Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, je vais vous parler du jour où j'ai eu un revolver braqué sur moi. En vrai, j'hésitais à appeler cet épisode le jour où je me suis retrouvée avec mon plus vieux string de ma garde-robe sur moi et rien d'autre. Bon, je trouvais que ça faisait un peu moins tape à l'œil, un peu plus galère pour faire un titre, donc j'ai choisi... le revolver braqué sur moi. Donc oui, je vais vous parler d'un sujet qui peut être lourd, vous en faites pas, c'est quelque chose qui a été travaillé et donc aujourd'hui je vais pas juste vous raconter ma vie, je vais aussi faire des liens avec la théorie et avec l'accompagnement. En petite précision, cet épisode n'est pas préparé à l'avance. je n'ai pas pris de notes donc j'espère que ce sera quand même fluide et clair. Donc en 2015, j'étais en Argentine et... Oh là là, ça me donne envie de raconter plein de choses ! Bon, j'ai fait du stop avec des gens géniaux et... J'avais décidé d'aller en coachsurfing chez des personnes avec qui ça avait bien matché. Le fait est que tout le monde me disait « mais pourquoi tu vas dans cette ville-là ? » En gros, c'est la zone, c'est la banlieue, c'est dangereux. Bon, en Argentine, il y avait plein d'endroits où je ne me suis pas sentie en sécurité. J'avoue que ça ne me semblait pas... Enfin, je n'imaginais rien. Et je me disais, non, mais ces gens, ils ont l'air trop cool et tout, j'ai trop envie de les rencontrer. Je vais pas changer mes plans juste parce que les gens disent que c'est dangereux, blablabla. Et puis, j'ai donc fait du stop avec des potes rencontrés en route. Et comme c'était plus compliqué de faire du stop à trois, on s'est dit, bon bah vas-y, maintenant on est arrivé sur une autoroute, on peut se diviser si besoin. Et donc on fait signe à un camionneur, mais que ça pouvait être qu'une personne ou deux. Et donc ils s'arrêtent. J'ai donc été dans ce camion et voilà, ça s'est bien passé. Alors, je suis tombée sur un camion qui transportait des déos, donc il était obligé d'aller moins vite et il avait même un contrôleur de vitesse qui était envoyé à son patron. et donc mes potes qui ont été pris en stop un peu plus tard nous ont doublé quoi avec des grands coucous et tout bref un pneu explose c'est pas grave en soi quand tu roules avec un camion qu'un pneu explose en fait hormis le bruit ça va t'as tous les autres pneus qui sont là donc c'est pas très grave mais bon il a quand même pris le temps du coup de s'arrêter à un moment donné pour le faire changer et entre le kilomètre et le changement de pneus, eh bien je suis arrivée plutôt tard dans la ville où il y avait mes potes, on va dire comme ça. Enfin pas les potes du stop, ceux chez qui j'allais en couchsurfing, des gens que je ne connaissais pas. Et donc le gars s'arrête, le camionneur s'arrête, j'appelle les gens en couchsurfing et puis là la conversation donc il me dit ouais je viens de chercher la conversation se coupe parce que je n'avais plus de crédit je crois que c'est ça et le camionnaire le chauffeur de poids lourd me dit je reste avec toi de toute façon tant que ton pote n'est pas arrivé pour venir te chercher moi j'étais mal à l'aise à ce moment là de qu'il perde son temps avec en m'attendant quoi Donc je me suis dit bon ok il reste mais je vais quand même déjà descendre mes sacs de voyage quoi. Donc pour expliquer un petit peu j'avais mon plus petit sac sur le dos qui contenait mon ordinateur. J'avais mes papiers en bandoulière sur moi avec un peu d'argent, le téléphone pareil sur moi et un scooter à rire avec deux jeunes. je dirais 15 ans, un conduisait et l'autre avait le flingue. Et donc à ce moment-là, celui qui a le flingue le braque sur moi et me fait bien comprendre qu'il veut mon sac de voyage. Et là, pour vous dire comme c'est un truc de ouf tout ce qui peut nous passer dans la tête à ce moment-là, donc il attrape mon sac, le sac le glisse des mains, et comme il a glissé, moi, dans ma tête, je me dis ouais, vas-y, ça se trouve, c'est un faux, et je vais récupérer mon sac. Je fais un pas