undefined cover
undefined cover
Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements cover
Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements cover
Parlons-en: vivre avec une maladie chronique

Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements

Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements

11min |10/09/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements cover
Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements cover
Parlons-en: vivre avec une maladie chronique

Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements

Révolution thérapeutique dans la migraine : le Dr. Rutgers sur les nouveaux traitements

11min |10/09/2024
Play

Description

« En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. Aujourd’hui, nous pouvons aider une grande majorité de patients. »


Le Dr Mathieu Rutgers, neurologue et spécialiste de la migraine, témoigne dans cet épisode de "Parlons-en", le podcast sur les maladies chroniques, de la transformation radicale de la prise en charge des patients migraineux. Avec plus de 20 ans d’expérience, il raconte comment la médecine a évolué d’un manque de solutions efficaces à une véritable révolution thérapeutique. Aujourd'hui, grâce aux traitements de nouvelle génération, une majorité de patients peuvent enfin bénéficier d'une réduction significative de leurs crises de migraine.


Le Dr Rutgers nous explique ce qu’est la migraine : plus qu’un simple mal de tête, c’est un syndrome avec des symptômes comme des nausées, des troubles visuels, et une fatigue écrasante. Il aborde la distinction entre migraine épisodique et chronique, ainsi que les prédispositions génétiques et les facteurs psychosociaux qui peuvent exacerber la maladie.


Dans cet épisode, il met en lumière l’importance de consulter un neurologue dès que les crises de migraine deviennent fréquentes, et présente les différentes approches de traitement de la migraine: mesures hygiéniques, gestion des crises, et thérapies préventives. Il souligne également la nécessité d’éviter la dépendance aux antidouleurs, un piège dans lequel tombent trop souvent les patients migraineux.


Pour le Dr Rutgers, la migraine n’est plus une fatalité, c’est pourquoi il encourage vivement tous les patients à consulter un neurologue.


BE-ABBV-240096


Mots-clés : migraine chronique, neurologie, traitement innovant, douleur, dépendance aux antidouleurs, révolution thérapeutique, santé, témoignage médical, santé


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Mathieu Ruggers, neurologue, médecin depuis plus de 20 ans et migrénologue, car une grande partie de mes patients sont des patients migraineux. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles, où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelles générations, nous sommes en mesure d'aider. Très significativement, une grande majorité de patients.

  • Speaker #1

    Souvent méconnue, la migraine est bien plus qu'un simple mal de tête. Cette maladie chronique se manifeste par des douleurs pulsatiles survenant par crise et impactant profondément la vie quotidienne de celles et ceux qui en souffrent. Dans cette quatrième saison de Parlons-en, nous partons à la rencontre de personnes qui doivent faire face à la migraine jour après jour. Elles partagent avec nous leurs expériences. Leur combat pour ne pas se laisser submerger par la maladie, ainsi que les doutes, les interrogations et les craintes qu'elles ont dû surmonter. Prenons le temps d'écouter leurs récits, qui sont autant de témoignages de résilience et d'espoir, pour que cette maladie invisible soit mieux comprise et davantage acceptée. Ensemble, parlons-en.

