- Speaker #0
On risque de passer pour un ancien, mais nous les créateurs de contenu, on avait le caméscope de papa et on faisait des courts-métrages le samedi après-midi. Et ça a bien évolué.
- Speaker #1
Je pense que c'est le changement majeur de paradigme qu'on vit. Effectivement, on bascule d'un monde où il y a peu de contenu et il faut aller les chercher, dans un monde où tout le monde peut en faire. Tout un chacun peut devenir un influenceur, une influenceuse avec beaucoup de fans s'il y a un propos, une cible identifiée, et que le propos, dans le temps, il se construit, il se développe. Il n'y a pas de connotation de valeur en disant premium, mais pour une série qui sont sur des plateformes qui initialement ont une proposition de contenu. Et nous, notre communauté, elle est venue avec le démarrage de la Netflix et l'arrivée d'autres plateformes, donc de beaucoup de contenu.
- Speaker #0
Bienvenue à toutes et tous dans Partage d'écran, votre rendez-vous tech et digital dans les domaines du sport, des jeux vidéo et des médias, présenté par Globant. Je suis Paul Depré.
- Speaker #2
Et je suis Monsieur Châtelier, mais vous pouvez m'appeler Gaël. Partage d'écran est disponible sur toutes les plateformes et sur YouTube. N'hésitez pas à nous suivre, à nous liker, à nous partager avec vos amis et même votre famille si vous le voulez.
- Speaker #0
Aujourd'hui on reçoit Rémi Tereskevitch. Bonjour Rémi.
- Speaker #1
Bonjour, merci de m'accueillir au sein du partage d'écran.
- Speaker #0
Merci à toi de venir nous rencontrer aujourd'hui et de partager un petit peu ce que vous faites avec Bêta Série. Donc tu es le directeur commercial de Bêta Série, c'est bien ça ? Parfait.
- Speaker #2
Tu as une carrière d'ingénieur. Dans toute ta carrière, tu as passé tout ton temps sur les contenus plutôt orientés cinéma et série TV. Qu'est-ce qui t'a lancé là-dedans ?
- Speaker #1
Alors en fait, initialement, ça remonte à loin, mais initialement, effectivement j'ai un diplôme d'ingénieur. de l'Université de Marseille très optique puisque depuis ma jeunesse je suis passionné par les images par les films et maintenant beaucoup aussi par les séries et donc je me suis orienté dans les études techniques mais dans lesquelles je voulais déjà rentrer dans la grande famille média avec peut-être un angle plus innovation plus technique mais j'ai complété ça par une formation à l'ESSEC et très vite j'ai été beaucoup plus sur les aspects business je me suis dit dans le monde des médias, l'espèce d'avance de phase que j'essayais d'avoir, sur ces révolutions permanentes qu'on a dans le monde des médias, ça a été le numérique, ça a été Internet, ça a été l'OTT, ça a été tout ce qu'on voit aujourd'hui, l'IA aujourd'hui, etc. Donc j'ai toujours un peu cette petite casquette innovation et techno, mais dans le monde des médias, au service du monde des médias.
- Speaker #2
Donc tu as vraiment suivi la révolution technologique du monde des médias depuis quelques années, je dirais ?
- Speaker #1
Depuis le siècle dernier.
- Speaker #2
Le millénaire, le dernier millénaire.
- Speaker #0
depuis le dernier millénaire exactement t'as vu combien de formats sur quel format t'as commencé VHS ou avant la VHS ?
- Speaker #1
non oui oui VHS après tout ce qui était bêta cam etc au démarrage mais c'est vrai que dans avant les années 2000, on commençait à se dire que déjà, la télévision serait numérique, ça commençait, mais il y avait déjà la révolution du cap sat, d'avoir plusieurs chaînes à la maison, déjà, avant même qu'elles ne soient numériques. Donc oui, depuis les années, j'ai commencé en 94, 95, à Eurosport. Eurosport, à l'époque, c'était juste la découverte de chaînes thématiques et de faire de la télévision internationale. C'était déjà des choses assez nouvelles, en tout cas sur nos territoires européens et notamment en France.
- Speaker #2
Donc aujourd'hui tu es chez Tu es donc bêta série Tu es directeur commercial chez bêta série Bêta série de mon point de vue C'est une communauté de passionnés De série TV Est-ce que je me trompe Ou c'est pas du tout ça
- Speaker #1
Alors, à la base, bien évidemment, c'est ça. Mais en fait, j'ai choisi Betasérie. Oui, c'est un site B2C qui fait initialement, qui référence et qui fait des recommandations de séries à des millions de personnes. Il y a des millions de gens qui sont intéressés par ne pas perdre. trop de temps et il y en a tellement qui perdent des dizaines de minutes pour trouver leur prochain contenu. Donc il y a cette proposition là de faire des recommandations et puis par dessus laquelle nous comme les gens on leur fait des recommandations on sait sur quelle plateforme c'est ce qu'ils regardent. Et donc, on a beaucoup de data. Donc, ce qui m'a beaucoup intéressé dans la bêta-série, c'est utiliser cette information d'usage pour pouvoir la transformer et la mettre à disposition des producteurs, des créateurs, des distributeurs, qui du coup, peuvent mieux comprendre ce qui se passe dans ce monde des plateformes, qui vraiment prend des proportions très importantes en termes d'usage. Et donc, utiliser cette information-là pour faire des bons contenus, pour les bonnes audiences, et ouvrir les choix et être beaucoup plus créatif, puisqu'on a une... possibilité de comprendre vraiment beaucoup plus en finesse les attentes des téléspectateurs.
- Speaker #0
Et tu parlais de révolution et des attentes des consommateurs, il y a aussi un phénomène dont on n'a pas encore parlé mais qui à mon avis est aussi hyper intéressant, c'est que les mêmes consommateurs... sont aujourd'hui des créateurs, au risque de passer pour un ancien. Mais moi, je me rappelle, nous, les créateurs de contenu, on avait le caméscope de papa et on faisait des courts-métrages le samedi après-midi. Tout ça a bien évolué.
- Speaker #1
Je pense que c'est le changement majeur de paradigme qu'on vit, c'est qu'effectivement, on bascule d'un monde où il y a peu de contenu et il faut aller les chercher, dans un monde où tout le monde peut en faire, c'est beaucoup de démocratiser. Mais dans ce monde-là, la quantité fait qu'il y a un côté anxiogène et que finalement, il y a toujours des contenus de qualité, des contenus de créateurs, mais qui doivent trouver leur place, qui doivent se faire entendre. Donc cette question de quantité de contenu rend assez complexe pour des créateurs la relation à l'audience. Mais au bout du bout du bout, quand on voit les grandes règles de marketing, la long tail, toute la théorie, on se rend compte que finalement, c'est très souvent quand même les blockbusters qui gagnent, parce que les gens se réfugient sur des valeurs refuge. Et donc tout l'objectif de ce qu'on peut faire aussi sur un bêta-série, c'est amener les gens sur d'autres propositions, en évitant le phénomène de la recommandation facile et du blockbuster, pour essayer de comprendre en quelle mesure on peut ouvrir les choix et les emmener un peu plus loin dans la long tail. C'est un vrai challenge.
