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Pourquoi c'est cool la RSE ?

VINCI : Réconcilier grands projets et respect de l’environnement avec Isabelle Spiegel (Épisode 25)

VINCI : Réconcilier grands projets et respect de l’environnement avec Isabelle Spiegel (Épisode 25)

21min |21/01/2025
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Pourquoi c'est cool la RSE ?

VINCI : Réconcilier grands projets et respect de l’environnement avec Isabelle Spiegel (Épisode 25)

VINCI : Réconcilier grands projets et respect de l’environnement avec Isabelle Spiegel (Épisode 25)

21min |21/01/2025
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Description

Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir de recevoir une invitée exceptionnelle : Isabelle Spiegel, directrice environnement de VINCI, une femme engagée et inspirante. 🌍✨


Au programme :
1️⃣ Un parcours passionnant : Isabelle nous raconte comment, depuis ses études, elle construit une carrière dédiée à l’impact environnemental, dans des entreprises de toutes tailles jusqu’à VINCI. 👷‍♀️
2️⃣ Les enjeux environnementaux d’un groupe international : Comment VINCI, avec ses 280 000 collaborateurs, réinvente ses pratiques pour réduire ses émissions et promouvoir l’économie circulaire. 🚧♻️
3️⃣ Des solutions concrètes : Du béton bas carbone aux aéroports zéro carbone, découvrez les projets innovants et impactants portés par VINCI. 💡✈️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'ARSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre l'ARSE. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui j'ai l'honneur de recevoir Isabelle Spiegel, directrice environnement de Vinci. Merci Isabelle d'avoir accepté notre invitation. On va commencer par une première question très simple. Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours, te présenter ?

  • Speaker #0

    Je travaille dans le domaine de l'environnement et ce depuis mes études, puisque je suis ingénieure de formation et j'ai choisi mon école d'ingénieur il y a un peu plus de 25 ans. parce qu'elle avait déjà une option environnement. Et il n'y en avait que deux en France. Et en l'occurrence, c'est les mines de Douai, qui s'appellent aujourd'hui IMT Nord-Europe. Et puis, j'ai travaillé dans le conseil en développement durable pendant la majorité de ma carrière, donc à faire de la stratégie développement durable, du reporting, des rapports, de l'analyse du cycle de vie, etc. Puis en passant dans l'ingénierie, là, j'avais une fonction opérationnelle pure, de gérer des équipes. qui s'occupait d'environnement, mais à la fois les études d'impact environnemental, notamment de grands projets d'infrastructure, et puis de la dépollution de sol. Et depuis un peu plus de cinq ans maintenant, je suis chez Vinci, en charge du pilotage de l'ambition environnementale.

  • Speaker #1

    Donc du coup, c'était important pour toi d'avoir de l'impact dans ton métier, d'avoir du sens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que ça prend tout son sens. D'abord, dans le conseil au départ. On fait bouger quelques entreprises sur la prise de conscience, sur des solutions concrètes, etc. J'avais un peu en début de carrière l'idée de me dire, pourquoi pas reprendre les études à mi-parcours et changer complètement de métier. Aujourd'hui, il n'en est pas question, puisque je n'ai pas fait le tour de la question, qu'il y a encore énormément de choses à faire. Et qu'effectivement, chaque jour, j'ai l'impression d'en faire un peu plus dans cette recherche de sens et d'impact.

  • Speaker #1

    Surtout que lire les rapports du GIEC, ça peut créer un peu de l'éco-anxiété. Du coup, tu as décidé d'agir pour pallier à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est aussi venu progressivement. C'est-à-dire que les premiers rapports du GIEC, ils font peur, ce dit à 25 ans, mais ils font moins peur qu'aujourd'hui. Donc je dirais qu'à chaque fois, quand je me replonge dans des études, que ce soit là-dessus ou le Health Check planétaire qui est sorti en septembre, par exemple, à chaque fois, il y a une couche de... Peur complémentaire, certes, oui, il y a de l'anxiété. Et aujourd'hui, c'est par exemple une des raisons qui fait qu'on a relancé de façon assez forte l'adaptation, quelque part anticiper les risques climatiques. Et ça, c'est parce qu'il est déjà trop tard sur un certain nombre de sujets. On est obligé d'activer finalement des leviers complémentaires d'action parce qu'on n'a pas du tout avancé suffisamment vite les dernières décennies.

  • Speaker #1

    Tu as la tête de l'environnement de Vinci depuis cinq ans. Comment tu vois l'évolution des enjeux environnementaux dans un groupe aussi vaste et international que Vinci ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, Vinci, c'est 280 000 collaborateurs dans 120 pays, 3 grands métiers. C'est un groupe extrêmement important qui a pris la décision d'accélérer sur l'environnement un peu avant mon recrutement, quelque part. On a fait dans le passé un certain nombre d'efforts de sujet sur les côtés diversité, inclusion, insertion sociale, etc. Et l'environnement, il y a eu ce constat de dire qu'on est légèrement en retard. Notre secteur est légèrement en retard, le groupe aussi. En revanche, il y a une partie des solutions qui sont entre nos mains. Donc soyons proactifs, avançons. Maintenant, un groupe comme Vinci, il a pour moi une force essentielle, c'est sa décentralisation. On a un modèle de responsabilisation des business units. C'est un chemin long, c'est-à-dire qu'il va falloir convaincre 5000 patrons de dire, voilà, les prises de décision, c'est pas moi depuis la holding qui vais les prendre, c'est bien vous sur le terrain, avec tout l'écosystème local, territorial, etc., qui en fait la particularité. Donc on le fait avec du sens et de la profondeur, ça veut dire qu'on accepte qu'il y ait un peu d'inertie dans la mise en route, mais cinq ans après, je suis pas là. je suis plutôt contente des progrès déjà accomplis.

  • Speaker #1

    Vous avez défini une stratégie RSE claire, avec des objectifs ambitieux pour 2030, notamment en termes de décarbonation et d'économie circulaire. Comment faites-vous pour assurer que ces engagements seront suivis au jour le jour, dans des métiers aussi divers que la construction, les aéroports et les autoroutes ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, notre stratégie RSE, elle repose sur le manifeste du groupe Vinci. Et ça, c'est ce qui lie, quelque part, les collaborateurs au sein d'une même culture. Il y a huit engagements dans ce manifeste sur les enjeux de sécurité, de diversité, de tous les enjeux sociaux et un point spécifique sur accélérer la transition environnementale. Donc, juste avant 2020, on a dit, voilà, on vous donne le cap, la direction, avec des objectifs clairs pour 2030. On respecte le fait que les business units puissent prioriser et pour certaines, décider de commencer par le climat, pour d'autres, par la biodiversité parce que c'était un sujet, etc. Et quelque part, on a un reporting annuel. qui permet de suivre où on en est et de dire, voilà, ça, c'est des objectifs. Plus, voilà notre cap. Et donc, c'est moins 40% sur les émissions de gaz à effet de serre direct. Notre scope 1-2, si je parle jargon carbone.

  • Speaker #1

    20% sur le scope 3.

  • Speaker #0

    Exactement. Et 20% sur le scope 3. Toute activité, c'est-à-dire les matériaux qu'on met en œuvre, les équipements qu'on achète et l'usage. de nos infrastructures, y compris le trafic de Vinci Autoroute. Annuellement, on va suivre l'état typiquement des émissions, mais si je reprends nos émissions directes, on a un parc de véhicules, en France c'est 45 000 véhicules, au niveau mondial c'est peut-être 80 000, 90 000, mais on sait que l'électrification de nos véhicules va faire partie d'une des actions. L'année dernière, on était à 33 des véhicules en commande sont électriques et à une bonne proportion du parc. en France en tout cas, qui bouge. Donc c'est comme ça qu'on va le suivre par quelques actions un peu précises pour dire est-ce qu'on est en train de mettre les moyens.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu peux me parler de ce prix de l'environnement, ça consiste en quoi ?

  • Speaker #0

    Alors le prix de l'environnement, c'est vraiment la mise en mouvement du groupe. On a fait deux éditions, donc la première c'était en 2020 en fait. On a une signature qui est We now donc Oui, le nous collectif ou individuel d'ailleurs, now pour dire on passe à l'action dès maintenant. On ne va pas attendre que notre client, les pouvoirs publics, l'URSSAF nous aident sur les véhicules, etc. Chaque action compte. Et par contre, c'est des actions qui ont du sens pour chacun d'entre nous sur le terrain. Et donc, la première édition du prix de l'environnement, c'était on passe à l'action, vous avez six mois, et on ne veut que des actions éprouvées. La deuxième édition du prix de l'environnement, on l'a lancée cette année 2024. On a décidé de mettre l'impact au centre. Donc de dire là, c'est pas chaque action du quotidien, on veut des actions impactantes sur les enjeux de business, que ce soit nouveaux business models, nouvelles offres de services ou des enjeux d'efficacité opérationnelle, ça rentre dans la caisse business, et impactantes pour la contribution environnementale positive. Et on a 1000 solutions environnementales. C'est-à-dire que ça marche dans le dynamisme qui est le nôtre. On dit voilà, il y a un concours, donc vous avez jusqu'au mois d'avril 2024 pour déposer des candidatures. On vous aide en région. avec des relais. Donc, on a nommé des rôles. Il y avait un pilote, un modérateur en région, des correspondants, des experts après pour revoir les dossiers, des jurys, ça c'est les patrons régionaux. Pour moi, c'est aussi comme ça qu'on adresse le sujet. C'est de dire en fait, c'est sur le terrain que ça se passe.

  • Speaker #1

    Il y a des projets que vous avez soutenus via ce prix qui t'ont marqué, dont tu veux parler peut-être ?

  • Speaker #0

    Je vais parler surtout de ceux d'il y a trois ans, parce qu'en fait, on a notre remise des prix qui va être dans pas très longtemps. Donc, je ne veux rien dévoiler sur le palmarès final. Mais par contre, notre grand prix d'il y a trois ans, c'était Exegy, notre démarche de béton bas carbone. C'est une évidence aujourd'hui parce qu'on l'a largement déployé depuis. Il y a trois ans, on s'était dit oui, il y a du potentiel, c'est de l'innovation, c'est intéressant, ça va dans le bon sens. Il a été primé grand prix au niveau Vinci. En fait, le béton chez Vinci, c'est 7% de notre empreinte Scope 3. C'est quasiment le même ordre de grandeur que nos émissions directes, donc c'est un énorme poste. Au-delà de l'avoir mis en œuvre la première fois, le prix primé, c'était l'action sur l'archipel, c'est notre siège social. On a fait des poteaux de structure en béton sans ciment, en ultra bas carbone, en utilisant des laitiers de haut fourneau qui substituent le ciment. Depuis, on a démultiplié cette initiative. pour le faire sur des foussoirs de tunnels dans le cadre du Grand Paris, pour le faire sur le village des athlètes, village olympique. Et on a des dizaines de projets sur lesquels ça se déploie, avec un objectif maintenant, qui a été acté par Vinci Construction, de mettre en œuvre 90% de béton bas carbone d'ici à 2030. Ça, c'est un peu notre étendard. Là, dans le cadre de cette édition du prix, on a donné des défis. Donc l'un était autour de la renaturation. Pour se dire, l'impact, ça ne va pas être uniquement... préserver la biodiversité, au sens détruisons moins, mais comment on peut aussi apporter une contribution positive et donc renaturer. Ainsi, autoroutes, on a du foncier proche des autoroutes et on a 200 actions de renaturation pour rendre à la nature, quelque part, une partie qui a été peut-être trop minéralisée.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est atelier, formation, prévention, c'est des bons leviers pour lever les réticences de vos collaborateurs ou de vos clients sur toutes ces questions.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, il faut décortiquer les réticences. Ce qu'on a créé depuis le lancement de notre ambition, c'était déjà une journée. par an, donc c'est le 22 septembre, on dit que c'est la journée de l'environnement du groupe. On veut que cette journée soit au plus proche des collaborateurs et du terrain. Donc c'est plutôt l'idée d'avoir un quart d'heure de chantier en début de journée ou de dire, là on parle de l'environnement. Parlons par exemple de tri des déchets, parce que c'est ça qui va parler à tout le monde sur une équipe de chantier. On a démultiplié quelque part un certain nombre de fresques, de jeux, d'appropriations, etc. du sujet. On a développé en fait un jeu qui s'appelle l'épopée verte, dans l'idée de compléter la fresque du climat. et de se dire la fresque du climat, on sort de là, on a mieux compris les mécanismes du changement climatique, mais on a un peu le moral dans les chaussettes, vu l'ampleur de la tâche. Cette épopée verte, elle ne parle pas que de climat d'abord, elle remet un peu tous les enjeux de l'environnement sur la table et elle a 300 solutions environnementales du groupe. Travaillons sur un cas concret, je suis en train de construire une nouvelle ligne TGV dans tel endroit du monde. Progressivement, je regarde tous les enjeux environnementaux et je... positionne les cartes solutions en disant ce qui est pertinent pour le client. C'est quand même beaucoup de sensibilisation comme ça. C'est un partenariat avec AXA Climate School par exemple, donc on a une plateforme de e-learning. Et après, c'est beaucoup finalement de démonstration aussi que telle solution techniquement, ça marche, et de conviction par rapport à nos clients. Parce qu'en fait... Il y a beaucoup de métiers du groupe dans lesquels on est entre deux. On n'est pas producteur de matériaux, sauf la partie agrégat, on va dire, puisqu'on a des carrières, notamment pour les activités de la route. Mais sinon, en général, on achète des matériaux, des équipements, et on les installe ou on construit un bâtiment pour un client. Et donc, il y a beaucoup de démonstrations de se dire, en fait, on va vous faire une variante. Un rôle, par exemple, dans tous les métiers de l'énergie qui a été de dire... embauchons des carbologues, dont le métier va être d'aider les équipes techniques à faire une variante bas carbone et à la proposer aux clients.

