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Fille au pair en Espagne - Charlotte

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58min |15/10/2024
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Fille au pair en Espagne - Charlotte

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58min |15/10/2024
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Description

Les tapas, le soleil, les longues soirées en musique, ... direction l'Espagne et plus précisément Madrid pour ce nouvel épisode !


Charlotte a décidé d'aller faire fille au pair chez nos voisins espagnols. Et son parcours a été rempli de défi, c'est le moins qu'on puisse dire !


A peine arrivée, on lui annonce me décès d'un proche.

Quelques mois plus tard, on lui annonce le confinement. Elle décide de rester chez la famille espagnole et se retrouve confinée avec eux pendant 4 mois.

Comment on gère la perte d'un proche lorsqu'on est à l'étranger ? Comment on fait son deuil ?

Et aussi, comment on gère un confinement chez une famille autre que la notre ?


Charlotte nous raconte comment elle a vécu tout ça dans ce nouvel épisode.

Fort heureusement, elle a aussi passé beaucoup de bons moments en Espagne, surtout dans la famille qui l'a totalement intégrée. Tellement qu'elle était présentée comme la soeur de la fille qu'elle devait garder haha


Entre visites de Madrid et ses alentours, moments partagés avec la famille, et défis à surmonter, Charlotte nous raconte avoir adoré son expérience de fille au pair, qui lui a permis d'être vraiment immergée dans la culture espagnole et découvrir ce pays.


Bonne écoute !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas, sauf que malheureusement c'est arrivé. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous montre comment ça se passe d'aller vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Être fille au père, c'est quelque chose que je pensais depuis un moment, mais je ne pensais jamais, vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. C'est comme ma deuxième famille, on me présentait comme sa sœur.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on rencontre Charlotte qui a été fille au père à Madrid.

  • Speaker #0

    Et c'est là qu'ils ont dit bah confinons pendant 15 jours. En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas. Je pense que du coup, je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule.

  • Speaker #1

    Perdre un proche quand on est en voyage, s'intégrer à une nouvelle famille, vivre un confinement à l'étranger, ça fait partie des défis qu'elle a dû relever et qu'elle nous partage dans cet épisode. Bonne écoute ! Moi du coup, ça fait filer au père. J'ai hâte d'en savoir plus sur ce que c'était pendant la période Covid. Donc ça devait être un petit peu particulier. Pour commencer, la question qui m'intrigue un petit peu, c'est déjà de savoir pourquoi toi, tu as voulu aller vivre dans un autre pays. pays ? Qu'est-ce qui a déclenché ton envie d'aller vivre dans un autre pays quelque temps ?

  • Speaker #0

    Alors en fait je pense que j'ai toujours voulu faire l'expérience de partir quelque part, de vivre à l'étranger ou après être fille au Père c'est quelque chose que je pensais depuis, pas petite mais depuis un moment, mais je pensais jamais vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Et au final j'ai sauté le pas et puis c'était trop cool mais c'est vrai que... Je voulais vivre l'expérience, j'étais partie déjà en Espagne avec l'école, en Angleterre avec l'école, j'avais trouvé ça trop bien de pouvoir parler une autre langue dans notre pays, découvrir la culture et tout. Mais je pensais vraiment jamais que j'allais faire ce qu'il me plaît. Jamais j'aurais, si on m'avait dit à 15 ans que j'allais vraiment le faire, j'aurais jamais cru. Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est quoi du coup qui avait fait que tu as sauté le pas ?

  • Speaker #0

    Là que je suis partie ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est parce que j'avais la flemme de faire un master.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    En fait j'étais en licence. Et puis au moment de choisir le master, je savais lequel je voulais faire, je voulais faire de la traduction audiovisuelle. Et quand j'ai vu tout ce qu'il fallait faire pour rentrer dans le master, j'ai eu la flemme. J'ai fait waouh, il faut faire un projet professionnel en trois pages. Mon projet professionnel tenait en trois lignes. Et je me suis dit ok, qu'est-ce que je fais de ma vie ? Et j'ai eu une L3 hyper compliquée, j'ai beaucoup bossé et tout. Je me suis dit langue étrangère appliquée, anglais, espagnol. Et du coup je me suis dit j'ai trop bossé, il faut vraiment que je... que je fasse autre chose. Et donc je me suis inscrite sur un site d'opères mais vraiment comme ça, j'ai rempli les infos, j'ai mis plein de pays, je me dis au cas où, j'ai même pas mis de photos et je me dis bon bah voilà, j'ai appelé ma mère, je me dis maman je suis folle, je vais faire ça et tout machin. Elle me fait non non mais c'est trop bien mais sans aucune conviction et au final le lendemain je me suis réveillée, j'avais trois familles espagnoles, alors j'ai mis plein de pays, qui m'ont contacté, j'ai regardé un peu les profils etc. Il n'y a qu'une seule famille qui m'a attiré l'oeil. et donc j'ai répondu, ils m'ont répondu tout de suite on s'est échangé les whatsapp etc on a fait un skype, le soir même la maman de la famille m'envoie un message en me disant ouais tu nous as vraiment plu etc donc si tu veux venir chez nous avec plaisir quoi, donc donne nous une réponse etc et moi il m'avait tellement plu aussi que j'ai dit bah je réfléchis un peu parce que quand même c'est pas une décision à prendre à la légère je vous dis ça et puis je crois 3-4 jours après j'ai dit allez je viens et c'est parti et du coup

  • Speaker #1

    Donc, comment t'as... Pourquoi filer au père ? Qu'est-ce qui t'attirait là-dedans, si tu pensais depuis tout petite et tout ?

  • Speaker #0

    Ben, je pense le fait d'être dans une famille, d'être immergée dans le pays, de vivre chez quelqu'un d'autre, mais d'apprendre le français aux enfants, vraiment d'être immergée dans une famille, comme si c'était ma famille à moi en France, mais chez eux, et apprendre la langue, encore plus m'améliorer, etc. Et du coup, je pense que c'est ça qui m'a...

  • Speaker #1

    Peut-être un peu le noirceur de vos cultures, c'est pas que tu... Ils te transmettent le français, mais eux ils te transmettent l'espagnol.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et t'es passée par quel site ?

  • Speaker #0

    J'ai fait Operworld.

  • Speaker #1

    Operworld. Et ouais, t'avais mis plusieurs pays. Mais au final, c'est marrant.

  • Speaker #0

    C'est que ce soit l'Espagne que t'es contactée. Ouais, c'est ça. T'as destiné. Bah puis, je pense qu'ils m'ont contactée vraiment le lendemain. Et après, j'ai supprimé mon compte.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as supprimé.

  • Speaker #0

    Je crois. J'ai supprimé ou je sais pas. Et du coup, j'ai dit bah ça sert plus à rien. C'est bon, je suis lancée. Et j'étais là, mais Charlotte, t'es sûre de ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je voulais te demander, avant de partir, tu avais un peu des appréhensions, des questionnements ?

  • Speaker #0

    Déjà, la plus grosse appréhension que j'avais, c'était l'avion. C'était le fait d'y aller en avion. Parce que vu que j'ai peur de l'avion, mon beau-père a pris les billets d'avion en avril-mai pour septembre. Et d'avril-mai jusqu'à septembre, j'ai stressé. Je me suis stressée toute seule, en fait. C'est pour le fait de prendre la... Ouais, je faisais des crises d'angoisse. J'étais pas bien. J'étais pas bien du tout. Alors que y'a des gens ils prennent l'avion tous les jours, ils kiffent ça. Et moi ça m'a amené une angoisse de fou malade au point que j'ai des douleurs fantômes. Ah ouais ? Ouais et... Donc je suis allée chez le médecin et tout, j'ai fait un IRM cérébral pour voir si y'avait pas un problème. Et en fait je suis... Donc j'arrive à l'aéroport, c'est comme pas possible j'avais pleuré la veille, j'étais là mais ça trouve que je vais jamais vous revoir, l'avion va se crasher et tout machin, ma maman et tout ils étaient en train de s'amuser, je vois Justin, Sandra et moi j'étais dans la chambre en train de chialer tout ce que je trouvais, non mais la honte. Et au final j'arrive à l'aéroport le lendemain avec mon beau-père parce qu'il m'accompagnait les premiers jours et on attend l'avion, on me dit curie mais il n'y a pas d'avion sur le tarmac c'est normal ou pas ? Bah avion annulé, vol annulé, il a dit attends, J'ai stressé

  • Speaker #1

    5 mois pour que ce soit annulé,

  • Speaker #0

    pour qu'il n'y ait pas d'avion. L'avion d'après était complet, le lendemain c'était complet, je ne voulais pas attendre 2-3 jours. J'ai dit bon je prends le bus. Et du coup je suis arrivée 15h plus tard à Madrid après avoir passé toute la nuit, toute la journée dans le bus. Mais au moins j'y étais et ça les sauve. Et plus tu n'as pas pris l'avion,

  • Speaker #1

    c'est que c'était bien. C'est ça. Tu as pu arriver sereinement.

  • Speaker #0

    Exactement, sereinement oui et non parce qu'on est passés par les Pyrénées à 3h du matin, je voyais le vide. Ah ! C'est là, oh là là ! Et après je me dis, je vais rentrer comment en France ? Parce que pas l'avion, le bus, ça m'a fait peur. Ah ! Ça va faire.

  • Speaker #1

    Y'avait pas des Boba Card et tout comme ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ou alors il aurait fallu que je fasse Madrid-Barcelone, Barcelone-Montpellier.

  • Speaker #1

    Plein d'états.

  • Speaker #0

    Pellier-Lyon, Lyon pareil.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup t'avais peur de l'avion mais... Le fait d'aller dans une autre famille inconnue,

  • Speaker #0

    ça ? Pas du tout, ça j'avais trop hâte. J'avais trop trop hâte d'arriver par contre. Aucune attention ? Non, j'avais trop hâte de les rencontrer, trop hâte de les voir en vrai, trop hâte de voir la maison, la ville, de découvrir Madrid, découvrir plein de gens. Trop hâte. Le seul truc dont j'avais peur, c'était l'avion. Et j'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas. Et de me dire, purée, j'aurais peut-être dû rester en France pour profiter, etc. Sauf que malheureusement, ça arrivait. Ah merde. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    vraiment ? C'était pas quelqu'un de ma famille, mais c'était quelqu'un de proche. Et je me suis dit, ah, mon année commence comme ça. Comment je vais surmonter ça et comment ça va être après ?

  • Speaker #1

    Et comment t'as surmonté ça ?

  • Speaker #0

    Tu as vécu le truc,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Au début, c'était hyper dur. En Espagne,

  • Speaker #1

    t'es pas rentrée en France ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Si,

  • Speaker #0

    je suis allée à l'enterrement. Je voulais pas au départ parce qu'il fallait prendre l'avion. Donc j'avais trop peur. Et là, c'est la maman de la famille qui m'a dit Charlotte pour. que tu puisses faire tomber correctement, il faut que tu rentres en France. Et donc du coup, il est décédé en septembre, et l'enterrement était mi-octobre, parce qu'il est décédé à l'étranger. Et donc du coup, avec le corps, ils se sont répatriés, machin, machin. Et quand j'ai su quand était l'enterrement, le mardi, le mercredi matin à 8h, j'étais dans l'avion. Et là, j'ai dit, ok, je prends l'avion pour toi. Genre, si tu m'entends ou quoi, je prends l'avion pour toi. Genre, c'est toi qui me donne la force de prendre l'avion, là. Et donc du coup j'y suis allée, ça s'est bien passé, j'ai eu l'enterrement, voilà machin, et je suis rentrée sereine.

  • Speaker #1

    Ouais t'as pu faire ton test.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, c'est ça. Parce que du coup j'ai passé tout un mois de septembre pas hyper bien quoi. Et j'étais un peu dégoûtée entre guillemets dans le sens où c'est là où je découvre tout etc. Et au final je suis pas bien. Je pleurais tout le temps. Puis en plus c'est un truc que tu surmontes, t'es loin de ta famille, t'es loin des gens qui l'ont connu.

  • Speaker #1

    T'es seule pour vivre ça.

  • Speaker #0

    Et donc heureusement qu'on a les téléphones. Du coup j'avais plein de gens au téléphone tout le temps. Il faut que je parle à quelqu'un. Et après, quand je suis rentrée en France après l'enterrement, ça allait beaucoup mieux. Parce qu'au moins, je lui ai dit un dernier au revoir. Et puis, allez, maintenant, mon année peut vraiment commencer.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, le premier mois, mois et demi,

  • Speaker #0

    c'était un peu compliqué. C'était trop bien et compliqué, mentalement parlant. C'est trop bien parce que je découvrais Madrid. Je découvrais tout. Je découvrais l'école dans laquelle je suis allée parce que j'ai pris des cours d'espagnol. Je découvrais l'école, je découvrais les gens, je découvrais la ville, la famille. Donc du coup, en fait, la maman, une semaine après que je suis arrivée, j'ai dû tout lui raconter l'histoire avec cette personne-là pour avoir quand même une épaule sur qui elle est vraiment adorable. C'est elle qui m'a poussée à y aller. C'est elle qui me faisait des petits mots le matin. Ça va aller, bonne journée, machin, trop chou, franchement. Adorable. Et donc, voilà. Donc ça a été le premier coup dur là-bas. Mais d'un autre côté, je me suis dit, au moins, tu peux surmonter ça. En étant pas chez toi. Et en étant loin de tous les gens que tu connais.

  • Speaker #1

    Ça t'a peut-être un peu rassurée de dire, si j'ai pu surmonter ça, c'est bon, je peux tout surmonter.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Ça t'a mis un conflit pour la suite.

  • Speaker #0

    J'ai eu un gros truc dès le départ. Après, j'avais peur que ça arrive à quelqu'un de ma famille. Je me suis dit,

  • Speaker #1

    non,

  • Speaker #0

    tant mieux. J'ai bien profité du coup.

  • Speaker #1

    Et après, je pense que dans tous les cas, c'est des... Je pense que ça fait partie de la vie. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand tu n'es pas sur place et que ça arrive, tu te dis...

  • Speaker #1

    C'est un peu plus compliqué, ouais. C'est cool que tu partages cette expérience. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui se questionnent.

  • Speaker #0

    Ouais, et qui doivent se dire je ne fais pas ça parce que j'ai peur qu'il se passe ça. Mais en fait, si tu penses comme ça, tu ne sors pas. Tu ne fais rien. Tu te dis il ne faut pas que je parte quelque part par là, parce que ça se fait, il va y arriver ça et tout. Mais dans ces cas-là, tu ne vis pas, tu restes chez toi avec les gens que tu aimes. Et tu ne vis pas pour toi, tu vis pour les autres. Alors que ce n'est pas le but.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair. Le but, c'est de faire des choses. Et puis après, en tout cas, il arrive des... des trucs,

  • Speaker #0

    des quoi ? Peu importe où tu sois. Ouais, voilà. C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool. Mais ouais, j'imagine, les premiers enfants pour le jour, t'es arrivée du coup à quelle date ?

  • Speaker #0

    T'es arrivée le 2 septembre 2019.

  • Speaker #1

    Et t'as eu la nouvelle quand ?

  • Speaker #0

    Je l'ai su le 8 septembre à 23h. Et il était décédé la veille. Et la veille, j'avais passé une journée géniale. Ouais. J'avais découvert la ville de Tolède. On avait été manger dans un resto, c'était trop bien. Le soir, on avait été voir un spectacle du Puy du Fou espagnol. C'était génial. Et le lendemain, j'apprends ça, je me dis, purée, j'ai culpabilisé avoir passé une bonne journée. C'est con, hein. Je me suis dit, purée, en fait, lui, il était en train de souffrir tous ces jours et moi, j'étais en train de profiter. Et après, je me suis aussi dit, en fait, c'est une personne avec qui je m'imaginais dans le futur. Et je me suis dit, mais mince, avant qu'il n'ait plus là, je vais faire quoi de ma vie ? Parce que je m'imaginais partir un an à Madrid vivre là où il était pour peut-être essayer de... Et au final, tous mes projets futurs se sont effondrés. Et je me suis dit, qu'est-ce que je vais faire ? Et là, j'ai paniqué en fait. J'ai paniqué, je me suis dit, ok, il n'est plus là, donc je n'ai plus la personne avec laquelle je pensais continuer certaines choses. Du coup, je fais quoi ? Et après...

  • Speaker #1

    Tu gères tout ça, c'est... Ouais,

  • Speaker #0

    comment tu fais ? Je me suis dit, maintenant, il va falloir que tu changes de plan, de suite en fait. Il va falloir que tu cherches quelque chose qui... pas te rattacher à lui, quoi. Parce qu'au final, j'étais rattachée à lui. Je me suis dit, je vais tout faire pour être avec lui et qu'on soit ensemble, voilà. Mais du coup, ça s'est pas fait. Et du coup, j'ai dit, bon, bah, c'est que ça devait être comme ça. Tant pis.

  • Speaker #1

    Ouais, tu l'as abordé de, bah, c'est la vie,

  • Speaker #0

    changement de trajectoire. Ouais, ça fait mal. Mais du coup, bah, voilà. Du coup je fais actuellement l'inverse, tout l'opposé de ce que...

  • Speaker #1

    De ce que t'avais fait. Ouais,

  • Speaker #0

    je voulais vivre à Paris, je voulais faire... Enfin je voulais travailler... Je savais même pas où je voulais travailler à Paris, je voulais juste être là où il était. Et au final maintenant je suis là et je suis réceptionniste. Mais c'est trop bien aussi mais...

  • Speaker #1

    C'est différent.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. T'as appris, bravo à toi parce que ça... Ouais.

  • Speaker #0

    T'es chaud pas tête. Cette période-là était chaud pas tête. Ouais.

  • Speaker #1

    Je m'en sors déjà. T'arrives dans un nouveau pays.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Nouvelle famille. Ouais. T'apprends que... ta vie va être totalement différente par quelqu'un. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tu as beaucoup à gérer. Oui. Mais j'étais contente de voir que je l'ai surmontée toute seule sans l'aide de... Enfin, si, ma famille m'a aidée, mais ce n'était pas là physiquement. C'était là mentalement et dans les messages, dans les appels, mais je ne pouvais pas pleurer dans les jupes de ma mère. C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas le réconfort que tu peux avoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Mais je me dis, si ça se trouve, si j'étais en France à ce moment-là, Je sais pas, j'aurais peut-être fait une dépression, j'aurais peut-être été au plus mal, j'aurais peut-être été vraiment... Bah ouais, dépression et tout quoi. Alors qu'en fait, vu que j'étais loin, j'avais plein de choses pour me changer les idées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est juste le soir, quand je me retrouvais toute seule, que j'y pensais et que du coup, ça allait pas. Mais la journée, j'allais en cours, je visitais Madrid, je rencontrais des gens, je faisais plein de choses. Donc en soi, ça m'a peut-être aidée finalement de vivre ce deuil là-bas. C'est possible.

  • Speaker #1

    T'as vécu totalement différemment en étant en France. Ouais, c'est ça. Et du coup, en dehors de cet épisode-là, quand tu arrives là-bas le 2 septembre, comment ça se passe tes premiers jours, tes premiers instants sur place avec la famille ?

  • Speaker #0

    Déjà, les premiers instants sur place, je n'avais quasi pas dormi dans le bus. Donc, j'étais fatiguée. C'est la maman qui était venue me chercher à la gare. Et donc, je la rencontre pour la première fois et tout. On discute tout le long du trajet. Je rentre, je rencontre la petite qui venait de se réveiller dans le petit-déj.

  • Speaker #1

    Elle avait quel âge, la petite ?

  • Speaker #0

    Elle avait 11 ans.

  • Speaker #1

    Parce que pour contextualiser, c'était une famille de combien de personnes ? Constituées comment ?

  • Speaker #0

    Les parents et la petite. Ok. De 11 ans. Une petite de 11 ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc 11 ans.

  • Speaker #1

    En avant, vous les rencontrez, vous avez échangé quelques jours avec eux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous aviez...

  • Speaker #0

    On échangeait tout le temps sur WhatsApp.

  • Speaker #1

    Ok. Ils t'avaient expliqué un petit peu ce que tu avais fait, tes tâches.

  • Speaker #0

    Et j'étais en relation avec les deux opères qu'ils ont eues avant moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc il y en avait une qui était avec eux pendant que moi je leur parlais sur Whatsapp, Skype etc. Et même la opère d'avant, donc les deux étaient allemandes pour le coup. Donc la petite était full allemand avant et après full français. Et donc c'est avec elle en fait que j'étais au téléphone aussi en disant bah voilà comment ça se passe, qu'est-ce que je dois faire. combien je gagne, est-ce que j'ai le droit de faire ça, est-ce que j'ai une chambre, est-ce que je dois conduire, est-ce que j'emmène la petite à l'école, est-ce que je dois faire ? Donc c'est bien, j'avais quand même quelqu'un, je pouvais parler à des gens quand même.

  • Speaker #1

    T'as pu avoir le contexte, avoir le cadre, comment ça allait se passer, ce que tu allais faire et tout. Et au niveau de la rémunération, tu cites le contrat ? Alors,

  • Speaker #0

    je t'avoue que j'ai remonté les messages pour voir à quel moment c'était et en remontant les messages, je vois qu'elle m'avait envoyé par mail le contrat type Au pair, mais je ne me rappelle pas. Je ne sais plus ce que j'ai signé. J'avoue que... Je ne sais même pas s'il est encore ce contrat. Je ne sais même pas si j'ai une trace de ce contrat. Je n'en sais rien, mais j'ai signé un truc, du coup.

  • Speaker #1

    Et tu étais rémunéré combien ?

  • Speaker #0

    J'étais 70 euros par semaine. Mais j'étais nourrie, logée, blanchie. Ils me payaient mon forfait de téléphone. Donc, en fait, j'avais juste à payer mes sorties. Si je voulais aller au resto, si je voulais aller... Enfin, je payais aussi mon abonnement de tram. Mais c'était 20 euros par mois. Donc, c'est rien du tout. Non, je ne payais pas grand-chose. Après, il y a des gens, ils vont dire...

  • Speaker #1

    Il faut profiter des week-ends.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a des gens, ils vont dire 70 euros, c'est rien. Parce qu'il y en a qui avaient plus de 100 euros par semaine.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pensais à des pays aussi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais il y avait...

  • Speaker #1

    100 euros par semaine en Espagne ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a qui avaient plus de 100 euros. Après, ça dépend des tâches que tu faisais aussi avec la famille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu rencontres la maman... Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Vu qu'on s'était déjà parlé, on savait que ça matchait.

  • Speaker #1

    Ça matchait du coup aussi dans la réalité. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça, j'ai tout,

  • Speaker #0

    mais quand tu rencontres... La première journée, de toute façon, j'ai passé avec la petite. Je me rappelle, elle m'avait déballé tous ses Legos pour me montrer tous ses Legos. On avait fait un tour dans le quartier. Ce n'était pas à Madrid même, c'était dans les environs de Madrid. C'était à 30 minutes en bus de Madrid où j'habitais. Et c'était dans une petite... dans un grand quartier de peut-être 5000 habitants, mais trop chouette. C'était trop bien. Tu avais des petites maisons, les unes sur les autres, mais tu vois, par quartier dans le quartier, on va dire, il y avait une piscine, il y avait des terrains de paddle, il y avait même un collège. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment tu arrives à... C'était une question que je me posais, comment tu t'y prends pour créer du lien avec la petite, avec les parents, sur les premiers instants, les premiers moments ?

  • Speaker #0

    Oui. La petite déjà, elle avait 11 ans donc c'était facile mais d'un autre côté forcément je la connaissais pas.

  • Speaker #1

    Elle, elle parlait anglais, français ?

  • Speaker #0

    Alors oui, avec moi, elle avait interdiction de parler espagnol. Donc avec moi c'était français et si on se comprenait pas c'était anglais. Mais j'avais interdiction de moi de lui parler en espagnol et elle qu'elle me parle en espagnol. Bon, interdiction, mais bon... Parfois elle me parlait en espagnol, mais moi je faisais en sorte de ne pas lui répondre en espagnol.

  • Speaker #1

    C'est toi que tu parlais couramment en espagnol avant de partir ?

  • Speaker #0

    Pas couramment, mais j'ai fait une licence langue étrangère appliquée anglais-espagnol. Donc j'avais beaucoup de base. Mais quand j'ai remonté les messages que j'ai lus, j'ai fait waouh je faisais quand même des erreurs énormes ! Donc j'ai quand même bien progressé. Et donc voilà, on se comprenait. Et puis, mais ouais, avec les parents je parlais en espagnol et avec la petite en français. Je lui donnais des cours de français aussi tous les vendredis. Tous les samedis matins c'était cours de français Mais on avait rien Elle avait pas envie Et moi c'était un supplice La maman je disais mais elle veut pas Comment je fais J'avais pas le choix j'ai trouvé des trucs un peu ludiques A lui faire faire et tout

  • Speaker #1

    Et du coup tu t'entends bien avec la petite fille Globalement

  • Speaker #0

    On a le même caractère Donc il y a des fois où ça frittait un peu Mais dans l'ensemble Génial on était hyper proches Et puis elle a 11 ans en fait, donc on avait 10 ans d'écart. Donc c'était pas si loin que ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça va.

  • Speaker #0

    C'était ma petite sœur et c'est toujours ma petite sœur maintenant. C'est trop bien. Trop bien,

  • Speaker #1

    carrément. Et du coup, elle avait été habituée à avoir des filles au père ? Ils en avaient déjà deux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux avant moi et elles avaient le même âge que moi. Donc en fait, il y en a une, elle avait 18 ans et Sophia, elle avait 8 ans. Vraiment, elle, elle l'a vu grandir. Et elle, pour le coup, elle devait l'aider à s'habiller. Alors que moi, je suis arrivée, elle avait 11 ans, elle savait tout faire. Je me suis dit, mais je suis là pour quoi ? En fait, je suis là pour juste lui apprendre le français. Non, c'est tout. Mais c'était chouette. Mais ouais, franchement, on s'entendait trop bien. Et oui, elle était habituée à avoir des gens. Donc, c'était compliqué avec la première au père parce qu'il fallait qu'elle s'habitue à avoir quelqu'un d'autre à la maison. Parce qu'elle a été habituée pendant 8 ans à avoir que ses parents à la maison. C'est ça. Et là, elle vit avec une nouvelle personne, donc je pense que ça a été plus compliqué avec la première au père que moi, parce que moi, c'est sa troisième.

  • Speaker #1

    Ça l'avait grandi.

  • Speaker #0

    Mais par contre, c'était une nouvelle langue, parce qu'elle avait deux ans des Allemandes, et là, c'est une Française. Donc forcément, on n'a pas le même mode de vie avec les Allemands, on ne parle pas de la même manière. Fallait qu'elle s'habitue à switcher en français dans sa tête.

  • Speaker #1

    Et avec les parents, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'était trop bien. Pareil, ça se passait super bien. J'ai rencontré du coup le papa le soir que je suis arrivée. Quand je suis arrivée, il était au travail. Et pareil, je me suis dit, mais comment c'est possible qu'il y ait des gens aussi adorables ? Ah ouais ? Ouais, ouais, ouais. Franchement, les deux étaient incroyables.

  • Speaker #1

    Trop cute,

  • Speaker #0

    bah très jolie. Je m'entendais trop bien avec eux et puis je pouvais leur parler de tout. Le papa, il était cultivé, mais un truc de fou. Et du coup, il m'apprenait plein de choses sur la vie en Espagne, même dans le monde. Sur l'histoire espagnole, sur... J'ai appris. plein de choses avec lui, c'était génial.

  • Speaker #1

    T'es vraiment bien tombée.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu beaucoup de chance de tomber dans cette famille. Et même les deux pères de la famille m'ont dit qu'on a de la chance.

  • Speaker #1

    Ils sont bien.

  • Speaker #0

    Ouais, on a beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens les premiers jours que t'arrives ? T'es à Madrid, t'es dans une famille sympa.

  • Speaker #0

    Je me sens trop bien, il fait beau.

  • Speaker #1

    Il y a du soleil.

  • Speaker #0

    Il y a la piscine dans le petit quartier. Donc en fait, j'allais à la piscine. Je rencontrais... Enfin, je découvrais la maison, je découvrais ma chambre. Fallait que je prenne mes marques, fallait que je fasse un peu de paperasse aussi, de faire ma carte de transport, etc. Pas de carte d'identité, pas besoin. Du coup, je pensais qu'il allait falloir un truc, mais non. C'est que si tu veux travailler, que tu dois avoir quelque chose. Mais sinon, non, trop bien en fait. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. Et je me rappelle même qu'avant d'arriver, ils me disaient qu'est-ce que tu manges au petit déjeuner ? Qu'est-ce que machin, non. Là on va faire les courses, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Donc moi je leur demandais du Nutella. Parce que c'était pas du Nutella chez eux, c'était autre chose, mais qui était meilleur que le Nutella du coup, sauf que ça se trouve pas en France. Mais ouais, toujours aux petits soins, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Est-ce que ça va ? Est-ce que t'as chaud ? Est-ce que t'as froid ? Est-ce que t'as besoin de vêtements ? Est-ce que t'as besoin de... Voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Ils voulaient savoir si tu étais à l'aise. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils m'ont montré où est-ce qu'ils allaient faire les courses, et si jamais j'avais besoin de quelque chose, bah en fait c'est eux qui payaient. Y'a un jour je me suis acheté des barrettes. je lui dis mais je vais les acheter moi et le papa il était là mais non mets là dessus c'est bon t'inquiète et donc ouais si j'en voulais un truc ouais ça et tu vois moi je suis vachement intriguée en fait par le fait de faire filer au père parce que moi c'est quelque chose que je ferais pas par rapport parce que ça colle pas avec ma personnalité,

  • Speaker #1

    mon caractère tu vois moi je suis quelqu'un d'assez introverti et tout et juste de penser d'aller vivre dans une famille de gens que je connais pas je me dis mais je... trop timide, je serais trop gênée.

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'en fait, il faut que tu vives comme eux vivent. Mais après, il faut se dire que c'est... Moi, je l'ai vu comme ça. C'était comme ma deuxième famille. En fait, j'étais chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que je voulais te demander un peu. Déjà, dans ta personnalité, comment t'es avec les personnes que tu connais pas ? Tu vas être assez sociale ? T'as assez de facilité à aller vers les gens ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai de la facilité à aller vers les gens. Sauf que j'ai peur de... ce que les gens vont penser de moi. Dans le sens où quand j'étais au collège, lycée et tout, j'étais pas trop aimée. Donc en fait je me dis, qu'est-ce que... Donc d'un côté j'adore aller vers les gens, etc. Mais je me dis en fait ils vont penser quoi de moi ? Parce que j'ai tellement été pas aimée, critiquée, etc. à l'école, que même encore maintenant, je me dis... Ouais, c'est ça. Je me dis est-ce que les gens vont... Voilà, mais là, dans ce cadre-là, c'est différent parce que c'est une famille. C'est pas des gens qui ont ton âge. C'est une famille, c'est eux qui t'ont dit tu viens chez nous. Donc il y a... Enfin, c'est... Y'a pas de... Y'a pas de... Comment on dit ? Y'a pas de... Y'a pas de raison que ça se passe mal, ou que... Ouais, pas de jugement, pas de... C'est... Après, je pense que pour faire fille au père, faut avoir envie de le faire aussi. Faut pas se dire, tiens, je vais partir à l'étranger, tiens, je vais faire fille au père, mais en fait, ça me botte pas trop. Enfin, faut vraiment que t'aies envie de le faire pour que t'aimes, je pense. Sinon, ça vaut pas le coup. Enfin... Vaut mieux. partir à l'étranger trois mois toute seule comme ça tu profites tu fais ce que tu veux et fille au père c'est vraiment en fait c'est vrai qu'on a l'image de fille au père de t'es dans une famille tu fais le ménage parce qu'il y a des gens c'est ça et moi c'était pas ça je faisais pas le ménage parce qu'ils avaient une femme de ménage il y a plein d'expériences différentes de fille au père mais

  • Speaker #1

    tu vois questionnement c'était vraiment plus sur le fait d'être dans une famille avec les gens qu'ils connaissent pas et être comme chez toi au final

  • Speaker #0

    connais pas et tout,

  • Speaker #1

    oser vivre dans la maison tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bah il faut, il faut oser.

  • Speaker #1

    Tu poses pas de question.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, tu y vas et puis si ça se passe mal bah t'en parles et tu rentres au pire du pire. Ou tu restes là mais tu... Je connais des filles qui ont changé de famille parce que ça se passait mal et ils ont trouvé une autre famille donc du coup ils sont partis voir une autre famille et ça se passait mieux et du coup ils ont kiffé.

  • Speaker #1

    Je pense il faut, il faut oser et savoir communiquer peut-être avec la famille.

  • Speaker #0

    et pas avoir peur de dire les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense que tu peux vite pas trop oser et au final, tu peux te bloquer et à ruminer.

  • Speaker #0

    Et à subir le truc. Et à se dire, en fait, je ne me sens pas bien, mais je n'ose pas le dire parce que j'ai peur qu'il soit déçu, que ça ne se passe pas bien pour moi. Alors qu'en fait... La communication c'est la clé.

  • Speaker #1

    C'est pas plus facile à dire qu'à faire.

  • Speaker #0

    Ça je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et toi du coup ça se passait bien vos communications avec ta famille et tout ?

  • Speaker #0

    Ouais parce que vu que je parlais déjà espagnol, ça a été super simple de dire quand ça allait, quand ça allait pas. Mais comme ça allait 90% du temps, et tu vois si jamais un jour j'étais malade, je me sentais pas bien, bah en fait quand j'ai vécu le deuil là par exemple, il y a un moment où j'étais vraiment pas bien, et la maman elle m'a dit mais c'est pas grave, demain matin tu te lèves pas, demain matin tu fais rien, tu fais ta vie. Tu vois, si j'étais malade ou quoi, je suis allée chez le médecin là-bas, parce qu'il y a un jour, j'étais malade. Et du coup, je suis allée chez le médecin. Enfin, en gros, c'était vraiment un petit soin, quoi. Si ça va pas, bah ça va pas. T'as pas faim ce soir parce que tu te sens pas bien, bah c'est pas grave. Bah va te coucher si t'as envie de te coucher. T'as pas le droit de rester là. Donc j'étais oubliée à rien, en fait. Si j'étais pas bien, voilà. Si j'avais un coup de fil important à passer, si j'avais envie d'appeler mes parents ou quoi. Enfin, ça c'est normal. Il faut pas me l'interdire, mais voilà, n'importe quand, si je voulais, je le faisais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ils étaient ouverts à ce qu'ils voulaient vraiment. que tu sois bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en fait, j'étais... Ils m'ont considérée comme leur... Du coup, quatrième fille. Oui,

  • Speaker #1

    au final. Ouais. Et ouais, tu t'es sentie du coup comme ça, comme étant vraiment... Ouais. Faire partie de la famille.

  • Speaker #0

    Mais je me le sentais déjà avant d'arriver de toute façon. De par les photos qu'ils m'ont envoyées, de par plein de choses. Ouais, ils t'ont montré tout ce qu'il faut pour la mise en condition de...

  • Speaker #1

    Bah, maintenant, tu vas vivre avec toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Si ça va pas, tu me le dis. Si ça va, tu le dis. Si... S'il y a un problème avec la petite, tu me le dis, on arrange le truc. S'il y a un problème avec le papa, on en parle. C'est ça, c'est tout.

  • Speaker #1

    D'avoir réussi à créer ce climat de confiance, d'échange, de bienveillance, c'est bien tombé.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu de la chance de tomber sur cette famille-là.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe tes semaines, tes journées ?

