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ELIS : L’économie circulaire à l’échelle industrielle (épisode cover
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Pourquoi c'est cool la RSE ?

ELIS : L’économie circulaire à l’échelle industrielle (épisode

ELIS : L’économie circulaire à l’échelle industrielle (épisode

17min |08/07/2025
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Transcription

  • Speaker #0

    Si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui je reçois Claire Bottineau, directrice RSE du groupe Élisse. Bonjour Claire, ravi de t'avoir aujourd'hui. On va commencer directement sur notre première question. Je te laisse un petit peu me parler de ton parcours. Comment est-ce que tu es arrivée à la direction de la RSE chez Élise ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai rejoint la RSE un peu naturellement à la suite de mes études. J'ai fait ingénieur et à l'issue de ça, je me suis dit que j'allais me spécialiser en RSE. Et donc, je suis partie étudier à Londres dans un master spécialisé. Et après ça... 7 ans de conseil en développement durable chez InstaNew, dans leur petit département à l'époque, qui est devenu bien gros aujourd'hui. Et puis j'ai eu envie de passer côté entreprise, donc j'ai rejoint le groupe BIC, les rasoirs, les briquets, les stylos. On a beaucoup travaillé sur tout ce qui était économie circulaire, intégration de matières recyclées, rechargeabilité. Et Élise toquait ma porte. Je me dis mais qui est Élise ? On connaît les camions, on connaît la bobine coton.

  • Speaker #1

    Je vois beaucoup passer.

  • Speaker #0

    Voilà, je vais quand même sur le site internet et là je découvre qu'en fait, ils font de l'économie circulaire, c'est leur business model, mais je n'en avais jamais entendu parler. Donc je me suis dit, il faut que j'aille chez eux, il faut que je comprenne comment ils en font, comment est-ce qu'on fait passer une entreprise à un modèle linéaire, à un modèle circulaire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a du coup motivée à travailler sur tous ces enjeux de durabilité et économie circulaire ?

  • Speaker #0

    On est quand même confrontés à beaucoup de sujets aujourd'hui, que ce soit sur les sujets environnementaux ou sociaux. Finalement, notamment sur l'aspect environnemental, on voit bien que l'économie circulaire, finalement, c'est un levier d'action. qui est incontournable et incroyable. Un chiffre que j'adore, c'est la fondation Anne-Marie Arthur, qui dit que si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme. 20% des émissions mondiales, on ne peut vraiment pas s'en passer. Donc on voit bien que si on fait transitionner toute l'économie... Et c'est un peu ce que poussent des réglementations type taxonomie. On a un gisement d'émissions de CO2 qu'on peut réduire qui est incroyable.

  • Speaker #1

    En ce qui concerne Élise, c'est vraiment un acteur majeur des services textiles, d'hygiène et de bien-être. Peux-tu nous présenter le groupe ?

  • Speaker #0

    Élise, c'est une entreprise française. On est cependant à l'international puisqu'on est dans 30 pays, essentiellement en Europe, mais aussi en Amérique latine et en Asie. On fait 4,6 milliards. de chiffre d'affaires. On a 500 sites industriels et 57 000 salariés. On est leader des services circulaires et on intervient en fait pour tout type de secteur d'activité, que ce soit l'industrie, le commerce, le service, l'hôtellerie, la restauration et pour toute... type de taille de client, de tout petit à très très gros. Et alors qu'est-ce qu'on fait ? C'est ça que tu vas me demander. En fait, notre business model, on était sur une approche linéaire, donc tech, make, waste. Donc je prends des ressources, je fais des produits, je les utilise. En général, dans la plupart des entreprises, c'est pas très longtemps et de suite, ça devient des déchets. Donc tech, make, waste. Et chez Elise, on a basculé dans l'entre-deux-guerres vers un modèle plus circulaire. Donc en fait, on ne vend pas des produits, on les loue. Et on a commencé sur le secteur du textile et on réplique ça sur plein d'autres... de typologie de produits, donc des tapis, des appareils sanitaires, des chiffonnettes industrielles, tout ce que tu peux louer de façon industrielle, on essaie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que maintenant tu peux nous parler plus en détail de la stratégie RSE d'Elysse ? Quels sont les engagements que vous avez en matière surtout de développement durable ?

  • Speaker #0

    L'ADN, le modèle économique du groupe, c'est vraiment de louer des produits plutôt que de les vendre, donc vraiment on a cette notion d'économie de la fonctionnalité, et on a tout intérêt du coup à ce que nos produits, on les garde très longtemps. Mais au-delà de ça, on s'est dotés d'un programme d'engagement, des objectifs qui couvrent bien sûr l'environnement avec des objectifs clés. climat, de réduction d'eau, de réduction d'énergie, des sujets sociaux, amélioration des taux de fréquence dans nos usines, promotion des salariés, et puis aussi sur des sujets sociétaux. On a une fondation en France, et on a la vocation de l'internationaliser pour accroître l'impact partout dans les pays où on est présent. Notre feuille de route se termine à fin 2025, mais on a anticipé quelque part, et donc on s'est fixé des objectifs climat alignés avec les accords de Paris, dont on fête les 10 ans en ce moment. eh bien, du coup, on s'est fixé de réduire nos émissions. d'émission du Scop 1 et 2, c'est les émissions liées à l'énergie de presque 50% entre 2019 et 2030, et puis de moins 28% sur ce qui est Scope 3, donc lié justement à l'achat des produits, de textiles, de services, tout ce qui est transport.

  • Speaker #1

    Justement, tu parlais vraiment de votre modèle de location plutôt que de vente. En quoi ce modèle contribue à la réduction des déchets et l'empreinte environnementale ?

  • Speaker #0

    Nous, l'objectif, c'est vraiment de louer les produits et les garder en utilisation. Qu'est-ce que ça veut dire en pratique ? C'est-à-dire que dans la première étape, on va designer les produits, les concevoir pour qu'ils puissent durer le plus longtemps, on va faire des tests de résistance au lavage, à les Ausha, etc. On va aussi s'assurer qu'ils sont réparables. C'est plus facile de changer une fermeture éclair que de racheter un pantalon. Enfin, ce n'est pas plus facile, mais c'est mieux. Et ensuite, on va leur faire faire plein de boucles. Donc la première boucle, ça va être de mutualiser les produits, par exemple, entre différents clients, ce qui fait que si un client s'en va On va délogoter et délogoter les produits. On a aussi du reconditionnement sur tout ce qui est appareil sanitaire. On va désosser, repeindre, mettre des nouvelles parties. Et puis on fait un peu de réutilisation. Donc le vieux drap, on va le mettre en petits morceaux, on va faire des chiffons qu'on va proposer à location. Ou à la fameuse bobine blanche dans les bureaux, qui est un peu sale, un peu ternie. Elle n'est plus trop adéquate pour les bureaux. Par contre, les garagistes sont enchantés de pouvoir... s'essuient les mains dessus, donc on la teint en bleu pour bien la séparer. Et recyclage, puisque c'était ta question, on travaille sur cette dernière boucle. On essaie de faire de nouveaux textiles à partir de textiles.

  • Speaker #1

    Concernant les bénéfices de ce modèle, vous avez fait des évaluations sur la partie recyclage ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, parce qu'on est tous convaincus des bénéfices de l'économie circulaire, mais en fait, on manque de preuves. On faisait partie d'ailleurs d'une coalition qui s'appelait la mesure de la circularité, où l'idée, c'était de voir quels sont un peu les KPI. les indicateurs qu'on peut mettre en place pour mesurer. Donc il y a des indicateurs d'état, de performance, par exemple notre pourcentage chiffre d'affaires aligné à la taxonomie sur ces sujets-là. Et il y a des indicateurs plus liés aux bénéfices de ce modèle. Et donc on a fait ce qu'on appelle des analyses en cycle de vie. On regarde l'ensemble du cycle de vie, l'extraction des matières premières jusqu'à la fin de vie. On compare deux modèles. Et donc on essaie d'en faire de plus en plus pour qu'on puisse aussi démontrer ces bénéfices de ce modèle circulaire. Alors chez nous, bien sûr, mais l'idée c'est aussi pour tous les autres qui opèrent sur ces aspects-là pour pouvoir essayer de promouvoir et d'engager un maximum d'entreprises dans la circularité. On compare un vêtement de travail en location-entretien, donc ce qu'on fait, on l'achète, on le sélectionne, on le lave, on l'entretient, avec un produit où, en gros, c'est l'entreprise qui va l'acheter et va le mettre à disposition de ses clients, plutôt de ses salariés. Et en fait, on voit qu'on a moins 35 % d'émissions de CO2, ce qui est quand même significatif, et entre 50 et 60 % sur la réduction de la consommation d'eau. Donc c'est énorme. Comment ça s'explique ? en fait on va... réparer, réutiliser le produit, donc on va pouvoir le garder en utilisation. Là, ou dans un autre cas, on va être plutôt sur une dotation systématique. Et puis après, il y a aussi une logique d'efficacité des processus industriels. On a des équipes d'ingénieurs qui travaillent tous les jours à revoir les processus, les optimiser, qui recherchent des nouvelles technologies, qui font des partenariats avec les fournisseurs pour améliorer l'état de l'art. Donc non, ça ne tombe pas du ciel.

  • Speaker #1

    Quelles actions Élise met en place pour réduire son empreinte carbone, notamment sur les scopes 1 et 2, et celui de le scope 3 que tu viens de nous parler ?

  • Speaker #0

    Chez nous, c'est principalement... justement, les consommations d'énergie thermique, donc gaz, biomasse, etc., dans les blanchisseries et la flotte logistique. Et là, on va avoir trois piliers pour la réduction. La meilleure énergie, c'est celle qu'on ne consomme pas. Donc, le premier pilier, c'est l'efficacité énergétique. Donc, comment est-ce qu'on peut améliorer ça, aller encore plus loin ? Le deuxième pilier, ça va être la décarbonation. On va regarder, par exemple, si on peut mettre plus de panneaux solaires, on peut basculer sur de la biomasse. Par exemple, on utilise beaucoup de biomasse au Brésil. Essentiellement, en fait, tous nos sites sont à de la biomasse. C'est des résidus de biomasse, d'autres processus. agricole, industrielle. En revanche, on ne fait pas du tout en Europe. Donc, essayer de comprendre s'il y a des enjeux de densification, de contraintes opérationnelles, réglementaires, quels sont les gisements. Donc, on va faire des pilotes pour voir et pour pouvoir avancer le cas échéant sur le sujet. Et le troisième pilier, c'est sur la logistique avec, pareil, une logique d'optimisation de ce qu'on appelle, nous, chez les tournées. C'est-à-dire que quand on fait une livraison, en gros, on ne va pas livrer un client, on va livrer plein de clients. Et donc, notre objectif, c'est d'avoir le camion le plus rempli possible à l'aller comme au retour et avec le trajet le et plus optimisé pour faire. faire ça. Donc on fait beaucoup de travail de ce point de vue-là. Et après, la transition des véhicules, on a de plus en plus de véhicules électriques, notamment sur la flotte poids lourd, puisque c'est pas si simple la flotte poids lourd. On a reçu encore 75 véhicules poids lourd électriques. Donc c'est un investissement assez significatif pour le groupe.

