- Speaker #0
On dit bien la dentisterie, je ne connaissais pas ce mot avant de préparer ce podcast.
- Speaker #1
La dentisterie, c'est un mot global qui concerne tout ce qui soigne les dents.
- Speaker #0
D'accord, ça fait un peu confrérie, tu te secouettes.
- Speaker #1
Comme un gros...
- Speaker #0
Vous faites des sacrifices au fond de votre jardin.
- Speaker #1
C'est une autre chose parce que la bouche est vraiment le reflet de l'état de santé général du patient. Donc c'est toujours une population qui m'a intéressée et c'est toujours ce que j'ai voulu faire. Donc le patient, pour que tout se passe bien, il faut qu'il soit pris dans les temps correctement, avec des ambulanciers compétents, qui connaissent leur travail et qui savent manipuler le patient.
- Speaker #0
Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, nouvelle émission, nouveau thème. Je reçois Dr. Piaton, on dit comme ça ?
- Speaker #1
On dit comme ça.
- Speaker #0
Dr. Piaton, Dr. Sophie Piaton, dentiste au GHT du Puy-de-Dôme. Bonjour Sophie.
- Speaker #1
Bonjour Jean-Paul, bonsoir.
- Speaker #0
Sophie, je suis ravi de t'accueillir ici. On a une bonne relation de travail depuis quelques temps.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai.
- Speaker #0
On se côtoie, on va dire, au quotidien. Je suis très ravi de te recevoir parce que j'apprécie beaucoup de manière générale comment tu abordes les patients. Je trouve que tu as une qualité dans le relationnel et dans la communication avec les patients qui est super agréable. Chose qui se perd un peu des fois avec certains praticiens qui sont un peu pris par le volume de travail et qui oublient parfois que c'est un métier de contact. Et surtout parce que j'aime beaucoup chez toi le fait que tu es intégré, qu'il y a une bonne prise en charge avec les ambulanciers. Il fallait souvent passer d'abord par les ambulanciers. avant de notifier le rendez-vous pour des facilités de gestion de planning. Et c'est très, très agréable au quotidien de savoir que tu as compris cette problématique-là et ça nous aide vraiment bien. Voilà, maintenant, c'était le quart d'heure passage de pauvreté.
- Speaker #1
Donc maintenant, je suis tout ouïe pour la suite, mais on pourra effectivement discuter ensemble de nos échanges que nous avons avec les ambulanciers et chacun, et ce qui a permis vraiment de développer l'activité que j'ai au sein de l'hôpital. et de permettre un véritable travail d'équipe. Et vraiment, moi, ça m'a permis d'aborder différemment mes patients, de pouvoir compter justement sur une équipe d'ambulancier, que ce soit vous ou d'autres, mais ça a servi de modèle justement, notre travail et notre collaboration ensemble pour la suite de l'activité.
- Speaker #0
Et bien Sophie, présente-toi s'il te plaît.
- Speaker #1
Je m'appelle Sophie, je suis dentiste. Ça fait une quinzaine d'années que je fais cette activité. J'ai commencé par une activité de dentiste libérale, cabinet de ville classique, du moins plutôt à la campagne. Et puis ensuite, j'ai travaillé pour la mutualité Puy-de-Dôme. Lors de cette activité, en fait, il m'a été donné la chance de me former en gériatrie, mais en gériatrie générale, plutôt médicale. Et j'ai commencé à faire une activité de dentisterie à domicile au sein des EHPAD. Après, j'ai eu la chance... de m'expatrier à l'étranger pendant une année en Australie. Et puis, je suis revenue et puis j'ai repris une activité de dentiste à la mutualité. Et puis, ayant un petit peu fait le tour de cette activité, m'étant formée à la gériatrie, j'ai passé le concours pour rentrer à l'hôpital en 2019.
- Speaker #0
OK. Et pour revenir sur la base du métier, ce qui t'a donné envie de devenir dentiste, est-ce que tu peux nous en parler ?
- Speaker #1
Oui, c'est peut-être un concours de circonstances assez rigolo. Je voulais à la base faire médecin ou de la psychiatrie. J'ai rencontré mon mari en première année. On a dit non, pas moyen, il ne faut pas être deux médecins à la maison. Et donc, je suis devenue dentiste.
- Speaker #0
Et lui, il est ?
- Speaker #1
Il est médecin.
- Speaker #0
Il est médecin.
- Speaker #1
C'est mon ex-mari.
- Speaker #0
Bonjour à lui. Et donc, il était dans quelle spécialité, lui ?
- Speaker #1
Il est chef de service au CH.
- Speaker #0
D'accord, très bien. Donc, du coup, on a saisi pourquoi la dentisterie. Donc, on dit bien la dentisterie. Je ne connaissais pas ce mot avant de préparer ce podcast.
- Speaker #1
La dentisterie, c'est un mot global qui concerne tout ce qui soigne les dents.
- Speaker #0
D'accord, ça fait un peu confrérie, tu sais, secrète.
