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Parcours de changement

Parcours de changement 03 - Le parcours de Commerce Équitable France autour de l’approche genre

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15min |18/09/2025
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Description

Ce mois-ci, cap sur le parcours de Commerce Équitable France autour de l’intégration des approches genre dans le secteur du commerce équitable — un chantier ambitieux, mené sur plusieurs années, pour transformer durablement les pratiques de l’organisation et de son réseau.


Tête de réseau nationale du commerce équitable, Commerce Équitable France rassemble et accompagne les acteurs et actrices du secteur dans leur démarche de progrès. Dès 2016, l’équipe et la direction ont souhaité faire du genre un enjeu stratégique, mais ont rapidement constaté un manque criant de données et de formation sur les inégalités de genre dans leur secteur. Pour avancer, il fallait donc d’abord objectiver la situation et renforcer les compétences internes.


Dans cet épisode, découvrez comment le F3E a soutenu ce parcours de changement et pourquoi ces actrices du commerce équitable recommandent vivement son accompagnement sur les questions de genre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Narratrice

    Parcours de changement, une série de podcasts proposés par le F3E qui donne la parole aux acteurs et actrices de la solidarité internationale. Quels besoins se sont présentés au sein de votre organisation et quelles solutions le F3E vous a apporté pour renforcer vos capacités d'action ? Comment votre expertise et vos réflexions ont-elles nourri le travail collectif ? Dans chaque épisode, Une organisation membre du réseau F3E vous partage son parcours de changement. Épisode 3. L'approche genre avec Commerce équitable France. Aujourd'hui dans Parcours de changement, on part à la rencontre de l'équipe de Commerce Equitable France afin de comprendre pourquoi et comment adopter une approche genre au sein des organisations de solidarité internationale. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le secteur n'est pas épargné par les rapports de domination et les inégalités de genre. Cela fait 10 ans que CEF réfléchit à cette question, au point de mettre en place un véritable parcours de changement de ses pratiques en matière de genre.

  • Julie Stoll

    Bonjour, je suis Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France. On est un collectif à la fois de concertation et de représentation institutionnelle du secteur, mais aussi un lieu de partage d'expériences, d'expertise et d'accompagnement de la démarche de progrès des acteurs. Le F3E nous accompagne sur différentes études, évaluations internes ou études filières, mais aussi dans nos démarches de réflexion et d'accompagnement du changement. Et puis le F3E nous a accompagnés dans la structuration de notre démarche sur la question du genre et de l'égalité femmes-hommes dans notre collectif. On a démarré notre première stratégie genre en 2017 et depuis 2018, on a systématiquement un ou une ou deux même référents de genre dans l'équipe.

  • Victoire Caila

    On peut se prendre un petit moment pour regarder le diagnostic genre sectoriel, comment on interprète les données, ce qu'on en fait, comment on en parle aux membres.

  • Mathilde Mourgues

    Ça te va dans cinq minutes ?

  • Victoire Caila

    Ouais, ça marche. Je suis Victoire Caïla, je suis responsable plaidloyer et référente de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Mathilde Morgue, je suis responsable des programmes et référente genre.

  • Victoire Caila

    Une approche genre dans une ONG comme Commerce équitable France, c'est une grille de lecture des rapports de pouvoir et notamment des inégalités de genre. De s'assurer à la fois que l'impact de nos actions ne vienne pas creuser davantage des inégalités et ont un rôle transformateur aussi sur les dynamiques de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Nous, notre approche genre va s'orienter notamment autour de la structuration. et l'accompagnement aux membres pour qu'ils puissent intégrer davantage le genre dans leur travail quotidien sur les filières de commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Donc on forme un binôme de référentes genre, ce qui permet à la fois de répartir la responsabilité, de pouvoir s'appuyer aussi sur le fait qu'on a deux métiers aussi qui sont différents et du coup on va avoir une approche du genre qui va être différente, Mathilde, par le volet programme et opérationnel et de connaissance du terrain. Et moi plutôt par le biais du plaidoyer, donc on va avoir ces deux regards qui sont complémentaires par nos métiers. Ça permet aussi d'accompagner l'équipe sur leurs différents métiers. Quelque part, cette question du genre, ce n'est pas que les référents de genre qui le portent, mais c'est tout le monde dans l'équipe qui doit pouvoir s'en saisir.

  • Mathilde Mourgues

    Je pense que ça permet une représentation au sein de l'organisation de se dire, tiens, il y a deux référents de genre, c'est intéressant, ça veut dire que c'est un sujet important pour eux. Donc vis-à-vis de l'extérieur, ça permet de sanctuariser le sujet.

  • Narratrice

    La thématique du genre émerge en 2016 au sein de CEF, portée par les salariés et la direction, qui souhaitent en faire un sujet stratégique pour l'avenir de l'organisation. Mais rapidement, l'équipe fait le constat d'un manque de données et d'informations sur les inégalités de genre dans le secteur du commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Ce qui ressort assez vite, c'est qu'en fait on a besoin d'objectiver et de pouvoir qualifier ces inégalités-là. Et puis on s'est rendu compte que pour pouvoir travailler vraiment le sujet, il fallait des moyens, il fallait des compétences, et qu'on ne se sentait pas forcément, je pense, légitimes au démarrage pour pouvoir en faire un sujet de travail. On a bénéficié d'un programme qui s'appelle le FRIO, le Fonds de renforcement institutionnel et organisationnel, qui nous a permis de financer une mission de consultance par deux cabinets de consultantes spécialisées sur les enjeux de genre. Et dans le cadre de leur accompagnement, on a mis en place un diagnostic sectoriel pour interroger nos adhérents, pour savoir où est-ce qu'ils en étaient, à la fois dans leur représentation sur le genre et dans leur organisation et leur politique interne. Ce qui a été un choc, c'est qu'il y avait eu des cas de harcèlement dans des organisations, dans des entreprises ou des associations de commerce équitable. Il y avait aussi des propos sexistes, il y avait des discriminations, mais comme partout dans la société, et que c'était un sujet aussi d'importance. et de cohérence par rapport à la mission sociale du commerce équitable. Ça a permis de lever l'illusion de l'égalité. C'est vrai que dans les secteurs progressistes, associatifs, on peut avoir tendance à penser qu'on est dans un univers très inclusif, très déconstruit, et de montrer qu'on n'est pas à l'abri des dynamiques qui traversent l'ensemble de la société. Suite à ce diagnostic, on a tout de suite travaillé sur une stratégie égalité femmes-hommes. Au début, c'était l'entrée, une stratégie égalité femmes-hommes. pour venir justement organiser, planifier l'action de CEF en matière de genre. Les premiers objectifs qu'on avait étaient liés à notre mission aussi de tête de réseau national et donc cohérent avec nos missions d'ensemble. On a développé tout un module de formation professionnelle ciblé sur genre et commerce équitable. On a développé des outils aussi pour accompagner nos adhérents. On a développé un guide pratique sur l'intégration du genre dans les organisations et les partenariats de commerce équitable. Et on a eu après aussi une mission de diffuser cette culture de l'égalité aussi auprès de nos adhérents. Et donc ça s'est passé par la mise en place d'un groupe de travail spécifique sur le genre, d'avoir des campagnes de sensibilisation spécialisées sur le genre. Et donc on avait besoin de passer encore l'étape d'après dans ce travail de structuration de notre approche genre, qu'on avait besoin de pouvoir infuser dans l'ensemble de nos pratiques. Et donc du coup on s'est fait accompagner là par le F3E sur comment transversaliser, c'est à dire comment amener cette approche genre dans l'ensemble de nos activités et de nos programmes.

  • Mathilde Mourgues

    Tu as eu en retour suite à la formation genre, le webinaire qu'on avait fait, tu as eu en retour des participants ?

  • Speaker #1

    Et normalement c'était très apprécié parce qu'on a bien réussi d'après les participants à montrer des façons transversales comment les genres et appropriée par le secteur du commerce équitable, et notamment la présentation de la thèse.