- Speaker #0
Effectivement, quand on parle de la valeur refuge du blockbuster, oui, ok, mais est-ce qu'il n'y a pas aussi un phénomène qui n'est pas simplement que les blockbusters ont aussi un impact et des budgets marketing qui sont incomparables avec des séries ? Je ne parlerai pas d'auteurs, mais de moindres budgets, il y a aussi quand même ce phénomène-là. C'est-à-dire que quand tu vois toutes les semaines, tous les jours, toutes les deux heures de la pub pour une série, tu vas aller la voir.
- Speaker #1
C'est vrai qu'aujourd'hui, moi, quand j'ai œuvré dans le... Je suis parti plutôt au cinéma, je me suis rendu compte à quel point effectivement un budget de film, certes il peut atteindre dans des énormes budgets 100, 200 millions, mais il faut rajouter quasiment la même somme pour faire son marketing. Le marketing est essentiel, donc il faut se faire entendre. Alors si on se fait entendre, si on identifie en fait son audience et qu'on est capable déjà de... de la comprendre et de l'adresser, on doit faire du marketing, toujours, mais il y a un effet bouche à oreille, il y a un effet communautaire, il y a un effet qu'on voit beaucoup sur les réseaux. Tout un chacun peut devenir un influenceur, une influenceuse avec beaucoup de fans s'il y a un propos clairement identifié, une cible identifiée, et que le propos, dans le temps, il se construit, il se développe. Donc je pense que les influenceurs, influenceuses ont parfaitement compris ça, et la preuve, on en voit de plus en plus dans les séries, les séries vont les chercher parce qu'on a tous besoin de communauté. C'est en soi du marketing d'avoir déjà développé et compris comment adresser une communauté. Aujourd'hui, il y a une mutation vers ce que j'ai appelé la plateformisation. Et donc, dans le monde des plateformes, c'est le monde Internet. C'est-à-dire que c'est le même monde pour un TF1+, que pour Airbnb, que pour Netflix. C'est un monde dans lequel, dans les business plans, on n'est plus en train de dire c'est quoi ton audience. On est en train de se dire combien j'ai de gens qui sont acquis, quelle est la taille de ma communauté, et combien ça me coûte de la faire grossir. Comment je la monétise ? Alors quand j'ai un abonnement, c'est un abonnement, mais sinon c'est de la publicité ciblée qui peut monter beaucoup, beaucoup, si c'est très ciblé, donc qui peut vraiment financer des contenus. On n'y est pas encore tout à fait, mais on va arriver vraiment à avoir des contenus premiums financés par ça. Et puis comment je la retiens ? Et ça, l'indicateur de retenir une communauté, la fidéliser, c'est par des sous-indicateurs d'engagement, d'activité. Donc finalement, une chaîne de télévision va réagir comme un site internet, elle va avoir ses métrics entre les mains. et les activer. Il y aura des gens qui seront en charge de l'acquisition, des gens en charge de la rétention, etc. Il y a de plus en plus.
- Speaker #0
Des métriques à plus 1, plus 7,
- Speaker #1
plus 14 jours. On a des cohortes à analyser, des types d'individus. On est vraiment dans un monde de sérénisation.
- Speaker #2
Une question sur bêta-série. Vous référencez, je crois, 30 000 séries de TV, c'est ça ?
- Speaker #1
Initialement, on a un annuaire énorme. On référence plus de 30 000 séries, plus de 100 000 films. plus de 100 000 talents. Et après, on propose ce qui est légalement disponible par territoire sur... Alors, on est en plus de 12 langues, mais on a localisé ce qu'on appelle localiser, c'est donner les bonnes dates avec les bonnes fenêtres sur les bons territoires sur France, Allemagne, Espagne, Italie, Suisse, Belgique, Pologne, voilà. Donc, dans ces pays-là, effectivement, au-delà de l'annuaire, on est surtout capable de savoir quand est-ce que les séries sortent dans le pays. Et puis, les consommateurs qui inscrivent dans le site leur intérêt pour une série ou pour une autre sont ensuite notifiés quand elle sort. Et puis surtout, quand ils ont vu une série, ils ont indiqué, c'est déclaratif pour la plupart d'entre eux, certains peuvent automatiser leur enseignement de grosses plateformes, mais globalement, quand j'ai indiqué ce que j'ai vu, dans le monde des séries, à la différence du cinéma, c'est qu'il y a une vraie récurrence. une prochaine épisode, voire une prochaine saison, pardon, voire de prochains épisodes quand c'est étalé sur 10 semaines, mais surtout les prochaines saisons, un an, deux ans, trois ans après, eh bien là, on réactive justement les communautés. Donc, il y a un vrai bénéfice pour les créateurs de pouvoir entretenir les communautés à travers un outil comme une communauté comme BêtaSérie. Et puis pour le consommateur, surtout, qui a adoré une série il y a trois ans, on en voit tellement, les usages sont énormes. qu'effectivement se dire que cette semaine, je sortais l'exemple tout à l'heure, qu'aujourd'hui sort Winter Palace, qui est une série que j'ai vue il y a quelques mois au festival du GIF à Genève, elle sort sur Netflix alors qu'elle n'était qu'en Suisse, mais elle est disponible aujourd'hui, je suis content d'avoir ma notification.
- Speaker #2
Sur ce catalogue, c'est principalement des séries TV qui sont donc distribuées sur les grosses plateformes type Disney+, Apple TV, Canal+, etc. Ou est-ce que vous avez aussi des séries qui seraient... distribuer sur YouTube ou des plateformes moins connues ?
- Speaker #1
Je dirais qu'il n'y a pas de connotation de valeur en disant premium. Ce sont des séries qui sont sur des plateformes qui, initialement, ont une proposition de contenu. C'est-à-dire soit des télévisions gratuites, soit des télévisions payantes, soit maintenant, surtout, des plateformes gratuites, des plateformes payantes. Et nous, notre communauté, elle n'est pas venue de gens qui ont aujourd'hui plus de 60 ans, souvent, en télévision. pour s'intéresser à une série. Elle est venue avec le démarrage d'un Netflix et l'arrivée d'autres plateformes, donc de beaucoup de contenus. Un Netflix va avoir 3 000, 4 000 contenus différents par territoire. Donc, quand on a un choix comme ça et qu'on ne peut en proposer qu'une petite partie sur les homes, du coup, on s'est dit qu'il y a un vrai intérêt à limiter les navigations des gens, les recommander, les accompagner et en plus les renotifier quand il y aura des nouvelles saisons, etc. Donc, il y a plein de paquets de services comme ça. Et c'est vrai que notre cible, c'est quand même les... Initialement les SVODistes, ceux qui font de la vidéo à la demande par abonnement, qui deviennent maintenant des AVODistes qui regardent des séries dans les plateformes gratuites de titre TF1+, on commence à avoir des YouTube, YouTube Premium, enfin, qui proposent, mais on n'a pas référencé du contenu UGC, du contenu d'influenceur. Initialement on ne dira pas de là.
