undefined cover
undefined cover
1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell cover
1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell cover
PARLONS NAISSANCE

1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell

1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell

38min |11/09/2024
Play
undefined cover
undefined cover
1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell cover
1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell cover
PARLONS NAISSANCE

1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell

1 - "Nous sommes Fortes et Puissantes" => L'AAD selon Katell

38min |11/09/2024
Play

Description

C'est la rentrée !


Nous vous souhaitons la bienvenue à l’écoute du premier épisode de Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


L’objectif est de permettre à chaque parent qui le souhaite, de témoigner de son projet de naissance à domicile, qu’il ait pu être réalisé ou non, à partir de quelques questions, et de pouvoir exprimer son vécu et ses ressentis.


Pourquoi ?


Pour que les différentes situations relatives à l’AAD trouvent une voix via les mots, pour donner une visibilité à nos vécus et apporter du soutien aux parents en préparation d’un accouchement à domicile.
Pour mettre en lumière une autre façon de voir la naissance, les raisons diverses et variées des parents qui font le choix de l’accouchement accompagné à domicile, le processus et les questionnements rencontrés.
Une manière aussi pour les parents qui se questionnent de ne pas se sentir seuls en écoutant le récit d’autres parents dans le même cheminement.

Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit.


Dans l’épisode d’ aujourd’hui nous recevons Katell qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Site de Katell

Podcast de Katell : "Pas si Con !"


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages. N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé et rendez-vous pour un prochain épisode prochainement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

  • Speaker #1

    Tu vas pouvoir écouter Naël, mais tu ne fais pas de bruit. Tu vas dans ton lit et tu écoutes maman, je vais parler de ta naissance. La tienne. La tienne, quand toi tu es née. La tienne. Bah toi, quand tu es née ? Née. Bah dans la salle de bain.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, aujourd'hui nous avons Catelle qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement à domicile. Catelle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Hello Katia, ça va très bien, ça me fait très plaisir de participer à ce recueil de témoignages pour le CDAAD.

  • Speaker #0

    Alors, en quelques mots, est-ce que je peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, moi c'est Katel, j'habite en Bretagne, même en Ile-et-Vilaine. Je suis femme et maman de deux enfants, une grande fille qui me paraît grande maintenant, mais qui a 5 ans, qui s'appelle Aéla, et mon fils Naël qui a eu 3 ans. en mai 2024 et j'entame actuellement ma troisième grossesse. Et dans la vie, merci, j'ai été infirmière pendant 5 ans. J'ai un petit peu travaillé en tant qu'infirmière encore entre mes deux enfants et je me suis reconvertie et aujourd'hui je suis auto-entrepreneur. J'ai du coup mon entreprise pour prendre soin des femmes et des mères. Je suis doula et monitrice de portes. entre autres super merci pour ta présentation est ce que tu peux nous raconter comment sont passés de ces accouchements et ben j'ai accouché pour ma fille donc il ya cinq ans dans une structure on a de la chance donc moi je suis sur rennes on a une structure qui s'appelle parenthèse qui est un peu comme une maison de naissance à coller à une clinique c'est un lieu vraiment hyper chouette où on a un suivi global obligatoire je le précise parce qu'il ya une deuxième structure qui a ouvert en Évillène, mais qui n'a pas le même fonctionnement. Là, c'était vraiment le même groupe de sages-femmes qui m'a suivie de A à Z. Et donc, j'ai pu avoir accès à une chambre loin d'une chambre d'hôpital. C'est-à-dire que c'était un lit double avec la place pour le coparent. Les préparations à la naissance, c'était toujours avec le coparent. Donc, moi, il se trouve que c'est un homme, Mathieu. Et donc, j'ai donné naissance à Ayla là-bas en février 2019. C'était déjà un acte. accouchement physiologique. Donc quand j'ai eu donc Naël qui était arrivé un peu plus vite que ce qu'on imaginait mais qui était très bienvenu, on s'est tout de suite posé la question de l'accouchement à domicile, notamment grâce à un épisode de podcast d'une sage-femme à Adé qui est intervenue sur le podcast de Clémentine Sarlat, La Mère des Sens. Et donc voilà, on s'est tout de suite renseigné pour... donner naissance une seconde fois physiologiquement, mais à la maison.

  • Speaker #0

    Ok, mais qu'est-ce qui t'a amenée vraiment au final à te dire que suite à ton premier accouchement, dans la maison de naissance qui s'était bien passée, je vais le faire à la maison ? Parce qu'au final, si tout s'était bien passé, pourquoi tu n'as pas choisi cette première solution de retourner dans la maison de naissance ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, c'est une très bonne question parce qu'effectivement, au début de la grossesse, je me suis même réinscrite. Tout de suite, j'ai eu envie d'appeler ces femmes qui m'avaient accompagnée. pour Aïla et je me suis inscrite à la maison de naissance. Je pense que l'accouchement à domicile, ça a été vraiment un long cheminement et des rencontres aussi. Pourquoi je me suis dit à la maison c'est possible ? En fait, simplement parce que ce qui m'a le plus perturbée dans la naissance de ma fille, ça a été le séjour en maternité a posteriori. Il faut savoir que j'aurais pu faire un retour anticipé à domicile, mais j'avais besoin de prendre confiance en moi. en mon allaitement, parce que je savais que j'avais le choix d'allaiter et l'envie très forte d'allaiter, pardon, plutôt que le choix. Enfin, je l'avais aussi le choix, mais c'était l'envie puissante d'allaiter. Et en fait, entre temps, il se trouve que depuis ma fille, j'avais aussi eu des formations et des connaissances. Et je me suis dit qu'en fait, ça faisait vraiment sens pour moi de rester dans un lieu où j'étais en totale confiance, où j'allais pouvoir me mobiliser. Et puis aussi par rapport à la présence de ma fille, déjà, ça venait semer des graines de me dire, mais pourquoi je devrais me séparer de la personne que j'aime le plus au monde avec mon mari ? pour donner une vie une seconde fois à un autre être qui va faire partie de la famille, pourquoi elle, elle ne pourrait pas être là aussi ? Donc ça, ça a été les premières questions qui m'ont fait aller vers l'accouchement à domicile. Et effectivement, c'est tout un parcours parce que je me suis inscrite en maison de naissance, mais j'ai eu envie de rencontrer les sages-femmes à domicile, avant de supprimer cette inscription ou pas, puisque c'était important pour moi aussi de savoir où j'allais et avec qui j'allais.

  • Speaker #0

    Ok, dans l'élaboration du projet justement, qu'est-ce que tu as rencontré comme difficulté pour pouvoir accéder à ton suivi d'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, dans un premier temps, ça a été trouver une sage-femme. En fait, j'avais dans l'idée, donc j'avais regardé la liste sur la pad où le CD avait d'ailleurs, je ne saurais plus dire, mais la liste des sages-femmes, c'est sur la pad. Et du coup, j'avais contacté une première sage-femme qui était dans le 56, il faut savoir que je suis... centrale entre 35 et 56 et plus proche au niveau de la ville, plus proche de la sage-femme qui était référencée. J'avais laissé un message vocal sans réponse. J'avais retenté un mois après en n'ayant aucune nouvelle. Je me suis dit bon ça quand même, ça me questionne, je rappelle. Il faut savoir que je savais ma grossesse depuis le début et donc je m'étais tout de suite attelée à trouver les professionnels qui allaient m'entourer. Et cette sage-femme-là m'a envoyé un petit message en me disant qu'elle ne rendrait que un mois après, je crois, de congé, d'où son absence de réponse. Donc j'ai attendu le retour de cette sage-femme-là pour finalement réussir à l'avoir. Je crois que je l'ai appelée le jour où elle m'a dit qu'elle rentrait. Le lendemain, j'étais au taquet, je l'appelle. Et en fait, elle m'a indiqué que pour elle, ça faisait peut-être un peu loin de domicile, qu'elle n'était pas forcément partante là comme ça d'office. Elle m'a conseillé d'appeler ses collègues, qui, elle, étaient du coup à plus de 45 minutes de route de chez nous. Oui, quasiment même une heure. Si je dis la bêtise, c'était une heure allée. Et donc, je les ai appelées et elles, tout de suite, un super feeling, un contact très agréable au téléphone. Et donc, on a convenu de se rencontrer et de voir ensuite si on cheminerait avec elles. Et donc, dans le parcours, ça a commencé ainsi. Donc, finalement, je n'étais pas du tout au début de grossesse, au tout démarrage, j'entends. Et le feeling s'est fait tout de suite, la première rencontre, la sage-femme s'appelait Sophie. Elles étaient deux, elles ne fonctionnaient pas en binôme, depuis elles ont arrêté. Mais elles fonctionnaient en binôme et elles prenaient un rendez-vous sur deux finalement, pour qu'on puisse connaître l'une comme l'autre. Et ça pouvait être l'une comme l'autre au moment de la naissance, parce qu'elles se relayaient en termes de période d'astreinte. Du coup, quand on a eu le feeling avec Sophie dès le démarrage, On est tout de suite parti en se disant, ça y est, ça aura lieu à la maison. On est hyper confiants, on avait pu poser nos questions. On a pu partager aussi notre vécu de la première naissance. Et donc, voilà, sur les premières pistes. Et puis ensuite, dans tout le process, c'est vrai qu'on a la chance que mon mari puisse gérer ses journées comme il le souhaite. Parce que mine de rien, c'est quand même deux heures d'aller-retour, plus une heure de rendez-vous à chaque fois. J'ai bien conscience que ce n'est pas donné à tous et toutes de pouvoir s'offrir cet accompagnement-là, à la fois en termes de temps, en termes de disponibilité et en termes financiers, puisque mine de rien, les allers-retours, ça a un coût. Mais en tout cas, nous, on était bien contents. J'ai souvenir que ça nous permettait des escapades, puisque c'était une période Covid, avec des heures de retour, etc. Et puis que nous, on savourait ces instants précieux de sortie. qu'on pouvait faire, garder notre fille et en même temps s'offrir un temps à deux. J'ai beaucoup aimé ces moments, ces rendez-vous sages-femmes où on était systématiquement tous les deux et c'était l'occasion parfois de manger un petit truc ensemble, juste de passer deux heures dans une voiture, mais à discuter ensemble aussi dans notre vie à nulle à l'heure de déjà jeune femme. C'était vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Ok, super. Est-ce que tu souhaiterais nous partager le jour de ton accouchement ? Comment ça s'est passé ? Comment ça a débuté ? Tes ressentis ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Écoute, je me rappelle parfaitement du jour. En fait, j'ai fait un dépassement de temps pour savoir que ma fille n'est pas... 41 semaines d'aménorrhées plus 4 jours. Et Naël a 41 semaines d'aménorrhées plus 5 jours. Donc j'étais un peu en mode gros stress puisque je savais que Sophie et Marie, Message Femme, n'allaient pas au-delà de 6 jours. Donc on était exactement à 41 plus 4. Il est né dans la nuit, donc ça faisait plus 5. Donc à partir de 41, ça a été un peu difficile. Message Femme me boostait, je me rappelle. Et c'est souvent un conseil aujourd'hui que je donne en tant que doula de ce... prévoir des petites choses plaisir et bonheur jusqu'au bout du bout jusqu'à 40 ans ayant été à terme dépassée la première fois, elle m'avait dit jusqu'au bout il faut prévoir des petites choses qui te font du bien, donc j'ai souvenir qu'on est allé à la mer, j'ai couru après ma fille, après mon chien c'est vraiment des instants qui m'ont marqué aussi parce que c'était déjà un début de travail je pense et un début de cheminement j'avais des petites contractions et j'étais au taquet de me dire Ah ça y est, ça je sais, parce que pour ma fille, je ne savais pas ce qu'était une contraction. J'avais l'impression que c'était ses mouvements, alors que sur les monitos, comme j'ai dépassé le terme, on me disait si, si, ça c'est des contractions mais qui n'étaient pas du tout douloureuses pour moi. Et probablement du fait que j'ai de la dénonose, qu'on appelait aussi endométriose, et qui font que j'ai des règles très douloureuses, donc c'est ce qui avait expliqué que mes ressentis n'étaient pas forcément identiques. Et donc j'étais au taquet des moindres petits signes. J'ai des vidéos où je danse, je fais des danses africaines, j'aime beaucoup. ou danser, je fais tout, les fameuses méthodes de ménage, donc vraiment dans l'attente de la naissance, mais pas dans l'inquiétude, un petit peu dans l'inquiétude de me dire est-ce que ça aura lieu à domicile, et en même temps dans le ok, de toute façon, je ne vais pas maîtriser grand-chose, et c'est bébé qui va le décider. Je suis allée faire une séance d'acupuncture, chez une personne que je ne connaissais pas, qui est mon voisin, Et trois heures après, on couchait ma fille vers 20h. Et donc, je me vois encore dire à mon mari, ça y est, c'est parti. Et là, j'ai vraiment senti, en fait, j'avais aussi une notion de comparaison. Et je sais que pour mon mari, ça a été la même chose. J'ai eu la sensation que mon travail pour Naël démarrait au moment, dans les ressentis similaires à ceux où, pour ma fille, j'arrivais à la maternité. Ça a été tout de suite très, très intense. Alors, mystère, est-ce que c'est lié au fait qu'il était très près, il attendait peut-être le petit coup de boost par l'acupuncture ? Est-ce que justement l'acupuncture a été trop puissante pour mon corps et ça a déclenché tout de suite quelque chose qui n'était peut-être pas encore mûr-mûr ? Je ne saurais jamais, si ce n'est que ça a commencé de façon très intense. Donc, j'ai pu chanter la petite berceuse à ma fille. On était sur la fin de l'endormissement, je devais faire des petites pauses déjà. Et j'ai eu beaucoup de mal à me relever de son lit pour partir faire autre chose. Et donc ça, ça a été le démarrage. Donc j'ai de suite fait un petit message à Sophie en disant ça y est, c'est lancé. Bon, elle était assez sceptique en disant, est-ce que ce n'est pas du faux travail puisqu'elle ne l'appelle pas ça comme ça ? Mais est-ce que ce n'est pas juste la réaction de ton corps à l'acupuncture ? Et en fait, non, non, ça s'est bien lancé. Je ne saurais plus les horaires exactement sans avoir son petit papier sous le nez. Mais bon, voilà, on couchait ma fille vers 20h30, les contractions bien intenses. J'ai dû aller m'isoler aux toilettes, mon mari pensait même que c'était la délivrance, que c'était déjà fini. Vraiment, le vécu par rapport au son, ça c'est lui qui m'a dit à postériori, mais par rapport au son que je faisais, donc moi je faisais beaucoup de bruit. J'avais plein de notions aussi de m'aider, bouche ouverte, bouche molle, col mou, des sons graves, etc. Donc je pense que ça c'est venu très spontanément. Et donc très vite, j'étais assez dans ma bulle à accompagner les contractions. On avait tout installé depuis quelques jours, il ne manquait plus que le matelas, donc on a installé un matelas dans notre salle de bain. Il se trouve que du coup j'ai une salle de bain avec baignoire, douche et l'espace pour installer un ancien matelas. Comme j'étais douloureuse pendant la grossesse, on avait changé notre matelas, on avait gardé le dernier justement pour prévoir la naissance. Donc de là en fait je me suis installée dans ma salle de bain et on n'a plus bougé. On est vraiment resté là tout au long, je pense que ma sage-femme elle a dû arriver peut-être à 23h. avant minuit je crois, oui avant minuit c'est sûr même. Et donc j'ai alterné entre des contractions très très intenses, à chercher un petit peu mes positions, donc j'étais beaucoup accropie, adossée contre ma paroi de baignoire, à demander à mon mari d'appuyer fort fort fort fort fort sur mon bas du ventre, enfin sur mes reins, sur mon sacrum. Et voilà, j'ai le souvenir... que l'intensité répète de plus en plus et en même temps je commençais à me dire waouh mais en fait Pour ma fille, c'était quand même allé assez vite. On était arrivés à la mater et puis elle était mise cinq heures après, je crois. Là, j'avais quand même plus notion du tout du temps. Mais je me souviens avoir quand même des moments où on me dit ça dure trop longtemps, c'est un deuxième, ça devrait être plus rapide. Je veux qu'il sorte. Et donc, voilà, j'avais beaucoup de pauses aussi. J'ai vraiment... Et là, j'ai beaucoup plus expérimenté que pour ma fille le fait de dormir entre les contractions. où dès qu'il y avait du silence, mon homme savait qu'il ne fallait pas me couper de ça. Je me couchais et après, par contre, j'appréhendais de plus en plus faire la fin quand les pauses étaient moins longues. J'appréhendais de plus en plus parce qu'il fallait que je me rechange de position entre chaque. Je n'arrivais pas à dormir dans la position où j'étais. Donc, à chaque fois, je me recouche, je me relève, je me recouche. Donc, ça, ça a été assez long. Ensuite, ma fille s'est réveillée. Et ça, c'est quelque chose que j'aime partager parce que notre sage-femme nous avait dit que bien souvent, les enfants qui étaient présents sur les naissances à domicile, ce n'était pas problématique parce que finalement, même avec les cris, avec tout ça, il n'y avait pas forcément de réveil, en fait. Ce n'est pas les cris qui réveillent les enfants, etc. Sauf que nous, elle avait deux ans et deux mois et elle se réveillait systématiquement toutes les nuits aux mêmes heures, à une heure à peu près. Et donc, elle s'est réveillée à une heure. Et Naël, il est né à 2h20, je crois. Oui, tu vois, les heures comme le poids, je n'ai aucun souvenir par rapport à tout le vécu. Et donc, finalement, elle s'est réveillée. Et de là, ça a été une pause. C'est vraiment le truc assez incroyable parce que j'avais à la fois envie qu'elle soit présente parce que je me disais que c'était une vraie force en tant que petite fille de voir sa mère accoucher à la maison sereinement. Elle savait que les cris n'étaient pas dangereux. Je lui avais appris que je pouvais faire beaucoup, beaucoup de bruit puisque j'avais l'expérience que je criais beaucoup pour elle. et donc de lui dire que ce n'était pas des cris de douleur ou autre, mais des cris de force. Donc elle criait avec moi, donc ça, ça m'a un peu boostée. Et en même temps, je sentais que Naël, lui, n'était pas du tout prêt. Il n'était pas encore assez bien descendu dans mon bassin. Je sentais que ce n'était pas OK. Donc je me vois forcée un peu à me dire OK, elle est là, il faut qu'il sorte. En gros, ça va lui faire plaisir, elle va voir son frère, ça va être une expérience de fou. Et du coup... De forcer encore plus et de sentir en fait non je m'épuise, il n'est pas prêt, c'est pas ok quoi. Donc on avait pensé qu'Aïla resterait avec nous, on lui a proposé de dormir, sauf qu'en fait on a fait une petite erreur dans notre parcours d'accompagnement, c'est qu'Aïla n'avait jamais rencontré, on lui en avait parlé, mais elle n'avait jamais rencontré les sages-femmes. Donc en voyant Sophie dans la salle de bain, une étrangère en pleine nuit avec son père et sa mère, et sa mère en train de donner naissance, ça du tout m'écrit le sang ou les matières qui l'ont dérangée. c'est la présence de Sophie et dire mais qui c'est en fait, elle ne voulait pas dormir. Donc mon mari a fait une pause pendant ce temps-là, il a dû amener ma fille du coup chez nos voisins. Et de là, moi j'ai senti qu'il fallait que quand ils reviennent, qu'elle soit là. Je me suis dit ok, on va se la jouer entre femmes, je suis toute seule maintenant, on lâche tout et puis il vient quoi. Ou il faut qu'il arrive quand Mathieu est arrivé, je ne savais pas combien de temps Mathieu partirait. Donc il se trouve qu'il pleuvait des cordes, en plus il a galéré à habiller notre fille et tout. et je pense que il est parti peut-être 20 minutes juste pour amener chez les voisins mais le temps d'habiller j'ai aucune notion du temps mais du coup pendant ce temps-là ma sage-femme m'a proposé elle me dit est-ce que ça t'aiderait d'avoir les battements du cœur alors autant c'était quelque chose de très inquiétant pour moi pour ma fille parce qu'il faut savoir que je suis née par césarienne j'avais très très peur de reproduire etc et au temps-là en fait je me suis dit ah ouais c'est vrai ça on n'a pas écouté encore ses vêtements et tout, est-ce qu'il va bien ? Et en fait, je n'étais pas du tout dans cette inquiétude-là. Vraiment, le cheminement, il était énorme par rapport à la première grossesse et à mon expérience. Et du coup, elle l'a fait, mais en fait, voilà. Comme si je savais qu'il allait bien, comme si j'étais hyper connectée à lui, tout en étant hyper présente aussi dans la pièce. En fait, j'avais besoin de parler entre chaque... Je vois mon homme me dire, mais toi, dans ta bulle, arrête de chercher à nous parler. Mais j'en avais vraiment besoin, en fait. Je n'avais pas besoin d'être très silencieuse ou autre. J'avais envie d'avoir ces échanges-là. Donc, elle m'a fait écouter le chœur de Naël. J'ai pris un bain. Je l'ai rouspété parce qu'elle n'avait pas autant de force que Mathieu pour m'appuyer sur le sacrum. Et puis, en fait, très vite, je suis ressortie du bain. Je ne me voyais pas du tout accouchée dans la baignoire. Donc, je suis ressortie. Et là, je pense que... Ah, je ne sais plus à quel moment j'ai rompu la poche des os. Je crois que c'est juste en sortant du bain. Et Mathieu arrivait. Je crois que ça a été quelque chose comme ça. C'est très flou, tu vois, je tente de dérouler, mais ce n'est pas vraiment ça qui importe. En tout cas, j'ai souvenir que la rupture de la poche des os, ça a été le soulagement. Genre, ah, la jouissance extrême de purer quelque chose en moins, un poids en moins. Et puis aussi parce que pour ma fille, c'était rapidement son arrivée après la poche des eaux. J'avais souvenir des poussées plus intenses, mais où je la sentais vraiment dans le bassin s'engager. Et donc limite, j'attendais ça pour Naël parce que là, je sentais qu'il était haut. J'avais un peu forcé quand Aïla était là et ce n'était pas le bon moment. Là, la rupture de la poche des eaux, je me suis dit, ok, ça signe aussi bientôt la fin. Et du coup, après ça, effectivement, ça s'est intensifié. Donc là, il n'y avait plus de pause, il n'y avait plus de sommeil, il n'y avait plus rien. Il y avait beaucoup de cris de Ah ! de Quand est-ce que ça finit ? Mon mari, dans les petites anecdotes, en fait, pour… Enfin, je suis quelqu'un de très têtu dans mon caractère. Et mon homme, je lui avais dit pour Aïla, pour ma fille en structure, Écoute, si à un moment je veux abandonner, tu me dis de toute façon que tu n'es pas cap. Et comme ça, j'aurais envie de te prouver l'inverse. Donc là, il a voulu me sortir la petite blague de Bon, si t'es pas capable, on va à la maternité Bon, je lui ai sorti un bon gros mot pour qu'il se taise. Et ensuite, je me suis agrippée à son coup. Ça, je me vois encore. Alors ça, c'est les meilleurs moments où vraiment, tu vois, même à chaque fois que j'en parle, il se passe plein de trucs dans mon corps, genre sans Naël encore. Je me suis agrippée à son coup et là, je sentais que c'était l'arrivée de Naël. Donc, j'ai eu je ne sais combien de poussées, je peux compter. Et du coup, on l'a récupérée. Sophie, elle était hyper silencieuse. Ma sage-femme, elle était dans un coin. En fait, elle était tout le temps sur le portable. Je ne savais pas trop ce qu'elle faisait. Je pensais qu'elle parlait avec Marie, l'autre sage-femme qui était potentiellement restreinte. Mais bon, c'était en pleine nuit, ça n'avait pas de sens. Et en fait, c'est juste qu'elle notait mes petites phrases, mes petites dilatations, tout ce qu'elle constatait sans m'examiner, sans m'ausculter précisément. Et donc, voilà, Naël est arrivé. J'étais accrochée à mon mari et ça a été une hyper belle rencontre. tu vois, j'ai la voix qui se stoppe, qui est remplie d'émotions à chaque fois que je parle de l'arrivée de ce petit bonhomme dans nos vies. Et ensuite, on a pu être libre de se poser comme on voulait. J'ai souvenir des premiers éléments marquants par rapport à Ella, c'est qu'il n'était pas enroulé dans une serviette. Donc en fait, il était plein de vernix. Enfin, il n'était pas plein de vernix, mais juste un peu parce que dépassement de terme, il était beaucoup moins plein de vernix. mais il était beaucoup plus gras, plus collant, je n'avais plus cette sensation, pas cette sensation là pour Ayla. Et là, en fait, voilà, on tombe en amour une deuxième fois, tous les doutes de est-ce que je vais aimer mon deuxième autant que mon premier, tellement l'amour était fort pour le premier, ben oui, aussitôt pour moi. En tout cas, je sais que ça n'arrive pas à toutes et c'est ok, mais pour moi, ça a été vraiment l'amour fou aussitôt. Et on a pu faire une première mise au sein très rapidement, j'ai senti que j'avais d'autres contractions. Donc j'ai demandé à Sophie, j'avais aussi hâte parce que mine de rien, on a beau se préparer, tout ça, tout ça, il y a aussi l'environnement, l'entourage, et si tu fais une hémorragie de la délivrance, ça, ça prévient pas, gna gna gna. J'avais quand même ce petit, ok, c'est pas fini, il faut que mon placenta sorte avant de dire, c'est moi qui l'ai fait. Et à la maison, vous voyez bien que c'est pas dangereux. Donc j'ai demandé à Sophie, est-ce que c'est ok ? Elle me dit bah oui. Donc je me suis mise à croupir, mais elle a du coup... du coup, était encore relié à son placenta. Donc, il était sur Mathieu. Je ne sais plus trop s'il avait clampé. En tout cas, le cordon avait cessé de battre. Pour moi, il avait juste clampé côté Noël. Je ne dis pas de bêtises. Et donc, j'ai juste un peu tiré sur le cordon et en me poussant, c'était OK. Je n'avais pas eu de cytocine ou quoi que ce soit. Ah, et là, j'avais eu une injection de cytocine de synthèse. Donc là, il est venu et... Et là encore, je me suis sentie comme hyper puissante de me dire, mais t'as vu ce que j'ai fait ? Je sors le bébé, le placenta qui va avec. Vraiment un sentiment de pleine puissance, de wow, c'est moi qui ai fait tout ça. Donc voilà, sur les premiers instants magnifiques et puis ceux qui s'en sont suivis l'été tout autant en fait. Sophie était restée près de nous. Alors magnifique ou pas, parce que quand même deuxième bébé, j'ai bien senti. les contractions à posteriori et je me disais ah non j'ai pas envie j'ai mal donc ça j'ai plus senti que pour que pour Raëla les tranchées c'est ça que tu parles les tranchées oui effectivement les tranchées que je n'avais pas senti pour ma fille là le deuxième bébé je les ai bien sentis quasiment même pas 20 minutes après même pas puisque au final je l'ai mis Naël au sein une deuxième fois voilà Donc dès que je l'ai mis au sein, c'était les moments moins magnifiques.

