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Parlons Introspection – Des clés intérieures pour avancer autrement | Coaching intuitif & numérologie stratégique®

Comment découvrir son talent essentiel - Parlons Introspection - Episode 72

Comment découvrir son talent essentiel - Parlons Introspection - Episode 72

47min |05/06/2025|

26

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Description

🤝 Envie d’aller plus loin ?
Je propose un accompagnement stratégique, doux et sur-mesure pour les personnes en transition.

Découvrez mon univers ici : https://catalysons-vos-atouts.com


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Épisode spécial – Paroles d’expert·es

Et si votre talent n’était pas si caché que ça ?

Avec Patrice Ras, auteur et formateur en développement personnel

👉 Vous avez du mal à identifier ce que vous faites naturellement bien ?
👉 Vous doutez encore de la valeur de ce qui vous semble “trop simple” pour être reconnu comme un talent ?

Dans cet épisode, je reçois Patrice Ras, auteur de plus de 60 ouvrages consacrés à la connaissance de soi, à la communication et à la psychologie appliquée. Ensemble, nous explorons la notion de talent essentiel : ce fil rouge souvent ignoré, pourtant présent en chacun de nous.

💡 Au programme de notre échange :
– Pourquoi nous avons tant de mal à reconnaître notre propre talent
– Ce qui différencie un talent d’une compétence ou d’un don
– Comment repérer ce que l’on fait naturellement, avec aisance… et que l’on sous-estime
– Des clés concrètes pour se reconnecter à son potentiel
– Des passerelles entre morphopsychologie, introspection, numérologie et écoute de soi

📚 À propos de mon invité :
Patrice Ras est auteur, formateur et conférencier. Il explore depuis plus de 20 ans les leviers de transformation personnelle.
Parmi ses ouvrages : Et si votre talent essentiel n’était pas si caché que ça ?, Le langage du visage

🎧 Un épisode à écouter si vous êtes en quête de clarté, en transition ou simplement curieuse de mieux vous comprendre.

✨ Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et praticienne en numérologie stratégique®.
À travers ce podcast, j’aide les femmes à sortir de la confusion, à clarifier leurs priorités et à prendre des décisions alignées.

🔗 Liens utiles :
– Le site de Patrice Ras : https://www.patriceras.com/
– Mes accompagnements : https://calendly.com/vemilome/decouverte-coaching-numerologie-30min
– Écouter tous les épisodes : https://smartlink.ausha.co/parlons-introspection
– Pour me soutenir : ⭐️ laisser un avis + partage



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Véronique

    Bienvenue dans Parlons Introspection. Cette série spéciale, Paroles d'experts ou d'expertes, donne la voix à celles et ceux qui explorent, chacun ou chacune à leur manière, les chemins de la connaissance de soi. Auteurs, thérapeutes, coachs, entrepreneurs, à travers des échanges simples et profonds, je vous propose de croiser leur regard avec le mien. Mon intention, vous offrir des clés concrètes et inspirantes pour avancer sur votre propre chemin intérieur. Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et j'ai hâte de vous faire découvrir ces rentes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlons Introspection. Alors aujourd'hui, j'innove en inaugurant une nouvelle série consacrée à des experts, tant qu'à faire autant s'adresser aux personnes dont c'est le sujet. Et aujourd'hui, on commence par le fait de savoir comment identifier son talent. Et j'ai le grand plaisir aujourd'hui d'accueillir Patrice Ras, qui est auteur d'une soixantaine d'ouvrages sur des sujets variés, tels que justement le sujet de ce jour qui va être de savoir comment identifier son talent, mais aussi la morphopsychologie qui est vraiment... ton sujet de prédilection, mais je laisse les auditrices et auditeurs découvrir tous les ventailles de tes ouvrages, parce qu'ils sont nombreux et très intéressants, surtout quand on est férus de connaissances de soi, et j'ai trouvé le lien très facile et fluide avec le podcast Parlons Introspection, puisque justement nous allons... avoir des astuces, des expériences pour savoir identifier au mieux nos talents. Alors Patrice, pour ceux qui ne te connaissent pas, parce que tu es aussi conférencier et formateur, je te laisse te présenter de la façon qui te convient le mieux.

  • Patrice

    Merci Véronique. Donc moi, effectivement, comme tu l'as dit, je suis d'abord et avant tout formateur. C'est mon métier de base, en fait, puisque j'ai commencé à enseigner à l'âge de 11 ans. Les mathématiques, qui plus est. Et puis après j'ai enseigné des tas de choses dans ma vie, le français entre autres, et puis après j'ai fait du recrutement, du management, et je me suis installé en libéral à Paris il y a maintenant 30 ans, pour faire ce que j'aime, c'est-à-dire transmettre mes compétences et mes connaissances en psychologie appliquée, ce qu'on appelle aujourd'hui le développement personnel. Alors pour moi c'est au sens large du terme, ça inclut le développement professionnel, donc la recherche d'emploi, et l'identification du talent, évidemment. Et c'est ce qui m'a amené à réfléchir sur ce sujet. D'abord, mon expérience de recruteur dans trois cabinets différents. Et puis après, mon expérience de conseil en recherche d'emploi. Parce que je me suis aperçu qu'effectivement, c'est la pierre angulaire, c'est le joker absolu pour trouver un job facilement, rapidement et puis surtout pour s'épanouir, pour réussir sa carrière.

  • Véronique

    Très intéressant. Écoute, on va commencer par le début. À savoir, toi qui es amoureux des mots, des définitions, qu'est-ce qu'un talent et qu'est-ce qu'il n'est pas ? Et avec quoi on le confond souvent ?

  • Patrice

    Oui, exactement. Donc le talent, en fait, déjà, c'est un mot étrange qui a une histoire tout à fait étonnante et passionnante puisqu'en fait, à la base, c'est une quantité. Ça désigne une quantité d'or ou de métal, 20 ou 27 kilos d'or ou d'argent. Et en fait, après, évidemment, par l'usage, c'est devenu en fait un synonyme de 27 kilos d'or. Donc c'est devenu par la suite, par extension on pourrait dire, et par généralisation, c'est devenu en fait un symbole de richesse. Donc c'est ça qui est intéressant déjà dans l'origine du terme, c'est la notion peut-être qu'on a en nous un trésor. Moi j'aime beaucoup cette notion-là.

  • Véronique

    Ah oui, là du coup, ça devient tellement plus intéressant, parce que couramment on a l'habitude de confondre le talent et la compétence.

  • Patrice

    Exactement. Et donc justement, il y a une grande différence entre le talent et la compétence. Moi, en fait, ce sont mes patrons recruteurs qui m'ont aidé à faire la distinction, puisque évidemment, quand on est recruteur professionnel en cabinet, on ne peut pas se permettre de bricoler. Donc les mots sont hyper importants et des notions aussi essentielles que celles de talent encore plus. Donc pour mes patrons, en fait, pour mes trois patrons, le talent, c'était tout simplement en fait la surcompétence, c'est-à-dire la compétence à la fois la plus forte, ce qu'on fait de mieux et ce qu'on fait mieux que les autres. C'est en fait la double dimension, on pourrait dire à la fois personnelle et interpersonnelle du talent. Et ça nous donne déjà deux pistes pour essayer de le trouver, pour essayer de l'identifier, et ensuite bien sûr par derrière pour pouvoir l'utiliser.

  • Véronique

    Intéressant, intéressant. Et d'ailleurs, ce n'est pas qu'un sujet puisque tu as écrit un ouvrage complètement dédié à ce thème. Donc, est-ce que tu peux nous rappeler le nom de ton ouvrage, s'il te plaît ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Mon ouvrage s'appelle « Comment découvrir et utiliser son talent » . Donc, il est sorti en 2022 de mémoire chez Ellipse. Et donc, j'explique dans ce livre, en fait, que le talent, ce n'est pas seulement une compétence comme toutes les compétences qu'on a. Une compétence, c'est juste un savoir-faire immédiatement utilisable. Par contre, le talent a une différence à la fois quantitative et qualitative. Quantitative parce qu'il est à la fois plus fort, il évolue plus vite, il a plus de résultats, il sort de la mêlée naturellement. Et qualitative parce que la relation qu'on a avec son talent est différente, fondamentalement, de celle des autres compétences. La différence est la suivante, c'est que les compétences, en fait on les acquiert et on les apprend. et on les développe toute la vie, et j'ai envie de dire avec des efforts, avec du temps, avec des claques dans la figure, pour être poli, alors que le talent, non. Le talent, il est déjà plus ou moins en nous, certains le considèrent comme inné. Moi je pense que c'est un peu un abus de langage parce qu'un bébé qui arrive au monde, il sait rien faire à part pleurer, manger, boire et dormir. Mais en tout cas, c'est quelque chose qui est prédisposé, c'est-à-dire qu'on a déjà en nous une orientation, une facilité qui fait qu'on va apprendre. très vite et qu'on va développer la compétence, j'ai envie de dire, à toute vitesse et presque tout seul, en tout cas sans avoir réellement besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'un suivi, d'une correction.

  • Véronique

    Et donc même avec plaisir du coup ?

  • Patrice

    Oui bien sûr, le plaisir c'est un des critères fondamentaux du talent, c'est-à-dire qu'on peut très bien être très bon dans une discipline et y trouver du plaisir, simplement parce qu'on fait la chose depuis 5, 10, 15 ou 20 ans, ce qui est le cas de beaucoup de gens en fait qui font un métier... et qui sont un peu par hasard et par opportunité. Et ça ne veut pas dire qu'ils sont forcément talentueux. Par contre, au bout d'un certain nombre d'années, l'expérience va augmenter le niveau de compétence, mais ils ne seront jamais excellents. C'est ça qui est la différence. Avec une compétence normale, j'ai envie de dire, on peut être bon, on peut être très bon, on peut être très très bon, mais on ne sera jamais excellent. Or, le talent, lui, il nous met quasiment dès le départ dans un niveau d'excellence relative, évidemment, parce qu'on ne peut pas comparer la compétence là où la... le talent d'un enfant avec celui d'un adulte ou encore moins celui d'un expert. Mais en tout cas, le talent, il fait la différence dans une classe d'école, dans une équipe d'entreprise et partout où on va, en fait. C'est ça le...

  • Véronique

    Alors, du coup, j'imagine, je ne vais pas présumer ta réponse, mais que tu fais peut-être partie de ceux qui sont pour, justement, l'identification du talent et surtout de... de le cultiver et de l'enrichir plutôt que d'essayer de travailler des faiblesses qu'on a identifiées chez nous ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Moi, je trouve qu'en France, en particulier, on a une culture un peu perfectionniste qui nous pousse sans arrêt à chercher, à éliminer ou à diminuer nos tards, nos manques, nos carences et nos faiblesses. Et moi, je pense que c'est une perte de temps, d'énergie et de joie aussi, parce qu'en fait, on peut y passer la vie entière et on aura des résultats assez médiocres. Et en plus, on n'a pas besoin de prouver aux autres qu'on est bon partout. On n'a même pas besoin de prouver quoi que ce soit, d'ailleurs, à qui que ce soit, sinon peut-être à soi-même. Et encore, parce que ce n'est pas l'ego qui est derrière tout ça, le but du jeu, ce n'est pas de prouver, c'est de s'épanouir et c'est de réussir. Et le talent, justement, pour moi, c'est la seule exception aux compétences habituelles et normales qui permettent justement à la fois d'avoir du plaisir et du succès dans le même temps. Donc, c'est la solution. à tous les problèmes qu'on rencontre aujourd'hui, la démotivation par exemple, sur lequel j'interviens beaucoup parce que tout le monde est démotivé et pour cause. Mais ça peut être aussi tout simplement la fatigue, l'épuisement, le stress, le burn-out, etc. ou le bore-out, l'ennui. Donc tous ces problèmes-là peuvent être non pas résolus, mais supprimés purement et simplement par le talent. Parce que le talent, il n'a pas besoin d'être motivé, il n'a pas besoin d'être corrigé, il n'a pas besoin d'être suivi. Je veux dire, le fait de l'utiliser, en soi, c'est une source de bonheur, de plaisir et d'épanouissement.

  • Véronique

    Et c'est une façon aussi de nourrir nos besoins ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Bien sûr, derrière chaque talent, il y a un ou plusieurs besoins, évidemment.

  • Véronique

    Tu veux bien définir ce qu'est un besoin, parce que je pense que c'est nécessaire.

  • Patrice

    Oui, bien sûr, ça c'est aussi une source de confusion. Un besoin, ce n'est pas un désir, en fait. Le besoin, c'est une énergie interne, à l'intérieur de nous, soit de notre corps, soit de notre cœur. si c'est un besoin émotionnel ou relationnel, soit dans notre tête, si c'est un besoin intellectuel comme celui de comprendre par exemple, qui est le mien en particulier. Et donc le besoin en fait c'est une source d'énergie qui est basée sur un manque et qui va nous pousser inévitablement à agir pour transformer l'essai à travers un désir, c'est-à-dire en fait l'envie de faire, d'avoir, de transformer, de créer quelque chose ou quelqu'un. Et donc le besoin interne va générer des désirs qui sont entre guillemets externes, qui vont nous pousser à décider, à agir et à communiquer éventuellement.

  • Véronique

    Ok, alors entrons dans le vif du sujet, parce que qu'est-ce qui t'a poussé à écrire un livre sur ce sujet ? Tu nous as fait un teasing en début d'entretien avec le fait d'avoir découvert ton talent à 11 ans.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Je pense que ce n'est pas forcément le cas de tout le monde.

  • Patrice

    Non.

  • Véronique

    Mais si tu pouvais nous en dire plus, s'il te plaît.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. En fait, ce qui se passe, c'est justement peut-être ce décalage. Moi, je suis quelqu'un de différent, j'ai une histoire différente, une personnalité différente. Et dans ces différences, il y a des bonnes et des mauvaises choses. Les mauvaises choses, c'est la souffrance. Et les bonnes choses, c'est que cette souffrance peut-être m'a obligé peut-être à justement découvrir et plutôt à utiliser mon talent. Et après, quand j'ai commencé à évoluer, notamment dans le recrutement, J'ai été très surpris de constater que la plupart des gens, des candidats que je recevais, n'étaient pas capables d'identifier leur talent à des âges de 20, 30, 40, 50 ans. Donc je me suis dit, c'est curieux, comment ça se fait qu'il peut y avoir ce décalage alors que moi je l'ai identifié depuis au moins 11 ans. Et donc après j'ai commencé à réfléchir, à discuter avec mes patrons, avec mes collègues, sur comment on peut les identifier. Et puis après, en plus en profondeur, comment se fait-il que certains individus l'ont identifié de façon précoce et pas d'autres, et pas tout le monde. J'ai envie de dire que c'est presque l'exception à la règle générale qui est de ne pas connaître son talent. Et du coup, ça, ça m'a amené à un critère qui est le critère d'inconscience. En fait, le talent, c'est presque toujours une surcompétence inconsciente. C'est-à-dire qu'on fait quelque chose, mais on n'a pas vraiment conscience de faire quelque chose, d'autant plus qu'il n'y a pas d'effort, il n'y a pas de travail, il n'y a même pas vraiment d'apprentissage. On fait quelque chose et ça fonctionne et ça marche tout de suite. Donc du coup pour la personne en elle-même Si on compare avec la notion de talent, de compétence, pardon, qui est quand même très fastidieuse, qui est lourde, qui est laborieuse, ça ne vaut rien puisque je ne fais pas d'efforts.

  • Véronique

    Et l'effort, c'est ce qui est valorisé dans notre société aussi.

  • Patrice

    Bien sûr.

  • Véronique

    Tu ne nous as pas dit quel était ton talent ?

  • Patrice

    Alors moi, mon talent, en fait, c'est tout simplement d'expliciter les choses à travers le langage, c'est de mettre des mots sur des situations, des objets, des relations. qui n'en ont pas forcément. C'est de clarifier les choses avec les mots et les phrases.

  • Véronique

    Alors, comment tu l'as découvert à 11 ans ?

  • Patrice

    Je l'ai découvert parce que, comme je t'avais raconté, je crois, en fait, à 11 ans, j'avais un professeur de maths qui était un prof d'histoire géo et qui, évidemment, n'arrivait pas vraiment à nous enseigner les mathématiques. Et donc, personne ne comprenait à peu près ce qu'il racontait. Il lisait un manuel et puis après, il répondait comme il pouvait aux questions qu'on lui posait. Et le seul qui comprenait quelque chose dans cette classe, c'était moi. Donc, j'ai commencé à expliquer à mon camarade de table comment ça fonctionnait. Et puis après, tous les pirates au fond de la salle qui se retournaient vers moi parce que mes explications étaient plus claires que les siennes. Et puis au bout d'une ou deux semaines, il m'a fait venir à côté de lui et on faisait le cours à deux. Donc il lisait le manuel et moi, je répondais aux questions. Et j'ai compris que j'avais cette facilité à trouver les mots pour clarifier les choses.

  • Véronique

    Et ça s'est produit à d'autres occasions après tes 11 ans ? Parce que j'imagine qu'à 11 ans, on ne se dit pas « tiens, j'ai un talent » . Non. Tu vois, c'est essayer de comprendre ton cheminement pour te dire « bah tiens, oui, c'est quelque chose qui te distingue des autres » .

  • Patrice

    Oui, bien sûr, le talent, c'est ce qui nous distingue positivement des autres. Alors c'est vrai qu'à l'époque…

  • Véronique

    Comment on s'en rend compte en fait ?

  • Patrice

    On s'en rend compte comme ça. On s'en rend compte avec des situations, avec des événements, avec des succès, avec des choses un peu étonnantes, avec le regard des autres ou la vie des autres. Le deuxième exemple que je donne toujours, qui m'a amené à écrire des livres, c'était aussi à 11 ans d'ailleurs, ou à peu près dans ces eaux-là. Donc j'avais fait, en fait, j'avais rendu une copie dont j'étais vraiment pas fier, en fait, puisqu'il fallait faire un texte libre. Et moi, je n'avais aucune imagination, en tout cas, c'est ce que je croyais. Donc j'ai triché en prenant une bande dessinée, en la racontant. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'en écrivant cette bande dessinée, enfin en racontant cette bande dessinée, je me suis laissé entraîner par l'écriture. J'ai commencé à faire une copie, deux copies, trois copies, quatre copies, cinq copies, six copies, sept copies et demi. Et je me suis arrêté au bout de 30 pages parce que c'était le dimanche soir et qu'il fallait manger, se laver et puis se coucher. Et après, mon histoire était inachevée, bien entendu. Et donc, j'ai rendu ma copie en croisant les doigts pourvu qu'ils ne connaissent pas cette bande dessinée que j'avais choisi quand même parmi les bandes dessinées un peu space. Et donc, voilà, mais j'ai flippé pendant deux ou trois semaines. Et puis, quand il a rendu les copies en plus. Il a été un peu sadique, pour moi en tout cas, parce qu'il a rendu ma copie à la fin. Et donc je me suis dit, ça y est, c'est mort, il a identifié ma triche, et donc je vais me faire démolir. Parce qu'à l'époque, c'était un peu comme ça, on se faisait humilier, et personne n'avait rien à dire. Sauf qu'en fait, contrairement à ce que je croyais, j'ai eu la meilleure note. J'ai eu 16 sur 20, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant. En plus, il a lu la copie intégralement. Et à la fin, 30 pages, c'est long. Oui, c'est long.

  • Véronique

    C'est un cours, en fait.

  • Patrice

    Oui. Et après, en fait, il m'a regardé bizarrement et il m'a pointé du doigt. Et il a dit comme ça à mes camarades. Il a dit, vous verrez un jour, ce petit salopard, il nous fera un livre. Évidemment, cette phrase, ça m'a marqué parce que ce n'est pas banal qu'un professeur dise ça à quelqu'un. Et donc, sur le coup, je n'ai pas vraiment compris. Mais en tout cas, c'est resté gravé dans mon cerveau et ça m'a donné en fait une espèce de confiance en moi par rapport à ça. Et ça m'a donné la possibilité d'ailleurs d'écrire un livre et puis après, beaucoup d'autres. Donc, c'est souvent le regard des autres qui nous permet de prendre conscience de notre talent.

  • Véronique

    Oui, parce qu'il est tellement naturel pour nous qu'on se dit que tout le monde sait faire. D'ailleurs, ce n'est même pas une question en fait. On ne se la pose même pas la question.

  • Patrice

    Non, absolument. C'est naturel, c'est évident, c'est spontané. C'est presque automatique entre guillemets. On fait quelque chose et puis ça marche quasiment tout de suite.

  • Véronique

    Alors, est-ce que tu veux partager avec nous quelques clés pour nous aider à identifier nos propres talents ?

  • Patrice

    Alors oui, il y a deux types de clés. Il y a les critères d'abord, dont on a déjà parlé. Et puis après, il y a les méthodes qui permettent d'identifier son talent. Donc sur les critères, on en a évoqué beaucoup. Moi, j'en ai recensé en gros entre 15 et 20. Donc les principaux, on les a évoqués, c'est la précocité. Le talent, en général, se manifeste... dans l'enfance, en général, à partir de 6 ans, 6, 7 ans, 8 ans. Alors après, bon, c'est pas forcément automatique, ça peut être 10 ans, 12 ans, etc. Mais même sous des formes embryonnaires, il se manifeste très tôt. Deuxième critère, c'est la régularité. C'est-à-dire qu'il se manifeste une fois, il disparaît, il reviendra, il disparaît, il reviendra, etc. Quitte à changer de forme. C'est-à-dire, il peut prendre des... C'est un peu comme un serpent de mer, quoi. Mais il est toujours là. Et dans les CV, justement, des candidats, c'est un peu le fil rouge en fait C'est-à-dire que c'est souvent une mission ou un projet qu'on trouve quasiment à chaque poste. Comme si la personne s'arrangeait pour fourguer son talent partout où elle passait. Parce que ça correspond à une nécessité, à un besoin qu'on a évoqué, de s'affirmer, de se réaliser dans son identité, dans sa spécificité. Il y a d'autres critères très simples comme on a évoqué la facilité, on n'a pas évoqué clairement l'efficacité, mais évidemment c'est un critère très important. L'efficacité c'est quoi ? C'est le rapport entre l'énergie investie et le résultat obtenu. Donc on est efficace si et seulement si, avec très peu d'énergie investie, on a beaucoup de résultats. Parce que si on a beaucoup de résultats avec beaucoup d'énergie, on n'est pas vraiment efficace, on est moyennement efficace. Par contre, si on a beaucoup de résultats avec peu d'efforts, peu de temps, peu d'apprentissage, là, on est efficace. Et donc, la meilleure définition que j'avais trouvée, d'ailleurs, du talent, elle reprenait un peu ces différents critères-là. Elle dit, le talent, c'est ce que vous faites depuis toujours sans jamais l'avoir appris.

  • Véronique

    OK. Oui, là, c'est simple. Et je pense qu'on aurait besoin quand même d'autres clés pour... Parce qu'effectivement, le fil rouge... Je trouve que c'est difficile de trouver tout seul son talent. Et comme tu disais, le regard extérieur, ça aide beaucoup parce que c'est, comme tu dis, la répétition de personnes différentes qui vont pointer peut-être ce talent en disant « mais toi, tu as des facilités pour faire ceci ou cela » ou « comment tu as fait aussi rapidement » qui va commencer peut-être à nous mettre la puce à l'oreille. Justement, quand tu étais recruteur, comment tu abordais ce sujet avec les candidats ? Parce que je pense que ce n'est pas forcément quelque chose qui est mis en avant, même avec les personnes qui font des bilans de compétences. Il y a deux cas de figure. Soit on connaît son talent et c'est déjà très bien, mais pour ceux qui ne le savent toujours pas, est-ce qu'il y aurait d'autres choses qui pourraient nous les aiguiller pour l'identifier ?

  • Patrice

    Oui, encore une fois, il y a une quinzaine de critères. Donc, un critère, c'est l'évidence, par exemple. Alors, l'évidence, c'est un peu pervers parce que quand on fait quelque chose et que c'est évident pour nous, on ne peut pas vraiment le transmettre. On ne peut pas vraiment l'expliquer parce qu'on fait les choses, ça marche tout de suite. Mais comment on fait ? On ne sait pas comment on fait. En fait, on ne s'est jamais posé la question. On va directement au résultat, ce qui n'est pas du tout naturel, évident et, j'ai envie de dire, habituel. La plupart des gens tâtonnent et la plupart du temps, quand on fait quelque chose la première fois, on se trompe. Et après, on corrige tout doucement le tir et on finit plus ou moins rapidement par arriver à un résultat. Donc ça, c'est un autre critère intéressant. Après, il y a la passion. Moi, quand j'interrogeais des candidats, je leur demandais par exemple, tout simplement, de tout ce que vous avez fait, quelle est la mission, le projet ou l'action que vous préférez ? Et puis, j'écoutais ce qu'il me disait, mais surtout, j'écoutais comment il le disait. Est-ce que leur voix s'enflammait ? Est-ce que leurs yeux se mettaient à pétiller ? Parce que ça, c'est un vrai critère, en fait. Quand on est dans sa passion, il y a quelque chose qui s'illumine et qui illumine la personne.

  • Véronique

    Tout à fait.

  • Patrice

    Donc, c'est à la fois du verbal et du non-verbal. C'est du contenu et c'est du contenant.

  • Véronique

    Oui. C'est ce que je remarque aussi dans mes entretiens avec mes clientes. Tout de suite, ça n'a rien à voir. enfin il y a le le Le narratif, on va dire, et puis quand la chose qui nous enflamme, comme tu l'as dit, les yeux, ça ne te trompe pas, c'est immédiat, c'est spontané, on ne peut pas le surjouer, il n'y a pas de masque. C'est très précieux d'observer ça, en tout cas. Alors, pour quelqu'un qui aurait identifié son talent et qui se dit, ben ouais, mais là, pour le coup, comment le... L'utiliser dans mon travail, sachant que je ne sais pas si j'ai un talent pour le jardinage, par exemple. Parce qu'il y a des gens pour lesquels on dit qu'ils ont la main verte.

  • Patrice

    Oui, bien sûr.

  • Véronique

    Alors, si je n'ai pas forcément envie d'embrasser une carrière dans ce domaine-là, qu'est-ce que j'en fais ? Comment je peux l'utiliser ? Parce que tout à l'heure, tu as bien évoqué cette histoire de serpent de mer. Donc j'entends qu'un talent, il est brut au départ, il peut être protéiforme.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Et donc du coup, comment on fait ?

  • Patrice

    Alors en fait, j'ai envie de dire, la question ne se pose pas vraiment parce que c'est la vie qui nous pousse. C'est-à-dire qu'en fait, il n'y a pas vraiment une solution unique pour tout le monde. Il faut juste écouter cette espèce d'envie de faire quelque chose. Et après, souvent, la vie nous offre des opportunités, c'est-à-dire des événements, des rencontres et tout ça. Donc je vais donner juste quelques exemples que j'ai développés dans mon livre. Le premier exemple, par exemple, c'est une femme qui était médecin et donc sa passion et sa compétence, c'est de chanter. Donc ça n'a évidemment aucun rapport. Elle ne peut pas chanter pendant ses consultations médicales, ça ferait un peu désordre. Donc elle a commencé à chanter dans les anniversaires familiaux. Et puis après, elle a chanté une fois dans un cabaret. Et puis une deuxième fois. Et puis un jour, elle est allée aux États-Unis, à la Louisiane. Et c'est pareil, elle a été emballée dans les cabarets. Elle a chanté une fois, deux fois, trois fois. Puis un jour, quelqu'un l'a embauchée. Et donc, finalement, elle a décidé de rester aux États-Unis et de développer une carrière de chanteuse. Elle est devenue chanteuse de jazz aux États-Unis. Elle a fait ça pendant plusieurs années. Après, il y a eu le cataclysme qui a dévasté la Louisiane. Et donc, la vie s'est arrêtée. Katrina, je crois. Et donc, elle est rentrée en France. Elle est redevenue médecin.