- Speaker #2
Par rapport à ce créateur de contenu dont on parlait tout à l'heure, comment…
- Speaker #0
UGC c'est pas la chaîne de cinéma, on est d'accord ?
- Speaker #1
Non, non, non, c'est User Generated Content. C'est-à-dire qu'on n'a pas référencé le… du contenu de créateurs qui arrive sur les plateformes, il y en a énormément. Et donc on aide les gens à le consommer et effectivement, progressivement. Alors on n'a pas uniquement des séries américaines. Déjà, pour être clair, sur les plateformes, il y a des quotas, il y a plein de choses. Initialement, il y a beaucoup de contenu américain. Ça s'ouvre énormément. Il y a un vrai intérêt. D'ailleurs, Netflix produit plus de la moitié à l'étranger. Oui, d'accord. Pas aux USA, à l'étranger par rapport à son marché domestique initial. Donc on a des séries déjà qui sont très internationales. Et on a des séries qui sont dans tout type de budget. On peut avoir des grosses séries de type plateforme Netflix, Disney+, Senko, Canal, MyCanal. Mais on a aussi des séries qui sont plus confidentielles, qui sont à des plus petits budgets, mais qui intéressent énormément les gens du moment qu'elles sont universelles, du moment qu'elles ont du sens, du moment qu'elles ont un propos qui intéressera, on en parlait, une communauté. Donc dans 30 000 séries, il y en a énormément que vous ne...
- Speaker #0
connaissait pas et c'est bien normal et moi non plus pour aller un petit peu de bêta série on en a pas mal parlé déjà mais moi j'avais je voulais un peu rentrer dans le vif du sujet et commencer à attaquer avec toi deux questions en tout cas qui me titillent pas mal la première Donc bêta série on a compris il y a une communauté où vous avez énormément de contenu et l'un des objectifs de bêta série dont dont on a déjà parlé ensemble, c'est d'aider à ce qu'on appelle la découvrabilité. Désolé pour le franglicisme, mais c'est un petit peu ça. C'est-à-dire éviter le phénomène de je passe des dizaines de minutes, voire une heure à chercher du contenu et finalement, bon bah...
- Speaker #2
Je m'endors avec la télécommande dans la main.
- Speaker #0
C'est du vécu. Et donc... Et comment vous faites ça ? Comment vous y arrivez ? Parce que... Comment vous faites pour que vous allez me donner la bonne série à regarder et que j'évite de passer une demi-heure à chercher un épisode que j'aurais déjà fini s'il avait trouvé le bon épisode ?
- Speaker #1
Alors, il y a différents éléments.
- Speaker #0
C'est assez complexe.
- Speaker #1
Déjà, il y a la découvrabilité, effectivement. C'est comment je peux voir, moi, typiquement, je prends l'exemple de Netflix, ils ont des milliers de contenus, mais ils me montrent 30 carousels. 20, 30 carousels qui ont chacun 15 tuiles, 20 tuiles. Ils m'en montrent donc une partie, quelques centaines sur les quelques milliers. Pour aller trouver les quelques milliers, d'ailleurs, il faut que j'utilise le moteur où je vais taper moi-même dans le moteur de recherche, je peux les trouver, mais peu de gens le font, puisque là on est dans du divertissement et les gens ne commencent pas à taper des titres. Donc déjà la découvrabilité parmi un grand catalogue, aller trouver des titres qu'on met en avant, dans lesquels on choisit, déjà c'est pas évident. Donc cette notion de découvrabilité, c'est comment parmi des milliers de titres, je peux les décrire. Et donc avoir des critères qui me permettent de se dire, tiens, telle personne qui est plutôt sur tel type de critères, je vais déjà lui mettre en avant tout un sous-catalogue dans lequel je vais ensuite pouvoir faire des recommandations qui vont être plus directives en fonction de date, en fonction de genre, plus dans la tête des gens, même si les genres, c'est un vrai sujet.
- Speaker #0
Ça, c'est ce que vous faites chez Bêtasérie ou tu décris le modèle Netflix ?
- Speaker #1
Alors, en général, mais sur un Netflix, quand ils font ça, il y a comment faire passer des quelques milliers à quelques centaines que je montre. Et dans les... centaines, comment je trie, je donne des entrées. Et de façon générale, un Netflix ou un canal ou tous, il y a différentes façons de recommander. Nous, à la base, ce qu'on sait, c'est que 1. Nos consommateurs ont fait beaucoup de panels. Nos consommateurs nous disent qu'ils sont 30% à mettre plus de 30 minutes à trouver. Donc déjà, ça ne marche pas très bien. Deuxièmement, ils nous disent... Je ne trouve pas une série ou un contenu de la même façon. Il y a des fois, on m'en a parlé sur Facebook, des fois c'est un dîner, des fois c'est dans la presse, des fois c'est moi qui me renseigne, qui tape des mots-clés, et souvent je navigue, je brosse parmi les carousels, les catalogues proposés, et je trouve ou je ne trouve pas. Mais voilà toutes les façons que j'ai pour trouver un contenu. Donc par rapport à ça, c'est un vrai stress pour les gens, parce que la plateformisation veut dire qu'on ne passe pas un contenu à une heure, mais il y a tout le temps beaucoup de contenu disponible. Il faut comprendre ces règles-là pour que ça marche. Et donc, il y a différentes solutions. Alors, la solution initiale, c'est du tri avec des éléments simples sur des genres, sur des films primés en festival ou des séries. On a des clés d'entrée par ce qu'on appelle les métadonnées, qui sont content-based à partir de la description du contenu. Et on a des recommandations qui sont faites à partir des usages. Tous ceux qui ont acheté des brosses à dents électriques achètent aussi des brossettes. tous ceux qui ont vu tel film et ont aimé aussi tel film, donc tu vas aimer tel film, donc par les usages. Donc il y a un peu ces deux grandes familles-là pour faire des recommandations. Alors nous, sur les usages, quand on a beaucoup, beaucoup de gens qui voient beaucoup, beaucoup de séries, on peut quand même être assez fin et proposer des choses. Donc nous, ce qu'on fait sur les usages, typiquement, parce que nous, on a toute la palette des recommandations, typiquement, on n'en a pas qu'une. Il y a différentes façons pour les trouver, donc on propose différentes façons. Mais par les usages, on va proposer aux gens qui ont vu une série et qui... en particulier, on va lui dire les gens qui ont vu cette série sont des gens qui ont plus que tous les autres vu telle autre série. Donc déjà on va aller voir les séries dans lesquelles il y a un peu d'aspérité, qui quittent un peu le goût général. Ça c'est une façon de faire qui ouvre le choix sur des séries souvent plus petites, mais qui donc ont des points communs et qui ont aussi plu. Donc ça c'est un premier rang qu'on fait pour ouvrir un peu les choix, plutôt que de dire, ah ben tu as vu Game of Thrones, donc tu as vu, forcément les gens ont vu des grosses séries. Donc tu as vu Breaking Bad, c'est trop facile parce que finalement on est sur des... on peut pas recommander de blockbuster à blockbuster, c'est trop diffus.