  • Speaker #0

    Comment ça se déroule ? Une journée type, parce que c'était tous les jours pareil. Je me levais vers 7h, 7h30 pour aider la petite à prendre le petit-déj. Sauf qu'elle a 11 ans, elle se levait au dernier moment. Et le papa, en fait, quand j'étais debout, quand je me levais, le jus d'orange était déjà pressé, le lait était en train d'être chauffé, le petit-déj était déjà dressé. Le petit-déj, on le dressait le soir. On mettait la table le soir pour le lendemain, comme ça le lendemain. Et donc en fait, je me levais, je ne m'habillais pas parce que moi je ne partais pas tout de suite. En fait, c'est le papa qui emmenait la petite à l'école. Moi, ce n'était même pas moi. Moi, je me levais juste pour être avec elle. Sauf que vu qu'elle avait 11 ans, quand elle avait 8 ans, la première au père, elle l'aidait à s'habiller, à se brosser les dents, à se coiffer, etc. Moi, elle faisait tout, toute seule. Donc, je me levais juste pour prendre le petit déjeuner. Lui dire, allez Sophia, dépêche-toi, tu vas être à la bourre. Et au final, après, il partait. Et puis, moi, j'allais me préparer. Et puis après, je prenais mon bus à 9h30, je crois, pour partir à l'école que j'avais jusqu'à midi. Après j'avais temps libre, mais jusqu'à 17h, 17h-18h. Il fallait que je sois rentrée quand la petite rentrait. Et c'était même pas moi qui allais la chercher, c'était le papa. Et puis quand on rentrait, donc là pour vous il fallait que je sois rentrée à l'heure, mais si je rentrais pas à l'heure pile poil c'était pas grave. Quand je rentrais, on partait faire les devoirs tout de suite. Donc les devoirs, sauf que les devoirs c'était un enfer, c'était chiant, c'était long. Parce que les espagnols ils vivent pas comme nous. C'est-à-dire qu'ils mangent le soir à 21h. Donc elle faisait ses devoirs jusqu'à 20h. J'étais là, j'en ai marre. Tu voulais pas les aider. Et après elle faisait ses devoirs, je l'aide, etc. J'ai appris les tables de multiplication. Je l'ai aidée aux tables de multiplication en espagnol. Parce que pour le coup là je pouvais pas le faire en anglais ou en français. Il fallait qu'elle le sache en espagnol surtout. Donc voilà j'ai appris plein de choses. En plus elle était dans une école assez... Bonne école quoi. Que les parents payaient cher l'année pour qu'elles soient dans un bon truc. C'était une école bilingue. C'est-à-dire qu'elle avait des cours en anglais et des cours en espagnol. Et du coup, elle avait plein de cours. C'était hyper intéressant, franchement. Elle voyait plein de trucs, elle faisait des exposés. Du coup, je devais l'aider. Des trucs de fou.

  • Speaker #1

    Au final, ça fait un peu aussi des cours en espagnol.

  • Speaker #0

    Soit j'en avais marre. Soit j'avais pas envie de faire les devoirs parce que je savais qu'elle avait pas envie. Et moi, parfois, je m'ennuyais. Et donc, des fois, j'étais sur mon téléphone. Parce que j'avais pas le droit d'être sur mon téléphone pendant qu'elle était en train de faire ses devoirs. Même pendant que j'étais avec elle. Mais ce qui est normal. c'est vrai que quand elle est en train de faire ses devoirs qu'elle est concentrée sur son truc que tu peux rien faire à côté ouais c'est là je regarde ce qu'elle fait même quand t'as quelqu'un c'est ça puis après douche et après on mangeait et on mangeait tous les 4 dans la cuisine on regardait les infos on discutait de la journée etc et puis après ben dodo ouais ça toute la semaine et il y a juste le vendredi soir on avait un petit rituel parce que c'était le début du week-end C'était le jour des courses, on prenait des sushis à Carrefour et on regardait un film toutes les deux. Donc en français pour le coup. On choisissait un film ou une série ou quoi qu'on regardait en français. On a même regardé les Marseillais, je l'ai fait regarder les Marseillais. Les Marseillais jusqu'à maintenant. Sauf que la maman elle voulait pas. On regardait en toum toum. Et il y a un jour on était en train de regarder un truc, on avait mis, je crois que c'était Rebelle, le Disney Rebelle. Et sur une autre page c'était les Marseillais. Donc on regardait les Marseillais, et quand la maman arrivait, on mettait Rebelle. Donc ouais voilà, du coup on regardait des trucs en français. Et le week-end, c'était un peu chiant parce que la petite et le papa se levaient à 13h30. Donc ils se levaient, ils prenaient le petit déjeuner à 13h30. Moi, je me levais, il était 10h et puis je parlais avec la maman pendant 2h. Parce que si j'avais rien à faire le week-end. Parce que ce qu'il faut savoir aussi, c'est que je ne me suis pas fait de potes là-bas. J'étais dans une école, mais il n'y avait que des Allemands. Essentiellement des Allemands. Qui ne faisaient pas l'effort de me parler en anglais ou en espagnol. Donc du coup je me sentais exclue, donc je ne me suis pas fait de pote. Donc je ne sortais pas le week-end en fait. Mais vu que j'étais tellement bien avec la famille, ça ne me dérangeait pas. Parce que si j'avais envie d'aller au centre commercial, je pouvais aller au centre commercial. Et les voisins avaient une au-père anglaise. Et pour le coup, elle, je me suis bien entendue avec elle, mais elle ne restait que jusqu'en décembre. Mais les week-ends, parfois je les passais avec elle. Donc ça c'était chouette. Et le week-end, on passait la soirée tous les quatre aussi, mais devant la télé. On regardait un truc à la télé.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas de moment où la famille avait envie de se retrouver entre eux, par exemple un dimanche ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je fais partie de la famille. Donc en fait, il n'y avait pas tous les trois. Tous les trois, c'était quand moi j'entrais en France. À Noël par exemple, à Noël ils étaient tous les trois, parce que j'étais rentrée en France pour Noël. Mais sinon, quasi tout ce que j'ai fait, je l'ai fait avec eux. Et puis il était présenté comme sa sœur en fait.

  • Speaker #1

    C'est fou hein ? C'est fou ! Ça me fascine. De voir la force des liens qui se créent en pas beaucoup de temps. C'est ça. On se pose la question, est-ce que c'est parce qu'avant de partir, ou même la famille qui t'accueille, on se conditionne un petit peu à s'intégrer les uns aux autres ? Ou parce que tu vois, au final, tu y es pour travailler, mais en France, par exemple, tes collègues à l'hôtel, tu les vois tous les jours. Pour autant, je ne suis pas sûre qu'un de eux, tu considères comme ta famille, tu vois.

  • Speaker #0

    Bah non.

  • Speaker #1

    Même si tu vois un collègue qui t'entend bien, et que tu vas voir des cours, un week-end et tout, mais...

  • Speaker #0

    de là avoir un lien aussi fort que ça c'est ouf quoi c'est pour ça que là je suis vraiment on me présentait comme sa soeur c'est trop bien et si on faisait des activités ah bah sa soeur elle sera là on est 4 on est pas 3 il y a Charlotte machin et c'était trop bien on a fait plein de trucs comme ça et

  • Speaker #1

    puis je payais même pas les trucs tu vois c'était comme ça tu vois comment t'arrives à te créer une vie sociale quand t'es dans un nouvel endroit pour travailler...

  • Speaker #0

    C'est compliqué de rencontrer des gens. J'ai rencontré des gens. J'ai rencontré des Allemands. Sauf que quand je sortais, quand j'étais avec eux et qu'ils étaient tous en groupe, la facilité, c'est l'allemand. Parce que c'est la langue qui domine dans tous les gens qui sont là. Donc, des fois, je me retrouvais autour d'eux, au resto et tout, à les écouter parler. Il n'y en a aucun qui me parlait à moi. Donc, j'ai fini par me dire que ça ne sert à rien que je fasse l'effort de rester avec eux. Donc, c'est moi aussi qui me suis primée du truc parce que je ne me sentais pas à ma place. Je parlais pas un mot d'allemand. Je leur disais, je ne parle pas en allemand, pour qu'ils se disent à un moment donné, mais parlez avec moi, merde, quoi. Je suis là, aussi. Ouais, c'est ça. Après, j'ai rencontré un Français, avec qui on a fait des petits trucs et tout, c'était sympa, mais on habitait vraiment loin. Moi, j'étais à Madrid, j'étais en haut, et lui, il était en bas à gauche, quoi. Enfin, tu vois, genre, vraiment, c'était super loin. C'était à l'opposé, donc on faisait des petits trucs, parfois, on allait au centre commercial, ou on allait dans Madrid et tout, mais voilà. Mais sinon, je n'ai pas rencontré, non, franchement.

  • Speaker #1

    Après, tu t'entendais bien avec la famille et tout.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'était cool.

  • Speaker #1

    Et tu as pu visiter un petit peu l'Espagne quand même ?

  • Speaker #0

    Ou Madrid ? Alors, j'ai visité les alentours de Madrid. J'ai visité la ville d'Avila. J'ai visité Tolède. J'ai visité Ségovie et Séville. Mais je n'ai pas pu plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà pas mal,

  • Speaker #0

    franchement.

  • Speaker #1

    Il doit y avoir quand même, je pense, déjà de quoi faire dans les alentours de Madrid et tout.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a pas mal d'opères, j'ai beaucoup visité Madrid. Le seul truc... Enfin, avec l'école, le vendredi, c'était excursion. Donc en fait, grâce à l'école, j'ai visité plein de choses. J'ai visité le stade, que j'adore, je crois que c'est ma meilleure excursion. Je suis restée trois heures dans le stade pour faire tout le tour bien, correctement. J'ai fait le stade, j'ai fait certains musées, mais pas tous. Je regrette de pas pouvoir avoir vu une carnica, par exemple, qu'on connaît à l'école. Ouais, c'est ça. J'ai visité des quartiers de Madrid avec des profs qui sont tellement passionnés par ce qu'elles font qu'elles savent tout. ce qui s'est passé dans le truc. Ouais, c'est ça. Ça, c'était génial. Et ouais, même si je ne me suis pas fait pote, en soi, c'est pas grave, c'était trop bien quand même.

  • Speaker #1

    C'est essentiel. Et dans la vie du coup en général, au niveau du lifestyle, des us et coutumes un petit peu, quelle différence tu as pu voir entre l'Espagne et la France ?

  • Speaker #0

    Bah déjà le repas, ça c'était très compliqué. C'était surtout le week-end que je le ressentais, parce que comme je disais, on se lève tard et puis on mangeait à 15-16h, le soir 22h, du coup tu te couches, tu viens de manger, c'est lourd, donc tu n'arrives pas à dormir. Après dans les magasins, les gens sont hyper chaleureux. Tu rentres dans le magasin, on va te dire hola cariño, qu'est-al ? Alors littéralement, coucou mon chéri, comment ça va ? Là t'es là, alors oui bonjour. En France parfois on te dit même pas bonjour, on te regarde même pas. Et là on te sert du thé quand tu rentres. Ça j'ai vu, j'ai trouvé ça génial à chaque fois que tu rentres dans un truc, si moude comme ça. Le temps aussi, il fait beau tout le temps. Donc trop bien. Enfin ouais la température et tout. Ouais, je pense que c'est les trois plus gros trucs que j'ai vus. Après, forcément, tu passes d'une petite ville où j'ai grandi à... Après, j'ai fait mes études à Dijon, donc c'était un peu plus grand quand même. Mais quand tu passes Dijon à Madrid, c'est quand même un gap énorme. Donc, t'as pas les transports en commun, le fait que ça parle espagnol partout, tout le temps. Quand t'entends du français, tu te dis Ah ! Il est où ? Mais voilà. Mais non, franchement... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est pas grave globalement. T'es pas sentie déboussolée ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Après, c'est en Europe. Ouais, ça reste en Europe. C'est la même monnaie. Ouais. Il y a juste la langue en soi qui change de tout ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Et dans la famille, il y a des choses qui t'ont marquée un petit peu sur le quotidien, comme ils sont, leur vie. Pas spécialement.

  • Speaker #0

    Franchement, non. Pas spécialement. Ouais, c'était bien intégré. Ouais. Et puis, ils avaient une femme de ménage. Donc, j'avais pas besoin de faire le ménage nulle part. Donc, ça, c'était chouette. que je pensais que j'allais devoir faire le ménage tout le temps comme certaines filles opères et en fait non pas du tout, même la femme de ménage faisait à manger, c'est à dire que le vendredi matin elle était là et elle faisait à manger pour la semaine, vous voyez c'est un vendredi où j'allais pas à l'excursion avec l'école et où je l'aidais à manger, donc j'ai appris à faire des vraies tortillas espagnoles j'ai appris à faire des colocatas j'ai appris à faire des trucs typiques espagnols et maintenant il y a des trucs qui me manquent le jambon espagnol au niveau de la bouche le seul truc qui me manquait c'est quand même le fromage il y a un truc qui me manquait c'était la grenadine il n'y en a pas là-bas il n'y a pas de grenadine il n'y a pas d'ice tea, il y a du Nutella mais c'est un autre le cacao aussi ce que j'ai trop aimé là-bas c'était le Nesty donc ils n'ont pas d'ice tea, je crois qu'ils ont peut-être de l'ice tea mais si tu vas dans un restaurant et que tu demandes de l'ice tea, tu n'as pas de l'ice tea, tu as du Nesty ça c'est trop bon, pareil je crois qu'il n'y a pas de coca il y a du Pepsi dans les restos, je ne suis pas sûre. Le jambon, il était incroyable. Sauf qu'ici, tu n'en trouves pas. Enfin, tu en trouves, mais il faut mettre le prix. Et encore, je trouve qu'il n'a pas le même goût. Je me rappelle, la maman, elle avait eu une cuisse de jambon à Noël par sa boîte. Et donc, tous les matins, elle en coupait des bouts. C'était tellement bon. Les petits déjeuners, j'ai appris à faire des petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Tu mangeais quoi du quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Des fois, c'était du Nutella. Des fois, c'était des céréales. Et des fois, c'était du pain avec de l'huile d'olive et du jambon. Et puis, de la tomate hachée. Des trucs de là-bas. Un truc typique.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ça qui est cool quand tu es au Père. C'est que vraiment,

  • Speaker #0

    tu utilises. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ce n'est pas du voyage un peu touriste. C'était dans le truc. L'école du pays et tout. C'est une bonne expérience.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Et du coup donc t'es arrivée en septembre 2019, le

  • Speaker #0

    Covid a commencé à arriver.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    Et ben ça s'est passé que... Donc j'ai commencé à me faire des copains en fin février, début mars. Avec qui ça matchait bien et tout, j'étais là ça va être j'ai beaucoup ma faim, ma fin d'année. Donc tu étais avec pour un an ? Ouais, de septembre à août. Et je me dis ça va être génial, j'ai rencontré des gens dont une Autrichienne, qui je m'entendais super bien parce que du coup on parlait anglais, elle parlait pas espagnol. Donc on parlait anglais et c'était trop bien. Et puis en Espagne c'était donc le 10 mars qu'ils ont fermé les écoles. Et le 11 mars, bah y'avait plus rien. Le 11 mars en plus je commençais, je toussais et tout, et la maman elle m'a dit non. Là y'a enfin passé un truc et tout machin. Et c'est là qu'ils ont dit bah confinement pendant 15 jours. Et ça m'est pas venu à l'idée de rentrer en France. Parce que je me dis, c'est dans 15 jours. Alors là, dans 15 jours, je vais visiter, je vais à Saint-Jacques-de-Compostelle, je vais à Vigo, je vais en Galice avec des potes. Ça va être trop bien. Fin avril, j'ai ma copine Sylvana qui vient me voir. Après, c'est ma mère qui vient avec mon frère, mes grands-parents. Ça va être trop bien. Et bah non. Et bah non ! En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas.

  • Speaker #1

    Et vous étiez du coup confinée ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comme en France ?

  • Speaker #0

    Alors, moi... Je n'ai pas connu le confinement en France.

  • Speaker #1

    Finement, on est un petit au pair.

  • Speaker #0

    Ouais. Et tous les au pairs que je connais sont rentrés chez eux. Mais pas moi. Je restais confinement à partir du 11 ou 12 mars, je crois. Donc total, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas sortir même dans la rue jusqu'à fin avril. Donc de mi-mars, du 11-12 mars au 28 avril, je crois, je ne suis pas sortie de la maison. J'ai vu que les... Et encore, j'étais en maison et pas en appartement. Donc il y avait un extérieur. Et donc là, les journées en confinement, c'était le matin, je me lève. La petite, elle avait cours en visio de 9h à 17h. Les parents étaient tous les deux en télétravail. Moi, j'avais cours de 10h30 à midi en visio. Et après je faisais ce que je voulais de la journée. Parce qu'ils étaient tous en télétravail ou à l'école. Et donc j'ai rattrapé mes séries, j'ai rattrapé mes vidéos YouTube, j'ai appris des gens. Franchement c'était long. Et puis quand la petite avait fini à 17h, on faisait un peu de sport. Et comme moi je ne suis pas du tout sportive, ça m'embêtait plus qu'autre chose de faire ça. Donc je faisais mais ça ne me faisait pas kiffer. Et puis voilà, après on mangeait et on allait se coucher. Pareil, tu passes ta journée en confinement, t'as pas sommeil, t'as pas faim. Mais voilà, ça a été ça pendant tout le confinement. Et puis après, à partir de fin avril, on a pu sortir au moins dans la rue. Donc là, on recommençait les balades avec le masque, par contre. Même si on était en plein air, il fallait mettre le masque dehors, même si tu croisais personne. C'est irréel aujourd'hui. Ouais, c'est clair. Et Madrid a été déconfinée totalement, je crois, le 4 juin.

  • Speaker #1

    Et là, du coup...

  • Speaker #0

    Sauf que pas pour moi parce que les parents étaient vraiment flippés du Covid. Donc ils avaient peur que je le ramène à la maison. Donc je pouvais plus prendre les transports en commun si je voulais aller à Madrid. Donc en plus j'avais perdu ma carte d'identité donc je pouvais pas rentrer en France techniquement parce que j'avais pas de papiers. Et en moins je n'avais pas de papiers donc heureusement que c'était le confinement. Mais en fait quand j'ai pu sortir, quand la maman devait aller au boulot récupérer des trucs, et ben je partais avec elle. et je traversais tout Madrid à pied pour aller au consulat français. Et donc, ouais, mes seules sorties, c'était... Je pouvais pas prendre les transports, donc c'est quand la maman allait à Madrid avec sa voiture que... Et j'avais interdiction de prendre le métro dans Madrid. Il fallait que je fasse tout à pied. Pour pas que je risque, entre guillemets, ma vie et que je risque de ramener le Covid à la maison. Après, les deux parents étaient des personnes à risque. Donc ils avaient peur aussi. Donc il y a eu tout un truc de... Ouais mais imagine la petite, elle est orpheline, elle perd ses deux parents. Moi j'étais là, ça extrapole quand même. Je trouve que ça extrapole. Après il y a eu un gros truc aussi. Moi c'était compliqué de faire un confinement quand même loin de sa famille. Dans une famille que tu connais depuis 6 mois, c'est pas ta langue, tu peux pas forcément faire ce que tu veux non plus. Si t'as envie de rien faire pendant toute une journée, tu peux pas. Et donc, je crois que ça se ressentait sur comment j'étais avec la petite, etc. Et donc, il y a un jour, la maman me l'a reproché, mais fort. Elle était venue me voir dans ma chambre, etc. Elle était restée une heure et demie avec moi. Et elle m'avait tout déballé en mode, c'est pas bien, il ne faut pas faire ça. Je me rappelle, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps à ce moment-là. Mais j'étais avec elle, je pleurais. Et elle m'avait reproché, elle m'avait dit, mais ça ne s'est jamais passé comme ça avec les opères d'avant, etc. J'étais là, oui, mais les opères d'avant, elles n'ont pas vécu le confinement. Donc, si ça se trouve, elles seraient rentrées, tu vois. Et je crois que c'était la seule fois où il s'est passé un petit accrochage avec la famille. À ce moment-là, parce que je pense que j'étais trop sur mon téléphone. En même temps, je n'avais que ça à faire. Je n'étais pas assez avec la petite. Même pour la petite, la petite ne voyait plus ses amis. Elle ne sortait plus. Elle les voyait en vidéo, mais bon, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #0

    Non. Donc, c'était le seul moment vraiment de toute l'expérience qui était un peu... plus difficile parce que bah ouais t'as eu des autres moments un peu plus renaud un peu plus galère sinon ? bah non j'en vois pas franchement j'en vois pas plus que ça ouais c'était vraiment le seul truc mais en fait en soi le confinement en lui même il était cool ouais c'est juste le plus il y a eu un moment où ça a pesé et puis en fait on a eu cette discussion là ça a été compliqué les jours d'après parce que je savais pas trop où me mettre je savais pas quoi faire j'avais peur que si je fasse un truc ça a été mal interprété ou quoi Et au final, après, non, pas du tout. Voilà, ça a duré deux, trois fois, mais... Enfin, deux, trois jours, mais... Après,

  • Speaker #1

    ça a passé.

  • Speaker #0

    C'était ça. Mais voilà, en fait, ça s'est remis, ça s'est remis à jouer. Comme ça, et après, c'était reparti.

  • Speaker #1

    Il y a eu un moment où tu t'es dit quand même...

  • Speaker #0

    Non. J'en ai pas le souvenir. Franchement, j'en ai pas le souvenir. J'avais peur, j'avoue, pour mes grands-parents. Je leur envoyais des messages, je disais, faites attention, parce que forcément, les annonces de Macron, je les regardais sur mon ordi. Parce que pour comparer la France et l'Espagne, en fait, un peu, même si, bon, j'ai pas trop compris, je crois, mais voilà. Parce qu'en France, il y avait cette histoire de papier, où tu dois... Mais je crois qu'en Espagne, il n'y avait pas. Tu pouvais sortir... Enfin, tu pouvais... Je le faisais pas mais moi ce qui m'a marqué c'est la maman qui allait faire les courses toute seule donc elle partait trois heures et puis elle rentrait et elle sortait un genre de plaid dans le garage elle mettait tous les aliments et elle désinfectait tout. Elle n'a jamais le choix. Tout était désinfecté et après il fallait qu'elle se déshabille dans le garage, qu'elle mette tous ses affaires dans la machine à laver après elle allait se doucher et après c'est bon je peux commencer ma journée. Il fallait vraiment qu'elle se désinfecte de la tête au pied pour que ça aille parce qu'elle était sortie quoi.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une drôle de période quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça parait...

  • Speaker #0

    Ouais. Moi je trouve ça fou de l'avoir pas vécu en France justement. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais,

  • Speaker #0

    grave. Et d'être en mode... Bah en fait...

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est une anecdote genre... T'as fait quoi pendant le confinement ? Bah moi j'étais en Espagne. Ouais, c'est ça. Tu vois ? Donc j'étais confinée aussi mais... Pas de la même manière.

  • Speaker #1

    Et du coup bah après tu poses petit à petit, la vie elle reprend un peu son cours etc.

  • Speaker #0

    Bah oui et non parce qu'on a déconfiné le 4 juin, enfin mi-juin. Et après comme je te disais je ne pouvais pas sortir comme je voulais. Donc je ne suis pas sortie comme je voulais jusqu'à ce que je rentre en France en fait. Et du coup tu es rentrée en juillet ? Fin juillet. Fin juillet. Et le truc que j'ai fait c'est que je leur ai dit bah écoutez vu qu'il y a eu le confinement je reviens. Donc j'avais dit je refais un an avec vous pour pouvoir faire tout ce que je n'ai pas pu faire pendant que j'étais là quoi. Et donc ils étaient trop. trop content. Ils ont dit que comme ça, au moins, il n'y a pas eu notre opère à engager, on va dire. Donc, ok, pas de soucis. Et moi, j'avais dit, comme ça, au moins, la petite, maintenant, elle a 12 ans, c'est bon, elle peut se gérer toute seule. Donc, je vais trouver du boulot. Je suis retournée en septembre 2020, du coup. Là, j'ai rencontré des gens. Je fais un peu des potes françaises. J'ai postulé à plein de trucs. Et jusqu'au jour où la maman était vraiment flippée encore du Covid. Parce que là, pour le coup, je prenais les transports. Je sortais, j'allais au bar, je faisais... Ouais, c'est ça. J'allais faire ma live. Ouais, ouais, ouais. Je profite. Et donc, elle avait peur que je ramène le Covid. Et donc, elle a fini par me dire, mais Charlotte, en fait, je veux plus que tu sortes. Et là, j'ai bien. Quoi ? Donc, en gros, elle voulait que j'essaye de trouver un BTS ou un Master ou je sais pas quoi à faire en visio. Mais... Bah non, je lui ai dit, mais le truc, c'est que je veux pas... Enfin, je veux pas rester un an avec vous. Je vous aime de tout mon cœur. Mais passer un an avec vous... En restant enfermée à la maison, ça sert à rien. Tu vois, moi je suis là pour voyager, pour visiter, pour faire tout ce que j'ai pas pu faire pendant l'année où j'étais pas là, quoi. Enfin, où il y a eu le confinement, pardon. Et au final, ils voulaient vraiment pas. J'ai essayé de trouver du boulot dans des entreprises où je faisais du lundi au vendredi pour pas travailler le week-end. Parce que sinon, j'avais cherché dans des magasins, mais j'ai jamais eu de réponse nulle part. Rien du tout. Donc, j'ai fini par leur dire, bah écoutez, je vais rentrer en France, quoi. Je trouve du boulot. Et donc j'ai fait un entretien en visio à distance avec Intersport. Et la directrice de l'époque m'a dit Ouais, je te prends. Est-ce que tu peux être là vendredi ? C'est-à-dire 4 jours après. Enfin, 5 jours après. Alors là, maintenant, tu es là. Ouais. J'ai fait Oui ! Donc j'ai été acheter une nouvelle valise. J'ai fait tout ça. Je ne voulais pas rentrer en avion. J'avais peur. J'ai envoyé une valise par la poste. Je suis rentrée en bus. Et quand je suis rentrée en France... Donc vraiment, ça s'est fait en 3 jours. En trois jours, j'étais rentrée. Quand je suis rentrée en France, Macron, il a annoncé le deuxième confinement.

  • Speaker #1

    Ah, pire.

  • Speaker #0

    Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Donc là, je quitte Madrid, qui n'est plus confinée, mais j'avais un confinement forcé avec la famille, pour rentrer en France et avoir un vrai confinement. Je fais, c'est pas possible. On m'en veut, là. On m'en veut. On déteste, là. Ouais, je suis vraiment rentrée le jour où il a annoncé le deuxième confinement. Et en fait, j'ai eu peur. Je me dis, mais ça prouve un tas de sport, du coup, il ne peut pas me prendre. Ils m'ont pris quand même. Donc j'ai juste attendu la fin du confinement pour commencer à travailler vraiment. Mais voilà. Et du coup, après, c'était parti en sport. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Nouveau chapitre.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, t'es encore en contact avec ta famille ? Ouais.

  • Speaker #0

    Toujours. T'es retournée maintenant ? Oui, deux fois. Là, la dernière fois, c'était en mars 2023.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi, tu dirais, peut-être ton meilleur souvenir là-bas ? Un moment où tu t'es dit genre, waouh, là,

  • Speaker #0

    trop cool. Alors. J'avais fait des petites notes, attendez je vais regarder si c'est dedans ou pas. J'ai fait un festival de musique au début que je suis arrivée, pareil, et ça c'était vachement cool. Il y avait genre 60 000 personnes. Et c'était un gros, gros festival. Il y avait des... J'y suis allée parce qu'il y en avait deux, des One Direction. Et j'étais trop fan à l'époque. Enfin, à l'époque. Toujours maintenant, j'aime bien, mais moi, je n'irais pas aller voir un festival comme je me dis. Pour moi, j'ai vécu la vie de fête. Enfin, j'ai vécu un concert au moins à Madrid, tu vois. Donc ça, c'était cool. Le stade, genre la visite, ma première visite du stade, ça a été vraiment un moment incroyable. J'ai vraiment, mais vraiment, je pense que... C'est con parce que ça n'a rien à voir avec la famille. C'était vraiment la vie à Madrid. C'était trop bien d'avoir tout vu. C'est la première fois que je visite un stade en plus. Là, je visite celui-là. Du coup, maintenant, je suis fan du Real. Maintenant, mon équipe, c'est le Real. Ça, c'était trop cool. Je me rappelle que le lendemain de la visite du stade, on est allé à un parc d'attractions avec plein de gens. Un parc d'attractions juste à côté de Madrid. C'était trop bien aussi. On s'est trop éclatés. En fait, je me rappelle que ce week-end-là, c'était un week-end de dingue. Et puis après... Ouais, les parents de la famille, ils ont... Enfin, la maman, elle a une meilleure amie. Et cette meilleure amie, c'est la maman d'un champion du monde de MotoGP. Enfin, champion du monde. D'un gars qui est en MotoGP en ce moment. Et qui a été du coup champion du monde en Moto2, je crois. Et en fait, je l'ai rencontré, ce gars-là. Et c'était une soirée qui était trop bien. C'était une soirée de fin de saison pour lui. C'était l'année après qu'il ait gagné le championnat. Et en fait, je me rappelle que du coup, là, j'étais vraiment émergée avec plein d'Espagnols de partout. Lui qui arrivait, il était à l'Instar et tout. Moi, j'étais là, je suis en train de rencontrer quelqu'un. Il n'était pas du tout en MotoGP encore en ce moment, donc personne ne le connaissait. Et maintenant, il est connu. Enfin, il faut regarder la MotoGP, mais il est connu maintenant. Et je trouve ça fou de me dire que j'ai le numéro de sa maman. Genre, sa maman, elle m'aimait beaucoup. Et du coup, j'ai des cadeaux que sa maman m'a offerts. Et franchement, c'est con, mais c'est des petits trucs comme ça où je me dis que j'ai eu de la chance de tomber sur ces gens-là et de rencontrer des gens comme ça. Et même si sa maman, à ce gars-là, elle m'a vraiment beaucoup aimée. Et donc...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Même toutes les copines de la maman, elles m'aimaient bien. Mais surtout elle, je me dis, au point de me faire des cadeaux. Je suis personne en soi pour elle.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle en a fait aussi aux opéras d'avant, mais... Mais moi, elle ne m'en a pas fait qu'un. J'ai un collier de sa part, j'ai une écharpe que je mets encore. J'adore son écharpe. Des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    C'est touchant, je trouve,

  • Speaker #0

    les petites impressions. C'est clair, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais, avec le recul, ça t'a apporté quoi, cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je pense que je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule. Le deuil de cette personne, le confinement que j'ai quand même passé très loin de ma famille.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as eu vraiment deux grosses épreuves.

  • Speaker #0

    Ah ouais ouais ! Et là je me suis dit en fait t'es forte, franchement t'es forte et tu peux surmonter tout ça figurine de noce quoi. C'est pas parce qu'il va t'arriver des trucs comme ça que tu vas être au fond du trou quoi. Et genre je me suis dit ouais je suis quelqu'un d'hyper stressé et tout, mais ces situations là m'ont stressé, mais je les ai surmontées super bien quoi. Sans angoisse, sans me dire comment je vais faire et tout. Et je pense que ça m'a donné un peu de confiance en moi, que ça m'a donné... Ouais, je me suis rendue compte que je pouvais faire les choses toute seule et j'avais pas besoin, en passant, de mes parents, quoi, pour, par exemple, être hyper entourée. Parce que j'étais très coucounée quand j'étais petite, surtout par mes grands-parents, ce qui est génial. Mais c'est vrai qu'il y a certaines angoisses que j'ai de mon enfance. Et du coup, je me dis, bah, en fait, je peux les surmonter.

  • Speaker #1

    Tu t'es rendue compte que tu pouvais être indépendante ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ouais, sans être... trop stressée, même si je suis quand même toujours très stressée, alors c'est un gros problème chez moi, mais franchement, je pense que ça m'a vachement enrichie, puis ma maman m'a trouvé beaucoup mieux aussi, quand je suis revenue de là-bas, plus épanouie, ouais. Et encore maintenant, elle me dit, elle m'en a reparlé ce matin, franchement ce matin, on est partis en course, elle m'a dit, mais t'aimerais pas retourner là-bas, mais franchement, il faudrait que tu y retournes et tout, machin, mais c'est ça. Et des fois, j'y pense, et je me dis c'est vrai que ça manque, ça manque déjà de parler espagnol tout le temps. Je parle toute seule, je parle espagnol à moi-même, j'avoue. C'est vrai que mon copain, je parle en espagnol, tu vois. Oui, c'est ça. Mais je me dis maintenant, en fait, ma vie, si j'avais dû rester en Espagne, j'y serais déjà. Maintenant, j'ai quelqu'un, j'ai plus la même... Oui, j'aimerais y vivre, mais je vais pas le forcer à y vivre et j'ai pas non plus envie de tout arrêter, tout ce que je fais maintenant pour aller vivre là-bas parce que ça se trouve, je vais rien retrouver du confort que j'ai maintenant. J'ai un bon taf, je suis avec quelqu'un, alors que si je plaque tout et que je pars... ça se trouve je vais être malheureuse alors que là je suis hyper bien ouais donc t'es épanouie dans ce que tu fais et finalement c'est l'essentiel c'est ça exactement ouais mais en tout cas trop bien que t'aies partagé tout ça,

  • Speaker #1

    ton parcours parce que ouais je pense qu'en partant... si il se passe ça,

  • Speaker #0

    si il se passe ça et si il se passe ça et au final tu vois que c'est peut-être compliqué sur le coup mais après c'est ça tu dis bah en fait je l'ai fait et faut pas faut vraiment pas s'empêcher de faire des choses en disant ouais mais s'il se passe ça, s'il se passe ça s'il doit se passer ça, il se passera ça que tu sois là ou que tu sois pas là donc fonce carrément et du coup si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui voudrait faire filopère,

  • Speaker #1

    c'est quoi ?

  • Speaker #0

    bah fonce genre carrément c'est génial tu vas être dans une nouvelle culture avec des nouvelles personnes qui vont te faire sentir comme chez toi genre n'aie pas peur en fait de quitter tout ce que t'as, ta famille, tes amis et tout parce que tu vas retrouver une deuxième famille tu vas te faire des potes tu vas te faire des souvenirs quelque part et tu vois 4 ans plus tard tu vas en parler dans un podcast, ça va être trop bien quoi et j'ai pas l'impression que ça fait déjà 5 ans que je suis partie Le premier message date du 10 avril 2019. Ça fait 5 ans. Et je me rappelle que quand j'y étais, la première au pair m'avait dit purée, moi, ça fait déjà 2 ans que je suis partie. Donc si moi, ça fait 5 ans que je suis partie, elle s'en fait 8, je crois que c'est 8. Et je suis toujours en contact avec elle aussi. Je leur parle très souvent, surtout la toute première en fait.

  • Speaker #1

    Et tu ne les as jamais rencontrées ? Si.

  • Speaker #0

    Si ? Si, si. Ben, là-bas. et avec la toute première on y est retournés toutes les deux en mars l'année dernière on était toutes les deux là-bas en même temps et c'est avec elle que je suis partie en voyage en week-end à Séville on est parties pour la Saint-Valentin toutes les deux à Séville du coup en 2020 avant le confinement et puis même maintenant en soi elles habitent en Allemagne mais c'est pas si loin d'ici moi j'ai vu que je suis... ouais non mais c'est clair je regarde les trains mais je me dis vous venez en voiture parce que c'est à 5h il y en a une qui est frontière suisse Donc en soit c'est pas... Il y en a une qui est plus loin, mais en soit, au pire, je vais à Lyon. Je prends l'avion, quoi. Je le fais. Parce que maintenant, quand je veux retourner en Espagne, à Madrid, je prends l'avion. J'ai pas le choix. Plutôt que de refaire... Me retaper tout ça de bus pour trois jours, ça sert à rien. Autant y aller en avion. Donc, ouais, c'est ça. Bah, on se dit à trop bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Petite histoire, petit parcours et tout. J'ai bien kiffé.

  • Speaker #0

    Bah, cool. Merci, moi, ça m'a fait plaisir de partager.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à prendre une petite minute pour mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui veut faire fille au père, mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, ou si elle doit le faire ou pas, je t'invite à lui partager cet épisode. Peut-être que ça pourra l'aider à oser se lancer. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Projet fille au pair

    00:55

  • Les peurs avant de partir

    04:19

  • Perdre un proche en étant à l'étranger

    06:38

  • Découverte de la famille

    13:38

  • Créer du lien avec la famille

    17:10

  • Le kiff des débuts en Espagne

    20:39

  • La communication et l'intégration

    25:06

  • Une journée type en tant qu'au pair

    26:43

  • Différences culturelles : France vs Espagne

    34:55

  • Covid : être confinée avec la famille

    38:46

  • Meilleurs souvenirs

    49:48

  • Apport personnel : devenir forte

    52:38

  • Conseil pour faire fille au pair

    55:26

Description

Les tapas, le soleil, les longues soirées en musique, ... direction l'Espagne et plus précisément Madrid pour ce nouvel épisode !


Charlotte a décidé d'aller faire fille au pair chez nos voisins espagnols. Et son parcours a été rempli de défi, c'est le moins qu'on puisse dire !


A peine arrivée, on lui annonce me décès d'un proche.

Quelques mois plus tard, on lui annonce le confinement. Elle décide de rester chez la famille espagnole et se retrouve confinée avec eux pendant 4 mois.

