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#1 Violaine : ma famille avant tout. cover
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Où ça mène quand on sème

#1 Violaine : ma famille avant tout.

#1 Violaine : ma famille avant tout.

23min |01/03/2024|

643

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#1 Violaine : ma famille avant tout.

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Description

Violaine a 30 ans et est professeur des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et céréalier et ils ont trois enfants.

Elle vous présentera son quotidien, nous parlera de son métier, son lien avec l’exploitation de son mari, et nous discuterons de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation, nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d’une femme d’agriculteur.


Retrouvez le témoignage d'une femme d'agriculteur tous les 15 jours au sein de mon podcast.

Disponible sur ausha, mais aussi distribué sur spotify, Apple Podcasts et deezer !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs,

  • Speaker #1

    de viticulteurs,

  • Speaker #0

    en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France. Elles sont issues du monde agricole,

  • Speaker #1

    où le découvre jour après jour.

  • Speaker #0

    Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles sont elles-mêmes salariées ou agricultrices. Ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec elles et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie, personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Ce premier épisode, j'ai fait le choix de papoter avec une amie, Yolaine. C'est en effet au fur et à mesure de discussions entre copines, dont de nombreuses femmes d'agriculteurs, sur Ausha et cheminants de vie que vient ce projet. Alors il faisait sens pour moi de le commencer comme ça. Yolaine a 30 ans et est professeure des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et ses réaliers et ils ont trois enfants. Elle vous présentera son quotidien, parlera de son métier, de son lien avec l'exploitation de son mari et nous discuterons ensemble de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation,

  • Speaker #1

    nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d'une femme d'agriculteur. Lors de cette discussion, j'espère que des réflexions, des choix feront écho à votre vie de femme d'agriculteur ou à Ausha de vie en tant que femme. Cela vous apportera peut-être du réconfort, du soutien, des encouragements,

  • Speaker #0

    voire même quelques conseils.

  • Speaker #1

    C'est également l'occasion pour nous de montrer au plus grand nombre les coulisses d'exploitation agricole sous le regard féminin.

  • Speaker #0

    On se connaît très bien toutes les deux,

  • Speaker #1

    mais peux-tu brièvement te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour Marion, merci de m'avoir fait confiance pour cette grande première. Je m'appelle Violaine et je vis dans le nord de la France, à côté de Bergue, dans un village à Pouvoir-Helm. La famille est constituée de mon mari Mathieu, de nos trois enfants, Arnaud, Anne et Benoît, qui ont respectivement 4 ans, 2 ans et demi et 3 mois. Mathieu, lui, il est éleveur de porc, donc on vit directement sur le site d'élevage. La maison familiale est vraiment enclavée au milieu des bâtiments d'élevage. Et il est aussi cultivateur... à ses heures perdues.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu travailles sur l'exploitation ou est-ce que tu aides de temps en temps ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai aidé avant d'avoir les enfants. Donc, on s'est installés en 2016 et on a eu la renue en 2019. Donc, j'ai aidé pendant trois ans où je faisais les cochons matin et soir. Et depuis qu'on a les enfants, je n'ai plus les capacités d'aider physiquement sur le... l'exploitation, mais par contre je m'occupe de la partie administrative et de la comptabilité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que toi tu as fait comme études, dans quel but et qu'est-ce que tu fais désormais dans la vie ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, les études c'est intéressant parce que c'est là où on s'est rencontré avec Mathieu. Moi je suis ingénieure en alimentation et santé de la salle Beauvais et Mathieu est ingénieur en agriculture à la salle Beauvais. Donc on s'est rencontré là-bas il y a 10 ans maintenant. Au moment de la fin des études, on s'est posé quelques questions sur le vivre ensemble. Mais Mathieu, il arrivait sur la ferme et je savais que la première année était chargée. Donc moi, j'ai décidé de poursuivre mes études à Paris, à l'agro-paris texte, avec un master spécialisé pendant un an. Et du coup, j'ai rejoint un an après ici. En arrivant ici, du coup, j'ai directement cherché à travailler dans l'agroalimentaire. Donc je me suis fait embaucher par Marine Arvest, une industrie agroalimentaire de Saumon, pour lequel j'ai travaillé un an. Après, j'ai travaillé... 5 ans dans une charcuterie industrielle. Puis l'année dernière, avec Anne, c'était mon deuxième. Là, j'ai posé beaucoup de questions et ça m'a fait arriver à faire une reconversion professionnelle. Et maintenant, j'ai eu le concours de professeur des écoles. Donc je peux exercer en tant que professeur des écoles, mais cette année scolaire, je suis à la maison pour m'occuper de notre dernier Benoît.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce choix de reconversion professionnelle, tu l'as aussi fait ? par rapport à certaines difficultés de trouver du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ? Ou c'est vraiment un ressenti personnel de ne plus te reconnaître dans l'industrie agroalimentaire par exemple ?

  • Speaker #2

    Il y a toujours beaucoup d'autres qui se croisent. Mais du coup, vraiment, là le choix était que moi je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais. Et je voulais prendre un virage parce que j'avais une belle porte de sortie de l'industrie agroalimentaire. Donc j'avais le temps de faire cette reconversion professionnelle. Et c'était forcément une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment, d'être professeure des écoles. Donc du coup, j'ai saisi l'opportunité et le choix de professeure des écoles, il fallait qu'il soit intimement lié à notre vie familiale. Et donc Mathieu travaillant beaucoup, il fallait que ce soit un métier où, je ne dis pas qu'on ne travaille pas beaucoup en tant que professeure des écoles, je dis qu'on peut plus adapter son travail à sa vie familiale. Il y a beaucoup de travail dans le secteur parce qu'on n'est qu'à 20 minutes de Dunkerque. Et à la rigueur, à 40 minutes de l'île. Quand je suis arrivée, j'avais deux postes, un à l'île ou un à Dunkerque. J'ai choisi la proximité, mais ça ne manque pas de travail dans la région. C'est quand même très peuplé, l'axe de l'île Dunkerque. C'est peuplé et très industriel.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce n'est pas des barrières géographiques, c'est bien. Non. Est-ce que tu as un projet de diversification sur la ferme ou est-ce que tu souhaites travailler avec ton mari à un moment donné ou est-ce que ça ne fait vraiment pas partie de tes projets futurs ?

  • Speaker #2

    Alors, sur le poids de diversification, Nos diplômes se complètent complètement entre le diplôme d'agriculture et le diplôme d'alimentation santé. Et en plus, le fait que ce soit l'élevage, j'aurais vraiment pu dire, moi je vais faire de la transformation à la ferme, ces choses-là. Mais mes parents étant dans le commerce, donc mon père est horticulteur, enfin, mon père est horticulteur et travaille en famille, j'ai toujours grandi dans un contexte avec des parents qui travaillaient beaucoup et avec une vie familiale pas au second plan, parce qu'elle a toujours été au premier temps quand il y a eu besoin, mais... ancré au milieu de tout ça, je ne voulais pas sacrifier encore une partie de notre vie familiale qui est déjà sacrifiée par l'élevage avec le commerce. Donc je me suis vraiment recusée depuis le début et maintenant la question ne peut plus se poser parce que nous avons transformé l'exploitation en label rouge. On ne peut pas utiliser le label pour la viande en direct. On pourrait utiliser les arguments qui font que la viande est de meilleure qualité mais on ne pourrait pas dire c'est du label rouge acheté ici. Donc on va fermer un peu cette porte là. Après, de travailler avec Mathieu, on sera sur des projets d'agrandissement, culture, et plutôt côté culture que côté élevage. La porte n'est pas fermée à ça. On en est capable s'il y a assez de place pour nous deux. Là, dans l'état actuel des choses, il n'y a pas assez de place pour nous deux pour s'épanouir chacun dans son domaine.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends bien. Niveau financier, est-ce que ton revenu est aussi indispensable ? Comment tu te sens par rapport à ça ? Et par rapport au métier de ton mari, du coup, dans ces réflexions-là de choix de vie professionnelle ?

  • Speaker #2

    Les 9, pour faire un dessin simple, quand on est en 2016, on est en 2024. On a bien vécu 6-7 ans sur uniquement mon salaire pour la famille, sur le quotidien. Mathieu, en fait, depuis qu'il s'est installé, il rembourse la maison à titre personnel. Et après, tout le reste, c'est moi qui l'assure. Donc, mon salaire, il était un peu indispensable parce que sinon, on aurait... On peut trop vexer ces dernières années.

  • Speaker #1

    C'est exactement pour ça que je pose la question.

  • Speaker #2

    Les réflexions financières, après, on ne sert pas, on ne fait pas du tout carriériste. Je ne suis pas du tout à regarder à gagner bien ma vie. L'argument, parce que j'ai la chance d'être à l'abri du besoin par la famille d'où je viens, par d'autres projets type immobilier et ces choses-là. Donc, je ne suis pas stressée de l'aspect financier. Mais il est clair que mettre tous les deux dans le même panier, le jour où on devra travailler ensemble avec Mathieu, ce sera très, très bien. Il n'y aura pas de risque pour nos enfants. Je ne réfléchis plus en matière de couple, là je réfléchis en matière de famille. Une fois qu'on a des enfants, on doit s'assurer aussi de leur sécurité financière.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et je sais que comme tu es proche de tes enfants, est-ce que le fait d'habiter sur l'exploitation facilite aussi votre vie de famille et le lien qu'entretient Mathieu avec ses enfants aussi ?

  • Speaker #2

    Parfois, j'ai toujours dit sur le débat congé paternité, nous, on a connu Arnaud, c'était 15 jours. Grosso modo, je sais que c'est une histoire de 11, 3, mais... Après, Anne, ça venait de passer au mois. Et Benoît, c'était un mois aussi. Donc ça, Mathieu, il ne reste pas un mois à la maison. D'autant plus qu'on vit sur place. Donc dès qu'il est à la ferme, ce n'est pas à la maison. Et du coup, moi, je trouve qu'il n'a pas pris ce mois-là, qui est précieux, mais... Sur la durée, quand les papas retournent au travail dans un cadre classique, la maman se sent hyper seule et abandonnée, alors que moi j'ai la chance de manger avec Mathieu tous les midis, d'échanger avec quelqu'un autre que mon bébé pendant la journée. Si j'ai un coup dur, ça m'arrive de l'appeler et de lui dire « Ok, j'ai besoin de souffler, tu prends 10 minutes » . Je trouve que pour la période petit bébé, je suis très contente d'avoir un mari disponible et pas loin. Et après, pour des enfants grandissants, je dirais quand même que la vie à la ferme, il y a un souci de sécurité. qui pour nous est compliqué à gérer parce qu'on n'est pas dans un jardinier en ville. Si les enfants sont dehors, je ne peux pas laisser les enfants en dehors de la maison sans moi, d'autant plus qu'ils sont petits. Et risque de livraison dans les camions d'un tracteur qui voit pas un enfant. Je ne peux pas prendre ce risque sans assurer leur sécurité.

  • Speaker #1

    Je comprends. Tu nous parlais un peu du métier d'horticulteur de tes parents. Est-ce que le fait que tu viennes du milieu agricole a joué un rôle sur tes premiers ressentis ou craintes de te marier avec un agriculteur ?

  • Speaker #2

    Je pense que ce qui joue un rôle, c'est le temps de travail, plus qu'autre chose. Parce que nos parents travaillent eux-mêmes 60 heures par semaine, quel que soit le travail. Ça aide à accepter que ça peut être existant et de ne pas avoir des parents qui faisaient 35 heures et étaient là aux sorties d'école ou des choses comme ça, chose que je ne connais pas. Et à la fois, ma mère, elle est fille d'agriculteur, donc j'ai aussi passé tous mes étés à la ferme, à la moisson. C'est vraiment un milieu que j'ai côtoyé et grandi et vu de mes yeux d'enfant. avec le bon côté de trouver ça trop chouette de traîner les tracteurs, la moissonneuse, tous les étés courts. Après du coup avec la rencontre avec Mathieu, lui c'était une évidence, dans tous les cas si je voulais le bonhomme, il y avait le projet de vie avec, c'était de paix, donc ça il n'y a jamais eu de quiproquo là-dessus. Après la délicatesse de vivre avec lui là-dessus, c'est qu'on a repris une exploitation qui n'est pas familiale, Mathieu a repris ça à des personnes qui avaient trois fils qui ne voulaient pas reprendre la ferme. parce que le père de Mathieu est encore en activité, lui-même éleveur de porc. Mais se posera un jour la question de la ferme familiale. Et cette ferme est à 20-25 minutes de chez nous, et dans l'élevage, il n'est pas possible de vivre à 20-25 minutes d'un site d'élevage. Donc il nous reste encore des questions à se poser, et celle-là, c'est un peu moins évidente, parce que moi, j'ai déjà fait mon grand changement de vie quand j'ai déménagé de la Seine-et-Marne dans le Nord. Donc il n'est pas évident pour moi de refaire un changement de vie, même si c'est qu'à 25 minutes, ça va vraiment m'éloigner de ce que je suis en train de construire actuellement. de changer les enfants d'école et ces choses-là, moi, ça m'embête pendant ce temps.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends bien. Qu'est-ce que tu penses du cadre vie que tu offres à tes enfants de vivre et grandir sur une ferme ?

