- Speaker #0
Bienvenue sur Ose en parler,
- Speaker #1
le podcast qui répond à toutes tes questions.
- Speaker #0
Pour rester en bonne santé,
- Speaker #1
quand tu veux avoir un bébé,
- Speaker #0
parce que prévenir,
- Speaker #1
c'est mieux que guérir.
- Speaker #0
Salut Hélène, ça va ?
- Speaker #1
Salut Vincent ! Alors, ça fait quelques temps maintenant que vous êtes installé avec ta copine, vous commencez à réfléchir ?
- Speaker #0
Oui, c'était une des raisons pour lesquelles je voulais te voir aujourd'hui aussi, tu vois, mais... Oui, on commence à se poser la question de... C'est un projet de projet d'avoir un enfant. Mais oui, en tout cas, on commence à en parler maintenant dans ce bel appartement de trois pièces que tu connais.
- Speaker #1
Donc du coup, maintenant que vous en parlez, vous êtes en train de vous préparer.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
Ce n'est pas au moment où ta copine va tomber enceinte que vous allez commencer à vous préparer. En fait, avant la conception, il y a plein de choses à faire.
- Speaker #0
C'est-à-dire qu'il faut déjà que je fasse des trucs ?
- Speaker #1
Bien sûr. Pour le coup, c'est vrai que ce n'est pas quelque chose d'hyper connu, mais j'ai lu pas mal de choses récemment. En fait... le bébé, déjà si tu veux qu'il arrive dans le sens que ta copine tombe enceinte et derrière que le bébé soit en bonne santé,
- Speaker #0
en fait il y a plein de choses qu'il faut faire maintenant ok je savais pas du tout, mais il faudrait voir il faut faire quoi, comment, enfin c'est un peu inquiétant ce que tu me dis quand même oui je sais,
- Speaker #1
et d'autant plus que ça va pas être juste ta copine, c'est aussi des choses que toi tu vas devoir faire oui oui, toi aussi tu vas devoir faire des choses donc ton environnement, dans ton alimentation, etc. Effectivement, c'est des choses qui ne sont pas très connues et je peux imaginer que tu es en train de te dire, allez, elle va me sortir encore un truc zen, goodies, etc. Moi, je te propose... Je vais te présenter quelqu'un. C'est un expert en santé environnementale et il va nous parler de ce qu'il faudrait que tu fasses avec ta copine pour que, tout simplement, ce bébé puisse arriver et surtout qu'il soit en bonne santé.
- Speaker #0
Ok, vas-y, on va le voir.
- Speaker #1
Bonjour Ragnar, merci d'être avec nous. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
- Speaker #2
Oui, bonjour Hélène, bien sûr. Moi, je suis Ragnar Weissmann, je suis docteur en microbiologie et toxicologie, directeur scientifique d'Objectifs santé environnemental. J'ai une expérience internationale et je sensibilise depuis plus de 20 ans maintenant à tout ce qui concerne les enjeux scientifiques de la santé environnementale. Et je m'intéresse particulièrement aujourd'hui aux intérêts, aux situations de vulnérabilité, c'est-à-dire tout ce qui concerne la grossesse, la petite enfance, on parle souvent des mille premiers jours, mais aussi de l'adolescence, l'handicap et l'aider, c'est vraiment traduire tout ça en actions concrètes sur le terrain.
- Speaker #0
Enchanté Ragnar, merci Hélène de me présenter Ragnar. Je ne suis pas content de te rencontrer vu les projets que j'ai en ce moment. Je veux revenir sur un truc que tu as dit. Je vois bien le côté la santé, je vois bien le côté l'environnement. Toi, tu parles de santé environnementale. Tu peux nous expliquer ce que c'est ?
- Speaker #2
Oui, bien sûr. En effet, tu as raison. L'environnement était longtemps le domaine des écologues, des écotoxicologues, biologistes, la santé, le domaine des professionnels de la santé. C'est pour ça que ça te semble nouveau. Et ça conduit aussi à une approche très biomédicale. cloisonné, on va à la santé indépendamment de l'environnement. Aujourd'hui, en santé environnementale, on parle du bien-être, notre santé, les maladies, on va aujourd'hui sonder des choses dynamiques entre nos gènes, entre notre corps et notre environnement au sens large, chimique, physique, biologique. Et en santé environnementale, on s'intéresse vraiment au lien entre la santé et l'environnement aujourd'hui. Et ça, c'est intéressant puisque ça ouvre la voie à la prévention, la promotion de la santé. Et surtout, c'est nécessaire face aux défis actuels, avec les maladies chroniques qui augmentent, les maladies chroniques qui trouvent leur origine en grande partie dans notre environnement et notre style de vie.
