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Psycho Sexo - clefs et outils pour accompagner la sexualité et lever les tabous

Accompagner les personnes trans* : guide pratique pour les professionnels de l’accompagnement avec Aline Alzetta Tatone

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44min |05/03/2025|

14

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Accompagner les personnes trans* : guide pratique pour les professionnels de l’accompagnement avec Aline Alzetta Tatone

44min |05/03/2025|

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Description

Dans cet épisode, j’ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta Tatone, Psycho Sexologue spécialisée dans l’accompagnement des personnes trans* et fondatrice de deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre.


Voici les sujets clés que nous explorons dans cet épisode :

  • Accueillir le questionnement sur l'identité de genre : Aline nous explique comment créer un espace exploratoire dans lequel la personne trans* peut exprimer ses doutes et interrogations sans jugement.

  • Les étapes du parcours de transition : De l’accompagnement psychologique à la transition médicale. En précisant bien que chaque transition est unique et ne nécessite pas nécessairement d'aller jusqu’à la chirurgie. Aline clarifie les différentes étapes qu’une personne trans peut traverser et comment les professionnels peuvent les soutenir tout en respectant le parcours unique de chacun.

  • Les enjeux émotionnels et sociaux

  • Les spécificités de l’accompagnement thérapeutique

  • L’auto-identification et le vocabulaire : Bien que ce soit un sujet vaste, nous abordons rapidement la question de la terminologie à utiliser dans l’accompagnement des personnes trans et la nécessité de respecter les termes choisis par la personne. Un épisode entier est consacré au lexique, vous le retrouverez ici.


Cet épisode est particulièrement pertinent pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension des transidentités, enrichir leur pratique en sexothérapie, et se préparer à accompagner les personnes trans* avec respect et bienveillance.


Vous retrouverez Aline sur :

Instagram @danslelitdesamessoeurs

Linkedin

Son site internet : www.sexcare-consulting.com

Pour prendre RDV avec elle ici


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📩 Dis-moi aussi quels sujets tu aimerais que j’aborde dans les prochains épisodes : en commentaire ou sur mes réseaux sociaux, ton avis compte !


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Me rejoindre sur instagram : @eipsho.enora

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de l'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotraumas et fondatrice de l'Eipsho, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour Aline !

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta-Tatone qui est psychosexologue. Elle a plein plein de casquettes donc aujourd'hui j'aime bien moi commencer par te présenter les personnes qui viennent. Donc Aline je vais te présenter. Tu es aussi auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et puis en fait, t'es thérapeute de couple et spécialisée vraiment dans la prise en charge des transidentités et ainsi que des questions LGBTQI.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc, on s'est rencontré à l'école de psychosexologie à Paris. Mais tu ne t'es pas arrêté là parce que t'as fait plein d'autres formations. Je ne vais peut-être pas tout citer, mais en tout cas, actuellement, tu es en master en santé mentale au Canada. Et dans ton engagement, tu as fondé deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre. Et une est devenue un centre d'expertise reconnu. C'est bien ça ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà. Appuie ! que je n'oublie pas quand même, tu es aussi intervenante à l'École internationale en psychosexologie holistique.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait, depuis peu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je crois que tu as dit l'essentiel qui me concerne au niveau de mon parcours professionnel. Après, ce que j'aime beaucoup ajouter en général, c'est que je ne suis pas une personne trans, donc je n'aurai jamais l'audace de... parler en leur nom ou à leur place. Et les échanges que je... Les éléments que je transmets, que ce soit dans mon livre ou que ce soit ici, ce sont des éléments, des expériences que j'ai acquises sur le terrain, avec les personnes concernées et surtout j'ai eu, je pense, je pense que c'est très important qu'on garde l'humilité de ne pas s'accaparer ces expériences et ces vécus. mais surtout de faire la place aux personnes concernées et de respecter ce qu'elles ont à nous dire. J'ai eu la chance d'en rencontrer suffisamment pour pouvoir acquérir toute cette expérience que je partage aujourd'hui avec toi et à toutes les personnes qui nous écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, d'ailleurs, je crois que je n'ai pas dit que le sujet de l'épisode aujourd'hui serait concernant la transidentité. Au vu de ta présentation, je crois que... Je crois que c'est bon, on a pu le deviner.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, effectivement. J'ai d'autres sujets, on peut parler d'autres sujets, mais celui-ci, c'est vrai qu'en plus, il me tient à cœur particulièrement. Donc, je me fais un grand plaisir d'en discuter avec toi.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Merci beaucoup, en tout cas. Donc, je vais commencer un petit peu par une première question. Vu que ce podcast, il est à destination plutôt des professionnels qui sont dans l'accompagnement au sens large, que ce soit social, soins, thérapeutiques. Donc, concrètement, si quelqu'un vient au rendez-vous et que cette personne dit qu'elle veut poser les choses sur la table, qu'elle se questionne sur son identité, comment est-ce que nous, en tant qu'accompagnants, on peut réagir ? Qu'est-ce qui est le mieux, le plus adapté ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je te remercie beaucoup pour cette question qui est une question hyper pertinente parce que souvent, les personnes concernées, quand elles arrivent déjà en accompagnement, elles ont souvent énormément regardé les réseaux sociaux, elles se sont déjà renseignées par elles-mêmes et puis elles arrivent dans l'idée d'être conseillées, d'être accueillies. Parfois aussi, elles arrivent avec la volonté qu'on leur dise « est-ce que je suis bien trans* ? parce que moi, je me pose des questions et j'ai des doutes sur mon genre, mais j'ai besoin que quelqu'un me dise si oui ou non, c'est effectivement ce que je ressens est légitime et ce que je ressens est des questionnements autour du genre.» Et là, je pense que c'est aussi très important que tous les professionnels, professionnels que nous sommes, on puisse remettre au centre la personne et lui dire, en fait, ces questions-là, elles sont parfaitement légitimes, elles ont parfaitement le droit d'exister et que l'existence de ces questions ne remet pas en question systématiquement le genre de la personne, mais simplement, ce sont des questions qui ont besoin d'être accueillies dans un environnement exploratoire. Et quand je dis exploratoire, c'est que cet environnement doit leur permettre d'avoir la place à l'exploration, certes, mais aussi aux doutes. Parce que le processus de questionnement qui aboutit, ça finalement, on s'en fiche un peu, s'il aboutit à une procédure de transition médicale, etc. Alors, effectivement, l'issue du... du processus de questionnement, du processus exploratoire, ce n'est pas quelque chose qui nous appartient, ce n'est pas quelque chose qui appartient aux professionnels. On n'a pas pour vocation de donner, disons, comment je pourrais dire ça plutôt ? Il faudra que tu coupes. D'inciter la personne à entamer une transition ou pas, mais c'est de lui permettre d'avoir cet espace de réflexion. dans lequel elle va pouvoir aussi émettre les doutes, puisque les doutes sont des éléments processuels au niveau réflexif. La personne va réfléchir, va avoir des doutes, et parmi ces doutes, va mobiliser sa réflexion sur ce qu'elle a envie d'entamer ou pas. Je pense que le processus ne doit pas se centrer sur une définition, comment se définir. Parce que si on cherche... à absolument demander à la personne de se définir, elle va simplement, probablement, reprendre des codes sociaux qui existent et dire « je suis née dans un corps d'homme et j'ai envie d'être une femme » ou « je suis une femme et je suis née dans un corps de cis. » Voilà. Et elle va reproduire finalement les codes qui sont sociaux. Le processus va surtout sur les effets et les changements qu'elle souhaite avoir. Qu'est-ce qui a besoin d'être ? changé dans la vie, dans le quotidien de cette personne ? Est-ce que c'est sa manière de se percevoir elle-même ? Est-ce que c'est la manière dont les gens l'aperçoivent ? Comment les gens la genrent ? Comment les gens interagissent avec ? Est-ce que les éléments de son corps, est-ce qu'il y a des éléments de son corps qu'elle aimerait voir disparaître ou d'autres qu'elle aimerait voir apparaître ? Et c'est plus, disons, sur ces questions de changement et de modification que c'est la façon des effets finalement que les questions sont importantes à avoir, plutôt qu'à une définition de son identité de genre, qui en plus, évidemment, peut évoluer.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu aurais des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport aux effets ?

  • #Enora Teyssendier

    Aux questions ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qu'on peut poser à la personne ? Oui, oui. Alors, tout simplement, de dire, eh bien, comment est-ce que, dans un idéal aussi, comment est-ce que vous aimeriez pouvoir vous habiller ? Comment est-ce que vous aimeriez... Qu'est-ce qui vous ferait plaisir de voir en vous levant le matin ? Alors, ça, c'est des choses assez basiques, mais on peut dire, la personne pourrait, par exemple, par expérience, dire, moi, j'aimerais me lever le matin et puis me regarder dans le miroir et puis raser ma barbe. Donc on voit que ce sont des effets que la personne projette sur son corps et qu'elle aimerait avoir. Ok, d'accord. Et qu'est-ce que ça dit de vous, cette barbe ? Qu'est-ce que ça vient finalement convoquer chez vous comme forme d'appartenance ou d'identité ? Et là, la personne processe en fait. Ah ben, est-ce que ça veut dire que j'appartiens au genre masculin ? Non, ça ne veut pas dire ça. Ça veut simplement dire que j'aime bien l'idée d'avoir une barbe. que j'aime visuellement l'idée de pouvoir avoir cette pilosité, le visage que ça me donne, la forme que ça me donne. Et en fait, on avance comme ça, petit à petit, avec des idées, des marqueurs, que ce soit de genre ou pas, sans jamais poser une identité dessus, sans jamais poser un genre sur les aspects corporels. On peut aussi avoir des personnes... qui disent « moi j'aimerais idéalement pouvoir me voir dans le miroir et avoir un torse plat » . Ok ! qu'est-ce que ça vient, qu'on peut cacher vous ce torse-là, qu'est-ce qui vous plaît là-dedans. Et finalement, on n'a pas besoin d'aller dans ces questions de genre, on n'a pas besoin de les identifier comme étant masculin ou féminin, c'est juste, ok, c'est quoi qui te plaît et qu'est-ce que ça te fait ?

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui, j'avais une question qui ne venait plus. Et concernant le fait de... comment on genre la personne. Personnellement, si quelqu'un vient en me disant qu'elle a des doutes ou que c'est le sujet qu'elle veut aborder, je vais lui demander comment est-ce qu'elle veut que je la genre. Qu'est-ce que t'en penses, toi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, je pense que quand la personne, elle vient et que d'emblée, elle pose cette question, qu'elle pose sur la table en disant, voilà, moi, je me questionne, j'aimerais... entamer un processus réflexif autour de mon genre, autour de mon identité, je pense que d'offrir la possibilité à la personne que l'espace, le cabinet, le cabinet de thérapie soit un espace exploratoire dans lequel elle peut changer, modifier à tout moment, va permettre d'explorer ce qui plaît ou ce qui ne plaît pas. Mais ça veut dire aussi que le ou la thérapeute va donner des indications. Ok, alors ici... Pour moi, si vous voulez changer de genre en plein milieu de la consultation, il n'y a aucun souci. Il faudra juste m'avertir, juste me dire, parce que moi, je vais respecter les pronoms, le nom, tout ça. Il n'y a aucun souci et que c'est bienvenu, même l'exploration par les différentes étapes, les différents genres. Il n'y a aucun souci. Mais j'ai besoin de votre collaboration. qu'on puisse explorer ça ensemble et que je ne fasse pas d'impair.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ton retour.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je t'en prie, mais je pense peut-être que je vais rajouter encore, Enora, si tu permets que d'être à l'écoute de la personne. C'est toujours les personnes qui se définissent. On n'est pas là pour les définir et on ne peut pas les définir et on ne doit pas les définir. Personne ne doit définir personne. Et les personnes concernées qui vont venir vont dire, eh bien, voilà, moi je suis aujourd'hui cette personne, demain je serai peut-être quelqu'un de l'autre, et c'est OK, ça fait partie du processus. Mais qu'on soit attentif et attentive aux mots que la personne choisit, c'est-à-dire qu'elle va utiliser des mots pour se caractériser, pour caractériser aussi des éléments de sa corporalité. Et ça, c'est très important de les écouter et de demander avant de nommer une partie. de son corps. On peut dire comment est-ce que vous appelez cette partie-là ? Alors, quand on n'a pas envie de désigner son propre corps à soi, on peut utiliser des petits dessins, des schémas pour dire eh bien voilà un corps, un lambda, et comment est-ce que vous appelez cette partie si on doit désigner par exemple l'abdomen ou les bras ou le visage, la barbe ou la génitalité, peu importe, et la personne va dire eh bien moi j'appelle ça comme ça. Et c'est ce mot, c'est ce... terme que nous on doit reprendre. On reprend parce que c'est celui que la personne a choisi, c'est comme ça qu'elle nomme son corps et on n'a pas à décider si, même si le corps, on va dire l'anatomie, la partie a un autre nom, eh bien on va respecter ça. Mais les personnes concernées sont hyper collaboratives. En général, elles savent que les thérapeutes, que la plupart des professionnels ne sont pas hyper renseignés sur la question, donc Donc, si le ou la professionnelle parle simplement de son inconfort et de ses limites et dit « j'ai besoin de collaboration, de votre collaboration pour comprendre comment vous vivez les choses et puis comment vous avez envie qu'on nomme les choses » , ça passera très facilement.

  • #Enora Teyssendier

    C'est bien que tu abordes ce sujet du vocabulaire. Ça fait écho à l'épisode qui est sorti. Dimanche dernier, le dernier épisode qui est un petit peu sur le vocabulaire justement dans ce domaine par rapport aux personnes trans notamment. Et c'est ce que je dis en fait, c'est que le vocabulaire, c'est important d'utiliser finalement celui que la personne utilise.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Totalement. la personne elle-même, elle sait comment elle a envie de se définir, à quel moment elle a envie de se définir d'une telle manière. Donc elle va pouvoir aussi... changer de définition comme nous aussi, dans les processus même de personnes cisgenres. On peut se marier, changer de nom, on peut changer plein de choses, et puis ça fait partie de la vie. Donc ces changements-là aussi interviennent dans le processus de questionnement ou de parcours de transition. Et on doit les accueillir tels qu'ils sont, sans impôts de nom et de définition. pour ne pas aussi enfermer la personne. En général, elles vont dire ce qui les concerne, comment les identifier.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a eu un petit bug audio, tu as dit, sans quoi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Sans les enfermer, peut-être, j'ai dit ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, merci. Est-ce que tu pourrais nous dire un petit peu plus qu'est-ce qui se passe pour les personnes trans ou en cheminement vers la transition dans leur vie quotidienne ? Qu'est-ce qu'elles vont devoir passer comme étape avant même du parcours médical ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, en principe, en tout cas en France, en Suisse, puisque moi je viens de Suisse, La plupart du temps, et au Canada aussi, au Québec aussi, dans la partie francophone, en général, ça passe par une sorte de certificat, puisque les prises en charge hormonales, médicales, chirurgicales, sont remboursées par les assurances. Donc, il faut être conforme aux assurances. Quand on est dans un système où il y a des assurances, il y a une conformité à avoir. En général, les premiers rendez-vous sont chez des psychologues ou psychiatres qui vont poser le diagnostic selon le document support, que ce soit SIM ou DSM, d'incongruence de genre ou dysphorie de genre. Et puis, à partir de ce moment-là, la personne va pouvoir, si elle le souhaite évidemment, entamer des procédures au niveau... hormonales. En général, c'est un peu les étapes, on va dire, classiques, bien qu'il n'y ait pas de cheminement classique, puisque chaque personne a un parcours qui est différent et chaque personne, je pense, doit avoir le parcours qui lui ressemble et qui lui fait du bien et qui est en adéquation avec elle-même. Mais en principe, c'est vrai que c'est à partir de là qu'il y a une hormonothérapie. Les assurances mettent beaucoup de vétos et c'est ça le... Le plus gros des problèmes, c'est que ce sont les assurances un peu qui décident du parcours. Ça veut dire qu'elles vont dire, oui, tant que vous n'avez pas, en tout cas pour la Suisse, tant que vous n'avez pas un an d'hormonothérapie, on ne va pas accepter le remboursement d'une mastectomie, par exemple. Tant que vous n'avez pas eu ça, on ne va pas rembourser. Donc ce qui impose aux personnes concernées non plus d'écouter leurs ressentis, ni de... ni d'explorer ce qui leur convient, mais elles entrent dans un parcours qui est le parcours, en tout cas en anglais c'est théorisé, de la narrative, la trans-narrative, qui va conditionner le discours des personnes, et elles savent très bien qu'est-ce qu'il faut dire à qui, comment il faut le dire, parce que si tel médecin... que ça ne s'est pas passé comme ça, il va refuser l'hormonothérapie, il va refuser la chirurgie, etc. Et ça, c'est quelque chose de dommage parce que tout ça est un peu instauré par les assurances et par leur procédure à elles.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, alors en France, il y a aussi le parcours public dans un hôpital, un service spécialisé, mais là, tu es obligé de faire la transition totale et du coup comme l'a imposé l'hôpital voilà l'hôpital,

  • #Aline Alzetta Tatone

    comme l'a imposé l'hôpital mais comme l'a très certainement aussi imposé avant les assurances, enfin comme elles l'ont très bien imposé j'imagine parce qu'il y a des questions toujours financières là derrière et puis il faut que ce soit un parcours après il y a aussi des questions de société il faut qu'un parcours réponde répondent à un genre. C'est facile de faire féminin-masculin, ça rentre dans la binarité, tout le monde est content. Ok, masculin-féminin, voilà, dans la binarité c'est une chose. Mais encore là, c'est dangereux. Parce que même les personnes qui répondraient, on va dire, à un parcours elles-mêmes, qui définiraient leur parcours comme binaire, toutes n'ont pas envie des mêmes chirurgies. Et on oblige des personnes à avoir recours à des chirurgies auxquelles elles ne penseraient pas et auxquelles elles n'ont pas envie. Ce qui est imposé et qui est, en fait, au final, qui pose des problèmes de regrets plus tard. Quand on nous impose une vaginose ou une phallo ou quelque chose comme ça, qui sont quand même des chirurgies extrêmement lourdes, extrêmement importantes, invasives et tout, et qui changent la vie littéralement, c'est quelque chose à ce qu'on n'est pas préparé, qu'on n'avait pas vraiment envie de ça, mais que le parcours oblige ça. Comment on fait ? Comment on fait ? Et pour répondre à quoi ? Parce que finalement, notre génitalité, à part les personnes avec qui on a une sexualité... Elles regardent personne et dans la rue et dans la vie, on n'y a pas recours comme ça. Donc c'est là qu'on voit qu'il y a aussi encore tout cet héritage, finalement, cet héritage du patriarcat aussi, mais d'être un homme, d'être une femme absolument dans la société, sinon on ne sait pas comment catégoriser la personne parce qu'il y a des questions de hiérarchie, de pouvoir. Et puis il y a surtout le fait que jusqu'en, il me semble, mais je ne voudrais pas dire de bêtises, qu'en France, jusqu'en 2013, sans faire erreur, mais vraiment si je me trompe, mais pas, les personnes pour changer leur genre sur les documents officiels devaient être, avoir un appareil reproducteur, enfin plus d'appareil reproducteur, et stériliser. Voilà. C'est hyper... violent non aujourd'hui c'est plus comme ça en tout cas oui mais il n'y a pas si longtemps donc moi je te dis 2013 mais je n'ai plus la date en tête mais je sais que c'est vraiment en tout cas c'est plus que 2000 ça c'est clair donc même plus que 2000 ça veut dire qu'il ya quand même que 25 ans même si c'était en l'an 2000 pile ce qui c'est quand même assez enfin, c'est contre le droit de l'homme, mais de retirer à une personne la possibilité d'enfanter si elle le souhaite, ou bien de l'obliger à avoir recours à des chirurgies génitales qui sont quand même très lourdes, pour pouvoir avoir un genre sur son passeport et tout, c'est quand même, pour moi, c'est une dictature. Oui,

