Speaker #0Le psoriasis est une maladie d'origine génétique qui est... auto-immune, inflammatoire chronique, non contagieuse. Elle induit une inflammation surtout au niveau de la peau, mais ça peut aussi atteindre les articulations. Cette inflammation chronique induit en fait un renouvellement trop rapide de la peau. La peau, normalement, se renouvelle sur 21 jours et dans les peaux psoriasiques, la peau se renouvelle sur 7 jours. La prévalence du psoriasis au niveau de la population belge est de plus ou moins 3% et la parité homme-femme est la même, c'est-à-dire que les hommes ont autant de risques que les femmes de développer le psoriasis. Cliniquement, on reconnaît le psoriasis par la présence de multiples plaques érythémateuses, c'est-à-dire rouges, souvent avec des croûtes, des squam au-dessus, à cause de ce renouvellement trop rapide de la peau. Elles sont un peu diffuses sur le corps, mais il y a des localisations qui sont plus spécifiques pour le psoriasis, entre autres au niveau des des coudes, des genoux, le cuir chevelu, le nombril, le bas du dos, le début des fesses. Et souvent, ces plaques sont symétriques. Il existe différents types de psoriasis, le plus fréquent étant le psoriasis vulgaire, mais il y a d'autres sous-types qu'on voit, par exemple, plus fréquemment chez les enfants, c'est le psoriasis en gouttes. Il existe aussi le psoriasis pustuleux, le psoriasis généralisé, le psoriasis inversé. Mais le point commun de toutes ces formes de psoriasis, c'est la présence de ces plaques inflammatoires. On ne connaît pas encore bien tout à fait la cause et les origines du psoriasis. Ce que l'on pense de plus en plus, c'est qu'en effet, le psoriasis a une origine génétique. On ne connaît pas encore le ou les gènes qui sont responsables de la maladie, mais ce qu'on sait, c'est qu'il y a induction d'un climat inflammatoire général au niveau du patient atteint de psoriasis et que, suite à l'intervention de facteurs environnementaux, ça induit une maladie plus ou moins sévère et plus ou moins importante chez le patient. Souvent, en consultation, les... patients que je vois qui ont du psoriasis viennent me voir et me demandent s'il y a un impact d'abord, par exemple, par rapport à la nourriture. Ce qu'on sait par rapport à la nourriture, c'est que ça n'a aucun impact par rapport au psoriasis. Et autre chose, une croyance que beaucoup de patients rapportent, c'est que leur psoriasis est dû à leur stress. Je leur explique donc que le psoriasis n'est pas dû au stress, mais Et comme c'est une maladie inflammatoire chronique, comme la polyarthrite ou la maladie de Crohn, quand on est stressé, fatigué, l'immunité diminue. Et donc la maladie va en profiter pour faire une poussée. Et donc forcément, quand on est stressé, le psoriasis peut s'aggraver, mais ce n'est pas la cause de la maladie. Le psoriasis est à la base une maladie cutanée, mais 20 à 30 des patients psoriasiques peuvent développer une atteinte articulaire aussi. En plus de ça, les patients qui ont du psoriasis ont malheureusement souvent un certain nombre de comorbidités qui peuvent être liées ou associées au psoriasis. Les comorbidités qu'on retrouve le plus fréquemment associées au psoriasis sont de l'hypertension, du diabète. le syndrome métabolique, de la dépression, de l'anxiété et une augmentation du risque cardiovasculaire. Évidemment, pour ces comorbidités, plus vite on fait le diagnostic, plus rapidement on les traitera, meilleure sera la qualité de vie du patient. Il existe également quelques traitements qu'on utilise pour le psoriasis qui peuvent améliorer ces comorbidités. Une comorbidité qu'on retrouve malheureusement chez beaucoup de patients. de patients psoriasiques, c'est la dépression, souvent liée à l'anxiété, parce que le psoriasis, c'est une maladie qui est très affichante, et donc, par rapport au regard des autres, à la qualité de vie, au travail, au loisir des patients, ça a un impact très important. Souvent, j'explique aux patients que beaucoup d'études qui ont été faites par rapport justement à l'impact sur la qualité de vie de cette maladie, par rapport à d'autres maladies qu'on pourrait estimer peut-être plus graves, comme le cancer ou le diabète. Le psoriasis arrive en tête des maladies qui ont le plus gros impact sur la qualité de vie des patients. Dans mes consultations, souvent mes patients me disent je ne vais plus à la piscine avec mes enfants parce que je ne veux pas me mettre dans ma gueule de bain l'été ce n'est pas ma saison préférée parce que je n'aime pas m'exposer quand on va en vacances je ne vais pas sur la plage avec ma famille Donc forcément, ça entraîne des patients qui vont se refermer sur eux-mêmes, qui vont ne plus sortir et avoir une vie sociale moins développée. Merci. et donc développer des dépressions et des crises d'angoisse et d'anxiété. Pour faire le diagnostic du psoriasis, il est évidemment important que le patient consulte un dermatologue dès que les