- Speaker #0
Salut et bienvenue dans Partage Autrement,
- Speaker #1
le podcast de développement personnel qui dépoussière nos croyances si vous êtes curieux et curieuse et que vous vous posez un milliard de questions sur vos relations et vos émotions. Alors sentez-vous à l'aise d'écouter et de partager avec nous vos regards sur le monde en compagnie de Nadege et d'Audrey.
- Speaker #0
Bonjour, bonjour !
- Speaker #1
Salut tout le monde !
- Speaker #0
L'épisode de ce mois de mars concernant la transformation de chez l'adolescent et le jeune adulte. Aujourd'hui, on va aller voir du côté de la communication, la communication des adolescents hypersensibles et la relation à soi et la relation aux autres.
- Speaker #1
Exactement, on va regarder un petit peu la différence entre le besoin d'intimité la gestion des affects et l'espace personnel.
- Speaker #0
Et du coup,
- Speaker #1
on va poser quelques définitions, parce que peut-être que pour vous c'est la même chose. Nous, on ne le voit pas comme ça. Pour nous, c'est trois choses différentes, c'est trois notions différentes, et c'est trois notions hyper importantes à l'adolescence. La relation, donc l'intimité, le besoin d'intimité, ce serait plus la relation à soi ou la relation au corps. à mon corps physique, à mon corps émotionnel, à mon corps intellectuel, à mon esprit. En gros, vous voyez le corps dans toutes ses dimensions. Et ensuite, la gestion des affects, donc l'affection, le lien affectif.
- Speaker #0
Ça serait plus le rapport, le lien aux autres. L'intimité, c'est par rapport à soi et l'affect, c'est par rapport aux autres, le lien qu'on crée avec les autres.
- Speaker #1
Et ensuite, on parlera d'espace personnel. Donc là, l'espace personnel, c'est plus la limite que je pose de mon...
- Speaker #0
Où est-ce que je pose la limite dans la relation aux autres et dans mes relations à moi-même ?
- Speaker #1
Quelles sont... Quelles sont mes limites ? Oui, c'est pas mal. Et on voulait vous dire aussi qu'aujourd'hui, dans la notion d'intimité, on ne parlera pas de sexualité. On différencie intimité de sexualité, bien que dans le rapport à soi, la sexualité... dans le rapport à l'intimité, la sexualité en fait partie. Ce n'est pas l'objet direct de ce podcast. Donc, si on vous renvoie vers d'autres épisodes, peut-être qu'on fera.
- Speaker #0
Ou si vous avez besoin d'avoir un épisode qui est en lien avec la sexualité et l'intimité,
- Speaker #1
et vous voulez voir aussi les deux,
- Speaker #0
faites-nous un commentaire et on verra comment on peut répondre à votre demande.
- Speaker #1
Exactement. Ça peut être très intéressant aussi, la sexualité à aborder. On y va sur l'intimité à préserver comment ce besoin.
- Speaker #0
Un besoin d'espace qui n'est pas souvent ou qui est plutôt mal compris.
- Speaker #1
Donc oui, dans l'espace, dans ce rapport à soi, du coup dans l'intimité, c'est ce rapport à l'intimité qui n'est pas forcément bien compris.
- Speaker #0
Exactement. Souvent, un adolescent hypersensible peut avoir besoin de solitude. On en a parlé dans l'épisode de la semaine dernière. On a besoin,
- Speaker #1
mais il peut en avoir.
- Speaker #0
Plus besoin qu'un autre adolescent. Alors pourquoi est-ce que c'est mal compris ? Du coup, l'idée, ça serait de vous proposer une question pour savoir, vous, en fait, quel est votre rapport à la solitude ? Est-ce que vous, en tant que parent, vous vivez bien votre solitude pour que vous vivez bien le besoin de solitude qu'a votre adolescent ?
- Speaker #1
Le besoin d'être seul. Et je différencierais la solitude du besoin d'être seul. Pourquoi ? Parce que le sentiment de solitude peut vous inquiéter. Et donc, c'est pour ça qu'elle est votre rapport à la solitude. Mais ce n'est pas parce qu'il a envie d'être seul qu'il a emprunt du sentiment de solitude. Vous voyez l'idée ? Et donc, je trouve bien de dissocier les deux. Pourquoi ? Parce que ça permet de revenir à une neutralité, être seul. Ce n'est pas... Pardonnez-moi, être seule, ce n'est pas finir seule, ce n'est pas ne pas être entourée. Il y a plein de croyances autour de la solitude.
- Speaker #0
Et puis ce n'est pas péjoratif ou négatif, en fait. Oui,
- Speaker #1
c'est encore perçu comme ça. Je pense que c'est des résultants de la préguerce. Sociologiquement, ça m'interroge. Je ne fais pas le débat, mais je pose ça là. Peut-être que vous aussi, vous vous interrogez là-dessus. Ça pourrait être intéressant aussi.
