Speaker #0Bienvenue dans ce nouvel épisode où l'on va parler franchement et avec un brin de légèreté d'un sujet aussi intime qu'universel, les troubles érectiles. On les appelle aussi dysfonctions érectiles et autrefois le terme impuissance était très souvent utilisé. Il s'agit d'une difficulté persistante ou récurrente à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour avoir une activité sexuelle satisfaisante. Ces troubles peuvent survenir à tout âge. mais ils deviennent plus fréquents avec l'âge. Les causes sont souvent multiples, diabète, hypertension, cholestérol, dépression. Et puis il faut bien distinguer les troubles érectiles, des pannes occasionnelles, qui peuvent arriver à cause de la fatigue, du stress, de l'anxiété. Le diagnostic, lui, se pose si les difficultés sont systématiques et dures depuis plus de trois mois. Mais avant de plonger dans le vif du sujet, laissez-moi vous emmener là où on ne s'y attend pas du tout. du côté des fruits, oui, vous avez bien entendu, et plus précisément de la banane. Vous connaissez l'expression « avoir la banane » . Elle évoque un grand sourire, une belle énergie. Mais cette expression, en plus de décrire une joie débordante, renvoie aussi, selon certaines interprétations plus osées, à la forme du sexe masculin. Rien d'étonnant quand on sait à quel point la banane a été sexualisée dans notre culture. symbole phallique par excellence, la banane s'invite partout, dans l'art, la publicité, l'humour, et même dans l'éducation sexuelle. Et là , je dois vous avouer quelque chose, j'ai toujours détesté cette idée. Pendant longtemps, dans les cours d'éducation à la vie affective et sexuelle, dans les écoles, les collèges, les lycées, enfin, qu'importe les lieux, on utilisait une banane, parfois le pied d'une chaise, pour montrer comment enfiler un préservatif. Sérieusement. Réduire le corps humain à un fruit, comme si parler de sexualité devait forcément passer par une métaphore tropicale en plus. Il est grand temps qu'on fasse mieux. Mais revenons à notre chère Manane. Elle a même eu son moment de gloire dans l'art contemporain. Impossible d'oublier l'œuvre culte d'Andy Warhol pour l'album de Velvet Underground, avec cette banane Ausha à moitié pelée, devenue icône provocante des années 60. Une image à la fois innocente et incroyablement chargée de sous-entendus. La banane, toujours à la croisée du désir et du dérisoire. Et aujourd'hui, la tradition continue, sur nos écrans. Les émojis ont pris le relais. L'aubergine est devenue le code universel pour parler du pénis. La pêche pour parler fesse ou vulve. Ces symboles fruités sont partout dans nos messages, surtout quand il s'agit de parler sexe sans dire les mots. Mais ici, dans ce podcast, on va les dire les vrais mots. On va parler d'érection, de panne, de désir, de dépression, de santé et surtout de solution. Aussi, je précise encore, avant l'écoute, que les troubles érectiles ne concernent pas que les hommes d'un certain âge. Ils touchent des hommes jeunes, des hommes en couple, célibataires, des hommes en questionnement et concernent tout autant leurs partenaires. Alors que vous soyez directement concerné, touché par ricochet ou simplement curieux et curieuse, vous êtes les bienvenus. Ensemble, on va démystifier, comprendre et surtout libérer la parole. Bienvenue à vous mes petites souris curieuses pour ce portrait robot d'une consultation et aussi dans un deuxième temps, vous expliquer brièvement une partie des solutions à apporter. Bonjour, qu'est-ce qui vous amène ? C'est assurément la réponse qui va avoir le plus de mal à sortir. Ils me préviennent, ça va être difficile, difficile à dire. Et les mots sont vagues. Même lorsqu'auparavant il y a eu une visite médicale ou une intervention chirurgicale, les mots perterrectile ou