- #Enora Teyssendier
Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Virginie Bardot pour parler de la thérapie du lien et des mondes relationnels. Donc, on va appeler régulièrement, je pense, TLMR. Et on va aussi parler des psychotraumas et d'un livre qu'elle vient de sortir. Donc, bonjour Virginie.
- #Virginie Bardot
Bonjour Énora et bonjour aux auditeurs.
- #Enora Teyssendier
Donc... Comme à mon habitude, j'aime bien présenter l'invité qui vient avec nous. Alors Virginie, tu pourras me corriger bien évidemment. Donc, tu es psychiatre, pédopsychiatre et psychothérapeute. C'est bien ça, déjà.
- #Virginie Bardot
Tout à fait.
- #Enora Teyssendier
À la réunion. Et donc, tu es formatrice à l'Institut Mimethys et tu formes donc, entre autres, à la thérapie du lien et des mondes relationnels.
- #Virginie Bardot
Tout à fait, oui.
- #Enora Teyssendier
Et puis, alors, tu es auteur et co-auteur. Alors, j'espère que j'ai bien tout trouvé, les ouvrages. Tu es auteur du roman psychologique La Résilience du Phénix. Et le deuxième... Tom est sorti le 17 mars, c'est il n'y a pas longtemps, et tu vas nous en parler aussi. Et puis tu es co-auteur de, dans les livres que j'ai trouvés, il y a 17 cas pratiques en hypnothérapie, de l'HTSMA à la thérapie du lien et des mondes relationnels, illustration clinique et pratique en thérapie du lien et des mondes relationnels. Et t'as co-dirigé illustration clinique et pratique en thérapie du lien... Ah bah non, mais je l'ai déjà dit. Mais tu l'as co-dirigé, celui-là. Exactement. Il y en a d'autres
- #Virginie Bardot
Non, c'est tout. C'est déjà... Ok,
- #Enora Teyssendier
c'est déjà pas mal.
- #Virginie Bardot
Oui.
- #Enora Teyssendier
Est-ce que tu veux rajouter quelque chose pour te présenter
- #Virginie Bardot
Non, je crois que t'as déjà bien expliqué les choses. Donc là par contre, depuis maintenant presque une dizaine d'années, je suis installée en libéral après avoir fait un parcours hospitalier. Et donc en libéral, je fais de la psychiatrie et aussi de la thérapie, essentiellement de la thérapie, que ce soit en individuel ou en thérapie familiale. Et je participe aussi à des groupes de supervision et d'analyse de la pratique pour... que ce soit des psychiatres, des psychothérapeutes ou des psychologues, et aussi des éducateurs qui accompagnent des jeunes, notamment en aide éducative en milieu ouvert, par exemple.
- #Enora Teyssendier
Ah ok, génial. Merci pour tous ces compléments d'informations. La supervision, c'est au niveau de la TLMR ou plus large, de la thérapie en général
- #Virginie Bardot
Je peux faire de la supervision de manière plus large, mais quand je dis plus large, c'est-à-dire des gens qui ne sont pas forcément formés en TLMR. Et je les accompagne par contre moi avec mes outils de TLMR et je fais aussi la supervision en groupe en TLMR.
- #Enora Teyssendier
D'accord, ok. Ah génial. Donc j'avais un petit peu envie d'introduire notre échange du jour par mon parcours autour de la TLMR qui s'appelait avant l'HTSMA. Et donc, en fait, je faisais de la thérapie avec une thérapeute et j'ai arrêté cette thérapie parce que je suis partie en voyage. Et en voyage, enfin, je ne l'ai pas arrêtée, je l'ai juste mise en pause pendant le voyage et je me suis faite braquer. Donc là, ce n'est pas un secret sur le podcast parce que j'ai fait un épisode où j'en parle. Et donc, braquer... Euh... avec une arme, on m'a volé mon sac de voyage. Et puis, quand je suis revenue, ma thérapeute s'était formée à, à l'époque, l'HTSMA qui s'appelle aujourd'hui Thérapie du lien et des mondes relationnels. Et ça a été incroyable en fait En deux heures, j'avais plus de symptômes post-traumatiques et... Ben voilà, en fait, c'était devenu un événement autobiographique et sans... Ouais, c'est ça, j'avais plus peur dans la rue ou quoi que ce soit. Et à la suite de ça, donc je suis repartie voyager et ensuite j'ai repris l'accompagnement avec elle. Et vraiment, la thérapie, c'était le jour et la nuit parce que c'était beaucoup plus efficace à partir du moment où elle a été formée. On allait vraiment directement finalement à la source du problème. Et donc forcément, j'ai voulu m'y former. Donc, je n'ai pas pu tout de suite. J'ai accompagné au début dans les psychotraumas avec l'EFT. Mais dès que j'ai pu, je me suis formée à l'HTSMA à l'époque. Ah non, non, non, c'était la première année du TLMR, je crois. Enfin bon. Et ouais, c'est ça, la première année. Et puis, donc voilà, je trouve cette manière d'accompagner vraiment géniale. Mais donc, et j'en parle du coup souvent sur le podcast ou sur les réseaux, mais en même temps, j'ai toujours un peu de mal à l'expliquer. Et alors, qui de mieux pour l'expliquer que quelqu'un qui forme et qui a écrit... écrit des livres sur ce sujet. Donc Virginie, je suis vraiment heureuse de t'accueillir ici. Est-ce que, donc on a convenu que ce serait plutôt en mode discussion, est-ce que tu veux nous en dire un petit peu plus peut-être sur la thérapie ou si tu as quelque chose à répondre déjà à mon introduction
- #Virginie Bardot
