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OSONS la Mayenne - parcours féminins d'entrepreneurs engagés

OSONS la Mayenne - Saison 2 - Sophie Sillère - Hôtel Perier du Bignon

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23min |16/07/2025
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23min |16/07/2025
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Description

Du haut de ses 23 ans, Sophie Sillère ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. 

A 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise qu’elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionnée et en même temps la fierté d’en avoir été. 


Troisième génération de l’entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l’hôtel Perier du Bignon, unique hôtel 4 étoiles de la Mayenne, derrière son grand-père.


Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu’elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée ? Elle n’en avait pas conscience avant d’être interpellée par les salariés sur la date de son arrivée à la direction de l’entreprise. 


Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l’hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise. Je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler. Et en fait, durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise.

  • Speaker #1

    Du haut de ses 23 ans, Sophie Siler ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. À 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise. qu'elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionné et en même temps, la fierté d'en avoir été. Troisième génération de l'entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l'hôtel du Périer-Lubignon derrière son grand-père. Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu'elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée, elle n'en avait pas conscience avant d'être interpellée par les salariés. sur la date de son arrivée à la direction de l'entreprise. Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l'hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. De nous partager ton parcours, parce que pour l'instant, tu es encore très jeune. Tu travailles depuis un an dans l'entreprise familiale. Est-ce que tu peux nous dire peut-être ton parcours étudiant et ce que tu as fait ? avant de venir travailler à l'hôtel Perrier du Bignon.

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai fait une école de commerce à Angers, l'ESCA, pendant 5 ans, avec un master audit et expertise comptable. Et puis ensuite je suis venue rejoindre l'entreprise familiale juste à la suite de ce master, et donc là ça fait un an du mois de novembre dernier. que j'ai officiellement pris la direction générale du groupe familial. Depuis que j'ai 12 ans, mon père a repris l'hôtel Perrier du Bignon situé à Laval notamment. Et donc du coup pendant toute mon enfance, j'ai travaillé au sein de l'établissement. J'ai commencé par travailler en plonge la première année, puis avec les femmes de chambre, au petit déjeuner, en réception, en salle. pour finir dans les bureaux avec la partie communication et une partie stratégique. Donc ça, ça a été un petit peu toute mon enfance de 2012 jusqu'à plus ou moins aujourd'hui finalement.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on peut dire que tu t'es presque préparée depuis toujours à venir travailler à l'hôtel.

  • Speaker #0

    Alors presque, je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler.

  • Speaker #1

    Il n'était pas question de rester à ne rien faire pendant les vacances.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça vient peut-être de la famille d'entrepreneurs, entre mon grand-père, mon papa qui a aussi une entreprise autre.

  • Speaker #1

    Et alors, du fait que tu as comme ça, tu es venue travailler régulièrement dans l'entreprise de ton grand-père, est-ce que ton grand-père t'avait tout de suite partagé son désir que tu viennes le rejoindre dans l'aventure ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au début, je venais vraiment travailler pendant les vacances comme un travail étudiant. Ça me permettait aussi de découvrir quand même des métiers qui étaient très variés. C'était plutôt, on va dire, sur une partie culture personnelle et puis ça permettait aussi d'avoir un petit peu d'argent de poche en tant qu'étudiante. Ça fait toujours plaisir quand on est jeune.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu as quand même choisi de faire une école de commerce, donc une école qui prépare potentiellement à l'entrepreneuriat. Et donc, est-ce que tu avais quand même cette idée de te dire je vais rejoindre mon grand-père, travailler avec lui après mes études ou quelques années plus tard ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. J'ai toujours voulu avoir une entreprise côté. J'ai choisi du coup l'école de commerce, ce qui me permettait d'avoir des notions de gestion, de management. et de finances d'entreprise. Donc ça, c'était vraiment les choses qui étaient importantes pour moi, mais la réflexion n'avait pas de lien direct avec la reprise de l'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu es venue directement après tes études. Donc que s'est-il passé pour passer de l'idée, l'envie, ton désir d'entreprendre et en même temps entreprendre à travers l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    C'était pendant le Covid. En 2021, j'ai travaillé à l'Hôtel Perrier du Bignon pendant 4 à 6 mois. C'était la première grosse période dans laquelle j'étais réellement à 100% au niveau de l'hôtel. Donc on a préparé surtout sur une partie administrative l'ouverture de l'hôtel Le Petit Perrier qui est juste à côté maintenant. Et en fait durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise. Quelle ne fut pas ma surprise, en tout cas moi je n'étais pas du tout dans ce questionnement. Et en fait c'est eux qui m'ont fait ouvrir les yeux sur, potentiellement, la possibilité de reprendre parce que ça semblait naturel en fait pour eux de par les années de travail que j'avais réalisé dans les divers secteurs de reprendre à la suite de mon grand-père.

  • Speaker #1

    À quel moment est-ce qu'il y a eu une forme d'ultimatum posée par ton grand-père ? Ou est-ce qu'à un moment donné... il a fallu que tu accélères ta décision de venir travailler au sein de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Alors oui, c'est aussi pour ça que j'ai repris si tôt après mes études. Mon grand-père souhaitait partir à la retraite. Du coup, le fait de sauter une génération, ça complique aussi un petit peu la deadline de reprise, on va dire. Non, mon grand-père souhaitait partir à la retraite et en fait la question de se poser, de connaître un petit peu la continuité du groupe familial étant donné que ma maman et mon oncle ne souhaitaient pas prendre la suite. Et donc ça a un petit peu anticipé les discussions aussi avec mon grand-père sur la question de la reprise. Ça a permis aussi d'affiner ce que je souhaitais et ce que je ne souhaitais pas. C'était important pour moi de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise familiale, sachant que j'avais déjà pris part depuis quelques années à la gestion de l'entreprise. Ce qui a été important pour moi, ça a été vraiment de le voir aussi comme la reprise de l'entreprise familiale. qui n'était pas forcément une fin en soi mais qui est pour moi une aventure exceptionnelle et quelque chose à saisir en fait, une opportunité que je devais saisir au moment où on me l'a proposé et puis on verra de quoi demain est fait, si mes frères souhaitent reprendre, mon cousin il y aura toujours la possibilité pour eux également de se faire une place L'organisation actuelle s'est faite de la meilleure manière qui soit, mais tout peut encore bouger dans les entreprises familiales. Et c'est ça aussi qui est très intéressant et très sympa. Alors, je ne sais pas si c'était une évidence pour mon grand-père, ça, c'est la question. Non, ça a été par contre une grande réflexion. Donc, en fait, c'était cette discussion qui m'a fait un petit peu ouvrir les yeux. Mais j'ai eu besoin quand même de réfléchir une bonne année dans laquelle on a eu des discussions avec mon grand-père sur la façon dont pouvait s'envisager la reprise. Sachant que je suis jeune et j'étais encore plus jeune, donc il y avait vraiment cette question de l'âge qui... qui pouvaient poser question. Et puis, je ne voulais pas non plus me bloquer dans ce projet uniquement. Je voulais également pouvoir me laisser la possibilité de voir autre chose à côté.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la famille, comment est perçue cette reprise avec ce saut de génération ? Parce que tu nous as parlé des salariés qui étaient presque venus te chercher, te dire mais en fait Sophie, quand reprends-tu ? Et sur le plan familial, puisque tu as des frères, un petit cousin, ton oncle et ta maman, comment vivent-ils cette réalité qu'il y a une forme de continuité qui se met en place pour l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    En ce qui concerne ma maman et mon oncle, je pense qu'ils sont très contents. Ça permet aussi qu'ils puissent continuer leurs activités respectives. Ce n'était pas un choix de leur part de reprendre l'entreprise familiale. En ce qui concerne mes frères et j'ai un cousin aussi, ils sont encore jeunes. Je pense qu'ils n'ont pas encore réfléchi à la possibilité de reprendre. En tout cas, on a la chance de pouvoir travailler ensemble. travailler aussi en famille. Et si un jour, un de mes frères ou mon cousin veut me rejoindre sur la gestion de l'entreprise, ce sera avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que les clients ont manifesté aussi leur... J'imagine qu'il y a une partie de votre clientèle qui est une clientèle fidèle et qui ont manifesté leur plaisir de voir la continuité de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors... Pas beaucoup étant donné que je venais pendant les vacances, que je n'étais pas toujours sur des postes visibles des clients. Mais je pense à un client qu'on a depuis longtemps qui m'avait croisée juste après l'annonce officielle de ma reprise au collaborateur. Et qui a manifesté son contentement et son enthousiasme. Voilà, on l'a depuis longue date, donc je pense qu'il est très attaché à l'histoire de l'entreprise également. Donc non, c'est vrai que c'était une anecdote assez sympa.