  • Speaker #1

    Vous êtes engagée à réduire vos émissions de 40% d'ici 2030 ?

  • Speaker #0

    Alors, on commence à avoir des résultats. Après, le plus gros est encore largement devant nous. En gros, on a fait un quart du chemin. On est presque à moitié. du calendrier, et on a fait un quart du chemin, donc on a trois quarts encore devant nous. Donc cette année, c'est aussi pour ça qu'on a relancé une édition du prix de l'environnement, etc., pour dire, il faut qu'on continue à démultiplier les efforts. Sur nos émissions directes, on a un gros poids sur les véhicules, donc ça commence par du pilotage, c'est une partie d'électrification, ça avance plutôt pas trop mal. en France, en Europe et dans le reste du monde. Je dirais quand on est aux Etats-Unis, avec un certain attachement à la voiture, on a démultiplié les aides finalement aux collaborateurs. J'ai rencontré récemment des entités qui me disaient Nous, on a doublé l'indemnité kilométrique quand c'est un véhicule électrique. Donc financièrement, le collaborateur qui prend sa voiture, ce ne sont pas des voitures de fonction, mais sa voiture personnelle pour se déplacer, il touche deux fois plus d'argent si son véhicule est électrique. On a démultiplié ce genre de choses, ça bouge, pas encore assez, c'est le sujet. Et après, si je regarde notre... parc de bâtiments. On a passé à la moulinette 600 bâtiments qui sont nos bâtiments de bureau, à la moulinette de la performance énergétique, du monitoring pour regarder ce qu'on pouvait faire. On est en train progressivement d'équiper de panneaux solaires pour être en autoconsommation électrique. On le fait pour montrer que les solutions sont entre nos mains, on se les applique d'abord à nous-mêmes et c'est aussi des offres pour quelque part faire la même chose chez nos clients. On a commencé quand même à démontrer quand on suit la courbe de notre trajectoire carbone qu'on est capable de faire du découplage. On a une croissance économique qui est encore forte sur le même périmètre d'activité et on réduit les émissions.

  • Speaker #1

    Et comme quoi, croissance économique peut aller avec réduction de l'impact.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est une de nos convictions fortes, en fait, que ça ne peut pas fonctionner de façon séparée. Il faut que ça tienne ensemble. Chez Vinci, c'est ce qu'on appelle la performance globale.

  • Speaker #1

    Vous mettez beaucoup l'accent sur l'éco-conception. Tu nous en as parlé tout à l'heure avec le béton bas carbone exégé. Comment vous mettez en place toutes ces innovations ? Est-ce que c'est facile de les généraliser ?

  • Speaker #0

    On a avancé sur plusieurs fronts, effectivement, sur le béton bas carbone. Première réalisation, notre siège social avec des poteaux de structure. Et ensuite, c'est de se dire, il faut qu'on bosse avec les fournisseurs d'un côté et ceux partout dans le monde. trouver des substituts et mettre moins de ciment. Donc on a l'exemple du CHU de Nantes, où on a un partenariat avec Imerys sur un substitut qui est du métacaolin. Là, quelque part, on ne bosse plus avec des cimentiers, mais avec d'autres partenaires. On a ici des start-up. On est aujourd'hui dans les locaux de Léonard, notre plateforme d'innovation et prospective. Et en fait, on accueille chaque année un certain nombre de start-up. Il y en a qui... bossent sur des matériaux de terre crue, etc. Donc on va explorer un peu tout le champ des possibles pour continuer à innover. Mais on a des cas intéressants de choses qui ne marchent pas aussi, où on s'est fait fouler dès qu'on veut mettre un peu moins de matériaux. Il y a encore une résistance à se dire, voilà... avec moins d'acier par exemple il va tenir moins bien donc là on repasse par l'écosystème de démontrer que voilà on est capable de prendre dans certains cas des risques aussi voilà mais tout ça il faut que ça rentre quand même dans un cadre où ça reste assuré et et où le donneur d'ordre et ses équipes techniques acceptent.

  • Speaker #1

    Tu nous parlais tout à l'heure d'une économie circulaire. Vous avez des ambitions fortes. Vous visez le zéro déchet en décharge d'ici 2030. Quelles sont les plus grosses difficultés pour atteindre cet objectif ? Est-ce que la gestion des sous-traitants ou l'innovation technologique pose encore des problèmes ?

  • Speaker #0

    Sur la question des déchets, le premier sujet, c'est d'avoir la place sur les chantiers pour correctement trier. On a encore beaucoup d'efforts à faire pour l'organisation collective du chantier, avec les sous-traitants, avec les co-traitants. Donc on a un intrapreneuriat. entrepreneur dans le groupe qui a créé une structure qui s'appelle Waste Marketplace, qui vise à optimiser les filières de recyclage des déchets spécifiques de chantier. Après, notre objectif de zéro déchet en décharge, il s'applique pour les concessions, où là, c'est différent puisqu'on va traiter à la fois nos déchets à nous, bien sûr, mais également les déchets des usagers, donc de Vinci Autoroute, de Vinci Airport, y compris les déchets, dans certains cas, des compagnies aériennes. Et ce... partout dans le monde. Ça veut dire que sur un aéroport en République dominicaine, au Brésil, en Serbie, on est obligé de créer un centre de tri et on est obligé de trouver une par une les filières de recyclage pour éviter effectivement de mettre ces déchets en décharge. Donc aujourd'hui, on est déjà à près d'une vingtaine de plateformes aéroportuaires qui sont zéro déchet en décharge. Ça veut dire quelque part, mais c'est ce qui me rend très positive, c'est qu'on arrive avec des savoir-faire sur cette gestion-là, dans des pays où il n'y a pas une attention très très forte. Et on va démontrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    Vinci est parfois pointé du doigt pour l'empreinte carbone importante de ses activités. Comment vous répondez à ces critiques ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a pris les choses à bras-le-corps, d'abord, avec toute l'humilité qui est la nôtre aussi, parce que les sujets, effectivement, sont extrêmement vastes. Là, quand je dis qu'on a pris le sujet à bras-le-corps, c'est de se dire, bougeons-le de l'intérieur. Pour moi, ce ne serait pas responsable de dire, je change de métier, je vais aller dans des secteurs plus propres. Et donc, j'abandonne le cœur de ce qu'on faisait, etc. On a plutôt pris ce chemin de dire, transformons de l'intérieur. Donc oui, on a des infrastructures de mobilité, ça émet des émissions. Oui, on a des plateformes aériennes. Mais en fait, comment on arrive à les faire bouger de l'intérieur ? On a un premier aéroport à Toulon hier qui est net zéro carbone. Il a réduit ses émissions, sur la partie opération, qui est la nôtre en direct, de 92,5%. Et il compense en plantant des arbres, effectivement, pour les 7,5% restants. La démarche est la bonne. Pour réduire les émissions de nos compagnies aériennes, qui sont nos clients et donc de l'usager, on met en place de la modulation tarifaire. Pour l'instant, c'est modeste, mais c'est de dire, quand vous venez, si vous avez du carburant d'aviation durable, un moteur optimisé, etc., vous allez avoir un système de bonus-malus sur votre arrivée et votre, quelque part, redevance aéroportuaire.

  • Speaker #1

    J'avais vu une étude il y a quelques mois qui disait que... Un peu plus de 60% des Français croyaient que la RSE, c'était pour faire joli et que ça n'avait pas un vrai impact dans les entreprises. Nous, on essaye de démontrer le contraire avec ce podcast. Est-ce que toi, tu trouves que tu as suffisamment de champs d'action pour pouvoir faire changer les choses ? Est-ce que parfois, tu te sens un peu limitée ? Quel est ton sentiment là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai la chance d'avoir beaucoup de soutien de notre grand patron, qu'il fait par réelle conviction. Et... Conviction triple, c'est-à-dire que je reviens au fait que le social, l'économique et l'environnement, ça marche ensemble. J'ai cette chance d'être au comex du groupe. Donc quelque part, quand il faut vous faire bouger un peu les lignes sur tel et tel sujet avec un patron opérationnel, je les croise très souvent. Et d'avoir un groupe. suffisamment vaste alors oui c'est énorme c'est voilà mes amis m'ont dit quand je suis arrivé tu es au pied d'une montagne tu te rends pas compte comme c'est énorme mais en fait c'est on va toujours trouver un endroit où il ya des personnes qui ont envie de bouger et donc de tester quelque chose vos activités aéroportuaires et autoroutières sont évidemment crucial mais elle

  • Speaker #1

    pollue énormément l'objectif de 50% de réduction des émissions pour les autoroutes et super ambitieux. Est-ce que vous êtes sûr d'y arriver ?

  • Speaker #0

    L'objectif de 50% pour les autoroutes, il est d'ailleurs remonté à la hausse à 66% pour les aéroports. C'est sur nos émissions directes. Donc c'est tout ce qui est l'opération, l'exploitation d'une autoroute, d'un aéroport. Et oui, on est en train d'y arriver à 2030. et ce, dans toutes nos géographies. Donc ça, on y arrive. Ça veut dire qu'on équipe. Par exemple, en Serbie, le mix d'électricité est extrêmement carboné parce qu'on fait appel à du charbon. Ça veut dire que l'électrification ne suffit pas. Donc on équipe. nos plateformes aéroportuaires de panneaux solaires pour être capables de produire l'électricité qu'on va utiliser et progressivement donc substituer, ne plus utiliser de fuel ou vraiment du résiduel. Le gros enjeu après sur les autoroutes, c'est les 20% de réduction sur les émissions liées au trafic, dont on n'est pas responsable à 100%, mais qui sont bien nos usagers de l'autoroute. Et là, effectivement, on s'est doté d'un objectif ambitieux de réduire de 20%. Notre cheminement d'idée, c'est de se dire, nous, on est acteur du rendre possible la décarbonation en ayant une infrastructure. On ne doit pas avoir la crainte pour un usager de prendre l'autoroute et de faire 500 km en véhicule électrique. Donc il faut qu'on équipe de bandes de recharge. Toutes les stations, les aires de service du réseau, qui sont équipées d'au moins 6 bandes de recharge rapides, pour se dire, voilà, rendons possible le cheminement. Le gros, il est effectivement encore sur l'aérien, sur les poids lourds, où là, on est beaucoup plus modeste dans le fait de pousser quelques innovations, d'explorer les carburants d'aviation durable. Donc on a des projets, d'explorer l'hydrogène. Notre aéroport de Lyon-Saint-Exupéry est un peu notre hub, où on commence à s'approprier... l'hydrogène comme énergie déjà pour l'opération de la plateforme aéroportuaire, mais pour être capable demain de le mettre, alors sous forme de e-fuel, sous différentes formes, dans les avions effectivement. Aujourd'hui vous prenez les plateformes aéroportuaires, en Europe toutes nos plateformes distribuent du carburant d'aviation durable. Un des freins c'est qu'il y a très peu de compagnies aériennes qui l'achètent.

  • Speaker #1

    Avec le secteur-là ils avancent quand même plus lentement l'aviation ?

  • Speaker #0

    Oui et il y a des questions technologiques bien sûr liées à la motorisation et il y a des questions d'approvisionnement. de la ressource. C'est-à-dire que pour faire du carburant d'aviation durable, on a besoin de biomasse. Il est hors de question d'aller prendre de la biomasse alimentaire. Donc à partir de là, c'est comment on structure les filières de déchets pour en avoir suffisamment.

  • Speaker #1

    Et pour terminer notre question phare, Isabelle, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    La RSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études et je suis restée parce que d'abord, c'est passionnant. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre la RSE. Éventuellement, ils sont contre des éoliennes, le nucléaire, etc. Mais en fait, on ne peut pas être contre les grands principes du développement durable. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur. Et ensuite, c'est un sujet qui touche à tout dans l'entreprise. Donc moi, je fais parfois des calculs un peu détaillés, précis, de bilan environnemental de telle et telle solution. Je rencontre des gens dans le groupe qui disent moi, j'ai une super innovation, aide-moi à la développer Donc je suis dans l'intrapreneuriat quasiment coaching. Je suis sur des enjeux stratégiques. Est-ce qu'on a raison d'aller dans tel type d'activité et est-ce que ça rentre avec nos principes de performance globale ? Donc en fait, pour moi, c'est à 360 degrés. C'est même encore plus riche que quand j'étais dans le conseil en développement durable de le faire. au sein d'une entreprise. Donc définitivement, c'est cool l'RSE.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Isabelle.