J'ai essayé de faire au mieux pour que ce soit parlant. pour les auditeurs. Ce que je trouve intéressant, c'est de reprendre l'idée du psychotrauma. Souvent, on parle de psychotrauma, on parle de psychotraumatisme, en parlant des événements qui ont été traumatiques. Or, on se rend compte que pour un même événement, certaines personnes vont présenter des signes de psychotraumatisme et d'autres non. Et en fait, la particularité de la Télémère, c'est vraiment d'aller travailler sur les interactions. C'est-à-dire que si on prend un événement, C'est comment cet événement fait encore trauma dans le présent, dans le moment présent. Donc on ne va pas repartir comme certaines techniques dans le passé pour aller revisiter l'événement qui a généré ce traumatisme, mais vraiment s'appuyer dans l'espace de thérapie, c'est-à-dire dans la relation thérapeutique, sur ce soutien du thérapeute, en utilisant des outils spécifiques, pour aller vraiment cibler la relation entre ce que l'événement passé... a encore comme effet dans le présent et la personne. Et en travaillant dans l'interaction entre les deux, l'événement va perdre son emprise sur la personne. Et donc du coup, effectivement, on est libéré presque instantanément, surtout quand c'est dans des traumatismes contextualisés, c'est-à-dire vraiment là, par exemple, un braquage, ou des choses où la relation à humaine n'a pas été trop impactée. Ça peut être assez miraculeux, au sens où... C'est assez facile, on va dire, de libérer la personne de l'emprise de cet événement. Et c'est pour ça, effectivement, que la Télémère a été au départ développée, pour tout ce qui était plutôt de l'ordre du trauma. Mais si on élargit davantage à d'autres problématiques, en fait, c'est vraiment pourquoi on est passé d'HTSMA à Télémère. HTSMA, ça veut dire Hypnose, Thérapie Stratégique, Mouvement Alternatif. C'est un peu un ensemble d'outils. C'est devenu donc la TLMR, puisque effectivement, thérapie du lien et des mondes relationnels, parce qu'en fait, c'est une thérapie qui s'appuie vraiment sur le lien, sur la relation et son pouvoir thérapeutique. Et pourquoi monde relationnel C'est qu'en fait, c'est la manière dont la personne va habiter son monde et on va vraiment travailler sur toutes les interactions dans ce monde relationnel qui vont... qui vont permettre à la personne de retrouver une sécurité. Donc c'est vraiment la manière de travailler qui est centrée sur le lien et qui permet de manière assez rapide de déconstruire et de lever des obstacles à ce sur quoi on part comme préciposé, qui est que toute personne a la capacité de dépasser les événements de vie en s'appuyant sur lui-même et sur les autres. Et quand la personne reste bloquée dans des histoires traumatiques, c'est que tout ça a été verrouillé et ses ressources dépassées. Donc le travail du thérapeute va être de réactiver ses ressources, de lever tous les obstacles à ce que la personne puisse les mobiliser naturellement.
- #Enora Teyssendier
Pour quand même expliquer un petit peu, on est d'accord que ce n'est pas que de la thérapie par la parole
- #Virginie Bardot
Tout à fait. Je parlais d'un certain nombre d'outils. En fait, la spécificité de la TLMR, il y a d'autres thérapies qui peuvent... d'utiliser effectivement certains des outils qu'on utilise. Néanmoins, vraiment la spécificité, c'est qu'on va... C'est une thérapie du temps présent, ça se passe dans le moment présent. Et on va inviter soit le passé, soit le futur dans ce moment présent, dans l'espace qu'on appelle la bulle intersubjective, où il y a le thérapeute et le patient. Et on va utiliser ce qu'on appelle une scène imaginaire qui va servir de triangulation. Il y a le patient, le thérapeute et la scène imaginaire. Et toute la thérapie va se faire sur la scène imaginaire. On va pouvoir, ce qu'on appelle externaliser, c'est mettre à l'extérieur la problématique et l'observer ensemble. Mais par exemple, en débriefing, on reprend un peu comme une vidéo, toute l'histoire de la personne, alors qu'en thérapie du lien des mondes relationnels, pour ce qui est des psychotromas, on va aller vraiment se focaliser sur un élément de cette histoire qui englobe, on va dire, toute l'histoire. Pourquoi on fait ça Parce que ça permet d'éviter tout ce qui est abrection, c'est-à-dire les débordements d'émotions chez la personne, éviter de la retraumatiser, ce n'est pas l'objectif, et de permettre vraiment d'aller se focaliser dessus. On a observé que se focaliser sur cet élément de l'événement qui englobe tout l'impact de l'événement permet de déconstruire plus rapidement la relation entre la personne et cet événement traumatique. et permet de le faire en sécurité, dans le moment présent, c'est-à-dire que la personne est accompagnée par le thérapeute, et en utilisant aussi un certain nombre d'outils comme les mouvements alternatifs, comme on peut le retrouver par exemple en EMDR ou en EFT, qui vont avoir l'opacité d'accompagner le patient à se focaliser dans l'ici et maintenant, permettre une induction hypnotique. et remobiliser ses ressources beaucoup plus rapidement.
