- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast Chrétien Audacieux. Aujourd'hui avec Rebecca, nous avons une invitée surprise, enfin surprise, elle était bien planifiée. Il s'agit d'une personne chère à Portes Ouvertes qui a beaucoup voyagé dans des lieux parfois peu touristiques comme la Corée du Nord. Alors on va découvrir. pourquoi elle s'y est rendue et les souvenirs qu'elle en garde.
- Speaker #1
Oui, alors elle s'appelle Sylvia. C'est un plaisir pour nous de l'accueillir aujourd'hui dans notre podcast. Bonjour Sylvia.
- Speaker #2
Bonjour.
- Speaker #0
Sylvia, merci d'avoir accepté notre invitation. Pour ceux qui connaissent Portes ouvertes et la situation des chrétiens persécutés, bien sûr que la Corée du Nord est associée au pays le plus difficile pour les chrétiens. Rares sont les personnes qui s'y soient rendues. Sylvia. Qu'est-ce qui t'a traversé l'esprit ? Pourquoi t'es-tu rendue sur place et qu'est-ce que tu y as vécu ?
- Speaker #2
Une amie est partie dans ce pays plusieurs fois, elle m'en a parlé. Et j'y ai pensé, j'y ai réfléchi beaucoup, j'ai prié pendant environ deux ans avant de faire le voyage.
- Speaker #1
C'est vrai que toi, d'habitude, tu es une grande voyageuse. Tu avais déjà, je pense, voyagé dans d'autres endroits du monde, c'est vrai ? Donc la Corée du Nord, ça ne te faisait pas forcément peur si tu avais l'impression que le Seigneur t'appelait là-bas ? On peut dire ça ?
- Speaker #2
Oui, on peut dire ça, oui. Même si je n'ai jamais été si loin en Asie. Mais j'y suis allée assez confiante.
- Speaker #0
Et combien de fois ?
- Speaker #2
J'y étais deux fois.
- Speaker #0
Deux fois. C'est un pays très difficile. Je n'y suis jamais allée. J'aurais dû y aller avant Covid. Mais tout a été annulé. Un pays très difficile, paraît-il. On entend parler d'autres dictateurs en place aujourd'hui dans le monde, mais Kim Jong-un est toujours en poste. Un pays qui adore cet homme comme un dieu, alors qu'il crève de faim, que la situation est vraiment très pénible. Comment est-ce possible, à ton avis, d'avoir vécu, d'avoir vu de l'intérieur ?
- Speaker #2
Alors il faut dire qu'ils sont tellement isolés, ils n'ont rien vu d'autre. Et le régime, tout le système est fait en sorte qu'ils ne peuvent rien voir d'autre. Pour la plupart des gens, la famille Kim, c'est leur bienfaiteur. C'est eux qui ont tout construit, inventé, donné les impulsions. C'est une sorte d'idolâtrie.
- Speaker #0
Et ça suffit à tenir le cap. Ils sont isolés, ils ne voient rien d'autre, ils ne peuvent pas comparer. Et cet homme se présente comme un bienfaiteur, c'est ce que tu nous dis. Et ça suffit à ne pas remettre en question le système. Est-ce qu'il n'y a pas des lanceurs d'alerte, des gens comme ça qui voient clair ?
- Speaker #2
Ça coûte très cher. Parce que ça veut dire, si toi tu lances l'alerte, ta femme, tes enfants, tes parents, tout le monde part en camp de travail.
- Speaker #0
Donc tu préfères fermer les yeux ?
- Speaker #2
Eh oui, ou partir.
- Speaker #1
Et quand tu arrives dans ce pays, parce qu'on a quelques photos de la capitale, de beaux monuments, mais vous, en voyage, qu'est-ce que vous avez vu ? Comment il est ce pays quand on est de l'intérieur ?