  • Speaker #0

    Là, on les sent.

  • Speaker #1

    C'est ça. donc voilà pour la naissance de de Naëlle à la maison ça a mis du temps à retrouver tes esprits comment ça s'est passé ? non parce que j'étais hyper présente en fait je suis pas je m'attendais à me dire ok par rapport à Aïla parce qu'Aïla je me souviens je parlais beaucoup enfin je parlais j'échangeais avec les sages-femmes alors il y a des petites choses tu vois il y avait deux sages-femmes au moment de la délivrance pour Aïla et par exemple j'ai pas été capable j'ai entendu les prénoms je parlais avec elle je leur ai dit ce que je voulais qu'elle me proposait de changer de position et là j'avais les yeux fermés donc je ne savais pas à quoi ressemblait la sage-femme, mais j'avais entendu, que là, j'ai eu l'impression d'être hyper présente. Et du coup, de ne pas partir en extase ou autre, comme on peut l'entendre, comme on peut le vivre. Donc du coup, j'ai été tout de suite hyper consciente. Tu vois, le truc du placenta, ça m'est venu de me dire, ok, il faut que je le sorte avant de souffler pleinement, comme s'il fallait que j'en sois en quelque sorte débarrassée, même si... J'avais pas forcément l'idée que ça allait très très vite ou autre, mais je m'étais dit, ok, comme ça, là, vraiment, un peu aussi le côté têtu de dire, ok, je pourrais dire que tout est merveilleusement bien passé quand tu serais sortie. J'ai envie de prouver que c'était possible. Et du coup, non, j'ai atterri assez rapidement. J'ai pas eu la sensation de partir, en tout cas. Par contre, de baigner dans des armes fabuleuses, d'amour, là, oh là là, ben ça, je crois que ça me dure encore à chaque fois que j'en reparle, tu vois. Tout à l'heure, tu as peut-être entendu des petits pas. Tu es venu, j'avais envie de l'arrêter, de lui dire Attends, reviens, on va revivre ça ensemble. Ça va faire tomber en amour à chaque fois. Ce sentiment d'amour qui ne peut jamais être aussi fort qu'au moment de la naissance. Je ne sais pas comment l'exprimer, mais ça, c'est vraiment très puissant, plus que de reprendre les esprits.

  • Speaker #0

    Du coup, après, la sage-femme vous a laissé en famille. À partir de quand ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Je crois que Naël est née sous les coups de 2h du matin. Elle est restée un peu plus de 2h après la naissance. Je me rappelle qu'on a mangé un petit déj. Je ne sais plus ce que c'était. C'est des détails, mais c'est précieux. On a partagé le petit déj ensemble avant qu'elle puisse repartir. Une tarte au citron. Oui, c'était ça. Une tarte au citron que j'avais dû faire. Ou que Mathieu avait faite. On a pris un petit déj toutes les deux. Tous les trois avec Mathieu et Naëlle qui était au sein déjà. On s'est installées dans mon lit et puis en fait elle a fait les dernières petites vérifs, le temps de ranger et c'était l'heure pour elle de nous laisser. Du coup je pense qu'il était au moins deux heures après la naissance, soit un peu plus.

  • Speaker #0

    Et la présentation avec ta fille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    C'était trop beau ! Voilà, c'est le meilleur moyen de me faire pleurer. Sauf que je me fais... Tu sais, des fois, quand t'as des petits moments de doute ou de trucs durs dans la parentalité, Mathieu, il aime bien me rappeler Attends, t'as accouché sans péril à la maison, tu vas pas te laisser abattre pour si peu, quoi. Et moi, j'adore aussi me refaire la vidéo de la rencontre entre mes deux enfants, quoi. C'était un shoot d'émotion. J'ai souvenir qu'en fait, du coup, il a déposé Ayla. Il était, je ne sais pas, une heure et demie. Naël est né à deux heures. Je me suis dit, OK, il est là. Sophie était encore là. Je me suis dit, est-ce qu'on peut aller chercher Ayla ? Et oui, ils m'ont raisonné en me disant, écoute, pose-toi. Ta fille, elle va être en train de dormir. Tu vas la réveiller. Ça ne va pas être les rencontres idéales. Profite de Naël, en fait. Mais moi, je n'avais qu'une hâte, c'était qu'elle arrive. Donc, forcément, je n'ai pas dormi. Et puis, en fait, à 7h du matin, j'ai appelé toute ma famille et tout. Et ensuite, j'ai attendu qu'Aéla rencontre son petit frère avant d'appeler ma famille. Mais du coup, j'ai envoyé un message quand même. Tu vois, Mathieu s'est endormi et moi, j'ai fait un petit texto à ma voisine en disant Si jamais Aéla se réveille très très tôt, n'hésite pas à me dire. Notre fils est là, j'ai très envie de la retrouver. Et ben ouais, elle est arrivée. En fait, on était encore dans la salle de bain. j'ai pas bougé de la salle de bain en fait on a été mis au propre mais on était pas encore repartis dans mon lit et donc j'entends les petits pas d'Aïla arriver là je préviens son petit frère en disant tu vas rencontrer la plus belle merveille du monde autant que toi en fait et de filmer ces instants où Aïla le rencontre c'est mon frère, c'est Naël avec sa petite voix de deux ans et deux mois et là encore j'étais déjà dans le full amour mais alors voilà ces moments, c'est à jamais marqué. Et de la voir, elle t'était encore, donc j'ai coup à l'été. Du coup, il était au sein. Donc, elle a des petites réflexions d'enfant, de dire, ah oui, il va falloir partager le son. Tu t'aimes bébé et tout ? Et du coup, de faire ma première...

  • Speaker #0

    Ma première côte était, et de devoir, parce que ce n'est pas que magnifique aussi, c'était une enfant de deux ans et deux mois, et donc dans la réalité, c'est aussi qu'elle avait très envie de le toucher avec sa force d'enfant de deux ans et deux mois, donc on était un peu là à lui dire, ok, doucement, doucement, et voilà, cette rencontre était trop belle, et je pense que vraiment le fait d'être chez elle, elle ne s'est pas posé la question de où elle atterrissait ou quoi, ok, c'est en fait juste, elle était chez elle, il était là, elle était prête, et ça a été... hyper fluide dans leur relation aussi après. Elle n'a pas été séparée de sa maman, elle a pu téter comme chaque matin, elle le faisait. Trop beau.

  • Speaker #1

    Ça, c'était ton postpartum direct au final et les suites, le postpartum après les visites, le premier mois, comment tout ça s'est déroulé dans ta vie, dans ta réflexion de femme, de mère ? de nouvelle mère en plus. Qu'est-ce qui s'est passé en toi suite à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #0

    Oui évidemment ça a bouleversé pas mal de choses pour moi. Alors le postpartum immédiat, hormis les tranchées qui ont été assez longues, j'ai été tellement en confiance dans tout ce que j'entreprenais. Vraiment je me disais que mon corps de toute façon savait faire. qu'on était chez nous, qu'il ne pouvait rien nous arriver, qu'on était au meilleur endroit du monde, que tout allait bien se passer, puis c'était tellement fluide en fait. On était hyper prêts pour le post-partum immédiat. On avait demandé, alors si ma maman est venue dès le lendemain matin, enfin tu vois le lendemain quand il faisait un peu plus jour, mais elle est venue le rencontrer, mais de façon tellement discrète, elle est venue juste faire un petit coucou, puis après ils nous ont proposé d'embarquer à Ella quelques heures donc... Ils sont partis avec elle pour nous laisser aussi du temps de récupérer. Et donc le postpartum immédiat a été hyper fluide. Après, en termes de visite, on a espacé un... Alors, il faut savoir, comme c'était chez nous, on avait demandé que tous ceux qui voulaient venir étaient bienvenus. Et en même temps, on a senti que les gens, ils étaient un peu plus réticents, un peu moins inquiets, comme s'ils connaissaient aussi nos valeurs et notre besoin de nous reposer. Mais moi, j'avais aussi très envie. Je l'ai un peu pris, c'était à double tranchant. On ne dit pas trop de visite. Et en même temps, moi, j'ai un peu pris par du manque d'intérêt, en fait, de me dire, est-ce que c'est parce que c'est un deuxième enfant, les gens ont moins hâte de venir le rencontrer ? Et je me souviens que j'avais envie de raconter mon accouchement, mais à tout le monde. J'avais envie que les gens entendent, que c'était possible de donner naissance à la maison, que ce n'était pas dangereux, finalement, que bien accompagné, ça se préparait, que même s'il y avait eu danger, on aurait pu être transféré. Tu vois, tout ça, j'en parlais déjà un petit peu pendant ma grossesse, puis j'étais déjà sur mon cheminement de doula, bien sûr. Mais alors, ça a été un peu la déconvenue parce que, par exemple, il y avait beaucoup de gens avec beaucoup de peur. Et donc, je n'ai pas eu l'occasion autant que j'en aurais eu envie de raconter cette naissance. Donc, c'est aussi pour ça que je le fais à travers un podcast là avec toi. Mais je l'ai déjà fait aussi sur ma chaîne de podcast personnelle que j'ai créée justement dans le cadre de mon activité de doula pour l'envie de semer des graines en fait. À la fois parce que ça m'avait apporté une... telle puissance, un tel chamboulement dans ma vie de femme, de mère, de mère d'une fille, puis d'un garçon aussi, tu vois, sur les notions d'éducation, sur les notions de qu'est-ce que je veux transmettre à travers cette naissance-là de mes cibles. Il y avait aussi ce côté un peu militant de me dire, ok, je vais aussi transmettre à ma fille que rien ni personne ne peut l'atteindre. Elle a un utérus, elle peut accoucher, elle peut accoucher chez elle si elle en a envie, quoi. C'est vraiment ce côté fort, ça transmet. Et puis pour mon fils aussi. finalement de lui dire tu vois tout à l'heure il passait juste avant qu'on enregistre je lui dis je vais te parler de ta naissance mais je suis née où moi ? maintenant il a 3 ans, t'es née à la maison même ma fille elle me dit pourquoi moi je suis née à l'hôpital ? c'est pas juste donc il y a vraiment ce côté où dans le postpartum immédiat ça a été hyper fluide j'avais très envie de partager ça et de transmettre que c'était possible et que c'était beau Après, ça n'a pas empêché même la naissance à domicile. Alors ça m'a empêché en quelque sorte le baby blues, puisque j'avais vraiment la notion d'être hyper forte et puissante. Et par contre, ça ne m'a pas empêché après, en étant mère de deux enfants, de sentir le manque de relais, de soutien. J'avais beaucoup d'attentes auprès de mon entourage et malheureusement je n'avais pas mesuré à quel point nos vies à mille à l'heure ne nous permettraient pas forcément d'avoir ce soutien comme on l'imaginait. comme on l'espérait sans faire appel à une doula, je pense que ça a participé aussi à mon chemin de doula. Et donc j'ai un petit peu morflé, même beaucoup morflé sur la première année. Enfin, passer les six mois quand il fallait reprendre une activité, je créais mon entreprise. Bon, ça a été beaucoup plus folclore, on va dire. Mais du coup, là, je le prépare aussi complètement différemment, en ayant conscience de tout ce que ça peut impacter une naissance. Et par contre, le sentiment principal qui me reste... et pour lequel je défends Bexzeong et je milite, c'est de transmettre cette force et cette puissance qu'on a toutes et peu importe les choix qu'on fait finalement pour nos enfants. Évidemment, je prenais naissance à domicile, mais j'ai aussi notion que j'ai été infirmière, donc ce n'est pas toujours possible. La physiologie n'est pas toujours là. Il y a aussi des pathologies qui méritent d'être prises en charge et fort heureusement qu'on a les capacités et les compétences aujourd'hui en France. On ne se pose pas la question dans d'autres pays, elles n'ont pas le choix que de donner naissance à domicile faute de moyens ou autre. Et ça peut avoir des conséquences dramatiques, mais plutôt que de partir de ce point de vue-là, faire plutôt notre chance à nous en France, c'est d'avoir le choix. Et d'avoir le choix si on va se renseigner assez, si on est assez armé aussi, parce que les données, elles n'arrivent pas toutes à nous. La majorité des femmes accouchent en structure médicale. et avec les péri-durales, mais aujourd'hui, grâce aux podcasts, je pense que moi, la naissance à domicile, je n'en aurais pas tant entendu parler avant d'écouter Clémentine Sarlat et cette sage-femme, je crois que c'est Isabelle Deputier, qui est à l'APAD, et qui parlait de la naissance à domicile. Et du coup, c'est aussi ça mon rôle maintenant, et c'est aussi pour ça que je trouve fabuleux de pouvoir témoigner. C'est qu'on entend énormément de témoignages de femmes qui accouchent en structure, mais peu, pas assez. de femmes qui accouchent à la maison, qui décident de faire sans péridurale, qui décident de faire sans péridurale, mais finalement, choisissent la péridurale et ça en fait pas moins des femmes hyper fortes et puissantes. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, c'est que peu importe, même quand on donne l'essence par césarienne, on est forte et puissante. Et c'est ce sentiment-là que je souhaite à toutes les femmes et à tous les hommes, puisque quand c'est la configuration, c'est vraiment un sentiment que je partage avec mon mari sur la... la force qu'il a ressentie pour moi, mais aussi lui d'être présent et d'être ancré et d'avoir participé activement à cette naissance, pas d'être juste spectateur. Voilà.

  • Speaker #1

    C'était super. C'était super ce que tu nous as décrit sur tes enseignements, tes réflexions, suite au postpartum, suite à l'accoutement. Voilà, ça permet vraiment de montrer l'éventail de... de tous les bénéfices que peut avoir l'accouchement à domicile. Donc vraiment, je te remercie beaucoup, Katel, d'avoir partagé ça avec nous ce soir et dans tout ton récit, moi, j'ai relevé quelque chose, des petits mots qui m'ont fait plaisir et que je sais que tu dis dans ton podcast et moi, je pense que pour conclure, tu pourrais nous dire que nous sommes fortes et puissantes.