  • Speaker #2

    Je me suis rendue compte assez récemment. C'est rigolo comme question parce que le fait de vivre au quotidien, c'était un peu ma normalité quand même à moi aussi parce que j'ai toujours traîné dans l'entreprise de mon père. Donc, c'était dans les serres, mais c'était mon terrain de jeu. Mais à la sortie d'école, il y a toujours un petit garçon d'asile qui me dit... « Ah mais s'il te plaît Julienne, quand est-ce que je reviens jouer chez toi ? » Parce qu'en fait, pour eux, c'est extraordinaire de venir à la ferme, d'avoir de l'espace, de pouvoir aller voir des cochons. Et on oublie qu'en fait, on a vraiment cette Ausha de les retrouver à travers les yeux d'un enfant.

  • Speaker #1

    Je comprends le côté, je vais dire, insécurité, non, mais danger, mais qu'on pourrait avoir aussi ailleurs ou en habitant en ville. C'est un peu pour ça que je voulais que tu nous parles un peu de la joie que tu vois. de tes enfants ou Arnaud qui va dans les cotons, etc. et qui, pour lui, c'est banal, alors qu'en fait, c'est aussi super chouette de vivre comme ça au milieu des animaux. Tu parlais un peu de ton organisation familiale et le fait de ne pas spécialement revouler à bouger parce que là, tu viens de construire ton socle, etc. Est-ce que vous avez une vie sociale importante, des amis et de la famille autour de vous, autour de la ferme ?

  • Speaker #2

    L'entourage familial, les parents de Mathieu sont en 25 minutes et en activité tous les deux. Mes parents sont à 30 km et en activité tous les deux. Donc ça, on n'avait pas trop mesuré non plus le jour où on a décidé de fonder notre famille, que ça pouvait être compliqué de ne pas avoir de relais à ce niveau-là. Mais j'ai aussi parlé des anciens propriétaires de la ferme. Eux sont partis vivre au village, au centre du village. Ils sont notre troisième père de grands-parents, qui peuvent nous aider si on a une problématique avec les enfants. et à la fois lui qui ne se passe à la ferme trop, donc il continue à venir beaucoup nous aider, et ça se passe très bien, parce que je sais que parfois il y a des papas qui traînent à la ferme en ayant fait des offices, et ça peut créer des tensions, mais nous on est vraiment très heureux de leur présence, de leur aide, de leur conseil de tout ça. Donc on est entouré par eux, et après la vie sociale, on va dire amicale, elle est encore assez riche, moi j'ai décidé de m'investir dans l'associatif, donc j'arrive à trouver un équilibre par ce biais. Et nos amis, on a du mal à faire la part des choses. Est-ce qu'on sort moins depuis le Covid ? Sortir ou recevoir ? Ou est-ce que c'est plutôt le fait d'avoir eu des enfants ? Mais on a encore une autre voie de sortie qui est le CMR, qui s'appelle Chrétien Monde Rural, qui est un mouvement religieux. et qui nous permet d'échanger avec des personnes qui ne sont pas forcément agriculteurs, mais qui sont issus du milieu rural. Et sur des problématiques très diverses et variées, on a fait un sujet sur les paramarraines, on vient de faire un sujet sur l'éducation des enfants, selon les problématiques de vie qu'on rencontre tous, quel que soit le milieu dans lequel on évolue. Donc je pense qu'on a encore une idée sociale assez riche, et pour moi c'est important pour travailler une couverture d'esprit et continuer à voir ce qui se passe. à droite à Ausha s'épanouir personnellement aussi.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, je pense que oui, de pouvoir discuter, entre guillemets comme on le fait là aussi, bien s'entourer pour partager les joies et difficultés qu'on rencontre au quotidien. Tu parlais de l'associative, quelle est l'association dans laquelle tu fais partie et qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #2

    Alors là, ça fait 4 ans que je suis engagée chez Maternec, une association tournante d'Incarcoise qui est du soutien à la parentalité et un peu plus particulièrement à l'allaitement. Moi, ça m'a permis de rencontrer des gens quand je suis arrivée en tant qu'adhérente dans l'association. Vu notre poste en école d'ingénieur, à beaucoup s'investir dans différentes associations, il était primordial pour moi de garder un pied dans l'associatif, dans ma vie active. Donc j'ai certé et en fait c'est venu à moi, quand j'ai adhéré à cette association, qu'on pouvait être bénévole. Et pareil, en termes d'ouverture d'esprit, je continue à progresser sur des sujets de ressources humaines, d'événementiel, de communication. Parce que c'est par mon cœur de métier et le faire à titre associatif, ça fait beaucoup grandir. Et après, évidemment, le fait d'aider des jeunes parents, c'est quelque chose qui me fait un cœur et pour lequel je suis ravie de m'investir.

  • Speaker #1

    Et félicitations parce que faire de l'associatif, en plus d'une vie familiale chargée et d'un conjoint... très occupée par son travail, je trouve que c'est vraiment chouette. Est-ce que, donc on parlait tout à l'heure de la vie de famille et notamment de ce rythme de travail important qu'a Mathieu, est-ce que vous partez en vacances ? Est-ce que ça t'arrive de partir ?

  • Speaker #2

    Ah oui, la question ! Je pense que ça reste une des questions les plus posées entre femmes d'agriculteurs. Moi, je sais que là, les personnes que je rencontre, femmes d'agriculteurs actuellement, on se fascine un peu sur ce sujet-là. En fait, ça reste très simple de réussir de dire « Hé, j'ai réussi à le faire partir en vacances » . C'est une question de lâcher prise de l'agriculteur. Parce que la logistique, il y a maintenant il existe mille solutions. Donc, à nous de les mettre en place. Mais il y a ce truc qui traverse les générations d'être dévoué à son travail. Il est passionnant. Tous les matins, il se lève, il est très content. Quant à les 365 jours de l'année où il bosse, il y en a peut-être deux où il n'a pas la miaque d'y aller. Mais sinon, tous les matins, il est vraiment content d'aller à son travail. Et quand je le regarde, je me dis qu'il faut que je pense à mon épanouissement professionnel et à être tous les matins comme lui. Ce qui n'a pas toujours été le cas et c'est pour ça que j'ai fait bouler les lignes au siège. Nous ne partons pas en vacances avec Mathieu. Je vais modérer un peu mon propos. En 2023, nous sommes partis. 48 heures en couple et c'est tout et en 2022 on est parti la journée noël trois jours au ski et moi qui me staggrille il ya un seul point c'est que ma tulle par c'est une semaine par an avec ses parents et il a du mal à se faire un immeuble moi je lui demande pas plus qu'une semaine par an et ça me paraît pas la mer à boire mais pour lui c'est beaucoup donc j'arrive pas et moi j'ai une famille qui parle beaucoup beaucoup en vacances c'est des déchets de tarifs Mais on partait trois semaines d'été, une semaine à la neige, dans la nuit, minuit, minuit, minuit. On était très bien pour les vacances, ils nous offraient de très très belles vacances.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous arrivez à avoir un peu de temps à deux, que ce soit à la maison ou en dehors, sans parler de vacances pour autant ?

  • Speaker #2

    Le temps à deux, en fait, on a un fonctionnement de couple qui nous est assez propre, mais on n'a pas besoin de longs moments à deux en tête à tête. On grappille les minutes qu'on a, on sait qu'elles sont précieuses, on les prend en compte. On n'a pas ce besoin de se retrouver à deux qui est très important. On aime être entouré. En fait, nos moments à deux, ça va arrêter notre soirée CMR. Ce n'est pas du tout un moment à deux, on est six couples. Mais à la fois, on ne parle pas du boulot, on ne parle pas de la logistique des enfants, de l'organisation familiale, on parle du grand sujet de vie. Donc ça va être ça, des moments à deux pour nous quand même. Dans notre organisation familiale, on a choisi que Mathieu, comme il travaille près de la maison, Il fait une pause sur la partie repas et coucher des enfants. Il ressort le soir. Là, on n'enregistre que ça. Il est plus de 8 heures. Lui, là, il va rentrer vers 23h30. Et moi, je vais en profiter pour faire ce que j'ai envie. Mais ce ne sont jamais des moments à deux dans les soirées. Mais on s'est croisés le midi. On s'est croisés au petit-déj. On a pu échanger ce qu'on voulait. La journée est arrêtée autour de moments à deux.

  • Speaker #1

    Oui, mais il a pris le temps aussi pour ses enfants dans sa journée et dans votre organisation et dans votre... dans votre rythme familial aussi. Ça part d'importance peut-être pour vous ?

  • Speaker #2

    Ah oui, complètement. Moi, je préfère vraiment qu'il soit là au moment des enfants plutôt qu'il rentre finir plus tôt pour qu'on soit en tête à tête. Au milieu des enfants, on a aussi des moments qui sont en tête à tête, on arrive à se parler quand même. L'équilibre, là, aujourd'hui, il est bon parce que là, on est aussi passé en infériorité numérique avec l'arrivée de Benoît. Donc, on a aussi besoin d'être deux adultes contre trois enfants pour la partie dîner. c'est pas trop. On est une équipe, ce qu'on arrête pas de dire, c'est qu'on est une équipe, et on sait qu'il y a des moments où, pas que le couple s'éloigne, mais il passe un peu plus à l'arrière-plan, et on sait que tout d'un coup, il reviendra. On a une phrase qui nous a beaucoup marquées dans notre préparation au mariage, peut-être qu'on est arrivés à la préparation au mariage, on a parlé vite famille, on a parlé contre les enfants, ces choses-là, et les enfants, c'est 18 ans, et vous, vous allez faire au moins 70 ans de mariage. On a un peu souri et on a dit que c'est vrai. On prend le problème à l'envers. C'est à nous de dire que pendant 18 ans, on est peut-être un peu dévoué à notre famille. En prenant soin de notre couple, il ne faut pas le négliger non plus. Mais ce ne sera pas notre priorité parce qu'il nous restera aussi les 50 prochaines années pour être à deux. On se focalise aussi sur le fait que ça va passer beaucoup trop vite ces années avec les enfants. Donc on prend ce qu'on a à prendre au jour le jour.

  • Speaker #1

    Vous avez l'air très heureux dans ce rythme-là. Comme tu le dis, tant que Mathieu se lève heureux d'aller travailler tous les jours, que vous trouvez votre rythme et que vous avez du temps de famille, moi ça me semble déjà très épanouissant comme vie. Et je trouve que vous surmontez les contraintes liées au monde agricole plutôt avec brio. Et c'est des contraintes finalement de temps, d'horaire qu'on pourrait avoir aussi dans d'autres métiers. Et comme tu dis, le fait de vivre à la ferme, etc. Et que Mathieu puisse voir ses enfants à différents moments de la journée. aboutit à un beau résultat quotidien au final.

  • Speaker #2

    Oui, parce que je pense que l'accès, comme dans des familles qui ne sont pas d'agriculteurs, mais d'autant plus dans les familles d'agriculteurs, c'est de l'adaptabilité. On vit aussi en fonction de la météo. Je sais qu'il y a des soirs où Mathieu ne sera pas là parce qu'il sera en train de faire un truc dans les champs, parce que c'est le jour, c'est l'heure, et que demain il pleut et que ça ne doit pas se faire. Et il n'y a pas de soucis. On essaye toujours de jongler le planning avec ça. Et l'adaptabilité, elle est aussi de dire « Ok, Mathieu travaille comme un fou, mais il y a deux mois. » Donc j'avais Anne et Benoît, je suis partie en Seine-et-Marne sur 24 heures, je n'avais pas envie de prendre les trois enfants. Et oui, donc régulièrement, j'ai parlé en Seine-et-Marne avec mes trois enfants sur mon sermari. Et là, cette fois-ci, je lui ai dit, garde Arnaud, passez un temps de privilégier à deux. Et on est rentrés ces gros 24 heures hyper satisfaits tous les deux, en disant, lui, il a conjugué boulot et vie familiale, parce que c'était plus possible avec un enfant de 4 ans qu'avec un bébé. Donc il a pu conjuguer les deux et ils ont passé un temps de qualité. C'était super cool d'être juste papa et Arnaud. Et moi, j'ai aussi un peu laissé de pression parce que s'occuper de deux enfants, de trois, c'est un peu plus simple.

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure d'aider des jeunes couples. Est-ce que tu aurais un message à faire passer à une femme d'agriculteur qui vit peut-être une période un peu compliquée ou qui se questionne un peu sur tout ça, sur son rythme de vie et sur son équilibre ? Qu'est-ce que toi, tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Je vais te faire le deuxième conseil. Très important de ma préparation au mariage, c'était qu'avant d'aimer l'autre, il faut bien s'aimer soi-même. Moi, toutes mes aspirations à mon bien-être, à mon bonheur, ne reposent pas que sur les épaules de Mathieu. Parce que sinon, je pense que ça ne peut pas marquer. Parce que pour être une équipe, il faut vraiment être solide personnellement, donc travailler sur soi-même et sur son équilibre, pour pouvoir être là dans son couple, être là en termes professionnels. Et je pense que tout est possible. On a décrit que quelques années de ma vie. Il y a un moment, j'allais au cochon. Maintenant, j'ai tout à la compta. Il y a des enfants qui arrivent. Il y a un mariage. Il y aura des projets. La vie, c'est toute une adaptabilité. Et peut-être que là, c'est un peu moins facile. Nous aussi, on a eu des pas beaucoup plus faciles. Mais demain, il sera beau. Et il y aura toujours des solutions. Elles ne sont pas forcément évidentes. Il faut les chercher. Elles existent forcément.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une très belle fin pour ce premier épisode.

  • Speaker #0

    un grand merci Violette pour cet échange merci à toi de prendre le temps d'écouter chacun c'est ainsi que s'achève notre échange si cet épisode vous a plu n'hésitez pas à le diffuser autour de vous mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de Ausha professionnels et personnels alors n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode

Description

Violaine a 30 ans et est professeur des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et céréalier et ils ont trois enfants.

