- # Enora
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, je suis contente d'accueillir Charleine Gaffé pour parler du sujet du deuil.
- # Chalène Gaffet
Bonjour Nora. Bonjour à tous et à toutes.
- # Enora
Donc, comme d'habitude, je vais commencer par te présenter un petit peu. En fait, Charleine, tu es porte-parole sur la mort et les deuils. Donc pour ça, tu sensibilises, tu proposes des ateliers, des conférences. Et tu as un podcast qui s'appelle Oli et Tanato, c'est bien ça ?
- # Chalène Gaffet
Oui, tout bon jusque-là.
- # Enora
Et tu proposes aussi des accompagnements, coaching et thérapie. C'est ça, autour surtout des sujets décès, séparation, maladie,
- # Chalène Gaffet
fin de vie,
- # Enora
licenciement, peur de la mort.
- # Chalène Gaffet
C'est ça.
- # Enora
je vais t'embaucher pour faire ma com ok bon ça va en vrai t'as un site qui est très bien expliqué donc ça aide et puis tu proposes aussi des apéros de la mort alors j'imagine que c'est comme ou
- # Chalène Gaffet
similaire que les cafés sexos mais pour parler de la mort et du deuil exactement on aura l'occasion de revenir dessus j'imagine ouais
- # Enora
Donc, en tout cas, c'est dans un lieu convivial comme un café et c'est pour sortir du tabou de ce sujet.
- # Chalène Gaffet
Exactement.
- # Enora
Yes. Ouais, tu pourras en reparler plus si tu le souhaites. Et puis, tu proposes aussi, tu es praticienne en chamanique et donc tu proposes aussi des voyages chamaniques chaque mois et des soins individuels et aussi de la sonothérapie.
- # Chalène Gaffet
Ouais, super. Je crois que tu as tout dit. Tout ce qui est officiel, en tout cas, tu as tout dit.
- # Enora
Ouais, le nom officiel, je ne connais pas.
- # Chalène Gaffet
C'est normal.
- # Enora
Pour la petite info, en fait, j'ai rencontré Charlène parce que je suis tombée sur son podcast et j'ai totalement accroché avec sa manière de proposer, de parler des choses, de parler du deuil. Et on s'est rendu compte après qu'en fait, je suis tombée sur les plus anciens épisodes. Mais en tout cas, c'est comme ça que j'ai voulu l'inviter.
- # Chalène Gaffet
Et merci à toi. Parce que ce n'est pas toujours simple d'oser aborder ces sujets-là. D'oser et de s'autoriser à les aborder. Donc merci.
- # Enora
Justement, ça me fait rebondir. Pourquoi j'ai eu envie d'inviter Charlène sur le podcast Psychosexo ? Peut-être que certaines personnes se posent la question. Parce qu'en fait, les deuils, déjà, ils peuvent en avoir. un impact direct sur la sexualité et aussi parce que en tout cas, personnellement, je considère que quand il y a une rupture dans une relation amoureuse, en fait, il peut y avoir aussi un processus de don de don, de deuil pardon, après donc on verra si Charlène tu es d'accord avec moi
- # Chalène Gaffet
Oui, oui, je partage tout à fait cet aspect-là cette vision-là avec toi Et je peux faire le petit teasing dans l'autre sens, c'est que bientôt, tu seras l'invité sur mon podcast pour parler justement sexo et deuil. Donc oui, forcément, je te rejoins sur ces points-là.
- # Enora
Donc déjà, est-ce que tu pourrais nous expliquer c'est quoi en fait un deuil ? On s'imagine un petit peu, mais si tu peux aller un peu plus dans les détails de ce que c'est, qu'est-ce qui se passe pour... en général.
- # Chalène Gaffet
Ouais, avec plaisir. Je pense qu'il y a juste une petite introduction qui me tient à cœur de faire et que je répète souvent que t'as peut-être déjà entendu dans certains des épisodes, mais c'est... Le deuil, c'est déjà quelque chose qui... C'est un processus unique et je vais développer cette notion de processus. Mais comme c'est unique, il y a peut-être des choses que je vais dire qui... Certaines vont vous parler et c'est super. Gardez-les, prenez-les. Et il y en a peut-être d'autres où vous n'allez pas vous reconnaître ou ça ne va pas vous parler. Et dans ce cas, ce n'est pas grave. juste laisser glisser et ça parlera peut-être à d'autres personnes. Ce que je veux dire à travers ça, c'est qu'il n'y a pas une vérité, il n'y a pas de choses à faire ou à ne pas faire et ça c'est vraiment important pour moi de ne pas avoir un discours qui est culpabilisant alors qu'on a déjà plein d'injonctions autour du deuil. Et donc, qu'est-ce que je peux dire un petit peu sur le deuil ? Il y a plein de choses que je pourrais dire, en tout cas repartir déjà de la définition. En fait, le deuil c'est un processus d'adaptation naturelle à la perte. Donc cette notion de processus, c'est qu'on entend souvent parler, et moi j'aime bien en parler comme ça aussi, du chemin de deuil, ou la traversée du deuil. C'est qu'il y a quelque chose à parcourir, et on pourra y revenir. Et dans ce processus, il y a des choses qui se font, il y a des choses qui se traversent, il y a des choses qui se cheminent, il y a des choses qui se parcourent. Qu'importe comment on le dit, vous prenez le verbe qui vous va le mieux. d'adaptation. Donc, il y a forcément le fait qu'il y a quelque chose qui a changé. Il y a un avant et il y a un après. Et avant, après quoi ? Avant, après cette perte. Et pareil, cette perte, pour moi, en tout cas, moi, c'est comme ça que je l'aborde et que j'ai à cœur de l'aborder. Souvent, si vous dites le mot deuil autour de vous, à des proches, même à des personnes que vous ne connaissez pas, à vrai dire, on va vous dire deuil égale décès. Très souvent. Je ne dis pas tout le temps, mais la plupart du temps, c'est comme ça qu'on le voit. et pourtant C'est le cas, bien sûr. Deuil veut dire qu'il y a certainement une personne qui est décédée. Je dirais même un être vivant pourrait y inclure aussi le deuil animalier. Mais il peut aussi y avoir des pertes qui sont plus symboliques, des morts symboliques. Tu citais l'exemple du licenciement, tu parlais de la maladie tout à l'heure aussi, la séparation notamment. Il y a plein d'exemples et en fait, moi, j'aime bien dire que pour moi, il y a deuil. Et ça, du coup, vous prenez si ça résonne. Prenez pas si ça ne résonne pas, mais il y a deuil du moment où il y a changement. Et ça veut dire que le deuil peut être à la fois, la plupart du temps on l'entend comme ça, négatif, difficile, plutôt ce versant, voilà, plutôt sombre on va dire, plutôt désagréable, plutôt inconfortable et plutôt challengeant. Il peut y avoir un versant plutôt neutre, je peux donner un exemple, au moins un déménagement est un deuil. Et un déménagement peut être vécu par certaines personnes de manière totalement fluide. Voilà, c'est même neutre, on n'a pas tant d'émotions à quitter l'ancien lieu et à aller dans un autre, juste on déménage. Ça peut être hyper challengeant parce que j'ai plein de souvenirs dans ce lieu et peut-être que je déménage à contre-cœur. Donnons un exemple, j'ai plus les moyens par exemple d'être dans ce lieu-là, je suis obligée de déménager. Donc là c'est à contre-cœur, ce serait plutôt challengeant et un deuil plutôt, disons avec des guillemets, négatif. Et puis ça peut être hyper positif parce que je change de lieu pour aller ailleurs. Ce lieu dans lequel j'étais, je ne m'y sentais pas du tout bien. Donc comme quoi, un deuil, selon les personnes, selon le vécu, selon ce qui se passe à l'instant donné, peut prendre plein de couleurs. C'est déjà, je pense, ce que je pourrais dire et ce qui me vient pour essayer d'être le plus exhaustive possible et de partager ma vision. Il y a des personnes, il y a des thérapeutes, des personnes qui sont dans l'accompagnement du deuil et qui vont vous parler uniquement du deuil égal mort physique, égal mort d'un proche. Parfois, certains même n'incluront pas le deuil animalier. À mon sens, il n'y a rien de mal à ça, il faut de tout pour faire un monde. Et si finalement, ma vision, elle ne résonne pas pour vous, je ne doute pas que vous pourrez trouver d'autres visions qui pourront davantage coller à votre définition du deuil. Et peut-être que c'est intéressant là-dessus. de prendre juste un instant pour vous, peut-être même de mettre pause et de dire, ok, au vu de ce que je viens d'entendre, de ce que Charline vient de me dire, est-ce que ça résonne, est-ce que ça ne résonne pas ? Pour moi, qu'est-ce qui est un deuil ? Si je perds un vêtement, si je trouve un vêtement auquel je tenais énormément de chance, c'est un deuil ou pas ? Ou un bijou, par exemple. Si je perds un ami, une séparation amicale, une relation qui s'arrête, est-ce que c'est un deuil ou pas ? Si peut-être j'ai perdu mon travail, prenez des exemples passés, j'ai perdu mon travail ou j'ai démissionné. Est-ce que c'était un deuil ou pas ? Etc. Je trouve que cet instant d'introspection, il est important. Et ça revient à cette notion où le deuil, il est vraiment individuel et propre à chacun. J'aurais pu le rajouter dans la définition.