  • Speaker #1

    J'imagine avec des grosses stations de recharge spécifiques.

  • Speaker #0

    Avec des grosses stations de recharge spécifiques. Et puis en fait, on a l'impression que le véhicule électrique maintenant, c'est hyper classique. On en voit partout dans la rue. Et en fait, pour les technologies de poids lourd, c'est encore relativement émergent. Tu voulais peut-être le scope 3 aussi ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu as de quoi m'en parler. Oui,

  • Speaker #0

    le scope 3, pareil. On est des ingénieurs, donc l'optimisation des processus. C'est comment on va faire pour garder notre linge le plus longtemps possible, donc réduire les cas de mauvaise utilisation, mais aussi réduire les pertes. de linge, on se rend compte que dans certains secteurs d'activité, on a beaucoup de pertes, notamment dans certains secteurs hôpitaux. On va ensuite travailler sur le produit en tant que tel. Donc là, c'est travailler avec le fournisseur pour voir si lui aussi peut travailler sur réduire ses propres émissions en termes d'efficacité énergétique, de décarbonation, en termes de matière, parce qu'on peut basculer sur des matières alternatives, mais il faut aussi comprendre les enjeux. Matière recyclée peut peut-être avoir une durée de vie un peu plus réduite, donc à faire de façon intelligente. Et le dernier point, c'est de travailler sur tout ce qui est transport, à la fois domicile-travail, mais aussi le transport des produits qu'on achète vers nos centres.

  • Speaker #1

    Par rapport aux fournisseurs, par exemple, si vous rencontrez des freins spécifiques parfois ?

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de discussion, en fait, et c'est aussi beaucoup mieux se connaître, en fait. C'est aussi l'opportunité de travailler différemment avec les fournisseurs. Sur la plupart de nos gros fournisseurs, on travaille avec eux parfois depuis plus de 40 ans. Donc, il y a mieux comprendre ce qu'eux font déjà, s'assurer qu'on le capte bien, et après, c'est définir les bons partenariats. Sur un sujet qui n'est pas le climat, mais si je te donne l'exemple... de ce qu'on fait sur l'eau avec nos fournisseurs de produits lessiviels. En fait, on a travaillé ensemble pour développer une nouvelle technologie de lessive qui nous aide à mettre en place dans nos différents centres. Et en fait, le contrat fait qu'on a développé ensemble, mais surtout, ils sont intéressés à la performance qu'on va atteindre dans nos usines. Donc, ils nous aident à mettre les nouveaux processus industriels, les nouveaux produits lessiviels, ils nous aident à adapter l'ensemble. Et en fait, à la fin, on est tous gagnants-gagnants. Ça nous aide à être plus respectueux, consommer moins d'eau et consommer moins d'énergie.

  • Speaker #1

    Justement, en parlant d'eau et d'énergie, qui sont vraiment des ressources clés dans votre activité, comment est-ce que vous travaillez à les optimiser pour limiter leur impact environnemental ?

  • Speaker #0

    On est plutôt une entreprise industrielle, même si on est une entreprise du service. On a la particularité avec notre modèle économique d'être une entreprise circulaire-services. Donc on est avant tout en train de donner un service, l'allocation de produits. Mais en fait, on a tout un outil industriel derrière. Et on a énormément d'ingénieurs. Et donc ces ingénieurs-là, au quotidien, ils regardent la performance des usines. Ils vont faire des audits sur site pour voir qu'est-ce qu'on peut améliorer. Ils font des partenariats, je t'en parlais tout à l'heure, avec des fournisseurs. pour voir ce qu'on peut faire. Et en gros, c'est à partir de là qu'on définit nos roadmaps et nos indicateurs. On a d'ailleurs ces indicateurs d'eau et de climat, qui sont très liés à l'énergie. Ils font partie de la politique financière du groupe. On a même de la rémunération d'un certain nombre de dirigeants du groupe. Donc c'est aussi des choses pour être sûr qu'on va bien les attendre et qu'on va bien dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour passer plus sur la partie sociétale, la sécurité et les conditions de travail sont des enjeux forts dans votre secteur. Comment est-ce que ELIS s'engage-t-elle pour garantir un environnement de travail sûr et inclusif à ses employés ?

  • Speaker #0

    Alors sur la santé et sécurité... c'est effectivement la priorité je pense de toute entreprise un peu industrielle. Donc on vise tous le zéro accident à long terme et à court terme on s'est fixé la baisse de moins 50%. Donc on progresse bien puisqu'on est à moins 30% en termes d'amélioration du taux de fréquence, donc de baisse du nombre d'accidents on va dire. Et après sur la devise politique RH, on en parlait tout à l'heure, on a 57 000 salariés et on a un business model qui est assez atypique. Donc on a tout un enjeu d'être à l'activité des talents, de rétention des talents et puis du coup de de diversité et d'inclusion. Il faut savoir que c'est vraiment des fondamentaux chez lui, cette notion de non-discrimination et d'égalité des chances. Quand on a quelqu'un chez nous, on veut s'assurer qu'on va le garder, surtout s'il est bon. Et donc il y a toute une logique de promotion interne et de développement. Il y a un certain nombre de membres du COMEX qui ont commencé dans les opérations commerciales. On a des exemples de patrons de business unit assez significatifs qui ont commencé ce qu'on appelle chez nous agent de service. C'est le livreur. qui est aussi agent commercial et donc qui sont aujourd'hui patrons de grosses business unit assez significatives. Il y a un vrai pari qui est fait sur les gens. Un autre exemple que j'aime bien donner, c'est le parcours d'intégration. Il y a quelques entreprises qui le font, mais je pense qu'on les compte sur le doigt d'une main. Tout salarié qui rejoint le groupe, quel qu'il soit, a ce qu'on appelle un parcours d'intégration. Donc ça va varier d'une journée pour quelqu'un qui va être en usine à plusieurs semaines pour un cadre dirigeant. Et en gros, l'idée, c'est que pendant ces semaines-là, on va sur les sites, on va trier du linge, on va accompagner un agent de service. on va rencontrer tous les gens avec qui on va être amené à travailler. Et en fait, c'est un temps ultra riche pour comprendre la culture de l'entreprise, pour comprendre le modèle économique, pour avoir aussi le mindset de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Une vision de 360.

  • Speaker #0

    Et une vision de 360. Là où il y a plein d'entreprises qui disent, oh là là, période d'essai, j'ai que 4 mois, il faut que j'en tire le maximum, là, ce n'est pas le principe, au contraire.

  • Speaker #1

    Et du coup, justement, comment est-ce que vous faites pour engager tous vos collaborateurs autour des questions

  • Speaker #0

    RSE ? Déjà, tu vois, cet ADN assez fort d'économie circulaire, il est présent un peu partout. Ça fait partie de notre raison d'être, ça fait partie de notre tagline circulaire, la vie civilisatoire. Mais au-delà de ça, on voit bien que le sujet RSE, c'est quand même relativement complexe. Et donc, c'est comment est-ce qu'on engage et comment est-ce qu'au-delà du top management qui est convaincu, comment est-ce qu'on engage tout le monde et comment est-ce qu'on arrive à toucher tout le monde. Et donc, ce qu'on fait notamment, c'est on fait la semaine du développement durable. Donc, c'est une semaine dans tous les sites du groupe. La même semaine, comme ça, ça fait des petites compétitions internes. C'est une semaine qui est dédiée à la RSE. Donc, ça veut dire que les opérations dans les centres, eh bien, ils vont avoir un petit événement, ils vont avoir des affiches. qui expliquent, je ne sais pas, qu'est-ce que c'est que le changement climatique, qu'est-ce que c'est que l'économie circulaire, quels sont les enjeux liés au gaspillage alimentaire, etc. Quelque chose d'assez pédagogique. Et ensuite, quelque chose qui invite à l'action, mais à leur échelle. Qu'est-ce qu'ils peuvent faire pour eux dans leur quotidien, s'ils le souhaitent, sur ces sujets-là, pour éclairer un peu le débat. Par exemple, la mobilité, on l'a fait, et donc ça explique un peu les différences d'impact entre différents types de mobilité. Après, ils décident d'agir ou pas, mais au moins leur apporter quelques clés de réflexion sur ces aspects-là. C'est une façon de toucher. tout le monde, indépendamment de leur fonction dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Quels sont vos objectifs stratégiques pour ELIS pour renforcer son impact positif sur l'environnement et la société dans les années à venir ?

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait donc ces analyses en cycle de vie qu'on fait de plus en plus pour montrer les bénéfices de l'économie circulaire. Il y a un enjeu pour nous, c'est au delà de démontrer les vertus de notre propre modèle, c'est aussi d'être capable de démontrer aux personnes de notre écosystème, que ça existe des entreprises circulaires, parce qu'on est toujours bloqués sur ces linéaires et on n'arrive pas à faire la bascule. On est un groupe profitable en croissance et on voit bien que l'économie circulaire fonctionne. Et il y a un autre sujet qui nous tient beaucoup. beaucoup à cœur, c'est la fondation ELIS dont je te parlais brièvement tout à l'heure qui est aujourd'hui en France et qui vient juste de s'internationaliser au Portugal et en Allemagne où en gros on retrouve ces valeurs de non-discrimination et d'égalité des chances et on accompagne typiquement en France des jeunes. jeunes bacheliers, mentionnent très bien le baccalauréat. Et donc, on va accompagner ces jeunes avec une bourse d'études et puis avec un salarié ELIS qui va un peu les coacher pendant toute la durée des études. Donc, c'est une autre façon de répliquer, d'apporter un petit peu d'impact positif à la société sur ces aspects-là. Et donc, on le développe de plus en plus. D'ailleurs, on fait la campagne. Si vous connaissez des jeunes qui rentrent dans les cases, n'hésitez pas. Fondation ELIS.

  • Speaker #1

    Pas sur la dernière question. de l'interview. Je te laisse me dire, pour toi, pourquoi c'est cool, la RSE ?