- Speaker #0
Oui et pour ça on n'a pas besoin de... entre guillemets on n'a pas besoin de ça de bêta-série.
- Speaker #1
Exactement. Donc en tout cas, ça de façon... sur les usages, ça c'est un premier angle. Et sur le contenu lui-même, là on a beaucoup travaillé. Parce que sur le contenu lui-même, on s'est dit mais en fait, dans tout ce qu'on fait nous de professionnels, même comme application, on cherche des séries comparables, quelque part on cherche tout le temps à comprendre quelles sont les séries qui se ressemblent, etc. y compris pour des séries qu'on développe, y compris pour aider les professionnels. Et donc là, on se dit finalement, on a des bases de données qui sont utilisées sur la place, qui s'appellent IMDB notamment, qui vont vous dire, voilà, il y a 32 possibilités, ta série c'est soit un thriller, soit un crime show, soit une comédie, soit un show de cuisine, il n'y a pas beaucoup de possibilités. Et pour complexifier, on va dire, ah mais celle-ci, elle est en même temps drame et thriller, ou drame et comédie, voire trois, quatre possibilités. Donc finalement, pour décrire un contenu, le genre... est un petit peu aléatoire. Et après, on a le synopsis auquel on peut se raccrocher dans quelques lignes. Et donc là, on s'est dit qu'il y a quand même un terrain d'investigation assez important. Pour le coup, on en parlera que l'IA peut beaucoup aider. C'est comment peut-on déceler dans les contenus un peu plus de valeurs intrinsèques, un peu plus de paramètres, on va dire de descripteurs pour faire qu'on va trouver un contenu, pas uniquement parce que c'est un western, mais parce qu'il y a beaucoup de musique dedans. Ça peut être un critère. Parce qu'il n'est pas violent, ça peut être un critère. D'accord. Parce qu'il va parler... Il va mettre plus de femmes en avant, ou il va parler de l'environnement, des critères de sens, etc.
- Speaker #0
Et que tu écris là, ça c'est des choses que vous analysez vous au travers... Comment vous faites pour découvrir ça, ou en tout cas pour analyser ça dans un épisode ? Vous avez... De l'IA, vous avez quoi ?
- Speaker #1
Alors, initialement, ces choses peuvent se faire limite à la main, en déclaratif. Je connais, quand j'ai échangé avec des alter-ego dans des grands studios américains sur ces problématiques de découvrabilité des contenus, certains m'ont dit que ça fait des années qu'ils font, sur leur temps perso quasiment, ils étiquettent les contenus, ils font des tags sur plein de... Mais c'est une tâche. Trop importante pour que des humains la fassent. Et puis surtout, elle est très biaisée parce que si vous dites, décris-moi Friends, on va dire les amis, les machins, etc. Mais souvent, c'est un show que j'ai adoré, beaucoup de gens adoraient, mais je l'ai vu il y a 10, 15, 20 ans. Donc à un moment donné, le premier épisode, le deuxième, le troisième, c'était quoi les valeurs dedans ? Est-ce qu'il y avait de la musique ? Est-ce qu'il y avait tout ça ? Je ne me rappelle plus trop. Donc j'ai une vision un peu vague des choses. Donc nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on s'est dit... Pour ce chantier qui est énorme, mettre des tags initialement qui était l'idée, on peut aller beaucoup plus loin avec l'IA, on peut complètement décrire ce qu'il y a dans un contenu, créer des familles et donc finalement arriver à avoir un ensemble d'indicateurs. quasiment infinies qui vont décrire un contenu et qui en font qu'on est capable d'approcher une notion de fingerprint, d'empreinte de contenu. Un contenu devient unique. Alors qu'aujourd'hui, si je me retourne vers un catalogue d'il y a 10 ans, quasiment la moitié seront des crime shows, 20% seront des comédies. Et puis j'ai un peu de cast, un peu d'histoire, mais je ne me rappelle plus de grand chose du catalogue des années 2010, 2000. Donc là, on a des solutions pour aller rechercher tous ces éléments-là et les refaire vivre aussi. Donc c'est une vraie solution aussi pour le catalogue et pour utiliser, mieux valoriser et mieux faire connaître l'existant.
- Speaker #2
Quand tu dis catalogue, c'est-à-dire que ce travail, il est fait au niveau des... vidéo ou est-ce que c'est au niveau des fiches synopsis, etc. qui sont à votre disposition ?
- Speaker #1
Oui, c'est une bonne question. Donc la question, c'est de se dire, est-ce que les technologies d'aujourd'hui, nous on considère donc que l'IA, ce n'est pas les aspects génératifs créés en termes d'outils. En fait, on avait de la big data, on est passé sur une data qu'on a commencé à mieux trier, elle est devenue smart et maintenant, il y a des logiciels de sens qui sont mathématiquement, c'est l'intelligence artificielle qui est documentée mathématiquement depuis les dix dizaines d'années. Mais maintenant, on a des outils pour l'utiliser, pour trouver des relations de sens entre deux vidéos, deux textes,
- Speaker #0
etc. Le génératif, là, c'est un peu le deep learning, c'est-à-dire que vous avez beaucoup de données et vous allez pouvoir analyser ces données de manière très précise. Tu peux aussi imaginer du génératif en se disant bah... Créer de nouvelles catégories ?
- Speaker #1
Oui, oui, on peut... Alors, oui, moi je pensais le génératif au sens créer de la vidéo... Ah oui,
- Speaker #0
oui, d'accord, non, non, on n'est pas là.
- Speaker #1
Donc là, elle est quand même intelligente parce qu'on peut s'appuyer dessus aussi pour faire évoluer considérablement la réflexion. effectivement. Donc aujourd'hui ce qu'on fait c'est que on a plusieurs méthodes mais globalement quand on lit un contenu à la base, donc on ne peut pas faire confiance à tout ce qui a été écrit dessus. Le consommateur nous disent dedans il y a ci, il y a ça. Non on lit le contenu. le contenu de façon intrinsèque, on regarde ce qu'il y a intrinsèquement dedans. On peut extraire, on peut déjà décrire tout ce qu'on voit, ça c'est des analyses sémantiques. On peut aussi directement faire des analyses dans la vidéo, maintenant c'est possible, avec des moteurs d'IA de type Gemini, Anko, l'analyse est faite dans la vidéo. On peut aussi extraire l'audio, en créer des fichiers de sous-titres et de dialogues, et analyser des dialogues. Donc finalement, on est parti de 32 critères thrillers, etc., avec aujourd'hui, En quelques secondes, on peut sortir d'une heure de contenu un fichier énorme qui va décrire tout ce que je viens de dire et dans lequel, justement, il faut aller chercher des critères, les faire ressortir, les comparer et donc avoir une nouvelle description de cet ensemble de contenus avec beaucoup plus de granularité.
- Speaker #0
Et là, vous créez votre propre donnée qui n'est pas existante.
- Speaker #1
Justement, on documente, on fait des fingerprints. empruntes, tout contenu est unique, on peut même aller dans des contenus qui n'ont jamais été décrits.
