- Speaker #0
Bienvenue sur Partir, le podcast qui donne la parole à celles et ceux qui sont partis vivre à l'étranger.
- Speaker #1
Je pars aux Etats-Unis, c'est le rêve de ma vie, j'ai envie de profiter en fait. Quand tu joues bien et quand tout va bien, ils vont être avec toi. Par contre le jour où tu joues mal, on a tout fait pour toi, maintenant c'est trop tard. Et c'est vraiment comme ça, c'est exactement comme à Esco Musical et c'est pas un mythe, c'est vraiment comme ça.
- Speaker #0
Notre invitée du jour, Emma, avait 19 ans quand elle a posé les pieds aux Etats-Unis pour un stage de basket. Elle y allait avec un but. bien précis se faire repérer par un coach et obtenir une bourse pour jouer en université. Chose faite, elle met du coup le cap sur la Californie où elle passe 3 ans à étudier et jouer au basket. A quoi ressemble la vie d'étudiant aux Etats-Unis ? Est-ce que c'est vraiment comme dans High School Musical ou dans les autres films qu'on peut voir ? Est-ce que les américains sont accueillants ? C'est ce que vous allez découvrir dans ce nouvel épisode. Avant ça, je tiens à dire merci à tous ceux qui ont noté le podcast. et qui se sont abonnés, ça m'a beaucoup aidé à le développer. Et si vous voulez des photos de nos invités, des pays où ils sont allés et les coulisses du podcast, ça se passe sur Insta, sur Partir Podcast. Je vous laisse maintenant découvrir l'histoire d'Emma et je vous souhaite une bonne écoute.
- Speaker #1
Commençons par le début.
- Speaker #0
Du coup, Emma, t'avais 19 ans quand t'es partie faire un stage de basket en Californie. Qu'est-ce qui t'a donné envie d'aller faire ce stage ?
- Speaker #1
Alors en fait, moi j'ai toujours eu l'envie de partir aux Etats-Unis depuis que j'étais plus jeune. Et mes parents m'ont dit, d'abord, tu passes le bac, tu valides ton bac et ensuite, tu pourras partir. Parce que dans mes rêves, je serais partie au lycée, mais je n'ai pas eu le droit. Donc, j'ai patienté pour partir après le bac. J'ai fait un an en France, dans une école de commerce américaine, où j'ai appris l'anglais. Et en fait, avant de partir aux États-Unis, tu es obligé d'avoir plusieurs diplômes. Entre guillemets, des diplômes, c'est TOEFL et SAT, c'est pour valider un niveau d'anglais. Et en fait, tu es obligé d'avoir ces diplômes-là pour partir en université. Et en fait, c'est quand même très compliqué d'avoir une connexion avec les Etats-Unis en étant une petite Française comme ça, sortie de nulle part, pour se retrouver, se faire repérer aux Etats-Unis. Donc en fait, j'ai eu l'opportunité de partir avec une équipe française où on était toutes dans l'objectif de trouver une fac ou un lycée pour l'année suivante. Et en fait, cette opportunité-là m'a fait découvrir les Etats-Unis parce qu'on est partis trois ou quatre semaines, je crois. Avec 10 françaises et un coach, on a fait plein de tournois. Pendant ces tournois, il y avait des coachs qui venaient et ils te repéraient. Et puis à la fin des matchs, ils venaient te parler en disant quels sont tes objectifs, qu'est-ce que tu as envie. Et grâce à ça, soit tu pouvais t'aimer bien le coach ou pas. Et ensuite, tu allais visiter la fac avec lui ou pas. Et comme ça, de fil en aiguille, je me suis retrouvée. à pouvoir signer aux Etats-Unis. Et du coup, j'ai fait mon stage tout le mois de juillet et je suis partie le 15 août. Donc après, j'ai eu 15 jours pour faire tous mes papiers, préparer, parce qu'en soi, quand tu fais le stage, on ne dit pas forcément, Emma, tu vas, entre guillemets, signer un contrat, une bourse et tu vas partir 15 jours plus tard. Tu n'en sais rien, ça se trouve, tu n'auras pas d'opportunité, ça va pas se passer comme tu veux. Donc c'est un stage où tu te dis, j'espère que je vais me faire repérer. Mais si demain tu fais des tournois où tu n'es pas performante, où tu n'as pas forcément d'opportunité, donc ce stage était génial, et en plus avec les filles françaises c'était trop bien, c'est hyper bien entendu, mais en même temps c'était cette expression-là en disant si là je n'arrive pas à me faire repérer maintenant, qui fait que demain j'aurai une opportunité qui me permettra de me repérer plus tard. C'était quand même beaucoup d'appréhension, mais au final ça s'est fait comme ça. C'était trop bien. C'était une super expérience.
- Speaker #0
Donc, tu allais vraiment faire ce stage dans le but de te faire repérer pour intégrer une université aux États-Unis et jouer au basket et étudier là-bas.
- Speaker #1
En fait, c'est ça. En fait, c'était un camp de basket vraiment prévu. On faisait peut-être quelques entraînements avec les filles pour apprendre à se découvrir parce que vraiment, on était dix Françaises, mais de dix endroits différents. Donc, moi, les filles, avant, je ne les avais jamais vues. Donc, après, quand tu fais des matchs avec les filles, T'es un peu obligé de savoir un peu comment les chacune joue parce que tu peux pas arriver à faire 10 joueuses pompes, aller faire un match, bon courage tu vois. Il fallait quand même avoir un peu d'alchimie. Donc grâce à ça après on a tous trouvé des facs, tous trouvé des lycées, après d'autres pas forcément ou qui sont partis l'année d'après. Mais grâce à ça en fait vraiment tu faisais ton match, t'avais un peu comme dans les films où t'as les scouts qui sont sur le banc. en face, qui regardent, qui prennent leur stat, qui prennent leur truc. Et ils n'ont pas le droit de venir te parler tout de suite. Il faut d'abord qu'ils demandent une autorisation, c'était un peu bizarre. et après ils peuvent venir t'aborder.
- Speaker #0
Ok, ça fait vraiment comme dans les films. Oui,
- Speaker #1
ça fait vraiment comme dans les films. Mais en fait, on faisait des tournois peut-être. On avait peut-être un tournoi tous les trois jours. Donc, c'était vraiment hyper intense basketement parlant. Grâce à ça, en fait, sur certains tournois, tu avais des coachs que tu avais déjà vus qui revenaient sur d'autres tournois. Et en fait, c'est comme ça, de fil en aiguille, que tu te faisais un peu ton réseau.
- Speaker #0
Stylé. Et toi, du coup, tu disais, il y a des coachs qui t'ont repéré, qui t'ont approché. Est-ce que tu peux nous raconter comment ça s'est passé pour toi et ce qu'on t'a proposé ?
