- Speaker #0
On a des artistes comme Jul, comme Vianney, plusieurs centaines de top artistes chez Viv, qui travaillent avec nous et qui sont internationaux. On parie beaucoup sur le développement. On ne va pas essayer de signer des top artistes, on va plutôt essayer d'exploiter un nouveau talent et de les faire monter à un maximum. Il faut qu'on inspire l'innovation dans un cadre qui est réaliste. Et on le voit très bien avec la GNI, où les gens s'imaginent des cas d'usage qui en fait ne sont pas cohérents avec la réalité et on oublie un pan de cas d'usage. qui eux pourraient avoir de la valeur ajoutée. Il y a une différence entre prendre la jam pour m'aider à réorchestrer ou réarranger un morceau, ou je fais un album de A à Z.
- Speaker #1
Bienvenue sur Partage d'écran, votre rendez-vous tech et digital dans les domaines du sport, des médias et des jeux vidéo, présenté par Globant. Je suis Paul Depré.
- Speaker #2
Et je suis Monsieur Châtelier, mais vous pouvez m'appeler Gaël.
- Speaker #1
Et aujourd'hui on reçoit Antoine Jacouto, donc tu es CTO de Believe.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Eh bien écoute, très vite de te recevoir aujourd'hui. On est pressé d'en savoir plus sur Believe, pressé d'en savoir plus aujourd'hui sur vos transfo. Je crois que vous avez un grand projet de transfo en cours. Mais avant toute chose, peut-être Gaël, les rappels ? pour nos auditeurs de nous suivre, de nous liker, etc.
- Speaker #2
Carrément, oui. Le petit instant publicité. Partage d'écran est disponible sur Youtube, mais aussi sur toutes les plateformes de podcast. N'hésitez pas à vous abonner, à nous suivre, à nous liker, mettre le pouce bleu, les petites étoiles. Ça nous fera du bien. C'est amusant. Antoine, j'ai vu que tu as commencé dans le théâtre. Donc, je peux... Je pense que tu es la première personne que l'on reçoit qui a commencé dans le théâtre et qui se retrouve dans le monde de l'IT. Comment est-ce que ça s'est passé ?
- Speaker #0
Écoute, ce n'était pas du tout prévu. Ce n'était pas mon chemin de vie, en tout cas prévu à l'origine. J'ai toujours fait de l'informatique en hobby. J'ai toujours bidouillé depuis le plus jeune âge. Et en fait, j'adorais ça et donc je ne voulais absolument pas en faire mon métier. parce que c'était une passion et je ne voulais pas détruire le côté fun de cette passion-là. Oui, c'est vrai que je suis parti dans le théâtre assez jeune. J'ai tourné sur plusieurs places, enfin j'ai travaillé dans le théâtre. Et ma femme est tombée enceinte. Je rentrais de tournée, je n'avais rien derrière. Et c'était fin des années 90, au moment de la bulle internet. Et là, j'ai eu des propositions d'une start-up qui me demandait de venir l'aider pour gérer son IT central. qu'on avait marre de faire tourner les stagiaires régulièrement. Et j'ai dit, bah oui, c'est bien, je vais me prendre six mois, je vais éviter de courir au cachet, je vais prendre six mois assurés. Comme ça, j'aurai un peu de sous quand mon enfant naîtra. Et de fil en aiguille, j'ai trouvé un milieu que j'ai adoré, qui ne correspondait pas du tout à...
- Speaker #2
Tu ne t'attendais pas à ça ?
- Speaker #0
Non, en fait, la vie de bureau, je pensais que ce n'était pas pour moi. Au Brésil ? Un peu Brésil, ouais, peut-être un peu prétentieux à l'époque, j'en sais rien, voilà. Mais il se trouve que j'ai rencontré des gens super, des sujets super, et en fait j'ai cascadé, et puis 25 ans plus tard, voilà, j'en suis là. Donc pas du tout prévu, mais finalement très beau chiffre de parcours.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #1
Quand tu dis que tu commences à bidouiller, c'était quoi ? Sur Apple 2, sur ce genre de choses-là ?
- Speaker #0
Sur Apple 2, sur le Commodore 64, sur des compatibles IBM.
- Speaker #2
Et donc, ça fait 25 ans que tu es dans l'IT. Ton parcours est assez divers, on va dire, entre mano-mano, VP, enfin, ventes privées. Rien qui se rapproche du monde du spectacle ou de la musique. Et aujourd'hui, tu es chez Believe. Donc Believe, c'est une... plateforme qui aide les artistes à se promouvoir et à se distribuer, tu me diras si je me trompe, qu'est-ce qui t'a rapproché de Belive, t'as voulu revenir vers le monde du spectacle ou pas du tout ?
- Speaker #0
Alors, pas du tout. C'était plutôt opportuniste. Moi, il y a une chose que j'adore dans la tech, c'est que ça me permet de voir des milieux complètement différents. Comme tu disais, j'ai fait pas mal de retail, mano-mano, VP. J'ai fait de la fintech, j'ai fait de la recherche fondamentale, j'ai fait pétrole, gaz, shipping, etc. Et je trouve que c'est assez magique parce que ça permet de croiser des milieux complètement différents avec un cœur de métier qui reste quand même le même. Mais en revanche, avec des objectifs, des outcomes, des besoins, etc., qui sont complètement différents et surtout une population différente. Et c'est ultra enrichissant de pouvoir rencontrer autant de personnes de bords différents et avec des contraintes différentes. Donc non, on va dire que c'est opportuniste. Moi, depuis quelques années, je ne veux pas dire que je me suis spécialisé, mais j'aime bien les environnements qui ont besoin de se transformer. Ou on va dire que les équipes ne sont pas forcément... totalement fonctionnels ou en tout cas pas suffisamment et ont besoin de shifter d'un modèle technologique vers un autre. Et c'est moi, c'est ce qui m'a attiré à l'origine chez Believe plus que la partie en effet musique et artistique.
- Speaker #2
Je t'ai vu me regarder quand j'ai parlé de Believe, je pense que je n'ai pas été très complet sur la présentation de ce que fait Believe. Est-ce que tu pourrais me corriger et peut-être le présenter plus à Paul alors ?
- Speaker #0
Oui, je ne suis pas étonné. Bilib, c'est du B2B. Il y a peu de personnes du grand public qui connaissent, même si c'est une grande réussite française. Et en effet, quand les gens vont sur le site ou un peu se renseignent, ils n'arrivent pas à voir exactement l'intégralité du périmètre qu'on couvre. Donc en effet, c'est une boîte de musique avant toute chose. Ça,
- Speaker #1
c'est sûr. Dans la musique, là pour des artistes.
- Speaker #0
Exactement. On gère le recording, la distribution, le publishing, donc les droits d'auteur. le développement de l'audience de nos artistes également. Et la Bilib, c'est également un label en nom propre, mais on possède aussi plusieurs labels. En fait, le cœur de métier, c'est de développer les artistes à chaque étape de leur carrière. Donc, ce soit des artistes émergents, des mid-game ou des top artistes.