- # Enora
Oui, c'est super intéressant ce que tu dis et ces exemples que tu donnes. Parce que chacun va vivre les choses de façon totalement différente. Personnellement, j'ai déménagé énormément dans ma vie. Donc le déménagement en général... Pour revenir, ça me fait rebondir sur ce que tu disais. Le déménagement, en général, pour moi, n'est pas un deuil. Par contre, j'ai pu accompagner des jeunes. Je travaillais en pédopsychiatrie. J'accompagnais les ados en individuel. Et pour certains, ils ont grandi dans cette maison. Et ils ont tous leurs souvenirs dans cette maison. Ils ont des bons souvenirs dans cette maison. Et c'était vraiment... Un deuil, quoi. Et c'était très, très, très compliqué pour eux d'abandonner la maison, quoi.
- # Chalène Gaffet
C'est ça, c'est souvent des... En fait, c'est en lien avec notre identité. Si je pousse un petit peu plus loin, en fait, dans cette notion de qu'est-ce qu'on perd, c'est on perd un bout de notre identité. De j'habitais dans telle maison, si je prends mon exemple, j'habite à Lille, bah si, je suis à côté de Lille, mais faisons simple, Lille, c'est plus connu. Bah je suis Lille, ouais. Si demain, je déménage ailleurs, c'est mon identité en tant que citoyenne, citadine de l'île, qui va changer, qui va bouger, qui va évoluer. Ce qui peut ne rien me faire, comme je disais tout à l'heure. Et tu vois, tu donnais l'exemple en disant pour toi, ce n'est pas un deuil. Et pour d'autres, ça peut réellement l'être, comme quand on perd un proche. Pareil, je vais prendre des exemples qui sont les miens. Au moins, je parle de vécu personnel. J'ai perdu mon père. Bah forcément, du coup, je suis considérée, on peut mettre le titre d'orpheline avec des guillemets, enfin avec des guillemets, pas totalement parce que j'ai toujours ma mère, mais notamment ça fait partie de mon identité, chose que je n'avais pas avant. Et les exemples, ils sont vraiment nombreux et nombreuses, comme un parent qui peut devenir papa-ange pour un papa, maman-ange pour une maman, c'est peut-être des termes que tu connais pas ou que vous connaissez pas, on en parle souvent. Souvent dans le deuil périnatal ou même quand on perd un enfant, on dit souvent que c'est des petites anges qui sont au ciel. Et donc du coup, c'est un terme qui a été... On n'avait pas de terme pour les parents qui sont en deuil d'un enfant. Et donc ce terme, il ne parle pas d'ailleurs à tous les parents endeuillés. Ça montre encore une fois que le deuil, il est propre à chacun et que même ce terme, on va dire que ce n'est pas qu'il fait débat, mais il y en a qui sont pour, il y en a qui l'utilisent, il y en a qui ne sont pas pour et pour qui ça ne résonne pas. En disant, on parle de parents, donc des parents d'un petit ange. Et donc, on a jumelé les deux. Et donc, la maman d'un petit ange devient une mamange et le papa d'un petit ange devient un papange. Mais il y a certaines personnes qui ne vont pas du tout utiliser ces termes, comme le terme de veuf ou veuve, par exemple, ou d'orphelin ou d'orpheline, ou encore d'autres termes, d'ailleurs.
- # Enora
En fait, j'avais entendu papanche, donc ça ne m'aidait pas à comprendre.
- # Chalène Gaffet
Ouais, non. Papanche, non. Pourquoi pas, hein ?
- # Enora
Ouais, et j'avais entendu dans mes cours à la base d'éducatrice, je suis éducatrice spécialisée à la base, et dans mes cours, j'avais appris le processus du deuil et on nous parlait qu'il y avait quatre étapes. Qu'est-ce que t'en penses, toi, du coup ?
- # Chalène Gaffet
Pareil, je vais refaire une intro à ma réponse, mais si elle vous parle de ces étapes, super, c'est génial. Prenez-les, gardez-les comme... Comme carte de route, comme point de repère, en fait. Personnellement, et là, je peux parler sous deux casquettes. Je vais parler sous ma casquette d'humaine, en dehors de cet aspect professionnel, avant même que je devienne accompagnante du deuil. Quand j'ai perdu mon père, ces étapes, moi, quand je les voyais, elles me perdaient plus qu'autre chose. Comment ?
- # Enora
Est-ce que tu peux les partager, ces étapes ?
