undefined cover
undefined cover
Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue cover
Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue cover
Psycho Sexo - clefs et outils pour accompagner la sexualité et lever les tabous

Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue

Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue

1h05 |26/03/2025|

150

Play
undefined cover
undefined cover
Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue cover
Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue cover
Psycho Sexo - clefs et outils pour accompagner la sexualité et lever les tabous

Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue

Polyamour et libertinage : mieux comprendre pour mieux accompagner – avec Arianne Torné, psychologue et sexologue

1h05 |26/03/2025|

150

Play

Description

Comment accompagner une demande d’ouverture de couple sans projeter ses limites ?
Dans cet épisode, nous explorons avec lucidité et bienveillance les relations non monogames pour affiner notre posture professionnelle.

Je reçois Arianne Torné, psychologue, sexologue et intervenante en psychosexologie holistique. Ensemble, nous abordons des thématiques encore peu discutées dans l’accompagnement thérapeutique : polyamour, libertinage, couple libre, consentement, éthique relationnelle, jalousie, sexualité plurielle… Un échange riche et nuancé pour tous ceux et celles qui veulent mieux comprendre ces pratiques afin de mieux accompagner.


🔍 Au programme :

  • Les différences entre polyamour, couple libre, libertinage et polygamie

  • Les idées reçues à déconstruire pour cultiver une écoute bienveillante

  • Le rôle de la sexothérapie et des repères éthiques dans les relations plurielles.

  • Comment gérer la jalousie, les besoins, les limites, les émotions

  • L'importance d'un cadre clair dans la relation.


💡 On y parle aussi de sexualité épanouie, de sexualité et émotions, et même de danse-thérapie comme outil de reconnexion intime.


📚 Ressources mentionnées :

  • Site d’Arianne Torné : ariannetorne.com

  • Danse-thérapie et Zouk brésilien : gostodanse.ch

  • Instagram : @tornearianne

  • Lecture conseillée : La salope éthique, : Guide pratique pour des relations libres sereines de Dossie Easton & Janet Hardy


Un épisode pour élargir notre vision de la santé sexuelle, et enrichir notre posture d’accompagnant·e du lien et du désir.

🎯 Cet épisode s’adresse aux thérapeutes, coachs, soignants, éducateurs, psychologues, mais aussi à toute personne en reconversion vers la sexologie.


✨ Si cet épisode t’a inspiré, pense à laisser une ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ et à le partager autour de toi. Ton soutien est précieux et m’aide énormément à faire connaître ce podcast !

📩 Dis-moi aussi quels sujets tu aimerais que j’aborde dans les prochains épisodes : en commentaire ou sur mes réseaux sociaux, ton avis compte !


👉 Prêt(e) à découvrir tout ce que la psycho-sexologie a à offrir ? Abonne-toi pour ne rien louper et plonge dans cet épisode !

-----------------------------------------------

Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

-------------------------------------------------



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Arianne Torné.

  • #Arianne

    Bonjour à tous.

  • #Enora

    On va parler aujourd'hui des différentes façons de faire couple et on va parler plus précisément du polyamour et du libertinage. Donc, je vais présenter un petit peu Ariane. On s'est rencontrées en formation en psychosexologie. Et donc voilà, je suis très contente de l'accueillir parce que Arianne, c'est au-delà d'une collègue, c'est une amie. Et elle a plein de connaissances. J'aimerais bien qu'elle intervienne sur d'autres sujets aussi, mais aujourd'hui on va rester focus sur celui-là. Donc pour la présenter un petit peu, elle est psychologue, donc psychosexologue aussi. Elle est spécialisée en oncologie. Et par rapport à ça, Ariane, tu pourras donner plus de précisions, mais tu travailles au sein du centre Othium, qui reçoit des personnes qui ont un cancer, ou qui ont eu un cancer, ou des proches de personnes qui ont un cancer, c'est ça ?

  • #Arianne

    Oui, c'est ça. Donc, le centre Othium, qui est basé à Genève, dans deux centres, et on accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer à l'heure actuelle, ou qui ont été touchées par le cancer dans le passé, et aussi leurs familles, leurs entourages.

  • #Enora

    Yes. Et puis, dans tes spécificités quand même, tu es aussi prof de danse, de zouk brésilien. Donc je précise, le zouk brésilien, ce n'est pas le zouk des Antilles. C'est beaucoup plus sensuel, à mon sens, en tout cas. Quand j'ai passé quelques temps chez Arianne et du coup, j'ai participé au cours et puis je me suis mise à adorer le zouk brésilien. Pareil, ça pourrait être le sujet d'un autre épisode parce qu'en fait, justement, Arianne, tu l'utilises dans la thérapie de couple par rapport notamment à la connexion, si je ne me trompe pas.

  • #Arianne

    Absolument. En fait, je propose des cours de danse-thérapie aussi et de danse érotique, de danse eros, où on vient mélanger des questions en lien avec l'érotisme de manière générale et la danse, ou à travers la danse. Donc, on utilise le mouvement. pour explorer ces différentes questions. Et on peut aller dans des sujets qui parlent, par exemple, de consentement. Le dernier était sur la séduction. Voilà, la connexion, ce genre de choses. Et c'est des moments très chouettes, très sympas à partager et qui sont extrêmement complémentaires à la thérapie parlée, on va dire, puisque ça permet de mettre dans le corps et de mettre en pratique aussi certains concepts dans un espace sécurisé, dans un espace bienveillant et avec quelqu'un qui peut... un petit peu cadrer aussi tes questions.

  • #Enora

    Ouais, génial.

  • #Arianne

    Et bon,

  • #Enora

    ce serait bien de faire un épisode entier là-dessus. Est-ce que tu as d'autres choses à rajouter concernant ton parcours ou ce que tu proposes dans tes accompagnements ?

  • #Arianne

    Je crois que c'est assez bien résumé. Donc j'accompagne, peut-être à préciser, c'est que j'accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer, mais j'accompagne aussi des personnes... de tous horizons. Donc, j'ai aussi une partie de mes patients qui n'ont rien à voir avec le cancer et qui peuvent avoir des questionnements autant autour de la psychologie que de la sexologie. J'accompagne des couples aussi assez régulièrement autour de leurs questionnements et de leurs défis.

  • #Enora

    Oui, et dans tes spécialités, tu as aussi pas mal de personnes qui viennent te voir pour des questionnements autour de... du polyamour ou du libertinage.

  • #Arianne

    Tout à fait.

  • #Enora

    D'où l'invitation.

  • #Arianne

    Oui, effectivement, j'ai aussi une clientèle. C'est assez clair sur mon site que je suis ouverte à toutes les orientations sexuelles, toutes les choses qui sont un peu hors normes, on va dire. Et les personnes sont bienvenues dans mon cabinet. Ok.

  • #Enora

    Je me rends compte qu'en fait, j'ai oublié quand même un élément dans la présentation d'Arianne. C'est qu'Ariane est intervenante dans la formation en psychosexologie holistique qu'on propose à l'Eipsho. Et donc voilà, elle va intervenir sur possiblement plusieurs sujets. Celui-là, les différentes manières de faire, de relationner. sur le sexo et oncologie. Et puis moi, j'aimerais bien aussi sur la danse.

  • #Arianne

    Ce serait trop bien.

  • #Enora

    donc voilà Arianne va intervenir plusieurs fois dans la formation absolument et je m'en réjouis beaucoup merci aussi pour ça donc on va peut-être rentrer dans le vif du sujet est-ce que tu pourrais déjà dans un premier temps expliquer un petit peu la différence ou nous expliquer ce que c'est que polygame Polyamour, libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    Alors, on peut peut-être commencer par la polygamie, qui est peut-être un des thèmes les plus anciens. Alors, la polygamie, déjà, c'est l'idée d'être marié ou d'avoir quelque chose d'officiel, c'est institutionnalisé, avec plusieurs personnes. Donc, on peut avoir un homme avec plusieurs femmes, ça s'appelle la polygénie, ou bien on peut avoir une femme avec... plusieurs hommes et ça s'appelle la polyandrie. C'est quelque chose qui, en tout cas d'un point de vue légal, en Suisse par exemple, ou en France, n'est pas autorisé. Mais par contre, il y a des pays où ça existe et où c'est accepté. Donc on peut officiellement se marier avec plusieurs hommes ou plusieurs femmes. Par contre, ce qui est différent par exemple du polyamour, c'est que voilà, il y a Il y a toutes sortes d'institutions qui existent par rapport à la polygamie, mais il n'y a pas forcément une égalité entre les partenaires. Donc, on pourrait très bien avoir une personne qui est plus préférée qu'une autre ou ce genre de choses. Et ce n'est pas toujours basé sur de l'amour réciproque non plus parce que parfois, les organisations polygames sont en fait plus des organisations, des structures économiques ou quelque chose d'assez culturel. Alors que si on va vers le polyamour, le polyamour… l'idée c'est la possibilité d'être amoureux ou amoureuse et d'entretenir des relations plus ou moins soutenues avec différentes personnes. Mais c'est très important d'avoir tout le monde qui est au courant, ça c'est aussi très important, donc c'est très différent d'avoir plusieurs sex friends, on va dire, c'est pas la même chose, c'est que tout le monde est au courant, tout le monde est d'accord en théorie, en tout cas plus ou moins d'accord, même s'il peut y avoir des émotions... plus ou moins facile qui accompagne cette question-là, mais que tout le monde est d'accord. Et donc, il y a vraiment aussi tout un travail autour de l'éthique relationnelle qui est faite dans le polyamour, qui est très important. Et on essaie de prendre soin des différentes personnes qui sont impliquées dans ces relations.

  • #Enora

    Avant de passer à autre chose, j'ai une petite question dans le polyamour. Est-ce que c'est, par exemple, trois personnes qui sont amoureuses entre elles, toutes les trois ? par exemple, ou est-ce que c'est, par exemple, moi j'ai plusieurs amoureux et les autres ont plusieurs amoureux aussi ?

  • #Arianne

    Alors, le polyamour, il y a autant de polyamour que de personnes, j'ai envie de dire, donc c'est assez varié. Il pourrait y avoir un troupe, c'est-à-dire trois personnes qui sont en relation les unes avec les autres. qui pourraient éventuellement même vivre ensemble ou pas, ou avoir une maison ensemble, ça existe. Mais il peut aussi y avoir des configurations plus larges où effectivement une personne va être en relation avec plusieurs personnes et ces personnes-là vont peut-être avoir aussi d'autres relations avec d'autres personnes. Donc on peut se retrouver avec finalement beaucoup de gens dans toute cette configuration-là, ou pas. Enfin voilà, il y a aussi des personnes qui... s'identifient comme polyamoureuse et qui peut-être, dans une phase de leur vie, ne vont pas forcément avoir plusieurs relations simplement parce que les circonstances ne s'y prêtent pas. Donc le polyamour, c'est aussi vraiment une manière de vivre ou une manière de s'appréhender, et parfois même une identité. Et puis, disons que le principe principal, c'est que je suis consciente et consciente que je peux aimer différentes personnes. et je suis transparent ou transparente sur le sujet par rapport à ça.

  • #Enora

    Est-ce qu'en général, il y a un couple principal ou pas forcément ?

  • #Arianne

    Alors, pas forcément. Dans le polyamour, une des distinctions qu'on peut faire, c'est qu'il peut y avoir un polyamour hiérarchique ou un polyamour anarchique. Dans le polyamour hiérarchique, il y a effectivement un couple principal et puis après, des relations secondaires autour. quand on dit relation principale, ça veut peut-être dire que c'est la personne avec qui on s'est engagé un peu plus, peut-être qu'on a des enfants avec cette personne, peut-être pas, enfin voilà. En tout cas, il y a... Il y a aussi une hiérarchie dans comment la relation est appréhendée. Cette personne va peut-être avoir plus d'engagement ensemble, peut-être qu'il y en a un ou l'autre qui peut avoir la priorité sur d'autres, un peu cette idée-là. Et puis dans le polyamour anarchique, là on n'est pas dans cette configuration-là. L'idée c'est que tout le monde est à égalité, et en fait on fait en fonction des besoins de chacun, etc. Mais donc il n'y a pas... une relation qui est plus importante que l'autre, dans ce sens-là.