  • Speaker #0

    Merci.

Description

Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir de recevoir une invitée exceptionnelle : Isabelle Spiegel, directrice environnement de VINCI, une femme engagée et inspirante. 🌍✨


Au programme :
1️⃣ Un parcours passionnant : Isabelle nous raconte comment, depuis ses études, elle construit une carrière dédiée à l’impact environnemental, dans des entreprises de toutes tailles jusqu’à VINCI. 👷‍♀️
2️⃣ Les enjeux environnementaux d’un groupe international : Comment VINCI, avec ses 280 000 collaborateurs, réinvente ses pratiques pour réduire ses émissions et promouvoir l’économie circulaire. 🚧♻️
3️⃣ Des solutions concrètes : Du béton bas carbone aux aéroports zéro carbone, découvrez les projets innovants et impactants portés par VINCI. 💡✈️


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Transcription

  • Speaker #0

    L'ARSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre l'ARSE. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui j'ai l'honneur de recevoir Isabelle Spiegel, directrice environnement de Vinci. Merci Isabelle d'avoir accepté notre invitation. On va commencer par une première question très simple. Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours, te présenter ?

  • Speaker #0

    Je travaille dans le domaine de l'environnement et ce depuis mes études, puisque je suis ingénieure de formation et j'ai choisi mon école d'ingénieur il y a un peu plus de 25 ans. parce qu'elle avait déjà une option environnement. Et il n'y en avait que deux en France. Et en l'occurrence, c'est les mines de Douai, qui s'appellent aujourd'hui IMT Nord-Europe. Et puis, j'ai travaillé dans le conseil en développement durable pendant la majorité de ma carrière, donc à faire de la stratégie développement durable, du reporting, des rapports, de l'analyse du cycle de vie, etc. Puis en passant dans l'ingénierie, là, j'avais une fonction opérationnelle pure, de gérer des équipes. qui s'occupait d'environnement, mais à la fois les études d'impact environnemental, notamment de grands projets d'infrastructure, et puis de la dépollution de sol. Et depuis un peu plus de cinq ans maintenant, je suis chez Vinci, en charge du pilotage de l'ambition environnementale.

  • Speaker #1

    Donc du coup, c'était important pour toi d'avoir de l'impact dans ton métier, d'avoir du sens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que ça prend tout son sens. D'abord, dans le conseil au départ. On fait bouger quelques entreprises sur la prise de conscience, sur des solutions concrètes, etc. J'avais un peu en début de carrière l'idée de me dire, pourquoi pas reprendre les études à mi-parcours et changer complètement de métier. Aujourd'hui, il n'en est pas question, puisque je n'ai pas fait le tour de la question, qu'il y a encore énormément de choses à faire. Et qu'effectivement, chaque jour, j'ai l'impression d'en faire un peu plus dans cette recherche de sens et d'impact.

  • Speaker #1

    Surtout que lire les rapports du GIEC, ça peut créer un peu de l'éco-anxiété. Du coup, tu as décidé d'agir pour pallier à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est aussi venu progressivement. C'est-à-dire que les premiers rapports du GIEC, ils font peur, ce dit à 25 ans, mais ils font moins peur qu'aujourd'hui. Donc je dirais qu'à chaque fois, quand je me replonge dans des études, que ce soit là-dessus ou le Health Check planétaire qui est sorti en septembre, par exemple, à chaque fois, il y a une couche de... Peur complémentaire, certes, oui, il y a de l'anxiété. Et aujourd'hui, c'est par exemple une des raisons qui fait qu'on a relancé de façon assez forte l'adaptation, quelque part anticiper les risques climatiques. Et ça, c'est parce qu'il est déjà trop tard sur un certain nombre de sujets. On est obligé d'activer finalement des leviers complémentaires d'action parce qu'on n'a pas du tout avancé suffisamment vite les dernières décennies.

  • Speaker #1

    Tu as la tête de l'environnement de Vinci depuis cinq ans. Comment tu vois l'évolution des enjeux environnementaux dans un groupe aussi vaste et international que Vinci ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, Vinci, c'est 280 000 collaborateurs dans 120 pays, 3 grands métiers. C'est un groupe extrêmement important qui a pris la décision d'accélérer sur l'environnement un peu avant mon recrutement, quelque part. On a fait dans le passé un certain nombre d'efforts de sujet sur les côtés diversité, inclusion, insertion sociale, etc. Et l'environnement, il y a eu ce constat de dire qu'on est légèrement en retard. Notre secteur est légèrement en retard, le groupe aussi. En revanche, il y a une partie des solutions qui sont entre nos mains. Donc soyons proactifs, avançons. Maintenant, un groupe comme Vinci, il a pour moi une force essentielle, c'est sa décentralisation. On a un modèle de responsabilisation des business units. C'est un chemin long, c'est-à-dire qu'il va falloir convaincre 5000 patrons de dire, voilà, les prises de décision, c'est pas moi depuis la holding qui vais les prendre, c'est bien vous sur le terrain, avec tout l'écosystème local, territorial, etc., qui en fait la particularité. Donc on le fait avec du sens et de la profondeur, ça veut dire qu'on accepte qu'il y ait un peu d'inertie dans la mise en route, mais cinq ans après, je suis pas là. je suis plutôt contente des progrès déjà accomplis.

  • Speaker #1

    Vous avez défini une stratégie RSE claire, avec des objectifs ambitieux pour 2030, notamment en termes de décarbonation et d'économie circulaire. Comment faites-vous pour assurer que ces engagements seront suivis au jour le jour, dans des métiers aussi divers que la construction, les aéroports et les autoroutes ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, notre stratégie RSE, elle repose sur le manifeste du groupe Vinci. Et ça, c'est ce qui lie, quelque part, les collaborateurs au sein d'une même culture. Il y a huit engagements dans ce manifeste sur les enjeux de sécurité, de diversité, de tous les enjeux sociaux et un point spécifique sur accélérer la transition environnementale. Donc, juste avant 2020, on a dit, voilà, on vous donne le cap, la direction, avec des objectifs clairs pour 2030. On respecte le fait que les business units puissent prioriser et pour certaines, décider de commencer par le climat, pour d'autres, par la biodiversité parce que c'était un sujet, etc. Et quelque part, on a un reporting annuel. qui permet de suivre où on en est et de dire, voilà, ça, c'est des objectifs. Plus, voilà notre cap. Et donc, c'est moins 40% sur les émissions de gaz à effet de serre direct. Notre scope 1-2, si je parle jargon carbone.

  • Speaker #1

    20% sur le scope 3.

  • Speaker #0

    Exactement. Et 20% sur le scope 3. Toute activité, c'est-à-dire les matériaux qu'on met en œuvre, les équipements qu'on achète et l'usage. de nos infrastructures, y compris le trafic de Vinci Autoroute. Annuellement, on va suivre l'état typiquement des émissions, mais si je reprends nos émissions directes, on a un parc de véhicules, en France c'est 45 000 véhicules, au niveau mondial c'est peut-être 80 000, 90 000, mais on sait que l'électrification de nos véhicules va faire partie d'une des actions. L'année dernière, on était à 33 des véhicules en commande sont électriques et à une bonne proportion du parc. en France en tout cas, qui bouge. Donc c'est comme ça qu'on va le suivre par quelques actions un peu précises pour dire est-ce qu'on est en train de mettre les moyens.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu peux me parler de ce prix de l'environnement, ça consiste en quoi ?

  • Speaker #0

    Alors le prix de l'environnement, c'est vraiment la mise en mouvement du groupe. On a fait deux éditions, donc la première c'était en 2020 en fait. On a une signature qui est We now donc Oui, le nous collectif ou individuel d'ailleurs, now pour dire on passe à l'action dès maintenant. On ne va pas attendre que notre client, les pouvoirs publics, l'URSSAF nous aident sur les véhicules, etc. Chaque action compte. Et par contre, c'est des actions qui ont du sens pour chacun d'entre nous sur le terrain. Et donc, la première édition du prix de l'environnement, c'était on passe à l'action, vous avez six mois, et on ne veut que des actions éprouvées. La deuxième édition du prix de l'environnement, on l'a lancée cette année 2024. On a décidé de mettre l'impact au centre. Donc de dire là, c'est pas chaque action du quotidien, on veut des actions impactantes sur les enjeux de business, que ce soit nouveaux business models, nouvelles offres de services ou des enjeux d'efficacité opérationnelle, ça rentre dans la caisse business, et impactantes pour la contribution environnementale positive. Et on a 1000 solutions environnementales. C'est-à-dire que ça marche dans le dynamisme qui est le nôtre. On dit voilà, il y a un concours, donc vous avez jusqu'au mois d'avril 2024 pour déposer des candidatures. On vous aide en région. avec des relais. Donc, on a nommé des rôles. Il y avait un pilote, un modérateur en région, des correspondants, des experts après pour revoir les dossiers, des jurys, ça c'est les patrons régionaux. Pour moi, c'est aussi comme ça qu'on adresse le sujet. C'est de dire en fait, c'est sur le terrain que ça se passe.

  • Speaker #1

    Il y a des projets que vous avez soutenus via ce prix qui t'ont marqué, dont tu veux parler peut-être ?

  • Speaker #0

    Je vais parler surtout de ceux d'il y a trois ans, parce qu'en fait, on a notre remise des prix qui va être dans pas très longtemps. Donc, je ne veux rien dévoiler sur le palmarès final. Mais par contre, notre grand prix d'il y a trois ans, c'était Exegy, notre démarche de béton bas carbone. C'est une évidence aujourd'hui parce qu'on l'a largement déployé depuis. Il y a trois ans, on s'était dit oui, il y a du potentiel, c'est de l'innovation, c'est intéressant, ça va dans le bon sens. Il a été primé grand prix au niveau Vinci. En fait, le béton chez Vinci, c'est 7% de notre empreinte Scope 3. C'est quasiment le même ordre de grandeur que nos émissions directes, donc c'est un énorme poste. Au-delà de l'avoir mis en œuvre la première fois, le prix primé, c'était l'action sur l'archipel, c'est notre siège social. On a fait des poteaux de structure en béton sans ciment, en ultra bas carbone, en utilisant des laitiers de haut fourneau qui substituent le ciment. Depuis, on a démultiplié cette initiative. pour le faire sur des foussoirs de tunnels dans le cadre du Grand Paris, pour le faire sur le village des athlètes, village olympique. Et on a des dizaines de projets sur lesquels ça se déploie, avec un objectif maintenant, qui a été acté par Vinci Construction, de mettre en œuvre 90% de béton bas carbone d'ici à 2030. Ça, c'est un peu notre étendard. Là, dans le cadre de cette édition du prix, on a donné des défis. Donc l'un était autour de la renaturation. Pour se dire, l'impact, ça ne va pas être uniquement... préserver la biodiversité, au sens détruisons moins, mais comment on peut aussi apporter une contribution positive et donc renaturer. Ainsi, autoroutes, on a du foncier proche des autoroutes et on a 200 actions de renaturation pour rendre à la nature, quelque part, une partie qui a été peut-être trop minéralisée.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est atelier, formation, prévention, c'est des bons leviers pour lever les réticences de vos collaborateurs ou de vos clients sur toutes ces questions.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, il faut décortiquer les réticences. Ce qu'on a créé depuis le lancement de notre ambition, c'était déjà une journée. par an, donc c'est le 22 septembre, on dit que c'est la journée de l'environnement du groupe. On veut que cette journée soit au plus proche des collaborateurs et du terrain. Donc c'est plutôt l'idée d'avoir un quart d'heure de chantier en début de journée ou de dire, là on parle de l'environnement. Parlons par exemple de tri des déchets, parce que c'est ça qui va parler à tout le monde sur une équipe de chantier. On a démultiplié quelque part un certain nombre de fresques, de jeux, d'appropriations, etc. du sujet. On a développé en fait un jeu qui s'appelle l'épopée verte, dans l'idée de compléter la fresque du climat. et de se dire la fresque du climat, on sort de là, on a mieux compris les mécanismes du changement climatique, mais on a un peu le moral dans les chaussettes, vu l'ampleur de la tâche. Cette épopée verte, elle ne parle pas que de climat d'abord, elle remet un peu tous les enjeux de l'environnement sur la table et elle a 300 solutions environnementales du groupe. Travaillons sur un cas concret, je suis en train de construire une nouvelle ligne TGV dans tel endroit du monde. Progressivement, je regarde tous les enjeux environnementaux et je... positionne les cartes solutions en disant ce qui est pertinent pour le client. C'est quand même beaucoup de sensibilisation comme ça. C'est un partenariat avec AXA Climate School par exemple, donc on a une plateforme de e-learning. Et après, c'est beaucoup finalement de démonstration aussi que telle solution techniquement, ça marche, et de conviction par rapport à nos clients. Parce qu'en fait... Il y a beaucoup de métiers du groupe dans lesquels on est entre deux. On n'est pas producteur de matériaux, sauf la partie agrégat, on va dire, puisqu'on a des carrières, notamment pour les activités de la route. Mais sinon, en général, on achète des matériaux, des équipements, et on les installe ou on construit un bâtiment pour un client. Et donc, il y a beaucoup de démonstrations de se dire, en fait, on va vous faire une variante. Un rôle, par exemple, dans tous les métiers de l'énergie qui a été de dire... embauchons des carbologues, dont le métier va être d'aider les équipes techniques à faire une variante bas carbone et à la proposer aux clients.

