#Enora TeyssendierBienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de l'EiPShO. Je suis Enora Tessandier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de l'Eipsho, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui on parle d'un sujet qui est abordé régulièrement et qui me semble bien approprié en cette période bientôt qui sera une période de fête de fin d'année où on revoit la famille. Et bien dans cet épisode on parle du consentement des enfants. Oui, parce qu'en fait, le consentement, ça ne commence pas à la puberté ou aux premières relations sexuelles. Ça commence bien avant. Ça commence avec la manière dont on parle au corps de l'enfant, dont on écoute l'enfant. Voilà, même quand des fois, ça paraît des choses banales. Donc, on se retrouve aujourd'hui juste avant Noël. Et oui, ça approche. Et avec Noël et le jour de l'an, Et bien arrivent aussi toutes les retrouvailles familiales, bon pas pour tout le monde mais pour un certain nombre de personnes, et avec les bisous forcés, les câlins forcés, les « allez fais un bisou à Tati Jeanne » alors que Tati Jeanne elle a plus de dents et elle fait flipper. Donc voilà, en vrai je dis Tati Jeanne, perso c'était pas une tante, c'était une voisine qui nous a flippé, qui avait plus de dents. Mais j'ai bien l'image en tête. Donc voilà, ces bisous qui sont présentés comme de la politesse ou comme de la tendresse, ben en fait, pour beaucoup d'enfants, c'est des moments de stress, des moments d'inconfort, voire de peur. Et donc, en tant que parents ou que proches, et bien, ou même que professionnels, on a une responsabilité de ne pas pousser un enfant à aller au-delà de ses envies. Au niveau du corps, en fait, de toucher le corps de quelqu'un d'autre, de faire un bisou. Et pour être poli, il n'y a pas que le bisou. Le bisou, c'est quelque chose qui existe beaucoup en France. Moi qui ai vécu en Amérique latine, c'est pas forcément le bisou, mais la collade. Même la collade, on est proche de quelqu'un ou touche le corps de quelqu'un. Et il arrive que des enfants n'aient pas cette envie-là. Donc... Ce n'est pas que de la politesse vraiment, que de pousser un enfant à absolument faire un bisou, qu'il dise bonjour, oui c'est la politesse. Mais l'obliger à faire un bisou, et bien on va, s'il n'en a pas l'envie, on va au-delà de son consentement. Et donc quand on est adulte, savoir dire oui ou non par rapport à un rapprochement corporel, on va dire ça comme ça. c'est quelque chose qui s'apprend finalement dès le plus jeune âge, dès qu'on est enfant. Parce que si on nous a obligé à forcer ta petite Jeanne, on apprend qu'on est obligé de faire ses bisous et qu'on ne peut pas dire non. Et donc il y a certaines personnes qui vont par la suite avoir de grandes difficultés à dire non. Donc quand on apprend à l'enfant à reconnaître ce qu'il ressent, à reconnaître ses sensations, à faire confiance à ses émotions, à ses sensations, à savoir qu'il a le droit d'exister dans son corps, qu'il a le droit de dire non à un bisou sans être puni ou sans être manipulé non plus. Ça, c'est très important dès le plus jeune âge. Donc, voici quelques petits exemples de réponses qu'on peut avoir qui permettent à l'enfant de se construire dans la sécurité. Donc, on peut lui dire « t'as pas envie de faire de bisous ? » « Pas de souci, tu peux dire bonjour autrement. » Et on peut expliquer à l'enfant, ton corps t'appartient, si tu n'es pas à l'aise, tu me le dis. Et puis, il y a les adultes aussi qui vont venir faire un bisou, par exemple, à un enfant alors qu'il n'a rien demandé. En fait, c'est aussi de rappeler qu'on demande avant de toucher, même quand on est un adulte. Et quand l'enfant, il dit les choses, on peut aussi lui dire, merci d'avoir dit ce que tu ressens, c'est important pour moi que tu puisses le dire. Et ces phrases qui sont répétées régulièrement... permettent d'ancrer de la sécurité à l'intérieur de l'enfant. Parce que ça veut dire que je t'écoute et ton ressenti est validé. Tandis qu'à l'inverse, avec le bisou à ta tijane, qu'on est obligé de faire... Alors qu'on n'a pas envie et que même adulte, ça ne nous fait pas forcément plaisir. Bon, le problème, ce