  • Speaker #0

    La migraine est une infection médicale qui correspond à un syndrome dont le mal de tête ou la céphalée, comme nous l'appelons en médecine, est clairement la pierre angulaire. Mais il ne se suffit pas lui-même puisque très souvent sont présents des symptômes accompagnateurs tels que des nausées, éventuellement même des vomissements, une gêne ou une intolérance à la lumière et ou au bruit, ce que nous appelons une photophobie, phonophobie, une claire exacerbation de la douleur, de la céphalée par l'activité physique. et une douleur qui est généralement importante, voire sévère. La céphalie migraineuse n'est pas un simple mal de tête. C'est une céphalie importante, voire très sévère, qui s'inscrit dans le cadre d'un syndrome plus large et qui peut d'ailleurs être précédée d'un phénomène qu'on appelle une aura, une aura migraineuse, qui est souvent caractérisée par des troubles visuels très particuliers, comme des scintillements ou une amputation partielle du champ visuel qui précèdent habituellement l'installation de la céphalie. Plus rarement, mais pas si exceptionnellement que cela, on va également trouver deux autres phases, à savoir ce que nous appelons le prodrome migraineux, qui est caractérisé par l'apparition d'une gêne dans la nuque, d'une fatigue tout à fait inhabituelle et inexpliquée, qui peut également précéder l'apparition de la céphalée. Et puis, au bout du spectre, une fois que la céphalée est terminée, nous assistons souvent à ce que nous appelons le postdrome migraineux, qui est caractérisé... par un ensemble de symptômes tels qu'une fatigue importante, des troubles de la concentration qui peuvent perdurer des heures voire même des jours avant que le patient récupère tout à fait. La migraine est très répandue, la prévalence moyenne est d'environ 10 à 15% mais il y a des pics en fonction de l'âge où on va observer par exemple dans la trentaine jusqu'à 20 à 25% d'individus migraineux avec une claire prépondérance féminine puisque les femmes souffrent environ 3 à 4 fois plus souvent de migraines que les hommes. La prépondérance féminine dans la migraine est probablement plurifactorielle. On peut subluter des prédispositions génétiques constitutionnelles. Il y a en tout cas, du moins chez certaines femmes, une prédisposition sur le plan hormonal. Certaines femmes ont clairement des migraines liées au contexte prémenstruel par exemple. Mais en définitive, la raison principale est probablement une charge mentale qui est clairement accrue en règle générale chez les femmes par rapport aux hommes et qui explique cette prépondérance de migraine. La migraine est d'abord et avant tout due à des prédispositions génétiques et constitutionnelles. Nous retrouvons souvent une histoire familiale dans la migraine. Les patients migraineux ont très souvent des membres de leur famille également migraineux comme eux, que ce soit des parents, grands-parents, frères et sœurs. Il y a très souvent un terrain familial, même si parfois le patient migraineux est un petit peu le seul au milieu de sa famille. Sur cette base de prédispositions génétiques, le contexte... psychosocial de l'individu fera que le patient souffrira de crise de migraine à certains moments de la vie. Ce contexte psychosocial peut recouvrir des facteurs liés au stress, que ce soit du stress d'origine privée, mais bien évidemment également du stress d'origine professionnelle. D'ailleurs, nous remarquons souvent que le stress professionnel, proportionnellement, est peut-être plus important sur les migraines que le stress d'origine privée. Du point de vue théorique, nous distinguons deux types de migraines. La migraine épisodique, comme son nom l'indique, est une migraine qui va épisodiquement se manifester sous forme de crise, pouvant durer 24 heures, parfois 2-3 jours, et puis laisser le patient libre de crise pendant tout un temps. Lorsque le patient commence à enchaîner les migraines épisodiques, à partir d'un certain niveau de migraine, en règle générale au-delà de 8 jours de migraine par mois, nous utilisons alors le terme de migraine chronique pour ce type de patient. Dans ces situations-là, le patient a à peine récupéré d'une migraine qu'il va enchaîner sur la suivante. Et ce qu'on observe aussi souvent, c'est que les rares jours finalement où le patient ne souffre pas de migraine en tant que tel, il y pense, il s'adapte en conséquence, et là on est vraiment dans un état chronique. Alors même si les choses changent favorablement, j'observe encore toujours que la majorité des patients migraineux mettent beaucoup de temps, parfois de nombreuses années, avant de consulter pour la première fois un neurologue. Or, nous conseillons aux patients de consulter un neurologue lorsque leur migraine se manifeste au-delà de 2 à 3 fois par mois, afin de bénéficier des meilleures aides et conseils sur le plan thérapeutique. Lorsque nous recevons un patient en consultation pour des migraines, la première chose extrêmement importante à faire, c'est de l'écouter attentivement. Il est primordial de connaître l'histoire du patient. Chaque migraineux a son histoire propre. Cela va nous permettre de choisir la meilleure approche thérapeutique. J'ai personnellement l'habitude de diviser cette prise en charge en trois axes. Le premier axe consiste à optimiser ce que j'appelle les mesures hygiéniques. C'est primordial pour un migraineux de savoir qu'il est capital d'être toujours très régulièrement hydraté, d'éviter de sauter des repas, d'avoir la meilleure hygiène de sommeil. des choses assez communes et de bon sens pour tout le monde, mais qui sont primordiales chez un patient migraineux. Le deuxième axe thérapeutique consiste à optimiser, le cas échéant, mais très souvent cela sera nécessaire, la prise en charge de la crise migraineuse. Le patient souvent a des traitements antalgiques ou antidouleurs simples, et nous disposons de moyens souvent pour optimiser la prise en charge de la crise migraineuse. Et le troisième et dernier axe thérapeutique sera d'envisager chez certains patients parfois déjà en migraine épisodique, certainement en migraine chronique, un traitement préventif qui visera à diminuer la fréquence et le nombre de crises de migraines. Il est également très important d'avoir à l'esprit qu'un patient migraineux peut souffrir d'autres types de céphalées. Je pense à l'algie vasculaire de la face, je pense à la névralgie d'Arnold. Or, ces céphalées-là méritent et justifient une prise en charge spécifique. Je suis coutume de dire à mes patients qui souffrent malheureusement dans ces situations-là de deux, voire parfois de trois types de céphalées différentes, que leurs problèmes de migraines ne les immunisent malheureusement pas, ne les protègent pas contre un autre type de mal de tête. Parmi les approches thérapeutiques complémentaires, il est très important d'envisager une aide psychothérapeutique. Je pense certainement aux patients souffrant de migraines chroniques, qui risquent littéralement de développer parfois des dépressions, au minimum des anxiétés importantes. Avec des répercussions sociales évidentes, socioprofessionnelles importantes, un patient migraineux qui souffre de migraines chroniques peut devenir dépressif alors qu'il n'avait aucune prédisposition finalement à l'être au préalable. Il est donc primordial d'avoir cela en tête et d'orienter au mieux l'aide thérapeutique dans ces situations. Aujourd'hui, dans la migraine chronique, il n'est plus illusoire d'espérer de pouvoir aider grandement nos patients. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelle génération, nous sommes en mesure d'aider très significativement une grande majorité de patients qui auront alors des crises nettement moins fréquentes et moins intenses. Dans ma pratique, j'observe qu'environ 2 patients sur 3 qui souffrent de migraines chroniques sont dans une dépendance vis-à-vis de 1 ou de plusieurs antidouleurs qu'ils consomment pour leur migraine. Il est important de comprendre qu'au-delà de 10 à 15 prises par mois de ces antidouleurs, le cerveau devient littéralement dépendant à ces médicaments et va réclamer la dose suivante en provoquant expressément une migraine et on assiste à un cercle vicieux où plus le patient consomme d'antidouleurs, plus il fait de crises de migraines, etc. Et donc en réduisant la fréquence des crises grâce au traitement de nouvelle génération, on diminue la consommation d'antidouleurs et on a finalement un double effet positif. Nous observons également très souvent que la migraine est littéralement stigmatisée. Les patients ont peur de parler de la migraine, ont honte de parler de leur migraine. Une étude récente a révélé que 65% des patients se sentent stigmatisés par leur migraine et 93% des patients migraineux. estiment que la société n'a pas une bonne compréhension réelle de ce qu'est une migraine. On a souvent l'habitude d'entendre dire tu as mal à la tête, prends un antidouleur et puis ça ira mieux C'est évidemment autre chose une migraine, c'est bien plus invalidant. Les patients migraineux sont des patients courageux, ils ont un mal invisible et pourtant ils sont dans des grandes souffrances. En tant que neurologue, un message que j'aimerais vraiment partager avec les gens qui nous écoutent, c'est qu'aujourd'hui nous sommes capables d'aider la très grande majorité des patients migraineux. La migraine ne doit plus être vue comme une fatalité, il faut oser consulter en neurologie. Et j'ai envie également de dire aux patients migraineux qui nous écoutent et qui vont mieux, parlez-en autour de vous, partagez vos messages, partagez vos expériences. À vos proches, votre famille, vos amis, vos collègues, dans vos clubs de sport, parlez-en autour de vous. Nous sommes en mesure de vous aider.

  • Speaker #1

    Si vous-même ou l'un de vos proches êtes concerné par la migraine, sachez que vous n'êtes pas seul. Il existe peut-être de nouvelles alternatives thérapeutiques efficaces pour vous. N'hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre neurologue. Nous vous invitons également à en parler autour de vous pour rompre l'isolement et trouver les moyens de faire face à cette maladie au quotidien. Et si vous traversez une période difficile, n'hésitez pas à contacter la ligne d'écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123, disponible 24h sur 24, 7 jours sur 7 en Belgique. Parlons-en est un podcast réalisé par Abdi.

