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Psycho Sexo - clefs et outils pour accompagner la sexualité et lever les tabous

Accompagner les difficultés de désir sexuel : méthodes et conseils pratiques - on vous dit tout avec Cécile Manchon

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52min |12/03/2025|

5

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52min |12/03/2025|

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Description

"Si c’était qu’une histoire d’hormones, on serait tous au taquet au moment de l’ovulation !"

Les troubles du désir sexuel sont fréquents, comprendre et accompagner ces difficultés est essentiel pour restaurer l’intimité dans les relations. Dans cet épisode, Cécile Manchon et moi, Enora Teyssendier, vous apportons des méthodes pratiques pour aider vos patients à surmonter leurs difficultés de désir, dans le respect de leur parcours émotionnel et physique.


Au programme :

  • Les différents types de désir : le désir amoureux et le désir sexuel, et comment les distinguer.

  • Les facteurs influençant le désir : l'impact de la santé physique, psychologique et émotionnelle sur le désir sexuel.

  • Le rôle de l’intimité : comment raviver la flamme avec des gestes simples, sans pression.

  • Désir spontané vs désir réactionnel : comprendre les différences et l’impact sur les couples.

  • Resensibilisation sensorielle et toucher : des techniques pour rétablir la connexion physique dans le couple.

  • Lecture érotique : une recommandation pour stimuler l’imaginaire et la libido de manière douce et progressive.


Nous vous partageons également des conseils issus de notre expérience en sexothérapie, pour aborder les causes émotionnelles, les traumas ou encore les croyances limitantes. En discutant de la charge mentale, de la fatigue chronique, et du stress, nous explorons les stratégies concrètes pour permettre à chacun de renouer avec son désir et son corps.


Article avec des idées de lecture érotique

Lien vers l'épisode de podcast pour accompagner l'éjaculation précoce.


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue sur ce nouvel épisode, je suis à nouveau en compagnie de Cécile Manchon.

  • #Cécile Manchon

    Salut !

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'enregistrer tous ces épisodes avec moi, j'adore. On est super complémentaires et c'est intéressant d'aborder tout ce qu'on peut proposer en rendez-vous à deux. Ça démultiplie les infos.

  • #Cécile Manchon

    Je suis d'accord.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, lors du dernier épisode, j'ai abordé le lien entre désir et hormones, désir et biologie, désir et contraception. Aujourd'hui, on va plus être focus sur comment accompagner parce que, comme le disait Cécile tout à l'heure en aparté, si... il n'y avait que les hormones qui jouaient, eh bien, on serait tout au taquet au moment de l'ovulation. Et ce n'est pas le cas. Donc, il y a plein d'autres facteurs qui rentrent en considération. Et c'est ce qu'on va voir aujourd'hui. En tout cas, un bout de ces facteurs-là, parce qu'il y en a beaucoup.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je te laisse la parole, Cécile.

  • #Cécile Manchon

    Ouais, il faut savoir qu'en sexothérapie, pour les femmes qui viennent nous consulter, c'est le premier motif de consultation. le trouble du désir, le fait de sentir ou justement de ne pas ressentir ou de ne plus ressentir à l'intérieur d'elle cet élan, cette envie par rapport à l'activité sexuelle. Parce que du coup, le désir, c'est ça. Finalement, c'est un élan qui va nous donner envie d'avoir un rapport ou d'avoir une activité sexuelle. Le désir, il est multifacette, il est multifactoire. et c'est important de sortir de ce qu'on peut en percevoir uniquement dans ce qui peut être montré ou de ce qui se laisse deviner du point de vue de la société ou dans les médias. Le désir, je te déroule exactement ce que je fais en consultation. D'accord ? Moi, j'explique qu'il y a deux types. majeur de désir va y avoir un désir amoureux celui là c'est vraiment les stimuli qui va y avoir à l'extérieur de moi ce que je vois ce que j'entends et surtout avec le temps ce que je ressens pour cette personne me donne envie d'elle d'accord si je fais un parallèle avec une boulangerie je passe devant la boulangerie je vois les belles pâtisseries je sens les belles vieilles noiseries tant les baguettes qui croustillent, et surtout, surtout, surtout, je sais que c'est un super bon boulanger-pâtissier, je rentre, j'achète. D'accord ? De l'autre côté, on va avoir ce que j'appelle le désir sexuel, finalement. Ce truc-là, c'est plutôt à ça qu'on pense quand on parle de libido ou désir dans le domaine commun, dans la société. C'est cet élan, cette chaleur qu'on va vivre et ressentir à l'intérieur de nous qui va nous donner envie. Mais envie de sexe finalement, pas forcément envie de toi, vraiment envie de sexe. Et si je reprends le parallèle avec la boulangerie, je passe devant une boulangerie, j'ai mon ventre qui grogne, je rentre, j'achète. Ce désir sexuel, il est soumis à plein de facteurs qui sont liés à notre corps. Donc effectivement tout ce qui est hormones, contraception hormonale, ça va jouer. parce que effectivement si moi ce que je dis c'est que si c'était que une histoire d'hormones, on serait toutes comme des chiennes en chaleur au moment de l'ovulation et c'est pas le cas, et de merci ça nous donne un peu de dignité on garde un peu ça mais on est tous d'accord pour dire que l'âge ça a un impact on a pas tous le même élan à 16 ans qu'à 80 ans et ça nous semble tout à fait normal hum Notre état de santé, si on est malade ou si on ne se sent pas bien, typiquement avoir un rhume avec la tête énorme, ou gripper, coucher sous sa couette, ou une gastro, ou une maladie chronique que sais-je, ça ne va pas être un moment donné où on va se sentir bien, où on va se sentir assez en énergie pour avoir une activité sexuelle, parce que ça demande quand même un peu d'énergie, ça ne se fait pas à partir de rien. selon aussi notre santé physiologique, notre activité physique. Si on a une activité physique régulière, on va être plus en vitalité dans le corps. De la même façon, si on mange varié, équilibré, on ne va pas avoir la même sensation dans notre corps que si on mange lourd, sucré, salé, gras. Le sommeil, fatigue et sommeil, ça ne marche jamais. Si vous avez une fatigue chronique ou si vous avez une maladie chronique qui vous génère de la fatigue chronique, Ou alors si vous avez un enfant qui ne fait pas encore ses nuits, ne cherchez pas votre couple de la libido, il est probablement lié à ça. Votre corps vous dira toujours « je fais dodo » plutôt que « je fais des bébés » . Parce que lui, de façon très archaïque, il ne fait pas la différence entre un rapport sexuel pour du plaisir, pour la relation, ou un rapport sexuel pour concevoir. Et notre corps, notre corps de femme, c'est vraiment une machine à concevoir. tous les mois, il met une bille dans le flipper et il fait tout pour que ça se produise. Même s'il met des obstacles en place, c'est son but. Donc, si vous êtes fatigué, il vous dira, t'es pas assez en forme pour avoir un bébé, fais dodo. Stress, stress et libido, c'est jamais un bon combo, ça ne marche pas. C'est important de pouvoir travailler là-dessus. Si on traverse des phases de changement dans sa vie, il se doit passer des examens. que ce soit un déménagement, un changement de job, un deuil dans notre entourage, la naissance d'un bébé, n'importe quel type d'événement de ce tordreau-là, finalement, à ce moment-là, l'énergie va être plutôt focus, plutôt attirée ailleurs, parce que c'est ce qui fait la nécessité du moment. Donc, il y a moins d'énergie sexuelle, il y a moins de libido, et c'est normal, parce que ça passe, on s'adapte, et ça revient. j'ai fait à peu près le tour mais on est dans cet ordre là et je rajoute souvent le côté santé psychique, santé mentale le côté charge mentale si votre tête elle est pleine à ras bord de trucs à penser pour la maison pour le boulot, pour des listes de trucs, d'un tableau Excel dans tous les sens c'est absolument pas sexy une libido qui va bien ça va avec un imaginaire érotique qui est présent et qui va bien. Donc, ça aussi, c'est souvent une des flic-tels sur lesquels on travaille en consultation. Tout ça, c'est des facteurs qu'on a à deux. Avoir tout au vert à deux en même temps, bon, c'est un peu comme les alignements de planètes et les éclipses, ça arrive, mais c'est pas le plus courant.

  • #Enora Teyssendier

    Avoir tout quoi ?

  • #Cécile Manchon

    Tous les facteurs, que ce soit l'âge, que ce soit la santé, que ce soit la bonne prédisposition dans l'esprit, que ce soit le fait d'avoir un sommeil qui soit réparateur, tous ces facteurs-là, si on les... Tout le monde l'a, que ce soit les hommes ou les femmes.

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui.

  • #Cécile Manchon

    Et avoir tout au vert, à deux, en même temps, c'est pas le plus courant. Donc, on peut compter sur cet élan-là. Mais dans une vie amoureuse longue et durable, dans une carrière de couple, c'est clairement le désir amoureux qui nous fait faire l'amour jusqu'à 90 ans. C'est la qualité de la relation, c'est le fait de se sentir aimé, de se sentir bien dans son corps et d'être à l'aise avec l'autre pour avoir envie d'un rapport ou d'une intimité.

  • #Enora Teyssendier

    C'est super intéressant, cette manière d'aborder les choses.

  • #Cécile Manchon

    Du coup, il y a vraiment ces deux pôles du désir, le côté relationnel et le côté physiologique. Et puis, il va y avoir aussi le mécanisme qu'on peut simplifier en exposant désir spontané ou désir réactionnel. Il y a des gens pour qui le désir, ce n'est pas un problème. c'est spontané, je te vois, je te kiffe, je te love, tu vois, ça passe par les yeux, je te ressens, je te vois, j'ai envie de toi, il n'y a aucun problème pour l'exprimer, pour le vivre, pour le ressentir, désir spontané. Très souvent attribué au masculin, mais ce n'est pas la règle, mais statistiquement quand même. Et puis d'un autre côté, on va avoir un autre mécanisme du désir qui va être un désir réactionnel. Et très souvent, les couples que j'ai en consultation, il y a les deux polarités dans le couple. Il y en a un qui va avoir un désir spontané et un autre qui va avoir un désir réactionnel. Ils n'arrivent pas forcément à se comprendre parce que pour eux, l'autre fonctionne forcément comme soi. Et du coup, ils se disent, si tu n'as pas envie de moi, tu ne m'aimes pas, tu n'es pas attiré par moi. Sauf que ce n'est juste pas le même fonctionnement. Le désir réactionnel, c'est un désir qui va avoir besoin d'être stimulé. Il va avoir besoin de baisers, il va avoir besoin de caresses. Il va avoir besoin de petites actions, de gestes qui nous font fondre, qui nous font avoir envie de toi. et qui vont donc mettre dans un bon état d'esprit pour pouvoir ressentir une excitation plus physique. Et du coup, voilà, désir spontané, désir réactionnel, les deux vivent et coexistent, il n'y a pas de souci. Très souvent, le désir spontané, c'est comme une allumette qui est allumée, hop, il allume l'autre, et puis voilà. Donc on fait attention, il ne s'agit pas de se forcer. Moi, j'invite très souvent les femmes qui disent peu d'envie à se poser plusieurs questions en un c est ce que tu as envie oui ou non très souvent c'est non ok maintenant est ce que tu as envie d'avoir envie est ce que tu as envie d'avoir envie de lui oui ou non si c'est non ça veut dire que il ya un gravier dans la relation il ya un truc qui fait que finalement il ya un non dit où il ya quelque chose qui fait conflit et qui fait que ça va les retrouvailles ne vont pas pouvoir se passer dans l'intimité. Ça ne va pas s'ouvrir. Si tu n'as pas envie, mais que tu as envie d'avoir envie. La troisième question, c'est est-ce que tu es disponible dans ton corps ? Est-ce que ton corps est possible ? Si tu sors de deux jours de salon et que tu as les jambes dans un état pas possible, que tu as les pieds enflés, que tu as la tête comme ça, il y a des chances pour que tu ne sois pas disponible. Donc est-ce que ton corps est disponible ? Est-ce que ta tête est disponible ? Est-ce que tu as de la place ? Est-ce que tu es... s'il vient de voir, est-ce que c'est bon ? Ou alors, bah non, excuse-moi, je suis en train de faire le ménage. Je raccroche beaucoup à des tâches ménagères, mais là, c'est en train de faire un truc hyper important pour demain. Reviens me voir dans une heure, ce sera mieux, mais j'ai besoin de finir ça, finalement, pour pouvoir être disponible, que dans ma tête, ce soit OK, je me sente prête. Une fois qu'on a répondu oui à ces trois questions, La tête est disponible, le corps est disponible et j'ai envie d'avoir envie. Le consentement est là. Et là, on peut dire à l'autre, bon écoute, j'ai pas envie à la base, mais prends ton temps et ça va venir. Voilà, un peu les choses telles que je peux les présenter.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, tu parlais d'allumettes. Ouais. J'avais entendu une métaphore avec le feu aussi, c'est que les personnes, bon, très souvent, ce sont plus les hommes. Tu disais, parce que tu as utilisé deux termes que j'ai trouvé très intéressants que moi, je n'utilise pas, le désir spontané, voilà. Le désir spontané, c'est un briquet, tu appuies dessus, c'est bon. Et que le désir réactionnel, c'est comme un four, il y a besoin du préchauffage. Et donc, il y a besoin de... d'autres choses en amont. Il y a besoin d'être... de ne pas avoir une charge mentale énorme, de ne pas être dans le gros stress et besoin de peut-être des câlins le long de la journée ou des mots doux. Des choses qui alimentent le fait qu'on a envie de passer du temps avec la personne et qu'après, on peut avoir envie de se chauffer, justement.

  • #Cécile Manchon

    Exactement. C'est vraiment tout à fait ça. Et c'est important de comprendre qu'il est possible qu'il y ait ces deux mécanismes différents. Parce que souvent, des couples qui viennent avec cette question-là, cette dysphorie du désir dans la relation, ça amène à des questionnements et des remises en cause de fou. Alors que les sentiments sont là. qu'il n'y a pas l'idée d'une rupture. Souvent, il peut y avoir des relations qui sont aussi très harmonieuses, mais il n'y a pas ou peu de désir. Et puis du coup, avec tout ce qui se fait, tout ce qui se dit, tout ce qui s'éduque autour du consentement, il y a l'idée très intégrée pour certains hommes de « je ne veux pas la forcer, je ne veux pas l'obliger » . Maintenant, oui, mais c'est toi qui allumes le désir dans le couple et que du coup... Du coup, tu ne veux plus du tout faire le premier geste ou le premier pas. Il y a des chances pour que l'allumage n'arrive pas. Il y a aussi tout ça à rassurer. Donc très souvent, ça vient par le fait de rassurer sur le fait que la sexualité existe déjà dans le couple. Moi, je leur pose la question si s'embrasser, se tenir par la main, se tenir dans les bras, ça existait déjà dans le couple. Si ça, ça existe, c'est déjà de la sexualité. C'est de l'intimité qu'on réserve à son partenaire de vie. C'est pas un truc qu'on fait avec le voisin, le facteur, le boulanger, le... Enfin, tu vois. ou la boulangère, la factrice, la voisine. C'est quelque chose qu'on réserve, c'est des gestes, c'est des attentions, c'est le privilège du toucher, de la proximité physique qu'on a pour notre partenaire de vie. Ça, c'est déjà de la sexualité. Pouvoir avoir des gestes comme ça, sans qu'il y ait de connotation sexuelle, et c'est ça qui est super important, qu'il y ait du toucher sans intention, ça, ça rassure tout le monde, et ça permet de pouvoir après évoluer. vers quelque chose de plus intime, de plus charnelle, en sécurité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et justement, en tout cas, moi, dans ma pratique, la plupart des personnes qui viennent pour un problème de désir, il n'y a plus du tout de toucher, parce qu'il y a cette appréhension que si le ou la partenaire vient juste pour... passe, je sais pas, je suis dans la cuisine en train de faire la vaisselle, la personne passe derrière moi et me caresse l'épaule par exemple, et bien en fait ça veut dire que il a du désir, qu'il a envie de moi et du coup si je me laisse faire, donc souvent et moi je l'explique, souvent les personnes se retrouvent dedans, il y a comme une contraction non j'en veux pas parce que si je me laisse aller dans cette caresse dans ces caresses ... peut-être qu'à un moment donné, je vais devoir passer à la casserole. Ou pour d'autres, je vais devoir lui dire non. Et ça, c'est quand même quelque chose que je vois très souvent où il n'y a plus du tout de tendresse physique, de caresse physique. Et justement, c'est là que je propose, je ne sais pas si c'est OK pour toi d'aller dans des propositions d'accompagnement.

  • #Cécile Manchon

    Bien sûr.

  • #Enora Teyssendier

    je propose la resensibilisation sensorielle, le sunset focus, parce que ça va permettre à la personne... Donc, c'est à partir du moment où c'est respecté à... On en a déjà parlé dans un autre épisode, mais pour redire vaguement, le sunset focus, c'est... Le sunset focus, c'est... Moi... Professeur sexologue, j'interdis la pénétration, je suis la méchante qui l'interdit. En général, je peux leur dire aussi en rigolant, oui, vous allez me dire que de toute façon, ça ne change pas parce qu'il n'y a plus de rapport depuis un bon moment. Mais ça enlève la charge à la personne qui n'a pas de désir de devoir dire non ou de devoir éviter le contact. Parce que du coup, on sait qu'il n'y aura pas de rapport avec pénétration. Et donc l'idée c'est que dans un premier temps, les personnes puissent se caresser, je la fais très courte, qu'elles puissent se caresser sur tout le corps en dehors des zones érogènes. Dans un deuxième temps, on peut y inclure les zones érogènes. Ça c'est vu avec la personne qu'on accompagne bien évidemment, si c'est ok de passer à la deuxième étape. Et dans un troisième temps, une fois que le désir est là, est vraiment là, et bien la personne peut, on peut réinclure la pénétration en fait. Mais déjà en fait cette première étape est super importante pour à partir du moment où la personne qui a du désir respecte le fait que des caresses la personne ne va pas tenter d'aller plus loin dans le rapport et bien ça va permettre à la personne de pouvoir se détendre, ok en fait il ou elle ne me caresse pas que pour du sexe et donc Je peux me laisser aller dans ces caresses dénuées de connotations sexuelles.

  • #Cécile Manchon

    Ou d'intentions.

  • #Enora Teyssendier

    D'intentions,

  • #Cécile Manchon

    oui. Et c'est super important d'être dans cette étape où on réconcilie le toucher. Parce que c'est l'étape 1. S'il n'y a pas ça, il n'y a pas la suite. Et ce truc-là, il est vraiment fondamental. Et même psychiquement. pour la personne qui a pas ou peu de désir de pouvoir constater que là c'est bon en fait il m'a touché et voilà il s'est tenu à sa parole entre guillemets il n'y a pas eu d'intention ou il n'y a pas eu de mains qui ont glissé pour aller dans une zone qui est plus connotée il y a plein de choses comme ça C'est bon, ça se rassure. Sinon, si ce truc-là n'existe pas, ça va être une culture de l'évitement dans le couple. On va chercher à éviter le contact, éviter cette situation que tu décrivais tout à l'heure de crispation. Alors du coup, pour éviter soit de dire non, soit de se crisper, on va chercher à éviter. L'autre va sentir que celle qui évite ou celui qui évite s'éloigne et donc il va chercher à en... où elle va chercher encore plus de contacts. Et du coup, c'est un truc du « attrape-moi si tu peux » et au bout d'un moment, te dire « tu m'aimes pas, tu m'aimes plus parce que tu ne me désires pas » . Alors que l'excitation, le désir, n'a absolument rien à voir avec la profondeur des sentiments. Je dis que l'inclinaison de la bite n'est pas un baromètre à sentiments. Généralement, les hommes sont très d'accord pour le dire. Donc, c'est pareil chez madame. Je vois pourquoi ce serait différent. Et ce processus d'évitement, c'est rude. Quand ça arrive, j'avais une femme qui m'expliquait, je fais attention à aller me coucher. Après, j'ai commencé à mettre des pyjamas alors que je n'en mettais pas. Enfin, voilà, il y a des trucs qui sont... qui peuvent se mettre en place dans la vie parce qu'il y a une appréhension de cette proximité physique qui est forcément connotée à une opportunité. Et du coup, voilà, bien faire comprendre à la personne ou au couple que le rapprochement n'est pas systématiquement une opportunité sexuelle. Et très souvent, ils sont d'accord. Ils aiment bien retrouver... cette intimité-là, sans intention.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça, c'est vraiment que la personne qui n'a pas de désir puisse vraiment voir, observer que la personne qui a du désir a aussi envie de câlin sans objectif derrière. Parce que très régulièrement, il y a ce blocage qui est là et cette croyance très profonde que... S'il me caresse, même si c'est l'épaule, s'il me touche, c'est qu'il a des intentions derrière. Il y en a plein qui l'affirment, qui disent « Mais si, c'est sûr que c'est ! »

  • #Cécile Manchon

    Oui, parce que les épaules, ce n'est pas loin de la poitrine, parce qu'une caresse dans le dos, ce n'est pas loin des fesses, enfin, tout un tas de choses finalement. Et on peut aller sur le côté des croyances là-dessus. Il y a des femmes qui viennent consulter, elles n'ont pas envie de sexualité, pour tout un tas de choses qui leur appartiennent, mais elles vont venir en consultation en disant « j'ai un problème et si je ne le résous pas, c'est la fin ou c'est la mort de mon couple, il va aller voir ailleurs, il va me tromper ou il va me quitter » . Et ça fait partie de ce truc-là qu'on nous a matrixé en tant que... fille de satisfaire les besoins et que ce soit normal que lui ait plus besoin ou d'envie sexuelle que nous femmes et c'est c'est phare là il ya vraiment plein de choses à rassurer ces endroits là parce que c'est des croyances qui sont qui

  • #Enora Teyssendier

    sont délétères quoi dans les accompagnements que j'ai pu avoir il ya eu beaucoup aussi de personnes qui avaient vécu de la violence par le passé et Et donc finalement, cette question du désir, elle a un peu toujours été là. Enfin, il n'y a jamais eu de sexualité très, très importante parce qu'il y a tout un tas de traumas à ce niveau-là.