- Speaker #1
Comme ce qu'on appelait les labels à l'époque, c'est-à-dire que vous allez signer des artistes avec un premier album, vous allez vous occuper de l'enregistrement, de l'image de l'artiste, etc. Donc, vous avez quand même ces activités plus traditionnelles.
- Speaker #0
Absolument et aujourd'hui les artistes, ils ont envie et besoin d'innovation et d'indépendance et c'est pour ça qu'on aime à dire qu'on est des entrepreneurs qui travaillons avec des entrepreneurs. Quand on est artiste aujourd'hui ou petit label, on est dans l'entrepreneuriat et en fait on développe des outils technologiques pour faciliter cette aventure entrepreneuriale. Donc oui, bien sûr, on est là pour leur faire gagner du temps, faire en sorte qu'ils se focussent. sur leur art et sur le développement de leur audience et de leur fanbase. Et on accompagne, encore une fois, tout type d'artistes. Donc, ça va du Mexique à la Thaïlande, du Toti au Grand, du métal au classique.
- Speaker #2
Il n'y a pas de genre musical préférentiel ?
- Speaker #0
Non. Non, non, pas du tout. Et on a vraiment vocation à développer les artistes locaux dans leur localisation et les faire grandir et leur offrir finalement un marché à l'international, ce qui est possible aujourd'hui avec le digital. Ce qui n'était pas possible avant, c'était ce qu'on appelle l'effet long tail, c'est-à-dire se dire je vais essayer de distribuer un petit peu de musique, mais en fait, ça coûte très cher de distribuer de la musique. C'est compliqué ou alors il faut appartenir à un label donné ou être produit, etc. Aujourd'hui avec les outils numériques c'est beaucoup plus simple et en fait cet investissement de départ il est beaucoup plus réduit donc c'est assez facile de, je vais pas dire de gagner sa vie, on est loin de ça, mais de commencer à monétiser aujourd'hui par rapport à ce que ça aurait pu être dans le passé.
- Speaker #1
Parce que si on reprend un peu ce modèle-là dans les années 90, un artiste mexicain pour être distribué en Australie, il fallait passer par un label, une major, des distributeurs de coffres, il y avait tout un système à mettre en place qui était long, compliqué, sans parler de la partie de... Fabriquer le CD tout simplement quoi alors qu'aujourd'hui effectivement quand tu te mets en ligne j'imagine que c'est pas si simple que ça mais quand tu te mets en ligne nous typiquement partage d'écran pour demain distribué en Australie sans aucun problème je suis sûr que n'importe qui d'ailleurs en Australie on a des auditeurs voilà c'est sûr Il peut nous trouver très facilement. Par contre, vous ne faites pas la partie tournée. Vous n'êtes pas tourneur du tout. Vous n'avez pas d'activité de tourneur.
- Speaker #0
Alors, on a une entité aussi qui organise des concerts. C'est pas la plus visible alors ? Non, c'est pas la plus visible. En fait, c'est toujours pareil. C'est-à-dire qu'on offre aux artistes une offre end-to-end sur la gestion de leur carrière. Donc ça inclut également l'organisation de concerts. Après, tout ça, c'est des offres qui sont packagées. On a trois grandes offres différentes. Et à l'intérieur de ces offres-là, il y a des curseurs. Il y a des gens qui veulent potentiellement gérer telle ou telle partie eux-mêmes ou avec une autre entité avec qui ils travaillent dans le passé, etc. Mais on a trois grandes offres. La première qui est une offre qui s'appelle ThuneCore, qui est issue d'une acquisition qu'on a faite il y a une dizaine d'années, dont le headquarter est aux Etats-Unis aujourd'hui. Ça, c'est une offre totalement digitale. C'est-à-dire qu'en gros, moi je suis musicien du dimanche ou bien je suis un musicien qui veut rester indépendant, qui ne veut justement pas avoir de label et qui veut gérer sa carrière soi-même. Je vais passer par ThuneCore avec un user journey, donc un parcours totalement digitalisé, donc sans humain de l'autre côté. qui va me permettre de distribuer sur tous les grands DSP, donc les Digital Service Providers, les Spotify, les Apple Music, les Amazon, etc. Récupérer mes royalties, etc. Donc ça, c'est l'offre Do It Yourself. Ensuite, on a une offre qui s'appelle LAS, qui est Label and Artist Solutions, qui est, on va dire, le gros de notre offre Obelive, qui est une offre plutôt à curseur, où là, en effet, on va accompagner avec une forte dimension humaine nos artistes. en s'appuyant sur les outils technologiques que Believe met à disposition. Et la dernière offre, c'est AS ou Artist Services, qui, elle, concerne les top artistes qui sont chez Believe et qui ont des besoins d'accompagnement spécifiques, des gestions de royalties qui sont spécifiques, etc.
- Speaker #1
C'est un peu l'offre Enterprise de grosses plateformes.
- Speaker #0
Oui, un peu, bien sûr.
- Speaker #1
Et quels sont un peu les... Tu parlais des grands artistes, c'était ce que tu voulais demander, je te sens curieux.
- Speaker #2
Non, non, j'avais une question concernant le référencement des artistes. Comment ça se passe si je suis artiste du dimanche, je fais des reprises folkloriques auvergnates et j'ai envie d'être distribué par Belive ? Comment ça se passe ? Il faut que j'aille vous voir ou c'est vous qui découvrez les artistes ?
- Speaker #0
Eh bien, deux solutions. Soit tu passes par TuneCore, où là, tu peux ouvrir un compte demain et commencer à publier ta musique, etc. Il y a des outils aussi de marketing digitaux qui sont à disposition. Voilà, donc ça, tu peux le faire tout seul. Pas du tout dire que ta musique va fonctionner. Oui, tu peux être distribué en Australie si t'as envie, mais c'est pas pour ça qu'on va t'inscrire. Et l'autre possibilité, c'est en effet de passer par B-Live. Mais B-Live, c'est... Tu peux pas t'inscrire toi-même. On a des gens qui scoutent les artistes. Tu vas au soir à l'organiser. Donc c'est un peu plus... On va dire que ça se fait un peu plus traditionnellement. En revanche, il y a de l'upsell possible entre TuneCore. D'accord.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais dire. J'imagine que vous avez quand même un peu des scouts, entre guillemets, en interne, qui voient les artistes côté TuneCore qui ont réussi à monter une communauté, qui sont hyper mis en avant, qui savent se mettre en avant. C'est aussi à vous, j'imagine, d'aller les chercher en disant, écoutez, si vous voulez un accompagnement plus complet, on peut vous emmener sur LAS ou sur AS.
- Speaker #0
Tout à fait. Et ça va même au-delà de l'accompagnement. Ce qui est important, c'est qu'on a des outils digitaux chez Believe qui vont... permettent aussi de croître leur audience. Oui.