Elle vous présentera son quotidien, nous parlera de son métier, son lien avec l’exploitation de son mari, et nous discuterons de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation, nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d’une femme d’agriculteur.


Retrouvez le témoignage d'une femme d'agriculteur tous les 15 jours au sein de mon podcast.

Disponible sur ausha, mais aussi distribué sur spotify, Apple Podcasts et deezer !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs,

  • Speaker #1

    de viticulteurs,

  • Speaker #0

    en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France. Elles sont issues du monde agricole,

  • Speaker #1

    où le découvre jour après jour.

  • Speaker #0

    Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles sont elles-mêmes salariées ou agricultrices. Ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec elles et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie, personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Ce premier épisode, j'ai fait le choix de papoter avec une amie, Yolaine. C'est en effet au fur et à mesure de discussions entre copines, dont de nombreuses femmes d'agriculteurs, sur Ausha et cheminants de vie que vient ce projet. Alors il faisait sens pour moi de le commencer comme ça. Yolaine a 30 ans et est professeure des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et ses réaliers et ils ont trois enfants. Elle vous présentera son quotidien, parlera de son métier, de son lien avec l'exploitation de son mari et nous discuterons ensemble de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation,

  • Speaker #1

    nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d'une femme d'agriculteur. Lors de cette discussion, j'espère que des réflexions, des choix feront écho à votre vie de femme d'agriculteur ou à Ausha de vie en tant que femme. Cela vous apportera peut-être du réconfort, du soutien, des encouragements,

  • Speaker #0

    voire même quelques conseils.

  • Speaker #1

    C'est également l'occasion pour nous de montrer au plus grand nombre les coulisses d'exploitation agricole sous le regard féminin.

  • Speaker #0

    On se connaît très bien toutes les deux,

  • Speaker #1

    mais peux-tu brièvement te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour Marion, merci de m'avoir fait confiance pour cette grande première. Je m'appelle Violaine et je vis dans le nord de la France, à côté de Bergue, dans un village à Pouvoir-Helm. La famille est constituée de mon mari Mathieu, de nos trois enfants, Arnaud, Anne et Benoît, qui ont respectivement 4 ans, 2 ans et demi et 3 mois. Mathieu, lui, il est éleveur de porc, donc on vit directement sur le site d'élevage. La maison familiale est vraiment enclavée au milieu des bâtiments d'élevage. Et il est aussi cultivateur... à ses heures perdues.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu travailles sur l'exploitation ou est-ce que tu aides de temps en temps ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai aidé avant d'avoir les enfants. Donc, on s'est installés en 2016 et on a eu la renue en 2019. Donc, j'ai aidé pendant trois ans où je faisais les cochons matin et soir. Et depuis qu'on a les enfants, je n'ai plus les capacités d'aider physiquement sur le... l'exploitation, mais par contre je m'occupe de la partie administrative et de la comptabilité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que toi tu as fait comme études, dans quel but et qu'est-ce que tu fais désormais dans la vie ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, les études c'est intéressant parce que c'est là où on s'est rencontré avec Mathieu. Moi je suis ingénieure en alimentation et santé de la salle Beauvais et Mathieu est ingénieur en agriculture à la salle Beauvais. Donc on s'est rencontré là-bas il y a 10 ans maintenant. Au moment de la fin des études, on s'est posé quelques questions sur le vivre ensemble. Mais Mathieu, il arrivait sur la ferme et je savais que la première année était chargée. Donc moi, j'ai décidé de poursuivre mes études à Paris, à l'agro-paris texte, avec un master spécialisé pendant un an. Et du coup, j'ai rejoint un an après ici. En arrivant ici, du coup, j'ai directement cherché à travailler dans l'agroalimentaire. Donc je me suis fait embaucher par Marine Arvest, une industrie agroalimentaire de Saumon, pour lequel j'ai travaillé un an. Après, j'ai travaillé... 5 ans dans une charcuterie industrielle. Puis l'année dernière, avec Anne, c'était mon deuxième. Là, j'ai posé beaucoup de questions et ça m'a fait arriver à faire une reconversion professionnelle. Et maintenant, j'ai eu le concours de professeur des écoles. Donc je peux exercer en tant que professeur des écoles, mais cette année scolaire, je suis à la maison pour m'occuper de notre dernier Benoît.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce choix de reconversion professionnelle, tu l'as aussi fait ? par rapport à certaines difficultés de trouver du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ? Ou c'est vraiment un ressenti personnel de ne plus te reconnaître dans l'industrie agroalimentaire par exemple ?

  • Speaker #2

    Il y a toujours beaucoup d'autres qui se croisent. Mais du coup, vraiment, là le choix était que moi je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais. Et je voulais prendre un virage parce que j'avais une belle porte de sortie de l'industrie agroalimentaire. Donc j'avais le temps de faire cette reconversion professionnelle. Et c'était forcément une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment, d'être professeure des écoles. Donc du coup, j'ai saisi l'opportunité et le choix de professeure des écoles, il fallait qu'il soit intimement lié à notre vie familiale. Et donc Mathieu travaillant beaucoup, il fallait que ce soit un métier où, je ne dis pas qu'on ne travaille pas beaucoup en tant que professeure des écoles, je dis qu'on peut plus adapter son travail à sa vie familiale. Il y a beaucoup de travail dans le secteur parce qu'on n'est qu'à 20 minutes de Dunkerque. Et à la rigueur, à 40 minutes de l'île. Quand je suis arrivée, j'avais deux postes, un à l'île ou un à Dunkerque. J'ai choisi la proximité, mais ça ne manque pas de travail dans la région. C'est quand même très peuplé, l'axe de l'île Dunkerque. C'est peuplé et très industriel.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce n'est pas des barrières géographiques, c'est bien. Non. Est-ce que tu as un projet de diversification sur la ferme ou est-ce que tu souhaites travailler avec ton mari à un moment donné ou est-ce que ça ne fait vraiment pas partie de tes projets futurs ?

  • Speaker #2

    Alors, sur le poids de diversification, Nos diplômes se complètent complètement entre le diplôme d'agriculture et le diplôme d'alimentation santé. Et en plus, le fait que ce soit l'élevage, j'aurais vraiment pu dire, moi je vais faire de la transformation à la ferme, ces choses-là. Mais mes parents étant dans le commerce, donc mon père est horticulteur, enfin, mon père est horticulteur et travaille en famille, j'ai toujours grandi dans un contexte avec des parents qui travaillaient beaucoup et avec une vie familiale pas au second plan, parce qu'elle a toujours été au premier temps quand il y a eu besoin, mais... ancré au milieu de tout ça, je ne voulais pas sacrifier encore une partie de notre vie familiale qui est déjà sacrifiée par l'élevage avec le commerce. Donc je me suis vraiment recusée depuis le début et maintenant la question ne peut plus se poser parce que nous avons transformé l'exploitation en label rouge. On ne peut pas utiliser le label pour la viande en direct. On pourrait utiliser les arguments qui font que la viande est de meilleure qualité mais on ne pourrait pas dire c'est du label rouge acheté ici. Donc on va fermer un peu cette porte là. Après, de travailler avec Mathieu, on sera sur des projets d'agrandissement, culture, et plutôt côté culture que côté élevage. La porte n'est pas fermée à ça. On en est capable s'il y a assez de place pour nous deux. Là, dans l'état actuel des choses, il n'y a pas assez de place pour nous deux pour s'épanouir chacun dans son domaine.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends bien. Niveau financier, est-ce que ton revenu est aussi indispensable ? Comment tu te sens par rapport à ça ? Et par rapport au métier de ton mari, du coup, dans ces réflexions-là de choix de vie professionnelle ?

  • Speaker #2

    Les 9, pour faire un dessin simple, quand on est en 2016, on est en 2024. On a bien vécu 6-7 ans sur uniquement mon salaire pour la famille, sur le quotidien. Mathieu, en fait, depuis qu'il s'est installé, il rembourse la maison à titre personnel. Et après, tout le reste, c'est moi qui l'assure. Donc, mon salaire, il était un peu indispensable parce que sinon, on aurait... On peut trop vexer ces dernières années.

  • Speaker #1

    C'est exactement pour ça que je pose la question.

  • Speaker #2

    Les réflexions financières, après, on ne sert pas, on ne fait pas du tout carriériste. Je ne suis pas du tout à regarder à gagner bien ma vie. L'argument, parce que j'ai la chance d'être à l'abri du besoin par la famille d'où je viens, par d'autres projets type immobilier et ces choses-là. Donc, je ne suis pas stressée de l'aspect financier. Mais il est clair que mettre tous les deux dans le même panier, le jour où on devra travailler ensemble avec Mathieu, ce sera très, très bien. Il n'y aura pas de risque pour nos enfants. Je ne réfléchis plus en matière de couple, là je réfléchis en matière de famille. Une fois qu'on a des enfants, on doit s'assurer aussi de leur sécurité financière.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et je sais que comme tu es proche de tes enfants, est-ce que le fait d'habiter sur l'exploitation facilite aussi votre vie de famille et le lien qu'entretient Mathieu avec ses enfants aussi ?

  • Speaker #2

    Parfois, j'ai toujours dit sur le débat congé paternité, nous, on a connu Arnaud, c'était 15 jours. Grosso modo, je sais que c'est une histoire de 11, 3, mais... Après, Anne, ça venait de passer au mois. Et Benoît, c'était un mois aussi. Donc ça, Mathieu, il ne reste pas un mois à la maison. D'autant plus qu'on vit sur place. Donc dès qu'il est à la ferme, ce n'est pas à la maison. Et du coup, moi, je trouve qu'il n'a pas pris ce mois-là, qui est précieux, mais... Sur la durée, quand les papas retournent au travail dans un cadre classique, la maman se sent hyper seule et abandonnée, alors que moi j'ai la chance de manger avec Mathieu tous les midis, d'échanger avec quelqu'un autre que mon bébé pendant la journée. Si j'ai un coup dur, ça m'arrive de l'appeler et de lui dire « Ok, j'ai besoin de souffler, tu prends 10 minutes » . Je trouve que pour la période petit bébé, je suis très contente d'avoir un mari disponible et pas loin. Et après, pour des enfants grandissants, je dirais quand même que la vie à la ferme, il y a un souci de sécurité. qui pour nous est compliqué à gérer parce qu'on n'est pas dans un jardinier en ville. Si les enfants sont dehors, je ne peux pas laisser les enfants en dehors de la maison sans moi, d'autant plus qu'ils sont petits. Et risque de livraison dans les camions d'un tracteur qui voit pas un enfant. Je ne peux pas prendre ce risque sans assurer leur sécurité.

  • Speaker #1

    Je comprends. Tu nous parlais un peu du métier d'horticulteur de tes parents. Est-ce que le fait que tu viennes du milieu agricole a joué un rôle sur tes premiers ressentis ou craintes de te marier avec un agriculteur ?

  • Speaker #2

    Je pense que ce qui joue un rôle, c'est le temps de travail, plus qu'autre chose. Parce que nos parents travaillent eux-mêmes 60 heures par semaine, quel que soit le travail. Ça aide à accepter que ça peut être existant et de ne pas avoir des parents qui faisaient 35 heures et étaient là aux sorties d'école ou des choses comme ça, chose que je ne connais pas. Et à la fois, ma mère, elle est fille d'agriculteur, donc j'ai aussi passé tous mes étés à la ferme, à la moisson. C'est vraiment un milieu que j'ai côtoyé et grandi et vu de mes yeux d'enfant. avec le bon côté de trouver ça trop chouette de traîner les tracteurs, la moissonneuse, tous les étés courts. Après du coup avec la rencontre avec Mathieu, lui c'était une évidence, dans tous les cas si je voulais le bonhomme, il y avait le projet de vie avec, c'était de paix, donc ça il n'y a jamais eu de quiproquo là-dessus. Après la délicatesse de vivre avec lui là-dessus, c'est qu'on a repris une exploitation qui n'est pas familiale, Mathieu a repris ça à des personnes qui avaient trois fils qui ne voulaient pas reprendre la ferme. parce que le père de Mathieu est encore en activité, lui-même éleveur de porc. Mais se posera un jour la question de la ferme familiale. Et cette ferme est à 20-25 minutes de chez nous, et dans l'élevage, il n'est pas possible de vivre à 20-25 minutes d'un site d'élevage. Donc il nous reste encore des questions à se poser, et celle-là, c'est un peu moins évidente, parce que moi, j'ai déjà fait mon grand changement de vie quand j'ai déménagé de la Seine-et-Marne dans le Nord. Donc il n'est pas évident pour moi de refaire un changement de vie, même si c'est qu'à 25 minutes, ça va vraiment m'éloigner de ce que je suis en train de construire actuellement. de changer les enfants d'école et ces choses-là, moi, ça m'embête pendant ce temps.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends bien. Qu'est-ce que tu penses du cadre vie que tu offres à tes enfants de vivre et grandir sur une ferme ?

  • Speaker #2

    Je me suis rendue compte assez récemment. C'est rigolo comme question parce que le fait de vivre au quotidien, c'était un peu ma normalité quand même à moi aussi parce que j'ai toujours traîné dans l'entreprise de mon père. Donc, c'était dans les serres, mais c'était mon terrain de jeu. Mais à la sortie d'école, il y a toujours un petit garçon d'asile qui me dit... « Ah mais s'il te plaît Julienne, quand est-ce que je reviens jouer chez toi ? » Parce qu'en fait, pour eux, c'est extraordinaire de venir à la ferme, d'avoir de l'espace, de pouvoir aller voir des cochons. Et on oublie qu'en fait, on a vraiment cette Ausha de les retrouver à travers les yeux d'un enfant.