- Speaker #0
C'est marrant que les sociétés de production ne le fassent pas. Pourquoi ils ne le font pas ?
- Speaker #1
Alors déjà, les tags, mettre des tags à la main, décrire les contenus, trouver des arguments de vente, c'est fait depuis longtemps. Mais ça coûte beaucoup de temps, ça coûte de l'argent. Par rapport à des ventes sur des plus petits contenus, on n'est pas sûr. Et donc, de nouveau, on se retrouve à… à bien décrire les gros contenus, ceux où on est sûr de faire des ventes. Et donc, il y a beaucoup de contenus qui sont laissés de côté.
- Speaker #0
Ce que tu décris, c'est qu'il y a des outils d'automatisation. Pourquoi eux ne prennent pas ces outils-là pour créer cette donnée hyper riche que vous créez ?
- Speaker #1
En fait, c'est très récent, tout ça. C'est des réflexions. Moi, je fais un peu la tournée des conférences et des salons des médias. Ça date d'il y a quelques semaines, quelques mois. Le mot même « découvrabilité » commence à être communiqué depuis quelques semaines, quelques mois.
- Speaker #2
On ne connaît pas ce mot-là il y a deux ans. Je n'ai jamais employé.
- Speaker #1
découvert bilité dans mon secteur peut-être tu faisais pas ça en délai mondain non pas énormément de ressources à consacrer en R&D, ce ne sont pas des sociétés qui font de la R&D, ce ne sont pas des sociétés qui font énormément de marketing de fonds, ils font du marketing opérationnel, d'accompagnement. Donc finalement, les producteurs sont intéressés, mais il faut quand même trouver les ressources. Donc c'est plutôt un travail qui est fait par des sociétés un peu technologiques comme nous on l'est quand même finalement. On peut trouver du savoir-faire bien sûr chez les plateformes, puisque là il y a quand même des gens qui réfléchissent à des outils pour leurs recommandations chez des... Chez les telcos aussi, c'est important. Donc, je ne dis pas que personne ne travaille dessus. Mais le producteur, lui, ce n'est pas lui qui fait des produits marketing. Il les utilise. Donc, du coup, c'est des partenaires pour nous, c'est des clients. Voilà.
- Speaker #0
Moi, ça m'amène à mon deuxième point. C'est pour ça que je voulais commencer à gratter un peu la surface et arriver un petit peu au moteur derrière votre outil et bêta-série. Concrètement, aujourd'hui, vous générez… de la donnée très riche qui vous permet d'alimenter votre moteur, votre usine, et derrière améliorer le niveau de découvrabilité, en tout cas le niveau de recommandation. Très naturellement, je me dis que ces gars-là sont assis sur une mine d'or parce que vous avez une capacité à pouvoir prédire quels sont, et tu me vois venir, quels sont les contenus qui vont avoir du succès. succès. Est-ce que c'est quelque chose aujourd'hui que vous arrivez à dominer et que vous je dirais vous revendez ou en tout cas vous monétisez en fait cette donnée qui est hyper riche qui est de dire, moi je sais que typiquement un show de cuisine avec plus de femmes que d'hommes de la musique à ce moment-là et qui dure entre temps et temps a un niveau de réussite supérieur à d'autres formats.
- Speaker #1
Alors, c'est une bonne question. Toute l'industrie dit « on va y arriver, on prédit les succès, etc. » Moi, ma réponse, elle est plus nuancée. Ma réponse, elle est de dire que, un, on est dans le monde du divertissement, dans le monde du contenu. où les gens sont entertains, sont divertis, sont surpris, et que, extrêmement régulièrement, si ce n'est tout le temps, les plus grands succès ne sont pas ceux sur lesquels ils étaient les plus attendus. Donc, et fort heureusement, la création, c'est ça, c'est de surprendre. les gens et de créer il ya énormément alors il n'aura pas contre moi je me dis les blockbusters ça cartonne tout le temps regardez une série comme the bear sur disney plus qui reprend une cuisine C'est devenu un phénomène planétaire. Initialement, c'était une série extraordinaire. Mais il n'était pas certain qu'un gars qui reprend un petit restaurant d'hamburgers se fasse tous les Emmy Awards et que ce soit la série dont tout le monde parle. régulièrement on a quand même l'emploi oui que t'es que t'es des contenus plus confidentiel qui explose ok mais les blockbusters ça cartonne tout le temps par contre justement sur sur ensuite je dirais prédire le succès évidemment, ce qu'on peut comprendre, c'est quels sont les facteurs favorables, quels sont les faisceaux de présomption qu'on peut analyser pour donner des éléments d'aide à la décision, des éléments de fabrication, des éléments de packaging, un ensemble d'éléments qui font que le créateur, s'il a entre les mains un sujet très fort qu'il a déjà signé avec des chaînes et qu'il veut que ça marche au maximum, on peut, nous, lui donner des éléments qui peuvent... l'aider à optimiser qui peuvent finalement lui dire tu sais les gens aujourd'hui je prends des exemples tu la cité une comédie par exemple on dit bah historiquement le format des comédies c'est des 20 minutes c'est très court
- Speaker #0
Nous, on dit, oui, moi, quand je vois tous les catalogues proposés sur Bêta-Série, on mesure tout ça. Sur tous les catalogues, il y a effectivement beaucoup, beaucoup de comédies courtes. Mais quand je vois les usages, le nombre de gens qui regardent les comédies et que je trie ça, c'est une entrée, par la durée, je me rends compte qu'il y a beaucoup de comédies beaucoup plus longues qui marchent très bien aussi. Donc finalement, il ne faut pas forcément se dire qu'il faut nécessairement une série courte pour faire de la comédie. Donc on peut aider les gens, les accompagner là-dessus. La durée, c'est un point. Nous aujourd'hui ce qu'on analysera par exemple, de façon macro sur le marché, on sait que les séries aujourd'hui ont des points communs de succès. Les séries qui marchent le plus, elles ont des points communs, mais qui sont des points qui peuvent paraître du bon sens, mais s'ils viennent de les connaître. Par exemple, ce sont des séries qui sont assez collectives, chorales. Pourquoi ? Parce qu'une série pour durer dans le temps et pour plaire, au-delà d'un plot, elle doit créer de l'empathie avec ses personnages. Et créer de l'empathie avec ses personnages, quand on en a un et on a moins d'adhérence avec son audience, que quand on a une galerie de personnages.
- Speaker #1
L'exemple de Friends est parfait. Certains adorent Phoebe, d'autres, d'autres Monica, donc tu as vraiment la galerie parfaite.
