undefined cover
undefined cover
3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi cover
3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi cover
PARLONS NAISSANCE

3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi

3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi

39min |15/11/2024
Play
undefined cover
undefined cover
3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi cover
3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi cover
PARLONS NAISSANCE

3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi

3 - "Accoucher chez elle, une évidence pour Abi" => L'AAD selon Abi

39min |15/11/2024
Play

Description

C'est le troisième épisode !


Bienvenue dans Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit, avec des récits d'AAD réussis ou planifiés mais qui ont pris un chemin différent.


Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Abi, actuellement membre du Conseil d'Administration du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'Accouchement Accompagné à Domicile.

Elle est également référente locale du collectif Accoucher Chez Moi 69. Enfin elle nous partage sur Instagram sa reconvention professionnel en temps que sage-femme.


Abi nous raconte comment son expérience familiale a guidé son choix d'accoucher à la maison, comme une évidence et une question qui ne donnait pas lieu à un débat.

Elle partage avec nous les raisons qui l'ont menée à s'impliquer dans ce domaine et les enjeux liés au libre-choix du mode d'accouchement.


Merci à tous et toutes pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


ABONNEZ-VOUS !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés. Bonjour, aujourd'hui nous recevons Abdi. qui va nous partager son récit d'AAD.

  • Speaker #1

    Bonjour Katia.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Alors donc, cet enregistrement fait suite au recueil de témoignages que le CDAAD organise. Et donc, je me suis un peu basée sur les questions du site. Et puis comme ça, on va pouvoir développer l'enregistrement ensemble. Du coup, alors, en quelques mots, une petite présentation d'où tu viens, combien as-tu d'enfants et quelle agisse ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, Agui, je viens du Rhône, donc dans le 69, à côté de Lyon. J'ai deux enfants qui sont venus tous les deux à la maison. Le premier en 2019, qui du coup fêtera ses cinq ans au mois d'octobre. Et le deuxième en 2022, qui du coup a fêté ses deux ans là au mois de février.

  • Speaker #0

    Ok, et donc qu'est-ce qui a motivé exactement ton accouchement à domicile ? Est-ce que c'était une évidence ? Est-ce que tu as réfléchi ? Quel a été ton parcours ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, ma mère a accouché à la maison. On est quatre enfants, enfin cinq enfants, mais on est quatre nés en milieu hospitalier. Le dernier est né à la maison. Parce que, en fait, pour les premiers, elle a suivi un peu le chemin classique parce que son père était pédiatre. Et pour l'avant-dernier, elle a failli accoucher sur le parking. Elle a dit, non, mais c'est bon, la prochaine fois, en fait, je reste chez moi. Ça faisait déjà un moment qu'elle voulait faire ça. Et à l'époque, moi, j'avais dix ans. J'étais là lors de la naissance de mon frangin. Ce qui fait que j'ai grandi toute ma vie d'adolescente et de femme avec quasiment que ça comme exemple. Avant ça, je me souviens rapidement de quand elle partait à la maternité, mais généralement c'était au milieu de la nuit, donc je ne me souviens pas plus que ça. Par contre, toutes ses copines se sont mises à accoucher à domicile après une fois que ma mère a accouché à la maison. Ce qui fait que pour moi, c'était devenu normal. Quand je suis tombée enceinte de mon premier, Mon premier réflexe, c'est d'être allée voir la première sage-femme du coin en disant Bonjour, je suis enceinte et je voudrais accoucher à domicile. M'être fait regarder comme un extraterrestre qui demandait la lune. En mode, non, je ne fais pas ça, excusez-moi. Donc du coup, je me suis dit Ok, bon. Comment on trouve une sage-femme qui fait de la AD, du coup ? Donc, j'ai farfliné un peu sur Internet. À l'époque, l'APAD n'existait pas encore. Donc l'association... professionnelle de l'accouchement accompagné à domicile qui référence la majorité des sages-femmes à domicile en France. Ce qui fait que j'ai dû chercher un petit peu sur Internet, sur des forums, et finalement j'ai trouvé une sage-femme qui était à 800 mètres de chez moi qui, hélas, était suspendue sur le terme de mon accouchement. Donc j'étais en mode, ok, super, bon, sinon je peux aller jusqu'à Grenoble où je connais des super sages-femmes, mais ça m'embête un peu de prendre la voiture à 9 mois et demi. de grossesse pour aller là-bas, surtout que mon conjoint n'avait pas le permis. Et finalement, j'étais en tout début de grossesse quand j'ai su ça et je me suis dit que de toute façon, j'ai un plan de secours. Et même pas deux jours après qu'elle m'ait dit qu'elle était suspendue, elle m'a dit Venez quand même, on se voit et puis on voit un petit peu Donc j'arrive à son cabinet et là, il y a une autre personne avec moi. Et je me dis Bon, peut-être qu'on fait des rêves rendez-vous groupés, je sais pas. Et en fait non pas du tout, l'autre personne était une sage-femme qui se lançait dans l'accouchement à domicile sur la région lyonnaise et qui du coup bah en fait prenait la patientèle de cette sage-femme là. Donc du coup j'ai eu de la chance parce que tout s'est bien combiné et pour mon deuxième j'ai bêtement rappelé ma première sage-femme qui m'a dit bah écoute maintenant je travaille en binôme en plus, j'étais en mode oh trop bien et cette fois par contre j'ai accouché avec sa binôme. Donc du coup voilà j'ai accouché avec deux sages-femmes différentes mais qui bossaient ensemble.

  • Speaker #0

    Et pendant ta grossesse, est-ce que certaines personnes ont critiqué ton choix d'AAD ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. J'ai vraiment cet avantage d'être entourée de personnes pour qui, quand j'ai accouché à domicile, c'est oui, ça existe. Donc voilà, j'ai eu assez peu de mauvaises expériences par rapport à ça. Même les caissières au supermarché, c'est vraiment hyper particulier quand on est enceinte, parce que les gens vous posent la question de il vous a accouché ? ou alors qu'est-ce que vous en fous ? Tu ne me demandes pas où est-ce que je vais aux toilettes ? Est-ce que je vais dans mes toilettes à moi ? Si je vais chez le voisin ? Pourquoi tu me poses cette question ? question. Et du coup, j'étais toujours très fière d'une certaine manière de dire, moi, j'accouchais à la maison. Et deux, trois fois, on m'a sorti, ah, mais c'est super comme nom de clinique. Alors, ce n'est pas une clinique, en fait, c'est chez moi, genre my home, genre ma maison. Et du coup, en fait, ça a plutôt été bien reçu. Ah, mais c'est super et tout ça. J'ai eu deux, trois fois cette fameuse question de, mais vous avez le droit, c'est légal. Bah oui, tout à fait. C'est vrai que ça, c'est un petit peu des questions, entre guillemets, déplacées, mais c'est tout si normal. Globalement, j'ai eu que des bons retours. Il y a une seule personne qui s'est quand même permise de me dire, eux, ils te sont accouchés à domicile, c'est n'importe quoi. C'est un mec qui ne connaissait rien du tout. C'était une connaissance que j'avais d'amis en commun. Il m'a sorti tout un laus sur le fait que de toute façon, sa cousine n'avait pas réussi à accoucher sans péridural à la maternité. Alors moi, à la maison, il ne fallait pas que je rêve. mais mon gars, genre, what ? Déjà, d'où tu vas juger deux personnes différentes sur leur choix d'accouchement ? Et puis, parce que ta cousine n'a pas réussi à la maternité, moi, je ne vais pas y arriver à la maison. Mais what the fuck, quoi ? Donc, du coup, ouais, à part ça, je n'ai pas eu de mauvais retours. Mon conjoint, comme sa grand-mère, avait elle-même accouché à domicile. En fait, il vient de Martinique, et en Martinique, il y a, je crois, une ou deux cliniques, c'est tout, sur l'île. L'île n'est pas très grande, il y a quand même 700 000 personnes qui vivent sur l'île, mais il n'y a pas tant de monde que ça dans l'absolu. Et en fait, sa grand-mère a accouché deux fois dans des typhons à la maison, sans assistance du coup, parce que quand vous êtes bloqué au milieu d'une tempête, personne ne peut bouger. Du coup, ça ne l'a pas plus perturbé que ça dans l'absolu, quand je lui ai dit que moi j'accouchais à domicile, donc t'es content, t'es pas content, c'est pareil. Donc il s'est quand même préparé de son côté, il a lu la super BD qui s'appelle Être papa qui a été co-écrit par deux papas qui ont fait l'un des deux à accoucher à domicile. Enfin, il n'a pas accouché, mais sa femme a accouché à domicile. Et c'est vrai que du coup, c'était super parce qu'à l'époque, en 2019, la BD sortait au fur et à mesure sur les réseaux. Donc c'était un petit peu notre rendez-vous du soir où du coup, on lisait ensemble l'épisode de la BD qui sortait. Et après, le fait de rencontrer la sage-femme, de faire les prépas avec elle, ça m'a aussi un petit peu rassurée, même s'il n'était pas très inquiet de base. Et c'est vrai qu'il n'a pas mal en train de me suivre, parce que moi, j'ai un mec féministe qui n'hésite pas à dire, mais en fait, ton corps, ton choix, ce n'est pas parce que tu es enceinte de mon bébé, que je dois décider à ta place. De toute façon, d'un point de vue légal, cet enfant, tant qu'il n'est pas né, je n'ai aucun pouvoir dessus. Donc c'est vrai qu'avoir un mec qui a cette réponse, c'est quand même vachement cool et du coup pour notre deuxième il était en mode on appelle la sèche-femme on n'a pas accouché à domicile pour le premier pour aller en maternité pour le deuxième ça n'a pas de sens donc du coup sauf si évidemment il y avait une pathologie vraiment spécifique qui ne nous permettait pas d'accoucher à domicile donc du coup voilà ça a été cool par rapport à mes frères et le reste de ma famille personne n'a moufflé clairement voilà mon dernier frangin du coup qui est né à la maison il avait 8 ou 9 ans quand mon fils est né il était là il était en mode oui non mais en fait moi de toute façon plus tard moi je suis né à la maison quand j'aurai des enfants ils naîtront aussi à la maison je vois pas pourquoi ils iront à la maternité alors que du coup moi je suis né chez moi quoi oui c'est bien tu as 8-9 ans tu as déjà cette réflexion c'est battant cool n'empêche et du coup voilà globalement j'ai pas eu de soucis par rapport à ça je déteste être enceinte puisque moi je suis hyper laxe donc du coup l'hyperlaxité qu'on a pendant la grossesse elle est décuplée chez moi ce qui fait que j'ai mal partout je passe mon temps à me faire les chevilles je me casse la gueule je peux pas faire trois pas sans me casser la figure c'est un enfer et lors de ma deuxième grossesse première grossesse c'est arrivé sur la fin mais lors de ma deuxième grossesse j'ai la symphyse qui craquait qui du coup bougeait et ça fait mal de fou c'est l'enfer vraiment à ce niveau là Je pouvais pas être assise, je pouvais pas être couchée, je pouvais pas être debout. Donc j'ai passé 9 mois à flotter dans mon bain à 40 degrés parce que j'en pouvais juste plus. Et mon ostéopathe, je l'ai vu toutes les 3 semaines. Ça me soulageait, mais ça durait pas parce que de toute façon, ça dure pas. Avec l'hyperlaxité, tout bouge tout le temps, c'est assez infernal. Mais bon, c'est comme ça, c'est le jeu.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment se sont passés tes accouchements ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, pour mon premier, j'ai eu le droit à une semaine de pré-travail, où tous les soirs je contractais comme une grande malade. C'est affreux, vraiment, c'est épuisant. Ma sage-femme passe me voir le vendredi, me fait un monito pour voir comment ça va, parce que c'est vrai que du coup, ça fait déjà quasiment une semaine que je contracte, donc vérifie que le bébé va bien. Elle tâte mon col, elle me dit Ah bah écoute, il semblerait que tu sois plus ou moins ouverte à 1. J'étais en mode Super, génial ! Fait bon, bah écoute, je repasse te voir lundi ou mardi et on voit ce que ça donne. Le lundi, je passe faire un coup d'acupuncture après mon rendez-vous du 9e mois à la maternité où je me prends la tête avec la chef de service de la maternité. Non, ils ont commencé à me dire Oui, alors du coup, on va faire ça, ça, ça. Je fais Non. Vous êtes pas d'accord, je suis pas d'accord avec vos protocoles, je suis désolée, mais non, je n'accepte pas d'avoir une voie fermée de poser, une délivrance dirigée, c'est hors de question. De toute façon, en fait, la loi Kouchner, elle prime sur tout le reste. Donc, je me suis fait entendre dire, si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à aller ailleurs. Vous êtes l'hôpital qui est genre à deux rues de chez moi, je ne vais pas aller dans un autre, qui je sais, ils accepteront, mais qui est à 5 km, sachant qu'encore une fois, mon convoi n'a pas de permis. donc non je ne pouvais pas conduire en ayant des contractions en étant à moitié en train d'accoucher pour aller jusque chez vous, enfin jusque là-bas donc bref je me prends la tête méchamment avec cette vilaine dame et je vais faire ma séance d'acupuncture avec une sage-femme libérale qui du coup m'a fait plus mal qu'autre chose parce que le mardi que ma sage-femme vient me voir elle fait ah bah écoute t'es presque à deux T'es entre 1 et demi de dilatation. J'étais désespérée. J'étais, tu te fous de ma gueule. Comment ça ? Non, c'est pas possible. Fais écoute. Si tu veux, on tente un décollement des membranes. Alors, pourquoi est-ce que j'ai dit oui ? Pourquoi est-ce qu'elle me l'a proposé ? Parce que le samedi, elle partait en vacances à l'autre bout du monde. Et que mon terme était le dimanche. Que toutes les autres mamans avaient accouché. Et que j'étais un peu en mode, non mais c'est mort. Enfin, j'ai vraiment pas envie de prendre... ma voiture pour aller jusqu'à Grenoble donc me coltiner une heure et demie de bagnole pour aller chez une autre sage-femme à AD que je connais très bien, qui est une très bonne amie de ma mère une très bonne amie à moi qui était là à la naissance de mon frangin, je vais pas faire ça donc je me suis dit vas-y, qui ne tente rien à rien, elle m'avait prévenu que c'était douloureux c'est affreusement douloureux, vraiment c'était le truc le moins cool dans mon accouchement clairement, donc elle me fait ça vers 20h30, elle part vers 20h30 21h30, 22h, j'ai des contractions qui arrivent, ça fait mal. Vermi, je contracte tellement que je... Non, un petit peu avant d'ailleurs, il devait être 22h30, 23h, je vomis. Et là, manque de peau, je fais une fausse route et je m'étouffe. Donc j'étais là, je ne pouvais plus respirer, je n'arrivais pas à cracher ce qui était bloqué et je n'arrivais pas à respirer de l'air. Ouais, du coup, quand on te dit, t'as pas peur de mourir ? Ouais, ouais, mourir en m'étouffant. pendant mon accouchement, pas de souci. Hémorragie ? Non, ça va, j'ai pas peur. Par contre, ouais, ouais, mourir en ayant fait une fausse route à cause du riz, y'a pas de souci là, par contre, je suis un peu plus inquiète. Pour mon deuxième, je n'ai pas mangé de riz la veille. Les trois jours avant, j'ai été trop marquée par mon premier. Et du coup, finalement, j'arrive à vomir ce qui était bloqué, à désobstruer ce qui était obstrué. Mon conjoint qui m'avait regardée vraiment avec ce regard paniqué de... Qu'est-ce que je fais ? Je ne sais pas, tant à MBI, je suis un truc comme... En plus, j'ai des contractions en même temps, donc c'est vraiment... Il n'y a rien qui va dans la situation. Finalement, je respire à nouveau. Donc, j'en ai partout. Donc, je dis, je vais prendre une douche. Donc, il nettoie pendant ce temps-là. On se rallonge dans le canapé. Lui, il s'endort. Moi, je m'y parlais soit sur mon ballon, parce qu'en fait, gérer les contractions couchées, c'est chiant, même à manger sur le côté. avec un pied dans le vide, j'y arrivais pas, donc je m'assois sur mon ballon, et là, aucune idée de ce qui s'est passé de minuit jusqu'à 4h du matin. J'étais juste défoncée aux hormones, ça je le sais. Je sais juste que je me suis réveillée vers 4h-4h30, j'ai attrapé mon conjoint par le col, j'ai levé 90 kilos du calapé, et là, je lui ai fait en gueulant dessus, bien évidemment, sinon c'est pas drôle, je dormais mort, je suis fatiguée, je veux... dormir. Appelle les pompiers, je veux une césarienne. Ça n'a pas de sens. Donc lui, il était perdu, le peau. J'appelle la sèche-femme. Je lui dis oui. OK. qui l'appelle la sage-femme, qui m'entend, qui me dit Ok, j'arrive ! Parce qu'elle avait quand même un petit doute, comme sur la semaine d'avant, pendant mon pré-travail, je lui avais envoyé des textos. Elle s'était dit Non, si c'est un faux départ, vas-y, je vais pas me lever pour qu'au final, ce soit pas ça. C'était bon. C'était le départ vrai. Donc, elle me dit au téléphone J'arrive. Donc, elle prend la route. Elle arrive vers 5h30 du matin, 6h quasiment. Et entre-temps, je suis là, je pleure. Je suis... je suis fatiguée et je me dis qu'on voit que j'en ai pas, que je veux plus que je suis plus d'accord, que c'est débile en fait et pendant toute cette scène là j'avais sur mon épaule un petit bonhomme comme Kronk dans le film Kuzco là il a son ange et son démon, moi j'en avais un c'était mon moi miniature qui était là et qui me regardait et qui se foutait de ma gueule en disant mais Abine qu'est-ce que tu racontes tout va bien, genre y'a pas de problème... Clairement, là, dans trois heures max, t'as ton bébé, toujours tranquille. Et moi, j'étais là à dire, je veux une césarienne, je suis fatiguée, je veux juste dormir, en fait, je veux juste dormir. La meuf épuisée, quoi. Et du coup, ce petit personnage qui dit, non, mais tu sais, et le moment de fin, c'est pas les vagues amènent ton bébé, ou chaque contraction. Non, moi, c'était, tiens bon, tu vas bientôt accoucher. Si tu vas à la maternité, on va te faire chier, on va te poser une pérille. et tu n'accoucheras pas avant 6 à 7 heures. Donc, t'inquiète, tout va bien. Je vais répéter ça en boucle. Le, ne va pas à la maternité, on va t'emmerder. Le massage-femme débarque à 6 heures. Là, répit, latence, il y a tout qui s'arrête. Du coup, je peux m'allonger par terre. Et là, c'est un soulagement, ça fait du bien. Le massage-femme, elle passe dans la salle à côté, elle pose ses affaires, elle vient me voir. Elle me dit, est-ce que tu veux savoir à combien t'en es ? J'ai fait, oui, oui, oui. Elle me dit, ok. Et là, elle me dit... à 8 et là j'ai fait non c'est pas possible je peux pas être à 8 c'est impossible c'est mort ils sont où ces 2 cm là ça fait que je suis pas combien de temps que je douille genre là ça faisait pas si longtemps que ça dans l'absurdité donc ma sage femme repart pour aller noter sur son petit cahier et en fait moi là je me dis vas-y tente le tout pour le tout pousse on sait jamais sur un malentendu ça peut marcher et ben ça a fonctionné du coup j'ai la poche des os qui est sortie et qui a claqué juste après. Mon conjoint m'a avoué plusieurs mois plus tard qu'il pensait que j'avais fait un peu foireux. Mais quand il s'est rendu compte qu'il y avait du liquide qui coulait, il s'est dit Ah non, ça doit être la poche des os Mais du coup, c'est hyper sexy. Mon premier accouchement, il n'y a rien qui va. Absolument. Et à partir de ce moment-là, j'ai essayé de rentrer dans mon meuble télé. Mon meuble TD, à l'époque, on était étudiants, et du coup, c'était une espèce de meuble à chaussures. Donc, le chat passe. Moi, non, par contre. Ma tête ne passe même pas dedans. Et du coup, là, j'ai des poussées qui arrivent. En fait, je sens que ça va arriver, mais ça ne pousse pas complètement. Du coup, je me dis, allez, vas-y, tente. Tu pousses un peu avec ton corps. Et derrière, j'avais deux poussées réflexes qui s'enchaînaient. Ma sage-femme m'a dit que je n'avais poussé pas si longtemps que ça, quelque chose comme 48 minutes. Je ne pousse pas. si long, ça va. Et en fait, moi, je n'ai pas du tout ce souvenir-là parce qu'en fait, entre chaque phase de poussée, j'avais fait une espèce de gros tas de vêtements, de coussins. J'ai pourri tout ce que j'avais chez moi. Je ne sais même pas d'où ça sortait. Après, du coup, je me suis dit, mais à quel moment on avait deux couettes ? Genre, à quel moment deux couettes ont atterri dans le salon ? Elles sont dans les lits d'habitude, donc je ne sais pas. Et en fait, je m'éclatais dessus avachie. Je dormais entre mes poussées. Mais vraiment, quand je dis que je dormais, ils m'ont entendu ronfler. Et puis quand la poussée arrivait, je me remettais à moitié à quatre pattes, à moitié accroupie. Et quand mon bébé est né et que ma sage-femme l'a passé, le premier truc auquel j'ai pensé en le voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce qu'il est moche ! Parce qu'il était tout allongé, il était un peu violet, tout avec des yeux en amande hyper tirés, on aurait vraiment dit un alien. le premier truc auquel j'ai pensé en voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce que c'est moche, on dirait un alien. Ça, c'est un truc qui me pense... Je m'en souviendrai toujours. Alors, c'est magnifique, c'est très beau, mais ouais, c'est vrai que sur le moment, je t'ai acheté orchis dessus, quoi. Et puis après, derrière, je me suis couché avec mon bébé, évidemment, grand classique, il m'a fait caca-méconium dessus, et ma sage-femme me dit Bon, écoute, là, il y a ton placenta, tu pousses un coup, moi, je tire légèrement dessus, et puis hop, il est sorti. Et... En fait la dévance du placenta était hyper soulageante pour moi parce que quand c'est sorti c'était tout mou et tout frais et du coup ça me fait du bien parce que du coup j'ai eu quelques petites érahures et deux petits déchireurs. qui n'ont pas été recousues ou quoi que ce soit. Elles ont quand même le maître-d'oeuvre d'être là. Et derrière, après, j'étais en mode, trop bien, je vais prendre ma douce. Je me suis foutue dans mon canapé avec mon bébé et j'ai roulé jusqu'à 11h, sachant que j'ai accouché à 7h45, que ma sage-femme est repartie à 9h. Et du coup, j'ai tapé deux heures de sieste de 9h à 11h. Puis ensuite, après, ma foi, la journée s'est passée entre les tétés et les siestes. Et puis... le postpartum était lancé derrière donc voilà pour mon deuxième ça a été 3 semaines de prêt-travail cette fois c'était très long de 36 semaines même j'ai commencé un peu avant j'ai commencé à 35 et demi 35 et demi 36 et j'ai accouché à 39 ans quelque chose comme ça et j'ai fait un peu plus de 3 semaines de prêt-travail donc tous les soirs à contracter pareil c'était très long Là, sur ce coup-là, à 21h30, les contractions se sont lancées. À minuit, on a appelé mes parents pour qu'ils viennent récupérer mon grand, parce que moi, c'était hors de question qu'il soit présent. On a appelé la sage-femme à 1h du matin quand mes parents sont repartis, parce que là, mes contractions, contrairement à la première fois où j'étais assise sur mon ballon défoncée aux hormones, là, je déconnectais absolument pas, vraiment. J'avais eu des gros soucis avec mes voisins, et du coup, ça fait que j'étais un peu en stress, donc je ne me sentais pas. je me sentais pas complètement sécurité d'une certaine manière à cause de mes voisins et du coup en fait je gérer mes contractions en me jetant par terre voilà je me jetais à quatre pattes par terre donc mon mec était un peu en train d'essayer de me retenir parce qu'il t'en a dit à la fille à part se casser la figure ce qui n'est pas faux mais je me casserai la figure plus tard dans mon accouchement donc je finis par après l'appel à la sage femme à les mettre dans ma baignoire bon là ça va beaucoup mieux Ce qui m'a aidée à visualiser, à passer toutes ces contractions, ça a été de parler de tout et n'importe quoi. Mais vraiment, ça allait du type de perceuse qu'on avait à la maison à du coup, qu'est-ce qu'on allait manger dans trois semaines, à tiens, si on faisait ça comme voyage, vraiment des trucs qui n'avaient aucun sens, mais juste le fait de parler me vidait la tête, il me faisait du bien, donc je ne pensais plus à mes voisins, j'étais juste en mode, non mais ça va, c'est cool, tout va bien. Et ma sage-femme arrive, elle prend ma tension. Alors autant pour mon premier, ma sage-femme, elle ne m'a fait aucun examen à part le TV que je lui ai demandé. Pour mon deuxième, ma sage-femme a fait beaucoup plus de trucs parce que, en fait, comme j'étais dans une eau à 41, j'ai taquicardé et bébé aussi. Du coup, elle était un peu inquiète. Elle était en mode, ne va-t-il pas falloir transférer ? Donc, du coup, elle m'a fait boire. d'eau et au bout d'un moment grosse chute de l'adrénaline et là je me dis putain faut que je sorte donc je commence à sortir et là j'ai une poussée au moment de sortir du coup je me suis cassé la gueule du coup heureusement qu'il y avait mon mec qui du coup m'aidait à sortir ma sache femme était en train de commencer à me sécher et en fait quand j'ai eu ma poussée mes jambes ont fait salut ciao donc j'ai commencé à tomber mon mec qui m'a rattrapé qui est tombé aussi qui s'est rattrapée à l'encadrement de la porte, s'est jamais du coup abîmissée et qui s'est rattrapée comme elle a pu aussi. Donc, on a failli tomber tous les trois, voilà. Non, mais la situation était plutôt commise, il n'y avait rien de dangereux, j'étais déjà pas très loin du sol, alors clairement, je ne me serais pas fait mal. Mais sur le moment, on s'est un peu fait une frère de Oh punaise, ça glisse le sol ! Ouais, on avait vraiment un carrelage, le carrelage d'un moindre bout d'eau te faisait glisser. Donc là, ça n'a pas loupé. Du coup, je suis allée me mettre sur mon lit tranquille. Et puis, comme pour mon premier, j'avais refait encore un gros tas de trucs. Et donc là, du coup, j'ai alterné la position avachée, éclatée sur mon tas de machins, quatre pattes à courbouquilles. Et puis, par contre, cette fois-là, j'ai senti le bébé qui descendait dans mon bassin et qui a fait tout son parcours. Autant pour mon premier, je n'ai pas senti ce genre de truc. Autant pour mon deuxième, j'ai vraiment senti tout le parcours. Et quand il est sorti, le premier réflexe que j'ai eu, c'est de dire à ma sage-femme, donne-le à son père, parce que je veux trois minutes tranquilles. Alors, je n'ai pas eu beaucoup, j'ai peut-être eu une petite minute où du coup, je n'avais pas de bébé dans les bras.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai bébé qui pleure, donc je vais devoir faire une pause. J'arrive, à tout de suite.