  • #Cécile Manchon

    Oui, c'est normal. Et là, il y a vraiment un truc à faire comprendre de... Moi, je fais ça très simplement. Avant de faire la déco, on fait le ménage, finalement. Et ben ouais. Mais c'est pour faire valoir l'ordre des priorités. Parce qu'en fait, tu as des femmes qui viennent là en disant « Dites-moi ce que je dois faire pour que ça aille mieux. » Et elles s'attendent à ce que dans deux semaines, elles deviennent… Enfin voilà quoi. Si maintenant, ça ne se passe pas comme ça. Si vous voulez que ce soit profondément vrai, honnête et authentique de votre part, on va être dans quelque chose qui répare, qui soigne ce qui est… abîmés pour vous autour de la sexualité, quand ce sera mieux pour vous à cet endroit-là. ce sera possible pour vous d'aller explorer un nouvel espace avec votre partenaire de couple. Mais oui, c'est important de le baliser dès le départ. Et très souvent, c'est un truc qui n'est pas facile à dire qu'il y a des vécus traumatiques. Donc, pour faciliter l'accouchement, je pose la question en disant, moi par expérience... Les femmes qui ont pas ou peu de désir, qui viennent me voir, c'est lié à quatre causes possibles. Soit votre maman ne vivait pas sa féminité, ne vous a pas transmis la sexualité. Soit vous avez vécu une relation avec quelqu'un qui vous a fait du mal. Vous avez vécu des traumas sexuels dans votre enfance. Ou vous avez une charge mentale de ouf et pas de place et d'énergie pour la sexualité. Je leur demande lequel des quatre et souvent elles me sortent une combinaison gagnante. Parce que c'est rarement un seul...

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. Moi, j'aborde, je le dis pas de la même manière, mais j'aborde les quatre sujets. Entre autres, et j'en aborde d'autres. Comme la contraception, qui ne fait pas partie du sujet du podcast d'aujourd'hui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, l'aspect prise en charge hormonale, ou santé hormonale. J'aime bien ces différentes présentations parce que ça permet aux personnes de dézoomer. Quand elles arrivent, elles sont souvent focus ou en prise avec leurs problèmes relationnels, l'impact que ça a dans leur vie de couple. On n'oublie pas que pour certains, il y a la peur que ça génère une séparation ou une rupture. Donc il y a beaucoup d'enjeux finalement autour de tout ça. Et de pouvoir apaiser ça en disant « non mais c'est ok, il y a aussi des choses à comprendre sur votre fonctionnement personnel, sur peut-être votre histoire personnelle, sur des trucs qu'on peut réparer, doper, faciliter, des trucs qu'on peut aussi apaiser, sécuriser quand il y a du trauma et qu'il y a de la peur, il y a de l'insécurité. » Même le fait d'avoir des crispations comme ça, tout ça c'est des choses qu'il faut pouvoir accompagner. pour pouvoir aller après vers une culture de la sexualité positive qui se met en place.

  • #Enora Teyssendier

    Pour donner un exemple, c'est la deuxième fois que j'y pense, donc cette fois, je vais le dire. Une personne, une femme qui était venue me voir, ce n'était pas le premier rendez-vous, elle me dit « j'ai fini par lui dire que s'il voulait, il pouvait aller voir ailleurs, vous en pensez quoi ? » Et en plus, elle voulait mon avis. Et puis, elle m'explique que lui, sa réponse a été « Mais moi, j'en ai pas envie. Moi, je t'accepte comme tu es et puis on va prendre le temps pour que ça revienne. » C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Oui, ça génère... Enfin... Souvent, je les invite à réfléchir sur leur langage de l'amour dans le couple. Qu'est-ce qui fait que l'un et l'autre se sentent aimés et choyés dans sa relation de couple ? Parce que c'est là-dessus qu'ils vont se reposer le temps qu'on accompagne la personne qui est en souffrance au niveau du désir vers quelque chose qui soit plus épanoui, qui soit plus équilibré, qui soit plus serein. et que une fois que cette grammaire-là elle est mise en place en couple tout de suite, les côtés de l'enjeu, etc. ça se détend parce qu'on peut voir que on peut retrouver quelque chose d'épanouissant dans le couple, même une intimité corporelle sans qu'elle soit sexuelle sans qu'il y ait d'enjeu finalement sans qu'il y ait d'intention, sans qu'il y ait de frustration et hop, tout ça, ça s'apaise ça permet de faire crever cette bulle de spéculation et d'être plus serein pour aborder la suite et ça met aussi beaucoup moins d'enjeux sur ce qui leur sort. Donc la personne est plus tranquille.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu utilises dans l'accompagnement ?

  • #Cécile Manchon

    Du coup, là tu vois on disait faire le ménage, ça va t'accompagner les traumas avec les outils qu'on a déjà présentés.

  • #Enora Teyssendier

    le côté imaginaire érotique ça me semble très important parce que ça permet de là aussi de faire du tri et un imaginaire érotique c'est pas forcément un film X c'est qu'est-ce qui moi me fait du bien qu'est-ce qui moi me stimule qu'est-ce qui moi me donne envie finalement d'un comportement sexuel et Être dans cette exploration-là, c'est toujours riche et intéressant. Souvent, j'invite à des lectures de romans avec des scènes romantiques explicites. Ou alors des podcasts avec des audio-porn, parce que ça oblige le cerveau à créer l'image quand on lit ou quand on écoute une histoire. le cerveau fait automatiquement la scène qui correspond. Il utilise sa banque d'images pour créer la scène. Et donc du coup, une lecture c'est bien parce qu'on va créer les personnages principaux à partir de ce qu'on a dans notre tête, de ce qu'on aimerait qu'ils ressemblent. On va suivre le déroulé de l'histoire à la vitesse de notre lecture. C'est un truc que ça s'arrête quand on ferme le livre. Ça ne continue pas de tourner pendant qu'on dort, par rapport à un film ou une série. Et ça permet vraiment de se projeter aussi. Il y a ce phénomène-là qui se passe dans la lecture. En parallèle, il y a toujours un côté éducation à la sexualité, le fait de s'informer, de se cultiver. Il y a plusieurs choses. Il y a des documentaires sur les trucs très bien faits. Les principes du plaisir, notamment. Il y a la série Sex, Love and Goop aussi, une série qui est sur Netflix que j'aime bien inviter les gens à regarder, où tu as des couples qui vont en thérapie et qui se laissent filmer leur temps de leur thérapie dans un centre de bien-être. Et c'est des thérapeutes américains, il y a plein d'approches différentes. On ne voit pas tout, mais on voit les moments qui font des clics. Et tu vois, c'est aux Etats-Unis, c'est une population qui est très vaste et très diversifiée. tu as une variété de couples et d'unions très différentes qui permet aussi parfois de se retrouver dans certaines histoires ou dans certaines situations et puis parfois simplement d'être cette petite souris très curieuse et dire comment on s'en sortir Jean-Michel et Jérémy ? Voilà, finie ! Mais du coup, c'est une micro-série mais je la trouve assez bien faite et assez pédagogique finalement donc je la recommande. Il y a des comptes Instagram avec des professionnels qui font du contenu pédagogique sur la question de l'intimité. Je partage une série de comptes là-dessus. Il y a des lectures, des livres que je prête d'une situation sur l'autre aux personnes que je vois. Tout ça, ça contribue à remettre en tête une culture, des informations sur la sexualité. qui sont safe, qui sont positives, qui permettent à la personne d'être plus en capacité d'agir. Je fais toujours un truc du style, quand vous achetez une voiture, quand vous investissez dans une maison, vous faites toujours des comparatifs, que ce soit pour les emprunts, que ce soit pour ce que vous allez acheter, vous allez vous renseigner. Pour la sexualité, c'est rarement le cas. On part souvent dans la vie avec cette idée que... c'est un truc qui est aussi vu que le monde, on va savoir faire. Alors que sur la sexualité, c'est aussi un domaine dans lequel on s'informe. Et plus on a d'informations, plus on est en capacité d'agir et d'avoir une prise de position ou une décision qui soit respectueuse de nous et de nos critères. Je vais bien remettre le pouvoir là-dessus.

  • #Cécile Manchon

    Génial ! Bon, énormément de choses. Du coup, quand tu as parlé de lecture érotique, c'est ce à quoi je pensais aborder.

  • #Enora Teyssendier

    Tu fais comment, toi ? Tu partages des bibliographies ou tu invites les gens à chercher par eux ?

  • #Cécile Manchon

    Pour la lecture érotique ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, j'ai une bibliographie. C'est surtout des articles qui venaient d'un magazine, Santé sexuelle, je crois.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, j'ai lu aussi.

  • #Cécile Manchon

    Donc, je leur transmets ça. Et après, je leur dis qu'ils peuvent chercher en fonction de leurs envies aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui, oui. Je partage une bibliographie. J'ai fait même un petit code avec des pictogrammes. J'ai plein de femmes différentes. Je peux avoir une jeune fille de 20 ans avec une femme de 57 ans. Ils n'ont pas le même... la même culture, qui ne vont pas être attirés par les mêmes choses. Et donc, tu peux avoir des trucs érotiques extrêmement coquins, comme on pouvait le dire à un moment donné dans la littérature, le côté mommy porn. Et puis, tu as aussi des romances historiques qui vont être très explicites, style la chronique des Bridgerton qui a été adaptée en série sur Netflix, qui peuvent être... assez adapté finalement à des esprits qui vont pas chercher le côté transgressif ou explicite de la sexualité parce que ça serait trop c'est pas trop simplement oui parce qu'on a bien hein

  • #Cécile Manchon

    51 degrés c'est pas pour tout le monde quoi ouais puis dans les très connus sad ouais bah ouais c'est pas pour tout le monde non plus quoi c'est clair

  • #Enora Teyssendier

    Ça, ouais, ce côté libido, ça va vraiment être l'équilibre dans la tête. En parallèle de ça, le côté charge mentale, c'est important de pouvoir l'apaiser, de pouvoir... Enfin là aussi, souvent, la cohérence, ça veut dire que ça vient jouer un rôle de tranquillité dans la tête, dans le corps.

  • #Cécile Manchon

    Oui, moi, je propose la relaxation aussi. Et puis pour la charge mentale, c'est vrai qu'il y a souvent... on aborde beaucoup comment ça se passe dans la vie quotidienne, qui a la charge mentale, pouvoir faire des réajustements à ce niveau-là. Parce que c'est quand même très courant quand c'est une femme qui vient me voir qui n'a plus de désir, c'est très courant qu'elle a toute la charge mentale. Donc c'est souvent, je leur dis, mais en fait là... Quand vous me dites que vous avez le boulot, vous devez gérer l'enfant qui est en bas âge, vous devez gérer le repas à la vaisselle, le linge, le ménage, je ne sais pas quoi, et puis pour peu que l'enfant soit compliqué, qu'il y ait des troubles du comportement, qu'il y ait des problèmes au boulot, je ne sais quoi, je me dis comment voulez-vous qu'il y ait de la place pour de la sexualité en fait ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Bah oui, en fait, une fois que la journée est finie, le corps, il a envie d'une chose, c'est de dormir.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. J'ai une femme, moi, de 50 ans ou presque, qui vient me voir pour un trouble du désir. Et elle se rend compte que les enfants, les trois enfants sont partis, ils sont tous... aux études ou après leurs études, ils sont partis dans leur vie quoi, c'est bon, ta plat est passé. Et en fait, elle m'explique, j'attendais ce moment-là, j'étais sûre, j'étais convaincue que c'était un moment où j'allais récupérer du temps pour moi, mais en fait, je suis toujours fatiguée quand je finis ma journée. Je pensais qu'on allait se retrouver, mais en fait, ben non. Et revenir à une vie à deux n'a pas suffi. a finalement évacué. Il a dit, en fait, je lui ai déjà dit qu'il fallait qu'il soit plus impliqué, etc. Ben oui, mais là, en fait, il doit se rééduquer parce qu'il ne mesure pas tout ce que ça comporte et tout ce que c'est, à quel point c'est pesant pour vous. Donc, il y a vraiment un côté dans le couple à pouvoir vraiment rebalancer les choses pour que ce soit plus serein, quoi. Mais les jeunes parents, je suis d'accord, c'est très parlant.

  • #Cécile Manchon

    Il y a un autre sujet qu'on n'a pas abordé et qui en fait fait partie de ce qu'il joue, ce qu'il peut jouer, c'est comment on perçoit notre corps.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais. Tout à fait.

  • #Cécile Manchon

    La peur d'être jugée, une image négative sur notre corps, la peur où le mal-être a montré son corps. Ça, ça peut jouer aussi vraiment dans le fait d'éviter finalement les relations sexuelles.

  • #Enora Teyssendier

    Tout à fait. Ça peut m'aller encore plus loin. J'ai des femmes qui m'ont dit « Oui, mais en fait, ils me voient dans des positions qui ne sont pas flatteuses pour moi. » C'était un vrai nœud dans la tête de pouvoir se remettre en paix avec ça. La perception de la féminité, la perception de la... La confiance en soi, en son corps, c'est vraiment un champ d'exploration en séance.

  • #Cécile Manchon

    Oui. Dans le même genre, une femme, après sa grossesse, elle avait la poitrine qui tombait. Et donc pour elle, déjà, c'était hors de question de faire une position où elle allait au-dessus de lui. Oui. Parce que la poitrine, elle ne la supportait plus, en fait, depuis la grossesse. Enfin, depuis qu'elle a allaité, plutôt.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, notre corps est profondément transformé. Il se transforme. Et quand on est dans une activité sexuelle, c'est avec lui qu'on travaille. C'est avec nos sens aussi qu'on travaille. Être bien avec son corps en mouvement, c'est aussi un axe d'amélioration de la vidéo.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Et puis après, dans le même genre que tu as... petit peu abordé quand tu disais si la mère était épanouie dans la sexualité bah en fait comment la sexualité a été parlée quelles images on a de la sexualité que ce soit dans la famille ou que ce soit de façon sociétale en fait parce que certaines personnes du coup vont être mal à l'aise dans certaines positions parce que bah non Je sais pas, par exemple, la levrette, non, non, mais ça, je suis pas une chienne. La levrette, c'est pour... C'est pour... Enfin, c'est les salopes, par exemple, hein ?

  • #Enora Teyssendier

    Les filles cochonnes.

  • #Cécile Manchon

    Les filles cochonnes, par exemple. Et en plus, certaines peuvent dire, si j'aimais la levrette, ça veut dire que je serais plus épanouie dans ma sexualité. Mais en même temps, derrière ça, il y a toute la croyance que... Donc, si moi, je le fais, c'est que je suis une cochonne. Les filles qui le font, ça veut dire qu'elles sont épanouies dans leur sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il y a beaucoup d'associations qui ne marchent pas, là.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça. Mais en même temps, c'est ce que le cerveau a envie de penser et ce que la partie inconsciente pense, finalement. Toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir, que... qu'on n'a pas envie d'avoir parce qu'on pense aujourd'hui que dans cette société, blablabla, mais qu'en fait, elles sont quand même là, bien dans la partie immergée de l'iceberg, bien présentes et qu'elles viennent nous bloquer, ou qu'elles viennent bloquer certaines personnes, en l'occurrence dans la sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, dans les transmissions éducatives, très souvent, je suis confrontée par... Il y a deux modèles. Soit, effectivement, il y avait le... peu parentale, pas une vie très démonstrative au niveau de leur amour, et qui avait soit un tabou, soit un silence poli autour de la sexualité, et que du coup c'est une question qui n'était pas abordée ou parlée, qu'ils ont éduqué une oie blanche, on appelle ça comme ça, une fille vierge de connaissance là-dessus. Soit à l'extrême inverse, la femme était très libre, féminine et épanouie dans sa sexualité. Et du coup, la fille a pris le chemin de s'éduquer, de grandir en contre-équilibre, en opposition, en déloyauté à ce modèle-là, en choisissant un comportement beaucoup plus responsable, beaucoup plus raisonné, moins extraverti. et là du coup l'association désir ou épanouissement sexuel elle est associée à une maman qui n'était pas toujours fiable mais du coup il y a le risque de qu'est-ce que je deviens si je suis une femme épanouie dans l'intimité sachant que c'est quelque chose que je ne veux pas être comme ma mère

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. Moi, j'ai plus eu le cas numéro 1.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, proportionnellement, oui, mais j'ai souvent les deux.

  • #Cécile Manchon

    Comment ?

  • #Enora Teyssendier

    Proportionnellement, je suis d'accord. Le cas numéro un est beaucoup plus courant. Mais l'expérience, j'ai les deux. Ça te va pour toi ?

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. C'est ce que j'allais dire, qu'on allait aller sur la fin. Je pense qu'accompagner une personne qui a une perte de désir, ça fait partie... des accompagnements, enfin, je veux dire, en tout cas, pour ce qu'on appelle dysfonction sexuelle où il y a le plus de facteurs dans plein de choses. En tout cas, personnellement, j'ai l'impression de devoir explorer beaucoup plus de choses que, par exemple, on en parlait dans un épisode précédent par rapport à l'éjaculation précoce ou trop rapide. On peut mettre en place certains exercices et rien que les exercices peuvent permettre de régler la précarité. problématique de la personne, que là, pour le désir, pour moi, ça me semble des champs plus vastes, quoi, explorer plus de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Déjà, tu regardes, on est vraiment dans un cas typique où la sexothérapie invite systématiquement à explorer à la fois le corps, à la fois le cœur et la question des émotions et de la relation, et à la fois le psychique avec du traumatique ou de la transmission éducative. ou de l'absence d'éducation sur la question.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Je pense que ça résume un petit peu tout ce qu'on a abordé aujourd'hui.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Est-ce que tu veux rajouter un mot de la fin ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, moi, ça me va. Je sais qu'il existe des... compléments alimentaires qui peuvent permettre de booster le désir c'est quelque chose qui est vrai qui fonctionne maintenant si au delà de ça il n'y a pas un travail de fond ça ne pourra jamais remplir ses missions et que c'est pas parce que vous prenez un combiné framboisier, maca à la pharmacie que les choses vont vont se résoudre. Je pense qu'à la lumière de ce qu'on a abordé aujourd'hui, on se rend bien compte de l'ensemble des champs à réfléchir, à repenser pour pouvoir avoir une intimité épanouie et un élan sexuel qui revient à nouveau.

  • #Cécile Manchon

    Effectivement, en termes de compléments alimentaires qui soient vraiment totalement efficaces, je ne connais pas. C'est pour ça que ce n'est pas le sujet que j'ai abordé.

  • #Enora Teyssendier

    Oui. Non mais ça m'est arrivé d'avoir des femmes, les premières questions que je pose en situation c'est « Ok, pourquoi vous venez me voir ? Qu'est-ce que vous avez déjà fait par rapport à ça ? À quoi vous pensez ? » Et ils me disent « J'ai pris des trucs à la pharmacie, putain c'est vraiment de la merde quoi. » Puis elles ont perdu 30 balles et c'était pas de la merde, c'est juste que si en parallèle de ça, il n'y a pas un état des lieux de la santé. physique, de la fatigue, du sommeil, qu'au niveau de la relation, il y a rien qui change, ça ne peut pas produire des résultats différents. Ce serait utopique.

  • #Cécile Manchon

    J'aimerais préciser quand même avant qu'on termine, c'est que je pense que tous les deux, on a fait attention de ne pas genrer, de ne pas dire les femmes en parlant des problèmes de désir. Par contre, dans nos exemples, à chaque fois, ça a été des femmes. Mais il va de soi que les problèmes de désir, ça impacte aussi les hommes. Et que moi, j'en ai accompagné un certain nombre aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui. Et à un moment donné, je parlais d'un couple qui vit avec une dysphorie du désir. Mais c'est vraiment ça. Du coup, comment on accompagne ? le partenaire qui a plus de désirs ou qui a un désir spontané à gérer ce truc-là pour pouvoir réassurer sa partenaire ou son partenaire vers quelque chose de plus serein. Mais moi, j'ai une consultation qui est composée à 65% de femmes qui viennent seules et le motif d'entrée en consultation, dans plus de la moitié des cas, c'est le trouble du désir, même si derrière, il y a plein de... causes différentes. C'est le truc qui travaille au niveau des femmes, au niveau féminin.

  • #Cécile Manchon

    ok bon on va s'arrêter là pour aujourd'hui on va s'arrêter là pour aujourd'hui c'était très chouette merci Nora merci à toi merci pour tous tes partages qui sont toujours très enrichissants et puis et puis j'imagine qu'on se reverra une prochaine fois il y a des chances Et en tout cas, pour les personnes qui nous écoutent, je vous dis à dans quelques jours.