- # Chalène Gaffet
Alors, en fait, il y a... plusieurs modèles. Il y a le modèle des quatre étapes, il y a le modèle des quatre tâches, il y a le modèle d'Elisabeth Kebler-Ross aussi, donc avec le déni, la colère, la dépression, l'acceptation. À vrai dire, honnêtement, je sais même pas si je l'ai dit dans le bon ordre, parce que tu vois, pour moi, c'est un truc, si je suis honnête, ça m'irrise le poil. Et je vais expliquer pourquoi moi, ça m'irrise le poil, à la fois à titre personnel et à titre professionnel. À titre personnel, en fait, je m'y retrouvais pas. parce que quand je lisais ces étapes, j'avais l'impression d'être à la fois dans la 1 et dans la 3. Et du coup, je me disais, mais du coup, si je suis dans la 1 et dans la 3, je suis dans la 2, je suis où en fait ? Parce que si je suis dans deux étapes en même temps, qu'est-ce que je dois faire ? Et elles ne m'ont pas aidée. Au contraire, elles m'ont même plutôt mise en colère. Donc là, version personnelle quand j'ai vécu mes deuils. Et quand je suis rentrée dans l'accompagnement du deuil, je me suis réellement rendue compte que ces étapes sont horriblement mal comprises. Qu'on les comprend comme des étapes, si on dit le mot étape, on entend petit 1. Une fois qu'on a fait le petit 1, on passe au petit 2. Et puis une fois qu'on a fait le petit 2, on passe au petit 3. Sauf qu'en fait, dans le deuil, c'est pas ça. Dans le deuil, c'est des montagnes russes émotionnelles. Il y a des hauts, il y a des bas. Et parfois, dans les montagnes russes émotionnelles, enfin montagnes russes, parcs d'attractions, vous repartez en arrière. C'est un petit peu la même chose dans le deuil. Parfois, on va faire trois pas en avant. ou à 10h on va dire aujourd'hui ça va je me sens bien et à 11h30, 32, 33, 34 qu'importe On ne sait pas pourquoi, d'un coup, parfois on arrive à l'expliquer, parfois pas, il y a une émotion qui monte et on a l'impression d'être revenu trois mois en arrière. Et encore une fois, là, je parle qu'importe le type de perte, même si généralement c'est beaucoup plus marquant et marqué dans la perte d'un proche et dans la perte d'un être humain. Mais si ça, ça vous parle dans un autre type de perte physique, matérielle, relationnelle, situationnelle, sachez que c'est normal en fait. et donc du coup moi j'aime pas ce modèle des étapes parce que parce qu'en fait, il est mal compris et que de ce fait, il y a des gens qui se disent « je suis bloquée, je suis bloquée dans mon deuil » ou alors « je n'ai pas fait l'étape 1, mais en fait, moi, je n'ai pas été en colère. Mais du coup, il faut que je me mette en colère. » Parfois, il y a des personnes qui sont arrivées en rendez-vous et qui m'ont dit « moi, je n'ai pas été en colère, mais du coup, est-ce que je dois me mettre en colère avec toi pour que ça aille mieux ? » Non, pas forcément, en fait. Et peut-être que la colère, elle viendra dans trois semaines, parce que là... Ce sera ou pas, parce que là, ce sera un moment qui permettra d'exprimer ça. Et donc, du coup, pour parler juste de cette notion d'étape, je trouve que cette notion d'étape, elle fait aussi écho au fait que est-ce qu'on considère que le deuil se termine ou pas ? À cette expression, est-ce qu'on fait son deuil ? Bon, je pense que j'ai un peu induit la réponse en même temps, mais si je n'aime pas les étapes, je n'aime pas non plus cette expression faire son deuil. Je suis un peu casse-pieds, en fait. Mais en même temps, elle ne parle pas non plus à énormément d'endeuillés. Elle parle à certains, certaines, un peu comme l'exemple du mot papange ou mamange ou parange. Mais néanmoins, pour moi, on ne fait pas son deuil. C'est-à-dire que oui, le deuil commence au moment où il y a la perte, au moment où il y a le changement. C'est avant, après. Mais à quel moment on peut dire qu'il se termine ? À quel moment on peut dire, ok, mon deuil, il est coché là sur ma tout douce. C'est bon, je l'ai mis en vert, je l'ai flûoté. Ça y est, c'est fait. Il ne reviendra plus, c'est fini. Je ne suis pas convaincue de ça à titre personnel et à titre professionnel. Pour moi, le deuil, il s'intègre. Alors, on pourrait me dire que je joue sur les mots, et c'est OK si vous pensez ça. Je pense que le deuil, pour moi, il s'intègre, c'est-à-dire que du moment où on peut en parler, alors pas forcément avec le sourire, mais en tout cas avec des émotions qui sont moins vives, où déjà rien qu'on arrive à en parler, déjà, c'est important, où on cultive un autre lien au défunt, c'est une autre définition que j'aurais pu te donner tout à l'heure à ta question, c'est aussi la transformation du lien d'attachement au défunt. Ce qui était présent avant, le corps, l'être humain, l'être cher qu'on avait, et qui est devenu absent et le lien se transforme. On ne peut plus parler avec cette personne, on ne peut plus avoir un dialogue, mais on peut cultiver un lien d'attachement différemment. Et donc du coup, quand pour moi ces choses-là s'intègrent et qu'on est en paix, qu'on est serein, qu'on est apaisé, ça ne veut pas dire qu'on est content. mais qu'on est apaisé et que nos émotions sont plus douces par rapport à la perte de cette personne ou de cette situation, de cette chose, là, on peut dire pour moi, à mes yeux, qu'un deuil s'est intégré. Ou alors qu'on a fait son deuil, si je garde cette expression. Et du coup, néanmoins, c'est pas parce que ce deuil s'est intégré qu'on va pas reposer un regard dessus. Et du coup, ça fait écho à mon exemple de la colère dans trois jours, trois semaines, trois mois, trois ans ou peut-être jamais. Peut-être qu'à un moment dans notre parcours de vie, il y a des choses qui vont nous ramener à un deuil passé. Ça peut être un autre deuil sur notre chemin, ça peut être une situation qui se répète, ou en tout cas qui nous semble similaire, et tiens, qui va nous éveiller à ça, et qui pourrait venir éveiller une émotion, qui pourrait venir éveiller une étape. Donc voilà, ma réponse, elle est un peu, elle est en même temps assez large. Dis-moi si elle te convient, j'allais dire, en soi, c'est pas si elle te convient ou pas, mais si elle te semble répondre suffisamment à ta question quand même.
- # Enora
Oui, oui, et puis en fait, ça me fait penser que justement, l'épisode qui est sorti la semaine dernière, aujourd'hui, quand on enregistre, qui est sorti il y a quelques jours, c'est sur le fait que je n'aime pas les cases. Donc finalement, ne pas aimer les étapes, c'est un peu similaire.
- # Chalène Gaffet
On va te serrer la main à travers l'écran, tu vois. Je suis un peu de cette équipe là aussi.
