- # Enora
Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de L'Eipsho. Je suis Enora Tessandier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de L'Eipsho, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour et bienvenue sur cette émission de podcast où aujourd'hui on accueille Emma Luche. Bonjour Emma.
- #Emma Luche
Bonjour.
- # Enora
Donc, pour la présenter un petit peu, comme vous savez, j'aime bien présenter mes invités. Donc pour te présenter Emma, tu es accompagnante spécialisée en cycle féminin et puis surtout conseillère en symptothermie, mais tu es aussi praticienne en shiatsu, en réflexo... en réflexologie, en soins énergétiques et massages. Et la pratique de l'œuvre de Yoni aussi, d'ailleurs. C'est comme ça qu'on s'est rencontrées, parce qu'on a été dans la même formation.
- #Emma Luche
C'est ça.
- # Enora
Et puis, tous ces accompagnements-là, finalement, sont pour accompagner le cycle féminin. C'est bien ça ? Oui.
- #Emma Luche
C'est ça.
- # Enora
Puis, autre point, tu es intervenante dans l'École internationale en psychosexologie. Donc voilà, c'est un plaisir de te recevoir aujourd'hui. Est-ce que je t'ai bien présentée ? Est-ce que tu veux préciser, en dire plus ?
- #Emma Luche
Non, tu as dit pas mal de choses déjà. J'ai commencé en étant plutôt praticienne en shiatsu et puis je me suis spécialisée dans l'accompagnement du cycle féminin puisque moi, j'ai testé pas mal de choses pour moi et ça me bouillonnait en fait de pouvoir transmettre ça. Et donc après, je me suis formée dans des spécialisations, notamment l'asento. Mais aussi l'œuvre de Yoni, comme tu l'as dit, et d'autres choses pour pouvoir aider d'autres femmes à accueillir pleinement leurs dimensions cycliques et pouvoir vivre leur cycle et leur féminité, leur fertilité de façon naturelle, sereine, sans hormones, sans se préoccuper de toutes ces choses-là.
- # Enora
Yes, super, merci pour la précision. Donc, pour introduire un petit peu l'invitation. Et avant d'aller plus dans le vif du sujet, j'avais un petit peu envie d'expliquer pourquoi je t'invite aujourd'hui. C'est parce que clairement, quand on accompagne en sexologie, en sexothérapie, un des gros points c'est les problèmes de désir. Et donc avec ça vient le thème, le sujet de la contraception. Parce que finalement, beaucoup de femmes ont une contraception hormonale. Et qui dit contraception hormonale ? dit que régulièrement, il y a des problèmes de désir. Alors, très souvent, les gens ne connaissent pas l'asymptothermie. Et des fois, certains m'ont dit, « Ouais, moi, j'ai arrêté la contraception hormonale. C'était bon, c'était pas fait pour moi, j'en avais marre ou je ne sais quoi. » Mais ils vont utiliser plutôt une application qui leur dit qu'au 14e jour, c'est... le moment de l'ovulation et donc à ce moment-là ils vont utiliser le préservatif, en dehors de ça ils vont utiliser le retrait. Et donc, finalement, c'est très régulier que j'aborde le sujet de l'asymptothermie avec les personnes que j'accompagne quand elles viennent pour un problème de désir qui est une histoire d'hormones aussi quoi. Et qu'il y a ou une histoire et ou une histoire de contraception.
- #Emma Luche
Ouais.
- # Enora
Donc aujourd'hui, mon objectif, c'est que... Enfin, ce que j'aimerais, c'est qu'on puisse expliquer aux accompagnants qui nous écoutent en quoi, en fait, cette méthode, elle est efficace et elle est intéressante à connaître, quoi. Ouais, c'est ça. Un petit peu l'introduction du propos du jour.
- #Emma Luche
Ouais, j'ai bien envie de rebondir, justement, sur ce que tu viens de partager, parce que, du coup, moi, j'observe la même chose. Les personnes que j'accompagne, elles viennent parce qu'elles veulent une... gestion de leur fertilité différente. Et en fait, il y a plusieurs situations. C'est vrai qu'il y a pas mal de personnes qui ont une contraception hormonale qui va du tout complètement flinguer leur libido. Le meilleur moyen de contraception, c'est de ne plus avoir envie de sexe, j'ai envie de dire. Donc il y a cette partie-là où non seulement il n'y a plus de libido, mais aussi il y a de l'impact sur leur corps. Il y a aussi cette histoire de... de ne pas s'être interrogé sur une sexualité qui nous convient vraiment. Parce que c'est vrai qu'on prend la pilule, on se dit qu'on n'a pas de risque de tomber enceinte, c'est un peu l'idée. Et derrière, on ne s'interroge pas vraiment sur le type de sexualité qui nous plaît. Et parfois, le manque de désir vient aussi de là. C'est-à-dire qu'on est un peu déconnecté de notre corps, on ne sait pas trop ce qui nous fait du bien, ce qui nous plaît. Et du coup, on perd l'intérêt parce que finalement, on ne prend pas tant de plaisir que ça. Donc, je vois pas mal ces questions-là. Et puis, l'envie d'intégrer aussi le partenaire dans cette dynamique-là, de ne pas se sentir seule. Et du coup, ça aussi, ça contribue au désir quand on se sent à deux dans le partage de la sexualité.
- # Enora
Oui, carrément. Et alors, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que c'est la symptothermie ?
- #Emma Luche
Oui. Alors, la symptothermie, c'est une méthode scientifique. Je commence par ça, parce que tu parlais des applis de règles qui ne sont pas du tout une méthode scientifique. Donc, c'est une méthode scientifique qui est basée sur l'observation et l'analyse de nos indices de fertilité. Donc, nos indices de fertilité, c'est quoi ? C'est ce qu'on appelle des biomarqueurs. Donc, c'est des... sécrétion et notre température donc la glaire cervicale et la température essentiellement qui sont deux indices qui vont changer en fonction de l'ovulation et donc on va pouvoir grâce à ça confirmer qu'une ovulation a eu lieu ça c'est la première étape mais aussi de définir quand commence et quand termine notre phase de fertilité parce que justement la grosse erreur qui est faite c'est que on a retenu l'idée que on a vu au 14e jour et que non seulement on ovule au quatorzième jour, mais en plus que la période de fertilité, elle est très courte, elle est de trois, quatre jours. Et ça, c'est deux idées fausses qui, combinées ensemble, font un cocktail explosif de prise de risque. Donc, avec la symptothermie, on apprend à décrypter son corps pour bénéficier d'une gestion de fertilité qui soit fiable. Donc là, le sujet qui nous intéresse, c'est la contraception, mais c'est aussi, bien sûr, d'une aide si on veut... favoriser une grossesse et donc savoir dans quelle période c'est plus propice. Et là aussi si on se base sur la fertilité de juste trois quatre jours et qu'on est fertile qu'au moment d'une ovulation qui est mal repérée bah en fait moi je constate qu'il y a plein de couples qui paniquent et qui stressent parce que ça fait six mois qu'ils essaient et qu'il y a rien mais quand on regarde dans la réalité au final bah ils n'ont pas forcément eu des rapports dans les phases de fertilité donc en fait on n'a pas vraiment considéré ça comme un essai si on vise à côté.
