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Paroles de Femme

Camille Durand, les coulisses d'une vie de comédienne

Camille Durand, les coulisses d'une vie de comédienne

1h12 |08/07/2025
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1h12 |08/07/2025
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Description

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Camille Durand, comédienne française, qui nous raconte son parcours avec beaucoup de sincérité.


Depuis ses débuts, entre espoirs et doutes, jusqu’aux rôles qui l’ont marquée, elle partage avec nous son amour du métier, ses questionnements et les défis d’une carrière dans le monde du spectacle.


Avec pudeur et humour, Camille nous parle aussi de sa vision de l’amour : celui qu’on donne, celui qu’on reçoit, celui qui naît sur scène et derrière les projecteurs. Comment concilie-t-on vie personnelle et passion dévorante ? Quels sont les sacrifices et les bonheurs qui accompagnent une vie d’artiste ?


Un échange authentique, ponctué d’émotions et de réflexions profondes sur la place de la femme dans ce milieu, sur la résilience et sur ce qui pousse à avancer malgré l’incertitude.


♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barrancourt, bienvenue dans Parole de Femme, le podcast qui parle de femmes et d'espoirs extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à deux femmes de femmes plus banales pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs. de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puisque ces femmes vous inspirent, nous inspirent et inspirent nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de femme, saison 2. Alors aujourd'hui, je me retrouve dans un magnifique appartement girlie au cœur de Marseille avec une comédienne. Camille, bonjour. Bonjour. Ravie de se rencontrer à nouveau ici. Moi aussi. Votre première fois, c'était à Vienne. Oui. Je te suis sur les réseaux, je te suis dans tout ton parcours et j'ai trouvé intéressant que tu puisses... partager cette expérience, ces moments de vie avec cette communauté de Parole de Femme. Tu as souhaité pour être vraiment vierge de toute idée ou de toute chose préfabriquée, ne pas écouter les podcasts Parole de Femme qui t'ont précédé. Et je trouve l'idée géniale, alors je vais commencer avec les questions traditionnelles de Parole de Femme. Camille, si tu étais une fleur, une chanson et une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais une fleur, je pense, très rapidement, je vais te dire la lavande.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que j'ai un... D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, mais ce n'est pas très...

  • Speaker #0

    Alors, elle est en train de baisser sa petite chaussée. Ah oui, tu as un brin de lavande tatoué sur ta cheville.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est... C'est violet. C'est ma couleur. Moi, je suis du mois de février. Donc, ma pierre, c'est la métisse. Et j'adore cette couleur. Et la lavande, j'ai un vrai lien avec cette fleur qui est du midi, qui m'évoque la Provence. Ça m'évoque plein de choses. Parce que quand j'étais petite, je faisais des... J'essayais de faire du parfum, tu vois, comme on a tous pu le faire. D'ailleurs, je ne sais pas, je dis,

  • Speaker #0

    on a tous fait ça,

  • Speaker #1

    en fait, je ne sais pas. Donc, ouais, je trouve que c'est une odeur qui est réconfortante, apaisante, et c'est souvent ce dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est important ? Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    D'être apaisée ou revenir à ton enfance ?

  • Speaker #1

    À Wauw. Un peu les deux. J'avoue que j'ai quelque chose qui me... Justement, ça va avec la troisième question et l'émotion. Je pense que j'ai une nostalgie et une mélancolie. C'est quelque chose qui fait vraiment intégralement partie de moi. et non pas que je sois mélancolique de mon enfance mais je sais que déjà petite j'étais déjà dans cette nostalgie de me dire ça va passer et ça sera fini. Enfin, j'avais déjà ce truc.

  • Speaker #0

    Ah oui ? De ne pas laisser partir le temps ? De courir après le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, et en même temps, de vouloir faire plein de trucs pour que chaque instant ait une vraie importance, pour que chaque minute compte.

  • Speaker #0

    Tu m'évoques en disant ça, je ne sais pas si tu as la ref, mais dans Madame Bovary, lorsqu'elle est assise au bal et qu'elle a une petite cuillère en argent avec les yeux à demi-clos pour se souvenir de chaque instant. C'est vrai. C'est ça que tu dis. Je ne l'ai même pas fait,

  • Speaker #1

    tu vois, c'est marrant. C'est une phrase que je dis souvent parce que j'ai cette dualité qui est à la fois d'être un peu dans le passé. Maintenant, j'essaie vraiment de faire le maximum pour être dans le présent parce que j'étais soit... dans le futur, dans les projections, etc. Soit dans cette mélancolie, cette nostalgie dans le passé, et depuis quelques temps maintenant, j'essaye de vraiment... être que au présent et ça pèse justement c'est dangereux de vivre que dans la mélancolie non ? moi j'aime bien ça parce que en même temps je pourrais pas faire autrement oui parce que c'est toi mais j'ai lutté souvent contre ça c'est à dire que je voulais pas que ça se voit par exemple alors que je sais pas je trouvais que c'était peut-être une fragilité, une sensibilité dont on pouvait se servir dont on se servait parfois contre moi et du coup j'avais une carapace de genre non c'est la déconne on va se marrer et puis Il y a très peu de gens à qui je laissais accès à cette mélancolie. Et maintenant, je l'accueille et je me dis qu'elle fait partie de moi. Et voilà. Il reste cette façon de penser, de se dépêcher d'en rire. Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu mettrais quelle définition sur la mélancolie ? C'est quoi ? Parce que tu vois, je crois que tu dois avoir une définition vraiment très propre à toi. C'est quoi être mélancolique pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est avoir l'impression de ne pas profiter pleinement et d'être déjà dans le regret de ne pas avoir tout vécu. Tu vois, c'est un peu un manque finalement. mais d'une chose qui n'existe pas, qui n'a pas existé et peut-être regretté. Enfin, pas des regrets, parce que je ne suis pas dans les regrets, mais c'est plus avoir peur de ne pas tout avoir vécu.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, je comprends mieux, c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est très abstrait en même temps, et en même temps, je suis tout à fait capable de me dire, vas-y, je ne vais mettre que des chansons qui me foutent le vent,

  • Speaker #0

    je n'ai pas envie de pleurer,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle a besoin de vivre cette mélancolie, tu as besoin de l'accepter de la vivre, pour justement pouvoir... En fait, il y a deux parties dans toi, tu as le présent et la mélancolie, il faut qu'elles puissent vivre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors tu dirais que c'est ton émotion la mélancolie ?

  • Speaker #1

    C'est une émotion. C'est une émotion.

  • Speaker #0

    Ou un état d'âme. Un état d'âme, oui. Peut-être un état d'âme. Une chanson, alors ? Ça, c'est difficile. D'autant que j'en connais.

  • Speaker #1

    Et puis, on m'a souvent posé cette question. Et du coup, je me disais, je réponds à ça tout le temps.

  • Speaker #0

    Alors, on change la question. Là, tout de suite. réfléchis pas, la première chanson qui vient m'entater c'est quoi ?

  • Speaker #1

    c'est une chanson que j'écoute beaucoup en ce moment qui s'appelle Ensemble. Il s'appelle Ausha.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup la mélodie qui est justement un peu mélancolique. Tout est lié, finalement.

  • Speaker #0

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #1

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, ce sera ta chanson du jour.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis je l'ai chantée il n'y a pas longtemps. Je la chante parce qu'elle me parlait bien.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu fais régulièrement, de poster des chansons ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est pareil. J'ai un rapport à ça qui est très bizarre parce que j'ai commencé le théâtre à 9 ans, mais je chante depuis que j'ai 6 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc théoriquement, je chante depuis plus longtemps que je joue. Et en fait, j'ai toujours beaucoup de mal à... quand on va sur mes réseaux si on voit une chanson, il faut savoir que derrière il y a une luce avec moi-même j'apporte la pop-up parce que je me sens quand je chante j'ai pas de personnage donc j'ai rien et

  • Speaker #0

    j'ai personne derrière qui me cache est-ce que ce serait Camille peut-être un peu nue ?

  • Speaker #1

    Ça serait carrément calme. Tu vois, et c'est ça. C'est très difficile. Après, je poste aussi des chansons où je fais la chanteuse. Tu vois, j'en fais des quêtes. Et d'ailleurs, c'est marrant parce que les fois où je me suis dit... j'ai chanté une chanson de Céline, je vais faire une mise en scène à fond, soit de faire la chanteuse qui se la raconte un peu. Et en fait, pour moi, c'était très second degré.

  • Speaker #0

    C'était une évidence.

  • Speaker #1

    Tout le monde l'a pris de premier degré. C'est super, bravo, il faut vraiment que tu en fasses plus, etc. Je me suis dit, ok. Et c'est là où je me suis dit, tiens, c'est intéressant quand je me cache derrière l'humour à nouveau. qui est souvent quelque chose que je fais, du coup, là, ce n'est pas perçu.

  • Speaker #0

    Les gens ont pas cette manière-là. C'est comme si c'était toi, en fait. Ils ne voient pas.

  • Speaker #1

    Pour moi, je me suis dit, non, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu étais à fond dans un rôle. En bref.

  • Speaker #1

    Dans un rôle. C'est trop, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et voilà. Et là, maintenant, j'essaie de poster des choses. C'est un vrai travail, quoi, avec moi-même. c'est que quand je poste des chansons avant je postais avec des effets genre des reverbs qui accompagnent vraiment la voix etc et j'ai une amie qui s'appelle Margot que j'ai rencontrée à Marseille et qui me dit moi j'aime bien mais en fait je te reconnais pas parce

  • Speaker #0

    que quand tu chantes dans la voix parce que je suis tout le temps en train de chanter c'est vrai je confirme tout à l'heure elle s'est mise à pousser la chansonnette sur juste une phrase oui parce que je pense que j'ai tout

  • Speaker #1

    une musique en tête et elle me dit bah en fait tu vois quand tu chantes comme ça dans la voiture là c'est toi là je reconnais ta voix et là quand tu postes un truc j'ai une espèce de je me suis ok j'ai fait son chemin tu me dis bon maintenant quand je poste une chanson il n'y a pas d'effet sur ma voix

  • Speaker #0

    C'est une manière de s'accepter de plus en plus. On a fait un test micro et tu plaisantais sur le fait d'attraper 40 ans bientôt. On s'accepte de plus en plus en vieillissant.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'en tout cas, oui, il y a une acceptation et il y a surtout l'arrêt d'une lutte. Moi, j'ai souvent été en lutte. Et c'est intéressant justement qu'on parle de la voix parce que là, on est pile à la date anniversaire. il ya cinq ans j'ai fait un stage de doublage voix off à lyon à bonjour studio à lyon et j'ai une des formatrices qui s'appelle sandra vendreau qui est devenu une amie très proche et très précieuse. Et à l'époque, j'étais vraiment tout le temps en train de faire soit des imitations, soit des accents.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    J'avais ce truc-là. Et on passe derrière le micro et je dois doubler une comédienne et je suis donc dans la cabine. Et je me dis donc, je dois faire quoi comme voix ? Elle me dit, c'est ta voix ? Et là, en fait, je me suis effondrée. Merci. à pleurer parce que je me suis dit je ne sais plus quelle est ma voix en fait je ne sais plus qui je suis parce que j'avais une espèce de masque social bêtement que je me suis créé sans doute pour me protéger de plein de choses mais du coup j'avais la sensation que quand j'étais avec telle personne il fallait que je sois comme ça parce que c'est ça qu'elle aime chez moi et en fait je me suis complètement perdue et vraiment c'était en 2020 depuis le 5 ans et ça a été le début et à chaque fois je lui dis que c'était le premier jour du reste de ma vie Merci. parce que j'en ai suivi. Alors, ça a été intense. J'ai vraiment fait tomber tous les masques. Ça a été très dur.

  • Speaker #0

    Un vrai travail.

  • Speaker #1

    Un vrai travail, oui. J'ai fait en étant accompagnée psychologiquement aussi. Mais j'ai dû réapprendre à savoir qui j'étais.

  • Speaker #0

    Et à t'aimer.

  • Speaker #1

    Et à m'aimer, oui, surtout. Il y a eu tout un truc où... Moi, j'adore le maquillage. Et je me maquillais beaucoup. Mais pas pour cacher quelque chose. C'est juste parce que je trouve qu'avec le maquillage, on peut être qui on veut.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que tu peux mettre les couleurs que tu veux. tout va bien et puis tu peux te maquiller qui que tu sois, quel que soit ton genre si ça te fait sentir bien c'est pas grave et souvent on me disait tu vas me donner des surnoms un truc comme ça et suite à ça en fait j'ai arrêté de me maquiller c'est des extraits de mots oui c'est ça Soit très haut, soit très bas. Le juste milieu est très difficile pour moi. Mais je suis passée par ce truc-là. Je me suis dit, OK, en fait, pour retrouver qui je suis, il faut que je passe par là. que j'enlève tous les phares c'est le cas de le dire et ça a été une renaissance et alors aujourd'hui si tu dis si aujourd'hui je te demande un mot pour te définir tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    maintenant que tu n'as plus tous ces phares, tous ces filtres, tous ces masques Je dirais quoi ? Un mot. Deux, si tu veux. Guerre plus. Comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu vois, c'est pas une généralité. C'est là, aujourd'hui, qu'est-ce que tu dirais si tu dois te présenter, toi ? C'est qui, Camille ?

  • Speaker #1

    J'ai tellement de trucs qui me viennent. J'ai plein de trucs qui me viennent et en même temps, zéro. Je dirais... Ce n'est pas vraiment un nom. Je dirais que j'ai retrouvé la lumière. Je ne sais pas si lumineuse...

  • Speaker #0

    Tu peux dire lumineuse, mais tu peux dire retrouver la lumière. C'est ce que tu ressens, on le dit comme ça.

  • Speaker #1

    C'est que j'ai retrouvé la lumière.

  • Speaker #0

    Tu es plus alignée avec toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. et ouais en fait tout est lié parce que justement quand elle m'a dit ça elle elle l'a vu que j'avais cette lumière que moi j'étais dans des j'ai vécu des choses pas très cool sur l'incas heureuse, etc. Et je sais qu'il y a beaucoup de gens qui voyaient ce truc un peu, parce que moi, je suis toujours là, tu vois, à vouloir donner,

  • Speaker #0

    à vouloir aider,

  • Speaker #1

    etc. Et en fait, je me perdais complètement là-dedans. Mais j'avais aussi un intérêt et un bénéfice à ça, tu vois.

  • Speaker #0

    On a toujours une part de responsabilité dans ce que l'on fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Heureusement.

  • Speaker #1

    Et après, plus tard, je sens que ça me permet de me perdre. De ne pas me juger ou de ne pas aller gratter dans des choses qui pourraient être un peu...

  • Speaker #0

    Oui, tu te préservais aussi. La mise à nu, elle est toujours plus difficile parce que là, il faut se regarder droit dans les yeux. Exact. L'improspection, c'est redoutable.

  • Speaker #1

    Et en même temps, j'ai eu à ce moment-là... Paradoxalement, j'ai perdu des amitiés. Mais c'était le jeu en même temps. Puisque quand on devient vraiment qui on est, il y a des choses qu'on perd et où les gens ne trouvent plus d'intérêt.

  • Speaker #0

    Mais j'en ai encore. On ne te reconnaisse plus. Parce qu'ils ont pu tomber en amitié de quelqu'un qui n'était pas vraiment toi. Mais du coup, de ce que tu leur donnais à voir aussi. Oui, exactement. On n'a pas la clairvoyance de voir à travers les filtres.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Même si je pense quand même que ces personnes, je leur montrais aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, c'était qu'elles ne voulaient pas voir. Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense. Mais après, en même temps, je trouve que plus on est aligné, plus on est… serein, plus on accepte, plus en fait on attire des gens qui sont dans la même vibration et en fait j'ai rencontré maintenant des amis qui ont été mes des... qui font toujours d'ailleurs des soleils dans ma vie et qui étaient là qui eux avaient déjà vu ce truc là et ils disaient ça va venir,

  • Speaker #0

    on sera là mais vas-y t'es sur le chemin ça fait du bien de se sentir quelqu'un qui vous voit pour ce que l'on est même quand nous on n'y arrive pas oui,

  • Speaker #1

    ça c'est chouette ça c'est chouette

  • Speaker #0

    Si tu me permets, on va faire connaissance avec Camille de presque 40 ans, moins 3 semaines. Tu m'as dit que tu as commencé le théâtre à 9 ans. À quel moment tu décides d'en faire ta carrière ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, c'est arrivé même avant que je commence. C'est-à-dire que, d'ailleurs c'est drôle, mon papa est comédien et metteur en scène.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, mes deux parents ont travaillé à l'art. France. Donc il avait ce qu'on appelle un vrai métier. Et donc lui, moi j'ai toujours été sur les plateaux avec lui, accompagné dans les théâtres, dans les répétitions, et moi ça me faisait rêver d'être... déjà parce que j'étais avec des adultes, et ça c'était hyper apaisant pour moi d'être avec des gens où je savais que je pouvais apprendre des choses d'eux, et j'étais déjà, avant de commencer le théâtre, j'avais déjà envie d'être sur scène et juste me balader comme ça, c'était fou déjà, et alors étonnamment quand il m'a inscrit au théâtre j'étais très très enthousiaste convertie, j'étais très timide.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on peut avoir du mal. Je mets des trucs qui me...

  • Speaker #0

    Parce que je pense qu'il y a encore une part de timidité en toi aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais elle reste.

  • Speaker #1

    Et je me souviens, ce premier cours, j'y suis allée en pleurant, en me disant... Je parlais devant les gens et tout. Et en fait, j'ai compris que c'était exactement ce que je voulais faire. Donc très vite, je savais que je voulais être comédienne. Après, je me suis dit justement que mon père a fait des cours Jean-Laurent Cochet. Il a travaillé avec Le Poulain, avec Jacqueline Maillan. Et moi, j'avais un peu ce complexe de me dire, mais est-ce que moi, je peux, quoi ? Et finalement, en fait, il m'a écrit des rôles. Il m'a mis en scène quand j'ai fait mon premier One Woman Show. Et quand je lui ai dit, en fait, parce que j'étais agent immobilier.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Voilà. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce que justement, je me disais, je ne pourrais pas en vivre. Donc, il faut que je fasse.

  • Speaker #0

    Mais c'est finalement pas si éloigné. Je crois qu'en fait, c'est un peu de la théâtralisation lorsqu'on vend une maison.

  • Speaker #1

    Exactement. Au site. Et ouais, ouais. et en fait c'était cette approche là qui me plaisait vachement dans les visites que tu mets en scène.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Moi, je disais toujours les choses.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas là pour dire... Sans parler de mensonges. Mais c'est un trou qui a été fait par Victor Hugo.

  • Speaker #1

    Voilà, justement. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de dix mille, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Non, mais la théâtralisation, c'est quand, effectivement, de donner vie à quelque chose, en réalité.

  • Speaker #1

    C'est ça, et à essayer de faire que les clients...

  • Speaker #0

    projet aussi tu vois c'est important ce que tu dis c'est intéressant tu avais peur de ne pas en vivre il te fallait un vrai métier à toi aussi finalement comme l'exemple de ton papa et ta maman ils disaient quoi du fait que toi tu passes sur deux choses tu vas te poser la question d'abord que tu veuilles devenir comédienne et sur le fait que toi aussi tu aies envie d'avoir un métier numéro 2 un deux métiers tu vois c'était quoi leur idée à eux par rapport à ça

  • Speaker #1

    En fait, je pense que mon père, qui est le fils de Gilbert Durand, qui est un philosophe français très connu, qui est aussi connu pour tout ce qu'il a œuvré pendant la Résistance. Ça se dit pas ?

  • Speaker #0

    Non, ça dépend de la fin de ta phrase, mais de ton implication pendant la Résistance.

  • Speaker #1

    Et je pense que... justement, mon père voulait être comédien et c'était un peu le rejeton, quoi. C'était vraiment le troubadour. Ah oui. Et je pense que, justement, quand moi j'ai eu ça, et d'ailleurs c'est pour ça que mon père m'a inscrit au théâtre, etc., je pense que derrière, il y avait une petite revanche de dire, en fait, tu feras ce que tu voudras et on sera là, tu vois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et justement, en fait, ça a été quand j'ai... Quand j'ai commencé, on a fait des pièces ensemble, il m'a écrit un rôle dans une de ses pièces, et c'est pour ça que je reboot avec ce que j'ai dit tout à l'heure en disant « avant que ça commence » , qui est d'ailleurs une pièce qu'il a écrite… Donc je te disais tout à l'heure avant que ça commence, c'est normal. Et donc, il m'a tout de suite, quand j'ai fait mon premier one, il m'a aidé, tu vois, il m'a payé les flyers, les machins, il m'a mis en scène.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #1

    Oui, ce qui n'est pas rien. Non, non, et en fait, il avait…

  • Speaker #0

    Il avait un vrai soutien, oui. Peut-être plus que toi. Non, non, bon, enfin, c'est peut-être lui aussi qui t'a aidé à prendre vraiment confiance, prendre ton envol.

  • Speaker #1

    Ouais, en tout cas, en me disant, essaye.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Essaye, et puis j'avais fait le choix de, effectivement, faire un BTS négociation relations clientes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, de bosser dans l'immobilier en me disant, je rassure ce bagage-là. Et dès lors... que j'ai eu ce premier seul en scène où à l'époque je faisais encore les deux et très vite en fait je me suis dit ça va plus être possible parce que les deux métiers étaient vraiment opposés quoi, c'est à dire que j'avais le... le soir, le maquillage, le machin, tu rentres en scène, t'as le track, etc. C'est un truc un peu très... Fantasque. Fantasque, onirique. Surtout ce premier one était très écrit, très poétique, très machin. Et puis le lendemain, t'allais vendre des apparts, t'appelais les gens en disant bonjour. J'ai vu que votre appart, tu te faisais jeter. En fait, il y avait...

  • Speaker #0

    T'étais pas du tout en phase.

  • Speaker #1

    Non, j'étais pas en phase, mais j'ai eu la chance d'avoir des patrons. C'était excellent. des patrons qui étaient déjà venus me voir jouer et je me souviens de ce rendez-vous avec Patrick le sourire là il y a un sourire qui vient d'illuminer c'est une agence familiale vraiment Donc, il n'y avait jamais de réunion. Il n'y avait pas vraiment de... Tu vois, tu n'avais pas besoin d'avoir des chiffres. Enfin, ils étaient assez... Vraiment cool. Et je demande un rendez-vous, quoi. Donc, déjà, il me dit, OK. Il fait un peu se voir lundi, si tu veux, à 9h30. Je fais, OK. OK, si tu veux. Oh là là, mon Dieu. Et donc, il arrive le lundi. Il me dit, tu voulais me voir ? et je fais déjà je me mets à pleurer je veux arrêter je veux devenir comédienne ok attendez on ferme l'agence on va aller boire un café en face ah oui donc on se met à la terrasse C'est la lune, là. Donc, je dis, en fait, il savait que je faisais mon one, etc. Qu'il était venu me voir, d'ailleurs, aussi. Et je lui dis, en fait, je veux devenir comédienne. Mais évidemment que tu dois être comédienne. Oui, mais en fait, je voudrais une rupture conventionnelle. Évidemment qu'on veut te la faire, tu as une rupture conventionnelle. Et là, j'ai fait genre...

  • Speaker #0

    Waouh. Ouais.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça m'a permis d'avoir deux ans. concrètement j'avais 2 ans pour de chômage, tu vois. Et finalement,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais le temps de mettre en place tout ça.

  • Speaker #1

    Et je me dis que j'ai vraiment été hyper accompagnée. J'ai eu de la chance, quoi.

  • Speaker #0

    Lui, il avait peut-être perçu avant toi où était vraiment ta place.

  • Speaker #1

    Sans doute, ouais.

  • Speaker #0

    C'est certainement d'ailleurs pour ça qu'il a fait ce qu'il a fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais tu vois, avec les réseaux, maintenant, tu as des anniversaires souvent les sous-titres. souvenir. Oui. Et je sais que chaque année, à cette date-là, je fais un petit mot avec un long truc en me disant, ben voilà, c'est déjà le temps.

  • Speaker #0

    Fais combien de temps, du coup, puisque tu parles de temps ? Tu sais, à quoi tu parles ?

  • Speaker #1

    Je vais arrêter le 15 octobre 2012.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça fait 13 ans que tu es comédienne, on peut dire professionnelle. C'est ça, c'est le terme. C'est un métier qui est, j'imagine, complexe. Comme on est dans un podcast plutôt orienté vers les femmes, il est complexe d'un point de vue extérieur, le mien, sur plusieurs niveaux. D'abord, pour ne pas se perdre au milieu de tous ces rôles, pour arriver justement, c'est ce que tu disais, à te retrouver toi. Il est complexe aussi. On le voit aujourd'hui, il y a beaucoup de problématiques. On ne va pas se cacher derrière son petit doigt aussi. Alors, tout le monde ne les a pas vécues, et heureusement. Mais comment toi, tu as appréhendé tout ça ? Ta place de femme, de jeune femme ? Parce que du coup, d'abord jeune femme et après femme. Comment tu as vécu tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors justement, moi j'avais, quand j'ai commencé, parce que du coup mon début professionnel vraiment, c'était avec mon maman, qui s'appelait Camille Durand et parmi nous. et c'était que j'ai co-écrit avec Jérémy Canet qui est mon meilleur ami et en fait c'était déjà un seul en scène et c'était pile à l'époque où il y avait en demande qu'un rire c'était le début de ça et moi j'ai jamais trop c'était pas du tout mon univers mes références c'était Jean-Jacques Vanier Zouk des choses écrites Sylvie Jolie voilà effectivement on est loin des trucs très décalés mais en même temps j'avais grandi avec ça donc c'était mon humour après j'adorais évidemment il y avait déjà Florence Foresti à l'époque j'aimais vachement ce qu'elle faisait mais je me disais elle sait ce qu'elle doit faire moi je me sentais

  • Speaker #0

    C'était moins...

  • Speaker #1

    aimais mais tu te reconnaissais moins dans ce style exactement et à l'époque il y avait beaucoup moins justement de femmes qui faisaient ça et c'était un milieu hyper masculin et je me souviens qu'il y avait des moments où c'était hyper dur parce que je pense qu'après quand on a son équipe qu'on a son régisseur et qu'on n'est pas seul

  • Speaker #0

    Déjà, on se sent moins en danger. C'est un peu…

  • Speaker #1

    C'est un poil fort.

  • Speaker #0

    Un poil fort. Mais moins vulnérable.

  • Speaker #1

    Moins vulnérable,

  • Speaker #0

    d'accord. Parce qu'on est à deux. j'étais vraiment dans un truc où il fallait faire des plateaux pour essayer d'avoir une programmation moi je savais que je rentrais pas dans les critères de ce qu'on recherchait moi 10 minutes c'était hyper dur pour moi de couper 10 minutes de mon spectacle parce que c'était

  • Speaker #1

    un truc qui s'installait il y avait un univers etc c'était presque une pièce là où on cherchait déjà peut-être on commençait à rentrer dans le stand-up Oui.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Et d'ailleurs, j'ai des directeurs de lieux qui... à Lyon qui ne sont pas venus voir le spectacle mais qui me disaient pourquoi tu ne fais pas en demande carré en demande tu ne rentrerais plus je disais viens voir mon spectacle et c'est impossible alors une des ironies du soir c'est que plus tard j'ai rencontré Jean-Jacques Vanier avec qui on a eu un super échange quelques temps et je pense qu'on a cette même sensibilité, ce truc de se sentir pas adapté dont tu parles beaucoup dans son spectacle qui s'appelle L'envol du pingouin que j'ai vu 50 fois et en fait on s'est rencontré comme ça parce que je l'ai invité quand je jouais à Paris il m'a dit en fait je peux pas parce que je joue au tas du rond-point je sais plus quelle pièce il veut et bref il me dit si tu veux viens et on

  • Speaker #1

    se rencontre derrière ça c'est quand même je m'excuse je t'interromps mais ça fait partie aussi du mythe de de... de rencontrer comme ça des gens, là tu dis, ils étaient sur mon chemin. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Parce que le rencontrer, lui...

  • Speaker #0

    Et puis tu vois, tu avais ce truc de dire... Je pense que j'ai toujours beaucoup de culot en me disant « je demande et au pire j'ai un nom » .

  • Speaker #1

    C'est étonnant pour une jeune femme timide. Tu vois, le paradoxe, il est énorme.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est extrêmement difficile de demander, on le fait toutes quand je t'ai écrite, pour t'inviter sur ce podcast. à part de demander pour quelqu'un de timide, tu vois, tu as vraiment une grande dualité.

  • Speaker #0

    C'est vrai, tu as raison, c'est vrai. Mais c'est marrant parce que souvent mes amis me le disent, et moi je n'en ai pas forcément conscience en disant « ah oui, tu as fait ça ? » Oui,

  • Speaker #1

    parce que c'était l'appel du métier. Je crois que tu avais peut-être ça qui t'a apporté, l'envie de réussir.

  • Speaker #0

    Pas forcément, parce que justement, moi, ça me donne plutôt l'inverse. J'ai peur de la réussite. Je n'ai pas la peur de l'échec, mais j'ai peur de la réussite.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que moi, je pense que justement, en choisissant ce métier, moi, je n'ai jamais rêvé de célébrer. alors si la reconnaissance de mes pères bien sûr, la reconnaissance du public et qu'ils reconnaissent ton travail et tes talents etc. Mais je n'ai jamais rêvé qu'on me reconnaisse dans la rue.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que je voulais, c'était être sur scène le plus possible et raconter des histoires. C'était vraiment ça, ce truc de me dire. Parce que je sais que quand on va voir un spectacle, ou un film d'ailleurs, en fait, la vie un peu, elle s'arrête. Et du coup, par exemple, les gens qui ont des tracas, j'espère, et c'est ce qu'on nous dit souvent, c'est que pendant 7 heures, ils oublient ça. Et ça, du coup, je pense que... c'est ça qui me plaisait vachement de me dire de pouvoir créer ça le plus possible chez le plus de gens possible enfin sans faire des énigmes encore une fois mais que ça se multiplie pour pour me dire et

  • Speaker #1

    puis véhiculer des messages aussi évidemment quand on peut du coup tu vois tu anticipes sur ma question mais c'est c'est... Tu vois, c'est intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai qu'être comédienne, on pense forcément au César, réussite égale César, être dans les plus grands théâtres. Et en réalité, on se rend compte, je vous côtoie, vous, les artistes. de plus en plus avec Parole de Femme et en fait, la réussite, elle n'est pas là. Elle peut être là, mais en réalité... Oui, mais vous n'êtes pas dans votre plus grande majorité à rechercher ça. Vous êtes plutôt dans la réussite face à soi-même. D'abord, réussir à travailler, à vivre de mon métier et à faire que les gens vous aiment.

  • Speaker #0

    Oui. Oui. Ça oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Tu as toujours eu besoin de ça, d'être aimée par les gens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que j'ai un vrai truc de... Qui du coup s'est un peu calmée justement avec ce travail et cette étape-là en 2020. Mais j'avais besoin de validation tout le temps. Et moi j'allais chercher la validation, ce qui est le plus simple, c'est le rire. D'accord. Donc voilà, et pour revenir justement sur ta question d'avant, par rapport à être une femme dans ce milieu. en fait justement moi je me suis construit ce personnage alors c'est pas forcément glorieux mais j'arrivais je faisais un peu j'étais le bonhomme quoi tu vois j'étais jamais j'étais dans la séduction jamais jamais alors qu'on était Enfin, ça, du coup, c'était même avant d'en faire mon métier. Mais j'étais toujours dans un truc de « Ah, t'en bouge pas, je vais être ton pote, du coup. » Avant que tu me plies.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    J'ai une descente. Tu vois, c'est un truc, c'est bizarre,

  • Speaker #1

    mais... Tu t'étais mis dans un vrai rôle.