- Speaker #0
Ensuite, un adolescent qui peut être distant, qui peut sembler distant ou enfermé, c'est souvent une manière pour lui de se protéger.
- Speaker #1
Est-ce que ça vient se susciter chez nous en tant que parents ? C'est quoi du coup ?
- Speaker #0
C'est quel est mon rapport face à l'insécurité. Est-ce que je me sens vite en insécurité ? Ou est-ce que j'accepte parfois de me sentir en insécurité ? Ou est-ce que ça me déstabilise complètement ?
- Speaker #1
Parce qu'en fait, c'est notre propre rapport. On n'a peut-être pas contextualisé notre propos, mais ce qu'on perçoit de l'adolescent hypersensible peut nous ramener à notre propre rapport, à notre intimité. avec des choses peut-être non conscientisées de notre propre adolescence. Et du coup, c'est ça que ça vient toucher au moment du comportement de l'adolescent. Trop de sollicitations extérieures peuvent fatiguer émotionnellement l'adolescent hypersensible. Et du coup, la question à se poser, c'est quel est votre rapport à vos émotions et à votre fatigue émotionnelle ?
- Speaker #0
Comment est-ce que vous la vivez ?
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Est-ce que vous savez accueillir votre fatigue émotionnelle ? Est-ce que vous êtes capable d'accueillir vos émotions pour accueillir l'émotion de votre adolescent ?
- Speaker #1
Oui, acceptez que quand il est en colère, il aille claquer la porte et rentrer dans sa chambre. Et donc lui laisser cet espace, cette intimité émotionnelle finalement.
- Speaker #0
Quel rapport vous avez avec la colère ? Quel rapport vous avez avec la peur ?
- Speaker #1
Chacune de vos émotions, en général, les principales c'est celle-là.
- Speaker #0
Et avec la joie, ça serait bien aussi des fois de regarder la joie.
- Speaker #1
Moi j'adore parce que l'excitation, la joie souvent, quand c'est dans l'intensité, un hypersensible dans l'intensité émotionnelle de la joie, c'est éprouvant aussi pour les accompagnants, pour l'entourage, ça peut aussi être éprouvant.
- Speaker #0
Des fois on peut être rabat joie et empêcher la joie de s'exprimer. On ne leur interdit pas que d'exprimer leur colère, leur... peur ou la tristesse, on leur interdit aussi de leur exprimer leur joie.
- Speaker #1
Oui, parce que c'est perçu comme trop, trop envahissant, trop d'intensité, pas forcément en capacité de nous, avec notre intensité du moment, de l'accueillir. Donc comment vous êtes prêt à accueillir ce besoin d'intimité de votre ado sans l'interpréter comme un rejet personnel finalement ? Ce n'est pas parce qu'il rentre dans sa propre... intimité et qu'il est en train de construire son propre rapport à lui-même que ça vous dénoue finalement du lien d'affection qu'il a pour vous et donc c'est une bonne transition je pense sur le lien Effectif du coup ça peut faire voilà c'est pas parce que il rentre dans sa dans son rapport à lui il est en train de construire ça qu'on en perd le lien au contraire Ça va le renforcer.
- Speaker #0
Plus il va renforcer son lien d'intimité, plus le lien affectif va être fort à l'extérieur.
- Speaker #1
Et concernant l'affect de l'adolescent hypersensible, ce qui peut se passer en termes d'affectivité, c'est une tempête intérieure qui va être difficile à exprimer. On ne comprend pas. Il va vivre ses émotions avec une intensité incomprise. Et du coup, ça peut à venir impacter le lien affectif. Donc, est-ce que l'adolescent a à sa disposition la connaissance et les outils pour accueillir son intensité émotionnelle ? En toute honnêteté, de ce que j'observe majoritairement, ce n'est pas le cas. Sur les ados actuels, alors on vous fait ce podcast si on est en 2025, ce n'est pas la majorité des adolescents encore moins hypersensibles qui ont les ressources. et les connaissances sur l'intelligence émotionnelle pour pouvoir réguler facilement. Et puis c'est un apprentissage qui prend du temps, parce qu'il y a plusieurs strates à l'intelligence émotionnelle.
- Speaker #0
C'est ça. De la même façon qu'on a appris à parler, il y a un langage émotionnel à apprendre et à acquérir. Acquérir ?
- Speaker #1
Pardon. Tout va bien, tout va bien.