- # Enora
Oui, j'aime bien la métaphore mise à côté.
- #Emma Luche
Oui, c'est un peu ça. Donc voilà, c'est une méthode qui est scientifique, qui est reconnue par l'OMS, qui est fiable et qui n'a rien à voir avec les applis parce que les applis, elles se basent sur des calculs qui sont théoriques et qui sont complètement dissociés de la biologie de notre corps. Parce que on n'ovule pas du tout au 14ème jour nécessairement. L'ovulation dépend de plein de facteurs. On ne peut pas non plus se baser sur la durée d'un cycle pour dire qu'on ovule à peu près au milieu. On peut avoir deux personnes qui ont un cycle de 28 jours, mais elles n'ovulent pas au même moment. Elles ne vont pas avoir une période de fertilité qui est de la même durée. Ça, c'est la première chose. La deuxième, c'est que la période de fertilité, la vraie, ce n'est pas 3-4 jours. C'est jusqu'à 8-9 jours. Parce qu'on va être fertile jusqu'à une semaine avant l'ovulation et encore environ 24 heures après. Donc, rien que dans notre biologie de base, ce n'est pas que 3-4 jours, c'est un peu plus long. Et surtout, si on veut utiliser ça, en tout cas, si on veut une contraception naturelle, on va être obligé de surestimer un peu la phase de fertilité, parce que même en se suivant en symptothermie, on ne peut pas te dire exactement, tu as ovulé à tel moment exact. Nous, ce qui va nous intéresser, c'est de, grâce à l'évolution de la glaire cervicale et de la température, sur suffisamment de jours, on va pouvoir dire, ok, maintenant... l'ovulation est terminée, on ferme la fenêtre de fertilité. Et quand on ferme la fenêtre de fertilité, l'idée c'est qu'on soit déjà en phase d'infertilité pour éviter les prises de risque. Donc on a une petite marge. Il ne suffit pas juste d'un changement sur un jour pour dire c'est bon j'ai ovulé. C'est un peu plus complexe que ça, ça nécessite de bien comprendre justement comment fonctionne la glaire cervicale, comment fonctionne la température, comment on interprète les deux ensemble. Et ensuite, une fois qu'on a maîtrisé tout ça, c'est bon, c'est parti pour des années de fertilité libre en fonction de ce qu'on veut faire.
- # Enora
Et concrètement, c'est comment ça a interprété la glaire et interprété la température ?
- #Emma Luche
Oui, alors la glaire cervicale, en fait, elle évolue au fur et à mesure du cycle. Et en fait, tout ça, ça suit les hormones. En gros, pour faire très simple, en première partie de cycle, donc entre les règles et l'ovulation, on est dans ce qu'on appelle la phase folliculaire. avec la progression des oestrogènes. L'objectif de cette phase c'est de préparer l'ovulation. Donc à ce moment-là, sous cette influence d'oestrogène, on a une glaire cervicale, donc c'est une sécrétion du col de l'utérus, qu'on appelle aussi parfois les pertes blanches, même si les pertes blanches, il y a d'autres choses aussi, mais souvent, ce qu'on voit dans notre culotte, c'est de la glaire cervicale. Et donc cette glaire cervicale, elle évolue. Plus on s'approche de l'ovulation, plus généralement elle va être transparente, gluante, un peu comme du blanc d'œuf cru, un peu gélatineux. Cette glaire cervicale, ça... La faculté, c'est de permettre au spermatozoïde de survivre. Sans cette glaire cervicale, en fait, il meurt très vite, il meurt en quelques heures. Mais grâce à ça, c'est pour ça que nous, en symptômes, on appelle ça l'élixir de vie, parce que ça permet au spermatozoïde de servir 5, 6, 7 jours, plutôt aux environs de 5, 6 jours. Mais c'est ce qui fait qu'un rapport sexuel non protégé à un instant donné peut donner lieu à une grossesse 5 jours plus tard, si l'ovulation a lieu 5 jours plus tard. C'est pour ça qu'il ne suffit pas de se dire... je connais mon jour d'ovulation, même si ça déjà, ce n'est pas vraiment possible, mais même si ça l'était, de se dire, ok, je connais mon jour d'ovulation et je me protège juste un petit peu avant. Parce qu'on ne peut pas savoir à l'avance quand est-ce qu'on va ovuler. Avec la glaire cervicale, on voit que c'est en préparation. Donc on voit qu'il y a quelque chose qui se passe, on voit que les hormones s'activent. Généralement, c'est aussi un moment où notre libido est un petit peu plus élevé, parce qu'on est vraiment dans cette recherche de partenaire, au sens biologique du terme. Et puis, quand on ovule... il y a un shift hormonal. On change de salle, on change d'ambiance. Et là, au moment de l'ovulation, il y a la progestérone qui débarque. Donc la progestérone, elle vient du follicule qui a libéré l'ovule, tout simplement. Et donc cette progestérone, elle vient cohabiter avec l'oestrogène, avec les oestrogènes. Et la progestérone, elle va... Son objectif à elle, c'est de préparer une grossesse. Donc les oestrogènes en phase folliculaire, c'est préparer l'ovulation. Et après l'ovulation... une phase luthéale, c'est préparer une grossesse. Donc là, l'idée que je prends souvent, c'est assez métaphorique, mais c'est vraiment préparer un petit four, un chaudron, un cocon, douillet, chaleureux, pour qu'un embryon puisse s'implanter. Donc à ce moment-là, il se passe plusieurs choses. Déjà, un, la température corporelle va augmenter. Et cette température, elle augmente pour justement créer un environnement favorable à une grossesse. Mais aussi... c'est plus le moment d'accueillir les spermatozoïdes qui étaient bienvenus quelques jours auparavant. Là maintenant, c'est un peu on ferme les portes, les visites sont terminées les prochains candidats ce sera le cycle d'après si on tombe pas enceinte sur ce cycle là. Donc en fait la progestérone elle va aussi avoir pour action de changer l'aspect de la glaire cervicale qui va devenir beaucoup plus pâteuse, beaucoup plus grumeuse cassante en fait. On perd complètement cette texture qui permet aux spermatozoïdes de nager facilement. Là, c'est plutôt l'inverse, ça les emprisonne pour empêcher de passer. Et d'ailleurs, dans les contraceptifs hormonaux, c'est souvent des progestatifs de synthèse qui ont cet effet. C'est ça qui est recherché, c'est de pouvoir notamment altérer la glaire cervicale pour bloquer les spermatozoïdes. Même s'il y a aussi les hormones de synthèse qui viennent bloquer l'ovulation carrément. Mais donc, on va pouvoir observer et le changement de glaire cervicale, et la montée de température. Et ce qui est super important, c'est que c'est là où on a besoin de comprendre la méthode, comment elle fonctionne, parce qu'on va devoir identifier ça sur plusieurs jours de suite. Parce que ce n'est pas parce qu'un jour on a une glaire qui change ou qu'on ne voit plus, ou si un jour on a une montée de température, que ça suffit pour dire qu'on a ovulé. On a besoin de vraiment confirmer ça sur plusieurs jours. Et surtout, quand on fait ça pour la première fois, on a besoin de plusieurs cycles. comprendre sa physiologie, pour comprendre comment son ovulation fonctionne. Parfois, on a des cycles qui sont extrêmement clairs et parfois, on a des cycles qui sont beaucoup plus obscurs, soit parce que les observations sont plus difficiles à faire, soit parce qu'on a aussi beaucoup de cycles qui sont complètement dérégulés.