  • Mathilde Mourgues

    Commerce équitable France a bénéficié d'un soutien assez divers par le F3E sur les questions de genre. Au niveau plus organisationnel et qui touche les deux référentes genre, il y a notamment les communautés de pratiques auxquelles on peut aller soit ensemble, soit séparément. C'est un vrai enrichissement de voir quelles sont les pratiques des autres organisations, de voir les difficultés et les succès, de s'inspirer pour -nous- rendre possible des choses qui nous paraissent un peu difficiles ou sur lesquelles on manque peut-être d'inspiration. Ensuite, au niveau toujours organisationnel, il y a eu le séminaire d'équipe où on avait la volonté de transversaliser le genre au sein de chacun de nos métiers de Commerce Équitable France. Sur la com, par exemple, on a abouti à une checklist pour avoir une communication inclusive. Elle a été partagée à nos membres et donc ça permet d'appuyer des démarches qu'ils pourraient vouloir développer par ailleurs, mais quand c'est le collectif qui le promeut, ça leur donne une facilité pour pouvoir l'aborder au sein de leurs organisations. Aussi, le F3E nous a accompagnés dans des études filières, notamment la filière "thé", dans le soutien à la rédaction des termes de référence et pouvoir en faire un sujet de discussion derrière. Au niveau individuel, j'ai aussi été accompagnée par le F3E sur une formation « Mesurer le genre » dans le cadre des programmes. Ça s'est déroulé sur le premier semestre 2025, en groupe, avec des sessions un peu plus méthodologiques, théoriques et réflexives. On avait à chaque fois des exercices qui nous permettaient de concrétiser, nous, cette approche théorique dans le cadre, nous, de notre organisation. Et on avait aussi des temps, comme du co-développement, où on exposait une problématique. Et les autres personnes qui étaient présentes à cette session pouvaient nous formuler des conseils, des recommandations qui nous permettaient de dépasser cette problématique qu'on avait identifiée initialement. Sur l'invitation sur l'atelier du plan d'action genre et inclusion sociale de la semaine prochaine, est-ce que toi tu y seras ou pas ?

  • Julie Stoll

    Il faut que je regarde mon agenda, puis si je ne peux pas être là, on en parle en amont.

  • Mathilde Mourgues

    Les enjeux pour une meilleure intégration du genre au sein de Commerce équitable France, qui est un collectif, c'est que chacun des membres puisse identifier ses moyens d'action sur le genre. On a des acteurs d'une grande diversité qui ne sont pas tous au même stade de réflexion de l'intégration du genre. L'idée c'est d'avancer pas à pas avec chacun, à les sensibiliser sur le fait qu'ils peuvent être un acteur de changement sur le genre au sein du commerce équitable.

  • Narratrice

    Oona Bijasson est justement devenue une actrice du changement au sein du réseau. Responsable du système de garantie chez Biopartenaire, Oona a participé en 2020 à une formation genre proposée par CEF. Une expérience inspirante qui lui donne l'envie d'engager une réflexion sur les questions de genre au sein de sa propre structure. Elle devient référente genre pour Biopartenaire en 2021 et rejoint la commission Égalité femmes-hommes de CEF la même année.

  • Oona Bijasson

    Le fait de siéger à la commission Égalité Femmes Hommes de CEF, ça me permet d'avoir un soutien par rapport à ma mission de référent de genre dans ma propre structure, d'avoir une légitimité aussi, puisque du coup je siège dans une instance nationale, et de donner une visibilité à cet enjeu aux membres de ma structure pour pouvoir les faire avancer sur cette question d'égalité et leur rappeler qu'en tant que membres de CEF, On s'inscrit aussi dans cette stratégie pluriannuelle développée par le collectif. Fin 2023, Biopartenaire a validé une stratégie égalité. Suite à ça, lorsque j'ai participé à la commission égalité femmes-hommes de CEF, j'ai fait part de mon besoin de pouvoir m'appuyer sur une méthode, sur des outils. Et du coup, CEF m'a conseillé de participer à une communauté de pratiques organisée par le F3E. J'ai pu faire ça en 2024, c'était axé sur la stratégie genre. Pour moi, ça a été très enrichissant parce que j'ai pu rencontrer des structures qui ne sont pas des structures avec lesquelles on travaille habituellement. Donc, c'était une ouverture vers d'autres types de fonctionnement, avec des degrés de maturité aussi sur ces questions de genre différentes. C'était un échange en présentiel très riche, pédagogiquement très bien construit, qui nous a permis aussi de créer des liens entre les différentes personnes et d'avoir effectivement un cadre, une méthodologie et des outils pour pouvoir approcher et décliner cette stratégie. Aujourd'hui, grâce aux formations de CEF et du F3E, j'ai pu acquérir des connaissances, des outils, des méthodes. qui me donne l'assurance suffisante pour me sentir compétente pour mener un travail sur le genre. Non seulement ça, mais j'ai aussi maintenant un réseau de partenaires, de personnes aussi à qui je peux faire appel si j'ai besoin. Selon moi, la prochaine étape, ce serait de convaincre les membres de notre association, de faire un diagnostic dans leur propre structure sur ces questions d'inégalité et à partir de là, de construire un lieu d'échange entre nos adhérents et construire une culture de l'égalité entre les femmes et les hommes qui s'inscrit complètement dans le commerce équitable.

  • Narratrice

    On l'a compris, intégrer une approche de genre dans une organisation est un processus long pour passer de la sensibilisation, visibiliser la problématique, à la structuration de l'approche, puis à l'infusion au sein d'un réseau, pour enfin espérer transformer durablement les rapports de genre.

  • Victoire Caila

    Là c'est quasiment dix ans d'histoire d'intégration du genre dans notre structure, et on n'est pas arrivé au bout du chemin encore. Il y a quelque chose aussi sur lequel on est assez attaché avec Mathilde, parce que c'est vrai que c'est vite décourageant aussi de travailler sur le genre, parce qu'on a l'impression que c'est que des petits pas, c'est avoir une sorte de position d'humilité et de bienveillance aussi avec l'organisation, disant que bon, il faut aussi parfois choisir un peu ces combats, qu'on va avancer plus vite sur une dimension que sur une autre. C'est quand même l'enseignement un peu, je dirais, chapeau de cette histoire, l'intégration du genre chez CEF.

  • Mathilde Mourgues

    Et de se rendre compte que c'est pas un processus linéaire, c'est pas comme si on avait des étapes à franchir et qu'une fois qu'une étape est franchie, ça y est, on peut passer à la suite, mais d'accepter que des fois, on se rend compte au bout d'un certain temps qu'il y a un besoin d'analyse, un besoin de refaire un diagnostic peut-être, pour de nouveau avoir des nouvelles bases, des nouveaux sujets qu'on n'arrivait pas à traiter jusque-là. Chaque avancée est bonne à prendre. Je pense que c'est un constat qui aussi fait du bien.

  • Narratrice

    Alors, si vous hésitez encore à bénéficier de l'accompagnement du F3E,

  • Oona Bijasson

    la grande qualité des formations du F3E, c'est la pédagogie. C'est vraiment une boîte à outils qui est fournie par le F3E et puis la possibilité d'avoir un réseau, des appuis et une dynamique continue de propositions qui sont apportées pour enrichir son parcours sur le genre, qui est vraiment remarquable.

  • Mathilde Mourgues

    Ce que j'apprécie beaucoup dans l'accompagnement du F3E, c'est cette proximité et cette confiance. qui permet de se sentir toujours à l'aise pour poser les questions. On se retrouve dans différentes activités, mais finalement toujours en lien avec le F3E et donc d'avoir sur le long terme un accompagnement avec eux qui permet justement cette confiance et cette bienveillance.

  • Victoire Caila

    Au-delà de l'intégration d'une approche genre, on a pu bénéficier chez Commerce équitable France de différentes formes d'accompagnement du F3E. Et ils ont beaucoup contribué à nous faire grandir en tant qu'organisation de solidarité internationale.

  • Narratrice

    Si vous souhaitez en savoir plus sur les approches genre et sur l'offre d'accompagnement global du F3E, rendez-vous sur le site internet www.rezauf3e.org. Parcours de changement, un podcast produit par le F3E.