  • Speaker #0

    Alors, la RSE, d'abord, c'est challenging, parce qu'on arrive et on va voir les gens en leur disant ce que tu fais, c'est super. D'ailleurs, ça fonctionne. Mais il faut que tu le fasses différemment parce qu'en fait, sur le long terme, on va rencontrer des difficultés. Donc, il faut qu'on soit innovants maintenant pour trouver d'autres solutions. Donc, il y a un petit côté challenging, mais en même temps, c'est super cool parce que ça crée de l'envie, ça crée des nouvelles énergies, ça crée de l'innovation et en fait, c'est fun, la RSE. Et donc du coup, mais non, mais c'est vrai. Et ça peut fonctionner que si c'est fun, si on est sur une approche réglementaire stricto sensu. Certes, on fait avancer tout le monde et ça rattrape un peu tout le monde. Mais inversement, la RSE, c'est beaucoup plus. et il y a une possibilité de travailler en transversal sur des milliards de sujets et de travailler main dans la main pour si je dis pour un moment meilleur ça va faire peut-être un peu un peu galvaudé un peu too much mais vraiment l'ARSE c'est transversal c'est des nouveaux sujets en permanence c'est une opportunité unique de travailler avec plein de gens et d'avoir un impact donc c'est

  • Speaker #1

    fun l'ARSE Merci Claire

  • Speaker #0

    Merci

Transcription

  • Speaker #0

    Si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui je reçois Claire Bottineau, directrice RSE du groupe Élisse. Bonjour Claire, ravi de t'avoir aujourd'hui. On va commencer directement sur notre première question. Je te laisse un petit peu me parler de ton parcours. Comment est-ce que tu es arrivée à la direction de la RSE chez Élise ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai rejoint la RSE un peu naturellement à la suite de mes études. J'ai fait ingénieur et à l'issue de ça, je me suis dit que j'allais me spécialiser en RSE. Et donc, je suis partie étudier à Londres dans un master spécialisé. Et après ça... 7 ans de conseil en développement durable chez InstaNew, dans leur petit département à l'époque, qui est devenu bien gros aujourd'hui. Et puis j'ai eu envie de passer côté entreprise, donc j'ai rejoint le groupe BIC, les rasoirs, les briquets, les stylos. On a beaucoup travaillé sur tout ce qui était économie circulaire, intégration de matières recyclées, rechargeabilité. Et Élise toquait ma porte. Je me dis mais qui est Élise ? On connaît les camions, on connaît la bobine coton.

  • Speaker #1

    Je vois beaucoup passer.

  • Speaker #0

    Voilà, je vais quand même sur le site internet et là je découvre qu'en fait, ils font de l'économie circulaire, c'est leur business model, mais je n'en avais jamais entendu parler. Donc je me suis dit, il faut que j'aille chez eux, il faut que je comprenne comment ils en font, comment est-ce qu'on fait passer une entreprise à un modèle linéaire, à un modèle circulaire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a du coup motivée à travailler sur tous ces enjeux de durabilité et économie circulaire ?

  • Speaker #0

    On est quand même confrontés à beaucoup de sujets aujourd'hui, que ce soit sur les sujets environnementaux ou sociaux. Finalement, notamment sur l'aspect environnemental, on voit bien que l'économie circulaire, finalement, c'est un levier d'action. qui est incontournable et incroyable. Un chiffre que j'adore, c'est la fondation Anne-Marie Arthur, qui dit que si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme. 20% des émissions mondiales, on ne peut vraiment pas s'en passer. Donc on voit bien que si on fait transitionner toute l'économie... Et c'est un peu ce que poussent des réglementations type taxonomie. On a un gisement d'émissions de CO2 qu'on peut réduire qui est incroyable.

  • Speaker #1

    En ce qui concerne Élise, c'est vraiment un acteur majeur des services textiles, d'hygiène et de bien-être. Peux-tu nous présenter le groupe ?

  • Speaker #0

    Élise, c'est une entreprise française. On est cependant à l'international puisqu'on est dans 30 pays, essentiellement en Europe, mais aussi en Amérique latine et en Asie. On fait 4,6 milliards. de chiffre d'affaires. On a 500 sites industriels et 57 000 salariés. On est leader des services circulaires et on intervient en fait pour tout type de secteur d'activité, que ce soit l'industrie, le commerce, le service, l'hôtellerie, la restauration et pour toute... type de taille de client, de tout petit à très très gros. Et alors qu'est-ce qu'on fait ? C'est ça que tu vas me demander. En fait, notre business model, on était sur une approche linéaire, donc tech, make, waste. Donc je prends des ressources, je fais des produits, je les utilise. En général, dans la plupart des entreprises, c'est pas très longtemps et de suite, ça devient des déchets. Donc tech, make, waste. Et chez Elise, on a basculé dans l'entre-deux-guerres vers un modèle plus circulaire. Donc en fait, on ne vend pas des produits, on les loue. Et on a commencé sur le secteur du textile et on réplique ça sur plein d'autres... de typologie de produits, donc des tapis, des appareils sanitaires, des chiffonnettes industrielles, tout ce que tu peux louer de façon industrielle, on essaie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que maintenant tu peux nous parler plus en détail de la stratégie RSE d'Elysse ? Quels sont les engagements que vous avez en matière surtout de développement durable ?

  • Speaker #0

    L'ADN, le modèle économique du groupe, c'est vraiment de louer des produits plutôt que de les vendre, donc vraiment on a cette notion d'économie de la fonctionnalité, et on a tout intérêt du coup à ce que nos produits, on les garde très longtemps. Mais au-delà de ça, on s'est dotés d'un programme d'engagement, des objectifs qui couvrent bien sûr l'environnement avec des objectifs clés. climat, de réduction d'eau, de réduction d'énergie, des sujets sociaux, amélioration des taux de fréquence dans nos usines, promotion des salariés, et puis aussi sur des sujets sociétaux. On a une fondation en France, et on a la vocation de l'internationaliser pour accroître l'impact partout dans les pays où on est présent. Notre feuille de route se termine à fin 2025, mais on a anticipé quelque part, et donc on s'est fixé des objectifs climat alignés avec les accords de Paris, dont on fête les 10 ans en ce moment. eh bien, du coup, on s'est fixé de réduire nos émissions. d'émission du Scop 1 et 2, c'est les émissions liées à l'énergie de presque 50% entre 2019 et 2030, et puis de moins 28% sur ce qui est Scope 3, donc lié justement à l'achat des produits, de textiles, de services, tout ce qui est transport.

  • Speaker #1

    Justement, tu parlais vraiment de votre modèle de location plutôt que de vente. En quoi ce modèle contribue à la réduction des déchets et l'empreinte environnementale ?

  • Speaker #0

    Nous, l'objectif, c'est vraiment de louer les produits et les garder en utilisation. Qu'est-ce que ça veut dire en pratique ? C'est-à-dire que dans la première étape, on va designer les produits, les concevoir pour qu'ils puissent durer le plus longtemps, on va faire des tests de résistance au lavage, à les Ausha, etc. On va aussi s'assurer qu'ils sont réparables. C'est plus facile de changer une fermeture éclair que de racheter un pantalon. Enfin, ce n'est pas plus facile, mais c'est mieux. Et ensuite, on va leur faire faire plein de boucles. Donc la première boucle, ça va être de mutualiser les produits, par exemple, entre différents clients, ce qui fait que si un client s'en va On va délogoter et délogoter les produits. On a aussi du reconditionnement sur tout ce qui est appareil sanitaire. On va désosser, repeindre, mettre des nouvelles parties. Et puis on fait un peu de réutilisation. Donc le vieux drap, on va le mettre en petits morceaux, on va faire des chiffons qu'on va proposer à location. Ou à la fameuse bobine blanche dans les bureaux, qui est un peu sale, un peu ternie. Elle n'est plus trop adéquate pour les bureaux. Par contre, les garagistes sont enchantés de pouvoir... s'essuient les mains dessus, donc on la teint en bleu pour bien la séparer. Et recyclage, puisque c'était ta question, on travaille sur cette dernière boucle. On essaie de faire de nouveaux textiles à partir de textiles.

  • Speaker #1

    Concernant les bénéfices de ce modèle, vous avez fait des évaluations sur la partie recyclage ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, parce qu'on est tous convaincus des bénéfices de l'économie circulaire, mais en fait, on manque de preuves. On faisait partie d'ailleurs d'une coalition qui s'appelait la mesure de la circularité, où l'idée, c'était de voir quels sont un peu les KPI. les indicateurs qu'on peut mettre en place pour mesurer. Donc il y a des indicateurs d'état, de performance, par exemple notre pourcentage chiffre d'affaires aligné à la taxonomie sur ces sujets-là. Et il y a des indicateurs plus liés aux bénéfices de ce modèle. Et donc on a fait ce qu'on appelle des analyses en cycle de vie. On regarde l'ensemble du cycle de vie, l'extraction des matières premières jusqu'à la fin de vie. On compare deux modèles. Et donc on essaie d'en faire de plus en plus pour qu'on puisse aussi démontrer ces bénéfices de ce modèle circulaire. Alors chez nous, bien sûr, mais l'idée c'est aussi pour tous les autres qui opèrent sur ces aspects-là pour pouvoir essayer de promouvoir et d'engager un maximum d'entreprises dans la circularité. On compare un vêtement de travail en location-entretien, donc ce qu'on fait, on l'achète, on le sélectionne, on le lave, on l'entretient, avec un produit où, en gros, c'est l'entreprise qui va l'acheter et va le mettre à disposition de ses clients, plutôt de ses salariés. Et en fait, on voit qu'on a moins 35 % d'émissions de CO2, ce qui est quand même significatif, et entre 50 et 60 % sur la réduction de la consommation d'eau. Donc c'est énorme. Comment ça s'explique ? en fait on va... réparer, réutiliser le produit, donc on va pouvoir le garder en utilisation. Là, ou dans un autre cas, on va être plutôt sur une dotation systématique. Et puis après, il y a aussi une logique d'efficacité des processus industriels. On a des équipes d'ingénieurs qui travaillent tous les jours à revoir les processus, les optimiser, qui recherchent des nouvelles technologies, qui font des partenariats avec les fournisseurs pour améliorer l'état de l'art. Donc non, ça ne tombe pas du ciel.

  • Speaker #1

    Quelles actions Élise met en place pour réduire son empreinte carbone, notamment sur les scopes 1 et 2, et celui de le scope 3 que tu viens de nous parler ?

  • Speaker #0

    Chez nous, c'est principalement... justement, les consommations d'énergie thermique, donc gaz, biomasse, etc., dans les blanchisseries et la flotte logistique. Et là, on va avoir trois piliers pour la réduction. La meilleure énergie, c'est celle qu'on ne consomme pas. Donc, le premier pilier, c'est l'efficacité énergétique. Donc, comment est-ce qu'on peut améliorer ça, aller encore plus loin ? Le deuxième pilier, ça va être la décarbonation. On va regarder, par exemple, si on peut mettre plus de panneaux solaires, on peut basculer sur de la biomasse. Par exemple, on utilise beaucoup de biomasse au Brésil. Essentiellement, en fait, tous nos sites sont à de la biomasse. C'est des résidus de biomasse, d'autres processus. agricole, industrielle. En revanche, on ne fait pas du tout en Europe. Donc, essayer de comprendre s'il y a des enjeux de densification, de contraintes opérationnelles, réglementaires, quels sont les gisements. Donc, on va faire des pilotes pour voir et pour pouvoir avancer le cas échéant sur le sujet. Et le troisième pilier, c'est sur la logistique avec, pareil, une logique d'optimisation de ce qu'on appelle, nous, chez les tournées. C'est-à-dire que quand on fait une livraison, en gros, on ne va pas livrer un client, on va livrer plein de clients. Et donc, notre objectif, c'est d'avoir le camion le plus rempli possible à l'aller comme au retour et avec le trajet le et plus optimisé pour faire. faire ça. Donc on fait beaucoup de travail de ce point de vue-là. Et après, la transition des véhicules, on a de plus en plus de véhicules électriques, notamment sur la flotte poids lourd, puisque c'est pas si simple la flotte poids lourd. On a reçu encore 75 véhicules poids lourd électriques. Donc c'est un investissement assez significatif pour le groupe.

  • Speaker #1

    J'imagine avec des grosses stations de recharge spécifiques.