  • Véronique

    Ah oui ?

  • Patrice

    Voilà. Mais comme elle avait développé ça... Elle s'est jurée de ne pas abandonner, donc elle a continué à chanter une ou deux fois par semaine dans des cabarets gratuits ou payants selon les cas, mais pour pouvoir entretenir sa passion et rester en contact avec ça.

  • Véronique

    D'accord, oui. C'est très parlant ce qu'elle dit.

  • Patrice

    Après, on peut très bien utiliser son talent dans ses loisirs. Ce n'est pas interdit non plus. Le but, c'est de l'utiliser d'une manière ou d'une autre. Moi, je pense que c'est mieux de l'utiliser dans son travail parce que manifestement, c'est l'endroit, j'ai envie de dire, c'est l'écrin pour pouvoir mettre en valeur cette pépite. Mais des fois, on n'est pas prêt. Par exemple, à un moment donné, j'avais rencontré un jeune homme qui s'appelait Maxime, qui était avocat. Et bon, apparemment, je pense que c'était un bon avocat, peut-être même un très bon avocat. Mais je ne sentais pas cette passion, justement, quand il parlait de son travail. Par contre, je l'entendais, je la voyais. quand il se mettait à cuisiner. Et donc, un jour, je me suis dit, mais tiens, est-ce que tu, Maxime, est-ce que tu ne voudrais pas, un jour, en faire ton métier ? Il m'a dit, ben ouais, mais c'est compliqué, c'est difficile en France, tout ça, et puis ça ne paye pas vraiment, en tout cas, pas comme avocat. Donc, en fait, il se donnait le droit de garder ça sous le coude, et peut-être, dans une deuxième partie de carrière, de s'installer un jour comme cuisinier. Et entre-temps, il cuisinait partout, il était invité.

  • Véronique

    D'accord, oui. Et alors, est-ce que tu as des cas où vraiment... J'aimerais bien revenir à toi, à ton propre cas, parce que toi, tu utilises... Alors, comment tu l'identifies, ton talent ? Tu as dit que c'était de transmettre ?

  • Patrice

    Oui, mon talent, enfin, ça, c'est ma vocation, comme disent en fait les ikigai, les japonais. Mon talent, c'est d'expliciter les choses, c'est-à-dire de clarifier les situations, les choses, les gens, avec des mots. avec des mots, avec des phrases, avec des distinctions, avec des définitions, avec des histoires. C'est ça mon talent. Et donc moi je l'utilise soit dans la formation, ça s'appelle la pédagogie, soit dans l'écriture, puisque je suis auteur de 61 livres, soit dans la thérapie, entre guillemets, puisque c'est un métier qui est un peu... Le but c'est de faire parler les gens, c'est de les aider à trouver leurs mots. Quand on a une facilité comme moi à trouver les mots, des fois je sens, je complète leurs phrases. Parce que je vois qu'ils ont du mal à trouver les mots. Ce n'est pas pour parler à leur place, c'est pour leur proposer des mots, des phrases qui vont les aider à dire ce qu'ils ont envie de dire.

  • Véronique

    Tout à fait. C'est ce que je rencontre aussi dans mon métier, forcément.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Donc,

  • Véronique

    ça me parle beaucoup, ce que tu dis. Et donc, tu disais, tu es conférencier, tu es formateur, tu l'as dit, tu écris des livres. Et avec plusieurs thématiques, ce n'est pas uniquement des livres de transmission, parce que tu écris des romans aussi, il y a le côté…

  • Patrice

    Oui, j'ai écrit un roman. qui s'appelle Flower Power, qui n'est pas encore publié. Mais c'est vrai que les 59 autres livres sont des guides pratiques, essentiellement pour transmettre des connaissances en développement personnel, professionnel, la recherche d'emploi ou spirituel, notamment tout ce qui touche aux accords Toltec. Maintenant, j'ai écrit aussi un essai polémique. Je ne sais pas s'il va trouver un éditeur, parce que c'est encore un autre exercice. Mais ça m'excite beaucoup justement de varier les plaisirs et de changer de catégorie. Parce que dans le domaine des guides pratiques, en fait, je n'ai plus rien à me prouver. Je sais écrire un livre en trois ou quatre mois. Donc, c'est amusant, c'est un jeu, mais c'est vrai qu'il y a moins d'enjeux, il y a moins de passion, il y a moins de plaisir. Donc, ça m'intéresse d'essayer de pousser un peu le bouchon le plus loin possible. Et peut-être que je trouverai mon degré d'incompétence. Peut-être que finalement, je vais retourner chez ma mère, c'est-à-dire les guides pratiques. Mais c'est vrai que, comme on m'a toujours dit que je savais raconter des histoires, raconter des histoires Le style de livre qui correspond à ça, le genre de livre, c'est les romans. Mais un roman, c'est pas forcément... Moi, quand j'écris un roman, c'est pas un roman romant. C'est un roman psychospirituel, évidemment. C'est un roman à messages, évidemment.

  • Véronique

    Et tu lies les deux compétences que tu as, à savoir la transmission et l'expérience que tu as vécue en tant que... auteurs parce que tu guides aussi des personnes, en tout cas celles qui veulent se lancer dans l'écriture, tu les aides aussi ?

  • Patrice

    Oui tout à fait, j'ai profité du Covid où là j'avais quasiment plus de formation pour créer en fait un programme complet, ce qu'on appelle un programme multimodal, c'est-à-dire un programme qui contient des vidéos d'auto-formation, des vidéos d'entretien soit d'auteurs sur leurs premiers livres, soit des éditeurs pour savoir en fait qu'est-ce qu'ils qu'ils ont dans la tête et comment ils... Qu'est-ce qu'ils attendent en fait de nous les auteurs ? Et puis il y a du coaching bien sûr, il y a la correction du plan, il y a un groupe Facebook, il y a mon carnet d'adresses, il y a l'accompagnement lors du premier rendez-vous. Donc c'est vraiment une prestation complète que je vais d'ailleurs encore améliorer pour pouvoir aider les gens justement à réaliser leur rêve parce que c'est souvent un rêve qu'on a beaucoup. Il y a beaucoup de gens qui ont envie d'écrire un livre, il y en a très très peu qui passent à l'acte et il y en a encore moins qui sont publiés. Et encore moins qui sont publiés chez des vrais éditeurs. Il y a aussi tout un business un peu crapuleux là-dessus, avec ce qu'on appelle les éditeurs à compte d'auteurs, qui vous disent « Ah oui, moi je vous édite tout de suite, sauf que vous devez payer, vous devez payer, vous devez payer. » Et le résultat, c'est que votre livre, il est dans un obscur site où personne ne le voit et personne ne l'achète, et personne ne le lit.

  • Véronique

    C'est intéressant de le mentionner pour ceux qui seraient tentés par cette option. Je voulais aussi revenir sur la notion de fil rouge et de talent essentiel. Parce que quand on dit talent essentiel, ça voudrait peut-être dire qu'il y en a d'autres. Est-ce qu'il y en a un qui est plus important que les autres ? Est-ce qu'on a plusieurs talents ?

  • Patrice

    Ça, c'est une très bonne question que je me suis posée pendant des années. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on n'est pas tous d'accord entre nous, entre spécialistes, mais tout simplement parce qu'on n'a pas forcément la même définition du mot talent. Donc, moi, mon avis, il est très simple, il vient de mon expérience et de recruteur et surtout de conseil en gestion de carrière de formateur en recherche d'emploi que j'ai fait pendant presque 30 ans. En fait, il y a deux vérités à laquelle je suis parvenu. Deux conclusions. Un, tout le monde a un talent. Deux, tout le monde n'a qu'un talent.

  • Véronique

    D'accord.

  • Patrice

    Par contre, ce talent, effectivement, comme on l'a dit, il peut être protéiforme. Ça veut dire qu'il peut prendre des formes différentes et s'exercer dans des métiers différents. Et voilà, par exemple, on parle souvent de Léonard de Vinci. Mais Léonard de Vinci, c'est un innovateur. Et tout ce qu'il a fait, c'était de l'innovation, soit technique, puisqu'il était ingénieur, soit picturale, puisqu'il était peintre ou architecte, etc.

  • Véronique

    Oui, oui.

  • Patrice

    Mais en fait, si on prend le temps de décortiquer vraiment ce qui est à la racine de ses créations, lui comme d'autres, on s'aperçoit qu'il y a toujours un mot. un verbe d'action qui correspond à une compétence, mais une compétence qui est développée à un degré extrême.

  • Véronique

    Qu'est-ce qui fait, selon toi, qu'on passe à côté de son talent ?

  • Patrice

    C'est d'abord que personne ne nous aide à l'identifier. En tout cas, il n'y a rien de prévu, ni à l'école, ni en famille, ni tout simplement dans la société, parce que ce n'est pas une notion ni courante, ni très claire. Donc souvent, elle est... un peu confusionné avec la notion de compétence. En plus, aujourd'hui, sur LinkedIn, par exemple, on voit l'expression « recrutons les talents » . Donc, on identifie les talents avec les personnes. Donc, ça crée une confusion supplémentaire. Et ça sous-entend qu'il y a plein de talents et plein de gens qui ont plein de talents. Donc, à mon avis, c'est la façon de parler qui embrouille les choses. Et moi, je suis un désembrouilleur, en fait. C'est-à-dire que je passe mon temps à rectifier, entre guillemets, ce qui me paraît juste et vrai. Parce que je crois que les bons mots permettent d'avoir des bonnes lunettes pour regarder les bonnes choses. Les mots, c'est des lunettes qui nous permettent de regarder la vie. Donc si on n'a pas les bonnes lunettes, on voit les choses de façon brouillée, tout simplement. Et puis après, il y a le fait qu'en France, en tout cas, il n'y a pas d'orientation. L'orientation scolaire, elle est faite de façon, j'ai envie de dire, maladroite et souvent un peu crapuleuse. C'est-à-dire qu'en fait, on nous pousse. là où en fait on a envie de nous pousser. Parce qu'il y a une hiérarchie des matières, il y a une hiérarchie des métiers, que si tu es bon en maths, tu dois faire des maths et tu seras ingénieur, parce que ça rapporte plus et tu auras plus de pouvoir et d'argent. Mais on ne s'intéresse pas du tout au talent des enfants, alors qu'il faudrait le faire là, puisque c'est déjà manifeste et visible, donc repérable chez les enfants.

  • Véronique

    Comment aider les parents à identifier le talent de leurs enfants ?

  • Patrice

    C'est très simple, il faut se demander, parce que les parents sont les meilleures personnes pour ça, puisqu'elles ont vu l'enfant grandir. La question que les parents peuvent se poser, c'est tout simplement, qu'est-ce que mon enfant fait de mieux ? Qu'est-ce qu'il fait de mieux que les autres ? Qu'est-ce qu'il fait de façon précoce ? Et en général, les parents le savent, ils répondent à cette question-là, mais ils ne font pas le lien entre ça et le talent.

  • Véronique

    C'est très intéressant et éclairant.

  • Patrice

    Et après, si ça peut être aussi les professeurs. Moi, j'ai eu la chance, comme l'exemple que j'ai donné, d'avoir un professeur, enfin deux professeurs d'ailleurs, qui m'ont aidé à découvrir, à révéler mon talent. Donc peut-être que les professeurs peuvent jouer ce rôle que l'orientation ne joue pas, ou peut, ou très mal, et que les parents ne savent pas forcément jouer parce qu'on ne leur a pas expliqué l'intérêt de la chose et la définition du terme. Peut-être que les professeurs, dans leur domaine, avec leur fenêtre de tir, peuvent dire, tiens, ce garçon-là ou cette fille-là, elle a un talent dans tel ou tel domaine.

  • Véronique

    Oui. Et ce que j'aime beaucoup dans ton livre, c'est que tu proposes énormément de clés ou d'outils pour identifier son talent. Là, on ne va pas tous les évoquer parce qu'on n'aurait pas le temps et puis ce n'est pas l'objet. Mais j'invite les personnes qui se poseraient la question pour leurs enfants ou pour eux-mêmes dans les... période de réorientation, de reconversion où on est un peu perdu. Je trouve que ton livre est très éclairant parce qu'il est très riche d'outils tels que, justement, on a parlé des besoins, je crois que tu en parles, de la pyramide des besoins. Voilà, on peut trouver effectivement les choses classiques, mais tu vas beaucoup plus loin en utilisant des outils moins conventionnels. et Et aussi ludique. Moi, je trouve que c'est sympa aussi d'approcher les sujets sous l'angle du jeu, de l'amusement, parce qu'on est des êtres vivants et on n'a pas besoin d'être toujours dans le côté très sérieux et qui éteint les gens. Enfin, moi, je trouve, dans ma pratique, justement, avec la numérologie, le but, c'est d'aider les personnes à identifier leurs talents et en tout cas les endroits où ils peuvent facilement développer. Des compétences aussi. J'aime beaucoup l'idée du fil rouge parce que c'est aussi un outil qu'on utilise en coaching, puisqu'il y a aussi la ligne de vie et de voir, voilà, en se posant et en regardant tout ce qu'on a effectué. C'est ce que tu évoquais tout à l'heure quand tu disais que lors des entretiens de recrutement, tu interrogeais les personnes pour savoir, essayer toi de découvrir quel était le fil rouge. ou des fonctions connexes, où on pouvait retrouver des points communs. Et je trouve que cette histoire de fil rouge, c'est un petit peu les petits cailloux du petit pousset. C'est un petit peu le côté sympa de se dire, tiens, on va faire une enquête sur soi pour découvrir. Mais du coup, moi, c'est quoi mon talent et qu'est-ce qui pourrait m'aider à identifier les indices ? qui pourrait m'aider à identifier ce talent. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Patrice

    Alors, c'est une question par rapport à toi, Véronique ?

  • Véronique

    Non, par rapport aux personnes... Ou alors, je ne sais pas, si tu avais quelque chose de spécifique.

  • Patrice

    Toi, c'est sûr que ton talent, il est relationnel. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui se passe avec les autres. Là, ton talent, tu es en train de l'utiliser. Après, il faudra réfléchir aux verbes précis. Parce qu'un talent, c'est une compétence. Donc, c'est un verbe d'action précise. Mais c'est sûr que c'est en relation avec les gens. C'est soit les faire parler, soit les écouter, soit les... leur faire quelque chose de positif. C'est sûr que c'est de cet ordre-là. Après, c'est vrai que dans mon livre, j'ai essayé de classer toutes les méthodes que j'ai pu tester, expérimenter, etc. Donc, il y a des méthodes très conventionnelles qu'on utilise notamment en recrutement ou dans les bilans de compétences. Donc, c'est l'analyse des compétences, l'analyse, la hiérarchisation et l'extraction du talent parmi toutes les compétences fortes qu'on a. Ça, c'est une méthode qui est très fiable, mais qui prend beaucoup de temps et qui est un peu fastidieuse, en fait, qui ne présente pas beaucoup d'intérêt. Par contre, c'est vrai qu'il y a des méthodes beaucoup plus fun qui sont basées sur des techniques comme la numérologie, l'astrologie, la morphopsychologie. Par exemple, j'explique que pour ceux qui connaissent leur signe astral, en fait, c'est une bonne piste parce que souvent, le talent, il n'est pas lié au signe astral de la personne, il est lié à son ascendant. C'est ce que j'ai découvert en croisant toutes ces méthodes. Ça peut être une piste intéressante. Malheureusement, la plupart des gens connaissent leur signe, mais pas forcément leur ascendant. Et c'est dommage parce que le talent, il est presque toujours facile à trouver avec l'ascendant. Et ça, c'est une méthode qui ne prend pas beaucoup de temps. Sinon, le fait de calculer son ascendant sur Internet, ça prend trois minutes. Et après, on peut regarder à quoi ça correspond en termes d'énergie, de fonctionnement, de métier, d'activité ou de projet.

  • Véronique

    J'adore. C'est encore une autre piste. C'est... Eh bien, écoute, Patrice, on arrive à la fin de notre épisode. Est-ce qu'il y a une question que j'ai... oublié de te poser ou un sujet que tu voulais évoquer ?

  • Patrice

    Non, si ce n'est que, encore une fois, j'insiste sur le fait que, de mon point de vue, et jusqu'à preuve du contraire, tout le monde a un talent. Et c'est vrai que la seule chose que j'aimerais dire, c'est que ce qui nous empêche aussi de l'identifier, c'est la vision un peu, comment dire, déformée de ce terme, parce que beaucoup de gens imaginent un talent soit artistique, soit sportif, enfin, pour les stars qu'on voit à la télé, mais le talent, ça peut être des choses très simples, ça peut être rangé. ça peut être dépanné, ça peut être écouté, ça peut faire danser les gens qui ne veulent pas danser, comme on me l'a raconté, ça peut être des choses très précises et toutes simples et toutes banales, mais simplement, elles sont développées à un niveau extrême d'efficacité et de plaisir. Donc, il ne faut pas se… Parfois, les gens sont déçus quand je les aide à trouver leur talent, ils disent « Ah bon, c'est que ça ? » Je leur dis « Mais ce n'est pas que ça, c'est ça ! » Et vous pouvez en faire un métier, vous pouvez faire n'importe quoi, vous pouvez faire n'importe quelle carrière. n'importe quel succès avec votre talent, si vous l'acceptez et si vous allez trouver le métier qui correspond. Si je prends l'exemple de cette femme qui m'a confié en fait dans une voiture, en me raccompagnant à la gare après une formation, que son talent c'était de faire danser les gens et qu'elle ne voyait pas très bien comment elle pouvait utiliser ça dans son métier puisqu'elle était infirmière en EHPAD. Je lui ai dit, ben t'es pas obligé de rester toute ta vie infirmière en EHPAD. Et moi je connais quelqu'un dont le métier c'est de faire danser les gens. Et elle facture 10 à 12 000 euros la soirée. Et donc, elle s'amuse beaucoup, elle travaille très peu et elle a beaucoup de succès, beaucoup de plaisir, évidemment, parce qu'elle a décidé de changer de braquet.

  • Véronique

    Est-ce que tu sais ce que cette personne en a fait de son talent, du coup ? Non,

  • Patrice

    parce que malheureusement, je ne l'ai pas revu. Mais j'espère que la graine que j'ai posée dans sa tête va germer et qu'un jour, elle va s'autoriser peut-être, déjà en parallèle de son métier, parce qu'on n'est pas obligé de tout larguer comme ça du jour au lendemain. Peut-être qu'elle va s'autoriser à... à proposer ses services dans les mariages, par exemple. Ça peut être des choses comme ça, ou dans les soirées, dans des événements. Et petit à petit, j'espère que si elle se laisse pousser, guider, porter par son talent, parce que le talent nous porte, j'espère qu'elle va découvrir qu'elle a plus de plaisir, plus d'efficacité et plus d'intérêt aussi, tout simplement, à l'utiliser, peut-être assez puisée en tant qu'infirmière.

  • Véronique

    En tout cas, moi, le mot-clé que je retiens et que j'utilise, c'est vraiment le mot « s'autoriser » . Parce que je trouve que ce qui est difficile quand tu as un talent, on va dire, qui n'est pas commun, c'est parfois le manque de représentation, d'exemple. Tu veux dire, ah bah tiens, quelqu'un l'a déjà fait, donc je peux le faire. Tu vois, tu lui as cité tout de suite l'exemple de cette personne qui gagnait très bien sa vie en faisant ça. C'est quand même un talent qui n'est pas très commun, on va dire. donc du coup Après, je pense que c'est l'affaire de chacun, mais ça a peut-être un lien. En tout cas, moi, je fais un lien peut-être avec la confiance en soi aussi, de s'autoriser à aller.

  • Patrice

    Oui, tout à fait. D'ailleurs, j'ai oublié de le mentionner comme critère, mais le talent, en fait, c'est la seule activité où on a une confiance en soi quasiment illimitée. Et c'est d'autant plus parlant et frappant que moi, quand j'étais jeune, je n'avais aucune confiance en moi, sauf quand j'utilisais les mots. C'est-à-dire que là, il n'y avait plus de timidité, il n'y avait plus de phobie, il n'y avait plus rien. C'est comme si j'étais dans une espèce de fusée où rien ni personne ne pouvait m'arrêter. Et je crois que le talent, ça nous connecte. à une espèce de confiance en soi naturelle, inconsciente et exceptionnelle.

  • Véronique

    C'est excellent. Alors là, pour le coup, c'est un critère. Enfin, je ne dis pas que les autres n'étaient pas, mais ce que je veux dire, c'est que là, c'est peut-être plus facile à identifier pour les personnes, de se dire, ah bah tiens, quand je fais ça, bah oui, effectivement, par rapport au reste du temps, comment je me sens. Je trouve que dans ce que tu dis, et moi, je prône ça, c'est vraiment le rapport au corps aussi. Tout à l'heure, on a dit que pour les personnes extérieures, elles voient que cette personne se déploie, s'anime. Et je trouve qu'on est vraiment, en tout cas en France, on est plutôt dans le « je pense, donc je suis » . Et on ne met pas assez l'accent sur nos ressentis qui, eux, ne mentent pas, sont instantanés et sont toujours avec nous. On n'a pas besoin d'un relais extérieur pour valider. ou invalider un choix ou une pensée. Et j'aime beaucoup, dans ce que tu dis, le fait de revenir aussi au corps, en fait. C'est quelque chose de précieux. Oui. Et pour certaines personnes qui sont très dans le mental, c'est presque un nouvel apprentissage, en fait.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Écoute ton corps. Écoute ton corps ou ton cœur. qui tous les deux nous connectent à ce talent. Un des critères qu'on n'a peut-être pas assez développé, c'est le plaisir qui est poussé à un extrême, et ça devient ce qu'on appelle le flow, c'est-à-dire un état où on est bien, il n'y a plus de temps, il n'y a plus de stress, il n'y a plus rien. On est dans l'éternel présent, parce qu'on est connecté avec ce qu'on est profondément, et en se réalisant, on fait sauter toutes les barrières et toutes les tensions. Donc le but, c'est bien sûr de rester. connecté à son talent pour pouvoir rester aussi dans cet état de flow quasiment, peut-être pas tout le temps, mais le plus possible.

  • Véronique

    Oui, quand on l'a connu, on le recherche. c'est vraiment un plaisir. Je ne me souviens jamais de qui avait fait cette citation du fait de trouver ce qui te plaît et tu ne travailleras plus un seul jour de ta vie.

  • Patrice

    Oui, c'est Confucius.

  • Véronique

    Confucius, ok. Donc, moi, ce que je voudrais qu'on retienne de cet épisode, c'est que le talent, ce n'est pas quelque chose d'idyllique, qui appartienne à certaines personnes, qui arrive à en faire quelque chose. On l'a tous, tu l'as dit, et j'aime beaucoup le fait que tu dises qu'on a tous un talent. Après, soyons des colombos ou des enquêteurs. Enfin, colombo, c'est un peu daté comme... Comme ça, on sait l'âge que j'ai. Et donc, du coup, en tout cas, d'enquêter pour trouver quel est notre talent, puisque s'il nous connecte à notre cœur et nous met dans un état de flot, quoi de mieux finalement dans une vie que de se réaliser, plutôt que ce que tu disais au départ, de s'éteindre dans des vies où on dépense énormément d'énergie à être ce qu'on n'est pas en fait.

  • Patrice

    Oui, c'est ça. Le talent, c'est ce qui nous permet d'être nous-mêmes, tout simplement.

  • Véronique

    Oui, oui. Patrice, où peut-on te contacter ? Comment ?

  • Patrice

    Alors, moi, je suis partout, en fait, sur LinkedIn, sur tous les réseaux sociaux, sur YouTube, sur Facebook, Instagram. J'ai un site aussi, patriceras.com. Et voilà, donc on...

  • Véronique

    Tu as une chaîne YouTube ?

  • Patrice

    J'ai une chaîne YouTube, donc de toute façon, il suffit de taper mon nom et puis on voit soit mes livres, soit mon site, soit mes... mes réseaux sociaux, donc je suis très facile à contacter. En plus, il n'y a pas beaucoup de gens qui s'appellent RAS, donc ça simplifie aussi les recherches.

  • Véronique

    Oui, oui, oui, oui, tout à fait. Est-ce que tu as une actualité dont tu voudrais parler ?

  • Patrice

    En fait, là, je vais intervenir, je vais être interviewé dans une émission de radio sur le thème « Est-ce qu'on peut aimer toute la vie ? » « Est-ce qu'on peut s'aimer toute la vie ? » Donc c'est sur Radio Notre-Dame, je ne sais plus la date exacte, mais c'est dans quelques semaines, je crois. Donc voilà, ça va être intéressant aussi. C'est un sujet un peu connexe à ce qui m'intéresse. Mais j'aime bien aussi aller défricher des terres un peu à la limite de mon périmètre.

  • Véronique

    Intéressant. Écoute, là, ça ouvre encore sur d'autres perspectives. Merci beaucoup pour ta participation, Patrice, pour ta confiance aussi. Et puis, tu es le premier qui inaugure cette nouvelle série d'experts. Merci vraiment pour ton enthousiasme. Et tu vois, ce qui est intéressant, c'est qu'avant l'enregistrement de notre épisode, tu dis que tu avais mal à la gorge. Et bizarrement, je trouve que pendant cet épisode... Je n'ai rien entendu. Donc, tu illustres parfaitement ton talent. Et je te remercie. Et peut-être, alors, à voir, peut-être que l'avenir le dira, il y aura peut-être un autre épisode sur un autre de tes sujets de prédilection. À voir, en tout cas. Merci à tous de nous avoir suivis, écoutés. Peut-être que, justement, tu as semé de multiples graines chez beaucoup de personnes. En tout cas, je l'espère. Et puis, je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour un nouvel épisode de Parlons Introspection. Je vous retrouverai avec grand plaisir, peut-être avec une ou un autre expert, ou peut-être en solo. Suspense. Au revoir. Merci beaucoup à toi, Patrice.

  • Patrice

    Merci, Véronique.

  • Véronique

    Pour aller plus loin, vous pouvez réserver un appel clarté offert. Le lien est dans la description. Le podcast paraît chaque jeudi matin avec des épisodes solos, des témoignages et... d'autres voies d'expertes ou d'experts à découvrir au fil du temps. Si l'épisode vous a plu, abonnez-vous, laissez un commentaire ou mieux, partagez-le avec vos amis. C'est ce qui permet au podcast de rayonner. Et maintenant, vous pouvez reprendre en douceur vos activités.

