Speaker #0A chaque couac, sur quelle épaule atterrit la petite singe de la responsabilité ? Sur celle du parent ou sur celle de l'enfant qui apprend à la porter ? Aujourd'hui, on arrête de tout faire à sa place sans le lâcher pour qu'il devienne acteur de sa vie et pas passager. Si vous vous demandez comment calmer les colères, poser des limites sans crier, apprivoiser le temps d'écran, retrouver des soirées plus sereines et nourrir l'autonomie de vos enfants, vous êtes au bon endroit. Bienvenue dans le podcast Princesse Montessori, je suis la princesse Xénia Troubetzkoï, diplômée en développement précoce de l'enfant selon la méthode Montessori. Ici, on transforme les difficultés du quotidien en gestes simples et efficaces. Un épisode, un pas concret. Alors installez-vous et c'est parti pour un nouvel épisode. Poursuivons notre série avec une erreur très fréquente chez les parents engagés. Prendre en charge à la place de l'enfant, ce qu'il peut et doit apprendre à assumer. A court terme, tout va plus vite. A long terme, on fabrique de la dépendance, on entame la confiance, on brouille la hiérarchie, le parent devient le chef de projet permanent, l'enfant l'exécutant hésitant. Notre cap du jour, il est simple, rendre la main sans abandonner, par des gestes concrets et tenables. Imaginez une petite singe vive nommée responsabilité. Dès qu'un problème surgit, elle saute sur l'épaule de l'autre. Si elle finit toujours sur l'épaule du parent, l'enfant grandit léger mais vide. Quand c'est difficile, quelqu'un d'autre s'en charge. Si au contraire la singe se pose progressivement sur son épaule, il devient solide. C'est à moi, je peux demander de l'aide, mais j'agis. Votre rôle, c'est de ne plus porter la singe à sa place, lui apprendre à la nourrir et à la calmer sur son épaule. Voyons trois scènes pour changer la trajectoire. La scène numéro une, c'est la tenue oubliée. Matin stressant, la tenue de sport n'est pas dans le sac. Le réflexe courant, c'est sauter en voiture, livrer à l'école, s'excuser partout. La version responsabilité, c'est... Aujourd'hui, la tenue n'est pas là ? Tu vas l'expliquer au professeur et demander comment rattraper. Ce soir, tu écris toi-même un rappel dans ton agenda et tu prépares le sac. Je peux t'aider à poser le rappel, pas à livrer la tenue. Le message, eh bien, il est clair, c'est tu répares. Deuxième scène, le devoir incompris. La tentation, c'est de rédiger à sa place pour éviter un 8 sur 20. La version accompagnement, c'est clarifier la consigne en une phrase. Modéliser une seule fois la structure attendue, puis se lever. L'enfant écrit, se trompe, corrige. Vendredi, il explique en une minute ce qu'il a compris. Le message, c'est je t'accompagne, mais je ne remplace pas ton cerveau. Et la troisième scène, c'est par exemple un conflit avec un camarade. Beaucoup de parents appellent l'autre famille. La version responsabilité, c'est préparer avec l'enfant un script en trois phrases. Les faits, la demande, la réparation. Et le laisser essayer. On n'intervient que si l'atteinte est réelle ou si la situation persiste. Le message, c'est tu parles d'abord et moi je suis ton filet. L'aider ? ce n'est pas faire à sa place, c'est tout le contraire. Nous voulons des enfants qui savent demander de l'aide tôt, sans déléguer leur vie. Gardez cette phrase sur le frigo, « Dis-moi de quoi tu as besoin pour le faire toi-même » . Parfois, il a besoin d'un exemple, d'un minuteur, d'une checklist, d'une présence silencieuse, d'un modèle de mail. Donnez l'ingrédient, pas la solution clé en main. Passons aux responsabilités visibles, comme des petits rails qui libèrent. Pour les plus jeunes, et pour les plus grands débordés, on rend visible ce qui est à eux. Un tableau de responsabilité avec 2-3 items pour commencer. Vêtements au panier, bol rincé, gamelle de l'animal, sac vérifié la veille. La métrique maison, c'est-à-dire avec aide, presque seul, tout seul. On ne juge pas la personne, on constate l'autonomie du geste. Et une autre responsabilité pourrait être rendez-vous du dimanche, un rendez-vous de 15 minutes. Chacun dit un fait réussi, un ajustement, un pas pour la semaine. On coche les fameuses cases avec aide, presque seul ou tout seul. Et la maison prend un rythme. Alors voici quelques scripts prêts à dire pour l'école et la vie courante. Écrire à l'enseignant, donc par l'enfant. Bonjour madame, j'ai une question sur tel point précis. Pouvez-vous me préciser ? Et là, il faut qu'il fasse une demande claire. Merci. Je ne sais pas si, comme chez nous, vous avez un groupe, alors que ce soit sur WhatsApp, peu importe, nous c'est sur Viber. Moi, mes enfants n'ont pas de téléphone, donc ils utilisent le mien en mon nom pour écrire à la maîtresse. On relie avant envoi, l'enfant signe et c'est parti. L'enfant peut aussi demander un délai. Bonjour, je n'ai pas pu finir