  • Speaker #0

    Avec des grosses stations de recharge spécifiques. Et puis en fait, on a l'impression que le véhicule électrique maintenant, c'est hyper classique. On en voit partout dans la rue. Et en fait, pour les technologies de poids lourd, c'est encore relativement émergent. Tu voulais peut-être le scope 3 aussi ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu as de quoi m'en parler. Oui,

  • Speaker #0

    le scope 3, pareil. On est des ingénieurs, donc l'optimisation des processus. C'est comment on va faire pour garder notre linge le plus longtemps possible, donc réduire les cas de mauvaise utilisation, mais aussi réduire les pertes. de linge, on se rend compte que dans certains secteurs d'activité, on a beaucoup de pertes, notamment dans certains secteurs hôpitaux. On va ensuite travailler sur le produit en tant que tel. Donc là, c'est travailler avec le fournisseur pour voir si lui aussi peut travailler sur réduire ses propres émissions en termes d'efficacité énergétique, de décarbonation, en termes de matière, parce qu'on peut basculer sur des matières alternatives, mais il faut aussi comprendre les enjeux. Matière recyclée peut peut-être avoir une durée de vie un peu plus réduite, donc à faire de façon intelligente. Et le dernier point, c'est de travailler sur tout ce qui est transport, à la fois domicile-travail, mais aussi le transport des produits qu'on achète vers nos centres.

  • Speaker #1

    Par rapport aux fournisseurs, par exemple, si vous rencontrez des freins spécifiques parfois ?

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de discussion, en fait, et c'est aussi beaucoup mieux se connaître, en fait. C'est aussi l'opportunité de travailler différemment avec les fournisseurs. Sur la plupart de nos gros fournisseurs, on travaille avec eux parfois depuis plus de 40 ans. Donc, il y a mieux comprendre ce qu'eux font déjà, s'assurer qu'on le capte bien, et après, c'est définir les bons partenariats. Sur un sujet qui n'est pas le climat, mais si je te donne l'exemple... de ce qu'on fait sur l'eau avec nos fournisseurs de produits lessiviels. En fait, on a travaillé ensemble pour développer une nouvelle technologie de lessive qui nous aide à mettre en place dans nos différents centres. Et en fait, le contrat fait qu'on a développé ensemble, mais surtout, ils sont intéressés à la performance qu'on va atteindre dans nos usines. Donc, ils nous aident à mettre les nouveaux processus industriels, les nouveaux produits lessiviels, ils nous aident à adapter l'ensemble. Et en fait, à la fin, on est tous gagnants-gagnants. Ça nous aide à être plus respectueux, consommer moins d'eau et consommer moins d'énergie.

  • Speaker #1

    Justement, en parlant d'eau et d'énergie, qui sont vraiment des ressources clés dans votre activité, comment est-ce que vous travaillez à les optimiser pour limiter leur impact environnemental ?

  • Speaker #0

    On est plutôt une entreprise industrielle, même si on est une entreprise du service. On a la particularité avec notre modèle économique d'être une entreprise circulaire-services. Donc on est avant tout en train de donner un service, l'allocation de produits. Mais en fait, on a tout un outil industriel derrière. Et on a énormément d'ingénieurs. Et donc ces ingénieurs-là, au quotidien, ils regardent la performance des usines. Ils vont faire des audits sur site pour voir qu'est-ce qu'on peut améliorer. Ils font des partenariats, je t'en parlais tout à l'heure, avec des fournisseurs. pour voir ce qu'on peut faire. Et en gros, c'est à partir de là qu'on définit nos roadmaps et nos indicateurs. On a d'ailleurs ces indicateurs d'eau et de climat, qui sont très liés à l'énergie. Ils font partie de la politique financière du groupe. On a même de la rémunération d'un certain nombre de dirigeants du groupe. Donc c'est aussi des choses pour être sûr qu'on va bien les attendre et qu'on va bien dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour passer plus sur la partie sociétale, la sécurité et les conditions de travail sont des enjeux forts dans votre secteur. Comment est-ce que ELIS s'engage-t-elle pour garantir un environnement de travail sûr et inclusif à ses employés ?

  • Speaker #0

    Alors sur la santé et sécurité... c'est effectivement la priorité je pense de toute entreprise un peu industrielle. Donc on vise tous le zéro accident à long terme et à court terme on s'est fixé la baisse de moins 50%. Donc on progresse bien puisqu'on est à moins 30% en termes d'amélioration du taux de fréquence, donc de baisse du nombre d'accidents on va dire. Et après sur la devise politique RH, on en parlait tout à l'heure, on a 57 000 salariés et on a un business model qui est assez atypique. Donc on a tout un enjeu d'être à l'activité des talents, de rétention des talents et puis du coup de de diversité et d'inclusion. Il faut savoir que c'est vraiment des fondamentaux chez lui, cette notion de non-discrimination et d'égalité des chances. Quand on a quelqu'un chez nous, on veut s'assurer qu'on va le garder, surtout s'il est bon. Et donc il y a toute une logique de promotion interne et de développement. Il y a un certain nombre de membres du COMEX qui ont commencé dans les opérations commerciales. On a des exemples de patrons de business unit assez significatifs qui ont commencé ce qu'on appelle chez nous agent de service. C'est le livreur. qui est aussi agent commercial et donc qui sont aujourd'hui patrons de grosses business unit assez significatives. Il y a un vrai pari qui est fait sur les gens. Un autre exemple que j'aime bien donner, c'est le parcours d'intégration. Il y a quelques entreprises qui le font, mais je pense qu'on les compte sur le doigt d'une main. Tout salarié qui rejoint le groupe, quel qu'il soit, a ce qu'on appelle un parcours d'intégration. Donc ça va varier d'une journée pour quelqu'un qui va être en usine à plusieurs semaines pour un cadre dirigeant. Et en gros, l'idée, c'est que pendant ces semaines-là, on va sur les sites, on va trier du linge, on va accompagner un agent de service. on va rencontrer tous les gens avec qui on va être amené à travailler. Et en fait, c'est un temps ultra riche pour comprendre la culture de l'entreprise, pour comprendre le modèle économique, pour avoir aussi le mindset de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Une vision de 360.

  • Speaker #0

    Et une vision de 360. Là où il y a plein d'entreprises qui disent, oh là là, période d'essai, j'ai que 4 mois, il faut que j'en tire le maximum, là, ce n'est pas le principe, au contraire.

  • Speaker #1

    Et du coup, justement, comment est-ce que vous faites pour engager tous vos collaborateurs autour des questions

  • Speaker #0

    RSE ? Déjà, tu vois, cet ADN assez fort d'économie circulaire, il est présent un peu partout. Ça fait partie de notre raison d'être, ça fait partie de notre tagline circulaire, la vie civilisatoire. Mais au-delà de ça, on voit bien que le sujet RSE, c'est quand même relativement complexe. Et donc, c'est comment est-ce qu'on engage et comment est-ce qu'au-delà du top management qui est convaincu, comment est-ce qu'on engage tout le monde et comment est-ce qu'on arrive à toucher tout le monde. Et donc, ce qu'on fait notamment, c'est on fait la semaine du développement durable. Donc, c'est une semaine dans tous les sites du groupe. La même semaine, comme ça, ça fait des petites compétitions internes. C'est une semaine qui est dédiée à la RSE. Donc, ça veut dire que les opérations dans les centres, eh bien, ils vont avoir un petit événement, ils vont avoir des affiches. qui expliquent, je ne sais pas, qu'est-ce que c'est que le changement climatique, qu'est-ce que c'est que l'économie circulaire, quels sont les enjeux liés au gaspillage alimentaire, etc. Quelque chose d'assez pédagogique. Et ensuite, quelque chose qui invite à l'action, mais à leur échelle. Qu'est-ce qu'ils peuvent faire pour eux dans leur quotidien, s'ils le souhaitent, sur ces sujets-là, pour éclairer un peu le débat. Par exemple, la mobilité, on l'a fait, et donc ça explique un peu les différences d'impact entre différents types de mobilité. Après, ils décident d'agir ou pas, mais au moins leur apporter quelques clés de réflexion sur ces aspects-là. C'est une façon de toucher. tout le monde, indépendamment de leur fonction dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Quels sont vos objectifs stratégiques pour ELIS pour renforcer son impact positif sur l'environnement et la société dans les années à venir ?

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait donc ces analyses en cycle de vie qu'on fait de plus en plus pour montrer les bénéfices de l'économie circulaire. Il y a un enjeu pour nous, c'est au delà de démontrer les vertus de notre propre modèle, c'est aussi d'être capable de démontrer aux personnes de notre écosystème, que ça existe des entreprises circulaires, parce qu'on est toujours bloqués sur ces linéaires et on n'arrive pas à faire la bascule. On est un groupe profitable en croissance et on voit bien que l'économie circulaire fonctionne. Et il y a un autre sujet qui nous tient beaucoup. beaucoup à cœur, c'est la fondation ELIS dont je te parlais brièvement tout à l'heure qui est aujourd'hui en France et qui vient juste de s'internationaliser au Portugal et en Allemagne où en gros on retrouve ces valeurs de non-discrimination et d'égalité des chances et on accompagne typiquement en France des jeunes. jeunes bacheliers, mentionnent très bien le baccalauréat. Et donc, on va accompagner ces jeunes avec une bourse d'études et puis avec un salarié ELIS qui va un peu les coacher pendant toute la durée des études. Donc, c'est une autre façon de répliquer, d'apporter un petit peu d'impact positif à la société sur ces aspects-là. Et donc, on le développe de plus en plus. D'ailleurs, on fait la campagne. Si vous connaissez des jeunes qui rentrent dans les cases, n'hésitez pas. Fondation ELIS.

  • Speaker #1

    Pas sur la dernière question. de l'interview. Je te laisse me dire, pour toi, pourquoi c'est cool, la RSE ?

  • Speaker #0

    Alors, la RSE, d'abord, c'est challenging, parce qu'on arrive et on va voir les gens en leur disant ce que tu fais, c'est super. D'ailleurs, ça fonctionne. Mais il faut que tu le fasses différemment parce qu'en fait, sur le long terme, on va rencontrer des difficultés. Donc, il faut qu'on soit innovants maintenant pour trouver d'autres solutions. Donc, il y a un petit côté challenging, mais en même temps, c'est super cool parce que ça crée de l'envie, ça crée des nouvelles énergies, ça crée de l'innovation et en fait, c'est fun, la RSE. Et donc du coup, mais non, mais c'est vrai. Et ça peut fonctionner que si c'est fun, si on est sur une approche réglementaire stricto sensu. Certes, on fait avancer tout le monde et ça rattrape un peu tout le monde. Mais inversement, la RSE, c'est beaucoup plus. et il y a une possibilité de travailler en transversal sur des milliards de sujets et de travailler main dans la main pour si je dis pour un moment meilleur ça va faire peut-être un peu un peu galvaudé un peu too much mais vraiment l'ARSE c'est transversal c'est des nouveaux sujets en permanence c'est une opportunité unique de travailler avec plein de gens et d'avoir un impact donc c'est

  • Speaker #1

    fun l'ARSE Merci Claire

  • Speaker #0

    Merci

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  • Speaker #0

    Si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui je reçois Claire Bottineau, directrice RSE du groupe Élisse. Bonjour Claire, ravi de t'avoir aujourd'hui. On va commencer directement sur notre première question. Je te laisse un petit peu me parler de ton parcours. Comment est-ce que tu es arrivée à la direction de la RSE chez Élise ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai rejoint la RSE un peu naturellement à la suite de mes études. J'ai fait ingénieur et à l'issue de ça, je me suis dit que j'allais me spécialiser en RSE. Et donc, je suis partie étudier à Londres dans un master spécialisé. Et après ça... 7 ans de conseil en développement durable chez InstaNew, dans leur petit département à l'époque, qui est devenu bien gros aujourd'hui. Et puis j'ai eu envie de passer côté entreprise, donc j'ai rejoint le groupe BIC, les rasoirs, les briquets, les stylos. On a beaucoup travaillé sur tout ce qui était économie circulaire, intégration de matières recyclées, rechargeabilité. Et Élise toquait ma porte. Je me dis mais qui est Élise ? On connaît les camions, on connaît la bobine coton.

