- Speaker #0
bienvenue à vous tous qui nous écoutez ici jean et enchaînons pour animer ce premier épisode du podcast un midi et business l'objectif de ce podcast est de fédérer un écosystème et s'intéresser en profondeur aux problématiques à la frontière entre familles et entreprises nous souhaitons par ce podcast faciliter l'accès à des contenus sur l'actionnariat familial et les entreprises familiales y explorer les leviers pour faire naître ou renforcer des dynamiques au sein du collectif des actionnaires. Ce podcast est produit et animé par Family & Co que mes invités vont présenter dans quelques instants. Je souhaite bienvenue à mes invités de ce premier épisode à qui je laisse l'honneur de se présenter. Bienvenue Laurent, bienvenue Pierre-Emmanuel, je vous laisse vous présenter en quelques mots.
- Speaker #1
Alors, je suis Laurent Allard.
- Speaker #2
Je suis Pierre-Emmanuel Costeux. Et nous sommes tous deux dirigeants et associés du cabinet Family & Co.
- Speaker #1
Et Family & Co, comme l'a dit Jonathan rapidement tout à l'heure, c'est le cabinet spécialisé dans l'articulation entre les familles actionnaires et leurs activités. Et nous intervenons en particulier sur trois grandes dimensions. La première, c'est la motivation à rester actionnaire individuellement et collectivement. autour de la deuxième dimension qui est la définition d'un projet commun, un projet d'actionnaire avec des objectifs partagés, et d'une troisième dimension qui est l'organisation à mettre en œuvre pour faire fonctionner l'ensemble.
- Speaker #0
Merci messieurs. Pour ceux qui nous écoutent, Pierre-Emmanuel et Laurent sont par ailleurs mes patrons, donc je me tiens à carreau aujourd'hui. Le 14 décembre dernier avait lieu un événement assez unique en France, le Family and Business Forum, co-organisé par Family & Co, La Tribune et le FBN France. C'est d'ailleurs Philippe Mabille, directeur éditorial de La Tribune, qui a animé cet après-midi à ces danses. On vous met le lien dans le commentaire de ce podcast. Le titre de cette première édition, c'était « La France aime-t-elle assez ses entreprises familiales ? » Pourquoi vous avez voulu lancer cet événement ?
- Speaker #2
Ma première idée... C'était que les entreprises familiales avaient un peu disparu sous le radar de la Startup Nation et des licornes françaises. On doit en être à la 25ème aujourd'hui et counting comme disent les anglo-saxons. Et pourtant, notre pays est riche de très belles réussites d'entreprises familiales, avec un ancrage à la fois national et régional souvent très fort.
- Speaker #1
On est dans un temps particulier, qui plus est, on est toujours en pleine crise sanitaire liée à la Covid. On arrive vers les élections et petit à petit, les entreprises familiales réémergent dans le quotidien des Français. D'abord par la manière dont elles sont en train de passer cette crise sanitaire particulièrement violente et toute leur capacité de résilience, et on pourra y revenir, et aussi parce qu'on voit émerger dans le débat aujourd'hui des thématiques qui concernent l'entreprise familiale ... et leur capacité à engager des histoires pérennes par la transmission, la transmission du patrimoine en particulier, qui fait l'objet de quelques débats aujourd'hui.
- Speaker #2
Cette capacité à s'affranchir du court terme pour penser, pour se projeter à long terme, c'est ce qu'on a voulu montrer à travers l'événement du Family and Business Forum, qui a permis de montrer à la fois la force des entreprises familiales et la force... de l'écosystème autour des entreprises familiales, que l'on parle d'experts, d'avocats, notaires, d'experts comptables ou d'associations ou de conseils, et l'intérêt aussi que montre le monde politique à ces entreprises familiales tournées vers le long terme. C'est ainsi que l'événement a permis de réunir les représentants de la famille Mullier, les représentants de la famille Vendel, le co-dirigeant du BDF Patrick Martin qui est aussi patron d'une très belle entreprise familiale, Patrick Daher, patron du groupe Eponyme, et plein d'autres. Et en même temps, le FBN, le Family Business Network, l'association des actionnaires familiaux, qui était évidemment co-ordinateur de l'événement, et des politiques que certains reconnaîtront, comme Renaud Dutreil, qui a été le concepteur de la loi du maintenant, ou encore Olivia Véloir, dédiée aujourd'hui aux PME et aux entreprises. Et puis des partenaires comme le grand cabinet d'avocats FIDAL, la banque à la fois banque d'affaires et banque privée Auting, Euronext pour les introductions en bourse de certaines entreprises familiales, la caisse départ, etc. et plein d'autres.