- Speaker #1
Comme un groupe,
- Speaker #0
voilà. Vous faites des sacrifices au fond de votre jardin.
- Speaker #1
Peut-être pas. C'est toujours bienveillant.
- Speaker #0
Justement, en parlant de bienveillance, j'ai trouvé une jolie phrase sur Wikipédia, quand j'ai fait des recherches sur ce podcast, qui dit que la bouche est considérée comme le miroir de la santé globale.
- Speaker #1
Oui, moi je trouve que c'est très important, et que les médecins ne s'intéressent pas assez à la bouche de leur patient. Ils apprendraient beaucoup de choses, parce que la bouche est vraiment le reflet de l'état de santé général du patient, mais aussi de sa qualité de vie en général. On voit tout à fait les personnes qui ont eu des soins, à quel moment ils ont eu des soins, les interruptions de soins. On voit aussi beaucoup de choses sur les langues. Ça paraît un peu bizarre comme ça, mais la langue a un territoire et une carte particulière où on peut voir certaines pathologies, certaines accumulations, problèmes de foie, etc. Donc, on apprend beaucoup de choses de la bouche de nos patients.
- Speaker #0
Et du coup, pour être dentiste, le parcours général ?
- Speaker #1
Le parcours, ça a un petit peu évolué. À mon époque, il y avait le numerus clausus, un concours d'entrée sélectif où étaient sélectionnés les médecins et les dentistes en même temps avec une première année commune.
- Speaker #0
Ok. Et le numerus clausus, c'était ?
- Speaker #1
Nous, à l'époque, c'était 110, quelque chose comme ça. 80 en gros allaient en médecine et 30 allaient en dentaire. Et on n'était que 30 étudiants par promotion en gros. dans ces années-là à être formés. Maintenant, avec Parcoursup, les ouvertures sont plus importantes et beaucoup plus de médecins sont formés, beaucoup plus de dentistes.
- Speaker #0
D'accord. Et on en parlait en off, du coup, juste avant de lancer l'enregistrement. Il n'y a pas de différence entre un dentiste et un onontologue ? Non. C'est la même chose ?
- Speaker #1
C'est la même chose.
- Speaker #0
C'est un synonyme ?
- Speaker #1
C'est un synonyme.
- Speaker #0
Ok. En fait, le mot dentiste, c'est un peu du commun entre guillemets des mortels. C'est un mot qu'on utilise plus facilement.
- Speaker #1
Voilà, d'ailleurs, on est diplômé de chirurgie dentaire parce que tous les dentistes sont censés faire de la chirurgie.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Comme finalement, lorsque vous allez consulter un ophtalmologiste, normalement, tous les ophtalmos ont l'aptitude à faire de la chirurgie. Pour autant, la plupart des ophtalmos vont juste vérifier votre acuité visuelle, vérifier l'état de votre œil, le fond de l'œil, etc. Ils ne feront pas tous de la chirurgie.
- Speaker #0
D'accord, ok. Et toi, quand tu présentes ta profession ? Tu dis que tu es dentiste ou que tu es ondontologue ?
- Speaker #1
Non, je dis que je suis dentiste.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Je dis ça parce que des fois, on a des préjugés sur ce qu'on peut être ou le reflet qu'on a. Donc, la plupart des gens que je côtoie ne savent pas que je suis dentiste.
- Speaker #0
Il y a beaucoup de termes péjoratifs sur les dentistes. Tu sais, genre dire, il ment comme un arracheur de dents, ou qu'il a une dent contre moi. Je ne sais pas, tu sais pourquoi il y a un truc autour des dents ?
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'en fait, autrefois, il n'y avait pas d'anesthésie. Donc quand le dentiste de l'époque, le chirurgien, devait arracher une dent, il vous disait que vous n'alliez pas avoir mal. Or, il n'y avait pas d'anesthésie et donc on disait menteur comme moi, j'ai un dent.
- Speaker #0
Et du coup, ça fait combien de temps alors que tu es arrivée au sein de l'hôpital public ?
- Speaker #1
Au sein de l'hôpital, je suis arrivée en 2019. avec un poste un peu particulier qui était un poste d'assistant hospitalo-universitaire avec le souhait d'avoir une carrière hospitalière et universitaire.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que tu appelles une carrière universitaire ?
- Speaker #1
Donc il y a plusieurs profils à l'hôpital de personnes. Il y a les personnes qui vont s'orienter vers une carrière hospitalo-universitaire ou une carrière que hospitalière. Donc j'ai commencé en tant qu'assistante. pour faire une carrière hospitalo-universitaire, c'est-à-dire quelqu'un qui va à la fois former des étudiants et travailler pour l'hôpital et faire des travaux de recherche à côté en ayant une bi-appartenance pour l'université et pour l'hôpital.
- Speaker #0
Ah donc tu fais des recherches ?