n'est pas ta tijane, même si elle n'a plus de dents et qu'elle fait peur à tout le monde. Mais le problème, c'est plus comment on réagit vis-à-vis de l'enfant. Et qu'est-ce que lui, du coup, il va apprendre si on l'oblige ? Parce que du coup, il va apprendre si on l'oblige que son nom, il n'a pas de valeur. Et que du coup, sa priorité, ça va être par la suite de ne pas décevoir les adultes. Et que son corps, il est à disposition de tout le monde pour être poli. Et donc, si son corps, il est à disposition de tout le monde pour être poli, eh bien, si quelqu'un commence à faire des avances sexuelles à un enfant, commence à le toucher sur des endroits pas adaptés, commence tout simplement à avoir une agression sexuelle, eh bien, l'enfant... Il a compris que de toute façon, son corps, il est à la disposition des autres pour être poli. Et que du coup, il n'a rien à dire. Sauf que tout ça, ce n'est pas le consentement. Et donc, si c'est important aujourd'hui de pouvoir amener tout ça auprès de l'enfant, c'est aussi pour que si jamais un jour, il y a un adulte qui s'approche de lui, et que même s'il est toujours enfant, que du coup, il ait plus les capacités de pouvoir dire non à l'adulte, de pouvoir savoir que ça, ça ne se fait pas. Parce que si on l'a obligé à embrasser Taty Jeanne à chaque fois, il ne sait pas que ça ne se fait pas de... Enfin, il croit que c'est une obligation de toute façon d'accéder à la demande de l'adulte pour un bisou ou un câlin. Et puis, si on écoute ses émotions, si on l'écoute quand il parle et quand il donne ses ressentis, eh bien, il y a plus de chances que l'enfant puisse dénoncer aussi si un adulte a eu une attitude... pas adapté avec lui, vis-à-vis de lui. D'ailleurs, il y a eu des recherches à ce niveau-là. Il y a plusieurs travaux en prévention des violences sexuelles, en psychoéducation et dans l'apprentissage des compétences qu'on appelle body safety. Je vais citer notamment Télé, W-U-R-T-E-L-E et compagnie, et All, qui ont fait des recherches de 1986 à 2010. Il y a aussi Finkielor, en 2007. Kenny et Mac Eschner et Eschern en 2000, qui montrent que quand on apprend tôt aux enfants que leur corps leur appartient, ils acquièrent plus facilement des compétences de protection, donc dire non, s'éloigner, demander de l'aide. Ça c'est Wurtelé et Finkielor. Ils sont aussi plus enclins à identifier un comportement inapproprié. Il développe... une meilleure conscience corporelle et puis ils sont plus susceptibles de révéler une situation dérangeante à un adulte de confiance. Donc voilà, ce que je disais tout à l'heure, c'est pas juste des choses qui viennent de moi, il y a des études à ce niveau-là. Et puis dans ces programmes-là, il y a des programmes qui vraiment, ils parlent pas de la sexualité au sens adulte. Mais ils apprennent vraiment aux enfants à reconnaître leurs signaux internes, et à exercer un droit fondamental de dire non. Et à l'inverse, lorsque les enfants sont socialisés à être « gentils » , les cliniciens et les chercheurs en prévention du trauma observent que ces enfants ont tendance à inhiber leurs signaux corporels, parce qu'on leur apprend que leurs limites gênent. Ils normalisent l'inconfort. surtout dans les interactions familiales et ils peuvent avoir plus de difficultés à distinguer un contact chaleureux d'un contact intrusif et ils hésitent davantage à demander de l'aide par peur de décevoir ou de faire des histoires et ce dernier point c'est l'étude Kenny en 2004 donc voilà, vraiment moi je parle pas ici de dramatiser ou de faire peur, vraiment mon idée c'est de transmettre aux enfants des compétences de base et de transmettre à tout le monde des compétences de base qui permettent de protéger sur du long terme. Donc Noël, c'est le moment parfait, on évite les bisous imposés, les étreintes forcées, les canins forcés, parce que c'est la famille, et c'est l'occasion idéale vraiment de rappeler aux enfants qu'ils ont droit de dire oui ou non par rapport à leur corps. Et puis on peut proposer... Des alternatives aussi, donc personnellement, et puis c'est pas que pour nos enfants, mais c'est aussi quand on est un adulte et qu'on demande, qu'un autre