  • Speaker #1

    Vas-y, pose.

  • Speaker #0

    Ça y est, de retour pour la pause bébé. Donc, où on en était ? On en était à tu laisser ton fils quelques minutes à ton mari pour avoir un moment de repos. Et du quoi faire.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors en fait, en plus, à ce moment-là, je ne savais même pas encore que c'était un petit garçon. Ça n'a pas été mon premier réflexe de demander, mais même pour mon premier. Je n'ai jamais eu le réflexe de demander, ce que pour nous, c'était des surprises. On n'a jamais voulu savoir. Et du coup, mon mec prend le petit. Moi, je souffle ma petite minute. Là, ça me fait du bien. Et puis, je reprends mon bébé. Je commence à m'installer avec mon homme à côté. Et là, mon homme... par faire je sais pas trop quoi à la salle de bain, massage femme, pareil, elle va faire je sais pas quoi. Et là, en fait, j'ai un réflexe qui me vient d'une lecture que j'avais faite il y a plusieurs années dans un... Je sais plus, je sais pas si c'était pas le National Geographic, d'ailleurs, qui parlait que dans des tribus d'Amérique centrale, au fond de l'Amazonie, là-bas, les femmes lèchent leurs bébés. Parce que, comme pour les animaux, le vernix, il relance les contractions pour la délivrance, il permet de lancer la lactation, il réduit la chute d'hormones. C'était des trucs dont je ne me suis pas souvenue de l'entièreté du truc. J'ai eu ce réflexe de donner des petits coups de langue à mon bébé. La plupart des mamans font des bisous. Moi, j'étais là avec des petits coups de langue de chat. Et puis après, je n'ai pas eu le temps de me... posé vraiment parce que juste après, les contractions sont reparties. Donc je me suis mise accroupie et là j'ai délivré mon placenta toute seule. Et quand ma sage-femme m'a regardée, elle était en train de noter un truc. Oui c'est ça, elle était dans la chambre pendant ce temps-là, mais juste elle était en train de noter le rapport vis-à-vis de mon accouchement. Puis elle lève la tête, elle me voit accroupie et elle me dit Ah bah tiens, on va profiter de cette accroupie pour délivrer Et là je la regardais et je fais Non mais tu ne l'as pas entendu tomber Mais vraiment parce qu'il était tellement gros mon placenta qu'il a fait vraiment un boom en tombant du coup sur le lit. Et pourtant j'étais accroupie donc je n'étais pas très haut. Et là par contre, autant pour mon premier ça m'avait soulagée, autant pour mon deuxième j'avais l'impression d'être, au monde, un deuxième bébé. J'étais vraiment en mode le truc est tellement gros que ce n'est pas possible, il y en a un deuxième à l'intérieur. Bon il n'y avait qu'un placenta ce qui était déjà pas mal, vraiment. Faux et honneur à toutes les mamans qui ont des jumeaux qui accouchent par voix basse, parce que pétard, après on a pas ressorti. Je sais pas s'il aurait l'énergie d'en sortir un deuxième. Et du coup, après je me suis installée avec mon bébé. Alors entre-temps, comme pour mon premier, je suis allée prendre ma douche, parce que j'adore prendre ma douche juste après avoir accouché. Genre ça fait du bien, t'es tout propre et tout ça, t'enfinis ton espèce de vieux slip-filet, tu te mets ton argile dans la culotte, ça soulage de fou. Et puis après, du coup, je m'allonge. Ma sage-femme part, il est presque 9h du matin. Et non, non plus tôt. Elle a dû partir vers 7h30 parce que j'ai accouché à 5h30. Donc, elle a dû partir à 7h30. Bichette, elle a mis presque 3h à rentrer chez elle avec les bouchons. Sur le moment, je n'y ai pas pensé. Je n'ai pas regardé l'heure. Mais après coup, j'ai dit... Mais pourquoi t'as pas décidé de dormir à la maison ? En plus, j'installe toujours une chambre pour la sage-femme parce que si c'est long, au moins elle peut aller dormir et se reposer. Ça, c'est vraiment le truc que je fais et que je conseille. Si vous accouchez à domicile, vous prévoyez un matelas, vous prévoyez quelque chose pour que la sage-femme puisse aller dormir s'il y a besoin parce que ça peut être très long parfois. Et du coup, j'ai dormi comme ça jusqu'à 11h. J'avais mon bébé. contre moi et puis j'ai repiqué jusqu'à 11h. À 11h, ma mère est arrivée avec de quoi manger, donc on s'est levés. Mais sinon, ce bonheur vraiment de pouvoir accoucher chez soi tranquille. Le temps que j'aille prendre ma douche, du coup, mon conjoint avait pris le petit en peau à peau et ma sage-femme s'était occupée d'enlever les draps souillés. Parce que du coup, quand on installe, mon conseil quand on installe un accouchement à domicile, de mettre une alaise des draps propres. une bâche, une alaise, des draps qui peuvent être pourris, c'est pas grave. Et du coup, comme ça, ça permet d'enlever tout le truc, et puis hop, t'as tout de suite tes draps tout propres. Donc c'est vrai que c'est quand même vachement kiffant, tu prends ta douche dans ta baignoire, tu manges ta nourriture, t'as toutes tes odeurs de chez toi, tu t'appas, il faut prendre la voiture pour aller jusqu'à tel endroit, c'est quand même un bonheur fou.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'ai passé un postpartum qui était quand même beaucoup plus facile pour mon deuxième que pour mon premier. Alors après, pour mon premier, j'ai accouché juste avant le Covid, en octobre. Et le confinement a commencé en mars. Je crois, oui, c'est ça, c'était mi-mars.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ce qui était assez cool, c'est que du coup, j'ai quand même eu presque un an de confinement. Parce que comme on vient d'avoir un tout petit bébé, forcément, on est dans les derniers déconfinés. En plus de ça, asthmatique. Et puis du coup, autant les collègues de mon conjoint que mes collègues à moi pouvaient tout à fait travailler sans qu'on soit présents. Donc ce n'était pas du tout dérangeant. Donc on a passé presque un an confinés et c'est quand même ouf quoi. Pour mon deuxième, mon conjoint est resté du coup deux mois à la maison parce que le nouveau congé parental de 2021, je crois, pour les papas, c'est en 2021 qu'il est passé d'une semaine à 28 jours, un truc comme ça. Je crois que c'était en 2021 que ça a été annoncé.

  • Speaker #1

    J'ai un doute.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être été mis en application en 2022, mais je crois que ça avait été annoncé en 2021. Bref, quoi qu'il en soit. Il a passé un mois à la maison. C'était génial d'avoir mon conjoint un mois à la maison directement. J'ai plus facilement récupéré. Pour mon premier, en plus, il dépendait du régime militaire. C'était juste trois jours. Et basta, tu repartais bosser. Donc nous, on a fait notre postpartum pour notre premier avec quasiment quatre mois de décalage, alors que pour notre deuxième, comme du coup il a tout de suite été là pendant un mois et demi, qu'il a plus ou moins négocié avec la fac où il travaillait pour pouvoir rester plus, au final, on a passé deux mois tous ensemble et c'était vachement plus tranquille. J'ai récupéré beaucoup plus facilement. Et toutes mes copines qui m'ont vue après mes accouchements me disaient Mais par rapport à d'autres personnes qu'on connaît qui ont accouché en milieu hospitalier, Mais ma chérie, t'es comporte, t'es magnifique, ah là là, t'es toute réunante. Et moi, je suis en mode, je sais pas, je suis une maman qui vient d'accoucher. Moi, je suis juste en mode, je dors pas bien. Mais si tu me dis que je suis jolie et que j'ai un teint éclatant, tant mieux. Écoute, au moins, c'est cool pour moi. Mais du coup, voilà, c'était n'empêche très, très cool. Et il n'y a pas de troisième au programme, mais je sais que si jamais un jour il y en avait un, ce serait reparti pareil. On repartirait sur la naissance à la maison.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis posé une question par rapport à ton premier accouchement. Comment tu t'es imaginé gérer la douleur ? Parce qu'en final, les contractions, c'est un peu inconnu. Est-ce que tu t'étais préparée d'une manière particulière ? Est-ce que tu y avais pensé ? Ou est-ce que tant pis, allez, let's go ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai fait les prépas de massage femme parce que premier bébé, 21 ans, c'est vraiment en mode... Non, tu tapes les... Même si tu as plein de connaissances, tu te fais quand même les prépas. Donc, c'était un peu le deal. Donc, j'ai dit OK, vas-y. Clairement, je n'ai pas appris grand-chose, vraiment. Et en fait, moi, je ne me suis pas... Comment dire ? Je ne me suis pas imaginée particulièrement gérer ma contraction. Je me suis dit, vas-y, en fait... Fais confiance à ton corps. Moi, j'ai eu un accident quand j'étais ado, ce qui fait que j'ai passé quasiment huit ans à avoir mal en continu, tout le temps, vraiment. Et genre de la douleur à six ou sept ans, pas de la petite douleur à deux, trois. Ce qui fait que du coup, la gestion de la douleur, c'est quelque chose que j'ai l'habitude. Et au final, vraiment, les contractions, je trouve que c'est pas le pire. Vraiment, ça va. Du coup, je ne me suis pas imaginée, je n'ai pas fait de prépa particulière. Au contraire, Je trouve que vraiment, moins on cherche à conscientiser les choses, plus c'est facile au final. Parce qu'on ne se fixe pas des espèces de pseudo-objectifs. Alors je sais que je vais potentiellement faire un peu incendie, mais par exemple, le champ prénatal, c'est très chouette, c'est très sympa, c'est très mignon. Mais moi, j'ai vu des mamans, pendant leurs accouchements, se fixer sur on a appris ça au champ prénatal, il faut l'utiliser et au final, pas lâcher prise. Et en fait, c'est tout le truc. Le truc, c'est de faire un travail psy sur j'apprends à lâcher prise et j'apprends à faire confiance à mon corps. Et c'est vrai que beaucoup, avec mon histoire de vie, avec ce que j'ai vécu comme expérience, clairement, voir un psy pour reprendre confiance en soi, reprendre confiance en son corps et travailler sur le lâcher prise, c'est peut-être la meilleure prépa au final. Du coup, il faut... Il faut voir un psy et pas une sage-femme au final.

  • Speaker #1

    Toi, tu as géré les choses de cette manière.

  • Speaker #0

    après effectivement chaque femme est différente mais pour en avoir discuté avec plein de personnes au final je me rends compte qu'il y en a plein qui se fixent on a vu ça en prépa à l'accouchement, il faut faire ça alors c'est très chouette, ça occupe beaucoup les papas mais au final les mamans, laissez-vous emporter par vos hormones laissez-vous guider par votre corps au final, cherchez à vouloir lutter contre quelque chose auquel de toute façon on n'y échappera pas, il vaut peut-être mieux partir sur de la résilience au final. OK, ça va passer, ça va être chiant, ça ne va pas être agréable, mais ça passe. Après la pluie, il y a toujours eu beau temps. Et c'est exactement la même chose quand on accouche. Après une contraction, il y a toujours un répit. Et quand c'est vraiment difficile de lâcher prise, parce que pour mon deuxième, je n'ai pas du tout lâché prise, de la même manière que pour mon premier. Je crois que j'avais limite l'appréhension de la douleur sur mon deuxième, chose que je n'avais pas pour mon premier. C'est contradictoire peut-être, je ne sais pas. Mais au final, ce qui m'a vraiment aidée sur mon deuxième, c'est de me dire… J'avais imaginé dans ma tête une espèce de graphique comme il y a sur les écrans de la bourse, avec une flèche qui monte, c'est l'intensité de la contraction. Je me dis qu'à un moment ou à un autre, ça arrive à cette hauteur-là dans le quadrillage. une hauteur un peu bullshit. Et quand je suis à temps, je me dis, OK, maintenant, c'est une grande ligne droite. Je ne sais pas combien de temps elle dure, mais j'imagine juste la descente à la fin. Et la redescente, c'est le moment où, du coup, elle se relâche et du coup, ça ne contracte plus et ça soulage. Et du coup, en fait, je n'ai pensé qu'à ça tout le long parce que, de toute façon, moi, la vague, ça ne va jamais vraiment. parler enfin je suis désolé pour moi vraiment une contraction c'est plus proche du typhon qu'une vague par contre le fait de se laisser emporter par une vague moi quand j'étais enfant j'ai fait l'expérience de faire du surf au portugal effectivement le premier conseil qu'on donne c'est à partir du moment où la vague commence à bouffer tu tu tu tu laisses faire tu fais la poupée de chiffon tu te laisses faire parce que si tu cherches à lutter contre la vague ça sera plus puissant que toi et tu vas te faire très mal Du coup, je me suis mise dans le même mood au final. Là, de toute façon, je ne peux rien faire. D'où le fait que je gérais mes contractions, que je tends par terre. En fait, je laissais mon corps faire, donc je devenais un peu une poupée de chiffon. Plutôt que de chercher à me contracter et à lutter, j'étais vraiment en mode, vas-y, fais comme tu veux. Et au final, c'est quand même vachement plus simple que lorsqu'on essaye de réfléchir à je vais faire ci, je vais faire ça. Et après, il faut aussi le sentir. Moi, je sais que je déteste être touté, donc les massages pendant un accouchement, c'est mort. Mon pauvre conjoint, vraiment, il est assis dans un coin et il attend. Voilà, Bichette. Alors, quand tu lui poses la question, il est en mode, bon, écoute, voilà. Il ne le vit pas forcément bien dans le sens, voir une personne qu'on aime avoir mal, c'est difficile. Et même s'il sait que je ne vis pas du tout les choses de la même manière à l'intérieur, pour lui, c'était super dur de se dire. mais je peux rien faire, je peux pas lui prendre sa douleur. Et en plus de ça, quand par exemple on est des personnes très empathiques, c'est encore plus difficile. Mais c'est là où du coup c'est intéressant que le conjoint fasse un travail sur lui, sur sa propre vision des choses et la vision de l'autre, parce qu'à ce moment-là, de toute façon, dans la réalité, on a beau dire t'es entouré de ta sage-femme, de ta doula, de qui tu veux, non, dans la réalité, quand t'accouches, t'es toute seule. T'es toute seule face à toi-même. T'as du soutien qui est autour, mais c'est ton combat. C'est ton combat et la seule chose que tu peux faire, c'est aller chercher du soutien dans le regard, dans la présence, éventuellement dans le toucher si c'est quelque chose qui te parle. Mais le truc, tu vas le gérer tout seul. Et ce n'est pas forcément simple.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça. Ça m'émeut un peu ce que tu dis quand même. Que tu es face à ta douleur, et c'est toi qui gères, et tout le monde a beau être là pour toi... Ça ne change rien, c'est toi qui enfante, qui met au monde ton enfant et c'est fou. Franchement, la vision que tu nous as présentée, ton accouchement, le postpartum, la gestion de la douleur, je pense que ça permet d'avoir un point de vue, de nous informer, de nous montrer aux autres femmes que beaucoup de choses sont possibles avec l'accouchement à domicile. Et je te remercie, Abby, de nous avoir partagé ça.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Katia. C'est mon expérience. Mon expérience ne veut pas dire que tout le monde s'adresse comme ça. Mais c'est toujours un truc à prendre. On prend ce qu'on a à prendre, on laisse ce qu'on a à laisser. Et c'est tout.

  • Speaker #1

    Eh bien, ce sera le mot de l'infin. C'est super. Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Abby qui nous partageait son récit d'Akosma à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région de Lyon, mais aussi sur son Instagram, où elle partage sa vie de femme, de maman. À bientôt !

