- Speaker #0
Une entreprise qui ne peut plus recruter, qui a des problèmes parce qu'elle ne prend pas soin de la santé de ses salariés, pour moi, elle n'est pas pérenne à 10 ou 15 ans. Et si elle ne se pose pas en plus des questions sur son modèle d'affaires lié aux changements environnementaux, elle va droit dans le mur. Pourquoi s'engager ? Parce que c'est hyper excitant.
- Speaker #1
Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui, je reçois David Brissiot, directeur RSE de EOD Ingénieur Conseil. On est reçu par Thomas Parouty sur la péniche de l'agence Mure, qu'on remercie. Bonjour David, merci d'avoir accepté notre invitation. Première question très simple, est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours et comment tu es arrivé chez EOD Ingénieur Conseil ?
- Speaker #0
Bah écoute... de formation, je suis ingénieur mécanicien, j'ai travaillé dans l'industrie notamment dans une filiade de Saint-Gobain pendant longtemps. Puis j'ai intégré un institut technologique qui travaillait dans le domaine de l'ameublement. J'étais directeur technique du laboratoire d'essai. Là on est encore loin de la RSE mais je commençais à me rapprocher puisque je travaillais avec les certificateurs de la marque ENEF Environnement. Puis j'ai eu l'occasion de rentrer dans un premier cabinet de conseil en accompagnement RSE, stratégie RSE. Et puis il y a un petit peu plus d'un an, par connaissance. par rencontre. J'ai été en contact avec EOD. J'ai beaucoup apprécié leur démarche qui se base sur une grosse assise, je dirais, scientifique parce que c'est une entreprise d'ingénieurs. Là, on est vraiment avec des gens au cœur de la transformation écologique. Je me suis dit être... Un responsable RSE dans ce type d'entreprise, en pouvant m'appuyer sur ses compétences, ça pouvait être un très beau challenge et puis une chance même. Et c'est pour ça que j'ai décidé d'intégrer Aude. Et j'y suis maintenant depuis un peu plus d'un an et je m'y épanouis.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui t'a donné envie de travailler sur les enjeux environnementaux et sociétaux à travers le conseil et l'ingénierie ?
- Speaker #0
En fait, c'est l'envie d'accompagner les entreprises sur leur transformation. Parce que oui, on pourrait dire tout va mal et ça va aller de pire en pire. On essaye de faire des choses, mais on n'en fait pas assez. Moi, je veux voir peut-être l'autre côté. C'est plutôt se dire, une entreprise, il faut qu'on l'aide, bien sûr, à se développer. Et puis anticiper tout ce qui va arriver, même si on ne sait pas exactement tout ce qui va arriver. Et pour moi, c'est ça, c'est accompagner sur cette thématique de la RSE, c'est dire aux entreprises, repenser son modèle, le modifier. et faire en sorte que peut-être que dans 50 ans, cette entreprise existe toujours parce qu'elle aura anticipé ça.
- Speaker #1
EOD est engagée depuis plus de 30 ans dans la transition écologique. Est-ce que tu peux nous expliquer votre mission et comment vous accompagnez les entreprises et les collectivités ?
- Speaker #0
EOD, c'est différents métiers. On travaille avec le secteur public, le secteur privé. On a des ingénieurs qui travaillent sur les bâtiments durables, des écologues. On fait des... des dossiers d'analyse d'autorisation environnementale pour l'industrie. Donc vous voyez, c'est quand même assez large. Mais il y a aussi ce métier qui vient de se créer chez Ode depuis que je suis arrivé, c'est l'accompagnement stratégique RSE. Donc là, c'est vraiment proposer à des entreprises qui veulent s'engager, qui ne savent pas comment le faire, de les accompagner, mais en s'appuyant toujours, moi j'y tiens, sur des indicateurs de mesure. On parle souvent de KPI, même si je n'aime pas les anglicismes. mais les indicateurs de mesure pour dire, j'ai mis cette action en place, elle marche, elle ne marche pas. Et ça peut arriver, elle ne marche pas, on va la transformer, on peut le mesurer. Ça m'est déjà arrivé d'accompagner des entreprises, ils me disent, je veux une politique. Donc une politique, ça se fait, mais ça se fait très vite. Ils me disent, avec la politique, je peux répondre à un questionnaire ESG qui me sera demandé par un investisseur, par une partie prenante, ça me suffit. Ouais, mais non, moi, ça ne me suffit pas. Moi, j'ai vraiment envie, justement, de s'appuyer sur cette politique. Une politique, c'est des engagements, c'est de se dire, tiens, on va changer, on va transformer. Et en étant en lien avec tout ce qui se passe autour, c'est le monde qui change, le réchauffement climatique. En plus de ma politique, qu'est-ce que je mets comme action qui va transformer ça, qui va transformer ça pour mes collaborateurs ? mais qui va transformer ça pour toutes mes parties prenantes en fait.