en avant, je tends mon bras en avant pour attraper mon sac. Et là, il me repointe le flingue sur moi, sur mon visage. Et là, dans ma tête, je me dis non mais Nora, t'es complètement tarée. T'es pas en France, t'es en Argentine. Il y a de fortes chances que ce soit un vrai. Et il en aura rien à foutre de te tirer dessus et de te tuer si tu fais pas ce que lui, il veut que tu fasses. Et donc, à ce moment-là, quand je me dis ça, je me dis ouais, donc du coup... Du coup, sauve ta peau et sauve les affaires que tu as encore. Donc je remonte dans le camion, je ferme la porte. Et en me penchant pour fermer à clé le bitonio qu'il y a sur le bord de la porte, je vois qu'il me braque le flingue à nouveau dessus. Et donc à ce moment-là, je me dis, vas-y, peut-être que ça vous paraîtra con, mais je me dis, attends... S'il tire, ce sera peut-être moins risqué pour moi s'il tire dans le métal que dans la vitre. Donc je me baisse et je m'accroupis le plus possible derrière la partie métallique de la porte plutôt que derrière la vitre. Voilà. Là, la porte s'ouvre derrière moi. Donc comme je m'étais baissée pour me mettre derrière le métal, j'étais dos à l'autre porte. La porte s'ouvre. Et là dans ma tête je priais pourvu que ce soit le chauffeur, pourvu que ce soit le chauffeur. Ah oui parce que j'ai pas précisé, il était derrière le camion, il était au cul du camion quoi en gros. Il a vu la scène, à un moment j'ai vu son regard et il s'est plutôt caché. J'ai jamais eu aucune émotion vis-à-vis de ça, je lui en ai jamais voulu de ça. Et donc bref, là j'étais en train de prier. Pourvu que ce soit le camionneur, pourvu que ce soit le camionneur, pourvu que ce soit le camionneur. Et là j'entends la voix, vite vite vite on se casse, on se casse, on se casse ! Et donc bien évidemment c'était un espagnol, je vous la fais pas en espagnol. Et donc bon, j'étais rassurée de voir que c'était lui, je me rassois. Et là j'ai une image qui a été très présente, qui est restée très présente, qui a été travaillée quand on a travaillé cet événement là. C'est de voir... En fait j'ai envie de dire... c'est de voir mon sac qui est en train de partir sur le dos du jeune. Donc en gros, j'ai l'image du scooter, de ces deux jeunes et mon sac, quoi. En plus, ce sac, il avait un truc tout plein d'affection, parce que j'avais même fait un post, je crois que c'était sur les réseaux sociaux, de tout ce que j'avais vécu avec ce sac. Il était génial, t'en trouves plus des comme ça, en fait, parce que c'est un sac à dos, mais qui a aussi des roulettes, et vraiment de bonne qualité. Et puis, ouais, il avait fait mes années d'internat. Il m'avait servi... Bah, je l'avais acheté pour mon premier voyage au Brésil quand j'avais 17 ans. C'est ça, je l'avais acheté pour mon premier voyage à 17 ans. Il avait fait mes années d'internat. Il avait fait plein de choses, quoi. Mes voyages en Europe aussi et tout. Bref. Bah, au pire, il m'a fait ça aussi. Donc, j'avais fait tout un poste super... affectueux avec ce sac quoi de tout ce que j'ai vécu avec lui comme si c'était un humain bref voilà cet ami de route ce compagnon de route part mais c'est pas le tout en fait c'est pas juste ce compagnon de route qui part c'est que bref non non ça je vais pas y aller tout de suite il faut que j'aille point par point voilà donc il part et là le comment ça se passe Donc on commence à partir avec, il commence à repartir le chauffeur et je commence à me dire non mais attends en fait ça se trouve c'était un guet-apens, ça se trouve c'était même pas des gens en couchsurfing, c'est eux qui sont venus en fait, enfin eux. Ouais voilà c'est ça, ça se trouve c'était des fausses personnes et bon. Juste après, alors attends dans quel ordre c'était ? Il m'appelle... Non, oui, il m'appelle... Bref. La police, je crois que c'était la police touristique, un truc comme ça, qui arrive. Et en gros, on roulait tout doucement parce que j'essayais... Ah oui, il m'avait... Voilà, c'est ça. Le chauffeur, le camionneur m'avait prêté son téléphone pour que j'appelle le gars du coach