- #Enora Teyssendier
Quand tu dis qu'on se focalise sur une chose, ça peut être plusieurs quand même pour un événement
- #Virginie Bardot
Alors, en fait, on va inviter le patient à faire revenir, si on prend par exemple un braquage, on va faire revenir la scène dans l'ici et maintenant. Donc la personne ne repart pas dans son souvenir où elle est toute seule, mais c'est bien ici et maintenant avec le thérapeute, on le fait revenir sur la scène imaginaire. Et on va aller figer la scène. C'est-à-dire que pour éviter que la personne soit envahie par tous les effets de l'événement, on va vraiment figer sur une scène. Parfois, il y a plusieurs éléments qui peuvent s'inviter en même temps, effectivement.
- #Enora Teyssendier
C'est ça. Ce que j'ai expliqué justement, parce que quand je dis que j'ai parlé de cet événement-là dans un autre épisode, c'est vraiment pour expliquer aussi comment s'est passé l'accompagnement que j'ai eu et pour expliquer, donner... concrètement des exemples de symptômes aussi que je pouvais avoir et donc il y a eu plusieurs images mais c'est vrai qu'on est parti sur une qui était le regard du jeune qui m'a braqué et après donc une fois que là ça a été pour une scène et ensuite il y avait une deuxième image c'était le scooter et qui part enfin parce que c'est deux jeunes sur un scooter et avec mon sac en fait il y a eu cette deuxième et après c'était une troisième mais c'est avec les gendarmes donc on a sur un événement là c'est peut-être deux événements du coup mais en tout cas il y avait trois scènes sur lesquelles on a été focus de mes souvenirs parce que ça fait un moment maintenant dans
- #Virginie Bardot
un trauma contextualisé quand je dis trauma contextualisé c'est un événement précis avec un début une fin à la différence de trauma complexe où c'est par exemple un enfant qui est battu toute son enfance il y a une réponse On ne va pas faire chaque moment de violence, sinon on ne s'en sort pas. Sur un trauma contextualisé, on peut avoir plusieurs scènes, plusieurs images sur lesquelles on va aller travailler, qu'on appelle des cibles. Et donc on va travailler le rapport à chaque cible. Par contre, quand il s'agit de traumas complexes, donc violences intrafamiliales, scènes d'agressions répétées, on a... À ce moment-là, on va aller travailler sur ce que j'ai appelé tout à l'heure le monde relationnel. Le monde relationnel, est-ce que peut-être je peux expliquer brièvement ce que c'est
- #Enora Teyssendier
Bien sûr.
- #Virginie Bardot
Donc, un monde relationnel, on va dire fonctionnel, c'est un monde relationnel sécure, où la personne peut prendre appui sur celui-ci pour avancer dans la vie. Ça va avoir plusieurs critères. Ça va être une relation à soi qui soit... avec une estime de soi, une confiance en soi qui est de bonne qualité. Ça va être une relation... aux personnes qui l'entourent de manière spécifique, avec des liens d'attachement spécifiques, dans lesquels la personne sait qu'elle peut prendre appui, qu'il y a une possibilité de soutien inconditionnel, et elle va s'inscrire dans une communauté, dans un environnement dans lequel, c'est pareil, elle va se sentir en sécurité. Et donc ça va permettre d'avoir des valeurs, qu'ils soient lors de la générosité, du partage, de la confiance, et donc ça va permettre de... de porter les gens. Ça, c'est un réel facteur protecteur contre des événements de vie qui pourraient potentiellement être traumatiques, puisque la personne va pouvoir prendre appui sur les gens autour. Quand on est dans un...
- #Enora Teyssendier
Pardon, t'as dit quoi
- #Virginie Bardot
Elle va pouvoir prendre appui sur les gens autour, et donc du coup, face à des événements de vie, on sait qu'il y a des gens qui vivent des choses horribles, et elles ne vont pas forcément voir un thérapeute, parce qu'elles vont... prendre appui sur un ami, sur une famille qui vont lui permettre de mobiliser ses capacités de résilience qui sont naturelles, en tout cas dans la vision qu'on a en télémère, et donc du coup, elle n'aura pas forcément besoin du thérapeute. Par contre, quand on est à l'extrême inverse, dans un monde relationnel traumatique, qu'est-ce qui va s'inviter C'est tout ce qui est les blessures d'abandon, de rejet, sentiments de méfiance. de toute façon, quoi que je fasse, ça va mal se passer, je n'ai pas confiance en moi, les autres, je ne peux pas leur faire confiance non plus parce qu'ils vont me trahir. Et donc du coup, on imagine bien que ces personnes-là, face à des événements de vie, ça va rapidement les dépasser parce que leurs ressources sont instables ou sont déroyées. Et donc tout le travail qu'on va faire à ce moment-là en TLMR, ce n'est pas uniquement la personne par rapport à l'événement. compliqué qu'elle a traversé, mais il va falloir reconstruire des bases sécures pour pouvoir prendre appui sur ces bases sécures pour se retrouver une sécurité intérieure, retrouver une sécurité dans l'environnement dans lequel on vit et retrouver des valeurs et comment dire, un rapport à la vie, au sens de la vie qui soit plus apaisé. Et c'est là que la... La thérapie du lien des mondes relationnels s'appuie vraiment sur la relation thérapeutique. On va aller travailler le lien de confiance avec le thérapeute. Au début, ça va être vraiment dans l'espace du bureau pour après pouvoir aller vers l'extérieur, mais c'est vraiment dans ce travail dans la relation thérapeutique que vont se jouer tous les fondamentaux, comme l'a décrit Bolby dans la théorie de l'attachement, tous les fondamentaux de l'attachement sécure. Donc ça, évidemment, ça prend un peu plus de temps. Et le travail, notamment, peut faire, par exemple, sur... sur des violences intra-familières, des choses comme ça, on va le mettre en scène sur la scène imaginaire. Et là, ça va être des choses un peu plus compliquées à réaliser, d'autres outils à utiliser pour permettre à la personne de sortir de l'emprise de ce monde traumatique.