- # Enora
Et par contre, c'est vrai que dans ma manière, quand quelqu'un vient et qu'il me parle qu'il est en deuil et qu'il me parle par exemple de la colère, il y a certaines personnes qui ne comprennent pas pourquoi elles sont en colère. Et donc, ce que je vais dire, alors je veux bien ton retour, moi ce que je peux avoir tendance à dire, c'est que la colère fait partie du processus du deuil. Pour comme dire que... Ce n'est pas anormal ce que la personne vit. C'est vrai que je ne parle pas d'étape 1, 2, 3, 4, mais du coup, c'est en t'écoutant que je me suis dit « Ah, mais en fait, je n'utilise pas du tout le mot étape et je vais utiliser par contre le mot processus. »
- # Chalène Gaffet
Oui, mais carrément. Et tu vois, tu donnes cet exemple par rapport à la colère en disant que la colère est normale, on peut le dire pour n'importe quelle émotion. Je peux prendre peut-être un autre exemple qui est inverse, en parallèle, la notion de la joie. Il y a des personnes qui, alors je ne parle pas de se réjouir de la mort de quelqu'un, mais je vais prendre un exemple assez spécifique. Quand par exemple une personne a eu une maladie, plus ou moins longue, ou du coup la personne a eu un rôle d'aidant ou d'aidante, c'est un rôle qui est assez énergivore, qu'on fait avec beaucoup d'amour. Ça, ce n'est pas quelque chose que je remets en question loin de là, mais qui est énergivore, qui change notre vie et qui est aussi épuisant émotionnellement. Et parfois, on peut entendre des aidants qui ont cette pensée de dire « j'aimerais bien que mon proche soit soulagé, que mon proche soit libéré » . Et parfois, quand la mort vient, je pourrais bien sûr détailler à plein d'étapes, mais c'est juste pour l'exemple, ces personnes-là peuvent ressentir une sensation d'apaisement, de légèreté. C'est ce qu'on pourrait associer à cette notion de joie, finalement quelque chose qui est assez positif. Et vous pourriez voir par exemple une personne qui va vous dire « je suis tellement contente que ma grand-mère, mon grand-père, peut-être ma mère, mon frère, ma sœur, soient enfin libérés peut-être de ce corps, de cette maladie » . de cette souffrance. Et on pourrait regarder en disant comment tu peux être apaisée ? Ça pourrait surprendre. Et en fait, cette émotion, elle est aussi, et pourtant elle peut être hyper culpabilisante pour la personne qui est en deuil, avant que le proche décède et quand le proche est décédé. Mais elle fait partie, elle peut faire partie du processus et elle est tout à fait normale. Et au-delà d'être normale, elle est légitime. Et c'est la même chose pour la colère. ou pour n'importe quelle autre émotion que vous pourriez peut-être avoir en tête et vous dire, mais est-ce que mon émotion, elle est légitime ? Je ne sais pas à quoi vous pensez, mais à 99%, je peux vous dire que oui, elle est légitime et elle a le droit de s'exprimer. Et elle vient certainement et même sans aucun doute vous apporter un message, un éclairage, une réflexion. En tout cas, elle vous apporte quelque chose. Maintenant, ce n'est pas toujours facile à décoder et à venir comprendre ou à venir traduire.
- # Enora
Oui, c'est très juste ce que tu dis et Je l'ai vécu il n'y a pas assez longtemps, une personne proche qui était partagée entre... Il y avait de la tristesse de perdre son père, mais en même temps, il y avait un soulagement pour lui. Parce qu'il était super mal, il était à l'hôpital, ça faisait des mois et il souffrait. Et donc, oui, en fait, il y avait... Elle vivait en même temps un soulagement pour lui qui ne va plus souffrir, en fait.
- # Chalène Gaffet
C'est ça.
- # Enora
Chacun vit les choses différemment et en fonction aussi de ce qui se passe, de comment les choses sont vécues.
- # Chalène Gaffet
Exactement. Et tu vois, je rebondis sur cet aspect-là parce que ça me fait penser... Bon, il y a de grandes chances que je ne l'oublie pas, mais parfois la répétition a du bon aussi. Quand on dit que chacun vit son deuil, chacun a son propre prisme, a sa propre expérience, il y a... un truc pour moi sur lequel il me semble important d'insister. Je parlais tout à l'heure des injonctions au deuil, justement dans mon introduction, en disant que c'est important pour moi de ne pas avoir un discours culpabilisant parce que justement, il y a plein d'injonctions, il y a plein de « il faut faire comme ça » , voilà le chemin, voilà les étapes, voilà où il faut aller, voilà la destination, voilà combien de temps un deuil doit durer si tu l'as fait, à ce moment-là, super, t'as coché, c'est super, c'est bien, sinon ça devient un deuil pathologique, enfin... Voilà, un petit peu toutes ces cases, tu vois, pour revendiquer sur ce que tu disais. Et on a parfois énormément tendance à se comparer. À se comparer à nos proches, à se comparer peut-être même sur les réseaux, à se comparer à d'autres témoignages. Et pour moi, c'est l'une peut-être des erreurs du deuil, à vrai dire. Parce que c'est là où on vient en soi-même se culpabiliser. Et on se dit, mais un tel, peut-être mon frère, ma sœur, si je prends l'exemple d'une fratrie qui a perdu un parent. le papa ou la maman, qu'importe. Ah ouais, mais mon frère ou ma sœur le vit comme ça. Exemple, il ou elle a déjà repris le travail, et moi, non, j'arrive pas. Ou à l'inverse, il ou elle continue sa vie de famille, il ou elle fait du sport, ben moi, non, peut-être que j'ai dû aller chez le médecin pour prendre un arrêt de travail, parce que j'arrive pas pour l'instant à m'en remettre. Et du coup, en voyant ça et en se comparant, on se redonne une couche de... mais qu'est-ce que je suis nulle, mais qu'est-ce que je suis mauvaise et ça va pas et en fait on vient appuyer là où ça fait mal alors que l'autre personne le frère, la soeur si je garde l'exemple que j'ai donné là, on a tous les deux perdu certes la même personne mais on n'a pas perdu la même relation, on n'a pas perdu les mêmes impacts, on n'a pas perdu le même passé une partie commune dans une fratrie oui mais pas le même exactement on n'a pas perdu le même présent et ça vient pas toucher les mêmes choses en fait en nous D'où... comment et pourquoi en fait se comparer. Donc on peut s'en parler, on peut peut-être s'entraider, bien sûr, on peut s'enrichir du parcours de l'autre. Donc s'enrichir, oui, mais se dévaloriser en se disant « je suis nulle, comparez à qui fait mieux que » ou « son deuil dure moins longtemps » . Red flag, red flag à bannir de vos réflexions. Je sais que c'est difficile et je sais que je pense qu'on l'a tous et toutes fait et on le fera tous et toutes, mais l'entendre, c'est important. Ne pas se comparer, déjà ne pas se comparer dans la vie, mais dans le deuil, s'il vous plaît ne vous comparez pas parce qu'il n'y a vraiment pas lieu d'être en fait. C'est ce qui me venait, j'avais envie de le partager.
- # Enora
Et justement, tu as parlé du deuil pathologique. Il se dit que ça va partir de combien de temps ?
- # Chalène Gaffet
Je ne me rappelle pas. Normalement, c'est à partir d'un an. On dit qu'un deuil doit durer un an, ce qui est assez, à mes yeux, arbitraire. Et ça revient à cette notion de case. Tu vois, encore une fois, ça revient à cette notion de case. Sachant que les 1 an, et tu me parlais tout à l'heure des étapes, on peut prendre par exemple, il y en a plusieurs, mais en tout cas c'est lui qui me vient, l'un des grands noms francophones qui est le psychiatre Dr Christophe Auret. Et il en parle en disant qu'en fait les 1 an, c'est là où on a vécu toutes les premières fois, les premières fêtes, les premiers anniversaires, les premières peut-être... rentrer des classes si c'est en lien avec un enfant, les premiers Noëls, les premières fêtes des mères, fêtes des pères, fêtes des grand-mères, en fonction de la personne qu'on a perdue, les premières vacances. En tout cas, toutes ces premières fois qu'on a vécues au cours de l'année et où on arrive à un an après du décès, où on se rejoue généralement le scénario, que ce soit dans le cadre d'un décès naturel, je parle mort de vieillesse par exemple, que ce soit dans le cadre d'un accident, que ce soit... dans le cadre d'un suicide, même si c'est tabou. Dans le tabou, il faut aussi le dire et en parler parce que ça existe. Ou que ce soit dans n'importe quel type finalement de décès, de maladies. Et souvent, on se rejoue. Ah, mais où est-ce que j'étais à ce moment-là ? Ah oui, je faisais ça et je l'ai appris à tel moment. Et en fait, tout ça, c'est aussi gravé dans notre corps. Parfois, il y a même des endeuillés. C'est un peu plus rare la première année, mais on peut aussi l'entendre qui, parfois, à la deuxième, à la troisième année, n'ont pas fait attention à la date sur le calendrier, mais se sentent bizarres à l'approche d'une date. Et en fait, quand ils regardent la note, ah ouais, mais du coup, c'est les un an. C'est un peu moins le cas, mais ça arrive aussi. C'est les un an, ou les deux ans, ou les trois ans, ou les cinq ans. Et en fait, notre corps, il sait, ça a laissé une empreinte aussi dans notre esprit, bien sûr, dans notre cœur, sans aucun doute, mais aussi dans notre corps. Et donc, en fait, notre cœur, notre tête, notre corps. c'est même si nous on a zappé ou on n'a pas regardé l'agenda ou parce qu'on est dans un monde qui va tellement vite qu'on fait parfois plus attention aux dates même si on les voit affichées tous les jours sur nos téléphones ou n'importe quel écran donc voilà c'est encore une fois quelque chose qui est assez arbitraire et que je trouve parfois pareil hyper culpabilisant parce que du coup si j'ai passé les un an et que je pleure encore ça veut dire quoi ? que mon deuil il est pas fait ? que mon deuil il est pas intégré ? encore une fois c'est au J'ai envie de dire que c'est au cas par cas et c'est hyper propre à chacun. Et qu'à l'inverse, il y a des personnes, en deux mois, trois mois, elles vont être remises. Et c'est OK, en fait.