Chapters

  • Introduction et présentation de Patrice Ras

    00:42

  • Comprendre le talent et sa distinction avec la compétence

    00:59

  • Les critères pour identifier son talent

    02:01

  • L'importance de cultiver ses talents

    03:15

  • Exemples de talents et comment les utiliser

    05:02

  • Méthodes pour découvrir son talent

    10:19

  • Conclusion et réflexions finales

    16:12

Description

🤝 Envie d’aller plus loin ?
Je propose un accompagnement stratégique, doux et sur-mesure pour les personnes en transition.

Découvrez mon univers ici : https://catalysons-vos-atouts.com


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Épisode spécial – Paroles d’expert·es

Et si votre talent n’était pas si caché que ça ?

Avec Patrice Ras, auteur et formateur en développement personnel

👉 Vous avez du mal à identifier ce que vous faites naturellement bien ?
👉 Vous doutez encore de la valeur de ce qui vous semble “trop simple” pour être reconnu comme un talent ?

Dans cet épisode, je reçois Patrice Ras, auteur de plus de 60 ouvrages consacrés à la connaissance de soi, à la communication et à la psychologie appliquée. Ensemble, nous explorons la notion de talent essentiel : ce fil rouge souvent ignoré, pourtant présent en chacun de nous.

💡 Au programme de notre échange :
– Pourquoi nous avons tant de mal à reconnaître notre propre talent
– Ce qui différencie un talent d’une compétence ou d’un don
– Comment repérer ce que l’on fait naturellement, avec aisance… et que l’on sous-estime
– Des clés concrètes pour se reconnecter à son potentiel
– Des passerelles entre morphopsychologie, introspection, numérologie et écoute de soi

📚 À propos de mon invité :
Patrice Ras est auteur, formateur et conférencier. Il explore depuis plus de 20 ans les leviers de transformation personnelle.
Parmi ses ouvrages : Et si votre talent essentiel n’était pas si caché que ça ?, Le langage du visage

🎧 Un épisode à écouter si vous êtes en quête de clarté, en transition ou simplement curieuse de mieux vous comprendre.

✨ Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et praticienne en numérologie stratégique®.
À travers ce podcast, j’aide les femmes à sortir de la confusion, à clarifier leurs priorités et à prendre des décisions alignées.

🔗 Liens utiles :
– Le site de Patrice Ras : https://www.patriceras.com/
– Mes accompagnements : https://calendly.com/vemilome/decouverte-coaching-numerologie-30min
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Véronique

    Bienvenue dans Parlons Introspection. Cette série spéciale, Paroles d'experts ou d'expertes, donne la voix à celles et ceux qui explorent, chacun ou chacune à leur manière, les chemins de la connaissance de soi. Auteurs, thérapeutes, coachs, entrepreneurs, à travers des échanges simples et profonds, je vous propose de croiser leur regard avec le mien. Mon intention, vous offrir des clés concrètes et inspirantes pour avancer sur votre propre chemin intérieur. Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et j'ai hâte de vous faire découvrir ces rentes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlons Introspection. Alors aujourd'hui, j'innove en inaugurant une nouvelle série consacrée à des experts, tant qu'à faire autant s'adresser aux personnes dont c'est le sujet. Et aujourd'hui, on commence par le fait de savoir comment identifier son talent. Et j'ai le grand plaisir aujourd'hui d'accueillir Patrice Ras, qui est auteur d'une soixantaine d'ouvrages sur des sujets variés, tels que justement le sujet de ce jour qui va être de savoir comment identifier son talent, mais aussi la morphopsychologie qui est vraiment... ton sujet de prédilection, mais je laisse les auditrices et auditeurs découvrir tous les ventailles de tes ouvrages, parce qu'ils sont nombreux et très intéressants, surtout quand on est férus de connaissances de soi, et j'ai trouvé le lien très facile et fluide avec le podcast Parlons Introspection, puisque justement nous allons... avoir des astuces, des expériences pour savoir identifier au mieux nos talents. Alors Patrice, pour ceux qui ne te connaissent pas, parce que tu es aussi conférencier et formateur, je te laisse te présenter de la façon qui te convient le mieux.

  • Patrice

    Merci Véronique. Donc moi, effectivement, comme tu l'as dit, je suis d'abord et avant tout formateur. C'est mon métier de base, en fait, puisque j'ai commencé à enseigner à l'âge de 11 ans. Les mathématiques, qui plus est. Et puis après j'ai enseigné des tas de choses dans ma vie, le français entre autres, et puis après j'ai fait du recrutement, du management, et je me suis installé en libéral à Paris il y a maintenant 30 ans, pour faire ce que j'aime, c'est-à-dire transmettre mes compétences et mes connaissances en psychologie appliquée, ce qu'on appelle aujourd'hui le développement personnel. Alors pour moi c'est au sens large du terme, ça inclut le développement professionnel, donc la recherche d'emploi, et l'identification du talent, évidemment. Et c'est ce qui m'a amené à réfléchir sur ce sujet. D'abord, mon expérience de recruteur dans trois cabinets différents. Et puis après, mon expérience de conseil en recherche d'emploi. Parce que je me suis aperçu qu'effectivement, c'est la pierre angulaire, c'est le joker absolu pour trouver un job facilement, rapidement et puis surtout pour s'épanouir, pour réussir sa carrière.

  • Véronique

    Très intéressant. Écoute, on va commencer par le début. À savoir, toi qui es amoureux des mots, des définitions, qu'est-ce qu'un talent et qu'est-ce qu'il n'est pas ? Et avec quoi on le confond souvent ?

  • Patrice

    Oui, exactement. Donc le talent, en fait, déjà, c'est un mot étrange qui a une histoire tout à fait étonnante et passionnante puisqu'en fait, à la base, c'est une quantité. Ça désigne une quantité d'or ou de métal, 20 ou 27 kilos d'or ou d'argent. Et en fait, après, évidemment, par l'usage, c'est devenu en fait un synonyme de 27 kilos d'or. Donc c'est devenu par la suite, par extension on pourrait dire, et par généralisation, c'est devenu en fait un symbole de richesse. Donc c'est ça qui est intéressant déjà dans l'origine du terme, c'est la notion peut-être qu'on a en nous un trésor. Moi j'aime beaucoup cette notion-là.

  • Véronique

    Ah oui, là du coup, ça devient tellement plus intéressant, parce que couramment on a l'habitude de confondre le talent et la compétence.

  • Patrice

    Exactement. Et donc justement, il y a une grande différence entre le talent et la compétence. Moi, en fait, ce sont mes patrons recruteurs qui m'ont aidé à faire la distinction, puisque évidemment, quand on est recruteur professionnel en cabinet, on ne peut pas se permettre de bricoler. Donc les mots sont hyper importants et des notions aussi essentielles que celles de talent encore plus. Donc pour mes patrons, en fait, pour mes trois patrons, le talent, c'était tout simplement en fait la surcompétence, c'est-à-dire la compétence à la fois la plus forte, ce qu'on fait de mieux et ce qu'on fait mieux que les autres. C'est en fait la double dimension, on pourrait dire à la fois personnelle et interpersonnelle du talent. Et ça nous donne déjà deux pistes pour essayer de le trouver, pour essayer de l'identifier, et ensuite bien sûr par derrière pour pouvoir l'utiliser.

  • Véronique

    Intéressant, intéressant. Et d'ailleurs, ce n'est pas qu'un sujet puisque tu as écrit un ouvrage complètement dédié à ce thème. Donc, est-ce que tu peux nous rappeler le nom de ton ouvrage, s'il te plaît ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Mon ouvrage s'appelle « Comment découvrir et utiliser son talent » . Donc, il est sorti en 2022 de mémoire chez Ellipse. Et donc, j'explique dans ce livre, en fait, que le talent, ce n'est pas seulement une compétence comme toutes les compétences qu'on a. Une compétence, c'est juste un savoir-faire immédiatement utilisable. Par contre, le talent a une différence à la fois quantitative et qualitative. Quantitative parce qu'il est à la fois plus fort, il évolue plus vite, il a plus de résultats, il sort de la mêlée naturellement. Et qualitative parce que la relation qu'on a avec son talent est différente, fondamentalement, de celle des autres compétences. La différence est la suivante, c'est que les compétences, en fait on les acquiert et on les apprend. et on les développe toute la vie, et j'ai envie de dire avec des efforts, avec du temps, avec des claques dans la figure, pour être poli, alors que le talent, non. Le talent, il est déjà plus ou moins en nous, certains le considèrent comme inné. Moi je pense que c'est un peu un abus de langage parce qu'un bébé qui arrive au monde, il sait rien faire à part pleurer, manger, boire et dormir. Mais en tout cas, c'est quelque chose qui est prédisposé, c'est-à-dire qu'on a déjà en nous une orientation, une facilité qui fait qu'on va apprendre. très vite et qu'on va développer la compétence, j'ai envie de dire, à toute vitesse et presque tout seul, en tout cas sans avoir réellement besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'un suivi, d'une correction.

  • Véronique

    Et donc même avec plaisir du coup ?

  • Patrice

    Oui bien sûr, le plaisir c'est un des critères fondamentaux du talent, c'est-à-dire qu'on peut très bien être très bon dans une discipline et y trouver du plaisir, simplement parce qu'on fait la chose depuis 5, 10, 15 ou 20 ans, ce qui est le cas de beaucoup de gens en fait qui font un métier... et qui sont un peu par hasard et par opportunité. Et ça ne veut pas dire qu'ils sont forcément talentueux. Par contre, au bout d'un certain nombre d'années, l'expérience va augmenter le niveau de compétence, mais ils ne seront jamais excellents. C'est ça qui est la différence. Avec une compétence normale, j'ai envie de dire, on peut être bon, on peut être très bon, on peut être très très bon, mais on ne sera jamais excellent. Or, le talent, lui, il nous met quasiment dès le départ dans un niveau d'excellence relative, évidemment, parce qu'on ne peut pas comparer la compétence là où la... le talent d'un enfant avec celui d'un adulte ou encore moins celui d'un expert. Mais en tout cas, le talent, il fait la différence dans une classe d'école, dans une équipe d'entreprise et partout où on va, en fait. C'est ça le...

  • Véronique

    Alors, du coup, j'imagine, je ne vais pas présumer ta réponse, mais que tu fais peut-être partie de ceux qui sont pour, justement, l'identification du talent et surtout de... de le cultiver et de l'enrichir plutôt que d'essayer de travailler des faiblesses qu'on a identifiées chez nous ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Moi, je trouve qu'en France, en particulier, on a une culture un peu perfectionniste qui nous pousse sans arrêt à chercher, à éliminer ou à diminuer nos tards, nos manques, nos carences et nos faiblesses. Et moi, je pense que c'est une perte de temps, d'énergie et de joie aussi, parce qu'en fait, on peut y passer la vie entière et on aura des résultats assez médiocres. Et en plus, on n'a pas besoin de prouver aux autres qu'on est bon partout. On n'a même pas besoin de prouver quoi que ce soit, d'ailleurs, à qui que ce soit, sinon peut-être à soi-même. Et encore, parce que ce n'est pas l'ego qui est derrière tout ça, le but du jeu, ce n'est pas de prouver, c'est de s'épanouir et c'est de réussir. Et le talent, justement, pour moi, c'est la seule exception aux compétences habituelles et normales qui permettent justement à la fois d'avoir du plaisir et du succès dans le même temps. Donc, c'est la solution. à tous les problèmes qu'on rencontre aujourd'hui, la démotivation par exemple, sur lequel j'interviens beaucoup parce que tout le monde est démotivé et pour cause. Mais ça peut être aussi tout simplement la fatigue, l'épuisement, le stress, le burn-out, etc. ou le bore-out, l'ennui. Donc tous ces problèmes-là peuvent être non pas résolus, mais supprimés purement et simplement par le talent. Parce que le talent, il n'a pas besoin d'être motivé, il n'a pas besoin d'être corrigé, il n'a pas besoin d'être suivi. Je veux dire, le fait de l'utiliser, en soi, c'est une source de bonheur, de plaisir et d'épanouissement.

  • Véronique

    Et c'est une façon aussi de nourrir nos besoins ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Bien sûr, derrière chaque talent, il y a un ou plusieurs besoins, évidemment.

  • Véronique

    Tu veux bien définir ce qu'est un besoin, parce que je pense que c'est nécessaire.

  • Patrice

    Oui, bien sûr, ça c'est aussi une source de confusion. Un besoin, ce n'est pas un désir, en fait. Le besoin, c'est une énergie interne, à l'intérieur de nous, soit de notre corps, soit de notre cœur. si c'est un besoin émotionnel ou relationnel, soit dans notre tête, si c'est un besoin intellectuel comme celui de comprendre par exemple, qui est le mien en particulier. Et donc le besoin en fait c'est une source d'énergie qui est basée sur un manque et qui va nous pousser inévitablement à agir pour transformer l'essai à travers un désir, c'est-à-dire en fait l'envie de faire, d'avoir, de transformer, de créer quelque chose ou quelqu'un. Et donc le besoin interne va générer des désirs qui sont entre guillemets externes, qui vont nous pousser à décider, à agir et à communiquer éventuellement.

  • Véronique

    Ok, alors entrons dans le vif du sujet, parce que qu'est-ce qui t'a poussé à écrire un livre sur ce sujet ? Tu nous as fait un teasing en début d'entretien avec le fait d'avoir découvert ton talent à 11 ans.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Je pense que ce n'est pas forcément le cas de tout le monde.

  • Patrice

    Non.

  • Véronique

    Mais si tu pouvais nous en dire plus, s'il te plaît.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. En fait, ce qui se passe, c'est justement peut-être ce décalage. Moi, je suis quelqu'un de différent, j'ai une histoire différente, une personnalité différente. Et dans ces différences, il y a des bonnes et des mauvaises choses. Les mauvaises choses, c'est la souffrance. Et les bonnes choses, c'est que cette souffrance peut-être m'a obligé peut-être à justement découvrir et plutôt à utiliser mon talent. Et après, quand j'ai commencé à évoluer, notamment dans le recrutement, J'ai été très surpris de constater que la plupart des gens, des candidats que je recevais, n'étaient pas capables d'identifier leur talent à des âges de 20, 30, 40, 50 ans. Donc je me suis dit, c'est curieux, comment ça se fait qu'il peut y avoir ce décalage alors que moi je l'ai identifié depuis au moins 11 ans. Et donc après j'ai commencé à réfléchir, à discuter avec mes patrons, avec mes collègues, sur comment on peut les identifier. Et puis après, en plus en profondeur, comment se fait-il que certains individus l'ont identifié de façon précoce et pas d'autres, et pas tout le monde. J'ai envie de dire que c'est presque l'exception à la règle générale qui est de ne pas connaître son talent. Et du coup, ça, ça m'a amené à un critère qui est le critère d'inconscience. En fait, le talent, c'est presque toujours une surcompétence inconsciente. C'est-à-dire qu'on fait quelque chose, mais on n'a pas vraiment conscience de faire quelque chose, d'autant plus qu'il n'y a pas d'effort, il n'y a pas de travail, il n'y a même pas vraiment d'apprentissage. On fait quelque chose et ça fonctionne et ça marche tout de suite. Donc du coup pour la personne en elle-même Si on compare avec la notion de talent, de compétence, pardon, qui est quand même très fastidieuse, qui est lourde, qui est laborieuse, ça ne vaut rien puisque je ne fais pas d'efforts.

  • Véronique

    Et l'effort, c'est ce qui est valorisé dans notre société aussi.

  • Patrice

    Bien sûr.

  • Véronique

    Tu ne nous as pas dit quel était ton talent ?

  • Patrice

    Alors moi, mon talent, en fait, c'est tout simplement d'expliciter les choses à travers le langage, c'est de mettre des mots sur des situations, des objets, des relations. qui n'en ont pas forcément. C'est de clarifier les choses avec les mots et les phrases.

  • Véronique

    Alors, comment tu l'as découvert à 11 ans ?

  • Patrice

    Je l'ai découvert parce que, comme je t'avais raconté, je crois, en fait, à 11 ans, j'avais un professeur de maths qui était un prof d'histoire géo et qui, évidemment, n'arrivait pas vraiment à nous enseigner les mathématiques. Et donc, personne ne comprenait à peu près ce qu'il racontait. Il lisait un manuel et puis après, il répondait comme il pouvait aux questions qu'on lui posait. Et le seul qui comprenait quelque chose dans cette classe, c'était moi. Donc, j'ai commencé à expliquer à mon camarade de table comment ça fonctionnait. Et puis après, tous les pirates au fond de la salle qui se retournaient vers moi parce que mes explications étaient plus claires que les siennes. Et puis au bout d'une ou deux semaines, il m'a fait venir à côté de lui et on faisait le cours à deux. Donc il lisait le manuel et moi, je répondais aux questions. Et j'ai compris que j'avais cette facilité à trouver les mots pour clarifier les choses.

  • Véronique

    Et ça s'est produit à d'autres occasions après tes 11 ans ? Parce que j'imagine qu'à 11 ans, on ne se dit pas « tiens, j'ai un talent » . Non. Tu vois, c'est essayer de comprendre ton cheminement pour te dire « bah tiens, oui, c'est quelque chose qui te distingue des autres » .

  • Patrice

    Oui, bien sûr, le talent, c'est ce qui nous distingue positivement des autres. Alors c'est vrai qu'à l'époque…

  • Véronique

    Comment on s'en rend compte en fait ?

  • Patrice

    On s'en rend compte comme ça. On s'en rend compte avec des situations, avec des événements, avec des succès, avec des choses un peu étonnantes, avec le regard des autres ou la vie des autres. Le deuxième exemple que je donne toujours, qui m'a amené à écrire des livres, c'était aussi à 11 ans d'ailleurs, ou à peu près dans ces eaux-là. Donc j'avais fait, en fait, j'avais rendu une copie dont j'étais vraiment pas fier, en fait, puisqu'il fallait faire un texte libre. Et moi, je n'avais aucune imagination, en tout cas, c'est ce que je croyais. Donc j'ai triché en prenant une bande dessinée, en la racontant. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'en écrivant cette bande dessinée, enfin en racontant cette bande dessinée, je me suis laissé entraîner par l'écriture. J'ai commencé à faire une copie, deux copies, trois copies, quatre copies, cinq copies, six copies, sept copies et demi. Et je me suis arrêté au bout de 30 pages parce que c'était le dimanche soir et qu'il fallait manger, se laver et puis se coucher. Et après, mon histoire était inachevée, bien entendu. Et donc, j'ai rendu ma copie en croisant les doigts pourvu qu'ils ne connaissent pas cette bande dessinée que j'avais choisi quand même parmi les bandes dessinées un peu space. Et donc, voilà, mais j'ai flippé pendant deux ou trois semaines. Et puis, quand il a rendu les copies en plus. Il a été un peu sadique, pour moi en tout cas, parce qu'il a rendu ma copie à la fin. Et donc je me suis dit, ça y est, c'est mort, il a identifié ma triche, et donc je vais me faire démolir. Parce qu'à l'époque, c'était un peu comme ça, on se faisait humilier, et personne n'avait rien à dire. Sauf qu'en fait, contrairement à ce que je croyais, j'ai eu la meilleure note. J'ai eu 16 sur 20, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant. En plus, il a lu la copie intégralement. Et à la fin, 30 pages, c'est long. Oui, c'est long.

  • Véronique

    C'est un cours, en fait.

  • Patrice

    Oui. Et après, en fait, il m'a regardé bizarrement et il m'a pointé du doigt. Et il a dit comme ça à mes camarades. Il a dit, vous verrez un jour, ce petit salopard, il nous fera un livre. Évidemment, cette phrase, ça m'a marqué parce que ce n'est pas banal qu'un professeur dise ça à quelqu'un. Et donc, sur le coup, je n'ai pas vraiment compris. Mais en tout cas, c'est resté gravé dans mon cerveau et ça m'a donné en fait une espèce de confiance en moi par rapport à ça. Et ça m'a donné la possibilité d'ailleurs d'écrire un livre et puis après, beaucoup d'autres. Donc, c'est souvent le regard des autres qui nous permet de prendre conscience de notre talent.

  • Véronique

    Oui, parce qu'il est tellement naturel pour nous qu'on se dit que tout le monde sait faire. D'ailleurs, ce n'est même pas une question en fait. On ne se la pose même pas la question.

  • Patrice

    Non, absolument. C'est naturel, c'est évident, c'est spontané. C'est presque automatique entre guillemets. On fait quelque chose et puis ça marche quasiment tout de suite.

  • Véronique

    Alors, est-ce que tu veux partager avec nous quelques clés pour nous aider à identifier nos propres talents ?

  • Patrice

    Alors oui, il y a deux types de clés. Il y a les critères d'abord, dont on a déjà parlé. Et puis après, il y a les méthodes qui permettent d'identifier son talent. Donc sur les critères, on en a évoqué beaucoup. Moi, j'en ai recensé en gros entre 15 et 20. Donc les principaux, on les a évoqués, c'est la précocité. Le talent, en général, se manifeste... dans l'enfance, en général, à partir de 6 ans, 6, 7 ans, 8 ans. Alors après, bon, c'est pas forcément automatique, ça peut être 10 ans, 12 ans, etc. Mais même sous des formes embryonnaires, il se manifeste très tôt. Deuxième critère, c'est la régularité. C'est-à-dire qu'il se manifeste une fois, il disparaît, il reviendra, il disparaît, il reviendra, etc. Quitte à changer de forme. C'est-à-dire, il peut prendre des... C'est un peu comme un serpent de mer, quoi. Mais il est toujours là. Et dans les CV, justement, des candidats, c'est un peu le fil rouge en fait C'est-à-dire que c'est souvent une mission ou un projet qu'on trouve quasiment à chaque poste. Comme si la personne s'arrangeait pour fourguer son talent partout où elle passait. Parce que ça correspond à une nécessité, à un besoin qu'on a évoqué, de s'affirmer, de se réaliser dans son identité, dans sa spécificité. Il y a d'autres critères très simples comme on a évoqué la facilité, on n'a pas évoqué clairement l'efficacité, mais évidemment c'est un critère très important. L'efficacité c'est quoi ? C'est le rapport entre l'énergie investie et le résultat obtenu. Donc on est efficace si et seulement si, avec très peu d'énergie investie, on a beaucoup de résultats. Parce que si on a beaucoup de résultats avec beaucoup d'énergie, on n'est pas vraiment efficace, on est moyennement efficace. Par contre, si on a beaucoup de résultats avec peu d'efforts, peu de temps, peu d'apprentissage, là, on est efficace. Et donc, la meilleure définition que j'avais trouvée, d'ailleurs, du talent, elle reprenait un peu ces différents critères-là. Elle dit, le talent, c'est ce que vous faites depuis toujours sans jamais l'avoir appris.

  • Véronique

    OK. Oui, là, c'est simple. Et je pense qu'on aurait besoin quand même d'autres clés pour... Parce qu'effectivement, le fil rouge... Je trouve que c'est difficile de trouver tout seul son talent. Et comme tu disais, le regard extérieur, ça aide beaucoup parce que c'est, comme tu dis, la répétition de personnes différentes qui vont pointer peut-être ce talent en disant « mais toi, tu as des facilités pour faire ceci ou cela » ou « comment tu as fait aussi rapidement » qui va commencer peut-être à nous mettre la puce à l'oreille. Justement, quand tu étais recruteur, comment tu abordais ce sujet avec les candidats ? Parce que je pense que ce n'est pas forcément quelque chose qui est mis en avant, même avec les personnes qui font des bilans de compétences. Il y a deux cas de figure. Soit on connaît son talent et c'est déjà très bien, mais pour ceux qui ne le savent toujours pas, est-ce qu'il y aurait d'autres choses qui pourraient nous les aiguiller pour l'identifier ?

  • Patrice

    Oui, encore une fois, il y a une quinzaine de critères. Donc, un critère, c'est l'évidence, par exemple. Alors, l'évidence, c'est un peu pervers parce que quand on fait quelque chose et que c'est évident pour nous, on ne peut pas vraiment le transmettre. On ne peut pas vraiment l'expliquer parce qu'on fait les choses, ça marche tout de suite. Mais comment on fait ? On ne sait pas comment on fait. En fait, on ne s'est jamais posé la question. On va directement au résultat, ce qui n'est pas du tout naturel, évident et, j'ai envie de dire, habituel. La plupart des gens tâtonnent et la plupart du temps, quand on fait quelque chose la première fois, on se trompe. Et après, on corrige tout doucement le tir et on finit plus ou moins rapidement par arriver à un résultat. Donc ça, c'est un autre critère intéressant. Après, il y a la passion. Moi, quand j'interrogeais des candidats, je leur demandais par exemple, tout simplement, de tout ce que vous avez fait, quelle est la mission, le projet ou l'action que vous préférez ? Et puis, j'écoutais ce qu'il me disait, mais surtout, j'écoutais comment il le disait. Est-ce que leur voix s'enflammait ? Est-ce que leurs yeux se mettaient à pétiller ? Parce que ça, c'est un vrai critère, en fait. Quand on est dans sa passion, il y a quelque chose qui s'illumine et qui illumine la personne.

  • Véronique

    Tout à fait.

  • Patrice

    Donc, c'est à la fois du verbal et du non-verbal. C'est du contenu et c'est du contenant.

  • Véronique

    Oui. C'est ce que je remarque aussi dans mes entretiens avec mes clientes. Tout de suite, ça n'a rien à voir. enfin il y a le le Le narratif, on va dire, et puis quand la chose qui nous enflamme, comme tu l'as dit, les yeux, ça ne te trompe pas, c'est immédiat, c'est spontané, on ne peut pas le surjouer, il n'y a pas de masque. C'est très précieux d'observer ça, en tout cas. Alors, pour quelqu'un qui aurait identifié son talent et qui se dit, ben ouais, mais là, pour le coup, comment le... L'utiliser dans mon travail, sachant que je ne sais pas si j'ai un talent pour le jardinage, par exemple. Parce qu'il y a des gens pour lesquels on dit qu'ils ont la main verte.

  • Patrice

    Oui, bien sûr.

  • Véronique

    Alors, si je n'ai pas forcément envie d'embrasser une carrière dans ce domaine-là, qu'est-ce que j'en fais ? Comment je peux l'utiliser ? Parce que tout à l'heure, tu as bien évoqué cette histoire de serpent de mer. Donc j'entends qu'un talent, il est brut au départ, il peut être protéiforme.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Et donc du coup, comment on fait ?

  • Patrice

    Alors en fait, j'ai envie de dire, la question ne se pose pas vraiment parce que c'est la vie qui nous pousse. C'est-à-dire qu'en fait, il n'y a pas vraiment une solution unique pour tout le monde. Il faut juste écouter cette espèce d'envie de faire quelque chose. Et après, souvent, la vie nous offre des opportunités, c'est-à-dire des événements, des rencontres et tout ça. Donc je vais donner juste quelques exemples que j'ai développés dans mon livre. Le premier exemple, par exemple, c'est une femme qui était médecin et donc sa passion et sa compétence, c'est de chanter. Donc ça n'a évidemment aucun rapport. Elle ne peut pas chanter pendant ses consultations médicales, ça ferait un peu désordre. Donc elle a commencé à chanter dans les anniversaires familiaux. Et puis après, elle a chanté une fois dans un cabaret. Et puis une deuxième fois. Et puis un jour, elle est allée aux États-Unis, à la Louisiane. Et c'est pareil, elle a été emballée dans les cabarets. Elle a chanté une fois, deux fois, trois fois. Puis un jour, quelqu'un l'a embauchée. Et donc, finalement, elle a décidé de rester aux États-Unis et de développer une carrière de chanteuse. Elle est devenue chanteuse de jazz aux États-Unis. Elle a fait ça pendant plusieurs années. Après, il y a eu le cataclysme qui a dévasté la Louisiane. Et donc, la vie s'est arrêtée. Katrina, je crois. Et donc, elle est rentrée en France. Elle est redevenue médecin.