- Speaker #1
Eh bien déjà, il faut quand même dire que... J'avais fait un an d'école américaine en France, mais quand tu as quelqu'un qui vient te parler, déjà en tant que Française, quand tu as une équipe qui t'appelle en disant « je suis intéressée par toi, qu'est-ce que tu en penses ? » Déjà en français, c'est déjà compliqué de s'exprimer, mais alors en anglais, quand tu as le coach qui dit « oui, alors Emma, c'est quoi tes objectifs ? Comment tu vois les choses ? » Et en plus, 19 ans, tu es quand même jeune parce que tu n'as pas forcément d'expérience. Tu sors de centres de formation où j'ai passé... Moi, j'ai pratiquement fait toute ma carrière à Lyon, donc je suis restée dans le même club très longtemps. Donc, tu as quand même tes habitudes. Ce n'est pas pareil que quand tu arrives dans un nouveau club et que tu ne connais personne. Donc là, c'était quand même savoir s'exprimer. Et après, dans ton fiche contact de joueuse, tu disais ce que tu voulais. Et moi, j'avais toujours dit, si je pars aux Etats-Unis, c'est pour avoir une bourse complète. Je ne voulais pas que mes parents me sortent de l'argent pour ça. Une année américaine, c'est 40 000 euros. Tu fais x4, ça fait quand même des gros, gros, gros budgets. Donc moi, quoi qu'il arrive, j'avais toujours dit, si je pars, c'est pour une bourse complète. Et donc après, j'avais envie d'avoir un rôle important dans une équipe. Je ne me voyais pas partir dans une grosse école américaine où je n'aurais pas eu tant de jeux. Parce que tu peux aussi, il y a... En fait, vraiment... C'est un peu comme dans la vie de tous les jours, il y en a qui ont envie d'avoir une petite place mais dans un gros groupe et d'autres qui préfèrent avoir une grande place dans un plus petit groupe. Et moi, je préférais l'option 2 dans le sens où je me suis dit, je pars aux Etats-Unis, c'est le rêve de ma vie, j'ai envie de profiter. Je n'ai pas envie de partir dans une fac où je n'aurai pas tant de jeux, où je serai un peu esselée. Parce qu'en fait, aux Etats-Unis, il faut savoir que tu t'entraînes tous les jours, de 3 à 4 à 5 heures par jour. Et tu pars beaucoup en déplacement. tu joues le jeudi et le samedi donc très souvent tu pars du mercredi au dimanche et si tu joues pas et que tu passes ton temps dans l'avion parce que t'as pas de t'as pas tant de jeux et que t'es la petite française, la petite rookie sur le côté ça peut être vite très long que tu te retrouves au Texas, au fin fond des Etats-Unis parce que après les Etats-Unis c'est quand même un pays j'étais en Californie donc la Californie c'est quand même une partie Différent des États-Unis parce que c'est un peu européen, où ils sont hyper au vert d'esprit, hyper pompélope, mais tu vois au fond du Texas, les étrangers c'est pas très leurs amis. Tu vois, ils peuvent vite te dire, toi la petite française, tu m'intéresses pas quoi. Je peux vite me retrouver seule et donc moi je voulais vraiment pas ça. Et du coup, j'avais dit, bah moi je veux pas une grosse école, je veux une école où je sais que j'aurai un rôle important, j'aurai du temps de jeu et que les gens seront contents que je sois là. Je veux pas me retrouver en mode bah... Je suis une fille de l'équipe, je fais partie du roster et puis je serai sur le côté parce que voilà, il faut savoir qu'aux Etats-Unis, tu t'entraînes en principe très très souvent, tu fais une heure de muscu, tu t'enchaînes avec trois heures d'entraînement. Donc en fait, tu es à la salle de 14 à 18 heures quoi. Donc tu vois, tu as en plus un peu de kiné avant ou après. En fait, vraiment, ta journée de 13, on va dire, tu fais un peu de kiné avant, souvent tu fais un peu d'étirement parce que forcément ton corps est fatigué. Tu vas au kiné, c'est 13h30. Tu fais un peu 2-3 shoots avant l'entraînement, après l'entraînement tu refais 2-3 shoots, 2-3 trucs. En fait, t'es vite 5 à 6 heures par jour entre le gymnase et la salle de kiné. Donc si t'es dans un endroit où en plus tu te sens pas bien, à l'autre bout du monde, dans un pays que tu maîtrises pas, une langue que tu connais pas, et t'es tout seul, en fait, ta famille, ok, tu les as au téléphone, tu les as au truc, mais le soir à 20h quand tout le monde dort parce qu'en France il est 3h du matin, ben,
- Speaker #0
ça peut vite être compliqué.
- Speaker #1
Donc moi, j'avais vraiment insisté sur le fait que je voulais une bourse complète et je voulais un endroit où ça serait familial et que je me sentirais bien parce que j'ai besoin, même dans mon caractère, d'être entourée, d'avoir du monde, etc. Et j'ai vraiment hyper bien accroché avec un coach. Et j'ai hésité entre deux facs, avec une fac à Hawaï et une fac à côté d'Eley, où je m'étais très bien entendue avec les deux coachs. Mais à Hawaï, je me suis dit, mais si je pars à Hawaï, OK, c'est le rêve, c'est fou. Mais en fait, c'est-à-dire que je ne peux jamais rentrer en France et que si ma famille doit venir me voir, c'est-à-dire que tu fais Lyon-Londres, Londres-L.A., L.A. Honolulu.
- Speaker #0
C'est vraiment le bout du monde.
- Speaker #1
C'est le bout du monde. Donc en fait, tu te dis, en vrai, Hawaï, c'est fou, c'est génial. Et puis en vrai, quand tu arrives à la fac là-bas, tu sais t'as un scooter, tu fais ta vie, c'est génial mais je me dis en fait C'est pour me retrouver à l'autre bout du monde toute seule, que je ne sais pas, demain tu as un souci dans ta famille, tu as un truc, et en fait il te faut trois jours pour rentrer. Bon, ça fait un peu risqué quoi. C'est ma première année aux Etats-Unis, je parlais un peu anglais, mais je ne suis pas non plus bilingue, bilingue, donc je me dis non, bon allez. Et on a visité la fac à Fullerton, et en fait j'ai vraiment senti que le coach, je ne me suis pas mal entendue avec lui, et qu'il était vraiment... Il voulait m'accompagner et qu'il était trop content. Parce qu'en fait, dans mon équipe, il n'y avait pas d'étrangères. C'était que des Américaines. Et du coup, il était trop content de pouvoir accueillir une étrangère. Donc, je me suis vraiment sentie hyper bien là-bas. Donc, je me suis dit, allez, go, je suis là-bas. Et puis, on verra. Mais après, c'était une école chrétienne. Donc, il faut savoir que la religion aux États-Unis versus la religion en France, ce n'est pas la même chose. En France, j'ai toujours été dans des écoles privées. Et t'as des cours de catéchisme et tout, mais c'est des petits cours, c'est une heure par semaine, par-ci, par-là. Là, aux États-Unis, on priait avant les matchs, on priait avant tous les cours. On avait une heure de messe par semaine obligatoire. On avait des cours sur le christianisme, etc. C'était vraiment au cœur du quotidien. Et t'avais, à la fin du match, tu te mettais en rond avec les adversaires. tu tenais la main, il y avait une prière et tout. Donc, c'était vraiment très axé religion. Après, ça ne m'a pas du tout dérangé. Tu t'y fais, tu es dans le truc. Mais j'avais envie de faire aussi une autre fac, plus, on va dire, lambda, moins orientée religion, et où j'aurais plus de challenges basketement parlant. Et du coup, j'en ai parlé avec mon coach, en lui disant, voilà, j'adore ma fac. Donc, au bout d'un an, je lui ai dit, voilà, j'adore la fac ici. C'est super, mais j'ai envie de plus de choses. Et du coup, lui m'a accompagnée et m'a aidée à trouver d'autres écoles. Donc hyper sympa, parce qu'il aurait pu lui dire, il peut partir, salut, au revoir. Donc il m'a accompagnée et comme ça, du coup, j'ai pu rencontrer une école à San Diego. Donc San Diego et LA, c'était peut-être une heure, une heure et demie de route. Donc on n'était pas non plus hyper loin. J'ai eu la coach au téléphone plusieurs fois, j'ai visité l'école. Et pareil, super feeling avec les coachs, hyper intéressant. Et là, ma première fac, on était peut-être 600. Donc, toi, c'était vraiment une petite école. Et vraiment, on était peut-être… Il y avait trois étrangers dans l'école. Donc, vraiment, tout le monde était la française. Tout le monde était en mode hyper content, hyper gentil, hyper bienveillant. Et du coup, ma deuxième école, ça n'avait rien à voir. C'était vraiment beaucoup, beaucoup plus grand. On était peut-être 15 ou 20 000, tu vois.
