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Psycho Sexo - clefs et outils pour accompagner la sexualité et lever les tabous

Men's work et cercles d'hommes : encore un truc de mascu ? avec Ferdinand Richter, psychologue et coach

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1h05 |21/05/2025|

43

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Description

Accompagner les hommes dans leur transformation intérieure commence par créer des espaces sûrs : plongeons dans le Men's Work avec Ferdinand Richter.


Dans cet épisode, nous explorons comment des cercles d’hommes encouragent la création de liens, la (re?)connexion aux émotions et la prise de responsabilité, sans hiérarchie ni secret.


Ferdinand partage son parcours – du rugby de haut niveau aux stages qu’il anime en Aveyron – et décrit pas à pas la façon dont ces groupes nourrissent le bien-être émotionnel tout en restant distincts d’une thérapie classique.


Au fil de la conversation, nous abordons :
• La définition claire du Men's Work,
• Le cadre sécurisé et la règle du « Stop »,
• Le rôle du collectif comme contenant,
• Une expérience qui m'a marqué : lorsqu'un participant à demande « de la violence et de la douceur »,

• Comment créer un lien avec la personne qu’on accompagne et notamment le groupe,

• Faire confiance en son intuition pour être plus juste dans son accompagnement,
• Des outils concrets : respiration holotropique, course en groupe, immersion en rivière, feu rituel,
• L’intelligence collective : connaître ses limites, oser les partager, donner des rôles, laisser émerger la créativité,
• L’intégration après le stage,
• La sortie du magazine Men's Work, pour relayer les différentes initiatives et agir ensemble plutôt que chacun de son côté.


Que vous soyez psychologue, coach, travailleur social ou en reconversion vers la psycho-sexologie, cet échange offre des pistes concrètes pour enrichir vos accompagnements.


Bonne écoute !


• Téléchargez le numéro 0 gratuit du magazine Men's Work
• Suivez Ferdinand sur Instagram : @integrativemasculinity
• et le magazine aussi sur Instagram : @menswork.fr


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Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Ferdinand Richter. Salut ! Et aujourd'hui, on va parler du mensport, de l'accompagnement des hommes et de la posture qu'on prend en tant qu'accompagnant. Donc voilà, comme à mon habitude, j'aime bien présenter mes invités. Donc je vais le faire. Mais il y a de grandes probabilités que je loupe quelques infos. Voilà, donc Ferdinand... de ce que j'ai compris, tu as un parcours riche et varié en passant par le rugby en tant que professionnel, coach, formateur et formateur en management et leadership pour des dirigeants du CAC 40. Et puis même direct... Non, responsable ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est responsable France d'Ecosia, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et Et... Mais bon, du coup, on ne va pas forcément s'attarder dessus. En tout cas, depuis... Je l'ai dit, tu es psychologue. Et donc, depuis que tu t'es formée à différents outils, et en tout cas, tu as utilisé différents outils, comme tu m'as dit, la respiration, holotropique, le breastwork, et tu as cheminé aussi dans un parcours chamanique. Je te laisserai en parler après de ce que tu as envie de partager ou pas.

  • #Ferdinant Richter

    Carrément.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc aujourd'hui, tu proposes des stages pour les hommes en Aveyron et aussi des ateliers découvertes du Men's Work d'une journée pour les hommes aussi qui voudraient expérimenter avant de faire un stage plus long. Et puis, en janvier 2025, Tu as créé le magazine Men's Work pour promouvoir toutes ces initiatives similaires qu'il peut y avoir en France.

  • #Ferdinant Richter

    C'est du lecteur.

  • #Enora Teyssendier

    Et pour l'anecdote, j'ai téléchargé le numéro 1 qui est gratuit, qui est encore gratuit. Et je l'ai lu et j'ai aussi partagé sur les réseaux sociaux et puis à des personnes que j'accompagne. Et j'ai découvert quelques jours après qu'en fait, tout ça, je l'avais fait le jour du lancement.

  • #Ferdinant Richter

    Trop bien ! Génial, t'es première !

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça ! Trop bien ! Et puis donc, pour introduire un petit peu le propos, en fait, entre la lecture de ce magazine et puis les posts que tu partages, ben, en fait, oui, non, les posts sur Instagram, pardon, Ferdinand partage des super posts que je vous invite à aller lire. Merci. Et ben, moi, je les trouve intéressants, touchants, et donc, voilà. C'est vraiment pour ça que j'avais envie de t'inviter aujourd'hui sur le podcast.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est vrai que j'essaye un petit peu d'appliquer ce qu'on fait en stage et ce qu'on prêche comme façon de faire à mes posts sur Instagram.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose déjà ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, je pense que tu as fait un bon tour. En fait, le fil rouge dans mon parcours, je pense que c'est vraiment l'accompagnement. notamment dans le collectif, essentiellement des hommes et des femmes aussi dans le passé. Et vraiment cette question de comment prendre sa place dans un collectif, comment le collectif peut être au service de l'individu et comment l'individu peut être au service du collectif. Et c'est vrai qu'au départ, dans mes premières années, dans ma jeunesse, je suis allé au service de la performance, donc que ce soit dans le rugby, dans les entreprises. Et aujourd'hui, c'est autre chose qui a pris le relais. Donc, c'est plus au service du prendre soin, de la reconnexion à soi-même, aux autres. Donc, il y a un petit peu plus de douceur maintenant.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Et en tout cas, c'est ce que tu laisses transparaître dans les postes aussi. Est-ce que tu veux, pour commencer déjà, nous expliquer un peu ce que c'est que le menswork ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, avec plaisir. C'est un terme qui vient des États-Unis comme nombre de termes. Il y a des initiatives comme ça entre hommes qui existent. Ça a démarré dans les années 60-70, notamment avec le MKP, le Mankind Project, qui est déjà pas mal présent en France aussi, mais il y a des valeurs auxquelles je m'identifie un peu moins. et le menswork c'est un petit peu Voilà, des pratiques pour hommes, entre hommes, pour prendre soin les uns des autres. Donc ça peut être... assez léger comme explorer sa créativité, explorer ses différentes facettes, mais ça peut aussi forcément aller un peu plus profond avec des vécus difficiles, des traumas qu'on peut avoir vécu. Et d'avoir un espace de sécurité où on peut aborder tous ces sujets, où on n'est pas jugé pour ce qu'on a traversé et ce qu'on est, et d'avoir des ressources aussi. Donc des ressources soit avec des outils, soit tout simplement avec la présence d'autres hommes. qui peuvent partager leur expérience. C'est des espaces intergénérationnels, interculturels. Et c'est cette richesse-là qui fait toute la valeur. Donc je dirais, pour faire très court, c'est des espaces qui accompagnent la transformation intérieure des hommes. C'est-à-dire que le masculin est beaucoup orienté vers l'extérieur avec des projets, des choses à réussir, à conquérir. Et là, finalement, on invite un petit peu à l'introspection, à se reconnecter à ses émotions, à son corps, et à voir ce qui se passe en nous. Donc voilà comment aujourd'hui je le définirais. Et en même temps, toutes les personnes qui animent du Men's Work vont certainement donner leur définition un petit peu à eux. C'est pour ça aussi que, par exemple, dans le magazine, j'énumère tous les stages, en tout cas à ma connaissance, qui existent dans le milieu français. et chacun a sa vision un petit peu de qu'est-ce que c'est le mens work. Parce que d'une autre façon, parfois, il y a aussi des hommes qui ont besoin, paradoxalement, de réactiver vraiment leur côté un petit peu masculin, ça veut dire d'aller dans certains stéréotypes parce qu'ils étaient enfermés dans des stéréotypes un peu féminins. Donc il y a de tout. Il y a aussi prendre soin de son corps. se remuscler un petit peu, avoir une forme de présence juste pour être bien. Donc ça, il y a des personnes qui proposent ça aussi et je pense que c'est très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Alors là, j'ai plein de questions déjà.

  • #Ferdinant Richter

    Je peux te rajouter ce que c'est pas, comme ça je t'envoie encore plus de questions, mais c'est vrai qu'on entend pas mal parler des courants masculinistes, ça veut dire des courants qui... mettent en avant la supériorité du masculin, des hommes, par rapport notamment aux femmes. Et pour moi, c'est clairement pas ça. Donc on est au contraire plus dans un mouvement qui est dans le soutien du féminin et de se demander comment on peut avoir notre place juste face à un féminin qui reprend son pouvoir et un féminin puissant et qui n'est pas le côté je m'éteins pour laisser la place, mais comment moi je trouve ma place juste à côté de ça. Et forcément, si on élargit un petit peu le créneau, c'est aussi prendre soin de son écosystème, de sa communauté et plus large encore de la planète qui en a vraiment besoin. Donc, il y a beaucoup ces notions-là quand même qui sont présentes. C'est-à-dire qu'au lieu d'exploiter et de se prendre pour des êtres supérieurs qui ont le droit de faire ce qu'ils veulent sur cette planète, comment on peut un petit peu avoir une place plus juste, à mon sens.

  • #Enora Teyssendier

    Du coup, là, t'es parti sur ce que ça n'est pas. Et quand tu disais que tu te retrouves pas forcément avec le MKP, alors moi, je connaissais pas. Ça, c'est MKP, t'as dit ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Je connaissais pas, donc ça m'intrigue. Qu'est-ce que c'est ? Et les différences, peut-être, justement ? En tout cas, toi, là où tu ne te reconnais pas ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, alors je vais pas en parler longuement parce que j'ai... pas participé à un stage chez eux, donc c'est juste ce que j'ai lu et entendu dire, et du coup je suis très vigilant parce qu'il y a certainement aussi des choses qui ne sont pas justes de ce que je vais dire. Mais il y a par exemple une notion de secret, c'est-à-dire que lorsqu'on va dans des stages de MKP, on n'a pas forcément le droit de parler de ce qui se passe pendant les stages pour garder un côté initiatique, c'est-à-dire le fait que je ne sais pas ce qui se passe, ça crée une forme de surprise. qui peut être initiatique et ça permet vraiment de dépasser certaines craintes, certaines peurs et je comprends tout à fait cette façon de faire. Sauf qu'aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, avec Internet, je pense qu'il est important de diffuser ces pratiques, de ne pas les cacher et de ne pas créer du secret là où on peut créer la surprise autrement, notamment par la créativité. Donc ça, c'est un point. De ceux que je connais aussi, il y a une structuration un peu plus hiérarchique, c'est-à-dire avec des anciens qui, au fur et à mesure qu'on pratique, on monte en grade. Et moi, en tout cas dans mes stages et dans ceux que je propose, notamment les formateurs, on participe. Et même si on a une expérience, et même si on a... un vécu, il n'y a pas de « je suis plus avancé que toi » . En fait, c'est moi que j'ai appris, notamment avec mes pratiques un peu chamaniques, qu'on est des êtres très très complexes, et ce n'est pas parce que quelqu'un a 15 ans qu'il est forcément moins avancé que celui qui en a 50. Alors oui, il y a un vécu, oui, il y a des choses comme ça, mais c'est plus l'importance pour moi de chacun avoir un rôle à jouer. Et notamment dans les stages, j'invite fortement les participants à chaque fois à prendre des rôles. Et moi, je laisse beaucoup de place pour que les personnes puissent prendre des responsabilités. Parce qu'une des difficultés que je vois avec les hommes, c'est que, notamment si on revient dans les familles, dans le quotidien, c'est qu'on ne prend pas forcément des responsabilités qu'on devrait prendre. Et ça peut être des trucs très basiques comme... s'occuper de certaines choses dans le ménage, comme, bref, voilà, sans rentrer trop dans les clichés. Mais je pense que c'est important de redonner envie aux hommes de prendre des responsabilités dans le fonctionnement du collectif. Je ne parle pas forcément du travail, parce que là, ils en prennent beaucoup, je pense, dans leur métier, mais dans le fonctionnement du groupe. Voilà, ils ont l'habitude de prendre des responsabilités justes et de se questionner quelle place... J'ai envie de prendre quand je ne suis pas obligé d'en prendre une, mais quand je peux choisir, quand je peux douter, quand je peux essayer. Ça, c'est pas toujours simple à gérer, du coup, parce qu'on a des personnes qui peuvent être plus âgées, qui viennent en stage et qui disent « moi, je suis là en mode senior, je suis là pour transmettre » . Et en partie, ils le sont, mais en partie, ce sont aussi des grands enfants qui ont besoin de redécouvrir certaines choses ou de libérer certaines choses. Donc voilà, on est tout ça. Et les rôles, pour moi, ils fluctuent en fonction des besoins qui émergent.

  • #Enora Teyssendier

    Et du coup, il y a des personnes qui vont payer pour faire un stage en disant qu'ils ne viennent pas pour travailler sur eux, mais pour accompagner ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, ça ne va pas jusque-là. Ils ne sont pas là pour accompagner. C'est-à-dire, le cadre du stage, c'est moi qui le pose, ou c'est nous qui le posons, parce qu'on en est ma plusieurs. Mais par exemple... Il y a des exercices vraiment où on travaille en cercle, où parfois, moi je sens que je ne suis pas la bonne personne pour être celui qui est au centre à accompagner. Et du coup, je peux proposer à un autre participant de dire qui c'est qui a envie de prendre le relais ? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui sent quelque chose ? C'est-à-dire, je sonde le groupe en mode, est-ce qu'il y a quelqu'un qui a une intuition de ce qu'on devrait faire ? Un exemple très simple, c'est par exemple un des stages été. On avait prévu de faire des exercices en salle, d'avancer, et je sentais que ce n'était pas très juste, mais je n'avais pas forcément d'idée de quoi faire d'autre. Et là, j'ai posé ça, j'ai partagé ma vulnérabilité en mode, écoutez les gars, là, j'ai planifié des trucs, mais j'ai l'impression que ce n'est pas juste, je ne sais pas trop quoi faire. Est-ce que quelqu'un a un sentiment de ce qui serait juste pour le groupe ? Et il y en a un, deux, il y en a un qui a dit, ah, j'ai chaud. L'autre, il a dit, j'aimerais bien me rafraîchir. Le troisième a dit « Oh, je kifferais qu'on aille dans la rivière » . Et en fait, l'intelligence du groupe m'a montré quoi faire. Et je dis, OK, on va suivre cette intuition-là. Allez, on arrête l'exercice, on va dans la rivière et on va voir ce qui nous vient comme idée d'exercice dans la rivière. Et finalement, on a fait les exercices dans la rivière. Et c'est finalement la rivière qui nous a montré le chemin à prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Les mêmes exercices que ceux que tu avais prévus ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, pas du tout.

  • #Enora Teyssendier

    Ah, OK.

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, c'est ça qui est beau. C'est que, toi, l'initiation ou la surprise se crée par le... le vivant. C'est-à-dire qu'au départ, tu poses un cadre avec des exercices que tu veux faire, mais plus le groupe est en confiance et plus le groupe a compris qu'il peut saisir cet espace de sécurité pour répondre à leurs besoins, plus en tant qu'animateur, tu es juste là à donner des autorisations ou à protéger. C'est-à-dire parfois, ils veulent faire des trucs où je dis peut-être pas une bonne idée de bonne expérience et j'ai d'une certaine façon, en tant que gardien de cet espace, j'ai le dernier mot. Ou je dirais même, celui qui a le dernier mot, c'est mon collègue qui habite sur le lieu où on anime les stages. Et comme lui, il connaît le lieu encore plus que moi, parce que moi, je n'y habite pas, le tout dernier mot, c'est lui qui l'a. Par exemple, s'il veut traverser une forêt, on dit non, là, il y a trop de danger, il y a des trucs comme ça, très terre à terre. qu'on ne peut pas faire, ou bien là, on ne peut pas traverser parce que c'est le champ du voisin et il ne veut pas qu'on traverse. Il y a des règles à ne pas transgresser. Mais sinon, on laisse beaucoup de place à cette créativité du groupe parce que c'est ça qui montre le plus aux hommes qui sont créatifs, qui sont sensibles et qui ont le droit de l'exprimer. Et qu'au-delà de l'exprimer, ça sert tout le monde et tout le monde grandit. s'il s'autorise à le faire.

  • #Enora Teyssendier

    Et tout à l'heure, quand tu parlais que vous pouviez utiliser des outils, pas forcément, et quand tu parles d'outils, tu penses à quoi, par exemple ?

  • #Ferdinant Richter

    Il y a plein d'outils. Ça va de la course à pied, qui peut être un outil. Par exemple, j'utilise la course à pied en collectif pour parler justement du rythme et de l'harmonisation. qu'on peut trouver dans un groupe, ça veut dire quand on veut courir vite alors que le groupe il y en a qui ne courent pas, comment on fait ? Est-ce qu'on s'adapte ? Est-ce qu'on attend ? Est-ce qu'on se met d'accord qu'il y en a qui avancent ? Il y a des outils très simples qui peuvent être utilisés pour comprendre ce qui se passe dans un groupe et comment je me positionne. Par exemple, quelqu'un, comment tu te sens quand tu n'es pas en forme et que tu freines tout le groupe ? Ça te fait quoi en fait ? Est-ce que tu te sens mal à l'aise avec ça ? Est-ce que tu oses le nommer ? Etc. etc. Donc, Tout devient dans ces espaces-là, si on voulait, tout devient objet à découverte de soi et à comment je peux être à l'aise avec ce que je suis et comment je peux le construire avec le Google. Et après il y a des exercices plus classiques comme tu nommais des exercices de respiration, il y a le mouvement notamment les danses extatiques qu'on fait, il y a le travail avec les éléments, la nature, l'eau froide. Parce qu'il y a la rivière à proximité et que l'eau froide est un excellent outil pour travailler sa détermination, sa respiration. Tu vois, quand tu volontairement, en fait, ce qui se passe, si je mets un peu de théorie derrière, ce qui se passe, c'est que volontairement, on se met dans des situations inhabituelles un peu stressantes. Donc, tu stresses un peu ton système nerveux. Tu vois comment tu réagis. Est-ce que tu as envie de fuir ? Est-ce que tu as envie de... de te confronter à ce qui se passe quand tu es un petit peu dans une insécurité. Et comment individuellement et collectivement, on peut retrouver du calme, de la sénérimité, de la paix là-dedans. Et comment on n'est pas en mode, je ne peux pas, allez, on va tous partir au courant. Parce que c'est ça qui se passe dans ton quotidien. Par exemple, tu es à la maison, tu as ton gosse qui, pour la énième fois, appuie sur le même bouton. Ça active ton système nerveux. que tu as soit envie de... partir en courant, soit en vie de juste qui se taise, comment tu réagis ? Comment, avec le souffle, tu reviens à ton calme ? Comment tu restes l'homme présent, solide, tout en respectant ce qui se passe en toi ? En fait, c'est lié à des situations que tu peux vraiment vivre dans ton quotidien, que ce soit avec tes gosses, avec tes collègues de travail, avec ton compagnon, ta compagne. Voilà, c'est vraiment des choses... qu'on vit dans son quotidien, sauf que nous, on va chercher à appuyer un petit peu sur les boutons pour voir, ok, si je te mets au centre et que tu es mal à l'aise, comment on peut t'aider à trouver un petit peu plus de confiance, à être un peu plus serein ? Ou au contraire, tu es au centre, tu as envie de tous nous taper, qu'est-ce qu'on peut faire avec cette agressivité-là ? Comment on peut t'aider à l'extérioriser pour que tu restes en lien avec nous et pour que ça ne devienne pas quelque chose qui fasse du mal ?

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu parles de la violence, ça me renvoie à ce poste que tu as écrit dernièrement. Et donc, je ne sais pas si tu vois duquel je veux parler.

  • #Ferdinant Richter

    Je vois très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Pour expliquer pour les auditeurs, c'est un carousel. La première page, c'est « Il m'a dit je veux de la violence et de la douceur. » Et avant de réagir, je lui ai posé une simple question. Je ne vais pas tout lire, mais juste le début. Il est rentré dans le cercle et l'a dit calmement, les yeux grands ouverts. C'était lors du premier stage que j'ai animé un homme massif, 125 kilos de puissance contenue. Je lui ai simplement demandé par quoi on commence. Il a répondu la violence. Et alors moi, sur le coup, donc, pardon, je vais poursuivre. Alors, j'ai fait ce que mon corps préfère. Je l'ai poussé fort. comme un plaquage brutal et du coup sur le coup moi j'ai réagi, j'ai fait waouh et puis après bon je lis le carousel et je trouve ça très intéressant ce que tu partages et du coup est-ce que tu pourrais en parler un petit peu plus justement le fait d'aller dans cette violence là ouais

  • #Ferdinant Richter

    alors déjà il faudrait qu'on définisse la violence et c'est pas si facile que ça de la définir Donc il y a aussi ça un petit peu, c'est-à-dire j'ai réutilisé ces mots et les mots... C'est ça qui marque aussi sur Instagram. On peut utiliser d'autres mots. On peut utiliser la confrontation, on peut utiliser l'agressivité, on peut utiliser le contact physique. Il y a plein de façons de le voir. Et chacun aura une définition qui lui est propre de à quel moment je dis que c'est de la violence. On pourrait écrire un essai de philo là-dessus. Mais en effet, dans cet exemple que tu nommes, il y a eu vraiment ce... je sentais qu'il avait besoin que je lui rentre dedans, physiquement. C'est-à-dire qu'il avait besoin de sentir que c'est un homme qui, avec la corpulence qu'il avait et la puissance qu'il avait, qui n'avait jamais ressenti ça. C'est-à-dire que c'est très peu dans sa vie. Donc c'est comme s'il avait besoin de sentir qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un me rentre dedans. Et ça, je peux le faire, je peux me le permettre parce qu'on est dans un cadre de sécurité. Et parce que moi, je connais très bien mon corps et je sais à quel moment... Quand je lui rentre dedans, je vais lui faire mal jusqu'où je peux me mettre. Je ne lui ai pas mis un gros coup de poing dans la gueule, pour être très très brut dans mes mots. Ce n'est pas du tout ça que j'ai fait. C'est-à-dire que je l'ai poussé d'une façon, parce qu'avec mon passé de rugby, je sais exactement comment activer mon corps pour vraiment mettre un impact, mais sans le blesser et sans me blesser aussi. Par contre, ce qui était intéressant dans cette situation, et c'est là-dessus qu'on travaille, c'est que malgré ses 125 kilos, il a volé. Et d'ailleurs, on avait un ordi qui était à côté, et j'ai eu un peu peur sur le robot, je me suis dit, oulala, parce qu'il a failli le renverser. Mais même moi, j'étais étonné à quel point il n'a pas tenu. Et ce n'était pas uniquement lié à ma force, c'était tout simplement lié à mon ancrage. et à son désancrage, c'est-à-dire qu'il n'était pas très présent. Et au fond, dans le besoin que quelqu'un te rende dedans, c'est aussi de sentir que je suis là, je suis présent, j'ai quelqu'un qui m'oppose une force. Et en fait, les jeunes garçons, ils se construisent beaucoup là-dedans, notamment avec les papas quand ils sont présents, c'est-à-dire de voir, ok, c'est quoi ma force ? Elle est où ma limite ? Et à quel moment ? Est-ce que justement, ah non, là ça commence à faire mal, ça veut dire là c'est plus un jeu. Et c'est comme ça qu'on se construit aussi et qu'on prend conscience qu'on a un corps, de quoi il est capable et qu'on s'incarne vraiment. Sinon, on est dans des hommes qui ont 125 kilos, mais qui sont dans leur mental et qui, dès qu'il y a un coup de vent, poum, ils s'envolent. Alors que normalement, et du coup dans l'exercice, je lui ai dit, il est revenu, je lui ai dit, t'en veux encore ? Il a dit oui. La deuxième fois, je suis rentré dedans, déjà, c'était beaucoup plus difficile. Et la troisième fois, il est revenu, je ne le bouge plus, le mec. Parce que qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un te rentre dedans et que tu ne veux pas te laisser faire ? Tu t'ancres. Toi, tu te poses, tu es dans ton corps, tu es là, je ne bouge plus. Il y a une agression, je ne suis pas la victime. Donc, si tu veux me rentrer dedans, il va falloir que tu t'y mettes vraiment du tien. Et jamais de la vie, je le bouge quand il est ancré. Et en fait... On parle beaucoup d'ancrage, tu vois, il faut être ancré et tout ça, et en fait ça c'est un exercice qui physiquement t'aide à t'ancrer, à sentir qu'est-ce que c'est quand je suis ancré, et quelle puissance lui il a quand vraiment il est ancré. Et donc tout ça, ça a évolué vers autre chose encore, vers la douceur, mais c'est comme si pour accéder à la douceur, il avait d'abord besoin qu'on l'aide à revenir dans le corps. C'est-à-dire qu'il ne pouvait pas, dans cette situation-là en cas, et dans mon interprétation, le chemin qu'il me proposait, c'est d'abord la violence pour aller à la douceur. Et en fait, c'est aussi ça, c'est que je ne suis pas là pour juger son chemin, je ne suis pas là pour dire « Ah, mais il faudrait que tu sois dans la douceur sans la violence » . Non, tu as besoin de ça, je te crois, je te fais confiance, je te prends comme un être vivant qui se connaît un minimum. Et je vais juste me demander comment je peux te le donner dans tout l'amour et la bienveillance que j'ai pour toi. Et ça montre à quel point l'être humain est complexe. Je sais que ton public, vous parlez beaucoup de sexualité. En effet, il y a des envies et des trucs qui ne sont pas juste en douceur et sympa. Il y a des gens qui kiffent autre chose pour trouver du plaisir. Alors, on pourrait... aller dans la psychanalyse de tout ça et de voir qu'est-ce qui fait que tu as besoin de souffrir pour prendre du plaisir. On n'a peut-être pas besoin d'aller aussi loin, mais au fond, il y a de ça. au fond il y a de ça, c'est à dire que C'est à un moment donné comprendre ton fonctionnement, ne pas le juger, ne pas dire qu'il faudrait que tu changes, mais te montrer un chemin. Et la prochaine fois qu'il aura envie de douceur, peut-être qu'il s'est dit « attends, j'ai peut-être pas besoin que quelqu'un me rentre dedans, peut-être que j'ai juste besoin de m'ancrer » . Et ça c'est un entraînement. Et à un moment donné, il aura accès à la douceur sans même passer par la confrontation physique. Et ça c'est le travail qu'il y a derrière après. parce que sinon ce qui peut se passer c'est que dans son quotidien avec sa compagne ou avec je sais pas qui il va toujours chercher la confrontation violente pour enfin recevoir ce dont il a besoin, ça veut dire les caresses, le massage, la douceur mais ça si c'est conscientisé, ok mais si c'est pas conscientisé ça peut créer des choses vraiment pas jolies bah oui Donc, on travaille ce genre de situation, c'est-à-dire qu'on parle à la personne de là où elle est et on lui donne ce dont elle croit avoir besoin pour après se dire « Ah, mais peut-être que je n'ai pas besoin de ça pour accéder à ça. »

  • #Enora Teyssendier

    Oui, c'est intéressant.

  • #Ferdinant Richter

    Mais c'est une prise de risque aussi de ma part, je sais qu'il n'y a pas tout le monde qui travaille comme ça. Et c'est possible parce qu'autour, j'ai un collectif, j'ai un groupe. qui contient l'espace. Ça veut dire que, imaginons que ce gars-là, il soit vraiment violent et qu'il pète un câble. C'est-à-dire que je lui rentre dedans, il revient et il est en mode, voilà. Ça, si je suis seul face à lui, ça peut être extrêmement risqué. Mais quand tu es à 10 autour, même quelqu'un qui ne gère plus sa violence, tu peux le contenir. Il y a un outil, je ne sais pas si tu connais, Je ne sais pas d'où ça vient d'ailleurs, mais un outil quand il y a des personnes qui veulent commettre des crimes ou qui sont armées, il y a un outil qui est, quand tu es en collectif, mais il faut être entraîné à ça, c'est que c'est comme les abeilles qui font ça. Tout le monde s'agglutine autour de lui. Prends un bras, prends une jambe, prends un truc. Et du coup, c'est ce qu'on fait en fait. C'est que quand quelqu'un vraiment sent qu'il a besoin d'aller dans cette violence-là, on sacre l'utile autour de lui. Et quand tu es dix personnes, chacun tient une partie du corps, il peut essayer de frapper tant qu'il veut, il ne va pas y arriver. Par contre, l'énergie contenue, il peut la lâcher. Il peut vraiment essayer, hurler, crier, ce qu'il veut, et ça sort, l'énergie, elle se matérialise.

  • #Enora Teyssendier

    Ça me rappelle quand je travaillais en psychiatrie.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, oui. Bon, là, on a les camisoles aussi. C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en même temps, du coup, j'ai l'impression qu'à la différence, que la personne, elle pouvait se débattre comme ce que tu viens de dire, mais finalement, ce n'était pas accepté. Il n'y avait pas l'acceptation inconditionnelle que cette personne, elle soit dans le cri,

  • #Ferdinant Richter

    dans... Et il y a la décompensation. C'est-à-dire, en psychiatrie, tu as des maladies mentales qui sont plus poussées où la personne... n'est plus en capacité d'accéder à une forme de certaine réalité, en fonction des pathologies, bien sûr. Donc c'est encore, je dirais, c'est la version extrême de ce que moi je peux vivre, peut-être, tu vois. C'est-à-dire, il y a une certaine violence, en effet, quand ça devient vraiment violent physiquement, avec des personnes blessées, tu ne peux pas, tu vois. C'est-à-dire, c'est pour ça que dans tous mes stages, j'ai une règle qui s'appelle la règle du stop. C'est-à-dire que tant que la personne dit « tu m'embêtes, tu me fais chier, laisse-moi tranquille, t'es un gros connard » ou bien « vas-y, continue, j'aime trop, c'est trop bien, c'est pas dans tous les sens » , OK, on peut continuer à jouer, mais dès qu'il y a le mot « stop » qui tombe, on arrête. On arrête tout, on coupe court et on passe à autre chose. Ça veut dire qu'on n'essaie même pas de comprendre pourquoi il y a eu le stop. C'est juste qu'à un moment donné, on a touché une limite et ça peut arriver dans quelque chose de très simple. Ça peut être... Bon, ça arrive très, très rare. Moi, je n'ai jamais vraiment eu la situation. Mais il y a des limites à ne pas franchir et c'est extrêmement important de les nommer parce qu'encore une fois, on a des vécus chez les hommes qui peuvent être extrêmement douloureux. Donc, parfois les gars sont OK d'en parler, mais on n'est pas dans des cercles thérapeutiques, on n'est pas dans des accompagnements thérapeutiques. L'objectif final n'est pas de guérir ou d'aller dans les traumas pour aller dans les traumas. Si ça doit se présenter, ça se présente. Mais parfois, c'est juste, tu vois, dans certains cercles, quelqu'un qui n'a jamais parlé devant un groupe de plus de trois personnes, et là, il ose pour la première fois prendre la parole devant dix personnes.

  • #Enora Teyssendier

    Et déjà ça, c'est pas énorme.

  • #Ferdinant Richter

    Mais si c'est pas thérapeutique, c'est quoi ?

