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Passeurs d'histoires - le podcast de la mémoire

E11 - S'engager par Pierre - un volontaire au service civique au Souvenir français

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18min |21/01/2025
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Passeurs d'histoires - le podcast de la mémoire

E11 - S'engager par Pierre - un volontaire au service civique au Souvenir français

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Description

Pierre RIVORY est étudiant à Sciences Po lorsqu’il se porte volontaire pour un Service Civique au siège du Souvenir Français et ce, pour une durée de six mois.

Il découvre ainsi le fonctionnement de la principale association mémorielle en France, vieille de plus de 150 ans et traite de sujets ancrés dans la société moderne. 

Pierre se remémore au micro du Souvenir Français ces mois de travail, de découverte du milieu professionnel et de la mémoire combattante, qui ont été un tremplin pour son évolution personnelle et professionnelle. 


"Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation"

Pierre Rivory


Ils sont bénévoles, historiens, généalogistes, descendants, passionnés, et tous s’engagent pour le même but : contribuer à un monde meilleur et à la transmission de la mémoire combattante. Ces passeurs d’histoires, à travers leurs témoignages intimes, se livrent au micro du Souvenir Français : histoires personnelles, familiales ou encore nationales, découvrez tantôt des parcours de vies héroïques, tantôt des histoires d’engagement au service de la mémoire combattante. 


Le Souvenir Français s’est donné pour mission de sauvegarder, conserver et transmettre l’histoire et la mémoire de ces héros et héroïnes qui ont donné leur vie pour que les générations futures vivent dans un monde meilleur. 


Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

Retrouvez une nouvelle histoire toutes les deux semaines. 


Production executive🎙️ : Suniwan

Composition générique 🎹 : Lucas Frébourg

Conception graphique🎨 : Hugo Girard


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :

Site internet : www.le-souvenir-francais.fr 

Instagram : www.instagram.com/lesouvenirfrancaisofficiel 

Facebook : www.facebook.com/LeSFofficiel/ 

Linkedin : https://fr.linkedin.com/company/le-souvenir-fran-ais-si-ge 

X : https://x.com/SF_Siege 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des clous.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Passeurs d'Histoire, le podcast de la mémoire. S'engager par Pierre, un volontaire en service civique aux souvenirs français.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Pierre Ivory, actuellement 23 ans, étudiant à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye dans un master centré sur les politiques de protection et de défense, ainsi que dans un diplôme lié à la cybersécurité. Mon parcours a toujours été rythmé par mon engagement personnel en politique et vis-à-vis de l'histoire, vis-à-vis de l'État en règle générale. Déjà au collège même, si je dois remonter aussi loin, j'étais passionné par la gestion de l'État, par le fonctionnement et l'existence même des institutions de mon pays. Alors que j'étais en sixième, j'avais envie de m'engager à Sciences Po. faire mes études pour travailler dans ces domaines, si bien que j'ai tout au long de mon parcours, donc au collège et au lycée, préparé ces concours pour finalement être admis en 2019 à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Au sein de mes études, j'ai été bénévole au sein d'associations propres à mon école. J'ai notamment co-créé l'association Made in France, qui est une association de transmission et de découverte. Du patrimoine culturel français qui soit régional et national. C'est-à-dire aussi bien faire découvrir aux étudiants de région parisienne les galettes bretonnes que les acres à Morue, que l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, que les enjeux propres à la Réunion et ceux propres au Flandre par exemple. Pourquoi cet engagement aux souvenirs français ? Eh bien, ça a d'abord été une opportunité. Je cherchais dans les milieux sécurité et défense, j'étais en quatrième année, et la recherche de stage sans avoir validé déjà un diplôme et de stage, c'était assez compliqué, c'était assez long, je suis passé par de nombreux entretiens, et un ami m'avait parlé de la possibilité de faire un service civique. Je ne connaissais pas du tout l'existence de ce système et de cette possibilité professionnelle, j'ai du coup commencé à rechercher sur le site. J'ai vu l'annonce du Souvenir français et j'ai candidaté sans réellement d'ailleurs savoir à ce moment-là de quoi il s'agissait, de quoi cela relevait. Je me suis rendu compte donc qu'il y avait toute cette association, cette nébuleuse de personnes qui s'engagent pour la mémoire des morts pour la France. L'opportunité m'a intéressé, j'ai candidaté. Je ne savais pas encore à ce moment-là où j'allais mettre les pieds, ou du moins j'avais une vision peut-être assez caricaturale du Souvenir français. Et j'ai été en fait surpris par aussi bien la jeunesse, le dynamisme, la place aussi de l'association et des opportunités de travail qu'elle me permettait d'avoir en son sein. J'occupais le poste de service civique commémoration, directement en lien avec chacune des délégations générales du Souvenir français, et parfois même les comités départementaux. C'est donc une délégation générale par département, une centaine de personnes qui peuvent nous appeler, nous joindre par mail pour demander des informations, de l'aide pour une organisation, qu'il s'agisse d'un événement, d'un voyage scolaire. Et donc, il faut savoir communiquer. L'émission était centrée sur sauvegarder ou du moins travailler pour la mémoire de la France combattante, avec comme trame de fond un travail sur la biographie de 100 résistants étant morts et s'étant illustrés au sein de la résistance. Ce travail, donc des 100, c'est chaque année. Donc nous étions en 2023, c'était pour les 100 résistants de l'année 1943. Sauf que, comme souvent je pense dans le milieu professionnel, il y a une différence entre la trame de fond et les expériences, j'ai envie de dire, ponctuelles. Du jour au lendemain, tout peut arriver. Il suffit d'un mail qui arrive, d'une lettre, d'un courrier, et un nouveau projet se lance. On est amené à côtoyer des personnes de tous horizons, de tous les lieux de la France, avec des opinions divergentes ou différentes, des cheminements de vie, des habitudes. Il faut savoir communiquer avec chacune d'entre elles. Il faut savoir ménager différents intérêts, différentes personnalités. Et c'est une capacité qui se développe énormément, je pense, au contact des différents bénévoles et personnels de l'association. Et en réalité, ces six mois ont été ponctués par l'accompagnement d'une part du président général dans différentes missions, que ce soit de la représentation lors de cérémonies, d'événements, mais aussi à des inaugurations. Il y avait, je me souviens, sur les sous-mariniers du Pluviause, un sous-marin ayant coulé en 1913, et un historien local avait décidé de retracer toutes les biographies et toutes les expériences familiales de ces sous-mariniers qui sont décédés. Le Souvenir français avait aidé cet historien. dans les recherches et dans les retrouvailles des différents lieux de sépulture et d'histoire familiale de ces sous-mariniers. Et ce fut un travail qui m'a été confié parce qu'il fallait que quelqu'un s'en occupe. Pour contextualiser, le siège c'est une petite équipe, une dizaine de personnes et en tant que service civique, on peut mener des projets, suivre des projets et ce fut l'un des projets que nous suivions car en plus, au-delà de l'ouvrage littéraire qui en est sorti, il y avait toute une logique de rénovation, de protection et aussi de... localisation ou géolocalisation des tombes de ces sous-mariniers. Je souligne d'ailleurs l'histoire de ces lieux de sépulture, car en fait, c'est aussi une des missions du Souvenir français, la rénovation et la sauvegarde de ces lieux. Et je trouve que c'est assez intéressant, car on a énormément de lieux de mémoire en France. Il s'agisse de lieux de mémoire historiques, liés à des grandes batailles, des lieux commémoratifs, car on va célébrer une victoire ou essayer de se rappeler de malheureuses défaites, à l'échelle nationale, mais il y a aussi ces petits lieux locaux. voire même parfois communaux ou autres, que sont les cimetières et auxquels on trouve des personnes enterrées qui ont des histoires qui sont parfois assez exceptionnelles, il faut le dire, et qui ne sont pas connues à l'échelle nationale. Cette mission-là du souvenir français que j'ai découverte en fait durant mon expérience m'a, je dois dire, beaucoup touché et intéressé personnellement. L'associatif, c'est un milieu comme les autres, avec ses contraintes, ses ambitions et son importance. Ici, donc au Souvenir français, c'est les enjeux mémoriels, l'enjeu de la mémoire et de la sauvegarde. Mais en réalité, les associations, qu'il s'agisse d'associations pour la santé, pour l'environnement, c'est autant d'organisations qui s'occupent d'un territoire lié avec énormément de personnes qui en dépendent. C'est un milieu qui a son importance, je pense, dans le paysage quotidien des gens, qui a son rythme, qui a ses contraintes. qui sont les mêmes, je pense, qu'ailleurs. Autant ce n'était ni une vocation, ni même quelque chose que j'envisageais avant, autant mon expérience de six mois au sein du sommier français m'a fait réellement reconsidérer la vie associative en tant que telle. C'est un milieu dans lequel je retournerai volontiers. Une anecdote au sein de ce service civique à vous partager, ça reste sans doute celle où, encore dans le cadre d'une inauguration d'exposition au sein du siège, nous nous étions rendus compte que les affichages, se pliaient sur eux-mêmes. Les expositions du souvenir français peuvent prendre différentes formes, et ici c'est toutes des formes de bannières à dérouler que l'on accroche au plafond, et souvent ces bannières à dérouler sont enroulées. Et le problème c'est qu'elles gardent la forme de cet enroulement, et le temps qu'elles se réadaptent et qu'elles se déplient, ça ne correspondait pas au niveau timing pour la réception. Si bien que nous sommes rendus compte, à peut-être trois heures de la réception, que les affichages et que les visuels s'enroulaient tout seuls. Ils ne permettaient pas de réceptionner les invités dans de bonnes conditions, ou du moins dans des conditions dans lesquelles ils pourraient découvrir l'exposition de façon idéale. Ma tutrice, du coup, m'a donné comme mission de trouver un moyen efficace et rapide d'afficher ces bannières, ces déroulants. Et j'ai donc dû, à Paris, courir acheter des poids de pêche. Car en fait, c'était le moyen le plus facile. d'accrocher en bas des visuels un poids suffisamment lourd pour déplier le visuel sans pour autant abîmer l'affichage. Ça fait partie des diverses expériences à la fois drôles, mais aussi intéressantes que j'ai pu voir au quotidien au sein du Sommier français. J'ai rencontré au sein du siège des personnes qui ont été pendant six mois mon quotidien, avec qui j'ai travaillé, avec qui je suis sorti après le travail, etc. Ça a été une réelle rencontre humaine. J'ai réalisé, en postulant au Souvenir français, toute l'importance qu'avait, en parallèle de la défense active, la défense, si je puis me permettre, passive, ou du moins le souvenir de ceux qui y avaient contribué à cette même défense. Je suis parti du point de vue qu'il fallait, ou du moins qu'il était intéressant dans mon parcours personnel, de passer par une étape de commémoration ou de travail à l'œuvre mémorielle. pour justement soutenir ceux qui avaient déjà passé le cap, qui avaient déjà contribué à la défense et à la sécurité de notre État, de notre pays et de son histoire. L'intérêt et l'importance que revêt l'étude et la préservation de la mémoire et des différents conflits, qu'il s'agisse de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi des guerres ayant façonné ne serait-ce que la République française en 1870, qui est la naissance de l'Association Le Souvenir Français, ou encore les conflits ex-coloniaux. C'est majeur car nous avons pendant trop longtemps, je pense, pensé ou eu la facilité de penser Que la guerre était quelque chose de lointain, quelque chose qui n'était plus de notre quotidien et n'était plus important dans nos sociétés. Quand je dis nos sociétés, je pense effectivement aux sociétés européennes. Nous avons eu la facilité de penser qu'avec le fin de la guerre froide, la conflictualité allait, comment dire, diminuer. Que la guerre était un lointain présage et qu'en règle générale, ce qui est vieux n'est pas très vendeur. Je pense que le retour, ou du moins... L'intérêt toujours important de l'histoire nous permet de se rappeler que ce qui nous arrive aujourd'hui n'est pas inné, on ne sort pas de nulle part. Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation. Nous avons, je pense, en France, une chance, c'est d'avoir une école accessible, gratuite, qui permet à chaque enfant de pouvoir avoir un socle commun d'éducation. Les jeunes générations sont notre avenir. J'ai 23 ans, je pense encore faire partie des jeunes générations, mais celles de demain sont déjà là, et c'est important pour elles, simplement, le fait de se rappeler que Tous autant qu'ils sont, peu importe d'où ils viennent, ils font partie d'un même socle, d'un même état, d'un même pays. Et ce dont ils bénéficient au quotidien, ce qu'ils voient au quotidien, provient, a été construit sur le sacrifice de plusieurs centaines de millions de personnes. L'éducation est le premier moteur de transmission de la mémoire et le premier vecteur de soutien et de transmission commémorative. Les jeunes générations... celles qui sont naissantes et qui sont encore à l'école sont d'ores et déjà notre avenir. Et je pense que c'est vis-à-vis d'eux qu'il faut susciter justement cette flamme mémorielle et cette importance du sacrifice passé. Car justement, s'ils sont éduqués et sensibilisés à ce que leurs ancêtres ont vécu, ont subi, eux-mêmes seront plus aptes à ne pas reproduire les travers. L'engagement de la jeunesse, qu'il s'agisse de l'actualité, des événements que l'on vit au quotidien, je pense n'est pas si défaillant qu'on veut bien l'entendre. Les jeunes sont très engagés dans diverses causes, qu'il s'agisse de l'égalité entre les sexes ou entre les genres, qu'il s'agisse de l'actualité ou des enjeux climatiques. La jeunesse est très très très mobilisée et quand on regarde l'actualité récente, qu'il s'agisse des élections en France mais aussi à l'étranger, pense et je vois parmi mes camarades, parmi mes amis, un réel engagement. Je ne pense pas que l'on soit face à une jeunesse inactive. Par contre, par rapport aux enjeux mémoriels, je pense que effectivement il y a un besoin à œuvrer à une modernisation ou du moins à une actualisation des façons de transmettre. Aujourd'hui pour beaucoup, la mémoire c'est soit ce qu'ils apprennent à l'école, ce qu'ils peuvent voir avec leurs professeurs en visitant ou en étudiant. Sinon, ce sont tout de suite les grandes commémorations nationales où on va avoir le chef de l'État et finalement la mémoire d'individus ou la mémoire d'événements historiques majeurs. Je pense que les associations notamment sont au premier plan, le Souvenir français en fait partie, vers cette transmission, cette volonté de raccrocher la jeunesse aux enjeux mémoriels. La jeunesse est active ailleurs, elle est active... comme je le disais, dans les enjeux climatiques ou sociétaux, peut-être que les enjeux mémoriels... mériterait effectivement une réactualisation. Aujourd'hui, quand on a 20 ans, on se sent peut-être moins légitime de s'engager dans une association entourée d'anciens combattants. Nous n'avons pas vu le feu, nous n'avons pas connu la guerre au sens propre, car nous n'avons pas été en opération extérieure, ni dans d'autres grands conflits. Cependant, je pense que l'actualité remet au goût du jour les enjeux mémoriels. Savoir l'histoire de ceux qui nous gouvernent ou peuvent nous gouverner est important. Petit à petit, je pense que la jeunesse se sensibilise et les actions du Souvenir français et d'autres associations, et même aussi de partis ou de personnalités indépendantes, vont ou du moins jouent en cette faveur. La différence entre histoire et mémoire se trouve en plusieurs points. Tout d'abord, il faut savoir ce qu'on entend par histoire. S'agit-il de l'histoire avec un grand H ou avec un petit h ? L'histoire avec un grand H qui est commune à tous, qui est celle qui, d'un point donné, arrive jusqu'à nos jours. Ensuite, l'histoire avec un petit âge, celle des gens, de monsieur et madame tout le monde, leur vécu, leur rapport aux événements, ça, ce sont les faits. L'histoire, d'ailleurs, tend à avoir une forme scientifique, presque. Alors, elle est toujours inexacte, car toutes les sources ne se valent pas, on n'a pas accès à tout ce qui s'est passé, on ne pourra jamais avoir la vérité vraie sur l'ensemble des événements, car en fait, entre la perte des sources et la disparition, et aussi le fait que l'histoire est parfois écrite par les vainqueurs. On n'aura jamais la réalité objective sur absolument tout. Cependant, oui, l'histoire revêt ce côté scientifique, cette recherche d'une vérité absolue, qui tendrait à expliquer et à contextualiser notre société. La mémoire, elle, revêt un rapport plus personnel. Elle se raccroche d'ailleurs à mes yeux plus de l'histoire avec un petit h. Nous n'avons pas tous la même mémoire d'un même événement. Nous n'avons pas tous le même rapport à un événement. Nous n'avons pas tous la même opinion. La mémoire est d'ailleurs beaucoup plus facilement instrumentalisable. Certains vont trouver dans la mémoire un rapport glorieux, là où d'autres vont essayer d'utiliser la mémoire à des fins politiques ou victimaires. Ce que j'entends par victimaire, ce n'est pas une notion péjorative, mais au contraire, justement, ce souvenir des victimes et de la souffrance qu'ont vécue une population, des personnes, que ce soit reconnu ou non. D'ailleurs, l'histoire, si je peux retourner dans cette différenciation, revint à caractère officiel. L'histoire, c'est ce que l'on va communément accepter comme ayant eu lieu. La mémoire va être beaucoup plus personnelle. Il y a des événements commémoratifs nationaux. Il y a une forme de mémoire nationale qui se dessine, mais on n'apprend pas la mémoire comme on apprend l'histoire. Pour moi, s'engager, c'est donner de son temps. et de sa motivation pour un but. Ce but peut être politique, professionnel, personnel. On peut s'engager aussi bien vis-à-vis d'un État que d'une cause, que de sa famille, que de ses amis. L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des causes. Je pense que chacun, enfin tout le monde est engagé dans sa vie.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter Passeurs d'Histoire, un podcast du souvenir français. Retrouvez l'ensemble des épisodes sur toutes les plateformes d'écoute. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous le dire avec 5 étoiles et en vous abonnant. Pour en savoir plus, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux ou sur notre site internet dont vous trouverez les liens en description. Rendez-vous dans deux semaines pour découvrir une nouvelle histoire.