- Speaker #0
Donc ensuite, il peut aussi, entre des moments de mutisme et des explosions, pardon. émotionnel soudaine. Des détails de plomb,
- Speaker #1
pour le dire simplement. Soit il se mûre, soit il pète les plombs. Comme dans Vice et Versailles, on voit ces deux dessins animés qui sont extrêmement bien faits, bien que le deux aurait mérité un peu plus, à mon sens, mais on aurait pu aller creuser un peu plus dans la sphère adolescence. Il y aurait tellement eu de choses à explorer. Mais dans l'idée, je trouve que c'est... hyper... Ce sont deux films qui sont... où ils expliquent très bien ce qui se passe neuroscientifiquement, en parlant au niveau des neurosciences, c'est respecté. En fait, ils ont respecté une bonne base de neurosciences.
- Speaker #0
Après, ce que je... d'être soit dans le mutisme, soit dans les explosions, ça peut paraître aux extrêmes et parfois ça peut dérouter, mais par contre, c'est quand même une façon d'avoir un lien. Ça paraît très paradoxal et ça peut être déroutant pour les parents, mais c'est une façon de garder et de créer du lien.
- Speaker #1
Et donc notre conseil dans ces phases extrêmes, aussi bien l'implosion que l'explosion finalement, on peut, lorsque l'adolescent a passé le pic émotionnel, on peut rentrer dans l'interrogation, de poser quelques questions, tout en respectant si il a pas envie de parler, on pourra peut-être discuter. plus tard mais laissez passer le pic émotionnel dans l'émotion ça ne sert à rien la discussion n'est absolument pas identifié cassion des émotions qui a derrière qu'est ce qui identifie l'émotion qui est en train de se jouer c'est pour lui permettre de lui donner un
- Speaker #0
Des outils en fait, le fait d'identifier qu'est-ce qui se passe pour moi et alors et après qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais une fois que ma colère est passée ? Pourquoi est-ce que je suis en colère ? A quel besoin j'ai pas répondu ? Ou quelles limites j'ai pas posées ?
- Speaker #1
Quand l'adolescent est triste et le besoin de réconfort, on va vous donner les grands besoins derrière chaque émotion. La colère, il a besoin de compréhension et de reposer ses limites. Et vous les vôtres. En général, la tristesse, ça va être un besoin de réconfort ou de repli sur soi. Et la peur, c'est un besoin de sécurité et de rassurance. C'est hyper vaste parce qu'en fait, derrière, chaque personne va répondre à son besoin de différentes façons. Et lui, il est en train de construire ça à cet âge-là.
- Speaker #0
C'est ça. Donc, ça permet de faire une connexion entre la façon dont je me comporte et qu'est-ce qui est en train de se passer pour moi, qu'est-ce qui se joue pour moi.
- Speaker #1
Exactement. Et dans le lien affectif, il est en train de chercher comment repositionner ses limites avec ce qui se passe justement dans son nouveau rapport à l'intimité, qui est elle-même en train d'évoluer face aux transformations morphologiques, psychologiques, physiologiques et anatomiques de cette transformation-là. Donc, ça y a beaucoup de choses qui se jouent. Et à côté de ça, on leur demande en plus des heures de travail scolaires, un âge où il y a tous ces changements. Et j'ai passé dix ans dans l'éducation nationale. On peut dire que le travail scolaire, je ne sais pas de quoi je parle. Mais voilà, ce n'est pas forcément la période la plus propice à développer des compétences intellectuelles en même temps que toute cette sphère hyper personnelle qui est en train de bouger. Les deux vont ensemble, mais c'est...
- Speaker #0
Je redéfinis mon espace en intimité,
- Speaker #1
en affect. Exactement. Plus je dois développer mes compétences et mes connaissances scolaires.
- Speaker #0
Je dois savoir quel travail je vais faire plus tard.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Avec tout le côté anxiogène des parents et de la société.
- Speaker #1
Voilà, plus on me demande de rêver. Donc, de rêver grand et d'avoir de l'ambition.
- Speaker #0
Ça fait beaucoup de choses.
- Speaker #1
Pour un adolescent qui reste un enfant, qui n'a pas passé encore l'âge adulte, enfin qui est en transition en tout cas. Donc, effectivement, c'est beaucoup. Et on n'a pas forcément, au moment où il y a... Quelque chose qui se joue dans le lien affectif, on n'a pas forcément assez de recul. On peut se laisser submerger par les émotions, notamment si on est nous-mêmes hypersensibles. Du coup, on ne va pas forcément avoir ce recul et permettre d'être objectif. En se disant, il faut recontextualiser, il faut prendre vraiment beaucoup de recul.
- Speaker #0
C'est pour ça qu'il faut laisser passer les émotions pour venir sur les faits factuellement, ce qui s'est passé, permettre de reconstituer, de rendre compte. contextualiser comme tu dis. J'ai du mal à le dire, pardon.