- Speaker #1
Depuis 2002, vous êtes devenu une société à mission. Qu'est-ce que ça change concrètement dans votre manière de travailler et d'accompagner vos clients ?
- Speaker #0
Déjà, devenir société à mission, c'est se doter d'une raison d'être. Nous, on a voulu rajouter raison d'être et d'agir. Parce que la raison d'être, c'est bien, c'est une philosophie, mais on veut agir. Nous, on travaille dans la... la transformation écologique. On veut accompagner des entreprises avec notre expertise sur ces sujets-là. Devenir un société à mission, ça permet de montrer que nous, on le fait nous-mêmes, parce que société à mission, c'est un statut, c'est un comité de mission, avec des intervenants externes aussi qui sont dans ce comité de mission, donc qui nous titillent aussi sur nous, nos engagements propres. Et puis c'est montrer un exemple. Quand on vient dans une entreprise, qu'on dit on est société à mission, voilà ce que nous on met en place. On sert d'exemple. À l'époque, on était, je dirais, 250. Maintenant, on vient de dépasser les 300. Mais en fait, pour définir cette raison d'être, ce n'est pas la direction qui la définit. En fait, c'est les 250 collaborateurs. Donc, ça a été un atelier d'intelligence collective à 250, à trouver les mots exacts et qui correspondent à ce qu'on veut faire et ce qu'on veut mettre en place et ce qu'on veut aussi. porter auprès d'autres entreprises pour les guider et les inspirer.
- Speaker #1
Vous accompagnez les acteurs privés et publics dans leur transformation environnementale. Quels sont les plus grands défis qu'ils rencontrent aujourd'hui ? Et est-ce que tu as des exemples concrets de choses que vous avez mises en place chez des clients qui ont transformé un peu leur modèle ?
- Speaker #0
Dans les entreprises, la principale difficulté qu'ils ont, c'est les changements. Je vais prendre l'exemple de... de la directive CSRD sur le devoir de reporting, de durabilité. Encore ce matin, je lisais dans mon fil LinkedIn, il y a encore eu des changements et il y a encore des changements. Donc en fait, les entreprises se retrouvent face à des réglementations qui sont émouvantes et elles ne savent pas comment les prendre. Cette directive dit aux entreprises, questionnez-vous sur votre modèle. Mais c'est surtout, c'est le changement climatique. quel est l'impact qu'il va avoir, lui, sur votre modèle d'activité ? Est-ce qu'il ne faut pas le requestionner et se dire que dans 10 ans, votre modèle d'activité, je prends l'exemple d'une entreprise qui a des gros besoins en eau, si elle est dans une zone de stress hydrique, peut-être que dans 10 ans, elle n'existera plus. Et là, c'est l'avantage de ce sujet-là, c'est de se dire, on va le questionner, puis on va se transformer pour devenir pérenne. Ça peut être du privé, du public, parce qu'en fait, le secteur public peut... demander à être accompagné aussi, notamment sur des thématiques comme les achats responsables. Et ça, on le fait, notamment avec le département des Pyrénées-Orientales, en fait. Et je parlais de zones à stress hydrique. Eux, ils sont dans une zone à stress hydrique très forte. Et en fait, on se dit tiens, est-ce que la politique qu'on va mettre en place dans nos pratiques d'achat dans le département, est-ce qu'elle peut pas avoir un impact, justement, sur ben... notre environnement, ils se disent on va peut-être acheter différemment pour prendre en compte ces enjeux de territoire que l'on peut avoir en fait.
- Speaker #1
La transition écologique ne concerne pas que l'environnement, mais aussi le bien-être des travailleurs et l'intelligence collective. Comment vous intégrer ces dimensions dans votre approche ?