  • Speaker #1

    Je vois beaucoup passer.

  • Speaker #0

    Voilà, je vais quand même sur le site internet et là je découvre qu'en fait, ils font de l'économie circulaire, c'est leur business model, mais je n'en avais jamais entendu parler. Donc je me suis dit, il faut que j'aille chez eux, il faut que je comprenne comment ils en font, comment est-ce qu'on fait passer une entreprise à un modèle linéaire, à un modèle circulaire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a du coup motivée à travailler sur tous ces enjeux de durabilité et économie circulaire ?

  • Speaker #0

    On est quand même confrontés à beaucoup de sujets aujourd'hui, que ce soit sur les sujets environnementaux ou sociaux. Finalement, notamment sur l'aspect environnemental, on voit bien que l'économie circulaire, finalement, c'est un levier d'action. qui est incontournable et incroyable. Un chiffre que j'adore, c'est la fondation Anne-Marie Arthur, qui dit que si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme. 20% des émissions mondiales, on ne peut vraiment pas s'en passer. Donc on voit bien que si on fait transitionner toute l'économie... Et c'est un peu ce que poussent des réglementations type taxonomie. On a un gisement d'émissions de CO2 qu'on peut réduire qui est incroyable.

  • Speaker #1

    En ce qui concerne Élise, c'est vraiment un acteur majeur des services textiles, d'hygiène et de bien-être. Peux-tu nous présenter le groupe ?

  • Speaker #0

    Élise, c'est une entreprise française. On est cependant à l'international puisqu'on est dans 30 pays, essentiellement en Europe, mais aussi en Amérique latine et en Asie. On fait 4,6 milliards. de chiffre d'affaires. On a 500 sites industriels et 57 000 salariés. On est leader des services circulaires et on intervient en fait pour tout type de secteur d'activité, que ce soit l'industrie, le commerce, le service, l'hôtellerie, la restauration et pour toute... type de taille de client, de tout petit à très très gros. Et alors qu'est-ce qu'on fait ? C'est ça que tu vas me demander. En fait, notre business model, on était sur une approche linéaire, donc tech, make, waste. Donc je prends des ressources, je fais des produits, je les utilise. En général, dans la plupart des entreprises, c'est pas très longtemps et de suite, ça devient des déchets. Donc tech, make, waste. Et chez Elise, on a basculé dans l'entre-deux-guerres vers un modèle plus circulaire. Donc en fait, on ne vend pas des produits, on les loue. Et on a commencé sur le secteur du textile et on réplique ça sur plein d'autres... de typologie de produits, donc des tapis, des appareils sanitaires, des chiffonnettes industrielles, tout ce que tu peux louer de façon industrielle, on essaie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que maintenant tu peux nous parler plus en détail de la stratégie RSE d'Elysse ? Quels sont les engagements que vous avez en matière surtout de développement durable ?

  • Speaker #0

    L'ADN, le modèle économique du groupe, c'est vraiment de louer des produits plutôt que de les vendre, donc vraiment on a cette notion d'économie de la fonctionnalité, et on a tout intérêt du coup à ce que nos produits, on les garde très longtemps. Mais au-delà de ça, on s'est dotés d'un programme d'engagement, des objectifs qui couvrent bien sûr l'environnement avec des objectifs clés. climat, de réduction d'eau, de réduction d'énergie, des sujets sociaux, amélioration des taux de fréquence dans nos usines, promotion des salariés, et puis aussi sur des sujets sociétaux. On a une fondation en France, et on a la vocation de l'internationaliser pour accroître l'impact partout dans les pays où on est présent. Notre feuille de route se termine à fin 2025, mais on a anticipé quelque part, et donc on s'est fixé des objectifs climat alignés avec les accords de Paris, dont on fête les 10 ans en ce moment. eh bien, du coup, on s'est fixé de réduire nos émissions. d'émission du Scop 1 et 2, c'est les émissions liées à l'énergie de presque 50% entre 2019 et 2030, et puis de moins 28% sur ce qui est Scope 3, donc lié justement à l'achat des produits, de textiles, de services, tout ce qui est transport.

  • Speaker #1

    Justement, tu parlais vraiment de votre modèle de location plutôt que de vente. En quoi ce modèle contribue à la réduction des déchets et l'empreinte environnementale ?

  • Speaker #0

    Nous, l'objectif, c'est vraiment de louer les produits et les garder en utilisation. Qu'est-ce que ça veut dire en pratique ? C'est-à-dire que dans la première étape, on va designer les produits, les concevoir pour qu'ils puissent durer le plus longtemps, on va faire des tests de résistance au lavage, à les Ausha, etc. On va aussi s'assurer qu'ils sont réparables. C'est plus facile de changer une fermeture éclair que de racheter un pantalon. Enfin, ce n'est pas plus facile, mais c'est mieux. Et ensuite, on va leur faire faire plein de boucles. Donc la première boucle, ça va être de mutualiser les produits, par exemple, entre différents clients, ce qui fait que si un client s'en va On va délogoter et délogoter les produits. On a aussi du reconditionnement sur tout ce qui est appareil sanitaire. On va désosser, repeindre, mettre des nouvelles parties. Et puis on fait un peu de réutilisation. Donc le vieux drap, on va le mettre en petits morceaux, on va faire des chiffons qu'on va proposer à location. Ou à la fameuse bobine blanche dans les bureaux, qui est un peu sale, un peu ternie. Elle n'est plus trop adéquate pour les bureaux. Par contre, les garagistes sont enchantés de pouvoir... s'essuient les mains dessus, donc on la teint en bleu pour bien la séparer. Et recyclage, puisque c'était ta question, on travaille sur cette dernière boucle. On essaie de faire de nouveaux textiles à partir de textiles.

  • Speaker #1

    Concernant les bénéfices de ce modèle, vous avez fait des évaluations sur la partie recyclage ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, parce qu'on est tous convaincus des bénéfices de l'économie circulaire, mais en fait, on manque de preuves. On faisait partie d'ailleurs d'une coalition qui s'appelait la mesure de la circularité, où l'idée, c'était de voir quels sont un peu les KPI. les indicateurs qu'on peut mettre en place pour mesurer. Donc il y a des indicateurs d'état, de performance, par exemple notre pourcentage chiffre d'affaires aligné à la taxonomie sur ces sujets-là. Et il y a des indicateurs plus liés aux bénéfices de ce modèle. Et donc on a fait ce qu'on appelle des analyses en cycle de vie. On regarde l'ensemble du cycle de vie, l'extraction des matières premières jusqu'à la fin de vie. On compare deux modèles. Et donc on essaie d'en faire de plus en plus pour qu'on puisse aussi démontrer ces bénéfices de ce modèle circulaire. Alors chez nous, bien sûr, mais l'idée c'est aussi pour tous les autres qui opèrent sur ces aspects-là pour pouvoir essayer de promouvoir et d'engager un maximum d'entreprises dans la circularité. On compare un vêtement de travail en location-entretien, donc ce qu'on fait, on l'achète, on le sélectionne, on le lave, on l'entretient, avec un produit où, en gros, c'est l'entreprise qui va l'acheter et va le mettre à disposition de ses clients, plutôt de ses salariés. Et en fait, on voit qu'on a moins 35 % d'émissions de CO2, ce qui est quand même significatif, et entre 50 et 60 % sur la réduction de la consommation d'eau. Donc c'est énorme. Comment ça s'explique ? en fait on va... réparer, réutiliser le produit, donc on va pouvoir le garder en utilisation. Là, ou dans un autre cas, on va être plutôt sur une dotation systématique. Et puis après, il y a aussi une logique d'efficacité des processus industriels. On a des équipes d'ingénieurs qui travaillent tous les jours à revoir les processus, les optimiser, qui recherchent des nouvelles technologies, qui font des partenariats avec les fournisseurs pour améliorer l'état de l'art. Donc non, ça ne tombe pas du ciel.

  • Speaker #1

    Quelles actions Élise met en place pour réduire son empreinte carbone, notamment sur les scopes 1 et 2, et celui de le scope 3 que tu viens de nous parler ?

  • Speaker #0

    Chez nous, c'est principalement... justement, les consommations d'énergie thermique, donc gaz, biomasse, etc., dans les blanchisseries et la flotte logistique. Et là, on va avoir trois piliers pour la réduction. La meilleure énergie, c'est celle qu'on ne consomme pas. Donc, le premier pilier, c'est l'efficacité énergétique. Donc, comment est-ce qu'on peut améliorer ça, aller encore plus loin ? Le deuxième pilier, ça va être la décarbonation. On va regarder, par exemple, si on peut mettre plus de panneaux solaires, on peut basculer sur de la biomasse. Par exemple, on utilise beaucoup de biomasse au Brésil. Essentiellement, en fait, tous nos sites sont à de la biomasse. C'est des résidus de biomasse, d'autres processus. agricole, industrielle. En revanche, on ne fait pas du tout en Europe. Donc, essayer de comprendre s'il y a des enjeux de densification, de contraintes opérationnelles, réglementaires, quels sont les gisements. Donc, on va faire des pilotes pour voir et pour pouvoir avancer le cas échéant sur le sujet. Et le troisième pilier, c'est sur la logistique avec, pareil, une logique d'optimisation de ce qu'on appelle, nous, chez les tournées. C'est-à-dire que quand on fait une livraison, en gros, on ne va pas livrer un client, on va livrer plein de clients. Et donc, notre objectif, c'est d'avoir le camion le plus rempli possible à l'aller comme au retour et avec le trajet le et plus optimisé pour faire. faire ça. Donc on fait beaucoup de travail de ce point de vue-là. Et après, la transition des véhicules, on a de plus en plus de véhicules électriques, notamment sur la flotte poids lourd, puisque c'est pas si simple la flotte poids lourd. On a reçu encore 75 véhicules poids lourd électriques. Donc c'est un investissement assez significatif pour le groupe.

  • Speaker #1

    J'imagine avec des grosses stations de recharge spécifiques.

