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Passeurs d'histoires - le podcast de la mémoire

E17 - S'engager par Chrystèle - l'animation d'un réseau de bénévoles

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21min |14/04/2025
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Description

Chrystèle DEFERT est Déléguée Générale de l’Oise pour Le Souvenir Francais. Engagée dès son plus jeune âge grâce à son grand père qui lui a transmis des valeurs de citoyenneté et d'engagement, elle œuvre depuis presque quarante ans à la transmission de la mémoire combattante, en organisant des cérémonies commémoratives, en montant des projets pédagogiques avec des établissements scolaires et en préservant les Monuments aux Morts et les tombes des combattants “Morts pour la France”.


Chrystèle dévoile au micro du Souvenir Français comment sa vie s’articule autour de l’engagement associatif et bénévole, et comment elle a su prendre avec enthousiasme et détermination des responsabilités au sein d’une association mémorielle à portée nationale et internationale. 


A travers le témoignage des bénévoles du Souvenir Français, ce programme a pour objectif de comprendre pourquoi ces hommes et ces femmes de tous âges, d’extractions sociales ou de cultures différentes, s’engagent au quotidien pour une cause que certains pourraient qualifier de passéiste : la mémoire combattante.

Pourquoi ce choix ? Pourquoi c’est important pour eux ? Quel est leur cheminement personnel ? En quoi cet engagement donne-t-il un sens à leur vie ? Quel lien entretiennent-ils avec le souvenir et la transmission ? Quel est leur rôle en tant que bénévole ? Comment agissent-ils concrètement sur le terrain ? En quoi selon eux les conflits du passé peuvent-ils aider les générations futures à construire un monde meilleur ? 


Le Souvenir Français recueille ces voix qui ont décidé de perpétuer le souvenir de celles et ceux qui se sont engagés pour la France et pour que les générations à venir ne les oublient pas. 

Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

Retrouvez une nouvelle histoire toutes les deux semaines. 


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :

Site internet : www.le-souvenir-francais.fr 

Instagram : www.instagram.com/lesouvenirfrancaisofficiel 

Facebook : www.facebook.com/LeSFofficiel/ 

Linkedin : https://fr.linkedin.com/company/le-souvenir-fran-ais-si-ge 

X : https://x.com/SF_Siege


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cette cérémonie, elle était fabuleuse, j'ai été moi-même surprise, parce qu'en fait, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de

