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Pédago

#3 Humanisme pédagogique avec Érasme, Montaigne et Comenius

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09min |12/05/2025
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Pédago, le podcast qui vous accompagne dans la formation. Je suis Benjamin Gagneux, designer pédagogique spécialisé dans la création d'expériences de formation engageantes et impactantes. Ensemble, je vous propose de découvrir les méthodologies et les outils pour vous permettre de développer concrètement votre pratique en tant que professionnel de la formation. Vous le savez, nous n'avons jamais fini d'apprendre, alors Pédago,

  • Speaker #1

    c'est parti ! Aujourd'hui dans Pédago, je vous emmène faire un petit bond de plus de 5 siècles en arrière. Au XVe siècle, un vent nouveau souffle sur l'Europe, celui de l'humanisme. Ce courant va transformer radicalement notre manière de penser l'éducation. Pourquoi ? Parce qu'il redonne à l'homme, à l'élève et à l'apprenant sa dignité. Parce qu'il fait de l'éducation un moyen d'épanouissement et non un simple transfert de savoir. Dans cet épisode, nous allons explorer ensemble trois figures clés. Erasme, qui nous invite à enseigner en respectant la motivation et le rythme de l'enfant. Montaigne, qui nous pousse à former des têtes bien faites, capables de jugement plutôt que de simples têtes bien pleines. Écoménus qui imagine déjà une pédagogie pour tous, progressive, active et universelle. Trois penseurs, trois visions et surtout trois leçons intemporelles à appliquer dans nos formations aujourd'hui. Quand on parle d'humanisme pédagogique, Erasme est une figure incontournable. Mais au-delà de ses idées, il y a aussi une trajectoire de vie qui inspire. Imaginez-le. Né à Rotterdam peu avant 1470, il parcourt l'Europe, pendant toute sa vie, de Paris à Oxford, de Venise à Bâle, pour étudier, rencontrer et écrire. Une vie nomade, souvent précaire, mais entièrement dédiée au savoir. Pas étonnant donc qu'en 87, le programme Erasmus de mobilité étudiante ait choisi son nom. Erasme, c'est déjà un réseau avant l'heure, une pensée européenne bien avant Schengen. Mais ce qui nous intéresse ici, c'est son regard sur l'éducation. Erasme ne fut pas un grand bâtisseur d'école, ni un enseignant passionné par la gestion des classes. Ce qui l'animait, c'était l'idée qu'on ne n'est pas humain, mais qu'on le devient par l'éducation. Il affirme que l'éducation doit commencer très tôt et qu'elle doit être libérale au sens noble du terme. Une éducation qui rend libre et capable de penser par soi-même. C'est l'opposé d'un dressage autoritaire, Erasme milite pour une pédagogie fondée sur la confiance et la motivation. Il croit profondément en la réceptivité des enfants, en leur capacité à apprendre, à retenir et à s'émerveiller. Il ne les voit pas comme de simples vases à remplir, mais comme des esprits en devenir qu'il faut éveiller avec respect. Il défend le libre arbitre et la capacité de chaque être humain à s'élever par la connaissance. Il croit que le savoir meilleur, plus moral et plus humain. et il conçoit l'éducation et le dialogue comme un chemin vers la liberté et la paix. En résumé, avec Erasme, l'éducation devient une affaire de cœur, d'intelligence et de liberté. Et dans une époque troublée, il fait le pari que c'est en cultivant les esprits qu'on construit un monde meilleur. Et que peut-on en retenir aujourd'hui ? Erasme rejette la violence éducative et prône une pédagogie fondée sur l'encouragement et le respect de l'apprenant. Un climat bienveillant qui stimule la motivation et qui est essentiel à l'apprentissage, comme le souligne le neuroscientifique spécialisé en psychologie cognitive Stanislas Dehaene. Par ailleurs, Erasme valorise le jugement personnel. À nous d'encourager la réflexion, les échanges et les mises en situation pour former des apprenants autonomes et lucides. Erasme a vécu l'Europe avant l'heure. Suivons son exemple. Croisons les cultures, favorisons les échanges et construisons ensemble des savoirs vivants. Enfin, Erasme croyait en l'éducation sur mesure. Aujourd'hui, cela rime avec modularité, coaching ou tutorat. Une seule règle, partir de l'apprenant. En bref, pour Erasme, former, c'est faire grandir l'humain. Si Erasme est l'avocat d'une pédagogie bienveillante, Montaigne en est l'avocat du bon sens. Mais attention, pas du bon sens simpliste. Non, du bon sens éclairé, incarné et forgé dans l'expérience. Montaigne, c'est la voie de la liberté intérieure dans un monde saturé de normes et de savoirs empilés. Lui, il regarde les enfants, les enseignants, les philosophes, et il ose poser la question qui fâche, à quoi bon ? « À quoi bon enseigner la science des astres, dit-il, si l'on n'enseigne pas d'abord la science de l'homme ? » Autrement dit, avant de farcir la tête des élèves de connaissance, ne devrions-nous pas apprendre à penser, à juger ? Ce que Montaigne déteste par-dessus tout, c'est le pédantisme. Cette manie de croire qu'apprendre, c'est tout simplement accumuler. Pour lui, une mémoire pleine n'est pas une preuve d'intelligence. À ce sujet, il écrit « Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire et laissons l'entendement et la conscience vides. » Son idéal ? Former un esprit