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Trouver sa place

Laurent de Rauglaudre : se relever dans les tempêtes de vie

Laurent de Rauglaudre : se relever dans les tempêtes de vie

1h00 |02/10/2025
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1h00 |02/10/2025
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Description

Pour ce 2e épisode de la saison 3, je reçois Laurent de Rauglaudre, un invité au parcours riche en rebondissements. 7e d’une famille de 8 enfants, il a appris très tôt ce que signifie trouver sa place. Ingénieur de formation, cadre dans une multinationale, puis conseiller du président d’une entreprise mondiale, il a ensuite vécu de profondes « tempêtes de vie » qui l’ont conduit à se réinventer plusieurs fois : du salariat au conseil, jusqu’à se retrouver ruiné à 58 ans, avec cinq enfants à charge.

Laurent nous partage sans filtre ces bouleversements, mais aussi les ressources qui lui ont permis de se relever : la puissance du collectif, l’importance de se fier à son intuition et surtout ses marches initiatiques dans le désert, qui l’ont reconnecté à l’essentiel. Avec un franc-parler et une sincérité désarmante, il revient sur ses illusions, ses apprentissages, et sur cette quête constante de liberté, d’alignement et de paix intérieure.

À travers son histoire, on parle de reconversion professionnelle, de transformation personnelle, de quête de sens, de confiance en soi et de leadership personnel. Laurent nous rappelle que même après l’effondrement, il est possible de se réinventer et de tracer un chemin de vie plus aligné, à la fois sur le plan professionnel et personnel.

Et toi, quelle serait ta prochaine grande transformation si tu osais écouter ton intuition ? Bonne écoute 💫

***

Si tu as aimé cet épisode, je t’invite à écouter ma conversation avec Brice Salmon qui nous raconte les nombreux moments de sa vie où il s’est complètement réinventé.

***

🔗 Partages et ressources

👉 Laurent sur Linkedin 👉 Le site web de Laurent 👉 Prochaine marche initiatique dans le désert

***
Je suis Claire Grevedon 🌞coach professionnelle, spécialisée en reconnexion à soi. J’ai moi-même trouvé ma place il y a quelques années, en découvrant ce métier qui me passionne. Depuis, j’ai accompagné des centaines de personnes à trouver plus de sens, d’alignement et de leadership dans leur vie. 


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Trouver sa place, le podcast où chaque aventure humaine est une invitation à cheminer vers soi-même. Je m'appelle Claire Grévedon, je suis coach professionnel spécialisé en reconnexion à soi, et une fois par mois, je vais à la rencontre d'êtres humains qui m'inspirent pour partager des conversations qui font grandir. Qu'il s'agisse de leur mode de vie, de leur carrière ou encore de leur identité, tous ont fait des choix conscients et courageux pour vivre une vie alignée avec eux-mêmes. Cette vie, elle est aussi à ta portée, alors je t'invite à prendre place et te laisser inspirer. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous rejoindre par ici et découvrir par vos retours combien ces conversations non seulement vous nourrissent, vous inspirent, mais parfois même vous donnent l'élan d'aller de l'avant. C'est la plus belle des récompenses pour moi. Ma mission ici, c'est de vous inspirer à trouver et à prendre toute votre place. Parce que je crois profondément qu'il réside en chacun d'entre nous un pouvoir qui ne demande qu'à être découvert et que plus que jamais, le monde a besoin de notre lumière. Alors si toi aussi, tu te dis que cette vie, elle n'est pas réservée qu'à mes invités, que cette vie, elle est à ta portée, mais que tu ressens peut-être le besoin d'être guidée pour la créer, prends rendez-vous avec moi pour qu'on en parle. Rendez-vous en description de l'épisode pour plus d'infos. Bonjour Laurent. Bonjour Claire. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation. On a passé maximum 10 minutes ensemble la première fois qu'on s'est rencontrés, donc c'est vraiment chouette d'apprendre à mieux se connaître.

  • Speaker #1

    Quelquefois, il faut moins de 10 minutes pour créer une relation, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Absolument. Quand tu me demandais comment je choisis mes invités, je t'ai répondu c'est l'intuition. Et l'intuition m'a dit, lui, il a des choses à dire, il a des choses à transmettre et il a un parcours de vie qui va en inspirer plus d'un, plus d'une. Donc c'est comme ça que j'ai décidé de t'inviter. Je t'ai rencontré à une soirée des Fuck Up Nights. Cette fameuse soirée, j'en ai déjà parlé sur ce podcast, mais c'est une soirée qui est organisée régulièrement à Montréal et partout dans le monde où, en général, des entrepreneurs... viennent raconter devant un public en 7 minutes leurs plus gros échecs de vie. Et ça, c'est assez incroyable. C'est très thérapeutique, finalement, de parler de ces échecs devant tout le monde. Et c'est thérapeutique pas seulement pour celui qui le raconte, je crois, pour vraiment tous ceux qui l'écoutent aussi. Et c'est aussi ça qu'on fait dans ce podcast. On raconte pas juste les beaux moments, les victoires. On raconte aussi les moments plus difficiles parce que toi et moi, on sait à quel point c'est source de grands apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui, en effet, tu as raison. c'est d'ailleurs ce... Cette fuck-up night, c'était comment j'ai été ruiné à 58 ans avec 5 enfants, 5 enfants dont 4 aux études et pas droit au chômage, le moral détruit. Donc en effet, il y avait des leçons à tirer.

  • Speaker #0

    Entre autres choses, tu parles avec cette jolie métaphore de tempête de vie que tu as traversée. Et je suis très curieuse que tu nous en parles plus durant cette conversation, parce qu'encore une fois, j'ai vu l'homme sage que tu es devenu, et je suis convaincue que toutes ces épreuves t'ont amené là où tu es aujourd'hui, et qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est toujours dangereux les adjectifs parce que je ne sais pas si je suis un homme sage, mais je suis sûrement en quête de sagesse. Parce que c'est comme si ça y est, j'ai compris, j'ai tout... Non. C'est toujours un petit peu plus complexe que ça. En revanche, aller vers, oui, peut-être, sans doute, oui.

  • Speaker #0

    Merci de me corriger parce que c'est vrai, je n'aime pas les certitudes et j'essaie de faire attention à ne pas en avoir. On le disait tout à l'heure, hors micro d'ailleurs, on est toujours en chemin. Aller vers quelque chose, pour moi, c'est l'intention qui compte dans tout ce qu'on fait, avant tout.

  • Speaker #1

    Robert Dills parlait avec justesse, je trouve, que la direction est plus importante que la destination. Ça m'a beaucoup inspiré cette parole, dans le sens où c'est par là que ça se passe, mais dès qu'on dit la destination, c'est comme si on terminait. Non, en fait, parce qu'on est toujours en chemin.

  • Speaker #0

    C'est plutôt par là que ça va.

  • Speaker #1

    Pour aller où ? On va le découvrir.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette... Alors, pour les personnes qui nous écoutent, Robert Diltz, qui est un des fondateurs de la programmation neurolinguistique, qui fait partie des bases du coaching, ou en tout cas d'un des piliers de l'approche du coaching, pour remettre en contexte. Et c'est vrai que ça me parle beaucoup, parce que, comme tu dis, on est toujours en chemin, et en fait, la destination, elle évolue en même temps qu'on avance vers la direction.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'image de l'horizon, d'ailleurs, qui recule au fur et à mesure qu'on avance. D'ailleurs, en entreprise, c'est intéressant parce que très souvent, on parle des objectifs, on parle de ces clacs. Oui, mais alors, une fois qu'on a atteint le truc, on fait quoi ? En fait, c'est plutôt par là qu'on va. C'est pour ça que finalement, le message de l'entrepreneur, ça devrait être plutôt, c'est ça qu'on a envie de vivre, c'est cette aventure-là qu'on a envie de vivre, et c'est par là qu'on va. Et puis, il va se passer plein de trucs, bien sûr, parce qu'il y a plein d'impondérables, et puis il y a plein d'événements, comme dans la vie en général. Donc, j'aime bien cette image, c'est par là que ça se passe. C'est par là-bas.

  • Speaker #0

    Oh que ça me parle Avant qu'on plonge dans la suite de notre conversation pour les personnes qui nous écoutent, comment tu voudrais te présenter ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile parce qu'il y a la version 8 secondes, il y a la version 8 minutes, il y a la version 80 heures.

  • Speaker #0

    Entre 8 secondes et 8 minutes peut-être ?

  • Speaker #1

    Déjà quelque chose qui est très fondateur, c'est que je suis d'une famille nombreuse. Et j'étais 7ème des familles de 8. Et comme le thème de ton podcast c'est être à sa place, c'est difficile en fait de trouver sa place quand on est nombreux tout simplement, parce qu'on est plus nombreux. Donc il y a 2 parents, 8 enfants. Et j'étais une famille qui était assez brillante sur le plan intellectuel. Ma mère avait peint dans la... Dans la cuisine, les placards, les portes, avec la peinture des tableaux de l'école. Et sur ces tableaux, il y avait des poèmes, des équations, des trucs historiques. Et mes frères et sœurs étaient tous beaucoup plus agiles que moi, beaucoup plus... Quand j'ai eu 13-14 ans, on a déclaré que j'étais lent. C'est une manière de dire que j'étais moins intelligent que les autres, peut-être, je ne sais pas. En tout cas, l'histoire de la place, c'est ça. Et dans ma famille... Tu pouvais être soit ingénieur, soit ingénieur, soit ingénieur ou bien ingénieur, et si tu ne savais pas quoi faire, tu n'avais qu'à faire une école d'ingénieur. Alors moi j'étais sans doute lent ou moins intelligent, mais j'ai quand même réussi, ça n'a pas été facile, mais à obtenir un diplôme d'ingénieur, comme presque tous mes frères, bon les filles c'était moins important, mais comme presque tous.

  • Speaker #0

    Pour les personnes qui ne te voient pas, il y a évidemment beaucoup d'ironie dans ton non-verbal en ce moment même.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'était une autre époque. Je suis né en 1960, donc je laisse aux auditeurs faire le calcul. Et je n'en veux pas à mes parents d'ailleurs d'avoir fait l'école d'ingénieur, parce que c'est une carte de visite dans la vie. Mais voilà, moi ça m'a un peu cassé les pieds les études. Et puis je suis rentré dans les entreprises et jusqu'à l'âge de 42 ans, j'ai eu la chance en particulier de rentrer dans une start-up qui est devenue leader mondiale. Donc je suis arrivé, c'était une toute petite boîte et puis elle s'est développée de manière phénoménale. à telle enseigne que quand j'ai quitté l'entreprise, alors qu'on était 150 quand je suis arrivé, quand j'ai quitté l'entreprise 12 ans plus tard, on était 7500, on avait 14 usines, un milliard et demi d'euros de chiffre d'affaires. Puis j'avais eu la chance d'être dans les avions tout le temps, de faire du commerce, du marketing, du management de projets. J'ai dirigé des projets avec des centaines de gens. J'ai fini mon parcours de salarié comme conseiller du président, qui est un Américain, qui est arrivé de chez HP où il avait 70 000 personnes. Donc en fait, j'étais à côté d'une espèce de capitaine de l'industrie américaine. qui m'a pris comme conseiller pour des raisons qu'on pourra regarder si ça intéresse. Et donc j'ai vu, après avoir été manager moi-même, j'ai vu l'exercice du pouvoir. J'ai vu la violence de l'exercice du pouvoir. Ça m'a beaucoup consterné. Et c'est là qu'à moitié de ma vie professionnelle, j'ai décidé de quitter le salariat. Et je suis... Je démarre à mon compte, moi je ne savais rien faire parce que j'étais manager. Je savais faire travailler les autres, donc j'ai démarré du conseil en management. C'est-à-dire animation de séminaire, formation. Très vite, mes clients m'ont recruté comme coach. Et j'ai fait ça de manière... à 100% de mon temps, jusqu'en 2009. Là, en 2009, mes clients me disaient, Laurent, c'est vachement bien ce que tu fais, mais le directeur financier a dit qu'il y a une crise financière, donc il faut virer tous les consultants dehors. Donc j'ai perdu un peu tous mes clients comme ça, presque tous mes clients, et j'ai démarré un métier pour lequel je n'étais pas fait, qui était conseiller en gestion de patrimoine. Donc là, je t'aurais dit clair, par exemple, est-ce que tu payes des impôts ? Est-ce que tu es prête pour ta retraite ? Comment tu places ton argent ? J'ai fait ce métier dans lequel j'ai réussi à avoir pas mal de clients, mais avec lequel je n'étais pas du tout aligné. C'est ça qui m'a amené à la ruine d'ailleurs. Et puis 2018, en effet, au moment où j'étais vraiment très très mal, j'avais plus d'argent, 5 enfants dont 4 aux études, comme je disais tout à l'heure. Je me suis totalement écroulé. Et un de mes meilleurs amis m'a rebranché sur un ancien collègue qui avait investi dans une start-up à Montréal. Et puis là, j'ai laissé la famille, je suis parti tout seul à Montréal. Et je suis rentré dans cette start-up pour faire la direction des opérations. Ça fait très bien de dire ça. J'ai remis de la gouvernance là-dedans, en particulier avec le premier client qu'on avait en Australie. Mais huit mois après, je me suis fait foutre dehors, donc je me suis retrouvé à la rue, appeler ma femme et lui dire « bon, t'es en train de préparer le déménagement, mais là on vient de me mettre dehors, on fait quoi ? » Et en un quart d'heure, on a décidé qu'elle me rejoignait avec deux enfants et j'ai redémarré le métier vraiment de conseil en management. Donc c'est intelligence collective, coaching. Aussi, une singularité, c'est que depuis 2009, je marchais dans le désert tous les ans, et j'emmène des gens marcher dans le désert tous les ans. C'est une marche initiatique, on va se connecter aux étoiles, aux dunes, à soi, aux autres. C'est quelque chose dont on pourra parler si tu veux. Et à côté de ça, une vie aussi familiale, avec un premier mariage totalement catastrophique.

  • Speaker #0

    Une autre tempête de vie.

  • Speaker #1

    Une autre tempête de vie, vraiment une erreur de casting totale pour nous deux sans doute, parce que je pense qu'elle n'était pas heureuse avec moi, et moi j'étais complètement malheureux. Je me suis senti maltraité pendant dix ans, on a quand même fait deux enfants. C'est une histoire très dure, même après, parce qu'on s'est... bagarrer pour la garde des enfants avec des épisodes assez terribles même. Et puis, un deuxième épisode qui s'est mieux passé sur le plan matrimonial. Et donc, j'ai rencontré Sandrine qui avait deux enfants, j'en avais deux, et quelques années plus tard, on en a fait un de plus, c'est pour ça qu'on en a cinq. Ça dit en gros les deux grands chapitres.

  • Speaker #0

    Beaucoup de choses. Il y a quelque chose dans ce que tu partages qui donne des indices de qui tu es, bien sûr des événements, mais moi de ce que j'entends et de ce que j'ai perçu de toi au-delà de ce que tu viens de partager, c'est la place de l'amour dans ta vie et dans qui tu es, la valeur de l'amour. J'ai l'impression que tu ne fais pas les choses à moitié, tu t'engages à 200% dans les choses, quitte à y laisser des plumes.

  • Speaker #1

    C'est étonnant ce que tu dis parce que quand j'ai rencontré Sandrine, je lui ai dit je suis un homme de doute. Moi je doute tout le temps, je m'interroge tout le temps, je suis tout le temps en train de me poser des questions. Et tu vois quand tu me renvoies cette image, tu t'engages à fond. Peut-être qu'une fois que la décision est vraiment prise, là j'y vais à fond, mais dans la préparation, dans toute la phase préparatoire, je me dis mais est-ce que c'est une bonne idée, est-ce qu'il faut que j'y aille, est-ce qu'il faut que j'y aille pas, je m'interroge beaucoup, j'ai un cerveau qui n'arrête pas beaucoup. Un peu moins maintenant d'ailleurs, ça c'est la bonne nouvelle de prendre de l'âge, c'est que quelque part Ça brasse un peu moins là-haut.

  • Speaker #0

    Ça va moins vite. On fait le tri. Et alors, après tout ce que tu as traversé, tout ce qui s'est passé d'important, de joyeux comme de moins joyeux pour toi dans ta vie, aujourd'hui, quand tu regardes derrière toi, là actuellement, ce serait quand la dernière fois que tu t'es vraiment senti à ta place ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment la question de ma vie, d'être à ma place. Je me suis tellement souvent pas senti à ma place. C'est incalculable. Et donc j'ai appris à prendre ma place quelquefois. J'ai appris aussi à me dire, ok, je ne suis pas à ma place, je m'efface. Et tu vois ce qui me vient, par exemple, quand tu poses cette question, il y a au mois de mai dernier, j'ai emmené 23 entrepreneurs marcher dans l'Atlas au Maroc, et donc les faire dormir à la belle étoile, leur faire découvrir les cercles de parole. C'était 23 hommes, des entrepreneurs, des ingénieurs. J'étais toujours étonné de me dire, à chaque fois que je leur propose un exercice qui, quelquefois, est un petit peu ésotérique par rapport à leur habitude à eux, je ne suis pas allé aussi loin que je vais quand j'emmène les gens dans le désert, mais ils me suivaient, ils écoutaient. Et je me dis, oui, j'étais à ma place, finalement. Et il faut que j'ose, moi, parce que je me dis, mais attends, qui suis-je, moi, pour guider tous ces entrepreneurs qui ont des responsabilités, qui ont des défis que je ne suis pas sûr que je pourrais relever à leur place, d'ailleurs. Mais ils m'écoutent, ils me suivent, ou bien ils vont dans la direction que je donne. Bon, moi, c'est par là que ça se passe, comme je disais tout à l'heure. Et j'avais l'impression, j'ai vraiment le sentiment d'être à ma place à ce moment-là, parce qu'ils m'écoutent quand je parle. Je n'essaie pas de trop parler, mais quand je parle, ils m'écoutent. Et puis, ils suivent les indications que je leur donne. Ok, donc ça doit leur parler.

  • Speaker #0

    Comme si tu te voyais de l'extérieur en te disant ok, ça a l'air... Comme si tu ne voyais pas de l'intérieur tout ce que tu as à offrir, et que c'est les autres personnes qui te permettent de te renvoyer de voix. On dit que quand on est dans notre talent, on ne le voit pas, parce qu'on est trop près. de lui, et que c'est à force que les autres nous le renvoient qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Oui, c'est amusant parce que peut-être que l'article le plus lu sur mon blog, c'est un article où j'explique que ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Et j'explique ça parce que quand je vois mon beau-père qui dit « bah oui, c'est facile de réparer cette porte qui grince » , je dis « ok, d'accord, mais il est menuisier, donc » . Donc pour lui, c'est évident. Mais pour moi, non, ce n'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Pour moi non plus.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, ça a inspiré beaucoup les gens, cette phrase. Ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Donc finalement, ton vrai CV, c'est ça mon article, ton vrai CV, ce n'est pas j'ai fait du pomme là et puis j'ai fait un malin. Non, c'est qu'est-ce qui est facile pour toi. Donc fais la liste de ce qui est facile pour toi. Et là, tu vas identifier ce qui est singulier et qui est différent de l'un à l'autre parce qu'on a tous nos singularités.

  • Speaker #0

    C'est un super conseil. merci Laurent parce que Je sais que ça parlera à beaucoup de personnes qui nous écoutent, qui se posent ces questions. Où est ma place ? Comment être à ma place ? Que ce soit professionnel ou autre, mais commencez par regarder ce qui est facile pour vous ou ce que les autres vous renvoient, comme vos qualités ou ce qu'ils apprécient de vous.

  • Speaker #1

    Oui, tu vois, tu disais les autres renvoient de vous. Quand j'ai commencé ce métier, j'ai son patrimoine dont je parlais tout à l'heure. J'ai un de mes frères... C'est pas un frère jumeau, mais enfin, c'est mon copain d'enfance, c'est mon ami d'enfance. On a fait tellement de trucs ensemble. Il m'a dit, mais Laurent, qu'est-ce que tu fous dans ce métier-là ? T'es un très bon coach. Mais moi, j'ai pas fait de formation de coaching, comme je te disais tout à l'heure. Et pourtant, j'ai des clients depuis 23 ans. Et en effet, son regard à lui, ça me perturbait qu'il me dise ça, parce qu'il me connaît très bien. Et en effet, le regard des autres nous aide aussi à nous mettre à notre place. Parce qu'il nous donne des indications quelquefois. Qu'on ne voit pas parce que c'est dans notre zone d'ombre, dans le rétroviseur.

  • Speaker #0

    Dans nos angles morts.

  • Speaker #1

    Nos angles morts, c'est ça. Il y a aussi la question, la dernière fois que tu ne t'es pas senti à ta place, je peux dire c'est mardi dernier, parce que je suis allé un 5 à 7 avec des start-up et tout, il y a plein de monde. et je me sens toujours mal à l'aise dans ces commentaires. Et Dieu sait, je suis allé dans des trucs comme ça depuis... Voilà. Mais en fait, je m'emmerde dans ces trucs-là parce que je trouve qu'on parle de manière superficielle, parce qu'il y a beaucoup de bruit, parce qu'en fait, chacun montre son poitrail pour montrer qu'il est plus beau que les autres. Enfin, c'est mon ressenti. Je ne dis pas que c'est ce qui se passe, mais en tout cas, c'est mon ressenti. Et très souvent, dans ces trucs-là, je ne me sens pas à ma place. J'ai qu'une envie, c'est de fuir. Alors, ce qui est bien, c'est qu'aujourd'hui, je m'en vais sans culpabiliser. je m'en vais sans me sentir mal Ok, je ne suis pas à ma place là, je m'en vais. Et puis,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave. Ma place est ailleurs et la place évolue aussi. Et c'est génial. Merci de partager ça parce que c'est vrai que c'est aussi un excellent indicateur de regarder ce qui nous dérange ou où est-ce qu'on ne se sent pas à notre place ou où est-ce que ça sonne faux parce que ça aussi, c'est un grand indicateur de qui on est. Souvent, quand on va chercher à éliciter des valeurs, j'imagine que tu le fais aussi. Avec tes clients, on va aussi regarder qu'est-ce qui vient te chercher, vraiment. Qu'est-ce que tu ne supportes pas ? Très souvent, ça vient toucher une valeur profonde en soi. Qu'est-ce qui t'a permis de prendre ta place, justement ?

  • Speaker #1

    Ouf, alors déjà, tous les magiciens et les magiciennes qui m'ont accompagné, que ce soit psy, coach, kinésologue, enfin tout un tas de gens avec qui ça, aller marcher dans le désert, oser, tu vois... Quand j'ai voulu lancer mon propre désert, Anoushka, avec une coach avec qui je suis allé marcher en désert, donc j'étais client, elle a bombardé dans mon imposteur avec force, parce qu'elle me dit « Monsieur Laurent, tu peux le faire ? » « Oui, mais attends, j'ai pas fini, mon imposteur a pas fini de te parler, écoute-moi ! » Et elle me dit « Ok, j'ai compris, vas-y, toi que je te donne des coups de pied aux fesses, que tu y ailles quand même, parce qu'en fait, tu peux le faire. » Donc ça aide à prendre sa place, ça c'est sûr. Ou je repense, le job de salarié dans lequel j'ai été vraiment le plus... A ma place, c'était le plus difficile. C'était le bug de l'an 2000, bizarrement, où j'ai coordonné l'arrêt et le redémarrage de 14 usines en parallèle dans le monde entier, plus faire des milliers de tests, enfin un truc de fou qui emmerdait tout le monde, parce que le bug de l'an 2000, ça emmerdait tout le monde, les gens avaient d'autres choses à faire. Mais Pat Jones m'a confié ce job, c'est un Américain, c'est l'ancien contrôleur financier de Intel, donc un type qui avait un super pédigré incroyable. Il m'a invité à déjeuner un jour, Il me dit... On a un problème, c'est qu'on est en septembre 1998. Dans un peu plus d'un an, on va passer à l'an 2000 et on n'a rien fait. Et j'ai besoin d'un chef de projet qui s'occupe de faire parler les industriels, avec les juristes, avec les commerciaux, avec les gens de la R&D. Et donc, je te propose de prendre ce job. Alors, dans ma tête, je me dis, ouh là là, surtout pas, c'est un job casse-gueule comme pas possible. Je ne veux pas de ce truc. Je commence à réfléchir qui je peux lui proposer pour me remplacer. Et puis, justement, je lui ai dit, écoute, il faut que je réfléchisse, mais si je te dis non, j'ai déjà l'idée de qui pourrait prendre ce job à ma place. J'ai une idée à te proposer. Et tu sais ce qu'il me dit à ce moment-là ? C'est toi que je veux. Et là, en fait, il m'a gagné à ce moment-là parce qu'il m'a dit, je te fais confiance, je sais que tu es l'homme de la situation. Et moi, je n'en étais pas conscient de ça du tout. D'ailleurs, je lui ai demandé, mais tu te prends pour qui pour me dire ça, finalement ? Pour me dire que It's You's a Taiwan. on se connaissait un peu mais pas beaucoup Il m'a dit, j'ai demandé dans la boîte, moi ça faisait six mois, un an qu'il était dans l'entreprise, il m'a dit, j'ai demandé dans l'entreprise qui pourrait faire le chef de projet, qui parlerait à tout le monde, aux actionnaires, aux sous-traitants, aux industriels, etc. Et tout le monde donnait ton nom, donc c'est toi. Ça a été vraiment d'ailleurs, sur le plan du coaching, c'est intéressant ça, parce que cette phrase-là pour moi m'a mis à ma place de diriger un projet complètement aberrant et dans lequel j'ai fait un... ça a été le plus passionnant de ma vie en plus. Donc, tu posais la question comment se retrouver à sa place. C'est beaucoup le regard des autres finalement aussi qui nous disent. Ouais, mon frère qui me dit qu'est-ce que tu fous à faire du conseil en gestion de patrimoine. Alors, tu as un bon coach, ce patron américain qui me dit « It's you that I want » . Ok. Donc, le regard des autres. Et puis, je pense aussi que moi, je me sens à ma place quand je suis tout seul. Je suis un solitaire en fait. Et quand je suis seul, je ne me dis pas que je ne suis pas à ma place, que je suis comme un arbre avec ses feuilles. C'est ok, quoi. En revanche, la difficulté de trouver sa place, c'est de trouver sa place dans la communauté.

  • Speaker #0

    Absolument, en relation avec l'autre. Mais on peut partir de soi. Ça part de soi, à la base, si. Et ensuite, ce que tu ressens quand tu es seul, c'est comment tu peux le transposer aussi. avec les autres, en restant ce chêne, cet arbre ancré, mais tout en étant en relation avec les autres. Moi, c'est ça que je trouve intéressant, c'est de pouvoir cultiver, c'est un défi, ça évolue tout le temps, c'est jamais fixe, mais de pouvoir cultiver cette place-là, cet ancrage de quand on est seul avec soi-même, et de pouvoir le projeter aussi au sein de la communauté, dans le monde.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe avec les injonctions, les injonctions, C'est tout ce que tes parents, tes enseignants, tes boss, tes frères et soeurs, tes amis, tout ce que...

  • Speaker #0

    Même la culture inconsciente.

  • Speaker #1

    La culture inconsciente, voilà, la réussite c'est, il faut que, toutes les phrases qui commencent par il faut, il faut s'en méfier.

  • Speaker #0

    Les certitudes.

  • Speaker #1

    Il y a un autre article qui a beaucoup de succès sur mon blog aussi, c'est, au fait, c'est quoi pour toi la réussite ? Parce que la réussite, telle que moi je l'ai compris dans le début de ma vie, C'est l'argent, c'est le fait d'avoir une place dans la société, le fait de... Mais donc j'ai fait ça aussi, moi j'étais millionnaire à 40 ans, bon j'étais réuni à 58, mais j'étais millionnaire à 40 ans, quelque part je Ausha les cases à 40 ans, j'avais le million, j'avais une maison avec piscine, mais écoute, un jour j'étais tout seul, et je faisais du VTT dans les villes de Châteauneuf-du-Pape, puisque j'habitais là, et à un moment, je sais pas pourquoi, ça m'est tombé sur la tête, la réponse à la question, au fait, c'est quoi la réussite pour toi ? Et ça s'est décliné. pour moi en tout cas, sur trois dimensions et rigoureusement avec les mots que je vais te dire. Le premier, c'était juste un mot tout seul, un verbe, c'est accomplir. Accomplir, je ne sais pas quoi, mais en fait, ça veut dire pas être tout le temps dans l'imaginaire je pourrais faire ci ou ça. Le faire. Faire, voilà.

  • Speaker #0

    Être dans la réalité.

  • Speaker #1

    Donc, accomplir. Le deuxième, c'est me sentir libre. Et dans ce sens-là, le fait que je sois indépendant, que je sois à mon compte, Merci. Là, je me sens à ma place en étant à mon compte, me sentir libre avec la capacité de dire ce que j'ai à dire. D'ailleurs, j'ai une de mes clientes qui un jour m'a dit, si vous prenez Laurent comme coach, je ne vous achèterai pas son hypocrisie. Parce que quand il y a un truc que je sens, je le dis, même si le type en face de moi ou la personne a des grosses responsabilités. Je lui dis, tu peux dire ça si tu veux à toute la planète, tu peux le dire même à toi, mais moi, je n'y crois pas. Je n'achète pas ton truc, je n'y crois pas. Donc, se sentir libre. Et puis... La troisième chose qui m'est tombée sur la tête, c'est être sur le chemin de la paix. Et quand je parle de la paix, bien sûr c'est la paix avec les autres, mais ça part de la paix avec soi. Parce que Dieu sait si je n'ai pas été en paix avec moi-même pendant très longtemps, et que pour moi c'est un chemin. C'est un chemin d'accepter qui je suis, avec mes côtés ombres, avec aussi les côtés plus lumineux, mais il y a vraiment les deux. Et la paix c'est dire, ok, bah écoute, de toute façon, je suis mon seul compagnon du début jusqu'à la fin, donc aussi... Si je ne suis pas en paix avec moi, c'est bazar. Puis en plus, il y a des chances que si je ne suis pas en paix avec moi, je ne vais pas être en paix à l'extérieur, parce que je vais renvoyer mes tourments, mes douleurs.

  • Speaker #0

    Être en paix, pour toi, c'est passer par l'acceptation de qui tu es, avec tout ce que tu es ?

  • Speaker #1

    Oui, comme j'emmène beaucoup de gens, enfin beaucoup de gens, j'ai emmené pas mal de gens marcher dans le désert et qu'on fait des cercles de paroles et que chacun, finalement... finit par se livrer. Je me rends compte que mes tourments intérieurs, je ne suis pas le seul. Il y a plein de gens qui sont dans des histoires quelquefois même fantasmagoriques. Il y a des histoires réelles, des vraies souffrances qui sont liées à des histoires traumatisantes. Et aussi, quelquefois, des histoires toutes petites qui se transforment en... tourment de la vie et moi j'ai ça aussi j'ai donc se débarrasser de ces trucs là qui encombrent et qui viennent empêcher d'être de sentir en paix pour juste vivre je t'ai posé la question avant qu'on se rend compte c'est quoi pour toi être à sa place tu m'as donné plein

  • Speaker #0

    de réponses toutes vraiment riches j'en ai noté deux oser être soi et lâcher les illusions Hum. Quelles illusions t'as dû lâcher ?

  • Speaker #1

    Je ne gagnerai pas Roland-Garros, il faut que je m'y fasse. Oh non !

  • Speaker #0

    Et moi qui attendais encore ta réussite.

  • Speaker #1

    Mais c'est l'idée en fait, c'est que les illusions... Par exemple, dans mon histoire professionnelle, j'ai cru que finalement il fallait que je prenne de grandes responsabilités. Dans les entreprises, avec des centaines de gens. Et en fait, je pense que ce n'était pas fait pour moi. Mais quelque part, ça a été long d'ailleurs, je te parlais tout à l'heure de quelques magiciens, quand j'ai quitté le salariat, juste après il se trouve que j'ai rencontré quelqu'un qui m'a proposé de prendre chez Darty d'ailleurs une responsabilité pour diriger 400 personnes. Donc j'étais super flatté, waouh, je vais avoir un truc, tu te rends compte, 400 personnes, ça commence à faire pas mal. Et puis j'en ai parlé à mon coach. Il m'a dit une phrase qui m'a démoli le projet. Il m'a dit, tu vas t'emmerder en fait à faire ce truc-là. Tu vas être dans un truc super syndiqué, tu vas faire régler que des trucs. Et il avait raison, c'est-à-dire que j'ai acheté son truc. Ce n'était pas ma place en fait. C'est l'illusion qu'il faut forcément être plus gros, être plus... Pour moi, d'ailleurs, dans le plus, il y a une illusion. J'encourage toujours d'ailleurs les gens qui travaillent à réfléchir sur le mieux. plutôt que le plus. Parce que le plus, ouais à 40 ans j'avais mon 4x4. Et alors ? J'étais malheureux. Aujourd'hui j'ai pas de voiture. Mais je suis plus heureux aujourd'hui que... alors qu'à l'époque j'avais un 4x4. J'étais conseiller du président. Vachement bien quoi. Mais dans les emmerdes politiques sans arrêt. Donc ça c'est des illusions. C'est intéressant de faire la liste des choses auxquelles je crois. Bon les coachs on est habitués à ça. Je crois que... Ils se rendent compte qu'il y a un certain nombre de croyances qui viennent des autres, ou qui viennent des injonctions, comme je disais tout à l'heure. Mais est-ce que moi, c'est mon truc, ça ? Pas sûr. En fait, pas sûr du tout. Donc, qu'est-ce que j'aime vraiment ? C'est une bonne question, je trouve. Qu'est-ce que j'aime vraiment ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'est pas une vision ?

  • Speaker #1

    Là, je sais que c'est bon, quoi. Et comme on est... On est cerné. Les réseaux sociaux, c'est l'illusion du bonheur extraordinaire de tout le monde qui poste des trucs fantastiques. Ma fille me parlait de ça avant-hier. Elle avait passé un moment difficile. Et puis en plus, elle se met sur les réseaux sociaux et ça rajoute une couche. Parce qu'on a l'impression que tout le monde vit des vies fantastiques. Or, c'est juste un flash d'un moment. Puis d'ailleurs, cinq minutes plus tard, tout le monde s'engueule autour de la table. On a plein d'illusions en fait. On a plein d'illusions. Donc qu'est-ce qui est vraiment essentiel ? Qu'est-ce qui me touche, moi ? Qu'est-ce que j'ai vraiment envie de vivre ? Et qui, éventuellement, n'est pas comme les autres. Et ça n'a rien de personnel. Tout le monde, en fait, se balade avec des illusions, se balade avec des croyances qui sont limitantes, ou des croyances qui ne sont pas mes croyances. Ce n'est pas mon truc, ça, finalement. J'ai un de mes frères qui est scientifique et tout, très scientifique, tout ça.

  • Speaker #0

    Ingénieur.

  • Speaker #1

    Ingénieur, bien sûr. Et vraiment, le professeur tourne au sol. Mais il y a une expression qu'il utilise depuis 50 ans, c'est « je le sens pas » . Quand il se barre d'un truc, il s'en va, en pleine région de famille. Je lui dis « mais pourquoi tu t'en vas ? » « Oh, je le sens pas » . Et dans le fond, c'est très juste, en fait. « Je le sens pas » . Je ne suis pas ma place à.

  • Speaker #0

    Et tu touches à quelque chose qui me touche particulièrement, c'est que quand on croit qu'on est très cérébral et qu'on n'est que cérébral, être à l'écoute des mots qu'on emploie. je le sens pas, ça c'est quelque chose qui est de l'ordre du... kinésisique qui s'est touché à sa vérité intérieure, potentiellement son intuition, mais on s'en rend même pas compte. Quand on est habitué à réfléchir dans notre travail, etc., avec la tête, mais on a accès. On a accès à d'autres canaux d'informations. C'est juste qu'on s'en rend même pas compte.

  • Speaker #1

    C'est très juste ce que tu dis. Pour moi, le corps parle, c'est absolument spectaculaire. D'ailleurs, dans le langage courant, j'en ai plein le dos. Ah ouais ? T'as mal au dos ? Il y a plein d'expressions de langage courant. qui sont le langage du corps. D'ailleurs, je viens de finir un bouquin...

  • Speaker #0

    Ça me cache la tête.