  • #Enora Teyssendier

    la chirurgie, elle est très lourde, elle a des conséquences sur la suite. elle peut avoir des conséquences en tout cas. Je veux dire par exemple, une vaginoplastie, ça veut dire que comme quelqu'un qui a un vagin, une personne cis qui a un vagin, enfin une personne qui a un vagin tout court, pardon, le vagin s'auto-nettoie, en fait ce n'est pas le cas, ou pas toujours en tout cas, le cas quand on a une vaginoplastie. Et puis un pénis, l'opération... Est-ce qu'elle est toujours 100% efficace ? C'est quand même des sacrées opérations, que ce soit pendant l'opération, le après, c'est pas rien.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, c'est pas rien. Alors, pour les vaginoplasties, ce qu'il ne faut pas oublier surtout, c'est que les personnes qui vont avoir recours à une vaginoplastie, elles doivent, pendant longtemps, pendant des semaines, des mois même, à... et potentiellement toute la vie selon leur sexualité, mais faire des dilatations, parce que comme la membrane à l'intérieur peut se rétracter, se solidifier et tout, eh bien s'il n'y a pas de dilatation, il y a un vagin qui peut s'atrophier, et même se colmater, se fermer, et puis là, c'est beaucoup plus compliqué, ensuite, d'essayer de refaire un vagin. il y a déjà eu un vagin et qui s'est colmaté. Donc ça demande extrêmement de soins. Et c'est pour ça aussi que, je l'ai écrit d'ailleurs dans mon livre, que les personnes qui n'ont pas, qui ne souhaitent pas forcément avoir une sexualité pénétrative, la possibilité de faire une vulvoplastie peut être intéressante, dans le sens où il n'y a pas toutes ces... précautions avec les dilatations il n'y a pas tous ces soins qui sont imposés et après une vulvoplastie si la personne se rend compte qu'elle a quand même envie d'avoir une sexualité pénétrative et que ça l'intéresse d'avoir un vagin il y a toujours la possibilité d'en faire un mais c'est mieux d'y réfléchir avant et de dire ok je ne fais pas juste la vaginoplastie parce que c'est la seule opération qui existe et puis finalement moi le vagin ça ne m'intéresse pas, la pénétration ça ne m'intéresse pas mais je... Je prends le risque et prendre le risque de ne pas faire les soins adeptes et adéquats et d'avoir un vagin qui se colmate.

  • #Enora Teyssendier

    Je ne savais pas ça, c'est intéressant. Et quand même, ce que j'ai envie de dire, c'est que là, du coup, on s'est dirigé à parler de cette chirurgie-là qui, comme on l'a dit, en fait, finalement, ça, c'est ce qui est un peu dans la tête des gens. « Ah mais du coup, t'es une femme, mais alors t'as quoi entre les jambes ? » Mais en fait, déjà, ça largue à autre, on n'a pas besoin de savoir. Mais bref, c'est un peu ce à quoi on pense, mais finalement, les personnes trans ne vont pas toutes faire la chirurgie des parties génitales. Et donc, dans ce parcours-là, il y a quoi d'autre qui se fait ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors effectivement, la chirurgie génitale, elle est de loin pas faite par une majorité de personnes concernées, ça c'est clair. Après, il peut y avoir justement une augmentation mammaire ou une mastectomie ou une torsoplastie, on peut appeler ça torsoplastie, donc on enlève aussi la glande mammaire ainsi qu'un peu de graisse autour. ou alors l'augmentation mammaire, comme j'ai dit, il peut y avoir ce qu'on appelle des féminisations du visage, donc des chirurgies qui vont permettre à des personnes qui ont envie de féminiser leur visage d'adoucir les traits, par exemple au niveau de la mâchoire, au niveau de la pomme d'Adam, au niveau de l'arcade sourcière ou alors au niveau du scalp, c'est-à-dire l'avant des cheveux. Ça, ce sont des chirurgies, oui.

  • #Enora Teyssendier

    La pomme d'Adam, c'est possible de l'enlever ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors oui, c'est possible de la raboter. Ce n'est pas possible de l'enlever, c'est possible de la raboter. Sauf que malheureusement, parfois les chirurgiens ou chirurgiennes qui le font ne vont pas jusqu'au bout dans leur explication ou je ne sais pas. Mais c'est assez délicat comme opération dans le sens où s'il y a un rabote trop. Il y a un risque de perforation, donc il y a un risque de mort. Et puis parfois, les personnes sortent de chirurgie et voient que la pomme d'Adam est toujours apparente. Et on ne leur a pas forcément expliqué que si on ne peut pas faire plus, c'est parce qu'il y a un danger mortel. Et du coup, elles sortent aussi un peu parfois déçues de ce type d'opération. On peut faire aussi ce qu'on appelle des phonochirurgies. C'est quoi ? C'est des chirurgies pour rectifier la tension des cordes vocales. Parce que quand une personne a de la testostérone, elle va avoir, c'est un des effets, les cordes vocales qui vont se détendre. Et c'est ce qui donne des voix plus graves. Voilà, comme ça on baisse. Et puis, on ne peut pas les retendre comme ça. Ça ne se retend pas avec des oestrogènes. Non, ça se retrouve. ça ne se retend pas avec une prise d'hormones, il faut vraiment que ce soit un acte chirurgical. Sauf qu'en général, les phonochirurgies se font après être passées par l'orthophoniste ou l'ogopédiste pour apprendre à parler d'une autre manière, puisqu'on peut changer, sauf erreur, on change un peu la hauteur de la voix, mais on ne change pas vraiment le ton avec lequel on parle quand on fait une chirurgie. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent et qui se modifient par apprentissage avec logopédiste ou orthophoniste. Et les phones de chirurgie sont après.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, ok, parce que moi, j'avais juste l'info de l'orthophoniste. Logophoniste, je ne sais pas ce que c'est.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Logopédiste, c'est un peu... Oui, oui. En tout cas, en Suisse, on donne le nom aussi logopédiste, mais...

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Je savais pour l'orthophoniste, mais pas pour l'opération.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mais ce sont vraiment des opérations qui viennent uniquement une fois que l'apprentissage de la maîtrise de la voix se fait en amont et que les résultats ne sont pas se compter et qu'il y a des choses à faire au niveau des cordes vocales. À nouveau, la chirurgie, ce n'est pas un miracle. La phonochirurgie, il y a des personnes qui sont très déçues. Il y a des personnes pour qui ça fonctionne bien, mais ce n'est pas non plus la chirurgie miracle. Il faut savoir ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ce qui est souvent fait quand même, c'est l'hormonothérapie. Est-ce que ça, tu peux nous en parler ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'hormonothérapie, justement, si on fait le parcours plus classique et peut-être celui le plus imposé par les assurances, l'hormonothérapie va permettre à la personne de... modifié évidemment la sécrétion hormonale, enfin pas la sécrétion hormonale, mais en tout cas l'apport d'hormones masculinisantes ou féminisantes pour les personnes qui souhaitent des hormones féminisantes, donc des oestrogènes, et qui produisent naturellement de la testostérone, eh bien il va falloir neutraliser cette testostérone puisque la testostérone est quand même une hormone androgène très très forte. et sa production est tellement forte que les doses d'oestrogène données actuellement par les médecins endocrinologues, en général, ne suffit pas à surpasser la dose naturelle produite en testostérone. Donc là, il va falloir donner à l'époque, maintenant ça ne se fait plus, en tout cas, si ça se fait encore, ces médecins doivent vraiment revoir les standards, mais à l'époque... à l'époque, on donnait ce qu'on appelle l'endrocure. Et puis malheureusement, ça peut créer des méningiomes. Donc c'est quand même assez important et conséquent. Et actuellement, ce qui est préconisé, ce sont des bloqueurs, comme les bloqueurs de puberté. Donc c'est des mêmes substances qui vont être données à ces personnes pour bloquer la sécrétion naturelle de testostérone. Et puis en tout cas en Europe, les injections ne sont pas légalisées. Donc on ne va pas pouvoir injecter des oestrogènes, ce sera par gel, par patch, par pilule parfois, moins souvent mais en tout cas c'est plutôt par gel et par patch. Donc il faut savoir aussi que la plupart du temps ce n'est pas satisfaisant, en tout cas les personnes qui souhaitent avoir une féminisation. sont souvent assez déçues de l'efficacité des patchs ou des gels, puisque c'est souvent aussi des doses qu'on donne plutôt à des femmes cisgenres ménopausées. Ce ne sont pas tellement des dosages qui sont propices à une féminisation quand on part d'un corps qui a reçu de la testostérone. Pour contrebalancer tout ça, il faut des doses un peu plus importantes. et c'est pour ça, et ça il faut le savoir que énormément je pense qu'on peut aller jusqu'à 90% des femmes transgenres, en tout cas des personnes qui souhaitent se féminiser, s'automédiquent et s'injectent, donc c'est plutôt des injections d'oestrogènes et puis là elles ont aussi la progestérone parfois en pilule puisque ça a des effets aussi. Tous les médecins ne sont pas... enfin il n'y a pas de consensus autour de la progestérone et les effets. En tout cas tout ce qu'elle voit elle, toutes ces personnes, c'est plutôt avantageux et c'est pour ça qu'elle continue.

  • #Enora Teyssendier

    Ok et pour la masculinisation ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors là, on est dans la testostérone. Donc là, c'est beaucoup plus facile, c'est beaucoup plus simple puisque la testostérone est très très forte comme hormone. Donc même si on a toujours une sécrétion d'oestrogènes naturelles, les dosages de testostérone sont en général suffisants pour modifier la voix, pour faire des modifications sur la voix, comme je l'ai dit tout à l'heure, en détendant les cordes vocales, pour augmenter la pilosité. pour répartir différemment la masse graisseuse. Il y a des effets assez rapidement en général avec la testostérone. Et puis il y a aussi des parties dans la génitalité, clitoris ou d'iclite, qui vont grossir, qui vont grossir.

  • #Enora Teyssendier

    Pour que les personnes qui nous écoutent comprennent bien, pour être sûr qu'ils comprennent bien, c'est la partie externe du clitoris qui va grossir de quelques centimètres. C'est ça.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qui va grossir ? Oui, qui peut prendre pas mal de volume. En tout cas, la partie visible qu'on va voir, après au niveau interne, je ne sais pas, mais probablement qu'il y a aussi des changements puisque c'est toujours le même tissu. Et puis, ce qu'il faut savoir, c'est que ça peut être pas très agréable au départ. Ça peut piquer, démanger, être vraiment inconfortable d'avoir cette partie. là qui grossit comme ça et qui tout à coup ben voilà oui de double triple de volume ça peut être assez conséquent quand même est

  • #Enora Teyssendier

    ce que il ya autre chose qu'on oublie là auquel tu penses ben il ya plusieurs choses auxquelles comme ça moi je pense c'est que

  • #Aline Alzetta Tatone

    je pense qu'en tant que professionnel, on est amené à rencontrer énormément, énormément de personnes avec des thématiques différentes et que si la thématique des transidentités, des non-binarités nous intéresse, je pense qu'il faut avoir une certaine proactivité dans la recherche d'informations sur ces thématiques de ne surtout, surtout pas pas faire des personnes concernées, des pédagogues. Ça, c'est hyper important parce que il y a des personnes concernées qui vont être ravies de parler de leur parcours, qui vont être ravies d'échanger et d'informer les gens. Il y a des personnes comme ça qui le font. Souvent, elles s'engagent dans des associations, elles montent des associations aussi. Mais ces personnes-là, elles se visibilisent aussi pour pour promouvoir la visibilité trans. Mais le fait de penser systématiquement que la personne qui vient à son cabinet ou que la personne qu'on rencontre qui est une personne trans est une personne à qui on peut poser mille et une questions et faire de cette personne notre pédagogue, notre enseignant, ça c'est quelque chose de très lourd à porter. Beaucoup de personnes s'en plaignent puisque ça réduit aussi la condition de la personne juste à cette... particularité de sa vie, c'est-à-dire c'est une personne trans, ok, mais ce n'est pas qu'une personne trans, c'est la transition ou le parcours de transition ou la transidentité est une petite parcelle de sa vie puisqu'il y a beaucoup d'autres choses qui gravitent autour de la vie des gens de manière générale et des personnes trans aussi. Donc je pense que, en tout cas, mon conseil à moi c'est vraiment de s'approcher des associations puisque les associations sont là pour ça et puis... Elles sont les mieux informées, tout ce qui est au niveau administratif, procédural, tout ça, elles sont hyper bien renseignées. Et de s'approcher des associations en disant, voilà, moi je suis telle thérapeute, ça m'intéresse, j'ai envie de recevoir des personnes concernées, trans ou de la communauté queer, j'ai envie de le faire bien, avec bienveillance et en sécurité. Ça permet aussi d'avoir cette démarche, en fait, ce que je trouve bien, c'est cette démarche proactive. Ça nous intéresse, donc on fait quelque chose pour cette communauté. On n'est pas simplement, on reçoit cette communauté en se disant « oui, j'ai reçu une formation une fois d'une heure, deux heures, une demi-journée » . Ça ne suffit pas, ça ne suffit vraiment pas à comprendre tous les enjeux que vivent les personnes autour de leur parcours. Et les associations, ça permet aussi justement de faire un peu ce lien, de pouvoir répondre à des questions de professionnels, mais aussi de pouvoir connaître et rencontrer les professionnels qui sont intéressés par cette thématique, sans être juste sur un annuaire en disant « oui, alors la personne a dit qu'elle accueillait des personnes trans, oui, super, mais comment ? Qu'est-ce qu'elle fait ? Est-ce qu'elle applique, par exemple, l'approche trans ? » transaffirmative, est-ce qu'elle se forme, est-ce qu'elle fait de l'intervision, est-ce que, voilà, quels sont les retours ? Tout ça me semble vraiment important. Et de connaître le réseau, parce qu'on a des limites, tout le monde a des limites, et de pouvoir bien connaître le réseau trans, LGBT, queer de notre région, permet toujours d'avoir une orientation. auprès de personnes qu'on sait safe.

  • #Enora Teyssendier

    Pour ma part, ça a été compliqué d'avoir des échanges avec les assos quand je me suis installée. Par contre, ce que tu dis de contacter les assos, c'est justement ce que disait, j'ai déjà enregistré l'épisode de l'association Strangeland, de la Rochelle qui va sortir dans 15 jours et c'est exactement ce conseil qu'ils donnaient aussi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Les associations, c'est super précieux et puis il faut aussi qu'on les fasse vivre parce qu'elles ont aussi parfois du mal à... à se visibiliser, à recevoir toute la crédibilité, toute l'attention qu'elles auraient besoin d'avoir. Moi, j'en ai fondé deux, donc je sais tout à fait à quel point c'est hyper important qu'on les mette en avant. Et puis surtout, elles sont d'utilité publique, elles ont leur place. Et ça permet vraiment aussi aux personnes concernées de vivre en communauté, d'avoir une communauté, d'avoir du soutien, d'avoir aussi la possibilité d'expérimenter. C'est très chouette tout ce qui se passe. se passe au niveau communautaire dans les associations. Vraiment, il ne faut pas hésiter à s'en approcher et à les solliciter.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a un autre sujet que j'avais parlé d'aborder, mais je pense qu'on va le garder pour un autre épisode, parce que là, celui-ci est déjà un peu long. Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder ? Même si, comme on se l'était dit en amont, ce sujet est vaste, c'est difficile d'aborder tout dans un épisode de podcast. Donc, est-ce que tu as d'autres petites choses à rajouter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Écoute, je pense que comme toi, je pourrais en parler deux heures et deux heures. J'ai énormément de choses à te dire. Mais comme d'habitude, je me dis aussi, je ne parle pas à la place des gens. J'essaye juste d'apporter une voix. pour visibiliser les questions trans et surtout auprès des professionnels. Donc non, on peut faire autant de podcasts que tu veux. Moi, ça me va.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, ben merci beaucoup. Merci de te faire ce porte-parole et d'avoir toute cette humilité-là aussi que tu as. Merci pour toutes les infos que tu nous as transmises. Et puis, on va s'arrêter là pour cet épisode d'aujourd'hui, si c'est bon pour toi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Parfait, c'est très bien. Je te remercie beaucoup et je remercie toutes les personnes qui écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Yes, merci. Alors, je vous dis à dimanche pour un épisode sur le désir. Et justement, comme je le disais tout à l'heure, dans 15 jours, on se retrouve avec l'association Strangeland qui... qui propose de se retrouver avec la communauté queer autour de Deux-Las, à La Rochelle. Et cet épisode a lieu dans le cadre du Podcaston. C'est un événement qui met en avant les associations. Et cette asso, justement, propose des groupes de paroles pour les personnes trans aussi. Donc, je vous dis à bientôt. Merci de nous écouter et bonne f... Fin de journée, bonne soirée, en fonction de quand vous nous écoutez. Et voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous êtes encore là, c'est que vous l'avez écouté jusqu'au bout et ça me touche profondément. Ce podcast est dans ses débuts. C'est un projet qui me tient à cœur mais aussi qui prend du temps. Alors si ce contenu vous plaît et vous aide, il y a quelques petites choses que vous pouvez faire pour me soutenir et ça vous prendra seulement quelques minutes. C'est gratuit et ça fait toute la différence. partagez l'épisode autour de vous en me taguant si vous le souhaitez si c'est sur les réseaux sociaux laissez une note 5 étoiles et un commentaire sympa et vraiment c'est grâce à vous et à votre soutien que ce podcast pourra grandir et être dans les oreilles de plus de personnes et puis sinon abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes et aussi si vous avez des suggestions des idées de sujets ou si vous voulez simplement échanger n'hésitez pas à me le dire en commentaire ou sur les réseaux sociaux, je serai ravie de vous lire. En attendant le prochain épisode, prenez soin de vous et à très bientôt !

