est quand même quelque chose qu'on a bien couvert, mais bon, il y a déjà le gros truc dont on parle pas, qui est ce moment de l'accouchement, mais qui encore est un moment où t'es très accompagné, donc ça m'inquiète pas tant. Mais après, il y a quand même un truc qui est assez terrifiant, je t'avoue, c'est genre après l'accouchement, tu rentres chez toi et qu'est-ce qui se passe maintenant ? Parce qu'on entend pas mal d'histoires d'horreur sur... X a fait une énorme dépression postpartum. C'est l'enfer, ça fait trois mois qu'on n'a pas dormi, voire même trois ans pour certains. En fait, c'est pareil. OK, super, on est arrivé jusque-là, mais ce n'est pas vraiment la fin, en fait. Toi, je ne sais pas si c'est un truc que tu as géré facilement. Comment tu t'es préparée pour ça ?

  • Speaker #1

    Je t'avoue que c'était un peu une claque pour moi. C'est-à-dire que je me sentais très bien jusqu'à l'accouchement, mais après l'accouchement, c'était... raz-de-marée et effectivement tout d'un coup ton espèce de bain d'hormones dans lequel tu étais avec des papillons et des fleurs, il a disparu t'as un bébé hurlant dans tes bras toute la journée, tu sais plus où t'es tu sais plus qui t'es, c'était super difficile et je pense qu'effectivement on n'est pas du tout préparé à ça

  • Speaker #0

    Et t'as quelqu'un à nous présenter pour aller voir ça, laisse-moi deviner

  • Speaker #1

    Du coup justement j'ai pensé qu'on pourrait aller rencontrer le professeur Marès qui a des choses à nous dire sur ce sujet.

  • Speaker #0

    Allez, allons-y !

  • Speaker #1

    Bonjour docteur et merci d'être avec nous aujourd'hui. Est-ce que, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, vous pouvez en quelques mots vous présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour à vous d'abord et merci de votre invitation. Alors, mon nom c'est Pierre Marès, je suis gynécologue obstétricien au CHU de Nîmes. Et donc je garde actuellement une activité essentiellement de consultation, après avoir une longue activité autour à la fois de l'obstétrique et de la chirurgie gynécologique, et actuellement en particulier dans les douleurs, et entre autres les douleurs du postpartum.

  • Speaker #1

    Alors justement on va parler de ce postpartum, est-ce que déjà vous pouvez nous expliquer un peu, on nous parle beaucoup de la grossesse, de l'accouchement, etc. Qu'est-ce qui se passe dans notre corps après l'accouchement ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est une vaste question. Il y en a qui écrivent des livres de mille pages dessus, donc ce n'est pas les mille jours, mais pas loin. Donc, pour être très synthétique, je vous dirais que le corps, on est corps et esprit déjà. C'est-à-dire qu'on ne peut pas dissocier ce qui se passe au niveau physique, au niveau musculaire, au niveau anatomique. de ce qui se passe au niveau hormonal et de ce qui se passe au niveau psychique. Donc c'est tout ça qu'il faut prendre en charge, c'est-à-dire qu'il faut porter une attention non pas à un problème, mais à la femme dans sa globalité. Et je rajouterai même dans son environnement familial, social, professionnel. Donc tout ceci en fait, et j'anticipe peut-être une question que vous alliez me poser, c'est que... théoriquement ça devrait être préparé parce qu'il est sûr que ce qui se passait dans une histoire du siècle précédent où il y avait la naissance mais en général la femme et le couple qui avait un enfant se retrouvaient dans un environnement familial c'était peut-être pas mieux sur le plan technique mais c'était favorisant sur le fait d'expliquer qu'est ce qui va se passer comment tu vas aller etc des petits problèmes de douleur les problèmes d'accompagnement des enfants Aujourd'hui, les couples se retrouvent très accompagnés, et merci de votre question, pendant la grossesse aujourd'hui, parce que depuis une trentaine d'années, on a compris qu'il fallait préparer la grossesse malgré tout. Et en fait, au moment de l'accouchement, une fois que ça s'est à peu près bien passé, le couple se retrouve, la femme d'abord, et le couple se retrouve tout seul face à leur situation. Les problèmes que vous venez d'évoquer, on va y revenir. Le fait d'avoir un enfant... qui peut être adorable mais qui peut pleurer la nuit, et on est déjà fatigué par la grossesse, vous rajoutez d'être réveillé trois ou quatre fois la nuit, je vais vous dire, l'ambiance et le tonus, il ne sera pas présent facilement. Et l'homme, face à tout ça, qui ne comprend pas toujours très bien, je parle en tant qu'homme, si on n'a pas été informé, on se dit comment ça va tenir et comment on va y arriver, ne serait-ce que donner le biberon, faire le linge, etc. Et tout ça pouvait être en partie préparé quand j'ai commencé mes activités d'obstétrique, on avait environ une semaine avec la femme qui avait accouché. Donc il y avait tout un travail d'éducation qui se faisait. Aujourd'hui, elle rentre. et quand elles sont dans une structure qui est sympathique, ça dure 48 heures quand tout va bien, même si elles ont des points. Donc elle n'a pas eu le temps de se retourner, cette dame. Et son mari n'a pas eu le temps de voir une seule fois, peut-être une fois ou deux, l'Angers des enfants. Donc c'est vrai que ce que vous posez comme question est important. Alors pour revenir à votre question, et je vais peut-être être un peu long, c'est qu'il y a des variations anatomiques pour les muscles. parce qu'il y a quand même eu une distension physique importante. Il y a eu un travail sur le rachis, sur le bassin, sur les membres inférieurs. Donc ça, c'est déjà au niveau physique. Et la préparation à l'accouchement, mais il faut savoir qu'en France, il n'y a que 25% des femmes qui font une préparation à l'accouchement. Donc ça, si vous pouviez faire passer ce message, un accouchement, ça se prépare, ce serait une bonne idée. C'est comme quand on va faire un match de tennis, un match de ce qu'on veut. Eh bien... ça se prépare. Ensuite, il y a des variations hormonales dont on ne leur a souvent pas parlé qui vont se passer. C'est-à-dire que dans le postpartum immédiat, il y a un effacement de l'imprégnation hormonale et une baisse des hormones, en particulier des estrogènes. Donc, il peut y avoir des sensations de sécheresse vaginale, de gêne. Et donc, s'il y a un essai de rapport, ça peut être très désagréable pour la femme, si on ne lui a pas expliqué. Et l'homme peut ne pas comprendre. Et donc il faut l'expliquer au couple. Et ensuite, il y a quelque chose que vous ne pouvez pas et qu'on ne peut pas négliger, qui est le stress psychique de l'accouchement, parce que même si la naissance c'est une chance, ça reste un moment de stress. Et vous avez après la femme qui doit s'adapter à ce tout nouvel environnement, qui est aussi son changement au niveau corporel, de son image, de sa perception de son corps. Et donc sur le plan psychologique, il y a tout ceci qui arrive, si j'ose dire, en vrac, et face à ceci, ni la femme ni l'homme n'ont souvent été préparés.