  • #Enora

    Ok, merci. Donc après, on a encore libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    C'est ça. Alors, le libertinage, là, on est aussi dans une configuration où les personnes peuvent avoir plusieurs relations. Généralement, on parle plutôt de sexualité, mais pas forcément. Donc, il y a aussi parfois des libertins qui peuvent développer des sentiments... affectif ou amoureux avec d'autres personnes avec qui ils relationnent. Mais disons que le principal du libertinage, c'est qu'on tourne autour d'un plaisir sexuel qui est libre et qui est assumé. C'est, en gros, on va s'amuser dans la cour de récréation des adultes, entre adultes consentants, et puis en fonction des désirs et des envies de chacun, on va s'amuser ensemble. Donc le consentement est extrêmement important, la communication aussi. Et là, on va souvent retrouver des... des couples quand même. C'est assez régulier que ce soit plutôt des couples. De temps en temps, il peut y avoir des configurations comme des couples ou comme ça, mais le plus courant, ça va être des couples qui se mettent d'accord sur ce qu'ils sont d'accord de partager ou pas. Et là, il y a énormément de variétés possibles. Donc, ça peut aller de choses comme on est plutôt mélangiste, on aime bien se mélanger à d'autres, mais on reste ensemble dans le couple. Ou bien on peut aller dans du couple. pur échangisme où il y en a un qui va avec l'autre personne du couple et puis on se croise comme ça, puis on fait des choses chacun de son côté. Et puis après, il y a des choses aussi lors du candelisme, quand on aime bien voir son compagnon, sa compagne, faire des trucs avec d'autres gens. Il y a des gens qui vont être plus ou moins voyeuristes, plus ou moins exhibitionnistes. Il y a parfois aussi des personnes qui aiment bien juste être vues en train de faire... de la sexualité ou faire l'amour, et qui n'ont pas forcément envie de partager avec d'autres, mais qui aiment bien ça ou bien disent faire ça. Donc là, il y a vraiment beaucoup de configurations possibles, mais le plus important, c'est qu'il y ait vraiment du consentement, de la communication entre les différentes parties, et puis qu'il y ait aussi une forme de... C'est vrai que dans le libertinage, il y a un vrai respect de la confidentialité. On ne va pas crier sur tous les toits qui c'est qui est libertin, etc. Donc en général, il y a une sorte de discrétion à ce niveau-là qui est respectée. Puisqu'on sait bien que la sexualité, ce n'est pas toujours accepté par tout le monde. Et que peut-être, il y a certains milieux professionnels qui ne seraient pas très confortables avec le fait que leur employé a une sexualité libre en week-end, alors que finalement, ça les regarde et ils ont droit. C'est pareil d'ailleurs pour le polyamour. Il y a certaines personnes qui vont avoir envie de garder ça un petit peu discret, mais pas forcément. Il y a aussi pas mal de gens en polyamour qui sont assez ouverts sur la question, vu que c'est quelque chose d'assez identitaire. et qui vont l'affirmer un peu plus. Ça dépend de chacun.

  • #Enora

    Et le couple libre ?

  • #Arianne

    Alors le couple libre, on pourrait dire que c'est un espèce de grand mot, le couple libre, et il y a autant de couples libres que de couples. Ça pourrait être une forme de polyamour, parce qu'on pourrait imaginer que dans un couple libre, ils se mettent d'accord sur le fait qu'ils peuvent aimer plusieurs personnes, ils ont peut-être d'autres relations qui impliquent l'affectif. Ou bien peut-être qu'on va être dans un couple libre qui est plutôt libertin, où, je ne sais pas, on va se dire « c'est super, on fait chacun des trucs de notre côté, mais ça ne peut être que sexuel, et s'il y a de l'affectif, ça ne va pas être possible » . Donc le couple libre, c'est un espèce de mot-parapluie qui va parler de beaucoup de choses, mais qui parle juste du fait qu'on ouvre un peu plus le couple que ce qui est classique.

  • #Enora

    C'est quand même le terme que j'ai le plus entendu. En dehors des consultations, on va dire, plutôt dans les personnes que je peux connaître.

  • #Arianne

    Tout à fait. Puis c'est souvent un terme qui est assez courant, on va dire, et puis que les gens connaissent. Puis de nouveau, comme ça, quelque chose d'un peu chapeau, on va l'utiliser assez facilement pour parler de gens qui ont des relations qui ne sont pas tout à fait dans les normes. Voilà. Qui ne sont pas tout à fait dans les normes.

  • #Enora

    Et donc, quelles sont les plus grandes idées fausses sur le libertinage et le polyamour ?

  • #Arianne

    Alors, par exemple, on pourrait avoir des choses qui font comme le fait que, je ne sais pas moi, les libertins sont des gens sans foi ni loi, qui n'ont presque pas de morale ou des choses comme ça, puis qui font tous n'importe quoi et qui sont tous d'accord de faire plein de choses, ce qui n'est pas du tout le cas. En fait, vraiment, il y a quelque chose d'important en termes de consentement. pour les libertins. Et puis, c'est généralement des personnes qui sont très au courant de leurs limites. J'ai envie de dire presque plus que les gens normaux, entre guillemets. Les gens qui sont dans la norme, comme ils ont essayé des choses qui sont dans la norme, ne se sont pas forcément posé les mêmes questions que si on est face à des libertins ou des polyamoureux aussi, qui ont exploré l'ouverture. Et donc, dans l'ouverture, qui dit ouverture dit potentiellement tout est possible, mais ça ne veut pas dire que... tout nous plaît. Ça veut pas dire qu'on serait prêt à coucher avec n'importe qui. Parce que des fois, il y a cet amalgame, c'est t'es libertin, t'es libertine, ça veut dire que t'es d'accord de coucher avec n'importe qui. C'est pas du tout ça. C'est au contraire, il y a un cadre clair, il y a du consentement, on a envie d'explorer sexuellement, il y a ce truc de oui, il y a de la curiosité, il y a de l'envie de s'ouvrir, mais c'est pas du tout j'ai envie de coucher avec n'importe qui. Mais tu sais que...

  • #Enora

    Ça me fait penser, ça me rappelle une jeune que j'ai accompagnée qui avait beaucoup de traumas vis-à-vis des hommes. Elle avait vécu des violences sexuelles et elle ne voulait plus aller dans les bars, dans les discothèques à cause de ça, de ses peurs et tout ça. Et en fait, elle allait en club échangiste. Sur le coup... Moi, ça m'a un peu surprise, je ne lui ai pas montré, ou du moins, j'ai essayé de ne pas lui montrer, mais j'ai questionné quand même, et elle m'a expliqué que oui, en club échangiste, il y avait beaucoup plus de respect. Et donc, ça me fait vraiment penser à ce que tu viens de dire, où chacun se connaît, chacun respecte les autres, les limites des autres, et du coup, elle, elle n'y allait pas du tout pour avoir du sexe avec d'autres personnes, mais alors, pas du tout. Mais dans cet endroit-là, elles se sentaient safe ?

  • #Arianne

    Tout à fait. Et d'ailleurs, ce n'est pas la seule. Il y a des gens qui vont régulièrement au club libertin pour aller danser. Parce que souvent, il y a plusieurs sortes de clubs libertins, mais assez typiquement, il va y avoir des clubs libertins avec une partie discothèque, musique et tout ça. Et les filles, elles peuvent être habillées comme elles veulent. Elles peuvent être aussi déshabillées qu'elles veulent, si on veut. En général, c'est souvent très bien habillées, avec des jolis... dessous, des choses comme ça, et il n'y a personne qui leur fait chier. Donc, il n'y a pas d'invasion d'espace. C'est souvent très respectueux. Et comme le consentement est le plus important, eh bien, elles sont largement plus en sécurité que dans une boîte de nuit classique. Les gens sont vraiment... Ils prennent soin, en fait. Ils prennent soin parce que il n'y a pas vraiment de plaisir s'il n'y a pas de consentement. Donc, il y a vraiment quelque chose qui est essentiel. Et puis... Aussi dans les milieux libertins, il y a... Alors c'est des milieux qui sont... ça dépend. Il peut y avoir des milieux assez homo-homo. Il va y avoir des clubs libertins très homos, soit lesbiens, soit gays. Mais sinon, les clubs libertins sont assez hétéros. Et il y a une idée autour de la femme. Il y a une forme de respect assez gentleman de la femme, on va dire. Voilà, quelque chose comme ça, un peu traditionnaliste, si tu veux, à mon avis, mais qui est quand même, du coup, agréable dans le sens où les femmes vont vraiment en prendre soin. En tout cas, au niveau du consentement. Après, il y a d'autres choses qui sont, à mon avis, peut-être un peu trop normées, peut-être dans le type de sexualité qui peut se partager dans ces endroits-là, mais pas forcément. Chaque personne est différente.

  • #Enora

    Ça m'a rappelé... alors moi j'ai jamais été d'ailleurs je ne l'ai pas précisé mais dans cet échange aujourd'hui moi j'ai accompagné très peu de personnes qui ont voulu se questionner sur ce sujet moi je suis j'en connais très très peu juste que j'ai vu en formation mais ça remonte maintenant à des années, ce qu'on a pu échanger avec Arianne c'est vrai que je viens là avec toute ouverte pour apprendre plein de choses Même les questions, elles ont été préparées avec Arianne. qui a l'habitude que des personnes questionnent à ces niveaux-là. Bref, je m'égare. J'allais dire que je n'ai jamais été en club échangiste, mais je ne sais pas si tu te rappelles, Arianne, que j'ai voulu acheter une maison. Je voulais qu'elle ait des dépendances pour faire un logement et je suis tombée sur quoi ? Pile la maison qui avait, dans ses dépendances, un ancien club libertin. Et je ne le savais pas avant d'arriver dans cette maison. Mais du coup, les images que j'en ai, les idées que j'en ai, c'est un peu aussi via ce club-là, avec notamment un mur avec des trous pour insérer son pénis et faire des fellations. Donc moi, c'est un peu aussi l'image que je peux avoir, tu vois.

  • #Arianne

    Un glory hole.

  • #Enora

    Je ne sais pas si elle est bonne, cette image, mais...

  • #Arianne

    Oui, alors il y a des clubs, en fait, un glory hole. Donc c'est le mur de la gloire. C'est quelque chose qui est assez courant dans les clubs libertins. Après, il y a des clubs libertins qui sont plutôt basés sur, par exemple, des saunas. Donc il va y avoir un petit espace avec un sauna, un autre avec un hammam, peut-être un jacuzzi, ce qui est différent de l'ambiance bois de nuit parfois. Mais généralement, dans les clubs libertins, il y a toujours un espace un peu bois de nuit et puis après un autre espace câlin. où les gens vont avoir de la sexualité. Donc ça ne se passe pas forcément... Ce qui n'est pas mal, c'est que s'il y a les deux espaces qui sont un petit peu séparés, ça permet aussi d'avoir une sorte de discrétion. Et puis après, il y a toutes sortes de clubs. Il y a des clubs aussi où il y a des pièces qui sont fermées et où donc les couples ou les personnes qui ont décidé d'interagir à ce moment-là ensemble peuvent avoir une forme d'intimité. Après, il peut y avoir des espaces où c'est plutôt des espaces à d'orgie, où à ce moment-là, si tu es dans cet espace-là, c'est que tu es plus ou moins d'accord de partager avec d'autres personnes qui viennent sur ce même espace-là. Ce qui ne veut pas dire que ça enlève le consentement, parce que malgré tout, même si on est dans un espace d'orgie, les gens, ils vont quand même demander « est-ce que je peux tout faire ? Est-ce que je peux partager avec toi ? » Mais souvent, le but, c'est quand même… C'est vraiment cette histoire de consentement qui est très importante. c'est du consentement un peu dans tous les sens on va demander à la personne qu'on va toucher si on peut et puis aussi à la personne qui accompagne cette personne là à son partenaire ou sa partenaire donc il y a vraiment beaucoup de consentement qui circule et ouais c'est vraiment un espace qui est à part ça avec beaucoup d'amour puisque les gens ils ont cette envie, cette joie cette envie de partager de la sexualité c'est joyeux, il y a vraiment cette notion de plaisir autour de tout ça

  • #Enora

    C'est vrai que le côté consentement et tout par rapport à l'orgie, alors n'imaginez pas ça. Et donc, je trouve ça génial, en fait.