  • Speaker #0

    Et puissantes.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est ce qui peut vraiment bien conclure cet épisode, ce que tu nous transmets.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Katel qui nous partageait son récit d'accouchement accompagné à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région bretonne, mais aussi sur son Instagram maternaissance, où elle partage sa vie de femme, de doula, de maman, et sur son podcast Pas si con. A bientôt !

Description

C'est la rentrée !


Nous vous souhaitons la bienvenue à l’écoute du premier épisode de Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


L’objectif est de permettre à chaque parent qui le souhaite, de témoigner de son projet de naissance à domicile, qu’il ait pu être réalisé ou non, à partir de quelques questions, et de pouvoir exprimer son vécu et ses ressentis.


Pourquoi ?


Pour que les différentes situations relatives à l’AAD trouvent une voix via les mots, pour donner une visibilité à nos vécus et apporter du soutien aux parents en préparation d’un accouchement à domicile.
Pour mettre en lumière une autre façon de voir la naissance, les raisons diverses et variées des parents qui font le choix de l’accouchement accompagné à domicile, le processus et les questionnements rencontrés.
Une manière aussi pour les parents qui se questionnent de ne pas se sentir seuls en écoutant le récit d’autres parents dans le même cheminement.

Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit.


Dans l’épisode d’ aujourd’hui nous recevons Katell qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Site de Katell

Podcast de Katell : "Pas si Con !"


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages. N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé et rendez-vous pour un prochain épisode prochainement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

  • Speaker #1

    Tu vas pouvoir écouter Naël, mais tu ne fais pas de bruit. Tu vas dans ton lit et tu écoutes maman, je vais parler de ta naissance. La tienne. La tienne, quand toi tu es née. La tienne. Bah toi, quand tu es née ? Née. Bah dans la salle de bain.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, aujourd'hui nous avons Catelle qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement à domicile. Catelle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Hello Katia, ça va très bien, ça me fait très plaisir de participer à ce recueil de témoignages pour le CDAAD.

  • Speaker #0

    Alors, en quelques mots, est-ce que je peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, moi c'est Katel, j'habite en Bretagne, même en Ile-et-Vilaine. Je suis femme et maman de deux enfants, une grande fille qui me paraît grande maintenant, mais qui a 5 ans, qui s'appelle Aéla, et mon fils Naël qui a eu 3 ans. en mai 2024 et j'entame actuellement ma troisième grossesse. Et dans la vie, merci, j'ai été infirmière pendant 5 ans. J'ai un petit peu travaillé en tant qu'infirmière encore entre mes deux enfants et je me suis reconvertie et aujourd'hui je suis auto-entrepreneur. J'ai du coup mon entreprise pour prendre soin des femmes et des mères. Je suis doula et monitrice de portes. entre autres super merci pour ta présentation est ce que tu peux nous raconter comment sont passés de ces accouchements et ben j'ai accouché pour ma fille donc il ya cinq ans dans une structure on a de la chance donc moi je suis sur rennes on a une structure qui s'appelle parenthèse qui est un peu comme une maison de naissance à coller à une clinique c'est un lieu vraiment hyper chouette où on a un suivi global obligatoire je le précise parce qu'il ya une deuxième structure qui a ouvert en Évillène, mais qui n'a pas le même fonctionnement. Là, c'était vraiment le même groupe de sages-femmes qui m'a suivie de A à Z. Et donc, j'ai pu avoir accès à une chambre loin d'une chambre d'hôpital. C'est-à-dire que c'était un lit double avec la place pour le coparent. Les préparations à la naissance, c'était toujours avec le coparent. Donc, moi, il se trouve que c'est un homme, Mathieu. Et donc, j'ai donné naissance à Ayla là-bas en février 2019. C'était déjà un acte. accouchement physiologique. Donc quand j'ai eu donc Naël qui était arrivé un peu plus vite que ce qu'on imaginait mais qui était très bienvenu, on s'est tout de suite posé la question de l'accouchement à domicile, notamment grâce à un épisode de podcast d'une sage-femme à Adé qui est intervenue sur le podcast de Clémentine Sarlat, La Mère des Sens. Et donc voilà, on s'est tout de suite renseigné pour... donner naissance une seconde fois physiologiquement, mais à la maison.

  • Speaker #0

    Ok, mais qu'est-ce qui t'a amenée vraiment au final à te dire que suite à ton premier accouchement, dans la maison de naissance qui s'était bien passée, je vais le faire à la maison ? Parce qu'au final, si tout s'était bien passé, pourquoi tu n'as pas choisi cette première solution de retourner dans la maison de naissance ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, c'est une très bonne question parce qu'effectivement, au début de la grossesse, je me suis même réinscrite. Tout de suite, j'ai eu envie d'appeler ces femmes qui m'avaient accompagnée. pour Aïla et je me suis inscrite à la maison de naissance. Je pense que l'accouchement à domicile, ça a été vraiment un long cheminement et des rencontres aussi. Pourquoi je me suis dit à la maison c'est possible ? En fait, simplement parce que ce qui m'a le plus perturbée dans la naissance de ma fille, ça a été le séjour en maternité a posteriori. Il faut savoir que j'aurais pu faire un retour anticipé à domicile, mais j'avais besoin de prendre confiance en moi. en mon allaitement, parce que je savais que j'avais le choix d'allaiter et l'envie très forte d'allaiter, pardon, plutôt que le choix. Enfin, je l'avais aussi le choix, mais c'était l'envie puissante d'allaiter. Et en fait, entre temps, il se trouve que depuis ma fille, j'avais aussi eu des formations et des connaissances. Et je me suis dit qu'en fait, ça faisait vraiment sens pour moi de rester dans un lieu où j'étais en totale confiance, où j'allais pouvoir me mobiliser. Et puis aussi par rapport à la présence de ma fille, déjà, ça venait semer des graines de me dire, mais pourquoi je devrais me séparer de la personne que j'aime le plus au monde avec mon mari ? pour donner une vie une seconde fois à un autre être qui va faire partie de la famille, pourquoi elle, elle ne pourrait pas être là aussi ? Donc ça, ça a été les premières questions qui m'ont fait aller vers l'accouchement à domicile. Et effectivement, c'est tout un parcours parce que je me suis inscrite en maison de naissance, mais j'ai eu envie de rencontrer les sages-femmes à domicile, avant de supprimer cette inscription ou pas, puisque c'était important pour moi aussi de savoir où j'allais et avec qui j'allais.

  • Speaker #0

    Ok, dans l'élaboration du projet justement, qu'est-ce que tu as rencontré comme difficulté pour pouvoir accéder à ton suivi d'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, dans un premier temps, ça a été trouver une sage-femme. En fait, j'avais dans l'idée, donc j'avais regardé la liste sur la pad où le CD avait d'ailleurs, je ne saurais plus dire, mais la liste des sages-femmes, c'est sur la pad. Et du coup, j'avais contacté une première sage-femme qui était dans le 56, il faut savoir que je suis... centrale entre 35 et 56 et plus proche au niveau de la ville, plus proche de la sage-femme qui était référencée. J'avais laissé un message vocal sans réponse. J'avais retenté un mois après en n'ayant aucune nouvelle. Je me suis dit bon ça quand même, ça me questionne, je rappelle. Il faut savoir que je savais ma grossesse depuis le début et donc je m'étais tout de suite attelée à trouver les professionnels qui allaient m'entourer. Et cette sage-femme-là m'a envoyé un petit message en me disant qu'elle ne rendrait que un mois après, je crois, de congé, d'où son absence de réponse. Donc j'ai attendu le retour de cette sage-femme-là pour finalement réussir à l'avoir. Je crois que je l'ai appelée le jour où elle m'a dit qu'elle rentrait. Le lendemain, j'étais au taquet, je l'appelle. Et en fait, elle m'a indiqué que pour elle, ça faisait peut-être un peu loin de domicile, qu'elle n'était pas forcément partante là comme ça d'office. Elle m'a conseillé d'appeler ses collègues, qui, elle, étaient du coup à plus de 45 minutes de route de chez nous. Oui, quasiment même une heure. Si je dis la bêtise, c'était une heure allée. Et donc, je les ai appelées et elles, tout de suite, un super feeling, un contact très agréable au téléphone. Et donc, on a convenu de se rencontrer et de voir ensuite si on cheminerait avec elles. Et donc, dans le parcours, ça a commencé ainsi. Donc, finalement, je n'étais pas du tout au début de grossesse, au tout démarrage, j'entends. Et le feeling s'est fait tout de suite, la première rencontre, la sage-femme s'appelait Sophie. Elles étaient deux, elles ne fonctionnaient pas en binôme, depuis elles ont arrêté. Mais elles fonctionnaient en binôme et elles prenaient un rendez-vous sur deux finalement, pour qu'on puisse connaître l'une comme l'autre. Et ça pouvait être l'une comme l'autre au moment de la naissance, parce qu'elles se relayaient en termes de période d'astreinte. Du coup, quand on a eu le feeling avec Sophie dès le démarrage, On est tout de suite parti en se disant, ça y est, ça aura lieu à la maison. On est hyper confiants, on avait pu poser nos questions. On a pu partager aussi notre vécu de la première naissance. Et donc, voilà, sur les premières pistes. Et puis ensuite, dans tout le process, c'est vrai qu'on a la chance que mon mari puisse gérer ses journées comme il le souhaite. Parce que mine de rien, c'est quand même deux heures d'aller-retour, plus une heure de rendez-vous à chaque fois. J'ai bien conscience que ce n'est pas donné à tous et toutes de pouvoir s'offrir cet accompagnement-là, à la fois en termes de temps, en termes de disponibilité et en termes financiers, puisque mine de rien, les allers-retours, ça a un coût. Mais en tout cas, nous, on était bien contents. J'ai souvenir que ça nous permettait des escapades, puisque c'était une période Covid, avec des heures de retour, etc. Et puis que nous, on savourait ces instants précieux de sortie. qu'on pouvait faire, garder notre fille et en même temps s'offrir un temps à deux. J'ai beaucoup aimé ces moments, ces rendez-vous sages-femmes où on était systématiquement tous les deux et c'était l'occasion parfois de manger un petit truc ensemble, juste de passer deux heures dans une voiture, mais à discuter ensemble aussi dans notre vie à nulle à l'heure de déjà jeune femme. C'était vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Ok, super. Est-ce que tu souhaiterais nous partager le jour de ton accouchement ? Comment ça s'est passé ? Comment ça a débuté ? Tes ressentis ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Écoute, je me rappelle parfaitement du jour. En fait, j'ai fait un dépassement de temps pour savoir que ma fille n'est pas... 41 semaines d'aménorrhées plus 4 jours. Et Naël a 41 semaines d'aménorrhées plus 5 jours. Donc j'étais un peu en mode gros stress puisque je savais que Sophie et Marie, Message Femme, n'allaient pas au-delà de 6 jours. Donc on était exactement à 41 plus 4. Il est né dans la nuit, donc ça faisait plus 5. Donc à partir de 41, ça a été un peu difficile. Message Femme me boostait, je me rappelle. Et c'est souvent un conseil aujourd'hui que je donne en tant que doula de ce... prévoir des petites choses plaisir et bonheur jusqu'au bout du bout jusqu'à 40 ans ayant été à terme dépassée la première fois, elle m'avait dit jusqu'au bout il faut prévoir des petites choses qui te font du bien, donc j'ai souvenir qu'on est allé à la mer, j'ai couru après ma fille, après mon chien c'est vraiment des instants qui m'ont marqué aussi parce que c'était déjà un début de travail je pense et un début de cheminement j'avais des petites contractions et j'étais au taquet de me dire Ah ça y est, ça je sais, parce que pour ma fille, je ne savais pas ce qu'était une contraction. J'avais l'impression que c'était ses mouvements, alors que sur les monitos, comme j'ai dépassé le terme, on me disait si, si, ça c'est des contractions mais qui n'étaient pas du tout douloureuses pour moi. Et probablement du fait que j'ai de la dénonose, qu'on appelait aussi endométriose, et qui font que j'ai des règles très douloureuses, donc c'est ce qui avait expliqué que mes ressentis n'étaient pas forcément identiques. Et donc j'étais au taquet des moindres petits signes. J'ai des vidéos où je danse, je fais des danses africaines, j'aime beaucoup. ou danser, je fais tout, les fameuses méthodes de ménage, donc vraiment dans l'attente de la naissance, mais pas dans l'inquiétude, un petit peu dans l'inquiétude de me dire est-ce que ça aura lieu à domicile, et en même temps dans le ok, de toute façon, je ne vais pas maîtriser grand-chose, et c'est bébé qui va le décider. Je suis allée faire une séance d'acupuncture, chez une personne que je ne connaissais pas, qui est mon voisin, Et trois heures après, on couchait ma fille vers 20h. Et donc, je me vois encore dire à mon mari, ça y est, c'est parti. Et là, j'ai vraiment senti, en fait, j'avais aussi une notion de comparaison. Et je sais que pour mon mari, ça a été la même chose. J'ai eu la sensation que mon travail pour Naël démarrait au moment, dans les ressentis similaires à ceux où, pour ma fille, j'arrivais à la maternité. Ça a été tout de suite très, très intense. Alors, mystère, est-ce que c'est lié au fait qu'il était très près, il attendait peut-être le petit coup de boost par l'acupuncture ? Est-ce que justement l'acupuncture a été trop puissante pour mon corps et ça a déclenché tout de suite quelque chose qui n'était peut-être pas encore mûr-mûr ? Je ne saurais jamais, si ce n'est que ça a commencé de façon très intense. Donc, j'ai pu chanter la petite berceuse à ma fille. On était sur la fin de l'endormissement, je devais faire des petites pauses déjà. Et j'ai eu beaucoup de mal à me relever de son lit pour partir faire autre chose. Et donc ça, ça a été le démarrage. Donc j'ai de suite fait un petit message à Sophie en disant ça y est, c'est lancé. Bon, elle était assez sceptique en disant, est-ce que ce n'est pas du faux travail puisqu'elle ne l'appelle pas ça comme ça ? Mais est-ce que ce n'est pas juste la réaction de ton corps à l'acupuncture ? Et en fait, non, non, ça s'est bien lancé. Je ne saurais plus les horaires exactement sans avoir son petit papier sous le nez. Mais bon, voilà, on couchait ma fille vers 20h30, les contractions bien intenses. J'ai dû aller m'isoler aux toilettes, mon mari pensait même que c'était la délivrance, que c'était déjà fini. Vraiment, le vécu par rapport au son, ça c'est lui qui m'a dit à postériori, mais par rapport au son que je faisais, donc moi je faisais beaucoup de bruit. J'avais plein de notions aussi de m'aider, bouche ouverte, bouche molle, col mou, des sons graves, etc. Donc je pense que ça c'est venu très spontanément. Et donc très vite, j'étais assez dans ma bulle à accompagner les contractions. On avait tout installé depuis quelques jours, il ne manquait plus que le matelas, donc on a installé un matelas dans notre salle de bain. Il se trouve que du coup j'ai une salle de bain avec baignoire, douche et l'espace pour installer un ancien matelas. Comme j'étais douloureuse pendant la grossesse, on avait changé notre matelas, on avait gardé le dernier justement pour prévoir la naissance. Donc de là en fait je me suis installée dans ma salle de bain et on n'a plus bougé. On est vraiment resté là tout au long, je pense que ma sage-femme elle a dû arriver peut-être à 23h. avant minuit je crois, oui avant minuit c'est sûr même. Et donc j'ai alterné entre des contractions très très intenses, à chercher un petit peu mes positions, donc j'étais beaucoup accropie, adossée contre ma paroi de baignoire, à demander à mon mari d'appuyer fort fort fort fort fort sur mon bas du ventre, enfin sur mes reins, sur mon sacrum. Et voilà, j'ai le souvenir... que l'intensité répète de plus en plus et en même temps je commençais à me dire waouh mais en fait Pour ma fille, c'était quand même allé assez vite. On était arrivés à la mater et puis elle était mise cinq heures après, je crois. Là, j'avais quand même plus notion du tout du temps. Mais je me souviens avoir quand même des moments où on me dit ça dure trop longtemps, c'est un deuxième, ça devrait être plus rapide. Je veux qu'il sorte. Et donc, voilà, j'avais beaucoup de pauses aussi. J'ai vraiment... Et là, j'ai beaucoup plus expérimenté que pour ma fille le fait de dormir entre les contractions. où dès qu'il y avait du silence, mon homme savait qu'il ne fallait pas me couper de ça. Je me couchais et après, par contre, j'appréhendais de plus en plus faire la fin quand les pauses étaient moins longues. J'appréhendais de plus en plus parce qu'il fallait que je me rechange de position entre chaque. Je n'arrivais pas à dormir dans la position où j'étais. Donc, à chaque fois, je me recouche, je me relève, je me recouche. Donc, ça, ça a été assez long. Ensuite, ma fille s'est réveillée. Et ça, c'est quelque chose que j'aime partager parce que notre sage-femme nous avait dit que bien souvent, les enfants qui étaient présents sur les naissances à domicile, ce n'était pas problématique parce que finalement, même avec les cris, avec tout ça, il n'y avait pas forcément de réveil, en fait. Ce n'est pas les cris qui réveillent les enfants, etc. Sauf que nous, elle avait deux ans et deux mois et elle se réveillait systématiquement toutes les nuits aux mêmes heures, à une heure à peu près. Et donc, elle s'est réveillée à une heure. Et Naël, il est né à 2h20, je crois. Oui, tu vois, les heures comme le poids, je n'ai aucun souvenir par rapport à tout le vécu. Et donc, finalement, elle s'est réveillée. Et de là, ça a été une pause. C'est vraiment le truc assez incroyable parce que j'avais à la fois envie qu'elle soit présente parce que je me disais que c'était une vraie force en tant que petite fille de voir sa mère accoucher à la maison sereinement. Elle savait que les cris n'étaient pas dangereux. Je lui avais appris que je pouvais faire beaucoup, beaucoup de bruit puisque j'avais l'expérience que je criais beaucoup pour elle. et donc de lui dire que ce n'était pas des cris de douleur ou autre, mais des cris de force. Donc elle criait avec moi, donc ça, ça m'a un peu boostée. Et en même temps, je sentais que Naël, lui, n'était pas du tout prêt. Il n'était pas encore assez bien descendu dans mon bassin. Je sentais que ce n'était pas OK. Donc je me vois forcée un peu à me dire OK, elle est là, il faut qu'il sorte. En gros, ça va lui faire plaisir, elle va voir son frère, ça va être une expérience de fou. Et du coup... De forcer encore plus et de sentir en fait non je m'épuise, il n'est pas prêt, c'est pas ok quoi. Donc on avait pensé qu'Aïla resterait avec nous, on lui a proposé de dormir, sauf qu'en fait on a fait une petite erreur dans notre parcours d'accompagnement, c'est qu'Aïla n'avait jamais rencontré, on lui en avait parlé, mais elle n'avait jamais rencontré les sages-femmes. Donc en voyant Sophie dans la salle de bain, une étrangère en pleine nuit avec son père et sa mère, et sa mère en train de donner naissance, ça du tout m'écrit le sang ou les matières qui l'ont dérangée. c'est la présence de Sophie et dire mais qui c'est en fait, elle ne voulait pas dormir. Donc mon mari a fait une pause pendant ce temps-là, il a dû amener ma fille du coup chez nos voisins. Et de là, moi j'ai senti qu'il fallait que quand ils reviennent, qu'elle soit là. Je me suis dit ok, on va se la jouer entre femmes, je suis toute seule maintenant, on lâche tout et puis il vient quoi. Ou il faut qu'il arrive quand Mathieu est arrivé, je ne savais pas combien de temps Mathieu partirait. Donc il se trouve qu'il pleuvait des cordes, en plus il a galéré à habiller notre fille et tout. et je pense que il est parti peut-être 20 minutes juste pour amener chez les voisins mais le temps d'habiller j'ai aucune notion du temps mais du coup pendant ce temps-là ma sage-femme m'a proposé elle me dit est-ce que ça t'aiderait d'avoir les battements du cœur alors autant c'était quelque chose de très inquiétant pour moi pour ma fille parce qu'il faut savoir que je suis née par césarienne j'avais très très peur de reproduire etc et au temps-là en fait je me suis dit ah ouais c'est vrai ça on n'a pas écouté encore ses vêtements et tout, est-ce qu'il va bien ? Et en fait, je n'étais pas du tout dans cette inquiétude-là. Vraiment, le cheminement, il était énorme par rapport à la première grossesse et à mon expérience. Et du coup, elle l'a fait, mais en fait, voilà. Comme si je savais qu'il allait bien, comme si j'étais hyper connectée à lui, tout en étant hyper présente aussi dans la pièce. En fait, j'avais besoin de parler entre chaque... Je vois mon homme me dire, mais toi, dans ta bulle, arrête de chercher à nous parler. Mais j'en avais vraiment besoin, en fait. Je n'avais pas besoin d'être très silencieuse ou autre. J'avais envie d'avoir ces échanges-là. Donc, elle m'a fait écouter le chœur de Naël. J'ai pris un bain. Je l'ai rouspété parce qu'elle n'avait pas autant de force que Mathieu pour m'appuyer sur le sacrum. Et puis, en fait, très vite, je suis ressortie du bain. Je ne me voyais pas du tout accouchée dans la baignoire. Donc, je suis ressortie. Et là, je pense que... Ah, je ne sais plus à quel moment j'ai rompu la poche des os. Je crois que c'est juste en sortant du bain. Et Mathieu arrivait. Je crois que ça a été quelque chose comme ça. C'est très flou, tu vois, je tente de dérouler, mais ce n'est pas vraiment ça qui importe. En tout cas, j'ai souvenir que la rupture de la poche des os, ça a été le soulagement. Genre, ah, la jouissance extrême de purer quelque chose en moins, un poids en moins. Et puis aussi parce que pour ma fille, c'était rapidement son arrivée après la poche des eaux. J'avais souvenir des poussées plus intenses, mais où je la sentais vraiment dans le bassin s'engager. Et donc limite, j'attendais ça pour Naël parce que là, je sentais qu'il était haut. J'avais un peu forcé quand Aïla était là et ce n'était pas le bon moment. Là, la rupture de la poche des eaux, je me suis dit, ok, ça signe aussi bientôt la fin. Et du coup, après ça, effectivement, ça s'est intensifié. Donc là, il n'y avait plus de pause, il n'y avait plus de sommeil, il n'y avait plus rien. Il y avait beaucoup de cris de Ah ! de Quand est-ce que ça finit ? Mon mari, dans les petites anecdotes, en fait, pour… Enfin, je suis quelqu'un de très têtu dans mon caractère. Et mon homme, je lui avais dit pour Aïla, pour ma fille en structure, Écoute, si à un moment je veux abandonner, tu me dis de toute façon que tu n'es pas cap. Et comme ça, j'aurais envie de te prouver l'inverse. Donc là, il a voulu me sortir la petite blague de Bon, si t'es pas capable, on va à la maternité Bon, je lui ai sorti un bon gros mot pour qu'il se taise. Et ensuite, je me suis agrippée à son coup. Ça, je me vois encore. Alors ça, c'est les meilleurs moments où vraiment, tu vois, même à chaque fois que j'en parle, il se passe plein de trucs dans mon corps, genre sans Naël encore. Je me suis agrippée à son coup et là, je sentais que c'était l'arrivée de Naël. Donc, j'ai eu je ne sais combien de poussées, je peux compter. Et du coup, on l'a récupérée. Sophie, elle était hyper silencieuse. Ma sage-femme, elle était dans un coin. En fait, elle était tout le temps sur le portable. Je ne savais pas trop ce qu'elle faisait. Je pensais qu'elle parlait avec Marie, l'autre sage-femme qui était potentiellement restreinte. Mais bon, c'était en pleine nuit, ça n'avait pas de sens. Et en fait, c'est juste qu'elle notait mes petites phrases, mes petites dilatations, tout ce qu'elle constatait sans m'examiner, sans m'ausculter précisément. Et donc, voilà, Naël est arrivé. J'étais accrochée à mon mari et ça a été une hyper belle rencontre. tu vois, j'ai la voix qui se stoppe, qui est remplie d'émotions à chaque fois que je parle de l'arrivée de ce petit bonhomme dans nos vies. Et ensuite, on a pu être libre de se poser comme on voulait. J'ai souvenir des premiers éléments marquants par rapport à Ella, c'est qu'il n'était pas enroulé dans une serviette. Donc en fait, il était plein de vernix. Enfin, il n'était pas plein de vernix, mais juste un peu parce que dépassement de terme, il était beaucoup moins plein de vernix. mais il était beaucoup plus gras, plus collant, je n'avais plus cette sensation, pas cette sensation là pour Ayla. Et là, en fait, voilà, on tombe en amour une deuxième fois, tous les doutes de est-ce que je vais aimer mon deuxième autant que mon premier, tellement l'amour était fort pour le premier, ben oui, aussitôt pour moi. En tout cas, je sais que ça n'arrive pas à toutes et c'est ok, mais pour moi, ça a été vraiment l'amour fou aussitôt. Et on a pu faire une première mise au sein très rapidement, j'ai senti que j'avais d'autres contractions. Donc j'ai demandé à Sophie, j'avais aussi hâte parce que mine de rien, on a beau se préparer, tout ça, tout ça, il y a aussi l'environnement, l'entourage, et si tu fais une hémorragie de la délivrance, ça, ça prévient pas, gna gna gna. J'avais quand même ce petit, ok, c'est pas fini, il faut que mon placenta sorte avant de dire, c'est moi qui l'ai fait. Et à la maison, vous voyez bien que c'est pas dangereux. Donc j'ai demandé à Sophie, est-ce que c'est ok ? Elle me dit bah oui. Donc je me suis mise à croupir, mais elle a du coup... du coup, était encore relié à son placenta. Donc, il était sur Mathieu. Je ne sais plus trop s'il avait clampé. En tout cas, le cordon avait cessé de battre. Pour moi, il avait juste clampé côté Noël. Je ne dis pas de bêtises. Et donc, j'ai juste un peu tiré sur le cordon et en me poussant, c'était OK. Je n'avais pas eu de cytocine ou quoi que ce soit. Ah, et là, j'avais eu une injection de cytocine de synthèse. Donc là, il est venu et... Et là encore, je me suis sentie comme hyper puissante de me dire, mais t'as vu ce que j'ai fait ? Je sors le bébé, le placenta qui va avec. Vraiment un sentiment de pleine puissance, de wow, c'est moi qui ai fait tout ça. Donc voilà, sur les premiers instants magnifiques et puis ceux qui s'en sont suivis l'été tout autant en fait. Sophie était restée près de nous. Alors magnifique ou pas, parce que quand même deuxième bébé, j'ai bien senti. les contractions à posteriori et je me disais ah non j'ai pas envie j'ai mal donc ça j'ai plus senti que pour que pour Raëla les tranchées c'est ça que tu parles les tranchées oui effectivement les tranchées que je n'avais pas senti pour ma fille là le deuxième bébé je les ai bien sentis quasiment même pas 20 minutes après même pas puisque au final je l'ai mis Naël au sein une deuxième fois voilà Donc dès que je l'ai mis au sein, c'était les moments moins magnifiques.