- Speaker #0
Ah ouais.
- Speaker #1
Donc tu passes dans une petite école où tu as 600-700 personnes et tout le monde se connaît, tout le monde parle avec tout le monde à une école où ça n'a rien à voir, où vraiment complètement différent, mais j'avais envie de ça aussi, j'avais envie de me challenger. Et puis ma deuxième école aussi, c'était trop bien. Et en fait, ma deuxième école, ce qui était génial, c'est que vu que c'était une plus grosse fac, il y avait des Français qui faisaient des semestres d'échange. Alors dans la première fac, vu que c'était une petite école et qu'en plus c'était chrétien, C'était plus restreint, il n'y avait pas tout le monde qui pouvait venir. Et du coup, la deuxième école, vu que j'avais des Français, par exemple, tu avais Sciences Po ou tu avais des facs comme ça, je faisais des échanges avec ma fac, ma deuxième fac. Du coup, j'ai pu en plus me lier avec d'amitié, avec plein de Français. Au final, c'était bien parce que du coup, ils venaient soit un semestre, soit un an complet. Donc en fait, ça a été super cool d'avoir aussi cette lésion avec d'autres Français et d'autres... d'autres personnes un peu comme moi entre guillemets américain quoi donc ça fait avait avait cette partie là avec tous les sportifs américains et en même temps un peu plus en mode avec mes français quoi ouais c'est vraiment de garder un peu ce contact français parce que ben ta famille tu la vois mais tu les vois bas l'hiver l'hiver pour noël puisque tu rentres une semaine et après l'été mais sinon le reste de l'année ben tu es aux états unis quoi ouais
- Speaker #0
Puis là, tu es dans un tout autre quotidien. Donc, ça fait du bien d'avoir un petit bout de France et des gens qui te ressemblent et tout.
- Speaker #1
C'est exactement ça. Et puis surtout que le quotidien aux États-Unis, forcément, ma deuxième école, pareil, j'avais une bourse complète. En fait, dans chaque équipe, tu as des filles, par exemple, qui sont sans bourse. Il y en a qui ont 15 % de bourse, 20 %. Et forcément, en fonction de la bourse que tu as, ton coach n'a pas les mêmes attentes d'une fille qui a une bourse complète, donc qui coûte très cher, Merci. Il n'y a pas de bourse du tout. Donc forcément, quand tu as des attentes aussi de tes coachs, tu es beaucoup plus investi que ce soit pour les cours parce que les cours, tu as les GPA, donc c'est ta moyenne. Si tu n'as pas... Une certaine moyenne, tu n'es pas éligible. Et si tu n'es pas éligible, tu ne peux pas jouer. Donc en fait, c'est tout, c'est vraiment un sport-étude. Donc en fait, après l'école aux Etats-Unis, c'est quand même très facile par rapport à la France, on ne va pas se mentir. Mais donc tu as quand même tout qui est lié, parce que tu ne peux pas décevoir en disant si je n'ai pas les bonnes notes, je ne passe pas, donc je ne peux pas jouer. Si je ne peux pas jouer, je peux me faire virer à tout moment. Donc en fait, tu as un peu un cercle vicieux où c'est pareil, si je ne fais pas de kiné, je ne vais pas m'étirer avant, je risque de me blesser. Si je n'y vais pas après, je risque de me blesser. c'est vraiment un peu... Pas non plus sous pression, c'est pas horrible comme pression, mais t'as comme une pression où tu dis, faut pas que je merde, parce que t'as un contrat avec ta bourse.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça, t'as un peu des comptes à rendre derrière, il faut que tu répondes présent, sinon hop, tu rentres chez toi.
- Speaker #1
C'est ça, parce qu'en fait, la bourse, en gros, il te paye toute ta scolarité, donc tes cours, tous tes livres. Après, il te paye ton logement, tout ta nourriture. En fait, vraiment, tu...
- Speaker #0
c'est vraiment prise en charge de A à Z toutes tes dépenses.
- Speaker #1
Complètement. Puis après, pareil que les équipements, t'as tout vraiment, t'arrives en match, t'emmènes juste ta culotte, t'as ta brassière, tes maillots, tes chaussettes, tes chaussures, tes claquettes d'après-match, ton pull d'après-match. Tu vois, genre vraiment, c'est même eux qui font ta lessive, ton truc. C'est vraiment une autre mentalité. Donc en fait, t'es obligé d'être vraiment dedans, parce que si t'es pas dedans, ils prennent un autre en fait. C'est méchant, mais c'est comme le monde pro. t'es un peu un pion dans le sens où si toi t'es pas faire part tu n'es pas performant, je vais rechercher quelqu'un d'autre. Tu vois, je n'ai pas autant pour quelqu'un, entre guillemets, qui ne l'est pas, quoi. Ce qui paraît logique aussi, en fait.
- Speaker #0
C'est ça, comme tu dis, tu es un peu sous contrat, etc. Tu as donnant, donnant, quoi. Tu veux de l'argent, tu viens faire ton taf, tu ne fais pas le taf, tu n'as pas ce qu'il y a d'ailleurs, quoi. Ça semble logique d'un côté. Du coup, ça ressemble à quoi le quotidien d'être en sport-études comme tu le faisais si tu as, par exemple, une semaine type pour... des journées type ?
- Speaker #1
Alors dans ma première fac, c'était vraiment génial, c'était les vacances, parce qu'on était à côté de Disney. Donc ça compte pas comme la vraie vie. Parce que j'avais un pass Disney avec plein d'autres, en fait pratiquement tout le monde avait un pass Disney dans la fac. Et donc par exemple, tu sais, tu avais deux heures de pause entre les cours, tu partais à Disney, tu sais, tu revenais. Tu vois, vraiment c'était...
- Speaker #0
C'est comme cette vie.