telle partie. Je propose, donc là, il va exposer sa solution concrète, et je vous remets ceci à telle date précise. Est-ce possible ? Merci. Les profs à... J'adore ce genre de petites attentions. Et surtout, l'enfant aura anticipé plutôt que d'attendre que quelqu'un constate que telle chose n'a pas été faite. Un autre script, par exemple, pour réparer un oubli envers un ami. J'avais promis de... Donc, exposer les faits, et je ne l'ai pas fait. Je m'excuse. Demain, je... Donc là, on énumère la réparation. Et la prochaine fois, je... Et là, l'enfant doit énumérer le comportement attendu. Et moi, il y a un script que j'adore, que mes enfants connaissent par cœur, parce que justement, ils n'ont pas de téléphone, et très souvent, je ne sais pas, par exemple, s'ils sont malades, s'ils n'ont pas noté les devoirs, etc. On va faire pour ce côté ce que j'appelle l'administratif scolaire. Ce n'est pas moi qui vais demander les devoirs aux autres parents ou au groupe. En fait, c'est l'enfant qui parle, qui va laisser un vocal, et qui dit bonjour, je m'appelle Dragan, ou bon, moi, mes enfants, c'est Aria. Victoria, Dragan et Nevena. Nevena ne va pas à l'école. Donc bref, voilà, par exemple, mon enfant va dire « Bonjour, je m'appelle Aria, je voudrais savoir. » Et donc là, Aria va poser sa question. Et moi, je suis à côté. Mais c'est mon enfant qui parle, c'est sa voix. Par contre, il y a quand même des situations où le parent doit intervenir. Alors, je vais vous les donner et je vais également vous dire pourquoi. Rendre la main, ce n'est pas se retirer. En fait, vous intervenez directement s'il y a des violences, des menaces, des humiliations répétées, du harcèlement, des diffusions d'images, de la discrimination. Qu'est-ce que j'aurais oublié ? Un adulte dangereux, un risque pour la santé, pour la sécurité. En fait, il y a des réflexes à avoir qui sont documentés, prévenir l'adulte référent et escalader au besoin. Et une fois le feu éteint, on rend progressivement à l'enfant la part qui lui appartient. Donc parler, poser des limites, tenir son plan d'action. et l'enfant il apprend que mes parents me protègent et croient en ma capacité d'agir. Alors comment gérer les ratés ? Eh bien on répare et c'est comme ça qu'on apprend. Rendre la main entraîne des maladresses, c'est prévu. On tient trois phrases, ce qui s'est passé, ce que tu as bien fait et ce que tu feras différemment demain. Et on félicite un geste, avoir demandé tôt, avoir tenu la consigne, avoir réparé. Donc voilà, on félicite un geste, pas une étiquette, du genre tu es le meilleur. Et on clôture, puis on passe à autre chose. Et là, la honte, elle baisse, alors que la responsabilité, elle monte. Par contre, il y a deux dérives à éviter. La première, c'est le sauvetage permanent. Écrire, rappeler, négocier à sa place. Parce qu'il y a un double message délétère à cela. Le double message, c'est tu es incapable et les règles, c'est pour les autres. Et le deuxième point à éviter, c'est l'abdication. Du genre, débrouille-toi face à une situation trop grande. L'enjeu n'est pas de les endurcir, mais de les équiper. Alors voici trois petits outillages quotidiens. Des checklists planifiées pour les routines, matin, soir. Le minuteur visuel, 15 à 20 minutes pour des séquences courtes, je fais seule. Et un porte-vue de preuves, photos, audio, petites fiches, pour que l'enfant voit ce qu'il sait faire tout seul. Et pour ceux qui ont déjà donné des téléphones à vos enfants, c'est génial. Ils n'ont qu'à faire des audios dessus. Je n'ai pas dit que le téléphone c'était génial. J'ai dit que c'était génial de faire des audios dessus. Bref, votre micro-mission pour ce soir, eh bien, choisissez une seule situation. où vous faites encore à la place, par exemple, les mails au prof, le sac, le téléphone, les devoirs, et annoncer la nouvelle règle du jeu. C'est à toi. Dis-moi de quoi tu as besoin pour le faire toi-même. Et là, vous préparez l'ingrédient, le modèle, la checklist, le minuteur, et vous laissez faire. Même si c'est fait de façon maladroite. Et demain, vous débriefez en deux minutes avec les trois phrases. Fait, bien fait, différent demain. Et regardez sa posture, elle va déjà changer. Dans le prochain épisode, nous allons parler d'un piège qui casse la motivation comme un coup de vent éteint une bougie. Se comparer aux autres. Nous installerons une boussole plus juste. Se comparer à soi-même d'hier. avec des mesures très simples et très visuelles. Si vous avez aimé cet épisode, je vous invite à laisser un avis 5 étoiles sur l'application de votre choix. Les plus courantes, c'est Apple Podcasts et Spotify. Vous mettez 5 étoiles, c'est ultra rapide pour vous et moi, ça change radicalement les choses parce que c'est le meilleur moyen de faire découvrir mon podcast à d'autres personnes et c'est ça qui fait vraiment vivre ce podcast. A bientôt !