Description

Pierre RIVORY est étudiant à Sciences Po lorsqu’il se porte volontaire pour un Service Civique au siège du Souvenir Français et ce, pour une durée de six mois.

Il découvre ainsi le fonctionnement de la principale association mémorielle en France, vieille de plus de 150 ans et traite de sujets ancrés dans la société moderne. 

Pierre se remémore au micro du Souvenir Français ces mois de travail, de découverte du milieu professionnel et de la mémoire combattante, qui ont été un tremplin pour son évolution personnelle et professionnelle. 


"Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation"

Pierre Rivory


Ils sont bénévoles, historiens, généalogistes, descendants, passionnés, et tous s’engagent pour le même but : contribuer à un monde meilleur et à la transmission de la mémoire combattante. Ces passeurs d’histoires, à travers leurs témoignages intimes, se livrent au micro du Souvenir Français : histoires personnelles, familiales ou encore nationales, découvrez tantôt des parcours de vies héroïques, tantôt des histoires d’engagement au service de la mémoire combattante. 


Le Souvenir Français s’est donné pour mission de sauvegarder, conserver et transmettre l’histoire et la mémoire de ces héros et héroïnes qui ont donné leur vie pour que les générations futures vivent dans un monde meilleur. 


Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

Retrouvez une nouvelle histoire toutes les deux semaines. 


Production executive🎙️ : Suniwan

Composition générique 🎹 : Lucas Frébourg

Conception graphique🎨 : Hugo Girard


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :

Site internet : www.le-souvenir-francais.fr 

Instagram : www.instagram.com/lesouvenirfrancaisofficiel 

Facebook : www.facebook.com/LeSFofficiel/ 

Linkedin : https://fr.linkedin.com/company/le-souvenir-fran-ais-si-ge 

X : https://x.com/SF_Siege 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des clous.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Passeurs d'Histoire, le podcast de la mémoire. S'engager par Pierre, un volontaire en service civique aux souvenirs français.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Pierre Ivory, actuellement 23 ans, étudiant à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye dans un master centré sur les politiques de protection et de défense, ainsi que dans un diplôme lié à la cybersécurité. Mon parcours a toujours été rythmé par mon engagement personnel en politique et vis-à-vis de l'histoire, vis-à-vis de l'État en règle générale. Déjà au collège même, si je dois remonter aussi loin, j'étais passionné par la gestion de l'État, par le fonctionnement et l'existence même des institutions de mon pays. Alors que j'étais en sixième, j'avais envie de m'engager à Sciences Po. faire mes études pour travailler dans ces domaines, si bien que j'ai tout au long de mon parcours, donc au collège et au lycée, préparé ces concours pour finalement être admis en 2019 à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Au sein de mes études, j'ai été bénévole au sein d'associations propres à mon école. J'ai notamment co-créé l'association Made in France, qui est une association de transmission et de découverte. Du patrimoine culturel français qui soit régional et national. C'est-à-dire aussi bien faire découvrir aux étudiants de région parisienne les galettes bretonnes que les acres à Morue, que l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, que les enjeux propres à la Réunion et ceux propres au Flandre par exemple. Pourquoi cet engagement aux souvenirs français ? Eh bien, ça a d'abord été une opportunité. Je cherchais dans les milieux sécurité et défense, j'étais en quatrième année, et la recherche de stage sans avoir validé déjà un diplôme et de stage, c'était assez compliqué, c'était assez long, je suis passé par de nombreux entretiens, et un ami m'avait parlé de la possibilité de faire un service civique. Je ne connaissais pas du tout l'existence de ce système et de cette possibilité professionnelle, j'ai du coup commencé à rechercher sur le site. J'ai vu l'annonce du Souvenir français et j'ai candidaté sans réellement d'ailleurs savoir à ce moment-là de quoi il s'agissait, de quoi cela relevait. Je me suis rendu compte donc qu'il y avait toute cette association, cette nébuleuse de personnes qui s'engagent pour la mémoire des morts pour la France. L'opportunité m'a intéressé, j'ai candidaté. Je ne savais pas encore à ce moment-là où j'allais mettre les pieds, ou du moins j'avais une vision peut-être assez caricaturale du Souvenir français. Et j'ai été en fait surpris par aussi bien la jeunesse, le dynamisme, la place aussi de l'association et des opportunités de travail qu'elle me permettait d'avoir en son sein. J'occupais le poste de service civique commémoration, directement en lien avec chacune des délégations générales du Souvenir français, et parfois même les comités départementaux. C'est donc une délégation générale par département, une centaine de personnes qui peuvent nous appeler, nous joindre par mail pour demander des informations, de l'aide pour une organisation, qu'il s'agisse d'un événement, d'un voyage scolaire. Et donc, il faut savoir communiquer. L'émission était centrée sur sauvegarder ou du moins travailler pour la mémoire de la France combattante, avec comme trame de fond un travail sur la biographie de 100 résistants étant morts et s'étant illustrés au sein de la résistance. Ce travail, donc des 100, c'est chaque année. Donc nous étions en 2023, c'était pour les 100 résistants de l'année 1943. Sauf que, comme souvent je pense dans le milieu professionnel, il y a une différence entre la trame de fond et les expériences, j'ai envie de dire, ponctuelles. Du jour au lendemain, tout peut arriver. Il suffit d'un mail qui arrive, d'une lettre, d'un courrier, et un nouveau projet se lance. On est amené à côtoyer des personnes de tous horizons, de tous les lieux de la France, avec des opinions divergentes ou différentes, des cheminements de vie, des habitudes. Il faut savoir communiquer avec chacune d'entre elles. Il faut savoir ménager différents intérêts, différentes personnalités. Et c'est une capacité qui se développe énormément, je pense, au contact des différents bénévoles et personnels de l'association. Et en réalité, ces six mois ont été ponctués par l'accompagnement d'une part du président général dans différentes missions, que ce soit de la représentation lors de cérémonies, d'événements, mais aussi à des inaugurations. Il y avait, je me souviens, sur les sous-mariniers du Pluviause, un sous-marin ayant coulé en 1913, et un historien local avait décidé de retracer toutes les biographies et toutes les expériences familiales de ces sous-mariniers qui sont décédés. Le Souvenir français avait aidé cet historien. dans les recherches et dans les retrouvailles des différents lieux de sépulture et d'histoire familiale de ces sous-mariniers. Et ce fut un travail qui m'a été confié parce qu'il fallait que quelqu'un s'en occupe. Pour contextualiser, le siège c'est une petite équipe, une dizaine de personnes et en tant que service civique, on peut mener des projets, suivre des projets et ce fut l'un des projets que nous suivions car en plus, au-delà de l'ouvrage littéraire qui en est sorti, il y avait toute une logique de rénovation, de protection et aussi de... localisation ou géolocalisation des tombes de ces sous-mariniers. Je souligne d'ailleurs l'histoire de ces lieux de sépulture, car en fait, c'est aussi une des missions du Souvenir français, la rénovation et la sauvegarde de ces lieux. Et je trouve que c'est assez intéressant, car on a énormément de lieux de mémoire en France. Il s'agisse de lieux de mémoire historiques, liés à des grandes batailles, des lieux commémoratifs, car on va célébrer une victoire ou essayer de se rappeler de malheureuses défaites, à l'échelle nationale, mais il y a aussi ces petits lieux locaux. voire même parfois communaux ou autres, que sont les cimetières et auxquels on trouve des personnes enterrées qui ont des histoires qui sont parfois assez exceptionnelles, il faut le dire, et qui ne sont pas connues à l'échelle nationale. Cette mission-là du souvenir français que j'ai découverte en fait durant mon expérience m'a, je dois dire, beaucoup touché et intéressé personnellement. L'associatif, c'est un milieu comme les autres, avec ses contraintes, ses ambitions et son importance. Ici, donc au Souvenir français, c'est les enjeux mémoriels, l'enjeu de la mémoire et de la sauvegarde. Mais en réalité, les associations, qu'il s'agisse d'associations pour la santé, pour l'environnement, c'est autant d'organisations qui s'occupent d'un territoire lié avec énormément de personnes qui en dépendent. C'est un milieu qui a son importance, je pense, dans le paysage quotidien des gens, qui a son rythme, qui a ses contraintes. qui sont les mêmes, je pense, qu'ailleurs. Autant ce n'était ni une vocation, ni même quelque chose que j'envisageais avant, autant mon expérience de six mois au sein du sommier français m'a fait réellement reconsidérer la vie associative en tant que telle. C'est un milieu dans lequel je retournerai volontiers. Une anecdote au sein de ce service civique à vous partager, ça reste sans doute celle où, encore dans le cadre d'une inauguration d'exposition au sein du siège, nous nous étions rendus compte que les affichages, se pliaient sur eux-mêmes. Les expositions du souvenir français peuvent prendre différentes formes, et ici c'est toutes des formes de bannières à dérouler que l'on accroche au plafond, et souvent ces bannières à dérouler sont enroulées. Et le problème c'est qu'elles gardent la forme de cet enroulement, et le temps qu'elles se réadaptent et qu'elles se déplient, ça ne correspondait pas au niveau timing pour la réception. Si bien que nous sommes rendus compte, à peut-être trois heures de la réception, que les affichages et que les visuels s'enroulaient tout seuls. Ils ne permettaient pas de réceptionner les invités dans de bonnes conditions, ou du moins dans des conditions dans lesquelles ils pourraient découvrir l'exposition de façon idéale. Ma tutrice, du coup, m'a donné comme mission de trouver un moyen efficace et rapide d'afficher ces bannières, ces déroulants. Et j'ai donc dû, à Paris, courir acheter des poids de pêche. Car en fait, c'était le moyen le plus facile. d'accrocher en bas des visuels un poids suffisamment lourd pour déplier le visuel sans pour autant abîmer l'affichage. Ça fait partie des diverses expériences à la fois drôles, mais aussi intéressantes que j'ai pu voir au quotidien au sein du Sommier français. J'ai rencontré au sein du siège des personnes qui ont été pendant six mois mon quotidien, avec qui j'ai travaillé, avec qui je suis sorti après le travail, etc. Ça a été une réelle rencontre humaine. J'ai réalisé, en postulant au Souvenir français, toute l'importance qu'avait, en parallèle de la défense active, la défense, si je puis me permettre, passive, ou du moins le souvenir de ceux qui y avaient contribué à cette même défense. Je suis parti du point de vue qu'il fallait, ou du moins qu'il était intéressant dans mon parcours personnel, de passer par une étape de commémoration ou de travail à l'œuvre mémorielle. pour justement soutenir ceux qui avaient déjà passé le cap, qui avaient déjà contribué à la défense et à la sécurité de notre État, de notre pays et de son histoire. L'intérêt et l'importance que revêt l'étude et la préservation de la mémoire et des différents conflits, qu'il s'agisse de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi des guerres ayant façonné ne serait-ce que la République française en 1870, qui est la naissance de l'Association Le Souvenir Français, ou encore les conflits ex-coloniaux. C'est majeur car nous avons pendant trop longtemps, je pense, pensé ou eu la facilité de penser Que la guerre était quelque chose de lointain, quelque chose qui n'était plus de notre quotidien et n'était plus important dans nos sociétés. Quand je dis nos sociétés, je pense effectivement aux sociétés européennes. Nous avons eu la facilité de penser qu'avec le fin de la guerre froide, la conflictualité allait, comment dire, diminuer. Que la guerre était un lointain présage et qu'en règle générale, ce qui est vieux n'est pas très vendeur. Je pense que le retour, ou du moins... L'intérêt toujours important de l'histoire nous permet de se rappeler que ce qui nous arrive aujourd'hui n'est pas inné, on ne sort pas de nulle part. Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation. Nous avons, je pense, en France, une chance, c'est d'avoir une école accessible, gratuite, qui permet à chaque enfant de pouvoir avoir un socle commun d'éducation. Les jeunes générations sont notre avenir. J'ai 23 ans, je pense encore faire partie des jeunes générations, mais celles de demain sont déjà là, et c'est important pour elles, simplement, le fait de se rappeler que Tous autant qu'ils sont, peu importe d'où ils viennent, ils font partie d'un même socle, d'un même état, d'un même pays. Et ce dont ils bénéficient au quotidien, ce qu'ils voient au quotidien, provient, a été construit sur le sacrifice de plusieurs centaines de millions de personnes. L'éducation est le premier moteur de transmission de la mémoire et le premier vecteur de soutien et de transmission commémorative. Les jeunes générations... celles qui sont naissantes et qui sont encore à l'école sont d'ores et déjà notre avenir. Et je pense que c'est vis-à-vis d'eux qu'il faut susciter justement cette flamme mémorielle et cette importance du sacrifice passé. Car justement, s'ils sont éduqués et sensibilisés à ce que leurs ancêtres ont vécu, ont subi, eux-mêmes seront plus aptes à ne pas reproduire les travers. L'engagement de la jeunesse, qu'il s'agisse de l'actualité, des événements que l'on vit au quotidien, je pense n'est pas si défaillant qu'on veut bien l'entendre. Les jeunes sont très engagés dans diverses causes, qu'il s'agisse de l'égalité entre les sexes ou entre les genres, qu'il s'agisse de l'actualité ou des enjeux climatiques. La jeunesse est très très très mobilisée et quand on regarde l'actualité récente, qu'il s'agisse des élections en France mais aussi à l'étranger, pense et je vois parmi mes camarades, parmi mes amis, un réel engagement. Je ne pense pas que l'on soit face à une jeunesse inactive. Par contre, par rapport aux enjeux mémoriels, je pense que effectivement il y a un besoin à œuvrer à une modernisation ou du moins à une actualisation des façons de transmettre. Aujourd'hui pour beaucoup, la mémoire c'est soit ce qu'ils apprennent à l'école, ce qu'ils peuvent voir avec leurs professeurs en visitant ou en étudiant. Sinon, ce sont tout de suite les grandes commémorations nationales où on va avoir le chef de l'État et finalement la mémoire d'individus ou la mémoire d'événements historiques majeurs. Je pense que les associations notamment sont au premier plan, le Souvenir français en fait partie, vers cette transmission, cette volonté de raccrocher la jeunesse aux enjeux mémoriels. La jeunesse est active ailleurs, elle est active... comme je le disais, dans les enjeux climatiques ou sociétaux, peut-être que les enjeux mémoriels... mériterait effectivement une réactualisation. Aujourd'hui, quand on a 20 ans, on se sent peut-être moins légitime de s'engager dans une association entourée d'anciens combattants. Nous n'avons pas vu le feu, nous n'avons pas connu la guerre au sens propre, car nous n'avons pas été en opération extérieure, ni dans d'autres grands conflits. Cependant, je pense que l'actualité remet au goût du jour les enjeux mémoriels. Savoir l'histoire de ceux qui nous gouvernent ou peuvent nous gouverner est important. Petit à petit, je pense que la jeunesse se sensibilise et les actions du Souvenir français et d'autres associations, et même aussi de partis ou de personnalités indépendantes, vont ou du moins jouent en cette faveur. La différence entre histoire et mémoire se trouve en plusieurs points. Tout d'abord, il faut savoir ce qu'on entend par histoire. S'agit-il de l'histoire avec un grand H ou avec un petit h ? L'histoire avec un grand H qui est commune à tous, qui est celle qui, d'un point donné, arrive jusqu'à nos jours. Ensuite, l'histoire avec un petit âge, celle des gens, de monsieur et madame tout le monde, leur vécu, leur rapport aux événements, ça, ce sont les faits. L'histoire, d'ailleurs, tend à avoir une forme scientifique, presque. Alors, elle est toujours inexacte, car toutes les sources ne se valent pas, on n'a pas accès à tout ce qui s'est passé, on ne pourra jamais avoir la vérité vraie sur l'ensemble des événements, car en fait, entre la perte des sources et la disparition, et aussi le fait que l'histoire est parfois écrite par les vainqueurs. On n'aura jamais la réalité objective sur absolument tout. Cependant, oui, l'histoire revêt ce côté scientifique, cette recherche d'une vérité absolue, qui tendrait à expliquer et à contextualiser notre société. La mémoire, elle, revêt un rapport plus personnel. Elle se raccroche d'ailleurs à mes yeux plus de l'histoire avec un petit h. Nous n'avons pas tous la même mémoire d'un même événement. Nous n'avons pas tous le même rapport à un événement. Nous n'avons pas tous la même opinion. La mémoire est d'ailleurs beaucoup plus facilement instrumentalisable. Certains vont trouver dans la mémoire un rapport glorieux, là où d'autres vont essayer d'utiliser la mémoire à des fins politiques ou victimaires. Ce que j'entends par victimaire, ce n'est pas une notion péjorative, mais au contraire, justement, ce souvenir des victimes et de la souffrance qu'ont vécue une population, des personnes, que ce soit reconnu ou non. D'ailleurs, l'histoire, si je peux retourner dans cette différenciation, revint à caractère officiel. L'histoire, c'est ce que l'on va communément accepter comme ayant eu lieu. La mémoire va être beaucoup plus personnelle. Il y a des événements commémoratifs nationaux. Il y a une forme de mémoire nationale qui se dessine, mais on n'apprend pas la mémoire comme on apprend l'histoire. Pour moi, s'engager, c'est donner de son temps. et de sa motivation pour un but. Ce but peut être politique, professionnel, personnel. On peut s'engager aussi bien vis-à-vis d'un État que d'une cause, que de sa famille, que de ses amis. L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des causes. Je pense que chacun, enfin tout le monde est engagé dans sa vie.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter Passeurs d'Histoire, un podcast du souvenir français. Retrouvez l'ensemble des épisodes sur toutes les plateformes d'écoute. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous le dire avec 5 étoiles et en vous abonnant. Pour en savoir plus, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux ou sur notre site internet dont vous trouverez les liens en description. Rendez-vous dans deux semaines pour découvrir une nouvelle histoire.