Comment on gère la perte d'un proche lorsqu'on est à l'étranger ? Comment on fait son deuil ?

Et aussi, comment on gère un confinement chez une famille autre que la notre ?


Charlotte nous raconte comment elle a vécu tout ça dans ce nouvel épisode.

Fort heureusement, elle a aussi passé beaucoup de bons moments en Espagne, surtout dans la famille qui l'a totalement intégrée. Tellement qu'elle était présentée comme la soeur de la fille qu'elle devait garder haha


Entre visites de Madrid et ses alentours, moments partagés avec la famille, et défis à surmonter, Charlotte nous raconte avoir adoré son expérience de fille au pair, qui lui a permis d'être vraiment immergée dans la culture espagnole et découvrir ce pays.


Bonne écoute !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas, sauf que malheureusement c'est arrivé. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous montre comment ça se passe d'aller vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Être fille au père, c'est quelque chose que je pensais depuis un moment, mais je ne pensais jamais, vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. C'est comme ma deuxième famille, on me présentait comme sa sœur.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on rencontre Charlotte qui a été fille au père à Madrid.

  • Speaker #0

    Et c'est là qu'ils ont dit bah confinons pendant 15 jours. En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas. Je pense que du coup, je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule.

  • Speaker #1

    Perdre un proche quand on est en voyage, s'intégrer à une nouvelle famille, vivre un confinement à l'étranger, ça fait partie des défis qu'elle a dû relever et qu'elle nous partage dans cet épisode. Bonne écoute ! Moi du coup, ça fait filer au père. J'ai hâte d'en savoir plus sur ce que c'était pendant la période Covid. Donc ça devait être un petit peu particulier. Pour commencer, la question qui m'intrigue un petit peu, c'est déjà de savoir pourquoi toi, tu as voulu aller vivre dans un autre pays. pays ? Qu'est-ce qui a déclenché ton envie d'aller vivre dans un autre pays quelque temps ?

  • Speaker #0

    Alors en fait je pense que j'ai toujours voulu faire l'expérience de partir quelque part, de vivre à l'étranger ou après être fille au Père c'est quelque chose que je pensais depuis, pas petite mais depuis un moment, mais je pensais jamais vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Et au final j'ai sauté le pas et puis c'était trop cool mais c'est vrai que... Je voulais vivre l'expérience, j'étais partie déjà en Espagne avec l'école, en Angleterre avec l'école, j'avais trouvé ça trop bien de pouvoir parler une autre langue dans notre pays, découvrir la culture et tout. Mais je pensais vraiment jamais que j'allais faire ce qu'il me plaît. Jamais j'aurais, si on m'avait dit à 15 ans que j'allais vraiment le faire, j'aurais jamais cru. Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est quoi du coup qui avait fait que tu as sauté le pas ?

  • Speaker #0

    Là que je suis partie ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est parce que j'avais la flemme de faire un master.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    En fait j'étais en licence. Et puis au moment de choisir le master, je savais lequel je voulais faire, je voulais faire de la traduction audiovisuelle. Et quand j'ai vu tout ce qu'il fallait faire pour rentrer dans le master, j'ai eu la flemme. J'ai fait waouh, il faut faire un projet professionnel en trois pages. Mon projet professionnel tenait en trois lignes. Et je me suis dit ok, qu'est-ce que je fais de ma vie ? Et j'ai eu une L3 hyper compliquée, j'ai beaucoup bossé et tout. Je me suis dit langue étrangère appliquée, anglais, espagnol. Et du coup je me suis dit j'ai trop bossé, il faut vraiment que je... que je fasse autre chose. Et donc je me suis inscrite sur un site d'opères mais vraiment comme ça, j'ai rempli les infos, j'ai mis plein de pays, je me dis au cas où, j'ai même pas mis de photos et je me dis bon bah voilà, j'ai appelé ma mère, je me dis maman je suis folle, je vais faire ça et tout machin. Elle me fait non non mais c'est trop bien mais sans aucune conviction et au final le lendemain je me suis réveillée, j'avais trois familles espagnoles, alors j'ai mis plein de pays, qui m'ont contacté, j'ai regardé un peu les profils etc. Il n'y a qu'une seule famille qui m'a attiré l'oeil. et donc j'ai répondu, ils m'ont répondu tout de suite on s'est échangé les whatsapp etc on a fait un skype, le soir même la maman de la famille m'envoie un message en me disant ouais tu nous as vraiment plu etc donc si tu veux venir chez nous avec plaisir quoi, donc donne nous une réponse etc et moi il m'avait tellement plu aussi que j'ai dit bah je réfléchis un peu parce que quand même c'est pas une décision à prendre à la légère je vous dis ça et puis je crois 3-4 jours après j'ai dit allez je viens et c'est parti et du coup

  • Speaker #1

    Donc, comment t'as... Pourquoi filer au père ? Qu'est-ce qui t'attirait là-dedans, si tu pensais depuis tout petite et tout ?

  • Speaker #0

    Ben, je pense le fait d'être dans une famille, d'être immergée dans le pays, de vivre chez quelqu'un d'autre, mais d'apprendre le français aux enfants, vraiment d'être immergée dans une famille, comme si c'était ma famille à moi en France, mais chez eux, et apprendre la langue, encore plus m'améliorer, etc. Et du coup, je pense que c'est ça qui m'a...

  • Speaker #1

    Peut-être un peu le noirceur de vos cultures, c'est pas que tu... Ils te transmettent le français, mais eux ils te transmettent l'espagnol.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et t'es passée par quel site ?

  • Speaker #0

    J'ai fait Operworld.

  • Speaker #1

    Operworld. Et ouais, t'avais mis plusieurs pays. Mais au final, c'est marrant.

  • Speaker #0

    C'est que ce soit l'Espagne que t'es contactée. Ouais, c'est ça. T'as destiné. Bah puis, je pense qu'ils m'ont contactée vraiment le lendemain. Et après, j'ai supprimé mon compte.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as supprimé.

  • Speaker #0

    Je crois. J'ai supprimé ou je sais pas. Et du coup, j'ai dit bah ça sert plus à rien. C'est bon, je suis lancée. Et j'étais là, mais Charlotte, t'es sûre de ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je voulais te demander, avant de partir, tu avais un peu des appréhensions, des questionnements ?

  • Speaker #0

    Déjà, la plus grosse appréhension que j'avais, c'était l'avion. C'était le fait d'y aller en avion. Parce que vu que j'ai peur de l'avion, mon beau-père a pris les billets d'avion en avril-mai pour septembre. Et d'avril-mai jusqu'à septembre, j'ai stressé. Je me suis stressée toute seule, en fait. C'est pour le fait de prendre la... Ouais, je faisais des crises d'angoisse. J'étais pas bien. J'étais pas bien du tout. Alors que y'a des gens ils prennent l'avion tous les jours, ils kiffent ça. Et moi ça m'a amené une angoisse de fou malade au point que j'ai des douleurs fantômes. Ah ouais ? Ouais et... Donc je suis allée chez le médecin et tout, j'ai fait un IRM cérébral pour voir si y'avait pas un problème. Et en fait je suis... Donc j'arrive à l'aéroport, c'est comme pas possible j'avais pleuré la veille, j'étais là mais ça trouve que je vais jamais vous revoir, l'avion va se crasher et tout machin, ma maman et tout ils étaient en train de s'amuser, je vois Justin, Sandra et moi j'étais dans la chambre en train de chialer tout ce que je trouvais, non mais la honte. Et au final j'arrive à l'aéroport le lendemain avec mon beau-père parce qu'il m'accompagnait les premiers jours et on attend l'avion, on me dit curie mais il n'y a pas d'avion sur le tarmac c'est normal ou pas ? Bah avion annulé, vol annulé, il a dit attends, J'ai stressé

  • Speaker #1

    5 mois pour que ce soit annulé,

  • Speaker #0

    pour qu'il n'y ait pas d'avion. L'avion d'après était complet, le lendemain c'était complet, je ne voulais pas attendre 2-3 jours. J'ai dit bon je prends le bus. Et du coup je suis arrivée 15h plus tard à Madrid après avoir passé toute la nuit, toute la journée dans le bus. Mais au moins j'y étais et ça les sauve. Et plus tu n'as pas pris l'avion,

  • Speaker #1

    c'est que c'était bien. C'est ça. Tu as pu arriver sereinement.

  • Speaker #0

    Exactement, sereinement oui et non parce qu'on est passés par les Pyrénées à 3h du matin, je voyais le vide. Ah ! C'est là, oh là là ! Et après je me dis, je vais rentrer comment en France ? Parce que pas l'avion, le bus, ça m'a fait peur. Ah ! Ça va faire.

  • Speaker #1

    Y'avait pas des Boba Card et tout comme ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ou alors il aurait fallu que je fasse Madrid-Barcelone, Barcelone-Montpellier.

  • Speaker #1

    Plein d'états.

  • Speaker #0

    Pellier-Lyon, Lyon pareil.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup t'avais peur de l'avion mais... Le fait d'aller dans une autre famille inconnue,

  • Speaker #0

    ça ? Pas du tout, ça j'avais trop hâte. J'avais trop trop hâte d'arriver par contre. Aucune attention ? Non, j'avais trop hâte de les rencontrer, trop hâte de les voir en vrai, trop hâte de voir la maison, la ville, de découvrir Madrid, découvrir plein de gens. Trop hâte. Le seul truc dont j'avais peur, c'était l'avion. Et j'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas. Et de me dire, purée, j'aurais peut-être dû rester en France pour profiter, etc. Sauf que malheureusement, ça arrivait. Ah merde. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    vraiment ? C'était pas quelqu'un de ma famille, mais c'était quelqu'un de proche. Et je me suis dit, ah, mon année commence comme ça. Comment je vais surmonter ça et comment ça va être après ?

  • Speaker #1

    Et comment t'as surmonté ça ?

  • Speaker #0

    Tu as vécu le truc,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Au début, c'était hyper dur. En Espagne,

  • Speaker #1

    t'es pas rentrée en France ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Si,

  • Speaker #0

    je suis allée à l'enterrement. Je voulais pas au départ parce qu'il fallait prendre l'avion. Donc j'avais trop peur. Et là, c'est la maman de la famille qui m'a dit Charlotte pour. que tu puisses faire tomber correctement, il faut que tu rentres en France. Et donc du coup, il est décédé en septembre, et l'enterrement était mi-octobre, parce qu'il est décédé à l'étranger. Et donc du coup, avec le corps, ils se sont répatriés, machin, machin. Et quand j'ai su quand était l'enterrement, le mardi, le mercredi matin à 8h, j'étais dans l'avion. Et là, j'ai dit, ok, je prends l'avion pour toi. Genre, si tu m'entends ou quoi, je prends l'avion pour toi. Genre, c'est toi qui me donne la force de prendre l'avion, là. Et donc du coup j'y suis allée, ça s'est bien passé, j'ai eu l'enterrement, voilà machin, et je suis rentrée sereine.

  • Speaker #1

    Ouais t'as pu faire ton test.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, c'est ça. Parce que du coup j'ai passé tout un mois de septembre pas hyper bien quoi. Et j'étais un peu dégoûtée entre guillemets dans le sens où c'est là où je découvre tout etc. Et au final je suis pas bien. Je pleurais tout le temps. Puis en plus c'est un truc que tu surmontes, t'es loin de ta famille, t'es loin des gens qui l'ont connu.

  • Speaker #1

    T'es seule pour vivre ça.

  • Speaker #0

    Et donc heureusement qu'on a les téléphones. Du coup j'avais plein de gens au téléphone tout le temps. Il faut que je parle à quelqu'un. Et après, quand je suis rentrée en France après l'enterrement, ça allait beaucoup mieux. Parce qu'au moins, je lui ai dit un dernier au revoir. Et puis, allez, maintenant, mon année peut vraiment commencer.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, le premier mois, mois et demi,

  • Speaker #0

    c'était un peu compliqué. C'était trop bien et compliqué, mentalement parlant. C'est trop bien parce que je découvrais Madrid. Je découvrais tout. Je découvrais l'école dans laquelle je suis allée parce que j'ai pris des cours d'espagnol. Je découvrais l'école, je découvrais les gens, je découvrais la ville, la famille. Donc du coup, en fait, la maman, une semaine après que je suis arrivée, j'ai dû tout lui raconter l'histoire avec cette personne-là pour avoir quand même une épaule sur qui elle est vraiment adorable. C'est elle qui m'a poussée à y aller. C'est elle qui me faisait des petits mots le matin. Ça va aller, bonne journée, machin, trop chou, franchement. Adorable. Et donc, voilà. Donc ça a été le premier coup dur là-bas. Mais d'un autre côté, je me suis dit, au moins, tu peux surmonter ça. En étant pas chez toi. Et en étant loin de tous les gens que tu connais.

  • Speaker #1

    Ça t'a peut-être un peu rassurée de dire, si j'ai pu surmonter ça, c'est bon, je peux tout surmonter.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Ça t'a mis un conflit pour la suite.

  • Speaker #0

    J'ai eu un gros truc dès le départ. Après, j'avais peur que ça arrive à quelqu'un de ma famille. Je me suis dit,

  • Speaker #1

    non,

  • Speaker #0

    tant mieux. J'ai bien profité du coup.

  • Speaker #1

    Et après, je pense que dans tous les cas, c'est des... Je pense que ça fait partie de la vie. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand tu n'es pas sur place et que ça arrive, tu te dis...

  • Speaker #1

    C'est un peu plus compliqué, ouais. C'est cool que tu partages cette expérience. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui se questionnent.

  • Speaker #0

    Ouais, et qui doivent se dire je ne fais pas ça parce que j'ai peur qu'il se passe ça. Mais en fait, si tu penses comme ça, tu ne sors pas. Tu ne fais rien. Tu te dis il ne faut pas que je parte quelque part par là, parce que ça se fait, il va y arriver ça et tout. Mais dans ces cas-là, tu ne vis pas, tu restes chez toi avec les gens que tu aimes. Et tu ne vis pas pour toi, tu vis pour les autres. Alors que ce n'est pas le but.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair. Le but, c'est de faire des choses. Et puis après, en tout cas, il arrive des... des trucs,

  • Speaker #0

    des quoi ? Peu importe où tu sois. Ouais, voilà. C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool. Mais ouais, j'imagine, les premiers enfants pour le jour, t'es arrivée du coup à quelle date ?

  • Speaker #0

    T'es arrivée le 2 septembre 2019.

  • Speaker #1

    Et t'as eu la nouvelle quand ?

  • Speaker #0

    Je l'ai su le 8 septembre à 23h. Et il était décédé la veille. Et la veille, j'avais passé une journée géniale. Ouais. J'avais découvert la ville de Tolède. On avait été manger dans un resto, c'était trop bien. Le soir, on avait été voir un spectacle du Puy du Fou espagnol. C'était génial. Et le lendemain, j'apprends ça, je me dis, purée, j'ai culpabilisé avoir passé une bonne journée. C'est con, hein. Je me suis dit, purée, en fait, lui, il était en train de souffrir tous ces jours et moi, j'étais en train de profiter. Et après, je me suis aussi dit, en fait, c'est une personne avec qui je m'imaginais dans le futur. Et je me suis dit, mais mince, avant qu'il n'ait plus là, je vais faire quoi de ma vie ? Parce que je m'imaginais partir un an à Madrid vivre là où il était pour peut-être essayer de... Et au final, tous mes projets futurs se sont effondrés. Et je me suis dit, qu'est-ce que je vais faire ? Et là, j'ai paniqué en fait. J'ai paniqué, je me suis dit, ok, il n'est plus là, donc je n'ai plus la personne avec laquelle je pensais continuer certaines choses. Du coup, je fais quoi ? Et après...

  • Speaker #1

    Tu gères tout ça, c'est... Ouais,

  • Speaker #0

    comment tu fais ? Je me suis dit, maintenant, il va falloir que tu changes de plan, de suite en fait. Il va falloir que tu cherches quelque chose qui... pas te rattacher à lui, quoi. Parce qu'au final, j'étais rattachée à lui. Je me suis dit, je vais tout faire pour être avec lui et qu'on soit ensemble, voilà. Mais du coup, ça s'est pas fait. Et du coup, j'ai dit, bon, bah, c'est que ça devait être comme ça. Tant pis.

  • Speaker #1

    Ouais, tu l'as abordé de, bah, c'est la vie,

  • Speaker #0

    changement de trajectoire. Ouais, ça fait mal. Mais du coup, bah, voilà. Du coup je fais actuellement l'inverse, tout l'opposé de ce que...

  • Speaker #1

    De ce que t'avais fait. Ouais,

  • Speaker #0

    je voulais vivre à Paris, je voulais faire... Enfin je voulais travailler... Je savais même pas où je voulais travailler à Paris, je voulais juste être là où il était. Et au final maintenant je suis là et je suis réceptionniste. Mais c'est trop bien aussi mais...

  • Speaker #1

    C'est différent.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. T'as appris, bravo à toi parce que ça... Ouais.

  • Speaker #0

    T'es chaud pas tête. Cette période-là était chaud pas tête. Ouais.

  • Speaker #1

    Je m'en sors déjà. T'arrives dans un nouveau pays.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Nouvelle famille. Ouais. T'apprends que... ta vie va être totalement différente par quelqu'un. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tu as beaucoup à gérer. Oui. Mais j'étais contente de voir que je l'ai surmontée toute seule sans l'aide de... Enfin, si, ma famille m'a aidée, mais ce n'était pas là physiquement. C'était là mentalement et dans les messages, dans les appels, mais je ne pouvais pas pleurer dans les jupes de ma mère. C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas le réconfort que tu peux avoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Mais je me dis, si ça se trouve, si j'étais en France à ce moment-là, Je sais pas, j'aurais peut-être fait une dépression, j'aurais peut-être été au plus mal, j'aurais peut-être été vraiment... Bah ouais, dépression et tout quoi. Alors qu'en fait, vu que j'étais loin, j'avais plein de choses pour me changer les idées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est juste le soir, quand je me retrouvais toute seule, que j'y pensais et que du coup, ça allait pas. Mais la journée, j'allais en cours, je visitais Madrid, je rencontrais des gens, je faisais plein de choses. Donc en soi, ça m'a peut-être aidée finalement de vivre ce deuil là-bas. C'est possible.

  • Speaker #1

    T'as vécu totalement différemment en étant en France. Ouais, c'est ça. Et du coup, en dehors de cet épisode-là, quand tu arrives là-bas le 2 septembre, comment ça se passe tes premiers jours, tes premiers instants sur place avec la famille ?

  • Speaker #0

    Déjà, les premiers instants sur place, je n'avais quasi pas dormi dans le bus. Donc, j'étais fatiguée. C'est la maman qui était venue me chercher à la gare. Et donc, je la rencontre pour la première fois et tout. On discute tout le long du trajet. Je rentre, je rencontre la petite qui venait de se réveiller dans le petit-déj.

  • Speaker #1

    Elle avait quel âge, la petite ?

  • Speaker #0

    Elle avait 11 ans.

  • Speaker #1

    Parce que pour contextualiser, c'était une famille de combien de personnes ? Constituées comment ?

  • Speaker #0

    Les parents et la petite. Ok. De 11 ans. Une petite de 11 ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc 11 ans.

  • Speaker #1

    En avant, vous les rencontrez, vous avez échangé quelques jours avec eux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous aviez...

  • Speaker #0

    On échangeait tout le temps sur WhatsApp.

  • Speaker #1

    Ok. Ils t'avaient expliqué un petit peu ce que tu avais fait, tes tâches.

  • Speaker #0

    Et j'étais en relation avec les deux opères qu'ils ont eues avant moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc il y en avait une qui était avec eux pendant que moi je leur parlais sur Whatsapp, Skype etc. Et même la opère d'avant, donc les deux étaient allemandes pour le coup. Donc la petite était full allemand avant et après full français. Et donc c'est avec elle en fait que j'étais au téléphone aussi en disant bah voilà comment ça se passe, qu'est-ce que je dois faire. combien je gagne, est-ce que j'ai le droit de faire ça, est-ce que j'ai une chambre, est-ce que je dois conduire, est-ce que j'emmène la petite à l'école, est-ce que je dois faire ? Donc c'est bien, j'avais quand même quelqu'un, je pouvais parler à des gens quand même.

  • Speaker #1

    T'as pu avoir le contexte, avoir le cadre, comment ça allait se passer, ce que tu allais faire et tout. Et au niveau de la rémunération, tu cites le contrat ? Alors,

  • Speaker #0

    je t'avoue que j'ai remonté les messages pour voir à quel moment c'était et en remontant les messages, je vois qu'elle m'avait envoyé par mail le contrat type Au pair, mais je ne me rappelle pas. Je ne sais plus ce que j'ai signé. J'avoue que... Je ne sais même pas s'il est encore ce contrat. Je ne sais même pas si j'ai une trace de ce contrat. Je n'en sais rien, mais j'ai signé un truc, du coup.

  • Speaker #1

    Et tu étais rémunéré combien ?

  • Speaker #0

    J'étais 70 euros par semaine. Mais j'étais nourrie, logée, blanchie. Ils me payaient mon forfait de téléphone. Donc, en fait, j'avais juste à payer mes sorties. Si je voulais aller au resto, si je voulais aller... Enfin, je payais aussi mon abonnement de tram. Mais c'était 20 euros par mois. Donc, c'est rien du tout. Non, je ne payais pas grand-chose. Après, il y a des gens, ils vont dire...

  • Speaker #1

    Il faut profiter des week-ends.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a des gens, ils vont dire 70 euros, c'est rien. Parce qu'il y en a qui avaient plus de 100 euros par semaine.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pensais à des pays aussi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais il y avait...

  • Speaker #1

    100 euros par semaine en Espagne ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a qui avaient plus de 100 euros. Après, ça dépend des tâches que tu faisais aussi avec la famille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu rencontres la maman... Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Vu qu'on s'était déjà parlé, on savait que ça matchait.

  • Speaker #1

    Ça matchait du coup aussi dans la réalité. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça, j'ai tout,

  • Speaker #0

    mais quand tu rencontres... La première journée, de toute façon, j'ai passé avec la petite. Je me rappelle, elle m'avait déballé tous ses Legos pour me montrer tous ses Legos. On avait fait un tour dans le quartier. Ce n'était pas à Madrid même, c'était dans les environs de Madrid. C'était à 30 minutes en bus de Madrid où j'habitais. Et c'était dans une petite... dans un grand quartier de peut-être 5000 habitants, mais trop chouette. C'était trop bien. Tu avais des petites maisons, les unes sur les autres, mais tu vois, par quartier dans le quartier, on va dire, il y avait une piscine, il y avait des terrains de paddle, il y avait même un collège. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment tu arrives à... C'était une question que je me posais, comment tu t'y prends pour créer du lien avec la petite, avec les parents, sur les premiers instants, les premiers moments ?

  • Speaker #0

    Oui. La petite déjà, elle avait 11 ans donc c'était facile mais d'un autre côté forcément je la connaissais pas.

  • Speaker #1

    Elle, elle parlait anglais, français ?

  • Speaker #0

    Alors oui, avec moi, elle avait interdiction de parler espagnol. Donc avec moi c'était français et si on se comprenait pas c'était anglais. Mais j'avais interdiction de moi de lui parler en espagnol et elle qu'elle me parle en espagnol. Bon, interdiction, mais bon... Parfois elle me parlait en espagnol, mais moi je faisais en sorte de ne pas lui répondre en espagnol.

  • Speaker #1

    C'est toi que tu parlais couramment en espagnol avant de partir ?

  • Speaker #0

    Pas couramment, mais j'ai fait une licence langue étrangère appliquée anglais-espagnol. Donc j'avais beaucoup de base. Mais quand j'ai remonté les messages que j'ai lus, j'ai fait waouh je faisais quand même des erreurs énormes ! Donc j'ai quand même bien progressé. Et donc voilà, on se comprenait. Et puis, mais ouais, avec les parents je parlais en espagnol et avec la petite en français. Je lui donnais des cours de français aussi tous les vendredis. Tous les samedis matins c'était cours de français Mais on avait rien Elle avait pas envie Et moi c'était un supplice La maman je disais mais elle veut pas Comment je fais J'avais pas le choix j'ai trouvé des trucs un peu ludiques A lui faire faire et tout

  • Speaker #1

    Et du coup tu t'entends bien avec la petite fille Globalement

  • Speaker #0

    On a le même caractère Donc il y a des fois où ça frittait un peu Mais dans l'ensemble Génial on était hyper proches Et puis elle a 11 ans en fait, donc on avait 10 ans d'écart. Donc c'était pas si loin que ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça va.

  • Speaker #0

    C'était ma petite sœur et c'est toujours ma petite sœur maintenant. C'est trop bien. Trop bien,

  • Speaker #1

    carrément. Et du coup, elle avait été habituée à avoir des filles au père ? Ils en avaient déjà deux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux avant moi et elles avaient le même âge que moi. Donc en fait, il y en a une, elle avait 18 ans et Sophia, elle avait 8 ans. Vraiment, elle, elle l'a vu grandir. Et elle, pour le coup, elle devait l'aider à s'habiller. Alors que moi, je suis arrivée, elle avait 11 ans, elle savait tout faire. Je me suis dit, mais je suis là pour quoi ? En fait, je suis là pour juste lui apprendre le français. Non, c'est tout. Mais c'était chouette. Mais ouais, franchement, on s'entendait trop bien. Et oui, elle était habituée à avoir des gens. Donc, c'était compliqué avec la première au père parce qu'il fallait qu'elle s'habitue à avoir quelqu'un d'autre à la maison. Parce qu'elle a été habituée pendant 8 ans à avoir que ses parents à la maison. C'est ça. Et là, elle vit avec une nouvelle personne, donc je pense que ça a été plus compliqué avec la première au père que moi, parce que moi, c'est sa troisième.

  • Speaker #1

    Ça l'avait grandi.

  • Speaker #0

    Mais par contre, c'était une nouvelle langue, parce qu'elle avait deux ans des Allemandes, et là, c'est une Française. Donc forcément, on n'a pas le même mode de vie avec les Allemands, on ne parle pas de la même manière. Fallait qu'elle s'habitue à switcher en français dans sa tête.

  • Speaker #1

    Et avec les parents, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'était trop bien. Pareil, ça se passait super bien. J'ai rencontré du coup le papa le soir que je suis arrivée. Quand je suis arrivée, il était au travail. Et pareil, je me suis dit, mais comment c'est possible qu'il y ait des gens aussi adorables ? Ah ouais ? Ouais, ouais, ouais. Franchement, les deux étaient incroyables.

  • Speaker #1

    Trop cute,

  • Speaker #0

    bah très jolie. Je m'entendais trop bien avec eux et puis je pouvais leur parler de tout. Le papa, il était cultivé, mais un truc de fou. Et du coup, il m'apprenait plein de choses sur la vie en Espagne, même dans le monde. Sur l'histoire espagnole, sur... J'ai appris. plein de choses avec lui, c'était génial.

  • Speaker #1

    T'es vraiment bien tombée.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu beaucoup de chance de tomber dans cette famille. Et même les deux pères de la famille m'ont dit qu'on a de la chance.

  • Speaker #1

    Ils sont bien.

  • Speaker #0

    Ouais, on a beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens les premiers jours que t'arrives ? T'es à Madrid, t'es dans une famille sympa.

  • Speaker #0

    Je me sens trop bien, il fait beau.

  • Speaker #1

    Il y a du soleil.

  • Speaker #0

    Il y a la piscine dans le petit quartier. Donc en fait, j'allais à la piscine. Je rencontrais... Enfin, je découvrais la maison, je découvrais ma chambre. Fallait que je prenne mes marques, fallait que je fasse un peu de paperasse aussi, de faire ma carte de transport, etc. Pas de carte d'identité, pas besoin. Du coup, je pensais qu'il allait falloir un truc, mais non. C'est que si tu veux travailler, que tu dois avoir quelque chose. Mais sinon, non, trop bien en fait. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. Et je me rappelle même qu'avant d'arriver, ils me disaient qu'est-ce que tu manges au petit déjeuner ? Qu'est-ce que machin, non. Là on va faire les courses, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Donc moi je leur demandais du Nutella. Parce que c'était pas du Nutella chez eux, c'était autre chose, mais qui était meilleur que le Nutella du coup, sauf que ça se trouve pas en France. Mais ouais, toujours aux petits soins, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Est-ce que ça va ? Est-ce que t'as chaud ? Est-ce que t'as froid ? Est-ce que t'as besoin de vêtements ? Est-ce que t'as besoin de... Voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Ils voulaient savoir si tu étais à l'aise. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils m'ont montré où est-ce qu'ils allaient faire les courses, et si jamais j'avais besoin de quelque chose, bah en fait c'est eux qui payaient. Y'a un jour je me suis acheté des barrettes. je lui dis mais je vais les acheter moi et le papa il était là mais non mets là dessus c'est bon t'inquiète et donc ouais si j'en voulais un truc ouais ça et tu vois moi je suis vachement intriguée en fait par le fait de faire filer au père parce que moi c'est quelque chose que je ferais pas par rapport parce que ça colle pas avec ma personnalité,

  • Speaker #1

    mon caractère tu vois moi je suis quelqu'un d'assez introverti et tout et juste de penser d'aller vivre dans une famille de gens que je connais pas je me dis mais je... trop timide, je serais trop gênée.

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'en fait, il faut que tu vives comme eux vivent. Mais après, il faut se dire que c'est... Moi, je l'ai vu comme ça. C'était comme ma deuxième famille. En fait, j'étais chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que je voulais te demander un peu. Déjà, dans ta personnalité, comment t'es avec les personnes que tu connais pas ? Tu vas être assez sociale ? T'as assez de facilité à aller vers les gens ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai de la facilité à aller vers les gens. Sauf que j'ai peur de... ce que les gens vont penser de moi. Dans le sens où quand j'étais au collège, lycée et tout, j'étais pas trop aimée. Donc en fait je me dis, qu'est-ce que... Donc d'un côté j'adore aller vers les gens, etc. Mais je me dis en fait ils vont penser quoi de moi ? Parce que j'ai tellement été pas aimée, critiquée, etc. à l'école, que même encore maintenant, je me dis... Ouais, c'est ça. Je me dis est-ce que les gens vont... Voilà, mais là, dans ce cadre-là, c'est différent parce que c'est une famille. C'est pas des gens qui ont ton âge. C'est une famille, c'est eux qui t'ont dit tu viens chez nous. Donc il y a... Enfin, c'est... Y'a pas de... Y'a pas de... Comment on dit ? Y'a pas de... Y'a pas de raison que ça se passe mal, ou que... Ouais, pas de jugement, pas de... C'est... Après, je pense que pour faire fille au père, faut avoir envie de le faire aussi. Faut pas se dire, tiens, je vais partir à l'étranger, tiens, je vais faire fille au père, mais en fait, ça me botte pas trop. Enfin, faut vraiment que t'aies envie de le faire pour que t'aimes, je pense. Sinon, ça vaut pas le coup. Enfin... Vaut mieux. partir à l'étranger trois mois toute seule comme ça tu profites tu fais ce que tu veux et fille au père c'est vraiment en fait c'est vrai qu'on a l'image de fille au père de t'es dans une famille tu fais le ménage parce qu'il y a des gens c'est ça et moi c'était pas ça je faisais pas le ménage parce qu'ils avaient une femme de ménage il y a plein d'expériences différentes de fille au père mais

  • Speaker #1

    tu vois questionnement c'était vraiment plus sur le fait d'être dans une famille avec les gens qu'ils connaissent pas et être comme chez toi au final

  • Speaker #0

    connais pas et tout,

  • Speaker #1

    oser vivre dans la maison tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bah il faut, il faut oser.

  • Speaker #1

    Tu poses pas de question.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, tu y vas et puis si ça se passe mal bah t'en parles et tu rentres au pire du pire. Ou tu restes là mais tu... Je connais des filles qui ont changé de famille parce que ça se passait mal et ils ont trouvé une autre famille donc du coup ils sont partis voir une autre famille et ça se passait mieux et du coup ils ont kiffé.

  • Speaker #1

    Je pense il faut, il faut oser et savoir communiquer peut-être avec la famille.

  • Speaker #0

    et pas avoir peur de dire les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense que tu peux vite pas trop oser et au final, tu peux te bloquer et à ruminer.

  • Speaker #0

    Et à subir le truc. Et à se dire, en fait, je ne me sens pas bien, mais je n'ose pas le dire parce que j'ai peur qu'il soit déçu, que ça ne se passe pas bien pour moi. Alors qu'en fait... La communication c'est la clé.

  • Speaker #1

    C'est pas plus facile à dire qu'à faire.

  • Speaker #0

    Ça je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et toi du coup ça se passait bien vos communications avec ta famille et tout ?

  • Speaker #0

    Ouais parce que vu que je parlais déjà espagnol, ça a été super simple de dire quand ça allait, quand ça allait pas. Mais comme ça allait 90% du temps, et tu vois si jamais un jour j'étais malade, je me sentais pas bien, bah en fait quand j'ai vécu le deuil là par exemple, il y a un moment où j'étais vraiment pas bien, et la maman elle m'a dit mais c'est pas grave, demain matin tu te lèves pas, demain matin tu fais rien, tu fais ta vie. Tu vois, si j'étais malade ou quoi, je suis allée chez le médecin là-bas, parce qu'il y a un jour, j'étais malade. Et du coup, je suis allée chez le médecin. Enfin, en gros, c'était vraiment un petit soin, quoi. Si ça va pas, bah ça va pas. T'as pas faim ce soir parce que tu te sens pas bien, bah c'est pas grave. Bah va te coucher si t'as envie de te coucher. T'as pas le droit de rester là. Donc j'étais oubliée à rien, en fait. Si j'étais pas bien, voilà. Si j'avais un coup de fil important à passer, si j'avais envie d'appeler mes parents ou quoi. Enfin, ça c'est normal. Il faut pas me l'interdire, mais voilà, n'importe quand, si je voulais, je le faisais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ils étaient ouverts à ce qu'ils voulaient vraiment. que tu sois bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en fait, j'étais... Ils m'ont considérée comme leur... Du coup, quatrième fille. Oui,

  • Speaker #1

    au final. Ouais. Et ouais, tu t'es sentie du coup comme ça, comme étant vraiment... Ouais. Faire partie de la famille.

  • Speaker #0

    Mais je me le sentais déjà avant d'arriver de toute façon. De par les photos qu'ils m'ont envoyées, de par plein de choses. Ouais, ils t'ont montré tout ce qu'il faut pour la mise en condition de...

  • Speaker #1

    Bah, maintenant, tu vas vivre avec toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Si ça va pas, tu me le dis. Si ça va, tu le dis. Si... S'il y a un problème avec la petite, tu me le dis, on arrange le truc. S'il y a un problème avec le papa, on en parle. C'est ça, c'est tout.

  • Speaker #1

    D'avoir réussi à créer ce climat de confiance, d'échange, de bienveillance, c'est bien tombé.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu de la chance de tomber sur cette famille-là.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe tes semaines, tes journées ?

  • Speaker #0

    Comment ça se déroule ? Une journée type, parce que c'était tous les jours pareil. Je me levais vers 7h, 7h30 pour aider la petite à prendre le petit-déj. Sauf qu'elle a 11 ans, elle se levait au dernier moment. Et le papa, en fait, quand j'étais debout, quand je me levais, le jus d'orange était déjà pressé, le lait était en train d'être chauffé, le petit-déj était déjà dressé. Le petit-déj, on le dressait le soir. On mettait la table le soir pour le lendemain, comme ça le lendemain. Et donc en fait, je me levais, je ne m'habillais pas parce que moi je ne partais pas tout de suite. En fait, c'est le papa qui emmenait la petite à l'école. Moi, ce n'était même pas moi. Moi, je me levais juste pour être avec elle. Sauf que vu qu'elle avait 11 ans, quand elle avait 8 ans, la première au père, elle l'aidait à s'habiller, à se brosser les dents, à se coiffer, etc. Moi, elle faisait tout, toute seule. Donc, je me levais juste pour prendre le petit déjeuner. Lui dire, allez Sophia, dépêche-toi, tu vas être à la bourre. Et au final, après, il partait. Et puis, moi, j'allais me préparer. Et puis après, je prenais mon bus à 9h30, je crois, pour partir à l'école que j'avais jusqu'à midi. Après j'avais temps libre, mais jusqu'à 17h, 17h-18h. Il fallait que je sois rentrée quand la petite rentrait. Et c'était même pas moi qui allais la chercher, c'était le papa. Et puis quand on rentrait, donc là pour vous il fallait que je sois rentrée à l'heure, mais si je rentrais pas à l'heure pile poil c'était pas grave. Quand je rentrais, on partait faire les devoirs tout de suite. Donc les devoirs, sauf que les devoirs c'était un enfer, c'était chiant, c'était long. Parce que les espagnols ils vivent pas comme nous. C'est-à-dire qu'ils mangent le soir à 21h. Donc elle faisait ses devoirs jusqu'à 20h. J'étais là, j'en ai marre. Tu voulais pas les aider. Et après elle faisait ses devoirs, je l'aide, etc. J'ai appris les tables de multiplication. Je l'ai aidée aux tables de multiplication en espagnol. Parce que pour le coup là je pouvais pas le faire en anglais ou en français. Il fallait qu'elle le sache en espagnol surtout. Donc voilà j'ai appris plein de choses. En plus elle était dans une école assez... Bonne école quoi. Que les parents payaient cher l'année pour qu'elles soient dans un bon truc. C'était une école bilingue. C'est-à-dire qu'elle avait des cours en anglais et des cours en espagnol. Et du coup, elle avait plein de cours. C'était hyper intéressant, franchement. Elle voyait plein de trucs, elle faisait des exposés. Du coup, je devais l'aider. Des trucs de fou.