- # Enora
Ça m'a fait penser à une personne que j'ai accompagnée qui venait parce qu'elle allait très mal à cause de... Alors, selon ce qu'elle disait, c'était le deuil de sa sœur. Et en fait, on a juste fait quelques séances où on a traité... le trauma de comment elle l'a appris, ce qu'elle a vu, différentes choses qui ont fait traumatisme et en fait, finalement, à partir de ce moment-là, elle a été apaisée. Et donc, j'ai pas cherché plus à comprendre, à chercher, à explorer, à théoriser, mais des fois, j'ai l'impression que entre ce qui fait trauma ou ce qui fait deuil, il y a aussi euh... un mélange Bien sûr. Et je ne sais pas vraiment expliquer bien mon propos. Je ne sais pas si toi déjà, tu as compris.
- # Chalène Gaffet
Enfin, alors, ce que j'entends, c'est qu'un deuil, selon peut-être la manière dont il s'ancre ou les modalités, ce n'est pas le bon terme non plus, les circonstances du deuil, du décès, ces circonstances, elles peuvent être traumatiques. Exemple, même si c'est une mort naturelle, le fait d'être la personne, par exemple, qui retrouve le corps. Ça peut être hyper traumatique. Autre exemple, de par une raison X ou Y, je ne peux pas me déplacer jusqu'à la personne, je n'ai pas vu le corps. Je n'ai pas pu assister au funérail. Je pense notamment aux exemples du Covid qui ont été pour le coup très très très nombreux. Ou alors, quel autre exemple je peux donner ? Et en même temps, le trauma, c'est pareil. Ceci est traumatique et ceci n'est pas traumatique. La même situation qu'on pourrait vivre toi et moi, je pourrais la vivre comme traumatisante et toi comme quelque chose de neutre. Donc en fait, ça se rejoint, il y a des points communs, il y a des endroits où ça se recoupe et où ça se retrouve, parce que finalement, un deuil, des circonstances que moi je vais vivre comme traumatiques, toi tu les vivrais autrement. Mon frère, ma sœur par exemple, si j'étais dans une fratrie, les vivraient encore autrement. Ce qui fait que ça vient colorer le chemin du deuil. Est-ce qu'il y avait un peu cet aspect-là ? dans ce que tu voulais dire. Ouais,
- # Enora
totalement. Je pourrais donner, en fait, un autre exemple tout à fait personnel. Quand tu dis des choses qui font traumatisme et pour d'autres, non. Eh bien, pour expliquer mon propos de ce que j'ai pu vivre, eh bien, on était dans les premiers mois après le décès d'un ami qui était passé par la case urgence. Et j'avais été le voir en soins intensifs. La case soins intensifs, je veux dire. Et j'avais été le voir. Et en fait, dans les trois premiers mois, je me rappelle, j'avais une thérapeute pour travailler sur moi déjà depuis un moment. Et elle m'avait dit, moi, je n'accompagne pas au niveau du deuil avant les trois mois. D'ailleurs, ça peut être une question après. Je n'accompagne pas avant les trois mois parce qu'il y a besoin d'un processus aussi, soi-même, de le vivre. Et puis, à un moment, en fait, elle me dit, là, on peut travailler sur ça. parce que... Et je lui dis, mais vous m'aviez dit qu'on n'allait pas travailler dessus. Et elle me dit, là, il s'agit d'un trauma. Ce n'est pas le processus du deuil, c'est vraiment quelque chose qui a fait trauma. Donc, on a bossé dessus. Et effectivement, en plus, ce qui est con, c'est l'image, entre autres, il n'y en avait plus d'une, mais entre autres, l'image de l'hôpital, en fait. Enfin, d'une des parties de l'hôpital. Et c'est... C'est couillon, c'est juste là, en l'occurrence, c'était un mur, mais en soi, c'est ce mur qui ramène à tout le reste. Et effectivement, à partir du moment où on a traité ça qui avait fait trauma, ça a été déjà un gros soulagement pour moi.
- # Chalène Gaffet
Exactement, mais tu vois, dans l'exemple que tu donnes, c'est que, encore une fois, ça ramène à peut-être ce mur, si tu avais été avec une autre amie, ou si peut-être ça a été le cas, je ne sais pas, c'est une projection, un exemple. elle l'aurait peut-être vécu d'une toute autre manière, ou peut-être même une autre personne aurait trouvé ce mur hyper réconfortant parce que ça permettait de sortir peut-être du corps de la personne qui était là. Et encore une fois, c'est vraiment propre à chacun. Et pour répondre à ta question qui était un petit peu sous-entendue sur un peu la durée à partir de laquelle moi j'accompagne, je dirais qu'en réalité, j'accompagne qu'importe le moment. Je vais stéréotyper, j'allais dire à 3 jours, à 3 mois, à 3 ans ou à 30 ans pour garder le chiffre 3, mais je pourrais donner d'autres durées, mais je ne vais pas accompagner de la même manière. Parce que dans un premier temps, sur les débuts d'un deuil, notamment sur les premières semaines, à vrai dire, ce n'est pas là où les personnes viennent le plus pour plusieurs raisons, parce que souvent, c'est là où on a quand même un réseau de soutien. C'est là où les proches sont présents et c'est là où on a aussi beaucoup de choses à faire. Que ce soit administrativement, que ce soit... C'est peut-être là souvent où on est en arrêt. Ce n'est pas tout le temps le cas, mais souvent c'est là parfois où on est en arrêt, où on a ce fameux congé-deuil, qui est plus un congé funérail à mes yeux qu'un congé-deuil, mais malgré tout, c'est les jours off qui nous permettent de faire autre chose que d'aller travailler quand on est en deuil. Et en fait... J'ai perdu le fil de ce que je voulais dire.
- # Enora
D'accompagner à trois jours ?