- Speaker #0
Et toi, tu disais que tu travaillais sur la grossesse, notamment dans ton travail actuel. Et je suis un peu tombé de ma chaise en discutant avec Hélène juste avant, qui me disait que même avant la grossesse, c'est déjà le moment de se préparer. Mais en fait, moi, j'ai jamais eu faim. Je ne vois personne dans mes amis qui ont déjà des enfants ou qui veulent en avoir qui font ça. Personne ne se prépare. Je n'ai même jamais entendu ça, en fait. Toi, tu vois vraiment des gens qui se préparent à avoir un enfant dans ton travail sur la grossesse ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Mais effectivement, tu as raison. On a tendance en France à focaliser sur la période de la grossesse. Et plus spécifiquement, la période du mille premier jour qu'on discute aujourd'hui, qui va de la grossesse, grossièrement de la grossesse, de la conception à deux ans de l'enfant. Parce que c'est une période très sensible aux facteurs environnementaux. Et donc, vraiment une opportunité d'agir. Et aujourd'hui, on rajoute ce qu'on appelle le trimestre zéro. Ça veut dire au minimum la période de trois mois avant la grossesse. Mais c'est vrai, en France, ça existe. Il y a vraiment une offre de consultation. préconceptionnel qui existe et les institutions incitent les parents à faire ces consultations, mais on n'a pas encore cette culture ici. Moi, je passais beaucoup de temps de ma vie en Finlande et en Suède et là-bas, effectivement, le couple fut un parent, ils prennent rendez-vous, c'est plus habituel, ils prennent rendez-vous pour se préparer à la grossesse avec un professionnel de santé et surtout en associant les deux parents, la mère et le père, le Ausha. Et ça, c'est vraiment important. Alors, juste une dernière remarque, je pense que c'est important de dire qu'on parle de tout ce qui sont les préconcessions optionnelles. On est vraiment là-dedans. En principe, ça concerne tout le monde en âge de procréer, parce que souvent, là, toi, effectivement, tu te prépares actuellement. Mais il y a des personnes qui ne se préparent pas. Je pense qu'il y a 40% à peu près, où je n'ai pas le chiffre exact des grossesses, ne sont pas prévus, planifiés. Du coup, en réalité, il faudrait vraiment sensibiliser tout le monde en âge de procréer. et pas seulement des personnes, des parents qui prévoient cela. Et ça veut dire des jeunes, dès qu'ils sont en âge de procréer, intervenir auprès des adolescents, les jeunes, pour les préparer. C'est vraiment ça qui est nécessaire. Et puis, les personnes minoritaires, aujourd'hui, on commence avec des situations transgenres, cisgenres, d'autres, qui sont effectivement aussi susceptibles de devenir parents. Du coup, ça va beaucoup plus loin, mais déjà, si on se prépare trois mois en avant, c'est déjà un bon début.
- Speaker #1
Et du coup, peut-être... pour rebondir là-dessus, aller un peu plus loin, moi, je pense que je faisais partie de ces 40 aussi. Je ne me suis jamais préparée à mes grossesses. Concrètement, en termes de santé environnementale, à quoi il faut faire attention dans ces fameux trois mois avant même d'être enceinte ?
- Speaker #2
Clairement, on va peut-être parler après. On est vraiment... On est vraiment sûr des choses, finalement, d'assez bon sens. Pensez, c'est l'exposition chimique, oponion chimique, que ce soit, on parle aujourd'hui beaucoup des perturbes d'un ukrainien qui viennent du plastique, on parle de l'environnement chimique, ça peut être aussi la pollution de l'air, ça peut être l'environnement physique, est-ce que vous faites une activité physique régulière ? C'est peut-être l'environnement biologique, tout ce qui est infectieux, mais également le stress. Le stress, c'est aussi l'environnement. Vous voyez, on parle vraiment de l'environnement dans le sens large. Et très souvent, les solutions sont assez bon sens, mais encore, il faut l'avoir compris avant, qu'il y a un impact sur la santé important pour le prendre au sérieux. Du coup, vraiment, on va peut-être rentrer un peu plus dans le détail, mais en fait, les gestes sont assez clairs, assez simples finalement. par rapport à ça pour vraiment prévenir et se protéger. Et là, effectivement, il y a des choses négatives qu'il faut éviter, mais aussi des choses positives qu'il faut rajouter pour mettre toutes les chances de son côté.