Description

« En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. Aujourd’hui, nous pouvons aider une grande majorité de patients. »


Le Dr Mathieu Rutgers, neurologue et spécialiste de la migraine, témoigne dans cet épisode de "Parlons-en", le podcast sur les maladies chroniques, de la transformation radicale de la prise en charge des patients migraineux. Avec plus de 20 ans d’expérience, il raconte comment la médecine a évolué d’un manque de solutions efficaces à une véritable révolution thérapeutique. Aujourd'hui, grâce aux traitements de nouvelle génération, une majorité de patients peuvent enfin bénéficier d'une réduction significative de leurs crises de migraine.


Le Dr Rutgers nous explique ce qu’est la migraine : plus qu’un simple mal de tête, c’est un syndrome avec des symptômes comme des nausées, des troubles visuels, et une fatigue écrasante. Il aborde la distinction entre migraine épisodique et chronique, ainsi que les prédispositions génétiques et les facteurs psychosociaux qui peuvent exacerber la maladie.


Dans cet épisode, il met en lumière l’importance de consulter un neurologue dès que les crises de migraine deviennent fréquentes, et présente les différentes approches de traitement de la migraine: mesures hygiéniques, gestion des crises, et thérapies préventives. Il souligne également la nécessité d’éviter la dépendance aux antidouleurs, un piège dans lequel tombent trop souvent les patients migraineux.


Pour le Dr Rutgers, la migraine n’est plus une fatalité, c’est pourquoi il encourage vivement tous les patients à consulter un neurologue.


BE-ABBV-240096


Mots-clés : migraine chronique, neurologie, traitement innovant, douleur, dépendance aux antidouleurs, révolution thérapeutique, santé, témoignage médical, santé


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Mathieu Ruggers, neurologue, médecin depuis plus de 20 ans et migrénologue, car une grande partie de mes patients sont des patients migraineux. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles, où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelles générations, nous sommes en mesure d'aider. Très significativement, une grande majorité de patients.

  • Speaker #1

    Souvent méconnue, la migraine est bien plus qu'un simple mal de tête. Cette maladie chronique se manifeste par des douleurs pulsatiles survenant par crise et impactant profondément la vie quotidienne de celles et ceux qui en souffrent. Dans cette quatrième saison de Parlons-en, nous partons à la rencontre de personnes qui doivent faire face à la migraine jour après jour. Elles partagent avec nous leurs expériences. Leur combat pour ne pas se laisser submerger par la maladie, ainsi que les doutes, les interrogations et les craintes qu'elles ont dû surmonter. Prenons le temps d'écouter leurs récits, qui sont autant de témoignages de résilience et d'espoir, pour que cette maladie invisible soit mieux comprise et davantage acceptée. Ensemble, parlons-en.