surfing. Et donc lui, en gros, il était en warning à moitié sur la bande d'arrêt d'urgence. Il roulait tout doucement. Il roulait, mais tout doucement. Et donc la police touristique se met devant nous, met les warnings, nous fait nous arrêter. Et nous dit, il y a un problème. problème donc oui il y a un problème on explique et ils nous disent bah écoutez on va vous emmener au commissariat et à ce moment là j'arrive à joindre le gars du coach surfing et il me dit est-ce que c'est toi qui est avec les flics et bah je lui dis oui il me dit bah je te vois en fait putain quand j'ai vu qu'il y avait les flics et tout je me suis dit j'espère que c'est pas elle qui a un problème et tout bah je lui dis bah si Il me dit « vas-y, j'arrive » . Il avait un vélo, enfin deux vélos, un vélo pour moi, un vélo pour lui. Il arrive et donc en gros, on voit ensemble que c'est lui qui m'accompagne au commissariat et puis le chauffeur de poids lourd part. Donc le chauffeur de poids lourd m'a laissé son numéro, il m'a dit « surtout, dis-moi ce qu'il... donne-moi des nouvelles et tout, je vais donner mon numéro » . Bref. mais en vrai enfin on a échangé plus tard il a pris les nouvelles et voilà et donc on va au commissariat de police ils prennent mon dépôt de plainte je vous passe les détails le soir donc après ça on va chez mon pote enfin le gars du couchsurfing et en fait il y avait un truc qui était un peu compliqué pour moi c'est que en gros pour ce pour aller aux toilettes et à la douche il fallait sortir de la maison même s'il y avait un grillage, un portail mais fallait sortir de la maison pour aller derrière et en fait à chaque fois que je sortais j'avais peur du coup que les jeunes me voient et que du coup ils veulent se venger plus ou quoi que ce soit et donc là j'ai pris ma douche et j'ai regardé les fringues que j'avais et je me suis rendu compte que en fait je n'avais plus que ça Je me suis dit ok donc en fait là ma maison vient de partir. Et j'avais bien évidemment la paire de chaussettes trouées et le string le plus vieux de ma garde-robe. Je vous jure je l'avais acheté quand j'avais 12 ans. Je m'en rappelle. Je m'en rappelle encore. Et ce string en plus le pire c'est que je crois que je l'ai encore tellement... Et il devait être vraiment de bonne qualité. Parce que bon après du coup je l'ai utilisé beaucoup. vu que j'en avais pas beaucoup bref à ce moment là je me rends compte que j'ai plus que ça j'ai plus que ce pantalon et puis après je me dis ah ouais donc putain mon t-shirt que j'avais acheté quand j'étais sur l'hermione que j'avais acheté aux Etats-Unis bah lui je l'ai plus ah ouais donc ce bijou non plus et puis là je me dis alors attends qu'est-ce qu'il y a de valeur dedans ok une slackline 80 boules les slacklines ultra light et l'anneau de mariage de ma grand-mère. Autre chose, je l'avais pas sur moi pour pas faire tape à l'œil, voilà. Autre chose que j'avais dedans, on m'avait conseillé, grosse erreur, de partir avec mon carnet de santé. Donc ça c'est pas quelque chose qui coûte cher, mais c'est quelque chose qui peut être chiant de plus avoir. Et puis en vrai, ces gamins, ils ont dû être vraiment trop déçus parce que... qu'est-ce qu'ils vont foutre de mes fringues en fait quoi qu'est ce qu'ils vont foutre d'une trousse de toilette y'a que vraiment la bague de mariage qu'ils peuvent en faire quelque chose la slackline et encore je suis même pas sûr qu'ils savent ce que c'est donc si ça se trouve ils vont la donner à un camionneur pour ficiler ce truc tu vois bref et donc voilà là ça a été vraiment ce point là et à ce moment là pour dormir cette nuit là cette première nuit enfin même les premières nuits la seule chose qui me permis de réussir à dormir à peu près c'est d'écouter une musique qui s'appelle Molen, un album qui s'appelle Molen de Didier Skiban que j'écoute depuis toute petite et c'était la seule chose qui m'a permis de dormir quelques heures dans la nuit. Par chance la nana du couchsurfing elle vendait des habits de seconde main du coup elle m'a dit vas-y choisis-en et voilà tu