  • Speaker #1

    Donc, on dit que travailler en famille, il y a toujours certains enjeux. Mais alors là, en plus, travailler avec ton grand-père, est-ce facile de passer derrière lui ? Comment prendre sa place après son grand-père ?

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas une chose facile. C'est très compliqué déjà par la carrière qu'il a pu avoir, de tout ce qu'il a pu accomplir. Ce n'est pas facile non plus avec l'âge que j'ai en face. Donc non, tout est difficile. Après, je suis aussi venue là pour relever des défis. Et donc celui-ci est potentiellement effectivement le premier à relever.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que certains... Qu'est-ce qui a pu t'aider et te préparer à... assurer cette reprise dans les meilleures conditions possibles.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on peut se préparer à reprendre une entreprise familiale. Je pense qu'on n'est jamais prêt. Mais en tout cas, le fait d'avoir vraiment travaillé à ses côtés pendant plusieurs années, avoir vu tous les secteurs d'activité qui font l'hôtellerie-restauration... Un secteur quand même rempli de compétences et qui demande un grand professionnalisme, ça permettait quand même de pouvoir comprendre les équipes au quotidien, de pouvoir être avec eux et d'asseoir aussi une certaine légitimité et une certaine continuité dans la direction.

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ta difficulté majeure en tant que repreneur d'une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Celle que je rencontre le plus, c'est... ma légitimité avec les nouveaux collaborateurs qu'on peut potentiellement faire entrer au niveau de l'entreprise, qui sont des collaborateurs qui n'ont pas forcément vu l'évolution particulière que j'ai eue au sein de l'entreprise, qui n'ont pas connaissance du parcours. Et donc peut-être, oui, une gestion et une relation différente avec les nouveaux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Dans le sens où il te voit comme l'héritière ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup. Je pense plus. Sachant que mon grand-père n'est plus beaucoup dans l'entreprise, mais qu'il est encore présent de temps en temps, que les collaborateurs peuvent le voir. Je pense qu'il y en a beaucoup qui peuvent effectivement se dire que je suis là parce que je suis la petite fille et que...

  • Speaker #1

    Non, mais ce qui est une réalité... Et pour autant, tu es là aussi parce que tu t'es préparée à ça, même si tu ne l'as pas fait consciemment.

  • Speaker #0

    Exactement, absolument. Je pense que la préparation s'est faite plus de manière inconsciente au fil de ce que j'ai pu apprendre. Moi qui le vivais plutôt comme des stages un peu d'apprentissage chaque année, ça a révélé en fait être vraiment des points essentiels pour la reprise aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ton grand-père a finement joué. absolument il a été très fort il a dit je n'impose rien je lui fais croire qu'elle a toute sa liberté c'est ça exactement Est-ce que selon toi c'est une chance d'avoir une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Pas facile de répondre si, je pense que c'est une chance. C'est une chance parce que ça laisse beaucoup d'opportunités. Ça permet aussi, c'est un levier qui rassemble énormément la famille autour de valeurs communes, autour d'un projet. C'est une chance. Il y a toutes les contraintes qui peuvent aller avec et tout n'est pas toujours rose. Mais oui, c'est un beau projet tourné autour d'une famille qui rassemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un ou plusieurs conseils à donner à des personnes qui réfléchissent à potentiellement reprendre l'entreprise familiale ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais quand même qu'il faut foncer. Je ne sais pas si c'est un vrai conseil. Non, je pense que c'est une opportunité. Il faut être conscient de ce que ça représente en fonction de... de l'activité en fonction de la taille, je pense qu'il faut être réellement conscient des enjeux, des difficultés qu'on peut rencontrer. À partir du moment où on est conscient de ça et on pense être en capacité de les affronter au quotidien et de faire quelque chose de beau et que ce soit quelque chose qui nous plaise, que ça ne soit pas une contrainte, il faut foncer. S'il y a quelque chose qui freine, je... Il faut vraiment en être capable et il ne faut pas céder à la pression familiale qui peut potentiellement être présente pour la reprise d'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Toi, tu as eu le sentiment d'avoir la pression ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au contraire, j'ai l'impression d'avoir vraiment pu faire mon choix en connaissant effectivement les points forts, les points faibles et en ayant en tête la globalité du projet. Donc non, je pense avoir eu une décision qui a été bonne pour la société, pour moi personnellement aussi, c'est très important, et aussi pour la famille.

  • Speaker #1

    Selon toi, quelles sont les spécificités d'une entreprise familiale, détenue par une famille, dirigée par une famille ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a l'aspect de l'affect qui rentre beaucoup en... en compte, peut-être moins dans une entreprise détenue par divers actionnaires. Je pense que dans les entreprises familiales, on est attaché à l'entreprise. Et quand je dis à l'entreprise, c'est vraiment dans sa globalité, à ses collaborateurs, à son activité, au lieu parfois. Je pense notamment à nous avec l'hôtel. Je pense que c'est lié à toutes ces spécificités-là. Je pense qu'il y a des risques, mais je pense que dans une famille, il peut y avoir aussi beaucoup d'autres risques qu'une entreprise. C'est sûr que de travailler en famille, ce n'est jamais facile. Je pense qu'il faut une bonne communication au sein de la famille. De la reprise ou de la gestion de l'entreprise familiale, il y a forcément beaucoup de discussions au sein de la famille. Je pense qu'il faut rester transparent. Et voilà, ne pas hésiter aussi à demander de l'aide. La famille, c'est aussi un atout dans l'entreprise familiale. Donc, il faut savoir prendre ses atouts et avoir des gens qui s'appuient, qui peuvent connaître l'entreprise, qui peuvent en connaître les difficultés.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, les choses à mettre en place ? pour maintenir une entreprise familiale ? Est-ce que c'est un but en soi de maintenir l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. Je pense que l'entreprise familiale, elle doit avoir... Alors, elle doit avoir, c'est peut-être fort. Elle peut avoir la même... En tout cas, répondre à la vision de la famille. Elle n'est pas vouée à forcément rester dans le temps. Je pense qu'il faut qu'elle... qu'elle réponde aux valeurs, aux envies aussi de la famille. Il n'y a pas forcément toujours un repreneur. Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et si tu devais définir en un mot ou une expression l'entreprise familiale de manière générale ?

  • Speaker #0

    Le partage. Je pense que c'est ça qui est très important. Le partage dans plusieurs sens du terme. Déjà le partage lié à l'échange, à... aux conversations et discussions qu'on peut avoir pour faire grandir l'entreprise. Et il y a aussi le partage des valeurs. Il y a aussi le partage avec les collaborateurs, les clients aussi, qui sont hyper importants pour nous et qui sont quand même au centre de toutes nos prises de décision de l'hôtel Perrier-Duignon. Donc, c'est vraiment le partage général avec tous les différentes... personnes qui peuvent interagir avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, on est ici en Mayenne, en plus on est au cœur de Laval, vous avez une entreprise qui marque le territoire, qui est connue et reconnue sur le territoire. Quel est l'attachement à notre département en quoi, voilà, la Mayenne a peut-être nourri de manière particulière l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Alors déjà mon grand-père vient du Nord Mayenne, on vient tous d'ici, moi aussi je suis née dans le Nord Mayenne. Je pense que la question du territoire, elle est hyper importante, en tout cas dans ma famille. On a la chance à Laval, en tout cas dans le département de la Mayenne, d'avoir un territoire qui a beaucoup d'entreprises de manière générale, qui bouge beaucoup. avec des dirigeants ou en tout cas avec des personnes de confiance, un environnement professionnel qui est très sain et très encourageant, que ce soit pour une reprise ou pour une création d'entreprise. Et donc ça c'est vraiment important de pouvoir s'entourer de dirigeants bienveillants et que nous on puisse effectivement le redonner. Et on est très content de pouvoir avoir le seul hôtel 4 étoiles de la Mayenne qui permet de rayonner sur l'ensemble du département.

  • Speaker #1

    La Mayenne aime les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci beaucoup Sophie. Merci pour notre échange. Merci pour ce partage d'expérience. Nous souhaitons une très longue vie à l'hôtel Perrier du Bignon. Et à très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci à toi, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté cet épisode de Jusqu'au bout. Vous êtes toujours plus nombreux à nous suivre, alors merci. N'hésitez pas à partager, noter, commenter. Ça nous aide beaucoup pour partager ces histoires incroyables. À très bientôt pour un nouvel épisode de Osons la Mayenne. Osons la Mayenne, parcours d'entreprise familiale. Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne, l'association du CEDEF et Serfance Mayenne Sartre.

Description

Du haut de ses 23 ans, Sophie Sillère ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. 

A 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise qu’elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionnée et en même temps la fierté d’en avoir été. 