capable de discernement, un jugement personnel et une conscience active. En somme, pas un perroquet savant. savant, mais un humain libre. Et là, Montaigne est visionnaire. Il affirme que la meilleure école, c'est le monde, le contact des autres, le voyage, la diversité des expériences. Montaigne invite à sortir des murs, à apprendre dans l'observation, les discussions, les faits de la vie quotidienne. Un maçon, un berger, une fontaine ou une ruine antique, tout pour lui peut devenir support d'apprentissage. C'est une pédagogie active avant l'heure, presque expérientielle. Montaigne valorise un savoir moral et pratique. Il ne nie pas l'utilité des livres, mais il veut que l'on digère ce que l'on lit, qu'on en fasse du miel à la manière des abeilles. Ce n'est pas la citation qui compte, mais ce que l'on en fait. Et surtout, il plaide pour une formation du jugement dès le plus jeune âge. Que peut-on retenir de Montaigne aujourd'hui ? Beaucoup. Par exemple, l'importance de former le jugement plutôt que de transférer des savoirs figés. ou encore valoriser la curiosité, l'expérience, le doute plutôt que la certitude. En un mot, avoir une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Après Erasme et Montaigne, place à un véritable visionnaire, Jean Amos Comenius, pédagogue tchèque du XVIIe siècle, que l'UNESCO considère encore aujourd'hui comme l'un des pères fondateurs de l'éducation moderne. Son ambition ? Rien de moins que tout enseigner à tous et à tous les points de vue. Oui ! Comenius rêvait d'une éducation universelle, gratuite et progressive, adaptée à chaque âge. Et il ne s'est pas contenté d'en parler. Il a posé les fondations de ce que nous appelons aujourd'hui la didactique. Comenius est l'un des premiers à concevoir l'éducation comme un processus de développement avec des étapes progressives. L'école du giron maternel pour les tout-petits, l'école publique pour les enfants, le gymnase pour les adolescents et l'académie pour les jeunes adultes. Mais ce n'est pas tant la structure qui impressionne, c'est la philosophie qu'il y a derrière. Il écrit à ce sujet qu'il ne s'agit pas d'apprendre des choses différentes, mais les mêmes choses d'une manière différente selon l'âge et le niveau. Cette idée d'une pédagogie différenciée basée sur le développement cognitif, c'est l'ancêtre direct de nos approches modernes inspirées par Piaget, qui a d'ailleurs écrit sur Comenus avec une profonde admiration. Par ailleurs, Comenus insiste, l'école ne doit pas être un lieu où l'on remplit les têtes comme des entonnoirs. Et à ce propos, il écrit, on apprend à forger en forgeant et à raisonner en résonnant. Ça vous parle ? C'est tout simplement la pédagogie par l'action et par l'expérience que l'on retrouve aujourd'hui dans le learning by doing ou l'apprentissage par le projet. Et surtout, il place la motivation au cœur du processus. Et il le dit avec poésie, n'enseigne rien sans avoir excité le goût d'apprendre chez l'élève. Il finira par articuler sa didactique autour de trois principes fondamentaux. Procéder par étapes, tout examiner par soi-même, sans addiction devant l'autorité adulte, ce que Comunus appelle au sens étymologique l'autopsie, et agir par soi-même. Comenius parle même d'autopraxis, du terme grec praxis qui signifie action. C'est l'idée que les apprenants doivent découvrir, faire et répéter par eux-mêmes. Le formateur n'est là que pour guider, soutenir, orchestrer et pas pour imposer. Voici ce que nous pouvons retenir concrètement de Comenius. Pensez la formation comme un processus actif. Apprendre en faisant, en discutant et en manipulant. Respecter le rythme de chacun en adaptant les contenus aux étapes du développement. Donner du sens à ce que l'on enseigne pour éveiller l'intérêt et susciter le désir d'apprendre. Concevoir l'éducation comme un droit universel. Aujourd'hui encore, dans nos LMS, nos classes virtuelles ou nos ateliers de design thinking, l'esprit de Comenius souffle encore. Il nous rappelle que former, ce n'est pas juste transmettre, c'est accompagner l'humain dans sa capacité à se transformer, à comprendre et à grandir. Alors, que nous reste-t-il de ce voyage dans l'humanisme pédagogique ? Ce n'est pas qu'une simple parenthèse historique, c'est un miroir tendu à notre propre pratique. Et voici ce que nous pouvons en retenir très concrètement. Avec Erasme, souvenons-nous que la bienveillance est un levier puissant pour apprendre. Dans nos parcours, dans nos classes, sur nos plateformes, cherchons à encourager, à motiver et à éveiller le goût du savoir. Avec Montaigne, plaçons le jugement, la réflexion et l'expérience vécue au cœur des dispositifs. Ce ne sont pas les contenus qui forment, c'est la vie. c'est la manière dont l'apprenant s'en saisit. Avec Comenius, pensons la progressivité, l'inclusion et l'activité. Une formation bien conçue, c'est une formation qui suit les étapes de l'apprenant, qui l'implique et qui respecte son rythme. Alors, pourquoi ne pas vous poser ces quelques questions après cet épisode ? Quelle place donnez-vous à l'expérience de l'apprenant dans vos formations ? Vos contenus laissent-ils suffisamment de liberté, de réflexion et de pratique ? Et si vous repreniez vos scénarios en pensant non pas matière à transmettre, mais humain à faire grandir ?