- Speaker #2
Alors c'est clair qu'il nous donne des... Je dirais des beaux endroits à voir. Il y a des paysages magnifiques. C'est très rural. On peut conduire des heures et des heures sur des routes épouvantables, en béton, avec des raccords mal faits, ça secoue. Mais les paysages, les champs, on voit des charabeux, on voit plein de vélos. C'est pas misérable dans le sens, c'est pas comme l'Inde, bien sûr. Il y a moins de monde. Mais en quelque sorte, c'est très harmonieux.
- Speaker #0
Et ça ressemble à nos campagnes il y a un siècle ?
- Speaker #2
Environ, oui. Tout le monde est avec sa petite houe, avec son petit outil, accroupi. Il y a des dizaines, des centaines de personnes qui travaillent dans les champs. À la récolte, quand ils plantent le riz au mois de mai, tout le monde s'arrête, toutes les écoles, toutes les universités. Les bureaux sont fermés et tout le monde part chez les paysans pour planter le riz.
- Speaker #0
Et, pardon de la question, mais pourquoi la pauvreté, pourquoi la misère, pourquoi les famines en particulier ? Si la nature est belle, harmonieuse, voire luxuriante, qu'on y plante le riz comme ça, abondamment, à quoi la pauvreté est-elle due ?
- Speaker #2
Parce qu'il y a une classe dirigeante qui ramasse tout. Et puis parce que comme ils sont tellement... isolés, ils n'arrivent pas à suffire. Ils n'arrivent pas à produire assez. Et puis, il peut avoir une mauvaise récolte, il peut avoir des... Oui, il travaille d'une manière archaïque.
- Speaker #0
Archaïque. Tout est contingensé aussi à cause du système économique en place et le communisme. Et du coup, une mauvaise récolte signifie famine.
- Speaker #2
Tout à fait, oui.
- Speaker #1
Quel contact est-ce que vous avez pu avoir avec la population ? Parce qu'on vous imagine traverser le pays dans une voiture. Est-ce qu'on vous a donné la possibilité de... discuter avec des gens ou comment vous avez pu entrer en contact ?
- Speaker #2
On a été dans des écoles, par exemple, plusieurs fois. Et bien sûr, le discours est préparé, il n'est pas très spontané. On a, nous, pu un petit peu raconter comment c'est chez nous. On a été visiter des vignes, on a été visiter même une petite fromagerie. On nous a expliqué comment ça se passe. Il y avait chaque fois nos guides, deux ou trois guides. Et il y avait les gens qui expliquaient. Ce sont les guides qui traduisaient. Du contact direct, vraiment direct, on en a eu très peu. On a eu des contacts à travers le chocolat. Chaque fois, on a pris beaucoup de chocolat. Et les guides nous permettaient, à certains endroits, de distribuer. Et par exemple, sur une aire d'autoroute, j'ai pu distribuer au... personnes qui vendaient des rafraîchissements. Et il y a une après qui est revenue vers moi, une jeune femme avec un immense sourire pour me dire que le chocolat suisse était très bon.
- Speaker #0
Elle connaissait donc le chocolat suisse, malgré l'isolement de la Corée du Nord, quand même.
- Speaker #2
Alors elle savait que nous on venait de Suisse.
- Speaker #0
Ah voilà.
- Speaker #2
Voilà. Est-ce qu'elle en a eu avant ? Je ne sais pas. Mais c'était un peu un moyen d'avoir un petit contact, un petit contact visuel, des petits sourires. Et... Notre guide a expliqué qu'à Pâques, c'était une grande fête chez nous. Elle n'a pas bien sûr expliqué la signification de Pâques, mais que c'était une grande fête chez nous et c'est pour ça qu'on distribuait du chocolat.
- Speaker #1
Et puis les gens là-bas, ils savaient que vous étiez chrétien, donc vous aviez demandé à pouvoir participer à un culte, parce qu'il y a des églises qui fonctionnent pour montrer qu'on est ouvert à la chrétienté. En tout cas, il y a des cultes. Vous, vous avez participé à un de ces cultes-là ?