  • Speaker #0

    Typiquement, vous parliez du rôle du père et plus largement du second parent, il y a effectivement une partie de se préparer à accueillir cet enfant, savoir le changer, se réveiller la nuit, donner le biberon, etc., mais qui sont des choses vers lesquelles instinctivement on va aller quand on est dans ce Ausha, en amont, on se dit qu'il faut quand même que je sache faire ça. le jour où mon enfant arrive, par contre c'est quelque chose qui fait un peu peur et qui peut être assez désarmant et auquel on n'est pas préparé c'est un grand inconnu, c'est potentiellement on peut se retrouver dans une situation où son partenaire est dans une situation de douleur, de déprime qui peut a priori être sévère, de ce que je comprends dans les cas de dépression postpartum, etc et ça pour le coup, on n'est absolument pas équipé pour savoir quoi faire, parce qu'on n'est ni psy ni médecin, etc comment est-ce qu'on peut faire pour pour être là non seulement pour son enfant, mais aussi pour son partenaire dans cette période de post-accouchement ?

  • Speaker #2

    Vous avez déjà ce que vous avez évoqué, parce que je me suis trouvé dans cette situation. Ce n'est pas parce qu'on est médecin qu'on a appris à allonger un enfant et à préparer un enfant. Donc, je vais vous dire, on est tous à égalité là-dessus. Et donc, c'est vrai que tout ceci n'est pas préparé. Donc, ne serait-ce que ces aspects purement fonctionnels doivent être préparés. Alors, si en plus... Vous avez à côté une situation qui peut porter du côté de la mer vers un état un peu ce qu'on appelle le postpartum blues, qui n'est pas la dépression du postpartum, mais il y a une période de vague à l'âme, de sensations de difficulté un petit peu. C'est là où la présence de l'homme est importante et que si on ne l'a pas informé, il va être en difficulté. Parce qu'il va se dire, ça y est, l'accouchement s'est passé, tout va bien, elle est rentrée à la maison, on m'a dit qu'elle allait bien, il ne comprend pas. Et il ne comprend pas. Donc tout ça doit être préparé. Ça doit être préparé pour être informé. Et le rôle de l'homme, c'est d'être un accompagnant dans ces cas-là, présent. C'est un petit peu comme je dirais, comme quand on fait une course en montagne, de temps en temps, il y en a un qui soutient l'autre ou qui... tire la corde de façon plus efficace parce qu'à un moment, il y en a un qui est un peu plus fatigué. Par contre, s'il y a des signes qui sont plus importants, avec des troubles du sommeil qui s'associent au réveil de la mer, s'il y a des pertes d'alimentation, des pertes de sommeil, de troubles alimentaires, ou de difficultés vis-à-vis de son corps, il ne faut pas hésiter à en parler au médecin. Il ne s'agit pas de fermer les jambes dans une démarche psychiatrique, mais c'est important de mettre en place un accompagnement avant qu'il y ait des troubles importants. Ça, merci, comme on dit, de la question, parce que c'est quelque chose qu'on a trop longtemps négligé avec un discours qui est normal, parce qu'il est positif, en disant que ça va passer. Alors ça va passer, à condition qu'au bout de deux ou trois mois, tout aille bien. Et donc le message du XXIe siècle, ce n'est pas de dire tout va passer, c'est de rajouter à cette phrase, ça va aller mieux, certainement, mais si ça ne va pas mieux, on peut s'en occuper, on peut vous accompagner.

  • Speaker #0

    Je veux dire justement cet accompagnement, à quel moment se dire qu'il est nécessaire et quels sont les signaux, entre guillemets, qui doivent nous faire dire, bon là ça ne va pas, il faut aller chercher, ça ne va pas juste passer. Il faut aller chercher de l'aide et du soutien en dehors.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas parler de l'enfant, mais on va parler pour le couple. Je dirais que par rapport au discours qui était classique de dire ça va passer comme vous venez de l'évoquer au XXIe siècle, il faut dire ça va, certainement aller mieux mais si au bout de deux ou trois mois, ça ne va pas mieux, vous en parlez à votre sage-femme, votre médecin, votre gynécologue. il faut en parler parce qu'il ne faut pas laisser s'installer. Il y a deux signes importants. Il y en a un qui est le trouble du comportement avec une femme qui ne dort pas, qui est épuisée, qui ne se nourrit plus. Et deuxièmement, au bout du troisième mois ou du deuxième mois, s'il y a un essai de rapport, etc., et que ça ne peut pas se faire, il faut en parler parce qu'il peut y avoir ces troubles hormonaux que je vous ai évoqués initialement. Et troisième groupe de signes qui doivent alarmer, c'est si une douleur persiste. Si une femme garde une douleur, il faut s'en occuper à ce moment-là, parce qu'aujourd'hui, au XXIe siècle, on a des moyens pour les traiter, et il ne faut pas les laisser se pérenniser.

  • Speaker #1

    Et au-delà de ces situations, on va dire, où effectivement, on a peut-être été trop loin à se dire ça va aller qu'est-ce qu'on peut faire, en tant que femme en particulier, mais aussi avec l'aide de son partenaire ? pour récupérer, pour se remettre, pour justement aussi rapidement que possible pouvoir passer cette période qui effectivement, en tout cas moi dans mon vécu, n'est pas très facile.

  • Speaker #2

    La récupération, elle tient. Alors, il y a quand même le temps d'accompagnement, si vous voulez, puis il y a le suivi avec les sages-femmes, avec les médecins, qui sont des consultations du postpartum, qui sont des moments importants où la femme peut en parler. ne serait-ce que déjà la consultation du huitième jour, etc. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Premièrement, c'est de rappeler au couple que la nutrition est un élément important. Deuxièmement, l'activité physique. Quand je dis activité physique, je n'ai pas parlé de sport. Mais faire de la marche, se mobiliser, etc. Ça va traiter à la fois les problèmes parfois de douleur et parfois de récupération sur le plan physique. Et ça laisse le temps au couple. corps de se réhabituer à sa nouvelle perception corporelle qui change de façon importante pour la femme. Et dans cette démarche-là, c'est ces éléments-là qui devraient être préparés pendant la préparation de la grossesse, d'autant plus que maintenant, comme je vous l'ai dit, il n'y a plus de séjours en maternité qui permettent de faire ce relais. Donc il faut vraiment préparer tout ceci avant, pendant la grossesse. pour que la récupération après et les signaux, c'est les trois signaux sur lesquels j'ai insisté, la douleur qui perdure, la difficulté à la reprise de la sexualité, les troubles du sommeil et de la nutrition, et puis l'état général chez quelqu'un qui n'a plus envie ou qui ne s'occupe même pas de son enfant, parce qu'elle se sent épuisée ou fatiguée. Donc tous ces signes doivent orienter vers une consultation. avec un professionnel de santé et dans un parcours de prise en charge adapté pour que la femme, la naissance reste une chance et pour l'enfant et pour le couple.