- Speaker #0
Donc on sait que les séries chorales arrivent souvent dans le top. Ce n'est pas pour autant qu'une série avec un personnage central ne va pas cartonner. Mais on sait qu'il y a des faisceaux comme ça de présentation chorale. On sait aussi de nos jours qu'il y a énormément de personnages féminins forts. C'est une vraie proposition, c'est un vrai changement de... dans la création. C'était dit encore dans la conférence de presse de Cérémonia d'hier sur le nouveau cru 2025. Il y aura encore beaucoup plus de personnages féminins forts, incarnés. Donc ça, c'est une vraie tendance, mais il n'y en avait pas assez. Et donc là, on est beaucoup plus... La parity qui est prônée par la Commission européenne, elle a beaucoup de sens parce que c'est une vraie demande des audiences. Donc des femmes, mais des hommes aussi. Donc on a ça. On va avoir des séries qui sont dans des différents lieux de tournage. Alors ça, c'est intéressant. Pourquoi ? Parce qu'en fait, avec les plateformes qui viennent, initialement, c'était un vidéoclub, Netflix, par la Poste. Amazon, ils ont vendu beaucoup de DVD qui étaient DVD de films. Toutes ces propositions-là apportent des genres, qui sont des genres qui sont quelque part un peu plus chers à produire, qui n'étaient pas les genres de télévision. Le genre de télévision, un commissariat de police, il y a eu beaucoup de séries qui viennent dans un commissariat de police. Aujourd'hui, beaucoup de séries qui ont fait parler... On fait découvrir aux gens le fait qu'en télévision, on peut avoir des qualités de production au niveau du cinéma, qui se passent dans plein d'endroits, qui font découvrir le monde. Et donc là, c'est un élément. Souvent, les séries sont dans différents endroits.
- Speaker #1
Par exemple ?
- Speaker #0
Bien, emblématiquement, le Bureau des Légendes, qui se passe en plein d'endroits.
- Speaker #1
Je vois ce que tu veux dire. D'accord ?
- Speaker #0
Parce que les gens, on les fait voyager. C'est devenu un peu le cinéma. Les frontières deviennent floues. en fait, la qualité de production d'une série peut être au niveau d'un budget de film et vice versa.
- Speaker #1
Ou d'argent et de sang.
- Speaker #0
D'argent et de sang, pas mal. Oui,
- Speaker #1
pareil. En Israël, du bar.
- Speaker #0
Exactement. Dans les casinos.
- Speaker #1
Dans les casinos, oui, effectivement.
- Speaker #0
En Asie du Sud-Est, etc. Donc c'est vrai que souvent, mais ça c'est quelque chose qu'on a remarqué dans les séries qui ont le plus fonctionné en 2024, on a comparé une dizaine de plateformes sur le top 20, donc j'ai dit tiens, c'est marrant, c'est un élément qui revient. bon c'est pas pour autant encore une fois que je peux pas avoir du succès pour une série, il ne se passe que comme en thérapie dans le cabinet d'un psychothérapeute d'accord ? Donc voilà, ce que j'appelle des faisceaux de présomption c'est des éléments qui permettent de comprendre avec mon sujet mon type de cible etc il y a peut-être des éléments que je dois prendre en compte mais souvent aussi on fait le contraire parce qu'on est à contre-courant et quelque part finalement les créateurs qui prennent à contre-courant surprennent et souvent réussissent aussi ...
- Speaker #1
Ouais, en tout cas, c'est vrai que quand tu parles un petit peu des faisceaux de réussite,
- Speaker #0
en tout cas des critères,
- Speaker #1
c'est difficile. Si on prend la grille des séries qu'on cartonnait, moi, tu évoquais cela, je regarde les séries que j'ai aimées, que j'ai cartonnées, effectivement, tu as Personne inféminin très fort, tout ce que tu racontes se retranscrit dans ce que j'ai vu, en tout cas cette année, ce que j'ai aimé.
- Speaker #0
Mais par exemple, pardonne-moi, il y a aussi des éléments qu'on a toujours eus, mais qui sont effectivement importants. Suspense, par exemple. La notion de suspense, de mystère, ça, ça marche très fort. On a cru que pendant longtemps, c'était des séries d'un type particulier, bouclées, avec un mystère à découvrir, etc. Non, les gens, il y a aussi, de par les années qui passent, les différentes propositions sur les plateformes, les télés, etc., les gens aiment toujours aussi des histoires qui leur font un peu peur. dans lesquels il y a du suspense, dans lesquels il y a des intrigues fortes, il y a aussi des fondamentaux qui sont les fondamentaux du théâtre, de la dramaturgie, etc. Il n'y a pas que des éléments nouveaux, il y a aussi des éléments, le rire qui peut être important, donc faire une bonne série, faire un bon film, il y a beaucoup beaucoup d'éléments à prendre en compte, évidemment, donc il y en a certains qui sont là depuis la nuit des temps, ils sont toujours là.
- Speaker #1
Et s'il pousse en fait la réflexion encore un petit peu plus loin, Clairement, là, tu m'as donné un très bon prompt pour construire une série. Est-ce qu'aujourd'hui, en tout cas, est-ce qu'on est prêt à avoir une révolution à terme ? Vous avez la capacité à, entre guillemets, sortir des critères plus ou moins granulaires, on va dire ça, des facteurs clés de succès, pour reprendre mes PowerPoints d'école de commerce, les fameux FCS. Demain, je peux en faire un prompt et qui va me générer une série basée là-dessus. Est-ce que tu penses qu'on en est là aujourd'hui ou on en est encore un peu loin ?
- Speaker #0
Premièrement, je pense qu'on en est loin, mais techniquement, il n'est pas exclu qu'on arrive avec des logiciels qui vont vous aider à fabriquer une histoire avec moins d'interventions humaines que ce n'est le cas aujourd'hui. Mais je pense fondamentalement qu'on a des outils qu'il faut plutôt considérer comme des amplificateurs de talent et de création. C'est-à-dire que c'est des outils... Quand ils sont utilisés par des humains, mais qu'ils vont les utiliser aussi pour voir tout ce qui a été fait, pour faire des choses différentes. On peut en détourner aussi les usages. On n'est pas obligé de dire « fais-moi une bonne histoire » , mais comment se raconte ce type d'histoire d'habitude ? Moi j'ai un traitement différent. Parce que c'est un vrai débat sur la création et l'art. Est-ce que l'art n'est pas une permanente reformulation, une façon nouvelle de retraiter un sujet ? Finalement, Icard limite...
- Speaker #1
Ça y est, on est arrivé au point IK.
- Speaker #0
Voilà, Shakespeare. Les dilemmes shakespeariens, etc. Tout ça, c'est ça qui fait le cœur du storytelling. Mais la façon dont on le fait, dont on le traite, dont on le package, l'univers dans lequel on l'ancre, tout ça, ça donne tellement de combinaisons. C'est ça la richesse des histoires. Mais on ne peut pas arriver avec des histoires totalement nouvelles tout le temps. Mais la façon de les raconter change beaucoup à travers les âges. Donc, si les outils permettent de savoir ce qui a déjà été fait, permettent d'avoir des idées, des raccords entre des choses auxquelles on n'avait pas pensé, ça peut amplifier. Mais au milieu de tout ça, il y a un créateur qui aura une intuition créative et qui va donner une sorte de logique de fonctionnement de tout ça ensemble pour qu'on se dise, tiens, cette série est bonne, alors qu'avec les mêmes ingrédients, entre guillemets, faits par des robots, on sent direct le truc. ne fonctionne pas, est artificielle.