  • Speaker #1

    Oui, oui, plein de trucs, ça me tord les boyaux, il y a plein de choses, j'ai mal au cœur. Et toutes ces expressions-là, en fait, sont des traductions de l'histoire ancienne, de symptômes qui marquent qu'il y a un truc qui ne va pas. Et je ne sais pas pourquoi le corps envoie ces indications-là. J'ai une histoire rigolote qui m'est arrivée d'ailleurs. J'ai eu vraiment le syndrome de sabotage. J'ai été très fort pour saboter. C'est-à-dire que je commence à réussir un truc et je sabote. Inconsciemment bien sûr, mais je l'ai compris après. Et par exemple, quand j'ai démarré mon métier de conseil en gestion de patrimoine, je signe ma première affaire immobilière. Donc je vends un appartement à un de mes clients. Et puis je dis, je vais t'emmener voir le site où tu vas acheter ton appartement, tout ça. et on avait un peu de route à faire, je l'emmène dans ma voiture et puis à un moment, il me parle et je ne comprends plus ce qu'il me dit et au même moment, j'ai une douleur dans un de mes bras et je me dis, waouh, ça c'est le syndrome, c'est les indications de crise cardiaque en fait. C'est que je suis en train d'emmêler tout ce qu'il me dit et j'ai une douleur dans le bras. Bon, j'ai cette conscience-là. Je me dis, merde, est-ce que j'ai une crise cardiaque ? Et donc, on est allé voir, on est allé visiter l'appartement et tout. La journée s'est passée. Et quand je rentre le soir, je raconte ça à ma femme. Et je dis, il m'est arrivé ça. Et elle me dit, et dans quel bras tu as eu cette douleur ? Alors, je ne sais plus quel bras je lui ai dit. Elle me dit, mais non, mais en fait, c'est l'autre. L'indication de la crise cardiaque, c'est l'autre bras. Alors, je ne sais plus le vrai bras, c'est d'ailleurs. Et en fait, je me suis dit, après, c'est fou. je suis en train de réussir, je signe ma première affaire, mon corps est en train de me dire je vais te faire... te planter, là, tu vas voir. Donc, je vais te faire croire que tu es en train de mourir. En fait, c'est une espèce de sabotage. Et j'ai compris, d'ailleurs, pourquoi je faisais ce sabotage. Je ne sais pas si je peux prolonger cette histoire. Mais j'ai un sabotage par rapport à la réussite. Plutôt la réussite sociale, pas la réussite que j'ai décrite.

  • Speaker #0

    Donc, la fausse réussite, alors.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Pas celle de ta définition.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas celle de ma définition, mais celle de la réussite plutôt telle que c'est. C'est compris dans le monde courant, le pouvoir et l'argent. Mon hypothèse, c'est que quand j'avais 11 ans, j'ai un de mes frères qui a été reçu à Polytechnique. Et Polytechnique, moi sincèrement à 11 ans, j'avais jamais entendu parler de ce mot-là, mais j'ai vu les réactions. Mes parents, mes oncles et tontes, mes grands-parents, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier... Tout le monde avait l'air de trouver ça un truc extraordinaire, mais c'est le cas parce que pour être reçu à Polytechnique, il ne faut pas être idiot. Donc il a été reçu à Polytechnique, mais trois mois après, il est mort. et je suis convaincu que dans mon cerveau de petit garçon, j'ai relié la réussite à la mort. Enfin, la réussite sociale. Si je réussis, je meurs. Donc moi, je ne veux pas réussir parce que si je réussis, je meurs. Je suis persuadé d'avoir connecté des synapses à l'intérieur qui m'ont dit, écoute, fais attention à ne pas réussir au sens social. Et c'est amusant parce que j'ai lu un livre récemment écrit par un psychiatre américain qui s'appelle Le corps n'oublie rien. Pour revenir à ce qu'on disait sur le corps. Et ce psychiatre qui a accompagné plein de militaires venant du Vietnam et donc a été confronté à des gens terribles et puis aussi d'autres gens qui ont été terriblement atteints par la vie et qui, pendant toute la première partie de son exercice, utilisait des choses traditionnelles du psychiatre, c'est-à-dire, bon, je t'écoute, puis de temps en temps, je te fourgue je ne sais pas quoi comme médicament. Il s'est rendu compte que ces médicaments cachaient, masquaient des symptômes, mais ne résolvaient pas le problème. Et la deuxième partie de son bouquin... Il parle de l'MDR, il parle de la méditation, il parle du yoga, il parle des cercles de parole. Enfin, tout un tas de trucs que finalement, quand on est coach, on fait finalement. Dans sa deuxième partie de son bouquin, il dit que lui, ses observations scientifiques, donc avec les capteurs qu'il met sur le cerveau pour écouter ce qui se passe, en fait, ça a un vrai impact. Ce n'est pas juste... Et moi, ça m'a rassuré dans le fait que notre boulot, le boulot que tu fais, le boulot que je fais, c'est un boulot qui a un vrai impact profond. Ce n'est pas juste... Et probablement plus profond que la chimie qu'on injecte. Un peu trop auprès des gens qui ont peur.

  • Speaker #0

    Disons qu'encore une fois, on parlait de partir de soi, au final plus profond et plus durable que d'aller chercher à l'extérieur. Et donc un médicament, ça peut être très utile et nécessaire pour calmer l'intérieur le temps d'un instant, pour pouvoir ensuite pouvoir accéder à soi dans le calme, dans la sérénité, et ensuite creuser et aller vraiment chercher les ressources durables en nous. donc bien sûr que Bien sûr que la chimie a été développée pour de multiples raisons et qu'elle est utile dans bien des cas, mais aujourd'hui on le sait que les médicaments sont parfois un raccourci pour cacher plutôt que pour traiter le problème de faim. Mais on n'ira peut-être pas là parce que n'étant pas thérapeute ni toi ni moi, c'est important de... Non,

  • Speaker #1

    je pense que je ne suis pas opposé aux médicaments. Mais en même temps, il y a d'autres moyens d'accéder au chemin de la transformation. Et puis, il y a la résolution, quelquefois, de nos traumatismes. J'ai plein d'histoires à raconter qui sont passées dans le désert là-dessus. Et là, il n'y a pas de médicaments, il y a le thé des berbères.

  • Speaker #0

    Et justement, toi, qu'est-ce qui t'a permis de dépasser ce traumatisme que tu sembles avoir identifié par rapport à la réussite ?

  • Speaker #1

    Déjà, la prise de conscience. Parce que c'est une hypothèse que je porte sur mon histoire. Mais le fait de dire « tiens, je suis en train de saboter parce que c'est une manière pour moi de me protéger d'une croyance que j'ai créée que si je réussis, je meurs. » Déjà le fait de prendre conscience. Quelque chose que je tâche de transmettre beaucoup à mes clients, c'est d'apprendre à éveiller le guetteur. Le guetteur, c'est à l'intérieur de soi celui qui prend conscience de « tiens, je suis en train de penser ça parce que je ne suis pas ma pensée. » Pas au sens de suivre, mais au sens d'être. Je ne suis pas ma pensée, je suis quelqu'un d'autre. La preuve, c'est que je suis capable de me rendre compte que je suis en train de penser ça. Donc je ne suis pas ma pensée. Et déjà, à partir du moment où je suis capable de repérer que je suis en train de penser ça, eh bien je peux prendre des contre-mesures si jamais ce que je suis en train de penser, c'est un de mes dragons qui est en train de vouloir me détruire ou en train de me raconter des carabistouilles. Donc éveiller le guetteur, c'est déjà une première étape. Pour certaines personnes, ça ne parle pas du tout. De quoi tu parles ? On se reparlera plus tard peut-être.

  • Speaker #0

    mettre la conscience Être en observation déjà d'un comportement, c'est très puissant. Parce qu'à partir du moment où on prend conscience, si on souhaite, si on le désire, on peut le changer.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Ça ne veut pas dire que c'est facile, mais c'est la première étape. Mettre la conscience, être capable d'être en observation de ça.

  • Speaker #1

    Et vraiment de ce qui est en train de se passer à l'intérieur. C'est très puissant, c'est la première étape. Ça ne suffit pas toujours, parce que quelquefois, l'adversaire intérieur est sacrément bien armé.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est pour ça qu'on a toutes sortes d'outils, de ressources, des magiciens, des magiciennes sur notre chemin pour nous aider une fois qu'on prend conscience ou pour soit nous aider à prendre conscience, soit nous aider à avancer. Tu as nommé à beaucoup de reprises ce désert, le désert du Sahara dans l'Atlas, c'est ça ? Je sais, t'es extrêmement cher. Comment t'es arrivé dans ce désert ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours été fasciné par les déserts, je sais pas pourquoi, mais j'ai été dans des déserts déjà quand j'étais jeune, il y a très très longtemps, en Égypte, en Israël, et puis plus tard je suis allé aussi au Chili, en Australie, et puis en Tunisie où j'ai habité aussi un peu, et puis j'ai même traversé le Sahara quand j'avais 25 ans, en voiture avec une Peugeot 504 et un copain d'école. On est parti de Rouen jusqu'à Ouagadougou en traversant l'Espagne, le Maroc, l'Algérie et le Niger. J'étais toujours fasciné par ces paysages, donc j'ai toujours été attiré par le désert. Et puis, en 2009, j'ai un copain coach belge qui m'envoie un courriel sur sa liste et qui dit, voilà, proposition d'aller marcher dans le désert. Et c'est une marche, il appelle ça une marche coaching, moi j'appelle ça une marche initiatique maintenant. Et donc quand j'ai vu ça, même ce qui est rigolo, c'est qu'il m'envoie ce truc-là et je me dis, j'adorerais. J'adorais faire ce truc. Donc j'imprime, je travaillais chez moi à cette époque-là.

  • Speaker #0

    C'est bon signe déjà quand tu te dis ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'adorais. Donc j'imprime le papier et puis je monte à l'étage, je demandais la permission à Sandrine. Et en fait, je la surprends sur son écran. Et sur son écran, il y avait une image du désert. Je me dis, oh merde ! Elle est surprise parce que je voulais te faire une surprise pour tes 50 ans, c'est de te faire un voyage dans le désert. C'est ce qu'on appelle la synchronicité.

  • Speaker #0

    Waouh, magnifique.

  • Speaker #1

    Et donc, je suis allé dans ce premier désert. et là pour la première fois On est une quinzaine, et puis Pierre, Pierre Moulard, belge, parti là-haut un peu trop rapidement, lui, 3 ou 4 ans plus tard. Mais il nous pose la question, pourquoi vous êtes là ? Et bien sûr, il n'y a pas de débat, on est juste là. Et donc moi, j'ai découvert la puissance du cercle de parole. C'est-à-dire, moi j'ai lâché tout de suite le morceau, j'ai dit, moi je suis là parce que je veux me débarrasser de mon divorce qui me pourrit la vie, qui m'empêche de... j'ai complètement encombré de ce truc. et j'ai découvert la puissance de la bienveillance d'un groupe et puis aussi, mais ça je le savais déjà, c'est le fait d'être dans le désert, puis d'un marché, puis d'être des nomades, pendant une semaine on déambule dans des spectacles absolument ahurissants. Comme je n'étais pas sûr d'avoir tout compris à la fin de la première semaine, je suis revenu une deuxième année, puis une troisième, puis une quatrième, puis une cinquième et ensuite, moi je redouble beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu redoubles la vie qui t'appelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et puis finalement, je faisais ça pour me débarrasser de mes encombrants, mais je faisais aussi ça parce que j'observais le processus. J'avais envie, je rêvais de le faire quoi. Et voilà, après 5 ans, j'ai décidé de tenter ma chance de proposer d'emmener des gens marcher dans le désert pour une marche complètement insolite. Une marche avec soi, une marche dans la grande nature, une marche où on fait des exercices qui nous permettent de faire des deuils.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu mets derrière marche initiatique, la définition d'initiatique ?

  • Speaker #1

    L'initiatique c'est ça, ça veut dire qu'est-ce qu'on apprend ? Moi je pense qu'on apprend plein de choses. On apprend, on réapprend à vivre de manière simple et à se rendre compte que c'est super goûteux en fait. Parce qu'il n'y a pas de confort, mais en fait il y a tout le confort. Il n'y a pas le confort de l'électricité et puis de sièges comme celui sur lequel je suis assis. On apprend à se découvrir parce que ça révèle des choses. Tout à l'heure j'étais en ligne avec une participante du désert du mois de novembre dernier. Elle me disait que je pensais avoir tout réglé. Et alors dès le premier soir quand tu nous as fait faire cette marche, tu as proposé un truc, il y a des trucs qui me sont arrivés. Donc on se retrouve soi. On apprend aussi les autres. Ah ouais, c'est ça que tu vis toi. On apprend à voir comment les berbères ont une sagesse, tu parlais de sagesse tout à l'heure, une sagesse, quelquefois très jeune, ils ont compris un tas de trucs, moi j'ai appris un tas de trucs avec les berbères. Alors j'en fais pas non plus en espèce de... Tout est magique avec eux, enfin ils sont pas... C'est des êtres humains, mais en même temps, on apprend à vivre avec la nature en nomade. En fait, on se reconnecte à quelque chose qui pour nous n'est pas... pas éliminé, parce qu'on était tous nomades il y a 10 000 ans. Donc tu étais nomade il y a 10 000 ans, je ne sais pas si tu te rappelles. Moi aussi, tout le monde était nomade.

  • Speaker #0

    J'ai un vague souvenir.

  • Speaker #1

    Mais dans notre ADN, il y a toujours la dimension du nomade. Donc là, on est en déambulation, et donc on réapprend à vivre cette dimension nomade, à découvrir des paysages qui défilent. On redécouvre la relation à son corps, parce qu'évidemment il y a des moments où il fait chaud, des moments où on a un petit peu mal peut-être. au dos parce qu'on est fatigué on réapprend on monte sur une dune qui est très haute alors le corps nous dit oui c'est fatigant donc on a cette relation au corps aussi on réapprend le lien aux étoiles les nuits sont fascinantes tu te réveilles la nuit parce que j'invite chacun à dormir à la baie d'étoiles et puis tout le monde se réveille la nuit forcément c'est obligatoire puis on baisse le sac de couchage puis là on voit le spectacle qui nous est offert qui est extraordinaire, le lien à la galaxie, on réapprend ça, et puis plein d'autres choses très intimes qui se passent, parce que tout ça exacerbe, je pense, profondément notre humanité, et donc ça fait ressortir. Il y a des tas de choses, donc il y a des apprentissages qui sont... En tout cas, il y a presque des renaissances qui se passent quelquefois.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai l'impression que, ça m'appelle beaucoup, tout ce que tu partages, le désert, j'ai l'impression que d'être face à cette immensité, ce grand tout, on se retrouve soi dans l'immensité finalement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas tellement de place pour le paraître, alors il y en a quand même qui résistent, quelquefois il y a peut-être un truc à camoufler, donc ils n'ouvrent pas vraiment... Ça arrive qu'il y en a qui n'ouvrent pas du tout la fenêtre de leur histoire, de qui ils sont. Mais pour beaucoup, c'est un moment exceptionnel pour lâcher des choses aussi. J'aurais plein d'histoires à raconter.

  • Speaker #0

    Tu en as une, par exemple ?

  • Speaker #1

    C'est cette histoire de cette Québécoise que j'ai emmenée dans une méharée et qui nous dit qu'elle travaille dans la santé, qu'elle est super stressée tellement à la boulot, qu'elle est le consort de la pandémie et que ça a été un moment... terrible de sa vie, d'abord parce qu'elle avait énormément de travail et que pendant la pandémie, son mari et son père sont morts du Covid et qu'elle n'a pas pu les accompagner à la mort parce que d'abord, elle était débordée de boulot et que d'autre part, les morts, on les écartait de la vue, on ne veut pas les voir parce que c'est dangereux tout ça. Et donc, elle n'avait pas du tout, du tout fait son deuil, mais pas du tout. Donc, elle arrivait là avec un stress absolument terrible et elle n'avait pas envie non plus de faire quelque chose avec tout le monde parce que quelquefois, on fait des choses ensemble. Mais là j'ai senti qu'elle voulait faire quelque chose de son côté, je l'ai invitée, je lui ai proposé de faire en fait une cérémonie la nuit, donc je lui ai donné des bougies, je lui ai proposé un certain nombre d'exercices qu'elle fasse toute seule pour finalement accomplir son deuil avec son mari et son père. Ça me donne encore des frissons tu vois, deux ans, deux ou trois ans après. Et elle a vécu, elle nous a raconté ça après, je ne sais plus si elle le racontait à tout le monde ou à moi, mais en tout cas c'était quelque chose qui était très puissant pour elle parce que cette dimension symbolique, les humains... aussi ont une dimension symbolique. Je ne sais pas l'expliquer, mais ça nous parle, le symbole. Le symbole de faire son deuil. Elle a mis des bougies, elle a lu quelque chose, il y avait sûrement de l'eau, des petits brochets, etc. Elle a fait son truc. Et ça a été très fort. J'ai plein d'autres histoires à raconter, parce que forcément, dans le désert, il se passe des choses très fortes.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi le plus grand apprentissage ou la plus grande découverte que tu as faite dans le désert, avec toutes ces années dans le désert ?

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose autour de me faire confiance. Parce que quelquefois, j'invite les participants à faire un exercice qu'éventuellement je n'ai jamais fait avant. Et l'inspiration me vient. Et c'est vraiment étonnant. C'est un espèce de cadeau du désert. L'inspiration me vient de proposer ça. Il y a évidemment des exemples qui me viennent. Une des participantes qui a 50 ans a dit Ma vie est finie, il n'y a rien devant moi, c'est gris, en fait elle explique ça un peu à tout le monde. Et en fait j'ai l'idée qui me vient de dire ok je vais la faire se reconnecter à sa petite fille de 7-8 ans, à elle-même quand elle avait 7-8 ans. Donc je lui ai fait jouer les deux personnages, elle et puis elle quand elle avait 7-8 ans. Et je ne sais pas pourquoi ça m'est venu, je me dis tiens entre elle et celle qui représente sa petite fille à 7-8 ans, je vais mettre un matelas entre elles deux, elles ne se voient pas. Parce qu'en fait, comme c'est gris devant elle, elle ne voit pas sa petite fille. Qu'est-ce que purée lui soufflait sa petite fille, elle-même, quand elle avait 7-8 ans. Donc je mets ça qui l'empêche. Puis je lui demande, tu peux demander à toi, qui a 7-8 ans, qui est devant toi, mais enfin derrière un matelas, c'est quoi ton conseil à toi qui a 50 ans ? Par rapport à... Voilà, c'est... Et puis elle me dit, je ne comprends pas ce que tu me demandes. Je lui dis, mais écoute, voilà. Et je lui dis, est-ce qu'il y a quelque chose qui te dérange devant toi ? Elle me dit, non, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Elle ne comprenait rien de ce que je lui demandais en fait. Et devant elle, ce qui est très amusant, je n'ai pas fait exprès, mais le matelas, il avait un côté gris et de l'autre côté, il y avait un côté avec plein de fleurs. Et le côté plein de fleurs était du côté de la personne qui jouait le rôle. Donc je lui ai fait un verset de rôle. Je lui ai dit, ok, écoute, tu ne sais pas quoi lui demander. Donc je lui fais se mettre à la place d'elle-même quand elle avait 7-8 ans. Et puis je lui dis en fait, toi à 50 ans, je lui parle comme à une petite fille, quand tu as 50 ans peut-être que tu seras un peu perdu, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à toi quand tu as 50 ans ? Et elle me dit mais je ne peux rien lui dire, c'est le truc qui me dérange devant. Et elle se lève et donne un grand coup de poing dans le matelas. Je serais assez rigolo parce que... Nathalie ? à 50 ans, ne savait pas quoi faire de ce matelas qui l'empêchait de regarder devant elle. Mais Nathalie, à 8 ans, le savait. Et ça, ça m'est venu, histoire de mettre le matelas entre les deux. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis à mal. Et donc, ce que j'ai appris, tu vois, ta question, c'est qu'est-ce que j'ai appris ? J'ai appris qu'il faut que j'ose me faire confiance, même à des moments, parce que je vis des moments quelques fois Terrible. Il y a des moments où il y a des choses qui sont terribles qui arrivent dans le désert, parce que ça fait remonter des choses incroyables, terribles souvent pour les femmes d'ailleurs. Et j'ai appris à oser me faire confiance. Ok, il y a ça, on va faire avec. Et voilà.

  • Speaker #0

    Oser te faire confiance, le cadeau du désert. Quand tu regardes ta vie, les tempêtes, toutes les étapes, tout ce que tu as vécu, c'est quoi les autres cadeaux que ta vie t'a offert ?

  • Speaker #1

    Moi je dis souvent si je mourais dans un quart d'heure, j'ai vécu une belle vie parce que j'ai eu plein d'aventures. Franchement j'ai eu plein d'aventures. C'est fou ça, c'est moi qui ai vécu tout ça. J'ai eu de la chance, mais pas que facile. Il y avait plein de moments très durs, des moments de lutte, des moments où j'ai dû lutter pour ma survie, pour la survie même de ma famille, la responsabilité, des agressions qui m'ont surpris, des trahisons. j'ai vécu tout ça et en même temps je me dis mais quel chance j'ai eu parce que Quelquefois, quand j'écoute, même quand j'écoute en coaching des gens qui sont comme le hériteur dans sa roue, là, le hamster, je dis mais en fait, ouais, tu peux sortir en fait de ta roue. Bien sûr, tu vas t'exposer si tu fais ça parce que, bah oui, personne ne t'attend en fait. Quand j'accompagne des coachs et des consultants, je leur dis en fait, l'univers n'en a rien à foutre de ta gueule, donc il va falloir que tu te remets pour trouver des clients, ça ne va pas tomber du ciel. Donc moi, la leçon, c'est sûrement que la vie vaut la peine. Mais c'est pas un long fleuve tranquille, ouais, il y a des emmerdements quelquefois, mais à quel titre moi je suis aussi responsable de ça, tu vois ? Récemment, j'ai failli rentrer dans une création d'entreprise, et au dernier moment, mais quand je dis au dernier moment, c'est tellement au dernier moment que c'est moi qui devais animer le lancement avec six associés de l'entreprise, dans un séminaire qu'on devait faire en Normandie, et le jour où on devait se retrouver, le jour même, j'ai écrit à tout le monde en disant, je ne viendrai pas, Cette histoire n'est pas notre bonne histoire, c'est un... magnifique projet, je vous souhaite bonne chance, et je ne suis pas allé. Mais après une semaine terrible de tourments dans ma tête en me disant, mais j'y vais pas. Et en fait, je me suis reconnecté à un moment, tu parlais de cadeau de la vie, à un moment où, en 2009, j'ai rencontré ce type hyper enthousiaste qui m'a dit, bon, en ce moment, t'es dans la merde avec ton business, viens faire du conseil en gestion de patrimoine. Ce type était d'un tel enthousiasme que je l'ai suivi, alors qu'à l'intérieur de moi, je le sais, toutes mes griffes étaient sorties pour dire, non, je veux pas faire ce truc ou pas faire ce truc, mais il ment. Il m'a embarqué dans son enthousiasme. Et tu vois, les leçons de vie, c'est que je dois m'écouter. Et quelquefois, quand je m'écoute, merde, c'est pas facile ce truc. J'ai pas envie de passer par ce chemin-là, parce qu'il est difficile. C'est peut-être quand même ton chemin. Et peut-être qu'il faut que tu te remues un peu les fesses pour le faire quand même. Mais derrière l'épreuve, en fait, c'est triste à dire. Tout le monde le sait, c'est à une généralité. Mais les épreuves nous construisent, quoi. Donc pas forcément les refuser. En tout cas, prendre les bonnes épreuves. pas celles qui sont contre... instinctivement, profondément, ce qui nous paraît pas juste.

  • Speaker #0

    Et en même temps, même si tout à l'intérieur te disait de pas y aller, t'y allais et c'est ce qui t'a permis de sentir la fois d'après que c'était pas juste pour toi.

  • Speaker #1

    Quelquefois, le prix à payer est très élevé.

  • Speaker #0

    Ouais. Et oui, c'est drôle, j'en parlais hier, qu'on n'est pas obligé d'aller jusqu'à la souffrance pour apprendre, non plus. Bien sûr qu'on peut apprendre dans la souffrance si... si on le décide. On peut aussi rester dans la souffrance, s'y plonger et ne rien en faire. Mais par contre, j'ose croire qu'on peut se construire et apprendre sans frapper des murs. C'est même totalement, en partie, l'intention de ce podcast, de partager finalement les épreuves d'autres personnes, pas que les épreuves, bien sûr, les grandes victoires aussi, les grands moments, mais en entendant l'histoire de Laurent qui était ruiné à 58 ans, c'est ça ? D'ailleurs, je suis très curieuse d'en savoir plus. Tout ça, peut-être que moi, qu'est-ce que ça m'apprend de moi ? Et comment je peux faire pour peut-être ne pas aller jusque-là ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, ce que j'emploie souvent, c'est que quelquefois, on marche dans les broussailles et ça nous écorche les jambes. On n'écoute pas la personne qui dit « Tu sais, 20 mètres plus haut, il va falloir gravir un petit peu, il y a un chemin. » Alors, si ton chemin, il sera beaucoup moins douloureux, ça monte quand même, parce qu'on veut aller vers là-bas. Mais tu n'es pas obligé d'être dans les broussailles.

  • Speaker #0

    J'adore ! J'adore cette métaphore. Elle est très parlante.

  • Speaker #1

    Et ça passe aussi par écouter ce que nous disent les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça justifie ton métier et le mien.

  • Speaker #0

    Tu sais, moi je vois mon métier comme permettre aux gens d'écouter ce qu'il y a à l'intérieur. Plutôt que les autres. Parce que ce qui est à l'intérieur, quand on apprend à l'écouter, c'est encore plus puissant et encore plus efficace que d'attendre que les autres nous le disent. Alors dis-nous là, qu'est-ce qui s'est passé à 58 ans ?

  • Speaker #1

    58 ans c'est principalement Ce métier de conseil en gestion de patrimoine qui m'a amené à la ruine, pourquoi ? Parce que d'une part j'ai investi de l'argent dans des trucs auxquels je croyais, mais en fait c'est très mal ce que je vais dire, mais le monde de la finance c'est le monde dans lequel j'ai rencontré le plus de bonimenteurs de ma vie, on te vend des trucs magnifiques. sur des plaquettes et puis après quand ça tourne au vinaigre, c'est pas grave, démerde-toi. J'ai trouvé ça absolument abominable. Donc à la fois, moi, j'ai pas bien placé mes sous et j'ai vendu plein de choses dont j'avais acheté la plupart des trucs, parce que j'y croyais, à des clients qui se sont trouvés avec des emmerdements. En particulier la dernière année, j'ai passé mon temps à emmener mes clients chez les avocats et puis à les consoler et puis finalement, j'ai laissé... à quelqu'un qui comprenait beaucoup mieux le métier, qui intitulait très bien mon activité. On a trouvé un deal assez simple. Mais moi, je ne pouvais plus faire ce métier. Tu disais tout à l'heure où j'y vais à fond. C'est vrai que j'y suis allé à fond, parce que je voyais mes économies qui baissaient, qui baissaient. Mais j'ai trouvé la solution. Mes économies baissaient, baissaient, et je suis allé jusqu'au fond. Je suis allé vraiment jusqu'à ce que j'ai des dettes, je n'ai plus d'économie, j'ai de quoi vivre pendant trois semaines sur mon compte, je n'ai pas le droit au chômage, j'ai 58 ans, et je sais plus quoi faire. J'ai le moral détruit. C'était une des leçons, un des moments les plus durs, même s'il y en a eu d'autres, mais ce moment était très dur parce que j'étais perdu, quoi. J'étais perdu. J'étais perdu. Et pourtant, j'avais de l'expérience, j'avais un super canadresse, je n'étais pas idiot, je crois. Enfin bref. Et alors, il y a une des leçons d'ailleurs dont j'ai parlé dans la présentation, c'est que alors que j'étais perdu, j'avais encore des ressources. J'ai fait le scénario du pire. Je l'ai même écrit, je me suis dit, ok, si dans trois semaines je ne peux plus rien payer, qu'est-ce que je fais ? Et dans mon scénario du pire, les beaux-parents m'avaient dit, écoute, nous on est prêts à t'accueillir avec leur fille bien sûr, et puis mon petit dernier qui était encore à la maison, et j'ai un de mes frères à Paris qui a dit, les enfants sont partis, tu peux venir autant de temps que tu... Je me suis rendu compte, même dans la situation la pire que je croyais vraiment, non, non, non, il y a encore des ressources, plein de ressources, il y a plein de gens qui t'aiment et qui peuvent... qui sont prêts à te... à t'accompagner, à t'aider, donc ça c'était une leçon très forte. L'amour, tu l'évoquais tout à l'heure, et puis l'amitié aussi, cet ami qui m'a dit mais je vais pas te lâcher, il m'a pas lâché d'ailleurs, et puis il a été sévère avec moi pour que je me redresse, quelqu'un qui est en train de se noyer, tu lui fais pas bon alors mon pauvre petit, tu lui dis nage vigoureusement, essaie d'attraper la perche que je t'envoie enfin on est à un moment où... T'as secoué. C'est de la vigueur qu'il faut à ce moment-là. Parce que...

  • Speaker #0

    parce que c'est ça qui est nécessaire merci de partager ce moment de vulnérabilité même dans le pire des scénarios on a encore des ressources il faut lire au nom de tous les miens de Martin Grey si tu n'y as pas lu ce jeune garçon qui a 13 ou 14 ans dans

  • Speaker #1

    le ghetto de Varsovie et qui au moment où c'était cerné par les nazis et puis qui prend sa chance de monter dans un tramway qui traverse le ghetto qui rentre et qui sort, et bien sûr il n'a absolument pas le droit de rentrer dedans, il rentre là-dedans et puis il va traverser la Pologne et l'Allemagne nazie dans des conditions hallucinantes, c'est un petit gamin, et il s'en sort, donc il raconte ça dans son bouquin, tous les trucs abominables qu'il a traversés pour s'en sortir, et puis il va réussir après à créer une vie, une famille et tout ça, et puis à un moment il vit en pauvre. en Provence ou dans la Côte d'Azur avec sa femme et ses enfants. Et un jour où il rentre chez lui, il rentre du boulot, je sais pas quoi, il voit que toute la colonie est en flammes et en fait, sa maison a brûlé avec toute sa famille. Donc, toute sa famille est morte. Donc, ce type qui avait vécu un truc déjà abominable dans son enfance, il revit ce truc-là. Enfin, il revit un truc abominable et il se relève encore. Et donc, c'est vraiment des leçons de vie, quoi, quand on lit des choses comme ça, parce que... Ouais. on a plus de ressources qu'on imagine et aussi quelque chose qui m'a marqué quand j'étais à ce moment là c'est que mon ami qui s'appelle Laurent aussi me dit Laurent il faut que tu demandes de l'aide et moi je lui dis mais attends Laurent je demande pas d'aide c'est moi qui aide les autres et en fait il m'a tapé dans mon ego parce que mon ego il dit c'est moi le sauveur de l'humanité donc c'est pas moi qui demande de l'aide et bien il avait raison il fallait que j'ose demander de l'aide et c'est Pas facile. Et en même temps, c'est juste. Parce que finalement, quand je demande de l'aide, les gens qui m'aiment, ça leur donne l'occasion aussi d'exercer leur amour. Donc leur amour ou leur amitié.

  • Speaker #0

    C'est dans cet espace de vulnérabilité qu'on laisse la place aux autres d'être là pour nous. Merci pour ce rappel qui fait aussi partie de mon chemin. dans mon égo de coach qui est habitué à aider les autres, d'apprendre à demander de l'aide aussi. Absolument, ouais. Être à sa place, c'est pas forcément dans la fluidité. Ouais, exactement. C'est aussi être... Suivre un élan, mais qui vient du détripe, quoi.

  • Speaker #1

    C'est des mots qu'on emploie souvent en coaching, l'alignement, il y a beaucoup de choses qui sont dans le monde du coaching, qui sont une espèce de bienveillance, un truc un peu mouligasse quelquefois je trouve. Pour moi c'est pas ça, la vie il y a des moments, alors essayons d'être dans les meilleures relations et tout ça, c'est ce qu'on essaie de faire quand on accompagne les gens, mais il y a des moments où c'est la lutte, parce que voilà, demander aux gens qui se sont fait emporter... Au Texas, dans les courants de la rivière qui a débordé, c'est la lutte pour s'en sortir. Peut-être qu'il faut aller dans le sens du courant, tout ça. D'accord, d'accord. Mais bon, il faut rejoindre le bord quand même. Il va falloir exercer ses muscles et nager fort.

  • Speaker #0

    Et là, c'est là où le soutien, le soutien des autres, le fait de ne pas être seul, le soutien de la communauté, le soutien des proches, devient on ne peut plus essentiel.

  • Speaker #1

    C'est vrai, tu as raison. C'est crucial même parce que... D'ailleurs, je me pose souvent la question avec l'intelligence artificielle, va-t-elle réussir à éliminer les métiers d'accompagnement ? C'est une vraie question, mais il y a quelque chose de singulier dans la relation entre des humains. Même l'intelligence artificielle est extraordinaire. Moi, je trouve qu'il y a des trucs complètement fascinants. Hier, j'avais un premier électrique, mais j'ai pris une photo du premier électrique que j'avais dans ma salle de séjour, et il était capable, le machin, le robot, de me sortir des trucs super malins. Il y a quelque chose qui est singulier. qui est spécifique au fait d'une présence humaine, d'un regard, d'un...

  • Speaker #0

    J'en suis absolument convaincue que ça, on ne pourra pas l'enlever. On pourra apporter plein de choses à travers l'IA. Je suis tout à fait d'accord avec toi, ça peut être bénéfique sur plein d'aspects. Mais il y a quelque chose qu'on n'enlèvera jamais, c'est l'humanité et la présence humaine, le liant d'un humain à un autre.

  • Speaker #1

    Donc c'est pour ça que ce que tu dis, c'est juste, c'est que dans ces moments-là aussi, accepté L'aide, ou oser même la demander, parce qu'on va trouver des ressources, on trouve des ressources dans les autres. Et je pense qu'on est tous, d'ailleurs c'est un peu la conclusion, enfin c'est dans les dernières pages du bouquin que j'ai écrit, « Cercle Toltec en désherberbère » , je dis, je pense qu'on est tous des messagers, mais ce qu'il faut c'est trouver qui a besoin ou a envie de ce message, mais on a tous un message à faire passer. On est tous des médias pour les... pour qui, je ne sais pas, mais en tout cas, voilà.

  • Speaker #0

    Ce livre, Cercle Toltec en désert berbère, que tu m'as fait le cadeau de m'offrir en arrivant ici, j'y crois profondément à ces messages qu'on a en nous et à transmettre. C'est aussi l'intention de ce projet, ce podcast, qui est d'apprendre à travers les histoires des autres. Et ton histoire, Laurent, est comme un oignon qui n'en finit jamais de laisser la place à d'autres couches. et Et je pense qu'on pourrait plonger encore des heures dans ton histoire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai traversé des moments difficiles, mais quelque part, je trouve qu'il y a cette lutte intérieure avec comment je fais pour me choisir vraiment. Tu vois, je te disais tout à l'heure, mardi dernier, je n'étais pas à ma place dans 5 à 7, mais avant que j'admette que finalement, il y a des endroits où je ne suis pas à ma place, et puis ce n'est pas grave, parce que ma place, je sais bien que quelquefois, on dit que de toute façon, ma place, c'est partout, parce que finalement, je suis avec moi partout. Ouais, sauf qu'à l'intérieur, c'est pas forcément ce qui se passe. À l'intérieur, il y a des endroits où je me dis, mais qu'est-ce que je fous là ? Bon bah, j'ai mes deux pieds, voilà, je peux déambuler. Et puis très rapidement, si je me retrouve tout seul à marcher dans la rue, bah ça va mieux. Et c'est ok, c'est vrai, les gens qui écoutent cet épisode, ils sont arrivés jusque là. Faire confiance à ce que je ressens là maintenant. Et si ce que je ressens, c'est que je dois déambuler, bah je déambule.

  • Speaker #0

    Faire confiance à ce qu'il y a là maintenant. C'est ce qui s'est passé pour moi en t'invitant à participer à ce podcast, Laurent. Et je te remercie sincèrement pour ton enthousiasme et ton engagement. Il n'y a pas eu de doute, en tout cas, je n'y ai pas assisté, mais ton engagement total à partager cette conversation et offrir tout ce que tu avais à offrir aux personnes qui nous écoutent. Donc merci, merci infiniment. Merci aussi au Café des Habitudes qui nous fait le bonheur de nous accueillir ici une fois de plus. Et le mot de la fin peut-être pour toi.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir bien sûr d'échanger avec toi. Je pense vraiment à l'image que je t'ai donnée tout à l'heure sur « je marche dans les broussailles » , mais il y a un chemin qui est mon chemin qui est un peu plus haut. Je pense que très souvent on marche dans les broussailles, on n'est pas forcément très loin du chemin, mais il y a peut-être un petit effort à faire pour y aller. Et en fait tout le monde peut le faire, c'est pas si facile de le faire tout seul, des fois on a besoin que quelqu'un nous pousse les fesses pour monter sur le chemin qui est au-dessus, mais ça vaut le coup parce que c'est un chemin de liberté aussi. Voilà, c'est un chemin de... Merci. C'est mon soin. Il est singulier, il est unique et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Il est singulier, il est unique, il est broussailleux. Mais c'est le tien, c'est le nôtre et c'est le vôtre. Merci Laurent. Merci infiniment d'avoir passé ce moment avec nous. Si cet épisode t'a inspiré, dis-moi pourquoi en commentaire ou en message privé. Partage-le autour de toi et laisse un avis et des étoiles sur ta plateforme de podcast préférée. Grâce à ces simples gestes, tu permettras au podcast et à mes invités de rayonner et d'inspirer plus de monde. Pour ne manquer aucun épisode, abonne-toi sur la plateforme de ton choix. Et si tu veux en savoir plus sur moi et mon parcours, toutes les informations sont en description du podcast. On se retrouve chaque premier jeudi du mois. Et d'ici là, je te souhaite de rester à l'écoute de toi.