  • Speaker #1

    Vous êtes engagée à réduire vos émissions de 40% d'ici 2030 ?

  • Speaker #0

    Alors, on commence à avoir des résultats. Après, le plus gros est encore largement devant nous. En gros, on a fait un quart du chemin. On est presque à moitié. du calendrier, et on a fait un quart du chemin, donc on a trois quarts encore devant nous. Donc cette année, c'est aussi pour ça qu'on a relancé une édition du prix de l'environnement, etc., pour dire, il faut qu'on continue à démultiplier les efforts. Sur nos émissions directes, on a un gros poids sur les véhicules, donc ça commence par du pilotage, c'est une partie d'électrification, ça avance plutôt pas trop mal. en France, en Europe et dans le reste du monde. Je dirais quand on est aux Etats-Unis, avec un certain attachement à la voiture, on a démultiplié les aides finalement aux collaborateurs. J'ai rencontré récemment des entités qui me disaient Nous, on a doublé l'indemnité kilométrique quand c'est un véhicule électrique. Donc financièrement, le collaborateur qui prend sa voiture, ce ne sont pas des voitures de fonction, mais sa voiture personnelle pour se déplacer, il touche deux fois plus d'argent si son véhicule est électrique. On a démultiplié ce genre de choses, ça bouge, pas encore assez, c'est le sujet. Et après, si je regarde notre... parc de bâtiments. On a passé à la moulinette 600 bâtiments qui sont nos bâtiments de bureau, à la moulinette de la performance énergétique, du monitoring pour regarder ce qu'on pouvait faire. On est en train progressivement d'équiper de panneaux solaires pour être en autoconsommation électrique. On le fait pour montrer que les solutions sont entre nos mains, on se les applique d'abord à nous-mêmes et c'est aussi des offres pour quelque part faire la même chose chez nos clients. On a commencé quand même à démontrer quand on suit la courbe de notre trajectoire carbone qu'on est capable de faire du découplage. On a une croissance économique qui est encore forte sur le même périmètre d'activité et on réduit les émissions.

  • Speaker #1

    Et comme quoi, croissance économique peut aller avec réduction de l'impact.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est une de nos convictions fortes, en fait, que ça ne peut pas fonctionner de façon séparée. Il faut que ça tienne ensemble. Chez Vinci, c'est ce qu'on appelle la performance globale.

  • Speaker #1

    Vous mettez beaucoup l'accent sur l'éco-conception. Tu nous en as parlé tout à l'heure avec le béton bas carbone exégé. Comment vous mettez en place toutes ces innovations ? Est-ce que c'est facile de les généraliser ?

  • Speaker #0

    On a avancé sur plusieurs fronts, effectivement, sur le béton bas carbone. Première réalisation, notre siège social avec des poteaux de structure. Et ensuite, c'est de se dire, il faut qu'on bosse avec les fournisseurs d'un côté et ceux partout dans le monde. trouver des substituts et mettre moins de ciment. Donc on a l'exemple du CHU de Nantes, où on a un partenariat avec Imerys sur un substitut qui est du métacaolin. Là, quelque part, on ne bosse plus avec des cimentiers, mais avec d'autres partenaires. On a ici des start-up. On est aujourd'hui dans les locaux de Léonard, notre plateforme d'innovation et prospective. Et en fait, on accueille chaque année un certain nombre de start-up. Il y en a qui... bossent sur des matériaux de terre crue, etc. Donc on va explorer un peu tout le champ des possibles pour continuer à innover. Mais on a des cas intéressants de choses qui ne marchent pas aussi, où on s'est fait fouler dès qu'on veut mettre un peu moins de matériaux. Il y a encore une résistance à se dire, voilà... avec moins d'acier par exemple il va tenir moins bien donc là on repasse par l'écosystème de démontrer que voilà on est capable de prendre dans certains cas des risques aussi voilà mais tout ça il faut que ça rentre quand même dans un cadre où ça reste assuré et et où le donneur d'ordre et ses équipes techniques acceptent.

  • Speaker #1

    Tu nous parlais tout à l'heure d'une économie circulaire. Vous avez des ambitions fortes. Vous visez le zéro déchet en décharge d'ici 2030. Quelles sont les plus grosses difficultés pour atteindre cet objectif ? Est-ce que la gestion des sous-traitants ou l'innovation technologique pose encore des problèmes ?

  • Speaker #0

    Sur la question des déchets, le premier sujet, c'est d'avoir la place sur les chantiers pour correctement trier. On a encore beaucoup d'efforts à faire pour l'organisation collective du chantier, avec les sous-traitants, avec les co-traitants. Donc on a un intrapreneuriat. entrepreneur dans le groupe qui a créé une structure qui s'appelle Waste Marketplace, qui vise à optimiser les filières de recyclage des déchets spécifiques de chantier. Après, notre objectif de zéro déchet en décharge, il s'applique pour les concessions, où là, c'est différent puisqu'on va traiter à la fois nos déchets à nous, bien sûr, mais également les déchets des usagers, donc de Vinci Autoroute, de Vinci Airport, y compris les déchets, dans certains cas, des compagnies aériennes. Et ce... partout dans le monde. Ça veut dire que sur un aéroport en République dominicaine, au Brésil, en Serbie, on est obligé de créer un centre de tri et on est obligé de trouver une par une les filières de recyclage pour éviter effectivement de mettre ces déchets en décharge. Donc aujourd'hui, on est déjà à près d'une vingtaine de plateformes aéroportuaires qui sont zéro déchet en décharge. Ça veut dire quelque part, mais c'est ce qui me rend très positive, c'est qu'on arrive avec des savoir-faire sur cette gestion-là, dans des pays où il n'y a pas une attention très très forte. Et on va démontrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    Vinci est parfois pointé du doigt pour l'empreinte carbone importante de ses activités. Comment vous répondez à ces critiques ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a pris les choses à bras-le-corps, d'abord, avec toute l'humilité qui est la nôtre aussi, parce que les sujets, effectivement, sont extrêmement vastes. Là, quand je dis qu'on a pris le sujet à bras-le-corps, c'est de se dire, bougeons-le de l'intérieur. Pour moi, ce ne serait pas responsable de dire, je change de métier, je vais aller dans des secteurs plus propres. Et donc, j'abandonne le cœur de ce qu'on faisait, etc. On a plutôt pris ce chemin de dire, transformons de l'intérieur. Donc oui, on a des infrastructures de mobilité, ça émet des émissions. Oui, on a des plateformes aériennes. Mais en fait, comment on arrive à les faire bouger de l'intérieur ? On a un premier aéroport à Toulon hier qui est net zéro carbone. Il a réduit ses émissions, sur la partie opération, qui est la nôtre en direct, de 92,5%. Et il compense en plantant des arbres, effectivement, pour les 7,5% restants. La démarche est la bonne. Pour réduire les émissions de nos compagnies aériennes, qui sont nos clients et donc de l'usager, on met en place de la modulation tarifaire. Pour l'instant, c'est modeste, mais c'est de dire, quand vous venez, si vous avez du carburant d'aviation durable, un moteur optimisé, etc., vous allez avoir un système de bonus-malus sur votre arrivée et votre, quelque part, redevance aéroportuaire.

  • Speaker #1

    J'avais vu une étude il y a quelques mois qui disait que... Un peu plus de 60% des Français croyaient que la RSE, c'était pour faire joli et que ça n'avait pas un vrai impact dans les entreprises. Nous, on essaye de démontrer le contraire avec ce podcast. Est-ce que toi, tu trouves que tu as suffisamment de champs d'action pour pouvoir faire changer les choses ? Est-ce que parfois, tu te sens un peu limitée ? Quel est ton sentiment là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai la chance d'avoir beaucoup de soutien de notre grand patron, qu'il fait par réelle conviction. Et... Conviction triple, c'est-à-dire que je reviens au fait que le social, l'économique et l'environnement, ça marche ensemble. J'ai cette chance d'être au comex du groupe. Donc quelque part, quand il faut vous faire bouger un peu les lignes sur tel et tel sujet avec un patron opérationnel, je les croise très souvent. Et d'avoir un groupe. suffisamment vaste alors oui c'est énorme c'est voilà mes amis m'ont dit quand je suis arrivé tu es au pied d'une montagne tu te rends pas compte comme c'est énorme mais en fait c'est on va toujours trouver un endroit où il ya des personnes qui ont envie de bouger et donc de tester quelque chose vos activités aéroportuaires et autoroutières sont évidemment crucial mais elle

  • Speaker #1

    pollue énormément l'objectif de 50% de réduction des émissions pour les autoroutes et super ambitieux. Est-ce que vous êtes sûr d'y arriver ?

  • Speaker #0

    L'objectif de 50% pour les autoroutes, il est d'ailleurs remonté à la hausse à 66% pour les aéroports. C'est sur nos émissions directes. Donc c'est tout ce qui est l'opération, l'exploitation d'une autoroute, d'un aéroport. Et oui, on est en train d'y arriver à 2030. et ce, dans toutes nos géographies. Donc ça, on y arrive. Ça veut dire qu'on équipe. Par exemple, en Serbie, le mix d'électricité est extrêmement carboné parce qu'on fait appel à du charbon. Ça veut dire que l'électrification ne suffit pas. Donc on équipe. nos plateformes aéroportuaires de panneaux solaires pour être capables de produire l'électricité qu'on va utiliser et progressivement donc substituer, ne plus utiliser de fuel ou vraiment du résiduel. Le gros enjeu après sur les autoroutes, c'est les 20% de réduction sur les émissions liées au trafic, dont on n'est pas responsable à 100%, mais qui sont bien nos usagers de l'autoroute. Et là, effectivement, on s'est doté d'un objectif ambitieux de réduire de 20%. Notre cheminement d'idée, c'est de se dire, nous, on est acteur du rendre possible la décarbonation en ayant une infrastructure. On ne doit pas avoir la crainte pour un usager de prendre l'autoroute et de faire 500 km en véhicule électrique. Donc il faut qu'on équipe de bandes de recharge. Toutes les stations, les aires de service du réseau, qui sont équipées d'au moins 6 bandes de recharge rapides, pour se dire, voilà, rendons possible le cheminement. Le gros, il est effectivement encore sur l'aérien, sur les poids lourds, où là, on est beaucoup plus modeste dans le fait de pousser quelques innovations, d'explorer les carburants d'aviation durable. Donc on a des projets, d'explorer l'hydrogène. Notre aéroport de Lyon-Saint-Exupéry est un peu notre hub, où on commence à s'approprier... l'hydrogène comme énergie déjà pour l'opération de la plateforme aéroportuaire, mais pour être capable demain de le mettre, alors sous forme de e-fuel, sous différentes formes, dans les avions effectivement. Aujourd'hui vous prenez les plateformes aéroportuaires, en Europe toutes nos plateformes distribuent du carburant d'aviation durable. Un des freins c'est qu'il y a très peu de compagnies aériennes qui l'achètent.

  • Speaker #1

    Avec le secteur-là ils avancent quand même plus lentement l'aviation ?

  • Speaker #0

    Oui et il y a des questions technologiques bien sûr liées à la motorisation et il y a des questions d'approvisionnement. de la ressource. C'est-à-dire que pour faire du carburant d'aviation durable, on a besoin de biomasse. Il est hors de question d'aller prendre de la biomasse alimentaire. Donc à partir de là, c'est comment on structure les filières de déchets pour en avoir suffisamment.

  • Speaker #1

    Et pour terminer notre question phare, Isabelle, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    La RSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études et je suis restée parce que d'abord, c'est passionnant. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre la RSE. Éventuellement, ils sont contre des éoliennes, le nucléaire, etc. Mais en fait, on ne peut pas être contre les grands principes du développement durable. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur. Et ensuite, c'est un sujet qui touche à tout dans l'entreprise. Donc moi, je fais parfois des calculs un peu détaillés, précis, de bilan environnemental de telle et telle solution. Je rencontre des gens dans le groupe qui disent moi, j'ai une super innovation, aide-moi à la développer Donc je suis dans l'intrapreneuriat quasiment coaching. Je suis sur des enjeux stratégiques. Est-ce qu'on a raison d'aller dans tel type d'activité et est-ce que ça rentre avec nos principes de performance globale ? Donc en fait, pour moi, c'est à 360 degrés. C'est même encore plus riche que quand j'étais dans le conseil en développement durable de le faire. au sein d'une entreprise. Donc définitivement, c'est cool l'RSE.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Isabelle.