  • #Enora Teyssendier

    Moi, j'ai envie de dire, j'ai pas le mot pour créer du lien, pour entrer en lien. Ça veut dire que tout ce qui se passe là, c'est une forme de... On sait pas trop ou on sait plus comment entrer en lien avec soi-même déjà, mais aussi avec les autres hommes. C'est-à-dire que quand un homme vient au centre et dit « j'ai envie de violence » , c'est parce qu'il croit qu'il a besoin de ça pour rentrer en lien avec moi. Et moi, je dis « ok, on va voir, est-ce que c'est ça qu'on a envie de vivre ? » Je lui propose ça, et au final, on dit « bon, c'est ça qu'on a envie pour être en lien ? » Et peut-être que oui, moi j'ai fait du rugby la moitié de ma vie, donc clairement, cette forme de violence, je l'ai kiffée pour rentrer en lien avec les autres hommes, sinon je n'aurais pas fait du rugby. Mais il y a aussi d'autres formes. Le massage, souvent il y a des massages aussi de la douceur. Et ça peut aussi être un grand tabou. Des hommes qui massent un homme, ça peut être très demandé de dépasser certaines croyances, certains schémas. Donc ça aussi, ça peut être agréable de dire « Ah, ok, en fait c'est hyper agréable. Est-ce que je peux lâcher mon mental qui me dit que oui, mais les hommes ne massent pas les hommes ? »

  • #Ferdinant Richter

    Du coup, quand les personnes dépassent ce mental ou quand tu décris tout ça, au final, il y a bien un chemin thérapeutique qui se fait.

  • #Enora Teyssendier

    Tout dépend de ce que tu appelles thérapeutique.

  • #Ferdinant Richter

    Ok.

  • #Enora Teyssendier

    C'est quoi thérapeutique pour toi ?

  • #Ferdinant Richter

    Eh bien que c'est un pas de plus pour aller mieux, pour être peut-être plus apaisé.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, si c'est que ça, si c'est ça la définition du thérapeutique, alors oui. Mais pour moi, thérapie, c'est quand même, on se rapproche du domaine médical, du domaine de guérison. Et là, tout simplement, c'est faire attention parce que, notamment dans le men's work, il y a très peu de personnes qui sont formées. à l'accompagnement thérapeutique. C'est-à-dire que tout le monde est formé à des accompagnements de mieux-être, de bien-être, peut-être avec des pratiques de système nerveux, mais des psys, il y en a très peu. Je pense que je suis une des exceptions en France. Et voilà, donc c'est juste aussi les mots qu'on y met dessus et à quel point... On va dire, si je dois te donner une définition de ce qui est thérapeutique, notamment comparé au coaching, c'est qu'on ne va pas très rarement, sauf si c'est les personnes qui veulent en parler, on ne va pas analyser le passé, les traumas passés, on ne va pas leur demander de nous raconter leurs difficultés avec leur père, leur mère, leurs... Dans les cercles de parole, forcément, ces sujets sont abordés, mais nous, on ne va pas aller chercher ça. Alors que dans un accompagnement thérapeutique, tu cherches un petit peu d'où ça vient tout ça. Moi d'où ça vient, c'est pas que je m'en fous, mais c'est que moi l'important c'est qu'il reparte avec un outil concret de comment être plus ancré, comment être plus présent et en lien avec moi. C'est tout. Pourquoi c'est comme ça et d'où ça vient ? S'il veut en parler, why not ? Mais presque parfois, le pourquoi m'ennuie. Parce que c'est encore une fois très mental où on se raconte plein d'histoires de pourquoi c'est comme ça. Alors que là, je te propose un espace, et je dirais même que c'est complémentaire aux thérapeutiques, parce que là, je te propose un espace où je t'invite juste à l'expérimenter dans ton corps, là, et voir si ça, ça ne peut pas déjà t'aider un petit peu dans ton quotidien.

  • #Ferdinant Richter

    Non, mais de toute façon, quand tu dis... Les gens n'ont pas vu que je faisais oui de la tête. La personne peut aller trop dans son mental. On est d'accord, en fait. À partir du moment où on cherche à analyser le pourquoi du comment, ce n'est pas forcément ça qui fait avancer. Mais justement, en fait, c'est à mon sens. Uniquement à mon sens, c'est en étant dans le corps. Et à partir du moment où il y a plein de pratiques corporelles, eh bien, il y a... des choses qui viennent se débloquer se libérer et donc c'est en ça que pour moi c'est thérapeutique mais c'est pas grave après de toute façon il y a tout ce côté où on est d'accord légalement il n'y a pas le droit de dire qu'on est dans la thérapie si on n'a pas fait certaines études et tout ça donc de toute façon personnellement j'ai pas d'importance d'intérêt d'aller parler de plus que ça sur ce terme

  • #Enora Teyssendier

    Mais ce que tu dis, je trouve ça, il y a un truc très intéressant, c'est de voir que quand un collectif n'est pas uniquement dans la compétition, mais vraiment au service du cheminement, on va l'appeler comme ça, individuel, le thérapeutique se passe, sans que ce soit un objectif. En fait, parce que, pourquoi ? Parce que pour moi, le corps, encore une fois, il est en quête d'harmonie, d'autoguerrison. souvent c'est juste nos comportements ou notre alimentation ou nos rapports avec les autres qui créent une désharmonie dans tout ça. Mais quand tu laisses faire, et ça c'est aussi une vision personnelle que j'ai depuis maintenant des années que j'expérimente ça, quand tu te reconnectes vraiment à ce corps, à l'intelligence, et que tu laisses faire et tu l'écoutes, il y a beaucoup de choses qui s'apaisent, mais aussi beaucoup de choses qui s'apaisent une fois que certains trucs... se sont libérés ou sont redevenus visibles. Et le corps a une mémoire, on le sait maintenant, et des mémoires sur ton vécu, mais des mémoires transgénérationnelles, ça peut aller très très loin. Moi je sais que dans les stages, à chaque fois il y a des moments où je touche du transgénérationnel, voire du culturel, et qu'il y a quelque chose qui s'opère, qui me dépasse. Mais ça c'est la magie d'être en vie en fait. Ce qui est beau à voir dans ces espaces, c'est que le simple fait d'autoriser ça, il y a quelque chose qui se réharmonise, il y a comme un puzzle qui se met en place, qui presque, dans nos quotidiens, on empêche le corps de faire ça naturellement. Parce qu'on a nos horaires, parce qu'il faut faire ceci, parce qu'il faut faire cela, et du coup on n'est plus en mode comme les enfants, quand j'ai envie, vous ne me voyez pas non plus, mais je suis en train de secouer ma main bizarrement. Mais moi, encore ce matin, ma fille, je l'ai vue, on était à la table pour le petit-déj, et d'un coup, elle ferme les yeux, elle lève les bras, elle les secoue comme ça, et elle fait comme ça, je dis, mais qu'est-ce que je fais ? Elle dit, je ne sais pas, et elle continue. Donc ça, c'est pour moi une harmonisation de, il y a quelque chose qui se passe, je ne sais pas quoi, mais qui visiblement opère. Donc c'est juste ça qu'on réactive d'une certaine façon et la conséquence qu'on observe en effet, c'est qu'il y a une forme de transformation, des vieux schémas qu'on pourrait traiter après en thérapie qui se réveillent et parfois passer par le corps, mais ça c'est aussi pour l'avoir vécu dans des contextes thérapeutiques, la respiration holotropique, comparé à des thérapies que j'ai faites qui étaient plus mentales. J'ai l'impression d'avoir fait 10 ans de thérapie en un week-end. Donc ça ne veut pas dire que l'intégration après est plus simple. Donc souvent après, l'intégration est quand même une part vraiment importante.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire quand tu dis l'intégration ?

  • #Enora Teyssendier

    D'aller sur une colline et de revenir à la maison, c'est assez simple. Mais aller sur l'Everest et après revenir à la maison, c'est beaucoup plus difficile. Parce que tu as pris de la hauteur comme tu ne l'as pas pris avant. tu as été loin de chez toi beaucoup plus longtemps et beaucoup plus intensément et du coup retrouver du sens dans ton quotidien et savoir maintenant que j'ai vu ce monde-là, je vais quoi dans mon quotidien ? Je continue juste comme avant ou je change des choses ? Et toi tu as vécu quelque chose que les autres n'ont pas vécu ? Donc il y a un décalage énergétique même assez fort qui peut y avoir et que si la communauté ou ta famille... n'est pas prête à t'accueillir là-dedans, ça peut être très conflictuel. Dans les anciennes cultures, on appelait ça les quêtes de vision chez les Amérindiens. C'est que quand la communauté avait une difficulté ou quand il y avait des maladies ou quelque chose, il y a une personne, parfois ceux qu'on appelait les chamanes, mais parfois aussi d'autres personnes, qui partaient seuls, qui allaient faire un stage seuls dans la nature, et qui, dans cette solitude-là, le fait de s'extraire de la communauté, avait recevu une autre vision de ce qu'on vivait au quotidien. Et soit c'était un truc un peu spirituel, avec des vraies visions, des intuitions, des idées, mais c'est aussi juste prendre du recul sur ton quotidien, ralentir un peu, et laisser la pensée cheminer. et après ils revenaient dans leur... leur communauté, et la communauté se posait autour d'eux et disait maintenant raconte-nous, raconte-nous parce que ce que toi tu as appris, ça va tous nous servir à comprendre qu'est-ce qu'il faut qu'on change dans notre communauté. Et ce fonctionnement-là, on a un peu perdu, c'est-à-dire on va faire des stages de dev perso, on va faire des voyages à l'autre bout du monde, mais en revenant, trop souvent, on repasse vite au quotidien. sans prendre ce temps de « qu'est-ce que tu as vécu ? » « En quoi ça peut nourrir notre famille, notre communauté ? » etc. Par exemple, moi je le disais quand je bossais en entreprise que dès qu'on rentrait des vacances, on aurait dû faire des réunions juste pour demander à tous ceux qui sont partis, je ne sais pas sur quelle île paradisiaque, « Ok, qu'est-ce que tu as vécu là qui peut nous aider, nous, en entreprise, à aller mieux ? » Et on passe à côté d'une richesse incroyable parce qu'on coupe et on repasse au... en au truc d'avant, et on ne se nourrit pas du tout de tous ces voyages que les gens font à Ausha droite, ou très peu.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est intéressant. Et ce serait intéressant que ce soit fait, effectivement. Concernant, tu as parlé plusieurs fois du lien, justement, et je pense que c'est ça, si j'ai bien compris, c'est un des sujets qui t'anime en ce moment. de la manière de créer du lien avec la personne qu'on accompagne ou avec le groupe. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ?

  • #Enora Teyssendier

    Je crois que c'est ce qu'on voit actuellement dans notre culture, c'est qu'il y a beaucoup de liens qui existaient avant qui sont coupés. de par nos modes de vie, de par Internet, les réseaux sociaux. Alors on a l'impression d'être connecté à tout le monde, mais est-ce qu'on a vraiment des liens avec ces personnes ? Et on voit ça, notamment chez les hommes, il y a une vraie forme de solitude qui je pense existe tout le temps parce qu'on est habitué à garder tout pour nous-mêmes et à gérer les problèmes seuls. Parce que, encore une fois, c'est un exemple que j'ai cité sur... sur Instagram, mais qui m'avait marqué, c'est qu'on valorise chez les enfants vachement quand ils font seul. C'est une forme d'autonomie, on dit « Wow, t'as réussi à faire seul, bravo, t'as fait ça seul ! » On valorise ça énormément. Très rarement, voire jamais, je dis à un enfant « Wow, vous avez fait ça ensemble ! » « Wow, t'as réussi à demander de l'aide à quelqu'un pour ne pas le faire seul ! » Donc, dans notre société, faire seul et valoriser, vivre seul et valoriser, faire ensemble est beaucoup moins. C'est comme si on devait diviser la récompense si on le faisait à plusieurs temps. Et du coup, c'est quelque chose que j'observe aussi dans le Men's Work et qui est un petit peu la motivation du magazine. C'est que j'ai fait un poste où j'ai eu une prise de conscience, où je me suis dit, mince. Il y a des stages et chacun parle de ses stages, parle de ses initiatives, parle de sa vision. Et c'est un peu comme si chacun tirait un peu la couverture vers soi, tu sais, cette image-là. Et je me disais, mais attends, il doit y avoir une autre façon de faire. Et moi, une des approches qui m'inspire beaucoup, c'est la permaculture, qui pense pas en termes de jardin, mais en termes d'écosystème. Ça veut dire que la seule façon pour que mon jardin, il soit abondant, c'est si l'écosystème tout autour est abondant. C'est-à-dire, si j'ai mon jardin et tout autour, ils foutent des pesticides partout, et moi, j'essaye d'être en bio, ça ne sert à rien. Tu peux être le plus content de tes tomates bio, elles vont comme être polluées parce qu'autour, ça ne marche pas. Donc, le seul moyen pour avoir de belles tomates bio, c'est que tu, à ton niveau, tu essayes que tout l'écosystème soit plus bienveillant avec le vivant. Et du coup, j'ai essayé d'appliquer ça au Men's Work, et j'ai fait un poste où je parle de tous les stages qui existent. Et c'est vrai que ça a surpris. parce que pour la première fois, c'était un peu en mode « Waouh ! » Ce n'est pas que pour moi que je parle, mais aussi montrer tout ce qui existe. Et ce lien-là, de changer cette façon de se connecter les uns aux autres, je pense qu'il est hyper important. Changer notre façon de voir les choses et se dire, là, dans tous les gens qui accompagnent, de sortir de cette pensée de concurrence et d'être dans la pensée plus d'abondance parce que, notamment dans le men's work, C'est encore une niche. Il n'y a pas beaucoup d'hommes, mais il y a beaucoup d'hommes qui en auraient besoin. Donc, plus on se soutient les uns les autres à en parler autour de nous, à peut-être qu'un homme, il ne vient pas dans mon stage, mais celui d'un voisin parce que ça lui parle plus, plus on va être sur du sur-mesure et dans des accompagnements qui sont vraiment précis, plus les gens qui en profitent vont aussi dire « Waouh, c'est génial, ça marche bien, j'étais trop content. » Et plus ça va servir tout le mouvement. Donc, ouais, c'est un petit peu mes réflexions du moment. Et en même temps, je remarque aussi, en parlant de lien, et je pense que c'est un point important, moi je suis quelqu'un de pas timide, mais introverti, ça veut dire que j'ai vraiment besoin de ma solitude pour me régénérer, et que plus j'avance et plus je suis visible, plus c'est important pour moi aussi, c'est-à-dire d'honorer. cette déconnexion. Le droit à la déconnexion, on en parle de temps en temps maintenant sur les réseaux sociaux, mais je pense que c'est hyper important aussi, c'est-à-dire de à la fois retisser des vrais liens, mais à la fois s'autoriser aussi de ne pas tout le temps être en lien et de parfois vraiment être en lien avec soi pour mieux être en lien avec l'autre.

  • #Ferdinant Richter

    Est-ce que tu aurais des exemples entre guillemets concrets de comment ça se passe dans les stages pour se faire un peu plus... Une idée, alors tu as déjà donné quelques exemples, mais pour qu'on ait un peu plus d'idées encore de ce que c'est.

  • #Enora Teyssendier

    Ouf, il y aurait plein de choses à raconter. Comment ça se passe ? En fait, la particularité de ce que j'essaye d'apporter, c'est de créer, au-delà d'enchaîner des exercices, par exemple dans un stage, parfois on peut avoir un enchaînement d'exercices pour découvrir des pratiques. Moi, les pratiques sont vraiment qu'au service, encore une fois, de ce lien qu'on peut créer avec soi et les autres, et du collectif. Et du coup, tout est construit pour que, à la fin presque, le groupe n'a plus besoin de moi. C'est-à-dire qu'il a tellement compris comment, qu'est-ce qui pouvait se passer quand chacun s'autorise à être pleinement présent et à partager qui il est. et qu'il a trouvé sa place dans ce collectif, que le groupe, il fonctionne, il tourne. Parce que ce sentiment-là, il est extraordinaire, en fait. C'est quelque chose que j'ai accompagné en entreprise, au rugby à l'époque, pour une autre finalité. C'est vraiment ce côté 1 plus 1 égale 3. Il y a quelque chose qui se crée, qui dépasse le... Ouais, juste le... l'ajout de personnes dans un événement. Et ça, c'est quelque chose de très beau à vivre, parce que tout devient possible. Il y a un vrai espoir qui renaît. Et voilà. Et après, dans le concret, je pense que ce qu'on fait aussi, c'est qu'on joue beaucoup. C'est-à-dire que quand il y a un besoin, on va créer des choses sur mesure. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui est... qui n'est pas toujours évident à animer, encore une fois, mais plus le groupe est mature, plus ce que je propose est à côté de la plaque.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire, au départ, le groupe, il ne sait pas vraiment de quoi il a besoin, donc quoi que je lui propose, il va y aller. Mais plus on avance et le groupe est mature, plus tout ce que j'avais prévu à l'avance n'est plus adapté, parce que ce que j'ai prévu à l'avance, c'était qu'une projection de moi. de qu'est-ce que je pense, alors que je ne les connais pas, que les personnes auraient besoin. Avec l'expérience, je ne suis pas trop loin non plus, mais je vois très bien qu'au fur et à mesure que je bosse avec les gars, et ça va assez vite, tout ce que j'avais prévu avant... Ok, il y a des adaptations à faire, ça, ça ne marche plus, ce n'est pas ça dont ils ont vraiment besoin. Et ça m'arrive régulièrement en stage de dire, les gars, là, écoutez, j'ai prévu des trucs, et je ne sais pas. On fait un point, chacun me dit, là, dans l'instant de quoi il a besoin. Et on construit autour de ça. Donc, plus le groupe devient mature, plus l'intelligence collective devient mature et consciente, et plus je ne suis plus celui qui propose. mais je suis plus celui qui encadre et qui veille à ce qu'il n'y ait pas de danger ou qui apporte un petit truc en plus, ou qui révèle des intuitions. C'est-à-dire que, par exemple, je vais te donner un exemple concret, c'est qu'on était en cercle et il y en a un qui disait « j'ai besoin de me défaire d'un vieux truc, je ne sais pas comment, ça tourne dans la tête, je n'arrive pas » . Et moi, j'étais assis en face. Et je regarde à gauche et je vois comme le gars à gauche, on devait dessiner quelque chose, avait brûlé à moitié sa feuille. Et moi, dans ma tête, après j'ai des intuitions qui me viennent, je me dis « Oh, il commence à faire froid, je kifferais faire un feu » . Je prends ces observations-là, je les ajoute, ça donne quoi ? Une cérémonie du feu alors qu'elle n'était pas prévue. Mais en plus d'une cérémonie du feu, je sens qu'il y en a celui en face. qui a un peu d'expérience, qui voulait jouer un rôle, je lui dis, ça n'a pas besoin d'être moi. Je lui dis, est-ce que toi, tu as envie de l'animer ? Et du coup, moi, je deviens participant et un petit peu garant de l'espace, mais j'ai une personne qui anime une cérémonie du feu et parce que c'est le groupe qui m'a donné des signes, montré des signes. pour co-créer cet exercice. Alors oui, je sais comment animer une cérémonie du feu, mais elle n'était pas du tout prévue. Et c'est parce que le groupe s'autorise à montrer ça que moi je repère ces points-là, que je dis ok, c'est peut-être ça qu'il nous faut.

  • #Ferdinant Richter

    Ça demande beaucoup d'intuition, de créativité, d'observation aussi tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, j'adore. Oui, c'est vraiment ce... Je me sens vraiment du coup connecté en lien avec le groupe. Tu es dans une observation un peu vague et tu te laisses... Avec l'expérience, en fait, tu n'as pas besoin de te forcer. Tu fais tellement confiance aux énergies présentes que tu te dis ce que je dois voir, je vais le voir. Ce que je dois entendre, je vais l'entendre. Sauf que la différence, c'est que... j'aurais pu dire « Ah, mais c'est juste un papier brûlé. Ah, c'est juste un gars qui parle de trucs. » En fait, la différence, c'est que je prête de l'attention à tout ce qui se présente à moi. C'est-à-dire, je donne une importance à tout ce qui se présente à moi, même si c'est des détails. Et ça se rapproche, pour moi, de ce qu'on appelle, en tout cas, j'ai l'impression, une forme de pleine présence. C'est-à-dire cette capacité à juste être présent. Et même un papier... C'est même un mot que tu lis, et tu ne sais pas pourquoi, mais ce mot-là, il capte mon attention. Tout ce que ton attention vient chercher nourrit ton expérience et est là pour t'aider. C'est comme appliquer quelque chose que j'essaie de faire beaucoup au quotidien, mais que je n'y arrive pas toujours. C'est de dire que la vie est faite pour toi. C'est-à-dire que la vie est là pour t'aider à être qui tu es, elle n'est pas là pour t'empêcher. Il n'y a aucune raison à ce que la vie soit là pour te... Ah non, il ne faut surtout pas être ce que tu es, parce que ce serait... Non, par contre, ce n'est pas toujours facile, et on ne le voit pas toujours. Parce qu'on est dans nos pensées, ou on est distrait, ou...

  • #Ferdinant Richter

    Ou on cherche à être vraiment présent au mot, et pas que... Enfin, que au mot, et pas au reste. Au mot, M-O-T. Et c'est ce que tu décris... C'est comme ça que j'accompagne, mais en individuel. Vraiment venir écouter l'intuition et de laisser les mots sortir seuls de ma bouche finalement et pas dans le contrôle. Alors, ça dépend quand dans l'accompagnement. Au début, je vais peut-être poser des questions, surtout si c'est en sexologie et il y a des infos à connaître. Mais dès qu'on est dans les émotions, c'est vraiment comme ça que... j'accompagne. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est transmis dans une formation qui s'appelle thérapie du lien et des mondes relationnels.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Ah, je ne connais pas. Je vais voir. Pas bien.

  • #Ferdinant Richter

    Donc, voilà. Vraiment, ça vient avec le thème que tu voulais aborder. Vraiment, le lien avec la personne et quand on est accompagnant, quel lien on crée aussi. Sauf que moi, je trouve ça fort en groupe. C'est...

  • #Enora Teyssendier

    C'est très puissant parce que en fait, en individuel, tu as un miroir. En groupe, tu peux avoir dix miroirs, mais ça peut aussi être très intense. Et d'ailleurs, moi, j'ai démarré le men's work avec des Américains qui l'ont fait en Angleterre. On était 70 hommes avec des cercles avec 35 hommes où il y a un gars qui est au centre. Et je peux te dire, je n'ai jamais flippé autant de ma vie. C'est vraiment, je suis allé au centre, mais j'avais tellement peur de ce qui allait se passer, se révéler, pas se passer, que j'avais les jambes qui tremblaient, je n'arrivais plus à parler, alors que ça ne m'est jamais arrivé. Mais parce que le groupe était tellement grand, et le fait de prendre tellement d'attention, et de dire, mais qui suis-je moi pour être au centre de 35 gars qui ont peut-être vécu 10 fois pire que moi ? C'était une sacrée expérience.

  • #Ferdinant Richter

    Et du coup, les stages que tu proposes, c'est avec combien de personnes ?

  • #Enora Teyssendier

    On est sur des plus petits groupes, on est vraiment surstaffés un petit peu, mais c'est une douzaine. Une douzaine, c'est bien au-delà. En fait, ça change minimum dans les ateliers que je donne, minimum on est… alors vraiment minimum quatre, six, parce que déjà à quatre, tu peux faire du beau travail. Mais entre 6 et 12, c'est bien. Au-delà de 12, c'est-à-dire quand tu es à 14, 16, tu rentres dans d'autres dynamiques parce que tu peux avoir des... Alors ça, c'est de la psychologie sociale, mais tu peux avoir des clans qui se forment. C'est-à-dire que tout ce qui est autour de 10, 12, tu as vraiment le sentiment du... de l'équipe. Et après, plus tu es après 18, 20, là, tu as vraiment des... Automatiquement, en fait, il y a des sous-groupes qui se forment et ça se gère différemment. Ça veut dire que ce n'est pas moins bien ou mieux, c'est juste différent.

  • #Ferdinant Richter

    Bon, j'aurais d'autres questions à prendre, mais le temps passe.

  • #Enora Teyssendier

    Merci. En effet.

  • #Ferdinant Richter

    Ah, je suis un peu frustrée. En tout cas, est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose en mots de la fin ou avant de terminer ?

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être que d'un, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui ont besoin et qui ne savent pas que ça existe. Donc déjà ça, ça peut aider d'en parler. Par exemple, le magazine, comme tu disais, on peut le télécharger gratuitement, le numéro, le tout premier numéro. C'est tout simplement pour aussi avoir un outil qu'on peut montrer au mec avant de dire, vas-y, fais un stage, parce que ça peut être déjà beaucoup trop. Donc maintenant, il y a des outils comme ça qui montrent aux hommes qu'il y a des possibilités, qu'ils n'ont pas besoin de rester seuls avec leur... Leurs interrogations, leur stress, tout ça, il y a des espaces. Et je sais que ça... Alors là, je viens de faire un post sur Instagram et ça a un peu... Je sais que pas toutes vont être d'accord, mais 90% des mecs qui viennent au stage sont envoyés par des femmes. Moi, le premier, en partie, j'ai fait un chemin parce que j'étais initié, parce que ma compagne m'a dit, maintenant, vas-y, prends soin de toi. Et je sais qu'il y a ce côté, et je le comprends tellement, de « ouais, mais c'est pas à nous de prendre encore en charge la santé mentale des mecs, et c'est pas à nous » . Et en même temps, dans le féminin, je vais parler pas en termes de femmes, mais en termes de féminin, il y a un côté initiatrice, initiatique, qui est juste fait partie du truc, et beaucoup, beaucoup d'hommes de pouvoir, notamment, écoutent plus leurs femmes que je sais pas qui, ou leurs compagnons. C'est-à-dire que dans ces relations proches, que ce soit d'ailleurs des couples ou des personnes qui s'identifient à aucun des deux genres, mais dans cet espace d'intimité, on a une forme de pouvoir d'être à l'écoute et d'aider l'autre. Et c'est juste de se dire, ok, peut-être si je lui file un bouquin, si je l'aide, si je lui dis qu'il y a un espace, si je dis que, on peut transformer un petit peu ce monde, un homme à la fois. parce que malheureusement, et ça on les a aussi, les exemples d'hommes qui n'arrivent pas à gérer ce qui vit à l'intérieur et qui passent à l'acte avec des choses violentes, on en a tous les jours et on en a beaucoup trop et on en a même à très grande échelle dans le politique, dans ce qu'on voit dans le monde. Et moi, ce n'est pas un monde qui me fait rêver, clairement pas. Donc j'ai envie de nous dire, dépassons un petit peu nos résistances en mode si on voit que quelqu'un a besoin, Si on voit que quelqu'un... il y a dix mille façons maintenant de lui dire mec, il y a peut-être des choses qui peuvent t'aider, il y a peut-être des choses à faire, il y a peut-être des espaces où on parlait pour tout simplement aller mieux. Et ça, c'est un message, parce qu'il y a une forme de pudeur et en France, on n'a pas cette culture d'être fier quand on prend soin de nous. Et je pense que c'est quelque chose d'important à lentement changer. D'être fier quand on prend soin d'un écosystème, d'être fier quand on prend soin de la nature, et pas juste être dans le mode destructeur, parce que c'est bon, on en a vu assez, ça ne fait pas rêver, et ce monde-là est lentement en train de disparaître, donc allons dans une autre direction.

  • #Ferdinant Richter

    Moi, je trouve ça vraiment génial que... des personnes comme toi puissent parler de ces sujets, puissent développer aussi ces sujets, ces stages d'accompagnement pour les hommes. Et c'est pour ça aussi que j'avais envie de t'inviter sur le podcast. Alors, il est certes plus à destination des professionnels de l'accompagnement, mais justement, peut-être que si plus de monde connaît ça aussi, ça peut être intéressant. Et un autre point, c'est que moi, j'ai été marquée dans ma formation en psychosexologie où des femmes qui étaient contre les hommes, en fait. Et pour moi, c'est oublié.

  • #Enora Teyssendier

    qu'est-ce qu'ils ont vécu, d'où ils viennent. Et en tant qu'accompagnant, en tant que thérapeute, ou peu importe comment on appelle, comment on les nomme, c'est important, en fait, finalement, de voir ce qu'il y a derrière et pas juste rester focus sur des actes qui ont pu être commis, en fait. Et puis, l'accompagnement de façon globale, c'est ça, c'est de la prévention aussi. Et c'est faire changer les choses petit à petit aussi.

  • #Ferdinant Richter

    Je suis tellement d'accord. Et en fait, ce qui est triste, c'est que si on prend un peu de recul, ce que les hommes et le masculin ont fait avec le féminin, il n'y a pas de mots parce qu'il y a une injustice profonde qui est maintenant, même des millénaires déjà que ça a été mis en place. Et je ne sais pas si des excuses suffiront, certainement pas à certains moments, mais je pense que si on veut aller vers l'avant et si on veut sortir de ces schémas-là, je pense que c'est important de se pardonner, pardonner à l'autre. Aussi les hommes, de se pardonner pour ce qu'ils ont pu commettre, parce que ce n'est pas facile non plus. Je suis allemand à la base et je viens d'une culture allemande, donc se pardonner, ou du moins réussir, alors que moi je n'ai rien fait en particulier, mais venant de cette culture-là, il y a un passé qu'on porte. Ok, très bien, mais maintenant j'arrête de m'identifier à ça et je me demande qu'est-ce que je veux construire comme monde et comment je peux dépasser ces rancœurs-là. pas reproduire en final les mêmes schémas. Je sais que ce n'est pas facile, mais voilà, on fait tout le cours, on essaye.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et donc merci beaucoup d'œuvrer dans ce sens-là.

  • #Ferdinant Richter

    Et merci de me donner cet espace pour en parler, c'est très chouette.

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'être venu, merci du temps que tu nous as accordé à moi et aux auditeurs. Alors, je rappelle donc le numéro 1 du magazine est gratuit je mettrai le lien pour pouvoir le télécharger il est beau il y a des beaux textes et puis

  • #Ferdinant Richter

    après donc c'est possible aussi de s'abonner alors il n'y a pas d'abonnement pour l'instant parce qu'on est vraiment dans le démarrage alors pour être Complètement exact, c'est le numéro 0 qui est gratuit parce qu'on a vraiment lancé ça avec le numéro 0. Le numéro 1 va être disponible en digital début juin, en version papier début juillet. Donc on peut déjà le précommander et nous les précommandes nous aident beaucoup à avoir une visibilité sur le nombre. Mais on est en plein dedans là, de finaliser le vrai numéro 1. Et après on verra, en fonction un petit peu de l'engouement que ça crée, est-ce qu'il y aura un abonnement ou voilà. on y va un pas après l'autre pour aussi préserver notre énergie là-dedans parce que c'est beaucoup de travail si on veut avoir des infos sur les stages que tu proposes Instagram le plus simple c'est Instagram j'ai changé de site donc il n'y a plus de site Instagram c'est là où il y a le plus d'infos sur tous ces sujets et où on peut vraiment avoir une idée aussi de, comme tu dis, avec tout ce que je publie, de comment j'accompagne et où je parle aussi des autres stages.

  • #Enora Teyssendier

    Donc je mettrai le lien aussi d'Instagram. Merci beaucoup.

  • #Ferdinant Richter

    Merci à toi.

  • #Enora Teyssendier

    Et puis bonne fin de journée ou bonne journée ou bonne soirée, bonne nuit, en fonction de l'heure où les gens nous écoutent.

  • #Ferdinant Richter

    Exactement. Merci à tous d'avoir écouté. Merci.

Description

Accompagner les hommes dans leur transformation intérieure commence par créer des espaces sûrs : plongeons dans le Men's Work avec Ferdinand Richter.