  • #Enora Teyssendier

    Et à bientôt, salut !

  • #Cécile Manchon

    À bientôt !

Description

"Si c’était qu’une histoire d’hormones, on serait tous au taquet au moment de l’ovulation !"

Les troubles du désir sexuel sont fréquents, comprendre et accompagner ces difficultés est essentiel pour restaurer l’intimité dans les relations. Dans cet épisode, Cécile Manchon et moi, Enora Teyssendier, vous apportons des méthodes pratiques pour aider vos patients à surmonter leurs difficultés de désir, dans le respect de leur parcours émotionnel et physique.


Au programme :

  • Les différents types de désir : le désir amoureux et le désir sexuel, et comment les distinguer.

  • Les facteurs influençant le désir : l'impact de la santé physique, psychologique et émotionnelle sur le désir sexuel.

  • Le rôle de l’intimité : comment raviver la flamme avec des gestes simples, sans pression.

  • Désir spontané vs désir réactionnel : comprendre les différences et l’impact sur les couples.

  • Resensibilisation sensorielle et toucher : des techniques pour rétablir la connexion physique dans le couple.

  • Lecture érotique : une recommandation pour stimuler l’imaginaire et la libido de manière douce et progressive.


Nous vous partageons également des conseils issus de notre expérience en sexothérapie, pour aborder les causes émotionnelles, les traumas ou encore les croyances limitantes. En discutant de la charge mentale, de la fatigue chronique, et du stress, nous explorons les stratégies concrètes pour permettre à chacun de renouer avec son désir et son corps.


Article avec des idées de lecture érotique

Lien vers l'épisode de podcast pour accompagner l'éjaculation précoce.


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue sur ce nouvel épisode, je suis à nouveau en compagnie de Cécile Manchon.

  • #Cécile Manchon

    Salut !

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'enregistrer tous ces épisodes avec moi, j'adore. On est super complémentaires et c'est intéressant d'aborder tout ce qu'on peut proposer en rendez-vous à deux. Ça démultiplie les infos.

  • #Cécile Manchon

    Je suis d'accord.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, lors du dernier épisode, j'ai abordé le lien entre désir et hormones, désir et biologie, désir et contraception. Aujourd'hui, on va plus être focus sur comment accompagner parce que, comme le disait Cécile tout à l'heure en aparté, si... il n'y avait que les hormones qui jouaient, eh bien, on serait tout au taquet au moment de l'ovulation. Et ce n'est pas le cas. Donc, il y a plein d'autres facteurs qui rentrent en considération. Et c'est ce qu'on va voir aujourd'hui. En tout cas, un bout de ces facteurs-là, parce qu'il y en a beaucoup.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je te laisse la parole, Cécile.

  • #Cécile Manchon

    Ouais, il faut savoir qu'en sexothérapie, pour les femmes qui viennent nous consulter, c'est le premier motif de consultation. le trouble du désir, le fait de sentir ou justement de ne pas ressentir ou de ne plus ressentir à l'intérieur d'elle cet élan, cette envie par rapport à l'activité sexuelle. Parce que du coup, le désir, c'est ça. Finalement, c'est un élan qui va nous donner envie d'avoir un rapport ou d'avoir une activité sexuelle. Le désir, il est multifacette, il est multifactoire. et c'est important de sortir de ce qu'on peut en percevoir uniquement dans ce qui peut être montré ou de ce qui se laisse deviner du point de vue de la société ou dans les médias. Le désir, je te déroule exactement ce que je fais en consultation. D'accord ? Moi, j'explique qu'il y a deux types. majeur de désir va y avoir un désir amoureux celui là c'est vraiment les stimuli qui va y avoir à l'extérieur de moi ce que je vois ce que j'entends et surtout avec le temps ce que je ressens pour cette personne me donne envie d'elle d'accord si je fais un parallèle avec une boulangerie je passe devant la boulangerie je vois les belles pâtisseries je sens les belles vieilles noiseries tant les baguettes qui croustillent, et surtout, surtout, surtout, je sais que c'est un super bon boulanger-pâtissier, je rentre, j'achète. D'accord ? De l'autre côté, on va avoir ce que j'appelle le désir sexuel, finalement. Ce truc-là, c'est plutôt à ça qu'on pense quand on parle de libido ou désir dans le domaine commun, dans la société. C'est cet élan, cette chaleur qu'on va vivre et ressentir à l'intérieur de nous qui va nous donner envie. Mais envie de sexe finalement, pas forcément envie de toi, vraiment envie de sexe. Et si je reprends le parallèle avec la boulangerie, je passe devant une boulangerie, j'ai mon ventre qui grogne, je rentre, j'achète. Ce désir sexuel, il est soumis à plein de facteurs qui sont liés à notre corps. Donc effectivement tout ce qui est hormones, contraception hormonale, ça va jouer. parce que effectivement si moi ce que je dis c'est que si c'était que une histoire d'hormones, on serait toutes comme des chiennes en chaleur au moment de l'ovulation et c'est pas le cas, et de merci ça nous donne un peu de dignité on garde un peu ça mais on est tous d'accord pour dire que l'âge ça a un impact on a pas tous le même élan à 16 ans qu'à 80 ans et ça nous semble tout à fait normal hum Notre état de santé, si on est malade ou si on ne se sent pas bien, typiquement avoir un rhume avec la tête énorme, ou gripper, coucher sous sa couette, ou une gastro, ou une maladie chronique que sais-je, ça ne va pas être un moment donné où on va se sentir bien, où on va se sentir assez en énergie pour avoir une activité sexuelle, parce que ça demande quand même un peu d'énergie, ça ne se fait pas à partir de rien. selon aussi notre santé physiologique, notre activité physique. Si on a une activité physique régulière, on va être plus en vitalité dans le corps. De la même façon, si on mange varié, équilibré, on ne va pas avoir la même sensation dans notre corps que si on mange lourd, sucré, salé, gras. Le sommeil, fatigue et sommeil, ça ne marche jamais. Si vous avez une fatigue chronique ou si vous avez une maladie chronique qui vous génère de la fatigue chronique, Ou alors si vous avez un enfant qui ne fait pas encore ses nuits, ne cherchez pas votre couple de la libido, il est probablement lié à ça. Votre corps vous dira toujours « je fais dodo » plutôt que « je fais des bébés » . Parce que lui, de façon très archaïque, il ne fait pas la différence entre un rapport sexuel pour du plaisir, pour la relation, ou un rapport sexuel pour concevoir. Et notre corps, notre corps de femme, c'est vraiment une machine à concevoir. tous les mois, il met une bille dans le flipper et il fait tout pour que ça se produise. Même s'il met des obstacles en place, c'est son but. Donc, si vous êtes fatigué, il vous dira, t'es pas assez en forme pour avoir un bébé, fais dodo. Stress, stress et libido, c'est jamais un bon combo, ça ne marche pas. C'est important de pouvoir travailler là-dessus. Si on traverse des phases de changement dans sa vie, il se doit passer des examens. que ce soit un déménagement, un changement de job, un deuil dans notre entourage, la naissance d'un bébé, n'importe quel type d'événement de ce tordreau-là, finalement, à ce moment-là, l'énergie va être plutôt focus, plutôt attirée ailleurs, parce que c'est ce qui fait la nécessité du moment. Donc, il y a moins d'énergie sexuelle, il y a moins de libido, et c'est normal, parce que ça passe, on s'adapte, et ça revient. j'ai fait à peu près le tour mais on est dans cet ordre là et je rajoute souvent le côté santé psychique, santé mentale le côté charge mentale si votre tête elle est pleine à ras bord de trucs à penser pour la maison pour le boulot, pour des listes de trucs, d'un tableau Excel dans tous les sens c'est absolument pas sexy une libido qui va bien ça va avec un imaginaire érotique qui est présent et qui va bien. Donc, ça aussi, c'est souvent une des flic-tels sur lesquels on travaille en consultation. Tout ça, c'est des facteurs qu'on a à deux. Avoir tout au vert à deux en même temps, bon, c'est un peu comme les alignements de planètes et les éclipses, ça arrive, mais c'est pas le plus courant.

  • #Enora Teyssendier

    Avoir tout quoi ?

  • #Cécile Manchon

    Tous les facteurs, que ce soit l'âge, que ce soit la santé, que ce soit la bonne prédisposition dans l'esprit, que ce soit le fait d'avoir un sommeil qui soit réparateur, tous ces facteurs-là, si on les... Tout le monde l'a, que ce soit les hommes ou les femmes.

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui.

  • #Cécile Manchon

    Et avoir tout au vert, à deux, en même temps, c'est pas le plus courant. Donc, on peut compter sur cet élan-là. Mais dans une vie amoureuse longue et durable, dans une carrière de couple, c'est clairement le désir amoureux qui nous fait faire l'amour jusqu'à 90 ans. C'est la qualité de la relation, c'est le fait de se sentir aimé, de se sentir bien dans son corps et d'être à l'aise avec l'autre pour avoir envie d'un rapport ou d'une intimité.

  • #Enora Teyssendier

    C'est super intéressant, cette manière d'aborder les choses.

  • #Cécile Manchon

    Du coup, il y a vraiment ces deux pôles du désir, le côté relationnel et le côté physiologique. Et puis, il va y avoir aussi le mécanisme qu'on peut simplifier en exposant désir spontané ou désir réactionnel. Il y a des gens pour qui le désir, ce n'est pas un problème. c'est spontané, je te vois, je te kiffe, je te love, tu vois, ça passe par les yeux, je te ressens, je te vois, j'ai envie de toi, il n'y a aucun problème pour l'exprimer, pour le vivre, pour le ressentir, désir spontané. Très souvent attribué au masculin, mais ce n'est pas la règle, mais statistiquement quand même. Et puis d'un autre côté, on va avoir un autre mécanisme du désir qui va être un désir réactionnel. Et très souvent, les couples que j'ai en consultation, il y a les deux polarités dans le couple. Il y en a un qui va avoir un désir spontané et un autre qui va avoir un désir réactionnel. Ils n'arrivent pas forcément à se comprendre parce que pour eux, l'autre fonctionne forcément comme soi. Et du coup, ils se disent, si tu n'as pas envie de moi, tu ne m'aimes pas, tu n'es pas attiré par moi. Sauf que ce n'est juste pas le même fonctionnement. Le désir réactionnel, c'est un désir qui va avoir besoin d'être stimulé. Il va avoir besoin de baisers, il va avoir besoin de caresses. Il va avoir besoin de petites actions, de gestes qui nous font fondre, qui nous font avoir envie de toi. et qui vont donc mettre dans un bon état d'esprit pour pouvoir ressentir une excitation plus physique. Et du coup, voilà, désir spontané, désir réactionnel, les deux vivent et coexistent, il n'y a pas de souci. Très souvent, le désir spontané, c'est comme une allumette qui est allumée, hop, il allume l'autre, et puis voilà. Donc on fait attention, il ne s'agit pas de se forcer. Moi, j'invite très souvent les femmes qui disent peu d'envie à se poser plusieurs questions en un c est ce que tu as envie oui ou non très souvent c'est non ok maintenant est ce que tu as envie d'avoir envie est ce que tu as envie d'avoir envie de lui oui ou non si c'est non ça veut dire que il ya un gravier dans la relation il ya un truc qui fait que finalement il ya un non dit où il ya quelque chose qui fait conflit et qui fait que ça va les retrouvailles ne vont pas pouvoir se passer dans l'intimité. Ça ne va pas s'ouvrir. Si tu n'as pas envie, mais que tu as envie d'avoir envie. La troisième question, c'est est-ce que tu es disponible dans ton corps ? Est-ce que ton corps est possible ? Si tu sors de deux jours de salon et que tu as les jambes dans un état pas possible, que tu as les pieds enflés, que tu as la tête comme ça, il y a des chances pour que tu ne sois pas disponible. Donc est-ce que ton corps est disponible ? Est-ce que ta tête est disponible ? Est-ce que tu as de la place ? Est-ce que tu es... s'il vient de voir, est-ce que c'est bon ? Ou alors, bah non, excuse-moi, je suis en train de faire le ménage. Je raccroche beaucoup à des tâches ménagères, mais là, c'est en train de faire un truc hyper important pour demain. Reviens me voir dans une heure, ce sera mieux, mais j'ai besoin de finir ça, finalement, pour pouvoir être disponible, que dans ma tête, ce soit OK, je me sente prête. Une fois qu'on a répondu oui à ces trois questions, La tête est disponible, le corps est disponible et j'ai envie d'avoir envie. Le consentement est là. Et là, on peut dire à l'autre, bon écoute, j'ai pas envie à la base, mais prends ton temps et ça va venir. Voilà, un peu les choses telles que je peux les présenter.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, tu parlais d'allumettes. Ouais. J'avais entendu une métaphore avec le feu aussi, c'est que les personnes, bon, très souvent, ce sont plus les hommes. Tu disais, parce que tu as utilisé deux termes que j'ai trouvé très intéressants que moi, je n'utilise pas, le désir spontané, voilà. Le désir spontané, c'est un briquet, tu appuies dessus, c'est bon. Et que le désir réactionnel, c'est comme un four, il y a besoin du préchauffage. Et donc, il y a besoin de... d'autres choses en amont. Il y a besoin d'être... de ne pas avoir une charge mentale énorme, de ne pas être dans le gros stress et besoin de peut-être des câlins le long de la journée ou des mots doux. Des choses qui alimentent le fait qu'on a envie de passer du temps avec la personne et qu'après, on peut avoir envie de se chauffer, justement.

  • #Cécile Manchon

    Exactement. C'est vraiment tout à fait ça. Et c'est important de comprendre qu'il est possible qu'il y ait ces deux mécanismes différents. Parce que souvent, des couples qui viennent avec cette question-là, cette dysphorie du désir dans la relation, ça amène à des questionnements et des remises en cause de fou. Alors que les sentiments sont là. qu'il n'y a pas l'idée d'une rupture. Souvent, il peut y avoir des relations qui sont aussi très harmonieuses, mais il n'y a pas ou peu de désir. Et puis du coup, avec tout ce qui se fait, tout ce qui se dit, tout ce qui s'éduque autour du consentement, il y a l'idée très intégrée pour certains hommes de « je ne veux pas la forcer, je ne veux pas l'obliger » . Maintenant, oui, mais c'est toi qui allumes le désir dans le couple et que du coup... Du coup, tu ne veux plus du tout faire le premier geste ou le premier pas. Il y a des chances pour que l'allumage n'arrive pas. Il y a aussi tout ça à rassurer. Donc très souvent, ça vient par le fait de rassurer sur le fait que la sexualité existe déjà dans le couple. Moi, je leur pose la question si s'embrasser, se tenir par la main, se tenir dans les bras, ça existait déjà dans le couple. Si ça, ça existe, c'est déjà de la sexualité. C'est de l'intimité qu'on réserve à son partenaire de vie. C'est pas un truc qu'on fait avec le voisin, le facteur, le boulanger, le... Enfin, tu vois. ou la boulangère, la factrice, la voisine. C'est quelque chose qu'on réserve, c'est des gestes, c'est des attentions, c'est le privilège du toucher, de la proximité physique qu'on a pour notre partenaire de vie. Ça, c'est déjà de la sexualité. Pouvoir avoir des gestes comme ça, sans qu'il y ait de connotation sexuelle, et c'est ça qui est super important, qu'il y ait du toucher sans intention, ça, ça rassure tout le monde, et ça permet de pouvoir après évoluer. vers quelque chose de plus intime, de plus charnelle, en sécurité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et justement, en tout cas, moi, dans ma pratique, la plupart des personnes qui viennent pour un problème de désir, il n'y a plus du tout de toucher, parce qu'il y a cette appréhension que si le ou la partenaire vient juste pour... passe, je sais pas, je suis dans la cuisine en train de faire la vaisselle, la personne passe derrière moi et me caresse l'épaule par exemple, et bien en fait ça veut dire que il a du désir, qu'il a envie de moi et du coup si je me laisse faire, donc souvent et moi je l'explique, souvent les personnes se retrouvent dedans, il y a comme une contraction non j'en veux pas parce que si je me laisse aller dans cette caresse dans ces caresses ... peut-être qu'à un moment donné, je vais devoir passer à la casserole. Ou pour d'autres, je vais devoir lui dire non. Et ça, c'est quand même quelque chose que je vois très souvent où il n'y a plus du tout de tendresse physique, de caresse physique. Et justement, c'est là que je propose, je ne sais pas si c'est OK pour toi d'aller dans des propositions d'accompagnement.

  • #Cécile Manchon

    Bien sûr.

  • #Enora Teyssendier

    je propose la resensibilisation sensorielle, le sunset focus, parce que ça va permettre à la personne... Donc, c'est à partir du moment où c'est respecté à... On en a déjà parlé dans un autre épisode, mais pour redire vaguement, le sunset focus, c'est... Le sunset focus, c'est... Moi... Professeur sexologue, j'interdis la pénétration, je suis la méchante qui l'interdit. En général, je peux leur dire aussi en rigolant, oui, vous allez me dire que de toute façon, ça ne change pas parce qu'il n'y a plus de rapport depuis un bon moment. Mais ça enlève la charge à la personne qui n'a pas de désir de devoir dire non ou de devoir éviter le contact. Parce que du coup, on sait qu'il n'y aura pas de rapport avec pénétration. Et donc l'idée c'est que dans un premier temps, les personnes puissent se caresser, je la fais très courte, qu'elles puissent se caresser sur tout le corps en dehors des zones érogènes. Dans un deuxième temps, on peut y inclure les zones érogènes. Ça c'est vu avec la personne qu'on accompagne bien évidemment, si c'est ok de passer à la deuxième étape. Et dans un troisième temps, une fois que le désir est là, est vraiment là, et bien la personne peut, on peut réinclure la pénétration en fait. Mais déjà en fait cette première étape est super importante pour à partir du moment où la personne qui a du désir respecte le fait que des caresses la personne ne va pas tenter d'aller plus loin dans le rapport et bien ça va permettre à la personne de pouvoir se détendre, ok en fait il ou elle ne me caresse pas que pour du sexe et donc Je peux me laisser aller dans ces caresses dénuées de connotations sexuelles.

  • #Cécile Manchon

    Ou d'intentions.

  • #Enora Teyssendier

    D'intentions,

  • #Cécile Manchon

    oui. Et c'est super important d'être dans cette étape où on réconcilie le toucher. Parce que c'est l'étape 1. S'il n'y a pas ça, il n'y a pas la suite. Et ce truc-là, il est vraiment fondamental. Et même psychiquement. pour la personne qui a pas ou peu de désir de pouvoir constater que là c'est bon en fait il m'a touché et voilà il s'est tenu à sa parole entre guillemets il n'y a pas eu d'intention ou il n'y a pas eu de mains qui ont glissé pour aller dans une zone qui est plus connotée il y a plein de choses comme ça C'est bon, ça se rassure. Sinon, si ce truc-là n'existe pas, ça va être une culture de l'évitement dans le couple. On va chercher à éviter le contact, éviter cette situation que tu décrivais tout à l'heure de crispation. Alors du coup, pour éviter soit de dire non, soit de se crisper, on va chercher à éviter. L'autre va sentir que celle qui évite ou celui qui évite s'éloigne et donc il va chercher à en... où elle va chercher encore plus de contacts. Et du coup, c'est un truc du « attrape-moi si tu peux » et au bout d'un moment, te dire « tu m'aimes pas, tu m'aimes plus parce que tu ne me désires pas » . Alors que l'excitation, le désir, n'a absolument rien à voir avec la profondeur des sentiments. Je dis que l'inclinaison de la bite n'est pas un baromètre à sentiments. Généralement, les hommes sont très d'accord pour le dire. Donc, c'est pareil chez madame. Je vois pourquoi ce serait différent. Et ce processus d'évitement, c'est rude. Quand ça arrive, j'avais une femme qui m'expliquait, je fais attention à aller me coucher. Après, j'ai commencé à mettre des pyjamas alors que je n'en mettais pas. Enfin, voilà, il y a des trucs qui sont... qui peuvent se mettre en place dans la vie parce qu'il y a une appréhension de cette proximité physique qui est forcément connotée à une opportunité. Et du coup, voilà, bien faire comprendre à la personne ou au couple que le rapprochement n'est pas systématiquement une opportunité sexuelle. Et très souvent, ils sont d'accord. Ils aiment bien retrouver... cette intimité-là, sans intention.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça, c'est vraiment que la personne qui n'a pas de désir puisse vraiment voir, observer que la personne qui a du désir a aussi envie de câlin sans objectif derrière. Parce que très régulièrement, il y a ce blocage qui est là et cette croyance très profonde que... S'il me caresse, même si c'est l'épaule, s'il me touche, c'est qu'il a des intentions derrière. Il y en a plein qui l'affirment, qui disent « Mais si, c'est sûr que c'est ! »

  • #Cécile Manchon

    Oui, parce que les épaules, ce n'est pas loin de la poitrine, parce qu'une caresse dans le dos, ce n'est pas loin des fesses, enfin, tout un tas de choses finalement. Et on peut aller sur le côté des croyances là-dessus. Il y a des femmes qui viennent consulter, elles n'ont pas envie de sexualité, pour tout un tas de choses qui leur appartiennent, mais elles vont venir en consultation en disant « j'ai un problème et si je ne le résous pas, c'est la fin ou c'est la mort de mon couple, il va aller voir ailleurs, il va me tromper ou il va me quitter » . Et ça fait partie de ce truc-là qu'on nous a matrixé en tant que... fille de satisfaire les besoins et que ce soit normal que lui ait plus besoin ou d'envie sexuelle que nous femmes et c'est c'est phare là il ya vraiment plein de choses à rassurer ces endroits là parce que c'est des croyances qui sont qui

  • #Enora Teyssendier

    sont délétères quoi dans les accompagnements que j'ai pu avoir il ya eu beaucoup aussi de personnes qui avaient vécu de la violence par le passé et Et donc finalement, cette question du désir, elle a un peu toujours été là. Enfin, il n'y a jamais eu de sexualité très, très importante parce qu'il y a tout un tas de traumas à ce niveau-là.