- Speaker #2
Alors, je ne sais pas s'il y a plusieurs églises. À la capitale, il y en a une qui fait office de montrer la liberté de pratiquer le culte. Et c'est un culte très semblable à un culte assez officiel chez nous. Peut-être une église réformée ou catholique, avec un chœur, avec des beaux habits qui chantaient très très bien, des cantiques, des vraies cantiques que nous connaissions. On n'a rien compris de la prédication, bien sûr, mais on a, nous, pu chanter un chant et puis donner les salutations de la Suisse.
- Speaker #0
C'est déjà un privilège. Après, est-ce une vitrine qui est complètement fake ou y a-t-il quelque chose d'authentique ? Les gens qui fréquentent cette église, la seule dans la capitale, surveillée, j'imagine, de manière extrêmement rigoureuse, vivent-ils la foi pour autant ? Sont-ils vraiment de vrais croyants, d'après toi ?
- Speaker #2
Je ne sais pas.
- Speaker #0
Des spectateurs ? On ne peut pas en juger, en tous les cas.
- Speaker #2
C'est Dieu qui sait, parce que la Bible est lue. On avait une Bible dans les mains, elle était en coréen, puis en anglais. Pour moi, la parole de Dieu ne revient jamais à vide. Les chants qu'ils chantent, qu'ils ont travaillés, parce que ce n'était pas du tout improvisé, on ne sait pas. On verra. Un jour.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ce qui est incroyable, Sylvia, c'est d'imaginer qu'il y a toute une église secrète dans ce pays. On dit 400 000 chrétiens et puis que parmi eux, il y a 50 à 70 000 qui sont actuellement enfermés en camp de travail. Ça veut dire qu'ils ont été découverts ou qu'ils ont fait quelque chose de répréhensible aux yeux du régime. Est-ce que c'est une réalité ça qui est présente lorsqu'on visite le pays ? Parce que bon, j'imagine qu'on ne vous a pas fait visiter des camps.
- Speaker #2
Bien sûr que non. Nous avions des indications. dans quels endroits dans les montagnes sont les camps. Et à un moment donné, on a demandé à s'arrêter. Il y avait un petit belvédère avec un joli point de vue. On a demandé à s'arrêter, puis on est allé prier. Et j'ai vu dans le regard de la guide de la peur, parce que pour elle, c'était très délicat. Et ça m'amène à dire qu'eux, ils savent que nous, on sait. Et que nous, on sait qu'eux, ils savent. C'est un jeu chat et souris où chacun sait que l'autre sait beaucoup plus. Mais on n'a eu aucun signe de chrétien. Nous, on chantait le plus possible quand on se promenait. On chantonnait des vieux cantiques. On avait chacun une croix autour du cou ou bien sur le sac à main pour montrer aux gens qui on était. Mais ça peut leur coûter trop cher de se faire connaître.
- Speaker #0
Donc c'est un double tranchant. Ça pourrait les desservir complètement. d'avoir un regard de connivence ou de vous approcher parce qu'il découvre votre croix, donc votre signe d'appartenance au christianisme, il ne se dévoilerait pas, probablement. Non. L'index mondial de persécution 2025 vient de paraître le 15 janvier. C'est à nouveau la Corée du Nord qui arrive en tête de ce classement triste des pays là où la foi est la plus combattue, comme chaque année, on aimerait dire, depuis 21 ans maintenant, sauf à l'exception de la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan il y a quelques années. Sylvia, la triste réalité, c'est que la Corée du Nord reste à la tête de cet index. N'est-ce pas une nouvelle décourageante ? Et comment, d'après toi ou selon toi, continuer à prier malgré tout, espérer pour ces chrétiens ?
- Speaker #2
Moi, je dirais qu'il faut continuer à casser les pieds au Seigneur pour la Corée du Nord et pour nos frères et sœurs là-bas. Le verset dans Luc 11, 9 à 10, qui dit Demandez et l'on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et vous trouverez. frappez et on vous ouvrira. C'est le seul moyen.