  • Speaker #0

    La migraine est une infection médicale qui correspond à un syndrome dont le mal de tête ou la céphalée, comme nous l'appelons en médecine, est clairement la pierre angulaire. Mais il ne se suffit pas lui-même puisque très souvent sont présents des symptômes accompagnateurs tels que des nausées, éventuellement même des vomissements, une gêne ou une intolérance à la lumière et ou au bruit, ce que nous appelons une photophobie, phonophobie, une claire exacerbation de la douleur, de la céphalée par l'activité physique. et une douleur qui est généralement importante, voire sévère. La céphalie migraineuse n'est pas un simple mal de tête. C'est une céphalie importante, voire très sévère, qui s'inscrit dans le cadre d'un syndrome plus large et qui peut d'ailleurs être précédée d'un phénomène qu'on appelle une aura, une aura migraineuse, qui est souvent caractérisée par des troubles visuels très particuliers, comme des scintillements ou une amputation partielle du champ visuel qui précèdent habituellement l'installation de la céphalie. Plus rarement, mais pas si exceptionnellement que cela, on va également trouver deux autres phases, à savoir ce que nous appelons le prodrome migraineux, qui est caractérisé par l'apparition d'une gêne dans la nuque, d'une fatigue tout à fait inhabituelle et inexpliquée, qui peut également précéder l'apparition de la céphalée. Et puis, au bout du spectre, une fois que la céphalée est terminée, nous assistons souvent à ce que nous appelons le postdrome migraineux, qui est caractérisé... par un ensemble de symptômes tels qu'une fatigue importante, des troubles de la concentration qui peuvent perdurer des heures voire même des jours avant que le patient récupère tout à fait. La migraine est très répandue, la prévalence moyenne est d'environ 10 à 15% mais il y a des pics en fonction de l'âge où on va observer par exemple dans la trentaine jusqu'à 20 à 25% d'individus migraineux avec une claire prépondérance féminine puisque les femmes souffrent environ 3 à 4 fois plus souvent de migraines que les hommes. La prépondérance féminine dans la migraine est probablement plurifactorielle. On peut subluter des prédispositions génétiques constitutionnelles. Il y a en tout cas, du moins chez certaines femmes, une prédisposition sur le plan hormonal. Certaines femmes ont clairement des migraines liées au contexte prémenstruel par exemple. Mais en définitive, la raison principale est probablement une charge mentale qui est clairement accrue en règle générale chez les femmes par rapport aux hommes et qui explique cette prépondérance de migraine. La migraine est d'abord et avant tout due à des prédispositions génétiques et constitutionnelles. Nous retrouvons souvent une histoire familiale dans la migraine. Les patients migraineux ont très souvent des membres de leur famille également migraineux comme eux, que ce soit des parents, grands-parents, frères et sœurs. Il y a très souvent un terrain familial, même si parfois le patient migraineux est un petit peu le seul au milieu de sa famille. Sur cette base de prédispositions génétiques, le contexte... psychosocial de l'individu fera que le patient souffrira de crise de migraine à certains moments de la vie. Ce contexte psychosocial peut recouvrir des facteurs liés au stress, que ce soit du stress d'origine privée, mais bien évidemment également du stress d'origine professionnelle. D'ailleurs, nous remarquons souvent que le stress professionnel, proportionnellement, est peut-être plus important sur les migraines que le stress d'origine privée. Du point de vue théorique, nous distinguons deux types de migraines. La migraine épisodique, comme son nom l'indique, est une migraine qui va épisodiquement se manifester sous forme de crise, pouvant durer 24 heures, parfois 2-3 jours, et puis laisser le patient libre de crise pendant tout un temps. Lorsque le patient commence à enchaîner les migraines épisodiques, à partir d'un certain niveau de migraine, en règle générale au-delà de 8 jours de migraine par mois, nous utilisons alors le terme de migraine chronique pour ce type de patient. Dans ces situations-là, le patient a à peine récupéré d'une migraine qu'il va enchaîner sur la suivante. Et ce qu'on observe aussi souvent, c'est que les rares jours finalement où le patient ne souffre pas de migraine en tant que tel, il y pense, il s'adapte en conséquence, et là on est vraiment dans un état chronique. Alors même si les choses changent favorablement, j'observe encore toujours que la majorité des patients migraineux mettent beaucoup de temps, parfois de nombreuses années, avant de consulter pour la première fois un neurologue. Or, nous conseillons aux patients de consulter un neurologue lorsque leur migraine se manifeste au-delà de 2 à 3 fois par mois, afin de bénéficier des meilleures aides et conseils sur le plan thérapeutique. Lorsque nous recevons un patient en consultation pour des migraines, la première chose extrêmement importante à faire, c'est de l'écouter attentivement. Il est primordial de connaître l'histoire du patient. Chaque migraineux a son histoire propre. Cela va nous permettre de choisir la meilleure approche thérapeutique. J'ai personnellement l'habitude de diviser cette prise en charge en trois axes. Le premier axe consiste à optimiser ce que j'appelle les mesures hygiéniques. C'est primordial pour un migraineux de savoir qu'il est capital d'être toujours très régulièrement hydraté, d'éviter de sauter des repas, d'avoir la meilleure hygiène de sommeil. des choses assez communes et de bon sens pour tout le monde, mais qui sont primordiales chez un patient migraineux. Le deuxième axe thérapeutique consiste à optimiser, le cas échéant, mais très souvent cela sera nécessaire, la prise en charge de la crise migraineuse. Le patient souvent a des traitements antalgiques ou antidouleurs simples, et nous disposons de moyens souvent pour optimiser la prise en charge de la crise migraineuse. Et le troisième et dernier axe thérapeutique sera d'envisager chez certains patients parfois déjà en migraine épisodique, certainement en migraine chronique, un traitement préventif qui visera à diminuer la fréquence et le nombre de crises de migraines. Il est également très important d'avoir à l'esprit qu'un patient migraineux peut souffrir d'autres types de céphalées. Je pense à l'algie vasculaire de la face, je pense à la névralgie d'Arnold. Or, ces céphalées-là méritent et justifient une prise en charge spécifique. Je suis coutume de dire à mes patients qui souffrent malheureusement dans ces situations-là de deux, voire parfois de trois types de céphalées différentes, que leurs problèmes de migraines ne les immunisent malheureusement pas, ne les protègent pas contre un autre type de mal de tête. Parmi les approches thérapeutiques complémentaires, il est très important d'envisager une aide psychothérapeutique. Je pense certainement aux patients souffrant de migraines chroniques, qui risquent littéralement de développer parfois des dépressions, au minimum des anxiétés importantes. Avec des répercussions sociales évidentes, socioprofessionnelles importantes, un patient migraineux qui souffre de migraines chroniques peut devenir dépressif alors qu'il n'avait aucune prédisposition finalement à l'être au préalable. Il est donc primordial d'avoir cela en tête et d'orienter au mieux l'aide thérapeutique dans ces situations. Aujourd'hui, dans la migraine chronique, il n'est plus illusoire d'espérer de pouvoir aider grandement nos patients. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelle génération, nous sommes en mesure d'aider très significativement une grande majorité de patients qui auront alors des crises nettement moins fréquentes et moins intenses. Dans ma pratique, j'observe qu'environ 2 patients sur 3 qui souffrent de migraines chroniques sont dans une dépendance vis-à-vis de 1 ou de plusieurs antidouleurs qu'ils consomment pour leur migraine. Il est important de comprendre qu'au-delà de 10 à 15 prises par mois de ces antidouleurs, le cerveau devient littéralement dépendant à ces médicaments et va réclamer la dose suivante en provoquant expressément une migraine et on assiste à un cercle vicieux où plus le patient consomme d'antidouleurs, plus il fait de crises de migraines, etc. Et donc en réduisant la fréquence des crises grâce au traitement de nouvelle génération, on diminue la consommation d'antidouleurs et on a finalement un double effet positif. Nous observons également très souvent que la migraine est littéralement stigmatisée. Les patients ont peur de parler de la migraine, ont honte de parler de leur migraine. Une étude récente a révélé que 65% des patients se sentent stigmatisés par leur migraine et 93% des patients migraineux. estiment que la société n'a pas une bonne compréhension réelle de ce qu'est une migraine. On a souvent l'habitude d'entendre dire tu as mal à la tête, prends un antidouleur et puis ça ira mieux C'est évidemment autre chose une migraine, c'est bien plus invalidant. Les patients migraineux sont des patients courageux, ils ont un mal invisible et pourtant ils sont dans des grandes souffrances. En tant que neurologue, un message que j'aimerais vraiment partager avec les gens qui nous écoutent, c'est qu'aujourd'hui nous sommes capables d'aider la très grande majorité des patients migraineux. La migraine ne doit plus être vue comme une fatalité, il faut oser consulter en neurologie. Et j'ai envie également de dire aux patients migraineux qui nous écoutent et qui vont mieux, parlez-en autour de vous, partagez vos messages, partagez vos expériences. À vos proches, votre famille, vos amis, vos collègues, dans vos clubs de sport, parlez-en autour de vous. Nous sommes en mesure de vous aider.

  • Speaker #1

    Si vous-même ou l'un de vos proches êtes concerné par la migraine, sachez que vous n'êtes pas seul. Il existe peut-être de nouvelles alternatives thérapeutiques efficaces pour vous. N'hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre neurologue. Nous vous invitons également à en parler autour de vous pour rompre l'isolement et trouver les moyens de faire face à cette maladie au quotidien. Et si vous traversez une période difficile, n'hésitez pas à contacter la ligne d'écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123, disponible 24h sur 24, 7 jours sur 7 en Belgique. Parlons-en est un podcast réalisé par Abdi.