- Speaker #1
Je te jure, c'était trop bien. Donc en fait c'était fou parce qu'on était... Vraiment, en fait, ce qui se passe, c'est que c'est comme ma deuxième fac, c'était pareil. On va dire, tu as le basket, tu dois être présent de 13h à 18h. Mais avant 13h, après 18h, fais ta vie. Mais juste quand tu es là de 13h à 18h, il faut que tu sois performant. Et le reste, fais ta life. Et moi, c'est un peu ce que je voulais. Parce que tu as des facs aussi, des fois, tu as un entraînement le matin et puis tu as un entraînement l'après-midi. Donc vraiment, c'est basket, basket, basket. Bon, on va dire que j'avais... Un moment de basket bloqué dans ma journée où je savais qu'à ce moment-là, il faut que je sois là et que je sois dedans à fond. Et le reste, je faisais ma vie. Et donc, en fait, la plupart des cours, je crois que j'avais quoi ? J'avais peut-être 12 ou 14 heures de cours par semaine, ce qui ne représentait rien du tout. Parce qu'en sachant que, par exemple, il y avait des cours, je crois que ça faisait 4 classes de 3 heures. Soit tu faisais un cours de 3 heures ou deux cours de 1h30 ou trois cours d'une heure. Et en fait, tu choisissais le modèle que tu voulais. où soit tu faisais en présentiel, soit tu faisais... en visio. Et du coup, si tu voulais par exemple avoir 4 matinées de cours, tu faisais 4 fois 3 heures et après, c'était bon. Et tu n'avais plus d'autres cours de la semaine. Donc en fait, vraiment, l'avantage avec ton planning, on va dire que si tu avais maths, tu avais maths 101, 102, 103, 104. Et pour passer au niveau supérieur, il fallait que tu valides un des maths. Donc si par exemple, tu avais maths, je ne sais rien, stats, calculer et autres, tu choisis celui que tu préférais et après ça te permettait de valider et passer au haut niveau. Pour valider ton diplôme, il fallait que tu passes maths 1, 2, 3, 4. Tu avais maths 101, maths 102, après tu avais maths 201, maths 220, etc. L'avantage des États-Unis, c'est que tu choisissais les matières que tu aimais bien ou pas. Si tu avais un cours que tu n'avais pas envie, qui ne t'intéressait pas, vu que dans un cours de physique, il y avait 10 sujets différents, tu choisissais le sujet qui t'intéressait. Donc en fait ça c'était vraiment cool parce que tu pouvais vraiment faire ton agenda comme tu voulais. Il fallait juste que tu valides un certain nombre d'unités par trimestre. Et du coup moi j'avais moitié cours en ligne et moitié cours présentiel. Parce que les cours en ligne en fait c'est des... Souvent tes profs ils te font des vidéos ou des... Ils te préparent des cours mais t'as pas de présentiel en fait en visio. Et du coup on va dire que par exemple une journée normale, on va dire que ça allait être par exemple un lundi. où tu avais cours de 9h à midi, après tu manges. Donc ma première année, j'étais en internat. Ma deuxième année, j'ai changé de fac et j'étais re en internat. Mais après, c'est des internats, c'est pas les internats de Lyon. C'était les internats où t'es en appartement. On était dans ma deuxième fac, ma première fac. On était deux dans une chambre avec... Et c'était une chambre pour quatre. Donc on avait vraiment de l'espace, on n'était pas du tout serré. Et mon deuxième internat, on était cinq. Il y avait trois chambres, deux chambres de deux et une chambre de une. Et après, en fait, t'avais un salon, une cuisine, etc. Donc c'était pas du tout... pas juste une chambre. Et après, ma dernière année, j'étais avec mes coéquipières, on avait une maison. Donc en fait, tu faisais vraiment ta journée comme tu voulais. Donc si le midi, tu voulais rentrer, manger un bout chez toi, tu rentrais chez toi. Pourquoi tu avais des restos sur place aussi, vraiment chacun sa vie. Et après, tu avais par exemple muscu de 14 à 15 et entraînement de 15h30 à 18h. En principe, tu avais au moins deux heures et demie d'entraînement par jour. Entre la muscu et mon entraînement, j'allais faire du kiné. Après, tu faisais l'entraînement. Après l'entraînement, il fallait faire quand même un peu de shooting, parce que si tu ne faisais pas de shooting, c'était mal vu. Donc, tu étais obligé de rester un peu et de shooter parce que... C'est leur mentalité en fait. L'entraînement, tu es là, tu vas perfectionner ton jeu d'équipe, les systèmes, etc. Mais ton jeu individuel, c'est à toi de le faire en plus. Donc, c'est beaucoup de travail individuel. Et souvent, après les entraînements, j'avais un point avec un des assistants coach où on faisait pas mal de vidéos. Donc, tu regardes la vidéo, tu regardes l'entraînement, tu regardes ton match. En fait, c'est beaucoup de travail individuel en plus. soit tu le fais toute seule, tu viens le matin et tu as une machine pour faire du shoot, soit tu peux demander à un assistant coach, soit tu peux le faire avec une coéquipière. Mais en fait, vraiment, ils sont vraiment hyper importants pour eux, le travail individuel. Contrairement en France, par exemple, où tu partages la salle avec le collège d'à côté, donc tu n'as pas les créneaux que tu veux, tu ne peux pas faire ce que tu veux, ça dépend de la mairie. Là, vraiment, le gymnase, il était ouvert de 8h à 20h et tu venais quand tu voulais, tu ne t'inscrivais pas. Tu viens, tu shoots, tu viens, tu t'entraînes, tu fais ce que tu veux. C'est très intense en saison parce qu'en plus, tu enchaînes avec les matchs. C'était beaucoup en déplacement. Tu pars souvent du mercredi au dimanche, mais après, tu pars. Ce n'est pas des déplacements très fatigants parce que tu pars le mercredi, tu pars en avion. Après, tu pars avec… On avait quatre coachs. Un coach principal et trois assistants, plus une kiné. Ensuite, sur place, ils louent des gros SUV, des gros 4x4. En fait, t'es quatre par voiture. Donc en fait, t'es pas non plus très serré parce que t'as un coach, une personne devant et deux personnes derrière. Et donc en fait, les conditions de déplacement, tu manges dans des très bons restaurants, tu dors dans des super hôtels. Donc c'est pas fatigant comme si t'étais parti en minibus le matin et que tu revenais en plein milieu de la nuit. Donc en fait, ils font vraiment tout pour que tu sois le mieux. Donc t'as quand même une pression en disant... En fait, ils font tout ça pour toi, mais il faut quand même que tu aies du répondant parce qu'ils ne sont pas chiés pour n'importe qui. C'est vraiment dans ce sens-là où ils sont hyper... Quand tu joues bien et quand tout va bien, ils vont être avec toi. Par contre, le jour où tu joues mal, on a tout fait pour toi, maintenant c'est trop tard. Et c'est vraiment comme ça. Donc ça peut être très dur parce que quand tu es jeune, et qu'en plus on est des filles, on est vachement dans les émotions. Ça peut être très compliqué aussi de le vivre parce que tu peux vite te retrouver tout seul. Et en fait, c'est pour ça que c'était trop important pour moi en sachant que tu sais que du jour au lendemain, ils peuvent te tourner le dos. Il faut que tu aies des choses autour parce que si ça va mal sur le terrain et qu'en plus sur le côté, tu te fais chier, ben ça va être compliqué quoi.