Description

Pour ce 2e épisode de la saison 3, je reçois Laurent de Rauglaudre, un invité au parcours riche en rebondissements. 7e d’une famille de 8 enfants, il a appris très tôt ce que signifie trouver sa place. Ingénieur de formation, cadre dans une multinationale, puis conseiller du président d’une entreprise mondiale, il a ensuite vécu de profondes « tempêtes de vie » qui l’ont conduit à se réinventer plusieurs fois : du salariat au conseil, jusqu’à se retrouver ruiné à 58 ans, avec cinq enfants à charge.

Laurent nous partage sans filtre ces bouleversements, mais aussi les ressources qui lui ont permis de se relever : la puissance du collectif, l’importance de se fier à son intuition et surtout ses marches initiatiques dans le désert, qui l’ont reconnecté à l’essentiel. Avec un franc-parler et une sincérité désarmante, il revient sur ses illusions, ses apprentissages, et sur cette quête constante de liberté, d’alignement et de paix intérieure.

À travers son histoire, on parle de reconversion professionnelle, de transformation personnelle, de quête de sens, de confiance en soi et de leadership personnel. Laurent nous rappelle que même après l’effondrement, il est possible de se réinventer et de tracer un chemin de vie plus aligné, à la fois sur le plan professionnel et personnel.

Et toi, quelle serait ta prochaine grande transformation si tu osais écouter ton intuition ? Bonne écoute 💫

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Si tu as aimé cet épisode, je t’invite à écouter ma conversation avec Brice Salmon qui nous raconte les nombreux moments de sa vie où il s’est complètement réinventé.

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🔗 Partages et ressources

👉 Laurent sur Linkedin 👉 Le site web de Laurent 👉 Prochaine marche initiatique dans le désert

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Je suis Claire Grevedon 🌞coach professionnelle, spécialisée en reconnexion à soi. J’ai moi-même trouvé ma place il y a quelques années, en découvrant ce métier qui me passionne. Depuis, j’ai accompagné des centaines de personnes à trouver plus de sens, d’alignement et de leadership dans leur vie. 


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Trouver sa place, le podcast où chaque aventure humaine est une invitation à cheminer vers soi-même. Je m'appelle Claire Grévedon, je suis coach professionnel spécialisé en reconnexion à soi, et une fois par mois, je vais à la rencontre d'êtres humains qui m'inspirent pour partager des conversations qui font grandir. Qu'il s'agisse de leur mode de vie, de leur carrière ou encore de leur identité, tous ont fait des choix conscients et courageux pour vivre une vie alignée avec eux-mêmes. Cette vie, elle est aussi à ta portée, alors je t'invite à prendre place et te laisser inspirer. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous rejoindre par ici et découvrir par vos retours combien ces conversations non seulement vous nourrissent, vous inspirent, mais parfois même vous donnent l'élan d'aller de l'avant. C'est la plus belle des récompenses pour moi. Ma mission ici, c'est de vous inspirer à trouver et à prendre toute votre place. Parce que je crois profondément qu'il réside en chacun d'entre nous un pouvoir qui ne demande qu'à être découvert et que plus que jamais, le monde a besoin de notre lumière. Alors si toi aussi, tu te dis que cette vie, elle n'est pas réservée qu'à mes invités, que cette vie, elle est à ta portée, mais que tu ressens peut-être le besoin d'être guidée pour la créer, prends rendez-vous avec moi pour qu'on en parle. Rendez-vous en description de l'épisode pour plus d'infos. Bonjour Laurent. Bonjour Claire. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation. On a passé maximum 10 minutes ensemble la première fois qu'on s'est rencontrés, donc c'est vraiment chouette d'apprendre à mieux se connaître.

  • Speaker #1

    Quelquefois, il faut moins de 10 minutes pour créer une relation, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Absolument. Quand tu me demandais comment je choisis mes invités, je t'ai répondu c'est l'intuition. Et l'intuition m'a dit, lui, il a des choses à dire, il a des choses à transmettre et il a un parcours de vie qui va en inspirer plus d'un, plus d'une. Donc c'est comme ça que j'ai décidé de t'inviter. Je t'ai rencontré à une soirée des Fuck Up Nights. Cette fameuse soirée, j'en ai déjà parlé sur ce podcast, mais c'est une soirée qui est organisée régulièrement à Montréal et partout dans le monde où, en général, des entrepreneurs... viennent raconter devant un public en 7 minutes leurs plus gros échecs de vie. Et ça, c'est assez incroyable. C'est très thérapeutique, finalement, de parler de ces échecs devant tout le monde. Et c'est thérapeutique pas seulement pour celui qui le raconte, je crois, pour vraiment tous ceux qui l'écoutent aussi. Et c'est aussi ça qu'on fait dans ce podcast. On raconte pas juste les beaux moments, les victoires. On raconte aussi les moments plus difficiles parce que toi et moi, on sait à quel point c'est source de grands apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui, en effet, tu as raison. c'est d'ailleurs ce... Cette fuck-up night, c'était comment j'ai été ruiné à 58 ans avec 5 enfants, 5 enfants dont 4 aux études et pas droit au chômage, le moral détruit. Donc en effet, il y avait des leçons à tirer.

  • Speaker #0

    Entre autres choses, tu parles avec cette jolie métaphore de tempête de vie que tu as traversée. Et je suis très curieuse que tu nous en parles plus durant cette conversation, parce qu'encore une fois, j'ai vu l'homme sage que tu es devenu, et je suis convaincue que toutes ces épreuves t'ont amené là où tu es aujourd'hui, et qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est toujours dangereux les adjectifs parce que je ne sais pas si je suis un homme sage, mais je suis sûrement en quête de sagesse. Parce que c'est comme si ça y est, j'ai compris, j'ai tout... Non. C'est toujours un petit peu plus complexe que ça. En revanche, aller vers, oui, peut-être, sans doute, oui.

  • Speaker #0

    Merci de me corriger parce que c'est vrai, je n'aime pas les certitudes et j'essaie de faire attention à ne pas en avoir. On le disait tout à l'heure, hors micro d'ailleurs, on est toujours en chemin. Aller vers quelque chose, pour moi, c'est l'intention qui compte dans tout ce qu'on fait, avant tout.

  • Speaker #1

    Robert Dills parlait avec justesse, je trouve, que la direction est plus importante que la destination. Ça m'a beaucoup inspiré cette parole, dans le sens où c'est par là que ça se passe, mais dès qu'on dit la destination, c'est comme si on terminait. Non, en fait, parce qu'on est toujours en chemin.

  • Speaker #0

    C'est plutôt par là que ça va.

  • Speaker #1

    Pour aller où ? On va le découvrir.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette... Alors, pour les personnes qui nous écoutent, Robert Diltz, qui est un des fondateurs de la programmation neurolinguistique, qui fait partie des bases du coaching, ou en tout cas d'un des piliers de l'approche du coaching, pour remettre en contexte. Et c'est vrai que ça me parle beaucoup, parce que, comme tu dis, on est toujours en chemin, et en fait, la destination, elle évolue en même temps qu'on avance vers la direction.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'image de l'horizon, d'ailleurs, qui recule au fur et à mesure qu'on avance. D'ailleurs, en entreprise, c'est intéressant parce que très souvent, on parle des objectifs, on parle de ces clacs. Oui, mais alors, une fois qu'on a atteint le truc, on fait quoi ? En fait, c'est plutôt par là qu'on va. C'est pour ça que finalement, le message de l'entrepreneur, ça devrait être plutôt, c'est ça qu'on a envie de vivre, c'est cette aventure-là qu'on a envie de vivre, et c'est par là qu'on va. Et puis, il va se passer plein de trucs, bien sûr, parce qu'il y a plein d'impondérables, et puis il y a plein d'événements, comme dans la vie en général. Donc, j'aime bien cette image, c'est par là que ça se passe. C'est par là-bas.

  • Speaker #0

    Oh que ça me parle Avant qu'on plonge dans la suite de notre conversation pour les personnes qui nous écoutent, comment tu voudrais te présenter ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile parce qu'il y a la version 8 secondes, il y a la version 8 minutes, il y a la version 80 heures.

  • Speaker #0

    Entre 8 secondes et 8 minutes peut-être ?

  • Speaker #1

    Déjà quelque chose qui est très fondateur, c'est que je suis d'une famille nombreuse. Et j'étais 7ème des familles de 8. Et comme le thème de ton podcast c'est être à sa place, c'est difficile en fait de trouver sa place quand on est nombreux tout simplement, parce qu'on est plus nombreux. Donc il y a 2 parents, 8 enfants. Et j'étais une famille qui était assez brillante sur le plan intellectuel. Ma mère avait peint dans la... Dans la cuisine, les placards, les portes, avec la peinture des tableaux de l'école. Et sur ces tableaux, il y avait des poèmes, des équations, des trucs historiques. Et mes frères et sœurs étaient tous beaucoup plus agiles que moi, beaucoup plus... Quand j'ai eu 13-14 ans, on a déclaré que j'étais lent. C'est une manière de dire que j'étais moins intelligent que les autres, peut-être, je ne sais pas. En tout cas, l'histoire de la place, c'est ça. Et dans ma famille... Tu pouvais être soit ingénieur, soit ingénieur, soit ingénieur ou bien ingénieur, et si tu ne savais pas quoi faire, tu n'avais qu'à faire une école d'ingénieur. Alors moi j'étais sans doute lent ou moins intelligent, mais j'ai quand même réussi, ça n'a pas été facile, mais à obtenir un diplôme d'ingénieur, comme presque tous mes frères, bon les filles c'était moins important, mais comme presque tous.

  • Speaker #0

    Pour les personnes qui ne te voient pas, il y a évidemment beaucoup d'ironie dans ton non-verbal en ce moment même.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'était une autre époque. Je suis né en 1960, donc je laisse aux auditeurs faire le calcul. Et je n'en veux pas à mes parents d'ailleurs d'avoir fait l'école d'ingénieur, parce que c'est une carte de visite dans la vie. Mais voilà, moi ça m'a un peu cassé les pieds les études. Et puis je suis rentré dans les entreprises et jusqu'à l'âge de 42 ans, j'ai eu la chance en particulier de rentrer dans une start-up qui est devenue leader mondiale. Donc je suis arrivé, c'était une toute petite boîte et puis elle s'est développée de manière phénoménale. à telle enseigne que quand j'ai quitté l'entreprise, alors qu'on était 150 quand je suis arrivé, quand j'ai quitté l'entreprise 12 ans plus tard, on était 7500, on avait 14 usines, un milliard et demi d'euros de chiffre d'affaires. Puis j'avais eu la chance d'être dans les avions tout le temps, de faire du commerce, du marketing, du management de projets. J'ai dirigé des projets avec des centaines de gens. J'ai fini mon parcours de salarié comme conseiller du président, qui est un Américain, qui est arrivé de chez HP où il avait 70 000 personnes. Donc en fait, j'étais à côté d'une espèce de capitaine de l'industrie américaine. qui m'a pris comme conseiller pour des raisons qu'on pourra regarder si ça intéresse. Et donc j'ai vu, après avoir été manager moi-même, j'ai vu l'exercice du pouvoir. J'ai vu la violence de l'exercice du pouvoir. Ça m'a beaucoup consterné. Et c'est là qu'à moitié de ma vie professionnelle, j'ai décidé de quitter le salariat. Et je suis... Je démarre à mon compte, moi je ne savais rien faire parce que j'étais manager. Je savais faire travailler les autres, donc j'ai démarré du conseil en management. C'est-à-dire animation de séminaire, formation. Très vite, mes clients m'ont recruté comme coach. Et j'ai fait ça de manière... à 100% de mon temps, jusqu'en 2009. Là, en 2009, mes clients me disaient, Laurent, c'est vachement bien ce que tu fais, mais le directeur financier a dit qu'il y a une crise financière, donc il faut virer tous les consultants dehors. Donc j'ai perdu un peu tous mes clients comme ça, presque tous mes clients, et j'ai démarré un métier pour lequel je n'étais pas fait, qui était conseiller en gestion de patrimoine. Donc là, je t'aurais dit clair, par exemple, est-ce que tu payes des impôts ? Est-ce que tu es prête pour ta retraite ? Comment tu places ton argent ? J'ai fait ce métier dans lequel j'ai réussi à avoir pas mal de clients, mais avec lequel je n'étais pas du tout aligné. C'est ça qui m'a amené à la ruine d'ailleurs. Et puis 2018, en effet, au moment où j'étais vraiment très très mal, j'avais plus d'argent, 5 enfants dont 4 aux études, comme je disais tout à l'heure. Je me suis totalement écroulé. Et un de mes meilleurs amis m'a rebranché sur un ancien collègue qui avait investi dans une start-up à Montréal. Et puis là, j'ai laissé la famille, je suis parti tout seul à Montréal. Et je suis rentré dans cette start-up pour faire la direction des opérations. Ça fait très bien de dire ça. J'ai remis de la gouvernance là-dedans, en particulier avec le premier client qu'on avait en Australie. Mais huit mois après, je me suis fait foutre dehors, donc je me suis retrouvé à la rue, appeler ma femme et lui dire « bon, t'es en train de préparer le déménagement, mais là on vient de me mettre dehors, on fait quoi ? » Et en un quart d'heure, on a décidé qu'elle me rejoignait avec deux enfants et j'ai redémarré le métier vraiment de conseil en management. Donc c'est intelligence collective, coaching. Aussi, une singularité, c'est que depuis 2009, je marchais dans le désert tous les ans, et j'emmène des gens marcher dans le désert tous les ans. C'est une marche initiatique, on va se connecter aux étoiles, aux dunes, à soi, aux autres. C'est quelque chose dont on pourra parler si tu veux. Et à côté de ça, une vie aussi familiale, avec un premier mariage totalement catastrophique.

  • Speaker #0

    Une autre tempête de vie.

  • Speaker #1

    Une autre tempête de vie, vraiment une erreur de casting totale pour nous deux sans doute, parce que je pense qu'elle n'était pas heureuse avec moi, et moi j'étais complètement malheureux. Je me suis senti maltraité pendant dix ans, on a quand même fait deux enfants. C'est une histoire très dure, même après, parce qu'on s'est... bagarrer pour la garde des enfants avec des épisodes assez terribles même. Et puis, un deuxième épisode qui s'est mieux passé sur le plan matrimonial. Et donc, j'ai rencontré Sandrine qui avait deux enfants, j'en avais deux, et quelques années plus tard, on en a fait un de plus, c'est pour ça qu'on en a cinq. Ça dit en gros les deux grands chapitres.

  • Speaker #0

    Beaucoup de choses. Il y a quelque chose dans ce que tu partages qui donne des indices de qui tu es, bien sûr des événements, mais moi de ce que j'entends et de ce que j'ai perçu de toi au-delà de ce que tu viens de partager, c'est la place de l'amour dans ta vie et dans qui tu es, la valeur de l'amour. J'ai l'impression que tu ne fais pas les choses à moitié, tu t'engages à 200% dans les choses, quitte à y laisser des plumes.

  • Speaker #1

    C'est étonnant ce que tu dis parce que quand j'ai rencontré Sandrine, je lui ai dit je suis un homme de doute. Moi je doute tout le temps, je m'interroge tout le temps, je suis tout le temps en train de me poser des questions. Et tu vois quand tu me renvoies cette image, tu t'engages à fond. Peut-être qu'une fois que la décision est vraiment prise, là j'y vais à fond, mais dans la préparation, dans toute la phase préparatoire, je me dis mais est-ce que c'est une bonne idée, est-ce qu'il faut que j'y aille, est-ce qu'il faut que j'y aille pas, je m'interroge beaucoup, j'ai un cerveau qui n'arrête pas beaucoup. Un peu moins maintenant d'ailleurs, ça c'est la bonne nouvelle de prendre de l'âge, c'est que quelque part Ça brasse un peu moins là-haut.

  • Speaker #0

    Ça va moins vite. On fait le tri. Et alors, après tout ce que tu as traversé, tout ce qui s'est passé d'important, de joyeux comme de moins joyeux pour toi dans ta vie, aujourd'hui, quand tu regardes derrière toi, là actuellement, ce serait quand la dernière fois que tu t'es vraiment senti à ta place ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment la question de ma vie, d'être à ma place. Je me suis tellement souvent pas senti à ma place. C'est incalculable. Et donc j'ai appris à prendre ma place quelquefois. J'ai appris aussi à me dire, ok, je ne suis pas à ma place, je m'efface. Et tu vois ce qui me vient, par exemple, quand tu poses cette question, il y a au mois de mai dernier, j'ai emmené 23 entrepreneurs marcher dans l'Atlas au Maroc, et donc les faire dormir à la belle étoile, leur faire découvrir les cercles de parole. C'était 23 hommes, des entrepreneurs, des ingénieurs. J'étais toujours étonné de me dire, à chaque fois que je leur propose un exercice qui, quelquefois, est un petit peu ésotérique par rapport à leur habitude à eux, je ne suis pas allé aussi loin que je vais quand j'emmène les gens dans le désert, mais ils me suivaient, ils écoutaient. Et je me dis, oui, j'étais à ma place, finalement. Et il faut que j'ose, moi, parce que je me dis, mais attends, qui suis-je, moi, pour guider tous ces entrepreneurs qui ont des responsabilités, qui ont des défis que je ne suis pas sûr que je pourrais relever à leur place, d'ailleurs. Mais ils m'écoutent, ils me suivent, ou bien ils vont dans la direction que je donne. Bon, moi, c'est par là que ça se passe, comme je disais tout à l'heure. Et j'avais l'impression, j'ai vraiment le sentiment d'être à ma place à ce moment-là, parce qu'ils m'écoutent quand je parle. Je n'essaie pas de trop parler, mais quand je parle, ils m'écoutent. Et puis, ils suivent les indications que je leur donne. Ok, donc ça doit leur parler.

  • Speaker #0

    Comme si tu te voyais de l'extérieur en te disant ok, ça a l'air... Comme si tu ne voyais pas de l'intérieur tout ce que tu as à offrir, et que c'est les autres personnes qui te permettent de te renvoyer de voix. On dit que quand on est dans notre talent, on ne le voit pas, parce qu'on est trop près. de lui, et que c'est à force que les autres nous le renvoient qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Oui, c'est amusant parce que peut-être que l'article le plus lu sur mon blog, c'est un article où j'explique que ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Et j'explique ça parce que quand je vois mon beau-père qui dit « bah oui, c'est facile de réparer cette porte qui grince » , je dis « ok, d'accord, mais il est menuisier, donc » . Donc pour lui, c'est évident. Mais pour moi, non, ce n'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Pour moi non plus.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, ça a inspiré beaucoup les gens, cette phrase. Ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Donc finalement, ton vrai CV, c'est ça mon article, ton vrai CV, ce n'est pas j'ai fait du pomme là et puis j'ai fait un malin. Non, c'est qu'est-ce qui est facile pour toi. Donc fais la liste de ce qui est facile pour toi. Et là, tu vas identifier ce qui est singulier et qui est différent de l'un à l'autre parce qu'on a tous nos singularités.

  • Speaker #0

    C'est un super conseil. merci Laurent parce que Je sais que ça parlera à beaucoup de personnes qui nous écoutent, qui se posent ces questions. Où est ma place ? Comment être à ma place ? Que ce soit professionnel ou autre, mais commencez par regarder ce qui est facile pour vous ou ce que les autres vous renvoient, comme vos qualités ou ce qu'ils apprécient de vous.

  • Speaker #1

    Oui, tu vois, tu disais les autres renvoient de vous. Quand j'ai commencé ce métier, j'ai son patrimoine dont je parlais tout à l'heure. J'ai un de mes frères... C'est pas un frère jumeau, mais enfin, c'est mon copain d'enfance, c'est mon ami d'enfance. On a fait tellement de trucs ensemble. Il m'a dit, mais Laurent, qu'est-ce que tu fous dans ce métier-là ? T'es un très bon coach. Mais moi, j'ai pas fait de formation de coaching, comme je te disais tout à l'heure. Et pourtant, j'ai des clients depuis 23 ans. Et en effet, son regard à lui, ça me perturbait qu'il me dise ça, parce qu'il me connaît très bien. Et en effet, le regard des autres nous aide aussi à nous mettre à notre place. Parce qu'il nous donne des indications quelquefois. Qu'on ne voit pas parce que c'est dans notre zone d'ombre, dans le rétroviseur.

  • Speaker #0

    Dans nos angles morts.

  • Speaker #1

    Nos angles morts, c'est ça. Il y a aussi la question, la dernière fois que tu ne t'es pas senti à ta place, je peux dire c'est mardi dernier, parce que je suis allé un 5 à 7 avec des start-up et tout, il y a plein de monde. et je me sens toujours mal à l'aise dans ces commentaires. Et Dieu sait, je suis allé dans des trucs comme ça depuis... Voilà. Mais en fait, je m'emmerde dans ces trucs-là parce que je trouve qu'on parle de manière superficielle, parce qu'il y a beaucoup de bruit, parce qu'en fait, chacun montre son poitrail pour montrer qu'il est plus beau que les autres. Enfin, c'est mon ressenti. Je ne dis pas que c'est ce qui se passe, mais en tout cas, c'est mon ressenti. Et très souvent, dans ces trucs-là, je ne me sens pas à ma place. J'ai qu'une envie, c'est de fuir. Alors, ce qui est bien, c'est qu'aujourd'hui, je m'en vais sans culpabiliser. je m'en vais sans me sentir mal Ok, je ne suis pas à ma place là, je m'en vais. Et puis,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave. Ma place est ailleurs et la place évolue aussi. Et c'est génial. Merci de partager ça parce que c'est vrai que c'est aussi un excellent indicateur de regarder ce qui nous dérange ou où est-ce qu'on ne se sent pas à notre place ou où est-ce que ça sonne faux parce que ça aussi, c'est un grand indicateur de qui on est. Souvent, quand on va chercher à éliciter des valeurs, j'imagine que tu le fais aussi. Avec tes clients, on va aussi regarder qu'est-ce qui vient te chercher, vraiment. Qu'est-ce que tu ne supportes pas ? Très souvent, ça vient toucher une valeur profonde en soi. Qu'est-ce qui t'a permis de prendre ta place, justement ?

  • Speaker #1

    Ouf, alors déjà, tous les magiciens et les magiciennes qui m'ont accompagné, que ce soit psy, coach, kinésologue, enfin tout un tas de gens avec qui ça, aller marcher dans le désert, oser, tu vois... Quand j'ai voulu lancer mon propre désert, Anoushka, avec une coach avec qui je suis allé marcher en désert, donc j'étais client, elle a bombardé dans mon imposteur avec force, parce qu'elle me dit « Monsieur Laurent, tu peux le faire ? » « Oui, mais attends, j'ai pas fini, mon imposteur a pas fini de te parler, écoute-moi ! » Et elle me dit « Ok, j'ai compris, vas-y, toi que je te donne des coups de pied aux fesses, que tu y ailles quand même, parce qu'en fait, tu peux le faire. » Donc ça aide à prendre sa place, ça c'est sûr. Ou je repense, le job de salarié dans lequel j'ai été vraiment le plus... A ma place, c'était le plus difficile. C'était le bug de l'an 2000, bizarrement, où j'ai coordonné l'arrêt et le redémarrage de 14 usines en parallèle dans le monde entier, plus faire des milliers de tests, enfin un truc de fou qui emmerdait tout le monde, parce que le bug de l'an 2000, ça emmerdait tout le monde, les gens avaient d'autres choses à faire. Mais Pat Jones m'a confié ce job, c'est un Américain, c'est l'ancien contrôleur financier de Intel, donc un type qui avait un super pédigré incroyable. Il m'a invité à déjeuner un jour, Il me dit... On a un problème, c'est qu'on est en septembre 1998. Dans un peu plus d'un an, on va passer à l'an 2000 et on n'a rien fait. Et j'ai besoin d'un chef de projet qui s'occupe de faire parler les industriels, avec les juristes, avec les commerciaux, avec les gens de la R&D. Et donc, je te propose de prendre ce job. Alors, dans ma tête, je me dis, ouh là là, surtout pas, c'est un job casse-gueule comme pas possible. Je ne veux pas de ce truc. Je commence à réfléchir qui je peux lui proposer pour me remplacer. Et puis, justement, je lui ai dit, écoute, il faut que je réfléchisse, mais si je te dis non, j'ai déjà l'idée de qui pourrait prendre ce job à ma place. J'ai une idée à te proposer. Et tu sais ce qu'il me dit à ce moment-là ? C'est toi que je veux. Et là, en fait, il m'a gagné à ce moment-là parce qu'il m'a dit, je te fais confiance, je sais que tu es l'homme de la situation. Et moi, je n'en étais pas conscient de ça du tout. D'ailleurs, je lui ai demandé, mais tu te prends pour qui pour me dire ça, finalement ? Pour me dire que It's You's a Taiwan. on se connaissait un peu mais pas beaucoup Il m'a dit, j'ai demandé dans la boîte, moi ça faisait six mois, un an qu'il était dans l'entreprise, il m'a dit, j'ai demandé dans l'entreprise qui pourrait faire le chef de projet, qui parlerait à tout le monde, aux actionnaires, aux sous-traitants, aux industriels, etc. Et tout le monde donnait ton nom, donc c'est toi. Ça a été vraiment d'ailleurs, sur le plan du coaching, c'est intéressant ça, parce que cette phrase-là pour moi m'a mis à ma place de diriger un projet complètement aberrant et dans lequel j'ai fait un... ça a été le plus passionnant de ma vie en plus. Donc, tu posais la question comment se retrouver à sa place. C'est beaucoup le regard des autres finalement aussi qui nous disent. Ouais, mon frère qui me dit qu'est-ce que tu fous à faire du conseil en gestion de patrimoine. Alors, tu as un bon coach, ce patron américain qui me dit « It's you that I want » . Ok. Donc, le regard des autres. Et puis, je pense aussi que moi, je me sens à ma place quand je suis tout seul. Je suis un solitaire en fait. Et quand je suis seul, je ne me dis pas que je ne suis pas à ma place, que je suis comme un arbre avec ses feuilles. C'est ok, quoi. En revanche, la difficulté de trouver sa place, c'est de trouver sa place dans la communauté.

  • Speaker #0

    Absolument, en relation avec l'autre. Mais on peut partir de soi. Ça part de soi, à la base, si. Et ensuite, ce que tu ressens quand tu es seul, c'est comment tu peux le transposer aussi. avec les autres, en restant ce chêne, cet arbre ancré, mais tout en étant en relation avec les autres. Moi, c'est ça que je trouve intéressant, c'est de pouvoir cultiver, c'est un défi, ça évolue tout le temps, c'est jamais fixe, mais de pouvoir cultiver cette place-là, cet ancrage de quand on est seul avec soi-même, et de pouvoir le projeter aussi au sein de la communauté, dans le monde.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe avec les injonctions, les injonctions, C'est tout ce que tes parents, tes enseignants, tes boss, tes frères et soeurs, tes amis, tout ce que...

  • Speaker #0

    Même la culture inconsciente.

  • Speaker #1

    La culture inconsciente, voilà, la réussite c'est, il faut que, toutes les phrases qui commencent par il faut, il faut s'en méfier.

  • Speaker #0

    Les certitudes.

  • Speaker #1

    Il y a un autre article qui a beaucoup de succès sur mon blog aussi, c'est, au fait, c'est quoi pour toi la réussite ? Parce que la réussite, telle que moi je l'ai compris dans le début de ma vie, C'est l'argent, c'est le fait d'avoir une place dans la société, le fait de... Mais donc j'ai fait ça aussi, moi j'étais millionnaire à 40 ans, bon j'étais réuni à 58, mais j'étais millionnaire à 40 ans, quelque part je Ausha les cases à 40 ans, j'avais le million, j'avais une maison avec piscine, mais écoute, un jour j'étais tout seul, et je faisais du VTT dans les villes de Châteauneuf-du-Pape, puisque j'habitais là, et à un moment, je sais pas pourquoi, ça m'est tombé sur la tête, la réponse à la question, au fait, c'est quoi la réussite pour toi ? Et ça s'est décliné. pour moi en tout cas, sur trois dimensions et rigoureusement avec les mots que je vais te dire. Le premier, c'était juste un mot tout seul, un verbe, c'est accomplir. Accomplir, je ne sais pas quoi, mais en fait, ça veut dire pas être tout le temps dans l'imaginaire je pourrais faire ci ou ça. Le faire. Faire, voilà.

  • Speaker #0

    Être dans la réalité.

  • Speaker #1

    Donc, accomplir. Le deuxième, c'est me sentir libre. Et dans ce sens-là, le fait que je sois indépendant, que je sois à mon compte, Merci. Là, je me sens à ma place en étant à mon compte, me sentir libre avec la capacité de dire ce que j'ai à dire. D'ailleurs, j'ai une de mes clientes qui un jour m'a dit, si vous prenez Laurent comme coach, je ne vous achèterai pas son hypocrisie. Parce que quand il y a un truc que je sens, je le dis, même si le type en face de moi ou la personne a des grosses responsabilités. Je lui dis, tu peux dire ça si tu veux à toute la planète, tu peux le dire même à toi, mais moi, je n'y crois pas. Je n'achète pas ton truc, je n'y crois pas. Donc, se sentir libre. Et puis... La troisième chose qui m'est tombée sur la tête, c'est être sur le chemin de la paix. Et quand je parle de la paix, bien sûr c'est la paix avec les autres, mais ça part de la paix avec soi. Parce que Dieu sait si je n'ai pas été en paix avec moi-même pendant très longtemps, et que pour moi c'est un chemin. C'est un chemin d'accepter qui je suis, avec mes côtés ombres, avec aussi les côtés plus lumineux, mais il y a vraiment les deux. Et la paix c'est dire, ok, bah écoute, de toute façon, je suis mon seul compagnon du début jusqu'à la fin, donc aussi... Si je ne suis pas en paix avec moi, c'est bazar. Puis en plus, il y a des chances que si je ne suis pas en paix avec moi, je ne vais pas être en paix à l'extérieur, parce que je vais renvoyer mes tourments, mes douleurs.

  • Speaker #0

    Être en paix, pour toi, c'est passer par l'acceptation de qui tu es, avec tout ce que tu es ?

  • Speaker #1

    Oui, comme j'emmène beaucoup de gens, enfin beaucoup de gens, j'ai emmené pas mal de gens marcher dans le désert et qu'on fait des cercles de paroles et que chacun, finalement... finit par se livrer. Je me rends compte que mes tourments intérieurs, je ne suis pas le seul. Il y a plein de gens qui sont dans des histoires quelquefois même fantasmagoriques. Il y a des histoires réelles, des vraies souffrances qui sont liées à des histoires traumatisantes. Et aussi, quelquefois, des histoires toutes petites qui se transforment en... tourment de la vie et moi j'ai ça aussi j'ai donc se débarrasser de ces trucs là qui encombrent et qui viennent empêcher d'être de sentir en paix pour juste vivre je t'ai posé la question avant qu'on se rend compte c'est quoi pour toi être à sa place tu m'as donné plein

  • Speaker #0

    de réponses toutes vraiment riches j'en ai noté deux oser être soi et lâcher les illusions Hum. Quelles illusions t'as dû lâcher ?

  • Speaker #1

    Je ne gagnerai pas Roland-Garros, il faut que je m'y fasse. Oh non !

  • Speaker #0

    Et moi qui attendais encore ta réussite.

  • Speaker #1

    Mais c'est l'idée en fait, c'est que les illusions... Par exemple, dans mon histoire professionnelle, j'ai cru que finalement il fallait que je prenne de grandes responsabilités. Dans les entreprises, avec des centaines de gens. Et en fait, je pense que ce n'était pas fait pour moi. Mais quelque part, ça a été long d'ailleurs, je te parlais tout à l'heure de quelques magiciens, quand j'ai quitté le salariat, juste après il se trouve que j'ai rencontré quelqu'un qui m'a proposé de prendre chez Darty d'ailleurs une responsabilité pour diriger 400 personnes. Donc j'étais super flatté, waouh, je vais avoir un truc, tu te rends compte, 400 personnes, ça commence à faire pas mal. Et puis j'en ai parlé à mon coach. Il m'a dit une phrase qui m'a démoli le projet. Il m'a dit, tu vas t'emmerder en fait à faire ce truc-là. Tu vas être dans un truc super syndiqué, tu vas faire régler que des trucs. Et il avait raison, c'est-à-dire que j'ai acheté son truc. Ce n'était pas ma place en fait. C'est l'illusion qu'il faut forcément être plus gros, être plus... Pour moi, d'ailleurs, dans le plus, il y a une illusion. J'encourage toujours d'ailleurs les gens qui travaillent à réfléchir sur le mieux. plutôt que le plus. Parce que le plus, ouais à 40 ans j'avais mon 4x4. Et alors ? J'étais malheureux. Aujourd'hui j'ai pas de voiture. Mais je suis plus heureux aujourd'hui que... alors qu'à l'époque j'avais un 4x4. J'étais conseiller du président. Vachement bien quoi. Mais dans les emmerdes politiques sans arrêt. Donc ça c'est des illusions. C'est intéressant de faire la liste des choses auxquelles je crois. Bon les coachs on est habitués à ça. Je crois que... Ils se rendent compte qu'il y a un certain nombre de croyances qui viennent des autres, ou qui viennent des injonctions, comme je disais tout à l'heure. Mais est-ce que moi, c'est mon truc, ça ? Pas sûr. En fait, pas sûr du tout. Donc, qu'est-ce que j'aime vraiment ? C'est une bonne question, je trouve. Qu'est-ce que j'aime vraiment ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'est pas une vision ?

  • Speaker #1

    Là, je sais que c'est bon, quoi. Et comme on est... On est cerné. Les réseaux sociaux, c'est l'illusion du bonheur extraordinaire de tout le monde qui poste des trucs fantastiques. Ma fille me parlait de ça avant-hier. Elle avait passé un moment difficile. Et puis en plus, elle se met sur les réseaux sociaux et ça rajoute une couche. Parce qu'on a l'impression que tout le monde vit des vies fantastiques. Or, c'est juste un flash d'un moment. Puis d'ailleurs, cinq minutes plus tard, tout le monde s'engueule autour de la table. On a plein d'illusions en fait. On a plein d'illusions. Donc qu'est-ce qui est vraiment essentiel ? Qu'est-ce qui me touche, moi ? Qu'est-ce que j'ai vraiment envie de vivre ? Et qui, éventuellement, n'est pas comme les autres. Et ça n'a rien de personnel. Tout le monde, en fait, se balade avec des illusions, se balade avec des croyances qui sont limitantes, ou des croyances qui ne sont pas mes croyances. Ce n'est pas mon truc, ça, finalement. J'ai un de mes frères qui est scientifique et tout, très scientifique, tout ça.

  • Speaker #0

    Ingénieur.

  • Speaker #1

    Ingénieur, bien sûr. Et vraiment, le professeur tourne au sol. Mais il y a une expression qu'il utilise depuis 50 ans, c'est « je le sens pas » . Quand il se barre d'un truc, il s'en va, en pleine région de famille. Je lui dis « mais pourquoi tu t'en vas ? » « Oh, je le sens pas » . Et dans le fond, c'est très juste, en fait. « Je le sens pas » . Je ne suis pas ma place à.

  • Speaker #0

    Et tu touches à quelque chose qui me touche particulièrement, c'est que quand on croit qu'on est très cérébral et qu'on n'est que cérébral, être à l'écoute des mots qu'on emploie. je le sens pas, ça c'est quelque chose qui est de l'ordre du... kinésisique qui s'est touché à sa vérité intérieure, potentiellement son intuition, mais on s'en rend même pas compte. Quand on est habitué à réfléchir dans notre travail, etc., avec la tête, mais on a accès. On a accès à d'autres canaux d'informations. C'est juste qu'on s'en rend même pas compte.

  • Speaker #1

    C'est très juste ce que tu dis. Pour moi, le corps parle, c'est absolument spectaculaire. D'ailleurs, dans le langage courant, j'en ai plein le dos. Ah ouais ? T'as mal au dos ? Il y a plein d'expressions de langage courant. qui sont le langage du corps. D'ailleurs, je viens de finir un bouquin...

  • Speaker #0

    Ça me cache la tête.

  • Speaker #1

    Oui, oui, plein de trucs, ça me tord les boyaux, il y a plein de choses, j'ai mal au cœur. Et toutes ces expressions-là, en fait, sont des traductions de l'histoire ancienne, de symptômes qui marquent qu'il y a un truc qui ne va pas. Et je ne sais pas pourquoi le corps envoie ces indications-là. J'ai une histoire rigolote qui m'est arrivée d'ailleurs. J'ai eu vraiment le syndrome de sabotage. J'ai été très fort pour saboter. C'est-à-dire que je commence à réussir un truc et je sabote. Inconsciemment bien sûr, mais je l'ai compris après. Et par exemple, quand j'ai démarré mon métier de conseil en gestion de patrimoine, je signe ma première affaire immobilière. Donc je vends un appartement à un de mes clients. Et puis je dis, je vais t'emmener voir le site où tu vas acheter ton appartement, tout ça. et on avait un peu de route à faire, je l'emmène dans ma voiture et puis à un moment, il me parle et je ne comprends plus ce qu'il me dit et au même moment, j'ai une douleur dans un de mes bras et je me dis, waouh, ça c'est le syndrome, c'est les indications de crise cardiaque en fait. C'est que je suis en train d'emmêler tout ce qu'il me dit et j'ai une douleur dans le bras. Bon, j'ai cette conscience-là. Je me dis, merde, est-ce que j'ai une crise cardiaque ? Et donc, on est allé voir, on est allé visiter l'appartement et tout. La journée s'est passée. Et quand je rentre le soir, je raconte ça à ma femme. Et je dis, il m'est arrivé ça. Et elle me dit, et dans quel bras tu as eu cette douleur ? Alors, je ne sais plus quel bras je lui ai dit. Elle me dit, mais non, mais en fait, c'est l'autre. L'indication de la crise cardiaque, c'est l'autre bras. Alors, je ne sais plus le vrai bras, c'est d'ailleurs. Et en fait, je me suis dit, après, c'est fou. je suis en train de réussir, je signe ma première affaire, mon corps est en train de me dire je vais te faire... te planter, là, tu vas voir. Donc, je vais te faire croire que tu es en train de mourir. En fait, c'est une espèce de sabotage. Et j'ai compris, d'ailleurs, pourquoi je faisais ce sabotage. Je ne sais pas si je peux prolonger cette histoire. Mais j'ai un sabotage par rapport à la réussite. Plutôt la réussite sociale, pas la réussite que j'ai décrite.