Share

Embed

You may also like

Description

« En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. Aujourd’hui, nous pouvons aider une grande majorité de patients. »


Le Dr Mathieu Rutgers, neurologue et spécialiste de la migraine, témoigne dans cet épisode de "Parlons-en", le podcast sur les maladies chroniques, de la transformation radicale de la prise en charge des patients migraineux. Avec plus de 20 ans d’expérience, il raconte comment la médecine a évolué d’un manque de solutions efficaces à une véritable révolution thérapeutique. Aujourd'hui, grâce aux traitements de nouvelle génération, une majorité de patients peuvent enfin bénéficier d'une réduction significative de leurs crises de migraine.


Le Dr Rutgers nous explique ce qu’est la migraine : plus qu’un simple mal de tête, c’est un syndrome avec des symptômes comme des nausées, des troubles visuels, et une fatigue écrasante. Il aborde la distinction entre migraine épisodique et chronique, ainsi que les prédispositions génétiques et les facteurs psychosociaux qui peuvent exacerber la maladie.


Dans cet épisode, il met en lumière l’importance de consulter un neurologue dès que les crises de migraine deviennent fréquentes, et présente les différentes approches de traitement de la migraine: mesures hygiéniques, gestion des crises, et thérapies préventives. Il souligne également la nécessité d’éviter la dépendance aux antidouleurs, un piège dans lequel tombent trop souvent les patients migraineux.


Pour le Dr Rutgers, la migraine n’est plus une fatalité, c’est pourquoi il encourage vivement tous les patients à consulter un neurologue.


BE-ABBV-240096


Mots-clés : migraine chronique, neurologie, traitement innovant, douleur, dépendance aux antidouleurs, révolution thérapeutique, santé, témoignage médical, santé


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Mathieu Ruggers, neurologue, médecin depuis plus de 20 ans et migrénologue, car une grande partie de mes patients sont des patients migraineux. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles, où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelles générations, nous sommes en mesure d'aider. Très significativement, une grande majorité de patients.

  • Speaker #1

    Souvent méconnue, la migraine est bien plus qu'un simple mal de tête. Cette maladie chronique se manifeste par des douleurs pulsatiles survenant par crise et impactant profondément la vie quotidienne de celles et ceux qui en souffrent. Dans cette quatrième saison de Parlons-en, nous partons à la rencontre de personnes qui doivent faire face à la migraine jour après jour. Elles partagent avec nous leurs expériences. Leur combat pour ne pas se laisser submerger par la maladie, ainsi que les doutes, les interrogations et les craintes qu'elles ont dû surmonter. Prenons le temps d'écouter leurs récits, qui sont autant de témoignages de résilience et d'espoir, pour que cette maladie invisible soit mieux comprise et davantage acceptée. Ensemble, parlons-en.

