- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des Ausha, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés. Bonjour à tous, aujourd'hui nous avons Sabrina qui nous partage son témoignage d'accouchement à domicile. Bonjour Sabrina, comment vas-tu ?
- Speaker #1
Bonjour Katia, je suis ravie d'être là et j'espère que vous partagez un bon moment et que ça vous donnera peut-être des pistes à suivre ou des idées. Je suis juste là pour partager avec vous.
- Speaker #0
Alors en quelques mots, est-ce que tu peux te présenter ta casquette de femme, de mère et d'entrepreneuse ?
- Speaker #1
Alors, j'ai cinq enfants, j'ai 45 ans, j'ai fait une formation de finance internationale, j'ai travaillé d'abord en cabinet d'expertise en région parisienne, et puis j'ai voulu, quand j'ai eu mes deux premières, me poser un petit peu pour être un petit peu plus dans mon rôle de maman, et un petit peu moins dans mon rôle professionnel, donc j'ai pris un métier un petit peu plus tranquille, on va dire avec des horaires en tout cas plus stables, et donc j'ai intégré une clinique dans la région où j'habite. Et ça m'a donné, en fait, de voir les protocoles et tout ça, ça m'a donné envie de militer pour les femmes et pour avoir plus d'humanisation, en tout cas dans les protocoles. Puis vers la AD, donc j'ai rejoint le CDAD il y a quelque temps déjà. Puis j'ai rejoint aussi le collectif à coucher chez moi de mon département. Et au départ du créateur des collectifs, j'ai rejoint l'antenne nationale. Et à côté de ça, j'ai aussi créé une entreprise qui fait de la location de matériel de naissance, donc tout ce qui est PC, Niner, TENS pour l'accouchement à domicile et aussi pour l'accouchement physio en maternité. Et j'accompagne les naissances à la maison ou à la maternité pour les femmes qui le souhaitent. Voilà.
- Speaker #0
Super. Alors, est-ce que tu peux nous raconter ton cheminement vers l'accouchement à domicile, tes deux premiers accouchements qui t'ont mené vers ce que tu as fait ?
- Speaker #1
Oui, alors je l'ai commencé par un parcours classique et c'est au moment de l'accouchement de ma première, donc c'était une petite fille que j'attendais, que je me suis rendu compte que ma place n'était pas en maternité parce que je n'ai pas compris pourquoi on allongeait les femmes sur le dos parce que ça me faisait mal en fait. Quand je suis arrivée, on m'a tout de suite installée dans un lit et j'ai eu mal tout de suite sur les fesses et je ne pouvais pas rester allongée, donc on m'a attachée. Et le fait de me sentir juste privée de liberté, ça m'a énormément frustrée et dérangée. Et ça m'a perturbée, je pense, dans ce que j'arrive à identifier comme la bulle. Ça m'a perturbée, ça m'a sortie de mon truc. Et du coup, je suis devenue beaucoup plus douloureuse à partir du moment où j'ai été pas bien. Ensuite, on m'explique que l'anesthésie, c'est maintenant ou jamais, parce qu'après, en gros, il va se coucher, donc il n'a pas que ça à faire. comme on me dit que ça va être long et qu'il y en a jusqu'à demain matin, vu que c'est mon premier, que voilà. Bon, je prends la péridurale et je me rends compte que j'ai toujours mal d'ailleurs. Et puis, 20 minutes après, ma fille est là. Donc, je me dis qu'ils n'y connaissent pas grand-chose niveau timing au final et que j'aurais peut-être sûrement tenu, en fait, si je ne m'étais juste pas allongée dans ce lit. Donc, on sort de là un peu déçus de cette expérience de maternité. Et on se dit pour la deuxième. Donc ça, c'était il y a 20 ans. Ma deuxième, qui a maintenant 15 ans, je me dis, bon, il y a l'existence maintenant des projets de naissance. À l'époque, c'était l'émergence des projets de naissance. Donc, on se dit, je ne connaissais encore rien au protocole. Tout ce que je savais, c'est que je ne voulais pas accoucher allongée, que je ne voulais pas la périr. Parce qu'en plus, j'ai eu une brèche sur la périr, donc ça a été très douloureux, cette périr, au final, qui n'avait même pas eu le temps de faire effet. Donc là, on tombe sur une super sage-femme qui a l'air OK avec le projet physio, qui nous dit ressortez dehors, vous serez mieux qu'à la matière. Allez manger un bon resto parce que la bouffe ici, ce n'est pas du 3 étoiles. Et revenez quand vous avez vraiment mal et que vous sentez que toutes les 5 minutes, des contractions d'une minute, vous pouvez revenir. Mais restez dans le coin quand même pour ne pas être trop loin. Donc on mange au resto, on va chez ma belle-sœur, on passe la soirée là-bas. Et quand je sens que je sens que mon... Mes contractions changent et comme mon bébé descend, je sens descendre en fait. Je n'identifie pas le truc, mais je sens qu'il y a un changement. Et avec le recul, je me dis ça y est, en fait, elle est descendue. Ce qui arrive à la maternité, je sens dans les fesses, ça me gêne. Donc, je demande à être auscultée, mais comme je ne veux pas la périr, ils me disent que je ne suis pas prioritaire, qu'il y a beaucoup de monde. Donc, ils m'auscultent dans un placard à balais. Ils me disent 5 cm, vous en avez encore pour longtemps, vous allez attendre dans la salle d'attente. Et quand je retourne dans la salle d'attente, je dis à mon mari, Je pense que le bébé ne va pas tarder parce que ça pousse. En fait, je sens que ça commence à pousser doucement. Et donc, je lui dis, on va tricher, on va dire qu'on veut la pérille. Comme ça, ils vont nous laisser aller en salle de naissance. Parce que je pensais à tort peut-être que dans la salle d'attente, je n'étais pas en sécurité parce que je n'avais pas de personnel, je n'avais pas de monito, je n'avais pas tout ça et j'étais conditionnée à l'hôpital. Donc, je me disais, s'il se passe quelque chose, on n'est pas dans le bon