  • Speaker #0

    Donc, la fausse réussite, alors.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Pas celle de ta définition.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas celle de ma définition, mais celle de la réussite plutôt telle que c'est. C'est compris dans le monde courant, le pouvoir et l'argent. Mon hypothèse, c'est que quand j'avais 11 ans, j'ai un de mes frères qui a été reçu à Polytechnique. Et Polytechnique, moi sincèrement à 11 ans, j'avais jamais entendu parler de ce mot-là, mais j'ai vu les réactions. Mes parents, mes oncles et tontes, mes grands-parents, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier... Tout le monde avait l'air de trouver ça un truc extraordinaire, mais c'est le cas parce que pour être reçu à Polytechnique, il ne faut pas être idiot. Donc il a été reçu à Polytechnique, mais trois mois après, il est mort. et je suis convaincu que dans mon cerveau de petit garçon, j'ai relié la réussite à la mort. Enfin, la réussite sociale. Si je réussis, je meurs. Donc moi, je ne veux pas réussir parce que si je réussis, je meurs. Je suis persuadé d'avoir connecté des synapses à l'intérieur qui m'ont dit, écoute, fais attention à ne pas réussir au sens social. Et c'est amusant parce que j'ai lu un livre récemment écrit par un psychiatre américain qui s'appelle Le corps n'oublie rien. Pour revenir à ce qu'on disait sur le corps. Et ce psychiatre qui a accompagné plein de militaires venant du Vietnam et donc a été confronté à des gens terribles et puis aussi d'autres gens qui ont été terriblement atteints par la vie et qui, pendant toute la première partie de son exercice, utilisait des choses traditionnelles du psychiatre, c'est-à-dire, bon, je t'écoute, puis de temps en temps, je te fourgue je ne sais pas quoi comme médicament. Il s'est rendu compte que ces médicaments cachaient, masquaient des symptômes, mais ne résolvaient pas le problème. Et la deuxième partie de son bouquin... Il parle de l'MDR, il parle de la méditation, il parle du yoga, il parle des cercles de parole. Enfin, tout un tas de trucs que finalement, quand on est coach, on fait finalement. Dans sa deuxième partie de son bouquin, il dit que lui, ses observations scientifiques, donc avec les capteurs qu'il met sur le cerveau pour écouter ce qui se passe, en fait, ça a un vrai impact. Ce n'est pas juste... Et moi, ça m'a rassuré dans le fait que notre boulot, le boulot que tu fais, le boulot que je fais, c'est un boulot qui a un vrai impact profond. Ce n'est pas juste... Et probablement plus profond que la chimie qu'on injecte. Un peu trop auprès des gens qui ont peur.

  • Speaker #0

    Disons qu'encore une fois, on parlait de partir de soi, au final plus profond et plus durable que d'aller chercher à l'extérieur. Et donc un médicament, ça peut être très utile et nécessaire pour calmer l'intérieur le temps d'un instant, pour pouvoir ensuite pouvoir accéder à soi dans le calme, dans la sérénité, et ensuite creuser et aller vraiment chercher les ressources durables en nous. donc bien sûr que Bien sûr que la chimie a été développée pour de multiples raisons et qu'elle est utile dans bien des cas, mais aujourd'hui on le sait que les médicaments sont parfois un raccourci pour cacher plutôt que pour traiter le problème de faim. Mais on n'ira peut-être pas là parce que n'étant pas thérapeute ni toi ni moi, c'est important de... Non,

  • Speaker #1

    je pense que je ne suis pas opposé aux médicaments. Mais en même temps, il y a d'autres moyens d'accéder au chemin de la transformation. Et puis, il y a la résolution, quelquefois, de nos traumatismes. J'ai plein d'histoires à raconter qui sont passées dans le désert là-dessus. Et là, il n'y a pas de médicaments, il y a le thé des berbères.

  • Speaker #0

    Et justement, toi, qu'est-ce qui t'a permis de dépasser ce traumatisme que tu sembles avoir identifié par rapport à la réussite ?

  • Speaker #1

    Déjà, la prise de conscience. Parce que c'est une hypothèse que je porte sur mon histoire. Mais le fait de dire « tiens, je suis en train de saboter parce que c'est une manière pour moi de me protéger d'une croyance que j'ai créée que si je réussis, je meurs. » Déjà le fait de prendre conscience. Quelque chose que je tâche de transmettre beaucoup à mes clients, c'est d'apprendre à éveiller le guetteur. Le guetteur, c'est à l'intérieur de soi celui qui prend conscience de « tiens, je suis en train de penser ça parce que je ne suis pas ma pensée. » Pas au sens de suivre, mais au sens d'être. Je ne suis pas ma pensée, je suis quelqu'un d'autre. La preuve, c'est que je suis capable de me rendre compte que je suis en train de penser ça. Donc je ne suis pas ma pensée. Et déjà, à partir du moment où je suis capable de repérer que je suis en train de penser ça, eh bien je peux prendre des contre-mesures si jamais ce que je suis en train de penser, c'est un de mes dragons qui est en train de vouloir me détruire ou en train de me raconter des carabistouilles. Donc éveiller le guetteur, c'est déjà une première étape. Pour certaines personnes, ça ne parle pas du tout. De quoi tu parles ? On se reparlera plus tard peut-être.

  • Speaker #0

    mettre la conscience Être en observation déjà d'un comportement, c'est très puissant. Parce qu'à partir du moment où on prend conscience, si on souhaite, si on le désire, on peut le changer.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Ça ne veut pas dire que c'est facile, mais c'est la première étape. Mettre la conscience, être capable d'être en observation de ça.

  • Speaker #1

    Et vraiment de ce qui est en train de se passer à l'intérieur. C'est très puissant, c'est la première étape. Ça ne suffit pas toujours, parce que quelquefois, l'adversaire intérieur est sacrément bien armé.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est pour ça qu'on a toutes sortes d'outils, de ressources, des magiciens, des magiciennes sur notre chemin pour nous aider une fois qu'on prend conscience ou pour soit nous aider à prendre conscience, soit nous aider à avancer. Tu as nommé à beaucoup de reprises ce désert, le désert du Sahara dans l'Atlas, c'est ça ? Je sais, t'es extrêmement cher. Comment t'es arrivé dans ce désert ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours été fasciné par les déserts, je sais pas pourquoi, mais j'ai été dans des déserts déjà quand j'étais jeune, il y a très très longtemps, en Égypte, en Israël, et puis plus tard je suis allé aussi au Chili, en Australie, et puis en Tunisie où j'ai habité aussi un peu, et puis j'ai même traversé le Sahara quand j'avais 25 ans, en voiture avec une Peugeot 504 et un copain d'école. On est parti de Rouen jusqu'à Ouagadougou en traversant l'Espagne, le Maroc, l'Algérie et le Niger. J'étais toujours fasciné par ces paysages, donc j'ai toujours été attiré par le désert. Et puis, en 2009, j'ai un copain coach belge qui m'envoie un courriel sur sa liste et qui dit, voilà, proposition d'aller marcher dans le désert. Et c'est une marche, il appelle ça une marche coaching, moi j'appelle ça une marche initiatique maintenant. Et donc quand j'ai vu ça, même ce qui est rigolo, c'est qu'il m'envoie ce truc-là et je me dis, j'adorerais. J'adorais faire ce truc. Donc j'imprime, je travaillais chez moi à cette époque-là.

  • Speaker #0

    C'est bon signe déjà quand tu te dis ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'adorais. Donc j'imprime le papier et puis je monte à l'étage, je demandais la permission à Sandrine. Et en fait, je la surprends sur son écran. Et sur son écran, il y avait une image du désert. Je me dis, oh merde ! Elle est surprise parce que je voulais te faire une surprise pour tes 50 ans, c'est de te faire un voyage dans le désert. C'est ce qu'on appelle la synchronicité.

  • Speaker #0

    Waouh, magnifique.

  • Speaker #1

    Et donc, je suis allé dans ce premier désert. et là pour la première fois On est une quinzaine, et puis Pierre, Pierre Moulard, belge, parti là-haut un peu trop rapidement, lui, 3 ou 4 ans plus tard. Mais il nous pose la question, pourquoi vous êtes là ? Et bien sûr, il n'y a pas de débat, on est juste là. Et donc moi, j'ai découvert la puissance du cercle de parole. C'est-à-dire, moi j'ai lâché tout de suite le morceau, j'ai dit, moi je suis là parce que je veux me débarrasser de mon divorce qui me pourrit la vie, qui m'empêche de... j'ai complètement encombré de ce truc. et j'ai découvert la puissance de la bienveillance d'un groupe et puis aussi, mais ça je le savais déjà, c'est le fait d'être dans le désert, puis d'un marché, puis d'être des nomades, pendant une semaine on déambule dans des spectacles absolument ahurissants. Comme je n'étais pas sûr d'avoir tout compris à la fin de la première semaine, je suis revenu une deuxième année, puis une troisième, puis une quatrième, puis une cinquième et ensuite, moi je redouble beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu redoubles la vie qui t'appelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et puis finalement, je faisais ça pour me débarrasser de mes encombrants, mais je faisais aussi ça parce que j'observais le processus. J'avais envie, je rêvais de le faire quoi. Et voilà, après 5 ans, j'ai décidé de tenter ma chance de proposer d'emmener des gens marcher dans le désert pour une marche complètement insolite. Une marche avec soi, une marche dans la grande nature, une marche où on fait des exercices qui nous permettent de faire des deuils.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu mets derrière marche initiatique, la définition d'initiatique ?

  • Speaker #1

    L'initiatique c'est ça, ça veut dire qu'est-ce qu'on apprend ? Moi je pense qu'on apprend plein de choses. On apprend, on réapprend à vivre de manière simple et à se rendre compte que c'est super goûteux en fait. Parce qu'il n'y a pas de confort, mais en fait il y a tout le confort. Il n'y a pas le confort de l'électricité et puis de sièges comme celui sur lequel je suis assis. On apprend à se découvrir parce que ça révèle des choses. Tout à l'heure j'étais en ligne avec une participante du désert du mois de novembre dernier. Elle me disait que je pensais avoir tout réglé. Et alors dès le premier soir quand tu nous as fait faire cette marche, tu as proposé un truc, il y a des trucs qui me sont arrivés. Donc on se retrouve soi. On apprend aussi les autres. Ah ouais, c'est ça que tu vis toi. On apprend à voir comment les berbères ont une sagesse, tu parlais de sagesse tout à l'heure, une sagesse, quelquefois très jeune, ils ont compris un tas de trucs, moi j'ai appris un tas de trucs avec les berbères. Alors j'en fais pas non plus en espèce de... Tout est magique avec eux, enfin ils sont pas... C'est des êtres humains, mais en même temps, on apprend à vivre avec la nature en nomade. En fait, on se reconnecte à quelque chose qui pour nous n'est pas... pas éliminé, parce qu'on était tous nomades il y a 10 000 ans. Donc tu étais nomade il y a 10 000 ans, je ne sais pas si tu te rappelles. Moi aussi, tout le monde était nomade.

  • Speaker #0

    J'ai un vague souvenir.

  • Speaker #1

    Mais dans notre ADN, il y a toujours la dimension du nomade. Donc là, on est en déambulation, et donc on réapprend à vivre cette dimension nomade, à découvrir des paysages qui défilent. On redécouvre la relation à son corps, parce qu'évidemment il y a des moments où il fait chaud, des moments où on a un petit peu mal peut-être. au dos parce qu'on est fatigué on réapprend on monte sur une dune qui est très haute alors le corps nous dit oui c'est fatigant donc on a cette relation au corps aussi on réapprend le lien aux étoiles les nuits sont fascinantes tu te réveilles la nuit parce que j'invite chacun à dormir à la baie d'étoiles et puis tout le monde se réveille la nuit forcément c'est obligatoire puis on baisse le sac de couchage puis là on voit le spectacle qui nous est offert qui est extraordinaire, le lien à la galaxie, on réapprend ça, et puis plein d'autres choses très intimes qui se passent, parce que tout ça exacerbe, je pense, profondément notre humanité, et donc ça fait ressortir. Il y a des tas de choses, donc il y a des apprentissages qui sont... En tout cas, il y a presque des renaissances qui se passent quelquefois.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai l'impression que, ça m'appelle beaucoup, tout ce que tu partages, le désert, j'ai l'impression que d'être face à cette immensité, ce grand tout, on se retrouve soi dans l'immensité finalement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas tellement de place pour le paraître, alors il y en a quand même qui résistent, quelquefois il y a peut-être un truc à camoufler, donc ils n'ouvrent pas vraiment... Ça arrive qu'il y en a qui n'ouvrent pas du tout la fenêtre de leur histoire, de qui ils sont. Mais pour beaucoup, c'est un moment exceptionnel pour lâcher des choses aussi. J'aurais plein d'histoires à raconter.

  • Speaker #0

    Tu en as une, par exemple ?

  • Speaker #1

    C'est cette histoire de cette Québécoise que j'ai emmenée dans une méharée et qui nous dit qu'elle travaille dans la santé, qu'elle est super stressée tellement à la boulot, qu'elle est le consort de la pandémie et que ça a été un moment... terrible de sa vie, d'abord parce qu'elle avait énormément de travail et que pendant la pandémie, son mari et son père sont morts du Covid et qu'elle n'a pas pu les accompagner à la mort parce que d'abord, elle était débordée de boulot et que d'autre part, les morts, on les écartait de la vue, on ne veut pas les voir parce que c'est dangereux tout ça. Et donc, elle n'avait pas du tout, du tout fait son deuil, mais pas du tout. Donc, elle arrivait là avec un stress absolument terrible et elle n'avait pas envie non plus de faire quelque chose avec tout le monde parce que quelquefois, on fait des choses ensemble. Mais là j'ai senti qu'elle voulait faire quelque chose de son côté, je l'ai invitée, je lui ai proposé de faire en fait une cérémonie la nuit, donc je lui ai donné des bougies, je lui ai proposé un certain nombre d'exercices qu'elle fasse toute seule pour finalement accomplir son deuil avec son mari et son père. Ça me donne encore des frissons tu vois, deux ans, deux ou trois ans après. Et elle a vécu, elle nous a raconté ça après, je ne sais plus si elle le racontait à tout le monde ou à moi, mais en tout cas c'était quelque chose qui était très puissant pour elle parce que cette dimension symbolique, les humains... aussi ont une dimension symbolique. Je ne sais pas l'expliquer, mais ça nous parle, le symbole. Le symbole de faire son deuil. Elle a mis des bougies, elle a lu quelque chose, il y avait sûrement de l'eau, des petits brochets, etc. Elle a fait son truc. Et ça a été très fort. J'ai plein d'autres histoires à raconter, parce que forcément, dans le désert, il se passe des choses très fortes.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi le plus grand apprentissage ou la plus grande découverte que tu as faite dans le désert, avec toutes ces années dans le désert ?

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose autour de me faire confiance. Parce que quelquefois, j'invite les participants à faire un exercice qu'éventuellement je n'ai jamais fait avant. Et l'inspiration me vient. Et c'est vraiment étonnant. C'est un espèce de cadeau du désert. L'inspiration me vient de proposer ça. Il y a évidemment des exemples qui me viennent. Une des participantes qui a 50 ans a dit Ma vie est finie, il n'y a rien devant moi, c'est gris, en fait elle explique ça un peu à tout le monde. Et en fait j'ai l'idée qui me vient de dire ok je vais la faire se reconnecter à sa petite fille de 7-8 ans, à elle-même quand elle avait 7-8 ans. Donc je lui ai fait jouer les deux personnages, elle et puis elle quand elle avait 7-8 ans. Et je ne sais pas pourquoi ça m'est venu, je me dis tiens entre elle et celle qui représente sa petite fille à 7-8 ans, je vais mettre un matelas entre elles deux, elles ne se voient pas. Parce qu'en fait, comme c'est gris devant elle, elle ne voit pas sa petite fille. Qu'est-ce que purée lui soufflait sa petite fille, elle-même, quand elle avait 7-8 ans. Donc je mets ça qui l'empêche. Puis je lui demande, tu peux demander à toi, qui a 7-8 ans, qui est devant toi, mais enfin derrière un matelas, c'est quoi ton conseil à toi qui a 50 ans ? Par rapport à... Voilà, c'est... Et puis elle me dit, je ne comprends pas ce que tu me demandes. Je lui dis, mais écoute, voilà. Et je lui dis, est-ce qu'il y a quelque chose qui te dérange devant toi ? Elle me dit, non, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Elle ne comprenait rien de ce que je lui demandais en fait. Et devant elle, ce qui est très amusant, je n'ai pas fait exprès, mais le matelas, il avait un côté gris et de l'autre côté, il y avait un côté avec plein de fleurs. Et le côté plein de fleurs était du côté de la personne qui jouait le rôle. Donc je lui ai fait un verset de rôle. Je lui ai dit, ok, écoute, tu ne sais pas quoi lui demander. Donc je lui fais se mettre à la place d'elle-même quand elle avait 7-8 ans. Et puis je lui dis en fait, toi à 50 ans, je lui parle comme à une petite fille, quand tu as 50 ans peut-être que tu seras un peu perdu, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à toi quand tu as 50 ans ? Et elle me dit mais je ne peux rien lui dire, c'est le truc qui me dérange devant. Et elle se lève et donne un grand coup de poing dans le matelas. Je serais assez rigolo parce que... Nathalie ? à 50 ans, ne savait pas quoi faire de ce matelas qui l'empêchait de regarder devant elle. Mais Nathalie, à 8 ans, le savait. Et ça, ça m'est venu, histoire de mettre le matelas entre les deux. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis à mal. Et donc, ce que j'ai appris, tu vois, ta question, c'est qu'est-ce que j'ai appris ? J'ai appris qu'il faut que j'ose me faire confiance, même à des moments, parce que je vis des moments quelques fois Terrible. Il y a des moments où il y a des choses qui sont terribles qui arrivent dans le désert, parce que ça fait remonter des choses incroyables, terribles souvent pour les femmes d'ailleurs. Et j'ai appris à oser me faire confiance. Ok, il y a ça, on va faire avec. Et voilà.

  • Speaker #0

    Oser te faire confiance, le cadeau du désert. Quand tu regardes ta vie, les tempêtes, toutes les étapes, tout ce que tu as vécu, c'est quoi les autres cadeaux que ta vie t'a offert ?

  • Speaker #1

    Moi je dis souvent si je mourais dans un quart d'heure, j'ai vécu une belle vie parce que j'ai eu plein d'aventures. Franchement j'ai eu plein d'aventures. C'est fou ça, c'est moi qui ai vécu tout ça. J'ai eu de la chance, mais pas que facile. Il y avait plein de moments très durs, des moments de lutte, des moments où j'ai dû lutter pour ma survie, pour la survie même de ma famille, la responsabilité, des agressions qui m'ont surpris, des trahisons. j'ai vécu tout ça et en même temps je me dis mais quel chance j'ai eu parce que Quelquefois, quand j'écoute, même quand j'écoute en coaching des gens qui sont comme le hériteur dans sa roue, là, le hamster, je dis mais en fait, ouais, tu peux sortir en fait de ta roue. Bien sûr, tu vas t'exposer si tu fais ça parce que, bah oui, personne ne t'attend en fait. Quand j'accompagne des coachs et des consultants, je leur dis en fait, l'univers n'en a rien à foutre de ta gueule, donc il va falloir que tu te remets pour trouver des clients, ça ne va pas tomber du ciel. Donc moi, la leçon, c'est sûrement que la vie vaut la peine. Mais c'est pas un long fleuve tranquille, ouais, il y a des emmerdements quelquefois, mais à quel titre moi je suis aussi responsable de ça, tu vois ? Récemment, j'ai failli rentrer dans une création d'entreprise, et au dernier moment, mais quand je dis au dernier moment, c'est tellement au dernier moment que c'est moi qui devais animer le lancement avec six associés de l'entreprise, dans un séminaire qu'on devait faire en Normandie, et le jour où on devait se retrouver, le jour même, j'ai écrit à tout le monde en disant, je ne viendrai pas, Cette histoire n'est pas notre bonne histoire, c'est un... magnifique projet, je vous souhaite bonne chance, et je ne suis pas allé. Mais après une semaine terrible de tourments dans ma tête en me disant, mais j'y vais pas. Et en fait, je me suis reconnecté à un moment, tu parlais de cadeau de la vie, à un moment où, en 2009, j'ai rencontré ce type hyper enthousiaste qui m'a dit, bon, en ce moment, t'es dans la merde avec ton business, viens faire du conseil en gestion de patrimoine. Ce type était d'un tel enthousiasme que je l'ai suivi, alors qu'à l'intérieur de moi, je le sais, toutes mes griffes étaient sorties pour dire, non, je veux pas faire ce truc ou pas faire ce truc, mais il ment. Il m'a embarqué dans son enthousiasme. Et tu vois, les leçons de vie, c'est que je dois m'écouter. Et quelquefois, quand je m'écoute, merde, c'est pas facile ce truc. J'ai pas envie de passer par ce chemin-là, parce qu'il est difficile. C'est peut-être quand même ton chemin. Et peut-être qu'il faut que tu te remues un peu les fesses pour le faire quand même. Mais derrière l'épreuve, en fait, c'est triste à dire. Tout le monde le sait, c'est à une généralité. Mais les épreuves nous construisent, quoi. Donc pas forcément les refuser. En tout cas, prendre les bonnes épreuves. pas celles qui sont contre... instinctivement, profondément, ce qui nous paraît pas juste.

  • Speaker #0

    Et en même temps, même si tout à l'intérieur te disait de pas y aller, t'y allais et c'est ce qui t'a permis de sentir la fois d'après que c'était pas juste pour toi.

  • Speaker #1

    Quelquefois, le prix à payer est très élevé.

  • Speaker #0

    Ouais. Et oui, c'est drôle, j'en parlais hier, qu'on n'est pas obligé d'aller jusqu'à la souffrance pour apprendre, non plus. Bien sûr qu'on peut apprendre dans la souffrance si... si on le décide. On peut aussi rester dans la souffrance, s'y plonger et ne rien en faire. Mais par contre, j'ose croire qu'on peut se construire et apprendre sans frapper des murs. C'est même totalement, en partie, l'intention de ce podcast, de partager finalement les épreuves d'autres personnes, pas que les épreuves, bien sûr, les grandes victoires aussi, les grands moments, mais en entendant l'histoire de Laurent qui était ruiné à 58 ans, c'est ça ? D'ailleurs, je suis très curieuse d'en savoir plus. Tout ça, peut-être que moi, qu'est-ce que ça m'apprend de moi ? Et comment je peux faire pour peut-être ne pas aller jusque-là ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, ce que j'emploie souvent, c'est que quelquefois, on marche dans les broussailles et ça nous écorche les jambes. On n'écoute pas la personne qui dit « Tu sais, 20 mètres plus haut, il va falloir gravir un petit peu, il y a un chemin. » Alors, si ton chemin, il sera beaucoup moins douloureux, ça monte quand même, parce qu'on veut aller vers là-bas. Mais tu n'es pas obligé d'être dans les broussailles.

  • Speaker #0

    J'adore ! J'adore cette métaphore. Elle est très parlante.

  • Speaker #1

    Et ça passe aussi par écouter ce que nous disent les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça justifie ton métier et le mien.

  • Speaker #0

    Tu sais, moi je vois mon métier comme permettre aux gens d'écouter ce qu'il y a à l'intérieur. Plutôt que les autres. Parce que ce qui est à l'intérieur, quand on apprend à l'écouter, c'est encore plus puissant et encore plus efficace que d'attendre que les autres nous le disent. Alors dis-nous là, qu'est-ce qui s'est passé à 58 ans ?

  • Speaker #1

    58 ans c'est principalement Ce métier de conseil en gestion de patrimoine qui m'a amené à la ruine, pourquoi ? Parce que d'une part j'ai investi de l'argent dans des trucs auxquels je croyais, mais en fait c'est très mal ce que je vais dire, mais le monde de la finance c'est le monde dans lequel j'ai rencontré le plus de bonimenteurs de ma vie, on te vend des trucs magnifiques. sur des plaquettes et puis après quand ça tourne au vinaigre, c'est pas grave, démerde-toi. J'ai trouvé ça absolument abominable. Donc à la fois, moi, j'ai pas bien placé mes sous et j'ai vendu plein de choses dont j'avais acheté la plupart des trucs, parce que j'y croyais, à des clients qui se sont trouvés avec des emmerdements. En particulier la dernière année, j'ai passé mon temps à emmener mes clients chez les avocats et puis à les consoler et puis finalement, j'ai laissé... à quelqu'un qui comprenait beaucoup mieux le métier, qui intitulait très bien mon activité. On a trouvé un deal assez simple. Mais moi, je ne pouvais plus faire ce métier. Tu disais tout à l'heure où j'y vais à fond. C'est vrai que j'y suis allé à fond, parce que je voyais mes économies qui baissaient, qui baissaient. Mais j'ai trouvé la solution. Mes économies baissaient, baissaient, et je suis allé jusqu'au fond. Je suis allé vraiment jusqu'à ce que j'ai des dettes, je n'ai plus d'économie, j'ai de quoi vivre pendant trois semaines sur mon compte, je n'ai pas le droit au chômage, j'ai 58 ans, et je sais plus quoi faire. J'ai le moral détruit. C'était une des leçons, un des moments les plus durs, même s'il y en a eu d'autres, mais ce moment était très dur parce que j'étais perdu, quoi. J'étais perdu. J'étais perdu. Et pourtant, j'avais de l'expérience, j'avais un super canadresse, je n'étais pas idiot, je crois. Enfin bref. Et alors, il y a une des leçons d'ailleurs dont j'ai parlé dans la présentation, c'est que alors que j'étais perdu, j'avais encore des ressources. J'ai fait le scénario du pire. Je l'ai même écrit, je me suis dit, ok, si dans trois semaines je ne peux plus rien payer, qu'est-ce que je fais ? Et dans mon scénario du pire, les beaux-parents m'avaient dit, écoute, nous on est prêts à t'accueillir avec leur fille bien sûr, et puis mon petit dernier qui était encore à la maison, et j'ai un de mes frères à Paris qui a dit, les enfants sont partis, tu peux venir autant de temps que tu... Je me suis rendu compte, même dans la situation la pire que je croyais vraiment, non, non, non, il y a encore des ressources, plein de ressources, il y a plein de gens qui t'aiment et qui peuvent... qui sont prêts à te... à t'accompagner, à t'aider, donc ça c'était une leçon très forte. L'amour, tu l'évoquais tout à l'heure, et puis l'amitié aussi, cet ami qui m'a dit mais je vais pas te lâcher, il m'a pas lâché d'ailleurs, et puis il a été sévère avec moi pour que je me redresse, quelqu'un qui est en train de se noyer, tu lui fais pas bon alors mon pauvre petit, tu lui dis nage vigoureusement, essaie d'attraper la perche que je t'envoie enfin on est à un moment où... T'as secoué. C'est de la vigueur qu'il faut à ce moment-là. Parce que...

  • Speaker #0

    parce que c'est ça qui est nécessaire merci de partager ce moment de vulnérabilité même dans le pire des scénarios on a encore des ressources il faut lire au nom de tous les miens de Martin Grey si tu n'y as pas lu ce jeune garçon qui a 13 ou 14 ans dans

  • Speaker #1

    le ghetto de Varsovie et qui au moment où c'était cerné par les nazis et puis qui prend sa chance de monter dans un tramway qui traverse le ghetto qui rentre et qui sort, et bien sûr il n'a absolument pas le droit de rentrer dedans, il rentre là-dedans et puis il va traverser la Pologne et l'Allemagne nazie dans des conditions hallucinantes, c'est un petit gamin, et il s'en sort, donc il raconte ça dans son bouquin, tous les trucs abominables qu'il a traversés pour s'en sortir, et puis il va réussir après à créer une vie, une famille et tout ça, et puis à un moment il vit en pauvre. en Provence ou dans la Côte d'Azur avec sa femme et ses enfants. Et un jour où il rentre chez lui, il rentre du boulot, je sais pas quoi, il voit que toute la colonie est en flammes et en fait, sa maison a brûlé avec toute sa famille. Donc, toute sa famille est morte. Donc, ce type qui avait vécu un truc déjà abominable dans son enfance, il revit ce truc-là. Enfin, il revit un truc abominable et il se relève encore. Et donc, c'est vraiment des leçons de vie, quoi, quand on lit des choses comme ça, parce que... Ouais. on a plus de ressources qu'on imagine et aussi quelque chose qui m'a marqué quand j'étais à ce moment là c'est que mon ami qui s'appelle Laurent aussi me dit Laurent il faut que tu demandes de l'aide et moi je lui dis mais attends Laurent je demande pas d'aide c'est moi qui aide les autres et en fait il m'a tapé dans mon ego parce que mon ego il dit c'est moi le sauveur de l'humanité donc c'est pas moi qui demande de l'aide et bien il avait raison il fallait que j'ose demander de l'aide et c'est Pas facile. Et en même temps, c'est juste. Parce que finalement, quand je demande de l'aide, les gens qui m'aiment, ça leur donne l'occasion aussi d'exercer leur amour. Donc leur amour ou leur amitié.

  • Speaker #0

    C'est dans cet espace de vulnérabilité qu'on laisse la place aux autres d'être là pour nous. Merci pour ce rappel qui fait aussi partie de mon chemin. dans mon égo de coach qui est habitué à aider les autres, d'apprendre à demander de l'aide aussi. Absolument, ouais. Être à sa place, c'est pas forcément dans la fluidité. Ouais, exactement. C'est aussi être... Suivre un élan, mais qui vient du détripe, quoi.

  • Speaker #1

    C'est des mots qu'on emploie souvent en coaching, l'alignement, il y a beaucoup de choses qui sont dans le monde du coaching, qui sont une espèce de bienveillance, un truc un peu mouligasse quelquefois je trouve. Pour moi c'est pas ça, la vie il y a des moments, alors essayons d'être dans les meilleures relations et tout ça, c'est ce qu'on essaie de faire quand on accompagne les gens, mais il y a des moments où c'est la lutte, parce que voilà, demander aux gens qui se sont fait emporter... Au Texas, dans les courants de la rivière qui a débordé, c'est la lutte pour s'en sortir. Peut-être qu'il faut aller dans le sens du courant, tout ça. D'accord, d'accord. Mais bon, il faut rejoindre le bord quand même. Il va falloir exercer ses muscles et nager fort.

  • Speaker #0

    Et là, c'est là où le soutien, le soutien des autres, le fait de ne pas être seul, le soutien de la communauté, le soutien des proches, devient on ne peut plus essentiel.

  • Speaker #1

    C'est vrai, tu as raison. C'est crucial même parce que... D'ailleurs, je me pose souvent la question avec l'intelligence artificielle, va-t-elle réussir à éliminer les métiers d'accompagnement ? C'est une vraie question, mais il y a quelque chose de singulier dans la relation entre des humains. Même l'intelligence artificielle est extraordinaire. Moi, je trouve qu'il y a des trucs complètement fascinants. Hier, j'avais un premier électrique, mais j'ai pris une photo du premier électrique que j'avais dans ma salle de séjour, et il était capable, le machin, le robot, de me sortir des trucs super malins. Il y a quelque chose qui est singulier. qui est spécifique au fait d'une présence humaine, d'un regard, d'un...

  • Speaker #0

    J'en suis absolument convaincue que ça, on ne pourra pas l'enlever. On pourra apporter plein de choses à travers l'IA. Je suis tout à fait d'accord avec toi, ça peut être bénéfique sur plein d'aspects. Mais il y a quelque chose qu'on n'enlèvera jamais, c'est l'humanité et la présence humaine, le liant d'un humain à un autre.

  • Speaker #1

    Donc c'est pour ça que ce que tu dis, c'est juste, c'est que dans ces moments-là aussi, accepté L'aide, ou oser même la demander, parce qu'on va trouver des ressources, on trouve des ressources dans les autres. Et je pense qu'on est tous, d'ailleurs c'est un peu la conclusion, enfin c'est dans les dernières pages du bouquin que j'ai écrit, « Cercle Toltec en désherberbère » , je dis, je pense qu'on est tous des messagers, mais ce qu'il faut c'est trouver qui a besoin ou a envie de ce message, mais on a tous un message à faire passer. On est tous des médias pour les... pour qui, je ne sais pas, mais en tout cas, voilà.

  • Speaker #0

    Ce livre, Cercle Toltec en désert berbère, que tu m'as fait le cadeau de m'offrir en arrivant ici, j'y crois profondément à ces messages qu'on a en nous et à transmettre. C'est aussi l'intention de ce projet, ce podcast, qui est d'apprendre à travers les histoires des autres. Et ton histoire, Laurent, est comme un oignon qui n'en finit jamais de laisser la place à d'autres couches. et Et je pense qu'on pourrait plonger encore des heures dans ton histoire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai traversé des moments difficiles, mais quelque part, je trouve qu'il y a cette lutte intérieure avec comment je fais pour me choisir vraiment. Tu vois, je te disais tout à l'heure, mardi dernier, je n'étais pas à ma place dans 5 à 7, mais avant que j'admette que finalement, il y a des endroits où je ne suis pas à ma place, et puis ce n'est pas grave, parce que ma place, je sais bien que quelquefois, on dit que de toute façon, ma place, c'est partout, parce que finalement, je suis avec moi partout. Ouais, sauf qu'à l'intérieur, c'est pas forcément ce qui se passe. À l'intérieur, il y a des endroits où je me dis, mais qu'est-ce que je fous là ? Bon bah, j'ai mes deux pieds, voilà, je peux déambuler. Et puis très rapidement, si je me retrouve tout seul à marcher dans la rue, bah ça va mieux. Et c'est ok, c'est vrai, les gens qui écoutent cet épisode, ils sont arrivés jusque là. Faire confiance à ce que je ressens là maintenant. Et si ce que je ressens, c'est que je dois déambuler, bah je déambule.

  • Speaker #0

    Faire confiance à ce qu'il y a là maintenant. C'est ce qui s'est passé pour moi en t'invitant à participer à ce podcast, Laurent. Et je te remercie sincèrement pour ton enthousiasme et ton engagement. Il n'y a pas eu de doute, en tout cas, je n'y ai pas assisté, mais ton engagement total à partager cette conversation et offrir tout ce que tu avais à offrir aux personnes qui nous écoutent. Donc merci, merci infiniment. Merci aussi au Café des Habitudes qui nous fait le bonheur de nous accueillir ici une fois de plus. Et le mot de la fin peut-être pour toi.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir bien sûr d'échanger avec toi. Je pense vraiment à l'image que je t'ai donnée tout à l'heure sur « je marche dans les broussailles » , mais il y a un chemin qui est mon chemin qui est un peu plus haut. Je pense que très souvent on marche dans les broussailles, on n'est pas forcément très loin du chemin, mais il y a peut-être un petit effort à faire pour y aller. Et en fait tout le monde peut le faire, c'est pas si facile de le faire tout seul, des fois on a besoin que quelqu'un nous pousse les fesses pour monter sur le chemin qui est au-dessus, mais ça vaut le coup parce que c'est un chemin de liberté aussi. Voilà, c'est un chemin de... Merci. C'est mon soin. Il est singulier, il est unique et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Il est singulier, il est unique, il est broussailleux. Mais c'est le tien, c'est le nôtre et c'est le vôtre. Merci Laurent. Merci infiniment d'avoir passé ce moment avec nous. Si cet épisode t'a inspiré, dis-moi pourquoi en commentaire ou en message privé. Partage-le autour de toi et laisse un avis et des étoiles sur ta plateforme de podcast préférée. Grâce à ces simples gestes, tu permettras au podcast et à mes invités de rayonner et d'inspirer plus de monde. Pour ne manquer aucun épisode, abonne-toi sur la plateforme de ton choix. Et si tu veux en savoir plus sur moi et mon parcours, toutes les informations sont en description du podcast. On se retrouve chaque premier jeudi du mois. Et d'ici là, je te souhaite de rester à l'écoute de toi.