  • Speaker #0

    Et là, on a parlé de cette préparation pour la femme. Une autre question, c'est comment est-ce qu'on prépare un bon environnement pour accueillir son enfant ? Parce que disons qu'on n'a pas beaucoup de conseils ou de ressources, de ressources là-dessus spontanément. On voit souvent dans les films américains Les parents préparaient la chambre et peintent les murs de manière très cliché en bleu ou en rose il y a quelques années, en vert aujourd'hui. Mais concrètement, comment est-ce qu'on prépare le meilleur environnement pour accueillir son enfant dans les meilleures conditions possibles ?

  • Speaker #2

    Alors ça, pour accueillir son enfant, je vous dirais que vous avez les pédiatres et les pédopsychiatres ou les péricultrices qui vous en parleront mieux que moi. Mais je pense que, comme vous l'avez dit aujourd'hui, les couples sont abreuvés de techniques d'accompagnement qui sont, entre guillemets pour moi, commerciales. C'est-à-dire tout ce qui peut se vendre pour préparer l'arrivée d'un enfant, on va essayer de le leur vendre. On leur a oublié que ce qui est essentiel dans la vie, c'est la relation. C'est bien plus important que la peinture ou la meilleure poussette pour l'enfant. Si un enfant se sent bien accompagné, accueilli, malgré les difficultés que ça peut générer, la préparation de l'accueil de l'enfant sera excellente. Donc c'est toute la différence qu'il peut y avoir entre, je dirais, une préparation presque commerciale, c'est un peu pour refaire sur les mots, de l'accueil de l'enfant entre la peinture, préparation de l'accueil d'une personne et de son identité avec ses différences. C'est ça qui est important parce qu'un enfant qui arrive, ça va bousculer les habitudes. Il va falloir changer ses plannings, il faudra les organiser différemment. Il va falloir modifier son organisation, il faudra peut-être modifier les emplois du temps. Le vrai accueil, il est plus dans la façon de percevoir comment moi je vais vivre par rapport à l'enfant. plutôt que comment je fais pour que lui se débrouille. Je ne sais pas si vous voyez la différence qui est quand même très subtile mais essentielle.

  • Speaker #0

    Justement, vous auriez un exemple qui illustre ça ?

  • Speaker #2

    Un exemple, c'est difficile. C'est un petit peu comme les gens qui auraient fait exactement ce que vous avez dit. Ils ont fait les peintures, ils ont acheté la meilleure poussette sur Amazon qu'on vend avec je ne sais pas qui. Et ensuite, ils ont aménagé tous les jouets pour les enfants. Simplement, lorsque l'enfant se met à pleurer la nuit, il l'engueule. Voilà, je vais vous dire, c'est ça la différence. La différence, c'est d'accueillir l'enfant parce que c'est une personne. C'est une personne dans son intégralité, sa différence. Et donc, alors, il ne s'agit pas de faire n'importe quoi, mais vous pouvez avoir des enfants qui pleurent jusqu'à 2-3 ans. C'est toute une organisation. C'est toute une organisation, parce que si vous vous réveillez trois fois la nuit, donc il va falloir s'organiser et du même coup, vous avez la répercussion sur la vie du couple. Il faut savoir que déjà, il y a entre 3 et 5%, parce que je suis un optimiste de fond, d'hommes qui quittent leur femme pendant la grossesse parce qu'ils ont du mal à vivre la sexualité. Donc c'est parrière. Et donc dans le postpartum, quand il y a des difficultés comme ça, il faut parfois réfléchir. à s'organiser pour le couple pour qu'une nuit sur deux, il y en ait un qui se lève et l'autre non, pour pouvoir tenir le coup. Et dans ce contexte-là, comment le couple retrouve son équilibre ? C'est ça qui est important. C'est-à-dire que la préparation, elle est bien sûr dans l'accueil matériel, mais elle est surtout dans l'accueil de l'enfant dans sa particularité et du couple qui va modifier son mode de vie entre eux. Mais ça, les gens, ils voient, je dirais, c'est les bisounours aujourd'hui. On prépare l'accouchement comme les bisounours. Non, la vie est parfois difficile. Alors, heureusement, vous êtes là, moi aussi, c'est une chance. Mais si vous voulez, parfois c'est difficile. Et parfois, il y a une période douloureuse, difficile, et de réadaptation du couple à l'enfant et du couple entre le couple. au sein du couple. On n'en parle pas beaucoup. Et merci de poser les questions parce que c'est à mon avis ça qui est le plus important si on veut dix ans après l'accouchement se dire c'était quand même génial au fin de compte.