- # Chalène Gaffet
Oui, merci. Tu me ramènes. Et en fait, je ne vais pas du tout accompagner de la même manière une personne qui va venir alors que ça fait quelques semaines ou quelques mois. Prenons moins de trois mois pour garder l'exemple que tu as donné. Je vais beaucoup plus être dans cette notion d'écoute. C'est-à-dire que je vais moins être dans le fait de qu'est-ce que ce deuil est venu toucher et qu'est-ce que ce deuil est venu impacter de manière générale. C'est-à-dire que si demain, une autre personne vient avec une situation bien propre à cette personne, ça pourrait être différent. J'essaie d'y mettre une case, des guillemets, quelque chose pour essayer de généraliser mon propos. Mais je vais beaucoup plus être dans l'écoute. Je parlais du docteur Christophe Fauret. C'est une ressource que moi, je trouve, je l'appelle souvent la Bible du deuil sans aspect religieux, loin de là, mais dans le sens où on y trouve un peu tout dans ce bouquin. qui s'appelle « Vivre le deuil au jour le jour » et dans lequel il parle de trois questions. Et la première question, c'est « Qui avez-vous perdu ? » Donc finalement, la personne. La deuxième question, c'est « Qu'est-ce qui s'est passé ? » « Quel a été l'événement ? » Et en fait, sur ces deux questions, pour moi, c'est les questions sur lesquelles on est au tout départ d'un deuil. On peut y être aussi après coup, bien entendu. Mais en tout cas, en début d'accompagnement, c'est « Qu'est-ce qui s'est passé ? » « Qui est-ce que vous avez perdu ? » de sorte à pouvoir parler du récit. Dire et se redire est aussi une thérapie. Dire et se redire, ça permet de prendre de la distance avec l'histoire qui est la nôtre, avec le récit, avec l'événement. Ça permet aussi de s'apaiser. Ça permet de mettre des mots M-O-T-S sur les mots M-A-U-X. Et donc, je vais beaucoup plus être dans cette écoute et dans l'écoute de ce récit, plus que dans le fait de « Ok, qu'est-ce que réellement s'est venu toucher en vous et de quoi vous avez besoin là, maintenant ? » Et donc plus dans cet aspect thérapie, et ça, ça peut faire écho par exemple à la troisième question du docteur Christophe Fauret, qui est, alors je n'ai plus peut-être la formulation exacte, mais en gros c'est comment la souffrance se vit au quotidien, de manière physique, de manière matérielle, de manière sociale, de manière psychologique et de manière spirituelle. Où là, on est plus dans un processus de deuil qui va être un peu plus sur du long terme, un accompagnement plutôt du processus de deuil qui va plus être sur du long terme. Donc en fait... Pour résumer, pour répondre, et ça c'est vraiment ma philosophie, quelqu'un pourrait répondre tout à fait autre chose, j'accompagne à tout moment du deuil et à tout moment du processus en termes temporels, en me fixant aussi avec ce dont la personne a besoin, avec ce avec quoi elle arrive aussi, que ce soit trois semaines, trois mois, trois ans,
- # Enora
trente ans. Et d'ailleurs, tu as commencé un petit peu à donner des petites billes comme ça. Est-ce que tu aurais d'autres conseils pour les thérapeutes ou les soignants ou les éducateurs qui accompagnent quelqu'un et qui, justement, va vivre un deuil, là, dans un premier temps, ensuite un décès ?
- # Chalène Gaffet
Je donne souvent cette... Enfin, j'aime bien cette métaphore. Elle parlera ou pas. Mais en fait, c'est vraiment de découvrir la carte du monde de l'autre personne. C'est-à-dire que je parlais tout à l'heure d'injonction sur le deuil, de ses étapes, il faut faire, il faut pas faire, il faut faire comme ci, il faut pas faire comme cela, etc. D'accord, mais ça c'est notre carte du monde à nous, de comment peut-être je pense que le deuil est, de ce que je pense que le deuil est ou n'est pas, de qu'est-ce qui serait bien de faire ou de ne pas faire, mes attentes pour la personne que j'accompagne. Parce que oui, j'ai envie qu'elle se remette. Je veux qu'elle soit bien, je veux son bien-être, son mieux-être, sa sérénité, son apaisement d'esprit. Mais j'ai mes croyances aussi. Dans le deuil, il faut faire ceci, dans le deuil, il faut faire cela. Moi, ça, ça m'a aidée. Ça, ça, il ne faut surtout pas le faire parce que moi, ça ne m'a pas du tout aidée. Et c'est très bien pour soi, ça. C'est super pour soi, se connaître soi-même. Mais si on arrive en disant, bon, ben voilà. En gros, dans le deuil, il faut faire ceci, il faut faire cela, tiens, ça, ça va t'aider, tiens, ça, ça va pas t'aider. Et bien, en fait, on coupe déjà pour moi un petit peu la relation. Alors qu'à l'inverse, si on se remet au niveau de la personne et qu'on s'intéresse à qu'est-ce qui te fait du bien ? De base, déjà rien qu'au quotidien, en dehors de ce deuil, qu'est-ce qui te fait du bien ? Ou qu'est-ce qui te faisait du bien ? Parce que là, aujourd'hui, peut-être qu'il n'y a rien qui te fait du bien. J'entends. Qu'est-ce qui te faisait du bien hier ? Le sport, ça peut être plein d'exemples. Le sport, la cuisine, dormir, lire, sortir avec tes amis, qu'est-ce qui te faisait du bien ? Et en fait, d'aller aussi identifier ces choses-là et d'apprendre, de permettre aussi à la personne de se connaître. Et ça, c'est vraiment découvrir la carte du monde aussi de l'autre personne. Pareil sur ce dont elle a besoin. Parce que moi, je crois que l'autre a besoin. Parce que je l'ai cerné, parce que ça, ça peut être bien pour lui ou pour elle. Oui, peut-être que ça peut être bien, mais peut-être que ce sera bien dans deux ou trois séances ou dans deux ou trois mois. Peut-être qu'aujourd'hui, cette personne, elle n'est pas prête à ça. Et peut-être que simplement, ce qu'elle a envie, c'est peut-être de parler du défunt. Et de faire aussi des propositions qui sont ouvertes. C'est-à-dire, je viens de donner l'exemple de peut-être qu'elle a envie de parler du défunt, de lui poser les questions en fait. Par exemple, tu donnais l'exemple d'un décès, donc je garde cet exemple-là. Aujourd'hui, encore une fois, ça dépend aussi peut-être de la relation avec le professionnel de santé ou d'accompagnement, quel est le cadre aussi de l'accompagnement et dans quelle dynamique vous rencontrez cette personne qui est aujourd'hui en deuil, mais peut-être par rapport à ce deuil, de quoi vous auriez besoin. Question large et ouverte, parfois très difficile pour un endeuillé. Donc comment on essaye de donner des billes, mais sans trop orienter, de sorte à ne pas squeezer finalement une partie potentielle des réponses qui pourraient aider cette personne. Et donc ça peut être, rien que de le dire, j'aimerais vous aider, j'aimerais vous soutenir dans ce deuil, mais peut-être que je vais être maladroit ou maladroite, vous m'en excuserez, n'hésitez pas à me le dire. Mais peut-être, est-ce que vous avez envie d'en parler, ou peut-être vous ne voulez pas en parler, est-ce que vous voulez qu'on parle d'autre chose ? Qu'est-ce qui vous ferait du bien ? là maintenant, à l'instant donné. Et ces conseils, ils sont aussi valables pour les proches. Parce que parfois, là, en tant que proche, généralement, on dit, on va surtout pas en parler, ça va le ou la rendre triste. Donc on va parler de ta vie, les infos là, ou le truc qui a lieu ce week-end. Alors qu'en fait, la personne, au fond d'elle, elle a juste envie de vous parler du proche qu'elle a perdu. Mais du coup, nous, on se dit, on va parler d'autre chose, et la personne en deuil se dit, Merci. je ne vais pas en parler parce qu'ils n'ont pas envie d'en parler et puis ça va les gêner, etc. Finalement, personne ne parle de ce dont il a envie. On reste sur le truc bien en surface. On ne va jamais en profondeur et tout le monde est déçu. Le proche, il ou elle se sent impuissant ou impuissante à aider la personne qui est en deuil. Et la personne qui est en deuil se dit, il n'y a personne qui me comprend. Finalement, ils me font toucher. Super ! On a vachement avancé avec ça. Alors que quand on essaye de se mettre au niveau de la personne et de voir ok, t'es comment dans tes baskets aujourd'hui ? Comment tu te sens ? Là, maintenant. Peut-être dans 10 minutes, ce sera différent. Peut-être que demain, ce sera encore différent. Mais là, maintenant, comment tu te sens ? De quoi t'as besoin ? T'as besoin d'être seule ou t'as besoin d'être accompagnée ? T'as besoin de parler, de se deuil ? Peut-être plus dans une introspection ? Ou t'as besoin de te divertir ? T'as besoin qu'on regarde les photos ensemble ? Ou tu préfères qu'on aille au ciné, par exemple ? C'est plein de... Voilà, c'est des exemples. Et la liste, elle est vraiment pas exhaustive. Et j'ai envie les meilleurs exemples seront les vôtres. selon la personne que vous avez en face et selon aussi ce que vous connaissez d'elle, que ce soit de manière, dans un cadre et une posture professionnelle ou que ce soit dans un cadre plus intime en tant que proche.