  • Speaker #0

    Là, on les sent.

  • Speaker #1

    C'est ça. donc voilà pour la naissance de de Naëlle à la maison ça a mis du temps à retrouver tes esprits comment ça s'est passé ? non parce que j'étais hyper présente en fait je suis pas je m'attendais à me dire ok par rapport à Aïla parce qu'Aïla je me souviens je parlais beaucoup enfin je parlais j'échangeais avec les sages-femmes alors il y a des petites choses tu vois il y avait deux sages-femmes au moment de la délivrance pour Aïla et par exemple j'ai pas été capable j'ai entendu les prénoms je parlais avec elle je leur ai dit ce que je voulais qu'elle me proposait de changer de position et là j'avais les yeux fermés donc je ne savais pas à quoi ressemblait la sage-femme, mais j'avais entendu, que là, j'ai eu l'impression d'être hyper présente. Et du coup, de ne pas partir en extase ou autre, comme on peut l'entendre, comme on peut le vivre. Donc du coup, j'ai été tout de suite hyper consciente. Tu vois, le truc du placenta, ça m'est venu de me dire, ok, il faut que je le sorte avant de souffler pleinement, comme s'il fallait que j'en sois en quelque sorte débarrassée, même si... J'avais pas forcément l'idée que ça allait très très vite ou autre, mais je m'étais dit, ok, comme ça, là, vraiment, un peu aussi le côté têtu de dire, ok, je pourrais dire que tout est merveilleusement bien passé quand tu serais sortie. J'ai envie de prouver que c'était possible. Et du coup, non, j'ai atterri assez rapidement. J'ai pas eu la sensation de partir, en tout cas. Par contre, de baigner dans des armes fabuleuses, d'amour, là, oh là là, ben ça, je crois que ça me dure encore à chaque fois que j'en reparle, tu vois. Tout à l'heure, tu as peut-être entendu des petits pas. Tu es venu, j'avais envie de l'arrêter, de lui dire Attends, reviens, on va revivre ça ensemble. Ça va faire tomber en amour à chaque fois. Ce sentiment d'amour qui ne peut jamais être aussi fort qu'au moment de la naissance. Je ne sais pas comment l'exprimer, mais ça, c'est vraiment très puissant, plus que de reprendre les esprits.

  • Speaker #0

    Du coup, après, la sage-femme vous a laissé en famille. À partir de quand ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Je crois que Naël est née sous les coups de 2h du matin. Elle est restée un peu plus de 2h après la naissance. Je me rappelle qu'on a mangé un petit déj. Je ne sais plus ce que c'était. C'est des détails, mais c'est précieux. On a partagé le petit déj ensemble avant qu'elle puisse repartir. Une tarte au citron. Oui, c'était ça. Une tarte au citron que j'avais dû faire. Ou que Mathieu avait faite. On a pris un petit déj toutes les deux. Tous les trois avec Mathieu et Naëlle qui était au sein déjà. On s'est installées dans mon lit et puis en fait elle a fait les dernières petites vérifs, le temps de ranger et c'était l'heure pour elle de nous laisser. Du coup je pense qu'il était au moins deux heures après la naissance, soit un peu plus.

  • Speaker #0

    Et la présentation avec ta fille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    C'était trop beau ! Voilà, c'est le meilleur moyen de me faire pleurer. Sauf que je me fais... Tu sais, des fois, quand t'as des petits moments de doute ou de trucs durs dans la parentalité, Mathieu, il aime bien me rappeler Attends, t'as accouché sans péril à la maison, tu vas pas te laisser abattre pour si peu, quoi. Et moi, j'adore aussi me refaire la vidéo de la rencontre entre mes deux enfants, quoi. C'était un shoot d'émotion. J'ai souvenir qu'en fait, du coup, il a déposé Ayla. Il était, je ne sais pas, une heure et demie. Naël est né à deux heures. Je me suis dit, OK, il est là. Sophie était encore là. Je me suis dit, est-ce qu'on peut aller chercher Ayla ? Et oui, ils m'ont raisonné en me disant, écoute, pose-toi. Ta fille, elle va être en train de dormir. Tu vas la réveiller. Ça ne va pas être les rencontres idéales. Profite de Naël, en fait. Mais moi, je n'avais qu'une hâte, c'était qu'elle arrive. Donc, forcément, je n'ai pas dormi. Et puis, en fait, à 7h du matin, j'ai appelé toute ma famille et tout. Et ensuite, j'ai attendu qu'Aéla rencontre son petit frère avant d'appeler ma famille. Mais du coup, j'ai envoyé un message quand même. Tu vois, Mathieu s'est endormi et moi, j'ai fait un petit texto à ma voisine en disant Si jamais Aéla se réveille très très tôt, n'hésite pas à me dire. Notre fils est là, j'ai très envie de la retrouver. Et ben ouais, elle est arrivée. En fait, on était encore dans la salle de bain. j'ai pas bougé de la salle de bain en fait on a été mis au propre mais on était pas encore repartis dans mon lit et donc j'entends les petits pas d'Aïla arriver là je préviens son petit frère en disant tu vas rencontrer la plus belle merveille du monde autant que toi en fait et de filmer ces instants où Aïla le rencontre c'est mon frère, c'est Naël avec sa petite voix de deux ans et deux mois et là encore j'étais déjà dans le full amour mais alors voilà ces moments, c'est à jamais marqué. Et de la voir, elle t'était encore, donc j'ai coup à l'été. Du coup, il était au sein. Donc, elle a des petites réflexions d'enfant, de dire, ah oui, il va falloir partager le son. Tu t'aimes bébé et tout ? Et du coup, de faire ma première...

  • Speaker #0

    Ma première côte était, et de devoir, parce que ce n'est pas que magnifique aussi, c'était une enfant de deux ans et deux mois, et donc dans la réalité, c'est aussi qu'elle avait très envie de le toucher avec sa force d'enfant de deux ans et deux mois, donc on était un peu là à lui dire, ok, doucement, doucement, et voilà, cette rencontre était trop belle, et je pense que vraiment le fait d'être chez elle, elle ne s'est pas posé la question de où elle atterrissait ou quoi, ok, c'est en fait juste, elle était chez elle, il était là, elle était prête, et ça a été... hyper fluide dans leur relation aussi après. Elle n'a pas été séparée de sa maman, elle a pu téter comme chaque matin, elle le faisait. Trop beau.

  • Speaker #1

    Ça, c'était ton postpartum direct au final et les suites, le postpartum après les visites, le premier mois, comment tout ça s'est déroulé dans ta vie, dans ta réflexion de femme, de mère ? de nouvelle mère en plus. Qu'est-ce qui s'est passé en toi suite à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #0

    Oui évidemment ça a bouleversé pas mal de choses pour moi. Alors le postpartum immédiat, hormis les tranchées qui ont été assez longues, j'ai été tellement en confiance dans tout ce que j'entreprenais. Vraiment je me disais que mon corps de toute façon savait faire. qu'on était chez nous, qu'il ne pouvait rien nous arriver, qu'on était au meilleur endroit du monde, que tout allait bien se passer, puis c'était tellement fluide en fait. On était hyper prêts pour le post-partum immédiat. On avait demandé, alors si ma maman est venue dès le lendemain matin, enfin tu vois le lendemain quand il faisait un peu plus jour, mais elle est venue le rencontrer, mais de façon tellement discrète, elle est venue juste faire un petit coucou, puis après ils nous ont proposé d'embarquer à Ella quelques heures donc... Ils sont partis avec elle pour nous laisser aussi du temps de récupérer. Et donc le postpartum immédiat a été hyper fluide. Après, en termes de visite, on a espacé un... Alors, il faut savoir, comme c'était chez nous, on avait demandé que tous ceux qui voulaient venir étaient bienvenus. Et en même temps, on a senti que les gens, ils étaient un peu plus réticents, un peu moins inquiets, comme s'ils connaissaient aussi nos valeurs et notre besoin de nous reposer. Mais moi, j'avais aussi très envie. Je l'ai un peu pris, c'était à double tranchant. On ne dit pas trop de visite. Et en même temps, moi, j'ai un peu pris par du manque d'intérêt, en fait, de me dire, est-ce que c'est parce que c'est un deuxième enfant, les gens ont moins hâte de venir le rencontrer ? Et je me souviens que j'avais envie de raconter mon accouchement, mais à tout le monde. J'avais envie que les gens entendent, que c'était possible de donner naissance à la maison, que ce n'était pas dangereux, finalement, que bien accompagné, ça se préparait, que même s'il y avait eu danger, on aurait pu être transféré. Tu vois, tout ça, j'en parlais déjà un petit peu pendant ma grossesse, puis j'étais déjà sur mon cheminement de doula, bien sûr. Mais alors, ça a été un peu la déconvenue parce que, par exemple, il y avait beaucoup de gens avec beaucoup de peur. Et donc, je n'ai pas eu l'occasion autant que j'en aurais eu envie de raconter cette naissance. Donc, c'est aussi pour ça que je le fais à travers un podcast là avec toi. Mais je l'ai déjà fait aussi sur ma chaîne de podcast personnelle que j'ai créée justement dans le cadre de mon activité de doula pour l'envie de semer des graines en fait. À la fois parce que ça m'avait apporté une... telle puissance, un tel chamboulement dans ma vie de femme, de mère, de mère d'une fille, puis d'un garçon aussi, tu vois, sur les notions d'éducation, sur les notions de qu'est-ce que je veux transmettre à travers cette naissance-là de mes cibles. Il y avait aussi ce côté un peu militant de me dire, ok, je vais aussi transmettre à ma fille que rien ni personne ne peut l'atteindre. Elle a un utérus, elle peut accoucher, elle peut accoucher chez elle si elle en a envie, quoi. C'est vraiment ce côté fort, ça transmet. Et puis pour mon fils aussi. finalement de lui dire tu vois tout à l'heure il passait juste avant qu'on enregistre je lui dis je vais te parler de ta naissance mais je suis née où moi ? maintenant il a 3 ans, t'es née à la maison même ma fille elle me dit pourquoi moi je suis née à l'hôpital ? c'est pas juste donc il y a vraiment ce côté où dans le postpartum immédiat ça a été hyper fluide j'avais très envie de partager ça et de transmettre que c'était possible et que c'était beau Après, ça n'a pas empêché même la naissance à domicile. Alors ça m'a empêché en quelque sorte le baby blues, puisque j'avais vraiment la notion d'être hyper forte et puissante. Et par contre, ça ne m'a pas empêché après, en étant mère de deux enfants, de sentir le manque de relais, de soutien. J'avais beaucoup d'attentes auprès de mon entourage et malheureusement je n'avais pas mesuré à quel point nos vies à mille à l'heure ne nous permettraient pas forcément d'avoir ce soutien comme on l'imaginait. comme on l'espérait sans faire appel à une doula, je pense que ça a participé aussi à mon chemin de doula. Et donc j'ai un petit peu morflé, même beaucoup morflé sur la première année. Enfin, passer les six mois quand il fallait reprendre une activité, je créais mon entreprise. Bon, ça a été beaucoup plus folclore, on va dire. Mais du coup, là, je le prépare aussi complètement différemment, en ayant conscience de tout ce que ça peut impacter une naissance. Et par contre, le sentiment principal qui me reste... et pour lequel je défends Bexzeong et je milite, c'est de transmettre cette force et cette puissance qu'on a toutes et peu importe les choix qu'on fait finalement pour nos enfants. Évidemment, je prenais naissance à domicile, mais j'ai aussi notion que j'ai été infirmière, donc ce n'est pas toujours possible. La physiologie n'est pas toujours là. Il y a aussi des pathologies qui méritent d'être prises en charge et fort heureusement qu'on a les capacités et les compétences aujourd'hui en France. On ne se pose pas la question dans d'autres pays, elles n'ont pas le choix que de donner naissance à domicile faute de moyens ou autre. Et ça peut avoir des conséquences dramatiques, mais plutôt que de partir de ce point de vue-là, faire plutôt notre chance à nous en France, c'est d'avoir le choix. Et d'avoir le choix si on va se renseigner assez, si on est assez armé aussi, parce que les données, elles n'arrivent pas toutes à nous. La majorité des femmes accouchent en structure médicale. et avec les péri-durales, mais aujourd'hui, grâce aux podcasts, je pense que moi, la naissance à domicile, je n'en aurais pas tant entendu parler avant d'écouter Clémentine Sarlat et cette sage-femme, je crois que c'est Isabelle Deputier, qui est à l'APAD, et qui parlait de la naissance à domicile. Et du coup, c'est aussi ça mon rôle maintenant, et c'est aussi pour ça que je trouve fabuleux de pouvoir témoigner. C'est qu'on entend énormément de témoignages de femmes qui accouchent en structure, mais peu, pas assez. de femmes qui accouchent à la maison, qui décident de faire sans péridurale, qui décident de faire sans péridurale, mais finalement, choisissent la péridurale et ça en fait pas moins des femmes hyper fortes et puissantes. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, c'est que peu importe, même quand on donne l'essence par césarienne, on est forte et puissante. Et c'est ce sentiment-là que je souhaite à toutes les femmes et à tous les hommes, puisque quand c'est la configuration, c'est vraiment un sentiment que je partage avec mon mari sur la... la force qu'il a ressentie pour moi, mais aussi lui d'être présent et d'être ancré et d'avoir participé activement à cette naissance, pas d'être juste spectateur. Voilà.

  • Speaker #1

    C'était super. C'était super ce que tu nous as décrit sur tes enseignements, tes réflexions, suite au postpartum, suite à l'accoutement. Voilà, ça permet vraiment de montrer l'éventail de... de tous les bénéfices que peut avoir l'accouchement à domicile. Donc vraiment, je te remercie beaucoup, Katel, d'avoir partagé ça avec nous ce soir et dans tout ton récit, moi, j'ai relevé quelque chose, des petits mots qui m'ont fait plaisir et que je sais que tu dis dans ton podcast et moi, je pense que pour conclure, tu pourrais nous dire que nous sommes fortes et puissantes.

  • Speaker #0

    Et puissantes.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est ce qui peut vraiment bien conclure cet épisode, ce que tu nous transmets.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Katel qui nous partageait son récit d'accouchement accompagné à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région bretonne, mais aussi sur son Instagram maternaissance, où elle partage sa vie de femme, de doula, de maman, et sur son podcast Pas si con. A bientôt !