  • Speaker #1

    Au final, ça fait un peu aussi des cours en espagnol.

  • Speaker #0

    Soit j'en avais marre. Soit j'avais pas envie de faire les devoirs parce que je savais qu'elle avait pas envie. Et moi, parfois, je m'ennuyais. Et donc, des fois, j'étais sur mon téléphone. Parce que j'avais pas le droit d'être sur mon téléphone pendant qu'elle était en train de faire ses devoirs. Même pendant que j'étais avec elle. Mais ce qui est normal. c'est vrai que quand elle est en train de faire ses devoirs qu'elle est concentrée sur son truc que tu peux rien faire à côté ouais c'est là je regarde ce qu'elle fait même quand t'as quelqu'un c'est ça puis après douche et après on mangeait et on mangeait tous les 4 dans la cuisine on regardait les infos on discutait de la journée etc et puis après ben dodo ouais ça toute la semaine et il y a juste le vendredi soir on avait un petit rituel parce que c'était le début du week-end C'était le jour des courses, on prenait des sushis à Carrefour et on regardait un film toutes les deux. Donc en français pour le coup. On choisissait un film ou une série ou quoi qu'on regardait en français. On a même regardé les Marseillais, je l'ai fait regarder les Marseillais. Les Marseillais jusqu'à maintenant. Sauf que la maman elle voulait pas. On regardait en toum toum. Et il y a un jour on était en train de regarder un truc, on avait mis, je crois que c'était Rebelle, le Disney Rebelle. Et sur une autre page c'était les Marseillais. Donc on regardait les Marseillais, et quand la maman arrivait, on mettait Rebelle. Donc ouais voilà, du coup on regardait des trucs en français. Et le week-end, c'était un peu chiant parce que la petite et le papa se levaient à 13h30. Donc ils se levaient, ils prenaient le petit déjeuner à 13h30. Moi, je me levais, il était 10h et puis je parlais avec la maman pendant 2h. Parce que si j'avais rien à faire le week-end. Parce que ce qu'il faut savoir aussi, c'est que je ne me suis pas fait de potes là-bas. J'étais dans une école, mais il n'y avait que des Allemands. Essentiellement des Allemands. Qui ne faisaient pas l'effort de me parler en anglais ou en espagnol. Donc du coup je me sentais exclue, donc je ne me suis pas fait de pote. Donc je ne sortais pas le week-end en fait. Mais vu que j'étais tellement bien avec la famille, ça ne me dérangeait pas. Parce que si j'avais envie d'aller au centre commercial, je pouvais aller au centre commercial. Et les voisins avaient une au-père anglaise. Et pour le coup, elle, je me suis bien entendue avec elle, mais elle ne restait que jusqu'en décembre. Mais les week-ends, parfois je les passais avec elle. Donc ça c'était chouette. Et le week-end, on passait la soirée tous les quatre aussi, mais devant la télé. On regardait un truc à la télé.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas de moment où la famille avait envie de se retrouver entre eux, par exemple un dimanche ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je fais partie de la famille. Donc en fait, il n'y avait pas tous les trois. Tous les trois, c'était quand moi j'entrais en France. À Noël par exemple, à Noël ils étaient tous les trois, parce que j'étais rentrée en France pour Noël. Mais sinon, quasi tout ce que j'ai fait, je l'ai fait avec eux. Et puis il était présenté comme sa sœur en fait.

  • Speaker #1

    C'est fou hein ? C'est fou ! Ça me fascine. De voir la force des liens qui se créent en pas beaucoup de temps. C'est ça. On se pose la question, est-ce que c'est parce qu'avant de partir, ou même la famille qui t'accueille, on se conditionne un petit peu à s'intégrer les uns aux autres ? Ou parce que tu vois, au final, tu y es pour travailler, mais en France, par exemple, tes collègues à l'hôtel, tu les vois tous les jours. Pour autant, je ne suis pas sûre qu'un de eux, tu considères comme ta famille, tu vois.

  • Speaker #0

    Bah non.

  • Speaker #1

    Même si tu vois un collègue qui t'entend bien, et que tu vas voir des cours, un week-end et tout, mais...

  • Speaker #0

    de là avoir un lien aussi fort que ça c'est ouf quoi c'est pour ça que là je suis vraiment on me présentait comme sa soeur c'est trop bien et si on faisait des activités ah bah sa soeur elle sera là on est 4 on est pas 3 il y a Charlotte machin et c'était trop bien on a fait plein de trucs comme ça et

  • Speaker #1

    puis je payais même pas les trucs tu vois c'était comme ça tu vois comment t'arrives à te créer une vie sociale quand t'es dans un nouvel endroit pour travailler...

  • Speaker #0

    C'est compliqué de rencontrer des gens. J'ai rencontré des gens. J'ai rencontré des Allemands. Sauf que quand je sortais, quand j'étais avec eux et qu'ils étaient tous en groupe, la facilité, c'est l'allemand. Parce que c'est la langue qui domine dans tous les gens qui sont là. Donc, des fois, je me retrouvais autour d'eux, au resto et tout, à les écouter parler. Il n'y en a aucun qui me parlait à moi. Donc, j'ai fini par me dire que ça ne sert à rien que je fasse l'effort de rester avec eux. Donc, c'est moi aussi qui me suis primée du truc parce que je ne me sentais pas à ma place. Je parlais pas un mot d'allemand. Je leur disais, je ne parle pas en allemand, pour qu'ils se disent à un moment donné, mais parlez avec moi, merde, quoi. Je suis là, aussi. Ouais, c'est ça. Après, j'ai rencontré un Français, avec qui on a fait des petits trucs et tout, c'était sympa, mais on habitait vraiment loin. Moi, j'étais à Madrid, j'étais en haut, et lui, il était en bas à gauche, quoi. Enfin, tu vois, genre, vraiment, c'était super loin. C'était à l'opposé, donc on faisait des petits trucs, parfois, on allait au centre commercial, ou on allait dans Madrid et tout, mais voilà. Mais sinon, je n'ai pas rencontré, non, franchement.

  • Speaker #1

    Après, tu t'entendais bien avec la famille et tout.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'était cool.

  • Speaker #1

    Et tu as pu visiter un petit peu l'Espagne quand même ?

  • Speaker #0

    Ou Madrid ? Alors, j'ai visité les alentours de Madrid. J'ai visité la ville d'Avila. J'ai visité Tolède. J'ai visité Ségovie et Séville. Mais je n'ai pas pu plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà pas mal,

  • Speaker #0

    franchement.

  • Speaker #1

    Il doit y avoir quand même, je pense, déjà de quoi faire dans les alentours de Madrid et tout.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a pas mal d'opères, j'ai beaucoup visité Madrid. Le seul truc... Enfin, avec l'école, le vendredi, c'était excursion. Donc en fait, grâce à l'école, j'ai visité plein de choses. J'ai visité le stade, que j'adore, je crois que c'est ma meilleure excursion. Je suis restée trois heures dans le stade pour faire tout le tour bien, correctement. J'ai fait le stade, j'ai fait certains musées, mais pas tous. Je regrette de pas pouvoir avoir vu une carnica, par exemple, qu'on connaît à l'école. Ouais, c'est ça. J'ai visité des quartiers de Madrid avec des profs qui sont tellement passionnés par ce qu'elles font qu'elles savent tout. ce qui s'est passé dans le truc. Ouais, c'est ça. Ça, c'était génial. Et ouais, même si je ne me suis pas fait pote, en soi, c'est pas grave, c'était trop bien quand même.

  • Speaker #1

    C'est essentiel. Et dans la vie du coup en général, au niveau du lifestyle, des us et coutumes un petit peu, quelle différence tu as pu voir entre l'Espagne et la France ?

  • Speaker #0

    Bah déjà le repas, ça c'était très compliqué. C'était surtout le week-end que je le ressentais, parce que comme je disais, on se lève tard et puis on mangeait à 15-16h, le soir 22h, du coup tu te couches, tu viens de manger, c'est lourd, donc tu n'arrives pas à dormir. Après dans les magasins, les gens sont hyper chaleureux. Tu rentres dans le magasin, on va te dire hola cariño, qu'est-al ? Alors littéralement, coucou mon chéri, comment ça va ? Là t'es là, alors oui bonjour. En France parfois on te dit même pas bonjour, on te regarde même pas. Et là on te sert du thé quand tu rentres. Ça j'ai vu, j'ai trouvé ça génial à chaque fois que tu rentres dans un truc, si moude comme ça. Le temps aussi, il fait beau tout le temps. Donc trop bien. Enfin ouais la température et tout. Ouais, je pense que c'est les trois plus gros trucs que j'ai vus. Après, forcément, tu passes d'une petite ville où j'ai grandi à... Après, j'ai fait mes études à Dijon, donc c'était un peu plus grand quand même. Mais quand tu passes Dijon à Madrid, c'est quand même un gap énorme. Donc, t'as pas les transports en commun, le fait que ça parle espagnol partout, tout le temps. Quand t'entends du français, tu te dis Ah ! Il est où ? Mais voilà. Mais non, franchement... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est pas grave globalement. T'es pas sentie déboussolée ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Après, c'est en Europe. Ouais, ça reste en Europe. C'est la même monnaie. Ouais. Il y a juste la langue en soi qui change de tout ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Et dans la famille, il y a des choses qui t'ont marquée un petit peu sur le quotidien, comme ils sont, leur vie. Pas spécialement.

  • Speaker #0

    Franchement, non. Pas spécialement. Ouais, c'était bien intégré. Ouais. Et puis, ils avaient une femme de ménage. Donc, j'avais pas besoin de faire le ménage nulle part. Donc, ça, c'était chouette. que je pensais que j'allais devoir faire le ménage tout le temps comme certaines filles opères et en fait non pas du tout, même la femme de ménage faisait à manger, c'est à dire que le vendredi matin elle était là et elle faisait à manger pour la semaine, vous voyez c'est un vendredi où j'allais pas à l'excursion avec l'école et où je l'aidais à manger, donc j'ai appris à faire des vraies tortillas espagnoles j'ai appris à faire des colocatas j'ai appris à faire des trucs typiques espagnols et maintenant il y a des trucs qui me manquent le jambon espagnol au niveau de la bouche le seul truc qui me manquait c'est quand même le fromage il y a un truc qui me manquait c'était la grenadine il n'y en a pas là-bas il n'y a pas de grenadine il n'y a pas d'ice tea, il y a du Nutella mais c'est un autre le cacao aussi ce que j'ai trop aimé là-bas c'était le Nesty donc ils n'ont pas d'ice tea, je crois qu'ils ont peut-être de l'ice tea mais si tu vas dans un restaurant et que tu demandes de l'ice tea, tu n'as pas de l'ice tea, tu as du Nesty ça c'est trop bon, pareil je crois qu'il n'y a pas de coca il y a du Pepsi dans les restos, je ne suis pas sûre. Le jambon, il était incroyable. Sauf qu'ici, tu n'en trouves pas. Enfin, tu en trouves, mais il faut mettre le prix. Et encore, je trouve qu'il n'a pas le même goût. Je me rappelle, la maman, elle avait eu une cuisse de jambon à Noël par sa boîte. Et donc, tous les matins, elle en coupait des bouts. C'était tellement bon. Les petits déjeuners, j'ai appris à faire des petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Tu mangeais quoi du quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Des fois, c'était du Nutella. Des fois, c'était des céréales. Et des fois, c'était du pain avec de l'huile d'olive et du jambon. Et puis, de la tomate hachée. Des trucs de là-bas. Un truc typique.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ça qui est cool quand tu es au Père. C'est que vraiment,

  • Speaker #0

    tu utilises. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ce n'est pas du voyage un peu touriste. C'était dans le truc. L'école du pays et tout. C'est une bonne expérience.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Et du coup donc t'es arrivée en septembre 2019, le

  • Speaker #0

    Covid a commencé à arriver.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    Et ben ça s'est passé que... Donc j'ai commencé à me faire des copains en fin février, début mars. Avec qui ça matchait bien et tout, j'étais là ça va être j'ai beaucoup ma faim, ma fin d'année. Donc tu étais avec pour un an ? Ouais, de septembre à août. Et je me dis ça va être génial, j'ai rencontré des gens dont une Autrichienne, qui je m'entendais super bien parce que du coup on parlait anglais, elle parlait pas espagnol. Donc on parlait anglais et c'était trop bien. Et puis en Espagne c'était donc le 10 mars qu'ils ont fermé les écoles. Et le 11 mars, bah y'avait plus rien. Le 11 mars en plus je commençais, je toussais et tout, et la maman elle m'a dit non. Là y'a enfin passé un truc et tout machin. Et c'est là qu'ils ont dit bah confinement pendant 15 jours. Et ça m'est pas venu à l'idée de rentrer en France. Parce que je me dis, c'est dans 15 jours. Alors là, dans 15 jours, je vais visiter, je vais à Saint-Jacques-de-Compostelle, je vais à Vigo, je vais en Galice avec des potes. Ça va être trop bien. Fin avril, j'ai ma copine Sylvana qui vient me voir. Après, c'est ma mère qui vient avec mon frère, mes grands-parents. Ça va être trop bien. Et bah non. Et bah non ! En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas.

  • Speaker #1

    Et vous étiez du coup confinée ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comme en France ?

  • Speaker #0

    Alors, moi... Je n'ai pas connu le confinement en France.

  • Speaker #1

    Finement, on est un petit au pair.

  • Speaker #0

    Ouais. Et tous les au pairs que je connais sont rentrés chez eux. Mais pas moi. Je restais confinement à partir du 11 ou 12 mars, je crois. Donc total, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas sortir même dans la rue jusqu'à fin avril. Donc de mi-mars, du 11-12 mars au 28 avril, je crois, je ne suis pas sortie de la maison. J'ai vu que les... Et encore, j'étais en maison et pas en appartement. Donc il y avait un extérieur. Et donc là, les journées en confinement, c'était le matin, je me lève. La petite, elle avait cours en visio de 9h à 17h. Les parents étaient tous les deux en télétravail. Moi, j'avais cours de 10h30 à midi en visio. Et après je faisais ce que je voulais de la journée. Parce qu'ils étaient tous en télétravail ou à l'école. Et donc j'ai rattrapé mes séries, j'ai rattrapé mes vidéos YouTube, j'ai appris des gens. Franchement c'était long. Et puis quand la petite avait fini à 17h, on faisait un peu de sport. Et comme moi je ne suis pas du tout sportive, ça m'embêtait plus qu'autre chose de faire ça. Donc je faisais mais ça ne me faisait pas kiffer. Et puis voilà, après on mangeait et on allait se coucher. Pareil, tu passes ta journée en confinement, t'as pas sommeil, t'as pas faim. Mais voilà, ça a été ça pendant tout le confinement. Et puis après, à partir de fin avril, on a pu sortir au moins dans la rue. Donc là, on recommençait les balades avec le masque, par contre. Même si on était en plein air, il fallait mettre le masque dehors, même si tu croisais personne. C'est irréel aujourd'hui. Ouais, c'est clair. Et Madrid a été déconfinée totalement, je crois, le 4 juin.

  • Speaker #1

    Et là, du coup...

  • Speaker #0

    Sauf que pas pour moi parce que les parents étaient vraiment flippés du Covid. Donc ils avaient peur que je le ramène à la maison. Donc je pouvais plus prendre les transports en commun si je voulais aller à Madrid. Donc en plus j'avais perdu ma carte d'identité donc je pouvais pas rentrer en France techniquement parce que j'avais pas de papiers. Et en moins je n'avais pas de papiers donc heureusement que c'était le confinement. Mais en fait quand j'ai pu sortir, quand la maman devait aller au boulot récupérer des trucs, et ben je partais avec elle. et je traversais tout Madrid à pied pour aller au consulat français. Et donc, ouais, mes seules sorties, c'était... Je pouvais pas prendre les transports, donc c'est quand la maman allait à Madrid avec sa voiture que... Et j'avais interdiction de prendre le métro dans Madrid. Il fallait que je fasse tout à pied. Pour pas que je risque, entre guillemets, ma vie et que je risque de ramener le Covid à la maison. Après, les deux parents étaient des personnes à risque. Donc ils avaient peur aussi. Donc il y a eu tout un truc de... Ouais mais imagine la petite, elle est orpheline, elle perd ses deux parents. Moi j'étais là, ça extrapole quand même. Je trouve que ça extrapole. Après il y a eu un gros truc aussi. Moi c'était compliqué de faire un confinement quand même loin de sa famille. Dans une famille que tu connais depuis 6 mois, c'est pas ta langue, tu peux pas forcément faire ce que tu veux non plus. Si t'as envie de rien faire pendant toute une journée, tu peux pas. Et donc, je crois que ça se ressentait sur comment j'étais avec la petite, etc. Et donc, il y a un jour, la maman me l'a reproché, mais fort. Elle était venue me voir dans ma chambre, etc. Elle était restée une heure et demie avec moi. Et elle m'avait tout déballé en mode, c'est pas bien, il ne faut pas faire ça. Je me rappelle, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps à ce moment-là. Mais j'étais avec elle, je pleurais. Et elle m'avait reproché, elle m'avait dit, mais ça ne s'est jamais passé comme ça avec les opères d'avant, etc. J'étais là, oui, mais les opères d'avant, elles n'ont pas vécu le confinement. Donc, si ça se trouve, elles seraient rentrées, tu vois. Et je crois que c'était la seule fois où il s'est passé un petit accrochage avec la famille. À ce moment-là, parce que je pense que j'étais trop sur mon téléphone. En même temps, je n'avais que ça à faire. Je n'étais pas assez avec la petite. Même pour la petite, la petite ne voyait plus ses amis. Elle ne sortait plus. Elle les voyait en vidéo, mais bon, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #0

    Non. Donc, c'était le seul moment vraiment de toute l'expérience qui était un peu... plus difficile parce que bah ouais t'as eu des autres moments un peu plus renaud un peu plus galère sinon ? bah non j'en vois pas franchement j'en vois pas plus que ça ouais c'était vraiment le seul truc mais en fait en soi le confinement en lui même il était cool ouais c'est juste le plus il y a eu un moment où ça a pesé et puis en fait on a eu cette discussion là ça a été compliqué les jours d'après parce que je savais pas trop où me mettre je savais pas quoi faire j'avais peur que si je fasse un truc ça a été mal interprété ou quoi Et au final, après, non, pas du tout. Voilà, ça a duré deux, trois fois, mais... Enfin, deux, trois jours, mais... Après,

  • Speaker #1

    ça a passé.

  • Speaker #0

    C'était ça. Mais voilà, en fait, ça s'est remis, ça s'est remis à jouer. Comme ça, et après, c'était reparti.

  • Speaker #1

    Il y a eu un moment où tu t'es dit quand même...

  • Speaker #0

    Non. J'en ai pas le souvenir. Franchement, j'en ai pas le souvenir. J'avais peur, j'avoue, pour mes grands-parents. Je leur envoyais des messages, je disais, faites attention, parce que forcément, les annonces de Macron, je les regardais sur mon ordi. Parce que pour comparer la France et l'Espagne, en fait, un peu, même si, bon, j'ai pas trop compris, je crois, mais voilà. Parce qu'en France, il y avait cette histoire de papier, où tu dois... Mais je crois qu'en Espagne, il n'y avait pas. Tu pouvais sortir... Enfin, tu pouvais... Je le faisais pas mais moi ce qui m'a marqué c'est la maman qui allait faire les courses toute seule donc elle partait trois heures et puis elle rentrait et elle sortait un genre de plaid dans le garage elle mettait tous les aliments et elle désinfectait tout. Elle n'a jamais le choix. Tout était désinfecté et après il fallait qu'elle se déshabille dans le garage, qu'elle mette tous ses affaires dans la machine à laver après elle allait se doucher et après c'est bon je peux commencer ma journée. Il fallait vraiment qu'elle se désinfecte de la tête au pied pour que ça aille parce qu'elle était sortie quoi.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une drôle de période quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça parait...

  • Speaker #0

    Ouais. Moi je trouve ça fou de l'avoir pas vécu en France justement. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais,

  • Speaker #0

    grave. Et d'être en mode... Bah en fait...

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est une anecdote genre... T'as fait quoi pendant le confinement ? Bah moi j'étais en Espagne. Ouais, c'est ça. Tu vois ? Donc j'étais confinée aussi mais... Pas de la même manière.

  • Speaker #1

    Et du coup bah après tu poses petit à petit, la vie elle reprend un peu son cours etc.

  • Speaker #0

    Bah oui et non parce qu'on a déconfiné le 4 juin, enfin mi-juin. Et après comme je te disais je ne pouvais pas sortir comme je voulais. Donc je ne suis pas sortie comme je voulais jusqu'à ce que je rentre en France en fait. Et du coup tu es rentrée en juillet ? Fin juillet. Fin juillet. Et le truc que j'ai fait c'est que je leur ai dit bah écoutez vu qu'il y a eu le confinement je reviens. Donc j'avais dit je refais un an avec vous pour pouvoir faire tout ce que je n'ai pas pu faire pendant que j'étais là quoi. Et donc ils étaient trop. trop content. Ils ont dit que comme ça, au moins, il n'y a pas eu notre opère à engager, on va dire. Donc, ok, pas de soucis. Et moi, j'avais dit, comme ça, au moins, la petite, maintenant, elle a 12 ans, c'est bon, elle peut se gérer toute seule. Donc, je vais trouver du boulot. Je suis retournée en septembre 2020, du coup. Là, j'ai rencontré des gens. Je fais un peu des potes françaises. J'ai postulé à plein de trucs. Et jusqu'au jour où la maman était vraiment flippée encore du Covid. Parce que là, pour le coup, je prenais les transports. Je sortais, j'allais au bar, je faisais... Ouais, c'est ça. J'allais faire ma live. Ouais, ouais, ouais. Je profite. Et donc, elle avait peur que je ramène le Covid. Et donc, elle a fini par me dire, mais Charlotte, en fait, je veux plus que tu sortes. Et là, j'ai bien. Quoi ? Donc, en gros, elle voulait que j'essaye de trouver un BTS ou un Master ou je sais pas quoi à faire en visio. Mais... Bah non, je lui ai dit, mais le truc, c'est que je veux pas... Enfin, je veux pas rester un an avec vous. Je vous aime de tout mon cœur. Mais passer un an avec vous... En restant enfermée à la maison, ça sert à rien. Tu vois, moi je suis là pour voyager, pour visiter, pour faire tout ce que j'ai pas pu faire pendant l'année où j'étais pas là, quoi. Enfin, où il y a eu le confinement, pardon. Et au final, ils voulaient vraiment pas. J'ai essayé de trouver du boulot dans des entreprises où je faisais du lundi au vendredi pour pas travailler le week-end. Parce que sinon, j'avais cherché dans des magasins, mais j'ai jamais eu de réponse nulle part. Rien du tout. Donc, j'ai fini par leur dire, bah écoutez, je vais rentrer en France, quoi. Je trouve du boulot. Et donc j'ai fait un entretien en visio à distance avec Intersport. Et la directrice de l'époque m'a dit Ouais, je te prends. Est-ce que tu peux être là vendredi ? C'est-à-dire 4 jours après. Enfin, 5 jours après. Alors là, maintenant, tu es là. Ouais. J'ai fait Oui ! Donc j'ai été acheter une nouvelle valise. J'ai fait tout ça. Je ne voulais pas rentrer en avion. J'avais peur. J'ai envoyé une valise par la poste. Je suis rentrée en bus. Et quand je suis rentrée en France... Donc vraiment, ça s'est fait en 3 jours. En trois jours, j'étais rentrée. Quand je suis rentrée en France, Macron, il a annoncé le deuxième confinement.

  • Speaker #1

    Ah, pire.

  • Speaker #0

    Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Donc là, je quitte Madrid, qui n'est plus confinée, mais j'avais un confinement forcé avec la famille, pour rentrer en France et avoir un vrai confinement. Je fais, c'est pas possible. On m'en veut, là. On m'en veut. On déteste, là. Ouais, je suis vraiment rentrée le jour où il a annoncé le deuxième confinement. Et en fait, j'ai eu peur. Je me dis, mais ça prouve un tas de sport, du coup, il ne peut pas me prendre. Ils m'ont pris quand même. Donc j'ai juste attendu la fin du confinement pour commencer à travailler vraiment. Mais voilà. Et du coup, après, c'était parti en sport. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Nouveau chapitre.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, t'es encore en contact avec ta famille ? Ouais.

  • Speaker #0

    Toujours. T'es retournée maintenant ? Oui, deux fois. Là, la dernière fois, c'était en mars 2023.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi, tu dirais, peut-être ton meilleur souvenir là-bas ? Un moment où tu t'es dit genre, waouh, là,

  • Speaker #0

    trop cool. Alors. J'avais fait des petites notes, attendez je vais regarder si c'est dedans ou pas. J'ai fait un festival de musique au début que je suis arrivée, pareil, et ça c'était vachement cool. Il y avait genre 60 000 personnes. Et c'était un gros, gros festival. Il y avait des... J'y suis allée parce qu'il y en avait deux, des One Direction. Et j'étais trop fan à l'époque. Enfin, à l'époque. Toujours maintenant, j'aime bien, mais moi, je n'irais pas aller voir un festival comme je me dis. Pour moi, j'ai vécu la vie de fête. Enfin, j'ai vécu un concert au moins à Madrid, tu vois. Donc ça, c'était cool. Le stade, genre la visite, ma première visite du stade, ça a été vraiment un moment incroyable. J'ai vraiment, mais vraiment, je pense que... C'est con parce que ça n'a rien à voir avec la famille. C'était vraiment la vie à Madrid. C'était trop bien d'avoir tout vu. C'est la première fois que je visite un stade en plus. Là, je visite celui-là. Du coup, maintenant, je suis fan du Real. Maintenant, mon équipe, c'est le Real. Ça, c'était trop cool. Je me rappelle que le lendemain de la visite du stade, on est allé à un parc d'attractions avec plein de gens. Un parc d'attractions juste à côté de Madrid. C'était trop bien aussi. On s'est trop éclatés. En fait, je me rappelle que ce week-end-là, c'était un week-end de dingue. Et puis après... Ouais, les parents de la famille, ils ont... Enfin, la maman, elle a une meilleure amie. Et cette meilleure amie, c'est la maman d'un champion du monde de MotoGP. Enfin, champion du monde. D'un gars qui est en MotoGP en ce moment. Et qui a été du coup champion du monde en Moto2, je crois. Et en fait, je l'ai rencontré, ce gars-là. Et c'était une soirée qui était trop bien. C'était une soirée de fin de saison pour lui. C'était l'année après qu'il ait gagné le championnat. Et en fait, je me rappelle que du coup, là, j'étais vraiment émergée avec plein d'Espagnols de partout. Lui qui arrivait, il était à l'Instar et tout. Moi, j'étais là, je suis en train de rencontrer quelqu'un. Il n'était pas du tout en MotoGP encore en ce moment, donc personne ne le connaissait. Et maintenant, il est connu. Enfin, il faut regarder la MotoGP, mais il est connu maintenant. Et je trouve ça fou de me dire que j'ai le numéro de sa maman. Genre, sa maman, elle m'aimait beaucoup. Et du coup, j'ai des cadeaux que sa maman m'a offerts. Et franchement, c'est con, mais c'est des petits trucs comme ça où je me dis que j'ai eu de la chance de tomber sur ces gens-là et de rencontrer des gens comme ça. Et même si sa maman, à ce gars-là, elle m'a vraiment beaucoup aimée. Et donc...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Même toutes les copines de la maman, elles m'aimaient bien. Mais surtout elle, je me dis, au point de me faire des cadeaux. Je suis personne en soi pour elle.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle en a fait aussi aux opéras d'avant, mais... Mais moi, elle ne m'en a pas fait qu'un. J'ai un collier de sa part, j'ai une écharpe que je mets encore. J'adore son écharpe. Des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    C'est touchant, je trouve,

  • Speaker #0

    les petites impressions. C'est clair, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais, avec le recul, ça t'a apporté quoi, cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je pense que je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule. Le deuil de cette personne, le confinement que j'ai quand même passé très loin de ma famille.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as eu vraiment deux grosses épreuves.

  • Speaker #0

    Ah ouais ouais ! Et là je me suis dit en fait t'es forte, franchement t'es forte et tu peux surmonter tout ça figurine de noce quoi. C'est pas parce qu'il va t'arriver des trucs comme ça que tu vas être au fond du trou quoi. Et genre je me suis dit ouais je suis quelqu'un d'hyper stressé et tout, mais ces situations là m'ont stressé, mais je les ai surmontées super bien quoi. Sans angoisse, sans me dire comment je vais faire et tout. Et je pense que ça m'a donné un peu de confiance en moi, que ça m'a donné... Ouais, je me suis rendue compte que je pouvais faire les choses toute seule et j'avais pas besoin, en passant, de mes parents, quoi, pour, par exemple, être hyper entourée. Parce que j'étais très coucounée quand j'étais petite, surtout par mes grands-parents, ce qui est génial. Mais c'est vrai qu'il y a certaines angoisses que j'ai de mon enfance. Et du coup, je me dis, bah, en fait, je peux les surmonter.

  • Speaker #1

    Tu t'es rendue compte que tu pouvais être indépendante ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ouais, sans être... trop stressée, même si je suis quand même toujours très stressée, alors c'est un gros problème chez moi, mais franchement, je pense que ça m'a vachement enrichie, puis ma maman m'a trouvé beaucoup mieux aussi, quand je suis revenue de là-bas, plus épanouie, ouais. Et encore maintenant, elle me dit, elle m'en a reparlé ce matin, franchement ce matin, on est partis en course, elle m'a dit, mais t'aimerais pas retourner là-bas, mais franchement, il faudrait que tu y retournes et tout, machin, mais c'est ça. Et des fois, j'y pense, et je me dis c'est vrai que ça manque, ça manque déjà de parler espagnol tout le temps. Je parle toute seule, je parle espagnol à moi-même, j'avoue. C'est vrai que mon copain, je parle en espagnol, tu vois. Oui, c'est ça. Mais je me dis maintenant, en fait, ma vie, si j'avais dû rester en Espagne, j'y serais déjà. Maintenant, j'ai quelqu'un, j'ai plus la même... Oui, j'aimerais y vivre, mais je vais pas le forcer à y vivre et j'ai pas non plus envie de tout arrêter, tout ce que je fais maintenant pour aller vivre là-bas parce que ça se trouve, je vais rien retrouver du confort que j'ai maintenant. J'ai un bon taf, je suis avec quelqu'un, alors que si je plaque tout et que je pars... ça se trouve je vais être malheureuse alors que là je suis hyper bien ouais donc t'es épanouie dans ce que tu fais et finalement c'est l'essentiel c'est ça exactement ouais mais en tout cas trop bien que t'aies partagé tout ça,

  • Speaker #1

    ton parcours parce que ouais je pense qu'en partant... si il se passe ça,

  • Speaker #0

    si il se passe ça et si il se passe ça et au final tu vois que c'est peut-être compliqué sur le coup mais après c'est ça tu dis bah en fait je l'ai fait et faut pas faut vraiment pas s'empêcher de faire des choses en disant ouais mais s'il se passe ça, s'il se passe ça s'il doit se passer ça, il se passera ça que tu sois là ou que tu sois pas là donc fonce carrément et du coup si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui voudrait faire filopère,

  • Speaker #1

    c'est quoi ?

  • Speaker #0

    bah fonce genre carrément c'est génial tu vas être dans une nouvelle culture avec des nouvelles personnes qui vont te faire sentir comme chez toi genre n'aie pas peur en fait de quitter tout ce que t'as, ta famille, tes amis et tout parce que tu vas retrouver une deuxième famille tu vas te faire des potes tu vas te faire des souvenirs quelque part et tu vois 4 ans plus tard tu vas en parler dans un podcast, ça va être trop bien quoi et j'ai pas l'impression que ça fait déjà 5 ans que je suis partie Le premier message date du 10 avril 2019. Ça fait 5 ans. Et je me rappelle que quand j'y étais, la première au pair m'avait dit purée, moi, ça fait déjà 2 ans que je suis partie. Donc si moi, ça fait 5 ans que je suis partie, elle s'en fait 8, je crois que c'est 8. Et je suis toujours en contact avec elle aussi. Je leur parle très souvent, surtout la toute première en fait.

  • Speaker #1

    Et tu ne les as jamais rencontrées ? Si.

  • Speaker #0

    Si ? Si, si. Ben, là-bas. et avec la toute première on y est retournés toutes les deux en mars l'année dernière on était toutes les deux là-bas en même temps et c'est avec elle que je suis partie en voyage en week-end à Séville on est parties pour la Saint-Valentin toutes les deux à Séville du coup en 2020 avant le confinement et puis même maintenant en soi elles habitent en Allemagne mais c'est pas si loin d'ici moi j'ai vu que je suis... ouais non mais c'est clair je regarde les trains mais je me dis vous venez en voiture parce que c'est à 5h il y en a une qui est frontière suisse Donc en soit c'est pas... Il y en a une qui est plus loin, mais en soit, au pire, je vais à Lyon. Je prends l'avion, quoi. Je le fais. Parce que maintenant, quand je veux retourner en Espagne, à Madrid, je prends l'avion. J'ai pas le choix. Plutôt que de refaire... Me retaper tout ça de bus pour trois jours, ça sert à rien. Autant y aller en avion. Donc, ouais, c'est ça. Bah, on se dit à trop bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Petite histoire, petit parcours et tout. J'ai bien kiffé.

  • Speaker #0

    Bah, cool. Merci, moi, ça m'a fait plaisir de partager.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à prendre une petite minute pour mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui veut faire fille au père, mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, ou si elle doit le faire ou pas, je t'invite à lui partager cet épisode. Peut-être que ça pourra l'aider à oser se lancer. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Projet fille au pair

    00:55

  • Les peurs avant de partir

    04:19

  • Perdre un proche en étant à l'étranger

    06:38

  • Découverte de la famille

    13:38

  • Créer du lien avec la famille

    17:10

  • Le kiff des débuts en Espagne

    20:39

  • La communication et l'intégration

    25:06

  • Une journée type en tant qu'au pair

    26:43

  • Différences culturelles : France vs Espagne

    34:55

  • Covid : être confinée avec la famille

    38:46

  • Meilleurs souvenirs

    49:48

  • Apport personnel : devenir forte

    52:38

  • Conseil pour faire fille au pair

    55:26

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Description

Les tapas, le soleil, les longues soirées en musique, ... direction l'Espagne et plus précisément Madrid pour ce nouvel épisode !


Charlotte a décidé d'aller faire fille au pair chez nos voisins espagnols. Et son parcours a été rempli de défi, c'est le moins qu'on puisse dire !


A peine arrivée, on lui annonce me décès d'un proche.

Quelques mois plus tard, on lui annonce le confinement. Elle décide de rester chez la famille espagnole et se retrouve confinée avec eux pendant 4 mois.

Comment on gère la perte d'un proche lorsqu'on est à l'étranger ? Comment on fait son deuil ?

Et aussi, comment on gère un confinement chez une famille autre que la notre ?


Charlotte nous raconte comment elle a vécu tout ça dans ce nouvel épisode.

Fort heureusement, elle a aussi passé beaucoup de bons moments en Espagne, surtout dans la famille qui l'a totalement intégrée. Tellement qu'elle était présentée comme la soeur de la fille qu'elle devait garder haha


Entre visites de Madrid et ses alentours, moments partagés avec la famille, et défis à surmonter, Charlotte nous raconte avoir adoré son expérience de fille au pair, qui lui a permis d'être vraiment immergée dans la culture espagnole et découvrir ce pays.