- Speaker #1
Tout un écosystème donc pour parler de la puissance de ces aventures et pour sortir de la simple notion d'entreprise familiale et pour véritablement reconnaître leur spécificité qui tient à leur actionnariat familial. Et c'est cette dimension aussi qui rend cet événement unique et qui reboucle avec ce que nous sommes nous, Familiens de Pau, puisque nous, nous accompagnons bien les actionnaires familiaux.
- Speaker #0
Pour celles et ceux qui nous écoutent, pouvez-vous nous résumer en une phrase cette première édition ?
- Speaker #2
Nous avons pris date, créé le premier événement, que nous vous invitons à revisionner sur les plateformes, notamment de la tribune, et en un mot, vivement la prochaine. Rendez-vous à l'automne prochain pour la deuxième édition, avec des nouvelles... Des nouvelles surprises et des nouvelles tables rondes passionnantes.
- Speaker #0
On sent que le modèle des entreprises familiales, le long terme, la pérennité, le capital familial et on parle souvent de capital patient, revient un peu sur le devant de la scène depuis notamment la crise. C'est l'impression d'un modèle que nous avions un peu oublié et que nous réapprenons à le connaître, de le comprendre. Pourquoi d'après vous ?
- Speaker #1
J'en ai dit un mot rapide tout à l'heure. Le contexte de crise qu'on vient de passer a montré l'engagement fort des entreprises familiales au sein de leurs écosystèmes. Certaines entreprises ont fait le choix, au moment de l'arrivée de la crise et de la contraction d'activité, de ne pas payer, de ne pas honorer leurs factures, de ne pas payer leurs fournisseurs, mettant en risque tout un écosystème. La plupart des entreprises familiales ont fait des choix forts de soutien de l'écosystème. Vous avez parlé de capital patient tout à l'heure. on a dans les entreprises familiales des principes de gestion qui sont tournées vers la prudence et qui ont permis à ces entreprises d'être en situation au moment de l'arrivée de la crise, de la passer sereinement ou à peu près correctement, parce qu'en fait, on était prêt à ce type de coup dur. Dans les entreprises familiales, on sait qu'on sait passer les crises. Il y en a eu d'autres, il y en aura d'autres encore. Et la pérennité de ces aventures passe par la capacité à passer ces capes difficiles et en l'occurrence, à passer ce cap difficile de la crise Covid.
- Speaker #2
Oui. Et en fait, cette capacité à passer les crises, elle tient aussi à cette notion de responsabilité, de cette durabilité qui transparaît dans la pensée actionnariale familiale. Olivier Grégoire, je me souviens, pendant l'événement du familial minasporan, citait cette notion de capitalisme des territoires. On est dans cette identité très forte. qui dépasse à la fois les générations, à la fois les visions de court terme, etc. Dans une certaine mesure, on a beaucoup parlé ces derniers mois et ces dernières années de la loi Pacte et de la création du statut d'entreprise à mission, on peut dire que les entreprises familiales ont été une forme d'entreprise à mission avant l'heure.
- Speaker #1
Oui, là on peut très bien se référer à cette forme de paternalisme qui a porté une véritable responsabilité des entrepreneurs envers leur écosystème, leur écosystème social d'abord. Et je pense à tous les entrepreneurs, enfin à ces entrepreneurs du 19e siècle, du début du 20e siècle. Je pense en particulier à mon arrière-grand-père qui a été un des fondateurs, comme beaucoup d'autres entrepreneurs de l'époque, de la Caisse d'Allocations Familiales de Corrèze. à un moment donné, et c'est tout ça qui nous fait penser que dans les entreprises familiales, il y a cet ADN de responsabilité, d'engagement, d'entraînement local, et donc quelque part cette notion de précurseur de l'entreprise à mission.
