- Speaker #0
L'amour pro c'est ce sentiment profond de se sentir à sa place.
- Speaker #1
T'avais envie de créer quelque chose autour de la justice sociale.
- Speaker #0
Ce que je peux faire de mieux pour cette personne en face de moi, c'est de l'aider à trouver sa meilleure place dans le monde du travail et donc sortir de la pauvreté.
- Speaker #1
Tu penses pas que c'est un peu utopique ?
- Speaker #0
Donc il demande, est-ce que quelqu'un voudrait expliquer quelque chose par rapport à la journée du lendemain ?
- Speaker #1
Là tu t'es dit c'est maintenant ou jamais.
- Speaker #0
Je pense que c'est un danger et une dérive du développement personnel de faire rêver les gens si jamais c'est des espoirs qu'ils ne peuvent pas. pas être concrétisées.
- Speaker #1
Bonjour à tous et à toutes, je suis heureuse de vous recevoir pour un nouvel épisode de People Place. Aujourd'hui, je reçois Ludovic de Grommard, cofondateur et CEO de Chance. Bonjour Ludovic.
- Speaker #0
Bonjour Maud.
- Speaker #1
Écoute, je suis super ravie de t'avoir avec nous aujourd'hui. On va discuter notamment de Chance, mais aussi de recrutement, c'est un peu l'objectif d'aujourd'hui. Juste avant de te présenter, toi, tu as cofondé l'entreprise sociale. Chance en 2015, vous êtes surtout connu pour des bilans de compétences au premier abord et puis tu nous raconteras toutes les branches de chance que vous avez créées aujourd'hui. En 10 ans, vous avez accompagné plus de 40 000 personnes sur leur choix de carrière. C'est juste énorme et bravo déjà d'avoir réalisé cet exploit. Et aujourd'hui, vous êtes en train de vous repositionner sur une méthode... complète pour rencontrer l'amour professionnel. Est-ce que tu veux nous en dire un petit peu plus sur ça ?
- Speaker #0
Avec plaisir. Tu veux que je te parle de l'amour pro ? Ouais,
- Speaker #1
l'amour pro et puis on parlera de chance. Ensuite,
- Speaker #0
l'amour pro, c'est tu vois, ce sentiment profond de se sentir à sa place. De sentir que t'es au bon endroit, que c'est l'endroit où tu t'épanouis. De ne pas avoir en permanence ces petits doutes, cette petite voix intérieure qui dit en fait C'est pas exactement ça, et peut-être, et peut-être pas, ou bien c'est pas si mal, mais c'est pas si mal, mais c'est pas si bien, tu vois. Donc l'amour pro, c'est ce que tu souhaites à tous les gens que t'aimes, de se sentir pleinement à leur place. C'est ça l'amour pro, tu vois.
- Speaker #1
Et c'est une belle mission, parce qu'on sait le taux d'engagement des salariés français, qui est quand même à un niveau assez bas. Je crois que c'est un salarié sur deux qui ne se sent pas engagé au travail. Donc je pense qu'il y a un vrai travail, en effet, de trouver cet amour professionnel. Mais avant de se lancer sur ce sujet-là qui est extrêmement intéressant, raconte-nous un petit peu plus l'aventure chance. Ça fait dix ans, on en a déjà un petit peu discuté puisque vous avez commencé à Rio de Janeiro. Comment ça t'est venu ? Il y a une rencontre, je sais, cruciale que tu as eue de façon assez rocambolesque, je trouve. Dis-nous en plus.
- Speaker #0
Je vais te raconter. Pour t'en dire un peu plus, le sujet qui m'intéresse dans la vie, c'est le sujet de la justice sociale. et qui vient en fait de mon adolescence, où j'ai grandi à Beauvais. Mon père est français, était entrepreneur, et ma mère est égyptienne, famille italienne, était prof. Et j'ai grandi à Beauvais, qui n'est pas Paris, deuxième arrondissement, dans lequel tu as beaucoup plus de diversité sociale. Et je me suis rendu compte que, tu vois, jusqu'à 10 ans, j'étais le même que tous mes potes. Et à partir de 10 ans, nos chemins ont commencé à diverger, très largement dictés par là d'où on venait socialement. Tu vois ce que je veux dire ? Et ça n'a pas arrêté depuis. Et donc très jeune, je me suis dit c'est injuste et j'aimerais bien dans ma vie essayer de faire quelque chose pour essayer de corriger ça ou contribuer à corriger ça. Qui est derrière le thème de la justice sociale. J'avais évidemment pas conscience à cet âge là. Et ça a dicté depuis tous mes choix. Et en fait c'est ça la flamme derrière des années après la création de chance. J'ai étudié l'entrepreneuriat social après je suis allé Merci. Et j'ai commencé à travailler aux Émirats arabes pour monter. Donc, je me suis dit, je voudrais essayer de créer quelque chose.
- Speaker #1
Tu le savais assez jeune, finalement, que tu avais envie de créer quelque chose autour de la justice sociale.
- Speaker #0
Oui. En fait, de contribuer à la justice sociale, c'était très clair. Créer quelque chose, ce n'était pas clair tout de suite. Je me suis dit, je vais aller bosser pour la Banque mondiale, pour amener les Nations unies pour le développement. Et puis, je me suis rendu compte que j'étais hyper impatient et que bosser dans des grandes organisations, ce n'était pas le bon amour pro pour moi.
- Speaker #1
Ça prend du temps.
- Speaker #0
Ça prend du temps, il faut être patient, il faut être politique, etc. Et donc, je me suis dit, en fait, j'ai découvert Mohamed Younous, qui est le prénom de l'APEC, qui a créé le micro-crédit.
- Speaker #1
Raconte-nous un peu comment tu as fait cette rencontre qui était assez, je trouve, audacieuse.
- Speaker #0
La première rencontre, elle était dans ses livres, où tu vois, en découvrant cette notion d'entreprise sociale, de social business, tu vois qu'il a lui Développée par la Grameen Bank, donc pour celles et ceux qui ne sont pas familiers et familières avec la Grameen Bank, il y a des millions de personnes et de femmes en particulier au Bangladesh qui n'avaient pas accès au crédit. considérer qu'elles n'étaient pas solvables et donc il a commencé à leur prêter
- Speaker #1
2 dollars du microcrédit.
- Speaker #0
2 dollars et puis ensuite acheter une poule et ça fait des oeufs et puis petit à petit par des groupes de solidarité qui arrivent à permettre à des personnes de sortir de la pauvreté par ce biais des millions de personnes. Et c'est une entreprise, c'est une banque. Donc c'est une entreprise mais dont l'objectif est la maximisation de l'impact social. Et ça moi ça m'a énormément inspiré. Donc, c'était mon idole dès mon plus jeune âge. Enfin, mon plus jeune âge. La fin de l'adolescence, pour le coup. Et donc, je me suis dit, je veux créer une entreprise sociale sur le sujet de la justice sociale. Et je ne sais pas quoi faire. Donc, j'ai commencé à bosser aux Émirats arabes pour aller, rien à voir, monter une usine de fabrication de bouteilles en verre. Et j'étais en charge de la partie non technique. Et notamment, de recruter 200 collaborateurs, collaboratrices. Donc, tu vois, toute l'usine. Et comme aux Émirats, tu n'as personne qui sait faire des bouteilles. J'ai dû aller mener un peu plus de 1000 entretiens personnellement en Inde, aux Philippines, en Syrie, en Arabie Saoudite, au Pakistan, au Népal, tu vois, partout autour des Émirats, là où les gens avaient de l'expérience en fabrication de bouteilles. En fait, ce dont je me rendais compte, et c'est ça qui a été à l'origine de Chance, c'est que tu parles avec, et puis tu es une experte de ces sujets, donc tu parles avec un candidat ou une candidate, tu essaies de checker les compétences techniques qui n'est pas le plus dur, mais ensuite, ce que je voulais savoir en tant que recruteur, c'est est-ce que cette personne va y aller avec son cœur ? Donc tu essaies de sentir ça. pourquoi est-ce que vous voulez faire ça ? Et 95% des candidats, candidates,
- Speaker #1
ne savaient pas.
- Speaker #0
C'est la vie qui les avait amenés là par une succession de choses. Et c'est comme ça que je me suis dit, mais en fait, moi j'avais mon petit stylo, tu vois, j'avais 24 ans, je mettais oui ou non. En Inde, par exemple, on multipliait les salaires par 4. Donc pour les personnes qui étaient, parce que tu avais toute l'usine, mais les personnes qui étaient les moins qualifiées, si tu les recrutais, si je les recrutais avec mon petit stylo là, Je multipliais par 4 leur salaire et donc ça changeait leur vie, la vie de leurs enfants et la vie des enfants de leurs enfants. Donc tu vois, une responsabilité majeure. Sauf que si la personne ne savait pas elle-même ce qui allait l'engager et si elle allait l'engager, qui étais-je moi en tant que recruteur pour le savoir ? Et donc très largement, c'était du hasard. Et c'est comme ça que j'ai commencé à me dire, attends, ce fonctionnement du recrutement marche mal et est-ce que je peux faire de mieux pour cette personne en face de moi ? qui est en situation de vulnérabilité économique, c'est de l'aider à trouver sa meilleure place dans le monde du travail pour maximiser son potentiel professionnel, et donc ses revenus, et donc sortir de la situation de vulnérabilité économique, slash de la pauvreté.