  • Véronique

    Ah oui ?

  • Patrice

    Voilà. Mais comme elle avait développé ça... Elle s'est jurée de ne pas abandonner, donc elle a continué à chanter une ou deux fois par semaine dans des cabarets gratuits ou payants selon les cas, mais pour pouvoir entretenir sa passion et rester en contact avec ça.

  • Véronique

    D'accord, oui. C'est très parlant ce qu'elle dit.

  • Patrice

    Après, on peut très bien utiliser son talent dans ses loisirs. Ce n'est pas interdit non plus. Le but, c'est de l'utiliser d'une manière ou d'une autre. Moi, je pense que c'est mieux de l'utiliser dans son travail parce que manifestement, c'est l'endroit, j'ai envie de dire, c'est l'écrin pour pouvoir mettre en valeur cette pépite. Mais des fois, on n'est pas prêt. Par exemple, à un moment donné, j'avais rencontré un jeune homme qui s'appelait Maxime, qui était avocat. Et bon, apparemment, je pense que c'était un bon avocat, peut-être même un très bon avocat. Mais je ne sentais pas cette passion, justement, quand il parlait de son travail. Par contre, je l'entendais, je la voyais. quand il se mettait à cuisiner. Et donc, un jour, je me suis dit, mais tiens, est-ce que tu, Maxime, est-ce que tu ne voudrais pas, un jour, en faire ton métier ? Il m'a dit, ben ouais, mais c'est compliqué, c'est difficile en France, tout ça, et puis ça ne paye pas vraiment, en tout cas, pas comme avocat. Donc, en fait, il se donnait le droit de garder ça sous le coude, et peut-être, dans une deuxième partie de carrière, de s'installer un jour comme cuisinier. Et entre-temps, il cuisinait partout, il était invité.

  • Véronique

    D'accord, oui. Et alors, est-ce que tu as des cas où vraiment... J'aimerais bien revenir à toi, à ton propre cas, parce que toi, tu utilises... Alors, comment tu l'identifies, ton talent ? Tu as dit que c'était de transmettre ?

  • Patrice

    Oui, mon talent, enfin, ça, c'est ma vocation, comme disent en fait les ikigai, les japonais. Mon talent, c'est d'expliciter les choses, c'est-à-dire de clarifier les situations, les choses, les gens, avec des mots. avec des mots, avec des phrases, avec des distinctions, avec des définitions, avec des histoires. C'est ça mon talent. Et donc moi je l'utilise soit dans la formation, ça s'appelle la pédagogie, soit dans l'écriture, puisque je suis auteur de 61 livres, soit dans la thérapie, entre guillemets, puisque c'est un métier qui est un peu... Le but c'est de faire parler les gens, c'est de les aider à trouver leurs mots. Quand on a une facilité comme moi à trouver les mots, des fois je sens, je complète leurs phrases. Parce que je vois qu'ils ont du mal à trouver les mots. Ce n'est pas pour parler à leur place, c'est pour leur proposer des mots, des phrases qui vont les aider à dire ce qu'ils ont envie de dire.

  • Véronique

    Tout à fait. C'est ce que je rencontre aussi dans mon métier, forcément.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Donc,

  • Véronique

    ça me parle beaucoup, ce que tu dis. Et donc, tu disais, tu es conférencier, tu es formateur, tu l'as dit, tu écris des livres. Et avec plusieurs thématiques, ce n'est pas uniquement des livres de transmission, parce que tu écris des romans aussi, il y a le côté…

  • Patrice

    Oui, j'ai écrit un roman. qui s'appelle Flower Power, qui n'est pas encore publié. Mais c'est vrai que les 59 autres livres sont des guides pratiques, essentiellement pour transmettre des connaissances en développement personnel, professionnel, la recherche d'emploi ou spirituel, notamment tout ce qui touche aux accords Toltec. Maintenant, j'ai écrit aussi un essai polémique. Je ne sais pas s'il va trouver un éditeur, parce que c'est encore un autre exercice. Mais ça m'excite beaucoup justement de varier les plaisirs et de changer de catégorie. Parce que dans le domaine des guides pratiques, en fait, je n'ai plus rien à me prouver. Je sais écrire un livre en trois ou quatre mois. Donc, c'est amusant, c'est un jeu, mais c'est vrai qu'il y a moins d'enjeux, il y a moins de passion, il y a moins de plaisir. Donc, ça m'intéresse d'essayer de pousser un peu le bouchon le plus loin possible. Et peut-être que je trouverai mon degré d'incompétence. Peut-être que finalement, je vais retourner chez ma mère, c'est-à-dire les guides pratiques. Mais c'est vrai que, comme on m'a toujours dit que je savais raconter des histoires, raconter des histoires Le style de livre qui correspond à ça, le genre de livre, c'est les romans. Mais un roman, c'est pas forcément... Moi, quand j'écris un roman, c'est pas un roman romant. C'est un roman psychospirituel, évidemment. C'est un roman à messages, évidemment.

  • Véronique

    Et tu lies les deux compétences que tu as, à savoir la transmission et l'expérience que tu as vécue en tant que... auteurs parce que tu guides aussi des personnes, en tout cas celles qui veulent se lancer dans l'écriture, tu les aides aussi ?

  • Patrice

    Oui tout à fait, j'ai profité du Covid où là j'avais quasiment plus de formation pour créer en fait un programme complet, ce qu'on appelle un programme multimodal, c'est-à-dire un programme qui contient des vidéos d'auto-formation, des vidéos d'entretien soit d'auteurs sur leurs premiers livres, soit des éditeurs pour savoir en fait qu'est-ce qu'ils qu'ils ont dans la tête et comment ils... Qu'est-ce qu'ils attendent en fait de nous les auteurs ? Et puis il y a du coaching bien sûr, il y a la correction du plan, il y a un groupe Facebook, il y a mon carnet d'adresses, il y a l'accompagnement lors du premier rendez-vous. Donc c'est vraiment une prestation complète que je vais d'ailleurs encore améliorer pour pouvoir aider les gens justement à réaliser leur rêve parce que c'est souvent un rêve qu'on a beaucoup. Il y a beaucoup de gens qui ont envie d'écrire un livre, il y en a très très peu qui passent à l'acte et il y en a encore moins qui sont publiés. Et encore moins qui sont publiés chez des vrais éditeurs. Il y a aussi tout un business un peu crapuleux là-dessus, avec ce qu'on appelle les éditeurs à compte d'auteurs, qui vous disent « Ah oui, moi je vous édite tout de suite, sauf que vous devez payer, vous devez payer, vous devez payer. » Et le résultat, c'est que votre livre, il est dans un obscur site où personne ne le voit et personne ne l'achète, et personne ne le lit.

  • Véronique

    C'est intéressant de le mentionner pour ceux qui seraient tentés par cette option. Je voulais aussi revenir sur la notion de fil rouge et de talent essentiel. Parce que quand on dit talent essentiel, ça voudrait peut-être dire qu'il y en a d'autres. Est-ce qu'il y en a un qui est plus important que les autres ? Est-ce qu'on a plusieurs talents ?

  • Patrice

    Ça, c'est une très bonne question que je me suis posée pendant des années. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on n'est pas tous d'accord entre nous, entre spécialistes, mais tout simplement parce qu'on n'a pas forcément la même définition du mot talent. Donc, moi, mon avis, il est très simple, il vient de mon expérience et de recruteur et surtout de conseil en gestion de carrière de formateur en recherche d'emploi que j'ai fait pendant presque 30 ans. En fait, il y a deux vérités à laquelle je suis parvenu. Deux conclusions. Un, tout le monde a un talent. Deux, tout le monde n'a qu'un talent.

  • Véronique

    D'accord.

  • Patrice

    Par contre, ce talent, effectivement, comme on l'a dit, il peut être protéiforme. Ça veut dire qu'il peut prendre des formes différentes et s'exercer dans des métiers différents. Et voilà, par exemple, on parle souvent de Léonard de Vinci. Mais Léonard de Vinci, c'est un innovateur. Et tout ce qu'il a fait, c'était de l'innovation, soit technique, puisqu'il était ingénieur, soit picturale, puisqu'il était peintre ou architecte, etc.

  • Véronique

    Oui, oui.

  • Patrice

    Mais en fait, si on prend le temps de décortiquer vraiment ce qui est à la racine de ses créations, lui comme d'autres, on s'aperçoit qu'il y a toujours un mot. un verbe d'action qui correspond à une compétence, mais une compétence qui est développée à un degré extrême.

  • Véronique

    Qu'est-ce qui fait, selon toi, qu'on passe à côté de son talent ?

  • Patrice

    C'est d'abord que personne ne nous aide à l'identifier. En tout cas, il n'y a rien de prévu, ni à l'école, ni en famille, ni tout simplement dans la société, parce que ce n'est pas une notion ni courante, ni très claire. Donc souvent, elle est... un peu confusionné avec la notion de compétence. En plus, aujourd'hui, sur LinkedIn, par exemple, on voit l'expression « recrutons les talents » . Donc, on identifie les talents avec les personnes. Donc, ça crée une confusion supplémentaire. Et ça sous-entend qu'il y a plein de talents et plein de gens qui ont plein de talents. Donc, à mon avis, c'est la façon de parler qui embrouille les choses. Et moi, je suis un désembrouilleur, en fait. C'est-à-dire que je passe mon temps à rectifier, entre guillemets, ce qui me paraît juste et vrai. Parce que je crois que les bons mots permettent d'avoir des bonnes lunettes pour regarder les bonnes choses. Les mots, c'est des lunettes qui nous permettent de regarder la vie. Donc si on n'a pas les bonnes lunettes, on voit les choses de façon brouillée, tout simplement. Et puis après, il y a le fait qu'en France, en tout cas, il n'y a pas d'orientation. L'orientation scolaire, elle est faite de façon, j'ai envie de dire, maladroite et souvent un peu crapuleuse. C'est-à-dire qu'en fait, on nous pousse. là où en fait on a envie de nous pousser. Parce qu'il y a une hiérarchie des matières, il y a une hiérarchie des métiers, que si tu es bon en maths, tu dois faire des maths et tu seras ingénieur, parce que ça rapporte plus et tu auras plus de pouvoir et d'argent. Mais on ne s'intéresse pas du tout au talent des enfants, alors qu'il faudrait le faire là, puisque c'est déjà manifeste et visible, donc repérable chez les enfants.

  • Véronique

    Comment aider les parents à identifier le talent de leurs enfants ?

  • Patrice

    C'est très simple, il faut se demander, parce que les parents sont les meilleures personnes pour ça, puisqu'elles ont vu l'enfant grandir. La question que les parents peuvent se poser, c'est tout simplement, qu'est-ce que mon enfant fait de mieux ? Qu'est-ce qu'il fait de mieux que les autres ? Qu'est-ce qu'il fait de façon précoce ? Et en général, les parents le savent, ils répondent à cette question-là, mais ils ne font pas le lien entre ça et le talent.

  • Véronique

    C'est très intéressant et éclairant.

  • Patrice

    Et après, si ça peut être aussi les professeurs. Moi, j'ai eu la chance, comme l'exemple que j'ai donné, d'avoir un professeur, enfin deux professeurs d'ailleurs, qui m'ont aidé à découvrir, à révéler mon talent. Donc peut-être que les professeurs peuvent jouer ce rôle que l'orientation ne joue pas, ou peut, ou très mal, et que les parents ne savent pas forcément jouer parce qu'on ne leur a pas expliqué l'intérêt de la chose et la définition du terme. Peut-être que les professeurs, dans leur domaine, avec leur fenêtre de tir, peuvent dire, tiens, ce garçon-là ou cette fille-là, elle a un talent dans tel ou tel domaine.

  • Véronique

    Oui. Et ce que j'aime beaucoup dans ton livre, c'est que tu proposes énormément de clés ou d'outils pour identifier son talent. Là, on ne va pas tous les évoquer parce qu'on n'aurait pas le temps et puis ce n'est pas l'objet. Mais j'invite les personnes qui se poseraient la question pour leurs enfants ou pour eux-mêmes dans les... période de réorientation, de reconversion où on est un peu perdu. Je trouve que ton livre est très éclairant parce qu'il est très riche d'outils tels que, justement, on a parlé des besoins, je crois que tu en parles, de la pyramide des besoins. Voilà, on peut trouver effectivement les choses classiques, mais tu vas beaucoup plus loin en utilisant des outils moins conventionnels. et Et aussi ludique. Moi, je trouve que c'est sympa aussi d'approcher les sujets sous l'angle du jeu, de l'amusement, parce qu'on est des êtres vivants et on n'a pas besoin d'être toujours dans le côté très sérieux et qui éteint les gens. Enfin, moi, je trouve, dans ma pratique, justement, avec la numérologie, le but, c'est d'aider les personnes à identifier leurs talents et en tout cas les endroits où ils peuvent facilement développer. Des compétences aussi. J'aime beaucoup l'idée du fil rouge parce que c'est aussi un outil qu'on utilise en coaching, puisqu'il y a aussi la ligne de vie et de voir, voilà, en se posant et en regardant tout ce qu'on a effectué. C'est ce que tu évoquais tout à l'heure quand tu disais que lors des entretiens de recrutement, tu interrogeais les personnes pour savoir, essayer toi de découvrir quel était le fil rouge. ou des fonctions connexes, où on pouvait retrouver des points communs. Et je trouve que cette histoire de fil rouge, c'est un petit peu les petits cailloux du petit pousset. C'est un petit peu le côté sympa de se dire, tiens, on va faire une enquête sur soi pour découvrir. Mais du coup, moi, c'est quoi mon talent et qu'est-ce qui pourrait m'aider à identifier les indices ? qui pourrait m'aider à identifier ce talent. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Patrice

    Alors, c'est une question par rapport à toi, Véronique ?

  • Véronique

    Non, par rapport aux personnes... Ou alors, je ne sais pas, si tu avais quelque chose de spécifique.

  • Patrice

    Toi, c'est sûr que ton talent, il est relationnel. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui se passe avec les autres. Là, ton talent, tu es en train de l'utiliser. Après, il faudra réfléchir aux verbes précis. Parce qu'un talent, c'est une compétence. Donc, c'est un verbe d'action précise. Mais c'est sûr que c'est en relation avec les gens. C'est soit les faire parler, soit les écouter, soit les... leur faire quelque chose de positif. C'est sûr que c'est de cet ordre-là. Après, c'est vrai que dans mon livre, j'ai essayé de classer toutes les méthodes que j'ai pu tester, expérimenter, etc. Donc, il y a des méthodes très conventionnelles qu'on utilise notamment en recrutement ou dans les bilans de compétences. Donc, c'est l'analyse des compétences, l'analyse, la hiérarchisation et l'extraction du talent parmi toutes les compétences fortes qu'on a. Ça, c'est une méthode qui est très fiable, mais qui prend beaucoup de temps et qui est un peu fastidieuse, en fait, qui ne présente pas beaucoup d'intérêt. Par contre, c'est vrai qu'il y a des méthodes beaucoup plus fun qui sont basées sur des techniques comme la numérologie, l'astrologie, la morphopsychologie. Par exemple, j'explique que pour ceux qui connaissent leur signe astral, en fait, c'est une bonne piste parce que souvent, le talent, il n'est pas lié au signe astral de la personne, il est lié à son ascendant. C'est ce que j'ai découvert en croisant toutes ces méthodes. Ça peut être une piste intéressante. Malheureusement, la plupart des gens connaissent leur signe, mais pas forcément leur ascendant. Et c'est dommage parce que le talent, il est presque toujours facile à trouver avec l'ascendant. Et ça, c'est une méthode qui ne prend pas beaucoup de temps. Sinon, le fait de calculer son ascendant sur Internet, ça prend trois minutes. Et après, on peut regarder à quoi ça correspond en termes d'énergie, de fonctionnement, de métier, d'activité ou de projet.

  • Véronique

    J'adore. C'est encore une autre piste. C'est... Eh bien, écoute, Patrice, on arrive à la fin de notre épisode. Est-ce qu'il y a une question que j'ai... oublié de te poser ou un sujet que tu voulais évoquer ?

  • Patrice

    Non, si ce n'est que, encore une fois, j'insiste sur le fait que, de mon point de vue, et jusqu'à preuve du contraire, tout le monde a un talent. Et c'est vrai que la seule chose que j'aimerais dire, c'est que ce qui nous empêche aussi de l'identifier, c'est la vision un peu, comment dire, déformée de ce terme, parce que beaucoup de gens imaginent un talent soit artistique, soit sportif, enfin, pour les stars qu'on voit à la télé, mais le talent, ça peut être des choses très simples, ça peut être rangé. ça peut être dépanné, ça peut être écouté, ça peut faire danser les gens qui ne veulent pas danser, comme on me l'a raconté, ça peut être des choses très précises et toutes simples et toutes banales, mais simplement, elles sont développées à un niveau extrême d'efficacité et de plaisir. Donc, il ne faut pas se… Parfois, les gens sont déçus quand je les aide à trouver leur talent, ils disent « Ah bon, c'est que ça ? » Je leur dis « Mais ce n'est pas que ça, c'est ça ! » Et vous pouvez en faire un métier, vous pouvez faire n'importe quoi, vous pouvez faire n'importe quelle carrière. n'importe quel succès avec votre talent, si vous l'acceptez et si vous allez trouver le métier qui correspond. Si je prends l'exemple de cette femme qui m'a confié en fait dans une voiture, en me raccompagnant à la gare après une formation, que son talent c'était de faire danser les gens et qu'elle ne voyait pas très bien comment elle pouvait utiliser ça dans son métier puisqu'elle était infirmière en EHPAD. Je lui ai dit, ben t'es pas obligé de rester toute ta vie infirmière en EHPAD. Et moi je connais quelqu'un dont le métier c'est de faire danser les gens. Et elle facture 10 à 12 000 euros la soirée. Et donc, elle s'amuse beaucoup, elle travaille très peu et elle a beaucoup de succès, beaucoup de plaisir, évidemment, parce qu'elle a décidé de changer de braquet.

  • Véronique

    Est-ce que tu sais ce que cette personne en a fait de son talent, du coup ? Non,

  • Patrice

    parce que malheureusement, je ne l'ai pas revu. Mais j'espère que la graine que j'ai posée dans sa tête va germer et qu'un jour, elle va s'autoriser peut-être, déjà en parallèle de son métier, parce qu'on n'est pas obligé de tout larguer comme ça du jour au lendemain. Peut-être qu'elle va s'autoriser à... à proposer ses services dans les mariages, par exemple. Ça peut être des choses comme ça, ou dans les soirées, dans des événements. Et petit à petit, j'espère que si elle se laisse pousser, guider, porter par son talent, parce que le talent nous porte, j'espère qu'elle va découvrir qu'elle a plus de plaisir, plus d'efficacité et plus d'intérêt aussi, tout simplement, à l'utiliser, peut-être assez puisée en tant qu'infirmière.

  • Véronique

    En tout cas, moi, le mot-clé que je retiens et que j'utilise, c'est vraiment le mot « s'autoriser » . Parce que je trouve que ce qui est difficile quand tu as un talent, on va dire, qui n'est pas commun, c'est parfois le manque de représentation, d'exemple. Tu veux dire, ah bah tiens, quelqu'un l'a déjà fait, donc je peux le faire. Tu vois, tu lui as cité tout de suite l'exemple de cette personne qui gagnait très bien sa vie en faisant ça. C'est quand même un talent qui n'est pas très commun, on va dire. donc du coup Après, je pense que c'est l'affaire de chacun, mais ça a peut-être un lien. En tout cas, moi, je fais un lien peut-être avec la confiance en soi aussi, de s'autoriser à aller.

  • Patrice

    Oui, tout à fait. D'ailleurs, j'ai oublié de le mentionner comme critère, mais le talent, en fait, c'est la seule activité où on a une confiance en soi quasiment illimitée. Et c'est d'autant plus parlant et frappant que moi, quand j'étais jeune, je n'avais aucune confiance en moi, sauf quand j'utilisais les mots. C'est-à-dire que là, il n'y avait plus de timidité, il n'y avait plus de phobie, il n'y avait plus rien. C'est comme si j'étais dans une espèce de fusée où rien ni personne ne pouvait m'arrêter. Et je crois que le talent, ça nous connecte. à une espèce de confiance en soi naturelle, inconsciente et exceptionnelle.

  • Véronique

    C'est excellent. Alors là, pour le coup, c'est un critère. Enfin, je ne dis pas que les autres n'étaient pas, mais ce que je veux dire, c'est que là, c'est peut-être plus facile à identifier pour les personnes, de se dire, ah bah tiens, quand je fais ça, bah oui, effectivement, par rapport au reste du temps, comment je me sens. Je trouve que dans ce que tu dis, et moi, je prône ça, c'est vraiment le rapport au corps aussi. Tout à l'heure, on a dit que pour les personnes extérieures, elles voient que cette personne se déploie, s'anime. Et je trouve qu'on est vraiment, en tout cas en France, on est plutôt dans le « je pense, donc je suis » . Et on ne met pas assez l'accent sur nos ressentis qui, eux, ne mentent pas, sont instantanés et sont toujours avec nous. On n'a pas besoin d'un relais extérieur pour valider. ou invalider un choix ou une pensée. Et j'aime beaucoup, dans ce que tu dis, le fait de revenir aussi au corps, en fait. C'est quelque chose de précieux. Oui. Et pour certaines personnes qui sont très dans le mental, c'est presque un nouvel apprentissage, en fait.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Écoute ton corps. Écoute ton corps ou ton cœur. qui tous les deux nous connectent à ce talent. Un des critères qu'on n'a peut-être pas assez développé, c'est le plaisir qui est poussé à un extrême, et ça devient ce qu'on appelle le flow, c'est-à-dire un état où on est bien, il n'y a plus de temps, il n'y a plus de stress, il n'y a plus rien. On est dans l'éternel présent, parce qu'on est connecté avec ce qu'on est profondément, et en se réalisant, on fait sauter toutes les barrières et toutes les tensions. Donc le but, c'est bien sûr de rester. connecté à son talent pour pouvoir rester aussi dans cet état de flow quasiment, peut-être pas tout le temps, mais le plus possible.

  • Véronique

    Oui, quand on l'a connu, on le recherche. c'est vraiment un plaisir. Je ne me souviens jamais de qui avait fait cette citation du fait de trouver ce qui te plaît et tu ne travailleras plus un seul jour de ta vie.

  • Patrice

    Oui, c'est Confucius.

  • Véronique

    Confucius, ok. Donc, moi, ce que je voudrais qu'on retienne de cet épisode, c'est que le talent, ce n'est pas quelque chose d'idyllique, qui appartienne à certaines personnes, qui arrive à en faire quelque chose. On l'a tous, tu l'as dit, et j'aime beaucoup le fait que tu dises qu'on a tous un talent. Après, soyons des colombos ou des enquêteurs. Enfin, colombo, c'est un peu daté comme... Comme ça, on sait l'âge que j'ai. Et donc, du coup, en tout cas, d'enquêter pour trouver quel est notre talent, puisque s'il nous connecte à notre cœur et nous met dans un état de flot, quoi de mieux finalement dans une vie que de se réaliser, plutôt que ce que tu disais au départ, de s'éteindre dans des vies où on dépense énormément d'énergie à être ce qu'on n'est pas en fait.

  • Patrice

    Oui, c'est ça. Le talent, c'est ce qui nous permet d'être nous-mêmes, tout simplement.

  • Véronique

    Oui, oui. Patrice, où peut-on te contacter ? Comment ?

  • Patrice

    Alors, moi, je suis partout, en fait, sur LinkedIn, sur tous les réseaux sociaux, sur YouTube, sur Facebook, Instagram. J'ai un site aussi, patriceras.com. Et voilà, donc on...

  • Véronique

    Tu as une chaîne YouTube ?

  • Patrice

    J'ai une chaîne YouTube, donc de toute façon, il suffit de taper mon nom et puis on voit soit mes livres, soit mon site, soit mes... mes réseaux sociaux, donc je suis très facile à contacter. En plus, il n'y a pas beaucoup de gens qui s'appellent RAS, donc ça simplifie aussi les recherches.

  • Véronique

    Oui, oui, oui, oui, tout à fait. Est-ce que tu as une actualité dont tu voudrais parler ?

  • Patrice

    En fait, là, je vais intervenir, je vais être interviewé dans une émission de radio sur le thème « Est-ce qu'on peut aimer toute la vie ? » « Est-ce qu'on peut s'aimer toute la vie ? » Donc c'est sur Radio Notre-Dame, je ne sais plus la date exacte, mais c'est dans quelques semaines, je crois. Donc voilà, ça va être intéressant aussi. C'est un sujet un peu connexe à ce qui m'intéresse. Mais j'aime bien aussi aller défricher des terres un peu à la limite de mon périmètre.

  • Véronique

    Intéressant. Écoute, là, ça ouvre encore sur d'autres perspectives. Merci beaucoup pour ta participation, Patrice, pour ta confiance aussi. Et puis, tu es le premier qui inaugure cette nouvelle série d'experts. Merci vraiment pour ton enthousiasme. Et tu vois, ce qui est intéressant, c'est qu'avant l'enregistrement de notre épisode, tu dis que tu avais mal à la gorge. Et bizarrement, je trouve que pendant cet épisode... Je n'ai rien entendu. Donc, tu illustres parfaitement ton talent. Et je te remercie. Et peut-être, alors, à voir, peut-être que l'avenir le dira, il y aura peut-être un autre épisode sur un autre de tes sujets de prédilection. À voir, en tout cas. Merci à tous de nous avoir suivis, écoutés. Peut-être que, justement, tu as semé de multiples graines chez beaucoup de personnes. En tout cas, je l'espère. Et puis, je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour un nouvel épisode de Parlons Introspection. Je vous retrouverai avec grand plaisir, peut-être avec une ou un autre expert, ou peut-être en solo. Suspense. Au revoir. Merci beaucoup à toi, Patrice.

  • Patrice

    Merci, Véronique.

  • Véronique

    Pour aller plus loin, vous pouvez réserver un appel clarté offert. Le lien est dans la description. Le podcast paraît chaque jeudi matin avec des épisodes solos, des témoignages et... d'autres voies d'expertes ou d'experts à découvrir au fil du temps. Si l'épisode vous a plu, abonnez-vous, laissez un commentaire ou mieux, partagez-le avec vos amis. C'est ce qui permet au podcast de rayonner. Et maintenant, vous pouvez reprendre en douceur vos activités.