  • Speaker #0

    Merci.

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Description

Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir de recevoir une invitée exceptionnelle : Isabelle Spiegel, directrice environnement de VINCI, une femme engagée et inspirante. 🌍✨


Au programme :
1️⃣ Un parcours passionnant : Isabelle nous raconte comment, depuis ses études, elle construit une carrière dédiée à l’impact environnemental, dans des entreprises de toutes tailles jusqu’à VINCI. 👷‍♀️
2️⃣ Les enjeux environnementaux d’un groupe international : Comment VINCI, avec ses 280 000 collaborateurs, réinvente ses pratiques pour réduire ses émissions et promouvoir l’économie circulaire. 🚧♻️
3️⃣ Des solutions concrètes : Du béton bas carbone aux aéroports zéro carbone, découvrez les projets innovants et impactants portés par VINCI. 💡✈️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'ARSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre l'ARSE. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui j'ai l'honneur de recevoir Isabelle Spiegel, directrice environnement de Vinci. Merci Isabelle d'avoir accepté notre invitation. On va commencer par une première question très simple. Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours, te présenter ?

  • Speaker #0

    Je travaille dans le domaine de l'environnement et ce depuis mes études, puisque je suis ingénieure de formation et j'ai choisi mon école d'ingénieur il y a un peu plus de 25 ans. parce qu'elle avait déjà une option environnement. Et il n'y en avait que deux en France. Et en l'occurrence, c'est les mines de Douai, qui s'appellent aujourd'hui IMT Nord-Europe. Et puis, j'ai travaillé dans le conseil en développement durable pendant la majorité de ma carrière, donc à faire de la stratégie développement durable, du reporting, des rapports, de l'analyse du cycle de vie, etc. Puis en passant dans l'ingénierie, là, j'avais une fonction opérationnelle pure, de gérer des équipes. qui s'occupait d'environnement, mais à la fois les études d'impact environnemental, notamment de grands projets d'infrastructure, et puis de la dépollution de sol. Et depuis un peu plus de cinq ans maintenant, je suis chez Vinci, en charge du pilotage de l'ambition environnementale.

  • Speaker #1

    Donc du coup, c'était important pour toi d'avoir de l'impact dans ton métier, d'avoir du sens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que ça prend tout son sens. D'abord, dans le conseil au départ. On fait bouger quelques entreprises sur la prise de conscience, sur des solutions concrètes, etc. J'avais un peu en début de carrière l'idée de me dire, pourquoi pas reprendre les études à mi-parcours et changer complètement de métier. Aujourd'hui, il n'en est pas question, puisque je n'ai pas fait le tour de la question, qu'il y a encore énormément de choses à faire. Et qu'effectivement, chaque jour, j'ai l'impression d'en faire un peu plus dans cette recherche de sens et d'impact.

  • Speaker #1

    Surtout que lire les rapports du GIEC, ça peut créer un peu de l'éco-anxiété. Du coup, tu as décidé d'agir pour pallier à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est aussi venu progressivement. C'est-à-dire que les premiers rapports du GIEC, ils font peur, ce dit à 25 ans, mais ils font moins peur qu'aujourd'hui. Donc je dirais qu'à chaque fois, quand je me replonge dans des études, que ce soit là-dessus ou le Health Check planétaire qui est sorti en septembre, par exemple, à chaque fois, il y a une couche de... Peur complémentaire, certes, oui, il y a de l'anxiété. Et aujourd'hui, c'est par exemple une des raisons qui fait qu'on a relancé de façon assez forte l'adaptation, quelque part anticiper les risques climatiques. Et ça, c'est parce qu'il est déjà trop tard sur un certain nombre de sujets. On est obligé d'activer finalement des leviers complémentaires d'action parce qu'on n'a pas du tout avancé suffisamment vite les dernières décennies.

  • Speaker #1

    Tu as la tête de l'environnement de Vinci depuis cinq ans. Comment tu vois l'évolution des enjeux environnementaux dans un groupe aussi vaste et international que Vinci ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, Vinci, c'est 280 000 collaborateurs dans 120 pays, 3 grands métiers. C'est un groupe extrêmement important qui a pris la décision d'accélérer sur l'environnement un peu avant mon recrutement, quelque part. On a fait dans le passé un certain nombre d'efforts de sujet sur les côtés diversité, inclusion, insertion sociale, etc. Et l'environnement, il y a eu ce constat de dire qu'on est légèrement en retard. Notre secteur est légèrement en retard, le groupe aussi. En revanche, il y a une partie des solutions qui sont entre nos mains. Donc soyons proactifs, avançons. Maintenant, un groupe comme Vinci, il a pour moi une force essentielle, c'est sa décentralisation. On a un modèle de responsabilisation des business units. C'est un chemin long, c'est-à-dire qu'il va falloir convaincre 5000 patrons de dire, voilà, les prises de décision, c'est pas moi depuis la holding qui vais les prendre, c'est bien vous sur le terrain, avec tout l'écosystème local, territorial, etc., qui en fait la particularité. Donc on le fait avec du sens et de la profondeur, ça veut dire qu'on accepte qu'il y ait un peu d'inertie dans la mise en route, mais cinq ans après, je suis pas là. je suis plutôt contente des progrès déjà accomplis.

  • Speaker #1

    Vous avez défini une stratégie RSE claire, avec des objectifs ambitieux pour 2030, notamment en termes de décarbonation et d'économie circulaire. Comment faites-vous pour assurer que ces engagements seront suivis au jour le jour, dans des métiers aussi divers que la construction, les aéroports et les autoroutes ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, notre stratégie RSE, elle repose sur le manifeste du groupe Vinci. Et ça, c'est ce qui lie, quelque part, les collaborateurs au sein d'une même culture. Il y a huit engagements dans ce manifeste sur les enjeux de sécurité, de diversité, de tous les enjeux sociaux et un point spécifique sur accélérer la transition environnementale. Donc, juste avant 2020, on a dit, voilà, on vous donne le cap, la direction, avec des objectifs clairs pour 2030. On respecte le fait que les business units puissent prioriser et pour certaines, décider de commencer par le climat, pour d'autres, par la biodiversité parce que c'était un sujet, etc. Et quelque part, on a un reporting annuel. qui permet de suivre où on en est et de dire, voilà, ça, c'est des objectifs. Plus, voilà notre cap. Et donc, c'est moins 40% sur les émissions de gaz à effet de serre direct. Notre scope 1-2, si je parle jargon carbone.

  • Speaker #1

    20% sur le scope 3.

  • Speaker #0

    Exactement. Et 20% sur le scope 3. Toute activité, c'est-à-dire les matériaux qu'on met en œuvre, les équipements qu'on achète et l'usage. de nos infrastructures, y compris le trafic de Vinci Autoroute. Annuellement, on va suivre l'état typiquement des émissions, mais si je reprends nos émissions directes, on a un parc de véhicules, en France c'est 45 000 véhicules, au niveau mondial c'est peut-être 80 000, 90 000, mais on sait que l'électrification de nos véhicules va faire partie d'une des actions. L'année dernière, on était à 33 des véhicules en commande sont électriques et à une bonne proportion du parc. en France en tout cas, qui bouge. Donc c'est comme ça qu'on va le suivre par quelques actions un peu précises pour dire est-ce qu'on est en train de mettre les moyens.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu peux me parler de ce prix de l'environnement, ça consiste en quoi ?

  • Speaker #0

    Alors le prix de l'environnement, c'est vraiment la mise en mouvement du groupe. On a fait deux éditions, donc la première c'était en 2020 en fait. On a une signature qui est We now donc Oui, le nous collectif ou individuel d'ailleurs, now pour dire on passe à l'action dès maintenant. On ne va pas attendre que notre client, les pouvoirs publics, l'URSSAF nous aident sur les véhicules, etc. Chaque action compte. Et par contre, c'est des actions qui ont du sens pour chacun d'entre nous sur le terrain. Et donc, la première édition du prix de l'environnement, c'était on passe à l'action, vous avez six mois, et on ne veut que des actions éprouvées. La deuxième édition du prix de l'environnement, on l'a lancée cette année 2024. On a décidé de mettre l'impact au centre. Donc de dire là, c'est pas chaque action du quotidien, on veut des actions impactantes sur les enjeux de business, que ce soit nouveaux business models, nouvelles offres de services ou des enjeux d'efficacité opérationnelle, ça rentre dans la caisse business, et impactantes pour la contribution environnementale positive. Et on a 1000 solutions environnementales. C'est-à-dire que ça marche dans le dynamisme qui est le nôtre. On dit voilà, il y a un concours, donc vous avez jusqu'au mois d'avril 2024 pour déposer des candidatures. On vous aide en région. avec des relais. Donc, on a nommé des rôles. Il y avait un pilote, un modérateur en région, des correspondants, des experts après pour revoir les dossiers, des jurys, ça c'est les patrons régionaux. Pour moi, c'est aussi comme ça qu'on adresse le sujet. C'est de dire en fait, c'est sur le terrain que ça se passe.

  • Speaker #1

    Il y a des projets que vous avez soutenus via ce prix qui t'ont marqué, dont tu veux parler peut-être ?

  • Speaker #0

    Je vais parler surtout de ceux d'il y a trois ans, parce qu'en fait, on a notre remise des prix qui va être dans pas très longtemps. Donc, je ne veux rien dévoiler sur le palmarès final. Mais par contre, notre grand prix d'il y a trois ans, c'était Exegy, notre démarche de béton bas carbone. C'est une évidence aujourd'hui parce qu'on l'a largement déployé depuis. Il y a trois ans, on s'était dit oui, il y a du potentiel, c'est de l'innovation, c'est intéressant, ça va dans le bon sens. Il a été primé grand prix au niveau Vinci. En fait, le béton chez Vinci, c'est 7% de notre empreinte Scope 3. C'est quasiment le même ordre de grandeur que nos émissions directes, donc c'est un énorme poste. Au-delà de l'avoir mis en œuvre la première fois, le prix primé, c'était l'action sur l'archipel, c'est notre siège social. On a fait des poteaux de structure en béton sans ciment, en ultra bas carbone, en utilisant des laitiers de haut fourneau qui substituent le ciment. Depuis, on a démultiplié cette initiative. pour le faire sur des foussoirs de tunnels dans le cadre du Grand Paris, pour le faire sur le village des athlètes, village olympique. Et on a des dizaines de projets sur lesquels ça se déploie, avec un objectif maintenant, qui a été acté par Vinci Construction, de mettre en œuvre 90% de béton bas carbone d'ici à 2030. Ça, c'est un peu notre étendard. Là, dans le cadre de cette édition du prix, on a donné des défis. Donc l'un était autour de la renaturation. Pour se dire, l'impact, ça ne va pas être uniquement... préserver la biodiversité, au sens détruisons moins, mais comment on peut aussi apporter une contribution positive et donc renaturer. Ainsi, autoroutes, on a du foncier proche des autoroutes et on a 200 actions de renaturation pour rendre à la nature, quelque part, une partie qui a été peut-être trop minéralisée.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est atelier, formation, prévention, c'est des bons leviers pour lever les réticences de vos collaborateurs ou de vos clients sur toutes ces questions.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, il faut décortiquer les réticences. Ce qu'on a créé depuis le lancement de notre ambition, c'était déjà une journée. par an, donc c'est le 22 septembre, on dit que c'est la journée de l'environnement du groupe. On veut que cette journée soit au plus proche des collaborateurs et du terrain. Donc c'est plutôt l'idée d'avoir un quart d'heure de chantier en début de journée ou de dire, là on parle de l'environnement. Parlons par exemple de tri des déchets, parce que c'est ça qui va parler à tout le monde sur une équipe de chantier. On a démultiplié quelque part un certain nombre de fresques, de jeux, d'appropriations, etc. du sujet. On a développé en fait un jeu qui s'appelle l'épopée verte, dans l'idée de compléter la fresque du climat. et de se dire la fresque du climat, on sort de là, on a mieux compris les mécanismes du changement climatique, mais on a un peu le moral dans les chaussettes, vu l'ampleur de la tâche. Cette épopée verte, elle ne parle pas que de climat d'abord, elle remet un peu tous les enjeux de l'environnement sur la table et elle a 300 solutions environnementales du groupe. Travaillons sur un cas concret, je suis en train de construire une nouvelle ligne TGV dans tel endroit du monde. Progressivement, je regarde tous les enjeux environnementaux et je... positionne les cartes solutions en disant ce qui est pertinent pour le client. C'est quand même beaucoup de sensibilisation comme ça. C'est un partenariat avec AXA Climate School par exemple, donc on a une plateforme de e-learning. Et après, c'est beaucoup finalement de démonstration aussi que telle solution techniquement, ça marche, et de conviction par rapport à nos clients. Parce qu'en fait... Il y a beaucoup de métiers du groupe dans lesquels on est entre deux. On n'est pas producteur de matériaux, sauf la partie agrégat, on va dire, puisqu'on a des carrières, notamment pour les activités de la route. Mais sinon, en général, on achète des matériaux, des équipements, et on les installe ou on construit un bâtiment pour un client. Et donc, il y a beaucoup de démonstrations de se dire, en fait, on va vous faire une variante. Un rôle, par exemple, dans tous les métiers de l'énergie qui a été de dire... embauchons des carbologues, dont le métier va être d'aider les équipes techniques à faire une variante bas carbone et à la proposer aux clients.