- Speaker #1
Donc moi j'ai passé une thèse de troisième cycle durant ce cursus-là sur une thématique qui me tient à cœur qui s'appelle l'agisme. C'est tout ce qui concerne le racisme autour de la personne âgée. Et j'ai choisi de devenir praticien hospitalier, c'est-à-dire de ne faire, du moins d'être employé que par l'hôpital. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir des activités de recherche à côté, mais pour l'hôpital, sans être université.
- Speaker #0
D'accord. Et du coup, ce rapport que tu as avec les personnes âgées, tu l'as découvert en arrivant à l'hôpital ou déjà la mutualité ?
- Speaker #1
Non, j'ai fait ma thèse de chirurgien dentiste lorsque je l'ai passée sur un questionnaire de qualité de vie orale chez les personnes de plus de 65 ans. Donc, c'est toujours une population qui m'a intéressée et c'est toujours ce que j'ai voulu faire. Simplement qu'on n'est pas formé au cours de notre cursus sur une spécialité ou une orientation à la gériatrie. Donc il m'a fallu du temps pour me former, savoir prendre en charge cette population-là particulière et après pouvoir en faire mon activité principale.
- Speaker #0
D'accord, très bien. Est-ce que tu peux nous parler, pour qu'on comprenne bien, tu peux nous expliquer l'histoire d'une dent, à partir de quel âge, même si ça on le sait plus ou moins, à partir de quel âge apparaissent les premières dents, la durée de vie d'une dent, l'entretien ? normales d'une dent ?
- Speaker #1
Alors les premières dents arrivent en général vers 6 mois ou un petit peu avant. A cause des perturbateurs endocriniens, on se rend compte que toutes les choses se font un petit peu plus tôt qu'avant. Donc les premières dents ont tendance à pousser, à se mettre sur l'arcade plus tôt. Et puis ensuite, les dents définitives, les premières dents définitives arrivent à 6 ans en remplacement des dents de lait pour les incisives et puis les molaires de 6 ans, les grosses dents du fond qui arrivent après à 6 ans, 12 ans puis les dents de sagesse. Donc on a normalement 32 ans si tout se passe bien à l'âge adulte. Et si tout se passe bien, on peut ne jamais développer de caries dans sa bouche. Sachant que, peut-être que ce n'est pas forcément connu, mais la carie est une maladie bactérienne. Dont la bactérie responsable de la carie principalement est le streptococcus mutans. Et en fait, ces bactéries-là, elles digèrent le sucre qui est à l'intérieur de notre bouche. Le produit de digestion fait de l'acidité et cette acidité abîme. ou détériore une partie de notre émail, puis des couches inférieures de notre dent, et forme la carie. Sachant que le streptococque mutans, la première fois qu'on va être contaminé par cette bactérie-là, c'est au moment de notre naissance, si on est par voie basse, parce qu'il y en a aussi dans la flore vaginale.
- Speaker #0
Ça c'est complet.
- Speaker #1
Ça c'est complet. Et puis de même, les pédiatres maintenant ont un gros travail de prévention là-dessus. sur le fait que les enfants n'utilisent pas la même cuillère que leurs parents pour goûter et vérifier la température de l'alimentation, justement pour ces contaminations de bactéries. Sachant qu'il ne faut pas avoir peur des bactéries, les bactéries nous entourent, il y en a des bonnes, des mauvaises. Il y a un équilibre au sein de la flore buccale avec des bactéries, ça profite, qui sont les bactéries qui sont à l'intérieur de notre bouche. Et un juste équilibre est important pour éviter de développer des caries. Sachant que le plus grand moyen de prévention, Pour la carie, c'est bien sûr l'hygiène buccodentaire.
- Speaker #0
Et du coup, les dents qu'on a, les dents définitives, est-ce qu'on est censé les garder toute notre vie ?
- Speaker #1
On est censé les garder toute notre vie à défaut de pathologie. Donc, il y a des personnes âgées qui décèdent avec toutes leurs dents. Pour un peu qu'on ait eu pas de carence alimentaire, pour un peu qu'on n'ait pas eu de soucis particuliers, que ce soit au niveau des gencives. ou au niveau du parodonte, ce qui est le tissu de soutien de notre dent ou de problème de carie.
- Speaker #0
Le parodonte, j'ai entendu faire un AVC quand je vous dis. Le parodonte, c'est, tu m'as dit ?
- Speaker #1
Le parodonte, c'est le tissu de soutien de la dent, c'est ce qui concerne le ligament et l'os de soutien de notre dent. C'est ce qui fait que la dent, elle tient dans la mâchoire, on va dire. Si on veut imaginer, imager le mieux possible des choses.
- Speaker #0
Et la racine ?
- Speaker #1
La racine, elle est dans le parodonte.
- Speaker #0
Ah ok, d'accord. Tu me donneras mon diplôme à la fin ? Je t'écoute avec attention.
- Speaker #1
Moi aussi, j'apprends beaucoup de Jean-Paul, il ne faut pas croire.
- Speaker #0
Elle est mignonne. Est-ce que tu peux nous parler des pathologies qui détériorent la santé buccodentaire chez les personnes âgées de manière générale ?