- # Enora
Oui, j'ai été accompagnée aussi, et effectivement, j'ai des cycles irréguliers et... En plus, chose que je ne savais pas, je l'ai appris après, j'utilisais l'œuf de Yoni. Et donc, j'avais comme ça des pics de glaire cervicale qui est comme celle qu'on a quand il y a l'ovulation. Alors qu'a priori, c'était suite à l'utilisation de l'œuf de Yoni.
- #Emma Luche
Oui, l'œuf de Yoni, il a pour effet aussi de stimuler les sécrétions. Donc, ça se peut. qu'en utilisant l'oeuf de Yoni, on ait plus de glaire cervicale ou que ça revienne à des moments où ce n'était pas trop prévu. Donc, notamment quand j'accompagne, si les personnes sont intéressées par l'oeuf de Yoni, je leur propose d'abord de commencer par l'acinto. pour qu'elles connaissent leur profil de glaire cervicale et qu'on voit comment est leur cycle, et ensuite d'intégrer l'œuf de Yoni et de voir à ce moment-là quels sont les changements. Après, sur un cycle irrégulier, ce qui va se passer souvent aussi, en dehors de l'utilisation de l'œuf de Yoni, c'est qu'on va avoir ce qu'on appelle parfois des tentatives d'ovulation. Donc en fait, ce qui se passe, c'est qu'on voit la glaire cervicale. Elle est là, on voit que l'ovulation en tout cas se prépare, on a tous les signaux, tous les voyants ouverts. La glaire cervicale change, donc soit on n'en a plus du tout, soit elle devient cassante comme je disais tout à l'heure. Et puis on pense qu'on a ovulé, et c'est pour ça que la symptothermie, la température est super importante, surtout sur des cycles irréguliers. Parce que ce qu'on observe quand on a les deux indices, c'est qu'on voit que la glaire a changé mais la température non. Du coup on a toujours notre température de base et là on peut voir que l'ovulation, ça a essayé mais ça n'a pas abouti. Et généralement ce qui se passe c'est que comme... l'ovulation n'a pas eu lieu, l'objectif c'est toujours d'ovuler. Donc le corps peut-être, trois jours après, une semaine après, deux semaines après, va relancer le processus et donc on va de nouveau avoir de la glaire cervicale. Et de nouveau un changement. Et on voit à ce moment là si ça se confirme avec une montée de température qui confirme l'ovulation ou pas.
- # Enora
Oui et puis avec les cycles irréguliers, tout à l'heure tu disais on n'a pas toujours... une ovulation à tant de jours avant les règles par exemple ou à tant de jours après les dernières règles et je me suis déjà retrouvée face à un professionnel qui me disait je disais que j'avais un cycle irrégulier qui me disait ah bah donc vous ovulez une semaine avant et j'ai dit non j'ovule des jours avant alors mon cycle il a beau être irrégulier l'ovulation elle est dix jours avant et la personne le professionnel de santé avait du mal à me croire quoi
- #Emma Luche
En fait, là-dessus, ce qui est vraiment très bizarre, c'est que, surtout quand on a des cycles irréguliers, c'est flagrant. Parce que quand on a des cycles irréguliers, s'ils sont irréguliers, c'est que du coup, les règles, elles sont un peu imprévisibles, si on ne s'observe pas du tout. Un coup, on peut avoir un cycle de 28 jours, un autre de 35, un autre de 40, ou même plus long. Et donc, souvent, c'est un bon exemple pour comprendre l'illogique dans les applis de règles et les calculs qui sont faits et qu'on nous a enseignés, c'est que... On définit une ovulation tant de temps avant des règles qu'on ne sait pas vraiment estimer et qui, elles, dépendent de l'ovulation. Donc, en fait, on prend l'équation complètement à l'envers. On ne peut pas définir dix jours avant une date qui n'est pas certaine parce qu'elle dépend de cet événement-là.
- # Enora
Oui, ou même pour définir une grossesse, en fait, c'est... en fonction des dernières règles. Et je connais plusieurs personnes, moi compris, à aucun moment on nous a demandé comment étaient nos cycles. Donc pour ma part, c'était pour une fausse couche, mais qui n'avait pas été évacuée. Et donc au début, on m'a dit non, non, mais ça ne va pas pouvoir être possible par médicament, parce que ça fait trop longtemps que vous êtes enceinte. J'étais sûre de quand est-ce que j'étais enceinte. et c'était pas possible ce qu'il me disait mon mec était pas là et puis au final ils ont fait la prise de sang qui a dit non mais c'est vraiment bizarre on comprend pas parce que ça nous dit que vous êtes enceinte que depuis je sais plus 2-3 semaines j'étais là oui déjà plus logique en tout cas et puis en fait c'est bien plus tard c'est quand je me suis formée à la contraception naturelle avec Lydia que j'ai compris en fait. C'est que j'ai des cycles irréguliers et ils m'avaient demandé en fonction de mes dernières règles. Et ça ne veut rien dire.
- #Emma Luche
Surtout quand on a des cycles longs, oui, ça ne veut rien dire si on ovule au jour 40.
- # Enora
Mais c'est ça, totalement. Et donc, j'avais eu un cycle de deux mois.
- #Emma Luche
Oui, oui.