Dans cet épisode, nous explorons comment des cercles d’hommes encouragent la création de liens, la (re?)connexion aux émotions et la prise de responsabilité, sans hiérarchie ni secret.


Ferdinand partage son parcours – du rugby de haut niveau aux stages qu’il anime en Aveyron – et décrit pas à pas la façon dont ces groupes nourrissent le bien-être émotionnel tout en restant distincts d’une thérapie classique.


Au fil de la conversation, nous abordons :
• La définition claire du Men's Work,
• Le cadre sécurisé et la règle du « Stop »,
• Le rôle du collectif comme contenant,
• Une expérience qui m'a marqué : lorsqu'un participant à demande « de la violence et de la douceur »,

• Comment créer un lien avec la personne qu’on accompagne et notamment le groupe,

• Faire confiance en son intuition pour être plus juste dans son accompagnement,
• Des outils concrets : respiration holotropique, course en groupe, immersion en rivière, feu rituel,
• L’intelligence collective : connaître ses limites, oser les partager, donner des rôles, laisser émerger la créativité,
• L’intégration après le stage,
• La sortie du magazine Men's Work, pour relayer les différentes initiatives et agir ensemble plutôt que chacun de son côté.


Que vous soyez psychologue, coach, travailleur social ou en reconversion vers la psycho-sexologie, cet échange offre des pistes concrètes pour enrichir vos accompagnements.


Bonne écoute !


• Téléchargez le numéro 0 gratuit du magazine Men's Work
• Suivez Ferdinand sur Instagram : @integrativemasculinity
• et le magazine aussi sur Instagram : @menswork.fr


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Ferdinand Richter. Salut ! Et aujourd'hui, on va parler du mensport, de l'accompagnement des hommes et de la posture qu'on prend en tant qu'accompagnant. Donc voilà, comme à mon habitude, j'aime bien présenter mes invités. Donc je vais le faire. Mais il y a de grandes probabilités que je loupe quelques infos. Voilà, donc Ferdinand... de ce que j'ai compris, tu as un parcours riche et varié en passant par le rugby en tant que professionnel, coach, formateur et formateur en management et leadership pour des dirigeants du CAC 40. Et puis même direct... Non, responsable ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est responsable France d'Ecosia, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et Et... Mais bon, du coup, on ne va pas forcément s'attarder dessus. En tout cas, depuis... Je l'ai dit, tu es psychologue. Et donc, depuis que tu t'es formée à différents outils, et en tout cas, tu as utilisé différents outils, comme tu m'as dit, la respiration, holotropique, le breastwork, et tu as cheminé aussi dans un parcours chamanique. Je te laisserai en parler après de ce que tu as envie de partager ou pas.

  • #Ferdinant Richter

    Carrément.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc aujourd'hui, tu proposes des stages pour les hommes en Aveyron et aussi des ateliers découvertes du Men's Work d'une journée pour les hommes aussi qui voudraient expérimenter avant de faire un stage plus long. Et puis, en janvier 2025, Tu as créé le magazine Men's Work pour promouvoir toutes ces initiatives similaires qu'il peut y avoir en France.

  • #Ferdinant Richter

    C'est du lecteur.

  • #Enora Teyssendier

    Et pour l'anecdote, j'ai téléchargé le numéro 1 qui est gratuit, qui est encore gratuit. Et je l'ai lu et j'ai aussi partagé sur les réseaux sociaux et puis à des personnes que j'accompagne. Et j'ai découvert quelques jours après qu'en fait, tout ça, je l'avais fait le jour du lancement.

  • #Ferdinant Richter

    Trop bien ! Génial, t'es première !

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça ! Trop bien ! Et puis donc, pour introduire un petit peu le propos, en fait, entre la lecture de ce magazine et puis les posts que tu partages, ben, en fait, oui, non, les posts sur Instagram, pardon, Ferdinand partage des super posts que je vous invite à aller lire. Merci. Et ben, moi, je les trouve intéressants, touchants, et donc, voilà. C'est vraiment pour ça que j'avais envie de t'inviter aujourd'hui sur le podcast.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est vrai que j'essaye un petit peu d'appliquer ce qu'on fait en stage et ce qu'on prêche comme façon de faire à mes posts sur Instagram.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose déjà ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, je pense que tu as fait un bon tour. En fait, le fil rouge dans mon parcours, je pense que c'est vraiment l'accompagnement. notamment dans le collectif, essentiellement des hommes et des femmes aussi dans le passé. Et vraiment cette question de comment prendre sa place dans un collectif, comment le collectif peut être au service de l'individu et comment l'individu peut être au service du collectif. Et c'est vrai qu'au départ, dans mes premières années, dans ma jeunesse, je suis allé au service de la performance, donc que ce soit dans le rugby, dans les entreprises. Et aujourd'hui, c'est autre chose qui a pris le relais. Donc, c'est plus au service du prendre soin, de la reconnexion à soi-même, aux autres. Donc, il y a un petit peu plus de douceur maintenant.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Et en tout cas, c'est ce que tu laisses transparaître dans les postes aussi. Est-ce que tu veux, pour commencer déjà, nous expliquer un peu ce que c'est que le menswork ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, avec plaisir. C'est un terme qui vient des États-Unis comme nombre de termes. Il y a des initiatives comme ça entre hommes qui existent. Ça a démarré dans les années 60-70, notamment avec le MKP, le Mankind Project, qui est déjà pas mal présent en France aussi, mais il y a des valeurs auxquelles je m'identifie un peu moins. et le menswork c'est un petit peu Voilà, des pratiques pour hommes, entre hommes, pour prendre soin les uns des autres. Donc ça peut être... assez léger comme explorer sa créativité, explorer ses différentes facettes, mais ça peut aussi forcément aller un peu plus profond avec des vécus difficiles, des traumas qu'on peut avoir vécu. Et d'avoir un espace de sécurité où on peut aborder tous ces sujets, où on n'est pas jugé pour ce qu'on a traversé et ce qu'on est, et d'avoir des ressources aussi. Donc des ressources soit avec des outils, soit tout simplement avec la présence d'autres hommes. qui peuvent partager leur expérience. C'est des espaces intergénérationnels, interculturels. Et c'est cette richesse-là qui fait toute la valeur. Donc je dirais, pour faire très court, c'est des espaces qui accompagnent la transformation intérieure des hommes. C'est-à-dire que le masculin est beaucoup orienté vers l'extérieur avec des projets, des choses à réussir, à conquérir. Et là, finalement, on invite un petit peu à l'introspection, à se reconnecter à ses émotions, à son corps, et à voir ce qui se passe en nous. Donc voilà comment aujourd'hui je le définirais. Et en même temps, toutes les personnes qui animent du Men's Work vont certainement donner leur définition un petit peu à eux. C'est pour ça aussi que, par exemple, dans le magazine, j'énumère tous les stages, en tout cas à ma connaissance, qui existent dans le milieu français. et chacun a sa vision un petit peu de qu'est-ce que c'est le mens work. Parce que d'une autre façon, parfois, il y a aussi des hommes qui ont besoin, paradoxalement, de réactiver vraiment leur côté un petit peu masculin, ça veut dire d'aller dans certains stéréotypes parce qu'ils étaient enfermés dans des stéréotypes un peu féminins. Donc il y a de tout. Il y a aussi prendre soin de son corps. se remuscler un petit peu, avoir une forme de présence juste pour être bien. Donc ça, il y a des personnes qui proposent ça aussi et je pense que c'est très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Alors là, j'ai plein de questions déjà.

  • #Ferdinant Richter

    Je peux te rajouter ce que c'est pas, comme ça je t'envoie encore plus de questions, mais c'est vrai qu'on entend pas mal parler des courants masculinistes, ça veut dire des courants qui... mettent en avant la supériorité du masculin, des hommes, par rapport notamment aux femmes. Et pour moi, c'est clairement pas ça. Donc on est au contraire plus dans un mouvement qui est dans le soutien du féminin et de se demander comment on peut avoir notre place juste face à un féminin qui reprend son pouvoir et un féminin puissant et qui n'est pas le côté je m'éteins pour laisser la place, mais comment moi je trouve ma place juste à côté de ça. Et forcément, si on élargit un petit peu le créneau, c'est aussi prendre soin de son écosystème, de sa communauté et plus large encore de la planète qui en a vraiment besoin. Donc, il y a beaucoup ces notions-là quand même qui sont présentes. C'est-à-dire qu'au lieu d'exploiter et de se prendre pour des êtres supérieurs qui ont le droit de faire ce qu'ils veulent sur cette planète, comment on peut un petit peu avoir une place plus juste, à mon sens.

  • #Enora Teyssendier

    Du coup, là, t'es parti sur ce que ça n'est pas. Et quand tu disais que tu te retrouves pas forcément avec le MKP, alors moi, je connaissais pas. Ça, c'est MKP, t'as dit ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Je connaissais pas, donc ça m'intrigue. Qu'est-ce que c'est ? Et les différences, peut-être, justement ? En tout cas, toi, là où tu ne te reconnais pas ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, alors je vais pas en parler longuement parce que j'ai... pas participé à un stage chez eux, donc c'est juste ce que j'ai lu et entendu dire, et du coup je suis très vigilant parce qu'il y a certainement aussi des choses qui ne sont pas justes de ce que je vais dire. Mais il y a par exemple une notion de secret, c'est-à-dire que lorsqu'on va dans des stages de MKP, on n'a pas forcément le droit de parler de ce qui se passe pendant les stages pour garder un côté initiatique, c'est-à-dire le fait que je ne sais pas ce qui se passe, ça crée une forme de surprise. qui peut être initiatique et ça permet vraiment de dépasser certaines craintes, certaines peurs et je comprends tout à fait cette façon de faire. Sauf qu'aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, avec Internet, je pense qu'il est important de diffuser ces pratiques, de ne pas les cacher et de ne pas créer du secret là où on peut créer la surprise autrement, notamment par la créativité. Donc ça, c'est un point. De ceux que je connais aussi, il y a une structuration un peu plus hiérarchique, c'est-à-dire avec des anciens qui, au fur et à mesure qu'on pratique, on monte en grade. Et moi, en tout cas dans mes stages et dans ceux que je propose, notamment les formateurs, on participe. Et même si on a une expérience, et même si on a... un vécu, il n'y a pas de « je suis plus avancé que toi » . En fait, c'est moi que j'ai appris, notamment avec mes pratiques un peu chamaniques, qu'on est des êtres très très complexes, et ce n'est pas parce que quelqu'un a 15 ans qu'il est forcément moins avancé que celui qui en a 50. Alors oui, il y a un vécu, oui, il y a des choses comme ça, mais c'est plus l'importance pour moi de chacun avoir un rôle à jouer. Et notamment dans les stages, j'invite fortement les participants à chaque fois à prendre des rôles. Et moi, je laisse beaucoup de place pour que les personnes puissent prendre des responsabilités. Parce qu'une des difficultés que je vois avec les hommes, c'est que, notamment si on revient dans les familles, dans le quotidien, c'est qu'on ne prend pas forcément des responsabilités qu'on devrait prendre. Et ça peut être des trucs très basiques comme... s'occuper de certaines choses dans le ménage, comme, bref, voilà, sans rentrer trop dans les clichés. Mais je pense que c'est important de redonner envie aux hommes de prendre des responsabilités dans le fonctionnement du collectif. Je ne parle pas forcément du travail, parce que là, ils en prennent beaucoup, je pense, dans leur métier, mais dans le fonctionnement du groupe. Voilà, ils ont l'habitude de prendre des responsabilités justes et de se questionner quelle place... J'ai envie de prendre quand je ne suis pas obligé d'en prendre une, mais quand je peux choisir, quand je peux douter, quand je peux essayer. Ça, c'est pas toujours simple à gérer, du coup, parce qu'on a des personnes qui peuvent être plus âgées, qui viennent en stage et qui disent « moi, je suis là en mode senior, je suis là pour transmettre » . Et en partie, ils le sont, mais en partie, ce sont aussi des grands enfants qui ont besoin de redécouvrir certaines choses ou de libérer certaines choses. Donc voilà, on est tout ça. Et les rôles, pour moi, ils fluctuent en fonction des besoins qui émergent.

  • #Enora Teyssendier

    Et du coup, il y a des personnes qui vont payer pour faire un stage en disant qu'ils ne viennent pas pour travailler sur eux, mais pour accompagner ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, ça ne va pas jusque-là. Ils ne sont pas là pour accompagner. C'est-à-dire, le cadre du stage, c'est moi qui le pose, ou c'est nous qui le posons, parce qu'on en est ma plusieurs. Mais par exemple... Il y a des exercices vraiment où on travaille en cercle, où parfois, moi je sens que je ne suis pas la bonne personne pour être celui qui est au centre à accompagner. Et du coup, je peux proposer à un autre participant de dire qui c'est qui a envie de prendre le relais ? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui sent quelque chose ? C'est-à-dire, je sonde le groupe en mode, est-ce qu'il y a quelqu'un qui a une intuition de ce qu'on devrait faire ? Un exemple très simple, c'est par exemple un des stages été. On avait prévu de faire des exercices en salle, d'avancer, et je sentais que ce n'était pas très juste, mais je n'avais pas forcément d'idée de quoi faire d'autre. Et là, j'ai posé ça, j'ai partagé ma vulnérabilité en mode, écoutez les gars, là, j'ai planifié des trucs, mais j'ai l'impression que ce n'est pas juste, je ne sais pas trop quoi faire. Est-ce que quelqu'un a un sentiment de ce qui serait juste pour le groupe ? Et il y en a un, deux, il y en a un qui a dit, ah, j'ai chaud. L'autre, il a dit, j'aimerais bien me rafraîchir. Le troisième a dit « Oh, je kifferais qu'on aille dans la rivière » . Et en fait, l'intelligence du groupe m'a montré quoi faire. Et je dis, OK, on va suivre cette intuition-là. Allez, on arrête l'exercice, on va dans la rivière et on va voir ce qui nous vient comme idée d'exercice dans la rivière. Et finalement, on a fait les exercices dans la rivière. Et c'est finalement la rivière qui nous a montré le chemin à prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Les mêmes exercices que ceux que tu avais prévus ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, pas du tout.

  • #Enora Teyssendier

    Ah, OK.

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, c'est ça qui est beau. C'est que, toi, l'initiation ou la surprise se crée par le... le vivant. C'est-à-dire qu'au départ, tu poses un cadre avec des exercices que tu veux faire, mais plus le groupe est en confiance et plus le groupe a compris qu'il peut saisir cet espace de sécurité pour répondre à leurs besoins, plus en tant qu'animateur, tu es juste là à donner des autorisations ou à protéger. C'est-à-dire parfois, ils veulent faire des trucs où je dis peut-être pas une bonne idée de bonne expérience et j'ai d'une certaine façon, en tant que gardien de cet espace, j'ai le dernier mot. Ou je dirais même, celui qui a le dernier mot, c'est mon collègue qui habite sur le lieu où on anime les stages. Et comme lui, il connaît le lieu encore plus que moi, parce que moi, je n'y habite pas, le tout dernier mot, c'est lui qui l'a. Par exemple, s'il veut traverser une forêt, on dit non, là, il y a trop de danger, il y a des trucs comme ça, très terre à terre. qu'on ne peut pas faire, ou bien là, on ne peut pas traverser parce que c'est le champ du voisin et il ne veut pas qu'on traverse. Il y a des règles à ne pas transgresser. Mais sinon, on laisse beaucoup de place à cette créativité du groupe parce que c'est ça qui montre le plus aux hommes qui sont créatifs, qui sont sensibles et qui ont le droit de l'exprimer. Et qu'au-delà de l'exprimer, ça sert tout le monde et tout le monde grandit. s'il s'autorise à le faire.

  • #Enora Teyssendier

    Et tout à l'heure, quand tu parlais que vous pouviez utiliser des outils, pas forcément, et quand tu parles d'outils, tu penses à quoi, par exemple ?

  • #Ferdinant Richter

    Il y a plein d'outils. Ça va de la course à pied, qui peut être un outil. Par exemple, j'utilise la course à pied en collectif pour parler justement du rythme et de l'harmonisation. qu'on peut trouver dans un groupe, ça veut dire quand on veut courir vite alors que le groupe il y en a qui ne courent pas, comment on fait ? Est-ce qu'on s'adapte ? Est-ce qu'on attend ? Est-ce qu'on se met d'accord qu'il y en a qui avancent ? Il y a des outils très simples qui peuvent être utilisés pour comprendre ce qui se passe dans un groupe et comment je me positionne. Par exemple, quelqu'un, comment tu te sens quand tu n'es pas en forme et que tu freines tout le groupe ? Ça te fait quoi en fait ? Est-ce que tu te sens mal à l'aise avec ça ? Est-ce que tu oses le nommer ? Etc. etc. Donc, Tout devient dans ces espaces-là, si on voulait, tout devient objet à découverte de soi et à comment je peux être à l'aise avec ce que je suis et comment je peux le construire avec le Google. Et après il y a des exercices plus classiques comme tu nommais des exercices de respiration, il y a le mouvement notamment les danses extatiques qu'on fait, il y a le travail avec les éléments, la nature, l'eau froide. Parce qu'il y a la rivière à proximité et que l'eau froide est un excellent outil pour travailler sa détermination, sa respiration. Tu vois, quand tu volontairement, en fait, ce qui se passe, si je mets un peu de théorie derrière, ce qui se passe, c'est que volontairement, on se met dans des situations inhabituelles un peu stressantes. Donc, tu stresses un peu ton système nerveux. Tu vois comment tu réagis. Est-ce que tu as envie de fuir ? Est-ce que tu as envie de... de te confronter à ce qui se passe quand tu es un petit peu dans une insécurité. Et comment individuellement et collectivement, on peut retrouver du calme, de la sénérimité, de la paix là-dedans. Et comment on n'est pas en mode, je ne peux pas, allez, on va tous partir au courant. Parce que c'est ça qui se passe dans ton quotidien. Par exemple, tu es à la maison, tu as ton gosse qui, pour la énième fois, appuie sur le même bouton. Ça active ton système nerveux. que tu as soit envie de... partir en courant, soit en vie de juste qui se taise, comment tu réagis ? Comment, avec le souffle, tu reviens à ton calme ? Comment tu restes l'homme présent, solide, tout en respectant ce qui se passe en toi ? En fait, c'est lié à des situations que tu peux vraiment vivre dans ton quotidien, que ce soit avec tes gosses, avec tes collègues de travail, avec ton compagnon, ta compagne. Voilà, c'est vraiment des choses... qu'on vit dans son quotidien, sauf que nous, on va chercher à appuyer un petit peu sur les boutons pour voir, ok, si je te mets au centre et que tu es mal à l'aise, comment on peut t'aider à trouver un petit peu plus de confiance, à être un peu plus serein ? Ou au contraire, tu es au centre, tu as envie de tous nous taper, qu'est-ce qu'on peut faire avec cette agressivité-là ? Comment on peut t'aider à l'extérioriser pour que tu restes en lien avec nous et pour que ça ne devienne pas quelque chose qui fasse du mal ?

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu parles de la violence, ça me renvoie à ce poste que tu as écrit dernièrement. Et donc, je ne sais pas si tu vois duquel je veux parler.

  • #Ferdinant Richter

    Je vois très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Pour expliquer pour les auditeurs, c'est un carousel. La première page, c'est « Il m'a dit je veux de la violence et de la douceur. » Et avant de réagir, je lui ai posé une simple question. Je ne vais pas tout lire, mais juste le début. Il est rentré dans le cercle et l'a dit calmement, les yeux grands ouverts. C'était lors du premier stage que j'ai animé un homme massif, 125 kilos de puissance contenue. Je lui ai simplement demandé par quoi on commence. Il a répondu la violence. Et alors moi, sur le coup, donc, pardon, je vais poursuivre. Alors, j'ai fait ce que mon corps préfère. Je l'ai poussé fort. comme un plaquage brutal et du coup sur le coup moi j'ai réagi, j'ai fait waouh et puis après bon je lis le carousel et je trouve ça très intéressant ce que tu partages et du coup est-ce que tu pourrais en parler un petit peu plus justement le fait d'aller dans cette violence là ouais

  • #Ferdinant Richter

    alors déjà il faudrait qu'on définisse la violence et c'est pas si facile que ça de la définir Donc il y a aussi ça un petit peu, c'est-à-dire j'ai réutilisé ces mots et les mots... C'est ça qui marque aussi sur Instagram. On peut utiliser d'autres mots. On peut utiliser la confrontation, on peut utiliser l'agressivité, on peut utiliser le contact physique. Il y a plein de façons de le voir. Et chacun aura une définition qui lui est propre de à quel moment je dis que c'est de la violence. On pourrait écrire un essai de philo là-dessus. Mais en effet, dans cet exemple que tu nommes, il y a eu vraiment ce... je sentais qu'il avait besoin que je lui rentre dedans, physiquement. C'est-à-dire qu'il avait besoin de sentir que c'est un homme qui, avec la corpulence qu'il avait et la puissance qu'il avait, qui n'avait jamais ressenti ça. C'est-à-dire que c'est très peu dans sa vie. Donc c'est comme s'il avait besoin de sentir qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un me rentre dedans. Et ça, je peux le faire, je peux me le permettre parce qu'on est dans un cadre de sécurité. Et parce que moi, je connais très bien mon corps et je sais à quel moment... Quand je lui rentre dedans, je vais lui faire mal jusqu'où je peux me mettre. Je ne lui ai pas mis un gros coup de poing dans la gueule, pour être très très brut dans mes mots. Ce n'est pas du tout ça que j'ai fait. C'est-à-dire que je l'ai poussé d'une façon, parce qu'avec mon passé de rugby, je sais exactement comment activer mon corps pour vraiment mettre un impact, mais sans le blesser et sans me blesser aussi. Par contre, ce qui était intéressant dans cette situation, et c'est là-dessus qu'on travaille, c'est que malgré ses 125 kilos, il a volé. Et d'ailleurs, on avait un ordi qui était à côté, et j'ai eu un peu peur sur le robot, je me suis dit, oulala, parce qu'il a failli le renverser. Mais même moi, j'étais étonné à quel point il n'a pas tenu. Et ce n'était pas uniquement lié à ma force, c'était tout simplement lié à mon ancrage. et à son désancrage, c'est-à-dire qu'il n'était pas très présent. Et au fond, dans le besoin que quelqu'un te rende dedans, c'est aussi de sentir que je suis là, je suis présent, j'ai quelqu'un qui m'oppose une force. Et en fait, les jeunes garçons, ils se construisent beaucoup là-dedans, notamment avec les papas quand ils sont présents, c'est-à-dire de voir, ok, c'est quoi ma force ? Elle est où ma limite ? Et à quel moment ? Est-ce que justement, ah non, là ça commence à faire mal, ça veut dire là c'est plus un jeu. Et c'est comme ça qu'on se construit aussi et qu'on prend conscience qu'on a un corps, de quoi il est capable et qu'on s'incarne vraiment. Sinon, on est dans des hommes qui ont 125 kilos, mais qui sont dans leur mental et qui, dès qu'il y a un coup de vent, poum, ils s'envolent. Alors que normalement, et du coup dans l'exercice, je lui ai dit, il est revenu, je lui ai dit, t'en veux encore ? Il a dit oui. La deuxième fois, je suis rentré dedans, déjà, c'était beaucoup plus difficile. Et la troisième fois, il est revenu, je ne le bouge plus, le mec. Parce que qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un te rentre dedans et que tu ne veux pas te laisser faire ? Tu t'ancres. Toi, tu te poses, tu es dans ton corps, tu es là, je ne bouge plus. Il y a une agression, je ne suis pas la victime. Donc, si tu veux me rentrer dedans, il va falloir que tu t'y mettes vraiment du tien. Et jamais de la vie, je le bouge quand il est ancré. Et en fait... On parle beaucoup d'ancrage, tu vois, il faut être ancré et tout ça, et en fait ça c'est un exercice qui physiquement t'aide à t'ancrer, à sentir qu'est-ce que c'est quand je suis ancré, et quelle puissance lui il a quand vraiment il est ancré. Et donc tout ça, ça a évolué vers autre chose encore, vers la douceur, mais c'est comme si pour accéder à la douceur, il avait d'abord besoin qu'on l'aide à revenir dans le corps. C'est-à-dire qu'il ne pouvait pas, dans cette situation-là en cas, et dans mon interprétation, le chemin qu'il me proposait, c'est d'abord la violence pour aller à la douceur. Et en fait, c'est aussi ça, c'est que je ne suis pas là pour juger son chemin, je ne suis pas là pour dire « Ah, mais il faudrait que tu sois dans la douceur sans la violence » . Non, tu as besoin de ça, je te crois, je te fais confiance, je te prends comme un être vivant qui se connaît un minimum. Et je vais juste me demander comment je peux te le donner dans tout l'amour et la bienveillance que j'ai pour toi. Et ça montre à quel point l'être humain est complexe. Je sais que ton public, vous parlez beaucoup de sexualité. En effet, il y a des envies et des trucs qui ne sont pas juste en douceur et sympa. Il y a des gens qui kiffent autre chose pour trouver du plaisir. Alors, on pourrait... aller dans la psychanalyse de tout ça et de voir qu'est-ce qui fait que tu as besoin de souffrir pour prendre du plaisir. On n'a peut-être pas besoin d'aller aussi loin, mais au fond, il y a de ça. au fond il y a de ça, c'est à dire que C'est à un moment donné comprendre ton fonctionnement, ne pas le juger, ne pas dire qu'il faudrait que tu changes, mais te montrer un chemin. Et la prochaine fois qu'il aura envie de douceur, peut-être qu'il s'est dit « attends, j'ai peut-être pas besoin que quelqu'un me rentre dedans, peut-être que j'ai juste besoin de m'ancrer » . Et ça c'est un entraînement. Et à un moment donné, il aura accès à la douceur sans même passer par la confrontation physique. Et ça c'est le travail qu'il y a derrière après. parce que sinon ce qui peut se passer c'est que dans son quotidien avec sa compagne ou avec je sais pas qui il va toujours chercher la confrontation violente pour enfin recevoir ce dont il a besoin, ça veut dire les caresses, le massage, la douceur mais ça si c'est conscientisé, ok mais si c'est pas conscientisé ça peut créer des choses vraiment pas jolies bah oui Donc, on travaille ce genre de situation, c'est-à-dire qu'on parle à la personne de là où elle est et on lui donne ce dont elle croit avoir besoin pour après se dire « Ah, mais peut-être que je n'ai pas besoin de ça pour accéder à ça. »

  • #Enora Teyssendier

    Oui, c'est intéressant.

  • #Ferdinant Richter

    Mais c'est une prise de risque aussi de ma part, je sais qu'il n'y a pas tout le monde qui travaille comme ça. Et c'est possible parce qu'autour, j'ai un collectif, j'ai un groupe. qui contient l'espace. Ça veut dire que, imaginons que ce gars-là, il soit vraiment violent et qu'il pète un câble. C'est-à-dire que je lui rentre dedans, il revient et il est en mode, voilà. Ça, si je suis seul face à lui, ça peut être extrêmement risqué. Mais quand tu es à 10 autour, même quelqu'un qui ne gère plus sa violence, tu peux le contenir. Il y a un outil, je ne sais pas si tu connais, Je ne sais pas d'où ça vient d'ailleurs, mais un outil quand il y a des personnes qui veulent commettre des crimes ou qui sont armées, il y a un outil qui est, quand tu es en collectif, mais il faut être entraîné à ça, c'est que c'est comme les abeilles qui font ça. Tout le monde s'agglutine autour de lui. Prends un bras, prends une jambe, prends un truc. Et du coup, c'est ce qu'on fait en fait. C'est que quand quelqu'un vraiment sent qu'il a besoin d'aller dans cette violence-là, on sacre l'utile autour de lui. Et quand tu es dix personnes, chacun tient une partie du corps, il peut essayer de frapper tant qu'il veut, il ne va pas y arriver. Par contre, l'énergie contenue, il peut la lâcher. Il peut vraiment essayer, hurler, crier, ce qu'il veut, et ça sort, l'énergie, elle se matérialise.

  • #Enora Teyssendier

    Ça me rappelle quand je travaillais en psychiatrie.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, oui. Bon, là, on a les camisoles aussi. C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en même temps, du coup, j'ai l'impression qu'à la différence, que la personne, elle pouvait se débattre comme ce que tu viens de dire, mais finalement, ce n'était pas accepté. Il n'y avait pas l'acceptation inconditionnelle que cette personne, elle soit dans le cri,

  • #Ferdinant Richter

    dans... Et il y a la décompensation. C'est-à-dire, en psychiatrie, tu as des maladies mentales qui sont plus poussées où la personne... n'est plus en capacité d'accéder à une forme de certaine réalité, en fonction des pathologies, bien sûr. Donc c'est encore, je dirais, c'est la version extrême de ce que moi je peux vivre, peut-être, tu vois. C'est-à-dire, il y a une certaine violence, en effet, quand ça devient vraiment violent physiquement, avec des personnes blessées, tu ne peux pas, tu vois. C'est-à-dire, c'est pour ça que dans tous mes stages, j'ai une règle qui s'appelle la règle du stop. C'est-à-dire que tant que la personne dit « tu m'embêtes, tu me fais chier, laisse-moi tranquille, t'es un gros connard » ou bien « vas-y, continue, j'aime trop, c'est trop bien, c'est pas dans tous les sens » , OK, on peut continuer à jouer, mais dès qu'il y a le mot « stop » qui tombe, on arrête. On arrête tout, on coupe court et on passe à autre chose. Ça veut dire qu'on n'essaie même pas de comprendre pourquoi il y a eu le stop. C'est juste qu'à un moment donné, on a touché une limite et ça peut arriver dans quelque chose de très simple. Ça peut être... Bon, ça arrive très, très rare. Moi, je n'ai jamais vraiment eu la situation. Mais il y a des limites à ne pas franchir et c'est extrêmement important de les nommer parce qu'encore une fois, on a des vécus chez les hommes qui peuvent être extrêmement douloureux. Donc, parfois les gars sont OK d'en parler, mais on n'est pas dans des cercles thérapeutiques, on n'est pas dans des accompagnements thérapeutiques. L'objectif final n'est pas de guérir ou d'aller dans les traumas pour aller dans les traumas. Si ça doit se présenter, ça se présente. Mais parfois, c'est juste, tu vois, dans certains cercles, quelqu'un qui n'a jamais parlé devant un groupe de plus de trois personnes, et là, il ose pour la première fois prendre la parole devant dix personnes.

  • #Enora Teyssendier

    Et déjà ça, c'est pas énorme.

  • #Ferdinant Richter

    Mais si c'est pas thérapeutique, c'est quoi ?