- Speaker #0
Et tu vois, justement, Hélène disait qu'elle ne se préparait pas. C'est vrai qu'on parle beaucoup aux femmes de leur grossesse. Pendant la grossesse, il faut faire ceci, cela. Tu vois, même sur cette période préconceptionnelle, c'est le mot que tu utilises, est-ce que c'est quelque chose qui entend ? Enfin, que le parent ne portera pas l'enfant. Mais ça me concerne, c'est quelque chose de purement physique ou est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire, même en étant quelqu'un qui va être impliqué pour concevoir l'enfant, mais pas tellement pour le porter après ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait, effectivement, il y a les deux. Alors, je parlais souvent, aujourd'hui, je m'adresse beaucoup à tout ce qui est préconceptionnel, aussi le père, parce que souvent, on parle beaucoup de la mère, et c'est d'ailleurs très culpabilisant. Je parle beaucoup des pères. Par exemple, le père, aujourd'hui, il y a... on voit l'importance de l'alimentation du père. Pourtant, le père ne porte pas l'enfant. Et la recherche montre aujourd'hui que les gamètes, dans le cas des pères, ce sont des spermatozides, et sont capables de recevoir des informations environnementales, à tout ce que vous vous êtes exposé, les garder en mémoire et transmettre à la descendance. Ça, c'est des mécanismes sans aller dans le détail, qui s'appellent épigénétiques. Ça veut dire qu'on peut avoir certaines informations qui peuvent encore s'exprimer, effectivement induire des maladies chez l'enfant. Et pourtant, c'est le père qui est exposé. Ça veut dire l'environnement alimentaire, par exemple, on parle de ce qu'il faut faire, fait partie des choses, des environnements qui peuvent impacter le développement de l'enfant, la croissance, le métabolisme. Et alors, on a beaucoup d'études sur les animaux, mais on commence à avoir des études sur l'homme également. Et le rôle des Ausha, on peut rajouter qu'ils ne portent pas le bébé. effectivement pendant des pères mais également des Ausha mais elle est importante vous avez compris alors en termes physiques une transmission possible mais évidemment et là on travaille beaucoup plus aujourd'hui sur le côté psychologique et soutien parce qu'il a comme un rôle extrêmement important de soutien de la future mère pour permettre de réduire le stress, assurer le bien-être, entre autres. Et là, le stress et le bien-être, c'est de la santé environnementale, c'est un environnement important. Et on sait qu'il peut y avoir un impact direct sur la santé des futurs enfants qui est impactant, voire aussi impactant qu'une pollution chimique toxique aujourd'hui. Le stress, c'est vraiment un environnement toxique. Et vous voyez, vous avez ces situations-là et vous avez, comme je disais tout à l'heure, les situations nouvelles. Une nouvelle des minorités avec aujourd'hui dans certains pays des hommes transgenres qui ont un utérus, qui peuvent aussi vivre une grossesse non planifiée. Du coup, il y a toutes ces situations-là où le Ausha est vraiment, où le père est important.
- Speaker #1
Et peut-être pour revenir aussi sur la mère, moi j'avoue que quand tu parles de nutrition, j'ai été assez surprise parce qu'on m'a toujours dit pendant la grossesse, il faut vraiment faire attention à la nutrition en tant que mère. Et là, ce que tu dis, c'est qu'effectivement, la nutrition est importante avant la grossesse. Donc, tu en as parlé pour le père, c'est important du coup pour la mère aussi. Et est-ce que tu peux donner un exemple un peu de quelle piste de nutrition, justement, il faudrait suivre pour le bien-être futur de l'enfant à venir ?
- Speaker #2
Alors déjà, là aussi, très clair, on a comme beaucoup d'études en termes de carences. Là, normalement, si vous faites un entretien préconceptionnel, on va aussi voir sur quoi il faut insister. Vous avez par exemple, je me souviens d'une étude qui a été faite en Angleterre, une grande étude, le Diet and Nutrition Survey de 2018, je crois, mais c'est des choses qui ont été refaites plusieurs fois, qui a montré que grande partie des femmes en âge de procréation, elles ont vraiment... Ils ne sont pas préparés en matière de nutrition pour le grossesse. Ça veut dire qu'ils ont souvent des carences, des taux de fer et acide folique, par exemple, loin des recommandations officielles. Et vous avez un taux d'acide folique trop faible, c'est comme quelque chose qui peut avoir des impacts extrêmement graves sur le développement de l'enfant. Et on voit qu'effectivement, ça c'est quand même assez présent. Et surtout, après, associer souvent aujourd'hui à une alimentation riche en gras, sucré, ce qu'on appelle l'alimentation ultra transformée. Du coup, là, il y a vraiment des choses à faire et ça peut avoir un impact grave et ça peut avoir effectivement amené à une santé métabolique dégradée, à l'obésité. On a beaucoup ça en début de grossesse aujourd'hui. Et tout ça, ça peut avoir des conséquences sur le déroulement de la grossesse et sur la santé future de l'enfant. Du coup, vraiment, l'effet de soigner son alimentation avant, on va aussi l'alimentation, là on a su des études, et l'alimentation pour optimiser la fertilité. Là aussi, c'est quelque chose qui peut se jouer, parce qu'il y en a plus ou moins des couples qui sont difficiles de les concevoir pour des raisons différentes, et l'alimentation est un des environnements sur lesquels on peut jouer à ce niveau-là.