- # Enora
Et il y a d'autres personnes où ça me semble peut-être encore... plus grave c'est que c'est pour dire votre enfant là il va enfin il y en a ils lui ont dit votre enfant il est mort là parce que parce qu'elle devait venir accoucher telle date et elle elle était sûre que non parce qu'elle par contre elle savait très bien qu'elle avait pas que c'était pas à ce moment là elle avait des cycles longs aussi et donc mais il y avait un écart de quatre semaines et donc quand elle arrive à la mater ils ont dit non mais n'importe quoi vous deviez venir il y a quatre semaines c'est sûr votre bébé il est mort quoi génial t'arrives à l'autre à la matin et il était pas du tout mort et il était justement il était prêt ouais mais c'est assez fou en fait bon déjà c'est assez désolant
- #Emma Luche
que les professionnels de santé ne connaissent pas ces méthodes, elles ne sachent pas vraiment accompagner là-dessus. Mais en plus, oui, ça crée vraiment du stress et des angoisses sur quelque chose qui est déjà source d'angoisse pour beaucoup de personnes, le cycle, les règles, la contraception, ne pas réussir à avoir un enfant tout de suite. Enfin, c'est des sujets de stress. Et on vient rajouter en fait des choses là-dessus avec ces idées préconçues. Donc, on vient culpabiliser parfois les femmes qui disent qu'elles veulent suivre leur cycle en leur disant que ce n'est pas possible, que c'est dangereux, etc. On vient parfois mal estimer le terme d'une grossesse parce qu'on se base sur les dernières règles. Et puis derrière, médicalement, ça a des conséquences parce que si on déclenche une grossesse plus tôt, si dans ton exemple, on ne donne pas le traitement approprié parce qu'on a mal estimé le terme, et puis même en désir de grossesse, moi j'ai déjà des personnes, souvent ce que les professionnels proposent, c'est de prendre du dufaston. un progestatif qui vient soutenir la phase post-ovulatoire pour favoriser une grossesse. Donc en soi, il n'y a rien de problématique à ça en soi, mais c'est qu'ils vont dire, vous commencez à le prendre au jour 21 de votre cycle, en disant, c'est à peu près 7 jours avant l'ovulation, vous continuez, ou ils disent, vous commencez au jour 15, ou n'importe, et en fait, ça ne va pas du tout, parce que si tu prends un progestatif et que tu n'as pas ovulé, ça vient bloquer l'ovulation. Ça peut bloquer l'ovulation. Et donc... si tu as un désir de grossesse et que tu prends un blocant d'ovulation, c'est très problématique. Moi, j'ai eu une personne, une fois, on lui avait dit vous prenez du façon à tel jour du cycle et on suivait son cycle en symptôme et au jour 40, elle n'avait pas encore ovulé, donc ça ne sert à rien. On attend. Et c'est là où l'asymptôme peut venir vraiment en renfort parce que pour certains traitements, ça nous aide à savoir quand on les prend.
- # Enora
Et justement, comme on parle là des médecins et de ces problématiques-là, comment ça se fait, ou du moins, est-ce que tu sais comment ça se fait qu'eux, ils n'en parlent pas ?
- #Emma Luche
Oui, ils ne sont pas formés à ça, tout simplement. Ils sont formés à la médecine, ils sont formés à un certain point de la physiologie du corps, mais ils ne sont pas formés sur les indices de fertilité, sur le fonctionnement du cycle en profondeur, et du coup, ils n'ont pas du tout connaissance de ces méthodes-là. Et dans leurs enseignements, on va plutôt mettre tous les méthodes naturelles, entre guillemets, dans le même panier. C'est-à-dire que quand les médecins, gynécologues, professionnels de santé parlent de méthodes naturelles, eux, ils mettent dans le même panier le retrait, le calcul avec une appli, le fait de même calculer soi-même, méthode d'Ogino, etc. Et les méthodes symptothermiques qu'ils ne connaissent pas et ne maîtrisent pas. Donc en fait, ils mettent un petit peu tout ça en même panier. Et pour faire plus simple, Ils disent, ben voilà, ils ne connaissent pas, ce n'est pas fiable. Et du coup, ils désintéressent en fait les personnes qui viennent les consulter de ces méthodes-là. Et ils viennent créer parfois aussi du stress de personnes qui se sont décidées à le faire et en leur disant, bon ben oui, rendez-vous dans neuf mois.
- # Enora
Génial. Moi, j'ai eu un médecin qui m'a dit l'inverse.
- #Emma Luche
Génial.
- # Enora
Bon, il m'embêtait avec la contraception et puis je lui dis que j'utilisais la méthode symptothermique. Il m'a dit avec plusieurs indices, c'est ça ? Oui, tout à fait. Ah bon, bah parfait, j'arrête de vous embêter avec la contraception. J'étais là,
- #Emma Luche
waouh ! Mais c'est vrai que c'est désolant en fait qu'ils ne connaissent pas et d'un côté, je les comprends parce que moi, justement, quand j'entends des personnes qui me disent que je pratique la contraception naturelle et que je leur... pose la question « Vous faites quoi ? » , en fait, j'entends ce qu'elles me disent et je dis « Ouais, en fait, c'est pas de la contraception naturelle. C'est ton appris de règles qui te dit et tu vises pas les bons moments où tu fais du retrait. C'est pas ça la contraception naturelle. » Donc, je comprends parce que au sein de nous-mêmes, les femmes, on ne sait pas et du coup, je comprends que les médecins soient réticents et le gros sujet pour moi, c'est que comme ils ne connaissent pas la méthode et qu'ils ne connaissent pas nécessairement vers qui renvoyer, en fait, c'est plus facile de dire « ce n'est pas fiable de mettre tout dans le même panier » plutôt que de les renvoyer en leur disant « oui, pratiquez ça, mais je ne sais pas quoi vous conseiller » . Parce que les médecins, même s'ils connaissent la symptothermie, il faut qu'ils puissent renvoyer vers des personnes formées, parce que ce n'est pas eux qui vont faire les suivis. Eux, ils s'occupent de faire les examens, ils s'occupent de faire les... les suivis gynécologiques, les frottis, les diagnostics de maladies s'il y en a, des traitements, des contraceptions hormonales, des pauses de stérilet, des échographies, enfin toutes ces choses-là. Les sages-femmes, tout ça, sauf le côté diagnostique, mais ils ne sont pas du tout formés et ils n'ont même pas le temps, en fait, de former à ces méthodes. Moi, sur un suivi en symptothermie, c'est six mois. La personne, je la vois tous les mois en visio, on voit la méthode, je regarde ses cycles. Une consultation de gynécologie, c'est 15 minutes. En 15 minutes, on n'a pas le temps de rentrer dans ce degré de précision-là. Et puis, les gynécologues, ils voient des patientes à longueur de journée. Ce serait beaucoup trop de charge mentale de gérer tout ça aussi. Et nous, on est formés pour ça exclusivement. Donc moi, je ne suis pas là pour diagnostiquer quoi que ce soit, mais en tout cas, on peut aider. à maîtriser ces méthodes-là en prenant le temps de consultation, en prenant le temps de répondre aux questions entre les consultations. Donc, on a un soutien, en fait, qui n'est pas du tout possible non plus du côté des médecins. Et moi, je vois ça comme une complémentarité, mais il y en a beaucoup qui voient ça comme de la médecine cachée, alors que ça n'en est pas. On est là pour apprendre, enseigner l'observation du corps.