  • Speaker #1

    Et justement peut-être pour rebondir sur ce que vous disiez sur retrouver sa vie de couple, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de la sexualité ? La sexualité à la fois pendant la grossesse, parce que vous avez dit que pour beaucoup d'hommes c'est une source de frustration. Est-ce qu'on peut avoir une activité sexuelle et comment pendant la grossesse et jusqu'à quand ? Et comment est-ce qu'on peut, voilà, qu'est-ce qui se passe après l'accouchement et quand est-ce qu'on peut reprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, premièrement, la sexualité pendant la grossesse n'a jamais été contre-indiquée, sauf chez des femmes qui ont des saignements après les rapports parce qu'elles ont une placenta prévia ou parce qu'elles ont des contractions, parce qu'elles ont une menace d'accouchement prématuré. Donc... Donc la sexualité pendant la grossesse, je parle d'une sexualité normale, je ne parle pas de technique genre balancelle chinoise ou ce que vous voulez. Mais si la sexualité n'a jamais été empêchée ni interdite pendant la grossesse, dès lors que ce n'est pas douloureux pour la femme, dès lors qu'il n'y a pas de saignement, et dès lors qu'il n'y a pas de menace d'accouchement prématuré. Et ensuite, souvent, ce que je dis, moins souvent aujourd'hui, mais ce que je disais régulièrement aux jeunes femmes et aux couples, c'était, à votre âge, vous pouvez être inventif. La sexualité, ce n'est pas que la pénétration vaginale. C'est-à-dire, c'est ça qui m'étonne, c'est qu'au XXIe siècle, on nous parle... de tas de choses, et des choses aussi banales qu'une sexualité diversifiée mais agréable, on ne sait pas s'en servir. C'est quand même étonnant. C'est-à-dire qu'il n'y a pas que la pénétration vaginale dans la sexualité, on commence à le dire, mais il faut l'expliquer. Donc ça, peut-être que c'est pour nous les hommes qu'il faut nous l'expliquer, parce que nous sommes beaucoup plus simples et moins subtils que les femmes dans ce domaine-là. Ça, ça fait partie de l'information pendant la grossesse que doivent faire les gynécologues, les sages-femmes, etc. et les médecins. Bon, premièrement, pour la réponse pour la grossesse. Deuxième étape, par rapport à la sexualité du postpartum. Alors, la sexualité du postpartum, vous pouvez avoir des couples et tout va bien, aucun problème. Tant mieux pour eux. Puis, vous pouvez avoir les couples qui vont essayer d'avoir un rapport au bout d'un mois et demi, de deux à trois mois. il y aura une douleur qui va apparaître. Alors, à la fois, il faut leur dire que ce n'est pas tout à fait normal, mais ce n'est pas inquiétant. Pourquoi ? Parce que ça rejoint ce que je vous ai dit, c'est-à-dire que dans le postpartum, surtout si en plus la dame allaite de façon très régulière, il y a un déficit estrogénique et donc il peut y avoir une certaine sécheresse vaginale. Et donc il faut informer les femmes d'utiliser un lubrifiant et ça va être tout simple. Mais il faut que les hommes soient au courant, parce qu'ils peuvent se dire, si vous voulez, c'est comme ça, ça crée des conflits, parce que l'homme se dit, elle va bien, tout va bien, on m'a dit que tout est cicatrisé et ça ne marche plus. Donc, elle ne veut plus de moi, elle ne s'intéresse plus à moi. Vous voyez ce que je veux dire. C'est comme ça que les couples se créent des problèmes, parfois dans le post-partum, parce qu'on ne les a pas accompagnés. Ça rejoint ce que vous me disiez tout à l'heure. Et ensuite, il y a les dames qui ont eu soit... Une déchirure même s'il n'y a pas eu des points, qui ont eu des points, qui ont eu une épisiotomie, et qui peuvent avoir mal lors du rapport. Et à ce moment-là, il faut en parler aux professionnels de santé, parce qu'on a des solutions pour les accompagner. J'en profite, et vous n'avez pas pensé à ce qu'on avait évoqué en ma part, mais on peut trouver ces douleurs chez les femmes qui ont eu une césarienne. Ça, c'est un message fort du XXIe siècle qu'on ne disait pas il y a une quarantaine d'années. C'est-à-dire qu'une femme qui a eu une césarienne peut avoir des douleurs du périnée. Ça peut paraître étonnant, mais vous avez un magnifique mémoire qui a été fait par une sage femme d'une école, alors je crois que c'est Angers, qui était remarquable, expliquant qu'on retrouvait presque autant de douleurs du périnée chez les femmes qui avaient eu une césarienne que chez les autres, que celles qui avaient eu un accouchement par voie basse normale. Et ensuite, une femme qui a eu une césarienne peut être inquiète lors des rapports, parce qu'elle peut avoir une inquiétude. de la pénétration intravaginale, est-ce que ça ne va pas faire lâcher la cicatrice, etc. Et même alors, ça, il faut le dire, pour l'homme, il y a des hommes qui s'inquiètent pour leur femme. Ça existe quand même, qui sont soucieux de leur femme et qui se disent, est-ce que ça ne va pas lui faire mal ? Est-ce que ça ne va pas déchirer quelque chose à l'intérieur ? Donc, il faut les rassurer. Et comme il faut rassurer les dames sur les cicatrices, et parfois, ce que je n'avais pas évoqué au préalable, c'est que... quand il y a eu des césariennes, il peut y avoir des troubles de la sensation, du contact, du corps à corps, sur toute la zone qui est au-dessus, de la zone de la cicatrice jusqu'au nombril. Donc il faut les rassurer, parce que c'est des troubles liés à... parce qu'on a coupé des petits filets nerveux de surface, et il faut leur permettre de reprendre cette sensibilité avec des petits massages de surface, ce qui peut être une très bonne activité pour le conjoint.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur. Peut-être une dernière question pour ceux qui veulent aller plus loin après vous avoir écouté. Est-ce que vous auriez une ressource qui s'agit d'un site internet, un livre, etc., mais qui permet de creuser encore un peu ce sujet du postpartum et de se préparer encore mieux ?

  • Speaker #2

    Il y a eu énormément de livres qui ont été faits, dont certains édités par le CNGOF, c'est le Collège National des Gynécologues Obstétriciens. Et puis je pense que ce que vous faites avec... le travail que vous faites sur les mille jours et l'organisation, ça me paraît une des meilleures sources d'informations à développer. Mais pourquoi pas à le préparer avec vous ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup docteur, et merci pour tous ces conseils. Merci, merci beaucoup. Au revoir. A bientôt. Au revoir. Bon, trop bien. C'était trop cool. Merci Hélène de m'avoir fait rencontrer le docteur Marès. Merci aussi d'avoir posé les questions que je n'aurais pas osé poser, notamment les questions sur le sexe qui sont un peu un terreau de légende, on va dire, pour les hommes, sur ce que tu peux faire pendant et après la grossesse. Mais non, mais c'était hyper bien. Et puis surtout ce côté... La préparation, ce n'est pas forcément juste acheter une poussette de marque XY et se dire qu'on est prêt, c'était plutôt cool à entendre aussi.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment cette idée que c'est effectivement un bouleversement, c'est une période pas facile et donc la tempête, il faut la prévoir, il faut la préparer, il faut s'accrocher à deux et savoir s'écouter. Moi, j'ai beaucoup aimé ce message de dire, ça va passer. Ça marche pendant un mois ou deux, mais ensuite, non. S'il y a quelque chose qui persiste, il faut savoir l'écouter. Et écouter les douleurs des femmes, on n'est pas que des chochottes qui ne sont pas capables de gérer une petite douleur. S'il y a quelque chose qui persiste, il y a un sujet, et c'est important de pouvoir le traiter au plus vite.

  • Speaker #0

    Justement, c'était hyper rassurant de savoir quels étaient les signaux d'inquiétude, parce qu'à l'inverse, on peut avoir tendance à trop s'inquiéter trop vite et ne pas savoir où mettre le curseur. Donc, ça rend très cool en tout cas. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Description

Le post-partum : s’y préparer et être accompagné !

 

Post partum. Deux mots qui font peur à celle ou celui qui les entend, car souvent associés à la fameuse “dépression post-partum, qui fait figure d’épée de Damoclès après une grossesse.

 

Pourtant, pas de raison d’avoir peur. Le post partum, c’est bien plus que ça !

Le mot désigne toute la période d’après l’accouchement. Et cette période peut être merveilleuse, pour autant qu’on s’y soit préparé un minimum… ce que seuls 25% des couples font !

 

Et c’est là que le Professeur Pierre Marès, gynécologue obstétricien, entre en piste.

 

Alors on a osé lui poser toutes les questions qui nous taraudaient. Et voici ce qu’on a appris :

 

👨‍⚕️ Il y a des signes précis qui doivent vous conduire à consulter ; on sait quand et quand ne pas s’alarmer ! Et dans le doute, l’accompagnement d’un professionnel de santé sera toujours précieux. Il ne suffit pas toujours de se dire “ça va passer” !

 

❤️ Pour se trouver à trois, il faut savoir se retrouver à deux. Prendre du temps pour son couple, que ce soit avant ou après l’accouchement est une des clés qui vous permettra de créer le meilleur environnement possible pour votre enfant !

 

⚙️ La meilleure préparation est parfois la plus simple. Certains gestes qui paraissent évidents comme changer une couche nécessitent un apprentissage - et le plus tôt est le mieux !

