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PARLONS NAISSANCE

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22min |15/10/2024
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22min |15/10/2024
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Description

C'est le deuxième épisode !

Bienvenue dans Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit, avec des récits d'AAD réussis ou planifiés mais qui ont pris un chemin différent.


Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Maryse, actuellement co-présidente du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Elle nous raconte comment elle a dû déplacer temporairement son "chez elle" en gîte pour se rapprocher des sage-femmes qui la suivaient, afin de mettre au monde son troisième enfant, tout en conservant l'intimité, la chaleur et la sécurité qu’elle souhaitait pour cet enfantement. 


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


ABONNEZ-VOUS !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

  • Speaker #1

    Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, nous avons Maryse avec nous qui va nous partager son témoignage. Bonjour Maryse, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Katia, un petit peu fatiguée, mais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, alors, en quelques mots, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, moi, c'est Maryse, j'ai 38 ans, je suis maman de trois enfants et je viens juste de terminer mon congé parental. Donc, je me prépare à créer mon entreprise ou à retrouver du travail d'ici quelques mois.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors aujourd'hui, tu es venue nous raconter ton accouchement à domicile, mais le petit point particulier, c'est que tu es la coprésidente du CDAADI.

  • Speaker #1

    Eh oui, tout à fait. Alors, le CDAAD, c'est le Collectif de Défense de l'Accouchement à Domicile, accompagné à domicile. Accompagné ! Et donc, le but, c'est de représenter les usagers, de faire connaître et reconnaître l'AAD pour qu'il puisse être intégré à terme dans le système français des soins périnataux. Il y a différentes formes d'accompagnement. Déjà, pouvoir répondre aux parents qui sont en recherche, qui se posent des questions, qui ont besoin d'échanger sur le sujet. Transmettre aux parents aussi les sages-femmes qui peuvent accompagner dans leur département quand on a l'information. Quand il y a des choses qui sont mal vécues, on peut aussi les accompagner par des courriers ou en présentiel dans des rencontres, comme ça peut être le cas avec des structures qui les ont mal reçues. ou des difficultés aussi avec leur sèche-femme. Donc il y a tout un panel d'actions qui sont possibles, mais le but premier de l'association, c'est vraiment de représenter les usagers auprès des structures, auprès de tous les acteurs de la parinatalité en France, et bien entendu d'essayer de faire évoluer les choses pour que ce soit pleinement pris en compte et intégré et que tous les parents qui le souhaitent puissent faire ce choix. À l'avenir, en fait, quand tout va bien pour leur grossesse. Le fait d'être coprésidente ne facilite pas forcément les choses pour trouver une sage-femme pour nous accompagner.

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'ai eu un peu le temps, du coup, de lire un petit peu ton récit. Est-ce que tu pourrais nous raconter ton cheminement, en fait, déjà vers l'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    D'accord. Depuis toute petite, en fait, je suis élevée dans ce qui touche au naturel par mes parents. J'ai une connexion avec la nature et c'est vrai que je ne m'étais jamais posé la question avant d'être enceinte. Mais le jour même où j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai annoncé à mon conjoint que je voulais accoucher à la maison. Donc voilà, ça m'est venu naturellement en fait et ça me semblait dans la logique des choses par rapport à... ma façon de vivre, ma façon de penser, etc. Mais malheureusement, dans mon ancienne région, ce n'était pas possible. Donc j'ai dû chercher des alternatives. J'ai trouvé quelqu'un qui accompagnait en plateau technique. Donc pour mon premier, on a fait un suivi pour un accouchement en plateau technique. Mais finalement, le jour de la naissance, le sage-femme n'était pas disponible. Donc il a pu appeler en amont pour expliquer notre projet de naissance, etc. Donc quand on est arrivé, l'équipe savait tout à fait ce qu'on souhaitait. Donc ça c'était très chouette. L'accouchement s'est très bien passé, on a totalement été respectés. Le petit bémol, c'était le séjour en maternité. Où vraiment, quand on est végétarien, on n'a pas grand-chose à manger. Et on m'avait demandé à sortir très vite en fait, parce que je me sentais bien. Et en fait, on a été jugé pour ça et clairement traité d'inconscient. Donc voilà, on n'est pas resté longtemps, seulement un jour et demi. Mais je me serais bien passée de cette partie-là. Et donc, deux ans et demi plus tard, je suis retombée enceinte de ma fille. Et ma première pensée, ça a été, mais non, encore une fois, je ne vais pas pouvoir accoucher à la maison comme je le souhaite. Et c'était vraiment, en fait, ce qui m'a aussi impactée pour accepter cette nouvelle recesse, parce que je savais qu'en fait, d'emblée, je risquais de ne pas pouvoir faire les choses à mon souhait, en fait. Donc j'ai contacté des sages-femmes dans les départements voisins, mais elles ne venaient pas jusqu'à chez moi. Et du coup, j'ai opté pour un plateau technique toujours mis dans la région, dans un autre département, à une heure de chez nous. Parce qu'en fait, je voulais être sûre que la personne qui nous suive soit disponible le jour de l'accouchement. Et je savais que si je retournais voir le sage-femme qui nous avait accompagnés pour ma première grossesse, une semaine sur deux, en fait, il n'était pas disponible. Donc je ne voulais pas prendre de risques. Voilà, donc il y a eu les trajets, il y a eu le fait aussi que le feeling passait un petit peu moins bien avec la sage-femme. Et de la même chose du côté de mon conjoint. Donc ça s'est globalement très bien passé, mais entre les une heure de trajet avec les contractions, c'était pas simple. On est sortis trois heures après la naissance. J'ai attrapé un coup de froid en sortant de la maternité et j'ai eu l'oreille bouchée pendant trois semaines, je pense avec une grosse otite. Le trajet retour, en fait, le bébé ne tenait pas du tout dans le siège. Donc, en fait, on a passé l'heure de retour avec des déosins à l'arrière. Donc, ce n'est pas ce qu'il y a de plus sécurisé. J'avais cependant pour cette grossesse un plan B, en fait, avec une sage-femme qui n'accompagne pas les accouchements à domicile, mais qui avait accepté, si le travail se lançait trop vite et qu'on n'avait pas le temps de partir, de passer nous voir dans les deux heures après pour s'assurer que tout allait bien. Et ça, c'était une sage-femme qui vivait, qui consultait à 5 minutes de chez nous. Donc ça, c'était l'alternative. J'avais très, très envie que finalement, ça aille très vite. Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Voilà. Et donc, presque 7 ans plus tard, nouvelle grossesse. Surprise totale. Nouvelle région. Donc, toutes les recherches ont recommencé. Et donc, ça a été un peu compliqué puisque j'ai rencontré... rencontrer cinq sages-femmes avant finalement d'avoir un accord. OK, on vous suit.

  • Speaker #0

    C'était un peu le parcours du combattant, au final, pour le dernier. Et donc, la sage-femme, après, a accepté de te suivre. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai rencontré Christine, qui m'a demandé de rencontrer l'autre sage-femme avec qui elle travaillait en binôme. Donc, elles ont discuté toutes les deux du dossier. L'une consultée à 45 minutes de chez nous et la deuxième à une heure et demie. Donc, elle ne venait pas jusqu'ici. Donc, j'ai dit, moi, mais ce n'est pas grave. Moi, j'ai fait des compromis pour les deux premiers, mais je n'en fais plus. Donc, s'il faut louer un gîte, un appartement, quelque chose, go. Donc, une fois qu'elles ont accepté, je me suis mise en recherche d'un logement pour me rapprocher. Et pouvoir enfin finaliser ce projet. Quand j'ai eu l'accord, on était presque à six mois de grossesse déjà.

  • Speaker #0

    Quand même, ok. Ce n'est pas si rapide que ça, le temps que tu fasses toutes les démarches.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et donc, le logement, il était à combien ?

  • Speaker #1

    Le logement de la maternité.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Et donc, comment s'est passé exactement l'accouchement ? Comment tu as été sur le lieu où tu devais rejoindre par la suite les âges femmes ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, je suis partie avec mes deux aînés une grosse semaine avant. On avait pris un logement sur les 15 derniers jours du terme et avec l'option d'avancer un petit peu. Deux, trois jours avant, si besoin. Et c'est vrai que la semaine d'avant, j'avais des contractions qui commençaient. Je me suis dit, non, non, on n'a pas encore le logement. Il faut attendre un petit peu. Et j'avais finalement un autre plan B pour le logement que des amis nous auraient traité. Mais ce n'était pas vraiment adapté pour être bien pour l'accouchement. Donc, je croisais tout pour que ça aille. Et donc, on est parti avec les enfants. On est restés trois, quatre jours sur. place, ça a permis de s'acclimater au logement, etc., de prendre ses marques, ce qui était super, et de profiter ensemble avec eux aussi avant la naissance. Et donc, pour le coup, ça inversait, en fait, la sage-femme la plus loin était là à 5 minutes du logement, et la seconde était finalement à 45 minutes dans l'autre sens. Et elle travaille en fait en binôme sur la période d'astreinte, une semaine c'est l'une. et sinon la semaine suivante c'est l'autre donc je savais pas en fait qui serait dispo voilà selon le jour de la naissance donc elles étaient venues voir le logement quelques jours avant aussi pour connaître le lieu et puis je me suis pas trompée de beaucoup puisque j'avais parié pour une naissance le 22 et elle est arrivée le 21 donc voilà ça travaillait ça travaillait, je le sentais Et ce soir-là, je n'arrêtais pas de recharger le feu et je me suis endormie devant. Avec ma deuxième dans le salon avec moi, je lui ai dit, si ça se déclenche dans la nuit, je te réveillerai et je te dirai d'aller dormir avec ton frère. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Je me suis réveillée vers deux heures et demie. J'ai rechargé le feu et là, j'ai senti que ça se lançait. Donc, je suis allée prendre une douche bien, bien chaude. Et quand j'ai vu que ça ne passait pas, j'ai appelé mon conjoint, qui du coup était resté chez nous parce qu'il travaillait. Et donc, il y avait une grosse heure de route pour venir. Et ensuite, dans la foulée, j'ai appelé la sage-femme qui était donc de garde. Et donc, il y avait 45 minutes. Et encore dans la foulée, la doula qui venait nous accompagner. Et qui, elle, était à 20 minutes de route, en gros. Donc voilà, une fois que j'ai appelé tout le monde, et en plus depuis la salle de bain, parce que finalement, c'était un logement très chouette, mais il y avait très peu de réseau. Ce qui ne tombe pas très bien quand tu as besoin d'appeler. Et il y a ma fille qui s'est réveillée un petit peu. Donc je lui ai dit, écoute, il y a l'accouchement qui s'est lancé, ta petite sœur va arriver. Donc elle est allée dans la chambre et ils ont dormi tous les deux pendant tout l'accouchement. Donc c'était chouette. Par contre, c'était finalement l'accouchement le plus douloureux des trois. Je savais, je sentais que j'avais quelque chose qui coinçait au niveau du bassin. J'étais allée voir l'ostéopathe la semaine avant de venir, mais je n'avais pas eu le temps d'y retourner et ça n'avait pas lâché. Donc, je sentais cette gêne en fait. Et je pense que ça a joué pour que ce soit le plus douloureux des trois, surtout que c'était pourtant le plus petit bébé sur les trois. Donc c'est vrai que la seule difficulté vraiment que j'ai trouvée, c'était la douleur. Parce que finalement, c'était plus dur de la gérer que les deux premières fois. Mais en dehors de ça, voilà, tout s'est bien passé. Et en 2h30, le bébé était là. Mon conjoint est arrivé seulement une trentaine de minutes avant la naissance, avec la route. Parce qu'avec la route, il y a aussi tous les camions qui roulent de nuit. Donc il avait mis presque deux heures. Donc, je l'avais appelée vraiment juste au bon moment. Mais voilà, tout s'est très bien passé. Et bébé est né devant le coin du feu. Donc, c'était génial.