- Speaker #0
On touche d'ailleurs le thème central de ce premier podcast, c'est la responsabilité des entreprises familiales. Je vais reciter Olivier Grégoire qui confirme pendant l'événement « Les entreprises familiales ont par ADN la nature de la mission du territoire d'impact sur leur écosystème. » Du coup, d'après vous, quels sont les points clés qui ressortent de cet événement sur ce sujet ? Qu'est-ce qui résonne le plus par rapport à vos expériences ?
- Speaker #2
D'abord, dans la mission que Laurent et moi avons donnée au cabinet familial Éco, il y a cette mission d'aider les entreprises à contribuer à changer le monde. Et donc, dans notre... nous partageons cet ADN-là avec les entreprises familiales que nous accompagnons, dans cette réflexion permanente, cette quête constante du pourquoi. Pourquoi est-ce que nous sommes associés ensemble ? Pourquoi est-ce que nous investissons dans telle activité ou dans tel business ? Et pour quel but ultime nous inscrivons notre famille sur plusieurs générations, sur un temps long,
- Speaker #1
etc. Cet aspect-là... De pourquoi, en fait, amènent donc petit à petit par cette question, les actionnaires à se poser la question du sens de leur action et de comment ils souhaitent contribuer à leur environnement, de quels objectifs en fait ils se donnent collectivement avec le projet familial. On l'a très très bien entendu dans la bouche de Patrick Daher, lors de sa table ronde, dans laquelle il est revenu sur cette aventure. Aujourd'hui, plus de 350 actionnaires familiaux, plus de 600 membres de la famille, La famille, une implication large, une mobilisation de ses actionnaires par différentes modalités d'organisation, une gouvernance très structurée, une organisation même de la solidarité entre les actionnaires. Et là, je vous engage à aller écouter le replay de cette table ronde où il y a une explication de cette dimension-là. Et puis, un engagement envers les salariés, ou même, j'irais même un peu plus loin, un lien véritable entre toutes les parties prenantes de cette aventure d'AR. que ce soit les salariés, que ce soit les actionnaires, que ce soit les clients, que ce soit etc. etc. les partenaires. Donc une logique du sens qui en fait est à la fois inhérente à ces aventures et qui en est aussi le moyen, le levier. C'est par le sens qu'on arrive à fédérer et qu'on arrive quelque part aussi à accueillir, à raccrocher les nouvelles générations au fil de l'eau et comme ça à inscrire un projet de pérennité dans le temps.
- Speaker #2
Sur cet exemple d'implication de toutes les parties prenantes, On peut également citer l'exemple du groupe familial Bell, que tout le monde connaît, et son dirigeant Antoine Fievé, qui nous racontait le choix d'intégrer les salariés de l'entreprise dans l'actionnariat du groupe, donc de partager le capital entre la famille d'un côté qui reste majoritaire et les salariés d'un autre côté qui viennent prendre part. à la réussite de ce groupe dans la durée. Et donc, on a vraiment cette culture-là de la responsabilité à la fois familiale et collective.
- Speaker #1
Et les actionnaires qui réfléchissent à ce sens donné à leur action, qui réfléchissent à leur projet, vont ensuite teinter leur pilotage, teinter leur position d'actionnaire, leur prise de position en tant qu'actionnaire auprès de l'entreprise, de toute cette approche de sens et de toute cette... envie d'impact, de cet objectif d'impact. Et donc petit à petit, ces actionnaires, dans le dialogue avec les équipes dirigeantes des entreprises, vont emmener l'entreprise vers un engagement sociétal teinté de leurs aspirations à eux. L'entreprise va porter un engagement, les actionnaires vont porter un engagement et tout ça va produire quelque chose de positif pour l'écosystème.
- Speaker #0
Dans la table ronde de l'entreprise familiale précurseur de l'entreprise à mission, Isabelle Lescanne du groupe Nutri7 a eu cette phrase sur la sincérité de l'engagement. Il est très compliqué d'essayer d'être qui on n'est pas. Il faut donc, un peu comme Pierre-Emmanuel le citait tout à l'heure, poser la question aux actionnaires et se poser la question collectivement de qui ils sont.