- # Enora
Oui, bien sûr. Et justement, dans l'observation du corps, toi, tu as parlé de la température, de la glaire cervicale. Moi, ce qui m'avait été transmis, c'était aussi par rapport au col de l'utérus. Peut-être qu'en fait, ce n'était pas la symptothermie que je faisais, c'était un autre.
- #Emma Luche
Si, si. En fait, le col de l'utérus, ça fait aussi partie des indicateurs qu'on peut relever. C'est juste que c'est un indicateur bonus. C'est-à-dire que la base de l'asymptothermie, c'est déjà... glaire cervicale, température. C'est ces deux changements-là qui vont nous aider à repérer les phases de fertilité. On peut rajouter l'observation du col de l'utérus parce que le col, effectivement, il bouge aussi en fonction de la phase. Il va remonter, devenir plus mou, plus ouvert, puis redescendre. Et donc, on peut l'ajouter pour renforcer encore plus l'interprétation. Et moi, je trouve qu'il est particulièrement utile pour les personnes qui ont du mal avec l'observation de la glaire cervicale, où c'est pas clair parce que... Il faut dire aussi, c'est que quand on commence à pratiquer l'asymptothermie, on peut se rendre compte qu'on a des dérèglements hormonaux, mais aussi au niveau de la glace avec qui j'ai des personnes qui galèrent plusieurs cycles avant d'arriver à voir quelque chose, ou à voir quelque chose qu'elles arrivent à interpréter. Il peut y avoir plein de perturbations. Et donc pour les personnes qui ont toujours du mal à déceler un petit peu l'un ou l'autre, le fait d'apprivoiser et de connaître le col, ça peut aussi renforcer les observations. Mais ce n'est pas un indicateur premier. Aussi parce que dans les personnes qui pratiquent l'asymptothermie, tout le monde n'est pas à l'aise à aller jusque-là dans leur corps. Il y a des personnes qui s'arrêtent à regarder l'observation de la glire cervicale à la vulve et pas en allant jusqu'au col de l'utérus. Il y a des personnes qui mettent un peu plus de temps à aller à ce niveau de relation du corps. Il y en a qui sont hermétiques pendant un moment. Et là, il peut y avoir plein d'autres choses derrière. Et ça aussi, c'est intéressant, je trouve, en sexo. de l'aborder, parce qu'on se rend compte aussi à travers l'asymptothermie que le rapport au corps, du coup, parfois, enfin parfois, souvent en fait, il est vraiment à revoir aussi. Le fait de se toucher, de se regarder, de mettre les doigts à l'intérieur de soi, d'aller explorer son corps, il y a beaucoup de personnes qui bloquent à ça. Donc l'idée, ce n'est pas de se dire, on considère le col de l'utérus comme quelque chose d'indispensable, parce que ça peut aussi freiner certaines personnes qui se disent, oh là là, moi le col de l'utérus... Je ne sais pas où il est, je ne sais pas comment, j'ose pas, ça me rebute, je ne me sens pas à l'aise, etc. Voilà, donc c'est plutôt un indicateur très pertinent, mais qu'on va ajouter en plus du reste.
- # Enora
Ok, merci pour toutes ces explications. Et quid de la fiabilité ?
- #Emma Luche
Alors, en termes de fiabilité... Quand on parle de fiabilité contraceptive, on parle souvent de l'indice de Pearl. C'est un indice qui permet de comparer les différentes grossesses non désirées sous une contraception. Donc c'est des pourcentages. Et quand on parle de fiabilité, on va souvent comparer une fiabilité théorique et une fiabilité pratique. La fiabilité théorique, c'est en théorie dans le meilleur des mondes quand tout est bien utilisé. Et en pratique, c'est l'utilisation commune...
- # Enora
Pardon, tu peux répéter ? Je crois qu'il y a eu un petit bug. Oui,
- #Emma Luche
je disais, la fiabilité théorique, c'est quand toutes les règles de la prise de cette contraception sont assurées et qu'il n'y a aucune perturbation extérieure et que tout fonctionne bien. Et en pratique, c'est dans la vraie vie comment ça se passe.
- # Enora
C'est ça, et dans la théorie, c'est je ne suis pas une humaine. Et quand il s'agit de la pilule, eh bien... Je n'oublie jamais, elle est toujours à la même heure et je ne bois jamais d'alcool. Et voilà, c'est quoi d'autre ?
- #Emma Luche
Je prends toujours à la même heure, je ne loupe pas une journée, je ne bois pas d'alcool, je ne suis jamais malade. et plein d'autres facteurs qui peuvent venir perturber en fait, parce qu'on reste des êtres humains et pas des robots, et donc dès qu'on trifouille avec nos hormones, si on est hyper stressé ou qu'il y a d'autres choses, ça peut venir interférer aussi. Donc par exemple ça, et dans la vraie vie, parfois je ne la prends pas exactement à la même heure, parfois je l'ai oublié, etc. Et donc il y a des prises de risques derrière, qui sont conscientes ou inconscientes. Notamment, des personnes avec des troubles alimentaires ne savent pas forcément que si elles se font vomir, leurs pilules ne font pas compter dessus. Et en fait, c'est des choses qu'on ne nous dit pas. Pour le préservatif, pareil, il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas que c'est mieux d'utiliser avec un lubrifiant. Et donc, parfois en pratique, si on ne le déroule pas bien, si on le met à l'envers, etc., il va se casser, il va glisser, etc. Et donc, du coup, derrière, il y a plus de risques que s'il est utilisé de façon optimale. Donc, l'efficacité théorique, on ne peut pas vraiment se baser dessus parce que c'est vraiment dans le meilleur des mondes. Et en termes de symptothermie, la différence, c'est que... Alors, parfois, on parle d'efficacité théorique et pratique, mais en vrai, si on veut vraiment être scientifiquement réaliste, on est déjà dans la pratique. Parce qu'il n'y a pas vraiment de théorie en labo. Mais on va dire que la théorique, c'est plus si... déjà j'ai appris la méthode, que j'ai été formée, que j'observe bien, que j'ai pas de perturbations, et que je définis bien mes phases de fertilité. Donc ça c'est déjà une base qu'il faut maîtriser. Et ensuite tout dépend de ce qu'on va faire dans les phases de fertilité. Donc en fait on va pas vraiment comparer théorique et pratique, on va plutôt comparer si je pratique l'abstinence en phase fertile, ou si je pratique une sexualité sans pénétration, ou si je pratique une sexualité avec pénétration et méthode barrière. Là, on parle de l'aspect contraception, c'est comme ça qu'on mesure l'efficacité. L'efficacité de l'asymptothermie dépend du fait de bien repérer ses observations, de bien identifier ses phases de fertilité, et de respecter son objectif contraceptif en prenant les mesures nécessaires pendant les phases de fertilité. Si une personne utilise le retrait tout le cycle, on n'est pas sur l'utilisation de l'asymptothermie, on est sur la pratique du retrait. Et du coup, on va plutôt comparer la sexualité avec méthode barrière, ou la sexualité non pénétrative, ou la sexualité, enfin pas de sexualité pendant les phases fertiles. Donc si on pratique l'abstinence, les taux de fiabilité, ils sont de 99,6%. Et si on est sur l'utilisation de méthode barrière, on est sur 98,2%. Là où par exemple, la pilule, on est... en théorie qu'à 99,7, donc ça paraît très haut, mais en pratique, on est à 91.