endroit pour accoucher. On n'accouche pas debout entre deux chaises. J'étais collée, en fait, j'étais accrochée à un mur où il y avait une sorte de cadre et en fait, j'avais agrippé le cadre. En fait, j'étais là-dessus. Je me disais, vu ma position et vu que j'étais en train d'agripper quelque chose, je me disais, ce n'est pas normal de se tenir comme ça. Vraiment, le travail, il doit avancer. Ce n'est pas un truc logique à faire. Donc, bref. Quand on arrive en fait en salle de naissance, l'anesthésiste nous attend déjà. Et au moment où il me dit ne bougez plus parce que je vais piquer, je sens mon bébé qui sort. La sage-femme me dit non, ce n'est pas possible. Et là, je l'insulte et je lui dis, espèce de... Rattrape mon bébé parce qu'elle va tomber. Et donc, elle la rattrape au vol avant qu'elle tombe. Et donc, ma fille, elle faisait 2,3 kg. Un tout petit bébé qui est sorti tout seul. Moi, je l'entends que je n'ai pas eu mal. Mais j'aurais aimé qu'on m'écoute. Et pour se venger en plus, parce que j'ai soi-disant pas été cool. Elle n'a pas voulu attendre, vu qu'il y avait du monde aussi. Elle n'a pas voulu attendre la délivrance naturelle. Elle a tiré sur le placenta qui s'est déchiré. Donc, j'ai eu une révision utérine. Voilà. Une révision utérine. On met un gant jusqu'aux épaules. Et là, dans ma tête, je me dis, Oh, mais on dirait qu'elle va enfourner une vache. Et quand elle met sa main, dans ma tête, je suis en train de me dire, Mais c'est moi la vache. Et en fait, je sens... sans sa main dans mon corps et dans mes tripes et ça c'est un sentiment qui me donne encore, tu vois j'en parle aujourd'hui ça me donne la chair de poule, rien que dire penser c'est désagréable, j'ai très mal vécu cet acte alors elle m'a demandé mon consentement elle m'a dit on va vous faire une réu j'ai dit oui mais faites ce que vous avez à faire, vous connaissez votre travail mais je ne savais pas ce que c'était donc en fin de compte mon consentement était nullement éclairé et voilà, mais ça par contre elle ne me l'a pas demandé... Mon été, c'était il y a 15 ans. Voilà. Donc après ça, je me dis, la maternité, ce n'est pas pour moi. Je ne suis pas faite pour la maternité, mais je ne veux plus d'enfants dans ces conditions. Donc, on se décide de se focaliser un petit peu sur nos boulots, nos enfants. Et je fais un burn-out et je vois un reportage à la télé où j'accroche sur une sage-femme qui a un fort caractère. Mais un caractère hyper bien trempé. Franchement, sûrement pas la sage-femme de tout le monde, mais c'est elle qu'il me faudrait parce que je me dis, je serais tombée sur une sage-femme forte comme ça. qui aurait su me soutenir, qui m'aurait dit mais non, t'es forte, même si t'es qu'à 5 cm, on s'en fout, écoute ton corps, machin Je me suis dit avec quelqu'un comme ça, c'est plus la sage-femme pour qui j'ai un coup de cœur que pour la AD Et puis je regarde un deuxième reportage, un an plus tard peut-être, et là, c'est la même sage-femme, et c'est un autre couple. Et là, le couple, je tombe en admiration devant ce qu'ils vivent, et je me dis c'est magique, c'est ça que je veux Et euh... Et donc, on décide de se renseigner sur cette sage-femme. Donc, il faut remettre qu'à l'époque, Internet, la PAD n'existe pas. Et donc là, je commence à regarder où est-ce qu'elle habite, cette sage-femme et son nom. Et je l'appelle. Et je lui demande, en fait, où est-ce qu'elle habite pour, en fait, déménager à côté de chez elle. Donc, il faut savoir qu'elle est à Bordeaux et que moi, je suis à Paris. Donc, on décide de tout quitter et d'aller vivre à 7 minutes de son domicile, 12 minutes de son cabinet. Voilà. Pour être au plus proche de chez elle, on se dit là on met toutes les chances de notre côté. Donc moi je démissionne, mon mari a la chance d'avoir une mutation, j'arrive ici, je retrouve un travail au bout de trois mois. Je n'ai même pas le temps de vider mes cartons, j'ai déjà retrouvé un boulot. On a juste le temps de faire la rentrée des classes, voilà. Et je reprends mon travail et voilà. Et donc j'arrive dans la clinique et je découvre les protocoles qui me font un petit peu peur quand même. Et je me dis qu'il y aurait besoin de quelques changements et du coup ça me conforte dans mon choix d'accoucher à domicile. en me disant que au moins ce sera un peu mes protocoles à moi ou en tout cas on pourra les discuter avec la sage-femme. Et c'est ça qui est cool dans la AD, c'est qu'on peut discuter des choses qu'on veut ou qu'on ne veut pas, on nous impose moins les choses, c'est plus dans la discussion. La sage-femme a aussi l'envie de se sécuriser, mais la maman a aussi l'envie de minimiser aussi les choses dont elle a besoin, donc on trouve en fait un terrain d'entente entre les deux et ça se passe comme ça en fait à domicile. Donc voilà. Moi je suis convaincue par la sage-femme, pas forcément par la AD, je ne sais pas si je serais capable d'y arriver parce que j'en ai jamais vécu. Donc moi je pars du principe que comme je ne sais pas, en tout cas je veux découvrir et c'est ça que je voudrais vivre. Et mon mari, lui pas du tout. Alors lui, le boulot du mari c'est je prends la carte vitale, la carte de mutuelle, le dossier de la mater, la valise de ma femme, je la dépose à l'accueil et c'est bon j'ai fait mon tas, je vais chercher un café. Donc là je lui explique que ça va pas trop être la même chose. Et quand on rencontre la sage-femme, autant moi c'est un coup de cœur, une évidence, ça confirme ce que je voulais, autant lui il va falloir attendre la préparation à l'accouchement et qu'il puisse vider son sac et poser ses questions pour se dire Ok, parce que la préparation à l'accouchement pour moi elle a été très rapide, ça a été Bon ben toi