 

Un grand merci au Professeur Marès d’avoir répondu à toutes nos questions, et de vous donner les clés d’une préparation optimale pour vous dire, 10 ans plus tard, que votre période post-partum était géniale !

 

________________

 

Ce podcast vous est présenté par l’association Objectif Santé Environnement, avec le soutien de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Nouvelle-Aquitaine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Ose en parler,

  • Speaker #1

    le podcast qui répond à toutes tes questions.

  • Speaker #0

    Pour rester en bonne santé,

  • Speaker #1

    quand tu veux avoir un bébé,

  • Speaker #0

    parce que prévenir,

  • Speaker #1

    c'est mieux que guérir. Salut Vincent.

  • Speaker #0

    Salut Hélène, ça va ?

  • Speaker #1

    Ouais, et toi ? Alors, avec nos discussions, ça commence à mûrir ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah écoute, carrément, enfin, en fait, si tu veux, là d'un côté c'est super, parce qu'on... Disons que je me sens beaucoup moins... dans l'inconnu, sur toute la phase de avoir un enfant et arriver jusqu'à l'accouchement à peu près en bon état. Ça, c'est quand même quelque chose qu'on a bien couvert, mais bon, il y a déjà le gros truc dont on parle pas, qui est ce moment de l'accouchement, mais qui encore est un moment où t'es très accompagné, donc ça m'inquiète pas tant. Mais après, il y a quand même un truc qui est assez terrifiant, je t'avoue, c'est genre après l'accouchement, tu rentres chez toi et qu'est-ce qui se passe maintenant ? Parce qu'on entend pas mal d'histoires d'horreur sur... X a fait une énorme dépression postpartum. C'est l'enfer, ça fait trois mois qu'on n'a pas dormi, voire même trois ans pour certains. En fait, c'est pareil. OK, super, on est arrivé jusque-là, mais ce n'est pas vraiment la fin, en fait. Toi, je ne sais pas si c'est un truc que tu as géré facilement. Comment tu t'es préparée pour ça ?

  • Speaker #1

    Je t'avoue que c'était un peu une claque pour moi. C'est-à-dire que je me sentais très bien jusqu'à l'accouchement, mais après l'accouchement, c'était... raz-de-marée et effectivement tout d'un coup ton espèce de bain d'hormones dans lequel tu étais avec des papillons et des fleurs, il a disparu t'as un bébé hurlant dans tes bras toute la journée, tu sais plus où t'es tu sais plus qui t'es, c'était super difficile et je pense qu'effectivement on n'est pas du tout préparé à ça

  • Speaker #0

    Et t'as quelqu'un à nous présenter pour aller voir ça, laisse-moi deviner

  • Speaker #1

    Du coup justement j'ai pensé qu'on pourrait aller rencontrer le professeur Marès qui a des choses à nous dire sur ce sujet.

  • Speaker #0

    Allez, allons-y !

  • Speaker #1

    Bonjour docteur et merci d'être avec nous aujourd'hui. Est-ce que, avant qu'on rentre dans le vif du sujet, vous pouvez en quelques mots vous présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour à vous d'abord et merci de votre invitation. Alors, mon nom c'est Pierre Marès, je suis gynécologue obstétricien au CHU de Nîmes. Et donc je garde actuellement une activité essentiellement de consultation, après avoir une longue activité autour à la fois de l'obstétrique et de la chirurgie gynécologique, et actuellement en particulier dans les douleurs, et entre autres les douleurs du postpartum.

  • Speaker #1

    Alors justement on va parler de ce postpartum, est-ce que déjà vous pouvez nous expliquer un peu, on nous parle beaucoup de la grossesse, de l'accouchement, etc. Qu'est-ce qui se passe dans notre corps après l'accouchement ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est une vaste question. Il y en a qui écrivent des livres de mille pages dessus, donc ce n'est pas les mille jours, mais pas loin. Donc, pour être très synthétique, je vous dirais que le corps, on est corps et esprit déjà. C'est-à-dire qu'on ne peut pas dissocier ce qui se passe au niveau physique, au niveau musculaire, au niveau anatomique. de ce qui se passe au niveau hormonal et de ce qui se passe au niveau psychique. Donc c'est tout ça qu'il faut prendre en charge, c'est-à-dire qu'il faut porter une attention non pas à un problème, mais à la femme dans sa globalité. Et je rajouterai même dans son environnement familial, social, professionnel. Donc tout ceci en fait, et j'anticipe peut-être une question que vous alliez me poser, c'est que... théoriquement ça devrait être préparé parce qu'il est sûr que ce qui se passait dans une histoire du siècle précédent où il y avait la naissance mais en général la femme et le couple qui avait un enfant se retrouvaient dans un environnement familial c'était peut-être pas mieux sur le plan technique mais c'était favorisant sur le fait d'expliquer qu'est ce qui va se passer comment tu vas aller etc des petits problèmes de douleur les problèmes d'accompagnement des enfants Aujourd'hui, les couples se retrouvent très accompagnés, et merci de votre question, pendant la grossesse aujourd'hui, parce que depuis une trentaine d'années, on a compris qu'il fallait préparer la grossesse malgré tout. Et en fait, au moment de l'accouchement, une fois que ça s'est à peu près bien passé, le couple se retrouve, la femme d'abord, et le couple se retrouve tout seul face à leur situation. Les problèmes que vous venez d'évoquer, on va y revenir. Le fait d'avoir un enfant... qui peut être adorable mais qui peut pleurer la nuit, et on est déjà fatigué par la grossesse, vous rajoutez d'être réveillé trois ou quatre fois la nuit, je vais vous dire, l'ambiance et le tonus, il ne sera pas présent facilement. Et l'homme, face à tout ça, qui ne comprend pas toujours très bien, je parle en tant qu'homme, si on n'a pas été informé, on se dit comment ça va tenir et comment on va y arriver, ne serait-ce que donner le biberon, faire le linge, etc. Et tout ça pouvait être en partie préparé quand j'ai commencé mes activités d'obstétrique, on avait environ une semaine avec la femme qui avait accouché. Donc il y avait tout un travail d'éducation qui se faisait. Aujourd'hui, elle rentre. et quand elles sont dans une structure qui est sympathique, ça dure 48 heures quand tout va bien, même si elles ont des points. Donc elle n'a pas eu le temps de se retourner, cette dame. Et son mari n'a pas eu le temps de voir une seule fois, peut-être une fois ou deux, l'Angers des enfants. Donc c'est vrai que ce que vous posez comme question est important. Alors pour revenir à votre question, et je vais peut-être être un peu long, c'est qu'il y a des variations anatomiques pour les muscles. parce qu'il y a quand même eu une distension physique importante. Il y a eu un travail sur le rachis, sur le bassin, sur les membres inférieurs. Donc ça, c'est déjà au niveau physique. Et la préparation à l'accouchement, mais il faut savoir qu'en France, il n'y a que 25% des femmes qui font une préparation à l'accouchement. Donc ça, si vous pouviez faire passer ce message, un accouchement, ça se prépare, ce serait une bonne idée. C'est comme quand on va faire un match de tennis, un match de ce qu'on veut. Eh bien... ça se prépare. Ensuite, il y a des variations hormonales dont on ne leur a souvent pas parlé qui vont se passer. C'est-à-dire que dans le postpartum immédiat, il y a un effacement de l'imprégnation hormonale et une baisse des hormones, en particulier des estrogènes. Donc, il peut y avoir des sensations de sécheresse vaginale, de gêne. Et donc, s'il y a un essai de rapport, ça peut être très désagréable pour la femme, si on ne lui a pas expliqué. Et l'homme peut ne pas comprendre. Et donc il faut l'expliquer au couple. Et ensuite, il y a quelque chose que vous ne pouvez pas et qu'on ne peut pas négliger, qui est le stress psychique de l'accouchement, parce que même si la naissance c'est une chance, ça reste un moment de stress. Et vous avez après la femme qui doit s'adapter à ce tout nouvel environnement, qui est aussi son changement au niveau corporel, de son image, de sa perception de son corps. Et donc sur le plan psychologique, il y a tout ceci qui arrive, si j'ose dire, en vrac, et face à ceci, ni la femme ni l'homme n'ont souvent été préparés.