  • Speaker #1

    Vous êtes engagée à réduire vos émissions de 40% d'ici 2030 ?

  • Speaker #0

    Alors, on commence à avoir des résultats. Après, le plus gros est encore largement devant nous. En gros, on a fait un quart du chemin. On est presque à moitié. du calendrier, et on a fait un quart du chemin, donc on a trois quarts encore devant nous. Donc cette année, c'est aussi pour ça qu'on a relancé une édition du prix de l'environnement, etc., pour dire, il faut qu'on continue à démultiplier les efforts. Sur nos émissions directes, on a un gros poids sur les véhicules, donc ça commence par du pilotage, c'est une partie d'électrification, ça avance plutôt pas trop mal. en France, en Europe et dans le reste du monde. Je dirais quand on est aux Etats-Unis, avec un certain attachement à la voiture, on a démultiplié les aides finalement aux collaborateurs. J'ai rencontré récemment des entités qui me disaient Nous, on a doublé l'indemnité kilométrique quand c'est un véhicule électrique. Donc financièrement, le collaborateur qui prend sa voiture, ce ne sont pas des voitures de fonction, mais sa voiture personnelle pour se déplacer, il touche deux fois plus d'argent si son véhicule est électrique. On a démultiplié ce genre de choses, ça bouge, pas encore assez, c'est le sujet. Et après, si je regarde notre... parc de bâtiments. On a passé à la moulinette 600 bâtiments qui sont nos bâtiments de bureau, à la moulinette de la performance énergétique, du monitoring pour regarder ce qu'on pouvait faire. On est en train progressivement d'équiper de panneaux solaires pour être en autoconsommation électrique. On le fait pour montrer que les solutions sont entre nos mains, on se les applique d'abord à nous-mêmes et c'est aussi des offres pour quelque part faire la même chose chez nos clients. On a commencé quand même à démontrer quand on suit la courbe de notre trajectoire carbone qu'on est capable de faire du découplage. On a une croissance économique qui est encore forte sur le même périmètre d'activité et on réduit les émissions.

  • Speaker #1

    Et comme quoi, croissance économique peut aller avec réduction de l'impact.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est une de nos convictions fortes, en fait, que ça ne peut pas fonctionner de façon séparée. Il faut que ça tienne ensemble. Chez Vinci, c'est ce qu'on appelle la performance globale.

  • Speaker #1

    Vous mettez beaucoup l'accent sur l'éco-conception. Tu nous en as parlé tout à l'heure avec le béton bas carbone exégé. Comment vous mettez en place toutes ces innovations ? Est-ce que c'est facile de les généraliser ?

  • Speaker #0

    On a avancé sur plusieurs fronts, effectivement, sur le béton bas carbone. Première réalisation, notre siège social avec des poteaux de structure. Et ensuite, c'est de se dire, il faut qu'on bosse avec les fournisseurs d'un côté et ceux partout dans le monde. trouver des substituts et mettre moins de ciment. Donc on a l'exemple du CHU de Nantes, où on a un partenariat avec Imerys sur un substitut qui est du métacaolin. Là, quelque part, on ne bosse plus avec des cimentiers, mais avec d'autres partenaires. On a ici des start-up. On est aujourd'hui dans les locaux de Léonard, notre plateforme d'innovation et prospective. Et en fait, on accueille chaque année un certain nombre de start-up. Il y en a qui... bossent sur des matériaux de terre crue, etc. Donc on va explorer un peu tout le champ des possibles pour continuer à innover. Mais on a des cas intéressants de choses qui ne marchent pas aussi, où on s'est fait fouler dès qu'on veut mettre un peu moins de matériaux. Il y a encore une résistance à se dire, voilà... avec moins d'acier par exemple il va tenir moins bien donc là on repasse par l'écosystème de démontrer que voilà on est capable de prendre dans certains cas des risques aussi voilà mais tout ça il faut que ça rentre quand même dans un cadre où ça reste assuré et et où le donneur d'ordre et ses équipes techniques acceptent.

  • Speaker #1

    Tu nous parlais tout à l'heure d'une économie circulaire. Vous avez des ambitions fortes. Vous visez le zéro déchet en décharge d'ici 2030. Quelles sont les plus grosses difficultés pour atteindre cet objectif ? Est-ce que la gestion des sous-traitants ou l'innovation technologique pose encore des problèmes ?

  • Speaker #0

    Sur la question des déchets, le premier sujet, c'est d'avoir la place sur les chantiers pour correctement trier. On a encore beaucoup d'efforts à faire pour l'organisation collective du chantier, avec les sous-traitants, avec les co-traitants. Donc on a un intrapreneuriat. entrepreneur dans le groupe qui a créé une structure qui s'appelle Waste Marketplace, qui vise à optimiser les filières de recyclage des déchets spécifiques de chantier. Après, notre objectif de zéro déchet en décharge, il s'applique pour les concessions, où là, c'est différent puisqu'on va traiter à la fois nos déchets à nous, bien sûr, mais également les déchets des usagers, donc de Vinci Autoroute, de Vinci Airport, y compris les déchets, dans certains cas, des compagnies aériennes. Et ce... partout dans le monde. Ça veut dire que sur un aéroport en République dominicaine, au Brésil, en Serbie, on est obligé de créer un centre de tri et on est obligé de trouver une par une les filières de recyclage pour éviter effectivement de mettre ces déchets en décharge. Donc aujourd'hui, on est déjà à près d'une vingtaine de plateformes aéroportuaires qui sont zéro déchet en décharge. Ça veut dire quelque part, mais c'est ce qui me rend très positive, c'est qu'on arrive avec des savoir-faire sur cette gestion-là, dans des pays où il n'y a pas une attention très très forte. Et on va démontrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    Vinci est parfois pointé du doigt pour l'empreinte carbone importante de ses activités. Comment vous répondez à ces critiques ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a pris les choses à bras-le-corps, d'abord, avec toute l'humilité qui est la nôtre aussi, parce que les sujets, effectivement, sont extrêmement vastes. Là, quand je dis qu'on a pris le sujet à bras-le-corps, c'est de se dire, bougeons-le de l'intérieur. Pour moi, ce ne serait pas responsable de dire, je change de métier, je vais aller dans des secteurs plus propres. Et donc, j'abandonne le cœur de ce qu'on faisait, etc. On a plutôt pris ce chemin de dire, transformons de l'intérieur. Donc oui, on a des infrastructures de mobilité, ça émet des émissions. Oui, on a des plateformes aériennes. Mais en fait, comment on arrive à les faire bouger de l'intérieur ? On a un premier aéroport à Toulon hier qui est net zéro carbone. Il a réduit ses émissions, sur la partie opération, qui est la nôtre en direct, de 92,5%. Et il compense en plantant des arbres, effectivement, pour les 7,5% restants. La démarche est la bonne. Pour réduire les émissions de nos compagnies aériennes, qui sont nos clients et donc de l'usager, on met en place de la modulation tarifaire. Pour l'instant, c'est modeste, mais c'est de dire, quand vous venez, si vous avez du carburant d'aviation durable, un moteur optimisé, etc., vous allez avoir un système de bonus-malus sur votre arrivée et votre, quelque part, redevance aéroportuaire.

  • Speaker #1

    J'avais vu une étude il y a quelques mois qui disait que... Un peu plus de 60% des Français croyaient que la RSE, c'était pour faire joli et que ça n'avait pas un vrai impact dans les entreprises. Nous, on essaye de démontrer le contraire avec ce podcast. Est-ce que toi, tu trouves que tu as suffisamment de champs d'action pour pouvoir faire changer les choses ? Est-ce que parfois, tu te sens un peu limitée ? Quel est ton sentiment là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai la chance d'avoir beaucoup de soutien de notre grand patron, qu'il fait par réelle conviction. Et... Conviction triple, c'est-à-dire que je reviens au fait que le social, l'économique et l'environnement, ça marche ensemble. J'ai cette chance d'être au comex du groupe. Donc quelque part, quand il faut vous faire bouger un peu les lignes sur tel et tel sujet avec un patron opérationnel, je les croise très souvent. Et d'avoir un groupe. suffisamment vaste alors oui c'est énorme c'est voilà mes amis m'ont dit quand je suis arrivé tu es au pied d'une montagne tu te rends pas compte comme c'est énorme mais en fait c'est on va toujours trouver un endroit où il ya des personnes qui ont envie de bouger et donc de tester quelque chose vos activités aéroportuaires et autoroutières sont évidemment crucial mais elle

  • Speaker #1

    pollue énormément l'objectif de 50% de réduction des émissions pour les autoroutes et super ambitieux. Est-ce que vous êtes sûr d'y arriver ?

  • Speaker #0

    L'objectif de 50% pour les autoroutes, il est d'ailleurs remonté à la hausse à 66% pour les aéroports. C'est sur nos émissions directes. Donc c'est tout ce qui est l'opération, l'exploitation d'une autoroute, d'un aéroport. Et oui, on est en train d'y arriver à 2030. et ce, dans toutes nos géographies. Donc ça, on y arrive. Ça veut dire qu'on équipe. Par exemple, en Serbie, le mix d'électricité est extrêmement carboné parce qu'on fait appel à du charbon. Ça veut dire que l'électrification ne suffit pas. Donc on équipe. nos plateformes aéroportuaires de panneaux solaires pour être capables de produire l'électricité qu'on va utiliser et progressivement donc substituer, ne plus utiliser de fuel ou vraiment du résiduel. Le gros enjeu après sur les autoroutes, c'est les 20% de réduction sur les émissions liées au trafic, dont on n'est pas responsable à 100%, mais qui sont bien nos usagers de l'autoroute. Et là, effectivement, on s'est doté d'un objectif ambitieux de réduire de 20%. Notre cheminement d'idée, c'est de se dire, nous, on est acteur du rendre possible la décarbonation en ayant une infrastructure. On ne doit pas avoir la crainte pour un usager de prendre l'autoroute et de faire 500 km en véhicule électrique. Donc il faut qu'on équipe de bandes de recharge. Toutes les stations, les aires de service du réseau, qui sont équipées d'au moins 6 bandes de recharge rapides, pour se dire, voilà, rendons possible le cheminement. Le gros, il est effectivement encore sur l'aérien, sur les poids lourds, où là, on est beaucoup plus modeste dans le fait de pousser quelques innovations, d'explorer les carburants d'aviation durable. Donc on a des projets, d'explorer l'hydrogène. Notre aéroport de Lyon-Saint-Exupéry est un peu notre hub, où on commence à s'approprier... l'hydrogène comme énergie déjà pour l'opération de la plateforme aéroportuaire, mais pour être capable demain de le mettre, alors sous forme de e-fuel, sous différentes formes, dans les avions effectivement. Aujourd'hui vous prenez les plateformes aéroportuaires, en Europe toutes nos plateformes distribuent du carburant d'aviation durable. Un des freins c'est qu'il y a très peu de compagnies aériennes qui l'achètent.

  • Speaker #1

    Avec le secteur-là ils avancent quand même plus lentement l'aviation ?

  • Speaker #0

    Oui et il y a des questions technologiques bien sûr liées à la motorisation et il y a des questions d'approvisionnement. de la ressource. C'est-à-dire que pour faire du carburant d'aviation durable, on a besoin de biomasse. Il est hors de question d'aller prendre de la biomasse alimentaire. Donc à partir de là, c'est comment on structure les filières de déchets pour en avoir suffisamment.

  • Speaker #1

    Et pour terminer notre question phare, Isabelle, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    La RSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études et je suis restée parce que d'abord, c'est passionnant. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre la RSE. Éventuellement, ils sont contre des éoliennes, le nucléaire, etc. Mais en fait, on ne peut pas être contre les grands principes du développement durable. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur. Et ensuite, c'est un sujet qui touche à tout dans l'entreprise. Donc moi, je fais parfois des calculs un peu détaillés, précis, de bilan environnemental de telle et telle solution. Je rencontre des gens dans le groupe qui disent moi, j'ai une super innovation, aide-moi à la développer Donc je suis dans l'intrapreneuriat quasiment coaching. Je suis sur des enjeux stratégiques. Est-ce qu'on a raison d'aller dans tel type d'activité et est-ce que ça rentre avec nos principes de performance globale ? Donc en fait, pour moi, c'est à 360 degrés. C'est même encore plus riche que quand j'étais dans le conseil en développement durable de le faire. au sein d'une entreprise. Donc définitivement, c'est cool l'RSE.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Isabelle.

  • Speaker #0

    Merci.