Share

Embed

You may also like

Description

C'est la rentrée !


Nous vous souhaitons la bienvenue à l’écoute du premier épisode de Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


L’objectif est de permettre à chaque parent qui le souhaite, de témoigner de son projet de naissance à domicile, qu’il ait pu être réalisé ou non, à partir de quelques questions, et de pouvoir exprimer son vécu et ses ressentis.


Pourquoi ?


Pour que les différentes situations relatives à l’AAD trouvent une voix via les mots, pour donner une visibilité à nos vécus et apporter du soutien aux parents en préparation d’un accouchement à domicile.
Pour mettre en lumière une autre façon de voir la naissance, les raisons diverses et variées des parents qui font le choix de l’accouchement accompagné à domicile, le processus et les questionnements rencontrés.
Une manière aussi pour les parents qui se questionnent de ne pas se sentir seuls en écoutant le récit d’autres parents dans le même cheminement.

Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit.


Dans l’épisode d’ aujourd’hui nous recevons Katell qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Site de Katell

Podcast de Katell : "Pas si Con !"


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages. N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé et rendez-vous pour un prochain épisode prochainement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

  • Speaker #1

    Tu vas pouvoir écouter Naël, mais tu ne fais pas de bruit. Tu vas dans ton lit et tu écoutes maman, je vais parler de ta naissance. La tienne. La tienne, quand toi tu es née. La tienne. Bah toi, quand tu es née ? Née. Bah dans la salle de bain.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, aujourd'hui nous avons Catelle qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement à domicile. Catelle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Hello Katia, ça va très bien, ça me fait très plaisir de participer à ce recueil de témoignages pour le CDAAD.

  • Speaker #0

    Alors, en quelques mots, est-ce que je peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, moi c'est Katel, j'habite en Bretagne, même en Ile-et-Vilaine. Je suis femme et maman de deux enfants, une grande fille qui me paraît grande maintenant, mais qui a 5 ans, qui s'appelle Aéla, et mon fils Naël qui a eu 3 ans. en mai 2024 et j'entame actuellement ma troisième grossesse. Et dans la vie, merci, j'ai été infirmière pendant 5 ans. J'ai un petit peu travaillé en tant qu'infirmière encore entre mes deux enfants et je me suis reconvertie et aujourd'hui je suis auto-entrepreneur. J'ai du coup mon entreprise pour prendre soin des femmes et des mères. Je suis doula et monitrice de portes. entre autres super merci pour ta présentation est ce que tu peux nous raconter comment sont passés de ces accouchements et ben j'ai accouché pour ma fille donc il ya cinq ans dans une structure on a de la chance donc moi je suis sur rennes on a une structure qui s'appelle parenthèse qui est un peu comme une maison de naissance à coller à une clinique c'est un lieu vraiment hyper chouette où on a un suivi global obligatoire je le précise parce qu'il ya une deuxième structure qui a ouvert en Évillène, mais qui n'a pas le même fonctionnement. Là, c'était vraiment le même groupe de sages-femmes qui m'a suivie de A à Z. Et donc, j'ai pu avoir accès à une chambre loin d'une chambre d'hôpital. C'est-à-dire que c'était un lit double avec la place pour le coparent. Les préparations à la naissance, c'était toujours avec le coparent. Donc, moi, il se trouve que c'est un homme, Mathieu. Et donc, j'ai donné naissance à Ayla là-bas en février 2019. C'était déjà un acte. accouchement physiologique. Donc quand j'ai eu donc Naël qui était arrivé un peu plus vite que ce qu'on imaginait mais qui était très bienvenu, on s'est tout de suite posé la question de l'accouchement à domicile, notamment grâce à un épisode de podcast d'une sage-femme à Adé qui est intervenue sur le podcast de Clémentine Sarlat, La Mère des Sens. Et donc voilà, on s'est tout de suite renseigné pour... donner naissance une seconde fois physiologiquement, mais à la maison.

  • Speaker #0

    Ok, mais qu'est-ce qui t'a amenée vraiment au final à te dire que suite à ton premier accouchement, dans la maison de naissance qui s'était bien passée, je vais le faire à la maison ? Parce qu'au final, si tout s'était bien passé, pourquoi tu n'as pas choisi cette première solution de retourner dans la maison de naissance ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, c'est une très bonne question parce qu'effectivement, au début de la grossesse, je me suis même réinscrite. Tout de suite, j'ai eu envie d'appeler ces femmes qui m'avaient accompagnée. pour Aïla et je me suis inscrite à la maison de naissance. Je pense que l'accouchement à domicile, ça a été vraiment un long cheminement et des rencontres aussi. Pourquoi je me suis dit à la maison c'est possible ? En fait, simplement parce que ce qui m'a le plus perturbée dans la naissance de ma fille, ça a été le séjour en maternité a posteriori. Il faut savoir que j'aurais pu faire un retour anticipé à domicile, mais j'avais besoin de prendre confiance en moi. en mon allaitement, parce que je savais que j'avais le choix d'allaiter et l'envie très forte d'allaiter, pardon, plutôt que le choix. Enfin, je l'avais aussi le choix, mais c'était l'envie puissante d'allaiter. Et en fait, entre temps, il se trouve que depuis ma fille, j'avais aussi eu des formations et des connaissances. Et je me suis dit qu'en fait, ça faisait vraiment sens pour moi de rester dans un lieu où j'étais en totale confiance, où j'allais pouvoir me mobiliser. Et puis aussi par rapport à la présence de ma fille, déjà, ça venait semer des graines de me dire, mais pourquoi je devrais me séparer de la personne que j'aime le plus au monde avec mon mari ? pour donner une vie une seconde fois à un autre être qui va faire partie de la famille, pourquoi elle, elle ne pourrait pas être là aussi ? Donc ça, ça a été les premières questions qui m'ont fait aller vers l'accouchement à domicile. Et effectivement, c'est tout un parcours parce que je me suis inscrite en maison de naissance, mais j'ai eu envie de rencontrer les sages-femmes à domicile, avant de supprimer cette inscription ou pas, puisque c'était important pour moi aussi de savoir où j'allais et avec qui j'allais.

  • Speaker #0

    Ok, dans l'élaboration du projet justement, qu'est-ce que tu as rencontré comme difficulté pour pouvoir accéder à ton suivi d'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, dans un premier temps, ça a été trouver une sage-femme. En fait, j'avais dans l'idée, donc j'avais regardé la liste sur la pad où le CD avait d'ailleurs, je ne saurais plus dire, mais la liste des sages-femmes, c'est sur la pad. Et du coup, j'avais contacté une première sage-femme qui était dans le 56, il faut savoir que je suis... centrale entre 35 et 56 et plus proche au niveau de la ville, plus proche de la sage-femme qui était référencée. J'avais laissé un message vocal sans réponse. J'avais retenté un mois après en n'ayant aucune nouvelle. Je me suis dit bon ça quand même, ça me questionne, je rappelle. Il faut savoir que je savais ma grossesse depuis le début et donc je m'étais tout de suite attelée à trouver les professionnels qui allaient m'entourer. Et cette sage-femme-là m'a envoyé un petit message en me disant qu'elle ne rendrait que un mois après, je crois, de congé, d'où son absence de réponse. Donc j'ai attendu le retour de cette sage-femme-là pour finalement réussir à l'avoir. Je crois que je l'ai appelée le jour où elle m'a dit qu'elle rentrait. Le lendemain, j'étais au taquet, je l'appelle. Et en fait, elle m'a indiqué que pour elle, ça faisait peut-être un peu loin de domicile, qu'elle n'était pas forcément partante là comme ça d'office. Elle m'a conseillé d'appeler ses collègues, qui, elle, étaient du coup à plus de 45 minutes de route de chez nous. Oui, quasiment même une heure. Si je dis la bêtise, c'était une heure allée. Et donc, je les ai appelées et elles, tout de suite, un super feeling, un contact très agréable au téléphone. Et donc, on a convenu de se rencontrer et de voir ensuite si on cheminerait avec elles. Et donc, dans le parcours, ça a commencé ainsi. Donc, finalement, je n'étais pas du tout au début de grossesse, au tout démarrage, j'entends. Et le feeling s'est fait tout de suite, la première rencontre, la sage-femme s'appelait Sophie. Elles étaient deux, elles ne fonctionnaient pas en binôme, depuis elles ont arrêté. Mais elles fonctionnaient en binôme et elles prenaient un rendez-vous sur deux finalement, pour qu'on puisse connaître l'une comme l'autre. Et ça pouvait être l'une comme l'autre au moment de la naissance, parce qu'elles se relayaient en termes de période d'astreinte. Du coup, quand on a eu le feeling avec Sophie dès le démarrage, On est tout de suite parti en se disant, ça y est, ça aura lieu à la maison. On est hyper confiants, on avait pu poser nos questions. On a pu partager aussi notre vécu de la première naissance. Et donc, voilà, sur les premières pistes. Et puis ensuite, dans tout le process, c'est vrai qu'on a la chance que mon mari puisse gérer ses journées comme il le souhaite. Parce que mine de rien, c'est quand même deux heures d'aller-retour, plus une heure de rendez-vous à chaque fois. J'ai bien conscience que ce n'est pas donné à tous et toutes de pouvoir s'offrir cet accompagnement-là, à la fois en termes de temps, en termes de disponibilité et en termes financiers, puisque mine de rien, les allers-retours, ça a un coût. Mais en tout cas, nous, on était bien contents. J'ai souvenir que ça nous permettait des escapades, puisque c'était une période Covid, avec des heures de retour, etc. Et puis que nous, on savourait ces instants précieux de sortie. qu'on pouvait faire, garder notre fille et en même temps s'offrir un temps à deux. J'ai beaucoup aimé ces moments, ces rendez-vous sages-femmes où on était systématiquement tous les deux et c'était l'occasion parfois de manger un petit truc ensemble, juste de passer deux heures dans une voiture, mais à discuter ensemble aussi dans notre vie à nulle à l'heure de déjà jeune femme. C'était vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Ok, super. Est-ce que tu souhaiterais nous partager le jour de ton accouchement ? Comment ça s'est passé ? Comment ça a débuté ? Tes ressentis ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Écoute, je me rappelle parfaitement du jour. En fait, j'ai fait un dépassement de temps pour savoir que ma fille n'est pas... 41 semaines d'aménorrhées plus 4 jours. Et Naël a 41 semaines d'aménorrhées plus 5 jours. Donc j'étais un peu en mode gros stress puisque je savais que Sophie et Marie, Message Femme, n'allaient pas au-delà de 6 jours. Donc on était exactement à 41 plus 4. Il est né dans la nuit, donc ça faisait plus 5. Donc à partir de 41, ça a été un peu difficile. Message Femme me boostait, je me rappelle. Et c'est souvent un conseil aujourd'hui que je donne en tant que doula de ce... prévoir des petites choses plaisir et bonheur jusqu'au bout du bout jusqu'à 40 ans ayant été à terme dépassée la première fois, elle m'avait dit jusqu'au bout il faut prévoir des petites choses qui te font du bien, donc j'ai souvenir qu'on est allé à la mer, j'ai couru après ma fille, après mon chien c'est vraiment des instants qui m'ont marqué aussi parce que c'était déjà un début de travail je pense et un début de cheminement j'avais des petites contractions et j'étais au taquet de me dire Ah ça y est, ça je sais, parce que pour ma fille, je ne savais pas ce qu'était une contraction. J'avais l'impression que c'était ses mouvements, alors que sur les monitos, comme j'ai dépassé le terme, on me disait si, si, ça c'est des contractions mais qui n'étaient pas du tout douloureuses pour moi. Et probablement du fait que j'ai de la dénonose, qu'on appelait aussi endométriose, et qui font que j'ai des règles très douloureuses, donc c'est ce qui avait expliqué que mes ressentis n'étaient pas forcément identiques. Et donc j'étais au taquet des moindres petits signes. J'ai des vidéos où je danse, je fais des danses africaines, j'aime beaucoup. ou danser, je fais tout, les fameuses méthodes de ménage, donc vraiment dans l'attente de la naissance, mais pas dans l'inquiétude, un petit peu dans l'inquiétude de me dire est-ce que ça aura lieu à domicile, et en même temps dans le ok, de toute façon, je ne vais pas maîtriser grand-chose, et c'est bébé qui va le décider. Je suis allée faire une séance d'acupuncture, chez une personne que je ne connaissais pas, qui est mon voisin, Et trois heures après, on couchait ma fille vers 20h. Et donc, je me vois encore dire à mon mari, ça y est, c'est parti. Et là, j'ai vraiment senti, en fait, j'avais aussi une notion de comparaison. Et je sais que pour mon mari, ça a été la même chose. J'ai eu la sensation que mon travail pour Naël démarrait au moment, dans les ressentis similaires à ceux où, pour ma fille, j'arrivais à la maternité. Ça a été tout de suite très, très intense. Alors, mystère, est-ce que c'est lié au fait qu'il était très près, il attendait peut-être le petit coup de boost par l'acupuncture ? Est-ce que justement l'acupuncture a été trop puissante pour mon corps et ça a déclenché tout de suite quelque chose qui n'était peut-être pas encore mûr-mûr ? Je ne saurais jamais, si ce n'est que ça a commencé de façon très intense. Donc, j'ai pu chanter la petite berceuse à ma fille. On était sur la fin de l'endormissement, je devais faire des petites pauses déjà. Et j'ai eu beaucoup de mal à me relever de son lit pour partir faire autre chose. Et donc ça, ça a été le démarrage. Donc j'ai de suite fait un petit message à Sophie en disant ça y est, c'est lancé. Bon, elle était assez sceptique en disant, est-ce que ce n'est pas du faux travail puisqu'elle ne l'appelle pas ça comme ça ? Mais est-ce que ce n'est pas juste la réaction de ton corps à l'acupuncture ? Et en fait, non, non, ça s'est bien lancé. Je ne saurais plus les horaires exactement sans avoir son petit papier sous le nez. Mais bon, voilà, on couchait ma fille vers 20h30, les contractions bien intenses. J'ai dû aller m'isoler aux toilettes, mon mari pensait même que c'était la délivrance, que c'était déjà fini. Vraiment, le vécu par rapport au son, ça c'est lui qui m'a dit à postériori, mais par rapport au son que je faisais, donc moi je faisais beaucoup de bruit. J'avais plein de notions aussi de m'aider, bouche ouverte, bouche molle, col mou, des sons graves, etc. Donc je pense que ça c'est venu très spontanément. Et donc très vite, j'étais assez dans ma bulle à accompagner les contractions. On avait tout installé depuis quelques jours, il ne manquait plus que le matelas, donc on a installé un matelas dans notre salle de bain. Il se trouve que du coup j'ai une salle de bain avec baignoire, douche et l'espace pour installer un ancien matelas. Comme j'étais douloureuse pendant la grossesse, on avait changé notre matelas, on avait gardé le dernier justement pour prévoir la naissance. Donc de là en fait je me suis installée dans ma salle de bain et on n'a plus bougé. On est vraiment resté là tout au long, je pense que ma sage-femme elle a dû arriver peut-être à 23h. avant minuit je crois, oui avant minuit c'est sûr même. Et donc j'ai alterné entre des contractions très très intenses, à chercher un petit peu mes positions, donc j'étais beaucoup accropie, adossée contre ma paroi de baignoire, à demander à mon mari d'appuyer fort fort fort fort fort sur mon bas du ventre, enfin sur mes reins, sur mon sacrum. Et voilà, j'ai le souvenir... que l'intensité répète de plus en plus et en même temps je commençais à me dire waouh mais en fait Pour ma fille, c'était quand même allé assez vite. On était arrivés à la mater et puis elle était mise cinq heures après, je crois. Là, j'avais quand même plus notion du tout du temps. Mais je me souviens avoir quand même des moments où on me dit ça dure trop longtemps, c'est un deuxième, ça devrait être plus rapide. Je veux qu'il sorte. Et donc, voilà, j'avais beaucoup de pauses aussi. J'ai vraiment... Et là, j'ai beaucoup plus expérimenté que pour ma fille le fait de dormir entre les contractions. où dès qu'il y avait du silence, mon homme savait qu'il ne fallait pas me couper de ça. Je me couchais et après, par contre, j'appréhendais de plus en plus faire la fin quand les pauses étaient moins longues. J'appréhendais de plus en plus parce qu'il fallait que je me rechange de position entre chaque. Je n'arrivais pas à dormir dans la position où j'étais. Donc, à chaque fois, je me recouche, je me relève, je me recouche. Donc, ça, ça a été assez long. Ensuite, ma fille s'est réveillée. Et ça, c'est quelque chose que j'aime partager parce que notre sage-femme nous avait dit que bien souvent, les enfants qui étaient présents sur les naissances à domicile, ce n'était pas problématique parce que finalement, même avec les cris, avec tout ça, il n'y avait pas forcément de réveil, en fait. Ce n'est pas les cris qui réveillent les enfants, etc. Sauf que nous, elle avait deux ans et deux mois et elle se réveillait systématiquement toutes les nuits aux mêmes heures, à une heure à peu près. Et donc, elle s'est réveillée à une heure. Et Naël, il est né à 2h20, je crois. Oui, tu vois, les heures comme le poids, je n'ai aucun souvenir par rapport à tout le vécu. Et donc, finalement, elle s'est réveillée. Et de là, ça a été une pause. C'est vraiment le truc assez incroyable parce que j'avais à la fois envie qu'elle soit présente parce que je me disais que c'était une vraie force en tant que petite fille de voir sa mère accoucher à la maison sereinement. Elle savait que les cris n'étaient pas dangereux. Je lui avais appris que je pouvais faire beaucoup, beaucoup de bruit puisque j'avais l'expérience que je criais beaucoup pour elle. et donc de lui dire que ce n'était pas des cris de douleur ou autre, mais des cris de force. Donc elle criait avec moi, donc ça, ça m'a un peu boostée. Et en même temps, je sentais que Naël, lui, n'était pas du tout prêt. Il n'était pas encore assez bien descendu dans mon bassin. Je sentais que ce n'était pas OK. Donc je me vois forcée un peu à me dire OK, elle est là, il faut qu'il sorte. En gros, ça va lui faire plaisir, elle va voir son frère, ça va être une expérience de fou. Et du coup... De forcer encore plus et de sentir en fait non je m'épuise, il n'est pas prêt, c'est pas ok quoi. Donc on avait pensé qu'Aïla resterait avec nous, on lui a proposé de dormir, sauf qu'en fait on a fait une petite erreur dans notre parcours d'accompagnement, c'est qu'Aïla n'avait jamais rencontré, on lui en avait parlé, mais elle n'avait jamais rencontré les sages-femmes. Donc en voyant Sophie dans la salle de bain, une étrangère en pleine nuit avec son père et sa mère, et sa mère en train de donner naissance, ça du tout m'écrit le sang ou les matières qui l'ont dérangée. c'est la présence de Sophie et dire mais qui c'est en fait, elle ne voulait pas dormir. Donc mon mari a fait une pause pendant ce temps-là, il a dû amener ma fille du coup chez nos voisins. Et de là, moi j'ai senti qu'il fallait que quand ils reviennent, qu'elle soit là. Je me suis dit ok, on va se la jouer entre femmes, je suis toute seule maintenant, on lâche tout et puis il vient quoi. Ou il faut qu'il arrive quand Mathieu est arrivé, je ne savais pas combien de temps Mathieu partirait. Donc il se trouve qu'il pleuvait des cordes, en plus il a galéré à habiller notre fille et tout. et je pense que il est parti peut-être 20 minutes juste pour amener chez les voisins mais le temps d'habiller j'ai aucune notion du temps mais du coup pendant ce temps-là ma sage-femme m'a proposé elle me dit est-ce que ça t'aiderait d'avoir les battements du cœur alors autant c'était quelque chose de très inquiétant pour moi pour ma fille parce qu'il faut savoir que je suis née par césarienne j'avais très très peur de reproduire etc et au temps-là en fait je me suis dit ah ouais c'est vrai ça on n'a pas écouté encore ses vêtements et tout, est-ce qu'il va bien ? Et en fait, je n'étais pas du tout dans cette inquiétude-là. Vraiment, le cheminement, il était énorme par rapport à la première grossesse et à mon expérience. Et du coup, elle l'a fait, mais en fait, voilà. Comme si je savais qu'il allait bien, comme si j'étais hyper connectée à lui, tout en étant hyper présente aussi dans la pièce. En fait, j'avais besoin de parler entre chaque... Je vois mon homme me dire, mais toi, dans ta bulle, arrête de chercher à nous parler. Mais j'en avais vraiment besoin, en fait. Je n'avais pas besoin d'être très silencieuse ou autre. J'avais envie d'avoir ces échanges-là. Donc, elle m'a fait écouter le chœur de Naël. J'ai pris un bain. Je l'ai rouspété parce qu'elle n'avait pas autant de force que Mathieu pour m'appuyer sur le sacrum. Et puis, en fait, très vite, je suis ressortie du bain. Je ne me voyais pas du tout accouchée dans la baignoire. Donc, je suis ressortie. Et là, je pense que... Ah, je ne sais plus à quel moment j'ai rompu la poche des os. Je crois que c'est juste en sortant du bain. Et Mathieu arrivait. Je crois que ça a été quelque chose comme ça. C'est très flou, tu vois, je tente de dérouler, mais ce n'est pas vraiment ça qui importe. En tout cas, j'ai souvenir que la rupture de la poche des os, ça a été le soulagement. Genre, ah, la jouissance extrême de purer quelque chose en moins, un poids en moins. Et puis aussi parce que pour ma fille, c'était rapidement son arrivée après la poche des eaux. J'avais souvenir des poussées plus intenses, mais où je la sentais vraiment dans le bassin s'engager. Et donc limite, j'attendais ça pour Naël parce que là, je sentais qu'il était haut. J'avais un peu forcé quand Aïla était là et ce n'était pas le bon moment. Là, la rupture de la poche des eaux, je me suis dit, ok, ça signe aussi bientôt la fin. Et du coup, après ça, effectivement, ça s'est intensifié. Donc là, il n'y avait plus de pause, il n'y avait plus de sommeil, il n'y avait plus rien. Il y avait beaucoup de cris de Ah ! de Quand est-ce que ça finit ? Mon mari, dans les petites anecdotes, en fait, pour… Enfin, je suis quelqu'un de très têtu dans mon caractère. Et mon homme, je lui avais dit pour Aïla, pour ma fille en structure, Écoute, si à un moment je veux abandonner, tu me dis de toute façon que tu n'es pas cap. Et comme ça, j'aurais envie de te prouver l'inverse. Donc là, il a voulu me sortir la petite blague de Bon, si t'es pas capable, on va à la maternité Bon, je lui ai sorti un bon gros mot pour qu'il se taise. Et ensuite, je me suis agrippée à son coup. Ça, je me vois encore. Alors ça, c'est les meilleurs moments où vraiment, tu vois, même à chaque fois que j'en parle, il se passe plein de trucs dans mon corps, genre sans Naël encore. Je me suis agrippée à son coup et là, je sentais que c'était l'arrivée de Naël. Donc, j'ai eu je ne sais combien de poussées, je peux compter. Et du coup, on l'a récupérée. Sophie, elle était hyper silencieuse. Ma sage-femme, elle était dans un coin. En fait, elle était tout le temps sur le portable. Je ne savais pas trop ce qu'elle faisait. Je pensais qu'elle parlait avec Marie, l'autre sage-femme qui était potentiellement restreinte. Mais bon, c'était en pleine nuit, ça n'avait pas de sens. Et en fait, c'est juste qu'elle notait mes petites phrases, mes petites dilatations, tout ce qu'elle constatait sans m'examiner, sans m'ausculter précisément. Et donc, voilà, Naël est arrivé. J'étais accrochée à mon mari et ça a été une hyper belle rencontre. tu vois, j'ai la voix qui se stoppe, qui est remplie d'émotions à chaque fois que je parle de l'arrivée de ce petit bonhomme dans nos vies. Et ensuite, on a pu être libre de se poser comme on voulait. J'ai souvenir des premiers éléments marquants par rapport à Ella, c'est qu'il n'était pas enroulé dans une serviette. Donc en fait, il était plein de vernix. Enfin, il n'était pas plein de vernix, mais juste un peu parce que dépassement de terme, il était beaucoup moins plein de vernix. mais il était beaucoup plus gras, plus collant, je n'avais plus cette sensation, pas cette sensation là pour Ayla. Et là, en fait, voilà, on tombe en amour une deuxième fois, tous les doutes de est-ce que je vais aimer mon deuxième autant que mon premier, tellement l'amour était fort pour le premier, ben oui, aussitôt pour moi. En tout cas, je sais que ça n'arrive pas à toutes et c'est ok, mais pour moi, ça a été vraiment l'amour fou aussitôt. Et on a pu faire une première mise au sein très rapidement, j'ai senti que j'avais d'autres contractions. Donc j'ai demandé à Sophie, j'avais aussi hâte parce que mine de rien, on a beau se préparer, tout ça, tout ça, il y a aussi l'environnement, l'entourage, et si tu fais une hémorragie de la délivrance, ça, ça prévient pas, gna gna gna. J'avais quand même ce petit, ok, c'est pas fini, il faut que mon placenta sorte avant de dire, c'est moi qui l'ai fait. Et à la maison, vous voyez bien que c'est pas dangereux. Donc j'ai demandé à Sophie, est-ce que c'est ok ? Elle me dit bah oui. Donc je me suis mise à croupir, mais elle a du coup... du coup, était encore relié à son placenta. Donc, il était sur Mathieu. Je ne sais plus trop s'il avait clampé. En tout cas, le cordon avait cessé de battre. Pour moi, il avait juste clampé côté Noël. Je ne dis pas de bêtises. Et donc, j'ai juste un peu tiré sur le cordon et en me poussant, c'était OK. Je n'avais pas eu de cytocine ou quoi que ce soit. Ah, et là, j'avais eu une injection de cytocine de synthèse. Donc là, il est venu et... Et là encore, je me suis sentie comme hyper puissante de me dire, mais t'as vu ce que j'ai fait ? Je sors le bébé, le placenta qui va avec. Vraiment un sentiment de pleine puissance, de wow, c'est moi qui ai fait tout ça. Donc voilà, sur les premiers instants magnifiques et puis ceux qui s'en sont suivis l'été tout autant en fait. Sophie était restée près de nous. Alors magnifique ou pas, parce que quand même deuxième bébé, j'ai bien senti. les contractions à posteriori et je me disais ah non j'ai pas envie j'ai mal donc ça j'ai plus senti que pour que pour Raëla les tranchées c'est ça que tu parles les tranchées oui effectivement les tranchées que je n'avais pas senti pour ma fille là le deuxième bébé je les ai bien sentis quasiment même pas 20 minutes après même pas puisque au final je l'ai mis Naël au sein une deuxième fois voilà Donc dès que je l'ai mis au sein, c'était les moments moins magnifiques.

