Speaker #0Quelles sont les différences entre protestants et catholiques autour du culte et de la messe ? C'est juste après le générique ! Avant de poursuivre, j'aimerais remercier ici l'Église Unie du Canada qui soutient ma mission et mon témoignage sur le web en sponsorisant cette vidéo. Vous me demandez souvent « mais où est-ce que je peux trouver une église comme la tienne Carolina ? » parce que moi je n'habite pas là où tu habites évidemment. Eh bien, une bonne nouvelle ! c'est par exemple l'église unique du Canada. Si tu habites de ce côté-là de l'Atlantique, tu trouveras forcément dans cette église une communauté locale pour t'accueillir et partager avec eux. Tout d'abord parce que cette église est l'attissue des protestants huguenots français qui est exactement la même branche que l'église réformée de Suisse dans laquelle moi je suis. Ensuite parce qu'ils sont engagés depuis très longtemps sur les engagements de justice sociale, pour l'égalité, pour l'inclusivité et pour les personnes LGBTIQ+. Donc c'est un lieu vraiment très safe. et très encourageant aussi pour cette dynamique-là. En résumé, je pense que là, tu le comprends. Si je devais être pasteur un jour au Canada, ce serait forcément dans l'Église Unie du Canada. Donc vous pouvez y aller en toute sécurité, vous pouvez même y aller de ma part, et ils vous feront un très bon accueil. Vous allez trouver tous les liens au bas de cette vidéo si cela vous intéresse. Je m'appelle Carolina Cosset, je suis auteure théologienne, pasteur de l'Église protestante réformée, et aujourd'hui, on va parler de cette différence entre le culte et la messe. D'abord, vous avez vu, ce sont deux noms différents, et pourtant, on a l'impression peut-être parfois qu'on peut vivre... un peu la même chose quand même, c'est-à-dire une célébration autour de Jésus-Christ, d'enseignement, de sa parole et de sa mort et de sa résurrection. D'abord, vous entendez le mot « messe » qui vient de « missa » , qui lui-même vient de « mitere » en latin et qui signifie « envoyer » . Pourquoi ? Parce qu'il y a cet élan de dire que quand on vient partager autour du Christ, le Christ évidemment nous envoie à notre tour ensuite pour aller proclamer l'évangile, le royaume de justice, de paix et d'amour dans le monde. Et c'est bien le sens de la messe. mais aussi celui du culte évidemment, que de se rassembler pour ensuite nourrir sa foi et repartir, on l'espère, plus aimant, plus habité par notre foi pour aller dans le monde témoigner de cette parole. La messe dans l'Église catholique, c'est comme ça qu'on utilise ce mot, signifie cette célébration eucharistique. Eucharistique, eucharistique, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est « eucharistos » en grec, signifie l'action de grâce. L'action de grâce... Pour les catholiques, c'est un sacrement chrétien, c'est un sacrement, c'est un mystère qui est institué par le Christ. Et en l'occurrence, le mystère qui est accompli dans chaque messe, c'est bien sûr le repas pascal de la veille de sa mort, c'est-à-dire ce moment où Jésus a institué le pain et le vin et qu'il l'a habité. En fait, je ne sais pas si ce serait un bon mot de dire ça en termes catholiques. Pour les catholiques, on va reproduire ce geste sacramentel de Jésus, ce geste de sacrifice, et c'est le prêtre qui va faire ce geste avec l'Assemblée du peuple de Dieu, bien sûr avec les baptisés, qui vont le célébrer ensemble. C'est cette union qui fait la messe eucharistique. La messe, ce geste de l'eucharistie, se base évidemment sur les évangiles, ce moment où Jésus a partagé le dernier repas de la Seine avec ses disciples, où il a partagé le pain et le vin. Et peut-être vous vous en souvenez, c'est un geste mémorial qui lui-même s'inscrit dans la tradition juive, puisque c'est celui du Shabbat pascal. Donc Jésus dit « Vous ferez ceci en mémoire de moi » . Et c'est vrai que le geste des premiers chrétiens, dès les premiers siècles, vont instituer ce geste du partage du pain et du vin. Ce geste va avoir un autre nom, une autre signification pour les protestants, qui vont plutôt l'appeler la Sainte Seine. Je vais voir tout à l'heure la différence d'interprétation sur ce sujet-là plus précis. La messe, donc, catholique, est... un mémorial sacrificiel du Christ dans lequel se perpétue le sacrifice de la croix. C'est-à-dire que le prêtre qui symbolise, c'est plus que symbolise, il représente Jésus, et c'est pour ça d'ailleurs que ça ne peut être qu'un homme pour les catholiques romains, parce que le prêtre va refaire lui-même ce geste