- Speaker #1
On vous a fait un petit regroupement de phrases qu'on entend souvent des parents. Et du coup, les questions qu'on peut se poser derrière pour pouvoir, on va dire, débloquer les situations avec le jeune. Par exemple, pourquoi tu réagis si fort pour ça ? Donc, par exemple, il s'est pris, il a commencé à monter dans les tours parce qu'on y a juste demandé, nous, à notre auteur, de ranger son caleçon qui a traîné par terre ou son tas de linge. Et pourquoi tu as juste... Pourquoi tu réagis comme ça pour ça ?
- Speaker #0
Qu'est-ce qui te fait réagir comme ça ?
- Speaker #1
Oui, mais en fait, à ce moment-là, ce n'est pas ça qui fait réagir. C'est une accumulation de la journée. Donc, est-ce que... La question à se poser, c'est est-ce que vous devez insister pour qu'il parle ? Est-ce qu'il y a une explication, une justification, alors qu'il n'en a pas forcément envie ? Plutôt que comment je peux l'aider à accueillir l'intensité ? Souvent, on veut, on va insister, on va vouloir avoir des explications, des justifications. Mais pourquoi tu ne fais pas ça ? Pourquoi tu as réagi comme ça ? Plutôt que de se dire, OK, comment je peux l'aider à accueillir l'intensité de cette émotion ? Mais comme on peut partir du postulat qu'il est grand, Oui. Et bien du coup, il a eu, mais il sait faire. Non, parce qu'en fait, il n'a pas la capacité. Non, à ce moment-là, non. Il est plus dans l'émotionnel que dans le raisonnement. Et ce n'est pas qu'il n'est pas capable de, c'est qu'à ce moment-là, je ne sais pas, vous n'avez qu'à imaginer qu'il est en cours de cicatrisation sur une plaie. On n'est pas en mesure de, je ne sais pas si vous avez fait une opération sur une image corporelle. Vous avez une opération, il y a eu une cicatrice, donc une ouverture et une faille. On referme la cicatrice, mais vous ne pouvez pas repartir courir de suite. Il faut attendre qu'elle cicatrise pour... Vous voyez ? Et bien là, c'est la même chose. Le cerveau, il vient d'être recousu. Si vous voulez aller par là... je l'imagine comme ça, mais ça fait du tout ce qui se passe neuroscientifiquement, vous l'aurez compris, c'est juste une image pour le donner. Et en gros, on lui demande d'aller courir alors que c'est encore hyper à vif. Donc ce n'est pas possible. C'est demander l'impossible, clairement.
- Speaker #0
Après, le genre de phrase aussi qui renforce le sentiment d'incompréhension, c'est « arrête d'en faire tout un drame » . Et du coup, pour sortir de là et pour les aider à… à s'ouvrir, c'est comment est-ce que je peux le guider dans un état d'esprit constructif plutôt que de lui dire arrête d'en faire tout un drame. Et qu'il y ait une affirmation qui minimise ce qu'il est en train de vivre. Déjà,
- Speaker #1
c'est une perception de ce qu'on... C'est votre perception à ce moment-là de ce que vit l'adolescent.
- Speaker #0
On n'accueille pas l'intensité qu'il est en train de traverser. Tu es trois fleurs de peau.
- Speaker #1
Trop d'intensité émotionnelle. c'est ingérable. Souvent, quand il y a une accumulation, l'hypersensibilité, c'est un cadeau mal emballé. C'est-à-dire que sur le long terme, ça peut être éprouvant pour les parents, vraiment, et du coup, on peut en arriver à avoir ce genre d'affirmation. C'est pour ça qu'il faut être hyper indulgent et que c'est... Parce qu'au bout d'un moment... Il est à fleur de peau, mais si on n'a pas conscience que c'est une hypersensibilité et de comment elle fonctionne et de ce que ça engendre derrière, comme mise en place, des choses à mettre en place ou des choses à considérer et à estimer, on finit par avoir ce genre de... Finalement, on n'en peut plus et donc la solution, c'est ça. Mais nous-mêmes, on peut en avoir souffert en plus. L'un n'empêche pas l'autre. Au contraire, vous avez été formaté pour l'accueillir comme ça. Vous avez peut-être lutté pendant un moment et pam, à l'adolescence, j'en peux plus. Et donc comment vous pouvez l'aider à prendre soin de ses besoins émotionnels ?
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
On va parler de l'espace maintenant. Donc on a parlé de l'affect avec tout ce rapport du coup aux émotions pour pouvoir prendre en compte le besoin émotionnel, pour pouvoir garder le lien affectif avec l'autre en ayant conscience de ses besoins émotionnels.