tu sais faire, t'en as déjà eu deux, le chemin il est fait, donc tes enfants sauront trouver la sortie, et ce que tu sais pas faire, ton corps il saura faire pour toi. Et voilà. Et après, on est passé à la prépa du papa. Et donc là, il avait besoin de... Il a eu besoin de beaucoup parler parce qu'il avait des peurs, parce que j'ai aussi un fort caractère. Et justement, il avait peur qu'elle n'arrive pas à me dompter, entre guillemets. Il avait peur qu'elle ne soit pas assez forte pour prendre le dessus sur moi. Et là, il me dit, t'inquiète pas, je crois que niveau caractère, je suis quand même bien, voilà. Et il lui a dit, OK, écoute, quand elle aura mal, c'est toi qui vas la gérer. Alors, elle a dit, c'est pas... problème, mon surnom c'est Péridural Ambulatoire. Donc voilà, la prépa s'est faite comme ça, elle lui a donné en fait plein d'astuces, déjà des repères pour savoir quand l'appeler et plein d'astuces en fait au final avec le recul c'est pour pas qu'il panique, qu'il ait de quoi s'occuper et pas paniquer et qu'on passe des moments agréables à deux et quand il n'y a pas de stress en fait tout va bien à la maison. Nous on s'était donné comme repère que si l'un d'entre nous avait besoin on appelait la sage-femme. C'était notre truc à nous. Si l'un de nous deux avait besoin, ce n'était pas spécialement moi, pas spécialement lui. Si un de nous deux avait besoin, on l'appelait. Et donc, le jour J, peut-être ? Le jour J, en fait, quand je me mets en travail, c'est le week-end, il y a mes beaux-parents qui sont de passage à la maison pour venir m'aider à faire un brin de ménage et m'aider en fin de grossesse. Donc, il faut savoir qu'ils habitent loin. Donc, ils sont venus en avion et qu'ils repartent le lundi. Donc on est le week-end, j'ai une amie qui nous propose de nous inviter à manger pour m'éviter la tâche du repas et tout ça, pour éviter de me fatiguer. Et quand je vais aux toilettes chez elle, je me rends compte que je perds le bouchon muqueux du sang, que ça travaille et voilà. Mais je n'ai pas de contraction, donc je me dis que ça peut attendre. La sage-femme étant au week-end avec sa famille et qu'elle peut très peu en profiter, je me dis que je ne vais pas lui faire ça, j'attends. Je rentre chez moi et j'ai des contractions dès que je passe le pas de la porte. Je reste toute la nuit avec essayer de faire passer les choses avec du spas-fond, machin, bon, ça fait plus ou moins effet, ça mijote quoi. J'appelle la sage-femme qui me dit écoute évite de rester dans ta bulle, ne te lève pas, ne t'active pas, voilà, reste allongée et sur le dos c'est pas confortable mais ne t'active pas. Et en journée en fait c'est le contraire, elle me dit lève-toi et reste en famille, ne te mets pas toute seule dans ta chambre pour pas que ça accélère le travail. Et ça, je pense le bon effet parce que j'ai l'impression d'être observée comme un animal au zoo par mes beaux-parents. Du coup, je ne me mets pas du tout dans ma bulle et j'ai l'impression… Alors, des contractions toutes les dix minutes, depuis minuit et demi que je suis rentrée la veille, mais des contractions qui, je sens, ne servent à rien. Et ça ne progresse pas et je sens que ça ne fait pas travailler l'école. Alors, pour le coup, maintenant, je me fais beaucoup plus confiance. Voilà, je sais que c'est des contractions qui ne servent à rien. Elles sont douloureuses. Non, elles sont gênantes, on va dire. C'est des contractions qui disent qu'il y a quelque chose à faire parce que c'est le jour J et voilà. Mais toi, comme je ne fais pas ce qu'il faut pour me mettre dans ma bulle, ça ne progresse pas. On reste sur cette petite phase de début de latence là et ça ne progresse pas. Jusqu'au soir où la sage-femme me dit bon, je vais rentrer Est-ce que tu t'es mise en travail ? J'ai dit non, c'est le bazar chez moi, je me sens observée. Elle me dit écoute, envoie tout le monde à l'étage et reste en bas avec ton mari et ce sera très bien réparti comme ça et ça devrait débloquer les choses. 20 minutes après, je sens que le travail est bien lancé. Les contractions sont maintenant douloureuses. Mon mari arrive à les soulager parce qu'il me fait des massages en bas du dos. La douleur rentre par le ventre, elle sort par ses doigts. J'ai l'impression que c'est lui qui a mal pour moi. À chaque fois que ça passe par ses doigts, j'ai l'impression d'avoir un orgasme. Je me dis que mes beaux-parents vont se dire qu'on est en train de faire des cochonneries en bas. j'ai pas du tout l'impression d'être dans un accouchement il serait pas là je pense qu'on aurait fait un câlin même chez c'est ma grande frustration c'est de ne pas avoir fait un câlin parce que j'en avais terriblement envie tellement ça me déclenche et des sensations hyper forte et j'ai on dit de ne pas anticiper la prochaine contraction moi j'avais hâte qu'elle arrive tellement c'était agréable enfin c'était trop bien donc on reste deux heures comme ça c'est la pleine lune on va se promener dehors entre deux pose un petit peu pour se reposer à chaque contraction j'ai le même rituel je me lève je me mets sur le bord d'une chaise il masse le dos c'est trop bien et puis hop on sera soit où on danse des slow j'ai pleuré aussi j'ai eu besoin de pleurer parce qu'on a vécu une période un petit peu difficile avec notre arrivée ici et voilà entre deux mon mari a été muté à poitiers fin ça n'a pas été simple donc on a une période difficile bref Donc je pleure un peu pour lâcher tout ça, je pense. Et puis de se retrouver tous les deux aussi proches et aussi fusionnels, ça fait du bien. On décide de s'allonger un peu et de faire des massages avec de l'huile de fleurs d'oranger, parce que c'est une odeur que j'aime bien. Et les papouilles