  • Speaker #1

    monde.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Christelle Defer, j'ai 54 ans, je vis dans un petit village dans l'Oise qui se nomme Longueuil-Sainte-Marie. J'ai un parcours professionnel assez atypique, j'ai une formation de juriste, j'ai commencé à travailler dans un autre domaine qui est la communication, ça m'a énormément plu. Et après la communication, je suis rentrée dans un service de comptabilité où j'ai géré une grosse régie à guichet unique. A l'époque, c'était la seule qui existait en France. J'y suis restée sept ans et puis ensuite, j'avais envie de changer, de voir tout à fait autre chose. Et donc, j'ai repassé des concours, suivi des formations. Je suis devenue une spécialiste du droit funéraire. Je travaille pour la France. pour une collectivité territoriale où je suis officier d'état civil aussi tout ce qui est dossier d'instruction, mariage voilà où j'en ai la responsabilité aujourd'hui. Ma vie elle est très simple, je vis pour l'associatif Cela fait 30 ans que je suis au Souvenir français. J'ai commencé très très jeune, j'avais 21 ans. Je suis rentrée au Souvenir français par un concours de circonstances. Mon grand-père était ancien combattant et petite. J'étais souvent avec lui, il faut dire que j'étais un petit peu sa préférée. Et donc, forcément, lorsqu'il y avait des commémorations dans le village, mon grand-père me demandait de l'accompagner pour déposer cette gerbe. Et j'avais 4 ans. Quelques années plus tard, je participais donc aux cérémonies du village, puisque la tradition voulait qu'au 14 juillet, tout le village se réunissait dans la cour de mes grands-parents pour préparer les lampions. Et mon grand-père a vu que j'étais très intéressée par le domaine patriotique. Et donc, le dimanche, après la messe, mon grand-père m'emmenait dans le café du village pour aller parler avec ses frères d'armes. qui sont revenus de la guerre, et donc ils refaisaient le monde, et ils se racontaient les histoires et les privations de la guerre, etc. Et donc j'ai entendu leur message, et mon grand-père a insisté sur le fait que lorsqu'on dépose une gerbe au Monument aux Morts, c'était très important, puisque cela permettait de faire perdurer la mémoire des morts pour la France, et que cette mémoire, elle était toujours vivante. C'était important et il fallait que je continue la mission. Les années suivantes, un ami de ma mère souhaitait monter le comité du souvenir français à Méru, toujours dans l'Oise. Et bien évidemment, j'ai accepté. Alors mes missions ont commencé comme simple secrétaire, trésorière, et j'organisais des événements pour les cérémonies dans ce canton. Je préparais les communiqués de presse pour lui. J'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. C'était très important parce que, en plus, j'avais l'impression que mon grand-père était là alors qu'il n'était plus là. Je travaillais sur Paris à l'époque. Je ne pouvais pas en faire davantage pour l'association. Et puis, une opportunité s'est présentée. J'ai eu la chance de me faire muter dans l'Oise pour mon travail. Et du coup, je me suis dit, eh bien voilà, maintenant, je vais avoir le temps nécessaire pour... pouvoir justement travailler la mémoire au Souvenir français. Il y a un poste au niveau de la délégation générale de l'Oise qui s'est libérée et donc j'en ai profité pour me dire ben c'est un signe donc on y va. Donc j'ai présenté ma candidature et elle a été acceptée. Aujourd'hui ça fait 4 ans que je suis déléguée générale de l'Oise du Souvenir français et malgré mes activités professionnelles je peux vous dire que je trouve le temps d'organiser plein de choses. Tout ce travail je le fais sur mon temps libre. sur mes congés personnels et parfois même pendant les grandes vacances. Donc ça demande beaucoup d'organisation, beaucoup de temps, mais je ne le regrette pas du tout. Bien au contraire, c'est pour moi une satisfaction personnelle. Et j'ai la chance d'avoir un mari qui, lui aussi, est un ancien militaire, un ancien colonel. Et pour lui, la mémoire est très importante. Donc nous partageons au quotidien, tous nos week-ends, cette passion. On s'est rencontrés dans une cérémonie patriotique, lors d'une commémoration. Et c'était un 25 avril, à l'époque, le jour des déportés. Cette date, je ne pourrais jamais l'oublier. Pourquoi cet engagement au souvenir français ? Pourquoi il est important ? Parce que cette transmission de mémoire, pour moi, elle est prioritaire. Je fais partie du conseil d'administration du siège national de notre association. Je pense que c'est un impact important de faire partie du conseil d'administration puisque je prends part aux décisions. et le regard du terrain, à mon avis, est très important pour le siège national. Le travail que j'ai fait depuis quatre ans, c'est avant tout accompagner mes présidents sur le terrain chaque jour, d'apporter une aide logistique, financière, d'être au plus proche d'eux pour qu'ils se sentent investis. Aujourd'hui, dans le département de l'Oise, j'ai 21 comités, donc 21 présidents, dont une présidente. Lorsque j'ai pris cette délégation, ce n'était pas facile, puisque les présidents ne se parlaient plus, il n'y avait plus de communication entre eux, c'était plutôt dans un esprit fermé. Et lorsque je suis arrivée, je lui ai dit, écoutez, voilà, c'est simple, moi la mémoire, il faut qu'elle soit vivante, donc je veux qu'il y ait une osmose entre nous. On peut avoir des points de vue différents, divergents, mais on a le même travail, et surtout, je suis bénévole. Comme vous, ce travail, on va le faire ensemble, dans la bonne humeur. Et puis surtout, j'ai envie que vous puissiez prendre du plaisir à faire votre travail de mémoire et pas que cela soit une contrainte. C'est un partage, je dirais, entre des individus, des personnes. C'est important de travailler avec les autres associations, puisque le souvenir français n'est aucunement concurrent avec les associations d'anciens combattants, puisque nous ne sommes pas des associations d'anciens combattants. Nous sommes une association mémorielle. Vous savez, être bénévole aujourd'hui, ça demande certaines valeurs, une certaine éthique. Et pour moi, c'est important parce qu'elle se transmet au quotidien. C'est très important de définir cela auprès des présidents d'associations pour qu'ils voient en le souvenir français un partenaire essentiel pour travailler ensemble, j'allais dire le devoir de mémoire. Et particulièrement, je préfère dire le travail de mémoire. C'est travailler ensemble. Et comme ce qu'on transmet au quotidien, je la fais vivre au quotidien. Chaque cérémonie que j'organise, toutes les cérémonies que je peux organiser dans le département de l'Oise, elles sont toutes un caractère unique. Récemment, j'ai organisé une grosse cérémonie et j'ai été très surprise du nombre des participants. Il n'y a pas que des anciens. Aujourd'hui, on a la chance, en tout cas dans l'Oise, d'avoir beaucoup de jeunes porte-drapeaux, des écoliers qui viennent en cérémonie. C'est magnifique. C'était à Longueuil-Sainte-Marie, dans mon village. Cette histoire est magnifique, surprenante. C'est un aviateur qui est décédé le 20 mai 1944. Son histoire est particulière. Il n'est pas mort pour la France. Cependant, il a contribué à la libération de la France. Ce jour-là, c'était son 41e vol, il devait, le 20 mai 1944, bombarder un chemin de fer à Verberie, le village d'à côté. Il l'a fait, mais au détriment de sa vie. Il a été pourchassé par la suite par les Allemands. Son avion s'est rendu dans les alentours de Longueuil-Sainte-Marie avec un brouillard très épais. Son avion s'écrase, touché par un tir allemand et donc il se scratch entre le cimetière et le champ. Il y a eu deux personnes qui ont été témoins de ce cratch. Malheureusement, on n'a pas eu la possibilité d'avoir leur témoignage. J'ai souhaité rendre hommage à ce pilote polonais qui est né en Ukraine et qui a servi dans la Royal Air Force. Et je me suis dit, personne n'a pensé à lui, personne n'a pensé à faire un hommage à ce pilote qui a contribué à la libération de la France. Donc pendant deux ans, je fais des recherches. Je me dis, j'aimerais bien faire une stèle en son hommage, mais l'essentiel, ça serait de retrouver la famille. J'ai fait des recherches sur Internet, ça a duré un an. Et un jour, je tombe sur un site, par hasard. Je tombe sur une association d'aviation en Pologne, à Krakow, des anciens avions de la Seconde Guerre mondiale qu'une association polonaise rénove. Et je vois le nom Kalinskij, puisque ce pilote polonais se nomme Stalinski. Stanislaw Kanensky. Et donc, je me suis dit, je me lance, je vais lui envoyer un mail. Je vais lui dire, voilà, j'habite à Longueuil-Sainte-Marie, je sais que le pilote Stanislaw Kanensky s'est scratché dans mon village, sur le mont Roncourt de Longueuil-Sainte-Marie, et je souhaite créer un événement particulier pour lui, pour lui rendre hommage. Et en fait, je suis tombée directement sur Jacek Kanensky, qui est le neveu direct du pilote. Et là, je suis stupéfaite. Donc, on se parle en anglais, en par mail. Et il est hyper heureux qu'une cérémonie se déroulera le jour de l'anniversaire de sa mort pour les 80 ans de la libération. L'événement se prépare. J'ai trouvé une biographie le concernant, mais d'après son neveu, elle était inexacte. Donc, la famille retrace l'histoire complète du pilote. Il m'envoie par mail toutes les photos. et son carnet de bord avec les numéros de vol. Je crée ces stèles avec son accord. J'organise cette cérémonie. Et il m'annonce qu'il vient à la cérémonie avec 12 membres de sa famille. Je fais un appel au porte-drapeau pour venir en masse pour cette cérémonie. Donc l'idée, c'était inauguration de la stèle, bénédiction de la stèle puisque la famille polonaise souhaitait que ces stèles soient bénites. Et on en a profité pour inaugurer un nom de rue en hommage au pilote Stanislas Kaniski. L'attaché militaire de défense de l'ambassade de Pologne en France fait le déplacement. Il y avait également un détachement de la base aérienne de Creil. Et très important, j'ai voulu aussi que des reconstituteurs soient présents. Cette cérémonie, elle était fabuleuse. J'ai été moi-même sur... surprise parce qu'en fait je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde. Dans un petit village de 2000 habitants, il y avait plus de 350 personnes, 70 porte-drapeaux. Il y avait à peu près huit véhicules de la seconde guerre mondiale, des jeeps, etc. Quand vous voyez une délégation militaire polonaise qui fait le déplacement pour venir en France dans un petit village, il y avait le sous-préfet de Compiègne, le maire des... parlementaires, des élus. Et ce qui m'a fait très plaisir, c'était surtout qu'il y avait des présidents départementaux et des présidents de comités d'associations d'anciens combattants. Ils étaient tous là. Et en fait, ils étaient très contents de venir à ma cérémonie. Et donc, c'était waouh. C'était waouh. Ça, c'était un événement vraiment magique. La mémoire, il faut qu'elle reste vivante. Pourquoi selon moi c'est important la transmission et pourquoi je m'y intéresse, c'est que des associations d'anciens combattants, malheureusement, on en aura de moins en moins dans le temps, et que le souvenir français est là pour faire perdurer cette mémoire, et que cette mémoire est vivante, et que notre rôle au souvenir français, c'est de la rendre universelle. Pour moi, c'est important d'être là comme un témoin dans l'Oise pour ne pas les oublier. Aucune tombe dans l'Oise, aucun monument ne doit être en déshérence. Entretenir la mémoire des morts pour la France, ce n'est pas seulement faire des cérémonies. Bien évidemment, on rend hommage surtout à des hommes, puisque la majorité des morts pour la France sont des hommes. Toutefois, en tant que femme, bien évidemment, j'ai envie de rendre hommage à des mortes pour la France, parce qu'il en existe quelques-unes tout de même. Je peux en donner un exemple. Vous avez à Pierrefonds un monument en hommage aux infirmières, mais surtout à Élisabeth Jalagué, qui est morte pour la France, qui faisait également partie de la Croix-Rouge. et qui, lors d'un bombardement, a refusé de rejoindre les abris puisqu'elle était en train de soigner des blessés, les mortes sous les bombardements. Et la particularité de cette femme, c'est qu'elle est inhumée dans le cimetière militaire de Pierrefonds. Et à plusieurs reprises, j'ai rendu hommage à cette femme puisque pour moi c'était important, bien évidemment en tant que femme, de dire qu'il n'y a pas eu que des hommes qui ont contribué. à libérer, à servir la France, tout simplement. Et d'ailleurs, tous les ans, le monument des infirmières est nettoyé en partenariat avec le Souvenir français du comité d'Attichy, la CCLO, c'est une communauté de communes, et la ville de Pierrefonds. Une des priorités, je dirais, du Souvenir français, c'est tout de même conserver, entretenir et bien évidemment transmettre. Mais la difficulté, c'est que les matériaux coûtent une fortune et qu'on ne peut pas rénover en une seule année toutes les tombes du département. Et donc, chaque année, suivant les demandes et suivant la priorité de la tombe, si elle est vraiment des errances, bien évidemment, on fait appel au siège aussi. En général, les maires m'appellent parce que j'ai un contact direct avec les maires. Maintenant, la plupart me connaissent. C'est un échange, un travail aussi que l'on peut faire ensemble. Vous avez des petites communes dans l'Oise qui n'ont pas les moyens financiers de faire les rénovations. Et que nous, au Souvenir français, nous sommes là justement pour les aider. On est le partenaire de choix pour entretenir et conserver les monuments et les stèles et les tombes des morts pour la France. Les plus jeunes qui étudient l'histoire ont un rôle important à jouer au sein de notre... association. Pourquoi ? Puisque les jeunes représentent le futur et le futur engagement mémoriel pour notre association. L'histoire est une représentation du passé. Elle est universelle. La mémoire installe le souvenir dans le sacré. L'ADN du souvenir français, c'est la transmission de mémoire. Et pour le monde associatif, les jeunes représentent une mémoire vivante. Et pour les avoir en cérémonie, il faut les intéresser. Alors j'ai eu l'occasion de faire deux conférences dans un lycée, avec des professeurs qui définissent l'histoire comme une mémoire. Cette conférence a été faite en partenariat avec l'ONAC VG de l'Oise, l'Association des professeurs d'histoire et géographie, et bien évidemment le Souvenir français. Et le thème qui était engagé dans cette conférence, conférence, c'était les mémoires de la guerre d'Algérie. Il y avait des anciens combattants qui ont été témoins de la guerre d'Algérie et donc chacun a présenté ce qu'il a vécu là-bas. Les élèves ont posé énormément de questions aux anciens combattants. Ça, c'est vraiment magnifique parce que ça montre que la mémoire peut être intergénérationnelle. Le mot engagement, j'aime bien ce mot en fait, parce qu'au départ il vient du mot latin, compromisus, qui signifie faire une promesse réciproque. Pour moi l'engagement, d'une part, c'est avant tout le don de soi. Le bénévole, c'est celui qui s'engage de son plein gré, sans toucher de rémunération. C'est une action qui est donc au service d'une communauté. C'est aussi donner de son temps libre, de donner quelque chose. Sans contrepartie. S'engager, c'est d'une manière désintéressée. C'est se sentir utile, rendre un service auprès de la nation, la France. Ça permet de prendre part à la société, de s'ouvrir aux autres, de rencontrer de nouvelles personnes. C'est un partage. Et à cette occasion, notre engagement nous permet de rencontrer des gens fantastiques. Je terminerai par une citation de Ernest Renan qui définit bien notre association. Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait des choses ensemble dans le passé et de vouloir en faire encore davantage pour l'avenir.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter Passeurs d'Histoire, un podcast du Souvenir français. Retrouvez l'ensemble des épisodes sur toutes les plateformes d'écoute. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous le dire avec 5 étoiles et en vous abonnant. Pour en savoir plus, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux ou sur notre site internet, dont vous trouverez les liens en description. Rendez-vous dans deux semaines pour découvrir une nouvelle histoire.