premières plaques apparaissent. Malheureusement, le psoriasis est une maladie qui a une évolution très aléatoire et qui évolue par poussée. Donc, ce n'est pas parce qu'à un moment donné, le psoriasis est calme qu'il ne peut pas tout d'un coup se réveiller. Et c'est pour ça que le suivi chez un dermatologue régulier est important. Pour l'instant, le psoriasis n'est pas curable. C'est donc une maladie qui est chronique. Mais on a de plus en plus de traitements qui sont, comme on dit, suspensifs, c'est-à-dire qui font partir complètement tous les symptômes de la maladie tant que le patient continue le traitement. mais qui ne guérit pas la maladie. Mais au moins, les patients n'ont plus du tout de symptômes et savent vivre une vie tout à fait normale. Maintenant, ce sont des traitements qu'il va falloir prendre à vie parce que ce n'est pas comme un antibiotique où vous prenez cinq jours de médicament et la maladie est guérie. Ici, les symptômes de la maladie disparaissent tant qu'on continue à prendre le médicament. Sinon, le psoriasis risque de revenir. Le psoriasis va de forme légère. à des formes sévères généralisées, avec en intermédiaire une forme modérée. On utilise plusieurs outils pour quantifier la sévérité et celui le plus utilisé est le PASI. Pour le traitement, on a divers paliers. Le premier palier, c'est des traitements topiques, des crèmes. Le deuxième palier, c'est de la photothérapie. Ensuite, nous avons des traitements systémiques et des biothérapies. En Belgique... pour avoir accès à ces biothérapies, il est nécessaire d'avoir un psoriasis qui est considéré comme modéré à sévère, c'est-à-dire avec un PASI supérieur à 10. Par rapport à l'instauration d'un traitement chez un patient, je discute avec le patient pour savoir exactement quelles sont ses attentes par rapport à ce traitement, voir si ses attentes sont réalistes par rapport aux possibilités qu'on a. Par contre, je trouve que c'est important que le patient ait son mot à dire par rapport Ausha de ses traitements. Parce que, un, il n'est pas passif dans la décision du traitement, puisque c'est sa maladie, et en même temps, ça permet aussi de le responsabiliser par rapport à sa maladie. Et c'est très important que le patient fasse partie de ce processus de décision. Aujourd'hui, l'espoir d'avoir une peau tout à fait nette, donc indemne de psoriasis. est tout à fait réaliste grâce aux nouvelles innovations. Quand j'ai commencé à traiter des patients psoriasiques, on avait des biothérapies, mais ça commençait. Donc elles étaient plus efficaces que les traitements qu'on avait avant, mais avec le temps, on a vraiment évolué au niveau des traitements et on a des nouvelles molécules maintenant qui sont extrêmement efficaces et qui permettent que la peau soit complètement nette. L'apparition justement de ces biothérapies a... complètement révolutionné le traitement du psoriasis et a permis aux médecins d'espérer avoir des patients sans plus aucune lésion. Et en plus, les biothérapies sont des médicaments qui ont un très bon profil sécurité. Donc c'est vrai qu'avant, je peux tout à fait comprendre qu'à un moment donné, les patients arrêtaient leur suivi avec les dermatologues parce qu'on n'avait pas spécialement de traitement très efficace et qu'il y avait un peu un sentiment de désespoir. Mais maintenant, avec... tous les nouveaux traitements, etc. Je pense que ça vaut la peine de retourner, de revoir un dermatologue pour voir s'il n'y a pas un traitement adapté avec toutes les nouvelles molécules qui sont arrivées. Dans le psoriasis, on ne parle pas de rémission, mais actuellement, on a des traitements qui permettent de faire disparaître complètement les signes et les symptômes de la maladie, donc d'avoir une peau nette à partir du moment où on prend le traitement régulièrement et on continue à prendre le traitement. Au début, quand les biothérapies sont sorties, les objectifs étaient d'avoir un PASI 50, c'est-à-dire une guérison de plus ou moins 50% des lésions. Au fur et à mesure qu'il y a des nouvelles molécules qui sortaient, On est passé à un PASI 75, c'est-à-dire une guérison de 75% des lésions. Et maintenant, avec certains traitements, on peut espérer arriver à un PASI 100, c'est-à-dire une disparition de 100% des lésions. Avant, c'est vrai qu'on pouvait être limité aussi par rapport au traitement pour le psoriasis dans certains cas plus particuliers comme les grossesses ou des patients atteints de cancer. Mais maintenant, justement, avec toutes les nouvelles innovations, On a de plus en plus de possibilités, même pour ces cas particuliers. Avec l'arrivée des biothérapies, ça nous a clairement donné l'espoir de pouvoir traiter quasi tous les patients et en particulier de pouvoir en plus cibler quels traitements vont fonctionner pour quels patients. Les dernières recherches qu'on a dans tout ce qui est biothérapie nous permettent d'avoir énormément d'espoir. par rapport au futur du traitement du psoriasis ?