- Speaker #1
Et alors moi, je suis hyper... Maintenant, tu m'as donné un peu la bouche, j'ai envie de savoir un peu, quels sont un peu les top artistes que vous avez chez vous ? Et puis, c'est des artistes dont tu peux nous raconter un peu une histoire que tout le monde pourrait plus ou moins connaître, de comment ils sont passés effectivement d'un tune-core à ce qu'ils sont aujourd'hui.
- Speaker #0
Écoute, on ne communique pas trop là-dessus. D'accord. Pour être honnête, on a des artistes comme Jul, comme Vianney, là, et plein d'autres. plusieurs centaines de top artistes qui travaillent avec nous et qui sont internationaux. Il n'y a évidemment pas que des Français ou pas que des Américains. On parie beaucoup sur le développement local. Nous, on ne va pas essayer de signer des top artistes dans une localité donnée, je ne sais pas, en Amérique du Sud, en Asie par exemple. On va plutôt essayer de décoller un nouveau talent et de les faire monter à un maximum.
- Speaker #2
Ok,
- Speaker #1
je savais pas qu'il était passé chez moi. C'est incroyable, vous avez vraiment des artistes avec une audience hyper importante. Ouais, c'est pas du tout... Parce que dans ce qui sont les marques visibles et connues, alors j'ai vu que vous aviez racheté Naïve, qui était un... ça va paraître vieux dans les années 90, c'est un label qui était quand même hyper mis en avant. Nuclear Blast pour les connaisseurs donc ça c'est des marques assez connues mais effectivement je ne savais pas qu'il y avait aussi des artistes signés directement par Abidi enfin je n'avais pas encore en tête les noms d'artistes,
- Speaker #0
on peut dire d'accord on a un très beau catalogue et on travaille avec un peu plus d'un million trois cent cinquante mille artistes aujourd'hui alors ça ne veut pas dire qu'on est forcément leur label ah bah sûr dans
- Speaker #1
l'une des trois opres en tout cas vous avez un contact avec
- Speaker #2
ok très bien, donc là je pense qu'on est pas mal éclairé sur ce que c'est Bilib on va continuer à le sujet,
- Speaker #1
moi c'est vrai que je te disais un petit peu avant, ma perception de la chose c'est que vous êtes un peu j'ai encore du mal à savoir si vous êtes un label traditionnel, enfin j'ai du mal à savoir, c'est pas la question mais c'est hyper intéressant comme positionnement c'est un label traditionnel parce que vous avez des activités, des accompagnements traditionnels dans le beau sens du terme ... ou une boîte tech parce que vous avez des outils de performance pour les artistes. Donc, c'est assez intéressant parce que vous cochez plusieurs cases. Et d'ailleurs, je me demandais, il y a d'autres acteurs qui sont dans le marché qui ont votre ADN très tech, mais label traditionnel ?
- Speaker #0
Alors... Je vais te faire une réponse de normand, oui et non. C'est-à-dire que historiquement, non, on est les pionniers là-dessus. Believe, ça s'est vraiment construit sur un cœur technologique, il y a un tout petit peu moins de 20 ans aujourd'hui, qui était le développement d'une supply chain pour la distribution musicale sur une plateforme et d'outils métiers pour la gestion des royalties qui sont un sujet extrêmement complexe. Qui est un vrai sujet. Qui est un vrai sujet.
- Speaker #2
C'est devenu un sujet hyper compliqué, j'imagine, les années passant.
- Speaker #0
Déjà au départ. Absolument, entre la différence de contrat, les différences de législation, les différences de devises, etc. Les supports digitaux. Exactement. Donc ça s'est construit là-dessus, ça a été une entreprise pionnière pour le coup, Believe.
- Speaker #1
Très tech,
- Speaker #0
en fait. Très tech et musique à l'origine. Parce que c'est quand même avant tout, encore une fois, une boîte de musique. Mais ça s'est construit vraiment sur un cœur tech. Les années ont passé et on voit la concurrence, ou en tout cas des acteurs qui sont dans la même industrie que nous. Ils ont commencé également à créer leur supply chain, etc. Mais si on regarde l'offre end-to-end qu'offre Believe autour de ces services numériques, on est toujours les premiers aujourd'hui.
- Speaker #1
Est-ce que j'imagine, c'est que par contre, je ne sais pas si on appelle ça encore les majors, mais en tout cas les grands labels d'édition musicale, ce sont pour le coup par contre équipés. Pour offrir le même type de service que ce que vous offrez à des artistes ?
- Speaker #0
Alors, oui. Ou ils font appel à vous ? Non, ils ne font pas appel à nous puisque c'est quelque part nos concurrents. Ils se sont équipés. La grosse différence, c'est que Bilibé, ayant cette ADN tech à l'origine, est aujourd'hui en capacité de massifier.
- Speaker #2
Tout le câblage est fait.
- Speaker #0
Oui, tout le câblage est fait et on sait massifier des offres à l'échelle internationale. Ce qu'ont plus de mal, les acteurs historiques ont plus de mal, puisque c'est des gens qui viennent vraiment de la musique et se sont digitalisés après. Alors que nous, on a commencé les deux en même temps.
- Speaker #1
C'est hyper marrant parce que ça me fait penser vachement à ce que l'on fait nous, des acteurs plutôt côté médias, côté contenu audiovisuel. Mais c'est pareil quand on accompagne des Paramount+, qui sont des entités plus traditionnelles, qui rentrent. Dans le digital, ce n'est pas la même chose que bosser avec un acteur qui va lancer une plateforme de main 100% digitale et qui est né là-dedans, type un Netflix. C'est assez marrant parce que tu as le rattrapage d'un côté d'acteurs plus traditionnels qui vont monter, qui ont un énorme catalogue et un reach important, mais qui veulent monter en capacité là-dessus, alors qu'il y a des acteurs qui vont naître dans le digital. C'est un peu le parallèle qu'on peut faire avec Le Mans. Le Mans, on dit souvent qu'on est, par rapport à nos concurrents, que je ne nommerai pas aujourd'hui, mais... Nous, on est nés il y a une vingtaine d'années comme vous, dans le digital. Et c'est vrai qu'on a grandi avec notre plus gros premier client. Un de nos premiers clients était Google, en 2007. Donc, on a vraiment grandi avec cet écosystème-là. Et on aime à dire qu'on est un peu pure player digital comme vous. Mais vous, avec cette cassette d'acteurs tech dans la musique et nous, d'acteurs tech un peu plus généralistes.
- Speaker #0
Oui, et c'est assez flagrant quand on regarde un petit peu l'industrie de la musique aujourd'hui, de peut-être donner un peu plus d'insights sur le positionnement de Believe, parce qu'on parle de digital et de musique. En fait, la musique est... et très tech depuis assez longtemps sur la partie artistique. Quand on voit ce que les artistes font en concert depuis 50 ans, quand on voit l'avènement des nouvelles technologies dans l'instrumentalisation et les instruments eux-mêmes, etc. Il y a toujours eu un côté bidouille, technique, sur la partie artistique. Si on regarde la partie du streaming, et qu'on prend les grands acteurs du streaming, c'est des vraies grosses boîtes tech.
