- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue sur Parlons Naissance. Je suis Katia, maman de deux enfants, dont un né à la maison, en plein milieu du salon. Je vous parle aujourd'hui au nom du CDAAD, dans lequel je suis engagée, soit le collectif de défense de l'accouchement accompagné à domicile. Nous sommes des parents, des Ausha, des familles, qui soutenons l'accès au libre choix de mode d'accouchement. Nous avons réalisé des enquêtes sur le vécu des femmes sur les familles, portant ou ayant porté... Un projet d'AAD. Ce podcast vise à vous informer et à démystifier l'accouchement à domicile. Nous ne sommes pas folles, nous ne sommes pas sorcières, nous ne sommes pas inconscientes. Nous avons juste souhaité donner vie à nos enfants dans un lieu sécuritaire, calme, physiologique et confortable. L'AAD peut concerner l'ensemble des femmes en bonne santé et c'est pourquoi aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de partager les témoignages que nous avons collectés. Aujourd'hui, nous recevons de nouveau dans le podcast Maryse, la présidente du CDAD, Collectif de Défense de l'Acconsement Accompagné à Domicile, pour un épisode de début d'année un peu spécial. Tout d'abord, bonne année à tous et à toutes, et que cette année soit remplie de joie, de bonheur, et surtout pour l'association de la réussite de magnifiques accouchements à la maison qui nous permettront de continuer à défendre les droits des usagers. Cet épisode spécial vise à démystifier les idées reçues sur l'AAD. On va commencer par la question la plus courante, l'accouchement à domicile est-il interdit en France ? Bonjour Maryse !
- Speaker #1
Alors bonjour Katia, non l'AD n'est absolument pas interdit en France. Chaque femme a le droit d'accoucher où elle le souhaite, avec qui elle le souhaite. Et elle peut elle-même déclarer la naissance de son enfant ou son conjoint s'il a été témoin de l'accouchement ou toute personne qui a été témoin de l'accouchement. Par contre, toutes les personnes n'ont pas le droit d'accompagner... un accouchement à domicile. Par exemple, les doulas n'ont pas le droit officiellement d'être présentes à un accouchement s'il n'y a pas de professionnel médical sur place. Bien entendu, au CDAD, on défend le droit à l'accompagnement des accouchements à domicile par un professionnel formé.
- Speaker #0
Donc une sage-femme.
- Speaker #1
Une sage-femme, mais ça peut être aussi un médecin. Il y en a quelques-uns. Il y en a très peu qui pratiquent, mais ça peut tout à fait être un médecin généraliste qui accompagne les AAD également. ou un gynécologue qui souhaiterait le faire également.
- Speaker #0
Alors, une autre phrase que l'on peut retrouver lors de l'élaboration de notre projet, c'est qu'on nous dit que l'AAD est dangereux. Est-ce que c'est plus dangereux qu'accoucher à l'hôpital en maternité ?
- Speaker #1
Alors, l'accouchement en lui-même peut être dangereux selon les circonstances, mais accoucher à la maison n'est pas plus dangereux qu'accoucher en structure. Et en plus, avec un professionnel formé à ses côtés qui peut détecter tous les problèmes et anticiper en transférant, ça ne pose pas plus de problèmes, plus de risques qu'un autre accouchement. En plus, toutes les grossesses qui sont accompagnées pour un projet d'accouchement à domicile et menées à bien, ce sont des grossesses eutossiques, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de problème de santé qui survient durant la grossesse.
- Speaker #0
On peut rapprocher ça de non pathologique ? C'est ça. Oui, c'est ça. Ok. Pour ce qui est de son compte plus souvent. On nous dit aussi souvent que l'accouchement à la maison peut être rétrograde, retour au Moyen-Âge comme avant. Qu'est-ce que tu pourrais répondre à ça ?
- Speaker #1
Alors, l'accouchement à domicile n'est pas rétrograde. Au contraire, j'ai envie de dire qu'il est plutôt avant-gardiste puisqu'il permet aux femmes, aux couples de reprendre leur pouvoir de choix. de liberté sur leur façon de donner naissance et de faire entendre leurs besoins, ce qui est de plus en plus difficile en structure, où on impose des protocoles qui sont souvent non souhaités par les patients et parfois même en se passant du consentement. Donc non, pour moi, ce n'est pas rétrograde du tout. Ça a toujours existé. Et aujourd'hui, il est encore plus sécurisé qu'auparavant. puisqu'on a tous les éléments qui permettent de s'assurer que la grossesse se déroule bien et de ne pas mener à terme un projet d'AAD si, en amont, on a détecté des choses qui n'étaient pas normales durant la grossesse. Et dans ce cas-là, les patients sont redirigés vers une structure pour s'assurer de la sécurité de la mère et de l'enfant.