Description

Ce mois-ci, cap sur le parcours de Commerce Équitable France autour de l’intégration des approches genre dans le secteur du commerce équitable — un chantier ambitieux, mené sur plusieurs années, pour transformer durablement les pratiques de l’organisation et de son réseau.


Tête de réseau nationale du commerce équitable, Commerce Équitable France rassemble et accompagne les acteurs et actrices du secteur dans leur démarche de progrès. Dès 2016, l’équipe et la direction ont souhaité faire du genre un enjeu stratégique, mais ont rapidement constaté un manque criant de données et de formation sur les inégalités de genre dans leur secteur. Pour avancer, il fallait donc d’abord objectiver la situation et renforcer les compétences internes.


Dans cet épisode, découvrez comment le F3E a soutenu ce parcours de changement et pourquoi ces actrices du commerce équitable recommandent vivement son accompagnement sur les questions de genre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Narratrice

    Parcours de changement, une série de podcasts proposés par le F3E qui donne la parole aux acteurs et actrices de la solidarité internationale. Quels besoins se sont présentés au sein de votre organisation et quelles solutions le F3E vous a apporté pour renforcer vos capacités d'action ? Comment votre expertise et vos réflexions ont-elles nourri le travail collectif ? Dans chaque épisode, Une organisation membre du réseau F3E vous partage son parcours de changement. Épisode 3. L'approche genre avec Commerce équitable France. Aujourd'hui dans Parcours de changement, on part à la rencontre de l'équipe de Commerce Equitable France afin de comprendre pourquoi et comment adopter une approche genre au sein des organisations de solidarité internationale. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le secteur n'est pas épargné par les rapports de domination et les inégalités de genre. Cela fait 10 ans que CEF réfléchit à cette question, au point de mettre en place un véritable parcours de changement de ses pratiques en matière de genre.

  • Julie Stoll

    Bonjour, je suis Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France. On est un collectif à la fois de concertation et de représentation institutionnelle du secteur, mais aussi un lieu de partage d'expériences, d'expertise et d'accompagnement de la démarche de progrès des acteurs. Le F3E nous accompagne sur différentes études, évaluations internes ou études filières, mais aussi dans nos démarches de réflexion et d'accompagnement du changement. Et puis le F3E nous a accompagnés dans la structuration de notre démarche sur la question du genre et de l'égalité femmes-hommes dans notre collectif. On a démarré notre première stratégie genre en 2017 et depuis 2018, on a systématiquement un ou une ou deux même référents de genre dans l'équipe.

  • Victoire Caila

    On peut se prendre un petit moment pour regarder le diagnostic genre sectoriel, comment on interprète les données, ce qu'on en fait, comment on en parle aux membres.

  • Mathilde Mourgues

    Ça te va dans cinq minutes ?

  • Victoire Caila

    Ouais, ça marche. Je suis Victoire Caïla, je suis responsable plaidloyer et référente de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Mathilde Morgue, je suis responsable des programmes et référente genre.

  • Victoire Caila

    Une approche genre dans une ONG comme Commerce équitable France, c'est une grille de lecture des rapports de pouvoir et notamment des inégalités de genre. De s'assurer à la fois que l'impact de nos actions ne vienne pas creuser davantage des inégalités et ont un rôle transformateur aussi sur les dynamiques de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Nous, notre approche genre va s'orienter notamment autour de la structuration. et l'accompagnement aux membres pour qu'ils puissent intégrer davantage le genre dans leur travail quotidien sur les filières de commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Donc on forme un binôme de référentes genre, ce qui permet à la fois de répartir la responsabilité, de pouvoir s'appuyer aussi sur le fait qu'on a deux métiers aussi qui sont différents et du coup on va avoir une approche du genre qui va être différente, Mathilde, par le volet programme et opérationnel et de connaissance du terrain. Et moi plutôt par le biais du plaidoyer, donc on va avoir ces deux regards qui sont complémentaires par nos métiers. Ça permet aussi d'accompagner l'équipe sur leurs différents métiers. Quelque part, cette question du genre, ce n'est pas que les référents de genre qui le portent, mais c'est tout le monde dans l'équipe qui doit pouvoir s'en saisir.

  • Mathilde Mourgues

    Je pense que ça permet une représentation au sein de l'organisation de se dire, tiens, il y a deux référents de genre, c'est intéressant, ça veut dire que c'est un sujet important pour eux. Donc vis-à-vis de l'extérieur, ça permet de sanctuariser le sujet.

  • Narratrice

    La thématique du genre émerge en 2016 au sein de CEF, portée par les salariés et la direction, qui souhaitent en faire un sujet stratégique pour l'avenir de l'organisation. Mais rapidement, l'équipe fait le constat d'un manque de données et d'informations sur les inégalités de genre dans le secteur du commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Ce qui ressort assez vite, c'est qu'en fait on a besoin d'objectiver et de pouvoir qualifier ces inégalités-là. Et puis on s'est rendu compte que pour pouvoir travailler vraiment le sujet, il fallait des moyens, il fallait des compétences, et qu'on ne se sentait pas forcément, je pense, légitimes au démarrage pour pouvoir en faire un sujet de travail. On a bénéficié d'un programme qui s'appelle le FRIO, le Fonds de renforcement institutionnel et organisationnel, qui nous a permis de financer une mission de consultance par deux cabinets de consultantes spécialisées sur les enjeux de genre. Et dans le cadre de leur accompagnement, on a mis en place un diagnostic sectoriel pour interroger nos adhérents, pour savoir où est-ce qu'ils en étaient, à la fois dans leur représentation sur le genre et dans leur organisation et leur politique interne. Ce qui a été un choc, c'est qu'il y avait eu des cas de harcèlement dans des organisations, dans des entreprises ou des associations de commerce équitable. Il y avait aussi des propos sexistes, il y avait des discriminations, mais comme partout dans la société, et que c'était un sujet aussi d'importance. et de cohérence par rapport à la mission sociale du commerce équitable. Ça a permis de lever l'illusion de l'égalité. C'est vrai que dans les secteurs progressistes, associatifs, on peut avoir tendance à penser qu'on est dans un univers très inclusif, très déconstruit, et de montrer qu'on n'est pas à l'abri des dynamiques qui traversent l'ensemble de la société. Suite à ce diagnostic, on a tout de suite travaillé sur une stratégie égalité femmes-hommes. Au début, c'était l'entrée, une stratégie égalité femmes-hommes. pour venir justement organiser, planifier l'action de CEF en matière de genre. Les premiers objectifs qu'on avait étaient liés à notre mission aussi de tête de réseau national et donc cohérent avec nos missions d'ensemble. On a développé tout un module de formation professionnelle ciblé sur genre et commerce équitable. On a développé des outils aussi pour accompagner nos adhérents. On a développé un guide pratique sur l'intégration du genre dans les organisations et les partenariats de commerce équitable. Et on a eu après aussi une mission de diffuser cette culture de l'égalité aussi auprès de nos adhérents. Et donc ça s'est passé par la mise en place d'un groupe de travail spécifique sur le genre, d'avoir des campagnes de sensibilisation spécialisées sur le genre. Et donc on avait besoin de passer encore l'étape d'après dans ce travail de structuration de notre approche genre, qu'on avait besoin de pouvoir infuser dans l'ensemble de nos pratiques. Et donc du coup on s'est fait accompagner là par le F3E sur comment transversaliser, c'est à dire comment amener cette approche genre dans l'ensemble de nos activités et de nos programmes.

  • Mathilde Mourgues

    Tu as eu en retour suite à la formation genre, le webinaire qu'on avait fait, tu as eu en retour des participants ?

  • Speaker #1

    Et normalement c'était très apprécié parce qu'on a bien réussi d'après les participants à montrer des façons transversales comment les genres et appropriée par le secteur du commerce équitable, et notamment la présentation de la thèse.