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté Pédago. J'espère que cet épisode vous a plu.

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    Si c'est le cas, pour me soutenir,

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    Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode, sans oublier de me laisser un commentaire pour me faire part de vos retours ou d'un thème que vous souhaiteriez que j'aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

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    c'est parti ! Aujourd'hui dans Pédago, je vous emmène faire un petit bond de plus de 5 siècles en arrière. Au XVe siècle, un vent nouveau souffle sur l'Europe, celui de l'humanisme. Ce courant va transformer radicalement notre manière de penser l'éducation. Pourquoi ? Parce qu'il redonne à l'homme, à l'élève et à l'apprenant sa dignité. Parce qu'il fait de l'éducation un moyen d'épanouissement et non un simple transfert de savoir. Dans cet épisode, nous allons explorer ensemble trois figures clés. Erasme, qui nous invite à enseigner en respectant la motivation et le rythme de l'enfant. Montaigne, qui nous pousse à former des têtes bien faites, capables de jugement plutôt que de simples têtes bien pleines. Écoménus qui imagine déjà une pédagogie pour tous, progressive, active et universelle. Trois penseurs, trois visions et surtout trois leçons intemporelles à appliquer dans nos formations aujourd'hui. Quand on parle d'humanisme pédagogique, Erasme est une figure incontournable. Mais au-delà de ses idées, il y a aussi une trajectoire de vie qui inspire. Imaginez-le. Né à Rotterdam peu avant 1470, il parcourt l'Europe, pendant toute sa vie, de Paris à Oxford, de Venise à Bâle, pour étudier, rencontrer et écrire. Une vie nomade, souvent précaire, mais entièrement dédiée au savoir. Pas étonnant donc qu'en 87, le programme Erasmus de mobilité étudiante ait choisi son nom. Erasme, c'est déjà un réseau avant l'heure, une pensée européenne bien avant Schengen. Mais ce qui nous intéresse ici, c'est son regard sur l'éducation. Erasme ne fut pas un grand bâtisseur d'école, ni un enseignant passionné par la gestion des classes. Ce qui l'animait, c'était l'idée qu'on ne n'est pas humain, mais qu'on le devient par l'éducation. Il affirme que l'éducation doit commencer très tôt et qu'elle doit être libérale au sens noble du terme. Une éducation qui rend libre et capable de penser par soi-même. C'est l'opposé d'un dressage autoritaire, Erasme milite pour une pédagogie fondée sur la confiance et la motivation. Il croit profondément en la réceptivité des enfants, en leur capacité à apprendre, à retenir et à s'émerveiller. Il ne les voit pas comme de simples vases à remplir, mais comme des esprits en devenir qu'il faut éveiller avec respect. Il défend le libre arbitre et la capacité de chaque être humain à s'élever par la connaissance. Il croit que le savoir meilleur, plus moral et plus humain. et il conçoit l'éducation et le dialogue comme un chemin vers la liberté et la paix. En résumé, avec Erasme, l'éducation devient une affaire de cœur, d'intelligence et de liberté. Et dans une époque troublée, il fait le pari que c'est en cultivant les esprits qu'on construit un monde meilleur. Et que peut-on en retenir aujourd'hui ? Erasme rejette la violence éducative et prône une pédagogie fondée sur l'encouragement et le respect de l'apprenant. Un climat bienveillant qui stimule la motivation et qui est essentiel à l'apprentissage, comme le souligne le neuroscientifique spécialisé en psychologie cognitive Stanislas Dehaene. Par ailleurs, Erasme valorise le jugement personnel. À nous d'encourager la réflexion, les échanges et les mises en situation pour former des apprenants autonomes et lucides. Erasme a vécu l'Europe avant l'heure. Suivons son exemple. Croisons les cultures, favorisons les échanges et construisons ensemble des savoirs vivants. Enfin, Erasme croyait en l'éducation sur mesure. Aujourd'hui, cela rime avec modularité, coaching ou tutorat. Une seule règle, partir de l'apprenant. En bref, pour Erasme, former, c'est faire grandir l'humain. Si Erasme est l'avocat d'une pédagogie bienveillante, Montaigne en est l'avocat du bon sens. Mais attention, pas du bon sens simpliste. Non, du bon sens éclairé, incarné et forgé dans l'expérience. Montaigne, c'est la voie de la liberté intérieure dans un monde saturé de normes et de savoirs empilés. Lui, il regarde les enfants, les enseignants, les philosophes, et il ose poser la question qui fâche, à