- Speaker #1
Donc finalement, l'idée de chance, elle t'arrive à ce moment-là ?
- Speaker #0
Tout à fait. Il y a 12 ans,
- Speaker #1
quoi. Et donc après, tu te dis, il me faut un cofondateur.
- Speaker #0
Et là, exactement, je me dis... Ok, d'accord, super, tu as une idée, il faut essayer de faire un truc. Ça ne va pas fonctionner. Entre-temps, je suis passé par San Francisco, j'ai découvert la tech, j'ai étudié la psycho. Et je me suis dit, on va combiner la technologie et la psychologie pour aider les gens à trouver l'amour pro qui est dans l'intérêt des individus, qui peut changer leur vie, et qui est dans l'intérêt des entreprises qui cherchent des gens engagés. Comme tu le disais, il y a un challenge majeur pour tout et toutes managers que nous connaissons tous. Et donc, je me suis dit, il faut lancer une entreprise sociale sur ce sujet. Mais au-delà des bouquins que j'avais vus d'Younous, comment ça fonctionne sur le terrain ? Je suis parti au Bangladesh pendant trois semaines avec un groupe d'études de huit personnes pour aller étudier sur le terrain comment fonctionne concrètement une entreprise sociale, la Grameen Bank, une joint venture avec Veolia.
- Speaker #1
Et ça, la sélection, c'est huit personnes ? Tu as postulé pour faire partie de ce groupe ou comment tu as participé à ce groupe de huit personnes ?
- Speaker #0
C'est à travers Younous Akhtar. créé avec le Crédit Agricole, la Fondation Grameen Crédit Agricole, qui est un système d'accès au crédit dans différents pays, en lien avec le monde agricole au sens large. Et donc c'était un groupe d'études initié par la Fondation Grameen Crédit Agricole, et c'est pour ça que c'était des Français qui partaient au Bangladesh, et donc j'ai entendu parler de ça, je leur ai dit je veux absolument, et hop.
- Speaker #1
Et t'as postulé, t'as dû postuler, ton dossier a dû être accepté, etc. Ouais.
- Speaker #0
Ce n'était pas un long processus, mais c'était la motivation.
- Speaker #1
Donc, tu vas au Bangladesh.
- Speaker #0
Donc, Bangladesh.
- Speaker #1
Donc, toujours Youssouf qui est toujours dans le coin de ta tête.
- Speaker #0
Clairement. Et donc, tu vois, tu as ce voyage d'études. Donc, super sur le terrain, un peu partout pour aller étudier comment ça fonctionne, la Grameen Bank. Parce que le fait de dire une entreprise sociale, c'est une entreprise qui essaie de maximiser son impact social. Ça paraît simple sur le papier, mais ça l'est beaucoup moins. dans la réalité, parce que tu peux avoir des conflits entre la profitabilité et ton impact. Donc, qu'est-ce que tu choisis, quand, comment ? Alors que, quand tu es dans une ONG, c'est très clair. Quand tu es dans une for-profit, c'est très clair, même si tu vois, il y a une réflexion sur les entreprises à mission, etc. Ça progresse et tant mieux. Mais donc, il y a cette question et je voulais comprendre vraiment comment ça marche. Et donc, tout ce voyage d'études et à la fin de ces deux, trois semaines, il y avait la journée mondiale du social business qui sont, tu vois, 2000 personnes qui viennent du monde entier à une conférence pour parler de cette notion de social business à Dakar. La veille, Younous avait invité quelques délégations internationales à un dîner de gala. Je n'étais pas tout à fait invité, mais je me débrouillais pour rentrer dans l'hôtel. Dans le monde du social, les gens ne sont pas particulièrement fringués, donc j'arrive avec une chemise en jean et un pantalon vert. Et tu vois, j'entre dans la salle.
- Speaker #1
Tu n'étais pas invité, attention, tu n'étais pas invité, tu t'es quand même... Tu t'es incrusté. Voilà, tu t'es incrusté.
- Speaker #0
Littéralement.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et donc, tu vois, dans la salle, j'entre. Et là, je vois les femmes avaient de longues robes noires, les hommes étaient super chic, gala quoi. Je me dis, mince, Ludo, tu es complètement à côté de la plaque. Et tu connais le Bangladesh, Maud ?
- Speaker #1
L'Inde, mais pas le Bangladesh.
- Speaker #0
Et le trafic, c'est la même chose que tu connais par cœur. Donc, pas question de retourner comme tu l'as expérimenté à l'hôtel Shopping Invest. Donc, je reste là et je me tourne vers mon voisin de droite. Bonjour, monsieur. Vous venez d'où ? Il me dit je viens du Kazakhstan, je dis bah super moi je viens de France et qu'est-ce que vous faites au Kazakhstan ? Il me dit je suis le ministre de l'économie. Ah trop bien, moi je suis Ludo, ministre de rien du tout. Et t'avais comme ça des gens des gouvernements, des Nations Unies, des grandes entreprises, des grandes fondations. Et puis...
- Speaker #1
C'était un grand moment en fait.
- Speaker #0
C'était un grand moment.
- Speaker #1
Qui se passait, ouais.
- Speaker #0
Et qui était, tu vois, la montée en puissance avant la conférence du lendemain. Et Younous arrive. Donc tu vois je suis comme un gosse qui voit son idole. et puis tout le monde va s'asseoir, je vais m'asseoir au fond avec les journalistes et puis il nous fait un speech super charismatique tu vois comment il parle passionné et puis tes yeux qui brillent l'amour pro tu vois, vraiment tu le sens et puis à la fin de son speech, il nous dit donc tout le monde est sur la table de gala, il dit au public écoutez, au Bangladesh il est super impoli de commencer à dîner avant l'arrivée de tous les convives or la délégation de Hong Kong est bloqué sur le trajet entre l'aéroport et l'hôtel. Donc il demande à son équipe est-ce que quelqu'un voudrait expliquer quelque chose par rapport à la journée du lendemain ? Qui est la raison pour laquelle tout le monde vient de partout dans le monde.
- Speaker #1
Là tu t'es dit c'est maintenant ou jamais.
- Speaker #0
Et voilà, et là je me dis Ludo c'est pour toi parce que personne ne réagissait. Je me suis levé du fond avec ma chemise en jean et mon fût de verre.
- Speaker #1
Courageux quand même, audacieux.
- Speaker #0
Ou sans trop réfléchir. Et tu le dis positivement, c'était peut-être plus un réflexe. et là de... je me mets à courir entre les tables de gala et j'arrive en bas de la scène et tu vois, tu as Younous qui ouvre deux grands yeux en disant c'est qui ce petit jeune là et je vois au deuxième rang Emmanuel Faber qui était pas encore mais en train de devenir le patron de Danone et qui était en France déjà une figure de la réflexion de comment est-ce qu'une entreprise au cœur du système capitaliste Danone quoi, peut avoir un impact positif sur la société, c'était vraiment un précurseur sur ça donc là je me dis, Ludo tu as ton idole T'as le mec avec qui, en France, tu voudrais parler de ton idée, te foire pas. Donc c'était les 5 secondes les plus longues de ma vie. Je monte tout doucement les marches, puis j'arrive à côté d'Younous, qui j'avais pas l'air méchant, donc il me prête le micro, et donc je leur dis, bonsoir à tous, je m'appelle Ludo, je suis français, j'ai 27 ans, et si je suis au Bangladesh aujourd'hui, c'est parce qu'il y a quelqu'un dans cette salle qui a écrit un bouquin qui m'a beaucoup inspiré. Et dans la salle, ils avaient tous écrit 3-4 bouquins chacun, donc ils ont dit, ça va être pour moi celui-là. Et ensuite, je pitche l'idée de chance qui était juste une idée en 15 minutes. Et Younous me laisse parler. Et à la fin, il me prend dans les bras et il dit au public, vous voyez, c'est exactement ça ma vision du social business. Il y a des millions de personnes qui passent toute leur vie à tourner dans une roue de hamsters, en travaillant, en travaillant, en travaillant, en travaillant comme des fous. Alors qu'en fait, pour sortir de leurs conditions, il fallait... être juste à côté, sauf qu'ils ne le savent pas. Et de l'autre côté, tu as des dizaines de milliers d'entreprises qui galèrent à détecter et recruter des collaborateurs, collaboratrices engagées qui est au cœur de leur performance d'entreprise. Donc si on combine le pouvoir de la technologie et de la psychologie, on peut créer un business model qui est financièrement indépendant, donc non dépendant de philanthropie comme une ONG, et avoir un impact à une échelle mondiale.