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Description

Pour ce 2e épisode de la saison 3, je reçois Laurent de Rauglaudre, un invité au parcours riche en rebondissements. 7e d’une famille de 8 enfants, il a appris très tôt ce que signifie trouver sa place. Ingénieur de formation, cadre dans une multinationale, puis conseiller du président d’une entreprise mondiale, il a ensuite vécu de profondes « tempêtes de vie » qui l’ont conduit à se réinventer plusieurs fois : du salariat au conseil, jusqu’à se retrouver ruiné à 58 ans, avec cinq enfants à charge.

Laurent nous partage sans filtre ces bouleversements, mais aussi les ressources qui lui ont permis de se relever : la puissance du collectif, l’importance de se fier à son intuition et surtout ses marches initiatiques dans le désert, qui l’ont reconnecté à l’essentiel. Avec un franc-parler et une sincérité désarmante, il revient sur ses illusions, ses apprentissages, et sur cette quête constante de liberté, d’alignement et de paix intérieure.

À travers son histoire, on parle de reconversion professionnelle, de transformation personnelle, de quête de sens, de confiance en soi et de leadership personnel. Laurent nous rappelle que même après l’effondrement, il est possible de se réinventer et de tracer un chemin de vie plus aligné, à la fois sur le plan professionnel et personnel.

Et toi, quelle serait ta prochaine grande transformation si tu osais écouter ton intuition ? Bonne écoute 💫

***

Si tu as aimé cet épisode, je t’invite à écouter ma conversation avec Brice Salmon qui nous raconte les nombreux moments de sa vie où il s’est complètement réinventé.

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🔗 Partages et ressources

👉 Laurent sur Linkedin 👉 Le site web de Laurent 👉 Prochaine marche initiatique dans le désert

***
Je suis Claire Grevedon 🌞coach professionnelle, spécialisée en reconnexion à soi. J’ai moi-même trouvé ma place il y a quelques années, en découvrant ce métier qui me passionne. Depuis, j’ai accompagné des centaines de personnes à trouver plus de sens, d’alignement et de leadership dans leur vie. 


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Trouver sa place, le podcast où chaque aventure humaine est une invitation à cheminer vers soi-même. Je m'appelle Claire Grévedon, je suis coach professionnel spécialisé en reconnexion à soi, et une fois par mois, je vais à la rencontre d'êtres humains qui m'inspirent pour partager des conversations qui font grandir. Qu'il s'agisse de leur mode de vie, de leur carrière ou encore de leur identité, tous ont fait des choix conscients et courageux pour vivre une vie alignée avec eux-mêmes. Cette vie, elle est aussi à ta portée, alors je t'invite à prendre place et te laisser inspirer. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous rejoindre par ici et découvrir par vos retours combien ces conversations non seulement vous nourrissent, vous inspirent, mais parfois même vous donnent l'élan d'aller de l'avant. C'est la plus belle des récompenses pour moi. Ma mission ici, c'est de vous inspirer à trouver et à prendre toute votre place. Parce que je crois profondément qu'il réside en chacun d'entre nous un pouvoir qui ne demande qu'à être découvert et que plus que jamais, le monde a besoin de notre lumière. Alors si toi aussi, tu te dis que cette vie, elle n'est pas réservée qu'à mes invités, que cette vie, elle est à ta portée, mais que tu ressens peut-être le besoin d'être guidée pour la créer, prends rendez-vous avec moi pour qu'on en parle. Rendez-vous en description de l'épisode pour plus d'infos. Bonjour Laurent. Bonjour Claire. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation. On a passé maximum 10 minutes ensemble la première fois qu'on s'est rencontrés, donc c'est vraiment chouette d'apprendre à mieux se connaître.

  • Speaker #1

    Quelquefois, il faut moins de 10 minutes pour créer une relation, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Absolument. Quand tu me demandais comment je choisis mes invités, je t'ai répondu c'est l'intuition. Et l'intuition m'a dit, lui, il a des choses à dire, il a des choses à transmettre et il a un parcours de vie qui va en inspirer plus d'un, plus d'une. Donc c'est comme ça que j'ai décidé de t'inviter. Je t'ai rencontré à une soirée des Fuck Up Nights. Cette fameuse soirée, j'en ai déjà parlé sur ce podcast, mais c'est une soirée qui est organisée régulièrement à Montréal et partout dans le monde où, en général, des entrepreneurs... viennent raconter devant un public en 7 minutes leurs plus gros échecs de vie. Et ça, c'est assez incroyable. C'est très thérapeutique, finalement, de parler de ces échecs devant tout le monde. Et c'est thérapeutique pas seulement pour celui qui le raconte, je crois, pour vraiment tous ceux qui l'écoutent aussi. Et c'est aussi ça qu'on fait dans ce podcast. On raconte pas juste les beaux moments, les victoires. On raconte aussi les moments plus difficiles parce que toi et moi, on sait à quel point c'est source de grands apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui, en effet, tu as raison. c'est d'ailleurs ce... Cette fuck-up night, c'était comment j'ai été ruiné à 58 ans avec 5 enfants, 5 enfants dont 4 aux études et pas droit au chômage, le moral détruit. Donc en effet, il y avait des leçons à tirer.

  • Speaker #0

    Entre autres choses, tu parles avec cette jolie métaphore de tempête de vie que tu as traversée. Et je suis très curieuse que tu nous en parles plus durant cette conversation, parce qu'encore une fois, j'ai vu l'homme sage que tu es devenu, et je suis convaincue que toutes ces épreuves t'ont amené là où tu es aujourd'hui, et qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est toujours dangereux les adjectifs parce que je ne sais pas si je suis un homme sage, mais je suis sûrement en quête de sagesse. Parce que c'est comme si ça y est, j'ai compris, j'ai tout... Non. C'est toujours un petit peu plus complexe que ça. En revanche, aller vers, oui, peut-être, sans doute, oui.

  • Speaker #0

    Merci de me corriger parce que c'est vrai, je n'aime pas les certitudes et j'essaie de faire attention à ne pas en avoir. On le disait tout à l'heure, hors micro d'ailleurs, on est toujours en chemin. Aller vers quelque chose, pour moi, c'est l'intention qui compte dans tout ce qu'on fait, avant tout.

  • Speaker #1

    Robert Dills parlait avec justesse, je trouve, que la direction est plus importante que la destination. Ça m'a beaucoup inspiré cette parole, dans le sens où c'est par là que ça se passe, mais dès qu'on dit la destination, c'est comme si on terminait. Non, en fait, parce qu'on est toujours en chemin.

  • Speaker #0

    C'est plutôt par là que ça va.

  • Speaker #1

    Pour aller où ? On va le découvrir.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette... Alors, pour les personnes qui nous écoutent, Robert Diltz, qui est un des fondateurs de la programmation neurolinguistique, qui fait partie des bases du coaching, ou en tout cas d'un des piliers de l'approche du coaching, pour remettre en contexte. Et c'est vrai que ça me parle beaucoup, parce que, comme tu dis, on est toujours en chemin, et en fait, la destination, elle évolue en même temps qu'on avance vers la direction.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'image de l'horizon, d'ailleurs, qui recule au fur et à mesure qu'on avance. D'ailleurs, en entreprise, c'est intéressant parce que très souvent, on parle des objectifs, on parle de ces clacs. Oui, mais alors, une fois qu'on a atteint le truc, on fait quoi ? En fait, c'est plutôt par là qu'on va. C'est pour ça que finalement, le message de l'entrepreneur, ça devrait être plutôt, c'est ça qu'on a envie de vivre, c'est cette aventure-là qu'on a envie de vivre, et c'est par là qu'on va. Et puis, il va se passer plein de trucs, bien sûr, parce qu'il y a plein d'impondérables, et puis il y a plein d'événements, comme dans la vie en général. Donc, j'aime bien cette image, c'est par là que ça se passe. C'est par là-bas.

  • Speaker #0

    Oh que ça me parle Avant qu'on plonge dans la suite de notre conversation pour les personnes qui nous écoutent, comment tu voudrais te présenter ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile parce qu'il y a la version 8 secondes, il y a la version 8 minutes, il y a la version 80 heures.

  • Speaker #0

    Entre 8 secondes et 8 minutes peut-être ?

  • Speaker #1

    Déjà quelque chose qui est très fondateur, c'est que je suis d'une famille nombreuse. Et j'étais 7ème des familles de 8. Et comme le thème de ton podcast c'est être à sa place, c'est difficile en fait de trouver sa place quand on est nombreux tout simplement, parce qu'on est plus nombreux. Donc il y a 2 parents, 8 enfants. Et j'étais une famille qui était assez brillante sur le plan intellectuel. Ma mère avait peint dans la... Dans la cuisine, les placards, les portes, avec la peinture des tableaux de l'école. Et sur ces tableaux, il y avait des poèmes, des équations, des trucs historiques. Et mes frères et sœurs étaient tous beaucoup plus agiles que moi, beaucoup plus... Quand j'ai eu 13-14 ans, on a déclaré que j'étais lent. C'est une manière de dire que j'étais moins intelligent que les autres, peut-être, je ne sais pas. En tout cas, l'histoire de la place, c'est ça. Et dans ma famille... Tu pouvais être soit ingénieur, soit ingénieur, soit ingénieur ou bien ingénieur, et si tu ne savais pas quoi faire, tu n'avais qu'à faire une école d'ingénieur. Alors moi j'étais sans doute lent ou moins intelligent, mais j'ai quand même réussi, ça n'a pas été facile, mais à obtenir un diplôme d'ingénieur, comme presque tous mes frères, bon les filles c'était moins important, mais comme presque tous.

  • Speaker #0

    Pour les personnes qui ne te voient pas, il y a évidemment beaucoup d'ironie dans ton non-verbal en ce moment même.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'était une autre époque. Je suis né en 1960, donc je laisse aux auditeurs faire le calcul. Et je n'en veux pas à mes parents d'ailleurs d'avoir fait l'école d'ingénieur, parce que c'est une carte de visite dans la vie. Mais voilà, moi ça m'a un peu cassé les pieds les études. Et puis je suis rentré dans les entreprises et jusqu'à l'âge de 42 ans, j'ai eu la chance en particulier de rentrer dans une start-up qui est devenue leader mondiale. Donc je suis arrivé, c'était une toute petite boîte et puis elle s'est développée de manière phénoménale. à telle enseigne que quand j'ai quitté l'entreprise, alors qu'on était 150 quand je suis arrivé, quand j'ai quitté l'entreprise 12 ans plus tard, on était 7500, on avait 14 usines, un milliard et demi d'euros de chiffre d'affaires. Puis j'avais eu la chance d'être dans les avions tout le temps, de faire du commerce, du marketing, du management de projets. J'ai dirigé des projets avec des centaines de gens. J'ai fini mon parcours de salarié comme conseiller du président, qui est un Américain, qui est arrivé de chez HP où il avait 70 000 personnes. Donc en fait, j'étais à côté d'une espèce de capitaine de l'industrie américaine. qui m'a pris comme conseiller pour des raisons qu'on pourra regarder si ça intéresse. Et donc j'ai vu, après avoir été manager moi-même, j'ai vu l'exercice du pouvoir. J'ai vu la violence de l'exercice du pouvoir. Ça m'a beaucoup consterné. Et c'est là qu'à moitié de ma vie professionnelle, j'ai décidé de quitter le salariat. Et je suis... Je démarre à mon compte, moi je ne savais rien faire parce que j'étais manager. Je savais faire travailler les autres, donc j'ai démarré du conseil en management. C'est-à-dire animation de séminaire, formation. Très vite, mes clients m'ont recruté comme coach. Et j'ai fait ça de manière... à 100% de mon temps, jusqu'en 2009. Là, en 2009, mes clients me disaient, Laurent, c'est vachement bien ce que tu fais, mais le directeur financier a dit qu'il y a une crise financière, donc il faut virer tous les consultants dehors. Donc j'ai perdu un peu tous mes clients comme ça, presque tous mes clients, et j'ai démarré un métier pour lequel je n'étais pas fait, qui était conseiller en gestion de patrimoine. Donc là, je t'aurais dit clair, par exemple, est-ce que tu payes des impôts ? Est-ce que tu es prête pour ta retraite ? Comment tu places ton argent ? J'ai fait ce métier dans lequel j'ai réussi à avoir pas mal de clients, mais avec lequel je n'étais pas du tout aligné. C'est ça qui m'a amené à la ruine d'ailleurs. Et puis 2018, en effet, au moment où j'étais vraiment très très mal, j'avais plus d'argent, 5 enfants dont 4 aux études, comme je disais tout à l'heure. Je me suis totalement écroulé. Et un de mes meilleurs amis m'a rebranché sur un ancien collègue qui avait investi dans une start-up à Montréal. Et puis là, j'ai laissé la famille, je suis parti tout seul à Montréal. Et je suis rentré dans cette start-up pour faire la direction des opérations. Ça fait très bien de dire ça. J'ai remis de la gouvernance là-dedans, en particulier avec le premier client qu'on avait en Australie. Mais huit mois après, je me suis fait foutre dehors, donc je me suis retrouvé à la rue, appeler ma femme et lui dire « bon, t'es en train de préparer le déménagement, mais là on vient de me mettre dehors, on fait quoi ? » Et en un quart d'heure, on a décidé qu'elle me rejoignait avec deux enfants et j'ai redémarré le métier vraiment de conseil en management. Donc c'est intelligence collective, coaching. Aussi, une singularité, c'est que depuis 2009, je marchais dans le désert tous les ans, et j'emmène des gens marcher dans le désert tous les ans. C'est une marche initiatique, on va se connecter aux étoiles, aux dunes, à soi, aux autres. C'est quelque chose dont on pourra parler si tu veux. Et à côté de ça, une vie aussi familiale, avec un premier mariage totalement catastrophique.

  • Speaker #0

    Une autre tempête de vie.

  • Speaker #1

    Une autre tempête de vie, vraiment une erreur de casting totale pour nous deux sans doute, parce que je pense qu'elle n'était pas heureuse avec moi, et moi j'étais complètement malheureux. Je me suis senti maltraité pendant dix ans, on a quand même fait deux enfants. C'est une histoire très dure, même après, parce qu'on s'est... bagarrer pour la garde des enfants avec des épisodes assez terribles même. Et puis, un deuxième épisode qui s'est mieux passé sur le plan matrimonial. Et donc, j'ai rencontré Sandrine qui avait deux enfants, j'en avais deux, et quelques années plus tard, on en a fait un de plus, c'est pour ça qu'on en a cinq. Ça dit en gros les deux grands chapitres.

  • Speaker #0

    Beaucoup de choses. Il y a quelque chose dans ce que tu partages qui donne des indices de qui tu es, bien sûr des événements, mais moi de ce que j'entends et de ce que j'ai perçu de toi au-delà de ce que tu viens de partager, c'est la place de l'amour dans ta vie et dans qui tu es, la valeur de l'amour. J'ai l'impression que tu ne fais pas les choses à moitié, tu t'engages à 200% dans les choses, quitte à y laisser des plumes.

  • Speaker #1

    C'est étonnant ce que tu dis parce que quand j'ai rencontré Sandrine, je lui ai dit je suis un homme de doute. Moi je doute tout le temps, je m'interroge tout le temps, je suis tout le temps en train de me poser des questions. Et tu vois quand tu me renvoies cette image, tu t'engages à fond. Peut-être qu'une fois que la décision est vraiment prise, là j'y vais à fond, mais dans la préparation, dans toute la phase préparatoire, je me dis mais est-ce que c'est une bonne idée, est-ce qu'il faut que j'y aille, est-ce qu'il faut que j'y aille pas, je m'interroge beaucoup, j'ai un cerveau qui n'arrête pas beaucoup. Un peu moins maintenant d'ailleurs, ça c'est la bonne nouvelle de prendre de l'âge, c'est que quelque part Ça brasse un peu moins là-haut.

  • Speaker #0

    Ça va moins vite. On fait le tri. Et alors, après tout ce que tu as traversé, tout ce qui s'est passé d'important, de joyeux comme de moins joyeux pour toi dans ta vie, aujourd'hui, quand tu regardes derrière toi, là actuellement, ce serait quand la dernière fois que tu t'es vraiment senti à ta place ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment la question de ma vie, d'être à ma place. Je me suis tellement souvent pas senti à ma place. C'est incalculable. Et donc j'ai appris à prendre ma place quelquefois. J'ai appris aussi à me dire, ok, je ne suis pas à ma place, je m'efface. Et tu vois ce qui me vient, par exemple, quand tu poses cette question, il y a au mois de mai dernier, j'ai emmené 23 entrepreneurs marcher dans l'Atlas au Maroc, et donc les faire dormir à la belle étoile, leur faire découvrir les cercles de parole. C'était 23 hommes, des entrepreneurs, des ingénieurs. J'étais toujours étonné de me dire, à chaque fois que je leur propose un exercice qui, quelquefois, est un petit peu ésotérique par rapport à leur habitude à eux, je ne suis pas allé aussi loin que je vais quand j'emmène les gens dans le désert, mais ils me suivaient, ils écoutaient. Et je me dis, oui, j'étais à ma place, finalement. Et il faut que j'ose, moi, parce que je me dis, mais attends, qui suis-je, moi, pour guider tous ces entrepreneurs qui ont des responsabilités, qui ont des défis que je ne suis pas sûr que je pourrais relever à leur place, d'ailleurs. Mais ils m'écoutent, ils me suivent, ou bien ils vont dans la direction que je donne. Bon, moi, c'est par là que ça se passe, comme je disais tout à l'heure. Et j'avais l'impression, j'ai vraiment le sentiment d'être à ma place à ce moment-là, parce qu'ils m'écoutent quand je parle. Je n'essaie pas de trop parler, mais quand je parle, ils m'écoutent. Et puis, ils suivent les indications que je leur donne. Ok, donc ça doit leur parler.

  • Speaker #0

    Comme si tu te voyais de l'extérieur en te disant ok, ça a l'air... Comme si tu ne voyais pas de l'intérieur tout ce que tu as à offrir, et que c'est les autres personnes qui te permettent de te renvoyer de voix. On dit que quand on est dans notre talent, on ne le voit pas, parce qu'on est trop près. de lui, et que c'est à force que les autres nous le renvoient qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Oui, c'est amusant parce que peut-être que l'article le plus lu sur mon blog, c'est un article où j'explique que ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Et j'explique ça parce que quand je vois mon beau-père qui dit « bah oui, c'est facile de réparer cette porte qui grince » , je dis « ok, d'accord, mais il est menuisier, donc » . Donc pour lui, c'est évident. Mais pour moi, non, ce n'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Pour moi non plus.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, ça a inspiré beaucoup les gens, cette phrase. Ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Donc finalement, ton vrai CV, c'est ça mon article, ton vrai CV, ce n'est pas j'ai fait du pomme là et puis j'ai fait un malin. Non, c'est qu'est-ce qui est facile pour toi. Donc fais la liste de ce qui est facile pour toi. Et là, tu vas identifier ce qui est singulier et qui est différent de l'un à l'autre parce qu'on a tous nos singularités.

  • Speaker #0

    C'est un super conseil. merci Laurent parce que Je sais que ça parlera à beaucoup de personnes qui nous écoutent, qui se posent ces questions. Où est ma place ? Comment être à ma place ? Que ce soit professionnel ou autre, mais commencez par regarder ce qui est facile pour vous ou ce que les autres vous renvoient, comme vos qualités ou ce qu'ils apprécient de vous.

  • Speaker #1

    Oui, tu vois, tu disais les autres renvoient de vous. Quand j'ai commencé ce métier, j'ai son patrimoine dont je parlais tout à l'heure. J'ai un de mes frères... C'est pas un frère jumeau, mais enfin, c'est mon copain d'enfance, c'est mon ami d'enfance. On a fait tellement de trucs ensemble. Il m'a dit, mais Laurent, qu'est-ce que tu fous dans ce métier-là ? T'es un très bon coach. Mais moi, j'ai pas fait de formation de coaching, comme je te disais tout à l'heure. Et pourtant, j'ai des clients depuis 23 ans. Et en effet, son regard à lui, ça me perturbait qu'il me dise ça, parce qu'il me connaît très bien. Et en effet, le regard des autres nous aide aussi à nous mettre à notre place. Parce qu'il nous donne des indications quelquefois. Qu'on ne voit pas parce que c'est dans notre zone d'ombre, dans le rétroviseur.

  • Speaker #0

    Dans nos angles morts.

  • Speaker #1

    Nos angles morts, c'est ça. Il y a aussi la question, la dernière fois que tu ne t'es pas senti à ta place, je peux dire c'est mardi dernier, parce que je suis allé un 5 à 7 avec des start-up et tout, il y a plein de monde. et je me sens toujours mal à l'aise dans ces commentaires. Et Dieu sait, je suis allé dans des trucs comme ça depuis... Voilà. Mais en fait, je m'emmerde dans ces trucs-là parce que je trouve qu'on parle de manière superficielle, parce qu'il y a beaucoup de bruit, parce qu'en fait, chacun montre son poitrail pour montrer qu'il est plus beau que les autres. Enfin, c'est mon ressenti. Je ne dis pas que c'est ce qui se passe, mais en tout cas, c'est mon ressenti. Et très souvent, dans ces trucs-là, je ne me sens pas à ma place. J'ai qu'une envie, c'est de fuir. Alors, ce qui est bien, c'est qu'aujourd'hui, je m'en vais sans culpabiliser. je m'en vais sans me sentir mal Ok, je ne suis pas à ma place là, je m'en vais. Et puis,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave. Ma place est ailleurs et la place évolue aussi. Et c'est génial. Merci de partager ça parce que c'est vrai que c'est aussi un excellent indicateur de regarder ce qui nous dérange ou où est-ce qu'on ne se sent pas à notre place ou où est-ce que ça sonne faux parce que ça aussi, c'est un grand indicateur de qui on est. Souvent, quand on va chercher à éliciter des valeurs, j'imagine que tu le fais aussi. Avec tes clients, on va aussi regarder qu'est-ce qui vient te chercher, vraiment. Qu'est-ce que tu ne supportes pas ? Très souvent, ça vient toucher une valeur profonde en soi. Qu'est-ce qui t'a permis de prendre ta place, justement ?

  • Speaker #1

    Ouf, alors déjà, tous les magiciens et les magiciennes qui m'ont accompagné, que ce soit psy, coach, kinésologue, enfin tout un tas de gens avec qui ça, aller marcher dans le désert, oser, tu vois... Quand j'ai voulu lancer mon propre désert, Anoushka, avec une coach avec qui je suis allé marcher en désert, donc j'étais client, elle a bombardé dans mon imposteur avec force, parce qu'elle me dit « Monsieur Laurent, tu peux le faire ? » « Oui, mais attends, j'ai pas fini, mon imposteur a pas fini de te parler, écoute-moi ! » Et elle me dit « Ok, j'ai compris, vas-y, toi que je te donne des coups de pied aux fesses, que tu y ailles quand même, parce qu'en fait, tu peux le faire. » Donc ça aide à prendre sa place, ça c'est sûr. Ou je repense, le job de salarié dans lequel j'ai été vraiment le plus... A ma place, c'était le plus difficile. C'était le bug de l'an 2000, bizarrement, où j'ai coordonné l'arrêt et le redémarrage de 14 usines en parallèle dans le monde entier, plus faire des milliers de tests, enfin un truc de fou qui emmerdait tout le monde, parce que le bug de l'an 2000, ça emmerdait tout le monde, les gens avaient d'autres choses à faire. Mais Pat Jones m'a confié ce job, c'est un Américain, c'est l'ancien contrôleur financier de Intel, donc un type qui avait un super pédigré incroyable. Il m'a invité à déjeuner un jour, Il me dit... On a un problème, c'est qu'on est en septembre 1998. Dans un peu plus d'un an, on va passer à l'an 2000 et on n'a rien fait. Et j'ai besoin d'un chef de projet qui s'occupe de faire parler les industriels, avec les juristes, avec les commerciaux, avec les gens de la R&D. Et donc, je te propose de prendre ce job. Alors, dans ma tête, je me dis, ouh là là, surtout pas, c'est un job casse-gueule comme pas possible. Je ne veux pas de ce truc. Je commence à réfléchir qui je peux lui proposer pour me remplacer. Et puis, justement, je lui ai dit, écoute, il faut que je réfléchisse, mais si je te dis non, j'ai déjà l'idée de qui pourrait prendre ce job à ma place. J'ai une idée à te proposer. Et tu sais ce qu'il me dit à ce moment-là ? C'est toi que je veux. Et là, en fait, il m'a gagné à ce moment-là parce qu'il m'a dit, je te fais confiance, je sais que tu es l'homme de la situation. Et moi, je n'en étais pas conscient de ça du tout. D'ailleurs, je lui ai demandé, mais tu te prends pour qui pour me dire ça, finalement ? Pour me dire que It's You's a Taiwan. on se connaissait un peu mais pas beaucoup Il m'a dit, j'ai demandé dans la boîte, moi ça faisait six mois, un an qu'il était dans l'entreprise, il m'a dit, j'ai demandé dans l'entreprise qui pourrait faire le chef de projet, qui parlerait à tout le monde, aux actionnaires, aux sous-traitants, aux industriels, etc. Et tout le monde donnait ton nom, donc c'est toi. Ça a été vraiment d'ailleurs, sur le plan du coaching, c'est intéressant ça, parce que cette phrase-là pour moi m'a mis à ma place de diriger un projet complètement aberrant et dans lequel j'ai fait un... ça a été le plus passionnant de ma vie en plus. Donc, tu posais la question comment se retrouver à sa place. C'est beaucoup le regard des autres finalement aussi qui nous disent. Ouais, mon frère qui me dit qu'est-ce que tu fous à faire du conseil en gestion de patrimoine. Alors, tu as un bon coach, ce patron américain qui me dit « It's you that I want » . Ok. Donc, le regard des autres. Et puis, je pense aussi que moi, je me sens à ma place quand je suis tout seul. Je suis un solitaire en fait. Et quand je suis seul, je ne me dis pas que je ne suis pas à ma place, que je suis comme un arbre avec ses feuilles. C'est ok, quoi. En revanche, la difficulté de trouver sa place, c'est de trouver sa place dans la communauté.

  • Speaker #0

    Absolument, en relation avec l'autre. Mais on peut partir de soi. Ça part de soi, à la base, si. Et ensuite, ce que tu ressens quand tu es seul, c'est comment tu peux le transposer aussi. avec les autres, en restant ce chêne, cet arbre ancré, mais tout en étant en relation avec les autres. Moi, c'est ça que je trouve intéressant, c'est de pouvoir cultiver, c'est un défi, ça évolue tout le temps, c'est jamais fixe, mais de pouvoir cultiver cette place-là, cet ancrage de quand on est seul avec soi-même, et de pouvoir le projeter aussi au sein de la communauté, dans le monde.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe avec les injonctions, les injonctions, C'est tout ce que tes parents, tes enseignants, tes boss, tes frères et soeurs, tes amis, tout ce que...

  • Speaker #0

    Même la culture inconsciente.

  • Speaker #1

    La culture inconsciente, voilà, la réussite c'est, il faut que, toutes les phrases qui commencent par il faut, il faut s'en méfier.

  • Speaker #0

    Les certitudes.

  • Speaker #1

    Il y a un autre article qui a beaucoup de succès sur mon blog aussi, c'est, au fait, c'est quoi pour toi la réussite ? Parce que la réussite, telle que moi je l'ai compris dans le début de ma vie, C'est l'argent, c'est le fait d'avoir une place dans la société, le fait de... Mais donc j'ai fait ça aussi, moi j'étais millionnaire à 40 ans, bon j'étais réuni à 58, mais j'étais millionnaire à 40 ans, quelque part je Ausha les cases à 40 ans, j'avais le million, j'avais une maison avec piscine, mais écoute, un jour j'étais tout seul, et je faisais du VTT dans les villes de Châteauneuf-du-Pape, puisque j'habitais là, et à un moment, je sais pas pourquoi, ça m'est tombé sur la tête, la réponse à la question, au fait, c'est quoi la réussite pour toi ? Et ça s'est décliné. pour moi en tout cas, sur trois dimensions et rigoureusement avec les mots que je vais te dire. Le premier, c'était juste un mot tout seul, un verbe, c'est accomplir. Accomplir, je ne sais pas quoi, mais en fait, ça veut dire pas être tout le temps dans l'imaginaire je pourrais faire ci ou ça. Le faire. Faire, voilà.

  • Speaker #0

    Être dans la réalité.

  • Speaker #1

    Donc, accomplir. Le deuxième, c'est me sentir libre. Et dans ce sens-là, le fait que je sois indépendant, que je sois à mon compte, Merci. Là, je me sens à ma place en étant à mon compte, me sentir libre avec la capacité de dire ce que j'ai à dire. D'ailleurs, j'ai une de mes clientes qui un jour m'a dit, si vous prenez Laurent comme coach, je ne vous achèterai pas son hypocrisie. Parce que quand il y a un truc que je sens, je le dis, même si le type en face de moi ou la personne a des grosses responsabilités. Je lui dis, tu peux dire ça si tu veux à toute la planète, tu peux le dire même à toi, mais moi, je n'y crois pas. Je n'achète pas ton truc, je n'y crois pas. Donc, se sentir libre. Et puis... La troisième chose qui m'est tombée sur la tête, c'est être sur le chemin de la paix. Et quand je parle de la paix, bien sûr c'est la paix avec les autres, mais ça part de la paix avec soi. Parce que Dieu sait si je n'ai pas été en paix avec moi-même pendant très longtemps, et que pour moi c'est un chemin. C'est un chemin d'accepter qui je suis, avec mes côtés ombres, avec aussi les côtés plus lumineux, mais il y a vraiment les deux. Et la paix c'est dire, ok, bah écoute, de toute façon, je suis mon seul compagnon du début jusqu'à la fin, donc aussi... Si je ne suis pas en paix avec moi, c'est bazar. Puis en plus, il y a des chances que si je ne suis pas en paix avec moi, je ne vais pas être en paix à l'extérieur, parce que je vais renvoyer mes tourments, mes douleurs.

  • Speaker #0

    Être en paix, pour toi, c'est passer par l'acceptation de qui tu es, avec tout ce que tu es ?

  • Speaker #1

    Oui, comme j'emmène beaucoup de gens, enfin beaucoup de gens, j'ai emmené pas mal de gens marcher dans le désert et qu'on fait des cercles de paroles et que chacun, finalement... finit par se livrer. Je me rends compte que mes tourments intérieurs, je ne suis pas le seul. Il y a plein de gens qui sont dans des histoires quelquefois même fantasmagoriques. Il y a des histoires réelles, des vraies souffrances qui sont liées à des histoires traumatisantes. Et aussi, quelquefois, des histoires toutes petites qui se transforment en... tourment de la vie et moi j'ai ça aussi j'ai donc se débarrasser de ces trucs là qui encombrent et qui viennent empêcher d'être de sentir en paix pour juste vivre je t'ai posé la question avant qu'on se rend compte c'est quoi pour toi être à sa place tu m'as donné plein

  • Speaker #0

    de réponses toutes vraiment riches j'en ai noté deux oser être soi et lâcher les illusions Hum. Quelles illusions t'as dû lâcher ?

  • Speaker #1

    Je ne gagnerai pas Roland-Garros, il faut que je m'y fasse. Oh non !

  • Speaker #0

    Et moi qui attendais encore ta réussite.

  • Speaker #1

    Mais c'est l'idée en fait, c'est que les illusions... Par exemple, dans mon histoire professionnelle, j'ai cru que finalement il fallait que je prenne de grandes responsabilités. Dans les entreprises, avec des centaines de gens. Et en fait, je pense que ce n'était pas fait pour moi. Mais quelque part, ça a été long d'ailleurs, je te parlais tout à l'heure de quelques magiciens, quand j'ai quitté le salariat, juste après il se trouve que j'ai rencontré quelqu'un qui m'a proposé de prendre chez Darty d'ailleurs une responsabilité pour diriger 400 personnes. Donc j'étais super flatté, waouh, je vais avoir un truc, tu te rends compte, 400 personnes, ça commence à faire pas mal. Et puis j'en ai parlé à mon coach. Il m'a dit une phrase qui m'a démoli le projet. Il m'a dit, tu vas t'emmerder en fait à faire ce truc-là. Tu vas être dans un truc super syndiqué, tu vas faire régler que des trucs. Et il avait raison, c'est-à-dire que j'ai acheté son truc. Ce n'était pas ma place en fait. C'est l'illusion qu'il faut forcément être plus gros, être plus... Pour moi, d'ailleurs, dans le plus, il y a une illusion. J'encourage toujours d'ailleurs les gens qui travaillent à réfléchir sur le mieux. plutôt que le plus. Parce que le plus, ouais à 40 ans j'avais mon 4x4. Et alors ? J'étais malheureux. Aujourd'hui j'ai pas de voiture. Mais je suis plus heureux aujourd'hui que... alors qu'à l'époque j'avais un 4x4. J'étais conseiller du président. Vachement bien quoi. Mais dans les emmerdes politiques sans arrêt. Donc ça c'est des illusions. C'est intéressant de faire la liste des choses auxquelles je crois. Bon les coachs on est habitués à ça. Je crois que... Ils se rendent compte qu'il y a un certain nombre de croyances qui viennent des autres, ou qui viennent des injonctions, comme je disais tout à l'heure. Mais est-ce que moi, c'est mon truc, ça ? Pas sûr. En fait, pas sûr du tout. Donc, qu'est-ce que j'aime vraiment ? C'est une bonne question, je trouve. Qu'est-ce que j'aime vraiment ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'est pas une vision ?

  • Speaker #1

    Là, je sais que c'est bon, quoi. Et comme on est... On est cerné. Les réseaux sociaux, c'est l'illusion du bonheur extraordinaire de tout le monde qui poste des trucs fantastiques. Ma fille me parlait de ça avant-hier. Elle avait passé un moment difficile. Et puis en plus, elle se met sur les réseaux sociaux et ça rajoute une couche. Parce qu'on a l'impression que tout le monde vit des vies fantastiques. Or, c'est juste un flash d'un moment. Puis d'ailleurs, cinq minutes plus tard, tout le monde s'engueule autour de la table. On a plein d'illusions en fait. On a plein d'illusions. Donc qu'est-ce qui est vraiment essentiel ? Qu'est-ce qui me touche, moi ? Qu'est-ce que j'ai vraiment envie de vivre ? Et qui, éventuellement, n'est pas comme les autres. Et ça n'a rien de personnel. Tout le monde, en fait, se balade avec des illusions, se balade avec des croyances qui sont limitantes, ou des croyances qui ne sont pas mes croyances. Ce n'est pas mon truc, ça, finalement. J'ai un de mes frères qui est scientifique et tout, très scientifique, tout ça.

  • Speaker #0

    Ingénieur.

  • Speaker #1

    Ingénieur, bien sûr. Et vraiment, le professeur tourne au sol. Mais il y a une expression qu'il utilise depuis 50 ans, c'est « je le sens pas » . Quand il se barre d'un truc, il s'en va, en pleine région de famille. Je lui dis « mais pourquoi tu t'en vas ? » « Oh, je le sens pas » . Et dans le fond, c'est très juste, en fait. « Je le sens pas » . Je ne suis pas ma place à.

  • Speaker #0

    Et tu touches à quelque chose qui me touche particulièrement, c'est que quand on croit qu'on est très cérébral et qu'on n'est que cérébral, être à l'écoute des mots qu'on emploie. je le sens pas, ça c'est quelque chose qui est de l'ordre du... kinésisique qui s'est touché à sa vérité intérieure, potentiellement son intuition, mais on s'en rend même pas compte. Quand on est habitué à réfléchir dans notre travail, etc., avec la tête, mais on a accès. On a accès à d'autres canaux d'informations. C'est juste qu'on s'en rend même pas compte.

  • Speaker #1

    C'est très juste ce que tu dis. Pour moi, le corps parle, c'est absolument spectaculaire. D'ailleurs, dans le langage courant, j'en ai plein le dos. Ah ouais ? T'as mal au dos ? Il y a plein d'expressions de langage courant. qui sont le langage du corps. D'ailleurs, je viens de finir un bouquin...

  • Speaker #0

    Ça me cache la tête.

  • Speaker #1

    Oui, oui, plein de trucs, ça me tord les boyaux, il y a plein de choses, j'ai mal au cœur. Et toutes ces expressions-là, en fait, sont des traductions de l'histoire ancienne, de symptômes qui marquent qu'il y a un truc qui ne va pas. Et je ne sais pas pourquoi le corps envoie ces indications-là. J'ai une histoire rigolote qui m'est arrivée d'ailleurs. J'ai eu vraiment le syndrome de sabotage. J'ai été très fort pour saboter. C'est-à-dire que je commence à réussir un truc et je sabote. Inconsciemment bien sûr, mais je l'ai compris après. Et par exemple, quand j'ai démarré mon métier de conseil en gestion de patrimoine, je signe ma première affaire immobilière. Donc je vends un appartement à un de mes clients. Et puis je dis, je vais t'emmener voir le site où tu vas acheter ton appartement, tout ça. et on avait un peu de route à faire, je l'emmène dans ma voiture et puis à un moment, il me parle et je ne comprends plus ce qu'il me dit et au même moment, j'ai une douleur dans un de mes bras et je me dis, waouh, ça c'est le syndrome, c'est les indications de crise cardiaque en fait. C'est que je suis en train d'emmêler tout ce qu'il me dit et j'ai une douleur dans le bras. Bon, j'ai cette conscience-là. Je me dis, merde, est-ce que j'ai une crise cardiaque ? Et donc, on est allé voir, on est allé visiter l'appartement et tout. La journée s'est passée. Et quand je rentre le soir, je raconte ça à ma femme. Et je dis, il m'est arrivé ça. Et elle me dit, et dans quel bras tu as eu cette douleur ? Alors, je ne sais plus quel bras je lui ai dit. Elle me dit, mais non, mais en fait, c'est l'autre. L'indication de la crise cardiaque, c'est l'autre bras. Alors, je ne sais plus le vrai bras, c'est d'ailleurs. Et en fait, je me suis dit, après, c'est fou. je suis en train de réussir, je signe ma première affaire, mon corps est en train de me dire je vais te faire... te planter, là, tu vas voir. Donc, je vais te faire croire que tu es en train de mourir. En fait, c'est une espèce de sabotage. Et j'ai compris, d'ailleurs, pourquoi je faisais ce sabotage. Je ne sais pas si je peux prolonger cette histoire. Mais j'ai un sabotage par rapport à la réussite. Plutôt la réussite sociale, pas la réussite que j'ai décrite.