- Speaker #1
De manière générale, je dirais que c'est le manque d'hygiène buccodentaire qui crée vraiment des pathologies. Après, il n'y a pas forcément la pathologie en elle-même, mais il y a plus de 300 spécialités de médicaments qui entraînent des modifications du flux salivaire. Et donc une diminution de ce flux salivaire et la célib, on sait qu'elle nous protège des caries et elle maintient un bon équilibre au sein de la flore. Après, c'est sans compter le diabète aussi, par exemple, qui détériore la flore buccale, par exemple. Il y a vraiment une implication entre le système général et la cavité buccale. Il y a certaines pathologies cardiaques, par exemple, qui vont être influencées par un mauvais état buccodentaire, des pathologies au niveau des poumons. liés aux bactéries.
- Speaker #0
Ok. Et toi, du coup, vu qu'on comprend bien qu'il y a un lien direct entre tous les appareils et les dents, et il y a certaines pathologies qui ont tendance à accentuer ou accélérer la perte des dents, tu travailles au quotidien avec d'autres professionnels de santé ?
- Speaker #1
Oui, c'est très important. Je pense que c'est ce qui me plaît beaucoup dans ma... Dans mon orientation de travail en gériatrie, c'est que vraiment le dentiste qui normalement est une personne qui travaille plutôt seule, en équipe au sein de différents dentistes, bien sûr, il ne travaille pas forcément tout seul. Mais là, vraiment, avec cette option-là, on travaille vraiment en équipe avec les gériates, les infirmières, les aides-soignantes. Tout le monde travaille en équipe, même des spécialités avec les oncologues, etc. Ce qui fait que le patient est vraiment pris en charge dans sa globalité et le dentiste fait partie de cette équipe médicale-là.
- Speaker #0
D'accord. Tu me parlais de médicaments qui pouvaient accélérer la perte de dents.
- Speaker #1
Liés à la modification du flux salivaire.
- Speaker #0
Et donc, du coup, toi, tu pourrais très bien intervenir pour dire un changement de traitement. Parce que...
- Speaker #1
Je ne suis pas sûr que les médecins, mais bon, maintenant, les médecins sont vraiment très sensibilisés et font attention à l'ensemble des interactions médicamenteuses. On diminue les ordonnances au maximum. Et il y a des antipsychotiques, des antiparkinsoniens. Il y a des choses qu'on ne peut pas enlever et qui, malheureusement, modifient le flux salivaire.
- Speaker #0
D'accord. Et donc, tu me disais, perdre ses dents pour une personne âgée n'est pas une fatalité.
- Speaker #1
Ce n'est pas une fatalité. Au plus, on va les garder tard. Au plus, on va repousser l'âge d'avoir une carie, tout simplement. Au moins, on aura de risque de perdre ses dents. Parce que dès qu'on va avoir une carie, ça veut dire qu'on a du streptococque mutans dans sa bouche. La dent, elle va avoir une carie. On ne guérit pas d'une carie. On va nettoyer la dent. On va mettre un pansement, une résine composite la plupart du temps pour reboucher le trou. Et puis la vie de la dent, elle va continuer ou pas, dans le bon sens ou dans le mauvais sens. Et puis si elle continue dans le mauvais sens, la carie va reprendre sous le pansement. Et puis on va retourner chez son dentiste. Le dentiste va devoir re-nettoyer la dent, faire un trou un petit peu plus gros. Et la vie de la dent se poursuit jusqu'à finir, jusqu'à une extraction par exemple.
- Speaker #0
Et quel conseil pourrais-tu donner aux seniors pour prendre soin de leurs dents, mis à part un nettoyage fréquent ?
- Speaker #1
Ce qui est génial, c'est que je participe à des ateliers avec le CLIC, qui est un comité local d'information, où justement on fait de la prévention pour les seniors au même titre qu'ils font de la prévention pour la gestion de l'équilibre, du diabète, etc. On donne des conseils au niveau de l'hygiène buccodentaire, de l'alimentation pour le bien vieillir. Et justement, en fait, ce qui est conseillé, c'est une hygiène buccodentaire vraiment importante et un rendez-vous de contrôle chez son praticien, chez son dentiste. de façon annuelle, voire deux fois par an en fonction de son état de santé.
- Speaker #0
Il y a une technique de nettoyage plus adaptée pour la personne âgée par rapport à l'âge de ses dents ?
- Speaker #1
Non, il n'y a pas de technique. Par contre, il faut utiliser le mot consacré et la méthode de Bross, B-R-O-S-S, qui est une méthode qui fait qu'on doit faire un mouvement de rotation du haut, c'est-à-dire du rose de la gencive vers le bas de la dent, et pas des mouvements horizontaux qui fragiliseraient la gencive.
- Speaker #0
Ça c'est propre pour tous ?