- Speaker #1
Donc, ce n'est pas un mythe que ce qu'on mange peut influer sur le fait d'avoir ou pas des enfants. Et là, sur cette partie fertilité, est-ce que là encore, tu aurais des exemples concrètement sur quels leviers on peut jouer en termes d'alimentation ?
- Speaker #2
Alors, je ne suis pas un spécialiste de la fertilité, mais globalement, on arrive sur l'idée d'une alimentation saine. Comme je dis, éviter tout ce qui est ultra transformé, avoir des bons gras, éviter le gras saturé, avoir plutôt des gras avec des oméga-3. On est souvent sur le type de conseil que c'est là. Et surtout, si on a un surpoids, là ça pose des soucis, c'est très clair, surpoids, obésité, on a de plus en plus de personnes. Là, ça peut vraiment prédisposer les enfants à des maladies chroniques, cardiovasculaires, métaboliques, ça veut dire diabète, obésité plus tard dans la vie. Du coup, là, il y a vraiment quelque chose à faire à ce moment-là.
- Speaker #0
Je caricature, mais ça veut dire que si moi, je décide de manger McDo tous les jours, pendant la période où on veut et on essaie d'avoir un enfant, c'est mon enfant qui se rebaise plus tard.
- Speaker #2
Il y a plus de risques. Alors, on va voir ça après. Ce n'est pas quelque chose qui est 100%. On augmente les risques. On ne peut jamais dire, tu vas bien, ce n'est pas parce que… On fume, on a forcément un cancer des poumons plus tard. Il y en a qui n'ont pas ça. Mais ce qui est sûr, c'est que de mieux manger, tu mets toutes les chances de ton côté. Voilà, c'est ça. Et tu réduis le risque, en fait. Mais c'est intéressant ce que tu dis, parce qu'en tant que père, voilà, idem, alors je me suis noté, je trouvais ça. Il y a une étude qui, il y a longtemps, je l'ai lue, il y a plus de dix ans, était sortie. Elle disait, you are what your dad ate. Tu es ce qui tombe. père à manger. Du coup, ça montre bien, effectivement, l'alimentation du père peut avoir une importance. Et c'est clair, aujourd'hui, il y a des corrélations entre l'IMC, l'indice des masses corporelles de l'enfant, et l'obésité, l'IMC du père. Voilà, du coup, il y a des liens qui sont là. Mais ce qui n'est pas fatal, ça dépend effectivement de ce qui fait l'enfant, le style de vie de l'enfant, pas la suite. On verra après, il y a des choses qui peuvent être réversibles.
- Speaker #0
Ok, déjà je vais envoyer ça à mon père, merci. Et puis, là on parlait de la nutrition, mais avant tu parlais aussi d'exposition à des polluants, de toxicologie si je comprends bien ton sujet. Tu peux nous en dire plus là-dessus aussi ? Parce que typiquement je n'ai pas l'impression de passer ma journée à mettre les mains dans la miante, donc comment est-ce qu'on s'expose à ça ? C'est quoi les exemples que tu as là-dessus ?