Description

C'est le troisième épisode !


Bienvenue dans Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit, avec des récits d'AAD réussis ou planifiés mais qui ont pris un chemin différent.


Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Abi, actuellement membre du Conseil d'Administration du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'Accouchement Accompagné à Domicile.

Elle est également référente locale du collectif Accoucher Chez Moi 69. Enfin elle nous partage sur Instagram sa reconvention professionnel en temps que sage-femme.


Abi nous raconte comment son expérience familiale a guidé son choix d'accoucher à la maison, comme une évidence et une question qui ne donnait pas lieu à un débat.

Elle partage avec nous les raisons qui l'ont menée à s'impliquer dans ce domaine et les enjeux liés au libre-choix du mode d'accouchement.


Merci à tous et toutes pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


ABONNEZ-VOUS !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés. Bonjour, aujourd'hui nous recevons Abdi. qui va nous partager son récit d'AAD.

  • Speaker #1

    Bonjour Katia.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Alors donc, cet enregistrement fait suite au recueil de témoignages que le CDAAD organise. Et donc, je me suis un peu basée sur les questions du site. Et puis comme ça, on va pouvoir développer l'enregistrement ensemble. Du coup, alors, en quelques mots, une petite présentation d'où tu viens, combien as-tu d'enfants et quelle agisse ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, Agui, je viens du Rhône, donc dans le 69, à côté de Lyon. J'ai deux enfants qui sont venus tous les deux à la maison. Le premier en 2019, qui du coup fêtera ses cinq ans au mois d'octobre. Et le deuxième en 2022, qui du coup a fêté ses deux ans là au mois de février.

  • Speaker #0

    Ok, et donc qu'est-ce qui a motivé exactement ton accouchement à domicile ? Est-ce que c'était une évidence ? Est-ce que tu as réfléchi ? Quel a été ton parcours ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, ma mère a accouché à la maison. On est quatre enfants, enfin cinq enfants, mais on est quatre nés en milieu hospitalier. Le dernier est né à la maison. Parce que, en fait, pour les premiers, elle a suivi un peu le chemin classique parce que son père était pédiatre. Et pour l'avant-dernier, elle a failli accoucher sur le parking. Elle a dit, non, mais c'est bon, la prochaine fois, en fait, je reste chez moi. Ça faisait déjà un moment qu'elle voulait faire ça. Et à l'époque, moi, j'avais dix ans. J'étais là lors de la naissance de mon frangin. Ce qui fait que j'ai grandi toute ma vie d'adolescente et de femme avec quasiment que ça comme exemple. Avant ça, je me souviens rapidement de quand elle partait à la maternité, mais généralement c'était au milieu de la nuit, donc je ne me souviens pas plus que ça. Par contre, toutes ses copines se sont mises à accoucher à domicile après une fois que ma mère a accouché à la maison. Ce qui fait que pour moi, c'était devenu normal. Quand je suis tombée enceinte de mon premier, Mon premier réflexe, c'est d'être allée voir la première sage-femme du coin en disant Bonjour, je suis enceinte et je voudrais accoucher à domicile. M'être fait regarder comme un extraterrestre qui demandait la lune. En mode, non, je ne fais pas ça, excusez-moi. Donc du coup, je me suis dit Ok, bon. Comment on trouve une sage-femme qui fait de la AD, du coup ? Donc, j'ai farfliné un peu sur Internet. À l'époque, l'APAD n'existait pas encore. Donc l'association... professionnelle de l'accouchement accompagné à domicile qui référence la majorité des sages-femmes à domicile en France. Ce qui fait que j'ai dû chercher un petit peu sur Internet, sur des forums, et finalement j'ai trouvé une sage-femme qui était à 800 mètres de chez moi qui, hélas, était suspendue sur le terme de mon accouchement. Donc j'étais en mode, ok, super, bon, sinon je peux aller jusqu'à Grenoble où je connais des super sages-femmes, mais ça m'embête un peu de prendre la voiture à 9 mois et demi. de grossesse pour aller là-bas, surtout que mon conjoint n'avait pas le permis. Et finalement, j'étais en tout début de grossesse quand j'ai su ça et je me suis dit que de toute façon, j'ai un plan de secours. Et même pas deux jours après qu'elle m'ait dit qu'elle était suspendue, elle m'a dit Venez quand même, on se voit et puis on voit un petit peu Donc j'arrive à son cabinet et là, il y a une autre personne avec moi. Et je me dis Bon, peut-être qu'on fait des rêves rendez-vous groupés, je sais pas. Et en fait non pas du tout, l'autre personne était une sage-femme qui se lançait dans l'accouchement à domicile sur la région lyonnaise et qui du coup bah en fait prenait la patientèle de cette sage-femme là. Donc du coup j'ai eu de la chance parce que tout s'est bien combiné et pour mon deuxième j'ai bêtement rappelé ma première sage-femme qui m'a dit bah écoute maintenant je travaille en binôme en plus, j'étais en mode oh trop bien et cette fois par contre j'ai accouché avec sa binôme. Donc du coup voilà j'ai accouché avec deux sages-femmes différentes mais qui bossaient ensemble.

  • Speaker #0

    Et pendant ta grossesse, est-ce que certaines personnes ont critiqué ton choix d'AAD ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. J'ai vraiment cet avantage d'être entourée de personnes pour qui, quand j'ai accouché à domicile, c'est oui, ça existe. Donc voilà, j'ai eu assez peu de mauvaises expériences par rapport à ça. Même les caissières au supermarché, c'est vraiment hyper particulier quand on est enceinte, parce que les gens vous posent la question de il vous a accouché ? ou alors qu'est-ce que vous en fous ? Tu ne me demandes pas où est-ce que je vais aux toilettes ? Est-ce que je vais dans mes toilettes à moi ? Si je vais chez le voisin ? Pourquoi tu me poses cette question ? question. Et du coup, j'étais toujours très fière d'une certaine manière de dire, moi, j'accouchais à la maison. Et deux, trois fois, on m'a sorti, ah, mais c'est super comme nom de clinique. Alors, ce n'est pas une clinique, en fait, c'est chez moi, genre my home, genre ma maison. Et du coup, en fait, ça a plutôt été bien reçu. Ah, mais c'est super et tout ça. J'ai eu deux, trois fois cette fameuse question de, mais vous avez le droit, c'est légal. Bah oui, tout à fait. C'est vrai que ça, c'est un petit peu des questions, entre guillemets, déplacées, mais c'est tout si normal. Globalement, j'ai eu que des bons retours. Il y a une seule personne qui s'est quand même permise de me dire, eux, ils te sont accouchés à domicile, c'est n'importe quoi. C'est un mec qui ne connaissait rien du tout. C'était une connaissance que j'avais d'amis en commun. Il m'a sorti tout un laus sur le fait que de toute façon, sa cousine n'avait pas réussi à accoucher sans péridural à la maternité. Alors moi, à la maison, il ne fallait pas que je rêve. mais mon gars, genre, what ? Déjà, d'où tu vas juger deux personnes différentes sur leur choix d'accouchement ? Et puis, parce que ta cousine n'a pas réussi à la maternité, moi, je ne vais pas y arriver à la maison. Mais what the fuck, quoi ? Donc, du coup, ouais, à part ça, je n'ai pas eu de mauvais retours. Mon conjoint, comme sa grand-mère, avait elle-même accouché à domicile. En fait, il vient de Martinique, et en Martinique, il y a, je crois, une ou deux cliniques, c'est tout, sur l'île. L'île n'est pas très grande, il y a quand même 700 000 personnes qui vivent sur l'île, mais il n'y a pas tant de monde que ça dans l'absolu. Et en fait, sa grand-mère a accouché deux fois dans des typhons à la maison, sans assistance du coup, parce que quand vous êtes bloqué au milieu d'une tempête, personne ne peut bouger. Du coup, ça ne l'a pas plus perturbé que ça dans l'absolu, quand je lui ai dit que moi j'accouchais à domicile, donc t'es content, t'es pas content, c'est pareil. Donc il s'est quand même préparé de son côté, il a lu la super BD qui s'appelle Être papa qui a été co-écrit par deux papas qui ont fait l'un des deux à accoucher à domicile. Enfin, il n'a pas accouché, mais sa femme a accouché à domicile. Et c'est vrai que du coup, c'était super parce qu'à l'époque, en 2019, la BD sortait au fur et à mesure sur les réseaux. Donc c'était un petit peu notre rendez-vous du soir où du coup, on lisait ensemble l'épisode de la BD qui sortait. Et après, le fait de rencontrer la sage-femme, de faire les prépas avec elle, ça m'a aussi un petit peu rassurée, même s'il n'était pas très inquiet de base. Et c'est vrai qu'il n'a pas mal en train de me suivre, parce que moi, j'ai un mec féministe qui n'hésite pas à dire, mais en fait, ton corps, ton choix, ce n'est pas parce que tu es enceinte de mon bébé, que je dois décider à ta place. De toute façon, d'un point de vue légal, cet enfant, tant qu'il n'est pas né, je n'ai aucun pouvoir dessus. Donc c'est vrai qu'avoir un mec qui a cette réponse, c'est quand même vachement cool et du coup pour notre deuxième il était en mode on appelle la sèche-femme on n'a pas accouché à domicile pour le premier pour aller en maternité pour le deuxième ça n'a pas de sens donc du coup sauf si évidemment il y avait une pathologie vraiment spécifique qui ne nous permettait pas d'accoucher à domicile donc du coup voilà ça a été cool par rapport à mes frères et le reste de ma famille personne n'a moufflé clairement voilà mon dernier frangin du coup qui est né à la maison il avait 8 ou 9 ans quand mon fils est né il était là il était en mode oui non mais en fait moi de toute façon plus tard moi je suis né à la maison quand j'aurai des enfants ils naîtront aussi à la maison je vois pas pourquoi ils iront à la maternité alors que du coup moi je suis né chez moi quoi oui c'est bien tu as 8-9 ans tu as déjà cette réflexion c'est battant cool n'empêche et du coup voilà globalement j'ai pas eu de soucis par rapport à ça je déteste être enceinte puisque moi je suis hyper laxe donc du coup l'hyperlaxité qu'on a pendant la grossesse elle est décuplée chez moi ce qui fait que j'ai mal partout je passe mon temps à me faire les chevilles je me casse la gueule je peux pas faire trois pas sans me casser la figure c'est un enfer et lors de ma deuxième grossesse première grossesse c'est arrivé sur la fin mais lors de ma deuxième grossesse j'ai la symphyse qui craquait qui du coup bougeait et ça fait mal de fou c'est l'enfer vraiment à ce niveau là Je pouvais pas être assise, je pouvais pas être couchée, je pouvais pas être debout. Donc j'ai passé 9 mois à flotter dans mon bain à 40 degrés parce que j'en pouvais juste plus. Et mon ostéopathe, je l'ai vu toutes les 3 semaines. Ça me soulageait, mais ça durait pas parce que de toute façon, ça dure pas. Avec l'hyperlaxité, tout bouge tout le temps, c'est assez infernal. Mais bon, c'est comme ça, c'est le jeu.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment se sont passés tes accouchements ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, pour mon premier, j'ai eu le droit à une semaine de pré-travail, où tous les soirs je contractais comme une grande malade. C'est affreux, vraiment, c'est épuisant. Ma sage-femme passe me voir le vendredi, me fait un monito pour voir comment ça va, parce que c'est vrai que du coup, ça fait déjà quasiment une semaine que je contracte, donc vérifie que le bébé va bien. Elle tâte mon col, elle me dit Ah bah écoute, il semblerait que tu sois plus ou moins ouverte à 1. J'étais en mode Super, génial ! Fait bon, bah écoute, je repasse te voir lundi ou mardi et on voit ce que ça donne. Le lundi, je passe faire un coup d'acupuncture après mon rendez-vous du 9e mois à la maternité où je me prends la tête avec la chef de service de la maternité. Non, ils ont commencé à me dire Oui, alors du coup, on va faire ça, ça, ça. Je fais Non. Vous êtes pas d'accord, je suis pas d'accord avec vos protocoles, je suis désolée, mais non, je n'accepte pas d'avoir une voie fermée de poser, une délivrance dirigée, c'est hors de question. De toute façon, en fait, la loi Kouchner, elle prime sur tout le reste. Donc, je me suis fait entendre dire, si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à aller ailleurs. Vous êtes l'hôpital qui est genre à deux rues de chez moi, je ne vais pas aller dans un autre, qui je sais, ils accepteront, mais qui est à 5 km, sachant qu'encore une fois, mon convoi n'a pas de permis. donc non je ne pouvais pas conduire en ayant des contractions en étant à moitié en train d'accoucher pour aller jusque chez vous, enfin jusque là-bas donc bref je me prends la tête méchamment avec cette vilaine dame et je vais faire ma séance d'acupuncture avec une sage-femme libérale qui du coup m'a fait plus mal qu'autre chose parce que le mardi que ma sage-femme vient me voir elle fait ah bah écoute t'es presque à deux T'es entre 1 et demi de dilatation. J'étais désespérée. J'étais, tu te fous de ma gueule. Comment ça ? Non, c'est pas possible. Fais écoute. Si tu veux, on tente un décollement des membranes. Alors, pourquoi est-ce que j'ai dit oui ? Pourquoi est-ce qu'elle me l'a proposé ? Parce que le samedi, elle partait en vacances à l'autre bout du monde. Et que mon terme était le dimanche. Que toutes les autres mamans avaient accouché. Et que j'étais un peu en mode, non mais c'est mort. Enfin, j'ai vraiment pas envie de prendre... ma voiture pour aller jusqu'à Grenoble donc me coltiner une heure et demie de bagnole pour aller chez une autre sage-femme à AD que je connais très bien, qui est une très bonne amie de ma mère une très bonne amie à moi qui était là à la naissance de mon frangin, je vais pas faire ça donc je me suis dit vas-y, qui ne tente rien à rien, elle m'avait prévenu que c'était douloureux c'est affreusement douloureux, vraiment c'était le truc le moins cool dans mon accouchement clairement, donc elle me fait ça vers 20h30, elle part vers 20h30 21h30, 22h, j'ai des contractions qui arrivent, ça fait mal. Vermi, je contracte tellement que je... Non, un petit peu avant d'ailleurs, il devait être 22h30, 23h, je vomis. Et là, manque de peau, je fais une fausse route et je m'étouffe. Donc j'étais là, je ne pouvais plus respirer, je n'arrivais pas à cracher ce qui était bloqué et je n'arrivais pas à respirer de l'air. Ouais, du coup, quand on te dit, t'as pas peur de mourir ? Ouais, ouais, mourir en m'étouffant. pendant mon accouchement, pas de souci. Hémorragie ? Non, ça va, j'ai pas peur. Par contre, ouais, ouais, mourir en ayant fait une fausse route à cause du riz, y'a pas de souci là, par contre, je suis un peu plus inquiète. Pour mon deuxième, je n'ai pas mangé de riz la veille. Les trois jours avant, j'ai été trop marquée par mon premier. Et du coup, finalement, j'arrive à vomir ce qui était bloqué, à désobstruer ce qui était obstrué. Mon conjoint qui m'avait regardée vraiment avec ce regard paniqué de... Qu'est-ce que je fais ? Je ne sais pas, tant à MBI, je suis un truc comme... En plus, j'ai des contractions en même temps, donc c'est vraiment... Il n'y a rien qui va dans la situation. Finalement, je respire à nouveau. Donc, j'en ai partout. Donc, je dis, je vais prendre une douche. Donc, il nettoie pendant ce temps-là. On se rallonge dans le canapé. Lui, il s'endort. Moi, je m'y parlais soit sur mon ballon, parce qu'en fait, gérer les contractions couchées, c'est chiant, même à manger sur le côté. avec un pied dans le vide, j'y arrivais pas, donc je m'assois sur mon ballon, et là, aucune idée de ce qui s'est passé de minuit jusqu'à 4h du matin. J'étais juste défoncée aux hormones, ça je le sais. Je sais juste que je me suis réveillée vers 4h-4h30, j'ai attrapé mon conjoint par le col, j'ai levé 90 kilos du calapé, et là, je lui ai fait en gueulant dessus, bien évidemment, sinon c'est pas drôle, je dormais mort, je suis fatiguée, je veux... dormir. Appelle les pompiers, je veux une césarienne. Ça n'a pas de sens. Donc lui, il était perdu, le peau. J'appelle la sèche-femme. Je lui dis oui. OK. qui l'appelle la sage-femme, qui m'entend, qui me dit Ok, j'arrive ! Parce qu'elle avait quand même un petit doute, comme sur la semaine d'avant, pendant mon pré-travail, je lui avais envoyé des textos. Elle s'était dit Non, si c'est un faux départ, vas-y, je vais pas me lever pour qu'au final, ce soit pas ça. C'était bon. C'était le départ vrai. Donc, elle me dit au téléphone J'arrive. Donc, elle prend la route. Elle arrive vers 5h30 du matin, 6h quasiment. Et entre-temps, je suis là, je pleure. Je suis... je suis fatiguée et je me dis qu'on voit que j'en ai pas, que je veux plus que je suis plus d'accord, que c'est débile en fait et pendant toute cette scène là j'avais sur mon épaule un petit bonhomme comme Kronk dans le film Kuzco là il a son ange et son démon, moi j'en avais un c'était mon moi miniature qui était là et qui me regardait et qui se foutait de ma gueule en disant mais Abine qu'est-ce que tu racontes tout va bien, genre y'a pas de problème... Clairement, là, dans trois heures max, t'as ton bébé, toujours tranquille. Et moi, j'étais là à dire, je veux une césarienne, je suis fatiguée, je veux juste dormir, en fait, je veux juste dormir. La meuf épuisée, quoi. Et du coup, ce petit personnage qui dit, non, mais tu sais, et le moment de fin, c'est pas les vagues amènent ton bébé, ou chaque contraction. Non, moi, c'était, tiens bon, tu vas bientôt accoucher. Si tu vas à la maternité, on va te faire chier, on va te poser une pérille. et tu n'accoucheras pas avant 6 à 7 heures. Donc, t'inquiète, tout va bien. Je vais répéter ça en boucle. Le, ne va pas à la maternité, on va t'emmerder. Le massage-femme débarque à 6 heures. Là, répit, latence, il y a tout qui s'arrête. Du coup, je peux m'allonger par terre. Et là, c'est un soulagement, ça fait du bien. Le massage-femme, elle passe dans la salle à côté, elle pose ses affaires, elle vient me voir. Elle me dit, est-ce que tu veux savoir à combien t'en es ? J'ai fait, oui, oui, oui. Elle me dit, ok. Et là, elle me dit... à 8 et là j'ai fait non c'est pas possible je peux pas être à 8 c'est impossible c'est mort ils sont où ces 2 cm là ça fait que je suis pas combien de temps que je douille genre là ça faisait pas si longtemps que ça dans l'absurdité donc ma sage femme repart pour aller noter sur son petit cahier et en fait moi là je me dis vas-y tente le tout pour le tout pousse on sait jamais sur un malentendu ça peut marcher et ben ça a fonctionné du coup j'ai la poche des os qui est sortie et qui a claqué juste après. Mon conjoint m'a avoué plusieurs mois plus tard qu'il pensait que j'avais fait un peu foireux. Mais quand il s'est rendu compte qu'il y avait du liquide qui coulait, il s'est dit Ah non, ça doit être la poche des os Mais du coup, c'est hyper sexy. Mon premier accouchement, il n'y a rien qui va. Absolument. Et à partir de ce moment-là, j'ai essayé de rentrer dans mon meuble télé. Mon meuble TD, à l'époque, on était étudiants, et du coup, c'était une espèce de meuble à chaussures. Donc, le chat passe. Moi, non, par contre. Ma tête ne passe même pas dedans. Et du coup, là, j'ai des poussées qui arrivent. En fait, je sens que ça va arriver, mais ça ne pousse pas complètement. Du coup, je me dis, allez, vas-y, tente. Tu pousses un peu avec ton corps. Et derrière, j'avais deux poussées réflexes qui s'enchaînaient. Ma sage-femme m'a dit que je n'avais poussé pas si longtemps que ça, quelque chose comme 48 minutes. Je ne pousse pas. si long, ça va. Et en fait, moi, je n'ai pas du tout ce souvenir-là parce qu'en fait, entre chaque phase de poussée, j'avais fait une espèce de gros tas de vêtements, de coussins. J'ai pourri tout ce que j'avais chez moi. Je ne sais même pas d'où ça sortait. Après, du coup, je me suis dit, mais à quel moment on avait deux couettes ? Genre, à quel moment deux couettes ont atterri dans le salon ? Elles sont dans les lits d'habitude, donc je ne sais pas. Et en fait, je m'éclatais dessus avachie. Je dormais entre mes poussées. Mais vraiment, quand je dis que je dormais, ils m'ont entendu ronfler. Et puis quand la poussée arrivait, je me remettais à moitié à quatre pattes, à moitié accroupie. Et quand mon bébé est né et que ma sage-femme l'a passé, le premier truc auquel j'ai pensé en le voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce qu'il est moche ! Parce qu'il était tout allongé, il était un peu violet, tout avec des yeux en amande hyper tirés, on aurait vraiment dit un alien. le premier truc auquel j'ai pensé en voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce que c'est moche, on dirait un alien. Ça, c'est un truc qui me pense... Je m'en souviendrai toujours. Alors, c'est magnifique, c'est très beau, mais ouais, c'est vrai que sur le moment, je t'ai acheté orchis dessus, quoi. Et puis après, derrière, je me suis couché avec mon bébé, évidemment, grand classique, il m'a fait caca-méconium dessus, et ma sage-femme me dit Bon, écoute, là, il y a ton placenta, tu pousses un coup, moi, je tire légèrement dessus, et puis hop, il est sorti. Et... En fait la dévance du placenta était hyper soulageante pour moi parce que quand c'est sorti c'était tout mou et tout frais et du coup ça me fait du bien parce que du coup j'ai eu quelques petites érahures et deux petits déchireurs. qui n'ont pas été recousues ou quoi que ce soit. Elles ont quand même le maître-d'oeuvre d'être là. Et derrière, après, j'étais en mode, trop bien, je vais prendre ma douce. Je me suis foutue dans mon canapé avec mon bébé et j'ai roulé jusqu'à 11h, sachant que j'ai accouché à 7h45, que ma sage-femme est repartie à 9h. Et du coup, j'ai tapé deux heures de sieste de 9h à 11h. Puis ensuite, après, ma foi, la journée s'est passée entre les tétés et les siestes. Et puis... le postpartum était lancé derrière donc voilà pour mon deuxième ça a été 3 semaines de prêt-travail cette fois c'était très long de 36 semaines même j'ai commencé un peu avant j'ai commencé à 35 et demi 35 et demi 36 et j'ai accouché à 39 ans quelque chose comme ça et j'ai fait un peu plus de 3 semaines de prêt-travail donc tous les soirs à contracter pareil c'était très long Là, sur ce coup-là, à 21h30, les contractions se sont lancées. À minuit, on a appelé mes parents pour qu'ils viennent récupérer mon grand, parce que moi, c'était hors de question qu'il soit présent. On a appelé la sage-femme à 1h du matin quand mes parents sont repartis, parce que là, mes contractions, contrairement à la première fois où j'étais assise sur mon ballon défoncée aux hormones, là, je déconnectais absolument pas, vraiment. J'avais eu des gros soucis avec mes voisins, et du coup, ça fait que j'étais un peu en stress, donc je ne me sentais pas. je me sentais pas complètement sécurité d'une certaine manière à cause de mes voisins et du coup en fait je gérer mes contractions en me jetant par terre voilà je me jetais à quatre pattes par terre donc mon mec était un peu en train d'essayer de me retenir parce qu'il t'en a dit à la fille à part se casser la figure ce qui n'est pas faux mais je me casserai la figure plus tard dans mon accouchement donc je finis par après l'appel à la sage femme à les mettre dans ma baignoire bon là ça va beaucoup mieux Ce qui m'a aidée à visualiser, à passer toutes ces contractions, ça a été de parler de tout et n'importe quoi. Mais vraiment, ça allait du type de perceuse qu'on avait à la maison à du coup, qu'est-ce qu'on allait manger dans trois semaines, à tiens, si on faisait ça comme voyage, vraiment des trucs qui n'avaient aucun sens, mais juste le fait de parler me vidait la tête, il me faisait du bien, donc je ne pensais plus à mes voisins, j'étais juste en mode, non mais ça va, c'est cool, tout va bien. Et ma sage-femme arrive, elle prend ma tension. Alors autant pour mon premier, ma sage-femme, elle ne m'a fait aucun examen à part le TV que je lui ai demandé. Pour mon deuxième, ma sage-femme a fait beaucoup plus de trucs parce que, en fait, comme j'étais dans une eau à 41, j'ai taquicardé et bébé aussi. Du coup, elle était un peu inquiète. Elle était en mode, ne va-t-il pas falloir transférer ? Donc, du coup, elle m'a fait boire. d'eau et au bout d'un moment grosse chute de l'adrénaline et là je me dis putain faut que je sorte donc je commence à sortir et là j'ai une poussée au moment de sortir du coup je me suis cassé la gueule du coup heureusement qu'il y avait mon mec qui du coup m'aidait à sortir ma sache femme était en train de commencer à me sécher et en fait quand j'ai eu ma poussée mes jambes ont fait salut ciao donc j'ai commencé à tomber mon mec qui m'a rattrapé qui est tombé aussi qui s'est rattrapée à l'encadrement de la porte, s'est jamais du coup abîmissée et qui s'est rattrapée comme elle a pu aussi. Donc, on a failli tomber tous les trois, voilà. Non, mais la situation était plutôt commise, il n'y avait rien de dangereux, j'étais déjà pas très loin du sol, alors clairement, je ne me serais pas fait mal. Mais sur le moment, on s'est un peu fait une frère de Oh punaise, ça glisse le sol ! Ouais, on avait vraiment un carrelage, le carrelage d'un moindre bout d'eau te faisait glisser. Donc là, ça n'a pas loupé. Du coup, je suis allée me mettre sur mon lit tranquille. Et puis, comme pour mon premier, j'avais refait encore un gros tas de trucs. Et donc là, du coup, j'ai alterné la position avachée, éclatée sur mon tas de machins, quatre pattes à courbouquilles. Et puis, par contre, cette fois-là, j'ai senti le bébé qui descendait dans mon bassin et qui a fait tout son parcours. Autant pour mon premier, je n'ai pas senti ce genre de truc. Autant pour mon deuxième, j'ai vraiment senti tout le parcours. Et quand il est sorti, le premier réflexe que j'ai eu, c'est de dire à ma sage-femme, donne-le à son père, parce que je veux trois minutes tranquilles. Alors, je n'ai pas eu beaucoup, j'ai peut-être eu une petite minute où du coup, je n'avais pas de bébé dans les bras.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai bébé qui pleure, donc je vais devoir faire une pause. J'arrive, à tout de suite.