- Speaker #1
J'ai une dernière question subsidiaire, un peu la question bonus. Tu parlais tout à l'heure de ton parcours et des différentes révolutions et évolutions que tu as vécues et sur lesquelles tu as travaillé dans les médias. Tout de suite, un disclaimer, tu n'as pas le droit de parler d'IA à cette réponse, mais quelle est pour toi la prochaine révolution dans les médias ?
- Speaker #0
Je vais vous surprendre, parce qu'effectivement, à cette question-là, de toute façon, je ne parlerai pas d'IA déjà, parce que l'IA... tout le monde en parle et on le voit en marche actuellement, donc très bien. Il y a un élément, je trouve, qui était un petit peu sous-estimé, et je vais revenir à ma casquette ingénieur. Depuis la nuit des temps, on a filmé initialement en Argentinie avec une caméra, puis ensuite c'est devenu numérique, puis ensuite il y a eu des capteurs qui prenaient de plus en plus d'informations au passage. On a passé sur de la haute définition, maintenant on a de la 4K, de la 8K, etc. Donc je me suis dit, tiens... La bonne expérience avec l'image, avec un contenu, c'est plus de définition. C'est 8K, etc. Or, si je reviens vraiment au côté ingénieur, voire biologiste, notre œil, aujourd'hui, la définition, il en a assez. Il voit assez de définition. Il voit même assez de fréquences d'images. Assez bien. Il y a des directions qui n'ont... pas été bien explorées et qui ont un champ de potentiel en termes d'immersion, d'émotion, d'engagement, d'empathie qu'on peut créer avec le consommateur et qui n'ont pas été beaucoup développées. Et je vais en donner deux ou trois. La première, c'est les couleurs. Aujourd'hui, malgré le fait que ce soit 4K, 8K, etc., un Blu-ray 4K, il va vous servir 35% de ce que votre oeil peut voir en couleurs. Beaucoup moins que la richesse de perception. des couleurs d'un œil. Ok. Ça, c'est un vrai sujet. Le deuxième, qui va de pair. Donc là, c'est connu des chef-op, c'est connu des étalonneurs, tous ces sujets-là. Mais c'est assez technique à la base et pourtant, il y a une relation directe au consommateur. Le deuxième sujet, c'est le contraste, le brightness. Parce qu'en fait, il y a des couleurs aujourd'hui qui sont restituées. Alors, les échelles, ça s'appelle des nits, c'est technique. C'est quelques centaines. Aujourd'hui, on pourrait aller à 10 000, à plusieurs milliers. En gros, Dans une image, vous pourriez voir dans un coin à gauche un petit chat noir qui est dans l'obscurité et qu'on distingue. Et en même temps, en Ausha droite, vous pourriez voir un soleil éclatant qui vous éblouit. D'accord ? Vous devez même détourner le regard. Dans la même pièce, aujourd'hui... La vidéo écrase tout ça, en bas à gauche c'est tout noir, en Ausha droite c'est un peu jaune. Donc il y a un vrai travail global sur le signal en fait, qui est en cours, accompagné du deuxième, du compagnon essentiel de l'immersion dans une histoire et dans un contenu, c'est le son. Un son aujourd'hui binaural, un son qu'on appelle NGA, New Generation, qui est immersif, qui est une douche en fait. et qui vous fait dire que le petit chat en plus il miaule, ça vient vraiment derrière moi et puis la fenêtre qui grince elle est au fond à droite, elle est très loin, le chat est beaucoup plus près, tout ça il y a aussi beaucoup de travail à faire, alors il y a eu beaucoup de choses faites dans le son, mais il y a encore une belle roadmap technique sur la couleur, sur le contraste, sur ces aspects là, il y a moins de choses mais il y a des nouveaux standards ça s'appelle UHD et ça je pense ça va beaucoup avancer Ça a été beaucoup évangélisé, ça a beaucoup commencé avec tout l'environnement de Dolby. Et aujourd'hui, il y a des normes et des standards qui s'ouvrent beaucoup, qui vont permettre aussi de vivre ça dans d'autres environnements d'usage. Dans les voitures, les voitures vont proposer ça, notamment le son. Beaucoup de travail sur ça. Sur les écrans, typiquement, si vous voyez une série, il y a beaucoup de gens qui regardent des séries sur des écrans. Quand on la regarde en plein soleil, on ne voit rien. Ce que je viens de dire sur les contrastes pourrait permettre de voir en plein soleil des écrans. et d'obscurité de changer conséquemment. Donc, il y a encore un gros travail technique là-dessus. Et donc, il y a des standards, notamment, il y a des standards très intéressants en Chine qui s'appellent Vivid. Et les Chinois sont très exigeants en termes de qualité sur ce qu'ils regardent. Et donc, il y a une vraie émanation, il y a un vrai écosystème qui se met en place. Il y a des centaines d'industriels qui ont rejoint le consortium. Et donc, voilà, c'est une idée. Très intéressante. En tout cas, l'évolution du marché au-delà... de l'histoire et de son traitement par l'IA.
- Speaker #1
Et la 3D, tout ça, non ? Les écrans ?
- Speaker #0
Les gens... Alors, si, dans cet environnement-là, la 4K, la 8K, on va passer beaucoup, beaucoup d'informations, également, on pourra avoir des informations tridimensionnelles. Donc, la VR, l'AR, il y a également des très gros progrès qui sont réalisés. Ce qui se fait dernièrement sur les casques Apple Vision est exceptionnel, est vraiment exceptionnel.
- Speaker #1
Sur les ? Pardon ?
- Speaker #0
Sur les casques Apple Vision. Ouais.
- Speaker #1
Moi, j'en réfléchissais, je me rappelle une époque où on avait... Vous achetiez votre... LG ou Samsung, il faut que tu remarques, ou Hisense, et qui venaient avec des lunettes 3D. Passons à autre chose. Mais est-ce que demain, il ne peut pas y avoir une vraie… J'attends vraiment cette révolution où je sens que, de mon écran, je ressens de la profondeur, je ressens des volumes.
- Speaker #0
Là, il y aura quelque chose à faire. L'augmented reality, c'est-à-dire voir sur un écran un film dont une partie va continuer à se passer dans la salle. Donc, on peut… On perce pas quand même la salle, mais on voit que ça se développe à partir de l'écran. Ça, ça se fait très, très bien sur Apple Vision. Je l'ai vu il y a 15 jours en démo, ici à Paris. C'est exceptionnel. Il y a des jeunes sociétés qui développent ça actuellement et qui font qu'on est capables aussi, tous ensemble, d'interagir avec un personnage. Et tous ensemble, de repousser des rayons et de faire que ça bouge à l'antenne, c'est des choses qui sont assez folles. Il faut un casque quand même, il faut des équipements, il faut alimenter tout ça. Mais artistiquement, c'est assez bluffant. Et puis techniquement, on n'est peut-être pas capable de mettre ça dans des salles des milliers de personnes équipées. Mais moi, je l'ai fait en environnement avec plusieurs dizaines de personnes avec des casques. Et ça commence à très bien marcher. Donc je pense qu'effectivement, AR, VR vont aussi apporter cette dimension supplémentaire.
