Speaker #0Regarde ta soeur elle y arrive ! Dans la classe tu es combien ? Sur Instagram lui il a 100 likes ! Ces phrases dites pour motiver fabriquent l'effet inverse. La honte, la jalousie, la résignation… Aujourd'hui on désamorce la comparaison aux autres et on installe une boussole plus juste, se comparer à soi-même d'hier. Si vous vous demandez comment calmer les colères, poser des limites sans crier, apprivoiser le temps d'écran, retrouver des soirées plus sereines et nourrir l'autonomie de vos enfants. vous êtes au bon endroit. Bienvenue dans le podcast Princesse Montessori, je suis la princesse Xénia Troubetzkoï, diplômée en développement précoce de l'enfant selon la méthode Montessori. Ici, on transforme les difficultés du quotidien en gestes simples et efficaces. Un épisode, un pas concret. Alors installez-vous et c'est parti pour un nouvel épisode. Abordons une erreur très répandue, souvent enrobée de bonnes intentions. Comparer un enfant aux autres pour le stimuler. A court terme, cela crée parfois un sursaut. ... A long terme, cela déplace sa boussole vers le regard d'autrui. L'enfant apprend à valoir quand il bat quelqu'un et à ne plus valoir quand quelqu'un le bat. Dans les deux cas, sa valeur devient dépendante de facteurs qu'il ne contrôle pas. L'effet est double et toxique. Celui qui est derrière se fiche dans la honte, celui qui est devant, sa grippe, a une supériorité fragile et évite les prises de risques par peur de chuter. Laissez-moi vous raconter une scène très ordinaire. Le soir, le cahier s'ouvre sur la table, l'enfant se crispe et vous vous soupirez. Tu vois, Lila a fini ses problèmes. Et là, votre enfant baisse les yeux. Dans sa tête, il y a une phrase qui s'imprime. « Je ne suis pas Lila, je suis moins que Lila. » Et le lendemain, il procrastine. Non par paresse, mais par résignation apprise. Quand les efforts n'effacent pas l'étiquette, on n'essaye plus. Rejouons cette scène autrement. Vous regardez la page d'avant et vous dites calmement « Hier, tu bloquais la première ligne. Aujourd'hui, tu as posé la bonne opération. Ce qui manque, c'est d'écrire chaque étape proprement. On s'entraîne 10 minutes à poser clairement et ce soir, tu m'expliques un exercice en une minute. » Ici, la référence, elle change. L'enfant n'a plus à valoir contre Lila. Il progresse par rapport à lui-même. C'est mesurable, c'est juste et cela donne envie de réessayer. Je veux distinguer avec vous, s'inspirer et se comparer. Dire, regarde comment Amine s'entraîne. Il répète cinq fois lentement, puis il accélère. En fait, oui, ça peut être utile parce que l'on parle de méthode. Dire, Amine est meilleure que toi ne sert à rien parce qu'on parle de hiérarchie. L'une ouvre une porte, l'autre la ferme. Quand vous proposez un modèle nommé le processus, pas le podium, et demandez « qu'est-ce que tu peux copier de sa manière de faire ? » Pour rendre cette boussole concrète, je vous propose une règle maison simple, énoncée à voix claire. Dans cette maison, on ne se compare pas aux autres. On se compare à soi-même d'hier. Pour mesurer, trois repères suffisent et s'appliquent à tout. Avec aide, presque seul et tout seul. Et ces trois repères disent où on en est sans coller d'étiquette sur la personne. Ils invitent naturellement à choisir un prochain pas. Allons au sport. Au lieu de « ton cousin nage plus vite » , eh bien on peut très bien annoncer « samedi on prend un chrono sur 25 mètres » et on note « la semaine prochaine on refait » . Tu veux qu'on filme tes bras pour que tu vois la trajectoire ? Vous créez un record personnel à battre au lieu d'une course contre le cousin. Et le cerveau aime battre son propre score, c'est une manière saine de mesurer. Passons à la musique, l'enfant dit « elle joue mieux que moi » . Eh bien là on peut très bien répondre « peut-être, dis-moi un passage que tu veux réussir dans 30 jours » . On l'enregistre aujourd'hui pendant 30 secondes et on l'enregistre dans 10 jours, on l'enregistre dans 30 jours. Et à la fin, tu le rejoues devant mamie. Vous remplacez le mieux que par un avant-après vérifiable. C'est une structure qui apaise parce qu'elle redonne la main à l'enfant. Parlons des compliments parce qu'ils peuvent eux aussi piéger. Dire tu es le meilleur fait du bien sur le moment, mais piège par la suite. En fait, au premier accroc, l'enfant se sent déchu. Le compliment utile est factuel et transférable. Personnellement, moi je préfère dire tu as relu chaque ligne. Tu as demandé de l'aide tôt, tu as tenu jusqu'au bout. Parce que ce type de phrase renforce des leviers que l'enfant peut réutiliser demain. L'estime se nourrit alors de l'effort efficace et pas du podium. La comparaison aux autres se nourrit aussi de nos écrans. Un enfant poste un dessin et get des likes. Il apprend à mesurer la valeur à des chiffres sans contexte. Ramenez-le au réel. Qui as-tu aidé avec ce que tu as créé ? Moi, si je regarde mon compte Instagram, j'ai très peu de likes. J'ai très peu de vues, j'ai beaucoup de messages en DM et ça me suffit. Mon compte Instagram est une vitrine, c'est mon magasin, parce que derrière j'ai des formations à vendre. Alors