Description

Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir de recevoir une invitée exceptionnelle : Isabelle Spiegel, directrice environnement de VINCI, une femme engagée et inspirante. 🌍✨


Au programme :
1️⃣ Un parcours passionnant : Isabelle nous raconte comment, depuis ses études, elle construit une carrière dédiée à l’impact environnemental, dans des entreprises de toutes tailles jusqu’à VINCI. 👷‍♀️
2️⃣ Les enjeux environnementaux d’un groupe international : Comment VINCI, avec ses 280 000 collaborateurs, réinvente ses pratiques pour réduire ses émissions et promouvoir l’économie circulaire. 🚧♻️
3️⃣ Des solutions concrètes : Du béton bas carbone aux aéroports zéro carbone, découvrez les projets innovants et impactants portés par VINCI. 💡✈️


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'ARSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre l'ARSE. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur.

  • Speaker #1

    Il faut s'engager parce que c'est hyper excitant. Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool la RSE. Aujourd'hui j'ai l'honneur de recevoir Isabelle Spiegel, directrice environnement de Vinci. Merci Isabelle d'avoir accepté notre invitation. On va commencer par une première question très simple. Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours, te présenter ?

  • Speaker #0

    Je travaille dans le domaine de l'environnement et ce depuis mes études, puisque je suis ingénieure de formation et j'ai choisi mon école d'ingénieur il y a un peu plus de 25 ans. parce qu'elle avait déjà une option environnement. Et il n'y en avait que deux en France. Et en l'occurrence, c'est les mines de Douai, qui s'appellent aujourd'hui IMT Nord-Europe. Et puis, j'ai travaillé dans le conseil en développement durable pendant la majorité de ma carrière, donc à faire de la stratégie développement durable, du reporting, des rapports, de l'analyse du cycle de vie, etc. Puis en passant dans l'ingénierie, là, j'avais une fonction opérationnelle pure, de gérer des équipes. qui s'occupait d'environnement, mais à la fois les études d'impact environnemental, notamment de grands projets d'infrastructure, et puis de la dépollution de sol. Et depuis un peu plus de cinq ans maintenant, je suis chez Vinci, en charge du pilotage de l'ambition environnementale.

  • Speaker #1

    Donc du coup, c'était important pour toi d'avoir de l'impact dans ton métier, d'avoir du sens ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense que ça prend tout son sens. D'abord, dans le conseil au départ. On fait bouger quelques entreprises sur la prise de conscience, sur des solutions concrètes, etc. J'avais un peu en début de carrière l'idée de me dire, pourquoi pas reprendre les études à mi-parcours et changer complètement de métier. Aujourd'hui, il n'en est pas question, puisque je n'ai pas fait le tour de la question, qu'il y a encore énormément de choses à faire. Et qu'effectivement, chaque jour, j'ai l'impression d'en faire un peu plus dans cette recherche de sens et d'impact.

  • Speaker #1

    Surtout que lire les rapports du GIEC, ça peut créer un peu de l'éco-anxiété. Du coup, tu as décidé d'agir pour pallier à ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, c'est aussi venu progressivement. C'est-à-dire que les premiers rapports du GIEC, ils font peur, ce dit à 25 ans, mais ils font moins peur qu'aujourd'hui. Donc je dirais qu'à chaque fois, quand je me replonge dans des études, que ce soit là-dessus ou le Health Check planétaire qui est sorti en septembre, par exemple, à chaque fois, il y a une couche de... Peur complémentaire, certes, oui, il y a de l'anxiété. Et aujourd'hui, c'est par exemple une des raisons qui fait qu'on a relancé de façon assez forte l'adaptation, quelque part anticiper les risques climatiques. Et ça, c'est parce qu'il est déjà trop tard sur un certain nombre de sujets. On est obligé d'activer finalement des leviers complémentaires d'action parce qu'on n'a pas du tout avancé suffisamment vite les dernières décennies.

  • Speaker #1

    Tu as la tête de l'environnement de Vinci depuis cinq ans. Comment tu vois l'évolution des enjeux environnementaux dans un groupe aussi vaste et international que Vinci ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, Vinci, c'est 280 000 collaborateurs dans 120 pays, 3 grands métiers. C'est un groupe extrêmement important qui a pris la décision d'accélérer sur l'environnement un peu avant mon recrutement, quelque part. On a fait dans le passé un certain nombre d'efforts de sujet sur les côtés diversité, inclusion, insertion sociale, etc. Et l'environnement, il y a eu ce constat de dire qu'on est légèrement en retard. Notre secteur est légèrement en retard, le groupe aussi. En revanche, il y a une partie des solutions qui sont entre nos mains. Donc soyons proactifs, avançons. Maintenant, un groupe comme Vinci, il a pour moi une force essentielle, c'est sa décentralisation. On a un modèle de responsabilisation des business units. C'est un chemin long, c'est-à-dire qu'il va falloir convaincre 5000 patrons de dire, voilà, les prises de décision, c'est pas moi depuis la holding qui vais les prendre, c'est bien vous sur le terrain, avec tout l'écosystème local, territorial, etc., qui en fait la particularité. Donc on le fait avec du sens et de la profondeur, ça veut dire qu'on accepte qu'il y ait un peu d'inertie dans la mise en route, mais cinq ans après, je suis pas là. je suis plutôt contente des progrès déjà accomplis.

  • Speaker #1

    Vous avez défini une stratégie RSE claire, avec des objectifs ambitieux pour 2030, notamment en termes de décarbonation et d'économie circulaire. Comment faites-vous pour assurer que ces engagements seront suivis au jour le jour, dans des métiers aussi divers que la construction, les aéroports et les autoroutes ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, notre stratégie RSE, elle repose sur le manifeste du groupe Vinci. Et ça, c'est ce qui lie, quelque part, les collaborateurs au sein d'une même culture. Il y a huit engagements dans ce manifeste sur les enjeux de sécurité, de diversité, de tous les enjeux sociaux et un point spécifique sur accélérer la transition environnementale. Donc, juste avant 2020, on a dit, voilà, on vous donne le cap, la direction, avec des objectifs clairs pour 2030. On respecte le fait que les business units puissent prioriser et pour certaines, décider de commencer par le climat, pour d'autres, par la biodiversité parce que c'était un sujet, etc. Et quelque part, on a un reporting annuel. qui permet de suivre où on en est et de dire, voilà, ça, c'est des objectifs. Plus, voilà notre cap. Et donc, c'est moins 40% sur les émissions de gaz à effet de serre direct. Notre scope 1-2, si je parle jargon carbone.

  • Speaker #1

    20% sur le scope 3.

  • Speaker #0

    Exactement. Et 20% sur le scope 3. Toute activité, c'est-à-dire les matériaux qu'on met en œuvre, les équipements qu'on achète et l'usage. de nos infrastructures, y compris le trafic de Vinci Autoroute. Annuellement, on va suivre l'état typiquement des émissions, mais si je reprends nos émissions directes, on a un parc de véhicules, en France c'est 45 000 véhicules, au niveau mondial c'est peut-être 80 000, 90 000, mais on sait que l'électrification de nos véhicules va faire partie d'une des actions. L'année dernière, on était à 33 des véhicules en commande sont électriques et à une bonne proportion du parc. en France en tout cas, qui bouge. Donc c'est comme ça qu'on va le suivre par quelques actions un peu précises pour dire est-ce qu'on est en train de mettre les moyens.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu peux me parler de ce prix de l'environnement, ça consiste en quoi ?

  • Speaker #0

    Alors le prix de l'environnement, c'est vraiment la mise en mouvement du groupe. On a fait deux éditions, donc la première c'était en 2020 en fait. On a une signature qui est We now donc Oui, le nous collectif ou individuel d'ailleurs, now pour dire on passe à l'action dès maintenant. On ne va pas attendre que notre client, les pouvoirs publics, l'URSSAF nous aident sur les véhicules, etc. Chaque action compte. Et par contre, c'est des actions qui ont du sens pour chacun d'entre nous sur le terrain. Et donc, la première édition du prix de l'environnement, c'était on passe à l'action, vous avez six mois, et on ne veut que des actions éprouvées. La deuxième édition du prix de l'environnement, on l'a lancée cette année 2024. On a décidé de mettre l'impact au centre. Donc de dire là, c'est pas chaque action du quotidien, on veut des actions impactantes sur les enjeux de business, que ce soit nouveaux business models, nouvelles offres de services ou des enjeux d'efficacité opérationnelle, ça rentre dans la caisse business, et impactantes pour la contribution environnementale positive. Et on a 1000 solutions environnementales. C'est-à-dire que ça marche dans le dynamisme qui est le nôtre. On dit voilà, il y a un concours, donc vous avez jusqu'au mois d'avril 2024 pour déposer des candidatures. On vous aide en région. avec des relais. Donc, on a nommé des rôles. Il y avait un pilote, un modérateur en région, des correspondants, des experts après pour revoir les dossiers, des jurys, ça c'est les patrons régionaux. Pour moi, c'est aussi comme ça qu'on adresse le sujet. C'est de dire en fait, c'est sur le terrain que ça se passe.

  • Speaker #1

    Il y a des projets que vous avez soutenus via ce prix qui t'ont marqué, dont tu veux parler peut-être ?

  • Speaker #0

    Je vais parler surtout de ceux d'il y a trois ans, parce qu'en fait, on a notre remise des prix qui va être dans pas très longtemps. Donc, je ne veux rien dévoiler sur le palmarès final. Mais par contre, notre grand prix d'il y a trois ans, c'était Exegy, notre démarche de béton bas carbone. C'est une évidence aujourd'hui parce qu'on l'a largement déployé depuis. Il y a trois ans, on s'était dit oui, il y a du potentiel, c'est de l'innovation, c'est intéressant, ça va dans le bon sens. Il a été primé grand prix au niveau Vinci. En fait, le béton chez Vinci, c'est 7% de notre empreinte Scope 3. C'est quasiment le même ordre de grandeur que nos émissions directes, donc c'est un énorme poste. Au-delà de l'avoir mis en œuvre la première fois, le prix primé, c'était l'action sur l'archipel, c'est notre siège social. On a fait des poteaux de structure en béton sans ciment, en ultra bas carbone, en utilisant des laitiers de haut fourneau qui substituent le ciment. Depuis, on a démultiplié cette initiative. pour le faire sur des foussoirs de tunnels dans le cadre du Grand Paris, pour le faire sur le village des athlètes, village olympique. Et on a des dizaines de projets sur lesquels ça se déploie, avec un objectif maintenant, qui a été acté par Vinci Construction, de mettre en œuvre 90% de béton bas carbone d'ici à 2030. Ça, c'est un peu notre étendard. Là, dans le cadre de cette édition du prix, on a donné des défis. Donc l'un était autour de la renaturation. Pour se dire, l'impact, ça ne va pas être uniquement... préserver la biodiversité, au sens détruisons moins, mais comment on peut aussi apporter une contribution positive et donc renaturer. Ainsi, autoroutes, on a du foncier proche des autoroutes et on a 200 actions de renaturation pour rendre à la nature, quelque part, une partie qui a été peut-être trop minéralisée.

  • Speaker #1

    Tout ce qui est atelier, formation, prévention, c'est des bons leviers pour lever les réticences de vos collaborateurs ou de vos clients sur toutes ces questions.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, il faut décortiquer les réticences. Ce qu'on a créé depuis le lancement de notre ambition, c'était déjà une journée. par an, donc c'est le 22 septembre, on dit que c'est la journée de l'environnement du groupe. On veut que cette journée soit au plus proche des collaborateurs et du terrain. Donc c'est plutôt l'idée d'avoir un quart d'heure de chantier en début de journée ou de dire, là on parle de l'environnement. Parlons par exemple de tri des déchets, parce que c'est ça qui va parler à tout le monde sur une équipe de chantier. On a démultiplié quelque part un certain nombre de fresques, de jeux, d'appropriations, etc. du sujet. On a développé en fait un jeu qui s'appelle l'épopée verte, dans l'idée de compléter la fresque du climat. et de se dire la fresque du climat, on sort de là, on a mieux compris les mécanismes du changement climatique, mais on a un peu le moral dans les chaussettes, vu l'ampleur de la tâche. Cette épopée verte, elle ne parle pas que de climat d'abord, elle remet un peu tous les enjeux de l'environnement sur la table et elle a 300 solutions environnementales du groupe. Travaillons sur un cas concret, je suis en train de construire une nouvelle ligne TGV dans tel endroit du monde. Progressivement, je regarde tous les enjeux environnementaux et je... positionne les cartes solutions en disant ce qui est pertinent pour le client. C'est quand même beaucoup de sensibilisation comme ça. C'est un partenariat avec AXA Climate School par exemple, donc on a une plateforme de e-learning. Et après, c'est beaucoup finalement de démonstration aussi que telle solution techniquement, ça marche, et de conviction par rapport à nos clients. Parce qu'en fait... Il y a beaucoup de métiers du groupe dans lesquels on est entre deux. On n'est pas producteur de matériaux, sauf la partie agrégat, on va dire, puisqu'on a des carrières, notamment pour les activités de la route. Mais sinon, en général, on achète des matériaux, des équipements, et on les installe ou on construit un bâtiment pour un client. Et donc, il y a beaucoup de démonstrations de se dire, en fait, on va vous faire une variante. Un rôle, par exemple, dans tous les métiers de l'énergie qui a été de dire... embauchons des carbologues, dont le métier va être d'aider les équipes techniques à faire une variante bas carbone et à la proposer aux clients.