Description

Dans cet épisode, j’ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta Tatone, Psycho Sexologue spécialisée dans l’accompagnement des personnes trans* et fondatrice de deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre.


Voici les sujets clés que nous explorons dans cet épisode :

  • Accueillir le questionnement sur l'identité de genre : Aline nous explique comment créer un espace exploratoire dans lequel la personne trans* peut exprimer ses doutes et interrogations sans jugement.

  • Les étapes du parcours de transition : De l’accompagnement psychologique à la transition médicale. En précisant bien que chaque transition est unique et ne nécessite pas nécessairement d'aller jusqu’à la chirurgie. Aline clarifie les différentes étapes qu’une personne trans peut traverser et comment les professionnels peuvent les soutenir tout en respectant le parcours unique de chacun.

  • Les enjeux émotionnels et sociaux

  • Les spécificités de l’accompagnement thérapeutique

  • L’auto-identification et le vocabulaire : Bien que ce soit un sujet vaste, nous abordons rapidement la question de la terminologie à utiliser dans l’accompagnement des personnes trans et la nécessité de respecter les termes choisis par la personne. Un épisode entier est consacré au lexique, vous le retrouverez ici.


Cet épisode est particulièrement pertinent pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension des transidentités, enrichir leur pratique en sexothérapie, et se préparer à accompagner les personnes trans* avec respect et bienveillance.


Vous retrouverez Aline sur :

Instagram @danslelitdesamessoeurs

Linkedin

Son site internet : www.sexcare-consulting.com

Pour prendre RDV avec elle ici


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de l'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotraumas et fondatrice de l'Eipsho, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour Aline !

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta-Tatone qui est psychosexologue. Elle a plein plein de casquettes donc aujourd'hui j'aime bien moi commencer par te présenter les personnes qui viennent. Donc Aline je vais te présenter. Tu es aussi auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et puis en fait, t'es thérapeute de couple et spécialisée vraiment dans la prise en charge des transidentités et ainsi que des questions LGBTQI.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc, on s'est rencontré à l'école de psychosexologie à Paris. Mais tu ne t'es pas arrêté là parce que t'as fait plein d'autres formations. Je ne vais peut-être pas tout citer, mais en tout cas, actuellement, tu es en master en santé mentale au Canada. Et dans ton engagement, tu as fondé deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre. Et une est devenue un centre d'expertise reconnu. C'est bien ça ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà. Appuie ! que je n'oublie pas quand même, tu es aussi intervenante à l'École internationale en psychosexologie holistique.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait, depuis peu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je crois que tu as dit l'essentiel qui me concerne au niveau de mon parcours professionnel. Après, ce que j'aime beaucoup ajouter en général, c'est que je ne suis pas une personne trans, donc je n'aurai jamais l'audace de... parler en leur nom ou à leur place. Et les échanges que je... Les éléments que je transmets, que ce soit dans mon livre ou que ce soit ici, ce sont des éléments, des expériences que j'ai acquises sur le terrain, avec les personnes concernées et surtout j'ai eu, je pense, je pense que c'est très important qu'on garde l'humilité de ne pas s'accaparer ces expériences et ces vécus. mais surtout de faire la place aux personnes concernées et de respecter ce qu'elles ont à nous dire. J'ai eu la chance d'en rencontrer suffisamment pour pouvoir acquérir toute cette expérience que je partage aujourd'hui avec toi et à toutes les personnes qui nous écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, d'ailleurs, je crois que je n'ai pas dit que le sujet de l'épisode aujourd'hui serait concernant la transidentité. Au vu de ta présentation, je crois que... Je crois que c'est bon, on a pu le deviner.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, effectivement. J'ai d'autres sujets, on peut parler d'autres sujets, mais celui-ci, c'est vrai qu'en plus, il me tient à cœur particulièrement. Donc, je me fais un grand plaisir d'en discuter avec toi.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Merci beaucoup, en tout cas. Donc, je vais commencer un petit peu par une première question. Vu que ce podcast, il est à destination plutôt des professionnels qui sont dans l'accompagnement au sens large, que ce soit social, soins, thérapeutiques. Donc, concrètement, si quelqu'un vient au rendez-vous et que cette personne dit qu'elle veut poser les choses sur la table, qu'elle se questionne sur son identité, comment est-ce que nous, en tant qu'accompagnants, on peut réagir ? Qu'est-ce qui est le mieux, le plus adapté ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je te remercie beaucoup pour cette question qui est une question hyper pertinente parce que souvent, les personnes concernées, quand elles arrivent déjà en accompagnement, elles ont souvent énormément regardé les réseaux sociaux, elles se sont déjà renseignées par elles-mêmes et puis elles arrivent dans l'idée d'être conseillées, d'être accueillies. Parfois aussi, elles arrivent avec la volonté qu'on leur dise « est-ce que je suis bien trans* ? parce que moi, je me pose des questions et j'ai des doutes sur mon genre, mais j'ai besoin que quelqu'un me dise si oui ou non, c'est effectivement ce que je ressens est légitime et ce que je ressens est des questionnements autour du genre.» Et là, je pense que c'est aussi très important que tous les professionnels, professionnels que nous sommes, on puisse remettre au centre la personne et lui dire, en fait, ces questions-là, elles sont parfaitement légitimes, elles ont parfaitement le droit d'exister et que l'existence de ces questions ne remet pas en question systématiquement le genre de la personne, mais simplement, ce sont des questions qui ont besoin d'être accueillies dans un environnement exploratoire. Et quand je dis exploratoire, c'est que cet environnement doit leur permettre d'avoir la place à l'exploration, certes, mais aussi aux doutes. Parce que le processus de questionnement qui aboutit, ça finalement, on s'en fiche un peu, s'il aboutit à une procédure de transition médicale, etc. Alors, effectivement, l'issue du... du processus de questionnement, du processus exploratoire, ce n'est pas quelque chose qui nous appartient, ce n'est pas quelque chose qui appartient aux professionnels. On n'a pas pour vocation de donner, disons, comment je pourrais dire ça plutôt ? Il faudra que tu coupes. D'inciter la personne à entamer une transition ou pas, mais c'est de lui permettre d'avoir cet espace de réflexion. dans lequel elle va pouvoir aussi émettre les doutes, puisque les doutes sont des éléments processuels au niveau réflexif. La personne va réfléchir, va avoir des doutes, et parmi ces doutes, va mobiliser sa réflexion sur ce qu'elle a envie d'entamer ou pas. Je pense que le processus ne doit pas se centrer sur une définition, comment se définir. Parce que si on cherche... à absolument demander à la personne de se définir, elle va simplement, probablement, reprendre des codes sociaux qui existent et dire « je suis née dans un corps d'homme et j'ai envie d'être une femme » ou « je suis une femme et je suis née dans un corps de cis. » Voilà. Et elle va reproduire finalement les codes qui sont sociaux. Le processus va surtout sur les effets et les changements qu'elle souhaite avoir. Qu'est-ce qui a besoin d'être ? changé dans la vie, dans le quotidien de cette personne ? Est-ce que c'est sa manière de se percevoir elle-même ? Est-ce que c'est la manière dont les gens l'aperçoivent ? Comment les gens la genrent ? Comment les gens interagissent avec ? Est-ce que les éléments de son corps, est-ce qu'il y a des éléments de son corps qu'elle aimerait voir disparaître ou d'autres qu'elle aimerait voir apparaître ? Et c'est plus, disons, sur ces questions de changement et de modification que c'est la façon des effets finalement que les questions sont importantes à avoir, plutôt qu'à une définition de son identité de genre, qui en plus, évidemment, peut évoluer.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu aurais des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport aux effets ?

  • #Enora Teyssendier

    Aux questions ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qu'on peut poser à la personne ? Oui, oui. Alors, tout simplement, de dire, eh bien, comment est-ce que, dans un idéal aussi, comment est-ce que vous aimeriez pouvoir vous habiller ? Comment est-ce que vous aimeriez... Qu'est-ce qui vous ferait plaisir de voir en vous levant le matin ? Alors, ça, c'est des choses assez basiques, mais on peut dire, la personne pourrait, par exemple, par expérience, dire, moi, j'aimerais me lever le matin et puis me regarder dans le miroir et puis raser ma barbe. Donc on voit que ce sont des effets que la personne projette sur son corps et qu'elle aimerait avoir. Ok, d'accord. Et qu'est-ce que ça dit de vous, cette barbe ? Qu'est-ce que ça vient finalement convoquer chez vous comme forme d'appartenance ou d'identité ? Et là, la personne processe en fait. Ah ben, est-ce que ça veut dire que j'appartiens au genre masculin ? Non, ça ne veut pas dire ça. Ça veut simplement dire que j'aime bien l'idée d'avoir une barbe. que j'aime visuellement l'idée de pouvoir avoir cette pilosité, le visage que ça me donne, la forme que ça me donne. Et en fait, on avance comme ça, petit à petit, avec des idées, des marqueurs, que ce soit de genre ou pas, sans jamais poser une identité dessus, sans jamais poser un genre sur les aspects corporels. On peut aussi avoir des personnes... qui disent « moi j'aimerais idéalement pouvoir me voir dans le miroir et avoir un torse plat » . Ok ! qu'est-ce que ça vient, qu'on peut cacher vous ce torse-là, qu'est-ce qui vous plaît là-dedans. Et finalement, on n'a pas besoin d'aller dans ces questions de genre, on n'a pas besoin de les identifier comme étant masculin ou féminin, c'est juste, ok, c'est quoi qui te plaît et qu'est-ce que ça te fait ?

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui, j'avais une question qui ne venait plus. Et concernant le fait de... comment on genre la personne. Personnellement, si quelqu'un vient en me disant qu'elle a des doutes ou que c'est le sujet qu'elle veut aborder, je vais lui demander comment est-ce qu'elle veut que je la genre. Qu'est-ce que t'en penses, toi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, je pense que quand la personne, elle vient et que d'emblée, elle pose cette question, qu'elle pose sur la table en disant, voilà, moi, je me questionne, j'aimerais... entamer un processus réflexif autour de mon genre, autour de mon identité, je pense que d'offrir la possibilité à la personne que l'espace, le cabinet, le cabinet de thérapie soit un espace exploratoire dans lequel elle peut changer, modifier à tout moment, va permettre d'explorer ce qui plaît ou ce qui ne plaît pas. Mais ça veut dire aussi que le ou la thérapeute va donner des indications. Ok, alors ici... Pour moi, si vous voulez changer de genre en plein milieu de la consultation, il n'y a aucun souci. Il faudra juste m'avertir, juste me dire, parce que moi, je vais respecter les pronoms, le nom, tout ça. Il n'y a aucun souci et que c'est bienvenu, même l'exploration par les différentes étapes, les différents genres. Il n'y a aucun souci. Mais j'ai besoin de votre collaboration. qu'on puisse explorer ça ensemble et que je ne fasse pas d'impair.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ton retour.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je t'en prie, mais je pense peut-être que je vais rajouter encore, Enora, si tu permets que d'être à l'écoute de la personne. C'est toujours les personnes qui se définissent. On n'est pas là pour les définir et on ne peut pas les définir et on ne doit pas les définir. Personne ne doit définir personne. Et les personnes concernées qui vont venir vont dire, eh bien, voilà, moi je suis aujourd'hui cette personne, demain je serai peut-être quelqu'un de l'autre, et c'est OK, ça fait partie du processus. Mais qu'on soit attentif et attentive aux mots que la personne choisit, c'est-à-dire qu'elle va utiliser des mots pour se caractériser, pour caractériser aussi des éléments de sa corporalité. Et ça, c'est très important de les écouter et de demander avant de nommer une partie. de son corps. On peut dire comment est-ce que vous appelez cette partie-là ? Alors, quand on n'a pas envie de désigner son propre corps à soi, on peut utiliser des petits dessins, des schémas pour dire eh bien voilà un corps, un lambda, et comment est-ce que vous appelez cette partie si on doit désigner par exemple l'abdomen ou les bras ou le visage, la barbe ou la génitalité, peu importe, et la personne va dire eh bien moi j'appelle ça comme ça. Et c'est ce mot, c'est ce... terme que nous on doit reprendre. On reprend parce que c'est celui que la personne a choisi, c'est comme ça qu'elle nomme son corps et on n'a pas à décider si, même si le corps, on va dire l'anatomie, la partie a un autre nom, eh bien on va respecter ça. Mais les personnes concernées sont hyper collaboratives. En général, elles savent que les thérapeutes, que la plupart des professionnels ne sont pas hyper renseignés sur la question, donc Donc, si le ou la professionnelle parle simplement de son inconfort et de ses limites et dit « j'ai besoin de collaboration, de votre collaboration pour comprendre comment vous vivez les choses et puis comment vous avez envie qu'on nomme les choses » , ça passera très facilement.

  • #Enora Teyssendier

    C'est bien que tu abordes ce sujet du vocabulaire. Ça fait écho à l'épisode qui est sorti. Dimanche dernier, le dernier épisode qui est un petit peu sur le vocabulaire justement dans ce domaine par rapport aux personnes trans notamment. Et c'est ce que je dis en fait, c'est que le vocabulaire, c'est important d'utiliser finalement celui que la personne utilise.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Totalement. la personne elle-même, elle sait comment elle a envie de se définir, à quel moment elle a envie de se définir d'une telle manière. Donc elle va pouvoir aussi... changer de définition comme nous aussi, dans les processus même de personnes cisgenres. On peut se marier, changer de nom, on peut changer plein de choses, et puis ça fait partie de la vie. Donc ces changements-là aussi interviennent dans le processus de questionnement ou de parcours de transition. Et on doit les accueillir tels qu'ils sont, sans impôts de nom et de définition. pour ne pas aussi enfermer la personne. En général, elles vont dire ce qui les concerne, comment les identifier.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a eu un petit bug audio, tu as dit, sans quoi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Sans les enfermer, peut-être, j'ai dit ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, merci. Est-ce que tu pourrais nous dire un petit peu plus qu'est-ce qui se passe pour les personnes trans ou en cheminement vers la transition dans leur vie quotidienne ? Qu'est-ce qu'elles vont devoir passer comme étape avant même du parcours médical ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, en principe, en tout cas en France, en Suisse, puisque moi je viens de Suisse, La plupart du temps, et au Canada aussi, au Québec aussi, dans la partie francophone, en général, ça passe par une sorte de certificat, puisque les prises en charge hormonales, médicales, chirurgicales, sont remboursées par les assurances. Donc, il faut être conforme aux assurances. Quand on est dans un système où il y a des assurances, il y a une conformité à avoir. En général, les premiers rendez-vous sont chez des psychologues ou psychiatres qui vont poser le diagnostic selon le document support, que ce soit SIM ou DSM, d'incongruence de genre ou dysphorie de genre. Et puis, à partir de ce moment-là, la personne va pouvoir, si elle le souhaite évidemment, entamer des procédures au niveau... hormonales. En général, c'est un peu les étapes, on va dire, classiques, bien qu'il n'y ait pas de cheminement classique, puisque chaque personne a un parcours qui est différent et chaque personne, je pense, doit avoir le parcours qui lui ressemble et qui lui fait du bien et qui est en adéquation avec elle-même. Mais en principe, c'est vrai que c'est à partir de là qu'il y a une hormonothérapie. Les assurances mettent beaucoup de vétos et c'est ça le... Le plus gros des problèmes, c'est que ce sont les assurances un peu qui décident du parcours. Ça veut dire qu'elles vont dire, oui, tant que vous n'avez pas, en tout cas pour la Suisse, tant que vous n'avez pas un an d'hormonothérapie, on ne va pas accepter le remboursement d'une mastectomie, par exemple. Tant que vous n'avez pas eu ça, on ne va pas rembourser. Donc ce qui impose aux personnes concernées non plus d'écouter leurs ressentis, ni de... ni d'explorer ce qui leur convient, mais elles entrent dans un parcours qui est le parcours, en tout cas en anglais c'est théorisé, de la narrative, la trans-narrative, qui va conditionner le discours des personnes, et elles savent très bien qu'est-ce qu'il faut dire à qui, comment il faut le dire, parce que si tel médecin... que ça ne s'est pas passé comme ça, il va refuser l'hormonothérapie, il va refuser la chirurgie, etc. Et ça, c'est quelque chose de dommage parce que tout ça est un peu instauré par les assurances et par leur procédure à elles.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, alors en France, il y a aussi le parcours public dans un hôpital, un service spécialisé, mais là, tu es obligé de faire la transition totale et du coup comme l'a imposé l'hôpital voilà l'hôpital,

  • #Aline Alzetta Tatone

    comme l'a imposé l'hôpital mais comme l'a très certainement aussi imposé avant les assurances, enfin comme elles l'ont très bien imposé j'imagine parce qu'il y a des questions toujours financières là derrière et puis il faut que ce soit un parcours après il y a aussi des questions de société il faut qu'un parcours réponde répondent à un genre. C'est facile de faire féminin-masculin, ça rentre dans la binarité, tout le monde est content. Ok, masculin-féminin, voilà, dans la binarité c'est une chose. Mais encore là, c'est dangereux. Parce que même les personnes qui répondraient, on va dire, à un parcours elles-mêmes, qui définiraient leur parcours comme binaire, toutes n'ont pas envie des mêmes chirurgies. Et on oblige des personnes à avoir recours à des chirurgies auxquelles elles ne penseraient pas et auxquelles elles n'ont pas envie. Ce qui est imposé et qui est, en fait, au final, qui pose des problèmes de regrets plus tard. Quand on nous impose une vaginose ou une phallo ou quelque chose comme ça, qui sont quand même des chirurgies extrêmement lourdes, extrêmement importantes, invasives et tout, et qui changent la vie littéralement, c'est quelque chose à ce qu'on n'est pas préparé, qu'on n'avait pas vraiment envie de ça, mais que le parcours oblige ça. Comment on fait ? Comment on fait ? Et pour répondre à quoi ? Parce que finalement, notre génitalité, à part les personnes avec qui on a une sexualité... Elles regardent personne et dans la rue et dans la vie, on n'y a pas recours comme ça. Donc c'est là qu'on voit qu'il y a aussi encore tout cet héritage, finalement, cet héritage du patriarcat aussi, mais d'être un homme, d'être une femme absolument dans la société, sinon on ne sait pas comment catégoriser la personne parce qu'il y a des questions de hiérarchie, de pouvoir. Et puis il y a surtout le fait que jusqu'en, il me semble, mais je ne voudrais pas dire de bêtises, qu'en France, jusqu'en 2013, sans faire erreur, mais vraiment si je me trompe, mais pas, les personnes pour changer leur genre sur les documents officiels devaient être, avoir un appareil reproducteur, enfin plus d'appareil reproducteur, et stériliser. Voilà. C'est hyper... violent non aujourd'hui c'est plus comme ça en tout cas oui mais il n'y a pas si longtemps donc moi je te dis 2013 mais je n'ai plus la date en tête mais je sais que c'est vraiment en tout cas c'est plus que 2000 ça c'est clair donc même plus que 2000 ça veut dire qu'il ya quand même que 25 ans même si c'était en l'an 2000 pile ce qui c'est quand même assez enfin, c'est contre le droit de l'homme, mais de retirer à une personne la possibilité d'enfanter si elle le souhaite, ou bien de l'obliger à avoir recours à des chirurgies génitales qui sont quand même très lourdes, pour pouvoir avoir un genre sur son passeport et tout, c'est quand même, pour moi, c'est une dictature. Oui,