quoi bon ? « À quoi bon enseigner la science des astres, dit-il, si l'on n'enseigne pas d'abord la science de l'homme ? » Autrement dit, avant de farcir la tête des élèves de connaissance, ne devrions-nous pas apprendre à penser, à juger ? Ce que Montaigne déteste par-dessus tout, c'est le pédantisme. Cette manie de croire qu'apprendre, c'est tout simplement accumuler. Pour lui, une mémoire pleine n'est pas une preuve d'intelligence. À ce sujet, il écrit « Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire et laissons l'entendement et la conscience vides. » Son idéal ? Former un esprit capable de discernement, un jugement personnel et une conscience active. En somme, pas un perroquet savant. savant, mais un humain libre. Et là, Montaigne est visionnaire. Il affirme que la meilleure école, c'est le monde, le contact des autres, le voyage, la diversité des expériences. Montaigne invite à sortir des murs, à apprendre dans l'observation, les discussions, les faits de la vie quotidienne. Un maçon, un berger, une fontaine ou une ruine antique, tout pour lui peut devenir support d'apprentissage. C'est une pédagogie active avant l'heure, presque expérientielle. Montaigne valorise un savoir moral et pratique. Il ne nie pas l'utilité des livres, mais il veut que l'on digère ce que l'on lit, qu'on en fasse du miel à la manière des abeilles. Ce n'est pas la citation qui compte, mais ce que l'on en fait. Et surtout, il plaide pour une formation du jugement dès le plus jeune âge. Que peut-on retenir de Montaigne aujourd'hui ? Beaucoup. Par exemple, l'importance de former le jugement plutôt que de transférer des savoirs figés. ou encore valoriser la curiosité, l'expérience, le doute plutôt que la certitude. En un mot, avoir une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Après Erasme et Montaigne, place à un véritable visionnaire, Jean Amos Comenius, pédagogue tchèque du XVIIe siècle, que l'UNESCO considère encore aujourd'hui comme l'un des pères fondateurs de l'éducation moderne. Son ambition ? Rien de moins que tout enseigner à tous et à tous les points de vue. Oui ! Comenius rêvait d'une éducation universelle, gratuite et progressive, adaptée à chaque âge. Et il ne s'est pas contenté d'en parler. Il a posé les fondations de ce que nous appelons aujourd'hui la didactique. Comenius est l'un des premiers à concevoir l'éducation comme un processus de développement avec des étapes progressives. L'école du giron maternel pour les tout-petits, l'école publique pour les enfants, le gymnase pour les adolescents et l'académie pour les jeunes adultes. Mais ce n'est pas tant la structure qui impressionne, c'est la philosophie qu'il y a derrière. 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Procéder par étapes, tout examiner par soi-même, sans addiction devant l'autorité adulte, ce que Comunus appelle au sens étymologique l'autopsie, et agir par soi-même. Comenius parle même d'autopraxis, du terme grec praxis qui signifie action. C'est l'idée que les apprenants doivent découvrir, faire et répéter par eux-mêmes. Le formateur n'est là que pour guider, soutenir, orchestrer et pas pour imposer. Voici ce que nous pouvons retenir concrètement de Comenius. Pensez la formation comme un processus actif. Apprendre en faisant, en discutant et en manipulant. Respecter le rythme de chacun en adaptant les contenus aux étapes du développement. Donner du sens à ce que l'on enseigne pour éveiller l'intérêt et susciter le désir d'apprendre. Concevoir l'éducation comme un droit universel. Aujourd'hui encore, dans nos LMS, nos classes virtuelles ou nos ateliers de design thinking, l'esprit de Comenius souffle encore. Il nous rappelle que former, ce n'est pas juste transmettre, c'est accompagner l'humain dans sa capacité à se transformer, à comprendre et à grandir. Alors, que nous reste-t-il de ce voyage dans l'humanisme pédagogique ? Ce n'est pas qu'une simple parenthèse historique, c'est un miroir tendu à notre propre pratique. Et voici ce que nous pouvons en retenir très concrètement. Avec Erasme, souvenons-nous que la bienveillance est un levier puissant pour apprendre. Dans nos parcours, dans nos classes, sur nos plateformes, cherchons à encourager, à motiver et à éveiller le goût du savoir. Avec Montaigne, plaçons le jugement, la réflexion et l'expérience vécue au cœur des dispositifs. Ce ne sont pas les contenus qui forment, c'est la vie. c'est la manière dont l'apprenant s'en saisit. Avec Comenius, pensons la progressivité, l'inclusion et l'activité. Une formation bien conçue, c'est une formation qui suit les étapes de l'apprenant, qui l'implique et qui respecte son rythme. 