- Speaker #0
Et c'est l'arme la plus puissante à dégainer malgré tout, même si elle nous semble parfois bien faible. C'est pourtant la puissance de Dieu qui se manifeste à travers nos prières. Et il n'y a pas de mur, pas de frontière assez épaisse pour empêcher le Seigneur d'agir par la prière. Merci beaucoup pour ce rappel.
- Speaker #1
Par rapport à un guide que vous avez rencontré à la frontière, est-ce que tu penses qu'il y a beaucoup de gens qui prient pour la réunification ? Est-ce que ça c'est une solution pour le pays ? Ou comment le Seigneur va faire ? Alors on ne sait pas, mais est-ce qu'il faut prier pour la réunification ?
- Speaker #2
Oui, moi je crois qu'il faut prier pour la réunification parce que les gens souffrent. Il y a des familles qui ont été déchirées, partagées. La Corée du Sud est un pays où il y a énormément d'évangélisation. Le Seigneur, il va ouvrir les frontières. Et ma prière, c'est aussi qu'il y ait une réunification pacifique.
- Speaker #1
Et il y a des gens qui l'attendent.
- Speaker #2
Ah oui. Nous avons donc visité la frontière, les pavillons à la frontière avec la Corée du Sud. Et là, on est accompagnés par un officier. Lors des deux voyages, c'était les deux fois la même personne. Et donc nous lui avons demandé combien de temps il allait rester à ce poste. Avec la traduction, bien sûr. Et il a dit, je vais rester jusqu'à la réunification.
- Speaker #1
C'est ce genre de choses, Sylvia, moi qui m'encourage à continuer à prier pour ces chrétiens. Régulièrement, on reçoit des témoignages de chrétiens de ce pays qui prennent des risques pour leur foi. Et le fait qu'ils ne baissent pas les bras, moi ça me... me pousse à persévérer, à prier, à puiser dans leur audace celle d'assumer ma propre foi ici, dans ma vie, et puis à prier pour eux, pour que leur situation change. On a récemment reçu une histoire de Corée du Nord, une histoire d'une femme qui s'appelle Joo Ming, qui est juste impressionnante. Et puis, alors qu'on reçoit la mauvaise nouvelle finalement de l'Index mondial de persécution 2025, le fait que la Corée du Nord est à nouveau en tête de l'Index, Je trouve que de parler de personnes courageuses de ce pays-là nous aide aussi à nous dire, oui, c'est un triste score, mais dans ce pays-là, il y a une Église qui survit, et plus que qui survit, qui est connectée à son Seigneur. Alors cette femme, elle s'appelle Joo Ming, elle est née en Corée du Nord, dans une société alors où le régime dirige tout, dirige le travail, dirige le logement. Il dirige même la nourriture. Malgré les difficultés, sa famille survivait jusqu'à la famine. Alors c'était dans les années 90, une terrible famine. Il y a 3 millions de personnes qui ont perdu la vie à cause du manque de nourriture dans ces années-là. Et la vie de Zhu Ming a basculé avec la mort de sa mère. Son père, il était déjà alcoolique et à ce moment-là, il a sombré dans la violence, le désespoir. Et puis il la rendait même responsable de leur misère. Et il lui imposait... Le fardeau de subvenir, elle, entre autres aux besoins en nourriture de la famille. Alors elle n'a pas eu le choix et Zhu Ming a décidé de fuir en traversant la frontière pour chercher du travail et de la nourriture de l'autre côté, en Chine. Mais cette fuite-là, elle était dangereuse. Elle savait que si elle était capturée et renvoyée, elle risquait l'emprisonnement, ou pire, si elle rencontrait des chrétiens ou qu'elle était mise en relation avec des chrétiens. Et un jour, elle a croisé le chemin d'un partenaire de portes ouvertes. Alors, elle a réussi à traverser. Et puis, elle a rencontré un partenaire de portes ouvertes qui l'a emmené dans une maison de