- Speaker #2
À l'exemple de la toxicologie, ce qu'on peut dire aujourd'hui, on parle effectivement beaucoup de... C'est à la mode, il y a énormément de substances chimiques quand on parle de toxicologie. Là, on va vraiment prendre la partie chimique parce que, comme je dis, le stress est aussi considéré comme un toxique. Ça veut dire que tout ce qui est potentiellement négatif est considéré comme toxique pour le corps. Si on parle purement de la pollution chimique, effectivement, aujourd'hui, vous voyez bien en termes d'alimentaire, on parle des mercures, par exemple, la recommandation, c'est de manger. deux fois des poissons par semaine, mais une seule fois des poissons gras. Pourquoi ? Parce que le poisson gras, il le faut pour les oméga-3, pour le bon gras, pour le développement du cerveau. Le cerveau du enfant est pratiquement sensible, effectivement, à tout ce qui est facteur environnemental, en termes de neurodéveloppement aussi. Mais il ne faut quand même pas trop, puisque le poisson gras est prédateur. Ils vont être aussi plus contaminés par du mercure et des métaux lourds. Là, on est sur une pollution chimique qui est connue, donc on a des recommandations claires. Et vous avez aujourd'hui ce qu'on appelle aussi des perturbateurs endocriniens. Ça veut dire en toxicologie, perturbateurs endocriniens comme du bisphénol A, le bisphénol comme l'ephtalate, entre autres, qui commencent à être connus, mais il y en a beaucoup. Et là, il y a encore beaucoup d'interrogations. Est-ce qu'on sait aujourd'hui que c'est là que ça change le domaine de la toxicologie ? Est-ce qu'on va... que ce n'est pas une exposition aiguë. On ne va pas avoir un impact immédiat avec ces produits-là. Le phtalate, vous le trouvez dans tout ce qui est plastique, par exemple. C'est plus déclinant ou emballage. Ce n'est pas ça. On agit vraiment beaucoup sur le plastique, mais on le trouve. Le bisphénol, on le trouve également souvent dans le plastique. C'est très souvent en lien avec des plastiques, pas toujours. Et du coup, on trouve ça dans tout l'environnement que nous entourent. Et ces produits-là, ils n'ont pas un impact. immédiat, ils n'ont pas que de différer, c'est la toxicologie différée, ça veut dire on est exposé, c'est une exposition environnementale, des faibles doses, comme le stress également, mais au quotidien, de façon répétée, on est sur une exposition chronique. Et ça veut dire, en toxicologie, on peut dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas l'exposition qui est vraiment importante, tout court, qui va jouer, mais c'est pendant quelle période on est exposé. Et c'est pour ça, ces substances-là, certaines perturbations endocriniennes, elles sont Vous pouvez imaginer, ils auront très peu d'effets, au moins aujourd'hui, en tenant un certain âge, en bonne santé, mais qui peuvent avoir beaucoup d'impact sur les bébés, sur les jeunes enfants, sur les personnes en situation de fragilité. Et c'est là, en fait, c'est vraiment aujourd'hui, cette toxicologie s'oriente vers ça, en fait. On a quelques toxiques classiques qui restent, on a l'oxygène, le dioxyène, le PCB, certains produits qui sont classés cancérigènes, certains produits qui sont classés... Reprotox et Toxipolar reproduction, là ça existe, mais on a de plus en plus de produits qui sont toxiques dans le long terme. Ça veut dire qu'on ne va pas à un impact immédiat, mais on peut avoir un impact 10, 20, 30, 40 ans plus tard.
- Speaker #1
Et du coup, là concrètement, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour ça ? On arrête d'acheter tous les aliments qui sont emballés dans du plastique ?
- Speaker #2
Déjà, il ne faut pas culpabiliser. Parce que clairement, comme vous avez compris, ce n'est pas parce que vous avez exposé, vous allez forcément attraper le mal à l'hôpital. Ce n'est pas comme ça que ça marche. Et c'est important, pareil, quand on parle, on s'adresse aux professionnels de santé, mais aussi aux fuites et à parents, c'est une période quand même assez stressante. Et du coup, le but, c'est de ne pas culpabiliser. On est tous entourés par une soupe toxique, de toute façon, aujourd'hui. Et ça ne va pas s'arrêter comme ça demain. L'important, c'est de les réduire. De les réduire parce qu'on a un système immunitaire, un corps qui est capable de gérer. Mais réduire pour avoir un petit peu moins, pour que notre corps soit capable de gérer. Et certaines choses, on a peu d'impact. Voilà, parce que l'usine à côté va être peut-être plus compliquée. Mais par contre, on peut vraiment voir dans notre environnement quotidien qu'est-ce qu'on peut changer. Est-ce que je peux changer la manière de faire le ménage, par exemple ? Il y a beaucoup de produits d'entretien. Et là, on a des études là-dessus qui ont un impact fort sur notre santé, soit direct. Il y a des études qui sortent aujourd'hui qui font le lien entre l'utilisation des produits ménagers de la mère ou du père pendant la grossesse. ou même en préconceptionnel sur le risque de l'asthme de l'enfant et les maladies respiratoires plus tard. Du coup, simplement faire le ménage, le tri dans ce produit d'entretien, utiliser moins, choisir des produits écologisés, c'est une des façons d'agir. Et puis, il faut faire ça étape par étape, c'est ce qui est à votre portée. Et puis après, vous regardez un peu l'alimentation, est-ce qu'on peut améliorer un petit peu ? Est-ce qu'on a le moyen de rentrer quelques produits bio ? parce que là, vous allez effectivement exposer moins aux pesticides, c'est clair. C'est plutôt un avantage quand même. Est-ce qu'on peut faire attention qu'on fasse de l'activité physique régulée au quotidien ? Est-ce que j'ai vraiment besoin de tous ces cosmétiques ? Est-ce que je peux réduire au moins pendant la période d'essai des bébés, pendant cette période moins exposée, même si à un moment j'ai vraiment envie de les reprendre, mais au moins Pendant cette période-là, c'est susceptible que je fasse plus attention que d'habitude. Du coup, on arrive vraiment à avoir des gestes assez logiques, en fait. Mais ce qui est dommage, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui n'ont pas compris, qui n'ont pas fait le lien entre ces gestes-là, qui ont l'air assez simples, finalement, et l'impact. Une fois qu'on a compris ça, en fait, il y a beaucoup de solutions disponibles, accessibles à tout le monde.