  • Speaker #0

    Donc, la fausse réussite, alors.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Pas celle de ta définition.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas celle de ma définition, mais celle de la réussite plutôt telle que c'est. C'est compris dans le monde courant, le pouvoir et l'argent. Mon hypothèse, c'est que quand j'avais 11 ans, j'ai un de mes frères qui a été reçu à Polytechnique. Et Polytechnique, moi sincèrement à 11 ans, j'avais jamais entendu parler de ce mot-là, mais j'ai vu les réactions. Mes parents, mes oncles et tontes, mes grands-parents, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier... Tout le monde avait l'air de trouver ça un truc extraordinaire, mais c'est le cas parce que pour être reçu à Polytechnique, il ne faut pas être idiot. Donc il a été reçu à Polytechnique, mais trois mois après, il est mort. et je suis convaincu que dans mon cerveau de petit garçon, j'ai relié la réussite à la mort. Enfin, la réussite sociale. Si je réussis, je meurs. Donc moi, je ne veux pas réussir parce que si je réussis, je meurs. Je suis persuadé d'avoir connecté des synapses à l'intérieur qui m'ont dit, écoute, fais attention à ne pas réussir au sens social. Et c'est amusant parce que j'ai lu un livre récemment écrit par un psychiatre américain qui s'appelle Le corps n'oublie rien. Pour revenir à ce qu'on disait sur le corps. Et ce psychiatre qui a accompagné plein de militaires venant du Vietnam et donc a été confronté à des gens terribles et puis aussi d'autres gens qui ont été terriblement atteints par la vie et qui, pendant toute la première partie de son exercice, utilisait des choses traditionnelles du psychiatre, c'est-à-dire, bon, je t'écoute, puis de temps en temps, je te fourgue je ne sais pas quoi comme médicament. Il s'est rendu compte que ces médicaments cachaient, masquaient des symptômes, mais ne résolvaient pas le problème. Et la deuxième partie de son bouquin... Il parle de l'MDR, il parle de la méditation, il parle du yoga, il parle des cercles de parole. Enfin, tout un tas de trucs que finalement, quand on est coach, on fait finalement. Dans sa deuxième partie de son bouquin, il dit que lui, ses observations scientifiques, donc avec les capteurs qu'il met sur le cerveau pour écouter ce qui se passe, en fait, ça a un vrai impact. Ce n'est pas juste... Et moi, ça m'a rassuré dans le fait que notre boulot, le boulot que tu fais, le boulot que je fais, c'est un boulot qui a un vrai impact profond. Ce n'est pas juste... Et probablement plus profond que la chimie qu'on injecte. Un peu trop auprès des gens qui ont peur.

  • Speaker #0

    Disons qu'encore une fois, on parlait de partir de soi, au final plus profond et plus durable que d'aller chercher à l'extérieur. Et donc un médicament, ça peut être très utile et nécessaire pour calmer l'intérieur le temps d'un instant, pour pouvoir ensuite pouvoir accéder à soi dans le calme, dans la sérénité, et ensuite creuser et aller vraiment chercher les ressources durables en nous. donc bien sûr que Bien sûr que la chimie a été développée pour de multiples raisons et qu'elle est utile dans bien des cas, mais aujourd'hui on le sait que les médicaments sont parfois un raccourci pour cacher plutôt que pour traiter le problème de faim. Mais on n'ira peut-être pas là parce que n'étant pas thérapeute ni toi ni moi, c'est important de... Non,

  • Speaker #1

    je pense que je ne suis pas opposé aux médicaments. Mais en même temps, il y a d'autres moyens d'accéder au chemin de la transformation. Et puis, il y a la résolution, quelquefois, de nos traumatismes. J'ai plein d'histoires à raconter qui sont passées dans le désert là-dessus. Et là, il n'y a pas de médicaments, il y a le thé des berbères.

  • Speaker #0

    Et justement, toi, qu'est-ce qui t'a permis de dépasser ce traumatisme que tu sembles avoir identifié par rapport à la réussite ?

  • Speaker #1

    Déjà, la prise de conscience. Parce que c'est une hypothèse que je porte sur mon histoire. Mais le fait de dire « tiens, je suis en train de saboter parce que c'est une manière pour moi de me protéger d'une croyance que j'ai créée que si je réussis, je meurs. » Déjà le fait de prendre conscience. Quelque chose que je tâche de transmettre beaucoup à mes clients, c'est d'apprendre à éveiller le guetteur. Le guetteur, c'est à l'intérieur de soi celui qui prend conscience de « tiens, je suis en train de penser ça parce que je ne suis pas ma pensée. » Pas au sens de suivre, mais au sens d'être. Je ne suis pas ma pensée, je suis quelqu'un d'autre. La preuve, c'est que je suis capable de me rendre compte que je suis en train de penser ça. Donc je ne suis pas ma pensée. Et déjà, à partir du moment où je suis capable de repérer que je suis en train de penser ça, eh bien je peux prendre des contre-mesures si jamais ce que je suis en train de penser, c'est un de mes dragons qui est en train de vouloir me détruire ou en train de me raconter des carabistouilles. Donc éveiller le guetteur, c'est déjà une première étape. Pour certaines personnes, ça ne parle pas du tout. De quoi tu parles ? On se reparlera plus tard peut-être.

  • Speaker #0

    mettre la conscience Être en observation déjà d'un comportement, c'est très puissant. Parce qu'à partir du moment où on prend conscience, si on souhaite, si on le désire, on peut le changer.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Ça ne veut pas dire que c'est facile, mais c'est la première étape. Mettre la conscience, être capable d'être en observation de ça.

  • Speaker #1

    Et vraiment de ce qui est en train de se passer à l'intérieur. C'est très puissant, c'est la première étape. Ça ne suffit pas toujours, parce que quelquefois, l'adversaire intérieur est sacrément bien armé.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est pour ça qu'on a toutes sortes d'outils, de ressources, des magiciens, des magiciennes sur notre chemin pour nous aider une fois qu'on prend conscience ou pour soit nous aider à prendre conscience, soit nous aider à avancer. Tu as nommé à beaucoup de reprises ce désert, le désert du Sahara dans l'Atlas, c'est ça ? Je sais, t'es extrêmement cher. Comment t'es arrivé dans ce désert ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours été fasciné par les déserts, je sais pas pourquoi, mais j'ai été dans des déserts déjà quand j'étais jeune, il y a très très longtemps, en Égypte, en Israël, et puis plus tard je suis allé aussi au Chili, en Australie, et puis en Tunisie où j'ai habité aussi un peu, et puis j'ai même traversé le Sahara quand j'avais 25 ans, en voiture avec une Peugeot 504 et un copain d'école. On est parti de Rouen jusqu'à Ouagadougou en traversant l'Espagne, le Maroc, l'Algérie et le Niger. J'étais toujours fasciné par ces paysages, donc j'ai toujours été attiré par le désert. Et puis, en 2009, j'ai un copain coach belge qui m'envoie un courriel sur sa liste et qui dit, voilà, proposition d'aller marcher dans le désert. Et c'est une marche, il appelle ça une marche coaching, moi j'appelle ça une marche initiatique maintenant. Et donc quand j'ai vu ça, même ce qui est rigolo, c'est qu'il m'envoie ce truc-là et je me dis, j'adorerais. J'adorais faire ce truc. Donc j'imprime, je travaillais chez moi à cette époque-là.

  • Speaker #0

    C'est bon signe déjà quand tu te dis ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'adorais. Donc j'imprime le papier et puis je monte à l'étage, je demandais la permission à Sandrine. Et en fait, je la surprends sur son écran. Et sur son écran, il y avait une image du désert. Je me dis, oh merde ! Elle est surprise parce que je voulais te faire une surprise pour tes 50 ans, c'est de te faire un voyage dans le désert. C'est ce qu'on appelle la synchronicité.

  • Speaker #0

    Waouh, magnifique.

  • Speaker #1

    Et donc, je suis allé dans ce premier désert. et là pour la première fois On est une quinzaine, et puis Pierre, Pierre Moulard, belge, parti là-haut un peu trop rapidement, lui, 3 ou 4 ans plus tard. Mais il nous pose la question, pourquoi vous êtes là ? Et bien sûr, il n'y a pas de débat, on est juste là. Et donc moi, j'ai découvert la puissance du cercle de parole. C'est-à-dire, moi j'ai lâché tout de suite le morceau, j'ai dit, moi je suis là parce que je veux me débarrasser de mon divorce qui me pourrit la vie, qui m'empêche de... j'ai complètement encombré de ce truc. et j'ai découvert la puissance de la bienveillance d'un groupe et puis aussi, mais ça je le savais déjà, c'est le fait d'être dans le désert, puis d'un marché, puis d'être des nomades, pendant une semaine on déambule dans des spectacles absolument ahurissants. Comme je n'étais pas sûr d'avoir tout compris à la fin de la première semaine, je suis revenu une deuxième année, puis une troisième, puis une quatrième, puis une cinquième et ensuite, moi je redouble beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu redoubles la vie qui t'appelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et puis finalement, je faisais ça pour me débarrasser de mes encombrants, mais je faisais aussi ça parce que j'observais le processus. J'avais envie, je rêvais de le faire quoi. Et voilà, après 5 ans, j'ai décidé de tenter ma chance de proposer d'emmener des gens marcher dans le désert pour une marche complètement insolite. Une marche avec soi, une marche dans la grande nature, une marche où on fait des exercices qui nous permettent de faire des deuils.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu mets derrière marche initiatique, la définition d'initiatique ?

  • Speaker #1

    L'initiatique c'est ça, ça veut dire qu'est-ce qu'on apprend ? Moi je pense qu'on apprend plein de choses. On apprend, on réapprend à vivre de manière simple et à se rendre compte que c'est super goûteux en fait. Parce qu'il n'y a pas de confort, mais en fait il y a tout le confort. Il n'y a pas le confort de l'électricité et puis de sièges comme celui sur lequel je suis assis. On apprend à se découvrir parce que ça révèle des choses. Tout à l'heure j'étais en ligne avec une participante du désert du mois de novembre dernier. Elle me disait que je pensais avoir tout réglé. Et alors dès le premier soir quand tu nous as fait faire cette marche, tu as proposé un truc, il y a des trucs qui me sont arrivés. Donc on se retrouve soi. On apprend aussi les autres. Ah ouais, c'est ça que tu vis toi. On apprend à voir comment les berbères ont une sagesse, tu parlais de sagesse tout à l'heure, une sagesse, quelquefois très jeune, ils ont compris un tas de trucs, moi j'ai appris un tas de trucs avec les berbères. Alors j'en fais pas non plus en espèce de... Tout est magique avec eux, enfin ils sont pas... C'est des êtres humains, mais en même temps, on apprend à vivre avec la nature en nomade. En fait, on se reconnecte à quelque chose qui pour nous n'est pas... pas éliminé, parce qu'on était tous nomades il y a 10 000 ans. Donc tu étais nomade il y a 10 000 ans, je ne sais pas si tu te rappelles. Moi aussi, tout le monde était nomade.

  • Speaker #0

    J'ai un vague souvenir.

  • Speaker #1

    Mais dans notre ADN, il y a toujours la dimension du nomade. Donc là, on est en déambulation, et donc on réapprend à vivre cette dimension nomade, à découvrir des paysages qui défilent. On redécouvre la relation à son corps, parce qu'évidemment il y a des moments où il fait chaud, des moments où on a un petit peu mal peut-être. au dos parce qu'on est fatigué on réapprend on monte sur une dune qui est très haute alors le corps nous dit oui c'est fatigant donc on a cette relation au corps aussi on réapprend le lien aux étoiles les nuits sont fascinantes tu te réveilles la nuit parce que j'invite chacun à dormir à la baie d'étoiles et puis tout le monde se réveille la nuit forcément c'est obligatoire puis on baisse le sac de couchage puis là on voit le spectacle qui nous est offert qui est extraordinaire, le lien à la galaxie, on réapprend ça, et puis plein d'autres choses très intimes qui se passent, parce que tout ça exacerbe, je pense, profondément notre humanité, et donc ça fait ressortir. Il y a des tas de choses, donc il y a des apprentissages qui sont... En tout cas, il y a presque des renaissances qui se passent quelquefois.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai l'impression que, ça m'appelle beaucoup, tout ce que tu partages, le désert, j'ai l'impression que d'être face à cette immensité, ce grand tout, on se retrouve soi dans l'immensité finalement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas tellement de place pour le paraître, alors il y en a quand même qui résistent, quelquefois il y a peut-être un truc à camoufler, donc ils n'ouvrent pas vraiment... Ça arrive qu'il y en a qui n'ouvrent pas du tout la fenêtre de leur histoire, de qui ils sont. Mais pour beaucoup, c'est un moment exceptionnel pour lâcher des choses aussi. J'aurais plein d'histoires à raconter.

  • Speaker #0

    Tu en as une, par exemple ?

  • Speaker #1

    C'est cette histoire de cette Québécoise que j'ai emmenée dans une méharée et qui nous dit qu'elle travaille dans la santé, qu'elle est super stressée tellement à la boulot, qu'elle est le consort de la pandémie et que ça a été un moment... terrible de sa vie, d'abord parce qu'elle avait énormément de travail et que pendant la pandémie, son mari et son père sont morts du Covid et qu'elle n'a pas pu les accompagner à la mort parce que d'abord, elle était débordée de boulot et que d'autre part, les morts, on les écartait de la vue, on ne veut pas les voir parce que c'est dangereux tout ça. Et donc, elle n'avait pas du tout, du tout fait son deuil, mais pas du tout. Donc, elle arrivait là avec un stress absolument terrible et elle n'avait pas envie non plus de faire quelque chose avec tout le monde parce que quelquefois, on fait des choses ensemble. Mais là j'ai senti qu'elle voulait faire quelque chose de son côté, je l'ai invitée, je lui ai proposé de faire en fait une cérémonie la nuit, donc je lui ai donné des bougies, je lui ai proposé un certain nombre d'exercices qu'elle fasse toute seule pour finalement accomplir son deuil avec son mari et son père. Ça me donne encore des frissons tu vois, deux ans, deux ou trois ans après. Et elle a vécu, elle nous a raconté ça après, je ne sais plus si elle le racontait à tout le monde ou à moi, mais en tout cas c'était quelque chose qui était très puissant pour elle parce que cette dimension symbolique, les humains... aussi ont une dimension symbolique. Je ne sais pas l'expliquer, mais ça nous parle, le symbole. Le symbole de faire son deuil. Elle a mis des bougies, elle a lu quelque chose, il y avait sûrement de l'eau, des petits brochets, etc. Elle a fait son truc. Et ça a été très fort. J'ai plein d'autres histoires à raconter, parce que forcément, dans le désert, il se passe des choses très fortes.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi le plus grand apprentissage ou la plus grande découverte que tu as faite dans le désert, avec toutes ces années dans le désert ?

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose autour de me faire confiance. Parce que quelquefois, j'invite les participants à faire un exercice qu'éventuellement je n'ai jamais fait avant. Et l'inspiration me vient. Et c'est vraiment étonnant. C'est un espèce de cadeau du désert. L'inspiration me vient de proposer ça. Il y a évidemment des exemples qui me viennent. Une des participantes qui a 50 ans a dit Ma vie est finie, il n'y a rien devant moi, c'est gris, en fait elle explique ça un peu à tout le monde. Et en fait j'ai l'idée qui me vient de dire ok je vais la faire se reconnecter à sa petite fille de 7-8 ans, à elle-même quand elle avait 7-8 ans. Donc je lui ai fait jouer les deux personnages, elle et puis elle quand elle avait 7-8 ans. Et je ne sais pas pourquoi ça m'est venu, je me dis tiens entre elle et celle qui représente sa petite fille à 7-8 ans, je vais mettre un matelas entre elles deux, elles ne se voient pas. Parce qu'en fait, comme c'est gris devant elle, elle ne voit pas sa petite fille. Qu'est-ce que purée lui soufflait sa petite fille, elle-même, quand elle avait 7-8 ans. Donc je mets ça qui l'empêche. Puis je lui demande, tu peux demander à toi, qui a 7-8 ans, qui est devant toi, mais enfin derrière un matelas, c'est quoi ton conseil à toi qui a 50 ans ? Par rapport à... Voilà, c'est... Et puis elle me dit, je ne comprends pas ce que tu me demandes. Je lui dis, mais écoute, voilà. Et je lui dis, est-ce qu'il y a quelque chose qui te dérange devant toi ? Elle me dit, non, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Elle ne comprenait rien de ce que je lui demandais en fait. Et devant elle, ce qui est très amusant, je n'ai pas fait exprès, mais le matelas, il avait un côté gris et de l'autre côté, il y avait un côté avec plein de fleurs. Et le côté plein de fleurs était du côté de la personne qui jouait le rôle. Donc je lui ai fait un verset de rôle. Je lui ai dit, ok, écoute, tu ne sais pas quoi lui demander. Donc je lui fais se mettre à la place d'elle-même quand elle avait 7-8 ans. Et puis je lui dis en fait, toi à 50 ans, je lui parle comme à une petite fille, quand tu as 50 ans peut-être que tu seras un peu perdu, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à toi quand tu as 50 ans ? Et elle me dit mais je ne peux rien lui dire, c'est le truc qui me dérange devant. Et elle se lève et donne un grand coup de poing dans le matelas. Je serais assez rigolo parce que... Nathalie ? à 50 ans, ne savait pas quoi faire de ce matelas qui l'empêchait de regarder devant elle. Mais Nathalie, à 8 ans, le savait. Et ça, ça m'est venu, histoire de mettre le matelas entre les deux. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis à mal. Et donc, ce que j'ai appris, tu vois, ta question, c'est qu'est-ce que j'ai appris ? J'ai appris qu'il faut que j'ose me faire confiance, même à des moments, parce que je vis des moments quelques fois Terrible. Il y a des moments où il y a des choses qui sont terribles qui arrivent dans le désert, parce que ça fait remonter des choses incroyables, terribles souvent pour les femmes d'ailleurs. Et j'ai appris à oser me faire confiance. Ok, il y a ça, on va faire avec. Et voilà.

  • Speaker #0

    Oser te faire confiance, le cadeau du désert. Quand tu regardes ta vie, les tempêtes, toutes les étapes, tout ce que tu as vécu, c'est quoi les autres cadeaux que ta vie t'a offert ?

  • Speaker #1

    Moi je dis souvent si je mourais dans un quart d'heure, j'ai vécu une belle vie parce que j'ai eu plein d'aventures. Franchement j'ai eu plein d'aventures. C'est fou ça, c'est moi qui ai vécu tout ça. J'ai eu de la chance, mais pas que facile. Il y avait plein de moments très durs, des moments de lutte, des moments où j'ai dû lutter pour ma survie, pour la survie même de ma famille, la responsabilité, des agressions qui m'ont surpris, des trahisons. j'ai vécu tout ça et en même temps je me dis mais quel chance j'ai eu parce que Quelquefois, quand j'écoute, même quand j'écoute en coaching des gens qui sont comme le hériteur dans sa roue, là, le hamster, je dis mais en fait, ouais, tu peux sortir en fait de ta roue. Bien sûr, tu vas t'exposer si tu fais ça parce que, bah oui, personne ne t'attend en fait. Quand j'accompagne des coachs et des consultants, je leur dis en fait, l'univers n'en a rien à foutre de ta gueule, donc il va falloir que tu te remets pour trouver des clients, ça ne va pas tomber du ciel. Donc moi, la leçon, c'est sûrement que la vie vaut la peine. Mais c'est pas un long fleuve tranquille, ouais, il y a des emmerdements quelquefois, mais à quel titre moi je suis aussi responsable de ça, tu vois ? Récemment, j'ai failli rentrer dans une création d'entreprise, et au dernier moment, mais quand je dis au dernier moment, c'est tellement au dernier moment que c'est moi qui devais animer le lancement avec six associés de l'entreprise, dans un séminaire qu'on devait faire en Normandie, et le jour où on devait se retrouver, le jour même, j'ai écrit à tout le monde en disant, je ne viendrai pas, Cette histoire n'est pas notre bonne histoire, c'est un... magnifique projet, je vous souhaite bonne chance, et je ne suis pas allé. Mais après une semaine terrible de tourments dans ma tête en me disant, mais j'y vais pas. Et en fait, je me suis reconnecté à un moment, tu parlais de cadeau de la vie, à un moment où, en 2009, j'ai rencontré ce type hyper enthousiaste qui m'a dit, bon, en ce moment, t'es dans la merde avec ton business, viens faire du conseil en gestion de patrimoine. Ce type était d'un tel enthousiasme que je l'ai suivi, alors qu'à l'intérieur de moi, je le sais, toutes mes griffes étaient sorties pour dire, non, je veux pas faire ce truc ou pas faire ce truc, mais il ment. Il m'a embarqué dans son enthousiasme. Et tu vois, les leçons de vie, c'est que je dois m'écouter. Et quelquefois, quand je m'écoute, merde, c'est pas facile ce truc. J'ai pas envie de passer par ce chemin-là, parce qu'il est difficile. C'est peut-être quand même ton chemin. Et peut-être qu'il faut que tu te remues un peu les fesses pour le faire quand même. Mais derrière l'épreuve, en fait, c'est triste à dire. Tout le monde le sait, c'est à une généralité. Mais les épreuves nous construisent, quoi. Donc pas forcément les refuser. En tout cas, prendre les bonnes épreuves. pas celles qui sont contre... instinctivement, profondément, ce qui nous paraît pas juste.

  • Speaker #0

    Et en même temps, même si tout à l'intérieur te disait de pas y aller, t'y allais et c'est ce qui t'a permis de sentir la fois d'après que c'était pas juste pour toi.

  • Speaker #1

    Quelquefois, le prix à payer est très élevé.

  • Speaker #0

    Ouais. Et oui, c'est drôle, j'en parlais hier, qu'on n'est pas obligé d'aller jusqu'à la souffrance pour apprendre, non plus. Bien sûr qu'on peut apprendre dans la souffrance si... si on le décide. On peut aussi rester dans la souffrance, s'y plonger et ne rien en faire. Mais par contre, j'ose croire qu'on peut se construire et apprendre sans frapper des murs. C'est même totalement, en partie, l'intention de ce podcast, de partager finalement les épreuves d'autres personnes, pas que les épreuves, bien sûr, les grandes victoires aussi, les grands moments, mais en entendant l'histoire de Laurent qui était ruiné à 58 ans, c'est ça ? D'ailleurs, je suis très curieuse d'en savoir plus. Tout ça, peut-être que moi, qu'est-ce que ça m'apprend de moi ? Et comment je peux faire pour peut-être ne pas aller jusque-là ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, ce que j'emploie souvent, c'est que quelquefois, on marche dans les broussailles et ça nous écorche les jambes. On n'écoute pas la personne qui dit « Tu sais, 20 mètres plus haut, il va falloir gravir un petit peu, il y a un chemin. » Alors, si ton chemin, il sera beaucoup moins douloureux, ça monte quand même, parce qu'on veut aller vers là-bas. Mais tu n'es pas obligé d'être dans les broussailles.

  • Speaker #0

    J'adore ! J'adore cette métaphore. Elle est très parlante.

  • Speaker #1

    Et ça passe aussi par écouter ce que nous disent les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça justifie ton métier et le mien.

  • Speaker #0

    Tu sais, moi je vois mon métier comme permettre aux gens d'écouter ce qu'il y a à l'intérieur. Plutôt que les autres. Parce que ce qui est à l'intérieur, quand on apprend à l'écouter, c'est encore plus puissant et encore plus efficace que d'attendre que les autres nous le disent. Alors dis-nous là, qu'est-ce qui s'est passé à 58 ans ?

  • Speaker #1

    58 ans c'est principalement Ce métier de conseil en gestion de patrimoine qui m'a amené à la ruine, pourquoi ? Parce que d'une part j'ai investi de l'argent dans des trucs auxquels je croyais, mais en fait c'est très mal ce que je vais dire, mais le monde de la finance c'est le monde dans lequel j'ai rencontré le plus de bonimenteurs de ma vie, on te vend des trucs magnifiques. sur des plaquettes et puis après quand ça tourne au vinaigre, c'est pas grave, démerde-toi. J'ai trouvé ça absolument abominable. Donc à la fois, moi, j'ai pas bien placé mes sous et j'ai vendu plein de choses dont j'avais acheté la plupart des trucs, parce que j'y croyais, à des clients qui se sont trouvés avec des emmerdements. En particulier la dernière année, j'ai passé mon temps à emmener mes clients chez les avocats et puis à les consoler et puis finalement, j'ai laissé... à quelqu'un qui comprenait beaucoup mieux le métier, qui intitulait très bien mon activité. On a trouvé un deal assez simple. Mais moi, je ne pouvais plus faire ce métier. Tu disais tout à l'heure où j'y vais à fond. C'est vrai que j'y suis allé à fond, parce que je voyais mes économies qui baissaient, qui baissaient. Mais j'ai trouvé la solution. Mes économies baissaient, baissaient, et je suis allé jusqu'au fond. Je suis allé vraiment jusqu'à ce que j'ai des dettes, je n'ai plus d'économie, j'ai de quoi vivre pendant trois semaines sur mon compte, je n'ai pas le droit au chômage, j'ai 58 ans, et je sais plus quoi faire. J'ai le moral détruit. C'était une des leçons, un des moments les plus durs, même s'il y en a eu d'autres, mais ce moment était très dur parce que j'étais perdu, quoi. J'étais perdu. J'étais perdu. Et pourtant, j'avais de l'expérience, j'avais un super canadresse, je n'étais pas idiot, je crois. Enfin bref. Et alors, il y a une des leçons d'ailleurs dont j'ai parlé dans la présentation, c'est que alors que j'étais perdu, j'avais encore des ressources. J'ai fait le scénario du pire. Je l'ai même écrit, je me suis dit, ok, si dans trois semaines je ne peux plus rien payer, qu'est-ce que je fais ? Et dans mon scénario du pire, les beaux-parents m'avaient dit, écoute, nous on est prêts à t'accueillir avec leur fille bien sûr, et puis mon petit dernier qui était encore à la maison, et j'ai un de mes frères à Paris qui a dit, les enfants sont partis, tu peux venir autant de temps que tu... Je me suis rendu compte, même dans la situation la pire que je croyais vraiment, non, non, non, il y a encore des ressources, plein de ressources, il y a plein de gens qui t'aiment et qui peuvent... qui sont prêts à te... à t'accompagner, à t'aider, donc ça c'était une leçon très forte. L'amour, tu l'évoquais tout à l'heure, et puis l'amitié aussi, cet ami qui m'a dit mais je vais pas te lâcher, il m'a pas lâché d'ailleurs, et puis il a été sévère avec moi pour que je me redresse, quelqu'un qui est en train de se noyer, tu lui fais pas bon alors mon pauvre petit, tu lui dis nage vigoureusement, essaie d'attraper la perche que je t'envoie enfin on est à un moment où... T'as secoué. C'est de la vigueur qu'il faut à ce moment-là. Parce que...

  • Speaker #0

    parce que c'est ça qui est nécessaire merci de partager ce moment de vulnérabilité même dans le pire des scénarios on a encore des ressources il faut lire au nom de tous les miens de Martin Grey si tu n'y as pas lu ce jeune garçon qui a 13 ou 14 ans dans

  • Speaker #1

    le ghetto de Varsovie et qui au moment où c'était cerné par les nazis et puis qui prend sa chance de monter dans un tramway qui traverse le ghetto qui rentre et qui sort, et bien sûr il n'a absolument pas le droit de rentrer dedans, il rentre là-dedans et puis il va traverser la Pologne et l'Allemagne nazie dans des conditions hallucinantes, c'est un petit gamin, et il s'en sort, donc il raconte ça dans son bouquin, tous les trucs abominables qu'il a traversés pour s'en sortir, et puis il va réussir après à créer une vie, une famille et tout ça, et puis à un moment il vit en pauvre. en Provence ou dans la Côte d'Azur avec sa femme et ses enfants. Et un jour où il rentre chez lui, il rentre du boulot, je sais pas quoi, il voit que toute la colonie est en flammes et en fait, sa maison a brûlé avec toute sa famille. Donc, toute sa famille est morte. Donc, ce type qui avait vécu un truc déjà abominable dans son enfance, il revit ce truc-là. Enfin, il revit un truc abominable et il se relève encore. Et donc, c'est vraiment des leçons de vie, quoi, quand on lit des choses comme ça, parce que... Ouais. on a plus de ressources qu'on imagine et aussi quelque chose qui m'a marqué quand j'étais à ce moment là c'est que mon ami qui s'appelle Laurent aussi me dit Laurent il faut que tu demandes de l'aide et moi je lui dis mais attends Laurent je demande pas d'aide c'est moi qui aide les autres et en fait il m'a tapé dans mon ego parce que mon ego il dit c'est moi le sauveur de l'humanité donc c'est pas moi qui demande de l'aide et bien il avait raison il fallait que j'ose demander de l'aide et c'est Pas facile. Et en même temps, c'est juste. Parce que finalement, quand je demande de l'aide, les gens qui m'aiment, ça leur donne l'occasion aussi d'exercer leur amour. Donc leur amour ou leur amitié.

  • Speaker #0

    C'est dans cet espace de vulnérabilité qu'on laisse la place aux autres d'être là pour nous. Merci pour ce rappel qui fait aussi partie de mon chemin. dans mon égo de coach qui est habitué à aider les autres, d'apprendre à demander de l'aide aussi. Absolument, ouais. Être à sa place, c'est pas forcément dans la fluidité. Ouais, exactement. C'est aussi être... Suivre un élan, mais qui vient du détripe, quoi.

  • Speaker #1

    C'est des mots qu'on emploie souvent en coaching, l'alignement, il y a beaucoup de choses qui sont dans le monde du coaching, qui sont une espèce de bienveillance, un truc un peu mouligasse quelquefois je trouve. Pour moi c'est pas ça, la vie il y a des moments, alors essayons d'être dans les meilleures relations et tout ça, c'est ce qu'on essaie de faire quand on accompagne les gens, mais il y a des moments où c'est la lutte, parce que voilà, demander aux gens qui se sont fait emporter... Au Texas, dans les courants de la rivière qui a débordé, c'est la lutte pour s'en sortir. Peut-être qu'il faut aller dans le sens du courant, tout ça. D'accord, d'accord. Mais bon, il faut rejoindre le bord quand même. Il va falloir exercer ses muscles et nager fort.

  • Speaker #0

    Et là, c'est là où le soutien, le soutien des autres, le fait de ne pas être seul, le soutien de la communauté, le soutien des proches, devient on ne peut plus essentiel.

  • Speaker #1

    C'est vrai, tu as raison. C'est crucial même parce que... D'ailleurs, je me pose souvent la question avec l'intelligence artificielle, va-t-elle réussir à éliminer les métiers d'accompagnement ? C'est une vraie question, mais il y a quelque chose de singulier dans la relation entre des humains. Même l'intelligence artificielle est extraordinaire. Moi, je trouve qu'il y a des trucs complètement fascinants. Hier, j'avais un premier électrique, mais j'ai pris une photo du premier électrique que j'avais dans ma salle de séjour, et il était capable, le machin, le robot, de me sortir des trucs super malins. Il y a quelque chose qui est singulier. qui est spécifique au fait d'une présence humaine, d'un regard, d'un...

  • Speaker #0

    J'en suis absolument convaincue que ça, on ne pourra pas l'enlever. On pourra apporter plein de choses à travers l'IA. Je suis tout à fait d'accord avec toi, ça peut être bénéfique sur plein d'aspects. Mais il y a quelque chose qu'on n'enlèvera jamais, c'est l'humanité et la présence humaine, le liant d'un humain à un autre.

  • Speaker #1

    Donc c'est pour ça que ce que tu dis, c'est juste, c'est que dans ces moments-là aussi, accepté L'aide, ou oser même la demander, parce qu'on va trouver des ressources, on trouve des ressources dans les autres. Et je pense qu'on est tous, d'ailleurs c'est un peu la conclusion, enfin c'est dans les dernières pages du bouquin que j'ai écrit, « Cercle Toltec en désherberbère » , je dis, je pense qu'on est tous des messagers, mais ce qu'il faut c'est trouver qui a besoin ou a envie de ce message, mais on a tous un message à faire passer. On est tous des médias pour les... pour qui, je ne sais pas, mais en tout cas, voilà.

  • Speaker #0

    Ce livre, Cercle Toltec en désert berbère, que tu m'as fait le cadeau de m'offrir en arrivant ici, j'y crois profondément à ces messages qu'on a en nous et à transmettre. C'est aussi l'intention de ce projet, ce podcast, qui est d'apprendre à travers les histoires des autres. Et ton histoire, Laurent, est comme un oignon qui n'en finit jamais de laisser la place à d'autres couches. et Et je pense qu'on pourrait plonger encore des heures dans ton histoire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai traversé des moments difficiles, mais quelque part, je trouve qu'il y a cette lutte intérieure avec comment je fais pour me choisir vraiment. Tu vois, je te disais tout à l'heure, mardi dernier, je n'étais pas à ma place dans 5 à 7, mais avant que j'admette que finalement, il y a des endroits où je ne suis pas à ma place, et puis ce n'est pas grave, parce que ma place, je sais bien que quelquefois, on dit que de toute façon, ma place, c'est partout, parce que finalement, je suis avec moi partout. Ouais, sauf qu'à l'intérieur, c'est pas forcément ce qui se passe. À l'intérieur, il y a des endroits où je me dis, mais qu'est-ce que je fous là ? Bon bah, j'ai mes deux pieds, voilà, je peux déambuler. Et puis très rapidement, si je me retrouve tout seul à marcher dans la rue, bah ça va mieux. Et c'est ok, c'est vrai, les gens qui écoutent cet épisode, ils sont arrivés jusque là. Faire confiance à ce que je ressens là maintenant. Et si ce que je ressens, c'est que je dois déambuler, bah je déambule.

  • Speaker #0

    Faire confiance à ce qu'il y a là maintenant. C'est ce qui s'est passé pour moi en t'invitant à participer à ce podcast, Laurent. Et je te remercie sincèrement pour ton enthousiasme et ton engagement. Il n'y a pas eu de doute, en tout cas, je n'y ai pas assisté, mais ton engagement total à partager cette conversation et offrir tout ce que tu avais à offrir aux personnes qui nous écoutent. Donc merci, merci infiniment. Merci aussi au Café des Habitudes qui nous fait le bonheur de nous accueillir ici une fois de plus. Et le mot de la fin peut-être pour toi.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir bien sûr d'échanger avec toi. Je pense vraiment à l'image que je t'ai donnée tout à l'heure sur « je marche dans les broussailles » , mais il y a un chemin qui est mon chemin qui est un peu plus haut. Je pense que très souvent on marche dans les broussailles, on n'est pas forcément très loin du chemin, mais il y a peut-être un petit effort à faire pour y aller. Et en fait tout le monde peut le faire, c'est pas si facile de le faire tout seul, des fois on a besoin que quelqu'un nous pousse les fesses pour monter sur le chemin qui est au-dessus, mais ça vaut le coup parce que c'est un chemin de liberté aussi. Voilà, c'est un chemin de... Merci. C'est mon soin. Il est singulier, il est unique et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Il est singulier, il est unique, il est broussailleux. Mais c'est le tien, c'est le nôtre et c'est le vôtre. Merci Laurent. Merci infiniment d'avoir passé ce moment avec nous. Si cet épisode t'a inspiré, dis-moi pourquoi en commentaire ou en message privé. Partage-le autour de toi et laisse un avis et des étoiles sur ta plateforme de podcast préférée. Grâce à ces simples gestes, tu permettras au podcast et à mes invités de rayonner et d'inspirer plus de monde. Pour ne manquer aucun épisode, abonne-toi sur la plateforme de ton choix. Et si tu veux en savoir plus sur moi et mon parcours, toutes les informations sont en description du podcast. On se retrouve chaque premier jeudi du mois. Et d'ici là, je te souhaite de rester à l'écoute de toi.

Description

Pour ce 2e épisode de la saison 3, je reçois Laurent de Rauglaudre, un invité au parcours riche en rebondissements. 7e d’une famille de 8 enfants, il a appris très tôt ce que signifie trouver sa place. Ingénieur de formation, cadre dans une multinationale, puis conseiller du président d’une entreprise mondiale, il a ensuite vécu de profondes « tempêtes de vie » qui l’ont conduit à se réinventer plusieurs fois : du salariat au conseil, jusqu’à se retrouver ruiné à 58 ans, avec cinq enfants à charge.