- Speaker #1
Pour tout le monde. D'accord. Sachant que la dextérité, fatalement, on estime qu'un enfant avant 6 ans n'a pas la dextérité nécessaire pour se brosser les dents. Et avec l'âge, la personne âgée perd cette dextérité, perd aussi ses capacités visuelles. Mais pas tous, on parle généralement, qu'on soit bien d'accord, on n'est pas en train de catégoriser la personne âgée. Mais avec diminution de l'acuité visuelle aussi, on voit moins le contrôle. Et puis, ils y passent moins de temps. La notion du temps, du 3 minutes de brossage, fait que le temps est...
- Speaker #0
Et donc, on a bien compris que tu travailles au quotidien avec les personnes âgées. Quelles sont les principales difficultés que tu rencontres pour la prise en charge d'un patient âgé ?
- Speaker #1
Donc, en fait, il faut bien faire la distinction entre être âgé et être une personne âgée à besoin spécifique. L'âge, il faut faire la différence entre l'âge physiologique et l'âge biologique. On peut très bien à 70 ans être déjà très âgé et être à besoin spécifique en termes de prise en charge pour sa santé orale, ou avoir 90 ans et ne pas nécessiter une prise en charge particulière. Donc j'insiste, moi ma particularité c'est de l'odontologie gériatrique pour des patients à besoin spécifique. C'est-à-dire des patients qui ont des troubles liés à la personne âgée, des troubles cognitifs, des états gravataires, toutes les personnes qui finalement ne peuvent plus être reçues en ville.
- Speaker #0
Et du coup, quand tu reçois un patient à ton cabinet, comment tu abordes la question de la douleur et de l'anxiété chez la personne âgée qui ne sait peut-être pas forcément où elle est, ce qu'elle va faire ? On le voit bien, nous, quand on en transporte, malheureusement.
- Speaker #1
Justement, si on veut essayer de replacer tout ça dans le contexte, les patients qu'on reçoit, pour la plupart, même la majorité, viennent d'EHPAD. Donc, ils sont transportés par des ambulanciers. Et donc la qualité de la prise en charge commence dès la prise en charge au sein de leur domicile qui est l'EHPAD. Ne pas oublier que l'EHPAD, j'y tiens et je le répète souvent, c'est un établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes qui donc habitent chez elles. Donc la notion de départ du domicile du patient pour moi est fondamentale et contribue. Une fois qu'on a bien compris ça, que la personne on la prend chez elle et qu'on l'emmène chez un professionnel de santé, permet déjà une bonne idée de la prise en charge du patient. Donc le patient, pour que tout se passe bien, il faut qu'il soit pris dans les temps correctement. avec des ambulanciers compétents qui connaissent leur travail et qui savent manipuler le patient, sachant que le patient, la plupart du temps, il est soit dans un fauteuil, soit dans son lit. Donc avec un lève-malade, il doit être mis dans le brancard de transport. Donc s'il est déjà brutalisé, on va avoir nous après de mauvaises conditions. Sachant que les patients qui habitent en maison de retraite, en EHPAD, il y a le mot dépendant. Donc ça veut dire que ces personnes-là ne sortent pas. plus beaucoup de l'EHPAD et des fois c'est le seul rendez-vous depuis plusieurs années où ils sont amenés à sortir. Donc justement, aller dehors, des fois ça peut faire peur, ils ne comprennent pas toujours où ils vont, ce qui est nécessaire, etc. Donc la prise en charge dès le départ à l'EHPAD est indispensable.
- Speaker #0
Je vais le dire pour ceux qui ne te connaissent pas, heureusement il y a beaucoup de gens qui le font.
- Speaker #1
Heureusement pour eux !
- Speaker #0
Tu reçois les patients et tu les consultes, tu les soignes. sur notre brancard directement.
- Speaker #1
Voilà, parce qu'on a la chance d'avoir des ambulanciers compétents et agréables et disponibles. Appelle-moi Jean-Paul. Voilà, Jean-Paul, mais qui a vraiment orienté notre mode de prise en charge sincèrement. Parce qu'en fait, du coup, on peut consulter le patient sur le brancard de transport. Ça sous-entend que la compagnie d'ambulance et son brancard sont immobilisés tout le temps de la consultation, ce que tout le monde n'accepte pas. et ce qui pour moi fait la qualité du soin qui va être donné et aussi gratifiant je pense quand même pour l'ambulancier qui lui fait partie du maillon de la chaîne et de l'équipe médicale. Moi je trouve que du coup dans cette notion d'équipe médicale, l'ambulancier pour moi fait partie de mon équipe. Je n'ai d'action chez aucune compagnie d'ambulance évidemment. Mais une bonne prise en charge avec une compagnie agréable et qui permet l'immobilisation de son brancard pendant le temps de la consultation est indispensable. Ce qui évite de manipuler le patient, de le mettre sur un fauteuil dentaire. Et il est en sécurité parce qu'en fait, il est parti de l'établissement dans ce brancard. C'est comme si c'était son lieu refuge pour parler de valeur. Et donc, mentalement, il sait qu'il va pouvoir repartir avec.
- Speaker #0
Et le fait de faire des soins sur le bancard, ça ne te change rien du tout ?