  • Speaker #1

    Vas-y, pose.

  • Speaker #0

    Ça y est, de retour pour la pause bébé. Donc, où on en était ? On en était à tu laisser ton fils quelques minutes à ton mari pour avoir un moment de repos. Et du quoi faire.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors en fait, en plus, à ce moment-là, je ne savais même pas encore que c'était un petit garçon. Ça n'a pas été mon premier réflexe de demander, mais même pour mon premier. Je n'ai jamais eu le réflexe de demander, ce que pour nous, c'était des surprises. On n'a jamais voulu savoir. Et du coup, mon mec prend le petit. Moi, je souffle ma petite minute. Là, ça me fait du bien. Et puis, je reprends mon bébé. Je commence à m'installer avec mon homme à côté. Et là, mon homme... par faire je sais pas trop quoi à la salle de bain, massage femme, pareil, elle va faire je sais pas quoi. Et là, en fait, j'ai un réflexe qui me vient d'une lecture que j'avais faite il y a plusieurs années dans un... Je sais plus, je sais pas si c'était pas le National Geographic, d'ailleurs, qui parlait que dans des tribus d'Amérique centrale, au fond de l'Amazonie, là-bas, les femmes lèchent leurs bébés. Parce que, comme pour les animaux, le vernix, il relance les contractions pour la délivrance, il permet de lancer la lactation, il réduit la chute d'hormones. C'était des trucs dont je ne me suis pas souvenue de l'entièreté du truc. J'ai eu ce réflexe de donner des petits coups de langue à mon bébé. La plupart des mamans font des bisous. Moi, j'étais là avec des petits coups de langue de chat. Et puis après, je n'ai pas eu le temps de me... posé vraiment parce que juste après, les contractions sont reparties. Donc je me suis mise accroupie et là j'ai délivré mon placenta toute seule. Et quand ma sage-femme m'a regardée, elle était en train de noter un truc. Oui c'est ça, elle était dans la chambre pendant ce temps-là, mais juste elle était en train de noter le rapport vis-à-vis de mon accouchement. Puis elle lève la tête, elle me voit accroupie et elle me dit Ah bah tiens, on va profiter de cette accroupie pour délivrer Et là je la regardais et je fais Non mais tu ne l'as pas entendu tomber Mais vraiment parce qu'il était tellement gros mon placenta qu'il a fait vraiment un boom en tombant du coup sur le lit. Et pourtant j'étais accroupie donc je n'étais pas très haut. Et là par contre, autant pour mon premier ça m'avait soulagée, autant pour mon deuxième j'avais l'impression d'être, au monde, un deuxième bébé. J'étais vraiment en mode le truc est tellement gros que ce n'est pas possible, il y en a un deuxième à l'intérieur. Bon il n'y avait qu'un placenta ce qui était déjà pas mal, vraiment. Faux et honneur à toutes les mamans qui ont des jumeaux qui accouchent par voix basse, parce que pétard, après on a pas ressorti. Je sais pas s'il aurait l'énergie d'en sortir un deuxième. Et du coup, après je me suis installée avec mon bébé. Alors entre-temps, comme pour mon premier, je suis allée prendre ma douche, parce que j'adore prendre ma douche juste après avoir accouché. Genre ça fait du bien, t'es tout propre et tout ça, t'enfinis ton espèce de vieux slip-filet, tu te mets ton argile dans la culotte, ça soulage de fou. Et puis après, du coup, je m'allonge. Ma sage-femme part, il est presque 9h du matin. Et non, non plus tôt. Elle a dû partir vers 7h30 parce que j'ai accouché à 5h30. Donc, elle a dû partir à 7h30. Bichette, elle a mis presque 3h à rentrer chez elle avec les bouchons. Sur le moment, je n'y ai pas pensé. Je n'ai pas regardé l'heure. Mais après coup, j'ai dit... Mais pourquoi t'as pas décidé de dormir à la maison ? En plus, j'installe toujours une chambre pour la sage-femme parce que si c'est long, au moins elle peut aller dormir et se reposer. Ça, c'est vraiment le truc que je fais et que je conseille. Si vous accouchez à domicile, vous prévoyez un matelas, vous prévoyez quelque chose pour que la sage-femme puisse aller dormir s'il y a besoin parce que ça peut être très long parfois. Et du coup, j'ai dormi comme ça jusqu'à 11h. J'avais mon bébé. contre moi et puis j'ai repiqué jusqu'à 11h. À 11h, ma mère est arrivée avec de quoi manger, donc on s'est levés. Mais sinon, ce bonheur vraiment de pouvoir accoucher chez soi tranquille. Le temps que j'aille prendre ma douche, du coup, mon conjoint avait pris le petit en peau à peau et ma sage-femme s'était occupée d'enlever les draps souillés. Parce que du coup, quand on installe, mon conseil quand on installe un accouchement à domicile, de mettre une alaise des draps propres. une bâche, une alaise, des draps qui peuvent être pourris, c'est pas grave. Et du coup, comme ça, ça permet d'enlever tout le truc, et puis hop, t'as tout de suite tes draps tout propres. Donc c'est vrai que c'est quand même vachement kiffant, tu prends ta douche dans ta baignoire, tu manges ta nourriture, t'as toutes tes odeurs de chez toi, tu t'appas, il faut prendre la voiture pour aller jusqu'à tel endroit, c'est quand même un bonheur fou.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'ai passé un postpartum qui était quand même beaucoup plus facile pour mon deuxième que pour mon premier. Alors après, pour mon premier, j'ai accouché juste avant le Covid, en octobre. Et le confinement a commencé en mars. Je crois, oui, c'est ça, c'était mi-mars.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ce qui était assez cool, c'est que du coup, j'ai quand même eu presque un an de confinement. Parce que comme on vient d'avoir un tout petit bébé, forcément, on est dans les derniers déconfinés. En plus de ça, asthmatique. Et puis du coup, autant les collègues de mon conjoint que mes collègues à moi pouvaient tout à fait travailler sans qu'on soit présents. Donc ce n'était pas du tout dérangeant. Donc on a passé presque un an confinés et c'est quand même ouf quoi. Pour mon deuxième, mon conjoint est resté du coup deux mois à la maison parce que le nouveau congé parental de 2021, je crois, pour les papas, c'est en 2021 qu'il est passé d'une semaine à 28 jours, un truc comme ça. Je crois que c'était en 2021 que ça a été annoncé.

  • Speaker #1

    J'ai un doute.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être été mis en application en 2022, mais je crois que ça avait été annoncé en 2021. Bref, quoi qu'il en soit. Il a passé un mois à la maison. C'était génial d'avoir mon conjoint un mois à la maison directement. J'ai plus facilement récupéré. Pour mon premier, en plus, il dépendait du régime militaire. C'était juste trois jours. Et basta, tu repartais bosser. Donc nous, on a fait notre postpartum pour notre premier avec quasiment quatre mois de décalage, alors que pour notre deuxième, comme du coup il a tout de suite été là pendant un mois et demi, qu'il a plus ou moins négocié avec la fac où il travaillait pour pouvoir rester plus, au final, on a passé deux mois tous ensemble et c'était vachement plus tranquille. J'ai récupéré beaucoup plus facilement. Et toutes mes copines qui m'ont vue après mes accouchements me disaient Mais par rapport à d'autres personnes qu'on connaît qui ont accouché en milieu hospitalier, Mais ma chérie, t'es comporte, t'es magnifique, ah là là, t'es toute réunante. Et moi, je suis en mode, je sais pas, je suis une maman qui vient d'accoucher. Moi, je suis juste en mode, je dors pas bien. Mais si tu me dis que je suis jolie et que j'ai un teint éclatant, tant mieux. Écoute, au moins, c'est cool pour moi. Mais du coup, voilà, c'était n'empêche très, très cool. Et il n'y a pas de troisième au programme, mais je sais que si jamais un jour il y en avait un, ce serait reparti pareil. On repartirait sur la naissance à la maison.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis posé une question par rapport à ton premier accouchement. Comment tu t'es imaginé gérer la douleur ? Parce qu'en final, les contractions, c'est un peu inconnu. Est-ce que tu t'étais préparée d'une manière particulière ? Est-ce que tu y avais pensé ? Ou est-ce que tant pis, allez, let's go ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai fait les prépas de massage femme parce que premier bébé, 21 ans, c'est vraiment en mode... Non, tu tapes les... Même si tu as plein de connaissances, tu te fais quand même les prépas. Donc, c'était un peu le deal. Donc, j'ai dit OK, vas-y. Clairement, je n'ai pas appris grand-chose, vraiment. Et en fait, moi, je ne me suis pas... Comment dire ? Je ne me suis pas imaginée particulièrement gérer ma contraction. Je me suis dit, vas-y, en fait... Fais confiance à ton corps. Moi, j'ai eu un accident quand j'étais ado, ce qui fait que j'ai passé quasiment huit ans à avoir mal en continu, tout le temps, vraiment. Et genre de la douleur à six ou sept ans, pas de la petite douleur à deux, trois. Ce qui fait que du coup, la gestion de la douleur, c'est quelque chose que j'ai l'habitude. Et au final, vraiment, les contractions, je trouve que c'est pas le pire. Vraiment, ça va. Du coup, je ne me suis pas imaginée, je n'ai pas fait de prépa particulière. Au contraire, Je trouve que vraiment, moins on cherche à conscientiser les choses, plus c'est facile au final. Parce qu'on ne se fixe pas des espèces de pseudo-objectifs. Alors je sais que je vais potentiellement faire un peu incendie, mais par exemple, le champ prénatal, c'est très chouette, c'est très sympa, c'est très mignon. Mais moi, j'ai vu des mamans, pendant leurs accouchements, se fixer sur on a appris ça au champ prénatal, il faut l'utiliser et au final, pas lâcher prise. Et en fait, c'est tout le truc. Le truc, c'est de faire un travail psy sur j'apprends à lâcher prise et j'apprends à faire confiance à mon corps. Et c'est vrai que beaucoup, avec mon histoire de vie, avec ce que j'ai vécu comme expérience, clairement, voir un psy pour reprendre confiance en soi, reprendre confiance en son corps et travailler sur le lâcher prise, c'est peut-être la meilleure prépa au final. Du coup, il faut... Il faut voir un psy et pas une sage-femme au final.

  • Speaker #1

    Toi, tu as géré les choses de cette manière.

  • Speaker #0

    après effectivement chaque femme est différente mais pour en avoir discuté avec plein de personnes au final je me rends compte qu'il y en a plein qui se fixent on a vu ça en prépa à l'accouchement, il faut faire ça alors c'est très chouette, ça occupe beaucoup les papas mais au final les mamans, laissez-vous emporter par vos hormones laissez-vous guider par votre corps au final, cherchez à vouloir lutter contre quelque chose auquel de toute façon on n'y échappera pas, il vaut peut-être mieux partir sur de la résilience au final. OK, ça va passer, ça va être chiant, ça ne va pas être agréable, mais ça passe. Après la pluie, il y a toujours eu beau temps. Et c'est exactement la même chose quand on accouche. Après une contraction, il y a toujours un répit. Et quand c'est vraiment difficile de lâcher prise, parce que pour mon deuxième, je n'ai pas du tout lâché prise, de la même manière que pour mon premier. Je crois que j'avais limite l'appréhension de la douleur sur mon deuxième, chose que je n'avais pas pour mon premier. C'est contradictoire peut-être, je ne sais pas. Mais au final, ce qui m'a vraiment aidée sur mon deuxième, c'est de me dire… J'avais imaginé dans ma tête une espèce de graphique comme il y a sur les écrans de la bourse, avec une flèche qui monte, c'est l'intensité de la contraction. Je me dis qu'à un moment ou à un autre, ça arrive à cette hauteur-là dans le quadrillage. une hauteur un peu bullshit. Et quand je suis à temps, je me dis, OK, maintenant, c'est une grande ligne droite. Je ne sais pas combien de temps elle dure, mais j'imagine juste la descente à la fin. Et la redescente, c'est le moment où, du coup, elle se relâche et du coup, ça ne contracte plus et ça soulage. Et du coup, en fait, je n'ai pensé qu'à ça tout le long parce que, de toute façon, moi, la vague, ça ne va jamais vraiment. parler enfin je suis désolé pour moi vraiment une contraction c'est plus proche du typhon qu'une vague par contre le fait de se laisser emporter par une vague moi quand j'étais enfant j'ai fait l'expérience de faire du surf au portugal effectivement le premier conseil qu'on donne c'est à partir du moment où la vague commence à bouffer tu tu tu tu laisses faire tu fais la poupée de chiffon tu te laisses faire parce que si tu cherches à lutter contre la vague ça sera plus puissant que toi et tu vas te faire très mal Du coup, je me suis mise dans le même mood au final. Là, de toute façon, je ne peux rien faire. D'où le fait que je gérais mes contractions, que je tends par terre. En fait, je laissais mon corps faire, donc je devenais un peu une poupée de chiffon. Plutôt que de chercher à me contracter et à lutter, j'étais vraiment en mode, vas-y, fais comme tu veux. Et au final, c'est quand même vachement plus simple que lorsqu'on essaye de réfléchir à je vais faire ci, je vais faire ça. Et après, il faut aussi le sentir. Moi, je sais que je déteste être touté, donc les massages pendant un accouchement, c'est mort. Mon pauvre conjoint, vraiment, il est assis dans un coin et il attend. Voilà, Bichette. Alors, quand tu lui poses la question, il est en mode, bon, écoute, voilà. Il ne le vit pas forcément bien dans le sens, voir une personne qu'on aime avoir mal, c'est difficile. Et même s'il sait que je ne vis pas du tout les choses de la même manière à l'intérieur, pour lui, c'était super dur de se dire. mais je peux rien faire, je peux pas lui prendre sa douleur. Et en plus de ça, quand par exemple on est des personnes très empathiques, c'est encore plus difficile. Mais c'est là où du coup c'est intéressant que le conjoint fasse un travail sur lui, sur sa propre vision des choses et la vision de l'autre, parce qu'à ce moment-là, de toute façon, dans la réalité, on a beau dire t'es entouré de ta sage-femme, de ta doula, de qui tu veux, non, dans la réalité, quand t'accouches, t'es toute seule. T'es toute seule face à toi-même. T'as du soutien qui est autour, mais c'est ton combat. C'est ton combat et la seule chose que tu peux faire, c'est aller chercher du soutien dans le regard, dans la présence, éventuellement dans le toucher si c'est quelque chose qui te parle. Mais le truc, tu vas le gérer tout seul. Et ce n'est pas forcément simple.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça. Ça m'émeut un peu ce que tu dis quand même. Que tu es face à ta douleur, et c'est toi qui gères, et tout le monde a beau être là pour toi... Ça ne change rien, c'est toi qui enfante, qui met au monde ton enfant et c'est fou. Franchement, la vision que tu nous as présentée, ton accouchement, le postpartum, la gestion de la douleur, je pense que ça permet d'avoir un point de vue, de nous informer, de nous montrer aux autres femmes que beaucoup de choses sont possibles avec l'accouchement à domicile. Et je te remercie, Abby, de nous avoir partagé ça.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Katia. C'est mon expérience. Mon expérience ne veut pas dire que tout le monde s'adresse comme ça. Mais c'est toujours un truc à prendre. On prend ce qu'on a à prendre, on laisse ce qu'on a à laisser. Et c'est tout.

  • Speaker #1

    Eh bien, ce sera le mot de l'infin. C'est super. Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Abby qui nous partageait son récit d'Akosma à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région de Lyon, mais aussi sur son Instagram, où elle partage sa vie de femme, de maman. À bientôt !

Share

Embed

You may also like

Description

C'est le troisième épisode !


Bienvenue dans Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit, avec des récits d'AAD réussis ou planifiés mais qui ont pris un chemin différent.


Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Abi, actuellement membre du Conseil d'Administration du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'Accouchement Accompagné à Domicile.

Elle est également référente locale du collectif Accoucher Chez Moi 69. Enfin elle nous partage sur Instagram sa reconvention professionnel en temps que sage-femme.


Abi nous raconte comment son expérience familiale a guidé son choix d'accoucher à la maison, comme une évidence et une question qui ne donnait pas lieu à un débat.

Elle partage avec nous les raisons qui l'ont menée à s'impliquer dans ce domaine et les enjeux liés au libre-choix du mode d'accouchement.


Merci à tous et toutes pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


ABONNEZ-VOUS !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés. Bonjour, aujourd'hui nous recevons Abdi. qui va nous partager son récit d'AAD.

  • Speaker #1

    Bonjour Katia.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Alors donc, cet enregistrement fait suite au recueil de témoignages que le CDAAD organise. Et donc, je me suis un peu basée sur les questions du site. Et puis comme ça, on va pouvoir développer l'enregistrement ensemble. Du coup, alors, en quelques mots, une petite présentation d'où tu viens, combien as-tu d'enfants et quelle agisse ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, Agui, je viens du Rhône, donc dans le 69, à côté de Lyon. J'ai deux enfants qui sont venus tous les deux à la maison. Le premier en 2019, qui du coup fêtera ses cinq ans au mois d'octobre. Et le deuxième en 2022, qui du coup a fêté ses deux ans là au mois de février.

  • Speaker #0

    Ok, et donc qu'est-ce qui a motivé exactement ton accouchement à domicile ? Est-ce que c'était une évidence ? Est-ce que tu as réfléchi ? Quel a été ton parcours ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, ma mère a accouché à la maison. On est quatre enfants, enfin cinq enfants, mais on est quatre nés en milieu hospitalier. Le dernier est né à la maison. Parce que, en fait, pour les premiers, elle a suivi un peu le chemin classique parce que son père était pédiatre. Et pour l'avant-dernier, elle a failli accoucher sur le parking. Elle a dit, non, mais c'est bon, la prochaine fois, en fait, je reste chez moi. Ça faisait déjà un moment qu'elle voulait faire ça. Et à l'époque, moi, j'avais dix ans. J'étais là lors de la naissance de mon frangin. Ce qui fait que j'ai grandi toute ma vie d'adolescente et de femme avec quasiment que ça comme exemple. Avant ça, je me souviens rapidement de quand elle partait à la maternité, mais généralement c'était au milieu de la nuit, donc je ne me souviens pas plus que ça. Par contre, toutes ses copines se sont mises à accoucher à domicile après une fois que ma mère a accouché à la maison. Ce qui fait que pour moi, c'était devenu normal. Quand je suis tombée enceinte de mon premier, Mon premier réflexe, c'est d'être allée voir la première sage-femme du coin en disant Bonjour, je suis enceinte et je voudrais accoucher à domicile. M'être fait regarder comme un extraterrestre qui demandait la lune. En mode, non, je ne fais pas ça, excusez-moi. Donc du coup, je me suis dit Ok, bon. Comment on trouve une sage-femme qui fait de la AD, du coup ? Donc, j'ai farfliné un peu sur Internet. À l'époque, l'APAD n'existait pas encore. Donc l'association... professionnelle de l'accouchement accompagné à domicile qui référence la majorité des sages-femmes à domicile en France. Ce qui fait que j'ai dû chercher un petit peu sur Internet, sur des forums, et finalement j'ai trouvé une sage-femme qui était à 800 mètres de chez moi qui, hélas, était suspendue sur le terme de mon accouchement. Donc j'étais en mode, ok, super, bon, sinon je peux aller jusqu'à Grenoble où je connais des super sages-femmes, mais ça m'embête un peu de prendre la voiture à 9 mois et demi. de grossesse pour aller là-bas, surtout que mon conjoint n'avait pas le permis. Et finalement, j'étais en tout début de grossesse quand j'ai su ça et je me suis dit que de toute façon, j'ai un plan de secours. Et même pas deux jours après qu'elle m'ait dit qu'elle était suspendue, elle m'a dit Venez quand même, on se voit et puis on voit un petit peu Donc j'arrive à son cabinet et là, il y a une autre personne avec moi. Et je me dis Bon, peut-être qu'on fait des rêves rendez-vous groupés, je sais pas. Et en fait non pas du tout, l'autre personne était une sage-femme qui se lançait dans l'accouchement à domicile sur la région lyonnaise et qui du coup bah en fait prenait la patientèle de cette sage-femme là. Donc du coup j'ai eu de la chance parce que tout s'est bien combiné et pour mon deuxième j'ai bêtement rappelé ma première sage-femme qui m'a dit bah écoute maintenant je travaille en binôme en plus, j'étais en mode oh trop bien et cette fois par contre j'ai accouché avec sa binôme. Donc du coup voilà j'ai accouché avec deux sages-femmes différentes mais qui bossaient ensemble.

  • Speaker #0

    Et pendant ta grossesse, est-ce que certaines personnes ont critiqué ton choix d'AAD ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. J'ai vraiment cet avantage d'être entourée de personnes pour qui, quand j'ai accouché à domicile, c'est oui, ça existe. Donc voilà, j'ai eu assez peu de mauvaises expériences par rapport à ça. Même les caissières au supermarché, c'est vraiment hyper particulier quand on est enceinte, parce que les gens vous posent la question de il vous a accouché ? ou alors qu'est-ce que vous en fous ? Tu ne me demandes pas où est-ce que je vais aux toilettes ? Est-ce que je vais dans mes toilettes à moi ? Si je vais chez le voisin ? Pourquoi tu me poses cette question ? question. Et du coup, j'étais toujours très fière d'une certaine manière de dire, moi, j'accouchais à la maison. Et deux, trois fois, on m'a sorti, ah, mais c'est super comme nom de clinique. Alors, ce n'est pas une clinique, en fait, c'est chez moi, genre my home, genre ma maison. Et du coup, en fait, ça a plutôt été bien reçu. Ah, mais c'est super et tout ça. J'ai eu deux, trois fois cette fameuse question de, mais vous avez le droit, c'est légal. Bah oui, tout à fait. C'est vrai que ça, c'est un petit peu des questions, entre guillemets, déplacées, mais c'est tout si normal. Globalement, j'ai eu que des bons retours. Il y a une seule personne qui s'est quand même permise de me dire, eux, ils te sont accouchés à domicile, c'est n'importe quoi. C'est un mec qui ne connaissait rien du tout. C'était une connaissance que j'avais d'amis en commun. Il m'a sorti tout un laus sur le fait que de toute façon, sa cousine n'avait pas réussi à accoucher sans péridural à la maternité. Alors moi, à la maison, il ne fallait pas que je rêve. mais mon gars, genre, what ? Déjà, d'où tu vas juger deux personnes différentes sur leur choix d'accouchement ? Et puis, parce que ta cousine n'a pas réussi à la maternité, moi, je ne vais pas y arriver à la maison. Mais what the fuck, quoi ? Donc, du coup, ouais, à part ça, je n'ai pas eu de mauvais retours. Mon conjoint, comme sa grand-mère, avait elle-même accouché à domicile. En fait, il vient de Martinique, et en Martinique, il y a, je crois, une ou deux cliniques, c'est tout, sur l'île. L'île n'est pas très grande, il y a quand même 700 000 personnes qui vivent sur l'île, mais il n'y a pas tant de monde que ça dans l'absolu. Et en fait, sa grand-mère a accouché deux fois dans des typhons à la maison, sans assistance du coup, parce que quand vous êtes bloqué au milieu d'une tempête, personne ne peut bouger. Du coup, ça ne l'a pas plus perturbé que ça dans l'absolu, quand je lui ai dit que moi j'accouchais à domicile, donc t'es content, t'es pas content, c'est pareil. Donc il s'est quand même préparé de son côté, il a lu la super BD qui s'appelle Être papa qui a été co-écrit par deux papas qui ont fait l'un des deux à accoucher à domicile. Enfin, il n'a pas accouché, mais sa femme a accouché à domicile. Et c'est vrai que du coup, c'était super parce qu'à l'époque, en 2019, la BD sortait au fur et à mesure sur les réseaux. Donc c'était un petit peu notre rendez-vous du soir où du coup, on lisait ensemble l'épisode de la BD qui sortait. Et après, le fait de rencontrer la sage-femme, de faire les prépas avec elle, ça m'a aussi un petit peu rassurée, même s'il n'était pas très inquiet de base. Et c'est vrai qu'il n'a pas mal en train de me suivre, parce que moi, j'ai un mec féministe qui n'hésite pas à dire, mais en fait, ton corps, ton choix, ce n'est pas parce que tu es enceinte de mon bébé, que je dois décider à ta place. De toute façon, d'un point de vue légal, cet enfant, tant qu'il n'est pas né, je n'ai aucun pouvoir dessus. Donc c'est vrai qu'avoir un mec qui a cette réponse, c'est quand même vachement cool et du coup pour notre deuxième il était en mode on appelle la sèche-femme on n'a pas accouché à domicile pour le premier pour aller en maternité pour le deuxième ça n'a pas de sens donc du coup sauf si évidemment il y avait une pathologie vraiment spécifique qui ne nous permettait pas d'accoucher à domicile donc du coup voilà ça a été cool par rapport à mes frères et le reste de ma famille personne n'a moufflé clairement voilà mon dernier frangin du coup qui est né à la maison il avait 8 ou 9 ans quand mon fils est né il était là il était en mode oui non mais en fait moi de toute façon plus tard moi je suis né à la maison quand j'aurai des enfants ils naîtront aussi à la maison je vois pas pourquoi ils iront à la maternité alors que du coup moi je suis né chez moi quoi oui c'est bien tu as 8-9 ans tu as déjà cette réflexion c'est battant cool n'empêche et du coup voilà globalement j'ai pas eu de soucis par rapport à ça je déteste être enceinte puisque moi je suis hyper laxe donc du coup l'hyperlaxité qu'on a pendant la grossesse elle est décuplée chez moi ce qui fait que j'ai mal partout je passe mon temps à me faire les chevilles je me casse la gueule je peux pas faire trois pas sans me casser la figure c'est un enfer et lors de ma deuxième grossesse première grossesse c'est arrivé sur la fin mais lors de ma deuxième grossesse j'ai la symphyse qui craquait qui du coup bougeait et ça fait mal de fou c'est l'enfer vraiment à ce niveau là Je pouvais pas être assise, je pouvais pas être couchée, je pouvais pas être debout. Donc j'ai passé 9 mois à flotter dans mon bain à 40 degrés parce que j'en pouvais juste plus. Et mon ostéopathe, je l'ai vu toutes les 3 semaines. Ça me soulageait, mais ça durait pas parce que de toute façon, ça dure pas. Avec l'hyperlaxité, tout bouge tout le temps, c'est assez infernal. Mais bon, c'est comme ça, c'est le jeu.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment se sont passés tes accouchements ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, pour mon premier, j'ai eu le droit à une semaine de pré-travail, où tous les soirs je contractais comme une grande malade. C'est affreux, vraiment, c'est épuisant. Ma sage-femme passe me voir le vendredi, me fait un monito pour voir comment ça va, parce que c'est vrai que du coup, ça fait déjà quasiment une semaine que je contracte, donc vérifie que le bébé va bien. Elle tâte mon col, elle me dit Ah bah écoute, il semblerait que tu sois plus ou moins ouverte à 1. J'étais en mode Super, génial ! Fait bon, bah écoute, je repasse te voir lundi ou mardi et on voit ce que ça donne. Le lundi, je passe faire un coup d'acupuncture après mon rendez-vous du 9e mois à la maternité où je me prends la tête avec la chef de service de la maternité. Non, ils ont commencé à me dire Oui, alors du coup, on va faire ça, ça, ça. Je fais Non. Vous êtes pas d'accord, je suis pas d'accord avec vos protocoles, je suis désolée, mais non, je n'accepte pas d'avoir une voie fermée de poser, une délivrance dirigée, c'est hors de question. De toute façon, en fait, la loi Kouchner, elle prime sur tout le reste. Donc, je me suis fait entendre dire, si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à aller ailleurs. Vous êtes l'hôpital qui est genre à deux rues de chez moi, je ne vais pas aller dans un autre, qui je sais, ils accepteront, mais qui est à 5 km, sachant qu'encore une fois, mon convoi n'a pas de permis. donc non je ne pouvais pas conduire en ayant des contractions en étant à moitié en train d'accoucher pour aller jusque chez vous, enfin jusque là-bas donc bref je me prends la tête méchamment avec cette vilaine dame et je vais faire ma séance d'acupuncture avec une sage-femme libérale qui du coup m'a fait plus mal qu'autre chose parce que le mardi que ma sage-femme vient me voir elle fait ah bah écoute t'es presque à deux T'es entre 1 et demi de dilatation. J'étais désespérée. J'étais, tu te fous de ma gueule. Comment ça ? Non, c'est pas possible. Fais écoute. Si tu veux, on tente un décollement des membranes. Alors, pourquoi est-ce que j'ai dit oui ? Pourquoi est-ce qu'elle me l'a proposé ? Parce que le samedi, elle partait en vacances à l'autre bout du monde. Et que mon terme était le dimanche. Que toutes les autres mamans avaient accouché. Et que j'étais un peu en mode, non mais c'est mort. Enfin, j'ai vraiment pas envie de prendre... ma voiture pour aller jusqu'à Grenoble donc me coltiner une heure et demie de bagnole pour aller chez une autre sage-femme à AD que je connais très bien, qui est une très bonne amie de ma mère une très bonne amie à moi qui était là à la naissance de mon frangin, je vais pas faire ça donc je me suis dit vas-y, qui ne tente rien à rien, elle m'avait prévenu que c'était douloureux c'est affreusement douloureux, vraiment c'était le truc le moins cool dans mon accouchement clairement, donc elle me fait ça vers 20h30, elle part vers 20h30 21h30, 22h, j'ai des contractions qui arrivent, ça fait mal. Vermi, je contracte tellement que je... Non, un petit peu avant d'ailleurs, il devait être 22h30, 23h, je vomis. Et là, manque de peau, je fais une fausse route et je m'étouffe. Donc j'étais là, je ne pouvais plus respirer, je n'arrivais pas à cracher ce qui était bloqué et je n'arrivais pas à respirer de l'air. Ouais, du coup, quand on te dit, t'as pas peur de mourir ? Ouais, ouais, mourir en m'étouffant. pendant mon accouchement, pas de souci. Hémorragie ? Non, ça va, j'ai pas peur. Par contre, ouais, ouais, mourir en ayant fait une fausse route à cause du riz, y'a pas de souci là, par contre, je suis un peu plus inquiète. Pour mon deuxième, je n'ai pas mangé de riz la veille. Les trois jours avant, j'ai été trop marquée par mon premier. Et du coup, finalement, j'arrive à vomir ce qui était bloqué, à désobstruer ce qui était obstrué. Mon conjoint qui m'avait regardée vraiment avec ce regard paniqué de... Qu'est-ce que je fais ? Je ne sais pas, tant à MBI, je suis un truc comme... En plus, j'ai des contractions en même temps, donc c'est vraiment... Il n'y a rien qui va dans la situation. Finalement, je respire à nouveau. Donc, j'en ai partout. Donc, je dis, je vais prendre une douche. Donc, il nettoie pendant ce temps-là. On se rallonge dans le canapé. Lui, il s'endort. Moi, je m'y parlais soit sur mon ballon, parce qu'en fait, gérer les contractions couchées, c'est chiant, même à manger sur le côté. avec un pied dans le vide, j'y arrivais pas, donc je m'assois sur mon ballon, et là, aucune idée de ce qui s'est passé de minuit jusqu'à 4h du matin. J'étais juste défoncée aux hormones, ça je le sais. Je sais juste que je me suis réveillée vers 4h-4h30, j'ai attrapé mon conjoint par le col, j'ai levé 90 kilos du calapé, et là, je lui ai fait en gueulant dessus, bien évidemment, sinon c'est pas drôle, je dormais mort, je suis fatiguée, je veux... dormir. Appelle les pompiers, je veux une césarienne. Ça n'a pas de sens. Donc lui, il était perdu, le peau. J'appelle la sèche-femme. Je lui dis oui. OK. qui l'appelle la sage-femme, qui m'entend, qui me dit Ok, j'arrive ! Parce qu'elle avait quand même un petit doute, comme sur la semaine d'avant, pendant mon pré-travail, je lui avais envoyé des textos. Elle s'était dit Non, si c'est un faux départ, vas-y, je vais pas me lever pour qu'au final, ce soit pas ça. C'était bon. C'était le départ vrai. Donc, elle me dit au téléphone J'arrive. Donc, elle prend la route. Elle arrive vers 5h30 du matin, 6h quasiment. Et entre-temps, je suis là, je pleure. Je suis... je suis fatiguée et je me dis qu'on voit que j'en ai pas, que je veux plus que je suis plus d'accord, que c'est débile en fait et pendant toute cette scène là j'avais sur mon épaule un petit bonhomme comme Kronk dans le film Kuzco là il a son ange et son démon, moi j'en avais un c'était mon moi miniature qui était là et qui me regardait et qui se foutait de ma gueule en disant mais Abine qu'est-ce que tu racontes tout va bien, genre y'a pas de problème... Clairement, là, dans trois heures max, t'as ton bébé, toujours tranquille. Et moi, j'étais là à dire, je veux une césarienne, je suis fatiguée, je veux juste dormir, en fait, je veux juste dormir. La meuf épuisée, quoi. Et du coup, ce petit personnage qui dit, non, mais tu sais, et le moment de fin, c'est pas les vagues amènent ton bébé, ou chaque contraction. Non, moi, c'était, tiens bon, tu vas bientôt accoucher. Si tu vas à la maternité, on va te faire chier, on va te poser une pérille. et tu n'accoucheras pas avant 6 à 7 heures. Donc, t'inquiète, tout va bien. Je vais répéter ça en boucle. Le, ne va pas à la maternité, on va t'emmerder. Le massage-femme débarque à 6 heures. Là, répit, latence, il y a tout qui s'arrête. Du coup, je peux m'allonger par terre. Et là, c'est un soulagement, ça fait du bien. Le massage-femme, elle passe dans la salle à côté, elle pose ses affaires, elle vient me voir. Elle me dit, est-ce que tu veux savoir à combien t'en es ? J'ai fait, oui, oui, oui. Elle me dit, ok. Et là, elle me dit... à 8 et là j'ai fait non c'est pas possible je peux pas être à 8 c'est impossible c'est mort ils sont où ces 2 cm là ça fait que je suis pas combien de temps que je douille genre là ça faisait pas si longtemps que ça dans l'absurdité donc ma sage femme repart pour aller noter sur son petit cahier et en fait moi là je me dis vas-y tente le tout pour le tout pousse on sait jamais sur un malentendu ça peut marcher et ben ça a fonctionné du coup j'ai la poche des os qui est sortie et qui a claqué juste après. Mon conjoint m'a avoué plusieurs mois plus tard qu'il pensait que j'avais fait un peu foireux. Mais quand il s'est rendu compte qu'il y avait du liquide qui coulait, il s'est dit Ah non, ça doit être la poche des os Mais du coup, c'est hyper sexy. Mon premier accouchement, il n'y a rien qui va. Absolument. Et à partir de ce moment-là, j'ai essayé de rentrer dans mon meuble télé. Mon meuble TD, à l'époque, on était étudiants, et du coup, c'était une espèce de meuble à chaussures. Donc, le chat passe. Moi, non, par contre. Ma tête ne passe même pas dedans. Et du coup, là, j'ai des poussées qui arrivent. En fait, je sens que ça va arriver, mais ça ne pousse pas complètement. Du coup, je me dis, allez, vas-y, tente. Tu pousses un peu avec ton corps. Et derrière, j'avais deux poussées réflexes qui s'enchaînaient. Ma sage-femme m'a dit que je n'avais poussé pas si longtemps que ça, quelque chose comme 48 minutes. Je ne pousse pas. si long, ça va. Et en fait, moi, je n'ai pas du tout ce souvenir-là parce qu'en fait, entre chaque phase de poussée, j'avais fait une espèce de gros tas de vêtements, de coussins. J'ai pourri tout ce que j'avais chez moi. Je ne sais même pas d'où ça sortait. Après, du coup, je me suis dit, mais à quel moment on avait deux couettes ? Genre, à quel moment deux couettes ont atterri dans le salon ? Elles sont dans les lits d'habitude, donc je ne sais pas. Et en fait, je m'éclatais dessus avachie. Je dormais entre mes poussées. Mais vraiment, quand je dis que je dormais, ils m'ont entendu ronfler. Et puis quand la poussée arrivait, je me remettais à moitié à quatre pattes, à moitié accroupie. Et quand mon bébé est né et que ma sage-femme l'a passé, le premier truc auquel j'ai pensé en le voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce qu'il est moche ! Parce qu'il était tout allongé, il était un peu violet, tout avec des yeux en amande hyper tirés, on aurait vraiment dit un alien. le premier truc auquel j'ai pensé en voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce que c'est moche, on dirait un alien. Ça, c'est un truc qui me pense... Je m'en souviendrai toujours. Alors, c'est magnifique, c'est très beau, mais ouais, c'est vrai que sur le moment, je t'ai acheté orchis dessus, quoi. Et puis après, derrière, je me suis couché avec mon bébé, évidemment, grand classique, il m'a fait caca-méconium dessus, et ma sage-femme me dit Bon, écoute, là, il y a ton placenta, tu pousses un coup, moi, je tire légèrement dessus, et puis hop, il est sorti. Et... En fait la dévance du placenta était hyper soulageante pour moi parce que quand c'est sorti c'était tout mou et tout frais et du coup ça me fait du bien parce que du coup j'ai eu quelques petites érahures et deux petits déchireurs. qui n'ont pas été recousues ou quoi que ce soit. Elles ont quand même le maître-d'oeuvre d'être là. Et derrière, après, j'étais en mode, trop bien, je vais prendre ma douce. Je me suis foutue dans mon canapé avec mon bébé et j'ai roulé jusqu'à 11h, sachant que j'ai accouché à 7h45, que ma sage-femme est repartie à 9h. Et du coup, j'ai tapé deux heures de sieste de 9h à 11h. Puis ensuite, après, ma foi, la journée s'est passée entre les tétés et les siestes. Et puis... le postpartum était lancé derrière donc voilà pour mon deuxième ça a été 3 semaines de prêt-travail cette fois c'était très long de 36 semaines même j'ai commencé un peu avant j'ai commencé à 35 et demi 35 et demi 36 et j'ai accouché à 39 ans quelque chose comme ça et j'ai fait un peu plus de 3 semaines de prêt-travail donc tous les soirs à contracter pareil c'était très long Là, sur ce coup-là, à 21h30, les contractions se sont lancées. À minuit, on a appelé mes parents pour qu'ils viennent récupérer mon grand, parce que moi, c'était hors de question qu'il soit présent. On a appelé la sage-femme à 1h du matin quand mes parents sont repartis, parce que là, mes contractions, contrairement à la première fois où j'étais assise sur mon ballon défoncée aux hormones, là, je déconnectais absolument pas, vraiment. J'avais eu des gros soucis avec mes voisins, et du coup, ça fait que j'étais un peu en stress, donc je ne me sentais pas. je me sentais pas complètement sécurité d'une certaine manière à cause de mes voisins et du coup en fait je gérer mes contractions en me jetant par terre voilà je me jetais à quatre pattes par terre donc mon mec était un peu en train d'essayer de me retenir parce qu'il t'en a dit à la fille à part se casser la figure ce qui n'est pas faux mais je me casserai la figure plus tard dans mon accouchement donc je finis par après l'appel à la sage femme à les mettre dans ma baignoire bon là ça va beaucoup mieux Ce qui m'a aidée à visualiser, à passer toutes ces contractions, ça a été de parler de tout et n'importe quoi. Mais vraiment, ça allait du type de perceuse qu'on avait à la maison à du coup, qu'est-ce qu'on allait manger dans trois semaines, à tiens, si on faisait ça comme voyage, vraiment des trucs qui n'avaient aucun sens, mais juste le fait de parler me vidait la tête, il me faisait du bien, donc je ne pensais plus à mes voisins, j'étais juste en mode, non mais ça va, c'est cool, tout va bien. Et ma sage-femme arrive, elle prend ma tension. Alors autant pour mon premier, ma sage-femme, elle ne m'a fait aucun examen à part le TV que je lui ai demandé. Pour mon deuxième, ma sage-femme a fait beaucoup plus de trucs parce que, en fait, comme j'étais dans une eau à 41, j'ai taquicardé et bébé aussi. Du coup, elle était un peu inquiète. Elle était en mode, ne va-t-il pas falloir transférer ? Donc, du coup, elle m'a fait boire. d'eau et au bout d'un moment grosse chute de l'adrénaline et là je me dis putain faut que je sorte donc je commence à sortir et là j'ai une poussée au moment de sortir du coup je me suis cassé la gueule du coup heureusement qu'il y avait mon mec qui du coup m'aidait à sortir ma sache femme était en train de commencer à me sécher et en fait quand j'ai eu ma poussée mes jambes ont fait salut ciao donc j'ai commencé à tomber mon mec qui m'a rattrapé qui est tombé aussi qui s'est rattrapée à l'encadrement de la porte, s'est jamais du coup abîmissée et qui s'est rattrapée comme elle a pu aussi. Donc, on a failli tomber tous les trois, voilà. Non, mais la situation était plutôt commise, il n'y avait rien de dangereux, j'étais déjà pas très loin du sol, alors clairement, je ne me serais pas fait mal. Mais sur le moment, on s'est un peu fait une frère de Oh punaise, ça glisse le sol ! Ouais, on avait vraiment un carrelage, le carrelage d'un moindre bout d'eau te faisait glisser. Donc là, ça n'a pas loupé. Du coup, je suis allée me mettre sur mon lit tranquille. Et puis, comme pour mon premier, j'avais refait encore un gros tas de trucs. Et donc là, du coup, j'ai alterné la position avachée, éclatée sur mon tas de machins, quatre pattes à courbouquilles. Et puis, par contre, cette fois-là, j'ai senti le bébé qui descendait dans mon bassin et qui a fait tout son parcours. Autant pour mon premier, je n'ai pas senti ce genre de truc. Autant pour mon deuxième, j'ai vraiment senti tout le parcours. Et quand il est sorti, le premier réflexe que j'ai eu, c'est de dire à ma sage-femme, donne-le à son père, parce que je veux trois minutes tranquilles. Alors, je n'ai pas eu beaucoup, j'ai peut-être eu une petite minute où du coup, je n'avais pas de bébé dans les bras.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai bébé qui pleure, donc je vais devoir faire une pause. J'arrive, à tout de suite.