- Speaker #0
On pourrait dire que la personne qui accompagne de manière médicale l'accouchement à domicile sont encore plus prudentes, plus regardantes sur tout ce qui peut se développer lors de l'accouchement, enfin de la grossesse de la femme ?
- Speaker #1
Au cours de la grossesse ? Alors, plus regardantes, oui et non. Mais il y a la question de l'assurance qui fait que les sages-femmes doivent vraiment… être sûre d'elles et vérifier le maximum de facteurs pour ne pas se mettre en défaut avec un risque qui serait passé inaperçu puisque sans assurance, c'est en fait leur propre responsabilité qu'elles engagent. Mais le suivi est le même en fait qu'une grossette classique. Et parfois même plus léger quand certaines femmes ne veulent pas faire des prises de sang tous les mois par exemple. C'est tous les deux ou trois mois. Il y a la flexibilité, comme dans tout suivi, de refuser des actes médicaux. Par contre, c'est un contrat avec la sage-femme de vraiment s'assurer de faire le suivi nécessaire pour que le dossier soit complet et que tous les éléments qui auraient dû être pris en compte aient couvert le soin pour être certain qu'il n'y a pas de risque pour la naissance. Même si, évidemment, on ne peut pas détecter tous les risques en amont. Il peut s'y revenir quelque chose le jour J. Mais voilà, le suivi de grossesse est identique.
- Speaker #0
Oui, voilà. Donc, comme si on allait en maternité, c'est le même suivi qu'on a. Juste, le travail de la sage-femme est différent.
- Speaker #1
Voilà. Pour le moment de l'accouchement, puisque… Pour le moment de l'accouchement.
- Speaker #0
Alors, une petite nuance à effectuer. La différence entre l'Anna et l'Awen. et donc l'AD, l'accouchement à domicile. Anna, accouchement non accompagné. Comment tu pourrais nous expliquer ça ?
- Speaker #1
Donc, l'accouchement non accompagné, ça veut dire qu'au moment de l'accouchement, les parents sont seuls ou la femme est seule. Donc, il n'y a aucun professionnel médical qui soit présent sur place pour s'assurer effectivement si en cas de problème, pouvoir réagir tout de suite ou anticiper un besoin de transfert. Donc les parents sont seuls, par contre ça n'empêche pas qu'ils peuvent avoir fait un suivi médical tout au long de la grossesse et s'être renseignés pour préparer leur projet. L'accouchement AAD, donc accompagné à domicile, ça veut dire qu'il y a une ou plusieurs sages-femmes qui sont présentes pour accompagner le couple et s'assurer que le déroulement de l'accouchement se passe bien. Il y a aussi un autre terme qui existe, c'est ELA, enfantement libre. Autonome. C'est plutôt utilisé au Québec. Et dans ce cadre-là, j'ai l'impression que plus souvent aussi, les femmes font très, très peu de suivi médical et veulent vraiment vivre la grossesse et l'accouchement, la naissance, vraiment de façon totalement libre. Alors, certaines font seulement une ou deux échographies et se passent du reste du suivi. Donc, il y a différentes formes, il y a différents choix. Et effectivement, ça peut être un choix totalement… sereins des parents, leurs souhaits. Malheureusement en France, du fait du manque des sages-femmes qui accompagnent à domicile, de nombreux parents font le choix d'un NAHENA, donc accouchement non accompagné par défaut, parce qu'ils n'ont pas trouvé quelqu'un pour les accompagner, que par exemple ils ont vécu un premier accouchement traumatique à l'hôpital qu'ils ne veulent plus y mettre les pieds. Et c'est aussi pour ça qu'on se bat pour que la AD soit intégrée pleinement. et que chaque couple puisse avoir le suivi médical qu'il souhaite pour la naissance.
- Speaker #0
Très bien. Notre idée reçue qu'on m'a même plusieurs fois rapportée, est-ce qu'on peut avoir une péridurale quand on fait un accouchement à la maison ?
- Speaker #1
Alors non, pas de péridurale à la maison. Les parents qui font le choix d'accoucher à la maison le font pour avoir un accouchement totalement naturel. Et si à un moment donné du travail, la douleur est trop forte et qu'il souhaite une péridurale, cela entraîne un transfert pour la maternité.
- Speaker #0
Merci Maryse d'avoir démystifié l'AAD et de nous avoir permis de déclaircir les préjugés sur l'AAD. N'hésitez pas à nous faire remonter des questions, vous souhaitez qu'on apporte par mail, en commentaire sur le site, l'Instagram ou le Facebook du CDAAD. Abonnez-vous à l'émission et je vous donne rendez-vous, comme d'habitude, tous les 15 du mois pour un nouveau témoignage. Je vous souhaite encore une très bonne année remplie de beaux BAAD. A bientôt !