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Mais au-delà de ses idées, il y a aussi une trajectoire de vie qui inspire. Imaginez-le. Né à Rotterdam peu avant 1470, il parcourt l'Europe, pendant toute sa vie, de Paris à Oxford, de Venise à Bâle, pour étudier, rencontrer et écrire. Une vie nomade, souvent précaire, mais entièrement dédiée au savoir. Pas étonnant donc qu'en 87, le programme Erasmus de mobilité étudiante ait choisi son nom. Erasme, c'est déjà un réseau avant l'heure, une pensée européenne bien avant Schengen. Mais ce qui nous intéresse ici, c'est son regard sur l'éducation. Erasme ne fut pas un grand bâtisseur d'école, ni un enseignant passionné par la gestion des classes. Ce qui l'animait, c'était l'idée qu'on ne n'est pas humain, mais qu'on le devient par l'éducation. Il affirme que l'éducation doit commencer très tôt et qu'elle doit être libérale au sens noble du terme. Une éducation qui rend libre et capable de penser par soi-même. C'est l'opposé d'un dressage autoritaire, Erasme milite pour une pédagogie fondée sur la confiance et la motivation. Il croit profondément en la réceptivité des enfants, en leur capacité à apprendre, à retenir et à s'émerveiller. Il ne les voit pas comme de simples vases à remplir, mais comme des esprits en devenir qu'il faut éveiller avec respect. Il défend le libre arbitre et la capacité de chaque être humain à s'élever par la connaissance. Il croit que le savoir meilleur, plus moral et plus humain. et il conçoit l'éducation et le dialogue comme un chemin vers la liberté et la paix. En résumé, avec Erasme, l'éducation devient une affaire de cœur, d'intelligence et de liberté. Et dans une époque troublée, il fait le pari que c'est en cultivant les esprits qu'on construit un monde meilleur. Et que peut-on en retenir aujourd'hui ? Erasme rejette la violence éducative et prône une pédagogie fondée sur l'encouragement et le respect de l'apprenant. Un climat bienveillant qui stimule la motivation et qui est essentiel à l'apprentissage, comme le souligne le neuroscientifique spécialisé en psychologie cognitive Stanislas Dehaene. Par ailleurs, Erasme valorise le jugement personnel. À nous d'encourager la réflexion, les échanges et les mises en situation pour former des apprenants autonomes et lucides. Erasme a vécu l'Europe avant l'heure. Suivons son exemple. Croisons les cultures, favorisons les échanges et construisons ensemble des savoirs vivants. Enfin, Erasme croyait en l'éducation sur mesure. Aujourd'hui, cela rime avec modularité, coaching ou tutorat. Une seule règle, partir de l'apprenant. En bref, pour Erasme, former, c'est faire grandir l'humain. Si Erasme est l'avocat d'une pédagogie bienveillante, Montaigne en est l'avocat du bon sens. Mais attention, pas du bon sens simpliste. Non, du bon sens éclairé, incarné et forgé dans l'expérience. Montaigne, c'est la voie de la liberté intérieure dans un monde saturé de normes et de savoirs empilés. Lui, il regarde les enfants, les enseignants, les philosophes, et il ose poser la question qui fâche, à quoi bon ? « À quoi bon enseigner la science des astres, dit-il, si l'on n'enseigne pas d'abord la science de l'homme ? » Autrement dit, avant de farcir la tête des élèves de connaissance, ne devrions-nous pas apprendre à penser, à juger ? Ce que Montaigne déteste par-dessus tout, c'est le pédantisme. Cette manie de croire qu'apprendre, c'est tout simplement accumuler. Pour lui, une mémoire pleine n'est pas une preuve d'intelligence. À ce sujet, il écrit « Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire et laissons l'entendement et la conscience vides. » Son idéal ? Former un esprit capable de discernement, un jugement personnel et une conscience active. En somme, pas un perroquet savant. savant, mais un humain libre. Et là, Montaigne est visionnaire. Il affirme que la meilleure école, c'est le monde, le contact des autres, le voyage, la diversité des expériences. Montaigne invite à sortir des murs, à apprendre dans l'observation, les discussions, les faits de la vie quotidienne. Un maçon, un berger, une fontaine ou une ruine antique, tout pour lui peut devenir support d'apprentissage. C'est une pédagogie active avant l'heure, presque expérientielle. Montaigne valorise un savoir moral et pratique. Il ne nie pas l'utilité des livres, mais il veut que l'on digère ce que l'on lit, qu'on en fasse du miel à la manière des abeilles. Ce n'est