Troisième génération de l’entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l’hôtel Perier du Bignon, unique hôtel 4 étoiles de la Mayenne, derrière son grand-père.


Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu’elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée ? Elle n’en avait pas conscience avant d’être interpellée par les salariés sur la date de son arrivée à la direction de l’entreprise. 


Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l’hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise. Je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler. Et en fait, durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise.

  • Speaker #1

    Du haut de ses 23 ans, Sophie Siler ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. À 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise. qu'elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionné et en même temps, la fierté d'en avoir été. Troisième génération de l'entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l'hôtel du Périer-Lubignon derrière son grand-père. Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu'elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée, elle n'en avait pas conscience avant d'être interpellée par les salariés. sur la date de son arrivée à la direction de l'entreprise. Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l'hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. De nous partager ton parcours, parce que pour l'instant, tu es encore très jeune. Tu travailles depuis un an dans l'entreprise familiale. Est-ce que tu peux nous dire peut-être ton parcours étudiant et ce que tu as fait ? avant de venir travailler à l'hôtel Perrier du Bignon.

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai fait une école de commerce à Angers, l'ESCA, pendant 5 ans, avec un master audit et expertise comptable. Et puis ensuite je suis venue rejoindre l'entreprise familiale juste à la suite de ce master, et donc là ça fait un an du mois de novembre dernier. que j'ai officiellement pris la direction générale du groupe familial. Depuis que j'ai 12 ans, mon père a repris l'hôtel Perrier du Bignon situé à Laval notamment. Et donc du coup pendant toute mon enfance, j'ai travaillé au sein de l'établissement. J'ai commencé par travailler en plonge la première année, puis avec les femmes de chambre, au petit déjeuner, en réception, en salle. pour finir dans les bureaux avec la partie communication et une partie stratégique. Donc ça, ça a été un petit peu toute mon enfance de 2012 jusqu'à plus ou moins aujourd'hui finalement.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on peut dire que tu t'es presque préparée depuis toujours à venir travailler à l'hôtel.

  • Speaker #0

    Alors presque, je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler.

  • Speaker #1

    Il n'était pas question de rester à ne rien faire pendant les vacances.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça vient peut-être de la famille d'entrepreneurs, entre mon grand-père, mon papa qui a aussi une entreprise autre.

  • Speaker #1

    Et alors, du fait que tu as comme ça, tu es venue travailler régulièrement dans l'entreprise de ton grand-père, est-ce que ton grand-père t'avait tout de suite partagé son désir que tu viennes le rejoindre dans l'aventure ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au début, je venais vraiment travailler pendant les vacances comme un travail étudiant. Ça me permettait aussi de découvrir quand même des métiers qui étaient très variés. C'était plutôt, on va dire, sur une partie culture personnelle et puis ça permettait aussi d'avoir un petit peu d'argent de poche en tant qu'étudiante. Ça fait toujours plaisir quand on est jeune.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu as quand même choisi de faire une école de commerce, donc une école qui prépare potentiellement à l'entrepreneuriat. Et donc, est-ce que tu avais quand même cette idée de te dire je vais rejoindre mon grand-père, travailler avec lui après mes études ou quelques années plus tard ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. J'ai toujours voulu avoir une entreprise côté. J'ai choisi du coup l'école de commerce, ce qui me permettait d'avoir des notions de gestion, de management. et de finances d'entreprise. Donc ça, c'était vraiment les choses qui étaient importantes pour moi, mais la réflexion n'avait pas de lien direct avec la reprise de l'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu es venue directement après tes études. Donc que s'est-il passé pour passer de l'idée, l'envie, ton désir d'entreprendre et en même temps entreprendre à travers l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    C'était pendant le Covid. En 2021, j'ai travaillé à l'Hôtel Perrier du Bignon pendant 4 à 6 mois. C'était la première grosse période dans laquelle j'étais réellement à 100% au niveau de l'hôtel. Donc on a préparé surtout sur une partie administrative l'ouverture de l'hôtel Le Petit Perrier qui est juste à côté maintenant. Et en fait durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise. Quelle ne fut pas ma surprise, en tout cas moi je n'étais pas du tout dans ce questionnement. Et en fait c'est eux qui m'ont fait ouvrir les yeux sur, potentiellement, la possibilité de reprendre parce que ça semblait naturel en fait pour eux de par les années de travail que j'avais réalisé dans les divers secteurs de reprendre à la suite de mon grand-père.

  • Speaker #1

    À quel moment est-ce qu'il y a eu une forme d'ultimatum posée par ton grand-père ? Ou est-ce qu'à un moment donné... il a fallu que tu accélères ta décision de venir travailler au sein de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Alors oui, c'est aussi pour ça que j'ai repris si tôt après mes études. Mon grand-père souhaitait partir à la retraite. Du coup, le fait de sauter une génération, ça complique aussi un petit peu la deadline de reprise, on va dire. Non, mon grand-père souhaitait partir à la retraite et en fait la question de se poser, de connaître un petit peu la continuité du groupe familial étant donné que ma maman et mon oncle ne souhaitaient pas prendre la suite. Et donc ça a un petit peu anticipé les discussions aussi avec mon grand-père sur la question de la reprise. Ça a permis aussi d'affiner ce que je souhaitais et ce que je ne souhaitais pas. C'était important pour moi de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise familiale, sachant que j'avais déjà pris part depuis quelques années à la gestion de l'entreprise. Ce qui a été important pour moi, ça a été vraiment de le voir aussi comme la reprise de l'entreprise familiale. qui n'était pas forcément une fin en soi mais qui est pour moi une aventure exceptionnelle et quelque chose à saisir en fait, une opportunité que je devais saisir au moment où on me l'a proposé et puis on verra de quoi demain est fait, si mes frères souhaitent reprendre, mon cousin il y aura toujours la possibilité pour eux également de se faire une place L'organisation actuelle s'est faite de la meilleure manière qui soit, mais tout peut encore bouger dans les entreprises familiales. Et c'est ça aussi qui est très intéressant et très sympa. Alors, je ne sais pas si c'était une évidence pour mon grand-père, ça, c'est la question. Non, ça a été par contre une grande réflexion. Donc, en fait, c'était cette discussion qui m'a fait un petit peu ouvrir les yeux. Mais j'ai eu besoin quand même de réfléchir une bonne année dans laquelle on a eu des discussions avec mon grand-père sur la façon dont pouvait s'envisager la reprise. Sachant que je suis jeune et j'étais encore plus jeune, donc il y avait vraiment cette question de l'âge qui... qui pouvaient poser question. Et puis, je ne voulais pas non plus me bloquer dans ce projet uniquement. Je voulais également pouvoir me laisser la possibilité de voir autre chose à côté.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la famille, comment est perçue cette reprise avec ce saut de génération ? Parce que tu nous as parlé des salariés qui étaient presque venus te chercher, te dire mais en fait Sophie, quand reprends-tu ? Et sur le plan familial, puisque tu as des frères, un petit cousin, ton oncle et ta maman, comment vivent-ils cette réalité qu'il y a une forme de continuité qui se met en place pour l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    En ce qui concerne ma maman et mon oncle, je pense qu'ils sont très contents. Ça permet aussi qu'ils puissent continuer leurs activités respectives. Ce n'était pas un choix de leur part de reprendre l'entreprise familiale. En ce qui concerne mes frères et j'ai un cousin aussi, ils sont encore jeunes. Je pense qu'ils n'ont pas encore réfléchi à la possibilité de reprendre. En tout cas, on a la chance de pouvoir travailler ensemble. travailler aussi en famille. Et si un jour, un de mes frères ou mon cousin veut me rejoindre sur la gestion de l'entreprise, ce sera avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que les clients ont manifesté aussi leur... J'imagine qu'il y a une partie de votre clientèle qui est une clientèle fidèle et qui ont manifesté leur plaisir de voir la continuité de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors... Pas beaucoup étant donné que je venais pendant les vacances, que je n'étais pas toujours sur des postes visibles des clients. Mais je pense à un client qu'on a depuis longtemps qui m'avait croisée juste après l'annonce officielle de ma reprise au collaborateur. Et qui a manifesté son contentement et son enthousiasme. Voilà, on l'a depuis longue date, donc je pense qu'il est très attaché à l'histoire de l'entreprise également. Donc non, c'est vrai que c'était une anecdote assez sympa.

  • Speaker #1

    Donc, on dit que travailler en famille, il y a toujours certains enjeux. Mais alors là, en plus, travailler avec ton grand-père, est-ce facile de passer derrière lui ? Comment prendre sa place après son grand-père ?