sacramentel de Jésus. Et par l'Esprit-Saint, par la prière du peuple de Dieu, Dans ce moment-là, il va avoir le pouvoir, si je puis le dire comme ça, de transformer le pain et le vin en vrai sang et en vrai corps du Christ. Ce processus s'appelle la transsubstantiation, c'est-à-dire que dans le pain et le vin, il y a la véritable présence du Christ. Ça, c'est un mystère dans lequel on entre par la foi. Et je ne suis pas là pour juger de cela, c'est quelque chose qui, moi aussi, me touche profondément, mais j'en reparlerai tout à l'heure. Et tout le début de la messe va être une longue préparation pour... pouvoir accueillir le Christ et manger de son corps et boire de son sang. Et ça va être pour ça une longue préparation autour de la rémission des péchés, la demande de pardon, parce qu'évidemment, le don de Jésus, dans une perspective catholique, c'est le don de sa vie, le don de Dieu en rémission des péchés, comme lui-même le dit d'ailleurs dans ce texte de l'Institution. Alors, je vous ai dit, dans l'Église catholique, il n'y a que des hommes qui peuvent célébrer l'Eucharistie, qui peuvent célébrer une messe. J'ai posé la question. à un collègue aumônier catholique en lui demandant si Peut-être, aujourd'hui, dans les circonstances qui sont les nôtres, un homme trans pouvait peut-être célébrer la messe, puisque c'est un homme. Et il m'a répondu que probablement, évidemment, on ne répondrait que non. Et il m'a raconté cette anecdote un peu drôle, qu'apparemment, au XVe siècle, il y a une légende qui dit qu'une femme se serait fait passer pour un homme, aurait étudié, serait montée dans la hiérarchie de l'Église, et serait même devenue une papesse, et c'est la papesse. Jeanne. Cela fait tellement peur qu'après cette histoire, on aurait inventé une chaise creuse dans laquelle auraient dû s'asseoir les nouveaux papés élus et il y aurait une main, comme ça, innocente, qui aurait dû venir faire une palpation des testicules. Je vous promets, vous cherchez ça sur Google et vous allez trouver ça, c'est extrêmement sérieux. Alors, c'est une légende, mais comme on dit chez moi, il n'y a pas de fumée sans feu. Pour conclure un petit peu sur la messe, la liturgie d'une messe est similaire partout dans le monde. Et ça, c'est une chose que moi, j'adore, que je trouve formidable dans l'Église catholique parce que c'est aussi sa force, c'est que c'est d'avoir une liturgie commune où que vous alliez dans le monde, quelle que soit la langue que vous parlerez, vous trouverez ce même repère. Évidemment aussi que les enfants doivent apprendre au catéchisme des réponses puisque souvent, il y a beaucoup d'apprentissages par cœur pour pouvoir participer pleinement à une messe, un certain nombre de codes, de mots qu'il faut apprendre pour répondre dans un certain moment donné de la messe. Tout le monde peut évidemment participer à une messe même si on n'est pas... catholique. Par contre, malheureusement, vous ne pourrez pas, si vous n'êtes pas baptisé dans l'Église catholique romaine, vous ne pourrez pas, a priori, communier et donc prendre du pain et du vin, prendre du sang et du corps du Christ lors de la messe. Regardons maintenant du côté du culte protestant. Déjà, on appelle ça un culte puisque, comme je vous l'ai dit dans la première vidéo où j'expliquais la différence sur l'Église, les protestants ont cette démarche de venir toujours aux sources. Et donc, quand on vient aux sources, précisément, on trouve le fait que les premiers disciples de Jésus allaient à la synagogue. Et la manière dont on allait à la synagogue, ce qu'on y faisait, c'était un culte, un culte rendu à Dieu, parce que c'est ça l'objectif premier d'un culte protestant, c'est cette louange, c'est cette adoration de Dieu, comme le faisait le peuple juif. Donc l'accent va être plutôt mis sur la louange, c'est pour ça que dans les églises protestantes, vous allez souvent trouver une grande partie dédiée à la louange, c'est pour ça qu'il y a beaucoup de musique moderne aussi, de plus en plus un peu partout, et c'est aussi pour ça que... que Martin Luther, au XVIe siècle, a institué très rapidement le fait de chanter toutes et tous ensemble. Donc, on a chanté des psaumes au début, des cantiques. Et puis aujourd'hui, on peut, évidemment, il y a beaucoup d'autres innovations aussi sur le plan musical. Mais voilà, cette partie de la louange va être très importante chez les protestants. Puis ensuite, ce qui va être central, c'est l'écoute de la parole de Dieu, des écritures, et puis surtout leur interprétation. C'est pour