Laurent nous partage sans filtre ces bouleversements, mais aussi les ressources qui lui ont permis de se relever : la puissance du collectif, l’importance de se fier à son intuition et surtout ses marches initiatiques dans le désert, qui l’ont reconnecté à l’essentiel. Avec un franc-parler et une sincérité désarmante, il revient sur ses illusions, ses apprentissages, et sur cette quête constante de liberté, d’alignement et de paix intérieure.

À travers son histoire, on parle de reconversion professionnelle, de transformation personnelle, de quête de sens, de confiance en soi et de leadership personnel. Laurent nous rappelle que même après l’effondrement, il est possible de se réinventer et de tracer un chemin de vie plus aligné, à la fois sur le plan professionnel et personnel.

Et toi, quelle serait ta prochaine grande transformation si tu osais écouter ton intuition ? Bonne écoute 💫

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Si tu as aimé cet épisode, je t’invite à écouter ma conversation avec Brice Salmon qui nous raconte les nombreux moments de sa vie où il s’est complètement réinventé.

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🔗 Partages et ressources

👉 Laurent sur Linkedin 👉 Le site web de Laurent 👉 Prochaine marche initiatique dans le désert

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Je suis Claire Grevedon 🌞coach professionnelle, spécialisée en reconnexion à soi. J’ai moi-même trouvé ma place il y a quelques années, en découvrant ce métier qui me passionne. Depuis, j’ai accompagné des centaines de personnes à trouver plus de sens, d’alignement et de leadership dans leur vie. 


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Trouver sa place, le podcast où chaque aventure humaine est une invitation à cheminer vers soi-même. Je m'appelle Claire Grévedon, je suis coach professionnel spécialisé en reconnexion à soi, et une fois par mois, je vais à la rencontre d'êtres humains qui m'inspirent pour partager des conversations qui font grandir. Qu'il s'agisse de leur mode de vie, de leur carrière ou encore de leur identité, tous ont fait des choix conscients et courageux pour vivre une vie alignée avec eux-mêmes. Cette vie, elle est aussi à ta portée, alors je t'invite à prendre place et te laisser inspirer. Vous êtes de plus en plus nombreux à nous rejoindre par ici et découvrir par vos retours combien ces conversations non seulement vous nourrissent, vous inspirent, mais parfois même vous donnent l'élan d'aller de l'avant. C'est la plus belle des récompenses pour moi. Ma mission ici, c'est de vous inspirer à trouver et à prendre toute votre place. Parce que je crois profondément qu'il réside en chacun d'entre nous un pouvoir qui ne demande qu'à être découvert et que plus que jamais, le monde a besoin de notre lumière. Alors si toi aussi, tu te dis que cette vie, elle n'est pas réservée qu'à mes invités, que cette vie, elle est à ta portée, mais que tu ressens peut-être le besoin d'être guidée pour la créer, prends rendez-vous avec moi pour qu'on en parle. Rendez-vous en description de l'épisode pour plus d'infos. Bonjour Laurent. Bonjour Claire. Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation. On a passé maximum 10 minutes ensemble la première fois qu'on s'est rencontrés, donc c'est vraiment chouette d'apprendre à mieux se connaître.

  • Speaker #1

    Quelquefois, il faut moins de 10 minutes pour créer une relation, n'est-ce pas ?

  • Speaker #0

    Absolument. Quand tu me demandais comment je choisis mes invités, je t'ai répondu c'est l'intuition. Et l'intuition m'a dit, lui, il a des choses à dire, il a des choses à transmettre et il a un parcours de vie qui va en inspirer plus d'un, plus d'une. Donc c'est comme ça que j'ai décidé de t'inviter. Je t'ai rencontré à une soirée des Fuck Up Nights. Cette fameuse soirée, j'en ai déjà parlé sur ce podcast, mais c'est une soirée qui est organisée régulièrement à Montréal et partout dans le monde où, en général, des entrepreneurs... viennent raconter devant un public en 7 minutes leurs plus gros échecs de vie. Et ça, c'est assez incroyable. C'est très thérapeutique, finalement, de parler de ces échecs devant tout le monde. Et c'est thérapeutique pas seulement pour celui qui le raconte, je crois, pour vraiment tous ceux qui l'écoutent aussi. Et c'est aussi ça qu'on fait dans ce podcast. On raconte pas juste les beaux moments, les victoires. On raconte aussi les moments plus difficiles parce que toi et moi, on sait à quel point c'est source de grands apprentissages.

  • Speaker #1

    Oui, en effet, tu as raison. c'est d'ailleurs ce... Cette fuck-up night, c'était comment j'ai été ruiné à 58 ans avec 5 enfants, 5 enfants dont 4 aux études et pas droit au chômage, le moral détruit. Donc en effet, il y avait des leçons à tirer.

  • Speaker #0

    Entre autres choses, tu parles avec cette jolie métaphore de tempête de vie que tu as traversée. Et je suis très curieuse que tu nous en parles plus durant cette conversation, parce qu'encore une fois, j'ai vu l'homme sage que tu es devenu, et je suis convaincue que toutes ces épreuves t'ont amené là où tu es aujourd'hui, et qui tu es aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est toujours dangereux les adjectifs parce que je ne sais pas si je suis un homme sage, mais je suis sûrement en quête de sagesse. Parce que c'est comme si ça y est, j'ai compris, j'ai tout... Non. C'est toujours un petit peu plus complexe que ça. En revanche, aller vers, oui, peut-être, sans doute, oui.

  • Speaker #0

    Merci de me corriger parce que c'est vrai, je n'aime pas les certitudes et j'essaie de faire attention à ne pas en avoir. On le disait tout à l'heure, hors micro d'ailleurs, on est toujours en chemin. Aller vers quelque chose, pour moi, c'est l'intention qui compte dans tout ce qu'on fait, avant tout.

  • Speaker #1

    Robert Dills parlait avec justesse, je trouve, que la direction est plus importante que la destination. Ça m'a beaucoup inspiré cette parole, dans le sens où c'est par là que ça se passe, mais dès qu'on dit la destination, c'est comme si on terminait. Non, en fait, parce qu'on est toujours en chemin.

  • Speaker #0

    C'est plutôt par là que ça va.

  • Speaker #1

    Pour aller où ? On va le découvrir.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup cette... Alors, pour les personnes qui nous écoutent, Robert Diltz, qui est un des fondateurs de la programmation neurolinguistique, qui fait partie des bases du coaching, ou en tout cas d'un des piliers de l'approche du coaching, pour remettre en contexte. Et c'est vrai que ça me parle beaucoup, parce que, comme tu dis, on est toujours en chemin, et en fait, la destination, elle évolue en même temps qu'on avance vers la direction.

  • Speaker #1

    C'est un peu l'image de l'horizon, d'ailleurs, qui recule au fur et à mesure qu'on avance. D'ailleurs, en entreprise, c'est intéressant parce que très souvent, on parle des objectifs, on parle de ces clacs. Oui, mais alors, une fois qu'on a atteint le truc, on fait quoi ? En fait, c'est plutôt par là qu'on va. C'est pour ça que finalement, le message de l'entrepreneur, ça devrait être plutôt, c'est ça qu'on a envie de vivre, c'est cette aventure-là qu'on a envie de vivre, et c'est par là qu'on va. Et puis, il va se passer plein de trucs, bien sûr, parce qu'il y a plein d'impondérables, et puis il y a plein d'événements, comme dans la vie en général. Donc, j'aime bien cette image, c'est par là que ça se passe. C'est par là-bas.

  • Speaker #0

    Oh que ça me parle Avant qu'on plonge dans la suite de notre conversation pour les personnes qui nous écoutent, comment tu voudrais te présenter ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile parce qu'il y a la version 8 secondes, il y a la version 8 minutes, il y a la version 80 heures.

  • Speaker #0

    Entre 8 secondes et 8 minutes peut-être ?

  • Speaker #1

    Déjà quelque chose qui est très fondateur, c'est que je suis d'une famille nombreuse. Et j'étais 7ème des familles de 8. Et comme le thème de ton podcast c'est être à sa place, c'est difficile en fait de trouver sa place quand on est nombreux tout simplement, parce qu'on est plus nombreux. Donc il y a 2 parents, 8 enfants. Et j'étais une famille qui était assez brillante sur le plan intellectuel. Ma mère avait peint dans la... Dans la cuisine, les placards, les portes, avec la peinture des tableaux de l'école. Et sur ces tableaux, il y avait des poèmes, des équations, des trucs historiques. Et mes frères et sœurs étaient tous beaucoup plus agiles que moi, beaucoup plus... Quand j'ai eu 13-14 ans, on a déclaré que j'étais lent. C'est une manière de dire que j'étais moins intelligent que les autres, peut-être, je ne sais pas. En tout cas, l'histoire de la place, c'est ça. Et dans ma famille... Tu pouvais être soit ingénieur, soit ingénieur, soit ingénieur ou bien ingénieur, et si tu ne savais pas quoi faire, tu n'avais qu'à faire une école d'ingénieur. Alors moi j'étais sans doute lent ou moins intelligent, mais j'ai quand même réussi, ça n'a pas été facile, mais à obtenir un diplôme d'ingénieur, comme presque tous mes frères, bon les filles c'était moins important, mais comme presque tous.

  • Speaker #0

    Pour les personnes qui ne te voient pas, il y a évidemment beaucoup d'ironie dans ton non-verbal en ce moment même.

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'était une autre époque. Je suis né en 1960, donc je laisse aux auditeurs faire le calcul. Et je n'en veux pas à mes parents d'ailleurs d'avoir fait l'école d'ingénieur, parce que c'est une carte de visite dans la vie. Mais voilà, moi ça m'a un peu cassé les pieds les études. Et puis je suis rentré dans les entreprises et jusqu'à l'âge de 42 ans, j'ai eu la chance en particulier de rentrer dans une start-up qui est devenue leader mondiale. Donc je suis arrivé, c'était une toute petite boîte et puis elle s'est développée de manière phénoménale. à telle enseigne que quand j'ai quitté l'entreprise, alors qu'on était 150 quand je suis arrivé, quand j'ai quitté l'entreprise 12 ans plus tard, on était 7500, on avait 14 usines, un milliard et demi d'euros de chiffre d'affaires. Puis j'avais eu la chance d'être dans les avions tout le temps, de faire du commerce, du marketing, du management de projets. J'ai dirigé des projets avec des centaines de gens. J'ai fini mon parcours de salarié comme conseiller du président, qui est un Américain, qui est arrivé de chez HP où il avait 70 000 personnes. Donc en fait, j'étais à côté d'une espèce de capitaine de l'industrie américaine. qui m'a pris comme conseiller pour des raisons qu'on pourra regarder si ça intéresse. Et donc j'ai vu, après avoir été manager moi-même, j'ai vu l'exercice du pouvoir. J'ai vu la violence de l'exercice du pouvoir. Ça m'a beaucoup consterné. Et c'est là qu'à moitié de ma vie professionnelle, j'ai décidé de quitter le salariat. Et je suis... Je démarre à mon compte, moi je ne savais rien faire parce que j'étais manager. Je savais faire travailler les autres, donc j'ai démarré du conseil en management. C'est-à-dire animation de séminaire, formation. Très vite, mes clients m'ont recruté comme coach. Et j'ai fait ça de manière... à 100% de mon temps, jusqu'en 2009. Là, en 2009, mes clients me disaient, Laurent, c'est vachement bien ce que tu fais, mais le directeur financier a dit qu'il y a une crise financière, donc il faut virer tous les consultants dehors. Donc j'ai perdu un peu tous mes clients comme ça, presque tous mes clients, et j'ai démarré un métier pour lequel je n'étais pas fait, qui était conseiller en gestion de patrimoine. Donc là, je t'aurais dit clair, par exemple, est-ce que tu payes des impôts ? Est-ce que tu es prête pour ta retraite ? Comment tu places ton argent ? J'ai fait ce métier dans lequel j'ai réussi à avoir pas mal de clients, mais avec lequel je n'étais pas du tout aligné. C'est ça qui m'a amené à la ruine d'ailleurs. Et puis 2018, en effet, au moment où j'étais vraiment très très mal, j'avais plus d'argent, 5 enfants dont 4 aux études, comme je disais tout à l'heure. Je me suis totalement écroulé. Et un de mes meilleurs amis m'a rebranché sur un ancien collègue qui avait investi dans une start-up à Montréal. Et puis là, j'ai laissé la famille, je suis parti tout seul à Montréal. Et je suis rentré dans cette start-up pour faire la direction des opérations. Ça fait très bien de dire ça. J'ai remis de la gouvernance là-dedans, en particulier avec le premier client qu'on avait en Australie. Mais huit mois après, je me suis fait foutre dehors, donc je me suis retrouvé à la rue, appeler ma femme et lui dire « bon, t'es en train de préparer le déménagement, mais là on vient de me mettre dehors, on fait quoi ? » Et en un quart d'heure, on a décidé qu'elle me rejoignait avec deux enfants et j'ai redémarré le métier vraiment de conseil en management. Donc c'est intelligence collective, coaching. Aussi, une singularité, c'est que depuis 2009, je marchais dans le désert tous les ans, et j'emmène des gens marcher dans le désert tous les ans. C'est une marche initiatique, on va se connecter aux étoiles, aux dunes, à soi, aux autres. C'est quelque chose dont on pourra parler si tu veux. Et à côté de ça, une vie aussi familiale, avec un premier mariage totalement catastrophique.

  • Speaker #0

    Une autre tempête de vie.

  • Speaker #1

    Une autre tempête de vie, vraiment une erreur de casting totale pour nous deux sans doute, parce que je pense qu'elle n'était pas heureuse avec moi, et moi j'étais complètement malheureux. Je me suis senti maltraité pendant dix ans, on a quand même fait deux enfants. C'est une histoire très dure, même après, parce qu'on s'est... bagarrer pour la garde des enfants avec des épisodes assez terribles même. Et puis, un deuxième épisode qui s'est mieux passé sur le plan matrimonial. Et donc, j'ai rencontré Sandrine qui avait deux enfants, j'en avais deux, et quelques années plus tard, on en a fait un de plus, c'est pour ça qu'on en a cinq. Ça dit en gros les deux grands chapitres.

  • Speaker #0

    Beaucoup de choses. Il y a quelque chose dans ce que tu partages qui donne des indices de qui tu es, bien sûr des événements, mais moi de ce que j'entends et de ce que j'ai perçu de toi au-delà de ce que tu viens de partager, c'est la place de l'amour dans ta vie et dans qui tu es, la valeur de l'amour. J'ai l'impression que tu ne fais pas les choses à moitié, tu t'engages à 200% dans les choses, quitte à y laisser des plumes.

  • Speaker #1

    C'est étonnant ce que tu dis parce que quand j'ai rencontré Sandrine, je lui ai dit je suis un homme de doute. Moi je doute tout le temps, je m'interroge tout le temps, je suis tout le temps en train de me poser des questions. Et tu vois quand tu me renvoies cette image, tu t'engages à fond. Peut-être qu'une fois que la décision est vraiment prise, là j'y vais à fond, mais dans la préparation, dans toute la phase préparatoire, je me dis mais est-ce que c'est une bonne idée, est-ce qu'il faut que j'y aille, est-ce qu'il faut que j'y aille pas, je m'interroge beaucoup, j'ai un cerveau qui n'arrête pas beaucoup. Un peu moins maintenant d'ailleurs, ça c'est la bonne nouvelle de prendre de l'âge, c'est que quelque part Ça brasse un peu moins là-haut.

  • Speaker #0

    Ça va moins vite. On fait le tri. Et alors, après tout ce que tu as traversé, tout ce qui s'est passé d'important, de joyeux comme de moins joyeux pour toi dans ta vie, aujourd'hui, quand tu regardes derrière toi, là actuellement, ce serait quand la dernière fois que tu t'es vraiment senti à ta place ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment la question de ma vie, d'être à ma place. Je me suis tellement souvent pas senti à ma place. C'est incalculable. Et donc j'ai appris à prendre ma place quelquefois. J'ai appris aussi à me dire, ok, je ne suis pas à ma place, je m'efface. Et tu vois ce qui me vient, par exemple, quand tu poses cette question, il y a au mois de mai dernier, j'ai emmené 23 entrepreneurs marcher dans l'Atlas au Maroc, et donc les faire dormir à la belle étoile, leur faire découvrir les cercles de parole. C'était 23 hommes, des entrepreneurs, des ingénieurs. J'étais toujours étonné de me dire, à chaque fois que je leur propose un exercice qui, quelquefois, est un petit peu ésotérique par rapport à leur habitude à eux, je ne suis pas allé aussi loin que je vais quand j'emmène les gens dans le désert, mais ils me suivaient, ils écoutaient. Et je me dis, oui, j'étais à ma place, finalement. Et il faut que j'ose, moi, parce que je me dis, mais attends, qui suis-je, moi, pour guider tous ces entrepreneurs qui ont des responsabilités, qui ont des défis que je ne suis pas sûr que je pourrais relever à leur place, d'ailleurs. Mais ils m'écoutent, ils me suivent, ou bien ils vont dans la direction que je donne. Bon, moi, c'est par là que ça se passe, comme je disais tout à l'heure. Et j'avais l'impression, j'ai vraiment le sentiment d'être à ma place à ce moment-là, parce qu'ils m'écoutent quand je parle. Je n'essaie pas de trop parler, mais quand je parle, ils m'écoutent. Et puis, ils suivent les indications que je leur donne. Ok, donc ça doit leur parler.

  • Speaker #0

    Comme si tu te voyais de l'extérieur en te disant ok, ça a l'air... Comme si tu ne voyais pas de l'intérieur tout ce que tu as à offrir, et que c'est les autres personnes qui te permettent de te renvoyer de voix. On dit que quand on est dans notre talent, on ne le voit pas, parce qu'on est trop près. de lui, et que c'est à force que les autres nous le renvoient qu'on s'en rend compte.

  • Speaker #1

    Oui, c'est amusant parce que peut-être que l'article le plus lu sur mon blog, c'est un article où j'explique que ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Et j'explique ça parce que quand je vois mon beau-père qui dit « bah oui, c'est facile de réparer cette porte qui grince » , je dis « ok, d'accord, mais il est menuisier, donc » . Donc pour lui, c'est évident. Mais pour moi, non, ce n'est pas évident du tout.

  • Speaker #0

    Pour moi non plus.

  • Speaker #1

    Et donc, en fait, ça a inspiré beaucoup les gens, cette phrase. Ce qui est facile pour toi, c'est une grande compétence. Donc finalement, ton vrai CV, c'est ça mon article, ton vrai CV, ce n'est pas j'ai fait du pomme là et puis j'ai fait un malin. Non, c'est qu'est-ce qui est facile pour toi. Donc fais la liste de ce qui est facile pour toi. Et là, tu vas identifier ce qui est singulier et qui est différent de l'un à l'autre parce qu'on a tous nos singularités.

  • Speaker #0

    C'est un super conseil. merci Laurent parce que Je sais que ça parlera à beaucoup de personnes qui nous écoutent, qui se posent ces questions. Où est ma place ? Comment être à ma place ? Que ce soit professionnel ou autre, mais commencez par regarder ce qui est facile pour vous ou ce que les autres vous renvoient, comme vos qualités ou ce qu'ils apprécient de vous.

  • Speaker #1

    Oui, tu vois, tu disais les autres renvoient de vous. Quand j'ai commencé ce métier, j'ai son patrimoine dont je parlais tout à l'heure. J'ai un de mes frères... C'est pas un frère jumeau, mais enfin, c'est mon copain d'enfance, c'est mon ami d'enfance. On a fait tellement de trucs ensemble. Il m'a dit, mais Laurent, qu'est-ce que tu fous dans ce métier-là ? T'es un très bon coach. Mais moi, j'ai pas fait de formation de coaching, comme je te disais tout à l'heure. Et pourtant, j'ai des clients depuis 23 ans. Et en effet, son regard à lui, ça me perturbait qu'il me dise ça, parce qu'il me connaît très bien. Et en effet, le regard des autres nous aide aussi à nous mettre à notre place. Parce qu'il nous donne des indications quelquefois. Qu'on ne voit pas parce que c'est dans notre zone d'ombre, dans le rétroviseur.

  • Speaker #0

    Dans nos angles morts.

  • Speaker #1

    Nos angles morts, c'est ça. Il y a aussi la question, la dernière fois que tu ne t'es pas senti à ta place, je peux dire c'est mardi dernier, parce que je suis allé un 5 à 7 avec des start-up et tout, il y a plein de monde. et je me sens toujours mal à l'aise dans ces commentaires. Et Dieu sait, je suis allé dans des trucs comme ça depuis... Voilà. Mais en fait, je m'emmerde dans ces trucs-là parce que je trouve qu'on parle de manière superficielle, parce qu'il y a beaucoup de bruit, parce qu'en fait, chacun montre son poitrail pour montrer qu'il est plus beau que les autres. Enfin, c'est mon ressenti. Je ne dis pas que c'est ce qui se passe, mais en tout cas, c'est mon ressenti. Et très souvent, dans ces trucs-là, je ne me sens pas à ma place. J'ai qu'une envie, c'est de fuir. Alors, ce qui est bien, c'est qu'aujourd'hui, je m'en vais sans culpabiliser. je m'en vais sans me sentir mal Ok, je ne suis pas à ma place là, je m'en vais. Et puis,

  • Speaker #0

    ce n'est pas grave. Ma place est ailleurs et la place évolue aussi. Et c'est génial. Merci de partager ça parce que c'est vrai que c'est aussi un excellent indicateur de regarder ce qui nous dérange ou où est-ce qu'on ne se sent pas à notre place ou où est-ce que ça sonne faux parce que ça aussi, c'est un grand indicateur de qui on est. Souvent, quand on va chercher à éliciter des valeurs, j'imagine que tu le fais aussi. Avec tes clients, on va aussi regarder qu'est-ce qui vient te chercher, vraiment. Qu'est-ce que tu ne supportes pas ? Très souvent, ça vient toucher une valeur profonde en soi. Qu'est-ce qui t'a permis de prendre ta place, justement ?

  • Speaker #1

    Ouf, alors déjà, tous les magiciens et les magiciennes qui m'ont accompagné, que ce soit psy, coach, kinésologue, enfin tout un tas de gens avec qui ça, aller marcher dans le désert, oser, tu vois... Quand j'ai voulu lancer mon propre désert, Anoushka, avec une coach avec qui je suis allé marcher en désert, donc j'étais client, elle a bombardé dans mon imposteur avec force, parce qu'elle me dit « Monsieur Laurent, tu peux le faire ? » « Oui, mais attends, j'ai pas fini, mon imposteur a pas fini de te parler, écoute-moi ! » Et elle me dit « Ok, j'ai compris, vas-y, toi que je te donne des coups de pied aux fesses, que tu y ailles quand même, parce qu'en fait, tu peux le faire. » Donc ça aide à prendre sa place, ça c'est sûr. Ou je repense, le job de salarié dans lequel j'ai été vraiment le plus... A ma place, c'était le plus difficile. C'était le bug de l'an 2000, bizarrement, où j'ai coordonné l'arrêt et le redémarrage de 14 usines en parallèle dans le monde entier, plus faire des milliers de tests, enfin un truc de fou qui emmerdait tout le monde, parce que le bug de l'an 2000, ça emmerdait tout le monde, les gens avaient d'autres choses à faire. Mais Pat Jones m'a confié ce job, c'est un Américain, c'est l'ancien contrôleur financier de Intel, donc un type qui avait un super pédigré incroyable. Il m'a invité à déjeuner un jour, Il me dit... On a un problème, c'est qu'on est en septembre 1998. Dans un peu plus d'un an, on va passer à l'an 2000 et on n'a rien fait. Et j'ai besoin d'un chef de projet qui s'occupe de faire parler les industriels, avec les juristes, avec les commerciaux, avec les gens de la R&D. Et donc, je te propose de prendre ce job. Alors, dans ma tête, je me dis, ouh là là, surtout pas, c'est un job casse-gueule comme pas possible. Je ne veux pas de ce truc. Je commence à réfléchir qui je peux lui proposer pour me remplacer. Et puis, justement, je lui ai dit, écoute, il faut que je réfléchisse, mais si je te dis non, j'ai déjà l'idée de qui pourrait prendre ce job à ma place. J'ai une idée à te proposer. Et tu sais ce qu'il me dit à ce moment-là ? C'est toi que je veux. Et là, en fait, il m'a gagné à ce moment-là parce qu'il m'a dit, je te fais confiance, je sais que tu es l'homme de la situation. Et moi, je n'en étais pas conscient de ça du tout. D'ailleurs, je lui ai demandé, mais tu te prends pour qui pour me dire ça, finalement ? Pour me dire que It's You's a Taiwan. on se connaissait un peu mais pas beaucoup Il m'a dit, j'ai demandé dans la boîte, moi ça faisait six mois, un an qu'il était dans l'entreprise, il m'a dit, j'ai demandé dans l'entreprise qui pourrait faire le chef de projet, qui parlerait à tout le monde, aux actionnaires, aux sous-traitants, aux industriels, etc. Et tout le monde donnait ton nom, donc c'est toi. Ça a été vraiment d'ailleurs, sur le plan du coaching, c'est intéressant ça, parce que cette phrase-là pour moi m'a mis à ma place de diriger un projet complètement aberrant et dans lequel j'ai fait un... ça a été le plus passionnant de ma vie en plus. Donc, tu posais la question comment se retrouver à sa place. C'est beaucoup le regard des autres finalement aussi qui nous disent. Ouais, mon frère qui me dit qu'est-ce que tu fous à faire du conseil en gestion de patrimoine. Alors, tu as un bon coach, ce patron américain qui me dit « It's you that I want » . Ok. Donc, le regard des autres. Et puis, je pense aussi que moi, je me sens à ma place quand je suis tout seul. Je suis un solitaire en fait. Et quand je suis seul, je ne me dis pas que je ne suis pas à ma place, que je suis comme un arbre avec ses feuilles. C'est ok, quoi. En revanche, la difficulté de trouver sa place, c'est de trouver sa place dans la communauté.

  • Speaker #0

    Absolument, en relation avec l'autre. Mais on peut partir de soi. Ça part de soi, à la base, si. Et ensuite, ce que tu ressens quand tu es seul, c'est comment tu peux le transposer aussi. avec les autres, en restant ce chêne, cet arbre ancré, mais tout en étant en relation avec les autres. Moi, c'est ça que je trouve intéressant, c'est de pouvoir cultiver, c'est un défi, ça évolue tout le temps, c'est jamais fixe, mais de pouvoir cultiver cette place-là, cet ancrage de quand on est seul avec soi-même, et de pouvoir le projeter aussi au sein de la communauté, dans le monde.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe avec les injonctions, les injonctions, C'est tout ce que tes parents, tes enseignants, tes boss, tes frères et soeurs, tes amis, tout ce que...

  • Speaker #0

    Même la culture inconsciente.

  • Speaker #1

    La culture inconsciente, voilà, la réussite c'est, il faut que, toutes les phrases qui commencent par il faut, il faut s'en méfier.

  • Speaker #0

    Les certitudes.

  • Speaker #1

    Il y a un autre article qui a beaucoup de succès sur mon blog aussi, c'est, au fait, c'est quoi pour toi la réussite ? Parce que la réussite, telle que moi je l'ai compris dans le début de ma vie, C'est l'argent, c'est le fait d'avoir une place dans la société, le fait de... Mais donc j'ai fait ça aussi, moi j'étais millionnaire à 40 ans, bon j'étais réuni à 58, mais j'étais millionnaire à 40 ans, quelque part je Ausha les cases à 40 ans, j'avais le million, j'avais une maison avec piscine, mais écoute, un jour j'étais tout seul, et je faisais du VTT dans les villes de Châteauneuf-du-Pape, puisque j'habitais là, et à un moment, je sais pas pourquoi, ça m'est tombé sur la tête, la réponse à la question, au fait, c'est quoi la réussite pour toi ? Et ça s'est décliné. pour moi en tout cas, sur trois dimensions et rigoureusement avec les mots que je vais te dire. Le premier, c'était juste un mot tout seul, un verbe, c'est accomplir. Accomplir, je ne sais pas quoi, mais en fait, ça veut dire pas être tout le temps dans l'imaginaire je pourrais faire ci ou ça. Le faire. Faire, voilà.

  • Speaker #0

    Être dans la réalité.

  • Speaker #1

    Donc, accomplir. Le deuxième, c'est me sentir libre. Et dans ce sens-là, le fait que je sois indépendant, que je sois à mon compte, Merci. Là, je me sens à ma place en étant à mon compte, me sentir libre avec la capacité de dire ce que j'ai à dire. D'ailleurs, j'ai une de mes clientes qui un jour m'a dit, si vous prenez Laurent comme coach, je ne vous achèterai pas son hypocrisie. Parce que quand il y a un truc que je sens, je le dis, même si le type en face de moi ou la personne a des grosses responsabilités. Je lui dis, tu peux dire ça si tu veux à toute la planète, tu peux le dire même à toi, mais moi, je n'y crois pas. Je n'achète pas ton truc, je n'y crois pas. Donc, se sentir libre. Et puis... La troisième chose qui m'est tombée sur la tête, c'est être sur le chemin de la paix. Et quand je parle de la paix, bien sûr c'est la paix avec les autres, mais ça part de la paix avec soi. Parce que Dieu sait si je n'ai pas été en paix avec moi-même pendant très longtemps, et que pour moi c'est un chemin. C'est un chemin d'accepter qui je suis, avec mes côtés ombres, avec aussi les côtés plus lumineux, mais il y a vraiment les deux. Et la paix c'est dire, ok, bah écoute, de toute façon, je suis mon seul compagnon du début jusqu'à la fin, donc aussi... Si je ne suis pas en paix avec moi, c'est bazar. Puis en plus, il y a des chances que si je ne suis pas en paix avec moi, je ne vais pas être en paix à l'extérieur, parce que je vais renvoyer mes tourments, mes douleurs.

  • Speaker #0

    Être en paix, pour toi, c'est passer par l'acceptation de qui tu es, avec tout ce que tu es ?

  • Speaker #1

    Oui, comme j'emmène beaucoup de gens, enfin beaucoup de gens, j'ai emmené pas mal de gens marcher dans le désert et qu'on fait des cercles de paroles et que chacun, finalement... finit par se livrer. Je me rends compte que mes tourments intérieurs, je ne suis pas le seul. Il y a plein de gens qui sont dans des histoires quelquefois même fantasmagoriques. Il y a des histoires réelles, des vraies souffrances qui sont liées à des histoires traumatisantes. Et aussi, quelquefois, des histoires toutes petites qui se transforment en... tourment de la vie et moi j'ai ça aussi j'ai donc se débarrasser de ces trucs là qui encombrent et qui viennent empêcher d'être de sentir en paix pour juste vivre je t'ai posé la question avant qu'on se rend compte c'est quoi pour toi être à sa place tu m'as donné plein

  • Speaker #0

    de réponses toutes vraiment riches j'en ai noté deux oser être soi et lâcher les illusions Hum. Quelles illusions t'as dû lâcher ?

  • Speaker #1

    Je ne gagnerai pas Roland-Garros, il faut que je m'y fasse. Oh non !

  • Speaker #0

    Et moi qui attendais encore ta réussite.

  • Speaker #1

    Mais c'est l'idée en fait, c'est que les illusions... Par exemple, dans mon histoire professionnelle, j'ai cru que finalement il fallait que je prenne de grandes responsabilités. Dans les entreprises, avec des centaines de gens. Et en fait, je pense que ce n'était pas fait pour moi. Mais quelque part, ça a été long d'ailleurs, je te parlais tout à l'heure de quelques magiciens, quand j'ai quitté le salariat, juste après il se trouve que j'ai rencontré quelqu'un qui m'a proposé de prendre chez Darty d'ailleurs une responsabilité pour diriger 400 personnes. Donc j'étais super flatté, waouh, je vais avoir un truc, tu te rends compte, 400 personnes, ça commence à faire pas mal. Et puis j'en ai parlé à mon coach. Il m'a dit une phrase qui m'a démoli le projet. Il m'a dit, tu vas t'emmerder en fait à faire ce truc-là. Tu vas être dans un truc super syndiqué, tu vas faire régler que des trucs. Et il avait raison, c'est-à-dire que j'ai acheté son truc. Ce n'était pas ma place en fait. C'est l'illusion qu'il faut forcément être plus gros, être plus... Pour moi, d'ailleurs, dans le plus, il y a une illusion. J'encourage toujours d'ailleurs les gens qui travaillent à réfléchir sur le mieux. plutôt que le plus. Parce que le plus, ouais à 40 ans j'avais mon 4x4. Et alors ? J'étais malheureux. Aujourd'hui j'ai pas de voiture. Mais je suis plus heureux aujourd'hui que... alors qu'à l'époque j'avais un 4x4. J'étais conseiller du président. Vachement bien quoi. Mais dans les emmerdes politiques sans arrêt. Donc ça c'est des illusions. C'est intéressant de faire la liste des choses auxquelles je crois. Bon les coachs on est habitués à ça. Je crois que... Ils se rendent compte qu'il y a un certain nombre de croyances qui viennent des autres, ou qui viennent des injonctions, comme je disais tout à l'heure. Mais est-ce que moi, c'est mon truc, ça ? Pas sûr. En fait, pas sûr du tout. Donc, qu'est-ce que j'aime vraiment ? C'est une bonne question, je trouve. Qu'est-ce que j'aime vraiment ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui n'est pas une vision ?

  • Speaker #1

    Là, je sais que c'est bon, quoi. Et comme on est... On est cerné. Les réseaux sociaux, c'est l'illusion du bonheur extraordinaire de tout le monde qui poste des trucs fantastiques. Ma fille me parlait de ça avant-hier. Elle avait passé un moment difficile. Et puis en plus, elle se met sur les réseaux sociaux et ça rajoute une couche. Parce qu'on a l'impression que tout le monde vit des vies fantastiques. Or, c'est juste un flash d'un moment. Puis d'ailleurs, cinq minutes plus tard, tout le monde s'engueule autour de la table. On a plein d'illusions en fait. On a plein d'illusions. Donc qu'est-ce qui est vraiment essentiel ? Qu'est-ce qui me touche, moi ? Qu'est-ce que j'ai vraiment envie de vivre ? Et qui, éventuellement, n'est pas comme les autres. Et ça n'a rien de personnel. Tout le monde, en fait, se balade avec des illusions, se balade avec des croyances qui sont limitantes, ou des croyances qui ne sont pas mes croyances. Ce n'est pas mon truc, ça, finalement. J'ai un de mes frères qui est scientifique et tout, très scientifique, tout ça.

  • Speaker #0

    Ingénieur.

  • Speaker #1

    Ingénieur, bien sûr. Et vraiment, le professeur tourne au sol. Mais il y a une expression qu'il utilise depuis 50 ans, c'est « je le sens pas » . Quand il se barre d'un truc, il s'en va, en pleine région de famille. Je lui dis « mais pourquoi tu t'en vas ? » « Oh, je le sens pas » . Et dans le fond, c'est très juste, en fait. « Je le sens pas » . Je ne suis pas ma place à.

  • Speaker #0

    Et tu touches à quelque chose qui me touche particulièrement, c'est que quand on croit qu'on est très cérébral et qu'on n'est que cérébral, être à l'écoute des mots qu'on emploie. je le sens pas, ça c'est quelque chose qui est de l'ordre du... kinésisique qui s'est touché à sa vérité intérieure, potentiellement son intuition, mais on s'en rend même pas compte. Quand on est habitué à réfléchir dans notre travail, etc., avec la tête, mais on a accès. On a accès à d'autres canaux d'informations. C'est juste qu'on s'en rend même pas compte.

  • Speaker #1

    C'est très juste ce que tu dis. Pour moi, le corps parle, c'est absolument spectaculaire. D'ailleurs, dans le langage courant, j'en ai plein le dos. Ah ouais ? T'as mal au dos ? Il y a plein d'expressions de langage courant. qui sont le langage du corps. D'ailleurs, je viens de finir un bouquin...

  • Speaker #0

    Ça me cache la tête.

  • Speaker #1

    Oui, oui, plein de trucs, ça me tord les boyaux, il y a plein de choses, j'ai mal au cœur. Et toutes ces expressions-là, en fait, sont des traductions de l'histoire ancienne, de symptômes qui marquent qu'il y a un truc qui ne va pas. Et je ne sais pas pourquoi le corps envoie ces indications-là. J'ai une histoire rigolote qui m'est arrivée d'ailleurs. J'ai eu vraiment le syndrome de sabotage. J'ai été très fort pour saboter. C'est-à-dire que je commence à réussir un truc et je sabote. Inconsciemment bien sûr, mais je l'ai compris après. Et par exemple, quand j'ai démarré mon métier de conseil en gestion de patrimoine, je signe ma première affaire immobilière. Donc je vends un appartement à un de mes clients. Et puis je dis, je vais t'emmener voir le site où tu vas acheter ton appartement, tout ça. et on avait un peu de route à faire, je l'emmène dans ma voiture et puis à un moment, il me parle et je ne comprends plus ce qu'il me dit et au même moment, j'ai une douleur dans un de mes bras et je me dis, waouh, ça c'est le syndrome, c'est les indications de crise cardiaque en fait. C'est que je suis en train d'emmêler tout ce qu'il me dit et j'ai une douleur dans le bras. Bon, j'ai cette conscience-là. Je me dis, merde, est-ce que j'ai une crise cardiaque ? Et donc, on est allé voir, on est allé visiter l'appartement et tout. La journée s'est passée. Et quand je rentre le soir, je raconte ça à ma femme. Et je dis, il m'est arrivé ça. Et elle me dit, et dans quel bras tu as eu cette douleur ? Alors, je ne sais plus quel bras je lui ai dit. Elle me dit, mais non, mais en fait, c'est l'autre. L'indication de la crise cardiaque, c'est l'autre bras. Alors, je ne sais plus le vrai bras, c'est d'ailleurs. Et en fait, je me suis dit, après, c'est fou. je suis en train de réussir, je signe ma première affaire, mon corps est en train de me dire je vais te faire... te planter, là, tu vas voir. Donc, je vais te faire croire que tu es en train de mourir. En fait, c'est une espèce de sabotage. Et j'ai compris, d'ailleurs, pourquoi je faisais ce sabotage. Je ne sais pas si je peux prolonger cette histoire. Mais j'ai un sabotage par rapport à la réussite. Plutôt la réussite sociale, pas la réussite que j'ai décrite.