  • Speaker #0

    La migraine est une infection médicale qui correspond à un syndrome dont le mal de tête ou la céphalée, comme nous l'appelons en médecine, est clairement la pierre angulaire. Mais il ne se suffit pas lui-même puisque très souvent sont présents des symptômes accompagnateurs tels que des nausées, éventuellement même des vomissements, une gêne ou une intolérance à la lumière et ou au bruit, ce que nous appelons une photophobie, phonophobie, une claire exacerbation de la douleur, de la céphalée par l'activité physique. et une douleur qui est généralement importante, voire sévère. La céphalie migraineuse n'est pas un simple mal de tête. C'est une céphalie importante, voire très sévère, qui s'inscrit dans le cadre d'un syndrome plus large et qui peut d'ailleurs être précédée d'un phénomène qu'on appelle une aura, une aura migraineuse, qui est souvent caractérisée par des troubles visuels très particuliers, comme des scintillements ou une amputation partielle du champ visuel qui précèdent habituellement l'installation de la céphalie. Plus rarement, mais pas si exceptionnellement que cela, on va également trouver deux autres phases, à savoir ce que nous appelons le prodrome migraineux, qui est caractérisé par l'apparition d'une gêne dans la nuque, d'une fatigue tout à fait inhabituelle et inexpliquée, qui peut également précéder l'apparition de la céphalée. Et puis, au bout du spectre, une fois que la céphalée est terminée, nous assistons souvent à ce que nous appelons le postdrome migraineux, qui est caractérisé... par un ensemble de symptômes tels qu'une fatigue importante, des troubles de la concentration qui peuvent perdurer des heures voire même des jours avant que le patient récupère tout à fait. La migraine est très répandue, la prévalence moyenne est d'environ 10 à 15% mais il y a des pics en fonction de l'âge où on va observer par exemple dans la trentaine jusqu'à 20 à 25% d'individus migraineux avec une claire prépondérance féminine puisque les femmes souffrent environ 3 à 4 fois plus souvent de migraines que les hommes. La prépondérance féminine dans la migraine est probablement plurifactorielle. On peut subluter des prédispositions génétiques constitutionnelles. Il y a en tout cas, du moins chez certaines femmes, une prédisposition sur le plan hormonal. Certaines femmes ont clairement des migraines liées au contexte prémenstruel par exemple. Mais en définitive, la raison principale est probablement une charge mentale qui est clairement accrue en règle générale chez les femmes par rapport aux hommes et qui explique cette prépondérance de migraine. La migraine est d'abord et avant tout due à des prédispositions génétiques et constitutionnelles. Nous retrouvons souvent une histoire familiale dans la migraine. Les patients migraineux ont très souvent des membres de leur famille également migraineux comme eux, que ce soit des parents, grands-parents, frères et sœurs. Il y a très souvent un terrain familial, même si parfois le patient migraineux est un petit peu le seul au milieu de sa famille. Sur cette base de prédispositions génétiques, le contexte... psychosocial de l'individu fera que le patient souffrira de crise de migraine à certains moments de la vie. Ce contexte psychosocial peut recouvrir des facteurs liés au stress, que ce soit du stress d'origine privée, mais bien évidemment également du stress d'origine professionnelle. D'ailleurs, nous remarquons souvent que le stress professionnel, proportionnellement, est peut-être plus important sur les migraines que le stress d'origine privée. Du point de vue théorique, nous distinguons deux types de migraines. La migraine épisodique, comme son nom l'indique, est une migraine qui va épisodiquement se manifester sous forme de crise, pouvant durer 24 heures, parfois 2-3 jours, et puis laisser le patient libre de crise pendant tout un temps. Lorsque le patient commence à enchaîner les migraines épisodiques, à partir d'un certain niveau de migraine, en règle générale au-delà de 8 jours de migraine par mois, nous utilisons alors le terme de migraine chronique pour ce type de patient. Dans ces situations-là, le patient a à peine récupéré d'une migraine qu'il va enchaîner sur la suivante. Et ce qu'on observe aussi souvent, c'est que les rares jours finalement où le patient ne souffre pas de migraine en tant que tel, il y pense, il s'adapte en conséquence, et là on est vraiment dans un état chronique. Alors même si les choses changent favorablement, j'observe encore toujours que la majorité des patients migraineux mettent beaucoup de temps, parfois de nombreuses années, avant de consulter pour la première fois un neurologue. Or, nous conseillons aux patients de consulter un neurologue lorsque leur migraine se manifeste au-delà de 2 à 3 fois par mois, afin de bénéficier des meilleures aides et conseils sur le plan thérapeutique. Lorsque nous recevons un patient en consultation pour des migraines, la première chose extrêmement importante à faire, c'est de l'écouter attentivement. Il est primordial de connaître l'histoire du patient. Chaque migraineux a son histoire propre. Cela va nous permettre de choisir la meilleure approche thérapeutique. J'ai personnellement l'habitude de diviser cette prise en charge en trois axes. Le premier axe consiste à optimiser ce que j'appelle les mesures hygiéniques. C'est primordial pour un migraineux de savoir qu'il est capital d'être toujours très régulièrement hydraté, d'éviter de sauter des repas, d'avoir la meilleure hygiène de sommeil. des choses assez communes et de bon sens pour tout le monde, mais qui sont primordiales chez un patient migraineux. Le deuxième axe thérapeutique consiste à optimiser, le cas échéant, mais très souvent cela sera nécessaire, la prise en charge de la crise migraineuse. Le patient souvent a des traitements antalgiques ou antidouleurs simples, et nous disposons de moyens souvent pour optimiser la prise en charge de la crise migraineuse. Et le troisième et dernier axe thérapeutique sera d'envisager chez certains patients parfois déjà en migraine épisodique, certainement en migraine chronique, un traitement préventif qui visera à diminuer la fréquence et le nombre de crises de migraines. Il est également très important d'avoir à l'esprit qu'un patient migraineux peut souffrir d'autres types de céphalées. Je pense à l'algie vasculaire de la face, je pense à la névralgie d'Arnold. Or, ces céphalées-là méritent et justifient une prise en charge spécifique. Je suis coutume de dire à mes patients qui souffrent malheureusement dans ces situations-là de deux, voire parfois de trois types de céphalées différentes, que leurs problèmes de migraines ne les immunisent malheureusement pas, ne les protègent pas contre un autre type de mal de tête. Parmi les approches thérapeutiques complémentaires, il est très important d'envisager une aide psychothérapeutique. Je pense certainement aux patients souffrant de migraines chroniques, qui risquent littéralement de développer parfois des dépressions, au minimum des anxiétés importantes. Avec des répercussions sociales évidentes, socioprofessionnelles importantes, un patient migraineux qui souffre de migraines chroniques peut devenir dépressif alors qu'il n'avait aucune prédisposition finalement à l'être au préalable. Il est donc primordial d'avoir cela en tête et d'orienter au mieux l'aide thérapeutique dans ces situations. Aujourd'hui, dans la migraine chronique, il n'est plus illusoire d'espérer de pouvoir aider grandement nos patients. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelle génération, nous sommes en mesure d'aider très significativement une grande majorité de patients qui auront alors des crises nettement moins fréquentes et moins intenses. Dans ma pratique, j'observe qu'environ 2 patients sur 3 qui souffrent de migraines chroniques sont dans une dépendance vis-à-vis de 1 ou de plusieurs antidouleurs qu'ils consomment pour leur migraine. Il est important de comprendre qu'au-delà de 10 à 15 prises par mois de ces antidouleurs, le cerveau devient littéralement dépendant à ces médicaments et va réclamer la dose suivante en provoquant expressément une migraine et on assiste à un cercle vicieux où plus le patient consomme d'antidouleurs, plus il fait de crises de migraines, etc. Et donc en réduisant la fréquence des crises grâce au traitement de nouvelle génération, on diminue la consommation d'antidouleurs et on a finalement un double effet positif. Nous observons également très souvent que la migraine est littéralement stigmatisée. Les patients ont peur de parler de la migraine, ont honte de parler de leur migraine. Une étude récente a révélé que 65% des patients se sentent stigmatisés par leur migraine et 93% des patients migraineux. estiment que la société n'a pas une bonne compréhension réelle de ce qu'est une migraine. On a souvent l'habitude d'entendre dire tu as mal à la tête, prends un antidouleur et puis ça ira mieux C'est évidemment autre chose une migraine, c'est bien plus invalidant. Les patients migraineux sont des patients courageux, ils ont un mal invisible et pourtant ils sont dans des grandes souffrances. En tant que neurologue, un message que j'aimerais vraiment partager avec les gens qui nous écoutent, c'est qu'aujourd'hui nous sommes capables d'aider la très grande majorité des patients migraineux. La migraine ne doit plus être vue comme une fatalité, il faut oser consulter en neurologie. Et j'ai envie également de dire aux patients migraineux qui nous écoutent et qui vont mieux, parlez-en autour de vous, partagez vos messages, partagez vos expériences. À vos proches, votre famille, vos amis, vos collègues, dans vos clubs de sport, parlez-en autour de vous. Nous sommes en mesure de vous aider.

  • Speaker #1

    Si vous-même ou l'un de vos proches êtes concerné par la migraine, sachez que vous n'êtes pas seul. Il existe peut-être de nouvelles alternatives thérapeutiques efficaces pour vous. N'hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre neurologue. Nous vous invitons également à en parler autour de vous pour rompre l'isolement et trouver les moyens de faire face à cette maladie au quotidien. Et si vous traversez une période difficile, n'hésitez pas à contacter la ligne d'écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123, disponible 24h sur 24, 7 jours sur 7 en Belgique. Parlons-en est un podcast réalisé par Abdi.