- Speaker #0
Mais tu vois, je te disais au début, j'entends personne qui se prépare. À l'inverse, encore ce week-end, j'étais en famille. Il y a un discours qu'on entend beaucoup, et notamment de la génération au-dessus de la mienne, qui est de dire, non mais les jeunes, maintenant, vous êtes fous. Nous, on ne se prenait pas autant la tête. Et ça s'est très bien passé pour vous. Donc, qu'est-ce qui se passe si je ne fais rien ? Je ne me prépare pas particulièrement.
- Speaker #2
Si tu ne fais rien, déjà, ça dépend de quoi tu parles. Il faut qu'on voie quelle est ta situation. Est-ce que tu fais déjà attention à certaines choses ou pas ? Mais comme je dis, ce n'est pas figé. Alors, comme je dis, même dans le cas où on a un style de vie qui n'est pas adapté, ce qui est important aussi de savoir quand le bébé est né par la suite et quel est l'environnement culturel dans lequel il grandit. Est-ce qu'on reproduit le mauvais comportement ? Est-ce qu'on a un site ? L'enfant en fait beaucoup d'activités physiques. Comment on fait ? Là, on parle beaucoup, je vous ai mentionné le nom épigénétique. Ça veut dire que ces environnements-là peuvent avoir un impact sur la santé future de l'enfant, non pas en changeant l'alphabet de notre ADN, mais simplement en changeant son habillage. Et cet habillage, c'est ça la notion indissociable à la santé mentale, cet habillage est réversible. Et là, c'est plutôt une bonne nouvelle. Ça veut dire, effectivement, si on ne fait rien à un moment, oui, il y a beaucoup plus de risques que cet enfant pourrait développer des maladies plus tard dans la vie. Mais par contre, si on agit, on peut contrecarrer théoriquement certains effets. Pour l'instant, on a du mal à les mesurer. On va commencer à pouvoir les mesurer bientôt. Contrecarrer les effets négatifs qu'on avait avant et des effets négatifs. Je peux vous donner des exemples après si vous le souhaitez.
- Speaker #1
donne nous quelques exemples effectivement moi je culpabilise un peu parce que je me dis que j'ai pas du tout pris ça en compte dans la période préconceptionnelle au contraire je me suis dit c'est le dernier moment où je peux boire de l'alcool à fond manger tout ce que je veux avant parce qu'on nous serine beaucoup en tant que femme à partir du moment où il y a la grossesse on fait très attention d'ailleurs je glisse quand même cette notion d'alcool qu'on a pas évoqué ça fait partie de ce qu'on appelle le toxique oui tout
- Speaker #2
Tout à fait, parce qu'aujourd'hui, on focalise beaucoup sur des nouvelles choses, parce que clairement, il y a des sujets à la mode. Et il ne faut surtout pas oublier les sujets anciens qu'on connaît, comme l'alcool, le tabac, qui posent des soucis. Et là, les données sur la santé qu'on a, là, on a beaucoup plus de données qui sont clairement établies. Il n'y a aucun doute là-dessus. C'est parce qu'aujourd'hui, on demande comme le zéro alcool avant. c'est pas comme c'était le cas chez nos pères et nos grands-parents on demande vraiment le zéro alcool parce qu'effectivement l'alcool le tabac sont des environnements qui en impactent fort et sont des toxiques, oui tout à fait même dans la période préconceptionnelle ça veut dire qu'il faudrait que j'arrête de boire plusieurs mois avant d'avoir un enfant si possible disons il faudrait réduire oui effectivement il faudrait réduire au maximum et heureusement on est dans un environnement culturel qui permet cela plus facilement aujourd'hui il y a moins de pression mais mais en tout cas oui effectivement si on voit toutes les chances d'un côté il faudrait il faudrait penser à ça de réduire au maximum déjà en amont ça c'est clair
- Speaker #0
mais écoute déjà merci pour tout ça parce que tu vois j'étais pas forcément convaincu en venant et là je comprends vraiment qu'il faut quand même penser et se préparer t'as parlé de beaucoup de choses tu vois on a parlé de toxicologie on a parlé d'alimentation on vient de parler d'alcool on a parlé de stress de psychologie etc etc là moi maintenant c'est quoi le premier truc que je peux faire tout de suite pour commencer à me préparer s'il y avait un truc que je devais commencer à faire maintenant alors déjà de ne pas culpabiliser
- Speaker #2
C'est la première chose, parce que c'est important. Aujourd'hui, c'est ça qui change avec nos parents et grands-parents. On a aujourd'hui ce qu'on appelle l'éco-anxiété. Il y a beaucoup de personnes qui ne souhaitent même plus avoir des enfants. Ça devient parfois un peu trop. Il y a trop de choses. Il y a des risques aujourd'hui, mais c'est important de les mettre dans un contexte. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Et qu'est-ce qu'on ne peut pas faire ? Moi, j'aborde ça de façon plutôt positive. Alors, la première chose, je te dirais, c'est de prendre un rendez-vous avec un professionnel de santé, un préconceptionnel, pas tout seul, à deux. Ça veut dire les deux partenaires, parce que les deux sont concernés, pour faire un point sur votre état de santé.