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas une chose facile. C'est très compliqué déjà par la carrière qu'il a pu avoir, de tout ce qu'il a pu accomplir. Ce n'est pas facile non plus avec l'âge que j'ai en face. Donc non, tout est difficile. Après, je suis aussi venue là pour relever des défis. Et donc celui-ci est potentiellement effectivement le premier à relever.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que certains... Qu'est-ce qui a pu t'aider et te préparer à... assurer cette reprise dans les meilleures conditions possibles.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on peut se préparer à reprendre une entreprise familiale. Je pense qu'on n'est jamais prêt. Mais en tout cas, le fait d'avoir vraiment travaillé à ses côtés pendant plusieurs années, avoir vu tous les secteurs d'activité qui font l'hôtellerie-restauration... Un secteur quand même rempli de compétences et qui demande un grand professionnalisme, ça permettait quand même de pouvoir comprendre les équipes au quotidien, de pouvoir être avec eux et d'asseoir aussi une certaine légitimité et une certaine continuité dans la direction.

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ta difficulté majeure en tant que repreneur d'une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Celle que je rencontre le plus, c'est... ma légitimité avec les nouveaux collaborateurs qu'on peut potentiellement faire entrer au niveau de l'entreprise, qui sont des collaborateurs qui n'ont pas forcément vu l'évolution particulière que j'ai eue au sein de l'entreprise, qui n'ont pas connaissance du parcours. Et donc peut-être, oui, une gestion et une relation différente avec les nouveaux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Dans le sens où il te voit comme l'héritière ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup. Je pense plus. Sachant que mon grand-père n'est plus beaucoup dans l'entreprise, mais qu'il est encore présent de temps en temps, que les collaborateurs peuvent le voir. Je pense qu'il y en a beaucoup qui peuvent effectivement se dire que je suis là parce que je suis la petite fille et que...

  • Speaker #1

    Non, mais ce qui est une réalité... Et pour autant, tu es là aussi parce que tu t'es préparée à ça, même si tu ne l'as pas fait consciemment.

  • Speaker #0

    Exactement, absolument. Je pense que la préparation s'est faite plus de manière inconsciente au fil de ce que j'ai pu apprendre. Moi qui le vivais plutôt comme des stages un peu d'apprentissage chaque année, ça a révélé en fait être vraiment des points essentiels pour la reprise aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ton grand-père a finement joué. absolument il a été très fort il a dit je n'impose rien je lui fais croire qu'elle a toute sa liberté c'est ça exactement Est-ce que selon toi c'est une chance d'avoir une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Pas facile de répondre si, je pense que c'est une chance. C'est une chance parce que ça laisse beaucoup d'opportunités. Ça permet aussi, c'est un levier qui rassemble énormément la famille autour de valeurs communes, autour d'un projet. C'est une chance. Il y a toutes les contraintes qui peuvent aller avec et tout n'est pas toujours rose. Mais oui, c'est un beau projet tourné autour d'une famille qui rassemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un ou plusieurs conseils à donner à des personnes qui réfléchissent à potentiellement reprendre l'entreprise familiale ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais quand même qu'il faut foncer. Je ne sais pas si c'est un vrai conseil. Non, je pense que c'est une opportunité. Il faut être conscient de ce que ça représente en fonction de... de l'activité en fonction de la taille, je pense qu'il faut être réellement conscient des enjeux, des difficultés qu'on peut rencontrer. À partir du moment où on est conscient de ça et on pense être en capacité de les affronter au quotidien et de faire quelque chose de beau et que ce soit quelque chose qui nous plaise, que ça ne soit pas une contrainte, il faut foncer. S'il y a quelque chose qui freine, je... Il faut vraiment en être capable et il ne faut pas céder à la pression familiale qui peut potentiellement être présente pour la reprise d'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Toi, tu as eu le sentiment d'avoir la pression ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au contraire, j'ai l'impression d'avoir vraiment pu faire mon choix en connaissant effectivement les points forts, les points faibles et en ayant en tête la globalité du projet. Donc non, je pense avoir eu une décision qui a été bonne pour la société, pour moi personnellement aussi, c'est très important, et aussi pour la famille.

  • Speaker #1

    Selon toi, quelles sont les spécificités d'une entreprise familiale, détenue par une famille, dirigée par une famille ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a l'aspect de l'affect qui rentre beaucoup en... en compte, peut-être moins dans une entreprise détenue par divers actionnaires. Je pense que dans les entreprises familiales, on est attaché à l'entreprise. Et quand je dis à l'entreprise, c'est vraiment dans sa globalité, à ses collaborateurs, à son activité, au lieu parfois. Je pense notamment à nous avec l'hôtel. Je pense que c'est lié à toutes ces spécificités-là. Je pense qu'il y a des risques, mais je pense que dans une famille, il peut y avoir aussi beaucoup d'autres risques qu'une entreprise. C'est sûr que de travailler en famille, ce n'est jamais facile. Je pense qu'il faut une bonne communication au sein de la famille. De la reprise ou de la gestion de l'entreprise familiale, il y a forcément beaucoup de discussions au sein de la famille. Je pense qu'il faut rester transparent. Et voilà, ne pas hésiter aussi à demander de l'aide. La famille, c'est aussi un atout dans l'entreprise familiale. Donc, il faut savoir prendre ses atouts et avoir des gens qui s'appuient, qui peuvent connaître l'entreprise, qui peuvent en connaître les difficultés.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, les choses à mettre en place ? pour maintenir une entreprise familiale ? Est-ce que c'est un but en soi de maintenir l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. Je pense que l'entreprise familiale, elle doit avoir... Alors, elle doit avoir, c'est peut-être fort. Elle peut avoir la même... En tout cas, répondre à la vision de la famille. Elle n'est pas vouée à forcément rester dans le temps. Je pense qu'il faut qu'elle... qu'elle réponde aux valeurs, aux envies aussi de la famille. Il n'y a pas forcément toujours un repreneur. Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et si tu devais définir en un mot ou une expression l'entreprise familiale de manière générale ?

  • Speaker #0

    Le partage. Je pense que c'est ça qui est très important. Le partage dans plusieurs sens du terme. Déjà le partage lié à l'échange, à... aux conversations et discussions qu'on peut avoir pour faire grandir l'entreprise. Et il y a aussi le partage des valeurs. Il y a aussi le partage avec les collaborateurs, les clients aussi, qui sont hyper importants pour nous et qui sont quand même au centre de toutes nos prises de décision de l'hôtel Perrier-Duignon. Donc, c'est vraiment le partage général avec tous les différentes... personnes qui peuvent interagir avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, on est ici en Mayenne, en plus on est au cœur de Laval, vous avez une entreprise qui marque le territoire, qui est connue et reconnue sur le territoire. Quel est l'attachement à notre département en quoi, voilà, la Mayenne a peut-être nourri de manière particulière l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Alors déjà mon grand-père vient du Nord Mayenne, on vient tous d'ici, moi aussi je suis née dans le Nord Mayenne. Je pense que la question du territoire, elle est hyper importante, en tout cas dans ma famille. On a la chance à Laval, en tout cas dans le département de la Mayenne, d'avoir un territoire qui a beaucoup d'entreprises de manière générale, qui bouge beaucoup. avec des dirigeants ou en tout cas avec des personnes de confiance, un environnement professionnel qui est très sain et très encourageant, que ce soit pour une reprise ou pour une création d'entreprise. Et donc ça c'est vraiment important de pouvoir s'entourer de dirigeants bienveillants et que nous on puisse effectivement le redonner. Et on est très content de pouvoir avoir le seul hôtel 4 étoiles de la Mayenne qui permet de rayonner sur l'ensemble du département.

  • Speaker #1

    La Mayenne aime les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci beaucoup Sophie. Merci pour notre échange. Merci pour ce partage d'expérience. Nous souhaitons une très longue vie à l'hôtel Perrier du Bignon. Et à très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci à toi, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté cet épisode de Jusqu'au bout. Vous êtes toujours plus nombreux à nous suivre, alors merci. N'hésitez pas à partager, noter, commenter. Ça nous aide beaucoup pour partager ces histoires incroyables. À très bientôt pour un nouvel épisode de Osons la Mayenne. Osons la Mayenne, parcours d'entreprise familiale. Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne, l'association du CEDEF et Serfance Mayenne Sartre.

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Description

Du haut de ses 23 ans, Sophie Sillère ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. 

A 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise qu’elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionnée et en même temps la fierté d’en avoir été. 


Troisième génération de l’entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l’hôtel Perier du Bignon, unique hôtel 4 étoiles de la Mayenne, derrière son grand-père.


Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu’elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée ? Elle n’en avait pas conscience avant d’être interpellée par les salariés sur la date de son arrivée à la direction de l’entreprise. 


Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l’hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise. Je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler. Et en fait, durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise.