  • Speaker #0

    Typiquement, vous parliez du rôle du père et plus largement du second parent, il y a effectivement une partie de se préparer à accueillir cet enfant, savoir le changer, se réveiller la nuit, donner le biberon, etc., mais qui sont des choses vers lesquelles instinctivement on va aller quand on est dans ce Ausha, en amont, on se dit qu'il faut quand même que je sache faire ça. le jour où mon enfant arrive, par contre c'est quelque chose qui fait un peu peur et qui peut être assez désarmant et auquel on n'est pas préparé c'est un grand inconnu, c'est potentiellement on peut se retrouver dans une situation où son partenaire est dans une situation de douleur, de déprime qui peut a priori être sévère, de ce que je comprends dans les cas de dépression postpartum, etc et ça pour le coup, on n'est absolument pas équipé pour savoir quoi faire, parce qu'on n'est ni psy ni médecin, etc comment est-ce qu'on peut faire pour pour être là non seulement pour son enfant, mais aussi pour son partenaire dans cette période de post-accouchement ?

  • Speaker #2

    Vous avez déjà ce que vous avez évoqué, parce que je me suis trouvé dans cette situation. Ce n'est pas parce qu'on est médecin qu'on a appris à allonger un enfant et à préparer un enfant. Donc, je vais vous dire, on est tous à égalité là-dessus. Et donc, c'est vrai que tout ceci n'est pas préparé. Donc, ne serait-ce que ces aspects purement fonctionnels doivent être préparés. Alors, si en plus... Vous avez à côté une situation qui peut porter du côté de la mer vers un état un peu ce qu'on appelle le postpartum blues, qui n'est pas la dépression du postpartum, mais il y a une période de vague à l'âme, de sensations de difficulté un petit peu. C'est là où la présence de l'homme est importante et que si on ne l'a pas informé, il va être en difficulté. Parce qu'il va se dire, ça y est, l'accouchement s'est passé, tout va bien, elle est rentrée à la maison, on m'a dit qu'elle allait bien, il ne comprend pas. Et il ne comprend pas. Donc tout ça doit être préparé. Ça doit être préparé pour être informé. Et le rôle de l'homme, c'est d'être un accompagnant dans ces cas-là, présent. C'est un petit peu comme je dirais, comme quand on fait une course en montagne, de temps en temps, il y en a un qui soutient l'autre ou qui... tire la corde de façon plus efficace parce qu'à un moment, il y en a un qui est un peu plus fatigué. Par contre, s'il y a des signes qui sont plus importants, avec des troubles du sommeil qui s'associent au réveil de la mer, s'il y a des pertes d'alimentation, des pertes de sommeil, de troubles alimentaires, ou de difficultés vis-à-vis de son corps, il ne faut pas hésiter à en parler au médecin. Il ne s'agit pas de fermer les jambes dans une démarche psychiatrique, mais c'est important de mettre en place un accompagnement avant qu'il y ait des troubles importants. Ça, merci, comme on dit, de la question, parce que c'est quelque chose qu'on a trop longtemps négligé avec un discours qui est normal, parce qu'il est positif, en disant que ça va passer. Alors ça va passer, à condition qu'au bout de deux ou trois mois, tout aille bien. Et donc le message du XXIe siècle, ce n'est pas de dire tout va passer, c'est de rajouter à cette phrase, ça va aller mieux, certainement, mais si ça ne va pas mieux, on peut s'en occuper, on peut vous accompagner.

  • Speaker #0

    Je veux dire justement cet accompagnement, à quel moment se dire qu'il est nécessaire et quels sont les signaux, entre guillemets, qui doivent nous faire dire, bon là ça ne va pas, il faut aller chercher, ça ne va pas juste passer. Il faut aller chercher de l'aide et du soutien en dehors.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas parler de l'enfant, mais on va parler pour le couple. Je dirais que par rapport au discours qui était classique de dire ça va passer comme vous venez de l'évoquer au XXIe siècle, il faut dire ça va, certainement aller mieux mais si au bout de deux ou trois mois, ça ne va pas mieux, vous en parlez à votre sage-femme, votre médecin, votre gynécologue. il faut en parler parce qu'il ne faut pas laisser s'installer. Il y a deux signes importants. Il y en a un qui est le trouble du comportement avec une femme qui ne dort pas, qui est épuisée, qui ne se nourrit plus. Et deuxièmement, au bout du troisième mois ou du deuxième mois, s'il y a un essai de rapport, etc., et que ça ne peut pas se faire, il faut en parler parce qu'il peut y avoir ces troubles hormonaux que je vous ai évoqués initialement. Et troisième groupe de signes qui doivent alarmer, c'est si une douleur persiste. Si une femme garde une douleur, il faut s'en occuper à ce moment-là, parce qu'aujourd'hui, au XXIe siècle, on a des moyens pour les traiter, et il ne faut pas les laisser se pérenniser.

  • Speaker #1

    Et au-delà de ces situations, on va dire, où effectivement, on a peut-être été trop loin à se dire ça va aller qu'est-ce qu'on peut faire, en tant que femme en particulier, mais aussi avec l'aide de son partenaire ? pour récupérer, pour se remettre, pour justement aussi rapidement que possible pouvoir passer cette période qui effectivement, en tout cas moi dans mon vécu, n'est pas très facile.