  • Speaker #0

    Là, on les sent.

  • Speaker #1

    C'est ça. donc voilà pour la naissance de de Naëlle à la maison ça a mis du temps à retrouver tes esprits comment ça s'est passé ? non parce que j'étais hyper présente en fait je suis pas je m'attendais à me dire ok par rapport à Aïla parce qu'Aïla je me souviens je parlais beaucoup enfin je parlais j'échangeais avec les sages-femmes alors il y a des petites choses tu vois il y avait deux sages-femmes au moment de la délivrance pour Aïla et par exemple j'ai pas été capable j'ai entendu les prénoms je parlais avec elle je leur ai dit ce que je voulais qu'elle me proposait de changer de position et là j'avais les yeux fermés donc je ne savais pas à quoi ressemblait la sage-femme, mais j'avais entendu, que là, j'ai eu l'impression d'être hyper présente. Et du coup, de ne pas partir en extase ou autre, comme on peut l'entendre, comme on peut le vivre. Donc du coup, j'ai été tout de suite hyper consciente. Tu vois, le truc du placenta, ça m'est venu de me dire, ok, il faut que je le sorte avant de souffler pleinement, comme s'il fallait que j'en sois en quelque sorte débarrassée, même si... J'avais pas forcément l'idée que ça allait très très vite ou autre, mais je m'étais dit, ok, comme ça, là, vraiment, un peu aussi le côté têtu de dire, ok, je pourrais dire que tout est merveilleusement bien passé quand tu serais sortie. J'ai envie de prouver que c'était possible. Et du coup, non, j'ai atterri assez rapidement. J'ai pas eu la sensation de partir, en tout cas. Par contre, de baigner dans des armes fabuleuses, d'amour, là, oh là là, ben ça, je crois que ça me dure encore à chaque fois que j'en reparle, tu vois. Tout à l'heure, tu as peut-être entendu des petits pas. Tu es venu, j'avais envie de l'arrêter, de lui dire Attends, reviens, on va revivre ça ensemble. Ça va faire tomber en amour à chaque fois. Ce sentiment d'amour qui ne peut jamais être aussi fort qu'au moment de la naissance. Je ne sais pas comment l'exprimer, mais ça, c'est vraiment très puissant, plus que de reprendre les esprits.

  • Speaker #0

    Du coup, après, la sage-femme vous a laissé en famille. À partir de quand ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Je crois que Naël est née sous les coups de 2h du matin. Elle est restée un peu plus de 2h après la naissance. Je me rappelle qu'on a mangé un petit déj. Je ne sais plus ce que c'était. C'est des détails, mais c'est précieux. On a partagé le petit déj ensemble avant qu'elle puisse repartir. Une tarte au citron. Oui, c'était ça. Une tarte au citron que j'avais dû faire. Ou que Mathieu avait faite. On a pris un petit déj toutes les deux. Tous les trois avec Mathieu et Naëlle qui était au sein déjà. On s'est installées dans mon lit et puis en fait elle a fait les dernières petites vérifs, le temps de ranger et c'était l'heure pour elle de nous laisser. Du coup je pense qu'il était au moins deux heures après la naissance, soit un peu plus.

  • Speaker #0

    Et la présentation avec ta fille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    C'était trop beau ! Voilà, c'est le meilleur moyen de me faire pleurer. Sauf que je me fais... Tu sais, des fois, quand t'as des petits moments de doute ou de trucs durs dans la parentalité, Mathieu, il aime bien me rappeler Attends, t'as accouché sans péril à la maison, tu vas pas te laisser abattre pour si peu, quoi. Et moi, j'adore aussi me refaire la vidéo de la rencontre entre mes deux enfants, quoi. C'était un shoot d'émotion. J'ai souvenir qu'en fait, du coup, il a déposé Ayla. Il était, je ne sais pas, une heure et demie. Naël est né à deux heures. Je me suis dit, OK, il est là. Sophie était encore là. Je me suis dit, est-ce qu'on peut aller chercher Ayla ? Et oui, ils m'ont raisonné en me disant, écoute, pose-toi. Ta fille, elle va être en train de dormir. Tu vas la réveiller. Ça ne va pas être les rencontres idéales. Profite de Naël, en fait. Mais moi, je n'avais qu'une hâte, c'était qu'elle arrive. Donc, forcément, je n'ai pas dormi. Et puis, en fait, à 7h du matin, j'ai appelé toute ma famille et tout. Et ensuite, j'ai attendu qu'Aéla rencontre son petit frère avant d'appeler ma famille. Mais du coup, j'ai envoyé un message quand même. Tu vois, Mathieu s'est endormi et moi, j'ai fait un petit texto à ma voisine en disant Si jamais Aéla se réveille très très tôt, n'hésite pas à me dire. Notre fils est là, j'ai très envie de la retrouver. Et ben ouais, elle est arrivée. En fait, on était encore dans la salle de bain. j'ai pas bougé de la salle de bain en fait on a été mis au propre mais on était pas encore repartis dans mon lit et donc j'entends les petits pas d'Aïla arriver là je préviens son petit frère en disant tu vas rencontrer la plus belle merveille du monde autant que toi en fait et de filmer ces instants où Aïla le rencontre c'est mon frère, c'est Naël avec sa petite voix de deux ans et deux mois et là encore j'étais déjà dans le full amour mais alors voilà ces moments, c'est à jamais marqué. Et de la voir, elle t'était encore, donc j'ai coup à l'été. Du coup, il était au sein. Donc, elle a des petites réflexions d'enfant, de dire, ah oui, il va falloir partager le son. Tu t'aimes bébé et tout ? Et du coup, de faire ma première...

  • Speaker #0

    Ma première côte était, et de devoir, parce que ce n'est pas que magnifique aussi, c'était une enfant de deux ans et deux mois, et donc dans la réalité, c'est aussi qu'elle avait très envie de le toucher avec sa force d'enfant de deux ans et deux mois, donc on était un peu là à lui dire, ok, doucement, doucement, et voilà, cette rencontre était trop belle, et je pense que vraiment le fait d'être chez elle, elle ne s'est pas posé la question de où elle atterrissait ou quoi, ok, c'est en fait juste, elle était chez elle, il était là, elle était prête, et ça a été... hyper fluide dans leur relation aussi après. Elle n'a pas été séparée de sa maman, elle a pu téter comme chaque matin, elle le faisait. Trop beau.

  • Speaker #1

    Ça, c'était ton postpartum direct au final et les suites, le postpartum après les visites, le premier mois, comment tout ça s'est déroulé dans ta vie, dans ta réflexion de femme, de mère ? de nouvelle mère en plus. Qu'est-ce qui s'est passé en toi suite à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #0

    Oui évidemment ça a bouleversé pas mal de choses pour moi. Alors le postpartum immédiat, hormis les tranchées qui ont été assez longues, j'ai été tellement en confiance dans tout ce que j'entreprenais. Vraiment je me disais que mon corps de toute façon savait faire. qu'on était chez nous, qu'il ne pouvait rien nous arriver, qu'on était au meilleur endroit du monde, que tout allait bien se passer, puis c'était tellement fluide en fait. On était hyper prêts pour le post-partum immédiat. On avait demandé, alors si ma maman est venue dès le lendemain matin, enfin tu vois le lendemain quand il faisait un peu plus jour, mais elle est venue le rencontrer, mais de façon tellement discrète, elle est venue juste faire un petit coucou, puis après ils nous ont proposé d'embarquer à Ella quelques heures donc... Ils sont partis avec elle pour nous laisser aussi du temps de récupérer. Et donc le postpartum immédiat a été hyper fluide. Après, en termes de visite, on a espacé un... Alors, il faut savoir, comme c'était chez nous, on avait demandé que tous ceux qui voulaient venir étaient bienvenus. Et en même temps, on a senti que les gens, ils étaient un peu plus réticents, un peu moins inquiets, comme s'ils connaissaient aussi nos valeurs et notre besoin de nous reposer. Mais moi, j'avais aussi très envie. Je l'ai un peu pris, c'était à double tranchant. On ne dit pas trop de visite. Et en même temps, moi, j'ai un peu pris par du manque d'intérêt, en fait, de me dire, est-ce que c'est parce que c'est un deuxième enfant, les gens ont moins hâte de venir le rencontrer ? Et je me souviens que j'avais envie de raconter mon accouchement, mais à tout le monde. J'avais envie que les gens entendent, que c'était possible de donner naissance à la maison, que ce n'était pas dangereux, finalement, que bien accompagné, ça se préparait, que même s'il y avait eu danger, on aurait pu être transféré. Tu vois, tout ça, j'en parlais déjà un petit peu pendant ma grossesse, puis j'étais déjà sur mon cheminement de doula, bien sûr. Mais alors, ça a été un peu la déconvenue parce que, par exemple, il y avait beaucoup de gens avec beaucoup de peur. Et donc, je n'ai pas eu l'occasion autant que j'en aurais eu envie de raconter cette naissance. Donc, c'est aussi pour ça que je le fais à travers un podcast là avec toi. Mais je l'ai déjà fait aussi sur ma chaîne de podcast personnelle que j'ai créée justement dans le cadre de mon activité de doula pour l'envie de semer des graines en fait. À la fois parce que ça m'avait apporté une... telle puissance, un tel chamboulement dans ma vie de femme, de mère, de mère d'une fille, puis d'un garçon aussi, tu vois, sur les notions d'éducation, sur les notions de qu'est-ce que je veux transmettre à travers cette naissance-là de mes cibles. Il y avait aussi ce côté un peu militant de me dire, ok, je vais aussi transmettre à ma fille que rien ni personne ne peut l'atteindre. Elle a un utérus, elle peut accoucher, elle peut accoucher chez elle si elle en a envie, quoi. C'est vraiment ce côté fort, ça transmet. Et puis pour mon fils aussi. finalement de lui dire tu vois tout à l'heure il passait juste avant qu'on enregistre je lui dis je vais te parler de ta naissance mais je suis née où moi ? maintenant il a 3 ans, t'es née à la maison même ma fille elle me dit pourquoi moi je suis née à l'hôpital ? c'est pas juste donc il y a vraiment ce côté où dans le postpartum immédiat ça a été hyper fluide j'avais très envie de partager ça et de transmettre que c'était possible et que c'était beau Après, ça n'a pas empêché même la naissance à domicile. Alors ça m'a empêché en quelque sorte le baby blues, puisque j'avais vraiment la notion d'être hyper forte et puissante. Et par contre, ça ne m'a pas empêché après, en étant mère de deux enfants, de sentir le manque de relais, de soutien. J'avais beaucoup d'attentes auprès de mon entourage et malheureusement je n'avais pas mesuré à quel point nos vies à mille à l'heure ne nous permettraient pas forcément d'avoir ce soutien comme on l'imaginait. comme on l'espérait sans faire appel à une doula, je pense que ça a participé aussi à mon chemin de doula. Et donc j'ai un petit peu morflé, même beaucoup morflé sur la première année. Enfin, passer les six mois quand il fallait reprendre une activité, je créais mon entreprise. Bon, ça a été beaucoup plus folclore, on va dire. Mais du coup, là, je le prépare aussi complètement différemment, en ayant conscience de tout ce que ça peut impacter une naissance. Et par contre, le sentiment principal qui me reste... et pour lequel je défends Bexzeong et je milite, c'est de transmettre cette force et cette puissance qu'on a toutes et peu importe les choix qu'on fait finalement pour nos enfants. Évidemment, je prenais naissance à domicile, mais j'ai aussi notion que j'ai été infirmière, donc ce n'est pas toujours possible. La physiologie n'est pas toujours là. Il y a aussi des pathologies qui méritent d'être prises en charge et fort heureusement qu'on a les capacités et les compétences aujourd'hui en France. On ne se pose pas la question dans d'autres pays, elles n'ont pas le choix que de donner naissance à domicile faute de moyens ou autre. Et ça peut avoir des conséquences dramatiques, mais plutôt que de partir de ce point de vue-là, faire plutôt notre chance à nous en France, c'est d'avoir le choix. Et d'avoir le choix si on va se renseigner assez, si on est assez armé aussi, parce que les données, elles n'arrivent pas toutes à nous. La majorité des femmes accouchent en structure médicale. et avec les péri-durales, mais aujourd'hui, grâce aux podcasts, je pense que moi, la naissance à domicile, je n'en aurais pas tant entendu parler avant d'écouter Clémentine Sarlat et cette sage-femme, je crois que c'est Isabelle Deputier, qui est à l'APAD, et qui parlait de la naissance à domicile. Et du coup, c'est aussi ça mon rôle maintenant, et c'est aussi pour ça que je trouve fabuleux de pouvoir témoigner. C'est qu'on entend énormément de témoignages de femmes qui accouchent en structure, mais peu, pas assez. de femmes qui accouchent à la maison, qui décident de faire sans péridurale, qui décident de faire sans péridurale, mais finalement, choisissent la péridurale et ça en fait pas moins des femmes hyper fortes et puissantes. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, c'est que peu importe, même quand on donne l'essence par césarienne, on est forte et puissante. Et c'est ce sentiment-là que je souhaite à toutes les femmes et à tous les hommes, puisque quand c'est la configuration, c'est vraiment un sentiment que je partage avec mon mari sur la... la force qu'il a ressentie pour moi, mais aussi lui d'être présent et d'être ancré et d'avoir participé activement à cette naissance, pas d'être juste spectateur. Voilà.

  • Speaker #1

    C'était super. C'était super ce que tu nous as décrit sur tes enseignements, tes réflexions, suite au postpartum, suite à l'accoutement. Voilà, ça permet vraiment de montrer l'éventail de... de tous les bénéfices que peut avoir l'accouchement à domicile. Donc vraiment, je te remercie beaucoup, Katel, d'avoir partagé ça avec nous ce soir et dans tout ton récit, moi, j'ai relevé quelque chose, des petits mots qui m'ont fait plaisir et que je sais que tu dis dans ton podcast et moi, je pense que pour conclure, tu pourrais nous dire que nous sommes fortes et puissantes.

  • Speaker #0

    Et puissantes.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est ce qui peut vraiment bien conclure cet épisode, ce que tu nous transmets.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Katel qui nous partageait son récit d'accouchement accompagné à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région bretonne, mais aussi sur son Instagram maternaissance, où elle partage sa vie de femme, de doula, de maman, et sur son podcast Pas si con. A bientôt !

Description

C'est la rentrée !