- Speaker #2
Spectacle vivant, virtuel,
- Speaker #0
communautaire.
- Speaker #2
C'est incroyable.
- Speaker #1
Ouais ouais, ok, non mais en tout cas c'est bravo parce que tu as réussi à répondre à la question sans parler d'IA, c'est le chemin facile, on t'avait interdit aussi. Mais non, non, je trouve ça assez fabuleux ce que tu racontes, parce que c'est vrai que finalement la révolution c'est aussi repartir au basique, c'est-à-dire comment on restitue l'image. d'une meilleure manière et effectivement là-dessus je pense que quand tu vois les progrès sur d'autres aspects, on est resté un petit peu encore ancré dans le temps et c'est vrai que moi je naturellement je vais faire le parallèle avec le jeu vidéo mais le jeu vidéo pour le coup a une bien meilleure restitution parce que c'est que du digital. En fait tu as sur des écrans aujourd'hui tu as de la profondeur de couleurs, de textures qui est extraordinaire et que tu ne vois pas à la télé.
- Speaker #0
Non, je suis d'accord. On a beaucoup à apprendre dans l'industrie du jeu vidéo, y compris même pour le montage, tous les logiciels de jeux vidéo qui font intervenir des personnages. Toutes les séquences où on ne joue pas, mais les personnages bougent, c'est des playlists, c'est des séquences, c'est du cinéma, en fait. Et donc, il y a beaucoup, beaucoup dans la fabrication. Au-delà de l'IA, il y a beaucoup de gens qui utilisent Unreal.
- Speaker #1
C'est déjà le cas. J'avais entendu que c'était dans certains films, Blockbuster, tu vois, quasiment 70% qui est généré dans Unreal.
- Speaker #0
Les moteurs de jeux vidéo sont exceptionnels et puis on peut se dire tiens il me faut un deuxième soleil dans ma séquence Et on le remet, je veux refaire un shooting dans la rue, je ne retourne pas dans la rue. Donc non, il y a un énorme progrès dans la fabrication. Et ces communautés qui sont des milliers de développeurs sur Unreal, il faut profiter de cette force de frappe incroyable qui n'existe pas dans des environnements plus petits au niveau du cinéma.
- Speaker #1
On va discuter des heures, mais effectivement je pense qu'il y a un rapprochement qui est assez extraordinaire entre le ciné et le jeu vidéo.
- Speaker #2
Alors la playlist pour terminer, on parle médias, gaming, sport dans Partage d'écran. Donc je vais te demander quel est ton souvenir sportif, celui que tu emporteras avec toi ?
- Speaker #0
Un jour. Alors, souvenir sportif. Je dirais que le souvenir télévisuel sportif, c'était probablement la finale Yannick Noah, quand j'étais gamin, à Roland-Garros. Je me rappelle, c'était un dimanche après-midi, il faisait chaud, ça durait longtemps, et je suis resté captivé. J'étais un peu en obscurité, je me rappelle, parce qu'il faisait très chaud, on fermait les volets. Un truc très lié à l'enfance.
- Speaker #2
On enchaîne avec ton souvenir. Alors, je ne sais pas si tu es gamer. J'ai pas l'impression.
- Speaker #0
Je dirais, je ne suis pas gamer.
- Speaker #2
Donc est-ce que tu as un jeu vidéo dont tu te souviens ?
- Speaker #1
Un jeu vidéoludique, ou peut-être que tu es rentré plus jeune dans des salles d'arcade et tu as vu le...
- Speaker #0
Comment s'appelle toute cette franchise Ubisoft historique qui est incroyable ? Assassin's Creed ? Assassin's Creed, Révolution. Je ne sais pas si ça s'appelle comme ça.
- Speaker #1
Oui, Unity.
- Speaker #0
Vraiment magnifique. Et on peut être très fier d'avoir... En France, un studio qui va parler comme ça de l'histoire et la faire redécouvrir, moi mon fils m'a dit qu'il avait été intéressé par tout ce qui est historique grâce aux jeux vidéo. Donc voilà, c'est peut-être ça de façon un peu indirecte. qui me fascine le plus.
- Speaker #1
En tout cas Ubisoft sera content d'être cité aujourd'hui et puis le prochain Assassin's Creed sera bientôt donc voilà.
- Speaker #0
Voilà exactement. C'est le meilleur pour eux.
- Speaker #2
Et alors le meilleur pour la fin parce qu'on a parlé des séries TV pendant toute l'émission quasiment. Quelle est ta série TV ? La série TV que tu nous recommandes aujourd'hui ?
- Speaker #0
Alors c'est là où l'exercice est compliqué parce que normalement dis-moi qui tu es et je te donne une série. C'est-à-dire globalement les recommandations. Oui, quelle est ta recommandation ? Je ne sais pas. le temps en fonction de qui je suis je change beaucoup donc je serai assez contextuelle là en ce moment il ya une série exceptionnelle qui va sortir pour sa troisième saison qui s'appelle white lotus nature max qui est une série que j'encourage à voir pour la raison suivante, c'est qu'elle fait du travail de divertisse. Elle fait un peu tout, en fait. C'est-à-dire qu'on se dit, on a l'impression que tous les corps de métier ont été rassemblés pour faire du bel ouvrage. Le générique, ça démarre dès le générique, qui est exceptionnel. La musique est incroyable. Le casting est dingue. Les endroits, la photographie est exceptionnelle. Et le plot est toujours, c'est une sorte de format, mais qui s'amuse à, je dirais, à nous titiller, qui est à nous emmener. à chaque fois dans des zones où on s'y attend pas trop et qui alterne en permanence le divertissement et une psychologie très subtile beaucoup plus qu'il n'y paraît donc je trouve que c'est un très bel objet et c'est c'est tellement agréable à voir et merci à toi merci beaucoup alors
- Speaker #1
bientôt attend avant que tu parles reste avec nous ou est ce que les gens peuvent se retrouver est ce qu'il ya un salon sur lequel tu vas être bientôt est ce que tu as tu étais présent sur un réseau social en particulier si on veut en savoir plus de rémi et bêta série ça se trouve j'imagine sur les stores, mais de toi ?
- Speaker #0
Alors Betasérie c'est betasérie.com pour le grand public, betasérie.pro pour les offres professionnelles moi-même je suis sur LinkedIn et très présent et puis dans les salons, je suis dans beaucoup de salons je serai là à l'EFM à la Berlina demain, à Série Mania au MIPCOM à La Rochelle en Espagne, en Allemagne un peu partout, je suis très européen je suis dans beaucoup de salons qui sont plutôt des salons médias
- Speaker #1
Et le salon en France le plus plus experts, pointus sur les séries, c'est quoi ?
- Speaker #0
Je pense que c'est Séries Mania, qui est vraiment un salon européen.
- Speaker #2
On se retrouvera là-bas au mois de mars.
- Speaker #1
Voilà, Séries Mania, effectivement. Micromania, Séries Mania. A très bientôt Rémi, merci encore d'être venu. Au revoir.
- Speaker #0
Merci.