  • Speaker #0

    Comment tu avais choisi ce lieu ? Est-ce que tu avais une attente particulière, une envie particulière pour créer ton cocon, l'ensemble ? Tu avais réfléchi à ça ?

  • Speaker #1

    J'avais cette idée du feu. J'avais besoin, en fait, d'avoir bien chaud. Alors, il ne faisait pas forcément aussi chaud que j'aurais aimé. Et j'avais besoin qu'il y ait assez d'espace, en fait, pour me sentir libre et que les enfants puissent être dans une autre pièce. Et en fait, c'est Vialla Doula qui nous a accompagnés, qui nous avait donné cette piste de logement, parce que c'était une amie à elle, en fait, qui le louait en Airbnb habituellement. Et cette fois-ci, pas pour nous. Et je sais que le logement a servi à d'autres bébés par la suite, en fait. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu avais prévenu. Du coup, la propriétaire était au courant. Ah oui, c'est dans la maison.

  • Speaker #1

    Et oui, ils étaient ravis de nous aider, en fait.

  • Speaker #0

    Et au niveau des sages-femmes, est-ce que tu en avais une que tu préférais ? Tu voulais plus une logique que l'autre ? Ou est-ce que ça a changé quelque chose dans l'avancement de ton accoutrement ?

  • Speaker #1

    En fait, non. Parce que depuis le départ et même depuis le premier bébé, je ne ressens pas forcément le besoin d'avoir quelqu'un avec moi. J'ai surtout cherché cet accompagnement par sécurité, pour être sûre que tout va bien, mais aussi pour rassurer mon conjoint. Donc je n'avais pas spécialement de préférence, j'avais juste besoin qu'on me délivre les choses comme ça venait. Et c'est ce qui a été parfaitement le cas.

  • Speaker #0

    Donc la doula au final, elle ne t'a pas servi dans le traitement de tes contractions, dans la sensation ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, elle était là juste pour le jour J. On n'a pas forcément fait de suivi avant, c'était simplement rencontrer. Parce qu'en fait, il y a plusieurs doulas qui travaillent avec les sages-femmes et elles aiment bien qu'il y ait une présence supplémentaire qui peut être peut-être plus réactive parce qu'elle a l'habitude que le conjoint. Donc c'était surtout dans ce sens-là. Après, la sage-femme et la doula étaient auprès de moi, elles me parlaient, elles me rassuraient, elles me disaient que je faisais bien. Mais qu'elle soit là ou pas, en fait, j'ai... Je ne ressentais pas forcément le besoin. Je ressentais juste que j'avais besoin de vivre librement les choses.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as pas eu de contrôle du col non plus ? Vraiment, tu as fait tout ?

  • Speaker #1

    Elles sont arrivées. De toute façon, je chantais déjà. Donc, c'était déjà… Ça se voyait que ça avançait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es préparée différemment pour l'accouchement à domicile plutôt que pour tes plateaux techniques ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non. En fait… Je m'étais tellement renseignée pour le premier que toute la partie accouchement, en fait, je l'ai intégrée déjà depuis dix ans. Donc quelque part, pour moi, j'avais déjà la majorité des connaissances et la seule chose dont j'avais vraiment besoin et qui m'a servi pendant la grossesse, c'était de réguler les potentielles douleurs parce que j'ai quand même une maladie... Une maladie, comme on dit. Ah, le mot m'échappe. chronique.

  • Speaker #0

    Chronique, ah oui, voilà, chronique.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai quand même des symptômes qui vont et qui viennent, et le début de grossesse a été très très dur, et j'avais peur que ça se fasse mal, et l'acupuncture m'a aidée tout le long de la grossesse à stabiliser ça. La difficulté pour moi, pour la grossesse et l'accouchement, c'était de limiter les difficultés physiques. Mais après, je connais mon corps, j'ai confiance en mon corps. Donc, en fait, toute la préparation basique, je ne sentais pas forcément le besoin.

  • Speaker #0

    Et ton postpartum direct, comment ça s'est passé avec les aînés, avec papa, dans la maison qui n'était pas la tienne ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, très bien. Moi, ce que j'ai trouvé chouette, c'est que les enfants se sont réveillés environ quatre minutes après la naissance. Donc, ils ont pu découvrir leur petite sœur à peine née. On a fait un placenta lotus, c'est-à-dire que le placenta est resté accroché au bébé jusqu'à ce qu'il tombe. Donc pour le postpartum, il a fallu s'habituer à transporter le placenta dans un petit sachet avec nous. Voilà, bébé a fait un pot à pot avec papa sur le canapé pendant que je prenais une petite douche rapide. Ça a été très doux, vraiment dans la continuité du quotidien. Et je trouve que c'est merveilleux parce qu'en fait, les enfants, ils étaient tristes en fait de ne pas l'avoir vécu. Ils m'ont dit, mais moi aussi, je voulais naître à la maison. Ben en fait, moi aussi, j'aurais bien aimé. Et en fait, ça leur donne une image tellement positive de l'accouchement. Si je leur dis, ben si vous avez des enfants un jour, où est-ce que vous voulez qu'ils naissent ? Ben à la maison. Et en fait, ça permet vraiment d'intégrer. cet événement dans le quotidien pour tout le monde et pas que ce soit une crainte en fait. Donc ça a été très doux. Mon conjoint est reparti deux jours après avec les enfants pour qu'ils puissent reprendre l'école. Et donc il les a amenés à l'école et comme il fallait faire encore quelques rendez-vous et faire la déclaration sur place, le lundi matin après avoir posé les enfants à l'école, il est venu et puis on a été faire la déclaration. à la mairie. Et puis après, on a fini de tout ranger et on est rentrés chez nous avec un petit bébé en plus. Et ce qui était super chouette aussi, c'est que vraiment avec le congé paternité qui a été allongé depuis, franchement, avoir un mois complet avec mon conjoint à la maison, ça change beaucoup de choses et ça permet d'avoir un vrai repos. Parce qu'en fait, tout ce qu'il y avait à gérer pour les grands, les allers-retours à la maison, etc., à l'école, pardon, ça permettait qu'ils s'en occupent. et de ne pas avoir à gérer les allers-retours avec un petit bébé à peine né pendant que le conjoint est au travail. Et franchement, ça fait une grande différence sur la récupération. Même si, franchement, après un accouchement physiologique, on se lève facilement, on fait facilement des petites choses du quotidien, mais c'est important de ne pas oublier que le corps doit récupérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a marquée vraiment dans cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est vraiment la simplicité. Parce qu'en fait, en à peine deux heures, bébé était là et j'étais presque déçue finalement que ce soit allé si vite parce que je me suis tellement battue en dix ans pour enfin pouvoir vivre l'accouchement comme je le voulais, à la maison, être dans le cadre qu'on a choisi, que je me suis dit, mince, en fait, je n'ai pas vraiment eu le temps d'en profiter. Voilà, c'était rapide, c'était simple. C'était le corps qui faisait ce qu'il avait à faire, en fait, tout simplement. En fait, elle est née sur le matelas, sous mes jambes, en fait, et tout simplement en glissant. Et voilà, ça ne s'exprime pas, en fait. C'est un petit moment hors du temps. Et je pense que chaque femme qui le souhaite, en fait, devrait vraiment pouvoir le vivre. Parce que pour moi, c'était réparateur. que je le souhaitais depuis le début et que je n'avais pas pu le vivre jusqu'ici. Et quelque part, c'était quelque chose qui me complétait en tant que femme, en tant que mère, de pouvoir vraiment accoucher pleinement comme je le souhaitais.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu pourrais donner aux futurs mamans qui souhaitent envisager un accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le conseil à donner, c'est vraiment de pouvoir se renseigner à fond sur la physiologie, sur le fonctionnement de l'accouchement, sur les besoins de la femme qui accouche. couche. Et ensuite, de se renseigner sur comment procéder, ce qui peut nous aider, en fait, pour faire face à la douleur, etc. Mais vraiment, en premier lieu, se renseigner sur la physiologie. Parce qu'en fait, à partir du moment où on comprend comment ça fonctionne, comment notre corps fonctionne, les peurs s'en vont. Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maryse, de nous avoir partagé ton récit d'accouchement. On va se retrouver bientôt pour une FAQ sur les mythes sur l'accouchement à domicile. À très prochainement. En quelques questions, ce sera un épisode plutôt rapide. Merci beaucoup et à la prochaine.