- #Enora Teyssendier
Quand tu dis d'autres outils, tu penses à quoi
- #Virginie Bardot
Alors, c'est plus dans la manière de questionner, dans le travail circulaire. On peut même aller travailler sur du transgénérationnel comme ça. Ça va être vraiment le travail de questionnement, la manière d'accompagner la personne dans la mise en forme de son monde relationnel et dans son rapport à celui-ci. On peut même… Tout à l'heure, je parlais d'externalisation, quand on met à l'extérieur. Là, il va falloir mettre en forme… à l'extérieur le monde traumatique en utilisant ce qui est un questionnement spécifique, ce qu'on appelle un questionnement circulaire, au sens où on va travailler sur les interactions entre les différents éléments du monde, de ce qui a été mis à l'extérieur. Et quand ce monde relationnel prend forme, tout à l'heure tu parlais du regard, on peut rapidement différencier le regard de l'agresseur de l'agresseur, là c'est plus compliqué puisque c'est vraiment le monde dans lequel l'enfant a grandi par exemple. Sa mise en forme va permettre après ce qu'on appelle l'internaliser, parce qu'on a pu observer que dans les traumas complexes, on a besoin d'aller mettre au contact la personne de ce monde relationnel pour pouvoir en ressentir les limites et pouvoir s'en extraire. Ça peut paraître un peu complexe pour les auditeurs, et c'est pour ça d'ailleurs que les formations qu'on propose chez Minetis, ça se passe en plusieurs années, puisqu'on ne fait pas n'importe quoi, n'importe comment. Il s'agit vraiment d'y aller étape par étape. Et tout ce travail-là va permettre à des personnes qui ont vraiment des parcours de vie assez compliqués de pouvoir s'en extraire et retrouver... C'est pas s'en extraire au sens... être en rupture avec. C'est vraiment s'en extraire au sens, il n'y a plus de pouvoir, il n'y a plus d'emprise sur soi. On s'approprie son histoire, on peut prendre appui dessus, mais on n'est plus sous son emprise. Et pouvoir retrouver des relations saines, c'est-à-dire qu'éviter par exemple de rejouer à l'infini des relations de couple par exemple qui sont dans la violence. C'est comment en sortir. Et pour pouvoir peut-être le voir de manière plus concrète, c'est vraiment l'intérêt. C'est pour ça que j'écris un livre. enfin deux livres, puisque le deuxième tome est sorti, qui viennent justement parler de manière très concrète de tout le travail de thérapie, jour après jour, semaine après semaine, pour accompagner les personnes qui ont vécu dans des mondes traumatiques.
- #Enora Teyssendier
Est-ce que tu veux nous en parler plus
- #Virginie Bardot
Oui, tout à fait. Donc j'ai écrit La résilience du phénix en 2020, il est sorti, et là le deuxième tome est sorti en 2025, puisque entre-temps, comme tu l'as noté, j'ai écrit des livres plus professionnels. Et il y avait un peu trois idées dans pourquoi je voulais l'écrire, ce premier tome. Déjà parce que je vois encore comment la maladie psychiatrique peut être encore stigmatisante aujourd'hui, et c'était peut-être... de donner la chance aux gens de se dire, ben non, en fait, c'est possible de retrouver une sécurité, de retrouver une vie un peu plus apaisée. Donc c'était plus pour des personnes qui ont vécu des choses dramatiques, parce que ça donne quand même des symptômes. Alors tu en as un petit peu parlé dans tes précédents podcasts, mais il y a des personnes qui présentent des symptômes, ça leur donne l'impression d'être fou, d'être pas normal, d'être... Oui, tu voulais.
- #Enora Teyssendier
Oui, ça me fait penser à un jeune. Donc, j'ai travaillé en pédopsychiatrie où je faisais des consultations avec des ados. À ce moment-là, au début, c'est l'EFT que j'utilisais. Donc, je me suis formée. C'est l'hôpital qui m'a payé la formation la première année en TLMR. Mais à ce moment-là, du coup, c'était encore l'EFT. Et il y a un jeune qui... Et l'EFT, j'aimais ça, mais c'est beaucoup moins efficace au final puisqu'effectivement, j'allais sur tous les événements. Mais en tout cas, un jeune qui était dans un monde traumatique et qui, avant moi, parce qu'il était déjà accompagné par l'éducatrice qui était là avant moi, donc c'est en tant qu'éducatrice spécialisée que j'accompagnais, il avait eu des années de psychiatrie et il avait fait du groupe et ils émettaient l'hypothèse qu'il y avait de la schizophrénie, de la psychose. Et en fait, quand je l'ai accompagné, c'était que du trauma. Il y avait plusieurs traumas et il vivait dans ce monde traumatique. Avec des événements, des images qui revenaient, sauf que ces traumas se sont créés quand il était petit avec des vidéos. Donc ça faisait un monde imaginaire un peu, puisque c'était avec des vidéos, ce qui a émis le doute, j'imagine. Mais pour moi, c'était clair que c'était du trauma. Et une fois qu'on a traité ces événements-là, il a eu un parcours vraiment génial, ce jeune. Et je trouve ça dommage qu'il n'y ait pas plus d'ailleurs de professionnels formés au trauma. Parce que du coup, ils étaient à côté des symptômes, de ce qui était vraiment...