  • #Enora Teyssendier

    la chirurgie, elle est très lourde, elle a des conséquences sur la suite. elle peut avoir des conséquences en tout cas. Je veux dire par exemple, une vaginoplastie, ça veut dire que comme quelqu'un qui a un vagin, une personne cis qui a un vagin, enfin une personne qui a un vagin tout court, pardon, le vagin s'auto-nettoie, en fait ce n'est pas le cas, ou pas toujours en tout cas, le cas quand on a une vaginoplastie. Et puis un pénis, l'opération... Est-ce qu'elle est toujours 100% efficace ? C'est quand même des sacrées opérations, que ce soit pendant l'opération, le après, c'est pas rien.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, c'est pas rien. Alors, pour les vaginoplasties, ce qu'il ne faut pas oublier surtout, c'est que les personnes qui vont avoir recours à une vaginoplastie, elles doivent, pendant longtemps, pendant des semaines, des mois même, à... et potentiellement toute la vie selon leur sexualité, mais faire des dilatations, parce que comme la membrane à l'intérieur peut se rétracter, se solidifier et tout, eh bien s'il n'y a pas de dilatation, il y a un vagin qui peut s'atrophier, et même se colmater, se fermer, et puis là, c'est beaucoup plus compliqué, ensuite, d'essayer de refaire un vagin. il y a déjà eu un vagin et qui s'est colmaté. Donc ça demande extrêmement de soins. Et c'est pour ça aussi que, je l'ai écrit d'ailleurs dans mon livre, que les personnes qui n'ont pas, qui ne souhaitent pas forcément avoir une sexualité pénétrative, la possibilité de faire une vulvoplastie peut être intéressante, dans le sens où il n'y a pas toutes ces... précautions avec les dilatations il n'y a pas tous ces soins qui sont imposés et après une vulvoplastie si la personne se rend compte qu'elle a quand même envie d'avoir une sexualité pénétrative et que ça l'intéresse d'avoir un vagin il y a toujours la possibilité d'en faire un mais c'est mieux d'y réfléchir avant et de dire ok je ne fais pas juste la vaginoplastie parce que c'est la seule opération qui existe et puis finalement moi le vagin ça ne m'intéresse pas, la pénétration ça ne m'intéresse pas mais je... Je prends le risque et prendre le risque de ne pas faire les soins adeptes et adéquats et d'avoir un vagin qui se colmate.

  • #Enora Teyssendier

    Je ne savais pas ça, c'est intéressant. Et quand même, ce que j'ai envie de dire, c'est que là, du coup, on s'est dirigé à parler de cette chirurgie-là qui, comme on l'a dit, en fait, finalement, ça, c'est ce qui est un peu dans la tête des gens. « Ah mais du coup, t'es une femme, mais alors t'as quoi entre les jambes ? » Mais en fait, déjà, ça largue à autre, on n'a pas besoin de savoir. Mais bref, c'est un peu ce à quoi on pense, mais finalement, les personnes trans ne vont pas toutes faire la chirurgie des parties génitales. Et donc, dans ce parcours-là, il y a quoi d'autre qui se fait ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors effectivement, la chirurgie génitale, elle est de loin pas faite par une majorité de personnes concernées, ça c'est clair. Après, il peut y avoir justement une augmentation mammaire ou une mastectomie ou une torsoplastie, on peut appeler ça torsoplastie, donc on enlève aussi la glande mammaire ainsi qu'un peu de graisse autour. ou alors l'augmentation mammaire, comme j'ai dit, il peut y avoir ce qu'on appelle des féminisations du visage, donc des chirurgies qui vont permettre à des personnes qui ont envie de féminiser leur visage d'adoucir les traits, par exemple au niveau de la mâchoire, au niveau de la pomme d'Adam, au niveau de l'arcade sourcière ou alors au niveau du scalp, c'est-à-dire l'avant des cheveux. Ça, ce sont des chirurgies, oui.

  • #Enora Teyssendier

    La pomme d'Adam, c'est possible de l'enlever ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors oui, c'est possible de la raboter. Ce n'est pas possible de l'enlever, c'est possible de la raboter. Sauf que malheureusement, parfois les chirurgiens ou chirurgiennes qui le font ne vont pas jusqu'au bout dans leur explication ou je ne sais pas. Mais c'est assez délicat comme opération dans le sens où s'il y a un rabote trop. Il y a un risque de perforation, donc il y a un risque de mort. Et puis parfois, les personnes sortent de chirurgie et voient que la pomme d'Adam est toujours apparente. Et on ne leur a pas forcément expliqué que si on ne peut pas faire plus, c'est parce qu'il y a un danger mortel. Et du coup, elles sortent aussi un peu parfois déçues de ce type d'opération. On peut faire aussi ce qu'on appelle des phonochirurgies. C'est quoi ? C'est des chirurgies pour rectifier la tension des cordes vocales. Parce que quand une personne a de la testostérone, elle va avoir, c'est un des effets, les cordes vocales qui vont se détendre. Et c'est ce qui donne des voix plus graves. Voilà, comme ça on baisse. Et puis, on ne peut pas les retendre comme ça. Ça ne se retend pas avec des oestrogènes. Non, ça se retrouve. ça ne se retend pas avec une prise d'hormones, il faut vraiment que ce soit un acte chirurgical. Sauf qu'en général, les phonochirurgies se font après être passées par l'orthophoniste ou l'ogopédiste pour apprendre à parler d'une autre manière, puisqu'on peut changer, sauf erreur, on change un peu la hauteur de la voix, mais on ne change pas vraiment le ton avec lequel on parle quand on fait une chirurgie. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent et qui se modifient par apprentissage avec logopédiste ou orthophoniste. Et les phones de chirurgie sont après.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, ok, parce que moi, j'avais juste l'info de l'orthophoniste. Logophoniste, je ne sais pas ce que c'est.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Logopédiste, c'est un peu... Oui, oui. En tout cas, en Suisse, on donne le nom aussi logopédiste, mais...

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Je savais pour l'orthophoniste, mais pas pour l'opération.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mais ce sont vraiment des opérations qui viennent uniquement une fois que l'apprentissage de la maîtrise de la voix se fait en amont et que les résultats ne sont pas se compter et qu'il y a des choses à faire au niveau des cordes vocales. À nouveau, la chirurgie, ce n'est pas un miracle. La phonochirurgie, il y a des personnes qui sont très déçues. Il y a des personnes pour qui ça fonctionne bien, mais ce n'est pas non plus la chirurgie miracle. Il faut savoir ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ce qui est souvent fait quand même, c'est l'hormonothérapie. Est-ce que ça, tu peux nous en parler ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'hormonothérapie, justement, si on fait le parcours plus classique et peut-être celui le plus imposé par les assurances, l'hormonothérapie va permettre à la personne de... modifié évidemment la sécrétion hormonale, enfin pas la sécrétion hormonale, mais en tout cas l'apport d'hormones masculinisantes ou féminisantes pour les personnes qui souhaitent des hormones féminisantes, donc des oestrogènes, et qui produisent naturellement de la testostérone, eh bien il va falloir neutraliser cette testostérone puisque la testostérone est quand même une hormone androgène très très forte. et sa production est tellement forte que les doses d'oestrogène données actuellement par les médecins endocrinologues, en général, ne suffit pas à surpasser la dose naturelle produite en testostérone. Donc là, il va falloir donner à l'époque, maintenant ça ne se fait plus, en tout cas, si ça se fait encore, ces médecins doivent vraiment revoir les standards, mais à l'époque... à l'époque, on donnait ce qu'on appelle l'endrocure. Et puis malheureusement, ça peut créer des méningiomes. Donc c'est quand même assez important et conséquent. Et actuellement, ce qui est préconisé, ce sont des bloqueurs, comme les bloqueurs de puberté. Donc c'est des mêmes substances qui vont être données à ces personnes pour bloquer la sécrétion naturelle de testostérone. Et puis en tout cas en Europe, les injections ne sont pas légalisées. Donc on ne va pas pouvoir injecter des oestrogènes, ce sera par gel, par patch, par pilule parfois, moins souvent mais en tout cas c'est plutôt par gel et par patch. Donc il faut savoir aussi que la plupart du temps ce n'est pas satisfaisant, en tout cas les personnes qui souhaitent avoir une féminisation. sont souvent assez déçues de l'efficacité des patchs ou des gels, puisque c'est souvent aussi des doses qu'on donne plutôt à des femmes cisgenres ménopausées. Ce ne sont pas tellement des dosages qui sont propices à une féminisation quand on part d'un corps qui a reçu de la testostérone. Pour contrebalancer tout ça, il faut des doses un peu plus importantes. et c'est pour ça, et ça il faut le savoir que énormément je pense qu'on peut aller jusqu'à 90% des femmes transgenres, en tout cas des personnes qui souhaitent se féminiser, s'automédiquent et s'injectent, donc c'est plutôt des injections d'oestrogènes et puis là elles ont aussi la progestérone parfois en pilule puisque ça a des effets aussi. Tous les médecins ne sont pas... enfin il n'y a pas de consensus autour de la progestérone et les effets. En tout cas tout ce qu'elle voit elle, toutes ces personnes, c'est plutôt avantageux et c'est pour ça qu'elle continue.

  • #Enora Teyssendier

    Ok et pour la masculinisation ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors là, on est dans la testostérone. Donc là, c'est beaucoup plus facile, c'est beaucoup plus simple puisque la testostérone est très très forte comme hormone. Donc même si on a toujours une sécrétion d'oestrogènes naturelles, les dosages de testostérone sont en général suffisants pour modifier la voix, pour faire des modifications sur la voix, comme je l'ai dit tout à l'heure, en détendant les cordes vocales, pour augmenter la pilosité. pour répartir différemment la masse graisseuse. Il y a des effets assez rapidement en général avec la testostérone. Et puis il y a aussi des parties dans la génitalité, clitoris ou d'iclite, qui vont grossir, qui vont grossir.

  • #Enora Teyssendier

    Pour que les personnes qui nous écoutent comprennent bien, pour être sûr qu'ils comprennent bien, c'est la partie externe du clitoris qui va grossir de quelques centimètres. C'est ça.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qui va grossir ? Oui, qui peut prendre pas mal de volume. En tout cas, la partie visible qu'on va voir, après au niveau interne, je ne sais pas, mais probablement qu'il y a aussi des changements puisque c'est toujours le même tissu. Et puis, ce qu'il faut savoir, c'est que ça peut être pas très agréable au départ. Ça peut piquer, démanger, être vraiment inconfortable d'avoir cette partie. là qui grossit comme ça et qui tout à coup ben voilà oui de double triple de volume ça peut être assez conséquent quand même est

  • #Enora Teyssendier

    ce que il ya autre chose qu'on oublie là auquel tu penses ben il ya plusieurs choses auxquelles comme ça moi je pense c'est que

  • #Aline Alzetta Tatone

    je pense qu'en tant que professionnel, on est amené à rencontrer énormément, énormément de personnes avec des thématiques différentes et que si la thématique des transidentités, des non-binarités nous intéresse, je pense qu'il faut avoir une certaine proactivité dans la recherche d'informations sur ces thématiques de ne surtout, surtout pas pas faire des personnes concernées, des pédagogues. Ça, c'est hyper important parce que il y a des personnes concernées qui vont être ravies de parler de leur parcours, qui vont être ravies d'échanger et d'informer les gens. Il y a des personnes comme ça qui le font. Souvent, elles s'engagent dans des associations, elles montent des associations aussi. Mais ces personnes-là, elles se visibilisent aussi pour pour promouvoir la visibilité trans. Mais le fait de penser systématiquement que la personne qui vient à son cabinet ou que la personne qu'on rencontre qui est une personne trans est une personne à qui on peut poser mille et une questions et faire de cette personne notre pédagogue, notre enseignant, ça c'est quelque chose de très lourd à porter. Beaucoup de personnes s'en plaignent puisque ça réduit aussi la condition de la personne juste à cette... particularité de sa vie, c'est-à-dire c'est une personne trans, ok, mais ce n'est pas qu'une personne trans, c'est la transition ou le parcours de transition ou la transidentité est une petite parcelle de sa vie puisqu'il y a beaucoup d'autres choses qui gravitent autour de la vie des gens de manière générale et des personnes trans aussi. Donc je pense que, en tout cas, mon conseil à moi c'est vraiment de s'approcher des associations puisque les associations sont là pour ça et puis... Elles sont les mieux informées, tout ce qui est au niveau administratif, procédural, tout ça, elles sont hyper bien renseignées. Et de s'approcher des associations en disant, voilà, moi je suis telle thérapeute, ça m'intéresse, j'ai envie de recevoir des personnes concernées, trans ou de la communauté queer, j'ai envie de le faire bien, avec bienveillance et en sécurité. Ça permet aussi d'avoir cette démarche, en fait, ce que je trouve bien, c'est cette démarche proactive. Ça nous intéresse, donc on fait quelque chose pour cette communauté. On n'est pas simplement, on reçoit cette communauté en se disant « oui, j'ai reçu une formation une fois d'une heure, deux heures, une demi-journée » . Ça ne suffit pas, ça ne suffit vraiment pas à comprendre tous les enjeux que vivent les personnes autour de leur parcours. Et les associations, ça permet aussi justement de faire un peu ce lien, de pouvoir répondre à des questions de professionnels, mais aussi de pouvoir connaître et rencontrer les professionnels qui sont intéressés par cette thématique, sans être juste sur un annuaire en disant « oui, alors la personne a dit qu'elle accueillait des personnes trans, oui, super, mais comment ? Qu'est-ce qu'elle fait ? Est-ce qu'elle applique, par exemple, l'approche trans ? » transaffirmative, est-ce qu'elle se forme, est-ce qu'elle fait de l'intervision, est-ce que, voilà, quels sont les retours ? Tout ça me semble vraiment important. Et de connaître le réseau, parce qu'on a des limites, tout le monde a des limites, et de pouvoir bien connaître le réseau trans, LGBT, queer de notre région, permet toujours d'avoir une orientation. auprès de personnes qu'on sait safe.

  • #Enora Teyssendier

    Pour ma part, ça a été compliqué d'avoir des échanges avec les assos quand je me suis installée. Par contre, ce que tu dis de contacter les assos, c'est justement ce que disait, j'ai déjà enregistré l'épisode de l'association Strangeland, de la Rochelle qui va sortir dans 15 jours et c'est exactement ce conseil qu'ils donnaient aussi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Les associations, c'est super précieux et puis il faut aussi qu'on les fasse vivre parce qu'elles ont aussi parfois du mal à... à se visibiliser, à recevoir toute la crédibilité, toute l'attention qu'elles auraient besoin d'avoir. Moi, j'en ai fondé deux, donc je sais tout à fait à quel point c'est hyper important qu'on les mette en avant. Et puis surtout, elles sont d'utilité publique, elles ont leur place. Et ça permet vraiment aussi aux personnes concernées de vivre en communauté, d'avoir une communauté, d'avoir du soutien, d'avoir aussi la possibilité d'expérimenter. C'est très chouette tout ce qui se passe. se passe au niveau communautaire dans les associations. Vraiment, il ne faut pas hésiter à s'en approcher et à les solliciter.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a un autre sujet que j'avais parlé d'aborder, mais je pense qu'on va le garder pour un autre épisode, parce que là, celui-ci est déjà un peu long. Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder ? Même si, comme on se l'était dit en amont, ce sujet est vaste, c'est difficile d'aborder tout dans un épisode de podcast. Donc, est-ce que tu as d'autres petites choses à rajouter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Écoute, je pense que comme toi, je pourrais en parler deux heures et deux heures. J'ai énormément de choses à te dire. Mais comme d'habitude, je me dis aussi, je ne parle pas à la place des gens. J'essaye juste d'apporter une voix. pour visibiliser les questions trans et surtout auprès des professionnels. Donc non, on peut faire autant de podcasts que tu veux. Moi, ça me va.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, ben merci beaucoup. Merci de te faire ce porte-parole et d'avoir toute cette humilité-là aussi que tu as. Merci pour toutes les infos que tu nous as transmises. Et puis, on va s'arrêter là pour cet épisode d'aujourd'hui, si c'est bon pour toi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Parfait, c'est très bien. Je te remercie beaucoup et je remercie toutes les personnes qui écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Yes, merci. Alors, je vous dis à dimanche pour un épisode sur le désir. Et justement, comme je le disais tout à l'heure, dans 15 jours, on se retrouve avec l'association Strangeland qui... qui propose de se retrouver avec la communauté queer autour de Deux-Las, à La Rochelle. Et cet épisode a lieu dans le cadre du Podcaston. C'est un événement qui met en avant les associations. Et cette asso, justement, propose des groupes de paroles pour les personnes trans aussi. Donc, je vous dis à bientôt. Merci de nous écouter et bonne f... Fin de journée, bonne soirée, en fonction de quand vous nous écoutez. Et voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous êtes encore là, c'est que vous l'avez écouté jusqu'au bout et ça me touche profondément. Ce podcast est dans ses débuts. C'est un projet qui me tient à cœur mais aussi qui prend du temps. Alors si ce contenu vous plaît et vous aide, il y a quelques petites choses que vous pouvez faire pour me soutenir et ça vous prendra seulement quelques minutes. C'est gratuit et ça fait toute la différence. partagez l'épisode autour de vous en me taguant si vous le souhaitez si c'est sur les réseaux sociaux laissez une note 5 étoiles et un commentaire sympa et vraiment c'est grâce à vous et à votre soutien que ce podcast pourra grandir et être dans les oreilles de plus de personnes et puis sinon abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes et aussi si vous avez des suggestions des idées de sujets ou si vous voulez simplement échanger n'hésitez pas à me le dire en commentaire ou sur les réseaux sociaux, je serai ravie de vous lire. En attendant le prochain épisode, prenez soin de vous et à très bientôt !