Nous vous souhaitons la bienvenue à l’écoute du premier épisode de Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


L’objectif est de permettre à chaque parent qui le souhaite, de témoigner de son projet de naissance à domicile, qu’il ait pu être réalisé ou non, à partir de quelques questions, et de pouvoir exprimer son vécu et ses ressentis.


Pourquoi ?


Pour que les différentes situations relatives à l’AAD trouvent une voix via les mots, pour donner une visibilité à nos vécus et apporter du soutien aux parents en préparation d’un accouchement à domicile.
Pour mettre en lumière une autre façon de voir la naissance, les raisons diverses et variées des parents qui font le choix de l’accouchement accompagné à domicile, le processus et les questionnements rencontrés.
Une manière aussi pour les parents qui se questionnent de ne pas se sentir seuls en écoutant le récit d’autres parents dans le même cheminement.

Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit.


Dans l’épisode d’ aujourd’hui nous recevons Katell qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Site de Katell

Podcast de Katell : "Pas si Con !"


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages. N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé et rendez-vous pour un prochain épisode prochainement.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

  • Speaker #1

    Tu vas pouvoir écouter Naël, mais tu ne fais pas de bruit. Tu vas dans ton lit et tu écoutes maman, je vais parler de ta naissance. La tienne. La tienne, quand toi tu es née. La tienne. Bah toi, quand tu es née ? Née. Bah dans la salle de bain.

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, aujourd'hui nous avons Catelle qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement à domicile. Catelle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Hello Katia, ça va très bien, ça me fait très plaisir de participer à ce recueil de témoignages pour le CDAAD.

  • Speaker #0

    Alors, en quelques mots, est-ce que je peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, moi c'est Katel, j'habite en Bretagne, même en Ile-et-Vilaine. Je suis femme et maman de deux enfants, une grande fille qui me paraît grande maintenant, mais qui a 5 ans, qui s'appelle Aéla, et mon fils Naël qui a eu 3 ans. en mai 2024 et j'entame actuellement ma troisième grossesse. Et dans la vie, merci, j'ai été infirmière pendant 5 ans. J'ai un petit peu travaillé en tant qu'infirmière encore entre mes deux enfants et je me suis reconvertie et aujourd'hui je suis auto-entrepreneur. J'ai du coup mon entreprise pour prendre soin des femmes et des mères. Je suis doula et monitrice de portes. entre autres super merci pour ta présentation est ce que tu peux nous raconter comment sont passés de ces accouchements et ben j'ai accouché pour ma fille donc il ya cinq ans dans une structure on a de la chance donc moi je suis sur rennes on a une structure qui s'appelle parenthèse qui est un peu comme une maison de naissance à coller à une clinique c'est un lieu vraiment hyper chouette où on a un suivi global obligatoire je le précise parce qu'il ya une deuxième structure qui a ouvert en Évillène, mais qui n'a pas le même fonctionnement. Là, c'était vraiment le même groupe de sages-femmes qui m'a suivie de A à Z. Et donc, j'ai pu avoir accès à une chambre loin d'une chambre d'hôpital. C'est-à-dire que c'était un lit double avec la place pour le coparent. Les préparations à la naissance, c'était toujours avec le coparent. Donc, moi, il se trouve que c'est un homme, Mathieu. Et donc, j'ai donné naissance à Ayla là-bas en février 2019. C'était déjà un acte. accouchement physiologique. Donc quand j'ai eu donc Naël qui était arrivé un peu plus vite que ce qu'on imaginait mais qui était très bienvenu, on s'est tout de suite posé la question de l'accouchement à domicile, notamment grâce à un épisode de podcast d'une sage-femme à Adé qui est intervenue sur le podcast de Clémentine Sarlat, La Mère des Sens. Et donc voilà, on s'est tout de suite renseigné pour... donner naissance une seconde fois physiologiquement, mais à la maison.

  • Speaker #0

    Ok, mais qu'est-ce qui t'a amenée vraiment au final à te dire que suite à ton premier accouchement, dans la maison de naissance qui s'était bien passée, je vais le faire à la maison ? Parce qu'au final, si tout s'était bien passé, pourquoi tu n'as pas choisi cette première solution de retourner dans la maison de naissance ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, c'est une très bonne question parce qu'effectivement, au début de la grossesse, je me suis même réinscrite. Tout de suite, j'ai eu envie d'appeler ces femmes qui m'avaient accompagnée. pour Aïla et je me suis inscrite à la maison de naissance. Je pense que l'accouchement à domicile, ça a été vraiment un long cheminement et des rencontres aussi. Pourquoi je me suis dit à la maison c'est possible ? En fait, simplement parce que ce qui m'a le plus perturbée dans la naissance de ma fille, ça a été le séjour en maternité a posteriori. Il faut savoir que j'aurais pu faire un retour anticipé à domicile, mais j'avais besoin de prendre confiance en moi. en mon allaitement, parce que je savais que j'avais le choix d'allaiter et l'envie très forte d'allaiter, pardon, plutôt que le choix. Enfin, je l'avais aussi le choix, mais c'était l'envie puissante d'allaiter. Et en fait, entre temps, il se trouve que depuis ma fille, j'avais aussi eu des formations et des connaissances. Et je me suis dit qu'en fait, ça faisait vraiment sens pour moi de rester dans un lieu où j'étais en totale confiance, où j'allais pouvoir me mobiliser. Et puis aussi par rapport à la présence de ma fille, déjà, ça venait semer des graines de me dire, mais pourquoi je devrais me séparer de la personne que j'aime le plus au monde avec mon mari ? pour donner une vie une seconde fois à un autre être qui va faire partie de la famille, pourquoi elle, elle ne pourrait pas être là aussi ? Donc ça, ça a été les premières questions qui m'ont fait aller vers l'accouchement à domicile. Et effectivement, c'est tout un parcours parce que je me suis inscrite en maison de naissance, mais j'ai eu envie de rencontrer les sages-femmes à domicile, avant de supprimer cette inscription ou pas, puisque c'était important pour moi aussi de savoir où j'allais et avec qui j'allais.

  • Speaker #0

    Ok, dans l'élaboration du projet justement, qu'est-ce que tu as rencontré comme difficulté pour pouvoir accéder à ton suivi d'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Eh bien écoute, dans un premier temps, ça a été trouver une sage-femme. En fait, j'avais dans l'idée, donc j'avais regardé la liste sur la pad où le CD avait d'ailleurs, je ne saurais plus dire, mais la liste des sages-femmes, c'est sur la pad. Et du coup, j'avais contacté une première sage-femme qui était dans le 56, il faut savoir que je suis... centrale entre 35 et 56 et plus proche au niveau de la ville, plus proche de la sage-femme qui était référencée. J'avais laissé un message vocal sans réponse. J'avais retenté un mois après en n'ayant aucune nouvelle. Je me suis dit bon ça quand même, ça me questionne, je rappelle. Il faut savoir que je savais ma grossesse depuis le début et donc je m'étais tout de suite attelée à trouver les professionnels qui allaient m'entourer. Et cette sage-femme-là m'a envoyé un petit message en me disant qu'elle ne rendrait que un mois après, je crois, de congé, d'où son absence de réponse. Donc j'ai attendu le retour de cette sage-femme-là pour finalement réussir à l'avoir. Je crois que je l'ai appelée le jour où elle m'a dit qu'elle rentrait. Le lendemain, j'étais au taquet, je l'appelle. Et en fait, elle m'a indiqué que pour elle, ça faisait peut-être un peu loin de domicile, qu'elle n'était pas forcément partante là comme ça d'office. Elle m'a conseillé d'appeler ses collègues, qui, elle, étaient du coup à plus de 45 minutes de route de chez nous. Oui, quasiment même une heure. Si je dis la bêtise, c'était une heure allée. Et donc, je les ai appelées et elles, tout de suite, un super feeling, un contact très agréable au téléphone. Et donc, on a convenu de se rencontrer et de voir ensuite si on cheminerait avec elles. Et donc, dans le parcours, ça a commencé ainsi. Donc, finalement, je n'étais pas du tout au début de grossesse, au tout démarrage, j'entends. Et le feeling s'est fait tout de suite, la première rencontre, la sage-femme s'appelait Sophie. Elles étaient deux, elles ne fonctionnaient pas en binôme, depuis elles ont arrêté. Mais elles fonctionnaient en binôme et elles prenaient un rendez-vous sur deux finalement, pour qu'on puisse connaître l'une comme l'autre. Et ça pouvait être l'une comme l'autre au moment de la naissance, parce qu'elles se relayaient en termes de période d'astreinte. Du coup, quand on a eu le feeling avec Sophie dès le démarrage, On est tout de suite parti en se disant, ça y est, ça aura lieu à la maison. On est hyper confiants, on avait pu poser nos questions. On a pu partager aussi notre vécu de la première naissance. Et donc, voilà, sur les premières pistes. Et puis ensuite, dans tout le process, c'est vrai qu'on a la chance que mon mari puisse gérer ses journées comme il le souhaite. Parce que mine de rien, c'est quand même deux heures d'aller-retour, plus une heure de rendez-vous à chaque fois. J'ai bien conscience que ce n'est pas donné à tous et toutes de pouvoir s'offrir cet accompagnement-là, à la fois en termes de temps, en termes de disponibilité et en termes financiers, puisque mine de rien, les allers-retours, ça a un coût. Mais en tout cas, nous, on était bien contents. J'ai souvenir que ça nous permettait des escapades, puisque c'était une période Covid, avec des heures de retour, etc. Et puis que nous, on savourait ces instants précieux de sortie. qu'on pouvait faire, garder notre fille et en même temps s'offrir un temps à deux. J'ai beaucoup aimé ces moments, ces rendez-vous sages-femmes où on était systématiquement tous les deux et c'était l'occasion parfois de manger un petit truc ensemble, juste de passer deux heures dans une voiture, mais à discuter ensemble aussi dans notre vie à nulle à l'heure de déjà jeune femme. C'était vraiment très chouette.

  • Speaker #0

    Ok, super. Est-ce que tu souhaiterais nous partager le jour de ton accouchement ? Comment ça s'est passé ? Comment ça a débuté ? Tes ressentis ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Écoute, je me rappelle parfaitement du jour. En fait, j'ai fait un dépassement de temps pour savoir que ma fille n'est pas... 41 semaines d'aménorrhées plus 4 jours. Et Naël a 41 semaines d'aménorrhées plus 5 jours. Donc j'étais un peu en mode gros stress puisque je savais que Sophie et Marie, Message Femme, n'allaient pas au-delà de 6 jours. Donc on était exactement à 41 plus 4. Il est né dans la nuit, donc ça faisait plus 5. Donc à partir de 41, ça a été un peu difficile. Message Femme me boostait, je me rappelle. Et c'est souvent un conseil aujourd'hui que je donne en tant que doula de ce... prévoir des petites choses plaisir et bonheur jusqu'au bout du bout jusqu'à 40 ans ayant été à terme dépassée la première fois, elle m'avait dit jusqu'au bout il faut prévoir des petites choses qui te font du bien, donc j'ai souvenir qu'on est allé à la mer, j'ai couru après ma fille, après mon chien c'est vraiment des instants qui m'ont marqué aussi parce que c'était déjà un début de travail je pense et un début de cheminement j'avais des petites contractions et j'étais au taquet de me dire Ah ça y est, ça je sais, parce que pour ma fille, je ne savais pas ce qu'était une contraction. J'avais l'impression que c'était ses mouvements, alors que sur les monitos, comme j'ai dépassé le terme, on me disait si, si, ça c'est des contractions mais qui n'étaient pas du tout douloureuses pour moi. Et probablement du fait que j'ai de la dénonose, qu'on appelait aussi endométriose, et qui font que j'ai des règles très douloureuses, donc c'est ce qui avait expliqué que mes ressentis n'étaient pas forcément identiques. Et donc j'étais au taquet des moindres petits signes. J'ai des vidéos où je danse, je fais des danses africaines, j'aime beaucoup. ou danser, je fais tout, les fameuses méthodes de ménage, donc vraiment dans l'attente de la naissance, mais pas dans l'inquiétude, un petit peu dans l'inquiétude de me dire est-ce que ça aura lieu à domicile, et en même temps dans le ok, de toute façon, je ne vais pas maîtriser grand-chose, et c'est bébé qui va le décider. Je suis allée faire une séance d'acupuncture, chez une personne que je ne connaissais pas, qui est mon voisin, Et trois heures après, on couchait ma fille vers 20h. Et donc, je me vois encore dire à mon mari, ça y est, c'est parti. Et là, j'ai vraiment senti, en fait, j'avais aussi une notion de comparaison. Et je sais que pour mon mari, ça a été la même chose. J'ai eu la sensation que mon travail pour Naël démarrait au moment, dans les ressentis similaires à ceux où, pour ma fille, j'arrivais à la maternité. Ça a été tout de suite très, très intense. Alors, mystère, est-ce que c'est lié au fait qu'il était très près, il attendait peut-être le petit coup de boost par l'acupuncture ? Est-ce que justement l'acupuncture a été trop puissante pour mon corps et ça a déclenché tout de suite quelque chose qui n'était peut-être pas encore mûr-mûr ? Je ne saurais jamais, si ce n'est que ça a commencé de façon très intense. Donc, j'ai pu chanter la petite berceuse à ma fille. On était sur la fin de l'endormissement, je devais faire des petites pauses déjà. Et j'ai eu beaucoup de mal à me relever de son lit pour partir faire autre chose. Et donc ça, ça a été le démarrage. Donc j'ai de suite fait un petit message à Sophie en disant ça y est, c'est lancé. Bon, elle était assez sceptique en disant, est-ce que ce n'est pas du faux travail puisqu'elle ne l'appelle pas ça comme ça ? Mais est-ce que ce n'est pas juste la réaction de ton corps à l'acupuncture ? Et en fait, non, non, ça s'est bien lancé. Je ne saurais plus les horaires exactement sans avoir son petit papier sous le nez. Mais bon, voilà, on couchait ma fille vers 20h30, les contractions bien intenses. J'ai dû aller m'isoler aux toilettes, mon mari pensait même que c'était la délivrance, que c'était déjà fini. Vraiment, le vécu par rapport au son, ça c'est lui qui m'a dit à postériori, mais par rapport au son que je faisais, donc moi je faisais beaucoup de bruit. J'avais plein de notions aussi de m'aider, bouche ouverte, bouche molle, col mou, des sons graves, etc. Donc je pense que ça c'est venu très spontanément. Et donc très vite, j'étais assez dans ma bulle à accompagner les contractions. On avait tout installé depuis quelques jours, il ne manquait plus que le matelas, donc on a installé un matelas dans notre salle de bain. Il se trouve que du coup j'ai une salle de bain avec baignoire, douche et l'espace pour installer un ancien matelas. Comme j'étais douloureuse pendant la grossesse, on avait changé notre matelas, on avait gardé le dernier justement pour prévoir la naissance. Donc de là en fait je me suis installée dans ma salle de bain et on n'a plus bougé. On est vraiment resté là tout au long, je pense que ma sage-femme elle a dû arriver peut-être à 23h. avant minuit je crois, oui avant minuit c'est sûr même. Et donc j'ai alterné entre des contractions très très intenses, à chercher un petit peu mes positions, donc j'étais beaucoup accropie, adossée contre ma paroi de baignoire, à demander à mon mari d'appuyer fort fort fort fort fort sur mon bas du ventre, enfin sur mes reins, sur mon sacrum. Et voilà, j'ai le souvenir... que l'intensité répète de plus en plus et en même temps je commençais à me dire waouh mais en fait Pour ma fille, c'était quand même allé assez vite. On était arrivés à la mater et puis elle était mise cinq heures après, je crois. Là, j'avais quand même plus notion du tout du temps. Mais je me souviens avoir quand même des moments où on me dit ça dure trop longtemps, c'est un deuxième, ça devrait être plus rapide. Je veux qu'il sorte. Et donc, voilà, j'avais beaucoup de pauses aussi. J'ai vraiment... Et là, j'ai beaucoup plus expérimenté que pour ma fille le fait de dormir entre les contractions. où dès qu'il y avait du silence, mon homme savait qu'il ne fallait pas me couper de ça. Je me couchais et après, par contre, j'appréhendais de plus en plus faire la fin quand les pauses étaient moins longues. J'appréhendais de plus en plus parce qu'il fallait que je me rechange de position entre chaque. Je n'arrivais pas à dormir dans la position où j'étais. Donc, à chaque fois, je me recouche, je me relève, je me recouche. Donc, ça, ça a été assez long. Ensuite, ma fille s'est réveillée. Et ça, c'est quelque chose que j'aime partager parce que notre sage-femme nous avait dit que bien souvent, les enfants qui étaient présents sur les naissances à domicile, ce n'était pas problématique parce que finalement, même avec les cris, avec tout ça, il n'y avait pas forcément de réveil, en fait. Ce n'est pas les cris qui réveillent les enfants, etc. Sauf que nous, elle avait deux ans et deux mois et elle se réveillait systématiquement toutes les nuits aux mêmes heures, à une heure à peu près. Et donc, elle s'est réveillée à une heure. Et Naël, il est né à 2h20, je crois. Oui, tu vois, les heures comme le poids, je n'ai aucun souvenir par rapport à tout le vécu. Et donc, finalement, elle s'est réveillée. Et de là, ça a été une pause. C'est vraiment le truc assez incroyable parce que j'avais à la fois envie qu'elle soit présente parce que je me disais que c'était une vraie force en tant que petite fille de voir sa mère accoucher à la maison sereinement. Elle savait que les cris n'étaient pas dangereux. Je lui avais appris que je pouvais faire beaucoup, beaucoup de bruit puisque j'avais l'expérience que je criais beaucoup pour elle. et donc de lui dire que ce n'était pas des cris de douleur ou autre, mais des cris de force. Donc elle criait avec moi, donc ça, ça m'a un peu boostée. Et en même temps, je sentais que Naël, lui, n'était pas du tout prêt. Il n'était pas encore assez bien descendu dans mon bassin. Je sentais que ce n'était pas OK. Donc je me vois forcée un peu à me dire OK, elle est là, il faut qu'il sorte. En gros, ça va lui faire plaisir, elle va voir son frère, ça va être une expérience de fou. Et du coup... De forcer encore plus et de sentir en fait non je m'épuise, il n'est pas prêt, c'est pas ok quoi. Donc on avait pensé qu'Aïla resterait avec nous, on lui a proposé de dormir, sauf qu'en fait on a fait une petite erreur dans notre parcours d'accompagnement, c'est qu'Aïla n'avait jamais rencontré, on lui en avait parlé, mais elle n'avait jamais rencontré les sages-femmes. Donc en voyant Sophie dans la salle de bain, une étrangère en pleine nuit avec son père et sa mère, et sa mère en train de donner naissance, ça du tout m'écrit le sang ou les matières qui l'ont dérangée. c'est la présence de Sophie et dire mais qui c'est en fait, elle ne voulait pas dormir. Donc mon mari a fait une pause pendant ce temps-là, il a dû amener ma fille du coup chez nos voisins. Et de là, moi j'ai senti qu'il fallait que quand ils reviennent, qu'elle soit là. Je me suis dit ok, on va se la jouer entre femmes, je suis toute seule maintenant, on lâche tout et puis il vient quoi. Ou il faut qu'il arrive quand Mathieu est arrivé, je ne savais pas combien de temps Mathieu partirait. Donc il se trouve qu'il pleuvait des cordes, en plus il a galéré à habiller notre fille et tout. et je pense que il est parti peut-être 20 minutes juste pour amener chez les voisins mais le temps d'habiller j'ai aucune notion du temps mais du coup pendant ce temps-là ma sage-femme m'a proposé elle me dit est-ce que ça t'aiderait d'avoir les battements du cœur alors autant c'était quelque chose de très inquiétant pour moi pour ma fille parce qu'il faut savoir que je suis née par césarienne j'avais très très peur de reproduire etc et au temps-là en fait je me suis dit ah ouais c'est vrai ça on n'a pas écouté encore ses vêtements et tout, est-ce qu'il va bien ? Et en fait, je n'étais pas du tout dans cette inquiétude-là. Vraiment, le cheminement, il était énorme par rapport à la première grossesse et à mon expérience. Et du coup, elle l'a fait, mais en fait, voilà. Comme si je savais qu'il allait bien, comme si j'étais hyper connectée à lui, tout en étant hyper présente aussi dans la pièce. En fait, j'avais besoin de parler entre chaque... Je vois mon homme me dire, mais toi, dans ta bulle, arrête de chercher à nous parler. Mais j'en avais vraiment besoin, en fait. Je n'avais pas besoin d'être très silencieuse ou autre. J'avais envie d'avoir ces échanges-là. Donc, elle m'a fait écouter le chœur de Naël. J'ai pris un bain. Je l'ai rouspété parce qu'elle n'avait pas autant de force que Mathieu pour m'appuyer sur le sacrum. Et puis, en fait, très vite, je suis ressortie du bain. Je ne me voyais pas du tout accouchée dans la baignoire. Donc, je suis ressortie. Et là, je pense que... Ah, je ne sais plus à quel moment j'ai rompu la poche des os. Je crois que c'est juste en sortant du bain. Et Mathieu arrivait. Je crois que ça a été quelque chose comme ça. C'est très flou, tu vois, je tente de dérouler, mais ce n'est pas vraiment ça qui importe. En tout cas, j'ai souvenir que la rupture de la poche des os, ça a été le soulagement. Genre, ah, la jouissance extrême de purer quelque chose en moins, un poids en moins. Et puis aussi parce que pour ma fille, c'était rapidement son arrivée après la poche des eaux. J'avais souvenir des poussées plus intenses, mais où je la sentais vraiment dans le bassin s'engager. Et donc limite, j'attendais ça pour Naël parce que là, je sentais qu'il était haut. J'avais un peu forcé quand Aïla était là et ce n'était pas le bon moment. Là, la rupture de la poche des eaux, je me suis dit, ok, ça signe aussi bientôt la fin. Et du coup, après ça, effectivement, ça s'est intensifié. Donc là, il n'y avait plus de pause, il n'y avait plus de sommeil, il n'y avait plus rien. Il y avait beaucoup de cris de Ah ! de Quand est-ce que ça finit ? Mon mari, dans les petites anecdotes, en fait, pour… Enfin, je suis quelqu'un de très têtu dans mon caractère. Et mon homme, je lui avais dit pour Aïla, pour ma fille en structure, Écoute, si à un moment je veux abandonner, tu me dis de toute façon que tu n'es pas cap. Et comme ça, j'aurais envie de te prouver l'inverse. Donc là, il a voulu me sortir la petite blague de Bon, si t'es pas capable, on va à la maternité Bon, je lui ai sorti un bon gros mot pour qu'il se taise. Et ensuite, je me suis agrippée à son coup. Ça, je me vois encore. Alors ça, c'est les meilleurs moments où vraiment, tu vois, même à chaque fois que j'en parle, il se passe plein de trucs dans mon corps, genre sans Naël encore. Je me suis agrippée à son coup et là, je sentais que c'était l'arrivée de Naël. Donc, j'ai eu je ne sais combien de poussées, je peux compter. Et du coup, on l'a récupérée. Sophie, elle était hyper silencieuse. Ma sage-femme, elle était dans un coin. En fait, elle était tout le temps sur le portable. Je ne savais pas trop ce qu'elle faisait. Je pensais qu'elle parlait avec Marie, l'autre sage-femme qui était potentiellement restreinte. Mais bon, c'était en pleine nuit, ça n'avait pas de sens. Et en fait, c'est juste qu'elle notait mes petites phrases, mes petites dilatations, tout ce qu'elle constatait sans m'examiner, sans m'ausculter précisément. Et donc, voilà, Naël est arrivé. J'étais accrochée à mon mari et ça a été une hyper belle rencontre. tu vois, j'ai la voix qui se stoppe, qui est remplie d'émotions à chaque fois que je parle de l'arrivée de ce petit bonhomme dans nos vies. Et ensuite, on a pu être libre de se poser comme on voulait. J'ai souvenir des premiers éléments marquants par rapport à Ella, c'est qu'il n'était pas enroulé dans une serviette. Donc en fait, il était plein de vernix. Enfin, il n'était pas plein de vernix, mais juste un peu parce que dépassement de terme, il était beaucoup moins plein de vernix. mais il était beaucoup plus gras, plus collant, je n'avais plus cette sensation, pas cette sensation là pour Ayla. Et là, en fait, voilà, on tombe en amour une deuxième fois, tous les doutes de est-ce que je vais aimer mon deuxième autant que mon premier, tellement l'amour était fort pour le premier, ben oui, aussitôt pour moi. En tout cas, je sais que ça n'arrive pas à toutes et c'est ok, mais pour moi, ça a été vraiment l'amour fou aussitôt. Et on a pu faire une première mise au sein très rapidement, j'ai senti que j'avais d'autres contractions. Donc j'ai demandé à Sophie, j'avais aussi hâte parce que mine de rien, on a beau se préparer, tout ça, tout ça, il y a aussi l'environnement, l'entourage, et si tu fais une hémorragie de la délivrance, ça, ça prévient pas, gna gna gna. J'avais quand même ce petit, ok, c'est pas fini, il faut que mon placenta sorte avant de dire, c'est moi qui l'ai fait. Et à la maison, vous voyez bien que c'est pas dangereux. Donc j'ai demandé à Sophie, est-ce que c'est ok ? Elle me dit bah oui. Donc je me suis mise à croupir, mais elle a du coup... du coup, était encore relié à son placenta. Donc, il était sur Mathieu. Je ne sais plus trop s'il avait clampé. En tout cas, le cordon avait cessé de battre. Pour moi, il avait juste clampé côté Noël. Je ne dis pas de bêtises. Et donc, j'ai juste un peu tiré sur le cordon et en me poussant, c'était OK. Je n'avais pas eu de cytocine ou quoi que ce soit. Ah, et là, j'avais eu une injection de cytocine de synthèse. Donc là, il est venu et... Et là encore, je me suis sentie comme hyper puissante de me dire, mais t'as vu ce que j'ai fait ? Je sors le bébé, le placenta qui va avec. Vraiment un sentiment de pleine puissance, de wow, c'est moi qui ai fait tout ça. Donc voilà, sur les premiers instants magnifiques et puis ceux qui s'en sont suivis l'été tout autant en fait. Sophie était restée près de nous. Alors magnifique ou pas, parce que quand même deuxième bébé, j'ai bien senti. les contractions à posteriori et je me disais ah non j'ai pas envie j'ai mal donc ça j'ai plus senti que pour que pour Raëla les tranchées c'est ça que tu parles les tranchées oui effectivement les tranchées que je n'avais pas senti pour ma fille là le deuxième bébé je les ai bien sentis quasiment même pas 20 minutes après même pas puisque au final je l'ai mis Naël au sein une deuxième fois voilà Donc dès que je l'ai mis au sein, c'était les moments moins magnifiques.