  • Speaker #1

    Du haut de ses 23 ans, Sophie Siler ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. À 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise. qu'elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionné et en même temps, la fierté d'en avoir été. Troisième génération de l'entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l'hôtel du Périer-Lubignon derrière son grand-père. Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu'elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée, elle n'en avait pas conscience avant d'être interpellée par les salariés. sur la date de son arrivée à la direction de l'entreprise. Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l'hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. De nous partager ton parcours, parce que pour l'instant, tu es encore très jeune. Tu travailles depuis un an dans l'entreprise familiale. Est-ce que tu peux nous dire peut-être ton parcours étudiant et ce que tu as fait ? avant de venir travailler à l'hôtel Perrier du Bignon.

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai fait une école de commerce à Angers, l'ESCA, pendant 5 ans, avec un master audit et expertise comptable. Et puis ensuite je suis venue rejoindre l'entreprise familiale juste à la suite de ce master, et donc là ça fait un an du mois de novembre dernier. que j'ai officiellement pris la direction générale du groupe familial. Depuis que j'ai 12 ans, mon père a repris l'hôtel Perrier du Bignon situé à Laval notamment. Et donc du coup pendant toute mon enfance, j'ai travaillé au sein de l'établissement. J'ai commencé par travailler en plonge la première année, puis avec les femmes de chambre, au petit déjeuner, en réception, en salle. pour finir dans les bureaux avec la partie communication et une partie stratégique. Donc ça, ça a été un petit peu toute mon enfance de 2012 jusqu'à plus ou moins aujourd'hui finalement.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on peut dire que tu t'es presque préparée depuis toujours à venir travailler à l'hôtel.

  • Speaker #0

    Alors presque, je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler.

  • Speaker #1

    Il n'était pas question de rester à ne rien faire pendant les vacances.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça vient peut-être de la famille d'entrepreneurs, entre mon grand-père, mon papa qui a aussi une entreprise autre.

  • Speaker #1

    Et alors, du fait que tu as comme ça, tu es venue travailler régulièrement dans l'entreprise de ton grand-père, est-ce que ton grand-père t'avait tout de suite partagé son désir que tu viennes le rejoindre dans l'aventure ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au début, je venais vraiment travailler pendant les vacances comme un travail étudiant. Ça me permettait aussi de découvrir quand même des métiers qui étaient très variés. C'était plutôt, on va dire, sur une partie culture personnelle et puis ça permettait aussi d'avoir un petit peu d'argent de poche en tant qu'étudiante. Ça fait toujours plaisir quand on est jeune.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu as quand même choisi de faire une école de commerce, donc une école qui prépare potentiellement à l'entrepreneuriat. Et donc, est-ce que tu avais quand même cette idée de te dire je vais rejoindre mon grand-père, travailler avec lui après mes études ou quelques années plus tard ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. J'ai toujours voulu avoir une entreprise côté. J'ai choisi du coup l'école de commerce, ce qui me permettait d'avoir des notions de gestion, de management. et de finances d'entreprise. Donc ça, c'était vraiment les choses qui étaient importantes pour moi, mais la réflexion n'avait pas de lien direct avec la reprise de l'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu es venue directement après tes études. Donc que s'est-il passé pour passer de l'idée, l'envie, ton désir d'entreprendre et en même temps entreprendre à travers l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    C'était pendant le Covid. En 2021, j'ai travaillé à l'Hôtel Perrier du Bignon pendant 4 à 6 mois. C'était la première grosse période dans laquelle j'étais réellement à 100% au niveau de l'hôtel. Donc on a préparé surtout sur une partie administrative l'ouverture de l'hôtel Le Petit Perrier qui est juste à côté maintenant. Et en fait durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise. Quelle ne fut pas ma surprise, en tout cas moi je n'étais pas du tout dans ce questionnement. Et en fait c'est eux qui m'ont fait ouvrir les yeux sur, potentiellement, la possibilité de reprendre parce que ça semblait naturel en fait pour eux de par les années de travail que j'avais réalisé dans les divers secteurs de reprendre à la suite de mon grand-père.

  • Speaker #1

    À quel moment est-ce qu'il y a eu une forme d'ultimatum posée par ton grand-père ? Ou est-ce qu'à un moment donné... il a fallu que tu accélères ta décision de venir travailler au sein de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Alors oui, c'est aussi pour ça que j'ai repris si tôt après mes études. Mon grand-père souhaitait partir à la retraite. Du coup, le fait de sauter une génération, ça complique aussi un petit peu la deadline de reprise, on va dire. Non, mon grand-père souhaitait partir à la retraite et en fait la question de se poser, de connaître un petit peu la continuité du groupe familial étant donné que ma maman et mon oncle ne souhaitaient pas prendre la suite. Et donc ça a un petit peu anticipé les discussions aussi avec mon grand-père sur la question de la reprise. Ça a permis aussi d'affiner ce que je souhaitais et ce que je ne souhaitais pas. C'était important pour moi de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise familiale, sachant que j'avais déjà pris part depuis quelques années à la gestion de l'entreprise. Ce qui a été important pour moi, ça a été vraiment de le voir aussi comme la reprise de l'entreprise familiale. qui n'était pas forcément une fin en soi mais qui est pour moi une aventure exceptionnelle et quelque chose à saisir en fait, une opportunité que je devais saisir au moment où on me l'a proposé et puis on verra de quoi demain est fait, si mes frères souhaitent reprendre, mon cousin il y aura toujours la possibilité pour eux également de se faire une place L'organisation actuelle s'est faite de la meilleure manière qui soit, mais tout peut encore bouger dans les entreprises familiales. Et c'est ça aussi qui est très intéressant et très sympa. Alors, je ne sais pas si c'était une évidence pour mon grand-père, ça, c'est la question. Non, ça a été par contre une grande réflexion. Donc, en fait, c'était cette discussion qui m'a fait un petit peu ouvrir les yeux. Mais j'ai eu besoin quand même de réfléchir une bonne année dans laquelle on a eu des discussions avec mon grand-père sur la façon dont pouvait s'envisager la reprise. Sachant que je suis jeune et j'étais encore plus jeune, donc il y avait vraiment cette question de l'âge qui... qui pouvaient poser question. Et puis, je ne voulais pas non plus me bloquer dans ce projet uniquement. Je voulais également pouvoir me laisser la possibilité de voir autre chose à côté.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la famille, comment est perçue cette reprise avec ce saut de génération ? Parce que tu nous as parlé des salariés qui étaient presque venus te chercher, te dire mais en fait Sophie, quand reprends-tu ? Et sur le plan familial, puisque tu as des frères, un petit cousin, ton oncle et ta maman, comment vivent-ils cette réalité qu'il y a une forme de continuité qui se met en place pour l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    En ce qui concerne ma maman et mon oncle, je pense qu'ils sont très contents. Ça permet aussi qu'ils puissent continuer leurs activités respectives. Ce n'était pas un choix de leur part de reprendre l'entreprise familiale. En ce qui concerne mes frères et j'ai un cousin aussi, ils sont encore jeunes. Je pense qu'ils n'ont pas encore réfléchi à la possibilité de reprendre. En tout cas, on a la chance de pouvoir travailler ensemble. travailler aussi en famille. Et si un jour, un de mes frères ou mon cousin veut me rejoindre sur la gestion de l'entreprise, ce sera avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que les clients ont manifesté aussi leur... J'imagine qu'il y a une partie de votre clientèle qui est une clientèle fidèle et qui ont manifesté leur plaisir de voir la continuité de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors... Pas beaucoup étant donné que je venais pendant les vacances, que je n'étais pas toujours sur des postes visibles des clients. Mais je pense à un client qu'on a depuis longtemps qui m'avait croisée juste après l'annonce officielle de ma reprise au collaborateur. Et qui a manifesté son contentement et son enthousiasme. Voilà, on l'a depuis longue date, donc je pense qu'il est très attaché à l'histoire de l'entreprise également. Donc non, c'est vrai que c'était une anecdote assez sympa.

  • Speaker #1

    Donc, on dit que travailler en famille, il y a toujours certains enjeux. Mais alors là, en plus, travailler avec ton grand-père, est-ce facile de passer derrière lui ? Comment prendre sa place après son grand-père ?

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas une chose facile. C'est très compliqué déjà par la carrière qu'il a pu avoir, de tout ce qu'il a pu accomplir. Ce n'est pas facile non plus avec l'âge que j'ai en face. Donc non, tout est difficile. Après, je suis aussi venue là pour relever des défis. Et donc celui-ci est potentiellement effectivement le premier à relever.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que certains... Qu'est-ce qui a pu t'aider et te préparer à... assurer cette reprise dans les meilleures conditions possibles.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on peut se préparer à reprendre une entreprise familiale. Je pense qu'on n'est jamais prêt. Mais en tout cas, le fait d'avoir vraiment travaillé à ses côtés pendant plusieurs années, avoir vu tous les secteurs d'activité qui font l'hôtellerie-restauration... Un secteur quand même rempli de compétences et qui demande un grand professionnalisme, ça permettait quand même de pouvoir comprendre les équipes au quotidien, de pouvoir être avec eux et d'asseoir aussi une certaine légitimité et une certaine continuité dans la direction.