Chapters

  • Introduction et présentation de Patrice Ras

    00:42

  • Comprendre le talent et sa distinction avec la compétence

    00:59

  • Les critères pour identifier son talent

    02:01

  • L'importance de cultiver ses talents

    03:15

  • Exemples de talents et comment les utiliser

    05:02

  • Méthodes pour découvrir son talent

    10:19

  • Conclusion et réflexions finales

    16:12

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Épisode spécial – Paroles d’expert·es

Et si votre talent n’était pas si caché que ça ?

Avec Patrice Ras, auteur et formateur en développement personnel

👉 Vous avez du mal à identifier ce que vous faites naturellement bien ?
👉 Vous doutez encore de la valeur de ce qui vous semble “trop simple” pour être reconnu comme un talent ?

Dans cet épisode, je reçois Patrice Ras, auteur de plus de 60 ouvrages consacrés à la connaissance de soi, à la communication et à la psychologie appliquée. Ensemble, nous explorons la notion de talent essentiel : ce fil rouge souvent ignoré, pourtant présent en chacun de nous.

💡 Au programme de notre échange :
– Pourquoi nous avons tant de mal à reconnaître notre propre talent
– Ce qui différencie un talent d’une compétence ou d’un don
– Comment repérer ce que l’on fait naturellement, avec aisance… et que l’on sous-estime
– Des clés concrètes pour se reconnecter à son potentiel
– Des passerelles entre morphopsychologie, introspection, numérologie et écoute de soi

📚 À propos de mon invité :
Patrice Ras est auteur, formateur et conférencier. Il explore depuis plus de 20 ans les leviers de transformation personnelle.
Parmi ses ouvrages : Et si votre talent essentiel n’était pas si caché que ça ?, Le langage du visage

🎧 Un épisode à écouter si vous êtes en quête de clarté, en transition ou simplement curieuse de mieux vous comprendre.

✨ Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et praticienne en numérologie stratégique®.
À travers ce podcast, j’aide les femmes à sortir de la confusion, à clarifier leurs priorités et à prendre des décisions alignées.

🔗 Liens utiles :
– Le site de Patrice Ras : https://www.patriceras.com/
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Transcription

  • Véronique

    Bienvenue dans Parlons Introspection. Cette série spéciale, Paroles d'experts ou d'expertes, donne la voix à celles et ceux qui explorent, chacun ou chacune à leur manière, les chemins de la connaissance de soi. Auteurs, thérapeutes, coachs, entrepreneurs, à travers des échanges simples et profonds, je vous propose de croiser leur regard avec le mien. Mon intention, vous offrir des clés concrètes et inspirantes pour avancer sur votre propre chemin intérieur. Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et j'ai hâte de vous faire découvrir ces rentes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlons Introspection. Alors aujourd'hui, j'innove en inaugurant une nouvelle série consacrée à des experts, tant qu'à faire autant s'adresser aux personnes dont c'est le sujet. Et aujourd'hui, on commence par le fait de savoir comment identifier son talent. Et j'ai le grand plaisir aujourd'hui d'accueillir Patrice Ras, qui est auteur d'une soixantaine d'ouvrages sur des sujets variés, tels que justement le sujet de ce jour qui va être de savoir comment identifier son talent, mais aussi la morphopsychologie qui est vraiment... ton sujet de prédilection, mais je laisse les auditrices et auditeurs découvrir tous les ventailles de tes ouvrages, parce qu'ils sont nombreux et très intéressants, surtout quand on est férus de connaissances de soi, et j'ai trouvé le lien très facile et fluide avec le podcast Parlons Introspection, puisque justement nous allons... avoir des astuces, des expériences pour savoir identifier au mieux nos talents. Alors Patrice, pour ceux qui ne te connaissent pas, parce que tu es aussi conférencier et formateur, je te laisse te présenter de la façon qui te convient le mieux.

  • Patrice

    Merci Véronique. Donc moi, effectivement, comme tu l'as dit, je suis d'abord et avant tout formateur. C'est mon métier de base, en fait, puisque j'ai commencé à enseigner à l'âge de 11 ans. Les mathématiques, qui plus est. Et puis après j'ai enseigné des tas de choses dans ma vie, le français entre autres, et puis après j'ai fait du recrutement, du management, et je me suis installé en libéral à Paris il y a maintenant 30 ans, pour faire ce que j'aime, c'est-à-dire transmettre mes compétences et mes connaissances en psychologie appliquée, ce qu'on appelle aujourd'hui le développement personnel. Alors pour moi c'est au sens large du terme, ça inclut le développement professionnel, donc la recherche d'emploi, et l'identification du talent, évidemment. Et c'est ce qui m'a amené à réfléchir sur ce sujet. D'abord, mon expérience de recruteur dans trois cabinets différents. Et puis après, mon expérience de conseil en recherche d'emploi. Parce que je me suis aperçu qu'effectivement, c'est la pierre angulaire, c'est le joker absolu pour trouver un job facilement, rapidement et puis surtout pour s'épanouir, pour réussir sa carrière.

  • Véronique

    Très intéressant. Écoute, on va commencer par le début. À savoir, toi qui es amoureux des mots, des définitions, qu'est-ce qu'un talent et qu'est-ce qu'il n'est pas ? Et avec quoi on le confond souvent ?

  • Patrice

    Oui, exactement. Donc le talent, en fait, déjà, c'est un mot étrange qui a une histoire tout à fait étonnante et passionnante puisqu'en fait, à la base, c'est une quantité. Ça désigne une quantité d'or ou de métal, 20 ou 27 kilos d'or ou d'argent. Et en fait, après, évidemment, par l'usage, c'est devenu en fait un synonyme de 27 kilos d'or. Donc c'est devenu par la suite, par extension on pourrait dire, et par généralisation, c'est devenu en fait un symbole de richesse. Donc c'est ça qui est intéressant déjà dans l'origine du terme, c'est la notion peut-être qu'on a en nous un trésor. Moi j'aime beaucoup cette notion-là.

  • Véronique

    Ah oui, là du coup, ça devient tellement plus intéressant, parce que couramment on a l'habitude de confondre le talent et la compétence.

  • Patrice

    Exactement. Et donc justement, il y a une grande différence entre le talent et la compétence. Moi, en fait, ce sont mes patrons recruteurs qui m'ont aidé à faire la distinction, puisque évidemment, quand on est recruteur professionnel en cabinet, on ne peut pas se permettre de bricoler. Donc les mots sont hyper importants et des notions aussi essentielles que celles de talent encore plus. Donc pour mes patrons, en fait, pour mes trois patrons, le talent, c'était tout simplement en fait la surcompétence, c'est-à-dire la compétence à la fois la plus forte, ce qu'on fait de mieux et ce qu'on fait mieux que les autres. C'est en fait la double dimension, on pourrait dire à la fois personnelle et interpersonnelle du talent. Et ça nous donne déjà deux pistes pour essayer de le trouver, pour essayer de l'identifier, et ensuite bien sûr par derrière pour pouvoir l'utiliser.

  • Véronique

    Intéressant, intéressant. Et d'ailleurs, ce n'est pas qu'un sujet puisque tu as écrit un ouvrage complètement dédié à ce thème. Donc, est-ce que tu peux nous rappeler le nom de ton ouvrage, s'il te plaît ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Mon ouvrage s'appelle « Comment découvrir et utiliser son talent » . Donc, il est sorti en 2022 de mémoire chez Ellipse. Et donc, j'explique dans ce livre, en fait, que le talent, ce n'est pas seulement une compétence comme toutes les compétences qu'on a. Une compétence, c'est juste un savoir-faire immédiatement utilisable. Par contre, le talent a une différence à la fois quantitative et qualitative. Quantitative parce qu'il est à la fois plus fort, il évolue plus vite, il a plus de résultats, il sort de la mêlée naturellement. Et qualitative parce que la relation qu'on a avec son talent est différente, fondamentalement, de celle des autres compétences. La différence est la suivante, c'est que les compétences, en fait on les acquiert et on les apprend. et on les développe toute la vie, et j'ai envie de dire avec des efforts, avec du temps, avec des claques dans la figure, pour être poli, alors que le talent, non. Le talent, il est déjà plus ou moins en nous, certains le considèrent comme inné. Moi je pense que c'est un peu un abus de langage parce qu'un bébé qui arrive au monde, il sait rien faire à part pleurer, manger, boire et dormir. Mais en tout cas, c'est quelque chose qui est prédisposé, c'est-à-dire qu'on a déjà en nous une orientation, une facilité qui fait qu'on va apprendre. très vite et qu'on va développer la compétence, j'ai envie de dire, à toute vitesse et presque tout seul, en tout cas sans avoir réellement besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'un suivi, d'une correction.

  • Véronique

    Et donc même avec plaisir du coup ?

  • Patrice

    Oui bien sûr, le plaisir c'est un des critères fondamentaux du talent, c'est-à-dire qu'on peut très bien être très bon dans une discipline et y trouver du plaisir, simplement parce qu'on fait la chose depuis 5, 10, 15 ou 20 ans, ce qui est le cas de beaucoup de gens en fait qui font un métier... et qui sont un peu par hasard et par opportunité. Et ça ne veut pas dire qu'ils sont forcément talentueux. Par contre, au bout d'un certain nombre d'années, l'expérience va augmenter le niveau de compétence, mais ils ne seront jamais excellents. C'est ça qui est la différence. Avec une compétence normale, j'ai envie de dire, on peut être bon, on peut être très bon, on peut être très très bon, mais on ne sera jamais excellent. Or, le talent, lui, il nous met quasiment dès le départ dans un niveau d'excellence relative, évidemment, parce qu'on ne peut pas comparer la compétence là où la... le talent d'un enfant avec celui d'un adulte ou encore moins celui d'un expert. Mais en tout cas, le talent, il fait la différence dans une classe d'école, dans une équipe d'entreprise et partout où on va, en fait. C'est ça le...

  • Véronique

    Alors, du coup, j'imagine, je ne vais pas présumer ta réponse, mais que tu fais peut-être partie de ceux qui sont pour, justement, l'identification du talent et surtout de... de le cultiver et de l'enrichir plutôt que d'essayer de travailler des faiblesses qu'on a identifiées chez nous ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Moi, je trouve qu'en France, en particulier, on a une culture un peu perfectionniste qui nous pousse sans arrêt à chercher, à éliminer ou à diminuer nos tards, nos manques, nos carences et nos faiblesses. Et moi, je pense que c'est une perte de temps, d'énergie et de joie aussi, parce qu'en fait, on peut y passer la vie entière et on aura des résultats assez médiocres. Et en plus, on n'a pas besoin de prouver aux autres qu'on est bon partout. On n'a même pas besoin de prouver quoi que ce soit, d'ailleurs, à qui que ce soit, sinon peut-être à soi-même. Et encore, parce que ce n'est pas l'ego qui est derrière tout ça, le but du jeu, ce n'est pas de prouver, c'est de s'épanouir et c'est de réussir. Et le talent, justement, pour moi, c'est la seule exception aux compétences habituelles et normales qui permettent justement à la fois d'avoir du plaisir et du succès dans le même temps. Donc, c'est la solution. à tous les problèmes qu'on rencontre aujourd'hui, la démotivation par exemple, sur lequel j'interviens beaucoup parce que tout le monde est démotivé et pour cause. Mais ça peut être aussi tout simplement la fatigue, l'épuisement, le stress, le burn-out, etc. ou le bore-out, l'ennui. Donc tous ces problèmes-là peuvent être non pas résolus, mais supprimés purement et simplement par le talent. Parce que le talent, il n'a pas besoin d'être motivé, il n'a pas besoin d'être corrigé, il n'a pas besoin d'être suivi. Je veux dire, le fait de l'utiliser, en soi, c'est une source de bonheur, de plaisir et d'épanouissement.

  • Véronique

    Et c'est une façon aussi de nourrir nos besoins ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Bien sûr, derrière chaque talent, il y a un ou plusieurs besoins, évidemment.

  • Véronique

    Tu veux bien définir ce qu'est un besoin, parce que je pense que c'est nécessaire.

  • Patrice

    Oui, bien sûr, ça c'est aussi une source de confusion. Un besoin, ce n'est pas un désir, en fait. Le besoin, c'est une énergie interne, à l'intérieur de nous, soit de notre corps, soit de notre cœur. si c'est un besoin émotionnel ou relationnel, soit dans notre tête, si c'est un besoin intellectuel comme celui de comprendre par exemple, qui est le mien en particulier. Et donc le besoin en fait c'est une source d'énergie qui est basée sur un manque et qui va nous pousser inévitablement à agir pour transformer l'essai à travers un désir, c'est-à-dire en fait l'envie de faire, d'avoir, de transformer, de créer quelque chose ou quelqu'un. Et donc le besoin interne va générer des désirs qui sont entre guillemets externes, qui vont nous pousser à décider, à agir et à communiquer éventuellement.

  • Véronique

    Ok, alors entrons dans le vif du sujet, parce que qu'est-ce qui t'a poussé à écrire un livre sur ce sujet ? Tu nous as fait un teasing en début d'entretien avec le fait d'avoir découvert ton talent à 11 ans.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Je pense que ce n'est pas forcément le cas de tout le monde.

  • Patrice

    Non.

  • Véronique

    Mais si tu pouvais nous en dire plus, s'il te plaît.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. En fait, ce qui se passe, c'est justement peut-être ce décalage. Moi, je suis quelqu'un de différent, j'ai une histoire différente, une personnalité différente. Et dans ces différences, il y a des bonnes et des mauvaises choses. Les mauvaises choses, c'est la souffrance. Et les bonnes choses, c'est que cette souffrance peut-être m'a obligé peut-être à justement découvrir et plutôt à utiliser mon talent. Et après, quand j'ai commencé à évoluer, notamment dans le recrutement, J'ai été très surpris de constater que la plupart des gens, des candidats que je recevais, n'étaient pas capables d'identifier leur talent à des âges de 20, 30, 40, 50 ans. Donc je me suis dit, c'est curieux, comment ça se fait qu'il peut y avoir ce décalage alors que moi je l'ai identifié depuis au moins 11 ans. Et donc après j'ai commencé à réfléchir, à discuter avec mes patrons, avec mes collègues, sur comment on peut les identifier. Et puis après, en plus en profondeur, comment se fait-il que certains individus l'ont identifié de façon précoce et pas d'autres, et pas tout le monde. J'ai envie de dire que c'est presque l'exception à la règle générale qui est de ne pas connaître son talent. Et du coup, ça, ça m'a amené à un critère qui est le critère d'inconscience. En fait, le talent, c'est presque toujours une surcompétence inconsciente. C'est-à-dire qu'on fait quelque chose, mais on n'a pas vraiment conscience de faire quelque chose, d'autant plus qu'il n'y a pas d'effort, il n'y a pas de travail, il n'y a même pas vraiment d'apprentissage. On fait quelque chose et ça fonctionne et ça marche tout de suite. Donc du coup pour la personne en elle-même Si on compare avec la notion de talent, de compétence, pardon, qui est quand même très fastidieuse, qui est lourde, qui est laborieuse, ça ne vaut rien puisque je ne fais pas d'efforts.

  • Véronique

    Et l'effort, c'est ce qui est valorisé dans notre société aussi.

  • Patrice

    Bien sûr.

  • Véronique

    Tu ne nous as pas dit quel était ton talent ?

  • Patrice

    Alors moi, mon talent, en fait, c'est tout simplement d'expliciter les choses à travers le langage, c'est de mettre des mots sur des situations, des objets, des relations. qui n'en ont pas forcément. C'est de clarifier les choses avec les mots et les phrases.

  • Véronique

    Alors, comment tu l'as découvert à 11 ans ?

  • Patrice

    Je l'ai découvert parce que, comme je t'avais raconté, je crois, en fait, à 11 ans, j'avais un professeur de maths qui était un prof d'histoire géo et qui, évidemment, n'arrivait pas vraiment à nous enseigner les mathématiques. Et donc, personne ne comprenait à peu près ce qu'il racontait. Il lisait un manuel et puis après, il répondait comme il pouvait aux questions qu'on lui posait. Et le seul qui comprenait quelque chose dans cette classe, c'était moi. Donc, j'ai commencé à expliquer à mon camarade de table comment ça fonctionnait. Et puis après, tous les pirates au fond de la salle qui se retournaient vers moi parce que mes explications étaient plus claires que les siennes. Et puis au bout d'une ou deux semaines, il m'a fait venir à côté de lui et on faisait le cours à deux. Donc il lisait le manuel et moi, je répondais aux questions. Et j'ai compris que j'avais cette facilité à trouver les mots pour clarifier les choses.

  • Véronique

    Et ça s'est produit à d'autres occasions après tes 11 ans ? Parce que j'imagine qu'à 11 ans, on ne se dit pas « tiens, j'ai un talent » . Non. Tu vois, c'est essayer de comprendre ton cheminement pour te dire « bah tiens, oui, c'est quelque chose qui te distingue des autres » .

  • Patrice

    Oui, bien sûr, le talent, c'est ce qui nous distingue positivement des autres. Alors c'est vrai qu'à l'époque…

  • Véronique

    Comment on s'en rend compte en fait ?

  • Patrice

    On s'en rend compte comme ça. On s'en rend compte avec des situations, avec des événements, avec des succès, avec des choses un peu étonnantes, avec le regard des autres ou la vie des autres. Le deuxième exemple que je donne toujours, qui m'a amené à écrire des livres, c'était aussi à 11 ans d'ailleurs, ou à peu près dans ces eaux-là. Donc j'avais fait, en fait, j'avais rendu une copie dont j'étais vraiment pas fier, en fait, puisqu'il fallait faire un texte libre. Et moi, je n'avais aucune imagination, en tout cas, c'est ce que je croyais. Donc j'ai triché en prenant une bande dessinée, en la racontant. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'en écrivant cette bande dessinée, enfin en racontant cette bande dessinée, je me suis laissé entraîner par l'écriture. J'ai commencé à faire une copie, deux copies, trois copies, quatre copies, cinq copies, six copies, sept copies et demi. Et je me suis arrêté au bout de 30 pages parce que c'était le dimanche soir et qu'il fallait manger, se laver et puis se coucher. Et après, mon histoire était inachevée, bien entendu. Et donc, j'ai rendu ma copie en croisant les doigts pourvu qu'ils ne connaissent pas cette bande dessinée que j'avais choisi quand même parmi les bandes dessinées un peu space. Et donc, voilà, mais j'ai flippé pendant deux ou trois semaines. Et puis, quand il a rendu les copies en plus. Il a été un peu sadique, pour moi en tout cas, parce qu'il a rendu ma copie à la fin. Et donc je me suis dit, ça y est, c'est mort, il a identifié ma triche, et donc je vais me faire démolir. Parce qu'à l'époque, c'était un peu comme ça, on se faisait humilier, et personne n'avait rien à dire. Sauf qu'en fait, contrairement à ce que je croyais, j'ai eu la meilleure note. J'ai eu 16 sur 20, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant. En plus, il a lu la copie intégralement. Et à la fin, 30 pages, c'est long. Oui, c'est long.

  • Véronique

    C'est un cours, en fait.

  • Patrice

    Oui. Et après, en fait, il m'a regardé bizarrement et il m'a pointé du doigt. Et il a dit comme ça à mes camarades. Il a dit, vous verrez un jour, ce petit salopard, il nous fera un livre. Évidemment, cette phrase, ça m'a marqué parce que ce n'est pas banal qu'un professeur dise ça à quelqu'un. Et donc, sur le coup, je n'ai pas vraiment compris. Mais en tout cas, c'est resté gravé dans mon cerveau et ça m'a donné en fait une espèce de confiance en moi par rapport à ça. Et ça m'a donné la possibilité d'ailleurs d'écrire un livre et puis après, beaucoup d'autres. Donc, c'est souvent le regard des autres qui nous permet de prendre conscience de notre talent.

  • Véronique

    Oui, parce qu'il est tellement naturel pour nous qu'on se dit que tout le monde sait faire. D'ailleurs, ce n'est même pas une question en fait. On ne se la pose même pas la question.

  • Patrice

    Non, absolument. C'est naturel, c'est évident, c'est spontané. C'est presque automatique entre guillemets. On fait quelque chose et puis ça marche quasiment tout de suite.

  • Véronique

    Alors, est-ce que tu veux partager avec nous quelques clés pour nous aider à identifier nos propres talents ?

  • Patrice

    Alors oui, il y a deux types de clés. Il y a les critères d'abord, dont on a déjà parlé. Et puis après, il y a les méthodes qui permettent d'identifier son talent. Donc sur les critères, on en a évoqué beaucoup. Moi, j'en ai recensé en gros entre 15 et 20. Donc les principaux, on les a évoqués, c'est la précocité. Le talent, en général, se manifeste... dans l'enfance, en général, à partir de 6 ans, 6, 7 ans, 8 ans. Alors après, bon, c'est pas forcément automatique, ça peut être 10 ans, 12 ans, etc. Mais même sous des formes embryonnaires, il se manifeste très tôt. Deuxième critère, c'est la régularité. C'est-à-dire qu'il se manifeste une fois, il disparaît, il reviendra, il disparaît, il reviendra, etc. Quitte à changer de forme. C'est-à-dire, il peut prendre des... C'est un peu comme un serpent de mer, quoi. Mais il est toujours là. Et dans les CV, justement, des candidats, c'est un peu le fil rouge en fait C'est-à-dire que c'est souvent une mission ou un projet qu'on trouve quasiment à chaque poste. Comme si la personne s'arrangeait pour fourguer son talent partout où elle passait. Parce que ça correspond à une nécessité, à un besoin qu'on a évoqué, de s'affirmer, de se réaliser dans son identité, dans sa spécificité. Il y a d'autres critères très simples comme on a évoqué la facilité, on n'a pas évoqué clairement l'efficacité, mais évidemment c'est un critère très important. L'efficacité c'est quoi ? C'est le rapport entre l'énergie investie et le résultat obtenu. Donc on est efficace si et seulement si, avec très peu d'énergie investie, on a beaucoup de résultats. Parce que si on a beaucoup de résultats avec beaucoup d'énergie, on n'est pas vraiment efficace, on est moyennement efficace. Par contre, si on a beaucoup de résultats avec peu d'efforts, peu de temps, peu d'apprentissage, là, on est efficace. Et donc, la meilleure définition que j'avais trouvée, d'ailleurs, du talent, elle reprenait un peu ces différents critères-là. Elle dit, le talent, c'est ce que vous faites depuis toujours sans jamais l'avoir appris.

  • Véronique

    OK. Oui, là, c'est simple. Et je pense qu'on aurait besoin quand même d'autres clés pour... Parce qu'effectivement, le fil rouge... Je trouve que c'est difficile de trouver tout seul son talent. Et comme tu disais, le regard extérieur, ça aide beaucoup parce que c'est, comme tu dis, la répétition de personnes différentes qui vont pointer peut-être ce talent en disant « mais toi, tu as des facilités pour faire ceci ou cela » ou « comment tu as fait aussi rapidement » qui va commencer peut-être à nous mettre la puce à l'oreille. Justement, quand tu étais recruteur, comment tu abordais ce sujet avec les candidats ? Parce que je pense que ce n'est pas forcément quelque chose qui est mis en avant, même avec les personnes qui font des bilans de compétences. Il y a deux cas de figure. Soit on connaît son talent et c'est déjà très bien, mais pour ceux qui ne le savent toujours pas, est-ce qu'il y aurait d'autres choses qui pourraient nous les aiguiller pour l'identifier ?

  • Patrice

    Oui, encore une fois, il y a une quinzaine de critères. Donc, un critère, c'est l'évidence, par exemple. Alors, l'évidence, c'est un peu pervers parce que quand on fait quelque chose et que c'est évident pour nous, on ne peut pas vraiment le transmettre. On ne peut pas vraiment l'expliquer parce qu'on fait les choses, ça marche tout de suite. Mais comment on fait ? On ne sait pas comment on fait. En fait, on ne s'est jamais posé la question. On va directement au résultat, ce qui n'est pas du tout naturel, évident et, j'ai envie de dire, habituel. La plupart des gens tâtonnent et la plupart du temps, quand on fait quelque chose la première fois, on se trompe. Et après, on corrige tout doucement le tir et on finit plus ou moins rapidement par arriver à un résultat. Donc ça, c'est un autre critère intéressant. Après, il y a la passion. Moi, quand j'interrogeais des candidats, je leur demandais par exemple, tout simplement, de tout ce que vous avez fait, quelle est la mission, le projet ou l'action que vous préférez ? Et puis, j'écoutais ce qu'il me disait, mais surtout, j'écoutais comment il le disait. Est-ce que leur voix s'enflammait ? Est-ce que leurs yeux se mettaient à pétiller ? Parce que ça, c'est un vrai critère, en fait. Quand on est dans sa passion, il y a quelque chose qui s'illumine et qui illumine la personne.

  • Véronique

    Tout à fait.

  • Patrice

    Donc, c'est à la fois du verbal et du non-verbal. C'est du contenu et c'est du contenant.

  • Véronique

    Oui. C'est ce que je remarque aussi dans mes entretiens avec mes clientes. Tout de suite, ça n'a rien à voir. enfin il y a le le Le narratif, on va dire, et puis quand la chose qui nous enflamme, comme tu l'as dit, les yeux, ça ne te trompe pas, c'est immédiat, c'est spontané, on ne peut pas le surjouer, il n'y a pas de masque. C'est très précieux d'observer ça, en tout cas. Alors, pour quelqu'un qui aurait identifié son talent et qui se dit, ben ouais, mais là, pour le coup, comment le... L'utiliser dans mon travail, sachant que je ne sais pas si j'ai un talent pour le jardinage, par exemple. Parce qu'il y a des gens pour lesquels on dit qu'ils ont la main verte.

  • Patrice

    Oui, bien sûr.

  • Véronique

    Alors, si je n'ai pas forcément envie d'embrasser une carrière dans ce domaine-là, qu'est-ce que j'en fais ? Comment je peux l'utiliser ? Parce que tout à l'heure, tu as bien évoqué cette histoire de serpent de mer. Donc j'entends qu'un talent, il est brut au départ, il peut être protéiforme.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Et donc du coup, comment on fait ?

  • Patrice

    Alors en fait, j'ai envie de dire, la question ne se pose pas vraiment parce que c'est la vie qui nous pousse. C'est-à-dire qu'en fait, il n'y a pas vraiment une solution unique pour tout le monde. Il faut juste écouter cette espèce d'envie de faire quelque chose. Et après, souvent, la vie nous offre des opportunités, c'est-à-dire des événements, des rencontres et tout ça. Donc je vais donner juste quelques exemples que j'ai développés dans mon livre. Le premier exemple, par exemple, c'est une femme qui était médecin et donc sa passion et sa compétence, c'est de chanter. Donc ça n'a évidemment aucun rapport. Elle ne peut pas chanter pendant ses consultations médicales, ça ferait un peu désordre. Donc elle a commencé à chanter dans les anniversaires familiaux. Et puis après, elle a chanté une fois dans un cabaret. Et puis une deuxième fois. Et puis un jour, elle est allée aux États-Unis, à la Louisiane. Et c'est pareil, elle a été emballée dans les cabarets. Elle a chanté une fois, deux fois, trois fois. Puis un jour, quelqu'un l'a embauchée. Et donc, finalement, elle a décidé de rester aux États-Unis et de développer une carrière de chanteuse. Elle est devenue chanteuse de jazz aux États-Unis. Elle a fait ça pendant plusieurs années. Après, il y a eu le cataclysme qui a dévasté la Louisiane. Et donc, la vie s'est arrêtée. Katrina, je crois. Et donc, elle est rentrée en France. Elle est redevenue médecin.