Bonne écoute !


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Le podcast te plait ? viens mettre 5 étoile pour aider à le développer :)

Instagram : partir_podcast

TikTok : partir_podcast


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas, sauf que malheureusement c'est arrivé. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous montre comment ça se passe d'aller vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Être fille au père, c'est quelque chose que je pensais depuis un moment, mais je ne pensais jamais, vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. C'est comme ma deuxième famille, on me présentait comme sa sœur.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on rencontre Charlotte qui a été fille au père à Madrid.

  • Speaker #0

    Et c'est là qu'ils ont dit bah confinons pendant 15 jours. En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas. Je pense que du coup, je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule.

  • Speaker #1

    Perdre un proche quand on est en voyage, s'intégrer à une nouvelle famille, vivre un confinement à l'étranger, ça fait partie des défis qu'elle a dû relever et qu'elle nous partage dans cet épisode. Bonne écoute ! Moi du coup, ça fait filer au père. J'ai hâte d'en savoir plus sur ce que c'était pendant la période Covid. Donc ça devait être un petit peu particulier. Pour commencer, la question qui m'intrigue un petit peu, c'est déjà de savoir pourquoi toi, tu as voulu aller vivre dans un autre pays. pays ? Qu'est-ce qui a déclenché ton envie d'aller vivre dans un autre pays quelque temps ?

  • Speaker #0

    Alors en fait je pense que j'ai toujours voulu faire l'expérience de partir quelque part, de vivre à l'étranger ou après être fille au Père c'est quelque chose que je pensais depuis, pas petite mais depuis un moment, mais je pensais jamais vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Et au final j'ai sauté le pas et puis c'était trop cool mais c'est vrai que... Je voulais vivre l'expérience, j'étais partie déjà en Espagne avec l'école, en Angleterre avec l'école, j'avais trouvé ça trop bien de pouvoir parler une autre langue dans notre pays, découvrir la culture et tout. Mais je pensais vraiment jamais que j'allais faire ce qu'il me plaît. Jamais j'aurais, si on m'avait dit à 15 ans que j'allais vraiment le faire, j'aurais jamais cru. Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est quoi du coup qui avait fait que tu as sauté le pas ?

  • Speaker #0

    Là que je suis partie ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est parce que j'avais la flemme de faire un master.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    En fait j'étais en licence. Et puis au moment de choisir le master, je savais lequel je voulais faire, je voulais faire de la traduction audiovisuelle. Et quand j'ai vu tout ce qu'il fallait faire pour rentrer dans le master, j'ai eu la flemme. J'ai fait waouh, il faut faire un projet professionnel en trois pages. Mon projet professionnel tenait en trois lignes. Et je me suis dit ok, qu'est-ce que je fais de ma vie ? Et j'ai eu une L3 hyper compliquée, j'ai beaucoup bossé et tout. Je me suis dit langue étrangère appliquée, anglais, espagnol. Et du coup je me suis dit j'ai trop bossé, il faut vraiment que je... que je fasse autre chose. Et donc je me suis inscrite sur un site d'opères mais vraiment comme ça, j'ai rempli les infos, j'ai mis plein de pays, je me dis au cas où, j'ai même pas mis de photos et je me dis bon bah voilà, j'ai appelé ma mère, je me dis maman je suis folle, je vais faire ça et tout machin. Elle me fait non non mais c'est trop bien mais sans aucune conviction et au final le lendemain je me suis réveillée, j'avais trois familles espagnoles, alors j'ai mis plein de pays, qui m'ont contacté, j'ai regardé un peu les profils etc. Il n'y a qu'une seule famille qui m'a attiré l'oeil. et donc j'ai répondu, ils m'ont répondu tout de suite on s'est échangé les whatsapp etc on a fait un skype, le soir même la maman de la famille m'envoie un message en me disant ouais tu nous as vraiment plu etc donc si tu veux venir chez nous avec plaisir quoi, donc donne nous une réponse etc et moi il m'avait tellement plu aussi que j'ai dit bah je réfléchis un peu parce que quand même c'est pas une décision à prendre à la légère je vous dis ça et puis je crois 3-4 jours après j'ai dit allez je viens et c'est parti et du coup

  • Speaker #1

    Donc, comment t'as... Pourquoi filer au père ? Qu'est-ce qui t'attirait là-dedans, si tu pensais depuis tout petite et tout ?

  • Speaker #0

    Ben, je pense le fait d'être dans une famille, d'être immergée dans le pays, de vivre chez quelqu'un d'autre, mais d'apprendre le français aux enfants, vraiment d'être immergée dans une famille, comme si c'était ma famille à moi en France, mais chez eux, et apprendre la langue, encore plus m'améliorer, etc. Et du coup, je pense que c'est ça qui m'a...

  • Speaker #1

    Peut-être un peu le noirceur de vos cultures, c'est pas que tu... Ils te transmettent le français, mais eux ils te transmettent l'espagnol.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et t'es passée par quel site ?

  • Speaker #0

    J'ai fait Operworld.

  • Speaker #1

    Operworld. Et ouais, t'avais mis plusieurs pays. Mais au final, c'est marrant.

  • Speaker #0

    C'est que ce soit l'Espagne que t'es contactée. Ouais, c'est ça. T'as destiné. Bah puis, je pense qu'ils m'ont contactée vraiment le lendemain. Et après, j'ai supprimé mon compte.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as supprimé.

  • Speaker #0

    Je crois. J'ai supprimé ou je sais pas. Et du coup, j'ai dit bah ça sert plus à rien. C'est bon, je suis lancée. Et j'étais là, mais Charlotte, t'es sûre de ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je voulais te demander, avant de partir, tu avais un peu des appréhensions, des questionnements ?

  • Speaker #0

    Déjà, la plus grosse appréhension que j'avais, c'était l'avion. C'était le fait d'y aller en avion. Parce que vu que j'ai peur de l'avion, mon beau-père a pris les billets d'avion en avril-mai pour septembre. Et d'avril-mai jusqu'à septembre, j'ai stressé. Je me suis stressée toute seule, en fait. C'est pour le fait de prendre la... Ouais, je faisais des crises d'angoisse. J'étais pas bien. J'étais pas bien du tout. Alors que y'a des gens ils prennent l'avion tous les jours, ils kiffent ça. Et moi ça m'a amené une angoisse de fou malade au point que j'ai des douleurs fantômes. Ah ouais ? Ouais et... Donc je suis allée chez le médecin et tout, j'ai fait un IRM cérébral pour voir si y'avait pas un problème. Et en fait je suis... Donc j'arrive à l'aéroport, c'est comme pas possible j'avais pleuré la veille, j'étais là mais ça trouve que je vais jamais vous revoir, l'avion va se crasher et tout machin, ma maman et tout ils étaient en train de s'amuser, je vois Justin, Sandra et moi j'étais dans la chambre en train de chialer tout ce que je trouvais, non mais la honte. Et au final j'arrive à l'aéroport le lendemain avec mon beau-père parce qu'il m'accompagnait les premiers jours et on attend l'avion, on me dit curie mais il n'y a pas d'avion sur le tarmac c'est normal ou pas ? Bah avion annulé, vol annulé, il a dit attends, J'ai stressé

  • Speaker #1

    5 mois pour que ce soit annulé,

  • Speaker #0

    pour qu'il n'y ait pas d'avion. L'avion d'après était complet, le lendemain c'était complet, je ne voulais pas attendre 2-3 jours. J'ai dit bon je prends le bus. Et du coup je suis arrivée 15h plus tard à Madrid après avoir passé toute la nuit, toute la journée dans le bus. Mais au moins j'y étais et ça les sauve. Et plus tu n'as pas pris l'avion,

  • Speaker #1

    c'est que c'était bien. C'est ça. Tu as pu arriver sereinement.

  • Speaker #0

    Exactement, sereinement oui et non parce qu'on est passés par les Pyrénées à 3h du matin, je voyais le vide. Ah ! C'est là, oh là là ! Et après je me dis, je vais rentrer comment en France ? Parce que pas l'avion, le bus, ça m'a fait peur. Ah ! Ça va faire.

  • Speaker #1

    Y'avait pas des Boba Card et tout comme ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ou alors il aurait fallu que je fasse Madrid-Barcelone, Barcelone-Montpellier.

  • Speaker #1

    Plein d'états.

  • Speaker #0

    Pellier-Lyon, Lyon pareil.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup t'avais peur de l'avion mais... Le fait d'aller dans une autre famille inconnue,

  • Speaker #0

    ça ? Pas du tout, ça j'avais trop hâte. J'avais trop trop hâte d'arriver par contre. Aucune attention ? Non, j'avais trop hâte de les rencontrer, trop hâte de les voir en vrai, trop hâte de voir la maison, la ville, de découvrir Madrid, découvrir plein de gens. Trop hâte. Le seul truc dont j'avais peur, c'était l'avion. Et j'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas. Et de me dire, purée, j'aurais peut-être dû rester en France pour profiter, etc. Sauf que malheureusement, ça arrivait. Ah merde. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    vraiment ? C'était pas quelqu'un de ma famille, mais c'était quelqu'un de proche. Et je me suis dit, ah, mon année commence comme ça. Comment je vais surmonter ça et comment ça va être après ?

  • Speaker #1

    Et comment t'as surmonté ça ?

  • Speaker #0

    Tu as vécu le truc,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Au début, c'était hyper dur. En Espagne,

  • Speaker #1

    t'es pas rentrée en France ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Si,

  • Speaker #0

    je suis allée à l'enterrement. Je voulais pas au départ parce qu'il fallait prendre l'avion. Donc j'avais trop peur. Et là, c'est la maman de la famille qui m'a dit Charlotte pour. que tu puisses faire tomber correctement, il faut que tu rentres en France. Et donc du coup, il est décédé en septembre, et l'enterrement était mi-octobre, parce qu'il est décédé à l'étranger. Et donc du coup, avec le corps, ils se sont répatriés, machin, machin. Et quand j'ai su quand était l'enterrement, le mardi, le mercredi matin à 8h, j'étais dans l'avion. Et là, j'ai dit, ok, je prends l'avion pour toi. Genre, si tu m'entends ou quoi, je prends l'avion pour toi. Genre, c'est toi qui me donne la force de prendre l'avion, là. Et donc du coup j'y suis allée, ça s'est bien passé, j'ai eu l'enterrement, voilà machin, et je suis rentrée sereine.

  • Speaker #1

    Ouais t'as pu faire ton test.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, c'est ça. Parce que du coup j'ai passé tout un mois de septembre pas hyper bien quoi. Et j'étais un peu dégoûtée entre guillemets dans le sens où c'est là où je découvre tout etc. Et au final je suis pas bien. Je pleurais tout le temps. Puis en plus c'est un truc que tu surmontes, t'es loin de ta famille, t'es loin des gens qui l'ont connu.

  • Speaker #1

    T'es seule pour vivre ça.

  • Speaker #0

    Et donc heureusement qu'on a les téléphones. Du coup j'avais plein de gens au téléphone tout le temps. Il faut que je parle à quelqu'un. Et après, quand je suis rentrée en France après l'enterrement, ça allait beaucoup mieux. Parce qu'au moins, je lui ai dit un dernier au revoir. Et puis, allez, maintenant, mon année peut vraiment commencer.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, le premier mois, mois et demi,

  • Speaker #0

    c'était un peu compliqué. C'était trop bien et compliqué, mentalement parlant. C'est trop bien parce que je découvrais Madrid. Je découvrais tout. Je découvrais l'école dans laquelle je suis allée parce que j'ai pris des cours d'espagnol. Je découvrais l'école, je découvrais les gens, je découvrais la ville, la famille. Donc du coup, en fait, la maman, une semaine après que je suis arrivée, j'ai dû tout lui raconter l'histoire avec cette personne-là pour avoir quand même une épaule sur qui elle est vraiment adorable. C'est elle qui m'a poussée à y aller. C'est elle qui me faisait des petits mots le matin. Ça va aller, bonne journée, machin, trop chou, franchement. Adorable. Et donc, voilà. Donc ça a été le premier coup dur là-bas. Mais d'un autre côté, je me suis dit, au moins, tu peux surmonter ça. En étant pas chez toi. Et en étant loin de tous les gens que tu connais.

  • Speaker #1

    Ça t'a peut-être un peu rassurée de dire, si j'ai pu surmonter ça, c'est bon, je peux tout surmonter.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Ça t'a mis un conflit pour la suite.

  • Speaker #0

    J'ai eu un gros truc dès le départ. Après, j'avais peur que ça arrive à quelqu'un de ma famille. Je me suis dit,

  • Speaker #1

    non,

  • Speaker #0

    tant mieux. J'ai bien profité du coup.

  • Speaker #1

    Et après, je pense que dans tous les cas, c'est des... Je pense que ça fait partie de la vie. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand tu n'es pas sur place et que ça arrive, tu te dis...

  • Speaker #1

    C'est un peu plus compliqué, ouais. C'est cool que tu partages cette expérience. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui se questionnent.

  • Speaker #0

    Ouais, et qui doivent se dire je ne fais pas ça parce que j'ai peur qu'il se passe ça. Mais en fait, si tu penses comme ça, tu ne sors pas. Tu ne fais rien. Tu te dis il ne faut pas que je parte quelque part par là, parce que ça se fait, il va y arriver ça et tout. Mais dans ces cas-là, tu ne vis pas, tu restes chez toi avec les gens que tu aimes. Et tu ne vis pas pour toi, tu vis pour les autres. Alors que ce n'est pas le but.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair. Le but, c'est de faire des choses. Et puis après, en tout cas, il arrive des... des trucs,

  • Speaker #0

    des quoi ? Peu importe où tu sois. Ouais, voilà. C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool. Mais ouais, j'imagine, les premiers enfants pour le jour, t'es arrivée du coup à quelle date ?

  • Speaker #0

    T'es arrivée le 2 septembre 2019.

  • Speaker #1

    Et t'as eu la nouvelle quand ?

  • Speaker #0

    Je l'ai su le 8 septembre à 23h. Et il était décédé la veille. Et la veille, j'avais passé une journée géniale. Ouais. J'avais découvert la ville de Tolède. On avait été manger dans un resto, c'était trop bien. Le soir, on avait été voir un spectacle du Puy du Fou espagnol. C'était génial. Et le lendemain, j'apprends ça, je me dis, purée, j'ai culpabilisé avoir passé une bonne journée. C'est con, hein. Je me suis dit, purée, en fait, lui, il était en train de souffrir tous ces jours et moi, j'étais en train de profiter. Et après, je me suis aussi dit, en fait, c'est une personne avec qui je m'imaginais dans le futur. Et je me suis dit, mais mince, avant qu'il n'ait plus là, je vais faire quoi de ma vie ? Parce que je m'imaginais partir un an à Madrid vivre là où il était pour peut-être essayer de... Et au final, tous mes projets futurs se sont effondrés. Et je me suis dit, qu'est-ce que je vais faire ? Et là, j'ai paniqué en fait. J'ai paniqué, je me suis dit, ok, il n'est plus là, donc je n'ai plus la personne avec laquelle je pensais continuer certaines choses. Du coup, je fais quoi ? Et après...

  • Speaker #1

    Tu gères tout ça, c'est... Ouais,

  • Speaker #0

    comment tu fais ? Je me suis dit, maintenant, il va falloir que tu changes de plan, de suite en fait. Il va falloir que tu cherches quelque chose qui... pas te rattacher à lui, quoi. Parce qu'au final, j'étais rattachée à lui. Je me suis dit, je vais tout faire pour être avec lui et qu'on soit ensemble, voilà. Mais du coup, ça s'est pas fait. Et du coup, j'ai dit, bon, bah, c'est que ça devait être comme ça. Tant pis.

  • Speaker #1

    Ouais, tu l'as abordé de, bah, c'est la vie,

  • Speaker #0

    changement de trajectoire. Ouais, ça fait mal. Mais du coup, bah, voilà. Du coup je fais actuellement l'inverse, tout l'opposé de ce que...

  • Speaker #1

    De ce que t'avais fait. Ouais,

  • Speaker #0

    je voulais vivre à Paris, je voulais faire... Enfin je voulais travailler... Je savais même pas où je voulais travailler à Paris, je voulais juste être là où il était. Et au final maintenant je suis là et je suis réceptionniste. Mais c'est trop bien aussi mais...

  • Speaker #1

    C'est différent.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. T'as appris, bravo à toi parce que ça... Ouais.

  • Speaker #0

    T'es chaud pas tête. Cette période-là était chaud pas tête. Ouais.

  • Speaker #1

    Je m'en sors déjà. T'arrives dans un nouveau pays.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Nouvelle famille. Ouais. T'apprends que... ta vie va être totalement différente par quelqu'un. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tu as beaucoup à gérer. Oui. Mais j'étais contente de voir que je l'ai surmontée toute seule sans l'aide de... Enfin, si, ma famille m'a aidée, mais ce n'était pas là physiquement. C'était là mentalement et dans les messages, dans les appels, mais je ne pouvais pas pleurer dans les jupes de ma mère. C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas le réconfort que tu peux avoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Mais je me dis, si ça se trouve, si j'étais en France à ce moment-là, Je sais pas, j'aurais peut-être fait une dépression, j'aurais peut-être été au plus mal, j'aurais peut-être été vraiment... Bah ouais, dépression et tout quoi. Alors qu'en fait, vu que j'étais loin, j'avais plein de choses pour me changer les idées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est juste le soir, quand je me retrouvais toute seule, que j'y pensais et que du coup, ça allait pas. Mais la journée, j'allais en cours, je visitais Madrid, je rencontrais des gens, je faisais plein de choses. Donc en soi, ça m'a peut-être aidée finalement de vivre ce deuil là-bas. C'est possible.

  • Speaker #1

    T'as vécu totalement différemment en étant en France. Ouais, c'est ça. Et du coup, en dehors de cet épisode-là, quand tu arrives là-bas le 2 septembre, comment ça se passe tes premiers jours, tes premiers instants sur place avec la famille ?

  • Speaker #0

    Déjà, les premiers instants sur place, je n'avais quasi pas dormi dans le bus. Donc, j'étais fatiguée. C'est la maman qui était venue me chercher à la gare. Et donc, je la rencontre pour la première fois et tout. On discute tout le long du trajet. Je rentre, je rencontre la petite qui venait de se réveiller dans le petit-déj.

  • Speaker #1

    Elle avait quel âge, la petite ?

  • Speaker #0

    Elle avait 11 ans.

  • Speaker #1

    Parce que pour contextualiser, c'était une famille de combien de personnes ? Constituées comment ?

  • Speaker #0

    Les parents et la petite. Ok. De 11 ans. Une petite de 11 ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc 11 ans.

  • Speaker #1

    En avant, vous les rencontrez, vous avez échangé quelques jours avec eux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous aviez...

  • Speaker #0

    On échangeait tout le temps sur WhatsApp.

  • Speaker #1

    Ok. Ils t'avaient expliqué un petit peu ce que tu avais fait, tes tâches.

  • Speaker #0

    Et j'étais en relation avec les deux opères qu'ils ont eues avant moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc il y en avait une qui était avec eux pendant que moi je leur parlais sur Whatsapp, Skype etc. Et même la opère d'avant, donc les deux étaient allemandes pour le coup. Donc la petite était full allemand avant et après full français. Et donc c'est avec elle en fait que j'étais au téléphone aussi en disant bah voilà comment ça se passe, qu'est-ce que je dois faire. combien je gagne, est-ce que j'ai le droit de faire ça, est-ce que j'ai une chambre, est-ce que je dois conduire, est-ce que j'emmène la petite à l'école, est-ce que je dois faire ? Donc c'est bien, j'avais quand même quelqu'un, je pouvais parler à des gens quand même.

  • Speaker #1

    T'as pu avoir le contexte, avoir le cadre, comment ça allait se passer, ce que tu allais faire et tout. Et au niveau de la rémunération, tu cites le contrat ? Alors,

  • Speaker #0

    je t'avoue que j'ai remonté les messages pour voir à quel moment c'était et en remontant les messages, je vois qu'elle m'avait envoyé par mail le contrat type Au pair, mais je ne me rappelle pas. Je ne sais plus ce que j'ai signé. J'avoue que... Je ne sais même pas s'il est encore ce contrat. Je ne sais même pas si j'ai une trace de ce contrat. Je n'en sais rien, mais j'ai signé un truc, du coup.

  • Speaker #1

    Et tu étais rémunéré combien ?

  • Speaker #0

    J'étais 70 euros par semaine. Mais j'étais nourrie, logée, blanchie. Ils me payaient mon forfait de téléphone. Donc, en fait, j'avais juste à payer mes sorties. Si je voulais aller au resto, si je voulais aller... Enfin, je payais aussi mon abonnement de tram. Mais c'était 20 euros par mois. Donc, c'est rien du tout. Non, je ne payais pas grand-chose. Après, il y a des gens, ils vont dire...

  • Speaker #1

    Il faut profiter des week-ends.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a des gens, ils vont dire 70 euros, c'est rien. Parce qu'il y en a qui avaient plus de 100 euros par semaine.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pensais à des pays aussi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais il y avait...

  • Speaker #1

    100 euros par semaine en Espagne ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a qui avaient plus de 100 euros. Après, ça dépend des tâches que tu faisais aussi avec la famille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu rencontres la maman... Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Vu qu'on s'était déjà parlé, on savait que ça matchait.

  • Speaker #1

    Ça matchait du coup aussi dans la réalité. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça, j'ai tout,

  • Speaker #0

    mais quand tu rencontres... La première journée, de toute façon, j'ai passé avec la petite. Je me rappelle, elle m'avait déballé tous ses Legos pour me montrer tous ses Legos. On avait fait un tour dans le quartier. Ce n'était pas à Madrid même, c'était dans les environs de Madrid. C'était à 30 minutes en bus de Madrid où j'habitais. Et c'était dans une petite... dans un grand quartier de peut-être 5000 habitants, mais trop chouette. C'était trop bien. Tu avais des petites maisons, les unes sur les autres, mais tu vois, par quartier dans le quartier, on va dire, il y avait une piscine, il y avait des terrains de paddle, il y avait même un collège. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment tu arrives à... C'était une question que je me posais, comment tu t'y prends pour créer du lien avec la petite, avec les parents, sur les premiers instants, les premiers moments ?

  • Speaker #0

    Oui. La petite déjà, elle avait 11 ans donc c'était facile mais d'un autre côté forcément je la connaissais pas.

  • Speaker #1

    Elle, elle parlait anglais, français ?

  • Speaker #0

    Alors oui, avec moi, elle avait interdiction de parler espagnol. Donc avec moi c'était français et si on se comprenait pas c'était anglais. Mais j'avais interdiction de moi de lui parler en espagnol et elle qu'elle me parle en espagnol. Bon, interdiction, mais bon... Parfois elle me parlait en espagnol, mais moi je faisais en sorte de ne pas lui répondre en espagnol.

  • Speaker #1

    C'est toi que tu parlais couramment en espagnol avant de partir ?

  • Speaker #0

    Pas couramment, mais j'ai fait une licence langue étrangère appliquée anglais-espagnol. Donc j'avais beaucoup de base. Mais quand j'ai remonté les messages que j'ai lus, j'ai fait waouh je faisais quand même des erreurs énormes ! Donc j'ai quand même bien progressé. Et donc voilà, on se comprenait. Et puis, mais ouais, avec les parents je parlais en espagnol et avec la petite en français. Je lui donnais des cours de français aussi tous les vendredis. Tous les samedis matins c'était cours de français Mais on avait rien Elle avait pas envie Et moi c'était un supplice La maman je disais mais elle veut pas Comment je fais J'avais pas le choix j'ai trouvé des trucs un peu ludiques A lui faire faire et tout

  • Speaker #1

    Et du coup tu t'entends bien avec la petite fille Globalement

  • Speaker #0

    On a le même caractère Donc il y a des fois où ça frittait un peu Mais dans l'ensemble Génial on était hyper proches Et puis elle a 11 ans en fait, donc on avait 10 ans d'écart. Donc c'était pas si loin que ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça va.

  • Speaker #0

    C'était ma petite sœur et c'est toujours ma petite sœur maintenant. C'est trop bien. Trop bien,

  • Speaker #1

    carrément. Et du coup, elle avait été habituée à avoir des filles au père ? Ils en avaient déjà deux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux avant moi et elles avaient le même âge que moi. Donc en fait, il y en a une, elle avait 18 ans et Sophia, elle avait 8 ans. Vraiment, elle, elle l'a vu grandir. Et elle, pour le coup, elle devait l'aider à s'habiller. Alors que moi, je suis arrivée, elle avait 11 ans, elle savait tout faire. Je me suis dit, mais je suis là pour quoi ? En fait, je suis là pour juste lui apprendre le français. Non, c'est tout. Mais c'était chouette. Mais ouais, franchement, on s'entendait trop bien. Et oui, elle était habituée à avoir des gens. Donc, c'était compliqué avec la première au père parce qu'il fallait qu'elle s'habitue à avoir quelqu'un d'autre à la maison. Parce qu'elle a été habituée pendant 8 ans à avoir que ses parents à la maison. C'est ça. Et là, elle vit avec une nouvelle personne, donc je pense que ça a été plus compliqué avec la première au père que moi, parce que moi, c'est sa troisième.

  • Speaker #1

    Ça l'avait grandi.

  • Speaker #0

    Mais par contre, c'était une nouvelle langue, parce qu'elle avait deux ans des Allemandes, et là, c'est une Française. Donc forcément, on n'a pas le même mode de vie avec les Allemands, on ne parle pas de la même manière. Fallait qu'elle s'habitue à switcher en français dans sa tête.

  • Speaker #1

    Et avec les parents, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'était trop bien. Pareil, ça se passait super bien. J'ai rencontré du coup le papa le soir que je suis arrivée. Quand je suis arrivée, il était au travail. Et pareil, je me suis dit, mais comment c'est possible qu'il y ait des gens aussi adorables ? Ah ouais ? Ouais, ouais, ouais. Franchement, les deux étaient incroyables.

  • Speaker #1

    Trop cute,

  • Speaker #0

    bah très jolie. Je m'entendais trop bien avec eux et puis je pouvais leur parler de tout. Le papa, il était cultivé, mais un truc de fou. Et du coup, il m'apprenait plein de choses sur la vie en Espagne, même dans le monde. Sur l'histoire espagnole, sur... J'ai appris. plein de choses avec lui, c'était génial.

  • Speaker #1

    T'es vraiment bien tombée.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu beaucoup de chance de tomber dans cette famille. Et même les deux pères de la famille m'ont dit qu'on a de la chance.

  • Speaker #1

    Ils sont bien.

  • Speaker #0

    Ouais, on a beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens les premiers jours que t'arrives ? T'es à Madrid, t'es dans une famille sympa.

  • Speaker #0

    Je me sens trop bien, il fait beau.

  • Speaker #1

    Il y a du soleil.

  • Speaker #0

    Il y a la piscine dans le petit quartier. Donc en fait, j'allais à la piscine. Je rencontrais... Enfin, je découvrais la maison, je découvrais ma chambre. Fallait que je prenne mes marques, fallait que je fasse un peu de paperasse aussi, de faire ma carte de transport, etc. Pas de carte d'identité, pas besoin. Du coup, je pensais qu'il allait falloir un truc, mais non. C'est que si tu veux travailler, que tu dois avoir quelque chose. Mais sinon, non, trop bien en fait. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. Et je me rappelle même qu'avant d'arriver, ils me disaient qu'est-ce que tu manges au petit déjeuner ? Qu'est-ce que machin, non. Là on va faire les courses, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Donc moi je leur demandais du Nutella. Parce que c'était pas du Nutella chez eux, c'était autre chose, mais qui était meilleur que le Nutella du coup, sauf que ça se trouve pas en France. Mais ouais, toujours aux petits soins, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Est-ce que ça va ? Est-ce que t'as chaud ? Est-ce que t'as froid ? Est-ce que t'as besoin de vêtements ? Est-ce que t'as besoin de... Voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Ils voulaient savoir si tu étais à l'aise. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils m'ont montré où est-ce qu'ils allaient faire les courses, et si jamais j'avais besoin de quelque chose, bah en fait c'est eux qui payaient. Y'a un jour je me suis acheté des barrettes. je lui dis mais je vais les acheter moi et le papa il était là mais non mets là dessus c'est bon t'inquiète et donc ouais si j'en voulais un truc ouais ça et tu vois moi je suis vachement intriguée en fait par le fait de faire filer au père parce que moi c'est quelque chose que je ferais pas par rapport parce que ça colle pas avec ma personnalité,

  • Speaker #1

    mon caractère tu vois moi je suis quelqu'un d'assez introverti et tout et juste de penser d'aller vivre dans une famille de gens que je connais pas je me dis mais je... trop timide, je serais trop gênée.

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'en fait, il faut que tu vives comme eux vivent. Mais après, il faut se dire que c'est... Moi, je l'ai vu comme ça. C'était comme ma deuxième famille. En fait, j'étais chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que je voulais te demander un peu. Déjà, dans ta personnalité, comment t'es avec les personnes que tu connais pas ? Tu vas être assez sociale ? T'as assez de facilité à aller vers les gens ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai de la facilité à aller vers les gens. Sauf que j'ai peur de... ce que les gens vont penser de moi. Dans le sens où quand j'étais au collège, lycée et tout, j'étais pas trop aimée. Donc en fait je me dis, qu'est-ce que... Donc d'un côté j'adore aller vers les gens, etc. Mais je me dis en fait ils vont penser quoi de moi ? Parce que j'ai tellement été pas aimée, critiquée, etc. à l'école, que même encore maintenant, je me dis... Ouais, c'est ça. Je me dis est-ce que les gens vont... Voilà, mais là, dans ce cadre-là, c'est différent parce que c'est une famille. C'est pas des gens qui ont ton âge. C'est une famille, c'est eux qui t'ont dit tu viens chez nous. Donc il y a... Enfin, c'est... Y'a pas de... Y'a pas de... Comment on dit ? Y'a pas de... Y'a pas de raison que ça se passe mal, ou que... Ouais, pas de jugement, pas de... C'est... Après, je pense que pour faire fille au père, faut avoir envie de le faire aussi. Faut pas se dire, tiens, je vais partir à l'étranger, tiens, je vais faire fille au père, mais en fait, ça me botte pas trop. Enfin, faut vraiment que t'aies envie de le faire pour que t'aimes, je pense. Sinon, ça vaut pas le coup. Enfin... Vaut mieux. partir à l'étranger trois mois toute seule comme ça tu profites tu fais ce que tu veux et fille au père c'est vraiment en fait c'est vrai qu'on a l'image de fille au père de t'es dans une famille tu fais le ménage parce qu'il y a des gens c'est ça et moi c'était pas ça je faisais pas le ménage parce qu'ils avaient une femme de ménage il y a plein d'expériences différentes de fille au père mais

  • Speaker #1

    tu vois questionnement c'était vraiment plus sur le fait d'être dans une famille avec les gens qu'ils connaissent pas et être comme chez toi au final

  • Speaker #0

    connais pas et tout,

  • Speaker #1

    oser vivre dans la maison tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bah il faut, il faut oser.

  • Speaker #1

    Tu poses pas de question.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, tu y vas et puis si ça se passe mal bah t'en parles et tu rentres au pire du pire. Ou tu restes là mais tu... Je connais des filles qui ont changé de famille parce que ça se passait mal et ils ont trouvé une autre famille donc du coup ils sont partis voir une autre famille et ça se passait mieux et du coup ils ont kiffé.

  • Speaker #1

    Je pense il faut, il faut oser et savoir communiquer peut-être avec la famille.

  • Speaker #0

    et pas avoir peur de dire les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense que tu peux vite pas trop oser et au final, tu peux te bloquer et à ruminer.

  • Speaker #0

    Et à subir le truc. Et à se dire, en fait, je ne me sens pas bien, mais je n'ose pas le dire parce que j'ai peur qu'il soit déçu, que ça ne se passe pas bien pour moi. Alors qu'en fait... La communication c'est la clé.

  • Speaker #1

    C'est pas plus facile à dire qu'à faire.

  • Speaker #0

    Ça je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et toi du coup ça se passait bien vos communications avec ta famille et tout ?

  • Speaker #0

    Ouais parce que vu que je parlais déjà espagnol, ça a été super simple de dire quand ça allait, quand ça allait pas. Mais comme ça allait 90% du temps, et tu vois si jamais un jour j'étais malade, je me sentais pas bien, bah en fait quand j'ai vécu le deuil là par exemple, il y a un moment où j'étais vraiment pas bien, et la maman elle m'a dit mais c'est pas grave, demain matin tu te lèves pas, demain matin tu fais rien, tu fais ta vie. Tu vois, si j'étais malade ou quoi, je suis allée chez le médecin là-bas, parce qu'il y a un jour, j'étais malade. Et du coup, je suis allée chez le médecin. Enfin, en gros, c'était vraiment un petit soin, quoi. Si ça va pas, bah ça va pas. T'as pas faim ce soir parce que tu te sens pas bien, bah c'est pas grave. Bah va te coucher si t'as envie de te coucher. T'as pas le droit de rester là. Donc j'étais oubliée à rien, en fait. Si j'étais pas bien, voilà. Si j'avais un coup de fil important à passer, si j'avais envie d'appeler mes parents ou quoi. Enfin, ça c'est normal. Il faut pas me l'interdire, mais voilà, n'importe quand, si je voulais, je le faisais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ils étaient ouverts à ce qu'ils voulaient vraiment. que tu sois bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en fait, j'étais... Ils m'ont considérée comme leur... Du coup, quatrième fille. Oui,

  • Speaker #1

    au final. Ouais. Et ouais, tu t'es sentie du coup comme ça, comme étant vraiment... Ouais. Faire partie de la famille.

  • Speaker #0

    Mais je me le sentais déjà avant d'arriver de toute façon. De par les photos qu'ils m'ont envoyées, de par plein de choses. Ouais, ils t'ont montré tout ce qu'il faut pour la mise en condition de...

  • Speaker #1

    Bah, maintenant, tu vas vivre avec toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Si ça va pas, tu me le dis. Si ça va, tu le dis. Si... S'il y a un problème avec la petite, tu me le dis, on arrange le truc. S'il y a un problème avec le papa, on en parle. C'est ça, c'est tout.

  • Speaker #1

    D'avoir réussi à créer ce climat de confiance, d'échange, de bienveillance, c'est bien tombé.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu de la chance de tomber sur cette famille-là.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe tes semaines, tes journées ?

  • Speaker #0

    Comment ça se déroule ? Une journée type, parce que c'était tous les jours pareil. Je me levais vers 7h, 7h30 pour aider la petite à prendre le petit-déj. Sauf qu'elle a 11 ans, elle se levait au dernier moment. Et le papa, en fait, quand j'étais debout, quand je me levais, le jus d'orange était déjà pressé, le lait était en train d'être chauffé, le petit-déj était déjà dressé. Le petit-déj, on le dressait le soir. On mettait la table le soir pour le lendemain, comme ça le lendemain. Et donc en fait, je me levais, je ne m'habillais pas parce que moi je ne partais pas tout de suite. En fait, c'est le papa qui emmenait la petite à l'école. Moi, ce n'était même pas moi. Moi, je me levais juste pour être avec elle. Sauf que vu qu'elle avait 11 ans, quand elle avait 8 ans, la première au père, elle l'aidait à s'habiller, à se brosser les dents, à se coiffer, etc. Moi, elle faisait tout, toute seule. Donc, je me levais juste pour prendre le petit déjeuner. Lui dire, allez Sophia, dépêche-toi, tu vas être à la bourre. Et au final, après, il partait. Et puis, moi, j'allais me préparer. Et puis après, je prenais mon bus à 9h30, je crois, pour partir à l'école que j'avais jusqu'à midi. Après j'avais temps libre, mais jusqu'à 17h, 17h-18h. Il fallait que je sois rentrée quand la petite rentrait. Et c'était même pas moi qui allais la chercher, c'était le papa. Et puis quand on rentrait, donc là pour vous il fallait que je sois rentrée à l'heure, mais si je rentrais pas à l'heure pile poil c'était pas grave. Quand je rentrais, on partait faire les devoirs tout de suite. Donc les devoirs, sauf que les devoirs c'était un enfer, c'était chiant, c'était long. Parce que les espagnols ils vivent pas comme nous. C'est-à-dire qu'ils mangent le soir à 21h. Donc elle faisait ses devoirs jusqu'à 20h. J'étais là, j'en ai marre. Tu voulais pas les aider. Et après elle faisait ses devoirs, je l'aide, etc. J'ai appris les tables de multiplication. Je l'ai aidée aux tables de multiplication en espagnol. Parce que pour le coup là je pouvais pas le faire en anglais ou en français. Il fallait qu'elle le sache en espagnol surtout. Donc voilà j'ai appris plein de choses. En plus elle était dans une école assez... Bonne école quoi. Que les parents payaient cher l'année pour qu'elles soient dans un bon truc. C'était une école bilingue. C'est-à-dire qu'elle avait des cours en anglais et des cours en espagnol. Et du coup, elle avait plein de cours. C'était hyper intéressant, franchement. Elle voyait plein de trucs, elle faisait des exposés. Du coup, je devais l'aider. Des trucs de fou.