- Speaker #0
C'est ça. Et l'intimité, donc là c'est le lien avec soi. Et du coup, comment on pose ses limites dans cet espace pour que cet espace soit sécurisant, que ce soit un cadre rassurant ? Un adolescent hypersensible a besoin d'un espace pour s'exprimer librement, mais aussi de repères clairs.
- Speaker #1
Oui, et en fait, souvent c'est déroutant parce qu'il y a cette maturité de raisonnement. Mais les émotions sont tellement débordantes, pour peu qu'il y ait aussi derrière une hyper-émotivité. Je rappelle que l'hyper-émotivité, ce n'est pas dû à un trauma non résolu, que ce soit un trauma simple ou un trauma complet. Je ne vais pas rentrer dans le détail ici, mais en gros, une répétition aussi d'événements qui peuvent avoir généré... traumatisme donc on va voir une hyper activité une hyper émotivité ce que j'allais dire il n'est pas activité émotionnelle mais du coup voilà par émotivité donc ça peut être soulagé donc il peut y avoir les deux ça peut être soulagé hyper émotivité l'hypersensibilité on vit avec et on doit en prendre soin comme une fleur au quotidien je voulais en venir c'est que du coup Il va avoir besoin de repères pour pouvoir se ressourcer. Mais faut-il encore qu'il ait conscience de comment il se ressource, etc. En fait, il va le faire. Un enfant ou un adolescent répond à son besoin.
- Speaker #0
Oui, quand ils vont dans leur chambre.
- Speaker #1
Oui, ils répondent, mais ils n'ont pas forcément la valeur de ce à quoi ils répondent ou ils n'ont pas forcément compréhension de ce à quoi ils répondent.
- Speaker #0
Et nous, en tant qu'apparents, on n'a pas forcément non plus la compréhension de ce qu'ils sont en train de faire et qu'ils sont en train de répondre à leurs besoins.
- Speaker #1
Des fois, juste dire, de faire le lien entre ce qu'ils font et ce à quoi ça répond dans nous.
- Speaker #0
Pour répondre à ce besoin de liberté dans ce cadre sécurisant, c'est laisser la place à l'initiative, mais sans renoncer aux limites. Et ça, c'est quelque chose qui parfois, on marche sur un fil, comme un funambule. Laissez votre adolescent prendre des initiatives avec quelque chose de borné, de sécurisant.
- Speaker #1
T'as dépassé les bornes ! T'as dépassé les bornes, les limites. Les différences. entre la limite et la prise d'initiative. C'est super intéressant. Mais en fait, un adolescent qui n'a pas de limite veut des limites. Un adolescent qui a des limites... Il ne veut pas de limites. Je ne dirais pas qu'il aurait le no limit, mais il peut les repousser. Il peut avoir envie de les repousser. S'il a envie de les repousser, c'est peut-être parce qu'il est prêt à les repousser. On pourrait avoir la pédagogie inversée. ... Ok, on repousse les limites, on y va, voyons.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui se passe derrière ?
- Speaker #1
Qu'est-ce qui se passe derrière, tu vois ? Et comment on peut revenir sur cet apprentissage ?
- Speaker #0
Ça, c'est quelque chose d'important qu'elle est en train de partager, Audrey, c'est d'expérimenter, d'essayer, en fait. Tout ce qu'on dit, ce n'est pas... forcément quelque chose à suivre à la lettre au contraire, il faut vraiment essayer plusieurs façons de faire pour que l'adolescent puisse trouver son J'allais dire sa façon d'être.
- Speaker #1
Il y a quelque chose qui revient aussi souvent, c'est oui mais avant, avant il ne faisait pas comme ça, oui mais avant il ne faisait pas comme ça. Et bah oui, parce qu'en fait nous aussi avant on ne faisait pas comme on fait aujourd'hui et inversement. Et heureusement, ça veut dire que... qu'il évolue et que c'est évolution et c'est peut-être ça que ça vient aussi souligner chez nous c'est ah ben là il est en train d'évoluer et ben moi j'en suis avec l'évolution je sors de ma zone de confort un enfant nous fait sortir de nos autres zones de confort tous les jours. Donc ce confort, il peut avoir envie du coup de... ouais, on a fait le tour de ce qu'on voulait dire. Ce qui peut vraiment venir entraver son besoin d'espace, donc finalement sa capacité à poser ses limites, c'est la surprotection excessive qui va empêcher du coup l'autonomie, on en parlait à l'épisode 2. Et donc la question, c'est comment savoir si je suis trop sur l'adolescent ? Ça, c'est une question qu'on m'a posée assez régulièrement. D'ailleurs, est-ce que je suis trop sur mon adolescent ? On ne donne jamais trop d'amour, mais effectivement, nos peurs, et c'est pour ça que mettre de la conscience sur nos peurs en tant que parents, effectivement, si tu as peur, c'est potentiellement une action que tu as de le surprotéger. Donc, faire la différence entre... ses propres peurs et les peurs est demandé. Et toi, comment tu te sens ? Tu te sens confiant par rapport à ça ? Ils ont toujours moins peur que nous, clairement.
