Speaker #0Bienvenue dans mon univers gourmand. Appelez-le marché TNT ou le Disneyland des épicuriens et épicuriennes toujours à la recherche de nouveaux produits et curieux de goûter plein de spécialités asiatiques. Si vous vous sentez interpellé, il faut... absolument planifier une visite au marché TNT qui vient tout juste d'ouvrir à Brossard et qui compte aussi une autre succursale sur Montréal. Mais là, n'organisez pas une sortie de 1 ou 2 heures. Bloquez un avant-midi ou un après-midi complet pour profiter entièrement des 5 km pieds carrés renfermant une friterie à faire rêver, une poissonnerie avec des poissons et fruits de mer d'une rareté au Québec, une boucherie oui, il y a du vrai beffoiguillou, une boulangerie, une pâtisserie... une rôtisserie traditionnelle chinoise avec canard rôti au form barbecue, un comptoir à dimsum et un buffet particulièrement alléchant. Je vous conseille d'ailleurs de grignoter un peu avant d'y aller, sinon ça risque d'être dangereux d'arriver devant le bide. Pause partenaire ! L'épisode 11 vous est présenté par une de mes boulangeries préférées de la Rive-Nord, le Tamelier, situé à Blindville. On se rend pour les meilleurs croissants de la région, des pains ou levain nutritif et bien faits qui vous veulent du bien. et des gâteaux qui vous veulent du bien, mais un peu plus pour le moral. Mathieu Lomelet est le chef artisan boulanger du Tamelier. Il est aussi rigoureux envers lui-même que tous les produits faits à la main dans le présentoir. Le temps des fêtes arrive et si j'étais vous, j'irais tout de suite commander non seulement votre bûche, mais aussi vos pains et viennoiseries pour le petit-déjeuner du lendemain. Merci au Tamelier d'avoir commencé l'épisode. De retour à la programmation ! Mon deuxième tuyau est la nouvelle boutique en ligne de mon restaurant espagnol préféré à Montréal, Ibericos. Vous avez envie d'un festin espagnol à la maison ? Le chef a tout passé. On retrouve un kit à paella, des conserves, des amandes marconas, du chorizo, du jambon ibérique, du fromage manchego, des craquelins typiques, du nougat, des olives, des boquerones, et j'en passe. Pas besoin de se déplacer car il y a des niches partout au Québec. Depuis l'ouverture en 2021, je ne peux pas dire que le Mignon Steak est victime de son succès, mais avec une seconde succursale qui nécessite de dérougir dans le Vieux-Montréal, on peut vraiment dire que Thomas Verny, du groupe Tomahawk, avait vu juste quant au concept de Steak Frites, un crindail à son restaurant d'enfance préféré, l'Entrecôte Saint-Jean. On a dû me questionner à au moins une vingtaine de reprises ce que j'en pensais, mais je n'avais rien de concret à répondre. C'est maintenant du passé. Je m'y suis rendu une douce soirée de novembre dans le cadre du Festival Montréal à table, à la succursale où tout a commencé, voisine du 20 papillons dans le quartier de la Petite Bourgogne. Avant même de rentrer, on sent que ça grouille à l'intérieur. J'ai plein à craquer, mais ce n'est pas cacophonique pour autant. La faune est hétérogène. Je vois ce qui pourrait être une première ou une seconde date. Je vois des jeunes parents avec leurs poupons, des familles. Ça confirme les dires de notre serveuse alors qu'elle nous avouait que contrairement à la sursale du Vieux-Montréal, où les touristes abondent, ici, c'est vraiment un resto de quartier. Avec une ambiance aussi vivante, un design invitant de bistrots français aux couleurs chaudes et aux planchers carrelés noir et blanc, les lumières tamisées, des confortables banquets de bourgogne et un menu de table d'hôtes mettant en honneur le steak frites à prix dérisoire de 49 je comprends l'engouement. Quelques minutes avant 19 h… on décide de débuter la soirée avec des huîtres à 1$ l'unité avant qu'elles triplent de prix sur le coup de 19h. Cette soirée-là, les Conway Pearl de l'île du Prince-Édouard étaient d'une fraîcheur esquisse à la salinité bien perceptible, faisant deux avec la créma de jalapeno présentée dans une coquille. Le tartare de bœuf en amuse-bouche est sapide, dévoilant des subtilités qui font penser à un certain Big Mac. Nous prenons davantage plaisir à croquer dans la juteuse salade de laitue Boston, adroitement enrobée d'une vinaigrette vivifiante à la moutarde de Dijon, égayée d'une panoplie d'air fraîche, que le potage du jour aux pommes de terre et aux poireaux aux saveurs très neutres et monotones. Le fameux steak frites fait son entrée. La pièce d'entrecôte à la cuisson du chef est parfaitement maîtrisée. Débroulant une chair rose vif habillée d'une bande bien noircie par le grill. La sauce, appelée signature Mignon Trademark, nous laisse entreboire la réalisation d'une émulsion