  • #Enora Teyssendier

    Moi, j'ai envie de dire, j'ai pas le mot pour créer du lien, pour entrer en lien. Ça veut dire que tout ce qui se passe là, c'est une forme de... On sait pas trop ou on sait plus comment entrer en lien avec soi-même déjà, mais aussi avec les autres hommes. C'est-à-dire que quand un homme vient au centre et dit « j'ai envie de violence » , c'est parce qu'il croit qu'il a besoin de ça pour rentrer en lien avec moi. Et moi, je dis « ok, on va voir, est-ce que c'est ça qu'on a envie de vivre ? » Je lui propose ça, et au final, on dit « bon, c'est ça qu'on a envie pour être en lien ? » Et peut-être que oui, moi j'ai fait du rugby la moitié de ma vie, donc clairement, cette forme de violence, je l'ai kiffée pour rentrer en lien avec les autres hommes, sinon je n'aurais pas fait du rugby. Mais il y a aussi d'autres formes. Le massage, souvent il y a des massages aussi de la douceur. Et ça peut aussi être un grand tabou. Des hommes qui massent un homme, ça peut être très demandé de dépasser certaines croyances, certains schémas. Donc ça aussi, ça peut être agréable de dire « Ah, ok, en fait c'est hyper agréable. Est-ce que je peux lâcher mon mental qui me dit que oui, mais les hommes ne massent pas les hommes ? »

  • #Ferdinant Richter

    Du coup, quand les personnes dépassent ce mental ou quand tu décris tout ça, au final, il y a bien un chemin thérapeutique qui se fait.

  • #Enora Teyssendier

    Tout dépend de ce que tu appelles thérapeutique.

  • #Ferdinant Richter

    Ok.

  • #Enora Teyssendier

    C'est quoi thérapeutique pour toi ?

  • #Ferdinant Richter

    Eh bien que c'est un pas de plus pour aller mieux, pour être peut-être plus apaisé.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, si c'est que ça, si c'est ça la définition du thérapeutique, alors oui. Mais pour moi, thérapie, c'est quand même, on se rapproche du domaine médical, du domaine de guérison. Et là, tout simplement, c'est faire attention parce que, notamment dans le men's work, il y a très peu de personnes qui sont formées. à l'accompagnement thérapeutique. C'est-à-dire que tout le monde est formé à des accompagnements de mieux-être, de bien-être, peut-être avec des pratiques de système nerveux, mais des psys, il y en a très peu. Je pense que je suis une des exceptions en France. Et voilà, donc c'est juste aussi les mots qu'on y met dessus et à quel point... On va dire, si je dois te donner une définition de ce qui est thérapeutique, notamment comparé au coaching, c'est qu'on ne va pas très rarement, sauf si c'est les personnes qui veulent en parler, on ne va pas analyser le passé, les traumas passés, on ne va pas leur demander de nous raconter leurs difficultés avec leur père, leur mère, leurs... Dans les cercles de parole, forcément, ces sujets sont abordés, mais nous, on ne va pas aller chercher ça. Alors que dans un accompagnement thérapeutique, tu cherches un petit peu d'où ça vient tout ça. Moi d'où ça vient, c'est pas que je m'en fous, mais c'est que moi l'important c'est qu'il reparte avec un outil concret de comment être plus ancré, comment être plus présent et en lien avec moi. C'est tout. Pourquoi c'est comme ça et d'où ça vient ? S'il veut en parler, why not ? Mais presque parfois, le pourquoi m'ennuie. Parce que c'est encore une fois très mental où on se raconte plein d'histoires de pourquoi c'est comme ça. Alors que là, je te propose un espace, et je dirais même que c'est complémentaire aux thérapeutiques, parce que là, je te propose un espace où je t'invite juste à l'expérimenter dans ton corps, là, et voir si ça, ça ne peut pas déjà t'aider un petit peu dans ton quotidien.

  • #Ferdinant Richter

    Non, mais de toute façon, quand tu dis... Les gens n'ont pas vu que je faisais oui de la tête. La personne peut aller trop dans son mental. On est d'accord, en fait. À partir du moment où on cherche à analyser le pourquoi du comment, ce n'est pas forcément ça qui fait avancer. Mais justement, en fait, c'est à mon sens. Uniquement à mon sens, c'est en étant dans le corps. Et à partir du moment où il y a plein de pratiques corporelles, eh bien, il y a... des choses qui viennent se débloquer se libérer et donc c'est en ça que pour moi c'est thérapeutique mais c'est pas grave après de toute façon il y a tout ce côté où on est d'accord légalement il n'y a pas le droit de dire qu'on est dans la thérapie si on n'a pas fait certaines études et tout ça donc de toute façon personnellement j'ai pas d'importance d'intérêt d'aller parler de plus que ça sur ce terme

  • #Enora Teyssendier

    Mais ce que tu dis, je trouve ça, il y a un truc très intéressant, c'est de voir que quand un collectif n'est pas uniquement dans la compétition, mais vraiment au service du cheminement, on va l'appeler comme ça, individuel, le thérapeutique se passe, sans que ce soit un objectif. En fait, parce que, pourquoi ? Parce que pour moi, le corps, encore une fois, il est en quête d'harmonie, d'autoguerrison. souvent c'est juste nos comportements ou notre alimentation ou nos rapports avec les autres qui créent une désharmonie dans tout ça. Mais quand tu laisses faire, et ça c'est aussi une vision personnelle que j'ai depuis maintenant des années que j'expérimente ça, quand tu te reconnectes vraiment à ce corps, à l'intelligence, et que tu laisses faire et tu l'écoutes, il y a beaucoup de choses qui s'apaisent, mais aussi beaucoup de choses qui s'apaisent une fois que certains trucs... se sont libérés ou sont redevenus visibles. Et le corps a une mémoire, on le sait maintenant, et des mémoires sur ton vécu, mais des mémoires transgénérationnelles, ça peut aller très très loin. Moi je sais que dans les stages, à chaque fois il y a des moments où je touche du transgénérationnel, voire du culturel, et qu'il y a quelque chose qui s'opère, qui me dépasse. Mais ça c'est la magie d'être en vie en fait. Ce qui est beau à voir dans ces espaces, c'est que le simple fait d'autoriser ça, il y a quelque chose qui se réharmonise, il y a comme un puzzle qui se met en place, qui presque, dans nos quotidiens, on empêche le corps de faire ça naturellement. Parce qu'on a nos horaires, parce qu'il faut faire ceci, parce qu'il faut faire cela, et du coup on n'est plus en mode comme les enfants, quand j'ai envie, vous ne me voyez pas non plus, mais je suis en train de secouer ma main bizarrement. Mais moi, encore ce matin, ma fille, je l'ai vue, on était à la table pour le petit-déj, et d'un coup, elle ferme les yeux, elle lève les bras, elle les secoue comme ça, et elle fait comme ça, je dis, mais qu'est-ce que je fais ? Elle dit, je ne sais pas, et elle continue. Donc ça, c'est pour moi une harmonisation de, il y a quelque chose qui se passe, je ne sais pas quoi, mais qui visiblement opère. Donc c'est juste ça qu'on réactive d'une certaine façon et la conséquence qu'on observe en effet, c'est qu'il y a une forme de transformation, des vieux schémas qu'on pourrait traiter après en thérapie qui se réveillent et parfois passer par le corps, mais ça c'est aussi pour l'avoir vécu dans des contextes thérapeutiques, la respiration holotropique, comparé à des thérapies que j'ai faites qui étaient plus mentales. J'ai l'impression d'avoir fait 10 ans de thérapie en un week-end. Donc ça ne veut pas dire que l'intégration après est plus simple. Donc souvent après, l'intégration est quand même une part vraiment importante.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire quand tu dis l'intégration ?

  • #Enora Teyssendier

    D'aller sur une colline et de revenir à la maison, c'est assez simple. Mais aller sur l'Everest et après revenir à la maison, c'est beaucoup plus difficile. Parce que tu as pris de la hauteur comme tu ne l'as pas pris avant. tu as été loin de chez toi beaucoup plus longtemps et beaucoup plus intensément et du coup retrouver du sens dans ton quotidien et savoir maintenant que j'ai vu ce monde-là, je vais quoi dans mon quotidien ? Je continue juste comme avant ou je change des choses ? Et toi tu as vécu quelque chose que les autres n'ont pas vécu ? Donc il y a un décalage énergétique même assez fort qui peut y avoir et que si la communauté ou ta famille... n'est pas prête à t'accueillir là-dedans, ça peut être très conflictuel. Dans les anciennes cultures, on appelait ça les quêtes de vision chez les Amérindiens. C'est que quand la communauté avait une difficulté ou quand il y avait des maladies ou quelque chose, il y a une personne, parfois ceux qu'on appelait les chamanes, mais parfois aussi d'autres personnes, qui partaient seuls, qui allaient faire un stage seuls dans la nature, et qui, dans cette solitude-là, le fait de s'extraire de la communauté, avait recevu une autre vision de ce qu'on vivait au quotidien. Et soit c'était un truc un peu spirituel, avec des vraies visions, des intuitions, des idées, mais c'est aussi juste prendre du recul sur ton quotidien, ralentir un peu, et laisser la pensée cheminer. et après ils revenaient dans leur... leur communauté, et la communauté se posait autour d'eux et disait maintenant raconte-nous, raconte-nous parce que ce que toi tu as appris, ça va tous nous servir à comprendre qu'est-ce qu'il faut qu'on change dans notre communauté. Et ce fonctionnement-là, on a un peu perdu, c'est-à-dire on va faire des stages de dev perso, on va faire des voyages à l'autre bout du monde, mais en revenant, trop souvent, on repasse vite au quotidien. sans prendre ce temps de « qu'est-ce que tu as vécu ? » « En quoi ça peut nourrir notre famille, notre communauté ? » etc. Par exemple, moi je le disais quand je bossais en entreprise que dès qu'on rentrait des vacances, on aurait dû faire des réunions juste pour demander à tous ceux qui sont partis, je ne sais pas sur quelle île paradisiaque, « Ok, qu'est-ce que tu as vécu là qui peut nous aider, nous, en entreprise, à aller mieux ? » Et on passe à côté d'une richesse incroyable parce qu'on coupe et on repasse au... en au truc d'avant, et on ne se nourrit pas du tout de tous ces voyages que les gens font à Ausha droite, ou très peu.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est intéressant. Et ce serait intéressant que ce soit fait, effectivement. Concernant, tu as parlé plusieurs fois du lien, justement, et je pense que c'est ça, si j'ai bien compris, c'est un des sujets qui t'anime en ce moment. de la manière de créer du lien avec la personne qu'on accompagne ou avec le groupe. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ?

  • #Enora Teyssendier

    Je crois que c'est ce qu'on voit actuellement dans notre culture, c'est qu'il y a beaucoup de liens qui existaient avant qui sont coupés. de par nos modes de vie, de par Internet, les réseaux sociaux. Alors on a l'impression d'être connecté à tout le monde, mais est-ce qu'on a vraiment des liens avec ces personnes ? Et on voit ça, notamment chez les hommes, il y a une vraie forme de solitude qui je pense existe tout le temps parce qu'on est habitué à garder tout pour nous-mêmes et à gérer les problèmes seuls. Parce que, encore une fois, c'est un exemple que j'ai cité sur... sur Instagram, mais qui m'avait marqué, c'est qu'on valorise chez les enfants vachement quand ils font seul. C'est une forme d'autonomie, on dit « Wow, t'as réussi à faire seul, bravo, t'as fait ça seul ! » On valorise ça énormément. Très rarement, voire jamais, je dis à un enfant « Wow, vous avez fait ça ensemble ! » « Wow, t'as réussi à demander de l'aide à quelqu'un pour ne pas le faire seul ! » Donc, dans notre société, faire seul et valoriser, vivre seul et valoriser, faire ensemble est beaucoup moins. C'est comme si on devait diviser la récompense si on le faisait à plusieurs temps. Et du coup, c'est quelque chose que j'observe aussi dans le Men's Work et qui est un petit peu la motivation du magazine. C'est que j'ai fait un poste où j'ai eu une prise de conscience, où je me suis dit, mince. Il y a des stages et chacun parle de ses stages, parle de ses initiatives, parle de sa vision. Et c'est un peu comme si chacun tirait un peu la couverture vers soi, tu sais, cette image-là. Et je me disais, mais attends, il doit y avoir une autre façon de faire. Et moi, une des approches qui m'inspire beaucoup, c'est la permaculture, qui pense pas en termes de jardin, mais en termes d'écosystème. Ça veut dire que la seule façon pour que mon jardin, il soit abondant, c'est si l'écosystème tout autour est abondant. C'est-à-dire, si j'ai mon jardin et tout autour, ils foutent des pesticides partout, et moi, j'essaye d'être en bio, ça ne sert à rien. Tu peux être le plus content de tes tomates bio, elles vont comme être polluées parce qu'autour, ça ne marche pas. Donc, le seul moyen pour avoir de belles tomates bio, c'est que tu, à ton niveau, tu essayes que tout l'écosystème soit plus bienveillant avec le vivant. Et du coup, j'ai essayé d'appliquer ça au Men's Work, et j'ai fait un poste où je parle de tous les stages qui existent. Et c'est vrai que ça a surpris. parce que pour la première fois, c'était un peu en mode « Waouh ! » Ce n'est pas que pour moi que je parle, mais aussi montrer tout ce qui existe. Et ce lien-là, de changer cette façon de se connecter les uns aux autres, je pense qu'il est hyper important. Changer notre façon de voir les choses et se dire, là, dans tous les gens qui accompagnent, de sortir de cette pensée de concurrence et d'être dans la pensée plus d'abondance parce que, notamment dans le men's work, C'est encore une niche. Il n'y a pas beaucoup d'hommes, mais il y a beaucoup d'hommes qui en auraient besoin. Donc, plus on se soutient les uns les autres à en parler autour de nous, à peut-être qu'un homme, il ne vient pas dans mon stage, mais celui d'un voisin parce que ça lui parle plus, plus on va être sur du sur-mesure et dans des accompagnements qui sont vraiment précis, plus les gens qui en profitent vont aussi dire « Waouh, c'est génial, ça marche bien, j'étais trop content. » Et plus ça va servir tout le mouvement. Donc, ouais, c'est un petit peu mes réflexions du moment. Et en même temps, je remarque aussi, en parlant de lien, et je pense que c'est un point important, moi je suis quelqu'un de pas timide, mais introverti, ça veut dire que j'ai vraiment besoin de ma solitude pour me régénérer, et que plus j'avance et plus je suis visible, plus c'est important pour moi aussi, c'est-à-dire d'honorer. cette déconnexion. Le droit à la déconnexion, on en parle de temps en temps maintenant sur les réseaux sociaux, mais je pense que c'est hyper important aussi, c'est-à-dire de à la fois retisser des vrais liens, mais à la fois s'autoriser aussi de ne pas tout le temps être en lien et de parfois vraiment être en lien avec soi pour mieux être en lien avec l'autre.

  • #Ferdinant Richter

    Est-ce que tu aurais des exemples entre guillemets concrets de comment ça se passe dans les stages pour se faire un peu plus... Une idée, alors tu as déjà donné quelques exemples, mais pour qu'on ait un peu plus d'idées encore de ce que c'est.

  • #Enora Teyssendier

    Ouf, il y aurait plein de choses à raconter. Comment ça se passe ? En fait, la particularité de ce que j'essaye d'apporter, c'est de créer, au-delà d'enchaîner des exercices, par exemple dans un stage, parfois on peut avoir un enchaînement d'exercices pour découvrir des pratiques. Moi, les pratiques sont vraiment qu'au service, encore une fois, de ce lien qu'on peut créer avec soi et les autres, et du collectif. Et du coup, tout est construit pour que, à la fin presque, le groupe n'a plus besoin de moi. C'est-à-dire qu'il a tellement compris comment, qu'est-ce qui pouvait se passer quand chacun s'autorise à être pleinement présent et à partager qui il est. et qu'il a trouvé sa place dans ce collectif, que le groupe, il fonctionne, il tourne. Parce que ce sentiment-là, il est extraordinaire, en fait. C'est quelque chose que j'ai accompagné en entreprise, au rugby à l'époque, pour une autre finalité. C'est vraiment ce côté 1 plus 1 égale 3. Il y a quelque chose qui se crée, qui dépasse le... Ouais, juste le... l'ajout de personnes dans un événement. Et ça, c'est quelque chose de très beau à vivre, parce que tout devient possible. Il y a un vrai espoir qui renaît. Et voilà. Et après, dans le concret, je pense que ce qu'on fait aussi, c'est qu'on joue beaucoup. C'est-à-dire que quand il y a un besoin, on va créer des choses sur mesure. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui est... qui n'est pas toujours évident à animer, encore une fois, mais plus le groupe est mature, plus ce que je propose est à côté de la plaque.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire, au départ, le groupe, il ne sait pas vraiment de quoi il a besoin, donc quoi que je lui propose, il va y aller. Mais plus on avance et le groupe est mature, plus tout ce que j'avais prévu à l'avance n'est plus adapté, parce que ce que j'ai prévu à l'avance, c'était qu'une projection de moi. de qu'est-ce que je pense, alors que je ne les connais pas, que les personnes auraient besoin. Avec l'expérience, je ne suis pas trop loin non plus, mais je vois très bien qu'au fur et à mesure que je bosse avec les gars, et ça va assez vite, tout ce que j'avais prévu avant... Ok, il y a des adaptations à faire, ça, ça ne marche plus, ce n'est pas ça dont ils ont vraiment besoin. Et ça m'arrive régulièrement en stage de dire, les gars, là, écoutez, j'ai prévu des trucs, et je ne sais pas. On fait un point, chacun me dit, là, dans l'instant de quoi il a besoin. Et on construit autour de ça. Donc, plus le groupe devient mature, plus l'intelligence collective devient mature et consciente, et plus je ne suis plus celui qui propose. mais je suis plus celui qui encadre et qui veille à ce qu'il n'y ait pas de danger ou qui apporte un petit truc en plus, ou qui révèle des intuitions. C'est-à-dire que, par exemple, je vais te donner un exemple concret, c'est qu'on était en cercle et il y en a un qui disait « j'ai besoin de me défaire d'un vieux truc, je ne sais pas comment, ça tourne dans la tête, je n'arrive pas » . Et moi, j'étais assis en face. Et je regarde à gauche et je vois comme le gars à gauche, on devait dessiner quelque chose, avait brûlé à moitié sa feuille. Et moi, dans ma tête, après j'ai des intuitions qui me viennent, je me dis « Oh, il commence à faire froid, je kifferais faire un feu » . Je prends ces observations-là, je les ajoute, ça donne quoi ? Une cérémonie du feu alors qu'elle n'était pas prévue. Mais en plus d'une cérémonie du feu, je sens qu'il y en a celui en face. qui a un peu d'expérience, qui voulait jouer un rôle, je lui dis, ça n'a pas besoin d'être moi. Je lui dis, est-ce que toi, tu as envie de l'animer ? Et du coup, moi, je deviens participant et un petit peu garant de l'espace, mais j'ai une personne qui anime une cérémonie du feu et parce que c'est le groupe qui m'a donné des signes, montré des signes. pour co-créer cet exercice. Alors oui, je sais comment animer une cérémonie du feu, mais elle n'était pas du tout prévue. Et c'est parce que le groupe s'autorise à montrer ça que moi je repère ces points-là, que je dis ok, c'est peut-être ça qu'il nous faut.

  • #Ferdinant Richter

    Ça demande beaucoup d'intuition, de créativité, d'observation aussi tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, j'adore. Oui, c'est vraiment ce... Je me sens vraiment du coup connecté en lien avec le groupe. Tu es dans une observation un peu vague et tu te laisses... Avec l'expérience, en fait, tu n'as pas besoin de te forcer. Tu fais tellement confiance aux énergies présentes que tu te dis ce que je dois voir, je vais le voir. Ce que je dois entendre, je vais l'entendre. Sauf que la différence, c'est que... j'aurais pu dire « Ah, mais c'est juste un papier brûlé. Ah, c'est juste un gars qui parle de trucs. » En fait, la différence, c'est que je prête de l'attention à tout ce qui se présente à moi. C'est-à-dire, je donne une importance à tout ce qui se présente à moi, même si c'est des détails. Et ça se rapproche, pour moi, de ce qu'on appelle, en tout cas, j'ai l'impression, une forme de pleine présence. C'est-à-dire cette capacité à juste être présent. Et même un papier... C'est même un mot que tu lis, et tu ne sais pas pourquoi, mais ce mot-là, il capte mon attention. Tout ce que ton attention vient chercher nourrit ton expérience et est là pour t'aider. C'est comme appliquer quelque chose que j'essaie de faire beaucoup au quotidien, mais que je n'y arrive pas toujours. C'est de dire que la vie est faite pour toi. C'est-à-dire que la vie est là pour t'aider à être qui tu es, elle n'est pas là pour t'empêcher. Il n'y a aucune raison à ce que la vie soit là pour te... Ah non, il ne faut surtout pas être ce que tu es, parce que ce serait... Non, par contre, ce n'est pas toujours facile, et on ne le voit pas toujours. Parce qu'on est dans nos pensées, ou on est distrait, ou...

  • #Ferdinant Richter

    Ou on cherche à être vraiment présent au mot, et pas que... Enfin, que au mot, et pas au reste. Au mot, M-O-T. Et c'est ce que tu décris... C'est comme ça que j'accompagne, mais en individuel. Vraiment venir écouter l'intuition et de laisser les mots sortir seuls de ma bouche finalement et pas dans le contrôle. Alors, ça dépend quand dans l'accompagnement. Au début, je vais peut-être poser des questions, surtout si c'est en sexologie et il y a des infos à connaître. Mais dès qu'on est dans les émotions, c'est vraiment comme ça que... j'accompagne. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est transmis dans une formation qui s'appelle thérapie du lien et des mondes relationnels.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Ah, je ne connais pas. Je vais voir. Pas bien.

  • #Ferdinant Richter

    Donc, voilà. Vraiment, ça vient avec le thème que tu voulais aborder. Vraiment, le lien avec la personne et quand on est accompagnant, quel lien on crée aussi. Sauf que moi, je trouve ça fort en groupe. C'est...

  • #Enora Teyssendier

    C'est très puissant parce que en fait, en individuel, tu as un miroir. En groupe, tu peux avoir dix miroirs, mais ça peut aussi être très intense. Et d'ailleurs, moi, j'ai démarré le men's work avec des Américains qui l'ont fait en Angleterre. On était 70 hommes avec des cercles avec 35 hommes où il y a un gars qui est au centre. Et je peux te dire, je n'ai jamais flippé autant de ma vie. C'est vraiment, je suis allé au centre, mais j'avais tellement peur de ce qui allait se passer, se révéler, pas se passer, que j'avais les jambes qui tremblaient, je n'arrivais plus à parler, alors que ça ne m'est jamais arrivé. Mais parce que le groupe était tellement grand, et le fait de prendre tellement d'attention, et de dire, mais qui suis-je moi pour être au centre de 35 gars qui ont peut-être vécu 10 fois pire que moi ? C'était une sacrée expérience.

  • #Ferdinant Richter

    Et du coup, les stages que tu proposes, c'est avec combien de personnes ?

  • #Enora Teyssendier

    On est sur des plus petits groupes, on est vraiment surstaffés un petit peu, mais c'est une douzaine. Une douzaine, c'est bien au-delà. En fait, ça change minimum dans les ateliers que je donne, minimum on est… alors vraiment minimum quatre, six, parce que déjà à quatre, tu peux faire du beau travail. Mais entre 6 et 12, c'est bien. Au-delà de 12, c'est-à-dire quand tu es à 14, 16, tu rentres dans d'autres dynamiques parce que tu peux avoir des... Alors ça, c'est de la psychologie sociale, mais tu peux avoir des clans qui se forment. C'est-à-dire que tout ce qui est autour de 10, 12, tu as vraiment le sentiment du... de l'équipe. Et après, plus tu es après 18, 20, là, tu as vraiment des... Automatiquement, en fait, il y a des sous-groupes qui se forment et ça se gère différemment. Ça veut dire que ce n'est pas moins bien ou mieux, c'est juste différent.

  • #Ferdinant Richter

    Bon, j'aurais d'autres questions à prendre, mais le temps passe.

  • #Enora Teyssendier

    Merci. En effet.

  • #Ferdinant Richter

    Ah, je suis un peu frustrée. En tout cas, est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose en mots de la fin ou avant de terminer ?

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être que d'un, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui ont besoin et qui ne savent pas que ça existe. Donc déjà ça, ça peut aider d'en parler. Par exemple, le magazine, comme tu disais, on peut le télécharger gratuitement, le numéro, le tout premier numéro. C'est tout simplement pour aussi avoir un outil qu'on peut montrer au mec avant de dire, vas-y, fais un stage, parce que ça peut être déjà beaucoup trop. Donc maintenant, il y a des outils comme ça qui montrent aux hommes qu'il y a des possibilités, qu'ils n'ont pas besoin de rester seuls avec leur... Leurs interrogations, leur stress, tout ça, il y a des espaces. Et je sais que ça... Alors là, je viens de faire un post sur Instagram et ça a un peu... Je sais que pas toutes vont être d'accord, mais 90% des mecs qui viennent au stage sont envoyés par des femmes. Moi, le premier, en partie, j'ai fait un chemin parce que j'étais initié, parce que ma compagne m'a dit, maintenant, vas-y, prends soin de toi. Et je sais qu'il y a ce côté, et je le comprends tellement, de « ouais, mais c'est pas à nous de prendre encore en charge la santé mentale des mecs, et c'est pas à nous » . Et en même temps, dans le féminin, je vais parler pas en termes de femmes, mais en termes de féminin, il y a un côté initiatrice, initiatique, qui est juste fait partie du truc, et beaucoup, beaucoup d'hommes de pouvoir, notamment, écoutent plus leurs femmes que je sais pas qui, ou leurs compagnons. C'est-à-dire que dans ces relations proches, que ce soit d'ailleurs des couples ou des personnes qui s'identifient à aucun des deux genres, mais dans cet espace d'intimité, on a une forme de pouvoir d'être à l'écoute et d'aider l'autre. Et c'est juste de se dire, ok, peut-être si je lui file un bouquin, si je l'aide, si je lui dis qu'il y a un espace, si je dis que, on peut transformer un petit peu ce monde, un homme à la fois. parce que malheureusement, et ça on les a aussi, les exemples d'hommes qui n'arrivent pas à gérer ce qui vit à l'intérieur et qui passent à l'acte avec des choses violentes, on en a tous les jours et on en a beaucoup trop et on en a même à très grande échelle dans le politique, dans ce qu'on voit dans le monde. Et moi, ce n'est pas un monde qui me fait rêver, clairement pas. Donc j'ai envie de nous dire, dépassons un petit peu nos résistances en mode si on voit que quelqu'un a besoin, Si on voit que quelqu'un... il y a dix mille façons maintenant de lui dire mec, il y a peut-être des choses qui peuvent t'aider, il y a peut-être des choses à faire, il y a peut-être des espaces où on parlait pour tout simplement aller mieux. Et ça, c'est un message, parce qu'il y a une forme de pudeur et en France, on n'a pas cette culture d'être fier quand on prend soin de nous. Et je pense que c'est quelque chose d'important à lentement changer. D'être fier quand on prend soin d'un écosystème, d'être fier quand on prend soin de la nature, et pas juste être dans le mode destructeur, parce que c'est bon, on en a vu assez, ça ne fait pas rêver, et ce monde-là est lentement en train de disparaître, donc allons dans une autre direction.

  • #Ferdinant Richter

    Moi, je trouve ça vraiment génial que... des personnes comme toi puissent parler de ces sujets, puissent développer aussi ces sujets, ces stages d'accompagnement pour les hommes. Et c'est pour ça aussi que j'avais envie de t'inviter sur le podcast. Alors, il est certes plus à destination des professionnels de l'accompagnement, mais justement, peut-être que si plus de monde connaît ça aussi, ça peut être intéressant. Et un autre point, c'est que moi, j'ai été marquée dans ma formation en psychosexologie où des femmes qui étaient contre les hommes, en fait. Et pour moi, c'est oublié.

  • #Enora Teyssendier

    qu'est-ce qu'ils ont vécu, d'où ils viennent. Et en tant qu'accompagnant, en tant que thérapeute, ou peu importe comment on appelle, comment on les nomme, c'est important, en fait, finalement, de voir ce qu'il y a derrière et pas juste rester focus sur des actes qui ont pu être commis, en fait. Et puis, l'accompagnement de façon globale, c'est ça, c'est de la prévention aussi. Et c'est faire changer les choses petit à petit aussi.

  • #Ferdinant Richter

    Je suis tellement d'accord. Et en fait, ce qui est triste, c'est que si on prend un peu de recul, ce que les hommes et le masculin ont fait avec le féminin, il n'y a pas de mots parce qu'il y a une injustice profonde qui est maintenant, même des millénaires déjà que ça a été mis en place. Et je ne sais pas si des excuses suffiront, certainement pas à certains moments, mais je pense que si on veut aller vers l'avant et si on veut sortir de ces schémas-là, je pense que c'est important de se pardonner, pardonner à l'autre. Aussi les hommes, de se pardonner pour ce qu'ils ont pu commettre, parce que ce n'est pas facile non plus. Je suis allemand à la base et je viens d'une culture allemande, donc se pardonner, ou du moins réussir, alors que moi je n'ai rien fait en particulier, mais venant de cette culture-là, il y a un passé qu'on porte. Ok, très bien, mais maintenant j'arrête de m'identifier à ça et je me demande qu'est-ce que je veux construire comme monde et comment je peux dépasser ces rancœurs-là. pas reproduire en final les mêmes schémas. Je sais que ce n'est pas facile, mais voilà, on fait tout le cours, on essaye.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et donc merci beaucoup d'œuvrer dans ce sens-là.

  • #Ferdinant Richter

    Et merci de me donner cet espace pour en parler, c'est très chouette.

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'être venu, merci du temps que tu nous as accordé à moi et aux auditeurs. Alors, je rappelle donc le numéro 1 du magazine est gratuit je mettrai le lien pour pouvoir le télécharger il est beau il y a des beaux textes et puis

  • #Ferdinant Richter

    après donc c'est possible aussi de s'abonner alors il n'y a pas d'abonnement pour l'instant parce qu'on est vraiment dans le démarrage alors pour être Complètement exact, c'est le numéro 0 qui est gratuit parce qu'on a vraiment lancé ça avec le numéro 0. Le numéro 1 va être disponible en digital début juin, en version papier début juillet. Donc on peut déjà le précommander et nous les précommandes nous aident beaucoup à avoir une visibilité sur le nombre. Mais on est en plein dedans là, de finaliser le vrai numéro 1. Et après on verra, en fonction un petit peu de l'engouement que ça crée, est-ce qu'il y aura un abonnement ou voilà. on y va un pas après l'autre pour aussi préserver notre énergie là-dedans parce que c'est beaucoup de travail si on veut avoir des infos sur les stages que tu proposes Instagram le plus simple c'est Instagram j'ai changé de site donc il n'y a plus de site Instagram c'est là où il y a le plus d'infos sur tous ces sujets et où on peut vraiment avoir une idée aussi de, comme tu dis, avec tout ce que je publie, de comment j'accompagne et où je parle aussi des autres stages.

  • #Enora Teyssendier

    Donc je mettrai le lien aussi d'Instagram. Merci beaucoup.

  • #Ferdinant Richter

    Merci à toi.

  • #Enora Teyssendier

    Et puis bonne fin de journée ou bonne journée ou bonne soirée, bonne nuit, en fonction de l'heure où les gens nous écoutent.

  • #Ferdinant Richter

    Exactement. Merci à tous d'avoir écouté. Merci.

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Description

Accompagner les hommes dans leur transformation intérieure commence par créer des espaces sûrs : plongeons dans le Men's Work avec Ferdinand Richter.


Dans cet épisode, nous explorons comment des cercles d’hommes encouragent la création de liens, la (re?)connexion aux émotions et la prise de responsabilité, sans hiérarchie ni secret.


Ferdinand partage son parcours – du rugby de haut niveau aux stages qu’il anime en Aveyron – et décrit pas à pas la façon dont ces groupes nourrissent le bien-être émotionnel tout en restant distincts d’une thérapie classique.