- Speaker #0
L'intelligence collective, j'ai commencé à en parler quand j'ai... Quand j'ai parlé de notre statut de société à mission et de faire travailler. Mais c'est aussi aller dans des entreprises qui veulent devenir société à mission et les aider à animer ces ateliers d'intelligence collective. Donc ça, on essaye de le faire. Je disais, on est une entreprise de 250 personnes. On a 13 sites. Un nouvel embauché, il choisit où il veut travailler. En fait, ça ne dépend pas de son métier. Ça dépend de son lieu de vie, là où il veut vivre, voire même s'il a envie de changer, s'il a envie d'aller un peu plus dans le sud au soleil. il a la possibilité aussi. C'est aussi former en permanence. Parce qu'on est sur des sujets qui bougent beaucoup. On a besoin de se former. On a des gens qui sont déjà techniquement très forts, mais qui ont... aussi une soif d'apprendre donc la qualité de vie au travail c'est aussi l'ambition sur la formation puis je dirais une dernière chose qui nous anime beaucoup nous on parle de l'inclusion beaucoup notamment l'inclusion des personnes handicapées et accompagner justement dans leur vie de tous les jours dans leur travail de tous les jours adapté leurs horaires leur bureau travailler sur le management aussi puisqu'on forme nos managers justement à essayer d'essayer des problématiques savoir parler correctement aux gens Quand on fait passer un entretien aussi à une personne qui est en situation de handicap, c'est savoir aussi comment l'accueillir, comment le mettre en confiance justement pour essayer de le développer. On a même une sportive, une parathlète de sportif de haut niveau qui a failli faire les Jeux Olympiques de Paris. Du coup, elle est sportive de haut niveau, elle s'entraîne tous les jours, mais elle est aussi consultante. Elle travaille aussi dans l'entreprise et on a aménagé aussi ses horaires pour qu'elle puisse faire les deux. Et elle le fait de manière parfaite, que ce soit d'un point de vue sportif que d'un point de vue professionnel, puisque moi, elle fait partie de mon équipe et je suis ravi de cette coopération.
- Speaker #1
Donc, en tant que société à mission, vous avez mis en place un comité de mission. Quel est son rôle et comment s'assure-t-il que votre activité reste alignée avec vos engagements ? Son rôle,
- Speaker #0
c'est justement de vérifier que nos engagements sont bien tenus. Déjà, comment il est constitué ? Il est constitué de collaborateurs qui ne font pas partie de la direction.
- Speaker #1
D'accord, aidez-vous. Volontaires.
- Speaker #0
C'est des personnes qui ont été volontaires et puis des experts externes, que ce soit des sachants scientifiques, des sachants sur le domaine de la RSE. Et il y a aussi une directrice d'entreprise qui en fait partie. Donc ça nous permet de les solliciter quand on a des questions sur des sujets, notamment liés à notre raison de règle, liés à nos indicateurs, liés à ce qu'on met en place. Et puis avoir leur avis justement sur la pertinence des choix que l'on peut faire. Après, ce qui peut être intéressant, c'est que nous, on se pose la question sur tous nos projets. Comment mesurer l'impact de nos projets, en fait ? L'impact positif, bien sûr. Et bien ça, c'est toute une réflexion qui n'est pas si simple à avoir, parce qu'on pense tout de suite, tiens, on peut mesurer par le carbone. Mais je vais vous prendre un exemple, c'est qu'on travaille sur des sujets de dépollution de sol, en fait. Si je mesure l'impact de cette mission en termes de carbone, elle n'est pas bonne, puisque j'ai fait venir des camions qui ont travaillé. Oh ! Derrière, j'ai quand même dépollué un sol. Et les indicateurs de dépollution du sol ne sont pas si simples à obtenir. Du coup, on travaille justement à trouver des indicateurs de mesures d'impact de toutes nos missions. On est plus ou moins sur une méthode qu'on expérimente et qu'on veut développer. Et on s'est dit, mais avant de la lancer, on va la soumettre au comité de mission. Et du coup, pas plus tard qu'il y a deux semaines, le comité de mission a une présentation justement de ce sujet et nous a émis des remarques sur cet indicateur biodiversité, cet indicateur sur les ressources en eau. Peut-être qu'il peut être ajusté, peut-être qu'il n'est pas tel que vous le mesurez, il ne sera pas assez pertinent. Donc là, on a demandé leur expertise technique. Donc en fait, là, le rôle du comité de mission, c'est ce rôle consultatif qui nous... qui permet de nous aiguiller dans notre vie de tous les jours et de nous remettre en question.