Description

Chrystèle DEFERT est Déléguée Générale de l’Oise pour Le Souvenir Francais. Engagée dès son plus jeune âge grâce à son grand père qui lui a transmis des valeurs de citoyenneté et d'engagement, elle œuvre depuis presque quarante ans à la transmission de la mémoire combattante, en organisant des cérémonies commémoratives, en montant des projets pédagogiques avec des établissements scolaires et en préservant les Monuments aux Morts et les tombes des combattants “Morts pour la France”.


Chrystèle dévoile au micro du Souvenir Français comment sa vie s’articule autour de l’engagement associatif et bénévole, et comment elle a su prendre avec enthousiasme et détermination des responsabilités au sein d’une association mémorielle à portée nationale et internationale. 


A travers le témoignage des bénévoles du Souvenir Français, ce programme a pour objectif de comprendre pourquoi ces hommes et ces femmes de tous âges, d’extractions sociales ou de cultures différentes, s’engagent au quotidien pour une cause que certains pourraient qualifier de passéiste : la mémoire combattante.

Pourquoi ce choix ? Pourquoi c’est important pour eux ? Quel est leur cheminement personnel ? En quoi cet engagement donne-t-il un sens à leur vie ? Quel lien entretiennent-ils avec le souvenir et la transmission ? Quel est leur rôle en tant que bénévole ? Comment agissent-ils concrètement sur le terrain ? En quoi selon eux les conflits du passé peuvent-ils aider les générations futures à construire un monde meilleur ? 


Le Souvenir Français recueille ces voix qui ont décidé de perpétuer le souvenir de celles et ceux qui se sont engagés pour la France et pour que les générations à venir ne les oublient pas. 

Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

Retrouvez une nouvelle histoire toutes les deux semaines. 


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X : https://x.com/SF_Siege


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cette cérémonie, elle était fabuleuse, j'ai été moi-même surprise, parce qu'en fait, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de