refuge côté chinois. Et là, elle a reçu de la nourriture, de l'aide, du réconfort. Et puis, pour la première fois, elle a entendu parler de Jésus. Ce n'était pas une chrétienne nord-coréenne. C'était juste quelqu'un qui avait besoin de fuir en raison de la famine. Alors, au début, elle était méfiante. Elle savait que si elle était découverte, ça pouvait lui coûter la vie. Mais quelque chose chez ces chrétiens l'interpella. C'était leur bonté, c'était leur amour sincère, sans rien attendre en retour. Et puis peu à peu, son cœur s'est ouvert et elle, elle a accepté Jésus comme son sauveur. Alors après avoir été formée et encouragée par cette communauté dans ce lieu de refuge, Jumin, elle a senti comme un appel de Dieu qui lui disait Mais retourne en Corée du Nord et partage cette lumière que tu as reçue. Elle savait que c'était très risqué, mais sa foi et son désir d'obéir au Seigneur étaient plus fortes que sa peur. Et elle l'a fait. Aujourd'hui, elle est retournée vivre en Corée du Nord. Elle sert le Seigneur en étant responsable d'un petit groupe de l'église clandestine. Elle sait qu'elle peut être arrêtée à tout moment. Elle continue, malgré tout, animée par le Saint-Esprit et par cette vérité qui est dans Jean 1, 5. C'est un verset. qu'elle-même partage. La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne peuvent pas l'éteindre.
- Speaker #0
C'est toujours très impressionnant d'entendre ce genre de récits de vie. Rebecca, merci d'avoir partagé. Sylvia, pour revenir à ton expérience, si les chrétiens nord-coréens espèrent en Dieu, obéissent à sa parole au prix de leur vie, même au prix d'un retour non seulement inconfortable mais carrément risqué, c'est-à-dire au péril de leur vie, retour dans Corée du Nord, qu'est-ce qu'on peut faire nous ? pour eux ? Est-ce que cette foi qui les porte devrait aussi nous pousser à plus d'audace, à plus de persévérance, j'imagine, dans la prière ? Mais qu'est-ce que tu nous partagerais comme les meilleures idées, les meilleurs moyens d'action pour nous aujourd'hui, depuis la Suisse ?
- Speaker #2
Je dirais s'informer, lire des livres, faire des recherches et demander aussi à Dieu comment prier. Prier pour ceux qui... s'active du côté de la Chine pour nos partenaires qui accueillent, qui donnent des médicaments, de la nourriture pour de l'autre côté. Et ma prière, c'est vraiment comment Tandeli et de la veuve de Sarepta, que les sacs de riz et les pots de kimchi ne se vident pas, que ça se renouvelle, que Dieu nourrisse son peuple. Et ma prière, c'est aussi pour que les chrétiens puissent partager l'évangile avec leurs enfants et leurs voisins. C'est très, très dangereux. S'ils sont trahis, si l'enfant va raconter à l'école, c'est le camp de travail.
- Speaker #0
Alors là, on continue une grâce spéciale. Tu nous parles de témoigner de la foi dans sa propre famille. C'est extrêmement risqué, tu nous le dis. Est-ce que ça se fait ? Est-ce que c'est praticable ? Ou est-ce qu'il faut vraiment des convictions miraculeuses dans la vie de ces enfants qui voient dans leurs parents quelque chose d'une lumière, d'un bout de l'évangile ? Comment ça se passe ? Tu as des témoignages ?
- Speaker #2
Je sais que parfois ça se passe parce qu'il y a des enfants qui découvrent par eux-mêmes ou aussi parce que les parents, quand les enfants deviennent plus grands, ont assez de foi ou d'audace pour partager l'évangile. Je sais aussi que le Saint-Esprit est extrêmement présent. C'est le Saint-Esprit qui leur dit à quelle heure il y a la réunion dans la forêt. Parce qu'ils ne peuvent pas s'envoyer des WhatsApp.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. C'est fantastique, vraiment.