- # Enora
C'est génial tout ce que tu partages, tout ce que tu transmets. Merci beaucoup.
- # Chalène Gaffet
Avec plaisir.
- # Enora
Et si toujours on est, pour des petits conseils, pour des thérapeutes, soignants, éducateurs, si... La personne en face, c'est une rupture dans sa relation, une relation amoureuse qu'elle a vécue. Est-ce qu'il y a des conseils différents ?
- # Chalène Gaffet
Alors, je dirais que l'impact, généralement, il ne vient pas toucher les mêmes choses. Ce n'est pas qu'il n'est pas le même, mais il ne vient pas toucher les mêmes choses. On est beaucoup plus sur ce sentiment de tristesse dans le cadre d'un décès. où on ne va plus avoir ce corps, on ne va plus avoir ce côté charnel, il y a quelque chose sur lequel on ne reviendra pas. Alors que sur cette relation, certes on a perdu la relation, mais la notion d'amour de couple ou de relation amicale, on peut la retrouver différemment, on peut se réinventer, la notion de se réinventer, d'aller vers un futur, est beaucoup plus simple, enfin simple, le terme n'est pas juste, et peut être abordée de manière plus apaisée, plus sereine, moins taboue. En fait, c'est ça, quand je dis plus simple, c'est cette notion de moins tabou que dans le cadre d'un décès. Ça va arriver beaucoup plus dans le temps et ça va arriver aussi dans le cadre d'une relation de conscience. Et donc, notamment dans le cadre d'une relation, encore une fois, ça reste des généralités à adapter selon les situations, mais ça va être de voir qu'est-ce que cette séparation, qu'est-ce que cette rupture, je peux même, je pense, généraliser en disant amoureuse, amicale et familiale, est-ce qu'elle a été souhaitée de ma part ? par exemple, ou est-ce qu'elle est subie et du coup qu'est-ce que ça vient travailler en moi, en termes d'identité je fais écho à ce que je disais tout à l'heure en termes d'attente peut-être que si je le subis ça me tombe, c'est encore différent si imaginons j'avais un petit peu des doutes je voyais que mon couple battait de l'aile ou mon amitié, ma relation avec ma mère battait de l'aile ou alors si je suis choquée pour moi j'étais Et... Tout allait bien. Il y a d'autant plus cette notion de choc, par exemple. Qu'est-ce que ça vient impacter aussi sur les projets que j'avais, sur les attentes que j'avais envers l'autre ? Et derrière, on peut mettre partenaire, ami, famille. Donc, c'est vraiment plus ces impacts, enfin plus, entre autres, tous ces impacts, de qu'est-ce que ça vient toucher, qu'est-ce que ça vient changer. Et si je le dis assez facilement, j'aime bien cette phrase, c'est finalement, dans un deuil, Y'a... quelque chose qu'on pourrait mettre aussi au pluriel auquel je dis au revoir, auquel je suis invitée, obligée, qu'on m'impose de dire au revoir. Mais finalement, dire au revoir à quelque chose, c'est dire bonjour à autre chose. Et en fait, c'est de conscientiser ces choses-là. À quoi je dis au revoir ? Qu'est-ce que je quitte ? Qu'est-ce que je dois laisser tomber ? Qu'est-ce que je dois abandonner ? Qu'est-ce que je dois mettre de côté ? Donc là, par exemple, cette relation. Mais à quoi je dis bonjour ? Je donne un exemple. Du coup, on a perdu notre relation amoureuse, par exemple. Donc, notre quotidien, il change totalement. Parce qu'on se fixait un peu l'un à l'autre. On se retrouvait le soir, peut-être le matin, le midi. On essayait de coordonner nos emplois du temps, quand même. Un peu aussi l'idée de vivre ensemble. Et d'un coup, je me retrouve, j'ai plein de temps libre. Du coup, je fais quoi de ce temps libre ? Parce qu'au départ, ce temps libre, il est angoissant. Mais en plus, je pense. Et en plus, je ne suis pas bien. Donc du coup, je suis en boucle et c'est le hamster qui tourne dans sa roue qui fait que je me sens de moins en moins bien. Comment je peux réinventer ce temps qui avant était fait à deux et qui aujourd'hui se fait tout seul ? Et comment je peux être, comment je peux faire, comment je peux occuper ce temps ? Pour donner rien qu'un exemple. Mais cette notion de... Alors moi, c'est quelque chose qui me parle et que j'aime beaucoup aborder avec les personnes que j'accompagne. Se réinventer. Faire autrement et faire différemment. C'est pas faire comme avant. Il n'y aura plus jamais cet avant. Il n'existera plus. et qu'importe le deuil dont on parle il n'existera plus, mais comment je fais autrement et comment je fais différemment et donc en tant que professionnel, y compris en tant que proche, même si là c'est quand même plus simple pour des pros dans l'accompagnement quelle que soit la posture, quelle que soit la dynamique aussi de l'accompagnement ou de la thérapie, c'est conscientiser cet avant et cet après, qu'est-ce que je laisse qu'est-ce qui est difficile, quels sont les freins mais quels sont aussi les ressources ça répond à ta question ?
- # Enora
Je pense qu'on pourrait aller plus dans les détails pour donner des conseils, mais je crois qu'au vu du temps, ça nécessiterait un autre épisode. Mais en tout cas, je pense que, tout comme pour le décès, j'utilise aussi beaucoup la carte du monde. C'est... Tu me diras ce que t'en penses, mais c'est aussi de ne pas projeter ce que nous, on a pu vivre dans une séparation et sur l'autre.