- Speaker #1
Mais tu ne penses pas que c'est un peu... utopique, c'est-à-dire que oui, en effet, on doit trouver l'amour professionnel, se sentir bien au travail, mais parfois... Ta réalité, les conditions peut-être avec lesquelles tu as grandi, tu n'as pas forcément cette réflexion-là, et tu dis à un moment donné tu travailles pour payer tes factures parce que tu as aussi une pression économique. Est-ce que tu penses que vraiment tout le monde sur Terre va arriver à trouver l'amour professionnel ou c'est quand même une mission assez utopique, réalisable, possible, mais à un niveau peut-être plus local on va dire ?
- Speaker #0
Mais t'as... Est-ce que c'est à la base une utopie ? Oui, sauf que tu vois dix ans après, il y a 40 000 personnes qui sont passées par là, donc elle est en train de devenir réalité.
- Speaker #1
Mais est-ce qu'ils ont vraiment trouvé l'amour professionnel ? Peut-être qu'ils ont suivi un parcours où ils ont eu peut-être une révélation, se dire ok, où je suis ça me va pas. Mais est-ce que finalement, dans ces 40 000 personnes, est-ce qu'ils ont tous trouvé l'amour professionnel ? Parce que c'est compliqué, c'est difficile de trouver un manager avec, tu entends bien, une entreprise qui est un... incarne vraiment les valeurs que tu défends. Et on ne va pas se le cacher, le monde économique est un monde capitaliste. On doit faire du chiffre d'affaires pour survivre dans le marché. Et à un moment donné, un chef d'entreprise, ce qu'il voit aussi, c'est ce contexte-là. Et trouver en effet des personnes qui ont les compétences pour réaliser des missions. Mais tu vois ce que je veux dire ? Je trouve que parfois, c'est compliqué, tu vois, de mélanger le côté économique... d'une entreprise et peut-être le bien-être ou toi, tes valeurs que tu souhaites avoir en tant que personne. Et parfois, il y a des écarts qui sont énormes. Moi, je le vois en RH. Beaucoup des RH sont en épuisement professionnel. Ils portent des masques qui ne les représentent pas forcément eux. À un moment donné, tu ne trouves pas forcément d'emploi sur le marché. Il faut faire une démarche, tu as peut-être des enfants à gérer, tu as des pressions. avec un pré sur le dos. Donc, tu vois une difficulté qui fait que tu te dis, je reste là, je prends sur moi et puis je continue comme ça.
- Speaker #0
Merci pour ta question. Il y en a beaucoup dans la question. Est-ce que... Beaucoup de choses à te partager sur ce point. L'amour pro, c'est directionnel. Et ce que tu dis sur la difficulté à atteindre l'amour pro... Est-il plus facile d'atteindre l'amour perso ? L'amour perso, c'est aussi une quête qui va avec des difficultés, qui va avec des challenges, qui va avec des phases, qui va avec des questionnements, qui va avec des compromis. L'amour pro, pour moi, c'est la même chose. Et si on essaie, c'est directionnel. Et la question est comment est-ce qu'on peut s'orienter vers ça ? Donc, la première des choses, c'est... L'amour pro, c'est la conséquence d'un alignement. Alignement avec quoi ? Tu vois, il y a beaucoup, beaucoup de choses. Par rapport à ce que tu dis, il y a une incantation à le sens. Il faut que tu ailles le sens au travail. C'était le mot 2024. Ça partouche. Je ne sais pas si ça va continuer en 2025. Je pense que c'est sous-jacent dans la société. C'est une lame de fond. Mais on dit beaucoup le sens. Il y a deux choses qui se disent beaucoup. Tu vas me dire si tu es d'accord avec moi. Il y a un truc qui est... Il y a des jobs. Il y a des métiers qui ont du sens. Et des métiers qu'ils n'ont pas C'est les bullshit jobs etc Je ne suis pas forcément d'accord avec ça Je suis tout à fait d'accord avec toi Que je ne suis pas du tout d'accord Et le deuxième c'est que Le sens c'est un problème de riche C'est le haut de la pyramide de Maslow En fait les personnes qui peuvent se poser ça C'est à dire qu'ils ont réglé toutes les étapes Je pense que les deux Et donc vraisemblablement aussi sur le premier Sont des CO2NERIES Et que le 1 le Le sens, il n'est pas dans l'absolu. Il n'y a pas des métiers qui ont du sens, des métiers qui n'en ont pas. Et c'est comme ça qu'on a toute la méthode pour rencontrer l'amour pro de chance. Elle repose sur la définition du travail autour de quatre piliers, qui sont les piliers SIPA, CIPA, qui sont un travail. C'est un, une contribution. Donc, à quoi je suis utile dans ma vie professionnelle ? Est-ce que c'est au niveau de la société ? Est-ce que c'est au niveau de la planète ? Est-ce que c'est au niveau d'un groupe de dizaines de personnes ? De quelques personnes dans le monde professionnel ? De quelques personnes dans ma vie propre comme conséquence de mon monde professionnel ? Ça c'est ta contribution, qui est ta motivation extrinsèque. Deux, le I, c'est I, c'est tes interactions. Donc dans quel type d'interaction tu t'épanouis ? Est-ce que c'est des environnements plus hiérarchiques, plus perfectionnistes, plus agiles, plus autonomes, plus etc. Le trois, le P, qui est ta vie personnelle. qu'ils sont. Tes contraintes choisies perso, que ce soit financières, parce que tu dois rembourser un emprunt géographique ou horaire. Et enfin, le A, qui sont tes activités professionnelles. Donc là, qui est la mise en pratique de tes compétences. Et là, tu vois ton état de flot et ta motivation intrinsèque. Pour nous, un travail qui a du sens est un travail qui est aligné avec ces quatre piliers. Et donc un travail qui a du sens pour Maud aujourd'hui n'est pas le même qu'un travail qui a du sens pour Ludo aujourd'hui. Et un travail qui a du sens pour Maud aujourd'hui n'est pas le même qu'un travail qui avait du sens il y a cinq ans pour Maud. Donc le sens au travail, il est relatif à l'individu. Et donc la quête d'amour professionnel, c'est une quête d'alignement. par rapport à tes quatre piliers SIPA et qui est donc une approche pragmatique par rapport à ton challenge de dire est-ce que ce n'est pas utopique ? En fait, non. On regarde très concrètement et objectivement quels sont tes piliers et on essaie d'identifier quelle est ensuite une piste professionnelle concrète dans la vraie vie qui est alignée avec ton SIPA à toi. C'est ça, l'amour professionnel.
- Speaker #1
Très clair. Et dans cette méthodologie, Est-ce que les entreprises sont prêtes ? Parce qu'aujourd'hui, malgré tout, je trouve que la société avance vite et les entreprises n'ont pas encore pris conscience de cette notion de sens. C'est pas le sujet beaucoup de discours. En effet, la question du sens n'a pas de sens elle-même, alors que je suis d'accord avec toi, tous les métiers ont un sens. C'est après toi ce que tu décides de faire. Mais ma question, elle est plus autour de... Est-ce que les entreprises sont prêtes ? Parce qu'aujourd'hui, il y a quand même une pression économique, une pression de survie. Et même si tu as défini, on va dire, toi, le métier qui t'arrange bien, est-ce que je vais arriver à trouver ce match-là, cet amour professionnel dans une entreprise ? Une entreprise, c'est quand même... des personnalités qu'il faut gérer. C'est difficile. Tu peux avoir des conversations, des collègues qui ne sont pas sympas avec toi, un manager qui est aussi peut-être exigeant, des fondateurs, une équipe directionnelle qui est très loin de toi. Donc finalement, tu te retrouves dans une situation qui ne te convient pas, alors que finalement, tu as fait tes différentes étapes. Parce qu'il n'y a pas forcément une variété d'entreprises. qui peut répondre à ces quatre étapes-là, une question financière, de bien-être au travail, d'ambition personnelle et professionnelle. Est-ce que la société est prête aujourd'hui ?
- Speaker #0
C'est aussi une question très intéressante et presque philosophique. Oui, ben oui, oui. Tu poses, dans la définition d'un SIPA individuel, c'est une chimère si jamais... ce n'est pas réaliste parce que ça n'existe pas dans la vraie vie. Donc, tu vois, si tu définis que tu veux... Imaginons que, Maud, tu es dans une démarche d'orientation pro, tu définis ton SIPA où tu veux servir le soutien de la planète, tu souhaites... Bien gagner ma vie. Gagner 150 000 balles. Tu souhaites... travailler 4 jours par semaine, tu souhaites être en remote 3 jours sur 4, et tout ça...
- Speaker #1
C'est aujourd'hui les envies d'aujourd'hui, tu vois. C'est vraiment les envies d'une génération Y, d'une génération Z, qui souhaitent, tu vois, ce type de choses, tu vois. Donc c'est bien l'exemple.
- Speaker #0
Sauf que ton SIPA, donc tu vois, ça, ça ne serait jamais validé comme un SIPA par chance. Pourquoi ? Parce qu'il n'est pas faisable et réaliste.
- Speaker #1
Intéressant.
- Speaker #0
Donc il faut aller identifier ensuite, confronter ça. par rapport à ce qui existe dans le marché. Comment est-ce que tu fais ça ? Pour t'assurer que ce n'est pas juste une construction mentale et donc une utopie.