pas la citation qui compte, mais ce que l'on en fait. Et surtout, il plaide pour une formation du jugement dès le plus jeune âge. Que peut-on retenir de Montaigne aujourd'hui ? Beaucoup. Par exemple, l'importance de former le jugement plutôt que de transférer des savoirs figés. ou encore valoriser la curiosité, l'expérience, le doute plutôt que la certitude. En un mot, avoir une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Après Erasme et Montaigne, place à un véritable visionnaire, Jean Amos Comenius, pédagogue tchèque du XVIIe siècle, que l'UNESCO considère encore aujourd'hui comme l'un des pères fondateurs de l'éducation moderne. Son ambition ? Rien de moins que tout enseigner à tous et à tous les points de vue. Oui ! Comenius rêvait d'une éducation universelle, gratuite et progressive, adaptée à chaque âge. Et il ne s'est pas contenté d'en parler. Il a posé les fondations de ce que nous appelons aujourd'hui la didactique. Comenius est l'un des premiers à concevoir l'éducation comme un processus de développement avec des étapes progressives. L'école du giron maternel pour les tout-petits, l'école publique pour les enfants, le gymnase pour les adolescents et l'académie pour les jeunes adultes. Mais ce n'est pas tant la structure qui impressionne, c'est la philosophie qu'il y a derrière. Il écrit à ce sujet qu'il ne s'agit pas d'apprendre des choses différentes, mais les mêmes choses d'une manière différente selon l'âge et le niveau. Cette idée d'une pédagogie différenciée basée sur le développement cognitif, c'est l'ancêtre direct de nos approches modernes inspirées par Piaget, qui a d'ailleurs écrit sur Comenus avec une profonde admiration. Par ailleurs, Comenus insiste, l'école ne doit pas être un lieu où l'on remplit les têtes comme des entonnoirs. Et à ce propos, il écrit, on apprend à forger en forgeant et à raisonner en résonnant. Ça vous parle ? C'est tout simplement la pédagogie par l'action et par l'expérience que l'on retrouve aujourd'hui dans le learning by doing ou l'apprentissage par le projet. Et surtout, il place la motivation au cœur du processus. Et il le dit avec poésie, n'enseigne rien sans avoir excité le goût d'apprendre chez l'élève. Il finira par articuler sa didactique autour de trois principes fondamentaux. Procéder par étapes, tout examiner par soi-même, sans addiction devant l'autorité adulte, ce que Comunus appelle au sens étymologique l'autopsie, et agir par soi-même. Comenius parle même d'autopraxis, du terme grec praxis qui signifie action. C'est l'idée que les apprenants doivent découvrir, faire et répéter par eux-mêmes. Le formateur n'est là que pour guider, soutenir, orchestrer et pas pour imposer. Voici ce que nous pouvons retenir concrètement de Comenius. Pensez la formation comme un processus actif. Apprendre en faisant, en discutant et en manipulant. Respecter le rythme de chacun en adaptant les contenus aux étapes du développement. Donner du sens à ce que l'on enseigne pour éveiller l'intérêt et susciter le désir d'apprendre. Concevoir l'éducation comme un droit universel. Aujourd'hui encore, dans nos LMS, nos classes virtuelles ou nos ateliers de design thinking, l'esprit de Comenius souffle encore. Il nous rappelle que former, ce n'est pas juste transmettre, c'est accompagner l'humain dans sa capacité à se transformer, à comprendre et à grandir. Alors, que nous reste-t-il de ce voyage dans l'humanisme pédagogique ? Ce n'est pas qu'une simple parenthèse historique, c'est un miroir tendu à notre propre pratique. Et voici ce que nous pouvons en retenir très concrètement. Avec Erasme, souvenons-nous que la bienveillance est un levier puissant pour apprendre. Dans nos parcours, dans nos classes, sur nos plateformes, cherchons à encourager, à motiver et à éveiller le goût du savoir. Avec Montaigne, plaçons le jugement, la réflexion et l'expérience vécue au cœur des dispositifs. Ce ne sont pas les contenus qui forment, c'est la vie. c'est la manière dont l'apprenant s'en saisit. Avec Comenius, pensons la progressivité, l'inclusion et l'activité. Une formation bien conçue, c'est une formation qui suit les étapes de l'apprenant, qui l'implique et qui respecte son rythme. Alors, pourquoi ne pas vous poser ces quelques questions après cet épisode ? Quelle place donnez-vous à l'expérience de l'apprenant dans vos formations ? Vos contenus laissent-ils suffisamment de liberté, de réflexion et de pratique ? Et si vous repreniez vos scénarios en pensant non pas matière à transmettre, mais humain à faire grandir ?