  • Speaker #1

    Vas-y, pose.

  • Speaker #0

    Ça y est, de retour pour la pause bébé. Donc, où on en était ? On en était à tu laisser ton fils quelques minutes à ton mari pour avoir un moment de repos. Et du quoi faire.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors en fait, en plus, à ce moment-là, je ne savais même pas encore que c'était un petit garçon. Ça n'a pas été mon premier réflexe de demander, mais même pour mon premier. Je n'ai jamais eu le réflexe de demander, ce que pour nous, c'était des surprises. On n'a jamais voulu savoir. Et du coup, mon mec prend le petit. Moi, je souffle ma petite minute. Là, ça me fait du bien. Et puis, je reprends mon bébé. Je commence à m'installer avec mon homme à côté. Et là, mon homme... par faire je sais pas trop quoi à la salle de bain, massage femme, pareil, elle va faire je sais pas quoi. Et là, en fait, j'ai un réflexe qui me vient d'une lecture que j'avais faite il y a plusieurs années dans un... Je sais plus, je sais pas si c'était pas le National Geographic, d'ailleurs, qui parlait que dans des tribus d'Amérique centrale, au fond de l'Amazonie, là-bas, les femmes lèchent leurs bébés. Parce que, comme pour les animaux, le vernix, il relance les contractions pour la délivrance, il permet de lancer la lactation, il réduit la chute d'hormones. C'était des trucs dont je ne me suis pas souvenue de l'entièreté du truc. J'ai eu ce réflexe de donner des petits coups de langue à mon bébé. La plupart des mamans font des bisous. Moi, j'étais là avec des petits coups de langue de chat. Et puis après, je n'ai pas eu le temps de me... posé vraiment parce que juste après, les contractions sont reparties. Donc je me suis mise accroupie et là j'ai délivré mon placenta toute seule. Et quand ma sage-femme m'a regardée, elle était en train de noter un truc. Oui c'est ça, elle était dans la chambre pendant ce temps-là, mais juste elle était en train de noter le rapport vis-à-vis de mon accouchement. Puis elle lève la tête, elle me voit accroupie et elle me dit Ah bah tiens, on va profiter de cette accroupie pour délivrer Et là je la regardais et je fais Non mais tu ne l'as pas entendu tomber Mais vraiment parce qu'il était tellement gros mon placenta qu'il a fait vraiment un boom en tombant du coup sur le lit. Et pourtant j'étais accroupie donc je n'étais pas très haut. Et là par contre, autant pour mon premier ça m'avait soulagée, autant pour mon deuxième j'avais l'impression d'être, au monde, un deuxième bébé. J'étais vraiment en mode le truc est tellement gros que ce n'est pas possible, il y en a un deuxième à l'intérieur. Bon il n'y avait qu'un placenta ce qui était déjà pas mal, vraiment. Faux et honneur à toutes les mamans qui ont des jumeaux qui accouchent par voix basse, parce que pétard, après on a pas ressorti. Je sais pas s'il aurait l'énergie d'en sortir un deuxième. Et du coup, après je me suis installée avec mon bébé. Alors entre-temps, comme pour mon premier, je suis allée prendre ma douche, parce que j'adore prendre ma douche juste après avoir accouché. Genre ça fait du bien, t'es tout propre et tout ça, t'enfinis ton espèce de vieux slip-filet, tu te mets ton argile dans la culotte, ça soulage de fou. Et puis après, du coup, je m'allonge. Ma sage-femme part, il est presque 9h du matin. Et non, non plus tôt. Elle a dû partir vers 7h30 parce que j'ai accouché à 5h30. Donc, elle a dû partir à 7h30. Bichette, elle a mis presque 3h à rentrer chez elle avec les bouchons. Sur le moment, je n'y ai pas pensé. Je n'ai pas regardé l'heure. Mais après coup, j'ai dit... Mais pourquoi t'as pas décidé de dormir à la maison ? En plus, j'installe toujours une chambre pour la sage-femme parce que si c'est long, au moins elle peut aller dormir et se reposer. Ça, c'est vraiment le truc que je fais et que je conseille. Si vous accouchez à domicile, vous prévoyez un matelas, vous prévoyez quelque chose pour que la sage-femme puisse aller dormir s'il y a besoin parce que ça peut être très long parfois. Et du coup, j'ai dormi comme ça jusqu'à 11h. J'avais mon bébé. contre moi et puis j'ai repiqué jusqu'à 11h. À 11h, ma mère est arrivée avec de quoi manger, donc on s'est levés. Mais sinon, ce bonheur vraiment de pouvoir accoucher chez soi tranquille. Le temps que j'aille prendre ma douche, du coup, mon conjoint avait pris le petit en peau à peau et ma sage-femme s'était occupée d'enlever les draps souillés. Parce que du coup, quand on installe, mon conseil quand on installe un accouchement à domicile, de mettre une alaise des draps propres. une bâche, une alaise, des draps qui peuvent être pourris, c'est pas grave. Et du coup, comme ça, ça permet d'enlever tout le truc, et puis hop, t'as tout de suite tes draps tout propres. Donc c'est vrai que c'est quand même vachement kiffant, tu prends ta douche dans ta baignoire, tu manges ta nourriture, t'as toutes tes odeurs de chez toi, tu t'appas, il faut prendre la voiture pour aller jusqu'à tel endroit, c'est quand même un bonheur fou.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'ai passé un postpartum qui était quand même beaucoup plus facile pour mon deuxième que pour mon premier. Alors après, pour mon premier, j'ai accouché juste avant le Covid, en octobre. Et le confinement a commencé en mars. Je crois, oui, c'est ça, c'était mi-mars.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ce qui était assez cool, c'est que du coup, j'ai quand même eu presque un an de confinement. Parce que comme on vient d'avoir un tout petit bébé, forcément, on est dans les derniers déconfinés. En plus de ça, asthmatique. Et puis du coup, autant les collègues de mon conjoint que mes collègues à moi pouvaient tout à fait travailler sans qu'on soit présents. Donc ce n'était pas du tout dérangeant. Donc on a passé presque un an confinés et c'est quand même ouf quoi. Pour mon deuxième, mon conjoint est resté du coup deux mois à la maison parce que le nouveau congé parental de 2021, je crois, pour les papas, c'est en 2021 qu'il est passé d'une semaine à 28 jours, un truc comme ça. Je crois que c'était en 2021 que ça a été annoncé.

  • Speaker #1

    J'ai un doute.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être été mis en application en 2022, mais je crois que ça avait été annoncé en 2021. Bref, quoi qu'il en soit. Il a passé un mois à la maison. C'était génial d'avoir mon conjoint un mois à la maison directement. J'ai plus facilement récupéré. Pour mon premier, en plus, il dépendait du régime militaire. C'était juste trois jours. Et basta, tu repartais bosser. Donc nous, on a fait notre postpartum pour notre premier avec quasiment quatre mois de décalage, alors que pour notre deuxième, comme du coup il a tout de suite été là pendant un mois et demi, qu'il a plus ou moins négocié avec la fac où il travaillait pour pouvoir rester plus, au final, on a passé deux mois tous ensemble et c'était vachement plus tranquille. J'ai récupéré beaucoup plus facilement. Et toutes mes copines qui m'ont vue après mes accouchements me disaient Mais par rapport à d'autres personnes qu'on connaît qui ont accouché en milieu hospitalier, Mais ma chérie, t'es comporte, t'es magnifique, ah là là, t'es toute réunante. Et moi, je suis en mode, je sais pas, je suis une maman qui vient d'accoucher. Moi, je suis juste en mode, je dors pas bien. Mais si tu me dis que je suis jolie et que j'ai un teint éclatant, tant mieux. Écoute, au moins, c'est cool pour moi. Mais du coup, voilà, c'était n'empêche très, très cool. Et il n'y a pas de troisième au programme, mais je sais que si jamais un jour il y en avait un, ce serait reparti pareil. On repartirait sur la naissance à la maison.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis posé une question par rapport à ton premier accouchement. Comment tu t'es imaginé gérer la douleur ? Parce qu'en final, les contractions, c'est un peu inconnu. Est-ce que tu t'étais préparée d'une manière particulière ? Est-ce que tu y avais pensé ? Ou est-ce que tant pis, allez, let's go ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai fait les prépas de massage femme parce que premier bébé, 21 ans, c'est vraiment en mode... Non, tu tapes les... Même si tu as plein de connaissances, tu te fais quand même les prépas. Donc, c'était un peu le deal. Donc, j'ai dit OK, vas-y. Clairement, je n'ai pas appris grand-chose, vraiment. Et en fait, moi, je ne me suis pas... Comment dire ? Je ne me suis pas imaginée particulièrement gérer ma contraction. Je me suis dit, vas-y, en fait... Fais confiance à ton corps. Moi, j'ai eu un accident quand j'étais ado, ce qui fait que j'ai passé quasiment huit ans à avoir mal en continu, tout le temps, vraiment. Et genre de la douleur à six ou sept ans, pas de la petite douleur à deux, trois. Ce qui fait que du coup, la gestion de la douleur, c'est quelque chose que j'ai l'habitude. Et au final, vraiment, les contractions, je trouve que c'est pas le pire. Vraiment, ça va. Du coup, je ne me suis pas imaginée, je n'ai pas fait de prépa particulière. Au contraire, Je trouve que vraiment, moins on cherche à conscientiser les choses, plus c'est facile au final. Parce qu'on ne se fixe pas des espèces de pseudo-objectifs. Alors je sais que je vais potentiellement faire un peu incendie, mais par exemple, le champ prénatal, c'est très chouette, c'est très sympa, c'est très mignon. Mais moi, j'ai vu des mamans, pendant leurs accouchements, se fixer sur on a appris ça au champ prénatal, il faut l'utiliser et au final, pas lâcher prise. Et en fait, c'est tout le truc. Le truc, c'est de faire un travail psy sur j'apprends à lâcher prise et j'apprends à faire confiance à mon corps. Et c'est vrai que beaucoup, avec mon histoire de vie, avec ce que j'ai vécu comme expérience, clairement, voir un psy pour reprendre confiance en soi, reprendre confiance en son corps et travailler sur le lâcher prise, c'est peut-être la meilleure prépa au final. Du coup, il faut... Il faut voir un psy et pas une sage-femme au final.

  • Speaker #1

    Toi, tu as géré les choses de cette manière.

  • Speaker #0

    après effectivement chaque femme est différente mais pour en avoir discuté avec plein de personnes au final je me rends compte qu'il y en a plein qui se fixent on a vu ça en prépa à l'accouchement, il faut faire ça alors c'est très chouette, ça occupe beaucoup les papas mais au final les mamans, laissez-vous emporter par vos hormones laissez-vous guider par votre corps au final, cherchez à vouloir lutter contre quelque chose auquel de toute façon on n'y échappera pas, il vaut peut-être mieux partir sur de la résilience au final. OK, ça va passer, ça va être chiant, ça ne va pas être agréable, mais ça passe. Après la pluie, il y a toujours eu beau temps. Et c'est exactement la même chose quand on accouche. Après une contraction, il y a toujours un répit. Et quand c'est vraiment difficile de lâcher prise, parce que pour mon deuxième, je n'ai pas du tout lâché prise, de la même manière que pour mon premier. Je crois que j'avais limite l'appréhension de la douleur sur mon deuxième, chose que je n'avais pas pour mon premier. C'est contradictoire peut-être, je ne sais pas. Mais au final, ce qui m'a vraiment aidée sur mon deuxième, c'est de me dire… J'avais imaginé dans ma tête une espèce de graphique comme il y a sur les écrans de la bourse, avec une flèche qui monte, c'est l'intensité de la contraction. Je me dis qu'à un moment ou à un autre, ça arrive à cette hauteur-là dans le quadrillage. une hauteur un peu bullshit. Et quand je suis à temps, je me dis, OK, maintenant, c'est une grande ligne droite. Je ne sais pas combien de temps elle dure, mais j'imagine juste la descente à la fin. Et la redescente, c'est le moment où, du coup, elle se relâche et du coup, ça ne contracte plus et ça soulage. Et du coup, en fait, je n'ai pensé qu'à ça tout le long parce que, de toute façon, moi, la vague, ça ne va jamais vraiment. parler enfin je suis désolé pour moi vraiment une contraction c'est plus proche du typhon qu'une vague par contre le fait de se laisser emporter par une vague moi quand j'étais enfant j'ai fait l'expérience de faire du surf au portugal effectivement le premier conseil qu'on donne c'est à partir du moment où la vague commence à bouffer tu tu tu tu laisses faire tu fais la poupée de chiffon tu te laisses faire parce que si tu cherches à lutter contre la vague ça sera plus puissant que toi et tu vas te faire très mal Du coup, je me suis mise dans le même mood au final. Là, de toute façon, je ne peux rien faire. D'où le fait que je gérais mes contractions, que je tends par terre. En fait, je laissais mon corps faire, donc je devenais un peu une poupée de chiffon. Plutôt que de chercher à me contracter et à lutter, j'étais vraiment en mode, vas-y, fais comme tu veux. Et au final, c'est quand même vachement plus simple que lorsqu'on essaye de réfléchir à je vais faire ci, je vais faire ça. Et après, il faut aussi le sentir. Moi, je sais que je déteste être touté, donc les massages pendant un accouchement, c'est mort. Mon pauvre conjoint, vraiment, il est assis dans un coin et il attend. Voilà, Bichette. Alors, quand tu lui poses la question, il est en mode, bon, écoute, voilà. Il ne le vit pas forcément bien dans le sens, voir une personne qu'on aime avoir mal, c'est difficile. Et même s'il sait que je ne vis pas du tout les choses de la même manière à l'intérieur, pour lui, c'était super dur de se dire. mais je peux rien faire, je peux pas lui prendre sa douleur. Et en plus de ça, quand par exemple on est des personnes très empathiques, c'est encore plus difficile. Mais c'est là où du coup c'est intéressant que le conjoint fasse un travail sur lui, sur sa propre vision des choses et la vision de l'autre, parce qu'à ce moment-là, de toute façon, dans la réalité, on a beau dire t'es entouré de ta sage-femme, de ta doula, de qui tu veux, non, dans la réalité, quand t'accouches, t'es toute seule. T'es toute seule face à toi-même. T'as du soutien qui est autour, mais c'est ton combat. C'est ton combat et la seule chose que tu peux faire, c'est aller chercher du soutien dans le regard, dans la présence, éventuellement dans le toucher si c'est quelque chose qui te parle. Mais le truc, tu vas le gérer tout seul. Et ce n'est pas forcément simple.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça. Ça m'émeut un peu ce que tu dis quand même. Que tu es face à ta douleur, et c'est toi qui gères, et tout le monde a beau être là pour toi... Ça ne change rien, c'est toi qui enfante, qui met au monde ton enfant et c'est fou. Franchement, la vision que tu nous as présentée, ton accouchement, le postpartum, la gestion de la douleur, je pense que ça permet d'avoir un point de vue, de nous informer, de nous montrer aux autres femmes que beaucoup de choses sont possibles avec l'accouchement à domicile. Et je te remercie, Abby, de nous avoir partagé ça.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Katia. C'est mon expérience. Mon expérience ne veut pas dire que tout le monde s'adresse comme ça. Mais c'est toujours un truc à prendre. On prend ce qu'on a à prendre, on laisse ce qu'on a à laisser. Et c'est tout.

  • Speaker #1

    Eh bien, ce sera le mot de l'infin. C'est super. Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Abby qui nous partageait son récit d'Akosma à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région de Lyon, mais aussi sur son Instagram, où elle partage sa vie de femme, de maman. À bientôt !

Description

C'est le troisième épisode !


Bienvenue dans Parlons Naissance : le podcast imaginé par le CDAAD : Collectif de Défense de l’Accouchement Accompagné à domicile.


Vous pouvez nous retrouver sur le site du CDAAD et y découvrir également une section témoignages au format écrit, avec des récits d'AAD réussis ou planifiés mais qui ont pris un chemin différent.


Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous recevons Abi, actuellement membre du Conseil d'Administration du CDAAD, qui nous fait le plaisir de partager son expérience de l'Accouchement Accompagné à Domicile.