- Speaker #1
Pour le coup, oui.
- Speaker #0
Entre les deux. donc supply chain, royalties, développement des audiences, etc. Historiquement, c'est assez peu digitalisé, finalement, cette partie-là. Et c'est là où BIV est largement supérieur à la concurrence en termes d'offres de services pour étendre ton audience et donc avoir plus de stream et donc avoir plus de revenus.
- Speaker #1
Tu disais effectivement que vous êtes aujourd'hui cet acteur, un peu le pont finalement entre des plateformes tech et des artistes qui sont eux-mêmes un peu des geeks finalement dans leur univers. Et j'ai cru comprendre que vous étiez dans une, on parle souvent de transformation digitale, et toi tu es à la tête de la Transfo aujourd'hui chez Believe. Alors quand tu me disais tout à l'heure qu'on est un acteur né il y a une vingtaine d'années très digital, Qu'est-ce que vous transformez, vu que vous êtes déjà né dans le digital ?
- Speaker #0
Parce qu'on a commencé il y a longtemps.
- Speaker #1
Ça fait longtemps.
- Speaker #0
Aujourd'hui, il faut qu'on soit capable de passer à l'échelle sur plusieurs streams. On est arrivé avant les autres sur certains coeurs de métier dans le numérique, ça c'est clair. On a maintenu et on a maintenu jusqu'à un moment où aujourd'hui on ne peut plus améliorer. ce qu'on a, il faut qu'on refasse avec les standards technologiques d'aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'on continue à grossir. tous les ans, c'est régulièrement une croissance à deux chiffres depuis cinq ans, believe. Donc on parle de plus de volume et surtout, il y a, alors aujourd'hui rien n'est fait, mais il y a beaucoup de questions autour du spatial audio ou de type de format comme ça, qui multiplient par 20 en termes de distribution et de stockage les assets audio. Et donc ça évidemment, sur la supply chain, ça a des gros impacts.
- Speaker #1
Le spatial audio, pardon, c'est...
- Speaker #0
C'est le Dolby Atmos, donc c'est un format d'écoute spatial audio qui est...
- Speaker #1
Qu'on peut avoir sur nos casques.
- Speaker #0
Qu'on peut avoir sur tes casques, qu'on peut avoir sur ta télé, etc. D'accord. C'est une gamme supérieure au format traditionnel que peuvent être FLAC ou autre. Donc ça, ça crée une tension évidemment sur les SI. On a également la vérité de gérer l'intégration de pas mal de nos acquisitions passées. PILIV, c'est plusieurs M&A par an. Alors souvent, c'est des petites acquisitions de labels ou de catalogues. M&A. Merge and Acquisition. Mais on a également fait des acquisitions technologiques d'acteurs qui ont en partie les mêmes assets que les nôtres en termes fonctionnels. Aujourd'hui, ce qu'on voudrait faire, c'est réintégrer tout ça autour d'une offre globale pour le groupe à destination de toutes nos entités. Et donc pour ça, oui, on a démarré une grosse transfo technologique. On essaye aussi d'apporter une approche techno-push et surtout au temps de la générique. Aujourd'hui, je pense qu'on aura l'occasion d'en parler. Techno-push, ça veut dire qu'en fait, on va inspirer des usages, la tech. va inspirer des usages au métier. Moi, je considère que dans une boîte de musique, ce n'est pas la tech qui va driver l'innovation, c'est le métier. Mais il faut que le métier soit suffisamment acculturé à ce que la tech est en capacité de faire. Et je pense qu'aujourd'hui, on a un vrai shift à jouer là-dessus pour montrer qu'en fait, pour inspirer l'innovation, il faut qu'on inspire l'innovation dans un cadre qui est réaliste. Et on le voit très bien avec la GNI, où les gens l'impré... enfin... s'imaginent des cas d'usage qui en fait ne sont pas cohérents avec la réalité et on oublie tout un pan de cas d'usage qui eux pourraient avoir de la valeur ajoutée. Donc cette approche techno-push, elle va à l'inverse, elle est à côté de l'approche market pool qui en fait drive le business en fonction du marché. Nous on va également... driver l'innovation en poussant les sujets.
- Speaker #1
Tu nous autorises à récupérer ton expression, j'adore TechnoPush.
- Speaker #0
Ce n'est pas mon expression, c'est l'expression du marché, je ne l'ai pas inventée du tout.
- Speaker #1
Mais c'est hyper intéressant parce que ce que tu dis, c'est vrai que trop peu, je trouve, de boîtes se rendent compte de ça en fait. Parce que cette réalité-là, aujourd'hui, toi tu poussais les nouveaux usages technos dans n'importe quelle entité, on devrait s'imaginer de faire la même chose, que ce soit un constructeur automobile, que ce soit... Une institution financière ou une boîte de médias, il y a cette obligation, parce que la techno va tellement vite aujourd'hui, que si tu n'accultures pas, toi, le CTO et tes équipes, les équipes métiers, des nouveaux usages, ils vont s'emportir dans des voies de garage. Pensez que le GNI va te permettre de révolutionner tes usages alors qu'en fait il y a plein d'imitations techniques. Vous, vous avez vraiment ce rôle d'évangéliser, de les accompagner dans le bon sens.
- Speaker #0
Oui, c'est ce qu'on pousse. Et ce que tu dis est vrai. Ça paraît peut-être évident en 2025 de se dire que les boîtes qui reposent sur un cœur technologique, en tout cas pour une partie de leur activité business, devraient adopter en partie cette Ausha. Ce n'est pas le cas, mais ce n'est pas le cas pour plein de raisons. Ce n'est pas le cas parce que ce n'est pas forcément l'ADN ou la culture dans la boîte. Ce n'est pas le cas parce que la tech peut être vue comme... espèce de centre de coûts nécessaire, mais on ne voit pas tellement la valeur ajoutée, si ce n'est qu'on en a besoin pour faire notre métier. Ça peut être dû à plein de choses. Et là où la tech, souvent, n'est pas bonne, c'est de montrer la valeur concrète qu'elle apporte.
- Speaker #2
À quoi ça sert, le cas d'usage,
- Speaker #0
ce que ça peut apporter. Et puis pouvoir faciliter la décision. C'est-à-dire que, c'est ce sujet tech, voilà la valeur et le ROI associés. Ça, c'est pas forcément... quelque chose qui est évident pour toutes les directions techniques.
- Speaker #1
Et donc, quelles sont les initiatives, si on va sur un niveau peut-être de granularité plus bas, quelles sont les initiatives tech que vous avez lancées dans cette transfo ? Si je m'en ai compris, c'est vraiment, il y a un enjeu de scalabilité, de mise à l'échelle, aussi de se préparer pour les nouveaux usages audio, donc un nouveau format, un nouveau format de compression, j'imagine, nouveaux usages, et puis aussi, c'est accompagner la croissance des outils. de Bilib pour pouvoir intégrer au mieux les différentes acquisitions dans l'avenir.