me font tellement du bien, mais on se rend compte que je n'ai plus de contraction. Donc on se dit, merde, ça s'est arrêté. Donc je me lève en me disant, il faut peut-être reverticaliser un peu les choses. Et là, quand je me lève, je sens qu'entre les jambes, ça me gêne. Alors, je me dis, tiens, la tête a dû bien baisser. Comme en fin de grossesse, quand on marche un peu en canard. Je dis, là, je sens qu'il y a un truc qui me gêne. Donc, je vais aux toilettes. Et là, je perds énormément de sang. Donc, j'appelle, on décide d'appeler la sage-femme pour qu'elle vienne me dire si c'est normal. Parce qu'aucune connaissance médicale, il faut qu'elle vienne checker. Donc, c'est mon mari qui l'appelle. parce que moi je suis aux toilettes et j'ai en même temps une contraction qui est un peu forte parce que mon mari n'est pas là pour appuyer dans mon dos. Donc je la sens très douloureuse celle-ci. Et là moi je n'entends pas la conversation au téléphone parce que déjà d'une j'ai une contraction qui me semble plus forte parce que je n'ai pas les mains de mon mari pour me soulager. Donc elle me semble quand même assez forte. Et là je me dis bon ça repart, c'est bien ça repart. En fait ce n'est pas arrêté, ce n'est pas un faux travail. Et en fait, la sage-femme dit à mon mari, il y a un feu de travaux entre nous deux, mais je vais le griller parce que je veux venir voir. Mais sur le coup, je me dis peut-être qu'elle a dit ça parce que je saignais. Donc, quand c'est du sang, il vaut mieux vérifier que ce n'est pas une hémorragie. Donc, voilà. Et donc, mon mari me dit, elle arrive vite, ne t'inquiète pas. Et donc là, je me lève et je me jette sur le canapé. Pourtant, c'est une position que je n'envisageais pas d'être à quatre pattes sur le canapé parce que je la trouve... un grade pour la femme je trouve que c'est une position de soumission je sais pas bref moi je me sentais pas accouché à quatre pattes et je n'aimais pas cette position là mais en fait j'ai besoin de prendre cet accoudoir de canapé qui pour moi l'objet qui est référent à la terre et qui m'empêche de partir c'est ce qui me permet de rester ancré on va dire donc j'attrape Cet accoudoir et j'ai une forte contraction donc mon mari arrive et je dis vite vite vite tes mains Et je lui dis là on vient de passer quand même un cap, elles sont plus douloureuses, si ça dure longtemps comme ça je suis pas certaine que je vais y arriver. Et là mon mari il se dit merde vaut mieux que la sage-femme arrive parce qu'elle va devenir un vrai démon et c'est là que je vais plus la tenir. Et donc la sage-femme arrive très vite et donc vue sur mes fesses d'ailleurs quand elle ouvre la porte parce que le canapé est pile dans l'axe de la porte. Mais comme il fait très sombre elle arrive, elle veut me faire un bisou mais je pousse avec la main parce que je veux pas qu'elle me touche. Je m'excuserai après, elle me dira qu'elle ne l'aura pas mal pris. Juste, elle me dit, je vais t'examiner tout de suite. Et elle me dit, mais la tête est là. Et je lui dis, non, non, je ne suis pas encore au stade où la tête va arriver. Et là, j'ai une forte contraction. Elle me dit, pousse, ton bébé est dehors à la prochaine, en fait. Et donc, je pousse et effectivement, mon bébé tombe sur le canapé, enfin, glisse sur le canapé. Et donc, je ne comprends pas parce que je ne pensais pas que j'étais déjà à la fin. Et limite, je suis frustrée. déjà quoi, j'en aurais sorti 10 en fait j'avais envie d'encore à peine avoir accouché j'avais une envie d'encore c'était trop bien,
- Speaker #0
voilà j'ai rien à dire c'était trop bien mon premier accouchement et les filles à l'étage elles ont pas elles ont pas été dérangées elles ont pas entendu, les beaux-parents c'était pas embêtant pour toi pour te mettre dans ta bulle justement
- Speaker #1
Alors, ils avaient comme instruction de ne pas descendre. J'ai vu ma belle-mère venir en haut de l'escalier une ou deux fois pour voir où est-ce qu'on en était, mais plus peut-être par curiosité par rapport au jouissement que je pouvais faire pour vérifier ce qui se passait. Mais bon, elle a bien vu qu'en fait, on ne faisait rien de mal et que voilà. Je pense que dans sa tête, elle devait se demander pourquoi je faisais des bruits aussi bizarres, parce qu'elle ne devait pas avoir le souvenir d'avoir eu des bruits jouissifs quand elle a couché, elle. Mon beau-père, carrément pas. Lui, il s'est mis avec un casque et sa tablette pour regarder un film parce que lui, ce n'est vraiment pas son truc. Il avait vraiment très peur. Ça ne le dérangeait pas d'être là, mais il ne voulait pas vivre le truc. Et mes filles, elles avaient eu un livre qui s'appelle Lou, bienvenue chez nous qui raconte l'histoire d'un accouchement à domicile. Et dedans, il parle d'une sage-femme qui s'appelle Isabelle, qui va venir. Il parle de vagues pour les contractions, de tempêtes et tout ça. Donc mes filles, en fait ma grande explique à sa petite sœur qu'au moment où Isabelle arrive, elle fait tu vois là c'est le moment où il y a la sage-femme, c'est marqué là, donc là on va rentrer, les vagues sont fortes, maman elle va crier Donc quand elle crie elle fait ça y est c'est la tempête, ça veut dire que le bébé va arriver Et comme il est tard, elles s'omnolent entre les deux, donc elles ne se posent pas trop de questions. Il y a juste quand elles entendent le bébé arriver, parce que le bébé se met à crier, en fait elles ont envie de descendre pour venir voir. Et là, on leur demande d'attendre un petit peu que le placenta sorte. Voilà, parce que ce n'est pas un moment super fun pour elles. Elles sont petites. Donc, on a fait le choix d'attendre un petit peu que le placenta sorte pour qu'elles puissent descendre. Voilà.