  • Speaker #0

    Ouais, dans un truc de « En tout cas, il n'y aura pas ce rapport-là. Je vais être vraiment ton bon pote. » Et c'est un truc que j'ai toujours fait, bien avant que ce qui est en train de sortir maintenant sur... sur les histoires d'agression etc alors après on a tous nos histoires etc mais je pense que c'était ma protection c'était de et à nouveau il y a l'ambivalence et la dualité dont tu as parlé tout à l'heure c'était que j'étais comme ça je me présentais comme ça alors que je me mettais des trucs pourris des machins à paillettes et je pense que ça fait aussi partie des choses qui font que je me suis un peu perdue parce que j'étais entre ce truc de moi j'aime tout ce qui brille les trucs les arcs en ciel et machin et en même temps Merci. J'avais la sensation que si j'exposais que ça...

  • Speaker #1

    Tu te ferais manger. Ouais.

  • Speaker #0

    Ou en tout cas, on pourrait penser que je suis facile, ou qu'on peut profiter, ou être édule. Être crédible. Ouais. Ou un peu débile, tu vois, un peu... Parce qu'il y a toujours ce truc un peu nul, d'ailleurs, et puis en ce moment-ci, il dit très justement, et il y en a d'autres aussi qui le disent, et Angèle qui l'a reclue aussi dans sa langue. Tu ne peux pas être une fille qui prend soin de toi, qui essaye d'être jolie et être drôle. Maintenant, ça va mieux parce que...

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ça commence à aller. Mais on avait... Moi, par exemple, on me comparait tout le temps à Bérangère.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que t'es blonde, toutes les heures. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Elle est raccourcie de fou,

  • Speaker #0

    quoi. Et puis, en plus, pourquoi on se comparait ? C'est marrant, tu te fais penser à elle. tout de suite on te met dans un

  • Speaker #1

    Et du coup, ça fausse. Ça fausse parce que soit tu dois te battre pour prouver que t'es pas, soit t'acceptes parce que t'es fatiguée. Mais du coup, ça, énergétiquement parlant, ça te met une autre énergie que la tienne. Ah ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Et ça, c'est très juste ce que tu dis parce que maintenant que j'ai fait... beaucoup ce travail et j'ai essayé plein de choses notamment parce que moi j'ai de l'endométriose donc justement ça c'est aussi intéressant tu vois en tant que femme c'est je vois qu'on nous dit il y a une femme sur 10 qui a de l'endométriose concrètement

  • Speaker #1

    moi je pense qu'on est au moins 4 sur 10 le 25 février je vais podcaster une femme qui a beaucoup d'endométriose tu vois qui est victime de de cette maladie. Donc oui, c'est un sujet qu'on va aborder. Ah bah super,

  • Speaker #0

    mais c'est... Et du coup, c'est pareil ça, ce truc qui est une maladie...

  • Speaker #1

    Une vraie maladie, je dirais.

  • Speaker #0

    Une vraie maladie et qui touche que les femmes. encore que j'ai appris qu'il y avait des hommes qui peuvent avoir des crises. Alors ce ne sera forcément pas les mêmes symptômes. Et justement, ça fait aussi que cette maladie maladie-là, elle te fait que t'as en plus des hauts et des bas émotionnels, physiques, tout ça, et t'es obligée de te battre deux fois plus, tu vois. Parce que, par exemple, c'est très compliqué. Moi, à l'époque, je voulais pas, j'acceptais pas ça. D'accord. Donc, tu vois, je portais des trucs lourds, machin, alors qu'en fait, il fallait quatre jours pour m'en mettre, tu vois. Ou rester debout aussi, c'était très compliqué, machin, et justement pour... je me suis tournée vers la médecine alternative, donc la médecine chinoise, la naturopathie, les énergies, tout ça. Et c'est là que j'ai vraiment trouvé une réponse, et que j'ai vraiment trouvé des résultats. et que j'ai compris que mon énergie elle est importante elle est même vitale et il faut que j'en prenne soin en fait oui et puis c'est de se respecter avant tout exactement mais la vraie question elle est comment se respecter quand

  • Speaker #1

    on doit déjà démontrer qui on est je crois que c'était ça le fond de cette question là c'était est-ce que Maintenant, mais en tout cas avant, est-ce que tu aurais pu te présenter en tant que toi Camille, sans fard, sans masque, avec ton endométriose, avec tes doutes, avec ta personnalité, peu importe, mais brute, et réussir comme tu as réussi, ou en tout cas sans craindre d'être jugée ou d'être mise à l'écart ou d'être mise dans une case ou un placard ? En fait, elle était là, ma question.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et en même temps, je crois que j'avais... Je ne sais pas où j'en serais si j'avais fait ça. Parce qu'on ne le fera jamais. Avec des signes. Mais je pense que j'avais besoin de cette armure. Parce que c'est un monde qui est quand même... Ouais, qui est pas simple, tu te rends pas. Il y a vraiment de tout. Il y a des personnes très très bien, mais très très mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais comment on fait alors ? Il faut se fier à son instinct ? tu dirais ?

  • Speaker #0

    Je pense que de plus en plus maintenant, moi je vois que évidemment que tu ne sais pas qui tu vas rencontrer mais je pense une fois que justement tu reviens à toi et que du coup tu es à l'écoute tu n'es pas perturbée par ce qu'il faut que tu sois, ce que machin tu es dans une espèce de calme de sérénité, d'apaisement du coup tu es plus à l'écoute de toi-même et en fait ton corps Ils ne te mentent jamais. Très clairement. Enfin, même pas tellement.

  • Speaker #1

    Non, mais ils te mentent.

  • Speaker #0

    Très clairement. Et si je suis honnête avec moi, je sais qu'il y a des moments où j'ai senti des trucs où vraiment, tu sais, les red flags, les cas...

  • Speaker #1

    Elle n'est pas y allée. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je suis allée. Mais maintenant, avec le recul, je me dis, ben voilà, ça m'a permis de vivre cette expérience. Ça a été violent. Ça a été... Mais ça fait qu'aujourd'hui, je suis contente de l'avoir vécu quand même.

  • Speaker #1

    Parce que tu es la femme que tu es. et je remercie je remercie et c'est bien de remercier il y a une chose aussi qui est c'est vrai que ça peut paraître je ne sais pas si on poserait la même question à un homme mais ton rapport à la beauté, ton rapport à ton corps mais là pas ton corps dans le respect de ton corps Quand on est comédienne, ça joue ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, j'ai eu des épisodes, d'ailleurs je pense qu'on n'en sort jamais, j'ai eu des troubles alimentaires compulsifs quand j'étais ado. Donc vraiment, j'ai oscillé entre le... l'anorexie, la boulimie et voilà et en fait il y a cette espèce de dysmorphophobie, tu te vois jamais comme t'es ton même ça ça m'a jamais quitté donc c'est à dire que en plus j'ai fait souvent le yo-yo où j'ai pris du poids où j'en ai perdu et je me vois jamais comme je le suis à l'instant même donc je me suis dit en fait quand je revois des photos notamment il y a une photo justement dans cette période où j'étais vraiment très très mal avec tout ce que comportent les troubles alimentaires et c'est une photo où j'avais 14 ans et je suis jolie je suis mince Merci. Et je me détestais. Et tu vois, quand je vois cette photo et que je sais ce qui se passait, et d'ailleurs je l'ai postée parce que c'était important pour moi justement de ce que je peux, du peu de...

  • Speaker #1

    L'impact, le rayonnement.

  • Speaker #0

    ...d'un peu avoir autour de moi sur les réseaux. Et je sais que je suis suivie aussi par des ados qui sont venus me voir sur scène, etc. Et vraiment se dire que il faut s'aimer maintenant Et ça, par exemple, ça peut me rendre mélancolique de me dire, mais le temps que j'ai perdu à ne pas m'aimer, alors que... Et mon père, enfin mes parents d'ailleurs me disaient déjà, la personne avec qui tu vis le plus longtemps, c'est toi-même. Donc, essaie d'être cool avec, tu vois, tes collègues, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais justement, quand on a ce type de trouble, est-ce que ce n'est pas encore plus se mettre en danger que d'épouser une carrière où finalement tu es au devant de la scène en permanence ? Ou est-ce que c'est une thérapie ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que ce n'est pas la thérapie par le choc. Et en même temps, tu as un métier d'image. Clairement. C'est très... Tu es obligée maintenant. Notamment Instagram, c'est vraiment le ligne des comédiens. J'ai vu voir à quel point ça avait un impact et un rôle hyper important. Il faut être sur les réseaux. Et du coup, il faut faire des shootings photos. très beau d'ailleurs oui il y en a des très beaux mais parce que je travaille avec des super photographes c'est une vraie mise en danger encore une fois c'est une super mise en danger moi je t'admire c'est horrible il y en a avec qui je travaille souvent comme Thomas Nico Justine a récemment et même j'ai une amie dont j'ai parlé tout à l'heure où en fait on se connait maintenant et on sait exactement ce qu'on va aimer ou pas donc je suis même plus obligée de regarder elle sait ce qui va me plaire et en fait c'est hyper dur et ils le savent, il me faut un quart d'heure, vingt minutes bien avant que je commence à me détendre et les premières photos c'est une catastrophe parce que j'ai l'impression j'ai l'impression qu'on va me prendre un truc presque me voler que je ne maîtrise pas et j'avoue que j'essaye de me calmer là-dessus et de moins être trop le fric lâcher prise mais c'est compliqué et l'image ça revient un peu à ce qu'on disait tout à l'heure sur la chanson et puis j'ai fait des rôles où étonnamment moi j'adore faire des rôles où je suis dégueu où t'as un vrai travail on te fait des rides des machins parce que tu te caches encore une fois parce que c'est pas toi là moi je te parle de peut-être à nu tu vois vraiment à nu et la photo je pense que la photo on est à nu ouais tu peux pas cacher tu peux poser et d'ailleurs il y a une super photographe à nous qui s'appelle Rachel qui fait des photos très parce qu'en plus il y a deux books différents il y a des books comédiens, il y a des books pub il y a tout ah oui c'est un monde Merci. si tu veux faire ta pub tu peux pas poster ton groupe de comédien et inversement parce que c'est pas les mêmes choses qu'on montre ah oui et elle c'est vraiment j'avais vu des photos de copines comédiennes qui avaient fait des boucles chez elle c'est vraiment la photo hyper glam mais très powerful et je lui ai dit j'ai trop envie de me faire ce cadeau et en même temps Je me faisais ce cadeau et en même temps, ça allait servir pour la pub. Et elle, vraiment, elle a ce truc dans ton bras-là. Et tout est au millimètre. Et en fait, ça fait un résultat où ça fait des photos vraiment… Je crois qu'on ne m'a jamais autant dit « Oh, wow, Jenny Ferrer-Mister » sur ces photos-là. Parce qu'il y avait une maquillage. Enfin, tout. Il y a le ventilateur dans les vannes. Ah oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être que quand tu… Alors, c'est bien pour l'ego. Oui. ouais, ça te dit bien mais du coup on perd justement ce dont on parlait toutes les deux, de se trouver parce qu'en fait, l'objectif en tant que femme je pense même en tant qu'homme c'est de se trouver belle Soit, mais sans forcément... Tu vois, on ne poste pas des photos, toi comme moi, je pense qu'on ne poste pas des photos avec des filtres.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça coûte, parfois. Oui.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    de faire un bout de vidéo ou une photo, mais sans filtre, c'est un pas vers l'acceptation.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Surtout par rapport à ce que tu disais, par rapport à ton rapport au corps.

  • Speaker #0

    ouais ouais ouais mais en même temps tu vois ce qui est intéressant c'est que dans ce travail justement là c'était des photos très glam et machin je trouve que là où elle est forte c'est que Moi, dans mes yeux, je vois aussi, malgré cette posture qui peut passer, et on le sait, tu vois clairement dans mon oeil que l'anthologie, elle est là. D'accord. Et c'est là où je trouve ça beau, c'est-à-dire que tu peux être hyper mise en avant, hyper maquillée, machin. très glable et en même temps ton âme elle est quand même dans tes yeux et ton essence elle en tout cas jusqu'à maintenant si il y a une fois où j'étais avec une photographe vraiment j'ai jamais pu me servir de ces photos mais parce que je savais qu'il y avait un truc qui n'était pas connecté et vraiment pas moi du tout parce qu'on sent presque de la peur et du fait tu vois bon je ne sais pas en fait non mais j'ai la chance d'avoir d'être avec des photographes qui réussissent quand même à garder l'essence quelle que soit la raison du shooting que ce soit pour une affiche mais c'est très difficile de poster des j'essaye moi de plus en plus de de poster des photos pas brutes parce que tu retouches toujours un peu la lumière, le machin, le contraste, etc. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, à l'heure des filtres,

  • Speaker #1

    c'est peut-être pas non plus l'image qu'on veut renvoyer aux jeunes filles.

  • Speaker #0

    J'aimerais tellement qu'elles se disent, parce que moi justement, c'est drôle, parce qu'il y a 15 jours, je suis allée me faire peu les cheveux, jamais, mais bon voilà. Et les nanas savent que j'étais dans une série, donc tu vois, elles veulent toujours faire des trucs. et elle me dit ouais tu peux mettre les produits et tout je suis là visiblement ma puce et donc elle me montre une photo elle me dit bah attends tiens on peut faire ça et en fait il y avait un filtre mais genre avec le nez refait la bouche un peu et je lui dis mais là c'est beaucoup je sais pas non c'est juste j'ai l'impression que ça lit je fais ah bah non regarde en fait ça éclaire ta couleur de dieu ça te met le poney et machin je me suis dit elle poste tout le temps avec ça c'est à dire qu'elle ne voit même pas qu'elle n'est pas elle et ça ça m'a et elle est jeune et je me suis dit mais en fait t'es tellement après tu vois c'est pareil moi tout le monde me disait mais t'es mieux quand tu fais rien mais t'es mieux comme si t'es mieux pas maquillée et

  • Speaker #1

    en fait il faut que ça vienne de soi et est-ce qu'aujourd'hui tu peux arriver à dire je me trouve belle

  • Speaker #0

    En fait, c'est un travail que j'essaie de faire, que je fais avec une... Qui m'a dit ça il y a quelques temps. Quand tu te regardes, c'est hyper dur, mais de te dire, je t'aime. Tu es belle, tu es suffisante. Et c'est drôle, c'est exactement ce que j'essaie de transmettre à mon neveu depuis qu'il est petit. Je lui dis tout le temps, dès qu'il a su parler, je le faisais répéter. Je suis suffisante, je suis... Je suis copine. Et je suis aimée. Et en fait, tu sais, c'est le genre de truc qu'on voit souvent sur les réseaux et tout ça. Mais tu... Des Américains, souvent, font ça, tu vois. Oui, oui, c'est vrai. Et de s'aimer,

  • Speaker #1

    de s'accepter, mais de se le dire.

  • Speaker #0

    De se le dire. Et surtout se lire et de ne pas avoir besoin de la validation de l'autre. Donc, pour répondre à la question, je vais dire oui. J'arrive à me trouver jolie. Ah ! Ça dépend. Je casse les têtes. J'aime bien quand...

  • Speaker #1

    J'en regarde. Attends, on va modérer quand même cette réponse. Il ne faudrait pas exagérer.

  • Speaker #0

    Non, si j'arrive à me trouver jolie et... Et surtout, quand je me regarde, j'ai beaucoup plus de douceur et de tendresse envers moi, en sachant tout ce par quoi je fais. Et me dire, sois douce. Tu as vécu des choses.

  • Speaker #1

    Ça vient de moi, oui. Tu peux être content. Oui, tu mérites. Et l'amour dans tout ça, Camille ?

  • Speaker #0

    L'amour.

  • Speaker #1

    L'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On a parlé beaucoup d'amour de soi. Oui. Ce qui est la base. Oui. On peut avoir une vie de famille et être comédienne. Est-ce que ce n'est pas antinomique tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je n'ai pas d'entente. Et souvent... Moi, j'ai une vie, j'ai une vie pensementale qui a été très, très compliquée. parce que je pense que je suis une amoureuse vraiment je suis une amoureuse de l'amour c'est à dire que j'ai longtemps lutté contre le truc de me dire j'aime pas les trucs grand-antiques les tombées et machin je crois qu'il y a quand même une part moi j'étais amoureuse de Cyrano de Bergerac c'est terrible et je rêvais un jour de jouer Cyrano mais pas de jouer Roxane Merci. je voulais être Cyrano.

  • Speaker #1

    D'accord. Ben, pourquoi on ne la montrait pas à ses pieds ?

  • Speaker #0

    Ben, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai ou vrai ? Pourquoi ? Après tout.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, là-dedans, c'est pareil. C'est qu'une... Ça regroupe tout ce qu'on vient de dire, mais Cyrano, c'est... À la fois, il y a un problème d'image, il y a un problème de se sentir beau, de se sentir légitime, de...

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Et en même temps, il l'aime tellement, Roxane, et moi, j'ai longtemps cru que l'amour, c'était ça. C'était genre passion, tu sais, qui te dévore. bon tu vois c'est trop important. Tu dis, ouais, mais putain, je suis du type. Et en fait, c'est... C'est pas ça, quoi. Et c'est marrant comme, du coup, mais j'aime pas du tout dire critères. En tout cas, mes attentes ont changé, quoi. D'accord. C'est-à-dire que, avant, je... Et en plus, moi, du coup, j'ai été avec des gens qui sont aussi comédiens ou artistes. Oui, on le sait, mais moi aussi, on a un ego. Et moi, je me suis toujours félicité de la réussite des autres, parce que ça m'élève, en fait. Mais il y en a pour qui ce n'est pas le cas. Il peut y avoir une certaine rivalité, même au sein du couple. Et en plus, on a une capacité à savoir. On a appris des textes avec des déclarations. des mots et des machins et moi malgré ça moi tu pouvais me dire des trucs et je me disais il y a quelqu'un un jour qui m'a dit mais où est-ce que t'étais pendant toutes ces années et moi j'étais genre ah non genre la relation prend fin enfin j'y mets fin c'est pas possible et genre 10 jours après, heureux hasard je tombe sur le film Les Infidèles d'accord et bien d'accord

  • Speaker #1

    mais tu vois ma question elle était elle est aussi plus générale Merci pour te livrer à ce point. Est-ce que tu penses qu'on peut effectivement être artiste ? Alors, comédienne, parce que ne parlons pas de… On reste dans ton cœur de métier. Est-ce qu'on peut être comédienne ? Et est-ce que l'autre peut accepter finalement que sa femme ou son amoureuse, il y ait forcément un peu de… convoitises dans le regard des autres ? Enfin, vous êtes tellement exposée, et puis tu embrasses un comédien, tu embrasses une comédienne, bon, enfin voilà, un rôle, quoi. Est-ce que tu penses vraiment au fond de toi qu'on peut faire durer un couple ? Ou est-ce que tu vois quand un échec, deux échecs, est-ce qu'à un moment donné, tu t'es dit, ben, est-ce que j'arrête pas le théâtre pour vivre en fait ? Est-ce qu'il y a eu à un moment donné ce choix ? Peut-être réflexion, quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment parce que je... En fait, c'est pareil, j'ai vachement évolué là-dessus, mais avant, j'étais dans un peu où je me disais... Déjà, pour moi, c'est très particulier. C'est-à-dire que moi, profondément, je pense que je ne suis pas habituée à être la personne que tu aimes. j'ai changé d'appartement non mais en fait je trouve que C'est très difficile de vivre avec quelqu'un et je pense qu'on a chacun nos individualités, etc. Et le couple, pour moi, c'est presque un truc... Quand on emploie le mot couple, pas qu'il me fait flipper, mais... qui me happe un peu, tu vois, c'est genre tout de suite la sensation de...

  • Speaker #1

    Comme de disparaître dans... Non,

  • Speaker #0

    non, alors c'est pas à ce sens-là, j'ai tout de suite ce truc de, allez, on va faire les courses,

  • Speaker #1

    tu vois, de...

  • Speaker #0

    Et moi, qui essaye de, tu vois, de toujours... Enfin, je dis pas, je suis que des trucs de fous, mais j'essaie de... rendre chaque moment joli ou magique ou machin et ce truc là ouais c'est un peu compliqué mais en fait je pense que la question c'est à dire que il faudrait la poser à des gens peut-être qui sont avec des comédiens justement parce que moi j'ai été beaucoup soit avec des artistes des musiciens En même temps, je faisais ça aujourd'hui. Je ne sais pas ce que tu as fait. Alors,

  • Speaker #1

    j'ai eu... Non, non, en plus, j'ai... J'ai arrêté de compter à 300.

  • Speaker #0

    Alors, vraiment pas, parce que pour le coup, j'ai eu vraiment très peu d'hommes dans mes cours de vie. Parce que, justement, comme je suis une amoureuse, j'ai eu que des longues visites tout le temps.

  • Speaker #1

    Donc, tu penses que la question, en fait, il faudrait la poser à quelqu'un qui n'est pas du métier.

  • Speaker #0

    pour avoir effectivement ce ressenti moi après comme c'était des gens qui étaient là-dedans qui comprenaient mais par exemple un an je me disais la personne que j'aimerais rencontrer en fait moi je tombe à mon oeuvre de la personne je suis fiche de savoir si c'est Ils sont une fille. En fait, c'est vraiment l'âme qui me touche. Et je pense même que c'est même pas nous qui choisissons. En fait, c'est un truc qui se fait comme ça. En tout cas, je crois beaucoup à ça. Et j'ai perdu le fil. Je disais...

  • Speaker #1

    Tu disais que peut-être que finalement, toi, tu t'intéresses pas finalement à la profession. Enfin, de ton milieu ou pas de ton milieu. Mais qu'effectivement, peut-être qu'il va falloir. tenter à quelqu'un,

  • Speaker #0

    pas de ton milieu pour pouvoir répondre à un mec c'est ça et je me disais en tout cas quelqu'un qui me comprenne parce que je sais que c'est compliqué parce que moi je suis en tournée tu vois je suis pas c'est ça si t'as aussi un rapport à l'espace-temps qui est différent tu parles sur des tournages et puis c'est vrai que c'est compliqué moi j'ai joué des pièces où c'était des histoires d'amour qui étaient très intenses etc et la limite Merci. elle est très très très fine quoi et je me dis que ouais ça doit pas être simple de voir la personne que tu joues et c'est très compliqué aussi parce que je trouve en tout cas moi je le ressens en tant que femme la séduction elle est très difficile C'est-à-dire que je pense, en tout cas, peut-être que c'est une projection que je fais, mais en tout cas, j'ai déjà parlé avec des hommes qui m'ont dit « Mais en fait, ça fait hyper peur parce qu'on ne sait jamais si tu es en train de jouer. » Et du coup, je fais « bah, tu vois bien que non,

  • Speaker #1

    c'est pas ça » .

  • Speaker #0

    Et puis, t'as l'impression de peut-être presque devoir en faire deux fois plus pour prouver que ce que tu dis, c'est vrai. Parce que, tu vois, c'est épuisant, quoi. je pense que, comme ce qu'on disait tout à l'heure, les reflags ou pas, en tout cas, ce que tu sens, ce que ton corps te fait sentir, c'est juste, quoi. Donc, si tu sens que quand tu dis telle ou telle parole, chez toi, ça résonne, fais confiance que les paroles, elles sont pensées.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Tu vois. Suis ton instinct, ton intuition. Exactement. Pareil, quand tu as pris 25, 26, 30 ans, Merci. Le fait de ne pas avoir de bébé, endométriose, pas de bébé, tu vois, on voit le lien. Mais c'est quelque chose que tu avais envisagé. Quand tu t'es projetée dans ta carrière, quand ta carrière, évidemment pas à 9 ans, mais lorsque les choses ont commencé à fonctionner pour toi, on y pense quand on est une femme et qu'on décide d'embrasser une carrière qui est quand même exigeante. Alors, on parlait de trouver l'amour. Après, je veux dire, on peut trouver l'amour, faire un enfant, et puis pour des raisons, x ou y se séparer. Donc, tu vois, je ne te parle pas de quelque chose, je ne parle pas d'éternité. Mais est-ce qu'à un moment donné, tu aurais envisagé de ne pas avoir d'enfant ? Est-ce que ça aurait pu être un choix, tu vois, pour ta carrière ? Est-ce que c'était antinomique ? Pour le moment,

  • Speaker #0

    je n'ai pas répondu à la question. Tu vois, par exemple, parce que même par rapport à mon endométriose, j'ai été avec quelqu'un. ça n'a pas marché et puis je me dis, aujourd'hui je parle avec mes meilleurs amis et il est toujours dans ma vie et en fait on se dit bah... Heureusement, mais tu vois, c'est que ça devait se passer comme ça. Oui. Tout va bien. Ce n'était pas forcément dû à l'endométriose. Je ne suis pas sûre qu'en endométriose ait un impact sur ma fertilité.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En tout cas, ce que j'avais fait à l'époque, ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai même fait une préservation de vos sites. mais au cas où tu vois j'avais pas vraiment répondu à cette question et j'ai toujours pas répondu parce que j'ai changé mon rapport à la maternité justement en me disant mais en fait tu peux être la maman de tellement de de gens et pas forcément de bébés, pas forcément d'enfants. Je vois souvent, moi je suis très maternante, je suis ce genre de meuf qui dit, tu m'envoies un message quand tu arrives ?

  • Speaker #1

    Tu fais attention quand tu prends la haute.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas je, voilà, mais bon,

  • Speaker #1

    ce n'est pas une part.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une part. Mais pour répondre à ta question,

  • Speaker #1

    ta question, elle était vraiment là, c'était, enfin... Voilà, c'est ça, c'est envie d'un bébé, envie d'une carrière. Ok, est-ce que c'est compatible ? Est-ce que c'est un choix, que tu crois être un choix, mais en réalité c'est un non-choix parce que c'est presque écrit ? Voilà, c'était ça ma question.

  • Speaker #0

    Je pense que si j'avais réellement voulu un enfant, le jour où je l'ai fait,

  • Speaker #1

    oui, 40 ans moins 3 semaines,

  • Speaker #0

    voilà, regarde.

  • Speaker #1

    Qui tu veux me dire ?

  • Speaker #0

    Virginie Fia.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai. Maman à 40 ans. Voilà. On en a quand même de noms, mais oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, en tout cas, je me dis, si un jour c'est une volonté, je pense que les choses se passent de manière juste. Après, je sais, pour avoir connu beaucoup de comédiennes ou artistes, chanteuse ou peu importe, maman, c'est hyper compliqué parce que tu l'internes dans en fait,

  • Speaker #1

    tu n'es pas là dedans,

  • Speaker #0

    c'est hyper compliqué. Il y a des mamans qui sont invitées très tôt.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et en fait, on n'est pas du tout à travailler là-dedans.

  • Speaker #1

    Donc, ça relève d'un vrai choix quand même aussi.

  • Speaker #0

    Ça relève d'un vrai choix. Après, je sais que j'ai des copines qui sont tombées enceintes. Elle m'a rendu cette expression.

  • Speaker #1

    Oui, tombée enceinte. C'est quoi ton incohérent ? Tu choisis d'avoir un bébé, mais tombée comme si tu futais de quelque chose. C'est ça. C'est vrai, tombée. Le sens premier, oui. On pourrait parler des heures à trouver des expressions. Parce que tomber enceinte, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est fou. C'est fou,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, qui ont été enceintes un peu par hasard. Et qui ont fait le choix d'aller au bout et de devenir maman. Et ça a été une vraie abstention pour elle de se dire, mais est-ce que je ne vais pas disparaître ? Est-ce que du coup, je ne peux plus jouer, donc je laisse ma place. Donc, je te demande une doublure. Mais est-ce que la doublure va me rendre les heures ?

  • Speaker #1

    Il y a un truc... Compliqué, oui. C'est compliqué. Quand même, oui. Oui. On va bientôt arriver à la fin de ce temps, même s'il passe très très vite en ta compagnie. Alors j'aimerais que tu te... On va être un peu en introspection pendant quelques minutes, un peu plus que ce qu'on a déjà fait. Regarde un peu dans le miroir et regarde la petite Camille qui a 9 ans et qui monte sur les planches. pour la première fois, on pleure. Tu lui dirais quoi aujourd'hui à cette Camille-là ?

  • Speaker #0

    Je la vois à chaque fois que je m'en sors.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment ce rituel que je fais toujours. Je pose ma main sur mon cœur, je touche le sol de la scène, je fais un bisou et je remets sur mon cœur. Et vraiment, j'ai encore ce truc de mesurer la chance que j'ai de faire ce métier tous les jours, vraiment. En ce moment, je vais jouer beaucoup plus à partir du moment. Mais je me vois à chaque fois et pour moi, j'ai encore cette magie. Donc, je lui dirais, ça va aller. Aie confiance. Continue de rêver. Ausha à tes rêves et réalise-les. Et trouve-en encore d'autres et n'arrête jamais de rêver.

  • Speaker #1

    Et ton papa ?

  • Speaker #0

    Je l'aime, et je lui dirais merci, et à ma maman aussi, parce que merci de m'avoir donné cette stabilité. cet amour qui fait que j'avais ce j'avais cet espace pour être qui je voulais être Et ça va même jusqu'à mon prénom c'est à dire que mes parents nous ont donné mon frère et moi je m'appelle camille c'est un prénom mixte oui mon frère s'appelle raphaël d'accord non mixte aussi il avait cette volonté de dire vous ferez ce que vous voudrez vous serez qui vous serez exactement et je trouve que tu vois c'est très beau et c'est hyper avant-garde parce qu'elle ne pose pas encore toutes ces questions de genre, non-genre et machin et c'est soit qui tu veux être ouais c'est une vraie chance c'est une vraie chance merci papa,

  • Speaker #1

    merci maman ouais vraiment Tu dirais quoi à une petite fille qui aurait envie de faire ton métier aujourd'hui ? Tu avais un conseil à donner ?

  • Speaker #0

    Je dirais, si tu sens que profondément, c'est là où tu dois être, laisse personne d'autre te dire le contraire. Ausha parce que ça ne va pas être simple. Entoure-toi des bonnes personnes,

  • Speaker #1

    il y en a.

  • Speaker #0

    Écoute ton corps et ton cœur, vraiment. Je ne dis plus un truc, mais...

  • Speaker #1

    C'est un conseil. Non, mais si on met des virgules, ça peut marcher. Oui, voilà. Tombe et relève-toi.

  • Speaker #0

    Je lui souhaite de ne pas tomber.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois qu'on peut vraiment se construire sans tomber ?

  • Speaker #0

    Je crois que non. Et je crois que justement, ça fait partie de la beauté de la chose, c'est de pouvoir justement se relever, essuyer la sueur, essuyer les larmes, et regarder notre chemin partout.

  • Speaker #1

    Je suis fière de moi. T'es fière de toi ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est un oui franc. Dernière question Camille, c'est quoi pour toi être une femme en 2025 ?

  • Speaker #0

    C'est magique. C'est magique parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer. Il y a encore du chemin. Mais en fait... En fait, on a une chance infinie d'être une femme. Pas parce qu'on a des avantages. Encore une fois, je ne compare pas.

  • Speaker #1

    Non, non, ce n'est pas du tout l'idée.

  • Speaker #0

    Mais on a une chance infinie. On a longtemps voulu éteindre, nous empêcher de briller. Et j'ai l'impression que plus le temps passe, plus les mouvements se créent, plus les choses... se font plus on retrouve notre brillance.

  • Speaker #1

    On revient à la lumière ?

  • Speaker #0

    On revient à la lumière,

  • Speaker #1

    oui. Et on termine sur cette lumière ? Oui. Merci beaucoup pour ce joli moment.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et moi, j'ai vu une Camille vraie, nature, et c'est vraiment chouette. Merci. Salut Camille, merci beaucoup à toi. À très bientôt.

Description

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Camille Durand, comédienne française, qui nous raconte son parcours avec beaucoup de sincérité.


Depuis ses débuts, entre espoirs et doutes, jusqu’aux rôles qui l’ont marquée, elle partage avec nous son amour du métier, ses questionnements et les défis d’une carrière dans le monde du spectacle.