- Speaker #1
Tant que mon dos fonctionne, non.
- Speaker #0
Tu fais exactement les mêmes gestes ? Voilà,
- Speaker #1
on fait exactement les mêmes gestes.
- Speaker #0
Il n'y a pas de complexité particulière ? Non. Et tu travailles avec une assistante au quotidien ?
- Speaker #1
Alors, mon assistante, c'est une infirmière. Je lui dois beaucoup. Actuellement, j'ai changé d'infirmière, mais elle est vraiment devenue très opérationnelle. Elle s'appelle Céline sur le site de Cébaza, mais je travaille avec deux aides-soignantes autrement, ailleurs. qui vraiment permet une bonne prise en charge. Le fait que ce soit une infirmière et pas une assistante dentaire est important pour la prise en charge des patients.
- Speaker #0
Je reviens sur la douleur et sur l'anxiété.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, on s'est égaré.
- Speaker #0
Il n'y a aucun problème. Tu utilises l'hypnose au quotidien ?
- Speaker #1
Alors en fait, on utilise une prise en charge comportementale, on appelle ça, adaptée à chaque patient. Ce qui nous a permis de diminuer la quantité, du moins le nombre de fois d'utilisation du gaz hilarant, le méopa.
- Speaker #0
C'est quoi la différence entre le méopa et le calinox ?
- Speaker #1
C'est pareil.
- Speaker #0
Ah c'est exactement pareil. Exactement. D'accord,
- Speaker #1
très bien. Donc on a diminué l'utilisation par une prise en charge comportementale adaptée. Que ce soit au niveau de nos patients âgés avec des troubles cognitifs, on va plus parler de communication hypnotique plutôt que d'hypnose à part entière. Et puis toutes les méthodes possibles et inimaginables. qu'on peut mettre en place pour une prise en charge adaptée. C'est-à-dire que ça peut être l'utilisation de musique, la diffusion de l'accordéon.
- Speaker #0
Parle-moi de ce chat que tu m'as parlé en F,
- Speaker #1
s'il te plaît. Nous venons d'avoir un chat, un chat interactif qui d'ailleurs a été payé grâce à un concert caritatif par le Lyon's Club de Thiers.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et donc ce chat interactif fonctionne avec des piles.
- Speaker #0
C'est un chat dédié aux soins, à la prise en charge de patients ?
- Speaker #1
C'est un chat qui a été développé par une société et qui permet la prise en charge des patients âgés. Il a vraiment été développé pour une orientation gériatrique, mais il pourrait être utilisé dans d'autres situations. Il reproduit un chat, son poids, les poils, tout ça. qui fonctionne avec des piles, qui ronronne, qui ouvre les yeux, qui bouge, qui miaule, qui vraiment reproduit un chat. Il a des petits capteurs. Donc, le patient, en fait, on lui installe le chat. On lui demande, bien sûr, s'il aime les chats. En fonction, on s'adapte, en fait.
- Speaker #0
Le patient comprend que c'est un chat de fémur ?
- Speaker #1
Il ne se rend pas compte parce que du fait... Du fait de l'installation, etc. Nous, on fait miauler le chat. Et puis, le patient, il entend le chat. Il y a un chat ici. Puis, on installe le chat. Et puis après, avec le drap, le champ, etc. Le chat se retrouve dessous. Le patient le caresse. Le chat se met à miauler. Il ronronne. Il y a les vibrations du chat qui sont très apaisantes. Et le patient, en le guidant, on peut le mettre sur la respiration et sur le ronronnement du chat.
- Speaker #0
Et tu lui demandes de faire des gestes spécifiques Ausha pour qu'il se détende, pour que le patient se calme ? Voilà, exactement. Et puis se faire des soins.
- Speaker #1
Le chat ne fonctionne pas sur tous les patients. On utilise d'autres méthodes. J'utilise un bol tibétain aussi pour les vibrations. On a un bâton de pluie. Et puis aussi les odeurs avec les huiles essentielles. Et ça,
- Speaker #0
c'est toi qui as mis tout ça en place ? Oui,
- Speaker #1
tout ça en place. D'accord. Par choix, pour une prise en charge comportementale. Mon infirmière aussi masse les patients qui acceptent d'être touchés. Il faut savoir que nos patients... Ce n'est pas qu'ils ont un défaut d'attention, mais au quotidien, la vie n'est pas toujours très agréable. Ce qui fait que quand ils viennent chez nous, on a envie qu'ils vivent autre chose qu'une expérience de dentisterie. Donc la prise en charge comportementale est importante pour arriver aussi à nos fins avec un patient le plus détendu possible.
- Speaker #0
Et les résultats sont bons par rapport à une prise en charge lambda ? Quand tu utilises le chat, le bâton de pluie, tu sens qu'il y a un vrai gain ?