  • #Arianne

    Oui, c'est vraiment chouette et ça ne devrait jamais être autrement, quelles que soient nos relations d'ailleurs. Elle pourrait être tout à fait monogame et que ça puisse être toujours comme ça, c'est très génial.

  • #Enora

    Bien évidemment.

  • #Arianne

    Après, dans les autres idées reçues qu'il peut y avoir et que moi j'entends souvent, c'est quelque chose comme « Ah, mais c'est un passage, c'est une phase. » Puis la personne, ensuite, elle va passer enfin à être sérieuse et puis à faire une vraie vie. Ça peut être vrai pour certaines personnes, mais pas souvent. Une fois que les gens y ont goûté, ça dépend un petit peu des histoires de vie, ça dépend de plein de choses. Il peut y avoir des gens qui commencent avec une phase libertine dans leur vie. et qui après vont avoir une face plus monogame etc. et je dis libertine polyamoureuse il y a des personnes qui peuvent être monogame pendant un temps puis polyamoureuse pendant un temps puis ensuite passer à être plutôt quelque chose de libertin tout ça c'est des manières dont on s'identifie des manières dont on explore et qui peuvent évoluer à travers le temps il y a beaucoup de gens qui découvrent par exemple le libertinage ou le polyamour parce qu'ils rencontrent quelqu'un qui a ce mode de vie là puis qui se disent Tiens, c'est intéressant, ça me dit bien d'aller explorer ça. Ou au contraire, pas du tout, et puis qui, du coup, ne vont pas forcément maintenir une relation avec cette personne-là. Mais il y a énormément de relations, autant chez les polyamoureux que chez les libertins, qui peuvent durer des années et des années et des années. Puisque, par exemple, chez les polyamoureux, il y a une vraie question autour de l'engagement aussi. Et puis, chez les libertins aussi, d'ailleurs, comme ce sont souvent des couples. qui sont assez monogames ou exclusifs d'un point de vue émotionnel. Donc l'amour va être exclusif. J'aime ma femme, j'aime mon homme, et c'est tout. Mais par contre, très ouvert au niveau de la sexualité, à ce niveau-là, c'est des relations qui peuvent durer deux décennies, deux décennies. Et sinon, une autre chose aussi que j'entends souvent, c'est des inquiétudes autour des enfants. Ah, mais si ces couples non monogames ont des enfants, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'ils sont malheureux ? Etc. Alors, en soi, il n'y a aucune étude scientifique qui prouverait que les enfants sont en France, pas du tout. Et généralement, ce n'est pas le cas, puisque en général, ils vont très bien. Déjà, chez les libertins, la plupart du temps, les enfants ne sont pas forcément au courant des pratiques sexuelles de leurs parents, puisqu'ils gardent assez souvent cette espèce de discrétion. Et puis, en réalité, dans les relations polyamoureuses, il n'y a pas non plus d'indication qui dirait qu'ils seraient plus malheureux, les enfants, puisque les enfants, ils ont besoin de stabilité, ils ont besoin de bienveillance. Et puis souvent, dans ces relations-là, il y a une vraie conscience autour de l'éthique et de faire du bien aux personnes autour de soi, et ça implique aussi les enfants. Donc, en général... ce qui va être important, c'est est-ce que les parents se sentent bien dans leurs relations, etc. Et ça, c'est vrai qu'on ait des relations monogames ou des relations plurielles. Comment c'est présenté aussi ? Puisque c'est présenté avec un cadre, avec une explication. Les enfants qui ont des parents qui sont plutôt polyamoureux, ils l'expriment assez simplement. Ils disent « bah oui, maman, papa, il a plusieurs copines » . C'est très simple pour un enfant, en fait. C'est souvent les adultes qui se posent des questions, mais les enfants, ils ne se posent pas trop de questions. À peu près, ils sont assez contents parce qu'ils peuvent avoir plusieurs babysitters et peut-être qu'ils s'entendent bien avec eux. Ça peut très bien se passer.

  • #Enora

    Ok.

  • #Arianne

    Et puis, voilà. Et sinon, une autre des grandes questions qui m'est posée, c'est autour de la jalousie. Très souvent, les personnes... imagine que dans les relations plurièlles, il n'y a pas de jalousie. Ou alors que c'est... parce que sinon, ce serait impossible. C'est-à-dire, ah, mais du coup, tu ne dois pas être jaloux, tu ne dois pas être jalouse. Sauf que ce n'est pas du tout comme ça. En réalité, il y a de la jalousie, au même titre que dans d'autres relations. C'est simplement que la jalousie est abordée et gérée différemment que dans les couples monogames. En fait, dans les couples monogames, comme on ne veut pas ressentir de jalousie, eh bien, on évite... Tout ce qui pourrait potentiellement en créer. Et puis, il y a ce truc d'appartenance aussi, de comme tu m'appartiens, j'ai des droits sur toi ou sur notre relation. Et on se met d'accord de manière plus ou moins explicite, parce qu'il y a aussi beaucoup de relations monogames qui, en réalité, ne se posent pas la question de leurs limites et qui, du coup, sont surpris quand les limites sont dépassées. Parce qu'on a, ah, en fait, je ne savais pas qu'il fallait que je désinstalle... Tinder de mon téléphone par exemple. Et l'autre il se sent trahi parce qu'en fait ça faisait partie des choses avec lesquelles il ou elle n'était pas d'accord. Donc parfois chez les couples monogames on part du principe qu'on est d'accord mais on ne l'est pas forcément. On oublie de discuter clairement de nos limites alors que dans les relations plurielles en général ces limites elles sont discutées. Et puis la jalousie elle va faire partie de la discussion. C'est pas du style ah bah on n'aura jamais de jalousie ça c'est pas réaliste. C'est plutôt Quand il y a de la jalousie, comment est-ce qu'on la gère ? Et comment est-ce qu'on va faire pour en prendre soin ? Si tu veux, la jalousie va être considérée comme un des sentiments parmi d'autres qu'on peut ressentir en tant qu'humain, et donc on va y faire de la place. Plutôt que de dire « Ah bah tu ne devrais pas te sentir jaloux, franchement c'est délire, renforce-toi » , c'est plutôt « Ah d'accord, tu ressens de la jalousie, qu'est-ce qui se passe pour toi ? Comment est-ce que je peux prendre soin de toi ? » Sans forcément fermer la relation. mais en essayant d'en prendre soin. Alors parfois, il y a des accords qui vont être passés, du genre, oui, je ne sais pas, moi ça m'aide si j'ai un date en même temps que toi, si on arrive à s'organiser pour ça, ce serait cool. Mais ça peut être d'autres choses aussi, ça peut être juste de dire, ok, c'est aussi une responsabilité personnelle. Si je sais que je suis très jalouse dans un certain type de contexte, il faut que j'ai un plan pour prendre soin de moi. si ce contexte arrive. Voilà, c'est un peu ce truc-là. Ok.

  • #Enora

    Je pense que tu m'avais parlé qu'il y avait différentes variétés dans le libertinage. Est-ce que c'est quelque chose que tu as parlé dans la définition ou il y a d'autres choses que tu voudrais rajouter à ce niveau-là ? Non, on peut aller dans les méga détails de toutes les terminologies, mais je crois que ce n'est pas très pertinent. En gros, il y a trop de variétés. Je ne pense pas que ce soit très utile. En gros, il y a le candélisme. J'ai dit les principales.

  • #Arianne

    Ça marche. Donc maintenant, admettons, en tant que thérapeute en consultation, la personne qu'on accompagne ou le couple qu'on accompagne disent qu'ils voudraient ouvrir leur couple. pour pimenter la relation ou pour d'autres raisons, d'ailleurs, comment est-ce qu'on devrait réagir, nous, en tant que thérapeute ? Est-ce qu'il y a des choses à vérifier ? Est-ce qu'il y a des questions à poser avant de donner un avis ? D'ailleurs, est-ce qu'on a à donner un avis ou pas ? Est-ce que tu peux nous en dire plus sur tout ça ?