Au fil de la conversation, nous abordons :
• La définition claire du Men's Work,
• Le cadre sécurisé et la règle du « Stop »,
• Le rôle du collectif comme contenant,
• Une expérience qui m'a marqué : lorsqu'un participant à demande « de la violence et de la douceur »,

• Comment créer un lien avec la personne qu’on accompagne et notamment le groupe,

• Faire confiance en son intuition pour être plus juste dans son accompagnement,
• Des outils concrets : respiration holotropique, course en groupe, immersion en rivière, feu rituel,
• L’intelligence collective : connaître ses limites, oser les partager, donner des rôles, laisser émerger la créativité,
• L’intégration après le stage,
• La sortie du magazine Men's Work, pour relayer les différentes initiatives et agir ensemble plutôt que chacun de son côté.


Que vous soyez psychologue, coach, travailleur social ou en reconversion vers la psycho-sexologie, cet échange offre des pistes concrètes pour enrichir vos accompagnements.


Bonne écoute !


• Téléchargez le numéro 0 gratuit du magazine Men's Work
• Suivez Ferdinand sur Instagram : @integrativemasculinity
• et le magazine aussi sur Instagram : @menswork.fr


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📩 Dis-moi aussi quels sujets tu aimerais que j’aborde dans les prochains épisodes : en commentaire ou sur mes réseaux sociaux, ton avis compte !


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Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Ferdinand Richter. Salut ! Et aujourd'hui, on va parler du mensport, de l'accompagnement des hommes et de la posture qu'on prend en tant qu'accompagnant. Donc voilà, comme à mon habitude, j'aime bien présenter mes invités. Donc je vais le faire. Mais il y a de grandes probabilités que je loupe quelques infos. Voilà, donc Ferdinand... de ce que j'ai compris, tu as un parcours riche et varié en passant par le rugby en tant que professionnel, coach, formateur et formateur en management et leadership pour des dirigeants du CAC 40. Et puis même direct... Non, responsable ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est responsable France d'Ecosia, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et Et... Mais bon, du coup, on ne va pas forcément s'attarder dessus. En tout cas, depuis... Je l'ai dit, tu es psychologue. Et donc, depuis que tu t'es formée à différents outils, et en tout cas, tu as utilisé différents outils, comme tu m'as dit, la respiration, holotropique, le breastwork, et tu as cheminé aussi dans un parcours chamanique. Je te laisserai en parler après de ce que tu as envie de partager ou pas.

  • #Ferdinant Richter

    Carrément.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc aujourd'hui, tu proposes des stages pour les hommes en Aveyron et aussi des ateliers découvertes du Men's Work d'une journée pour les hommes aussi qui voudraient expérimenter avant de faire un stage plus long. Et puis, en janvier 2025, Tu as créé le magazine Men's Work pour promouvoir toutes ces initiatives similaires qu'il peut y avoir en France.

  • #Ferdinant Richter

    C'est du lecteur.

  • #Enora Teyssendier

    Et pour l'anecdote, j'ai téléchargé le numéro 1 qui est gratuit, qui est encore gratuit. Et je l'ai lu et j'ai aussi partagé sur les réseaux sociaux et puis à des personnes que j'accompagne. Et j'ai découvert quelques jours après qu'en fait, tout ça, je l'avais fait le jour du lancement.

  • #Ferdinant Richter

    Trop bien ! Génial, t'es première !

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça ! Trop bien ! Et puis donc, pour introduire un petit peu le propos, en fait, entre la lecture de ce magazine et puis les posts que tu partages, ben, en fait, oui, non, les posts sur Instagram, pardon, Ferdinand partage des super posts que je vous invite à aller lire. Merci. Et ben, moi, je les trouve intéressants, touchants, et donc, voilà. C'est vraiment pour ça que j'avais envie de t'inviter aujourd'hui sur le podcast.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est vrai que j'essaye un petit peu d'appliquer ce qu'on fait en stage et ce qu'on prêche comme façon de faire à mes posts sur Instagram.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose déjà ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, je pense que tu as fait un bon tour. En fait, le fil rouge dans mon parcours, je pense que c'est vraiment l'accompagnement. notamment dans le collectif, essentiellement des hommes et des femmes aussi dans le passé. Et vraiment cette question de comment prendre sa place dans un collectif, comment le collectif peut être au service de l'individu et comment l'individu peut être au service du collectif. Et c'est vrai qu'au départ, dans mes premières années, dans ma jeunesse, je suis allé au service de la performance, donc que ce soit dans le rugby, dans les entreprises. Et aujourd'hui, c'est autre chose qui a pris le relais. Donc, c'est plus au service du prendre soin, de la reconnexion à soi-même, aux autres. Donc, il y a un petit peu plus de douceur maintenant.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Et en tout cas, c'est ce que tu laisses transparaître dans les postes aussi. Est-ce que tu veux, pour commencer déjà, nous expliquer un peu ce que c'est que le menswork ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, avec plaisir. C'est un terme qui vient des États-Unis comme nombre de termes. Il y a des initiatives comme ça entre hommes qui existent. Ça a démarré dans les années 60-70, notamment avec le MKP, le Mankind Project, qui est déjà pas mal présent en France aussi, mais il y a des valeurs auxquelles je m'identifie un peu moins. et le menswork c'est un petit peu Voilà, des pratiques pour hommes, entre hommes, pour prendre soin les uns des autres. Donc ça peut être... assez léger comme explorer sa créativité, explorer ses différentes facettes, mais ça peut aussi forcément aller un peu plus profond avec des vécus difficiles, des traumas qu'on peut avoir vécu. Et d'avoir un espace de sécurité où on peut aborder tous ces sujets, où on n'est pas jugé pour ce qu'on a traversé et ce qu'on est, et d'avoir des ressources aussi. Donc des ressources soit avec des outils, soit tout simplement avec la présence d'autres hommes. qui peuvent partager leur expérience. C'est des espaces intergénérationnels, interculturels. Et c'est cette richesse-là qui fait toute la valeur. Donc je dirais, pour faire très court, c'est des espaces qui accompagnent la transformation intérieure des hommes. C'est-à-dire que le masculin est beaucoup orienté vers l'extérieur avec des projets, des choses à réussir, à conquérir. Et là, finalement, on invite un petit peu à l'introspection, à se reconnecter à ses émotions, à son corps, et à voir ce qui se passe en nous. Donc voilà comment aujourd'hui je le définirais. Et en même temps, toutes les personnes qui animent du Men's Work vont certainement donner leur définition un petit peu à eux. C'est pour ça aussi que, par exemple, dans le magazine, j'énumère tous les stages, en tout cas à ma connaissance, qui existent dans le milieu français. et chacun a sa vision un petit peu de qu'est-ce que c'est le mens work. Parce que d'une autre façon, parfois, il y a aussi des hommes qui ont besoin, paradoxalement, de réactiver vraiment leur côté un petit peu masculin, ça veut dire d'aller dans certains stéréotypes parce qu'ils étaient enfermés dans des stéréotypes un peu féminins. Donc il y a de tout. Il y a aussi prendre soin de son corps. se remuscler un petit peu, avoir une forme de présence juste pour être bien. Donc ça, il y a des personnes qui proposent ça aussi et je pense que c'est très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Alors là, j'ai plein de questions déjà.

  • #Ferdinant Richter

    Je peux te rajouter ce que c'est pas, comme ça je t'envoie encore plus de questions, mais c'est vrai qu'on entend pas mal parler des courants masculinistes, ça veut dire des courants qui... mettent en avant la supériorité du masculin, des hommes, par rapport notamment aux femmes. Et pour moi, c'est clairement pas ça. Donc on est au contraire plus dans un mouvement qui est dans le soutien du féminin et de se demander comment on peut avoir notre place juste face à un féminin qui reprend son pouvoir et un féminin puissant et qui n'est pas le côté je m'éteins pour laisser la place, mais comment moi je trouve ma place juste à côté de ça. Et forcément, si on élargit un petit peu le créneau, c'est aussi prendre soin de son écosystème, de sa communauté et plus large encore de la planète qui en a vraiment besoin. Donc, il y a beaucoup ces notions-là quand même qui sont présentes. C'est-à-dire qu'au lieu d'exploiter et de se prendre pour des êtres supérieurs qui ont le droit de faire ce qu'ils veulent sur cette planète, comment on peut un petit peu avoir une place plus juste, à mon sens.

  • #Enora Teyssendier

    Du coup, là, t'es parti sur ce que ça n'est pas. Et quand tu disais que tu te retrouves pas forcément avec le MKP, alors moi, je connaissais pas. Ça, c'est MKP, t'as dit ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Je connaissais pas, donc ça m'intrigue. Qu'est-ce que c'est ? Et les différences, peut-être, justement ? En tout cas, toi, là où tu ne te reconnais pas ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, alors je vais pas en parler longuement parce que j'ai... pas participé à un stage chez eux, donc c'est juste ce que j'ai lu et entendu dire, et du coup je suis très vigilant parce qu'il y a certainement aussi des choses qui ne sont pas justes de ce que je vais dire. Mais il y a par exemple une notion de secret, c'est-à-dire que lorsqu'on va dans des stages de MKP, on n'a pas forcément le droit de parler de ce qui se passe pendant les stages pour garder un côté initiatique, c'est-à-dire le fait que je ne sais pas ce qui se passe, ça crée une forme de surprise. qui peut être initiatique et ça permet vraiment de dépasser certaines craintes, certaines peurs et je comprends tout à fait cette façon de faire. Sauf qu'aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, avec Internet, je pense qu'il est important de diffuser ces pratiques, de ne pas les cacher et de ne pas créer du secret là où on peut créer la surprise autrement, notamment par la créativité. Donc ça, c'est un point. De ceux que je connais aussi, il y a une structuration un peu plus hiérarchique, c'est-à-dire avec des anciens qui, au fur et à mesure qu'on pratique, on monte en grade. Et moi, en tout cas dans mes stages et dans ceux que je propose, notamment les formateurs, on participe. Et même si on a une expérience, et même si on a... un vécu, il n'y a pas de « je suis plus avancé que toi » . En fait, c'est moi que j'ai appris, notamment avec mes pratiques un peu chamaniques, qu'on est des êtres très très complexes, et ce n'est pas parce que quelqu'un a 15 ans qu'il est forcément moins avancé que celui qui en a 50. Alors oui, il y a un vécu, oui, il y a des choses comme ça, mais c'est plus l'importance pour moi de chacun avoir un rôle à jouer. Et notamment dans les stages, j'invite fortement les participants à chaque fois à prendre des rôles. Et moi, je laisse beaucoup de place pour que les personnes puissent prendre des responsabilités. Parce qu'une des difficultés que je vois avec les hommes, c'est que, notamment si on revient dans les familles, dans le quotidien, c'est qu'on ne prend pas forcément des responsabilités qu'on devrait prendre. Et ça peut être des trucs très basiques comme... s'occuper de certaines choses dans le ménage, comme, bref, voilà, sans rentrer trop dans les clichés. Mais je pense que c'est important de redonner envie aux hommes de prendre des responsabilités dans le fonctionnement du collectif. Je ne parle pas forcément du travail, parce que là, ils en prennent beaucoup, je pense, dans leur métier, mais dans le fonctionnement du groupe. Voilà, ils ont l'habitude de prendre des responsabilités justes et de se questionner quelle place... J'ai envie de prendre quand je ne suis pas obligé d'en prendre une, mais quand je peux choisir, quand je peux douter, quand je peux essayer. Ça, c'est pas toujours simple à gérer, du coup, parce qu'on a des personnes qui peuvent être plus âgées, qui viennent en stage et qui disent « moi, je suis là en mode senior, je suis là pour transmettre » . Et en partie, ils le sont, mais en partie, ce sont aussi des grands enfants qui ont besoin de redécouvrir certaines choses ou de libérer certaines choses. Donc voilà, on est tout ça. Et les rôles, pour moi, ils fluctuent en fonction des besoins qui émergent.

  • #Enora Teyssendier

    Et du coup, il y a des personnes qui vont payer pour faire un stage en disant qu'ils ne viennent pas pour travailler sur eux, mais pour accompagner ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, ça ne va pas jusque-là. Ils ne sont pas là pour accompagner. C'est-à-dire, le cadre du stage, c'est moi qui le pose, ou c'est nous qui le posons, parce qu'on en est ma plusieurs. Mais par exemple... Il y a des exercices vraiment où on travaille en cercle, où parfois, moi je sens que je ne suis pas la bonne personne pour être celui qui est au centre à accompagner. Et du coup, je peux proposer à un autre participant de dire qui c'est qui a envie de prendre le relais ? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui sent quelque chose ? C'est-à-dire, je sonde le groupe en mode, est-ce qu'il y a quelqu'un qui a une intuition de ce qu'on devrait faire ? Un exemple très simple, c'est par exemple un des stages été. On avait prévu de faire des exercices en salle, d'avancer, et je sentais que ce n'était pas très juste, mais je n'avais pas forcément d'idée de quoi faire d'autre. Et là, j'ai posé ça, j'ai partagé ma vulnérabilité en mode, écoutez les gars, là, j'ai planifié des trucs, mais j'ai l'impression que ce n'est pas juste, je ne sais pas trop quoi faire. Est-ce que quelqu'un a un sentiment de ce qui serait juste pour le groupe ? Et il y en a un, deux, il y en a un qui a dit, ah, j'ai chaud. L'autre, il a dit, j'aimerais bien me rafraîchir. Le troisième a dit « Oh, je kifferais qu'on aille dans la rivière » . Et en fait, l'intelligence du groupe m'a montré quoi faire. Et je dis, OK, on va suivre cette intuition-là. Allez, on arrête l'exercice, on va dans la rivière et on va voir ce qui nous vient comme idée d'exercice dans la rivière. Et finalement, on a fait les exercices dans la rivière. Et c'est finalement la rivière qui nous a montré le chemin à prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Les mêmes exercices que ceux que tu avais prévus ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, pas du tout.

  • #Enora Teyssendier

    Ah, OK.

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, c'est ça qui est beau. C'est que, toi, l'initiation ou la surprise se crée par le... le vivant. C'est-à-dire qu'au départ, tu poses un cadre avec des exercices que tu veux faire, mais plus le groupe est en confiance et plus le groupe a compris qu'il peut saisir cet espace de sécurité pour répondre à leurs besoins, plus en tant qu'animateur, tu es juste là à donner des autorisations ou à protéger. C'est-à-dire parfois, ils veulent faire des trucs où je dis peut-être pas une bonne idée de bonne expérience et j'ai d'une certaine façon, en tant que gardien de cet espace, j'ai le dernier mot. Ou je dirais même, celui qui a le dernier mot, c'est mon collègue qui habite sur le lieu où on anime les stages. Et comme lui, il connaît le lieu encore plus que moi, parce que moi, je n'y habite pas, le tout dernier mot, c'est lui qui l'a. Par exemple, s'il veut traverser une forêt, on dit non, là, il y a trop de danger, il y a des trucs comme ça, très terre à terre. qu'on ne peut pas faire, ou bien là, on ne peut pas traverser parce que c'est le champ du voisin et il ne veut pas qu'on traverse. Il y a des règles à ne pas transgresser. Mais sinon, on laisse beaucoup de place à cette créativité du groupe parce que c'est ça qui montre le plus aux hommes qui sont créatifs, qui sont sensibles et qui ont le droit de l'exprimer. Et qu'au-delà de l'exprimer, ça sert tout le monde et tout le monde grandit. s'il s'autorise à le faire.

  • #Enora Teyssendier

    Et tout à l'heure, quand tu parlais que vous pouviez utiliser des outils, pas forcément, et quand tu parles d'outils, tu penses à quoi, par exemple ?

  • #Ferdinant Richter

    Il y a plein d'outils. Ça va de la course à pied, qui peut être un outil. Par exemple, j'utilise la course à pied en collectif pour parler justement du rythme et de l'harmonisation. qu'on peut trouver dans un groupe, ça veut dire quand on veut courir vite alors que le groupe il y en a qui ne courent pas, comment on fait ? Est-ce qu'on s'adapte ? Est-ce qu'on attend ? Est-ce qu'on se met d'accord qu'il y en a qui avancent ? Il y a des outils très simples qui peuvent être utilisés pour comprendre ce qui se passe dans un groupe et comment je me positionne. Par exemple, quelqu'un, comment tu te sens quand tu n'es pas en forme et que tu freines tout le groupe ? Ça te fait quoi en fait ? Est-ce que tu te sens mal à l'aise avec ça ? Est-ce que tu oses le nommer ? Etc. etc. Donc, Tout devient dans ces espaces-là, si on voulait, tout devient objet à découverte de soi et à comment je peux être à l'aise avec ce que je suis et comment je peux le construire avec le Google. Et après il y a des exercices plus classiques comme tu nommais des exercices de respiration, il y a le mouvement notamment les danses extatiques qu'on fait, il y a le travail avec les éléments, la nature, l'eau froide. Parce qu'il y a la rivière à proximité et que l'eau froide est un excellent outil pour travailler sa détermination, sa respiration. Tu vois, quand tu volontairement, en fait, ce qui se passe, si je mets un peu de théorie derrière, ce qui se passe, c'est que volontairement, on se met dans des situations inhabituelles un peu stressantes. Donc, tu stresses un peu ton système nerveux. Tu vois comment tu réagis. Est-ce que tu as envie de fuir ? Est-ce que tu as envie de... de te confronter à ce qui se passe quand tu es un petit peu dans une insécurité. Et comment individuellement et collectivement, on peut retrouver du calme, de la sénérimité, de la paix là-dedans. Et comment on n'est pas en mode, je ne peux pas, allez, on va tous partir au courant. Parce que c'est ça qui se passe dans ton quotidien. Par exemple, tu es à la maison, tu as ton gosse qui, pour la énième fois, appuie sur le même bouton. Ça active ton système nerveux. que tu as soit envie de... partir en courant, soit en vie de juste qui se taise, comment tu réagis ? Comment, avec le souffle, tu reviens à ton calme ? Comment tu restes l'homme présent, solide, tout en respectant ce qui se passe en toi ? En fait, c'est lié à des situations que tu peux vraiment vivre dans ton quotidien, que ce soit avec tes gosses, avec tes collègues de travail, avec ton compagnon, ta compagne. Voilà, c'est vraiment des choses... qu'on vit dans son quotidien, sauf que nous, on va chercher à appuyer un petit peu sur les boutons pour voir, ok, si je te mets au centre et que tu es mal à l'aise, comment on peut t'aider à trouver un petit peu plus de confiance, à être un peu plus serein ? Ou au contraire, tu es au centre, tu as envie de tous nous taper, qu'est-ce qu'on peut faire avec cette agressivité-là ? Comment on peut t'aider à l'extérioriser pour que tu restes en lien avec nous et pour que ça ne devienne pas quelque chose qui fasse du mal ?

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu parles de la violence, ça me renvoie à ce poste que tu as écrit dernièrement. Et donc, je ne sais pas si tu vois duquel je veux parler.

  • #Ferdinant Richter

    Je vois très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Pour expliquer pour les auditeurs, c'est un carousel. La première page, c'est « Il m'a dit je veux de la violence et de la douceur. » Et avant de réagir, je lui ai posé une simple question. Je ne vais pas tout lire, mais juste le début. Il est rentré dans le cercle et l'a dit calmement, les yeux grands ouverts. C'était lors du premier stage que j'ai animé un homme massif, 125 kilos de puissance contenue. Je lui ai simplement demandé par quoi on commence. Il a répondu la violence. Et alors moi, sur le coup, donc, pardon, je vais poursuivre. Alors, j'ai fait ce que mon corps préfère. Je l'ai poussé fort. comme un plaquage brutal et du coup sur le coup moi j'ai réagi, j'ai fait waouh et puis après bon je lis le carousel et je trouve ça très intéressant ce que tu partages et du coup est-ce que tu pourrais en parler un petit peu plus justement le fait d'aller dans cette violence là ouais

  • #Ferdinant Richter

    alors déjà il faudrait qu'on définisse la violence et c'est pas si facile que ça de la définir Donc il y a aussi ça un petit peu, c'est-à-dire j'ai réutilisé ces mots et les mots... C'est ça qui marque aussi sur Instagram. On peut utiliser d'autres mots. On peut utiliser la confrontation, on peut utiliser l'agressivité, on peut utiliser le contact physique. Il y a plein de façons de le voir. Et chacun aura une définition qui lui est propre de à quel moment je dis que c'est de la violence. On pourrait écrire un essai de philo là-dessus. Mais en effet, dans cet exemple que tu nommes, il y a eu vraiment ce... je sentais qu'il avait besoin que je lui rentre dedans, physiquement. C'est-à-dire qu'il avait besoin de sentir que c'est un homme qui, avec la corpulence qu'il avait et la puissance qu'il avait, qui n'avait jamais ressenti ça. C'est-à-dire que c'est très peu dans sa vie. Donc c'est comme s'il avait besoin de sentir qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un me rentre dedans. Et ça, je peux le faire, je peux me le permettre parce qu'on est dans un cadre de sécurité. Et parce que moi, je connais très bien mon corps et je sais à quel moment... Quand je lui rentre dedans, je vais lui faire mal jusqu'où je peux me mettre. Je ne lui ai pas mis un gros coup de poing dans la gueule, pour être très très brut dans mes mots. Ce n'est pas du tout ça que j'ai fait. C'est-à-dire que je l'ai poussé d'une façon, parce qu'avec mon passé de rugby, je sais exactement comment activer mon corps pour vraiment mettre un impact, mais sans le blesser et sans me blesser aussi. Par contre, ce qui était intéressant dans cette situation, et c'est là-dessus qu'on travaille, c'est que malgré ses 125 kilos, il a volé. Et d'ailleurs, on avait un ordi qui était à côté, et j'ai eu un peu peur sur le robot, je me suis dit, oulala, parce qu'il a failli le renverser. Mais même moi, j'étais étonné à quel point il n'a pas tenu. Et ce n'était pas uniquement lié à ma force, c'était tout simplement lié à mon ancrage. et à son désancrage, c'est-à-dire qu'il n'était pas très présent. Et au fond, dans le besoin que quelqu'un te rende dedans, c'est aussi de sentir que je suis là, je suis présent, j'ai quelqu'un qui m'oppose une force. Et en fait, les jeunes garçons, ils se construisent beaucoup là-dedans, notamment avec les papas quand ils sont présents, c'est-à-dire de voir, ok, c'est quoi ma force ? Elle est où ma limite ? Et à quel moment ? Est-ce que justement, ah non, là ça commence à faire mal, ça veut dire là c'est plus un jeu. Et c'est comme ça qu'on se construit aussi et qu'on prend conscience qu'on a un corps, de quoi il est capable et qu'on s'incarne vraiment. Sinon, on est dans des hommes qui ont 125 kilos, mais qui sont dans leur mental et qui, dès qu'il y a un coup de vent, poum, ils s'envolent. Alors que normalement, et du coup dans l'exercice, je lui ai dit, il est revenu, je lui ai dit, t'en veux encore ? Il a dit oui. La deuxième fois, je suis rentré dedans, déjà, c'était beaucoup plus difficile. Et la troisième fois, il est revenu, je ne le bouge plus, le mec. Parce que qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un te rentre dedans et que tu ne veux pas te laisser faire ? Tu t'ancres. Toi, tu te poses, tu es dans ton corps, tu es là, je ne bouge plus. Il y a une agression, je ne suis pas la victime. Donc, si tu veux me rentrer dedans, il va falloir que tu t'y mettes vraiment du tien. Et jamais de la vie, je le bouge quand il est ancré. Et en fait... On parle beaucoup d'ancrage, tu vois, il faut être ancré et tout ça, et en fait ça c'est un exercice qui physiquement t'aide à t'ancrer, à sentir qu'est-ce que c'est quand je suis ancré, et quelle puissance lui il a quand vraiment il est ancré. Et donc tout ça, ça a évolué vers autre chose encore, vers la douceur, mais c'est comme si pour accéder à la douceur, il avait d'abord besoin qu'on l'aide à revenir dans le corps. C'est-à-dire qu'il ne pouvait pas, dans cette situation-là en cas, et dans mon interprétation, le chemin qu'il me proposait, c'est d'abord la violence pour aller à la douceur. Et en fait, c'est aussi ça, c'est que je ne suis pas là pour juger son chemin, je ne suis pas là pour dire « Ah, mais il faudrait que tu sois dans la douceur sans la violence » . Non, tu as besoin de ça, je te crois, je te fais confiance, je te prends comme un être vivant qui se connaît un minimum. Et je vais juste me demander comment je peux te le donner dans tout l'amour et la bienveillance que j'ai pour toi. Et ça montre à quel point l'être humain est complexe. Je sais que ton public, vous parlez beaucoup de sexualité. En effet, il y a des envies et des trucs qui ne sont pas juste en douceur et sympa. Il y a des gens qui kiffent autre chose pour trouver du plaisir. Alors, on pourrait... aller dans la psychanalyse de tout ça et de voir qu'est-ce qui fait que tu as besoin de souffrir pour prendre du plaisir. On n'a peut-être pas besoin d'aller aussi loin, mais au fond, il y a de ça. au fond il y a de ça, c'est à dire que C'est à un moment donné comprendre ton fonctionnement, ne pas le juger, ne pas dire qu'il faudrait que tu changes, mais te montrer un chemin. Et la prochaine fois qu'il aura envie de douceur, peut-être qu'il s'est dit « attends, j'ai peut-être pas besoin que quelqu'un me rentre dedans, peut-être que j'ai juste besoin de m'ancrer » . Et ça c'est un entraînement. Et à un moment donné, il aura accès à la douceur sans même passer par la confrontation physique. Et ça c'est le travail qu'il y a derrière après. parce que sinon ce qui peut se passer c'est que dans son quotidien avec sa compagne ou avec je sais pas qui il va toujours chercher la confrontation violente pour enfin recevoir ce dont il a besoin, ça veut dire les caresses, le massage, la douceur mais ça si c'est conscientisé, ok mais si c'est pas conscientisé ça peut créer des choses vraiment pas jolies bah oui Donc, on travaille ce genre de situation, c'est-à-dire qu'on parle à la personne de là où elle est et on lui donne ce dont elle croit avoir besoin pour après se dire « Ah, mais peut-être que je n'ai pas besoin de ça pour accéder à ça. »

  • #Enora Teyssendier

    Oui, c'est intéressant.

  • #Ferdinant Richter

    Mais c'est une prise de risque aussi de ma part, je sais qu'il n'y a pas tout le monde qui travaille comme ça. Et c'est possible parce qu'autour, j'ai un collectif, j'ai un groupe. qui contient l'espace. Ça veut dire que, imaginons que ce gars-là, il soit vraiment violent et qu'il pète un câble. C'est-à-dire que je lui rentre dedans, il revient et il est en mode, voilà. Ça, si je suis seul face à lui, ça peut être extrêmement risqué. Mais quand tu es à 10 autour, même quelqu'un qui ne gère plus sa violence, tu peux le contenir. Il y a un outil, je ne sais pas si tu connais, Je ne sais pas d'où ça vient d'ailleurs, mais un outil quand il y a des personnes qui veulent commettre des crimes ou qui sont armées, il y a un outil qui est, quand tu es en collectif, mais il faut être entraîné à ça, c'est que c'est comme les abeilles qui font ça. Tout le monde s'agglutine autour de lui. Prends un bras, prends une jambe, prends un truc. Et du coup, c'est ce qu'on fait en fait. C'est que quand quelqu'un vraiment sent qu'il a besoin d'aller dans cette violence-là, on sacre l'utile autour de lui. Et quand tu es dix personnes, chacun tient une partie du corps, il peut essayer de frapper tant qu'il veut, il ne va pas y arriver. Par contre, l'énergie contenue, il peut la lâcher. Il peut vraiment essayer, hurler, crier, ce qu'il veut, et ça sort, l'énergie, elle se matérialise.

  • #Enora Teyssendier

    Ça me rappelle quand je travaillais en psychiatrie.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, oui. Bon, là, on a les camisoles aussi. C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en même temps, du coup, j'ai l'impression qu'à la différence, que la personne, elle pouvait se débattre comme ce que tu viens de dire, mais finalement, ce n'était pas accepté. Il n'y avait pas l'acceptation inconditionnelle que cette personne, elle soit dans le cri,

  • #Ferdinant Richter

    dans... Et il y a la décompensation. C'est-à-dire, en psychiatrie, tu as des maladies mentales qui sont plus poussées où la personne... n'est plus en capacité d'accéder à une forme de certaine réalité, en fonction des pathologies, bien sûr. Donc c'est encore, je dirais, c'est la version extrême de ce que moi je peux vivre, peut-être, tu vois. C'est-à-dire, il y a une certaine violence, en effet, quand ça devient vraiment violent physiquement, avec des personnes blessées, tu ne peux pas, tu vois. C'est-à-dire, c'est pour ça que dans tous mes stages, j'ai une règle qui s'appelle la règle du stop. C'est-à-dire que tant que la personne dit « tu m'embêtes, tu me fais chier, laisse-moi tranquille, t'es un gros connard » ou bien « vas-y, continue, j'aime trop, c'est trop bien, c'est pas dans tous les sens » , OK, on peut continuer à jouer, mais dès qu'il y a le mot « stop » qui tombe, on arrête. On arrête tout, on coupe court et on passe à autre chose. Ça veut dire qu'on n'essaie même pas de comprendre pourquoi il y a eu le stop. C'est juste qu'à un moment donné, on a touché une limite et ça peut arriver dans quelque chose de très simple. Ça peut être... Bon, ça arrive très, très rare. Moi, je n'ai jamais vraiment eu la situation. Mais il y a des limites à ne pas franchir et c'est extrêmement important de les nommer parce qu'encore une fois, on a des vécus chez les hommes qui peuvent être extrêmement douloureux. Donc, parfois les gars sont OK d'en parler, mais on n'est pas dans des cercles thérapeutiques, on n'est pas dans des accompagnements thérapeutiques. L'objectif final n'est pas de guérir ou d'aller dans les traumas pour aller dans les traumas. Si ça doit se présenter, ça se présente. Mais parfois, c'est juste, tu vois, dans certains cercles, quelqu'un qui n'a jamais parlé devant un groupe de plus de trois personnes, et là, il ose pour la première fois prendre la parole devant dix personnes.

  • #Enora Teyssendier

    Et déjà ça, c'est pas énorme.

  • #Ferdinant Richter

    Mais si c'est pas thérapeutique, c'est quoi ?

  • #Enora Teyssendier

    Moi, j'ai envie de dire, j'ai pas le mot pour créer du lien, pour entrer en lien. Ça veut dire que tout ce qui se passe là, c'est une forme de... On sait pas trop ou on sait plus comment entrer en lien avec soi-même déjà, mais aussi avec les autres hommes. C'est-à-dire que quand un homme vient au centre et dit « j'ai envie de violence » , c'est parce qu'il croit qu'il a besoin de ça pour rentrer en lien avec moi. Et moi, je dis « ok, on va voir, est-ce que c'est ça qu'on a envie de vivre ? » Je lui propose ça, et au final, on dit « bon, c'est ça qu'on a envie pour être en lien ? » Et peut-être que oui, moi j'ai fait du rugby la moitié de ma vie, donc clairement, cette forme de violence, je l'ai kiffée pour rentrer en lien avec les autres hommes, sinon je n'aurais pas fait du rugby. Mais il y a aussi d'autres formes. Le massage, souvent il y a des massages aussi de la douceur. Et ça peut aussi être un grand tabou. Des hommes qui massent un homme, ça peut être très demandé de dépasser certaines croyances, certains schémas. Donc ça aussi, ça peut être agréable de dire « Ah, ok, en fait c'est hyper agréable. Est-ce que je peux lâcher mon mental qui me dit que oui, mais les hommes ne massent pas les hommes ? »

  • #Ferdinant Richter

    Du coup, quand les personnes dépassent ce mental ou quand tu décris tout ça, au final, il y a bien un chemin thérapeutique qui se fait.