Elle est également référente locale du collectif Accoucher Chez Moi 69. Enfin elle nous partage sur Instagram sa reconvention professionnel en temps que sage-femme.


Abi nous raconte comment son expérience familiale a guidé son choix d'accoucher à la maison, comme une évidence et une question qui ne donnait pas lieu à un débat.

Elle partage avec nous les raisons qui l'ont menée à s'impliquer dans ce domaine et les enjeux liés au libre-choix du mode d'accouchement.


Merci à tous et toutes pour vos écoutes et vos partages.


N’hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire et rendez-vous pour un nouvel épisode le mois prochain.


ABONNEZ-VOUS !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des coparents, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés. Bonjour, aujourd'hui nous recevons Abdi. qui va nous partager son récit d'AAD.

  • Speaker #1

    Bonjour Katia.

  • Speaker #0

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Alors donc, cet enregistrement fait suite au recueil de témoignages que le CDAAD organise. Et donc, je me suis un peu basée sur les questions du site. Et puis comme ça, on va pouvoir développer l'enregistrement ensemble. Du coup, alors, en quelques mots, une petite présentation d'où tu viens, combien as-tu d'enfants et quelle agisse ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, Agui, je viens du Rhône, donc dans le 69, à côté de Lyon. J'ai deux enfants qui sont venus tous les deux à la maison. Le premier en 2019, qui du coup fêtera ses cinq ans au mois d'octobre. Et le deuxième en 2022, qui du coup a fêté ses deux ans là au mois de février.

  • Speaker #0

    Ok, et donc qu'est-ce qui a motivé exactement ton accouchement à domicile ? Est-ce que c'était une évidence ? Est-ce que tu as réfléchi ? Quel a été ton parcours ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, ma mère a accouché à la maison. On est quatre enfants, enfin cinq enfants, mais on est quatre nés en milieu hospitalier. Le dernier est né à la maison. Parce que, en fait, pour les premiers, elle a suivi un peu le chemin classique parce que son père était pédiatre. Et pour l'avant-dernier, elle a failli accoucher sur le parking. Elle a dit, non, mais c'est bon, la prochaine fois, en fait, je reste chez moi. Ça faisait déjà un moment qu'elle voulait faire ça. Et à l'époque, moi, j'avais dix ans. J'étais là lors de la naissance de mon frangin. Ce qui fait que j'ai grandi toute ma vie d'adolescente et de femme avec quasiment que ça comme exemple. Avant ça, je me souviens rapidement de quand elle partait à la maternité, mais généralement c'était au milieu de la nuit, donc je ne me souviens pas plus que ça. Par contre, toutes ses copines se sont mises à accoucher à domicile après une fois que ma mère a accouché à la maison. Ce qui fait que pour moi, c'était devenu normal. Quand je suis tombée enceinte de mon premier, Mon premier réflexe, c'est d'être allée voir la première sage-femme du coin en disant Bonjour, je suis enceinte et je voudrais accoucher à domicile. M'être fait regarder comme un extraterrestre qui demandait la lune. En mode, non, je ne fais pas ça, excusez-moi. Donc du coup, je me suis dit Ok, bon. Comment on trouve une sage-femme qui fait de la AD, du coup ? Donc, j'ai farfliné un peu sur Internet. À l'époque, l'APAD n'existait pas encore. Donc l'association... professionnelle de l'accouchement accompagné à domicile qui référence la majorité des sages-femmes à domicile en France. Ce qui fait que j'ai dû chercher un petit peu sur Internet, sur des forums, et finalement j'ai trouvé une sage-femme qui était à 800 mètres de chez moi qui, hélas, était suspendue sur le terme de mon accouchement. Donc j'étais en mode, ok, super, bon, sinon je peux aller jusqu'à Grenoble où je connais des super sages-femmes, mais ça m'embête un peu de prendre la voiture à 9 mois et demi. de grossesse pour aller là-bas, surtout que mon conjoint n'avait pas le permis. Et finalement, j'étais en tout début de grossesse quand j'ai su ça et je me suis dit que de toute façon, j'ai un plan de secours. Et même pas deux jours après qu'elle m'ait dit qu'elle était suspendue, elle m'a dit Venez quand même, on se voit et puis on voit un petit peu Donc j'arrive à son cabinet et là, il y a une autre personne avec moi. Et je me dis Bon, peut-être qu'on fait des rêves rendez-vous groupés, je sais pas. Et en fait non pas du tout, l'autre personne était une sage-femme qui se lançait dans l'accouchement à domicile sur la région lyonnaise et qui du coup bah en fait prenait la patientèle de cette sage-femme là. Donc du coup j'ai eu de la chance parce que tout s'est bien combiné et pour mon deuxième j'ai bêtement rappelé ma première sage-femme qui m'a dit bah écoute maintenant je travaille en binôme en plus, j'étais en mode oh trop bien et cette fois par contre j'ai accouché avec sa binôme. Donc du coup voilà j'ai accouché avec deux sages-femmes différentes mais qui bossaient ensemble.

  • Speaker #0

    Et pendant ta grossesse, est-ce que certaines personnes ont critiqué ton choix d'AAD ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. J'ai vraiment cet avantage d'être entourée de personnes pour qui, quand j'ai accouché à domicile, c'est oui, ça existe. Donc voilà, j'ai eu assez peu de mauvaises expériences par rapport à ça. Même les caissières au supermarché, c'est vraiment hyper particulier quand on est enceinte, parce que les gens vous posent la question de il vous a accouché ? ou alors qu'est-ce que vous en fous ? Tu ne me demandes pas où est-ce que je vais aux toilettes ? Est-ce que je vais dans mes toilettes à moi ? Si je vais chez le voisin ? Pourquoi tu me poses cette question ? question. Et du coup, j'étais toujours très fière d'une certaine manière de dire, moi, j'accouchais à la maison. Et deux, trois fois, on m'a sorti, ah, mais c'est super comme nom de clinique. Alors, ce n'est pas une clinique, en fait, c'est chez moi, genre my home, genre ma maison. Et du coup, en fait, ça a plutôt été bien reçu. Ah, mais c'est super et tout ça. J'ai eu deux, trois fois cette fameuse question de, mais vous avez le droit, c'est légal. Bah oui, tout à fait. C'est vrai que ça, c'est un petit peu des questions, entre guillemets, déplacées, mais c'est tout si normal. Globalement, j'ai eu que des bons retours. Il y a une seule personne qui s'est quand même permise de me dire, eux, ils te sont accouchés à domicile, c'est n'importe quoi. C'est un mec qui ne connaissait rien du tout. C'était une connaissance que j'avais d'amis en commun. Il m'a sorti tout un laus sur le fait que de toute façon, sa cousine n'avait pas réussi à accoucher sans péridural à la maternité. Alors moi, à la maison, il ne fallait pas que je rêve. mais mon gars, genre, what ? Déjà, d'où tu vas juger deux personnes différentes sur leur choix d'accouchement ? Et puis, parce que ta cousine n'a pas réussi à la maternité, moi, je ne vais pas y arriver à la maison. Mais what the fuck, quoi ? Donc, du coup, ouais, à part ça, je n'ai pas eu de mauvais retours. Mon conjoint, comme sa grand-mère, avait elle-même accouché à domicile. En fait, il vient de Martinique, et en Martinique, il y a, je crois, une ou deux cliniques, c'est tout, sur l'île. L'île n'est pas très grande, il y a quand même 700 000 personnes qui vivent sur l'île, mais il n'y a pas tant de monde que ça dans l'absolu. Et en fait, sa grand-mère a accouché deux fois dans des typhons à la maison, sans assistance du coup, parce que quand vous êtes bloqué au milieu d'une tempête, personne ne peut bouger. Du coup, ça ne l'a pas plus perturbé que ça dans l'absolu, quand je lui ai dit que moi j'accouchais à domicile, donc t'es content, t'es pas content, c'est pareil. Donc il s'est quand même préparé de son côté, il a lu la super BD qui s'appelle Être papa qui a été co-écrit par deux papas qui ont fait l'un des deux à accoucher à domicile. Enfin, il n'a pas accouché, mais sa femme a accouché à domicile. Et c'est vrai que du coup, c'était super parce qu'à l'époque, en 2019, la BD sortait au fur et à mesure sur les réseaux. Donc c'était un petit peu notre rendez-vous du soir où du coup, on lisait ensemble l'épisode de la BD qui sortait. Et après, le fait de rencontrer la sage-femme, de faire les prépas avec elle, ça m'a aussi un petit peu rassurée, même s'il n'était pas très inquiet de base. Et c'est vrai qu'il n'a pas mal en train de me suivre, parce que moi, j'ai un mec féministe qui n'hésite pas à dire, mais en fait, ton corps, ton choix, ce n'est pas parce que tu es enceinte de mon bébé, que je dois décider à ta place. De toute façon, d'un point de vue légal, cet enfant, tant qu'il n'est pas né, je n'ai aucun pouvoir dessus. Donc c'est vrai qu'avoir un mec qui a cette réponse, c'est quand même vachement cool et du coup pour notre deuxième il était en mode on appelle la sèche-femme on n'a pas accouché à domicile pour le premier pour aller en maternité pour le deuxième ça n'a pas de sens donc du coup sauf si évidemment il y avait une pathologie vraiment spécifique qui ne nous permettait pas d'accoucher à domicile donc du coup voilà ça a été cool par rapport à mes frères et le reste de ma famille personne n'a moufflé clairement voilà mon dernier frangin du coup qui est né à la maison il avait 8 ou 9 ans quand mon fils est né il était là il était en mode oui non mais en fait moi de toute façon plus tard moi je suis né à la maison quand j'aurai des enfants ils naîtront aussi à la maison je vois pas pourquoi ils iront à la maternité alors que du coup moi je suis né chez moi quoi oui c'est bien tu as 8-9 ans tu as déjà cette réflexion c'est battant cool n'empêche et du coup voilà globalement j'ai pas eu de soucis par rapport à ça je déteste être enceinte puisque moi je suis hyper laxe donc du coup l'hyperlaxité qu'on a pendant la grossesse elle est décuplée chez moi ce qui fait que j'ai mal partout je passe mon temps à me faire les chevilles je me casse la gueule je peux pas faire trois pas sans me casser la figure c'est un enfer et lors de ma deuxième grossesse première grossesse c'est arrivé sur la fin mais lors de ma deuxième grossesse j'ai la symphyse qui craquait qui du coup bougeait et ça fait mal de fou c'est l'enfer vraiment à ce niveau là Je pouvais pas être assise, je pouvais pas être couchée, je pouvais pas être debout. Donc j'ai passé 9 mois à flotter dans mon bain à 40 degrés parce que j'en pouvais juste plus. Et mon ostéopathe, je l'ai vu toutes les 3 semaines. Ça me soulageait, mais ça durait pas parce que de toute façon, ça dure pas. Avec l'hyperlaxité, tout bouge tout le temps, c'est assez infernal. Mais bon, c'est comme ça, c'est le jeu.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment se sont passés tes accouchements ?

  • Speaker #1

    Alors, du coup, pour mon premier, j'ai eu le droit à une semaine de pré-travail, où tous les soirs je contractais comme une grande malade. C'est affreux, vraiment, c'est épuisant. Ma sage-femme passe me voir le vendredi, me fait un monito pour voir comment ça va, parce que c'est vrai que du coup, ça fait déjà quasiment une semaine que je contracte, donc vérifie que le bébé va bien. Elle tâte mon col, elle me dit Ah bah écoute, il semblerait que tu sois plus ou moins ouverte à 1. J'étais en mode Super, génial ! Fait bon, bah écoute, je repasse te voir lundi ou mardi et on voit ce que ça donne. Le lundi, je passe faire un coup d'acupuncture après mon rendez-vous du 9e mois à la maternité où je me prends la tête avec la chef de service de la maternité. Non, ils ont commencé à me dire Oui, alors du coup, on va faire ça, ça, ça. Je fais Non. Vous êtes pas d'accord, je suis pas d'accord avec vos protocoles, je suis désolée, mais non, je n'accepte pas d'avoir une voie fermée de poser, une délivrance dirigée, c'est hors de question. De toute façon, en fait, la loi Kouchner, elle prime sur tout le reste. Donc, je me suis fait entendre dire, si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à aller ailleurs. Vous êtes l'hôpital qui est genre à deux rues de chez moi, je ne vais pas aller dans un autre, qui je sais, ils accepteront, mais qui est à 5 km, sachant qu'encore une fois, mon convoi n'a pas de permis. donc non je ne pouvais pas conduire en ayant des contractions en étant à moitié en train d'accoucher pour aller jusque chez vous, enfin jusque là-bas donc bref je me prends la tête méchamment avec cette vilaine dame et je vais faire ma séance d'acupuncture avec une sage-femme libérale qui du coup m'a fait plus mal qu'autre chose parce que le mardi que ma sage-femme vient me voir elle fait ah bah écoute t'es presque à deux T'es entre 1 et demi de dilatation. J'étais désespérée. J'étais, tu te fous de ma gueule. Comment ça ? Non, c'est pas possible. Fais écoute. Si tu veux, on tente un décollement des membranes. Alors, pourquoi est-ce que j'ai dit oui ? Pourquoi est-ce qu'elle me l'a proposé ? Parce que le samedi, elle partait en vacances à l'autre bout du monde. Et que mon terme était le dimanche. Que toutes les autres mamans avaient accouché. Et que j'étais un peu en mode, non mais c'est mort. Enfin, j'ai vraiment pas envie de prendre... ma voiture pour aller jusqu'à Grenoble donc me coltiner une heure et demie de bagnole pour aller chez une autre sage-femme à AD que je connais très bien, qui est une très bonne amie de ma mère une très bonne amie à moi qui était là à la naissance de mon frangin, je vais pas faire ça donc je me suis dit vas-y, qui ne tente rien à rien, elle m'avait prévenu que c'était douloureux c'est affreusement douloureux, vraiment c'était le truc le moins cool dans mon accouchement clairement, donc elle me fait ça vers 20h30, elle part vers 20h30 21h30, 22h, j'ai des contractions qui arrivent, ça fait mal. Vermi, je contracte tellement que je... Non, un petit peu avant d'ailleurs, il devait être 22h30, 23h, je vomis. Et là, manque de peau, je fais une fausse route et je m'étouffe. Donc j'étais là, je ne pouvais plus respirer, je n'arrivais pas à cracher ce qui était bloqué et je n'arrivais pas à respirer de l'air. Ouais, du coup, quand on te dit, t'as pas peur de mourir ? Ouais, ouais, mourir en m'étouffant. pendant mon accouchement, pas de souci. Hémorragie ? Non, ça va, j'ai pas peur. Par contre, ouais, ouais, mourir en ayant fait une fausse route à cause du riz, y'a pas de souci là, par contre, je suis un peu plus inquiète. Pour mon deuxième, je n'ai pas mangé de riz la veille. Les trois jours avant, j'ai été trop marquée par mon premier. Et du coup, finalement, j'arrive à vomir ce qui était bloqué, à désobstruer ce qui était obstrué. Mon conjoint qui m'avait regardée vraiment avec ce regard paniqué de... Qu'est-ce que je fais ? Je ne sais pas, tant à MBI, je suis un truc comme... En plus, j'ai des contractions en même temps, donc c'est vraiment... Il n'y a rien qui va dans la situation. Finalement, je respire à nouveau. Donc, j'en ai partout. Donc, je dis, je vais prendre une douche. Donc, il nettoie pendant ce temps-là. On se rallonge dans le canapé. Lui, il s'endort. Moi, je m'y parlais soit sur mon ballon, parce qu'en fait, gérer les contractions couchées, c'est chiant, même à manger sur le côté. avec un pied dans le vide, j'y arrivais pas, donc je m'assois sur mon ballon, et là, aucune idée de ce qui s'est passé de minuit jusqu'à 4h du matin. J'étais juste défoncée aux hormones, ça je le sais. Je sais juste que je me suis réveillée vers 4h-4h30, j'ai attrapé mon conjoint par le col, j'ai levé 90 kilos du calapé, et là, je lui ai fait en gueulant dessus, bien évidemment, sinon c'est pas drôle, je dormais mort, je suis fatiguée, je veux... dormir. Appelle les pompiers, je veux une césarienne. Ça n'a pas de sens. Donc lui, il était perdu, le peau. J'appelle la sèche-femme. Je lui dis oui. OK. qui l'appelle la sage-femme, qui m'entend, qui me dit Ok, j'arrive ! Parce qu'elle avait quand même un petit doute, comme sur la semaine d'avant, pendant mon pré-travail, je lui avais envoyé des textos. Elle s'était dit Non, si c'est un faux départ, vas-y, je vais pas me lever pour qu'au final, ce soit pas ça. C'était bon. C'était le départ vrai. Donc, elle me dit au téléphone J'arrive. Donc, elle prend la route. Elle arrive vers 5h30 du matin, 6h quasiment. Et entre-temps, je suis là, je pleure. Je suis... je suis fatiguée et je me dis qu'on voit que j'en ai pas, que je veux plus que je suis plus d'accord, que c'est débile en fait et pendant toute cette scène là j'avais sur mon épaule un petit bonhomme comme Kronk dans le film Kuzco là il a son ange et son démon, moi j'en avais un c'était mon moi miniature qui était là et qui me regardait et qui se foutait de ma gueule en disant mais Abine qu'est-ce que tu racontes tout va bien, genre y'a pas de problème... Clairement, là, dans trois heures max, t'as ton bébé, toujours tranquille. Et moi, j'étais là à dire, je veux une césarienne, je suis fatiguée, je veux juste dormir, en fait, je veux juste dormir. La meuf épuisée, quoi. Et du coup, ce petit personnage qui dit, non, mais tu sais, et le moment de fin, c'est pas les vagues amènent ton bébé, ou chaque contraction. Non, moi, c'était, tiens bon, tu vas bientôt accoucher. Si tu vas à la maternité, on va te faire chier, on va te poser une pérille. et tu n'accoucheras pas avant 6 à 7 heures. Donc, t'inquiète, tout va bien. Je vais répéter ça en boucle. Le, ne va pas à la maternité, on va t'emmerder. Le massage-femme débarque à 6 heures. Là, répit, latence, il y a tout qui s'arrête. Du coup, je peux m'allonger par terre. Et là, c'est un soulagement, ça fait du bien. Le massage-femme, elle passe dans la salle à côté, elle pose ses affaires, elle vient me voir. Elle me dit, est-ce que tu veux savoir à combien t'en es ? J'ai fait, oui, oui, oui. Elle me dit, ok. Et là, elle me dit... à 8 et là j'ai fait non c'est pas possible je peux pas être à 8 c'est impossible c'est mort ils sont où ces 2 cm là ça fait que je suis pas combien de temps que je douille genre là ça faisait pas si longtemps que ça dans l'absurdité donc ma sage femme repart pour aller noter sur son petit cahier et en fait moi là je me dis vas-y tente le tout pour le tout pousse on sait jamais sur un malentendu ça peut marcher et ben ça a fonctionné du coup j'ai la poche des os qui est sortie et qui a claqué juste après. Mon conjoint m'a avoué plusieurs mois plus tard qu'il pensait que j'avais fait un peu foireux. Mais quand il s'est rendu compte qu'il y avait du liquide qui coulait, il s'est dit Ah non, ça doit être la poche des os Mais du coup, c'est hyper sexy. Mon premier accouchement, il n'y a rien qui va. Absolument. Et à partir de ce moment-là, j'ai essayé de rentrer dans mon meuble télé. Mon meuble TD, à l'époque, on était étudiants, et du coup, c'était une espèce de meuble à chaussures. Donc, le chat passe. Moi, non, par contre. Ma tête ne passe même pas dedans. Et du coup, là, j'ai des poussées qui arrivent. En fait, je sens que ça va arriver, mais ça ne pousse pas complètement. Du coup, je me dis, allez, vas-y, tente. Tu pousses un peu avec ton corps. Et derrière, j'avais deux poussées réflexes qui s'enchaînaient. Ma sage-femme m'a dit que je n'avais poussé pas si longtemps que ça, quelque chose comme 48 minutes. Je ne pousse pas. si long, ça va. Et en fait, moi, je n'ai pas du tout ce souvenir-là parce qu'en fait, entre chaque phase de poussée, j'avais fait une espèce de gros tas de vêtements, de coussins. J'ai pourri tout ce que j'avais chez moi. Je ne sais même pas d'où ça sortait. Après, du coup, je me suis dit, mais à quel moment on avait deux couettes ? Genre, à quel moment deux couettes ont atterri dans le salon ? Elles sont dans les lits d'habitude, donc je ne sais pas. Et en fait, je m'éclatais dessus avachie. Je dormais entre mes poussées. Mais vraiment, quand je dis que je dormais, ils m'ont entendu ronfler. Et puis quand la poussée arrivait, je me remettais à moitié à quatre pattes, à moitié accroupie. Et quand mon bébé est né et que ma sage-femme l'a passé, le premier truc auquel j'ai pensé en le voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce qu'il est moche ! Parce qu'il était tout allongé, il était un peu violet, tout avec des yeux en amande hyper tirés, on aurait vraiment dit un alien. le premier truc auquel j'ai pensé en voyant, c'est mon Dieu, qu'est-ce que c'est moche, on dirait un alien. Ça, c'est un truc qui me pense... Je m'en souviendrai toujours. Alors, c'est magnifique, c'est très beau, mais ouais, c'est vrai que sur le moment, je t'ai acheté orchis dessus, quoi. Et puis après, derrière, je me suis couché avec mon bébé, évidemment, grand classique, il m'a fait caca-méconium dessus, et ma sage-femme me dit Bon, écoute, là, il y a ton placenta, tu pousses un coup, moi, je tire légèrement dessus, et puis hop, il est sorti. Et... En fait la dévance du placenta était hyper soulageante pour moi parce que quand c'est sorti c'était tout mou et tout frais et du coup ça me fait du bien parce que du coup j'ai eu quelques petites érahures et deux petits déchireurs. qui n'ont pas été recousues ou quoi que ce soit. Elles ont quand même le maître-d'oeuvre d'être là. Et derrière, après, j'étais en mode, trop bien, je vais prendre ma douce. Je me suis foutue dans mon canapé avec mon bébé et j'ai roulé jusqu'à 11h, sachant que j'ai accouché à 7h45, que ma sage-femme est repartie à 9h. Et du coup, j'ai tapé deux heures de sieste de 9h à 11h. Puis ensuite, après, ma foi, la journée s'est passée entre les tétés et les siestes. Et puis... le postpartum était lancé derrière donc voilà pour mon deuxième ça a été 3 semaines de prêt-travail cette fois c'était très long de 36 semaines même j'ai commencé un peu avant j'ai commencé à 35 et demi 35 et demi 36 et j'ai accouché à 39 ans quelque chose comme ça et j'ai fait un peu plus de 3 semaines de prêt-travail donc tous les soirs à contracter pareil c'était très long Là, sur ce coup-là, à 21h30, les contractions se sont lancées. À minuit, on a appelé mes parents pour qu'ils viennent récupérer mon grand, parce que moi, c'était hors de question qu'il soit présent. On a appelé la sage-femme à 1h du matin quand mes parents sont repartis, parce que là, mes contractions, contrairement à la première fois où j'étais assise sur mon ballon défoncée aux hormones, là, je déconnectais absolument pas, vraiment. J'avais eu des gros soucis avec mes voisins, et du coup, ça fait que j'étais un peu en stress, donc je ne me sentais pas. je me sentais pas complètement sécurité d'une certaine manière à cause de mes voisins et du coup en fait je gérer mes contractions en me jetant par terre voilà je me jetais à quatre pattes par terre donc mon mec était un peu en train d'essayer de me retenir parce qu'il t'en a dit à la fille à part se casser la figure ce qui n'est pas faux mais je me casserai la figure plus tard dans mon accouchement donc je finis par après l'appel à la sage femme à les mettre dans ma baignoire bon là ça va beaucoup mieux Ce qui m'a aidée à visualiser, à passer toutes ces contractions, ça a été de parler de tout et n'importe quoi. Mais vraiment, ça allait du type de perceuse qu'on avait à la maison à du coup, qu'est-ce qu'on allait manger dans trois semaines, à tiens, si on faisait ça comme voyage, vraiment des trucs qui n'avaient aucun sens, mais juste le fait de parler me vidait la tête, il me faisait du bien, donc je ne pensais plus à mes voisins, j'étais juste en mode, non mais ça va, c'est cool, tout va bien. Et ma sage-femme arrive, elle prend ma tension. Alors autant pour mon premier, ma sage-femme, elle ne m'a fait aucun examen à part le TV que je lui ai demandé. Pour mon deuxième, ma sage-femme a fait beaucoup plus de trucs parce que, en fait, comme j'étais dans une eau à 41, j'ai taquicardé et bébé aussi. Du coup, elle était un peu inquiète. Elle était en mode, ne va-t-il pas falloir transférer ? Donc, du coup, elle m'a fait boire. d'eau et au bout d'un moment grosse chute de l'adrénaline et là je me dis putain faut que je sorte donc je commence à sortir et là j'ai une poussée au moment de sortir du coup je me suis cassé la gueule du coup heureusement qu'il y avait mon mec qui du coup m'aidait à sortir ma sache femme était en train de commencer à me sécher et en fait quand j'ai eu ma poussée mes jambes ont fait salut ciao donc j'ai commencé à tomber mon mec qui m'a rattrapé qui est tombé aussi qui s'est rattrapée à l'encadrement de la porte, s'est jamais du coup abîmissée et qui s'est rattrapée comme elle a pu aussi. Donc, on a failli tomber tous les trois, voilà. Non, mais la situation était plutôt commise, il n'y avait rien de dangereux, j'étais déjà pas très loin du sol, alors clairement, je ne me serais pas fait mal. Mais sur le moment, on s'est un peu fait une frère de Oh punaise, ça glisse le sol ! Ouais, on avait vraiment un carrelage, le carrelage d'un moindre bout d'eau te faisait glisser. Donc là, ça n'a pas loupé. Du coup, je suis allée me mettre sur mon lit tranquille. Et puis, comme pour mon premier, j'avais refait encore un gros tas de trucs. Et donc là, du coup, j'ai alterné la position avachée, éclatée sur mon tas de machins, quatre pattes à courbouquilles. Et puis, par contre, cette fois-là, j'ai senti le bébé qui descendait dans mon bassin et qui a fait tout son parcours. Autant pour mon premier, je n'ai pas senti ce genre de truc. Autant pour mon deuxième, j'ai vraiment senti tout le parcours. Et quand il est sorti, le premier réflexe que j'ai eu, c'est de dire à ma sage-femme, donne-le à son père, parce que je veux trois minutes tranquilles. Alors, je n'ai pas eu beaucoup, j'ai peut-être eu une petite minute où du coup, je n'avais pas de bébé dans les bras.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai bébé qui pleure, donc je vais devoir faire une pause. J'arrive, à tout de suite.