- #Virginie Bardot
Tout à fait. Il y a un certain nombre de jeunes que je vois en consultation. et c'est ce que je décris dans mon livre, qui sont diagnostiquées schizophrènes, borderline, trop bipolaire, enfin bref, ils ont tous les diagnostics possibles et imaginables parce que le traumatisme, notamment dans le trauma complexe, amène vraiment des troubles très divers et variés et peut vraiment amener à une errance diagnostique, puisqu'on peut avoir des hallucinations en lien avec les traumatismes, en lien avec les flashs, c'est des équivalents de reviviscence. Tout ce qui est de l'ordre des troubles dissociatifs, les personnes peuvent se dire je me regarde dans le miroir, je ne me reconnais pas, je ne sais pas qui je suis avoir l'impression d'avoir un bout de leur corps qui n'est pas avec eux, de sortir de leur corps. C'est des expériences très variées et très étranges, une étrangeté de soi. Et donc du coup, c'était vraiment l'idée de ce livre, à la fois pour que les patients, les personnes puissent se reconnaître dedans et donc oser franchir la porte d'une thérapie. se dire je vais être médicalenté et figé dans, robotisé comme certains peuvent en témoigner dans leur imaginaire ce que ça représente la thérapie ou la psychiatrie c'est aussi pour les gens qui les entouragent ou les gens qui sont en contact de personnes qui ont des traumas, parce que ce n'est pas toujours évident à accompagner. Il y a ces formes de passage du rire aux larmes, on ne sait trop comment, on ne sait trop pourquoi, et ça ne prend pas sens pour les gens autour, et donc souvent avec une stigmatisation en lien avec la maladie. Et puis aussi pour les thérapeutes, justement, qu'ils ont envie de se former à des techniques spécifiques et des thérapies vraiment qui accompagnent dans la globalité la personne. dans leur humanité, j'ai envie de dire, plus que des outils de reconditionnement. Mais vraiment, j'ai accompagné la personne à retrouver son humanité et pas dans quelque chose de normatif. Donc j'avais envie de donner envie à des thérapeutes de se former pour qu'ils puissent accompagner aussi de cette manière-là. Et comme j'ai eu quelques retours du premier tome qui ont rempli, on va dire, mes attentes à ce niveau-là. Ça m'a encouragée pour écrire le deuxième. Et donc le deuxième monte un peu d'un cran, puisque déjà dans le premier, il y avait de la thérapie individuelle, thérapie de groupe et thérapie familiale, puisque je pense que les trois sont vraiment un trépied fondamental dans tout ce qui est trauma complexe. En tout cas dans l'accélération du processus de reconstruction de la personne. Et donc dans le deuxième, ça porte aussi sur du transgénérationnel, donc c'est vraiment l'impact. des histoires traumatiques des générations qui précèdent et qui ont des impacts sans le savoir, sans que ce soit directement lié dans les générations futures. On le voit par exemple aujourd'hui à La Réunion avec le trauma historique et l'esclavagisme, comment ça peut encore avoir des effets aujourd'hui. On peut le voir aussi avec la seconde guerre mondiale et les impacts chez les plus jeunes. même jusqu'à trois générations après, on voit encore les effets. C'est vrai aussi avec les migrants. Je trouve que c'était intéressant aussi de présenter ces effets-là, parce que c'est facile de voir quelqu'un, par exemple, qui s'est fait agresser, le lien de causalité, au moins, il est évident, alors que des troubles présentés par des jeunes qui sont liés à du transgénérationnel, ce n'est pas toujours évident de faire les liens.
- #Enora Teyssendier
Tout à fait. D'ailleurs, en sexo, je voyais vraiment les limites. Des fois, j'avais l'impression en tout cas qu'on avait fait le tour de cette vie-ci et je me disais, il y a autre chose en fait qu'il faudrait aller voir. Et le transgénérationnel, je ne suis pas formée. Et du coup, ça fait partie des vraiment... de ce que je voudrais travailler, mais là, du coup, en deuxième année en TLMR, ça va être le cas.
- #Virginie Bardot
C'est ça. Mais c'est encore, voilà, c'est des niveaux un peu plus complexes, puisqu'en fait, on vient complexifier... Je dirais que c'est comme une équation, quoi. Les niveaux d'équation, on les apprend les uns après les autres. Si on commence direct sur des équations complexes en mathématiques, on aurait eu du mal à comprendre lors de nos apprentissages. Je ne sais pas si tu te souviens de tes cours de maths, mais c'est vraiment cette complexité dans les interactions qui amène la complexité dans la prise en charge et qui nécessite d'être aguerri d'abord dans les premiers niveaux pour pouvoir après oser se lancer sur les niveaux suivants. Parce que l'objectif, c'est de le faire à la fois en sécurité pour le patient et à la fois en sécurité pour le thérapeute. L'essentiel, c'est d'aider, ce n'est pas d'être plus impactant. Je dis ça parce que certaines personnes peuvent avoir eu des expériences avec des thérapeutes qui jouent un peu à l'apprenti sorcier. On est dans des problématiques complexes et c'est important de pouvoir bien se former pour pouvoir accompagner ces personnes-là. Mais tu vas découvrir ça avec le module de la deuxième année.