  • #Enora

    Alors, dans la situation où... où un couple arrive, voilà, et peut arriver assez régulièrement, en tout cas, moi, j'en ai régulièrement des couples qui viennent en disant, voilà, en gros, on s'est dit qu'on pourrait ouvrir le couple. Moi, la première chose que je demande, c'est toujours dans quel contexte est-ce que ça se situe, ce souhait ? Simplement parce que, en fait, ça, ça me permet de faire un peu de l'anamnèse du couple. Quand c'est ça qu'ils arrivent, ils disent, voilà, on aimerait ouvrir le couple, et on s'est dit qu'on venait voir une thérapeute. Déjà, je les félicite, parce que c'est une bonne idée. Si on ne sait pas comment s'y prendre, en fait, c'est comme n'importe quoi. Si tu ne sais pas faire un truc, c'est une bonne idée d'aller prendre un cours pour apprendre à le faire. Et finalement, si on se dit « bah tiens, j'ouvrirais bien mon couple, mais je ne sais pas trop comment faire » , c'est une bonne idée d'aller prendre un cours privé avec quelqu'un qui sait. Donc voilà, souvent je les félicite de ça. Et puis après, j'essaie de voir dans quel contexte est-ce que ça. Parce que pour moi, c'est un petit peu différent si… Ça se passe dans un contexte où la relation se passe bien et ils ont envie d'explorer des nouvelles choses et ils se rendent compte qu'ils se sentent suffisamment en sécurité dans leur couple pour le faire, etc. C'est très différent que si ça vient dans un contexte de « j'en ai ras-le-bol, j'aimerais bien me séparer, mais comme je n'y arrive pas, je me dis qu'on pourrait ouvrir le couple. » Ou encore « on a un déséquilibre de désir entre nous et du coup, la solution, ce serait peut-être d'ouvrir le couple, comme ça, ça remet un peu de peps dans la relation. » par exemple, ou un autre scénario où en fait, j'aimerais bien tromper ma copine ou mon copain, mais j'ose pas lui dire, donc je propose une relation ouverte. Il y a plein de plans un peu pas très nets comme ça, où là, pour moi, ce sont des red flags, assez clairs, où il y a quelque chose à réguler dans la relation avant de pouvoir dire, ok, c'est super, allons ouvrir le couple. Parce que ouvrir le couple... Ça ne facilite en rien la relation. Ça demande plus de conversations. Ça demande plus d'engagement. Ça demande beaucoup, beaucoup de travail, en fait. Et donc, si les gens, ils ne sont déjà pas d'accord de parler, c'est mort. Ça n'a pas du tout bien se passer. Donc, souvent, je fais, en fait, cette première anamnèse. Je me pose la question de, finalement, dans quel contexte est-ce que ça arrive ? Quelles sont leurs motivations ? Est-ce qu'ils sont tous les deux d'accord ou pas ? Parce que des fois, ça arrive qu'il y en ait un des deux qui soit très enthousiaste à l'idée, et puis l'autre qui n'est pas du tout enthousiaste. C'est souvent là où il y a quelque chose qui va trotter un peu plus en termes d'enjeux. Et une fois qu'on a fait cette première évaluation, Alors disons qu'en termes de posture, pour répondre à ta question aussi, une des questions que tu avais, c'est « Je ne vais pas… » Il faut être attentif à ne pas commencer à y mettre ses biais. Par exemple, un couple qui veut ouvrir son couple, c'est peut-être une bonne idée. Ce n'est pas toujours une mauvaise idée. Des fois, c'est une bonne idée pour eux, dans le sens où c'est quelque chose qu'ils ont vraiment envie. Parce que parfois, on peut avoir un biais un peu monogame de dire « Ah ! » mais ouvrir le couple, ce n'est pas bien. Donc, il faut essayer absolument de les convaincre de rester dans leur couple fermé, monogame et tout ça. Pas forcément, en fait. Moi, ma posture, c'est plutôt de me dire « Ok, je vais chercher ce qui a le plus de sens pour ce couple avec eux, aujourd'hui, dans leur contexte et dans tout ce que ça représente pour eux. » Donc, c'est ça, en fait, ma posture interne, elle est là et c'est une posture de curiosité et d'aller chercher avec eux ce qui aurait le plus de sens. pour eux dans ce contexte-là. Et peut-être que ce sera d'ouvrir le couple. Et très bien. Et peut-être pas. Ou peut-être que ce sera de l'ouvrir un peu. et puis que ça se fait de manière progressive. Donc là, justement, voilà une fois qu'on a fait l'anamnèse et qu'on remarque que, oui, ça pourrait avoir du sens, que disons, on a suffisamment aussi peut-être régulé les tensions qui pouvaient y avoir, ou dit les non-dits. Par exemple, justement, j'aimerais bien tromper ma copine, mais je ne veux pas lui dire, donc je fais passer ça sous couvert de relations vertes. Là, il y a quelque chose qui ne joue pas, en fait. Et souvent, ça va se ressentir après. Parce que, et ça, je le dis toujours, tout ce qui est implicite est beaucoup plus explicite que ce qu'on imagine. On pense qu'on garde bien ses secrets, mais souvent pas du tout. Ça se sent dans la relation. Et l'autre, il n'est pas débile. Il remarque, il a une intuition, il sent que ça ne joue pas. Donc voilà. Mais mettons que ça, ça a été réglé. et que le couple a envie de se lancer dans cette aventure, là, de nouveau, ça va être intéressant d'explorer petit à petit. En fait, c'est quoi les envies ? Quels sont les besoins qu'on imagine qu'on va pouvoir remplir en allant explorer autre chose ? Quel genre d'ouverture est-ce qu'on aimerait ? Est-ce qu'on voudrait une ouverture plutôt affective, une ouverture plutôt sexuelle ? Et puis, d'imaginer, et ça, ça vient en fait, quelque part, de faire les choses étapes. les unes après les autres, comme tout apprentissage, c'est d'y aller tranquille. D'accord ? On ne va pas direct se dire qu'on va faire une deuxième relation avec qui on fait des gamins et tout ça. Ça ne va pas bien se passer. C'est plutôt l'idée de dire, ok, ça va être quoi la première petite étape avec laquelle je suis d'accord ? Peut-être qu'on va tous les deux installer une application de rencontre sur notre téléphone et que ça, cette première étape, c'est déjà très bien. Mais qu'on n'en est pas encore à dire qu'on va rencontrer quelqu'un. Ou bien peut-être... qu'il y a même une étape avant ça, c'est de discuter de ce que ça représenterait pour nous, de nos envies, de nos désirs, de ce qu'on imagine, de ce qu'on aimerait faire. Voilà, ça pourrait être une première étape. Puis ensuite, de décider si on fait des choses plutôt ensemble, si on les fait plutôt séparément. Est-ce que c'est forcément d'aller rencontrer d'autres personnes ou est-ce qu'on pourrait commencer par dire, je ne sais pas, justement, on est sur des applications de rencontre et puis on tapote un peu avec des gens, mais on ne va pas forcément aller jusqu'à les rencontrer. ou bien peut-être que c'est d'aller faire des stages. Par exemple, il y a des stages de temps de frappe qui existent où on peut commencer à aller explorer cette idée d'ouverture de manière très soft, très tranquille, où on n'est pas du tout obligé d'aller faire des choses hyper intenses. On peut commencer par aller danser, typiquement. Tiens, si on va danser, on va quand même se retrouver, quand on parle de danse de couple ou de danse de salon, on est dans des danses où il y a du corps à corps. Déjà, comment je gère ça ? Comment ça se passe pour moi de peut-être voir l'autre, être dans du corps à corps avec quelqu'un d'autre ? Est-ce que ça se passe bien ? Est-ce que c'est OK ? Qu'est-ce qui n'est pas OK pour moi si ce n'est pas OK ? Et vraiment d'accompagner une étape après l'autre, d'accompagner aussi les émotions qui peuvent se soulever et d'être vraiment attentif à ce qu'on prenne soin l'un de l'autre dans ce processus. On puisse vraiment se dire, OK, qu'est-ce qui est nécessaire pour se sentir ? sécuriser au fur et à mesure des étapes de quoi est-ce qu'on a besoin pour se sentir bien, de quoi est-ce qu'on a besoin aussi pour amener du fun de la liberté, de l'espace pour chacun de nous,

  • #Arianne

    voilà c'est un peu ces choses là c'est super intéressant, merci beaucoup pour tous ces détails toutes ces précisions et nous, du coup est-ce qu'on a à dire, à conseiller ou déconseiller ? Tu vois, tu disais, ça, c'est un red flag. Est-ce qu'on... Ou en tant que thérapeute, c'est pas notre rôle, du coup ?

  • #Enora

    Non, c'est une bonne question. Bon, évidemment, on peut avoir des avis différents sur comment est-ce qu'on verse la thérapie, etc. Moi, j'ai tendance à prendre le parti que chacun est libre de faire ce qu'il veut. Et puis surtout, des fois, on a besoin d'aller faire... Quand on a besoin d'aller se brûler... pour comprendre que le feu, ça fait mal. Et ça, pour moi, ça fait partie de nos chemins de vie et de nos chemins d'humains. Donc, ce que j'ai tendance à faire, c'est que je vais présenter, un peu comme les médecins, tu sais, ils présentent les risques, mais après, ils te laissent prendre la décision. Donc, je vais quand même le faire. Je vais quand même dire, voilà, là, si vous faites ça comme ça, comme ça, comme ça, voilà les conséquences possibles. Pas garanties. mais les conséquences possibles et les choses auxquelles vous pourriez être attentif les... Peut-être que je donne certaines mises en garde. Je vais dire, voilà, ça et ça, ça vaut la peine d'être attentif à ça. Je vais aussi donner des conseils sur comment faire pour que ça se fasse bien. Donc, je vais quand même, en ce sens, pas donner mon avis, mais donner mon regard, je ne sais pas si je peux dire d'experte, mais en tout cas de quelqu'un qui s'est posé la question et qui a accompagné plusieurs personnes dans ce genre de configuration. Après, ça leur appartient. de décider ce qu'ils en font, s'ils ont envie de suivre ces mises en garde ou d'adapter ou pas. Et là, après, pour moi, mon point de vue, c'est que je les accompagne dans leur traversée et dans leurs explorations du mieux que je peux, justement en accompagnant les émotions qui vont peut-être être soulevées suite à certaines expériences, etc. Et puis aussi, des fois, il y a des gens, ils font des expériences et ils n'en parlent pas. Donc, je veux dire, entre une séance et l'autre, tout d'un coup, ils ont décidé qu'ils allaient en club libertin, ils n'en ont pas discuté avant. et puis c'était super traumatisant pour eux et puis après on ramasse les peaux cassées mais s'ils ne m'ont pas posé la question avant je ne peux rien faire en quelque sorte, je ne peux pas leur donner mais clairement si il y a un couple qui vient et qui me dit on veut aller en club libertin le week-end prochain et bien je vais leur donner des vrais conseils sur comment préparer leur sortie je ne vais pas juger et leur dire je pense que c'est une mauvaise idée d'aller en club libertin ou une bonne je vais juste leur dire « Ok, vous allez en club libertin, super, très bien, c'est votre choix. » Eh bien, voilà ce que vous pouvez faire pour préparer votre sortie. Par exemple, c'est une bonne idée de discuter avant de vos envies, de vos attentes, mais aussi de vos craintes. De quoi est-ce que vous avez peur ? Et de discuter de qu'est-ce que vous allez faire si jamais, si jamais ces peurs, elles surviennent. Parce que peut-être, elles ne surviendront pas. Et très bien. Mais si elles surviennent ? Qu'est-ce qu'on va en faire ? Je vais aussi donner des repères du style, quand on va en club libertin, c'est très important qu'on puisse avoir un cadre de sécurité du genre, si on a un des deux, pour qui c'est trop, pour une raison ou pour une autre, il dit simplement c'est trop pour moi, et ça s'arrête. On s'en va, on se retire, voilà. Dans les clubs libertins, c'est très bien accepté. C'est très classique. d'avoir des gens qui font des trucs un peu sexuels pendant un temps, puis tout d'un coup, ils disent « Ok, j'ai besoin d'une pause. Salut, à plus, je vais au bar et je vais boire un verre. » Et il n'y a aucun problème là-dessus. Donc, il n'y a pas du tout de « Ah, comment ça, tu t'en vas, mais on n'a pas fini. » Il n'y a pas du tout de pression sociale à ce niveau-là. Et donc, c'est très bien d'accepter de pouvoir juste dire « Là, je m'arrête au milieu d'une fée leste et je m'en vais. » Pas de problème. Ou au milieu d'autre chose, je veux dire, c'est égal. Mais juste, on n'a pas besoin... C'est beaucoup plus important le consentement que de faire plaisir à je ne sais pas qui.

  • #Arianne

    C'est vraiment intéressant et important, je pense, effectivement, de voir ce qu'on a envie, ce qu'on attend, ce qu'on espère aussi, parce que finalement, si on ne connaît pas, on ne sait pas trop. Et nos appréhensions. Et tu vois, ça me fait penser à quelqu'un qui... a été en club, donc sa femme, c'était ok pour sa femme, mais en fait, elle, elle ne le voulait pas, et il y a été en club l'échangiste, il y a été avec une amie. Ils ont été dans une cabine avec un couple, et elle, elle a été avec le monsieur, et lui avec la dame, mais à un moment donné, le monsieur l'a touchée, sans faire exprès, quoi, et en fait, il a perdu son érection à ce moment-là. Et après ça, il était très, très, très angoissé parce qu'il n'avait jamais eu de problème d'érection, mais vraiment une forte angoisse. Et donc, tout ce qu'il avait en tête, c'était de retrouver sa femme pour vérifier que ça marchait toujours bien.

  • #Enora

    Tout à fait. Et c'est bien que tu soulèves cet exemple parce qu'en fait, c'est quelque chose d'assez fréquent. En fait, une perte d'érection en club divertant, c'est normal, surtout au début. Puisque effectivement, l'érection d'un point de vue biologique demande d'être détendue. Et franchement, la première fois que quelqu'un va en club libère ça, alors oui, ça peut être très excitant, mais ça peut être aussi très stressant. Donc c'est tout à fait possible que dans une première fois pour un homme, ce soit tellement stressant pour lui qu'il n'ait pas d'érection, que ce soit difficile. Et que la personne avec qui ça marche, c'est la personne avec qui il trouve son sécurité, c'est-à-dire sa partenaire habituelle. Et en vrai, ce serait pareil pour les femmes. C'est juste parce que les femmes, leur érection ne se voit pas. Mais en réalité, c'est la même chose. Elles peuvent aussi ne pas ressentir ou avoir une forme d'excitation, mais aussi avoir peur, avoir de l'angoisse, de l'inquiétude. C'est tout à fait normal. Je comprends. C'est plutôt mignon comme histoire. Et c'est quelque chose d'assez courant. Donc, il peut y avoir vraiment ce truc de je retourne dans ma base de sécurité. C'est l'histoire de l'attachement. Je retourne dans ma base de sécurité pour... pouvoir retrouver du calme, de la détente, et puis du coup, retrouver mon érection. Et donc, ça veut dire aussi qu'il ne faut pas le prendre mal, en tant que partenaire, si tout d'un coup, il y a quelqu'un qui n'a pas d'érection. C'est tout à fait normal. Ce n'est pas un problème en tant que tel.