  • #Cécile Manchon

    Oui, c'est normal. Et là, il y a vraiment un truc à faire comprendre de... Moi, je fais ça très simplement. Avant de faire la déco, on fait le ménage, finalement. Et ben ouais. Mais c'est pour faire valoir l'ordre des priorités. Parce qu'en fait, tu as des femmes qui viennent là en disant « Dites-moi ce que je dois faire pour que ça aille mieux. » Et elles s'attendent à ce que dans deux semaines, elles deviennent… Enfin voilà quoi. Si maintenant, ça ne se passe pas comme ça. Si vous voulez que ce soit profondément vrai, honnête et authentique de votre part, on va être dans quelque chose qui répare, qui soigne ce qui est… abîmés pour vous autour de la sexualité, quand ce sera mieux pour vous à cet endroit-là. ce sera possible pour vous d'aller explorer un nouvel espace avec votre partenaire de couple. Mais oui, c'est important de le baliser dès le départ. Et très souvent, c'est un truc qui n'est pas facile à dire qu'il y a des vécus traumatiques. Donc, pour faciliter l'accouchement, je pose la question en disant, moi par expérience... Les femmes qui ont pas ou peu de désir, qui viennent me voir, c'est lié à quatre causes possibles. Soit votre maman ne vivait pas sa féminité, ne vous a pas transmis la sexualité. Soit vous avez vécu une relation avec quelqu'un qui vous a fait du mal. Vous avez vécu des traumas sexuels dans votre enfance. Ou vous avez une charge mentale de ouf et pas de place et d'énergie pour la sexualité. Je leur demande lequel des quatre et souvent elles me sortent une combinaison gagnante. Parce que c'est rarement un seul...

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. Moi, j'aborde, je le dis pas de la même manière, mais j'aborde les quatre sujets. Entre autres, et j'en aborde d'autres. Comme la contraception, qui ne fait pas partie du sujet du podcast d'aujourd'hui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, l'aspect prise en charge hormonale, ou santé hormonale. J'aime bien ces différentes présentations parce que ça permet aux personnes de dézoomer. Quand elles arrivent, elles sont souvent focus ou en prise avec leurs problèmes relationnels, l'impact que ça a dans leur vie de couple. On n'oublie pas que pour certains, il y a la peur que ça génère une séparation ou une rupture. Donc il y a beaucoup d'enjeux finalement autour de tout ça. Et de pouvoir apaiser ça en disant « non mais c'est ok, il y a aussi des choses à comprendre sur votre fonctionnement personnel, sur peut-être votre histoire personnelle, sur des trucs qu'on peut réparer, doper, faciliter, des trucs qu'on peut aussi apaiser, sécuriser quand il y a du trauma et qu'il y a de la peur, il y a de l'insécurité. » Même le fait d'avoir des crispations comme ça, tout ça c'est des choses qu'il faut pouvoir accompagner. pour pouvoir aller après vers une culture de la sexualité positive qui se met en place.

  • #Enora Teyssendier

    Pour donner un exemple, c'est la deuxième fois que j'y pense, donc cette fois, je vais le dire. Une personne, une femme qui était venue me voir, ce n'était pas le premier rendez-vous, elle me dit « j'ai fini par lui dire que s'il voulait, il pouvait aller voir ailleurs, vous en pensez quoi ? » Et en plus, elle voulait mon avis. Et puis, elle m'explique que lui, sa réponse a été « Mais moi, j'en ai pas envie. Moi, je t'accepte comme tu es et puis on va prendre le temps pour que ça revienne. » C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Oui, ça génère... Enfin... Souvent, je les invite à réfléchir sur leur langage de l'amour dans le couple. Qu'est-ce qui fait que l'un et l'autre se sentent aimés et choyés dans sa relation de couple ? Parce que c'est là-dessus qu'ils vont se reposer le temps qu'on accompagne la personne qui est en souffrance au niveau du désir vers quelque chose qui soit plus épanoui, qui soit plus équilibré, qui soit plus serein. et que une fois que cette grammaire-là elle est mise en place en couple tout de suite, les côtés de l'enjeu, etc. ça se détend parce qu'on peut voir que on peut retrouver quelque chose d'épanouissant dans le couple, même une intimité corporelle sans qu'elle soit sexuelle sans qu'il y ait d'enjeu finalement sans qu'il y ait d'intention, sans qu'il y ait de frustration et hop, tout ça, ça s'apaise ça permet de faire crever cette bulle de spéculation et d'être plus serein pour aborder la suite et ça met aussi beaucoup moins d'enjeux sur ce qui leur sort. Donc la personne est plus tranquille.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu utilises dans l'accompagnement ?

  • #Cécile Manchon

    Du coup, là tu vois on disait faire le ménage, ça va t'accompagner les traumas avec les outils qu'on a déjà présentés.

  • #Enora Teyssendier

    le côté imaginaire érotique ça me semble très important parce que ça permet de là aussi de faire du tri et un imaginaire érotique c'est pas forcément un film X c'est qu'est-ce qui moi me fait du bien qu'est-ce qui moi me stimule qu'est-ce qui moi me donne envie finalement d'un comportement sexuel et Être dans cette exploration-là, c'est toujours riche et intéressant. Souvent, j'invite à des lectures de romans avec des scènes romantiques explicites. Ou alors des podcasts avec des audio-porn, parce que ça oblige le cerveau à créer l'image quand on lit ou quand on écoute une histoire. le cerveau fait automatiquement la scène qui correspond. Il utilise sa banque d'images pour créer la scène. Et donc du coup, une lecture c'est bien parce qu'on va créer les personnages principaux à partir de ce qu'on a dans notre tête, de ce qu'on aimerait qu'ils ressemblent. On va suivre le déroulé de l'histoire à la vitesse de notre lecture. C'est un truc que ça s'arrête quand on ferme le livre. Ça ne continue pas de tourner pendant qu'on dort, par rapport à un film ou une série. Et ça permet vraiment de se projeter aussi. Il y a ce phénomène-là qui se passe dans la lecture. En parallèle, il y a toujours un côté éducation à la sexualité, le fait de s'informer, de se cultiver. Il y a plusieurs choses. Il y a des documentaires sur les trucs très bien faits. Les principes du plaisir, notamment. Il y a la série Sex, Love and Goop aussi, une série qui est sur Netflix que j'aime bien inviter les gens à regarder, où tu as des couples qui vont en thérapie et qui se laissent filmer leur temps de leur thérapie dans un centre de bien-être. Et c'est des thérapeutes américains, il y a plein d'approches différentes. On ne voit pas tout, mais on voit les moments qui font des clics. Et tu vois, c'est aux Etats-Unis, c'est une population qui est très vaste et très diversifiée. tu as une variété de couples et d'unions très différentes qui permet aussi parfois de se retrouver dans certaines histoires ou dans certaines situations et puis parfois simplement d'être cette petite souris très curieuse et dire comment on s'en sortir Jean-Michel et Jérémy ? Voilà, finie ! Mais du coup, c'est une micro-série mais je la trouve assez bien faite et assez pédagogique finalement donc je la recommande. Il y a des comptes Instagram avec des professionnels qui font du contenu pédagogique sur la question de l'intimité. Je partage une série de comptes là-dessus. Il y a des lectures, des livres que je prête d'une situation sur l'autre aux personnes que je vois. Tout ça, ça contribue à remettre en tête une culture, des informations sur la sexualité. qui sont safe, qui sont positives, qui permettent à la personne d'être plus en capacité d'agir. Je fais toujours un truc du style, quand vous achetez une voiture, quand vous investissez dans une maison, vous faites toujours des comparatifs, que ce soit pour les emprunts, que ce soit pour ce que vous allez acheter, vous allez vous renseigner. Pour la sexualité, c'est rarement le cas. On part souvent dans la vie avec cette idée que... c'est un truc qui est aussi vu que le monde, on va savoir faire. Alors que sur la sexualité, c'est aussi un domaine dans lequel on s'informe. Et plus on a d'informations, plus on est en capacité d'agir et d'avoir une prise de position ou une décision qui soit respectueuse de nous et de nos critères. Je vais bien remettre le pouvoir là-dessus.

  • #Cécile Manchon

    Génial ! Bon, énormément de choses. Du coup, quand tu as parlé de lecture érotique, c'est ce à quoi je pensais aborder.

  • #Enora Teyssendier

    Tu fais comment, toi ? Tu partages des bibliographies ou tu invites les gens à chercher par eux ?

  • #Cécile Manchon

    Pour la lecture érotique ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, j'ai une bibliographie. C'est surtout des articles qui venaient d'un magazine, Santé sexuelle, je crois.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, j'ai lu aussi.

  • #Cécile Manchon

    Donc, je leur transmets ça. Et après, je leur dis qu'ils peuvent chercher en fonction de leurs envies aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui, oui. Je partage une bibliographie. J'ai fait même un petit code avec des pictogrammes. J'ai plein de femmes différentes. Je peux avoir une jeune fille de 20 ans avec une femme de 57 ans. Ils n'ont pas le même... la même culture, qui ne vont pas être attirés par les mêmes choses. Et donc, tu peux avoir des trucs érotiques extrêmement coquins, comme on pouvait le dire à un moment donné dans la littérature, le côté mommy porn. Et puis, tu as aussi des romances historiques qui vont être très explicites, style la chronique des Bridgerton qui a été adaptée en série sur Netflix, qui peuvent être... assez adapté finalement à des esprits qui vont pas chercher le côté transgressif ou explicite de la sexualité parce que ça serait trop c'est pas trop simplement oui parce qu'on a bien hein

  • #Cécile Manchon

    51 degrés c'est pas pour tout le monde quoi ouais puis dans les très connus sad ouais bah ouais c'est pas pour tout le monde non plus quoi c'est clair

  • #Enora Teyssendier

    Ça, ouais, ce côté libido, ça va vraiment être l'équilibre dans la tête. En parallèle de ça, le côté charge mentale, c'est important de pouvoir l'apaiser, de pouvoir... Enfin là aussi, souvent, la cohérence, ça veut dire que ça vient jouer un rôle de tranquillité dans la tête, dans le corps.

  • #Cécile Manchon

    Oui, moi, je propose la relaxation aussi. Et puis pour la charge mentale, c'est vrai qu'il y a souvent... on aborde beaucoup comment ça se passe dans la vie quotidienne, qui a la charge mentale, pouvoir faire des réajustements à ce niveau-là. Parce que c'est quand même très courant quand c'est une femme qui vient me voir qui n'a plus de désir, c'est très courant qu'elle a toute la charge mentale. Donc c'est souvent, je leur dis, mais en fait là... Quand vous me dites que vous avez le boulot, vous devez gérer l'enfant qui est en bas âge, vous devez gérer le repas à la vaisselle, le linge, le ménage, je ne sais pas quoi, et puis pour peu que l'enfant soit compliqué, qu'il y ait des troubles du comportement, qu'il y ait des problèmes au boulot, je ne sais quoi, je me dis comment voulez-vous qu'il y ait de la place pour de la sexualité en fait ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Bah oui, en fait, une fois que la journée est finie, le corps, il a envie d'une chose, c'est de dormir.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. J'ai une femme, moi, de 50 ans ou presque, qui vient me voir pour un trouble du désir. Et elle se rend compte que les enfants, les trois enfants sont partis, ils sont tous... aux études ou après leurs études, ils sont partis dans leur vie quoi, c'est bon, ta plat est passé. Et en fait, elle m'explique, j'attendais ce moment-là, j'étais sûre, j'étais convaincue que c'était un moment où j'allais récupérer du temps pour moi, mais en fait, je suis toujours fatiguée quand je finis ma journée. Je pensais qu'on allait se retrouver, mais en fait, ben non. Et revenir à une vie à deux n'a pas suffi. a finalement évacué. Il a dit, en fait, je lui ai déjà dit qu'il fallait qu'il soit plus impliqué, etc. Ben oui, mais là, en fait, il doit se rééduquer parce qu'il ne mesure pas tout ce que ça comporte et tout ce que c'est, à quel point c'est pesant pour vous. Donc, il y a vraiment un côté dans le couple à pouvoir vraiment rebalancer les choses pour que ce soit plus serein, quoi. Mais les jeunes parents, je suis d'accord, c'est très parlant.

  • #Cécile Manchon

    Il y a un autre sujet qu'on n'a pas abordé et qui en fait fait partie de ce qu'il joue, ce qu'il peut jouer, c'est comment on perçoit notre corps.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais. Tout à fait.

  • #Cécile Manchon

    La peur d'être jugée, une image négative sur notre corps, la peur où le mal-être a montré son corps. Ça, ça peut jouer aussi vraiment dans le fait d'éviter finalement les relations sexuelles.

  • #Enora Teyssendier

    Tout à fait. Ça peut m'aller encore plus loin. J'ai des femmes qui m'ont dit « Oui, mais en fait, ils me voient dans des positions qui ne sont pas flatteuses pour moi. » C'était un vrai nœud dans la tête de pouvoir se remettre en paix avec ça. La perception de la féminité, la perception de la... La confiance en soi, en son corps, c'est vraiment un champ d'exploration en séance.

  • #Cécile Manchon

    Oui. Dans le même genre, une femme, après sa grossesse, elle avait la poitrine qui tombait. Et donc pour elle, déjà, c'était hors de question de faire une position où elle allait au-dessus de lui. Oui. Parce que la poitrine, elle ne la supportait plus, en fait, depuis la grossesse. Enfin, depuis qu'elle a allaité, plutôt.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, notre corps est profondément transformé. Il se transforme. Et quand on est dans une activité sexuelle, c'est avec lui qu'on travaille. C'est avec nos sens aussi qu'on travaille. Être bien avec son corps en mouvement, c'est aussi un axe d'amélioration de la vidéo.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Et puis après, dans le même genre que tu as... petit peu abordé quand tu disais si la mère était épanouie dans la sexualité bah en fait comment la sexualité a été parlée quelles images on a de la sexualité que ce soit dans la famille ou que ce soit de façon sociétale en fait parce que certaines personnes du coup vont être mal à l'aise dans certaines positions parce que bah non Je sais pas, par exemple, la levrette, non, non, mais ça, je suis pas une chienne. La levrette, c'est pour... C'est pour... Enfin, c'est les salopes, par exemple, hein ?

  • #Enora Teyssendier

    Les filles cochonnes.

  • #Cécile Manchon

    Les filles cochonnes, par exemple. Et en plus, certaines peuvent dire, si j'aimais la levrette, ça veut dire que je serais plus épanouie dans ma sexualité. Mais en même temps, derrière ça, il y a toute la croyance que... Donc, si moi, je le fais, c'est que je suis une cochonne. Les filles qui le font, ça veut dire qu'elles sont épanouies dans leur sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il y a beaucoup d'associations qui ne marchent pas, là.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça. Mais en même temps, c'est ce que le cerveau a envie de penser et ce que la partie inconsciente pense, finalement. Toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir, que... qu'on n'a pas envie d'avoir parce qu'on pense aujourd'hui que dans cette société, blablabla, mais qu'en fait, elles sont quand même là, bien dans la partie immergée de l'iceberg, bien présentes et qu'elles viennent nous bloquer, ou qu'elles viennent bloquer certaines personnes, en l'occurrence dans la sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, dans les transmissions éducatives, très souvent, je suis confrontée par... Il y a deux modèles. Soit, effectivement, il y avait le... peu parentale, pas une vie très démonstrative au niveau de leur amour, et qui avait soit un tabou, soit un silence poli autour de la sexualité, et que du coup c'est une question qui n'était pas abordée ou parlée, qu'ils ont éduqué une oie blanche, on appelle ça comme ça, une fille vierge de connaissance là-dessus. Soit à l'extrême inverse, la femme était très libre, féminine et épanouie dans sa sexualité. Et du coup, la fille a pris le chemin de s'éduquer, de grandir en contre-équilibre, en opposition, en déloyauté à ce modèle-là, en choisissant un comportement beaucoup plus responsable, beaucoup plus raisonné, moins extraverti. et là du coup l'association désir ou épanouissement sexuel elle est associée à une maman qui n'était pas toujours fiable mais du coup il y a le risque de qu'est-ce que je deviens si je suis une femme épanouie dans l'intimité sachant que c'est quelque chose que je ne veux pas être comme ma mère

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. Moi, j'ai plus eu le cas numéro 1.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, proportionnellement, oui, mais j'ai souvent les deux.

  • #Cécile Manchon

    Comment ?

  • #Enora Teyssendier

    Proportionnellement, je suis d'accord. Le cas numéro un est beaucoup plus courant. Mais l'expérience, j'ai les deux. Ça te va pour toi ?

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. C'est ce que j'allais dire, qu'on allait aller sur la fin. Je pense qu'accompagner une personne qui a une perte de désir, ça fait partie... des accompagnements, enfin, je veux dire, en tout cas, pour ce qu'on appelle dysfonction sexuelle où il y a le plus de facteurs dans plein de choses. En tout cas, personnellement, j'ai l'impression de devoir explorer beaucoup plus de choses que, par exemple, on en parlait dans un épisode précédent par rapport à l'éjaculation précoce ou trop rapide. On peut mettre en place certains exercices et rien que les exercices peuvent permettre de régler la précarité. problématique de la personne, que là, pour le désir, pour moi, ça me semble des champs plus vastes, quoi, explorer plus de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Déjà, tu regardes, on est vraiment dans un cas typique où la sexothérapie invite systématiquement à explorer à la fois le corps, à la fois le cœur et la question des émotions et de la relation, et à la fois le psychique avec du traumatique ou de la transmission éducative. ou de l'absence d'éducation sur la question.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Je pense que ça résume un petit peu tout ce qu'on a abordé aujourd'hui.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Est-ce que tu veux rajouter un mot de la fin ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, moi, ça me va. Je sais qu'il existe des... compléments alimentaires qui peuvent permettre de booster le désir c'est quelque chose qui est vrai qui fonctionne maintenant si au delà de ça il n'y a pas un travail de fond ça ne pourra jamais remplir ses missions et que c'est pas parce que vous prenez un combiné framboisier, maca à la pharmacie que les choses vont vont se résoudre. Je pense qu'à la lumière de ce qu'on a abordé aujourd'hui, on se rend bien compte de l'ensemble des champs à réfléchir, à repenser pour pouvoir avoir une intimité épanouie et un élan sexuel qui revient à nouveau.

  • #Cécile Manchon

    Effectivement, en termes de compléments alimentaires qui soient vraiment totalement efficaces, je ne connais pas. C'est pour ça que ce n'est pas le sujet que j'ai abordé.

  • #Enora Teyssendier

    Oui. Non mais ça m'est arrivé d'avoir des femmes, les premières questions que je pose en situation c'est « Ok, pourquoi vous venez me voir ? Qu'est-ce que vous avez déjà fait par rapport à ça ? À quoi vous pensez ? » Et ils me disent « J'ai pris des trucs à la pharmacie, putain c'est vraiment de la merde quoi. » Puis elles ont perdu 30 balles et c'était pas de la merde, c'est juste que si en parallèle de ça, il n'y a pas un état des lieux de la santé. physique, de la fatigue, du sommeil, qu'au niveau de la relation, il y a rien qui change, ça ne peut pas produire des résultats différents. Ce serait utopique.

  • #Cécile Manchon

    J'aimerais préciser quand même avant qu'on termine, c'est que je pense que tous les deux, on a fait attention de ne pas genrer, de ne pas dire les femmes en parlant des problèmes de désir. Par contre, dans nos exemples, à chaque fois, ça a été des femmes. Mais il va de soi que les problèmes de désir, ça impacte aussi les hommes. Et que moi, j'en ai accompagné un certain nombre aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui. Et à un moment donné, je parlais d'un couple qui vit avec une dysphorie du désir. Mais c'est vraiment ça. Du coup, comment on accompagne ? le partenaire qui a plus de désirs ou qui a un désir spontané à gérer ce truc-là pour pouvoir réassurer sa partenaire ou son partenaire vers quelque chose de plus serein. Mais moi, j'ai une consultation qui est composée à 65% de femmes qui viennent seules et le motif d'entrée en consultation, dans plus de la moitié des cas, c'est le trouble du désir, même si derrière, il y a plein de... causes différentes. C'est le truc qui travaille au niveau des femmes, au niveau féminin.

  • #Cécile Manchon

    ok bon on va s'arrêter là pour aujourd'hui on va s'arrêter là pour aujourd'hui c'était très chouette merci Nora merci à toi merci pour tous tes partages qui sont toujours très enrichissants et puis et puis j'imagine qu'on se reverra une prochaine fois il y a des chances Et en tout cas, pour les personnes qui nous écoutent, je vous dis à dans quelques jours.

  • #Enora Teyssendier

    Et à bientôt, salut !

  • #Cécile Manchon

    À bientôt !

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Description

"Si c’était qu’une histoire d’hormones, on serait tous au taquet au moment de l’ovulation !"