- #Enora Teyssendier
Oui, parce que je ne sais pas si vous savez, chers auditeurs, que je suis en formation en deuxième année. Et du coup, dans ce deuxième roman, il est abordé le transgénérationnel. Est-ce que tu peux en dire un peu plus sur le roman
- #Virginie Bardot
Alors, on va dire que ça a monté en niveau de complexité parce que j'ai choisi dans le premier roman... et notamment pour que ce soit accessible aux uns aux autres, parce que c'est vraiment un roman tout public.
- #Enora Teyssendier
Évidemment, les thérapeutes y trouveront peut-être davantage de choses sur la thérapie parce que ça les intéresse, mais c'est tout à fait abordable pour n'importe quelle personne qui n'a rien à voir avec le champ de la thérapie, bien sûr. L'objectif, c'était vraiment que ce soit un roman de grand public. Je suis partie d'abord sur l'accompagnement de jeunes qui présentaient des problématiques on va dire un peu plus… simple, je ne sais pas si c'est le terme, mais en tout cas plus abordable dans le travail de thérapie. Sans vouloir spoiler sur le deuxième tome, parce que c'est important de pouvoir le découvrir par soi-même, mais il y a de la complexité dans l'accompagnement en thérapie. On va dire que les psychiatres qui accompagnent notamment l'une des patientes vont avoir besoin... de faire preuve de créativité pour mener à bien le travail de thérapie. Et c'était un peu l'idée de voir comment... Parce que ça part vraiment de... Ce n'est pas autobiographique, bien sûr, mais par contre, ça part quand même de mon expérience clinique. Et donc, de comment on peut se retrouver effectivement dans des situations d'accompagnement. Je parlais tout à l'heure dans les mondes traumatiques, comment la méfiance s'invite. J'aime beaucoup travailler avec les ados et les jeunes adultes, mais l'attaque du lien à cette période de vie, notamment quand ils ont vécu des choses difficiles, elle est particulièrement présente. C'est comment travailler aussi sur soi pour ne pas se laisser embarquer, pour vouloir aider l'autre à tout prix, mais en même temps ne pas être dans des mécanismes de rejet, de rupture de lien en miroir de ce que le jeune peut faire. Donc c'est tout ça qui s'invite, et notamment aussi dans le... travail familial, d'accompagner de manière un peu spécifique dans le transgénérationnel. Et du coup,
- #Virginie Bardot
juste pour ne pas spoiler, c'est l'histoire de plusieurs patients ou c'est un seul
- #Enora Teyssendier
Alors en fait, c'est l'histoire d'une psychiatre qui arrive dans une clinique. Je me suis beaucoup inspirée d'un institut dans lequel j'ai travaillé en tant qu'interne, qui s'appelle le Pain en Mange, qui se trouve à équidistance de Cholet, Langer et Nantes, dans les pays de la Loire, et qui accompagne des jeunes avec cette vision systémique. Ils ne sont pas formés en Télémère, mais ils sont formés en systémie. J'ai repris l'architecture de leur manière de travailler en y incorporant la Télémère. Et donc dans le premier tome, on accompagne essentiellement deux jeunes dans leur propre thérapie et la thérapie familiale. Et aussi, j'ai vraiment mis en scène des thérapies de groupe, comment on peut faire du groupe thérapeutique. Donc on n'est pas dans des groupes de parole, c'est vraiment des groupes thérapeutiques. Et donc dans le deuxième tome, pareil, on accompagne deux autres jeunes. Et pareil, il y a des groupes thérapeutiques et de la thérapie familiale, mais avec des nouveaux outils et des nouvelles manières de travailler, qui montrent aussi tout l'étendue de la créativité du thérapeute, en s'appuyant bien sûr sur les bases de la télémère, sur les fondements de la télémère. Puisque la télémère, c'est vraiment une approche de la thérapie, au-delà des outils qu'on peut utiliser et des techniques, on a vraiment une approche thérapeutique au sens large qui... peut autant être utilisée en thérapie individuelle qu'en thérapie familiale, qu'en thérapie de groupe, et qui s'appuie aussi sur la créativité du thérapeute. Par exemple, je vais utiliser certains objets flottants comme la sculpture qui est décrite notamment par Philippe Caillé. Mais la sculpture utilisée en télémère, ce n'est pas tout à fait la même chose, ce n'est pas tout à fait la même manière. de travailler, on va vraiment aller s'appuyer davantage sur tout ce qui est phénomène interactionnel. Et donc, voilà, je décris tout ça dans les romans.
- #Virginie Bardot
Génial. Moi aussi, enfin, on en avait déjà parlé, mais j'ai bien envie d'écrire un roman pour aussi rendre accessible à ces informations, ces... peut-être l'envie de démarrer un accompagnement au plus grand nombre. Donc je trouve ça génial.