- Speaker #0
C'est qui le professionnel de santé qu'il faut aller voir là-dessus ? Parce que tu me dis ça, mais moi, je ne sais pas qui je dois aller voir. Je dois aller voir mon médecin habituel ? Il faut aller voir un spécialiste ?
- Speaker #2
On peut déjà s'adresser à son médecin généraliste. Et puis après, l'idéal, c'est que vous avez le gynécologue également. Et vous avez des sages-femmes, en fait, qui font ces entretiens préconceptionnels. Et pour faire un état de santé actuel, état de santé et vos habitudes, parce que vous pourrez avoir des pathologies préexistantes qui peuvent avoir un impact. Ça, c'est important, une obésité, un diabète ou d'autres pathologies. On parle beaucoup aussi de toxoplasmoses, d'autres problèmes, ça c'est plus connu. Et puis il va aussi voir pour optimiser la fertilité, parce qu'effectivement il y a des patients qui arrivent, qui ont déjà essayé, ils n'y arrivent pas. Du coup là, c'est une première étape pour faire le point. Et après, il existe en France plusieurs centres, ce sont des centres prévenir. aujourd'hui en France, qui prennent en charge spécifiquement des couples qui ont soit des grossesses pathologiques, soit qui ont des difficultés de concevoir, fertilité, pour des raisons qu'on suspecte environnementales. Ça veut dire qu'elles vont accompagner les parents pour voir quels sont les environnements chez eux, autour de la cadre professionnel, qui pourront avoir une influence là-dessus, pour voir comment on peut modifier ces environnements-là pour justement... accompagner ces parents-là. Ça, ça existe aussi et les professionnels peuvent vous adresser à ce centre-là pour l'accompagner. Du coup, là, c'est la première chose pour moi, l'entretien.
- Speaker #1
Wow !
- Speaker #2
Et puis après, voilà, après le professeur de santé parce que l'idée, c'est aussi de parler un peu d'eux dans ce podcast-là. Ben, ils ont le rôle à jouer parce qu'ils ont le rôle à jouer pour sensibiliser, pour soutenir et pour impliquer les deux parents. Vous savez, il y a les pères, les Ausha aussi, qui se sentent quand même souvent démunis, malgré la volonté de s'engager. Du coup, là, il y a vraiment un enjeu pour les impliquer, les inclure dans le parcours, dans la préparation des ateliers. Il y a un langage des professionnels. Là, c'est vraiment extrêmement important parce que ça peut vraiment influencer l'intérêt des pères. On sait aujourd'hui que plus le père ou plus le Ausha, plus le parent en global sont informés de ces effets-là, plus ils sont impliqués. C'est la deuxième chose qui concerne les professionnels de santé. La troisième chose, c'est évidemment, on en a déjà parlé, adopter un style de vie sain, réduire ce qu'on peut faire, faire du bon sens, que ce soit bien aérer son logement également, éviter tout ce qui est polluant de l'air.
- Speaker #0
Là, je pense que c'est le gros. Et puis, une fois que vous avez commencé avec ça, le reste va découler. Vous allez découvrir, il y a des ressources effectivement que vous pourrez trouver. Mais l'important, c'est vraiment d'avoir compris cet impact-là et que les preuves s'accumulent quand même pour cela.