Les troubles du désir sexuel sont fréquents, comprendre et accompagner ces difficultés est essentiel pour restaurer l’intimité dans les relations. Dans cet épisode, Cécile Manchon et moi, Enora Teyssendier, vous apportons des méthodes pratiques pour aider vos patients à surmonter leurs difficultés de désir, dans le respect de leur parcours émotionnel et physique.


Au programme :

  • Les différents types de désir : le désir amoureux et le désir sexuel, et comment les distinguer.

  • Les facteurs influençant le désir : l'impact de la santé physique, psychologique et émotionnelle sur le désir sexuel.

  • Le rôle de l’intimité : comment raviver la flamme avec des gestes simples, sans pression.

  • Désir spontané vs désir réactionnel : comprendre les différences et l’impact sur les couples.

  • Resensibilisation sensorielle et toucher : des techniques pour rétablir la connexion physique dans le couple.

  • Lecture érotique : une recommandation pour stimuler l’imaginaire et la libido de manière douce et progressive.


Nous vous partageons également des conseils issus de notre expérience en sexothérapie, pour aborder les causes émotionnelles, les traumas ou encore les croyances limitantes. En discutant de la charge mentale, de la fatigue chronique, et du stress, nous explorons les stratégies concrètes pour permettre à chacun de renouer avec son désir et son corps.


Article avec des idées de lecture érotique

Lien vers l'épisode de podcast pour accompagner l'éjaculation précoce.


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue sur ce nouvel épisode, je suis à nouveau en compagnie de Cécile Manchon.

  • #Cécile Manchon

    Salut !

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'enregistrer tous ces épisodes avec moi, j'adore. On est super complémentaires et c'est intéressant d'aborder tout ce qu'on peut proposer en rendez-vous à deux. Ça démultiplie les infos.

  • #Cécile Manchon

    Je suis d'accord.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, lors du dernier épisode, j'ai abordé le lien entre désir et hormones, désir et biologie, désir et contraception. Aujourd'hui, on va plus être focus sur comment accompagner parce que, comme le disait Cécile tout à l'heure en aparté, si... il n'y avait que les hormones qui jouaient, eh bien, on serait tout au taquet au moment de l'ovulation. Et ce n'est pas le cas. Donc, il y a plein d'autres facteurs qui rentrent en considération. Et c'est ce qu'on va voir aujourd'hui. En tout cas, un bout de ces facteurs-là, parce qu'il y en a beaucoup.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je te laisse la parole, Cécile.

  • #Cécile Manchon

    Ouais, il faut savoir qu'en sexothérapie, pour les femmes qui viennent nous consulter, c'est le premier motif de consultation. le trouble du désir, le fait de sentir ou justement de ne pas ressentir ou de ne plus ressentir à l'intérieur d'elle cet élan, cette envie par rapport à l'activité sexuelle. Parce que du coup, le désir, c'est ça. Finalement, c'est un élan qui va nous donner envie d'avoir un rapport ou d'avoir une activité sexuelle. Le désir, il est multifacette, il est multifactoire. et c'est important de sortir de ce qu'on peut en percevoir uniquement dans ce qui peut être montré ou de ce qui se laisse deviner du point de vue de la société ou dans les médias. Le désir, je te déroule exactement ce que je fais en consultation. D'accord ? Moi, j'explique qu'il y a deux types. majeur de désir va y avoir un désir amoureux celui là c'est vraiment les stimuli qui va y avoir à l'extérieur de moi ce que je vois ce que j'entends et surtout avec le temps ce que je ressens pour cette personne me donne envie d'elle d'accord si je fais un parallèle avec une boulangerie je passe devant la boulangerie je vois les belles pâtisseries je sens les belles vieilles noiseries tant les baguettes qui croustillent, et surtout, surtout, surtout, je sais que c'est un super bon boulanger-pâtissier, je rentre, j'achète. D'accord ? De l'autre côté, on va avoir ce que j'appelle le désir sexuel, finalement. Ce truc-là, c'est plutôt à ça qu'on pense quand on parle de libido ou désir dans le domaine commun, dans la société. C'est cet élan, cette chaleur qu'on va vivre et ressentir à l'intérieur de nous qui va nous donner envie. Mais envie de sexe finalement, pas forcément envie de toi, vraiment envie de sexe. Et si je reprends le parallèle avec la boulangerie, je passe devant une boulangerie, j'ai mon ventre qui grogne, je rentre, j'achète. Ce désir sexuel, il est soumis à plein de facteurs qui sont liés à notre corps. Donc effectivement tout ce qui est hormones, contraception hormonale, ça va jouer. parce que effectivement si moi ce que je dis c'est que si c'était que une histoire d'hormones, on serait toutes comme des chiennes en chaleur au moment de l'ovulation et c'est pas le cas, et de merci ça nous donne un peu de dignité on garde un peu ça mais on est tous d'accord pour dire que l'âge ça a un impact on a pas tous le même élan à 16 ans qu'à 80 ans et ça nous semble tout à fait normal hum Notre état de santé, si on est malade ou si on ne se sent pas bien, typiquement avoir un rhume avec la tête énorme, ou gripper, coucher sous sa couette, ou une gastro, ou une maladie chronique que sais-je, ça ne va pas être un moment donné où on va se sentir bien, où on va se sentir assez en énergie pour avoir une activité sexuelle, parce que ça demande quand même un peu d'énergie, ça ne se fait pas à partir de rien. selon aussi notre santé physiologique, notre activité physique. Si on a une activité physique régulière, on va être plus en vitalité dans le corps. De la même façon, si on mange varié, équilibré, on ne va pas avoir la même sensation dans notre corps que si on mange lourd, sucré, salé, gras. Le sommeil, fatigue et sommeil, ça ne marche jamais. Si vous avez une fatigue chronique ou si vous avez une maladie chronique qui vous génère de la fatigue chronique, Ou alors si vous avez un enfant qui ne fait pas encore ses nuits, ne cherchez pas votre couple de la libido, il est probablement lié à ça. Votre corps vous dira toujours « je fais dodo » plutôt que « je fais des bébés » . Parce que lui, de façon très archaïque, il ne fait pas la différence entre un rapport sexuel pour du plaisir, pour la relation, ou un rapport sexuel pour concevoir. Et notre corps, notre corps de femme, c'est vraiment une machine à concevoir. tous les mois, il met une bille dans le flipper et il fait tout pour que ça se produise. Même s'il met des obstacles en place, c'est son but. Donc, si vous êtes fatigué, il vous dira, t'es pas assez en forme pour avoir un bébé, fais dodo. Stress, stress et libido, c'est jamais un bon combo, ça ne marche pas. C'est important de pouvoir travailler là-dessus. Si on traverse des phases de changement dans sa vie, il se doit passer des examens. que ce soit un déménagement, un changement de job, un deuil dans notre entourage, la naissance d'un bébé, n'importe quel type d'événement de ce tordreau-là, finalement, à ce moment-là, l'énergie va être plutôt focus, plutôt attirée ailleurs, parce que c'est ce qui fait la nécessité du moment. Donc, il y a moins d'énergie sexuelle, il y a moins de libido, et c'est normal, parce que ça passe, on s'adapte, et ça revient. j'ai fait à peu près le tour mais on est dans cet ordre là et je rajoute souvent le côté santé psychique, santé mentale le côté charge mentale si votre tête elle est pleine à ras bord de trucs à penser pour la maison pour le boulot, pour des listes de trucs, d'un tableau Excel dans tous les sens c'est absolument pas sexy une libido qui va bien ça va avec un imaginaire érotique qui est présent et qui va bien. Donc, ça aussi, c'est souvent une des flic-tels sur lesquels on travaille en consultation. Tout ça, c'est des facteurs qu'on a à deux. Avoir tout au vert à deux en même temps, bon, c'est un peu comme les alignements de planètes et les éclipses, ça arrive, mais c'est pas le plus courant.

  • #Enora Teyssendier

    Avoir tout quoi ?

  • #Cécile Manchon

    Tous les facteurs, que ce soit l'âge, que ce soit la santé, que ce soit la bonne prédisposition dans l'esprit, que ce soit le fait d'avoir un sommeil qui soit réparateur, tous ces facteurs-là, si on les... Tout le monde l'a, que ce soit les hommes ou les femmes.

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui.

  • #Cécile Manchon

    Et avoir tout au vert, à deux, en même temps, c'est pas le plus courant. Donc, on peut compter sur cet élan-là. Mais dans une vie amoureuse longue et durable, dans une carrière de couple, c'est clairement le désir amoureux qui nous fait faire l'amour jusqu'à 90 ans. C'est la qualité de la relation, c'est le fait de se sentir aimé, de se sentir bien dans son corps et d'être à l'aise avec l'autre pour avoir envie d'un rapport ou d'une intimité.

  • #Enora Teyssendier

    C'est super intéressant, cette manière d'aborder les choses.

  • #Cécile Manchon

    Du coup, il y a vraiment ces deux pôles du désir, le côté relationnel et le côté physiologique. Et puis, il va y avoir aussi le mécanisme qu'on peut simplifier en exposant désir spontané ou désir réactionnel. Il y a des gens pour qui le désir, ce n'est pas un problème. c'est spontané, je te vois, je te kiffe, je te love, tu vois, ça passe par les yeux, je te ressens, je te vois, j'ai envie de toi, il n'y a aucun problème pour l'exprimer, pour le vivre, pour le ressentir, désir spontané. Très souvent attribué au masculin, mais ce n'est pas la règle, mais statistiquement quand même. Et puis d'un autre côté, on va avoir un autre mécanisme du désir qui va être un désir réactionnel. Et très souvent, les couples que j'ai en consultation, il y a les deux polarités dans le couple. Il y en a un qui va avoir un désir spontané et un autre qui va avoir un désir réactionnel. Ils n'arrivent pas forcément à se comprendre parce que pour eux, l'autre fonctionne forcément comme soi. Et du coup, ils se disent, si tu n'as pas envie de moi, tu ne m'aimes pas, tu n'es pas attiré par moi. Sauf que ce n'est juste pas le même fonctionnement. Le désir réactionnel, c'est un désir qui va avoir besoin d'être stimulé. Il va avoir besoin de baisers, il va avoir besoin de caresses. Il va avoir besoin de petites actions, de gestes qui nous font fondre, qui nous font avoir envie de toi. et qui vont donc mettre dans un bon état d'esprit pour pouvoir ressentir une excitation plus physique. Et du coup, voilà, désir spontané, désir réactionnel, les deux vivent et coexistent, il n'y a pas de souci. Très souvent, le désir spontané, c'est comme une allumette qui est allumée, hop, il allume l'autre, et puis voilà. Donc on fait attention, il ne s'agit pas de se forcer. Moi, j'invite très souvent les femmes qui disent peu d'envie à se poser plusieurs questions en un c est ce que tu as envie oui ou non très souvent c'est non ok maintenant est ce que tu as envie d'avoir envie est ce que tu as envie d'avoir envie de lui oui ou non si c'est non ça veut dire que il ya un gravier dans la relation il ya un truc qui fait que finalement il ya un non dit où il ya quelque chose qui fait conflit et qui fait que ça va les retrouvailles ne vont pas pouvoir se passer dans l'intimité. Ça ne va pas s'ouvrir. Si tu n'as pas envie, mais que tu as envie d'avoir envie. La troisième question, c'est est-ce que tu es disponible dans ton corps ? Est-ce que ton corps est possible ? Si tu sors de deux jours de salon et que tu as les jambes dans un état pas possible, que tu as les pieds enflés, que tu as la tête comme ça, il y a des chances pour que tu ne sois pas disponible. Donc est-ce que ton corps est disponible ? Est-ce que ta tête est disponible ? Est-ce que tu as de la place ? Est-ce que tu es... s'il vient de voir, est-ce que c'est bon ? Ou alors, bah non, excuse-moi, je suis en train de faire le ménage. Je raccroche beaucoup à des tâches ménagères, mais là, c'est en train de faire un truc hyper important pour demain. Reviens me voir dans une heure, ce sera mieux, mais j'ai besoin de finir ça, finalement, pour pouvoir être disponible, que dans ma tête, ce soit OK, je me sente prête. Une fois qu'on a répondu oui à ces trois questions, La tête est disponible, le corps est disponible et j'ai envie d'avoir envie. Le consentement est là. Et là, on peut dire à l'autre, bon écoute, j'ai pas envie à la base, mais prends ton temps et ça va venir. Voilà, un peu les choses telles que je peux les présenter.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, tu parlais d'allumettes. Ouais. J'avais entendu une métaphore avec le feu aussi, c'est que les personnes, bon, très souvent, ce sont plus les hommes. Tu disais, parce que tu as utilisé deux termes que j'ai trouvé très intéressants que moi, je n'utilise pas, le désir spontané, voilà. Le désir spontané, c'est un briquet, tu appuies dessus, c'est bon. Et que le désir réactionnel, c'est comme un four, il y a besoin du préchauffage. Et donc, il y a besoin de... d'autres choses en amont. Il y a besoin d'être... de ne pas avoir une charge mentale énorme, de ne pas être dans le gros stress et besoin de peut-être des câlins le long de la journée ou des mots doux. Des choses qui alimentent le fait qu'on a envie de passer du temps avec la personne et qu'après, on peut avoir envie de se chauffer, justement.

  • #Cécile Manchon

    Exactement. C'est vraiment tout à fait ça. Et c'est important de comprendre qu'il est possible qu'il y ait ces deux mécanismes différents. Parce que souvent, des couples qui viennent avec cette question-là, cette dysphorie du désir dans la relation, ça amène à des questionnements et des remises en cause de fou. Alors que les sentiments sont là. qu'il n'y a pas l'idée d'une rupture. Souvent, il peut y avoir des relations qui sont aussi très harmonieuses, mais il n'y a pas ou peu de désir. Et puis du coup, avec tout ce qui se fait, tout ce qui se dit, tout ce qui s'éduque autour du consentement, il y a l'idée très intégrée pour certains hommes de « je ne veux pas la forcer, je ne veux pas l'obliger » . Maintenant, oui, mais c'est toi qui allumes le désir dans le couple et que du coup... Du coup, tu ne veux plus du tout faire le premier geste ou le premier pas. Il y a des chances pour que l'allumage n'arrive pas. Il y a aussi tout ça à rassurer. Donc très souvent, ça vient par le fait de rassurer sur le fait que la sexualité existe déjà dans le couple. Moi, je leur pose la question si s'embrasser, se tenir par la main, se tenir dans les bras, ça existait déjà dans le couple. Si ça, ça existe, c'est déjà de la sexualité. C'est de l'intimité qu'on réserve à son partenaire de vie. C'est pas un truc qu'on fait avec le voisin, le facteur, le boulanger, le... Enfin, tu vois. ou la boulangère, la factrice, la voisine. C'est quelque chose qu'on réserve, c'est des gestes, c'est des attentions, c'est le privilège du toucher, de la proximité physique qu'on a pour notre partenaire de vie. Ça, c'est déjà de la sexualité. Pouvoir avoir des gestes comme ça, sans qu'il y ait de connotation sexuelle, et c'est ça qui est super important, qu'il y ait du toucher sans intention, ça, ça rassure tout le monde, et ça permet de pouvoir après évoluer. vers quelque chose de plus intime, de plus charnelle, en sécurité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et justement, en tout cas, moi, dans ma pratique, la plupart des personnes qui viennent pour un problème de désir, il n'y a plus du tout de toucher, parce qu'il y a cette appréhension que si le ou la partenaire vient juste pour... passe, je sais pas, je suis dans la cuisine en train de faire la vaisselle, la personne passe derrière moi et me caresse l'épaule par exemple, et bien en fait ça veut dire que il a du désir, qu'il a envie de moi et du coup si je me laisse faire, donc souvent et moi je l'explique, souvent les personnes se retrouvent dedans, il y a comme une contraction non j'en veux pas parce que si je me laisse aller dans cette caresse dans ces caresses ... peut-être qu'à un moment donné, je vais devoir passer à la casserole. Ou pour d'autres, je vais devoir lui dire non. Et ça, c'est quand même quelque chose que je vois très souvent où il n'y a plus du tout de tendresse physique, de caresse physique. Et justement, c'est là que je propose, je ne sais pas si c'est OK pour toi d'aller dans des propositions d'accompagnement.

  • #Cécile Manchon

    Bien sûr.

  • #Enora Teyssendier

    je propose la resensibilisation sensorielle, le sunset focus, parce que ça va permettre à la personne... Donc, c'est à partir du moment où c'est respecté à... On en a déjà parlé dans un autre épisode, mais pour redire vaguement, le sunset focus, c'est... Le sunset focus, c'est... Moi... Professeur sexologue, j'interdis la pénétration, je suis la méchante qui l'interdit. En général, je peux leur dire aussi en rigolant, oui, vous allez me dire que de toute façon, ça ne change pas parce qu'il n'y a plus de rapport depuis un bon moment. Mais ça enlève la charge à la personne qui n'a pas de désir de devoir dire non ou de devoir éviter le contact. Parce que du coup, on sait qu'il n'y aura pas de rapport avec pénétration. Et donc l'idée c'est que dans un premier temps, les personnes puissent se caresser, je la fais très courte, qu'elles puissent se caresser sur tout le corps en dehors des zones érogènes. Dans un deuxième temps, on peut y inclure les zones érogènes. Ça c'est vu avec la personne qu'on accompagne bien évidemment, si c'est ok de passer à la deuxième étape. Et dans un troisième temps, une fois que le désir est là, est vraiment là, et bien la personne peut, on peut réinclure la pénétration en fait. Mais déjà en fait cette première étape est super importante pour à partir du moment où la personne qui a du désir respecte le fait que des caresses la personne ne va pas tenter d'aller plus loin dans le rapport et bien ça va permettre à la personne de pouvoir se détendre, ok en fait il ou elle ne me caresse pas que pour du sexe et donc Je peux me laisser aller dans ces caresses dénuées de connotations sexuelles.

  • #Cécile Manchon

    Ou d'intentions.

  • #Enora Teyssendier

    D'intentions,

  • #Cécile Manchon

    oui. Et c'est super important d'être dans cette étape où on réconcilie le toucher. Parce que c'est l'étape 1. S'il n'y a pas ça, il n'y a pas la suite. Et ce truc-là, il est vraiment fondamental. Et même psychiquement. pour la personne qui a pas ou peu de désir de pouvoir constater que là c'est bon en fait il m'a touché et voilà il s'est tenu à sa parole entre guillemets il n'y a pas eu d'intention ou il n'y a pas eu de mains qui ont glissé pour aller dans une zone qui est plus connotée il y a plein de choses comme ça C'est bon, ça se rassure. Sinon, si ce truc-là n'existe pas, ça va être une culture de l'évitement dans le couple. On va chercher à éviter le contact, éviter cette situation que tu décrivais tout à l'heure de crispation. Alors du coup, pour éviter soit de dire non, soit de se crisper, on va chercher à éviter. L'autre va sentir que celle qui évite ou celui qui évite s'éloigne et donc il va chercher à en... où elle va chercher encore plus de contacts. Et du coup, c'est un truc du « attrape-moi si tu peux » et au bout d'un moment, te dire « tu m'aimes pas, tu m'aimes plus parce que tu ne me désires pas » . Alors que l'excitation, le désir, n'a absolument rien à voir avec la profondeur des sentiments. Je dis que l'inclinaison de la bite n'est pas un baromètre à sentiments. Généralement, les hommes sont très d'accord pour le dire. Donc, c'est pareil chez madame. Je vois pourquoi ce serait différent. Et ce processus d'évitement, c'est rude. Quand ça arrive, j'avais une femme qui m'expliquait, je fais attention à aller me coucher. Après, j'ai commencé à mettre des pyjamas alors que je n'en mettais pas. Enfin, voilà, il y a des trucs qui sont... qui peuvent se mettre en place dans la vie parce qu'il y a une appréhension de cette proximité physique qui est forcément connotée à une opportunité. Et du coup, voilà, bien faire comprendre à la personne ou au couple que le rapprochement n'est pas systématiquement une opportunité sexuelle. Et très souvent, ils sont d'accord. Ils aiment bien retrouver... cette intimité-là, sans intention.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça, c'est vraiment que la personne qui n'a pas de désir puisse vraiment voir, observer que la personne qui a du désir a aussi envie de câlin sans objectif derrière. Parce que très régulièrement, il y a ce blocage qui est là et cette croyance très profonde que... S'il me caresse, même si c'est l'épaule, s'il me touche, c'est qu'il a des intentions derrière. Il y en a plein qui l'affirment, qui disent « Mais si, c'est sûr que c'est ! »

  • #Cécile Manchon

    Oui, parce que les épaules, ce n'est pas loin de la poitrine, parce qu'une caresse dans le dos, ce n'est pas loin des fesses, enfin, tout un tas de choses finalement. Et on peut aller sur le côté des croyances là-dessus. Il y a des femmes qui viennent consulter, elles n'ont pas envie de sexualité, pour tout un tas de choses qui leur appartiennent, mais elles vont venir en consultation en disant « j'ai un problème et si je ne le résous pas, c'est la fin ou c'est la mort de mon couple, il va aller voir ailleurs, il va me tromper ou il va me quitter » . Et ça fait partie de ce truc-là qu'on nous a matrixé en tant que... fille de satisfaire les besoins et que ce soit normal que lui ait plus besoin ou d'envie sexuelle que nous femmes et c'est c'est phare là il ya vraiment plein de choses à rassurer ces endroits là parce que c'est des croyances qui sont qui

  • #Enora Teyssendier

    sont délétères quoi dans les accompagnements que j'ai pu avoir il ya eu beaucoup aussi de personnes qui avaient vécu de la violence par le passé et Et donc finalement, cette question du désir, elle a un peu toujours été là. Enfin, il n'y a jamais eu de sexualité très, très importante parce qu'il y a tout un tas de traumas à ce niveau-là.