troublerrectile sont difficiles à prononcer. C'est sûr qu'à l'époque, le mot impuissant c'était plus facile à dire. Quoique... Heureusement, c'est d'histoire ancienne. Donc, en consultation, je mets un point d'honneur à leur faciliter la tâche le plus rapidement possible. Si c'est difficile, c'est que vous venez peut-être pour une perte érectile ? J'entends presque leur ouf de soulagement. Ils sont au bon endroit, ils n'ont pas à le dire. C'est dit, mais ce n'est pas pour autant gagné. Je dois les soulager de tout ce que cela implique. J'y vais de mon quasi-interrogatoire. Tout en douceur, bien sûr, mais avec beaucoup de technique. Depuis quand ? Qu'avez-vous tenté avant de venir ? Avez-vous consulté un médecin ? Un neurologue ? Un andrologue ? Avez-vous des résérections matinales ? Des douleurs ? Avec des petits croquis, des courbes, je leur propose différentes possibilités. Vous avez une érection, puis elle part soudainement ? Vous sentez que vous la perdez ou pas du tout ? L'érection est présente avant la pénétration, puis elle disparaît ? Ou dès le début, dès l'intimité sexuelle ? Est-ce que dès le début, l'érection est absente ? L'érection est difficile ? Pour les mettre à l'aise, je leur dis par exemple, c'est comme une demi-molle. À l'aise, entendons-nous. Je leur donne surtout le signal qu'ils peuvent s'exprimer avec... leurs mots, avec leur vocabulaire, celui qui leur convient. Car lors d'une consultation, on peut très vite perdre ces mots, commence à se détendre. Les mots bandés, excitations commencent à être lâchées, et même des contextes. Parfois j'ai une érection, puis plus rien, dès qu'elle se rapproche. Ou le matin, ça marche super, mais je ne suis pas du matin. Ou le matin, elle n'aime pas ça. La consultation va prendre une tournure de plus en plus technique. Ils trouvent que les questions sont bonnes. J'adore quand mes patients me disent que c'est une bonne question. Alors, c'est bon pour mon égo, mais surtout parce que ces questions les obligent à être attentifs à leur corps et peu à peu, ils commentent, m'expliquent comment ils ont réagi face à telle ou telle situation, ce qu'ils ressentent aussi, le drame qu'ils vivent. Mais je n'en ai pas fini avec mes questions. Et elles sont de plus en plus intimes. D'ailleurs, je suis toujours étonnée qu'après 5 à 10 minutes de gêne, ils s'expriment. ensuite tellement plus facilement. Un ou une sexologue, c'est une personne qui est formée, évidemment, qui pratique le métier. En vrai, je veux dire, pas juste sur les réseaux sociaux. Là , je pense que je ne vais pas me faire des amis. Et qui est à l'aise avec la sexualité. Je ne parle pas de la sienne. Je veux dire qui est à l'aise pour parler de la sexualité et pour parler des sexualités. Comme j'aime à dire, les sexologues comme les cordonniers sont les plus mal chaussés. Donc, sexologue rime avec dialogue. C'est donc reparti pour une autre série de questions. Est-ce que la perte ou la difficulté érectile arrive lors de l'automasturbation ? C'est quasi non. Lors de toutes les pratiques sexuelles ? Toutes les positions ? Avec les mêmes partenaires ? À ce propos, j'ai des tas d'anecdotes où des hommes ont une érection avec leur femme et pas avec leur maîtresse. ou amants, ou inversement une érection avec leur maîtresse et pas leur femme. Tout existe. N'oublions pas que le premier organe sexuel, c'est le cerveau. À la question de la fréquence des difficultés, j'entends souvent « Lors des vacances, c'est nickel, mais lorsqu'on reprend notre routine, plus rien ne fonctionne. Eh oui, on ne peut pas toujours être en vacances. » Je leur demande s'ils sont chatouilleux. Là , ça les scotche. Pour la grande majorité, Ils le sont. Bref, la première consultation ressemble à un véritable interrogatoire, vous l'aurez compris. Mieux vaut inspirer