  • Speaker #1

    Au final, ça fait un peu aussi des cours en espagnol.

  • Speaker #0

    Soit j'en avais marre. Soit j'avais pas envie de faire les devoirs parce que je savais qu'elle avait pas envie. Et moi, parfois, je m'ennuyais. Et donc, des fois, j'étais sur mon téléphone. Parce que j'avais pas le droit d'être sur mon téléphone pendant qu'elle était en train de faire ses devoirs. Même pendant que j'étais avec elle. Mais ce qui est normal. c'est vrai que quand elle est en train de faire ses devoirs qu'elle est concentrée sur son truc que tu peux rien faire à côté ouais c'est là je regarde ce qu'elle fait même quand t'as quelqu'un c'est ça puis après douche et après on mangeait et on mangeait tous les 4 dans la cuisine on regardait les infos on discutait de la journée etc et puis après ben dodo ouais ça toute la semaine et il y a juste le vendredi soir on avait un petit rituel parce que c'était le début du week-end C'était le jour des courses, on prenait des sushis à Carrefour et on regardait un film toutes les deux. Donc en français pour le coup. On choisissait un film ou une série ou quoi qu'on regardait en français. On a même regardé les Marseillais, je l'ai fait regarder les Marseillais. Les Marseillais jusqu'à maintenant. Sauf que la maman elle voulait pas. On regardait en toum toum. Et il y a un jour on était en train de regarder un truc, on avait mis, je crois que c'était Rebelle, le Disney Rebelle. Et sur une autre page c'était les Marseillais. Donc on regardait les Marseillais, et quand la maman arrivait, on mettait Rebelle. Donc ouais voilà, du coup on regardait des trucs en français. Et le week-end, c'était un peu chiant parce que la petite et le papa se levaient à 13h30. Donc ils se levaient, ils prenaient le petit déjeuner à 13h30. Moi, je me levais, il était 10h et puis je parlais avec la maman pendant 2h. Parce que si j'avais rien à faire le week-end. Parce que ce qu'il faut savoir aussi, c'est que je ne me suis pas fait de potes là-bas. J'étais dans une école, mais il n'y avait que des Allemands. Essentiellement des Allemands. Qui ne faisaient pas l'effort de me parler en anglais ou en espagnol. Donc du coup je me sentais exclue, donc je ne me suis pas fait de pote. Donc je ne sortais pas le week-end en fait. Mais vu que j'étais tellement bien avec la famille, ça ne me dérangeait pas. Parce que si j'avais envie d'aller au centre commercial, je pouvais aller au centre commercial. Et les voisins avaient une au-père anglaise. Et pour le coup, elle, je me suis bien entendue avec elle, mais elle ne restait que jusqu'en décembre. Mais les week-ends, parfois je les passais avec elle. Donc ça c'était chouette. Et le week-end, on passait la soirée tous les quatre aussi, mais devant la télé. On regardait un truc à la télé.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas de moment où la famille avait envie de se retrouver entre eux, par exemple un dimanche ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je fais partie de la famille. Donc en fait, il n'y avait pas tous les trois. Tous les trois, c'était quand moi j'entrais en France. À Noël par exemple, à Noël ils étaient tous les trois, parce que j'étais rentrée en France pour Noël. Mais sinon, quasi tout ce que j'ai fait, je l'ai fait avec eux. Et puis il était présenté comme sa sœur en fait.

  • Speaker #1

    C'est fou hein ? C'est fou ! Ça me fascine. De voir la force des liens qui se créent en pas beaucoup de temps. C'est ça. On se pose la question, est-ce que c'est parce qu'avant de partir, ou même la famille qui t'accueille, on se conditionne un petit peu à s'intégrer les uns aux autres ? Ou parce que tu vois, au final, tu y es pour travailler, mais en France, par exemple, tes collègues à l'hôtel, tu les vois tous les jours. Pour autant, je ne suis pas sûre qu'un de eux, tu considères comme ta famille, tu vois.

  • Speaker #0

    Bah non.

  • Speaker #1

    Même si tu vois un collègue qui t'entend bien, et que tu vas voir des cours, un week-end et tout, mais...

  • Speaker #0

    de là avoir un lien aussi fort que ça c'est ouf quoi c'est pour ça que là je suis vraiment on me présentait comme sa soeur c'est trop bien et si on faisait des activités ah bah sa soeur elle sera là on est 4 on est pas 3 il y a Charlotte machin et c'était trop bien on a fait plein de trucs comme ça et

  • Speaker #1

    puis je payais même pas les trucs tu vois c'était comme ça tu vois comment t'arrives à te créer une vie sociale quand t'es dans un nouvel endroit pour travailler...

  • Speaker #0

    C'est compliqué de rencontrer des gens. J'ai rencontré des gens. J'ai rencontré des Allemands. Sauf que quand je sortais, quand j'étais avec eux et qu'ils étaient tous en groupe, la facilité, c'est l'allemand. Parce que c'est la langue qui domine dans tous les gens qui sont là. Donc, des fois, je me retrouvais autour d'eux, au resto et tout, à les écouter parler. Il n'y en a aucun qui me parlait à moi. Donc, j'ai fini par me dire que ça ne sert à rien que je fasse l'effort de rester avec eux. Donc, c'est moi aussi qui me suis primée du truc parce que je ne me sentais pas à ma place. Je parlais pas un mot d'allemand. Je leur disais, je ne parle pas en allemand, pour qu'ils se disent à un moment donné, mais parlez avec moi, merde, quoi. Je suis là, aussi. Ouais, c'est ça. Après, j'ai rencontré un Français, avec qui on a fait des petits trucs et tout, c'était sympa, mais on habitait vraiment loin. Moi, j'étais à Madrid, j'étais en haut, et lui, il était en bas à gauche, quoi. Enfin, tu vois, genre, vraiment, c'était super loin. C'était à l'opposé, donc on faisait des petits trucs, parfois, on allait au centre commercial, ou on allait dans Madrid et tout, mais voilà. Mais sinon, je n'ai pas rencontré, non, franchement.

  • Speaker #1

    Après, tu t'entendais bien avec la famille et tout.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'était cool.

  • Speaker #1

    Et tu as pu visiter un petit peu l'Espagne quand même ?

  • Speaker #0

    Ou Madrid ? Alors, j'ai visité les alentours de Madrid. J'ai visité la ville d'Avila. J'ai visité Tolède. J'ai visité Ségovie et Séville. Mais je n'ai pas pu plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà pas mal,

  • Speaker #0

    franchement.

  • Speaker #1

    Il doit y avoir quand même, je pense, déjà de quoi faire dans les alentours de Madrid et tout.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a pas mal d'opères, j'ai beaucoup visité Madrid. Le seul truc... Enfin, avec l'école, le vendredi, c'était excursion. Donc en fait, grâce à l'école, j'ai visité plein de choses. J'ai visité le stade, que j'adore, je crois que c'est ma meilleure excursion. Je suis restée trois heures dans le stade pour faire tout le tour bien, correctement. J'ai fait le stade, j'ai fait certains musées, mais pas tous. Je regrette de pas pouvoir avoir vu une carnica, par exemple, qu'on connaît à l'école. Ouais, c'est ça. J'ai visité des quartiers de Madrid avec des profs qui sont tellement passionnés par ce qu'elles font qu'elles savent tout. ce qui s'est passé dans le truc. Ouais, c'est ça. Ça, c'était génial. Et ouais, même si je ne me suis pas fait pote, en soi, c'est pas grave, c'était trop bien quand même.

  • Speaker #1

    C'est essentiel. Et dans la vie du coup en général, au niveau du lifestyle, des us et coutumes un petit peu, quelle différence tu as pu voir entre l'Espagne et la France ?

  • Speaker #0

    Bah déjà le repas, ça c'était très compliqué. C'était surtout le week-end que je le ressentais, parce que comme je disais, on se lève tard et puis on mangeait à 15-16h, le soir 22h, du coup tu te couches, tu viens de manger, c'est lourd, donc tu n'arrives pas à dormir. Après dans les magasins, les gens sont hyper chaleureux. Tu rentres dans le magasin, on va te dire hola cariño, qu'est-al ? Alors littéralement, coucou mon chéri, comment ça va ? Là t'es là, alors oui bonjour. En France parfois on te dit même pas bonjour, on te regarde même pas. Et là on te sert du thé quand tu rentres. Ça j'ai vu, j'ai trouvé ça génial à chaque fois que tu rentres dans un truc, si moude comme ça. Le temps aussi, il fait beau tout le temps. Donc trop bien. Enfin ouais la température et tout. Ouais, je pense que c'est les trois plus gros trucs que j'ai vus. Après, forcément, tu passes d'une petite ville où j'ai grandi à... Après, j'ai fait mes études à Dijon, donc c'était un peu plus grand quand même. Mais quand tu passes Dijon à Madrid, c'est quand même un gap énorme. Donc, t'as pas les transports en commun, le fait que ça parle espagnol partout, tout le temps. Quand t'entends du français, tu te dis Ah ! Il est où ? Mais voilà. Mais non, franchement... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est pas grave globalement. T'es pas sentie déboussolée ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Après, c'est en Europe. Ouais, ça reste en Europe. C'est la même monnaie. Ouais. Il y a juste la langue en soi qui change de tout ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Et dans la famille, il y a des choses qui t'ont marquée un petit peu sur le quotidien, comme ils sont, leur vie. Pas spécialement.

  • Speaker #0

    Franchement, non. Pas spécialement. Ouais, c'était bien intégré. Ouais. Et puis, ils avaient une femme de ménage. Donc, j'avais pas besoin de faire le ménage nulle part. Donc, ça, c'était chouette. que je pensais que j'allais devoir faire le ménage tout le temps comme certaines filles opères et en fait non pas du tout, même la femme de ménage faisait à manger, c'est à dire que le vendredi matin elle était là et elle faisait à manger pour la semaine, vous voyez c'est un vendredi où j'allais pas à l'excursion avec l'école et où je l'aidais à manger, donc j'ai appris à faire des vraies tortillas espagnoles j'ai appris à faire des colocatas j'ai appris à faire des trucs typiques espagnols et maintenant il y a des trucs qui me manquent le jambon espagnol au niveau de la bouche le seul truc qui me manquait c'est quand même le fromage il y a un truc qui me manquait c'était la grenadine il n'y en a pas là-bas il n'y a pas de grenadine il n'y a pas d'ice tea, il y a du Nutella mais c'est un autre le cacao aussi ce que j'ai trop aimé là-bas c'était le Nesty donc ils n'ont pas d'ice tea, je crois qu'ils ont peut-être de l'ice tea mais si tu vas dans un restaurant et que tu demandes de l'ice tea, tu n'as pas de l'ice tea, tu as du Nesty ça c'est trop bon, pareil je crois qu'il n'y a pas de coca il y a du Pepsi dans les restos, je ne suis pas sûre. Le jambon, il était incroyable. Sauf qu'ici, tu n'en trouves pas. Enfin, tu en trouves, mais il faut mettre le prix. Et encore, je trouve qu'il n'a pas le même goût. Je me rappelle, la maman, elle avait eu une cuisse de jambon à Noël par sa boîte. Et donc, tous les matins, elle en coupait des bouts. C'était tellement bon. Les petits déjeuners, j'ai appris à faire des petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Tu mangeais quoi du quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Des fois, c'était du Nutella. Des fois, c'était des céréales. Et des fois, c'était du pain avec de l'huile d'olive et du jambon. Et puis, de la tomate hachée. Des trucs de là-bas. Un truc typique.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ça qui est cool quand tu es au Père. C'est que vraiment,

  • Speaker #0

    tu utilises. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ce n'est pas du voyage un peu touriste. C'était dans le truc. L'école du pays et tout. C'est une bonne expérience.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Et du coup donc t'es arrivée en septembre 2019, le

  • Speaker #0

    Covid a commencé à arriver.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    Et ben ça s'est passé que... Donc j'ai commencé à me faire des copains en fin février, début mars. Avec qui ça matchait bien et tout, j'étais là ça va être j'ai beaucoup ma faim, ma fin d'année. Donc tu étais avec pour un an ? Ouais, de septembre à août. Et je me dis ça va être génial, j'ai rencontré des gens dont une Autrichienne, qui je m'entendais super bien parce que du coup on parlait anglais, elle parlait pas espagnol. Donc on parlait anglais et c'était trop bien. Et puis en Espagne c'était donc le 10 mars qu'ils ont fermé les écoles. Et le 11 mars, bah y'avait plus rien. Le 11 mars en plus je commençais, je toussais et tout, et la maman elle m'a dit non. Là y'a enfin passé un truc et tout machin. Et c'est là qu'ils ont dit bah confinement pendant 15 jours. Et ça m'est pas venu à l'idée de rentrer en France. Parce que je me dis, c'est dans 15 jours. Alors là, dans 15 jours, je vais visiter, je vais à Saint-Jacques-de-Compostelle, je vais à Vigo, je vais en Galice avec des potes. Ça va être trop bien. Fin avril, j'ai ma copine Sylvana qui vient me voir. Après, c'est ma mère qui vient avec mon frère, mes grands-parents. Ça va être trop bien. Et bah non. Et bah non ! En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas.

  • Speaker #1

    Et vous étiez du coup confinée ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comme en France ?

  • Speaker #0

    Alors, moi... Je n'ai pas connu le confinement en France.

  • Speaker #1

    Finement, on est un petit au pair.

  • Speaker #0

    Ouais. Et tous les au pairs que je connais sont rentrés chez eux. Mais pas moi. Je restais confinement à partir du 11 ou 12 mars, je crois. Donc total, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas sortir même dans la rue jusqu'à fin avril. Donc de mi-mars, du 11-12 mars au 28 avril, je crois, je ne suis pas sortie de la maison. J'ai vu que les... Et encore, j'étais en maison et pas en appartement. Donc il y avait un extérieur. Et donc là, les journées en confinement, c'était le matin, je me lève. La petite, elle avait cours en visio de 9h à 17h. Les parents étaient tous les deux en télétravail. Moi, j'avais cours de 10h30 à midi en visio. Et après je faisais ce que je voulais de la journée. Parce qu'ils étaient tous en télétravail ou à l'école. Et donc j'ai rattrapé mes séries, j'ai rattrapé mes vidéos YouTube, j'ai appris des gens. Franchement c'était long. Et puis quand la petite avait fini à 17h, on faisait un peu de sport. Et comme moi je ne suis pas du tout sportive, ça m'embêtait plus qu'autre chose de faire ça. Donc je faisais mais ça ne me faisait pas kiffer. Et puis voilà, après on mangeait et on allait se coucher. Pareil, tu passes ta journée en confinement, t'as pas sommeil, t'as pas faim. Mais voilà, ça a été ça pendant tout le confinement. Et puis après, à partir de fin avril, on a pu sortir au moins dans la rue. Donc là, on recommençait les balades avec le masque, par contre. Même si on était en plein air, il fallait mettre le masque dehors, même si tu croisais personne. C'est irréel aujourd'hui. Ouais, c'est clair. Et Madrid a été déconfinée totalement, je crois, le 4 juin.

  • Speaker #1

    Et là, du coup...

  • Speaker #0

    Sauf que pas pour moi parce que les parents étaient vraiment flippés du Covid. Donc ils avaient peur que je le ramène à la maison. Donc je pouvais plus prendre les transports en commun si je voulais aller à Madrid. Donc en plus j'avais perdu ma carte d'identité donc je pouvais pas rentrer en France techniquement parce que j'avais pas de papiers. Et en moins je n'avais pas de papiers donc heureusement que c'était le confinement. Mais en fait quand j'ai pu sortir, quand la maman devait aller au boulot récupérer des trucs, et ben je partais avec elle. et je traversais tout Madrid à pied pour aller au consulat français. Et donc, ouais, mes seules sorties, c'était... Je pouvais pas prendre les transports, donc c'est quand la maman allait à Madrid avec sa voiture que... Et j'avais interdiction de prendre le métro dans Madrid. Il fallait que je fasse tout à pied. Pour pas que je risque, entre guillemets, ma vie et que je risque de ramener le Covid à la maison. Après, les deux parents étaient des personnes à risque. Donc ils avaient peur aussi. Donc il y a eu tout un truc de... Ouais mais imagine la petite, elle est orpheline, elle perd ses deux parents. Moi j'étais là, ça extrapole quand même. Je trouve que ça extrapole. Après il y a eu un gros truc aussi. Moi c'était compliqué de faire un confinement quand même loin de sa famille. Dans une famille que tu connais depuis 6 mois, c'est pas ta langue, tu peux pas forcément faire ce que tu veux non plus. Si t'as envie de rien faire pendant toute une journée, tu peux pas. Et donc, je crois que ça se ressentait sur comment j'étais avec la petite, etc. Et donc, il y a un jour, la maman me l'a reproché, mais fort. Elle était venue me voir dans ma chambre, etc. Elle était restée une heure et demie avec moi. Et elle m'avait tout déballé en mode, c'est pas bien, il ne faut pas faire ça. Je me rappelle, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps à ce moment-là. Mais j'étais avec elle, je pleurais. Et elle m'avait reproché, elle m'avait dit, mais ça ne s'est jamais passé comme ça avec les opères d'avant, etc. J'étais là, oui, mais les opères d'avant, elles n'ont pas vécu le confinement. Donc, si ça se trouve, elles seraient rentrées, tu vois. Et je crois que c'était la seule fois où il s'est passé un petit accrochage avec la famille. À ce moment-là, parce que je pense que j'étais trop sur mon téléphone. En même temps, je n'avais que ça à faire. Je n'étais pas assez avec la petite. Même pour la petite, la petite ne voyait plus ses amis. Elle ne sortait plus. Elle les voyait en vidéo, mais bon, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #0

    Non. Donc, c'était le seul moment vraiment de toute l'expérience qui était un peu... plus difficile parce que bah ouais t'as eu des autres moments un peu plus renaud un peu plus galère sinon ? bah non j'en vois pas franchement j'en vois pas plus que ça ouais c'était vraiment le seul truc mais en fait en soi le confinement en lui même il était cool ouais c'est juste le plus il y a eu un moment où ça a pesé et puis en fait on a eu cette discussion là ça a été compliqué les jours d'après parce que je savais pas trop où me mettre je savais pas quoi faire j'avais peur que si je fasse un truc ça a été mal interprété ou quoi Et au final, après, non, pas du tout. Voilà, ça a duré deux, trois fois, mais... Enfin, deux, trois jours, mais... Après,

  • Speaker #1

    ça a passé.

  • Speaker #0

    C'était ça. Mais voilà, en fait, ça s'est remis, ça s'est remis à jouer. Comme ça, et après, c'était reparti.

  • Speaker #1

    Il y a eu un moment où tu t'es dit quand même...

  • Speaker #0

    Non. J'en ai pas le souvenir. Franchement, j'en ai pas le souvenir. J'avais peur, j'avoue, pour mes grands-parents. Je leur envoyais des messages, je disais, faites attention, parce que forcément, les annonces de Macron, je les regardais sur mon ordi. Parce que pour comparer la France et l'Espagne, en fait, un peu, même si, bon, j'ai pas trop compris, je crois, mais voilà. Parce qu'en France, il y avait cette histoire de papier, où tu dois... Mais je crois qu'en Espagne, il n'y avait pas. Tu pouvais sortir... Enfin, tu pouvais... Je le faisais pas mais moi ce qui m'a marqué c'est la maman qui allait faire les courses toute seule donc elle partait trois heures et puis elle rentrait et elle sortait un genre de plaid dans le garage elle mettait tous les aliments et elle désinfectait tout. Elle n'a jamais le choix. Tout était désinfecté et après il fallait qu'elle se déshabille dans le garage, qu'elle mette tous ses affaires dans la machine à laver après elle allait se doucher et après c'est bon je peux commencer ma journée. Il fallait vraiment qu'elle se désinfecte de la tête au pied pour que ça aille parce qu'elle était sortie quoi.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une drôle de période quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça parait...

  • Speaker #0

    Ouais. Moi je trouve ça fou de l'avoir pas vécu en France justement. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais,

  • Speaker #0

    grave. Et d'être en mode... Bah en fait...

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est une anecdote genre... T'as fait quoi pendant le confinement ? Bah moi j'étais en Espagne. Ouais, c'est ça. Tu vois ? Donc j'étais confinée aussi mais... Pas de la même manière.

  • Speaker #1

    Et du coup bah après tu poses petit à petit, la vie elle reprend un peu son cours etc.

  • Speaker #0

    Bah oui et non parce qu'on a déconfiné le 4 juin, enfin mi-juin. Et après comme je te disais je ne pouvais pas sortir comme je voulais. Donc je ne suis pas sortie comme je voulais jusqu'à ce que je rentre en France en fait. Et du coup tu es rentrée en juillet ? Fin juillet. Fin juillet. Et le truc que j'ai fait c'est que je leur ai dit bah écoutez vu qu'il y a eu le confinement je reviens. Donc j'avais dit je refais un an avec vous pour pouvoir faire tout ce que je n'ai pas pu faire pendant que j'étais là quoi. Et donc ils étaient trop. trop content. Ils ont dit que comme ça, au moins, il n'y a pas eu notre opère à engager, on va dire. Donc, ok, pas de soucis. Et moi, j'avais dit, comme ça, au moins, la petite, maintenant, elle a 12 ans, c'est bon, elle peut se gérer toute seule. Donc, je vais trouver du boulot. Je suis retournée en septembre 2020, du coup. Là, j'ai rencontré des gens. Je fais un peu des potes françaises. J'ai postulé à plein de trucs. Et jusqu'au jour où la maman était vraiment flippée encore du Covid. Parce que là, pour le coup, je prenais les transports. Je sortais, j'allais au bar, je faisais... Ouais, c'est ça. J'allais faire ma live. Ouais, ouais, ouais. Je profite. Et donc, elle avait peur que je ramène le Covid. Et donc, elle a fini par me dire, mais Charlotte, en fait, je veux plus que tu sortes. Et là, j'ai bien. Quoi ? Donc, en gros, elle voulait que j'essaye de trouver un BTS ou un Master ou je sais pas quoi à faire en visio. Mais... Bah non, je lui ai dit, mais le truc, c'est que je veux pas... Enfin, je veux pas rester un an avec vous. Je vous aime de tout mon cœur. Mais passer un an avec vous... En restant enfermée à la maison, ça sert à rien. Tu vois, moi je suis là pour voyager, pour visiter, pour faire tout ce que j'ai pas pu faire pendant l'année où j'étais pas là, quoi. Enfin, où il y a eu le confinement, pardon. Et au final, ils voulaient vraiment pas. J'ai essayé de trouver du boulot dans des entreprises où je faisais du lundi au vendredi pour pas travailler le week-end. Parce que sinon, j'avais cherché dans des magasins, mais j'ai jamais eu de réponse nulle part. Rien du tout. Donc, j'ai fini par leur dire, bah écoutez, je vais rentrer en France, quoi. Je trouve du boulot. Et donc j'ai fait un entretien en visio à distance avec Intersport. Et la directrice de l'époque m'a dit Ouais, je te prends. Est-ce que tu peux être là vendredi ? C'est-à-dire 4 jours après. Enfin, 5 jours après. Alors là, maintenant, tu es là. Ouais. J'ai fait Oui ! Donc j'ai été acheter une nouvelle valise. J'ai fait tout ça. Je ne voulais pas rentrer en avion. J'avais peur. J'ai envoyé une valise par la poste. Je suis rentrée en bus. Et quand je suis rentrée en France... Donc vraiment, ça s'est fait en 3 jours. En trois jours, j'étais rentrée. Quand je suis rentrée en France, Macron, il a annoncé le deuxième confinement.

  • Speaker #1

    Ah, pire.

  • Speaker #0

    Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Donc là, je quitte Madrid, qui n'est plus confinée, mais j'avais un confinement forcé avec la famille, pour rentrer en France et avoir un vrai confinement. Je fais, c'est pas possible. On m'en veut, là. On m'en veut. On déteste, là. Ouais, je suis vraiment rentrée le jour où il a annoncé le deuxième confinement. Et en fait, j'ai eu peur. Je me dis, mais ça prouve un tas de sport, du coup, il ne peut pas me prendre. Ils m'ont pris quand même. Donc j'ai juste attendu la fin du confinement pour commencer à travailler vraiment. Mais voilà. Et du coup, après, c'était parti en sport. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Nouveau chapitre.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, t'es encore en contact avec ta famille ? Ouais.

  • Speaker #0

    Toujours. T'es retournée maintenant ? Oui, deux fois. Là, la dernière fois, c'était en mars 2023.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi, tu dirais, peut-être ton meilleur souvenir là-bas ? Un moment où tu t'es dit genre, waouh, là,

  • Speaker #0

    trop cool. Alors. J'avais fait des petites notes, attendez je vais regarder si c'est dedans ou pas. J'ai fait un festival de musique au début que je suis arrivée, pareil, et ça c'était vachement cool. Il y avait genre 60 000 personnes. Et c'était un gros, gros festival. Il y avait des... J'y suis allée parce qu'il y en avait deux, des One Direction. Et j'étais trop fan à l'époque. Enfin, à l'époque. Toujours maintenant, j'aime bien, mais moi, je n'irais pas aller voir un festival comme je me dis. Pour moi, j'ai vécu la vie de fête. Enfin, j'ai vécu un concert au moins à Madrid, tu vois. Donc ça, c'était cool. Le stade, genre la visite, ma première visite du stade, ça a été vraiment un moment incroyable. J'ai vraiment, mais vraiment, je pense que... C'est con parce que ça n'a rien à voir avec la famille. C'était vraiment la vie à Madrid. C'était trop bien d'avoir tout vu. C'est la première fois que je visite un stade en plus. Là, je visite celui-là. Du coup, maintenant, je suis fan du Real. Maintenant, mon équipe, c'est le Real. Ça, c'était trop cool. Je me rappelle que le lendemain de la visite du stade, on est allé à un parc d'attractions avec plein de gens. Un parc d'attractions juste à côté de Madrid. C'était trop bien aussi. On s'est trop éclatés. En fait, je me rappelle que ce week-end-là, c'était un week-end de dingue. Et puis après... Ouais, les parents de la famille, ils ont... Enfin, la maman, elle a une meilleure amie. Et cette meilleure amie, c'est la maman d'un champion du monde de MotoGP. Enfin, champion du monde. D'un gars qui est en MotoGP en ce moment. Et qui a été du coup champion du monde en Moto2, je crois. Et en fait, je l'ai rencontré, ce gars-là. Et c'était une soirée qui était trop bien. C'était une soirée de fin de saison pour lui. C'était l'année après qu'il ait gagné le championnat. Et en fait, je me rappelle que du coup, là, j'étais vraiment émergée avec plein d'Espagnols de partout. Lui qui arrivait, il était à l'Instar et tout. Moi, j'étais là, je suis en train de rencontrer quelqu'un. Il n'était pas du tout en MotoGP encore en ce moment, donc personne ne le connaissait. Et maintenant, il est connu. Enfin, il faut regarder la MotoGP, mais il est connu maintenant. Et je trouve ça fou de me dire que j'ai le numéro de sa maman. Genre, sa maman, elle m'aimait beaucoup. Et du coup, j'ai des cadeaux que sa maman m'a offerts. Et franchement, c'est con, mais c'est des petits trucs comme ça où je me dis que j'ai eu de la chance de tomber sur ces gens-là et de rencontrer des gens comme ça. Et même si sa maman, à ce gars-là, elle m'a vraiment beaucoup aimée. Et donc...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Même toutes les copines de la maman, elles m'aimaient bien. Mais surtout elle, je me dis, au point de me faire des cadeaux. Je suis personne en soi pour elle.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle en a fait aussi aux opéras d'avant, mais... Mais moi, elle ne m'en a pas fait qu'un. J'ai un collier de sa part, j'ai une écharpe que je mets encore. J'adore son écharpe. Des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    C'est touchant, je trouve,

  • Speaker #0

    les petites impressions. C'est clair, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais, avec le recul, ça t'a apporté quoi, cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je pense que je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule. Le deuil de cette personne, le confinement que j'ai quand même passé très loin de ma famille.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as eu vraiment deux grosses épreuves.

  • Speaker #0

    Ah ouais ouais ! Et là je me suis dit en fait t'es forte, franchement t'es forte et tu peux surmonter tout ça figurine de noce quoi. C'est pas parce qu'il va t'arriver des trucs comme ça que tu vas être au fond du trou quoi. Et genre je me suis dit ouais je suis quelqu'un d'hyper stressé et tout, mais ces situations là m'ont stressé, mais je les ai surmontées super bien quoi. Sans angoisse, sans me dire comment je vais faire et tout. Et je pense que ça m'a donné un peu de confiance en moi, que ça m'a donné... Ouais, je me suis rendue compte que je pouvais faire les choses toute seule et j'avais pas besoin, en passant, de mes parents, quoi, pour, par exemple, être hyper entourée. Parce que j'étais très coucounée quand j'étais petite, surtout par mes grands-parents, ce qui est génial. Mais c'est vrai qu'il y a certaines angoisses que j'ai de mon enfance. Et du coup, je me dis, bah, en fait, je peux les surmonter.

  • Speaker #1

    Tu t'es rendue compte que tu pouvais être indépendante ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ouais, sans être... trop stressée, même si je suis quand même toujours très stressée, alors c'est un gros problème chez moi, mais franchement, je pense que ça m'a vachement enrichie, puis ma maman m'a trouvé beaucoup mieux aussi, quand je suis revenue de là-bas, plus épanouie, ouais. Et encore maintenant, elle me dit, elle m'en a reparlé ce matin, franchement ce matin, on est partis en course, elle m'a dit, mais t'aimerais pas retourner là-bas, mais franchement, il faudrait que tu y retournes et tout, machin, mais c'est ça. Et des fois, j'y pense, et je me dis c'est vrai que ça manque, ça manque déjà de parler espagnol tout le temps. Je parle toute seule, je parle espagnol à moi-même, j'avoue. C'est vrai que mon copain, je parle en espagnol, tu vois. Oui, c'est ça. Mais je me dis maintenant, en fait, ma vie, si j'avais dû rester en Espagne, j'y serais déjà. Maintenant, j'ai quelqu'un, j'ai plus la même... Oui, j'aimerais y vivre, mais je vais pas le forcer à y vivre et j'ai pas non plus envie de tout arrêter, tout ce que je fais maintenant pour aller vivre là-bas parce que ça se trouve, je vais rien retrouver du confort que j'ai maintenant. J'ai un bon taf, je suis avec quelqu'un, alors que si je plaque tout et que je pars... ça se trouve je vais être malheureuse alors que là je suis hyper bien ouais donc t'es épanouie dans ce que tu fais et finalement c'est l'essentiel c'est ça exactement ouais mais en tout cas trop bien que t'aies partagé tout ça,

  • Speaker #1

    ton parcours parce que ouais je pense qu'en partant... si il se passe ça,

  • Speaker #0

    si il se passe ça et si il se passe ça et au final tu vois que c'est peut-être compliqué sur le coup mais après c'est ça tu dis bah en fait je l'ai fait et faut pas faut vraiment pas s'empêcher de faire des choses en disant ouais mais s'il se passe ça, s'il se passe ça s'il doit se passer ça, il se passera ça que tu sois là ou que tu sois pas là donc fonce carrément et du coup si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui voudrait faire filopère,

  • Speaker #1

    c'est quoi ?

  • Speaker #0

    bah fonce genre carrément c'est génial tu vas être dans une nouvelle culture avec des nouvelles personnes qui vont te faire sentir comme chez toi genre n'aie pas peur en fait de quitter tout ce que t'as, ta famille, tes amis et tout parce que tu vas retrouver une deuxième famille tu vas te faire des potes tu vas te faire des souvenirs quelque part et tu vois 4 ans plus tard tu vas en parler dans un podcast, ça va être trop bien quoi et j'ai pas l'impression que ça fait déjà 5 ans que je suis partie Le premier message date du 10 avril 2019. Ça fait 5 ans. Et je me rappelle que quand j'y étais, la première au pair m'avait dit purée, moi, ça fait déjà 2 ans que je suis partie. Donc si moi, ça fait 5 ans que je suis partie, elle s'en fait 8, je crois que c'est 8. Et je suis toujours en contact avec elle aussi. Je leur parle très souvent, surtout la toute première en fait.

  • Speaker #1

    Et tu ne les as jamais rencontrées ? Si.

  • Speaker #0

    Si ? Si, si. Ben, là-bas. et avec la toute première on y est retournés toutes les deux en mars l'année dernière on était toutes les deux là-bas en même temps et c'est avec elle que je suis partie en voyage en week-end à Séville on est parties pour la Saint-Valentin toutes les deux à Séville du coup en 2020 avant le confinement et puis même maintenant en soi elles habitent en Allemagne mais c'est pas si loin d'ici moi j'ai vu que je suis... ouais non mais c'est clair je regarde les trains mais je me dis vous venez en voiture parce que c'est à 5h il y en a une qui est frontière suisse Donc en soit c'est pas... Il y en a une qui est plus loin, mais en soit, au pire, je vais à Lyon. Je prends l'avion, quoi. Je le fais. Parce que maintenant, quand je veux retourner en Espagne, à Madrid, je prends l'avion. J'ai pas le choix. Plutôt que de refaire... Me retaper tout ça de bus pour trois jours, ça sert à rien. Autant y aller en avion. Donc, ouais, c'est ça. Bah, on se dit à trop bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Petite histoire, petit parcours et tout. J'ai bien kiffé.

  • Speaker #0

    Bah, cool. Merci, moi, ça m'a fait plaisir de partager.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à prendre une petite minute pour mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui veut faire fille au père, mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, ou si elle doit le faire ou pas, je t'invite à lui partager cet épisode. Peut-être que ça pourra l'aider à oser se lancer. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Projet fille au pair

    00:55

  • Les peurs avant de partir

    04:19

  • Perdre un proche en étant à l'étranger

    06:38

  • Découverte de la famille

    13:38

  • Créer du lien avec la famille

    17:10

  • Le kiff des débuts en Espagne

    20:39

  • La communication et l'intégration

    25:06

  • Une journée type en tant qu'au pair

    26:43

  • Différences culturelles : France vs Espagne

    34:55

  • Covid : être confinée avec la famille

    38:46

  • Meilleurs souvenirs

    49:48

  • Apport personnel : devenir forte

    52:38

  • Conseil pour faire fille au pair

    55:26

Description

Les tapas, le soleil, les longues soirées en musique, ... direction l'Espagne et plus précisément Madrid pour ce nouvel épisode !


Charlotte a décidé d'aller faire fille au pair chez nos voisins espagnols. Et son parcours a été rempli de défi, c'est le moins qu'on puisse dire !


A peine arrivée, on lui annonce me décès d'un proche.

Quelques mois plus tard, on lui annonce le confinement. Elle décide de rester chez la famille espagnole et se retrouve confinée avec eux pendant 4 mois.

Comment on gère la perte d'un proche lorsqu'on est à l'étranger ? Comment on fait son deuil ?

Et aussi, comment on gère un confinement chez une famille autre que la notre ?


Charlotte nous raconte comment elle a vécu tout ça dans ce nouvel épisode.

Fort heureusement, elle a aussi passé beaucoup de bons moments en Espagne, surtout dans la famille qui l'a totalement intégrée. Tellement qu'elle était présentée comme la soeur de la fille qu'elle devait garder haha


Entre visites de Madrid et ses alentours, moments partagés avec la famille, et défis à surmonter, Charlotte nous raconte avoir adoré son expérience de fille au pair, qui lui a permis d'être vraiment immergée dans la culture espagnole et découvrir ce pays.


Bonne écoute !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas, sauf que malheureusement c'est arrivé. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Bienvenue sur Partir, le podcast qui vous montre comment ça se passe d'aller vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Être fille au père, c'est quelque chose que je pensais depuis un moment, mais je ne pensais jamais, vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. C'est comme ma deuxième famille, on me présentait comme sa sœur.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on rencontre Charlotte qui a été fille au père à Madrid.