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    Merci d'avoir écouté Pédago. J'espère que cet épisode vous a plu.

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    Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode, sans oublier de me laisser un commentaire pour me faire part de vos retours ou d'un thème que vous souhaiteriez que j'aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

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👋 À bientôt dans un prochain épisode.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Pédago, le podcast qui vous accompagne dans la formation. Je suis Benjamin Gagneux, designer pédagogique spécialisé dans la création d'expériences de formation engageantes et impactantes. Ensemble, je vous propose de découvrir les méthodologies et les outils pour vous permettre de développer concrètement votre pratique en tant que professionnel de la formation. Vous le savez, nous n'avons jamais fini d'apprendre, alors Pédago,

  • Speaker #1

    c'est parti ! Aujourd'hui dans Pédago, je vous emmène faire un petit bond de plus de 5 siècles en arrière. Au XVe siècle, un vent nouveau souffle sur l'Europe, celui de l'humanisme. Ce courant va transformer radicalement notre manière de penser l'éducation. Pourquoi ? Parce qu'il redonne à l'homme, à l'élève et à l'apprenant sa dignité. Parce qu'il fait de l'éducation un moyen d'épanouissement et non un simple transfert de savoir. Dans cet épisode, nous allons explorer ensemble trois figures clés. Erasme, qui nous invite à enseigner en respectant la motivation et le rythme de l'enfant. Montaigne, qui nous pousse à former des têtes bien faites, capables de jugement plutôt que de simples têtes bien pleines. Écoménus qui imagine déjà une pédagogie pour tous, progressive, active et universelle. Trois penseurs, trois visions et surtout trois leçons intemporelles à appliquer dans nos formations aujourd'hui. Quand on parle d'humanisme pédagogique, Erasme est une figure incontournable. Mais au-delà de ses idées, il y a aussi une trajectoire de vie qui inspire. Imaginez-le. Né à Rotterdam peu avant 1470, il parcourt l'Europe, pendant toute sa vie, de Paris à Oxford, de Venise à Bâle, pour étudier, rencontrer et écrire. Une vie nomade, souvent précaire, mais entièrement dédiée au savoir. Pas étonnant donc qu'en 87, le programme Erasmus de mobilité étudiante ait choisi son nom. Erasme, c'est déjà un réseau avant l'heure, une pensée européenne bien avant Schengen. Mais ce qui nous intéresse ici, c'est son regard sur l'éducation. Erasme ne fut pas un grand bâtisseur d'école, ni un enseignant passionné par la gestion des classes. Ce qui l'animait, c'était l'idée qu'on ne n'est pas humain, mais qu'on le devient par l'éducation. Il affirme que l'éducation doit commencer très tôt et qu'elle doit être libérale au sens noble du terme. Une éducation qui rend libre et capable de penser par soi-même. C'est l'opposé d'un dressage autoritaire, Erasme milite pour une pédagogie fondée sur la confiance et la motivation. Il croit profondément en la réceptivité des enfants, en leur capacité à apprendre, à retenir et à s'émerveiller. Il ne les voit pas comme de simples vases à remplir, mais comme des esprits en devenir qu'il faut éveiller avec respect. Il défend le libre arbitre et la capacité de chaque être humain à s'élever par la connaissance. Il croit que le savoir meilleur, plus moral et plus humain. et il conçoit l'éducation et le dialogue comme un chemin vers la liberté et la paix. En résumé, avec Erasme, l'éducation devient une affaire de cœur, d'intelligence et de liberté. Et dans une époque troublée, il fait le pari que c'est en cultivant les esprits qu'on construit un monde meilleur. Et que peut-on en retenir aujourd'hui ? Erasme rejette la violence éducative et prône une pédagogie fondée sur l'encouragement et le respect de l'apprenant. Un climat bienveillant qui stimule la motivation et qui est essentiel à l'apprentissage, comme le souligne le neuroscientifique spécialisé en psychologie cognitive Stanislas Dehaene. Par ailleurs, Erasme valorise le jugement personnel. À nous d'encourager la réflexion, les échanges et les mises en situation pour former des apprenants autonomes et lucides. Erasme a vécu l'Europe avant l'heure. Suivons son exemple. Croisons les cultures, favorisons les échanges et construisons ensemble des savoirs vivants. Enfin, Erasme croyait en l'éducation sur mesure. Aujourd'hui, cela rime avec modularité, coaching ou tutorat. Une seule règle, partir de l'apprenant. En bref, pour Erasme, former, c'est faire grandir l'humain. Si Erasme est l'avocat d'une pédagogie bienveillante, Montaigne en est l'avocat du bon sens. Mais attention, pas du bon sens simpliste. Non, du bon sens éclairé, incarné et forgé dans l'expérience. Montaigne, c'est la voie de la liberté intérieure dans un monde saturé de normes et de savoirs empilés. Lui, il regarde les enfants, les enseignants, les philosophes, et il ose poser la question qui fâche, à quoi bon ? « À quoi bon enseigner la science des astres, dit-il, si l'on n'enseigne pas d'abord la science de l'homme ? » Autrement dit, avant de farcir la tête des élèves de connaissance, ne devrions-nous pas apprendre à penser, à juger ? Ce que Montaigne déteste par-dessus tout, c'est le pédantisme. Cette manie de croire qu'apprendre, c'est tout simplement accumuler. Pour lui, une mémoire pleine n'est pas une preuve d'intelligence. À ce sujet, il écrit « Nous ne travaillons qu'à remplir la mémoire et laissons l'entendement et la conscience vides. » Son idéal ? Former un esprit capable de discernement, un jugement personnel et une conscience active. En somme, pas un perroquet