- Speaker #1
C'est ça. Et puis après, c'est de se dire, il y a la réalité. En fait, c'est OK, je fais mon orientation et puis bim, je vais être sur le marché. Et là, c'est la douche froide en fait.
- Speaker #0
Tout à fait. Et même, dans la direction de ce que tu dis, un cran plus loin, je pense que c'est un homicide involontaire. Je vais te provoquer. Je pense que c'est un danger et une dérive du développement personnel. de faire rêver les gens si jamais c'est des espoirs qui ne peuvent pas être concrétisés. Donc c'est grave de faire rêver. Ah bah il suffit de... Tu vois, il y a beaucoup d'orientation professionnelle qui est... J'exagère. Mais parfois, et jamais de manière volontaire, pour être très clair, je pense que personne ne le fait, mais de dire, ah, follow your passion. Ça c'est la plus grosse connerie du monde, follow your passion. Il y a 16% des gens qui ont une passion. Donc ils font quoi les 84 autres pourcents ? Le... Il suffit de trouver un truc. En plus, c'est hyper... Donc, en fait, ça, juste ouvrir sans refermer pour confronter au marché... C'est terrible de faire ça. Comment est-ce que tu peux confronter au marché ? Un, il y a des données publiques qui te permettent de voir une offre et une demande et c'est absolument fondamental, a fortiori avec l'avènement de l'IA, qui bouleverse tout ce monde du travail. Donc on commence à sentir, mais ça va être radicalement plus fort dans les dix années à venir. Ensuite, donc ça c'est sur les données, donc tu vas dans une démarche d'orientation avec chance, on vient te nourrir avec ces éléments au moment déterminé, donc tu diverges, ensuite tu converges. Premier point. Le deuxième, qui est plus systématique, c'est qu'il est absolument nécessaire de rencontrer des personnes qui ont cette expérience ou qui sont actuellement dans un de tes piliers SIPA, que ce soit sur tes activités professionnelles, donc ton métier ou sur cette contribution, etc., qui ont une approche de terrain, de la réalité, des contraintes, de la faisabilité, du réalisme de ton SIPA. Et donc, tu vois, ça, c'est toute la démarche.
- Speaker #1
Même pour les entreprises, c'est important, parce que sinon elles vont se retrouver avec des personnes qui rêvent et qui ne se retrouvent plus dans le projet de l'entreprise, et c'est compliqué. C'est vraiment avancer à deux vitesses. Moi, je dois avancer en tant qu'individu et travailler sur mon développement personnel. Et il y a la réalité du terrain où les entreprises doivent aussi écouter les revendications d'un meilleur bien-être au quotidien. pas être bullshit et c'est pas être bisounours de vouloir que les entreprises fassent du bien aux individus, aux hommes, aux femmes, aux personnes binaires et toutes celles et ceux qui ne savent pas encore. Et donc c'est d'arriver à aujourd'hui en tant que société d'avoir les entreprises qui maturent sur ces sujets aussi de conditions de vie et nous aux entreprises et nous individus en se disant ok j'ai peut-être des rêves, j'ai peut-être des envies mais il y a aussi le terrain qui... qui est là, je ne peux pas gagner 150 000 euros avec deux ans d'expérience.
- Speaker #0
Et ce que tu soulignes là, c'est que, et je partage 100% ce que tu viens de dire, comme sur beaucoup d'autres points vraisemblablement, il y a les deux côtés à faire travailler en parallèle. C'est pour ça qu'on a lancé cette année une agence de dating pro. Qu'est-ce que c'est ? C'est en fait de permettre, donc c'est une nouvelle façon de voir le recrutement. Comme tu dis, il faut faire travailler des deux, parce que le compromis, il est dans un travail des deux côtés, et une conscience des deux côtés.
- Speaker #1
Et souvent... L'entreprise a eu pour habitude d'être un peu les rois du monde. J'accepte, je n'accepte pas, je suis aujourd'hui décisionnaire sur qui j'ai envie de recruter. Depuis maintenant quelques années, avec l'avènement aussi de la tech, des métiers pénuriques, elles doivent être dans une démarche aussi proactive.
- Speaker #0
Tout à fait. Et les meilleurs candidats, candidates sont à la recherche d'un certain type. de management d'un certain type de position. Donc si tu veux attirer les meilleurs, il faut te questionner sur la façon dont tu vas les attirer.
- Speaker #1
Et meilleur pour toi, mais pas forcément... Bien évidemment, tout à fait.
- Speaker #0
Meilleur pour ton besoin.
- Speaker #1
Pour ton besoin,
- Speaker #0
oui. Et pour ça...
- Speaker #1
La meilleure, la plus qualifiée, oui.
- Speaker #0
Il faut avoir une conscience de quel est ton besoin, une capacité d'expression et une vulnérabilité à te dévoiler. Je vais essayer de te présenter en quelques secondes... minutes, cette notion. Donc là,
- Speaker #1
aujourd'hui, chance, entre guillemets, expert de trouver moi, en tant qu'individu, qui j'ai envie d'être, le sens de ce que j'ai envie de faire, tout en ayant une visibilité sur le marché, et pas non plus. Moi, c'est ce qui me fait un peu peur dans la génération future, c'est en effet, on n'a plus cette volonté d'effort, de se dire, il y a un marché économique, il faut que ce marché réponde aussi à... à ce que j'ai envie de faire. Ok, donc ça maintenant...
- Speaker #0
Donc tu as, sur ton point, j'essaie de te décrire chance en une phrase, notre métier c'est l'orientation professionnelle, c'est la méthode de A à Z pour rencontrer l'amour pro.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Donc de A à D, c'est tu définis, tu as différents programmes, le bilan de compétences sur lequel on est leader en France par exemple, ça c'est définir. Mais en fait, tu n'es qu'à D une fois que tu as défini. Il faut aller de D à Z, c'est-à-dire effectivement trouver le travail qui est aligné avec ta définition, donc avec ton SIPA. Et c'est fondamental, et les deux sont nécessaires, donc d'où le A à Z.
- Speaker #1
Pour faire finalement des individus épanouis. Au bon endroit, qui se sentent à leur place.
- Speaker #0
Et ce, quel que soit leur passé, quel que soit leur trajectoire, quel que soit leur niveau d'études, etc. C'est une vocation universelle, c'est absolument fondamental dans la vision, et chance, ça veut dire égalité des chances.
- Speaker #1
Très clair.
- Speaker #0
Et donc, et en fait... derrière toute la philosophie est de dire on va créer, et on a créé ce qui se fait de mieux ou parmi ce qui se fait de mieux en orientation professionnelle la preuve, une élite qui a accès à tout vient se faire orienter avec chance, c'est la preuve que c'est une solution qui est premium, mais inclusive, parce que c'est ce qui se fait de mieux, qu'on amène à toutes et tous, et certainement pas une solution low cost.
- Speaker #1
Et pour toi, c'est important de pouvoir répondre à tout le monde.
- Speaker #0
Et c'est même le but, même la raison d'être de chance.
- Speaker #1
Et donc maintenant, l'objectif c'est, ok, les individus savent où ils veulent aller, mais il faut finir. trouver le métier et c'est là où vous faites un pas supplémentaire pour finir la boucle c'est de les aider à trouver donc à matcher leur volonté avec les besoins de la société d'une
- Speaker #0
entreprise et d'un ou d'une manager et donc c'est ça cette idée du dating pro et de dire on fait dévoiler d'un côté un candidat et une candidate à travers la méthode SIPA, qu'elle est sa recherche sur les quatre dimensions du travail.
- Speaker #1
Sachant qu'un point juste qui me vient, c'est aussi qu'il faut des métiers pour tout. On a besoin de ouvriers, on a besoin de techniciens, techniques, sociales, médicaux. Comment arriver à ne pas aussi créer que des clones, entre guillemets, où aujourd'hui on devient une société de masters, on fait tous un master, alors qu'on a besoin de tout pour faire une société.
- Speaker #0
Je vais garder ta question et répondre juste après si je peux. Parce que ta question qui est très intéressante, c'est comment est-ce que tu ouvres les chakras ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Ça,
- Speaker #0
ça se fait par des rencontres, d'autres rencontres. Mais je termine juste sur la notion de l'agence Dating Pro. L'idée, elle est de dire, les candidats dévoilent dans un process qui dure une heure en ligne, gratuit, leurs six pas. Et on les accompagne par la méthode chance en ce sens. Et de l'autre côté, du côté des entreprises, on fait dévoiler... par les managers qui recrutent avec sincérité qui, il ou elle est, en tant que personne, en tant que manager et on les fait travailler sur la définition du SIPA qu'il ou elle recherche. Et donc, à partir l'inverse même d'une job description en CGPT, tu vois. Et ensuite, grâce à cette donnée très riche à droite et à gauche, tu peux par de l'IA créer des rencontres. qui ne seraient jamais créés autrement.
- Speaker #1
Et le SIPA entreprise, comment il est créé ? C'est une méthodologie ?