  • Speaker #0

    Avec des grosses stations de recharge spécifiques. Et puis en fait, on a l'impression que le véhicule électrique maintenant, c'est hyper classique. On en voit partout dans la rue. Et en fait, pour les technologies de poids lourd, c'est encore relativement émergent. Tu voulais peut-être le scope 3 aussi ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu as de quoi m'en parler. Oui,

  • Speaker #0

    le scope 3, pareil. On est des ingénieurs, donc l'optimisation des processus. C'est comment on va faire pour garder notre linge le plus longtemps possible, donc réduire les cas de mauvaise utilisation, mais aussi réduire les pertes. de linge, on se rend compte que dans certains secteurs d'activité, on a beaucoup de pertes, notamment dans certains secteurs hôpitaux. On va ensuite travailler sur le produit en tant que tel. Donc là, c'est travailler avec le fournisseur pour voir si lui aussi peut travailler sur réduire ses propres émissions en termes d'efficacité énergétique, de décarbonation, en termes de matière, parce qu'on peut basculer sur des matières alternatives, mais il faut aussi comprendre les enjeux. Matière recyclée peut peut-être avoir une durée de vie un peu plus réduite, donc à faire de façon intelligente. Et le dernier point, c'est de travailler sur tout ce qui est transport, à la fois domicile-travail, mais aussi le transport des produits qu'on achète vers nos centres.

  • Speaker #1

    Par rapport aux fournisseurs, par exemple, si vous rencontrez des freins spécifiques parfois ?

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de discussion, en fait, et c'est aussi beaucoup mieux se connaître, en fait. C'est aussi l'opportunité de travailler différemment avec les fournisseurs. Sur la plupart de nos gros fournisseurs, on travaille avec eux parfois depuis plus de 40 ans. Donc, il y a mieux comprendre ce qu'eux font déjà, s'assurer qu'on le capte bien, et après, c'est définir les bons partenariats. Sur un sujet qui n'est pas le climat, mais si je te donne l'exemple... de ce qu'on fait sur l'eau avec nos fournisseurs de produits lessiviels. En fait, on a travaillé ensemble pour développer une nouvelle technologie de lessive qui nous aide à mettre en place dans nos différents centres. Et en fait, le contrat fait qu'on a développé ensemble, mais surtout, ils sont intéressés à la performance qu'on va atteindre dans nos usines. Donc, ils nous aident à mettre les nouveaux processus industriels, les nouveaux produits lessiviels, ils nous aident à adapter l'ensemble. Et en fait, à la fin, on est tous gagnants-gagnants. Ça nous aide à être plus respectueux, consommer moins d'eau et consommer moins d'énergie.

  • Speaker #1

    Justement, en parlant d'eau et d'énergie, qui sont vraiment des ressources clés dans votre activité, comment est-ce que vous travaillez à les optimiser pour limiter leur impact environnemental ?

  • Speaker #0

    On est plutôt une entreprise industrielle, même si on est une entreprise du service. On a la particularité avec notre modèle économique d'être une entreprise circulaire-services. Donc on est avant tout en train de donner un service, l'allocation de produits. Mais en fait, on a tout un outil industriel derrière. Et on a énormément d'ingénieurs. Et donc ces ingénieurs-là, au quotidien, ils regardent la performance des usines. Ils vont faire des audits sur site pour voir qu'est-ce qu'on peut améliorer. Ils font des partenariats, je t'en parlais tout à l'heure, avec des fournisseurs. pour voir ce qu'on peut faire. Et en gros, c'est à partir de là qu'on définit nos roadmaps et nos indicateurs. On a d'ailleurs ces indicateurs d'eau et de climat, qui sont très liés à l'énergie. Ils font partie de la politique financière du groupe. On a même de la rémunération d'un certain nombre de dirigeants du groupe. Donc c'est aussi des choses pour être sûr qu'on va bien les attendre et qu'on va bien dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour passer plus sur la partie sociétale, la sécurité et les conditions de travail sont des enjeux forts dans votre secteur. Comment est-ce que ELIS s'engage-t-elle pour garantir un environnement de travail sûr et inclusif à ses employés ?

  • Speaker #0

    Alors sur la santé et sécurité... c'est effectivement la priorité je pense de toute entreprise un peu industrielle. Donc on vise tous le zéro accident à long terme et à court terme on s'est fixé la baisse de moins 50%. Donc on progresse bien puisqu'on est à moins 30% en termes d'amélioration du taux de fréquence, donc de baisse du nombre d'accidents on va dire. Et après sur la devise politique RH, on en parlait tout à l'heure, on a 57 000 salariés et on a un business model qui est assez atypique. Donc on a tout un enjeu d'être à l'activité des talents, de rétention des talents et puis du coup de de diversité et d'inclusion. Il faut savoir que c'est vraiment des fondamentaux chez lui, cette notion de non-discrimination et d'égalité des chances. Quand on a quelqu'un chez nous, on veut s'assurer qu'on va le garder, surtout s'il est bon. Et donc il y a toute une logique de promotion interne et de développement. Il y a un certain nombre de membres du COMEX qui ont commencé dans les opérations commerciales. On a des exemples de patrons de business unit assez significatifs qui ont commencé ce qu'on appelle chez nous agent de service. C'est le livreur. qui est aussi agent commercial et donc qui sont aujourd'hui patrons de grosses business unit assez significatives. Il y a un vrai pari qui est fait sur les gens. Un autre exemple que j'aime bien donner, c'est le parcours d'intégration. Il y a quelques entreprises qui le font, mais je pense qu'on les compte sur le doigt d'une main. Tout salarié qui rejoint le groupe, quel qu'il soit, a ce qu'on appelle un parcours d'intégration. Donc ça va varier d'une journée pour quelqu'un qui va être en usine à plusieurs semaines pour un cadre dirigeant. Et en gros, l'idée, c'est que pendant ces semaines-là, on va sur les sites, on va trier du linge, on va accompagner un agent de service. on va rencontrer tous les gens avec qui on va être amené à travailler. Et en fait, c'est un temps ultra riche pour comprendre la culture de l'entreprise, pour comprendre le modèle économique, pour avoir aussi le mindset de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Une vision de 360.

  • Speaker #0

    Et une vision de 360. Là où il y a plein d'entreprises qui disent, oh là là, période d'essai, j'ai que 4 mois, il faut que j'en tire le maximum, là, ce n'est pas le principe, au contraire.

  • Speaker #1

    Et du coup, justement, comment est-ce que vous faites pour engager tous vos collaborateurs autour des questions

  • Speaker #0

    RSE ? Déjà, tu vois, cet ADN assez fort d'économie circulaire, il est présent un peu partout. Ça fait partie de notre raison d'être, ça fait partie de notre tagline circulaire, la vie civilisatoire. Mais au-delà de ça, on voit bien que le sujet RSE, c'est quand même relativement complexe. Et donc, c'est comment est-ce qu'on engage et comment est-ce qu'au-delà du top management qui est convaincu, comment est-ce qu'on engage tout le monde et comment est-ce qu'on arrive à toucher tout le monde. Et donc, ce qu'on fait notamment, c'est on fait la semaine du développement durable. Donc, c'est une semaine dans tous les sites du groupe. La même semaine, comme ça, ça fait des petites compétitions internes. C'est une semaine qui est dédiée à la RSE. Donc, ça veut dire que les opérations dans les centres, eh bien, ils vont avoir un petit événement, ils vont avoir des affiches. qui expliquent, je ne sais pas, qu'est-ce que c'est que le changement climatique, qu'est-ce que c'est que l'économie circulaire, quels sont les enjeux liés au gaspillage alimentaire, etc. Quelque chose d'assez pédagogique. Et ensuite, quelque chose qui invite à l'action, mais à leur échelle. Qu'est-ce qu'ils peuvent faire pour eux dans leur quotidien, s'ils le souhaitent, sur ces sujets-là, pour éclairer un peu le débat. Par exemple, la mobilité, on l'a fait, et donc ça explique un peu les différences d'impact entre différents types de mobilité. Après, ils décident d'agir ou pas, mais au moins leur apporter quelques clés de réflexion sur ces aspects-là. C'est une façon de toucher. tout le monde, indépendamment de leur fonction dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Quels sont vos objectifs stratégiques pour ELIS pour renforcer son impact positif sur l'environnement et la société dans les années à venir ?

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait donc ces analyses en cycle de vie qu'on fait de plus en plus pour montrer les bénéfices de l'économie circulaire. Il y a un enjeu pour nous, c'est au delà de démontrer les vertus de notre propre modèle, c'est aussi d'être capable de démontrer aux personnes de notre écosystème, que ça existe des entreprises circulaires, parce qu'on est toujours bloqués sur ces linéaires et on n'arrive pas à faire la bascule. On est un groupe profitable en croissance et on voit bien que l'économie circulaire fonctionne. Et il y a un autre sujet qui nous tient beaucoup. beaucoup à cœur, c'est la fondation ELIS dont je te parlais brièvement tout à l'heure qui est aujourd'hui en France et qui vient juste de s'internationaliser au Portugal et en Allemagne où en gros on retrouve ces valeurs de non-discrimination et d'égalité des chances et on accompagne typiquement en France des jeunes. jeunes bacheliers, mentionnent très bien le baccalauréat. Et donc, on va accompagner ces jeunes avec une bourse d'études et puis avec un salarié ELIS qui va un peu les coacher pendant toute la durée des études. Donc, c'est une autre façon de répliquer, d'apporter un petit peu d'impact positif à la société sur ces aspects-là. Et donc, on le développe de plus en plus. D'ailleurs, on fait la campagne. Si vous connaissez des jeunes qui rentrent dans les cases, n'hésitez pas. Fondation ELIS.

  • Speaker #1

    Pas sur la dernière question. de l'interview. Je te laisse me dire, pour toi, pourquoi c'est cool, la RSE ?

  • Speaker #0

    Alors, la RSE, d'abord, c'est challenging, parce qu'on arrive et on va voir les gens en leur disant ce que tu fais, c'est super. D'ailleurs, ça fonctionne. Mais il faut que tu le fasses différemment parce qu'en fait, sur le long terme, on va rencontrer des difficultés. Donc, il faut qu'on soit innovants maintenant pour trouver d'autres solutions. Donc, il y a un petit côté challenging, mais en même temps, c'est super cool parce que ça crée de l'envie, ça crée des nouvelles énergies, ça crée de l'innovation et en fait, c'est fun, la RSE. Et donc du coup, mais non, mais c'est vrai. Et ça peut fonctionner que si c'est fun, si on est sur une approche réglementaire stricto sensu. Certes, on fait avancer tout le monde et ça rattrape un peu tout le monde. Mais inversement, la RSE, c'est beaucoup plus. et il y a une possibilité de travailler en transversal sur des milliards de sujets et de travailler main dans la main pour si je dis pour un moment meilleur ça va faire peut-être un peu un peu galvaudé un peu too much mais vraiment l'ARSE c'est transversal c'est des nouveaux sujets en permanence c'est une opportunité unique de travailler avec plein de gens et d'avoir un impact donc c'est

  • Speaker #1

    fun l'ARSE Merci Claire

  • Speaker #0

    Merci

Transcription

  • Speaker #0

    Si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui je reçois Claire Bottineau, directrice RSE du groupe Élisse. Bonjour Claire, ravi de t'avoir aujourd'hui. On va commencer directement sur notre première question. Je te laisse un petit peu me parler de ton parcours. Comment est-ce que tu es arrivée à la direction de la RSE chez Élise ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'ai rejoint la RSE un peu naturellement à la suite de mes études. J'ai fait ingénieur et à l'issue de ça, je me suis dit que j'allais me spécialiser en RSE. Et donc, je suis partie étudier à Londres dans un master spécialisé. Et après ça... 7 ans de conseil en développement durable chez InstaNew, dans leur petit département à l'époque, qui est devenu bien gros aujourd'hui. Et puis j'ai eu envie de passer côté entreprise, donc j'ai rejoint le groupe BIC, les rasoirs, les briquets, les stylos. On a beaucoup travaillé sur tout ce qui était économie circulaire, intégration de matières recyclées, rechargeabilité. Et Élise toquait ma porte. Je me dis mais qui est Élise ? On connaît les camions, on connaît la bobine coton.