savant. savant, mais un humain libre. Et là, Montaigne est visionnaire. Il affirme que la meilleure école, c'est le monde, le contact des autres, le voyage, la diversité des expériences. Montaigne invite à sortir des murs, à apprendre dans l'observation, les discussions, les faits de la vie quotidienne. Un maçon, un berger, une fontaine ou une ruine antique, tout pour lui peut devenir support d'apprentissage. C'est une pédagogie active avant l'heure, presque expérientielle. Montaigne valorise un savoir moral et pratique. Il ne nie pas l'utilité des livres, mais il veut que l'on digère ce que l'on lit, qu'on en fasse du miel à la manière des abeilles. Ce n'est pas la citation qui compte, mais ce que l'on en fait. Et surtout, il plaide pour une formation du jugement dès le plus jeune âge. Que peut-on retenir de Montaigne aujourd'hui ? Beaucoup. Par exemple, l'importance de former le jugement plutôt que de transférer des savoirs figés. ou encore valoriser la curiosité, l'expérience, le doute plutôt que la certitude. En un mot, avoir une tête bien faite plutôt qu'une tête bien pleine. Après Erasme et Montaigne, place à un véritable visionnaire, Jean Amos Comenius, pédagogue tchèque du XVIIe siècle, que l'UNESCO considère encore aujourd'hui comme l'un des pères fondateurs de l'éducation moderne. Son ambition ? Rien de moins que tout enseigner à tous et à tous les points de vue. Oui ! Comenius rêvait d'une éducation universelle, gratuite et progressive, adaptée à chaque âge. Et il ne s'est pas contenté d'en parler. Il a posé les fondations de ce que nous appelons aujourd'hui la didactique. Comenius est l'un des premiers à concevoir l'éducation comme un processus de développement avec des étapes progressives. L'école du giron maternel pour les tout-petits, l'école publique pour les enfants, le gymnase pour les adolescents et l'académie pour les jeunes adultes. Mais ce n'est pas tant la structure qui impressionne, c'est la philosophie qu'il y a derrière. Il écrit à ce sujet qu'il ne s'agit pas d'apprendre des choses différentes, mais les mêmes choses d'une manière différente selon l'âge et le niveau. Cette idée d'une pédagogie différenciée basée sur le développement cognitif, c'est l'ancêtre direct de nos approches modernes inspirées par Piaget, qui a d'ailleurs écrit sur Comenus avec une profonde admiration. Par ailleurs, Comenus insiste, l'école ne doit pas être un lieu où l'on remplit les têtes comme des entonnoirs. Et à ce propos, il écrit, on apprend à forger en forgeant et à raisonner en résonnant. Ça vous parle ? C'est tout simplement la pédagogie par l'action et par l'expérience que l'on retrouve aujourd'hui dans le learning by doing ou l'apprentissage par le projet. Et surtout, il place la motivation au cœur du processus. Et il le dit avec poésie, n'enseigne rien sans avoir excité le goût d'apprendre chez l'élève. Il finira par articuler sa didactique autour de trois principes fondamentaux. Procéder par étapes, tout examiner par soi-même, sans addiction devant l'autorité adulte, ce que Comunus appelle au sens étymologique l'autopsie, et agir par soi-même. Comenius parle même d'autopraxis, du terme grec praxis qui signifie action. C'est l'idée que les apprenants doivent découvrir, faire et répéter par eux-mêmes. Le formateur n'est là que pour guider, soutenir, orchestrer et pas pour imposer. Voici ce que nous pouvons retenir concrètement de Comenius. Pensez la formation comme un processus actif. Apprendre en faisant, en discutant et en manipulant. Respecter le rythme de chacun en adaptant les contenus aux étapes du développement. Donner du sens à ce que l'on enseigne pour éveiller l'intérêt et susciter le désir d'apprendre. Concevoir l'éducation comme un droit universel. Aujourd'hui encore, dans nos LMS, nos classes virtuelles ou nos ateliers de design thinking, l'esprit de Comenius souffle encore. Il nous rappelle que former, ce n'est pas juste transmettre, c'est accompagner l'humain dans sa capacité à se transformer, à comprendre et à grandir. Alors, que nous reste-t-il de ce voyage dans l'humanisme pédagogique ? Ce n'est pas qu'une simple parenthèse historique, c'est un miroir tendu à notre propre pratique. Et voici ce que nous pouvons en retenir très concrètement. Avec Erasme, souvenons-nous que la bienveillance est un levier puissant pour apprendre. Dans nos parcours, dans nos classes, sur nos plateformes, cherchons à encourager, à motiver et à éveiller le goût du savoir. Avec Montaigne, plaçons le jugement, la réflexion et l'expérience vécue au cœur des dispositifs. Ce ne sont pas les contenus qui forment, c'est la vie. c'est la manière dont l'apprenant s'en saisit. Avec Comenius, pensons la progressivité, l'inclusion et l'activité. Une formation bien conçue, c'est une formation qui suit les étapes de l'apprenant, qui l'implique et qui respecte son rythme. Alors, pourquoi ne pas vous poser ces quelques questions après cet épisode ? Quelle place donnez-vous à l'expérience de l'apprenant dans vos formations ? Vos contenus laissent-ils suffisamment de liberté, de réflexion et de pratique ? Et si vous repreniez vos scénarios en pensant non pas matière à transmettre, mais humain à faire grandir ?

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté Pédago. J'espère que cet épisode vous a plu.

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    Pensez également à vous abonner pour ne louper aucun épisode, sans oublier de me laisser un commentaire pour me faire part de vos retours ou d'un thème que vous souhaiteriez que j'aborde dans Pédago pour vous accompagner dans la formation. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.

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