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Description

Dans cet épisode, j’ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta Tatone, Psycho Sexologue spécialisée dans l’accompagnement des personnes trans* et fondatrice de deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre.


Voici les sujets clés que nous explorons dans cet épisode :

  • Accueillir le questionnement sur l'identité de genre : Aline nous explique comment créer un espace exploratoire dans lequel la personne trans* peut exprimer ses doutes et interrogations sans jugement.

  • Les étapes du parcours de transition : De l’accompagnement psychologique à la transition médicale. En précisant bien que chaque transition est unique et ne nécessite pas nécessairement d'aller jusqu’à la chirurgie. Aline clarifie les différentes étapes qu’une personne trans peut traverser et comment les professionnels peuvent les soutenir tout en respectant le parcours unique de chacun.

  • Les enjeux émotionnels et sociaux

  • Les spécificités de l’accompagnement thérapeutique

  • L’auto-identification et le vocabulaire : Bien que ce soit un sujet vaste, nous abordons rapidement la question de la terminologie à utiliser dans l’accompagnement des personnes trans et la nécessité de respecter les termes choisis par la personne. Un épisode entier est consacré au lexique, vous le retrouverez ici.


Cet épisode est particulièrement pertinent pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension des transidentités, enrichir leur pratique en sexothérapie, et se préparer à accompagner les personnes trans* avec respect et bienveillance.


Vous retrouverez Aline sur :

Instagram @danslelitdesamessoeurs

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Son site internet : www.sexcare-consulting.com

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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de l'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotraumas et fondatrice de l'Eipsho, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour Aline !

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta-Tatone qui est psychosexologue. Elle a plein plein de casquettes donc aujourd'hui j'aime bien moi commencer par te présenter les personnes qui viennent. Donc Aline je vais te présenter. Tu es aussi auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et puis en fait, t'es thérapeute de couple et spécialisée vraiment dans la prise en charge des transidentités et ainsi que des questions LGBTQI.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc, on s'est rencontré à l'école de psychosexologie à Paris. Mais tu ne t'es pas arrêté là parce que t'as fait plein d'autres formations. Je ne vais peut-être pas tout citer, mais en tout cas, actuellement, tu es en master en santé mentale au Canada. Et dans ton engagement, tu as fondé deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre. Et une est devenue un centre d'expertise reconnu. C'est bien ça ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà. Appuie ! que je n'oublie pas quand même, tu es aussi intervenante à l'École internationale en psychosexologie holistique.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait, depuis peu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je crois que tu as dit l'essentiel qui me concerne au niveau de mon parcours professionnel. Après, ce que j'aime beaucoup ajouter en général, c'est que je ne suis pas une personne trans, donc je n'aurai jamais l'audace de... parler en leur nom ou à leur place. Et les échanges que je... Les éléments que je transmets, que ce soit dans mon livre ou que ce soit ici, ce sont des éléments, des expériences que j'ai acquises sur le terrain, avec les personnes concernées et surtout j'ai eu, je pense, je pense que c'est très important qu'on garde l'humilité de ne pas s'accaparer ces expériences et ces vécus. mais surtout de faire la place aux personnes concernées et de respecter ce qu'elles ont à nous dire. J'ai eu la chance d'en rencontrer suffisamment pour pouvoir acquérir toute cette expérience que je partage aujourd'hui avec toi et à toutes les personnes qui nous écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, d'ailleurs, je crois que je n'ai pas dit que le sujet de l'épisode aujourd'hui serait concernant la transidentité. Au vu de ta présentation, je crois que... Je crois que c'est bon, on a pu le deviner.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, effectivement. J'ai d'autres sujets, on peut parler d'autres sujets, mais celui-ci, c'est vrai qu'en plus, il me tient à cœur particulièrement. Donc, je me fais un grand plaisir d'en discuter avec toi.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Merci beaucoup, en tout cas. Donc, je vais commencer un petit peu par une première question. Vu que ce podcast, il est à destination plutôt des professionnels qui sont dans l'accompagnement au sens large, que ce soit social, soins, thérapeutiques. Donc, concrètement, si quelqu'un vient au rendez-vous et que cette personne dit qu'elle veut poser les choses sur la table, qu'elle se questionne sur son identité, comment est-ce que nous, en tant qu'accompagnants, on peut réagir ? Qu'est-ce qui est le mieux, le plus adapté ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je te remercie beaucoup pour cette question qui est une question hyper pertinente parce que souvent, les personnes concernées, quand elles arrivent déjà en accompagnement, elles ont souvent énormément regardé les réseaux sociaux, elles se sont déjà renseignées par elles-mêmes et puis elles arrivent dans l'idée d'être conseillées, d'être accueillies. Parfois aussi, elles arrivent avec la volonté qu'on leur dise « est-ce que je suis bien trans* ? parce que moi, je me pose des questions et j'ai des doutes sur mon genre, mais j'ai besoin que quelqu'un me dise si oui ou non, c'est effectivement ce que je ressens est légitime et ce que je ressens est des questionnements autour du genre.» Et là, je pense que c'est aussi très important que tous les professionnels, professionnels que nous sommes, on puisse remettre au centre la personne et lui dire, en fait, ces questions-là, elles sont parfaitement légitimes, elles ont parfaitement le droit d'exister et que l'existence de ces questions ne remet pas en question systématiquement le genre de la personne, mais simplement, ce sont des questions qui ont besoin d'être accueillies dans un environnement exploratoire. Et quand je dis exploratoire, c'est que cet environnement doit leur permettre d'avoir la place à l'exploration, certes, mais aussi aux doutes. Parce que le processus de questionnement qui aboutit, ça finalement, on s'en fiche un peu, s'il aboutit à une procédure de transition médicale, etc. Alors, effectivement, l'issue du... du processus de questionnement, du processus exploratoire, ce n'est pas quelque chose qui nous appartient, ce n'est pas quelque chose qui appartient aux professionnels. On n'a pas pour vocation de donner, disons, comment je pourrais dire ça plutôt ? Il faudra que tu coupes. D'inciter la personne à entamer une transition ou pas, mais c'est de lui permettre d'avoir cet espace de réflexion. dans lequel elle va pouvoir aussi émettre les doutes, puisque les doutes sont des éléments processuels au niveau réflexif. La personne va réfléchir, va avoir des doutes, et parmi ces doutes, va mobiliser sa réflexion sur ce qu'elle a envie d'entamer ou pas. Je pense que le processus ne doit pas se centrer sur une définition, comment se définir. Parce que si on cherche... à absolument demander à la personne de se définir, elle va simplement, probablement, reprendre des codes sociaux qui existent et dire « je suis née dans un corps d'homme et j'ai envie d'être une femme » ou « je suis une femme et je suis née dans un corps de cis. » Voilà. Et elle va reproduire finalement les codes qui sont sociaux. Le processus va surtout sur les effets et les changements qu'elle souhaite avoir. Qu'est-ce qui a besoin d'être ? changé dans la vie, dans le quotidien de cette personne ? Est-ce que c'est sa manière de se percevoir elle-même ? Est-ce que c'est la manière dont les gens l'aperçoivent ? Comment les gens la genrent ? Comment les gens interagissent avec ? Est-ce que les éléments de son corps, est-ce qu'il y a des éléments de son corps qu'elle aimerait voir disparaître ou d'autres qu'elle aimerait voir apparaître ? Et c'est plus, disons, sur ces questions de changement et de modification que c'est la façon des effets finalement que les questions sont importantes à avoir, plutôt qu'à une définition de son identité de genre, qui en plus, évidemment, peut évoluer.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu aurais des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport aux effets ?

  • #Enora Teyssendier

    Aux questions ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qu'on peut poser à la personne ? Oui, oui. Alors, tout simplement, de dire, eh bien, comment est-ce que, dans un idéal aussi, comment est-ce que vous aimeriez pouvoir vous habiller ? Comment est-ce que vous aimeriez... Qu'est-ce qui vous ferait plaisir de voir en vous levant le matin ? Alors, ça, c'est des choses assez basiques, mais on peut dire, la personne pourrait, par exemple, par expérience, dire, moi, j'aimerais me lever le matin et puis me regarder dans le miroir et puis raser ma barbe. Donc on voit que ce sont des effets que la personne projette sur son corps et qu'elle aimerait avoir. Ok, d'accord. Et qu'est-ce que ça dit de vous, cette barbe ? Qu'est-ce que ça vient finalement convoquer chez vous comme forme d'appartenance ou d'identité ? Et là, la personne processe en fait. Ah ben, est-ce que ça veut dire que j'appartiens au genre masculin ? Non, ça ne veut pas dire ça. Ça veut simplement dire que j'aime bien l'idée d'avoir une barbe. que j'aime visuellement l'idée de pouvoir avoir cette pilosité, le visage que ça me donne, la forme que ça me donne. Et en fait, on avance comme ça, petit à petit, avec des idées, des marqueurs, que ce soit de genre ou pas, sans jamais poser une identité dessus, sans jamais poser un genre sur les aspects corporels. On peut aussi avoir des personnes... qui disent « moi j'aimerais idéalement pouvoir me voir dans le miroir et avoir un torse plat » . Ok ! qu'est-ce que ça vient, qu'on peut cacher vous ce torse-là, qu'est-ce qui vous plaît là-dedans. Et finalement, on n'a pas besoin d'aller dans ces questions de genre, on n'a pas besoin de les identifier comme étant masculin ou féminin, c'est juste, ok, c'est quoi qui te plaît et qu'est-ce que ça te fait ?

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui, j'avais une question qui ne venait plus. Et concernant le fait de... comment on genre la personne. Personnellement, si quelqu'un vient en me disant qu'elle a des doutes ou que c'est le sujet qu'elle veut aborder, je vais lui demander comment est-ce qu'elle veut que je la genre. Qu'est-ce que t'en penses, toi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, je pense que quand la personne, elle vient et que d'emblée, elle pose cette question, qu'elle pose sur la table en disant, voilà, moi, je me questionne, j'aimerais... entamer un processus réflexif autour de mon genre, autour de mon identité, je pense que d'offrir la possibilité à la personne que l'espace, le cabinet, le cabinet de thérapie soit un espace exploratoire dans lequel elle peut changer, modifier à tout moment, va permettre d'explorer ce qui plaît ou ce qui ne plaît pas. Mais ça veut dire aussi que le ou la thérapeute va donner des indications. Ok, alors ici... Pour moi, si vous voulez changer de genre en plein milieu de la consultation, il n'y a aucun souci. Il faudra juste m'avertir, juste me dire, parce que moi, je vais respecter les pronoms, le nom, tout ça. Il n'y a aucun souci et que c'est bienvenu, même l'exploration par les différentes étapes, les différents genres. Il n'y a aucun souci. Mais j'ai besoin de votre collaboration. qu'on puisse explorer ça ensemble et que je ne fasse pas d'impair.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ton retour.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je t'en prie, mais je pense peut-être que je vais rajouter encore, Enora, si tu permets que d'être à l'écoute de la personne. C'est toujours les personnes qui se définissent. On n'est pas là pour les définir et on ne peut pas les définir et on ne doit pas les définir. Personne ne doit définir personne. Et les personnes concernées qui vont venir vont dire, eh bien, voilà, moi je suis aujourd'hui cette personne, demain je serai peut-être quelqu'un de l'autre, et c'est OK, ça fait partie du processus. Mais qu'on soit attentif et attentive aux mots que la personne choisit, c'est-à-dire qu'elle va utiliser des mots pour se caractériser, pour caractériser aussi des éléments de sa corporalité. Et ça, c'est très important de les écouter et de demander avant de nommer une partie. de son corps. On peut dire comment est-ce que vous appelez cette partie-là ? Alors, quand on n'a pas envie de désigner son propre corps à soi, on peut utiliser des petits dessins, des schémas pour dire eh bien voilà un corps, un lambda, et comment est-ce que vous appelez cette partie si on doit désigner par exemple l'abdomen ou les bras ou le visage, la barbe ou la génitalité, peu importe, et la personne va dire eh bien moi j'appelle ça comme ça. Et c'est ce mot, c'est ce... terme que nous on doit reprendre. On reprend parce que c'est celui que la personne a choisi, c'est comme ça qu'elle nomme son corps et on n'a pas à décider si, même si le corps, on va dire l'anatomie, la partie a un autre nom, eh bien on va respecter ça. Mais les personnes concernées sont hyper collaboratives. En général, elles savent que les thérapeutes, que la plupart des professionnels ne sont pas hyper renseignés sur la question, donc Donc, si le ou la professionnelle parle simplement de son inconfort et de ses limites et dit « j'ai besoin de collaboration, de votre collaboration pour comprendre comment vous vivez les choses et puis comment vous avez envie qu'on nomme les choses » , ça passera très facilement.

  • #Enora Teyssendier

    C'est bien que tu abordes ce sujet du vocabulaire. Ça fait écho à l'épisode qui est sorti. Dimanche dernier, le dernier épisode qui est un petit peu sur le vocabulaire justement dans ce domaine par rapport aux personnes trans notamment. Et c'est ce que je dis en fait, c'est que le vocabulaire, c'est important d'utiliser finalement celui que la personne utilise.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Totalement. la personne elle-même, elle sait comment elle a envie de se définir, à quel moment elle a envie de se définir d'une telle manière. Donc elle va pouvoir aussi... changer de définition comme nous aussi, dans les processus même de personnes cisgenres. On peut se marier, changer de nom, on peut changer plein de choses, et puis ça fait partie de la vie. Donc ces changements-là aussi interviennent dans le processus de questionnement ou de parcours de transition. Et on doit les accueillir tels qu'ils sont, sans impôts de nom et de définition. pour ne pas aussi enfermer la personne. En général, elles vont dire ce qui les concerne, comment les identifier.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a eu un petit bug audio, tu as dit, sans quoi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Sans les enfermer, peut-être, j'ai dit ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, merci. Est-ce que tu pourrais nous dire un petit peu plus qu'est-ce qui se passe pour les personnes trans ou en cheminement vers la transition dans leur vie quotidienne ? Qu'est-ce qu'elles vont devoir passer comme étape avant même du parcours médical ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, en principe, en tout cas en France, en Suisse, puisque moi je viens de Suisse, La plupart du temps, et au Canada aussi, au Québec aussi, dans la partie francophone, en général, ça passe par une sorte de certificat, puisque les prises en charge hormonales, médicales, chirurgicales, sont remboursées par les assurances. Donc, il faut être conforme aux assurances. Quand on est dans un système où il y a des assurances, il y a une conformité à avoir. En général, les premiers rendez-vous sont chez des psychologues ou psychiatres qui vont poser le diagnostic selon le document support, que ce soit SIM ou DSM, d'incongruence de genre ou dysphorie de genre. Et puis, à partir de ce moment-là, la personne va pouvoir, si elle le souhaite évidemment, entamer des procédures au niveau... hormonales. En général, c'est un peu les étapes, on va dire, classiques, bien qu'il n'y ait pas de cheminement classique, puisque chaque personne a un parcours qui est différent et chaque personne, je pense, doit avoir le parcours qui lui ressemble et qui lui fait du bien et qui est en adéquation avec elle-même. Mais en principe, c'est vrai que c'est à partir de là qu'il y a une hormonothérapie. Les assurances mettent beaucoup de vétos et c'est ça le... Le plus gros des problèmes, c'est que ce sont les assurances un peu qui décident du parcours. Ça veut dire qu'elles vont dire, oui, tant que vous n'avez pas, en tout cas pour la Suisse, tant que vous n'avez pas un an d'hormonothérapie, on ne va pas accepter le remboursement d'une mastectomie, par exemple. Tant que vous n'avez pas eu ça, on ne va pas rembourser. Donc ce qui impose aux personnes concernées non plus d'écouter leurs ressentis, ni de... ni d'explorer ce qui leur convient, mais elles entrent dans un parcours qui est le parcours, en tout cas en anglais c'est théorisé, de la narrative, la trans-narrative, qui va conditionner le discours des personnes, et elles savent très bien qu'est-ce qu'il faut dire à qui, comment il faut le dire, parce que si tel médecin... que ça ne s'est pas passé comme ça, il va refuser l'hormonothérapie, il va refuser la chirurgie, etc. Et ça, c'est quelque chose de dommage parce que tout ça est un peu instauré par les assurances et par leur procédure à elles.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, alors en France, il y a aussi le parcours public dans un hôpital, un service spécialisé, mais là, tu es obligé de faire la transition totale et du coup comme l'a imposé l'hôpital voilà l'hôpital,

  • #Aline Alzetta Tatone

    comme l'a imposé l'hôpital mais comme l'a très certainement aussi imposé avant les assurances, enfin comme elles l'ont très bien imposé j'imagine parce qu'il y a des questions toujours financières là derrière et puis il faut que ce soit un parcours après il y a aussi des questions de société il faut qu'un parcours réponde répondent à un genre. C'est facile de faire féminin-masculin, ça rentre dans la binarité, tout le monde est content. Ok, masculin-féminin, voilà, dans la binarité c'est une chose. Mais encore là, c'est dangereux. Parce que même les personnes qui répondraient, on va dire, à un parcours elles-mêmes, qui définiraient leur parcours comme binaire, toutes n'ont pas envie des mêmes chirurgies. Et on oblige des personnes à avoir recours à des chirurgies auxquelles elles ne penseraient pas et auxquelles elles n'ont pas envie. Ce qui est imposé et qui est, en fait, au final, qui pose des problèmes de regrets plus tard. Quand on nous impose une vaginose ou une phallo ou quelque chose comme ça, qui sont quand même des chirurgies extrêmement lourdes, extrêmement importantes, invasives et tout, et qui changent la vie littéralement, c'est quelque chose à ce qu'on n'est pas préparé, qu'on n'avait pas vraiment envie de ça, mais que le parcours oblige ça. Comment on fait ? Comment on fait ? Et pour répondre à quoi ? Parce que finalement, notre génitalité, à part les personnes avec qui on a une sexualité... Elles regardent personne et dans la rue et dans la vie, on n'y a pas recours comme ça. Donc c'est là qu'on voit qu'il y a aussi encore tout cet héritage, finalement, cet héritage du patriarcat aussi, mais d'être un homme, d'être une femme absolument dans la société, sinon on ne sait pas comment catégoriser la personne parce qu'il y a des questions de hiérarchie, de pouvoir. Et puis il y a surtout le fait que jusqu'en, il me semble, mais je ne voudrais pas dire de bêtises, qu'en France, jusqu'en 2013, sans faire erreur, mais vraiment si je me trompe, mais pas, les personnes pour changer leur genre sur les documents officiels devaient être, avoir un appareil reproducteur, enfin plus d'appareil reproducteur, et stériliser. Voilà. C'est hyper... violent non aujourd'hui c'est plus comme ça en tout cas oui mais il n'y a pas si longtemps donc moi je te dis 2013 mais je n'ai plus la date en tête mais je sais que c'est vraiment en tout cas c'est plus que 2000 ça c'est clair donc même plus que 2000 ça veut dire qu'il ya quand même que 25 ans même si c'était en l'an 2000 pile ce qui c'est quand même assez enfin, c'est contre le droit de l'homme, mais de retirer à une personne la possibilité d'enfanter si elle le souhaite, ou bien de l'obliger à avoir recours à des chirurgies génitales qui sont quand même très lourdes, pour pouvoir avoir un genre sur son passeport et tout, c'est quand même, pour moi, c'est une dictature. Oui,