  • #Cécile Manchon

    Oui, c'est normal. Et là, il y a vraiment un truc à faire comprendre de... Moi, je fais ça très simplement. Avant de faire la déco, on fait le ménage, finalement. Et ben ouais. Mais c'est pour faire valoir l'ordre des priorités. Parce qu'en fait, tu as des femmes qui viennent là en disant « Dites-moi ce que je dois faire pour que ça aille mieux. » Et elles s'attendent à ce que dans deux semaines, elles deviennent… Enfin voilà quoi. Si maintenant, ça ne se passe pas comme ça. Si vous voulez que ce soit profondément vrai, honnête et authentique de votre part, on va être dans quelque chose qui répare, qui soigne ce qui est… abîmés pour vous autour de la sexualité, quand ce sera mieux pour vous à cet endroit-là. ce sera possible pour vous d'aller explorer un nouvel espace avec votre partenaire de couple. Mais oui, c'est important de le baliser dès le départ. Et très souvent, c'est un truc qui n'est pas facile à dire qu'il y a des vécus traumatiques. Donc, pour faciliter l'accouchement, je pose la question en disant, moi par expérience... Les femmes qui ont pas ou peu de désir, qui viennent me voir, c'est lié à quatre causes possibles. Soit votre maman ne vivait pas sa féminité, ne vous a pas transmis la sexualité. Soit vous avez vécu une relation avec quelqu'un qui vous a fait du mal. Vous avez vécu des traumas sexuels dans votre enfance. Ou vous avez une charge mentale de ouf et pas de place et d'énergie pour la sexualité. Je leur demande lequel des quatre et souvent elles me sortent une combinaison gagnante. Parce que c'est rarement un seul...

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. Moi, j'aborde, je le dis pas de la même manière, mais j'aborde les quatre sujets. Entre autres, et j'en aborde d'autres. Comme la contraception, qui ne fait pas partie du sujet du podcast d'aujourd'hui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, l'aspect prise en charge hormonale, ou santé hormonale. J'aime bien ces différentes présentations parce que ça permet aux personnes de dézoomer. Quand elles arrivent, elles sont souvent focus ou en prise avec leurs problèmes relationnels, l'impact que ça a dans leur vie de couple. On n'oublie pas que pour certains, il y a la peur que ça génère une séparation ou une rupture. Donc il y a beaucoup d'enjeux finalement autour de tout ça. Et de pouvoir apaiser ça en disant « non mais c'est ok, il y a aussi des choses à comprendre sur votre fonctionnement personnel, sur peut-être votre histoire personnelle, sur des trucs qu'on peut réparer, doper, faciliter, des trucs qu'on peut aussi apaiser, sécuriser quand il y a du trauma et qu'il y a de la peur, il y a de l'insécurité. » Même le fait d'avoir des crispations comme ça, tout ça c'est des choses qu'il faut pouvoir accompagner. pour pouvoir aller après vers une culture de la sexualité positive qui se met en place.

  • #Enora Teyssendier

    Pour donner un exemple, c'est la deuxième fois que j'y pense, donc cette fois, je vais le dire. Une personne, une femme qui était venue me voir, ce n'était pas le premier rendez-vous, elle me dit « j'ai fini par lui dire que s'il voulait, il pouvait aller voir ailleurs, vous en pensez quoi ? » Et en plus, elle voulait mon avis. Et puis, elle m'explique que lui, sa réponse a été « Mais moi, j'en ai pas envie. Moi, je t'accepte comme tu es et puis on va prendre le temps pour que ça revienne. » C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Oui, ça génère... Enfin... Souvent, je les invite à réfléchir sur leur langage de l'amour dans le couple. Qu'est-ce qui fait que l'un et l'autre se sentent aimés et choyés dans sa relation de couple ? Parce que c'est là-dessus qu'ils vont se reposer le temps qu'on accompagne la personne qui est en souffrance au niveau du désir vers quelque chose qui soit plus épanoui, qui soit plus équilibré, qui soit plus serein. et que une fois que cette grammaire-là elle est mise en place en couple tout de suite, les côtés de l'enjeu, etc. ça se détend parce qu'on peut voir que on peut retrouver quelque chose d'épanouissant dans le couple, même une intimité corporelle sans qu'elle soit sexuelle sans qu'il y ait d'enjeu finalement sans qu'il y ait d'intention, sans qu'il y ait de frustration et hop, tout ça, ça s'apaise ça permet de faire crever cette bulle de spéculation et d'être plus serein pour aborder la suite et ça met aussi beaucoup moins d'enjeux sur ce qui leur sort. Donc la personne est plus tranquille.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu utilises dans l'accompagnement ?

  • #Cécile Manchon

    Du coup, là tu vois on disait faire le ménage, ça va t'accompagner les traumas avec les outils qu'on a déjà présentés.

  • #Enora Teyssendier

    le côté imaginaire érotique ça me semble très important parce que ça permet de là aussi de faire du tri et un imaginaire érotique c'est pas forcément un film X c'est qu'est-ce qui moi me fait du bien qu'est-ce qui moi me stimule qu'est-ce qui moi me donne envie finalement d'un comportement sexuel et Être dans cette exploration-là, c'est toujours riche et intéressant. Souvent, j'invite à des lectures de romans avec des scènes romantiques explicites. Ou alors des podcasts avec des audio-porn, parce que ça oblige le cerveau à créer l'image quand on lit ou quand on écoute une histoire. le cerveau fait automatiquement la scène qui correspond. Il utilise sa banque d'images pour créer la scène. Et donc du coup, une lecture c'est bien parce qu'on va créer les personnages principaux à partir de ce qu'on a dans notre tête, de ce qu'on aimerait qu'ils ressemblent. On va suivre le déroulé de l'histoire à la vitesse de notre lecture. C'est un truc que ça s'arrête quand on ferme le livre. Ça ne continue pas de tourner pendant qu'on dort, par rapport à un film ou une série. Et ça permet vraiment de se projeter aussi. Il y a ce phénomène-là qui se passe dans la lecture. En parallèle, il y a toujours un côté éducation à la sexualité, le fait de s'informer, de se cultiver. Il y a plusieurs choses. Il y a des documentaires sur les trucs très bien faits. Les principes du plaisir, notamment. Il y a la série Sex, Love and Goop aussi, une série qui est sur Netflix que j'aime bien inviter les gens à regarder, où tu as des couples qui vont en thérapie et qui se laissent filmer leur temps de leur thérapie dans un centre de bien-être. Et c'est des thérapeutes américains, il y a plein d'approches différentes. On ne voit pas tout, mais on voit les moments qui font des clics. Et tu vois, c'est aux Etats-Unis, c'est une population qui est très vaste et très diversifiée. tu as une variété de couples et d'unions très différentes qui permet aussi parfois de se retrouver dans certaines histoires ou dans certaines situations et puis parfois simplement d'être cette petite souris très curieuse et dire comment on s'en sortir Jean-Michel et Jérémy ? Voilà, finie ! Mais du coup, c'est une micro-série mais je la trouve assez bien faite et assez pédagogique finalement donc je la recommande. Il y a des comptes Instagram avec des professionnels qui font du contenu pédagogique sur la question de l'intimité. Je partage une série de comptes là-dessus. Il y a des lectures, des livres que je prête d'une situation sur l'autre aux personnes que je vois. Tout ça, ça contribue à remettre en tête une culture, des informations sur la sexualité. qui sont safe, qui sont positives, qui permettent à la personne d'être plus en capacité d'agir. Je fais toujours un truc du style, quand vous achetez une voiture, quand vous investissez dans une maison, vous faites toujours des comparatifs, que ce soit pour les emprunts, que ce soit pour ce que vous allez acheter, vous allez vous renseigner. Pour la sexualité, c'est rarement le cas. On part souvent dans la vie avec cette idée que... c'est un truc qui est aussi vu que le monde, on va savoir faire. Alors que sur la sexualité, c'est aussi un domaine dans lequel on s'informe. Et plus on a d'informations, plus on est en capacité d'agir et d'avoir une prise de position ou une décision qui soit respectueuse de nous et de nos critères. Je vais bien remettre le pouvoir là-dessus.

  • #Cécile Manchon

    Génial ! Bon, énormément de choses. Du coup, quand tu as parlé de lecture érotique, c'est ce à quoi je pensais aborder.

  • #Enora Teyssendier

    Tu fais comment, toi ? Tu partages des bibliographies ou tu invites les gens à chercher par eux ?

  • #Cécile Manchon

    Pour la lecture érotique ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, j'ai une bibliographie. C'est surtout des articles qui venaient d'un magazine, Santé sexuelle, je crois.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, j'ai lu aussi.

  • #Cécile Manchon

    Donc, je leur transmets ça. Et après, je leur dis qu'ils peuvent chercher en fonction de leurs envies aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui, oui. Je partage une bibliographie. J'ai fait même un petit code avec des pictogrammes. J'ai plein de femmes différentes. Je peux avoir une jeune fille de 20 ans avec une femme de 57 ans. Ils n'ont pas le même... la même culture, qui ne vont pas être attirés par les mêmes choses. Et donc, tu peux avoir des trucs érotiques extrêmement coquins, comme on pouvait le dire à un moment donné dans la littérature, le côté mommy porn. Et puis, tu as aussi des romances historiques qui vont être très explicites, style la chronique des Bridgerton qui a été adaptée en série sur Netflix, qui peuvent être... assez adapté finalement à des esprits qui vont pas chercher le côté transgressif ou explicite de la sexualité parce que ça serait trop c'est pas trop simplement oui parce qu'on a bien hein

  • #Cécile Manchon

    51 degrés c'est pas pour tout le monde quoi ouais puis dans les très connus sad ouais bah ouais c'est pas pour tout le monde non plus quoi c'est clair

  • #Enora Teyssendier

    Ça, ouais, ce côté libido, ça va vraiment être l'équilibre dans la tête. En parallèle de ça, le côté charge mentale, c'est important de pouvoir l'apaiser, de pouvoir... Enfin là aussi, souvent, la cohérence, ça veut dire que ça vient jouer un rôle de tranquillité dans la tête, dans le corps.

  • #Cécile Manchon

    Oui, moi, je propose la relaxation aussi. Et puis pour la charge mentale, c'est vrai qu'il y a souvent... on aborde beaucoup comment ça se passe dans la vie quotidienne, qui a la charge mentale, pouvoir faire des réajustements à ce niveau-là. Parce que c'est quand même très courant quand c'est une femme qui vient me voir qui n'a plus de désir, c'est très courant qu'elle a toute la charge mentale. Donc c'est souvent, je leur dis, mais en fait là... Quand vous me dites que vous avez le boulot, vous devez gérer l'enfant qui est en bas âge, vous devez gérer le repas à la vaisselle, le linge, le ménage, je ne sais pas quoi, et puis pour peu que l'enfant soit compliqué, qu'il y ait des troubles du comportement, qu'il y ait des problèmes au boulot, je ne sais quoi, je me dis comment voulez-vous qu'il y ait de la place pour de la sexualité en fait ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Bah oui, en fait, une fois que la journée est finie, le corps, il a envie d'une chose, c'est de dormir.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. J'ai une femme, moi, de 50 ans ou presque, qui vient me voir pour un trouble du désir. Et elle se rend compte que les enfants, les trois enfants sont partis, ils sont tous... aux études ou après leurs études, ils sont partis dans leur vie quoi, c'est bon, ta plat est passé. Et en fait, elle m'explique, j'attendais ce moment-là, j'étais sûre, j'étais convaincue que c'était un moment où j'allais récupérer du temps pour moi, mais en fait, je suis toujours fatiguée quand je finis ma journée. Je pensais qu'on allait se retrouver, mais en fait, ben non. Et revenir à une vie à deux n'a pas suffi. a finalement évacué. Il a dit, en fait, je lui ai déjà dit qu'il fallait qu'il soit plus impliqué, etc. Ben oui, mais là, en fait, il doit se rééduquer parce qu'il ne mesure pas tout ce que ça comporte et tout ce que c'est, à quel point c'est pesant pour vous. Donc, il y a vraiment un côté dans le couple à pouvoir vraiment rebalancer les choses pour que ce soit plus serein, quoi. Mais les jeunes parents, je suis d'accord, c'est très parlant.

  • #Cécile Manchon

    Il y a un autre sujet qu'on n'a pas abordé et qui en fait fait partie de ce qu'il joue, ce qu'il peut jouer, c'est comment on perçoit notre corps.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais. Tout à fait.

  • #Cécile Manchon

    La peur d'être jugée, une image négative sur notre corps, la peur où le mal-être a montré son corps. Ça, ça peut jouer aussi vraiment dans le fait d'éviter finalement les relations sexuelles.

  • #Enora Teyssendier

    Tout à fait. Ça peut m'aller encore plus loin. J'ai des femmes qui m'ont dit « Oui, mais en fait, ils me voient dans des positions qui ne sont pas flatteuses pour moi. » C'était un vrai nœud dans la tête de pouvoir se remettre en paix avec ça. La perception de la féminité, la perception de la... La confiance en soi, en son corps, c'est vraiment un champ d'exploration en séance.

  • #Cécile Manchon

    Oui. Dans le même genre, une femme, après sa grossesse, elle avait la poitrine qui tombait. Et donc pour elle, déjà, c'était hors de question de faire une position où elle allait au-dessus de lui. Oui. Parce que la poitrine, elle ne la supportait plus, en fait, depuis la grossesse. Enfin, depuis qu'elle a allaité, plutôt.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, notre corps est profondément transformé. Il se transforme. Et quand on est dans une activité sexuelle, c'est avec lui qu'on travaille. C'est avec nos sens aussi qu'on travaille. Être bien avec son corps en mouvement, c'est aussi un axe d'amélioration de la vidéo.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Et puis après, dans le même genre que tu as... petit peu abordé quand tu disais si la mère était épanouie dans la sexualité bah en fait comment la sexualité a été parlée quelles images on a de la sexualité que ce soit dans la famille ou que ce soit de façon sociétale en fait parce que certaines personnes du coup vont être mal à l'aise dans certaines positions parce que bah non Je sais pas, par exemple, la levrette, non, non, mais ça, je suis pas une chienne. La levrette, c'est pour... C'est pour... Enfin, c'est les salopes, par exemple, hein ?

  • #Enora Teyssendier

    Les filles cochonnes.

  • #Cécile Manchon

    Les filles cochonnes, par exemple. Et en plus, certaines peuvent dire, si j'aimais la levrette, ça veut dire que je serais plus épanouie dans ma sexualité. Mais en même temps, derrière ça, il y a toute la croyance que... Donc, si moi, je le fais, c'est que je suis une cochonne. Les filles qui le font, ça veut dire qu'elles sont épanouies dans leur sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il y a beaucoup d'associations qui ne marchent pas, là.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça. Mais en même temps, c'est ce que le cerveau a envie de penser et ce que la partie inconsciente pense, finalement. Toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir, que... qu'on n'a pas envie d'avoir parce qu'on pense aujourd'hui que dans cette société, blablabla, mais qu'en fait, elles sont quand même là, bien dans la partie immergée de l'iceberg, bien présentes et qu'elles viennent nous bloquer, ou qu'elles viennent bloquer certaines personnes, en l'occurrence dans la sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, dans les transmissions éducatives, très souvent, je suis confrontée par... Il y a deux modèles. Soit, effectivement, il y avait le... peu parentale, pas une vie très démonstrative au niveau de leur amour, et qui avait soit un tabou, soit un silence poli autour de la sexualité, et que du coup c'est une question qui n'était pas abordée ou parlée, qu'ils ont éduqué une oie blanche, on appelle ça comme ça, une fille vierge de connaissance là-dessus. Soit à l'extrême inverse, la femme était très libre, féminine et épanouie dans sa sexualité. Et du coup, la fille a pris le chemin de s'éduquer, de grandir en contre-équilibre, en opposition, en déloyauté à ce modèle-là, en choisissant un comportement beaucoup plus responsable, beaucoup plus raisonné, moins extraverti. et là du coup l'association désir ou épanouissement sexuel elle est associée à une maman qui n'était pas toujours fiable mais du coup il y a le risque de qu'est-ce que je deviens si je suis une femme épanouie dans l'intimité sachant que c'est quelque chose que je ne veux pas être comme ma mère

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. Moi, j'ai plus eu le cas numéro 1.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, proportionnellement, oui, mais j'ai souvent les deux.

  • #Cécile Manchon

    Comment ?

  • #Enora Teyssendier

    Proportionnellement, je suis d'accord. Le cas numéro un est beaucoup plus courant. Mais l'expérience, j'ai les deux. Ça te va pour toi ?

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. C'est ce que j'allais dire, qu'on allait aller sur la fin. Je pense qu'accompagner une personne qui a une perte de désir, ça fait partie... des accompagnements, enfin, je veux dire, en tout cas, pour ce qu'on appelle dysfonction sexuelle où il y a le plus de facteurs dans plein de choses. En tout cas, personnellement, j'ai l'impression de devoir explorer beaucoup plus de choses que, par exemple, on en parlait dans un épisode précédent par rapport à l'éjaculation précoce ou trop rapide. On peut mettre en place certains exercices et rien que les exercices peuvent permettre de régler la précarité. problématique de la personne, que là, pour le désir, pour moi, ça me semble des champs plus vastes, quoi, explorer plus de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Déjà, tu regardes, on est vraiment dans un cas typique où la sexothérapie invite systématiquement à explorer à la fois le corps, à la fois le cœur et la question des émotions et de la relation, et à la fois le psychique avec du traumatique ou de la transmission éducative. ou de l'absence d'éducation sur la question.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Je pense que ça résume un petit peu tout ce qu'on a abordé aujourd'hui.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Est-ce que tu veux rajouter un mot de la fin ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, moi, ça me va. Je sais qu'il existe des... compléments alimentaires qui peuvent permettre de booster le désir c'est quelque chose qui est vrai qui fonctionne maintenant si au delà de ça il n'y a pas un travail de fond ça ne pourra jamais remplir ses missions et que c'est pas parce que vous prenez un combiné framboisier, maca à la pharmacie que les choses vont vont se résoudre. Je pense qu'à la lumière de ce qu'on a abordé aujourd'hui, on se rend bien compte de l'ensemble des champs à réfléchir, à repenser pour pouvoir avoir une intimité épanouie et un élan sexuel qui revient à nouveau.

  • #Cécile Manchon

    Effectivement, en termes de compléments alimentaires qui soient vraiment totalement efficaces, je ne connais pas. C'est pour ça que ce n'est pas le sujet que j'ai abordé.

  • #Enora Teyssendier

    Oui. Non mais ça m'est arrivé d'avoir des femmes, les premières questions que je pose en situation c'est « Ok, pourquoi vous venez me voir ? Qu'est-ce que vous avez déjà fait par rapport à ça ? À quoi vous pensez ? » Et ils me disent « J'ai pris des trucs à la pharmacie, putain c'est vraiment de la merde quoi. » Puis elles ont perdu 30 balles et c'était pas de la merde, c'est juste que si en parallèle de ça, il n'y a pas un état des lieux de la santé. physique, de la fatigue, du sommeil, qu'au niveau de la relation, il y a rien qui change, ça ne peut pas produire des résultats différents. Ce serait utopique.

  • #Cécile Manchon

    J'aimerais préciser quand même avant qu'on termine, c'est que je pense que tous les deux, on a fait attention de ne pas genrer, de ne pas dire les femmes en parlant des problèmes de désir. Par contre, dans nos exemples, à chaque fois, ça a été des femmes. Mais il va de soi que les problèmes de désir, ça impacte aussi les hommes. Et que moi, j'en ai accompagné un certain nombre aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui. Et à un moment donné, je parlais d'un couple qui vit avec une dysphorie du désir. Mais c'est vraiment ça. Du coup, comment on accompagne ? le partenaire qui a plus de désirs ou qui a un désir spontané à gérer ce truc-là pour pouvoir réassurer sa partenaire ou son partenaire vers quelque chose de plus serein. Mais moi, j'ai une consultation qui est composée à 65% de femmes qui viennent seules et le motif d'entrée en consultation, dans plus de la moitié des cas, c'est le trouble du désir, même si derrière, il y a plein de... causes différentes. C'est le truc qui travaille au niveau des femmes, au niveau féminin.

  • #Cécile Manchon

    ok bon on va s'arrêter là pour aujourd'hui on va s'arrêter là pour aujourd'hui c'était très chouette merci Nora merci à toi merci pour tous tes partages qui sont toujours très enrichissants et puis et puis j'imagine qu'on se reverra une prochaine fois il y a des chances Et en tout cas, pour les personnes qui nous écoutent, je vous dis à dans quelques jours.

  • #Enora Teyssendier

    Et à bientôt, salut !

  • #Cécile Manchon

    À bientôt !

Description

"Si c’était qu’une histoire d’hormones, on serait tous au taquet au moment de l’ovulation !"