  • #Enora Teyssendier

    Tout dépend de ce que tu appelles thérapeutique.

  • #Ferdinant Richter

    Ok.

  • #Enora Teyssendier

    C'est quoi thérapeutique pour toi ?

  • #Ferdinant Richter

    Eh bien que c'est un pas de plus pour aller mieux, pour être peut-être plus apaisé.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, si c'est que ça, si c'est ça la définition du thérapeutique, alors oui. Mais pour moi, thérapie, c'est quand même, on se rapproche du domaine médical, du domaine de guérison. Et là, tout simplement, c'est faire attention parce que, notamment dans le men's work, il y a très peu de personnes qui sont formées. à l'accompagnement thérapeutique. C'est-à-dire que tout le monde est formé à des accompagnements de mieux-être, de bien-être, peut-être avec des pratiques de système nerveux, mais des psys, il y en a très peu. Je pense que je suis une des exceptions en France. Et voilà, donc c'est juste aussi les mots qu'on y met dessus et à quel point... On va dire, si je dois te donner une définition de ce qui est thérapeutique, notamment comparé au coaching, c'est qu'on ne va pas très rarement, sauf si c'est les personnes qui veulent en parler, on ne va pas analyser le passé, les traumas passés, on ne va pas leur demander de nous raconter leurs difficultés avec leur père, leur mère, leurs... Dans les cercles de parole, forcément, ces sujets sont abordés, mais nous, on ne va pas aller chercher ça. Alors que dans un accompagnement thérapeutique, tu cherches un petit peu d'où ça vient tout ça. Moi d'où ça vient, c'est pas que je m'en fous, mais c'est que moi l'important c'est qu'il reparte avec un outil concret de comment être plus ancré, comment être plus présent et en lien avec moi. C'est tout. Pourquoi c'est comme ça et d'où ça vient ? S'il veut en parler, why not ? Mais presque parfois, le pourquoi m'ennuie. Parce que c'est encore une fois très mental où on se raconte plein d'histoires de pourquoi c'est comme ça. Alors que là, je te propose un espace, et je dirais même que c'est complémentaire aux thérapeutiques, parce que là, je te propose un espace où je t'invite juste à l'expérimenter dans ton corps, là, et voir si ça, ça ne peut pas déjà t'aider un petit peu dans ton quotidien.

  • #Ferdinant Richter

    Non, mais de toute façon, quand tu dis... Les gens n'ont pas vu que je faisais oui de la tête. La personne peut aller trop dans son mental. On est d'accord, en fait. À partir du moment où on cherche à analyser le pourquoi du comment, ce n'est pas forcément ça qui fait avancer. Mais justement, en fait, c'est à mon sens. Uniquement à mon sens, c'est en étant dans le corps. Et à partir du moment où il y a plein de pratiques corporelles, eh bien, il y a... des choses qui viennent se débloquer se libérer et donc c'est en ça que pour moi c'est thérapeutique mais c'est pas grave après de toute façon il y a tout ce côté où on est d'accord légalement il n'y a pas le droit de dire qu'on est dans la thérapie si on n'a pas fait certaines études et tout ça donc de toute façon personnellement j'ai pas d'importance d'intérêt d'aller parler de plus que ça sur ce terme

  • #Enora Teyssendier

    Mais ce que tu dis, je trouve ça, il y a un truc très intéressant, c'est de voir que quand un collectif n'est pas uniquement dans la compétition, mais vraiment au service du cheminement, on va l'appeler comme ça, individuel, le thérapeutique se passe, sans que ce soit un objectif. En fait, parce que, pourquoi ? Parce que pour moi, le corps, encore une fois, il est en quête d'harmonie, d'autoguerrison. souvent c'est juste nos comportements ou notre alimentation ou nos rapports avec les autres qui créent une désharmonie dans tout ça. Mais quand tu laisses faire, et ça c'est aussi une vision personnelle que j'ai depuis maintenant des années que j'expérimente ça, quand tu te reconnectes vraiment à ce corps, à l'intelligence, et que tu laisses faire et tu l'écoutes, il y a beaucoup de choses qui s'apaisent, mais aussi beaucoup de choses qui s'apaisent une fois que certains trucs... se sont libérés ou sont redevenus visibles. Et le corps a une mémoire, on le sait maintenant, et des mémoires sur ton vécu, mais des mémoires transgénérationnelles, ça peut aller très très loin. Moi je sais que dans les stages, à chaque fois il y a des moments où je touche du transgénérationnel, voire du culturel, et qu'il y a quelque chose qui s'opère, qui me dépasse. Mais ça c'est la magie d'être en vie en fait. Ce qui est beau à voir dans ces espaces, c'est que le simple fait d'autoriser ça, il y a quelque chose qui se réharmonise, il y a comme un puzzle qui se met en place, qui presque, dans nos quotidiens, on empêche le corps de faire ça naturellement. Parce qu'on a nos horaires, parce qu'il faut faire ceci, parce qu'il faut faire cela, et du coup on n'est plus en mode comme les enfants, quand j'ai envie, vous ne me voyez pas non plus, mais je suis en train de secouer ma main bizarrement. Mais moi, encore ce matin, ma fille, je l'ai vue, on était à la table pour le petit-déj, et d'un coup, elle ferme les yeux, elle lève les bras, elle les secoue comme ça, et elle fait comme ça, je dis, mais qu'est-ce que je fais ? Elle dit, je ne sais pas, et elle continue. Donc ça, c'est pour moi une harmonisation de, il y a quelque chose qui se passe, je ne sais pas quoi, mais qui visiblement opère. Donc c'est juste ça qu'on réactive d'une certaine façon et la conséquence qu'on observe en effet, c'est qu'il y a une forme de transformation, des vieux schémas qu'on pourrait traiter après en thérapie qui se réveillent et parfois passer par le corps, mais ça c'est aussi pour l'avoir vécu dans des contextes thérapeutiques, la respiration holotropique, comparé à des thérapies que j'ai faites qui étaient plus mentales. J'ai l'impression d'avoir fait 10 ans de thérapie en un week-end. Donc ça ne veut pas dire que l'intégration après est plus simple. Donc souvent après, l'intégration est quand même une part vraiment importante.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire quand tu dis l'intégration ?

  • #Enora Teyssendier

    D'aller sur une colline et de revenir à la maison, c'est assez simple. Mais aller sur l'Everest et après revenir à la maison, c'est beaucoup plus difficile. Parce que tu as pris de la hauteur comme tu ne l'as pas pris avant. tu as été loin de chez toi beaucoup plus longtemps et beaucoup plus intensément et du coup retrouver du sens dans ton quotidien et savoir maintenant que j'ai vu ce monde-là, je vais quoi dans mon quotidien ? Je continue juste comme avant ou je change des choses ? Et toi tu as vécu quelque chose que les autres n'ont pas vécu ? Donc il y a un décalage énergétique même assez fort qui peut y avoir et que si la communauté ou ta famille... n'est pas prête à t'accueillir là-dedans, ça peut être très conflictuel. Dans les anciennes cultures, on appelait ça les quêtes de vision chez les Amérindiens. C'est que quand la communauté avait une difficulté ou quand il y avait des maladies ou quelque chose, il y a une personne, parfois ceux qu'on appelait les chamanes, mais parfois aussi d'autres personnes, qui partaient seuls, qui allaient faire un stage seuls dans la nature, et qui, dans cette solitude-là, le fait de s'extraire de la communauté, avait recevu une autre vision de ce qu'on vivait au quotidien. Et soit c'était un truc un peu spirituel, avec des vraies visions, des intuitions, des idées, mais c'est aussi juste prendre du recul sur ton quotidien, ralentir un peu, et laisser la pensée cheminer. et après ils revenaient dans leur... leur communauté, et la communauté se posait autour d'eux et disait maintenant raconte-nous, raconte-nous parce que ce que toi tu as appris, ça va tous nous servir à comprendre qu'est-ce qu'il faut qu'on change dans notre communauté. Et ce fonctionnement-là, on a un peu perdu, c'est-à-dire on va faire des stages de dev perso, on va faire des voyages à l'autre bout du monde, mais en revenant, trop souvent, on repasse vite au quotidien. sans prendre ce temps de « qu'est-ce que tu as vécu ? » « En quoi ça peut nourrir notre famille, notre communauté ? » etc. Par exemple, moi je le disais quand je bossais en entreprise que dès qu'on rentrait des vacances, on aurait dû faire des réunions juste pour demander à tous ceux qui sont partis, je ne sais pas sur quelle île paradisiaque, « Ok, qu'est-ce que tu as vécu là qui peut nous aider, nous, en entreprise, à aller mieux ? » Et on passe à côté d'une richesse incroyable parce qu'on coupe et on repasse au... en au truc d'avant, et on ne se nourrit pas du tout de tous ces voyages que les gens font à Ausha droite, ou très peu.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est intéressant. Et ce serait intéressant que ce soit fait, effectivement. Concernant, tu as parlé plusieurs fois du lien, justement, et je pense que c'est ça, si j'ai bien compris, c'est un des sujets qui t'anime en ce moment. de la manière de créer du lien avec la personne qu'on accompagne ou avec le groupe. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ?

  • #Enora Teyssendier

    Je crois que c'est ce qu'on voit actuellement dans notre culture, c'est qu'il y a beaucoup de liens qui existaient avant qui sont coupés. de par nos modes de vie, de par Internet, les réseaux sociaux. Alors on a l'impression d'être connecté à tout le monde, mais est-ce qu'on a vraiment des liens avec ces personnes ? Et on voit ça, notamment chez les hommes, il y a une vraie forme de solitude qui je pense existe tout le temps parce qu'on est habitué à garder tout pour nous-mêmes et à gérer les problèmes seuls. Parce que, encore une fois, c'est un exemple que j'ai cité sur... sur Instagram, mais qui m'avait marqué, c'est qu'on valorise chez les enfants vachement quand ils font seul. C'est une forme d'autonomie, on dit « Wow, t'as réussi à faire seul, bravo, t'as fait ça seul ! » On valorise ça énormément. Très rarement, voire jamais, je dis à un enfant « Wow, vous avez fait ça ensemble ! » « Wow, t'as réussi à demander de l'aide à quelqu'un pour ne pas le faire seul ! » Donc, dans notre société, faire seul et valoriser, vivre seul et valoriser, faire ensemble est beaucoup moins. C'est comme si on devait diviser la récompense si on le faisait à plusieurs temps. Et du coup, c'est quelque chose que j'observe aussi dans le Men's Work et qui est un petit peu la motivation du magazine. C'est que j'ai fait un poste où j'ai eu une prise de conscience, où je me suis dit, mince. Il y a des stages et chacun parle de ses stages, parle de ses initiatives, parle de sa vision. Et c'est un peu comme si chacun tirait un peu la couverture vers soi, tu sais, cette image-là. Et je me disais, mais attends, il doit y avoir une autre façon de faire. Et moi, une des approches qui m'inspire beaucoup, c'est la permaculture, qui pense pas en termes de jardin, mais en termes d'écosystème. Ça veut dire que la seule façon pour que mon jardin, il soit abondant, c'est si l'écosystème tout autour est abondant. C'est-à-dire, si j'ai mon jardin et tout autour, ils foutent des pesticides partout, et moi, j'essaye d'être en bio, ça ne sert à rien. Tu peux être le plus content de tes tomates bio, elles vont comme être polluées parce qu'autour, ça ne marche pas. Donc, le seul moyen pour avoir de belles tomates bio, c'est que tu, à ton niveau, tu essayes que tout l'écosystème soit plus bienveillant avec le vivant. Et du coup, j'ai essayé d'appliquer ça au Men's Work, et j'ai fait un poste où je parle de tous les stages qui existent. Et c'est vrai que ça a surpris. parce que pour la première fois, c'était un peu en mode « Waouh ! » Ce n'est pas que pour moi que je parle, mais aussi montrer tout ce qui existe. Et ce lien-là, de changer cette façon de se connecter les uns aux autres, je pense qu'il est hyper important. Changer notre façon de voir les choses et se dire, là, dans tous les gens qui accompagnent, de sortir de cette pensée de concurrence et d'être dans la pensée plus d'abondance parce que, notamment dans le men's work, C'est encore une niche. Il n'y a pas beaucoup d'hommes, mais il y a beaucoup d'hommes qui en auraient besoin. Donc, plus on se soutient les uns les autres à en parler autour de nous, à peut-être qu'un homme, il ne vient pas dans mon stage, mais celui d'un voisin parce que ça lui parle plus, plus on va être sur du sur-mesure et dans des accompagnements qui sont vraiment précis, plus les gens qui en profitent vont aussi dire « Waouh, c'est génial, ça marche bien, j'étais trop content. » Et plus ça va servir tout le mouvement. Donc, ouais, c'est un petit peu mes réflexions du moment. Et en même temps, je remarque aussi, en parlant de lien, et je pense que c'est un point important, moi je suis quelqu'un de pas timide, mais introverti, ça veut dire que j'ai vraiment besoin de ma solitude pour me régénérer, et que plus j'avance et plus je suis visible, plus c'est important pour moi aussi, c'est-à-dire d'honorer. cette déconnexion. Le droit à la déconnexion, on en parle de temps en temps maintenant sur les réseaux sociaux, mais je pense que c'est hyper important aussi, c'est-à-dire de à la fois retisser des vrais liens, mais à la fois s'autoriser aussi de ne pas tout le temps être en lien et de parfois vraiment être en lien avec soi pour mieux être en lien avec l'autre.

  • #Ferdinant Richter

    Est-ce que tu aurais des exemples entre guillemets concrets de comment ça se passe dans les stages pour se faire un peu plus... Une idée, alors tu as déjà donné quelques exemples, mais pour qu'on ait un peu plus d'idées encore de ce que c'est.

  • #Enora Teyssendier

    Ouf, il y aurait plein de choses à raconter. Comment ça se passe ? En fait, la particularité de ce que j'essaye d'apporter, c'est de créer, au-delà d'enchaîner des exercices, par exemple dans un stage, parfois on peut avoir un enchaînement d'exercices pour découvrir des pratiques. Moi, les pratiques sont vraiment qu'au service, encore une fois, de ce lien qu'on peut créer avec soi et les autres, et du collectif. Et du coup, tout est construit pour que, à la fin presque, le groupe n'a plus besoin de moi. C'est-à-dire qu'il a tellement compris comment, qu'est-ce qui pouvait se passer quand chacun s'autorise à être pleinement présent et à partager qui il est. et qu'il a trouvé sa place dans ce collectif, que le groupe, il fonctionne, il tourne. Parce que ce sentiment-là, il est extraordinaire, en fait. C'est quelque chose que j'ai accompagné en entreprise, au rugby à l'époque, pour une autre finalité. C'est vraiment ce côté 1 plus 1 égale 3. Il y a quelque chose qui se crée, qui dépasse le... Ouais, juste le... l'ajout de personnes dans un événement. Et ça, c'est quelque chose de très beau à vivre, parce que tout devient possible. Il y a un vrai espoir qui renaît. Et voilà. Et après, dans le concret, je pense que ce qu'on fait aussi, c'est qu'on joue beaucoup. C'est-à-dire que quand il y a un besoin, on va créer des choses sur mesure. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui est... qui n'est pas toujours évident à animer, encore une fois, mais plus le groupe est mature, plus ce que je propose est à côté de la plaque.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire, au départ, le groupe, il ne sait pas vraiment de quoi il a besoin, donc quoi que je lui propose, il va y aller. Mais plus on avance et le groupe est mature, plus tout ce que j'avais prévu à l'avance n'est plus adapté, parce que ce que j'ai prévu à l'avance, c'était qu'une projection de moi. de qu'est-ce que je pense, alors que je ne les connais pas, que les personnes auraient besoin. Avec l'expérience, je ne suis pas trop loin non plus, mais je vois très bien qu'au fur et à mesure que je bosse avec les gars, et ça va assez vite, tout ce que j'avais prévu avant... Ok, il y a des adaptations à faire, ça, ça ne marche plus, ce n'est pas ça dont ils ont vraiment besoin. Et ça m'arrive régulièrement en stage de dire, les gars, là, écoutez, j'ai prévu des trucs, et je ne sais pas. On fait un point, chacun me dit, là, dans l'instant de quoi il a besoin. Et on construit autour de ça. Donc, plus le groupe devient mature, plus l'intelligence collective devient mature et consciente, et plus je ne suis plus celui qui propose. mais je suis plus celui qui encadre et qui veille à ce qu'il n'y ait pas de danger ou qui apporte un petit truc en plus, ou qui révèle des intuitions. C'est-à-dire que, par exemple, je vais te donner un exemple concret, c'est qu'on était en cercle et il y en a un qui disait « j'ai besoin de me défaire d'un vieux truc, je ne sais pas comment, ça tourne dans la tête, je n'arrive pas » . Et moi, j'étais assis en face. Et je regarde à gauche et je vois comme le gars à gauche, on devait dessiner quelque chose, avait brûlé à moitié sa feuille. Et moi, dans ma tête, après j'ai des intuitions qui me viennent, je me dis « Oh, il commence à faire froid, je kifferais faire un feu » . Je prends ces observations-là, je les ajoute, ça donne quoi ? Une cérémonie du feu alors qu'elle n'était pas prévue. Mais en plus d'une cérémonie du feu, je sens qu'il y en a celui en face. qui a un peu d'expérience, qui voulait jouer un rôle, je lui dis, ça n'a pas besoin d'être moi. Je lui dis, est-ce que toi, tu as envie de l'animer ? Et du coup, moi, je deviens participant et un petit peu garant de l'espace, mais j'ai une personne qui anime une cérémonie du feu et parce que c'est le groupe qui m'a donné des signes, montré des signes. pour co-créer cet exercice. Alors oui, je sais comment animer une cérémonie du feu, mais elle n'était pas du tout prévue. Et c'est parce que le groupe s'autorise à montrer ça que moi je repère ces points-là, que je dis ok, c'est peut-être ça qu'il nous faut.

  • #Ferdinant Richter

    Ça demande beaucoup d'intuition, de créativité, d'observation aussi tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, j'adore. Oui, c'est vraiment ce... Je me sens vraiment du coup connecté en lien avec le groupe. Tu es dans une observation un peu vague et tu te laisses... Avec l'expérience, en fait, tu n'as pas besoin de te forcer. Tu fais tellement confiance aux énergies présentes que tu te dis ce que je dois voir, je vais le voir. Ce que je dois entendre, je vais l'entendre. Sauf que la différence, c'est que... j'aurais pu dire « Ah, mais c'est juste un papier brûlé. Ah, c'est juste un gars qui parle de trucs. » En fait, la différence, c'est que je prête de l'attention à tout ce qui se présente à moi. C'est-à-dire, je donne une importance à tout ce qui se présente à moi, même si c'est des détails. Et ça se rapproche, pour moi, de ce qu'on appelle, en tout cas, j'ai l'impression, une forme de pleine présence. C'est-à-dire cette capacité à juste être présent. Et même un papier... C'est même un mot que tu lis, et tu ne sais pas pourquoi, mais ce mot-là, il capte mon attention. Tout ce que ton attention vient chercher nourrit ton expérience et est là pour t'aider. C'est comme appliquer quelque chose que j'essaie de faire beaucoup au quotidien, mais que je n'y arrive pas toujours. C'est de dire que la vie est faite pour toi. C'est-à-dire que la vie est là pour t'aider à être qui tu es, elle n'est pas là pour t'empêcher. Il n'y a aucune raison à ce que la vie soit là pour te... Ah non, il ne faut surtout pas être ce que tu es, parce que ce serait... Non, par contre, ce n'est pas toujours facile, et on ne le voit pas toujours. Parce qu'on est dans nos pensées, ou on est distrait, ou...

  • #Ferdinant Richter

    Ou on cherche à être vraiment présent au mot, et pas que... Enfin, que au mot, et pas au reste. Au mot, M-O-T. Et c'est ce que tu décris... C'est comme ça que j'accompagne, mais en individuel. Vraiment venir écouter l'intuition et de laisser les mots sortir seuls de ma bouche finalement et pas dans le contrôle. Alors, ça dépend quand dans l'accompagnement. Au début, je vais peut-être poser des questions, surtout si c'est en sexologie et il y a des infos à connaître. Mais dès qu'on est dans les émotions, c'est vraiment comme ça que... j'accompagne. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est transmis dans une formation qui s'appelle thérapie du lien et des mondes relationnels.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Ah, je ne connais pas. Je vais voir. Pas bien.

  • #Ferdinant Richter

    Donc, voilà. Vraiment, ça vient avec le thème que tu voulais aborder. Vraiment, le lien avec la personne et quand on est accompagnant, quel lien on crée aussi. Sauf que moi, je trouve ça fort en groupe. C'est...

  • #Enora Teyssendier

    C'est très puissant parce que en fait, en individuel, tu as un miroir. En groupe, tu peux avoir dix miroirs, mais ça peut aussi être très intense. Et d'ailleurs, moi, j'ai démarré le men's work avec des Américains qui l'ont fait en Angleterre. On était 70 hommes avec des cercles avec 35 hommes où il y a un gars qui est au centre. Et je peux te dire, je n'ai jamais flippé autant de ma vie. C'est vraiment, je suis allé au centre, mais j'avais tellement peur de ce qui allait se passer, se révéler, pas se passer, que j'avais les jambes qui tremblaient, je n'arrivais plus à parler, alors que ça ne m'est jamais arrivé. Mais parce que le groupe était tellement grand, et le fait de prendre tellement d'attention, et de dire, mais qui suis-je moi pour être au centre de 35 gars qui ont peut-être vécu 10 fois pire que moi ? C'était une sacrée expérience.

  • #Ferdinant Richter

    Et du coup, les stages que tu proposes, c'est avec combien de personnes ?

  • #Enora Teyssendier

    On est sur des plus petits groupes, on est vraiment surstaffés un petit peu, mais c'est une douzaine. Une douzaine, c'est bien au-delà. En fait, ça change minimum dans les ateliers que je donne, minimum on est… alors vraiment minimum quatre, six, parce que déjà à quatre, tu peux faire du beau travail. Mais entre 6 et 12, c'est bien. Au-delà de 12, c'est-à-dire quand tu es à 14, 16, tu rentres dans d'autres dynamiques parce que tu peux avoir des... Alors ça, c'est de la psychologie sociale, mais tu peux avoir des clans qui se forment. C'est-à-dire que tout ce qui est autour de 10, 12, tu as vraiment le sentiment du... de l'équipe. Et après, plus tu es après 18, 20, là, tu as vraiment des... Automatiquement, en fait, il y a des sous-groupes qui se forment et ça se gère différemment. Ça veut dire que ce n'est pas moins bien ou mieux, c'est juste différent.

  • #Ferdinant Richter

    Bon, j'aurais d'autres questions à prendre, mais le temps passe.

  • #Enora Teyssendier

    Merci. En effet.

  • #Ferdinant Richter

    Ah, je suis un peu frustrée. En tout cas, est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose en mots de la fin ou avant de terminer ?

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être que d'un, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui ont besoin et qui ne savent pas que ça existe. Donc déjà ça, ça peut aider d'en parler. Par exemple, le magazine, comme tu disais, on peut le télécharger gratuitement, le numéro, le tout premier numéro. C'est tout simplement pour aussi avoir un outil qu'on peut montrer au mec avant de dire, vas-y, fais un stage, parce que ça peut être déjà beaucoup trop. Donc maintenant, il y a des outils comme ça qui montrent aux hommes qu'il y a des possibilités, qu'ils n'ont pas besoin de rester seuls avec leur... Leurs interrogations, leur stress, tout ça, il y a des espaces. Et je sais que ça... Alors là, je viens de faire un post sur Instagram et ça a un peu... Je sais que pas toutes vont être d'accord, mais 90% des mecs qui viennent au stage sont envoyés par des femmes. Moi, le premier, en partie, j'ai fait un chemin parce que j'étais initié, parce que ma compagne m'a dit, maintenant, vas-y, prends soin de toi. Et je sais qu'il y a ce côté, et je le comprends tellement, de « ouais, mais c'est pas à nous de prendre encore en charge la santé mentale des mecs, et c'est pas à nous » . Et en même temps, dans le féminin, je vais parler pas en termes de femmes, mais en termes de féminin, il y a un côté initiatrice, initiatique, qui est juste fait partie du truc, et beaucoup, beaucoup d'hommes de pouvoir, notamment, écoutent plus leurs femmes que je sais pas qui, ou leurs compagnons. C'est-à-dire que dans ces relations proches, que ce soit d'ailleurs des couples ou des personnes qui s'identifient à aucun des deux genres, mais dans cet espace d'intimité, on a une forme de pouvoir d'être à l'écoute et d'aider l'autre. Et c'est juste de se dire, ok, peut-être si je lui file un bouquin, si je l'aide, si je lui dis qu'il y a un espace, si je dis que, on peut transformer un petit peu ce monde, un homme à la fois. parce que malheureusement, et ça on les a aussi, les exemples d'hommes qui n'arrivent pas à gérer ce qui vit à l'intérieur et qui passent à l'acte avec des choses violentes, on en a tous les jours et on en a beaucoup trop et on en a même à très grande échelle dans le politique, dans ce qu'on voit dans le monde. Et moi, ce n'est pas un monde qui me fait rêver, clairement pas. Donc j'ai envie de nous dire, dépassons un petit peu nos résistances en mode si on voit que quelqu'un a besoin, Si on voit que quelqu'un... il y a dix mille façons maintenant de lui dire mec, il y a peut-être des choses qui peuvent t'aider, il y a peut-être des choses à faire, il y a peut-être des espaces où on parlait pour tout simplement aller mieux. Et ça, c'est un message, parce qu'il y a une forme de pudeur et en France, on n'a pas cette culture d'être fier quand on prend soin de nous. Et je pense que c'est quelque chose d'important à lentement changer. D'être fier quand on prend soin d'un écosystème, d'être fier quand on prend soin de la nature, et pas juste être dans le mode destructeur, parce que c'est bon, on en a vu assez, ça ne fait pas rêver, et ce monde-là est lentement en train de disparaître, donc allons dans une autre direction.

  • #Ferdinant Richter

    Moi, je trouve ça vraiment génial que... des personnes comme toi puissent parler de ces sujets, puissent développer aussi ces sujets, ces stages d'accompagnement pour les hommes. Et c'est pour ça aussi que j'avais envie de t'inviter sur le podcast. Alors, il est certes plus à destination des professionnels de l'accompagnement, mais justement, peut-être que si plus de monde connaît ça aussi, ça peut être intéressant. Et un autre point, c'est que moi, j'ai été marquée dans ma formation en psychosexologie où des femmes qui étaient contre les hommes, en fait. Et pour moi, c'est oublié.

  • #Enora Teyssendier

    qu'est-ce qu'ils ont vécu, d'où ils viennent. Et en tant qu'accompagnant, en tant que thérapeute, ou peu importe comment on appelle, comment on les nomme, c'est important, en fait, finalement, de voir ce qu'il y a derrière et pas juste rester focus sur des actes qui ont pu être commis, en fait. Et puis, l'accompagnement de façon globale, c'est ça, c'est de la prévention aussi. Et c'est faire changer les choses petit à petit aussi.

  • #Ferdinant Richter

    Je suis tellement d'accord. Et en fait, ce qui est triste, c'est que si on prend un peu de recul, ce que les hommes et le masculin ont fait avec le féminin, il n'y a pas de mots parce qu'il y a une injustice profonde qui est maintenant, même des millénaires déjà que ça a été mis en place. Et je ne sais pas si des excuses suffiront, certainement pas à certains moments, mais je pense que si on veut aller vers l'avant et si on veut sortir de ces schémas-là, je pense que c'est important de se pardonner, pardonner à l'autre. Aussi les hommes, de se pardonner pour ce qu'ils ont pu commettre, parce que ce n'est pas facile non plus. Je suis allemand à la base et je viens d'une culture allemande, donc se pardonner, ou du moins réussir, alors que moi je n'ai rien fait en particulier, mais venant de cette culture-là, il y a un passé qu'on porte. Ok, très bien, mais maintenant j'arrête de m'identifier à ça et je me demande qu'est-ce que je veux construire comme monde et comment je peux dépasser ces rancœurs-là. pas reproduire en final les mêmes schémas. Je sais que ce n'est pas facile, mais voilà, on fait tout le cours, on essaye.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et donc merci beaucoup d'œuvrer dans ce sens-là.

  • #Ferdinant Richter

    Et merci de me donner cet espace pour en parler, c'est très chouette.

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'être venu, merci du temps que tu nous as accordé à moi et aux auditeurs. Alors, je rappelle donc le numéro 1 du magazine est gratuit je mettrai le lien pour pouvoir le télécharger il est beau il y a des beaux textes et puis

  • #Ferdinant Richter

    après donc c'est possible aussi de s'abonner alors il n'y a pas d'abonnement pour l'instant parce qu'on est vraiment dans le démarrage alors pour être Complètement exact, c'est le numéro 0 qui est gratuit parce qu'on a vraiment lancé ça avec le numéro 0. Le numéro 1 va être disponible en digital début juin, en version papier début juillet. Donc on peut déjà le précommander et nous les précommandes nous aident beaucoup à avoir une visibilité sur le nombre. Mais on est en plein dedans là, de finaliser le vrai numéro 1. Et après on verra, en fonction un petit peu de l'engouement que ça crée, est-ce qu'il y aura un abonnement ou voilà. on y va un pas après l'autre pour aussi préserver notre énergie là-dedans parce que c'est beaucoup de travail si on veut avoir des infos sur les stages que tu proposes Instagram le plus simple c'est Instagram j'ai changé de site donc il n'y a plus de site Instagram c'est là où il y a le plus d'infos sur tous ces sujets et où on peut vraiment avoir une idée aussi de, comme tu dis, avec tout ce que je publie, de comment j'accompagne et où je parle aussi des autres stages.

  • #Enora Teyssendier

    Donc je mettrai le lien aussi d'Instagram. Merci beaucoup.

  • #Ferdinant Richter

    Merci à toi.

  • #Enora Teyssendier

    Et puis bonne fin de journée ou bonne journée ou bonne soirée, bonne nuit, en fonction de l'heure où les gens nous écoutent.

  • #Ferdinant Richter

    Exactement. Merci à tous d'avoir écouté. Merci.

Description

Accompagner les hommes dans leur transformation intérieure commence par créer des espaces sûrs : plongeons dans le Men's Work avec Ferdinand Richter.


Dans cet épisode, nous explorons comment des cercles d’hommes encouragent la création de liens, la (re?)connexion aux émotions et la prise de responsabilité, sans hiérarchie ni secret.


Ferdinand partage son parcours – du rugby de haut niveau aux stages qu’il anime en Aveyron – et décrit pas à pas la façon dont ces groupes nourrissent le bien-être émotionnel tout en restant distincts d’une thérapie classique.