- Speaker #0
C'est toujours la méthodologie de chance qu'on rend accessible aux entreprises. Pour les entreprises, ce n'est pas gratuit. Pour le coup, c'est une licence pour permettre à tes managers d'utiliser l'agence de dating pro et de rencontrer des candidats.
- Speaker #1
Ce n'est pas un test psychométrique, ce genre de choses ?
- Speaker #0
Non. C'est cette définition sur ces quatre dimensions justement pour aller plus loin. Pourquoi ? Parce que ce que tu disais tout à l'heure, les meilleurs candidats recherchent plus que juste un métier. Ils recherchent, OK, quelle est la contribution ? Comment est-ce que ça va être aligné avec moi ? Est-ce que c'est effectivement possible ? Donc, ils ont une conscience. Ils souhaitent avoir une conscience en face aussi, une capacité d'ouverture. Tu vois, si tu vas travailler pour... Tu te souviens de ton ou ta dernière manager, Maud ? Oui. Et je ne te poserai pas la question publiquement si c'était un match, mais si tu as une personne avec qui... Parce qu'il n'y a évidemment pas que ton manager ou ta manager au travail, mais c'est quelqu'un qui compte beaucoup dans la possibilité de l'amour. C'est une condition nécessaire.
- Speaker #1
C'est une condition nécessaire, oui.
- Speaker #0
Et on dit souvent, tu ne quittes pas une boîte, tu quittes un manager. Tout à fait. Donc, la connaissance de soi d'un manager, la capacité vulnérable à s'ouvrir sur qui tu es, avec tes forces et tes faiblesses, avec tes envies, et le travail approfondi sur ce que tu recherches, tout ça, C'est richissime en employer branding, en attractivité pour des candidats de dire « Moi, je veux aller travailler avec des managers qui ont fait ça. » Parce que c'est le genre de personne avec qui j'ai envie d'être tous les jours. Et les meilleurs, ils veulent ça.
- Speaker #1
Et ça, tu penses même sur notamment, par exemple, une population ouvrière, une population de techniciens. Est-ce qu'au niveau de chance, vous aidez aussi ces personnes-là ? à vivre leur quotidien, parce qu'on le voit avec la conjoncture économique qui est très dure, des personnes qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois, des salaires qui ne bougent pas. Il y a une souffrance quand même autour d'une population ouvrière technicienne qui est essentielle pour l'industrie française, mais qui n'arrive pas à vivre correctement de leur métier. Comment arriver à... et donc ça engendre de la colère, de la frustration, ça engendre des décisions aussi parfois même politiques. Et comment arriver à créer finalement un sens sans le galvauder ? Parce qu'ils sont peut-être contents au travail, mais... Économiquement, dans mon CEPA, il y a un truc financier qui ne colle pas, mais ça finalement, c'est la volonté de l'entreprise en fait. Et c'est compliqué de dire, ok, on va augmenter tout le monde de 10%
- Speaker #0
au niveau des salaires.
- Speaker #1
Alors que moi, peut-être, je fais le métier de mon rêve, je suis technicien méthode, je bosse à Dassault et j'adore mon métier. Mais financièrement, je ne m'y retrouve pas.
- Speaker #0
Mais ça veut dire que ce n'est pas aligné avec ton CEPA, donc ce n'est pas l'amour pro.
- Speaker #1
Oui, mais d'un technicien méthode, que ce soit Dassault, Safran, etc., le salaire, il est le même, tu vois.
- Speaker #0
Mais il y a, loin de moi, l'idée de dire qu'on a la solution à tout. Non, non, non. Et certainement pas à un niveau macroéconomique. Oui, oui, non,
- Speaker #1
mais c'est une vraie question que je me pose.
- Speaker #0
Et qui est politique aussi, derrière. De la juste rétribution, du capital et du travail. Néanmoins, il y a un point sur lequel... J'ai, nous avons des convictions extrêmement fortes qui est cette notion de, tu vois, moi j'ai été attaqué, c'est un peu fort, challengé par des acteurs du social qui disent le sens c'est pas un problème de riche. Donc l'amour pro, ce dont on parle, c'est le haut de la pyramide de Maslow, c'est un problème de riche en fait. Vous me planez là, les petits jeunes du monde de la tech, de quoi vous me parlez, ça concerne une micro-élite. en fait Le vrai problème d'un demandeur d'emploi ou d'une demandeuse d'emploi à 100 niveaux de qualification, avec un très faible niveau de qualification, c'est de remettre le pied à l'étrier. Tu vois, cette phrase, tu l'as entendue comme moi, c'est remettre le pied à l'étrier. Alors ça, c'est le Graal. Donc, remettre le pied à l'étrier, c'est quoi ? C'est aller faire de l'intérim. Parce qu'il faut commencer à avoir des missions et c'est comme ça que les personnes... Et donc, arrêtez de nous parler de l'amour pro et de réfléchir à son si-pas. Ce n'est pas fait pour ces personnes. Cette phrase, je l'ai entendue. Je pense que ça C'est gravissime Pour deux raisons. Première raison, le fait, ça sous-entend qu'il y a des gens dans la population qui sont capables de réfléchir à leur si-pas, à leur amour-pro au sens, et d'autres qui n'en sont pas capables. Dans l'histoire, quand on a divisé la population en deux groupes, ça a rarement très bien fonctionné. Ça s'appelle la colonisation, ça s'appelle l'apartheid, ça s'appelle le nazisme. En général, ce n'est pas tout à fait des pentes qui sont super... Premier point, c'est très grave. Deuxièmement, pourquoi ? Parce qu'il est évident qu'un jeune qui est en bas de sa barre d'immeubles, qui a fait deux missions, je ne citerai pas de marque, dans tel supermarché, et qui arrête et qui pointe à France Travail, et on dit « Ah, espèce de paresseux, espèce d'assisté » , parce que c'est le bon langage politique sur ce sujet. en fait Si la seule solution qu'il a ou qu'elle a, c'est de repartir faire la même mission d'intérim chez un concurrent, alors que ce n'est vraiment pas la même chose pour elle, comment est-ce que tu veux que cette personne soit engagée ? Et en fait, rationnellement, évidemment que moi, je ferais la même chose que j'irais à France Travail à ce moment-là. Donc, par contre, cette personne, est-ce qu'elle est capable de réfléchir à ce qui, dans sa vie professionnelle, dans cette mission d'intérim, lui a plu ? Ce qui lui a fait peur, ce qui l'a animé ? Est-ce qu'elle est capable de ça ? Bien évidemment. Bien sûr qu'elle en est capable. Ça, c'est le premier point. Le deuxième point, c'est que ne pas aller plus en profondeur que juste mettre le pied à l'étrier avec les gens. Une seule chose est sûre, c'est que les mêmes causes entraînent les mêmes effets. Et que donc, ce qui est sûr, c'est que dans les 50 dernières années, il est évident que l'intégration par le travail est un grand succès. Et que continuons à faire exactement la même chose que ce qui a été fait, puisque ça ne marche pas. Donc, je ne vois pas comment ça va marcher. Par contre... Si tu veux créer des déclics, et je ne dis pas que ça marche dans tous les cas, mais si tu veux créer un déclic chez ce jeune dont je te parlais, si tu vas lui faire travailler un peu plus en profondeur pour qu'il comprenne des choses qu'il n'avait pas comprises ou qu'il prenne conscience de choses dont il n'avait pas compris et qu'il arrive à voir comment est-ce que le travail est autre chose qu'une corvée et qu'il arrive à voir ce qui lui plaît, et tu ne le baratines pas parce que bien évidemment qu'il y a une pénibilité sur tous les aspects dont tu as parlé. qu'il y a toutes les contraintes macro qu'on ne maîtrise pas. Mais déjà, si tu arrives à créer un déclic chez certaines de ces personnes, et à donc les faire bifurquer vers une première étape, puis une deuxième étape, mais dans une quête d'alignement vers l'amour pro, là, tu peux changer des vies. Et donc, il est fondable, non seulement le sens au travail et l'amour pro n'est pas un problème de riche, mais beaucoup plus, c'est pour moi une des solutions cœur. Si ce n'est la solution microéconomique pour permettre l'égalité des chances pour des adultes et permettre de redonner des chances à des personnes qui n'ont pas eu suffisamment de chances beaucoup plus jeunes. Donc je pense que c'est non seulement pas un problème de riches, mais une solution fondamentale pour permettre l'accès à la mobilité sociale qui aujourd'hui est extrêmement difficile dans un pays comme la France, où ton passé dicte ton futur. Si on ne veut plus que ton passé dicte ton futur, il faut permettre aux gens de trouver leur juste place, il faut leur permettre, leur donner le droit à cette quête, cette réflexion méthodique vers l'amour propre.