  • Speaker #1

    monde.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Christelle Defer, j'ai 54 ans, je vis dans un petit village dans l'Oise qui se nomme Longueuil-Sainte-Marie. J'ai un parcours professionnel assez atypique, j'ai une formation de juriste, j'ai commencé à travailler dans un autre domaine qui est la communication, ça m'a énormément plu. Et après la communication, je suis rentrée dans un service de comptabilité où j'ai géré une grosse régie à guichet unique. A l'époque, c'était la seule qui existait en France. J'y suis restée sept ans et puis ensuite, j'avais envie de changer, de voir tout à fait autre chose. Et donc, j'ai repassé des concours, suivi des formations. Je suis devenue une spécialiste du droit funéraire. Je travaille pour la France. pour une collectivité territoriale où je suis officier d'état civil aussi tout ce qui est dossier d'instruction, mariage voilà où j'en ai la responsabilité aujourd'hui. Ma vie elle est très simple, je vis pour l'associatif Cela fait 30 ans que je suis au Souvenir français. J'ai commencé très très jeune, j'avais 21 ans. Je suis rentrée au Souvenir français par un concours de circonstances. Mon grand-père était ancien combattant et petite. J'étais souvent avec lui, il faut dire que j'étais un petit peu sa préférée. Et donc, forcément, lorsqu'il y avait des commémorations dans le village, mon grand-père me demandait de l'accompagner pour déposer cette gerbe. Et j'avais 4 ans. Quelques années plus tard, je participais donc aux cérémonies du village, puisque la tradition voulait qu'au 14 juillet, tout le village se réunissait dans la cour de mes grands-parents pour préparer les lampions. Et mon grand-père a vu que j'étais très intéressée par le domaine patriotique. Et donc, le dimanche, après la messe, mon grand-père m'emmenait dans le café du village pour aller parler avec ses frères d'armes. qui sont revenus de la guerre, et donc ils refaisaient le monde, et ils se racontaient les histoires et les privations de la guerre, etc. Et donc j'ai entendu leur message, et mon grand-père a insisté sur le fait que lorsqu'on dépose une gerbe au Monument aux Morts, c'était très important, puisque cela permettait de faire perdurer la mémoire des morts pour la France, et que cette mémoire, elle était toujours vivante. C'était important et il fallait que je continue la mission. Les années suivantes, un ami de ma mère souhaitait monter le comité du souvenir français à Méru, toujours dans l'Oise. Et bien évidemment, j'ai accepté. Alors mes missions ont commencé comme simple secrétaire, trésorière, et j'organisais des événements pour les cérémonies dans ce canton. Je préparais les communiqués de presse pour lui. J'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. C'était très important parce que, en plus, j'avais l'impression que mon grand-père était là alors qu'il n'était plus là. Je travaillais sur Paris à l'époque. Je ne pouvais pas en faire davantage pour l'association. Et puis, une opportunité s'est présentée. J'ai eu la chance de me faire muter dans l'Oise pour mon travail. Et du coup, je me suis dit, eh bien voilà, maintenant, je vais avoir le temps nécessaire pour... pouvoir justement travailler la mémoire au Souvenir français. Il y a un poste au niveau de la délégation générale de l'Oise qui s'est libérée et donc j'en ai profité pour me dire ben c'est un signe donc on y va. Donc j'ai présenté ma candidature et elle a été acceptée. Aujourd'hui ça fait 4 ans que je suis déléguée générale de l'Oise du Souvenir français et malgré mes activités professionnelles je peux vous dire que je trouve le temps d'organiser plein de choses. Tout ce travail je le fais sur mon temps libre. sur mes congés personnels et parfois même pendant les grandes vacances. Donc ça demande beaucoup d'organisation, beaucoup de temps, mais je ne le regrette pas du tout. Bien au contraire, c'est pour moi une satisfaction personnelle. Et j'ai la chance d'avoir un mari qui, lui aussi, est un ancien militaire, un ancien colonel. Et pour lui, la mémoire est très importante. Donc nous partageons au quotidien, tous nos week-ends, cette passion. On s'est rencontrés dans une cérémonie patriotique, lors d'une commémoration. Et c'était un 25 avril, à l'époque, le jour des déportés. Cette date, je ne pourrais jamais l'oublier. Pourquoi cet engagement au souvenir français ? Pourquoi il est important ? Parce que cette transmission de mémoire, pour moi, elle est prioritaire. Je fais partie du conseil d'administration du siège national de notre association. Je pense que c'est un impact important de faire partie du conseil d'administration puisque je prends part aux décisions. et le regard du terrain, à mon avis, est très important pour le siège national. Le travail que j'ai fait depuis quatre ans, c'est avant tout accompagner mes présidents sur le terrain chaque jour, d'apporter une aide logistique, financière, d'être au plus proche d'eux pour qu'ils se sentent investis. Aujourd'hui, dans le département de l'Oise, j'ai 21 comités, donc 21 présidents, dont une présidente. Lorsque j'ai pris cette délégation, ce n'était pas facile, puisque les présidents ne se parlaient plus, il n'y avait plus de communication entre eux, c'était plutôt dans un esprit fermé. Et lorsque je suis arrivée, je lui ai dit, écoutez, voilà, c'est simple, moi la mémoire, il faut qu'elle soit vivante, donc je veux qu'il y ait une osmose entre nous. On peut avoir des points de vue différents, divergents, mais on a le même travail, et surtout, je suis bénévole. Comme vous, ce travail, on va le faire ensemble, dans la bonne humeur. Et puis surtout, j'ai envie que vous puissiez prendre du plaisir à faire votre travail de mémoire et pas que cela soit une contrainte. C'est un partage, je dirais, entre des individus, des personnes. C'est important de travailler avec les autres associations, puisque le souvenir français n'est aucunement concurrent avec les associations d'anciens combattants, puisque nous ne sommes pas des associations d'anciens combattants. Nous sommes une association mémorielle. Vous savez, être bénévole aujourd'hui, ça demande certaines valeurs, une certaine éthique. Et pour moi, c'est important parce qu'elle se transmet au quotidien. C'est très important de définir cela auprès des présidents d'associations pour qu'ils voient en le souvenir français un partenaire essentiel pour travailler ensemble, j'allais dire le devoir de mémoire. Et particulièrement, je préfère dire le travail de mémoire. C'est travailler ensemble. Et comme ce qu'on transmet au quotidien, je la fais vivre au quotidien. Chaque cérémonie que j'organise, toutes les cérémonies que je peux organiser dans le département de l'Oise, elles sont toutes un caractère unique. Récemment, j'ai organisé une grosse cérémonie et j'ai été très surprise du nombre des participants. Il n'y a pas que des anciens. Aujourd'hui, on a la chance, en tout cas dans l'Oise, d'avoir beaucoup de jeunes porte-drapeaux, des écoliers qui viennent en cérémonie. C'est magnifique. C'était à Longueuil-Sainte-Marie, dans mon village. Cette histoire est magnifique, surprenante. C'est un aviateur qui est décédé le 20 mai 1944. Son histoire est particulière. Il n'est pas mort pour la France. Cependant, il a contribué à la libération de la France. Ce jour-là, c'était son 41e vol, il devait, le 20 mai 1944, bombarder un chemin de fer à Verberie, le village d'à côté. Il l'a fait, mais au détriment de sa vie. Il a été pourchassé par la suite par les Allemands. Son avion s'est rendu dans les alentours de Longueuil-Sainte-Marie avec un brouillard très épais. Son avion s'écrase, touché par un tir allemand et donc il se scratch entre le cimetière et le champ. Il y a eu deux personnes qui ont été témoins de ce cratch. Malheureusement, on n'a pas eu la possibilité d'avoir leur témoignage. J'ai souhaité rendre hommage à ce pilote polonais qui est né en Ukraine et qui a servi dans la Royal Air Force. Et je me suis dit, personne n'a pensé à lui, personne n'a pensé à faire un hommage à ce pilote qui a contribué à la libération de la France. Donc pendant deux ans, je fais des recherches. Je me dis, j'aimerais bien faire une stèle en son hommage, mais l'essentiel, ça serait de retrouver la famille. J'ai fait des recherches sur Internet, ça a duré un an. Et un jour, je tombe sur un site, par hasard. Je tombe sur une association d'aviation en Pologne, à Krakow, des anciens avions de la Seconde Guerre mondiale qu'une association polonaise rénove. Et je vois le nom Kalinskij, puisque ce pilote polonais se nomme Stalinski. Stanislaw Kanensky. Et donc, je me suis dit, je me lance, je vais lui envoyer un mail. Je vais lui dire, voilà, j'habite à Longueuil-Sainte-Marie, je sais que le pilote Stanislaw Kanensky s'est scratché dans mon village, sur le mont Roncourt de Longueuil-Sainte-Marie, et je souhaite créer un événement particulier pour lui, pour lui rendre hommage. Et en fait, je suis tombée directement sur Jacek Kanensky, qui est le neveu direct du pilote. Et là, je suis stupéfaite. Donc, on se parle en anglais, en par mail. Et il est hyper heureux qu'une cérémonie se déroulera le jour de l'anniversaire de sa mort pour les 80 ans de la libération. L'événement se prépare. J'ai trouvé une biographie le concernant, mais d'après son neveu, elle était inexacte. Donc, la famille retrace l'histoire complète du pilote. Il m'envoie par mail toutes les photos. et son carnet de bord avec les numéros de vol. Je crée ces stèles avec son accord. J'organise cette cérémonie. Et il m'annonce qu'il vient à la cérémonie avec 12 membres de sa famille. Je fais un appel au porte-drapeau pour venir en masse pour cette cérémonie. Donc l'idée, c'était inauguration de la stèle, bénédiction de la stèle puisque la famille polonaise souhaitait que ces stèles soient bénites. Et on en a profité pour inaugurer un nom de rue en hommage au pilote Stanislas Kaniski. L'attaché militaire de défense de l'ambassade de Pologne en France fait le déplacement. Il y avait également un détachement de la base aérienne de Creil. Et très important, j'ai voulu aussi que des reconstituteurs soient présents. Cette cérémonie, elle était fabuleuse. J'ai été moi-même sur... surprise parce qu'en fait je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde. Dans un petit village de 2000 habitants, il y avait plus de 350 personnes, 70 porte-drapeaux. Il y avait à peu près huit véhicules de la seconde guerre mondiale, des jeeps, etc. Quand vous voyez une délégation militaire polonaise qui fait le déplacement pour venir en France dans un petit village, il y avait le sous-préfet de Compiègne, le maire des... parlementaires, des élus. Et ce qui m'a fait très plaisir, c'était surtout qu'il y avait des présidents départementaux et des présidents de comités d'associations d'anciens combattants. Ils étaient tous là. Et en fait, ils étaient très contents de venir à ma cérémonie. Et donc, c'était waouh. C'était waouh. Ça, c'était un événement vraiment magique. La mémoire, il faut qu'elle reste vivante. Pourquoi selon moi c'est important la transmission et pourquoi je m'y intéresse, c'est que des associations d'anciens combattants, malheureusement, on en aura de moins en moins dans le temps, et que le souvenir français est là pour faire perdurer cette mémoire, et que cette mémoire est vivante, et que notre rôle au souvenir français, c'est de la rendre universelle. Pour moi, c'est important d'être là comme un témoin dans l'Oise pour ne pas les oublier. Aucune tombe dans l'Oise, aucun monument ne doit être en déshérence. Entretenir la mémoire des morts pour la France, ce n'est pas seulement faire des cérémonies. Bien évidemment, on rend hommage surtout à des hommes, puisque la majorité des morts pour la France sont des hommes. Toutefois, en tant que femme, bien évidemment, j'ai envie de rendre hommage à des mortes pour la France, parce qu'il en existe quelques-unes tout de même. Je peux en donner un exemple. Vous avez à Pierrefonds un monument en hommage aux infirmières, mais surtout à Élisabeth Jalagué, qui est morte pour la France, qui faisait également partie de la Croix-Rouge. et qui, lors d'un bombardement, a refusé de rejoindre les abris puisqu'elle était en train de soigner des blessés, les mortes sous les bombardements. Et la particularité de cette femme, c'est qu'elle est inhumée dans le cimetière militaire de Pierrefonds. Et à plusieurs reprises, j'ai rendu hommage à cette femme puisque pour moi c'était important, bien évidemment en tant que femme, de dire qu'il n'y a pas eu que des hommes qui ont contribué. à libérer, à servir la France, tout simplement. Et d'ailleurs, tous les ans, le monument des infirmières est nettoyé en partenariat avec le Souvenir français du comité d'Attichy, la CCLO, c'est une communauté de communes, et la ville de Pierrefonds. Une des priorités, je dirais, du Souvenir français, c'est tout de même conserver, entretenir et bien évidemment transmettre. Mais la difficulté, c'est que les matériaux coûtent une fortune et qu'on ne peut pas rénover en une seule année toutes les tombes du département. Et donc, chaque année, suivant les demandes et suivant la priorité de la tombe, si elle est vraiment des errances, bien évidemment, on fait appel au siège aussi. En général, les maires m'appellent parce que j'ai un contact direct avec les maires. Maintenant, la plupart me connaissent. C'est un échange, un travail aussi que l'on peut faire ensemble. Vous avez des petites communes dans l'Oise qui n'ont pas les moyens financiers de faire les rénovations. Et que nous, au Souvenir français, nous sommes là justement pour les aider. On est le partenaire de choix pour entretenir et conserver les monuments et les stèles et les tombes des morts pour la France. Les plus jeunes qui étudient l'histoire ont un rôle important à jouer au sein de notre... association. Pourquoi ? Puisque les jeunes représentent le futur et le futur engagement mémoriel pour notre association. L'histoire est une représentation du passé. Elle est universelle. La mémoire installe le souvenir dans le sacré. L'ADN du souvenir français, c'est la transmission de mémoire. Et pour le monde associatif, les jeunes représentent une mémoire vivante. Et pour les avoir en cérémonie, il faut les intéresser. Alors j'ai eu l'occasion de faire deux conférences dans un lycée, avec des professeurs qui définissent l'histoire comme une mémoire. Cette conférence a été faite en partenariat avec l'ONAC VG de l'Oise, l'Association des professeurs d'histoire et géographie, et bien évidemment le Souvenir français. Et le thème qui était engagé dans cette conférence, conférence, c'était les mémoires de la guerre d'Algérie. Il y avait des anciens combattants qui ont été témoins de la guerre d'Algérie et donc chacun a présenté ce qu'il a vécu là-bas. Les élèves ont posé énormément de questions aux anciens combattants. Ça, c'est vraiment magnifique parce que ça montre que la mémoire peut être intergénérationnelle. Le mot engagement, j'aime bien ce mot en fait, parce qu'au départ il vient du mot latin, compromisus, qui signifie faire une promesse réciproque. Pour moi l'engagement, d'une part, c'est avant tout le don de soi. Le bénévole, c'est celui qui s'engage de son plein gré, sans toucher de rémunération. C'est une action qui est donc au service d'une communauté. C'est aussi donner de son temps libre, de donner quelque chose. Sans contrepartie. S'engager, c'est d'une manière désintéressée. C'est se sentir utile, rendre un service auprès de la nation, la France. Ça permet de prendre part à la société, de s'ouvrir aux autres, de rencontrer de nouvelles personnes. C'est un partage. Et à cette occasion, notre engagement nous permet de rencontrer des gens fantastiques. Je terminerai par une citation de Ernest Renan qui définit bien notre association. Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait des choses ensemble dans le passé et de vouloir en faire encore davantage pour l'avenir.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter Passeurs d'Histoire, un podcast du Souvenir français. Retrouvez l'ensemble des épisodes sur toutes les plateformes d'écoute. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous le dire avec 5 étoiles et en vous abonnant. Pour en savoir plus, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux ou sur notre site internet, dont vous trouverez les liens en description. Rendez-vous dans deux semaines pour découvrir une nouvelle histoire.