- Speaker #1
Quels sont les objectifs à long terme d'EOD pour renforcer son impact positif sur la transition écologique et sociale ?
- Speaker #0
Nous, notre objectif, c'est de continuer d'accompagner des entreprises sur ces sujets-là, d'en accompagner encore plus. Je pense que se faire accompagner pour ne pas partir dans tous les sens, puis vraiment organiser sa démarche, c'est intéressant. Après nous, ce qu'on veut, c'est faire gagner en compétence justement ces entreprises pour qu'elles deviennent autonomes en fait. Alors ça peut paraître un... un peu bizarre par rapport à un modèle d'affaires. Mais bon, il y a quand même suffisamment de travail pour qu'on continue d'avancer. Mais je pense que c'est le bon point, justement, de faire en sorte de changer un petit peu les mentalités.
- Speaker #1
Est-ce que parfois, vous pouvez avoir des clients qui peuvent être réfractaires aux propositions que vous leur faites ? Et est-ce que vous arrivez à les convaincre ?
- Speaker #0
Des clients réfractaires à la RSE qui viennent vers nous, moi, je n'en connais pas parce que généralement, et c'est l'avantage de ce métier un petit peu que je trouve intéressant. C'est que généralement, quand une entreprise vient vers nous, c'est qu'elle en a envie, en fait. Et du coup, si je me trouve face à un dirigeant qui dit « Ouais, mais pourquoi cette action, je vais la mettre ? Elle va m'embêter. Est-ce que ça a vraiment un intérêt ? » Eh bien, d'arriver à mettre des indicateurs qui montrent que c'est pertinent, que ça l'aide, que ça ne nuit pas aussi à son modèle économique, eh bien, on arrive à transformer, parce que c'est normal. Un chef d'entreprise, il voit aussi ses investissements, il voit tout son chiffre d'affaires. et il ne veut pas le perdre, ce qui est normal, il veut le développer. Et c'est arrivé à lui montrer que justement, on va mettre des actions qui ne vont pas le pénaliser, bien au contraire, quand je parle d'une démarche d'achat responsable, c'est de l'optimisation en fait. Souvent, on montre à des entreprises quand on leur dit « Tiens, on va regarder avec votre service achat comment vous achetez ou vous achetez » , puis se rendre compte qu'ils achètent des références en double ou en clip, ils ne savent pas pourquoi, ils ont des fournisseurs qui sont doublés, triplés, quadruplés, ils ne savent pas pourquoi, et on leur dit « Tiens, On va peut-être faire une petite cartographie de vos fournisseurs, essayer de réduire, même localement, ça pourrait être intéressant pour vous. Et puis en fait, juste à la fin, quand ils font les calculs, ils se rendent compte qu'ils achètent moins finalement. Qu'ils achètent mieux, ils achètent moins. Et puis il y a aussi les entrepreneurs engagés. J'en ai connu dans l'industrie qui sont venus et qui ont dit « Moi, j'ai une entreprise, je sais que j'ai une activité qui est polluante. Je veux essayer de me transformer, mais je veux faire en sorte aussi que mes collaborateurs aillent mieux. Je veux essayer qu'on me regarde de manière différente aussi. » Parce que oui, c'était un assembleur de batterie. il s'est dit je veux essayer de réfléchir à ce modèle pour justement montrer qu'on peut être différent dans ce domaine-là. Et on y a réussi. Et c'est une très belle réussite parce que j'ai vu qu'il a eu un prix hier, en fait. C'est une entreprise qui est basée sur Tours. Et ils ont même construit une nouvelle usine qui se veut à impact nul. Donc, en fait, ils ont vraiment fait en sorte de transformer une entreprise industrielle, je dirais, standard, en une entreprise qui est... innovante et qui se pose des questions sur son environnement et qui se pose des questions aussi sur les aspects sociaux et sociétaux. Cet exemple-là, l'entreprise a créé une nouvelle usine, elle augmente son chiffre d'affaires et elle embauche des gens, je pense qu'il n'y a pas un mois sans qu'il y ait deux ou trois embauches qui soient au moins annoncées. Et ils font de la RSE et ils sont devenus société à émission. Donc je pense qu'on est dans une belle réussite et que ça prouve que ça peut être fait, même dans le domaine industriel. Ça ne va pas à l'encontre. de la production industrielle. C'est bien ça qu'il faut avoir en tête.