  • Véronique

    Ah oui ?

  • Patrice

    Voilà. Mais comme elle avait développé ça... Elle s'est jurée de ne pas abandonner, donc elle a continué à chanter une ou deux fois par semaine dans des cabarets gratuits ou payants selon les cas, mais pour pouvoir entretenir sa passion et rester en contact avec ça.

  • Véronique

    D'accord, oui. C'est très parlant ce qu'elle dit.

  • Patrice

    Après, on peut très bien utiliser son talent dans ses loisirs. Ce n'est pas interdit non plus. Le but, c'est de l'utiliser d'une manière ou d'une autre. Moi, je pense que c'est mieux de l'utiliser dans son travail parce que manifestement, c'est l'endroit, j'ai envie de dire, c'est l'écrin pour pouvoir mettre en valeur cette pépite. Mais des fois, on n'est pas prêt. Par exemple, à un moment donné, j'avais rencontré un jeune homme qui s'appelait Maxime, qui était avocat. Et bon, apparemment, je pense que c'était un bon avocat, peut-être même un très bon avocat. Mais je ne sentais pas cette passion, justement, quand il parlait de son travail. Par contre, je l'entendais, je la voyais. quand il se mettait à cuisiner. Et donc, un jour, je me suis dit, mais tiens, est-ce que tu, Maxime, est-ce que tu ne voudrais pas, un jour, en faire ton métier ? Il m'a dit, ben ouais, mais c'est compliqué, c'est difficile en France, tout ça, et puis ça ne paye pas vraiment, en tout cas, pas comme avocat. Donc, en fait, il se donnait le droit de garder ça sous le coude, et peut-être, dans une deuxième partie de carrière, de s'installer un jour comme cuisinier. Et entre-temps, il cuisinait partout, il était invité.

  • Véronique

    D'accord, oui. Et alors, est-ce que tu as des cas où vraiment... J'aimerais bien revenir à toi, à ton propre cas, parce que toi, tu utilises... Alors, comment tu l'identifies, ton talent ? Tu as dit que c'était de transmettre ?

  • Patrice

    Oui, mon talent, enfin, ça, c'est ma vocation, comme disent en fait les ikigai, les japonais. Mon talent, c'est d'expliciter les choses, c'est-à-dire de clarifier les situations, les choses, les gens, avec des mots. avec des mots, avec des phrases, avec des distinctions, avec des définitions, avec des histoires. C'est ça mon talent. Et donc moi je l'utilise soit dans la formation, ça s'appelle la pédagogie, soit dans l'écriture, puisque je suis auteur de 61 livres, soit dans la thérapie, entre guillemets, puisque c'est un métier qui est un peu... Le but c'est de faire parler les gens, c'est de les aider à trouver leurs mots. Quand on a une facilité comme moi à trouver les mots, des fois je sens, je complète leurs phrases. Parce que je vois qu'ils ont du mal à trouver les mots. Ce n'est pas pour parler à leur place, c'est pour leur proposer des mots, des phrases qui vont les aider à dire ce qu'ils ont envie de dire.

  • Véronique

    Tout à fait. C'est ce que je rencontre aussi dans mon métier, forcément.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Donc,

  • Véronique

    ça me parle beaucoup, ce que tu dis. Et donc, tu disais, tu es conférencier, tu es formateur, tu l'as dit, tu écris des livres. Et avec plusieurs thématiques, ce n'est pas uniquement des livres de transmission, parce que tu écris des romans aussi, il y a le côté…

  • Patrice

    Oui, j'ai écrit un roman. qui s'appelle Flower Power, qui n'est pas encore publié. Mais c'est vrai que les 59 autres livres sont des guides pratiques, essentiellement pour transmettre des connaissances en développement personnel, professionnel, la recherche d'emploi ou spirituel, notamment tout ce qui touche aux accords Toltec. Maintenant, j'ai écrit aussi un essai polémique. Je ne sais pas s'il va trouver un éditeur, parce que c'est encore un autre exercice. Mais ça m'excite beaucoup justement de varier les plaisirs et de changer de catégorie. Parce que dans le domaine des guides pratiques, en fait, je n'ai plus rien à me prouver. Je sais écrire un livre en trois ou quatre mois. Donc, c'est amusant, c'est un jeu, mais c'est vrai qu'il y a moins d'enjeux, il y a moins de passion, il y a moins de plaisir. Donc, ça m'intéresse d'essayer de pousser un peu le bouchon le plus loin possible. Et peut-être que je trouverai mon degré d'incompétence. Peut-être que finalement, je vais retourner chez ma mère, c'est-à-dire les guides pratiques. Mais c'est vrai que, comme on m'a toujours dit que je savais raconter des histoires, raconter des histoires Le style de livre qui correspond à ça, le genre de livre, c'est les romans. Mais un roman, c'est pas forcément... Moi, quand j'écris un roman, c'est pas un roman romant. C'est un roman psychospirituel, évidemment. C'est un roman à messages, évidemment.

  • Véronique

    Et tu lies les deux compétences que tu as, à savoir la transmission et l'expérience que tu as vécue en tant que... auteurs parce que tu guides aussi des personnes, en tout cas celles qui veulent se lancer dans l'écriture, tu les aides aussi ?

  • Patrice

    Oui tout à fait, j'ai profité du Covid où là j'avais quasiment plus de formation pour créer en fait un programme complet, ce qu'on appelle un programme multimodal, c'est-à-dire un programme qui contient des vidéos d'auto-formation, des vidéos d'entretien soit d'auteurs sur leurs premiers livres, soit des éditeurs pour savoir en fait qu'est-ce qu'ils qu'ils ont dans la tête et comment ils... Qu'est-ce qu'ils attendent en fait de nous les auteurs ? Et puis il y a du coaching bien sûr, il y a la correction du plan, il y a un groupe Facebook, il y a mon carnet d'adresses, il y a l'accompagnement lors du premier rendez-vous. Donc c'est vraiment une prestation complète que je vais d'ailleurs encore améliorer pour pouvoir aider les gens justement à réaliser leur rêve parce que c'est souvent un rêve qu'on a beaucoup. Il y a beaucoup de gens qui ont envie d'écrire un livre, il y en a très très peu qui passent à l'acte et il y en a encore moins qui sont publiés. Et encore moins qui sont publiés chez des vrais éditeurs. Il y a aussi tout un business un peu crapuleux là-dessus, avec ce qu'on appelle les éditeurs à compte d'auteurs, qui vous disent « Ah oui, moi je vous édite tout de suite, sauf que vous devez payer, vous devez payer, vous devez payer. » Et le résultat, c'est que votre livre, il est dans un obscur site où personne ne le voit et personne ne l'achète, et personne ne le lit.

  • Véronique

    C'est intéressant de le mentionner pour ceux qui seraient tentés par cette option. Je voulais aussi revenir sur la notion de fil rouge et de talent essentiel. Parce que quand on dit talent essentiel, ça voudrait peut-être dire qu'il y en a d'autres. Est-ce qu'il y en a un qui est plus important que les autres ? Est-ce qu'on a plusieurs talents ?

  • Patrice

    Ça, c'est une très bonne question que je me suis posée pendant des années. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on n'est pas tous d'accord entre nous, entre spécialistes, mais tout simplement parce qu'on n'a pas forcément la même définition du mot talent. Donc, moi, mon avis, il est très simple, il vient de mon expérience et de recruteur et surtout de conseil en gestion de carrière de formateur en recherche d'emploi que j'ai fait pendant presque 30 ans. En fait, il y a deux vérités à laquelle je suis parvenu. Deux conclusions. Un, tout le monde a un talent. Deux, tout le monde n'a qu'un talent.

  • Véronique

    D'accord.

  • Patrice

    Par contre, ce talent, effectivement, comme on l'a dit, il peut être protéiforme. Ça veut dire qu'il peut prendre des formes différentes et s'exercer dans des métiers différents. Et voilà, par exemple, on parle souvent de Léonard de Vinci. Mais Léonard de Vinci, c'est un innovateur. Et tout ce qu'il a fait, c'était de l'innovation, soit technique, puisqu'il était ingénieur, soit picturale, puisqu'il était peintre ou architecte, etc.

  • Véronique

    Oui, oui.

  • Patrice

    Mais en fait, si on prend le temps de décortiquer vraiment ce qui est à la racine de ses créations, lui comme d'autres, on s'aperçoit qu'il y a toujours un mot. un verbe d'action qui correspond à une compétence, mais une compétence qui est développée à un degré extrême.

  • Véronique

    Qu'est-ce qui fait, selon toi, qu'on passe à côté de son talent ?

  • Patrice

    C'est d'abord que personne ne nous aide à l'identifier. En tout cas, il n'y a rien de prévu, ni à l'école, ni en famille, ni tout simplement dans la société, parce que ce n'est pas une notion ni courante, ni très claire. Donc souvent, elle est... un peu confusionné avec la notion de compétence. En plus, aujourd'hui, sur LinkedIn, par exemple, on voit l'expression « recrutons les talents » . Donc, on identifie les talents avec les personnes. Donc, ça crée une confusion supplémentaire. Et ça sous-entend qu'il y a plein de talents et plein de gens qui ont plein de talents. Donc, à mon avis, c'est la façon de parler qui embrouille les choses. Et moi, je suis un désembrouilleur, en fait. C'est-à-dire que je passe mon temps à rectifier, entre guillemets, ce qui me paraît juste et vrai. Parce que je crois que les bons mots permettent d'avoir des bonnes lunettes pour regarder les bonnes choses. Les mots, c'est des lunettes qui nous permettent de regarder la vie. Donc si on n'a pas les bonnes lunettes, on voit les choses de façon brouillée, tout simplement. Et puis après, il y a le fait qu'en France, en tout cas, il n'y a pas d'orientation. L'orientation scolaire, elle est faite de façon, j'ai envie de dire, maladroite et souvent un peu crapuleuse. C'est-à-dire qu'en fait, on nous pousse. là où en fait on a envie de nous pousser. Parce qu'il y a une hiérarchie des matières, il y a une hiérarchie des métiers, que si tu es bon en maths, tu dois faire des maths et tu seras ingénieur, parce que ça rapporte plus et tu auras plus de pouvoir et d'argent. Mais on ne s'intéresse pas du tout au talent des enfants, alors qu'il faudrait le faire là, puisque c'est déjà manifeste et visible, donc repérable chez les enfants.

  • Véronique

    Comment aider les parents à identifier le talent de leurs enfants ?

  • Patrice

    C'est très simple, il faut se demander, parce que les parents sont les meilleures personnes pour ça, puisqu'elles ont vu l'enfant grandir. La question que les parents peuvent se poser, c'est tout simplement, qu'est-ce que mon enfant fait de mieux ? Qu'est-ce qu'il fait de mieux que les autres ? Qu'est-ce qu'il fait de façon précoce ? Et en général, les parents le savent, ils répondent à cette question-là, mais ils ne font pas le lien entre ça et le talent.

  • Véronique

    C'est très intéressant et éclairant.

  • Patrice

    Et après, si ça peut être aussi les professeurs. Moi, j'ai eu la chance, comme l'exemple que j'ai donné, d'avoir un professeur, enfin deux professeurs d'ailleurs, qui m'ont aidé à découvrir, à révéler mon talent. Donc peut-être que les professeurs peuvent jouer ce rôle que l'orientation ne joue pas, ou peut, ou très mal, et que les parents ne savent pas forcément jouer parce qu'on ne leur a pas expliqué l'intérêt de la chose et la définition du terme. Peut-être que les professeurs, dans leur domaine, avec leur fenêtre de tir, peuvent dire, tiens, ce garçon-là ou cette fille-là, elle a un talent dans tel ou tel domaine.

  • Véronique

    Oui. Et ce que j'aime beaucoup dans ton livre, c'est que tu proposes énormément de clés ou d'outils pour identifier son talent. Là, on ne va pas tous les évoquer parce qu'on n'aurait pas le temps et puis ce n'est pas l'objet. Mais j'invite les personnes qui se poseraient la question pour leurs enfants ou pour eux-mêmes dans les... période de réorientation, de reconversion où on est un peu perdu. Je trouve que ton livre est très éclairant parce qu'il est très riche d'outils tels que, justement, on a parlé des besoins, je crois que tu en parles, de la pyramide des besoins. Voilà, on peut trouver effectivement les choses classiques, mais tu vas beaucoup plus loin en utilisant des outils moins conventionnels. et Et aussi ludique. Moi, je trouve que c'est sympa aussi d'approcher les sujets sous l'angle du jeu, de l'amusement, parce qu'on est des êtres vivants et on n'a pas besoin d'être toujours dans le côté très sérieux et qui éteint les gens. Enfin, moi, je trouve, dans ma pratique, justement, avec la numérologie, le but, c'est d'aider les personnes à identifier leurs talents et en tout cas les endroits où ils peuvent facilement développer. Des compétences aussi. J'aime beaucoup l'idée du fil rouge parce que c'est aussi un outil qu'on utilise en coaching, puisqu'il y a aussi la ligne de vie et de voir, voilà, en se posant et en regardant tout ce qu'on a effectué. C'est ce que tu évoquais tout à l'heure quand tu disais que lors des entretiens de recrutement, tu interrogeais les personnes pour savoir, essayer toi de découvrir quel était le fil rouge. ou des fonctions connexes, où on pouvait retrouver des points communs. Et je trouve que cette histoire de fil rouge, c'est un petit peu les petits cailloux du petit pousset. C'est un petit peu le côté sympa de se dire, tiens, on va faire une enquête sur soi pour découvrir. Mais du coup, moi, c'est quoi mon talent et qu'est-ce qui pourrait m'aider à identifier les indices ? qui pourrait m'aider à identifier ce talent. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Patrice

    Alors, c'est une question par rapport à toi, Véronique ?

  • Véronique

    Non, par rapport aux personnes... Ou alors, je ne sais pas, si tu avais quelque chose de spécifique.

  • Patrice

    Toi, c'est sûr que ton talent, il est relationnel. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui se passe avec les autres. Là, ton talent, tu es en train de l'utiliser. Après, il faudra réfléchir aux verbes précis. Parce qu'un talent, c'est une compétence. Donc, c'est un verbe d'action précise. Mais c'est sûr que c'est en relation avec les gens. C'est soit les faire parler, soit les écouter, soit les... leur faire quelque chose de positif. C'est sûr que c'est de cet ordre-là. Après, c'est vrai que dans mon livre, j'ai essayé de classer toutes les méthodes que j'ai pu tester, expérimenter, etc. Donc, il y a des méthodes très conventionnelles qu'on utilise notamment en recrutement ou dans les bilans de compétences. Donc, c'est l'analyse des compétences, l'analyse, la hiérarchisation et l'extraction du talent parmi toutes les compétences fortes qu'on a. Ça, c'est une méthode qui est très fiable, mais qui prend beaucoup de temps et qui est un peu fastidieuse, en fait, qui ne présente pas beaucoup d'intérêt. Par contre, c'est vrai qu'il y a des méthodes beaucoup plus fun qui sont basées sur des techniques comme la numérologie, l'astrologie, la morphopsychologie. Par exemple, j'explique que pour ceux qui connaissent leur signe astral, en fait, c'est une bonne piste parce que souvent, le talent, il n'est pas lié au signe astral de la personne, il est lié à son ascendant. C'est ce que j'ai découvert en croisant toutes ces méthodes. Ça peut être une piste intéressante. Malheureusement, la plupart des gens connaissent leur signe, mais pas forcément leur ascendant. Et c'est dommage parce que le talent, il est presque toujours facile à trouver avec l'ascendant. Et ça, c'est une méthode qui ne prend pas beaucoup de temps. Sinon, le fait de calculer son ascendant sur Internet, ça prend trois minutes. Et après, on peut regarder à quoi ça correspond en termes d'énergie, de fonctionnement, de métier, d'activité ou de projet.

  • Véronique

    J'adore. C'est encore une autre piste. C'est... Eh bien, écoute, Patrice, on arrive à la fin de notre épisode. Est-ce qu'il y a une question que j'ai... oublié de te poser ou un sujet que tu voulais évoquer ?

  • Patrice

    Non, si ce n'est que, encore une fois, j'insiste sur le fait que, de mon point de vue, et jusqu'à preuve du contraire, tout le monde a un talent. Et c'est vrai que la seule chose que j'aimerais dire, c'est que ce qui nous empêche aussi de l'identifier, c'est la vision un peu, comment dire, déformée de ce terme, parce que beaucoup de gens imaginent un talent soit artistique, soit sportif, enfin, pour les stars qu'on voit à la télé, mais le talent, ça peut être des choses très simples, ça peut être rangé. ça peut être dépanné, ça peut être écouté, ça peut faire danser les gens qui ne veulent pas danser, comme on me l'a raconté, ça peut être des choses très précises et toutes simples et toutes banales, mais simplement, elles sont développées à un niveau extrême d'efficacité et de plaisir. Donc, il ne faut pas se… Parfois, les gens sont déçus quand je les aide à trouver leur talent, ils disent « Ah bon, c'est que ça ? » Je leur dis « Mais ce n'est pas que ça, c'est ça ! » Et vous pouvez en faire un métier, vous pouvez faire n'importe quoi, vous pouvez faire n'importe quelle carrière. n'importe quel succès avec votre talent, si vous l'acceptez et si vous allez trouver le métier qui correspond. Si je prends l'exemple de cette femme qui m'a confié en fait dans une voiture, en me raccompagnant à la gare après une formation, que son talent c'était de faire danser les gens et qu'elle ne voyait pas très bien comment elle pouvait utiliser ça dans son métier puisqu'elle était infirmière en EHPAD. Je lui ai dit, ben t'es pas obligé de rester toute ta vie infirmière en EHPAD. Et moi je connais quelqu'un dont le métier c'est de faire danser les gens. Et elle facture 10 à 12 000 euros la soirée. Et donc, elle s'amuse beaucoup, elle travaille très peu et elle a beaucoup de succès, beaucoup de plaisir, évidemment, parce qu'elle a décidé de changer de braquet.

  • Véronique

    Est-ce que tu sais ce que cette personne en a fait de son talent, du coup ? Non,

  • Patrice

    parce que malheureusement, je ne l'ai pas revu. Mais j'espère que la graine que j'ai posée dans sa tête va germer et qu'un jour, elle va s'autoriser peut-être, déjà en parallèle de son métier, parce qu'on n'est pas obligé de tout larguer comme ça du jour au lendemain. Peut-être qu'elle va s'autoriser à... à proposer ses services dans les mariages, par exemple. Ça peut être des choses comme ça, ou dans les soirées, dans des événements. Et petit à petit, j'espère que si elle se laisse pousser, guider, porter par son talent, parce que le talent nous porte, j'espère qu'elle va découvrir qu'elle a plus de plaisir, plus d'efficacité et plus d'intérêt aussi, tout simplement, à l'utiliser, peut-être assez puisée en tant qu'infirmière.

  • Véronique

    En tout cas, moi, le mot-clé que je retiens et que j'utilise, c'est vraiment le mot « s'autoriser » . Parce que je trouve que ce qui est difficile quand tu as un talent, on va dire, qui n'est pas commun, c'est parfois le manque de représentation, d'exemple. Tu veux dire, ah bah tiens, quelqu'un l'a déjà fait, donc je peux le faire. Tu vois, tu lui as cité tout de suite l'exemple de cette personne qui gagnait très bien sa vie en faisant ça. C'est quand même un talent qui n'est pas très commun, on va dire. donc du coup Après, je pense que c'est l'affaire de chacun, mais ça a peut-être un lien. En tout cas, moi, je fais un lien peut-être avec la confiance en soi aussi, de s'autoriser à aller.

  • Patrice

    Oui, tout à fait. D'ailleurs, j'ai oublié de le mentionner comme critère, mais le talent, en fait, c'est la seule activité où on a une confiance en soi quasiment illimitée. Et c'est d'autant plus parlant et frappant que moi, quand j'étais jeune, je n'avais aucune confiance en moi, sauf quand j'utilisais les mots. C'est-à-dire que là, il n'y avait plus de timidité, il n'y avait plus de phobie, il n'y avait plus rien. C'est comme si j'étais dans une espèce de fusée où rien ni personne ne pouvait m'arrêter. Et je crois que le talent, ça nous connecte. à une espèce de confiance en soi naturelle, inconsciente et exceptionnelle.

  • Véronique

    C'est excellent. Alors là, pour le coup, c'est un critère. Enfin, je ne dis pas que les autres n'étaient pas, mais ce que je veux dire, c'est que là, c'est peut-être plus facile à identifier pour les personnes, de se dire, ah bah tiens, quand je fais ça, bah oui, effectivement, par rapport au reste du temps, comment je me sens. Je trouve que dans ce que tu dis, et moi, je prône ça, c'est vraiment le rapport au corps aussi. Tout à l'heure, on a dit que pour les personnes extérieures, elles voient que cette personne se déploie, s'anime. Et je trouve qu'on est vraiment, en tout cas en France, on est plutôt dans le « je pense, donc je suis » . Et on ne met pas assez l'accent sur nos ressentis qui, eux, ne mentent pas, sont instantanés et sont toujours avec nous. On n'a pas besoin d'un relais extérieur pour valider. ou invalider un choix ou une pensée. Et j'aime beaucoup, dans ce que tu dis, le fait de revenir aussi au corps, en fait. C'est quelque chose de précieux. Oui. Et pour certaines personnes qui sont très dans le mental, c'est presque un nouvel apprentissage, en fait.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Écoute ton corps. Écoute ton corps ou ton cœur. qui tous les deux nous connectent à ce talent. Un des critères qu'on n'a peut-être pas assez développé, c'est le plaisir qui est poussé à un extrême, et ça devient ce qu'on appelle le flow, c'est-à-dire un état où on est bien, il n'y a plus de temps, il n'y a plus de stress, il n'y a plus rien. On est dans l'éternel présent, parce qu'on est connecté avec ce qu'on est profondément, et en se réalisant, on fait sauter toutes les barrières et toutes les tensions. Donc le but, c'est bien sûr de rester. connecté à son talent pour pouvoir rester aussi dans cet état de flow quasiment, peut-être pas tout le temps, mais le plus possible.

  • Véronique

    Oui, quand on l'a connu, on le recherche. c'est vraiment un plaisir. Je ne me souviens jamais de qui avait fait cette citation du fait de trouver ce qui te plaît et tu ne travailleras plus un seul jour de ta vie.

  • Patrice

    Oui, c'est Confucius.

  • Véronique

    Confucius, ok. Donc, moi, ce que je voudrais qu'on retienne de cet épisode, c'est que le talent, ce n'est pas quelque chose d'idyllique, qui appartienne à certaines personnes, qui arrive à en faire quelque chose. On l'a tous, tu l'as dit, et j'aime beaucoup le fait que tu dises qu'on a tous un talent. Après, soyons des colombos ou des enquêteurs. Enfin, colombo, c'est un peu daté comme... Comme ça, on sait l'âge que j'ai. Et donc, du coup, en tout cas, d'enquêter pour trouver quel est notre talent, puisque s'il nous connecte à notre cœur et nous met dans un état de flot, quoi de mieux finalement dans une vie que de se réaliser, plutôt que ce que tu disais au départ, de s'éteindre dans des vies où on dépense énormément d'énergie à être ce qu'on n'est pas en fait.

  • Patrice

    Oui, c'est ça. Le talent, c'est ce qui nous permet d'être nous-mêmes, tout simplement.

  • Véronique

    Oui, oui. Patrice, où peut-on te contacter ? Comment ?

  • Patrice

    Alors, moi, je suis partout, en fait, sur LinkedIn, sur tous les réseaux sociaux, sur YouTube, sur Facebook, Instagram. J'ai un site aussi, patriceras.com. Et voilà, donc on...

  • Véronique

    Tu as une chaîne YouTube ?

  • Patrice

    J'ai une chaîne YouTube, donc de toute façon, il suffit de taper mon nom et puis on voit soit mes livres, soit mon site, soit mes... mes réseaux sociaux, donc je suis très facile à contacter. En plus, il n'y a pas beaucoup de gens qui s'appellent RAS, donc ça simplifie aussi les recherches.

  • Véronique

    Oui, oui, oui, oui, tout à fait. Est-ce que tu as une actualité dont tu voudrais parler ?

  • Patrice

    En fait, là, je vais intervenir, je vais être interviewé dans une émission de radio sur le thème « Est-ce qu'on peut aimer toute la vie ? » « Est-ce qu'on peut s'aimer toute la vie ? » Donc c'est sur Radio Notre-Dame, je ne sais plus la date exacte, mais c'est dans quelques semaines, je crois. Donc voilà, ça va être intéressant aussi. C'est un sujet un peu connexe à ce qui m'intéresse. Mais j'aime bien aussi aller défricher des terres un peu à la limite de mon périmètre.

  • Véronique

    Intéressant. Écoute, là, ça ouvre encore sur d'autres perspectives. Merci beaucoup pour ta participation, Patrice, pour ta confiance aussi. Et puis, tu es le premier qui inaugure cette nouvelle série d'experts. Merci vraiment pour ton enthousiasme. Et tu vois, ce qui est intéressant, c'est qu'avant l'enregistrement de notre épisode, tu dis que tu avais mal à la gorge. Et bizarrement, je trouve que pendant cet épisode... Je n'ai rien entendu. Donc, tu illustres parfaitement ton talent. Et je te remercie. Et peut-être, alors, à voir, peut-être que l'avenir le dira, il y aura peut-être un autre épisode sur un autre de tes sujets de prédilection. À voir, en tout cas. Merci à tous de nous avoir suivis, écoutés. Peut-être que, justement, tu as semé de multiples graines chez beaucoup de personnes. En tout cas, je l'espère. Et puis, je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour un nouvel épisode de Parlons Introspection. Je vous retrouverai avec grand plaisir, peut-être avec une ou un autre expert, ou peut-être en solo. Suspense. Au revoir. Merci beaucoup à toi, Patrice.

  • Patrice

    Merci, Véronique.

  • Véronique

    Pour aller plus loin, vous pouvez réserver un appel clarté offert. Le lien est dans la description. Le podcast paraît chaque jeudi matin avec des épisodes solos, des témoignages et... d'autres voies d'expertes ou d'experts à découvrir au fil du temps. Si l'épisode vous a plu, abonnez-vous, laissez un commentaire ou mieux, partagez-le avec vos amis. C'est ce qui permet au podcast de rayonner. Et maintenant, vous pouvez reprendre en douceur vos activités.

Chapters

  • Introduction et présentation de Patrice Ras

    00:42

  • Comprendre le talent et sa distinction avec la compétence

    00:59

  • Les critères pour identifier son talent

    02:01

  • L'importance de cultiver ses talents

    03:15

  • Exemples de talents et comment les utiliser

    05:02

  • Méthodes pour découvrir son talent

    10:19

  • Conclusion et réflexions finales

    16:12

Description

🤝 Envie d’aller plus loin ?
Je propose un accompagnement stratégique, doux et sur-mesure pour les personnes en transition.