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ta difficulté majeure en tant que repreneur d'une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Celle que je rencontre le plus, c'est... ma légitimité avec les nouveaux collaborateurs qu'on peut potentiellement faire entrer au niveau de l'entreprise, qui sont des collaborateurs qui n'ont pas forcément vu l'évolution particulière que j'ai eue au sein de l'entreprise, qui n'ont pas connaissance du parcours. Et donc peut-être, oui, une gestion et une relation différente avec les nouveaux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Dans le sens où il te voit comme l'héritière ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup. Je pense plus. Sachant que mon grand-père n'est plus beaucoup dans l'entreprise, mais qu'il est encore présent de temps en temps, que les collaborateurs peuvent le voir. Je pense qu'il y en a beaucoup qui peuvent effectivement se dire que je suis là parce que je suis la petite fille et que...

  • Speaker #1

    Non, mais ce qui est une réalité... Et pour autant, tu es là aussi parce que tu t'es préparée à ça, même si tu ne l'as pas fait consciemment.

  • Speaker #0

    Exactement, absolument. Je pense que la préparation s'est faite plus de manière inconsciente au fil de ce que j'ai pu apprendre. Moi qui le vivais plutôt comme des stages un peu d'apprentissage chaque année, ça a révélé en fait être vraiment des points essentiels pour la reprise aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ton grand-père a finement joué. absolument il a été très fort il a dit je n'impose rien je lui fais croire qu'elle a toute sa liberté c'est ça exactement Est-ce que selon toi c'est une chance d'avoir une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Pas facile de répondre si, je pense que c'est une chance. C'est une chance parce que ça laisse beaucoup d'opportunités. Ça permet aussi, c'est un levier qui rassemble énormément la famille autour de valeurs communes, autour d'un projet. C'est une chance. Il y a toutes les contraintes qui peuvent aller avec et tout n'est pas toujours rose. Mais oui, c'est un beau projet tourné autour d'une famille qui rassemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un ou plusieurs conseils à donner à des personnes qui réfléchissent à potentiellement reprendre l'entreprise familiale ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais quand même qu'il faut foncer. Je ne sais pas si c'est un vrai conseil. Non, je pense que c'est une opportunité. Il faut être conscient de ce que ça représente en fonction de... de l'activité en fonction de la taille, je pense qu'il faut être réellement conscient des enjeux, des difficultés qu'on peut rencontrer. À partir du moment où on est conscient de ça et on pense être en capacité de les affronter au quotidien et de faire quelque chose de beau et que ce soit quelque chose qui nous plaise, que ça ne soit pas une contrainte, il faut foncer. S'il y a quelque chose qui freine, je... Il faut vraiment en être capable et il ne faut pas céder à la pression familiale qui peut potentiellement être présente pour la reprise d'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Toi, tu as eu le sentiment d'avoir la pression ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au contraire, j'ai l'impression d'avoir vraiment pu faire mon choix en connaissant effectivement les points forts, les points faibles et en ayant en tête la globalité du projet. Donc non, je pense avoir eu une décision qui a été bonne pour la société, pour moi personnellement aussi, c'est très important, et aussi pour la famille.

  • Speaker #1

    Selon toi, quelles sont les spécificités d'une entreprise familiale, détenue par une famille, dirigée par une famille ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a l'aspect de l'affect qui rentre beaucoup en... en compte, peut-être moins dans une entreprise détenue par divers actionnaires. Je pense que dans les entreprises familiales, on est attaché à l'entreprise. Et quand je dis à l'entreprise, c'est vraiment dans sa globalité, à ses collaborateurs, à son activité, au lieu parfois. Je pense notamment à nous avec l'hôtel. Je pense que c'est lié à toutes ces spécificités-là. Je pense qu'il y a des risques, mais je pense que dans une famille, il peut y avoir aussi beaucoup d'autres risques qu'une entreprise. C'est sûr que de travailler en famille, ce n'est jamais facile. Je pense qu'il faut une bonne communication au sein de la famille. De la reprise ou de la gestion de l'entreprise familiale, il y a forcément beaucoup de discussions au sein de la famille. Je pense qu'il faut rester transparent. Et voilà, ne pas hésiter aussi à demander de l'aide. La famille, c'est aussi un atout dans l'entreprise familiale. Donc, il faut savoir prendre ses atouts et avoir des gens qui s'appuient, qui peuvent connaître l'entreprise, qui peuvent en connaître les difficultés.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, les choses à mettre en place ? pour maintenir une entreprise familiale ? Est-ce que c'est un but en soi de maintenir l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. Je pense que l'entreprise familiale, elle doit avoir... Alors, elle doit avoir, c'est peut-être fort. Elle peut avoir la même... En tout cas, répondre à la vision de la famille. Elle n'est pas vouée à forcément rester dans le temps. Je pense qu'il faut qu'elle... qu'elle réponde aux valeurs, aux envies aussi de la famille. Il n'y a pas forcément toujours un repreneur. Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et si tu devais définir en un mot ou une expression l'entreprise familiale de manière générale ?

  • Speaker #0

    Le partage. Je pense que c'est ça qui est très important. Le partage dans plusieurs sens du terme. Déjà le partage lié à l'échange, à... aux conversations et discussions qu'on peut avoir pour faire grandir l'entreprise. Et il y a aussi le partage des valeurs. Il y a aussi le partage avec les collaborateurs, les clients aussi, qui sont hyper importants pour nous et qui sont quand même au centre de toutes nos prises de décision de l'hôtel Perrier-Duignon. Donc, c'est vraiment le partage général avec tous les différentes... personnes qui peuvent interagir avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, on est ici en Mayenne, en plus on est au cœur de Laval, vous avez une entreprise qui marque le territoire, qui est connue et reconnue sur le territoire. Quel est l'attachement à notre département en quoi, voilà, la Mayenne a peut-être nourri de manière particulière l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Alors déjà mon grand-père vient du Nord Mayenne, on vient tous d'ici, moi aussi je suis née dans le Nord Mayenne. Je pense que la question du territoire, elle est hyper importante, en tout cas dans ma famille. On a la chance à Laval, en tout cas dans le département de la Mayenne, d'avoir un territoire qui a beaucoup d'entreprises de manière générale, qui bouge beaucoup. avec des dirigeants ou en tout cas avec des personnes de confiance, un environnement professionnel qui est très sain et très encourageant, que ce soit pour une reprise ou pour une création d'entreprise. Et donc ça c'est vraiment important de pouvoir s'entourer de dirigeants bienveillants et que nous on puisse effectivement le redonner. Et on est très content de pouvoir avoir le seul hôtel 4 étoiles de la Mayenne qui permet de rayonner sur l'ensemble du département.

  • Speaker #1

    La Mayenne aime les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci beaucoup Sophie. Merci pour notre échange. Merci pour ce partage d'expérience. Nous souhaitons une très longue vie à l'hôtel Perrier du Bignon. Et à très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci à toi, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté cet épisode de Jusqu'au bout. Vous êtes toujours plus nombreux à nous suivre, alors merci. N'hésitez pas à partager, noter, commenter. Ça nous aide beaucoup pour partager ces histoires incroyables. À très bientôt pour un nouvel épisode de Osons la Mayenne. Osons la Mayenne, parcours d'entreprise familiale. Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne, l'association du CEDEF et Serfance Mayenne Sartre.

Description

Du haut de ses 23 ans, Sophie Sillère ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. 

A 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise qu’elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionnée et en même temps la fierté d’en avoir été. 


Troisième génération de l’entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l’hôtel Perier du Bignon, unique hôtel 4 étoiles de la Mayenne, derrière son grand-père.


Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu’elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée ? Elle n’en avait pas conscience avant d’être interpellée par les salariés sur la date de son arrivée à la direction de l’entreprise. 


Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l’hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise. Je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler. Et en fait, durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise.