- Speaker #1
Par exemple, on a des patients qui sont complètement agités. des ambulants sur qui on ne pourrait rien faire si on n'utilisait pas une prise en charge comportementale. Pour les gens qui n'ont pas l'habitude de croiser des patients qui ont des pathologies type Alzheimer ou autres troubles cognitifs, l'idée d'expliquer qu'on va faire une anesthésie n'est pas vraiment accessible toujours pour eux. Pour autant, il faut toujours leur parler comme si c'était un patient lambda dans ce qu'on fait, parce qu'on ne sait pas à quel moment ils vont se connecter ou pas à nous. Donc vraiment, pour nous, c'est important de respecter la personne en tant qu'individu.
- Speaker #0
Tu m'as dit quelque chose il n'y a pas longtemps, qui m'a marqué, entre guillemets. Tu m'as dit que tous les dossiers des patients devraient comporter l'objet ou la chose qui leur assure. Tu te souviens ? Oui,
- Speaker #1
d'ailleurs,
- Speaker #0
on a changé le nom de consultation.
- Speaker #1
Justement, suite à ma formation, j'ai fait une formation récemment en hypnose. Et il y a d'autres médecins gériatres dans d'autres régions de France. qui ont développé cette notion de photo-sécure, photo pour juste donner une image, où le patient âgé, lorsqu'il rentrait dans l'EHPAD, on demandait, suite à un entretien avec un psychologue ou d'autres personnes de l'équipe médicale, de resituer la personne dans un contexte qu'il aimait bien. C'est-à-dire, en fonction, chaque patient a le droit d'avoir son contexte qu'il aime bien, une forêt, ramasser des champignons, faire de la couture, etc. Et donc, on construit une image comme ça, réellement visuelle. Et on indique le Vagog, c'est-à-dire est-ce que le patient est visuel, gustatif, olfactif, kinesthésique. Et on met cette petite lettre sur cette photo sécure. Ce qui fait que tout le personnel de soins, dentiste ou autre, va connaître cette image de référence qui rassurait le patient. Et lorsque le patient va développer des troubles cognitifs, tout le monde peut avoir à n'importe quel moment accès à cette image et à cet endroit d'apaisement. Ça peut être la mer, ça peut être n'importe quoi en fait, ou un goût. qui permet de replonger le patient à cet endroit-là ou ce moment-là.
- Speaker #0
Ça existe ça déjà ?
- Speaker #1
Ça existe, ça a été vraiment décrit par des professionnels qui pratiquent l'hypnose.
- Speaker #0
D'accord, ok. Mais on peut appeler ça déjà de l'hypnose ?
- Speaker #1
En fait, c'est un support qui va permettre de remettre le patient dans un lieu sécure.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Dans un lieu ressource. En termes d'hypnose, on appelle ça le lieu ressource.
- Speaker #0
Et tes prises en charge sont plus longues qu'un soin dentaire chez un dentiste de ville du coup ?
- Speaker #1
Ça dépend vraiment du patient parce qu'en fait, avec une bonne prise en charge, le fait de bien prendre en charge le patient dès le début, le patient, la plupart du temps, se sent entouré. Et globalement, nos patients, ils se laissent vraiment bien faire. Et une fois qu'ils sont acquis et on accepte le soin, ça ne demande pas forcément une... Ça demande vraiment une approche particulière. Certains soins demandent plus de temps, mais on s'adapte à chaque patient.
- Speaker #0
Et pourquoi, par exemple, une infirmière qui gère ces personnes âgées doit les envoyer chez un dentiste ? Pourquoi elle les envoie chez toi et pas chez un dentiste de ville ? C'est une question de planning ou parce que ta méthode de travail est reconnue et on sait que la production continue ?
- Speaker #1
Alors en fait, il y a plusieurs choses. On abordait tout à l'heure l'agisme, qui est le racisme autour de la personne âgée. Il y a certains praticiens, du fait de certains médicaments, qui trouvent des prises en charge trop compliquées. Il faut les comprendre. La dentisterie de ville, ce n'est pas la même dentisterie que la dentisterie hospitalière. Mais nous, nos patients, ils ont tous des troubles cognitifs. Ce n'est quand même pas facile à prendre en charge. Il faut vraiment respecter, grâce aux ambulanciers et grâce à leur professionnalisme, des horaires. Il faut vraiment que tout le monde soit à l'heure parce qu'on ne peut pas se permettre de faire attendre un patient qui a des troubles dans un brancard, qui a déjà fait peut-être 30 minutes de trajet, voire plus pour certains. Ils vont avoir envie d'aller aux toilettes. Il y a plein de choses qui peuvent se passer. Donc ça demande quand même une certaine prise en charge particulière. Et puis tout le monde n'est pas à l'aise aussi à voir ses patients âgés. Parce que ça nous reflète quand même notre propre finitude et là-dessus, il faut être clair avec soi-même.
- Speaker #0
Pendant le Covid, tu as travaillé ?
- Speaker #1
Oui, j'ai travaillé pendant la période de Covid, mais pas dans le cadre de la gériatrie. Les patients étaient pour la plupart confinés. Les cabinets de ville ont été fermés, donc il y a eu une pause des soins et on ne prenait que les urgences dentaires à l'hôpital.