peux les emmener. Et puis elle m'a donné un sac aussi et au final j'ai après ça voyagé pendant un mois et demi avec un sac petit. J'ai découvert le fait de voyager avec pas grand chose, ça a été un des points positifs. C'était trop cool, vraiment, je passais moins pour une touriste et tout. Je me rappelle arriver dans une auberge de jeunesse, la nana qui mouche, qui me dit, « Et ton sac ? » « Bah, il est là. » « Non, mais ton sac de voyage ? » « Oui, c'est lui. » Bref. Après ça, j'ai été dans une autre ville. J'avais vraiment envie de retrouver les potes d'avant, avec qui j'avais fait du stop. Parce que je me sentais vraiment bien avec eux et tout, ça m'a fait du bien. Puis j'ai demandé en couchsurfing, j'ai été berger un peu plus longtemps pour essayer de... J'ai dit un peu plus longtemps parce qu'en général je restais 3 jours max chez les personnes. 3-4 jours. Et là les gens chez qui j'étais me disaient mais tu peux rester plus longtemps et tout. Mais en fait j'étais trop mal dans cette ville. J'avais trop peur tout le temps de croiser ces jeunes en fait. Et d'ailleurs ils ont été cool. Le gars il a fait le tour de toutes les poubelles de la ville pour voir s'il ne retombait pas sur des choses à moi quoi. Bref. Et donc après ça, je me suis posée, j'ai fait une campagne de crowdfunding, là où je sais pas trop quoi, pour demander de l'aide en gros pour me racheter des affaires. Le truc c'est qu'un sac de voyage en Argentine, enfin les sacs de rando quoi, ça coûtait à ce moment-là 3 fois le prix en France. Donc j'ai regardé aussi, après j'allais aller au Brésil, j'ai regardé au Brésil, ça coûtait 2 fois le prix en France. Et en fait, du coup, j'ai décidé de continuer à voyager comme ça. Et ce qui a été intéressant, c'est qu'il m'a permis d'apprendre des choses. Le fait est qu'en fait, après ça, j'ai été dans un endroit où je me sentais trop bien, je kiffais. Non, déjà, il y a eu ma carte bancaire qui a été perdue. Je préfère dire perdue, mais c'est trop, elle m'a été volée. Et j'étais dans un autre endroit où j'étais trop trop bien. Et là, quelqu'un est rentré dans la maison où j'étais hébergée et a volé mon ordinateur. Voilà. Donc c'était un peu coup sur coup. Et j'ai commencé un peu à me flipper. Mon projet c'était de rentrer à la voile. Et la transat retour, elle est soit très facile, soit très compliquée. Et donc, j'ai commencé à me flipper, en fait. À me dire, ok, jusque-là, c'est physique, c'est matériel. Qu'est-ce que ça va être la prochaine fois ? Et du coup, tu vois, à me faire tout un tas de films de... Ben, well... Qu'est-ce qui va se passer en fait ? Et du coup je sais pas, je suis rentrée dans ce truc là après... Bah ouais, ça se trouve en fait je vais mourir en fait après, ça se trouve ce sera sur mon intégrité physique, morale, ça va être moi qui vais vivre quelque chose quoi, pour l'instant je suis en pleine santé. Et donc il y a eu ça, puis en fait il y a eu autre chose que j'ai pas dit avant, c'est que quand... quand j'étais avec mes potes là avant... qu'on fasse du stop, eh bien, on a été dans une cabane dans la forêt, sans électro, et donc j'ai plus de batterie, et franchement, c'était les meilleurs moments de mon voyage, quoi. Vraiment, j'ai kiffé, quoi. C'était trop bien. Et quand on a fait du stop, on s'est arrêté dans une station de service, j'ai mis mon téléphone à charger, puis ma mère était en panique, en fait, alors que ma mère, elle a... Elle m'a toujours fait confiance, en fait. Enfin, elle a toujours été sereine et tout. Pour vous dire, tout à l'heure, je l'ai abordée. Elle m'a laissé partir à 17 ans. Mes parents, en tout cas. Mais les deux m'ont laissé partir à 17 ans, toute seule, au Brésil, pendant deux mois. Et donc là, ma mère s'est inquiétée. Puis moi, je la rappelle. Je lui dis, mais non, t'inquiète et tout. Franchement, j'ai vécu les meilleurs moments de mon voyage et tout. C'était trop cool et tout, dans la forêt. Et elle me dit en fait, j'ai rêvé de toi où il y avait ton bonnet bleu. J'avais un bonnet bleu pour le bateau. Et en fait, en gros, j'avais