Les troubles du désir sexuel sont fréquents, comprendre et accompagner ces difficultés est essentiel pour restaurer l’intimité dans les relations. Dans cet épisode, Cécile Manchon et moi, Enora Teyssendier, vous apportons des méthodes pratiques pour aider vos patients à surmonter leurs difficultés de désir, dans le respect de leur parcours émotionnel et physique.


Au programme :

  • Les différents types de désir : le désir amoureux et le désir sexuel, et comment les distinguer.

  • Les facteurs influençant le désir : l'impact de la santé physique, psychologique et émotionnelle sur le désir sexuel.

  • Le rôle de l’intimité : comment raviver la flamme avec des gestes simples, sans pression.

  • Désir spontané vs désir réactionnel : comprendre les différences et l’impact sur les couples.

  • Resensibilisation sensorielle et toucher : des techniques pour rétablir la connexion physique dans le couple.

  • Lecture érotique : une recommandation pour stimuler l’imaginaire et la libido de manière douce et progressive.


Nous vous partageons également des conseils issus de notre expérience en sexothérapie, pour aborder les causes émotionnelles, les traumas ou encore les croyances limitantes. En discutant de la charge mentale, de la fatigue chronique, et du stress, nous explorons les stratégies concrètes pour permettre à chacun de renouer avec son désir et son corps.


Article avec des idées de lecture érotique

Lien vers l'épisode de podcast pour accompagner l'éjaculation précoce.


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue sur ce nouvel épisode, je suis à nouveau en compagnie de Cécile Manchon.

  • #Cécile Manchon

    Salut !

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'enregistrer tous ces épisodes avec moi, j'adore. On est super complémentaires et c'est intéressant d'aborder tout ce qu'on peut proposer en rendez-vous à deux. Ça démultiplie les infos.

  • #Cécile Manchon

    Je suis d'accord.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, lors du dernier épisode, j'ai abordé le lien entre désir et hormones, désir et biologie, désir et contraception. Aujourd'hui, on va plus être focus sur comment accompagner parce que, comme le disait Cécile tout à l'heure en aparté, si... il n'y avait que les hormones qui jouaient, eh bien, on serait tout au taquet au moment de l'ovulation. Et ce n'est pas le cas. Donc, il y a plein d'autres facteurs qui rentrent en considération. Et c'est ce qu'on va voir aujourd'hui. En tout cas, un bout de ces facteurs-là, parce qu'il y en a beaucoup.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Je te laisse la parole, Cécile.

  • #Cécile Manchon

    Ouais, il faut savoir qu'en sexothérapie, pour les femmes qui viennent nous consulter, c'est le premier motif de consultation. le trouble du désir, le fait de sentir ou justement de ne pas ressentir ou de ne plus ressentir à l'intérieur d'elle cet élan, cette envie par rapport à l'activité sexuelle. Parce que du coup, le désir, c'est ça. Finalement, c'est un élan qui va nous donner envie d'avoir un rapport ou d'avoir une activité sexuelle. Le désir, il est multifacette, il est multifactoire. et c'est important de sortir de ce qu'on peut en percevoir uniquement dans ce qui peut être montré ou de ce qui se laisse deviner du point de vue de la société ou dans les médias. Le désir, je te déroule exactement ce que je fais en consultation. D'accord ? Moi, j'explique qu'il y a deux types. majeur de désir va y avoir un désir amoureux celui là c'est vraiment les stimuli qui va y avoir à l'extérieur de moi ce que je vois ce que j'entends et surtout avec le temps ce que je ressens pour cette personne me donne envie d'elle d'accord si je fais un parallèle avec une boulangerie je passe devant la boulangerie je vois les belles pâtisseries je sens les belles vieilles noiseries tant les baguettes qui croustillent, et surtout, surtout, surtout, je sais que c'est un super bon boulanger-pâtissier, je rentre, j'achète. D'accord ? De l'autre côté, on va avoir ce que j'appelle le désir sexuel, finalement. Ce truc-là, c'est plutôt à ça qu'on pense quand on parle de libido ou désir dans le domaine commun, dans la société. C'est cet élan, cette chaleur qu'on va vivre et ressentir à l'intérieur de nous qui va nous donner envie. Mais envie de sexe finalement, pas forcément envie de toi, vraiment envie de sexe. Et si je reprends le parallèle avec la boulangerie, je passe devant une boulangerie, j'ai mon ventre qui grogne, je rentre, j'achète. Ce désir sexuel, il est soumis à plein de facteurs qui sont liés à notre corps. Donc effectivement tout ce qui est hormones, contraception hormonale, ça va jouer. parce que effectivement si moi ce que je dis c'est que si c'était que une histoire d'hormones, on serait toutes comme des chiennes en chaleur au moment de l'ovulation et c'est pas le cas, et de merci ça nous donne un peu de dignité on garde un peu ça mais on est tous d'accord pour dire que l'âge ça a un impact on a pas tous le même élan à 16 ans qu'à 80 ans et ça nous semble tout à fait normal hum Notre état de santé, si on est malade ou si on ne se sent pas bien, typiquement avoir un rhume avec la tête énorme, ou gripper, coucher sous sa couette, ou une gastro, ou une maladie chronique que sais-je, ça ne va pas être un moment donné où on va se sentir bien, où on va se sentir assez en énergie pour avoir une activité sexuelle, parce que ça demande quand même un peu d'énergie, ça ne se fait pas à partir de rien. selon aussi notre santé physiologique, notre activité physique. Si on a une activité physique régulière, on va être plus en vitalité dans le corps. De la même façon, si on mange varié, équilibré, on ne va pas avoir la même sensation dans notre corps que si on mange lourd, sucré, salé, gras. Le sommeil, fatigue et sommeil, ça ne marche jamais. Si vous avez une fatigue chronique ou si vous avez une maladie chronique qui vous génère de la fatigue chronique, Ou alors si vous avez un enfant qui ne fait pas encore ses nuits, ne cherchez pas votre couple de la libido, il est probablement lié à ça. Votre corps vous dira toujours « je fais dodo » plutôt que « je fais des bébés » . Parce que lui, de façon très archaïque, il ne fait pas la différence entre un rapport sexuel pour du plaisir, pour la relation, ou un rapport sexuel pour concevoir. Et notre corps, notre corps de femme, c'est vraiment une machine à concevoir. tous les mois, il met une bille dans le flipper et il fait tout pour que ça se produise. Même s'il met des obstacles en place, c'est son but. Donc, si vous êtes fatigué, il vous dira, t'es pas assez en forme pour avoir un bébé, fais dodo. Stress, stress et libido, c'est jamais un bon combo, ça ne marche pas. C'est important de pouvoir travailler là-dessus. Si on traverse des phases de changement dans sa vie, il se doit passer des examens. que ce soit un déménagement, un changement de job, un deuil dans notre entourage, la naissance d'un bébé, n'importe quel type d'événement de ce tordreau-là, finalement, à ce moment-là, l'énergie va être plutôt focus, plutôt attirée ailleurs, parce que c'est ce qui fait la nécessité du moment. Donc, il y a moins d'énergie sexuelle, il y a moins de libido, et c'est normal, parce que ça passe, on s'adapte, et ça revient. j'ai fait à peu près le tour mais on est dans cet ordre là et je rajoute souvent le côté santé psychique, santé mentale le côté charge mentale si votre tête elle est pleine à ras bord de trucs à penser pour la maison pour le boulot, pour des listes de trucs, d'un tableau Excel dans tous les sens c'est absolument pas sexy une libido qui va bien ça va avec un imaginaire érotique qui est présent et qui va bien. Donc, ça aussi, c'est souvent une des flic-tels sur lesquels on travaille en consultation. Tout ça, c'est des facteurs qu'on a à deux. Avoir tout au vert à deux en même temps, bon, c'est un peu comme les alignements de planètes et les éclipses, ça arrive, mais c'est pas le plus courant.

  • #Enora Teyssendier

    Avoir tout quoi ?

  • #Cécile Manchon

    Tous les facteurs, que ce soit l'âge, que ce soit la santé, que ce soit la bonne prédisposition dans l'esprit, que ce soit le fait d'avoir un sommeil qui soit réparateur, tous ces facteurs-là, si on les... Tout le monde l'a, que ce soit les hommes ou les femmes.

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui.

  • #Cécile Manchon

    Et avoir tout au vert, à deux, en même temps, c'est pas le plus courant. Donc, on peut compter sur cet élan-là. Mais dans une vie amoureuse longue et durable, dans une carrière de couple, c'est clairement le désir amoureux qui nous fait faire l'amour jusqu'à 90 ans. C'est la qualité de la relation, c'est le fait de se sentir aimé, de se sentir bien dans son corps et d'être à l'aise avec l'autre pour avoir envie d'un rapport ou d'une intimité.

  • #Enora Teyssendier

    C'est super intéressant, cette manière d'aborder les choses.

  • #Cécile Manchon

    Du coup, il y a vraiment ces deux pôles du désir, le côté relationnel et le côté physiologique. Et puis, il va y avoir aussi le mécanisme qu'on peut simplifier en exposant désir spontané ou désir réactionnel. Il y a des gens pour qui le désir, ce n'est pas un problème. c'est spontané, je te vois, je te kiffe, je te love, tu vois, ça passe par les yeux, je te ressens, je te vois, j'ai envie de toi, il n'y a aucun problème pour l'exprimer, pour le vivre, pour le ressentir, désir spontané. Très souvent attribué au masculin, mais ce n'est pas la règle, mais statistiquement quand même. Et puis d'un autre côté, on va avoir un autre mécanisme du désir qui va être un désir réactionnel. Et très souvent, les couples que j'ai en consultation, il y a les deux polarités dans le couple. Il y en a un qui va avoir un désir spontané et un autre qui va avoir un désir réactionnel. Ils n'arrivent pas forcément à se comprendre parce que pour eux, l'autre fonctionne forcément comme soi. Et du coup, ils se disent, si tu n'as pas envie de moi, tu ne m'aimes pas, tu n'es pas attiré par moi. Sauf que ce n'est juste pas le même fonctionnement. Le désir réactionnel, c'est un désir qui va avoir besoin d'être stimulé. Il va avoir besoin de baisers, il va avoir besoin de caresses. Il va avoir besoin de petites actions, de gestes qui nous font fondre, qui nous font avoir envie de toi. et qui vont donc mettre dans un bon état d'esprit pour pouvoir ressentir une excitation plus physique. Et du coup, voilà, désir spontané, désir réactionnel, les deux vivent et coexistent, il n'y a pas de souci. Très souvent, le désir spontané, c'est comme une allumette qui est allumée, hop, il allume l'autre, et puis voilà. Donc on fait attention, il ne s'agit pas de se forcer. Moi, j'invite très souvent les femmes qui disent peu d'envie à se poser plusieurs questions en un c est ce que tu as envie oui ou non très souvent c'est non ok maintenant est ce que tu as envie d'avoir envie est ce que tu as envie d'avoir envie de lui oui ou non si c'est non ça veut dire que il ya un gravier dans la relation il ya un truc qui fait que finalement il ya un non dit où il ya quelque chose qui fait conflit et qui fait que ça va les retrouvailles ne vont pas pouvoir se passer dans l'intimité. Ça ne va pas s'ouvrir. Si tu n'as pas envie, mais que tu as envie d'avoir envie. La troisième question, c'est est-ce que tu es disponible dans ton corps ? Est-ce que ton corps est possible ? Si tu sors de deux jours de salon et que tu as les jambes dans un état pas possible, que tu as les pieds enflés, que tu as la tête comme ça, il y a des chances pour que tu ne sois pas disponible. Donc est-ce que ton corps est disponible ? Est-ce que ta tête est disponible ? Est-ce que tu as de la place ? Est-ce que tu es... s'il vient de voir, est-ce que c'est bon ? Ou alors, bah non, excuse-moi, je suis en train de faire le ménage. Je raccroche beaucoup à des tâches ménagères, mais là, c'est en train de faire un truc hyper important pour demain. Reviens me voir dans une heure, ce sera mieux, mais j'ai besoin de finir ça, finalement, pour pouvoir être disponible, que dans ma tête, ce soit OK, je me sente prête. Une fois qu'on a répondu oui à ces trois questions, La tête est disponible, le corps est disponible et j'ai envie d'avoir envie. Le consentement est là. Et là, on peut dire à l'autre, bon écoute, j'ai pas envie à la base, mais prends ton temps et ça va venir. Voilà, un peu les choses telles que je peux les présenter.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, tu parlais d'allumettes. Ouais. J'avais entendu une métaphore avec le feu aussi, c'est que les personnes, bon, très souvent, ce sont plus les hommes. Tu disais, parce que tu as utilisé deux termes que j'ai trouvé très intéressants que moi, je n'utilise pas, le désir spontané, voilà. Le désir spontané, c'est un briquet, tu appuies dessus, c'est bon. Et que le désir réactionnel, c'est comme un four, il y a besoin du préchauffage. Et donc, il y a besoin de... d'autres choses en amont. Il y a besoin d'être... de ne pas avoir une charge mentale énorme, de ne pas être dans le gros stress et besoin de peut-être des câlins le long de la journée ou des mots doux. Des choses qui alimentent le fait qu'on a envie de passer du temps avec la personne et qu'après, on peut avoir envie de se chauffer, justement.

  • #Cécile Manchon

    Exactement. C'est vraiment tout à fait ça. Et c'est important de comprendre qu'il est possible qu'il y ait ces deux mécanismes différents. Parce que souvent, des couples qui viennent avec cette question-là, cette dysphorie du désir dans la relation, ça amène à des questionnements et des remises en cause de fou. Alors que les sentiments sont là. qu'il n'y a pas l'idée d'une rupture. Souvent, il peut y avoir des relations qui sont aussi très harmonieuses, mais il n'y a pas ou peu de désir. Et puis du coup, avec tout ce qui se fait, tout ce qui se dit, tout ce qui s'éduque autour du consentement, il y a l'idée très intégrée pour certains hommes de « je ne veux pas la forcer, je ne veux pas l'obliger » . Maintenant, oui, mais c'est toi qui allumes le désir dans le couple et que du coup... Du coup, tu ne veux plus du tout faire le premier geste ou le premier pas. Il y a des chances pour que l'allumage n'arrive pas. Il y a aussi tout ça à rassurer. Donc très souvent, ça vient par le fait de rassurer sur le fait que la sexualité existe déjà dans le couple. Moi, je leur pose la question si s'embrasser, se tenir par la main, se tenir dans les bras, ça existait déjà dans le couple. Si ça, ça existe, c'est déjà de la sexualité. C'est de l'intimité qu'on réserve à son partenaire de vie. C'est pas un truc qu'on fait avec le voisin, le facteur, le boulanger, le... Enfin, tu vois. ou la boulangère, la factrice, la voisine. C'est quelque chose qu'on réserve, c'est des gestes, c'est des attentions, c'est le privilège du toucher, de la proximité physique qu'on a pour notre partenaire de vie. Ça, c'est déjà de la sexualité. Pouvoir avoir des gestes comme ça, sans qu'il y ait de connotation sexuelle, et c'est ça qui est super important, qu'il y ait du toucher sans intention, ça, ça rassure tout le monde, et ça permet de pouvoir après évoluer. vers quelque chose de plus intime, de plus charnelle, en sécurité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et justement, en tout cas, moi, dans ma pratique, la plupart des personnes qui viennent pour un problème de désir, il n'y a plus du tout de toucher, parce qu'il y a cette appréhension que si le ou la partenaire vient juste pour... passe, je sais pas, je suis dans la cuisine en train de faire la vaisselle, la personne passe derrière moi et me caresse l'épaule par exemple, et bien en fait ça veut dire que il a du désir, qu'il a envie de moi et du coup si je me laisse faire, donc souvent et moi je l'explique, souvent les personnes se retrouvent dedans, il y a comme une contraction non j'en veux pas parce que si je me laisse aller dans cette caresse dans ces caresses ... peut-être qu'à un moment donné, je vais devoir passer à la casserole. Ou pour d'autres, je vais devoir lui dire non. Et ça, c'est quand même quelque chose que je vois très souvent où il n'y a plus du tout de tendresse physique, de caresse physique. Et justement, c'est là que je propose, je ne sais pas si c'est OK pour toi d'aller dans des propositions d'accompagnement.

  • #Cécile Manchon

    Bien sûr.

  • #Enora Teyssendier

    je propose la resensibilisation sensorielle, le sunset focus, parce que ça va permettre à la personne... Donc, c'est à partir du moment où c'est respecté à... On en a déjà parlé dans un autre épisode, mais pour redire vaguement, le sunset focus, c'est... Le sunset focus, c'est... Moi... Professeur sexologue, j'interdis la pénétration, je suis la méchante qui l'interdit. En général, je peux leur dire aussi en rigolant, oui, vous allez me dire que de toute façon, ça ne change pas parce qu'il n'y a plus de rapport depuis un bon moment. Mais ça enlève la charge à la personne qui n'a pas de désir de devoir dire non ou de devoir éviter le contact. Parce que du coup, on sait qu'il n'y aura pas de rapport avec pénétration. Et donc l'idée c'est que dans un premier temps, les personnes puissent se caresser, je la fais très courte, qu'elles puissent se caresser sur tout le corps en dehors des zones érogènes. Dans un deuxième temps, on peut y inclure les zones érogènes. Ça c'est vu avec la personne qu'on accompagne bien évidemment, si c'est ok de passer à la deuxième étape. Et dans un troisième temps, une fois que le désir est là, est vraiment là, et bien la personne peut, on peut réinclure la pénétration en fait. Mais déjà en fait cette première étape est super importante pour à partir du moment où la personne qui a du désir respecte le fait que des caresses la personne ne va pas tenter d'aller plus loin dans le rapport et bien ça va permettre à la personne de pouvoir se détendre, ok en fait il ou elle ne me caresse pas que pour du sexe et donc Je peux me laisser aller dans ces caresses dénuées de connotations sexuelles.

  • #Cécile Manchon

    Ou d'intentions.

  • #Enora Teyssendier

    D'intentions,

  • #Cécile Manchon

    oui. Et c'est super important d'être dans cette étape où on réconcilie le toucher. Parce que c'est l'étape 1. S'il n'y a pas ça, il n'y a pas la suite. Et ce truc-là, il est vraiment fondamental. Et même psychiquement. pour la personne qui a pas ou peu de désir de pouvoir constater que là c'est bon en fait il m'a touché et voilà il s'est tenu à sa parole entre guillemets il n'y a pas eu d'intention ou il n'y a pas eu de mains qui ont glissé pour aller dans une zone qui est plus connotée il y a plein de choses comme ça C'est bon, ça se rassure. Sinon, si ce truc-là n'existe pas, ça va être une culture de l'évitement dans le couple. On va chercher à éviter le contact, éviter cette situation que tu décrivais tout à l'heure de crispation. Alors du coup, pour éviter soit de dire non, soit de se crisper, on va chercher à éviter. L'autre va sentir que celle qui évite ou celui qui évite s'éloigne et donc il va chercher à en... où elle va chercher encore plus de contacts. Et du coup, c'est un truc du « attrape-moi si tu peux » et au bout d'un moment, te dire « tu m'aimes pas, tu m'aimes plus parce que tu ne me désires pas » . Alors que l'excitation, le désir, n'a absolument rien à voir avec la profondeur des sentiments. Je dis que l'inclinaison de la bite n'est pas un baromètre à sentiments. Généralement, les hommes sont très d'accord pour le dire. Donc, c'est pareil chez madame. Je vois pourquoi ce serait différent. Et ce processus d'évitement, c'est rude. Quand ça arrive, j'avais une femme qui m'expliquait, je fais attention à aller me coucher. Après, j'ai commencé à mettre des pyjamas alors que je n'en mettais pas. Enfin, voilà, il y a des trucs qui sont... qui peuvent se mettre en place dans la vie parce qu'il y a une appréhension de cette proximité physique qui est forcément connotée à une opportunité. Et du coup, voilà, bien faire comprendre à la personne ou au couple que le rapprochement n'est pas systématiquement une opportunité sexuelle. Et très souvent, ils sont d'accord. Ils aiment bien retrouver... cette intimité-là, sans intention.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça, c'est vraiment que la personne qui n'a pas de désir puisse vraiment voir, observer que la personne qui a du désir a aussi envie de câlin sans objectif derrière. Parce que très régulièrement, il y a ce blocage qui est là et cette croyance très profonde que... S'il me caresse, même si c'est l'épaule, s'il me touche, c'est qu'il a des intentions derrière. Il y en a plein qui l'affirment, qui disent « Mais si, c'est sûr que c'est ! »

  • #Cécile Manchon

    Oui, parce que les épaules, ce n'est pas loin de la poitrine, parce qu'une caresse dans le dos, ce n'est pas loin des fesses, enfin, tout un tas de choses finalement. Et on peut aller sur le côté des croyances là-dessus. Il y a des femmes qui viennent consulter, elles n'ont pas envie de sexualité, pour tout un tas de choses qui leur appartiennent, mais elles vont venir en consultation en disant « j'ai un problème et si je ne le résous pas, c'est la fin ou c'est la mort de mon couple, il va aller voir ailleurs, il va me tromper ou il va me quitter » . Et ça fait partie de ce truc-là qu'on nous a matrixé en tant que... fille de satisfaire les besoins et que ce soit normal que lui ait plus besoin ou d'envie sexuelle que nous femmes et c'est c'est phare là il ya vraiment plein de choses à rassurer ces endroits là parce que c'est des croyances qui sont qui

  • #Enora Teyssendier

    sont délétères quoi dans les accompagnements que j'ai pu avoir il ya eu beaucoup aussi de personnes qui avaient vécu de la violence par le passé et Et donc finalement, cette question du désir, elle a un peu toujours été là. Enfin, il n'y a jamais eu de sexualité très, très importante parce qu'il y a tout un tas de traumas à ce niveau-là.