  • Speaker #1

    Je vois beaucoup passer.

  • Speaker #0

    Voilà, je vais quand même sur le site internet et là je découvre qu'en fait, ils font de l'économie circulaire, c'est leur business model, mais je n'en avais jamais entendu parler. Donc je me suis dit, il faut que j'aille chez eux, il faut que je comprenne comment ils en font, comment est-ce qu'on fait passer une entreprise à un modèle linéaire, à un modèle circulaire.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a du coup motivée à travailler sur tous ces enjeux de durabilité et économie circulaire ?

  • Speaker #0

    On est quand même confrontés à beaucoup de sujets aujourd'hui, que ce soit sur les sujets environnementaux ou sociaux. Finalement, notamment sur l'aspect environnemental, on voit bien que l'économie circulaire, finalement, c'est un levier d'action. qui est incontournable et incroyable. Un chiffre que j'adore, c'est la fondation Anne-Marie Arthur, qui dit que si on fait transitionner quelques secteurs industriels, pas tous, juste certains déjà, on va réduire de 20% les émissions mondiales. C'est énorme. 20% des émissions mondiales, on ne peut vraiment pas s'en passer. Donc on voit bien que si on fait transitionner toute l'économie... Et c'est un peu ce que poussent des réglementations type taxonomie. On a un gisement d'émissions de CO2 qu'on peut réduire qui est incroyable.

  • Speaker #1

    En ce qui concerne Élise, c'est vraiment un acteur majeur des services textiles, d'hygiène et de bien-être. Peux-tu nous présenter le groupe ?

  • Speaker #0

    Élise, c'est une entreprise française. On est cependant à l'international puisqu'on est dans 30 pays, essentiellement en Europe, mais aussi en Amérique latine et en Asie. On fait 4,6 milliards. de chiffre d'affaires. On a 500 sites industriels et 57 000 salariés. On est leader des services circulaires et on intervient en fait pour tout type de secteur d'activité, que ce soit l'industrie, le commerce, le service, l'hôtellerie, la restauration et pour toute... type de taille de client, de tout petit à très très gros. Et alors qu'est-ce qu'on fait ? C'est ça que tu vas me demander. En fait, notre business model, on était sur une approche linéaire, donc tech, make, waste. Donc je prends des ressources, je fais des produits, je les utilise. En général, dans la plupart des entreprises, c'est pas très longtemps et de suite, ça devient des déchets. Donc tech, make, waste. Et chez Elise, on a basculé dans l'entre-deux-guerres vers un modèle plus circulaire. Donc en fait, on ne vend pas des produits, on les loue. Et on a commencé sur le secteur du textile et on réplique ça sur plein d'autres... de typologie de produits, donc des tapis, des appareils sanitaires, des chiffonnettes industrielles, tout ce que tu peux louer de façon industrielle, on essaie de le faire.

  • Speaker #1

    Est-ce que maintenant tu peux nous parler plus en détail de la stratégie RSE d'Elysse ? Quels sont les engagements que vous avez en matière surtout de développement durable ?

  • Speaker #0

    L'ADN, le modèle économique du groupe, c'est vraiment de louer des produits plutôt que de les vendre, donc vraiment on a cette notion d'économie de la fonctionnalité, et on a tout intérêt du coup à ce que nos produits, on les garde très longtemps. Mais au-delà de ça, on s'est dotés d'un programme d'engagement, des objectifs qui couvrent bien sûr l'environnement avec des objectifs clés. climat, de réduction d'eau, de réduction d'énergie, des sujets sociaux, amélioration des taux de fréquence dans nos usines, promotion des salariés, et puis aussi sur des sujets sociétaux. On a une fondation en France, et on a la vocation de l'internationaliser pour accroître l'impact partout dans les pays où on est présent. Notre feuille de route se termine à fin 2025, mais on a anticipé quelque part, et donc on s'est fixé des objectifs climat alignés avec les accords de Paris, dont on fête les 10 ans en ce moment. eh bien, du coup, on s'est fixé de réduire nos émissions. d'émission du Scop 1 et 2, c'est les émissions liées à l'énergie de presque 50% entre 2019 et 2030, et puis de moins 28% sur ce qui est Scope 3, donc lié justement à l'achat des produits, de textiles, de services, tout ce qui est transport.

  • Speaker #1

    Justement, tu parlais vraiment de votre modèle de location plutôt que de vente. En quoi ce modèle contribue à la réduction des déchets et l'empreinte environnementale ?

  • Speaker #0

    Nous, l'objectif, c'est vraiment de louer les produits et les garder en utilisation. Qu'est-ce que ça veut dire en pratique ? C'est-à-dire que dans la première étape, on va designer les produits, les concevoir pour qu'ils puissent durer le plus longtemps, on va faire des tests de résistance au lavage, à les Ausha, etc. On va aussi s'assurer qu'ils sont réparables. C'est plus facile de changer une fermeture éclair que de racheter un pantalon. Enfin, ce n'est pas plus facile, mais c'est mieux. Et ensuite, on va leur faire faire plein de boucles. Donc la première boucle, ça va être de mutualiser les produits, par exemple, entre différents clients, ce qui fait que si un client s'en va On va délogoter et délogoter les produits. On a aussi du reconditionnement sur tout ce qui est appareil sanitaire. On va désosser, repeindre, mettre des nouvelles parties. Et puis on fait un peu de réutilisation. Donc le vieux drap, on va le mettre en petits morceaux, on va faire des chiffons qu'on va proposer à location. Ou à la fameuse bobine blanche dans les bureaux, qui est un peu sale, un peu ternie. Elle n'est plus trop adéquate pour les bureaux. Par contre, les garagistes sont enchantés de pouvoir... s'essuient les mains dessus, donc on la teint en bleu pour bien la séparer. Et recyclage, puisque c'était ta question, on travaille sur cette dernière boucle. On essaie de faire de nouveaux textiles à partir de textiles.

  • Speaker #1

    Concernant les bénéfices de ce modèle, vous avez fait des évaluations sur la partie recyclage ?

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, parce qu'on est tous convaincus des bénéfices de l'économie circulaire, mais en fait, on manque de preuves. On faisait partie d'ailleurs d'une coalition qui s'appelait la mesure de la circularité, où l'idée, c'était de voir quels sont un peu les KPI. les indicateurs qu'on peut mettre en place pour mesurer. Donc il y a des indicateurs d'état, de performance, par exemple notre pourcentage chiffre d'affaires aligné à la taxonomie sur ces sujets-là. Et il y a des indicateurs plus liés aux bénéfices de ce modèle. Et donc on a fait ce qu'on appelle des analyses en cycle de vie. On regarde l'ensemble du cycle de vie, l'extraction des matières premières jusqu'à la fin de vie. On compare deux modèles. Et donc on essaie d'en faire de plus en plus pour qu'on puisse aussi démontrer ces bénéfices de ce modèle circulaire. Alors chez nous, bien sûr, mais l'idée c'est aussi pour tous les autres qui opèrent sur ces aspects-là pour pouvoir essayer de promouvoir et d'engager un maximum d'entreprises dans la circularité. On compare un vêtement de travail en location-entretien, donc ce qu'on fait, on l'achète, on le sélectionne, on le lave, on l'entretient, avec un produit où, en gros, c'est l'entreprise qui va l'acheter et va le mettre à disposition de ses clients, plutôt de ses salariés. Et en fait, on voit qu'on a moins 35 % d'émissions de CO2, ce qui est quand même significatif, et entre 50 et 60 % sur la réduction de la consommation d'eau. Donc c'est énorme. Comment ça s'explique ? en fait on va... réparer, réutiliser le produit, donc on va pouvoir le garder en utilisation. Là, ou dans un autre cas, on va être plutôt sur une dotation systématique. Et puis après, il y a aussi une logique d'efficacité des processus industriels. On a des équipes d'ingénieurs qui travaillent tous les jours à revoir les processus, les optimiser, qui recherchent des nouvelles technologies, qui font des partenariats avec les fournisseurs pour améliorer l'état de l'art. Donc non, ça ne tombe pas du ciel.

  • Speaker #1

    Quelles actions Élise met en place pour réduire son empreinte carbone, notamment sur les scopes 1 et 2, et celui de le scope 3 que tu viens de nous parler ?

  • Speaker #0

    Chez nous, c'est principalement... justement, les consommations d'énergie thermique, donc gaz, biomasse, etc., dans les blanchisseries et la flotte logistique. Et là, on va avoir trois piliers pour la réduction. La meilleure énergie, c'est celle qu'on ne consomme pas. Donc, le premier pilier, c'est l'efficacité énergétique. Donc, comment est-ce qu'on peut améliorer ça, aller encore plus loin ? Le deuxième pilier, ça va être la décarbonation. On va regarder, par exemple, si on peut mettre plus de panneaux solaires, on peut basculer sur de la biomasse. Par exemple, on utilise beaucoup de biomasse au Brésil. Essentiellement, en fait, tous nos sites sont à de la biomasse. C'est des résidus de biomasse, d'autres processus. agricole, industrielle. En revanche, on ne fait pas du tout en Europe. Donc, essayer de comprendre s'il y a des enjeux de densification, de contraintes opérationnelles, réglementaires, quels sont les gisements. Donc, on va faire des pilotes pour voir et pour pouvoir avancer le cas échéant sur le sujet. Et le troisième pilier, c'est sur la logistique avec, pareil, une logique d'optimisation de ce qu'on appelle, nous, chez les tournées. C'est-à-dire que quand on fait une livraison, en gros, on ne va pas livrer un client, on va livrer plein de clients. Et donc, notre objectif, c'est d'avoir le camion le plus rempli possible à l'aller comme au retour et avec le trajet le et plus optimisé pour faire. faire ça. Donc on fait beaucoup de travail de ce point de vue-là. Et après, la transition des véhicules, on a de plus en plus de véhicules électriques, notamment sur la flotte poids lourd, puisque c'est pas si simple la flotte poids lourd. On a reçu encore 75 véhicules poids lourd électriques. Donc c'est un investissement assez significatif pour le groupe.

  • Speaker #1

    J'imagine avec des grosses stations de recharge spécifiques.