- Speaker #1
Ça peut être quoi les freins que vous rencontrez quand vous voulez mettre en place des choses dans une entreprise et comment vous cassez ces freins ?
- Speaker #0
Souvent, c'est le manque de temps. C'est « oui, mais moi, j'ai ma production à faire » . Et en fait, c'est essayer de montrer que justement l'entreprise, notamment quand on devient entreprise à mission, le rôle, c'est bien sûr d'être… pertinente économiquement, mais c'est aussi pertinente sur son environnement, sur les aspects sociaux. Je reprends l'exemple de la qualité de vie au travail. Une entreprise qui ne se pose pas ces questions actuellement risque d'avoir des gros problèmes d'absentéisme. pour des arrêts maladie, des choses comme ça. Se dire qu'une entreprise se dit « je ne sais pas si je vais mettre en place la démarche RSE » , déjà elle aura des problèmes à recruter aussi. Les jeunes actuellement, ils ont envie d'aller dans une entreprise qui fait sens pour eux, une entreprise qui ne peut plus recruter. qui a des problèmes parce qu'elle ne prend pas soin de la santé de ses salariés, pour moi, elle n'est pas pérenne à 10 ou 15 ans. Et si elle ne se pose pas en plus des questions sur son modèle d'affaires lié aux changements environnementaux, elle va droit dans le mur.
- Speaker #1
Et les habitudes ou les mentalités des collaborateurs, est-ce que parfois ça peut être un frein ?
- Speaker #0
Toujours, mais ça, c'est le changement. Donc, le frein au changement, ça, il existe. Après, c'est le rôle aussi, quand on accompagne, c'est de montrer que ce changement peut être bénéfique. Et puis, montrer aussi, c'est pour ça. Consulter ses collaborateurs, c'est très important, c'est que ce changement peut venir d'eux. Quand c'est eux qui ont les idées, elles sont tout de suite mises en place.
- Speaker #1
Dès qu'on implique les personnes.
- Speaker #0
L'exemple de l'entreprise que Chité, qui est dans la région de Tours, qui fait de l'assemblage de piles et batteries, en fait, ils avaient une démarche où ils avaient voulu savoir où ils en étaient. Donc, j'étais allé chez eux faire un diagnostic fiscal sur toutes les thématiques, les achats, la gouvernance, la qualité de vie au travail, la mobilité, les émissions de gaz à effet de serre. Bref, toutes ces thématiques qui font partie de la RSE. Et donc, je leur avais dit voilà où vous en êtes, voilà vos points d'amélioration. Ils se sont dit nous, quoi qu'il arrive, on veut progresser là-dessus. Donc, tu vas nous accompagner pendant un an, quitte à avoir une certification au bout. Puis un jour, je suis revenu chez eux dans le cadre d'une journée d'accompagnement. Et là, en fait, ils avaient réuni sur 65, 70 collaborateurs, 25 qui étaient volontaires. Et c'était des groupes de travail. Et c'était maintenant, on travaille sur quoi ? Notre projet RSE, c'est quoi ? Et comment on le fait avancer ? Est-ce que vous avez des idées ? Et moi, en fait, je tenais le stylo, j'ai noté les idées. Je crois que je n'en ai proposé aucune. Je n'en avais pas besoin puisqu'ils les avaient toutes. Et en fait, leurs idées, je pense qu'ils les ont toutes mises en place. Ou au moins... Il y a la majorité qui a été portée par les collaborateurs. La direction, voyant arriver ça, elle s'est dit, c'est de la matière qui est une richesse, on va l'utiliser en fait.
- Speaker #1
Tu me parlais du diagnostic que tu avais fait en arrivant dans la boîte. Comment ça marche un diagnostic concrètement ?