- Speaker #0
Et cette fois-ci, la sortie du placenta s'est bien passée.
- Speaker #1
Nickel chrome. Nickel chrome. Alors à l'époque, malheureusement, on n'a pas pu faire un clampage tardif. On a dû faire un clampage assez rapide parce que j'ai un problème de groupe de rhésus. Donc plutôt que de piquer mon bébé, on a pris sur le cordon. Donc il fallait le couper avant que la circulation du sang s'arrête. Donc on l'a laissé un maximum. Et dès que ça a commencé à ralentir, elle l'a coupé pour prélever du sang dessus. Voilà. Pour avoir ce que je suis de rhésus négatif. Et les résus négatifs, c'est un peu chiant pour les grossesses. Et donc, il fallait savoir si mon bébé était de résus négatif ou positif pour savoir si j'avais droit à une piqûre après ou pas pour me protéger dans les prochaines grossesses. Mes enfants sont tous positifs, donc eux n'auront pas de problème. Mais moi, j'ai eu cette fameuse injection à chaque fausse couche et chaque grossesse. Voilà.
- Speaker #0
Et pour revenir sur ton parcours, ce qui t'a amené à faire l'accouchement à domicile, Et en plus, vu que tu dis que tu as des problèmes de santé, est-ce que le fait que ta grossesse avait potentiellement d'autres pathologies, ça n'a pas mis en péril ?
- Speaker #1
Alors, mes fausses couches, non, parce que je n'ai pas eu d'hémorragie suite à des fausses couches. En tout cas, sur celle que j'ai faite là, je n'ai pas eu d'hémorragie. Donc, ça n'a pas été problématique vis-à-vis de la AD. J'ai un problème de coagulation du sang, mais pendant mes grossesses, mon sang est nickel. Donc, j'ai toujours eu des feux verts et ça a toujours été la cause. condition de la sage-femme de faire des bilans réguliers de la coagulation pour être sûr que ma coagulation soit bonne. Donc je n'ai pas de problème pendant la grossesse, j'ai de temps en temps des problèmes de coagulation. Je pense comme tout à chacun si on vérifie aussi de temps en temps on a des petits problèmes de coagulation peut-être dû au traitement je ne sais pas à quoi ça peut être dû bref mais surtout j'ai un suivi PMA qui est assez lourd. Et donc une conception qui est hyper médicalisée, un suivi qui est hyper médicalisé. Et j'ai peur que ce soit du coup une contre-indication à la AD. Et elle me dit non, bien au contraire, si tu veux justement retrouver un peu de naturel là-dedans, tu vas pouvoir. Ce qui m'en empêche, c'est l'hôpital, qui eux me font un suivi hyper strict parce que mon bébé a été conçu en fait au Brésil. qu'au Brésil à l'époque il y avait Zika, donc c'était micro-encéphalie, tout ça. En fait on se rend compte que même porteuse de Zika, la micro-encéphalie n'est pas due à Zika, mais ça on ne l'apprendra qu'après, donc ça a été pas mal de stress aussi. Bien sûr, s'il y avait eu cette pathologie-là, ça n'aurait pas été possible à domicile, mais comme on fait des échos de contrôle dans des centres de référence, et que tout va bien pour mon bébé, c'est cool. J'ai aussi la trisomie 21 qui n'est pas bonne, mais voilà, on fait aussi des tests de contrôle. On me propose la myosynthèse, mais qu'au dernier mois. Donc, je me dis de toute façon, au dernier mois, mon bébé, je vais le garder, c'est trop tard. Donc, c'est très mal fait là-dessus. La myosynthèse, elle n'était pas remboursée, sauf si j'avais 38 ans et j'avais 38 ans qu'à mon dernier mois de grossesse. Donc, voilà. Et le DPNI n'existait pas à l'époque. Donc, il existait, il n'était pas pris en charge non plus. DPNI ? Donc, c'est un dépistage prénatal. C'est ce qui évite la myosynthèse quand on a un tri-test à la trisomie 21 qui est un peu pourri. Et ça, c'est fiable. Maintenant, c'est assez fiable. Et maintenant, ça y est, c'est rentré dans le parcours de soins. C'est remboursé par la sécu. Oui, parce qu'à l'époque, on n'avait pas la liste des sages-femmes à aider pour trouver sa sage-femme. On était un peu… Soit on connaissait, soit on ne connaissait pas. Mais c'était très difficile d'avoir accès aux informations. avant qu'on ait internet. Il y a du bon et du mauvais dans les réseaux, mais c'est vrai que l'accès à l'information, ça a été facilité avec internet. Donc voilà. Et donc, je décide de dire à la maternité que je retourne vivre à Paris parce que mon père a des problèmes de santé et que du coup, je me ferai suivre là-bas et je continue que le suivi avec Massage Femme AAD ici. Voilà. Et la naissance, du coup, se passe bien. Et après, on se dit plus de PMA, plus tout ça, parce qu'on veut... plus et on laissera faire la nature et voilà et je retombe enceinte limite après mon retour de couche donc la bonne surprise voilà donc faut savoir que pour la naissance de mon premier AD donc c'est Romane c'est la sage-femme qui a choisi le prénom parce que j'ai jamais réussi à me décider on me disait quand tu verras ton bébé tu arriveras à choisir le prénom bah rien du tout j'ai pas réussi à choisir donc en hommage à ma sage-femme je vais laisser choisir le prénom Et