coulé. Il y avait mon bonnet sur la surface de l'eau. Puis moi, je disais, non mais t'inquiète, j'ai vécu ma meilleure vie et tout. Jusque là, et puis en fait, une heure ou deux heures après, je me faisais braquer. Donc il y avait quand même cette coïncidence et puis après il y en a eu une deuxième c'est que si vous voulez j'étais l'autre où je me suis fait voler mon ordinateur j'étais à Iguassou. Iguassou, donc peut-être vous avez entendu parler des chutes d'Iguassou, c'est des... dans les plus grandes cascades au monde mais pas en hauteur, en superficie. Et en fait Iguassu, moi j'étais à Puerto Iguassu qui est du côté argentin et il y avait le côté brésilien, Foz do Iguassu. Apparemment c'était plus sympa, plus agréable le côté argentin et puis en plus de ça moi je voulais économiser du temps côté Brésil pour être avec des amis après que j'allais retrouver. Donc j'étais côté... argentin et quand je l'explique à ma mère, elle me fait voler mon ordi, elle me dit mais elle capte en fait à ce moment là que je suis côté argentin. Elle me dit quoi mais je croyais que t'étais pas assez côté brésilien et tout en mode elle elle était plus en sécurité que je sois côté brésilien et je pense que c'était pas un côté rationnel c'est pas parce qu'elle sait très bien que le brésil n'était pas plus sécure que l'argentine mais un côté genre fallait pas que je reste en argentine. Bref j'étais restée en argentine Je m'étais faite voler mon ordi cette fois-ci. Et voilà, à ce moment-là, j'abandonne la campagne crowdfunding. Et je me dis, vas-y, je rentre en France. Parce que je rentre pour me prendre soin de moi, en gros. Et pour mieux repartir après. Et donc, j'ai fait encore un mois et demi au Brésil. Arrivé au Brésil, franchement, tout s'est aligné pour moi. En gros, j'ai même trouvé un... Parce qu'au Brésil, je voulais acheter du cuir. Et donc je voulais acheter des trucs et les ramener en France quoi. Et j'ai même trouvé un sac de voyage dans une poubelle. Enfin à côté d'une poubelle. Il était nickel franchement. Bon la fermeture elle pouvait sauter un petit peu des fois. Mais franchement il était nickel pour ramener mes affaires. C'était cool. Donc voilà un petit peu. Et après quand j'étais en France. Et bien je me suis rendu compte que j'étais à l'affût partout. Donc par exemple, j'avais récupéré un vieil ordi que j'avais, j'avais été bosser dans un café, et à 17h, donc à Marraine, en Charente-Maritime, pour ceux qui connaissent, donc c'est quand même village, c'est vraiment petit, à 17h, la nuit commença à tomber, et j'étais en train de rejoindre du café jusqu'à ma voiture avec mon ordi, et là j'étais à l'affût, je regardais à gauche, à droite, et un... Je m'en rendais pas forcément compte de ce stress-là. Et puis en fait, je trouvais que j'avais quand même bien rebondi suite au braquage. Puis quand je racontais mon histoire, j'avais le sourire au lèvre. Donc je me disais, non mais en fait, j'ai le sourire quand j'en parle, donc ça va quoi. Bon, en vrai de vrai, ce sourire au lèvre quand j'en parlais, c'était une crispation. Et à ce moment-là, je m'en rendais pas compte, mais c'était un mécanisme de défense en fait. Et donc là il y a eu cet événement où j'étais en train d'être à l'affût dans la rue à Marraine d'Oléron. Et ensuite à Sainte, je vais de Sainte en Charnement et Thymes, pour ceux qui le connaissent, donc toute petite ville, ceux qui habitent à Paris vont dire que c'est un village. Et là je vais juste de chez un pote jusqu'à ma voiture, il est minuit une heure. J'ai rien sur moi qui craigne et j'étais à l'affût de voir s'il y a des gens qui allaient venir. Alors que c'est un trajet que j'avais déjà fait plein de fois, je l'avais fait de nuit aussi et tout. Et jamais je m'étais préoccupée de quoi que ce soit. Et là je me suis dit bon il faut que je prenne rendez-vous avec ma psy. J'en avais déjà une parce que dès que je voulais être éduquée et pour moi c'était important de... Enfin j'étais éduquée déjà à ce moment là mais... Dès que j'ai voulu être éduquée, je me suis dit qu'il fallait que