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Un peu les trois grands axes et puis le techno push effectivement. Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Aujourd'hui,
- Speaker #1
comment ça se traduit concrètement ? Quelles sont les initiatives que tu as lancées ?
- Speaker #0
Alors concrètement, aujourd'hui, on a deux grands streams qu'on a démarrés début 2024 et qu'on finit fin de cette année. Le premier étant une migration massive vers le cloud Google. Aujourd'hui, Bilib, c'est un peu districé, c'est massivement data center, donc ensemble de données. donc autour de Paris, un petit peu sur le cloud Amazon. Aujourd'hui, on rationalise tout et on met tout sur Google Cloud. On en profite pour moderniser une partie des assets, pour qu'on va dire qu'ils soient un peu plus cloud native, ou en tout cas un peu plus orchestrables via les élevages cloud, exactement un peu plus adaptés. Et le deuxième stream, c'est la réécriture de deux de nos core products, qui sont... une partie de la supply chain, pour les raisons que j'ai indiquées. Et pareil, côté gestion des royalties, pour, pareil, passer à l'échelle, parce qu'on a quand même des SLS sur le calcul de royalties et sur le déclenchement des paiements, etc. Et il faut qu'on puisse passer à l'échelle. Et on en profite pour moderniser et l'intérêt de cette migration cloud, elle n'est pas que financière. Je pense que... Migrer vers le cloud en disant ça va coûter moins cher, c'est faux, puisque de toute façon on compare des pommes et des oranges. Les workloads qui sont en data center ne ressemblent pas aux workloads qui sont sur le cloud. Il faut les adapter pour en tirer le meilleur parti. Donc ce qu'on essaye de pousser nous, c'est un budget ISO. On va faire beaucoup plus que ce qu'on a en capacité de faire aujourd'hui. On va délivrer plus vite, dans de meilleures conditions, avec une meilleure qualité, une meilleure sécurité, et des maintenances facilitées, etc.
- Speaker #1
Question, tu as le droit de... de sortir de la carte joker mais pourquoi Google Cloud et pas Amazon ou Azure ou OVH ou d'autres ?
- Speaker #0
Écoute là-dessus on a fait une discovery avec les trois qu'on appelle Hyperscaler, donc Microsoft, Amazon et Google. Voilà, il se trouve que Google a gagné un an.
- Speaker #2
C'est des projets très importants de transformation que vous avez en ce moment, mais ça représente combien de personnes chez vous ? La partie IT de Belief, c'est quoi en termes de personnes, le nombre de...
- Speaker #0
Alors, sur le cœur du groupe, sans compter les succursales, on est 220 à la tech.
- Speaker #2
Sur la tech.
- Speaker #1
Et c'est une boîte de
- Speaker #0
2000... Un peu plus de 2200 personnes.
- Speaker #1
Au minimum 10 à 15% des effectifs sont sur de la tech ?
- Speaker #0
C'est ça. Le ratio par exemple est plus fort chez TuneCore, dont l'offre est fortement digitalisée. Mais oui c'est ça, c'est entre 10 et 15%.
- Speaker #1
Et moins élevé dans les côtés labels, Naïve ou Nuclear Blast, où j'imagine que la partie tech est moindre, donc ça s'équilibre sur 15-20%.
- Speaker #0
Oui, alors tout l'intérêt justement de faire cette transpo, c'est de construire les services à destination du reste des entités pour qu'elles n'aient pas à le faire. Et l'avantage du cloud, c'est qu'on peut facilement internationaliser la plateforme. Si on a besoin de points de présence au Mexique, en Amérique du Nord ou en Asie, c'est très facile pour nous de le faire.
- Speaker #1
Ah ok, c'est top. Et un truc qu'on n'a pas forcément mis en avant au début, mais c'est une boîte française Believe ?
- Speaker #0
Believe, c'est une boîte française. Oui, c'est une boîte française.
- Speaker #1
Les fondateurs sont toujours là ?
- Speaker #0
Adéco fondateur, Denis Adgari, est toujours là, toujours aux manettes du groupe.
- Speaker #1
Super, c'est un moment où il faut mettre en avant nos réussites à la française. D'accord, écoute, super.
- Speaker #2
Les équipes sont basées pour la plupart en France ou est-ce que c'est vraiment international ?
- Speaker #0
B-Live est présent localement dans plus de 50 pays dans le monde. Ensuite, sur la tech, on va dire que c'est majoritairement en France. On a quelques profils qui sont en Europe. au UK, en Allemagne et TuneCore,
- Speaker #1
eux sont à New York en tout cas merci d'avoir pris un peu le temps de comprendre un petit peu aujourd'hui les enjeux parce que c'est vrai que c'était pas quand on s'est rencontré c'était pas naturel de me dire tiens, quels sont leurs projets de transfo et pourquoi sachant que c'est une boîte mais effectivement t'as mis un petit peu les idées au clair Moi, je m'intéressais aussi à un deuxième aspect de Believe. Comment se positionne un artiste jeune qui veut se lancer par rapport aux usages de la tech ? Comment aujourd'hui on peut être artiste en intégrant...
- Speaker #0
Les enjeux technos et digitaux pour se faire connaître et aussi pour produire sa musique ?
- Speaker #1
Alors ça pour le coup c'est un cœur sujet de B-Live sur lequel on accompagne nos artistes. Le jeu étant de... En fait notre rôle c'est de connecter le contenu, donc la création, les artistes, avec les auditeurs, donc l'audience. Aujourd'hui les campagnes marketing elles marchent très souvent sur les réseaux sociaux. On a des outils. digitaux encore une fois qui nous accompagnent sur le déclenchement de campagnes automatisées, plus ou moins selon les besoins. Tout ça, ça fait partie de l'accompagnement humain dont je te parlais plus tôt, des artistes aujourd'hui. Les artistes, ils vont voir l'offre technologique comme une aide à faire. ce qu'ils n'ont pas envie de faire, ce qui n'est pas leur métier finalement. Et là on se retrouve avec aussi la gestion des royalties, les labels managers, les producteurs, moins ils ont à gérer manuellement les royalties, mieux ils sportent. Les artistes c'est la même chose. Donc on a également des outils pour leur faciliter le développement d'audience, les conseiller, faire de la prédiction. C'est peut-être trois mois que tu n'as pas sorti un truc ou trois mois et demi. Généralement, dans l'industrie de ce qu'on a pu voir avec la data analytics qu'on fait et dans cette localisation du monde, ce serait permettre de redonner un petit coup de pouce là-dessus. Ça va permettre d'augmenter l'audience. Oublier une vidéo ? Ça peut être plein de choses. Ça peut être sortir un EP. Ça peut être une vidéo. Ça peut être peut-être commencer à parler d'un concert futur. Après, ça va au-delà de mon domaine de compétence, mais on est très outillé pour aider le parcours des artistes dans le monde de la musique via, en effet, tout ce monde digital autour de nous, qui, en effet, ne fonctionne pas du tout comme ça pouvait fonctionner il y a 30 ans en termes de comment est-ce que je vais chercher mes fans, quel est le meilleur moment pour sortir mon album, etc. donc ils sont surtout en recherche de comment est-ce qu'on peut les aider sur les choses qui ne sont pas à leur cœur de métier, que l'on n'a pas envie de faire pour qu'ils se concentrent sur leur art finalement
- Speaker #0
Ok, donc tu vois pas aujourd'hui comme une déviance, en utilisant le mot de, je dirais les enjeux de distribution digitaux qui impacteraient sur la créativité des artistes, pas vraiment
- Speaker #1
Non, le grand intérêt de passer via ces outils-là aujourd'hui, c'est qu'on supprime les intermédiaires aussi. Les artistes peuvent parler directement à leur audience, soit via les réseaux sociaux ou via d'autres types de plateformes, ce qui était beaucoup moins facile dans le passé.