- Speaker #0
Ils peuvent nous le dire, mais maman, ça va bien se passer. Pourquoi tu imagines toujours le pire ? Il y a des peurs qui sont vraiment liées à la parentalité, pas du tout à l'adolescent lui-même.
- Speaker #1
Exactement. Et après, il faut leur apprendre à distinguer la peur rationnelle de la peur irrationnelle. Après, il y a l'inverse qui se produit aussi. Et les enfants qui ont vraiment des peurs très intenses jusqu'à l'anxiété sociale, l'anxiété de performance. aussi beaucoup donc là tout ça après si vous vous n'arrivez pas à le savoir à savoir fait appel à un professionnel nous on peut vous clairement vous guider là dedans pour faire le tri savoir moi j'ai vu que j'ai eu des mamans j'ai dit tout va bien et des fois mon travail c'est juste de dire madame ou monsieur tout va bien votre adolescent va bien c'est ce n'est de l'ordre que du stade de développement et c'est ok de la transformation exactement c'est un stade de développement c'est ok vous agissez comme il se doit et voilà et des fois Et des fois, vous avez juste besoin d'entendre ça d'un professionnel formé à l'éducation. Et dans ce cas-là, faites-le. Pas assez, ça vous en veut lever un poids en l'espace d'une séance. Et si ce n'est pas le cas, le professionnel, si c'est un bon professionnel, il vous le dira. Il vous dira, OK, là, il y a besoin de ça, ça, ça. Ou on peut aller voir ça, ça, ça, si vous le souhaitez. Mais sinon, voilà. Juste petit rappel par rapport à ça, parce que c'est quelque chose que des fois, on a besoin de savoir.
- Speaker #0
Une des erreurs aussi qui peuvent entraver son besoin d'espace, c'est de lui demander de s'adapter en permanence au cadre familial, en fait, sans prendre son besoin à lui. en tant qu'individu, de quoi est-ce qu'il a besoin ? Plie-toi, alors le cadre familial peut amener des contraintes, mais c'est important de le prendre dans son individualité pour qu'il puisse se construire. Donc comment est-ce que je peux l'aider à se créer dans un cadre de référence qui répond à son besoin d'espace ? Et c'est là où la négociation, ce dont tu parlais, on en a parlé je crois à l'épisode 3. Le choix guidé, la négociation, c'est là où la négociation peut entrer en jeu et peut être très intéressante pour qu'il n'y ait pas cette suradaptation permanente au cadre familial et qu'il puisse se construire à l'intérieur de ce cadre-là.
- Speaker #1
En fait, il faut partir du principe qu'un enfant va grandir dans un cadre familial, donc il grandit toujours avec un référent. ou deux ou trois, en fonction de votre contexte familial. Et il doit aussi construire son individualité en tant qu'individu et dans sa capacité à être seul. En fait, il vit toujours en groupe. Et finalement, il expérimente peu le fait d'être seul. Et l'adolescence, c'est aussi ce truc de je veux faire seul à une échelle plus grande. que quand il veut faire seul, enfant là, et qu'il veut tout faire, qu'il commence, vous avez cet âge où ils veulent faire seul, non c'est moi qui fais, non c'est moi qui fais, d'ailleurs qu'on doit laisser le plus possible faire pour permettre la confiance aussi, et là c'est quelque chose auquel on ne peut pas toujours répondre, mais il y a quand même cette envie de sortir du groupe pour expérimenter seul, et de voir comment on peut mettre en place un contexte, un cadre de référence pour permettre ça. Ça peut être très intéressant aussi de se dire, OK, qu'est-ce que... Par exemple, là, tu pourrais aller courir seule, de telle heure à telle heure, ça te va, parce que bon, après, il y a la nuit. Après, c'est OK d'avoir peur que la nuit, machin, mais juste exprimer à l'adolescent et se dire, OK, là, je te laisse donner petit à petit cet espace, mais en mettant de la conscience sur le fait que... Ça répond à son besoin de faire seul et pas à une obligation, par exemple, d'aller à l'école. Je prends le bus seul. Oui, mais c'est pour aller à l'école, c'est parce que je suis obligée. Non, c'est parce que tu réponds à ton besoin d'expérimenter seul le trajet pour aller à l'école. Donc, tu commences à être autonome. Vous voyez un peu l'idée d'amener, d'associer, le faire à leurs besoins.