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Description

Chrystèle DEFERT est Déléguée Générale de l’Oise pour Le Souvenir Francais. Engagée dès son plus jeune âge grâce à son grand père qui lui a transmis des valeurs de citoyenneté et d'engagement, elle œuvre depuis presque quarante ans à la transmission de la mémoire combattante, en organisant des cérémonies commémoratives, en montant des projets pédagogiques avec des établissements scolaires et en préservant les Monuments aux Morts et les tombes des combattants “Morts pour la France”.


Chrystèle dévoile au micro du Souvenir Français comment sa vie s’articule autour de l’engagement associatif et bénévole, et comment elle a su prendre avec enthousiasme et détermination des responsabilités au sein d’une association mémorielle à portée nationale et internationale. 


A travers le témoignage des bénévoles du Souvenir Français, ce programme a pour objectif de comprendre pourquoi ces hommes et ces femmes de tous âges, d’extractions sociales ou de cultures différentes, s’engagent au quotidien pour une cause que certains pourraient qualifier de passéiste : la mémoire combattante.

Pourquoi ce choix ? Pourquoi c’est important pour eux ? Quel est leur cheminement personnel ? En quoi cet engagement donne-t-il un sens à leur vie ? Quel lien entretiennent-ils avec le souvenir et la transmission ? Quel est leur rôle en tant que bénévole ? Comment agissent-ils concrètement sur le terrain ? En quoi selon eux les conflits du passé peuvent-ils aider les générations futures à construire un monde meilleur ? 


Le Souvenir Français recueille ces voix qui ont décidé de perpétuer le souvenir de celles et ceux qui se sont engagés pour la France et pour que les générations à venir ne les oublient pas. 

Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

Retrouvez une nouvelle histoire toutes les deux semaines. 


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :

Site internet : www.le-souvenir-francais.fr 

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Cette cérémonie, elle était fabuleuse, j'ai été moi-même surprise, parce qu'en fait, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de