- Speaker #2
Oui, merci Jonathan, sur cette question-là qui est fondamentale, c'est un travail sur l'identité, l'identité de la famille, ses valeurs, ses envies, ses interdits également, et surtout la réinterrogation régulière de cette question d'identité. Et ce qui est passionnant dans ce travail sur l'identité, c'est que c'est un travail qui On parle à tous les actionnaires, que vous soyez actionnaire opérationnel, dirigeant, que vous soyez actionnaire passif, etc. Et c'est un questionnement qui transcende les générations. Ça va forcément concerner la génération qui prépare son départ, la génération qui arrive, et toutes les générations entres, etc. Ce question d'identité est fondamental pour pouvoir ensuite travailler la responsabilité. Mais je crois que vous pouvez aussi nous interroger là-dessus.
- Speaker #0
Tout à fait, en plus.
- Speaker #1
Sur cette dimension-là d'identité, et d'identité qui se cultive et qui se travaille, qui se réinterroge au fil des générations, en fait on est en train de toucher du doigt un des leviers de cette pérennité, de ces aventures familiales, et un des facteurs qui... qui crée cette envie de long terme et cette vision à long terme qui rend si spéciales les aventures familiales.
- Speaker #0
Au-delà des questions d'identité commune, les questions autour du projet commun, des questions de continuité, de réinvention et finalement de long terme ?
- Speaker #1
Dimension effectivement de continuité, de réinvention, de long terme, je le mentionnais sur la réponse juste avant, sur cette dynamique intergénérationnelle. en fait Ce sens va se traduire de plein de manières dans le projet familial. Il va se traduire par cette manière de piloter l'entreprise, d'impacter ses objectifs, sa manière de faire les choses, etc. avec des dimensions business. Et dans cette manière de faire les choses, on va orienter un comportement dans l'entreprise, une dimension éthique ou des dimensions d'impact. On veut faire du business à valeur positive. emmener finalement des logiques de RSE dans un dialogue avec l'actionnariat et même ajouter une couche au duo RSE, responsabilité sociétale de l'entreprise, RSM, responsabilité sociétale de la marque. Au-dessus de ça, on va ajouter la question de la responsabilité sociétale de l'actionnaire, RSA, qui va venir teinter toute cette logique de responsabilité impactée par ce travail d'identité qu'on aura fait préalablement, comme l'a rappelé Pierre-Emmanuel tout à l'heure.
- Speaker #2
La beauté de cet exercice. C'est cela, c'est que quand on travaille la dimension business du projet, du projet pérenne, on travaille la dimension impact sur la société, sur les parties présentes, comme on l'a déjà dit, on travaille aussi la cohésion collective, la cohésion de la famille autour d'un projet qui va être pérenne dans tous les sens du terme. Pérenne par son business, pérenne par son identité, pérenne par son impact. sur le monde qui entoure l'entreprise familiale et donc pérenne en soi.
- Speaker #0
Merci pour ces mots forts. On vous invite évidemment à revoir le Family and Business Forum du 14 décembre dernier dans son intégralité. On vous mettra le replay du podcast en commentaire. Pierre-Emmanuel Laurent, on vient de sortir de la période des vœux. Que souhaitez-vous pour cette année 2022 ?
- Speaker #2
Tout simplement de beaux projets d'actionnaires à la fois collectifs et durables.
- Speaker #1
Et une très belle nouvelle édition du Family & Business Forum. Rendez-vous en décembre prochain pour de nouvelles idées.
- Speaker #0
Merci pour cet échange. Le premier d'un rendez-vous qui sera désormais mensuel et qui nous emmènera jusqu'à la deuxième édition du Family & Business Forum, fin 2022. Merci à nos premiers éditeurs. Faites-nous savoir ce que vous pensez de ce format de podcast. C'est tout nouveau pour nous. Et également des thématiques que vous souhaitez qu'on aborde. Et à bientôt. Musique Musique