  • Speaker #1

    Du haut de ses 23 ans, Sophie Siler ne se laisse pas impressionner. Elle connaît son métier et sait où elle veut aller. À 12 ans, elle assiste à sa première réunion de la future entreprise. qu'elle dirige aujourd'hui. Elle en garde un souvenir impressionné et en même temps, la fierté d'en avoir été. Troisième génération de l'entreprise familiale, elle prend la suite de la direction de l'hôtel du Périer-Lubignon derrière son grand-père. Elle a fait ses premiers pas à la plonge lorsqu'elle était encore lycéenne avant de passer par chaque poste. Prédestinée, elle n'en avait pas conscience avant d'être interpellée par les salariés. sur la date de son arrivée à la direction de l'entreprise. Souriante et déterminée, elle nous reçoit ce matin dans un salon de l'hôtel pour partager cette aventure familiale et entrepreneuriale. De nous partager ton parcours, parce que pour l'instant, tu es encore très jeune. Tu travailles depuis un an dans l'entreprise familiale. Est-ce que tu peux nous dire peut-être ton parcours étudiant et ce que tu as fait ? avant de venir travailler à l'hôtel Perrier du Bignon.

  • Speaker #0

    Alors moi j'ai fait une école de commerce à Angers, l'ESCA, pendant 5 ans, avec un master audit et expertise comptable. Et puis ensuite je suis venue rejoindre l'entreprise familiale juste à la suite de ce master, et donc là ça fait un an du mois de novembre dernier. que j'ai officiellement pris la direction générale du groupe familial. Depuis que j'ai 12 ans, mon père a repris l'hôtel Perrier du Bignon situé à Laval notamment. Et donc du coup pendant toute mon enfance, j'ai travaillé au sein de l'établissement. J'ai commencé par travailler en plonge la première année, puis avec les femmes de chambre, au petit déjeuner, en réception, en salle. pour finir dans les bureaux avec la partie communication et une partie stratégique. Donc ça, ça a été un petit peu toute mon enfance de 2012 jusqu'à plus ou moins aujourd'hui finalement.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on peut dire que tu t'es presque préparée depuis toujours à venir travailler à l'hôtel.

  • Speaker #0

    Alors presque, je me suis préparée depuis toujours à toujours beaucoup travailler.

  • Speaker #1

    Il n'était pas question de rester à ne rien faire pendant les vacances.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ça vient peut-être de la famille d'entrepreneurs, entre mon grand-père, mon papa qui a aussi une entreprise autre.

  • Speaker #1

    Et alors, du fait que tu as comme ça, tu es venue travailler régulièrement dans l'entreprise de ton grand-père, est-ce que ton grand-père t'avait tout de suite partagé son désir que tu viennes le rejoindre dans l'aventure ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au début, je venais vraiment travailler pendant les vacances comme un travail étudiant. Ça me permettait aussi de découvrir quand même des métiers qui étaient très variés. C'était plutôt, on va dire, sur une partie culture personnelle et puis ça permettait aussi d'avoir un petit peu d'argent de poche en tant qu'étudiante. Ça fait toujours plaisir quand on est jeune.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu as quand même choisi de faire une école de commerce, donc une école qui prépare potentiellement à l'entrepreneuriat. Et donc, est-ce que tu avais quand même cette idée de te dire je vais rejoindre mon grand-père, travailler avec lui après mes études ou quelques années plus tard ?

  • Speaker #0

    Pas du tout. J'ai toujours voulu avoir une entreprise côté. J'ai choisi du coup l'école de commerce, ce qui me permettait d'avoir des notions de gestion, de management. et de finances d'entreprise. Donc ça, c'était vraiment les choses qui étaient importantes pour moi, mais la réflexion n'avait pas de lien direct avec la reprise de l'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Et en même temps, tu es venue directement après tes études. Donc que s'est-il passé pour passer de l'idée, l'envie, ton désir d'entreprendre et en même temps entreprendre à travers l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    C'était pendant le Covid. En 2021, j'ai travaillé à l'Hôtel Perrier du Bignon pendant 4 à 6 mois. C'était la première grosse période dans laquelle j'étais réellement à 100% au niveau de l'hôtel. Donc on a préparé surtout sur une partie administrative l'ouverture de l'hôtel Le Petit Perrier qui est juste à côté maintenant. Et en fait durant cette période, ce sont des salariés qui sont venus me voir, avec qui j'ai eu une discussion et qui m'ont demandé la date à laquelle je devais reprendre l'entreprise. Quelle ne fut pas ma surprise, en tout cas moi je n'étais pas du tout dans ce questionnement. Et en fait c'est eux qui m'ont fait ouvrir les yeux sur, potentiellement, la possibilité de reprendre parce que ça semblait naturel en fait pour eux de par les années de travail que j'avais réalisé dans les divers secteurs de reprendre à la suite de mon grand-père.

  • Speaker #1

    À quel moment est-ce qu'il y a eu une forme d'ultimatum posée par ton grand-père ? Ou est-ce qu'à un moment donné... il a fallu que tu accélères ta décision de venir travailler au sein de l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    Alors oui, c'est aussi pour ça que j'ai repris si tôt après mes études. Mon grand-père souhaitait partir à la retraite. Du coup, le fait de sauter une génération, ça complique aussi un petit peu la deadline de reprise, on va dire. Non, mon grand-père souhaitait partir à la retraite et en fait la question de se poser, de connaître un petit peu la continuité du groupe familial étant donné que ma maman et mon oncle ne souhaitaient pas prendre la suite. Et donc ça a un petit peu anticipé les discussions aussi avec mon grand-père sur la question de la reprise. Ça a permis aussi d'affiner ce que je souhaitais et ce que je ne souhaitais pas. C'était important pour moi de pouvoir participer à l'aventure de l'entreprise familiale, sachant que j'avais déjà pris part depuis quelques années à la gestion de l'entreprise. Ce qui a été important pour moi, ça a été vraiment de le voir aussi comme la reprise de l'entreprise familiale. qui n'était pas forcément une fin en soi mais qui est pour moi une aventure exceptionnelle et quelque chose à saisir en fait, une opportunité que je devais saisir au moment où on me l'a proposé et puis on verra de quoi demain est fait, si mes frères souhaitent reprendre, mon cousin il y aura toujours la possibilité pour eux également de se faire une place L'organisation actuelle s'est faite de la meilleure manière qui soit, mais tout peut encore bouger dans les entreprises familiales. Et c'est ça aussi qui est très intéressant et très sympa. Alors, je ne sais pas si c'était une évidence pour mon grand-père, ça, c'est la question. Non, ça a été par contre une grande réflexion. Donc, en fait, c'était cette discussion qui m'a fait un petit peu ouvrir les yeux. Mais j'ai eu besoin quand même de réfléchir une bonne année dans laquelle on a eu des discussions avec mon grand-père sur la façon dont pouvait s'envisager la reprise. Sachant que je suis jeune et j'étais encore plus jeune, donc il y avait vraiment cette question de l'âge qui... qui pouvaient poser question. Et puis, je ne voulais pas non plus me bloquer dans ce projet uniquement. Je voulais également pouvoir me laisser la possibilité de voir autre chose à côté.

  • Speaker #1

    Et au niveau de la famille, comment est perçue cette reprise avec ce saut de génération ? Parce que tu nous as parlé des salariés qui étaient presque venus te chercher, te dire mais en fait Sophie, quand reprends-tu ? Et sur le plan familial, puisque tu as des frères, un petit cousin, ton oncle et ta maman, comment vivent-ils cette réalité qu'il y a une forme de continuité qui se met en place pour l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    En ce qui concerne ma maman et mon oncle, je pense qu'ils sont très contents. Ça permet aussi qu'ils puissent continuer leurs activités respectives. Ce n'était pas un choix de leur part de reprendre l'entreprise familiale. En ce qui concerne mes frères et j'ai un cousin aussi, ils sont encore jeunes. Je pense qu'ils n'ont pas encore réfléchi à la possibilité de reprendre. En tout cas, on a la chance de pouvoir travailler ensemble. travailler aussi en famille. Et si un jour, un de mes frères ou mon cousin veut me rejoindre sur la gestion de l'entreprise, ce sera avec grand plaisir.

  • Speaker #1

    Est-ce que les clients ont manifesté aussi leur... J'imagine qu'il y a une partie de votre clientèle qui est une clientèle fidèle et qui ont manifesté leur plaisir de voir la continuité de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Alors... Pas beaucoup étant donné que je venais pendant les vacances, que je n'étais pas toujours sur des postes visibles des clients. Mais je pense à un client qu'on a depuis longtemps qui m'avait croisée juste après l'annonce officielle de ma reprise au collaborateur. Et qui a manifesté son contentement et son enthousiasme. Voilà, on l'a depuis longue date, donc je pense qu'il est très attaché à l'histoire de l'entreprise également. Donc non, c'est vrai que c'était une anecdote assez sympa.

  • Speaker #1

    Donc, on dit que travailler en famille, il y a toujours certains enjeux. Mais alors là, en plus, travailler avec ton grand-père, est-ce facile de passer derrière lui ? Comment prendre sa place après son grand-père ?