  • Mathilde Mourgues

    Commerce équitable France a bénéficié d'un soutien assez divers par le F3E sur les questions de genre. Au niveau plus organisationnel et qui touche les deux référentes genre, il y a notamment les communautés de pratiques auxquelles on peut aller soit ensemble, soit séparément. C'est un vrai enrichissement de voir quelles sont les pratiques des autres organisations, de voir les difficultés et les succès, de s'inspirer pour -nous- rendre possible des choses qui nous paraissent un peu difficiles ou sur lesquelles on manque peut-être d'inspiration. Ensuite, au niveau toujours organisationnel, il y a eu le séminaire d'équipe où on avait la volonté de transversaliser le genre au sein de chacun de nos métiers de Commerce Équitable France. Sur la com, par exemple, on a abouti à une checklist pour avoir une communication inclusive. Elle a été partagée à nos membres et donc ça permet d'appuyer des démarches qu'ils pourraient vouloir développer par ailleurs, mais quand c'est le collectif qui le promeut, ça leur donne une facilité pour pouvoir l'aborder au sein de leurs organisations. Aussi, le F3E nous a accompagnés dans des études filières, notamment la filière "thé", dans le soutien à la rédaction des termes de référence et pouvoir en faire un sujet de discussion derrière. Au niveau individuel, j'ai aussi été accompagnée par le F3E sur une formation « Mesurer le genre » dans le cadre des programmes. Ça s'est déroulé sur le premier semestre 2025, en groupe, avec des sessions un peu plus méthodologiques, théoriques et réflexives. On avait à chaque fois des exercices qui nous permettaient de concrétiser, nous, cette approche théorique dans le cadre, nous, de notre organisation. Et on avait aussi des temps, comme du co-développement, où on exposait une problématique. Et les autres personnes qui étaient présentes à cette session pouvaient nous formuler des conseils, des recommandations qui nous permettaient de dépasser cette problématique qu'on avait identifiée initialement. Sur l'invitation sur l'atelier du plan d'action genre et inclusion sociale de la semaine prochaine, est-ce que toi tu y seras ou pas ?

  • Julie Stoll

    Il faut que je regarde mon agenda, puis si je ne peux pas être là, on en parle en amont.

  • Mathilde Mourgues

    Les enjeux pour une meilleure intégration du genre au sein de Commerce équitable France, qui est un collectif, c'est que chacun des membres puisse identifier ses moyens d'action sur le genre. On a des acteurs d'une grande diversité qui ne sont pas tous au même stade de réflexion de l'intégration du genre. L'idée c'est d'avancer pas à pas avec chacun, à les sensibiliser sur le fait qu'ils peuvent être un acteur de changement sur le genre au sein du commerce équitable.

  • Narratrice

    Oona Bijasson est justement devenue une actrice du changement au sein du réseau. Responsable du système de garantie chez Biopartenaire, Oona a participé en 2020 à une formation genre proposée par CEF. Une expérience inspirante qui lui donne l'envie d'engager une réflexion sur les questions de genre au sein de sa propre structure. Elle devient référente genre pour Biopartenaire en 2021 et rejoint la commission Égalité femmes-hommes de CEF la même année.

  • Oona Bijasson

    Le fait de siéger à la commission Égalité Femmes Hommes de CEF, ça me permet d'avoir un soutien par rapport à ma mission de référent de genre dans ma propre structure, d'avoir une légitimité aussi, puisque du coup je siège dans une instance nationale, et de donner une visibilité à cet enjeu aux membres de ma structure pour pouvoir les faire avancer sur cette question d'égalité et leur rappeler qu'en tant que membres de CEF, On s'inscrit aussi dans cette stratégie pluriannuelle développée par le collectif. Fin 2023, Biopartenaire a validé une stratégie égalité. Suite à ça, lorsque j'ai participé à la commission égalité femmes-hommes de CEF, j'ai fait part de mon besoin de pouvoir m'appuyer sur une méthode, sur des outils. Et du coup, CEF m'a conseillé de participer à une communauté de pratiques organisée par le F3E. J'ai pu faire ça en 2024, c'était axé sur la stratégie genre. Pour moi, ça a été très enrichissant parce que j'ai pu rencontrer des structures qui ne sont pas des structures avec lesquelles on travaille habituellement. Donc, c'était une ouverture vers d'autres types de fonctionnement, avec des degrés de maturité aussi sur ces questions de genre différentes. C'était un échange en présentiel très riche, pédagogiquement très bien construit, qui nous a permis aussi de créer des liens entre les différentes personnes et d'avoir effectivement un cadre, une méthodologie et des outils pour pouvoir approcher et décliner cette stratégie. Aujourd'hui, grâce aux formations de CEF et du F3E, j'ai pu acquérir des connaissances, des outils, des méthodes. qui me donne l'assurance suffisante pour me sentir compétente pour mener un travail sur le genre. Non seulement ça, mais j'ai aussi maintenant un réseau de partenaires, de personnes aussi à qui je peux faire appel si j'ai besoin. Selon moi, la prochaine étape, ce serait de convaincre les membres de notre association, de faire un diagnostic dans leur propre structure sur ces questions d'inégalité et à partir de là, de construire un lieu d'échange entre nos adhérents et construire une culture de l'égalité entre les femmes et les hommes qui s'inscrit complètement dans le commerce équitable.

  • Narratrice

    On l'a compris, intégrer une approche de genre dans une organisation est un processus long pour passer de la sensibilisation, visibiliser la problématique, à la structuration de l'approche, puis à l'infusion au sein d'un réseau, pour enfin espérer transformer durablement les rapports de genre.

  • Victoire Caila

    Là c'est quasiment dix ans d'histoire d'intégration du genre dans notre structure, et on n'est pas arrivé au bout du chemin encore. Il y a quelque chose aussi sur lequel on est assez attaché avec Mathilde, parce que c'est vrai que c'est vite décourageant aussi de travailler sur le genre, parce qu'on a l'impression que c'est que des petits pas, c'est avoir une sorte de position d'humilité et de bienveillance aussi avec l'organisation, disant que bon, il faut aussi parfois choisir un peu ces combats, qu'on va avancer plus vite sur une dimension que sur une autre. C'est quand même l'enseignement un peu, je dirais, chapeau de cette histoire, l'intégration du genre chez CEF.

  • Mathilde Mourgues

    Et de se rendre compte que c'est pas un processus linéaire, c'est pas comme si on avait des étapes à franchir et qu'une fois qu'une étape est franchie, ça y est, on peut passer à la suite, mais d'accepter que des fois, on se rend compte au bout d'un certain temps qu'il y a un besoin d'analyse, un besoin de refaire un diagnostic peut-être, pour de nouveau avoir des nouvelles bases, des nouveaux sujets qu'on n'arrivait pas à traiter jusque-là. Chaque avancée est bonne à prendre. Je pense que c'est un constat qui aussi fait du bien.

  • Narratrice

    Alors, si vous hésitez encore à bénéficier de l'accompagnement du F3E,

  • Oona Bijasson

    la grande qualité des formations du F3E, c'est la pédagogie. C'est vraiment une boîte à outils qui est fournie par le F3E et puis la possibilité d'avoir un réseau, des appuis et une dynamique continue de propositions qui sont apportées pour enrichir son parcours sur le genre, qui est vraiment remarquable.

  • Mathilde Mourgues

    Ce que j'apprécie beaucoup dans l'accompagnement du F3E, c'est cette proximité et cette confiance. qui permet de se sentir toujours à l'aise pour poser les questions. On se retrouve dans différentes activités, mais finalement toujours en lien avec le F3E et donc d'avoir sur le long terme un accompagnement avec eux qui permet justement cette confiance et cette bienveillance.

  • Victoire Caila

    Au-delà de l'intégration d'une approche genre, on a pu bénéficier chez Commerce équitable France de différentes formes d'accompagnement du F3E. Et ils ont beaucoup contribué à nous faire grandir en tant qu'organisation de solidarité internationale.

  • Narratrice

    Si vous souhaitez en savoir plus sur les approches genre et sur l'offre d'accompagnement global du F3E, rendez-vous sur le site internet www.rezauf3e.org. Parcours de changement, un podcast produit par le F3E.