  • Speaker #1

    Je comprends le côté, je vais dire, insécurité, non, mais danger, mais qu'on pourrait avoir aussi ailleurs ou en habitant en ville. C'est un peu pour ça que je voulais que tu nous parles un peu de la joie que tu vois. de tes enfants ou Arnaud qui va dans les cotons, etc. et qui, pour lui, c'est banal, alors qu'en fait, c'est aussi super chouette de vivre comme ça au milieu des animaux. Tu parlais un peu de ton organisation familiale et le fait de ne pas spécialement revouler à bouger parce que là, tu viens de construire ton socle, etc. Est-ce que vous avez une vie sociale importante, des amis et de la famille autour de vous, autour de la ferme ?

  • Speaker #2

    L'entourage familial, les parents de Mathieu sont en 25 minutes et en activité tous les deux. Mes parents sont à 30 km et en activité tous les deux. Donc ça, on n'avait pas trop mesuré non plus le jour où on a décidé de fonder notre famille, que ça pouvait être compliqué de ne pas avoir de relais à ce niveau-là. Mais j'ai aussi parlé des anciens propriétaires de la ferme. Eux sont partis vivre au village, au centre du village. Ils sont notre troisième père de grands-parents, qui peuvent nous aider si on a une problématique avec les enfants. et à la fois lui qui ne se passe à la ferme trop, donc il continue à venir beaucoup nous aider, et ça se passe très bien, parce que je sais que parfois il y a des papas qui traînent à la ferme en ayant fait des offices, et ça peut créer des tensions, mais nous on est vraiment très heureux de leur présence, de leur aide, de leur conseil de tout ça. Donc on est entouré par eux, et après la vie sociale, on va dire amicale, elle est encore assez riche, moi j'ai décidé de m'investir dans l'associatif, donc j'arrive à trouver un équilibre par ce biais. Et nos amis, on a du mal à faire la part des choses. Est-ce qu'on sort moins depuis le Covid ? Sortir ou recevoir ? Ou est-ce que c'est plutôt le fait d'avoir eu des enfants ? Mais on a encore une autre voie de sortie qui est le CMR, qui s'appelle Chrétien Monde Rural, qui est un mouvement religieux. et qui nous permet d'échanger avec des personnes qui ne sont pas forcément agriculteurs, mais qui sont issus du milieu rural. Et sur des problématiques très diverses et variées, on a fait un sujet sur les paramarraines, on vient de faire un sujet sur l'éducation des enfants, selon les problématiques de vie qu'on rencontre tous, quel que soit le milieu dans lequel on évolue. Donc je pense qu'on a encore une idée sociale assez riche, et pour moi c'est important pour travailler une couverture d'esprit et continuer à voir ce qui se passe. à droite à Ausha s'épanouir personnellement aussi.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, je pense que oui, de pouvoir discuter, entre guillemets comme on le fait là aussi, bien s'entourer pour partager les joies et difficultés qu'on rencontre au quotidien. Tu parlais de l'associative, quelle est l'association dans laquelle tu fais partie et qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #2

    Alors là, ça fait 4 ans que je suis engagée chez Maternec, une association tournante d'Incarcoise qui est du soutien à la parentalité et un peu plus particulièrement à l'allaitement. Moi, ça m'a permis de rencontrer des gens quand je suis arrivée en tant qu'adhérente dans l'association. Vu notre poste en école d'ingénieur, à beaucoup s'investir dans différentes associations, il était primordial pour moi de garder un pied dans l'associatif, dans ma vie active. Donc j'ai certé et en fait c'est venu à moi, quand j'ai adhéré à cette association, qu'on pouvait être bénévole. Et pareil, en termes d'ouverture d'esprit, je continue à progresser sur des sujets de ressources humaines, d'événementiel, de communication. Parce que c'est par mon cœur de métier et le faire à titre associatif, ça fait beaucoup grandir. Et après, évidemment, le fait d'aider des jeunes parents, c'est quelque chose qui me fait un cœur et pour lequel je suis ravie de m'investir.

  • Speaker #1

    Et félicitations parce que faire de l'associatif, en plus d'une vie familiale chargée et d'un conjoint... très occupée par son travail, je trouve que c'est vraiment chouette. Est-ce que, donc on parlait tout à l'heure de la vie de famille et notamment de ce rythme de travail important qu'a Mathieu, est-ce que vous partez en vacances ? Est-ce que ça t'arrive de partir ?

  • Speaker #2

    Ah oui, la question ! Je pense que ça reste une des questions les plus posées entre femmes d'agriculteurs. Moi, je sais que là, les personnes que je rencontre, femmes d'agriculteurs actuellement, on se fascine un peu sur ce sujet-là. En fait, ça reste très simple de réussir de dire « Hé, j'ai réussi à le faire partir en vacances » . C'est une question de lâcher prise de l'agriculteur. Parce que la logistique, il y a maintenant il existe mille solutions. Donc, à nous de les mettre en place. Mais il y a ce truc qui traverse les générations d'être dévoué à son travail. Il est passionnant. Tous les matins, il se lève, il est très content. Quant à les 365 jours de l'année où il bosse, il y en a peut-être deux où il n'a pas la miaque d'y aller. Mais sinon, tous les matins, il est vraiment content d'aller à son travail. Et quand je le regarde, je me dis qu'il faut que je pense à mon épanouissement professionnel et à être tous les matins comme lui. Ce qui n'a pas toujours été le cas et c'est pour ça que j'ai fait bouler les lignes au siège. Nous ne partons pas en vacances avec Mathieu. Je vais modérer un peu mon propos. En 2023, nous sommes partis. 48 heures en couple et c'est tout et en 2022 on est parti la journée noël trois jours au ski et moi qui me staggrille il ya un seul point c'est que ma tulle par c'est une semaine par an avec ses parents et il a du mal à se faire un immeuble moi je lui demande pas plus qu'une semaine par an et ça me paraît pas la mer à boire mais pour lui c'est beaucoup donc j'arrive pas et moi j'ai une famille qui parle beaucoup beaucoup en vacances c'est des déchets de tarifs Mais on partait trois semaines d'été, une semaine à la neige, dans la nuit, minuit, minuit, minuit. On était très bien pour les vacances, ils nous offraient de très très belles vacances.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous arrivez à avoir un peu de temps à deux, que ce soit à la maison ou en dehors, sans parler de vacances pour autant ?

  • Speaker #2

    Le temps à deux, en fait, on a un fonctionnement de couple qui nous est assez propre, mais on n'a pas besoin de longs moments à deux en tête à tête. On grappille les minutes qu'on a, on sait qu'elles sont précieuses, on les prend en compte. On n'a pas ce besoin de se retrouver à deux qui est très important. On aime être entouré. En fait, nos moments à deux, ça va arrêter notre soirée CMR. Ce n'est pas du tout un moment à deux, on est six couples. Mais à la fois, on ne parle pas du boulot, on ne parle pas de la logistique des enfants, de l'organisation familiale, on parle du grand sujet de vie. Donc ça va être ça, des moments à deux pour nous quand même. Dans notre organisation familiale, on a choisi que Mathieu, comme il travaille près de la maison, Il fait une pause sur la partie repas et coucher des enfants. Il ressort le soir. Là, on n'enregistre que ça. Il est plus de 8 heures. Lui, là, il va rentrer vers 23h30. Et moi, je vais en profiter pour faire ce que j'ai envie. Mais ce ne sont jamais des moments à deux dans les soirées. Mais on s'est croisés le midi. On s'est croisés au petit-déj. On a pu échanger ce qu'on voulait. La journée est arrêtée autour de moments à deux.

  • Speaker #1

    Oui, mais il a pris le temps aussi pour ses enfants dans sa journée et dans votre organisation et dans votre... dans votre rythme familial aussi. Ça part d'importance peut-être pour vous ?

  • Speaker #2

    Ah oui, complètement. Moi, je préfère vraiment qu'il soit là au moment des enfants plutôt qu'il rentre finir plus tôt pour qu'on soit en tête à tête. Au milieu des enfants, on a aussi des moments qui sont en tête à tête, on arrive à se parler quand même. L'équilibre, là, aujourd'hui, il est bon parce que là, on est aussi passé en infériorité numérique avec l'arrivée de Benoît. Donc, on a aussi besoin d'être deux adultes contre trois enfants pour la partie dîner. c'est pas trop. On est une équipe, ce qu'on arrête pas de dire, c'est qu'on est une équipe, et on sait qu'il y a des moments où, pas que le couple s'éloigne, mais il passe un peu plus à l'arrière-plan, et on sait que tout d'un coup, il reviendra. On a une phrase qui nous a beaucoup marquées dans notre préparation au mariage, peut-être qu'on est arrivés à la préparation au mariage, on a parlé vite famille, on a parlé contre les enfants, ces choses-là, et les enfants, c'est 18 ans, et vous, vous allez faire au moins 70 ans de mariage. On a un peu souri et on a dit que c'est vrai. On prend le problème à l'envers. C'est à nous de dire que pendant 18 ans, on est peut-être un peu dévoué à notre famille. En prenant soin de notre couple, il ne faut pas le négliger non plus. Mais ce ne sera pas notre priorité parce qu'il nous restera aussi les 50 prochaines années pour être à deux. On se focalise aussi sur le fait que ça va passer beaucoup trop vite ces années avec les enfants. Donc on prend ce qu'on a à prendre au jour le jour.

  • Speaker #1

    Vous avez l'air très heureux dans ce rythme-là. Comme tu le dis, tant que Mathieu se lève heureux d'aller travailler tous les jours, que vous trouvez votre rythme et que vous avez du temps de famille, moi ça me semble déjà très épanouissant comme vie. Et je trouve que vous surmontez les contraintes liées au monde agricole plutôt avec brio. Et c'est des contraintes finalement de temps, d'horaire qu'on pourrait avoir aussi dans d'autres métiers. Et comme tu dis, le fait de vivre à la ferme, etc. Et que Mathieu puisse voir ses enfants à différents moments de la journée. aboutit à un beau résultat quotidien au final.

  • Speaker #2

    Oui, parce que je pense que l'accès, comme dans des familles qui ne sont pas d'agriculteurs, mais d'autant plus dans les familles d'agriculteurs, c'est de l'adaptabilité. On vit aussi en fonction de la météo. Je sais qu'il y a des soirs où Mathieu ne sera pas là parce qu'il sera en train de faire un truc dans les champs, parce que c'est le jour, c'est l'heure, et que demain il pleut et que ça ne doit pas se faire. Et il n'y a pas de soucis. On essaye toujours de jongler le planning avec ça. Et l'adaptabilité, elle est aussi de dire « Ok, Mathieu travaille comme un fou, mais il y a deux mois. » Donc j'avais Anne et Benoît, je suis partie en Seine-et-Marne sur 24 heures, je n'avais pas envie de prendre les trois enfants. Et oui, donc régulièrement, j'ai parlé en Seine-et-Marne avec mes trois enfants sur mon sermari. Et là, cette fois-ci, je lui ai dit, garde Arnaud, passez un temps de privilégier à deux. Et on est rentrés ces gros 24 heures hyper satisfaits tous les deux, en disant, lui, il a conjugué boulot et vie familiale, parce que c'était plus possible avec un enfant de 4 ans qu'avec un bébé. Donc il a pu conjuguer les deux et ils ont passé un temps de qualité. C'était super cool d'être juste papa et Arnaud. Et moi, j'ai aussi un peu laissé de pression parce que s'occuper de deux enfants, de trois, c'est un peu plus simple.

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure d'aider des jeunes couples. Est-ce que tu aurais un message à faire passer à une femme d'agriculteur qui vit peut-être une période un peu compliquée ou qui se questionne un peu sur tout ça, sur son rythme de vie et sur son équilibre ? Qu'est-ce que toi, tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Je vais te faire le deuxième conseil. Très important de ma préparation au mariage, c'était qu'avant d'aimer l'autre, il faut bien s'aimer soi-même. Moi, toutes mes aspirations à mon bien-être, à mon bonheur, ne reposent pas que sur les épaules de Mathieu. Parce que sinon, je pense que ça ne peut pas marquer. Parce que pour être une équipe, il faut vraiment être solide personnellement, donc travailler sur soi-même et sur son équilibre, pour pouvoir être là dans son couple, être là en termes professionnels. Et je pense que tout est possible. On a décrit que quelques années de ma vie. Il y a un moment, j'allais au cochon. Maintenant, j'ai tout à la compta. Il y a des enfants qui arrivent. Il y a un mariage. Il y aura des projets. La vie, c'est toute une adaptabilité. Et peut-être que là, c'est un peu moins facile. Nous aussi, on a eu des pas beaucoup plus faciles. Mais demain, il sera beau. Et il y aura toujours des solutions. Elles ne sont pas forcément évidentes. Il faut les chercher. Elles existent forcément.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une très belle fin pour ce premier épisode.

  • Speaker #0

    un grand merci Violette pour cet échange merci à toi de prendre le temps d'écouter chacun c'est ainsi que s'achève notre échange si cet épisode vous a plu n'hésitez pas à le diffuser autour de vous mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de Ausha professionnels et personnels alors n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode

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Description

Violaine a 30 ans et est professeur des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et céréalier et ils ont trois enfants.