Au fil de la conversation, nous abordons :
• La définition claire du Men's Work,
• Le cadre sécurisé et la règle du « Stop »,
• Le rôle du collectif comme contenant,
• Une expérience qui m'a marqué : lorsqu'un participant à demande « de la violence et de la douceur »,

• Comment créer un lien avec la personne qu’on accompagne et notamment le groupe,

• Faire confiance en son intuition pour être plus juste dans son accompagnement,
• Des outils concrets : respiration holotropique, course en groupe, immersion en rivière, feu rituel,
• L’intelligence collective : connaître ses limites, oser les partager, donner des rôles, laisser émerger la créativité,
• L’intégration après le stage,
• La sortie du magazine Men's Work, pour relayer les différentes initiatives et agir ensemble plutôt que chacun de son côté.


Que vous soyez psychologue, coach, travailleur social ou en reconversion vers la psycho-sexologie, cet échange offre des pistes concrètes pour enrichir vos accompagnements.


Bonne écoute !


• Téléchargez le numéro 0 gratuit du magazine Men's Work
• Suivez Ferdinand sur Instagram : @integrativemasculinity
• et le magazine aussi sur Instagram : @menswork.fr


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Ferdinand Richter. Salut ! Et aujourd'hui, on va parler du mensport, de l'accompagnement des hommes et de la posture qu'on prend en tant qu'accompagnant. Donc voilà, comme à mon habitude, j'aime bien présenter mes invités. Donc je vais le faire. Mais il y a de grandes probabilités que je loupe quelques infos. Voilà, donc Ferdinand... de ce que j'ai compris, tu as un parcours riche et varié en passant par le rugby en tant que professionnel, coach, formateur et formateur en management et leadership pour des dirigeants du CAC 40. Et puis même direct... Non, responsable ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est responsable France d'Ecosia, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Et Et... Mais bon, du coup, on ne va pas forcément s'attarder dessus. En tout cas, depuis... Je l'ai dit, tu es psychologue. Et donc, depuis que tu t'es formée à différents outils, et en tout cas, tu as utilisé différents outils, comme tu m'as dit, la respiration, holotropique, le breastwork, et tu as cheminé aussi dans un parcours chamanique. Je te laisserai en parler après de ce que tu as envie de partager ou pas.

  • #Ferdinant Richter

    Carrément.

  • #Enora Teyssendier

    Et donc aujourd'hui, tu proposes des stages pour les hommes en Aveyron et aussi des ateliers découvertes du Men's Work d'une journée pour les hommes aussi qui voudraient expérimenter avant de faire un stage plus long. Et puis, en janvier 2025, Tu as créé le magazine Men's Work pour promouvoir toutes ces initiatives similaires qu'il peut y avoir en France.

  • #Ferdinant Richter

    C'est du lecteur.

  • #Enora Teyssendier

    Et pour l'anecdote, j'ai téléchargé le numéro 1 qui est gratuit, qui est encore gratuit. Et je l'ai lu et j'ai aussi partagé sur les réseaux sociaux et puis à des personnes que j'accompagne. Et j'ai découvert quelques jours après qu'en fait, tout ça, je l'avais fait le jour du lancement.

  • #Ferdinant Richter

    Trop bien ! Génial, t'es première !

  • #Enora Teyssendier

    C'est ça ! Trop bien ! Et puis donc, pour introduire un petit peu le propos, en fait, entre la lecture de ce magazine et puis les posts que tu partages, ben, en fait, oui, non, les posts sur Instagram, pardon, Ferdinand partage des super posts que je vous invite à aller lire. Merci. Et ben, moi, je les trouve intéressants, touchants, et donc, voilà. C'est vraiment pour ça que j'avais envie de t'inviter aujourd'hui sur le podcast.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est vrai que j'essaye un petit peu d'appliquer ce qu'on fait en stage et ce qu'on prêche comme façon de faire à mes posts sur Instagram.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose déjà ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, je pense que tu as fait un bon tour. En fait, le fil rouge dans mon parcours, je pense que c'est vraiment l'accompagnement. notamment dans le collectif, essentiellement des hommes et des femmes aussi dans le passé. Et vraiment cette question de comment prendre sa place dans un collectif, comment le collectif peut être au service de l'individu et comment l'individu peut être au service du collectif. Et c'est vrai qu'au départ, dans mes premières années, dans ma jeunesse, je suis allé au service de la performance, donc que ce soit dans le rugby, dans les entreprises. Et aujourd'hui, c'est autre chose qui a pris le relais. Donc, c'est plus au service du prendre soin, de la reconnexion à soi-même, aux autres. Donc, il y a un petit peu plus de douceur maintenant.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Et en tout cas, c'est ce que tu laisses transparaître dans les postes aussi. Est-ce que tu veux, pour commencer déjà, nous expliquer un peu ce que c'est que le menswork ?

  • #Ferdinant Richter

    Oui, avec plaisir. C'est un terme qui vient des États-Unis comme nombre de termes. Il y a des initiatives comme ça entre hommes qui existent. Ça a démarré dans les années 60-70, notamment avec le MKP, le Mankind Project, qui est déjà pas mal présent en France aussi, mais il y a des valeurs auxquelles je m'identifie un peu moins. et le menswork c'est un petit peu Voilà, des pratiques pour hommes, entre hommes, pour prendre soin les uns des autres. Donc ça peut être... assez léger comme explorer sa créativité, explorer ses différentes facettes, mais ça peut aussi forcément aller un peu plus profond avec des vécus difficiles, des traumas qu'on peut avoir vécu. Et d'avoir un espace de sécurité où on peut aborder tous ces sujets, où on n'est pas jugé pour ce qu'on a traversé et ce qu'on est, et d'avoir des ressources aussi. Donc des ressources soit avec des outils, soit tout simplement avec la présence d'autres hommes. qui peuvent partager leur expérience. C'est des espaces intergénérationnels, interculturels. Et c'est cette richesse-là qui fait toute la valeur. Donc je dirais, pour faire très court, c'est des espaces qui accompagnent la transformation intérieure des hommes. C'est-à-dire que le masculin est beaucoup orienté vers l'extérieur avec des projets, des choses à réussir, à conquérir. Et là, finalement, on invite un petit peu à l'introspection, à se reconnecter à ses émotions, à son corps, et à voir ce qui se passe en nous. Donc voilà comment aujourd'hui je le définirais. Et en même temps, toutes les personnes qui animent du Men's Work vont certainement donner leur définition un petit peu à eux. C'est pour ça aussi que, par exemple, dans le magazine, j'énumère tous les stages, en tout cas à ma connaissance, qui existent dans le milieu français. et chacun a sa vision un petit peu de qu'est-ce que c'est le mens work. Parce que d'une autre façon, parfois, il y a aussi des hommes qui ont besoin, paradoxalement, de réactiver vraiment leur côté un petit peu masculin, ça veut dire d'aller dans certains stéréotypes parce qu'ils étaient enfermés dans des stéréotypes un peu féminins. Donc il y a de tout. Il y a aussi prendre soin de son corps. se remuscler un petit peu, avoir une forme de présence juste pour être bien. Donc ça, il y a des personnes qui proposent ça aussi et je pense que c'est très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Alors là, j'ai plein de questions déjà.

  • #Ferdinant Richter

    Je peux te rajouter ce que c'est pas, comme ça je t'envoie encore plus de questions, mais c'est vrai qu'on entend pas mal parler des courants masculinistes, ça veut dire des courants qui... mettent en avant la supériorité du masculin, des hommes, par rapport notamment aux femmes. Et pour moi, c'est clairement pas ça. Donc on est au contraire plus dans un mouvement qui est dans le soutien du féminin et de se demander comment on peut avoir notre place juste face à un féminin qui reprend son pouvoir et un féminin puissant et qui n'est pas le côté je m'éteins pour laisser la place, mais comment moi je trouve ma place juste à côté de ça. Et forcément, si on élargit un petit peu le créneau, c'est aussi prendre soin de son écosystème, de sa communauté et plus large encore de la planète qui en a vraiment besoin. Donc, il y a beaucoup ces notions-là quand même qui sont présentes. C'est-à-dire qu'au lieu d'exploiter et de se prendre pour des êtres supérieurs qui ont le droit de faire ce qu'ils veulent sur cette planète, comment on peut un petit peu avoir une place plus juste, à mon sens.

  • #Enora Teyssendier

    Du coup, là, t'es parti sur ce que ça n'est pas. Et quand tu disais que tu te retrouves pas forcément avec le MKP, alors moi, je connaissais pas. Ça, c'est MKP, t'as dit ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, exactement.

  • #Enora Teyssendier

    Je connaissais pas, donc ça m'intrigue. Qu'est-ce que c'est ? Et les différences, peut-être, justement ? En tout cas, toi, là où tu ne te reconnais pas ?

  • #Ferdinant Richter

    Ouais, alors je vais pas en parler longuement parce que j'ai... pas participé à un stage chez eux, donc c'est juste ce que j'ai lu et entendu dire, et du coup je suis très vigilant parce qu'il y a certainement aussi des choses qui ne sont pas justes de ce que je vais dire. Mais il y a par exemple une notion de secret, c'est-à-dire que lorsqu'on va dans des stages de MKP, on n'a pas forcément le droit de parler de ce qui se passe pendant les stages pour garder un côté initiatique, c'est-à-dire le fait que je ne sais pas ce qui se passe, ça crée une forme de surprise. qui peut être initiatique et ça permet vraiment de dépasser certaines craintes, certaines peurs et je comprends tout à fait cette façon de faire. Sauf qu'aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, avec Internet, je pense qu'il est important de diffuser ces pratiques, de ne pas les cacher et de ne pas créer du secret là où on peut créer la surprise autrement, notamment par la créativité. Donc ça, c'est un point. De ceux que je connais aussi, il y a une structuration un peu plus hiérarchique, c'est-à-dire avec des anciens qui, au fur et à mesure qu'on pratique, on monte en grade. Et moi, en tout cas dans mes stages et dans ceux que je propose, notamment les formateurs, on participe. Et même si on a une expérience, et même si on a... un vécu, il n'y a pas de « je suis plus avancé que toi » . En fait, c'est moi que j'ai appris, notamment avec mes pratiques un peu chamaniques, qu'on est des êtres très très complexes, et ce n'est pas parce que quelqu'un a 15 ans qu'il est forcément moins avancé que celui qui en a 50. Alors oui, il y a un vécu, oui, il y a des choses comme ça, mais c'est plus l'importance pour moi de chacun avoir un rôle à jouer. Et notamment dans les stages, j'invite fortement les participants à chaque fois à prendre des rôles. Et moi, je laisse beaucoup de place pour que les personnes puissent prendre des responsabilités. Parce qu'une des difficultés que je vois avec les hommes, c'est que, notamment si on revient dans les familles, dans le quotidien, c'est qu'on ne prend pas forcément des responsabilités qu'on devrait prendre. Et ça peut être des trucs très basiques comme... s'occuper de certaines choses dans le ménage, comme, bref, voilà, sans rentrer trop dans les clichés. Mais je pense que c'est important de redonner envie aux hommes de prendre des responsabilités dans le fonctionnement du collectif. Je ne parle pas forcément du travail, parce que là, ils en prennent beaucoup, je pense, dans leur métier, mais dans le fonctionnement du groupe. Voilà, ils ont l'habitude de prendre des responsabilités justes et de se questionner quelle place... J'ai envie de prendre quand je ne suis pas obligé d'en prendre une, mais quand je peux choisir, quand je peux douter, quand je peux essayer. Ça, c'est pas toujours simple à gérer, du coup, parce qu'on a des personnes qui peuvent être plus âgées, qui viennent en stage et qui disent « moi, je suis là en mode senior, je suis là pour transmettre » . Et en partie, ils le sont, mais en partie, ce sont aussi des grands enfants qui ont besoin de redécouvrir certaines choses ou de libérer certaines choses. Donc voilà, on est tout ça. Et les rôles, pour moi, ils fluctuent en fonction des besoins qui émergent.

  • #Enora Teyssendier

    Et du coup, il y a des personnes qui vont payer pour faire un stage en disant qu'ils ne viennent pas pour travailler sur eux, mais pour accompagner ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, ça ne va pas jusque-là. Ils ne sont pas là pour accompagner. C'est-à-dire, le cadre du stage, c'est moi qui le pose, ou c'est nous qui le posons, parce qu'on en est ma plusieurs. Mais par exemple... Il y a des exercices vraiment où on travaille en cercle, où parfois, moi je sens que je ne suis pas la bonne personne pour être celui qui est au centre à accompagner. Et du coup, je peux proposer à un autre participant de dire qui c'est qui a envie de prendre le relais ? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui sent quelque chose ? C'est-à-dire, je sonde le groupe en mode, est-ce qu'il y a quelqu'un qui a une intuition de ce qu'on devrait faire ? Un exemple très simple, c'est par exemple un des stages été. On avait prévu de faire des exercices en salle, d'avancer, et je sentais que ce n'était pas très juste, mais je n'avais pas forcément d'idée de quoi faire d'autre. Et là, j'ai posé ça, j'ai partagé ma vulnérabilité en mode, écoutez les gars, là, j'ai planifié des trucs, mais j'ai l'impression que ce n'est pas juste, je ne sais pas trop quoi faire. Est-ce que quelqu'un a un sentiment de ce qui serait juste pour le groupe ? Et il y en a un, deux, il y en a un qui a dit, ah, j'ai chaud. L'autre, il a dit, j'aimerais bien me rafraîchir. Le troisième a dit « Oh, je kifferais qu'on aille dans la rivière » . Et en fait, l'intelligence du groupe m'a montré quoi faire. Et je dis, OK, on va suivre cette intuition-là. Allez, on arrête l'exercice, on va dans la rivière et on va voir ce qui nous vient comme idée d'exercice dans la rivière. Et finalement, on a fait les exercices dans la rivière. Et c'est finalement la rivière qui nous a montré le chemin à prendre.

  • #Enora Teyssendier

    Les mêmes exercices que ceux que tu avais prévus ?

  • #Ferdinant Richter

    Non, pas du tout.

  • #Enora Teyssendier

    Ah, OK.

  • #Ferdinant Richter

    Non, non, c'est ça qui est beau. C'est que, toi, l'initiation ou la surprise se crée par le... le vivant. C'est-à-dire qu'au départ, tu poses un cadre avec des exercices que tu veux faire, mais plus le groupe est en confiance et plus le groupe a compris qu'il peut saisir cet espace de sécurité pour répondre à leurs besoins, plus en tant qu'animateur, tu es juste là à donner des autorisations ou à protéger. C'est-à-dire parfois, ils veulent faire des trucs où je dis peut-être pas une bonne idée de bonne expérience et j'ai d'une certaine façon, en tant que gardien de cet espace, j'ai le dernier mot. Ou je dirais même, celui qui a le dernier mot, c'est mon collègue qui habite sur le lieu où on anime les stages. Et comme lui, il connaît le lieu encore plus que moi, parce que moi, je n'y habite pas, le tout dernier mot, c'est lui qui l'a. Par exemple, s'il veut traverser une forêt, on dit non, là, il y a trop de danger, il y a des trucs comme ça, très terre à terre. qu'on ne peut pas faire, ou bien là, on ne peut pas traverser parce que c'est le champ du voisin et il ne veut pas qu'on traverse. Il y a des règles à ne pas transgresser. Mais sinon, on laisse beaucoup de place à cette créativité du groupe parce que c'est ça qui montre le plus aux hommes qui sont créatifs, qui sont sensibles et qui ont le droit de l'exprimer. Et qu'au-delà de l'exprimer, ça sert tout le monde et tout le monde grandit. s'il s'autorise à le faire.

  • #Enora Teyssendier

    Et tout à l'heure, quand tu parlais que vous pouviez utiliser des outils, pas forcément, et quand tu parles d'outils, tu penses à quoi, par exemple ?

  • #Ferdinant Richter

    Il y a plein d'outils. Ça va de la course à pied, qui peut être un outil. Par exemple, j'utilise la course à pied en collectif pour parler justement du rythme et de l'harmonisation. qu'on peut trouver dans un groupe, ça veut dire quand on veut courir vite alors que le groupe il y en a qui ne courent pas, comment on fait ? Est-ce qu'on s'adapte ? Est-ce qu'on attend ? Est-ce qu'on se met d'accord qu'il y en a qui avancent ? Il y a des outils très simples qui peuvent être utilisés pour comprendre ce qui se passe dans un groupe et comment je me positionne. Par exemple, quelqu'un, comment tu te sens quand tu n'es pas en forme et que tu freines tout le groupe ? Ça te fait quoi en fait ? Est-ce que tu te sens mal à l'aise avec ça ? Est-ce que tu oses le nommer ? Etc. etc. Donc, Tout devient dans ces espaces-là, si on voulait, tout devient objet à découverte de soi et à comment je peux être à l'aise avec ce que je suis et comment je peux le construire avec le Google. Et après il y a des exercices plus classiques comme tu nommais des exercices de respiration, il y a le mouvement notamment les danses extatiques qu'on fait, il y a le travail avec les éléments, la nature, l'eau froide. Parce qu'il y a la rivière à proximité et que l'eau froide est un excellent outil pour travailler sa détermination, sa respiration. Tu vois, quand tu volontairement, en fait, ce qui se passe, si je mets un peu de théorie derrière, ce qui se passe, c'est que volontairement, on se met dans des situations inhabituelles un peu stressantes. Donc, tu stresses un peu ton système nerveux. Tu vois comment tu réagis. Est-ce que tu as envie de fuir ? Est-ce que tu as envie de... de te confronter à ce qui se passe quand tu es un petit peu dans une insécurité. Et comment individuellement et collectivement, on peut retrouver du calme, de la sénérimité, de la paix là-dedans. Et comment on n'est pas en mode, je ne peux pas, allez, on va tous partir au courant. Parce que c'est ça qui se passe dans ton quotidien. Par exemple, tu es à la maison, tu as ton gosse qui, pour la énième fois, appuie sur le même bouton. Ça active ton système nerveux. que tu as soit envie de... partir en courant, soit en vie de juste qui se taise, comment tu réagis ? Comment, avec le souffle, tu reviens à ton calme ? Comment tu restes l'homme présent, solide, tout en respectant ce qui se passe en toi ? En fait, c'est lié à des situations que tu peux vraiment vivre dans ton quotidien, que ce soit avec tes gosses, avec tes collègues de travail, avec ton compagnon, ta compagne. Voilà, c'est vraiment des choses... qu'on vit dans son quotidien, sauf que nous, on va chercher à appuyer un petit peu sur les boutons pour voir, ok, si je te mets au centre et que tu es mal à l'aise, comment on peut t'aider à trouver un petit peu plus de confiance, à être un peu plus serein ? Ou au contraire, tu es au centre, tu as envie de tous nous taper, qu'est-ce qu'on peut faire avec cette agressivité-là ? Comment on peut t'aider à l'extérioriser pour que tu restes en lien avec nous et pour que ça ne devienne pas quelque chose qui fasse du mal ?

  • #Enora Teyssendier

    Quand tu parles de la violence, ça me renvoie à ce poste que tu as écrit dernièrement. Et donc, je ne sais pas si tu vois duquel je veux parler.

  • #Ferdinant Richter

    Je vois très bien.

  • #Enora Teyssendier

    Pour expliquer pour les auditeurs, c'est un carousel. La première page, c'est « Il m'a dit je veux de la violence et de la douceur. » Et avant de réagir, je lui ai posé une simple question. Je ne vais pas tout lire, mais juste le début. Il est rentré dans le cercle et l'a dit calmement, les yeux grands ouverts. C'était lors du premier stage que j'ai animé un homme massif, 125 kilos de puissance contenue. Je lui ai simplement demandé par quoi on commence. Il a répondu la violence. Et alors moi, sur le coup, donc, pardon, je vais poursuivre. Alors, j'ai fait ce que mon corps préfère. Je l'ai poussé fort. comme un plaquage brutal et du coup sur le coup moi j'ai réagi, j'ai fait waouh et puis après bon je lis le carousel et je trouve ça très intéressant ce que tu partages et du coup est-ce que tu pourrais en parler un petit peu plus justement le fait d'aller dans cette violence là ouais

  • #Ferdinant Richter

    alors déjà il faudrait qu'on définisse la violence et c'est pas si facile que ça de la définir Donc il y a aussi ça un petit peu, c'est-à-dire j'ai réutilisé ces mots et les mots... C'est ça qui marque aussi sur Instagram. On peut utiliser d'autres mots. On peut utiliser la confrontation, on peut utiliser l'agressivité, on peut utiliser le contact physique. Il y a plein de façons de le voir. Et chacun aura une définition qui lui est propre de à quel moment je dis que c'est de la violence. On pourrait écrire un essai de philo là-dessus. Mais en effet, dans cet exemple que tu nommes, il y a eu vraiment ce... je sentais qu'il avait besoin que je lui rentre dedans, physiquement. C'est-à-dire qu'il avait besoin de sentir que c'est un homme qui, avec la corpulence qu'il avait et la puissance qu'il avait, qui n'avait jamais ressenti ça. C'est-à-dire que c'est très peu dans sa vie. Donc c'est comme s'il avait besoin de sentir qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un me rentre dedans. Et ça, je peux le faire, je peux me le permettre parce qu'on est dans un cadre de sécurité. Et parce que moi, je connais très bien mon corps et je sais à quel moment... Quand je lui rentre dedans, je vais lui faire mal jusqu'où je peux me mettre. Je ne lui ai pas mis un gros coup de poing dans la gueule, pour être très très brut dans mes mots. Ce n'est pas du tout ça que j'ai fait. C'est-à-dire que je l'ai poussé d'une façon, parce qu'avec mon passé de rugby, je sais exactement comment activer mon corps pour vraiment mettre un impact, mais sans le blesser et sans me blesser aussi. Par contre, ce qui était intéressant dans cette situation, et c'est là-dessus qu'on travaille, c'est que malgré ses 125 kilos, il a volé. Et d'ailleurs, on avait un ordi qui était à côté, et j'ai eu un peu peur sur le robot, je me suis dit, oulala, parce qu'il a failli le renverser. Mais même moi, j'étais étonné à quel point il n'a pas tenu. Et ce n'était pas uniquement lié à ma force, c'était tout simplement lié à mon ancrage. et à son désancrage, c'est-à-dire qu'il n'était pas très présent. Et au fond, dans le besoin que quelqu'un te rende dedans, c'est aussi de sentir que je suis là, je suis présent, j'ai quelqu'un qui m'oppose une force. Et en fait, les jeunes garçons, ils se construisent beaucoup là-dedans, notamment avec les papas quand ils sont présents, c'est-à-dire de voir, ok, c'est quoi ma force ? Elle est où ma limite ? Et à quel moment ? Est-ce que justement, ah non, là ça commence à faire mal, ça veut dire là c'est plus un jeu. Et c'est comme ça qu'on se construit aussi et qu'on prend conscience qu'on a un corps, de quoi il est capable et qu'on s'incarne vraiment. Sinon, on est dans des hommes qui ont 125 kilos, mais qui sont dans leur mental et qui, dès qu'il y a un coup de vent, poum, ils s'envolent. Alors que normalement, et du coup dans l'exercice, je lui ai dit, il est revenu, je lui ai dit, t'en veux encore ? Il a dit oui. La deuxième fois, je suis rentré dedans, déjà, c'était beaucoup plus difficile. Et la troisième fois, il est revenu, je ne le bouge plus, le mec. Parce que qu'est-ce qui se passe quand quelqu'un te rentre dedans et que tu ne veux pas te laisser faire ? Tu t'ancres. Toi, tu te poses, tu es dans ton corps, tu es là, je ne bouge plus. Il y a une agression, je ne suis pas la victime. Donc, si tu veux me rentrer dedans, il va falloir que tu t'y mettes vraiment du tien. Et jamais de la vie, je le bouge quand il est ancré. Et en fait... On parle beaucoup d'ancrage, tu vois, il faut être ancré et tout ça, et en fait ça c'est un exercice qui physiquement t'aide à t'ancrer, à sentir qu'est-ce que c'est quand je suis ancré, et quelle puissance lui il a quand vraiment il est ancré. Et donc tout ça, ça a évolué vers autre chose encore, vers la douceur, mais c'est comme si pour accéder à la douceur, il avait d'abord besoin qu'on l'aide à revenir dans le corps. C'est-à-dire qu'il ne pouvait pas, dans cette situation-là en cas, et dans mon interprétation, le chemin qu'il me proposait, c'est d'abord la violence pour aller à la douceur. Et en fait, c'est aussi ça, c'est que je ne suis pas là pour juger son chemin, je ne suis pas là pour dire « Ah, mais il faudrait que tu sois dans la douceur sans la violence » . Non, tu as besoin de ça, je te crois, je te fais confiance, je te prends comme un être vivant qui se connaît un minimum. Et je vais juste me demander comment je peux te le donner dans tout l'amour et la bienveillance que j'ai pour toi. Et ça montre à quel point l'être humain est complexe. Je sais que ton public, vous parlez beaucoup de sexualité. En effet, il y a des envies et des trucs qui ne sont pas juste en douceur et sympa. Il y a des gens qui kiffent autre chose pour trouver du plaisir. Alors, on pourrait... aller dans la psychanalyse de tout ça et de voir qu'est-ce qui fait que tu as besoin de souffrir pour prendre du plaisir. On n'a peut-être pas besoin d'aller aussi loin, mais au fond, il y a de ça. au fond il y a de ça, c'est à dire que C'est à un moment donné comprendre ton fonctionnement, ne pas le juger, ne pas dire qu'il faudrait que tu changes, mais te montrer un chemin. Et la prochaine fois qu'il aura envie de douceur, peut-être qu'il s'est dit « attends, j'ai peut-être pas besoin que quelqu'un me rentre dedans, peut-être que j'ai juste besoin de m'ancrer » . Et ça c'est un entraînement. Et à un moment donné, il aura accès à la douceur sans même passer par la confrontation physique. Et ça c'est le travail qu'il y a derrière après. parce que sinon ce qui peut se passer c'est que dans son quotidien avec sa compagne ou avec je sais pas qui il va toujours chercher la confrontation violente pour enfin recevoir ce dont il a besoin, ça veut dire les caresses, le massage, la douceur mais ça si c'est conscientisé, ok mais si c'est pas conscientisé ça peut créer des choses vraiment pas jolies bah oui Donc, on travaille ce genre de situation, c'est-à-dire qu'on parle à la personne de là où elle est et on lui donne ce dont elle croit avoir besoin pour après se dire « Ah, mais peut-être que je n'ai pas besoin de ça pour accéder à ça. »

  • #Enora Teyssendier

    Oui, c'est intéressant.

  • #Ferdinant Richter

    Mais c'est une prise de risque aussi de ma part, je sais qu'il n'y a pas tout le monde qui travaille comme ça. Et c'est possible parce qu'autour, j'ai un collectif, j'ai un groupe. qui contient l'espace. Ça veut dire que, imaginons que ce gars-là, il soit vraiment violent et qu'il pète un câble. C'est-à-dire que je lui rentre dedans, il revient et il est en mode, voilà. Ça, si je suis seul face à lui, ça peut être extrêmement risqué. Mais quand tu es à 10 autour, même quelqu'un qui ne gère plus sa violence, tu peux le contenir. Il y a un outil, je ne sais pas si tu connais, Je ne sais pas d'où ça vient d'ailleurs, mais un outil quand il y a des personnes qui veulent commettre des crimes ou qui sont armées, il y a un outil qui est, quand tu es en collectif, mais il faut être entraîné à ça, c'est que c'est comme les abeilles qui font ça. Tout le monde s'agglutine autour de lui. Prends un bras, prends une jambe, prends un truc. Et du coup, c'est ce qu'on fait en fait. C'est que quand quelqu'un vraiment sent qu'il a besoin d'aller dans cette violence-là, on sacre l'utile autour de lui. Et quand tu es dix personnes, chacun tient une partie du corps, il peut essayer de frapper tant qu'il veut, il ne va pas y arriver. Par contre, l'énergie contenue, il peut la lâcher. Il peut vraiment essayer, hurler, crier, ce qu'il veut, et ça sort, l'énergie, elle se matérialise.

  • #Enora Teyssendier

    Ça me rappelle quand je travaillais en psychiatrie.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, oui. Bon, là, on a les camisoles aussi. C'est ça.

  • #Enora Teyssendier

    Mais en même temps, du coup, j'ai l'impression qu'à la différence, que la personne, elle pouvait se débattre comme ce que tu viens de dire, mais finalement, ce n'était pas accepté. Il n'y avait pas l'acceptation inconditionnelle que cette personne, elle soit dans le cri,

  • #Ferdinant Richter

    dans... Et il y a la décompensation. C'est-à-dire, en psychiatrie, tu as des maladies mentales qui sont plus poussées où la personne... n'est plus en capacité d'accéder à une forme de certaine réalité, en fonction des pathologies, bien sûr. Donc c'est encore, je dirais, c'est la version extrême de ce que moi je peux vivre, peut-être, tu vois. C'est-à-dire, il y a une certaine violence, en effet, quand ça devient vraiment violent physiquement, avec des personnes blessées, tu ne peux pas, tu vois. C'est-à-dire, c'est pour ça que dans tous mes stages, j'ai une règle qui s'appelle la règle du stop. C'est-à-dire que tant que la personne dit « tu m'embêtes, tu me fais chier, laisse-moi tranquille, t'es un gros connard » ou bien « vas-y, continue, j'aime trop, c'est trop bien, c'est pas dans tous les sens » , OK, on peut continuer à jouer, mais dès qu'il y a le mot « stop » qui tombe, on arrête. On arrête tout, on coupe court et on passe à autre chose. Ça veut dire qu'on n'essaie même pas de comprendre pourquoi il y a eu le stop. C'est juste qu'à un moment donné, on a touché une limite et ça peut arriver dans quelque chose de très simple. Ça peut être... Bon, ça arrive très, très rare. Moi, je n'ai jamais vraiment eu la situation. Mais il y a des limites à ne pas franchir et c'est extrêmement important de les nommer parce qu'encore une fois, on a des vécus chez les hommes qui peuvent être extrêmement douloureux. Donc, parfois les gars sont OK d'en parler, mais on n'est pas dans des cercles thérapeutiques, on n'est pas dans des accompagnements thérapeutiques. L'objectif final n'est pas de guérir ou d'aller dans les traumas pour aller dans les traumas. Si ça doit se présenter, ça se présente. Mais parfois, c'est juste, tu vois, dans certains cercles, quelqu'un qui n'a jamais parlé devant un groupe de plus de trois personnes, et là, il ose pour la première fois prendre la parole devant dix personnes.

  • #Enora Teyssendier

    Et déjà ça, c'est pas énorme.

  • #Ferdinant Richter

    Mais si c'est pas thérapeutique, c'est quoi ?