confiance, mieux vaut se sentir à l'aise et en confiance avec le ou la thérapeute. C'est sans doute pour cette raison que pour la grande majorité des hommes, ils consultent seuls au départ. Le tour d'horizon est effectué, il va être temps d'expliquer comment ça se passe. Mais je dois vous avouer, oui, j'ai bien utilisé le verbe avouer. que j'ai deux tours dans ma manche pour leur permettre d'avancer dans leur accompagnement. Le premier, c'est qu'en milieu de consultation, je leur demande s'ils ont l'intention d'avoir des enfants. En fonction de l'âge, ils me répondent « Oh que non ! Vous savez l'âge que j'ai ? Pas pour le moment ! » Moi, non, mais ma femme aimerait bien. Certains disent « Je ne vois pas le rapport. » Même si pour la plupart, ils voient très bien là où je veux en venir. J'y vais de mon petit laïus habituel et de mon petit stratagème. Car ce que j'ai envie de leur dire, c'est, si vous n'avez pas l'intention de vous produire, pourquoi vous inquiétez de ne plus avoir d'érection ou de maintenir votre érection ? Votre corps vous propose peut-être d'explorer une sexualité récréative et d'en finir avec la sexualité pénétrative ? Car vous serez d'accord avec moi que pour faire des bébés, c'est bien utile que vous ayez une érection, que vous éjaculiez. Mais pour une sexualité récréative, il est peut-être temps de s'amuser à d'autres jeux. Pour la totalité de votre corps, En pourcentage, combien représente votre pénis ? 20% est la réponse la plus courante. Admettons qu'ils sous-estiment sa part, sans doute parce qu'ils se sentent un peu piégés par ma question et je les comprends. Eh bien, je leur dis, formidable ! Il vous reste 80% de votre potentialité corporelle et sensorielle pour une sexualité récréative. Il vous reste vos mains, vos doigts, votre ventre, votre dos, votre cou, bouche, oreille. Et oui, sachez que jamais personne n'est jamais venu me consulter pour une perte de capacité à caresser, embrasser, lécher, mordiller l'oreille, recevoir et donner des caresses. Est-ce de l'intimité sexuelle ? Est-ce que c'est de la sexualité ? En m'écoutant, je me dis les pauvres, je ne suis pas commode. Mais non, rassurez-vous, cette discussion se passe toujours très bien. Elle permet de baisser les tensions. d'ouvrir ce que j'appelle l'éventail de la sexualité, à savoir une manière différente, et pas fainéante, de vivre la sexualité de couple. Et au diable le pénis ! Laissons-le faire son burn-out, car moi qui aime bien faire part les organes, avec sa perte ou sa difficulté à être en érection, il vous dit, le pénis, pour ceux qui ont perdu le fil, votre pénis vous dit qu'il en a marre de faire le travail tout seul. qu'il en a assez de devoir toujours être dur et performant. Ah, mes petites souris curieuses, si vous entendiez ce qu'elles répondent à ça, ça vous donnerait fou en l'humanité. Des hommes qui trouvent un espace de parole et d'écoute pour évoquer les injonctions sexuelles qu'ils subissent. Être excité, être en érection, pénétrer, faire jouir, jouir et recommencer. Ces hommes reconnaissent qu'ils aspirent à autre chose. Je n'écarte pas l'injonction que subissent les femmes, mais c'est important d'entendre que les hommes aussi subissent des injonctions. C'est alors le moment de sortir mon deuxième tour. Si j'étais honnête, je vous dirais. Entre nous, vous voyez toute la perversité de cette phrase. Donc, si j'étais honnête, puisque vous ne souhaitez pas vous reproduire, pour l'instant, ou plus du tout, que votre vision de la sexualité est bien plus récréative et bien plus créative qu'un pénis en érection dans un vagin lubrifié, nous sommes bien d'accord que vous n'en avez rien à faire d'avoir des érections. J'enfronce le clou. Trois fois en 22 ans de pratique. C'est peu, mais ça mérite quand même d'être souligné. Pour trois