Description

« En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. Aujourd’hui, nous pouvons aider une grande majorité de patients. »


Le Dr Mathieu Rutgers, neurologue et spécialiste de la migraine, témoigne dans cet épisode de "Parlons-en", le podcast sur les maladies chroniques, de la transformation radicale de la prise en charge des patients migraineux. Avec plus de 20 ans d’expérience, il raconte comment la médecine a évolué d’un manque de solutions efficaces à une véritable révolution thérapeutique. Aujourd'hui, grâce aux traitements de nouvelle génération, une majorité de patients peuvent enfin bénéficier d'une réduction significative de leurs crises de migraine.


Le Dr Rutgers nous explique ce qu’est la migraine : plus qu’un simple mal de tête, c’est un syndrome avec des symptômes comme des nausées, des troubles visuels, et une fatigue écrasante. Il aborde la distinction entre migraine épisodique et chronique, ainsi que les prédispositions génétiques et les facteurs psychosociaux qui peuvent exacerber la maladie.


Dans cet épisode, il met en lumière l’importance de consulter un neurologue dès que les crises de migraine deviennent fréquentes, et présente les différentes approches de traitement de la migraine: mesures hygiéniques, gestion des crises, et thérapies préventives. Il souligne également la nécessité d’éviter la dépendance aux antidouleurs, un piège dans lequel tombent trop souvent les patients migraineux.


Pour le Dr Rutgers, la migraine n’est plus une fatalité, c’est pourquoi il encourage vivement tous les patients à consulter un neurologue.


BE-ABBV-240096


Mots-clés : migraine chronique, neurologie, traitement innovant, douleur, dépendance aux antidouleurs, révolution thérapeutique, santé, témoignage médical, santé


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Mathieu Ruggers, neurologue, médecin depuis plus de 20 ans et migrénologue, car une grande partie de mes patients sont des patients migraineux. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles, où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelles générations, nous sommes en mesure d'aider. Très significativement, une grande majorité de patients.

  • Speaker #1

    Souvent méconnue, la migraine est bien plus qu'un simple mal de tête. Cette maladie chronique se manifeste par des douleurs pulsatiles survenant par crise et impactant profondément la vie quotidienne de celles et ceux qui en souffrent. Dans cette quatrième saison de Parlons-en, nous partons à la rencontre de personnes qui doivent faire face à la migraine jour après jour. Elles partagent avec nous leurs expériences. Leur combat pour ne pas se laisser submerger par la maladie, ainsi que les doutes, les interrogations et les craintes qu'elles ont dû surmonter. Prenons le temps d'écouter leurs récits, qui sont autant de témoignages de résilience et d'espoir, pour que cette maladie invisible soit mieux comprise et davantage acceptée. Ensemble, parlons-en.