je m'en fous d'avoir 10 000 abonnés si ces 10 000 n'achètent pas mes formations. Alors oui j'en ai quelques 3 000 et c'est très bien. Oui il n'y a pas beaucoup de likes, oui il n'y a pas beaucoup de commentaires, c'est vrai. Et je parle quand même souvent des émotions, je parle des enfants. Qui a envie d'exposer son enfant dans les commentaires de mes réseaux sociaux ? Personne, très peu de gens. Et moi ça me va. Ça me va parce qu'on communique par message privé. Et derrière, je peux exercer mon métier et je peux aider des parents. Et c'est pareil pour l'enfant. Il faut toujours ramener au réel. Moi, mon réel, c'est que j'ai peu de likes, j'ai peu de vues. Par contre, mes abonnés sont très engagés en mes... message privé et ça c'est génial pour moi. Donc ramener un enfant au réel ce serait qui as-tu aidé avec ce que tu as créé ? Qu'as-tu appris en le faisant ? Qu'aimerais-tu améliorer pour la prochaine fois ? En fait vous replacez la lumière sur l'utilité, la compétence et le prochain pas. La même logique vaut pour les langues, les exposés et le sport. On remplace la quête d'approbation par un petit projet avec témoin réel. On joue un morceau devant les grands-parents, on bat son propre temps, on enregistre chaque semaine le même dialogue et on écoute la différence. Il y a une zone où la comparaison fait très mal, la fratrie. La phrase « Regarde ta sœur » , elle détruit en même temps deux enfants, celui qu'on rabaisse et celle qu'on charge de porter l'exemple. Remplacez-la par « Regarde ton avant et après à toi-même » . Si vous voulez faire circuler de bonnes pratiques, parlez méthode. « Ta sœur fait trois pauses pendant sa lecture, essaye pour voir si ça t'aide. » C'est quand même beaucoup plus sympa que « Ta sœur est meilleure » . La maison, elle reste un lieu où chacun a le droit d'avancer à son rythme, avec ses propres forces et ses propres faiblesses. Je vous propose maintenant quelques phrases prêtes à dire pour les moments où la comparaison monte sur la langue. Dites, on ne te compare pas aux autres, on regarde où tu en es par rapport à hier. Vous pouvez dire, ce que tu as déjà, c'est... Donc vous énumérez, et ce qui manque encore, c'est... Et puis vous dites ce que c'est. Vous pouvez dire, cette semaine on s'entraîne à une chose et on regarde la différence vendredi. Vous pouvez dire, si quelqu'un fait mieux... On peut copier sa méthode, mais pas son étiquette. Ces phrases ne sont pas magiques, elles deviennent efficaces par la répétition calme. Revenons à l'école. Certains professeurs utilisent des classements, des moyennes, des podiums. Nous n'allons pas refaire le système, mais nous pouvons traduire à la maison. Quand un classement tombe, vous dites « Cela dit où tu es aujourd'hui dans ce groupe-là ? » Et maintenant, qu'est-ce qui te ferait progresser de toi à toi ? Et vous isolez un point précis, vous préparez un petit exercice à froid, vous vérifiez dans une semaine. La maison redevient un laboratoire de progrès personnel. Et si c'est l'enfant lui-même qui se compare sans cesse, il dit je suis nul, ils sont meilleurs, et bien vous ne contredisez pas frontalement. Mais par contre vous pouvez redirectionner. Je t'entends. Dis-moi un point concret que tu veux mieux réussir d'ici vendredi. On fait un avant-après et vous l'aidez à déplacer le projecteur. Du jugement global vers une action locale et mesurable. Le cerveau respire parce qu'il retrouve une prise. Avant de conclure, je veux revenir sur une idée simple. La fierté durable naît de la maîtrise, pas de la dominance. Dominer les autres rend dépendant à eux. Maîtriser un geste, un texte, une attitude rend libre. Nous voulons des enfants libres, pas des enfants enchaînés à un classement changeant. Alors votre micro-mission pour ce soir tient en trois étapes. D'abord, interdisez-vous pendant une semaine la phrase qui compare à quelqu'un d'autre. Si elle montre remplacée là par « hier tu faisais » et donc là vous énumérez, aujourd'hui tu fais et vous dites ce qu'il fait. Ensuite, choisissez un terrain simple. Lecture 60 secondes, problème type, lancer au panier et créer un avant-après à une semaine. Et enfin, vous formulez une phrase d'encouragement factuel, liée à un effort ou une stratégie, et dites-la après l'essai. Tu as respiré au bon moment, tu as posé l'opération calmement, tu as tenu ta routine jusqu'au bout. En fait, vous venez d'allumer une boussole interne. Dans le prochain épisode, nous parlerons d'une autre erreur qui ronge la confiance. Minimiser les émotions. Nous verrons comment répondre comme à une meilleure amie. Accueillir, nommer et proposer un pas. En attendant, souvenez-vous de cette règle d'or. Ici, on ne se compare qu'à la personne la plus intéressante du monde, celle qu'on était hier. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un avis 5 étoiles sur l'application de votre choix. Les plus courantes, c'est Apple Podcasts et Spotify. Vous mettez 5 étoiles, c'est ultra rapide pour vous et moi, ça change radicalement les choses parce que c'est le meilleur moyen de faire découvrir mon podcast à d'autres personnes et c'est ça qui fait vraiment vivre ce podcast. À bientôt !