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C'est le deuxième épisode !

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Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Maryse, actuellement co-présidente du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Elle nous raconte comment elle a dû déplacer temporairement son "chez elle" en gîte pour se rapprocher des sage-femmes qui la suivaient, afin de mettre au monde son troisième enfant, tout en conservant l'intimité, la chaleur et la sécurité qu’elle souhaitait pour cet enfantement. 


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


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  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

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    Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, nous avons Maryse avec nous qui va nous partager son témoignage. Bonjour Maryse, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Katia, un petit peu fatiguée, mais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, alors, en quelques mots, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, moi, c'est Maryse, j'ai 38 ans, je suis maman de trois enfants et je viens juste de terminer mon congé parental. Donc, je me prépare à créer mon entreprise ou à retrouver du travail d'ici quelques mois.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors aujourd'hui, tu es venue nous raconter ton accouchement à domicile, mais le petit point particulier, c'est que tu es la coprésidente du CDAADI.

  • Speaker #1

    Eh oui, tout à fait. Alors, le CDAAD, c'est le Collectif de Défense de l'Accouchement à Domicile, accompagné à domicile. Accompagné ! Et donc, le but, c'est de représenter les usagers, de faire connaître et reconnaître l'AAD pour qu'il puisse être intégré à terme dans le système français des soins périnataux. Il y a différentes formes d'accompagnement. Déjà, pouvoir répondre aux parents qui sont en recherche, qui se posent des questions, qui ont besoin d'échanger sur le sujet. Transmettre aux parents aussi les sages-femmes qui peuvent accompagner dans leur département quand on a l'information. Quand il y a des choses qui sont mal vécues, on peut aussi les accompagner par des courriers ou en présentiel dans des rencontres, comme ça peut être le cas avec des structures qui les ont mal reçues. ou des difficultés aussi avec leur sèche-femme. Donc il y a tout un panel d'actions qui sont possibles, mais le but premier de l'association, c'est vraiment de représenter les usagers auprès des structures, auprès de tous les acteurs de la parinatalité en France, et bien entendu d'essayer de faire évoluer les choses pour que ce soit pleinement pris en compte et intégré et que tous les parents qui le souhaitent puissent faire ce choix. À l'avenir, en fait, quand tout va bien pour leur grossesse. Le fait d'être coprésidente ne facilite pas forcément les choses pour trouver une sage-femme pour nous accompagner.

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'ai eu un peu le temps, du coup, de lire un petit peu ton récit. Est-ce que tu pourrais nous raconter ton cheminement, en fait, déjà vers l'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    D'accord. Depuis toute petite, en fait, je suis élevée dans ce qui touche au naturel par mes parents. J'ai une connexion avec la nature et c'est vrai que je ne m'étais jamais posé la question avant d'être enceinte. Mais le jour même où j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai annoncé à mon conjoint que je voulais accoucher à la maison. Donc voilà, ça m'est venu naturellement en fait et ça me semblait dans la logique des choses par rapport à... ma façon de vivre, ma façon de penser, etc. Mais malheureusement, dans mon ancienne région, ce n'était pas possible. Donc j'ai dû chercher des alternatives. J'ai trouvé quelqu'un qui accompagnait en plateau technique. Donc pour mon premier, on a fait un suivi pour un accouchement en plateau technique. Mais finalement, le jour de la naissance, le sage-femme n'était pas disponible. Donc il a pu appeler en amont pour expliquer notre projet de naissance, etc. Donc quand on est arrivé, l'équipe savait tout à fait ce qu'on souhaitait. Donc ça c'était très chouette. L'accouchement s'est très bien passé, on a totalement été respectés. Le petit bémol, c'était le séjour en maternité. Où vraiment, quand on est végétarien, on n'a pas grand-chose à manger. Et on m'avait demandé à sortir très vite en fait, parce que je me sentais bien. Et en fait, on a été jugé pour ça et clairement traité d'inconscient. Donc voilà, on n'est pas resté longtemps, seulement un jour et demi. Mais je me serais bien passée de cette partie-là. Et donc, deux ans et demi plus tard, je suis retombée enceinte de ma fille. Et ma première pensée, ça a été, mais non, encore une fois, je ne vais pas pouvoir accoucher à la maison comme je le souhaite. Et c'était vraiment, en fait, ce qui m'a aussi impactée pour accepter cette nouvelle recesse, parce que je savais qu'en fait, d'emblée, je risquais de ne pas pouvoir faire les choses à mon souhait, en fait. Donc j'ai contacté des sages-femmes dans les départements voisins, mais elles ne venaient pas jusqu'à chez moi. Et du coup, j'ai opté pour un plateau technique toujours mis dans la région, dans un autre département, à une heure de chez nous. Parce qu'en fait, je voulais être sûre que la personne qui nous suive soit disponible le jour de l'accouchement. Et je savais que si je retournais voir le sage-femme qui nous avait accompagnés pour ma première grossesse, une semaine sur deux, en fait, il n'était pas disponible. Donc je ne voulais pas prendre de risques. Voilà, donc il y a eu les trajets, il y a eu le fait aussi que le feeling passait un petit peu moins bien avec la sage-femme. Et de la même chose du côté de mon conjoint. Donc ça s'est globalement très bien passé, mais entre les une heure de trajet avec les contractions, c'était pas simple. On est sortis trois heures après la naissance. J'ai attrapé un coup de froid en sortant de la maternité et j'ai eu l'oreille bouchée pendant trois semaines, je pense avec une grosse otite. Le trajet retour, en fait, le bébé ne tenait pas du tout dans le siège. Donc, en fait, on a passé l'heure de retour avec des déosins à l'arrière. Donc, ce n'est pas ce qu'il y a de plus sécurisé. J'avais cependant pour cette grossesse un plan B, en fait, avec une sage-femme qui n'accompagne pas les accouchements à domicile, mais qui avait accepté, si le travail se lançait trop vite et qu'on n'avait pas le temps de partir, de passer nous voir dans les deux heures après pour s'assurer que tout allait bien. Et ça, c'était une sage-femme qui vivait, qui consultait à 5 minutes de chez nous. Donc ça, c'était l'alternative. J'avais très, très envie que finalement, ça aille très vite. Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Voilà. Et donc, presque 7 ans plus tard, nouvelle grossesse. Surprise totale. Nouvelle région. Donc, toutes les recherches ont recommencé. Et donc, ça a été un peu compliqué puisque j'ai rencontré... rencontrer cinq sages-femmes avant finalement d'avoir un accord. OK, on vous suit.

  • Speaker #0

    C'était un peu le parcours du combattant, au final, pour le dernier. Et donc, la sage-femme, après, a accepté de te suivre. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai rencontré Christine, qui m'a demandé de rencontrer l'autre sage-femme avec qui elle travaillait en binôme. Donc, elles ont discuté toutes les deux du dossier. L'une consultée à 45 minutes de chez nous et la deuxième à une heure et demie. Donc, elle ne venait pas jusqu'ici. Donc, j'ai dit, moi, mais ce n'est pas grave. Moi, j'ai fait des compromis pour les deux premiers, mais je n'en fais plus. Donc, s'il faut louer un gîte, un appartement, quelque chose, go. Donc, une fois qu'elles ont accepté, je me suis mise en recherche d'un logement pour me rapprocher. Et pouvoir enfin finaliser ce projet. Quand j'ai eu l'accord, on était presque à six mois de grossesse déjà.

  • Speaker #0

    Quand même, ok. Ce n'est pas si rapide que ça, le temps que tu fasses toutes les démarches.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et donc, le logement, il était à combien ?

  • Speaker #1

    Le logement de la maternité.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Et donc, comment s'est passé exactement l'accouchement ? Comment tu as été sur le lieu où tu devais rejoindre par la suite les âges femmes ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, je suis partie avec mes deux aînés une grosse semaine avant. On avait pris un logement sur les 15 derniers jours du terme et avec l'option d'avancer un petit peu. Deux, trois jours avant, si besoin. Et c'est vrai que la semaine d'avant, j'avais des contractions qui commençaient. Je me suis dit, non, non, on n'a pas encore le logement. Il faut attendre un petit peu. Et j'avais finalement un autre plan B pour le logement que des amis nous auraient traité. Mais ce n'était pas vraiment adapté pour être bien pour l'accouchement. Donc, je croisais tout pour que ça aille. Et donc, on est parti avec les enfants. On est restés trois, quatre jours sur. place, ça a permis de s'acclimater au logement, etc., de prendre ses marques, ce qui était super, et de profiter ensemble avec eux aussi avant la naissance. Et donc, pour le coup, ça inversait, en fait, la sage-femme la plus loin était là à 5 minutes du logement, et la seconde était finalement à 45 minutes dans l'autre sens. Et elle travaille en fait en binôme sur la période d'astreinte, une semaine c'est l'une. et sinon la semaine suivante c'est l'autre donc je savais pas en fait qui serait dispo voilà selon le jour de la naissance donc elles étaient venues voir le logement quelques jours avant aussi pour connaître le lieu et puis je me suis pas trompée de beaucoup puisque j'avais parié pour une naissance le 22 et elle est arrivée le 21 donc voilà ça travaillait ça travaillait, je le sentais Et ce soir-là, je n'arrêtais pas de recharger le feu et je me suis endormie devant. Avec ma deuxième dans le salon avec moi, je lui ai dit, si ça se déclenche dans la nuit, je te réveillerai et je te dirai d'aller dormir avec ton frère. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Je me suis réveillée vers deux heures et demie. J'ai rechargé le feu et là, j'ai senti que ça se lançait. Donc, je suis allée prendre une douche bien, bien chaude. Et quand j'ai vu que ça ne passait pas, j'ai appelé mon conjoint, qui du coup était resté chez nous parce qu'il travaillait. Et donc, il y avait une grosse heure de route pour venir. Et ensuite, dans la foulée, j'ai appelé la sage-femme qui était donc de garde. Et donc, il y avait 45 minutes. Et encore dans la foulée, la doula qui venait nous accompagner. Et qui, elle, était à 20 minutes de route, en gros. Donc voilà, une fois que j'ai appelé tout le monde, et en plus depuis la salle de bain, parce que finalement, c'était un logement très chouette, mais il y avait très peu de réseau. Ce qui ne tombe pas très bien quand tu as besoin d'appeler. Et il y a ma fille qui s'est réveillée un petit peu. Donc je lui ai dit, écoute, il y a l'accouchement qui s'est lancé, ta petite sœur va arriver. Donc elle est allée dans la chambre et ils ont dormi tous les deux pendant tout l'accouchement. Donc c'était chouette. Par contre, c'était finalement l'accouchement le plus douloureux des trois. Je savais, je sentais que j'avais quelque chose qui coinçait au niveau du bassin. J'étais allée voir l'ostéopathe la semaine avant de venir, mais je n'avais pas eu le temps d'y retourner et ça n'avait pas lâché. Donc, je sentais cette gêne en fait. Et je pense que ça a joué pour que ce soit le plus douloureux des trois, surtout que c'était pourtant le plus petit bébé sur les trois. Donc c'est vrai que la seule difficulté vraiment que j'ai trouvée, c'était la douleur. Parce que finalement, c'était plus dur de la gérer que les deux premières fois. Mais en dehors de ça, voilà, tout s'est bien passé. Et en 2h30, le bébé était là. Mon conjoint est arrivé seulement une trentaine de minutes avant la naissance, avec la route. Parce qu'avec la route, il y a aussi tous les camions qui roulent de nuit. Donc il avait mis presque deux heures. Donc, je l'avais appelée vraiment juste au bon moment. Mais voilà, tout s'est très bien passé. Et bébé est né devant le coin du feu. Donc, c'était génial.