hommes, cette prise de conscience a suffi pour que tout rentre dans l'ordre. Et je le sais, car ils sont revenus me le dire, m'expliquer qu'ils avaient changé leur logiciel de représentation de la sexualité. Et ça a suffi pour que la machine redémarre, parce que la perte érectile n'était plus vécue comme un échec. Et que si l'érection n'était pas au rendez-vous, cela confirmait bien qu'ils ne sont pas des robots et que le bouton on-off n'existe pas. Vous vous dites, ce n'est pas possible, ce qu'elle nous raconte c'est trop gros. Si si, je vous entends, vous savez. Et pourtant c'est vrai. La véritable question à se poser c'est, et pour tous les autres, que se passe-t-il ? Comme chacun est unique, il va falloir leur parler de leur périnée. Des exercices à faire seul et à ceux à faire en couple et explorer tout ce qui gravite autour de ce couple. De leur rencontre, leur éducation sexuelle, leur traumatisme, etc. Car malheureusement, ou heureusement, une sexothérapie ne consiste pas à reconnaître qu'il suffit de ne plus craindre la perte érectile pour que tout rentre dans l'ordre. En revanche, pour tous les hommes ou les couples qui choisissent mon accompagnement, il sera essentiel que toutes les parties prenantes soient au clair avec cela. A chaque séance, nous reviendrons sur la place de l'érection, son injonction et la pénétration dans la sexualité. Pour en savoir un peu plus sur cette approche, Je vous invite vivement à lire les nombreux articles que j'ai écrits sur ce sujet et que vous pouvez trouver sur mon site internet. Bon, le décor est posé. Une fois que j'ai plus ou moins compris ce qui se passe, je leur demande s'ils ont une idée de comment ça se soigne. Avez-vous une idée de comment ça se soigne ? Êtes-vous allé sur internet ? Qu'avez-vous compris de ce que vous avez lu ? Et avez-vous essayé des choses ? Car très souvent, intuitivement, ces hommes, tout seuls, pas vraiment avec leurs partenaires, On tentait de trouver des solutions. Pas tout le monde, mais ils sont nombreux à penser. Au début, on a trouvé des solutions. Que le problème vient d'eux, que c'est dans la tête, dans leur tête. D'ailleurs, on leur a dit, j'ai vous confié quelque chose de terrible. Ils espèrent secrètement que ce dysfonctionnement peut avoir une source médicale. Ça serait tellement rassurant. Une opération, un traitement et hop, on n'en parle plus. Mais non, ils sont là uniquement car c'est un problème psychogène. Sinon, je ne les aurais pas en consultation. Quoique, depuis mes débuts, je suis... persuadé que les sexologues non-médecins et les urologues et andrologues devrions travailler main dans la main. Mais je m'égare. Je veux revenir sur ce que je disais tout à l'heure. Très souvent, intuitivement, ils ont bien observé et tenté des choses qui pourraient être tout à fait efficaces. Mais ils ne s'y ont pas suffisamment attardé, et sans discussion avec l'autre partenaire. Alors, ils ont cherché des informations sur Internet, en ont parlé à leur père, aux frères, frère, au meilleur ami, à un collègue. D'ailleurs, je constate que ça devient de moins en moins un secret, moins tabou. Enfin, tout est relatif. Et ce n'est pas une question d'âge. Même si je trouve que les plus jeunes en parlent plus facilement à leur tourage et les plus âgés à leur médecin. Certains, à personne. Je peux être la première personne à qui ils en parlent. Certains sont catégoriques. Ils n'en ont parlé à personne. Ils n'ont même pas fait de recherche sur les troubles érectiles. Ça leur a pris presque comme ça. J'ai tapé sexologue sur internet, j'ai regardé quelques sites, j'ai trouvé que votre site était pro. Et parfois, vous êtes la seule à m'avoir répondu. Donc, généralement, qu'ils viennent seuls ou pas, je leur propose le choix. Vous allez avoir deux types d'exercices. Des exercices