  • Speaker #1

    Vous êtes engagée à réduire vos émissions de 40% d'ici 2030 ?

  • Speaker #0

    Alors, on commence à avoir des résultats. Après, le plus gros est encore largement devant nous. En gros, on a fait un quart du chemin. On est presque à moitié. du calendrier, et on a fait un quart du chemin, donc on a trois quarts encore devant nous. Donc cette année, c'est aussi pour ça qu'on a relancé une édition du prix de l'environnement, etc., pour dire, il faut qu'on continue à démultiplier les efforts. Sur nos émissions directes, on a un gros poids sur les véhicules, donc ça commence par du pilotage, c'est une partie d'électrification, ça avance plutôt pas trop mal. en France, en Europe et dans le reste du monde. Je dirais quand on est aux Etats-Unis, avec un certain attachement à la voiture, on a démultiplié les aides finalement aux collaborateurs. J'ai rencontré récemment des entités qui me disaient Nous, on a doublé l'indemnité kilométrique quand c'est un véhicule électrique. Donc financièrement, le collaborateur qui prend sa voiture, ce ne sont pas des voitures de fonction, mais sa voiture personnelle pour se déplacer, il touche deux fois plus d'argent si son véhicule est électrique. On a démultiplié ce genre de choses, ça bouge, pas encore assez, c'est le sujet. Et après, si je regarde notre... parc de bâtiments. On a passé à la moulinette 600 bâtiments qui sont nos bâtiments de bureau, à la moulinette de la performance énergétique, du monitoring pour regarder ce qu'on pouvait faire. On est en train progressivement d'équiper de panneaux solaires pour être en autoconsommation électrique. On le fait pour montrer que les solutions sont entre nos mains, on se les applique d'abord à nous-mêmes et c'est aussi des offres pour quelque part faire la même chose chez nos clients. On a commencé quand même à démontrer quand on suit la courbe de notre trajectoire carbone qu'on est capable de faire du découplage. On a une croissance économique qui est encore forte sur le même périmètre d'activité et on réduit les émissions.

  • Speaker #1

    Et comme quoi, croissance économique peut aller avec réduction de l'impact.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Et c'est une de nos convictions fortes, en fait, que ça ne peut pas fonctionner de façon séparée. Il faut que ça tienne ensemble. Chez Vinci, c'est ce qu'on appelle la performance globale.

  • Speaker #1

    Vous mettez beaucoup l'accent sur l'éco-conception. Tu nous en as parlé tout à l'heure avec le béton bas carbone exégé. Comment vous mettez en place toutes ces innovations ? Est-ce que c'est facile de les généraliser ?

  • Speaker #0

    On a avancé sur plusieurs fronts, effectivement, sur le béton bas carbone. Première réalisation, notre siège social avec des poteaux de structure. Et ensuite, c'est de se dire, il faut qu'on bosse avec les fournisseurs d'un côté et ceux partout dans le monde. trouver des substituts et mettre moins de ciment. Donc on a l'exemple du CHU de Nantes, où on a un partenariat avec Imerys sur un substitut qui est du métacaolin. Là, quelque part, on ne bosse plus avec des cimentiers, mais avec d'autres partenaires. On a ici des start-up. On est aujourd'hui dans les locaux de Léonard, notre plateforme d'innovation et prospective. Et en fait, on accueille chaque année un certain nombre de start-up. Il y en a qui... bossent sur des matériaux de terre crue, etc. Donc on va explorer un peu tout le champ des possibles pour continuer à innover. Mais on a des cas intéressants de choses qui ne marchent pas aussi, où on s'est fait fouler dès qu'on veut mettre un peu moins de matériaux. Il y a encore une résistance à se dire, voilà... avec moins d'acier par exemple il va tenir moins bien donc là on repasse par l'écosystème de démontrer que voilà on est capable de prendre dans certains cas des risques aussi voilà mais tout ça il faut que ça rentre quand même dans un cadre où ça reste assuré et et où le donneur d'ordre et ses équipes techniques acceptent.

  • Speaker #1

    Tu nous parlais tout à l'heure d'une économie circulaire. Vous avez des ambitions fortes. Vous visez le zéro déchet en décharge d'ici 2030. Quelles sont les plus grosses difficultés pour atteindre cet objectif ? Est-ce que la gestion des sous-traitants ou l'innovation technologique pose encore des problèmes ?

  • Speaker #0

    Sur la question des déchets, le premier sujet, c'est d'avoir la place sur les chantiers pour correctement trier. On a encore beaucoup d'efforts à faire pour l'organisation collective du chantier, avec les sous-traitants, avec les co-traitants. Donc on a un intrapreneuriat. entrepreneur dans le groupe qui a créé une structure qui s'appelle Waste Marketplace, qui vise à optimiser les filières de recyclage des déchets spécifiques de chantier. Après, notre objectif de zéro déchet en décharge, il s'applique pour les concessions, où là, c'est différent puisqu'on va traiter à la fois nos déchets à nous, bien sûr, mais également les déchets des usagers, donc de Vinci Autoroute, de Vinci Airport, y compris les déchets, dans certains cas, des compagnies aériennes. Et ce... partout dans le monde. Ça veut dire que sur un aéroport en République dominicaine, au Brésil, en Serbie, on est obligé de créer un centre de tri et on est obligé de trouver une par une les filières de recyclage pour éviter effectivement de mettre ces déchets en décharge. Donc aujourd'hui, on est déjà à près d'une vingtaine de plateformes aéroportuaires qui sont zéro déchet en décharge. Ça veut dire quelque part, mais c'est ce qui me rend très positive, c'est qu'on arrive avec des savoir-faire sur cette gestion-là, dans des pays où il n'y a pas une attention très très forte. Et on va démontrer que c'est possible.

  • Speaker #1

    Vinci est parfois pointé du doigt pour l'empreinte carbone importante de ses activités. Comment vous répondez à ces critiques ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a pris les choses à bras-le-corps, d'abord, avec toute l'humilité qui est la nôtre aussi, parce que les sujets, effectivement, sont extrêmement vastes. Là, quand je dis qu'on a pris le sujet à bras-le-corps, c'est de se dire, bougeons-le de l'intérieur. Pour moi, ce ne serait pas responsable de dire, je change de métier, je vais aller dans des secteurs plus propres. Et donc, j'abandonne le cœur de ce qu'on faisait, etc. On a plutôt pris ce chemin de dire, transformons de l'intérieur. Donc oui, on a des infrastructures de mobilité, ça émet des émissions. Oui, on a des plateformes aériennes. Mais en fait, comment on arrive à les faire bouger de l'intérieur ? On a un premier aéroport à Toulon hier qui est net zéro carbone. Il a réduit ses émissions, sur la partie opération, qui est la nôtre en direct, de 92,5%. Et il compense en plantant des arbres, effectivement, pour les 7,5% restants. La démarche est la bonne. Pour réduire les émissions de nos compagnies aériennes, qui sont nos clients et donc de l'usager, on met en place de la modulation tarifaire. Pour l'instant, c'est modeste, mais c'est de dire, quand vous venez, si vous avez du carburant d'aviation durable, un moteur optimisé, etc., vous allez avoir un système de bonus-malus sur votre arrivée et votre, quelque part, redevance aéroportuaire.

  • Speaker #1

    J'avais vu une étude il y a quelques mois qui disait que... Un peu plus de 60% des Français croyaient que la RSE, c'était pour faire joli et que ça n'avait pas un vrai impact dans les entreprises. Nous, on essaye de démontrer le contraire avec ce podcast. Est-ce que toi, tu trouves que tu as suffisamment de champs d'action pour pouvoir faire changer les choses ? Est-ce que parfois, tu te sens un peu limitée ? Quel est ton sentiment là-dessus ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai la chance d'avoir beaucoup de soutien de notre grand patron, qu'il fait par réelle conviction. Et... Conviction triple, c'est-à-dire que je reviens au fait que le social, l'économique et l'environnement, ça marche ensemble. J'ai cette chance d'être au comex du groupe. Donc quelque part, quand il faut vous faire bouger un peu les lignes sur tel et tel sujet avec un patron opérationnel, je les croise très souvent. Et d'avoir un groupe. suffisamment vaste alors oui c'est énorme c'est voilà mes amis m'ont dit quand je suis arrivé tu es au pied d'une montagne tu te rends pas compte comme c'est énorme mais en fait c'est on va toujours trouver un endroit où il ya des personnes qui ont envie de bouger et donc de tester quelque chose vos activités aéroportuaires et autoroutières sont évidemment crucial mais elle

  • Speaker #1

    pollue énormément l'objectif de 50% de réduction des émissions pour les autoroutes et super ambitieux. Est-ce que vous êtes sûr d'y arriver ?

  • Speaker #0

    L'objectif de 50% pour les autoroutes, il est d'ailleurs remonté à la hausse à 66% pour les aéroports. C'est sur nos émissions directes. Donc c'est tout ce qui est l'opération, l'exploitation d'une autoroute, d'un aéroport. Et oui, on est en train d'y arriver à 2030. et ce, dans toutes nos géographies. Donc ça, on y arrive. Ça veut dire qu'on équipe. Par exemple, en Serbie, le mix d'électricité est extrêmement carboné parce qu'on fait appel à du charbon. Ça veut dire que l'électrification ne suffit pas. Donc on équipe. nos plateformes aéroportuaires de panneaux solaires pour être capables de produire l'électricité qu'on va utiliser et progressivement donc substituer, ne plus utiliser de fuel ou vraiment du résiduel. Le gros enjeu après sur les autoroutes, c'est les 20% de réduction sur les émissions liées au trafic, dont on n'est pas responsable à 100%, mais qui sont bien nos usagers de l'autoroute. Et là, effectivement, on s'est doté d'un objectif ambitieux de réduire de 20%. Notre cheminement d'idée, c'est de se dire, nous, on est acteur du rendre possible la décarbonation en ayant une infrastructure. On ne doit pas avoir la crainte pour un usager de prendre l'autoroute et de faire 500 km en véhicule électrique. Donc il faut qu'on équipe de bandes de recharge. Toutes les stations, les aires de service du réseau, qui sont équipées d'au moins 6 bandes de recharge rapides, pour se dire, voilà, rendons possible le cheminement. Le gros, il est effectivement encore sur l'aérien, sur les poids lourds, où là, on est beaucoup plus modeste dans le fait de pousser quelques innovations, d'explorer les carburants d'aviation durable. Donc on a des projets, d'explorer l'hydrogène. Notre aéroport de Lyon-Saint-Exupéry est un peu notre hub, où on commence à s'approprier... l'hydrogène comme énergie déjà pour l'opération de la plateforme aéroportuaire, mais pour être capable demain de le mettre, alors sous forme de e-fuel, sous différentes formes, dans les avions effectivement. Aujourd'hui vous prenez les plateformes aéroportuaires, en Europe toutes nos plateformes distribuent du carburant d'aviation durable. Un des freins c'est qu'il y a très peu de compagnies aériennes qui l'achètent.

  • Speaker #1

    Avec le secteur-là ils avancent quand même plus lentement l'aviation ?

  • Speaker #0

    Oui et il y a des questions technologiques bien sûr liées à la motorisation et il y a des questions d'approvisionnement. de la ressource. C'est-à-dire que pour faire du carburant d'aviation durable, on a besoin de biomasse. Il est hors de question d'aller prendre de la biomasse alimentaire. Donc à partir de là, c'est comment on structure les filières de déchets pour en avoir suffisamment.

  • Speaker #1

    Et pour terminer notre question phare, Isabelle, pourquoi c'est cool la RSE ?

  • Speaker #0

    La RSE, c'est quand même un sujet dans lequel je suis tombée en faisant mes études et je suis restée parce que d'abord, c'est passionnant. C'est passionnant parce qu'on ne peut pas être contre. Il n'y a pas de gens qui sont contre la RSE. Éventuellement, ils sont contre des éoliennes, le nucléaire, etc. Mais en fait, on ne peut pas être contre les grands principes du développement durable. Donc ça déjà, c'est extrêmement fédérateur. Et ensuite, c'est un sujet qui touche à tout dans l'entreprise. Donc moi, je fais parfois des calculs un peu détaillés, précis, de bilan environnemental de telle et telle solution. Je rencontre des gens dans le groupe qui disent moi, j'ai une super innovation, aide-moi à la développer Donc je suis dans l'intrapreneuriat quasiment coaching. Je suis sur des enjeux stratégiques. Est-ce qu'on a raison d'aller dans tel type d'activité et est-ce que ça rentre avec nos principes de performance globale ? Donc en fait, pour moi, c'est à 360 degrés. C'est même encore plus riche que quand j'étais dans le conseil en développement durable de le faire. au sein d'une entreprise. Donc définitivement, c'est cool l'RSE.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Isabelle.

  • Speaker #0

    Merci.

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