Elle vous présentera son quotidien, nous parlera de son métier, son lien avec l’exploitation de son mari, et nous discuterons de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation, nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d’une femme d’agriculteur.


Retrouvez le témoignage d'une femme d'agriculteur tous les 15 jours au sein de mon podcast.

Disponible sur ausha, mais aussi distribué sur spotify, Apple Podcasts et deezer !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs,

  • Speaker #1

    de viticulteurs,

  • Speaker #0

    en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France. Elles sont issues du monde agricole,

  • Speaker #1

    où le découvre jour après jour.

  • Speaker #0

    Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles sont elles-mêmes salariées ou agricultrices. Ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec elles et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie, personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Ce premier épisode, j'ai fait le choix de papoter avec une amie, Yolaine. C'est en effet au fur et à mesure de discussions entre copines, dont de nombreuses femmes d'agriculteurs, sur Ausha et cheminants de vie que vient ce projet. Alors il faisait sens pour moi de le commencer comme ça. Yolaine a 30 ans et est professeure des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et ses réaliers et ils ont trois enfants. Elle vous présentera son quotidien, parlera de son métier, de son lien avec l'exploitation de son mari et nous discuterons ensemble de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation,

  • Speaker #1

    nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d'une femme d'agriculteur. Lors de cette discussion, j'espère que des réflexions, des choix feront écho à votre vie de femme d'agriculteur ou à Ausha de vie en tant que femme. Cela vous apportera peut-être du réconfort, du soutien, des encouragements,

  • Speaker #0

    voire même quelques conseils.

  • Speaker #1

    C'est également l'occasion pour nous de montrer au plus grand nombre les coulisses d'exploitation agricole sous le regard féminin.

  • Speaker #0

    On se connaît très bien toutes les deux,

  • Speaker #1

    mais peux-tu brièvement te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour Marion, merci de m'avoir fait confiance pour cette grande première. Je m'appelle Violaine et je vis dans le nord de la France, à côté de Bergue, dans un village à Pouvoir-Helm. La famille est constituée de mon mari Mathieu, de nos trois enfants, Arnaud, Anne et Benoît, qui ont respectivement 4 ans, 2 ans et demi et 3 mois. Mathieu, lui, il est éleveur de porc, donc on vit directement sur le site d'élevage. La maison familiale est vraiment enclavée au milieu des bâtiments d'élevage. Et il est aussi cultivateur... à ses heures perdues.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu travailles sur l'exploitation ou est-ce que tu aides de temps en temps ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai aidé avant d'avoir les enfants. Donc, on s'est installés en 2016 et on a eu la renue en 2019. Donc, j'ai aidé pendant trois ans où je faisais les cochons matin et soir. Et depuis qu'on a les enfants, je n'ai plus les capacités d'aider physiquement sur le... l'exploitation, mais par contre je m'occupe de la partie administrative et de la comptabilité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que toi tu as fait comme études, dans quel but et qu'est-ce que tu fais désormais dans la vie ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, les études c'est intéressant parce que c'est là où on s'est rencontré avec Mathieu. Moi je suis ingénieure en alimentation et santé de la salle Beauvais et Mathieu est ingénieur en agriculture à la salle Beauvais. Donc on s'est rencontré là-bas il y a 10 ans maintenant. Au moment de la fin des études, on s'est posé quelques questions sur le vivre ensemble. Mais Mathieu, il arrivait sur la ferme et je savais que la première année était chargée. Donc moi, j'ai décidé de poursuivre mes études à Paris, à l'agro-paris texte, avec un master spécialisé pendant un an. Et du coup, j'ai rejoint un an après ici. En arrivant ici, du coup, j'ai directement cherché à travailler dans l'agroalimentaire. Donc je me suis fait embaucher par Marine Arvest, une industrie agroalimentaire de Saumon, pour lequel j'ai travaillé un an. Après, j'ai travaillé... 5 ans dans une charcuterie industrielle. Puis l'année dernière, avec Anne, c'était mon deuxième. Là, j'ai posé beaucoup de questions et ça m'a fait arriver à faire une reconversion professionnelle. Et maintenant, j'ai eu le concours de professeur des écoles. Donc je peux exercer en tant que professeur des écoles, mais cette année scolaire, je suis à la maison pour m'occuper de notre dernier Benoît.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce choix de reconversion professionnelle, tu l'as aussi fait ? par rapport à certaines difficultés de trouver du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ? Ou c'est vraiment un ressenti personnel de ne plus te reconnaître dans l'industrie agroalimentaire par exemple ?

  • Speaker #2

    Il y a toujours beaucoup d'autres qui se croisent. Mais du coup, vraiment, là le choix était que moi je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais. Et je voulais prendre un virage parce que j'avais une belle porte de sortie de l'industrie agroalimentaire. Donc j'avais le temps de faire cette reconversion professionnelle. Et c'était forcément une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment, d'être professeure des écoles. Donc du coup, j'ai saisi l'opportunité et le choix de professeure des écoles, il fallait qu'il soit intimement lié à notre vie familiale. Et donc Mathieu travaillant beaucoup, il fallait que ce soit un métier où, je ne dis pas qu'on ne travaille pas beaucoup en tant que professeure des écoles, je dis qu'on peut plus adapter son travail à sa vie familiale. Il y a beaucoup de travail dans le secteur parce qu'on n'est qu'à 20 minutes de Dunkerque. Et à la rigueur, à 40 minutes de l'île. Quand je suis arrivée, j'avais deux postes, un à l'île ou un à Dunkerque. J'ai choisi la proximité, mais ça ne manque pas de travail dans la région. C'est quand même très peuplé, l'axe de l'île Dunkerque. C'est peuplé et très industriel.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce n'est pas des barrières géographiques, c'est bien. Non. Est-ce que tu as un projet de diversification sur la ferme ou est-ce que tu souhaites travailler avec ton mari à un moment donné ou est-ce que ça ne fait vraiment pas partie de tes projets futurs ?

  • Speaker #2

    Alors, sur le poids de diversification, Nos diplômes se complètent complètement entre le diplôme d'agriculture et le diplôme d'alimentation santé. Et en plus, le fait que ce soit l'élevage, j'aurais vraiment pu dire, moi je vais faire de la transformation à la ferme, ces choses-là. Mais mes parents étant dans le commerce, donc mon père est horticulteur, enfin, mon père est horticulteur et travaille en famille, j'ai toujours grandi dans un contexte avec des parents qui travaillaient beaucoup et avec une vie familiale pas au second plan, parce qu'elle a toujours été au premier temps quand il y a eu besoin, mais... ancré au milieu de tout ça, je ne voulais pas sacrifier encore une partie de notre vie familiale qui est déjà sacrifiée par l'élevage avec le commerce. Donc je me suis vraiment recusée depuis le début et maintenant la question ne peut plus se poser parce que nous avons transformé l'exploitation en label rouge. On ne peut pas utiliser le label pour la viande en direct. On pourrait utiliser les arguments qui font que la viande est de meilleure qualité mais on ne pourrait pas dire c'est du label rouge acheté ici. Donc on va fermer un peu cette porte là. Après, de travailler avec Mathieu, on sera sur des projets d'agrandissement, culture, et plutôt côté culture que côté élevage. La porte n'est pas fermée à ça. On en est capable s'il y a assez de place pour nous deux. Là, dans l'état actuel des choses, il n'y a pas assez de place pour nous deux pour s'épanouir chacun dans son domaine.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends bien. Niveau financier, est-ce que ton revenu est aussi indispensable ? Comment tu te sens par rapport à ça ? Et par rapport au métier de ton mari, du coup, dans ces réflexions-là de choix de vie professionnelle ?

  • Speaker #2

    Les 9, pour faire un dessin simple, quand on est en 2016, on est en 2024. On a bien vécu 6-7 ans sur uniquement mon salaire pour la famille, sur le quotidien. Mathieu, en fait, depuis qu'il s'est installé, il rembourse la maison à titre personnel. Et après, tout le reste, c'est moi qui l'assure. Donc, mon salaire, il était un peu indispensable parce que sinon, on aurait... On peut trop vexer ces dernières années.

  • Speaker #1

    C'est exactement pour ça que je pose la question.

  • Speaker #2

    Les réflexions financières, après, on ne sert pas, on ne fait pas du tout carriériste. Je ne suis pas du tout à regarder à gagner bien ma vie. L'argument, parce que j'ai la chance d'être à l'abri du besoin par la famille d'où je viens, par d'autres projets type immobilier et ces choses-là. Donc, je ne suis pas stressée de l'aspect financier. Mais il est clair que mettre tous les deux dans le même panier, le jour où on devra travailler ensemble avec Mathieu, ce sera très, très bien. Il n'y aura pas de risque pour nos enfants. Je ne réfléchis plus en matière de couple, là je réfléchis en matière de famille. Une fois qu'on a des enfants, on doit s'assurer aussi de leur sécurité financière.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et je sais que comme tu es proche de tes enfants, est-ce que le fait d'habiter sur l'exploitation facilite aussi votre vie de famille et le lien qu'entretient Mathieu avec ses enfants aussi ?

  • Speaker #2

    Parfois, j'ai toujours dit sur le débat congé paternité, nous, on a connu Arnaud, c'était 15 jours. Grosso modo, je sais que c'est une histoire de 11, 3, mais... Après, Anne, ça venait de passer au mois. Et Benoît, c'était un mois aussi. Donc ça, Mathieu, il ne reste pas un mois à la maison. D'autant plus qu'on vit sur place. Donc dès qu'il est à la ferme, ce n'est pas à la maison. Et du coup, moi, je trouve qu'il n'a pas pris ce mois-là, qui est précieux, mais... Sur la durée, quand les papas retournent au travail dans un cadre classique, la maman se sent hyper seule et abandonnée, alors que moi j'ai la chance de manger avec Mathieu tous les midis, d'échanger avec quelqu'un autre que mon bébé pendant la journée. Si j'ai un coup dur, ça m'arrive de l'appeler et de lui dire « Ok, j'ai besoin de souffler, tu prends 10 minutes » . Je trouve que pour la période petit bébé, je suis très contente d'avoir un mari disponible et pas loin. Et après, pour des enfants grandissants, je dirais quand même que la vie à la ferme, il y a un souci de sécurité. qui pour nous est compliqué à gérer parce qu'on n'est pas dans un jardinier en ville. Si les enfants sont dehors, je ne peux pas laisser les enfants en dehors de la maison sans moi, d'autant plus qu'ils sont petits. Et risque de livraison dans les camions d'un tracteur qui voit pas un enfant. Je ne peux pas prendre ce risque sans assurer leur sécurité.

  • Speaker #1

    Je comprends. Tu nous parlais un peu du métier d'horticulteur de tes parents. Est-ce que le fait que tu viennes du milieu agricole a joué un rôle sur tes premiers ressentis ou craintes de te marier avec un agriculteur ?

  • Speaker #2

    Je pense que ce qui joue un rôle, c'est le temps de travail, plus qu'autre chose. Parce que nos parents travaillent eux-mêmes 60 heures par semaine, quel que soit le travail. Ça aide à accepter que ça peut être existant et de ne pas avoir des parents qui faisaient 35 heures et étaient là aux sorties d'école ou des choses comme ça, chose que je ne connais pas. Et à la fois, ma mère, elle est fille d'agriculteur, donc j'ai aussi passé tous mes étés à la ferme, à la moisson. C'est vraiment un milieu que j'ai côtoyé et grandi et vu de mes yeux d'enfant. avec le bon côté de trouver ça trop chouette de traîner les tracteurs, la moissonneuse, tous les étés courts. Après du coup avec la rencontre avec Mathieu, lui c'était une évidence, dans tous les cas si je voulais le bonhomme, il y avait le projet de vie avec, c'était de paix, donc ça il n'y a jamais eu de quiproquo là-dessus. Après la délicatesse de vivre avec lui là-dessus, c'est qu'on a repris une exploitation qui n'est pas familiale, Mathieu a repris ça à des personnes qui avaient trois fils qui ne voulaient pas reprendre la ferme. parce que le père de Mathieu est encore en activité, lui-même éleveur de porc. Mais se posera un jour la question de la ferme familiale. Et cette ferme est à 20-25 minutes de chez nous, et dans l'élevage, il n'est pas possible de vivre à 20-25 minutes d'un site d'élevage. Donc il nous reste encore des questions à se poser, et celle-là, c'est un peu moins évidente, parce que moi, j'ai déjà fait mon grand changement de vie quand j'ai déménagé de la Seine-et-Marne dans le Nord. Donc il n'est pas évident pour moi de refaire un changement de vie, même si c'est qu'à 25 minutes, ça va vraiment m'éloigner de ce que je suis en train de construire actuellement. de changer les enfants d'école et ces choses-là, moi, ça m'embête pendant ce temps.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends bien. Qu'est-ce que tu penses du cadre vie que tu offres à tes enfants de vivre et grandir sur une ferme ?

  • Speaker #2

    Je me suis rendue compte assez récemment. C'est rigolo comme question parce que le fait de vivre au quotidien, c'était un peu ma normalité quand même à moi aussi parce que j'ai toujours traîné dans l'entreprise de mon père. Donc, c'était dans les serres, mais c'était mon terrain de jeu. Mais à la sortie d'école, il y a toujours un petit garçon d'asile qui me dit... « Ah mais s'il te plaît Julienne, quand est-ce que je reviens jouer chez toi ? » Parce qu'en fait, pour eux, c'est extraordinaire de venir à la ferme, d'avoir de l'espace, de pouvoir aller voir des cochons. Et on oublie qu'en fait, on a vraiment cette Ausha de les retrouver à travers les yeux d'un enfant.