- Speaker #0
C'est clair, quand tu joues dans le bar près de chez toi, pour te faire connaître sur la région, avec nos amis australiens, c'est compliqué. Mais alors, ça me permet de rebondir, parce qu'il y a une légende urbaine, il y a un mythe, en tout cas moi, qu'on a essayé de me vendre. Le digital, c'est fabuleux pour les artistes, parce que ça permet l'émergence de nouveaux talents qui n'auraient jamais pu éclore sans l'arrivée de ces plateformes Spotify, etc. J'ai quand même au fond de moi, oui ok j'entends ce son de cloche, mais j'ai quand même un autre son de cloche au fond de moi qui me dit ouais mais en fait aujourd'hui moi j'ai un pote qui a un label de musique romain si tu nous écoutes, de musique électro à Berlin, il me dit mec moi pour je touche à 500 balles. pour un million d'écoutes. Donc, moi, c'est avec ça que je vais vivre. Moi, je vis parce que je fais des tournées, parce que je suis resté dans une boîte à Berlin, mais sinon, je ne vis pas de ça. Comment on démystifie un petit peu ça ? ça a permis, donc pour revenir là-dessus, pardon pour revenir sur mes pieds, mais est-ce que ça a vraiment, ça a permis l'émergence d'artistes et de faire découvrir des gens qui ont un talent énorme qu'on n'aurait pas découvert autrement ou au contraire, effectivement, oui, ça, c'est un petit peu le beau discours dans les salons parisiens, mais la réalité, c'est qu'en fait, ça tue un peu le business parce que pour en vivre, c'est très compliqué.
- Speaker #1
Pour en vivre, c'est très compliqué. Ça a été très compliqué. Ça reste très compliqué. Après, si on regarde les chiffres, il y a quelques années... Prenez avec des pincettes, parce qu'encore une fois, ce n'est pas forcément mon cœur d'expertise, mais il y a quelques années, 80% de l'écoute musicale était essentiellement centrée sur les top artistes. Aujourd'hui, c'est plutôt 30%. Donc il y a quand même une massification du nombre d'artistes au niveau de la musique qui est réelle. Après, est-ce que ça veut dire que tout le monde peut en vivre ? Certainement pas.
- Speaker #0
En tout cas, effectivement, ça... démocratiser la découvrabilité de talent.
- Speaker #1
C'est exactement ça. Ok. C'est exactement ça.
- Speaker #0
Je change de mot pour cette expression. Mais d'accord, ok. Et il y a un autre truc. C'est pareil, tu réponds si tu ne veux pas, mais est-ce que vraiment, tu as un petit peu pour le coup les mains dans la supply chain de ces plateformes-là ? Parce que j'ai vu que Drake, c'était plein de Spotify qui avait mis en avant à mort le morceau de Kendrick où il traite tous les noms et balance sur lui. Est-ce que vraiment ces plateformes-là, elles ont le pouvoir de faire ça ?
- Speaker #1
Écoute, il faudrait leur demander. Cela étant, quand tu vois les différentes fonctionnalités qui sont proposées par ces plateformes-là, pour les artistes, en direct, oui, bien sûr. Je pense que du moment que tu es propriétaire d'une plateforme, tu peux faire shifter un petit peu ta plateforme vers la gauche ou vers la droite.
- Speaker #0
Tu peux mettre en avant des artistes. Sans devenir Elon Musk,
- Speaker #1
tu peux effectivement orienter les artistes. Après, moi, je ne préjuge pas la validité de chacune des plateformes. Mais il faut bien voir aussi qu'il y a des partenariats qui sont créés entre ces plateformes et les distributeurs et les labels, etc.
- Speaker #0
Tout le monde y est gagnant, finalement. Si c'est win-win pour tout le monde, c'est-à-dire que tu mènes avant des artistes, mais que ça génère aussi plus de trafic sur ta plateforme, tout le monde y gagne. Et même les artistes, effectivement, plus indépendants. Parce que qui dit plus de trafic sur Spotify, sur Deezer, sur Koboz, etc., dit aussi plus d'écoute de manière générale. puis des coûts diversifiés ?
- Speaker #1
Bien sûr, nous on est en partenariat avec une centaine de plateformes et évidemment, à l'intérieur de ces partenariats, le grand intérêt c'est de dire comment est-ce qu'on fait, comment est-ce qu'on élargit le nombre de streams. Évidemment, nous ça va être pour nos artistes, ça ne va pas être pour ceux des autres. Donc on travaille des partenariats avec ces plateformes-là. Parfois, on développe aussi nous en interne pour avoir des meilleures interconnexions avec ces plateformes-là et nous aider sur le développement de l'audience.
- Speaker #0
Alors, on va rester dans les usages tech. Et alors là, ça va être intéressant, parce qu'on va mélanger deux expressions, le techno-push et effectivement, les artistes geeks, entre guillemets. J'écoutais l'autre jour, j'écoutais l'autre jour sur France Inter, il y avait eu une interview d'Aurélien Hérault, qui est le directeur de l'innovation chez Deezer, qui expliquait, donc c'était une grande discussion avec la SACEM, tout le monde était là, et qui donnait un chiffre qui m'a interpellé, c'est que... Aujourd'hui, tu as expliqué que sur Deezer, et j'imagine que c'est la même chose sur d'autres plateformes, 10% des morceaux qui sont publiés sont des morceaux générés à 100% par l'IA. Et avec la petite précision qu'il expliquait très bien qu'il peut y avoir aussi d'autres morceaux dans lesquels l'IA est intervenue dans le processus créatif, mais qu'il ne catégorise pas dans ces 10%. Donc aujourd'hui, 10% des nouveaux catalogues sont des trucs générés par l'IA. Et vous, qui êtes au service des artistes, ça ne vous fait pas un peu peur ? Vous voyez ça ?