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Description

Pierre RIVORY est étudiant à Sciences Po lorsqu’il se porte volontaire pour un Service Civique au siège du Souvenir Français et ce, pour une durée de six mois.

Il découvre ainsi le fonctionnement de la principale association mémorielle en France, vieille de plus de 150 ans et traite de sujets ancrés dans la société moderne. 

Pierre se remémore au micro du Souvenir Français ces mois de travail, de découverte du milieu professionnel et de la mémoire combattante, qui ont été un tremplin pour son évolution personnelle et professionnelle. 


"Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation"

Pierre Rivory


Ils sont bénévoles, historiens, généalogistes, descendants, passionnés, et tous s’engagent pour le même but : contribuer à un monde meilleur et à la transmission de la mémoire combattante. Ces passeurs d’histoires, à travers leurs témoignages intimes, se livrent au micro du Souvenir Français : histoires personnelles, familiales ou encore nationales, découvrez tantôt des parcours de vies héroïques, tantôt des histoires d’engagement au service de la mémoire combattante. 


Le Souvenir Français s’est donné pour mission de sauvegarder, conserver et transmettre l’histoire et la mémoire de ces héros et héroïnes qui ont donné leur vie pour que les générations futures vivent dans un monde meilleur. 


Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

Retrouvez une nouvelle histoire toutes les deux semaines. 


Production executive🎙️ : Suniwan

Composition générique 🎹 : Lucas Frébourg

Conception graphique🎨 : Hugo Girard


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :

Site internet : www.le-souvenir-francais.fr 

Instagram : www.instagram.com/lesouvenirfrancaisofficiel 

Facebook : www.facebook.com/LeSFofficiel/ 

Linkedin : https://fr.linkedin.com/company/le-souvenir-fran-ais-si-ge 

X : https://x.com/SF_Siege 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des clous.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Passeurs d'Histoire, le podcast de la mémoire. S'engager par Pierre, un volontaire en service civique aux souvenirs français.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Pierre Ivory, actuellement 23 ans, étudiant à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye dans un master centré sur les politiques de protection et de défense, ainsi que dans un diplôme lié à la cybersécurité. Mon parcours a toujours été rythmé par mon engagement personnel en politique et vis-à-vis de l'histoire, vis-à-vis de l'État en règle générale. Déjà au collège même, si je dois remonter aussi loin, j'étais passionné par la gestion de l'État, par le fonctionnement et l'existence même des institutions de mon pays. Alors que j'étais en sixième, j'avais envie de m'engager à Sciences Po. faire mes études pour travailler dans ces domaines, si bien que j'ai tout au long de mon parcours, donc au collège et au lycée, préparé ces concours pour finalement être admis en 2019 à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Au sein de mes études, j'ai été bénévole au sein d'associations propres à mon école. J'ai notamment co-créé l'association Made in France, qui est une association de transmission et de découverte. Du patrimoine culturel français qui soit régional et national. C'est-à-dire aussi bien faire découvrir aux étudiants de région parisienne les galettes bretonnes que les acres à Morue, que l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, que les enjeux propres à la Réunion et ceux propres au Flandre par exemple. Pourquoi cet engagement aux souvenirs français ? Eh bien, ça a d'abord été une opportunité. Je cherchais dans les milieux sécurité et défense, j'étais en quatrième année, et la recherche de stage sans avoir validé déjà un diplôme et de stage, c'était assez compliqué, c'était assez long, je suis passé par de nombreux entretiens, et un ami m'avait parlé de la possibilité de faire un service civique. Je ne connaissais pas du tout l'existence de ce système et de cette possibilité professionnelle, j'ai du coup commencé à rechercher sur le site. J'ai vu l'annonce du Souvenir français et j'ai candidaté sans réellement d'ailleurs savoir à ce moment-là de quoi il s'agissait, de quoi cela relevait. Je me suis rendu compte donc qu'il y avait toute cette association, cette nébuleuse de personnes qui s'engagent pour la mémoire des morts pour la France. L'opportunité m'a intéressé, j'ai candidaté. Je ne savais pas encore à ce moment-là où j'allais mettre les pieds, ou du moins j'avais une vision peut-être assez caricaturale du Souvenir français. Et j'ai été en fait surpris par aussi bien la jeunesse, le dynamisme, la place aussi de l'association et des opportunités de travail qu'elle me permettait d'avoir en son sein. J'occupais le poste de service civique commémoration, directement en lien avec chacune des délégations générales du Souvenir français, et parfois même les comités départementaux. C'est donc une délégation générale par département, une centaine de personnes qui peuvent nous appeler, nous joindre par mail pour demander des informations, de l'aide pour une organisation, qu'il s'agisse d'un événement, d'un voyage scolaire. Et donc, il faut savoir communiquer. L'émission était centrée sur sauvegarder ou du moins travailler pour la mémoire de la France combattante, avec comme trame de fond un travail sur la biographie de 100 résistants étant morts et s'étant illustrés au sein de la résistance. Ce travail, donc des 100, c'est chaque année. Donc nous étions en 2023, c'était pour les 100 résistants de l'année 1943. Sauf que, comme souvent je pense dans le milieu professionnel, il y a une différence entre la trame de fond et les expériences, j'ai envie de dire, ponctuelles. Du jour au lendemain, tout peut arriver. Il suffit d'un mail qui arrive, d'une lettre, d'un courrier, et un nouveau projet se lance. On est amené à côtoyer des personnes de tous horizons, de tous les lieux de la France, avec des opinions divergentes ou différentes, des cheminements de vie, des habitudes. Il faut savoir communiquer avec chacune d'entre elles. Il faut savoir ménager différents intérêts, différentes personnalités. Et c'est une capacité qui se développe énormément, je pense, au contact des différents bénévoles et personnels de l'association. Et en réalité, ces six mois ont été ponctués par l'accompagnement d'une part du président général dans différentes missions, que ce soit de la représentation lors de cérémonies, d'événements, mais aussi à des inaugurations. Il y avait, je me souviens, sur les sous-mariniers du Pluviause, un sous-marin ayant coulé en 1913, et un historien local avait décidé de retracer toutes les biographies et toutes les expériences familiales de ces sous-mariniers qui sont décédés. Le Souvenir français avait aidé cet historien. dans les recherches et dans les retrouvailles des différents lieux de sépulture et d'histoire familiale de ces sous-mariniers. Et ce fut un travail qui m'a été confié parce qu'il fallait que quelqu'un s'en occupe. Pour contextualiser, le siège c'est une petite équipe, une dizaine de personnes et en tant que service civique, on peut mener des projets, suivre des projets et ce fut l'un des projets que nous suivions car en plus, au-delà de l'ouvrage littéraire qui en est sorti, il y avait toute une logique de rénovation, de protection et aussi de... localisation ou géolocalisation des tombes de ces sous-mariniers. Je souligne d'ailleurs l'histoire de ces lieux de sépulture, car en fait, c'est aussi une des missions du Souvenir français, la rénovation et la sauvegarde de ces lieux. Et je trouve que c'est assez intéressant, car on a énormément de lieux de mémoire en France. Il s'agisse de lieux de mémoire historiques, liés à des grandes batailles, des lieux commémoratifs, car on va célébrer une victoire ou essayer de se rappeler de malheureuses défaites, à l'échelle nationale, mais il y a aussi ces petits lieux locaux. voire même parfois communaux ou autres, que sont les cimetières et auxquels on trouve des personnes enterrées qui ont des histoires qui sont parfois assez exceptionnelles, il faut le dire, et qui ne sont pas connues à l'échelle nationale. Cette mission-là du souvenir français que j'ai découverte en fait durant mon expérience m'a, je dois dire, beaucoup touché et intéressé personnellement. L'associatif, c'est un milieu comme les autres, avec ses contraintes, ses ambitions et son importance. Ici, donc au Souvenir français, c'est les enjeux mémoriels, l'enjeu de la mémoire et de la sauvegarde. Mais en réalité, les associations, qu'il s'agisse d'associations pour la santé, pour l'environnement, c'est autant d'organisations qui s'occupent d'un territoire lié avec énormément de personnes qui en dépendent. C'est un milieu qui a son importance, je pense, dans le paysage quotidien des gens, qui a son rythme, qui a ses contraintes. qui sont les mêmes, je pense, qu'ailleurs. Autant ce n'était ni une vocation, ni même quelque chose que j'envisageais avant, autant mon expérience de six mois au sein du sommier français m'a fait réellement reconsidérer la vie associative en tant que telle. C'est un milieu dans lequel je retournerai volontiers. Une anecdote au sein de ce service civique à vous partager, ça reste sans doute celle où, encore dans le cadre d'une inauguration d'exposition au sein du siège, nous nous étions rendus compte que les affichages, se pliaient sur eux-mêmes. Les expositions du souvenir français peuvent prendre différentes formes, et ici c'est toutes des formes de bannières à dérouler que l'on accroche au plafond, et souvent ces bannières à dérouler sont enroulées. Et le problème c'est qu'elles gardent la forme de cet enroulement, et le temps qu'elles se réadaptent et qu'elles se déplient, ça ne correspondait pas au niveau timing pour la réception. Si bien que nous sommes rendus compte, à peut-être trois heures de la réception, que les affichages et que les visuels s'enroulaient tout seuls. Ils ne permettaient pas de réceptionner les invités dans de bonnes conditions, ou du moins dans des conditions dans lesquelles ils pourraient découvrir l'exposition de façon idéale. Ma tutrice, du coup, m'a donné comme mission de trouver un moyen efficace et rapide d'afficher ces bannières, ces déroulants. Et j'ai donc dû, à Paris, courir acheter des poids de pêche. Car en fait, c'était le moyen le plus facile. d'accrocher en bas des visuels un poids suffisamment lourd pour déplier le visuel sans pour autant abîmer l'affichage. Ça fait partie des diverses expériences à la fois drôles, mais aussi intéressantes que j'ai pu voir au quotidien au sein du Sommier français. J'ai rencontré au sein du siège des personnes qui ont été pendant six mois mon quotidien, avec qui j'ai travaillé, avec qui je suis sorti après le travail, etc. Ça a été une réelle rencontre humaine. J'ai réalisé, en postulant au Souvenir français, toute l'importance qu'avait, en parallèle de la défense active, la défense, si je puis me permettre, passive, ou du moins le souvenir de ceux qui y avaient contribué à cette même défense. Je suis parti du point de vue qu'il fallait, ou du moins qu'il était intéressant dans mon parcours personnel, de passer par une étape de commémoration ou de travail à l'œuvre mémorielle. pour justement soutenir ceux qui avaient déjà passé le cap, qui avaient déjà contribué à la défense et à la sécurité de notre État, de notre pays et de son histoire. L'intérêt et l'importance que revêt l'étude et la préservation de la mémoire et des différents conflits, qu'il s'agisse de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi des guerres ayant façonné ne serait-ce que la République française en 1870, qui est la naissance de l'Association Le Souvenir Français, ou encore les conflits ex-coloniaux. C'est majeur car nous avons pendant trop longtemps, je pense, pensé ou eu la facilité de penser Que la guerre était quelque chose de lointain, quelque chose qui n'était plus de notre quotidien et n'était plus important dans nos sociétés. Quand je dis nos sociétés, je pense effectivement aux sociétés européennes. Nous avons eu la facilité de penser qu'avec le fin de la guerre froide, la conflictualité allait, comment dire, diminuer. Que la guerre était un lointain présage et qu'en règle générale, ce qui est vieux n'est pas très vendeur. Je pense que le retour, ou du moins... L'intérêt toujours important de l'histoire nous permet de se rappeler que ce qui nous arrive aujourd'hui n'est pas inné, on ne sort pas de nulle part. Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation. Nous avons, je pense, en France, une chance, c'est d'avoir une école accessible, gratuite, qui permet à chaque enfant de pouvoir avoir un socle commun d'éducation. Les jeunes générations sont notre avenir. J'ai 23 ans, je pense encore faire partie des jeunes générations, mais celles de demain sont déjà là, et c'est important pour elles, simplement, le fait de se rappeler que Tous autant qu'ils sont, peu importe d'où ils viennent, ils font partie d'un même socle, d'un même état, d'un même pays. Et ce dont ils bénéficient au quotidien, ce qu'ils voient au quotidien, provient, a été construit sur le sacrifice de plusieurs centaines de millions de personnes. L'éducation est le premier moteur de transmission de la mémoire et le premier vecteur de soutien et de transmission commémorative. Les jeunes générations... celles qui sont naissantes et qui sont encore à l'école sont d'ores et déjà notre avenir. Et je pense que c'est vis-à-vis d'eux qu'il faut susciter justement cette flamme mémorielle et cette importance du sacrifice passé. Car justement, s'ils sont éduqués et sensibilisés à ce que leurs ancêtres ont vécu, ont subi, eux-mêmes seront plus aptes à ne pas reproduire les travers. L'engagement de la jeunesse, qu'il s'agisse de l'actualité, des événements que l'on vit au quotidien, je pense n'est pas si défaillant qu'on veut bien l'entendre. Les jeunes sont très engagés dans diverses causes, qu'il s'agisse de l'égalité entre les sexes ou entre les genres, qu'il s'agisse de l'actualité ou des enjeux climatiques. La jeunesse est très très très mobilisée et quand on regarde l'actualité récente, qu'il s'agisse des élections en France mais aussi à l'étranger, pense et je vois parmi mes camarades, parmi mes amis, un réel engagement. Je ne pense pas que l'on soit face à une jeunesse inactive. Par contre, par rapport aux enjeux mémoriels, je pense que effectivement il y a un besoin à œuvrer à une modernisation ou du moins à une actualisation des façons de transmettre. Aujourd'hui pour beaucoup, la mémoire c'est soit ce qu'ils apprennent à l'école, ce qu'ils peuvent voir avec leurs professeurs en visitant ou en étudiant. Sinon, ce sont tout de suite les grandes commémorations nationales où on va avoir le chef de l'État et finalement la mémoire d'individus ou la mémoire d'événements historiques majeurs. Je pense que les associations notamment sont au premier plan, le Souvenir français en fait partie, vers cette transmission, cette volonté de raccrocher la jeunesse aux enjeux mémoriels. La jeunesse est active ailleurs, elle est active... comme je le disais, dans les enjeux climatiques ou sociétaux, peut-être que les enjeux mémoriels... mériterait effectivement une réactualisation. Aujourd'hui, quand on a 20 ans, on se sent peut-être moins légitime de s'engager dans une association entourée d'anciens combattants. Nous n'avons pas vu le feu, nous n'avons pas connu la guerre au sens propre, car nous n'avons pas été en opération extérieure, ni dans d'autres grands conflits. Cependant, je pense que l'actualité remet au goût du jour les enjeux mémoriels. Savoir l'histoire de ceux qui nous gouvernent ou peuvent nous gouverner est important. Petit à petit, je pense que la jeunesse se sensibilise et les actions du Souvenir français et d'autres associations, et même aussi de partis ou de personnalités indépendantes, vont ou du moins jouent en cette faveur. La différence entre histoire et mémoire se trouve en plusieurs points. Tout d'abord, il faut savoir ce qu'on entend par histoire. S'agit-il de l'histoire avec un grand H ou avec un petit h ? L'histoire avec un grand H qui est commune à tous, qui est celle qui, d'un point donné, arrive jusqu'à nos jours. Ensuite, l'histoire avec un petit âge, celle des gens, de monsieur et madame tout le monde, leur vécu, leur rapport aux événements, ça, ce sont les faits. L'histoire, d'ailleurs, tend à avoir une forme scientifique, presque. Alors, elle est toujours inexacte, car toutes les sources ne se valent pas, on n'a pas accès à tout ce qui s'est passé, on ne pourra jamais avoir la vérité vraie sur l'ensemble des événements, car en fait, entre la perte des sources et la disparition, et aussi le fait que l'histoire est parfois écrite par les vainqueurs. On n'aura jamais la réalité objective sur absolument tout. Cependant, oui, l'histoire revêt ce côté scientifique, cette recherche d'une vérité absolue, qui tendrait à expliquer et à contextualiser notre société. La mémoire, elle, revêt un rapport plus personnel. Elle se raccroche d'ailleurs à mes yeux plus de l'histoire avec un petit h. Nous n'avons pas tous la même mémoire d'un même événement. Nous n'avons pas tous le même rapport à un événement. Nous n'avons pas tous la même opinion. La mémoire est d'ailleurs beaucoup plus facilement instrumentalisable. Certains vont trouver dans la mémoire un rapport glorieux, là où d'autres vont essayer d'utiliser la mémoire à des fins politiques ou victimaires. Ce que j'entends par victimaire, ce n'est pas une notion péjorative, mais au contraire, justement, ce souvenir des victimes et de la souffrance qu'ont vécue une population, des personnes, que ce soit reconnu ou non. D'ailleurs, l'histoire, si je peux retourner dans cette différenciation, revint à caractère officiel. L'histoire, c'est ce que l'on va communément accepter comme ayant eu lieu. La mémoire va être beaucoup plus personnelle. Il y a des événements commémoratifs nationaux. Il y a une forme de mémoire nationale qui se dessine, mais on n'apprend pas la mémoire comme on apprend l'histoire. Pour moi, s'engager, c'est donner de son temps. et de sa motivation pour un but. Ce but peut être politique, professionnel, personnel. On peut s'engager aussi bien vis-à-vis d'un État que d'une cause, que de sa famille, que de ses amis. L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des causes. Je pense que chacun, enfin tout le monde est engagé dans sa vie.