  • #Enora Teyssendier

    la chirurgie, elle est très lourde, elle a des conséquences sur la suite. elle peut avoir des conséquences en tout cas. Je veux dire par exemple, une vaginoplastie, ça veut dire que comme quelqu'un qui a un vagin, une personne cis qui a un vagin, enfin une personne qui a un vagin tout court, pardon, le vagin s'auto-nettoie, en fait ce n'est pas le cas, ou pas toujours en tout cas, le cas quand on a une vaginoplastie. Et puis un pénis, l'opération... Est-ce qu'elle est toujours 100% efficace ? C'est quand même des sacrées opérations, que ce soit pendant l'opération, le après, c'est pas rien.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, c'est pas rien. Alors, pour les vaginoplasties, ce qu'il ne faut pas oublier surtout, c'est que les personnes qui vont avoir recours à une vaginoplastie, elles doivent, pendant longtemps, pendant des semaines, des mois même, à... et potentiellement toute la vie selon leur sexualité, mais faire des dilatations, parce que comme la membrane à l'intérieur peut se rétracter, se solidifier et tout, eh bien s'il n'y a pas de dilatation, il y a un vagin qui peut s'atrophier, et même se colmater, se fermer, et puis là, c'est beaucoup plus compliqué, ensuite, d'essayer de refaire un vagin. il y a déjà eu un vagin et qui s'est colmaté. Donc ça demande extrêmement de soins. Et c'est pour ça aussi que, je l'ai écrit d'ailleurs dans mon livre, que les personnes qui n'ont pas, qui ne souhaitent pas forcément avoir une sexualité pénétrative, la possibilité de faire une vulvoplastie peut être intéressante, dans le sens où il n'y a pas toutes ces... précautions avec les dilatations il n'y a pas tous ces soins qui sont imposés et après une vulvoplastie si la personne se rend compte qu'elle a quand même envie d'avoir une sexualité pénétrative et que ça l'intéresse d'avoir un vagin il y a toujours la possibilité d'en faire un mais c'est mieux d'y réfléchir avant et de dire ok je ne fais pas juste la vaginoplastie parce que c'est la seule opération qui existe et puis finalement moi le vagin ça ne m'intéresse pas, la pénétration ça ne m'intéresse pas mais je... Je prends le risque et prendre le risque de ne pas faire les soins adeptes et adéquats et d'avoir un vagin qui se colmate.

  • #Enora Teyssendier

    Je ne savais pas ça, c'est intéressant. Et quand même, ce que j'ai envie de dire, c'est que là, du coup, on s'est dirigé à parler de cette chirurgie-là qui, comme on l'a dit, en fait, finalement, ça, c'est ce qui est un peu dans la tête des gens. « Ah mais du coup, t'es une femme, mais alors t'as quoi entre les jambes ? » Mais en fait, déjà, ça largue à autre, on n'a pas besoin de savoir. Mais bref, c'est un peu ce à quoi on pense, mais finalement, les personnes trans ne vont pas toutes faire la chirurgie des parties génitales. Et donc, dans ce parcours-là, il y a quoi d'autre qui se fait ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors effectivement, la chirurgie génitale, elle est de loin pas faite par une majorité de personnes concernées, ça c'est clair. Après, il peut y avoir justement une augmentation mammaire ou une mastectomie ou une torsoplastie, on peut appeler ça torsoplastie, donc on enlève aussi la glande mammaire ainsi qu'un peu de graisse autour. ou alors l'augmentation mammaire, comme j'ai dit, il peut y avoir ce qu'on appelle des féminisations du visage, donc des chirurgies qui vont permettre à des personnes qui ont envie de féminiser leur visage d'adoucir les traits, par exemple au niveau de la mâchoire, au niveau de la pomme d'Adam, au niveau de l'arcade sourcière ou alors au niveau du scalp, c'est-à-dire l'avant des cheveux. Ça, ce sont des chirurgies, oui.

  • #Enora Teyssendier

    La pomme d'Adam, c'est possible de l'enlever ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors oui, c'est possible de la raboter. Ce n'est pas possible de l'enlever, c'est possible de la raboter. Sauf que malheureusement, parfois les chirurgiens ou chirurgiennes qui le font ne vont pas jusqu'au bout dans leur explication ou je ne sais pas. Mais c'est assez délicat comme opération dans le sens où s'il y a un rabote trop. Il y a un risque de perforation, donc il y a un risque de mort. Et puis parfois, les personnes sortent de chirurgie et voient que la pomme d'Adam est toujours apparente. Et on ne leur a pas forcément expliqué que si on ne peut pas faire plus, c'est parce qu'il y a un danger mortel. Et du coup, elles sortent aussi un peu parfois déçues de ce type d'opération. On peut faire aussi ce qu'on appelle des phonochirurgies. C'est quoi ? C'est des chirurgies pour rectifier la tension des cordes vocales. Parce que quand une personne a de la testostérone, elle va avoir, c'est un des effets, les cordes vocales qui vont se détendre. Et c'est ce qui donne des voix plus graves. Voilà, comme ça on baisse. Et puis, on ne peut pas les retendre comme ça. Ça ne se retend pas avec des oestrogènes. Non, ça se retrouve. ça ne se retend pas avec une prise d'hormones, il faut vraiment que ce soit un acte chirurgical. Sauf qu'en général, les phonochirurgies se font après être passées par l'orthophoniste ou l'ogopédiste pour apprendre à parler d'une autre manière, puisqu'on peut changer, sauf erreur, on change un peu la hauteur de la voix, mais on ne change pas vraiment le ton avec lequel on parle quand on fait une chirurgie. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent et qui se modifient par apprentissage avec logopédiste ou orthophoniste. Et les phones de chirurgie sont après.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, ok, parce que moi, j'avais juste l'info de l'orthophoniste. Logophoniste, je ne sais pas ce que c'est.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Logopédiste, c'est un peu... Oui, oui. En tout cas, en Suisse, on donne le nom aussi logopédiste, mais...

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Je savais pour l'orthophoniste, mais pas pour l'opération.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mais ce sont vraiment des opérations qui viennent uniquement une fois que l'apprentissage de la maîtrise de la voix se fait en amont et que les résultats ne sont pas se compter et qu'il y a des choses à faire au niveau des cordes vocales. À nouveau, la chirurgie, ce n'est pas un miracle. La phonochirurgie, il y a des personnes qui sont très déçues. Il y a des personnes pour qui ça fonctionne bien, mais ce n'est pas non plus la chirurgie miracle. Il faut savoir ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ce qui est souvent fait quand même, c'est l'hormonothérapie. Est-ce que ça, tu peux nous en parler ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'hormonothérapie, justement, si on fait le parcours plus classique et peut-être celui le plus imposé par les assurances, l'hormonothérapie va permettre à la personne de... modifié évidemment la sécrétion hormonale, enfin pas la sécrétion hormonale, mais en tout cas l'apport d'hormones masculinisantes ou féminisantes pour les personnes qui souhaitent des hormones féminisantes, donc des oestrogènes, et qui produisent naturellement de la testostérone, eh bien il va falloir neutraliser cette testostérone puisque la testostérone est quand même une hormone androgène très très forte. et sa production est tellement forte que les doses d'oestrogène données actuellement par les médecins endocrinologues, en général, ne suffit pas à surpasser la dose naturelle produite en testostérone. Donc là, il va falloir donner à l'époque, maintenant ça ne se fait plus, en tout cas, si ça se fait encore, ces médecins doivent vraiment revoir les standards, mais à l'époque... à l'époque, on donnait ce qu'on appelle l'endrocure. Et puis malheureusement, ça peut créer des méningiomes. Donc c'est quand même assez important et conséquent. Et actuellement, ce qui est préconisé, ce sont des bloqueurs, comme les bloqueurs de puberté. Donc c'est des mêmes substances qui vont être données à ces personnes pour bloquer la sécrétion naturelle de testostérone. Et puis en tout cas en Europe, les injections ne sont pas légalisées. Donc on ne va pas pouvoir injecter des oestrogènes, ce sera par gel, par patch, par pilule parfois, moins souvent mais en tout cas c'est plutôt par gel et par patch. Donc il faut savoir aussi que la plupart du temps ce n'est pas satisfaisant, en tout cas les personnes qui souhaitent avoir une féminisation. sont souvent assez déçues de l'efficacité des patchs ou des gels, puisque c'est souvent aussi des doses qu'on donne plutôt à des femmes cisgenres ménopausées. Ce ne sont pas tellement des dosages qui sont propices à une féminisation quand on part d'un corps qui a reçu de la testostérone. Pour contrebalancer tout ça, il faut des doses un peu plus importantes. et c'est pour ça, et ça il faut le savoir que énormément je pense qu'on peut aller jusqu'à 90% des femmes transgenres, en tout cas des personnes qui souhaitent se féminiser, s'automédiquent et s'injectent, donc c'est plutôt des injections d'oestrogènes et puis là elles ont aussi la progestérone parfois en pilule puisque ça a des effets aussi. Tous les médecins ne sont pas... enfin il n'y a pas de consensus autour de la progestérone et les effets. En tout cas tout ce qu'elle voit elle, toutes ces personnes, c'est plutôt avantageux et c'est pour ça qu'elle continue.

  • #Enora Teyssendier

    Ok et pour la masculinisation ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors là, on est dans la testostérone. Donc là, c'est beaucoup plus facile, c'est beaucoup plus simple puisque la testostérone est très très forte comme hormone. Donc même si on a toujours une sécrétion d'oestrogènes naturelles, les dosages de testostérone sont en général suffisants pour modifier la voix, pour faire des modifications sur la voix, comme je l'ai dit tout à l'heure, en détendant les cordes vocales, pour augmenter la pilosité. pour répartir différemment la masse graisseuse. Il y a des effets assez rapidement en général avec la testostérone. Et puis il y a aussi des parties dans la génitalité, clitoris ou d'iclite, qui vont grossir, qui vont grossir.

  • #Enora Teyssendier

    Pour que les personnes qui nous écoutent comprennent bien, pour être sûr qu'ils comprennent bien, c'est la partie externe du clitoris qui va grossir de quelques centimètres. C'est ça.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qui va grossir ? Oui, qui peut prendre pas mal de volume. En tout cas, la partie visible qu'on va voir, après au niveau interne, je ne sais pas, mais probablement qu'il y a aussi des changements puisque c'est toujours le même tissu. Et puis, ce qu'il faut savoir, c'est que ça peut être pas très agréable au départ. Ça peut piquer, démanger, être vraiment inconfortable d'avoir cette partie. là qui grossit comme ça et qui tout à coup ben voilà oui de double triple de volume ça peut être assez conséquent quand même est

  • #Enora Teyssendier

    ce que il ya autre chose qu'on oublie là auquel tu penses ben il ya plusieurs choses auxquelles comme ça moi je pense c'est que

  • #Aline Alzetta Tatone

    je pense qu'en tant que professionnel, on est amené à rencontrer énormément, énormément de personnes avec des thématiques différentes et que si la thématique des transidentités, des non-binarités nous intéresse, je pense qu'il faut avoir une certaine proactivité dans la recherche d'informations sur ces thématiques de ne surtout, surtout pas pas faire des personnes concernées, des pédagogues. Ça, c'est hyper important parce que il y a des personnes concernées qui vont être ravies de parler de leur parcours, qui vont être ravies d'échanger et d'informer les gens. Il y a des personnes comme ça qui le font. Souvent, elles s'engagent dans des associations, elles montent des associations aussi. Mais ces personnes-là, elles se visibilisent aussi pour pour promouvoir la visibilité trans. Mais le fait de penser systématiquement que la personne qui vient à son cabinet ou que la personne qu'on rencontre qui est une personne trans est une personne à qui on peut poser mille et une questions et faire de cette personne notre pédagogue, notre enseignant, ça c'est quelque chose de très lourd à porter. Beaucoup de personnes s'en plaignent puisque ça réduit aussi la condition de la personne juste à cette... particularité de sa vie, c'est-à-dire c'est une personne trans, ok, mais ce n'est pas qu'une personne trans, c'est la transition ou le parcours de transition ou la transidentité est une petite parcelle de sa vie puisqu'il y a beaucoup d'autres choses qui gravitent autour de la vie des gens de manière générale et des personnes trans aussi. Donc je pense que, en tout cas, mon conseil à moi c'est vraiment de s'approcher des associations puisque les associations sont là pour ça et puis... Elles sont les mieux informées, tout ce qui est au niveau administratif, procédural, tout ça, elles sont hyper bien renseignées. Et de s'approcher des associations en disant, voilà, moi je suis telle thérapeute, ça m'intéresse, j'ai envie de recevoir des personnes concernées, trans ou de la communauté queer, j'ai envie de le faire bien, avec bienveillance et en sécurité. Ça permet aussi d'avoir cette démarche, en fait, ce que je trouve bien, c'est cette démarche proactive. Ça nous intéresse, donc on fait quelque chose pour cette communauté. On n'est pas simplement, on reçoit cette communauté en se disant « oui, j'ai reçu une formation une fois d'une heure, deux heures, une demi-journée » . Ça ne suffit pas, ça ne suffit vraiment pas à comprendre tous les enjeux que vivent les personnes autour de leur parcours. Et les associations, ça permet aussi justement de faire un peu ce lien, de pouvoir répondre à des questions de professionnels, mais aussi de pouvoir connaître et rencontrer les professionnels qui sont intéressés par cette thématique, sans être juste sur un annuaire en disant « oui, alors la personne a dit qu'elle accueillait des personnes trans, oui, super, mais comment ? Qu'est-ce qu'elle fait ? Est-ce qu'elle applique, par exemple, l'approche trans ? » transaffirmative, est-ce qu'elle se forme, est-ce qu'elle fait de l'intervision, est-ce que, voilà, quels sont les retours ? Tout ça me semble vraiment important. Et de connaître le réseau, parce qu'on a des limites, tout le monde a des limites, et de pouvoir bien connaître le réseau trans, LGBT, queer de notre région, permet toujours d'avoir une orientation. auprès de personnes qu'on sait safe.

  • #Enora Teyssendier

    Pour ma part, ça a été compliqué d'avoir des échanges avec les assos quand je me suis installée. Par contre, ce que tu dis de contacter les assos, c'est justement ce que disait, j'ai déjà enregistré l'épisode de l'association Strangeland, de la Rochelle qui va sortir dans 15 jours et c'est exactement ce conseil qu'ils donnaient aussi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Les associations, c'est super précieux et puis il faut aussi qu'on les fasse vivre parce qu'elles ont aussi parfois du mal à... à se visibiliser, à recevoir toute la crédibilité, toute l'attention qu'elles auraient besoin d'avoir. Moi, j'en ai fondé deux, donc je sais tout à fait à quel point c'est hyper important qu'on les mette en avant. Et puis surtout, elles sont d'utilité publique, elles ont leur place. Et ça permet vraiment aussi aux personnes concernées de vivre en communauté, d'avoir une communauté, d'avoir du soutien, d'avoir aussi la possibilité d'expérimenter. C'est très chouette tout ce qui se passe. se passe au niveau communautaire dans les associations. Vraiment, il ne faut pas hésiter à s'en approcher et à les solliciter.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a un autre sujet que j'avais parlé d'aborder, mais je pense qu'on va le garder pour un autre épisode, parce que là, celui-ci est déjà un peu long. Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder ? Même si, comme on se l'était dit en amont, ce sujet est vaste, c'est difficile d'aborder tout dans un épisode de podcast. Donc, est-ce que tu as d'autres petites choses à rajouter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Écoute, je pense que comme toi, je pourrais en parler deux heures et deux heures. J'ai énormément de choses à te dire. Mais comme d'habitude, je me dis aussi, je ne parle pas à la place des gens. J'essaye juste d'apporter une voix. pour visibiliser les questions trans et surtout auprès des professionnels. Donc non, on peut faire autant de podcasts que tu veux. Moi, ça me va.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, ben merci beaucoup. Merci de te faire ce porte-parole et d'avoir toute cette humilité-là aussi que tu as. Merci pour toutes les infos que tu nous as transmises. Et puis, on va s'arrêter là pour cet épisode d'aujourd'hui, si c'est bon pour toi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Parfait, c'est très bien. Je te remercie beaucoup et je remercie toutes les personnes qui écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Yes, merci. Alors, je vous dis à dimanche pour un épisode sur le désir. Et justement, comme je le disais tout à l'heure, dans 15 jours, on se retrouve avec l'association Strangeland qui... qui propose de se retrouver avec la communauté queer autour de Deux-Las, à La Rochelle. Et cet épisode a lieu dans le cadre du Podcaston. C'est un événement qui met en avant les associations. Et cette asso, justement, propose des groupes de paroles pour les personnes trans aussi. Donc, je vous dis à bientôt. Merci de nous écouter et bonne f... Fin de journée, bonne soirée, en fonction de quand vous nous écoutez. Et voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous êtes encore là, c'est que vous l'avez écouté jusqu'au bout et ça me touche profondément. Ce podcast est dans ses débuts. C'est un projet qui me tient à cœur mais aussi qui prend du temps. Alors si ce contenu vous plaît et vous aide, il y a quelques petites choses que vous pouvez faire pour me soutenir et ça vous prendra seulement quelques minutes. C'est gratuit et ça fait toute la différence. partagez l'épisode autour de vous en me taguant si vous le souhaitez si c'est sur les réseaux sociaux laissez une note 5 étoiles et un commentaire sympa et vraiment c'est grâce à vous et à votre soutien que ce podcast pourra grandir et être dans les oreilles de plus de personnes et puis sinon abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes et aussi si vous avez des suggestions des idées de sujets ou si vous voulez simplement échanger n'hésitez pas à me le dire en commentaire ou sur les réseaux sociaux, je serai ravie de vous lire. En attendant le prochain épisode, prenez soin de vous et à très bientôt !