donc ma fille s'appelle Romane. Et Romane n'a jamais voulu changer son prénom, donc on l'a laissé comme ça. Donc elle participait à un reportage, les journalistes n'ont pas eu le temps de venir, donc on a eu une naissance qui était vraiment idéale et topissime. Et on a participé par contre à la suite sur les visites de postpartum, parce que ça me tenait à cœur quand même de partager mon expérience, même si je n'étais pas forcément militante à l'époque, je voulais bien faire ça pour elle, parce qu'elle avait fait beaucoup pour moi. Donc, voilà. Et quand je tombe enceinte de mon quatrième, je me dis, j'ai mon côté militante qui ressort de plus en plus à cause de mon inscription au CHU qui se passe très mal. Et là, je me rends compte que la AD est très mal vue, qu'on n'a pas le droit de s'inscrire, on n'a pas le droit au rendez-vous préanesthésiste. Et je me dis, mais pourquoi ? Et donc, en fait, de mettre des bâtons dans les roues des femmes, moi, ça m'énerve. Et quand je m'énerve, du coup, je deviens militante. Et voilà comment j'intègre un peu le truc. Et je me dis, il y a une journaliste sur un groupe Facebook qui demande des femmes enceintes si elles veulent bien participer à un projet de reportage sur l'AAD. Donc, je me renseigne quand même parce que je veux que ce soit bien tourné. Je ne veux pas que ça tourne au ridicule et tout ça. Mais elle est très jeune, donc c'est ce qui me fait peur. Donc on rencontre la sage-femme, on se met dans le projet, elle est très à l'écoute. Je lui demande une équipe restreinte, bref, ils sont d'accord avec tout ce que je demande, donc ok. Sauf qu'en fin de grossesse, mon papa tombe malade et je perds mon papa un petit peu avant l'accouchement. Et donc je me dis que les caméras ne sont sûrement pas les bienvenues et que j'ai besoin de me retrouver un petit peu seule. Et en fin de compte, seul, ça ne va pas parce que je me dis, je vais affecter mon bébé, il ne faut pas qu'il soit touché par ça, donc je n'ai pas envie d'y penser. Donc je me dis, je vais me mettre dans des projets pour éviter de penser à mon père. Et donc, je retourne dans le projet film. Et donc, en plus, je me mets une double peine. Alors, j'ai mon mari qui travaille à Paris à l'époque, moi qui suis toujours à Bordeaux. Et donc, je vis ma grossesse seule avec mes trois filles à la maison. Et on décide de déménager parce que ma maison n'est pas fonctionnelle pour l'arrivée du quatrième. En étant toute seule, je me dis, je ne peux pas vivre dedans. Donc à huit mois, on décide d'acheter une maison, mais je veux accoucher dans ma nouvelle maison. C'est un peu ça le défi. En un mois, je dois trouver la maison, faire passer les prêts et déménager avant l'accouchement.
- Speaker #0
Donc on est un mois et demi, je dis des bêtises, c'est un mois et demi. Et j'accoucherai dans ma nouvelle maison. Mais pendant le déménagement, j'ai de fortes contractions, je sens que ça commence à pousser. Donc les journalistes sont là, parce qu'elles sont venues m'aider, en plus cool comme elles sont. Donc elles voulaient des images pour montrer vraiment, pas la merde dans laquelle j'étais, mais les projets un peu fous que j'avais cumulés, voilà comme ça. Et elles disaient, il faut montrer la globalité du truc, en disant on peut mener plusieurs choses de front aussi. Donc, elles viennent au déménagement. Je leur explique un petit peu comment je vois les choses dans cette nouvelle maison. Et donc, je fais une pause. Par change, j'ai fait de l'apnonomie. Donc, je remonte mon bébé, ça calme les contractions. Je m'allonge un peu et j'arrive à tenir jusqu'à la fin du déménagement. Deux jours après, le travail se lance. Je n'ai pas identifié tout de suite que c'était du travail d'ailleurs parce que ma fille aînée m'annonce en fait que... qu'elle a ses règles pour sa première fois. Et donc, ça me fait un choc parce que moi, je suis en fin de grossesse. Elle, elle commence son début de femme, du coup, et ça me contrarie. Donc, ça me fait mal au ventre et je ne me sens pas bien à l'arrivée de cette nouvelle. Je ne le vis pas très bien. Du coup, ça me barbouille un peu le ventre. Puis bon, on a bougé pas mal de carton. Donc, c'est vrai qu'on est quand même en plein dedans. Et du coup, au début, je ne mets pas ça sur des contractions. Je mets ça sur la contrariété. parce qu'elle commence sa vie de femme moi c'est mon dernier bébé donc moi je termine ma vie de femme et du coup c'est deux choses qui arrivent en même temps et je ne m'étais pas préparée à ça en même temps en tout cas je savais que ça allait arriver elle était en âge de vivre ça mais je ne m'attendais pas à ça maintenant et donc ça me contrarie un petit peu pas pour elle mais plus pour moi c'est juste que je me rends compte que moi je suis à la fin de ma vie de femme donc ça de mère porteuse, on va dire. Mon utérus arrive à péremption. Voilà, c'est ça qui me fait chier. C'est dur de le dire,
- Speaker #1
là, comme ça.