- Speaker #0
Je pose des questions, je veux savoir comment elle fonctionne. Est-ce que l'entreprise s'est déjà fixée des objectifs ? Je pose des questions là-dessus. Est-ce qu'ils ont déjà fait leur bilan carbone ? Savoir s'ils sont avancés ou pas. Est-ce qu'ils ont déjà des éléments de mesure ? Et puis après, quand je rentre dans le domaine des achats, je leur demande d'aller voir les acheteurs. parce que souvent, on peut entendre, oui, non, mais nous, on n'achète que des produits verts. Et puis, en fait, on va voir les acheteurs et ils disent, ben non, en fait, on me demande des achats très rapides, donc je ne peux pas faire tout ce que je veux. Donc, c'est arriver à avoir toutes ces nuances. On aura toujours, dans des entreprises, il y aura toujours des choses qui sont un peu plus avancées que d'autres. Et bien, le diagnostic permet justement, en questionnement, de sentir ça, en fait. Suivant la taille de l'entreprise, ça peut durer un, deux jours, trois jours. Mais bon, c'est de la matière qu'on prend, c'est de la richesse pour essayer d'avoir la meilleure photographie possible. Et puis surtout, dire à l'entreprise, voilà ce que vous faites de bien. Vous le gardez, appuyez-vous là-dessus. Et voilà ce qui pourrait évoluer. Et puis après, c'est en discussion avec la direction ou le comité de direction, dire, on va mettre des priorités, on ne peut peut-être pas tout faire d'un coup. Et là, souvent, les responsables nous disent, d'accord, cette action, elle me plaît, mais je veux être sûr qu'elle va marcher et qu'elle aura un impact. Et là, on parle d'indicateur. Et voilà comment un diagnostic avec un questionnement permet d'aller vers la construction d'une feuille de route et d'un plan d'action.
- Speaker #1
On arrive du coup à la fin de cette interview, David, notre question préférée. Pourquoi c'est cool, la RSE ?
- Speaker #0
C'est cool, la RSE, parce que déjà, c'est une remise en question permanente. C'est cool parce que, aussi, quand on arrive dans une entreprise sur ces sujets-là, généralement, on est bien accueilli. Puis c'est cool aussi parce que, moi, je me rends compte, chez EOD, on est une entreprise avec une forte croissance, on a beaucoup d'embauches, donc c'est des jeunes qui arrivent, et puis pour eux, c'est ancré. Et de toute façon, ils viennent chez nous parce qu'ils savent qu'on est société à mission, parce qu'on a engagé une démarche et puis parce qu'on continue à le mettre en place. Et eux, ça fait sens.
- Speaker #1
Et on le voit, nous, avec le podcast, on a de plus en plus de jeunes et d'étudiants qui nous suivent. Et c'est vrai que ça fait plaisir. Je te laisse le mot de la fin si tu as quelque chose à rajouter.
- Speaker #0
Si des gens qui écoutent ce podcast ne sont pas encore engagés ou... ont encore peur, moi je leur dis n'hésitez pas, en fait. Vous ne le regretterez pas. Et puis quand des jeunes rentrent dans une entreprise aussi et qu'ils ont des idées comme ça, qu'ils n'hésitent pas à aller voir leur responsable RSE et leur dire, bah tiens, je pense à un truc. Nous, on avait des projets de mécénat chez Aude et on s'est dit, bah en fait, on va dire à tout le monde si vous avez des projets de mécénat, de compétences, qui soient en lien avec notre notre raison d'être et d'agir, qui travaille sur les aspects sociaux et environnementaux, proposer les projets et on vous aidera. On lance l'idée comme ça et j'ai un collaborateur qui venait juste d'être embauché. Le lendemain, il dit « Ah, j'ai une idée d'un projet de mécénat sur une renaturation d'une rivière en Albanie. Est-ce que vous serez prêt à… » à m'aider, m'accompagner là-dessus. On l'a accompagné pour une semaine. Je crois que le dossier, on l'a monté en même pas cinq jours, un dossier de mécénat avec les autorisations, les assurances. Et lui, il est parti, il a fait ça. Et il est revenu, il explique à toute l'entreprise ce qui peut être fait. Voilà, c'est ça que je trouve cool, moi. C'est qu'on m'apporte des projets qui sont sympas et je peux les mettre en place.
- Speaker #1
Merci beaucoup, David. C'était un épisode passionnant.
- Speaker #0
Merci de votre accueil. C'était vraiment un plaisir de discuter avec vous.
- Speaker #1
Merci à toi, à bientôt.
- Speaker #0
Merci.