  • Speaker #1

    monde.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Christelle Defer, j'ai 54 ans, je vis dans un petit village dans l'Oise qui se nomme Longueuil-Sainte-Marie. J'ai un parcours professionnel assez atypique, j'ai une formation de juriste, j'ai commencé à travailler dans un autre domaine qui est la communication, ça m'a énormément plu. Et après la communication, je suis rentrée dans un service de comptabilité où j'ai géré une grosse régie à guichet unique. A l'époque, c'était la seule qui existait en France. J'y suis restée sept ans et puis ensuite, j'avais envie de changer, de voir tout à fait autre chose. Et donc, j'ai repassé des concours, suivi des formations. Je suis devenue une spécialiste du droit funéraire. Je travaille pour la France. pour une collectivité territoriale où je suis officier d'état civil aussi tout ce qui est dossier d'instruction, mariage voilà où j'en ai la responsabilité aujourd'hui. Ma vie elle est très simple, je vis pour l'associatif Cela fait 30 ans que je suis au Souvenir français. J'ai commencé très très jeune, j'avais 21 ans. Je suis rentrée au Souvenir français par un concours de circonstances. Mon grand-père était ancien combattant et petite. J'étais souvent avec lui, il faut dire que j'étais un petit peu sa préférée. Et donc, forcément, lorsqu'il y avait des commémorations dans le village, mon grand-père me demandait de l'accompagner pour déposer cette gerbe. Et j'avais 4 ans. Quelques années plus tard, je participais donc aux cérémonies du village, puisque la tradition voulait qu'au 14 juillet, tout le village se réunissait dans la cour de mes grands-parents pour préparer les lampions. Et mon grand-père a vu que j'étais très intéressée par le domaine patriotique. Et donc, le dimanche, après la messe, mon grand-père m'emmenait dans le café du village pour aller parler avec ses frères d'armes. qui sont revenus de la guerre, et donc ils refaisaient le monde, et ils se racontaient les histoires et les privations de la guerre, etc. Et donc j'ai entendu leur message, et mon grand-père a insisté sur le fait que lorsqu'on dépose une gerbe au Monument aux Morts, c'était très important, puisque cela permettait de faire perdurer la mémoire des morts pour la France, et que cette mémoire, elle était toujours vivante. C'était important et il fallait que je continue la mission. Les années suivantes, un ami de ma mère souhaitait monter le comité du souvenir français à Méru, toujours dans l'Oise. Et bien évidemment, j'ai accepté. Alors mes missions ont commencé comme simple secrétaire, trésorière, et j'organisais des événements pour les cérémonies dans ce canton. Je préparais les communiqués de presse pour lui. J'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. C'était très important parce que, en plus, j'avais l'impression que mon grand-père était là alors qu'il n'était plus là. Je travaillais sur Paris à l'époque. Je ne pouvais pas en faire davantage pour l'association. Et puis, une opportunité s'est présentée. J'ai eu la chance de me faire muter dans l'Oise pour mon travail. Et du coup, je me suis dit, eh bien voilà, maintenant, je vais avoir le temps nécessaire pour... pouvoir justement travailler la mémoire au Souvenir français. Il y a un poste au niveau de la délégation générale de l'Oise qui s'est libérée et donc j'en ai profité pour me dire ben c'est un signe donc on y va. Donc j'ai présenté ma candidature et elle a été acceptée. Aujourd'hui ça fait 4 ans que je suis déléguée générale de l'Oise du Souvenir français et malgré mes activités professionnelles je peux vous dire que je trouve le temps d'organiser plein de choses. Tout ce travail je le fais sur mon temps libre. sur mes congés personnels et parfois même pendant les grandes vacances. Donc ça demande beaucoup d'organisation, beaucoup de temps, mais je ne le regrette pas du tout. Bien au contraire, c'est pour moi une satisfaction personnelle. Et j'ai la chance d'avoir un mari qui, lui aussi, est un ancien militaire, un ancien colonel. Et pour lui, la mémoire est très importante. Donc nous partageons au quotidien, tous nos week-ends, cette passion. On s'est rencontrés dans une cérémonie patriotique, lors d'une commémoration. Et c'était un 25 avril, à l'époque, le jour des déportés. Cette date, je ne pourrais jamais l'oublier. Pourquoi cet engagement au souvenir français ? Pourquoi il est important ? Parce que cette transmission de mémoire, pour moi, elle est prioritaire. Je fais partie du conseil d'administration du siège national de notre association. Je pense que c'est un impact important de faire partie du conseil d'administration puisque je prends part aux décisions. et le regard du terrain, à mon avis, est très important pour le siège national. Le travail que j'ai fait depuis quatre ans, c'est avant tout accompagner mes présidents sur le terrain chaque jour, d'apporter une aide logistique, financière, d'être au plus proche d'eux pour qu'ils se sentent investis. Aujourd'hui, dans le département de l'Oise, j'ai 21 comités, donc 21 présidents, dont une présidente. Lorsque j'ai pris cette délégation, ce n'était pas facile, puisque les présidents ne se parlaient plus, il n'y avait plus de communication entre eux, c'était plutôt dans un esprit fermé. Et lorsque je suis arrivée, je lui ai dit, écoutez, voilà, c'est simple, moi la mémoire, il faut qu'elle soit vivante, donc je veux qu'il y ait une osmose entre nous. On peut avoir des points de vue différents, divergents, mais on a le même travail, et surtout, je suis bénévole. Comme vous, ce travail, on va le faire ensemble, dans la bonne humeur. Et puis surtout, j'ai envie que vous puissiez prendre du plaisir à faire votre travail de mémoire et pas que cela soit une contrainte. C'est un partage, je dirais, entre des individus, des personnes. C'est important de travailler avec les autres associations, puisque le souvenir français n'est aucunement concurrent avec les associations d'anciens combattants, puisque nous ne sommes pas des associations d'anciens combattants. Nous sommes une association mémorielle. Vous savez, être bénévole aujourd'hui, ça demande certaines valeurs, une certaine éthique. Et pour moi, c'est important parce qu'elle se transmet au quotidien. C'est très important de définir cela auprès des présidents d'associations pour qu'ils voient en le souvenir français un partenaire essentiel pour travailler ensemble, j'allais dire le devoir de mémoire. Et particulièrement, je préfère dire le travail de mémoire. C'est travailler ensemble. Et comme ce qu'on transmet au quotidien, je la fais vivre au quotidien. Chaque cérémonie que j'organise, toutes les cérémonies que je peux organiser dans le département de l'Oise, elles sont toutes un caractère unique. Récemment, j'ai organisé une grosse cérémonie et j'ai été très surprise du nombre des participants. Il n'y a pas que des anciens. Aujourd'hui, on a la chance, en tout cas dans l'Oise, d'avoir beaucoup de jeunes porte-drapeaux, des écoliers qui viennent en cérémonie. C'est magnifique. C'était à Longueuil-Sainte-Marie, dans mon village. Cette histoire est magnifique, surprenante. C'est un aviateur qui est décédé le 20 mai 1944. Son histoire est particulière. Il n'est pas mort pour la France. Cependant, il a contribué à la libération de la France. Ce jour-là, c'était son 41e vol, il devait, le 20 mai 1944, bombarder un chemin de fer à Verberie, le village d'à côté. Il l'a fait, mais au détriment de sa vie. Il a été pourchassé par la suite par les Allemands. Son avion s'est rendu dans les alentours de Longueuil-Sainte-Marie avec un brouillard très épais. Son avion s'écrase, touché par un tir allemand et donc il se scratch entre le cimetière et le champ. Il y a eu deux personnes qui ont été témoins de ce cratch. Malheureusement, on n'a pas eu la possibilité d'avoir leur témoignage. J'ai souhaité rendre hommage à ce pilote polonais qui est né en Ukraine et qui a servi dans la Royal Air Force. Et je me suis dit, personne n'a pensé à lui, personne n'a pensé à faire un hommage à ce pilote qui a contribué à la libération de la France. Donc pendant deux ans, je fais des recherches. Je me dis, j'aimerais bien faire une stèle en son hommage, mais l'essentiel, ça serait de retrouver la famille. J'ai fait des recherches sur Internet, ça a duré un an. Et un jour, je tombe sur un site, par hasard. Je tombe sur une association d'aviation en Pologne, à Krakow, des anciens avions de la Seconde Guerre mondiale qu'une association polonaise rénove. Et je vois le nom Kalinskij, puisque ce pilote polonais se nomme Stalinski. Stanislaw Kanensky. Et donc, je me suis dit, je me lance, je vais lui envoyer un mail. Je vais lui dire, voilà, j'habite à Longueuil-Sainte-Marie, je sais que le pilote Stanislaw Kanensky s'est scratché dans mon village, sur le mont Roncourt de Longueuil-Sainte-Marie, et je souhaite créer un événement particulier pour lui, pour lui rendre hommage. Et en fait, je suis tombée directement sur Jacek Kanensky, qui est le neveu direct du pilote. Et là, je suis stupéfaite. Donc, on se parle en anglais, en par mail. Et il est hyper heureux qu'une cérémonie se déroulera le jour de l'anniversaire de sa mort pour les 80 ans de la libération. L'événement se prépare. J'ai trouvé une biographie le concernant, mais d'après son neveu, elle était inexacte. Donc, la famille retrace l'histoire complète du pilote. Il m'envoie par mail toutes les photos. et son carnet de bord avec les numéros de vol. Je crée ces stèles avec son accord. J'organise cette cérémonie. Et il m'annonce qu'il vient à la cérémonie avec 12 membres de sa famille. Je fais un appel au porte-drapeau pour venir en masse pour cette cérémonie. Donc l'idée, c'était inauguration de la stèle, bénédiction de la stèle puisque la famille polonaise souhaitait que ces stèles soient bénites. Et on en a profité pour inaugurer un nom de rue en hommage au pilote Stanislas Kaniski. L'attaché militaire de défense de l'ambassade de Pologne en France fait le déplacement. Il y avait également un détachement de la base aérienne de Creil. Et très important, j'ai voulu aussi que des reconstituteurs soient présents. Cette cérémonie, elle était fabuleuse. J'ai été moi-même sur... surprise parce qu'en fait je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde. Dans un petit village de 2000 habitants, il y avait plus de 350 personnes, 70 porte-drapeaux. Il y avait à peu près huit véhicules de la seconde guerre mondiale, des jeeps, etc. Quand vous voyez une délégation militaire polonaise qui fait le déplacement pour venir en France dans un petit village, il y avait le sous-préfet de Compiègne, le maire des... parlementaires, des élus. Et ce qui m'a fait très plaisir, c'était surtout qu'il y avait des présidents départementaux et des présidents de comités d'associations d'anciens combattants. Ils étaient tous là. Et en fait, ils étaient très contents de venir à ma cérémonie. Et donc, c'était waouh. C'était waouh. Ça, c'était un événement vraiment magique. La mémoire, il faut qu'elle reste vivante. Pourquoi selon moi c'est important la transmission et pourquoi je m'y intéresse, c'est que des associations d'anciens combattants, malheureusement, on en aura de moins en moins dans le temps, et que le souvenir français est là pour faire perdurer cette mémoire, et que cette mémoire est vivante, et que notre rôle au souvenir français, c'est de la rendre universelle. Pour moi, c'est important d'être là comme un témoin dans l'Oise pour ne pas les oublier. Aucune tombe dans l'Oise, aucun monument ne doit être en déshérence. Entretenir la mémoire des morts pour la France, ce n'est pas seulement faire des cérémonies. Bien évidemment, on rend hommage surtout à des hommes, puisque la majorité des morts pour la France sont des hommes. Toutefois, en tant que femme, bien évidemment, j'ai envie de rendre hommage à des mortes pour la France, parce qu'il en existe quelques-unes tout de même. Je peux en donner un exemple. Vous avez à Pierrefonds un monument en hommage aux infirmières, mais surtout à Élisabeth Jalagué, qui est morte pour la France, qui faisait également partie de la Croix-Rouge. et qui, lors d'un bombardement, a refusé de rejoindre les abris puisqu'elle était en train de soigner des blessés, les mortes sous les bombardements. Et la particularité de cette femme, c'est qu'elle est inhumée dans le cimetière militaire de Pierrefonds. Et à plusieurs reprises, j'ai rendu hommage à cette femme puisque pour moi c'était important, bien évidemment en tant que femme, de dire qu'il n'y a pas eu que des hommes qui ont contribué. à libérer, à servir la France, tout simplement. Et d'ailleurs, tous les ans, le monument des infirmières est nettoyé en partenariat avec le Souvenir français du comité d'Attichy, la CCLO, c'est une communauté de communes, et la ville de Pierrefonds. Une des priorités, je dirais, du Souvenir français, c'est tout de même conserver, entretenir et bien évidemment transmettre. Mais la difficulté, c'est que les matériaux coûtent une fortune et qu'on ne peut pas rénover en une seule année toutes les tombes du département. Et donc, chaque année, suivant les demandes et suivant la priorité de la tombe, si elle est vraiment des errances, bien évidemment, on fait appel au siège aussi. En général, les maires m'appellent parce que j'ai un contact direct avec les maires. Maintenant, la plupart me connaissent. C'est un échange, un travail aussi que l'on peut faire ensemble. Vous avez des petites communes dans l'Oise qui n'ont pas les moyens financiers de faire les rénovations. Et que nous, au Souvenir français, nous sommes là justement pour les aider. On est le partenaire de choix pour entretenir et conserver les monuments et les stèles et les tombes des morts pour la France. Les plus jeunes qui étudient l'histoire ont un rôle important à jouer au sein de notre... association. Pourquoi ? Puisque les jeunes représentent le futur et le futur engagement mémoriel pour notre association. L'histoire est une représentation du passé. Elle est universelle. La mémoire installe le souvenir dans le sacré. L'ADN du souvenir français, c'est la transmission de mémoire. Et pour le monde associatif, les jeunes représentent une mémoire vivante. Et pour les avoir en cérémonie, il faut les intéresser. Alors j'ai eu l'occasion de faire deux conférences dans un lycée, avec des professeurs qui définissent l'histoire comme une mémoire. Cette conférence a été faite en partenariat avec l'ONAC VG de l'Oise, l'Association des professeurs d'histoire et géographie, et bien évidemment le Souvenir français. Et le thème qui était engagé dans cette conférence, conférence, c'était les mémoires de la guerre d'Algérie. Il y avait des anciens combattants qui ont été témoins de la guerre d'Algérie et donc chacun a présenté ce qu'il a vécu là-bas. Les élèves ont posé énormément de questions aux anciens combattants. Ça, c'est vraiment magnifique parce que ça montre que la mémoire peut être intergénérationnelle. Le mot engagement, j'aime bien ce mot en fait, parce qu'au départ il vient du mot latin, compromisus, qui signifie faire une promesse réciproque. Pour moi l'engagement, d'une part, c'est avant tout le don de soi. Le bénévole, c'est celui qui s'engage de son plein gré, sans toucher de rémunération. C'est une action qui est donc au service d'une communauté. C'est aussi donner de son temps libre, de donner quelque chose. Sans contrepartie. S'engager, c'est d'une manière désintéressée. C'est se sentir utile, rendre un service auprès de la nation, la France. Ça permet de prendre part à la société, de s'ouvrir aux autres, de rencontrer de nouvelles personnes. C'est un partage. Et à cette occasion, notre engagement nous permet de rencontrer des gens fantastiques. Je terminerai par une citation de Ernest Renan qui définit bien notre association. Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait des choses ensemble dans le passé et de vouloir en faire encore davantage pour l'avenir.