  • Speaker #1

    Je comprends le côté, je vais dire, insécurité, non, mais danger, mais qu'on pourrait avoir aussi ailleurs ou en habitant en ville. C'est un peu pour ça que je voulais que tu nous parles un peu de la joie que tu vois. de tes enfants ou Arnaud qui va dans les cotons, etc. et qui, pour lui, c'est banal, alors qu'en fait, c'est aussi super chouette de vivre comme ça au milieu des animaux. Tu parlais un peu de ton organisation familiale et le fait de ne pas spécialement revouler à bouger parce que là, tu viens de construire ton socle, etc. Est-ce que vous avez une vie sociale importante, des amis et de la famille autour de vous, autour de la ferme ?

  • Speaker #2

    L'entourage familial, les parents de Mathieu sont en 25 minutes et en activité tous les deux. Mes parents sont à 30 km et en activité tous les deux. Donc ça, on n'avait pas trop mesuré non plus le jour où on a décidé de fonder notre famille, que ça pouvait être compliqué de ne pas avoir de relais à ce niveau-là. Mais j'ai aussi parlé des anciens propriétaires de la ferme. Eux sont partis vivre au village, au centre du village. Ils sont notre troisième père de grands-parents, qui peuvent nous aider si on a une problématique avec les enfants. et à la fois lui qui ne se passe à la ferme trop, donc il continue à venir beaucoup nous aider, et ça se passe très bien, parce que je sais que parfois il y a des papas qui traînent à la ferme en ayant fait des offices, et ça peut créer des tensions, mais nous on est vraiment très heureux de leur présence, de leur aide, de leur conseil de tout ça. Donc on est entouré par eux, et après la vie sociale, on va dire amicale, elle est encore assez riche, moi j'ai décidé de m'investir dans l'associatif, donc j'arrive à trouver un équilibre par ce biais. Et nos amis, on a du mal à faire la part des choses. Est-ce qu'on sort moins depuis le Covid ? Sortir ou recevoir ? Ou est-ce que c'est plutôt le fait d'avoir eu des enfants ? Mais on a encore une autre voie de sortie qui est le CMR, qui s'appelle Chrétien Monde Rural, qui est un mouvement religieux. et qui nous permet d'échanger avec des personnes qui ne sont pas forcément agriculteurs, mais qui sont issus du milieu rural. Et sur des problématiques très diverses et variées, on a fait un sujet sur les paramarraines, on vient de faire un sujet sur l'éducation des enfants, selon les problématiques de vie qu'on rencontre tous, quel que soit le milieu dans lequel on évolue. Donc je pense qu'on a encore une idée sociale assez riche, et pour moi c'est important pour travailler une couverture d'esprit et continuer à voir ce qui se passe. à droite à Ausha s'épanouir personnellement aussi.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, je pense que oui, de pouvoir discuter, entre guillemets comme on le fait là aussi, bien s'entourer pour partager les joies et difficultés qu'on rencontre au quotidien. Tu parlais de l'associative, quelle est l'association dans laquelle tu fais partie et qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #2

    Alors là, ça fait 4 ans que je suis engagée chez Maternec, une association tournante d'Incarcoise qui est du soutien à la parentalité et un peu plus particulièrement à l'allaitement. Moi, ça m'a permis de rencontrer des gens quand je suis arrivée en tant qu'adhérente dans l'association. Vu notre poste en école d'ingénieur, à beaucoup s'investir dans différentes associations, il était primordial pour moi de garder un pied dans l'associatif, dans ma vie active. Donc j'ai certé et en fait c'est venu à moi, quand j'ai adhéré à cette association, qu'on pouvait être bénévole. Et pareil, en termes d'ouverture d'esprit, je continue à progresser sur des sujets de ressources humaines, d'événementiel, de communication. Parce que c'est par mon cœur de métier et le faire à titre associatif, ça fait beaucoup grandir. Et après, évidemment, le fait d'aider des jeunes parents, c'est quelque chose qui me fait un cœur et pour lequel je suis ravie de m'investir.

  • Speaker #1

    Et félicitations parce que faire de l'associatif, en plus d'une vie familiale chargée et d'un conjoint... très occupée par son travail, je trouve que c'est vraiment chouette. Est-ce que, donc on parlait tout à l'heure de la vie de famille et notamment de ce rythme de travail important qu'a Mathieu, est-ce que vous partez en vacances ? Est-ce que ça t'arrive de partir ?

  • Speaker #2

    Ah oui, la question ! Je pense que ça reste une des questions les plus posées entre femmes d'agriculteurs. Moi, je sais que là, les personnes que je rencontre, femmes d'agriculteurs actuellement, on se fascine un peu sur ce sujet-là. En fait, ça reste très simple de réussir de dire « Hé, j'ai réussi à le faire partir en vacances » . C'est une question de lâcher prise de l'agriculteur. Parce que la logistique, il y a maintenant il existe mille solutions. Donc, à nous de les mettre en place. Mais il y a ce truc qui traverse les générations d'être dévoué à son travail. Il est passionnant. Tous les matins, il se lève, il est très content. Quant à les 365 jours de l'année où il bosse, il y en a peut-être deux où il n'a pas la miaque d'y aller. Mais sinon, tous les matins, il est vraiment content d'aller à son travail. Et quand je le regarde, je me dis qu'il faut que je pense à mon épanouissement professionnel et à être tous les matins comme lui. Ce qui n'a pas toujours été le cas et c'est pour ça que j'ai fait bouler les lignes au siège. Nous ne partons pas en vacances avec Mathieu. Je vais modérer un peu mon propos. En 2023, nous sommes partis. 48 heures en couple et c'est tout et en 2022 on est parti la journée noël trois jours au ski et moi qui me staggrille il ya un seul point c'est que ma tulle par c'est une semaine par an avec ses parents et il a du mal à se faire un immeuble moi je lui demande pas plus qu'une semaine par an et ça me paraît pas la mer à boire mais pour lui c'est beaucoup donc j'arrive pas et moi j'ai une famille qui parle beaucoup beaucoup en vacances c'est des déchets de tarifs Mais on partait trois semaines d'été, une semaine à la neige, dans la nuit, minuit, minuit, minuit. On était très bien pour les vacances, ils nous offraient de très très belles vacances.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous arrivez à avoir un peu de temps à deux, que ce soit à la maison ou en dehors, sans parler de vacances pour autant ?

  • Speaker #2

    Le temps à deux, en fait, on a un fonctionnement de couple qui nous est assez propre, mais on n'a pas besoin de longs moments à deux en tête à tête. On grappille les minutes qu'on a, on sait qu'elles sont précieuses, on les prend en compte. On n'a pas ce besoin de se retrouver à deux qui est très important. On aime être entouré. En fait, nos moments à deux, ça va arrêter notre soirée CMR. Ce n'est pas du tout un moment à deux, on est six couples. Mais à la fois, on ne parle pas du boulot, on ne parle pas de la logistique des enfants, de l'organisation familiale, on parle du grand sujet de vie. Donc ça va être ça, des moments à deux pour nous quand même. Dans notre organisation familiale, on a choisi que Mathieu, comme il travaille près de la maison, Il fait une pause sur la partie repas et coucher des enfants. Il ressort le soir. Là, on n'enregistre que ça. Il est plus de 8 heures. Lui, là, il va rentrer vers 23h30. Et moi, je vais en profiter pour faire ce que j'ai envie. Mais ce ne sont jamais des moments à deux dans les soirées. Mais on s'est croisés le midi. On s'est croisés au petit-déj. On a pu échanger ce qu'on voulait. La journée est arrêtée autour de moments à deux.

  • Speaker #1

    Oui, mais il a pris le temps aussi pour ses enfants dans sa journée et dans votre organisation et dans votre... dans votre rythme familial aussi. Ça part d'importance peut-être pour vous ?

  • Speaker #2

    Ah oui, complètement. Moi, je préfère vraiment qu'il soit là au moment des enfants plutôt qu'il rentre finir plus tôt pour qu'on soit en tête à tête. Au milieu des enfants, on a aussi des moments qui sont en tête à tête, on arrive à se parler quand même. L'équilibre, là, aujourd'hui, il est bon parce que là, on est aussi passé en infériorité numérique avec l'arrivée de Benoît. Donc, on a aussi besoin d'être deux adultes contre trois enfants pour la partie dîner. c'est pas trop. On est une équipe, ce qu'on arrête pas de dire, c'est qu'on est une équipe, et on sait qu'il y a des moments où, pas que le couple s'éloigne, mais il passe un peu plus à l'arrière-plan, et on sait que tout d'un coup, il reviendra. On a une phrase qui nous a beaucoup marquées dans notre préparation au mariage, peut-être qu'on est arrivés à la préparation au mariage, on a parlé vite famille, on a parlé contre les enfants, ces choses-là, et les enfants, c'est 18 ans, et vous, vous allez faire au moins 70 ans de mariage. On a un peu souri et on a dit que c'est vrai. On prend le problème à l'envers. C'est à nous de dire que pendant 18 ans, on est peut-être un peu dévoué à notre famille. En prenant soin de notre couple, il ne faut pas le négliger non plus. Mais ce ne sera pas notre priorité parce qu'il nous restera aussi les 50 prochaines années pour être à deux. On se focalise aussi sur le fait que ça va passer beaucoup trop vite ces années avec les enfants. Donc on prend ce qu'on a à prendre au jour le jour.

  • Speaker #1

    Vous avez l'air très heureux dans ce rythme-là. Comme tu le dis, tant que Mathieu se lève heureux d'aller travailler tous les jours, que vous trouvez votre rythme et que vous avez du temps de famille, moi ça me semble déjà très épanouissant comme vie. Et je trouve que vous surmontez les contraintes liées au monde agricole plutôt avec brio. Et c'est des contraintes finalement de temps, d'horaire qu'on pourrait avoir aussi dans d'autres métiers. Et comme tu dis, le fait de vivre à la ferme, etc. Et que Mathieu puisse voir ses enfants à différents moments de la journée. aboutit à un beau résultat quotidien au final.

  • Speaker #2

    Oui, parce que je pense que l'accès, comme dans des familles qui ne sont pas d'agriculteurs, mais d'autant plus dans les familles d'agriculteurs, c'est de l'adaptabilité. On vit aussi en fonction de la météo. Je sais qu'il y a des soirs où Mathieu ne sera pas là parce qu'il sera en train de faire un truc dans les champs, parce que c'est le jour, c'est l'heure, et que demain il pleut et que ça ne doit pas se faire. Et il n'y a pas de soucis. On essaye toujours de jongler le planning avec ça. Et l'adaptabilité, elle est aussi de dire « Ok, Mathieu travaille comme un fou, mais il y a deux mois. » Donc j'avais Anne et Benoît, je suis partie en Seine-et-Marne sur 24 heures, je n'avais pas envie de prendre les trois enfants. Et oui, donc régulièrement, j'ai parlé en Seine-et-Marne avec mes trois enfants sur mon sermari. Et là, cette fois-ci, je lui ai dit, garde Arnaud, passez un temps de privilégier à deux. Et on est rentrés ces gros 24 heures hyper satisfaits tous les deux, en disant, lui, il a conjugué boulot et vie familiale, parce que c'était plus possible avec un enfant de 4 ans qu'avec un bébé. Donc il a pu conjuguer les deux et ils ont passé un temps de qualité. C'était super cool d'être juste papa et Arnaud. Et moi, j'ai aussi un peu laissé de pression parce que s'occuper de deux enfants, de trois, c'est un peu plus simple.

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure d'aider des jeunes couples. Est-ce que tu aurais un message à faire passer à une femme d'agriculteur qui vit peut-être une période un peu compliquée ou qui se questionne un peu sur tout ça, sur son rythme de vie et sur son équilibre ? Qu'est-ce que toi, tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Je vais te faire le deuxième conseil. Très important de ma préparation au mariage, c'était qu'avant d'aimer l'autre, il faut bien s'aimer soi-même. Moi, toutes mes aspirations à mon bien-être, à mon bonheur, ne reposent pas que sur les épaules de Mathieu. Parce que sinon, je pense que ça ne peut pas marquer. Parce que pour être une équipe, il faut vraiment être solide personnellement, donc travailler sur soi-même et sur son équilibre, pour pouvoir être là dans son couple, être là en termes professionnels. Et je pense que tout est possible. On a décrit que quelques années de ma vie. Il y a un moment, j'allais au cochon. Maintenant, j'ai tout à la compta. Il y a des enfants qui arrivent. Il y a un mariage. Il y aura des projets. La vie, c'est toute une adaptabilité. Et peut-être que là, c'est un peu moins facile. Nous aussi, on a eu des pas beaucoup plus faciles. Mais demain, il sera beau. Et il y aura toujours des solutions. Elles ne sont pas forcément évidentes. Il faut les chercher. Elles existent forcément.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une très belle fin pour ce premier épisode.

  • Speaker #0

    un grand merci Violette pour cet échange merci à toi de prendre le temps d'écouter chacun c'est ainsi que s'achève notre échange si cet épisode vous a plu n'hésitez pas à le diffuser autour de vous mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de Ausha professionnels et personnels alors n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode

Description

Violaine a 30 ans et est professeur des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et céréalier et ils ont trois enfants.

Elle vous présentera son quotidien, nous parlera de son métier, son lien avec l’exploitation de son mari, et nous discuterons de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation, nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d’une femme d’agriculteur.