  • Speaker #0

    Comment tu avais choisi ce lieu ? Est-ce que tu avais une attente particulière, une envie particulière pour créer ton cocon, l'ensemble ? Tu avais réfléchi à ça ?

  • Speaker #1

    J'avais cette idée du feu. J'avais besoin, en fait, d'avoir bien chaud. Alors, il ne faisait pas forcément aussi chaud que j'aurais aimé. Et j'avais besoin qu'il y ait assez d'espace, en fait, pour me sentir libre et que les enfants puissent être dans une autre pièce. Et en fait, c'est Vialla Doula qui nous a accompagnés, qui nous avait donné cette piste de logement, parce que c'était une amie à elle, en fait, qui le louait en Airbnb habituellement. Et cette fois-ci, pas pour nous. Et je sais que le logement a servi à d'autres bébés par la suite, en fait. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu avais prévenu. Du coup, la propriétaire était au courant. Ah oui, c'est dans la maison.

  • Speaker #1

    Et oui, ils étaient ravis de nous aider, en fait.

  • Speaker #0

    Et au niveau des sages-femmes, est-ce que tu en avais une que tu préférais ? Tu voulais plus une logique que l'autre ? Ou est-ce que ça a changé quelque chose dans l'avancement de ton accoutrement ?

  • Speaker #1

    En fait, non. Parce que depuis le départ et même depuis le premier bébé, je ne ressens pas forcément le besoin d'avoir quelqu'un avec moi. J'ai surtout cherché cet accompagnement par sécurité, pour être sûre que tout va bien, mais aussi pour rassurer mon conjoint. Donc je n'avais pas spécialement de préférence, j'avais juste besoin qu'on me délivre les choses comme ça venait. Et c'est ce qui a été parfaitement le cas.

  • Speaker #0

    Donc la doula au final, elle ne t'a pas servi dans le traitement de tes contractions, dans la sensation ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, elle était là juste pour le jour J. On n'a pas forcément fait de suivi avant, c'était simplement rencontrer. Parce qu'en fait, il y a plusieurs doulas qui travaillent avec les sages-femmes et elles aiment bien qu'il y ait une présence supplémentaire qui peut être peut-être plus réactive parce qu'elle a l'habitude que le conjoint. Donc c'était surtout dans ce sens-là. Après, la sage-femme et la doula étaient auprès de moi, elles me parlaient, elles me rassuraient, elles me disaient que je faisais bien. Mais qu'elle soit là ou pas, en fait, j'ai... Je ne ressentais pas forcément le besoin. Je ressentais juste que j'avais besoin de vivre librement les choses.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as pas eu de contrôle du col non plus ? Vraiment, tu as fait tout ?

  • Speaker #1

    Elles sont arrivées. De toute façon, je chantais déjà. Donc, c'était déjà… Ça se voyait que ça avançait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es préparée différemment pour l'accouchement à domicile plutôt que pour tes plateaux techniques ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non. En fait… Je m'étais tellement renseignée pour le premier que toute la partie accouchement, en fait, je l'ai intégrée déjà depuis dix ans. Donc quelque part, pour moi, j'avais déjà la majorité des connaissances et la seule chose dont j'avais vraiment besoin et qui m'a servi pendant la grossesse, c'était de réguler les potentielles douleurs parce que j'ai quand même une maladie... Une maladie, comme on dit. Ah, le mot m'échappe. chronique.

  • Speaker #0

    Chronique, ah oui, voilà, chronique.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai quand même des symptômes qui vont et qui viennent, et le début de grossesse a été très très dur, et j'avais peur que ça se fasse mal, et l'acupuncture m'a aidée tout le long de la grossesse à stabiliser ça. La difficulté pour moi, pour la grossesse et l'accouchement, c'était de limiter les difficultés physiques. Mais après, je connais mon corps, j'ai confiance en mon corps. Donc, en fait, toute la préparation basique, je ne sentais pas forcément le besoin.

  • Speaker #0

    Et ton postpartum direct, comment ça s'est passé avec les aînés, avec papa, dans la maison qui n'était pas la tienne ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, très bien. Moi, ce que j'ai trouvé chouette, c'est que les enfants se sont réveillés environ quatre minutes après la naissance. Donc, ils ont pu découvrir leur petite sœur à peine née. On a fait un placenta lotus, c'est-à-dire que le placenta est resté accroché au bébé jusqu'à ce qu'il tombe. Donc pour le postpartum, il a fallu s'habituer à transporter le placenta dans un petit sachet avec nous. Voilà, bébé a fait un pot à pot avec papa sur le canapé pendant que je prenais une petite douche rapide. Ça a été très doux, vraiment dans la continuité du quotidien. Et je trouve que c'est merveilleux parce qu'en fait, les enfants, ils étaient tristes en fait de ne pas l'avoir vécu. Ils m'ont dit, mais moi aussi, je voulais naître à la maison. Ben en fait, moi aussi, j'aurais bien aimé. Et en fait, ça leur donne une image tellement positive de l'accouchement. Si je leur dis, ben si vous avez des enfants un jour, où est-ce que vous voulez qu'ils naissent ? Ben à la maison. Et en fait, ça permet vraiment d'intégrer. cet événement dans le quotidien pour tout le monde et pas que ce soit une crainte en fait. Donc ça a été très doux. Mon conjoint est reparti deux jours après avec les enfants pour qu'ils puissent reprendre l'école. Et donc il les a amenés à l'école et comme il fallait faire encore quelques rendez-vous et faire la déclaration sur place, le lundi matin après avoir posé les enfants à l'école, il est venu et puis on a été faire la déclaration. à la mairie. Et puis après, on a fini de tout ranger et on est rentrés chez nous avec un petit bébé en plus. Et ce qui était super chouette aussi, c'est que vraiment avec le congé paternité qui a été allongé depuis, franchement, avoir un mois complet avec mon conjoint à la maison, ça change beaucoup de choses et ça permet d'avoir un vrai repos. Parce qu'en fait, tout ce qu'il y avait à gérer pour les grands, les allers-retours à la maison, etc., à l'école, pardon, ça permettait qu'ils s'en occupent. et de ne pas avoir à gérer les allers-retours avec un petit bébé à peine né pendant que le conjoint est au travail. Et franchement, ça fait une grande différence sur la récupération. Même si, franchement, après un accouchement physiologique, on se lève facilement, on fait facilement des petites choses du quotidien, mais c'est important de ne pas oublier que le corps doit récupérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a marquée vraiment dans cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est vraiment la simplicité. Parce qu'en fait, en à peine deux heures, bébé était là et j'étais presque déçue finalement que ce soit allé si vite parce que je me suis tellement battue en dix ans pour enfin pouvoir vivre l'accouchement comme je le voulais, à la maison, être dans le cadre qu'on a choisi, que je me suis dit, mince, en fait, je n'ai pas vraiment eu le temps d'en profiter. Voilà, c'était rapide, c'était simple. C'était le corps qui faisait ce qu'il avait à faire, en fait, tout simplement. En fait, elle est née sur le matelas, sous mes jambes, en fait, et tout simplement en glissant. Et voilà, ça ne s'exprime pas, en fait. C'est un petit moment hors du temps. Et je pense que chaque femme qui le souhaite, en fait, devrait vraiment pouvoir le vivre. Parce que pour moi, c'était réparateur. que je le souhaitais depuis le début et que je n'avais pas pu le vivre jusqu'ici. Et quelque part, c'était quelque chose qui me complétait en tant que femme, en tant que mère, de pouvoir vraiment accoucher pleinement comme je le souhaitais.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu pourrais donner aux futurs mamans qui souhaitent envisager un accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le conseil à donner, c'est vraiment de pouvoir se renseigner à fond sur la physiologie, sur le fonctionnement de l'accouchement, sur les besoins de la femme qui accouche. couche. Et ensuite, de se renseigner sur comment procéder, ce qui peut nous aider, en fait, pour faire face à la douleur, etc. Mais vraiment, en premier lieu, se renseigner sur la physiologie. Parce qu'en fait, à partir du moment où on comprend comment ça fonctionne, comment notre corps fonctionne, les peurs s'en vont. Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maryse, de nous avoir partagé ton récit d'accouchement. On va se retrouver bientôt pour une FAQ sur les mythes sur l'accouchement à domicile. À très prochainement. En quelques questions, ce sera un épisode plutôt rapide. Merci beaucoup et à la prochaine.

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Description

C'est le deuxième épisode !

Bienvenue dans Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit, avec des récits d'AAD réussis ou planifiés mais qui ont pris un chemin différent.


Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Maryse, actuellement co-présidente du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Elle nous raconte comment elle a dû déplacer temporairement son "chez elle" en gîte pour se rapprocher des sage-femmes qui la suivaient, afin de mettre au monde son troisième enfant, tout en conservant l'intimité, la chaleur et la sécurité qu’elle souhaitait pour cet enfantement. 


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


ABONNEZ-VOUS !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

  • Speaker #1

    Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, nous avons Maryse avec nous qui va nous partager son témoignage. Bonjour Maryse, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Katia, un petit peu fatiguée, mais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, alors, en quelques mots, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, moi, c'est Maryse, j'ai 38 ans, je suis maman de trois enfants et je viens juste de terminer mon congé parental. Donc, je me prépare à créer mon entreprise ou à retrouver du travail d'ici quelques mois.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors aujourd'hui, tu es venue nous raconter ton accouchement à domicile, mais le petit point particulier, c'est que tu es la coprésidente du CDAADI.

  • Speaker #1

    Eh oui, tout à fait. Alors, le CDAAD, c'est le Collectif de Défense de l'Accouchement à Domicile, accompagné à domicile. Accompagné ! Et donc, le but, c'est de représenter les usagers, de faire connaître et reconnaître l'AAD pour qu'il puisse être intégré à terme dans le système français des soins périnataux. Il y a différentes formes d'accompagnement. Déjà, pouvoir répondre aux parents qui sont en recherche, qui se posent des questions, qui ont besoin d'échanger sur le sujet. Transmettre aux parents aussi les sages-femmes qui peuvent accompagner dans leur département quand on a l'information. Quand il y a des choses qui sont mal vécues, on peut aussi les accompagner par des courriers ou en présentiel dans des rencontres, comme ça peut être le cas avec des structures qui les ont mal reçues. ou des difficultés aussi avec leur sèche-femme. Donc il y a tout un panel d'actions qui sont possibles, mais le but premier de l'association, c'est vraiment de représenter les usagers auprès des structures, auprès de tous les acteurs de la parinatalité en France, et bien entendu d'essayer de faire évoluer les choses pour que ce soit pleinement pris en compte et intégré et que tous les parents qui le souhaitent puissent faire ce choix. À l'avenir, en fait, quand tout va bien pour leur grossesse. Le fait d'être coprésidente ne facilite pas forcément les choses pour trouver une sage-femme pour nous accompagner.

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'ai eu un peu le temps, du coup, de lire un petit peu ton récit. Est-ce que tu pourrais nous raconter ton cheminement, en fait, déjà vers l'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    D'accord. Depuis toute petite, en fait, je suis élevée dans ce qui touche au naturel par mes parents. J'ai une connexion avec la nature et c'est vrai que je ne m'étais jamais posé la question avant d'être enceinte. Mais le jour même où j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai annoncé à mon conjoint que je voulais accoucher à la maison. Donc voilà, ça m'est venu naturellement en fait et ça me semblait dans la logique des choses par rapport à... ma façon de vivre, ma façon de penser, etc. Mais malheureusement, dans mon ancienne région, ce n'était pas possible. Donc j'ai dû chercher des alternatives. J'ai trouvé quelqu'un qui accompagnait en plateau technique. Donc pour mon premier, on a fait un suivi pour un accouchement en plateau technique. Mais finalement, le jour de la naissance, le sage-femme n'était pas disponible. Donc il a pu appeler en amont pour expliquer notre projet de naissance, etc. Donc quand on est arrivé, l'équipe savait tout à fait ce qu'on souhaitait. Donc ça c'était très chouette. L'accouchement s'est très bien passé, on a totalement été respectés. Le petit bémol, c'était le séjour en maternité. Où vraiment, quand on est végétarien, on n'a pas grand-chose à manger. Et on m'avait demandé à sortir très vite en fait, parce que je me sentais bien. Et en fait, on a été jugé pour ça et clairement traité d'inconscient. Donc voilà, on n'est pas resté longtemps, seulement un jour et demi. Mais je me serais bien passée de cette partie-là. Et donc, deux ans et demi plus tard, je suis retombée enceinte de ma fille. Et ma première pensée, ça a été, mais non, encore une fois, je ne vais pas pouvoir accoucher à la maison comme je le souhaite. Et c'était vraiment, en fait, ce qui m'a aussi impactée pour accepter cette nouvelle recesse, parce que je savais qu'en fait, d'emblée, je risquais de ne pas pouvoir faire les choses à mon souhait, en fait. Donc j'ai contacté des sages-femmes dans les départements voisins, mais elles ne venaient pas jusqu'à chez moi. Et du coup, j'ai opté pour un plateau technique toujours mis dans la région, dans un autre département, à une heure de chez nous. Parce qu'en fait, je voulais être sûre que la personne qui nous suive soit disponible le jour de l'accouchement. Et je savais que si je retournais voir le sage-femme qui nous avait accompagnés pour ma première grossesse, une semaine sur deux, en fait, il n'était pas disponible. Donc je ne voulais pas prendre de risques. Voilà, donc il y a eu les trajets, il y a eu le fait aussi que le feeling passait un petit peu moins bien avec la sage-femme. Et de la même chose du côté de mon conjoint. Donc ça s'est globalement très bien passé, mais entre les une heure de trajet avec les contractions, c'était pas simple. On est sortis trois heures après la naissance. J'ai attrapé un coup de froid en sortant de la maternité et j'ai eu l'oreille bouchée pendant trois semaines, je pense avec une grosse otite. Le trajet retour, en fait, le bébé ne tenait pas du tout dans le siège. Donc, en fait, on a passé l'heure de retour avec des déosins à l'arrière. Donc, ce n'est pas ce qu'il y a de plus sécurisé. J'avais cependant pour cette grossesse un plan B, en fait, avec une sage-femme qui n'accompagne pas les accouchements à domicile, mais qui avait accepté, si le travail se lançait trop vite et qu'on n'avait pas le temps de partir, de passer nous voir dans les deux heures après pour s'assurer que tout allait bien. Et ça, c'était une sage-femme qui vivait, qui consultait à 5 minutes de chez nous. Donc ça, c'était l'alternative. J'avais très, très envie que finalement, ça aille très vite. Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Voilà. Et donc, presque 7 ans plus tard, nouvelle grossesse. Surprise totale. Nouvelle région. Donc, toutes les recherches ont recommencé. Et donc, ça a été un peu compliqué puisque j'ai rencontré... rencontrer cinq sages-femmes avant finalement d'avoir un accord. OK, on vous suit.

  • Speaker #0

    C'était un peu le parcours du combattant, au final, pour le dernier. Et donc, la sage-femme, après, a accepté de te suivre. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai rencontré Christine, qui m'a demandé de rencontrer l'autre sage-femme avec qui elle travaillait en binôme. Donc, elles ont discuté toutes les deux du dossier. L'une consultée à 45 minutes de chez nous et la deuxième à une heure et demie. Donc, elle ne venait pas jusqu'ici. Donc, j'ai dit, moi, mais ce n'est pas grave. Moi, j'ai fait des compromis pour les deux premiers, mais je n'en fais plus. Donc, s'il faut louer un gîte, un appartement, quelque chose, go. Donc, une fois qu'elles ont accepté, je me suis mise en recherche d'un logement pour me rapprocher. Et pouvoir enfin finaliser ce projet. Quand j'ai eu l'accord, on était presque à six mois de grossesse déjà.

  • Speaker #0

    Quand même, ok. Ce n'est pas si rapide que ça, le temps que tu fasses toutes les démarches.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et donc, le logement, il était à combien ?

  • Speaker #1

    Le logement de la maternité.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Et donc, comment s'est passé exactement l'accouchement ? Comment tu as été sur le lieu où tu devais rejoindre par la suite les âges femmes ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, je suis partie avec mes deux aînés une grosse semaine avant. On avait pris un logement sur les 15 derniers jours du terme et avec l'option d'avancer un petit peu. Deux, trois jours avant, si besoin. Et c'est vrai que la semaine d'avant, j'avais des contractions qui commençaient. Je me suis dit, non, non, on n'a pas encore le logement. Il faut attendre un petit peu. Et j'avais finalement un autre plan B pour le logement que des amis nous auraient traité. Mais ce n'était pas vraiment adapté pour être bien pour l'accouchement. Donc, je croisais tout pour que ça aille. Et donc, on est parti avec les enfants. On est restés trois, quatre jours sur. place, ça a permis de s'acclimater au logement, etc., de prendre ses marques, ce qui était super, et de profiter ensemble avec eux aussi avant la naissance. Et donc, pour le coup, ça inversait, en fait, la sage-femme la plus loin était là à 5 minutes du logement, et la seconde était finalement à 45 minutes dans l'autre sens. Et elle travaille en fait en binôme sur la période d'astreinte, une semaine c'est l'une. et sinon la semaine suivante c'est l'autre donc je savais pas en fait qui serait dispo voilà selon le jour de la naissance donc elles étaient venues voir le logement quelques jours avant aussi pour connaître le lieu et puis je me suis pas trompée de beaucoup puisque j'avais parié pour une naissance le 22 et elle est arrivée le 21 donc voilà ça travaillait ça travaillait, je le sentais Et ce soir-là, je n'arrêtais pas de recharger le feu et je me suis endormie devant. Avec ma deuxième dans le salon avec moi, je lui ai dit, si ça se déclenche dans la nuit, je te réveillerai et je te dirai d'aller dormir avec ton frère. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Je me suis réveillée vers deux heures et demie. J'ai rechargé le feu et là, j'ai senti que ça se lançait. Donc, je suis allée prendre une douche bien, bien chaude. Et quand j'ai vu que ça ne passait pas, j'ai appelé mon conjoint, qui du coup était resté chez nous parce qu'il travaillait. Et donc, il y avait une grosse heure de route pour venir. Et ensuite, dans la foulée, j'ai appelé la sage-femme qui était donc de garde. Et donc, il y avait 45 minutes. Et encore dans la foulée, la doula qui venait nous accompagner. Et qui, elle, était à 20 minutes de route, en gros. Donc voilà, une fois que j'ai appelé tout le monde, et en plus depuis la salle de bain, parce que finalement, c'était un logement très chouette, mais il y avait très peu de réseau. Ce qui ne tombe pas très bien quand tu as besoin d'appeler. Et il y a ma fille qui s'est réveillée un petit peu. Donc je lui ai dit, écoute, il y a l'accouchement qui s'est lancé, ta petite sœur va arriver. Donc elle est allée dans la chambre et ils ont dormi tous les deux pendant tout l'accouchement. Donc c'était chouette. Par contre, c'était finalement l'accouchement le plus douloureux des trois. Je savais, je sentais que j'avais quelque chose qui coinçait au niveau du bassin. J'étais allée voir l'ostéopathe la semaine avant de venir, mais je n'avais pas eu le temps d'y retourner et ça n'avait pas lâché. Donc, je sentais cette gêne en fait. Et je pense que ça a joué pour que ce soit le plus douloureux des trois, surtout que c'était pourtant le plus petit bébé sur les trois. Donc c'est vrai que la seule difficulté vraiment que j'ai trouvée, c'était la douleur. Parce que finalement, c'était plus dur de la gérer que les deux premières fois. Mais en dehors de ça, voilà, tout s'est bien passé. Et en 2h30, le bébé était là. Mon conjoint est arrivé seulement une trentaine de minutes avant la naissance, avec la route. Parce qu'avec la route, il y a aussi tous les camions qui roulent de nuit. Donc il avait mis presque deux heures. Donc, je l'avais appelée vraiment juste au bon moment. Mais voilà, tout s'est très bien passé. Et bébé est né devant le coin du feu. Donc, c'était génial.