Avec pudeur et humour, Camille nous parle aussi de sa vision de l’amour : celui qu’on donne, celui qu’on reçoit, celui qui naît sur scène et derrière les projecteurs. Comment concilie-t-on vie personnelle et passion dévorante ? Quels sont les sacrifices et les bonheurs qui accompagnent une vie d’artiste ?


Un échange authentique, ponctué d’émotions et de réflexions profondes sur la place de la femme dans ce milieu, sur la résilience et sur ce qui pousse à avancer malgré l’incertitude.


♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barrancourt, bienvenue dans Parole de Femme, le podcast qui parle de femmes et d'espoirs extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à deux femmes de femmes plus banales pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs. de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puisque ces femmes vous inspirent, nous inspirent et inspirent nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de femme, saison 2. Alors aujourd'hui, je me retrouve dans un magnifique appartement girlie au cœur de Marseille avec une comédienne. Camille, bonjour. Bonjour. Ravie de se rencontrer à nouveau ici. Moi aussi. Votre première fois, c'était à Vienne. Oui. Je te suis sur les réseaux, je te suis dans tout ton parcours et j'ai trouvé intéressant que tu puisses... partager cette expérience, ces moments de vie avec cette communauté de Parole de Femme. Tu as souhaité pour être vraiment vierge de toute idée ou de toute chose préfabriquée, ne pas écouter les podcasts Parole de Femme qui t'ont précédé. Et je trouve l'idée géniale, alors je vais commencer avec les questions traditionnelles de Parole de Femme. Camille, si tu étais une fleur, une chanson et une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais une fleur, je pense, très rapidement, je vais te dire la lavande.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que j'ai un... D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, mais ce n'est pas très...

  • Speaker #0

    Alors, elle est en train de baisser sa petite chaussée. Ah oui, tu as un brin de lavande tatoué sur ta cheville.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est... C'est violet. C'est ma couleur. Moi, je suis du mois de février. Donc, ma pierre, c'est la métisse. Et j'adore cette couleur. Et la lavande, j'ai un vrai lien avec cette fleur qui est du midi, qui m'évoque la Provence. Ça m'évoque plein de choses. Parce que quand j'étais petite, je faisais des... J'essayais de faire du parfum, tu vois, comme on a tous pu le faire. D'ailleurs, je ne sais pas, je dis,

  • Speaker #0

    on a tous fait ça,

  • Speaker #1

    en fait, je ne sais pas. Donc, ouais, je trouve que c'est une odeur qui est réconfortante, apaisante, et c'est souvent ce dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est important ? Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    D'être apaisée ou revenir à ton enfance ?

  • Speaker #1

    À Wauw. Un peu les deux. J'avoue que j'ai quelque chose qui me... Justement, ça va avec la troisième question et l'émotion. Je pense que j'ai une nostalgie et une mélancolie. C'est quelque chose qui fait vraiment intégralement partie de moi. et non pas que je sois mélancolique de mon enfance mais je sais que déjà petite j'étais déjà dans cette nostalgie de me dire ça va passer et ça sera fini. Enfin, j'avais déjà ce truc.

  • Speaker #0

    Ah oui ? De ne pas laisser partir le temps ? De courir après le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, et en même temps, de vouloir faire plein de trucs pour que chaque instant ait une vraie importance, pour que chaque minute compte.

  • Speaker #0

    Tu m'évoques en disant ça, je ne sais pas si tu as la ref, mais dans Madame Bovary, lorsqu'elle est assise au bal et qu'elle a une petite cuillère en argent avec les yeux à demi-clos pour se souvenir de chaque instant. C'est vrai. C'est ça que tu dis. Je ne l'ai même pas fait,

  • Speaker #1

    tu vois, c'est marrant. C'est une phrase que je dis souvent parce que j'ai cette dualité qui est à la fois d'être un peu dans le passé. Maintenant, j'essaie vraiment de faire le maximum pour être dans le présent parce que j'étais soit... dans le futur, dans les projections, etc. Soit dans cette mélancolie, cette nostalgie dans le passé, et depuis quelques temps maintenant, j'essaye de vraiment... être que au présent et ça pèse justement c'est dangereux de vivre que dans la mélancolie non ? moi j'aime bien ça parce que en même temps je pourrais pas faire autrement oui parce que c'est toi mais j'ai lutté souvent contre ça c'est à dire que je voulais pas que ça se voit par exemple alors que je sais pas je trouvais que c'était peut-être une fragilité, une sensibilité dont on pouvait se servir dont on se servait parfois contre moi et du coup j'avais une carapace de genre non c'est la déconne on va se marrer et puis Il y a très peu de gens à qui je laissais accès à cette mélancolie. Et maintenant, je l'accueille et je me dis qu'elle fait partie de moi. Et voilà. Il reste cette façon de penser, de se dépêcher d'en rire. Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu mettrais quelle définition sur la mélancolie ? C'est quoi ? Parce que tu vois, je crois que tu dois avoir une définition vraiment très propre à toi. C'est quoi être mélancolique pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est avoir l'impression de ne pas profiter pleinement et d'être déjà dans le regret de ne pas avoir tout vécu. Tu vois, c'est un peu un manque finalement. mais d'une chose qui n'existe pas, qui n'a pas existé et peut-être regretté. Enfin, pas des regrets, parce que je ne suis pas dans les regrets, mais c'est plus avoir peur de ne pas tout avoir vécu.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, je comprends mieux, c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est très abstrait en même temps, et en même temps, je suis tout à fait capable de me dire, vas-y, je ne vais mettre que des chansons qui me foutent le vent,

  • Speaker #0

    je n'ai pas envie de pleurer,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle a besoin de vivre cette mélancolie, tu as besoin de l'accepter de la vivre, pour justement pouvoir... En fait, il y a deux parties dans toi, tu as le présent et la mélancolie, il faut qu'elles puissent vivre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors tu dirais que c'est ton émotion la mélancolie ?

  • Speaker #1

    C'est une émotion. C'est une émotion.

  • Speaker #0

    Ou un état d'âme. Un état d'âme, oui. Peut-être un état d'âme. Une chanson, alors ? Ça, c'est difficile. D'autant que j'en connais.

  • Speaker #1

    Et puis, on m'a souvent posé cette question. Et du coup, je me disais, je réponds à ça tout le temps.

  • Speaker #0

    Alors, on change la question. Là, tout de suite. réfléchis pas, la première chanson qui vient m'entater c'est quoi ?

  • Speaker #1

    c'est une chanson que j'écoute beaucoup en ce moment qui s'appelle Ensemble. Il s'appelle Ausha.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup la mélodie qui est justement un peu mélancolique. Tout est lié, finalement.

  • Speaker #0

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #1

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, ce sera ta chanson du jour.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis je l'ai chantée il n'y a pas longtemps. Je la chante parce qu'elle me parlait bien.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu fais régulièrement, de poster des chansons ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est pareil. J'ai un rapport à ça qui est très bizarre parce que j'ai commencé le théâtre à 9 ans, mais je chante depuis que j'ai 6 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc théoriquement, je chante depuis plus longtemps que je joue. Et en fait, j'ai toujours beaucoup de mal à... quand on va sur mes réseaux si on voit une chanson, il faut savoir que derrière il y a une luce avec moi-même j'apporte la pop-up parce que je me sens quand je chante j'ai pas de personnage donc j'ai rien et

  • Speaker #0

    j'ai personne derrière qui me cache est-ce que ce serait Camille peut-être un peu nue ?

  • Speaker #1

    Ça serait carrément calme. Tu vois, et c'est ça. C'est très difficile. Après, je poste aussi des chansons où je fais la chanteuse. Tu vois, j'en fais des quêtes. Et d'ailleurs, c'est marrant parce que les fois où je me suis dit... j'ai chanté une chanson de Céline, je vais faire une mise en scène à fond, soit de faire la chanteuse qui se la raconte un peu. Et en fait, pour moi, c'était très second degré.

  • Speaker #0

    C'était une évidence.

  • Speaker #1

    Tout le monde l'a pris de premier degré. C'est super, bravo, il faut vraiment que tu en fasses plus, etc. Je me suis dit, ok. Et c'est là où je me suis dit, tiens, c'est intéressant quand je me cache derrière l'humour à nouveau. qui est souvent quelque chose que je fais, du coup, là, ce n'est pas perçu.

  • Speaker #0

    Les gens ont pas cette manière-là. C'est comme si c'était toi, en fait. Ils ne voient pas.

  • Speaker #1

    Pour moi, je me suis dit, non, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu étais à fond dans un rôle. En bref.

  • Speaker #1

    Dans un rôle. C'est trop, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et voilà. Et là, maintenant, j'essaie de poster des choses. C'est un vrai travail, quoi, avec moi-même. c'est que quand je poste des chansons avant je postais avec des effets genre des reverbs qui accompagnent vraiment la voix etc et j'ai une amie qui s'appelle Margot que j'ai rencontrée à Marseille et qui me dit moi j'aime bien mais en fait je te reconnais pas parce

  • Speaker #0

    que quand tu chantes dans la voix parce que je suis tout le temps en train de chanter c'est vrai je confirme tout à l'heure elle s'est mise à pousser la chansonnette sur juste une phrase oui parce que je pense que j'ai tout

  • Speaker #1

    une musique en tête et elle me dit bah en fait tu vois quand tu chantes comme ça dans la voiture là c'est toi là je reconnais ta voix et là quand tu postes un truc j'ai une espèce de je me suis ok j'ai fait son chemin tu me dis bon maintenant quand je poste une chanson il n'y a pas d'effet sur ma voix

  • Speaker #0

    C'est une manière de s'accepter de plus en plus. On a fait un test micro et tu plaisantais sur le fait d'attraper 40 ans bientôt. On s'accepte de plus en plus en vieillissant.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'en tout cas, oui, il y a une acceptation et il y a surtout l'arrêt d'une lutte. Moi, j'ai souvent été en lutte. Et c'est intéressant justement qu'on parle de la voix parce que là, on est pile à la date anniversaire. il ya cinq ans j'ai fait un stage de doublage voix off à lyon à bonjour studio à lyon et j'ai une des formatrices qui s'appelle sandra vendreau qui est devenu une amie très proche et très précieuse. Et à l'époque, j'étais vraiment tout le temps en train de faire soit des imitations, soit des accents.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    J'avais ce truc-là. Et on passe derrière le micro et je dois doubler une comédienne et je suis donc dans la cabine. Et je me dis donc, je dois faire quoi comme voix ? Elle me dit, c'est ta voix ? Et là, en fait, je me suis effondrée. Merci. à pleurer parce que je me suis dit je ne sais plus quelle est ma voix en fait je ne sais plus qui je suis parce que j'avais une espèce de masque social bêtement que je me suis créé sans doute pour me protéger de plein de choses mais du coup j'avais la sensation que quand j'étais avec telle personne il fallait que je sois comme ça parce que c'est ça qu'elle aime chez moi et en fait je me suis complètement perdue et vraiment c'était en 2020 depuis le 5 ans et ça a été le début et à chaque fois je lui dis que c'était le premier jour du reste de ma vie Merci. parce que j'en ai suivi. Alors, ça a été intense. J'ai vraiment fait tomber tous les masques. Ça a été très dur.

  • Speaker #0

    Un vrai travail.

  • Speaker #1

    Un vrai travail, oui. J'ai fait en étant accompagnée psychologiquement aussi. Mais j'ai dû réapprendre à savoir qui j'étais.

  • Speaker #0

    Et à t'aimer.

  • Speaker #1

    Et à m'aimer, oui, surtout. Il y a eu tout un truc où... Moi, j'adore le maquillage. Et je me maquillais beaucoup. Mais pas pour cacher quelque chose. C'est juste parce que je trouve qu'avec le maquillage, on peut être qui on veut.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que tu peux mettre les couleurs que tu veux. tout va bien et puis tu peux te maquiller qui que tu sois, quel que soit ton genre si ça te fait sentir bien c'est pas grave et souvent on me disait tu vas me donner des surnoms un truc comme ça et suite à ça en fait j'ai arrêté de me maquiller c'est des extraits de mots oui c'est ça Soit très haut, soit très bas. Le juste milieu est très difficile pour moi. Mais je suis passée par ce truc-là. Je me suis dit, OK, en fait, pour retrouver qui je suis, il faut que je passe par là. que j'enlève tous les phares c'est le cas de le dire et ça a été une renaissance et alors aujourd'hui si tu dis si aujourd'hui je te demande un mot pour te définir tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    maintenant que tu n'as plus tous ces phares, tous ces filtres, tous ces masques Je dirais quoi ? Un mot. Deux, si tu veux. Guerre plus. Comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu vois, c'est pas une généralité. C'est là, aujourd'hui, qu'est-ce que tu dirais si tu dois te présenter, toi ? C'est qui, Camille ?

  • Speaker #1

    J'ai tellement de trucs qui me viennent. J'ai plein de trucs qui me viennent et en même temps, zéro. Je dirais... Ce n'est pas vraiment un nom. Je dirais que j'ai retrouvé la lumière. Je ne sais pas si lumineuse...

  • Speaker #0

    Tu peux dire lumineuse, mais tu peux dire retrouver la lumière. C'est ce que tu ressens, on le dit comme ça.

  • Speaker #1

    C'est que j'ai retrouvé la lumière.

  • Speaker #0

    Tu es plus alignée avec toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. et ouais en fait tout est lié parce que justement quand elle m'a dit ça elle elle l'a vu que j'avais cette lumière que moi j'étais dans des j'ai vécu des choses pas très cool sur l'incas heureuse, etc. Et je sais qu'il y a beaucoup de gens qui voyaient ce truc un peu, parce que moi, je suis toujours là, tu vois, à vouloir donner,

  • Speaker #0

    à vouloir aider,

  • Speaker #1

    etc. Et en fait, je me perdais complètement là-dedans. Mais j'avais aussi un intérêt et un bénéfice à ça, tu vois.

  • Speaker #0

    On a toujours une part de responsabilité dans ce que l'on fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Heureusement.

  • Speaker #1

    Et après, plus tard, je sens que ça me permet de me perdre. De ne pas me juger ou de ne pas aller gratter dans des choses qui pourraient être un peu...

  • Speaker #0

    Oui, tu te préservais aussi. La mise à nu, elle est toujours plus difficile parce que là, il faut se regarder droit dans les yeux. Exact. L'improspection, c'est redoutable.

  • Speaker #1

    Et en même temps, j'ai eu à ce moment-là... Paradoxalement, j'ai perdu des amitiés. Mais c'était le jeu en même temps. Puisque quand on devient vraiment qui on est, il y a des choses qu'on perd et où les gens ne trouvent plus d'intérêt.

  • Speaker #0

    Mais j'en ai encore. On ne te reconnaisse plus. Parce qu'ils ont pu tomber en amitié de quelqu'un qui n'était pas vraiment toi. Mais du coup, de ce que tu leur donnais à voir aussi. Oui, exactement. On n'a pas la clairvoyance de voir à travers les filtres.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Même si je pense quand même que ces personnes, je leur montrais aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, c'était qu'elles ne voulaient pas voir. Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense. Mais après, en même temps, je trouve que plus on est aligné, plus on est… serein, plus on accepte, plus en fait on attire des gens qui sont dans la même vibration et en fait j'ai rencontré maintenant des amis qui ont été mes des... qui font toujours d'ailleurs des soleils dans ma vie et qui étaient là qui eux avaient déjà vu ce truc là et ils disaient ça va venir,

  • Speaker #0

    on sera là mais vas-y t'es sur le chemin ça fait du bien de se sentir quelqu'un qui vous voit pour ce que l'on est même quand nous on n'y arrive pas oui,

  • Speaker #1

    ça c'est chouette ça c'est chouette

  • Speaker #0

    Si tu me permets, on va faire connaissance avec Camille de presque 40 ans, moins 3 semaines. Tu m'as dit que tu as commencé le théâtre à 9 ans. À quel moment tu décides d'en faire ta carrière ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, c'est arrivé même avant que je commence. C'est-à-dire que, d'ailleurs c'est drôle, mon papa est comédien et metteur en scène.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, mes deux parents ont travaillé à l'art. France. Donc il avait ce qu'on appelle un vrai métier. Et donc lui, moi j'ai toujours été sur les plateaux avec lui, accompagné dans les théâtres, dans les répétitions, et moi ça me faisait rêver d'être... déjà parce que j'étais avec des adultes, et ça c'était hyper apaisant pour moi d'être avec des gens où je savais que je pouvais apprendre des choses d'eux, et j'étais déjà, avant de commencer le théâtre, j'avais déjà envie d'être sur scène et juste me balader comme ça, c'était fou déjà, et alors étonnamment quand il m'a inscrit au théâtre j'étais très très enthousiaste convertie, j'étais très timide.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on peut avoir du mal. Je mets des trucs qui me...

  • Speaker #0

    Parce que je pense qu'il y a encore une part de timidité en toi aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais elle reste.

  • Speaker #1

    Et je me souviens, ce premier cours, j'y suis allée en pleurant, en me disant... Je parlais devant les gens et tout. Et en fait, j'ai compris que c'était exactement ce que je voulais faire. Donc très vite, je savais que je voulais être comédienne. Après, je me suis dit justement que mon père a fait des cours Jean-Laurent Cochet. Il a travaillé avec Le Poulain, avec Jacqueline Maillan. Et moi, j'avais un peu ce complexe de me dire, mais est-ce que moi, je peux, quoi ? Et finalement, en fait, il m'a écrit des rôles. Il m'a mis en scène quand j'ai fait mon premier One Woman Show. Et quand je lui ai dit, en fait, parce que j'étais agent immobilier.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Voilà. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce que justement, je me disais, je ne pourrais pas en vivre. Donc, il faut que je fasse.

  • Speaker #0

    Mais c'est finalement pas si éloigné. Je crois qu'en fait, c'est un peu de la théâtralisation lorsqu'on vend une maison.

  • Speaker #1

    Exactement. Au site. Et ouais, ouais. et en fait c'était cette approche là qui me plaisait vachement dans les visites que tu mets en scène.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Moi, je disais toujours les choses.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas là pour dire... Sans parler de mensonges. Mais c'est un trou qui a été fait par Victor Hugo.

  • Speaker #1

    Voilà, justement. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de dix mille, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Non, mais la théâtralisation, c'est quand, effectivement, de donner vie à quelque chose, en réalité.

  • Speaker #1

    C'est ça, et à essayer de faire que les clients...

  • Speaker #0

    projet aussi tu vois c'est important ce que tu dis c'est intéressant tu avais peur de ne pas en vivre il te fallait un vrai métier à toi aussi finalement comme l'exemple de ton papa et ta maman ils disaient quoi du fait que toi tu passes sur deux choses tu vas te poser la question d'abord que tu veuilles devenir comédienne et sur le fait que toi aussi tu aies envie d'avoir un métier numéro 2 un deux métiers tu vois c'était quoi leur idée à eux par rapport à ça

  • Speaker #1

    En fait, je pense que mon père, qui est le fils de Gilbert Durand, qui est un philosophe français très connu, qui est aussi connu pour tout ce qu'il a œuvré pendant la Résistance. Ça se dit pas ?

  • Speaker #0

    Non, ça dépend de la fin de ta phrase, mais de ton implication pendant la Résistance.

  • Speaker #1

    Et je pense que... justement, mon père voulait être comédien et c'était un peu le rejeton, quoi. C'était vraiment le troubadour. Ah oui. Et je pense que, justement, quand moi j'ai eu ça, et d'ailleurs c'est pour ça que mon père m'a inscrit au théâtre, etc., je pense que derrière, il y avait une petite revanche de dire, en fait, tu feras ce que tu voudras et on sera là, tu vois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et justement, en fait, ça a été quand j'ai... Quand j'ai commencé, on a fait des pièces ensemble, il m'a écrit un rôle dans une de ses pièces, et c'est pour ça que je reboot avec ce que j'ai dit tout à l'heure en disant « avant que ça commence » , qui est d'ailleurs une pièce qu'il a écrite… Donc je te disais tout à l'heure avant que ça commence, c'est normal. Et donc, il m'a tout de suite, quand j'ai fait mon premier one, il m'a aidé, tu vois, il m'a payé les flyers, les machins, il m'a mis en scène.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #1

    Oui, ce qui n'est pas rien. Non, non, et en fait, il avait…

  • Speaker #0

    Il avait un vrai soutien, oui. Peut-être plus que toi. Non, non, bon, enfin, c'est peut-être lui aussi qui t'a aidé à prendre vraiment confiance, prendre ton envol.

  • Speaker #1

    Ouais, en tout cas, en me disant, essaye.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Essaye, et puis j'avais fait le choix de, effectivement, faire un BTS négociation relations clientes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, de bosser dans l'immobilier en me disant, je rassure ce bagage-là. Et dès lors... que j'ai eu ce premier seul en scène où à l'époque je faisais encore les deux et très vite en fait je me suis dit ça va plus être possible parce que les deux métiers étaient vraiment opposés quoi, c'est à dire que j'avais le... le soir, le maquillage, le machin, tu rentres en scène, t'as le track, etc. C'est un truc un peu très... Fantasque. Fantasque, onirique. Surtout ce premier one était très écrit, très poétique, très machin. Et puis le lendemain, t'allais vendre des apparts, t'appelais les gens en disant bonjour. J'ai vu que votre appart, tu te faisais jeter. En fait, il y avait...

  • Speaker #0

    T'étais pas du tout en phase.

  • Speaker #1

    Non, j'étais pas en phase, mais j'ai eu la chance d'avoir des patrons. C'était excellent. des patrons qui étaient déjà venus me voir jouer et je me souviens de ce rendez-vous avec Patrick le sourire là il y a un sourire qui vient d'illuminer c'est une agence familiale vraiment Donc, il n'y avait jamais de réunion. Il n'y avait pas vraiment de... Tu vois, tu n'avais pas besoin d'avoir des chiffres. Enfin, ils étaient assez... Vraiment cool. Et je demande un rendez-vous, quoi. Donc, déjà, il me dit, OK. Il fait un peu se voir lundi, si tu veux, à 9h30. Je fais, OK. OK, si tu veux. Oh là là, mon Dieu. Et donc, il arrive le lundi. Il me dit, tu voulais me voir ? et je fais déjà je me mets à pleurer je veux arrêter je veux devenir comédienne ok attendez on ferme l'agence on va aller boire un café en face ah oui donc on se met à la terrasse C'est la lune, là. Donc, je dis, en fait, il savait que je faisais mon one, etc. Qu'il était venu me voir, d'ailleurs, aussi. Et je lui dis, en fait, je veux devenir comédienne. Mais évidemment que tu dois être comédienne. Oui, mais en fait, je voudrais une rupture conventionnelle. Évidemment qu'on veut te la faire, tu as une rupture conventionnelle. Et là, j'ai fait genre...

  • Speaker #0

    Waouh. Ouais.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça m'a permis d'avoir deux ans. concrètement j'avais 2 ans pour de chômage, tu vois. Et finalement,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais le temps de mettre en place tout ça.

  • Speaker #1

    Et je me dis que j'ai vraiment été hyper accompagnée. J'ai eu de la chance, quoi.

  • Speaker #0

    Lui, il avait peut-être perçu avant toi où était vraiment ta place.

  • Speaker #1

    Sans doute, ouais.

  • Speaker #0

    C'est certainement d'ailleurs pour ça qu'il a fait ce qu'il a fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais tu vois, avec les réseaux, maintenant, tu as des anniversaires souvent les sous-titres. souvenir. Oui. Et je sais que chaque année, à cette date-là, je fais un petit mot avec un long truc en me disant, ben voilà, c'est déjà le temps.

  • Speaker #0

    Fais combien de temps, du coup, puisque tu parles de temps ? Tu sais, à quoi tu parles ?

  • Speaker #1

    Je vais arrêter le 15 octobre 2012.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça fait 13 ans que tu es comédienne, on peut dire professionnelle. C'est ça, c'est le terme. C'est un métier qui est, j'imagine, complexe. Comme on est dans un podcast plutôt orienté vers les femmes, il est complexe d'un point de vue extérieur, le mien, sur plusieurs niveaux. D'abord, pour ne pas se perdre au milieu de tous ces rôles, pour arriver justement, c'est ce que tu disais, à te retrouver toi. Il est complexe aussi. On le voit aujourd'hui, il y a beaucoup de problématiques. On ne va pas se cacher derrière son petit doigt aussi. Alors, tout le monde ne les a pas vécues, et heureusement. Mais comment toi, tu as appréhendé tout ça ? Ta place de femme, de jeune femme ? Parce que du coup, d'abord jeune femme et après femme. Comment tu as vécu tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors justement, moi j'avais, quand j'ai commencé, parce que du coup mon début professionnel vraiment, c'était avec mon maman, qui s'appelait Camille Durand et parmi nous. et c'était que j'ai co-écrit avec Jérémy Canet qui est mon meilleur ami et en fait c'était déjà un seul en scène et c'était pile à l'époque où il y avait en demande qu'un rire c'était le début de ça et moi j'ai jamais trop c'était pas du tout mon univers mes références c'était Jean-Jacques Vanier Zouk des choses écrites Sylvie Jolie voilà effectivement on est loin des trucs très décalés mais en même temps j'avais grandi avec ça donc c'était mon humour après j'adorais évidemment il y avait déjà Florence Foresti à l'époque j'aimais vachement ce qu'elle faisait mais je me disais elle sait ce qu'elle doit faire moi je me sentais

  • Speaker #0

    C'était moins...

  • Speaker #1

    aimais mais tu te reconnaissais moins dans ce style exactement et à l'époque il y avait beaucoup moins justement de femmes qui faisaient ça et c'était un milieu hyper masculin et je me souviens qu'il y avait des moments où c'était hyper dur parce que je pense qu'après quand on a son équipe qu'on a son régisseur et qu'on n'est pas seul

  • Speaker #0

    Déjà, on se sent moins en danger. C'est un peu…

  • Speaker #1

    C'est un poil fort.

  • Speaker #0

    Un poil fort. Mais moins vulnérable.

  • Speaker #1

    Moins vulnérable,

  • Speaker #0

    d'accord. Parce qu'on est à deux. j'étais vraiment dans un truc où il fallait faire des plateaux pour essayer d'avoir une programmation moi je savais que je rentrais pas dans les critères de ce qu'on recherchait moi 10 minutes c'était hyper dur pour moi de couper 10 minutes de mon spectacle parce que c'était

  • Speaker #1

    un truc qui s'installait il y avait un univers etc c'était presque une pièce là où on cherchait déjà peut-être on commençait à rentrer dans le stand-up Oui.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Et d'ailleurs, j'ai des directeurs de lieux qui... à Lyon qui ne sont pas venus voir le spectacle mais qui me disaient pourquoi tu ne fais pas en demande carré en demande tu ne rentrerais plus je disais viens voir mon spectacle et c'est impossible alors une des ironies du soir c'est que plus tard j'ai rencontré Jean-Jacques Vanier avec qui on a eu un super échange quelques temps et je pense qu'on a cette même sensibilité, ce truc de se sentir pas adapté dont tu parles beaucoup dans son spectacle qui s'appelle L'envol du pingouin que j'ai vu 50 fois et en fait on s'est rencontré comme ça parce que je l'ai invité quand je jouais à Paris il m'a dit en fait je peux pas parce que je joue au tas du rond-point je sais plus quelle pièce il veut et bref il me dit si tu veux viens et on

  • Speaker #1

    se rencontre derrière ça c'est quand même je m'excuse je t'interromps mais ça fait partie aussi du mythe de de... de rencontrer comme ça des gens, là tu dis, ils étaient sur mon chemin. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Parce que le rencontrer, lui...

  • Speaker #0

    Et puis tu vois, tu avais ce truc de dire... Je pense que j'ai toujours beaucoup de culot en me disant « je demande et au pire j'ai un nom » .

  • Speaker #1

    C'est étonnant pour une jeune femme timide. Tu vois, le paradoxe, il est énorme.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est extrêmement difficile de demander, on le fait toutes quand je t'ai écrite, pour t'inviter sur ce podcast. à part de demander pour quelqu'un de timide, tu vois, tu as vraiment une grande dualité.

  • Speaker #0

    C'est vrai, tu as raison, c'est vrai. Mais c'est marrant parce que souvent mes amis me le disent, et moi je n'en ai pas forcément conscience en disant « ah oui, tu as fait ça ? » Oui,

  • Speaker #1

    parce que c'était l'appel du métier. Je crois que tu avais peut-être ça qui t'a apporté, l'envie de réussir.

  • Speaker #0

    Pas forcément, parce que justement, moi, ça me donne plutôt l'inverse. J'ai peur de la réussite. Je n'ai pas la peur de l'échec, mais j'ai peur de la réussite.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que moi, je pense que justement, en choisissant ce métier, moi, je n'ai jamais rêvé de célébrer. alors si la reconnaissance de mes pères bien sûr, la reconnaissance du public et qu'ils reconnaissent ton travail et tes talents etc. Mais je n'ai jamais rêvé qu'on me reconnaisse dans la rue.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que je voulais, c'était être sur scène le plus possible et raconter des histoires. C'était vraiment ça, ce truc de me dire. Parce que je sais que quand on va voir un spectacle, ou un film d'ailleurs, en fait, la vie un peu, elle s'arrête. Et du coup, par exemple, les gens qui ont des tracas, j'espère, et c'est ce qu'on nous dit souvent, c'est que pendant 7 heures, ils oublient ça. Et ça, du coup, je pense que... c'est ça qui me plaisait vachement de me dire de pouvoir créer ça le plus possible chez le plus de gens possible enfin sans faire des énigmes encore une fois mais que ça se multiplie pour pour me dire et

  • Speaker #1

    puis véhiculer des messages aussi évidemment quand on peut du coup tu vois tu anticipes sur ma question mais c'est c'est... Tu vois, c'est intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai qu'être comédienne, on pense forcément au César, réussite égale César, être dans les plus grands théâtres. Et en réalité, on se rend compte, je vous côtoie, vous, les artistes. de plus en plus avec Parole de Femme et en fait, la réussite, elle n'est pas là. Elle peut être là, mais en réalité... Oui, mais vous n'êtes pas dans votre plus grande majorité à rechercher ça. Vous êtes plutôt dans la réussite face à soi-même. D'abord, réussir à travailler, à vivre de mon métier et à faire que les gens vous aiment.

  • Speaker #0

    Oui. Oui. Ça oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Tu as toujours eu besoin de ça, d'être aimée par les gens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que j'ai un vrai truc de... Qui du coup s'est un peu calmée justement avec ce travail et cette étape-là en 2020. Mais j'avais besoin de validation tout le temps. Et moi j'allais chercher la validation, ce qui est le plus simple, c'est le rire. D'accord. Donc voilà, et pour revenir justement sur ta question d'avant, par rapport à être une femme dans ce milieu. en fait justement moi je me suis construit ce personnage alors c'est pas forcément glorieux mais j'arrivais je faisais un peu j'étais le bonhomme quoi tu vois j'étais jamais j'étais dans la séduction jamais jamais alors qu'on était Enfin, ça, du coup, c'était même avant d'en faire mon métier. Mais j'étais toujours dans un truc de « Ah, t'en bouge pas, je vais être ton pote, du coup. » Avant que tu me plies.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    J'ai une descente. Tu vois, c'est un truc, c'est bizarre,

  • Speaker #1

    mais... Tu t'étais mis dans un vrai rôle.

  • Speaker #0

    Ouais, dans un truc de « En tout cas, il n'y aura pas ce rapport-là. Je vais être vraiment ton bon pote. » Et c'est un truc que j'ai toujours fait, bien avant que ce qui est en train de sortir maintenant sur... sur les histoires d'agression etc alors après on a tous nos histoires etc mais je pense que c'était ma protection c'était de et à nouveau il y a l'ambivalence et la dualité dont tu as parlé tout à l'heure c'était que j'étais comme ça je me présentais comme ça alors que je me mettais des trucs pourris des machins à paillettes et je pense que ça fait aussi partie des choses qui font que je me suis un peu perdue parce que j'étais entre ce truc de moi j'aime tout ce qui brille les trucs les arcs en ciel et machin et en même temps Merci. J'avais la sensation que si j'exposais que ça...