Découvrez mon univers ici : https://catalysons-vos-atouts.com


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Épisode spécial – Paroles d’expert·es

Et si votre talent n’était pas si caché que ça ?

Avec Patrice Ras, auteur et formateur en développement personnel

👉 Vous avez du mal à identifier ce que vous faites naturellement bien ?
👉 Vous doutez encore de la valeur de ce qui vous semble “trop simple” pour être reconnu comme un talent ?

Dans cet épisode, je reçois Patrice Ras, auteur de plus de 60 ouvrages consacrés à la connaissance de soi, à la communication et à la psychologie appliquée. Ensemble, nous explorons la notion de talent essentiel : ce fil rouge souvent ignoré, pourtant présent en chacun de nous.

💡 Au programme de notre échange :
– Pourquoi nous avons tant de mal à reconnaître notre propre talent
– Ce qui différencie un talent d’une compétence ou d’un don
– Comment repérer ce que l’on fait naturellement, avec aisance… et que l’on sous-estime
– Des clés concrètes pour se reconnecter à son potentiel
– Des passerelles entre morphopsychologie, introspection, numérologie et écoute de soi

📚 À propos de mon invité :
Patrice Ras est auteur, formateur et conférencier. Il explore depuis plus de 20 ans les leviers de transformation personnelle.
Parmi ses ouvrages : Et si votre talent essentiel n’était pas si caché que ça ?, Le langage du visage

🎧 Un épisode à écouter si vous êtes en quête de clarté, en transition ou simplement curieuse de mieux vous comprendre.

✨ Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et praticienne en numérologie stratégique®.
À travers ce podcast, j’aide les femmes à sortir de la confusion, à clarifier leurs priorités et à prendre des décisions alignées.

🔗 Liens utiles :
– Le site de Patrice Ras : https://www.patriceras.com/
– Mes accompagnements : https://calendly.com/vemilome/decouverte-coaching-numerologie-30min
– Écouter tous les épisodes : https://smartlink.ausha.co/parlons-introspection
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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Véronique

    Bienvenue dans Parlons Introspection. Cette série spéciale, Paroles d'experts ou d'expertes, donne la voix à celles et ceux qui explorent, chacun ou chacune à leur manière, les chemins de la connaissance de soi. Auteurs, thérapeutes, coachs, entrepreneurs, à travers des échanges simples et profonds, je vous propose de croiser leur regard avec le mien. Mon intention, vous offrir des clés concrètes et inspirantes pour avancer sur votre propre chemin intérieur. Je suis Véronique Milome, coach en révélation identitaire et j'ai hâte de vous faire découvrir ces rentes. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Parlons Introspection. Alors aujourd'hui, j'innove en inaugurant une nouvelle série consacrée à des experts, tant qu'à faire autant s'adresser aux personnes dont c'est le sujet. Et aujourd'hui, on commence par le fait de savoir comment identifier son talent. Et j'ai le grand plaisir aujourd'hui d'accueillir Patrice Ras, qui est auteur d'une soixantaine d'ouvrages sur des sujets variés, tels que justement le sujet de ce jour qui va être de savoir comment identifier son talent, mais aussi la morphopsychologie qui est vraiment... ton sujet de prédilection, mais je laisse les auditrices et auditeurs découvrir tous les ventailles de tes ouvrages, parce qu'ils sont nombreux et très intéressants, surtout quand on est férus de connaissances de soi, et j'ai trouvé le lien très facile et fluide avec le podcast Parlons Introspection, puisque justement nous allons... avoir des astuces, des expériences pour savoir identifier au mieux nos talents. Alors Patrice, pour ceux qui ne te connaissent pas, parce que tu es aussi conférencier et formateur, je te laisse te présenter de la façon qui te convient le mieux.

  • Patrice

    Merci Véronique. Donc moi, effectivement, comme tu l'as dit, je suis d'abord et avant tout formateur. C'est mon métier de base, en fait, puisque j'ai commencé à enseigner à l'âge de 11 ans. Les mathématiques, qui plus est. Et puis après j'ai enseigné des tas de choses dans ma vie, le français entre autres, et puis après j'ai fait du recrutement, du management, et je me suis installé en libéral à Paris il y a maintenant 30 ans, pour faire ce que j'aime, c'est-à-dire transmettre mes compétences et mes connaissances en psychologie appliquée, ce qu'on appelle aujourd'hui le développement personnel. Alors pour moi c'est au sens large du terme, ça inclut le développement professionnel, donc la recherche d'emploi, et l'identification du talent, évidemment. Et c'est ce qui m'a amené à réfléchir sur ce sujet. D'abord, mon expérience de recruteur dans trois cabinets différents. Et puis après, mon expérience de conseil en recherche d'emploi. Parce que je me suis aperçu qu'effectivement, c'est la pierre angulaire, c'est le joker absolu pour trouver un job facilement, rapidement et puis surtout pour s'épanouir, pour réussir sa carrière.

  • Véronique

    Très intéressant. Écoute, on va commencer par le début. À savoir, toi qui es amoureux des mots, des définitions, qu'est-ce qu'un talent et qu'est-ce qu'il n'est pas ? Et avec quoi on le confond souvent ?

  • Patrice

    Oui, exactement. Donc le talent, en fait, déjà, c'est un mot étrange qui a une histoire tout à fait étonnante et passionnante puisqu'en fait, à la base, c'est une quantité. Ça désigne une quantité d'or ou de métal, 20 ou 27 kilos d'or ou d'argent. Et en fait, après, évidemment, par l'usage, c'est devenu en fait un synonyme de 27 kilos d'or. Donc c'est devenu par la suite, par extension on pourrait dire, et par généralisation, c'est devenu en fait un symbole de richesse. Donc c'est ça qui est intéressant déjà dans l'origine du terme, c'est la notion peut-être qu'on a en nous un trésor. Moi j'aime beaucoup cette notion-là.

  • Véronique

    Ah oui, là du coup, ça devient tellement plus intéressant, parce que couramment on a l'habitude de confondre le talent et la compétence.

  • Patrice

    Exactement. Et donc justement, il y a une grande différence entre le talent et la compétence. Moi, en fait, ce sont mes patrons recruteurs qui m'ont aidé à faire la distinction, puisque évidemment, quand on est recruteur professionnel en cabinet, on ne peut pas se permettre de bricoler. Donc les mots sont hyper importants et des notions aussi essentielles que celles de talent encore plus. Donc pour mes patrons, en fait, pour mes trois patrons, le talent, c'était tout simplement en fait la surcompétence, c'est-à-dire la compétence à la fois la plus forte, ce qu'on fait de mieux et ce qu'on fait mieux que les autres. C'est en fait la double dimension, on pourrait dire à la fois personnelle et interpersonnelle du talent. Et ça nous donne déjà deux pistes pour essayer de le trouver, pour essayer de l'identifier, et ensuite bien sûr par derrière pour pouvoir l'utiliser.

  • Véronique

    Intéressant, intéressant. Et d'ailleurs, ce n'est pas qu'un sujet puisque tu as écrit un ouvrage complètement dédié à ce thème. Donc, est-ce que tu peux nous rappeler le nom de ton ouvrage, s'il te plaît ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Mon ouvrage s'appelle « Comment découvrir et utiliser son talent » . Donc, il est sorti en 2022 de mémoire chez Ellipse. Et donc, j'explique dans ce livre, en fait, que le talent, ce n'est pas seulement une compétence comme toutes les compétences qu'on a. Une compétence, c'est juste un savoir-faire immédiatement utilisable. Par contre, le talent a une différence à la fois quantitative et qualitative. Quantitative parce qu'il est à la fois plus fort, il évolue plus vite, il a plus de résultats, il sort de la mêlée naturellement. Et qualitative parce que la relation qu'on a avec son talent est différente, fondamentalement, de celle des autres compétences. La différence est la suivante, c'est que les compétences, en fait on les acquiert et on les apprend. et on les développe toute la vie, et j'ai envie de dire avec des efforts, avec du temps, avec des claques dans la figure, pour être poli, alors que le talent, non. Le talent, il est déjà plus ou moins en nous, certains le considèrent comme inné. Moi je pense que c'est un peu un abus de langage parce qu'un bébé qui arrive au monde, il sait rien faire à part pleurer, manger, boire et dormir. Mais en tout cas, c'est quelque chose qui est prédisposé, c'est-à-dire qu'on a déjà en nous une orientation, une facilité qui fait qu'on va apprendre. très vite et qu'on va développer la compétence, j'ai envie de dire, à toute vitesse et presque tout seul, en tout cas sans avoir réellement besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'un suivi, d'une correction.

  • Véronique

    Et donc même avec plaisir du coup ?

  • Patrice

    Oui bien sûr, le plaisir c'est un des critères fondamentaux du talent, c'est-à-dire qu'on peut très bien être très bon dans une discipline et y trouver du plaisir, simplement parce qu'on fait la chose depuis 5, 10, 15 ou 20 ans, ce qui est le cas de beaucoup de gens en fait qui font un métier... et qui sont un peu par hasard et par opportunité. Et ça ne veut pas dire qu'ils sont forcément talentueux. Par contre, au bout d'un certain nombre d'années, l'expérience va augmenter le niveau de compétence, mais ils ne seront jamais excellents. C'est ça qui est la différence. Avec une compétence normale, j'ai envie de dire, on peut être bon, on peut être très bon, on peut être très très bon, mais on ne sera jamais excellent. Or, le talent, lui, il nous met quasiment dès le départ dans un niveau d'excellence relative, évidemment, parce qu'on ne peut pas comparer la compétence là où la... le talent d'un enfant avec celui d'un adulte ou encore moins celui d'un expert. Mais en tout cas, le talent, il fait la différence dans une classe d'école, dans une équipe d'entreprise et partout où on va, en fait. C'est ça le...

  • Véronique

    Alors, du coup, j'imagine, je ne vais pas présumer ta réponse, mais que tu fais peut-être partie de ceux qui sont pour, justement, l'identification du talent et surtout de... de le cultiver et de l'enrichir plutôt que d'essayer de travailler des faiblesses qu'on a identifiées chez nous ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Moi, je trouve qu'en France, en particulier, on a une culture un peu perfectionniste qui nous pousse sans arrêt à chercher, à éliminer ou à diminuer nos tards, nos manques, nos carences et nos faiblesses. Et moi, je pense que c'est une perte de temps, d'énergie et de joie aussi, parce qu'en fait, on peut y passer la vie entière et on aura des résultats assez médiocres. Et en plus, on n'a pas besoin de prouver aux autres qu'on est bon partout. On n'a même pas besoin de prouver quoi que ce soit, d'ailleurs, à qui que ce soit, sinon peut-être à soi-même. Et encore, parce que ce n'est pas l'ego qui est derrière tout ça, le but du jeu, ce n'est pas de prouver, c'est de s'épanouir et c'est de réussir. Et le talent, justement, pour moi, c'est la seule exception aux compétences habituelles et normales qui permettent justement à la fois d'avoir du plaisir et du succès dans le même temps. Donc, c'est la solution. à tous les problèmes qu'on rencontre aujourd'hui, la démotivation par exemple, sur lequel j'interviens beaucoup parce que tout le monde est démotivé et pour cause. Mais ça peut être aussi tout simplement la fatigue, l'épuisement, le stress, le burn-out, etc. ou le bore-out, l'ennui. Donc tous ces problèmes-là peuvent être non pas résolus, mais supprimés purement et simplement par le talent. Parce que le talent, il n'a pas besoin d'être motivé, il n'a pas besoin d'être corrigé, il n'a pas besoin d'être suivi. Je veux dire, le fait de l'utiliser, en soi, c'est une source de bonheur, de plaisir et d'épanouissement.

  • Véronique

    Et c'est une façon aussi de nourrir nos besoins ?

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Bien sûr, derrière chaque talent, il y a un ou plusieurs besoins, évidemment.

  • Véronique

    Tu veux bien définir ce qu'est un besoin, parce que je pense que c'est nécessaire.

  • Patrice

    Oui, bien sûr, ça c'est aussi une source de confusion. Un besoin, ce n'est pas un désir, en fait. Le besoin, c'est une énergie interne, à l'intérieur de nous, soit de notre corps, soit de notre cœur. si c'est un besoin émotionnel ou relationnel, soit dans notre tête, si c'est un besoin intellectuel comme celui de comprendre par exemple, qui est le mien en particulier. Et donc le besoin en fait c'est une source d'énergie qui est basée sur un manque et qui va nous pousser inévitablement à agir pour transformer l'essai à travers un désir, c'est-à-dire en fait l'envie de faire, d'avoir, de transformer, de créer quelque chose ou quelqu'un. Et donc le besoin interne va générer des désirs qui sont entre guillemets externes, qui vont nous pousser à décider, à agir et à communiquer éventuellement.

  • Véronique

    Ok, alors entrons dans le vif du sujet, parce que qu'est-ce qui t'a poussé à écrire un livre sur ce sujet ? Tu nous as fait un teasing en début d'entretien avec le fait d'avoir découvert ton talent à 11 ans.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Je pense que ce n'est pas forcément le cas de tout le monde.

  • Patrice

    Non.

  • Véronique

    Mais si tu pouvais nous en dire plus, s'il te plaît.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. En fait, ce qui se passe, c'est justement peut-être ce décalage. Moi, je suis quelqu'un de différent, j'ai une histoire différente, une personnalité différente. Et dans ces différences, il y a des bonnes et des mauvaises choses. Les mauvaises choses, c'est la souffrance. Et les bonnes choses, c'est que cette souffrance peut-être m'a obligé peut-être à justement découvrir et plutôt à utiliser mon talent. Et après, quand j'ai commencé à évoluer, notamment dans le recrutement, J'ai été très surpris de constater que la plupart des gens, des candidats que je recevais, n'étaient pas capables d'identifier leur talent à des âges de 20, 30, 40, 50 ans. Donc je me suis dit, c'est curieux, comment ça se fait qu'il peut y avoir ce décalage alors que moi je l'ai identifié depuis au moins 11 ans. Et donc après j'ai commencé à réfléchir, à discuter avec mes patrons, avec mes collègues, sur comment on peut les identifier. Et puis après, en plus en profondeur, comment se fait-il que certains individus l'ont identifié de façon précoce et pas d'autres, et pas tout le monde. J'ai envie de dire que c'est presque l'exception à la règle générale qui est de ne pas connaître son talent. Et du coup, ça, ça m'a amené à un critère qui est le critère d'inconscience. En fait, le talent, c'est presque toujours une surcompétence inconsciente. C'est-à-dire qu'on fait quelque chose, mais on n'a pas vraiment conscience de faire quelque chose, d'autant plus qu'il n'y a pas d'effort, il n'y a pas de travail, il n'y a même pas vraiment d'apprentissage. On fait quelque chose et ça fonctionne et ça marche tout de suite. Donc du coup pour la personne en elle-même Si on compare avec la notion de talent, de compétence, pardon, qui est quand même très fastidieuse, qui est lourde, qui est laborieuse, ça ne vaut rien puisque je ne fais pas d'efforts.

  • Véronique

    Et l'effort, c'est ce qui est valorisé dans notre société aussi.

  • Patrice

    Bien sûr.

  • Véronique

    Tu ne nous as pas dit quel était ton talent ?

  • Patrice

    Alors moi, mon talent, en fait, c'est tout simplement d'expliciter les choses à travers le langage, c'est de mettre des mots sur des situations, des objets, des relations. qui n'en ont pas forcément. C'est de clarifier les choses avec les mots et les phrases.

  • Véronique

    Alors, comment tu l'as découvert à 11 ans ?

  • Patrice

    Je l'ai découvert parce que, comme je t'avais raconté, je crois, en fait, à 11 ans, j'avais un professeur de maths qui était un prof d'histoire géo et qui, évidemment, n'arrivait pas vraiment à nous enseigner les mathématiques. Et donc, personne ne comprenait à peu près ce qu'il racontait. Il lisait un manuel et puis après, il répondait comme il pouvait aux questions qu'on lui posait. Et le seul qui comprenait quelque chose dans cette classe, c'était moi. Donc, j'ai commencé à expliquer à mon camarade de table comment ça fonctionnait. Et puis après, tous les pirates au fond de la salle qui se retournaient vers moi parce que mes explications étaient plus claires que les siennes. Et puis au bout d'une ou deux semaines, il m'a fait venir à côté de lui et on faisait le cours à deux. Donc il lisait le manuel et moi, je répondais aux questions. Et j'ai compris que j'avais cette facilité à trouver les mots pour clarifier les choses.

  • Véronique

    Et ça s'est produit à d'autres occasions après tes 11 ans ? Parce que j'imagine qu'à 11 ans, on ne se dit pas « tiens, j'ai un talent » . Non. Tu vois, c'est essayer de comprendre ton cheminement pour te dire « bah tiens, oui, c'est quelque chose qui te distingue des autres » .

  • Patrice

    Oui, bien sûr, le talent, c'est ce qui nous distingue positivement des autres. Alors c'est vrai qu'à l'époque…

  • Véronique

    Comment on s'en rend compte en fait ?

  • Patrice

    On s'en rend compte comme ça. On s'en rend compte avec des situations, avec des événements, avec des succès, avec des choses un peu étonnantes, avec le regard des autres ou la vie des autres. Le deuxième exemple que je donne toujours, qui m'a amené à écrire des livres, c'était aussi à 11 ans d'ailleurs, ou à peu près dans ces eaux-là. Donc j'avais fait, en fait, j'avais rendu une copie dont j'étais vraiment pas fier, en fait, puisqu'il fallait faire un texte libre. Et moi, je n'avais aucune imagination, en tout cas, c'est ce que je croyais. Donc j'ai triché en prenant une bande dessinée, en la racontant. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'en écrivant cette bande dessinée, enfin en racontant cette bande dessinée, je me suis laissé entraîner par l'écriture. J'ai commencé à faire une copie, deux copies, trois copies, quatre copies, cinq copies, six copies, sept copies et demi. Et je me suis arrêté au bout de 30 pages parce que c'était le dimanche soir et qu'il fallait manger, se laver et puis se coucher. Et après, mon histoire était inachevée, bien entendu. Et donc, j'ai rendu ma copie en croisant les doigts pourvu qu'ils ne connaissent pas cette bande dessinée que j'avais choisi quand même parmi les bandes dessinées un peu space. Et donc, voilà, mais j'ai flippé pendant deux ou trois semaines. Et puis, quand il a rendu les copies en plus. Il a été un peu sadique, pour moi en tout cas, parce qu'il a rendu ma copie à la fin. Et donc je me suis dit, ça y est, c'est mort, il a identifié ma triche, et donc je vais me faire démolir. Parce qu'à l'époque, c'était un peu comme ça, on se faisait humilier, et personne n'avait rien à dire. Sauf qu'en fait, contrairement à ce que je croyais, j'ai eu la meilleure note. J'ai eu 16 sur 20, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant. En plus, il a lu la copie intégralement. Et à la fin, 30 pages, c'est long. Oui, c'est long.

  • Véronique

    C'est un cours, en fait.

  • Patrice

    Oui. Et après, en fait, il m'a regardé bizarrement et il m'a pointé du doigt. Et il a dit comme ça à mes camarades. Il a dit, vous verrez un jour, ce petit salopard, il nous fera un livre. Évidemment, cette phrase, ça m'a marqué parce que ce n'est pas banal qu'un professeur dise ça à quelqu'un. Et donc, sur le coup, je n'ai pas vraiment compris. Mais en tout cas, c'est resté gravé dans mon cerveau et ça m'a donné en fait une espèce de confiance en moi par rapport à ça. Et ça m'a donné la possibilité d'ailleurs d'écrire un livre et puis après, beaucoup d'autres. Donc, c'est souvent le regard des autres qui nous permet de prendre conscience de notre talent.

  • Véronique

    Oui, parce qu'il est tellement naturel pour nous qu'on se dit que tout le monde sait faire. D'ailleurs, ce n'est même pas une question en fait. On ne se la pose même pas la question.

  • Patrice

    Non, absolument. C'est naturel, c'est évident, c'est spontané. C'est presque automatique entre guillemets. On fait quelque chose et puis ça marche quasiment tout de suite.

  • Véronique

    Alors, est-ce que tu veux partager avec nous quelques clés pour nous aider à identifier nos propres talents ?

  • Patrice

    Alors oui, il y a deux types de clés. Il y a les critères d'abord, dont on a déjà parlé. Et puis après, il y a les méthodes qui permettent d'identifier son talent. Donc sur les critères, on en a évoqué beaucoup. Moi, j'en ai recensé en gros entre 15 et 20. Donc les principaux, on les a évoqués, c'est la précocité. Le talent, en général, se manifeste... dans l'enfance, en général, à partir de 6 ans, 6, 7 ans, 8 ans. Alors après, bon, c'est pas forcément automatique, ça peut être 10 ans, 12 ans, etc. Mais même sous des formes embryonnaires, il se manifeste très tôt. Deuxième critère, c'est la régularité. C'est-à-dire qu'il se manifeste une fois, il disparaît, il reviendra, il disparaît, il reviendra, etc. Quitte à changer de forme. C'est-à-dire, il peut prendre des... C'est un peu comme un serpent de mer, quoi. Mais il est toujours là. Et dans les CV, justement, des candidats, c'est un peu le fil rouge en fait C'est-à-dire que c'est souvent une mission ou un projet qu'on trouve quasiment à chaque poste. Comme si la personne s'arrangeait pour fourguer son talent partout où elle passait. Parce que ça correspond à une nécessité, à un besoin qu'on a évoqué, de s'affirmer, de se réaliser dans son identité, dans sa spécificité. Il y a d'autres critères très simples comme on a évoqué la facilité, on n'a pas évoqué clairement l'efficacité, mais évidemment c'est un critère très important. L'efficacité c'est quoi ? C'est le rapport entre l'énergie investie et le résultat obtenu. Donc on est efficace si et seulement si, avec très peu d'énergie investie, on a beaucoup de résultats. Parce que si on a beaucoup de résultats avec beaucoup d'énergie, on n'est pas vraiment efficace, on est moyennement efficace. Par contre, si on a beaucoup de résultats avec peu d'efforts, peu de temps, peu d'apprentissage, là, on est efficace. Et donc, la meilleure définition que j'avais trouvée, d'ailleurs, du talent, elle reprenait un peu ces différents critères-là. Elle dit, le talent, c'est ce que vous faites depuis toujours sans jamais l'avoir appris.

  • Véronique

    OK. Oui, là, c'est simple. Et je pense qu'on aurait besoin quand même d'autres clés pour... Parce qu'effectivement, le fil rouge... Je trouve que c'est difficile de trouver tout seul son talent. Et comme tu disais, le regard extérieur, ça aide beaucoup parce que c'est, comme tu dis, la répétition de personnes différentes qui vont pointer peut-être ce talent en disant « mais toi, tu as des facilités pour faire ceci ou cela » ou « comment tu as fait aussi rapidement » qui va commencer peut-être à nous mettre la puce à l'oreille. Justement, quand tu étais recruteur, comment tu abordais ce sujet avec les candidats ? Parce que je pense que ce n'est pas forcément quelque chose qui est mis en avant, même avec les personnes qui font des bilans de compétences. Il y a deux cas de figure. Soit on connaît son talent et c'est déjà très bien, mais pour ceux qui ne le savent toujours pas, est-ce qu'il y aurait d'autres choses qui pourraient nous les aiguiller pour l'identifier ?

  • Patrice

    Oui, encore une fois, il y a une quinzaine de critères. Donc, un critère, c'est l'évidence, par exemple. Alors, l'évidence, c'est un peu pervers parce que quand on fait quelque chose et que c'est évident pour nous, on ne peut pas vraiment le transmettre. On ne peut pas vraiment l'expliquer parce qu'on fait les choses, ça marche tout de suite. Mais comment on fait ? On ne sait pas comment on fait. En fait, on ne s'est jamais posé la question. On va directement au résultat, ce qui n'est pas du tout naturel, évident et, j'ai envie de dire, habituel. La plupart des gens tâtonnent et la plupart du temps, quand on fait quelque chose la première fois, on se trompe. Et après, on corrige tout doucement le tir et on finit plus ou moins rapidement par arriver à un résultat. Donc ça, c'est un autre critère intéressant. Après, il y a la passion. Moi, quand j'interrogeais des candidats, je leur demandais par exemple, tout simplement, de tout ce que vous avez fait, quelle est la mission, le projet ou l'action que vous préférez ? Et puis, j'écoutais ce qu'il me disait, mais surtout, j'écoutais comment il le disait. Est-ce que leur voix s'enflammait ? Est-ce que leurs yeux se mettaient à pétiller ? Parce que ça, c'est un vrai critère, en fait. Quand on est dans sa passion, il y a quelque chose qui s'illumine et qui illumine la personne.

  • Véronique

    Tout à fait.

  • Patrice

    Donc, c'est à la fois du verbal et du non-verbal. C'est du contenu et c'est du contenant.

  • Véronique

    Oui. C'est ce que je remarque aussi dans mes entretiens avec mes clientes. Tout de suite, ça n'a rien à voir. enfin il y a le le Le narratif, on va dire, et puis quand la chose qui nous enflamme, comme tu l'as dit, les yeux, ça ne te trompe pas, c'est immédiat, c'est spontané, on ne peut pas le surjouer, il n'y a pas de masque. C'est très précieux d'observer ça, en tout cas. Alors, pour quelqu'un qui aurait identifié son talent et qui se dit, ben ouais, mais là, pour le coup, comment le... L'utiliser dans mon travail, sachant que je ne sais pas si j'ai un talent pour le jardinage, par exemple. Parce qu'il y a des gens pour lesquels on dit qu'ils ont la main verte.

  • Patrice

    Oui, bien sûr.

  • Véronique

    Alors, si je n'ai pas forcément envie d'embrasser une carrière dans ce domaine-là, qu'est-ce que j'en fais ? Comment je peux l'utiliser ? Parce que tout à l'heure, tu as bien évoqué cette histoire de serpent de mer. Donc j'entends qu'un talent, il est brut au départ, il peut être protéiforme.

  • Patrice

    Oui.

  • Véronique

    Et donc du coup, comment on fait ?

  • Patrice

    Alors en fait, j'ai envie de dire, la question ne se pose pas vraiment parce que c'est la vie qui nous pousse. C'est-à-dire qu'en fait, il n'y a pas vraiment une solution unique pour tout le monde. Il faut juste écouter cette espèce d'envie de faire quelque chose. Et après, souvent, la vie nous offre des opportunités, c'est-à-dire des événements, des rencontres et tout ça. Donc je vais donner juste quelques exemples que j'ai développés dans mon livre. Le premier exemple, par exemple, c'est une femme qui était médecin et donc sa passion et sa compétence, c'est de chanter. Donc ça n'a évidemment aucun rapport. Elle ne peut pas chanter pendant ses consultations médicales, ça ferait un peu désordre. Donc elle a commencé à chanter dans les anniversaires familiaux. Et puis après, elle a chanté une fois dans un cabaret. Et puis une deuxième fois. Et puis un jour, elle est allée aux États-Unis, à la Louisiane. Et c'est pareil, elle a été emballée dans les cabarets. Elle a chanté une fois, deux fois, trois fois. Puis un jour, quelqu'un l'a embauchée. Et donc, finalement, elle a décidé de rester aux États-Unis et de développer une carrière de chanteuse. Elle est devenue chanteuse de jazz aux États-Unis. Elle a fait ça pendant plusieurs années. Après, il y a eu le cataclysme qui a dévasté la Louisiane. Et donc, la vie s'est arrêtée. Katrina, je crois. Et donc, elle est rentrée en France. Elle est redevenue médecin.