  • Speaker #0

    Non, ce n'est pas une chose facile. C'est très compliqué déjà par la carrière qu'il a pu avoir, de tout ce qu'il a pu accomplir. Ce n'est pas facile non plus avec l'âge que j'ai en face. Donc non, tout est difficile. Après, je suis aussi venue là pour relever des défis. Et donc celui-ci est potentiellement effectivement le premier à relever.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que certains... Qu'est-ce qui a pu t'aider et te préparer à... assurer cette reprise dans les meilleures conditions possibles.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si on peut se préparer à reprendre une entreprise familiale. Je pense qu'on n'est jamais prêt. Mais en tout cas, le fait d'avoir vraiment travaillé à ses côtés pendant plusieurs années, avoir vu tous les secteurs d'activité qui font l'hôtellerie-restauration... Un secteur quand même rempli de compétences et qui demande un grand professionnalisme, ça permettait quand même de pouvoir comprendre les équipes au quotidien, de pouvoir être avec eux et d'asseoir aussi une certaine légitimité et une certaine continuité dans la direction.

  • Speaker #1

    Ce serait quoi ta difficulté majeure en tant que repreneur d'une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Celle que je rencontre le plus, c'est... ma légitimité avec les nouveaux collaborateurs qu'on peut potentiellement faire entrer au niveau de l'entreprise, qui sont des collaborateurs qui n'ont pas forcément vu l'évolution particulière que j'ai eue au sein de l'entreprise, qui n'ont pas connaissance du parcours. Et donc peut-être, oui, une gestion et une relation différente avec les nouveaux collaborateurs.

  • Speaker #1

    Dans le sens où il te voit comme l'héritière ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup. Je pense plus. Sachant que mon grand-père n'est plus beaucoup dans l'entreprise, mais qu'il est encore présent de temps en temps, que les collaborateurs peuvent le voir. Je pense qu'il y en a beaucoup qui peuvent effectivement se dire que je suis là parce que je suis la petite fille et que...

  • Speaker #1

    Non, mais ce qui est une réalité... Et pour autant, tu es là aussi parce que tu t'es préparée à ça, même si tu ne l'as pas fait consciemment.

  • Speaker #0

    Exactement, absolument. Je pense que la préparation s'est faite plus de manière inconsciente au fil de ce que j'ai pu apprendre. Moi qui le vivais plutôt comme des stages un peu d'apprentissage chaque année, ça a révélé en fait être vraiment des points essentiels pour la reprise aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ton grand-père a finement joué. absolument il a été très fort il a dit je n'impose rien je lui fais croire qu'elle a toute sa liberté c'est ça exactement Est-ce que selon toi c'est une chance d'avoir une entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Pas facile de répondre si, je pense que c'est une chance. C'est une chance parce que ça laisse beaucoup d'opportunités. Ça permet aussi, c'est un levier qui rassemble énormément la famille autour de valeurs communes, autour d'un projet. C'est une chance. Il y a toutes les contraintes qui peuvent aller avec et tout n'est pas toujours rose. Mais oui, c'est un beau projet tourné autour d'une famille qui rassemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais un ou plusieurs conseils à donner à des personnes qui réfléchissent à potentiellement reprendre l'entreprise familiale ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais quand même qu'il faut foncer. Je ne sais pas si c'est un vrai conseil. Non, je pense que c'est une opportunité. Il faut être conscient de ce que ça représente en fonction de... de l'activité en fonction de la taille, je pense qu'il faut être réellement conscient des enjeux, des difficultés qu'on peut rencontrer. À partir du moment où on est conscient de ça et on pense être en capacité de les affronter au quotidien et de faire quelque chose de beau et que ce soit quelque chose qui nous plaise, que ça ne soit pas une contrainte, il faut foncer. S'il y a quelque chose qui freine, je... Il faut vraiment en être capable et il ne faut pas céder à la pression familiale qui peut potentiellement être présente pour la reprise d'entreprise familiale.

  • Speaker #1

    Toi, tu as eu le sentiment d'avoir la pression ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Au contraire, j'ai l'impression d'avoir vraiment pu faire mon choix en connaissant effectivement les points forts, les points faibles et en ayant en tête la globalité du projet. Donc non, je pense avoir eu une décision qui a été bonne pour la société, pour moi personnellement aussi, c'est très important, et aussi pour la famille.

  • Speaker #1

    Selon toi, quelles sont les spécificités d'une entreprise familiale, détenue par une famille, dirigée par une famille ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a l'aspect de l'affect qui rentre beaucoup en... en compte, peut-être moins dans une entreprise détenue par divers actionnaires. Je pense que dans les entreprises familiales, on est attaché à l'entreprise. Et quand je dis à l'entreprise, c'est vraiment dans sa globalité, à ses collaborateurs, à son activité, au lieu parfois. Je pense notamment à nous avec l'hôtel. Je pense que c'est lié à toutes ces spécificités-là. Je pense qu'il y a des risques, mais je pense que dans une famille, il peut y avoir aussi beaucoup d'autres risques qu'une entreprise. C'est sûr que de travailler en famille, ce n'est jamais facile. Je pense qu'il faut une bonne communication au sein de la famille. De la reprise ou de la gestion de l'entreprise familiale, il y a forcément beaucoup de discussions au sein de la famille. Je pense qu'il faut rester transparent. Et voilà, ne pas hésiter aussi à demander de l'aide. La famille, c'est aussi un atout dans l'entreprise familiale. Donc, il faut savoir prendre ses atouts et avoir des gens qui s'appuient, qui peuvent connaître l'entreprise, qui peuvent en connaître les difficultés.

  • Speaker #1

    Et quelles sont, selon toi, les choses à mettre en place ? pour maintenir une entreprise familiale ? Est-ce que c'est un but en soi de maintenir l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Non, pas forcément. Je pense que l'entreprise familiale, elle doit avoir... Alors, elle doit avoir, c'est peut-être fort. Elle peut avoir la même... En tout cas, répondre à la vision de la famille. Elle n'est pas vouée à forcément rester dans le temps. Je pense qu'il faut qu'elle... qu'elle réponde aux valeurs, aux envies aussi de la famille. Il n'y a pas forcément toujours un repreneur. Je pense que l'entreprise doit vivre aussi avec les contraintes liées à la famille et que ce ne soit pas toujours la famille qui s'adapte à l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et si tu devais définir en un mot ou une expression l'entreprise familiale de manière générale ?

  • Speaker #0

    Le partage. Je pense que c'est ça qui est très important. Le partage dans plusieurs sens du terme. Déjà le partage lié à l'échange, à... aux conversations et discussions qu'on peut avoir pour faire grandir l'entreprise. Et il y a aussi le partage des valeurs. Il y a aussi le partage avec les collaborateurs, les clients aussi, qui sont hyper importants pour nous et qui sont quand même au centre de toutes nos prises de décision de l'hôtel Perrier-Duignon. Donc, c'est vraiment le partage général avec tous les différentes... personnes qui peuvent interagir avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, on est ici en Mayenne, en plus on est au cœur de Laval, vous avez une entreprise qui marque le territoire, qui est connue et reconnue sur le territoire. Quel est l'attachement à notre département en quoi, voilà, la Mayenne a peut-être nourri de manière particulière l'entreprise familiale ?

  • Speaker #0

    Alors déjà mon grand-père vient du Nord Mayenne, on vient tous d'ici, moi aussi je suis née dans le Nord Mayenne. Je pense que la question du territoire, elle est hyper importante, en tout cas dans ma famille. On a la chance à Laval, en tout cas dans le département de la Mayenne, d'avoir un territoire qui a beaucoup d'entreprises de manière générale, qui bouge beaucoup. avec des dirigeants ou en tout cas avec des personnes de confiance, un environnement professionnel qui est très sain et très encourageant, que ce soit pour une reprise ou pour une création d'entreprise. Et donc ça c'est vraiment important de pouvoir s'entourer de dirigeants bienveillants et que nous on puisse effectivement le redonner. Et on est très content de pouvoir avoir le seul hôtel 4 étoiles de la Mayenne qui permet de rayonner sur l'ensemble du département.

  • Speaker #1

    La Mayenne aime les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Eh bien, merci beaucoup Sophie. Merci pour notre échange. Merci pour ce partage d'expérience. Nous souhaitons une très longue vie à l'hôtel Perrier du Bignon. Et à très bientôt.

  • Speaker #0

    Merci à toi, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Osons la Mayenne, c'est fini pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté cet épisode de Jusqu'au bout. Vous êtes toujours plus nombreux à nous suivre, alors merci. N'hésitez pas à partager, noter, commenter. Ça nous aide beaucoup pour partager ces histoires incroyables. À très bientôt pour un nouvel épisode de Osons la Mayenne. Osons la Mayenne, parcours d'entreprise familiale. Un podcast être communication en partenariat avec le MEDEF de la Mayenne, l'association du CEDEF et Serfance Mayenne Sartre.

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