- Speaker #0
Tu m'étonnes, putain, mais j'avoue franchement qu'elle vit déjà, mais surtout, je veux dire, tu as 19-20 ans, donc déjà, tu es quand même jeune. En plus, tu es à l'autre bout du monde dans un pays où ce n'est pas ta culture. pas ta langue, t'as pas tes proches de base comment t'arrives à gérer justement un peu cette pression, peut-être j'imagine un peu la solitude parfois, les différences culturelles, tout ça, comment t'arrives à gérer tout ce qui se passe dans ta vie à ce moment-là ?
- Speaker #1
Moi vraiment, j'ai toujours rêvé de partir aux Etats-Unis c'était le rêve de ma vie donc j'étais tellement contente que j'ai pas eu de darn en me disant Emma t'es toute seule C'est compliqué. Au contraire, je l'ai vraiment pris à l'opposé en me disant « Mais non, Emma, t'es aux Etats-Unis, c'est le rêve de ta vie. Mais vis à fond, tu vois. Sois là pour le basket, profite à fond de ton basket, prends ce qu'il y a à prendre. Et à côté de ça, fais plein de choses et vraiment vis à fond cette expérience. » Et c'est ça qui a été trop bien. C'est qu'au final, j'ai vraiment vécu ça comme « ça y est, je vis mon rêve, c'est ouf. Je vais en profiter et je ne vais pas me dire « ah ben non, mais c'est un peu compliqué, je suis toute seule. » Au contraire, je l'ai vraiment pris positivement. Avec les Français, on avait 15 jours pendant le Spring Break. On est partis 15 jours à Cancun. Quand on avait un peu de temps, tu vas à Disney. Tu fais plein de parcs, plein de choses. Et au final, c'est trop bien.
- Speaker #0
Tu es là pour kiffer et tu vas kiffer. Tu ne vas pas en perdre une miette.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Et du coup, c'était trop bien parce que je pense que si tu es dans la mentalité en disant « je suis français, je suis toute seule, je suis à l'autre bout du monde, personne ne parle ma langue » , les Américains, ils ne vont pas venir te chercher. Ils ne vont pas se faire chier. En plus, quand tu as un français, on est français. On a tous entendu un français parler anglais. On a des énormes accents. Donc, en vrai, un Américain, il peut être méchant. Il peut dire « mais qu'est-ce que tu racontes ? Je ne comprends rien » . Alors, tu ne m'as pas compris. Attends, je vais répéter ce que je t'ai dit. Et tu le répètes. Il va se dire, tu vois, elle a envie quand même de me parler. Alors que si tu dis, il regarde et il dit, je ne comprends pas ce que tu dis. Tu dis, bon, ben, OK. Tu vois, si tu te mets dans l'autre phase, tu peux vite être esselé aussi parce qu'ils vont te dire, ben non, écoute, elle n'a pas envie de parler, elle ne veut pas faire l'effort. Les Américains, ils vont dire, en France, vous avez un roi ? Comment ça se passe ? Tu vois, ils sont vraiment détachés. C'est les États-Unis, leur monde, leur pays, et puis le reste du monde, tu vois. OK. Donc si c'est pas toi qui va vers eux, ils ne viendront pas vers toi. Donc tu es obligé d'avoir cette mentalité où tu te dis, je suis ouverte d'esprit, j'ai envie d'être là, je vais vous montrer que je suis là, je vais vous parler, on va s'amuser, il n'y a pas de souci. Et vraiment un truc qui avait été impressionnant à ma deuxième fac, donc c'était une grosse école, tu avais quand même plein d'internationaux et ils te faisaient une pré-rentrée des internationaux. Donc en fait, dans un amphithéâtre, tous les internationaux étaient convoqués. Ils nous faisaient un diaporama pour nous présenter l'école, les Etats-Unis, etc. Et ils nous avaient dit, voilà, par contre, on va vous dire quelque chose. Aux Etats-Unis, ils ont le friends très facile. Oh, on a mis, on va aller se boire un café, nan, nan, nan. Vous n'allez jamais boire un café avec eux. Ce n'est pas vrai, en fait. C'est qu'ils sont très friends, oh, friends, friends. Des grands sourires. Mais en fait, derrière, ils s'en foutent. Donc, il ne faut pas le prendre personnellement. En fait, tu sais que quand tu es avec les Américains, parce que nous, en France, on va avoir... collègues, copains, amis, meilleurs amis, tu as plusieurs mots que tu utilises alors que pour eux c'est tout friends donc forcément c'est pas ils te disent tout de suite sur les listes par contre ils vont dire friends, oh my friend blablabla mais vous n'êtes pas leurs amis donc tu dis ah ouais donc toi tu arrives ton premier jour donc dans ma nouvelle fac où tu connais personne on te dit ça tu dis ah ouais après j'avais déjà un an d'expérience donc j'avais vu, je les connaissais mais tu peux vite te prendre une claque et te dire ah ouais genre je viens, j'ai envie de reparler, mais c'est vrai. Et si vraiment tu ne fais pas l'effort d'articuler ou de répéter, parce que des fois ils ne te comprennent pas, c'est la vérité, ils ne te le remonteront pas, ils ne te diront pas, ils te diront, hein ? En plus, ils ne vont pas dire, oh, qu'est-ce que tu m'as dit ? Ils vont te dire, hein ? What ? Ce n'est pas les filles, je ne sais pas,
- Speaker #0
ce n'est pas comme les Européens,
- Speaker #1
on va dire. Ils sont dans leur monde. Donc si ce n'est pas toi qui va les chercher et qui rentre dans ça, ils diront Tant pis pour toi.
- Speaker #0
Il faut y aller. Oui,
- Speaker #1
c'est ça en fait. Et ce qui est fou, c'est que je pense que vraiment, tu prends deux personnes qui sont parties aux Etats-Unis, on n'aura pas du tout la même expérience parce que tu vis ton projet différemment. Moi, je suis vraiment partie en mode, c'est le rêve de ma vie, c'est les vacances, je vais profiter à fond. Alors que si tu pars dans l'opposé en disant, mais non,
- Speaker #0
je suis là,
- Speaker #1
je suis toute seule, qu'est-ce que je fous là ?
- Speaker #0
C'est rien à voir. Et tu disais, donc que les Américains, c'est vachement friends, friends, friends, etc. C'est un autre comportement, du coup, les uns envers les autres. Il y a des choses culturelles ou peut-être dans les comportements des Américains, dans la vie en général, qui t'ont marqué, surpris, fait des petits chocs culturels un peu ?