Retrouvez le témoignage d'une femme d'agriculteur tous les 15 jours au sein de mon podcast.

Disponible sur ausha, mais aussi distribué sur spotify, Apple Podcasts et deezer !

Bonne écoute !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs,

  • Speaker #1

    de viticulteurs,

  • Speaker #0

    en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France. Elles sont issues du monde agricole,

  • Speaker #1

    où le découvre jour après jour.

  • Speaker #0

    Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles sont elles-mêmes salariées ou agricultrices. Ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec elles et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie, personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Ce premier épisode, j'ai fait le choix de papoter avec une amie, Yolaine. C'est en effet au fur et à mesure de discussions entre copines, dont de nombreuses femmes d'agriculteurs, sur Ausha et cheminants de vie que vient ce projet. Alors il faisait sens pour moi de le commencer comme ça. Yolaine a 30 ans et est professeure des écoles dans le nord de la France. Elle est mariée à un éleveur porcin et ses réaliers et ils ont trois enfants. Elle vous présentera son quotidien, parlera de son métier, de son lien avec l'exploitation de son mari et nous discuterons ensemble de sa vie privée et familiale. Lors de cette conversation,

  • Speaker #1

    nous aborderons les bonheurs et difficultés quotidiens de la vie d'une femme d'agriculteur. Lors de cette discussion, j'espère que des réflexions, des choix feront écho à votre vie de femme d'agriculteur ou à Ausha de vie en tant que femme. Cela vous apportera peut-être du réconfort, du soutien, des encouragements,

  • Speaker #0

    voire même quelques conseils.

  • Speaker #1

    C'est également l'occasion pour nous de montrer au plus grand nombre les coulisses d'exploitation agricole sous le regard féminin.

  • Speaker #0

    On se connaît très bien toutes les deux,

  • Speaker #1

    mais peux-tu brièvement te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour Marion, merci de m'avoir fait confiance pour cette grande première. Je m'appelle Violaine et je vis dans le nord de la France, à côté de Bergue, dans un village à Pouvoir-Helm. La famille est constituée de mon mari Mathieu, de nos trois enfants, Arnaud, Anne et Benoît, qui ont respectivement 4 ans, 2 ans et demi et 3 mois. Mathieu, lui, il est éleveur de porc, donc on vit directement sur le site d'élevage. La maison familiale est vraiment enclavée au milieu des bâtiments d'élevage. Et il est aussi cultivateur... à ses heures perdues.

  • Speaker #1

    Est-ce que toi, tu travailles sur l'exploitation ou est-ce que tu aides de temps en temps ?

  • Speaker #2

    Alors, j'ai aidé avant d'avoir les enfants. Donc, on s'est installés en 2016 et on a eu la renue en 2019. Donc, j'ai aidé pendant trois ans où je faisais les cochons matin et soir. Et depuis qu'on a les enfants, je n'ai plus les capacités d'aider physiquement sur le... l'exploitation, mais par contre je m'occupe de la partie administrative et de la comptabilité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que toi tu as fait comme études, dans quel but et qu'est-ce que tu fais désormais dans la vie ?

  • Speaker #2

    Alors du coup, les études c'est intéressant parce que c'est là où on s'est rencontré avec Mathieu. Moi je suis ingénieure en alimentation et santé de la salle Beauvais et Mathieu est ingénieur en agriculture à la salle Beauvais. Donc on s'est rencontré là-bas il y a 10 ans maintenant. Au moment de la fin des études, on s'est posé quelques questions sur le vivre ensemble. Mais Mathieu, il arrivait sur la ferme et je savais que la première année était chargée. Donc moi, j'ai décidé de poursuivre mes études à Paris, à l'agro-paris texte, avec un master spécialisé pendant un an. Et du coup, j'ai rejoint un an après ici. En arrivant ici, du coup, j'ai directement cherché à travailler dans l'agroalimentaire. Donc je me suis fait embaucher par Marine Arvest, une industrie agroalimentaire de Saumon, pour lequel j'ai travaillé un an. Après, j'ai travaillé... 5 ans dans une charcuterie industrielle. Puis l'année dernière, avec Anne, c'était mon deuxième. Là, j'ai posé beaucoup de questions et ça m'a fait arriver à faire une reconversion professionnelle. Et maintenant, j'ai eu le concours de professeur des écoles. Donc je peux exercer en tant que professeur des écoles, mais cette année scolaire, je suis à la maison pour m'occuper de notre dernier Benoît.

  • Speaker #1

    Est-ce que ce choix de reconversion professionnelle, tu l'as aussi fait ? par rapport à certaines difficultés de trouver du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ? Ou c'est vraiment un ressenti personnel de ne plus te reconnaître dans l'industrie agroalimentaire par exemple ?

  • Speaker #2

    Il y a toujours beaucoup d'autres qui se croisent. Mais du coup, vraiment, là le choix était que moi je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais. Et je voulais prendre un virage parce que j'avais une belle porte de sortie de l'industrie agroalimentaire. Donc j'avais le temps de faire cette reconversion professionnelle. Et c'était forcément une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment, d'être professeure des écoles. Donc du coup, j'ai saisi l'opportunité et le choix de professeure des écoles, il fallait qu'il soit intimement lié à notre vie familiale. Et donc Mathieu travaillant beaucoup, il fallait que ce soit un métier où, je ne dis pas qu'on ne travaille pas beaucoup en tant que professeure des écoles, je dis qu'on peut plus adapter son travail à sa vie familiale. Il y a beaucoup de travail dans le secteur parce qu'on n'est qu'à 20 minutes de Dunkerque. Et à la rigueur, à 40 minutes de l'île. Quand je suis arrivée, j'avais deux postes, un à l'île ou un à Dunkerque. J'ai choisi la proximité, mais ça ne manque pas de travail dans la région. C'est quand même très peuplé, l'axe de l'île Dunkerque. C'est peuplé et très industriel.

  • Speaker #1

    Oui, donc ce n'est pas des barrières géographiques, c'est bien. Non. Est-ce que tu as un projet de diversification sur la ferme ou est-ce que tu souhaites travailler avec ton mari à un moment donné ou est-ce que ça ne fait vraiment pas partie de tes projets futurs ?

  • Speaker #2

    Alors, sur le poids de diversification, Nos diplômes se complètent complètement entre le diplôme d'agriculture et le diplôme d'alimentation santé. Et en plus, le fait que ce soit l'élevage, j'aurais vraiment pu dire, moi je vais faire de la transformation à la ferme, ces choses-là. Mais mes parents étant dans le commerce, donc mon père est horticulteur, enfin, mon père est horticulteur et travaille en famille, j'ai toujours grandi dans un contexte avec des parents qui travaillaient beaucoup et avec une vie familiale pas au second plan, parce qu'elle a toujours été au premier temps quand il y a eu besoin, mais... ancré au milieu de tout ça, je ne voulais pas sacrifier encore une partie de notre vie familiale qui est déjà sacrifiée par l'élevage avec le commerce. Donc je me suis vraiment recusée depuis le début et maintenant la question ne peut plus se poser parce que nous avons transformé l'exploitation en label rouge. On ne peut pas utiliser le label pour la viande en direct. On pourrait utiliser les arguments qui font que la viande est de meilleure qualité mais on ne pourrait pas dire c'est du label rouge acheté ici. Donc on va fermer un peu cette porte là. Après, de travailler avec Mathieu, on sera sur des projets d'agrandissement, culture, et plutôt côté culture que côté élevage. La porte n'est pas fermée à ça. On en est capable s'il y a assez de place pour nous deux. Là, dans l'état actuel des choses, il n'y a pas assez de place pour nous deux pour s'épanouir chacun dans son domaine.

  • Speaker #1

    Ok, je comprends bien. Niveau financier, est-ce que ton revenu est aussi indispensable ? Comment tu te sens par rapport à ça ? Et par rapport au métier de ton mari, du coup, dans ces réflexions-là de choix de vie professionnelle ?

  • Speaker #2

    Les 9, pour faire un dessin simple, quand on est en 2016, on est en 2024. On a bien vécu 6-7 ans sur uniquement mon salaire pour la famille, sur le quotidien. Mathieu, en fait, depuis qu'il s'est installé, il rembourse la maison à titre personnel. Et après, tout le reste, c'est moi qui l'assure. Donc, mon salaire, il était un peu indispensable parce que sinon, on aurait... On peut trop vexer ces dernières années.

  • Speaker #1

    C'est exactement pour ça que je pose la question.

  • Speaker #2

    Les réflexions financières, après, on ne sert pas, on ne fait pas du tout carriériste. Je ne suis pas du tout à regarder à gagner bien ma vie. L'argument, parce que j'ai la chance d'être à l'abri du besoin par la famille d'où je viens, par d'autres projets type immobilier et ces choses-là. Donc, je ne suis pas stressée de l'aspect financier. Mais il est clair que mettre tous les deux dans le même panier, le jour où on devra travailler ensemble avec Mathieu, ce sera très, très bien. Il n'y aura pas de risque pour nos enfants. Je ne réfléchis plus en matière de couple, là je réfléchis en matière de famille. Une fois qu'on a des enfants, on doit s'assurer aussi de leur sécurité financière.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et je sais que comme tu es proche de tes enfants, est-ce que le fait d'habiter sur l'exploitation facilite aussi votre vie de famille et le lien qu'entretient Mathieu avec ses enfants aussi ?

  • Speaker #2

    Parfois, j'ai toujours dit sur le débat congé paternité, nous, on a connu Arnaud, c'était 15 jours. Grosso modo, je sais que c'est une histoire de 11, 3, mais... Après, Anne, ça venait de passer au mois. Et Benoît, c'était un mois aussi. Donc ça, Mathieu, il ne reste pas un mois à la maison. D'autant plus qu'on vit sur place. Donc dès qu'il est à la ferme, ce n'est pas à la maison. Et du coup, moi, je trouve qu'il n'a pas pris ce mois-là, qui est précieux, mais... Sur la durée, quand les papas retournent au travail dans un cadre classique, la maman se sent hyper seule et abandonnée, alors que moi j'ai la chance de manger avec Mathieu tous les midis, d'échanger avec quelqu'un autre que mon bébé pendant la journée. Si j'ai un coup dur, ça m'arrive de l'appeler et de lui dire « Ok, j'ai besoin de souffler, tu prends 10 minutes » . Je trouve que pour la période petit bébé, je suis très contente d'avoir un mari disponible et pas loin. Et après, pour des enfants grandissants, je dirais quand même que la vie à la ferme, il y a un souci de sécurité. qui pour nous est compliqué à gérer parce qu'on n'est pas dans un jardinier en ville. Si les enfants sont dehors, je ne peux pas laisser les enfants en dehors de la maison sans moi, d'autant plus qu'ils sont petits. Et risque de livraison dans les camions d'un tracteur qui voit pas un enfant. Je ne peux pas prendre ce risque sans assurer leur sécurité.

  • Speaker #1

    Je comprends. Tu nous parlais un peu du métier d'horticulteur de tes parents. Est-ce que le fait que tu viennes du milieu agricole a joué un rôle sur tes premiers ressentis ou craintes de te marier avec un agriculteur ?

  • Speaker #2

    Je pense que ce qui joue un rôle, c'est le temps de travail, plus qu'autre chose. Parce que nos parents travaillent eux-mêmes 60 heures par semaine, quel que soit le travail. Ça aide à accepter que ça peut être existant et de ne pas avoir des parents qui faisaient 35 heures et étaient là aux sorties d'école ou des choses comme ça, chose que je ne connais pas. Et à la fois, ma mère, elle est fille d'agriculteur, donc j'ai aussi passé tous mes étés à la ferme, à la moisson. C'est vraiment un milieu que j'ai côtoyé et grandi et vu de mes yeux d'enfant. avec le bon côté de trouver ça trop chouette de traîner les tracteurs, la moissonneuse, tous les étés courts. Après du coup avec la rencontre avec Mathieu, lui c'était une évidence, dans tous les cas si je voulais le bonhomme, il y avait le projet de vie avec, c'était de paix, donc ça il n'y a jamais eu de quiproquo là-dessus. Après la délicatesse de vivre avec lui là-dessus, c'est qu'on a repris une exploitation qui n'est pas familiale, Mathieu a repris ça à des personnes qui avaient trois fils qui ne voulaient pas reprendre la ferme. parce que le père de Mathieu est encore en activité, lui-même éleveur de porc. Mais se posera un jour la question de la ferme familiale. Et cette ferme est à 20-25 minutes de chez nous, et dans l'élevage, il n'est pas possible de vivre à 20-25 minutes d'un site d'élevage. Donc il nous reste encore des questions à se poser, et celle-là, c'est un peu moins évidente, parce que moi, j'ai déjà fait mon grand changement de vie quand j'ai déménagé de la Seine-et-Marne dans le Nord. Donc il n'est pas évident pour moi de refaire un changement de vie, même si c'est qu'à 25 minutes, ça va vraiment m'éloigner de ce que je suis en train de construire actuellement. de changer les enfants d'école et ces choses-là, moi, ça m'embête pendant ce temps.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends bien. Qu'est-ce que tu penses du cadre vie que tu offres à tes enfants de vivre et grandir sur une ferme ?

  • Speaker #2

    Je me suis rendue compte assez récemment. C'est rigolo comme question parce que le fait de vivre au quotidien, c'était un peu ma normalité quand même à moi aussi parce que j'ai toujours traîné dans l'entreprise de mon père. Donc, c'était dans les serres, mais c'était mon terrain de jeu. Mais à la sortie d'école, il y a toujours un petit garçon d'asile qui me dit... « Ah mais s'il te plaît Julienne, quand est-ce que je reviens jouer chez toi ? » Parce qu'en fait, pour eux, c'est extraordinaire de venir à la ferme, d'avoir de l'espace, de pouvoir aller voir des cochons. Et on oublie qu'en fait, on a vraiment cette Ausha de les retrouver à travers les yeux d'un enfant.