  • Speaker #0

    Comment tu avais choisi ce lieu ? Est-ce que tu avais une attente particulière, une envie particulière pour créer ton cocon, l'ensemble ? Tu avais réfléchi à ça ?

  • Speaker #1

    J'avais cette idée du feu. J'avais besoin, en fait, d'avoir bien chaud. Alors, il ne faisait pas forcément aussi chaud que j'aurais aimé. Et j'avais besoin qu'il y ait assez d'espace, en fait, pour me sentir libre et que les enfants puissent être dans une autre pièce. Et en fait, c'est Vialla Doula qui nous a accompagnés, qui nous avait donné cette piste de logement, parce que c'était une amie à elle, en fait, qui le louait en Airbnb habituellement. Et cette fois-ci, pas pour nous. Et je sais que le logement a servi à d'autres bébés par la suite, en fait. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu avais prévenu. Du coup, la propriétaire était au courant. Ah oui, c'est dans la maison.

  • Speaker #1

    Et oui, ils étaient ravis de nous aider, en fait.

  • Speaker #0

    Et au niveau des sages-femmes, est-ce que tu en avais une que tu préférais ? Tu voulais plus une logique que l'autre ? Ou est-ce que ça a changé quelque chose dans l'avancement de ton accoutrement ?

  • Speaker #1

    En fait, non. Parce que depuis le départ et même depuis le premier bébé, je ne ressens pas forcément le besoin d'avoir quelqu'un avec moi. J'ai surtout cherché cet accompagnement par sécurité, pour être sûre que tout va bien, mais aussi pour rassurer mon conjoint. Donc je n'avais pas spécialement de préférence, j'avais juste besoin qu'on me délivre les choses comme ça venait. Et c'est ce qui a été parfaitement le cas.

  • Speaker #0

    Donc la doula au final, elle ne t'a pas servi dans le traitement de tes contractions, dans la sensation ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, elle était là juste pour le jour J. On n'a pas forcément fait de suivi avant, c'était simplement rencontrer. Parce qu'en fait, il y a plusieurs doulas qui travaillent avec les sages-femmes et elles aiment bien qu'il y ait une présence supplémentaire qui peut être peut-être plus réactive parce qu'elle a l'habitude que le conjoint. Donc c'était surtout dans ce sens-là. Après, la sage-femme et la doula étaient auprès de moi, elles me parlaient, elles me rassuraient, elles me disaient que je faisais bien. Mais qu'elle soit là ou pas, en fait, j'ai... Je ne ressentais pas forcément le besoin. Je ressentais juste que j'avais besoin de vivre librement les choses.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as pas eu de contrôle du col non plus ? Vraiment, tu as fait tout ?

  • Speaker #1

    Elles sont arrivées. De toute façon, je chantais déjà. Donc, c'était déjà… Ça se voyait que ça avançait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es préparée différemment pour l'accouchement à domicile plutôt que pour tes plateaux techniques ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non. En fait… Je m'étais tellement renseignée pour le premier que toute la partie accouchement, en fait, je l'ai intégrée déjà depuis dix ans. Donc quelque part, pour moi, j'avais déjà la majorité des connaissances et la seule chose dont j'avais vraiment besoin et qui m'a servi pendant la grossesse, c'était de réguler les potentielles douleurs parce que j'ai quand même une maladie... Une maladie, comme on dit. Ah, le mot m'échappe. chronique.

  • Speaker #0

    Chronique, ah oui, voilà, chronique.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai quand même des symptômes qui vont et qui viennent, et le début de grossesse a été très très dur, et j'avais peur que ça se fasse mal, et l'acupuncture m'a aidée tout le long de la grossesse à stabiliser ça. La difficulté pour moi, pour la grossesse et l'accouchement, c'était de limiter les difficultés physiques. Mais après, je connais mon corps, j'ai confiance en mon corps. Donc, en fait, toute la préparation basique, je ne sentais pas forcément le besoin.

  • Speaker #0

    Et ton postpartum direct, comment ça s'est passé avec les aînés, avec papa, dans la maison qui n'était pas la tienne ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, très bien. Moi, ce que j'ai trouvé chouette, c'est que les enfants se sont réveillés environ quatre minutes après la naissance. Donc, ils ont pu découvrir leur petite sœur à peine née. On a fait un placenta lotus, c'est-à-dire que le placenta est resté accroché au bébé jusqu'à ce qu'il tombe. Donc pour le postpartum, il a fallu s'habituer à transporter le placenta dans un petit sachet avec nous. Voilà, bébé a fait un pot à pot avec papa sur le canapé pendant que je prenais une petite douche rapide. Ça a été très doux, vraiment dans la continuité du quotidien. Et je trouve que c'est merveilleux parce qu'en fait, les enfants, ils étaient tristes en fait de ne pas l'avoir vécu. Ils m'ont dit, mais moi aussi, je voulais naître à la maison. Ben en fait, moi aussi, j'aurais bien aimé. Et en fait, ça leur donne une image tellement positive de l'accouchement. Si je leur dis, ben si vous avez des enfants un jour, où est-ce que vous voulez qu'ils naissent ? Ben à la maison. Et en fait, ça permet vraiment d'intégrer. cet événement dans le quotidien pour tout le monde et pas que ce soit une crainte en fait. Donc ça a été très doux. Mon conjoint est reparti deux jours après avec les enfants pour qu'ils puissent reprendre l'école. Et donc il les a amenés à l'école et comme il fallait faire encore quelques rendez-vous et faire la déclaration sur place, le lundi matin après avoir posé les enfants à l'école, il est venu et puis on a été faire la déclaration. à la mairie. Et puis après, on a fini de tout ranger et on est rentrés chez nous avec un petit bébé en plus. Et ce qui était super chouette aussi, c'est que vraiment avec le congé paternité qui a été allongé depuis, franchement, avoir un mois complet avec mon conjoint à la maison, ça change beaucoup de choses et ça permet d'avoir un vrai repos. Parce qu'en fait, tout ce qu'il y avait à gérer pour les grands, les allers-retours à la maison, etc., à l'école, pardon, ça permettait qu'ils s'en occupent. et de ne pas avoir à gérer les allers-retours avec un petit bébé à peine né pendant que le conjoint est au travail. Et franchement, ça fait une grande différence sur la récupération. Même si, franchement, après un accouchement physiologique, on se lève facilement, on fait facilement des petites choses du quotidien, mais c'est important de ne pas oublier que le corps doit récupérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a marquée vraiment dans cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est vraiment la simplicité. Parce qu'en fait, en à peine deux heures, bébé était là et j'étais presque déçue finalement que ce soit allé si vite parce que je me suis tellement battue en dix ans pour enfin pouvoir vivre l'accouchement comme je le voulais, à la maison, être dans le cadre qu'on a choisi, que je me suis dit, mince, en fait, je n'ai pas vraiment eu le temps d'en profiter. Voilà, c'était rapide, c'était simple. C'était le corps qui faisait ce qu'il avait à faire, en fait, tout simplement. En fait, elle est née sur le matelas, sous mes jambes, en fait, et tout simplement en glissant. Et voilà, ça ne s'exprime pas, en fait. C'est un petit moment hors du temps. Et je pense que chaque femme qui le souhaite, en fait, devrait vraiment pouvoir le vivre. Parce que pour moi, c'était réparateur. que je le souhaitais depuis le début et que je n'avais pas pu le vivre jusqu'ici. Et quelque part, c'était quelque chose qui me complétait en tant que femme, en tant que mère, de pouvoir vraiment accoucher pleinement comme je le souhaitais.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu pourrais donner aux futurs mamans qui souhaitent envisager un accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le conseil à donner, c'est vraiment de pouvoir se renseigner à fond sur la physiologie, sur le fonctionnement de l'accouchement, sur les besoins de la femme qui accouche. couche. Et ensuite, de se renseigner sur comment procéder, ce qui peut nous aider, en fait, pour faire face à la douleur, etc. Mais vraiment, en premier lieu, se renseigner sur la physiologie. Parce qu'en fait, à partir du moment où on comprend comment ça fonctionne, comment notre corps fonctionne, les peurs s'en vont. Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maryse, de nous avoir partagé ton récit d'accouchement. On va se retrouver bientôt pour une FAQ sur les mythes sur l'accouchement à domicile. À très prochainement. En quelques questions, ce sera un épisode plutôt rapide. Merci beaucoup et à la prochaine.

Description

C'est le deuxième épisode !

Bienvenue dans Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit, avec des récits d'AAD réussis ou planifiés mais qui ont pris un chemin différent.


Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Maryse, actuellement co-présidente du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'accouchement accompagné à domicile.