ça aussi qu'une grande différence entre un culte et une messe, c'est que dans un culte, vous allez souvent avoir... une beaucoup plus longue prédication de la part du pasteur, ou d'une autre personne d'ailleurs, contrairement aux catholiques, où là les prêtres vont souvent faire plutôt un bref commentaire, mais là encore, évidemment, ce que je suis en train de dire là, c'est une expression générale, mais vous trouverez toujours bien sûr des exceptions dans les deux églises, de même que chez les catholiques aujourd'hui, il y a des mouvements charismatiques catholiques, dans lesquels on va aussi beaucoup plus chanter. Donc il y a aussi une évolution dans ces deux églises, c'est intéressant aussi de le voir, que niveau liturgique, ça avance finalement des deux côtés. Une particularité aussi du culte protestant, c'est qu'il n'y a pas toujours forcément cette Sainte Seine dont je parlais tout à l'heure. Chez les protestants, on l'appelle la Sainte Seine, c'est l'équivalent de l'Eucharistie pour les catholiques. Elle n'est pas forcément à tous les cultes, donc parfois vous irez au culte, vous pourrez y participer. Traditionnellement, dans un culte protestant, toutes et tous peuvent participer au partage du pain et du vin, tout simplement parce que pour les protestants, ce n'est pas le vrai corps du Christ, ce n'est pas le vrai sang du Christ. Il y a différentes interprétations autour de cela. Par exemple, chez Martin Luther, on va parler de consubstantiation, c'est-à-dire que c'est à la fois toujours du pain et du vin, mais il y a aussi la présence réelle du Christ. Mais c'est un mélange, on va dire, donc une consubstantiation. Pour Calvin, c'était uniquement une dimension spirituelle, c'est-à-dire que la vraie présence du Christ se manifeste, mais sur le plan de l'esprit, quand on partage le pain et le vin. Et pour un autre réformateur qui s'appelle Zwingli, qui était à Zurich, pour lui c'est vraiment un geste mémorial, symbolique. Il n'y a pas de véritable présence sans stricte du Christ. Donc vous voyez, toujours chez les protestants, une grande diversité d'interprétations. Et là aussi, je pense que c'est propre à chacun dans son moment de ressentir les choses. Normalement, chez les protestants, vous pourriez toutes et tous venir et partager. Il n'y a pas de condition habituellement, même si dans certaines communautés, parfois on demande aux enfants de ne pas participer parce qu'ils ne sont pas initiés à la démarche. De même que peut-être il peut y avoir des... des demandes d'être baptisé ou pas baptisé. En tout cas, dans mon église, vous pouvez tous venir prendre la scène. tout le monde sera accueilli, nous sommes 100% inclusifs aussi sur la scène. Et puis une petite conclusion un peu plus personnelle, c'est vrai que j'ai eu l'occasion de faire mon stage pastoral aussi au sein de l'hôpital, par exemple à Genève, et c'est vrai qu'il y a des endroits à Genève où on vit des choses assez exceptionnelles et assez particulières sur le plan œcuménique, où on pratique aussi ce qu'on appelle l'hospitalité eucharistique. J'en parle parce que j'ai remarqué en l'étranger que les gens ne connaissaient pas forcément cette manière de faire. L'hospitalité eucharistique se pratique quand les catholiques romains sont d'accord d'inviter, par exemple, dans des circonstances particulières de célébrations œcuméniques ou de fêtes de l'œcuménisme, comme justement pendant la semaine de l'unité en janvier, les catholiques ouvrent aussi leur Eucharistie aux protestants. C'est quelque chose de réjouissant et je pense que de plus en plus, on ira vers ce genre de choses et que Genève est un beau lieu de témoignage aussi, et j'imagine que ça existe aussi ailleurs, mais de fraternité, de sororité spirituelle, car évidemment, c'est ce qu'on a envie de vivre toutes et tous entre chrétiens. entre catholiques et protestants. Si tu as envie de poursuivre sur d'autres sujets, bien sûr, tu peux t'abonner à la chaîne, tu peux aller voir d'autres vidéos, puis surtout recevoir tous les mardis, j'envoie une lettre hebdomadaire plus prédicative pour t'accompagner sur ta foi. Et puis tu trouveras toutes les infos justement au bas de cette vidéo. À très bientôt ! Chères auditrices, chers auditeurs, chères sœurs et frères, si vous voulez retrouver tous mes épisodes passés et ceux à venir, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, par exemple Spotify, Apple Podcasts ou Deezer. Merci à toute l'équipe bénie des Ataprods qui a fabriqué cet épisode. 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