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Description

Chrystèle DEFERT est Déléguée Générale de l’Oise pour Le Souvenir Francais. Engagée dès son plus jeune âge grâce à son grand père qui lui a transmis des valeurs de citoyenneté et d'engagement, elle œuvre depuis presque quarante ans à la transmission de la mémoire combattante, en organisant des cérémonies commémoratives, en montant des projets pédagogiques avec des établissements scolaires et en préservant les Monuments aux Morts et les tombes des combattants “Morts pour la France”.


Chrystèle dévoile au micro du Souvenir Français comment sa vie s’articule autour de l’engagement associatif et bénévole, et comment elle a su prendre avec enthousiasme et détermination des responsabilités au sein d’une association mémorielle à portée nationale et internationale. 


A travers le témoignage des bénévoles du Souvenir Français, ce programme a pour objectif de comprendre pourquoi ces hommes et ces femmes de tous âges, d’extractions sociales ou de cultures différentes, s’engagent au quotidien pour une cause que certains pourraient qualifier de passéiste : la mémoire combattante.

Pourquoi ce choix ? Pourquoi c’est important pour eux ? Quel est leur cheminement personnel ? En quoi cet engagement donne-t-il un sens à leur vie ? Quel lien entretiennent-ils avec le souvenir et la transmission ? Quel est leur rôle en tant que bénévole ? Comment agissent-ils concrètement sur le terrain ? En quoi selon eux les conflits du passé peuvent-ils aider les générations futures à construire un monde meilleur ? 


Le Souvenir Français recueille ces voix qui ont décidé de perpétuer le souvenir de celles et ceux qui se sont engagés pour la France et pour que les générations à venir ne les oublient pas. 

Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

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X : https://x.com/SF_Siege


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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    Cette cérémonie, elle était fabuleuse, j'ai été moi-même surprise, parce qu'en fait, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de

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    monde.