  • #Arianne

    Dans les sujets aussi, pour lesquels tu me disais qu'on pouvait aborder, C'est comment éviter la lassitude dans des relations multiples ? Alors moi, je n'aurais pas pensé à ce genre de question. Mais tu me disais que c'est un sujet à part entière. Donc,

  • #Enora

    est-ce que tu peux en dire plus ? Oui, en fait, disons un peu ce qu'on pourrait se dire, c'est est-ce que tu ne deviens pas blasé au bout d'un moment ? Parce que c'est souvent un peu cette question-là. Tu vois tellement de sexualité, est-ce que tu ne deviens pas blasé ? C'est vrai que parfois, les gens qui pratiquent énormément de sexualité ou qui ont vraiment beaucoup de relations, il peut y avoir un sentiment d'être un peu dispersé et de se perdre un petit peu. Voir peut-être de la lassitude dans le sens de dire, en gros, j'ai fait tellement de sexe qu'il n'est plus fin. Il n'est plus fin. Ça, ça apparaît quand même souvent si les personnes vont, disons, aller dans beaucoup de quantité plutôt que de la qualité. Donc, l'une des manières de se prémunir de ça, on va dire, ça va être de plutôt se rappeler que la connexion humaine, c'est important, que le lien, c'est important et qu'on a envie de profiter de l'instant. Si on est juste dans un truc de performance ou de quantité ou de voilà, tac, tac, tac, eh bien, je vais peut-être juste... oublier de profiter de l'instant. Et donc, je vais oublier de vraiment savourer. Et donc, la lassitude, c'est vraiment un truc, genre je suis blasée, ça m'intéresse. Donc oui, ça existe après. Et on peut aussi se frustrer un peu, se frustrer de manière positive. C'est-à-dire commencer à, genre, il y avait quelqu'un que je connaissais qui disait, ah oui, mais... Pour moi, c'est important que si je vois des partenaires, je ne vais pas coucher avec ces partenaires à chaque fois que je les vois parce que sinon, ça devient une habitude et puis c'est moins intéressant. Donc, c'était des temps en temps, il voyait ses partenaires juste pour aller manger avec. Et comme ça, il gardait un peu ce parfum, ce truc qui était excitant pour lui. Voilà. L'autre chose, ça va être parfois de ne pas être… C'est toujours un peu une histoire d'excès. Si tu es tout le temps en train de chercher de la nouveauté, de la nouveauté, de l'exploration et tout ça, il y a quelque chose qui vient s'épuiser au bout d'un moment. Donc, des fois, c'est bien aussi de se reposer et de faire des choses connues, qu'on connaît bien. On alterne de temps en temps de l'exploration, de temps en temps quelque chose de connu. Donc, ça aussi, ça peut être des choses qui se soutiennent. Et puis après, c'est bien sûr d'ouvrir ses horizons en termes de fantasmes, d'essayer de varier ses fantasmes. Parce que des fois... même si on a une sexualité, on va dire, ouverte, parfois on peut se retrouver à quand même faire toujours les mêmes scripts. C'est assez intéressant. Tu sais, quand on est dans un couple monogame, parfois avec les années, on se retrouve à toujours faire la même chose. D'abord on s'embrasse, ensuite il y a ça, ensuite il y a ça, puis ça finit par ça. Puis c'est toujours le même script, et puis au bout d'un moment, on s'ennuie. Eh bien, c'est possible aussi dans les relations furielles. Parce que peut-être, c'est, ben j'arrive, je vais prendre un verre, je danse un peu avec quelqu'un, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, puis ça finit par ça. Puis pareil, il peut y avoir une forme de lassitude à ce niveau-là. Donc, de nouveau, de varier ses fantasmes, de se centrer sur la connexion humaine, de se centrer sur ces dimensions-là, ça peut amener... En fait, c'est d'apprendre à voir quelque chose de nouveau, et de souhaiter, et de savoir savourer, même quand c'est quelque chose dont on a l'habitude, plutôt que de venir à un truc un peu blasé, où on prend un pas de recul et puis on est là, pfff, bah, c'est tout. comme d'habitude, je ne sais même plus comment me faire plaisir avec ça.

  • #Arianne

    En fait, ça revient au fait que dans le cadre du libertinage, la sexualité n'est pas forcément... très différentes du couple monogame ?

  • #Enora

    Non, en fait, si tu veux qu'il va se passer au moment sexuel, ça pourrait être similaire. Parce qu'à part ça, dans les couples monogames, au niveau, il y a autant de sexualité que de couple. Il y a des gens qui sont très, très originaux. Même si tu dis, je passe 30 ans avec la même personne, j'espère que tu varies ta sexualité, sinon c'est quand même vachement chiant. Enfin, tu vois, il y a vraiment quelque chose aussi à explorer dans une relation monogame. Ce qui va être différent dans des relations libertines, c'est que c'est les autres qui sont la chose qui change. Puisque dans un couple monogame, on est toujours avec la même personne. Mais si on va en club libertin, en fonction de la soirée, il y a peut-être 20, 30, 40, 50, peut-être 100 personnes avec qui tu peux potentiellement avoir de la sexualité. Et donc, tu peux avoir de l'échangisme où c'est deux couples qui s'effondrent. Ça, ça reste... J'ai envie de dire, après, peut-être, ce que tu vas faire va rester très classique, un peu comme dans un couple monogame, sauf que tu changes de partenaire. Mais après, quand tu vas être dans quelque chose de plus mélangé, il y a des possibilités, quand il y a trois ou quatre personnes, il y a des possibilités qui n'existent pas quand tu n'es que deux, tu vois ? Parce que tu peux avoir tout d'un coup... à la fois une pénétration et en même temps être léché à certaines parties du corps, ce qui ne serait pas possible si tu n'es que à deux puisque tu ne peux pas à la fois être pénétré et à la fois être léché juste parce que en termes de contorsionnisme, la plupart des gens ne sont pas capables de faire ça, tu vois, complètement ou bien tu peux te retrouver à embrasser plusieurs personnes en même temps, chose que tu ne peux pas faire si tu n'es qu'avec une personne, donc c'est ça qui va être différent, ou bien tu peux te retrouver à regarder les personnes en train de faire de la sexualité en même temps que toi t'es en train d'en faire ou que t'es pas en train d'en faire d'ailleurs ça serait possible si tu, je sais pas si tu regardes de la pornographie en même temps que tu fais l'amour avec ton partenaire ou ta partenaire mais là c'est différent parce que t'as des vraies personnes etc donc voilà c'est toutes ces options là qui existent après bon des fois dans le libertinage ça aussi, bon ça on en a pas trop parlé mais t'as aussi toutes les pratiques du genre PDFM etc qui vont ajouter encore plus une dimension de jeu, il y a peut-être des accessoires aussi qui vont être ajoutés, etc. Et puis si on parle de pratique plurielle, il faut quand même que je mentionne un petit peu le tantra aussi, parce qu'en libertinage parfois ça peut être très... Une sexualité que moi, je dis très premier chakra. C'est-à-dire que c'est une sexualité très génitale, très sexuelle, quoi. Et puis très... Presque animale.

  • #Arianne

    Je ne sais pas si on entendra le bruit, mais en tout cas, Ariane faisait des gestes.

  • #Enora

    C'est ça. Et puis parfois, il met sa queue. Il y a quand même des gens qui vont avoir envie d'une sexualité plus sensorielle, plus... relationnel, plus émotionnel. Ça ne veut pas dire qu'ils vont tomber amoureux de la personne, mais qu'ils peuvent avoir cette relation-là. Et puis, on peut explorer, du coup, si on va explorer dans ce genre de contexte-là, il y a aussi le tantra, parfois, qui peut proposer des pratiques qui ne sont pas toujours deux à deux, qui viennent amener plus une dimension spirituelle à ces pratiques, en fait. Donc, il y a aussi des personnes libertines qui s'intéressent au tantra et qui, du coup, mélangent les deux. Et puis après, bon là, j'ai parlé beaucoup des libertins, mais chez les polyamoureux, finalement, là, ça va dépendre. Parce que chez les polyamoureux, peut-être qu'il y a des personnes qui vont avoir de la... Il va y avoir plusieurs personnes qui ont de la sexualité ensemble en même temps, mais pas forcément. Des fois, il y a des polyamoureux qui sont très monogames dans le sens où ils ont de la sexualité que avec une personne et puis avec une autre et puis avec une autre, mais pas forcément ensemble, tous ensemble, dans ce sens-là. Là aussi, ça va être très varié et puis ça va dépendre.

  • #Arianne

    Une question, est-ce qu'on peut parler de responsabilité ou d'éthique affective dans les relations non monogames ?

  • #Enora

    Absolument, elle est même essentielle cette question, puisque comme je le disais, ouvrir son couple, être dans des relations courriels, franchement c'est plus compliqué souvent que d'être dans une relation monogame, parce que plus tu ajoutes de personnes, plus tu ajoutes de paramètres. Alors déjà, tu te prends la tête des fois avec Foufou. Imagine si tu te prends la tête avec cinq personnes. Ça va être un peu plus compliqué.

  • #Arianne

    C'est un peu pour ça que quand j'ai vu que c'était un peu compliqué à ce niveau-là, je me suis dit, ouais, c'est déjà bien si j'arrive à gérer une relation.