- # Chalène Gaffet
Exact. Comme pour le cadre d'un décès, en fait. C'est OK, dans une séparation, moi, j'ai telle, telle ou telle vision, ou j'ai utilisé telle, telle ou telle chose, ou telle, telle chose m'ont fait du bien et pas les autres. Si j'arrive et que je projette ces choses-là, je vais déjà biaiser de, un, l'accompagnement sans aucun doute, mais aussi la relation. Et donc, finalement, le chemin est le processus de deuil, de reconstruction, de réinvention. d'adaptation naturelle à la perte de la personne avec qui je travaille ou de mon proche. Donc oui, tout à fait, cette notion de projection, j'ai même envie de dire qu'au-delà du deuil, elle est valable au quotidien, c'est juste qu'on l'oublie et qu'on est toujours dans le jugement de « Ah ouais, Antoine, il est comme ci, il montre ça et du coup, il est comme ceci. » Je ne lui ai pas parlé, je ne lui ai pas posé la question, mais je suis convaincue de ce que je dis et c'est la vérité. Non, c'est ma vérité selon de nombreux, nombreux filtres.
- # Enora
Oui, et puis là, ce que je vois, c'est pour la relation, il y a beaucoup aussi ce truc, rupture amoureuse, il faut plus parler, par exemple. Et certaines personnes, ça c'est quelque chose que j'entends beaucoup, et certaines personnes, au contraire, ont envie de continuer à garder cette relation parce que pour eux, ils ont vécu la relation. S'ils étaient ensemble, c'est parce qu'ils s'entendaient bien, qu'ils avaient des choses en commun, et donc ils ne voient pas pourquoi couper tous les ponts. Et d'autres personnes vont conseiller, non, non, il faut absolument couper tous les ponts. Et c'est quelque chose que moi, on m'a souvent projeté dessus parce que je n'ai pas besoin de couper tous les ponts, même à l'inverse. Et donc, c'est en ça qu'on est vraiment tous différents et du coup, en tant qu'accompagnants, ne pas projeter ce que nous, on vit, ce dont on a besoin sur l'autre.
- # Chalène Gaffet
Exact. Et tu vois, pour rebondir sur ce que tu dis, et là plutôt en prenant le prisme d'une personne qui serait en train de vivre actuellement une séparation ou n'importe quel type de deuil encore une fois, écoutez-vous. Tu vois, ça revient à ça, en fait. C'est OK, il y a les cases, il y a tout ça. Et c'est intéressant de les regarder. C'est intéressant de les entendre. Ce n'est pas toujours important de les écouter. Parce que du coup, si je prends ton exemple là, du coup, on dit qu'il ne faut pas rester en contact avec les personnes avec qui on est séparés. Mais du coup, moi, j'en ai fortement envie. Mais comme il ne faut pas, je ne vais pas le faire.
- # Enora
Et puis, c'est malsain, ça veut dire... Si je le fais, c'est que c'est malsain ou...
- # Chalène Gaffet
C'est ça. Mais du coup, je ne respecte pas mon cœur, mes besoins, mon alignement. Et ça, c'est hyper important, en fait, de s'écouter, de se respecter. Et du coup, pour se respecter, c'est aussi s'écouter. Donc ça, c'est peut-être l'un des plus grands conseils que je peux vous donner. Ça revient à tout à l'heure quand je disais qu'importe l'émotion que vous ressentez quand vous êtes là dans vos écouteurs ou dans votre cast, cette émotion, elle est légitime. Et pourtant, je n'ai aucune idée de l'émotion à laquelle vous faites écho. elle est légitime. Et bien si là, il y a n'importe quelle pensée qui vous vient en disant il faut, je dois, parce que la société ou mon pote ou machin ou le livre a dit que et que ça ne résonne pas en vous, fermez le livre, quittez votre ami 5 minutes et dites-vous ou n'importe quelle autre chose et dites-vous juste ok, moi c'est comme ça que je vois les choses, moi c'est ce dont j'ai besoin. C'est l'exemple que je n'ai en disant si le deuil, dans ma manière de l'aborder, ça ne vous parle pas, mais ce n'est pas grave, c'est OK en fait. Et allez voir quelqu'un d'autre ou écoutez d'autres épisodes de podcast qui parleront du deuil d'une autre manière et qui vous parlera. C'est le plus important. Et là, vous vous écouterez. Donc, je pense que c'est peut-être le conseil à la fois le plus dur à mettre en œuvre et peut-être aussi le plus précieux.
- # Enora
Et puis, ce sera notre mot de la fin. Merci beaucoup, Charlène, pour ton intervention.
- # Chalène Gaffet
Avec plaisir.
- # Enora
Merci d'avoir pris ce temps pour nous, pour le podcast. Donc, on peut te retrouver... Ah, je crois que tu as peut-être un petit... Un freebie. Oui, un e-book. C'est un e-book ?
- # Chalène Gaffet
Oui, c'est un e-book qui va répondre un peu à... Enfin, qui peut être complémentaire de pas mal de choses qu'on s'est dit pour trouver ses réponses, pour s'écouter. Je vais faire le lien avec ce que je disais juste avant, qui est dans cette notion de boussole des besoins. De quoi j'ai besoin, et à la fois de manière holistique, c'est-à-dire autant au niveau de mon cœur, de mes émotions, autant au niveau de mon corps, du physique, on en a parlé un petit peu, autant au niveau plutôt mental, cognitif de mon esprit, mais aussi au niveau spirituel. Donc voilà, je te donnerai le lien. Et puis, c'est disponible pour justement aller dans cette notion d'introspection, puisqu'on n'a pas toujours besoin de se faire accompagner pour vivre un deuil. On peut aussi le vivre par soi-même. Et parfois, on a juste besoin d'un petit coup de pouce, d'un petit coup de boost, d'une béquille, d'une épaule sur laquelle se reposer. Et si les personnes ont des questions, n'hésitez pas, ce serait avec grand plaisir de pouvoir échanger avec vous et de pouvoir y répondre s'il y a des choses qui n'étaient pas claires, ou même simplement confronter un point de vue, des pensées.
- # Enora
avec plaisir j'ai envie de dire tant que j'ai des occasions et des opportunités de parler de ces sujets généralement je les saisis yes donc merci je rappelle ce petit ebook enfin ce ebook je sais pas s'il est petit d'ailleurs est gratuit c'est un cadeau hein c'est ça et puis justement pour si les gens ont des questions ce que tu proposais ils peuvent te retrouver sur Instagram exactement sous le nom ben Oli Atma
- # Chalène Gaffet
H O L I A T M A
- # Enora
Et puis, le lien sera dans la description. Je mets aussi le lien de ton site Internet. Est-ce qu'il y a autre chose ?
- # Chalène Gaffet
Non, on se retrouve de l'autre côté, dans l'autre sens. C'est toi qui seras derrière le micro, du micro réponse aux questions, et je serai l'intervieweuse.
- # Enora
Génial. Merci beaucoup, Charlène. Et puis, à tout bientôt.
- # Chalène Gaffet
Merci beaucoup, Enora. À très vite.
- # Enora
Au revoir. Je refais un petit... rajout à cet épisode parce qu'on n'a pas eu le temps d'en parler avant mais Charlène vit aussi des des censures on va dire au niveau de l'algorithme sur Instagram je dis aussi parce que bon moi qui parle de l'asexo c'est pareil et donc si vous voulez la soutenir n'hésitez pas à aller sur son compte et puis à commenter ou à liker ça fait toujours plaisir quand il y a du soutien surtout quand à côté de ça l'algorithme ne nous aide pas je vous dis à tout bientôt pour un prochain épisode Bonne fin de journée ou soirée en fonction de quand vous nous écoutez.