Speaker #0On est à quelques jours de Noël, j'avais donc envie dans cet épisode de te parler de cette période si particulière parce que Noël, vraiment, ça touche toujours quelque chose de sensible. Il y a les personnes qui adorent, celles qui appréhendent, celles qui se disent « Cette année, je vais faire comme ceci, comme cela, je vais changer tel truc. » Ah non, c'est terminé, la famille ! Ou alors qui veulent inviter tout le monde et faire la fête. Cette période nous remue de toute façon et ce n'est pas un hasard parce que Noël, ce n'est pas juste une fête. C'est un rituel collectif très puissant qui vient réveiller l'inconscient, l'histoire familiale et notre rapport au merveilleux. Allez, je t'emmène dans l'atmosphère de Noël. Bonjour et bienvenue sur Osez l'âme, le podcast qui te connecte à ton être profond. J'espère par nos partages te réveiller et te révéler pour... Oser être et oser la vie. Mon nom est Betty Dutris, je suis passionnée par le prendre soin et la spiritualité. J'enseigne à l'IFPIA la psychogénéalogie évolutive, la psychoénergétique, le MDR, la médiumnité et plein d'autres choses. Je suis également autrice du livre « La médiumnité spirituelle » . J'espère te donner des clés qui te permettront d'ouvrir ton cœur pour laisser chanter ton âme. Chaque épisode est une invitation à l'introspection pour exprimer plus librement toutes les parts de ton être. Quand on arrive à Noël, quelque chose se rejoue. On le sent souvent dans le corps avant même de comprendre mentalement. Les émotions montent plus vite, les attentes aussi, les déceptions parfois. Parce que dans ces moments-là, chacun reprend souvent sans s'en rendre compte sa place d'origine. La place qu'il avait enfant, celle qui a été attribuée, ça peut être la posture, la place du sage, de la discrète, de la responsable, celle qui fait rire, celle qui apaise ou celle qui dérange. Et avec ces places reviennent les loyautés familiales invisibles. Ne pas faire de vagues, ne pas dire ce qui dérange, ne pas prendre trop de place ou au contraire tout porter. Parce que... C'est pour ça que Noël est parfois conflictuel. Parce que quand la place d'enfant n'a pas été apaisée, quand l'adulte intérieur n'est pas bien installé, ce ne sont pas des adultes qui se parlent autour de la table, ce sont les enfants que nous avons été, les enfants blessés qui tentent encore d'exister. En cabinet, j'entends parfois cette phrase, je ne comprends pas à Noël, je redeviens comme avant. Je deviens transparente, c'est toujours pareil avec mon frère. Oui ? parce que Noël réactive la mémoire familiale. Et tant qu'on n'a pas appris à communiquer en adulte, à poser des limites, à prendre sa place autrement, le système nous remet exactement là où il nous connaît. Et puis il y a cette autre dimension très forte à Noël, l'enfance, l'attente, le cadeau, la magie, le fameux Père Noël. Et là, je veux qu'on prenne un peu de recul historique et symbolique. Avant le Père Noël tel qu'on le connaît aujourd'hui, il y avait Saint Nicolas, une figure très ancienne, très ancrée dans certaines régions d'Europe. Moi, je me souviens par exemple, quand j'étais petite, alors moi je suis originaire du nord de la France, mais quand j'étais petite, à l'école primaire, Saint Nicolas venait avec le Père Fouettard et dans les... Dans les centres commerciaux, ce n'était pas le Père Noël que je voyais se balader avec des bonbons dans les magasins, mais le Saint-Nicolas avec le Père Fouettard. C'est une tradition très ancrée dans le nord de la France et dans l'est. Aujourd'hui d'ailleurs, dans ces régions, on le voit encore et Saint-Nicolas c'est aussi le Saint-Patron des écoliers. Bref ! Donc toute une époque, c'était Saint Nicolas et le père Fouettard, habillé en noir avec son fouet qui faisait peur. Donc il y avait un personnage qui venait récompenser les enfants sages et le père Fouettard qui venait les gronder. Et là on voit bien quelque chose, le bon et le mauvais, la récompense et la punition. L'enfant conforme et l'enfant qui dévie. Le message était clair, si tu es sage tu recevras. Si tu n'es pas sage, tu ne recevras rien ou tu recevras des coups. Parce que le propre du père fouettard, c'est qu'il a un fouet quand même. Avec le temps, cette figure s'est transformée. Et oui, soyons clairs, le père Noël moderne tel qu'on le connaît, le costume rouge, la barbe blanche, le visage rassurant, a été largement popularisé par Coca-Cola. Et pourtant, la vraie question n'est pas « est-ce que ça vient de Coca-Cola ? » La vraie question c'est « pourquoi l'a-t-on autant investi psychiquement ? » Parce que si ce personnage n'avait rien touché de profond, il n'aurait jamais pris une telle place dans l'imaginaire collectif. Le Père Noël a remplacé quelque chose de beaucoup