  • #Enora Teyssendier

    Moi, j'ai envie de dire, j'ai pas le mot pour créer du lien, pour entrer en lien. Ça veut dire que tout ce qui se passe là, c'est une forme de... On sait pas trop ou on sait plus comment entrer en lien avec soi-même déjà, mais aussi avec les autres hommes. C'est-à-dire que quand un homme vient au centre et dit « j'ai envie de violence » , c'est parce qu'il croit qu'il a besoin de ça pour rentrer en lien avec moi. Et moi, je dis « ok, on va voir, est-ce que c'est ça qu'on a envie de vivre ? » Je lui propose ça, et au final, on dit « bon, c'est ça qu'on a envie pour être en lien ? » Et peut-être que oui, moi j'ai fait du rugby la moitié de ma vie, donc clairement, cette forme de violence, je l'ai kiffée pour rentrer en lien avec les autres hommes, sinon je n'aurais pas fait du rugby. Mais il y a aussi d'autres formes. Le massage, souvent il y a des massages aussi de la douceur. Et ça peut aussi être un grand tabou. Des hommes qui massent un homme, ça peut être très demandé de dépasser certaines croyances, certains schémas. Donc ça aussi, ça peut être agréable de dire « Ah, ok, en fait c'est hyper agréable. Est-ce que je peux lâcher mon mental qui me dit que oui, mais les hommes ne massent pas les hommes ? »

  • #Ferdinant Richter

    Du coup, quand les personnes dépassent ce mental ou quand tu décris tout ça, au final, il y a bien un chemin thérapeutique qui se fait.

  • #Enora Teyssendier

    Tout dépend de ce que tu appelles thérapeutique.

  • #Ferdinant Richter

    Ok.

  • #Enora Teyssendier

    C'est quoi thérapeutique pour toi ?

  • #Ferdinant Richter

    Eh bien que c'est un pas de plus pour aller mieux, pour être peut-être plus apaisé.

  • #Enora Teyssendier

    Ok, si c'est que ça, si c'est ça la définition du thérapeutique, alors oui. Mais pour moi, thérapie, c'est quand même, on se rapproche du domaine médical, du domaine de guérison. Et là, tout simplement, c'est faire attention parce que, notamment dans le men's work, il y a très peu de personnes qui sont formées. à l'accompagnement thérapeutique. C'est-à-dire que tout le monde est formé à des accompagnements de mieux-être, de bien-être, peut-être avec des pratiques de système nerveux, mais des psys, il y en a très peu. Je pense que je suis une des exceptions en France. Et voilà, donc c'est juste aussi les mots qu'on y met dessus et à quel point... On va dire, si je dois te donner une définition de ce qui est thérapeutique, notamment comparé au coaching, c'est qu'on ne va pas très rarement, sauf si c'est les personnes qui veulent en parler, on ne va pas analyser le passé, les traumas passés, on ne va pas leur demander de nous raconter leurs difficultés avec leur père, leur mère, leurs... Dans les cercles de parole, forcément, ces sujets sont abordés, mais nous, on ne va pas aller chercher ça. Alors que dans un accompagnement thérapeutique, tu cherches un petit peu d'où ça vient tout ça. Moi d'où ça vient, c'est pas que je m'en fous, mais c'est que moi l'important c'est qu'il reparte avec un outil concret de comment être plus ancré, comment être plus présent et en lien avec moi. C'est tout. Pourquoi c'est comme ça et d'où ça vient ? S'il veut en parler, why not ? Mais presque parfois, le pourquoi m'ennuie. Parce que c'est encore une fois très mental où on se raconte plein d'histoires de pourquoi c'est comme ça. Alors que là, je te propose un espace, et je dirais même que c'est complémentaire aux thérapeutiques, parce que là, je te propose un espace où je t'invite juste à l'expérimenter dans ton corps, là, et voir si ça, ça ne peut pas déjà t'aider un petit peu dans ton quotidien.

  • #Ferdinant Richter

    Non, mais de toute façon, quand tu dis... Les gens n'ont pas vu que je faisais oui de la tête. La personne peut aller trop dans son mental. On est d'accord, en fait. À partir du moment où on cherche à analyser le pourquoi du comment, ce n'est pas forcément ça qui fait avancer. Mais justement, en fait, c'est à mon sens. Uniquement à mon sens, c'est en étant dans le corps. Et à partir du moment où il y a plein de pratiques corporelles, eh bien, il y a... des choses qui viennent se débloquer se libérer et donc c'est en ça que pour moi c'est thérapeutique mais c'est pas grave après de toute façon il y a tout ce côté où on est d'accord légalement il n'y a pas le droit de dire qu'on est dans la thérapie si on n'a pas fait certaines études et tout ça donc de toute façon personnellement j'ai pas d'importance d'intérêt d'aller parler de plus que ça sur ce terme

  • #Enora Teyssendier

    Mais ce que tu dis, je trouve ça, il y a un truc très intéressant, c'est de voir que quand un collectif n'est pas uniquement dans la compétition, mais vraiment au service du cheminement, on va l'appeler comme ça, individuel, le thérapeutique se passe, sans que ce soit un objectif. En fait, parce que, pourquoi ? Parce que pour moi, le corps, encore une fois, il est en quête d'harmonie, d'autoguerrison. souvent c'est juste nos comportements ou notre alimentation ou nos rapports avec les autres qui créent une désharmonie dans tout ça. Mais quand tu laisses faire, et ça c'est aussi une vision personnelle que j'ai depuis maintenant des années que j'expérimente ça, quand tu te reconnectes vraiment à ce corps, à l'intelligence, et que tu laisses faire et tu l'écoutes, il y a beaucoup de choses qui s'apaisent, mais aussi beaucoup de choses qui s'apaisent une fois que certains trucs... se sont libérés ou sont redevenus visibles. Et le corps a une mémoire, on le sait maintenant, et des mémoires sur ton vécu, mais des mémoires transgénérationnelles, ça peut aller très très loin. Moi je sais que dans les stages, à chaque fois il y a des moments où je touche du transgénérationnel, voire du culturel, et qu'il y a quelque chose qui s'opère, qui me dépasse. Mais ça c'est la magie d'être en vie en fait. Ce qui est beau à voir dans ces espaces, c'est que le simple fait d'autoriser ça, il y a quelque chose qui se réharmonise, il y a comme un puzzle qui se met en place, qui presque, dans nos quotidiens, on empêche le corps de faire ça naturellement. Parce qu'on a nos horaires, parce qu'il faut faire ceci, parce qu'il faut faire cela, et du coup on n'est plus en mode comme les enfants, quand j'ai envie, vous ne me voyez pas non plus, mais je suis en train de secouer ma main bizarrement. Mais moi, encore ce matin, ma fille, je l'ai vue, on était à la table pour le petit-déj, et d'un coup, elle ferme les yeux, elle lève les bras, elle les secoue comme ça, et elle fait comme ça, je dis, mais qu'est-ce que je fais ? Elle dit, je ne sais pas, et elle continue. Donc ça, c'est pour moi une harmonisation de, il y a quelque chose qui se passe, je ne sais pas quoi, mais qui visiblement opère. Donc c'est juste ça qu'on réactive d'une certaine façon et la conséquence qu'on observe en effet, c'est qu'il y a une forme de transformation, des vieux schémas qu'on pourrait traiter après en thérapie qui se réveillent et parfois passer par le corps, mais ça c'est aussi pour l'avoir vécu dans des contextes thérapeutiques, la respiration holotropique, comparé à des thérapies que j'ai faites qui étaient plus mentales. J'ai l'impression d'avoir fait 10 ans de thérapie en un week-end. Donc ça ne veut pas dire que l'intégration après est plus simple. Donc souvent après, l'intégration est quand même une part vraiment importante.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire quand tu dis l'intégration ?

  • #Enora Teyssendier

    D'aller sur une colline et de revenir à la maison, c'est assez simple. Mais aller sur l'Everest et après revenir à la maison, c'est beaucoup plus difficile. Parce que tu as pris de la hauteur comme tu ne l'as pas pris avant. tu as été loin de chez toi beaucoup plus longtemps et beaucoup plus intensément et du coup retrouver du sens dans ton quotidien et savoir maintenant que j'ai vu ce monde-là, je vais quoi dans mon quotidien ? Je continue juste comme avant ou je change des choses ? Et toi tu as vécu quelque chose que les autres n'ont pas vécu ? Donc il y a un décalage énergétique même assez fort qui peut y avoir et que si la communauté ou ta famille... n'est pas prête à t'accueillir là-dedans, ça peut être très conflictuel. Dans les anciennes cultures, on appelait ça les quêtes de vision chez les Amérindiens. C'est que quand la communauté avait une difficulté ou quand il y avait des maladies ou quelque chose, il y a une personne, parfois ceux qu'on appelait les chamanes, mais parfois aussi d'autres personnes, qui partaient seuls, qui allaient faire un stage seuls dans la nature, et qui, dans cette solitude-là, le fait de s'extraire de la communauté, avait recevu une autre vision de ce qu'on vivait au quotidien. Et soit c'était un truc un peu spirituel, avec des vraies visions, des intuitions, des idées, mais c'est aussi juste prendre du recul sur ton quotidien, ralentir un peu, et laisser la pensée cheminer. et après ils revenaient dans leur... leur communauté, et la communauté se posait autour d'eux et disait maintenant raconte-nous, raconte-nous parce que ce que toi tu as appris, ça va tous nous servir à comprendre qu'est-ce qu'il faut qu'on change dans notre communauté. Et ce fonctionnement-là, on a un peu perdu, c'est-à-dire on va faire des stages de dev perso, on va faire des voyages à l'autre bout du monde, mais en revenant, trop souvent, on repasse vite au quotidien. sans prendre ce temps de « qu'est-ce que tu as vécu ? » « En quoi ça peut nourrir notre famille, notre communauté ? » etc. Par exemple, moi je le disais quand je bossais en entreprise que dès qu'on rentrait des vacances, on aurait dû faire des réunions juste pour demander à tous ceux qui sont partis, je ne sais pas sur quelle île paradisiaque, « Ok, qu'est-ce que tu as vécu là qui peut nous aider, nous, en entreprise, à aller mieux ? » Et on passe à côté d'une richesse incroyable parce qu'on coupe et on repasse au... en au truc d'avant, et on ne se nourrit pas du tout de tous ces voyages que les gens font à Ausha droite, ou très peu.

  • #Ferdinant Richter

    Oui, c'est intéressant. Et ce serait intéressant que ce soit fait, effectivement. Concernant, tu as parlé plusieurs fois du lien, justement, et je pense que c'est ça, si j'ai bien compris, c'est un des sujets qui t'anime en ce moment. de la manière de créer du lien avec la personne qu'on accompagne ou avec le groupe. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ?

  • #Enora Teyssendier

    Je crois que c'est ce qu'on voit actuellement dans notre culture, c'est qu'il y a beaucoup de liens qui existaient avant qui sont coupés. de par nos modes de vie, de par Internet, les réseaux sociaux. Alors on a l'impression d'être connecté à tout le monde, mais est-ce qu'on a vraiment des liens avec ces personnes ? Et on voit ça, notamment chez les hommes, il y a une vraie forme de solitude qui je pense existe tout le temps parce qu'on est habitué à garder tout pour nous-mêmes et à gérer les problèmes seuls. Parce que, encore une fois, c'est un exemple que j'ai cité sur... sur Instagram, mais qui m'avait marqué, c'est qu'on valorise chez les enfants vachement quand ils font seul. C'est une forme d'autonomie, on dit « Wow, t'as réussi à faire seul, bravo, t'as fait ça seul ! » On valorise ça énormément. Très rarement, voire jamais, je dis à un enfant « Wow, vous avez fait ça ensemble ! » « Wow, t'as réussi à demander de l'aide à quelqu'un pour ne pas le faire seul ! » Donc, dans notre société, faire seul et valoriser, vivre seul et valoriser, faire ensemble est beaucoup moins. C'est comme si on devait diviser la récompense si on le faisait à plusieurs temps. Et du coup, c'est quelque chose que j'observe aussi dans le Men's Work et qui est un petit peu la motivation du magazine. C'est que j'ai fait un poste où j'ai eu une prise de conscience, où je me suis dit, mince. Il y a des stages et chacun parle de ses stages, parle de ses initiatives, parle de sa vision. Et c'est un peu comme si chacun tirait un peu la couverture vers soi, tu sais, cette image-là. Et je me disais, mais attends, il doit y avoir une autre façon de faire. Et moi, une des approches qui m'inspire beaucoup, c'est la permaculture, qui pense pas en termes de jardin, mais en termes d'écosystème. Ça veut dire que la seule façon pour que mon jardin, il soit abondant, c'est si l'écosystème tout autour est abondant. C'est-à-dire, si j'ai mon jardin et tout autour, ils foutent des pesticides partout, et moi, j'essaye d'être en bio, ça ne sert à rien. Tu peux être le plus content de tes tomates bio, elles vont comme être polluées parce qu'autour, ça ne marche pas. Donc, le seul moyen pour avoir de belles tomates bio, c'est que tu, à ton niveau, tu essayes que tout l'écosystème soit plus bienveillant avec le vivant. Et du coup, j'ai essayé d'appliquer ça au Men's Work, et j'ai fait un poste où je parle de tous les stages qui existent. Et c'est vrai que ça a surpris. parce que pour la première fois, c'était un peu en mode « Waouh ! » Ce n'est pas que pour moi que je parle, mais aussi montrer tout ce qui existe. Et ce lien-là, de changer cette façon de se connecter les uns aux autres, je pense qu'il est hyper important. Changer notre façon de voir les choses et se dire, là, dans tous les gens qui accompagnent, de sortir de cette pensée de concurrence et d'être dans la pensée plus d'abondance parce que, notamment dans le men's work, C'est encore une niche. Il n'y a pas beaucoup d'hommes, mais il y a beaucoup d'hommes qui en auraient besoin. Donc, plus on se soutient les uns les autres à en parler autour de nous, à peut-être qu'un homme, il ne vient pas dans mon stage, mais celui d'un voisin parce que ça lui parle plus, plus on va être sur du sur-mesure et dans des accompagnements qui sont vraiment précis, plus les gens qui en profitent vont aussi dire « Waouh, c'est génial, ça marche bien, j'étais trop content. » Et plus ça va servir tout le mouvement. Donc, ouais, c'est un petit peu mes réflexions du moment. Et en même temps, je remarque aussi, en parlant de lien, et je pense que c'est un point important, moi je suis quelqu'un de pas timide, mais introverti, ça veut dire que j'ai vraiment besoin de ma solitude pour me régénérer, et que plus j'avance et plus je suis visible, plus c'est important pour moi aussi, c'est-à-dire d'honorer. cette déconnexion. Le droit à la déconnexion, on en parle de temps en temps maintenant sur les réseaux sociaux, mais je pense que c'est hyper important aussi, c'est-à-dire de à la fois retisser des vrais liens, mais à la fois s'autoriser aussi de ne pas tout le temps être en lien et de parfois vraiment être en lien avec soi pour mieux être en lien avec l'autre.

  • #Ferdinant Richter

    Est-ce que tu aurais des exemples entre guillemets concrets de comment ça se passe dans les stages pour se faire un peu plus... Une idée, alors tu as déjà donné quelques exemples, mais pour qu'on ait un peu plus d'idées encore de ce que c'est.

  • #Enora Teyssendier

    Ouf, il y aurait plein de choses à raconter. Comment ça se passe ? En fait, la particularité de ce que j'essaye d'apporter, c'est de créer, au-delà d'enchaîner des exercices, par exemple dans un stage, parfois on peut avoir un enchaînement d'exercices pour découvrir des pratiques. Moi, les pratiques sont vraiment qu'au service, encore une fois, de ce lien qu'on peut créer avec soi et les autres, et du collectif. Et du coup, tout est construit pour que, à la fin presque, le groupe n'a plus besoin de moi. C'est-à-dire qu'il a tellement compris comment, qu'est-ce qui pouvait se passer quand chacun s'autorise à être pleinement présent et à partager qui il est. et qu'il a trouvé sa place dans ce collectif, que le groupe, il fonctionne, il tourne. Parce que ce sentiment-là, il est extraordinaire, en fait. C'est quelque chose que j'ai accompagné en entreprise, au rugby à l'époque, pour une autre finalité. C'est vraiment ce côté 1 plus 1 égale 3. Il y a quelque chose qui se crée, qui dépasse le... Ouais, juste le... l'ajout de personnes dans un événement. Et ça, c'est quelque chose de très beau à vivre, parce que tout devient possible. Il y a un vrai espoir qui renaît. Et voilà. Et après, dans le concret, je pense que ce qu'on fait aussi, c'est qu'on joue beaucoup. C'est-à-dire que quand il y a un besoin, on va créer des choses sur mesure. C'est-à-dire que c'est quelque chose qui est... qui n'est pas toujours évident à animer, encore une fois, mais plus le groupe est mature, plus ce que je propose est à côté de la plaque.

  • #Ferdinant Richter

    C'est-à-dire ?

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire, au départ, le groupe, il ne sait pas vraiment de quoi il a besoin, donc quoi que je lui propose, il va y aller. Mais plus on avance et le groupe est mature, plus tout ce que j'avais prévu à l'avance n'est plus adapté, parce que ce que j'ai prévu à l'avance, c'était qu'une projection de moi. de qu'est-ce que je pense, alors que je ne les connais pas, que les personnes auraient besoin. Avec l'expérience, je ne suis pas trop loin non plus, mais je vois très bien qu'au fur et à mesure que je bosse avec les gars, et ça va assez vite, tout ce que j'avais prévu avant... Ok, il y a des adaptations à faire, ça, ça ne marche plus, ce n'est pas ça dont ils ont vraiment besoin. Et ça m'arrive régulièrement en stage de dire, les gars, là, écoutez, j'ai prévu des trucs, et je ne sais pas. On fait un point, chacun me dit, là, dans l'instant de quoi il a besoin. Et on construit autour de ça. Donc, plus le groupe devient mature, plus l'intelligence collective devient mature et consciente, et plus je ne suis plus celui qui propose. mais je suis plus celui qui encadre et qui veille à ce qu'il n'y ait pas de danger ou qui apporte un petit truc en plus, ou qui révèle des intuitions. C'est-à-dire que, par exemple, je vais te donner un exemple concret, c'est qu'on était en cercle et il y en a un qui disait « j'ai besoin de me défaire d'un vieux truc, je ne sais pas comment, ça tourne dans la tête, je n'arrive pas » . Et moi, j'étais assis en face. Et je regarde à gauche et je vois comme le gars à gauche, on devait dessiner quelque chose, avait brûlé à moitié sa feuille. Et moi, dans ma tête, après j'ai des intuitions qui me viennent, je me dis « Oh, il commence à faire froid, je kifferais faire un feu » . Je prends ces observations-là, je les ajoute, ça donne quoi ? Une cérémonie du feu alors qu'elle n'était pas prévue. Mais en plus d'une cérémonie du feu, je sens qu'il y en a celui en face. qui a un peu d'expérience, qui voulait jouer un rôle, je lui dis, ça n'a pas besoin d'être moi. Je lui dis, est-ce que toi, tu as envie de l'animer ? Et du coup, moi, je deviens participant et un petit peu garant de l'espace, mais j'ai une personne qui anime une cérémonie du feu et parce que c'est le groupe qui m'a donné des signes, montré des signes. pour co-créer cet exercice. Alors oui, je sais comment animer une cérémonie du feu, mais elle n'était pas du tout prévue. Et c'est parce que le groupe s'autorise à montrer ça que moi je repère ces points-là, que je dis ok, c'est peut-être ça qu'il nous faut.

  • #Ferdinant Richter

    Ça demande beaucoup d'intuition, de créativité, d'observation aussi tout ça.

  • #Enora Teyssendier

    Ouais, j'adore. Oui, c'est vraiment ce... Je me sens vraiment du coup connecté en lien avec le groupe. Tu es dans une observation un peu vague et tu te laisses... Avec l'expérience, en fait, tu n'as pas besoin de te forcer. Tu fais tellement confiance aux énergies présentes que tu te dis ce que je dois voir, je vais le voir. Ce que je dois entendre, je vais l'entendre. Sauf que la différence, c'est que... j'aurais pu dire « Ah, mais c'est juste un papier brûlé. Ah, c'est juste un gars qui parle de trucs. » En fait, la différence, c'est que je prête de l'attention à tout ce qui se présente à moi. C'est-à-dire, je donne une importance à tout ce qui se présente à moi, même si c'est des détails. Et ça se rapproche, pour moi, de ce qu'on appelle, en tout cas, j'ai l'impression, une forme de pleine présence. C'est-à-dire cette capacité à juste être présent. Et même un papier... C'est même un mot que tu lis, et tu ne sais pas pourquoi, mais ce mot-là, il capte mon attention. Tout ce que ton attention vient chercher nourrit ton expérience et est là pour t'aider. C'est comme appliquer quelque chose que j'essaie de faire beaucoup au quotidien, mais que je n'y arrive pas toujours. C'est de dire que la vie est faite pour toi. C'est-à-dire que la vie est là pour t'aider à être qui tu es, elle n'est pas là pour t'empêcher. Il n'y a aucune raison à ce que la vie soit là pour te... Ah non, il ne faut surtout pas être ce que tu es, parce que ce serait... Non, par contre, ce n'est pas toujours facile, et on ne le voit pas toujours. Parce qu'on est dans nos pensées, ou on est distrait, ou...

  • #Ferdinant Richter

    Ou on cherche à être vraiment présent au mot, et pas que... Enfin, que au mot, et pas au reste. Au mot, M-O-T. Et c'est ce que tu décris... C'est comme ça que j'accompagne, mais en individuel. Vraiment venir écouter l'intuition et de laisser les mots sortir seuls de ma bouche finalement et pas dans le contrôle. Alors, ça dépend quand dans l'accompagnement. Au début, je vais peut-être poser des questions, surtout si c'est en sexologie et il y a des infos à connaître. Mais dès qu'on est dans les émotions, c'est vraiment comme ça que... j'accompagne. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est transmis dans une formation qui s'appelle thérapie du lien et des mondes relationnels.

  • #Enora Teyssendier

    Ok. Ah, je ne connais pas. Je vais voir. Pas bien.

  • #Ferdinant Richter

    Donc, voilà. Vraiment, ça vient avec le thème que tu voulais aborder. Vraiment, le lien avec la personne et quand on est accompagnant, quel lien on crée aussi. Sauf que moi, je trouve ça fort en groupe. C'est...

  • #Enora Teyssendier

    C'est très puissant parce que en fait, en individuel, tu as un miroir. En groupe, tu peux avoir dix miroirs, mais ça peut aussi être très intense. Et d'ailleurs, moi, j'ai démarré le men's work avec des Américains qui l'ont fait en Angleterre. On était 70 hommes avec des cercles avec 35 hommes où il y a un gars qui est au centre. Et je peux te dire, je n'ai jamais flippé autant de ma vie. C'est vraiment, je suis allé au centre, mais j'avais tellement peur de ce qui allait se passer, se révéler, pas se passer, que j'avais les jambes qui tremblaient, je n'arrivais plus à parler, alors que ça ne m'est jamais arrivé. Mais parce que le groupe était tellement grand, et le fait de prendre tellement d'attention, et de dire, mais qui suis-je moi pour être au centre de 35 gars qui ont peut-être vécu 10 fois pire que moi ? C'était une sacrée expérience.

  • #Ferdinant Richter

    Et du coup, les stages que tu proposes, c'est avec combien de personnes ?

  • #Enora Teyssendier

    On est sur des plus petits groupes, on est vraiment surstaffés un petit peu, mais c'est une douzaine. Une douzaine, c'est bien au-delà. En fait, ça change minimum dans les ateliers que je donne, minimum on est… alors vraiment minimum quatre, six, parce que déjà à quatre, tu peux faire du beau travail. Mais entre 6 et 12, c'est bien. Au-delà de 12, c'est-à-dire quand tu es à 14, 16, tu rentres dans d'autres dynamiques parce que tu peux avoir des... Alors ça, c'est de la psychologie sociale, mais tu peux avoir des clans qui se forment. C'est-à-dire que tout ce qui est autour de 10, 12, tu as vraiment le sentiment du... de l'équipe. Et après, plus tu es après 18, 20, là, tu as vraiment des... Automatiquement, en fait, il y a des sous-groupes qui se forment et ça se gère différemment. Ça veut dire que ce n'est pas moins bien ou mieux, c'est juste différent.

  • #Ferdinant Richter

    Bon, j'aurais d'autres questions à prendre, mais le temps passe.

  • #Enora Teyssendier

    Merci. En effet.

  • #Ferdinant Richter

    Ah, je suis un peu frustrée. En tout cas, est-ce que tu as envie de rajouter quelque chose en mots de la fin ou avant de terminer ?

  • #Enora Teyssendier

    Peut-être que d'un, je pense qu'il y a beaucoup d'hommes qui ont besoin et qui ne savent pas que ça existe. Donc déjà ça, ça peut aider d'en parler. Par exemple, le magazine, comme tu disais, on peut le télécharger gratuitement, le numéro, le tout premier numéro. C'est tout simplement pour aussi avoir un outil qu'on peut montrer au mec avant de dire, vas-y, fais un stage, parce que ça peut être déjà beaucoup trop. Donc maintenant, il y a des outils comme ça qui montrent aux hommes qu'il y a des possibilités, qu'ils n'ont pas besoin de rester seuls avec leur... Leurs interrogations, leur stress, tout ça, il y a des espaces. Et je sais que ça... Alors là, je viens de faire un post sur Instagram et ça a un peu... Je sais que pas toutes vont être d'accord, mais 90% des mecs qui viennent au stage sont envoyés par des femmes. Moi, le premier, en partie, j'ai fait un chemin parce que j'étais initié, parce que ma compagne m'a dit, maintenant, vas-y, prends soin de toi. Et je sais qu'il y a ce côté, et je le comprends tellement, de « ouais, mais c'est pas à nous de prendre encore en charge la santé mentale des mecs, et c'est pas à nous » . Et en même temps, dans le féminin, je vais parler pas en termes de femmes, mais en termes de féminin, il y a un côté initiatrice, initiatique, qui est juste fait partie du truc, et beaucoup, beaucoup d'hommes de pouvoir, notamment, écoutent plus leurs femmes que je sais pas qui, ou leurs compagnons. C'est-à-dire que dans ces relations proches, que ce soit d'ailleurs des couples ou des personnes qui s'identifient à aucun des deux genres, mais dans cet espace d'intimité, on a une forme de pouvoir d'être à l'écoute et d'aider l'autre. Et c'est juste de se dire, ok, peut-être si je lui file un bouquin, si je l'aide, si je lui dis qu'il y a un espace, si je dis que, on peut transformer un petit peu ce monde, un homme à la fois. parce que malheureusement, et ça on les a aussi, les exemples d'hommes qui n'arrivent pas à gérer ce qui vit à l'intérieur et qui passent à l'acte avec des choses violentes, on en a tous les jours et on en a beaucoup trop et on en a même à très grande échelle dans le politique, dans ce qu'on voit dans le monde. Et moi, ce n'est pas un monde qui me fait rêver, clairement pas. Donc j'ai envie de nous dire, dépassons un petit peu nos résistances en mode si on voit que quelqu'un a besoin, Si on voit que quelqu'un... il y a dix mille façons maintenant de lui dire mec, il y a peut-être des choses qui peuvent t'aider, il y a peut-être des choses à faire, il y a peut-être des espaces où on parlait pour tout simplement aller mieux. Et ça, c'est un message, parce qu'il y a une forme de pudeur et en France, on n'a pas cette culture d'être fier quand on prend soin de nous. Et je pense que c'est quelque chose d'important à lentement changer. D'être fier quand on prend soin d'un écosystème, d'être fier quand on prend soin de la nature, et pas juste être dans le mode destructeur, parce que c'est bon, on en a vu assez, ça ne fait pas rêver, et ce monde-là est lentement en train de disparaître, donc allons dans une autre direction.

  • #Ferdinant Richter

    Moi, je trouve ça vraiment génial que... des personnes comme toi puissent parler de ces sujets, puissent développer aussi ces sujets, ces stages d'accompagnement pour les hommes. Et c'est pour ça aussi que j'avais envie de t'inviter sur le podcast. Alors, il est certes plus à destination des professionnels de l'accompagnement, mais justement, peut-être que si plus de monde connaît ça aussi, ça peut être intéressant. Et un autre point, c'est que moi, j'ai été marquée dans ma formation en psychosexologie où des femmes qui étaient contre les hommes, en fait. Et pour moi, c'est oublié.

  • #Enora Teyssendier

    qu'est-ce qu'ils ont vécu, d'où ils viennent. Et en tant qu'accompagnant, en tant que thérapeute, ou peu importe comment on appelle, comment on les nomme, c'est important, en fait, finalement, de voir ce qu'il y a derrière et pas juste rester focus sur des actes qui ont pu être commis, en fait. Et puis, l'accompagnement de façon globale, c'est ça, c'est de la prévention aussi. Et c'est faire changer les choses petit à petit aussi.

  • #Ferdinant Richter

    Je suis tellement d'accord. Et en fait, ce qui est triste, c'est que si on prend un peu de recul, ce que les hommes et le masculin ont fait avec le féminin, il n'y a pas de mots parce qu'il y a une injustice profonde qui est maintenant, même des millénaires déjà que ça a été mis en place. Et je ne sais pas si des excuses suffiront, certainement pas à certains moments, mais je pense que si on veut aller vers l'avant et si on veut sortir de ces schémas-là, je pense que c'est important de se pardonner, pardonner à l'autre. Aussi les hommes, de se pardonner pour ce qu'ils ont pu commettre, parce que ce n'est pas facile non plus. Je suis allemand à la base et je viens d'une culture allemande, donc se pardonner, ou du moins réussir, alors que moi je n'ai rien fait en particulier, mais venant de cette culture-là, il y a un passé qu'on porte. Ok, très bien, mais maintenant j'arrête de m'identifier à ça et je me demande qu'est-ce que je veux construire comme monde et comment je peux dépasser ces rancœurs-là. pas reproduire en final les mêmes schémas. Je sais que ce n'est pas facile, mais voilà, on fait tout le cours, on essaye.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, et donc merci beaucoup d'œuvrer dans ce sens-là.

  • #Ferdinant Richter

    Et merci de me donner cet espace pour en parler, c'est très chouette.

  • #Enora Teyssendier

    Merci d'être venu, merci du temps que tu nous as accordé à moi et aux auditeurs. Alors, je rappelle donc le numéro 1 du magazine est gratuit je mettrai le lien pour pouvoir le télécharger il est beau il y a des beaux textes et puis

  • #Ferdinant Richter

    après donc c'est possible aussi de s'abonner alors il n'y a pas d'abonnement pour l'instant parce qu'on est vraiment dans le démarrage alors pour être Complètement exact, c'est le numéro 0 qui est gratuit parce qu'on a vraiment lancé ça avec le numéro 0. Le numéro 1 va être disponible en digital début juin, en version papier début juillet. Donc on peut déjà le précommander et nous les précommandes nous aident beaucoup à avoir une visibilité sur le nombre. Mais on est en plein dedans là, de finaliser le vrai numéro 1. Et après on verra, en fonction un petit peu de l'engouement que ça crée, est-ce qu'il y aura un abonnement ou voilà. on y va un pas après l'autre pour aussi préserver notre énergie là-dedans parce que c'est beaucoup de travail si on veut avoir des infos sur les stages que tu proposes Instagram le plus simple c'est Instagram j'ai changé de site donc il n'y a plus de site Instagram c'est là où il y a le plus d'infos sur tous ces sujets et où on peut vraiment avoir une idée aussi de, comme tu dis, avec tout ce que je publie, de comment j'accompagne et où je parle aussi des autres stages.

  • #Enora Teyssendier

    Donc je mettrai le lien aussi d'Instagram. Merci beaucoup.

  • #Ferdinant Richter

    Merci à toi.

  • #Enora Teyssendier

    Et puis bonne fin de journée ou bonne journée ou bonne soirée, bonne nuit, en fonction de l'heure où les gens nous écoutent.

  • #Ferdinant Richter

    Exactement. Merci à tous d'avoir écouté. Merci.

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