je fasse un travail sur moi. Et donc, je prends rendez-vous avec ma psy. Et entre-temps, elle s'était formée à... À l'époque, ça s'appelait HTSM, Hypnose, Thérapie Brève et Mouvement Alternatif. Et c'est ce qui s'appelle aujourd'hui Thérapie du lien et des mondes relationnels, qui a avancé, évolué. et je pense que j'en ai déjà parlé, c'est ce que j'utilise aujourd'hui. En tout cas, elle m'a prise d'urgence, et quelques jours après, je repartais chez ma mère qui vivait à ce moment-là en Belgique. Donc elle me prend d'urgence sur sa pause. Ah non, c'était pas sur sa pause. Bref. Et là, on traite le trauma, et... Et ce qui était vraiment ouf, c'est qu'en fait il y a des détails du coup qui m'ont apparu à ce moment là en fait. Donc il y a eu déjà... le regard du jeune quand il m'a braqué le flingue. Et finalement, c'était ça qui venait d'autant plus m'impacter. En gros, on a utilisé les mouvements alternatifs. C'est pas le MDR, mais c'est une méthode plutôt proche, entre guillemets, pour en tout cas que vous puissiez comprendre ce qu'il y a de connoissants dans ces méthodes. Et ensuite, l'autre point... L'autre point, c'est ce sac, cette image, le scooter avec les deux ados et le sac qui part. Et ensuite, il y a eu ce flic. Détail que je n'ai pas donné tout à l'heure. Ce gendarme, qui me questionne, en mode normal en plus, et c'était pas mal intentionné, mais là, ce gendarme me dit, quand je dis que je voyage, il me dit, « Ah, t'as de la chance ! » J'étais là, mais what the fuck en fait ? D'où tu me dis j'ai de la chance ? Alors déjà, c'est un discours que j'avais tendance à dire, bah non j'ai pas de chance, j'ai juste vécu dans une cabane sans eau pendant plusieurs mois, et mis de l'argent de côté à ce moment-là, et puis quand je rentre j'ai pas de thunes, enfin j'aurai pas de thunes, enfin bref. Et mais... Mais en fait, ce que je me suis rendue compte à ce moment-là en faisant la thérapie, c'est que ça m'avait finalement bien plus impactée que ce que je le pensais. Et en fait, j'avais envie de l'envoyer chier, quoi. Et il a juste été maladroit. Lui, il voyait pas le truc. Bah non, en fait, tu me dis pas j'ai de la chance. Alors je viens de me faire braquer que j'ai plus de sac de voyage, en fait. Mais bref, il y a le cerveau. Et donc c'est ça qui est intéressant aussi, d'ailleurs, quand on est dans l'accompagnement, dans la thérapie et tout. le cerveau il dit bien sûr que ce type était pas mal intentionné mais en fait émotionnellement ça ça a fait partie des trucs qui m'ont le plus choqué en fait de finalement ne pas ça c'est si on interprète au niveau je sais pas quoi psychologique ne pas me sentir validée dans mes émotions ou ne pas me sentir validée dans la protection qu'on me qu'on me donne ou qu'on est censé me donner mais bon en fait Peu importe, moi dans mon accompagnement, je ne cherche pas à analyser pourquoi il y a cette émotion qui est là à ce moment-là. Moi ce qui m'importe, c'est... Il y a de l'émotion, elle est là parce que le flic, il a dit ça, ok. L'émotion c'est quoi ? Ok, c'est la colère. Et on va accompagner, on va gérer cette colère d'une certaine manière. Et puis on va venir l'apaiser. Et on va utiliser aussi les mouvements alternatifs, les mouvements oculaires en l'ocul... pour pour abaisser aussi cette émotion et pour ben que ça devienne quelque chose finalement accepté par le corps est traité par le corps et que et qui est plus d'impact sur nous honnêtement ce sont les trois points qui m'ont le plus que j'ai le plus retenu de cette séance l'autre l'autre chose qui a été génial c'est fin de rendez vous elle voit qu'elle a reçu un appel et chose qu'elle n'avait jamais fait dans toutes les années de thérapie avec elle, elle me dit, écoutez, je vais écouter le message qu'on m'a laissé sur le répondant. À la fin de l'écoute, elle me dit, voilà, je pense que je l'avais pressenti. En fait, c'est le rendez-vous d'après qui est annulé, est-ce que vous voulez qu'on fasse une heure de plus ? Bien évidemment que je le voulais. Parce qu'en fait, tout ce que j'ai raconté de cette