Description

Dans cet épisode, j’ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta Tatone, Psycho Sexologue spécialisée dans l’accompagnement des personnes trans* et fondatrice de deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre.


Voici les sujets clés que nous explorons dans cet épisode :

  • Accueillir le questionnement sur l'identité de genre : Aline nous explique comment créer un espace exploratoire dans lequel la personne trans* peut exprimer ses doutes et interrogations sans jugement.

  • Les étapes du parcours de transition : De l’accompagnement psychologique à la transition médicale. En précisant bien que chaque transition est unique et ne nécessite pas nécessairement d'aller jusqu’à la chirurgie. Aline clarifie les différentes étapes qu’une personne trans peut traverser et comment les professionnels peuvent les soutenir tout en respectant le parcours unique de chacun.

  • Les enjeux émotionnels et sociaux

  • Les spécificités de l’accompagnement thérapeutique

  • L’auto-identification et le vocabulaire : Bien que ce soit un sujet vaste, nous abordons rapidement la question de la terminologie à utiliser dans l’accompagnement des personnes trans et la nécessité de respecter les termes choisis par la personne. Un épisode entier est consacré au lexique, vous le retrouverez ici.


Cet épisode est particulièrement pertinent pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension des transidentités, enrichir leur pratique en sexothérapie, et se préparer à accompagner les personnes trans* avec respect et bienveillance.


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de l'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotraumas et fondatrice de l'Eipsho, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour Aline !

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora !

  • #Enora Teyssendier

    Donc aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Aline Alzetta-Tatone qui est psychosexologue. Elle a plein plein de casquettes donc aujourd'hui j'aime bien moi commencer par te présenter les personnes qui viennent. Donc Aline je vais te présenter. Tu es aussi auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et puis en fait, t'es thérapeute de couple et spécialisée vraiment dans la prise en charge des transidentités et ainsi que des questions LGBTQI.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc, on s'est rencontré à l'école de psychosexologie à Paris. Mais tu ne t'es pas arrêté là parce que t'as fait plein d'autres formations. Je ne vais peut-être pas tout citer, mais en tout cas, actuellement, tu es en master en santé mentale au Canada. Et dans ton engagement, tu as fondé deux associations en Suisse dédiées à la communauté transgenre. Et une est devenue un centre d'expertise reconnu. C'est bien ça ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Donc voilà. Appuie ! que je n'oublie pas quand même, tu es aussi intervenante à l'École internationale en psychosexologie holistique.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait, depuis peu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je crois que tu as dit l'essentiel qui me concerne au niveau de mon parcours professionnel. Après, ce que j'aime beaucoup ajouter en général, c'est que je ne suis pas une personne trans, donc je n'aurai jamais l'audace de... parler en leur nom ou à leur place. Et les échanges que je... Les éléments que je transmets, que ce soit dans mon livre ou que ce soit ici, ce sont des éléments, des expériences que j'ai acquises sur le terrain, avec les personnes concernées et surtout j'ai eu, je pense, je pense que c'est très important qu'on garde l'humilité de ne pas s'accaparer ces expériences et ces vécus. mais surtout de faire la place aux personnes concernées et de respecter ce qu'elles ont à nous dire. J'ai eu la chance d'en rencontrer suffisamment pour pouvoir acquérir toute cette expérience que je partage aujourd'hui avec toi et à toutes les personnes qui nous écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, d'ailleurs, je crois que je n'ai pas dit que le sujet de l'épisode aujourd'hui serait concernant la transidentité. Au vu de ta présentation, je crois que... Je crois que c'est bon, on a pu le deviner.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, effectivement. J'ai d'autres sujets, on peut parler d'autres sujets, mais celui-ci, c'est vrai qu'en plus, il me tient à cœur particulièrement. Donc, je me fais un grand plaisir d'en discuter avec toi.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Merci beaucoup, en tout cas. Donc, je vais commencer un petit peu par une première question. Vu que ce podcast, il est à destination plutôt des professionnels qui sont dans l'accompagnement au sens large, que ce soit social, soins, thérapeutiques. Donc, concrètement, si quelqu'un vient au rendez-vous et que cette personne dit qu'elle veut poser les choses sur la table, qu'elle se questionne sur son identité, comment est-ce que nous, en tant qu'accompagnants, on peut réagir ? Qu'est-ce qui est le mieux, le plus adapté ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je te remercie beaucoup pour cette question qui est une question hyper pertinente parce que souvent, les personnes concernées, quand elles arrivent déjà en accompagnement, elles ont souvent énormément regardé les réseaux sociaux, elles se sont déjà renseignées par elles-mêmes et puis elles arrivent dans l'idée d'être conseillées, d'être accueillies. Parfois aussi, elles arrivent avec la volonté qu'on leur dise « est-ce que je suis bien trans* ? parce que moi, je me pose des questions et j'ai des doutes sur mon genre, mais j'ai besoin que quelqu'un me dise si oui ou non, c'est effectivement ce que je ressens est légitime et ce que je ressens est des questionnements autour du genre.» Et là, je pense que c'est aussi très important que tous les professionnels, professionnels que nous sommes, on puisse remettre au centre la personne et lui dire, en fait, ces questions-là, elles sont parfaitement légitimes, elles ont parfaitement le droit d'exister et que l'existence de ces questions ne remet pas en question systématiquement le genre de la personne, mais simplement, ce sont des questions qui ont besoin d'être accueillies dans un environnement exploratoire. Et quand je dis exploratoire, c'est que cet environnement doit leur permettre d'avoir la place à l'exploration, certes, mais aussi aux doutes. Parce que le processus de questionnement qui aboutit, ça finalement, on s'en fiche un peu, s'il aboutit à une procédure de transition médicale, etc. Alors, effectivement, l'issue du... du processus de questionnement, du processus exploratoire, ce n'est pas quelque chose qui nous appartient, ce n'est pas quelque chose qui appartient aux professionnels. On n'a pas pour vocation de donner, disons, comment je pourrais dire ça plutôt ? Il faudra que tu coupes. D'inciter la personne à entamer une transition ou pas, mais c'est de lui permettre d'avoir cet espace de réflexion. dans lequel elle va pouvoir aussi émettre les doutes, puisque les doutes sont des éléments processuels au niveau réflexif. La personne va réfléchir, va avoir des doutes, et parmi ces doutes, va mobiliser sa réflexion sur ce qu'elle a envie d'entamer ou pas. Je pense que le processus ne doit pas se centrer sur une définition, comment se définir. Parce que si on cherche... à absolument demander à la personne de se définir, elle va simplement, probablement, reprendre des codes sociaux qui existent et dire « je suis née dans un corps d'homme et j'ai envie d'être une femme » ou « je suis une femme et je suis née dans un corps de cis. » Voilà. Et elle va reproduire finalement les codes qui sont sociaux. Le processus va surtout sur les effets et les changements qu'elle souhaite avoir. Qu'est-ce qui a besoin d'être ? changé dans la vie, dans le quotidien de cette personne ? Est-ce que c'est sa manière de se percevoir elle-même ? Est-ce que c'est la manière dont les gens l'aperçoivent ? Comment les gens la genrent ? Comment les gens interagissent avec ? Est-ce que les éléments de son corps, est-ce qu'il y a des éléments de son corps qu'elle aimerait voir disparaître ou d'autres qu'elle aimerait voir apparaître ? Et c'est plus, disons, sur ces questions de changement et de modification que c'est la façon des effets finalement que les questions sont importantes à avoir, plutôt qu'à une définition de son identité de genre, qui en plus, évidemment, peut évoluer.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu aurais des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport aux effets ?

  • #Enora Teyssendier

    Aux questions ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qu'on peut poser à la personne ? Oui, oui. Alors, tout simplement, de dire, eh bien, comment est-ce que, dans un idéal aussi, comment est-ce que vous aimeriez pouvoir vous habiller ? Comment est-ce que vous aimeriez... Qu'est-ce qui vous ferait plaisir de voir en vous levant le matin ? Alors, ça, c'est des choses assez basiques, mais on peut dire, la personne pourrait, par exemple, par expérience, dire, moi, j'aimerais me lever le matin et puis me regarder dans le miroir et puis raser ma barbe. Donc on voit que ce sont des effets que la personne projette sur son corps et qu'elle aimerait avoir. Ok, d'accord. Et qu'est-ce que ça dit de vous, cette barbe ? Qu'est-ce que ça vient finalement convoquer chez vous comme forme d'appartenance ou d'identité ? Et là, la personne processe en fait. Ah ben, est-ce que ça veut dire que j'appartiens au genre masculin ? Non, ça ne veut pas dire ça. Ça veut simplement dire que j'aime bien l'idée d'avoir une barbe. que j'aime visuellement l'idée de pouvoir avoir cette pilosité, le visage que ça me donne, la forme que ça me donne. Et en fait, on avance comme ça, petit à petit, avec des idées, des marqueurs, que ce soit de genre ou pas, sans jamais poser une identité dessus, sans jamais poser un genre sur les aspects corporels. On peut aussi avoir des personnes... qui disent « moi j'aimerais idéalement pouvoir me voir dans le miroir et avoir un torse plat » . Ok ! qu'est-ce que ça vient, qu'on peut cacher vous ce torse-là, qu'est-ce qui vous plaît là-dedans. Et finalement, on n'a pas besoin d'aller dans ces questions de genre, on n'a pas besoin de les identifier comme étant masculin ou féminin, c'est juste, ok, c'est quoi qui te plaît et qu'est-ce que ça te fait ?

  • #Enora Teyssendier

    Ah oui, j'avais une question qui ne venait plus. Et concernant le fait de... comment on genre la personne. Personnellement, si quelqu'un vient en me disant qu'elle a des doutes ou que c'est le sujet qu'elle veut aborder, je vais lui demander comment est-ce qu'elle veut que je la genre. Qu'est-ce que t'en penses, toi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, je pense que quand la personne, elle vient et que d'emblée, elle pose cette question, qu'elle pose sur la table en disant, voilà, moi, je me questionne, j'aimerais... entamer un processus réflexif autour de mon genre, autour de mon identité, je pense que d'offrir la possibilité à la personne que l'espace, le cabinet, le cabinet de thérapie soit un espace exploratoire dans lequel elle peut changer, modifier à tout moment, va permettre d'explorer ce qui plaît ou ce qui ne plaît pas. Mais ça veut dire aussi que le ou la thérapeute va donner des indications. Ok, alors ici... Pour moi, si vous voulez changer de genre en plein milieu de la consultation, il n'y a aucun souci. Il faudra juste m'avertir, juste me dire, parce que moi, je vais respecter les pronoms, le nom, tout ça. Il n'y a aucun souci et que c'est bienvenu, même l'exploration par les différentes étapes, les différents genres. Il n'y a aucun souci. Mais j'ai besoin de votre collaboration. qu'on puisse explorer ça ensemble et que je ne fasse pas d'impair.

  • #Enora Teyssendier

    Merci pour ton retour.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Je t'en prie, mais je pense peut-être que je vais rajouter encore, Enora, si tu permets que d'être à l'écoute de la personne. C'est toujours les personnes qui se définissent. On n'est pas là pour les définir et on ne peut pas les définir et on ne doit pas les définir. Personne ne doit définir personne. Et les personnes concernées qui vont venir vont dire, eh bien, voilà, moi je suis aujourd'hui cette personne, demain je serai peut-être quelqu'un de l'autre, et c'est OK, ça fait partie du processus. Mais qu'on soit attentif et attentive aux mots que la personne choisit, c'est-à-dire qu'elle va utiliser des mots pour se caractériser, pour caractériser aussi des éléments de sa corporalité. Et ça, c'est très important de les écouter et de demander avant de nommer une partie. de son corps. On peut dire comment est-ce que vous appelez cette partie-là ? Alors, quand on n'a pas envie de désigner son propre corps à soi, on peut utiliser des petits dessins, des schémas pour dire eh bien voilà un corps, un lambda, et comment est-ce que vous appelez cette partie si on doit désigner par exemple l'abdomen ou les bras ou le visage, la barbe ou la génitalité, peu importe, et la personne va dire eh bien moi j'appelle ça comme ça. Et c'est ce mot, c'est ce... terme que nous on doit reprendre. On reprend parce que c'est celui que la personne a choisi, c'est comme ça qu'elle nomme son corps et on n'a pas à décider si, même si le corps, on va dire l'anatomie, la partie a un autre nom, eh bien on va respecter ça. Mais les personnes concernées sont hyper collaboratives. En général, elles savent que les thérapeutes, que la plupart des professionnels ne sont pas hyper renseignés sur la question, donc Donc, si le ou la professionnelle parle simplement de son inconfort et de ses limites et dit « j'ai besoin de collaboration, de votre collaboration pour comprendre comment vous vivez les choses et puis comment vous avez envie qu'on nomme les choses » , ça passera très facilement.

  • #Enora Teyssendier

    C'est bien que tu abordes ce sujet du vocabulaire. Ça fait écho à l'épisode qui est sorti. Dimanche dernier, le dernier épisode qui est un petit peu sur le vocabulaire justement dans ce domaine par rapport aux personnes trans notamment. Et c'est ce que je dis en fait, c'est que le vocabulaire, c'est important d'utiliser finalement celui que la personne utilise.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Totalement. la personne elle-même, elle sait comment elle a envie de se définir, à quel moment elle a envie de se définir d'une telle manière. Donc elle va pouvoir aussi... changer de définition comme nous aussi, dans les processus même de personnes cisgenres. On peut se marier, changer de nom, on peut changer plein de choses, et puis ça fait partie de la vie. Donc ces changements-là aussi interviennent dans le processus de questionnement ou de parcours de transition. Et on doit les accueillir tels qu'ils sont, sans impôts de nom et de définition. pour ne pas aussi enfermer la personne. En général, elles vont dire ce qui les concerne, comment les identifier.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a eu un petit bug audio, tu as dit, sans quoi ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Sans les enfermer, peut-être, j'ai dit ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, merci. Est-ce que tu pourrais nous dire un petit peu plus qu'est-ce qui se passe pour les personnes trans ou en cheminement vers la transition dans leur vie quotidienne ? Qu'est-ce qu'elles vont devoir passer comme étape avant même du parcours médical ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, en principe, en tout cas en France, en Suisse, puisque moi je viens de Suisse, La plupart du temps, et au Canada aussi, au Québec aussi, dans la partie francophone, en général, ça passe par une sorte de certificat, puisque les prises en charge hormonales, médicales, chirurgicales, sont remboursées par les assurances. Donc, il faut être conforme aux assurances. Quand on est dans un système où il y a des assurances, il y a une conformité à avoir. En général, les premiers rendez-vous sont chez des psychologues ou psychiatres qui vont poser le diagnostic selon le document support, que ce soit SIM ou DSM, d'incongruence de genre ou dysphorie de genre. Et puis, à partir de ce moment-là, la personne va pouvoir, si elle le souhaite évidemment, entamer des procédures au niveau... hormonales. En général, c'est un peu les étapes, on va dire, classiques, bien qu'il n'y ait pas de cheminement classique, puisque chaque personne a un parcours qui est différent et chaque personne, je pense, doit avoir le parcours qui lui ressemble et qui lui fait du bien et qui est en adéquation avec elle-même. Mais en principe, c'est vrai que c'est à partir de là qu'il y a une hormonothérapie. Les assurances mettent beaucoup de vétos et c'est ça le... Le plus gros des problèmes, c'est que ce sont les assurances un peu qui décident du parcours. Ça veut dire qu'elles vont dire, oui, tant que vous n'avez pas, en tout cas pour la Suisse, tant que vous n'avez pas un an d'hormonothérapie, on ne va pas accepter le remboursement d'une mastectomie, par exemple. Tant que vous n'avez pas eu ça, on ne va pas rembourser. Donc ce qui impose aux personnes concernées non plus d'écouter leurs ressentis, ni de... ni d'explorer ce qui leur convient, mais elles entrent dans un parcours qui est le parcours, en tout cas en anglais c'est théorisé, de la narrative, la trans-narrative, qui va conditionner le discours des personnes, et elles savent très bien qu'est-ce qu'il faut dire à qui, comment il faut le dire, parce que si tel médecin... que ça ne s'est pas passé comme ça, il va refuser l'hormonothérapie, il va refuser la chirurgie, etc. Et ça, c'est quelque chose de dommage parce que tout ça est un peu instauré par les assurances et par leur procédure à elles.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, alors en France, il y a aussi le parcours public dans un hôpital, un service spécialisé, mais là, tu es obligé de faire la transition totale et du coup comme l'a imposé l'hôpital voilà l'hôpital,

  • #Aline Alzetta Tatone

    comme l'a imposé l'hôpital mais comme l'a très certainement aussi imposé avant les assurances, enfin comme elles l'ont très bien imposé j'imagine parce qu'il y a des questions toujours financières là derrière et puis il faut que ce soit un parcours après il y a aussi des questions de société il faut qu'un parcours réponde répondent à un genre. C'est facile de faire féminin-masculin, ça rentre dans la binarité, tout le monde est content. Ok, masculin-féminin, voilà, dans la binarité c'est une chose. Mais encore là, c'est dangereux. Parce que même les personnes qui répondraient, on va dire, à un parcours elles-mêmes, qui définiraient leur parcours comme binaire, toutes n'ont pas envie des mêmes chirurgies. Et on oblige des personnes à avoir recours à des chirurgies auxquelles elles ne penseraient pas et auxquelles elles n'ont pas envie. Ce qui est imposé et qui est, en fait, au final, qui pose des problèmes de regrets plus tard. Quand on nous impose une vaginose ou une phallo ou quelque chose comme ça, qui sont quand même des chirurgies extrêmement lourdes, extrêmement importantes, invasives et tout, et qui changent la vie littéralement, c'est quelque chose à ce qu'on n'est pas préparé, qu'on n'avait pas vraiment envie de ça, mais que le parcours oblige ça. Comment on fait ? Comment on fait ? Et pour répondre à quoi ? Parce que finalement, notre génitalité, à part les personnes avec qui on a une sexualité... Elles regardent personne et dans la rue et dans la vie, on n'y a pas recours comme ça. Donc c'est là qu'on voit qu'il y a aussi encore tout cet héritage, finalement, cet héritage du patriarcat aussi, mais d'être un homme, d'être une femme absolument dans la société, sinon on ne sait pas comment catégoriser la personne parce qu'il y a des questions de hiérarchie, de pouvoir. Et puis il y a surtout le fait que jusqu'en, il me semble, mais je ne voudrais pas dire de bêtises, qu'en France, jusqu'en 2013, sans faire erreur, mais vraiment si je me trompe, mais pas, les personnes pour changer leur genre sur les documents officiels devaient être, avoir un appareil reproducteur, enfin plus d'appareil reproducteur, et stériliser. Voilà. C'est hyper... violent non aujourd'hui c'est plus comme ça en tout cas oui mais il n'y a pas si longtemps donc moi je te dis 2013 mais je n'ai plus la date en tête mais je sais que c'est vraiment en tout cas c'est plus que 2000 ça c'est clair donc même plus que 2000 ça veut dire qu'il ya quand même que 25 ans même si c'était en l'an 2000 pile ce qui c'est quand même assez enfin, c'est contre le droit de l'homme, mais de retirer à une personne la possibilité d'enfanter si elle le souhaite, ou bien de l'obliger à avoir recours à des chirurgies génitales qui sont quand même très lourdes, pour pouvoir avoir un genre sur son passeport et tout, c'est quand même, pour moi, c'est une dictature. Oui,