  • Speaker #0

    Avec des grosses stations de recharge spécifiques. Et puis en fait, on a l'impression que le véhicule électrique maintenant, c'est hyper classique. On en voit partout dans la rue. Et en fait, pour les technologies de poids lourd, c'est encore relativement émergent. Tu voulais peut-être le scope 3 aussi ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu as de quoi m'en parler. Oui,

  • Speaker #0

    le scope 3, pareil. On est des ingénieurs, donc l'optimisation des processus. C'est comment on va faire pour garder notre linge le plus longtemps possible, donc réduire les cas de mauvaise utilisation, mais aussi réduire les pertes. de linge, on se rend compte que dans certains secteurs d'activité, on a beaucoup de pertes, notamment dans certains secteurs hôpitaux. On va ensuite travailler sur le produit en tant que tel. Donc là, c'est travailler avec le fournisseur pour voir si lui aussi peut travailler sur réduire ses propres émissions en termes d'efficacité énergétique, de décarbonation, en termes de matière, parce qu'on peut basculer sur des matières alternatives, mais il faut aussi comprendre les enjeux. Matière recyclée peut peut-être avoir une durée de vie un peu plus réduite, donc à faire de façon intelligente. Et le dernier point, c'est de travailler sur tout ce qui est transport, à la fois domicile-travail, mais aussi le transport des produits qu'on achète vers nos centres.

  • Speaker #1

    Par rapport aux fournisseurs, par exemple, si vous rencontrez des freins spécifiques parfois ?

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de discussion, en fait, et c'est aussi beaucoup mieux se connaître, en fait. C'est aussi l'opportunité de travailler différemment avec les fournisseurs. Sur la plupart de nos gros fournisseurs, on travaille avec eux parfois depuis plus de 40 ans. Donc, il y a mieux comprendre ce qu'eux font déjà, s'assurer qu'on le capte bien, et après, c'est définir les bons partenariats. Sur un sujet qui n'est pas le climat, mais si je te donne l'exemple... de ce qu'on fait sur l'eau avec nos fournisseurs de produits lessiviels. En fait, on a travaillé ensemble pour développer une nouvelle technologie de lessive qui nous aide à mettre en place dans nos différents centres. Et en fait, le contrat fait qu'on a développé ensemble, mais surtout, ils sont intéressés à la performance qu'on va atteindre dans nos usines. Donc, ils nous aident à mettre les nouveaux processus industriels, les nouveaux produits lessiviels, ils nous aident à adapter l'ensemble. Et en fait, à la fin, on est tous gagnants-gagnants. Ça nous aide à être plus respectueux, consommer moins d'eau et consommer moins d'énergie.

  • Speaker #1

    Justement, en parlant d'eau et d'énergie, qui sont vraiment des ressources clés dans votre activité, comment est-ce que vous travaillez à les optimiser pour limiter leur impact environnemental ?

  • Speaker #0

    On est plutôt une entreprise industrielle, même si on est une entreprise du service. On a la particularité avec notre modèle économique d'être une entreprise circulaire-services. Donc on est avant tout en train de donner un service, l'allocation de produits. Mais en fait, on a tout un outil industriel derrière. Et on a énormément d'ingénieurs. Et donc ces ingénieurs-là, au quotidien, ils regardent la performance des usines. Ils vont faire des audits sur site pour voir qu'est-ce qu'on peut améliorer. Ils font des partenariats, je t'en parlais tout à l'heure, avec des fournisseurs. pour voir ce qu'on peut faire. Et en gros, c'est à partir de là qu'on définit nos roadmaps et nos indicateurs. On a d'ailleurs ces indicateurs d'eau et de climat, qui sont très liés à l'énergie. Ils font partie de la politique financière du groupe. On a même de la rémunération d'un certain nombre de dirigeants du groupe. Donc c'est aussi des choses pour être sûr qu'on va bien les attendre et qu'on va bien dans la bonne direction.

  • Speaker #1

    Pour passer plus sur la partie sociétale, la sécurité et les conditions de travail sont des enjeux forts dans votre secteur. Comment est-ce que ELIS s'engage-t-elle pour garantir un environnement de travail sûr et inclusif à ses employés ?

  • Speaker #0

    Alors sur la santé et sécurité... c'est effectivement la priorité je pense de toute entreprise un peu industrielle. Donc on vise tous le zéro accident à long terme et à court terme on s'est fixé la baisse de moins 50%. Donc on progresse bien puisqu'on est à moins 30% en termes d'amélioration du taux de fréquence, donc de baisse du nombre d'accidents on va dire. Et après sur la devise politique RH, on en parlait tout à l'heure, on a 57 000 salariés et on a un business model qui est assez atypique. Donc on a tout un enjeu d'être à l'activité des talents, de rétention des talents et puis du coup de de diversité et d'inclusion. Il faut savoir que c'est vraiment des fondamentaux chez lui, cette notion de non-discrimination et d'égalité des chances. Quand on a quelqu'un chez nous, on veut s'assurer qu'on va le garder, surtout s'il est bon. Et donc il y a toute une logique de promotion interne et de développement. Il y a un certain nombre de membres du COMEX qui ont commencé dans les opérations commerciales. On a des exemples de patrons de business unit assez significatifs qui ont commencé ce qu'on appelle chez nous agent de service. C'est le livreur. qui est aussi agent commercial et donc qui sont aujourd'hui patrons de grosses business unit assez significatives. Il y a un vrai pari qui est fait sur les gens. Un autre exemple que j'aime bien donner, c'est le parcours d'intégration. Il y a quelques entreprises qui le font, mais je pense qu'on les compte sur le doigt d'une main. Tout salarié qui rejoint le groupe, quel qu'il soit, a ce qu'on appelle un parcours d'intégration. Donc ça va varier d'une journée pour quelqu'un qui va être en usine à plusieurs semaines pour un cadre dirigeant. Et en gros, l'idée, c'est que pendant ces semaines-là, on va sur les sites, on va trier du linge, on va accompagner un agent de service. on va rencontrer tous les gens avec qui on va être amené à travailler. Et en fait, c'est un temps ultra riche pour comprendre la culture de l'entreprise, pour comprendre le modèle économique, pour avoir aussi le mindset de l'économie circulaire.

  • Speaker #1

    Une vision de 360.

  • Speaker #0

    Et une vision de 360. Là où il y a plein d'entreprises qui disent, oh là là, période d'essai, j'ai que 4 mois, il faut que j'en tire le maximum, là, ce n'est pas le principe, au contraire.

  • Speaker #1

    Et du coup, justement, comment est-ce que vous faites pour engager tous vos collaborateurs autour des questions

  • Speaker #0

    RSE ? Déjà, tu vois, cet ADN assez fort d'économie circulaire, il est présent un peu partout. Ça fait partie de notre raison d'être, ça fait partie de notre tagline circulaire, la vie civilisatoire. Mais au-delà de ça, on voit bien que le sujet RSE, c'est quand même relativement complexe. Et donc, c'est comment est-ce qu'on engage et comment est-ce qu'au-delà du top management qui est convaincu, comment est-ce qu'on engage tout le monde et comment est-ce qu'on arrive à toucher tout le monde. Et donc, ce qu'on fait notamment, c'est on fait la semaine du développement durable. Donc, c'est une semaine dans tous les sites du groupe. La même semaine, comme ça, ça fait des petites compétitions internes. C'est une semaine qui est dédiée à la RSE. Donc, ça veut dire que les opérations dans les centres, eh bien, ils vont avoir un petit événement, ils vont avoir des affiches. qui expliquent, je ne sais pas, qu'est-ce que c'est que le changement climatique, qu'est-ce que c'est que l'économie circulaire, quels sont les enjeux liés au gaspillage alimentaire, etc. Quelque chose d'assez pédagogique. Et ensuite, quelque chose qui invite à l'action, mais à leur échelle. Qu'est-ce qu'ils peuvent faire pour eux dans leur quotidien, s'ils le souhaitent, sur ces sujets-là, pour éclairer un peu le débat. Par exemple, la mobilité, on l'a fait, et donc ça explique un peu les différences d'impact entre différents types de mobilité. Après, ils décident d'agir ou pas, mais au moins leur apporter quelques clés de réflexion sur ces aspects-là. C'est une façon de toucher. tout le monde, indépendamment de leur fonction dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Quels sont vos objectifs stratégiques pour ELIS pour renforcer son impact positif sur l'environnement et la société dans les années à venir ?

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, on parlait donc ces analyses en cycle de vie qu'on fait de plus en plus pour montrer les bénéfices de l'économie circulaire. Il y a un enjeu pour nous, c'est au delà de démontrer les vertus de notre propre modèle, c'est aussi d'être capable de démontrer aux personnes de notre écosystème, que ça existe des entreprises circulaires, parce qu'on est toujours bloqués sur ces linéaires et on n'arrive pas à faire la bascule. On est un groupe profitable en croissance et on voit bien que l'économie circulaire fonctionne. Et il y a un autre sujet qui nous tient beaucoup. beaucoup à cœur, c'est la fondation ELIS dont je te parlais brièvement tout à l'heure qui est aujourd'hui en France et qui vient juste de s'internationaliser au Portugal et en Allemagne où en gros on retrouve ces valeurs de non-discrimination et d'égalité des chances et on accompagne typiquement en France des jeunes. jeunes bacheliers, mentionnent très bien le baccalauréat. Et donc, on va accompagner ces jeunes avec une bourse d'études et puis avec un salarié ELIS qui va un peu les coacher pendant toute la durée des études. Donc, c'est une autre façon de répliquer, d'apporter un petit peu d'impact positif à la société sur ces aspects-là. Et donc, on le développe de plus en plus. D'ailleurs, on fait la campagne. Si vous connaissez des jeunes qui rentrent dans les cases, n'hésitez pas. Fondation ELIS.

  • Speaker #1

    Pas sur la dernière question. de l'interview. Je te laisse me dire, pour toi, pourquoi c'est cool, la RSE ?

  • Speaker #0

    Alors, la RSE, d'abord, c'est challenging, parce qu'on arrive et on va voir les gens en leur disant ce que tu fais, c'est super. D'ailleurs, ça fonctionne. Mais il faut que tu le fasses différemment parce qu'en fait, sur le long terme, on va rencontrer des difficultés. Donc, il faut qu'on soit innovants maintenant pour trouver d'autres solutions. Donc, il y a un petit côté challenging, mais en même temps, c'est super cool parce que ça crée de l'envie, ça crée des nouvelles énergies, ça crée de l'innovation et en fait, c'est fun, la RSE. Et donc du coup, mais non, mais c'est vrai. Et ça peut fonctionner que si c'est fun, si on est sur une approche réglementaire stricto sensu. Certes, on fait avancer tout le monde et ça rattrape un peu tout le monde. Mais inversement, la RSE, c'est beaucoup plus. et il y a une possibilité de travailler en transversal sur des milliards de sujets et de travailler main dans la main pour si je dis pour un moment meilleur ça va faire peut-être un peu un peu galvaudé un peu too much mais vraiment l'ARSE c'est transversal c'est des nouveaux sujets en permanence c'est une opportunité unique de travailler avec plein de gens et d'avoir un impact donc c'est

  • Speaker #1

    fun l'ARSE Merci Claire

  • Speaker #0

    Merci

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