- Speaker #1
En vrai, parce que les Américains, ils sont très, très, très auto-centrés. Et c'est comme je disais, c'est qu'eux, ils connaissent leur pays, leur truc, il n'y a pas de souci. mais Vous connaissez l'Europe ? Citez-moi trois pays en Europe. Non. Mais en France, vous avez un roi ? Non, c'est un président. Ah, mais c'est quoi votre monnaie en France ? En fait, vraiment pas du tout intéressée par le reste du monde. En fait, c'est vraiment leur pays, leur langue. Et puis le reste, tant pis. En fait, il n'y a pas grand-chose qui les intéresse à part eux. Et c'est vraiment hyper auto-centré. Mais en fait, une fois que tu le sais... En fait, ça ne te choque plus parce que tu dis, bon, en fait, c'est quand même un grand pays, ils ne voient pas beaucoup d'autres personnes, on va dire, bon, voilà. En France, nous, on voit tout le temps beaucoup d'Italiens, d'Espagnols. Tu as plein de pays qui sont toujours en France, donc tu entends d'autres langues. Eux, ils ne font pas d'efforts parce qu'ils savent que les gens qui vont venir chez eux, ils parlent anglais. Ou du moins, ils essayent de parler anglais. Ils n'ont pas toutes ces langues qu'ils entendent parce que si quelqu'un d'autre leur parlait une autre langue... Ils ne cherchent pas à comprendre parce que pour eux c'est l'anglais et il n'y a
- Speaker #0
Donc ils sont bien moins vers l'esprit comme nous, où on va avoir quelqu'un qui nous parle dans une autre langue ou qui va essayer de nous parler un peu français. « Oh bah trop mignon, vas-y, attends, qu'est-ce que tu m'as dit ? Tu vas l'accompagner. » Eux, vraiment, tu leur parles, après ça dépend toujours, il y a différents caractères. Mais vraiment, s'ils n'ont pas envie de te comprendre, ils vont te regarder et te dire « hum hum » . Tu vois, genre, vraiment complètement détaché. C'est vraiment une autre mentalité, mais... Vu que tu le sais et que par exemple dans le truc l'amphi où il y avait tous les internationaux qui te préviennent en disant voilà c'est quand même une autre culture, c'est différent, t'es un peu préparé donc tu le sais quoi.
- Speaker #1
Ok, c'est vrai comme tu dis, une fois que tu le sais, c'est juste une autre manière d'être quoi.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça exactement.
- Speaker #1
C'est ça, et tu disais du coup que tu vivais en Californie, ça ressemble à quoi là où tu vis, ce qu'il y a autour de toi, même ton université, parce que l'image qu'on s'en fait un peu tu vois c'est que Tout est grand, les universités comme dans les films et tout. Est-ce que ça ressemble à ça ?
- Speaker #0
Exactement. Souvent, je dis, je fais la comparaison avec High School Musical où vraiment, tu sais, tu as les Pop-Up Girls, tu as les grands buildings, tu as les restos au milieu de la fac. Vraiment, pour moi, c'est ça. C'est exactement comme High School Musical et ce n'est pas un mythe, c'est vraiment comme ça. Où tu as toutes les équipes, par exemple, les basketteurs, ils sont tous avec leur tenue de basket, les fouteux, ils sont avec leur tenue de foot. T'arrives au match, t'as le speaker avec la mascotte, les trucs de clap-clap, la présentation sur les écrans géants, les pop-up girls, c'est vraiment comme High School Musical. C'est vraiment la même chose.
- Speaker #1
Ça aide à s'en faire une idée.
- Speaker #0
C'est ça. C'est qu'en fait, on pourrait se dire dans My High School, ils abusent comme si c'était comme ça. Mais dans la vraie vie, c'est exactement comme ça.
- Speaker #1
Trop ouf. Franchement, tu dois débarquer là-bas. Ta première année, ça t'a pas fait bizarre justement de découvrir tout ça ? Tu te sentais comment ?
- Speaker #0
Hyper excitée parce que c'était trop bien. En fait, vraiment, le terme, c'est trop bien. Et c'est pour ça qu'il y en a plein qui me disent « Non mais je ne regrette pas les États-Unis, tu n'es pas triste que ce soit fini. » Je leur dis non, mais parce qu'en fait, j'ai vécu... Du coup, j'ai fait trois ans et je suis rentrée à cause du Covid. J'ai fait trois ans où c'était les vacances, où ce n'était pas la vraie vie. En fait, ce n'est pas la vie d'aller à Disney tous les jours ou d'aller... de promener ou d'aller sur la plage. Ce n'est pas ça la vie. Ce n'est pas comme ça que ça se passe. En vrai, j'ai adoré parce que je savais que c'était sur un temps limité. J'ai profité à fond de ces années en me disant je sais que c'est un temps et que ça ne sera pas toute la vie, mais ces trois ans-là, vraiment, on va profiter à fond et on va faire vraiment plein de souvenirs. C'était vraiment trop bien. J'adore.
- Speaker #1
Pour revenir au basket, Comment ça se passe un peu les matchs, l'ambiance autour des matchs, le lien avec les filles de ton équipe ?
- Speaker #0
Les matchs en fait c'est comme un peu à la télé, où déjà tous tes matchs sont retransmis. Après il faut savoir que c'est entre le sport féminin et le sport masculin, c'est toujours pareil, où tu as dix fois plus de personnes aux matchs masculins qu'aux matchs féminins, mais bon, on s'y habitue. Mais tous les matchs sont retransmis et c'est drôle parce que tu as l'échauffement et puis par exemple... Avant un match, tu vas chez le kiné, tu fais ta préparation, tes étirements, tes trucs. Après, mais un match où en France, tu arrives une heure avant, pour le basket, ou par exemple, ton match commence à 14h, tu as rendez-vous à 1h30 et puis à 13h, il faut que tu sois en tenue en train de t'échauffer. Là, tu as un match à 14h, tu dois être en tenue presque à 11h en fait, parce que tu as tout un protocole. Tu vas aller faire une heure et demie de shooting, tu vas faire un peu de vidéo, après tu vas manger, tu fais une sieste, et après tu vas à ton match, tu refais tes étirements avec ta kiné, etc. Tu peux des fois un peu refaire de vidéo avec ton coach, et après t'as ton match. Et une fois que le match commence, tu t'échauffes avec la musique, t'as les Pop-Up Girls qui font leur danse sur le côté, t'as la mascotte. Après ils font la présentation des joueuses où t'es sur l'écran géant, où en fait ils te font tout un scénario, ou pendant la prépa. Tu as le média day, où ils te prennent en photo, en vidéo, ils font plein de trucs, un peu de petits montages. Et pendant la présentation des joueuses, ils annoncent ton numéro et ton nom-prénom. Et après, tu as ta tête en haut en train de danser ou en fonction de ce que tu as préparé pendant la vidéo, tu as ça. Et après, tu as le match et tout est retransmis. Et donc, tu as un commentateur, que ce soit à domicile ou à l'extérieur. Et après, le match est fini. Voilà, mais c'est vraiment le haut niveau. Tu arrives avec ta culotte, ta brassière, ton équipement, tes chaussettes, tes baskets. Vraiment,
- Speaker #1
il fait un total.
- Speaker #0
C'est ça, en fait, ils font juste pour que t'arrives et que t'aies juste à penser à ton match. C'est eux qui préparent tout ce qui va être les straps, même les chevillères ou les attelles ou quoi. C'est tout eux qui te donnent. Vraiment, c'est eux qui préparent tout pour toi. T'as rien à penser.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ouais, non.
- Speaker #1
Et au niveau de l'ambiance, du coup, t'as pu noter des différences ? Enfin, même l'ambiance, le basket en général, entre aux États-Unis et en France, ce que t'avais connu avant ?