séance, je vous ai raconté des deux heures. Je ne sais plus ce qui a été fait avant ou après, mais à la fin de la première heure, il me restait encore. Et là, on avait déjà calé un rendez-vous pour le lendemain. Bah oui, justement, au moment où elle écoutait le répondeur, on était déjà à ce moment-là au stade de caler un rendez-vous du lendemain. Et en fait, elle m'avait proposé un rendez-vous sur son moment de déjeuner et moi, j'étais trop gênée. Mais en même temps, il n'y avait plus d'autres créneaux de possible. J'étais gênée et tout. Mais bon, elle me dit, si je vous le propose, c'est que c'est OK pour moi. Donc voilà, on avait calé ça. Et au final, on a fait ces deux heures. À la fin des deux heures, elle me dit, est-ce que vous voulez qu'on maintienne le rendez-vous pour demain ou pas ? Moi, je pense que c'est bon. Et moi, je dis oui, oui, oui. Je ne pensais pas que ce serait résolu en deux heures. Et puis voilà, on ne sait jamais. Donc, le lendemain, je reviens. Et elle me requestionne sur le sujet et au niveau émotionnel. Et puis là, en fait, le geste qui est venu, voilà, on est en podcast, vous n'allez pas le voir, mais c'est genre la main, quand on envoie la main derrière quelque chose, comme si on envoyait quelque chose derrière l'épaule, quoi. Genre, et en soulevant les épaules, rien en fait. Et c'était devenu neutre. Cet événement ne m'impactait plus. Je pouvais voir ses yeux, je pouvais voir ce sac qui part. Je pouvais voir ces deux jeunes, ces deux adolescents. Et je n'étais plus impactée émotionnellement. Et donc pareil, à partir de ce moment-là, je pouvais parler de cet événement sans être crispée. Et ce que j'ai pu observer par la suite, c'est que je pouvais à nouveau marcher le soir ou avec un ordinateur dans la rue quand il fait sombre. Et de façon sereine. Et je n'avais plus ce truc-là d'être en train de... d'être aux aguets pour voir s'il y a quelqu'un qui va me suivre ou quelque chose qui va se passer. Voilà, je sais pas trop s'il y a d'autres choses à rajouter pour faire le lien entre thérapie et... mon expérience et la thérapie. Bah peut-être que si. Qu'au moment où on a travaillé le côté gendarme, à ce moment-là, ce que j'avais envie... En fait... Elle m'avait proposé de ressentir quelque chose qui vient dans une de mes mains. De ressentir la colère qui vient dans une de mes mains et quelle forme elle prenait. Donc c'était de la merde qui allait dans ma main et j'avais envie de la jeter sur le gendarme. Donc voilà, j'avais fait le geste de jeter de la merde et d'imaginer que je lui jetais la merde dessus. Et en fait, ça c'est des choses qui peuvent paraître... bizarre et en même temps en fait quand j'accompagne des gens des fois ils me disent ah mais c'est bizarre c'est comme j'ai une thé... je sens une théière dans le bras, bon bah en fait on s'en fout et on va pas du tout analyser ce qui se passe ce qui importe c'est ce qui importe c'est que ça puisse nous apaiser quoi Et donc là, j'ai jeté la merde sur le gendarme, clairement, je faisais le geste et tout. Et après ça, je sentais le besoin de se laver les mains. Et des fois, tu peux faire comme si tu avais un robinet, ou tu peux utiliser un robinet. Et là, je me suis dit, mais proposez d'aller au robinet. Donc je m'étais lavé les mains pour de vrai. Donc voilà pour donner un autre exemple de plus de cet accompagnement-là. Et finalement aussi des effets que ça peut avoir, un événement peut avoir sur nous et des fois on s'en rend pas compte ou on veut pas s'en rendre compte. Finalement ils peuvent avoir des impacts sur nous et si vous avez écouté l'épisode sur l'explication des psychotraumas, l'épisode 5, psychotraumatisme et cerveau, comprendre les mécanismes pour mieux accompagner, et bien... Pour faire le lien, en fait, quand on est aux aguets, eh bien c'est un message de rappel du cerveau, comme en bas de l'écran d'ordinateur, attention, il fait nuit, je dis au hasard, attention, il fait nuit, t'es en danger, attention, il fait nuit, t'es en danger, ou attention, il fait nuit, on peut te voler, attention, il