- Speaker #1
Très clair. Écoute, merci pour ce partage qui est fort. En tout cas, l'objectif, c'est de se dire que, si je reprends mon technicien méthode, de toute façon, il y a un contexte économique qu'on ne peut pas changer forcément, mais moi, individuellement, je peux créer ces déclics-là, me dire qu'est-ce qui me plaît, est-ce que je suis heureux, content ? Mais quand même, l'aspect financier est quand même, je trouve... important, et parfois quand même dans les entreprises, c'est compliqué. À un moment donné, par exemple, un ouvrier, il va rester au SMIC, et peut-être il va juste bouger un tout petit peu de toute sa carrière professionnelle, même s'il adore son métier. Un ouvrier mécanicien, par exemple, qui est un passionné de mécanique, il adore son métier, il est heureux, il est peut-être bien dans cette boîte, mais financièrement, c'est compliqué. C'est ça que je trouve qui est parfois un peu difficile, dans le sens, dans cette quête d'amour professionnel, j'ai peut-être 80% de match mais pour arriver au 100% et bien c'est compliqué parce que il y a quand même ce contexte économique d'entreprise qui fait que je plafonne et pour moi c'est ça qui me frustre parfois un peu, je me dis peut-être qu'il y a quelqu'un qui est passionné de mécanique qui est ouvrier, qui adore son métier et qui ne va pas évoluer financièrement dans sa vie et on sait très bien L'argent, c'est quand même important pour payer des études à tes enfants, avoir un toit, te payer des loisirs et bien vivre ta vie, tu vois, et ne pas être frustré au quotidien.
- Speaker #0
J'ai un point d'espoir pour toi, Maud, ce matin. Ah,
- Speaker #1
trop bien,
- Speaker #0
dis-moi ! Le chiffre numéro un de l'objectif de chance, c'est de permettre à des millions de personnes de sortir de la situation de vulnérabilité économique. Et comment est-ce qu'on a défini la vulnérabilité économique ? Par deux critères. Un, que tes revenus soient au-dessus du revenu médian dans la population. En fait, c'est le niveau de vie. C'est la définition du niveau de vie. C'est combien le revenu ? En fait, je ne corrige pas tout à fait. C'est ton niveau de vie et pas le revenu. Donc, niveau de vie, c'est les revenus du foyer divisé par le nombre de personnes à charge.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Tu vois, parce que si t'es... Seul célibataire, ce n'est pas du tout la même chose que si tu as trois enfants et en couple avec un. Donc, que ton niveau de vie soit au-dessus du niveau de vie médian.
- Speaker #1
Tu as le niveau de vie médian en France ou pas ?
- Speaker #0
Tu le connais ou pas ? Je devrais le connaître par cœur et excuse-moi de ne pas le connaître. En fait, tu as le revenu médian, tu es à 2100-2200, mais ce n'est pas le niveau de vie.
- Speaker #1
C'est ça,
- Speaker #0
tu peux le couper parce que je passe pour un con, parce que je devrais vraiment connaître ça.
- Speaker #1
Ok, donc le revenu divisé par le nombre de personnes à charge, c'est ça ?
- Speaker #0
Les revenus du foyer, on peut essayer de...
- Speaker #1
Là, tu peux reprendre ton idée, oui.
- Speaker #0
J'essaie de te refaire la définition. Comment est-ce que tu définis la vulnérabilité économique ? quand on Le revenu... Ah putain, je recommence.
- Speaker #1
T'inquiète.
- Speaker #0
Je recommence. La définition de la vulnérabilité... L'objectif de chance, c'est de permettre de sortir de la situation de vulnérabilité économique. C'est ça, le seul objectif de tout ce qu'on fait. Qu'est-ce que c'est la vulnérabilité économique ? On l'a définie par deux critères. Un, en fait, que ton niveau de vie soit au-dessus du niveau de vie médian dans la population. Donc le niveau de vie, c'est les revenus de l'ensemble du foyer divisé par le nombre de personnes à charge. Ça, c'est le premier critère qui est quantitatif. Et le deuxième, il est qualitatif, c'est en fait si tu sens que ta situation financière est une source de stress récurrente. Donc si ton niveau de vie inférieur au niveau de vie médian est stress financier, alors dans notre définition, tu es en situation de vulnérabilité économique. Et ce qu'on veut faire, et ce qu'on fait, et ce pourquoi on vit et on se bat, c'est pour permettre à un maximum de personnes d'en sortir.
- Speaker #1
Comment ? Par exemple, le technicien méthode, comment ? Il adore son métier, il adore son métier, etc.
- Speaker #0
D'abord, est-ce que ça marche ? Là, on a un rapport d'impact chaque année, le rapport d'impact 2025 est sur le point de sortir, et là, on est à 795, je crois, quasiment 800 personnes. qui étaient en situation de vulnérabilité économique qui en sont sortis.
- Speaker #1
Bravo, ok, trop bien.
- Speaker #0
800 personnes, ça veut dire que ça marche.
- Speaker #1
Ça marche, oui.
- Speaker #0
Et le but c'est d'amener ces 800 à 8000, à 80000 et à 80000000. Et on est organisé pour ce faire, c'est ce que permet la technologie dans l'échelle. Donc mon premier point sur l'espoir, c'est possible, ça marche, on l'a montré. 800 personnes, c'est pas 10 personnes, tu vois. Oui,
- Speaker #1
oui, oui.
- Speaker #0
Donc ça c'est le premier point, donc c'est possible. Comment est-ce que tu le fais ? Il n'y a pas la solution pour tout le monde. C'est l'individualisation de l'identification, donc la définition de ton projet pro et ensuite l'atteinte. Et l'atteinte, la définition, on a pas mal parlé du SIPA ensemble, par les différents programmes, le bilan en état, il y en a quatre autres. L'atteinte, on a parlé de l'agence de dating pro, mais il y a encore un élément du comment, comment est-ce que tu fais pour que ça marche. Un point qui est fondamental... Par exemple,
- Speaker #1
mon technicien méthode, trop bien, il a trouvé son CEPA, il sait où il va, etc. Il adore son métier, tout est clair pour lui. L'entreprise a fait son CEPA, ok, là il y a un matching, mais il y a une contrainte financière. Qui est une entreprise pour recruter un technicien méthode, va être entre 1500 et 2000 euros, mais la personne est frustrée, et pas en situation économique de vulnérabilité. Il est en situation vulnérable économique. Comment faire que cette personne-là puisse trouver le métier qu'il aime, mais aussi que derrière, financièrement, il puisse sortir de cet état de vulnérité ? C'est ça que je serais curieuse de voir.
- Speaker #0
Pour clarifier quelque chose, c'est en fait, si dans la définition du SIPA, tu es sur un métier, c'est donc les activités professionnelles. Si c'est un type d'activité professionnelle qui n'est pas compatible avec tes besoins financiers, alors ton SIPA est une chimère. Il n'existe pas.
- Speaker #1
Mais pourtant, j'adore ce métier.
- Speaker #0
Mais il y a d'autres... T'adores ce métier. Si tu décomposes, t'adores la mise en pratique de certaines des compétences que tu as dans le cadre de ce métier. Sauf qu'il y a des compétences transférables, et qu'en fait, il y a certains aspects là qui peuvent exister dans un autre métier que tu ne connais pas.
- Speaker #1
Intéressant.
- Speaker #0
Voir qui n'existent pas encore. puisqu'il y a un maximum de métiers qui vont naître. Donc c'est là où il faut refaire diverger, parce que tu es dans une impasse sur ce que tu dis.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
C'est la seule façon d'aller chercher ailleurs. Il y a beaucoup d'impasses, mais il y a beaucoup d'options. Comment est-ce que tu trouves les autres ? Et là, c'est toute la dimension communautaire de chance. C'est en fait l'amour pro. Je te parlais de l'amour pro dans sa dimension, l'épanouissement qui est assez individuel. Mais l'amour pro, elle a une deuxième dimension, qui est l'amour avec un grand A, de l'autre avec un grand A aussi. de comment Et c'est ce qu'on a appelé le développement altruiste, tu vois, en disant, le développement personnel est mort, il y a eu des dérives du développement personnel avec, on finit pour beaucoup à se tourner autour du nombril, tu vois ce que je veux dire.
- Speaker #1
Et il n'y a pas d'action forte.
- Speaker #0
Il n'y a pas d'action. Et tu vois, tu finis par te demander, moi et moi-même, et qui suis-je, qu'est-ce que je ressens, et au fond, quel est mon sentiment par rapport à ce que cette personne a dit. Et tu vois, tu finis par être totalement auto-centré. Évidemment, je... Je parle d'une dérive. C'est une caricature. C'est une caricature et il y a plein de trucs géniaux. On vous aime, ne vous inquiétez pas. Il y a cette dérive. Et c'est pour ça qu'on a essayé d'introduire la notion de développement altruiste. Qu'est-ce que c'est ? C'est de dire, mon développement passe par le développement des autres et le développement des autres peut contribuer à mon développement. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Quand tu définis un projet professionnel, tu ne peux pas le faire seul. absolument convaincu de ça. Tu dois, et ce n'est pas uniquement par une méthode. Aujourd'hui, on a toute la plateforme d'orientation qui s'appelle ECO, qui d'ailleurs a été lancée au mois de septembre. Tu as tous les coachs professionnels qui interviennent.
- Speaker #1
C'est quoi cette plateforme d'orientation ?