- Speaker #1
Alors, on nous dit dans l'évangile aussi qu'il faut prier pour ses ennemis. Comment est-ce que ça peut se matérialiser là ? Parce qu'en tant que chrétien nord-coréen, et nous en tant que... occidentaux qui voyons ce régime-là, on se dit qu'il y a beaucoup d'ennemis là. Il y a des espions qui dénoncent même les chrétiens, alors qu'ils n'ont pas un intérêt particulier à le faire, mais il y a une telle surveillance sur les faits et gestes des uns des autres dans ce pays-là. Comment on peut prier pour les ennemis ? Comment ça se concrétise pour la Corée du Nord ?
- Speaker #2
Une question difficile. Mais je crois que Dieu priait, nous on peut prier que Dieu leur donne l'amour pour prier pour leurs ennemis, pour ceux qui les ont trahis, pour les gardiens de camps de travail. Cette surveillance elle est terrible, il peut y avoir des espions, un du couple est chrétien et l'autre l'espionne et peut le trahir. Pour un sac de riz ?
- Speaker #0
Oui, à ce prix-là, on se demande même comment la foi chrétienne a survécu jusque-là et comment c'est encore possible d'être chrétien. C'est extraordinairement difficile, puis à la fois extraordinairement miraculeux. On y voit en effet, comme tu le disais tout à l'heure, Sylvia, l'action du Saint-Esprit qui a su garder une Église vivante, éveillée, qui attend peut-être un changement de gouvernement, mais surtout la venue du Royaume de Dieu. Merci beaucoup pour ces pistes, notamment sur les questions de la prière, de la... de persévérance, à attendre le miraculeux, que ces chrétiens vivent assurément. Sinon, je pense que leur foi aurait déjà clairement chancelé ou disparu. À Portes Ouvertes, on croit aussi qu'on est les membres d'un même corps et qu'on fait partie de ce corps, le corps du Christ. On souffre avec ceux qui souffrent et on se réjouit avec ceux qui ont de la joie. C'est important de rester les yeux ouverts et d'exercer notre solidarité dans la prière.
- Speaker #1
Puis c'est vrai qu'être solidaire, ça commence par être informé. Et puis personnellement, je vous encourage à prendre des nouvelles des chrétiens qui vivent dans des pays difficiles pour la liberté de croire en Jésus. Alors l'Index Mondial de Persécution 2025 vient de paraître. Allez faire un tour sur notre site www.portesouvertes.ch.index. Vous découvrirez la liste actuelle des pays dans lesquels les chrétiens sont les plus persécutés. Vous découvrirez les dernières tendances. Et tout ça, ça doit nous pousser à prier. Pour nos frères et sœurs persécutés, à les porter devant Dieu. On est, comme tu as dit, un corps.
- Speaker #0
Oui, et si pour vous les questions de persécution des chrétiens sont essentielles, ou pas, parce qu'ici parfois on a de la peine à se mobiliser pour les causes qui nous font souffrir, on préfère nos vies un peu faciles, eh bien si cette cause vous tient à cœur, partagez l'information sur vos réseaux sociaux, offrez un calendrier de prière ou un index de persécution à ceux qui vous entourent, à l'église, aux groupes de maison que vous fréquentez. et parler de la situation des chrétiens persécutés autour de vous. Merci, nous comptons sur vous.
- Speaker #1
Et puis avant de se quitter, chers auditeurs, j'en profite de la présence de Sylvia pour lui demander ce qu'elle souhaite à nos frères et sœurs en Corée du Nord pour cette année 2025.
- Speaker #2
La paix de Dieu qui surpasse toute intelligence et qui sache que Dieu ne les a pas oubliés. Mais je leur souhaite des frontières qui s'ouvrent, une liberté de pouvoir voyager d'une ville à l'autre.
- Speaker #1
Amen, merci. Ce sera le mot de la fin. Et puis moi, je me réjouis de vous retrouver dès le mois prochain, chers auditeurs, pour de nouveaux épisodes de votre podcast.
- Speaker #0
Merci. Bye bye. Merci, Sylvia. Une joie de t'avoir retrouvée dans ce podcast. Merci pour ton témoignage. À très bientôt. Bye bye.
- Speaker #1
Au revoir, tout le monde.