Elle nous raconte comment elle a dû déplacer temporairement son "chez elle" en gîte pour se rapprocher des sage-femmes qui la suivaient, afin de mettre au monde son troisième enfant, tout en conservant l'intimité, la chaleur et la sécurité qu’elle souhaitait pour cet enfantement. 


Merci à tous pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


ABONNEZ-VOUS !



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés.

  • Speaker #1

    Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, nous avons Maryse avec nous qui va nous partager son témoignage. Bonjour Maryse, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Katia, un petit peu fatiguée, mais ça va, merci.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, alors, en quelques mots, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    D'accord. Alors, moi, c'est Maryse, j'ai 38 ans, je suis maman de trois enfants et je viens juste de terminer mon congé parental. Donc, je me prépare à créer mon entreprise ou à retrouver du travail d'ici quelques mois.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors aujourd'hui, tu es venue nous raconter ton accouchement à domicile, mais le petit point particulier, c'est que tu es la coprésidente du CDAADI.

  • Speaker #1

    Eh oui, tout à fait. Alors, le CDAAD, c'est le Collectif de Défense de l'Accouchement à Domicile, accompagné à domicile. Accompagné ! Et donc, le but, c'est de représenter les usagers, de faire connaître et reconnaître l'AAD pour qu'il puisse être intégré à terme dans le système français des soins périnataux. Il y a différentes formes d'accompagnement. Déjà, pouvoir répondre aux parents qui sont en recherche, qui se posent des questions, qui ont besoin d'échanger sur le sujet. Transmettre aux parents aussi les sages-femmes qui peuvent accompagner dans leur département quand on a l'information. Quand il y a des choses qui sont mal vécues, on peut aussi les accompagner par des courriers ou en présentiel dans des rencontres, comme ça peut être le cas avec des structures qui les ont mal reçues. ou des difficultés aussi avec leur sèche-femme. Donc il y a tout un panel d'actions qui sont possibles, mais le but premier de l'association, c'est vraiment de représenter les usagers auprès des structures, auprès de tous les acteurs de la parinatalité en France, et bien entendu d'essayer de faire évoluer les choses pour que ce soit pleinement pris en compte et intégré et que tous les parents qui le souhaitent puissent faire ce choix. À l'avenir, en fait, quand tout va bien pour leur grossesse. Le fait d'être coprésidente ne facilite pas forcément les choses pour trouver une sage-femme pour nous accompagner.

  • Speaker #0

    Oui, alors moi, j'ai eu un peu le temps, du coup, de lire un petit peu ton récit. Est-ce que tu pourrais nous raconter ton cheminement, en fait, déjà vers l'accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    D'accord. Depuis toute petite, en fait, je suis élevée dans ce qui touche au naturel par mes parents. J'ai une connexion avec la nature et c'est vrai que je ne m'étais jamais posé la question avant d'être enceinte. Mais le jour même où j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai annoncé à mon conjoint que je voulais accoucher à la maison. Donc voilà, ça m'est venu naturellement en fait et ça me semblait dans la logique des choses par rapport à... ma façon de vivre, ma façon de penser, etc. Mais malheureusement, dans mon ancienne région, ce n'était pas possible. Donc j'ai dû chercher des alternatives. J'ai trouvé quelqu'un qui accompagnait en plateau technique. Donc pour mon premier, on a fait un suivi pour un accouchement en plateau technique. Mais finalement, le jour de la naissance, le sage-femme n'était pas disponible. Donc il a pu appeler en amont pour expliquer notre projet de naissance, etc. Donc quand on est arrivé, l'équipe savait tout à fait ce qu'on souhaitait. Donc ça c'était très chouette. L'accouchement s'est très bien passé, on a totalement été respectés. Le petit bémol, c'était le séjour en maternité. Où vraiment, quand on est végétarien, on n'a pas grand-chose à manger. Et on m'avait demandé à sortir très vite en fait, parce que je me sentais bien. Et en fait, on a été jugé pour ça et clairement traité d'inconscient. Donc voilà, on n'est pas resté longtemps, seulement un jour et demi. Mais je me serais bien passée de cette partie-là. Et donc, deux ans et demi plus tard, je suis retombée enceinte de ma fille. Et ma première pensée, ça a été, mais non, encore une fois, je ne vais pas pouvoir accoucher à la maison comme je le souhaite. Et c'était vraiment, en fait, ce qui m'a aussi impactée pour accepter cette nouvelle recesse, parce que je savais qu'en fait, d'emblée, je risquais de ne pas pouvoir faire les choses à mon souhait, en fait. Donc j'ai contacté des sages-femmes dans les départements voisins, mais elles ne venaient pas jusqu'à chez moi. Et du coup, j'ai opté pour un plateau technique toujours mis dans la région, dans un autre département, à une heure de chez nous. Parce qu'en fait, je voulais être sûre que la personne qui nous suive soit disponible le jour de l'accouchement. Et je savais que si je retournais voir le sage-femme qui nous avait accompagnés pour ma première grossesse, une semaine sur deux, en fait, il n'était pas disponible. Donc je ne voulais pas prendre de risques. Voilà, donc il y a eu les trajets, il y a eu le fait aussi que le feeling passait un petit peu moins bien avec la sage-femme. Et de la même chose du côté de mon conjoint. Donc ça s'est globalement très bien passé, mais entre les une heure de trajet avec les contractions, c'était pas simple. On est sortis trois heures après la naissance. J'ai attrapé un coup de froid en sortant de la maternité et j'ai eu l'oreille bouchée pendant trois semaines, je pense avec une grosse otite. Le trajet retour, en fait, le bébé ne tenait pas du tout dans le siège. Donc, en fait, on a passé l'heure de retour avec des déosins à l'arrière. Donc, ce n'est pas ce qu'il y a de plus sécurisé. J'avais cependant pour cette grossesse un plan B, en fait, avec une sage-femme qui n'accompagne pas les accouchements à domicile, mais qui avait accepté, si le travail se lançait trop vite et qu'on n'avait pas le temps de partir, de passer nous voir dans les deux heures après pour s'assurer que tout allait bien. Et ça, c'était une sage-femme qui vivait, qui consultait à 5 minutes de chez nous. Donc ça, c'était l'alternative. J'avais très, très envie que finalement, ça aille très vite. Mais ça ne s'est pas passé comme ça. Voilà. Et donc, presque 7 ans plus tard, nouvelle grossesse. Surprise totale. Nouvelle région. Donc, toutes les recherches ont recommencé. Et donc, ça a été un peu compliqué puisque j'ai rencontré... rencontrer cinq sages-femmes avant finalement d'avoir un accord. OK, on vous suit.

  • Speaker #0

    C'était un peu le parcours du combattant, au final, pour le dernier. Et donc, la sage-femme, après, a accepté de te suivre. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai rencontré Christine, qui m'a demandé de rencontrer l'autre sage-femme avec qui elle travaillait en binôme. Donc, elles ont discuté toutes les deux du dossier. L'une consultée à 45 minutes de chez nous et la deuxième à une heure et demie. Donc, elle ne venait pas jusqu'ici. Donc, j'ai dit, moi, mais ce n'est pas grave. Moi, j'ai fait des compromis pour les deux premiers, mais je n'en fais plus. Donc, s'il faut louer un gîte, un appartement, quelque chose, go. Donc, une fois qu'elles ont accepté, je me suis mise en recherche d'un logement pour me rapprocher. Et pouvoir enfin finaliser ce projet. Quand j'ai eu l'accord, on était presque à six mois de grossesse déjà.

  • Speaker #0

    Quand même, ok. Ce n'est pas si rapide que ça, le temps que tu fasses toutes les démarches.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et donc, le logement, il était à combien ?

  • Speaker #1

    Le logement de la maternité.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Et donc, comment s'est passé exactement l'accouchement ? Comment tu as été sur le lieu où tu devais rejoindre par la suite les âges femmes ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, je suis partie avec mes deux aînés une grosse semaine avant. On avait pris un logement sur les 15 derniers jours du terme et avec l'option d'avancer un petit peu. Deux, trois jours avant, si besoin. Et c'est vrai que la semaine d'avant, j'avais des contractions qui commençaient. Je me suis dit, non, non, on n'a pas encore le logement. Il faut attendre un petit peu. Et j'avais finalement un autre plan B pour le logement que des amis nous auraient traité. Mais ce n'était pas vraiment adapté pour être bien pour l'accouchement. Donc, je croisais tout pour que ça aille. Et donc, on est parti avec les enfants. On est restés trois, quatre jours sur. place, ça a permis de s'acclimater au logement, etc., de prendre ses marques, ce qui était super, et de profiter ensemble avec eux aussi avant la naissance. Et donc, pour le coup, ça inversait, en fait, la sage-femme la plus loin était là à 5 minutes du logement, et la seconde était finalement à 45 minutes dans l'autre sens. Et elle travaille en fait en binôme sur la période d'astreinte, une semaine c'est l'une. et sinon la semaine suivante c'est l'autre donc je savais pas en fait qui serait dispo voilà selon le jour de la naissance donc elles étaient venues voir le logement quelques jours avant aussi pour connaître le lieu et puis je me suis pas trompée de beaucoup puisque j'avais parié pour une naissance le 22 et elle est arrivée le 21 donc voilà ça travaillait ça travaillait, je le sentais Et ce soir-là, je n'arrêtais pas de recharger le feu et je me suis endormie devant. Avec ma deuxième dans le salon avec moi, je lui ai dit, si ça se déclenche dans la nuit, je te réveillerai et je te dirai d'aller dormir avec ton frère. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Je me suis réveillée vers deux heures et demie. J'ai rechargé le feu et là, j'ai senti que ça se lançait. Donc, je suis allée prendre une douche bien, bien chaude. Et quand j'ai vu que ça ne passait pas, j'ai appelé mon conjoint, qui du coup était resté chez nous parce qu'il travaillait. Et donc, il y avait une grosse heure de route pour venir. Et ensuite, dans la foulée, j'ai appelé la sage-femme qui était donc de garde. Et donc, il y avait 45 minutes. Et encore dans la foulée, la doula qui venait nous accompagner. Et qui, elle, était à 20 minutes de route, en gros. Donc voilà, une fois que j'ai appelé tout le monde, et en plus depuis la salle de bain, parce que finalement, c'était un logement très chouette, mais il y avait très peu de réseau. Ce qui ne tombe pas très bien quand tu as besoin d'appeler. Et il y a ma fille qui s'est réveillée un petit peu. Donc je lui ai dit, écoute, il y a l'accouchement qui s'est lancé, ta petite sœur va arriver. Donc elle est allée dans la chambre et ils ont dormi tous les deux pendant tout l'accouchement. Donc c'était chouette. Par contre, c'était finalement l'accouchement le plus douloureux des trois. Je savais, je sentais que j'avais quelque chose qui coinçait au niveau du bassin. J'étais allée voir l'ostéopathe la semaine avant de venir, mais je n'avais pas eu le temps d'y retourner et ça n'avait pas lâché. Donc, je sentais cette gêne en fait. Et je pense que ça a joué pour que ce soit le plus douloureux des trois, surtout que c'était pourtant le plus petit bébé sur les trois. Donc c'est vrai que la seule difficulté vraiment que j'ai trouvée, c'était la douleur. Parce que finalement, c'était plus dur de la gérer que les deux premières fois. Mais en dehors de ça, voilà, tout s'est bien passé. Et en 2h30, le bébé était là. Mon conjoint est arrivé seulement une trentaine de minutes avant la naissance, avec la route. Parce qu'avec la route, il y a aussi tous les camions qui roulent de nuit. Donc il avait mis presque deux heures. Donc, je l'avais appelée vraiment juste au bon moment. Mais voilà, tout s'est très bien passé. Et bébé est né devant le coin du feu. Donc, c'était génial.