et est de couleur crème jaunasse. Elle semble lisse, légère, elle fait saliver. La montagne de frites a un peu mon teint en hiver, blanchotte, mais elles peuvent surprendre. Sans tarder, je trempe à peine ma fourchette dans la saucière. Elle en ressort juste assez nappée pour me faire une première tête. Le goût de fromage me déstabilise. Je récidive pour en avoir l'esprit clair. Le fromage est bien présent. Eh bien, ça, je ne m'attendais pas du tout. L'émulsion est décidément créée à partir d'une crème de fromage, possiblement avec de la moutarde de Dijon et des herbes. La viande goûte ce qu'un 7-11 d'Entrecôte à Tridoux devrait goûter. Rien de plus, rien de moins. Je n'ai toutefois pas particulièrement aimé son accord justement avec la sauce. C'est d'ailleurs légèrement granuleuse et asséchante. En bouche, J'aime une sensation pâteuse qui peut plaire pour certaines personnes, mais pas moi. Par contre, j'ai eu beaucoup plus de plaisir à en tremper mes frites. Autant que le steak ne dévoile aucune surprise, autant les frites suscitent une envie compulsée de les enfiler une après l'autre. Elles croustillent, leur salinité fait saliver. Un passage dans la saucière, on se régale. La table d'hôte comprend le choix de dessert. Chou à la crème ou tarte au citron. Le chou pourrait être davantage assaisonné. mais la sauce au chocolat à elle seule rend le tout assez plaisant à déguster. Personnellement, je préfère un chou farci de crème glacée qu'à la chantilly, surtout qu'elle était si annoncée au bleuet, ces derniers étant étouffés par le reste. L'accueil au citron est très vif et réveille les papilles à ce stade de la soirée. Dommage que la meringue n'était pas adroitement montée, laissant derrière elle des effus de blandette. Nous avons eu droit à un service exceptionnel qui, à lui seul, nous ferait revenir. Nous n'avons pas consommé d'alcool, mais la maison se fait un malin plaisir de décliner le martiné de multitude manières. Si un menu table d'hôte à moins de 50$ et des huîtres à 1$ limités entre 5h et 7h font du bien au portefeuille, on peut en dire autant pour le quart des vins, souligné par une large sélection de bouteilles dans la quarantaine, cinquantaine et soixantaine de dollars. On peut boire nature, mais on peut surtout boire le petit nectar qui accote à merveille la signature de la maison, le steak frites. Ma note pour le Mignon Steak 2,9%. En début d'épisode, je vous parlais d'un restaurant ou plutôt d'un chef qui exécute une cuisine hyper personnelle qui résonne très fort et très bien. C'est le chef Simon Mathis du restaurant Master. Quand je vais au restaurant, le plaisir est décuplé lorsque chaque plat nous fait basculer dans l'univers du chef. Je dois dire qu'au Master, c'est particulièrement bien joué. Le chef joue une percussion propre à lui, cochant toutes les promesses de satisfaction, de gourmandise et de finesse. Les sauces aux différentes textures qui se superposent l'une par-dessus les autres, les saveurs franches et nettes des techniques maîtrisées. Vous voudrez d'ailleurs conserver un petit morceau de pain pour nettoyer chaque assiette. Le Master, toujours un plaisir. La deuxième adresse est un très sympathique bar à pain qui joue la carte de la nostalgie et la gourmandise. dans un cadre très invitant, chaleureux et festif. Sur les sites web, on peut lire l'enfant illégitime du fine dining et du greasy spoon Ne percevez pas le terme greasy spoon comme vulgaire, mais plutôt dans le sens réconfortant, apaisant. Je parle ici du restaurant Knuckles. Vincent, le chef de la maison, est tellement talentueux et rigoureux côté provenance et qualité des ingrédients qu'on peut lui faire entièrement confiance. Tartare de bœuf façon Big Mac, Des pleurots de buffalo encore meilleurs que des ailes de poulet, flétans aux fiches avec un gâteau de polenta et sauce tartare, sans oublier deux classiques, des bucatines carbonara et une visite aux Knuckles ne serait pas complète sans plonger dans un Knuckles, ce petit chausson farcié de sauce tomate et d'un mélange de fromage. Pour ne pas dire pizza prochaine. Vous avez une relation amoureuse avec les bain-natures ? Vous êtes aussi au bon endroit. Je termine cet épisode avec ma bouchée parfaite, prise à ma visite au nouveau marché TNT à Brossard. Si vous y allez prochainement, ne passez pas droit sur la crêpe chinoise à base de patates mauves. Une savante combinaison de bœuf, de deux différentes sauces, de la crêpe un brin salé juste assez élastique, plein d'herbes fraîches et d'oignons verts, puis deux feuilles croustillantes de tofu frites. Umami est un terme vraiment fait pour décrire cette bouchée parfaite. Croyez-moi, ce sera un 6,50. Super bien investi.