- #Enora Teyssendier
Oui, c'est vrai que quand ils m'ont parlé, je t'avais dit que c'est vraiment ce qui m'avait motivée à écrire mon premier roman. c'est une très bonne idée et plus on aura et plus ça permettra aussi de rendre abordable la thérapie aux gens pour se libérer des choses qui peuvent faire obstacle à un épanouissement personnel en lien à la différence des développements personnels centré sur soi c'est vraiment l'idée d'être dans l'idée de la TLMR c'est vraiment de travailler sur retrouver du lien avec soi et avec les gens qui nous entourent.
- #Virginie Bardot
Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu as envie de rajouter
- #Enora Teyssendier
Non, je pense qu'on a...
- #Virginie Bardot
Alors moi, j'aurais une autre petite question alors.
- #Enora Teyssendier
Vas-y, je t'écoute.
- #Virginie Bardot
Est-ce que tu aurais un exemple un peu plus concret de l'accompagnement en... un TLMR pour donner des exemples, que ce soit visuel peut-être, qu'on puisse imaginer ce que c'est
- #Enora Teyssendier
On prend l'exemple d'un travail en thérapie avec un patient, par exemple. Alors, sur quel type d'accompagnement
- #Virginie Bardot
Ce qui te vient, ce qui te semble le plus facile à expliquer.
- #Enora Teyssendier
Je me souviens d'une personne qui est arrivée, que j'accompagnais depuis un certain temps, mais qui est arrivée suite à une nouvelle agression dans son couple. Et alors là, pour le coup, quand on parle de processus de zombification, ce n'est pas un nom scientifique bien sûr, mais c'est vraiment dans l'image, la personne est arrivée vraiment sur un mode zombie, le visage sidéré. Et on ne sentait plus vraiment le lien d'ailleurs, c'est-à-dire qu'elle était totalement figée dans son corps, avec très peu de mouvements, quelqu'un qui d'habitude est très apprêté, qui ne l'était plus du tout. Et du coup, le travail qu'on a fait ce jour-là a été circonscrit évidemment à cet événement qu'elle venait de vivre. Et alors si je déroule un peu le travail, ça a été de pouvoir lui demander de faire revenir ce souvenir-là, ici et maintenant. Donc le travail de sécurisation du lien était déjà là. C'est quelqu'un qui avait confiance en moi, ça faisait un certain temps qu'on travaillait ensemble. Puisque sinon je ne l'aurais pas fait de cette manière-là, vu l'intensité des impacts. Et donc on l'a vraiment circonscrit. Et là, par exemple, j'ai utilisé vraiment ma main comme un écran, plutôt que de le mettre sur la scène. Pourquoi Parce que la main vient aussi limiter l'espace de visualisation et ça a un effet protecteur pour éviter les débordements. Et donc on a pu comme ça faire venir le souvenir, se focaliser sur l'élément qui englobait toute la scène. C'était un point fermé. Et en fait, on a fait le travail avec le point. C'était quoi l'intention de ce point quand il était là, présent, dans sa direction On a fait tout un travail de questionnement pour circonscrire l'intention de ce qu'on appelle la cible, le point qui est en lien avec elle. Pourquoi on vient questionner l'intentionnalité Parce que ce qui fait traumatisme, ce n'est pas forcément les actions en tant que telles, c'est l'intentionnalité qu'il y a derrière l'action. Donc on a vraiment besoin d'aller... questionner cette intention. Et en fait, en questionnant la personne, à un moment donné, elle dit... En fait, elle prend conscience que l'intention, à ce moment-là, c'était une intention de meurtre. Et quand elle prend conscience de cette intention de meurtre, son corps réagit de manière très massive, dans une contraction de tout le corps. Et en fait, c'est comme si son cerveau lui avait bloqué tout accès à cette prise de conscience de l'intention de meurtre. Et ce qui fait que ça l'avait encore plus sidéré. Alors l'effet protecteur avait eu en effet de sidération en même temps, ce qui peut arriver. Et de pouvoir se reconnecter à ça, ça nous a permis après d'aller travailler vraiment dans une forme de réanimation, puisqu'on a été travailler en utilisant le questionnement, les mouvements alternatifs, l'utilisation des tiers, puisqu'on peut faire venir des personnes. dans l'espace de manière évidemment imaginaire. Ce ne sont pas réellement des gens qui viennent, mais par contre, c'est les gens. comment ces gens sont ressources à ce moment-là dans cette politique-là. Et on est venu se focaliser justement sur les effets dans son corps et comment ou rester une parcelle de vie dans ce corps totalement figé. Et il y a vraiment eu ce travail d'accompagnement, à la fois avec les mouvements oculaires, avec les doigts, et à la fois ensuite par du tapis, c'est-à-dire le contact vraiment des... des doigts sur les épaules qui viennent tapoter de manière alternative pour revenir connecter au corps et au contact du corps. Et on a fait vraiment tout un travail de réanimation, avec petit à petit la vie qui a diffusé en elle, de reprendre contact avec le sol là où elle était, comme si elle était un peu en lévitation en arrivant. Et on a vu ensemble ce corps reprendre vie, c'est-à-dire vraiment pouvoir retrouver de la souplesse et du mouvement. Et on voit comment elle est arrivée totalement sidérée, totalement figée, et avec ce travail-là, en l'espace de 45 minutes, elle a pu retrouver du mouvement et une