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Description

Ce mois-ci, cap sur le parcours de Commerce Équitable France autour de l’intégration des approches genre dans le secteur du commerce équitable — un chantier ambitieux, mené sur plusieurs années, pour transformer durablement les pratiques de l’organisation et de son réseau.


Tête de réseau nationale du commerce équitable, Commerce Équitable France rassemble et accompagne les acteurs et actrices du secteur dans leur démarche de progrès. Dès 2016, l’équipe et la direction ont souhaité faire du genre un enjeu stratégique, mais ont rapidement constaté un manque criant de données et de formation sur les inégalités de genre dans leur secteur. Pour avancer, il fallait donc d’abord objectiver la situation et renforcer les compétences internes.


Dans cet épisode, découvrez comment le F3E a soutenu ce parcours de changement et pourquoi ces actrices du commerce équitable recommandent vivement son accompagnement sur les questions de genre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Narratrice

    Parcours de changement, une série de podcasts proposés par le F3E qui donne la parole aux acteurs et actrices de la solidarité internationale. Quels besoins se sont présentés au sein de votre organisation et quelles solutions le F3E vous a apporté pour renforcer vos capacités d'action ? Comment votre expertise et vos réflexions ont-elles nourri le travail collectif ? Dans chaque épisode, Une organisation membre du réseau F3E vous partage son parcours de changement. Épisode 3. L'approche genre avec Commerce équitable France. Aujourd'hui dans Parcours de changement, on part à la rencontre de l'équipe de Commerce Equitable France afin de comprendre pourquoi et comment adopter une approche genre au sein des organisations de solidarité internationale. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le secteur n'est pas épargné par les rapports de domination et les inégalités de genre. Cela fait 10 ans que CEF réfléchit à cette question, au point de mettre en place un véritable parcours de changement de ses pratiques en matière de genre.

  • Julie Stoll

    Bonjour, je suis Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France. On est un collectif à la fois de concertation et de représentation institutionnelle du secteur, mais aussi un lieu de partage d'expériences, d'expertise et d'accompagnement de la démarche de progrès des acteurs. Le F3E nous accompagne sur différentes études, évaluations internes ou études filières, mais aussi dans nos démarches de réflexion et d'accompagnement du changement. Et puis le F3E nous a accompagnés dans la structuration de notre démarche sur la question du genre et de l'égalité femmes-hommes dans notre collectif. On a démarré notre première stratégie genre en 2017 et depuis 2018, on a systématiquement un ou une ou deux même référents de genre dans l'équipe.

  • Victoire Caila

    On peut se prendre un petit moment pour regarder le diagnostic genre sectoriel, comment on interprète les données, ce qu'on en fait, comment on en parle aux membres.

  • Mathilde Mourgues

    Ça te va dans cinq minutes ?

  • Victoire Caila

    Ouais, ça marche. Je suis Victoire Caïla, je suis responsable plaidloyer et référente de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Mathilde Morgue, je suis responsable des programmes et référente genre.

  • Victoire Caila

    Une approche genre dans une ONG comme Commerce équitable France, c'est une grille de lecture des rapports de pouvoir et notamment des inégalités de genre. De s'assurer à la fois que l'impact de nos actions ne vienne pas creuser davantage des inégalités et ont un rôle transformateur aussi sur les dynamiques de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Nous, notre approche genre va s'orienter notamment autour de la structuration. et l'accompagnement aux membres pour qu'ils puissent intégrer davantage le genre dans leur travail quotidien sur les filières de commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Donc on forme un binôme de référentes genre, ce qui permet à la fois de répartir la responsabilité, de pouvoir s'appuyer aussi sur le fait qu'on a deux métiers aussi qui sont différents et du coup on va avoir une approche du genre qui va être différente, Mathilde, par le volet programme et opérationnel et de connaissance du terrain. Et moi plutôt par le biais du plaidoyer, donc on va avoir ces deux regards qui sont complémentaires par nos métiers. Ça permet aussi d'accompagner l'équipe sur leurs différents métiers. Quelque part, cette question du genre, ce n'est pas que les référents de genre qui le portent, mais c'est tout le monde dans l'équipe qui doit pouvoir s'en saisir.

  • Mathilde Mourgues

    Je pense que ça permet une représentation au sein de l'organisation de se dire, tiens, il y a deux référents de genre, c'est intéressant, ça veut dire que c'est un sujet important pour eux. Donc vis-à-vis de l'extérieur, ça permet de sanctuariser le sujet.

  • Narratrice

    La thématique du genre émerge en 2016 au sein de CEF, portée par les salariés et la direction, qui souhaitent en faire un sujet stratégique pour l'avenir de l'organisation. Mais rapidement, l'équipe fait le constat d'un manque de données et d'informations sur les inégalités de genre dans le secteur du commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Ce qui ressort assez vite, c'est qu'en fait on a besoin d'objectiver et de pouvoir qualifier ces inégalités-là. Et puis on s'est rendu compte que pour pouvoir travailler vraiment le sujet, il fallait des moyens, il fallait des compétences, et qu'on ne se sentait pas forcément, je pense, légitimes au démarrage pour pouvoir en faire un sujet de travail. On a bénéficié d'un programme qui s'appelle le FRIO, le Fonds de renforcement institutionnel et organisationnel, qui nous a permis de financer une mission de consultance par deux cabinets de consultantes spécialisées sur les enjeux de genre. Et dans le cadre de leur accompagnement, on a mis en place un diagnostic sectoriel pour interroger nos adhérents, pour savoir où est-ce qu'ils en étaient, à la fois dans leur représentation sur le genre et dans leur organisation et leur politique interne. Ce qui a été un choc, c'est qu'il y avait eu des cas de harcèlement dans des organisations, dans des entreprises ou des associations de commerce équitable. Il y avait aussi des propos sexistes, il y avait des discriminations, mais comme partout dans la société, et que c'était un sujet aussi d'importance. et de cohérence par rapport à la mission sociale du commerce équitable. Ça a permis de lever l'illusion de l'égalité. C'est vrai que dans les secteurs progressistes, associatifs, on peut avoir tendance à penser qu'on est dans un univers très inclusif, très déconstruit, et de montrer qu'on n'est pas à l'abri des dynamiques qui traversent l'ensemble de la société. Suite à ce diagnostic, on a tout de suite travaillé sur une stratégie égalité femmes-hommes. Au début, c'était l'entrée, une stratégie égalité femmes-hommes. pour venir justement organiser, planifier l'action de CEF en matière de genre. Les premiers objectifs qu'on avait étaient liés à notre mission aussi de tête de réseau national et donc cohérent avec nos missions d'ensemble. On a développé tout un module de formation professionnelle ciblé sur genre et commerce équitable. On a développé des outils aussi pour accompagner nos adhérents. On a développé un guide pratique sur l'intégration du genre dans les organisations et les partenariats de commerce équitable. Et on a eu après aussi une mission de diffuser cette culture de l'égalité aussi auprès de nos adhérents. Et donc ça s'est passé par la mise en place d'un groupe de travail spécifique sur le genre, d'avoir des campagnes de sensibilisation spécialisées sur le genre. Et donc on avait besoin de passer encore l'étape d'après dans ce travail de structuration de notre approche genre, qu'on avait besoin de pouvoir infuser dans l'ensemble de nos pratiques. Et donc du coup on s'est fait accompagner là par le F3E sur comment transversaliser, c'est à dire comment amener cette approche genre dans l'ensemble de nos activités et de nos programmes.

  • Mathilde Mourgues

    Tu as eu en retour suite à la formation genre, le webinaire qu'on avait fait, tu as eu en retour des participants ?

  • Speaker #1

    Et normalement c'était très apprécié parce qu'on a bien réussi d'après les participants à montrer des façons transversales comment les genres et appropriée par le secteur du commerce équitable, et notamment la présentation de la thèse.