  • #Enora Teyssendier

    la chirurgie, elle est très lourde, elle a des conséquences sur la suite. elle peut avoir des conséquences en tout cas. Je veux dire par exemple, une vaginoplastie, ça veut dire que comme quelqu'un qui a un vagin, une personne cis qui a un vagin, enfin une personne qui a un vagin tout court, pardon, le vagin s'auto-nettoie, en fait ce n'est pas le cas, ou pas toujours en tout cas, le cas quand on a une vaginoplastie. Et puis un pénis, l'opération... Est-ce qu'elle est toujours 100% efficace ? C'est quand même des sacrées opérations, que ce soit pendant l'opération, le après, c'est pas rien.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, c'est pas rien. Alors, pour les vaginoplasties, ce qu'il ne faut pas oublier surtout, c'est que les personnes qui vont avoir recours à une vaginoplastie, elles doivent, pendant longtemps, pendant des semaines, des mois même, à... et potentiellement toute la vie selon leur sexualité, mais faire des dilatations, parce que comme la membrane à l'intérieur peut se rétracter, se solidifier et tout, eh bien s'il n'y a pas de dilatation, il y a un vagin qui peut s'atrophier, et même se colmater, se fermer, et puis là, c'est beaucoup plus compliqué, ensuite, d'essayer de refaire un vagin. il y a déjà eu un vagin et qui s'est colmaté. Donc ça demande extrêmement de soins. Et c'est pour ça aussi que, je l'ai écrit d'ailleurs dans mon livre, que les personnes qui n'ont pas, qui ne souhaitent pas forcément avoir une sexualité pénétrative, la possibilité de faire une vulvoplastie peut être intéressante, dans le sens où il n'y a pas toutes ces... précautions avec les dilatations il n'y a pas tous ces soins qui sont imposés et après une vulvoplastie si la personne se rend compte qu'elle a quand même envie d'avoir une sexualité pénétrative et que ça l'intéresse d'avoir un vagin il y a toujours la possibilité d'en faire un mais c'est mieux d'y réfléchir avant et de dire ok je ne fais pas juste la vaginoplastie parce que c'est la seule opération qui existe et puis finalement moi le vagin ça ne m'intéresse pas, la pénétration ça ne m'intéresse pas mais je... Je prends le risque et prendre le risque de ne pas faire les soins adeptes et adéquats et d'avoir un vagin qui se colmate.

  • #Enora Teyssendier

    Je ne savais pas ça, c'est intéressant. Et quand même, ce que j'ai envie de dire, c'est que là, du coup, on s'est dirigé à parler de cette chirurgie-là qui, comme on l'a dit, en fait, finalement, ça, c'est ce qui est un peu dans la tête des gens. « Ah mais du coup, t'es une femme, mais alors t'as quoi entre les jambes ? » Mais en fait, déjà, ça largue à autre, on n'a pas besoin de savoir. Mais bref, c'est un peu ce à quoi on pense, mais finalement, les personnes trans ne vont pas toutes faire la chirurgie des parties génitales. Et donc, dans ce parcours-là, il y a quoi d'autre qui se fait ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors effectivement, la chirurgie génitale, elle est de loin pas faite par une majorité de personnes concernées, ça c'est clair. Après, il peut y avoir justement une augmentation mammaire ou une mastectomie ou une torsoplastie, on peut appeler ça torsoplastie, donc on enlève aussi la glande mammaire ainsi qu'un peu de graisse autour. ou alors l'augmentation mammaire, comme j'ai dit, il peut y avoir ce qu'on appelle des féminisations du visage, donc des chirurgies qui vont permettre à des personnes qui ont envie de féminiser leur visage d'adoucir les traits, par exemple au niveau de la mâchoire, au niveau de la pomme d'Adam, au niveau de l'arcade sourcière ou alors au niveau du scalp, c'est-à-dire l'avant des cheveux. Ça, ce sont des chirurgies, oui.

  • #Enora Teyssendier

    La pomme d'Adam, c'est possible de l'enlever ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors oui, c'est possible de la raboter. Ce n'est pas possible de l'enlever, c'est possible de la raboter. Sauf que malheureusement, parfois les chirurgiens ou chirurgiennes qui le font ne vont pas jusqu'au bout dans leur explication ou je ne sais pas. Mais c'est assez délicat comme opération dans le sens où s'il y a un rabote trop. Il y a un risque de perforation, donc il y a un risque de mort. Et puis parfois, les personnes sortent de chirurgie et voient que la pomme d'Adam est toujours apparente. Et on ne leur a pas forcément expliqué que si on ne peut pas faire plus, c'est parce qu'il y a un danger mortel. Et du coup, elles sortent aussi un peu parfois déçues de ce type d'opération. On peut faire aussi ce qu'on appelle des phonochirurgies. C'est quoi ? C'est des chirurgies pour rectifier la tension des cordes vocales. Parce que quand une personne a de la testostérone, elle va avoir, c'est un des effets, les cordes vocales qui vont se détendre. Et c'est ce qui donne des voix plus graves. Voilà, comme ça on baisse. Et puis, on ne peut pas les retendre comme ça. Ça ne se retend pas avec des oestrogènes. Non, ça se retrouve. ça ne se retend pas avec une prise d'hormones, il faut vraiment que ce soit un acte chirurgical. Sauf qu'en général, les phonochirurgies se font après être passées par l'orthophoniste ou l'ogopédiste pour apprendre à parler d'une autre manière, puisqu'on peut changer, sauf erreur, on change un peu la hauteur de la voix, mais on ne change pas vraiment le ton avec lequel on parle quand on fait une chirurgie. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent et qui se modifient par apprentissage avec logopédiste ou orthophoniste. Et les phones de chirurgie sont après.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, ok, parce que moi, j'avais juste l'info de l'orthophoniste. Logophoniste, je ne sais pas ce que c'est.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Logopédiste, c'est un peu... Oui, oui. En tout cas, en Suisse, on donne le nom aussi logopédiste, mais...

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Je savais pour l'orthophoniste, mais pas pour l'opération.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mais ce sont vraiment des opérations qui viennent uniquement une fois que l'apprentissage de la maîtrise de la voix se fait en amont et que les résultats ne sont pas se compter et qu'il y a des choses à faire au niveau des cordes vocales. À nouveau, la chirurgie, ce n'est pas un miracle. La phonochirurgie, il y a des personnes qui sont très déçues. Il y a des personnes pour qui ça fonctionne bien, mais ce n'est pas non plus la chirurgie miracle. Il faut savoir ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ce qui est souvent fait quand même, c'est l'hormonothérapie. Est-ce que ça, tu peux nous en parler ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'hormonothérapie, justement, si on fait le parcours plus classique et peut-être celui le plus imposé par les assurances, l'hormonothérapie va permettre à la personne de... modifié évidemment la sécrétion hormonale, enfin pas la sécrétion hormonale, mais en tout cas l'apport d'hormones masculinisantes ou féminisantes pour les personnes qui souhaitent des hormones féminisantes, donc des oestrogènes, et qui produisent naturellement de la testostérone, eh bien il va falloir neutraliser cette testostérone puisque la testostérone est quand même une hormone androgène très très forte. et sa production est tellement forte que les doses d'oestrogène données actuellement par les médecins endocrinologues, en général, ne suffit pas à surpasser la dose naturelle produite en testostérone. Donc là, il va falloir donner à l'époque, maintenant ça ne se fait plus, en tout cas, si ça se fait encore, ces médecins doivent vraiment revoir les standards, mais à l'époque... à l'époque, on donnait ce qu'on appelle l'endrocure. Et puis malheureusement, ça peut créer des méningiomes. Donc c'est quand même assez important et conséquent. Et actuellement, ce qui est préconisé, ce sont des bloqueurs, comme les bloqueurs de puberté. Donc c'est des mêmes substances qui vont être données à ces personnes pour bloquer la sécrétion naturelle de testostérone. Et puis en tout cas en Europe, les injections ne sont pas légalisées. Donc on ne va pas pouvoir injecter des oestrogènes, ce sera par gel, par patch, par pilule parfois, moins souvent mais en tout cas c'est plutôt par gel et par patch. Donc il faut savoir aussi que la plupart du temps ce n'est pas satisfaisant, en tout cas les personnes qui souhaitent avoir une féminisation. sont souvent assez déçues de l'efficacité des patchs ou des gels, puisque c'est souvent aussi des doses qu'on donne plutôt à des femmes cisgenres ménopausées. Ce ne sont pas tellement des dosages qui sont propices à une féminisation quand on part d'un corps qui a reçu de la testostérone. Pour contrebalancer tout ça, il faut des doses un peu plus importantes. et c'est pour ça, et ça il faut le savoir que énormément je pense qu'on peut aller jusqu'à 90% des femmes transgenres, en tout cas des personnes qui souhaitent se féminiser, s'automédiquent et s'injectent, donc c'est plutôt des injections d'oestrogènes et puis là elles ont aussi la progestérone parfois en pilule puisque ça a des effets aussi. Tous les médecins ne sont pas... enfin il n'y a pas de consensus autour de la progestérone et les effets. En tout cas tout ce qu'elle voit elle, toutes ces personnes, c'est plutôt avantageux et c'est pour ça qu'elle continue.

  • #Enora Teyssendier

    Ok et pour la masculinisation ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors là, on est dans la testostérone. Donc là, c'est beaucoup plus facile, c'est beaucoup plus simple puisque la testostérone est très très forte comme hormone. Donc même si on a toujours une sécrétion d'oestrogènes naturelles, les dosages de testostérone sont en général suffisants pour modifier la voix, pour faire des modifications sur la voix, comme je l'ai dit tout à l'heure, en détendant les cordes vocales, pour augmenter la pilosité. pour répartir différemment la masse graisseuse. Il y a des effets assez rapidement en général avec la testostérone. Et puis il y a aussi des parties dans la génitalité, clitoris ou d'iclite, qui vont grossir, qui vont grossir.

  • #Enora Teyssendier

    Pour que les personnes qui nous écoutent comprennent bien, pour être sûr qu'ils comprennent bien, c'est la partie externe du clitoris qui va grossir de quelques centimètres. C'est ça.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Qui va grossir ? Oui, qui peut prendre pas mal de volume. En tout cas, la partie visible qu'on va voir, après au niveau interne, je ne sais pas, mais probablement qu'il y a aussi des changements puisque c'est toujours le même tissu. Et puis, ce qu'il faut savoir, c'est que ça peut être pas très agréable au départ. Ça peut piquer, démanger, être vraiment inconfortable d'avoir cette partie. là qui grossit comme ça et qui tout à coup ben voilà oui de double triple de volume ça peut être assez conséquent quand même est

  • #Enora Teyssendier

    ce que il ya autre chose qu'on oublie là auquel tu penses ben il ya plusieurs choses auxquelles comme ça moi je pense c'est que

  • #Aline Alzetta Tatone

    je pense qu'en tant que professionnel, on est amené à rencontrer énormément, énormément de personnes avec des thématiques différentes et que si la thématique des transidentités, des non-binarités nous intéresse, je pense qu'il faut avoir une certaine proactivité dans la recherche d'informations sur ces thématiques de ne surtout, surtout pas pas faire des personnes concernées, des pédagogues. Ça, c'est hyper important parce que il y a des personnes concernées qui vont être ravies de parler de leur parcours, qui vont être ravies d'échanger et d'informer les gens. Il y a des personnes comme ça qui le font. Souvent, elles s'engagent dans des associations, elles montent des associations aussi. Mais ces personnes-là, elles se visibilisent aussi pour pour promouvoir la visibilité trans. Mais le fait de penser systématiquement que la personne qui vient à son cabinet ou que la personne qu'on rencontre qui est une personne trans est une personne à qui on peut poser mille et une questions et faire de cette personne notre pédagogue, notre enseignant, ça c'est quelque chose de très lourd à porter. Beaucoup de personnes s'en plaignent puisque ça réduit aussi la condition de la personne juste à cette... particularité de sa vie, c'est-à-dire c'est une personne trans, ok, mais ce n'est pas qu'une personne trans, c'est la transition ou le parcours de transition ou la transidentité est une petite parcelle de sa vie puisqu'il y a beaucoup d'autres choses qui gravitent autour de la vie des gens de manière générale et des personnes trans aussi. Donc je pense que, en tout cas, mon conseil à moi c'est vraiment de s'approcher des associations puisque les associations sont là pour ça et puis... Elles sont les mieux informées, tout ce qui est au niveau administratif, procédural, tout ça, elles sont hyper bien renseignées. Et de s'approcher des associations en disant, voilà, moi je suis telle thérapeute, ça m'intéresse, j'ai envie de recevoir des personnes concernées, trans ou de la communauté queer, j'ai envie de le faire bien, avec bienveillance et en sécurité. Ça permet aussi d'avoir cette démarche, en fait, ce que je trouve bien, c'est cette démarche proactive. Ça nous intéresse, donc on fait quelque chose pour cette communauté. On n'est pas simplement, on reçoit cette communauté en se disant « oui, j'ai reçu une formation une fois d'une heure, deux heures, une demi-journée » . Ça ne suffit pas, ça ne suffit vraiment pas à comprendre tous les enjeux que vivent les personnes autour de leur parcours. Et les associations, ça permet aussi justement de faire un peu ce lien, de pouvoir répondre à des questions de professionnels, mais aussi de pouvoir connaître et rencontrer les professionnels qui sont intéressés par cette thématique, sans être juste sur un annuaire en disant « oui, alors la personne a dit qu'elle accueillait des personnes trans, oui, super, mais comment ? Qu'est-ce qu'elle fait ? Est-ce qu'elle applique, par exemple, l'approche trans ? » transaffirmative, est-ce qu'elle se forme, est-ce qu'elle fait de l'intervision, est-ce que, voilà, quels sont les retours ? Tout ça me semble vraiment important. Et de connaître le réseau, parce qu'on a des limites, tout le monde a des limites, et de pouvoir bien connaître le réseau trans, LGBT, queer de notre région, permet toujours d'avoir une orientation. auprès de personnes qu'on sait safe.

  • #Enora Teyssendier

    Pour ma part, ça a été compliqué d'avoir des échanges avec les assos quand je me suis installée. Par contre, ce que tu dis de contacter les assos, c'est justement ce que disait, j'ai déjà enregistré l'épisode de l'association Strangeland, de la Rochelle qui va sortir dans 15 jours et c'est exactement ce conseil qu'ils donnaient aussi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Les associations, c'est super précieux et puis il faut aussi qu'on les fasse vivre parce qu'elles ont aussi parfois du mal à... à se visibiliser, à recevoir toute la crédibilité, toute l'attention qu'elles auraient besoin d'avoir. Moi, j'en ai fondé deux, donc je sais tout à fait à quel point c'est hyper important qu'on les mette en avant. Et puis surtout, elles sont d'utilité publique, elles ont leur place. Et ça permet vraiment aussi aux personnes concernées de vivre en communauté, d'avoir une communauté, d'avoir du soutien, d'avoir aussi la possibilité d'expérimenter. C'est très chouette tout ce qui se passe. se passe au niveau communautaire dans les associations. Vraiment, il ne faut pas hésiter à s'en approcher et à les solliciter.

  • #Enora Teyssendier

    Il y a un autre sujet que j'avais parlé d'aborder, mais je pense qu'on va le garder pour un autre épisode, parce que là, celui-ci est déjà un peu long. Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder ? Même si, comme on se l'était dit en amont, ce sujet est vaste, c'est difficile d'aborder tout dans un épisode de podcast. Donc, est-ce que tu as d'autres petites choses à rajouter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Écoute, je pense que comme toi, je pourrais en parler deux heures et deux heures. J'ai énormément de choses à te dire. Mais comme d'habitude, je me dis aussi, je ne parle pas à la place des gens. J'essaye juste d'apporter une voix. pour visibiliser les questions trans et surtout auprès des professionnels. Donc non, on peut faire autant de podcasts que tu veux. Moi, ça me va.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, ben merci beaucoup. Merci de te faire ce porte-parole et d'avoir toute cette humilité-là aussi que tu as. Merci pour toutes les infos que tu nous as transmises. Et puis, on va s'arrêter là pour cet épisode d'aujourd'hui, si c'est bon pour toi.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Parfait, c'est très bien. Je te remercie beaucoup et je remercie toutes les personnes qui écoutent.

  • #Enora Teyssendier

    Yes, merci. Alors, je vous dis à dimanche pour un épisode sur le désir. Et justement, comme je le disais tout à l'heure, dans 15 jours, on se retrouve avec l'association Strangeland qui... qui propose de se retrouver avec la communauté queer autour de Deux-Las, à La Rochelle. Et cet épisode a lieu dans le cadre du Podcaston. C'est un événement qui met en avant les associations. Et cette asso, justement, propose des groupes de paroles pour les personnes trans aussi. Donc, je vous dis à bientôt. Merci de nous écouter et bonne f... Fin de journée, bonne soirée, en fonction de quand vous nous écoutez. Et voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous êtes encore là, c'est que vous l'avez écouté jusqu'au bout et ça me touche profondément. Ce podcast est dans ses débuts. C'est un projet qui me tient à cœur mais aussi qui prend du temps. Alors si ce contenu vous plaît et vous aide, il y a quelques petites choses que vous pouvez faire pour me soutenir et ça vous prendra seulement quelques minutes. C'est gratuit et ça fait toute la différence. partagez l'épisode autour de vous en me taguant si vous le souhaitez si c'est sur les réseaux sociaux laissez une note 5 étoiles et un commentaire sympa et vraiment c'est grâce à vous et à votre soutien que ce podcast pourra grandir et être dans les oreilles de plus de personnes et puis sinon abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes et aussi si vous avez des suggestions des idées de sujets ou si vous voulez simplement échanger n'hésitez pas à me le dire en commentaire ou sur les réseaux sociaux, je serai ravie de vous lire. En attendant le prochain épisode, prenez soin de vous et à très bientôt !

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