- Speaker #0
C'est le fruit. Maintenant, c'est la version 10. C'est 10 ans de R&D et 22 millions d'euros qui ont été investis pour essayer de créer le système d'intelligence pour guider tout un chacun. dans la définition de son projet professionnel. Par exemple, dans les bilans, désormais, c'est le système ECHO. Tout est en ligne ? ECHO fait appel, tout est en ligne, et fait appel ensuite grâce à... Tu fais avec ECHO tout ce que tu peux faire de mieux avec une interface, qui ensuite vient nourrir par la data un ou une coach pro choisie sur la base de ta personnalité, qui intervient, du coup, très précisément, sur la navigation de la finesse de la psychologie humaine, pendant une heure, puis deux heures, puis une heure, puis deux heures, puis une heure. Mais la troisième dimension, donc d'abord, tu n'es pas seul parce qu'il y a le coach, mais ce n'est pas suffisant. Parce que comme tu disais, il faut aller explorer, il faut aller comprendre, il faut aller voir d'autres choses.
- Speaker #1
Puis c'est dur. Si je me dis mon technicien méthode, il a peut-être deux gosses, il a un prêt peut-être sur la tête. Je vais me dire, OK, là, j'ai une convergence. Ce métier-là ne va pas me permettre de sortir de ma situation financière. Donc, il faut peut-être que je trouve un nouveau métier. Donc déjà, il y a toute cette réflexion de se dire, OK, il faut que je réalise déjà, un, que peut-être ce n'est pas le métier que je vais faire. toute ma vie parce que je ne peux pas réaliser mes rêves financiers. Donc, il y a tout quand même ça à prendre et se dire, OK, j'ai une composante économique qui est forte, comment je vais y arriver en fait ?
- Speaker #0
Le premier point sur ce que tu dis, c'est, si tu essayes seul, tu n'y arriveras pas. Statistiquement, tu n'y arriveras pas. C'est sûr. Mais la question, c'est, tu n'es pas seul. Et j'en reviens au développement altruiste, qui est de dire... Aujourd'hui, il est nécessaire dans un processus d'orientation, je ne crois pas du tout qu'un coach individuel, aussi fort soit-il, est omniscient. Ne peut pas tout connaître de tout, c'est impossible, donc ça ne suffit pas. De la même façon, une technologie seule ne peut pas y contribuer et troisièmement, YouTube non plus. Donc il est nécessaire de pouvoir rencontrer des personnes qui te partagent une expérience terrain de leur compréhension de cette dimension bien particulière de ce métier où tu n'aurais jamais imaginé que ça existe. ou cette contribution, ce type d'environnement de travail, ce type de boîte. Donc c'est fondamental. Et c'est là qu'entre la dimension communautaire de Chance. Aujourd'hui, Chance, tu as 18 000 membres qui sont engagés dans quelque chose qu'on a appelé 3 minutes pour les autres. Qui est extrêmement simple, qui est de dire, je vais partir de l'intention, ça a été lancé il y a un an, 3 minutes pour les autres. Et toute cette dimension communautaire de Chance, d'entraide. Et donc d'entraide et donc derrière, d'amour de l'autre et d'aide. de l'autre, professionnel. Aujourd'hui en France, t'as des millions de personnes qui sont bloquées professionnellement parce qu'ils savent pas ce qu'ils pourraient faire ou parce qu'on leur donne pas leur chance ou on leur ouvre pas la porte parce qu'ils rentrent pas dans la bonne case. Donc, sentiment d'insatisfaction professionnelle. Donc, sentiment d'insatisfaction dans la vie. Donc, pour beaucoup d'entre eux et d'entre elles, sentiment d'injustice. Donc ressentiment. Et une corrélation avec un vote Rassemblement National. Je n'engage que moi et pas Chance dans ce que je suis en train de partager. C'est une corrélation prouvée par Ipsos, qui est un vote de rejet, qui est croissant. Donc, il y a une corrélation entre ton insatisfaction professionnelle par impossibilité de trouver ta place.
- Speaker #1
Au financier, oui.
- Speaker #0
Et qui donc fait que je ne me sens pas bien et donc évidemment le problème c'est l'autre. Évidemment. C'est l'autre, c'est le système, donc tu fais un vote de rejet. Et qui est donc un vote populiste. Il est prouvé sur l'Assemblée nationale. Un vote de colère, oui. Et pour être très clair sur mon propos, il est prouvé sur l'Assemblée nationale. Il est évident que d'autres votes populistes peuvent être une conséquence de ce sentiment, de ce ressentiment. L'espoir, c'est que de l'autre côté, tu as des millions de Françaises et Français qui... seraient prêtes à aider les autres, mais qui ne sont pas engagées dans une ONG tous les mardis soirs parce qu'ils n'ont pas le temps, parce qu'ils ont du boulot, parce qu'ils ont des enfants à charge ou des parents ou autres. Et donc, toute l'idée de 3 000 pour les autres, c'est de dire qu'il y a un potentiel altruiste latent là. Et donc, l'idée est super simple. C'est que tous les jeudis matins, à 9h du matin, les 18 000 membres reçoivent dans leur e-mail une liste personnalisée de 10 demandes de chance. des coups de pouce professionnels de personnes qui pourraient aider. Et ça te prend 3 minutes de swiper. Et si tu vois une demande et tu peux aider cette personne en la renseignant, tu cliques, tu lui envoies un message et tu lui passes un coup de fil. Ou bien, tu forges par WhatsApp un de tes potes qui est mieux placé sur ce sujet. C'est tout. Donc, soit c'est une demande de renseignement, soit une demande d'ouverture de porte. Et ça, c'est très simple. Là, tu as, en un an, 38 000... chances qui ont été données, 38 000 coups de pouce professionnels qui ont été donnés au sein de la communauté. Donc 38 000 actes d'entraide, on a appelé ça du micro-altruisme, c'est un petit, mais en fait quand on a autant, ça a une puissance très forte. Et donc qu'est-ce que ça veut dire ça ? Et 3 000 pour les autres a gagné le prix du produit de l'Impact 2024 en France. Et c'est de la pure solidarité, mais la solidarité c'est du pragmatisme, c'est la redistribution du capital social, si on pense d'un point de vue... philosophiques et politiques, redistribution du capital social en permettant à chacun d'accéder, à chacun d'accéder à une personne qui pourrait la renseigner justement pour sortir de son impasse de en fait je fais ce taf mais ce taf il peut m'apporter que ça en fric ou bien il peut contribuer qu'à ça et donc il y a un désalignement, un inconfort et donc je ne suis pas en institution d'amour pro. Si je ne suis pas en institution d'amour pro, je ne peux pas être dans la meilleure version de moi-même professionnellement. Je ne peux pas progresser de la meilleure des façons professionnellement, donc je ne peux pas non plus avoir un salaire qui croît La meilleure des façons est de sortir de la situation de vulnérabilité économique et accéder à la mobilité sociale. Et ne plus me sentir bien, et du coup rejeter l'autre, et du coup ressentiment, et tous les problèmes qu'on a dans la société. Pardon, je ne dis pas que c'est la solution unique à tous les problèmes de la société, évidemment. Je pense par contre que permettre le droit à l'amour pro, et permettre de démocratiser le fait pour chacun de trouver sa place, quand les gens se sentent à leur place, c'est bon pour eux, c'est bon pour les gens autour d'eux, et c'est bon pour la société.
- Speaker #1
On va rester là-dessus pour la fin. J'ai juste une toute petite dernière question. Merci pour ton partage. Ça me donne plein d'espoir pour la suite. Je te rejoins sur beaucoup de points. Aujourd'hui, il y a quand même de l'espoir et que c'est grâce au travail au quotidien que tu réalises avec chance, que tu arrives à faire bouger un peu toute cette force vive. Comment tu vois l'avenir du travail dans 5 à 10 ans ? Si tu devais, si on peut s'amuser un peu à avoir notre boule de cristal et de se dire... « Ok, le monde du travail, c'est quoi ? » à 5 à 10 ans, sachant qu'aujourd'hui, la génération Y est la force vive dans l'économie française, entre 50 et 75% de cette génération Y, qui est ma génération, donc entre 30 et 40 ans, qui sont les managers, on va dire, de demain. La génération Z, qui arrive, qui a 25 ans et qui arrive sur le marché de l'emploi. une population ouvrière, technicienne... qui est malgré tout en souffrance économique et qui est en fort rejet des statu-quo aujourd'hui que l'on connaît dans la société, et se dire comment faire pour, un, des industries qui ont besoin de force vive en France, qui ont besoin de techniciens, qui ont besoin d'ouvriers, qui ont besoin dans la restauration de barman, dans le médico-social. d'infirmières, tous ces métiers-là qui sont si essentiels, mais qui sont mal payés, et donc qui créent de la frustration au cœur de la société française. Et donc on a des rejets très forts, une colère très forte qui vient de cette force-là. On s'amuse un peu, boule de cristal, 5-10 ans, dans un contexte qui est un petit peu, je trouve, assez... Assez quand même difficile.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Voilà, difficile. Comment tu vois l'avenir ?