plus ancien et beaucoup plus dur. Il a remplacé la peur par la bienveillance, la punition par le don, la condition par une forme de gratuité. Et ça, psychiquement, c'est immense. Le Père Noël dit à l'enfant, « Quelque chose peut venir à toi sans que tu aies à te montrer. » Parfait. Sans que tu n'aies à te conformer. Et ça répond à un besoin fondamental. En psychologie, on sait que l'enfant a besoin d'un espace entre le réel et l'imaginaire pour se construire. Un espace où tout n'est pas rationnel, contrôlé, expliqué. Le psychanalyste Donald Winnicott parlait de cet espace comme d'un espace transitionnel, un espace de jeu. de symbolisation, de créativité. C'est là que naît la vie intérieure. C'est là que se développe la capacité à rêver et plus tard la capacité à croire en quelque chose de plus grand que soi. Le merveilleux n'est donc pas un luxe. Ce n'est pas une naïveté. C'est un besoin psychique fondamental. Et c'est pour ça que le Père Noël a été autant investi parce qu'il répond un besoin spirituel profond. Il ouvre une porte. Et c'est là que j'ai envie de parler de ces parents qui disent très tôt à leur enfant « Le Père Noël n'existe pas, je ne veux pas te mentir. » Voir, j'ai même des adultes en consultation, ou j'ai même des proches, qui n'en sont toujours pas revenus, qu'on leur ait menti. enfant leur disant que le Père Noël existait, comme une forme d'injustice et encore une fois il ne s'agit pas de juger mais de comprendre très souvent, pas toujours, ce sont des adultes qui n'ont pas eu eux-mêmes accès aux merveilleux ce sont souvent des adultes qui ont été parentifiés très tôt, qui n'ont pas reçu l'imagination, la tendresse. Des adultes en fait qui ont grandi trop vite, qui ont dû être lucides trop tôt, qui n'ont pas eu cet espace protégé pour rêver sans danger. Dire le Père Noël n'existe pas, ce n'est pas forcément une preuve de maturité, c'est parfois une stratégie de protection. Une manière de dire je ne veux plus être déçu, je ne veux plus croire pour ne pas souffrir. C'est une forme de répétition qui se transmet. N'y crois pas, le merveilleux n'existe pas. Une façon de propulser l'enfant très vite, dans un monde de grands. Quand l'imaginaire a été coupé trop tôt, quand croire a été dangereux, la personnalité apprend à se protéger. Comme le disait Carl Gustav Jung, le symbole est un langage entre la conscience et l'âme. Le merveilleux est une porte vers elle. Et Noël, avec tous ses excès, ses tensions, ses maladresses, vient frapper exactement à cette porte. Alors, peut-être que cette année, la question n'est pas « est-ce que j'aime Noël ou pas ? » mais plutôt « qu'est-ce que Noël réveille en moi ? » « Quelle place est-ce que je reprends en famille ? » « Et est-ce que je parle depuis mon enfant blessé ou depuis mon adulte ? » « Et est-ce qu'avec cette période de Noël, J'ose me connecter à l'espace du merveilleux. Et pour terminer, comme d'habitude, j'ai envie de te proposer une pratique très simple. Tu peux fermer les yeux. Voilà, respire lentement, calmement. Et imagine-toi enfant à Noël. Regarde où tu es, quelle place tu prends. Comment te sens-tu ? Puis imagine que tu arrives, toi adulte, dans cette scène. Et tu te places derrière l'enfant. Et tu peux simplement lui dire La place d'enfant est respectée et aujourd'hui c'est moi l'adulte, c'est moi l'adulte qui prend soin de toi, qui te protège, qui te voit, qui t'entend. Prends le temps de ressentir ce que cet enfant ressent. Et prends le temps de ressentir ce que l'adulte ressent, toi aujourd'hui, ce que tu ressens. Si l'enfant a besoin de plus de place ou a besoin de choses spécifiques pour exister pleinement, prends le temps de lui donner ou de lui dire. ce que cet enfant aimerait entendre, et prend le temps de ressentir en lui le merveilleux, le merveilleux, la foi, l'inattendu. Les surprises de la vie, parce qu'en fait le merveilleux, c'est aussi les surprises de la vie, les bonnes surprises. Et ce n'est pas quelque chose à retrouver, c'est quelque chose à se rappeler. L'émerveillement, le tout petit connaît ça l'émerveillement, prend le temps de ressentir. Et quand c'est le bon moment pour toi, tu vas pouvoir revenir vraiment, là, maintenant, à la présence de qui tu es, de ton corps. Voilà pour cet épisode, j'espère qu'il t'a plu. Je te souhaite un très beau Noël, un Noël conscient, un Noël où tu peux à ta manière reprendre ta place et laisser une porte ouverte vers cet espace de merveilleux en toi. Si tu veux soutenir le podcast, tu peux t'abonner, tu peux t'inscrire à la newsletter. Si tu penses que ça peut intéresser quelqu'un, tu peux partager. Commente, like, je réponds toujours avec beaucoup de plaisir. Et je te dis à lundi prochain pour un nouvel épisode et encore un très très très beau Noël.