  • Speaker #0

    Et c'est là qu'ils ont dit bah confinons pendant 15 jours. En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas. Je pense que du coup, je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule.

  • Speaker #1

    Perdre un proche quand on est en voyage, s'intégrer à une nouvelle famille, vivre un confinement à l'étranger, ça fait partie des défis qu'elle a dû relever et qu'elle nous partage dans cet épisode. Bonne écoute ! Moi du coup, ça fait filer au père. J'ai hâte d'en savoir plus sur ce que c'était pendant la période Covid. Donc ça devait être un petit peu particulier. Pour commencer, la question qui m'intrigue un petit peu, c'est déjà de savoir pourquoi toi, tu as voulu aller vivre dans un autre pays. pays ? Qu'est-ce qui a déclenché ton envie d'aller vivre dans un autre pays quelque temps ?

  • Speaker #0

    Alors en fait je pense que j'ai toujours voulu faire l'expérience de partir quelque part, de vivre à l'étranger ou après être fille au Père c'est quelque chose que je pensais depuis, pas petite mais depuis un moment, mais je pensais jamais vraiment jamais que j'allais vraiment sauter le pas. Et au final j'ai sauté le pas et puis c'était trop cool mais c'est vrai que... Je voulais vivre l'expérience, j'étais partie déjà en Espagne avec l'école, en Angleterre avec l'école, j'avais trouvé ça trop bien de pouvoir parler une autre langue dans notre pays, découvrir la culture et tout. Mais je pensais vraiment jamais que j'allais faire ce qu'il me plaît. Jamais j'aurais, si on m'avait dit à 15 ans que j'allais vraiment le faire, j'aurais jamais cru. Ah ouais ?

  • Speaker #1

    C'est quoi du coup qui avait fait que tu as sauté le pas ?

  • Speaker #0

    Là que je suis partie ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est parce que j'avais la flemme de faire un master.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça.

  • Speaker #0

    En fait j'étais en licence. Et puis au moment de choisir le master, je savais lequel je voulais faire, je voulais faire de la traduction audiovisuelle. Et quand j'ai vu tout ce qu'il fallait faire pour rentrer dans le master, j'ai eu la flemme. J'ai fait waouh, il faut faire un projet professionnel en trois pages. Mon projet professionnel tenait en trois lignes. Et je me suis dit ok, qu'est-ce que je fais de ma vie ? Et j'ai eu une L3 hyper compliquée, j'ai beaucoup bossé et tout. Je me suis dit langue étrangère appliquée, anglais, espagnol. Et du coup je me suis dit j'ai trop bossé, il faut vraiment que je... que je fasse autre chose. Et donc je me suis inscrite sur un site d'opères mais vraiment comme ça, j'ai rempli les infos, j'ai mis plein de pays, je me dis au cas où, j'ai même pas mis de photos et je me dis bon bah voilà, j'ai appelé ma mère, je me dis maman je suis folle, je vais faire ça et tout machin. Elle me fait non non mais c'est trop bien mais sans aucune conviction et au final le lendemain je me suis réveillée, j'avais trois familles espagnoles, alors j'ai mis plein de pays, qui m'ont contacté, j'ai regardé un peu les profils etc. Il n'y a qu'une seule famille qui m'a attiré l'oeil. et donc j'ai répondu, ils m'ont répondu tout de suite on s'est échangé les whatsapp etc on a fait un skype, le soir même la maman de la famille m'envoie un message en me disant ouais tu nous as vraiment plu etc donc si tu veux venir chez nous avec plaisir quoi, donc donne nous une réponse etc et moi il m'avait tellement plu aussi que j'ai dit bah je réfléchis un peu parce que quand même c'est pas une décision à prendre à la légère je vous dis ça et puis je crois 3-4 jours après j'ai dit allez je viens et c'est parti et du coup

  • Speaker #1

    Donc, comment t'as... Pourquoi filer au père ? Qu'est-ce qui t'attirait là-dedans, si tu pensais depuis tout petite et tout ?

  • Speaker #0

    Ben, je pense le fait d'être dans une famille, d'être immergée dans le pays, de vivre chez quelqu'un d'autre, mais d'apprendre le français aux enfants, vraiment d'être immergée dans une famille, comme si c'était ma famille à moi en France, mais chez eux, et apprendre la langue, encore plus m'améliorer, etc. Et du coup, je pense que c'est ça qui m'a...

  • Speaker #1

    Peut-être un peu le noirceur de vos cultures, c'est pas que tu... Ils te transmettent le français, mais eux ils te transmettent l'espagnol.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et t'es passée par quel site ?

  • Speaker #0

    J'ai fait Operworld.

  • Speaker #1

    Operworld. Et ouais, t'avais mis plusieurs pays. Mais au final, c'est marrant.

  • Speaker #0

    C'est que ce soit l'Espagne que t'es contactée. Ouais, c'est ça. T'as destiné. Bah puis, je pense qu'ils m'ont contactée vraiment le lendemain. Et après, j'ai supprimé mon compte.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as supprimé.

  • Speaker #0

    Je crois. J'ai supprimé ou je sais pas. Et du coup, j'ai dit bah ça sert plus à rien. C'est bon, je suis lancée. Et j'étais là, mais Charlotte, t'es sûre de ce que tu fais là ?

  • Speaker #1

    Est-ce que je voulais te demander, avant de partir, tu avais un peu des appréhensions, des questionnements ?

  • Speaker #0

    Déjà, la plus grosse appréhension que j'avais, c'était l'avion. C'était le fait d'y aller en avion. Parce que vu que j'ai peur de l'avion, mon beau-père a pris les billets d'avion en avril-mai pour septembre. Et d'avril-mai jusqu'à septembre, j'ai stressé. Je me suis stressée toute seule, en fait. C'est pour le fait de prendre la... Ouais, je faisais des crises d'angoisse. J'étais pas bien. J'étais pas bien du tout. Alors que y'a des gens ils prennent l'avion tous les jours, ils kiffent ça. Et moi ça m'a amené une angoisse de fou malade au point que j'ai des douleurs fantômes. Ah ouais ? Ouais et... Donc je suis allée chez le médecin et tout, j'ai fait un IRM cérébral pour voir si y'avait pas un problème. Et en fait je suis... Donc j'arrive à l'aéroport, c'est comme pas possible j'avais pleuré la veille, j'étais là mais ça trouve que je vais jamais vous revoir, l'avion va se crasher et tout machin, ma maman et tout ils étaient en train de s'amuser, je vois Justin, Sandra et moi j'étais dans la chambre en train de chialer tout ce que je trouvais, non mais la honte. Et au final j'arrive à l'aéroport le lendemain avec mon beau-père parce qu'il m'accompagnait les premiers jours et on attend l'avion, on me dit curie mais il n'y a pas d'avion sur le tarmac c'est normal ou pas ? Bah avion annulé, vol annulé, il a dit attends, J'ai stressé

  • Speaker #1

    5 mois pour que ce soit annulé,

  • Speaker #0

    pour qu'il n'y ait pas d'avion. L'avion d'après était complet, le lendemain c'était complet, je ne voulais pas attendre 2-3 jours. J'ai dit bon je prends le bus. Et du coup je suis arrivée 15h plus tard à Madrid après avoir passé toute la nuit, toute la journée dans le bus. Mais au moins j'y étais et ça les sauve. Et plus tu n'as pas pris l'avion,

  • Speaker #1

    c'est que c'était bien. C'est ça. Tu as pu arriver sereinement.

  • Speaker #0

    Exactement, sereinement oui et non parce qu'on est passés par les Pyrénées à 3h du matin, je voyais le vide. Ah ! C'est là, oh là là ! Et après je me dis, je vais rentrer comment en France ? Parce que pas l'avion, le bus, ça m'a fait peur. Ah ! Ça va faire.

  • Speaker #1

    Y'avait pas des Boba Card et tout comme ça ?

  • Speaker #0

    Non. Ou alors il aurait fallu que je fasse Madrid-Barcelone, Barcelone-Montpellier.

  • Speaker #1

    Plein d'états.

  • Speaker #0

    Pellier-Lyon, Lyon pareil.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup t'avais peur de l'avion mais... Le fait d'aller dans une autre famille inconnue,

  • Speaker #0

    ça ? Pas du tout, ça j'avais trop hâte. J'avais trop trop hâte d'arriver par contre. Aucune attention ? Non, j'avais trop hâte de les rencontrer, trop hâte de les voir en vrai, trop hâte de voir la maison, la ville, de découvrir Madrid, découvrir plein de gens. Trop hâte. Le seul truc dont j'avais peur, c'était l'avion. Et j'avais peur aussi de perdre quelqu'un pendant que j'étais là-bas. Et de me dire, purée, j'aurais peut-être dû rester en France pour profiter, etc. Sauf que malheureusement, ça arrivait. Ah merde. Et c'est arrivé 5 jours après que je sois arrivée à Madrid en plus.

  • Speaker #1

    Ah ouais,

  • Speaker #0

    vraiment ? C'était pas quelqu'un de ma famille, mais c'était quelqu'un de proche. Et je me suis dit, ah, mon année commence comme ça. Comment je vais surmonter ça et comment ça va être après ?

  • Speaker #1

    Et comment t'as surmonté ça ?

  • Speaker #0

    Tu as vécu le truc,

  • Speaker #1

    etc.

  • Speaker #0

    Au début, c'était hyper dur. En Espagne,

  • Speaker #1

    t'es pas rentrée en France ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Si,

  • Speaker #0

    je suis allée à l'enterrement. Je voulais pas au départ parce qu'il fallait prendre l'avion. Donc j'avais trop peur. Et là, c'est la maman de la famille qui m'a dit Charlotte pour. que tu puisses faire tomber correctement, il faut que tu rentres en France. Et donc du coup, il est décédé en septembre, et l'enterrement était mi-octobre, parce qu'il est décédé à l'étranger. Et donc du coup, avec le corps, ils se sont répatriés, machin, machin. Et quand j'ai su quand était l'enterrement, le mardi, le mercredi matin à 8h, j'étais dans l'avion. Et là, j'ai dit, ok, je prends l'avion pour toi. Genre, si tu m'entends ou quoi, je prends l'avion pour toi. Genre, c'est toi qui me donne la force de prendre l'avion, là. Et donc du coup j'y suis allée, ça s'est bien passé, j'ai eu l'enterrement, voilà machin, et je suis rentrée sereine.

  • Speaker #1

    Ouais t'as pu faire ton test.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, c'est ça. Parce que du coup j'ai passé tout un mois de septembre pas hyper bien quoi. Et j'étais un peu dégoûtée entre guillemets dans le sens où c'est là où je découvre tout etc. Et au final je suis pas bien. Je pleurais tout le temps. Puis en plus c'est un truc que tu surmontes, t'es loin de ta famille, t'es loin des gens qui l'ont connu.

  • Speaker #1

    T'es seule pour vivre ça.

  • Speaker #0

    Et donc heureusement qu'on a les téléphones. Du coup j'avais plein de gens au téléphone tout le temps. Il faut que je parle à quelqu'un. Et après, quand je suis rentrée en France après l'enterrement, ça allait beaucoup mieux. Parce qu'au moins, je lui ai dit un dernier au revoir. Et puis, allez, maintenant, mon année peut vraiment commencer.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, le premier mois, mois et demi,

  • Speaker #0

    c'était un peu compliqué. C'était trop bien et compliqué, mentalement parlant. C'est trop bien parce que je découvrais Madrid. Je découvrais tout. Je découvrais l'école dans laquelle je suis allée parce que j'ai pris des cours d'espagnol. Je découvrais l'école, je découvrais les gens, je découvrais la ville, la famille. Donc du coup, en fait, la maman, une semaine après que je suis arrivée, j'ai dû tout lui raconter l'histoire avec cette personne-là pour avoir quand même une épaule sur qui elle est vraiment adorable. C'est elle qui m'a poussée à y aller. C'est elle qui me faisait des petits mots le matin. Ça va aller, bonne journée, machin, trop chou, franchement. Adorable. Et donc, voilà. Donc ça a été le premier coup dur là-bas. Mais d'un autre côté, je me suis dit, au moins, tu peux surmonter ça. En étant pas chez toi. Et en étant loin de tous les gens que tu connais.

  • Speaker #1

    Ça t'a peut-être un peu rassurée de dire, si j'ai pu surmonter ça, c'est bon, je peux tout surmonter.

  • Speaker #0

    Et ouais, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Ça t'a mis un conflit pour la suite.

  • Speaker #0

    J'ai eu un gros truc dès le départ. Après, j'avais peur que ça arrive à quelqu'un de ma famille. Je me suis dit,

  • Speaker #1

    non,

  • Speaker #0

    tant mieux. J'ai bien profité du coup.

  • Speaker #1

    Et après, je pense que dans tous les cas, c'est des... Je pense que ça fait partie de la vie. Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai que quand tu n'es pas sur place et que ça arrive, tu te dis...

  • Speaker #1

    C'est un peu plus compliqué, ouais. C'est cool que tu partages cette expérience. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui se questionnent.

  • Speaker #0

    Ouais, et qui doivent se dire je ne fais pas ça parce que j'ai peur qu'il se passe ça. Mais en fait, si tu penses comme ça, tu ne sors pas. Tu ne fais rien. Tu te dis il ne faut pas que je parte quelque part par là, parce que ça se fait, il va y arriver ça et tout. Mais dans ces cas-là, tu ne vis pas, tu restes chez toi avec les gens que tu aimes. Et tu ne vis pas pour toi, tu vis pour les autres. Alors que ce n'est pas le but.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair. Le but, c'est de faire des choses. Et puis après, en tout cas, il arrive des... des trucs,

  • Speaker #0

    des quoi ? Peu importe où tu sois. Ouais, voilà. C'est ça. Donc,

  • Speaker #1

    c'est cool. Mais ouais, j'imagine, les premiers enfants pour le jour, t'es arrivée du coup à quelle date ?

  • Speaker #0

    T'es arrivée le 2 septembre 2019.

  • Speaker #1

    Et t'as eu la nouvelle quand ?

  • Speaker #0

    Je l'ai su le 8 septembre à 23h. Et il était décédé la veille. Et la veille, j'avais passé une journée géniale. Ouais. J'avais découvert la ville de Tolède. On avait été manger dans un resto, c'était trop bien. Le soir, on avait été voir un spectacle du Puy du Fou espagnol. C'était génial. Et le lendemain, j'apprends ça, je me dis, purée, j'ai culpabilisé avoir passé une bonne journée. C'est con, hein. Je me suis dit, purée, en fait, lui, il était en train de souffrir tous ces jours et moi, j'étais en train de profiter. Et après, je me suis aussi dit, en fait, c'est une personne avec qui je m'imaginais dans le futur. Et je me suis dit, mais mince, avant qu'il n'ait plus là, je vais faire quoi de ma vie ? Parce que je m'imaginais partir un an à Madrid vivre là où il était pour peut-être essayer de... Et au final, tous mes projets futurs se sont effondrés. Et je me suis dit, qu'est-ce que je vais faire ? Et là, j'ai paniqué en fait. J'ai paniqué, je me suis dit, ok, il n'est plus là, donc je n'ai plus la personne avec laquelle je pensais continuer certaines choses. Du coup, je fais quoi ? Et après...

  • Speaker #1

    Tu gères tout ça, c'est... Ouais,

  • Speaker #0

    comment tu fais ? Je me suis dit, maintenant, il va falloir que tu changes de plan, de suite en fait. Il va falloir que tu cherches quelque chose qui... pas te rattacher à lui, quoi. Parce qu'au final, j'étais rattachée à lui. Je me suis dit, je vais tout faire pour être avec lui et qu'on soit ensemble, voilà. Mais du coup, ça s'est pas fait. Et du coup, j'ai dit, bon, bah, c'est que ça devait être comme ça. Tant pis.

  • Speaker #1

    Ouais, tu l'as abordé de, bah, c'est la vie,

  • Speaker #0

    changement de trajectoire. Ouais, ça fait mal. Mais du coup, bah, voilà. Du coup je fais actuellement l'inverse, tout l'opposé de ce que...

  • Speaker #1

    De ce que t'avais fait. Ouais,

  • Speaker #0

    je voulais vivre à Paris, je voulais faire... Enfin je voulais travailler... Je savais même pas où je voulais travailler à Paris, je voulais juste être là où il était. Et au final maintenant je suis là et je suis réceptionniste. Mais c'est trop bien aussi mais...

  • Speaker #1

    C'est différent.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais. T'as appris, bravo à toi parce que ça... Ouais.

  • Speaker #0

    T'es chaud pas tête. Cette période-là était chaud pas tête. Ouais.

  • Speaker #1

    Je m'en sors déjà. T'arrives dans un nouveau pays.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Nouvelle famille. Ouais. T'apprends que... ta vie va être totalement différente par quelqu'un. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Tu as beaucoup à gérer. Oui. Mais j'étais contente de voir que je l'ai surmontée toute seule sans l'aide de... Enfin, si, ma famille m'a aidée, mais ce n'était pas là physiquement. C'était là mentalement et dans les messages, dans les appels, mais je ne pouvais pas pleurer dans les jupes de ma mère. C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu n'avais pas le réconfort que tu peux avoir.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Mais je me dis, si ça se trouve, si j'étais en France à ce moment-là, Je sais pas, j'aurais peut-être fait une dépression, j'aurais peut-être été au plus mal, j'aurais peut-être été vraiment... Bah ouais, dépression et tout quoi. Alors qu'en fait, vu que j'étais loin, j'avais plein de choses pour me changer les idées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est juste le soir, quand je me retrouvais toute seule, que j'y pensais et que du coup, ça allait pas. Mais la journée, j'allais en cours, je visitais Madrid, je rencontrais des gens, je faisais plein de choses. Donc en soi, ça m'a peut-être aidée finalement de vivre ce deuil là-bas. C'est possible.

  • Speaker #1

    T'as vécu totalement différemment en étant en France. Ouais, c'est ça. Et du coup, en dehors de cet épisode-là, quand tu arrives là-bas le 2 septembre, comment ça se passe tes premiers jours, tes premiers instants sur place avec la famille ?

  • Speaker #0

    Déjà, les premiers instants sur place, je n'avais quasi pas dormi dans le bus. Donc, j'étais fatiguée. C'est la maman qui était venue me chercher à la gare. Et donc, je la rencontre pour la première fois et tout. On discute tout le long du trajet. Je rentre, je rencontre la petite qui venait de se réveiller dans le petit-déj.

  • Speaker #1

    Elle avait quel âge, la petite ?

  • Speaker #0

    Elle avait 11 ans.

  • Speaker #1

    Parce que pour contextualiser, c'était une famille de combien de personnes ? Constituées comment ?

  • Speaker #0

    Les parents et la petite. Ok. De 11 ans. Une petite de 11 ans.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc 11 ans.

  • Speaker #1

    En avant, vous les rencontrez, vous avez échangé quelques jours avec eux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et vous aviez...

  • Speaker #0

    On échangeait tout le temps sur WhatsApp.

  • Speaker #1

    Ok. Ils t'avaient expliqué un petit peu ce que tu avais fait, tes tâches.

  • Speaker #0

    Et j'étais en relation avec les deux opères qu'ils ont eues avant moi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc il y en avait une qui était avec eux pendant que moi je leur parlais sur Whatsapp, Skype etc. Et même la opère d'avant, donc les deux étaient allemandes pour le coup. Donc la petite était full allemand avant et après full français. Et donc c'est avec elle en fait que j'étais au téléphone aussi en disant bah voilà comment ça se passe, qu'est-ce que je dois faire. combien je gagne, est-ce que j'ai le droit de faire ça, est-ce que j'ai une chambre, est-ce que je dois conduire, est-ce que j'emmène la petite à l'école, est-ce que je dois faire ? Donc c'est bien, j'avais quand même quelqu'un, je pouvais parler à des gens quand même.

  • Speaker #1

    T'as pu avoir le contexte, avoir le cadre, comment ça allait se passer, ce que tu allais faire et tout. Et au niveau de la rémunération, tu cites le contrat ? Alors,

  • Speaker #0

    je t'avoue que j'ai remonté les messages pour voir à quel moment c'était et en remontant les messages, je vois qu'elle m'avait envoyé par mail le contrat type Au pair, mais je ne me rappelle pas. Je ne sais plus ce que j'ai signé. J'avoue que... Je ne sais même pas s'il est encore ce contrat. Je ne sais même pas si j'ai une trace de ce contrat. Je n'en sais rien, mais j'ai signé un truc, du coup.

  • Speaker #1

    Et tu étais rémunéré combien ?

  • Speaker #0

    J'étais 70 euros par semaine. Mais j'étais nourrie, logée, blanchie. Ils me payaient mon forfait de téléphone. Donc, en fait, j'avais juste à payer mes sorties. Si je voulais aller au resto, si je voulais aller... Enfin, je payais aussi mon abonnement de tram. Mais c'était 20 euros par mois. Donc, c'est rien du tout. Non, je ne payais pas grand-chose. Après, il y a des gens, ils vont dire...

  • Speaker #1

    Il faut profiter des week-ends.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a des gens, ils vont dire 70 euros, c'est rien. Parce qu'il y en a qui avaient plus de 100 euros par semaine.

  • Speaker #1

    Oui, après, je pensais à des pays aussi.

  • Speaker #0

    Oui. Mais il y avait...

  • Speaker #1

    100 euros par semaine en Espagne ?

  • Speaker #0

    Oui, il y en a qui avaient plus de 100 euros. Après, ça dépend des tâches que tu faisais aussi avec la famille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu rencontres la maman... Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Trop bien. Vu qu'on s'était déjà parlé, on savait que ça matchait.

  • Speaker #1

    Ça matchait du coup aussi dans la réalité. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça, j'ai tout,

  • Speaker #0

    mais quand tu rencontres... La première journée, de toute façon, j'ai passé avec la petite. Je me rappelle, elle m'avait déballé tous ses Legos pour me montrer tous ses Legos. On avait fait un tour dans le quartier. Ce n'était pas à Madrid même, c'était dans les environs de Madrid. C'était à 30 minutes en bus de Madrid où j'habitais. Et c'était dans une petite... dans un grand quartier de peut-être 5000 habitants, mais trop chouette. C'était trop bien. Tu avais des petites maisons, les unes sur les autres, mais tu vois, par quartier dans le quartier, on va dire, il y avait une piscine, il y avait des terrains de paddle, il y avait même un collège. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment tu arrives à... C'était une question que je me posais, comment tu t'y prends pour créer du lien avec la petite, avec les parents, sur les premiers instants, les premiers moments ?

  • Speaker #0

    Oui. La petite déjà, elle avait 11 ans donc c'était facile mais d'un autre côté forcément je la connaissais pas.

  • Speaker #1

    Elle, elle parlait anglais, français ?

  • Speaker #0

    Alors oui, avec moi, elle avait interdiction de parler espagnol. Donc avec moi c'était français et si on se comprenait pas c'était anglais. Mais j'avais interdiction de moi de lui parler en espagnol et elle qu'elle me parle en espagnol. Bon, interdiction, mais bon... Parfois elle me parlait en espagnol, mais moi je faisais en sorte de ne pas lui répondre en espagnol.

  • Speaker #1

    C'est toi que tu parlais couramment en espagnol avant de partir ?

  • Speaker #0

    Pas couramment, mais j'ai fait une licence langue étrangère appliquée anglais-espagnol. Donc j'avais beaucoup de base. Mais quand j'ai remonté les messages que j'ai lus, j'ai fait waouh je faisais quand même des erreurs énormes ! Donc j'ai quand même bien progressé. Et donc voilà, on se comprenait. Et puis, mais ouais, avec les parents je parlais en espagnol et avec la petite en français. Je lui donnais des cours de français aussi tous les vendredis. Tous les samedis matins c'était cours de français Mais on avait rien Elle avait pas envie Et moi c'était un supplice La maman je disais mais elle veut pas Comment je fais J'avais pas le choix j'ai trouvé des trucs un peu ludiques A lui faire faire et tout

  • Speaker #1

    Et du coup tu t'entends bien avec la petite fille Globalement

  • Speaker #0

    On a le même caractère Donc il y a des fois où ça frittait un peu Mais dans l'ensemble Génial on était hyper proches Et puis elle a 11 ans en fait, donc on avait 10 ans d'écart. Donc c'était pas si loin que ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça va.

  • Speaker #0

    C'était ma petite sœur et c'est toujours ma petite sœur maintenant. C'est trop bien. Trop bien,

  • Speaker #1

    carrément. Et du coup, elle avait été habituée à avoir des filles au père ? Ils en avaient déjà deux ?

  • Speaker #0

    Oui, deux avant moi et elles avaient le même âge que moi. Donc en fait, il y en a une, elle avait 18 ans et Sophia, elle avait 8 ans. Vraiment, elle, elle l'a vu grandir. Et elle, pour le coup, elle devait l'aider à s'habiller. Alors que moi, je suis arrivée, elle avait 11 ans, elle savait tout faire. Je me suis dit, mais je suis là pour quoi ? En fait, je suis là pour juste lui apprendre le français. Non, c'est tout. Mais c'était chouette. Mais ouais, franchement, on s'entendait trop bien. Et oui, elle était habituée à avoir des gens. Donc, c'était compliqué avec la première au père parce qu'il fallait qu'elle s'habitue à avoir quelqu'un d'autre à la maison. Parce qu'elle a été habituée pendant 8 ans à avoir que ses parents à la maison. C'est ça. Et là, elle vit avec une nouvelle personne, donc je pense que ça a été plus compliqué avec la première au père que moi, parce que moi, c'est sa troisième.

  • Speaker #1

    Ça l'avait grandi.

  • Speaker #0

    Mais par contre, c'était une nouvelle langue, parce qu'elle avait deux ans des Allemandes, et là, c'est une Française. Donc forcément, on n'a pas le même mode de vie avec les Allemands, on ne parle pas de la même manière. Fallait qu'elle s'habitue à switcher en français dans sa tête.

  • Speaker #1

    Et avec les parents, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'était trop bien. Pareil, ça se passait super bien. J'ai rencontré du coup le papa le soir que je suis arrivée. Quand je suis arrivée, il était au travail. Et pareil, je me suis dit, mais comment c'est possible qu'il y ait des gens aussi adorables ? Ah ouais ? Ouais, ouais, ouais. Franchement, les deux étaient incroyables.

  • Speaker #1

    Trop cute,

  • Speaker #0

    bah très jolie. Je m'entendais trop bien avec eux et puis je pouvais leur parler de tout. Le papa, il était cultivé, mais un truc de fou. Et du coup, il m'apprenait plein de choses sur la vie en Espagne, même dans le monde. Sur l'histoire espagnole, sur... J'ai appris. plein de choses avec lui, c'était génial.

  • Speaker #1

    T'es vraiment bien tombée.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu beaucoup de chance de tomber dans cette famille. Et même les deux pères de la famille m'ont dit qu'on a de la chance.

  • Speaker #1

    Ils sont bien.

  • Speaker #0

    Ouais, on a beaucoup de chance.

  • Speaker #1

    Comment tu te sens les premiers jours que t'arrives ? T'es à Madrid, t'es dans une famille sympa.

  • Speaker #0

    Je me sens trop bien, il fait beau.

  • Speaker #1

    Il y a du soleil.

  • Speaker #0

    Il y a la piscine dans le petit quartier. Donc en fait, j'allais à la piscine. Je rencontrais... Enfin, je découvrais la maison, je découvrais ma chambre. Fallait que je prenne mes marques, fallait que je fasse un peu de paperasse aussi, de faire ma carte de transport, etc. Pas de carte d'identité, pas besoin. Du coup, je pensais qu'il allait falloir un truc, mais non. C'est que si tu veux travailler, que tu dois avoir quelque chose. Mais sinon, non, trop bien en fait. Je me suis sentie chez moi tout de suite, parce qu'ils m'ont mis à l'aise tout de suite. Et je me rappelle même qu'avant d'arriver, ils me disaient qu'est-ce que tu manges au petit déjeuner ? Qu'est-ce que machin, non. Là on va faire les courses, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Donc moi je leur demandais du Nutella. Parce que c'était pas du Nutella chez eux, c'était autre chose, mais qui était meilleur que le Nutella du coup, sauf que ça se trouve pas en France. Mais ouais, toujours aux petits soins, est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Est-ce que ça va ? Est-ce que t'as chaud ? Est-ce que t'as froid ? Est-ce que t'as besoin de vêtements ? Est-ce que t'as besoin de... Voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça. Ils voulaient savoir si tu étais à l'aise. Ouais.

  • Speaker #0

    Ils m'ont montré où est-ce qu'ils allaient faire les courses, et si jamais j'avais besoin de quelque chose, bah en fait c'est eux qui payaient. Y'a un jour je me suis acheté des barrettes. je lui dis mais je vais les acheter moi et le papa il était là mais non mets là dessus c'est bon t'inquiète et donc ouais si j'en voulais un truc ouais ça et tu vois moi je suis vachement intriguée en fait par le fait de faire filer au père parce que moi c'est quelque chose que je ferais pas par rapport parce que ça colle pas avec ma personnalité,

  • Speaker #1

    mon caractère tu vois moi je suis quelqu'un d'assez introverti et tout et juste de penser d'aller vivre dans une famille de gens que je connais pas je me dis mais je... trop timide, je serais trop gênée.

  • Speaker #0

    Bah oui, parce qu'en fait, il faut que tu vives comme eux vivent. Mais après, il faut se dire que c'est... Moi, je l'ai vu comme ça. C'était comme ma deuxième famille. En fait, j'étais chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que je voulais te demander un peu. Déjà, dans ta personnalité, comment t'es avec les personnes que tu connais pas ? Tu vas être assez sociale ? T'as assez de facilité à aller vers les gens ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai de la facilité à aller vers les gens. Sauf que j'ai peur de... ce que les gens vont penser de moi. Dans le sens où quand j'étais au collège, lycée et tout, j'étais pas trop aimée. Donc en fait je me dis, qu'est-ce que... Donc d'un côté j'adore aller vers les gens, etc. Mais je me dis en fait ils vont penser quoi de moi ? Parce que j'ai tellement été pas aimée, critiquée, etc. à l'école, que même encore maintenant, je me dis... Ouais, c'est ça. Je me dis est-ce que les gens vont... Voilà, mais là, dans ce cadre-là, c'est différent parce que c'est une famille. C'est pas des gens qui ont ton âge. C'est une famille, c'est eux qui t'ont dit tu viens chez nous. Donc il y a... Enfin, c'est... Y'a pas de... Y'a pas de... Comment on dit ? Y'a pas de... Y'a pas de raison que ça se passe mal, ou que... Ouais, pas de jugement, pas de... C'est... Après, je pense que pour faire fille au père, faut avoir envie de le faire aussi. Faut pas se dire, tiens, je vais partir à l'étranger, tiens, je vais faire fille au père, mais en fait, ça me botte pas trop. Enfin, faut vraiment que t'aies envie de le faire pour que t'aimes, je pense. Sinon, ça vaut pas le coup. Enfin... Vaut mieux. partir à l'étranger trois mois toute seule comme ça tu profites tu fais ce que tu veux et fille au père c'est vraiment en fait c'est vrai qu'on a l'image de fille au père de t'es dans une famille tu fais le ménage parce qu'il y a des gens c'est ça et moi c'était pas ça je faisais pas le ménage parce qu'ils avaient une femme de ménage il y a plein d'expériences différentes de fille au père mais

  • Speaker #1

    tu vois questionnement c'était vraiment plus sur le fait d'être dans une famille avec les gens qu'ils connaissent pas et être comme chez toi au final

  • Speaker #0

    connais pas et tout,

  • Speaker #1

    oser vivre dans la maison tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bah il faut, il faut oser.

  • Speaker #1

    Tu poses pas de question.

  • Speaker #0

    Ouais c'est ça, tu y vas et puis si ça se passe mal bah t'en parles et tu rentres au pire du pire. Ou tu restes là mais tu... Je connais des filles qui ont changé de famille parce que ça se passait mal et ils ont trouvé une autre famille donc du coup ils sont partis voir une autre famille et ça se passait mieux et du coup ils ont kiffé.

  • Speaker #1

    Je pense il faut, il faut oser et savoir communiquer peut-être avec la famille.

  • Speaker #0

    et pas avoir peur de dire les choses.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je pense que tu peux vite pas trop oser et au final, tu peux te bloquer et à ruminer.

  • Speaker #0

    Et à subir le truc. Et à se dire, en fait, je ne me sens pas bien, mais je n'ose pas le dire parce que j'ai peur qu'il soit déçu, que ça ne se passe pas bien pour moi. Alors qu'en fait... La communication c'est la clé.

  • Speaker #1

    C'est pas plus facile à dire qu'à faire.

  • Speaker #0

    Ça je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et toi du coup ça se passait bien vos communications avec ta famille et tout ?

  • Speaker #0

    Ouais parce que vu que je parlais déjà espagnol, ça a été super simple de dire quand ça allait, quand ça allait pas. Mais comme ça allait 90% du temps, et tu vois si jamais un jour j'étais malade, je me sentais pas bien, bah en fait quand j'ai vécu le deuil là par exemple, il y a un moment où j'étais vraiment pas bien, et la maman elle m'a dit mais c'est pas grave, demain matin tu te lèves pas, demain matin tu fais rien, tu fais ta vie. Tu vois, si j'étais malade ou quoi, je suis allée chez le médecin là-bas, parce qu'il y a un jour, j'étais malade. Et du coup, je suis allée chez le médecin. Enfin, en gros, c'était vraiment un petit soin, quoi. Si ça va pas, bah ça va pas. T'as pas faim ce soir parce que tu te sens pas bien, bah c'est pas grave. Bah va te coucher si t'as envie de te coucher. T'as pas le droit de rester là. Donc j'étais oubliée à rien, en fait. Si j'étais pas bien, voilà. Si j'avais un coup de fil important à passer, si j'avais envie d'appeler mes parents ou quoi. Enfin, ça c'est normal. Il faut pas me l'interdire, mais voilà, n'importe quand, si je voulais, je le faisais, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, ils étaient ouverts à ce qu'ils voulaient vraiment. que tu sois bien.

  • Speaker #0

    Ouais. Mais en fait, j'étais... Ils m'ont considérée comme leur... Du coup, quatrième fille. Oui,

  • Speaker #1

    au final. Ouais. Et ouais, tu t'es sentie du coup comme ça, comme étant vraiment... Ouais. Faire partie de la famille.

  • Speaker #0

    Mais je me le sentais déjà avant d'arriver de toute façon. De par les photos qu'ils m'ont envoyées, de par plein de choses. Ouais, ils t'ont montré tout ce qu'il faut pour la mise en condition de...

  • Speaker #1

    Bah, maintenant, tu vas vivre avec toi.

  • Speaker #0

    C'est ça. Si ça va pas, tu me le dis. Si ça va, tu le dis. Si... S'il y a un problème avec la petite, tu me le dis, on arrange le truc. S'il y a un problème avec le papa, on en parle. C'est ça, c'est tout.

  • Speaker #1

    D'avoir réussi à créer ce climat de confiance, d'échange, de bienveillance, c'est bien tombé.

  • Speaker #0

    Franchement, j'ai eu de la chance de tomber sur cette famille-là.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe tes semaines, tes journées ?