- # Enora
Ah oui, c'est beaucoup plus bas, en fait, même que la contraception, enfin, ça me permet.
- #Emma Luche
Donc si je prends l'indice de peur, qui est plutôt le nombre de grossesses sous une contraception, en théorie, la pilule, c'est 0,03% de chances de la tomber enceinte. En pratique, c'est 9%. Et l'asymptothermie, on est entre 0,4 et 1,8%. Et encore une fois, la fiabilité de la méthode va dépendre de comment on s'en sert. Donc la première chose vraiment pour assurer ça, c'est fiabiliser la façon dont on s'observe, savoir justement détecter les perturbations de température, etc. Appliquer une méthode et savoir quelle méthode on utilise. comment on ferme notre fenêtre de fertilité, quelles sont les règles qu'on applique. Et à partir de là, on peut utiliser en contraception. C'est pour ça que dans un suivi en symptothermie, ça ne se fait pas en 28 jours, ça ne se fait pas en deux mois. Ça nécessite d'avoir une première période, c'est un peu comme la permaculture, première période d'observation, je vois ce qui est, je pose les bases, et ensuite, une fois que ça, c'est sûr, je suis sécurisé, puis en plus, généralement, comme moi, j'accompagne, on vérifie ensemble. Après, on commence à... rentrer dans l'interprétation et la sécurité contraceptive.
- # Enora
Et toi, tu proposes quoi pour la période où on est fertile ?
- #Emma Luche
Fertile ? Moi, je propose toutes les possibilités. Ça peut être l'abstinence. J'ai des couples qui pratiquent l'abstinence.
- # Enora
Mais l'abstinence, c'est pas de l'extrême.
- #Emma Luche
C'est pas de l'extrême. Par exemple, quand j'accompagne des couples catholiques, eux, ils sont plus sur abstinence.
- # Enora
Mais attends, c'est la période où il y a le plus de désir.
- #Emma Luche
Oui, mais après, c'est chacun ses croyances et ses envies. Il y en a qui ne veulent pas du tout utiliser de barrière. Après, il y a, si on veut pénétration, méthode barrière, donc préservatif masculin, idéalement avec un peu de lubrifiant pour faciliter et donc éviter que ça se casse, etc., parce qu'on est dans les phases les plus fertiles. Sinon, il y a le diaphragme, qui est un dispositif qui se met en interne dans le vagin, qui vient... recouvrir le col de l'utérus et qui s'utilise avec un gel contraceptif qui n'est pas un gel spermicide, c'est pas pareil en termes de composition et donc on a à la fois la méthode barrière et à la fois quelque chose qui vient altérer la glaire cervicale pour tuer les spermatozoïdes en tout cas pour les empêcher de passer donc ça l'avantage c'est que ça permet de conserver les sensations par rapport à un préservatif où il y a des personnes qui ont du mal parce que faut le mettre et que bah y a un... une barrière entre les deux sexes et donc du coup ça, ça, il y a certaines personnes qui ont du mal avec ça. Donc il y a ça. Après il y a le préservatif féminin aussi qui existe, mais j'ai zéro personne dans les personnes que j'accompagne qui utilisent le préservatif féminin, mais c'est aussi une possibilité. Et après il y a tout un pan de découvertes de sexualité sans pénétration. Donc ça peut être les caresses, le sexe oral, ça peut être le sexe anal, ça peut être plein de choses. Et c'est ça que je trouve assez chouette dans l'asymptothermie, c'est que ça permet d'explorer d'autres choses dans la sexualité que la pénétration. Ça permet de sortir aussi de cette idée que la finalité d'un rapport sexuel, ce qui définit un rapport sexuel, c'est forcément une pénétration pénis-vagin. Après, il peut y avoir de la pénétration avec des objets, par exemple, ça peut être l'occasion de tester des choses différentes. Et du coup, ça vient redéfinir un peu les codes de la sexualité, ça crée aussi plus de communication. dans le couple, déjà parce qu'il faut être d'accord sur l'objectif contraception, désir de grossesse, etc. Et puis ensuite, comment on fait dans les phases de fertilité ? Comment on gère ça à deux ? Et ça amène vraiment, comme je disais tout à l'heure, à redécouvrir son corps et à redéfinir ce qui nous anime vraiment dans la sexualité.
- # Enora
Les couples, ils viennent souvent... Enfin, les personnes que tu accompagnes, ils viennent souvent en couple ?
- #Emma Luche
Ça dépend. Quand même, 100% des fois, des cas, c'est les femmes qui viennent avec cette envie-là. Et après, dans les suivis, alors, c'est pas la majorité, mais j'ai quand même souvent les hommes qui viennent. Il y en a qui viennent à une consultation. Il y en a qui viennent à plusieurs. Là, j'ai accompagné un couple pendant un an et lui, il était là quasiment tout le temps.
- # Enora
Génial.
- #Emma Luche
Deux fois, il a loupé. Donc, ça dépend vraiment. Il y en a qui sont... Il y a plusieurs raisons. Il y en a qui c'est un peu genre, c'est ton espace, gère ça, puis on voit ensemble après. Et il y en a d'autres, c'est qui s'impliquent d'une autre façon, mais voilà, ils ne veulent pas. Après, il faut oser. C'est ça aussi. C'est que nous, les femmes, on a quand même plus cette habitude de parler entre nous de sexualité, etc. Les hommes, moins. Alors, la contraception chez les hommes, c'est encore un autre sujet. Mais ouais, ouais, j'ai quand même des hommes qui viennent en consultation avec leurs partenaires. et ce que je remarque c'est qu'eux ils sont là aussi parce qu'ils ont besoin d'être rassurés aussi sur la fiabilité de la méthode parce qu'ils sont là ok moi je veux bien qu'on pratique ça je suis complètement open par contre je veux quand même bien comprendre comment ça marche parce que je veux aussi pas faire d'erreur c'est chouette et puis parfois j'ai des femmes c'est les femmes qui m'appellent en général mais j'en ai qui me disent bah voilà on discute avec mon compagnon C'est lui qui m'a dit, voilà, arrête la pilule parce que ça ne te fait pas du bien, ou enlève ce stérilet, on va gérer, on va trouver autrement. Et donc, quand même, la majorité sont déjà à bord, en fait, quand elles prennent un suivi.
- # Enora
Ah, c'est chouette, ça.
- #Emma Luche
Après, j'aimerais en voir encore plus, mais ouais.
- # Enora
Est-ce que tu as d'autres choses à rajouter ?