  • Speaker #1

    Tu te ferais manger. Ouais.

  • Speaker #0

    Ou en tout cas, on pourrait penser que je suis facile, ou qu'on peut profiter, ou être édule. Être crédible. Ouais. Ou un peu débile, tu vois, un peu... Parce qu'il y a toujours ce truc un peu nul, d'ailleurs, et puis en ce moment-ci, il dit très justement, et il y en a d'autres aussi qui le disent, et Angèle qui l'a reclue aussi dans sa langue. Tu ne peux pas être une fille qui prend soin de toi, qui essaye d'être jolie et être drôle. Maintenant, ça va mieux parce que...

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ça commence à aller. Mais on avait... Moi, par exemple, on me comparait tout le temps à Bérangère.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que t'es blonde, toutes les heures. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Elle est raccourcie de fou,

  • Speaker #0

    quoi. Et puis, en plus, pourquoi on se comparait ? C'est marrant, tu te fais penser à elle. tout de suite on te met dans un

  • Speaker #1

    Et du coup, ça fausse. Ça fausse parce que soit tu dois te battre pour prouver que t'es pas, soit t'acceptes parce que t'es fatiguée. Mais du coup, ça, énergétiquement parlant, ça te met une autre énergie que la tienne. Ah ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Et ça, c'est très juste ce que tu dis parce que maintenant que j'ai fait... beaucoup ce travail et j'ai essayé plein de choses notamment parce que moi j'ai de l'endométriose donc justement ça c'est aussi intéressant tu vois en tant que femme c'est je vois qu'on nous dit il y a une femme sur 10 qui a de l'endométriose concrètement

  • Speaker #1

    moi je pense qu'on est au moins 4 sur 10 le 25 février je vais podcaster une femme qui a beaucoup d'endométriose tu vois qui est victime de de cette maladie. Donc oui, c'est un sujet qu'on va aborder. Ah bah super,

  • Speaker #0

    mais c'est... Et du coup, c'est pareil ça, ce truc qui est une maladie...

  • Speaker #1

    Une vraie maladie, je dirais.

  • Speaker #0

    Une vraie maladie et qui touche que les femmes. encore que j'ai appris qu'il y avait des hommes qui peuvent avoir des crises. Alors ce ne sera forcément pas les mêmes symptômes. Et justement, ça fait aussi que cette maladie maladie-là, elle te fait que t'as en plus des hauts et des bas émotionnels, physiques, tout ça, et t'es obligée de te battre deux fois plus, tu vois. Parce que, par exemple, c'est très compliqué. Moi, à l'époque, je voulais pas, j'acceptais pas ça. D'accord. Donc, tu vois, je portais des trucs lourds, machin, alors qu'en fait, il fallait quatre jours pour m'en mettre, tu vois. Ou rester debout aussi, c'était très compliqué, machin, et justement pour... je me suis tournée vers la médecine alternative, donc la médecine chinoise, la naturopathie, les énergies, tout ça. Et c'est là que j'ai vraiment trouvé une réponse, et que j'ai vraiment trouvé des résultats. et que j'ai compris que mon énergie elle est importante elle est même vitale et il faut que j'en prenne soin en fait oui et puis c'est de se respecter avant tout exactement mais la vraie question elle est comment se respecter quand

  • Speaker #1

    on doit déjà démontrer qui on est je crois que c'était ça le fond de cette question là c'était est-ce que Maintenant, mais en tout cas avant, est-ce que tu aurais pu te présenter en tant que toi Camille, sans fard, sans masque, avec ton endométriose, avec tes doutes, avec ta personnalité, peu importe, mais brute, et réussir comme tu as réussi, ou en tout cas sans craindre d'être jugée ou d'être mise à l'écart ou d'être mise dans une case ou un placard ? En fait, elle était là, ma question.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et en même temps, je crois que j'avais... Je ne sais pas où j'en serais si j'avais fait ça. Parce qu'on ne le fera jamais. Avec des signes. Mais je pense que j'avais besoin de cette armure. Parce que c'est un monde qui est quand même... Ouais, qui est pas simple, tu te rends pas. Il y a vraiment de tout. Il y a des personnes très très bien, mais très très mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais comment on fait alors ? Il faut se fier à son instinct ? tu dirais ?

  • Speaker #0

    Je pense que de plus en plus maintenant, moi je vois que évidemment que tu ne sais pas qui tu vas rencontrer mais je pense une fois que justement tu reviens à toi et que du coup tu es à l'écoute tu n'es pas perturbée par ce qu'il faut que tu sois, ce que machin tu es dans une espèce de calme de sérénité, d'apaisement du coup tu es plus à l'écoute de toi-même et en fait ton corps Ils ne te mentent jamais. Très clairement. Enfin, même pas tellement.

  • Speaker #1

    Non, mais ils te mentent.

  • Speaker #0

    Très clairement. Et si je suis honnête avec moi, je sais qu'il y a des moments où j'ai senti des trucs où vraiment, tu sais, les red flags, les cas...

  • Speaker #1

    Elle n'est pas y allée. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je suis allée. Mais maintenant, avec le recul, je me dis, ben voilà, ça m'a permis de vivre cette expérience. Ça a été violent. Ça a été... Mais ça fait qu'aujourd'hui, je suis contente de l'avoir vécu quand même.

  • Speaker #1

    Parce que tu es la femme que tu es. et je remercie je remercie et c'est bien de remercier il y a une chose aussi qui est c'est vrai que ça peut paraître je ne sais pas si on poserait la même question à un homme mais ton rapport à la beauté, ton rapport à ton corps mais là pas ton corps dans le respect de ton corps Quand on est comédienne, ça joue ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, j'ai eu des épisodes, d'ailleurs je pense qu'on n'en sort jamais, j'ai eu des troubles alimentaires compulsifs quand j'étais ado. Donc vraiment, j'ai oscillé entre le... l'anorexie, la boulimie et voilà et en fait il y a cette espèce de dysmorphophobie, tu te vois jamais comme t'es ton même ça ça m'a jamais quitté donc c'est à dire que en plus j'ai fait souvent le yo-yo où j'ai pris du poids où j'en ai perdu et je me vois jamais comme je le suis à l'instant même donc je me suis dit en fait quand je revois des photos notamment il y a une photo justement dans cette période où j'étais vraiment très très mal avec tout ce que comportent les troubles alimentaires et c'est une photo où j'avais 14 ans et je suis jolie je suis mince Merci. Et je me détestais. Et tu vois, quand je vois cette photo et que je sais ce qui se passait, et d'ailleurs je l'ai postée parce que c'était important pour moi justement de ce que je peux, du peu de...

  • Speaker #1

    L'impact, le rayonnement.

  • Speaker #0

    ...d'un peu avoir autour de moi sur les réseaux. Et je sais que je suis suivie aussi par des ados qui sont venus me voir sur scène, etc. Et vraiment se dire que il faut s'aimer maintenant Et ça, par exemple, ça peut me rendre mélancolique de me dire, mais le temps que j'ai perdu à ne pas m'aimer, alors que... Et mon père, enfin mes parents d'ailleurs me disaient déjà, la personne avec qui tu vis le plus longtemps, c'est toi-même. Donc, essaie d'être cool avec, tu vois, tes collègues, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais justement, quand on a ce type de trouble, est-ce que ce n'est pas encore plus se mettre en danger que d'épouser une carrière où finalement tu es au devant de la scène en permanence ? Ou est-ce que c'est une thérapie ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que ce n'est pas la thérapie par le choc. Et en même temps, tu as un métier d'image. Clairement. C'est très... Tu es obligée maintenant. Notamment Instagram, c'est vraiment le ligne des comédiens. J'ai vu voir à quel point ça avait un impact et un rôle hyper important. Il faut être sur les réseaux. Et du coup, il faut faire des shootings photos. très beau d'ailleurs oui il y en a des très beaux mais parce que je travaille avec des super photographes c'est une vraie mise en danger encore une fois c'est une super mise en danger moi je t'admire c'est horrible il y en a avec qui je travaille souvent comme Thomas Nico Justine a récemment et même j'ai une amie dont j'ai parlé tout à l'heure où en fait on se connait maintenant et on sait exactement ce qu'on va aimer ou pas donc je suis même plus obligée de regarder elle sait ce qui va me plaire et en fait c'est hyper dur et ils le savent, il me faut un quart d'heure, vingt minutes bien avant que je commence à me détendre et les premières photos c'est une catastrophe parce que j'ai l'impression j'ai l'impression qu'on va me prendre un truc presque me voler que je ne maîtrise pas et j'avoue que j'essaye de me calmer là-dessus et de moins être trop le fric lâcher prise mais c'est compliqué et l'image ça revient un peu à ce qu'on disait tout à l'heure sur la chanson et puis j'ai fait des rôles où étonnamment moi j'adore faire des rôles où je suis dégueu où t'as un vrai travail on te fait des rides des machins parce que tu te caches encore une fois parce que c'est pas toi là moi je te parle de peut-être à nu tu vois vraiment à nu et la photo je pense que la photo on est à nu ouais tu peux pas cacher tu peux poser et d'ailleurs il y a une super photographe à nous qui s'appelle Rachel qui fait des photos très parce qu'en plus il y a deux books différents il y a des books comédiens, il y a des books pub il y a tout ah oui c'est un monde Merci. si tu veux faire ta pub tu peux pas poster ton groupe de comédien et inversement parce que c'est pas les mêmes choses qu'on montre ah oui et elle c'est vraiment j'avais vu des photos de copines comédiennes qui avaient fait des boucles chez elle c'est vraiment la photo hyper glam mais très powerful et je lui ai dit j'ai trop envie de me faire ce cadeau et en même temps Je me faisais ce cadeau et en même temps, ça allait servir pour la pub. Et elle, vraiment, elle a ce truc dans ton bras-là. Et tout est au millimètre. Et en fait, ça fait un résultat où ça fait des photos vraiment… Je crois qu'on ne m'a jamais autant dit « Oh, wow, Jenny Ferrer-Mister » sur ces photos-là. Parce qu'il y avait une maquillage. Enfin, tout. Il y a le ventilateur dans les vannes. Ah oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être que quand tu… Alors, c'est bien pour l'ego. Oui. ouais, ça te dit bien mais du coup on perd justement ce dont on parlait toutes les deux, de se trouver parce qu'en fait, l'objectif en tant que femme je pense même en tant qu'homme c'est de se trouver belle Soit, mais sans forcément... Tu vois, on ne poste pas des photos, toi comme moi, je pense qu'on ne poste pas des photos avec des filtres.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça coûte, parfois. Oui.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    de faire un bout de vidéo ou une photo, mais sans filtre, c'est un pas vers l'acceptation.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Surtout par rapport à ce que tu disais, par rapport à ton rapport au corps.

  • Speaker #0

    ouais ouais ouais mais en même temps tu vois ce qui est intéressant c'est que dans ce travail justement là c'était des photos très glam et machin je trouve que là où elle est forte c'est que Moi, dans mes yeux, je vois aussi, malgré cette posture qui peut passer, et on le sait, tu vois clairement dans mon oeil que l'anthologie, elle est là. D'accord. Et c'est là où je trouve ça beau, c'est-à-dire que tu peux être hyper mise en avant, hyper maquillée, machin. très glable et en même temps ton âme elle est quand même dans tes yeux et ton essence elle en tout cas jusqu'à maintenant si il y a une fois où j'étais avec une photographe vraiment j'ai jamais pu me servir de ces photos mais parce que je savais qu'il y avait un truc qui n'était pas connecté et vraiment pas moi du tout parce qu'on sent presque de la peur et du fait tu vois bon je ne sais pas en fait non mais j'ai la chance d'avoir d'être avec des photographes qui réussissent quand même à garder l'essence quelle que soit la raison du shooting que ce soit pour une affiche mais c'est très difficile de poster des j'essaye moi de plus en plus de de poster des photos pas brutes parce que tu retouches toujours un peu la lumière, le machin, le contraste, etc. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, à l'heure des filtres,

  • Speaker #1

    c'est peut-être pas non plus l'image qu'on veut renvoyer aux jeunes filles.

  • Speaker #0

    J'aimerais tellement qu'elles se disent, parce que moi justement, c'est drôle, parce qu'il y a 15 jours, je suis allée me faire peu les cheveux, jamais, mais bon voilà. Et les nanas savent que j'étais dans une série, donc tu vois, elles veulent toujours faire des trucs. et elle me dit ouais tu peux mettre les produits et tout je suis là visiblement ma puce et donc elle me montre une photo elle me dit bah attends tiens on peut faire ça et en fait il y avait un filtre mais genre avec le nez refait la bouche un peu et je lui dis mais là c'est beaucoup je sais pas non c'est juste j'ai l'impression que ça lit je fais ah bah non regarde en fait ça éclaire ta couleur de dieu ça te met le poney et machin je me suis dit elle poste tout le temps avec ça c'est à dire qu'elle ne voit même pas qu'elle n'est pas elle et ça ça m'a et elle est jeune et je me suis dit mais en fait t'es tellement après tu vois c'est pareil moi tout le monde me disait mais t'es mieux quand tu fais rien mais t'es mieux comme si t'es mieux pas maquillée et

  • Speaker #1

    en fait il faut que ça vienne de soi et est-ce qu'aujourd'hui tu peux arriver à dire je me trouve belle

  • Speaker #0

    En fait, c'est un travail que j'essaie de faire, que je fais avec une... Qui m'a dit ça il y a quelques temps. Quand tu te regardes, c'est hyper dur, mais de te dire, je t'aime. Tu es belle, tu es suffisante. Et c'est drôle, c'est exactement ce que j'essaie de transmettre à mon neveu depuis qu'il est petit. Je lui dis tout le temps, dès qu'il a su parler, je le faisais répéter. Je suis suffisante, je suis... Je suis copine. Et je suis aimée. Et en fait, tu sais, c'est le genre de truc qu'on voit souvent sur les réseaux et tout ça. Mais tu... Des Américains, souvent, font ça, tu vois. Oui, oui, c'est vrai. Et de s'aimer,

  • Speaker #1

    de s'accepter, mais de se le dire.

  • Speaker #0

    De se le dire. Et surtout se lire et de ne pas avoir besoin de la validation de l'autre. Donc, pour répondre à la question, je vais dire oui. J'arrive à me trouver jolie. Ah ! Ça dépend. Je casse les têtes. J'aime bien quand...

  • Speaker #1

    J'en regarde. Attends, on va modérer quand même cette réponse. Il ne faudrait pas exagérer.

  • Speaker #0

    Non, si j'arrive à me trouver jolie et... Et surtout, quand je me regarde, j'ai beaucoup plus de douceur et de tendresse envers moi, en sachant tout ce par quoi je fais. Et me dire, sois douce. Tu as vécu des choses.

  • Speaker #1

    Ça vient de moi, oui. Tu peux être content. Oui, tu mérites. Et l'amour dans tout ça, Camille ?

  • Speaker #0

    L'amour.

  • Speaker #1

    L'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On a parlé beaucoup d'amour de soi. Oui. Ce qui est la base. Oui. On peut avoir une vie de famille et être comédienne. Est-ce que ce n'est pas antinomique tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je n'ai pas d'entente. Et souvent... Moi, j'ai une vie, j'ai une vie pensementale qui a été très, très compliquée. parce que je pense que je suis une amoureuse vraiment je suis une amoureuse de l'amour c'est à dire que j'ai longtemps lutté contre le truc de me dire j'aime pas les trucs grand-antiques les tombées et machin je crois qu'il y a quand même une part moi j'étais amoureuse de Cyrano de Bergerac c'est terrible et je rêvais un jour de jouer Cyrano mais pas de jouer Roxane Merci. je voulais être Cyrano.

  • Speaker #1

    D'accord. Ben, pourquoi on ne la montrait pas à ses pieds ?

  • Speaker #0

    Ben, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai ou vrai ? Pourquoi ? Après tout.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, là-dedans, c'est pareil. C'est qu'une... Ça regroupe tout ce qu'on vient de dire, mais Cyrano, c'est... À la fois, il y a un problème d'image, il y a un problème de se sentir beau, de se sentir légitime, de...

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Et en même temps, il l'aime tellement, Roxane, et moi, j'ai longtemps cru que l'amour, c'était ça. C'était genre passion, tu sais, qui te dévore. bon tu vois c'est trop important. Tu dis, ouais, mais putain, je suis du type. Et en fait, c'est... C'est pas ça, quoi. Et c'est marrant comme, du coup, mais j'aime pas du tout dire critères. En tout cas, mes attentes ont changé, quoi. D'accord. C'est-à-dire que, avant, je... Et en plus, moi, du coup, j'ai été avec des gens qui sont aussi comédiens ou artistes. Oui, on le sait, mais moi aussi, on a un ego. Et moi, je me suis toujours félicité de la réussite des autres, parce que ça m'élève, en fait. Mais il y en a pour qui ce n'est pas le cas. Il peut y avoir une certaine rivalité, même au sein du couple. Et en plus, on a une capacité à savoir. On a appris des textes avec des déclarations. des mots et des machins et moi malgré ça moi tu pouvais me dire des trucs et je me disais il y a quelqu'un un jour qui m'a dit mais où est-ce que t'étais pendant toutes ces années et moi j'étais genre ah non genre la relation prend fin enfin j'y mets fin c'est pas possible et genre 10 jours après, heureux hasard je tombe sur le film Les Infidèles d'accord et bien d'accord

  • Speaker #1

    mais tu vois ma question elle était elle est aussi plus générale Merci pour te livrer à ce point. Est-ce que tu penses qu'on peut effectivement être artiste ? Alors, comédienne, parce que ne parlons pas de… On reste dans ton cœur de métier. Est-ce qu'on peut être comédienne ? Et est-ce que l'autre peut accepter finalement que sa femme ou son amoureuse, il y ait forcément un peu de… convoitises dans le regard des autres ? Enfin, vous êtes tellement exposée, et puis tu embrasses un comédien, tu embrasses une comédienne, bon, enfin voilà, un rôle, quoi. Est-ce que tu penses vraiment au fond de toi qu'on peut faire durer un couple ? Ou est-ce que tu vois quand un échec, deux échecs, est-ce qu'à un moment donné, tu t'es dit, ben, est-ce que j'arrête pas le théâtre pour vivre en fait ? Est-ce qu'il y a eu à un moment donné ce choix ? Peut-être réflexion, quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment parce que je... En fait, c'est pareil, j'ai vachement évolué là-dessus, mais avant, j'étais dans un peu où je me disais... Déjà, pour moi, c'est très particulier. C'est-à-dire que moi, profondément, je pense que je ne suis pas habituée à être la personne que tu aimes. j'ai changé d'appartement non mais en fait je trouve que C'est très difficile de vivre avec quelqu'un et je pense qu'on a chacun nos individualités, etc. Et le couple, pour moi, c'est presque un truc... Quand on emploie le mot couple, pas qu'il me fait flipper, mais... qui me happe un peu, tu vois, c'est genre tout de suite la sensation de...

  • Speaker #1

    Comme de disparaître dans... Non,

  • Speaker #0

    non, alors c'est pas à ce sens-là, j'ai tout de suite ce truc de, allez, on va faire les courses,

  • Speaker #1

    tu vois, de...

  • Speaker #0

    Et moi, qui essaye de, tu vois, de toujours... Enfin, je dis pas, je suis que des trucs de fous, mais j'essaie de... rendre chaque moment joli ou magique ou machin et ce truc là ouais c'est un peu compliqué mais en fait je pense que la question c'est à dire que il faudrait la poser à des gens peut-être qui sont avec des comédiens justement parce que moi j'ai été beaucoup soit avec des artistes des musiciens En même temps, je faisais ça aujourd'hui. Je ne sais pas ce que tu as fait. Alors,

  • Speaker #1

    j'ai eu... Non, non, en plus, j'ai... J'ai arrêté de compter à 300.

  • Speaker #0

    Alors, vraiment pas, parce que pour le coup, j'ai eu vraiment très peu d'hommes dans mes cours de vie. Parce que, justement, comme je suis une amoureuse, j'ai eu que des longues visites tout le temps.

  • Speaker #1

    Donc, tu penses que la question, en fait, il faudrait la poser à quelqu'un qui n'est pas du métier.

  • Speaker #0

    pour avoir effectivement ce ressenti moi après comme c'était des gens qui étaient là-dedans qui comprenaient mais par exemple un an je me disais la personne que j'aimerais rencontrer en fait moi je tombe à mon oeuvre de la personne je suis fiche de savoir si c'est Ils sont une fille. En fait, c'est vraiment l'âme qui me touche. Et je pense même que c'est même pas nous qui choisissons. En fait, c'est un truc qui se fait comme ça. En tout cas, je crois beaucoup à ça. Et j'ai perdu le fil. Je disais...

  • Speaker #1

    Tu disais que peut-être que finalement, toi, tu t'intéresses pas finalement à la profession. Enfin, de ton milieu ou pas de ton milieu. Mais qu'effectivement, peut-être qu'il va falloir. tenter à quelqu'un,

  • Speaker #0

    pas de ton milieu pour pouvoir répondre à un mec c'est ça et je me disais en tout cas quelqu'un qui me comprenne parce que je sais que c'est compliqué parce que moi je suis en tournée tu vois je suis pas c'est ça si t'as aussi un rapport à l'espace-temps qui est différent tu parles sur des tournages et puis c'est vrai que c'est compliqué moi j'ai joué des pièces où c'était des histoires d'amour qui étaient très intenses etc et la limite Merci. elle est très très très fine quoi et je me dis que ouais ça doit pas être simple de voir la personne que tu joues et c'est très compliqué aussi parce que je trouve en tout cas moi je le ressens en tant que femme la séduction elle est très difficile C'est-à-dire que je pense, en tout cas, peut-être que c'est une projection que je fais, mais en tout cas, j'ai déjà parlé avec des hommes qui m'ont dit « Mais en fait, ça fait hyper peur parce qu'on ne sait jamais si tu es en train de jouer. » Et du coup, je fais « bah, tu vois bien que non,

  • Speaker #1

    c'est pas ça » .

  • Speaker #0

    Et puis, t'as l'impression de peut-être presque devoir en faire deux fois plus pour prouver que ce que tu dis, c'est vrai. Parce que, tu vois, c'est épuisant, quoi. je pense que, comme ce qu'on disait tout à l'heure, les reflags ou pas, en tout cas, ce que tu sens, ce que ton corps te fait sentir, c'est juste, quoi. Donc, si tu sens que quand tu dis telle ou telle parole, chez toi, ça résonne, fais confiance que les paroles, elles sont pensées.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Tu vois. Suis ton instinct, ton intuition. Exactement. Pareil, quand tu as pris 25, 26, 30 ans, Merci. Le fait de ne pas avoir de bébé, endométriose, pas de bébé, tu vois, on voit le lien. Mais c'est quelque chose que tu avais envisagé. Quand tu t'es projetée dans ta carrière, quand ta carrière, évidemment pas à 9 ans, mais lorsque les choses ont commencé à fonctionner pour toi, on y pense quand on est une femme et qu'on décide d'embrasser une carrière qui est quand même exigeante. Alors, on parlait de trouver l'amour. Après, je veux dire, on peut trouver l'amour, faire un enfant, et puis pour des raisons, x ou y se séparer. Donc, tu vois, je ne te parle pas de quelque chose, je ne parle pas d'éternité. Mais est-ce qu'à un moment donné, tu aurais envisagé de ne pas avoir d'enfant ? Est-ce que ça aurait pu être un choix, tu vois, pour ta carrière ? Est-ce que c'était antinomique ? Pour le moment,

  • Speaker #0

    je n'ai pas répondu à la question. Tu vois, par exemple, parce que même par rapport à mon endométriose, j'ai été avec quelqu'un. ça n'a pas marché et puis je me dis, aujourd'hui je parle avec mes meilleurs amis et il est toujours dans ma vie et en fait on se dit bah... Heureusement, mais tu vois, c'est que ça devait se passer comme ça. Oui. Tout va bien. Ce n'était pas forcément dû à l'endométriose. Je ne suis pas sûre qu'en endométriose ait un impact sur ma fertilité.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En tout cas, ce que j'avais fait à l'époque, ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai même fait une préservation de vos sites. mais au cas où tu vois j'avais pas vraiment répondu à cette question et j'ai toujours pas répondu parce que j'ai changé mon rapport à la maternité justement en me disant mais en fait tu peux être la maman de tellement de de gens et pas forcément de bébés, pas forcément d'enfants. Je vois souvent, moi je suis très maternante, je suis ce genre de meuf qui dit, tu m'envoies un message quand tu arrives ?

  • Speaker #1

    Tu fais attention quand tu prends la haute.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas je, voilà, mais bon,

  • Speaker #1

    ce n'est pas une part.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une part. Mais pour répondre à ta question,

  • Speaker #1

    ta question, elle était vraiment là, c'était, enfin... Voilà, c'est ça, c'est envie d'un bébé, envie d'une carrière. Ok, est-ce que c'est compatible ? Est-ce que c'est un choix, que tu crois être un choix, mais en réalité c'est un non-choix parce que c'est presque écrit ? Voilà, c'était ça ma question.

  • Speaker #0

    Je pense que si j'avais réellement voulu un enfant, le jour où je l'ai fait,

  • Speaker #1

    oui, 40 ans moins 3 semaines,

  • Speaker #0

    voilà, regarde.

  • Speaker #1

    Qui tu veux me dire ?

  • Speaker #0

    Virginie Fia.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai. Maman à 40 ans. Voilà. On en a quand même de noms, mais oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, en tout cas, je me dis, si un jour c'est une volonté, je pense que les choses se passent de manière juste. Après, je sais, pour avoir connu beaucoup de comédiennes ou artistes, chanteuse ou peu importe, maman, c'est hyper compliqué parce que tu l'internes dans en fait,

  • Speaker #1

    tu n'es pas là dedans,

  • Speaker #0

    c'est hyper compliqué. Il y a des mamans qui sont invitées très tôt.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et en fait, on n'est pas du tout à travailler là-dedans.

  • Speaker #1

    Donc, ça relève d'un vrai choix quand même aussi.

  • Speaker #0

    Ça relève d'un vrai choix. Après, je sais que j'ai des copines qui sont tombées enceintes. Elle m'a rendu cette expression.

  • Speaker #1

    Oui, tombée enceinte. C'est quoi ton incohérent ? Tu choisis d'avoir un bébé, mais tombée comme si tu futais de quelque chose. C'est ça. C'est vrai, tombée. Le sens premier, oui. On pourrait parler des heures à trouver des expressions. Parce que tomber enceinte, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est fou. C'est fou,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, qui ont été enceintes un peu par hasard. Et qui ont fait le choix d'aller au bout et de devenir maman. Et ça a été une vraie abstention pour elle de se dire, mais est-ce que je ne vais pas disparaître ? Est-ce que du coup, je ne peux plus jouer, donc je laisse ma place. Donc, je te demande une doublure. Mais est-ce que la doublure va me rendre les heures ?

  • Speaker #1

    Il y a un truc... Compliqué, oui. C'est compliqué. Quand même, oui. Oui. On va bientôt arriver à la fin de ce temps, même s'il passe très très vite en ta compagnie. Alors j'aimerais que tu te... On va être un peu en introspection pendant quelques minutes, un peu plus que ce qu'on a déjà fait. Regarde un peu dans le miroir et regarde la petite Camille qui a 9 ans et qui monte sur les planches. pour la première fois, on pleure. Tu lui dirais quoi aujourd'hui à cette Camille-là ?

  • Speaker #0

    Je la vois à chaque fois que je m'en sors.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment ce rituel que je fais toujours. Je pose ma main sur mon cœur, je touche le sol de la scène, je fais un bisou et je remets sur mon cœur. Et vraiment, j'ai encore ce truc de mesurer la chance que j'ai de faire ce métier tous les jours, vraiment. En ce moment, je vais jouer beaucoup plus à partir du moment. Mais je me vois à chaque fois et pour moi, j'ai encore cette magie. Donc, je lui dirais, ça va aller. Aie confiance. Continue de rêver. Ausha à tes rêves et réalise-les. Et trouve-en encore d'autres et n'arrête jamais de rêver.

  • Speaker #1

    Et ton papa ?

  • Speaker #0

    Je l'aime, et je lui dirais merci, et à ma maman aussi, parce que merci de m'avoir donné cette stabilité. cet amour qui fait que j'avais ce j'avais cet espace pour être qui je voulais être Et ça va même jusqu'à mon prénom c'est à dire que mes parents nous ont donné mon frère et moi je m'appelle camille c'est un prénom mixte oui mon frère s'appelle raphaël d'accord non mixte aussi il avait cette volonté de dire vous ferez ce que vous voudrez vous serez qui vous serez exactement et je trouve que tu vois c'est très beau et c'est hyper avant-garde parce qu'elle ne pose pas encore toutes ces questions de genre, non-genre et machin et c'est soit qui tu veux être ouais c'est une vraie chance c'est une vraie chance merci papa,

  • Speaker #1

    merci maman ouais vraiment Tu dirais quoi à une petite fille qui aurait envie de faire ton métier aujourd'hui ? Tu avais un conseil à donner ?

  • Speaker #0

    Je dirais, si tu sens que profondément, c'est là où tu dois être, laisse personne d'autre te dire le contraire. Ausha parce que ça ne va pas être simple. Entoure-toi des bonnes personnes,

  • Speaker #1

    il y en a.

  • Speaker #0

    Écoute ton corps et ton cœur, vraiment. Je ne dis plus un truc, mais...

  • Speaker #1

    C'est un conseil. Non, mais si on met des virgules, ça peut marcher. Oui, voilà. Tombe et relève-toi.

  • Speaker #0

    Je lui souhaite de ne pas tomber.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois qu'on peut vraiment se construire sans tomber ?

  • Speaker #0

    Je crois que non. Et je crois que justement, ça fait partie de la beauté de la chose, c'est de pouvoir justement se relever, essuyer la sueur, essuyer les larmes, et regarder notre chemin partout.

  • Speaker #1

    Je suis fière de moi. T'es fière de toi ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est un oui franc. Dernière question Camille, c'est quoi pour toi être une femme en 2025 ?

  • Speaker #0

    C'est magique. C'est magique parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer. Il y a encore du chemin. Mais en fait... En fait, on a une chance infinie d'être une femme. Pas parce qu'on a des avantages. Encore une fois, je ne compare pas.

  • Speaker #1

    Non, non, ce n'est pas du tout l'idée.

  • Speaker #0

    Mais on a une chance infinie. On a longtemps voulu éteindre, nous empêcher de briller. Et j'ai l'impression que plus le temps passe, plus les mouvements se créent, plus les choses... se font plus on retrouve notre brillance.

  • Speaker #1

    On revient à la lumière ?

  • Speaker #0

    On revient à la lumière,

  • Speaker #1

    oui. Et on termine sur cette lumière ? Oui. Merci beaucoup pour ce joli moment.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et moi, j'ai vu une Camille vraie, nature, et c'est vraiment chouette. Merci. Salut Camille, merci beaucoup à toi. À très bientôt.

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Description

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Camille Durand, comédienne française, qui nous raconte son parcours avec beaucoup de sincérité.


Depuis ses débuts, entre espoirs et doutes, jusqu’aux rôles qui l’ont marquée, elle partage avec nous son amour du métier, ses questionnements et les défis d’une carrière dans le monde du spectacle.


Avec pudeur et humour, Camille nous parle aussi de sa vision de l’amour : celui qu’on donne, celui qu’on reçoit, celui qui naît sur scène et derrière les projecteurs. Comment concilie-t-on vie personnelle et passion dévorante ? Quels sont les sacrifices et les bonheurs qui accompagnent une vie d’artiste ?