- Speaker #0
En France, on va dire que tu es sur des gros effectifs, par exemple en centre de formation, parce que U18 et U20 s'entraînent ensemble. Mais en soi, tout le monde va jouer parce que tu as 10 joueuses qui vont en cadette et 10 joueuses qui vont en espoir. Donc tout le monde a du temps de jeu. Aux Etats-Unis, c'est des rosters où tu es entre 14 et 16. Donc sur une feuille de match, tu vas être 14, mais tu n'as jamais 14 joueuses qui vont jouer en match. Tu vois, tu joues à 8, 9, allez des fois 10 quand tu as un peu d'écart. Mais du coup, c'est toujours les 8 mêmes joueuses qui jouent. Et du coup, ces 8 joueuses sont beaucoup mises en avant et ont beaucoup de soins, beaucoup de vidéos autour d'elles. Alors que par exemple, les 15e et 16e joueuses, il y en a qui ne font que les entraînements et qui ne font jamais de match. Donc en fait, tu as vraiment un gros écart entre les filles ou dans le sens où tu as celles qui jouent beaucoup, qui sont vraiment chouchoutées, qui passent beaucoup de temps avec les coachs, les assistants coachs, beaucoup de travail en duel, versus... 14, 15, 16ème joueuse qui en plus de 10 à 14 qui jouent pas jamais mais qui font quand même tous les déplacements et tous les entraînements autant que toi qui font tous les entraînements individuels donc du coup forcément t'as un peu de jalousie mais comme dans n'importe quel niveau ou celle qui joue moins qui aimerait jouer plus mais après tu peux comprendre aussi quand tu t'entraînes 5h par jour et que tu fais tous les déplacements tu prends l'avion le truc et que la seule chose que tu vois c'est le banc tu peux comprendre Voilà, que tu es un peu, que les filles, elles soient dans, que tu aies de la jalousie, parce que forcément, tu n'as pas les mêmes traitements de faveur. Forcément, tu as toujours de la jalousie, mais c'est normal, c'est le sport. Et puis, en vrai, je l'entends, parce que quand tu es partie, forcément, quand tu es dans les huit, que tu es un peu la chouchoute et qu'on est beaucoup derrière toi, c'est hyper agréable. Et quand tu es dans celles qui sont au bout du banc et que personne ne regarde, forcément,
- Speaker #1
ce n'est pas pareil.
- Speaker #0
C'est pas pareil, mais tu vois aux Etats-Unis, tu finis ton match, ils élisent directement la MVP du match. Donc si t'es MVP, t'es interviewé par la caméra, t'es pour les réseaux et tout. Et t'as les stats directs. T'as un peu de stats avec combien t'as marqué de points, de passes décisives, etc. Alors qu'en France, les stats, tu les vois très peu, sauf si tu les demandes. Et sauf quand t'es pro, évidemment, mais quand t'es jeune, tes stats, tu les vois pas. Alors que là, t'as même pas fini ton match. tu as les stats devant les yeux. Donc, si tu as mal joué, ils pourront te pointer du doigt à la fin en disant « Attends, tu as vu le match que tu as fait ? Tu as fait 0 sur 5 à 3 points et 2 sur 4 à 2 points. » Donc, en fait, ils sont vraiment sur les stats où c'est très important.
- Speaker #1
Il y a vachement plus la performance individuelle de chacun que tu as tout de suite qui est là, qui t'est attendu au tournant.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Ça doit être quelque chose, franchement, sacré live.
- Speaker #0
Mais en vrai, une fois que tu le sais...
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
mais en fait, quand tu le sais, ça ne te choque pas. Et en vrai, tu le comprends parce que c'est OK, ce n'est pas un contrat pro. Parce que tu n'es pas pro, tu es encore jeune. Mais c'est tout comme un contrat pro, en fait. Du moment où tu as un salaire, que tu as des attentes, que tu as des choses, une fois que tu le sais, c'est normal que… Mais ça peut être dur psychologiquement pour des personnes qui se disent « Toi, les stats, OK, j'étais dans un moment bonjour. Toi, tu as le droit d'être dans un moment bonjour une fois. » Le lendemain, tu vas faire vidéo pendant deux heures avec le coach qui va te refaire tout le match action par action. Par contre, une fois, pas deux. Si tu me fais ça tous les week-ends, c'est toi qui va te retrouver sur le côté.
- Speaker #1
Tu as attendu au tournant, il faut y aller. Mais comme tu dis, c'est compréhensible aussi. C'est compréhensible.
- Speaker #0
Et puis, tu es une équipe où tu es entre 14 et 16 joueuses. Donc, c'est pas que tu es forte. Pareil, ils prendront quelqu'un d'autre. On n'est pas sur huit joueuses et c'est huit joueuses ou rien.
- Speaker #1
Si les huit,
- Speaker #0
elles ne sont pas bonnes. Eh bien, écoute, ça sera quelqu'un d'autre et tant pis pour toi.
- Speaker #1
Et next, quoi.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
C'est le jeu, c'est le jeu. Bon, et finalement, du coup, tu es resté trois ans aux États-Unis et tu as dû rentrer à cause du Covid. Comment ça s'est passé ? Comment tu as vécu ce retour un peu forcé ?
- Speaker #0
C'était vraiment particulier parce qu'en plus, on était en playoff et on était à Hawaï, justement, où on faisait le tournoi parce qu'on avait gagné le championnat. Et du coup, Trump a annoncé la fermeture des frontières. Donc, nous, on était à Hawaï, on attendait. Le tournoi a été annulé et c'était le mardi. On est rentrés d'Hawaï le vendredi et le samedi soir j'entrais en France.
- Speaker #1
En fait, vraiment,
- Speaker #0
j'avais trop peur de me retrouver coincée aux Etats-Unis parce que dans mon équipe, j'étais la seule étrangère. Donc vu que c'était que des Américaines, elles s'en foutaient parce que si demain les frontières se fermaient, elles prenaient leur voiture et elles rentraient chez elles en voiture. Il n'y avait pas de sujet à se dire je suis coincée à la fac. Alors que quand tu es dans une fac avec des étrangers, tu te dis bon, ce n'est pas grave. Au pire, il y aura des étrangers. Là, je me suis dit si je me retrouve toute seule coincée aux Etats-Unis, qu'est-ce que je vais faire en fait ? Merci. Vraiment déprimé, par contre. Donc, de fermer un peu ces bagages de trois ans où justement, tu as toutes tes affaires, tout gérer en 24 heures, rentrer en France, comment ça va se passer, qu'est-ce que je vais faire. Et d'ailleurs, j'ai encore des affaires aux Etats-Unis, il faudrait que je les cherchais. À pas traquer, on dit. Mais du coup, en fait, je me suis lancée dans le projet de l'entrepreneuriat où j'ai monté mon truck en France. Donc en fait, j'ai fini mon année scolaire où, je sais peut-être quoi, c'était en mois de mars, puis ça finissait au mois de mai, donc j'ai fait deux, trois mois un peu en décalé, parce que ce n'était pas les mêmes horaires, qu'après tous les cours étaient en distanciel, donc il n'y avait plus de soucis par rapport à ça, parce que forcément, ils avaient dû aménager à cause du Covid. Mais au final, vu que je suis passée sur un autre projet, où j'ai monté mon food truck, etc., je n'ai pas eu, entre guillemets, de déprime. parce que j'ai clôturé chapitre, je savais que c'était les vacances et que ce n'était pas la vraie vie. Donc, je suis passée à autre chose et je suis lancée dans un autre projet. Donc, je n'avais pas la tristesse de me dire « Ah ben non, c'est fini, mince. » Au contraire, « Ah ben non, c'est fini, mais ce n'est pas grave, c'était génial. »
- Speaker #1
Oui, ça va. Puis, je trouve que ça aide vachement d'avoir un projet derrière. Tu vois, ça te drive, tu as un truc qui t'aidera à vivre derrière et ça avance. Et ce qui est ouf, du coup, c'est que tu dis que les vacances, ce n'est pas la vraie vie. Mais pour les Américains... c'est la vraie vie en soi, cette vie-là.