  • Speaker #2

    La récupération, elle tient. Alors, il y a quand même le temps d'accompagnement, si vous voulez, puis il y a le suivi avec les sages-femmes, avec les médecins, qui sont des consultations du postpartum, qui sont des moments importants où la femme peut en parler. ne serait-ce que déjà la consultation du huitième jour, etc. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Premièrement, c'est de rappeler au couple que la nutrition est un élément important. Deuxièmement, l'activité physique. Quand je dis activité physique, je n'ai pas parlé de sport. Mais faire de la marche, se mobiliser, etc. Ça va traiter à la fois les problèmes parfois de douleur et parfois de récupération sur le plan physique. Et ça laisse le temps au couple. corps de se réhabituer à sa nouvelle perception corporelle qui change de façon importante pour la femme. Et dans cette démarche-là, c'est ces éléments-là qui devraient être préparés pendant la préparation de la grossesse, d'autant plus que maintenant, comme je vous l'ai dit, il n'y a plus de séjours en maternité qui permettent de faire ce relais. Donc il faut vraiment préparer tout ceci avant, pendant la grossesse. pour que la récupération après et les signaux, c'est les trois signaux sur lesquels j'ai insisté, la douleur qui perdure, la difficulté à la reprise de la sexualité, les troubles du sommeil et de la nutrition, et puis l'état général chez quelqu'un qui n'a plus envie ou qui ne s'occupe même pas de son enfant, parce qu'elle se sent épuisée ou fatiguée. Donc tous ces signes doivent orienter vers une consultation. avec un professionnel de santé et dans un parcours de prise en charge adapté pour que la femme, la naissance reste une chance et pour l'enfant et pour le couple.

  • Speaker #0

    Et là, on a parlé de cette préparation pour la femme. Une autre question, c'est comment est-ce qu'on prépare un bon environnement pour accueillir son enfant ? Parce que disons qu'on n'a pas beaucoup de conseils ou de ressources, de ressources là-dessus spontanément. On voit souvent dans les films américains Les parents préparaient la chambre et peintent les murs de manière très cliché en bleu ou en rose il y a quelques années, en vert aujourd'hui. Mais concrètement, comment est-ce qu'on prépare le meilleur environnement pour accueillir son enfant dans les meilleures conditions possibles ?

  • Speaker #2

    Alors ça, pour accueillir son enfant, je vous dirais que vous avez les pédiatres et les pédopsychiatres ou les péricultrices qui vous en parleront mieux que moi. Mais je pense que, comme vous l'avez dit aujourd'hui, les couples sont abreuvés de techniques d'accompagnement qui sont, entre guillemets pour moi, commerciales. C'est-à-dire tout ce qui peut se vendre pour préparer l'arrivée d'un enfant, on va essayer de le leur vendre. On leur a oublié que ce qui est essentiel dans la vie, c'est la relation. C'est bien plus important que la peinture ou la meilleure poussette pour l'enfant. Si un enfant se sent bien accompagné, accueilli, malgré les difficultés que ça peut générer, la préparation de l'accueil de l'enfant sera excellente. Donc c'est toute la différence qu'il peut y avoir entre, je dirais, une préparation presque commerciale, c'est un peu pour refaire sur les mots, de l'accueil de l'enfant entre la peinture, préparation de l'accueil d'une personne et de son identité avec ses différences. C'est ça qui est important parce qu'un enfant qui arrive, ça va bousculer les habitudes. Il va falloir changer ses plannings, il faudra les organiser différemment. Il va falloir modifier son organisation, il faudra peut-être modifier les emplois du temps. Le vrai accueil, il est plus dans la façon de percevoir comment moi je vais vivre par rapport à l'enfant. plutôt que comment je fais pour que lui se débrouille. Je ne sais pas si vous voyez la différence qui est quand même très subtile mais essentielle.

  • Speaker #0

    Justement, vous auriez un exemple qui illustre ça ?

  • Speaker #2

    Un exemple, c'est difficile. C'est un petit peu comme les gens qui auraient fait exactement ce que vous avez dit. Ils ont fait les peintures, ils ont acheté la meilleure poussette sur Amazon qu'on vend avec je ne sais pas qui. Et ensuite, ils ont aménagé tous les jouets pour les enfants. Simplement, lorsque l'enfant se met à pleurer la nuit, il l'engueule. Voilà, je vais vous dire, c'est ça la différence. La différence, c'est d'accueillir l'enfant parce que c'est une personne. C'est une personne dans son intégralité, sa différence. Et donc, alors, il ne s'agit pas de faire n'importe quoi, mais vous pouvez avoir des enfants qui pleurent jusqu'à 2-3 ans. C'est toute une organisation. C'est toute une organisation, parce que si vous vous réveillez trois fois la nuit, donc il va falloir s'organiser et du même coup, vous avez la répercussion sur la vie du couple. Il faut savoir que déjà, il y a entre 3 et 5%, parce que je suis un optimiste de fond, d'hommes qui quittent leur femme pendant la grossesse parce qu'ils ont du mal à vivre la sexualité. Donc c'est parrière. Et donc dans le postpartum, quand il y a des difficultés comme ça, il faut parfois réfléchir. à s'organiser pour le couple pour qu'une nuit sur deux, il y en ait un qui se lève et l'autre non, pour pouvoir tenir le coup. Et dans ce contexte-là, comment le couple retrouve son équilibre ? C'est ça qui est important. C'est-à-dire que la préparation, elle est bien sûr dans l'accueil matériel, mais elle est surtout dans l'accueil de l'enfant dans sa particularité et du couple qui va modifier son mode de vie entre eux. Mais ça, les gens, ils voient, je dirais, c'est les bisounours aujourd'hui. On prépare l'accouchement comme les bisounours. Non, la vie est parfois difficile. Alors, heureusement, vous êtes là, moi aussi, c'est une chance. Mais si vous voulez, parfois c'est difficile. Et parfois, il y a une période douloureuse, difficile, et de réadaptation du couple à l'enfant et du couple entre le couple. au sein du couple. On n'en parle pas beaucoup. Et merci de poser les questions parce que c'est à mon avis ça qui est le plus important si on veut dix ans après l'accouchement se dire c'était quand même génial au fin de compte.