Un échange authentique, ponctué d’émotions et de réflexions profondes sur la place de la femme dans ce milieu, sur la résilience et sur ce qui pousse à avancer malgré l’incertitude.


♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barrancourt, bienvenue dans Parole de Femme, le podcast qui parle de femmes et d'espoirs extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à deux femmes de femmes plus banales pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs. de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puisque ces femmes vous inspirent, nous inspirent et inspirent nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de femme, saison 2. Alors aujourd'hui, je me retrouve dans un magnifique appartement girlie au cœur de Marseille avec une comédienne. Camille, bonjour. Bonjour. Ravie de se rencontrer à nouveau ici. Moi aussi. Votre première fois, c'était à Vienne. Oui. Je te suis sur les réseaux, je te suis dans tout ton parcours et j'ai trouvé intéressant que tu puisses... partager cette expérience, ces moments de vie avec cette communauté de Parole de Femme. Tu as souhaité pour être vraiment vierge de toute idée ou de toute chose préfabriquée, ne pas écouter les podcasts Parole de Femme qui t'ont précédé. Et je trouve l'idée géniale, alors je vais commencer avec les questions traditionnelles de Parole de Femme. Camille, si tu étais une fleur, une chanson et une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais une fleur, je pense, très rapidement, je vais te dire la lavande.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que j'ai un... D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, mais ce n'est pas très...

  • Speaker #0

    Alors, elle est en train de baisser sa petite chaussée. Ah oui, tu as un brin de lavande tatoué sur ta cheville.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est... C'est violet. C'est ma couleur. Moi, je suis du mois de février. Donc, ma pierre, c'est la métisse. Et j'adore cette couleur. Et la lavande, j'ai un vrai lien avec cette fleur qui est du midi, qui m'évoque la Provence. Ça m'évoque plein de choses. Parce que quand j'étais petite, je faisais des... J'essayais de faire du parfum, tu vois, comme on a tous pu le faire. D'ailleurs, je ne sais pas, je dis,

  • Speaker #0

    on a tous fait ça,

  • Speaker #1

    en fait, je ne sais pas. Donc, ouais, je trouve que c'est une odeur qui est réconfortante, apaisante, et c'est souvent ce dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est important ? Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    D'être apaisée ou revenir à ton enfance ?

  • Speaker #1

    À Wauw. Un peu les deux. J'avoue que j'ai quelque chose qui me... Justement, ça va avec la troisième question et l'émotion. Je pense que j'ai une nostalgie et une mélancolie. C'est quelque chose qui fait vraiment intégralement partie de moi. et non pas que je sois mélancolique de mon enfance mais je sais que déjà petite j'étais déjà dans cette nostalgie de me dire ça va passer et ça sera fini. Enfin, j'avais déjà ce truc.

  • Speaker #0

    Ah oui ? De ne pas laisser partir le temps ? De courir après le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, et en même temps, de vouloir faire plein de trucs pour que chaque instant ait une vraie importance, pour que chaque minute compte.

  • Speaker #0

    Tu m'évoques en disant ça, je ne sais pas si tu as la ref, mais dans Madame Bovary, lorsqu'elle est assise au bal et qu'elle a une petite cuillère en argent avec les yeux à demi-clos pour se souvenir de chaque instant. C'est vrai. C'est ça que tu dis. Je ne l'ai même pas fait,

  • Speaker #1

    tu vois, c'est marrant. C'est une phrase que je dis souvent parce que j'ai cette dualité qui est à la fois d'être un peu dans le passé. Maintenant, j'essaie vraiment de faire le maximum pour être dans le présent parce que j'étais soit... dans le futur, dans les projections, etc. Soit dans cette mélancolie, cette nostalgie dans le passé, et depuis quelques temps maintenant, j'essaye de vraiment... être que au présent et ça pèse justement c'est dangereux de vivre que dans la mélancolie non ? moi j'aime bien ça parce que en même temps je pourrais pas faire autrement oui parce que c'est toi mais j'ai lutté souvent contre ça c'est à dire que je voulais pas que ça se voit par exemple alors que je sais pas je trouvais que c'était peut-être une fragilité, une sensibilité dont on pouvait se servir dont on se servait parfois contre moi et du coup j'avais une carapace de genre non c'est la déconne on va se marrer et puis Il y a très peu de gens à qui je laissais accès à cette mélancolie. Et maintenant, je l'accueille et je me dis qu'elle fait partie de moi. Et voilà. Il reste cette façon de penser, de se dépêcher d'en rire. Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu mettrais quelle définition sur la mélancolie ? C'est quoi ? Parce que tu vois, je crois que tu dois avoir une définition vraiment très propre à toi. C'est quoi être mélancolique pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est avoir l'impression de ne pas profiter pleinement et d'être déjà dans le regret de ne pas avoir tout vécu. Tu vois, c'est un peu un manque finalement. mais d'une chose qui n'existe pas, qui n'a pas existé et peut-être regretté. Enfin, pas des regrets, parce que je ne suis pas dans les regrets, mais c'est plus avoir peur de ne pas tout avoir vécu.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, je comprends mieux, c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est très abstrait en même temps, et en même temps, je suis tout à fait capable de me dire, vas-y, je ne vais mettre que des chansons qui me foutent le vent,

  • Speaker #0

    je n'ai pas envie de pleurer,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle a besoin de vivre cette mélancolie, tu as besoin de l'accepter de la vivre, pour justement pouvoir... En fait, il y a deux parties dans toi, tu as le présent et la mélancolie, il faut qu'elles puissent vivre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors tu dirais que c'est ton émotion la mélancolie ?

  • Speaker #1

    C'est une émotion. C'est une émotion.

  • Speaker #0

    Ou un état d'âme. Un état d'âme, oui. Peut-être un état d'âme. Une chanson, alors ? Ça, c'est difficile. D'autant que j'en connais.

  • Speaker #1

    Et puis, on m'a souvent posé cette question. Et du coup, je me disais, je réponds à ça tout le temps.

  • Speaker #0

    Alors, on change la question. Là, tout de suite. réfléchis pas, la première chanson qui vient m'entater c'est quoi ?

  • Speaker #1

    c'est une chanson que j'écoute beaucoup en ce moment qui s'appelle Ensemble. Il s'appelle Ausha.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup la mélodie qui est justement un peu mélancolique. Tout est lié, finalement.

  • Speaker #0

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #1

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, ce sera ta chanson du jour.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis je l'ai chantée il n'y a pas longtemps. Je la chante parce qu'elle me parlait bien.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu fais régulièrement, de poster des chansons ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est pareil. J'ai un rapport à ça qui est très bizarre parce que j'ai commencé le théâtre à 9 ans, mais je chante depuis que j'ai 6 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc théoriquement, je chante depuis plus longtemps que je joue. Et en fait, j'ai toujours beaucoup de mal à... quand on va sur mes réseaux si on voit une chanson, il faut savoir que derrière il y a une luce avec moi-même j'apporte la pop-up parce que je me sens quand je chante j'ai pas de personnage donc j'ai rien et

  • Speaker #0

    j'ai personne derrière qui me cache est-ce que ce serait Camille peut-être un peu nue ?

  • Speaker #1

    Ça serait carrément calme. Tu vois, et c'est ça. C'est très difficile. Après, je poste aussi des chansons où je fais la chanteuse. Tu vois, j'en fais des quêtes. Et d'ailleurs, c'est marrant parce que les fois où je me suis dit... j'ai chanté une chanson de Céline, je vais faire une mise en scène à fond, soit de faire la chanteuse qui se la raconte un peu. Et en fait, pour moi, c'était très second degré.

  • Speaker #0

    C'était une évidence.

  • Speaker #1

    Tout le monde l'a pris de premier degré. C'est super, bravo, il faut vraiment que tu en fasses plus, etc. Je me suis dit, ok. Et c'est là où je me suis dit, tiens, c'est intéressant quand je me cache derrière l'humour à nouveau. qui est souvent quelque chose que je fais, du coup, là, ce n'est pas perçu.

  • Speaker #0

    Les gens ont pas cette manière-là. C'est comme si c'était toi, en fait. Ils ne voient pas.

  • Speaker #1

    Pour moi, je me suis dit, non, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu étais à fond dans un rôle. En bref.

  • Speaker #1

    Dans un rôle. C'est trop, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et voilà. Et là, maintenant, j'essaie de poster des choses. C'est un vrai travail, quoi, avec moi-même. c'est que quand je poste des chansons avant je postais avec des effets genre des reverbs qui accompagnent vraiment la voix etc et j'ai une amie qui s'appelle Margot que j'ai rencontrée à Marseille et qui me dit moi j'aime bien mais en fait je te reconnais pas parce

  • Speaker #0

    que quand tu chantes dans la voix parce que je suis tout le temps en train de chanter c'est vrai je confirme tout à l'heure elle s'est mise à pousser la chansonnette sur juste une phrase oui parce que je pense que j'ai tout

  • Speaker #1

    une musique en tête et elle me dit bah en fait tu vois quand tu chantes comme ça dans la voiture là c'est toi là je reconnais ta voix et là quand tu postes un truc j'ai une espèce de je me suis ok j'ai fait son chemin tu me dis bon maintenant quand je poste une chanson il n'y a pas d'effet sur ma voix

  • Speaker #0

    C'est une manière de s'accepter de plus en plus. On a fait un test micro et tu plaisantais sur le fait d'attraper 40 ans bientôt. On s'accepte de plus en plus en vieillissant.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'en tout cas, oui, il y a une acceptation et il y a surtout l'arrêt d'une lutte. Moi, j'ai souvent été en lutte. Et c'est intéressant justement qu'on parle de la voix parce que là, on est pile à la date anniversaire. il ya cinq ans j'ai fait un stage de doublage voix off à lyon à bonjour studio à lyon et j'ai une des formatrices qui s'appelle sandra vendreau qui est devenu une amie très proche et très précieuse. Et à l'époque, j'étais vraiment tout le temps en train de faire soit des imitations, soit des accents.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    J'avais ce truc-là. Et on passe derrière le micro et je dois doubler une comédienne et je suis donc dans la cabine. Et je me dis donc, je dois faire quoi comme voix ? Elle me dit, c'est ta voix ? Et là, en fait, je me suis effondrée. Merci. à pleurer parce que je me suis dit je ne sais plus quelle est ma voix en fait je ne sais plus qui je suis parce que j'avais une espèce de masque social bêtement que je me suis créé sans doute pour me protéger de plein de choses mais du coup j'avais la sensation que quand j'étais avec telle personne il fallait que je sois comme ça parce que c'est ça qu'elle aime chez moi et en fait je me suis complètement perdue et vraiment c'était en 2020 depuis le 5 ans et ça a été le début et à chaque fois je lui dis que c'était le premier jour du reste de ma vie Merci. parce que j'en ai suivi. Alors, ça a été intense. J'ai vraiment fait tomber tous les masques. Ça a été très dur.

  • Speaker #0

    Un vrai travail.

  • Speaker #1

    Un vrai travail, oui. J'ai fait en étant accompagnée psychologiquement aussi. Mais j'ai dû réapprendre à savoir qui j'étais.

  • Speaker #0

    Et à t'aimer.

  • Speaker #1

    Et à m'aimer, oui, surtout. Il y a eu tout un truc où... Moi, j'adore le maquillage. Et je me maquillais beaucoup. Mais pas pour cacher quelque chose. C'est juste parce que je trouve qu'avec le maquillage, on peut être qui on veut.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que tu peux mettre les couleurs que tu veux. tout va bien et puis tu peux te maquiller qui que tu sois, quel que soit ton genre si ça te fait sentir bien c'est pas grave et souvent on me disait tu vas me donner des surnoms un truc comme ça et suite à ça en fait j'ai arrêté de me maquiller c'est des extraits de mots oui c'est ça Soit très haut, soit très bas. Le juste milieu est très difficile pour moi. Mais je suis passée par ce truc-là. Je me suis dit, OK, en fait, pour retrouver qui je suis, il faut que je passe par là. que j'enlève tous les phares c'est le cas de le dire et ça a été une renaissance et alors aujourd'hui si tu dis si aujourd'hui je te demande un mot pour te définir tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    maintenant que tu n'as plus tous ces phares, tous ces filtres, tous ces masques Je dirais quoi ? Un mot. Deux, si tu veux. Guerre plus. Comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu vois, c'est pas une généralité. C'est là, aujourd'hui, qu'est-ce que tu dirais si tu dois te présenter, toi ? C'est qui, Camille ?

  • Speaker #1

    J'ai tellement de trucs qui me viennent. J'ai plein de trucs qui me viennent et en même temps, zéro. Je dirais... Ce n'est pas vraiment un nom. Je dirais que j'ai retrouvé la lumière. Je ne sais pas si lumineuse...

  • Speaker #0

    Tu peux dire lumineuse, mais tu peux dire retrouver la lumière. C'est ce que tu ressens, on le dit comme ça.

  • Speaker #1

    C'est que j'ai retrouvé la lumière.

  • Speaker #0

    Tu es plus alignée avec toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. et ouais en fait tout est lié parce que justement quand elle m'a dit ça elle elle l'a vu que j'avais cette lumière que moi j'étais dans des j'ai vécu des choses pas très cool sur l'incas heureuse, etc. Et je sais qu'il y a beaucoup de gens qui voyaient ce truc un peu, parce que moi, je suis toujours là, tu vois, à vouloir donner,

  • Speaker #0

    à vouloir aider,

  • Speaker #1

    etc. Et en fait, je me perdais complètement là-dedans. Mais j'avais aussi un intérêt et un bénéfice à ça, tu vois.

  • Speaker #0

    On a toujours une part de responsabilité dans ce que l'on fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Heureusement.

  • Speaker #1

    Et après, plus tard, je sens que ça me permet de me perdre. De ne pas me juger ou de ne pas aller gratter dans des choses qui pourraient être un peu...

  • Speaker #0

    Oui, tu te préservais aussi. La mise à nu, elle est toujours plus difficile parce que là, il faut se regarder droit dans les yeux. Exact. L'improspection, c'est redoutable.

  • Speaker #1

    Et en même temps, j'ai eu à ce moment-là... Paradoxalement, j'ai perdu des amitiés. Mais c'était le jeu en même temps. Puisque quand on devient vraiment qui on est, il y a des choses qu'on perd et où les gens ne trouvent plus d'intérêt.

  • Speaker #0

    Mais j'en ai encore. On ne te reconnaisse plus. Parce qu'ils ont pu tomber en amitié de quelqu'un qui n'était pas vraiment toi. Mais du coup, de ce que tu leur donnais à voir aussi. Oui, exactement. On n'a pas la clairvoyance de voir à travers les filtres.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Même si je pense quand même que ces personnes, je leur montrais aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, c'était qu'elles ne voulaient pas voir. Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense. Mais après, en même temps, je trouve que plus on est aligné, plus on est… serein, plus on accepte, plus en fait on attire des gens qui sont dans la même vibration et en fait j'ai rencontré maintenant des amis qui ont été mes des... qui font toujours d'ailleurs des soleils dans ma vie et qui étaient là qui eux avaient déjà vu ce truc là et ils disaient ça va venir,

  • Speaker #0

    on sera là mais vas-y t'es sur le chemin ça fait du bien de se sentir quelqu'un qui vous voit pour ce que l'on est même quand nous on n'y arrive pas oui,

  • Speaker #1

    ça c'est chouette ça c'est chouette

  • Speaker #0

    Si tu me permets, on va faire connaissance avec Camille de presque 40 ans, moins 3 semaines. Tu m'as dit que tu as commencé le théâtre à 9 ans. À quel moment tu décides d'en faire ta carrière ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, c'est arrivé même avant que je commence. C'est-à-dire que, d'ailleurs c'est drôle, mon papa est comédien et metteur en scène.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, mes deux parents ont travaillé à l'art. France. Donc il avait ce qu'on appelle un vrai métier. Et donc lui, moi j'ai toujours été sur les plateaux avec lui, accompagné dans les théâtres, dans les répétitions, et moi ça me faisait rêver d'être... déjà parce que j'étais avec des adultes, et ça c'était hyper apaisant pour moi d'être avec des gens où je savais que je pouvais apprendre des choses d'eux, et j'étais déjà, avant de commencer le théâtre, j'avais déjà envie d'être sur scène et juste me balader comme ça, c'était fou déjà, et alors étonnamment quand il m'a inscrit au théâtre j'étais très très enthousiaste convertie, j'étais très timide.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on peut avoir du mal. Je mets des trucs qui me...

  • Speaker #0

    Parce que je pense qu'il y a encore une part de timidité en toi aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais elle reste.

  • Speaker #1

    Et je me souviens, ce premier cours, j'y suis allée en pleurant, en me disant... Je parlais devant les gens et tout. Et en fait, j'ai compris que c'était exactement ce que je voulais faire. Donc très vite, je savais que je voulais être comédienne. Après, je me suis dit justement que mon père a fait des cours Jean-Laurent Cochet. Il a travaillé avec Le Poulain, avec Jacqueline Maillan. Et moi, j'avais un peu ce complexe de me dire, mais est-ce que moi, je peux, quoi ? Et finalement, en fait, il m'a écrit des rôles. Il m'a mis en scène quand j'ai fait mon premier One Woman Show. Et quand je lui ai dit, en fait, parce que j'étais agent immobilier.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Voilà. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce que justement, je me disais, je ne pourrais pas en vivre. Donc, il faut que je fasse.

  • Speaker #0

    Mais c'est finalement pas si éloigné. Je crois qu'en fait, c'est un peu de la théâtralisation lorsqu'on vend une maison.

  • Speaker #1

    Exactement. Au site. Et ouais, ouais. et en fait c'était cette approche là qui me plaisait vachement dans les visites que tu mets en scène.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Moi, je disais toujours les choses.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas là pour dire... Sans parler de mensonges. Mais c'est un trou qui a été fait par Victor Hugo.

  • Speaker #1

    Voilà, justement. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de dix mille, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Non, mais la théâtralisation, c'est quand, effectivement, de donner vie à quelque chose, en réalité.

  • Speaker #1

    C'est ça, et à essayer de faire que les clients...

  • Speaker #0

    projet aussi tu vois c'est important ce que tu dis c'est intéressant tu avais peur de ne pas en vivre il te fallait un vrai métier à toi aussi finalement comme l'exemple de ton papa et ta maman ils disaient quoi du fait que toi tu passes sur deux choses tu vas te poser la question d'abord que tu veuilles devenir comédienne et sur le fait que toi aussi tu aies envie d'avoir un métier numéro 2 un deux métiers tu vois c'était quoi leur idée à eux par rapport à ça

  • Speaker #1

    En fait, je pense que mon père, qui est le fils de Gilbert Durand, qui est un philosophe français très connu, qui est aussi connu pour tout ce qu'il a œuvré pendant la Résistance. Ça se dit pas ?

  • Speaker #0

    Non, ça dépend de la fin de ta phrase, mais de ton implication pendant la Résistance.

  • Speaker #1

    Et je pense que... justement, mon père voulait être comédien et c'était un peu le rejeton, quoi. C'était vraiment le troubadour. Ah oui. Et je pense que, justement, quand moi j'ai eu ça, et d'ailleurs c'est pour ça que mon père m'a inscrit au théâtre, etc., je pense que derrière, il y avait une petite revanche de dire, en fait, tu feras ce que tu voudras et on sera là, tu vois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et justement, en fait, ça a été quand j'ai... Quand j'ai commencé, on a fait des pièces ensemble, il m'a écrit un rôle dans une de ses pièces, et c'est pour ça que je reboot avec ce que j'ai dit tout à l'heure en disant « avant que ça commence » , qui est d'ailleurs une pièce qu'il a écrite… Donc je te disais tout à l'heure avant que ça commence, c'est normal. Et donc, il m'a tout de suite, quand j'ai fait mon premier one, il m'a aidé, tu vois, il m'a payé les flyers, les machins, il m'a mis en scène.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #1

    Oui, ce qui n'est pas rien. Non, non, et en fait, il avait…

  • Speaker #0

    Il avait un vrai soutien, oui. Peut-être plus que toi. Non, non, bon, enfin, c'est peut-être lui aussi qui t'a aidé à prendre vraiment confiance, prendre ton envol.

  • Speaker #1

    Ouais, en tout cas, en me disant, essaye.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Essaye, et puis j'avais fait le choix de, effectivement, faire un BTS négociation relations clientes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, de bosser dans l'immobilier en me disant, je rassure ce bagage-là. Et dès lors... que j'ai eu ce premier seul en scène où à l'époque je faisais encore les deux et très vite en fait je me suis dit ça va plus être possible parce que les deux métiers étaient vraiment opposés quoi, c'est à dire que j'avais le... le soir, le maquillage, le machin, tu rentres en scène, t'as le track, etc. C'est un truc un peu très... Fantasque. Fantasque, onirique. Surtout ce premier one était très écrit, très poétique, très machin. Et puis le lendemain, t'allais vendre des apparts, t'appelais les gens en disant bonjour. J'ai vu que votre appart, tu te faisais jeter. En fait, il y avait...

  • Speaker #0

    T'étais pas du tout en phase.

  • Speaker #1

    Non, j'étais pas en phase, mais j'ai eu la chance d'avoir des patrons. C'était excellent. des patrons qui étaient déjà venus me voir jouer et je me souviens de ce rendez-vous avec Patrick le sourire là il y a un sourire qui vient d'illuminer c'est une agence familiale vraiment Donc, il n'y avait jamais de réunion. Il n'y avait pas vraiment de... Tu vois, tu n'avais pas besoin d'avoir des chiffres. Enfin, ils étaient assez... Vraiment cool. Et je demande un rendez-vous, quoi. Donc, déjà, il me dit, OK. Il fait un peu se voir lundi, si tu veux, à 9h30. Je fais, OK. OK, si tu veux. Oh là là, mon Dieu. Et donc, il arrive le lundi. Il me dit, tu voulais me voir ? et je fais déjà je me mets à pleurer je veux arrêter je veux devenir comédienne ok attendez on ferme l'agence on va aller boire un café en face ah oui donc on se met à la terrasse C'est la lune, là. Donc, je dis, en fait, il savait que je faisais mon one, etc. Qu'il était venu me voir, d'ailleurs, aussi. Et je lui dis, en fait, je veux devenir comédienne. Mais évidemment que tu dois être comédienne. Oui, mais en fait, je voudrais une rupture conventionnelle. Évidemment qu'on veut te la faire, tu as une rupture conventionnelle. Et là, j'ai fait genre...

  • Speaker #0

    Waouh. Ouais.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça m'a permis d'avoir deux ans. concrètement j'avais 2 ans pour de chômage, tu vois. Et finalement,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais le temps de mettre en place tout ça.

  • Speaker #1

    Et je me dis que j'ai vraiment été hyper accompagnée. J'ai eu de la chance, quoi.

  • Speaker #0

    Lui, il avait peut-être perçu avant toi où était vraiment ta place.

  • Speaker #1

    Sans doute, ouais.

  • Speaker #0

    C'est certainement d'ailleurs pour ça qu'il a fait ce qu'il a fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais tu vois, avec les réseaux, maintenant, tu as des anniversaires souvent les sous-titres. souvenir. Oui. Et je sais que chaque année, à cette date-là, je fais un petit mot avec un long truc en me disant, ben voilà, c'est déjà le temps.

  • Speaker #0

    Fais combien de temps, du coup, puisque tu parles de temps ? Tu sais, à quoi tu parles ?

  • Speaker #1

    Je vais arrêter le 15 octobre 2012.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça fait 13 ans que tu es comédienne, on peut dire professionnelle. C'est ça, c'est le terme. C'est un métier qui est, j'imagine, complexe. Comme on est dans un podcast plutôt orienté vers les femmes, il est complexe d'un point de vue extérieur, le mien, sur plusieurs niveaux. D'abord, pour ne pas se perdre au milieu de tous ces rôles, pour arriver justement, c'est ce que tu disais, à te retrouver toi. Il est complexe aussi. On le voit aujourd'hui, il y a beaucoup de problématiques. On ne va pas se cacher derrière son petit doigt aussi. Alors, tout le monde ne les a pas vécues, et heureusement. Mais comment toi, tu as appréhendé tout ça ? Ta place de femme, de jeune femme ? Parce que du coup, d'abord jeune femme et après femme. Comment tu as vécu tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors justement, moi j'avais, quand j'ai commencé, parce que du coup mon début professionnel vraiment, c'était avec mon maman, qui s'appelait Camille Durand et parmi nous. et c'était que j'ai co-écrit avec Jérémy Canet qui est mon meilleur ami et en fait c'était déjà un seul en scène et c'était pile à l'époque où il y avait en demande qu'un rire c'était le début de ça et moi j'ai jamais trop c'était pas du tout mon univers mes références c'était Jean-Jacques Vanier Zouk des choses écrites Sylvie Jolie voilà effectivement on est loin des trucs très décalés mais en même temps j'avais grandi avec ça donc c'était mon humour après j'adorais évidemment il y avait déjà Florence Foresti à l'époque j'aimais vachement ce qu'elle faisait mais je me disais elle sait ce qu'elle doit faire moi je me sentais

  • Speaker #0

    C'était moins...

  • Speaker #1

    aimais mais tu te reconnaissais moins dans ce style exactement et à l'époque il y avait beaucoup moins justement de femmes qui faisaient ça et c'était un milieu hyper masculin et je me souviens qu'il y avait des moments où c'était hyper dur parce que je pense qu'après quand on a son équipe qu'on a son régisseur et qu'on n'est pas seul

  • Speaker #0

    Déjà, on se sent moins en danger. C'est un peu…

  • Speaker #1

    C'est un poil fort.

  • Speaker #0

    Un poil fort. Mais moins vulnérable.

  • Speaker #1

    Moins vulnérable,

  • Speaker #0

    d'accord. Parce qu'on est à deux. j'étais vraiment dans un truc où il fallait faire des plateaux pour essayer d'avoir une programmation moi je savais que je rentrais pas dans les critères de ce qu'on recherchait moi 10 minutes c'était hyper dur pour moi de couper 10 minutes de mon spectacle parce que c'était

  • Speaker #1

    un truc qui s'installait il y avait un univers etc c'était presque une pièce là où on cherchait déjà peut-être on commençait à rentrer dans le stand-up Oui.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Et d'ailleurs, j'ai des directeurs de lieux qui... à Lyon qui ne sont pas venus voir le spectacle mais qui me disaient pourquoi tu ne fais pas en demande carré en demande tu ne rentrerais plus je disais viens voir mon spectacle et c'est impossible alors une des ironies du soir c'est que plus tard j'ai rencontré Jean-Jacques Vanier avec qui on a eu un super échange quelques temps et je pense qu'on a cette même sensibilité, ce truc de se sentir pas adapté dont tu parles beaucoup dans son spectacle qui s'appelle L'envol du pingouin que j'ai vu 50 fois et en fait on s'est rencontré comme ça parce que je l'ai invité quand je jouais à Paris il m'a dit en fait je peux pas parce que je joue au tas du rond-point je sais plus quelle pièce il veut et bref il me dit si tu veux viens et on

  • Speaker #1

    se rencontre derrière ça c'est quand même je m'excuse je t'interromps mais ça fait partie aussi du mythe de de... de rencontrer comme ça des gens, là tu dis, ils étaient sur mon chemin. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Parce que le rencontrer, lui...

  • Speaker #0

    Et puis tu vois, tu avais ce truc de dire... Je pense que j'ai toujours beaucoup de culot en me disant « je demande et au pire j'ai un nom » .

  • Speaker #1

    C'est étonnant pour une jeune femme timide. Tu vois, le paradoxe, il est énorme.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est extrêmement difficile de demander, on le fait toutes quand je t'ai écrite, pour t'inviter sur ce podcast. à part de demander pour quelqu'un de timide, tu vois, tu as vraiment une grande dualité.

  • Speaker #0

    C'est vrai, tu as raison, c'est vrai. Mais c'est marrant parce que souvent mes amis me le disent, et moi je n'en ai pas forcément conscience en disant « ah oui, tu as fait ça ? » Oui,

  • Speaker #1

    parce que c'était l'appel du métier. Je crois que tu avais peut-être ça qui t'a apporté, l'envie de réussir.

  • Speaker #0

    Pas forcément, parce que justement, moi, ça me donne plutôt l'inverse. J'ai peur de la réussite. Je n'ai pas la peur de l'échec, mais j'ai peur de la réussite.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que moi, je pense que justement, en choisissant ce métier, moi, je n'ai jamais rêvé de célébrer. alors si la reconnaissance de mes pères bien sûr, la reconnaissance du public et qu'ils reconnaissent ton travail et tes talents etc. Mais je n'ai jamais rêvé qu'on me reconnaisse dans la rue.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que je voulais, c'était être sur scène le plus possible et raconter des histoires. C'était vraiment ça, ce truc de me dire. Parce que je sais que quand on va voir un spectacle, ou un film d'ailleurs, en fait, la vie un peu, elle s'arrête. Et du coup, par exemple, les gens qui ont des tracas, j'espère, et c'est ce qu'on nous dit souvent, c'est que pendant 7 heures, ils oublient ça. Et ça, du coup, je pense que... c'est ça qui me plaisait vachement de me dire de pouvoir créer ça le plus possible chez le plus de gens possible enfin sans faire des énigmes encore une fois mais que ça se multiplie pour pour me dire et

  • Speaker #1

    puis véhiculer des messages aussi évidemment quand on peut du coup tu vois tu anticipes sur ma question mais c'est c'est... Tu vois, c'est intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai qu'être comédienne, on pense forcément au César, réussite égale César, être dans les plus grands théâtres. Et en réalité, on se rend compte, je vous côtoie, vous, les artistes. de plus en plus avec Parole de Femme et en fait, la réussite, elle n'est pas là. Elle peut être là, mais en réalité... Oui, mais vous n'êtes pas dans votre plus grande majorité à rechercher ça. Vous êtes plutôt dans la réussite face à soi-même. D'abord, réussir à travailler, à vivre de mon métier et à faire que les gens vous aiment.

  • Speaker #0

    Oui. Oui. Ça oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Tu as toujours eu besoin de ça, d'être aimée par les gens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que j'ai un vrai truc de... Qui du coup s'est un peu calmée justement avec ce travail et cette étape-là en 2020. Mais j'avais besoin de validation tout le temps. Et moi j'allais chercher la validation, ce qui est le plus simple, c'est le rire. D'accord. Donc voilà, et pour revenir justement sur ta question d'avant, par rapport à être une femme dans ce milieu. en fait justement moi je me suis construit ce personnage alors c'est pas forcément glorieux mais j'arrivais je faisais un peu j'étais le bonhomme quoi tu vois j'étais jamais j'étais dans la séduction jamais jamais alors qu'on était Enfin, ça, du coup, c'était même avant d'en faire mon métier. Mais j'étais toujours dans un truc de « Ah, t'en bouge pas, je vais être ton pote, du coup. » Avant que tu me plies.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    J'ai une descente. Tu vois, c'est un truc, c'est bizarre,

  • Speaker #1

    mais... Tu t'étais mis dans un vrai rôle.

  • Speaker #0

    Ouais, dans un truc de « En tout cas, il n'y aura pas ce rapport-là. Je vais être vraiment ton bon pote. » Et c'est un truc que j'ai toujours fait, bien avant que ce qui est en train de sortir maintenant sur... sur les histoires d'agression etc alors après on a tous nos histoires etc mais je pense que c'était ma protection c'était de et à nouveau il y a l'ambivalence et la dualité dont tu as parlé tout à l'heure c'était que j'étais comme ça je me présentais comme ça alors que je me mettais des trucs pourris des machins à paillettes et je pense que ça fait aussi partie des choses qui font que je me suis un peu perdue parce que j'étais entre ce truc de moi j'aime tout ce qui brille les trucs les arcs en ciel et machin et en même temps Merci. J'avais la sensation que si j'exposais que ça...

  • Speaker #1

    Tu te ferais manger. Ouais.