- Speaker #0
C'est ça. C'est ça, mais la différence, c'est que moi, j'ai eu la chance de faire ça grâce au sport.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et où j'ai eu ma bourse, t'as des Américains, eux, qui sont obligés d'avoir des jobs étudiants à côté, qui sont endettés au possible. Et eux, forcément, c'est pas les vacances pour eux, parce que quand il faut payer 40 000 euros à l'année...
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
c'est énorme. il faut carburer parce que tu dis ces 40 000 euros ils ne t'ont pas du sel tu vois à 18 ans qui sait qu'il y a 40 000 euros comme ça forcément j'ai eu cette chance là aussi parce que ça m'a coûté zéro et qu'en plus forcément on avait des sous un peu en plus donc c'était les vacances vraiment tu vois c'était vraiment les vacances et donc j'avais mes coéquipières qui n'ont pas de bourse et qui doivent payer ou qui ont des dettes toi tu dis ouais bon moi c'est un peu moins les vacances là ouais en effet
- Speaker #1
Toi, ta situation, c'était vraiment le top du top. Tu as pu kiffer au max.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis, j'ai eu de la chance parce que j'ai eu du temps de jeu avec le basket. Je n'étais pas la joueuse, la 14e joueuse au fond du banc, qui est un peu sur le côté. Tu vois, vraiment, j'ai eu de la chance d'être hyper bien entourée, que ce soit par mes coéquipières. Et en plus, j'ai eu vraiment des liens très forts avec des filles où le week-end, j'allais avec leur famille. Tu vois, Thanksgiving, je l'ai toujours fait avec des copines. Le Nouvel An, j'étais avec des copines. Et en fait, j'ai vraiment vécu la vie américaine où ils se sont dit, oh, une Française trop sympa, on va grave l'intégrer. Et en fait, j'ai été hyper intégrée dans les familles de mes copines où des fois, on portait le week-end et j'allais chez leurs parents comme ça pendant trois jours. Vie américaine comme les Américains où tu fais l'aéroport de famille avec les grands-mères et les oncles et tantes. Donc, c'était trop cool.
- Speaker #1
Ouais, t'as vraiment pu t'immerger totalement, quoi.
- Speaker #0
Ah, complètement.
- Speaker #1
Trop bien.
- Speaker #0
Donc, c'était vraiment sympa.
- Speaker #1
Ouais, j'imagine. Avec l'Hercule, cette expérience, ça t'a apporté quoi, que ce soit aussi bien personnellement que sportivement ?
- Speaker #0
Je pense de beaucoup relativiser. Parce que des fois, quand tu te retrouves seule dans un pays où personne ne parle ta langue, personne ne voit les choses comme toi, se dire, en fait, je suis là, comment je fais ? Est-ce que je me mors fort sur mon sort ou au contraire, est-ce que je sors de ma zone de confort ? Ça m'a vraiment permis de sortir de ma zone de confort parce que tout le temps... Et des fois, tu sais, quand t'es... des fois que t'es pas bien, c'est dur de t'exprimer déjà en français, de donner tes émotions. Bah va les donner en anglais. Juste un sort de choses, donc se dire, bah... Vraiment sortir ma zone de confort et être indépendante. Parce que, bah, si je suis là toute seule et que je veux pouvoir aller voir du monde, parler, profiter, bah il faut que je sois indépendante et que je me débrouille toute seule et que, ok, je suis à l'autre bout du monde et dans un pays où je connais personne, mais je veux ressortir d'ici et... Et j'aurai plein de souvenirs et plein de choses trop bien. Donc vraiment, être hyper positive et hyper relativisée, je dirais.
- Speaker #1
Tu conseillerais du coup à d'autres jeunes de partir comme tu l'as fait ?
- Speaker #0
Oui, j'ai mon cousin qui est parti cette année pour le golf. Donc pareil, en université américaine. Et je le dis, par contre, je pense qu'il faut faire attention parce que ce n'est pas fait pour tout le monde non plus. Si on est quelqu'un d'hyper introverti, qu'on n'aime pas forcément aller parler aux autres, il faut faire gaffe parce qu'en fait, les Américains, ils n'ont pas de parler. Donc si toi, tu ne leur parles pas, ça peut vite être un peu la roue de l'enfer où tu te retrouves vite tout seul et ils disent, alors... Le français et l'insociable, il est sur le côté, alors qu'en fait, non, c'est juste que tu es timide et que tu n'oses pas forcément parler. Donc, il faut faire aussi attention à se dire, quel est mon projet en partant là-bas ? Est-ce que j'y vais en mode vacances ou est-ce que j'y vais pour absolument performer ? Je cherche dans ce cas-là les meilleures universités. Il faut juste, je pense, avant de partir, vraiment se fixer un projet et savoir ce qu'on a envie. Et après, de filer en aiguille, de trouver vraiment un projet qui correspond. Et faire attention parce qu'une expérience où, par exemple, moi, j'ai adoré... Tu mets quelqu'un d'autre avec un caractère opposé, il peut se dire « Ah, moi j'ai détesté, tu vois » . Donc vraiment juste être sûr de ton projet, mais s'il faut, mais bien sûr, et puis je le dis à chaque fois, si tu as l'opportunité, pars, parce qu'en France, c'est hyper compliqué de faire un choix entre les études et le sport, parce que les plannings ne sont pas adaptés, que les infrastructures ne sont pas adaptées. Aux États-Unis, tu es sportif, tu es le roi du monde, et en fonction de ça, tu as tes études, et grâce au sport...
- Speaker #1
t'as les études mais sans les études t'as pas le sport non plus donc faut faire attention à ça aussi mais vraiment ceux qui peuvent partir faut partir go pas d'hésitation dis moi ah non dis moi trop bien bah merci en tout cas d'avoir partagé ton parcours et toute ton histoire c'était très intéressant merci à toi merci d'avoir écouté cet épisode j'espère qu'il vous a plu qu'il vous a donné envie vous aussi d'oser partir si c'est le cas n'hésitez pas à le partager autour de vous à le noter Merci. à vous abonner sur la plateforme d'écoute sur laquelle vous écoutez. Et pour plus de photos, de vidéos et tout ce qui tourne autour des épisodes, vous pouvez me retrouver sur Instagram sur Partir Podcast. A bientôt !