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    Je m'appelle Christelle Defer, j'ai 54 ans, je vis dans un petit village dans l'Oise qui se nomme Longueuil-Sainte-Marie. J'ai un parcours professionnel assez atypique, j'ai une formation de juriste, j'ai commencé à travailler dans un autre domaine qui est la communication, ça m'a énormément plu. Et après la communication, je suis rentrée dans un service de comptabilité où j'ai géré une grosse régie à guichet unique. A l'époque, c'était la seule qui existait en France. J'y suis restée sept ans et puis ensuite, j'avais envie de changer, de voir tout à fait autre chose. Et donc, j'ai repassé des concours, suivi des formations. Je suis devenue une spécialiste du droit funéraire. Je travaille pour la France. pour une collectivité territoriale où je suis officier d'état civil aussi tout ce qui est dossier d'instruction, mariage voilà où j'en ai la responsabilité aujourd'hui. Ma vie elle est très simple, je vis pour l'associatif Cela fait 30 ans que je suis au Souvenir français. J'ai commencé très très jeune, j'avais 21 ans. Je suis rentrée au Souvenir français par un concours de circonstances. Mon grand-père était ancien combattant et petite. J'étais souvent avec lui, il faut dire que j'étais un petit peu sa préférée. Et donc, forcément, lorsqu'il y avait des commémorations dans le village, mon grand-père me demandait de l'accompagner pour déposer cette gerbe. Et j'avais 4 ans. Quelques années plus tard, je participais donc aux cérémonies du village, puisque la tradition voulait qu'au 14 juillet, tout le village se réunissait dans la cour de mes grands-parents pour préparer les lampions. Et mon grand-père a vu que j'étais très intéressée par le domaine patriotique. Et donc, le dimanche, après la messe, mon grand-père m'emmenait dans le café du village pour aller parler avec ses frères d'armes. qui sont revenus de la guerre, et donc ils refaisaient le monde, et ils se racontaient les histoires et les privations de la guerre, etc. Et donc j'ai entendu leur message, et mon grand-père a insisté sur le fait que lorsqu'on dépose une gerbe au Monument aux Morts, c'était très important, puisque cela permettait de faire perdurer la mémoire des morts pour la France, et que cette mémoire, elle était toujours vivante. C'était important et il fallait que je continue la mission. Les années suivantes, un ami de ma mère souhaitait monter le comité du souvenir français à Méru, toujours dans l'Oise. Et bien évidemment, j'ai accepté. Alors mes missions ont commencé comme simple secrétaire, trésorière, et j'organisais des événements pour les cérémonies dans ce canton. Je préparais les communiqués de presse pour lui. J'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. C'était très important parce que, en plus, j'avais l'impression que mon grand-père était là alors qu'il n'était plus là. Je travaillais sur Paris à l'époque. Je ne pouvais pas en faire davantage pour l'association. Et puis, une opportunité s'est présentée. J'ai eu la chance de me faire muter dans l'Oise pour mon travail. Et du coup, je me suis dit, eh bien voilà, maintenant, je vais avoir le temps nécessaire pour... pouvoir justement travailler la mémoire au Souvenir français. Il y a un poste au niveau de la délégation générale de l'Oise qui s'est libérée et donc j'en ai profité pour me dire ben c'est un signe donc on y va. Donc j'ai présenté ma candidature et elle a été acceptée. Aujourd'hui ça fait 4 ans que je suis déléguée générale de l'Oise du Souvenir français et malgré mes activités professionnelles je peux vous dire que je trouve le temps d'organiser plein de choses. Tout ce travail je le fais sur mon temps libre. sur mes congés personnels et parfois même pendant les grandes vacances. Donc ça demande beaucoup d'organisation, beaucoup de temps, mais je ne le regrette pas du tout. Bien au contraire, c'est pour moi une satisfaction personnelle. Et j'ai la chance d'avoir un mari qui, lui aussi, est un ancien militaire, un ancien colonel. Et pour lui, la mémoire est très importante. Donc nous partageons au quotidien, tous nos week-ends, cette passion. On s'est rencontrés dans une cérémonie patriotique, lors d'une commémoration. Et c'était un 25 avril, à l'époque, le jour des déportés. Cette date, je ne pourrais jamais l'oublier. Pourquoi cet engagement au souvenir français ? Pourquoi il est important ? Parce que cette transmission de mémoire, pour moi, elle est prioritaire. Je fais partie du conseil d'administration du siège national de notre association. Je pense que c'est un impact important de faire partie du conseil d'administration puisque je prends part aux décisions. et le regard du terrain, à mon avis, est très important pour le siège national. Le travail que j'ai fait depuis quatre ans, c'est avant tout accompagner mes présidents sur le terrain chaque jour, d'apporter une aide logistique, financière, d'être au plus proche d'eux pour qu'ils se sentent investis. Aujourd'hui, dans le département de l'Oise, j'ai 21 comités, donc 21 présidents, dont une présidente. Lorsque j'ai pris cette délégation, ce n'était pas facile, puisque les présidents ne se parlaient plus, il n'y avait plus de communication entre eux, c'était plutôt dans un esprit fermé. Et lorsque je suis arrivée, je lui ai dit, écoutez, voilà, c'est simple, moi la mémoire, il faut qu'elle soit vivante, donc je veux qu'il y ait une osmose entre nous. On peut avoir des points de vue différents, divergents, mais on a le même travail, et surtout, je suis bénévole. Comme vous, ce travail, on va le faire ensemble, dans la bonne humeur. Et puis surtout, j'ai envie que vous puissiez prendre du plaisir à faire votre travail de mémoire et pas que cela soit une contrainte. C'est un partage, je dirais, entre des individus, des personnes. C'est important de travailler avec les autres associations, puisque le souvenir français n'est aucunement concurrent avec les associations d'anciens combattants, puisque nous ne sommes pas des associations d'anciens combattants. Nous sommes une association mémorielle. Vous savez, être bénévole aujourd'hui, ça demande certaines valeurs, une certaine éthique. Et pour moi, c'est important parce qu'elle se transmet au quotidien. C'est très important de définir cela auprès des présidents d'associations pour qu'ils voient en le souvenir français un partenaire essentiel pour travailler ensemble, j'allais dire le devoir de mémoire. Et particulièrement, je préfère dire le travail de mémoire. C'est travailler ensemble. Et comme ce qu'on transmet au quotidien, je la fais vivre au quotidien. Chaque cérémonie que j'organise, toutes les cérémonies que je peux organiser dans le département de l'Oise, elles sont toutes un caractère unique. Récemment, j'ai organisé une grosse cérémonie et j'ai été très surprise du nombre des participants. Il n'y a pas que des anciens. Aujourd'hui, on a la chance, en tout cas dans l'Oise, d'avoir beaucoup de jeunes porte-drapeaux, des écoliers qui viennent en cérémonie. C'est magnifique. C'était à Longueuil-Sainte-Marie, dans mon village. Cette histoire est magnifique, surprenante. C'est un aviateur qui est décédé le 20 mai 1944. Son histoire est particulière. Il n'est pas mort pour la France. Cependant, il a contribué à la libération de la France. Ce jour-là, c'était son 41e vol, il devait, le 20 mai 1944, bombarder un chemin de fer à Verberie, le village d'à côté. Il l'a fait, mais au détriment de sa vie. Il a été pourchassé par la suite par les Allemands. Son avion s'est rendu dans les alentours de Longueuil-Sainte-Marie avec un brouillard très épais. Son avion s'écrase, touché par un tir allemand et donc il se scratch entre le cimetière et le champ. Il y a eu deux personnes qui ont été témoins de ce cratch. Malheureusement, on n'a pas eu la possibilité d'avoir leur témoignage. J'ai souhaité rendre hommage à ce pilote polonais qui est né en Ukraine et qui a servi dans la Royal Air Force. Et je me suis dit, personne n'a pensé à lui, personne n'a pensé à faire un hommage à ce pilote qui a contribué à la libération de la France. Donc pendant deux ans, je fais des recherches. Je me dis, j'aimerais bien faire une stèle en son hommage, mais l'essentiel, ça serait de retrouver la famille. J'ai fait des recherches sur Internet, ça a duré un an. Et un jour, je tombe sur un site, par hasard. Je tombe sur une association d'aviation en Pologne, à Krakow, des anciens avions de la Seconde Guerre mondiale qu'une association polonaise rénove. Et je vois le nom Kalinskij, puisque ce pilote polonais se nomme Stalinski. Stanislaw Kanensky. Et donc, je me suis dit, je me lance, je vais lui envoyer un mail. Je vais lui dire, voilà, j'habite à Longueuil-Sainte-Marie, je sais que le pilote Stanislaw Kanensky s'est scratché dans mon village, sur le mont Roncourt de Longueuil-Sainte-Marie, et je souhaite créer un événement particulier pour lui, pour lui rendre hommage. Et en fait, je suis tombée directement sur Jacek Kanensky, qui est le neveu direct du pilote. Et là, je suis stupéfaite. Donc, on se parle en anglais, en par mail. Et il est hyper heureux qu'une cérémonie se déroulera le jour de l'anniversaire de sa mort pour les 80 ans de la libération. L'événement se prépare. J'ai trouvé une biographie le concernant, mais d'après son neveu, elle était inexacte. Donc, la famille retrace l'histoire complète du pilote. Il m'envoie par mail toutes les photos. et son carnet de bord avec les numéros de vol. Je crée ces stèles avec son accord. J'organise cette cérémonie. Et il m'annonce qu'il vient à la cérémonie avec 12 membres de sa famille. Je fais un appel au porte-drapeau pour venir en masse pour cette cérémonie. Donc l'idée, c'était inauguration de la stèle, bénédiction de la stèle puisque la famille polonaise souhaitait que ces stèles soient bénites. Et on en a profité pour inaugurer un nom de rue en hommage au pilote Stanislas Kaniski. L'attaché militaire de défense de l'ambassade de Pologne en France fait le déplacement. Il y avait également un détachement de la base aérienne de Creil. Et très important, j'ai voulu aussi que des reconstituteurs soient présents. Cette cérémonie, elle était fabuleuse. J'ai été moi-même sur... surprise parce qu'en fait je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde. Dans un petit village de 2000 habitants, il y avait plus de 350 personnes, 70 porte-drapeaux. Il y avait à peu près huit véhicules de la seconde guerre mondiale, des jeeps, etc. Quand vous voyez une délégation militaire polonaise qui fait le déplacement pour venir en France dans un petit village, il y avait le sous-préfet de Compiègne, le maire des... parlementaires, des élus. Et ce qui m'a fait très plaisir, c'était surtout qu'il y avait des présidents départementaux et des présidents de comités d'associations d'anciens combattants. Ils étaient tous là. Et en fait, ils étaient très contents de venir à ma cérémonie. Et donc, c'était waouh. C'était waouh. Ça, c'était un événement vraiment magique. La mémoire, il faut qu'elle reste vivante. Pourquoi selon moi c'est important la transmission et pourquoi je m'y intéresse, c'est que des associations d'anciens combattants, malheureusement, on en aura de moins en moins dans le temps, et que le souvenir français est là pour faire perdurer cette mémoire, et que cette mémoire est vivante, et que notre rôle au souvenir français, c'est de la rendre universelle. Pour moi, c'est important d'être là comme un témoin dans l'Oise pour ne pas les oublier. Aucune tombe dans l'Oise, aucun monument ne doit être en déshérence. Entretenir la mémoire des morts pour la France, ce n'est pas seulement faire des cérémonies. Bien évidemment, on rend hommage surtout à des hommes, puisque la majorité des morts pour la France sont des hommes. Toutefois, en tant que femme, bien évidemment, j'ai envie de rendre hommage à des mortes pour la France, parce qu'il en existe quelques-unes tout de même. Je peux en donner un exemple. Vous avez à Pierrefonds un monument en hommage aux infirmières, mais surtout à Élisabeth Jalagué, qui est morte pour la France, qui faisait également partie de la Croix-Rouge. et qui, lors d'un bombardement, a refusé de rejoindre les abris puisqu'elle était en train de soigner des blessés, les mortes sous les bombardements. Et la particularité de cette femme, c'est qu'elle est inhumée dans le cimetière militaire de Pierrefonds. Et à plusieurs reprises, j'ai rendu hommage à cette femme puisque pour moi c'était important, bien évidemment en tant que femme, de dire qu'il n'y a pas eu que des hommes qui ont contribué. à libérer, à servir la France, tout simplement. Et d'ailleurs, tous les ans, le monument des infirmières est nettoyé en partenariat avec le Souvenir français du comité d'Attichy, la CCLO, c'est une communauté de communes, et la ville de Pierrefonds. Une des priorités, je dirais, du Souvenir français, c'est tout de même conserver, entretenir et bien évidemment transmettre. Mais la difficulté, c'est que les matériaux coûtent une fortune et qu'on ne peut pas rénover en une seule année toutes les tombes du département. Et donc, chaque année, suivant les demandes et suivant la priorité de la tombe, si elle est vraiment des errances, bien évidemment, on fait appel au siège aussi. En général, les maires m'appellent parce que j'ai un contact direct avec les maires. Maintenant, la plupart me connaissent. C'est un échange, un travail aussi que l'on peut faire ensemble. Vous avez des petites communes dans l'Oise qui n'ont pas les moyens financiers de faire les rénovations. Et que nous, au Souvenir français, nous sommes là justement pour les aider. On est le partenaire de choix pour entretenir et conserver les monuments et les stèles et les tombes des morts pour la France. Les plus jeunes qui étudient l'histoire ont un rôle important à jouer au sein de notre... association. Pourquoi ? Puisque les jeunes représentent le futur et le futur engagement mémoriel pour notre association. L'histoire est une représentation du passé. Elle est universelle. La mémoire installe le souvenir dans le sacré. L'ADN du souvenir français, c'est la transmission de mémoire. Et pour le monde associatif, les jeunes représentent une mémoire vivante. Et pour les avoir en cérémonie, il faut les intéresser. Alors j'ai eu l'occasion de faire deux conférences dans un lycée, avec des professeurs qui définissent l'histoire comme une mémoire. Cette conférence a été faite en partenariat avec l'ONAC VG de l'Oise, l'Association des professeurs d'histoire et géographie, et bien évidemment le Souvenir français. Et le thème qui était engagé dans cette conférence, conférence, c'était les mémoires de la guerre d'Algérie. Il y avait des anciens combattants qui ont été témoins de la guerre d'Algérie et donc chacun a présenté ce qu'il a vécu là-bas. Les élèves ont posé énormément de questions aux anciens combattants. Ça, c'est vraiment magnifique parce que ça montre que la mémoire peut être intergénérationnelle. Le mot engagement, j'aime bien ce mot en fait, parce qu'au départ il vient du mot latin, compromisus, qui signifie faire une promesse réciproque. Pour moi l'engagement, d'une part, c'est avant tout le don de soi. Le bénévole, c'est celui qui s'engage de son plein gré, sans toucher de rémunération. C'est une action qui est donc au service d'une communauté. C'est aussi donner de son temps libre, de donner quelque chose. Sans contrepartie. S'engager, c'est d'une manière désintéressée. C'est se sentir utile, rendre un service auprès de la nation, la France. Ça permet de prendre part à la société, de s'ouvrir aux autres, de rencontrer de nouvelles personnes. C'est un partage. Et à cette occasion, notre engagement nous permet de rencontrer des gens fantastiques. Je terminerai par une citation de Ernest Renan qui définit bien notre association. Ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue ou d'appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est d'avoir fait des choses ensemble dans le passé et de vouloir en faire encore davantage pour l'avenir.

  • Speaker #1

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