- Speaker #0
D'accord, et post-Covid, tu as eu une vague de patients ?
- Speaker #1
C'est très particulier en fait, c'est quand même les familles qui envoient ou qui acceptent plus ou moins les consultations. Et donc, il n'y a pas eu forcément un surcroît d'activité après. Tout s'est remis en branle en fonction des EHPAD, en fonction... Tout a repris son rythme normalement.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des avancées en matière de soins dentaires pour les personnes âgées ?
- Speaker #1
Il n'y a pas forcément d'avancées. Les avancées, c'est peut-être les matériaux, mais ça va être les mêmes matériaux pour les autres personnes. Les matériaux qu'on utilise chez la personne âgée à besoin spécifique, je tiens vraiment à préciser, ce sont des matériaux qui vont pouvoir mieux prendre même s'il y a de la salive. Parce que lorsqu'on fait des résines composites ou des choses comme ça... Chez un patient lambda, on pose souvent une digue, un champ opératoire permettant de vraiment sécher. Chez un patient âgé, on ne peut pas toujours le faire. Donc on utilise d'autres matériaux qui peuvent quand même durcir avec un petit peu d'humidité.
- Speaker #0
Sophie, parle-nous d'un moment gratifiant dans ta carrière de dentisterie. Un moment où tu t'es dit, peut-être tous les jours d'ailleurs, c'est chouette de faire ce métier.
- Speaker #1
Je vais commencer peut-être par un souvenir parce que souvent je le raconte aux personnes avec qui je commence de travailler, etc. On fait un stage, je ne sais plus si c'est en deuxième année, je crois qu'il y a un deuxième année d'observation chez un dentiste pour voir vraiment ce qu'est le travail. Et donc j'ai été aller faire un stage chez un dentiste pas très loin de mon logement étudiant. Et il y avait une enseignante qui venait consulter. Et elle venait ce jour-là pour se faire extraire ces deux incisives centrales avec la pose d'un appareil provisoire. Et donc, le dentiste a réalisé ce geste qui était nécessaire parce que les dents de la dame bougeaient. Donc, il extrait les deux dents. C'était mes premières extractions que je voyais. C'était la période de canicule. Et la dame va pour... parler juste après. Et là, fatalement, le sang sort et la dame, je me retrouve avec une dame qui avant avait ses deux dents en soie qui bougeaient, mais là avec une dame dans l'incapacité de parler, je me suis dit, ce métier, il est mutilant, c'est horrible, je ne veux pas faire ça. Et vraiment, ça m'a fait un... Sur le coup, ça a été dur. Et puis après, il lui a mis son appareil dentaire provisoire et la reconstruction est arrivée. Donc, ma première, on va dire, vraie expérience. Ça a été celle-ci, donc je me suis dit non, c'est peut-être pas si chouette que ça comme métier. Mais je n'ai pas d'expérience particulière, mais je me dis tous les jours que mon travail est chouette parce que justement, on appartient à une équipe médicale et on fait toujours le mieux pour respecter la dignité de notre patient et lui apporter... toujours du mieux dans son confort. Et ce qui est le mieux, c'est quand quelqu'un nous dit merci. Finalement, le merci suffit à donner du sens. Il n'y en faut pas plus.
- Speaker #0
Écoute Sophie, j'ai fait le tour des questions que je voulais aborder avec toi. Est-ce que tu as un petit message où tu veux aborder un sujet particulier ou pas du tout ?
- Speaker #1
Je ne sais pas. Je reste passionnée par mon travail. Je pense que ça se sent.
- Speaker #0
Et qu'en fonction de la prise en charge, lorsque par exemple ils vont chercher un patient résident dans un EHPAD et que le personnel soignant par exemple n'a pas préparé le patient à l'heure, du coup le patient va être bousculé, les ambulanciers ne vont pas pouvoir faire correctement leur travail, stresser le patient, etc. Donc vraiment la prise en charge au sein de l'EHPAD grâce à une compagnie et à des ambulanciers diplômés est importante. Le trajet aussi est important parce que le patient, il doit leur faire confiance. Donc, ils peuvent leur parler aussi de ce qui va leur arriver, les détendre, les rassurer, leur dire qu'il y a des chouettes personnes qui les attendent au bout. Il y a un fond de carré. Non, mais c'est important. Et aussi, c'est important le travail d'ambulancier parce que du coup, ils arrivent jusqu'au cabinet. On soigne le patient sur le brancard. Ils nous donnent aussi des informations médicales. Ils nous transmettent des informations que l'EHPAD a données. Nous aussi, on va leur transmettre des informations et ils vont repartir avec le compte-rendu médical et les informations. D'autant plus que si on a fait une chirurgie, ils assurent le suivi post-chirurgie pendant le trajet, ce qui est important et ce qui leur donne aussi une certaine responsabilité. Voilà. Super, merci beaucoup Sophie. De rien, à bientôt Jean-Paul. A bientôt.