respiration, ce qui peut paraître anodin, mais en fait, c'était vraiment... Elle avait la respiration coupée depuis que ça s'était produit. Et donc ça lui a permis de repartir habitée et vivante. Donc là, ça donnait vraiment l'impression de réanimation. Il y a un autre exemple, ça me fait penser à ça, peut-être qu'il peut parler aux gens assez facilement, c'est une patiente qui a fait un infarctus brutalement, comme ça, dans la rue, et du coup, le cardio, forcément, on lui a posé un pacemaker, sans trop lui demander son avis, mais ça paraissait inévitable, puisque... Ça évitait qu'elle puisse refaire un nouvel infarctus. Et donc le médecin lui a expliqué de manière très scientifique la raison, mais sans être vraiment attentif à l'impact psychologique que ça a eu sur elle. Et en fait, elle a vraiment impacté ça comme un corps étranger, et elle le détestait. Elle ne pouvait plus regarder une partie de son corps, elle le détestait, et elle disait, mais j'ai un truc en moi, je voudrais l'arracher, j'en veux pas. Alors que paradoxalement, ça lui sauvait quand même potentiellement la vie, puisque sans ce pacemaker, vu qu'il y avait des troubles du rythme, elle pouvait refaire un arrêt n'importe quand. Et bien en fait, on a externalisé le pacemaker au milieu, sur la scène imaginaire, et on a travaillé la relation entre elle et le pacemaker. Et en fait, à ce moment-là, elle a pu... se le réapproprier puisqu'on l'a réinternalisé mais dans quelque chose où il y avait son accord en fait. Plutôt qu'on lui mette de force, de force c'est imagé, bien sûr qu'il ne l'a pas mis de force mais il l'a mis sans son consentement et le fait d'avoir pu comme ça transformer le pacemaker en... par le biais du questionnement, le pacemaker qui était un objet métallique, froid... corps étranger qui lui voulait du mal, a petit à petit, s'est petit à petit transformé en un élément, en un cœur qui pulse, et c'est venu se connecter à la rose dans Le Petit Prince, et l'interaction entre la rose et Le Petit Prince, ce qui lui a permis de faire une expérience de sécurité, une expérience sécure en lien avec cette rose, et on a pu internaliser à ce moment-là le pacemaker. Après cette séance, elle a adopté son pacemaker et elle a pu en parler, parce qu'avant elle ne pouvait pas en parler, elle disait lui, celui dont je ne peux pas prononcer le nom C'était vraiment quelque chose de l'ordre du rejet et du dégoût. Et après elle a pu en parler et aujourd'hui on n'en parle plus. Ça fait partie d'elle et c'est OK. Donc c'est vraiment, on n'a pas changé le pacemaker, c'est changé sa représentation et son lien à quoi Et aller travailler sur les relations, et la manière dont on les vit, viennent changer de manière assez rapide, et parfois assez extraordinaire, les effets et la manière dont la personne vit les choses. Parce que ça répond à ta demande.
- #Virginie Bardot
Ah ouais, je trouve ça génial. Ça devient tout de suite parlant. On s'imagine... En tout cas, moi, je m'imagine plus. J'espère que ce sera le cas pour les auditeurs aussi. Ouais, c'est super intéressant. Merci beaucoup. Je pense qu'on va pouvoir aller sur la fin, à moins que tu aies d'autres choses à rajouter.
- #Enora Teyssendier
Comme ça, je pense qu'on a bien abordé les éléments qu'on souhaitait aborder ensemble aujourd'hui.
- #Virginie Bardot
Merci beaucoup vraiment pour le temps que tu as pris pour nous. Et donc là, on peut retrouver ton livre, enfin tous, mais si on parle du dernier déjà, où est-ce qu'on peut retrouver tes romans
- #Enora Teyssendier
Alors, il y a sur Publishroom et sur Amazon, parce que pour l'instant, les autres distributeurs ne sont pas encore activés. Ce sera d'ici une quinzaine de jours sur la FNAC et De Cidre. Et sur ma page Facebook, Virginie Bardot, avec les différents éléments pour retrouver les livres, notamment la résilience du phénix. Donc le tome 1, c'était la résilience du phénix, et quand même, je n'ai pas dit, mais le tome 2 s'appelle les membres fantômes. On peut faire le lien justement avec le transgénérationnel. Et puis différentes infos sur Mimethys et sur... sur ce qu'on propose en termes de formation. Et puis d'ailleurs, il y aura un congrès l'année prochaine, en mars prochain, en mars 2026, au Sable d'Olonne, en Vendée, sur le sujet... Ce serait bien que j'ai oublié le titre. Sur la transe, je ne pourrais plus redonner le titre exact. Voilà.
- #Virginie Bardot
On mettra tout dans la description, de toute façon, les liens d'accès au site que tu as cité, et puis pour le congrès aussi, avec le nom exact dans la description.
- #Enora Teyssendier
Ça marche.
- #Virginie Bardot
Ok, et donc pour te contacter, je crois que c'est sur Facebook
- #Enora Teyssendier
Oui, c'est ça, sur la page auteur, Virginie Bardot. Et puis, directement, c'est possible de me contacter par ce biais-là.
- #Virginie Bardot
Ok. Donc, je mettrai tout dans la description. Merci beaucoup, Virginie, d'être venue, d'avoir pris du temps pour nous. Et je te dis à bientôt.
- #Enora Teyssendier
Merci beaucoup, Enora. C'était un plaisir pour moi. Je suis ravie d'avoir participé aujourd'hui.
- #Virginie Bardot
Et donc, merci aux auditeurs d'être encore là pour cette écoute. Et puis, je vous dis à bientôt pour un prochain épisode.