  • Speaker #1

    Et justement peut-être pour rebondir sur ce que vous disiez sur retrouver sa vie de couple, est-ce que vous pouvez nous parler un peu de la sexualité ? La sexualité à la fois pendant la grossesse, parce que vous avez dit que pour beaucoup d'hommes c'est une source de frustration. Est-ce qu'on peut avoir une activité sexuelle et comment pendant la grossesse et jusqu'à quand ? Et comment est-ce qu'on peut, voilà, qu'est-ce qui se passe après l'accouchement et quand est-ce qu'on peut reprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, premièrement, la sexualité pendant la grossesse n'a jamais été contre-indiquée, sauf chez des femmes qui ont des saignements après les rapports parce qu'elles ont une placenta prévia ou parce qu'elles ont des contractions, parce qu'elles ont une menace d'accouchement prématuré. Donc... Donc la sexualité pendant la grossesse, je parle d'une sexualité normale, je ne parle pas de technique genre balancelle chinoise ou ce que vous voulez. Mais si la sexualité n'a jamais été empêchée ni interdite pendant la grossesse, dès lors que ce n'est pas douloureux pour la femme, dès lors qu'il n'y a pas de saignement, et dès lors qu'il n'y a pas de menace d'accouchement prématuré. Et ensuite, souvent, ce que je dis, moins souvent aujourd'hui, mais ce que je disais régulièrement aux jeunes femmes et aux couples, c'était, à votre âge, vous pouvez être inventif. La sexualité, ce n'est pas que la pénétration vaginale. C'est-à-dire, c'est ça qui m'étonne, c'est qu'au XXIe siècle, on nous parle... de tas de choses, et des choses aussi banales qu'une sexualité diversifiée mais agréable, on ne sait pas s'en servir. C'est quand même étonnant. C'est-à-dire qu'il n'y a pas que la pénétration vaginale dans la sexualité, on commence à le dire, mais il faut l'expliquer. Donc ça, peut-être que c'est pour nous les hommes qu'il faut nous l'expliquer, parce que nous sommes beaucoup plus simples et moins subtils que les femmes dans ce domaine-là. Ça, ça fait partie de l'information pendant la grossesse que doivent faire les gynécologues, les sages-femmes, etc. et les médecins. Bon, premièrement, pour la réponse pour la grossesse. Deuxième étape, par rapport à la sexualité du postpartum. Alors, la sexualité du postpartum, vous pouvez avoir des couples et tout va bien, aucun problème. Tant mieux pour eux. Puis, vous pouvez avoir les couples qui vont essayer d'avoir un rapport au bout d'un mois et demi, de deux à trois mois. il y aura une douleur qui va apparaître. Alors, à la fois, il faut leur dire que ce n'est pas tout à fait normal, mais ce n'est pas inquiétant. Pourquoi ? Parce que ça rejoint ce que je vous ai dit, c'est-à-dire que dans le postpartum, surtout si en plus la dame allaite de façon très régulière, il y a un déficit estrogénique et donc il peut y avoir une certaine sécheresse vaginale. Et donc il faut informer les femmes d'utiliser un lubrifiant et ça va être tout simple. Mais il faut que les hommes soient au courant, parce qu'ils peuvent se dire, si vous voulez, c'est comme ça, ça crée des conflits, parce que l'homme se dit, elle va bien, tout va bien, on m'a dit que tout est cicatrisé et ça ne marche plus. Donc, elle ne veut plus de moi, elle ne s'intéresse plus à moi. Vous voyez ce que je veux dire. C'est comme ça que les couples se créent des problèmes, parfois dans le post-partum, parce qu'on ne les a pas accompagnés. Ça rejoint ce que vous me disiez tout à l'heure. Et ensuite, il y a les dames qui ont eu soit... Une déchirure même s'il n'y a pas eu des points, qui ont eu des points, qui ont eu une épisiotomie, et qui peuvent avoir mal lors du rapport. Et à ce moment-là, il faut en parler aux professionnels de santé, parce qu'on a des solutions pour les accompagner. J'en profite, et vous n'avez pas pensé à ce qu'on avait évoqué en ma part, mais on peut trouver ces douleurs chez les femmes qui ont eu une césarienne. Ça, c'est un message fort du XXIe siècle qu'on ne disait pas il y a une quarantaine d'années. C'est-à-dire qu'une femme qui a eu une césarienne peut avoir des douleurs du périnée. Ça peut paraître étonnant, mais vous avez un magnifique mémoire qui a été fait par une sage femme d'une école, alors je crois que c'est Angers, qui était remarquable, expliquant qu'on retrouvait presque autant de douleurs du périnée chez les femmes qui avaient eu une césarienne que chez les autres, que celles qui avaient eu un accouchement par voie basse normale. Et ensuite, une femme qui a eu une césarienne peut être inquiète lors des rapports, parce qu'elle peut avoir une inquiétude. de la pénétration intravaginale, est-ce que ça ne va pas faire lâcher la cicatrice, etc. Et même alors, ça, il faut le dire, pour l'homme, il y a des hommes qui s'inquiètent pour leur femme. Ça existe quand même, qui sont soucieux de leur femme et qui se disent, est-ce que ça ne va pas lui faire mal ? Est-ce que ça ne va pas déchirer quelque chose à l'intérieur ? Donc, il faut les rassurer. Et comme il faut rassurer les dames sur les cicatrices, et parfois, ce que je n'avais pas évoqué au préalable, c'est que... quand il y a eu des césariennes, il peut y avoir des troubles de la sensation, du contact, du corps à corps, sur toute la zone qui est au-dessus, de la zone de la cicatrice jusqu'au nombril. Donc il faut les rassurer, parce que c'est des troubles liés à... parce qu'on a coupé des petits filets nerveux de surface, et il faut leur permettre de reprendre cette sensibilité avec des petits massages de surface, ce qui peut être une très bonne activité pour le conjoint.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, docteur. Peut-être une dernière question pour ceux qui veulent aller plus loin après vous avoir écouté. Est-ce que vous auriez une ressource qui s'agit d'un site internet, un livre, etc., mais qui permet de creuser encore un peu ce sujet du postpartum et de se préparer encore mieux ?

  • Speaker #2

    Il y a eu énormément de livres qui ont été faits, dont certains édités par le CNGOF, c'est le Collège National des Gynécologues Obstétriciens. Et puis je pense que ce que vous faites avec... le travail que vous faites sur les mille jours et l'organisation, ça me paraît une des meilleures sources d'informations à développer. Mais pourquoi pas à le préparer avec vous ?

  • Speaker #0

    Merci beaucoup docteur, et merci pour tous ces conseils. Merci, merci beaucoup. Au revoir. A bientôt. Au revoir. Bon, trop bien. C'était trop cool. Merci Hélène de m'avoir fait rencontrer le docteur Marès. Merci aussi d'avoir posé les questions que je n'aurais pas osé poser, notamment les questions sur le sexe qui sont un peu un terreau de légende, on va dire, pour les hommes, sur ce que tu peux faire pendant et après la grossesse. Mais non, mais c'était hyper bien. Et puis surtout ce côté... La préparation, ce n'est pas forcément juste acheter une poussette de marque XY et se dire qu'on est prêt, c'était plutôt cool à entendre aussi.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment cette idée que c'est effectivement un bouleversement, c'est une période pas facile et donc la tempête, il faut la prévoir, il faut la préparer, il faut s'accrocher à deux et savoir s'écouter. Moi, j'ai beaucoup aimé ce message de dire, ça va passer. Ça marche pendant un mois ou deux, mais ensuite, non. S'il y a quelque chose qui persiste, il faut savoir l'écouter. Et écouter les douleurs des femmes, on n'est pas que des chochottes qui ne sont pas capables de gérer une petite douleur. S'il y a quelque chose qui persiste, il y a un sujet, et c'est important de pouvoir le traiter au plus vite.

  • Speaker #0

    Justement, c'était hyper rassurant de savoir quels étaient les signaux d'inquiétude, parce qu'à l'inverse, on peut avoir tendance à trop s'inquiéter trop vite et ne pas savoir où mettre le curseur. Donc, ça rend très cool en tout cas. Merci beaucoup Hélène.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, à bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Share

Embed

You may also like