  • Speaker #0

    La migraine est une infection médicale qui correspond à un syndrome dont le mal de tête ou la céphalée, comme nous l'appelons en médecine, est clairement la pierre angulaire. Mais il ne se suffit pas lui-même puisque très souvent sont présents des symptômes accompagnateurs tels que des nausées, éventuellement même des vomissements, une gêne ou une intolérance à la lumière et ou au bruit, ce que nous appelons une photophobie, phonophobie, une claire exacerbation de la douleur, de la céphalée par l'activité physique. et une douleur qui est généralement importante, voire sévère. La céphalie migraineuse n'est pas un simple mal de tête. C'est une céphalie importante, voire très sévère, qui s'inscrit dans le cadre d'un syndrome plus large et qui peut d'ailleurs être précédée d'un phénomène qu'on appelle une aura, une aura migraineuse, qui est souvent caractérisée par des troubles visuels très particuliers, comme des scintillements ou une amputation partielle du champ visuel qui précèdent habituellement l'installation de la céphalie. Plus rarement, mais pas si exceptionnellement que cela, on va également trouver deux autres phases, à savoir ce que nous appelons le prodrome migraineux, qui est caractérisé par l'apparition d'une gêne dans la nuque, d'une fatigue tout à fait inhabituelle et inexpliquée, qui peut également précéder l'apparition de la céphalée. Et puis, au bout du spectre, une fois que la céphalée est terminée, nous assistons souvent à ce que nous appelons le postdrome migraineux, qui est caractérisé... par un ensemble de symptômes tels qu'une fatigue importante, des troubles de la concentration qui peuvent perdurer des heures voire même des jours avant que le patient récupère tout à fait. La migraine est très répandue, la prévalence moyenne est d'environ 10 à 15% mais il y a des pics en fonction de l'âge où on va observer par exemple dans la trentaine jusqu'à 20 à 25% d'individus migraineux avec une claire prépondérance féminine puisque les femmes souffrent environ 3 à 4 fois plus souvent de migraines que les hommes. La prépondérance féminine dans la migraine est probablement plurifactorielle. On peut subluter des prédispositions génétiques constitutionnelles. Il y a en tout cas, du moins chez certaines femmes, une prédisposition sur le plan hormonal. Certaines femmes ont clairement des migraines liées au contexte prémenstruel par exemple. Mais en définitive, la raison principale est probablement une charge mentale qui est clairement accrue en règle générale chez les femmes par rapport aux hommes et qui explique cette prépondérance de migraine. La migraine est d'abord et avant tout due à des prédispositions génétiques et constitutionnelles. Nous retrouvons souvent une histoire familiale dans la migraine. Les patients migraineux ont très souvent des membres de leur famille également migraineux comme eux, que ce soit des parents, grands-parents, frères et sœurs. Il y a très souvent un terrain familial, même si parfois le patient migraineux est un petit peu le seul au milieu de sa famille. Sur cette base de prédispositions génétiques, le contexte... psychosocial de l'individu fera que le patient souffrira de crise de migraine à certains moments de la vie. Ce contexte psychosocial peut recouvrir des facteurs liés au stress, que ce soit du stress d'origine privée, mais bien évidemment également du stress d'origine professionnelle. D'ailleurs, nous remarquons souvent que le stress professionnel, proportionnellement, est peut-être plus important sur les migraines que le stress d'origine privée. Du point de vue théorique, nous distinguons deux types de migraines. La migraine épisodique, comme son nom l'indique, est une migraine qui va épisodiquement se manifester sous forme de crise, pouvant durer 24 heures, parfois 2-3 jours, et puis laisser le patient libre de crise pendant tout un temps. Lorsque le patient commence à enchaîner les migraines épisodiques, à partir d'un certain niveau de migraine, en règle générale au-delà de 8 jours de migraine par mois, nous utilisons alors le terme de migraine chronique pour ce type de patient. Dans ces situations-là, le patient a à peine récupéré d'une migraine qu'il va enchaîner sur la suivante. Et ce qu'on observe aussi souvent, c'est que les rares jours finalement où le patient ne souffre pas de migraine en tant que tel, il y pense, il s'adapte en conséquence, et là on est vraiment dans un état chronique. Alors même si les choses changent favorablement, j'observe encore toujours que la majorité des patients migraineux mettent beaucoup de temps, parfois de nombreuses années, avant de consulter pour la première fois un neurologue. Or, nous conseillons aux patients de consulter un neurologue lorsque leur migraine se manifeste au-delà de 2 à 3 fois par mois, afin de bénéficier des meilleures aides et conseils sur le plan thérapeutique. Lorsque nous recevons un patient en consultation pour des migraines, la première chose extrêmement importante à faire, c'est de l'écouter attentivement. Il est primordial de connaître l'histoire du patient. Chaque migraineux a son histoire propre. Cela va nous permettre de choisir la meilleure approche thérapeutique. J'ai personnellement l'habitude de diviser cette prise en charge en trois axes. Le premier axe consiste à optimiser ce que j'appelle les mesures hygiéniques. C'est primordial pour un migraineux de savoir qu'il est capital d'être toujours très régulièrement hydraté, d'éviter de sauter des repas, d'avoir la meilleure hygiène de sommeil. des choses assez communes et de bon sens pour tout le monde, mais qui sont primordiales chez un patient migraineux. Le deuxième axe thérapeutique consiste à optimiser, le cas échéant, mais très souvent cela sera nécessaire, la prise en charge de la crise migraineuse. Le patient souvent a des traitements antalgiques ou antidouleurs simples, et nous disposons de moyens souvent pour optimiser la prise en charge de la crise migraineuse. Et le troisième et dernier axe thérapeutique sera d'envisager chez certains patients parfois déjà en migraine épisodique, certainement en migraine chronique, un traitement préventif qui visera à diminuer la fréquence et le nombre de crises de migraines. Il est également très important d'avoir à l'esprit qu'un patient migraineux peut souffrir d'autres types de céphalées. Je pense à l'algie vasculaire de la face, je pense à la névralgie d'Arnold. Or, ces céphalées-là méritent et justifient une prise en charge spécifique. Je suis coutume de dire à mes patients qui souffrent malheureusement dans ces situations-là de deux, voire parfois de trois types de céphalées différentes, que leurs problèmes de migraines ne les immunisent malheureusement pas, ne les protègent pas contre un autre type de mal de tête. Parmi les approches thérapeutiques complémentaires, il est très important d'envisager une aide psychothérapeutique. Je pense certainement aux patients souffrant de migraines chroniques, qui risquent littéralement de développer parfois des dépressions, au minimum des anxiétés importantes. Avec des répercussions sociales évidentes, socioprofessionnelles importantes, un patient migraineux qui souffre de migraines chroniques peut devenir dépressif alors qu'il n'avait aucune prédisposition finalement à l'être au préalable. Il est donc primordial d'avoir cela en tête et d'orienter au mieux l'aide thérapeutique dans ces situations. Aujourd'hui, dans la migraine chronique, il n'est plus illusoire d'espérer de pouvoir aider grandement nos patients. En tant que neurologue, je vis véritablement depuis quelques années une révolution thérapeutique. C'est un vrai changement de paradigme. Nous étions confrontés par le passé à des situations difficiles où nous avions peu de solutions pour nos patients. Aujourd'hui, grâce au traitement de nouvelle génération, nous sommes en mesure d'aider très significativement une grande majorité de patients qui auront alors des crises nettement moins fréquentes et moins intenses. Dans ma pratique, j'observe qu'environ 2 patients sur 3 qui souffrent de migraines chroniques sont dans une dépendance vis-à-vis de 1 ou de plusieurs antidouleurs qu'ils consomment pour leur migraine. Il est important de comprendre qu'au-delà de 10 à 15 prises par mois de ces antidouleurs, le cerveau devient littéralement dépendant à ces médicaments et va réclamer la dose suivante en provoquant expressément une migraine et on assiste à un cercle vicieux où plus le patient consomme d'antidouleurs, plus il fait de crises de migraines, etc. Et donc en réduisant la fréquence des crises grâce au traitement de nouvelle génération, on diminue la consommation d'antidouleurs et on a finalement un double effet positif. Nous observons également très souvent que la migraine est littéralement stigmatisée. Les patients ont peur de parler de la migraine, ont honte de parler de leur migraine. Une étude récente a révélé que 65% des patients se sentent stigmatisés par leur migraine et 93% des patients migraineux. estiment que la société n'a pas une bonne compréhension réelle de ce qu'est une migraine. On a souvent l'habitude d'entendre dire tu as mal à la tête, prends un antidouleur et puis ça ira mieux C'est évidemment autre chose une migraine, c'est bien plus invalidant. Les patients migraineux sont des patients courageux, ils ont un mal invisible et pourtant ils sont dans des grandes souffrances. En tant que neurologue, un message que j'aimerais vraiment partager avec les gens qui nous écoutent, c'est qu'aujourd'hui nous sommes capables d'aider la très grande majorité des patients migraineux. La migraine ne doit plus être vue comme une fatalité, il faut oser consulter en neurologie. Et j'ai envie également de dire aux patients migraineux qui nous écoutent et qui vont mieux, parlez-en autour de vous, partagez vos messages, partagez vos expériences. À vos proches, votre famille, vos amis, vos collègues, dans vos clubs de sport, parlez-en autour de vous. Nous sommes en mesure de vous aider.

  • Speaker #1

    Si vous-même ou l'un de vos proches êtes concerné par la migraine, sachez que vous n'êtes pas seul. Il existe peut-être de nouvelles alternatives thérapeutiques efficaces pour vous. N'hésitez pas à en parler avec votre médecin ou votre neurologue. Nous vous invitons également à en parler autour de vous pour rompre l'isolement et trouver les moyens de faire face à cette maladie au quotidien. Et si vous traversez une période difficile, n'hésitez pas à contacter la ligne d'écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800 32 123, disponible 24h sur 24, 7 jours sur 7 en Belgique. Parlons-en est un podcast réalisé par Abdi.

Share

Embed

You may also like

undefined cover
undefined cover