  • Speaker #0

    Donc, la fausse réussite, alors.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    Pas celle de ta définition.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas celle de ma définition, mais celle de la réussite plutôt telle que c'est. C'est compris dans le monde courant, le pouvoir et l'argent. Mon hypothèse, c'est que quand j'avais 11 ans, j'ai un de mes frères qui a été reçu à Polytechnique. Et Polytechnique, moi sincèrement à 11 ans, j'avais jamais entendu parler de ce mot-là, mais j'ai vu les réactions. Mes parents, mes oncles et tontes, mes grands-parents, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier reçu à Polytechnique, Olivier... Tout le monde avait l'air de trouver ça un truc extraordinaire, mais c'est le cas parce que pour être reçu à Polytechnique, il ne faut pas être idiot. Donc il a été reçu à Polytechnique, mais trois mois après, il est mort. et je suis convaincu que dans mon cerveau de petit garçon, j'ai relié la réussite à la mort. Enfin, la réussite sociale. Si je réussis, je meurs. Donc moi, je ne veux pas réussir parce que si je réussis, je meurs. Je suis persuadé d'avoir connecté des synapses à l'intérieur qui m'ont dit, écoute, fais attention à ne pas réussir au sens social. Et c'est amusant parce que j'ai lu un livre récemment écrit par un psychiatre américain qui s'appelle Le corps n'oublie rien. Pour revenir à ce qu'on disait sur le corps. Et ce psychiatre qui a accompagné plein de militaires venant du Vietnam et donc a été confronté à des gens terribles et puis aussi d'autres gens qui ont été terriblement atteints par la vie et qui, pendant toute la première partie de son exercice, utilisait des choses traditionnelles du psychiatre, c'est-à-dire, bon, je t'écoute, puis de temps en temps, je te fourgue je ne sais pas quoi comme médicament. Il s'est rendu compte que ces médicaments cachaient, masquaient des symptômes, mais ne résolvaient pas le problème. Et la deuxième partie de son bouquin... Il parle de l'MDR, il parle de la méditation, il parle du yoga, il parle des cercles de parole. Enfin, tout un tas de trucs que finalement, quand on est coach, on fait finalement. Dans sa deuxième partie de son bouquin, il dit que lui, ses observations scientifiques, donc avec les capteurs qu'il met sur le cerveau pour écouter ce qui se passe, en fait, ça a un vrai impact. Ce n'est pas juste... Et moi, ça m'a rassuré dans le fait que notre boulot, le boulot que tu fais, le boulot que je fais, c'est un boulot qui a un vrai impact profond. Ce n'est pas juste... Et probablement plus profond que la chimie qu'on injecte. Un peu trop auprès des gens qui ont peur.

  • Speaker #0

    Disons qu'encore une fois, on parlait de partir de soi, au final plus profond et plus durable que d'aller chercher à l'extérieur. Et donc un médicament, ça peut être très utile et nécessaire pour calmer l'intérieur le temps d'un instant, pour pouvoir ensuite pouvoir accéder à soi dans le calme, dans la sérénité, et ensuite creuser et aller vraiment chercher les ressources durables en nous. donc bien sûr que Bien sûr que la chimie a été développée pour de multiples raisons et qu'elle est utile dans bien des cas, mais aujourd'hui on le sait que les médicaments sont parfois un raccourci pour cacher plutôt que pour traiter le problème de faim. Mais on n'ira peut-être pas là parce que n'étant pas thérapeute ni toi ni moi, c'est important de... Non,

  • Speaker #1

    je pense que je ne suis pas opposé aux médicaments. Mais en même temps, il y a d'autres moyens d'accéder au chemin de la transformation. Et puis, il y a la résolution, quelquefois, de nos traumatismes. J'ai plein d'histoires à raconter qui sont passées dans le désert là-dessus. Et là, il n'y a pas de médicaments, il y a le thé des berbères.

  • Speaker #0

    Et justement, toi, qu'est-ce qui t'a permis de dépasser ce traumatisme que tu sembles avoir identifié par rapport à la réussite ?

  • Speaker #1

    Déjà, la prise de conscience. Parce que c'est une hypothèse que je porte sur mon histoire. Mais le fait de dire « tiens, je suis en train de saboter parce que c'est une manière pour moi de me protéger d'une croyance que j'ai créée que si je réussis, je meurs. » Déjà le fait de prendre conscience. Quelque chose que je tâche de transmettre beaucoup à mes clients, c'est d'apprendre à éveiller le guetteur. Le guetteur, c'est à l'intérieur de soi celui qui prend conscience de « tiens, je suis en train de penser ça parce que je ne suis pas ma pensée. » Pas au sens de suivre, mais au sens d'être. Je ne suis pas ma pensée, je suis quelqu'un d'autre. La preuve, c'est que je suis capable de me rendre compte que je suis en train de penser ça. Donc je ne suis pas ma pensée. Et déjà, à partir du moment où je suis capable de repérer que je suis en train de penser ça, eh bien je peux prendre des contre-mesures si jamais ce que je suis en train de penser, c'est un de mes dragons qui est en train de vouloir me détruire ou en train de me raconter des carabistouilles. Donc éveiller le guetteur, c'est déjà une première étape. Pour certaines personnes, ça ne parle pas du tout. De quoi tu parles ? On se reparlera plus tard peut-être.

  • Speaker #0

    mettre la conscience Être en observation déjà d'un comportement, c'est très puissant. Parce qu'à partir du moment où on prend conscience, si on souhaite, si on le désire, on peut le changer.

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Ça ne veut pas dire que c'est facile, mais c'est la première étape. Mettre la conscience, être capable d'être en observation de ça.

  • Speaker #1

    Et vraiment de ce qui est en train de se passer à l'intérieur. C'est très puissant, c'est la première étape. Ça ne suffit pas toujours, parce que quelquefois, l'adversaire intérieur est sacrément bien armé.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est pour ça qu'on a toutes sortes d'outils, de ressources, des magiciens, des magiciennes sur notre chemin pour nous aider une fois qu'on prend conscience ou pour soit nous aider à prendre conscience, soit nous aider à avancer. Tu as nommé à beaucoup de reprises ce désert, le désert du Sahara dans l'Atlas, c'est ça ? Je sais, t'es extrêmement cher. Comment t'es arrivé dans ce désert ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours été fasciné par les déserts, je sais pas pourquoi, mais j'ai été dans des déserts déjà quand j'étais jeune, il y a très très longtemps, en Égypte, en Israël, et puis plus tard je suis allé aussi au Chili, en Australie, et puis en Tunisie où j'ai habité aussi un peu, et puis j'ai même traversé le Sahara quand j'avais 25 ans, en voiture avec une Peugeot 504 et un copain d'école. On est parti de Rouen jusqu'à Ouagadougou en traversant l'Espagne, le Maroc, l'Algérie et le Niger. J'étais toujours fasciné par ces paysages, donc j'ai toujours été attiré par le désert. Et puis, en 2009, j'ai un copain coach belge qui m'envoie un courriel sur sa liste et qui dit, voilà, proposition d'aller marcher dans le désert. Et c'est une marche, il appelle ça une marche coaching, moi j'appelle ça une marche initiatique maintenant. Et donc quand j'ai vu ça, même ce qui est rigolo, c'est qu'il m'envoie ce truc-là et je me dis, j'adorerais. J'adorais faire ce truc. Donc j'imprime, je travaillais chez moi à cette époque-là.

  • Speaker #0

    C'est bon signe déjà quand tu te dis ça.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'adorais. Donc j'imprime le papier et puis je monte à l'étage, je demandais la permission à Sandrine. Et en fait, je la surprends sur son écran. Et sur son écran, il y avait une image du désert. Je me dis, oh merde ! Elle est surprise parce que je voulais te faire une surprise pour tes 50 ans, c'est de te faire un voyage dans le désert. C'est ce qu'on appelle la synchronicité.

  • Speaker #0

    Waouh, magnifique.

  • Speaker #1

    Et donc, je suis allé dans ce premier désert. et là pour la première fois On est une quinzaine, et puis Pierre, Pierre Moulard, belge, parti là-haut un peu trop rapidement, lui, 3 ou 4 ans plus tard. Mais il nous pose la question, pourquoi vous êtes là ? Et bien sûr, il n'y a pas de débat, on est juste là. Et donc moi, j'ai découvert la puissance du cercle de parole. C'est-à-dire, moi j'ai lâché tout de suite le morceau, j'ai dit, moi je suis là parce que je veux me débarrasser de mon divorce qui me pourrit la vie, qui m'empêche de... j'ai complètement encombré de ce truc. et j'ai découvert la puissance de la bienveillance d'un groupe et puis aussi, mais ça je le savais déjà, c'est le fait d'être dans le désert, puis d'un marché, puis d'être des nomades, pendant une semaine on déambule dans des spectacles absolument ahurissants. Comme je n'étais pas sûr d'avoir tout compris à la fin de la première semaine, je suis revenu une deuxième année, puis une troisième, puis une quatrième, puis une cinquième et ensuite, moi je redouble beaucoup.

  • Speaker #0

    Tu redoubles la vie qui t'appelle.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. Et puis finalement, je faisais ça pour me débarrasser de mes encombrants, mais je faisais aussi ça parce que j'observais le processus. J'avais envie, je rêvais de le faire quoi. Et voilà, après 5 ans, j'ai décidé de tenter ma chance de proposer d'emmener des gens marcher dans le désert pour une marche complètement insolite. Une marche avec soi, une marche dans la grande nature, une marche où on fait des exercices qui nous permettent de faire des deuils.

  • Speaker #0

    C'est ça que tu mets derrière marche initiatique, la définition d'initiatique ?

  • Speaker #1

    L'initiatique c'est ça, ça veut dire qu'est-ce qu'on apprend ? Moi je pense qu'on apprend plein de choses. On apprend, on réapprend à vivre de manière simple et à se rendre compte que c'est super goûteux en fait. Parce qu'il n'y a pas de confort, mais en fait il y a tout le confort. Il n'y a pas le confort de l'électricité et puis de sièges comme celui sur lequel je suis assis. On apprend à se découvrir parce que ça révèle des choses. Tout à l'heure j'étais en ligne avec une participante du désert du mois de novembre dernier. Elle me disait que je pensais avoir tout réglé. Et alors dès le premier soir quand tu nous as fait faire cette marche, tu as proposé un truc, il y a des trucs qui me sont arrivés. Donc on se retrouve soi. On apprend aussi les autres. Ah ouais, c'est ça que tu vis toi. On apprend à voir comment les berbères ont une sagesse, tu parlais de sagesse tout à l'heure, une sagesse, quelquefois très jeune, ils ont compris un tas de trucs, moi j'ai appris un tas de trucs avec les berbères. Alors j'en fais pas non plus en espèce de... Tout est magique avec eux, enfin ils sont pas... C'est des êtres humains, mais en même temps, on apprend à vivre avec la nature en nomade. En fait, on se reconnecte à quelque chose qui pour nous n'est pas... pas éliminé, parce qu'on était tous nomades il y a 10 000 ans. Donc tu étais nomade il y a 10 000 ans, je ne sais pas si tu te rappelles. Moi aussi, tout le monde était nomade.

  • Speaker #0

    J'ai un vague souvenir.

  • Speaker #1

    Mais dans notre ADN, il y a toujours la dimension du nomade. Donc là, on est en déambulation, et donc on réapprend à vivre cette dimension nomade, à découvrir des paysages qui défilent. On redécouvre la relation à son corps, parce qu'évidemment il y a des moments où il fait chaud, des moments où on a un petit peu mal peut-être. au dos parce qu'on est fatigué on réapprend on monte sur une dune qui est très haute alors le corps nous dit oui c'est fatigant donc on a cette relation au corps aussi on réapprend le lien aux étoiles les nuits sont fascinantes tu te réveilles la nuit parce que j'invite chacun à dormir à la baie d'étoiles et puis tout le monde se réveille la nuit forcément c'est obligatoire puis on baisse le sac de couchage puis là on voit le spectacle qui nous est offert qui est extraordinaire, le lien à la galaxie, on réapprend ça, et puis plein d'autres choses très intimes qui se passent, parce que tout ça exacerbe, je pense, profondément notre humanité, et donc ça fait ressortir. Il y a des tas de choses, donc il y a des apprentissages qui sont... En tout cas, il y a presque des renaissances qui se passent quelquefois.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai l'impression que, ça m'appelle beaucoup, tout ce que tu partages, le désert, j'ai l'impression que d'être face à cette immensité, ce grand tout, on se retrouve soi dans l'immensité finalement.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas tellement de place pour le paraître, alors il y en a quand même qui résistent, quelquefois il y a peut-être un truc à camoufler, donc ils n'ouvrent pas vraiment... Ça arrive qu'il y en a qui n'ouvrent pas du tout la fenêtre de leur histoire, de qui ils sont. Mais pour beaucoup, c'est un moment exceptionnel pour lâcher des choses aussi. J'aurais plein d'histoires à raconter.

  • Speaker #0

    Tu en as une, par exemple ?

  • Speaker #1

    C'est cette histoire de cette Québécoise que j'ai emmenée dans une méharée et qui nous dit qu'elle travaille dans la santé, qu'elle est super stressée tellement à la boulot, qu'elle est le consort de la pandémie et que ça a été un moment... terrible de sa vie, d'abord parce qu'elle avait énormément de travail et que pendant la pandémie, son mari et son père sont morts du Covid et qu'elle n'a pas pu les accompagner à la mort parce que d'abord, elle était débordée de boulot et que d'autre part, les morts, on les écartait de la vue, on ne veut pas les voir parce que c'est dangereux tout ça. Et donc, elle n'avait pas du tout, du tout fait son deuil, mais pas du tout. Donc, elle arrivait là avec un stress absolument terrible et elle n'avait pas envie non plus de faire quelque chose avec tout le monde parce que quelquefois, on fait des choses ensemble. Mais là j'ai senti qu'elle voulait faire quelque chose de son côté, je l'ai invitée, je lui ai proposé de faire en fait une cérémonie la nuit, donc je lui ai donné des bougies, je lui ai proposé un certain nombre d'exercices qu'elle fasse toute seule pour finalement accomplir son deuil avec son mari et son père. Ça me donne encore des frissons tu vois, deux ans, deux ou trois ans après. Et elle a vécu, elle nous a raconté ça après, je ne sais plus si elle le racontait à tout le monde ou à moi, mais en tout cas c'était quelque chose qui était très puissant pour elle parce que cette dimension symbolique, les humains... aussi ont une dimension symbolique. Je ne sais pas l'expliquer, mais ça nous parle, le symbole. Le symbole de faire son deuil. Elle a mis des bougies, elle a lu quelque chose, il y avait sûrement de l'eau, des petits brochets, etc. Elle a fait son truc. Et ça a été très fort. J'ai plein d'autres histoires à raconter, parce que forcément, dans le désert, il se passe des choses très fortes.

  • Speaker #0

    Toi, c'est quoi le plus grand apprentissage ou la plus grande découverte que tu as faite dans le désert, avec toutes ces années dans le désert ?

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose autour de me faire confiance. Parce que quelquefois, j'invite les participants à faire un exercice qu'éventuellement je n'ai jamais fait avant. Et l'inspiration me vient. Et c'est vraiment étonnant. C'est un espèce de cadeau du désert. L'inspiration me vient de proposer ça. Il y a évidemment des exemples qui me viennent. Une des participantes qui a 50 ans a dit Ma vie est finie, il n'y a rien devant moi, c'est gris, en fait elle explique ça un peu à tout le monde. Et en fait j'ai l'idée qui me vient de dire ok je vais la faire se reconnecter à sa petite fille de 7-8 ans, à elle-même quand elle avait 7-8 ans. Donc je lui ai fait jouer les deux personnages, elle et puis elle quand elle avait 7-8 ans. Et je ne sais pas pourquoi ça m'est venu, je me dis tiens entre elle et celle qui représente sa petite fille à 7-8 ans, je vais mettre un matelas entre elles deux, elles ne se voient pas. Parce qu'en fait, comme c'est gris devant elle, elle ne voit pas sa petite fille. Qu'est-ce que purée lui soufflait sa petite fille, elle-même, quand elle avait 7-8 ans. Donc je mets ça qui l'empêche. Puis je lui demande, tu peux demander à toi, qui a 7-8 ans, qui est devant toi, mais enfin derrière un matelas, c'est quoi ton conseil à toi qui a 50 ans ? Par rapport à... Voilà, c'est... Et puis elle me dit, je ne comprends pas ce que tu me demandes. Je lui dis, mais écoute, voilà. Et je lui dis, est-ce qu'il y a quelque chose qui te dérange devant toi ? Elle me dit, non, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Elle ne comprenait rien de ce que je lui demandais en fait. Et devant elle, ce qui est très amusant, je n'ai pas fait exprès, mais le matelas, il avait un côté gris et de l'autre côté, il y avait un côté avec plein de fleurs. Et le côté plein de fleurs était du côté de la personne qui jouait le rôle. Donc je lui ai fait un verset de rôle. Je lui ai dit, ok, écoute, tu ne sais pas quoi lui demander. Donc je lui fais se mettre à la place d'elle-même quand elle avait 7-8 ans. Et puis je lui dis en fait, toi à 50 ans, je lui parle comme à une petite fille, quand tu as 50 ans peut-être que tu seras un peu perdu, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à toi quand tu as 50 ans ? Et elle me dit mais je ne peux rien lui dire, c'est le truc qui me dérange devant. Et elle se lève et donne un grand coup de poing dans le matelas. Je serais assez rigolo parce que... Nathalie ? à 50 ans, ne savait pas quoi faire de ce matelas qui l'empêchait de regarder devant elle. Mais Nathalie, à 8 ans, le savait. Et ça, ça m'est venu, histoire de mettre le matelas entre les deux. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis à mal. Et donc, ce que j'ai appris, tu vois, ta question, c'est qu'est-ce que j'ai appris ? J'ai appris qu'il faut que j'ose me faire confiance, même à des moments, parce que je vis des moments quelques fois Terrible. Il y a des moments où il y a des choses qui sont terribles qui arrivent dans le désert, parce que ça fait remonter des choses incroyables, terribles souvent pour les femmes d'ailleurs. Et j'ai appris à oser me faire confiance. Ok, il y a ça, on va faire avec. Et voilà.

  • Speaker #0

    Oser te faire confiance, le cadeau du désert. Quand tu regardes ta vie, les tempêtes, toutes les étapes, tout ce que tu as vécu, c'est quoi les autres cadeaux que ta vie t'a offert ?

  • Speaker #1

    Moi je dis souvent si je mourais dans un quart d'heure, j'ai vécu une belle vie parce que j'ai eu plein d'aventures. Franchement j'ai eu plein d'aventures. C'est fou ça, c'est moi qui ai vécu tout ça. J'ai eu de la chance, mais pas que facile. Il y avait plein de moments très durs, des moments de lutte, des moments où j'ai dû lutter pour ma survie, pour la survie même de ma famille, la responsabilité, des agressions qui m'ont surpris, des trahisons. j'ai vécu tout ça et en même temps je me dis mais quel chance j'ai eu parce que Quelquefois, quand j'écoute, même quand j'écoute en coaching des gens qui sont comme le hériteur dans sa roue, là, le hamster, je dis mais en fait, ouais, tu peux sortir en fait de ta roue. Bien sûr, tu vas t'exposer si tu fais ça parce que, bah oui, personne ne t'attend en fait. Quand j'accompagne des coachs et des consultants, je leur dis en fait, l'univers n'en a rien à foutre de ta gueule, donc il va falloir que tu te remets pour trouver des clients, ça ne va pas tomber du ciel. Donc moi, la leçon, c'est sûrement que la vie vaut la peine. Mais c'est pas un long fleuve tranquille, ouais, il y a des emmerdements quelquefois, mais à quel titre moi je suis aussi responsable de ça, tu vois ? Récemment, j'ai failli rentrer dans une création d'entreprise, et au dernier moment, mais quand je dis au dernier moment, c'est tellement au dernier moment que c'est moi qui devais animer le lancement avec six associés de l'entreprise, dans un séminaire qu'on devait faire en Normandie, et le jour où on devait se retrouver, le jour même, j'ai écrit à tout le monde en disant, je ne viendrai pas, Cette histoire n'est pas notre bonne histoire, c'est un... magnifique projet, je vous souhaite bonne chance, et je ne suis pas allé. Mais après une semaine terrible de tourments dans ma tête en me disant, mais j'y vais pas. Et en fait, je me suis reconnecté à un moment, tu parlais de cadeau de la vie, à un moment où, en 2009, j'ai rencontré ce type hyper enthousiaste qui m'a dit, bon, en ce moment, t'es dans la merde avec ton business, viens faire du conseil en gestion de patrimoine. Ce type était d'un tel enthousiasme que je l'ai suivi, alors qu'à l'intérieur de moi, je le sais, toutes mes griffes étaient sorties pour dire, non, je veux pas faire ce truc ou pas faire ce truc, mais il ment. Il m'a embarqué dans son enthousiasme. Et tu vois, les leçons de vie, c'est que je dois m'écouter. Et quelquefois, quand je m'écoute, merde, c'est pas facile ce truc. J'ai pas envie de passer par ce chemin-là, parce qu'il est difficile. C'est peut-être quand même ton chemin. Et peut-être qu'il faut que tu te remues un peu les fesses pour le faire quand même. Mais derrière l'épreuve, en fait, c'est triste à dire. Tout le monde le sait, c'est à une généralité. Mais les épreuves nous construisent, quoi. Donc pas forcément les refuser. En tout cas, prendre les bonnes épreuves. pas celles qui sont contre... instinctivement, profondément, ce qui nous paraît pas juste.

  • Speaker #0

    Et en même temps, même si tout à l'intérieur te disait de pas y aller, t'y allais et c'est ce qui t'a permis de sentir la fois d'après que c'était pas juste pour toi.

  • Speaker #1

    Quelquefois, le prix à payer est très élevé.

  • Speaker #0

    Ouais. Et oui, c'est drôle, j'en parlais hier, qu'on n'est pas obligé d'aller jusqu'à la souffrance pour apprendre, non plus. Bien sûr qu'on peut apprendre dans la souffrance si... si on le décide. On peut aussi rester dans la souffrance, s'y plonger et ne rien en faire. Mais par contre, j'ose croire qu'on peut se construire et apprendre sans frapper des murs. C'est même totalement, en partie, l'intention de ce podcast, de partager finalement les épreuves d'autres personnes, pas que les épreuves, bien sûr, les grandes victoires aussi, les grands moments, mais en entendant l'histoire de Laurent qui était ruiné à 58 ans, c'est ça ? D'ailleurs, je suis très curieuse d'en savoir plus. Tout ça, peut-être que moi, qu'est-ce que ça m'apprend de moi ? Et comment je peux faire pour peut-être ne pas aller jusque-là ?

  • Speaker #1

    Tu as raison, ce que j'emploie souvent, c'est que quelquefois, on marche dans les broussailles et ça nous écorche les jambes. On n'écoute pas la personne qui dit « Tu sais, 20 mètres plus haut, il va falloir gravir un petit peu, il y a un chemin. » Alors, si ton chemin, il sera beaucoup moins douloureux, ça monte quand même, parce qu'on veut aller vers là-bas. Mais tu n'es pas obligé d'être dans les broussailles.

  • Speaker #0

    J'adore ! J'adore cette métaphore. Elle est très parlante.

  • Speaker #1

    Et ça passe aussi par écouter ce que nous disent les autres.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ça justifie ton métier et le mien.

  • Speaker #0

    Tu sais, moi je vois mon métier comme permettre aux gens d'écouter ce qu'il y a à l'intérieur. Plutôt que les autres. Parce que ce qui est à l'intérieur, quand on apprend à l'écouter, c'est encore plus puissant et encore plus efficace que d'attendre que les autres nous le disent. Alors dis-nous là, qu'est-ce qui s'est passé à 58 ans ?

  • Speaker #1

    58 ans c'est principalement Ce métier de conseil en gestion de patrimoine qui m'a amené à la ruine, pourquoi ? Parce que d'une part j'ai investi de l'argent dans des trucs auxquels je croyais, mais en fait c'est très mal ce que je vais dire, mais le monde de la finance c'est le monde dans lequel j'ai rencontré le plus de bonimenteurs de ma vie, on te vend des trucs magnifiques. sur des plaquettes et puis après quand ça tourne au vinaigre, c'est pas grave, démerde-toi. J'ai trouvé ça absolument abominable. Donc à la fois, moi, j'ai pas bien placé mes sous et j'ai vendu plein de choses dont j'avais acheté la plupart des trucs, parce que j'y croyais, à des clients qui se sont trouvés avec des emmerdements. En particulier la dernière année, j'ai passé mon temps à emmener mes clients chez les avocats et puis à les consoler et puis finalement, j'ai laissé... à quelqu'un qui comprenait beaucoup mieux le métier, qui intitulait très bien mon activité. On a trouvé un deal assez simple. Mais moi, je ne pouvais plus faire ce métier. Tu disais tout à l'heure où j'y vais à fond. C'est vrai que j'y suis allé à fond, parce que je voyais mes économies qui baissaient, qui baissaient. Mais j'ai trouvé la solution. Mes économies baissaient, baissaient, et je suis allé jusqu'au fond. Je suis allé vraiment jusqu'à ce que j'ai des dettes, je n'ai plus d'économie, j'ai de quoi vivre pendant trois semaines sur mon compte, je n'ai pas le droit au chômage, j'ai 58 ans, et je sais plus quoi faire. J'ai le moral détruit. C'était une des leçons, un des moments les plus durs, même s'il y en a eu d'autres, mais ce moment était très dur parce que j'étais perdu, quoi. J'étais perdu. J'étais perdu. Et pourtant, j'avais de l'expérience, j'avais un super canadresse, je n'étais pas idiot, je crois. Enfin bref. Et alors, il y a une des leçons d'ailleurs dont j'ai parlé dans la présentation, c'est que alors que j'étais perdu, j'avais encore des ressources. J'ai fait le scénario du pire. Je l'ai même écrit, je me suis dit, ok, si dans trois semaines je ne peux plus rien payer, qu'est-ce que je fais ? Et dans mon scénario du pire, les beaux-parents m'avaient dit, écoute, nous on est prêts à t'accueillir avec leur fille bien sûr, et puis mon petit dernier qui était encore à la maison, et j'ai un de mes frères à Paris qui a dit, les enfants sont partis, tu peux venir autant de temps que tu... Je me suis rendu compte, même dans la situation la pire que je croyais vraiment, non, non, non, il y a encore des ressources, plein de ressources, il y a plein de gens qui t'aiment et qui peuvent... qui sont prêts à te... à t'accompagner, à t'aider, donc ça c'était une leçon très forte. L'amour, tu l'évoquais tout à l'heure, et puis l'amitié aussi, cet ami qui m'a dit mais je vais pas te lâcher, il m'a pas lâché d'ailleurs, et puis il a été sévère avec moi pour que je me redresse, quelqu'un qui est en train de se noyer, tu lui fais pas bon alors mon pauvre petit, tu lui dis nage vigoureusement, essaie d'attraper la perche que je t'envoie enfin on est à un moment où... T'as secoué. C'est de la vigueur qu'il faut à ce moment-là. Parce que...

  • Speaker #0

    parce que c'est ça qui est nécessaire merci de partager ce moment de vulnérabilité même dans le pire des scénarios on a encore des ressources il faut lire au nom de tous les miens de Martin Grey si tu n'y as pas lu ce jeune garçon qui a 13 ou 14 ans dans

  • Speaker #1

    le ghetto de Varsovie et qui au moment où c'était cerné par les nazis et puis qui prend sa chance de monter dans un tramway qui traverse le ghetto qui rentre et qui sort, et bien sûr il n'a absolument pas le droit de rentrer dedans, il rentre là-dedans et puis il va traverser la Pologne et l'Allemagne nazie dans des conditions hallucinantes, c'est un petit gamin, et il s'en sort, donc il raconte ça dans son bouquin, tous les trucs abominables qu'il a traversés pour s'en sortir, et puis il va réussir après à créer une vie, une famille et tout ça, et puis à un moment il vit en pauvre. en Provence ou dans la Côte d'Azur avec sa femme et ses enfants. Et un jour où il rentre chez lui, il rentre du boulot, je sais pas quoi, il voit que toute la colonie est en flammes et en fait, sa maison a brûlé avec toute sa famille. Donc, toute sa famille est morte. Donc, ce type qui avait vécu un truc déjà abominable dans son enfance, il revit ce truc-là. Enfin, il revit un truc abominable et il se relève encore. Et donc, c'est vraiment des leçons de vie, quoi, quand on lit des choses comme ça, parce que... Ouais. on a plus de ressources qu'on imagine et aussi quelque chose qui m'a marqué quand j'étais à ce moment là c'est que mon ami qui s'appelle Laurent aussi me dit Laurent il faut que tu demandes de l'aide et moi je lui dis mais attends Laurent je demande pas d'aide c'est moi qui aide les autres et en fait il m'a tapé dans mon ego parce que mon ego il dit c'est moi le sauveur de l'humanité donc c'est pas moi qui demande de l'aide et bien il avait raison il fallait que j'ose demander de l'aide et c'est Pas facile. Et en même temps, c'est juste. Parce que finalement, quand je demande de l'aide, les gens qui m'aiment, ça leur donne l'occasion aussi d'exercer leur amour. Donc leur amour ou leur amitié.

  • Speaker #0

    C'est dans cet espace de vulnérabilité qu'on laisse la place aux autres d'être là pour nous. Merci pour ce rappel qui fait aussi partie de mon chemin. dans mon égo de coach qui est habitué à aider les autres, d'apprendre à demander de l'aide aussi. Absolument, ouais. Être à sa place, c'est pas forcément dans la fluidité. Ouais, exactement. C'est aussi être... Suivre un élan, mais qui vient du détripe, quoi.

  • Speaker #1

    C'est des mots qu'on emploie souvent en coaching, l'alignement, il y a beaucoup de choses qui sont dans le monde du coaching, qui sont une espèce de bienveillance, un truc un peu mouligasse quelquefois je trouve. Pour moi c'est pas ça, la vie il y a des moments, alors essayons d'être dans les meilleures relations et tout ça, c'est ce qu'on essaie de faire quand on accompagne les gens, mais il y a des moments où c'est la lutte, parce que voilà, demander aux gens qui se sont fait emporter... Au Texas, dans les courants de la rivière qui a débordé, c'est la lutte pour s'en sortir. Peut-être qu'il faut aller dans le sens du courant, tout ça. D'accord, d'accord. Mais bon, il faut rejoindre le bord quand même. Il va falloir exercer ses muscles et nager fort.

  • Speaker #0

    Et là, c'est là où le soutien, le soutien des autres, le fait de ne pas être seul, le soutien de la communauté, le soutien des proches, devient on ne peut plus essentiel.

  • Speaker #1

    C'est vrai, tu as raison. C'est crucial même parce que... D'ailleurs, je me pose souvent la question avec l'intelligence artificielle, va-t-elle réussir à éliminer les métiers d'accompagnement ? C'est une vraie question, mais il y a quelque chose de singulier dans la relation entre des humains. Même l'intelligence artificielle est extraordinaire. Moi, je trouve qu'il y a des trucs complètement fascinants. Hier, j'avais un premier électrique, mais j'ai pris une photo du premier électrique que j'avais dans ma salle de séjour, et il était capable, le machin, le robot, de me sortir des trucs super malins. Il y a quelque chose qui est singulier. qui est spécifique au fait d'une présence humaine, d'un regard, d'un...

  • Speaker #0

    J'en suis absolument convaincue que ça, on ne pourra pas l'enlever. On pourra apporter plein de choses à travers l'IA. Je suis tout à fait d'accord avec toi, ça peut être bénéfique sur plein d'aspects. Mais il y a quelque chose qu'on n'enlèvera jamais, c'est l'humanité et la présence humaine, le liant d'un humain à un autre.

  • Speaker #1

    Donc c'est pour ça que ce que tu dis, c'est juste, c'est que dans ces moments-là aussi, accepté L'aide, ou oser même la demander, parce qu'on va trouver des ressources, on trouve des ressources dans les autres. Et je pense qu'on est tous, d'ailleurs c'est un peu la conclusion, enfin c'est dans les dernières pages du bouquin que j'ai écrit, « Cercle Toltec en désherberbère » , je dis, je pense qu'on est tous des messagers, mais ce qu'il faut c'est trouver qui a besoin ou a envie de ce message, mais on a tous un message à faire passer. On est tous des médias pour les... pour qui, je ne sais pas, mais en tout cas, voilà.

  • Speaker #0

    Ce livre, Cercle Toltec en désert berbère, que tu m'as fait le cadeau de m'offrir en arrivant ici, j'y crois profondément à ces messages qu'on a en nous et à transmettre. C'est aussi l'intention de ce projet, ce podcast, qui est d'apprendre à travers les histoires des autres. Et ton histoire, Laurent, est comme un oignon qui n'en finit jamais de laisser la place à d'autres couches. et Et je pense qu'on pourrait plonger encore des heures dans ton histoire.

  • Speaker #1

    C'est vrai que j'ai traversé des moments difficiles, mais quelque part, je trouve qu'il y a cette lutte intérieure avec comment je fais pour me choisir vraiment. Tu vois, je te disais tout à l'heure, mardi dernier, je n'étais pas à ma place dans 5 à 7, mais avant que j'admette que finalement, il y a des endroits où je ne suis pas à ma place, et puis ce n'est pas grave, parce que ma place, je sais bien que quelquefois, on dit que de toute façon, ma place, c'est partout, parce que finalement, je suis avec moi partout. Ouais, sauf qu'à l'intérieur, c'est pas forcément ce qui se passe. À l'intérieur, il y a des endroits où je me dis, mais qu'est-ce que je fous là ? Bon bah, j'ai mes deux pieds, voilà, je peux déambuler. Et puis très rapidement, si je me retrouve tout seul à marcher dans la rue, bah ça va mieux. Et c'est ok, c'est vrai, les gens qui écoutent cet épisode, ils sont arrivés jusque là. Faire confiance à ce que je ressens là maintenant. Et si ce que je ressens, c'est que je dois déambuler, bah je déambule.

  • Speaker #0

    Faire confiance à ce qu'il y a là maintenant. C'est ce qui s'est passé pour moi en t'invitant à participer à ce podcast, Laurent. Et je te remercie sincèrement pour ton enthousiasme et ton engagement. Il n'y a pas eu de doute, en tout cas, je n'y ai pas assisté, mais ton engagement total à partager cette conversation et offrir tout ce que tu avais à offrir aux personnes qui nous écoutent. Donc merci, merci infiniment. Merci aussi au Café des Habitudes qui nous fait le bonheur de nous accueillir ici une fois de plus. Et le mot de la fin peut-être pour toi.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir bien sûr d'échanger avec toi. Je pense vraiment à l'image que je t'ai donnée tout à l'heure sur « je marche dans les broussailles » , mais il y a un chemin qui est mon chemin qui est un peu plus haut. Je pense que très souvent on marche dans les broussailles, on n'est pas forcément très loin du chemin, mais il y a peut-être un petit effort à faire pour y aller. Et en fait tout le monde peut le faire, c'est pas si facile de le faire tout seul, des fois on a besoin que quelqu'un nous pousse les fesses pour monter sur le chemin qui est au-dessus, mais ça vaut le coup parce que c'est un chemin de liberté aussi. Voilà, c'est un chemin de... Merci. C'est mon soin. Il est singulier, il est unique et ça vaut le coup.

  • Speaker #0

    Il est singulier, il est unique, il est broussailleux. Mais c'est le tien, c'est le nôtre et c'est le vôtre. Merci Laurent. Merci infiniment d'avoir passé ce moment avec nous. Si cet épisode t'a inspiré, dis-moi pourquoi en commentaire ou en message privé. Partage-le autour de toi et laisse un avis et des étoiles sur ta plateforme de podcast préférée. Grâce à ces simples gestes, tu permettras au podcast et à mes invités de rayonner et d'inspirer plus de monde. Pour ne manquer aucun épisode, abonne-toi sur la plateforme de ton choix. Et si tu veux en savoir plus sur moi et mon parcours, toutes les informations sont en description du podcast. On se retrouve chaque premier jeudi du mois. Et d'ici là, je te souhaite de rester à l'écoute de toi.

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