adulte demande de faire un bisou, alors que des fois on connaît pas l'enfant, on lui dit tu lui fais un bisou, ben en fait on se connaît pas, donc c'est normal que l'enfant il ait pas envie de me faire un bisou. Et donc ma manière de faire c'est... c'est de faire un check. Je dis, ah bah, on fait un check alors ? Et en général, ils disent oui. Et puis, bah, voilà, on peut donner d'autres alternatives encore aux enfants. Et puis, il y a des enfants, c'est... Enfin, quand c'est quelqu'un de la famille, par exemple, là, je viens de parler d'un enfant que je connaissais pas, quelqu'un de la famille, on peut aussi dire, bah, pas grave, on pourra faire un câlin. Quand c'est quelqu'un de proche, des fois, en tant qu'adulte, j'en ai du mal à supporter, quoi. Ouais, c'est le fils de ma meilleure amie et puis il veut pas. Enfin, je le vois tout le temps, là, il veut pas. Ben, on peut dire aussi, ben, c'est pas là, on fera un câlin plus tard. Après, voilà, la politesse, c'est de dire bonjour. Donc, on peut demander ce que l'enfant dise bonjour, juste avec la parole. Et voilà, ça peut être un sourire, ça peut être un bisou de loin, genre avec la main. Il y a d'autres manières de proposer à l'enfant pour... en alternative. Et de ne pas en faire un drame, en fait. Et puis, avant d'aller sur la conclusion, j'ai envie de partager qu'un enfant qui apprend à respecter son corps, il devient un adulte qui pose ses limites, qui respecte celles des autres, qui sait dire non, qui comprend aussi ce qui le met mal à l'aise, ce qui est ok ou pas ok pour lui. Et aussi qui reconnaît ce qui nourrit les liens. à l'inverse. Donc voilà pour conclure les fêtes de fin d'année, c'est souvent le moment où les générations se rencontrent avec leurs habitudes, leurs maladresses, leurs sensibilités et c'est l'occasion de rappeler clairement que ici chacun a le droit de dire oui ou non à un contact, on respecte le corps des enfants et aussi celui des adultes d'ailleurs, et puis en fait c'est ni un caprice, ni un manque de politesse. C'est vraiment de la prévention et vraiment c'est un message essentiel pour leur avenir affectif et relationnel. Donc je vous souhaite de belles fêtes de fin d'année, douces, dans la présence, dans la conscience, vivantes, dans la joie. Et je vous dis à la semaine prochaine pour un épisode sur la PMA. procréation médicalement assistée avec Lisa Jorniak. Bonne fin de journée, bonne soirée ou bonne nuit en fonction de l'heure à laquelle vous nous écoutez. Avant de te laisser filer, j'ai une petite pépite à t'annoncer. Lydia Vasquez qui avait l'entreprise Fremoon, elle était précurseur en France sur la pratique de l'œuvre de Yoni, je sais pas si ça te parle. Elle a décidé d'arrêter son entreprise mais elle a transmis toutes ses formations à l'EPSO pour que ses formations puissent continuer de vivre, d'être partagées. et de soutenir des personnes qui souhaitent se reconnecter à leur corps et à leur sexualité de manière consciente. Et en cette période de Noël, j'ai envie de les remettre en lumière. Noël, c'est souvent un moment où l'on cherche à offrir ou à se faire offrir quelque chose qui a du sens et quelque chose qui nous accompagne vraiment. Donc, j'ai décidé, roulement de tambour, de proposer moins 50% sur toutes les formations de Fremont. Donc pour les particuliers, tu peux choisir parmi la pratique de l'œuvre de Yoni, la continence menstruelle qui est aussi appelée flux instinctif libre, des méthodes de contraception naturelle, ça en regroupe 6. Et si tu optes pour le pack complet, avec ces 3 formations, tu reçois en bonus 2 webinaires, Sexualité sacrée et Yoni, Temple sacré. Pour les professionnels, il y a 2 formations qui sont disponibles, C'est le Pour accompagner à la pratique de l'œuvre de Yunyi, celle pour accompagner à la continence menstruelle, la promotion est valable jusqu'au 25 décembre à 23h. Oui, j'ai pris en considération ceux qui ont un petit peu de retard dans les cadeaux de Noël ou pour recevoir leurs cadeaux de Noël. Et donc, pour en profiter, il suffit d'utiliser le code CNOEL et je mets les liens en description de l'épisode. Prends bien soin de toi. et puis à la semaine prochaine !