  • Speaker #0

    Là, on les sent.

  • Speaker #1

    C'est ça. donc voilà pour la naissance de de Naëlle à la maison ça a mis du temps à retrouver tes esprits comment ça s'est passé ? non parce que j'étais hyper présente en fait je suis pas je m'attendais à me dire ok par rapport à Aïla parce qu'Aïla je me souviens je parlais beaucoup enfin je parlais j'échangeais avec les sages-femmes alors il y a des petites choses tu vois il y avait deux sages-femmes au moment de la délivrance pour Aïla et par exemple j'ai pas été capable j'ai entendu les prénoms je parlais avec elle je leur ai dit ce que je voulais qu'elle me proposait de changer de position et là j'avais les yeux fermés donc je ne savais pas à quoi ressemblait la sage-femme, mais j'avais entendu, que là, j'ai eu l'impression d'être hyper présente. Et du coup, de ne pas partir en extase ou autre, comme on peut l'entendre, comme on peut le vivre. Donc du coup, j'ai été tout de suite hyper consciente. Tu vois, le truc du placenta, ça m'est venu de me dire, ok, il faut que je le sorte avant de souffler pleinement, comme s'il fallait que j'en sois en quelque sorte débarrassée, même si... J'avais pas forcément l'idée que ça allait très très vite ou autre, mais je m'étais dit, ok, comme ça, là, vraiment, un peu aussi le côté têtu de dire, ok, je pourrais dire que tout est merveilleusement bien passé quand tu serais sortie. J'ai envie de prouver que c'était possible. Et du coup, non, j'ai atterri assez rapidement. J'ai pas eu la sensation de partir, en tout cas. Par contre, de baigner dans des armes fabuleuses, d'amour, là, oh là là, ben ça, je crois que ça me dure encore à chaque fois que j'en reparle, tu vois. Tout à l'heure, tu as peut-être entendu des petits pas. Tu es venu, j'avais envie de l'arrêter, de lui dire Attends, reviens, on va revivre ça ensemble. Ça va faire tomber en amour à chaque fois. Ce sentiment d'amour qui ne peut jamais être aussi fort qu'au moment de la naissance. Je ne sais pas comment l'exprimer, mais ça, c'est vraiment très puissant, plus que de reprendre les esprits.

  • Speaker #0

    Du coup, après, la sage-femme vous a laissé en famille. À partir de quand ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Je crois que Naël est née sous les coups de 2h du matin. Elle est restée un peu plus de 2h après la naissance. Je me rappelle qu'on a mangé un petit déj. Je ne sais plus ce que c'était. C'est des détails, mais c'est précieux. On a partagé le petit déj ensemble avant qu'elle puisse repartir. Une tarte au citron. Oui, c'était ça. Une tarte au citron que j'avais dû faire. Ou que Mathieu avait faite. On a pris un petit déj toutes les deux. Tous les trois avec Mathieu et Naëlle qui était au sein déjà. On s'est installées dans mon lit et puis en fait elle a fait les dernières petites vérifs, le temps de ranger et c'était l'heure pour elle de nous laisser. Du coup je pense qu'il était au moins deux heures après la naissance, soit un peu plus.

  • Speaker #0

    Et la présentation avec ta fille, comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    C'était trop beau ! Voilà, c'est le meilleur moyen de me faire pleurer. Sauf que je me fais... Tu sais, des fois, quand t'as des petits moments de doute ou de trucs durs dans la parentalité, Mathieu, il aime bien me rappeler Attends, t'as accouché sans péril à la maison, tu vas pas te laisser abattre pour si peu, quoi. Et moi, j'adore aussi me refaire la vidéo de la rencontre entre mes deux enfants, quoi. C'était un shoot d'émotion. J'ai souvenir qu'en fait, du coup, il a déposé Ayla. Il était, je ne sais pas, une heure et demie. Naël est né à deux heures. Je me suis dit, OK, il est là. Sophie était encore là. Je me suis dit, est-ce qu'on peut aller chercher Ayla ? Et oui, ils m'ont raisonné en me disant, écoute, pose-toi. Ta fille, elle va être en train de dormir. Tu vas la réveiller. Ça ne va pas être les rencontres idéales. Profite de Naël, en fait. Mais moi, je n'avais qu'une hâte, c'était qu'elle arrive. Donc, forcément, je n'ai pas dormi. Et puis, en fait, à 7h du matin, j'ai appelé toute ma famille et tout. Et ensuite, j'ai attendu qu'Aéla rencontre son petit frère avant d'appeler ma famille. Mais du coup, j'ai envoyé un message quand même. Tu vois, Mathieu s'est endormi et moi, j'ai fait un petit texto à ma voisine en disant Si jamais Aéla se réveille très très tôt, n'hésite pas à me dire. Notre fils est là, j'ai très envie de la retrouver. Et ben ouais, elle est arrivée. En fait, on était encore dans la salle de bain. j'ai pas bougé de la salle de bain en fait on a été mis au propre mais on était pas encore repartis dans mon lit et donc j'entends les petits pas d'Aïla arriver là je préviens son petit frère en disant tu vas rencontrer la plus belle merveille du monde autant que toi en fait et de filmer ces instants où Aïla le rencontre c'est mon frère, c'est Naël avec sa petite voix de deux ans et deux mois et là encore j'étais déjà dans le full amour mais alors voilà ces moments, c'est à jamais marqué. Et de la voir, elle t'était encore, donc j'ai coup à l'été. Du coup, il était au sein. Donc, elle a des petites réflexions d'enfant, de dire, ah oui, il va falloir partager le son. Tu t'aimes bébé et tout ? Et du coup, de faire ma première...

  • Speaker #0

    Ma première côte était, et de devoir, parce que ce n'est pas que magnifique aussi, c'était une enfant de deux ans et deux mois, et donc dans la réalité, c'est aussi qu'elle avait très envie de le toucher avec sa force d'enfant de deux ans et deux mois, donc on était un peu là à lui dire, ok, doucement, doucement, et voilà, cette rencontre était trop belle, et je pense que vraiment le fait d'être chez elle, elle ne s'est pas posé la question de où elle atterrissait ou quoi, ok, c'est en fait juste, elle était chez elle, il était là, elle était prête, et ça a été... hyper fluide dans leur relation aussi après. Elle n'a pas été séparée de sa maman, elle a pu téter comme chaque matin, elle le faisait. Trop beau.

  • Speaker #1

    Ça, c'était ton postpartum direct au final et les suites, le postpartum après les visites, le premier mois, comment tout ça s'est déroulé dans ta vie, dans ta réflexion de femme, de mère ? de nouvelle mère en plus. Qu'est-ce qui s'est passé en toi suite à cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #0

    Oui évidemment ça a bouleversé pas mal de choses pour moi. Alors le postpartum immédiat, hormis les tranchées qui ont été assez longues, j'ai été tellement en confiance dans tout ce que j'entreprenais. Vraiment je me disais que mon corps de toute façon savait faire. qu'on était chez nous, qu'il ne pouvait rien nous arriver, qu'on était au meilleur endroit du monde, que tout allait bien se passer, puis c'était tellement fluide en fait. On était hyper prêts pour le post-partum immédiat. On avait demandé, alors si ma maman est venue dès le lendemain matin, enfin tu vois le lendemain quand il faisait un peu plus jour, mais elle est venue le rencontrer, mais de façon tellement discrète, elle est venue juste faire un petit coucou, puis après ils nous ont proposé d'embarquer à Ella quelques heures donc... Ils sont partis avec elle pour nous laisser aussi du temps de récupérer. Et donc le postpartum immédiat a été hyper fluide. Après, en termes de visite, on a espacé un... Alors, il faut savoir, comme c'était chez nous, on avait demandé que tous ceux qui voulaient venir étaient bienvenus. Et en même temps, on a senti que les gens, ils étaient un peu plus réticents, un peu moins inquiets, comme s'ils connaissaient aussi nos valeurs et notre besoin de nous reposer. Mais moi, j'avais aussi très envie. Je l'ai un peu pris, c'était à double tranchant. On ne dit pas trop de visite. Et en même temps, moi, j'ai un peu pris par du manque d'intérêt, en fait, de me dire, est-ce que c'est parce que c'est un deuxième enfant, les gens ont moins hâte de venir le rencontrer ? Et je me souviens que j'avais envie de raconter mon accouchement, mais à tout le monde. J'avais envie que les gens entendent, que c'était possible de donner naissance à la maison, que ce n'était pas dangereux, finalement, que bien accompagné, ça se préparait, que même s'il y avait eu danger, on aurait pu être transféré. Tu vois, tout ça, j'en parlais déjà un petit peu pendant ma grossesse, puis j'étais déjà sur mon cheminement de doula, bien sûr. Mais alors, ça a été un peu la déconvenue parce que, par exemple, il y avait beaucoup de gens avec beaucoup de peur. Et donc, je n'ai pas eu l'occasion autant que j'en aurais eu envie de raconter cette naissance. Donc, c'est aussi pour ça que je le fais à travers un podcast là avec toi. Mais je l'ai déjà fait aussi sur ma chaîne de podcast personnelle que j'ai créée justement dans le cadre de mon activité de doula pour l'envie de semer des graines en fait. À la fois parce que ça m'avait apporté une... telle puissance, un tel chamboulement dans ma vie de femme, de mère, de mère d'une fille, puis d'un garçon aussi, tu vois, sur les notions d'éducation, sur les notions de qu'est-ce que je veux transmettre à travers cette naissance-là de mes cibles. Il y avait aussi ce côté un peu militant de me dire, ok, je vais aussi transmettre à ma fille que rien ni personne ne peut l'atteindre. Elle a un utérus, elle peut accoucher, elle peut accoucher chez elle si elle en a envie, quoi. C'est vraiment ce côté fort, ça transmet. Et puis pour mon fils aussi. finalement de lui dire tu vois tout à l'heure il passait juste avant qu'on enregistre je lui dis je vais te parler de ta naissance mais je suis née où moi ? maintenant il a 3 ans, t'es née à la maison même ma fille elle me dit pourquoi moi je suis née à l'hôpital ? c'est pas juste donc il y a vraiment ce côté où dans le postpartum immédiat ça a été hyper fluide j'avais très envie de partager ça et de transmettre que c'était possible et que c'était beau Après, ça n'a pas empêché même la naissance à domicile. Alors ça m'a empêché en quelque sorte le baby blues, puisque j'avais vraiment la notion d'être hyper forte et puissante. Et par contre, ça ne m'a pas empêché après, en étant mère de deux enfants, de sentir le manque de relais, de soutien. J'avais beaucoup d'attentes auprès de mon entourage et malheureusement je n'avais pas mesuré à quel point nos vies à mille à l'heure ne nous permettraient pas forcément d'avoir ce soutien comme on l'imaginait. comme on l'espérait sans faire appel à une doula, je pense que ça a participé aussi à mon chemin de doula. Et donc j'ai un petit peu morflé, même beaucoup morflé sur la première année. Enfin, passer les six mois quand il fallait reprendre une activité, je créais mon entreprise. Bon, ça a été beaucoup plus folclore, on va dire. Mais du coup, là, je le prépare aussi complètement différemment, en ayant conscience de tout ce que ça peut impacter une naissance. Et par contre, le sentiment principal qui me reste... et pour lequel je défends Bexzeong et je milite, c'est de transmettre cette force et cette puissance qu'on a toutes et peu importe les choix qu'on fait finalement pour nos enfants. Évidemment, je prenais naissance à domicile, mais j'ai aussi notion que j'ai été infirmière, donc ce n'est pas toujours possible. La physiologie n'est pas toujours là. Il y a aussi des pathologies qui méritent d'être prises en charge et fort heureusement qu'on a les capacités et les compétences aujourd'hui en France. On ne se pose pas la question dans d'autres pays, elles n'ont pas le choix que de donner naissance à domicile faute de moyens ou autre. Et ça peut avoir des conséquences dramatiques, mais plutôt que de partir de ce point de vue-là, faire plutôt notre chance à nous en France, c'est d'avoir le choix. Et d'avoir le choix si on va se renseigner assez, si on est assez armé aussi, parce que les données, elles n'arrivent pas toutes à nous. La majorité des femmes accouchent en structure médicale. et avec les péri-durales, mais aujourd'hui, grâce aux podcasts, je pense que moi, la naissance à domicile, je n'en aurais pas tant entendu parler avant d'écouter Clémentine Sarlat et cette sage-femme, je crois que c'est Isabelle Deputier, qui est à l'APAD, et qui parlait de la naissance à domicile. Et du coup, c'est aussi ça mon rôle maintenant, et c'est aussi pour ça que je trouve fabuleux de pouvoir témoigner. C'est qu'on entend énormément de témoignages de femmes qui accouchent en structure, mais peu, pas assez. de femmes qui accouchent à la maison, qui décident de faire sans péridurale, qui décident de faire sans péridurale, mais finalement, choisissent la péridurale et ça en fait pas moins des femmes hyper fortes et puissantes. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, c'est que peu importe, même quand on donne l'essence par césarienne, on est forte et puissante. Et c'est ce sentiment-là que je souhaite à toutes les femmes et à tous les hommes, puisque quand c'est la configuration, c'est vraiment un sentiment que je partage avec mon mari sur la... la force qu'il a ressentie pour moi, mais aussi lui d'être présent et d'être ancré et d'avoir participé activement à cette naissance, pas d'être juste spectateur. Voilà.

  • Speaker #1

    C'était super. C'était super ce que tu nous as décrit sur tes enseignements, tes réflexions, suite au postpartum, suite à l'accoutement. Voilà, ça permet vraiment de montrer l'éventail de... de tous les bénéfices que peut avoir l'accouchement à domicile. Donc vraiment, je te remercie beaucoup, Katel, d'avoir partagé ça avec nous ce soir et dans tout ton récit, moi, j'ai relevé quelque chose, des petits mots qui m'ont fait plaisir et que je sais que tu dis dans ton podcast et moi, je pense que pour conclure, tu pourrais nous dire que nous sommes fortes et puissantes.

  • Speaker #0

    Et puissantes.

  • Speaker #1

    Voilà. Et je pense que c'est ce qui peut vraiment bien conclure cet épisode, ce que tu nous transmets.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Katel qui nous partageait son récit d'accouchement accompagné à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région bretonne, mais aussi sur son Instagram maternaissance, où elle partage sa vie de femme, de doula, de maman, et sur son podcast Pas si con. A bientôt !

Share

Embed

You may also like