  • Véronique

    Ah oui ?

  • Patrice

    Voilà. Mais comme elle avait développé ça... Elle s'est jurée de ne pas abandonner, donc elle a continué à chanter une ou deux fois par semaine dans des cabarets gratuits ou payants selon les cas, mais pour pouvoir entretenir sa passion et rester en contact avec ça.

  • Véronique

    D'accord, oui. C'est très parlant ce qu'elle dit.

  • Patrice

    Après, on peut très bien utiliser son talent dans ses loisirs. Ce n'est pas interdit non plus. Le but, c'est de l'utiliser d'une manière ou d'une autre. Moi, je pense que c'est mieux de l'utiliser dans son travail parce que manifestement, c'est l'endroit, j'ai envie de dire, c'est l'écrin pour pouvoir mettre en valeur cette pépite. Mais des fois, on n'est pas prêt. Par exemple, à un moment donné, j'avais rencontré un jeune homme qui s'appelait Maxime, qui était avocat. Et bon, apparemment, je pense que c'était un bon avocat, peut-être même un très bon avocat. Mais je ne sentais pas cette passion, justement, quand il parlait de son travail. Par contre, je l'entendais, je la voyais. quand il se mettait à cuisiner. Et donc, un jour, je me suis dit, mais tiens, est-ce que tu, Maxime, est-ce que tu ne voudrais pas, un jour, en faire ton métier ? Il m'a dit, ben ouais, mais c'est compliqué, c'est difficile en France, tout ça, et puis ça ne paye pas vraiment, en tout cas, pas comme avocat. Donc, en fait, il se donnait le droit de garder ça sous le coude, et peut-être, dans une deuxième partie de carrière, de s'installer un jour comme cuisinier. Et entre-temps, il cuisinait partout, il était invité.

  • Véronique

    D'accord, oui. Et alors, est-ce que tu as des cas où vraiment... J'aimerais bien revenir à toi, à ton propre cas, parce que toi, tu utilises... Alors, comment tu l'identifies, ton talent ? Tu as dit que c'était de transmettre ?

  • Patrice

    Oui, mon talent, enfin, ça, c'est ma vocation, comme disent en fait les ikigai, les japonais. Mon talent, c'est d'expliciter les choses, c'est-à-dire de clarifier les situations, les choses, les gens, avec des mots. avec des mots, avec des phrases, avec des distinctions, avec des définitions, avec des histoires. C'est ça mon talent. Et donc moi je l'utilise soit dans la formation, ça s'appelle la pédagogie, soit dans l'écriture, puisque je suis auteur de 61 livres, soit dans la thérapie, entre guillemets, puisque c'est un métier qui est un peu... Le but c'est de faire parler les gens, c'est de les aider à trouver leurs mots. Quand on a une facilité comme moi à trouver les mots, des fois je sens, je complète leurs phrases. Parce que je vois qu'ils ont du mal à trouver les mots. Ce n'est pas pour parler à leur place, c'est pour leur proposer des mots, des phrases qui vont les aider à dire ce qu'ils ont envie de dire.

  • Véronique

    Tout à fait. C'est ce que je rencontre aussi dans mon métier, forcément.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Donc,

  • Véronique

    ça me parle beaucoup, ce que tu dis. Et donc, tu disais, tu es conférencier, tu es formateur, tu l'as dit, tu écris des livres. Et avec plusieurs thématiques, ce n'est pas uniquement des livres de transmission, parce que tu écris des romans aussi, il y a le côté…

  • Patrice

    Oui, j'ai écrit un roman. qui s'appelle Flower Power, qui n'est pas encore publié. Mais c'est vrai que les 59 autres livres sont des guides pratiques, essentiellement pour transmettre des connaissances en développement personnel, professionnel, la recherche d'emploi ou spirituel, notamment tout ce qui touche aux accords Toltec. Maintenant, j'ai écrit aussi un essai polémique. Je ne sais pas s'il va trouver un éditeur, parce que c'est encore un autre exercice. Mais ça m'excite beaucoup justement de varier les plaisirs et de changer de catégorie. Parce que dans le domaine des guides pratiques, en fait, je n'ai plus rien à me prouver. Je sais écrire un livre en trois ou quatre mois. Donc, c'est amusant, c'est un jeu, mais c'est vrai qu'il y a moins d'enjeux, il y a moins de passion, il y a moins de plaisir. Donc, ça m'intéresse d'essayer de pousser un peu le bouchon le plus loin possible. Et peut-être que je trouverai mon degré d'incompétence. Peut-être que finalement, je vais retourner chez ma mère, c'est-à-dire les guides pratiques. Mais c'est vrai que, comme on m'a toujours dit que je savais raconter des histoires, raconter des histoires Le style de livre qui correspond à ça, le genre de livre, c'est les romans. Mais un roman, c'est pas forcément... Moi, quand j'écris un roman, c'est pas un roman romant. C'est un roman psychospirituel, évidemment. C'est un roman à messages, évidemment.

  • Véronique

    Et tu lies les deux compétences que tu as, à savoir la transmission et l'expérience que tu as vécue en tant que... auteurs parce que tu guides aussi des personnes, en tout cas celles qui veulent se lancer dans l'écriture, tu les aides aussi ?

  • Patrice

    Oui tout à fait, j'ai profité du Covid où là j'avais quasiment plus de formation pour créer en fait un programme complet, ce qu'on appelle un programme multimodal, c'est-à-dire un programme qui contient des vidéos d'auto-formation, des vidéos d'entretien soit d'auteurs sur leurs premiers livres, soit des éditeurs pour savoir en fait qu'est-ce qu'ils qu'ils ont dans la tête et comment ils... Qu'est-ce qu'ils attendent en fait de nous les auteurs ? Et puis il y a du coaching bien sûr, il y a la correction du plan, il y a un groupe Facebook, il y a mon carnet d'adresses, il y a l'accompagnement lors du premier rendez-vous. Donc c'est vraiment une prestation complète que je vais d'ailleurs encore améliorer pour pouvoir aider les gens justement à réaliser leur rêve parce que c'est souvent un rêve qu'on a beaucoup. Il y a beaucoup de gens qui ont envie d'écrire un livre, il y en a très très peu qui passent à l'acte et il y en a encore moins qui sont publiés. Et encore moins qui sont publiés chez des vrais éditeurs. Il y a aussi tout un business un peu crapuleux là-dessus, avec ce qu'on appelle les éditeurs à compte d'auteurs, qui vous disent « Ah oui, moi je vous édite tout de suite, sauf que vous devez payer, vous devez payer, vous devez payer. » Et le résultat, c'est que votre livre, il est dans un obscur site où personne ne le voit et personne ne l'achète, et personne ne le lit.

  • Véronique

    C'est intéressant de le mentionner pour ceux qui seraient tentés par cette option. Je voulais aussi revenir sur la notion de fil rouge et de talent essentiel. Parce que quand on dit talent essentiel, ça voudrait peut-être dire qu'il y en a d'autres. Est-ce qu'il y en a un qui est plus important que les autres ? Est-ce qu'on a plusieurs talents ?

  • Patrice

    Ça, c'est une très bonne question que je me suis posée pendant des années. Et d'ailleurs, sur ce sujet-là, on n'est pas tous d'accord entre nous, entre spécialistes, mais tout simplement parce qu'on n'a pas forcément la même définition du mot talent. Donc, moi, mon avis, il est très simple, il vient de mon expérience et de recruteur et surtout de conseil en gestion de carrière de formateur en recherche d'emploi que j'ai fait pendant presque 30 ans. En fait, il y a deux vérités à laquelle je suis parvenu. Deux conclusions. Un, tout le monde a un talent. Deux, tout le monde n'a qu'un talent.

  • Véronique

    D'accord.

  • Patrice

    Par contre, ce talent, effectivement, comme on l'a dit, il peut être protéiforme. Ça veut dire qu'il peut prendre des formes différentes et s'exercer dans des métiers différents. Et voilà, par exemple, on parle souvent de Léonard de Vinci. Mais Léonard de Vinci, c'est un innovateur. Et tout ce qu'il a fait, c'était de l'innovation, soit technique, puisqu'il était ingénieur, soit picturale, puisqu'il était peintre ou architecte, etc.

  • Véronique

    Oui, oui.

  • Patrice

    Mais en fait, si on prend le temps de décortiquer vraiment ce qui est à la racine de ses créations, lui comme d'autres, on s'aperçoit qu'il y a toujours un mot. un verbe d'action qui correspond à une compétence, mais une compétence qui est développée à un degré extrême.

  • Véronique

    Qu'est-ce qui fait, selon toi, qu'on passe à côté de son talent ?

  • Patrice

    C'est d'abord que personne ne nous aide à l'identifier. En tout cas, il n'y a rien de prévu, ni à l'école, ni en famille, ni tout simplement dans la société, parce que ce n'est pas une notion ni courante, ni très claire. Donc souvent, elle est... un peu confusionné avec la notion de compétence. En plus, aujourd'hui, sur LinkedIn, par exemple, on voit l'expression « recrutons les talents » . Donc, on identifie les talents avec les personnes. Donc, ça crée une confusion supplémentaire. Et ça sous-entend qu'il y a plein de talents et plein de gens qui ont plein de talents. Donc, à mon avis, c'est la façon de parler qui embrouille les choses. Et moi, je suis un désembrouilleur, en fait. C'est-à-dire que je passe mon temps à rectifier, entre guillemets, ce qui me paraît juste et vrai. Parce que je crois que les bons mots permettent d'avoir des bonnes lunettes pour regarder les bonnes choses. Les mots, c'est des lunettes qui nous permettent de regarder la vie. Donc si on n'a pas les bonnes lunettes, on voit les choses de façon brouillée, tout simplement. Et puis après, il y a le fait qu'en France, en tout cas, il n'y a pas d'orientation. L'orientation scolaire, elle est faite de façon, j'ai envie de dire, maladroite et souvent un peu crapuleuse. C'est-à-dire qu'en fait, on nous pousse. là où en fait on a envie de nous pousser. Parce qu'il y a une hiérarchie des matières, il y a une hiérarchie des métiers, que si tu es bon en maths, tu dois faire des maths et tu seras ingénieur, parce que ça rapporte plus et tu auras plus de pouvoir et d'argent. Mais on ne s'intéresse pas du tout au talent des enfants, alors qu'il faudrait le faire là, puisque c'est déjà manifeste et visible, donc repérable chez les enfants.

  • Véronique

    Comment aider les parents à identifier le talent de leurs enfants ?

  • Patrice

    C'est très simple, il faut se demander, parce que les parents sont les meilleures personnes pour ça, puisqu'elles ont vu l'enfant grandir. La question que les parents peuvent se poser, c'est tout simplement, qu'est-ce que mon enfant fait de mieux ? Qu'est-ce qu'il fait de mieux que les autres ? Qu'est-ce qu'il fait de façon précoce ? Et en général, les parents le savent, ils répondent à cette question-là, mais ils ne font pas le lien entre ça et le talent.

  • Véronique

    C'est très intéressant et éclairant.

  • Patrice

    Et après, si ça peut être aussi les professeurs. Moi, j'ai eu la chance, comme l'exemple que j'ai donné, d'avoir un professeur, enfin deux professeurs d'ailleurs, qui m'ont aidé à découvrir, à révéler mon talent. Donc peut-être que les professeurs peuvent jouer ce rôle que l'orientation ne joue pas, ou peut, ou très mal, et que les parents ne savent pas forcément jouer parce qu'on ne leur a pas expliqué l'intérêt de la chose et la définition du terme. Peut-être que les professeurs, dans leur domaine, avec leur fenêtre de tir, peuvent dire, tiens, ce garçon-là ou cette fille-là, elle a un talent dans tel ou tel domaine.

  • Véronique

    Oui. Et ce que j'aime beaucoup dans ton livre, c'est que tu proposes énormément de clés ou d'outils pour identifier son talent. Là, on ne va pas tous les évoquer parce qu'on n'aurait pas le temps et puis ce n'est pas l'objet. Mais j'invite les personnes qui se poseraient la question pour leurs enfants ou pour eux-mêmes dans les... période de réorientation, de reconversion où on est un peu perdu. Je trouve que ton livre est très éclairant parce qu'il est très riche d'outils tels que, justement, on a parlé des besoins, je crois que tu en parles, de la pyramide des besoins. Voilà, on peut trouver effectivement les choses classiques, mais tu vas beaucoup plus loin en utilisant des outils moins conventionnels. et Et aussi ludique. Moi, je trouve que c'est sympa aussi d'approcher les sujets sous l'angle du jeu, de l'amusement, parce qu'on est des êtres vivants et on n'a pas besoin d'être toujours dans le côté très sérieux et qui éteint les gens. Enfin, moi, je trouve, dans ma pratique, justement, avec la numérologie, le but, c'est d'aider les personnes à identifier leurs talents et en tout cas les endroits où ils peuvent facilement développer. Des compétences aussi. J'aime beaucoup l'idée du fil rouge parce que c'est aussi un outil qu'on utilise en coaching, puisqu'il y a aussi la ligne de vie et de voir, voilà, en se posant et en regardant tout ce qu'on a effectué. C'est ce que tu évoquais tout à l'heure quand tu disais que lors des entretiens de recrutement, tu interrogeais les personnes pour savoir, essayer toi de découvrir quel était le fil rouge. ou des fonctions connexes, où on pouvait retrouver des points communs. Et je trouve que cette histoire de fil rouge, c'est un petit peu les petits cailloux du petit pousset. C'est un petit peu le côté sympa de se dire, tiens, on va faire une enquête sur soi pour découvrir. Mais du coup, moi, c'est quoi mon talent et qu'est-ce qui pourrait m'aider à identifier les indices ? qui pourrait m'aider à identifier ce talent. Je ne sais pas ce que tu en penses.

  • Patrice

    Alors, c'est une question par rapport à toi, Véronique ?

  • Véronique

    Non, par rapport aux personnes... Ou alors, je ne sais pas, si tu avais quelque chose de spécifique.

  • Patrice

    Toi, c'est sûr que ton talent, il est relationnel. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui se passe avec les autres. Là, ton talent, tu es en train de l'utiliser. Après, il faudra réfléchir aux verbes précis. Parce qu'un talent, c'est une compétence. Donc, c'est un verbe d'action précise. Mais c'est sûr que c'est en relation avec les gens. C'est soit les faire parler, soit les écouter, soit les... leur faire quelque chose de positif. C'est sûr que c'est de cet ordre-là. Après, c'est vrai que dans mon livre, j'ai essayé de classer toutes les méthodes que j'ai pu tester, expérimenter, etc. Donc, il y a des méthodes très conventionnelles qu'on utilise notamment en recrutement ou dans les bilans de compétences. Donc, c'est l'analyse des compétences, l'analyse, la hiérarchisation et l'extraction du talent parmi toutes les compétences fortes qu'on a. Ça, c'est une méthode qui est très fiable, mais qui prend beaucoup de temps et qui est un peu fastidieuse, en fait, qui ne présente pas beaucoup d'intérêt. Par contre, c'est vrai qu'il y a des méthodes beaucoup plus fun qui sont basées sur des techniques comme la numérologie, l'astrologie, la morphopsychologie. Par exemple, j'explique que pour ceux qui connaissent leur signe astral, en fait, c'est une bonne piste parce que souvent, le talent, il n'est pas lié au signe astral de la personne, il est lié à son ascendant. C'est ce que j'ai découvert en croisant toutes ces méthodes. Ça peut être une piste intéressante. Malheureusement, la plupart des gens connaissent leur signe, mais pas forcément leur ascendant. Et c'est dommage parce que le talent, il est presque toujours facile à trouver avec l'ascendant. Et ça, c'est une méthode qui ne prend pas beaucoup de temps. Sinon, le fait de calculer son ascendant sur Internet, ça prend trois minutes. Et après, on peut regarder à quoi ça correspond en termes d'énergie, de fonctionnement, de métier, d'activité ou de projet.

  • Véronique

    J'adore. C'est encore une autre piste. C'est... Eh bien, écoute, Patrice, on arrive à la fin de notre épisode. Est-ce qu'il y a une question que j'ai... oublié de te poser ou un sujet que tu voulais évoquer ?

  • Patrice

    Non, si ce n'est que, encore une fois, j'insiste sur le fait que, de mon point de vue, et jusqu'à preuve du contraire, tout le monde a un talent. Et c'est vrai que la seule chose que j'aimerais dire, c'est que ce qui nous empêche aussi de l'identifier, c'est la vision un peu, comment dire, déformée de ce terme, parce que beaucoup de gens imaginent un talent soit artistique, soit sportif, enfin, pour les stars qu'on voit à la télé, mais le talent, ça peut être des choses très simples, ça peut être rangé. ça peut être dépanné, ça peut être écouté, ça peut faire danser les gens qui ne veulent pas danser, comme on me l'a raconté, ça peut être des choses très précises et toutes simples et toutes banales, mais simplement, elles sont développées à un niveau extrême d'efficacité et de plaisir. Donc, il ne faut pas se… Parfois, les gens sont déçus quand je les aide à trouver leur talent, ils disent « Ah bon, c'est que ça ? » Je leur dis « Mais ce n'est pas que ça, c'est ça ! » Et vous pouvez en faire un métier, vous pouvez faire n'importe quoi, vous pouvez faire n'importe quelle carrière. n'importe quel succès avec votre talent, si vous l'acceptez et si vous allez trouver le métier qui correspond. Si je prends l'exemple de cette femme qui m'a confié en fait dans une voiture, en me raccompagnant à la gare après une formation, que son talent c'était de faire danser les gens et qu'elle ne voyait pas très bien comment elle pouvait utiliser ça dans son métier puisqu'elle était infirmière en EHPAD. Je lui ai dit, ben t'es pas obligé de rester toute ta vie infirmière en EHPAD. Et moi je connais quelqu'un dont le métier c'est de faire danser les gens. Et elle facture 10 à 12 000 euros la soirée. Et donc, elle s'amuse beaucoup, elle travaille très peu et elle a beaucoup de succès, beaucoup de plaisir, évidemment, parce qu'elle a décidé de changer de braquet.

  • Véronique

    Est-ce que tu sais ce que cette personne en a fait de son talent, du coup ? Non,

  • Patrice

    parce que malheureusement, je ne l'ai pas revu. Mais j'espère que la graine que j'ai posée dans sa tête va germer et qu'un jour, elle va s'autoriser peut-être, déjà en parallèle de son métier, parce qu'on n'est pas obligé de tout larguer comme ça du jour au lendemain. Peut-être qu'elle va s'autoriser à... à proposer ses services dans les mariages, par exemple. Ça peut être des choses comme ça, ou dans les soirées, dans des événements. Et petit à petit, j'espère que si elle se laisse pousser, guider, porter par son talent, parce que le talent nous porte, j'espère qu'elle va découvrir qu'elle a plus de plaisir, plus d'efficacité et plus d'intérêt aussi, tout simplement, à l'utiliser, peut-être assez puisée en tant qu'infirmière.

  • Véronique

    En tout cas, moi, le mot-clé que je retiens et que j'utilise, c'est vraiment le mot « s'autoriser » . Parce que je trouve que ce qui est difficile quand tu as un talent, on va dire, qui n'est pas commun, c'est parfois le manque de représentation, d'exemple. Tu veux dire, ah bah tiens, quelqu'un l'a déjà fait, donc je peux le faire. Tu vois, tu lui as cité tout de suite l'exemple de cette personne qui gagnait très bien sa vie en faisant ça. C'est quand même un talent qui n'est pas très commun, on va dire. donc du coup Après, je pense que c'est l'affaire de chacun, mais ça a peut-être un lien. En tout cas, moi, je fais un lien peut-être avec la confiance en soi aussi, de s'autoriser à aller.

  • Patrice

    Oui, tout à fait. D'ailleurs, j'ai oublié de le mentionner comme critère, mais le talent, en fait, c'est la seule activité où on a une confiance en soi quasiment illimitée. Et c'est d'autant plus parlant et frappant que moi, quand j'étais jeune, je n'avais aucune confiance en moi, sauf quand j'utilisais les mots. C'est-à-dire que là, il n'y avait plus de timidité, il n'y avait plus de phobie, il n'y avait plus rien. C'est comme si j'étais dans une espèce de fusée où rien ni personne ne pouvait m'arrêter. Et je crois que le talent, ça nous connecte. à une espèce de confiance en soi naturelle, inconsciente et exceptionnelle.

  • Véronique

    C'est excellent. Alors là, pour le coup, c'est un critère. Enfin, je ne dis pas que les autres n'étaient pas, mais ce que je veux dire, c'est que là, c'est peut-être plus facile à identifier pour les personnes, de se dire, ah bah tiens, quand je fais ça, bah oui, effectivement, par rapport au reste du temps, comment je me sens. Je trouve que dans ce que tu dis, et moi, je prône ça, c'est vraiment le rapport au corps aussi. Tout à l'heure, on a dit que pour les personnes extérieures, elles voient que cette personne se déploie, s'anime. Et je trouve qu'on est vraiment, en tout cas en France, on est plutôt dans le « je pense, donc je suis » . Et on ne met pas assez l'accent sur nos ressentis qui, eux, ne mentent pas, sont instantanés et sont toujours avec nous. On n'a pas besoin d'un relais extérieur pour valider. ou invalider un choix ou une pensée. Et j'aime beaucoup, dans ce que tu dis, le fait de revenir aussi au corps, en fait. C'est quelque chose de précieux. Oui. Et pour certaines personnes qui sont très dans le mental, c'est presque un nouvel apprentissage, en fait.

  • Patrice

    Oui, bien sûr. Écoute ton corps. Écoute ton corps ou ton cœur. qui tous les deux nous connectent à ce talent. Un des critères qu'on n'a peut-être pas assez développé, c'est le plaisir qui est poussé à un extrême, et ça devient ce qu'on appelle le flow, c'est-à-dire un état où on est bien, il n'y a plus de temps, il n'y a plus de stress, il n'y a plus rien. On est dans l'éternel présent, parce qu'on est connecté avec ce qu'on est profondément, et en se réalisant, on fait sauter toutes les barrières et toutes les tensions. Donc le but, c'est bien sûr de rester. connecté à son talent pour pouvoir rester aussi dans cet état de flow quasiment, peut-être pas tout le temps, mais le plus possible.

  • Véronique

    Oui, quand on l'a connu, on le recherche. c'est vraiment un plaisir. Je ne me souviens jamais de qui avait fait cette citation du fait de trouver ce qui te plaît et tu ne travailleras plus un seul jour de ta vie.

  • Patrice

    Oui, c'est Confucius.

  • Véronique

    Confucius, ok. Donc, moi, ce que je voudrais qu'on retienne de cet épisode, c'est que le talent, ce n'est pas quelque chose d'idyllique, qui appartienne à certaines personnes, qui arrive à en faire quelque chose. On l'a tous, tu l'as dit, et j'aime beaucoup le fait que tu dises qu'on a tous un talent. Après, soyons des colombos ou des enquêteurs. Enfin, colombo, c'est un peu daté comme... Comme ça, on sait l'âge que j'ai. Et donc, du coup, en tout cas, d'enquêter pour trouver quel est notre talent, puisque s'il nous connecte à notre cœur et nous met dans un état de flot, quoi de mieux finalement dans une vie que de se réaliser, plutôt que ce que tu disais au départ, de s'éteindre dans des vies où on dépense énormément d'énergie à être ce qu'on n'est pas en fait.

  • Patrice

    Oui, c'est ça. Le talent, c'est ce qui nous permet d'être nous-mêmes, tout simplement.

  • Véronique

    Oui, oui. Patrice, où peut-on te contacter ? Comment ?

  • Patrice

    Alors, moi, je suis partout, en fait, sur LinkedIn, sur tous les réseaux sociaux, sur YouTube, sur Facebook, Instagram. J'ai un site aussi, patriceras.com. Et voilà, donc on...

  • Véronique

    Tu as une chaîne YouTube ?

  • Patrice

    J'ai une chaîne YouTube, donc de toute façon, il suffit de taper mon nom et puis on voit soit mes livres, soit mon site, soit mes... mes réseaux sociaux, donc je suis très facile à contacter. En plus, il n'y a pas beaucoup de gens qui s'appellent RAS, donc ça simplifie aussi les recherches.

  • Véronique

    Oui, oui, oui, oui, tout à fait. Est-ce que tu as une actualité dont tu voudrais parler ?

  • Patrice

    En fait, là, je vais intervenir, je vais être interviewé dans une émission de radio sur le thème « Est-ce qu'on peut aimer toute la vie ? » « Est-ce qu'on peut s'aimer toute la vie ? » Donc c'est sur Radio Notre-Dame, je ne sais plus la date exacte, mais c'est dans quelques semaines, je crois. Donc voilà, ça va être intéressant aussi. C'est un sujet un peu connexe à ce qui m'intéresse. Mais j'aime bien aussi aller défricher des terres un peu à la limite de mon périmètre.

  • Véronique

    Intéressant. Écoute, là, ça ouvre encore sur d'autres perspectives. Merci beaucoup pour ta participation, Patrice, pour ta confiance aussi. Et puis, tu es le premier qui inaugure cette nouvelle série d'experts. Merci vraiment pour ton enthousiasme. Et tu vois, ce qui est intéressant, c'est qu'avant l'enregistrement de notre épisode, tu dis que tu avais mal à la gorge. Et bizarrement, je trouve que pendant cet épisode... Je n'ai rien entendu. Donc, tu illustres parfaitement ton talent. Et je te remercie. Et peut-être, alors, à voir, peut-être que l'avenir le dira, il y aura peut-être un autre épisode sur un autre de tes sujets de prédilection. À voir, en tout cas. Merci à tous de nous avoir suivis, écoutés. Peut-être que, justement, tu as semé de multiples graines chez beaucoup de personnes. En tout cas, je l'espère. Et puis, je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour un nouvel épisode de Parlons Introspection. Je vous retrouverai avec grand plaisir, peut-être avec une ou un autre expert, ou peut-être en solo. Suspense. Au revoir. Merci beaucoup à toi, Patrice.

  • Patrice

    Merci, Véronique.

  • Véronique

    Pour aller plus loin, vous pouvez réserver un appel clarté offert. Le lien est dans la description. Le podcast paraît chaque jeudi matin avec des épisodes solos, des témoignages et... d'autres voies d'expertes ou d'experts à découvrir au fil du temps. Si l'épisode vous a plu, abonnez-vous, laissez un commentaire ou mieux, partagez-le avec vos amis. C'est ce qui permet au podcast de rayonner. Et maintenant, vous pouvez reprendre en douceur vos activités.

Chapters

  • Introduction et présentation de Patrice Ras

    00:42

  • Comprendre le talent et sa distinction avec la compétence

    00:59

  • Les critères pour identifier son talent

    02:01

  • L'importance de cultiver ses talents

    03:15

  • Exemples de talents et comment les utiliser

    05:02

  • Méthodes pour découvrir son talent

    10:19

  • Conclusion et réflexions finales

    16:12

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