- Speaker #1
Alors, peur, non. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, c'est quand même, en termes, on va dire, éthiques et juridiques, il y a un petit peu un flou. C'est en cours de construction. On discute beaucoup avec les DSP sur ces sujets-là. Déjà, savoir qu'est-ce qu'on fait, qui doit acter aussi sur ce type de soumission. C'est-à-dire, est-ce que c'est le distributeur ? Est-ce que c'est Belief qui doit... prendre la décision de publier ou de ne pas publier ? Ou est-ce que c'est le DSP qui doit bloquer la musique générée par la...
- Speaker #2
Avant le DSP, donc avant Deezer, avant Spotify, etc.
- Speaker #1
Tout à fait. Où on est...
- Speaker #2
De chez vous, pour aller vers ces plateformes ?
- Speaker #1
Nous, si tu veux, on est le 45 tours ou le CD. Et Spotify, c'est le tour de disque ou la platine. Donc voilà. Là-dessus, il y a beaucoup de discussions. Honnêtement, il y a beaucoup de flou. Nous, on pense qu'il y a une vraie opportunité sur la GNI pour les artistes, au même titre que les évolutions technologiques qu'il y a pu y avoir dans le monde de la musique, l'arrivée de l'électrique, les synthés, enfin que sais-je, encore une fois, ce n'est pas mon cœur de métier. Mais après, il y a un autre sujet sur la musique générée à 100%, en effet, par la GNI, qui va poser plein de problématiques de copyright, parce que, encore une fois... Il y a une différence entre je vais aider, prendre la djinn pour m'aider à réorchestrer ou réarranger un morceau ou etc. Ou je fais un album de A à Z, donc a priori sur des données sur lesquelles il a appris, qui sont des données de chanteurs existants, donc oui, des droits d'auteur, etc. Donc c'est extrêmement compliqué. Aujourd'hui, c'est très compliqué. Il y a des techniques. Ce n'est pas du tout foolproof, on ne détecte pas tout, mais on a quand même une chaîne de validation, nous, dans notre supply chain. Donc, il y a des techniques industrialisées pour essayer de détecter un maximum la musique générée par un intelligent artificiel, mais ce n'est pas assez faillible.
- Speaker #0
Vous êtes aussi hyper exposé à cela, parce que finalement, tu disais, tu ne corres aujourd'hui, il n'y a pas d'intervention. De l'humain. Donc moi dans mon coin, j'ai fait un petit morceau sur Sono, comment ça s'appelle, Sono.ai ou ce genre de choses là. Je vais dans la supply chain. Si toi t'as pas fait le travail entre guillemets, je veux dire believe. C'est une corde de m'intercepter sur toutes les plateformes.
- Speaker #1
Oui, alors la réalité est plus complexe que ça. Il y a savoir déjà, est-ce qu'on considère que la supply chain d'un acteur comme Believe est simplement un tuyau et que Believe n'est pas responsable de ce qui passe dedans ou pas. En fait, ça dépend de beaucoup de choses. Voilà, toujours est-il qu'il y a de la vérification qui est faite. qu'en cas de doute, on sait faire vérifier de l'humain aussi et donc de rejeter des uploads. Et on a des équipes d'Athenscience aussi, je l'ai dit, et de Data Analytics qui créent des produits, justement, de vérification et de validation, parce qu'on voit aussi les comportements, tu vois. Moi, si un producteur, par exemple, n'a pas sorti d'album pendant deux ans et tout d'un coup, il en envoie dix, ça va trigger un red flag. C'est un peu grossier ce que je dis, mais il y a de l'analyse comportementale aussi pour vérifier qu'on est dans la tendance traditionnelle. Et qui va peut-être permettre de... C'est peut-être complètement legit, ça ne l'est peut-être pas, mais on a pas mal d'outils qui nous permettent de lever des red flags.
- Speaker #0
C'est vrai que moi, je me disais, c'est un danger parce que... Alors, dis-moi s'il me trompe, mais... Disons que demain, s'il y a effectivement 10 à 15, 20% des artistes sur les plateformes qui sont des artistes ou des morceaux des contenus générés par l'IA, je ne pense pas que l'assiette entre guillemets de royalties va grandir aussi rapidement. Donc finalement, la portion qui va vous être donnée à vous versus des artistes, ça crée une certaine forme d'injustice finalement, si ce n'est pas traité correctement et si ce n'est pas analysé.
- Speaker #1
Mais tout à fait. Je ne peux pas te donner plus de réponses que ça. Ce que je peux te dire, c'est que c'est un sujet qui est en cours de réflexion côté DSP, côté chez nous, mais tout comme aussi les sujets de se dire, est-ce qu'on accepte de diffuser un contenu qui est parfaitement légal, mais qui est peut-être streamé une fois par an et qui, en termes de stockage, nous coûte cher ? Est-ce qu'en termes de plateforme de distribution pour nous et de streaming pour les DSP ? Est-ce que ça vaut le coup ? Je ne dis pas oui, non, mais ce sont des réflexions qui se font également.
- Speaker #0
Ce qu'on disait avant de démarrer l'enregistrement, c'est que vu la vitesse à laquelle vont ces techs, la vérité d'aujourd'hui n'est pas forcément celle qu'on aura dans six mois et où vous aurez développé des outils qui seront caduques et il y a tout à refaire. C'est vrai que ça va très très vite.
- Speaker #1
Ben, hum... Moi, je trouve que la GNI, c'est un bon résumé de ce qu'avait dit Bill Gates, je crois, dans les 80, qui dit qu'on surestime souvent l'impact des nouvelles technologies à court terme et on les sous-estime à long terme. Et je pense qu'avec la GNI, on est en plein dedans. Il y a une révolution des usages sur tout ce qui est copilote, donc assistant de productivité personnelle ou pour des process opérationnels, customer support, etc. ... On a l'impression qu'on est en une pleine révolution. Je pense qu'aujourd'hui, il y a une révolution à venir. Je ne suis pas sûr qu'on soit encore dans une révolution aujourd'hui. Je pense que ça prendra quelques années. Et bien malin est celui qui a la boule de cristal pour savoir qu'est-ce qui va shifter suite à cette révolution-là. Moi, je pense qu'il y a des cas d'usage qu'on ne voit pas aujourd'hui. Il y a des cas d'usage qu'on s'imagine et qui ne sont pas vrais en termes de valeurs ajoutées. Je pense aussi qu'il y a quand même beaucoup de... Il y a beaucoup de branding autour de l'AI aujourd'hui. Il y a des choses qu'on fait depuis 20 ans, qu'on a rebrandé ces dernières années en AI, mais qu'on faisait déjà avant, que ce soit l'imagerie médicale ou d'autres choses.
- Speaker #0
C'est clair. Et sans parler, en fait, c'est marrant ce que tu dis, c'est exactement ça. En fait, l'IA, on en a depuis... Plus depuis les années 70-80, dans tous, quasiment, en tout cas moi je regarde toujours l'angle qui m'intéresse du jeu vidéo, mais dans le jeu vidéo on en fait de l'IA depuis les années 80. C'est vrai que maintenant que la GNA est arrivée, que Chad Zipiti, tout le monde en parle, même ma grand-mère, tout le monde fait de l'IA quoi. Tout le monde fait de la GNA et c'est extraordinaire. Il y en a partout, il y en a déjà partout.