  • Speaker #0

    Ou en tout cas, on pourrait penser que je suis facile, ou qu'on peut profiter, ou être édule. Être crédible. Ouais. Ou un peu débile, tu vois, un peu... Parce qu'il y a toujours ce truc un peu nul, d'ailleurs, et puis en ce moment-ci, il dit très justement, et il y en a d'autres aussi qui le disent, et Angèle qui l'a reclue aussi dans sa langue. Tu ne peux pas être une fille qui prend soin de toi, qui essaye d'être jolie et être drôle. Maintenant, ça va mieux parce que...

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ça commence à aller. Mais on avait... Moi, par exemple, on me comparait tout le temps à Bérangère.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que t'es blonde, toutes les heures. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Elle est raccourcie de fou,

  • Speaker #0

    quoi. Et puis, en plus, pourquoi on se comparait ? C'est marrant, tu te fais penser à elle. tout de suite on te met dans un

  • Speaker #1

    Et du coup, ça fausse. Ça fausse parce que soit tu dois te battre pour prouver que t'es pas, soit t'acceptes parce que t'es fatiguée. Mais du coup, ça, énergétiquement parlant, ça te met une autre énergie que la tienne. Ah ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Et ça, c'est très juste ce que tu dis parce que maintenant que j'ai fait... beaucoup ce travail et j'ai essayé plein de choses notamment parce que moi j'ai de l'endométriose donc justement ça c'est aussi intéressant tu vois en tant que femme c'est je vois qu'on nous dit il y a une femme sur 10 qui a de l'endométriose concrètement

  • Speaker #1

    moi je pense qu'on est au moins 4 sur 10 le 25 février je vais podcaster une femme qui a beaucoup d'endométriose tu vois qui est victime de de cette maladie. Donc oui, c'est un sujet qu'on va aborder. Ah bah super,

  • Speaker #0

    mais c'est... Et du coup, c'est pareil ça, ce truc qui est une maladie...

  • Speaker #1

    Une vraie maladie, je dirais.

  • Speaker #0

    Une vraie maladie et qui touche que les femmes. encore que j'ai appris qu'il y avait des hommes qui peuvent avoir des crises. Alors ce ne sera forcément pas les mêmes symptômes. Et justement, ça fait aussi que cette maladie maladie-là, elle te fait que t'as en plus des hauts et des bas émotionnels, physiques, tout ça, et t'es obligée de te battre deux fois plus, tu vois. Parce que, par exemple, c'est très compliqué. Moi, à l'époque, je voulais pas, j'acceptais pas ça. D'accord. Donc, tu vois, je portais des trucs lourds, machin, alors qu'en fait, il fallait quatre jours pour m'en mettre, tu vois. Ou rester debout aussi, c'était très compliqué, machin, et justement pour... je me suis tournée vers la médecine alternative, donc la médecine chinoise, la naturopathie, les énergies, tout ça. Et c'est là que j'ai vraiment trouvé une réponse, et que j'ai vraiment trouvé des résultats. et que j'ai compris que mon énergie elle est importante elle est même vitale et il faut que j'en prenne soin en fait oui et puis c'est de se respecter avant tout exactement mais la vraie question elle est comment se respecter quand

  • Speaker #1

    on doit déjà démontrer qui on est je crois que c'était ça le fond de cette question là c'était est-ce que Maintenant, mais en tout cas avant, est-ce que tu aurais pu te présenter en tant que toi Camille, sans fard, sans masque, avec ton endométriose, avec tes doutes, avec ta personnalité, peu importe, mais brute, et réussir comme tu as réussi, ou en tout cas sans craindre d'être jugée ou d'être mise à l'écart ou d'être mise dans une case ou un placard ? En fait, elle était là, ma question.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et en même temps, je crois que j'avais... Je ne sais pas où j'en serais si j'avais fait ça. Parce qu'on ne le fera jamais. Avec des signes. Mais je pense que j'avais besoin de cette armure. Parce que c'est un monde qui est quand même... Ouais, qui est pas simple, tu te rends pas. Il y a vraiment de tout. Il y a des personnes très très bien, mais très très mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais comment on fait alors ? Il faut se fier à son instinct ? tu dirais ?

  • Speaker #0

    Je pense que de plus en plus maintenant, moi je vois que évidemment que tu ne sais pas qui tu vas rencontrer mais je pense une fois que justement tu reviens à toi et que du coup tu es à l'écoute tu n'es pas perturbée par ce qu'il faut que tu sois, ce que machin tu es dans une espèce de calme de sérénité, d'apaisement du coup tu es plus à l'écoute de toi-même et en fait ton corps Ils ne te mentent jamais. Très clairement. Enfin, même pas tellement.

  • Speaker #1

    Non, mais ils te mentent.

  • Speaker #0

    Très clairement. Et si je suis honnête avec moi, je sais qu'il y a des moments où j'ai senti des trucs où vraiment, tu sais, les red flags, les cas...

  • Speaker #1

    Elle n'est pas y allée. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je suis allée. Mais maintenant, avec le recul, je me dis, ben voilà, ça m'a permis de vivre cette expérience. Ça a été violent. Ça a été... Mais ça fait qu'aujourd'hui, je suis contente de l'avoir vécu quand même.

  • Speaker #1

    Parce que tu es la femme que tu es. et je remercie je remercie et c'est bien de remercier il y a une chose aussi qui est c'est vrai que ça peut paraître je ne sais pas si on poserait la même question à un homme mais ton rapport à la beauté, ton rapport à ton corps mais là pas ton corps dans le respect de ton corps Quand on est comédienne, ça joue ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, j'ai eu des épisodes, d'ailleurs je pense qu'on n'en sort jamais, j'ai eu des troubles alimentaires compulsifs quand j'étais ado. Donc vraiment, j'ai oscillé entre le... l'anorexie, la boulimie et voilà et en fait il y a cette espèce de dysmorphophobie, tu te vois jamais comme t'es ton même ça ça m'a jamais quitté donc c'est à dire que en plus j'ai fait souvent le yo-yo où j'ai pris du poids où j'en ai perdu et je me vois jamais comme je le suis à l'instant même donc je me suis dit en fait quand je revois des photos notamment il y a une photo justement dans cette période où j'étais vraiment très très mal avec tout ce que comportent les troubles alimentaires et c'est une photo où j'avais 14 ans et je suis jolie je suis mince Merci. Et je me détestais. Et tu vois, quand je vois cette photo et que je sais ce qui se passait, et d'ailleurs je l'ai postée parce que c'était important pour moi justement de ce que je peux, du peu de...

  • Speaker #1

    L'impact, le rayonnement.

  • Speaker #0

    ...d'un peu avoir autour de moi sur les réseaux. Et je sais que je suis suivie aussi par des ados qui sont venus me voir sur scène, etc. Et vraiment se dire que il faut s'aimer maintenant Et ça, par exemple, ça peut me rendre mélancolique de me dire, mais le temps que j'ai perdu à ne pas m'aimer, alors que... Et mon père, enfin mes parents d'ailleurs me disaient déjà, la personne avec qui tu vis le plus longtemps, c'est toi-même. Donc, essaie d'être cool avec, tu vois, tes collègues, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais justement, quand on a ce type de trouble, est-ce que ce n'est pas encore plus se mettre en danger que d'épouser une carrière où finalement tu es au devant de la scène en permanence ? Ou est-ce que c'est une thérapie ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que ce n'est pas la thérapie par le choc. Et en même temps, tu as un métier d'image. Clairement. C'est très... Tu es obligée maintenant. Notamment Instagram, c'est vraiment le ligne des comédiens. J'ai vu voir à quel point ça avait un impact et un rôle hyper important. Il faut être sur les réseaux. Et du coup, il faut faire des shootings photos. très beau d'ailleurs oui il y en a des très beaux mais parce que je travaille avec des super photographes c'est une vraie mise en danger encore une fois c'est une super mise en danger moi je t'admire c'est horrible il y en a avec qui je travaille souvent comme Thomas Nico Justine a récemment et même j'ai une amie dont j'ai parlé tout à l'heure où en fait on se connait maintenant et on sait exactement ce qu'on va aimer ou pas donc je suis même plus obligée de regarder elle sait ce qui va me plaire et en fait c'est hyper dur et ils le savent, il me faut un quart d'heure, vingt minutes bien avant que je commence à me détendre et les premières photos c'est une catastrophe parce que j'ai l'impression j'ai l'impression qu'on va me prendre un truc presque me voler que je ne maîtrise pas et j'avoue que j'essaye de me calmer là-dessus et de moins être trop le fric lâcher prise mais c'est compliqué et l'image ça revient un peu à ce qu'on disait tout à l'heure sur la chanson et puis j'ai fait des rôles où étonnamment moi j'adore faire des rôles où je suis dégueu où t'as un vrai travail on te fait des rides des machins parce que tu te caches encore une fois parce que c'est pas toi là moi je te parle de peut-être à nu tu vois vraiment à nu et la photo je pense que la photo on est à nu ouais tu peux pas cacher tu peux poser et d'ailleurs il y a une super photographe à nous qui s'appelle Rachel qui fait des photos très parce qu'en plus il y a deux books différents il y a des books comédiens, il y a des books pub il y a tout ah oui c'est un monde Merci. si tu veux faire ta pub tu peux pas poster ton groupe de comédien et inversement parce que c'est pas les mêmes choses qu'on montre ah oui et elle c'est vraiment j'avais vu des photos de copines comédiennes qui avaient fait des boucles chez elle c'est vraiment la photo hyper glam mais très powerful et je lui ai dit j'ai trop envie de me faire ce cadeau et en même temps Je me faisais ce cadeau et en même temps, ça allait servir pour la pub. Et elle, vraiment, elle a ce truc dans ton bras-là. Et tout est au millimètre. Et en fait, ça fait un résultat où ça fait des photos vraiment… Je crois qu'on ne m'a jamais autant dit « Oh, wow, Jenny Ferrer-Mister » sur ces photos-là. Parce qu'il y avait une maquillage. Enfin, tout. Il y a le ventilateur dans les vannes. Ah oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être que quand tu… Alors, c'est bien pour l'ego. Oui. ouais, ça te dit bien mais du coup on perd justement ce dont on parlait toutes les deux, de se trouver parce qu'en fait, l'objectif en tant que femme je pense même en tant qu'homme c'est de se trouver belle Soit, mais sans forcément... Tu vois, on ne poste pas des photos, toi comme moi, je pense qu'on ne poste pas des photos avec des filtres.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça coûte, parfois. Oui.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    de faire un bout de vidéo ou une photo, mais sans filtre, c'est un pas vers l'acceptation.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Surtout par rapport à ce que tu disais, par rapport à ton rapport au corps.

  • Speaker #0

    ouais ouais ouais mais en même temps tu vois ce qui est intéressant c'est que dans ce travail justement là c'était des photos très glam et machin je trouve que là où elle est forte c'est que Moi, dans mes yeux, je vois aussi, malgré cette posture qui peut passer, et on le sait, tu vois clairement dans mon oeil que l'anthologie, elle est là. D'accord. Et c'est là où je trouve ça beau, c'est-à-dire que tu peux être hyper mise en avant, hyper maquillée, machin. très glable et en même temps ton âme elle est quand même dans tes yeux et ton essence elle en tout cas jusqu'à maintenant si il y a une fois où j'étais avec une photographe vraiment j'ai jamais pu me servir de ces photos mais parce que je savais qu'il y avait un truc qui n'était pas connecté et vraiment pas moi du tout parce qu'on sent presque de la peur et du fait tu vois bon je ne sais pas en fait non mais j'ai la chance d'avoir d'être avec des photographes qui réussissent quand même à garder l'essence quelle que soit la raison du shooting que ce soit pour une affiche mais c'est très difficile de poster des j'essaye moi de plus en plus de de poster des photos pas brutes parce que tu retouches toujours un peu la lumière, le machin, le contraste, etc. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, à l'heure des filtres,

  • Speaker #1

    c'est peut-être pas non plus l'image qu'on veut renvoyer aux jeunes filles.

  • Speaker #0

    J'aimerais tellement qu'elles se disent, parce que moi justement, c'est drôle, parce qu'il y a 15 jours, je suis allée me faire peu les cheveux, jamais, mais bon voilà. Et les nanas savent que j'étais dans une série, donc tu vois, elles veulent toujours faire des trucs. et elle me dit ouais tu peux mettre les produits et tout je suis là visiblement ma puce et donc elle me montre une photo elle me dit bah attends tiens on peut faire ça et en fait il y avait un filtre mais genre avec le nez refait la bouche un peu et je lui dis mais là c'est beaucoup je sais pas non c'est juste j'ai l'impression que ça lit je fais ah bah non regarde en fait ça éclaire ta couleur de dieu ça te met le poney et machin je me suis dit elle poste tout le temps avec ça c'est à dire qu'elle ne voit même pas qu'elle n'est pas elle et ça ça m'a et elle est jeune et je me suis dit mais en fait t'es tellement après tu vois c'est pareil moi tout le monde me disait mais t'es mieux quand tu fais rien mais t'es mieux comme si t'es mieux pas maquillée et

  • Speaker #1

    en fait il faut que ça vienne de soi et est-ce qu'aujourd'hui tu peux arriver à dire je me trouve belle

  • Speaker #0

    En fait, c'est un travail que j'essaie de faire, que je fais avec une... Qui m'a dit ça il y a quelques temps. Quand tu te regardes, c'est hyper dur, mais de te dire, je t'aime. Tu es belle, tu es suffisante. Et c'est drôle, c'est exactement ce que j'essaie de transmettre à mon neveu depuis qu'il est petit. Je lui dis tout le temps, dès qu'il a su parler, je le faisais répéter. Je suis suffisante, je suis... Je suis copine. Et je suis aimée. Et en fait, tu sais, c'est le genre de truc qu'on voit souvent sur les réseaux et tout ça. Mais tu... Des Américains, souvent, font ça, tu vois. Oui, oui, c'est vrai. Et de s'aimer,

  • Speaker #1

    de s'accepter, mais de se le dire.

  • Speaker #0

    De se le dire. Et surtout se lire et de ne pas avoir besoin de la validation de l'autre. Donc, pour répondre à la question, je vais dire oui. J'arrive à me trouver jolie. Ah ! Ça dépend. Je casse les têtes. J'aime bien quand...

  • Speaker #1

    J'en regarde. Attends, on va modérer quand même cette réponse. Il ne faudrait pas exagérer.

  • Speaker #0

    Non, si j'arrive à me trouver jolie et... Et surtout, quand je me regarde, j'ai beaucoup plus de douceur et de tendresse envers moi, en sachant tout ce par quoi je fais. Et me dire, sois douce. Tu as vécu des choses.

  • Speaker #1

    Ça vient de moi, oui. Tu peux être content. Oui, tu mérites. Et l'amour dans tout ça, Camille ?

  • Speaker #0

    L'amour.

  • Speaker #1

    L'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On a parlé beaucoup d'amour de soi. Oui. Ce qui est la base. Oui. On peut avoir une vie de famille et être comédienne. Est-ce que ce n'est pas antinomique tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je n'ai pas d'entente. Et souvent... Moi, j'ai une vie, j'ai une vie pensementale qui a été très, très compliquée. parce que je pense que je suis une amoureuse vraiment je suis une amoureuse de l'amour c'est à dire que j'ai longtemps lutté contre le truc de me dire j'aime pas les trucs grand-antiques les tombées et machin je crois qu'il y a quand même une part moi j'étais amoureuse de Cyrano de Bergerac c'est terrible et je rêvais un jour de jouer Cyrano mais pas de jouer Roxane Merci. je voulais être Cyrano.

  • Speaker #1

    D'accord. Ben, pourquoi on ne la montrait pas à ses pieds ?

  • Speaker #0

    Ben, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai ou vrai ? Pourquoi ? Après tout.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, là-dedans, c'est pareil. C'est qu'une... Ça regroupe tout ce qu'on vient de dire, mais Cyrano, c'est... À la fois, il y a un problème d'image, il y a un problème de se sentir beau, de se sentir légitime, de...

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Et en même temps, il l'aime tellement, Roxane, et moi, j'ai longtemps cru que l'amour, c'était ça. C'était genre passion, tu sais, qui te dévore. bon tu vois c'est trop important. Tu dis, ouais, mais putain, je suis du type. Et en fait, c'est... C'est pas ça, quoi. Et c'est marrant comme, du coup, mais j'aime pas du tout dire critères. En tout cas, mes attentes ont changé, quoi. D'accord. C'est-à-dire que, avant, je... Et en plus, moi, du coup, j'ai été avec des gens qui sont aussi comédiens ou artistes. Oui, on le sait, mais moi aussi, on a un ego. Et moi, je me suis toujours félicité de la réussite des autres, parce que ça m'élève, en fait. Mais il y en a pour qui ce n'est pas le cas. Il peut y avoir une certaine rivalité, même au sein du couple. Et en plus, on a une capacité à savoir. On a appris des textes avec des déclarations. des mots et des machins et moi malgré ça moi tu pouvais me dire des trucs et je me disais il y a quelqu'un un jour qui m'a dit mais où est-ce que t'étais pendant toutes ces années et moi j'étais genre ah non genre la relation prend fin enfin j'y mets fin c'est pas possible et genre 10 jours après, heureux hasard je tombe sur le film Les Infidèles d'accord et bien d'accord

  • Speaker #1

    mais tu vois ma question elle était elle est aussi plus générale Merci pour te livrer à ce point. Est-ce que tu penses qu'on peut effectivement être artiste ? Alors, comédienne, parce que ne parlons pas de… On reste dans ton cœur de métier. Est-ce qu'on peut être comédienne ? Et est-ce que l'autre peut accepter finalement que sa femme ou son amoureuse, il y ait forcément un peu de… convoitises dans le regard des autres ? Enfin, vous êtes tellement exposée, et puis tu embrasses un comédien, tu embrasses une comédienne, bon, enfin voilà, un rôle, quoi. Est-ce que tu penses vraiment au fond de toi qu'on peut faire durer un couple ? Ou est-ce que tu vois quand un échec, deux échecs, est-ce qu'à un moment donné, tu t'es dit, ben, est-ce que j'arrête pas le théâtre pour vivre en fait ? Est-ce qu'il y a eu à un moment donné ce choix ? Peut-être réflexion, quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment parce que je... En fait, c'est pareil, j'ai vachement évolué là-dessus, mais avant, j'étais dans un peu où je me disais... Déjà, pour moi, c'est très particulier. C'est-à-dire que moi, profondément, je pense que je ne suis pas habituée à être la personne que tu aimes. j'ai changé d'appartement non mais en fait je trouve que C'est très difficile de vivre avec quelqu'un et je pense qu'on a chacun nos individualités, etc. Et le couple, pour moi, c'est presque un truc... Quand on emploie le mot couple, pas qu'il me fait flipper, mais... qui me happe un peu, tu vois, c'est genre tout de suite la sensation de...

  • Speaker #1

    Comme de disparaître dans... Non,

  • Speaker #0

    non, alors c'est pas à ce sens-là, j'ai tout de suite ce truc de, allez, on va faire les courses,

  • Speaker #1

    tu vois, de...

  • Speaker #0

    Et moi, qui essaye de, tu vois, de toujours... Enfin, je dis pas, je suis que des trucs de fous, mais j'essaie de... rendre chaque moment joli ou magique ou machin et ce truc là ouais c'est un peu compliqué mais en fait je pense que la question c'est à dire que il faudrait la poser à des gens peut-être qui sont avec des comédiens justement parce que moi j'ai été beaucoup soit avec des artistes des musiciens En même temps, je faisais ça aujourd'hui. Je ne sais pas ce que tu as fait. Alors,

  • Speaker #1

    j'ai eu... Non, non, en plus, j'ai... J'ai arrêté de compter à 300.

  • Speaker #0

    Alors, vraiment pas, parce que pour le coup, j'ai eu vraiment très peu d'hommes dans mes cours de vie. Parce que, justement, comme je suis une amoureuse, j'ai eu que des longues visites tout le temps.

  • Speaker #1

    Donc, tu penses que la question, en fait, il faudrait la poser à quelqu'un qui n'est pas du métier.

  • Speaker #0

    pour avoir effectivement ce ressenti moi après comme c'était des gens qui étaient là-dedans qui comprenaient mais par exemple un an je me disais la personne que j'aimerais rencontrer en fait moi je tombe à mon oeuvre de la personne je suis fiche de savoir si c'est Ils sont une fille. En fait, c'est vraiment l'âme qui me touche. Et je pense même que c'est même pas nous qui choisissons. En fait, c'est un truc qui se fait comme ça. En tout cas, je crois beaucoup à ça. Et j'ai perdu le fil. Je disais...

  • Speaker #1

    Tu disais que peut-être que finalement, toi, tu t'intéresses pas finalement à la profession. Enfin, de ton milieu ou pas de ton milieu. Mais qu'effectivement, peut-être qu'il va falloir. tenter à quelqu'un,

  • Speaker #0

    pas de ton milieu pour pouvoir répondre à un mec c'est ça et je me disais en tout cas quelqu'un qui me comprenne parce que je sais que c'est compliqué parce que moi je suis en tournée tu vois je suis pas c'est ça si t'as aussi un rapport à l'espace-temps qui est différent tu parles sur des tournages et puis c'est vrai que c'est compliqué moi j'ai joué des pièces où c'était des histoires d'amour qui étaient très intenses etc et la limite Merci. elle est très très très fine quoi et je me dis que ouais ça doit pas être simple de voir la personne que tu joues et c'est très compliqué aussi parce que je trouve en tout cas moi je le ressens en tant que femme la séduction elle est très difficile C'est-à-dire que je pense, en tout cas, peut-être que c'est une projection que je fais, mais en tout cas, j'ai déjà parlé avec des hommes qui m'ont dit « Mais en fait, ça fait hyper peur parce qu'on ne sait jamais si tu es en train de jouer. » Et du coup, je fais « bah, tu vois bien que non,

  • Speaker #1

    c'est pas ça » .

  • Speaker #0

    Et puis, t'as l'impression de peut-être presque devoir en faire deux fois plus pour prouver que ce que tu dis, c'est vrai. Parce que, tu vois, c'est épuisant, quoi. je pense que, comme ce qu'on disait tout à l'heure, les reflags ou pas, en tout cas, ce que tu sens, ce que ton corps te fait sentir, c'est juste, quoi. Donc, si tu sens que quand tu dis telle ou telle parole, chez toi, ça résonne, fais confiance que les paroles, elles sont pensées.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Tu vois. Suis ton instinct, ton intuition. Exactement. Pareil, quand tu as pris 25, 26, 30 ans, Merci. Le fait de ne pas avoir de bébé, endométriose, pas de bébé, tu vois, on voit le lien. Mais c'est quelque chose que tu avais envisagé. Quand tu t'es projetée dans ta carrière, quand ta carrière, évidemment pas à 9 ans, mais lorsque les choses ont commencé à fonctionner pour toi, on y pense quand on est une femme et qu'on décide d'embrasser une carrière qui est quand même exigeante. Alors, on parlait de trouver l'amour. Après, je veux dire, on peut trouver l'amour, faire un enfant, et puis pour des raisons, x ou y se séparer. Donc, tu vois, je ne te parle pas de quelque chose, je ne parle pas d'éternité. Mais est-ce qu'à un moment donné, tu aurais envisagé de ne pas avoir d'enfant ? Est-ce que ça aurait pu être un choix, tu vois, pour ta carrière ? Est-ce que c'était antinomique ? Pour le moment,

  • Speaker #0

    je n'ai pas répondu à la question. Tu vois, par exemple, parce que même par rapport à mon endométriose, j'ai été avec quelqu'un. ça n'a pas marché et puis je me dis, aujourd'hui je parle avec mes meilleurs amis et il est toujours dans ma vie et en fait on se dit bah... Heureusement, mais tu vois, c'est que ça devait se passer comme ça. Oui. Tout va bien. Ce n'était pas forcément dû à l'endométriose. Je ne suis pas sûre qu'en endométriose ait un impact sur ma fertilité.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En tout cas, ce que j'avais fait à l'époque, ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai même fait une préservation de vos sites. mais au cas où tu vois j'avais pas vraiment répondu à cette question et j'ai toujours pas répondu parce que j'ai changé mon rapport à la maternité justement en me disant mais en fait tu peux être la maman de tellement de de gens et pas forcément de bébés, pas forcément d'enfants. Je vois souvent, moi je suis très maternante, je suis ce genre de meuf qui dit, tu m'envoies un message quand tu arrives ?

  • Speaker #1

    Tu fais attention quand tu prends la haute.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas je, voilà, mais bon,

  • Speaker #1

    ce n'est pas une part.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une part. Mais pour répondre à ta question,

  • Speaker #1

    ta question, elle était vraiment là, c'était, enfin... Voilà, c'est ça, c'est envie d'un bébé, envie d'une carrière. Ok, est-ce que c'est compatible ? Est-ce que c'est un choix, que tu crois être un choix, mais en réalité c'est un non-choix parce que c'est presque écrit ? Voilà, c'était ça ma question.

  • Speaker #0

    Je pense que si j'avais réellement voulu un enfant, le jour où je l'ai fait,

  • Speaker #1

    oui, 40 ans moins 3 semaines,

  • Speaker #0

    voilà, regarde.

  • Speaker #1

    Qui tu veux me dire ?

  • Speaker #0

    Virginie Fia.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai. Maman à 40 ans. Voilà. On en a quand même de noms, mais oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, en tout cas, je me dis, si un jour c'est une volonté, je pense que les choses se passent de manière juste. Après, je sais, pour avoir connu beaucoup de comédiennes ou artistes, chanteuse ou peu importe, maman, c'est hyper compliqué parce que tu l'internes dans en fait,

  • Speaker #1

    tu n'es pas là dedans,

  • Speaker #0

    c'est hyper compliqué. Il y a des mamans qui sont invitées très tôt.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et en fait, on n'est pas du tout à travailler là-dedans.

  • Speaker #1

    Donc, ça relève d'un vrai choix quand même aussi.

  • Speaker #0

    Ça relève d'un vrai choix. Après, je sais que j'ai des copines qui sont tombées enceintes. Elle m'a rendu cette expression.

  • Speaker #1

    Oui, tombée enceinte. C'est quoi ton incohérent ? Tu choisis d'avoir un bébé, mais tombée comme si tu futais de quelque chose. C'est ça. C'est vrai, tombée. Le sens premier, oui. On pourrait parler des heures à trouver des expressions. Parce que tomber enceinte, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est fou. C'est fou,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, qui ont été enceintes un peu par hasard. Et qui ont fait le choix d'aller au bout et de devenir maman. Et ça a été une vraie abstention pour elle de se dire, mais est-ce que je ne vais pas disparaître ? Est-ce que du coup, je ne peux plus jouer, donc je laisse ma place. Donc, je te demande une doublure. Mais est-ce que la doublure va me rendre les heures ?

  • Speaker #1

    Il y a un truc... Compliqué, oui. C'est compliqué. Quand même, oui. Oui. On va bientôt arriver à la fin de ce temps, même s'il passe très très vite en ta compagnie. Alors j'aimerais que tu te... On va être un peu en introspection pendant quelques minutes, un peu plus que ce qu'on a déjà fait. Regarde un peu dans le miroir et regarde la petite Camille qui a 9 ans et qui monte sur les planches. pour la première fois, on pleure. Tu lui dirais quoi aujourd'hui à cette Camille-là ?

  • Speaker #0

    Je la vois à chaque fois que je m'en sors.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment ce rituel que je fais toujours. Je pose ma main sur mon cœur, je touche le sol de la scène, je fais un bisou et je remets sur mon cœur. Et vraiment, j'ai encore ce truc de mesurer la chance que j'ai de faire ce métier tous les jours, vraiment. En ce moment, je vais jouer beaucoup plus à partir du moment. Mais je me vois à chaque fois et pour moi, j'ai encore cette magie. Donc, je lui dirais, ça va aller. Aie confiance. Continue de rêver. Ausha à tes rêves et réalise-les. Et trouve-en encore d'autres et n'arrête jamais de rêver.

  • Speaker #1

    Et ton papa ?

  • Speaker #0

    Je l'aime, et je lui dirais merci, et à ma maman aussi, parce que merci de m'avoir donné cette stabilité. cet amour qui fait que j'avais ce j'avais cet espace pour être qui je voulais être Et ça va même jusqu'à mon prénom c'est à dire que mes parents nous ont donné mon frère et moi je m'appelle camille c'est un prénom mixte oui mon frère s'appelle raphaël d'accord non mixte aussi il avait cette volonté de dire vous ferez ce que vous voudrez vous serez qui vous serez exactement et je trouve que tu vois c'est très beau et c'est hyper avant-garde parce qu'elle ne pose pas encore toutes ces questions de genre, non-genre et machin et c'est soit qui tu veux être ouais c'est une vraie chance c'est une vraie chance merci papa,

  • Speaker #1

    merci maman ouais vraiment Tu dirais quoi à une petite fille qui aurait envie de faire ton métier aujourd'hui ? Tu avais un conseil à donner ?

  • Speaker #0

    Je dirais, si tu sens que profondément, c'est là où tu dois être, laisse personne d'autre te dire le contraire. Ausha parce que ça ne va pas être simple. Entoure-toi des bonnes personnes,

  • Speaker #1

    il y en a.

  • Speaker #0

    Écoute ton corps et ton cœur, vraiment. Je ne dis plus un truc, mais...

  • Speaker #1

    C'est un conseil. Non, mais si on met des virgules, ça peut marcher. Oui, voilà. Tombe et relève-toi.

  • Speaker #0

    Je lui souhaite de ne pas tomber.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois qu'on peut vraiment se construire sans tomber ?

  • Speaker #0

    Je crois que non. Et je crois que justement, ça fait partie de la beauté de la chose, c'est de pouvoir justement se relever, essuyer la sueur, essuyer les larmes, et regarder notre chemin partout.

  • Speaker #1

    Je suis fière de moi. T'es fière de toi ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est un oui franc. Dernière question Camille, c'est quoi pour toi être une femme en 2025 ?

  • Speaker #0

    C'est magique. C'est magique parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer. Il y a encore du chemin. Mais en fait... En fait, on a une chance infinie d'être une femme. Pas parce qu'on a des avantages. Encore une fois, je ne compare pas.

  • Speaker #1

    Non, non, ce n'est pas du tout l'idée.

  • Speaker #0

    Mais on a une chance infinie. On a longtemps voulu éteindre, nous empêcher de briller. Et j'ai l'impression que plus le temps passe, plus les mouvements se créent, plus les choses... se font plus on retrouve notre brillance.

  • Speaker #1

    On revient à la lumière ?

  • Speaker #0

    On revient à la lumière,

  • Speaker #1

    oui. Et on termine sur cette lumière ? Oui. Merci beaucoup pour ce joli moment.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et moi, j'ai vu une Camille vraie, nature, et c'est vraiment chouette. Merci. Salut Camille, merci beaucoup à toi. À très bientôt.

Description

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Camille Durand, comédienne française, qui nous raconte son parcours avec beaucoup de sincérité.


Depuis ses débuts, entre espoirs et doutes, jusqu’aux rôles qui l’ont marquée, elle partage avec nous son amour du métier, ses questionnements et les défis d’une carrière dans le monde du spectacle.


Avec pudeur et humour, Camille nous parle aussi de sa vision de l’amour : celui qu’on donne, celui qu’on reçoit, celui qui naît sur scène et derrière les projecteurs. Comment concilie-t-on vie personnelle et passion dévorante ? Quels sont les sacrifices et les bonheurs qui accompagnent une vie d’artiste ?


Un échange authentique, ponctué d’émotions et de réflexions profondes sur la place de la femme dans ce milieu, sur la résilience et sur ce qui pousse à avancer malgré l’incertitude.


♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barrancourt, bienvenue dans Parole de Femme, le podcast qui parle de femmes et d'espoirs extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à deux femmes de femmes plus banales pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs. de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puisque ces femmes vous inspirent, nous inspirent et inspirent nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de femme, saison 2. Alors aujourd'hui, je me retrouve dans un magnifique appartement girlie au cœur de Marseille avec une comédienne. Camille, bonjour. Bonjour. Ravie de se rencontrer à nouveau ici. Moi aussi. Votre première fois, c'était à Vienne. Oui. Je te suis sur les réseaux, je te suis dans tout ton parcours et j'ai trouvé intéressant que tu puisses... partager cette expérience, ces moments de vie avec cette communauté de Parole de Femme. Tu as souhaité pour être vraiment vierge de toute idée ou de toute chose préfabriquée, ne pas écouter les podcasts Parole de Femme qui t'ont précédé. Et je trouve l'idée géniale, alors je vais commencer avec les questions traditionnelles de Parole de Femme. Camille, si tu étais une fleur, une chanson et une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Si j'étais une fleur, je pense, très rapidement, je vais te dire la lavande.

  • Speaker #0

    Ah oui ?

  • Speaker #1

    Oui. Parce que j'ai un... D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi, mais ce n'est pas très...

  • Speaker #0

    Alors, elle est en train de baisser sa petite chaussée. Ah oui, tu as un brin de lavande tatoué sur ta cheville.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, c'est... C'est violet. C'est ma couleur. Moi, je suis du mois de février. Donc, ma pierre, c'est la métisse. Et j'adore cette couleur. Et la lavande, j'ai un vrai lien avec cette fleur qui est du midi, qui m'évoque la Provence. Ça m'évoque plein de choses. Parce que quand j'étais petite, je faisais des... J'essayais de faire du parfum, tu vois, comme on a tous pu le faire. D'ailleurs, je ne sais pas, je dis,

  • Speaker #0

    on a tous fait ça,

  • Speaker #1

    en fait, je ne sais pas. Donc, ouais, je trouve que c'est une odeur qui est réconfortante, apaisante, et c'est souvent ce dont j'ai besoin.

  • Speaker #0

    C'est important ? Ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, j'aime beaucoup.

  • Speaker #0

    D'être apaisée ou revenir à ton enfance ?

  • Speaker #1

    À Wauw. Un peu les deux. J'avoue que j'ai quelque chose qui me... Justement, ça va avec la troisième question et l'émotion. Je pense que j'ai une nostalgie et une mélancolie. C'est quelque chose qui fait vraiment intégralement partie de moi. et non pas que je sois mélancolique de mon enfance mais je sais que déjà petite j'étais déjà dans cette nostalgie de me dire ça va passer et ça sera fini. Enfin, j'avais déjà ce truc.

  • Speaker #0

    Ah oui ? De ne pas laisser partir le temps ? De courir après le temps ?

  • Speaker #1

    Oui, et en même temps, de vouloir faire plein de trucs pour que chaque instant ait une vraie importance, pour que chaque minute compte.

  • Speaker #0

    Tu m'évoques en disant ça, je ne sais pas si tu as la ref, mais dans Madame Bovary, lorsqu'elle est assise au bal et qu'elle a une petite cuillère en argent avec les yeux à demi-clos pour se souvenir de chaque instant. C'est vrai. C'est ça que tu dis. Je ne l'ai même pas fait,

  • Speaker #1

    tu vois, c'est marrant. C'est une phrase que je dis souvent parce que j'ai cette dualité qui est à la fois d'être un peu dans le passé. Maintenant, j'essaie vraiment de faire le maximum pour être dans le présent parce que j'étais soit... dans le futur, dans les projections, etc. Soit dans cette mélancolie, cette nostalgie dans le passé, et depuis quelques temps maintenant, j'essaye de vraiment... être que au présent et ça pèse justement c'est dangereux de vivre que dans la mélancolie non ? moi j'aime bien ça parce que en même temps je pourrais pas faire autrement oui parce que c'est toi mais j'ai lutté souvent contre ça c'est à dire que je voulais pas que ça se voit par exemple alors que je sais pas je trouvais que c'était peut-être une fragilité, une sensibilité dont on pouvait se servir dont on se servait parfois contre moi et du coup j'avais une carapace de genre non c'est la déconne on va se marrer et puis Il y a très peu de gens à qui je laissais accès à cette mélancolie. Et maintenant, je l'accueille et je me dis qu'elle fait partie de moi. Et voilà. Il reste cette façon de penser, de se dépêcher d'en rire. Oui. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu mettrais quelle définition sur la mélancolie ? C'est quoi ? Parce que tu vois, je crois que tu dois avoir une définition vraiment très propre à toi. C'est quoi être mélancolique pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est avoir l'impression de ne pas profiter pleinement et d'être déjà dans le regret de ne pas avoir tout vécu. Tu vois, c'est un peu un manque finalement. mais d'une chose qui n'existe pas, qui n'a pas existé et peut-être regretté. Enfin, pas des regrets, parce que je ne suis pas dans les regrets, mais c'est plus avoir peur de ne pas tout avoir vécu.

  • Speaker #0

    D'accord, oui, je comprends mieux, c'est clair.

  • Speaker #1

    C'est très abstrait en même temps, et en même temps, je suis tout à fait capable de me dire, vas-y, je ne vais mettre que des chansons qui me foutent le vent,

  • Speaker #0

    je n'ai pas envie de pleurer,

  • Speaker #1

    tu vois.

  • Speaker #0

    Parce qu'elle a besoin de vivre cette mélancolie, tu as besoin de l'accepter de la vivre, pour justement pouvoir... En fait, il y a deux parties dans toi, tu as le présent et la mélancolie, il faut qu'elles puissent vivre les deux.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Alors tu dirais que c'est ton émotion la mélancolie ?

  • Speaker #1

    C'est une émotion. C'est une émotion.

  • Speaker #0

    Ou un état d'âme. Un état d'âme, oui. Peut-être un état d'âme. Une chanson, alors ? Ça, c'est difficile. D'autant que j'en connais.

  • Speaker #1

    Et puis, on m'a souvent posé cette question. Et du coup, je me disais, je réponds à ça tout le temps.

  • Speaker #0

    Alors, on change la question. Là, tout de suite. réfléchis pas, la première chanson qui vient m'entater c'est quoi ?

  • Speaker #1

    c'est une chanson que j'écoute beaucoup en ce moment qui s'appelle Ensemble. Il s'appelle Ausha.

  • Speaker #0

    Je ne connais pas.

  • Speaker #1

    J'aime beaucoup la mélodie qui est justement un peu mélancolique. Tout est lié, finalement.

  • Speaker #0

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #1

    Je l'écoute beaucoup.

  • Speaker #0

    Allez, ce sera ta chanson du jour.

  • Speaker #1

    Voilà, et puis je l'ai chantée il n'y a pas longtemps. Je la chante parce qu'elle me parlait bien.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu fais régulièrement, de poster des chansons ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est pareil. J'ai un rapport à ça qui est très bizarre parce que j'ai commencé le théâtre à 9 ans, mais je chante depuis que j'ai 6 ans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc théoriquement, je chante depuis plus longtemps que je joue. Et en fait, j'ai toujours beaucoup de mal à... quand on va sur mes réseaux si on voit une chanson, il faut savoir que derrière il y a une luce avec moi-même j'apporte la pop-up parce que je me sens quand je chante j'ai pas de personnage donc j'ai rien et

  • Speaker #0

    j'ai personne derrière qui me cache est-ce que ce serait Camille peut-être un peu nue ?

  • Speaker #1

    Ça serait carrément calme. Tu vois, et c'est ça. C'est très difficile. Après, je poste aussi des chansons où je fais la chanteuse. Tu vois, j'en fais des quêtes. Et d'ailleurs, c'est marrant parce que les fois où je me suis dit... j'ai chanté une chanson de Céline, je vais faire une mise en scène à fond, soit de faire la chanteuse qui se la raconte un peu. Et en fait, pour moi, c'était très second degré.

  • Speaker #0

    C'était une évidence.

  • Speaker #1

    Tout le monde l'a pris de premier degré. C'est super, bravo, il faut vraiment que tu en fasses plus, etc. Je me suis dit, ok. Et c'est là où je me suis dit, tiens, c'est intéressant quand je me cache derrière l'humour à nouveau. qui est souvent quelque chose que je fais, du coup, là, ce n'est pas perçu.

  • Speaker #0

    Les gens ont pas cette manière-là. C'est comme si c'était toi, en fait. Ils ne voient pas.

  • Speaker #1

    Pour moi, je me suis dit, non, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Alors que toi, tu étais à fond dans un rôle. En bref.

  • Speaker #1

    Dans un rôle. C'est trop, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et voilà. Et là, maintenant, j'essaie de poster des choses. C'est un vrai travail, quoi, avec moi-même. c'est que quand je poste des chansons avant je postais avec des effets genre des reverbs qui accompagnent vraiment la voix etc et j'ai une amie qui s'appelle Margot que j'ai rencontrée à Marseille et qui me dit moi j'aime bien mais en fait je te reconnais pas parce

  • Speaker #0

    que quand tu chantes dans la voix parce que je suis tout le temps en train de chanter c'est vrai je confirme tout à l'heure elle s'est mise à pousser la chansonnette sur juste une phrase oui parce que je pense que j'ai tout

  • Speaker #1

    une musique en tête et elle me dit bah en fait tu vois quand tu chantes comme ça dans la voiture là c'est toi là je reconnais ta voix et là quand tu postes un truc j'ai une espèce de je me suis ok j'ai fait son chemin tu me dis bon maintenant quand je poste une chanson il n'y a pas d'effet sur ma voix

  • Speaker #0

    C'est une manière de s'accepter de plus en plus. On a fait un test micro et tu plaisantais sur le fait d'attraper 40 ans bientôt. On s'accepte de plus en plus en vieillissant.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'en tout cas, oui, il y a une acceptation et il y a surtout l'arrêt d'une lutte. Moi, j'ai souvent été en lutte. Et c'est intéressant justement qu'on parle de la voix parce que là, on est pile à la date anniversaire. il ya cinq ans j'ai fait un stage de doublage voix off à lyon à bonjour studio à lyon et j'ai une des formatrices qui s'appelle sandra vendreau qui est devenu une amie très proche et très précieuse. Et à l'époque, j'étais vraiment tout le temps en train de faire soit des imitations, soit des accents.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    J'avais ce truc-là. Et on passe derrière le micro et je dois doubler une comédienne et je suis donc dans la cabine. Et je me dis donc, je dois faire quoi comme voix ? Elle me dit, c'est ta voix ? Et là, en fait, je me suis effondrée. Merci. à pleurer parce que je me suis dit je ne sais plus quelle est ma voix en fait je ne sais plus qui je suis parce que j'avais une espèce de masque social bêtement que je me suis créé sans doute pour me protéger de plein de choses mais du coup j'avais la sensation que quand j'étais avec telle personne il fallait que je sois comme ça parce que c'est ça qu'elle aime chez moi et en fait je me suis complètement perdue et vraiment c'était en 2020 depuis le 5 ans et ça a été le début et à chaque fois je lui dis que c'était le premier jour du reste de ma vie Merci. parce que j'en ai suivi. Alors, ça a été intense. J'ai vraiment fait tomber tous les masques. Ça a été très dur.

  • Speaker #0

    Un vrai travail.

  • Speaker #1

    Un vrai travail, oui. J'ai fait en étant accompagnée psychologiquement aussi. Mais j'ai dû réapprendre à savoir qui j'étais.

  • Speaker #0

    Et à t'aimer.

  • Speaker #1

    Et à m'aimer, oui, surtout. Il y a eu tout un truc où... Moi, j'adore le maquillage. Et je me maquillais beaucoup. Mais pas pour cacher quelque chose. C'est juste parce que je trouve qu'avec le maquillage, on peut être qui on veut.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que tu peux mettre les couleurs que tu veux. tout va bien et puis tu peux te maquiller qui que tu sois, quel que soit ton genre si ça te fait sentir bien c'est pas grave et souvent on me disait tu vas me donner des surnoms un truc comme ça et suite à ça en fait j'ai arrêté de me maquiller c'est des extraits de mots oui c'est ça Soit très haut, soit très bas. Le juste milieu est très difficile pour moi. Mais je suis passée par ce truc-là. Je me suis dit, OK, en fait, pour retrouver qui je suis, il faut que je passe par là. que j'enlève tous les phares c'est le cas de le dire et ça a été une renaissance et alors aujourd'hui si tu dis si aujourd'hui je te demande un mot pour te définir tu dirais quoi ?

  • Speaker #0

    maintenant que tu n'as plus tous ces phares, tous ces filtres, tous ces masques Je dirais quoi ? Un mot. Deux, si tu veux. Guerre plus. Comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu vois, c'est pas une généralité. C'est là, aujourd'hui, qu'est-ce que tu dirais si tu dois te présenter, toi ? C'est qui, Camille ?

  • Speaker #1

    J'ai tellement de trucs qui me viennent. J'ai plein de trucs qui me viennent et en même temps, zéro. Je dirais... Ce n'est pas vraiment un nom. Je dirais que j'ai retrouvé la lumière. Je ne sais pas si lumineuse...

  • Speaker #0

    Tu peux dire lumineuse, mais tu peux dire retrouver la lumière. C'est ce que tu ressens, on le dit comme ça.

  • Speaker #1

    C'est que j'ai retrouvé la lumière.

  • Speaker #0

    Tu es plus alignée avec toi-même. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. et ouais en fait tout est lié parce que justement quand elle m'a dit ça elle elle l'a vu que j'avais cette lumière que moi j'étais dans des j'ai vécu des choses pas très cool sur l'incas heureuse, etc. Et je sais qu'il y a beaucoup de gens qui voyaient ce truc un peu, parce que moi, je suis toujours là, tu vois, à vouloir donner,

  • Speaker #0

    à vouloir aider,

  • Speaker #1

    etc. Et en fait, je me perdais complètement là-dedans. Mais j'avais aussi un intérêt et un bénéfice à ça, tu vois.

  • Speaker #0

    On a toujours une part de responsabilité dans ce que l'on fait.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Heureusement.

  • Speaker #1

    Et après, plus tard, je sens que ça me permet de me perdre. De ne pas me juger ou de ne pas aller gratter dans des choses qui pourraient être un peu...

  • Speaker #0

    Oui, tu te préservais aussi. La mise à nu, elle est toujours plus difficile parce que là, il faut se regarder droit dans les yeux. Exact. L'improspection, c'est redoutable.

  • Speaker #1

    Et en même temps, j'ai eu à ce moment-là... Paradoxalement, j'ai perdu des amitiés. Mais c'était le jeu en même temps. Puisque quand on devient vraiment qui on est, il y a des choses qu'on perd et où les gens ne trouvent plus d'intérêt.

  • Speaker #0

    Mais j'en ai encore. On ne te reconnaisse plus. Parce qu'ils ont pu tomber en amitié de quelqu'un qui n'était pas vraiment toi. Mais du coup, de ce que tu leur donnais à voir aussi. Oui, exactement. On n'a pas la clairvoyance de voir à travers les filtres.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Même si je pense quand même que ces personnes, je leur montrais aussi.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, c'était qu'elles ne voulaient pas voir. Oui. D'accord.

  • Speaker #1

    Je pense. Mais après, en même temps, je trouve que plus on est aligné, plus on est… serein, plus on accepte, plus en fait on attire des gens qui sont dans la même vibration et en fait j'ai rencontré maintenant des amis qui ont été mes des... qui font toujours d'ailleurs des soleils dans ma vie et qui étaient là qui eux avaient déjà vu ce truc là et ils disaient ça va venir,

  • Speaker #0

    on sera là mais vas-y t'es sur le chemin ça fait du bien de se sentir quelqu'un qui vous voit pour ce que l'on est même quand nous on n'y arrive pas oui,

  • Speaker #1

    ça c'est chouette ça c'est chouette

  • Speaker #0

    Si tu me permets, on va faire connaissance avec Camille de presque 40 ans, moins 3 semaines. Tu m'as dit que tu as commencé le théâtre à 9 ans. À quel moment tu décides d'en faire ta carrière ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, c'est arrivé même avant que je commence. C'est-à-dire que, d'ailleurs c'est drôle, mon papa est comédien et metteur en scène.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et à côté de ça, mes deux parents ont travaillé à l'art. France. Donc il avait ce qu'on appelle un vrai métier. Et donc lui, moi j'ai toujours été sur les plateaux avec lui, accompagné dans les théâtres, dans les répétitions, et moi ça me faisait rêver d'être... déjà parce que j'étais avec des adultes, et ça c'était hyper apaisant pour moi d'être avec des gens où je savais que je pouvais apprendre des choses d'eux, et j'étais déjà, avant de commencer le théâtre, j'avais déjà envie d'être sur scène et juste me balader comme ça, c'était fou déjà, et alors étonnamment quand il m'a inscrit au théâtre j'étais très très enthousiaste convertie, j'étais très timide.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'on peut avoir du mal. Je mets des trucs qui me...

  • Speaker #0

    Parce que je pense qu'il y a encore une part de timidité en toi aussi. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais elle reste.

  • Speaker #1

    Et je me souviens, ce premier cours, j'y suis allée en pleurant, en me disant... Je parlais devant les gens et tout. Et en fait, j'ai compris que c'était exactement ce que je voulais faire. Donc très vite, je savais que je voulais être comédienne. Après, je me suis dit justement que mon père a fait des cours Jean-Laurent Cochet. Il a travaillé avec Le Poulain, avec Jacqueline Maillan. Et moi, j'avais un peu ce complexe de me dire, mais est-ce que moi, je peux, quoi ? Et finalement, en fait, il m'a écrit des rôles. Il m'a mis en scène quand j'ai fait mon premier One Woman Show. Et quand je lui ai dit, en fait, parce que j'étais agent immobilier.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Voilà. Ah oui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Parce que justement, je me disais, je ne pourrais pas en vivre. Donc, il faut que je fasse.

  • Speaker #0

    Mais c'est finalement pas si éloigné. Je crois qu'en fait, c'est un peu de la théâtralisation lorsqu'on vend une maison.

  • Speaker #1

    Exactement. Au site. Et ouais, ouais. et en fait c'était cette approche là qui me plaisait vachement dans les visites que tu mets en scène.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Moi, je disais toujours les choses.

  • Speaker #0

    Je n'étais pas là pour dire... Sans parler de mensonges. Mais c'est un trou qui a été fait par Victor Hugo.

  • Speaker #1

    Voilà, justement. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de dix mille, d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Non, mais la théâtralisation, c'est quand, effectivement, de donner vie à quelque chose, en réalité.

  • Speaker #1

    C'est ça, et à essayer de faire que les clients...

  • Speaker #0

    projet aussi tu vois c'est important ce que tu dis c'est intéressant tu avais peur de ne pas en vivre il te fallait un vrai métier à toi aussi finalement comme l'exemple de ton papa et ta maman ils disaient quoi du fait que toi tu passes sur deux choses tu vas te poser la question d'abord que tu veuilles devenir comédienne et sur le fait que toi aussi tu aies envie d'avoir un métier numéro 2 un deux métiers tu vois c'était quoi leur idée à eux par rapport à ça

  • Speaker #1

    En fait, je pense que mon père, qui est le fils de Gilbert Durand, qui est un philosophe français très connu, qui est aussi connu pour tout ce qu'il a œuvré pendant la Résistance. Ça se dit pas ?

  • Speaker #0

    Non, ça dépend de la fin de ta phrase, mais de ton implication pendant la Résistance.

  • Speaker #1

    Et je pense que... justement, mon père voulait être comédien et c'était un peu le rejeton, quoi. C'était vraiment le troubadour. Ah oui. Et je pense que, justement, quand moi j'ai eu ça, et d'ailleurs c'est pour ça que mon père m'a inscrit au théâtre, etc., je pense que derrière, il y avait une petite revanche de dire, en fait, tu feras ce que tu voudras et on sera là, tu vois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et justement, en fait, ça a été quand j'ai... Quand j'ai commencé, on a fait des pièces ensemble, il m'a écrit un rôle dans une de ses pièces, et c'est pour ça que je reboot avec ce que j'ai dit tout à l'heure en disant « avant que ça commence » , qui est d'ailleurs une pièce qu'il a écrite… Donc je te disais tout à l'heure avant que ça commence, c'est normal. Et donc, il m'a tout de suite, quand j'ai fait mon premier one, il m'a aidé, tu vois, il m'a payé les flyers, les machins, il m'a mis en scène.

  • Speaker #0

    Ce qui n'est pas rien.

  • Speaker #1

    Oui, ce qui n'est pas rien. Non, non, et en fait, il avait…

  • Speaker #0

    Il avait un vrai soutien, oui. Peut-être plus que toi. Non, non, bon, enfin, c'est peut-être lui aussi qui t'a aidé à prendre vraiment confiance, prendre ton envol.

  • Speaker #1

    Ouais, en tout cas, en me disant, essaye.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Essaye, et puis j'avais fait le choix de, effectivement, faire un BTS négociation relations clientes.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, de bosser dans l'immobilier en me disant, je rassure ce bagage-là. Et dès lors... que j'ai eu ce premier seul en scène où à l'époque je faisais encore les deux et très vite en fait je me suis dit ça va plus être possible parce que les deux métiers étaient vraiment opposés quoi, c'est à dire que j'avais le... le soir, le maquillage, le machin, tu rentres en scène, t'as le track, etc. C'est un truc un peu très... Fantasque. Fantasque, onirique. Surtout ce premier one était très écrit, très poétique, très machin. Et puis le lendemain, t'allais vendre des apparts, t'appelais les gens en disant bonjour. J'ai vu que votre appart, tu te faisais jeter. En fait, il y avait...

  • Speaker #0

    T'étais pas du tout en phase.

  • Speaker #1

    Non, j'étais pas en phase, mais j'ai eu la chance d'avoir des patrons. C'était excellent. des patrons qui étaient déjà venus me voir jouer et je me souviens de ce rendez-vous avec Patrick le sourire là il y a un sourire qui vient d'illuminer c'est une agence familiale vraiment Donc, il n'y avait jamais de réunion. Il n'y avait pas vraiment de... Tu vois, tu n'avais pas besoin d'avoir des chiffres. Enfin, ils étaient assez... Vraiment cool. Et je demande un rendez-vous, quoi. Donc, déjà, il me dit, OK. Il fait un peu se voir lundi, si tu veux, à 9h30. Je fais, OK. OK, si tu veux. Oh là là, mon Dieu. Et donc, il arrive le lundi. Il me dit, tu voulais me voir ? et je fais déjà je me mets à pleurer je veux arrêter je veux devenir comédienne ok attendez on ferme l'agence on va aller boire un café en face ah oui donc on se met à la terrasse C'est la lune, là. Donc, je dis, en fait, il savait que je faisais mon one, etc. Qu'il était venu me voir, d'ailleurs, aussi. Et je lui dis, en fait, je veux devenir comédienne. Mais évidemment que tu dois être comédienne. Oui, mais en fait, je voudrais une rupture conventionnelle. Évidemment qu'on veut te la faire, tu as une rupture conventionnelle. Et là, j'ai fait genre...

  • Speaker #0

    Waouh. Ouais.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça m'a permis d'avoir deux ans. concrètement j'avais 2 ans pour de chômage, tu vois. Et finalement,

  • Speaker #0

    je n'ai jamais le temps de mettre en place tout ça.

  • Speaker #1

    Et je me dis que j'ai vraiment été hyper accompagnée. J'ai eu de la chance, quoi.

  • Speaker #0

    Lui, il avait peut-être perçu avant toi où était vraiment ta place.

  • Speaker #1

    Sans doute, ouais.

  • Speaker #0

    C'est certainement d'ailleurs pour ça qu'il a fait ce qu'il a fait.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Mais tu vois, avec les réseaux, maintenant, tu as des anniversaires souvent les sous-titres. souvenir. Oui. Et je sais que chaque année, à cette date-là, je fais un petit mot avec un long truc en me disant, ben voilà, c'est déjà le temps.

  • Speaker #0

    Fais combien de temps, du coup, puisque tu parles de temps ? Tu sais, à quoi tu parles ?

  • Speaker #1

    Je vais arrêter le 15 octobre 2012.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça fait 13 ans que tu es comédienne, on peut dire professionnelle. C'est ça, c'est le terme. C'est un métier qui est, j'imagine, complexe. Comme on est dans un podcast plutôt orienté vers les femmes, il est complexe d'un point de vue extérieur, le mien, sur plusieurs niveaux. D'abord, pour ne pas se perdre au milieu de tous ces rôles, pour arriver justement, c'est ce que tu disais, à te retrouver toi. Il est complexe aussi. On le voit aujourd'hui, il y a beaucoup de problématiques. On ne va pas se cacher derrière son petit doigt aussi. Alors, tout le monde ne les a pas vécues, et heureusement. Mais comment toi, tu as appréhendé tout ça ? Ta place de femme, de jeune femme ? Parce que du coup, d'abord jeune femme et après femme. Comment tu as vécu tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors justement, moi j'avais, quand j'ai commencé, parce que du coup mon début professionnel vraiment, c'était avec mon maman, qui s'appelait Camille Durand et parmi nous. et c'était que j'ai co-écrit avec Jérémy Canet qui est mon meilleur ami et en fait c'était déjà un seul en scène et c'était pile à l'époque où il y avait en demande qu'un rire c'était le début de ça et moi j'ai jamais trop c'était pas du tout mon univers mes références c'était Jean-Jacques Vanier Zouk des choses écrites Sylvie Jolie voilà effectivement on est loin des trucs très décalés mais en même temps j'avais grandi avec ça donc c'était mon humour après j'adorais évidemment il y avait déjà Florence Foresti à l'époque j'aimais vachement ce qu'elle faisait mais je me disais elle sait ce qu'elle doit faire moi je me sentais

  • Speaker #0

    C'était moins...

  • Speaker #1

    aimais mais tu te reconnaissais moins dans ce style exactement et à l'époque il y avait beaucoup moins justement de femmes qui faisaient ça et c'était un milieu hyper masculin et je me souviens qu'il y avait des moments où c'était hyper dur parce que je pense qu'après quand on a son équipe qu'on a son régisseur et qu'on n'est pas seul

  • Speaker #0

    Déjà, on se sent moins en danger. C'est un peu…

  • Speaker #1

    C'est un poil fort.

  • Speaker #0

    Un poil fort. Mais moins vulnérable.

  • Speaker #1

    Moins vulnérable,

  • Speaker #0

    d'accord. Parce qu'on est à deux. j'étais vraiment dans un truc où il fallait faire des plateaux pour essayer d'avoir une programmation moi je savais que je rentrais pas dans les critères de ce qu'on recherchait moi 10 minutes c'était hyper dur pour moi de couper 10 minutes de mon spectacle parce que c'était

  • Speaker #1

    un truc qui s'installait il y avait un univers etc c'était presque une pièce là où on cherchait déjà peut-être on commençait à rentrer dans le stand-up Oui.

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Et d'ailleurs, j'ai des directeurs de lieux qui... à Lyon qui ne sont pas venus voir le spectacle mais qui me disaient pourquoi tu ne fais pas en demande carré en demande tu ne rentrerais plus je disais viens voir mon spectacle et c'est impossible alors une des ironies du soir c'est que plus tard j'ai rencontré Jean-Jacques Vanier avec qui on a eu un super échange quelques temps et je pense qu'on a cette même sensibilité, ce truc de se sentir pas adapté dont tu parles beaucoup dans son spectacle qui s'appelle L'envol du pingouin que j'ai vu 50 fois et en fait on s'est rencontré comme ça parce que je l'ai invité quand je jouais à Paris il m'a dit en fait je peux pas parce que je joue au tas du rond-point je sais plus quelle pièce il veut et bref il me dit si tu veux viens et on

  • Speaker #1

    se rencontre derrière ça c'est quand même je m'excuse je t'interromps mais ça fait partie aussi du mythe de de... de rencontrer comme ça des gens, là tu dis, ils étaient sur mon chemin. Oui,

  • Speaker #0

    exactement.

  • Speaker #1

    Parce que le rencontrer, lui...

  • Speaker #0

    Et puis tu vois, tu avais ce truc de dire... Je pense que j'ai toujours beaucoup de culot en me disant « je demande et au pire j'ai un nom » .

  • Speaker #1

    C'est étonnant pour une jeune femme timide. Tu vois, le paradoxe, il est énorme.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Parce que c'est extrêmement difficile de demander, on le fait toutes quand je t'ai écrite, pour t'inviter sur ce podcast. à part de demander pour quelqu'un de timide, tu vois, tu as vraiment une grande dualité.

  • Speaker #0

    C'est vrai, tu as raison, c'est vrai. Mais c'est marrant parce que souvent mes amis me le disent, et moi je n'en ai pas forcément conscience en disant « ah oui, tu as fait ça ? » Oui,

  • Speaker #1

    parce que c'était l'appel du métier. Je crois que tu avais peut-être ça qui t'a apporté, l'envie de réussir.

  • Speaker #0

    Pas forcément, parce que justement, moi, ça me donne plutôt l'inverse. J'ai peur de la réussite. Je n'ai pas la peur de l'échec, mais j'ai peur de la réussite.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que moi, je pense que justement, en choisissant ce métier, moi, je n'ai jamais rêvé de célébrer. alors si la reconnaissance de mes pères bien sûr, la reconnaissance du public et qu'ils reconnaissent ton travail et tes talents etc. Mais je n'ai jamais rêvé qu'on me reconnaisse dans la rue.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Ce que je voulais, c'était être sur scène le plus possible et raconter des histoires. C'était vraiment ça, ce truc de me dire. Parce que je sais que quand on va voir un spectacle, ou un film d'ailleurs, en fait, la vie un peu, elle s'arrête. Et du coup, par exemple, les gens qui ont des tracas, j'espère, et c'est ce qu'on nous dit souvent, c'est que pendant 7 heures, ils oublient ça. Et ça, du coup, je pense que... c'est ça qui me plaisait vachement de me dire de pouvoir créer ça le plus possible chez le plus de gens possible enfin sans faire des énigmes encore une fois mais que ça se multiplie pour pour me dire et

  • Speaker #1

    puis véhiculer des messages aussi évidemment quand on peut du coup tu vois tu anticipes sur ma question mais c'est c'est... Tu vois, c'est intéressant ce que tu dis, parce que c'est vrai qu'être comédienne, on pense forcément au César, réussite égale César, être dans les plus grands théâtres. Et en réalité, on se rend compte, je vous côtoie, vous, les artistes. de plus en plus avec Parole de Femme et en fait, la réussite, elle n'est pas là. Elle peut être là, mais en réalité... Oui, mais vous n'êtes pas dans votre plus grande majorité à rechercher ça. Vous êtes plutôt dans la réussite face à soi-même. D'abord, réussir à travailler, à vivre de mon métier et à faire que les gens vous aiment.

  • Speaker #0

    Oui. Oui. Ça oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Tu as toujours eu besoin de ça, d'être aimée par les gens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que j'ai un vrai truc de... Qui du coup s'est un peu calmée justement avec ce travail et cette étape-là en 2020. Mais j'avais besoin de validation tout le temps. Et moi j'allais chercher la validation, ce qui est le plus simple, c'est le rire. D'accord. Donc voilà, et pour revenir justement sur ta question d'avant, par rapport à être une femme dans ce milieu. en fait justement moi je me suis construit ce personnage alors c'est pas forcément glorieux mais j'arrivais je faisais un peu j'étais le bonhomme quoi tu vois j'étais jamais j'étais dans la séduction jamais jamais alors qu'on était Enfin, ça, du coup, c'était même avant d'en faire mon métier. Mais j'étais toujours dans un truc de « Ah, t'en bouge pas, je vais être ton pote, du coup. » Avant que tu me plies.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    J'ai une descente. Tu vois, c'est un truc, c'est bizarre,

  • Speaker #1

    mais... Tu t'étais mis dans un vrai rôle.