- Speaker #0
Ouais, mais j'ai pas envie que mon utérus soit mis au rebut. Je me sens encore jeune. Et puis, voilà, je sais que c'est un cycle de la vie, mais c'est une période difficile aussi de la vie de la femme quand on sait qu'on ne va plus être amené à porter la vie. Donc, j'arrive dans cette période-là. Le mercredi quand même, dans la nuit du mercredi au jeudi, je me rends compte que ce n'est pas la contrariété et que c'est des contractions. Des contractions de mijotage, je me rends compte que je ne suis pas du tout prête pour l'accouchement. Du coup, j'appelle les journalistes le jeudi matin vers 3h du matin parce qu'elles sont à Paris. J'ai une journaliste qui est à Bordeaux, donc je vais l'appeler après. Pour l'instant, je sens qu'on a le temps et je la laisse dormir. et j'en ai donc les deux autres sont à bordeaux il y en a une qui a coupé son téléphone donc elle sait pas ce que c'est qu'une astreinte visiblement donc elle nous rejoindra plus tard la journaliste lui dit si tu veux prendre l'avion voilà elle me dit non bon écoute si ça va si tu as le temps je vais prendre le train tu vas voir ouais moi je me prépare je vais chercher des croissants je vais chercher le journal aussi parce que je vais voir le journal du jour Je vais faire des courses avec mes contractions parce que je me rends compte qu'il y a des choses que je n'ai pas, genre les serviettes pour après, je ne les ai pas prises, donc voilà, il me manque certains trucs. Donc je vais chercher, j'avais envie de jus de fruits, je n'avais pas les fruits qu'il me fallait, donc voilà, je voulais du jus de fruits pressés, je voulais des oranges, je voulais des oranges, des clémentines, voilà, enfin bref, donc je vais chercher. Ce n'était pas du tout la saison de ce que je voulais, mais j'ai fait avec ce que j'avais, voilà. J'ai envie de préparer à manger aussi. Alors malheureusement pour Massage Femme qui adore le sucré, j'adore préparer du salé donc là je crois que j'avais préparé un plat de lentilles. J'avais envie de lentilles voilà donc je prépare des lentilles ce soir là. Donc les journalistes sont arrivés dans la journée. Dans la journée moi je suis pas fan, je me dis que ça se passera que la nuit donc on a le temps. Donc elles vont prendre leur chambre d'hôtel et tout ça. Nous, la journée, ça se passe toujours des contractions, mais comme d'habitude, ça mijote et tout ça. Le soir, on couche les enfants et on va se balader et ça mijote toujours. Ça ne s'accélère pas, je ne comprends pas. Et mon mari a la merveilleuse idée de dire aux journalistes allez vous coucher, on va aller se coucher et on verra plus tard Mais je suis sûre… alors autant la sage-femme est passée le matin, elle m'a dit ton col est à un centimètre pour moi tu n'es pas en travail et tout mais si tu me dis de rester là je te fais confiance et je lui dis oui je sais que c'est pour maintenant je sais que je suis en travail je sais que ça va se lancer j'attends juste que ça se lance mais je dis là j'ai pas besoin de toi retourne faire ta journée elle me dit ok juste je reste dans le coin je pars pas à l'autre bout du département Voilà. Et donc les journalistes se disent est-ce qu'on rentre ou pas ? Je dis non, non, rentrez pas, juste allez à l'hôtel, ça va, je sais que c'est là, mais il faut que ça se déclenche juste, il faut que ça se décoince. Et en fait, elles partent, on se met au lit, et à peine au lit, le travail se lance, parce qu'en fait, le fait de se retrouver tous les deux, bizarrement, moins de pression, pas les caméras, aussi gentilles soient-elles, et aussi douces et discrètes soient-elles, ça m'avait dérangée. Donc on se demande même si on va les rappeler parce qu'on se dit si c'est pour que ça dérange, est-ce que c'est une bonne idée ? Mais je tiens à faire passer mon message. Donc je dis ok, il faut les rappeler, surtout qu'il faut qu'elles soient là avant qu'on appelle la sage-femme parce qu'il faut qu'elles filment. Même si on a des GoPros un petit peu partout, il faut quand même qu'elles filment le truc. Donc on les rappelle en premier. Donc je laisse dormir un peu mon mari qui fasse une sieste et on les rappelle. Il est 3h30, elles arrivent vers 4h. À 4h, on appelle la sage-femme. À 4h30, la sage-femme, elle est là. Et quand elle m'ausculte, elle me dit, c'est le tout début, on est à 1,5 cm, même pas plus. Mais elle me dit, les contractions sont bien là, bien fortes et tout, je reste. Au bout de 40 minutes de travail, donc elles prennent le café, on rigole bien, tout le monde est autour, j'ai un grand plan de travail, donc on rigole bien autour du plan de travail et tout. Je mets un coussin dessus, on me masse le dos, ça fait du bien. Pas comme avec... Avec Romane, malheureusement, j'ai des contractions qui sont beaucoup plus dans le ventre. J'arrive moins à les soulager, mais je suis bien. Je suis bien quand même. Et j'ai une contraction où je me dis, putain, celle-là, la salope, elle m'a fait trop mal. Et la sage-femme me dit, c'est bon signe, je vais t'ausculter. Et quand elle m'ausculte, elle me dit, 40 minutes, 8 centimètres. Elle me dit, génial, quoi. Là, voilà. Donc, elle me dit, on va préparer ce qu'il faut. Donc, ils mettent les bâches et tout. Elle me dit, je vais t'ausculter. je crois que tu voulais le tabouret de naissance, donc elle sort le tabouret, je m'installe dessus, je perds les os, donc elle me dit, bon, ça va aller très vite, nickel, et en ayant perdu les os, je commence à avoir quand même assez mal, en plus la phase un peu de désespérance, et là je dis, je ne vais pas y arriver, et mon mari me susurre en fait dans l'oreille, il me dit, à chaque fois que tu as dit ça, c'est quand c'était gagné, c'est la fin, donc tu vas y arriver. Et puis là, deux heures se passent et rien ne se passe. Mon