- Speaker #1
Oh là là, j'aurais vraiment aimé savoir tout ça à l'époque. Parce qu'effectivement... Je n'ai rien préparé du tout et au contraire, je me suis dit, je peux boire jusqu'au dernier moment, je ne fais pas du tout gaffe à mon environnement. J'avais plutôt demandé que tu interviennes pour convaincre Vincent, mais finalement, ça me fait aussi réfléchir à ce que j'aurais dû faire différemment pendant mes grossesses. Merci beaucoup pour tout ça. Et du coup, tu parlais d'objectifs santé environnemental. Est-ce qu'il y a des ressources qu'on peut trouver si on veut creuser, aller plus loin ? Tu parles de toutes les études. Est-ce qu'on peut un peu retrouver des… des ressources là-dessus ? Parce que je pense qu'il y a beaucoup de choses, effectivement, qu'on va vouloir aller creuser et partager.
- Speaker #0
Oui, effectivement, il y a plusieurs ressources. Vous avez d'abord le site de Santé publique France, le site qui s'appelle www.1000premiersjours.fr. On va peut-être mettre en lien. Et là, on parle vraiment des 1000 premiers jours. Les 1000 premiers jours, c'est parce qu'on l'a bien défini, c'est vraiment la période entre la conception, on rajoute la préconception, aujourd'hui, jusqu'à l'âge de 2-3 ans. qui est particulièrement vulnérable. Et effectivement, à partir de là, on peut partir sur le concept. En science, cette période-là, on parle tout ensemble, on appelle ça le DOAD. Ça veut dire que c'est cette période, il y a tout ce qui est exposition dans cette période pour induire et programmer les maladies futures dans la vie de l'enfant. Ça veut dire l'autisme à 6 ans, l'asthme à 10 ans, l'obésité à 20 ans, jusqu'à 70 ans, les maladies cardiovasculaires. Ça veut dire que c'est vraiment ça qu'il faut comprendre. Et parce qu'il y a cet impact sur le long terme, sur toute la vie de l'enfant futur. Et c'est par ça, Senti Public France, on a mis en place ce site 1000 premiers jours pour insister sur cette période-là qui est particulièrement vulnérable. Après, vous avez notre site de l'association Objectif Senti Environnement. On a développé pas mal d'outils. Vous avez des vidéos ludiques qui concernent différents gestes comme la peinture, les insecticides, le prout d'entretien, le cosmétique. Justement, en lien avec ça. période là vous avez une bdx appelle la graine des bonheurs ce web série vous avez les bd qu'on a développé justement ludique qui prennent qui parle de ces choses là également il vous a également des plaques et des informations sur le père thurber d'un ukrainien et puis ensuite vous avez le site la res l'agence régionale de santé nouvelle aquitaine qui a qui est assez en avance ce sujet il ya beaucoup d'informations sur leur site qui la stratégie des préventions et promotions de la santé environnementale autour de la petite enfance. Ça, on va mettre le lien, effectivement, parce que là, il y a beaucoup d'informations, des liens très concrets pour les professionnels de la santé, mais également pour notre professionnel et pour les parents.
- Speaker #1
Super.
- Speaker #2
Super. Écoute, merci beaucoup, Ragnar. Merci beaucoup, Hélène. On a pu rencontrer Ragnar. Plein de choses à faire. Mais je retiens que d'une part, ça se prépare et d'autre part, il ne faut pas culpabiliser. Donc, c'était un plaisir. Merci Ragnar et à bientôt.
- Speaker #0
Merci Ragnar.
- Speaker #2
Bon, OK, tu avais raison, il y a clairement des trucs à faire. Ce qui est cool, ce que je retiens aussi, c'est ce côté, c'est beaucoup de bon sens et ça ne sert à rien de se culpabiliser. Mais en tout cas, merci de l'opportunité d'avoir rencontré Ragnar. C'était plutôt très apprenant comme discussion.
- Speaker #1
et puis la bonne nouvelle pour toutes les filles qui écouteront ça c'est que vous ne serez pas les seules à devoir arrêter l'alcool au moins parce que ça y est on verra oui oui paraît-il non mais après tout ça c'est intéressant ce côté on se prépare avant même de commencer à essayer mais le
- Speaker #2
vrai truc qui m'inquiète et qui inquiète globalement toujours tout le monde c'est est-ce que ça va marcher ah bah ça c'est sûr si j'arrête de boire que ce soit pas pour rien tu vois
- Speaker #1
ça évidemment le nombre de personnes qui galèrent pour avoir des enfants tomber enceinte ça c'est clair que c'est un vrai sujet nous ça a mis beaucoup de temps justement donc moi je te propose qu'on se reprenne un temps pour discuter de ça ouais on reparlons-en merci
- Speaker #2
beaucoup Hélène et puis à bientôt avec plaisir à bientôt