- Speaker #0
Faire le lien.
- Speaker #1
De faire le lien. Et d'ailleurs, on passe de passer d'imposer en fait dans la posture parentale. On passe de j'impose mon cadre de référence à je propose un cadre et du coup à il va ensuite construire son propre cadre. Ça, l'âge adulte, normalement, c'est être capable de construire son propre cadre.
- Speaker #0
Après, ce que vous pouvez garder à l'esprit, en fait, c'est que la présence de l'adulte, parfois, ça suffit à l'adolescent. Il n'y a pas besoin forcément de faire. Ils ont juste besoin qu'on soit là et qu'on soit présent avec eux. Euh... Moi, je suis tout à fait d'accord avec ça. Je suis là. Je me rappelle d'une séance comme ça avec une ado qui n'était pas bien ce jour-là. Et la maman me dit « Là, j'ai vraiment besoin. » Et elle, elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas parler, en fait. Et donc, elle vient quand même parce que la maman avait décidé quand même qu'elle venait. Et en fait, j'ai passé la séance. Elle n'a absolument pas dit un mot de toute la séance, mais vraiment. C'est impossible pour moi, ça, par exemple. Mais pour elle, c'était hyper... Elle n'a pas dit un mot. Elle a beaucoup pleuré. Et donc, je suis passée par une petite marionnette, en fait. Et donc, je faisais les doubles voix. Je me faisais les questions-réponses. Et donc, du début de la séance où elle est en pleurs, elle finit quand même avec le sourire à la fin de la séance. Et de rien, cette séance-là a été hyper constructive pour elle. Parce qu'aujourd'hui, elle va mieux. Et puis, elle a su reconnaître que ça lui avait fait du bien. des fois, imposé. Son choix de parent aussi, il s'est posé une limite et c'est OK. Et seul le temps nous dira si on a bien fait ou pas. Mais à ce moment-là, c'était une bonne initiative de la part de la maman. Et elle n'a rien dit, mais ça a été ma présence. J'étais présente, moi j'ai fait le reste. Mais cette présence-là, il y a fait du bien. Juste le fait que ma mère, elle a fait ce qu'il fallait.
- Speaker #1
Ça l'a rassuré.
- Speaker #0
Ça l'a rassuré.
- Speaker #1
Ça l'a mis en compte.
- Speaker #0
Simplement. Exactement.
- Speaker #1
Donc votre présence crée de la confiance. Oui. Oui, oui.
- Speaker #0
Ou votre décision aussi, des fois. Oui. Voilà. Il faut juste trouver le juste milieu entre je prends toutes les décisions et mon ado n'en prend aucune.
- Speaker #1
Oui. Et j'en prends une à un moment donné qui est pertinente et qui est nécessaire. Au niveau des... Proposition du coup qu'on peut vous faire au niveau des questionnements pour améliorer cette communication et aider ces adolescents hypersensibles dans leurs relations à eux-mêmes, aux autres et à poser leurs limites, définir leur espace de façon beaucoup plus claire. Donc c'est ai-je tendance à interpréter son besoin d'intimité comme un rejet, un rejet pardon, plutôt qu'un rejet.
- Speaker #0
Un rejet. Salut Roger !
- Speaker #1
Plutôt que comme une nécessité pour lui. Un ado hypersensible, il n'a pas besoin d'être sans cesse stimulé. Il a besoin aussi d'un espace pour se retrouver.
- Speaker #0
Et se renouveler même, j'ai envie de dire.
- Speaker #1
C'est ça, et se réénergiser.
- Speaker #0
À condition que dans cet espace, il n'y ait pas que les réseaux sociaux, bien évidemment, qui vont venir créer d'autres problématiques. Mais on pourrait faire d'ailleurs un jour un épisode juste là-dessus. Suis-je à l'écoute de ses émotions à lui, sans chercher à les minimiser ou les corriger ? On a donné le Messie dans l'épisode 3, l'exemple du Messie où on a tendance à minimiser ou à corriger plutôt que d'accueillir réellement. Ça s'apprend d'accueillir le ressenti sans jugement. Ça l'aide à mieux comprendre à cet ado ce qu'il vit et à développer aussi sa propre régulation émotionnelle. Une question que je trouve... hyper magique, moi, avec les jeunes, c'est de quoi as-tu besoin ? Et là, des fois, le je-sais-pas, il en dit long sur le vocabulaire émotionnel, les capacités, les besoins, l'intelligence émotionnelle, de façon... Et si vous avez un je-sais-pas, ça mérite quand même de développer cette compétence. Il sait. Un adolescent sait, mais il ne fait pas l'effort d'aller regarder. Et ça, c'est important de développer cet effort-là.