bébé est très haut, mon col est ouvert et les contractions, pas d'envie de pousser. Et donc, on a la playlist qui est derrière qui tourne et la sage-femme qui commence à me dire, écoute, on est un petit peu moins de deux heures, on doit être à 1h40, un truc comme ça. Et elle me dit, t'as essayé de pousser, t'as pas envie, il va peut-être falloir penser maternité. Est-ce que t'as fait un sac ? Je fais, mais rien du tout, j'ai pas de sac. Je fais, c'est pas grave. J'ai besoin de rien. Il y a la carte vitale. C'est tout ce qu'ils ont besoin. Ils n'en ont rien à faire du reste. Donc, elle me propose de changer de position. Et quand je passe sur le clic-clac, je me mets sur le clic-clac avec le ballon. Et là, il y a une chanson qui passe dans ma playlist. Et c'était la même playlist que pour Romane. Et c'est la chanson de mon papa. Et là, je me mets à pleurer. La sage-femme, elle écarte les caméras et tout. Elle nous laisse tout seul avec une boîte de Kleenex. Elle comprend en plus ce qui se passe. Elle est très là-dessus, elle est top, elle comprend. Que j'ai besoin de vider mon sac. Je ne sais pas si elle comprend que c'est mon père, mais en tout cas, elle comprend que j'ai besoin de vider mon sac. Et là, je comprends que j'avais mis mon deuil de côté pour l'affronter après la naissance de mon fils, mais que la naissance de mon fils, c'était maintenant. Et donc, mon deuil allait commencer maintenant. Et que je n'étais pas prête peut-être à ça et que je n'avais pas envie de commencer ce deuil. Et qu'une fois qu'on percute, on se dit, c'est bon, il faut y aller. Que c'est le deuil de mon père qui bloque, je me dis, ok, de toute façon, tu vas devoir le vivre, donc vas-y. Et donc, je pleure, la chanson se termine, et là, j'appelle la sage-femme en disant, ça pousse ! Voilà ! Et je me dis, ok, c'était ça qui bloquait, on est vraiment sûr que c'était ça. Pour la petite histoire, je suis persuadée que mon papa était près de moi à ce moment-là. Pourtant, je suis très cartésienne, je suis financière de base. Mais on ne peut pas m'enlever de la tête que mon papa était là et qu'il me réservait une surprise. Peut-être qu'il m'a dit, je ne sais pas, il ne m'a rien dit, mais j'avais sa présence qui était là, qui ne me montrait pas le chemin. qui faisait que c'était... Je sais qu'il était là. Je ne sais pas comment l'expliquer. Ça ne s'explique pas, ces choses-là. Mais bon, bref. Je me suis sentie entourée, en tout cas avec mon papa. Même si mes rapports étaient compliqués avec mon père, je l'ai senti présent à ce moment-là. Et donc, c'est mon mari qui réceptionne notre bébé. Donc, nous, on ne connaît pas le sexe de nos enfants. Et donc, il le réceptionne, on le met contre nous, ça se passerait bien la sortie. Bon, je crie, normal, de pousser la tête, les épaules, ça vient. Et après, on regarde le sexe du bébé et c'est notre premier garçon. Là, beaucoup d'émotion pour mon mari. Alors moi, je n'y crois pas. Je me dis que ce n'est pas possible parce que plus on a de filles et plus on a de chances qu'après, ce soit encore une fille. Donc, on devait être vers les 95 de chances d'avoir une fille. Donc, elle devait s'appeler Maëlla. Et donc, voilà. Parce que là, j'avais le prénom de fille. Là, autant j'étais sûre, c'était Maëlla. Et donc, voilà. Donc, c'était un petit garçon. Et mon mari est très ému. de découvrir que c'est un garçon il enlace sa sage-femme, il pleure dans les bras de la sage-femme aussi et voilà et il est 6h42 quand mon fils arrive les réveils pour l'école sonnent à 6h45 donc les enfants se réveillent pour l'école et viennent découvrir le bébé c'est un signe tout ça c'est un signe donc elle retourne dans les chambres se préparer le temps que je sorte le placenta et après Après, on prépare les petits-déj. Et puis, en fait, on décide de ne pas les envoyer à l'école pour profiter de la matinée ensemble. Elles iront que l'après-midi.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
On décide de prendre un bon petit-déj tous ensemble. C'était super. Voilà. Et merci à la production qui nous a payé le petit-déj parce que du coup, c'est la télécapitalisation. Le petit-déj ou le dîner, c'est plus fin. Bref, ils ont participé à un truc. Les filles, elles ont été hyper sympas, les journalistes. Voilà, franchement top. Donc voilà pour l'arrivée de mon quatrième avec des cartons partout plein la maison, dans la salle à manger, voilà. Ok. Et après, du coup, tout ça,
- Speaker #1
il y a eu ton
- Speaker #0
5. Ma surprise.
- Speaker #1
Combien de temps après ? Alors, dis-nous.
- Speaker #0
Trois ans après, avec trois fausses couches après. Voilà. Donc, je me disais… En fait, j'étais quasiment plus réglée. Entre deux, j'avais des fausses couches. Je me disais, bon, c'est la ménopause qui arrive et tout ça. Et puis, un dernier test positif. Non, d'abord, il est négatif. Donc, je me dis, OK, je ne suis pas enceinte. C'est un retard de règles classique. Voilà. Et puis, quand je tombe malade, je fais un autre test avant de prendre des médicaments. Et là, je vois qu'il est positif. Donc, je me dis, OK, positif. Mais ça ne veut pas dire que ça va s'accrocher. Bref. Bébé, tiens. Plein Covid, c'est la galère.
- Speaker #1
Aujourd'hui, c'était la première partie de l'interview de Sabrina qui nous partageait son récit d'accouchement et son cheminement vers l'accouchement à domicile. Vous retrouverez la suite de l'interview prochainement, donc je vous laisse avec cette première partie chargée d'émotions et d'aventures. Merci d'avoir écouté Parlons les Sens, podcast réalisé par le CDAD, collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Et je vous retrouve le mois prochain pour un épisode spécial. afin de démystifier l'accouchement à domicile. Pensez à vous abonner et à bientôt !