- #Emma Luche
Sur tout ça, non. Je crois que j'ai à peu près fait le tour.
- # Enora
Yes. Donc, tu fais partie des intervenantes de l'école, de l'Eipsho, pour transmettre ces informations concernant... Enfin, un peu plus poussées concernant la symptothermie. Par contre, je crois que c'est bien réglementé. Pour être accompagnant en symptothermie, il faudra vraiment faire une formation avec l'école.
- #Emma Luche
Oui,c'est ça. Alors en fait, en termes de symptothermie, une chose importante, c'est qu'il y a plusieurs méthodes symptothermiques qui existent. La symptothermie, c'est un peu le chapeau pour dire méthode naturelle d'observation du cycle avec glaire cervicale température. Mais ensuite, il y a plusieurs méthodes. Moi, je pratique et j'enseigne la méthode Sympto de la Fondation Symptotherme, qui est une fondation suisse, qui a développé cette méthode avec d'autres méthodes symptothermiques. Et la particularité, c'est que la fondation a voulu retranscrire ça sous forme d'application pour faciliter l'accès aux femmes. Parce que traditionnellement, la symptothermie, ça se fait sur papier. Donc on fait nous-mêmes nos interprétations, etc. Ça fait des feuilles qui se baladent. Et donc, ils voulaient vraiment proposer une application qui permet de rentrer ces observations, d'interpréter, ce qui n'empêche bien sûr de comprendre la méthode, c'est indispensable, mais ça facilite quand même beaucoup la vie, parce qu'on a toujours ce support-là avec nous. Et donc justement, quand ils ont mis sous forme d'application, en fait, ils ont ajusté des choses dans la méthode pour pouvoir interpréter un maximum de cycles. parce qu'il y a des cycles justement où il y a des montées de température plus faibles que d'autres, etc. Donc cette méthode-là, elle a des règles spécifiques. Il y a par exemple la méthode sans y-plan qui existe, qui ne va pas forcément avoir les mêmes terminologies, la même façon d'interpréter. Il y a la méthode cyclamène qui existe aussi, qui ne va pas forcément se baser sur la même chose au niveau de la température. Il y a des méthodes par exemple qui vont faire une moyenne de température de base et ensuite calculer une montée par rapport à cette moyenne. On ne prend pas de moyenne, on prend la température la plus haute des températures basses. Donc en fait, c'est des petites choses qui peuvent vraiment embrouiller quand on parle de symptothermie. Moi notamment, quand j'avais appris la sympto de la fondation, j'avais eu un livre en parallèle sur la contraception naturelle. Et en fait, je me suis complètement embrouillée parce que je me suis dit, mais en fait, ce n'est pas exactement ce que je fais. Et je me suis mise à paniquer parce que je n'ai pas compris ce que je fais. Alors que non, pas du tout, je faisais bien, c'est juste que... Il ne faut pas mélanger les méthodes. Et effectivement, en tant qu'accompagnant, en fait, la symptothermie, il faut savoir pourquoi on veut s'en servir. Est-ce qu'on est accompagné en sexo et du coup, on remarque dans les personnes qu'on accompagne que la question de la contraception, c'est quand même quelque chose qui vient casser la sexualité ou même la relation en fait. Ça crée des tensions, ça crée des baisses de libido, etc. Et dans ce cas-là, recommander la symptothermie... et recommander une personne qu'on a dans notre réseau, qui peut accompagner. Mais si nous-mêmes, en tant qu'accompagnants, on veut former les personnes à l'asymptothermie, qu'on veut leur permettre, on veut faire un suivi avec elles, apprendre à décrypter, etc., là, il faut deux choses. Il faut déjà apprendre pour soi, donc il faut déjà pratiquer soi-même. Donc ça nécessite déjà d'avoir nous-mêmes notre période d'apprentissage de six mois, accompagnée par une conseillère, et ensuite d'être formée en tant que professionnelle. Parce qu'observer son propre cycle, c'est très différent de pouvoir observer le cycle des autres, comprendre la diversité des cycles qui existent et pouvoir vraiment conseiller de façon sécurisée. Parce que quand on accompagne à la symptothermie, on a une responsabilité aussi en tant qu'accompagnant. On est là pour être un peu le garant de la contraception des personnes qu'on accompagne. Donc ce n'est pas juste de transmettre deux, trois clés et de laisser la personne se débrouiller. C'est vraiment de l'aider à sécuriser, fermer ses périodes de fertilité. Et je peux te dire que les premières personnes que j'ai accompagnées, j'étais contente d'être en supervision, d'avoir des personnes avec qui je pouvais échanger parce qu'on n'ose pas trop au début de se dire, quand c'est pour moi, je peux prendre des décisions, mais quand on prend des décisions qui mettent les autres en confiance, c'est hyper important de savoir ce qu'on fait.
- # Enora
Oui, c'est clair. En tout cas, dans ma pratique. Donc moi, j'ai été accompagnée pendant plus de six mois. Mais bon, comme je l'ai dit tout à l'heure, j'ai des cycles irréguliers. Franchement, ça n'a pas été facile. Et à la fin des six mois, c'était vraiment toujours pas clair.
- #Emma Luche
Mais voilà,
- # Enora
j'ai fait cet accompagnement. J'ai eu une autre formation. Mais personnellement, je ne me suis jamais sentie d'accompagner. Et je n'ai pas eu de formation pour effectivement accompagner. Donc en tout cas, en sexo, comment je l'utilise ? C'est... Ce que je disais tout à l'heure, la personne, elle vient et me parle de la méthode qu'elle utilise, peu importe que ce soit le retrait, par exemple, ou une méthode hormonale. Je vais parler de la symptothermie parce que très souvent, elles ne connaissent pas. Et du coup, quand j'en parle, ça va me permettre quand même de donner quelques informations, que ce n'est pas juste le 14e jour et donner les indices. principaux en fait, ce qui permet aux personnes au moins de comprendre de quoi il s'agit et ensuite j'oriente sur quelqu'un qui est vraiment formé pour les accompagner et pareil dans la formation je pourrais en parler moi toute seule mais ça me semble aussi beaucoup plus intéressant que ce soit toi qui a beaucoup plus de connaissances du coup qui qui fassent cette intervention-là auprès des personnes qui se forment en CXO. Oui,
- #Emma Luche
carrément. Puis je peux montrer différents types de cycles, justement, des cycles courts, des cycles longs, des cycles déséquilibrés, pour qu'on ait vraiment ça en tête. Moi, quand j'ai fait ma formation, justement, moi j'ai des cycles un peu courts, mais j'ai des cycles qui sont super réguliers. Et c'est vrai que quand j'ai été formée, ça m'a permis de voir toute la diversité des cycles qui pouvaient exister. Et j'ai accompagné des personnes qui étaient challengeantes. soit elles ont des indices de fertilité qui sont pas clairs du tout, des températures qui partent dans tous les sens, des personnes qui sont hypersensibles aux moindres changements dans leur vie, des personnes au niveau de la glaire cervicale où elles mettent des mois en fait à arriver à repérer, et il n'y a rien de mal à ça, c'est juste qu'on n'a pas le même rythme d'apprentissage, et puis ça c'est que les observations, après c'est apprendre les règles d'interprétation. Et puis voilà, des personnes qui ont des cycles longs, effectivement... Moi, généralement, sur un suivi de six mois, je vais dire, si tu as des cycles réguliers, on va peut-être espacer un peu les séances, on fera plus que six mois, on fera huit mois, mais on espacera nos consultations pour qu'on puisse au moins voir quatre cycles pendant le suivi. Et puis, même sur des personnes qui maîtrisent bien, qui ont des cycles réguliers, je fais toujours un point à la fin des six mois, je fais toujours un bilan, et j'ai plein de personnes qui décident de continuer, qui décident de... refaire six mois, soit juste par messagerie pour être rassuré, soit qu'ils reprennent des consultations, parce qu'il y a des personnes qui sont autonomes très vite et d'autres qui ne le sont pas pour plein de raisons différentes. Et il ne faut pas non plus rester calé dans l'idée que c'est six mois et après je me débrouille. L'intérêt d'être accompagné aussi c'est d'avoir un suivi personnalisé où moi je peux voir où en est la personne et proposer de rallonger si je vois vraiment qu'il y en a besoin.