  • #Enora

    Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a certaines personnes qui finalement choisissent d'en avoir qu'une. C'est parce que parfois, c'est juste trop de travail. Et puis, il y a des gens qui adorent ça et puis ça va tout bien. Et puis, quand ça se passe bien, c'est super. C'est toujours ce que je dis. Tant que ça se passe bien, c'est génial d'avoir 2, 3, 4, 5 relations. super, mais quand tu tapes cinq cœurs brisés en même temps, là, tu morfles. C'est bien difficile. Parce que ça arrive qu'on puisse vivre plusieurs ruptures en même temps. Et puis, parfois, au contraire, on peut avoir une rupture, puis une autre relation qui va bien, puis du coup, ça nous soutient. Voilà. Toutes les configurations existent. Toujours est-il que quand on parle de plusieurs personnes, c'est très important de prendre soin des différentes personnes vu qu'en polyamour et en libertinage, le consentement est très important. Et puis en polyamour particulièrement, la question de la transparence est essentielle. Donc on va se retrouver dans des situations où, si moi j'ai plusieurs relations, toutes mes relations sont supposées savoir que j'ai plusieurs relations. Alors après, combien de transparence on donne, ça, ça se décide, tu vois. Mais déjà là, il y a de l'éthique. C'est de dire, ben oui, un, je vais être transparente et dire à mes partenaires que j'ai d'autres partenaires, donc je ne vais pas être secrète à ce niveau-là. Peut-être même que si je suis polyamoureuse, et que je vais le dire dans mon profil sur une application de rencontre, et dire, je suis polyamoureuse, j'ai plusieurs partenaires, donc ça veut dire que si tu commences à me parler, tu es au courant de ça, et je ne vais pas commencer à le faire de manière discrétos, ou du style, pas le dire, et puis le faire derrière le dos de quelqu'un. Donc déjà là, il y a une question éthique. Puis après, il y a la question de dire, bon, j'ai plusieurs partenaires, Mais en vrai, est-ce que tu veux savoir ? Est-ce que tu ne veux pas savoir ? Est-ce que tu veux que je te donne des informations ? Si oui, à quel degré ? Combien est-ce que moi, d'informations, je suis d'accord de te donner ? Ce genre de choses-là. Et puis dans d'autres circonstances, s'il y a des moments où il y en a un des deux qui ne se sent pas bien, qui est jaloux, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que ça veut dire que du coup, je ne fais rien avec les autres pour ne pas le fâcher ou la fâcher ? Est-ce que je vais quand même faire ? Mais du coup, comment je peux faire pour prendre soin ? Tout ça, c'est des questions qui sont très importantes. Comment est-ce que je prends soin de la relation ? Il n'y a pas une recette miracle ou une seule manière de prendre soin de la relation. C'est des choses qu'il est important de discuter, de trouver ensemble, de trouver des équilibres ensemble et de se questionner sur finalement… En polyamour, il y a une grande question autour de la liberté de chacun. Parce que, est-ce que finalement, et ça c'est une question éthique, est-ce que si je suis jalouse, c'est valable ? ok, acceptable de dire à mon compagnon t'as pas le droit de faire ça et ça parce que c'est trop difficile pour moi, est-ce que c'est ok ? éthiquement on pourrait avoir plusieurs réponses, on pourrait se dire bah oui quand même parce que c'est important de prendre soin l'un de l'autre etc, mais on pourrait aussi dire bah non en fait, si chaque fois que je suis un peu jalouse j'empêche mon mec de faire des trucs, bah après il a peut-être plus jamais rien le droit de faire qui s'ajoute pas non plus, parce que peut-être que lui il a quand même envie d'avoir certaines choses enfin voilà Donc ça pose plein de questions importantes et intéressantes auxquelles il n'y a pas forcément une seule et même réponse. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de conversations, il y a énormément de forums. Les personnes qui sont polyamoureuses vont aussi beaucoup discuter entre elles pour essayer de décortiquer ces questions-là. Il y a plein de podcasts sur le sujet aussi, plein d'articles qui peuvent être écrits sur ça, et des livres qui vont aider à réfléchir à ces questions éthiques. Par exemple, un de nos livres très connu sur ça, c'est un livre qui est un peu... une base recommandée quand on commence à s'ouvrir au polyamour, on dit c'est bien, lis ce bouquin-là, c'est La salopétique, des afférences lotes en anglais, qui a été écrit et que c'est un peu un espèce de manuel des bonnes pratiques à avoir quand on veut se dire super, et si j'ouvre à mon couple. Et il est très bien fait ce livre et il a plein de bonnes idées, après il y en a d'autres évidemment, mais celui-là, c'est un bon premier ouvrage aussi si on s'intéresse à la question.

  • #Arianne

    Je mettrai la référence dans la description.

  • #Enora

    Super.

  • #Arianne

    Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder avant qu'on aille sur la fin de ce podcast, de cet épisode ?

  • #Enora

    Je pense que s'il y a quelque chose à retenir de tout ça, c'est qu'il y a autant... de schéma et de configuration relationnelle dans les amours pluriels qu'il y a de personne. Et que c'est hyper important en tant que thérapeute de ne pas partir avec ses idées reçues. Quand quelqu'un me dit « je suis dans le couple libre » , ma première question c'est « dis-moi tant plus » . Parce que je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est quelque chose qui est défini, qui est précisé pour chacun. Pareil, si quelqu'un me dit « tu es plus libertin » , bon, ok, ça veut dire que probablement cette personne a des mœurs sexuelles plus ou moins ouvertes. Mais qu'est-ce que ça veut dire précisément ? Je ne sais pas. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est important de poser la question. Et puis, pareil, de se souvenir que dans ces milieux-là, la question du consentement, de la communication, de l'exploration consciente et de prendre soin de tous ces partenaires est fondamentale. Et comme ce sont des valeurs qui sont généralement fondamentales, quand on accompagne des personnes dans leur chemin à travers ça, c'est important de garder ça en tête.

  • #Arianne

    Merci pour ce résumé des points clés. merci beaucoup pour ton intervention c'est très riche et je pense que ça donne plein de billets et d'outils aux thérapeutes qui nous accompagnent aux soignants merci

  • #Enora

    beaucoup merci à toi et merci d'avoir donné cet espace important de discussion et d'ouverture à ces questions là qui sont Il suffit de plein de questions, mais on ne sait pas toujours où chercher les réponses. Super, merci à toi.

  • #Arianne

    On va aller sur la fin de cet épisode. Merci beaucoup, Arianne, d'être venue, d'avoir pris du temps pour nous. Et puis, je te dis à tout bientôt.

  • #Enora

    À bientôt.

  • #Arianne

    Avant d'arrêter l'épisode, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut un rendez-vous avec toi ?

  • #Enora

    Oui, merci. Je pensais à ça, c'est vrai. Alors, si les personnes veulent prendre rendez-vous avec moi, c'est possible de le faire en ligne. J'ai un site web qui s'appelle ariannetornet.com. C'est simplement mon nom, Arianne avec deux N.

  • #Arianne

    Je mets tous les liens dans la description.

  • #Enora

    Super. Et donc voilà, sur mon site, j'explique un peu mon approche et puis c'est possible de prendre rendez-vous directement en ligne. Je propose des consultations à Genève et à Lausanne en Suisse. mais aussi en ligne. Donc, c'est possible de me consulter à distance où que vous soyez dans le monde si on arrive à trouver des créneaux horaires qui fonctionnent. Voilà. Et puis, bien sûr, je donne, comme tu disais, les cours de danse à Genève et à Lausanne aussi et notamment des cours de danse-thérapie en mouvement. Je le fais en groupe, mais je le fais aussi en individuel. Donc, des fois, j'ai des en individuel et en couple. Donc, j'ai parfois des couples qui viennent et qui veulent travailler une question particulière. scolaire, par exemple de travailler le fait de se reconnecter à son désir, de se reconnecter ensemble, les couples qui se font un peu perdus, ça marche très très bien de passer par le côté danse-thérapie.

  • #Arianne

    Super, et pour le côté danse, il y a un endroit pour te retrouver ?

  • #Enora

    Oui, il y a le site de notre association qui s'appelle gostodance.com

  • #Arianne

    Bon, tu me donneras le lien.

  • #Enora

    Je te donnerai le lien. Mais en tout cas, c'est sur notre site de Gossodance qui reprend tous nos événements, gossodance.ch.

  • #Arianne

    Ok, super. Merci beaucoup et je mets tous les liens en description. Oui, tu veux dire autre chose ?

  • #Enora

    Évidemment, c'est possible de me suivre sur Instagram, sur LinkedIn, sur Facebook. Si vous tapez Arianne Torné ou Torné Arianne, vous allez me trouver, c'est pas très difficile.

  • #Arianne

    pareil je mettrai tous les liens super merci bonne merci beaucoup et puis bonne fin de journée à ceux qui nous écoutent et à tout bientôt pour un prochain épisode merci

  • #Enora

    à bientôt

Description

Comment accompagner une demande d’ouverture de couple sans projeter ses limites ?
Dans cet épisode, nous explorons avec lucidité et bienveillance les relations non monogames pour affiner notre posture professionnelle.

Je reçois Arianne Torné, psychologue, sexologue et intervenante en psychosexologie holistique. Ensemble, nous abordons des thématiques encore peu discutées dans l’accompagnement thérapeutique : polyamour, libertinage, couple libre, consentement, éthique relationnelle, jalousie, sexualité plurielle… Un échange riche et nuancé pour tous ceux et celles qui veulent mieux comprendre ces pratiques afin de mieux accompagner.


🔍 Au programme :

  • Les différences entre polyamour, couple libre, libertinage et polygamie

  • Les idées reçues à déconstruire pour cultiver une écoute bienveillante

  • Le rôle de la sexothérapie et des repères éthiques dans les relations plurielles.

  • Comment gérer la jalousie, les besoins, les limites, les émotions

  • L'importance d'un cadre clair dans la relation.


💡 On y parle aussi de sexualité épanouie, de sexualité et émotions, et même de danse-thérapie comme outil de reconnexion intime.


📚 Ressources mentionnées :

  • Site d’Arianne Torné : ariannetorne.com

  • Danse-thérapie et Zouk brésilien : gostodanse.ch

  • Instagram : @tornearianne

  • Lecture conseillée : La salope éthique, : Guide pratique pour des relations libres sereines de Dossie Easton & Janet Hardy


Un épisode pour élargir notre vision de la santé sexuelle, et enrichir notre posture d’accompagnant·e du lien et du désir.

🎯 Cet épisode s’adresse aux thérapeutes, coachs, soignants, éducateurs, psychologues, mais aussi à toute personne en reconversion vers la sexologie.


✨ Si cet épisode t’a inspiré, pense à laisser une ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ et à le partager autour de toi. Ton soutien est précieux et m’aide énormément à faire connaître ce podcast !

📩 Dis-moi aussi quels sujets tu aimerais que j’aborde dans les prochains épisodes : en commentaire ou sur mes réseaux sociaux, ton avis compte !


👉 Prêt(e) à découvrir tout ce que la psycho-sexologie a à offrir ? Abonne-toi pour ne rien louper et plonge dans cet épisode !

-----------------------------------------------

Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

-------------------------------------------------



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Arianne Torné.

  • #Arianne

    Bonjour à tous.

  • #Enora

    On va parler aujourd'hui des différentes façons de faire couple et on va parler plus précisément du polyamour et du libertinage. Donc, je vais présenter un petit peu Ariane. On s'est rencontrées en formation en psychosexologie. Et donc voilà, je suis très contente de l'accueillir parce que Arianne, c'est au-delà d'une collègue, c'est une amie. Et elle a plein de connaissances. J'aimerais bien qu'elle intervienne sur d'autres sujets aussi, mais aujourd'hui on va rester focus sur celui-là. Donc pour la présenter un petit peu, elle est psychologue, donc psychosexologue aussi. Elle est spécialisée en oncologie. Et par rapport à ça, Ariane, tu pourras donner plus de précisions, mais tu travailles au sein du centre Othium, qui reçoit des personnes qui ont un cancer, ou qui ont eu un cancer, ou des proches de personnes qui ont un cancer, c'est ça ?

  • #Arianne

    Oui, c'est ça. Donc, le centre Othium, qui est basé à Genève, dans deux centres, et on accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer à l'heure actuelle, ou qui ont été touchées par le cancer dans le passé, et aussi leurs familles, leurs entourages.

  • #Enora

    Yes. Et puis, dans tes spécificités quand même, tu es aussi prof de danse, de zouk brésilien. Donc je précise, le zouk brésilien, ce n'est pas le zouk des Antilles. C'est beaucoup plus sensuel, à mon sens, en tout cas. Quand j'ai passé quelques temps chez Arianne et du coup, j'ai participé au cours et puis je me suis mise à adorer le zouk brésilien. Pareil, ça pourrait être le sujet d'un autre épisode parce qu'en fait, justement, Arianne, tu l'utilises dans la thérapie de couple par rapport notamment à la connexion, si je ne me trompe pas.

  • #Arianne

    Absolument. En fait, je propose des cours de danse-thérapie aussi et de danse érotique, de danse eros, où on vient mélanger des questions en lien avec l'érotisme de manière générale et la danse, ou à travers la danse. Donc, on utilise le mouvement. pour explorer ces différentes questions. Et on peut aller dans des sujets qui parlent, par exemple, de consentement. Le dernier était sur la séduction. Voilà, la connexion, ce genre de choses. Et c'est des moments très chouettes, très sympas à partager et qui sont extrêmement complémentaires à la thérapie parlée, on va dire, puisque ça permet de mettre dans le corps et de mettre en pratique aussi certains concepts dans un espace sécurisé, dans un espace bienveillant et avec quelqu'un qui peut... un petit peu cadrer aussi tes questions.

  • #Enora

    Ouais, génial.