à faire seuls et des exercices à faire en couple. Je commence par lesquels. Très souvent, ils disent les exercices à faire seuls. Forcément, ils espèrent pouvoir s'en sortir sans l'aide du partenaire. C'est possible. Mais plus long et plus risqué. Je me rends compte que je n'ai toujours pas évoqué le partenaire. Pourtant, essentiel dans cette histoire. Moins que l'homme concerné, il ou elle peut penser qu'il y a un manque d'érection par manque de stimulation. Le ou la partenaire pense que ce n'est pas une personne attirante, pas excitante, trop de poids, pas assez de poids. L'orientation sexuelle peut être questionnée. J'entends souvent, je me suis demandé si je n'étais pas gay. Alors je leur dis, vous êtes attiré sexuellement par les hommes ? Non. Par qui ? Ben, ma femme. Ok, affaire réglée, écartons cette piste. Pour en revenir au partenaire, comme dans tous les troubles, il ou elle se questionne sur leur pouvoir de séduction. Et donc, de la souffrance, du doute, des remises en question sur les sentiments, l'acceptation du trouble est variable. Parfois ça arrange bien. Parfois c'est vécu comme une humiliation, d'autres encore comme une opportunité de questionner la sexualité et la communication dans le couple. Mais ça n'arrive pas toujours avec un partenaire régulier. Ça peut arriver lors de la toute première fois, la toute première rencontre. Extrait de la série Top of the Life. C'est un truc gentil, c'est vrai. C'est un truc gentil,
Speaker #0Première approche, le périnée. Certains ont vu ou lu des petites choses sur le périnée. Pour d'autres, c'est une découverte. Où le périnée est mal situé ? Ils posent leurs mains sur leur pubis. D'ailleurs, vous dites pubis ou pubis ? Dites-le-moi en commentaire. Il y aura donc des exercices à faire seul et à la maison. Important de le préciser, aucun exercice dans mon cabinet. Et après la série d'exercices du périnée, il y aura des exercices d'automasturbation, à faire seul. Comment se construit le schéma de l'excitation et ses différentes phases ? Provoquer soi-même et volontairement des diminutions de l'érection et des remontées par l'excitation. Car un temps conséquent... va être destiné à expliquer que s'il a peur de perdre son érection, ou qu'il croit remarquer que le ou la partenaire est très excité, il se détache de son corps et de son plaisir pour s'interroger sur la rigidité de son pénis. Et comme le corps, ce corps, ne réagit pas à la combinaison peur-érection, et bien logiquement, le corps et le cerveau se disent, peur ou doute n'est pas un stimulus, et logiquement, l'érection diminue. C'est ce qu'on appelle l'attitude du spectateur. Là , je vous explique grossièrement les exercices. Je veux dire une explication en gros, qui est une sorte de stratégie. Et oui, être sexologue, c'est être une fine stratège. Afin que le patient puisse dire ce qui se passe chez lui, comment, quel ressenti, quelle pensée parasite ou limitante. Vous verriez les grands yeux ouverts à la découverte du périnée et la prise de connaissance des exercices du périnée. Ces exercices, je les détaillerai dans un autre épisode car j'ai encore beaucoup à dire sur la prise en charge. Ces exercices du périnée vont être utiles pour la suite du process individuel puis en couple. Sur le modèle du stop and go de l'éjaculation précoce, lors d'exercices, l'homme va apprendre à volontairement diminuer son érection, informer ainsi son cerveau et son corps qu'il n'y a aucune raison que ça ne remonte pas. Et pour cela... Il va falloir mobiliser le reste de son corps et les sens efficaces pour redémarrer les stimulus positifs. Le Sensote Focus fait en couple a déjà commencé à faire le travail. Pour le Sensote Focus, je vous invite à vous référer à l'épisode numéro 2. Revenons au Stop & Go. L'exercice consiste en trois épisodes