- # Enora
C'est clair, personnellement, avec des cycles qui font des fois deux mois, sur les six mois, on n'a pas le temps d'en voir beaucoup. Donc là, si des personnes sont intéressées pour commencer un accompagnement, déjà pour elles pouvoir le pratiquer, je crois qu'elles peuvent se diriger vers toi. Tu as différents accompagnements, il me semble ?
- #Emma Luche
Oui, ça dépend. Généralement, quand quelqu'un veut être accompagné à la symptothermie, on fait un premier appel ensemble pour justement que je puisse rencontrer la personne, voir quel est son objectif, comprendre un petit peu ses cycles aussi, parce que forcément, je ne propose pas forcément la même chose pour quelqu'un qui a un cycle très régulier, quelqu'un qui a un cycle plus irrégulier, en fonction du mode de vie aussi. Donc on cale, ensuite... un suivi, une durée et tant de séances et on fait un forfait en fait sur tant de mois en fonction de ses besoins. Puis j'ai aussi des accompagnements sur justement l'équilibre du cycle, donc les personnes qui ont besoin, qui ont envie aussi d'aller plus loin que la symptothermie, qui veulent aussi mettre en place l'hygiène de vie du cycle pour aider justement à avoir des cycles réguliers, soutenir la fertilité et puis aller aussi plus en profondeur sur les questions corps, sexo, etc. Parce que Toi, tu vois ton point d'entrée, c'est les personnes viennent te voir en sexo et tu te rends compte qu'il y a ce sujet-là sur la contraception, donc tu les rediriges. Et puis moi, elles entrent par la symptôme. Et du coup, on voit qu'il y a des choses par rapport au couple, la relation au corps, etc. Ça soulève des questionnements. Donc du coup, j'ai aussi un accompagnement beaucoup plus complet qui aborde toutes ces questions-là pour une prise en charge beaucoup plus globale. Mais oui, le premier point d'entrée, c'est on s'appelle et puis à partir de là, on voit ce qui est le mieux.
- # Enora
Oui, tu parlais justement de, je ne sais plus quel terme tu as utilisé, mais il me semble que tu as un guide de l'harmonie du cycle.
- #Emma Luche
Oui, j'ai un guide. C'est un petit guide en sous-format PDF qui est offert, qui est gratuit, qui permet de comprendre les bases du cycle. Donc un peu ce que j'ai dit ici, comprendre vraiment avec des visuels. la vraie typologie d'un cycle, donc sortir des idées reçues du cycle de 28 jours, de l'ovulation au 14e jour, comprendre combien de temps dure la fertilité, etc. Et puis des explications aussi sur ce que j'appelle l'écologie du cycle, donc les différents piliers de santé qui permettent d'avoir un cycle harmonieux, justement, de ne plus être là à subir son cycle, parce qu'au-delà de la contraception et de la fertilité, il y a aussi toutes les personnes qui ont des cycles irréguliers, du syndrome prémenstruel, des règles douloureuses, etc. Donc, c'est comprendre un peu tout ça et puis avoir différents conseils d'hygiène de vie qui sont applicables tout de suite. Donc, bien sûr, c'est un condensé, ça ne tient pas d'un suivi, mais ça donne une première étape pour les personnes qui veulent... déjà avant de partir sur un suivi, etc., réapprivoiser un petit peu leur corps, leur cycle, comprendre de quoi il s'agit, tâter le terrain, et en tout cas déjà recevoir les informations qu'elles devraient avoir à la puberté, mais qu'on n'a pas.
- # Enora
Yes, super. Je vais mettre le lien pour accéder à ce guide dans la description. On va aller sur la fin.
- #Emma Luche
Ouais.
- # Enora
J'ai envie quand même d'informer que... Tu vas bientôt sortir un podcast. Oui. Donc, quand vous écouterez cet épisode, peut-être qu'il sera déjà sorti. C'est possible. Auquel cas, je mettrai le lien vers le podcast dès qu'il sort. Tu veux dire le nom ? Oui,
- #Emma Luche
donc le podcast s'appellera La Tribu des Lunes. Et l'objectif, justement, c'est de pouvoir démystifier le cycle, donner des clés. Donc, ce sera des épisodes où moi, je... on parle et parfois des interventions, un peu comme on a fait là, sur des sujets que je maîtrise moins, mais qui sont tout aussi passionnants autour du cycle de la fertilité, de la féminité, du corps, de l'asexo, et toutes ces questions qui nécessitent enfin des réponses.
- # Enora
Yes, super. Merci beaucoup, Emma, d'être venue, d'avoir pris du temps pour nous expliquer tout ça.
- #Emma Luche
Avec plaisir.
- # Enora
Et donc, on va arrêter le podcast là. Merci aux personnes qui nous ont écoutées. Et on se retrouve tout bientôt pour un nouvel épisode.
- #Emma Luche
Merci à toi. Au revoir.
- # Enora
Nous voilà arrivés à la fin de cet épisode. Si vous entendez ce message, c'est que vous l'avez écouté jusqu'au bout. Et pour ça, je vous en remercie du fond du cœur. Si vous avez apprécié ce que vous avez entendu, pensez à le partager autour de vous en me taguant par exemple. à laisser 5 étoiles ou même à vous abonner pour ne rien manquer. Et puis, sachez que je suis toujours à l'écoute de vos envies pour de nouveaux sujets, alors dites-moi en commentaire ou sur les réseaux sociaux ce qui vous intéresserait pour les prochains épisodes. En attendant, prenez soin de vous et je vous dis à mercredi prochain !