  • Mathilde Mourgues

    Commerce équitable France a bénéficié d'un soutien assez divers par le F3E sur les questions de genre. Au niveau plus organisationnel et qui touche les deux référentes genre, il y a notamment les communautés de pratiques auxquelles on peut aller soit ensemble, soit séparément. C'est un vrai enrichissement de voir quelles sont les pratiques des autres organisations, de voir les difficultés et les succès, de s'inspirer pour -nous- rendre possible des choses qui nous paraissent un peu difficiles ou sur lesquelles on manque peut-être d'inspiration. Ensuite, au niveau toujours organisationnel, il y a eu le séminaire d'équipe où on avait la volonté de transversaliser le genre au sein de chacun de nos métiers de Commerce Équitable France. Sur la com, par exemple, on a abouti à une checklist pour avoir une communication inclusive. Elle a été partagée à nos membres et donc ça permet d'appuyer des démarches qu'ils pourraient vouloir développer par ailleurs, mais quand c'est le collectif qui le promeut, ça leur donne une facilité pour pouvoir l'aborder au sein de leurs organisations. Aussi, le F3E nous a accompagnés dans des études filières, notamment la filière "thé", dans le soutien à la rédaction des termes de référence et pouvoir en faire un sujet de discussion derrière. Au niveau individuel, j'ai aussi été accompagnée par le F3E sur une formation « Mesurer le genre » dans le cadre des programmes. Ça s'est déroulé sur le premier semestre 2025, en groupe, avec des sessions un peu plus méthodologiques, théoriques et réflexives. On avait à chaque fois des exercices qui nous permettaient de concrétiser, nous, cette approche théorique dans le cadre, nous, de notre organisation. Et on avait aussi des temps, comme du co-développement, où on exposait une problématique. Et les autres personnes qui étaient présentes à cette session pouvaient nous formuler des conseils, des recommandations qui nous permettaient de dépasser cette problématique qu'on avait identifiée initialement. Sur l'invitation sur l'atelier du plan d'action genre et inclusion sociale de la semaine prochaine, est-ce que toi tu y seras ou pas ?

  • Julie Stoll

    Il faut que je regarde mon agenda, puis si je ne peux pas être là, on en parle en amont.

  • Mathilde Mourgues

    Les enjeux pour une meilleure intégration du genre au sein de Commerce équitable France, qui est un collectif, c'est que chacun des membres puisse identifier ses moyens d'action sur le genre. On a des acteurs d'une grande diversité qui ne sont pas tous au même stade de réflexion de l'intégration du genre. L'idée c'est d'avancer pas à pas avec chacun, à les sensibiliser sur le fait qu'ils peuvent être un acteur de changement sur le genre au sein du commerce équitable.

  • Narratrice

    Oona Bijasson est justement devenue une actrice du changement au sein du réseau. Responsable du système de garantie chez Biopartenaire, Oona a participé en 2020 à une formation genre proposée par CEF. Une expérience inspirante qui lui donne l'envie d'engager une réflexion sur les questions de genre au sein de sa propre structure. Elle devient référente genre pour Biopartenaire en 2021 et rejoint la commission Égalité femmes-hommes de CEF la même année.

  • Oona Bijasson

    Le fait de siéger à la commission Égalité Femmes Hommes de CEF, ça me permet d'avoir un soutien par rapport à ma mission de référent de genre dans ma propre structure, d'avoir une légitimité aussi, puisque du coup je siège dans une instance nationale, et de donner une visibilité à cet enjeu aux membres de ma structure pour pouvoir les faire avancer sur cette question d'égalité et leur rappeler qu'en tant que membres de CEF, On s'inscrit aussi dans cette stratégie pluriannuelle développée par le collectif. Fin 2023, Biopartenaire a validé une stratégie égalité. Suite à ça, lorsque j'ai participé à la commission égalité femmes-hommes de CEF, j'ai fait part de mon besoin de pouvoir m'appuyer sur une méthode, sur des outils. Et du coup, CEF m'a conseillé de participer à une communauté de pratiques organisée par le F3E. J'ai pu faire ça en 2024, c'était axé sur la stratégie genre. Pour moi, ça a été très enrichissant parce que j'ai pu rencontrer des structures qui ne sont pas des structures avec lesquelles on travaille habituellement. Donc, c'était une ouverture vers d'autres types de fonctionnement, avec des degrés de maturité aussi sur ces questions de genre différentes. C'était un échange en présentiel très riche, pédagogiquement très bien construit, qui nous a permis aussi de créer des liens entre les différentes personnes et d'avoir effectivement un cadre, une méthodologie et des outils pour pouvoir approcher et décliner cette stratégie. Aujourd'hui, grâce aux formations de CEF et du F3E, j'ai pu acquérir des connaissances, des outils, des méthodes. qui me donne l'assurance suffisante pour me sentir compétente pour mener un travail sur le genre. Non seulement ça, mais j'ai aussi maintenant un réseau de partenaires, de personnes aussi à qui je peux faire appel si j'ai besoin. Selon moi, la prochaine étape, ce serait de convaincre les membres de notre association, de faire un diagnostic dans leur propre structure sur ces questions d'inégalité et à partir de là, de construire un lieu d'échange entre nos adhérents et construire une culture de l'égalité entre les femmes et les hommes qui s'inscrit complètement dans le commerce équitable.

  • Narratrice

    On l'a compris, intégrer une approche de genre dans une organisation est un processus long pour passer de la sensibilisation, visibiliser la problématique, à la structuration de l'approche, puis à l'infusion au sein d'un réseau, pour enfin espérer transformer durablement les rapports de genre.

  • Victoire Caila

    Là c'est quasiment dix ans d'histoire d'intégration du genre dans notre structure, et on n'est pas arrivé au bout du chemin encore. Il y a quelque chose aussi sur lequel on est assez attaché avec Mathilde, parce que c'est vrai que c'est vite décourageant aussi de travailler sur le genre, parce qu'on a l'impression que c'est que des petits pas, c'est avoir une sorte de position d'humilité et de bienveillance aussi avec l'organisation, disant que bon, il faut aussi parfois choisir un peu ces combats, qu'on va avancer plus vite sur une dimension que sur une autre. C'est quand même l'enseignement un peu, je dirais, chapeau de cette histoire, l'intégration du genre chez CEF.

  • Mathilde Mourgues

    Et de se rendre compte que c'est pas un processus linéaire, c'est pas comme si on avait des étapes à franchir et qu'une fois qu'une étape est franchie, ça y est, on peut passer à la suite, mais d'accepter que des fois, on se rend compte au bout d'un certain temps qu'il y a un besoin d'analyse, un besoin de refaire un diagnostic peut-être, pour de nouveau avoir des nouvelles bases, des nouveaux sujets qu'on n'arrivait pas à traiter jusque-là. Chaque avancée est bonne à prendre. Je pense que c'est un constat qui aussi fait du bien.

  • Narratrice

    Alors, si vous hésitez encore à bénéficier de l'accompagnement du F3E,

  • Oona Bijasson

    la grande qualité des formations du F3E, c'est la pédagogie. C'est vraiment une boîte à outils qui est fournie par le F3E et puis la possibilité d'avoir un réseau, des appuis et une dynamique continue de propositions qui sont apportées pour enrichir son parcours sur le genre, qui est vraiment remarquable.

  • Mathilde Mourgues

    Ce que j'apprécie beaucoup dans l'accompagnement du F3E, c'est cette proximité et cette confiance. qui permet de se sentir toujours à l'aise pour poser les questions. On se retrouve dans différentes activités, mais finalement toujours en lien avec le F3E et donc d'avoir sur le long terme un accompagnement avec eux qui permet justement cette confiance et cette bienveillance.

  • Victoire Caila

    Au-delà de l'intégration d'une approche genre, on a pu bénéficier chez Commerce équitable France de différentes formes d'accompagnement du F3E. Et ils ont beaucoup contribué à nous faire grandir en tant qu'organisation de solidarité internationale.

  • Narratrice

    Si vous souhaitez en savoir plus sur les approches genre et sur l'offre d'accompagnement global du F3E, rendez-vous sur le site internet www.rezauf3e.org. Parcours de changement, un podcast produit par le F3E.