  • Speaker #1

    Vous venez d'écouter Passeurs d'Histoire, un podcast du souvenir français. Retrouvez l'ensemble des épisodes sur toutes les plateformes d'écoute. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à nous le dire avec 5 étoiles et en vous abonnant. Pour en savoir plus, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux ou sur notre site internet dont vous trouverez les liens en description. Rendez-vous dans deux semaines pour découvrir une nouvelle histoire.

Description

Pierre RIVORY est étudiant à Sciences Po lorsqu’il se porte volontaire pour un Service Civique au siège du Souvenir Français et ce, pour une durée de six mois.

Il découvre ainsi le fonctionnement de la principale association mémorielle en France, vieille de plus de 150 ans et traite de sujets ancrés dans la société moderne. 

Pierre se remémore au micro du Souvenir Français ces mois de travail, de découverte du milieu professionnel et de la mémoire combattante, qui ont été un tremplin pour son évolution personnelle et professionnelle. 


"Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation"

Pierre Rivory


Ils sont bénévoles, historiens, généalogistes, descendants, passionnés, et tous s’engagent pour le même but : contribuer à un monde meilleur et à la transmission de la mémoire combattante. Ces passeurs d’histoires, à travers leurs témoignages intimes, se livrent au micro du Souvenir Français : histoires personnelles, familiales ou encore nationales, découvrez tantôt des parcours de vies héroïques, tantôt des histoires d’engagement au service de la mémoire combattante. 


Le Souvenir Français s’est donné pour mission de sauvegarder, conserver et transmettre l’histoire et la mémoire de ces héros et héroïnes qui ont donné leur vie pour que les générations futures vivent dans un monde meilleur. 


Passeurs d’histoires est un podcast de l’Association Le Souvenir Français, produit par Suniwan.

Retrouvez une nouvelle histoire toutes les deux semaines. 


Production executive🎙️ : Suniwan

Composition générique 🎹 : Lucas Frébourg

Conception graphique🎨 : Hugo Girard


Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :

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X : https://x.com/SF_Siege 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des clous.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Passeurs d'Histoire, le podcast de la mémoire. S'engager par Pierre, un volontaire en service civique aux souvenirs français.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Pierre Ivory, actuellement 23 ans, étudiant à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye dans un master centré sur les politiques de protection et de défense, ainsi que dans un diplôme lié à la cybersécurité. Mon parcours a toujours été rythmé par mon engagement personnel en politique et vis-à-vis de l'histoire, vis-à-vis de l'État en règle générale. Déjà au collège même, si je dois remonter aussi loin, j'étais passionné par la gestion de l'État, par le fonctionnement et l'existence même des institutions de mon pays. Alors que j'étais en sixième, j'avais envie de m'engager à Sciences Po. faire mes études pour travailler dans ces domaines, si bien que j'ai tout au long de mon parcours, donc au collège et au lycée, préparé ces concours pour finalement être admis en 2019 à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Au sein de mes études, j'ai été bénévole au sein d'associations propres à mon école. J'ai notamment co-créé l'association Made in France, qui est une association de transmission et de découverte. Du patrimoine culturel français qui soit régional et national. C'est-à-dire aussi bien faire découvrir aux étudiants de région parisienne les galettes bretonnes que les acres à Morue, que l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, que les enjeux propres à la Réunion et ceux propres au Flandre par exemple. Pourquoi cet engagement aux souvenirs français ? Eh bien, ça a d'abord été une opportunité. Je cherchais dans les milieux sécurité et défense, j'étais en quatrième année, et la recherche de stage sans avoir validé déjà un diplôme et de stage, c'était assez compliqué, c'était assez long, je suis passé par de nombreux entretiens, et un ami m'avait parlé de la possibilité de faire un service civique. Je ne connaissais pas du tout l'existence de ce système et de cette possibilité professionnelle, j'ai du coup commencé à rechercher sur le site. J'ai vu l'annonce du Souvenir français et j'ai candidaté sans réellement d'ailleurs savoir à ce moment-là de quoi il s'agissait, de quoi cela relevait. Je me suis rendu compte donc qu'il y avait toute cette association, cette nébuleuse de personnes qui s'engagent pour la mémoire des morts pour la France. L'opportunité m'a intéressé, j'ai candidaté. Je ne savais pas encore à ce moment-là où j'allais mettre les pieds, ou du moins j'avais une vision peut-être assez caricaturale du Souvenir français. Et j'ai été en fait surpris par aussi bien la jeunesse, le dynamisme, la place aussi de l'association et des opportunités de travail qu'elle me permettait d'avoir en son sein. J'occupais le poste de service civique commémoration, directement en lien avec chacune des délégations générales du Souvenir français, et parfois même les comités départementaux. C'est donc une délégation générale par département, une centaine de personnes qui peuvent nous appeler, nous joindre par mail pour demander des informations, de l'aide pour une organisation, qu'il s'agisse d'un événement, d'un voyage scolaire. Et donc, il faut savoir communiquer. L'émission était centrée sur sauvegarder ou du moins travailler pour la mémoire de la France combattante, avec comme trame de fond un travail sur la biographie de 100 résistants étant morts et s'étant illustrés au sein de la résistance. Ce travail, donc des 100, c'est chaque année. Donc nous étions en 2023, c'était pour les 100 résistants de l'année 1943. Sauf que, comme souvent je pense dans le milieu professionnel, il y a une différence entre la trame de fond et les expériences, j'ai envie de dire, ponctuelles. Du jour au lendemain, tout peut arriver. Il suffit d'un mail qui arrive, d'une lettre, d'un courrier, et un nouveau projet se lance. On est amené à côtoyer des personnes de tous horizons, de tous les lieux de la France, avec des opinions divergentes ou différentes, des cheminements de vie, des habitudes. Il faut savoir communiquer avec chacune d'entre elles. Il faut savoir ménager différents intérêts, différentes personnalités. Et c'est une capacité qui se développe énormément, je pense, au contact des différents bénévoles et personnels de l'association. Et en réalité, ces six mois ont été ponctués par l'accompagnement d'une part du président général dans différentes missions, que ce soit de la représentation lors de cérémonies, d'événements, mais aussi à des inaugurations. Il y avait, je me souviens, sur les sous-mariniers du Pluviause, un sous-marin ayant coulé en 1913, et un historien local avait décidé de retracer toutes les biographies et toutes les expériences familiales de ces sous-mariniers qui sont décédés. Le Souvenir français avait aidé cet historien. dans les recherches et dans les retrouvailles des différents lieux de sépulture et d'histoire familiale de ces sous-mariniers. Et ce fut un travail qui m'a été confié parce qu'il fallait que quelqu'un s'en occupe. Pour contextualiser, le siège c'est une petite équipe, une dizaine de personnes et en tant que service civique, on peut mener des projets, suivre des projets et ce fut l'un des projets que nous suivions car en plus, au-delà de l'ouvrage littéraire qui en est sorti, il y avait toute une logique de rénovation, de protection et aussi de... localisation ou géolocalisation des tombes de ces sous-mariniers. Je souligne d'ailleurs l'histoire de ces lieux de sépulture, car en fait, c'est aussi une des missions du Souvenir français, la rénovation et la sauvegarde de ces lieux. Et je trouve que c'est assez intéressant, car on a énormément de lieux de mémoire en France. Il s'agisse de lieux de mémoire historiques, liés à des grandes batailles, des lieux commémoratifs, car on va célébrer une victoire ou essayer de se rappeler de malheureuses défaites, à l'échelle nationale, mais il y a aussi ces petits lieux locaux. voire même parfois communaux ou autres, que sont les cimetières et auxquels on trouve des personnes enterrées qui ont des histoires qui sont parfois assez exceptionnelles, il faut le dire, et qui ne sont pas connues à l'échelle nationale. Cette mission-là du souvenir français que j'ai découverte en fait durant mon expérience m'a, je dois dire, beaucoup touché et intéressé personnellement. L'associatif, c'est un milieu comme les autres, avec ses contraintes, ses ambitions et son importance. Ici, donc au Souvenir français, c'est les enjeux mémoriels, l'enjeu de la mémoire et de la sauvegarde. Mais en réalité, les associations, qu'il s'agisse d'associations pour la santé, pour l'environnement, c'est autant d'organisations qui s'occupent d'un territoire lié avec énormément de personnes qui en dépendent. C'est un milieu qui a son importance, je pense, dans le paysage quotidien des gens, qui a son rythme, qui a ses contraintes. qui sont les mêmes, je pense, qu'ailleurs. Autant ce n'était ni une vocation, ni même quelque chose que j'envisageais avant, autant mon expérience de six mois au sein du sommier français m'a fait réellement reconsidérer la vie associative en tant que telle. C'est un milieu dans lequel je retournerai volontiers. Une anecdote au sein de ce service civique à vous partager, ça reste sans doute celle où, encore dans le cadre d'une inauguration d'exposition au sein du siège, nous nous étions rendus compte que les affichages, se pliaient sur eux-mêmes. Les expositions du souvenir français peuvent prendre différentes formes, et ici c'est toutes des formes de bannières à dérouler que l'on accroche au plafond, et souvent ces bannières à dérouler sont enroulées. Et le problème c'est qu'elles gardent la forme de cet enroulement, et le temps qu'elles se réadaptent et qu'elles se déplient, ça ne correspondait pas au niveau timing pour la réception. Si bien que nous sommes rendus compte, à peut-être trois heures de la réception, que les affichages et que les visuels s'enroulaient tout seuls. Ils ne permettaient pas de réceptionner les invités dans de bonnes conditions, ou du moins dans des conditions dans lesquelles ils pourraient découvrir l'exposition de façon idéale. Ma tutrice, du coup, m'a donné comme mission de trouver un moyen efficace et rapide d'afficher ces bannières, ces déroulants. Et j'ai donc dû, à Paris, courir acheter des poids de pêche. Car en fait, c'était le moyen le plus facile. d'accrocher en bas des visuels un poids suffisamment lourd pour déplier le visuel sans pour autant abîmer l'affichage. Ça fait partie des diverses expériences à la fois drôles, mais aussi intéressantes que j'ai pu voir au quotidien au sein du Sommier français. J'ai rencontré au sein du siège des personnes qui ont été pendant six mois mon quotidien, avec qui j'ai travaillé, avec qui je suis sorti après le travail, etc. Ça a été une réelle rencontre humaine. J'ai réalisé, en postulant au Souvenir français, toute l'importance qu'avait, en parallèle de la défense active, la défense, si je puis me permettre, passive, ou du moins le souvenir de ceux qui y avaient contribué à cette même défense. Je suis parti du point de vue qu'il fallait, ou du moins qu'il était intéressant dans mon parcours personnel, de passer par une étape de commémoration ou de travail à l'œuvre mémorielle. pour justement soutenir ceux qui avaient déjà passé le cap, qui avaient déjà contribué à la défense et à la sécurité de notre État, de notre pays et de son histoire. L'intérêt et l'importance que revêt l'étude et la préservation de la mémoire et des différents conflits, qu'il s'agisse de la Première Guerre mondiale, de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi des guerres ayant façonné ne serait-ce que la République française en 1870, qui est la naissance de l'Association Le Souvenir Français, ou encore les conflits ex-coloniaux. C'est majeur car nous avons pendant trop longtemps, je pense, pensé ou eu la facilité de penser Que la guerre était quelque chose de lointain, quelque chose qui n'était plus de notre quotidien et n'était plus important dans nos sociétés. Quand je dis nos sociétés, je pense effectivement aux sociétés européennes. Nous avons eu la facilité de penser qu'avec le fin de la guerre froide, la conflictualité allait, comment dire, diminuer. Que la guerre était un lointain présage et qu'en règle générale, ce qui est vieux n'est pas très vendeur. Je pense que le retour, ou du moins... L'intérêt toujours important de l'histoire nous permet de se rappeler que ce qui nous arrive aujourd'hui n'est pas inné, on ne sort pas de nulle part. Étudier le passé, c'est comprendre notre avenir. Je pense qu'on a trop oublié notre passé. La transmission de la mémoire, je pense, passe par l'éducation. Nous avons, je pense, en France, une chance, c'est d'avoir une école accessible, gratuite, qui permet à chaque enfant de pouvoir avoir un socle commun d'éducation. Les jeunes générations sont notre avenir. J'ai 23 ans, je pense encore faire partie des jeunes générations, mais celles de demain sont déjà là, et c'est important pour elles, simplement, le fait de se rappeler que Tous autant qu'ils sont, peu importe d'où ils viennent, ils font partie d'un même socle, d'un même état, d'un même pays. Et ce dont ils bénéficient au quotidien, ce qu'ils voient au quotidien, provient, a été construit sur le sacrifice de plusieurs centaines de millions de personnes. L'éducation est le premier moteur de transmission de la mémoire et le premier vecteur de soutien et de transmission commémorative. Les jeunes générations... celles qui sont naissantes et qui sont encore à l'école sont d'ores et déjà notre avenir. Et je pense que c'est vis-à-vis d'eux qu'il faut susciter justement cette flamme mémorielle et cette importance du sacrifice passé. Car justement, s'ils sont éduqués et sensibilisés à ce que leurs ancêtres ont vécu, ont subi, eux-mêmes seront plus aptes à ne pas reproduire les travers. L'engagement de la jeunesse, qu'il s'agisse de l'actualité, des événements que l'on vit au quotidien, je pense n'est pas si défaillant qu'on veut bien l'entendre. Les jeunes sont très engagés dans diverses causes, qu'il s'agisse de l'égalité entre les sexes ou entre les genres, qu'il s'agisse de l'actualité ou des enjeux climatiques. La jeunesse est très très très mobilisée et quand on regarde l'actualité récente, qu'il s'agisse des élections en France mais aussi à l'étranger, pense et je vois parmi mes camarades, parmi mes amis, un réel engagement. Je ne pense pas que l'on soit face à une jeunesse inactive. Par contre, par rapport aux enjeux mémoriels, je pense que effectivement il y a un besoin à œuvrer à une modernisation ou du moins à une actualisation des façons de transmettre. Aujourd'hui pour beaucoup, la mémoire c'est soit ce qu'ils apprennent à l'école, ce qu'ils peuvent voir avec leurs professeurs en visitant ou en étudiant. Sinon, ce sont tout de suite les grandes commémorations nationales où on va avoir le chef de l'État et finalement la mémoire d'individus ou la mémoire d'événements historiques majeurs. Je pense que les associations notamment sont au premier plan, le Souvenir français en fait partie, vers cette transmission, cette volonté de raccrocher la jeunesse aux enjeux mémoriels. La jeunesse est active ailleurs, elle est active... comme je le disais, dans les enjeux climatiques ou sociétaux, peut-être que les enjeux mémoriels... mériterait effectivement une réactualisation. Aujourd'hui, quand on a 20 ans, on se sent peut-être moins légitime de s'engager dans une association entourée d'anciens combattants. Nous n'avons pas vu le feu, nous n'avons pas connu la guerre au sens propre, car nous n'avons pas été en opération extérieure, ni dans d'autres grands conflits. Cependant, je pense que l'actualité remet au goût du jour les enjeux mémoriels. Savoir l'histoire de ceux qui nous gouvernent ou peuvent nous gouverner est important. Petit à petit, je pense que la jeunesse se sensibilise et les actions du Souvenir français et d'autres associations, et même aussi de partis ou de personnalités indépendantes, vont ou du moins jouent en cette faveur. La différence entre histoire et mémoire se trouve en plusieurs points. Tout d'abord, il faut savoir ce qu'on entend par histoire. S'agit-il de l'histoire avec un grand H ou avec un petit h ? L'histoire avec un grand H qui est commune à tous, qui est celle qui, d'un point donné, arrive jusqu'à nos jours. Ensuite, l'histoire avec un petit âge, celle des gens, de monsieur et madame tout le monde, leur vécu, leur rapport aux événements, ça, ce sont les faits. L'histoire, d'ailleurs, tend à avoir une forme scientifique, presque. Alors, elle est toujours inexacte, car toutes les sources ne se valent pas, on n'a pas accès à tout ce qui s'est passé, on ne pourra jamais avoir la vérité vraie sur l'ensemble des événements, car en fait, entre la perte des sources et la disparition, et aussi le fait que l'histoire est parfois écrite par les vainqueurs. On n'aura jamais la réalité objective sur absolument tout. Cependant, oui, l'histoire revêt ce côté scientifique, cette recherche d'une vérité absolue, qui tendrait à expliquer et à contextualiser notre société. La mémoire, elle, revêt un rapport plus personnel. Elle se raccroche d'ailleurs à mes yeux plus de l'histoire avec un petit h. Nous n'avons pas tous la même mémoire d'un même événement. Nous n'avons pas tous le même rapport à un événement. Nous n'avons pas tous la même opinion. La mémoire est d'ailleurs beaucoup plus facilement instrumentalisable. Certains vont trouver dans la mémoire un rapport glorieux, là où d'autres vont essayer d'utiliser la mémoire à des fins politiques ou victimaires. Ce que j'entends par victimaire, ce n'est pas une notion péjorative, mais au contraire, justement, ce souvenir des victimes et de la souffrance qu'ont vécue une population, des personnes, que ce soit reconnu ou non. D'ailleurs, l'histoire, si je peux retourner dans cette différenciation, revint à caractère officiel. L'histoire, c'est ce que l'on va communément accepter comme ayant eu lieu. La mémoire va être beaucoup plus personnelle. Il y a des événements commémoratifs nationaux. Il y a une forme de mémoire nationale qui se dessine, mais on n'apprend pas la mémoire comme on apprend l'histoire. Pour moi, s'engager, c'est donner de son temps. et de sa motivation pour un but. Ce but peut être politique, professionnel, personnel. On peut s'engager aussi bien vis-à-vis d'un État que d'une cause, que de sa famille, que de ses amis. L'engagement, c'est rythmer son quotidien pour ce que l'on veut faire et ce que l'on veut apporter à des gens, à des causes. Je pense que chacun, enfin tout le monde est engagé dans sa vie.

  • Speaker #1

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