  • Speaker #1

    Vas-y, pose.

  • Speaker #0

    Ça y est, de retour pour la pause bébé. Donc, où on en était ? On en était à tu laisser ton fils quelques minutes à ton mari pour avoir un moment de repos. Et du quoi faire.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors en fait, en plus, à ce moment-là, je ne savais même pas encore que c'était un petit garçon. Ça n'a pas été mon premier réflexe de demander, mais même pour mon premier. Je n'ai jamais eu le réflexe de demander, ce que pour nous, c'était des surprises. On n'a jamais voulu savoir. Et du coup, mon mec prend le petit. Moi, je souffle ma petite minute. Là, ça me fait du bien. Et puis, je reprends mon bébé. Je commence à m'installer avec mon homme à côté. Et là, mon homme... par faire je sais pas trop quoi à la salle de bain, massage femme, pareil, elle va faire je sais pas quoi. Et là, en fait, j'ai un réflexe qui me vient d'une lecture que j'avais faite il y a plusieurs années dans un... Je sais plus, je sais pas si c'était pas le National Geographic, d'ailleurs, qui parlait que dans des tribus d'Amérique centrale, au fond de l'Amazonie, là-bas, les femmes lèchent leurs bébés. Parce que, comme pour les animaux, le vernix, il relance les contractions pour la délivrance, il permet de lancer la lactation, il réduit la chute d'hormones. C'était des trucs dont je ne me suis pas souvenue de l'entièreté du truc. J'ai eu ce réflexe de donner des petits coups de langue à mon bébé. La plupart des mamans font des bisous. Moi, j'étais là avec des petits coups de langue de chat. Et puis après, je n'ai pas eu le temps de me... posé vraiment parce que juste après, les contractions sont reparties. Donc je me suis mise accroupie et là j'ai délivré mon placenta toute seule. Et quand ma sage-femme m'a regardée, elle était en train de noter un truc. Oui c'est ça, elle était dans la chambre pendant ce temps-là, mais juste elle était en train de noter le rapport vis-à-vis de mon accouchement. Puis elle lève la tête, elle me voit accroupie et elle me dit Ah bah tiens, on va profiter de cette accroupie pour délivrer Et là je la regardais et je fais Non mais tu ne l'as pas entendu tomber Mais vraiment parce qu'il était tellement gros mon placenta qu'il a fait vraiment un boom en tombant du coup sur le lit. Et pourtant j'étais accroupie donc je n'étais pas très haut. Et là par contre, autant pour mon premier ça m'avait soulagée, autant pour mon deuxième j'avais l'impression d'être, au monde, un deuxième bébé. J'étais vraiment en mode le truc est tellement gros que ce n'est pas possible, il y en a un deuxième à l'intérieur. Bon il n'y avait qu'un placenta ce qui était déjà pas mal, vraiment. Faux et honneur à toutes les mamans qui ont des jumeaux qui accouchent par voix basse, parce que pétard, après on a pas ressorti. Je sais pas s'il aurait l'énergie d'en sortir un deuxième. Et du coup, après je me suis installée avec mon bébé. Alors entre-temps, comme pour mon premier, je suis allée prendre ma douche, parce que j'adore prendre ma douche juste après avoir accouché. Genre ça fait du bien, t'es tout propre et tout ça, t'enfinis ton espèce de vieux slip-filet, tu te mets ton argile dans la culotte, ça soulage de fou. Et puis après, du coup, je m'allonge. Ma sage-femme part, il est presque 9h du matin. Et non, non plus tôt. Elle a dû partir vers 7h30 parce que j'ai accouché à 5h30. Donc, elle a dû partir à 7h30. Bichette, elle a mis presque 3h à rentrer chez elle avec les bouchons. Sur le moment, je n'y ai pas pensé. Je n'ai pas regardé l'heure. Mais après coup, j'ai dit... Mais pourquoi t'as pas décidé de dormir à la maison ? En plus, j'installe toujours une chambre pour la sage-femme parce que si c'est long, au moins elle peut aller dormir et se reposer. Ça, c'est vraiment le truc que je fais et que je conseille. Si vous accouchez à domicile, vous prévoyez un matelas, vous prévoyez quelque chose pour que la sage-femme puisse aller dormir s'il y a besoin parce que ça peut être très long parfois. Et du coup, j'ai dormi comme ça jusqu'à 11h. J'avais mon bébé. contre moi et puis j'ai repiqué jusqu'à 11h. À 11h, ma mère est arrivée avec de quoi manger, donc on s'est levés. Mais sinon, ce bonheur vraiment de pouvoir accoucher chez soi tranquille. Le temps que j'aille prendre ma douche, du coup, mon conjoint avait pris le petit en peau à peau et ma sage-femme s'était occupée d'enlever les draps souillés. Parce que du coup, quand on installe, mon conseil quand on installe un accouchement à domicile, de mettre une alaise des draps propres. une bâche, une alaise, des draps qui peuvent être pourris, c'est pas grave. Et du coup, comme ça, ça permet d'enlever tout le truc, et puis hop, t'as tout de suite tes draps tout propres. Donc c'est vrai que c'est quand même vachement kiffant, tu prends ta douche dans ta baignoire, tu manges ta nourriture, t'as toutes tes odeurs de chez toi, tu t'appas, il faut prendre la voiture pour aller jusqu'à tel endroit, c'est quand même un bonheur fou.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'ai passé un postpartum qui était quand même beaucoup plus facile pour mon deuxième que pour mon premier. Alors après, pour mon premier, j'ai accouché juste avant le Covid, en octobre. Et le confinement a commencé en mars. Je crois, oui, c'est ça, c'était mi-mars.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    ce qui était assez cool, c'est que du coup, j'ai quand même eu presque un an de confinement. Parce que comme on vient d'avoir un tout petit bébé, forcément, on est dans les derniers déconfinés. En plus de ça, asthmatique. Et puis du coup, autant les collègues de mon conjoint que mes collègues à moi pouvaient tout à fait travailler sans qu'on soit présents. Donc ce n'était pas du tout dérangeant. Donc on a passé presque un an confinés et c'est quand même ouf quoi. Pour mon deuxième, mon conjoint est resté du coup deux mois à la maison parce que le nouveau congé parental de 2021, je crois, pour les papas, c'est en 2021 qu'il est passé d'une semaine à 28 jours, un truc comme ça. Je crois que c'était en 2021 que ça a été annoncé.

  • Speaker #1

    J'ai un doute.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être été mis en application en 2022, mais je crois que ça avait été annoncé en 2021. Bref, quoi qu'il en soit. Il a passé un mois à la maison. C'était génial d'avoir mon conjoint un mois à la maison directement. J'ai plus facilement récupéré. Pour mon premier, en plus, il dépendait du régime militaire. C'était juste trois jours. Et basta, tu repartais bosser. Donc nous, on a fait notre postpartum pour notre premier avec quasiment quatre mois de décalage, alors que pour notre deuxième, comme du coup il a tout de suite été là pendant un mois et demi, qu'il a plus ou moins négocié avec la fac où il travaillait pour pouvoir rester plus, au final, on a passé deux mois tous ensemble et c'était vachement plus tranquille. J'ai récupéré beaucoup plus facilement. Et toutes mes copines qui m'ont vue après mes accouchements me disaient Mais par rapport à d'autres personnes qu'on connaît qui ont accouché en milieu hospitalier, Mais ma chérie, t'es comporte, t'es magnifique, ah là là, t'es toute réunante. Et moi, je suis en mode, je sais pas, je suis une maman qui vient d'accoucher. Moi, je suis juste en mode, je dors pas bien. Mais si tu me dis que je suis jolie et que j'ai un teint éclatant, tant mieux. Écoute, au moins, c'est cool pour moi. Mais du coup, voilà, c'était n'empêche très, très cool. Et il n'y a pas de troisième au programme, mais je sais que si jamais un jour il y en avait un, ce serait reparti pareil. On repartirait sur la naissance à la maison.

  • Speaker #1

    Moi, je me suis posé une question par rapport à ton premier accouchement. Comment tu t'es imaginé gérer la douleur ? Parce qu'en final, les contractions, c'est un peu inconnu. Est-ce que tu t'étais préparée d'une manière particulière ? Est-ce que tu y avais pensé ? Ou est-ce que tant pis, allez, let's go ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai fait les prépas de massage femme parce que premier bébé, 21 ans, c'est vraiment en mode... Non, tu tapes les... Même si tu as plein de connaissances, tu te fais quand même les prépas. Donc, c'était un peu le deal. Donc, j'ai dit OK, vas-y. Clairement, je n'ai pas appris grand-chose, vraiment. Et en fait, moi, je ne me suis pas... Comment dire ? Je ne me suis pas imaginée particulièrement gérer ma contraction. Je me suis dit, vas-y, en fait... Fais confiance à ton corps. Moi, j'ai eu un accident quand j'étais ado, ce qui fait que j'ai passé quasiment huit ans à avoir mal en continu, tout le temps, vraiment. Et genre de la douleur à six ou sept ans, pas de la petite douleur à deux, trois. Ce qui fait que du coup, la gestion de la douleur, c'est quelque chose que j'ai l'habitude. Et au final, vraiment, les contractions, je trouve que c'est pas le pire. Vraiment, ça va. Du coup, je ne me suis pas imaginée, je n'ai pas fait de prépa particulière. Au contraire, Je trouve que vraiment, moins on cherche à conscientiser les choses, plus c'est facile au final. Parce qu'on ne se fixe pas des espèces de pseudo-objectifs. Alors je sais que je vais potentiellement faire un peu incendie, mais par exemple, le champ prénatal, c'est très chouette, c'est très sympa, c'est très mignon. Mais moi, j'ai vu des mamans, pendant leurs accouchements, se fixer sur on a appris ça au champ prénatal, il faut l'utiliser et au final, pas lâcher prise. Et en fait, c'est tout le truc. Le truc, c'est de faire un travail psy sur j'apprends à lâcher prise et j'apprends à faire confiance à mon corps. Et c'est vrai que beaucoup, avec mon histoire de vie, avec ce que j'ai vécu comme expérience, clairement, voir un psy pour reprendre confiance en soi, reprendre confiance en son corps et travailler sur le lâcher prise, c'est peut-être la meilleure prépa au final. Du coup, il faut... Il faut voir un psy et pas une sage-femme au final.

  • Speaker #1

    Toi, tu as géré les choses de cette manière.

  • Speaker #0

    après effectivement chaque femme est différente mais pour en avoir discuté avec plein de personnes au final je me rends compte qu'il y en a plein qui se fixent on a vu ça en prépa à l'accouchement, il faut faire ça alors c'est très chouette, ça occupe beaucoup les papas mais au final les mamans, laissez-vous emporter par vos hormones laissez-vous guider par votre corps au final, cherchez à vouloir lutter contre quelque chose auquel de toute façon on n'y échappera pas, il vaut peut-être mieux partir sur de la résilience au final. OK, ça va passer, ça va être chiant, ça ne va pas être agréable, mais ça passe. Après la pluie, il y a toujours eu beau temps. Et c'est exactement la même chose quand on accouche. Après une contraction, il y a toujours un répit. Et quand c'est vraiment difficile de lâcher prise, parce que pour mon deuxième, je n'ai pas du tout lâché prise, de la même manière que pour mon premier. Je crois que j'avais limite l'appréhension de la douleur sur mon deuxième, chose que je n'avais pas pour mon premier. C'est contradictoire peut-être, je ne sais pas. Mais au final, ce qui m'a vraiment aidée sur mon deuxième, c'est de me dire… J'avais imaginé dans ma tête une espèce de graphique comme il y a sur les écrans de la bourse, avec une flèche qui monte, c'est l'intensité de la contraction. Je me dis qu'à un moment ou à un autre, ça arrive à cette hauteur-là dans le quadrillage. une hauteur un peu bullshit. Et quand je suis à temps, je me dis, OK, maintenant, c'est une grande ligne droite. Je ne sais pas combien de temps elle dure, mais j'imagine juste la descente à la fin. Et la redescente, c'est le moment où, du coup, elle se relâche et du coup, ça ne contracte plus et ça soulage. Et du coup, en fait, je n'ai pensé qu'à ça tout le long parce que, de toute façon, moi, la vague, ça ne va jamais vraiment. parler enfin je suis désolé pour moi vraiment une contraction c'est plus proche du typhon qu'une vague par contre le fait de se laisser emporter par une vague moi quand j'étais enfant j'ai fait l'expérience de faire du surf au portugal effectivement le premier conseil qu'on donne c'est à partir du moment où la vague commence à bouffer tu tu tu tu laisses faire tu fais la poupée de chiffon tu te laisses faire parce que si tu cherches à lutter contre la vague ça sera plus puissant que toi et tu vas te faire très mal Du coup, je me suis mise dans le même mood au final. Là, de toute façon, je ne peux rien faire. D'où le fait que je gérais mes contractions, que je tends par terre. En fait, je laissais mon corps faire, donc je devenais un peu une poupée de chiffon. Plutôt que de chercher à me contracter et à lutter, j'étais vraiment en mode, vas-y, fais comme tu veux. Et au final, c'est quand même vachement plus simple que lorsqu'on essaye de réfléchir à je vais faire ci, je vais faire ça. Et après, il faut aussi le sentir. Moi, je sais que je déteste être touté, donc les massages pendant un accouchement, c'est mort. Mon pauvre conjoint, vraiment, il est assis dans un coin et il attend. Voilà, Bichette. Alors, quand tu lui poses la question, il est en mode, bon, écoute, voilà. Il ne le vit pas forcément bien dans le sens, voir une personne qu'on aime avoir mal, c'est difficile. Et même s'il sait que je ne vis pas du tout les choses de la même manière à l'intérieur, pour lui, c'était super dur de se dire. mais je peux rien faire, je peux pas lui prendre sa douleur. Et en plus de ça, quand par exemple on est des personnes très empathiques, c'est encore plus difficile. Mais c'est là où du coup c'est intéressant que le conjoint fasse un travail sur lui, sur sa propre vision des choses et la vision de l'autre, parce qu'à ce moment-là, de toute façon, dans la réalité, on a beau dire t'es entouré de ta sage-femme, de ta doula, de qui tu veux, non, dans la réalité, quand t'accouches, t'es toute seule. T'es toute seule face à toi-même. T'as du soutien qui est autour, mais c'est ton combat. C'est ton combat et la seule chose que tu peux faire, c'est aller chercher du soutien dans le regard, dans la présence, éventuellement dans le toucher si c'est quelque chose qui te parle. Mais le truc, tu vas le gérer tout seul. Et ce n'est pas forcément simple.

  • Speaker #1

    C'est vraiment ça. Ça m'émeut un peu ce que tu dis quand même. Que tu es face à ta douleur, et c'est toi qui gères, et tout le monde a beau être là pour toi... Ça ne change rien, c'est toi qui enfante, qui met au monde ton enfant et c'est fou. Franchement, la vision que tu nous as présentée, ton accouchement, le postpartum, la gestion de la douleur, je pense que ça permet d'avoir un point de vue, de nous informer, de nous montrer aux autres femmes que beaucoup de choses sont possibles avec l'accouchement à domicile. Et je te remercie, Abby, de nous avoir partagé ça.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Katia. C'est mon expérience. Mon expérience ne veut pas dire que tout le monde s'adresse comme ça. Mais c'est toujours un truc à prendre. On prend ce qu'on a à prendre, on laisse ce qu'on a à laisser. Et c'est tout.

  • Speaker #1

    Eh bien, ce sera le mot de l'infin. C'est super. Merci à toi.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute. C'était Abby qui nous partageait son récit d'Akosma à domicile. Vous pouvez la retrouver, elle aussi, en tant que membre du CDAAD dans la région de Lyon, mais aussi sur son Instagram, où elle partage sa vie de femme, de maman. À bientôt !

Share

Embed

You may also like