  • #Cécile Manchon

    Oui, c'est normal. Et là, il y a vraiment un truc à faire comprendre de... Moi, je fais ça très simplement. Avant de faire la déco, on fait le ménage, finalement. Et ben ouais. Mais c'est pour faire valoir l'ordre des priorités. Parce qu'en fait, tu as des femmes qui viennent là en disant « Dites-moi ce que je dois faire pour que ça aille mieux. » Et elles s'attendent à ce que dans deux semaines, elles deviennent… Enfin voilà quoi. Si maintenant, ça ne se passe pas comme ça. Si vous voulez que ce soit profondément vrai, honnête et authentique de votre part, on va être dans quelque chose qui répare, qui soigne ce qui est… abîmés pour vous autour de la sexualité, quand ce sera mieux pour vous à cet endroit-là. ce sera possible pour vous d'aller explorer un nouvel espace avec votre partenaire de couple. Mais oui, c'est important de le baliser dès le départ. Et très souvent, c'est un truc qui n'est pas facile à dire qu'il y a des vécus traumatiques. Donc, pour faciliter l'accouchement, je pose la question en disant, moi par expérience... Les femmes qui ont pas ou peu de désir, qui viennent me voir, c'est lié à quatre causes possibles. Soit votre maman ne vivait pas sa féminité, ne vous a pas transmis la sexualité. Soit vous avez vécu une relation avec quelqu'un qui vous a fait du mal. Vous avez vécu des traumas sexuels dans votre enfance. Ou vous avez une charge mentale de ouf et pas de place et d'énergie pour la sexualité. Je leur demande lequel des quatre et souvent elles me sortent une combinaison gagnante. Parce que c'est rarement un seul...

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. Moi, j'aborde, je le dis pas de la même manière, mais j'aborde les quatre sujets. Entre autres, et j'en aborde d'autres. Comme la contraception, qui ne fait pas partie du sujet du podcast d'aujourd'hui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, l'aspect prise en charge hormonale, ou santé hormonale. J'aime bien ces différentes présentations parce que ça permet aux personnes de dézoomer. Quand elles arrivent, elles sont souvent focus ou en prise avec leurs problèmes relationnels, l'impact que ça a dans leur vie de couple. On n'oublie pas que pour certains, il y a la peur que ça génère une séparation ou une rupture. Donc il y a beaucoup d'enjeux finalement autour de tout ça. Et de pouvoir apaiser ça en disant « non mais c'est ok, il y a aussi des choses à comprendre sur votre fonctionnement personnel, sur peut-être votre histoire personnelle, sur des trucs qu'on peut réparer, doper, faciliter, des trucs qu'on peut aussi apaiser, sécuriser quand il y a du trauma et qu'il y a de la peur, il y a de l'insécurité. » Même le fait d'avoir des crispations comme ça, tout ça c'est des choses qu'il faut pouvoir accompagner. pour pouvoir aller après vers une culture de la sexualité positive qui se met en place.

  • #Enora Teyssendier

    Pour donner un exemple, c'est la deuxième fois que j'y pense, donc cette fois, je vais le dire. Une personne, une femme qui était venue me voir, ce n'était pas le premier rendez-vous, elle me dit « j'ai fini par lui dire que s'il voulait, il pouvait aller voir ailleurs, vous en pensez quoi ? » Et en plus, elle voulait mon avis. Et puis, elle m'explique que lui, sa réponse a été « Mais moi, j'en ai pas envie. Moi, je t'accepte comme tu es et puis on va prendre le temps pour que ça revienne. » C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Oui, ça génère... Enfin... Souvent, je les invite à réfléchir sur leur langage de l'amour dans le couple. Qu'est-ce qui fait que l'un et l'autre se sentent aimés et choyés dans sa relation de couple ? Parce que c'est là-dessus qu'ils vont se reposer le temps qu'on accompagne la personne qui est en souffrance au niveau du désir vers quelque chose qui soit plus épanoui, qui soit plus équilibré, qui soit plus serein. et que une fois que cette grammaire-là elle est mise en place en couple tout de suite, les côtés de l'enjeu, etc. ça se détend parce qu'on peut voir que on peut retrouver quelque chose d'épanouissant dans le couple, même une intimité corporelle sans qu'elle soit sexuelle sans qu'il y ait d'enjeu finalement sans qu'il y ait d'intention, sans qu'il y ait de frustration et hop, tout ça, ça s'apaise ça permet de faire crever cette bulle de spéculation et d'être plus serein pour aborder la suite et ça met aussi beaucoup moins d'enjeux sur ce qui leur sort. Donc la personne est plus tranquille.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu utilises dans l'accompagnement ?

  • #Cécile Manchon

    Du coup, là tu vois on disait faire le ménage, ça va t'accompagner les traumas avec les outils qu'on a déjà présentés.

  • #Enora Teyssendier

    le côté imaginaire érotique ça me semble très important parce que ça permet de là aussi de faire du tri et un imaginaire érotique c'est pas forcément un film X c'est qu'est-ce qui moi me fait du bien qu'est-ce qui moi me stimule qu'est-ce qui moi me donne envie finalement d'un comportement sexuel et Être dans cette exploration-là, c'est toujours riche et intéressant. Souvent, j'invite à des lectures de romans avec des scènes romantiques explicites. Ou alors des podcasts avec des audio-porn, parce que ça oblige le cerveau à créer l'image quand on lit ou quand on écoute une histoire. le cerveau fait automatiquement la scène qui correspond. Il utilise sa banque d'images pour créer la scène. Et donc du coup, une lecture c'est bien parce qu'on va créer les personnages principaux à partir de ce qu'on a dans notre tête, de ce qu'on aimerait qu'ils ressemblent. On va suivre le déroulé de l'histoire à la vitesse de notre lecture. C'est un truc que ça s'arrête quand on ferme le livre. Ça ne continue pas de tourner pendant qu'on dort, par rapport à un film ou une série. Et ça permet vraiment de se projeter aussi. Il y a ce phénomène-là qui se passe dans la lecture. En parallèle, il y a toujours un côté éducation à la sexualité, le fait de s'informer, de se cultiver. Il y a plusieurs choses. Il y a des documentaires sur les trucs très bien faits. Les principes du plaisir, notamment. Il y a la série Sex, Love and Goop aussi, une série qui est sur Netflix que j'aime bien inviter les gens à regarder, où tu as des couples qui vont en thérapie et qui se laissent filmer leur temps de leur thérapie dans un centre de bien-être. Et c'est des thérapeutes américains, il y a plein d'approches différentes. On ne voit pas tout, mais on voit les moments qui font des clics. Et tu vois, c'est aux Etats-Unis, c'est une population qui est très vaste et très diversifiée. tu as une variété de couples et d'unions très différentes qui permet aussi parfois de se retrouver dans certaines histoires ou dans certaines situations et puis parfois simplement d'être cette petite souris très curieuse et dire comment on s'en sortir Jean-Michel et Jérémy ? Voilà, finie ! Mais du coup, c'est une micro-série mais je la trouve assez bien faite et assez pédagogique finalement donc je la recommande. Il y a des comptes Instagram avec des professionnels qui font du contenu pédagogique sur la question de l'intimité. Je partage une série de comptes là-dessus. Il y a des lectures, des livres que je prête d'une situation sur l'autre aux personnes que je vois. Tout ça, ça contribue à remettre en tête une culture, des informations sur la sexualité. qui sont safe, qui sont positives, qui permettent à la personne d'être plus en capacité d'agir. Je fais toujours un truc du style, quand vous achetez une voiture, quand vous investissez dans une maison, vous faites toujours des comparatifs, que ce soit pour les emprunts, que ce soit pour ce que vous allez acheter, vous allez vous renseigner. Pour la sexualité, c'est rarement le cas. On part souvent dans la vie avec cette idée que... c'est un truc qui est aussi vu que le monde, on va savoir faire. Alors que sur la sexualité, c'est aussi un domaine dans lequel on s'informe. Et plus on a d'informations, plus on est en capacité d'agir et d'avoir une prise de position ou une décision qui soit respectueuse de nous et de nos critères. Je vais bien remettre le pouvoir là-dessus.

  • #Cécile Manchon

    Génial ! Bon, énormément de choses. Du coup, quand tu as parlé de lecture érotique, c'est ce à quoi je pensais aborder.

  • #Enora Teyssendier

    Tu fais comment, toi ? Tu partages des bibliographies ou tu invites les gens à chercher par eux ?

  • #Cécile Manchon

    Pour la lecture érotique ?

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Oui, j'ai une bibliographie. C'est surtout des articles qui venaient d'un magazine, Santé sexuelle, je crois.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, j'ai lu aussi.

  • #Cécile Manchon

    Donc, je leur transmets ça. Et après, je leur dis qu'ils peuvent chercher en fonction de leurs envies aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui, oui. Je partage une bibliographie. J'ai fait même un petit code avec des pictogrammes. J'ai plein de femmes différentes. Je peux avoir une jeune fille de 20 ans avec une femme de 57 ans. Ils n'ont pas le même... la même culture, qui ne vont pas être attirés par les mêmes choses. Et donc, tu peux avoir des trucs érotiques extrêmement coquins, comme on pouvait le dire à un moment donné dans la littérature, le côté mommy porn. Et puis, tu as aussi des romances historiques qui vont être très explicites, style la chronique des Bridgerton qui a été adaptée en série sur Netflix, qui peuvent être... assez adapté finalement à des esprits qui vont pas chercher le côté transgressif ou explicite de la sexualité parce que ça serait trop c'est pas trop simplement oui parce qu'on a bien hein

  • #Cécile Manchon

    51 degrés c'est pas pour tout le monde quoi ouais puis dans les très connus sad ouais bah ouais c'est pas pour tout le monde non plus quoi c'est clair

  • #Enora Teyssendier

    Ça, ouais, ce côté libido, ça va vraiment être l'équilibre dans la tête. En parallèle de ça, le côté charge mentale, c'est important de pouvoir l'apaiser, de pouvoir... Enfin là aussi, souvent, la cohérence, ça veut dire que ça vient jouer un rôle de tranquillité dans la tête, dans le corps.

  • #Cécile Manchon

    Oui, moi, je propose la relaxation aussi. Et puis pour la charge mentale, c'est vrai qu'il y a souvent... on aborde beaucoup comment ça se passe dans la vie quotidienne, qui a la charge mentale, pouvoir faire des réajustements à ce niveau-là. Parce que c'est quand même très courant quand c'est une femme qui vient me voir qui n'a plus de désir, c'est très courant qu'elle a toute la charge mentale. Donc c'est souvent, je leur dis, mais en fait là... Quand vous me dites que vous avez le boulot, vous devez gérer l'enfant qui est en bas âge, vous devez gérer le repas à la vaisselle, le linge, le ménage, je ne sais pas quoi, et puis pour peu que l'enfant soit compliqué, qu'il y ait des troubles du comportement, qu'il y ait des problèmes au boulot, je ne sais quoi, je me dis comment voulez-vous qu'il y ait de la place pour de la sexualité en fait ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça.

  • #Cécile Manchon

    Bah oui, en fait, une fois que la journée est finie, le corps, il a envie d'une chose, c'est de dormir.

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça. J'ai une femme, moi, de 50 ans ou presque, qui vient me voir pour un trouble du désir. Et elle se rend compte que les enfants, les trois enfants sont partis, ils sont tous... aux études ou après leurs études, ils sont partis dans leur vie quoi, c'est bon, ta plat est passé. Et en fait, elle m'explique, j'attendais ce moment-là, j'étais sûre, j'étais convaincue que c'était un moment où j'allais récupérer du temps pour moi, mais en fait, je suis toujours fatiguée quand je finis ma journée. Je pensais qu'on allait se retrouver, mais en fait, ben non. Et revenir à une vie à deux n'a pas suffi. a finalement évacué. Il a dit, en fait, je lui ai déjà dit qu'il fallait qu'il soit plus impliqué, etc. Ben oui, mais là, en fait, il doit se rééduquer parce qu'il ne mesure pas tout ce que ça comporte et tout ce que c'est, à quel point c'est pesant pour vous. Donc, il y a vraiment un côté dans le couple à pouvoir vraiment rebalancer les choses pour que ce soit plus serein, quoi. Mais les jeunes parents, je suis d'accord, c'est très parlant.

  • #Cécile Manchon

    Il y a un autre sujet qu'on n'a pas abordé et qui en fait fait partie de ce qu'il joue, ce qu'il peut jouer, c'est comment on perçoit notre corps.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais. Tout à fait.

  • #Cécile Manchon

    La peur d'être jugée, une image négative sur notre corps, la peur où le mal-être a montré son corps. Ça, ça peut jouer aussi vraiment dans le fait d'éviter finalement les relations sexuelles.

  • #Enora Teyssendier

    Tout à fait. Ça peut m'aller encore plus loin. J'ai des femmes qui m'ont dit « Oui, mais en fait, ils me voient dans des positions qui ne sont pas flatteuses pour moi. » C'était un vrai nœud dans la tête de pouvoir se remettre en paix avec ça. La perception de la féminité, la perception de la... La confiance en soi, en son corps, c'est vraiment un champ d'exploration en séance.

  • #Cécile Manchon

    Oui. Dans le même genre, une femme, après sa grossesse, elle avait la poitrine qui tombait. Et donc pour elle, déjà, c'était hors de question de faire une position où elle allait au-dessus de lui. Oui. Parce que la poitrine, elle ne la supportait plus, en fait, depuis la grossesse. Enfin, depuis qu'elle a allaité, plutôt.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, notre corps est profondément transformé. Il se transforme. Et quand on est dans une activité sexuelle, c'est avec lui qu'on travaille. C'est avec nos sens aussi qu'on travaille. Être bien avec son corps en mouvement, c'est aussi un axe d'amélioration de la vidéo.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Et puis après, dans le même genre que tu as... petit peu abordé quand tu disais si la mère était épanouie dans la sexualité bah en fait comment la sexualité a été parlée quelles images on a de la sexualité que ce soit dans la famille ou que ce soit de façon sociétale en fait parce que certaines personnes du coup vont être mal à l'aise dans certaines positions parce que bah non Je sais pas, par exemple, la levrette, non, non, mais ça, je suis pas une chienne. La levrette, c'est pour... C'est pour... Enfin, c'est les salopes, par exemple, hein ?

  • #Enora Teyssendier

    Les filles cochonnes.

  • #Cécile Manchon

    Les filles cochonnes, par exemple. Et en plus, certaines peuvent dire, si j'aimais la levrette, ça veut dire que je serais plus épanouie dans ma sexualité. Mais en même temps, derrière ça, il y a toute la croyance que... Donc, si moi, je le fais, c'est que je suis une cochonne. Les filles qui le font, ça veut dire qu'elles sont épanouies dans leur sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il y a beaucoup d'associations qui ne marchent pas, là.

  • #Cécile Manchon

    C'est ça. Mais en même temps, c'est ce que le cerveau a envie de penser et ce que la partie inconsciente pense, finalement. Toutes ces croyances limitantes qu'on peut avoir, que... qu'on n'a pas envie d'avoir parce qu'on pense aujourd'hui que dans cette société, blablabla, mais qu'en fait, elles sont quand même là, bien dans la partie immergée de l'iceberg, bien présentes et qu'elles viennent nous bloquer, ou qu'elles viennent bloquer certaines personnes, en l'occurrence dans la sexualité.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, dans les transmissions éducatives, très souvent, je suis confrontée par... Il y a deux modèles. Soit, effectivement, il y avait le... peu parentale, pas une vie très démonstrative au niveau de leur amour, et qui avait soit un tabou, soit un silence poli autour de la sexualité, et que du coup c'est une question qui n'était pas abordée ou parlée, qu'ils ont éduqué une oie blanche, on appelle ça comme ça, une fille vierge de connaissance là-dessus. Soit à l'extrême inverse, la femme était très libre, féminine et épanouie dans sa sexualité. Et du coup, la fille a pris le chemin de s'éduquer, de grandir en contre-équilibre, en opposition, en déloyauté à ce modèle-là, en choisissant un comportement beaucoup plus responsable, beaucoup plus raisonné, moins extraverti. et là du coup l'association désir ou épanouissement sexuel elle est associée à une maman qui n'était pas toujours fiable mais du coup il y a le risque de qu'est-ce que je deviens si je suis une femme épanouie dans l'intimité sachant que c'est quelque chose que je ne veux pas être comme ma mère

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. Moi, j'ai plus eu le cas numéro 1.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, proportionnellement, oui, mais j'ai souvent les deux.

  • #Cécile Manchon

    Comment ?

  • #Enora Teyssendier

    Proportionnellement, je suis d'accord. Le cas numéro un est beaucoup plus courant. Mais l'expérience, j'ai les deux. Ça te va pour toi ?

  • #Cécile Manchon

    Oui, tout à fait. C'est ce que j'allais dire, qu'on allait aller sur la fin. Je pense qu'accompagner une personne qui a une perte de désir, ça fait partie... des accompagnements, enfin, je veux dire, en tout cas, pour ce qu'on appelle dysfonction sexuelle où il y a le plus de facteurs dans plein de choses. En tout cas, personnellement, j'ai l'impression de devoir explorer beaucoup plus de choses que, par exemple, on en parlait dans un épisode précédent par rapport à l'éjaculation précoce ou trop rapide. On peut mettre en place certains exercices et rien que les exercices peuvent permettre de régler la précarité. problématique de la personne, que là, pour le désir, pour moi, ça me semble des champs plus vastes, quoi, explorer plus de choses.

  • #Enora Teyssendier

    Déjà, tu regardes, on est vraiment dans un cas typique où la sexothérapie invite systématiquement à explorer à la fois le corps, à la fois le cœur et la question des émotions et de la relation, et à la fois le psychique avec du traumatique ou de la transmission éducative. ou de l'absence d'éducation sur la question.

  • #Cécile Manchon

    Tout à fait. Je pense que ça résume un petit peu tout ce qu'on a abordé aujourd'hui.

  • #Enora Teyssendier

    Oui.

  • #Cécile Manchon

    Est-ce que tu veux rajouter un mot de la fin ?

  • #Enora Teyssendier

    Non, moi, ça me va. Je sais qu'il existe des... compléments alimentaires qui peuvent permettre de booster le désir c'est quelque chose qui est vrai qui fonctionne maintenant si au delà de ça il n'y a pas un travail de fond ça ne pourra jamais remplir ses missions et que c'est pas parce que vous prenez un combiné framboisier, maca à la pharmacie que les choses vont vont se résoudre. Je pense qu'à la lumière de ce qu'on a abordé aujourd'hui, on se rend bien compte de l'ensemble des champs à réfléchir, à repenser pour pouvoir avoir une intimité épanouie et un élan sexuel qui revient à nouveau.

  • #Cécile Manchon

    Effectivement, en termes de compléments alimentaires qui soient vraiment totalement efficaces, je ne connais pas. C'est pour ça que ce n'est pas le sujet que j'ai abordé.

  • #Enora Teyssendier

    Oui. Non mais ça m'est arrivé d'avoir des femmes, les premières questions que je pose en situation c'est « Ok, pourquoi vous venez me voir ? Qu'est-ce que vous avez déjà fait par rapport à ça ? À quoi vous pensez ? » Et ils me disent « J'ai pris des trucs à la pharmacie, putain c'est vraiment de la merde quoi. » Puis elles ont perdu 30 balles et c'était pas de la merde, c'est juste que si en parallèle de ça, il n'y a pas un état des lieux de la santé. physique, de la fatigue, du sommeil, qu'au niveau de la relation, il y a rien qui change, ça ne peut pas produire des résultats différents. Ce serait utopique.

  • #Cécile Manchon

    J'aimerais préciser quand même avant qu'on termine, c'est que je pense que tous les deux, on a fait attention de ne pas genrer, de ne pas dire les femmes en parlant des problèmes de désir. Par contre, dans nos exemples, à chaque fois, ça a été des femmes. Mais il va de soi que les problèmes de désir, ça impacte aussi les hommes. Et que moi, j'en ai accompagné un certain nombre aussi.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, oui. Et à un moment donné, je parlais d'un couple qui vit avec une dysphorie du désir. Mais c'est vraiment ça. Du coup, comment on accompagne ? le partenaire qui a plus de désirs ou qui a un désir spontané à gérer ce truc-là pour pouvoir réassurer sa partenaire ou son partenaire vers quelque chose de plus serein. Mais moi, j'ai une consultation qui est composée à 65% de femmes qui viennent seules et le motif d'entrée en consultation, dans plus de la moitié des cas, c'est le trouble du désir, même si derrière, il y a plein de... causes différentes. C'est le truc qui travaille au niveau des femmes, au niveau féminin.

  • #Cécile Manchon

    ok bon on va s'arrêter là pour aujourd'hui on va s'arrêter là pour aujourd'hui c'était très chouette merci Nora merci à toi merci pour tous tes partages qui sont toujours très enrichissants et puis et puis j'imagine qu'on se reverra une prochaine fois il y a des chances Et en tout cas, pour les personnes qui nous écoutent, je vous dis à dans quelques jours.

  • #Enora Teyssendier

    Et à bientôt, salut !

  • #Cécile Manchon

    À bientôt !

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