  • Speaker #0

    Ouais, dans un truc de « En tout cas, il n'y aura pas ce rapport-là. Je vais être vraiment ton bon pote. » Et c'est un truc que j'ai toujours fait, bien avant que ce qui est en train de sortir maintenant sur... sur les histoires d'agression etc alors après on a tous nos histoires etc mais je pense que c'était ma protection c'était de et à nouveau il y a l'ambivalence et la dualité dont tu as parlé tout à l'heure c'était que j'étais comme ça je me présentais comme ça alors que je me mettais des trucs pourris des machins à paillettes et je pense que ça fait aussi partie des choses qui font que je me suis un peu perdue parce que j'étais entre ce truc de moi j'aime tout ce qui brille les trucs les arcs en ciel et machin et en même temps Merci. J'avais la sensation que si j'exposais que ça...

  • Speaker #1

    Tu te ferais manger. Ouais.

  • Speaker #0

    Ou en tout cas, on pourrait penser que je suis facile, ou qu'on peut profiter, ou être édule. Être crédible. Ouais. Ou un peu débile, tu vois, un peu... Parce qu'il y a toujours ce truc un peu nul, d'ailleurs, et puis en ce moment-ci, il dit très justement, et il y en a d'autres aussi qui le disent, et Angèle qui l'a reclue aussi dans sa langue. Tu ne peux pas être une fille qui prend soin de toi, qui essaye d'être jolie et être drôle. Maintenant, ça va mieux parce que...

  • Speaker #1

    Ça commence.

  • Speaker #0

    Ça commence à aller. Mais on avait... Moi, par exemple, on me comparait tout le temps à Bérangère.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce que t'es blonde, toutes les heures. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Elle est raccourcie de fou,

  • Speaker #0

    quoi. Et puis, en plus, pourquoi on se comparait ? C'est marrant, tu te fais penser à elle. tout de suite on te met dans un

  • Speaker #1

    Et du coup, ça fausse. Ça fausse parce que soit tu dois te battre pour prouver que t'es pas, soit t'acceptes parce que t'es fatiguée. Mais du coup, ça, énergétiquement parlant, ça te met une autre énergie que la tienne. Ah ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Et ça, c'est très juste ce que tu dis parce que maintenant que j'ai fait... beaucoup ce travail et j'ai essayé plein de choses notamment parce que moi j'ai de l'endométriose donc justement ça c'est aussi intéressant tu vois en tant que femme c'est je vois qu'on nous dit il y a une femme sur 10 qui a de l'endométriose concrètement

  • Speaker #1

    moi je pense qu'on est au moins 4 sur 10 le 25 février je vais podcaster une femme qui a beaucoup d'endométriose tu vois qui est victime de de cette maladie. Donc oui, c'est un sujet qu'on va aborder. Ah bah super,

  • Speaker #0

    mais c'est... Et du coup, c'est pareil ça, ce truc qui est une maladie...

  • Speaker #1

    Une vraie maladie, je dirais.

  • Speaker #0

    Une vraie maladie et qui touche que les femmes. encore que j'ai appris qu'il y avait des hommes qui peuvent avoir des crises. Alors ce ne sera forcément pas les mêmes symptômes. Et justement, ça fait aussi que cette maladie maladie-là, elle te fait que t'as en plus des hauts et des bas émotionnels, physiques, tout ça, et t'es obligée de te battre deux fois plus, tu vois. Parce que, par exemple, c'est très compliqué. Moi, à l'époque, je voulais pas, j'acceptais pas ça. D'accord. Donc, tu vois, je portais des trucs lourds, machin, alors qu'en fait, il fallait quatre jours pour m'en mettre, tu vois. Ou rester debout aussi, c'était très compliqué, machin, et justement pour... je me suis tournée vers la médecine alternative, donc la médecine chinoise, la naturopathie, les énergies, tout ça. Et c'est là que j'ai vraiment trouvé une réponse, et que j'ai vraiment trouvé des résultats. et que j'ai compris que mon énergie elle est importante elle est même vitale et il faut que j'en prenne soin en fait oui et puis c'est de se respecter avant tout exactement mais la vraie question elle est comment se respecter quand

  • Speaker #1

    on doit déjà démontrer qui on est je crois que c'était ça le fond de cette question là c'était est-ce que Maintenant, mais en tout cas avant, est-ce que tu aurais pu te présenter en tant que toi Camille, sans fard, sans masque, avec ton endométriose, avec tes doutes, avec ta personnalité, peu importe, mais brute, et réussir comme tu as réussi, ou en tout cas sans craindre d'être jugée ou d'être mise à l'écart ou d'être mise dans une case ou un placard ? En fait, elle était là, ma question.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et en même temps, je crois que j'avais... Je ne sais pas où j'en serais si j'avais fait ça. Parce qu'on ne le fera jamais. Avec des signes. Mais je pense que j'avais besoin de cette armure. Parce que c'est un monde qui est quand même... Ouais, qui est pas simple, tu te rends pas. Il y a vraiment de tout. Il y a des personnes très très bien, mais très très mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais comment on fait alors ? Il faut se fier à son instinct ? tu dirais ?

  • Speaker #0

    Je pense que de plus en plus maintenant, moi je vois que évidemment que tu ne sais pas qui tu vas rencontrer mais je pense une fois que justement tu reviens à toi et que du coup tu es à l'écoute tu n'es pas perturbée par ce qu'il faut que tu sois, ce que machin tu es dans une espèce de calme de sérénité, d'apaisement du coup tu es plus à l'écoute de toi-même et en fait ton corps Ils ne te mentent jamais. Très clairement. Enfin, même pas tellement.

  • Speaker #1

    Non, mais ils te mentent.

  • Speaker #0

    Très clairement. Et si je suis honnête avec moi, je sais qu'il y a des moments où j'ai senti des trucs où vraiment, tu sais, les red flags, les cas...

  • Speaker #1

    Elle n'est pas y allée. Voilà.

  • Speaker #0

    Et je suis allée. Mais maintenant, avec le recul, je me dis, ben voilà, ça m'a permis de vivre cette expérience. Ça a été violent. Ça a été... Mais ça fait qu'aujourd'hui, je suis contente de l'avoir vécu quand même.

  • Speaker #1

    Parce que tu es la femme que tu es. et je remercie je remercie et c'est bien de remercier il y a une chose aussi qui est c'est vrai que ça peut paraître je ne sais pas si on poserait la même question à un homme mais ton rapport à la beauté, ton rapport à ton corps mais là pas ton corps dans le respect de ton corps Quand on est comédienne, ça joue ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, j'ai eu des épisodes, d'ailleurs je pense qu'on n'en sort jamais, j'ai eu des troubles alimentaires compulsifs quand j'étais ado. Donc vraiment, j'ai oscillé entre le... l'anorexie, la boulimie et voilà et en fait il y a cette espèce de dysmorphophobie, tu te vois jamais comme t'es ton même ça ça m'a jamais quitté donc c'est à dire que en plus j'ai fait souvent le yo-yo où j'ai pris du poids où j'en ai perdu et je me vois jamais comme je le suis à l'instant même donc je me suis dit en fait quand je revois des photos notamment il y a une photo justement dans cette période où j'étais vraiment très très mal avec tout ce que comportent les troubles alimentaires et c'est une photo où j'avais 14 ans et je suis jolie je suis mince Merci. Et je me détestais. Et tu vois, quand je vois cette photo et que je sais ce qui se passait, et d'ailleurs je l'ai postée parce que c'était important pour moi justement de ce que je peux, du peu de...

  • Speaker #1

    L'impact, le rayonnement.

  • Speaker #0

    ...d'un peu avoir autour de moi sur les réseaux. Et je sais que je suis suivie aussi par des ados qui sont venus me voir sur scène, etc. Et vraiment se dire que il faut s'aimer maintenant Et ça, par exemple, ça peut me rendre mélancolique de me dire, mais le temps que j'ai perdu à ne pas m'aimer, alors que... Et mon père, enfin mes parents d'ailleurs me disaient déjà, la personne avec qui tu vis le plus longtemps, c'est toi-même. Donc, essaie d'être cool avec, tu vois, tes collègues, tu vois.

  • Speaker #1

    Mais justement, quand on a ce type de trouble, est-ce que ce n'est pas encore plus se mettre en danger que d'épouser une carrière où finalement tu es au devant de la scène en permanence ? Ou est-ce que c'est une thérapie ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que ce n'est pas la thérapie par le choc. Et en même temps, tu as un métier d'image. Clairement. C'est très... Tu es obligée maintenant. Notamment Instagram, c'est vraiment le ligne des comédiens. J'ai vu voir à quel point ça avait un impact et un rôle hyper important. Il faut être sur les réseaux. Et du coup, il faut faire des shootings photos. très beau d'ailleurs oui il y en a des très beaux mais parce que je travaille avec des super photographes c'est une vraie mise en danger encore une fois c'est une super mise en danger moi je t'admire c'est horrible il y en a avec qui je travaille souvent comme Thomas Nico Justine a récemment et même j'ai une amie dont j'ai parlé tout à l'heure où en fait on se connait maintenant et on sait exactement ce qu'on va aimer ou pas donc je suis même plus obligée de regarder elle sait ce qui va me plaire et en fait c'est hyper dur et ils le savent, il me faut un quart d'heure, vingt minutes bien avant que je commence à me détendre et les premières photos c'est une catastrophe parce que j'ai l'impression j'ai l'impression qu'on va me prendre un truc presque me voler que je ne maîtrise pas et j'avoue que j'essaye de me calmer là-dessus et de moins être trop le fric lâcher prise mais c'est compliqué et l'image ça revient un peu à ce qu'on disait tout à l'heure sur la chanson et puis j'ai fait des rôles où étonnamment moi j'adore faire des rôles où je suis dégueu où t'as un vrai travail on te fait des rides des machins parce que tu te caches encore une fois parce que c'est pas toi là moi je te parle de peut-être à nu tu vois vraiment à nu et la photo je pense que la photo on est à nu ouais tu peux pas cacher tu peux poser et d'ailleurs il y a une super photographe à nous qui s'appelle Rachel qui fait des photos très parce qu'en plus il y a deux books différents il y a des books comédiens, il y a des books pub il y a tout ah oui c'est un monde Merci. si tu veux faire ta pub tu peux pas poster ton groupe de comédien et inversement parce que c'est pas les mêmes choses qu'on montre ah oui et elle c'est vraiment j'avais vu des photos de copines comédiennes qui avaient fait des boucles chez elle c'est vraiment la photo hyper glam mais très powerful et je lui ai dit j'ai trop envie de me faire ce cadeau et en même temps Je me faisais ce cadeau et en même temps, ça allait servir pour la pub. Et elle, vraiment, elle a ce truc dans ton bras-là. Et tout est au millimètre. Et en fait, ça fait un résultat où ça fait des photos vraiment… Je crois qu'on ne m'a jamais autant dit « Oh, wow, Jenny Ferrer-Mister » sur ces photos-là. Parce qu'il y avait une maquillage. Enfin, tout. Il y a le ventilateur dans les vannes. Ah oui. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais peut-être que quand tu… Alors, c'est bien pour l'ego. Oui. ouais, ça te dit bien mais du coup on perd justement ce dont on parlait toutes les deux, de se trouver parce qu'en fait, l'objectif en tant que femme je pense même en tant qu'homme c'est de se trouver belle Soit, mais sans forcément... Tu vois, on ne poste pas des photos, toi comme moi, je pense qu'on ne poste pas des photos avec des filtres.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est dur, ça coûte, parfois. Oui.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    de faire un bout de vidéo ou une photo, mais sans filtre, c'est un pas vers l'acceptation.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Surtout par rapport à ce que tu disais, par rapport à ton rapport au corps.

  • Speaker #0

    ouais ouais ouais mais en même temps tu vois ce qui est intéressant c'est que dans ce travail justement là c'était des photos très glam et machin je trouve que là où elle est forte c'est que Moi, dans mes yeux, je vois aussi, malgré cette posture qui peut passer, et on le sait, tu vois clairement dans mon oeil que l'anthologie, elle est là. D'accord. Et c'est là où je trouve ça beau, c'est-à-dire que tu peux être hyper mise en avant, hyper maquillée, machin. très glable et en même temps ton âme elle est quand même dans tes yeux et ton essence elle en tout cas jusqu'à maintenant si il y a une fois où j'étais avec une photographe vraiment j'ai jamais pu me servir de ces photos mais parce que je savais qu'il y avait un truc qui n'était pas connecté et vraiment pas moi du tout parce qu'on sent presque de la peur et du fait tu vois bon je ne sais pas en fait non mais j'ai la chance d'avoir d'être avec des photographes qui réussissent quand même à garder l'essence quelle que soit la raison du shooting que ce soit pour une affiche mais c'est très difficile de poster des j'essaye moi de plus en plus de de poster des photos pas brutes parce que tu retouches toujours un peu la lumière, le machin, le contraste, etc. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, à l'heure des filtres,

  • Speaker #1

    c'est peut-être pas non plus l'image qu'on veut renvoyer aux jeunes filles.

  • Speaker #0

    J'aimerais tellement qu'elles se disent, parce que moi justement, c'est drôle, parce qu'il y a 15 jours, je suis allée me faire peu les cheveux, jamais, mais bon voilà. Et les nanas savent que j'étais dans une série, donc tu vois, elles veulent toujours faire des trucs. et elle me dit ouais tu peux mettre les produits et tout je suis là visiblement ma puce et donc elle me montre une photo elle me dit bah attends tiens on peut faire ça et en fait il y avait un filtre mais genre avec le nez refait la bouche un peu et je lui dis mais là c'est beaucoup je sais pas non c'est juste j'ai l'impression que ça lit je fais ah bah non regarde en fait ça éclaire ta couleur de dieu ça te met le poney et machin je me suis dit elle poste tout le temps avec ça c'est à dire qu'elle ne voit même pas qu'elle n'est pas elle et ça ça m'a et elle est jeune et je me suis dit mais en fait t'es tellement après tu vois c'est pareil moi tout le monde me disait mais t'es mieux quand tu fais rien mais t'es mieux comme si t'es mieux pas maquillée et

  • Speaker #1

    en fait il faut que ça vienne de soi et est-ce qu'aujourd'hui tu peux arriver à dire je me trouve belle

  • Speaker #0

    En fait, c'est un travail que j'essaie de faire, que je fais avec une... Qui m'a dit ça il y a quelques temps. Quand tu te regardes, c'est hyper dur, mais de te dire, je t'aime. Tu es belle, tu es suffisante. Et c'est drôle, c'est exactement ce que j'essaie de transmettre à mon neveu depuis qu'il est petit. Je lui dis tout le temps, dès qu'il a su parler, je le faisais répéter. Je suis suffisante, je suis... Je suis copine. Et je suis aimée. Et en fait, tu sais, c'est le genre de truc qu'on voit souvent sur les réseaux et tout ça. Mais tu... Des Américains, souvent, font ça, tu vois. Oui, oui, c'est vrai. Et de s'aimer,

  • Speaker #1

    de s'accepter, mais de se le dire.

  • Speaker #0

    De se le dire. Et surtout se lire et de ne pas avoir besoin de la validation de l'autre. Donc, pour répondre à la question, je vais dire oui. J'arrive à me trouver jolie. Ah ! Ça dépend. Je casse les têtes. J'aime bien quand...

  • Speaker #1

    J'en regarde. Attends, on va modérer quand même cette réponse. Il ne faudrait pas exagérer.

  • Speaker #0

    Non, si j'arrive à me trouver jolie et... Et surtout, quand je me regarde, j'ai beaucoup plus de douceur et de tendresse envers moi, en sachant tout ce par quoi je fais. Et me dire, sois douce. Tu as vécu des choses.

  • Speaker #1

    Ça vient de moi, oui. Tu peux être content. Oui, tu mérites. Et l'amour dans tout ça, Camille ?

  • Speaker #0

    L'amour.

  • Speaker #1

    L'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On a parlé beaucoup d'amour de soi. Oui. Ce qui est la base. Oui. On peut avoir une vie de famille et être comédienne. Est-ce que ce n'est pas antinomique tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je n'ai pas d'entente. Et souvent... Moi, j'ai une vie, j'ai une vie pensementale qui a été très, très compliquée. parce que je pense que je suis une amoureuse vraiment je suis une amoureuse de l'amour c'est à dire que j'ai longtemps lutté contre le truc de me dire j'aime pas les trucs grand-antiques les tombées et machin je crois qu'il y a quand même une part moi j'étais amoureuse de Cyrano de Bergerac c'est terrible et je rêvais un jour de jouer Cyrano mais pas de jouer Roxane Merci. je voulais être Cyrano.

  • Speaker #1

    D'accord. Ben, pourquoi on ne la montrait pas à ses pieds ?

  • Speaker #0

    Ben, ouais.

  • Speaker #1

    C'est vrai ou vrai ? Pourquoi ? Après tout.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, là-dedans, c'est pareil. C'est qu'une... Ça regroupe tout ce qu'on vient de dire, mais Cyrano, c'est... À la fois, il y a un problème d'image, il y a un problème de se sentir beau, de se sentir légitime, de...

  • Speaker #1

    Mais bien sûr.

  • Speaker #0

    Et en même temps, il l'aime tellement, Roxane, et moi, j'ai longtemps cru que l'amour, c'était ça. C'était genre passion, tu sais, qui te dévore. bon tu vois c'est trop important. Tu dis, ouais, mais putain, je suis du type. Et en fait, c'est... C'est pas ça, quoi. Et c'est marrant comme, du coup, mais j'aime pas du tout dire critères. En tout cas, mes attentes ont changé, quoi. D'accord. C'est-à-dire que, avant, je... Et en plus, moi, du coup, j'ai été avec des gens qui sont aussi comédiens ou artistes. Oui, on le sait, mais moi aussi, on a un ego. Et moi, je me suis toujours félicité de la réussite des autres, parce que ça m'élève, en fait. Mais il y en a pour qui ce n'est pas le cas. Il peut y avoir une certaine rivalité, même au sein du couple. Et en plus, on a une capacité à savoir. On a appris des textes avec des déclarations. des mots et des machins et moi malgré ça moi tu pouvais me dire des trucs et je me disais il y a quelqu'un un jour qui m'a dit mais où est-ce que t'étais pendant toutes ces années et moi j'étais genre ah non genre la relation prend fin enfin j'y mets fin c'est pas possible et genre 10 jours après, heureux hasard je tombe sur le film Les Infidèles d'accord et bien d'accord

  • Speaker #1

    mais tu vois ma question elle était elle est aussi plus générale Merci pour te livrer à ce point. Est-ce que tu penses qu'on peut effectivement être artiste ? Alors, comédienne, parce que ne parlons pas de… On reste dans ton cœur de métier. Est-ce qu'on peut être comédienne ? Et est-ce que l'autre peut accepter finalement que sa femme ou son amoureuse, il y ait forcément un peu de… convoitises dans le regard des autres ? Enfin, vous êtes tellement exposée, et puis tu embrasses un comédien, tu embrasses une comédienne, bon, enfin voilà, un rôle, quoi. Est-ce que tu penses vraiment au fond de toi qu'on peut faire durer un couple ? Ou est-ce que tu vois quand un échec, deux échecs, est-ce qu'à un moment donné, tu t'es dit, ben, est-ce que j'arrête pas le théâtre pour vivre en fait ? Est-ce qu'il y a eu à un moment donné ce choix ? Peut-être réflexion, quelque chose ?

  • Speaker #0

    Non, vraiment parce que je... En fait, c'est pareil, j'ai vachement évolué là-dessus, mais avant, j'étais dans un peu où je me disais... Déjà, pour moi, c'est très particulier. C'est-à-dire que moi, profondément, je pense que je ne suis pas habituée à être la personne que tu aimes. j'ai changé d'appartement non mais en fait je trouve que C'est très difficile de vivre avec quelqu'un et je pense qu'on a chacun nos individualités, etc. Et le couple, pour moi, c'est presque un truc... Quand on emploie le mot couple, pas qu'il me fait flipper, mais... qui me happe un peu, tu vois, c'est genre tout de suite la sensation de...

  • Speaker #1

    Comme de disparaître dans... Non,

  • Speaker #0

    non, alors c'est pas à ce sens-là, j'ai tout de suite ce truc de, allez, on va faire les courses,

  • Speaker #1

    tu vois, de...

  • Speaker #0

    Et moi, qui essaye de, tu vois, de toujours... Enfin, je dis pas, je suis que des trucs de fous, mais j'essaie de... rendre chaque moment joli ou magique ou machin et ce truc là ouais c'est un peu compliqué mais en fait je pense que la question c'est à dire que il faudrait la poser à des gens peut-être qui sont avec des comédiens justement parce que moi j'ai été beaucoup soit avec des artistes des musiciens En même temps, je faisais ça aujourd'hui. Je ne sais pas ce que tu as fait. Alors,

  • Speaker #1

    j'ai eu... Non, non, en plus, j'ai... J'ai arrêté de compter à 300.

  • Speaker #0

    Alors, vraiment pas, parce que pour le coup, j'ai eu vraiment très peu d'hommes dans mes cours de vie. Parce que, justement, comme je suis une amoureuse, j'ai eu que des longues visites tout le temps.

  • Speaker #1

    Donc, tu penses que la question, en fait, il faudrait la poser à quelqu'un qui n'est pas du métier.

  • Speaker #0

    pour avoir effectivement ce ressenti moi après comme c'était des gens qui étaient là-dedans qui comprenaient mais par exemple un an je me disais la personne que j'aimerais rencontrer en fait moi je tombe à mon oeuvre de la personne je suis fiche de savoir si c'est Ils sont une fille. En fait, c'est vraiment l'âme qui me touche. Et je pense même que c'est même pas nous qui choisissons. En fait, c'est un truc qui se fait comme ça. En tout cas, je crois beaucoup à ça. Et j'ai perdu le fil. Je disais...

  • Speaker #1

    Tu disais que peut-être que finalement, toi, tu t'intéresses pas finalement à la profession. Enfin, de ton milieu ou pas de ton milieu. Mais qu'effectivement, peut-être qu'il va falloir. tenter à quelqu'un,

  • Speaker #0

    pas de ton milieu pour pouvoir répondre à un mec c'est ça et je me disais en tout cas quelqu'un qui me comprenne parce que je sais que c'est compliqué parce que moi je suis en tournée tu vois je suis pas c'est ça si t'as aussi un rapport à l'espace-temps qui est différent tu parles sur des tournages et puis c'est vrai que c'est compliqué moi j'ai joué des pièces où c'était des histoires d'amour qui étaient très intenses etc et la limite Merci. elle est très très très fine quoi et je me dis que ouais ça doit pas être simple de voir la personne que tu joues et c'est très compliqué aussi parce que je trouve en tout cas moi je le ressens en tant que femme la séduction elle est très difficile C'est-à-dire que je pense, en tout cas, peut-être que c'est une projection que je fais, mais en tout cas, j'ai déjà parlé avec des hommes qui m'ont dit « Mais en fait, ça fait hyper peur parce qu'on ne sait jamais si tu es en train de jouer. » Et du coup, je fais « bah, tu vois bien que non,

  • Speaker #1

    c'est pas ça » .

  • Speaker #0

    Et puis, t'as l'impression de peut-être presque devoir en faire deux fois plus pour prouver que ce que tu dis, c'est vrai. Parce que, tu vois, c'est épuisant, quoi. je pense que, comme ce qu'on disait tout à l'heure, les reflags ou pas, en tout cas, ce que tu sens, ce que ton corps te fait sentir, c'est juste, quoi. Donc, si tu sens que quand tu dis telle ou telle parole, chez toi, ça résonne, fais confiance que les paroles, elles sont pensées.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Tu vois. Suis ton instinct, ton intuition. Exactement. Pareil, quand tu as pris 25, 26, 30 ans, Merci. Le fait de ne pas avoir de bébé, endométriose, pas de bébé, tu vois, on voit le lien. Mais c'est quelque chose que tu avais envisagé. Quand tu t'es projetée dans ta carrière, quand ta carrière, évidemment pas à 9 ans, mais lorsque les choses ont commencé à fonctionner pour toi, on y pense quand on est une femme et qu'on décide d'embrasser une carrière qui est quand même exigeante. Alors, on parlait de trouver l'amour. Après, je veux dire, on peut trouver l'amour, faire un enfant, et puis pour des raisons, x ou y se séparer. Donc, tu vois, je ne te parle pas de quelque chose, je ne parle pas d'éternité. Mais est-ce qu'à un moment donné, tu aurais envisagé de ne pas avoir d'enfant ? Est-ce que ça aurait pu être un choix, tu vois, pour ta carrière ? Est-ce que c'était antinomique ? Pour le moment,

  • Speaker #0

    je n'ai pas répondu à la question. Tu vois, par exemple, parce que même par rapport à mon endométriose, j'ai été avec quelqu'un. ça n'a pas marché et puis je me dis, aujourd'hui je parle avec mes meilleurs amis et il est toujours dans ma vie et en fait on se dit bah... Heureusement, mais tu vois, c'est que ça devait se passer comme ça. Oui. Tout va bien. Ce n'était pas forcément dû à l'endométriose. Je ne suis pas sûre qu'en endométriose ait un impact sur ma fertilité.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En tout cas, ce que j'avais fait à l'époque, ça.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai même fait une préservation de vos sites. mais au cas où tu vois j'avais pas vraiment répondu à cette question et j'ai toujours pas répondu parce que j'ai changé mon rapport à la maternité justement en me disant mais en fait tu peux être la maman de tellement de de gens et pas forcément de bébés, pas forcément d'enfants. Je vois souvent, moi je suis très maternante, je suis ce genre de meuf qui dit, tu m'envoies un message quand tu arrives ?

  • Speaker #1

    Tu fais attention quand tu prends la haute.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas je, voilà, mais bon,

  • Speaker #1

    ce n'est pas une part.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une part. Mais pour répondre à ta question,

  • Speaker #1

    ta question, elle était vraiment là, c'était, enfin... Voilà, c'est ça, c'est envie d'un bébé, envie d'une carrière. Ok, est-ce que c'est compatible ? Est-ce que c'est un choix, que tu crois être un choix, mais en réalité c'est un non-choix parce que c'est presque écrit ? Voilà, c'était ça ma question.

  • Speaker #0

    Je pense que si j'avais réellement voulu un enfant, le jour où je l'ai fait,

  • Speaker #1

    oui, 40 ans moins 3 semaines,

  • Speaker #0

    voilà, regarde.

  • Speaker #1

    Qui tu veux me dire ?

  • Speaker #0

    Virginie Fia.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est vrai. Maman à 40 ans. Voilà. On en a quand même de noms, mais oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais voilà, en tout cas, je me dis, si un jour c'est une volonté, je pense que les choses se passent de manière juste. Après, je sais, pour avoir connu beaucoup de comédiennes ou artistes, chanteuse ou peu importe, maman, c'est hyper compliqué parce que tu l'internes dans en fait,

  • Speaker #1

    tu n'es pas là dedans,

  • Speaker #0

    c'est hyper compliqué. Il y a des mamans qui sont invitées très tôt.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et en fait, on n'est pas du tout à travailler là-dedans.

  • Speaker #1

    Donc, ça relève d'un vrai choix quand même aussi.

  • Speaker #0

    Ça relève d'un vrai choix. Après, je sais que j'ai des copines qui sont tombées enceintes. Elle m'a rendu cette expression.

  • Speaker #1

    Oui, tombée enceinte. C'est quoi ton incohérent ? Tu choisis d'avoir un bébé, mais tombée comme si tu futais de quelque chose. C'est ça. C'est vrai, tombée. Le sens premier, oui. On pourrait parler des heures à trouver des expressions. Parce que tomber enceinte, c'est pas vrai.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, c'est fou. C'est fou,

  • Speaker #0

    ouais. Mais en tout cas, qui ont été enceintes un peu par hasard. Et qui ont fait le choix d'aller au bout et de devenir maman. Et ça a été une vraie abstention pour elle de se dire, mais est-ce que je ne vais pas disparaître ? Est-ce que du coup, je ne peux plus jouer, donc je laisse ma place. Donc, je te demande une doublure. Mais est-ce que la doublure va me rendre les heures ?

  • Speaker #1

    Il y a un truc... Compliqué, oui. C'est compliqué. Quand même, oui. Oui. On va bientôt arriver à la fin de ce temps, même s'il passe très très vite en ta compagnie. Alors j'aimerais que tu te... On va être un peu en introspection pendant quelques minutes, un peu plus que ce qu'on a déjà fait. Regarde un peu dans le miroir et regarde la petite Camille qui a 9 ans et qui monte sur les planches. pour la première fois, on pleure. Tu lui dirais quoi aujourd'hui à cette Camille-là ?

  • Speaker #0

    Je la vois à chaque fois que je m'en sors.

  • Speaker #1

    C'est vrai ? Oui.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment ce rituel que je fais toujours. Je pose ma main sur mon cœur, je touche le sol de la scène, je fais un bisou et je remets sur mon cœur. Et vraiment, j'ai encore ce truc de mesurer la chance que j'ai de faire ce métier tous les jours, vraiment. En ce moment, je vais jouer beaucoup plus à partir du moment. Mais je me vois à chaque fois et pour moi, j'ai encore cette magie. Donc, je lui dirais, ça va aller. Aie confiance. Continue de rêver. Ausha à tes rêves et réalise-les. Et trouve-en encore d'autres et n'arrête jamais de rêver.

  • Speaker #1

    Et ton papa ?

  • Speaker #0

    Je l'aime, et je lui dirais merci, et à ma maman aussi, parce que merci de m'avoir donné cette stabilité. cet amour qui fait que j'avais ce j'avais cet espace pour être qui je voulais être Et ça va même jusqu'à mon prénom c'est à dire que mes parents nous ont donné mon frère et moi je m'appelle camille c'est un prénom mixte oui mon frère s'appelle raphaël d'accord non mixte aussi il avait cette volonté de dire vous ferez ce que vous voudrez vous serez qui vous serez exactement et je trouve que tu vois c'est très beau et c'est hyper avant-garde parce qu'elle ne pose pas encore toutes ces questions de genre, non-genre et machin et c'est soit qui tu veux être ouais c'est une vraie chance c'est une vraie chance merci papa,

  • Speaker #1

    merci maman ouais vraiment Tu dirais quoi à une petite fille qui aurait envie de faire ton métier aujourd'hui ? Tu avais un conseil à donner ?

  • Speaker #0

    Je dirais, si tu sens que profondément, c'est là où tu dois être, laisse personne d'autre te dire le contraire. Ausha parce que ça ne va pas être simple. Entoure-toi des bonnes personnes,

  • Speaker #1

    il y en a.

  • Speaker #0

    Écoute ton corps et ton cœur, vraiment. Je ne dis plus un truc, mais...

  • Speaker #1

    C'est un conseil. Non, mais si on met des virgules, ça peut marcher. Oui, voilà. Tombe et relève-toi.

  • Speaker #0

    Je lui souhaite de ne pas tomber.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois qu'on peut vraiment se construire sans tomber ?

  • Speaker #0

    Je crois que non. Et je crois que justement, ça fait partie de la beauté de la chose, c'est de pouvoir justement se relever, essuyer la sueur, essuyer les larmes, et regarder notre chemin partout.

  • Speaker #1

    Je suis fière de moi. T'es fière de toi ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ça c'est un oui franc. Dernière question Camille, c'est quoi pour toi être une femme en 2025 ?

  • Speaker #0

    C'est magique. C'est magique parce qu'il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer. Il y a encore du chemin. Mais en fait... En fait, on a une chance infinie d'être une femme. Pas parce qu'on a des avantages. Encore une fois, je ne compare pas.

  • Speaker #1

    Non, non, ce n'est pas du tout l'idée.

  • Speaker #0

    Mais on a une chance infinie. On a longtemps voulu éteindre, nous empêcher de briller. Et j'ai l'impression que plus le temps passe, plus les mouvements se créent, plus les choses... se font plus on retrouve notre brillance.

  • Speaker #1

    On revient à la lumière ?

  • Speaker #0

    On revient à la lumière,

  • Speaker #1

    oui. Et on termine sur cette lumière ? Oui. Merci beaucoup pour ce joli moment.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et moi, j'ai vu une Camille vraie, nature, et c'est vraiment chouette. Merci. Salut Camille, merci beaucoup à toi. À très bientôt.

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