de baisse et de remontée jusqu'à éjaculation ou pas. Ce n'est pas le sujet présent. Car il faut aussi se sortir de l'idée... que le plaisir de l'homme se situe dans l'éjaculation. Dans les mois à venir, je vous proposerai un épisode sur l'ane-éjaculation, le fait de ne pas éjaculer du tout ou éjaculer après un long temps, et ou uniquement lors de la masturbation. Je vous donne un simple aperçu des exercices, car comme toute thérapie cognitive et comportementale, tout cela est bien plus subtil que sur le papier. L'essentiel, c'est revenir au ressenti. Et pour ça, il n'y a pas photo, il faut faire les exercices. Des exercices très mécaniques, en somme, mais pas uniquement. Pourtant, lors de la première consultation, il me paraît essentiel que les patients repartent avec quelque chose de très concret pour le corps, la mécanique. Car parler, c'est bien, c'est thérapeutique, mais pas suffisant à ce moment-là . Le patient, certains disent client, pas moi, part avec ses petites feuilles de papier, de vrais brouillons et griffonnages, pour être honnête. C'est très rassurant et ça sert d'aide mémoire. Et s'ils ne comprennent pas mon écriture, ça tombe bien. Comme ça, ils pourront m'envoyer un petit message pour que je leur rappelle ce qu'ils ont mal compris ou oublié. Leur préciser si mes explications ne sont pas claires ou les rassurer sur le déroulé des résultats. Je les informe qu'il existe aussi de bonnes applications et aussi des tutos sur YouTube, souvent expliqués par des hommes. Car je vois dans leur regard, ou bien c'est moi qui interprète, qu'ils se disent que je suis une femme et que je ne sais pas tout à fait de quoi je parle. Sur le périnée uniquement, car pour le reste, je ne ressens pas cette différenciation de genre. Le patient qui vient seul, au début de la consultation, cherche de l'aide auprès du siège vide, qui devrait être celui du partenaire. C'est le moment magique de dire, pour contrer ce dysfonctionnement, que tout ira plus vite si l'autre partenaire est associé à la sexothérapie. Et c'est la seconde phase de l'explication de l'accompagnement. Le sens a été focus, évoqué dans l'épisode 1. Sachez que pour la grande majorité des accompagnements, il y a l'abstinence sexuelle. Pour l'homme qui craint la perte de son érection, cela va faciliter l'intimité retrouvée. Car forcément, il y a moins de rapports sexuels puisque la personne directement concernée, et le ou la partenaire, évite pour des raisons différentes les rapports sexuels. Voilà comment j'accompagne ces hommes, souvent perplexes lors de la première consultation. Pour moi, ce premier échange est essentiel. Il peut durer 1h15, voire 1h30. Parce que j'imagine le choc et je me dis que s'ils ne reviennent pas, c'est très rare. Au moins, ils peuvent expérimenter seuls. J'ai beaucoup de retours de personnes qui me disent qu'en fait, tout cela est bien logique, qu'au moins, ils comprennent mieux ce qui leur arrive, qu'ils n'en avaient jamais parlé comme ça, et surtout, qu'ils ont l'espoir. Je vous ai parlé d'un accompagnement non médical. Pour les autres méthodes, il y a donc l'approche médicale, la prescription de médicaments comme le Viagra ou le Cialis. des injections intra-caverneuses ou dans certains cas des implants péniens. Il peut aussi y avoir des traitements, des causes médicales, comme la gestion des pathologies sous-jacentes, comme le diabète, l'hypertension ou des troubles hormonaux. Quoi qu'il en soit, une prise en charge globale et adaptée à chaque patient est essentielle pour améliorer la fonction érectile. Voilà , c'est la fin de cet épisode, enfin presque. Ne manquez pas l'extrait de cette chanson révélation de Philippe Catherine qui parle de troubles érectiles. Et n'oubliez pas de vous abonner, c'est gratuit. Ah oui, et commenter, ça me ferait plaisir.