Description

Ce mois-ci, cap sur le parcours de Commerce Équitable France autour de l’intégration des approches genre dans le secteur du commerce équitable — un chantier ambitieux, mené sur plusieurs années, pour transformer durablement les pratiques de l’organisation et de son réseau.


Tête de réseau nationale du commerce équitable, Commerce Équitable France rassemble et accompagne les acteurs et actrices du secteur dans leur démarche de progrès. Dès 2016, l’équipe et la direction ont souhaité faire du genre un enjeu stratégique, mais ont rapidement constaté un manque criant de données et de formation sur les inégalités de genre dans leur secteur. Pour avancer, il fallait donc d’abord objectiver la situation et renforcer les compétences internes.


Dans cet épisode, découvrez comment le F3E a soutenu ce parcours de changement et pourquoi ces actrices du commerce équitable recommandent vivement son accompagnement sur les questions de genre.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Narratrice

    Parcours de changement, une série de podcasts proposés par le F3E qui donne la parole aux acteurs et actrices de la solidarité internationale. Quels besoins se sont présentés au sein de votre organisation et quelles solutions le F3E vous a apporté pour renforcer vos capacités d'action ? Comment votre expertise et vos réflexions ont-elles nourri le travail collectif ? Dans chaque épisode, Une organisation membre du réseau F3E vous partage son parcours de changement. Épisode 3. L'approche genre avec Commerce équitable France. Aujourd'hui dans Parcours de changement, on part à la rencontre de l'équipe de Commerce Equitable France afin de comprendre pourquoi et comment adopter une approche genre au sein des organisations de solidarité internationale. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le secteur n'est pas épargné par les rapports de domination et les inégalités de genre. Cela fait 10 ans que CEF réfléchit à cette question, au point de mettre en place un véritable parcours de changement de ses pratiques en matière de genre.

  • Julie Stoll

    Bonjour, je suis Julie Stoll, déléguée générale de Commerce Equitable France. On est un collectif à la fois de concertation et de représentation institutionnelle du secteur, mais aussi un lieu de partage d'expériences, d'expertise et d'accompagnement de la démarche de progrès des acteurs. Le F3E nous accompagne sur différentes études, évaluations internes ou études filières, mais aussi dans nos démarches de réflexion et d'accompagnement du changement. Et puis le F3E nous a accompagnés dans la structuration de notre démarche sur la question du genre et de l'égalité femmes-hommes dans notre collectif. On a démarré notre première stratégie genre en 2017 et depuis 2018, on a systématiquement un ou une ou deux même référents de genre dans l'équipe.

  • Victoire Caila

    On peut se prendre un petit moment pour regarder le diagnostic genre sectoriel, comment on interprète les données, ce qu'on en fait, comment on en parle aux membres.

  • Mathilde Mourgues

    Ça te va dans cinq minutes ?

  • Victoire Caila

    Ouais, ça marche. Je suis Victoire Caïla, je suis responsable plaidloyer et référente de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Mathilde Morgue, je suis responsable des programmes et référente genre.

  • Victoire Caila

    Une approche genre dans une ONG comme Commerce équitable France, c'est une grille de lecture des rapports de pouvoir et notamment des inégalités de genre. De s'assurer à la fois que l'impact de nos actions ne vienne pas creuser davantage des inégalités et ont un rôle transformateur aussi sur les dynamiques de genre.

  • Mathilde Mourgues

    Nous, notre approche genre va s'orienter notamment autour de la structuration. et l'accompagnement aux membres pour qu'ils puissent intégrer davantage le genre dans leur travail quotidien sur les filières de commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Donc on forme un binôme de référentes genre, ce qui permet à la fois de répartir la responsabilité, de pouvoir s'appuyer aussi sur le fait qu'on a deux métiers aussi qui sont différents et du coup on va avoir une approche du genre qui va être différente, Mathilde, par le volet programme et opérationnel et de connaissance du terrain. Et moi plutôt par le biais du plaidoyer, donc on va avoir ces deux regards qui sont complémentaires par nos métiers. Ça permet aussi d'accompagner l'équipe sur leurs différents métiers. Quelque part, cette question du genre, ce n'est pas que les référents de genre qui le portent, mais c'est tout le monde dans l'équipe qui doit pouvoir s'en saisir.

  • Mathilde Mourgues

    Je pense que ça permet une représentation au sein de l'organisation de se dire, tiens, il y a deux référents de genre, c'est intéressant, ça veut dire que c'est un sujet important pour eux. Donc vis-à-vis de l'extérieur, ça permet de sanctuariser le sujet.

  • Narratrice

    La thématique du genre émerge en 2016 au sein de CEF, portée par les salariés et la direction, qui souhaitent en faire un sujet stratégique pour l'avenir de l'organisation. Mais rapidement, l'équipe fait le constat d'un manque de données et d'informations sur les inégalités de genre dans le secteur du commerce équitable.

  • Victoire Caila

    Ce qui ressort assez vite, c'est qu'en fait on a besoin d'objectiver et de pouvoir qualifier ces inégalités-là. Et puis on s'est rendu compte que pour pouvoir travailler vraiment le sujet, il fallait des moyens, il fallait des compétences, et qu'on ne se sentait pas forcément, je pense, légitimes au démarrage pour pouvoir en faire un sujet de travail. On a bénéficié d'un programme qui s'appelle le FRIO, le Fonds de renforcement institutionnel et organisationnel, qui nous a permis de financer une mission de consultance par deux cabinets de consultantes spécialisées sur les enjeux de genre. Et dans le cadre de leur accompagnement, on a mis en place un diagnostic sectoriel pour interroger nos adhérents, pour savoir où est-ce qu'ils en étaient, à la fois dans leur représentation sur le genre et dans leur organisation et leur politique interne. Ce qui a été un choc, c'est qu'il y avait eu des cas de harcèlement dans des organisations, dans des entreprises ou des associations de commerce équitable. Il y avait aussi des propos sexistes, il y avait des discriminations, mais comme partout dans la société, et que c'était un sujet aussi d'importance. et de cohérence par rapport à la mission sociale du commerce équitable. Ça a permis de lever l'illusion de l'égalité. C'est vrai que dans les secteurs progressistes, associatifs, on peut avoir tendance à penser qu'on est dans un univers très inclusif, très déconstruit, et de montrer qu'on n'est pas à l'abri des dynamiques qui traversent l'ensemble de la société. Suite à ce diagnostic, on a tout de suite travaillé sur une stratégie égalité femmes-hommes. Au début, c'était l'entrée, une stratégie égalité femmes-hommes. pour venir justement organiser, planifier l'action de CEF en matière de genre. Les premiers objectifs qu'on avait étaient liés à notre mission aussi de tête de réseau national et donc cohérent avec nos missions d'ensemble. On a développé tout un module de formation professionnelle ciblé sur genre et commerce équitable. On a développé des outils aussi pour accompagner nos adhérents. On a développé un guide pratique sur l'intégration du genre dans les organisations et les partenariats de commerce équitable. Et on a eu après aussi une mission de diffuser cette culture de l'égalité aussi auprès de nos adhérents. Et donc ça s'est passé par la mise en place d'un groupe de travail spécifique sur le genre, d'avoir des campagnes de sensibilisation spécialisées sur le genre. Et donc on avait besoin de passer encore l'étape d'après dans ce travail de structuration de notre approche genre, qu'on avait besoin de pouvoir infuser dans l'ensemble de nos pratiques. Et donc du coup on s'est fait accompagner là par le F3E sur comment transversaliser, c'est à dire comment amener cette approche genre dans l'ensemble de nos activités et de nos programmes.

  • Mathilde Mourgues

    Tu as eu en retour suite à la formation genre, le webinaire qu'on avait fait, tu as eu en retour des participants ?

  • Speaker #1

    Et normalement c'était très apprécié parce qu'on a bien réussi d'après les participants à montrer des façons transversales comment les genres et appropriée par le secteur du commerce équitable, et notamment la présentation de la thèse.