  • #Arianne

    Et bon,

  • #Enora

    ce serait bien de faire un épisode entier là-dessus. Est-ce que tu as d'autres choses à rajouter concernant ton parcours ou ce que tu proposes dans tes accompagnements ?

  • #Arianne

    Je crois que c'est assez bien résumé. Donc j'accompagne, peut-être à préciser, c'est que j'accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer, mais j'accompagne aussi des personnes... de tous horizons. Donc, j'ai aussi une partie de mes patients qui n'ont rien à voir avec le cancer et qui peuvent avoir des questionnements autant autour de la psychologie que de la sexologie. J'accompagne des couples aussi assez régulièrement autour de leurs questionnements et de leurs défis.

  • #Enora

    Oui, et dans tes spécialités, tu as aussi pas mal de personnes qui viennent te voir pour des questionnements autour de... du polyamour ou du libertinage.

  • #Arianne

    Tout à fait.

  • #Enora

    D'où l'invitation.

  • #Arianne

    Oui, effectivement, j'ai aussi une clientèle. C'est assez clair sur mon site que je suis ouverte à toutes les orientations sexuelles, toutes les choses qui sont un peu hors normes, on va dire. Et les personnes sont bienvenues dans mon cabinet. Ok.

  • #Enora

    Je me rends compte qu'en fait, j'ai oublié quand même un élément dans la présentation d'Arianne. C'est qu'Ariane est intervenante dans la formation en psychosexologie holistique qu'on propose à l'Eipsho. Et donc voilà, elle va intervenir sur possiblement plusieurs sujets. Celui-là, les différentes manières de faire, de relationner. sur le sexo et oncologie. Et puis moi, j'aimerais bien aussi sur la danse.

  • #Arianne

    Ce serait trop bien.

  • #Enora

    donc voilà Arianne va intervenir plusieurs fois dans la formation absolument et je m'en réjouis beaucoup merci aussi pour ça donc on va peut-être rentrer dans le vif du sujet est-ce que tu pourrais déjà dans un premier temps expliquer un petit peu la différence ou nous expliquer ce que c'est que polygame Polyamour, libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    Alors, on peut peut-être commencer par la polygamie, qui est peut-être un des thèmes les plus anciens. Alors, la polygamie, déjà, c'est l'idée d'être marié ou d'avoir quelque chose d'officiel, c'est institutionnalisé, avec plusieurs personnes. Donc, on peut avoir un homme avec plusieurs femmes, ça s'appelle la polygénie, ou bien on peut avoir une femme avec... plusieurs hommes et ça s'appelle la polyandrie. C'est quelque chose qui, en tout cas d'un point de vue légal, en Suisse par exemple, ou en France, n'est pas autorisé. Mais par contre, il y a des pays où ça existe et où c'est accepté. Donc on peut officiellement se marier avec plusieurs hommes ou plusieurs femmes. Par contre, ce qui est différent par exemple du polyamour, c'est que voilà, il y a Il y a toutes sortes d'institutions qui existent par rapport à la polygamie, mais il n'y a pas forcément une égalité entre les partenaires. Donc, on pourrait très bien avoir une personne qui est plus préférée qu'une autre ou ce genre de choses. Et ce n'est pas toujours basé sur de l'amour réciproque non plus parce que parfois, les organisations polygames sont en fait plus des organisations, des structures économiques ou quelque chose d'assez culturel. Alors que si on va vers le polyamour, le polyamour… l'idée c'est la possibilité d'être amoureux ou amoureuse et d'entretenir des relations plus ou moins soutenues avec différentes personnes. Mais c'est très important d'avoir tout le monde qui est au courant, ça c'est aussi très important, donc c'est très différent d'avoir plusieurs sex friends, on va dire, c'est pas la même chose, c'est que tout le monde est au courant, tout le monde est d'accord en théorie, en tout cas plus ou moins d'accord, même s'il peut y avoir des émotions... plus ou moins facile qui accompagne cette question-là, mais que tout le monde est d'accord. Et donc, il y a vraiment aussi tout un travail autour de l'éthique relationnelle qui est faite dans le polyamour, qui est très important. Et on essaie de prendre soin des différentes personnes qui sont impliquées dans ces relations.

  • #Enora

    Avant de passer à autre chose, j'ai une petite question dans le polyamour. Est-ce que c'est, par exemple, trois personnes qui sont amoureuses entre elles, toutes les trois ? par exemple, ou est-ce que c'est, par exemple, moi j'ai plusieurs amoureux et les autres ont plusieurs amoureux aussi ?

  • #Arianne

    Alors, le polyamour, il y a autant de polyamour que de personnes, j'ai envie de dire, donc c'est assez varié. Il pourrait y avoir un troupe, c'est-à-dire trois personnes qui sont en relation les unes avec les autres. qui pourraient éventuellement même vivre ensemble ou pas, ou avoir une maison ensemble, ça existe. Mais il peut aussi y avoir des configurations plus larges où effectivement une personne va être en relation avec plusieurs personnes et ces personnes-là vont peut-être avoir aussi d'autres relations avec d'autres personnes. Donc on peut se retrouver avec finalement beaucoup de gens dans toute cette configuration-là, ou pas. Enfin voilà, il y a aussi des personnes qui... s'identifient comme polyamoureuse et qui peut-être, dans une phase de leur vie, ne vont pas forcément avoir plusieurs relations simplement parce que les circonstances ne s'y prêtent pas. Donc le polyamour, c'est aussi vraiment une manière de vivre ou une manière de s'appréhender, et parfois même une identité. Et puis, disons que le principe principal, c'est que je suis consciente et consciente que je peux aimer différentes personnes. et je suis transparent ou transparente sur le sujet par rapport à ça.

  • #Enora

    Est-ce qu'en général, il y a un couple principal ou pas forcément ?

  • #Arianne

    Alors, pas forcément. Dans le polyamour, une des distinctions qu'on peut faire, c'est qu'il peut y avoir un polyamour hiérarchique ou un polyamour anarchique. Dans le polyamour hiérarchique, il y a effectivement un couple principal et puis après, des relations secondaires autour. quand on dit relation principale, ça veut peut-être dire que c'est la personne avec qui on s'est engagé un peu plus, peut-être qu'on a des enfants avec cette personne, peut-être pas, enfin voilà. En tout cas, il y a... Il y a aussi une hiérarchie dans comment la relation est appréhendée. Cette personne va peut-être avoir plus d'engagement ensemble, peut-être qu'il y en a un ou l'autre qui peut avoir la priorité sur d'autres, un peu cette idée-là. Et puis dans le polyamour anarchique, là on n'est pas dans cette configuration-là. L'idée c'est que tout le monde est à égalité, et en fait on fait en fonction des besoins de chacun, etc. Mais donc il n'y a pas... une relation qui est plus importante que l'autre, dans ce sens-là.

  • #Enora

    Ok, merci. Donc après, on a encore libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    C'est ça. Alors, le libertinage, là, on est aussi dans une configuration où les personnes peuvent avoir plusieurs relations. Généralement, on parle plutôt de sexualité, mais pas forcément. Donc, il y a aussi parfois des libertins qui peuvent développer des sentiments... affectif ou amoureux avec d'autres personnes avec qui ils relationnent. Mais disons que le principal du libertinage, c'est qu'on tourne autour d'un plaisir sexuel qui est libre et qui est assumé. C'est, en gros, on va s'amuser dans la cour de récréation des adultes, entre adultes consentants, et puis en fonction des désirs et des envies de chacun, on va s'amuser ensemble. Donc le consentement est extrêmement important, la communication aussi. Et là, on va souvent retrouver des... des couples quand même. C'est assez régulier que ce soit plutôt des couples. De temps en temps, il peut y avoir des configurations comme des couples ou comme ça, mais le plus courant, ça va être des couples qui se mettent d'accord sur ce qu'ils sont d'accord de partager ou pas. Et là, il y a énormément de variétés possibles. Donc, ça peut aller de choses comme on est plutôt mélangiste, on aime bien se mélanger à d'autres, mais on reste ensemble dans le couple. Ou bien on peut aller dans du couple. pur échangisme où il y en a un qui va avec l'autre personne du couple et puis on se croise comme ça, puis on fait des choses chacun de son côté. Et puis après, il y a des choses aussi lors du candelisme, quand on aime bien voir son compagnon, sa compagne, faire des trucs avec d'autres gens. Il y a des gens qui vont être plus ou moins voyeuristes, plus ou moins exhibitionnistes. Il y a parfois aussi des personnes qui aiment bien juste être vues en train de faire... de la sexualité ou faire l'amour, et qui n'ont pas forcément envie de partager avec d'autres, mais qui aiment bien ça ou bien disent faire ça. Donc là, il y a vraiment beaucoup de configurations possibles, mais le plus important, c'est qu'il y ait vraiment du consentement, de la communication entre les différentes parties, et puis qu'il y ait aussi une forme de... C'est vrai que dans le libertinage, il y a un vrai respect de la confidentialité. On ne va pas crier sur tous les toits qui c'est qui est libertin, etc. Donc en général, il y a une sorte de discrétion à ce niveau-là qui est respectée. Puisqu'on sait bien que la sexualité, ce n'est pas toujours accepté par tout le monde. Et que peut-être, il y a certains milieux professionnels qui ne seraient pas très confortables avec le fait que leur employé a une sexualité libre en week-end, alors que finalement, ça les regarde et ils ont droit. C'est pareil d'ailleurs pour le polyamour. Il y a certaines personnes qui vont avoir envie de garder ça un petit peu discret, mais pas forcément. Il y a aussi pas mal de gens en polyamour qui sont assez ouverts sur la question, vu que c'est quelque chose d'assez identitaire. et qui vont l'affirmer un peu plus. Ça dépend de chacun.

  • #Enora

    Et le couple libre ?

  • #Arianne

    Alors le couple libre, on pourrait dire que c'est un espèce de grand mot, le couple libre, et il y a autant de couples libres que de couples. Ça pourrait être une forme de polyamour, parce qu'on pourrait imaginer que dans un couple libre, ils se mettent d'accord sur le fait qu'ils peuvent aimer plusieurs personnes, ils ont peut-être d'autres relations qui impliquent l'affectif. Ou bien peut-être qu'on va être dans un couple libre qui est plutôt libertin, où, je ne sais pas, on va se dire « c'est super, on fait chacun des trucs de notre côté, mais ça ne peut être que sexuel, et s'il y a de l'affectif, ça ne va pas être possible » . Donc le couple libre, c'est un espèce de mot-parapluie qui va parler de beaucoup de choses, mais qui parle juste du fait qu'on ouvre un peu plus le couple que ce qui est classique.

  • #Enora

    C'est quand même le terme que j'ai le plus entendu. En dehors des consultations, on va dire, plutôt dans les personnes que je peux connaître.

  • #Arianne

    Tout à fait. Puis c'est souvent un terme qui est assez courant, on va dire, et puis que les gens connaissent. Puis de nouveau, comme ça, quelque chose d'un peu chapeau, on va l'utiliser assez facilement pour parler de gens qui ont des relations qui ne sont pas tout à fait dans les normes. Voilà. Qui ne sont pas tout à fait dans les normes.

  • #Enora

    Et donc, quelles sont les plus grandes idées fausses sur le libertinage et le polyamour ?