- Speaker #1
Il y a déjà partout. La grosse différence, c'est que là, c'est devenu hyper accessible à tout le monde. Il s'agit d'un prompt et puis voilà, on pose des questions. Il ne faut pas oublier que c'est quand même que de la statistique. Chaque mot est généré parce qu'il est plus probable de venir avant le couche et après, voilà. Donc, ce n'est pas non plus une vérité vraie. Nous, on voit aujourd'hui, dans l'époque qu'on fait, qu'il y a encore beaucoup d'hallucinations sur nos domaines métiers. Donc, oui, à ce temps personnel, on... on peut très bien... Si ça te fait gagner 5% de ton temps par jour, c'est évidemment valide. Il n'y a pas de sujet par rapport à ça. Mais ce qu'on voit aussi, ce qu'on voit côté métier, c'est qu'il y a beaucoup d'hallucinations. Et donc, s'il faut remettre une AI judge pour vérifier ce que la première AI a fait, ou s'il faut de l'humain pour... Aujourd'hui, le rapport de temps gagné, il n'est pas positif pour nous. On ne peut pas dire que dans 6 mois ou dans un an, on va découvrir des usages ultra intéressants. Mais sur la générique, en tout cas aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Il faut quand même séparer, le DAI on en fait aussi chez Bilibre, mais il faut séparer la partie métier de la partie de générique.
- Speaker #0
Oui bien sûr, le DAI traditionnel, le machine learning, ce genre de choses-là que vous faites depuis des années. Oui c'est ça,
- Speaker #1
de la prédiction sur les ventes, les achats, les artistes, etc. Donc aujourd'hui la DNA, je pense qu'on est comme la majorité des boîtes, c'est qu'on poke, on teste, on essaye, etc. Donc c'est ça, c'est ça. Il y a un outcome assez rigolo quand même qu'on a vu en faisant ces POC et notamment sur les assistants de productivité, donc les copilotes on va dire, c'est que ça fait gagner énormément de temps sur des tâches à faible valeur ajoutée ou que si on se pose la question, on se demande si elles ne sont pas inutiles. Donc finalement, ça pointe le doigt vers certains dysfonctionnements en termes de workflow ou de process qui sont assez marrants.
- Speaker #0
En tout cas, ce n'est pas demain que Believe va lancer son label Believe AI.
- Speaker #2
Et que des artistes AI.
- Speaker #0
I believed.
- Speaker #1
Écoute, Bill et Ive, écoute, pour l'instant, non, mais comme tu dis, les choses vont vite. Donc voilà, je ne préjuge de rien, mais non.
- Speaker #0
Merci en tout cas d'avoir été aussi ouvert sur ce que traversent aujourd'hui finalement les changements de Believe au niveau tech, que ce soit vos transferts digital, au cloud, etc. Mais aussi finalement comment vous, je pense que ça va beaucoup plus loin que ça, c'est hyper intéressant de voir ton regard en tant que CTO sur effectivement les usages dans la musique, de l'IA. de la Général, ce que l'on fait aujourd'hui, ce que l'on fera peut-être demain, quelles sont les problématiques que vous vous posez, et aussi comment vous répondez et vous faites du techno-push, j'adore ça, auprès des artistes et des métiers, c'est canon. Je crois que tu avais une petite question pour finir, en parlant de musique, on parle de playlist, c'est ça ?
- Speaker #2
Comme chaque épisode, on va terminer par la playlist de partage d'écran. On parle médias, gaming et sport. Donc, première question, c'est quel est ton média préféré ? Le média que tu voudrais emmener sur une île déserte ? Un film, un livre ?
- Speaker #1
Je pense que je dirais une série. C'est Breaking Bad.
- Speaker #2
Ok. Très bien. Bon choix. Je valide Breaking Bad. Toi, tu valides.
- Speaker #0
Moi, je valide Breaking Bad, mais je valide encore plus Better Call Saul.
- Speaker #2
Il n'y avait pas de capitaliste.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Tout le monde s'en fout.
- Speaker #2
Côté sport, est-ce que tu as un souvenir sportif ? Un grand souvenir sportif ? Alors, soit toi, tu es un grand sportif et tu as gagné beaucoup de médailles et tu veux nous en partager une, soit un souvenir sportif de ta vie.
- Speaker #1
Alors, non, je ne suis pas un grand sportif. Un souvenir sportif, écoute, oui, j'en ai un. C'est la Coupe du Monde de football et la finale gagnée par la France face au Brésil en 98, qui était le même jour et en même temps que les 20 ans de ma femme. Ah,
- Speaker #2
d'accord. Et donc, tu as fait quoi comme choix ?
- Speaker #1
Et donc, j'ai fait le choix hybride. J'ai paraménagé les deux. Nous avons ramené une télé dans la salle. Ah, d'accord.
- Speaker #2
Ok.
- Speaker #0
Super. Génial. Vous avez peut-être la grosse fête, doublé notre fête. Vous avez d'accord. Super.
- Speaker #2
Bravo. Et pour terminer, je crois que tu es un petit peu gamer quand même, ou alors tu as été gamer et tu joues peut-être encore un peu. C'est quoi ton jeu vidéo culte ?
- Speaker #0
Ou ça peut être un souvenir aussi, d'avoir terminé DuckTales avec ton frère sur le GNP, plein de choses.
- Speaker #1
Écoute, je ne joue plus parce que j'ai aucune volonté. Donc si je peux mettre un jeu que j'adore, après je pense que je finis au chômage assez vite. Écoute, moi la mat' dernière, ça date, je suis désolé, mais ma... dernière vraie expérience où vraiment je me suis éclaté, c'était sur World of Warcraft. Ça a fait ça il y a quelques années. Mais j'ai fait ça quasiment que ça pendant 8 mois. Voilà. Ça a été un peu mon déconchard. Je me suis dit, bon, il faut que j'arrête les MMOs. Non,
- Speaker #2
tu n'es pas là pour en parler aujourd'hui.
- Speaker #0
Merci beaucoup Antoine. C'était canon. Franchement, moi j'attendais ça avec impatience. J'avais plein de questions et puis... On commence à savoir que moi j'aime bien les musiques qui font un peu du bruit, donc forcément quand vous avez racheté Nuclear Blast, je voulais absolument savoir qui était derrière Believe, et surtout en fait quel est le rôle d'un sitio dans une, je ne vais pas être réducteur, mais un label de musique, un label 2.0, donc c'était en tout cas super enrichissant, donc merci beaucoup, et puis à très bientôt.
- Speaker #1
Merci à vous.
- Speaker #2
Merci Antoine.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Merci Gaël.
- Speaker #2
A bientôt. Au revoir.
- Speaker #1
Merci.