- Speaker #1
Et des fois, ils prennent même le raccourci. Après, c'est je ne sais pas, mais on a le droit aussi des fois de leur répondre si tu sais, mais tu ne veux pas sentir ou tu ne veux pas aller regarder.
- Speaker #0
Oui, ou alors il ne sait pas mettre de mots. Ou alors il faut développer. Tu ne sais pas quoi. Parce que peut-être qu'il ne sait pas mettre de mots. Il ressent. mais il ne sait pas mettre de mots derrière. Et mettre des mots sur ce qu'on ressent, ça permet de se comprendre, et se comprendre, ça apaise la colère de l'adolescent aussi. Ou ça réconforte la tristesse de ne pas être accepté dans le groupe, ou d'être différent. Ou ça se dit, ok, ça peut aussi, derrière, amener une explication pour trouver la force et et avancer malgré les peurs. Donc, le je ne sais pas, émotionnellement, sur ce qu'ils ressentent, moi, maman, pour moi, ce n'est pas entendable en tant que maman. Pourquoi ? Parce que il est important qu'ils apprennent à mettre des mots sur ce qu'ils ressentent.
- Speaker #1
Et la dernière proposition, donc c'est, est-ce que vous lui... donner un cadre de confiance qui lui permet de s'exprimer à son rythme. Donc c'est un adolescent hypersensible, en fait, il communique mieux quand il se sent respecté, quand c'est son moment, quand il se sent respecté dans ses besoins. Est-ce que c'est pour lui le moment de parler ? Donc créer un espace sécure, ça favorise une relation apaisée.
- Speaker #0
La pression pour qu'il parle, si quand il dit « je ne sais pas » , vous mettez de suite la pression, Il va encore plus dire je ne sais pas. Donc l'idée, c'est vraiment de se dire OK, bon, là, tu ne sais pas, mais réfléchis-y et faire l'effort d'y revenir plus tard. Sur le moment, il ne sait pas, mais l'inviter à réfléchir pour pouvoir y revenir, pour petit à petit développer cette compétence.
- Speaker #1
C'est-à-dire poser une question complémentaire ou un peu plus précise, lui permettre de réfléchir, plutôt que de simplement répéter la question et répéter, répéter, qu'il va être contre. productive,
- Speaker #0
qui peut créer une pression finalement. Et donc la pression de performer dans son verbe. On fait l'effet inverse,
- Speaker #1
c'est toujours pareil.
- Speaker #0
Plus on te dit de faire, plus tu n'as pas envie de faire. Et plus on te dit de dire, plus tu n'as pas envie de dire. C'est le principe de l'ego et il est hyper fort à cet âge-là. Donc dans cette transformation-là, il est présent. Alors, nous on vous encourage à observer. commencer tous ces principes de manifestation dans votre quotidien et du coup d'ajuster votre approche en fonction des besoins de votre adolescent puisqu'ils vont avoir aussi une personnalité. Et tu sais qu'ils en ont certains de la personnalité.
- Speaker #1
Quand vous avez plusieurs adolescents, il ne se passe pas toujours la même chose d'un adolescent à l'autre.
- Speaker #0
Non, exactement. En tout cas, c'est sa communication avec lui-même qui va permettre une meilleure communication avec les autres. et meilleure dans le sens facilitante et donc plus l'adolescent est capable de communiquer avec lui d'être au clair avec ses besoins de savoir ce qu'il ressent de mettre des mots dessus, de se comprendre de se connaître dans sa sphère intellectuelle, spirituelle, etc alors il va plus facilement aller vers les autres, se sentir à l'aise dans son relationnel il va poser plus facilement ses limites aussi
- Speaker #1
créer son espace.
- Speaker #0
Ou les respecter, ou les faire respecter à l'autre, donc s'affirmer, s'exprimer, etc. Et donc il va se sentir mieux aussi avec son image. Donc tout ça, c'est clairement la communication à soi est meilleure, la communication aux autres, c'est certain.
- Speaker #1
Voilà. Ce mois, sur la transformation des adolescents et des jeunes adultes.
- Speaker #0
On vous invite à partager le podcast, à vous nous mettre des étoiles ou pas, à nous faire des retours aussi. sur le format, sur tout ce qu'on vous partage ici. Vos retours sont hyper importants pour nous, déjà, pour améliorer la construction de ce podcast, pour améliorer nos partages, pour apporter encore plus de valeur, pour répondre à vos questions, à vos demandes aussi. Donc, n'hésitez pas à nous faire vos retours. C'est toujours un plaisir de vous lire. À très vite.
- Speaker #1
À bientôt. Bisous,
- Speaker #0
d'être du Sud-Ouest.