- Speaker #0
Il y a quelque chose que je peux essayer de répondre avec deux parties. Il y a ce qui va se passer et il y a ce que j'espère.
- Speaker #1
Ok, allez on y va alors.
- Speaker #0
Le premier aspect c'est dans les différents experts. Dans les dix prochaines années, il y a un milliard de jobs qui vont être supprimés ou radicalement changés dans le monde. Les différents experts te disent 800 millions ou un milliard d'eux, ça n'est pas le problème.
- Speaker #1
Mais ça, on nous disait ça aussi quand la robotique est arrivée, les bras automatisés, etc.
- Speaker #0
On nous a dit ça, sauf que tu vois déjà ce qui est déjà en train de changer dans le monde du travail aujourd'hui, avec l'IA qui est en train de supprimer, mais déjà, tu as déjà des licenciements. qui sont liées directement à l'IA et pas uniquement sur de l'automatisation de choses, mais des cols blancs et des cols bleus et tout type. Donc ça sera la plus grande phase de transition de carrière de l'histoire de l'humanité.
- Speaker #1
Les dix prochaines années ou dans vingt ans ? Les dix prochaines années.
- Speaker #0
En tout cas, là ce n'est pas qui suis-je pour savoir ça, je me base... sur le World Economic Forum, sur McKinsey Global Institute, sur les différents experts. Premier point. Et ça, ça vient accélérer un truc qui existait déjà, ce dont tu parlais, des nouvelles générations qui entrent. Chiffre du ministère du Travail, je crois que c'est 2020, ministère du Travail américain, donc je n'ai pas le chiffre pour la France, mais je ne vois pas pourquoi ce serait différent. Un ou une jeune qui rentre aujourd'hui sur le marché du travail va changer 12 fois de position,
- Speaker #1
tu vois ?
- Speaker #0
C'est monstrueux !
- Speaker #1
Un job tous les 4 ans, oui.
- Speaker #0
C'est monstrueux. Donc, qu'est-ce que ça veut dire du monde du travail ? Et de l'opportunité derrière de l'espoir ? Ça veut dire qu'il va y avoir beaucoup plus de mouvements qu'il n'y en a jamais eu, pour toutes ces raisons combinées. Et la lame de fond dont tu parles de questionnement des générations plus jeunes sur le leçon, il contribue. Tu questionnes plus. Donc, plus grande transition de carrière de l'humanité, de fait, il va y avoir beaucoup plus de mouvements dans le monde professionnel. L'espoir de ça, c'est que, qui dit mouvement, dit opportunité aussi de reset certains trucs qui ne fonctionnaient pas bien. Donc, par exemple, et tu les... Le principe, tu vois, un des énormes problèmes dans le recrutement, c'est la barrière externe. C'est je ne recrute que des clones, c'est-à-dire que je recrute quelqu'un qui a déjà fait le taf avant.
- Speaker #1
Je ne veux pas prendre de risque parce que le droit du travail est quand même très rigide. Et donc, si tu fais une erreur, ça va être compliqué, on va devoir faire un licenciement. Après, il y a du plus, du moins, attention dans le système social. Mais pour une entreprise, recruter, c'est quand même une démarche. Quand on ne prend pas la légère, ce n'est pas d'un claquement de doigts et il y a des conséquences qui peuvent être économiquement fortes.
- Speaker #0
Tout à fait. Et donc, c'est beaucoup trop simpliste de dire, comme les recruteurs au sens large, que ce soit les personnes en talent acquisition, pardon pour l'anglicisme, des recruteurs professionnels et ou des managers en situation de recrutement, est-ce que le fait qu'ils ou elles recrutent des clones est parce que c'est tous des gens qui sont contre le principe de la non-linéarité ? Non, il y a une minorité de personnes qui sont mal intentionnées. L'extrême majorité, ils essaient juste de faire leur taf. Ils ont aussi une famille à nourrir et puis ils essaient de performer dans leur travail qui est difficile. Donc ce n'est pas du tout le cas. C'est qu'aujourd'hui, la minimisation du risque est de prendre quelqu'un qui a déjà fait le taf. L'espoir, c'est deux trucs. C'est que, un, comme il y a des nouveaux jobs qui vont apparaître, par définition, personne n'a déjà fait le boulot. Donc tu ne peux pas recruter un clone. Donc, tu es obligé de faire autre chose. Et tu vois, là, l'intérêt du SIPA, c'est qu'il faut un autre langage d'alignement. Donc, tu peux aller chercher d'autres signaux qu'uniquement le fait d'avoir fait exactement la même chose dans ton CV. Donc, c'est un appel d'air, une opportunité pour remettre l'égalité des chances ou de toute façon, comme le signal est différent, ça va permettre à des gens de voir autre chose. Et mon espérance là-dessus, donc ça, c'est vraiment un moment historique où il y a un coup à jouer par rapport à changer le signal dans le recrutement. Et là, en fait... Il y a aussi dans le monde du recrutement, parmi les personnes qui écoutent ton podcast et qui nous écoutent peut-être aujourd'hui, il y a la question de qui suis-je, de quel côté de l'histoire je suis, moi. Je ne peux pas me mettre en difficulté par rapport à mon job, mais je peux être un peu pionnier sur la façon dont je regarde le signal de l'alignement et de la performance.
- Speaker #1
Et même, je dirais recruteur, mais même en amont, les écoles. C'est-à-dire d'arrêter de former peut-être sur des techniques qui, dans cinq ans, vont peut-être... plus exister et donc aussi d'être pionniers dans les nouvelles formations, les nouvelles technologies pour former cette nouvelle génération de métiers de travailleurs et de travailleuses.
- Speaker #0
Tout à fait. Et l'espoir, en fait, ce que je crois, c'est cette notion d'entraide communautaire où je pense que, tu vois, aujourd'hui, et Maud, j'espère, que tu nous rejoindras dans la communauté en tant que moi. Est-ce que tu acceptes mon invitation pour ce faire ?
- Speaker #1
Je n'ai pas le choix. Non, je rigole. Bien sûr.
- Speaker #0
Et les auditeurs et auditrices, pour qui ça résonne de dire, en fait, c'est la notion de give back. C'est en fait, dans cette énorme transition,
- Speaker #1
c'est qu'ensemble, on va y arriver.
- Speaker #0
Ensemble, on peut y arriver. Si tu prends un tout petit peu de ton temps avec 3 minutes pour les autres pour aller renseigner une personne, c'est en fait, tu sais, Maud, que dans ta vie pro, il y a des rencontres qui ont tout changé ça me donne des frissons ce que tu dis là toutes et tous on a eu des rencontres qui ont tout changé donc dans le rencontrer l'amour pro on a son rôle chacun donc oui on est beaucoup de personnes et parmi les personnes qui t'écoutent je suis sûr sur la base des valeurs de ton podcast, des valeurs que toi tu dégages Maud, un sentiment de qu'est-ce que je peux faire dans cette société qui part en vrille à ma petite échelle à ma petite échelle tout seul je ne peux pas tout changer mais par contre si j'amène, c'est la théorie du colibri ma petite goutte pour aller aider une personne par mois en la renseignant.
- Speaker #1
Et que peut-être je n'aurai jamais rencontré parce qu'on n'est pas dans les mêmes cercles. L'objectif aussi, c'est d'aller rencontrer des personnes qui ne nous ressemblent pas. Et donc d'aider peut-être mon technicien méthode qui veut avoir une meilleure vie financière et l'accompagner peut-être dans ses questionnements.
- Speaker #0
Et qui pourrait peut-être être podcasteur.
- Speaker #1
Oui peut-être Et peut-être que c'est pas
- Speaker #0
en remplacement de son travail, mais à côté, qui lui permettent d'apporter une joie, qui fait qu'en fait, dans son travail, il va se sentir beaucoup plus... Ou un complément de revenu, finalement. Voilà, tout à fait.
- Speaker #1
Trop bien.
- Speaker #0
Tout à fait. Et donc ça, cet espoir, c'est en fait, cette notion de développement altruiste, c'est en fait, ensemble, on peut s'entraider. Et en fait, ce n'est pas qu'une utopie, puisque je viens de te montrer qu'il y a 38 000 personnes qui sont aidées en un an. Donc on peut le faire. Et il y a un besoin. Et donc, en fait, ensemble, on peut s'aider les uns les autres et permettre à chacun... de trouver sa moins mauvaise ou sa meilleure place. Et c'est ça, in fine, l'amour pro. Ce n'est pas naïf, et j'espère que tu l'auras compris dans cette conversation. C'est concret et c'est méthodique. Et la rencontre de l'amour pro, ça nécessite une approche méthodique et l'aide d'autres personnes dont la rencontre pourra changer ta vie.
- Speaker #1
Merci Ludovic pour ton partage.
- Speaker #0
Merci Maud.
- Speaker #1
Bravo encore à Chance et j'ai hâte de voir la suite ensemble.
- Speaker #0
C'est grâce à toutes ces personnes qui s'engagent chaque semaine.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Merci.