fait nuit, on peut te braquer, attention, il fait nuit, j'en sais rien, en vrai. Et on se rend pas forcément compte, on fait pas forcément les liens entre ce qu'on a vécu ou pas. Et à ce moment-là, au début, je m'en rendais pas compte. Et ensuite, la deuxième fois qui s'est passée à Sainte, là j'ai fait le lien et je me suis dit putain mais en fait c'est pas normal et ça doit clairement être en lien avec ce que j'ai vécu quoi. Donc voilà un petit peu mon expérience. Après, plus tard, j'ai cherché à savoir pourquoi j'avais écrit ça. Et à ce moment-là, je me suis dit, peut-être en fait, c'est parce qu'il faut que j'en fasse un livre. J'ai commencé à écrire à ce moment-là. Bon, je n'ai pas été bien loin. Mais en tout cas, il y a une chose qui est sûre, c'est que quand j'étais gamine, j'ai voulu être éduquepée à 11 ans. Et je me dis non mais en fait je suis peut-être pas légitime d'être éduquée parce que moi j'ai pas grandi dans les quartiers, j'ai pas eu des parents maltraitants ou je ne sais quoi. Et en fait il y avait à ce moment là un sentiment qui a pu être là de ben en fait finalement aujourd'hui... C'est un exemple aussi de... Enfin, moi, je suis passée par là aussi. Je suis passée par un événement traumatisant. Bien sûr, en fait, après, quand je suis revenue vraiment de voyage, j'ai repris les consultes avec cette thérapeute et avec ses outils qu'elle avait. Ça a dépoté, franchement. On a été beaucoup plus vite, plus en profondeur. Et donc, ouais, on peut voir que j'ai eu des événements quand j'étais gamine, ado, qui... qui ont eu des gros impacts mais... et donc finalement ce qui montre qu'on a un peu tous des traumas même si on s'en rend pas forcément compte mais mais voilà j'avais un truc hardcore et... hardcore ou pas hein, y'a bien pire en vrai mais peu importe en fait j'avais quand même vécu un événement vraiment très choquant quand même et... Et du coup peut-être qu'en moi ça permettait de faire naître un sentiment de légitimité, enfin je ne sais pas, en tout cas ça m'a permis moi-même de voir, de ressentir comment à ce moment-là l'HTSMA ou la TLMR aujourd'hui a vraiment un impact super puissant et comment on peut vraiment traiter des traumas. Vous vous rendez compte ? Imaginez si j'avais été chez une psy où on faisait juste parler, et en fait cet événement, il y aurait toujours des répercussions sur moi, et j'aurais pu avoir raconté cet événement dans l'eau en large et en travers, ça n'aurait rien changé. Et c'est ça qui est ouf, en deux heures, je n'avais plus d'émotions en parlant de ce sujet, et je n'avais plus de symptômes de stress post-traumatique. Bref. Voilà, je crois que ce sera la conclusion de cet épisode de, ben, voilà, comment, comment, ben, certains outils thérapeutiques peuvent être super intéressants à, ben, pour accompagner les traumas et comment, ben, c'est vraiment possible, oui, d'accompagner des traumas, même des traumas où, voilà, où il y a eu des histoires de... de braquage, d'armes, de violence et voilà peut-être qu'un jour je ferai un épisode sur le côté sexualité et traitement des traumas personnel mais en tout cas aujourd'hui j'avais envie d'aborder ce sujet là, je sais pas pourquoi ça m'a pris comme ça et j'espère que ça aurait été concret que j'ai pas été dans tous les sens que ça vous aura intéressé Et puis, je vous dis à tout bientôt parce que je ne sais pas encore cet épisode, quand est-ce qu'il va sortir. Je vous embrasse et vraiment aidez, n'hésitez pas à partager l'épisode si ça peut servir à d'autres professionnels, même on ne sait jamais à d'autres. à des personnes qui ont pu vivre des événements traumatisants, même si je m'adresse dans ce podcast plus aux professionnels de l'accompagnement. Mais en tout cas, n'hésitez pas à le partager aux éducs, aux travailleurs sociaux, aux personnels soignants, aux thérapeutes, avec un grand T au sens large. Parce que c'est important que les gens puissent savoir que oui, ça existe des méthodes qui permettent vraiment d'accompagner. et de traiter les traumas. Je vous embrasse et je vous dis à tout bientôt.