  • Mathilde Mourgues

    Commerce équitable France a bénéficié d'un soutien assez divers par le F3E sur les questions de genre. Au niveau plus organisationnel et qui touche les deux référentes genre, il y a notamment les communautés de pratiques auxquelles on peut aller soit ensemble, soit séparément. C'est un vrai enrichissement de voir quelles sont les pratiques des autres organisations, de voir les difficultés et les succès, de s'inspirer pour -nous- rendre possible des choses qui nous paraissent un peu difficiles ou sur lesquelles on manque peut-être d'inspiration. Ensuite, au niveau toujours organisationnel, il y a eu le séminaire d'équipe où on avait la volonté de transversaliser le genre au sein de chacun de nos métiers de Commerce Équitable France. Sur la com, par exemple, on a abouti à une checklist pour avoir une communication inclusive. Elle a été partagée à nos membres et donc ça permet d'appuyer des démarches qu'ils pourraient vouloir développer par ailleurs, mais quand c'est le collectif qui le promeut, ça leur donne une facilité pour pouvoir l'aborder au sein de leurs organisations. Aussi, le F3E nous a accompagnés dans des études filières, notamment la filière "thé", dans le soutien à la rédaction des termes de référence et pouvoir en faire un sujet de discussion derrière. Au niveau individuel, j'ai aussi été accompagnée par le F3E sur une formation « Mesurer le genre » dans le cadre des programmes. Ça s'est déroulé sur le premier semestre 2025, en groupe, avec des sessions un peu plus méthodologiques, théoriques et réflexives. On avait à chaque fois des exercices qui nous permettaient de concrétiser, nous, cette approche théorique dans le cadre, nous, de notre organisation. Et on avait aussi des temps, comme du co-développement, où on exposait une problématique. Et les autres personnes qui étaient présentes à cette session pouvaient nous formuler des conseils, des recommandations qui nous permettaient de dépasser cette problématique qu'on avait identifiée initialement. Sur l'invitation sur l'atelier du plan d'action genre et inclusion sociale de la semaine prochaine, est-ce que toi tu y seras ou pas ?

  • Julie Stoll

    Il faut que je regarde mon agenda, puis si je ne peux pas être là, on en parle en amont.

  • Mathilde Mourgues

    Les enjeux pour une meilleure intégration du genre au sein de Commerce équitable France, qui est un collectif, c'est que chacun des membres puisse identifier ses moyens d'action sur le genre. On a des acteurs d'une grande diversité qui ne sont pas tous au même stade de réflexion de l'intégration du genre. L'idée c'est d'avancer pas à pas avec chacun, à les sensibiliser sur le fait qu'ils peuvent être un acteur de changement sur le genre au sein du commerce équitable.

  • Narratrice

    Oona Bijasson est justement devenue une actrice du changement au sein du réseau. Responsable du système de garantie chez Biopartenaire, Oona a participé en 2020 à une formation genre proposée par CEF. Une expérience inspirante qui lui donne l'envie d'engager une réflexion sur les questions de genre au sein de sa propre structure. Elle devient référente genre pour Biopartenaire en 2021 et rejoint la commission Égalité femmes-hommes de CEF la même année.

  • Oona Bijasson

    Le fait de siéger à la commission Égalité Femmes Hommes de CEF, ça me permet d'avoir un soutien par rapport à ma mission de référent de genre dans ma propre structure, d'avoir une légitimité aussi, puisque du coup je siège dans une instance nationale, et de donner une visibilité à cet enjeu aux membres de ma structure pour pouvoir les faire avancer sur cette question d'égalité et leur rappeler qu'en tant que membres de CEF, On s'inscrit aussi dans cette stratégie pluriannuelle développée par le collectif. Fin 2023, Biopartenaire a validé une stratégie égalité. Suite à ça, lorsque j'ai participé à la commission égalité femmes-hommes de CEF, j'ai fait part de mon besoin de pouvoir m'appuyer sur une méthode, sur des outils. Et du coup, CEF m'a conseillé de participer à une communauté de pratiques organisée par le F3E. J'ai pu faire ça en 2024, c'était axé sur la stratégie genre. Pour moi, ça a été très enrichissant parce que j'ai pu rencontrer des structures qui ne sont pas des structures avec lesquelles on travaille habituellement. Donc, c'était une ouverture vers d'autres types de fonctionnement, avec des degrés de maturité aussi sur ces questions de genre différentes. C'était un échange en présentiel très riche, pédagogiquement très bien construit, qui nous a permis aussi de créer des liens entre les différentes personnes et d'avoir effectivement un cadre, une méthodologie et des outils pour pouvoir approcher et décliner cette stratégie. Aujourd'hui, grâce aux formations de CEF et du F3E, j'ai pu acquérir des connaissances, des outils, des méthodes. qui me donne l'assurance suffisante pour me sentir compétente pour mener un travail sur le genre. Non seulement ça, mais j'ai aussi maintenant un réseau de partenaires, de personnes aussi à qui je peux faire appel si j'ai besoin. Selon moi, la prochaine étape, ce serait de convaincre les membres de notre association, de faire un diagnostic dans leur propre structure sur ces questions d'inégalité et à partir de là, de construire un lieu d'échange entre nos adhérents et construire une culture de l'égalité entre les femmes et les hommes qui s'inscrit complètement dans le commerce équitable.

  • Narratrice

    On l'a compris, intégrer une approche de genre dans une organisation est un processus long pour passer de la sensibilisation, visibiliser la problématique, à la structuration de l'approche, puis à l'infusion au sein d'un réseau, pour enfin espérer transformer durablement les rapports de genre.

  • Victoire Caila

    Là c'est quasiment dix ans d'histoire d'intégration du genre dans notre structure, et on n'est pas arrivé au bout du chemin encore. Il y a quelque chose aussi sur lequel on est assez attaché avec Mathilde, parce que c'est vrai que c'est vite décourageant aussi de travailler sur le genre, parce qu'on a l'impression que c'est que des petits pas, c'est avoir une sorte de position d'humilité et de bienveillance aussi avec l'organisation, disant que bon, il faut aussi parfois choisir un peu ces combats, qu'on va avancer plus vite sur une dimension que sur une autre. C'est quand même l'enseignement un peu, je dirais, chapeau de cette histoire, l'intégration du genre chez CEF.

  • Mathilde Mourgues

    Et de se rendre compte que c'est pas un processus linéaire, c'est pas comme si on avait des étapes à franchir et qu'une fois qu'une étape est franchie, ça y est, on peut passer à la suite, mais d'accepter que des fois, on se rend compte au bout d'un certain temps qu'il y a un besoin d'analyse, un besoin de refaire un diagnostic peut-être, pour de nouveau avoir des nouvelles bases, des nouveaux sujets qu'on n'arrivait pas à traiter jusque-là. Chaque avancée est bonne à prendre. Je pense que c'est un constat qui aussi fait du bien.

  • Narratrice

    Alors, si vous hésitez encore à bénéficier de l'accompagnement du F3E,

  • Oona Bijasson

    la grande qualité des formations du F3E, c'est la pédagogie. C'est vraiment une boîte à outils qui est fournie par le F3E et puis la possibilité d'avoir un réseau, des appuis et une dynamique continue de propositions qui sont apportées pour enrichir son parcours sur le genre, qui est vraiment remarquable.

  • Mathilde Mourgues

    Ce que j'apprécie beaucoup dans l'accompagnement du F3E, c'est cette proximité et cette confiance. qui permet de se sentir toujours à l'aise pour poser les questions. On se retrouve dans différentes activités, mais finalement toujours en lien avec le F3E et donc d'avoir sur le long terme un accompagnement avec eux qui permet justement cette confiance et cette bienveillance.

  • Victoire Caila

    Au-delà de l'intégration d'une approche genre, on a pu bénéficier chez Commerce équitable France de différentes formes d'accompagnement du F3E. Et ils ont beaucoup contribué à nous faire grandir en tant qu'organisation de solidarité internationale.

  • Narratrice

    Si vous souhaitez en savoir plus sur les approches genre et sur l'offre d'accompagnement global du F3E, rendez-vous sur le site internet www.rezauf3e.org. Parcours de changement, un podcast produit par le F3E.

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