  • Speaker #0

    Comment ça se déroule ? Une journée type, parce que c'était tous les jours pareil. Je me levais vers 7h, 7h30 pour aider la petite à prendre le petit-déj. Sauf qu'elle a 11 ans, elle se levait au dernier moment. Et le papa, en fait, quand j'étais debout, quand je me levais, le jus d'orange était déjà pressé, le lait était en train d'être chauffé, le petit-déj était déjà dressé. Le petit-déj, on le dressait le soir. On mettait la table le soir pour le lendemain, comme ça le lendemain. Et donc en fait, je me levais, je ne m'habillais pas parce que moi je ne partais pas tout de suite. En fait, c'est le papa qui emmenait la petite à l'école. Moi, ce n'était même pas moi. Moi, je me levais juste pour être avec elle. Sauf que vu qu'elle avait 11 ans, quand elle avait 8 ans, la première au père, elle l'aidait à s'habiller, à se brosser les dents, à se coiffer, etc. Moi, elle faisait tout, toute seule. Donc, je me levais juste pour prendre le petit déjeuner. Lui dire, allez Sophia, dépêche-toi, tu vas être à la bourre. Et au final, après, il partait. Et puis, moi, j'allais me préparer. Et puis après, je prenais mon bus à 9h30, je crois, pour partir à l'école que j'avais jusqu'à midi. Après j'avais temps libre, mais jusqu'à 17h, 17h-18h. Il fallait que je sois rentrée quand la petite rentrait. Et c'était même pas moi qui allais la chercher, c'était le papa. Et puis quand on rentrait, donc là pour vous il fallait que je sois rentrée à l'heure, mais si je rentrais pas à l'heure pile poil c'était pas grave. Quand je rentrais, on partait faire les devoirs tout de suite. Donc les devoirs, sauf que les devoirs c'était un enfer, c'était chiant, c'était long. Parce que les espagnols ils vivent pas comme nous. C'est-à-dire qu'ils mangent le soir à 21h. Donc elle faisait ses devoirs jusqu'à 20h. J'étais là, j'en ai marre. Tu voulais pas les aider. Et après elle faisait ses devoirs, je l'aide, etc. J'ai appris les tables de multiplication. Je l'ai aidée aux tables de multiplication en espagnol. Parce que pour le coup là je pouvais pas le faire en anglais ou en français. Il fallait qu'elle le sache en espagnol surtout. Donc voilà j'ai appris plein de choses. En plus elle était dans une école assez... Bonne école quoi. Que les parents payaient cher l'année pour qu'elles soient dans un bon truc. C'était une école bilingue. C'est-à-dire qu'elle avait des cours en anglais et des cours en espagnol. Et du coup, elle avait plein de cours. C'était hyper intéressant, franchement. Elle voyait plein de trucs, elle faisait des exposés. Du coup, je devais l'aider. Des trucs de fou.

  • Speaker #1

    Au final, ça fait un peu aussi des cours en espagnol.

  • Speaker #0

    Soit j'en avais marre. Soit j'avais pas envie de faire les devoirs parce que je savais qu'elle avait pas envie. Et moi, parfois, je m'ennuyais. Et donc, des fois, j'étais sur mon téléphone. Parce que j'avais pas le droit d'être sur mon téléphone pendant qu'elle était en train de faire ses devoirs. Même pendant que j'étais avec elle. Mais ce qui est normal. c'est vrai que quand elle est en train de faire ses devoirs qu'elle est concentrée sur son truc que tu peux rien faire à côté ouais c'est là je regarde ce qu'elle fait même quand t'as quelqu'un c'est ça puis après douche et après on mangeait et on mangeait tous les 4 dans la cuisine on regardait les infos on discutait de la journée etc et puis après ben dodo ouais ça toute la semaine et il y a juste le vendredi soir on avait un petit rituel parce que c'était le début du week-end C'était le jour des courses, on prenait des sushis à Carrefour et on regardait un film toutes les deux. Donc en français pour le coup. On choisissait un film ou une série ou quoi qu'on regardait en français. On a même regardé les Marseillais, je l'ai fait regarder les Marseillais. Les Marseillais jusqu'à maintenant. Sauf que la maman elle voulait pas. On regardait en toum toum. Et il y a un jour on était en train de regarder un truc, on avait mis, je crois que c'était Rebelle, le Disney Rebelle. Et sur une autre page c'était les Marseillais. Donc on regardait les Marseillais, et quand la maman arrivait, on mettait Rebelle. Donc ouais voilà, du coup on regardait des trucs en français. Et le week-end, c'était un peu chiant parce que la petite et le papa se levaient à 13h30. Donc ils se levaient, ils prenaient le petit déjeuner à 13h30. Moi, je me levais, il était 10h et puis je parlais avec la maman pendant 2h. Parce que si j'avais rien à faire le week-end. Parce que ce qu'il faut savoir aussi, c'est que je ne me suis pas fait de potes là-bas. J'étais dans une école, mais il n'y avait que des Allemands. Essentiellement des Allemands. Qui ne faisaient pas l'effort de me parler en anglais ou en espagnol. Donc du coup je me sentais exclue, donc je ne me suis pas fait de pote. Donc je ne sortais pas le week-end en fait. Mais vu que j'étais tellement bien avec la famille, ça ne me dérangeait pas. Parce que si j'avais envie d'aller au centre commercial, je pouvais aller au centre commercial. Et les voisins avaient une au-père anglaise. Et pour le coup, elle, je me suis bien entendue avec elle, mais elle ne restait que jusqu'en décembre. Mais les week-ends, parfois je les passais avec elle. Donc ça c'était chouette. Et le week-end, on passait la soirée tous les quatre aussi, mais devant la télé. On regardait un truc à la télé.

  • Speaker #1

    Il n'y avait pas de moment où la famille avait envie de se retrouver entre eux, par exemple un dimanche ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je fais partie de la famille. Donc en fait, il n'y avait pas tous les trois. Tous les trois, c'était quand moi j'entrais en France. À Noël par exemple, à Noël ils étaient tous les trois, parce que j'étais rentrée en France pour Noël. Mais sinon, quasi tout ce que j'ai fait, je l'ai fait avec eux. Et puis il était présenté comme sa sœur en fait.

  • Speaker #1

    C'est fou hein ? C'est fou ! Ça me fascine. De voir la force des liens qui se créent en pas beaucoup de temps. C'est ça. On se pose la question, est-ce que c'est parce qu'avant de partir, ou même la famille qui t'accueille, on se conditionne un petit peu à s'intégrer les uns aux autres ? Ou parce que tu vois, au final, tu y es pour travailler, mais en France, par exemple, tes collègues à l'hôtel, tu les vois tous les jours. Pour autant, je ne suis pas sûre qu'un de eux, tu considères comme ta famille, tu vois.

  • Speaker #0

    Bah non.

  • Speaker #1

    Même si tu vois un collègue qui t'entend bien, et que tu vas voir des cours, un week-end et tout, mais...

  • Speaker #0

    de là avoir un lien aussi fort que ça c'est ouf quoi c'est pour ça que là je suis vraiment on me présentait comme sa soeur c'est trop bien et si on faisait des activités ah bah sa soeur elle sera là on est 4 on est pas 3 il y a Charlotte machin et c'était trop bien on a fait plein de trucs comme ça et

  • Speaker #1

    puis je payais même pas les trucs tu vois c'était comme ça tu vois comment t'arrives à te créer une vie sociale quand t'es dans un nouvel endroit pour travailler...

  • Speaker #0

    C'est compliqué de rencontrer des gens. J'ai rencontré des gens. J'ai rencontré des Allemands. Sauf que quand je sortais, quand j'étais avec eux et qu'ils étaient tous en groupe, la facilité, c'est l'allemand. Parce que c'est la langue qui domine dans tous les gens qui sont là. Donc, des fois, je me retrouvais autour d'eux, au resto et tout, à les écouter parler. Il n'y en a aucun qui me parlait à moi. Donc, j'ai fini par me dire que ça ne sert à rien que je fasse l'effort de rester avec eux. Donc, c'est moi aussi qui me suis primée du truc parce que je ne me sentais pas à ma place. Je parlais pas un mot d'allemand. Je leur disais, je ne parle pas en allemand, pour qu'ils se disent à un moment donné, mais parlez avec moi, merde, quoi. Je suis là, aussi. Ouais, c'est ça. Après, j'ai rencontré un Français, avec qui on a fait des petits trucs et tout, c'était sympa, mais on habitait vraiment loin. Moi, j'étais à Madrid, j'étais en haut, et lui, il était en bas à gauche, quoi. Enfin, tu vois, genre, vraiment, c'était super loin. C'était à l'opposé, donc on faisait des petits trucs, parfois, on allait au centre commercial, ou on allait dans Madrid et tout, mais voilà. Mais sinon, je n'ai pas rencontré, non, franchement.

  • Speaker #1

    Après, tu t'entendais bien avec la famille et tout.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'était cool.

  • Speaker #1

    Et tu as pu visiter un petit peu l'Espagne quand même ?

  • Speaker #0

    Ou Madrid ? Alors, j'ai visité les alentours de Madrid. J'ai visité la ville d'Avila. J'ai visité Tolède. J'ai visité Ségovie et Séville. Mais je n'ai pas pu plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà pas mal,

  • Speaker #0

    franchement.

  • Speaker #1

    Il doit y avoir quand même, je pense, déjà de quoi faire dans les alentours de Madrid et tout.

  • Speaker #0

    Oui. Il y a pas mal d'opères, j'ai beaucoup visité Madrid. Le seul truc... Enfin, avec l'école, le vendredi, c'était excursion. Donc en fait, grâce à l'école, j'ai visité plein de choses. J'ai visité le stade, que j'adore, je crois que c'est ma meilleure excursion. Je suis restée trois heures dans le stade pour faire tout le tour bien, correctement. J'ai fait le stade, j'ai fait certains musées, mais pas tous. Je regrette de pas pouvoir avoir vu une carnica, par exemple, qu'on connaît à l'école. Ouais, c'est ça. J'ai visité des quartiers de Madrid avec des profs qui sont tellement passionnés par ce qu'elles font qu'elles savent tout. ce qui s'est passé dans le truc. Ouais, c'est ça. Ça, c'était génial. Et ouais, même si je ne me suis pas fait pote, en soi, c'est pas grave, c'était trop bien quand même.

  • Speaker #1

    C'est essentiel. Et dans la vie du coup en général, au niveau du lifestyle, des us et coutumes un petit peu, quelle différence tu as pu voir entre l'Espagne et la France ?

  • Speaker #0

    Bah déjà le repas, ça c'était très compliqué. C'était surtout le week-end que je le ressentais, parce que comme je disais, on se lève tard et puis on mangeait à 15-16h, le soir 22h, du coup tu te couches, tu viens de manger, c'est lourd, donc tu n'arrives pas à dormir. Après dans les magasins, les gens sont hyper chaleureux. Tu rentres dans le magasin, on va te dire hola cariño, qu'est-al ? Alors littéralement, coucou mon chéri, comment ça va ? Là t'es là, alors oui bonjour. En France parfois on te dit même pas bonjour, on te regarde même pas. Et là on te sert du thé quand tu rentres. Ça j'ai vu, j'ai trouvé ça génial à chaque fois que tu rentres dans un truc, si moude comme ça. Le temps aussi, il fait beau tout le temps. Donc trop bien. Enfin ouais la température et tout. Ouais, je pense que c'est les trois plus gros trucs que j'ai vus. Après, forcément, tu passes d'une petite ville où j'ai grandi à... Après, j'ai fait mes études à Dijon, donc c'était un peu plus grand quand même. Mais quand tu passes Dijon à Madrid, c'est quand même un gap énorme. Donc, t'as pas les transports en commun, le fait que ça parle espagnol partout, tout le temps. Quand t'entends du français, tu te dis Ah ! Il est où ? Mais voilà. Mais non, franchement... Ouais,

  • Speaker #1

    c'est pas grave globalement. T'es pas sentie déboussolée ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Après, c'est en Europe. Ouais, ça reste en Europe. C'est la même monnaie. Ouais. Il y a juste la langue en soi qui change de tout ça.

  • Speaker #1

    Ouais. Et dans la famille, il y a des choses qui t'ont marquée un petit peu sur le quotidien, comme ils sont, leur vie. Pas spécialement.

  • Speaker #0

    Franchement, non. Pas spécialement. Ouais, c'était bien intégré. Ouais. Et puis, ils avaient une femme de ménage. Donc, j'avais pas besoin de faire le ménage nulle part. Donc, ça, c'était chouette. que je pensais que j'allais devoir faire le ménage tout le temps comme certaines filles opères et en fait non pas du tout, même la femme de ménage faisait à manger, c'est à dire que le vendredi matin elle était là et elle faisait à manger pour la semaine, vous voyez c'est un vendredi où j'allais pas à l'excursion avec l'école et où je l'aidais à manger, donc j'ai appris à faire des vraies tortillas espagnoles j'ai appris à faire des colocatas j'ai appris à faire des trucs typiques espagnols et maintenant il y a des trucs qui me manquent le jambon espagnol au niveau de la bouche le seul truc qui me manquait c'est quand même le fromage il y a un truc qui me manquait c'était la grenadine il n'y en a pas là-bas il n'y a pas de grenadine il n'y a pas d'ice tea, il y a du Nutella mais c'est un autre le cacao aussi ce que j'ai trop aimé là-bas c'était le Nesty donc ils n'ont pas d'ice tea, je crois qu'ils ont peut-être de l'ice tea mais si tu vas dans un restaurant et que tu demandes de l'ice tea, tu n'as pas de l'ice tea, tu as du Nesty ça c'est trop bon, pareil je crois qu'il n'y a pas de coca il y a du Pepsi dans les restos, je ne suis pas sûre. Le jambon, il était incroyable. Sauf qu'ici, tu n'en trouves pas. Enfin, tu en trouves, mais il faut mettre le prix. Et encore, je trouve qu'il n'a pas le même goût. Je me rappelle, la maman, elle avait eu une cuisse de jambon à Noël par sa boîte. Et donc, tous les matins, elle en coupait des bouts. C'était tellement bon. Les petits déjeuners, j'ai appris à faire des petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Tu mangeais quoi du quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça dépend. Des fois, c'était du Nutella. Des fois, c'était des céréales. Et des fois, c'était du pain avec de l'huile d'olive et du jambon. Et puis, de la tomate hachée. Des trucs de là-bas. Un truc typique.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ça qui est cool quand tu es au Père. C'est que vraiment,

  • Speaker #0

    tu utilises. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ce n'est pas du voyage un peu touriste. C'était dans le truc. L'école du pays et tout. C'est une bonne expérience.

  • Speaker #0

    C'était...

  • Speaker #1

    Et du coup donc t'es arrivée en septembre 2019, le

  • Speaker #0

    Covid a commencé à arriver.

  • Speaker #1

    Comment ça s'est passé du coup ?

  • Speaker #0

    Et ben ça s'est passé que... Donc j'ai commencé à me faire des copains en fin février, début mars. Avec qui ça matchait bien et tout, j'étais là ça va être j'ai beaucoup ma faim, ma fin d'année. Donc tu étais avec pour un an ? Ouais, de septembre à août. Et je me dis ça va être génial, j'ai rencontré des gens dont une Autrichienne, qui je m'entendais super bien parce que du coup on parlait anglais, elle parlait pas espagnol. Donc on parlait anglais et c'était trop bien. Et puis en Espagne c'était donc le 10 mars qu'ils ont fermé les écoles. Et le 11 mars, bah y'avait plus rien. Le 11 mars en plus je commençais, je toussais et tout, et la maman elle m'a dit non. Là y'a enfin passé un truc et tout machin. Et c'est là qu'ils ont dit bah confinement pendant 15 jours. Et ça m'est pas venu à l'idée de rentrer en France. Parce que je me dis, c'est dans 15 jours. Alors là, dans 15 jours, je vais visiter, je vais à Saint-Jacques-de-Compostelle, je vais à Vigo, je vais en Galice avec des potes. Ça va être trop bien. Fin avril, j'ai ma copine Sylvana qui vient me voir. Après, c'est ma mère qui vient avec mon frère, mes grands-parents. Ça va être trop bien. Et bah non. Et bah non ! En fait, les 15 jours se sont transformés en 4 mois. Et je suis restée les 4 mois là-bas.

  • Speaker #1

    Et vous étiez du coup confinée ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'était comme en France ?

  • Speaker #0

    Alors, moi... Je n'ai pas connu le confinement en France.

  • Speaker #1

    Finement, on est un petit au pair.

  • Speaker #0

    Ouais. Et tous les au pairs que je connais sont rentrés chez eux. Mais pas moi. Je restais confinement à partir du 11 ou 12 mars, je crois. Donc total, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas sortir même dans la rue jusqu'à fin avril. Donc de mi-mars, du 11-12 mars au 28 avril, je crois, je ne suis pas sortie de la maison. J'ai vu que les... Et encore, j'étais en maison et pas en appartement. Donc il y avait un extérieur. Et donc là, les journées en confinement, c'était le matin, je me lève. La petite, elle avait cours en visio de 9h à 17h. Les parents étaient tous les deux en télétravail. Moi, j'avais cours de 10h30 à midi en visio. Et après je faisais ce que je voulais de la journée. Parce qu'ils étaient tous en télétravail ou à l'école. Et donc j'ai rattrapé mes séries, j'ai rattrapé mes vidéos YouTube, j'ai appris des gens. Franchement c'était long. Et puis quand la petite avait fini à 17h, on faisait un peu de sport. Et comme moi je ne suis pas du tout sportive, ça m'embêtait plus qu'autre chose de faire ça. Donc je faisais mais ça ne me faisait pas kiffer. Et puis voilà, après on mangeait et on allait se coucher. Pareil, tu passes ta journée en confinement, t'as pas sommeil, t'as pas faim. Mais voilà, ça a été ça pendant tout le confinement. Et puis après, à partir de fin avril, on a pu sortir au moins dans la rue. Donc là, on recommençait les balades avec le masque, par contre. Même si on était en plein air, il fallait mettre le masque dehors, même si tu croisais personne. C'est irréel aujourd'hui. Ouais, c'est clair. Et Madrid a été déconfinée totalement, je crois, le 4 juin.

  • Speaker #1

    Et là, du coup...

  • Speaker #0

    Sauf que pas pour moi parce que les parents étaient vraiment flippés du Covid. Donc ils avaient peur que je le ramène à la maison. Donc je pouvais plus prendre les transports en commun si je voulais aller à Madrid. Donc en plus j'avais perdu ma carte d'identité donc je pouvais pas rentrer en France techniquement parce que j'avais pas de papiers. Et en moins je n'avais pas de papiers donc heureusement que c'était le confinement. Mais en fait quand j'ai pu sortir, quand la maman devait aller au boulot récupérer des trucs, et ben je partais avec elle. et je traversais tout Madrid à pied pour aller au consulat français. Et donc, ouais, mes seules sorties, c'était... Je pouvais pas prendre les transports, donc c'est quand la maman allait à Madrid avec sa voiture que... Et j'avais interdiction de prendre le métro dans Madrid. Il fallait que je fasse tout à pied. Pour pas que je risque, entre guillemets, ma vie et que je risque de ramener le Covid à la maison. Après, les deux parents étaient des personnes à risque. Donc ils avaient peur aussi. Donc il y a eu tout un truc de... Ouais mais imagine la petite, elle est orpheline, elle perd ses deux parents. Moi j'étais là, ça extrapole quand même. Je trouve que ça extrapole. Après il y a eu un gros truc aussi. Moi c'était compliqué de faire un confinement quand même loin de sa famille. Dans une famille que tu connais depuis 6 mois, c'est pas ta langue, tu peux pas forcément faire ce que tu veux non plus. Si t'as envie de rien faire pendant toute une journée, tu peux pas. Et donc, je crois que ça se ressentait sur comment j'étais avec la petite, etc. Et donc, il y a un jour, la maman me l'a reproché, mais fort. Elle était venue me voir dans ma chambre, etc. Elle était restée une heure et demie avec moi. Et elle m'avait tout déballé en mode, c'est pas bien, il ne faut pas faire ça. Je me rappelle, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps à ce moment-là. Mais j'étais avec elle, je pleurais. Et elle m'avait reproché, elle m'avait dit, mais ça ne s'est jamais passé comme ça avec les opères d'avant, etc. J'étais là, oui, mais les opères d'avant, elles n'ont pas vécu le confinement. Donc, si ça se trouve, elles seraient rentrées, tu vois. Et je crois que c'était la seule fois où il s'est passé un petit accrochage avec la famille. À ce moment-là, parce que je pense que j'étais trop sur mon téléphone. En même temps, je n'avais que ça à faire. Je n'étais pas assez avec la petite. Même pour la petite, la petite ne voyait plus ses amis. Elle ne sortait plus. Elle les voyait en vidéo, mais bon, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil.

  • Speaker #0

    Non. Donc, c'était le seul moment vraiment de toute l'expérience qui était un peu... plus difficile parce que bah ouais t'as eu des autres moments un peu plus renaud un peu plus galère sinon ? bah non j'en vois pas franchement j'en vois pas plus que ça ouais c'était vraiment le seul truc mais en fait en soi le confinement en lui même il était cool ouais c'est juste le plus il y a eu un moment où ça a pesé et puis en fait on a eu cette discussion là ça a été compliqué les jours d'après parce que je savais pas trop où me mettre je savais pas quoi faire j'avais peur que si je fasse un truc ça a été mal interprété ou quoi Et au final, après, non, pas du tout. Voilà, ça a duré deux, trois fois, mais... Enfin, deux, trois jours, mais... Après,

  • Speaker #1

    ça a passé.

  • Speaker #0

    C'était ça. Mais voilà, en fait, ça s'est remis, ça s'est remis à jouer. Comme ça, et après, c'était reparti.

  • Speaker #1

    Il y a eu un moment où tu t'es dit quand même...

  • Speaker #0

    Non. J'en ai pas le souvenir. Franchement, j'en ai pas le souvenir. J'avais peur, j'avoue, pour mes grands-parents. Je leur envoyais des messages, je disais, faites attention, parce que forcément, les annonces de Macron, je les regardais sur mon ordi. Parce que pour comparer la France et l'Espagne, en fait, un peu, même si, bon, j'ai pas trop compris, je crois, mais voilà. Parce qu'en France, il y avait cette histoire de papier, où tu dois... Mais je crois qu'en Espagne, il n'y avait pas. Tu pouvais sortir... Enfin, tu pouvais... Je le faisais pas mais moi ce qui m'a marqué c'est la maman qui allait faire les courses toute seule donc elle partait trois heures et puis elle rentrait et elle sortait un genre de plaid dans le garage elle mettait tous les aliments et elle désinfectait tout. Elle n'a jamais le choix. Tout était désinfecté et après il fallait qu'elle se déshabille dans le garage, qu'elle mette tous ses affaires dans la machine à laver après elle allait se doucher et après c'est bon je peux commencer ma journée. Il fallait vraiment qu'elle se désinfecte de la tête au pied pour que ça aille parce qu'elle était sortie quoi.

  • Speaker #1

    C'était vraiment une drôle de période quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Ça parait...

  • Speaker #0

    Ouais. Moi je trouve ça fou de l'avoir pas vécu en France justement. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais,

  • Speaker #0

    grave. Et d'être en mode... Bah en fait...

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est une anecdote genre... T'as fait quoi pendant le confinement ? Bah moi j'étais en Espagne. Ouais, c'est ça. Tu vois ? Donc j'étais confinée aussi mais... Pas de la même manière.

  • Speaker #1

    Et du coup bah après tu poses petit à petit, la vie elle reprend un peu son cours etc.

  • Speaker #0

    Bah oui et non parce qu'on a déconfiné le 4 juin, enfin mi-juin. Et après comme je te disais je ne pouvais pas sortir comme je voulais. Donc je ne suis pas sortie comme je voulais jusqu'à ce que je rentre en France en fait. Et du coup tu es rentrée en juillet ? Fin juillet. Fin juillet. Et le truc que j'ai fait c'est que je leur ai dit bah écoutez vu qu'il y a eu le confinement je reviens. Donc j'avais dit je refais un an avec vous pour pouvoir faire tout ce que je n'ai pas pu faire pendant que j'étais là quoi. Et donc ils étaient trop. trop content. Ils ont dit que comme ça, au moins, il n'y a pas eu notre opère à engager, on va dire. Donc, ok, pas de soucis. Et moi, j'avais dit, comme ça, au moins, la petite, maintenant, elle a 12 ans, c'est bon, elle peut se gérer toute seule. Donc, je vais trouver du boulot. Je suis retournée en septembre 2020, du coup. Là, j'ai rencontré des gens. Je fais un peu des potes françaises. J'ai postulé à plein de trucs. Et jusqu'au jour où la maman était vraiment flippée encore du Covid. Parce que là, pour le coup, je prenais les transports. Je sortais, j'allais au bar, je faisais... Ouais, c'est ça. J'allais faire ma live. Ouais, ouais, ouais. Je profite. Et donc, elle avait peur que je ramène le Covid. Et donc, elle a fini par me dire, mais Charlotte, en fait, je veux plus que tu sortes. Et là, j'ai bien. Quoi ? Donc, en gros, elle voulait que j'essaye de trouver un BTS ou un Master ou je sais pas quoi à faire en visio. Mais... Bah non, je lui ai dit, mais le truc, c'est que je veux pas... Enfin, je veux pas rester un an avec vous. Je vous aime de tout mon cœur. Mais passer un an avec vous... En restant enfermée à la maison, ça sert à rien. Tu vois, moi je suis là pour voyager, pour visiter, pour faire tout ce que j'ai pas pu faire pendant l'année où j'étais pas là, quoi. Enfin, où il y a eu le confinement, pardon. Et au final, ils voulaient vraiment pas. J'ai essayé de trouver du boulot dans des entreprises où je faisais du lundi au vendredi pour pas travailler le week-end. Parce que sinon, j'avais cherché dans des magasins, mais j'ai jamais eu de réponse nulle part. Rien du tout. Donc, j'ai fini par leur dire, bah écoutez, je vais rentrer en France, quoi. Je trouve du boulot. Et donc j'ai fait un entretien en visio à distance avec Intersport. Et la directrice de l'époque m'a dit Ouais, je te prends. Est-ce que tu peux être là vendredi ? C'est-à-dire 4 jours après. Enfin, 5 jours après. Alors là, maintenant, tu es là. Ouais. J'ai fait Oui ! Donc j'ai été acheter une nouvelle valise. J'ai fait tout ça. Je ne voulais pas rentrer en avion. J'avais peur. J'ai envoyé une valise par la poste. Je suis rentrée en bus. Et quand je suis rentrée en France... Donc vraiment, ça s'est fait en 3 jours. En trois jours, j'étais rentrée. Quand je suis rentrée en France, Macron, il a annoncé le deuxième confinement.

  • Speaker #1

    Ah, pire.

  • Speaker #0

    Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Là, j'ai fait, c'est pas vrai. Donc là, je quitte Madrid, qui n'est plus confinée, mais j'avais un confinement forcé avec la famille, pour rentrer en France et avoir un vrai confinement. Je fais, c'est pas possible. On m'en veut, là. On m'en veut. On déteste, là. Ouais, je suis vraiment rentrée le jour où il a annoncé le deuxième confinement. Et en fait, j'ai eu peur. Je me dis, mais ça prouve un tas de sport, du coup, il ne peut pas me prendre. Ils m'ont pris quand même. Donc j'ai juste attendu la fin du confinement pour commencer à travailler vraiment. Mais voilà. Et du coup, après, c'était parti en sport. Et puis voilà.

  • Speaker #1

    Nouveau chapitre.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, t'es encore en contact avec ta famille ? Ouais.

  • Speaker #0

    Toujours. T'es retournée maintenant ? Oui, deux fois. Là, la dernière fois, c'était en mars 2023.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi, tu dirais, peut-être ton meilleur souvenir là-bas ? Un moment où tu t'es dit genre, waouh, là,

  • Speaker #0

    trop cool. Alors. J'avais fait des petites notes, attendez je vais regarder si c'est dedans ou pas. J'ai fait un festival de musique au début que je suis arrivée, pareil, et ça c'était vachement cool. Il y avait genre 60 000 personnes. Et c'était un gros, gros festival. Il y avait des... J'y suis allée parce qu'il y en avait deux, des One Direction. Et j'étais trop fan à l'époque. Enfin, à l'époque. Toujours maintenant, j'aime bien, mais moi, je n'irais pas aller voir un festival comme je me dis. Pour moi, j'ai vécu la vie de fête. Enfin, j'ai vécu un concert au moins à Madrid, tu vois. Donc ça, c'était cool. Le stade, genre la visite, ma première visite du stade, ça a été vraiment un moment incroyable. J'ai vraiment, mais vraiment, je pense que... C'est con parce que ça n'a rien à voir avec la famille. C'était vraiment la vie à Madrid. C'était trop bien d'avoir tout vu. C'est la première fois que je visite un stade en plus. Là, je visite celui-là. Du coup, maintenant, je suis fan du Real. Maintenant, mon équipe, c'est le Real. Ça, c'était trop cool. Je me rappelle que le lendemain de la visite du stade, on est allé à un parc d'attractions avec plein de gens. Un parc d'attractions juste à côté de Madrid. C'était trop bien aussi. On s'est trop éclatés. En fait, je me rappelle que ce week-end-là, c'était un week-end de dingue. Et puis après... Ouais, les parents de la famille, ils ont... Enfin, la maman, elle a une meilleure amie. Et cette meilleure amie, c'est la maman d'un champion du monde de MotoGP. Enfin, champion du monde. D'un gars qui est en MotoGP en ce moment. Et qui a été du coup champion du monde en Moto2, je crois. Et en fait, je l'ai rencontré, ce gars-là. Et c'était une soirée qui était trop bien. C'était une soirée de fin de saison pour lui. C'était l'année après qu'il ait gagné le championnat. Et en fait, je me rappelle que du coup, là, j'étais vraiment émergée avec plein d'Espagnols de partout. Lui qui arrivait, il était à l'Instar et tout. Moi, j'étais là, je suis en train de rencontrer quelqu'un. Il n'était pas du tout en MotoGP encore en ce moment, donc personne ne le connaissait. Et maintenant, il est connu. Enfin, il faut regarder la MotoGP, mais il est connu maintenant. Et je trouve ça fou de me dire que j'ai le numéro de sa maman. Genre, sa maman, elle m'aimait beaucoup. Et du coup, j'ai des cadeaux que sa maman m'a offerts. Et franchement, c'est con, mais c'est des petits trucs comme ça où je me dis que j'ai eu de la chance de tomber sur ces gens-là et de rencontrer des gens comme ça. Et même si sa maman, à ce gars-là, elle m'a vraiment beaucoup aimée. Et donc...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Même toutes les copines de la maman, elles m'aimaient bien. Mais surtout elle, je me dis, au point de me faire des cadeaux. Je suis personne en soi pour elle.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Je pense qu'elle en a fait aussi aux opéras d'avant, mais... Mais moi, elle ne m'en a pas fait qu'un. J'ai un collier de sa part, j'ai une écharpe que je mets encore. J'adore son écharpe. Des trucs comme ça.

  • Speaker #1

    C'est touchant, je trouve,

  • Speaker #0

    les petites impressions. C'est clair, c'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais, avec le recul, ça t'a apporté quoi, cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je pense que je me suis rendue compte que je pouvais surmonter plein de choses toute seule. Le deuil de cette personne, le confinement que j'ai quand même passé très loin de ma famille.

  • Speaker #1

    C'est vrai que tu as eu vraiment deux grosses épreuves.

  • Speaker #0

    Ah ouais ouais ! Et là je me suis dit en fait t'es forte, franchement t'es forte et tu peux surmonter tout ça figurine de noce quoi. C'est pas parce qu'il va t'arriver des trucs comme ça que tu vas être au fond du trou quoi. Et genre je me suis dit ouais je suis quelqu'un d'hyper stressé et tout, mais ces situations là m'ont stressé, mais je les ai surmontées super bien quoi. Sans angoisse, sans me dire comment je vais faire et tout. Et je pense que ça m'a donné un peu de confiance en moi, que ça m'a donné... Ouais, je me suis rendue compte que je pouvais faire les choses toute seule et j'avais pas besoin, en passant, de mes parents, quoi, pour, par exemple, être hyper entourée. Parce que j'étais très coucounée quand j'étais petite, surtout par mes grands-parents, ce qui est génial. Mais c'est vrai qu'il y a certaines angoisses que j'ai de mon enfance. Et du coup, je me dis, bah, en fait, je peux les surmonter.

  • Speaker #1

    Tu t'es rendue compte que tu pouvais être indépendante ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Ouais, sans être... trop stressée, même si je suis quand même toujours très stressée, alors c'est un gros problème chez moi, mais franchement, je pense que ça m'a vachement enrichie, puis ma maman m'a trouvé beaucoup mieux aussi, quand je suis revenue de là-bas, plus épanouie, ouais. Et encore maintenant, elle me dit, elle m'en a reparlé ce matin, franchement ce matin, on est partis en course, elle m'a dit, mais t'aimerais pas retourner là-bas, mais franchement, il faudrait que tu y retournes et tout, machin, mais c'est ça. Et des fois, j'y pense, et je me dis c'est vrai que ça manque, ça manque déjà de parler espagnol tout le temps. Je parle toute seule, je parle espagnol à moi-même, j'avoue. C'est vrai que mon copain, je parle en espagnol, tu vois. Oui, c'est ça. Mais je me dis maintenant, en fait, ma vie, si j'avais dû rester en Espagne, j'y serais déjà. Maintenant, j'ai quelqu'un, j'ai plus la même... Oui, j'aimerais y vivre, mais je vais pas le forcer à y vivre et j'ai pas non plus envie de tout arrêter, tout ce que je fais maintenant pour aller vivre là-bas parce que ça se trouve, je vais rien retrouver du confort que j'ai maintenant. J'ai un bon taf, je suis avec quelqu'un, alors que si je plaque tout et que je pars... ça se trouve je vais être malheureuse alors que là je suis hyper bien ouais donc t'es épanouie dans ce que tu fais et finalement c'est l'essentiel c'est ça exactement ouais mais en tout cas trop bien que t'aies partagé tout ça,

  • Speaker #1

    ton parcours parce que ouais je pense qu'en partant... si il se passe ça,

  • Speaker #0

    si il se passe ça et si il se passe ça et au final tu vois que c'est peut-être compliqué sur le coup mais après c'est ça tu dis bah en fait je l'ai fait et faut pas faut vraiment pas s'empêcher de faire des choses en disant ouais mais s'il se passe ça, s'il se passe ça s'il doit se passer ça, il se passera ça que tu sois là ou que tu sois pas là donc fonce carrément et du coup si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui voudrait faire filopère,

  • Speaker #1

    c'est quoi ?

  • Speaker #0

    bah fonce genre carrément c'est génial tu vas être dans une nouvelle culture avec des nouvelles personnes qui vont te faire sentir comme chez toi genre n'aie pas peur en fait de quitter tout ce que t'as, ta famille, tes amis et tout parce que tu vas retrouver une deuxième famille tu vas te faire des potes tu vas te faire des souvenirs quelque part et tu vois 4 ans plus tard tu vas en parler dans un podcast, ça va être trop bien quoi et j'ai pas l'impression que ça fait déjà 5 ans que je suis partie Le premier message date du 10 avril 2019. Ça fait 5 ans. Et je me rappelle que quand j'y étais, la première au pair m'avait dit purée, moi, ça fait déjà 2 ans que je suis partie. Donc si moi, ça fait 5 ans que je suis partie, elle s'en fait 8, je crois que c'est 8. Et je suis toujours en contact avec elle aussi. Je leur parle très souvent, surtout la toute première en fait.

  • Speaker #1

    Et tu ne les as jamais rencontrées ? Si.

  • Speaker #0

    Si ? Si, si. Ben, là-bas. et avec la toute première on y est retournés toutes les deux en mars l'année dernière on était toutes les deux là-bas en même temps et c'est avec elle que je suis partie en voyage en week-end à Séville on est parties pour la Saint-Valentin toutes les deux à Séville du coup en 2020 avant le confinement et puis même maintenant en soi elles habitent en Allemagne mais c'est pas si loin d'ici moi j'ai vu que je suis... ouais non mais c'est clair je regarde les trains mais je me dis vous venez en voiture parce que c'est à 5h il y en a une qui est frontière suisse Donc en soit c'est pas... Il y en a une qui est plus loin, mais en soit, au pire, je vais à Lyon. Je prends l'avion, quoi. Je le fais. Parce que maintenant, quand je veux retourner en Espagne, à Madrid, je prends l'avion. J'ai pas le choix. Plutôt que de refaire... Me retaper tout ça de bus pour trois jours, ça sert à rien. Autant y aller en avion. Donc, ouais, c'est ça. Bah, on se dit à trop bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Petite histoire, petit parcours et tout. J'ai bien kiffé.

  • Speaker #0

    Bah, cool. Merci, moi, ça m'a fait plaisir de partager.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à prendre une petite minute pour mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui veut faire fille au père, mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, ou si elle doit le faire ou pas, je t'invite à lui partager cet épisode. Peut-être que ça pourra l'aider à oser se lancer. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Projet fille au pair

    00:55

  • Les peurs avant de partir

    04:19

  • Perdre un proche en étant à l'étranger

    06:38

  • Découverte de la famille

    13:38

  • Créer du lien avec la famille

    17:10

  • Le kiff des débuts en Espagne

    20:39

  • La communication et l'intégration

    25:06

  • Une journée type en tant qu'au pair

    26:43

  • Différences culturelles : France vs Espagne

    34:55

  • Covid : être confinée avec la famille

    38:46

  • Meilleurs souvenirs

    49:48

  • Apport personnel : devenir forte

    52:38

  • Conseil pour faire fille au pair

    55:26

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