  • Speaker #0

    Comment tu avais choisi ce lieu ? Est-ce que tu avais une attente particulière, une envie particulière pour créer ton cocon, l'ensemble ? Tu avais réfléchi à ça ?

  • Speaker #1

    J'avais cette idée du feu. J'avais besoin, en fait, d'avoir bien chaud. Alors, il ne faisait pas forcément aussi chaud que j'aurais aimé. Et j'avais besoin qu'il y ait assez d'espace, en fait, pour me sentir libre et que les enfants puissent être dans une autre pièce. Et en fait, c'est Vialla Doula qui nous a accompagnés, qui nous avait donné cette piste de logement, parce que c'était une amie à elle, en fait, qui le louait en Airbnb habituellement. Et cette fois-ci, pas pour nous. Et je sais que le logement a servi à d'autres bébés par la suite, en fait. Donc, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Tu avais prévenu. Du coup, la propriétaire était au courant. Ah oui, c'est dans la maison.

  • Speaker #1

    Et oui, ils étaient ravis de nous aider, en fait.

  • Speaker #0

    Et au niveau des sages-femmes, est-ce que tu en avais une que tu préférais ? Tu voulais plus une logique que l'autre ? Ou est-ce que ça a changé quelque chose dans l'avancement de ton accoutrement ?

  • Speaker #1

    En fait, non. Parce que depuis le départ et même depuis le premier bébé, je ne ressens pas forcément le besoin d'avoir quelqu'un avec moi. J'ai surtout cherché cet accompagnement par sécurité, pour être sûre que tout va bien, mais aussi pour rassurer mon conjoint. Donc je n'avais pas spécialement de préférence, j'avais juste besoin qu'on me délivre les choses comme ça venait. Et c'est ce qui a été parfaitement le cas.

  • Speaker #0

    Donc la doula au final, elle ne t'a pas servi dans le traitement de tes contractions, dans la sensation ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, elle était là juste pour le jour J. On n'a pas forcément fait de suivi avant, c'était simplement rencontrer. Parce qu'en fait, il y a plusieurs doulas qui travaillent avec les sages-femmes et elles aiment bien qu'il y ait une présence supplémentaire qui peut être peut-être plus réactive parce qu'elle a l'habitude que le conjoint. Donc c'était surtout dans ce sens-là. Après, la sage-femme et la doula étaient auprès de moi, elles me parlaient, elles me rassuraient, elles me disaient que je faisais bien. Mais qu'elle soit là ou pas, en fait, j'ai... Je ne ressentais pas forcément le besoin. Je ressentais juste que j'avais besoin de vivre librement les choses.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as pas eu de contrôle du col non plus ? Vraiment, tu as fait tout ?

  • Speaker #1

    Elles sont arrivées. De toute façon, je chantais déjà. Donc, c'était déjà… Ça se voyait que ça avançait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es préparée différemment pour l'accouchement à domicile plutôt que pour tes plateaux techniques ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non. En fait… Je m'étais tellement renseignée pour le premier que toute la partie accouchement, en fait, je l'ai intégrée déjà depuis dix ans. Donc quelque part, pour moi, j'avais déjà la majorité des connaissances et la seule chose dont j'avais vraiment besoin et qui m'a servi pendant la grossesse, c'était de réguler les potentielles douleurs parce que j'ai quand même une maladie... Une maladie, comme on dit. Ah, le mot m'échappe. chronique.

  • Speaker #0

    Chronique, ah oui, voilà, chronique.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai quand même des symptômes qui vont et qui viennent, et le début de grossesse a été très très dur, et j'avais peur que ça se fasse mal, et l'acupuncture m'a aidée tout le long de la grossesse à stabiliser ça. La difficulté pour moi, pour la grossesse et l'accouchement, c'était de limiter les difficultés physiques. Mais après, je connais mon corps, j'ai confiance en mon corps. Donc, en fait, toute la préparation basique, je ne sentais pas forcément le besoin.

  • Speaker #0

    Et ton postpartum direct, comment ça s'est passé avec les aînés, avec papa, dans la maison qui n'était pas la tienne ?

  • Speaker #1

    Eh bien, écoute, très bien. Moi, ce que j'ai trouvé chouette, c'est que les enfants se sont réveillés environ quatre minutes après la naissance. Donc, ils ont pu découvrir leur petite sœur à peine née. On a fait un placenta lotus, c'est-à-dire que le placenta est resté accroché au bébé jusqu'à ce qu'il tombe. Donc pour le postpartum, il a fallu s'habituer à transporter le placenta dans un petit sachet avec nous. Voilà, bébé a fait un pot à pot avec papa sur le canapé pendant que je prenais une petite douche rapide. Ça a été très doux, vraiment dans la continuité du quotidien. Et je trouve que c'est merveilleux parce qu'en fait, les enfants, ils étaient tristes en fait de ne pas l'avoir vécu. Ils m'ont dit, mais moi aussi, je voulais naître à la maison. Ben en fait, moi aussi, j'aurais bien aimé. Et en fait, ça leur donne une image tellement positive de l'accouchement. Si je leur dis, ben si vous avez des enfants un jour, où est-ce que vous voulez qu'ils naissent ? Ben à la maison. Et en fait, ça permet vraiment d'intégrer. cet événement dans le quotidien pour tout le monde et pas que ce soit une crainte en fait. Donc ça a été très doux. Mon conjoint est reparti deux jours après avec les enfants pour qu'ils puissent reprendre l'école. Et donc il les a amenés à l'école et comme il fallait faire encore quelques rendez-vous et faire la déclaration sur place, le lundi matin après avoir posé les enfants à l'école, il est venu et puis on a été faire la déclaration. à la mairie. Et puis après, on a fini de tout ranger et on est rentrés chez nous avec un petit bébé en plus. Et ce qui était super chouette aussi, c'est que vraiment avec le congé paternité qui a été allongé depuis, franchement, avoir un mois complet avec mon conjoint à la maison, ça change beaucoup de choses et ça permet d'avoir un vrai repos. Parce qu'en fait, tout ce qu'il y avait à gérer pour les grands, les allers-retours à la maison, etc., à l'école, pardon, ça permettait qu'ils s'en occupent. et de ne pas avoir à gérer les allers-retours avec un petit bébé à peine né pendant que le conjoint est au travail. Et franchement, ça fait une grande différence sur la récupération. Même si, franchement, après un accouchement physiologique, on se lève facilement, on fait facilement des petites choses du quotidien, mais c'est important de ne pas oublier que le corps doit récupérer.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a marquée vraiment dans cet accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a marquée, c'est vraiment la simplicité. Parce qu'en fait, en à peine deux heures, bébé était là et j'étais presque déçue finalement que ce soit allé si vite parce que je me suis tellement battue en dix ans pour enfin pouvoir vivre l'accouchement comme je le voulais, à la maison, être dans le cadre qu'on a choisi, que je me suis dit, mince, en fait, je n'ai pas vraiment eu le temps d'en profiter. Voilà, c'était rapide, c'était simple. C'était le corps qui faisait ce qu'il avait à faire, en fait, tout simplement. En fait, elle est née sur le matelas, sous mes jambes, en fait, et tout simplement en glissant. Et voilà, ça ne s'exprime pas, en fait. C'est un petit moment hors du temps. Et je pense que chaque femme qui le souhaite, en fait, devrait vraiment pouvoir le vivre. Parce que pour moi, c'était réparateur. que je le souhaitais depuis le début et que je n'avais pas pu le vivre jusqu'ici. Et quelque part, c'était quelque chose qui me complétait en tant que femme, en tant que mère, de pouvoir vraiment accoucher pleinement comme je le souhaitais.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu pourrais donner aux futurs mamans qui souhaitent envisager un accouchement à domicile ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le conseil à donner, c'est vraiment de pouvoir se renseigner à fond sur la physiologie, sur le fonctionnement de l'accouchement, sur les besoins de la femme qui accouche. couche. Et ensuite, de se renseigner sur comment procéder, ce qui peut nous aider, en fait, pour faire face à la douleur, etc. Mais vraiment, en premier lieu, se renseigner sur la physiologie. Parce qu'en fait, à partir du moment où on comprend comment ça fonctionne, comment notre corps fonctionne, les peurs s'en vont. Et quand on n'a plus peur, ça se passe forcément plus facilement.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Maryse, de nous avoir partagé ton récit d'accouchement. On va se retrouver bientôt pour une FAQ sur les mythes sur l'accouchement à domicile. À très prochainement. En quelques questions, ce sera un épisode plutôt rapide. Merci beaucoup et à la prochaine.

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