  • Speaker #1

    Je comprends le côté, je vais dire, insécurité, non, mais danger, mais qu'on pourrait avoir aussi ailleurs ou en habitant en ville. C'est un peu pour ça que je voulais que tu nous parles un peu de la joie que tu vois. de tes enfants ou Arnaud qui va dans les cotons, etc. et qui, pour lui, c'est banal, alors qu'en fait, c'est aussi super chouette de vivre comme ça au milieu des animaux. Tu parlais un peu de ton organisation familiale et le fait de ne pas spécialement revouler à bouger parce que là, tu viens de construire ton socle, etc. Est-ce que vous avez une vie sociale importante, des amis et de la famille autour de vous, autour de la ferme ?

  • Speaker #2

    L'entourage familial, les parents de Mathieu sont en 25 minutes et en activité tous les deux. Mes parents sont à 30 km et en activité tous les deux. Donc ça, on n'avait pas trop mesuré non plus le jour où on a décidé de fonder notre famille, que ça pouvait être compliqué de ne pas avoir de relais à ce niveau-là. Mais j'ai aussi parlé des anciens propriétaires de la ferme. Eux sont partis vivre au village, au centre du village. Ils sont notre troisième père de grands-parents, qui peuvent nous aider si on a une problématique avec les enfants. et à la fois lui qui ne se passe à la ferme trop, donc il continue à venir beaucoup nous aider, et ça se passe très bien, parce que je sais que parfois il y a des papas qui traînent à la ferme en ayant fait des offices, et ça peut créer des tensions, mais nous on est vraiment très heureux de leur présence, de leur aide, de leur conseil de tout ça. Donc on est entouré par eux, et après la vie sociale, on va dire amicale, elle est encore assez riche, moi j'ai décidé de m'investir dans l'associatif, donc j'arrive à trouver un équilibre par ce biais. Et nos amis, on a du mal à faire la part des choses. Est-ce qu'on sort moins depuis le Covid ? Sortir ou recevoir ? Ou est-ce que c'est plutôt le fait d'avoir eu des enfants ? Mais on a encore une autre voie de sortie qui est le CMR, qui s'appelle Chrétien Monde Rural, qui est un mouvement religieux. et qui nous permet d'échanger avec des personnes qui ne sont pas forcément agriculteurs, mais qui sont issus du milieu rural. Et sur des problématiques très diverses et variées, on a fait un sujet sur les paramarraines, on vient de faire un sujet sur l'éducation des enfants, selon les problématiques de vie qu'on rencontre tous, quel que soit le milieu dans lequel on évolue. Donc je pense qu'on a encore une idée sociale assez riche, et pour moi c'est important pour travailler une couverture d'esprit et continuer à voir ce qui se passe. à droite à Ausha s'épanouir personnellement aussi.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, je pense que oui, de pouvoir discuter, entre guillemets comme on le fait là aussi, bien s'entourer pour partager les joies et difficultés qu'on rencontre au quotidien. Tu parlais de l'associative, quelle est l'association dans laquelle tu fais partie et qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #2

    Alors là, ça fait 4 ans que je suis engagée chez Maternec, une association tournante d'Incarcoise qui est du soutien à la parentalité et un peu plus particulièrement à l'allaitement. Moi, ça m'a permis de rencontrer des gens quand je suis arrivée en tant qu'adhérente dans l'association. Vu notre poste en école d'ingénieur, à beaucoup s'investir dans différentes associations, il était primordial pour moi de garder un pied dans l'associatif, dans ma vie active. Donc j'ai certé et en fait c'est venu à moi, quand j'ai adhéré à cette association, qu'on pouvait être bénévole. Et pareil, en termes d'ouverture d'esprit, je continue à progresser sur des sujets de ressources humaines, d'événementiel, de communication. Parce que c'est par mon cœur de métier et le faire à titre associatif, ça fait beaucoup grandir. Et après, évidemment, le fait d'aider des jeunes parents, c'est quelque chose qui me fait un cœur et pour lequel je suis ravie de m'investir.

  • Speaker #1

    Et félicitations parce que faire de l'associatif, en plus d'une vie familiale chargée et d'un conjoint... très occupée par son travail, je trouve que c'est vraiment chouette. Est-ce que, donc on parlait tout à l'heure de la vie de famille et notamment de ce rythme de travail important qu'a Mathieu, est-ce que vous partez en vacances ? Est-ce que ça t'arrive de partir ?

  • Speaker #2

    Ah oui, la question ! Je pense que ça reste une des questions les plus posées entre femmes d'agriculteurs. Moi, je sais que là, les personnes que je rencontre, femmes d'agriculteurs actuellement, on se fascine un peu sur ce sujet-là. En fait, ça reste très simple de réussir de dire « Hé, j'ai réussi à le faire partir en vacances » . C'est une question de lâcher prise de l'agriculteur. Parce que la logistique, il y a maintenant il existe mille solutions. Donc, à nous de les mettre en place. Mais il y a ce truc qui traverse les générations d'être dévoué à son travail. Il est passionnant. Tous les matins, il se lève, il est très content. Quant à les 365 jours de l'année où il bosse, il y en a peut-être deux où il n'a pas la miaque d'y aller. Mais sinon, tous les matins, il est vraiment content d'aller à son travail. Et quand je le regarde, je me dis qu'il faut que je pense à mon épanouissement professionnel et à être tous les matins comme lui. Ce qui n'a pas toujours été le cas et c'est pour ça que j'ai fait bouler les lignes au siège. Nous ne partons pas en vacances avec Mathieu. Je vais modérer un peu mon propos. En 2023, nous sommes partis. 48 heures en couple et c'est tout et en 2022 on est parti la journée noël trois jours au ski et moi qui me staggrille il ya un seul point c'est que ma tulle par c'est une semaine par an avec ses parents et il a du mal à se faire un immeuble moi je lui demande pas plus qu'une semaine par an et ça me paraît pas la mer à boire mais pour lui c'est beaucoup donc j'arrive pas et moi j'ai une famille qui parle beaucoup beaucoup en vacances c'est des déchets de tarifs Mais on partait trois semaines d'été, une semaine à la neige, dans la nuit, minuit, minuit, minuit. On était très bien pour les vacances, ils nous offraient de très très belles vacances.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous arrivez à avoir un peu de temps à deux, que ce soit à la maison ou en dehors, sans parler de vacances pour autant ?

  • Speaker #2

    Le temps à deux, en fait, on a un fonctionnement de couple qui nous est assez propre, mais on n'a pas besoin de longs moments à deux en tête à tête. On grappille les minutes qu'on a, on sait qu'elles sont précieuses, on les prend en compte. On n'a pas ce besoin de se retrouver à deux qui est très important. On aime être entouré. En fait, nos moments à deux, ça va arrêter notre soirée CMR. Ce n'est pas du tout un moment à deux, on est six couples. Mais à la fois, on ne parle pas du boulot, on ne parle pas de la logistique des enfants, de l'organisation familiale, on parle du grand sujet de vie. Donc ça va être ça, des moments à deux pour nous quand même. Dans notre organisation familiale, on a choisi que Mathieu, comme il travaille près de la maison, Il fait une pause sur la partie repas et coucher des enfants. Il ressort le soir. Là, on n'enregistre que ça. Il est plus de 8 heures. Lui, là, il va rentrer vers 23h30. Et moi, je vais en profiter pour faire ce que j'ai envie. Mais ce ne sont jamais des moments à deux dans les soirées. Mais on s'est croisés le midi. On s'est croisés au petit-déj. On a pu échanger ce qu'on voulait. La journée est arrêtée autour de moments à deux.

  • Speaker #1

    Oui, mais il a pris le temps aussi pour ses enfants dans sa journée et dans votre organisation et dans votre... dans votre rythme familial aussi. Ça part d'importance peut-être pour vous ?

  • Speaker #2

    Ah oui, complètement. Moi, je préfère vraiment qu'il soit là au moment des enfants plutôt qu'il rentre finir plus tôt pour qu'on soit en tête à tête. Au milieu des enfants, on a aussi des moments qui sont en tête à tête, on arrive à se parler quand même. L'équilibre, là, aujourd'hui, il est bon parce que là, on est aussi passé en infériorité numérique avec l'arrivée de Benoît. Donc, on a aussi besoin d'être deux adultes contre trois enfants pour la partie dîner. c'est pas trop. On est une équipe, ce qu'on arrête pas de dire, c'est qu'on est une équipe, et on sait qu'il y a des moments où, pas que le couple s'éloigne, mais il passe un peu plus à l'arrière-plan, et on sait que tout d'un coup, il reviendra. On a une phrase qui nous a beaucoup marquées dans notre préparation au mariage, peut-être qu'on est arrivés à la préparation au mariage, on a parlé vite famille, on a parlé contre les enfants, ces choses-là, et les enfants, c'est 18 ans, et vous, vous allez faire au moins 70 ans de mariage. On a un peu souri et on a dit que c'est vrai. On prend le problème à l'envers. C'est à nous de dire que pendant 18 ans, on est peut-être un peu dévoué à notre famille. En prenant soin de notre couple, il ne faut pas le négliger non plus. Mais ce ne sera pas notre priorité parce qu'il nous restera aussi les 50 prochaines années pour être à deux. On se focalise aussi sur le fait que ça va passer beaucoup trop vite ces années avec les enfants. Donc on prend ce qu'on a à prendre au jour le jour.

  • Speaker #1

    Vous avez l'air très heureux dans ce rythme-là. Comme tu le dis, tant que Mathieu se lève heureux d'aller travailler tous les jours, que vous trouvez votre rythme et que vous avez du temps de famille, moi ça me semble déjà très épanouissant comme vie. Et je trouve que vous surmontez les contraintes liées au monde agricole plutôt avec brio. Et c'est des contraintes finalement de temps, d'horaire qu'on pourrait avoir aussi dans d'autres métiers. Et comme tu dis, le fait de vivre à la ferme, etc. Et que Mathieu puisse voir ses enfants à différents moments de la journée. aboutit à un beau résultat quotidien au final.

  • Speaker #2

    Oui, parce que je pense que l'accès, comme dans des familles qui ne sont pas d'agriculteurs, mais d'autant plus dans les familles d'agriculteurs, c'est de l'adaptabilité. On vit aussi en fonction de la météo. Je sais qu'il y a des soirs où Mathieu ne sera pas là parce qu'il sera en train de faire un truc dans les champs, parce que c'est le jour, c'est l'heure, et que demain il pleut et que ça ne doit pas se faire. Et il n'y a pas de soucis. On essaye toujours de jongler le planning avec ça. Et l'adaptabilité, elle est aussi de dire « Ok, Mathieu travaille comme un fou, mais il y a deux mois. » Donc j'avais Anne et Benoît, je suis partie en Seine-et-Marne sur 24 heures, je n'avais pas envie de prendre les trois enfants. Et oui, donc régulièrement, j'ai parlé en Seine-et-Marne avec mes trois enfants sur mon sermari. Et là, cette fois-ci, je lui ai dit, garde Arnaud, passez un temps de privilégier à deux. Et on est rentrés ces gros 24 heures hyper satisfaits tous les deux, en disant, lui, il a conjugué boulot et vie familiale, parce que c'était plus possible avec un enfant de 4 ans qu'avec un bébé. Donc il a pu conjuguer les deux et ils ont passé un temps de qualité. C'était super cool d'être juste papa et Arnaud. Et moi, j'ai aussi un peu laissé de pression parce que s'occuper de deux enfants, de trois, c'est un peu plus simple.

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure d'aider des jeunes couples. Est-ce que tu aurais un message à faire passer à une femme d'agriculteur qui vit peut-être une période un peu compliquée ou qui se questionne un peu sur tout ça, sur son rythme de vie et sur son équilibre ? Qu'est-ce que toi, tu lui dirais ?

  • Speaker #2

    Je vais te faire le deuxième conseil. Très important de ma préparation au mariage, c'était qu'avant d'aimer l'autre, il faut bien s'aimer soi-même. Moi, toutes mes aspirations à mon bien-être, à mon bonheur, ne reposent pas que sur les épaules de Mathieu. Parce que sinon, je pense que ça ne peut pas marquer. Parce que pour être une équipe, il faut vraiment être solide personnellement, donc travailler sur soi-même et sur son équilibre, pour pouvoir être là dans son couple, être là en termes professionnels. Et je pense que tout est possible. On a décrit que quelques années de ma vie. Il y a un moment, j'allais au cochon. Maintenant, j'ai tout à la compta. Il y a des enfants qui arrivent. Il y a un mariage. Il y aura des projets. La vie, c'est toute une adaptabilité. Et peut-être que là, c'est un peu moins facile. Nous aussi, on a eu des pas beaucoup plus faciles. Mais demain, il sera beau. Et il y aura toujours des solutions. Elles ne sont pas forcément évidentes. Il faut les chercher. Elles existent forcément.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est une très belle fin pour ce premier épisode.

  • Speaker #0

    un grand merci Violette pour cet échange merci à toi de prendre le temps d'écouter chacun c'est ainsi que s'achève notre échange si cet épisode vous a plu n'hésitez pas à le diffuser autour de vous mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de Ausha professionnels et personnels alors n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode

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