  • #Arianne

    Alors, par exemple, on pourrait avoir des choses qui font comme le fait que, je ne sais pas moi, les libertins sont des gens sans foi ni loi, qui n'ont presque pas de morale ou des choses comme ça, puis qui font tous n'importe quoi et qui sont tous d'accord de faire plein de choses, ce qui n'est pas du tout le cas. En fait, vraiment, il y a quelque chose d'important en termes de consentement. pour les libertins. Et puis, c'est généralement des personnes qui sont très au courant de leurs limites. J'ai envie de dire presque plus que les gens normaux, entre guillemets. Les gens qui sont dans la norme, comme ils ont essayé des choses qui sont dans la norme, ne se sont pas forcément posé les mêmes questions que si on est face à des libertins ou des polyamoureux aussi, qui ont exploré l'ouverture. Et donc, dans l'ouverture, qui dit ouverture dit potentiellement tout est possible, mais ça ne veut pas dire que... tout nous plaît. Ça veut pas dire qu'on serait prêt à coucher avec n'importe qui. Parce que des fois, il y a cet amalgame, c'est t'es libertin, t'es libertine, ça veut dire que t'es d'accord de coucher avec n'importe qui. C'est pas du tout ça. C'est au contraire, il y a un cadre clair, il y a du consentement, on a envie d'explorer sexuellement, il y a ce truc de oui, il y a de la curiosité, il y a de l'envie de s'ouvrir, mais c'est pas du tout j'ai envie de coucher avec n'importe qui. Mais tu sais que...

  • #Enora

    Ça me fait penser, ça me rappelle une jeune que j'ai accompagnée qui avait beaucoup de traumas vis-à-vis des hommes. Elle avait vécu des violences sexuelles et elle ne voulait plus aller dans les bars, dans les discothèques à cause de ça, de ses peurs et tout ça. Et en fait, elle allait en club échangiste. Sur le coup... Moi, ça m'a un peu surprise, je ne lui ai pas montré, ou du moins, j'ai essayé de ne pas lui montrer, mais j'ai questionné quand même, et elle m'a expliqué que oui, en club échangiste, il y avait beaucoup plus de respect. Et donc, ça me fait vraiment penser à ce que tu viens de dire, où chacun se connaît, chacun respecte les autres, les limites des autres, et du coup, elle, elle n'y allait pas du tout pour avoir du sexe avec d'autres personnes, mais alors, pas du tout. Mais dans cet endroit-là, elles se sentaient safe ?

  • #Arianne

    Tout à fait. Et d'ailleurs, ce n'est pas la seule. Il y a des gens qui vont régulièrement au club libertin pour aller danser. Parce que souvent, il y a plusieurs sortes de clubs libertins, mais assez typiquement, il va y avoir des clubs libertins avec une partie discothèque, musique et tout ça. Et les filles, elles peuvent être habillées comme elles veulent. Elles peuvent être aussi déshabillées qu'elles veulent, si on veut. En général, c'est souvent très bien habillées, avec des jolis... dessous, des choses comme ça, et il n'y a personne qui leur fait chier. Donc, il n'y a pas d'invasion d'espace. C'est souvent très respectueux. Et comme le consentement est le plus important, eh bien, elles sont largement plus en sécurité que dans une boîte de nuit classique. Les gens sont vraiment... Ils prennent soin, en fait. Ils prennent soin parce que il n'y a pas vraiment de plaisir s'il n'y a pas de consentement. Donc, il y a vraiment quelque chose qui est essentiel. Et puis... Aussi dans les milieux libertins, il y a... Alors c'est des milieux qui sont... ça dépend. Il peut y avoir des milieux assez homo-homo. Il va y avoir des clubs libertins très homos, soit lesbiens, soit gays. Mais sinon, les clubs libertins sont assez hétéros. Et il y a une idée autour de la femme. Il y a une forme de respect assez gentleman de la femme, on va dire. Voilà, quelque chose comme ça, un peu traditionnaliste, si tu veux, à mon avis, mais qui est quand même, du coup, agréable dans le sens où les femmes vont vraiment en prendre soin. En tout cas, au niveau du consentement. Après, il y a d'autres choses qui sont, à mon avis, peut-être un peu trop normées, peut-être dans le type de sexualité qui peut se partager dans ces endroits-là, mais pas forcément. Chaque personne est différente.

  • #Enora

    Ça m'a rappelé... alors moi j'ai jamais été d'ailleurs je ne l'ai pas précisé mais dans cet échange aujourd'hui moi j'ai accompagné très peu de personnes qui ont voulu se questionner sur ce sujet moi je suis j'en connais très très peu juste que j'ai vu en formation mais ça remonte maintenant à des années, ce qu'on a pu échanger avec Arianne c'est vrai que je viens là avec toute ouverte pour apprendre plein de choses Même les questions, elles ont été préparées avec Arianne. qui a l'habitude que des personnes questionnent à ces niveaux-là. Bref, je m'égare. J'allais dire que je n'ai jamais été en club échangiste, mais je ne sais pas si tu te rappelles, Arianne, que j'ai voulu acheter une maison. Je voulais qu'elle ait des dépendances pour faire un logement et je suis tombée sur quoi ? Pile la maison qui avait, dans ses dépendances, un ancien club libertin. Et je ne le savais pas avant d'arriver dans cette maison. Mais du coup, les images que j'en ai, les idées que j'en ai, c'est un peu aussi via ce club-là, avec notamment un mur avec des trous pour insérer son pénis et faire des fellations. Donc moi, c'est un peu aussi l'image que je peux avoir, tu vois.

  • #Arianne

    Un glory hole.

  • #Enora

    Je ne sais pas si elle est bonne, cette image, mais...

  • #Arianne

    Oui, alors il y a des clubs, en fait, un glory hole. Donc c'est le mur de la gloire. C'est quelque chose qui est assez courant dans les clubs libertins. Après, il y a des clubs libertins qui sont plutôt basés sur, par exemple, des saunas. Donc il va y avoir un petit espace avec un sauna, un autre avec un hammam, peut-être un jacuzzi, ce qui est différent de l'ambiance bois de nuit parfois. Mais généralement, dans les clubs libertins, il y a toujours un espace un peu bois de nuit et puis après un autre espace câlin. où les gens vont avoir de la sexualité. Donc ça ne se passe pas forcément... Ce qui n'est pas mal, c'est que s'il y a les deux espaces qui sont un petit peu séparés, ça permet aussi d'avoir une sorte de discrétion. Et puis après, il y a toutes sortes de clubs. Il y a des clubs aussi où il y a des pièces qui sont fermées et où donc les couples ou les personnes qui ont décidé d'interagir à ce moment-là ensemble peuvent avoir une forme d'intimité. Après, il peut y avoir des espaces où c'est plutôt des espaces à d'orgie, où à ce moment-là, si tu es dans cet espace-là, c'est que tu es plus ou moins d'accord de partager avec d'autres personnes qui viennent sur ce même espace-là. Ce qui ne veut pas dire que ça enlève le consentement, parce que malgré tout, même si on est dans un espace d'orgie, les gens, ils vont quand même demander « est-ce que je peux tout faire ? Est-ce que je peux partager avec toi ? » Mais souvent, le but, c'est quand même… C'est vraiment cette histoire de consentement qui est très importante. c'est du consentement un peu dans tous les sens on va demander à la personne qu'on va toucher si on peut et puis aussi à la personne qui accompagne cette personne là à son partenaire ou sa partenaire donc il y a vraiment beaucoup de consentement qui circule et ouais c'est vraiment un espace qui est à part ça avec beaucoup d'amour puisque les gens ils ont cette envie, cette joie cette envie de partager de la sexualité c'est joyeux, il y a vraiment cette notion de plaisir autour de tout ça

  • #Enora

    C'est vrai que le côté consentement et tout par rapport à l'orgie, alors n'imaginez pas ça. Et donc, je trouve ça génial, en fait.

  • #Arianne

    Oui, c'est vraiment chouette et ça ne devrait jamais être autrement, quelles que soient nos relations d'ailleurs. Elle pourrait être tout à fait monogame et que ça puisse être toujours comme ça, c'est très génial.

  • #Enora

    Bien évidemment.

  • #Arianne

    Après, dans les autres idées reçues qu'il peut y avoir et que moi j'entends souvent, c'est quelque chose comme « Ah, mais c'est un passage, c'est une phase. » Puis la personne, ensuite, elle va passer enfin à être sérieuse et puis à faire une vraie vie. Ça peut être vrai pour certaines personnes, mais pas souvent. Une fois que les gens y ont goûté, ça dépend un petit peu des histoires de vie, ça dépend de plein de choses. Il peut y avoir des gens qui commencent avec une phase libertine dans leur vie. et qui après vont avoir une face plus monogame etc. et je dis libertine polyamoureuse il y a des personnes qui peuvent être monogame pendant un temps puis polyamoureuse pendant un temps puis ensuite passer à être plutôt quelque chose de libertin tout ça c'est des manières dont on s'identifie des manières dont on explore et qui peuvent évoluer à travers le temps il y a beaucoup de gens qui découvrent par exemple le libertinage ou le polyamour parce qu'ils rencontrent quelqu'un qui a ce mode de vie là puis qui se disent Tiens, c'est intéressant, ça me dit bien d'aller explorer ça. Ou au contraire, pas du tout, et puis qui, du coup, ne vont pas forcément maintenir une relation avec cette personne-là. Mais il y a énormément de relations, autant chez les polyamoureux que chez les libertins, qui peuvent durer des années et des années et des années. Puisque, par exemple, chez les polyamoureux, il y a une vraie question autour de l'engagement aussi. Et puis, chez les libertins aussi, d'ailleurs, comme ce sont souvent des couples. qui sont assez monogames ou exclusifs d'un point de vue émotionnel. Donc l'amour va être exclusif. J'aime ma femme, j'aime mon homme, et c'est tout. Mais par contre, très ouvert au niveau de la sexualité, à ce niveau-là, c'est des relations qui peuvent durer deux décennies, deux décennies. Et sinon, une autre chose aussi que j'entends souvent, c'est des inquiétudes autour des enfants. Ah, mais si ces couples non monogames ont des enfants, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'ils sont malheureux ? Etc. Alors, en soi, il n'y a aucune étude scientifique qui prouverait que les enfants sont en France, pas du tout. Et généralement, ce n'est pas le cas, puisque en général, ils vont très bien. Déjà, chez les libertins, la plupart du temps, les enfants ne sont pas forcément au courant des pratiques sexuelles de leurs parents, puisqu'ils gardent assez souvent cette espèce de discrétion. Et puis, en réalité, dans les relations polyamoureuses, il n'y a pas non plus d'indication qui dirait qu'ils seraient plus malheureux, les enfants, puisque les enfants, ils ont besoin de stabilité, ils ont besoin de bienveillance. Et puis souvent, dans ces relations-là, il y a une vraie conscience autour de l'éthique et de faire du bien aux personnes autour de soi, et ça implique aussi les enfants. Donc, en général... ce qui va être important, c'est est-ce que les parents se sentent bien dans leurs relations, etc. Et ça, c'est vrai qu'on ait des relations monogames ou des relations plurielles. Comment c'est présenté aussi ? Puisque c'est présenté avec un cadre, avec une explication. Les enfants qui ont des parents qui sont plutôt polyamoureux, ils l'expriment assez simplement. Ils disent « bah oui, maman, papa, il a plusieurs copines » . C'est très simple pour un enfant, en fait. C'est souvent les adultes qui se posent des questions, mais les enfants, ils ne se posent pas trop de questions. À peu près, ils sont assez contents parce qu'ils peuvent avoir plusieurs babysitters et peut-être qu'ils s'entendent bien avec eux. Ça peut très bien se passer.

  • #Enora

    Ok.

  • #Arianne

    Et puis, voilà. Et sinon, une autre des grandes questions qui m'est posée, c'est autour de la jalousie. Très souvent, les personnes... imagine que dans les relations plurièlles, il n'y a pas de jalousie. Ou alors que c'est... parce que sinon, ce serait impossible. C'est-à-dire, ah, mais du coup, tu ne dois pas être jaloux, tu ne dois pas être jalouse. Sauf que ce n'est pas du tout comme ça. En réalité, il y a de la jalousie, au même titre que dans d'autres relations. C'est simplement que la jalousie est abordée et gérée différemment que dans les couples monogames. En fait, dans les couples monogames, comme on ne veut pas ressentir de jalousie, eh bien, on évite... Tout ce qui pourrait potentiellement en créer. Et puis, il y a ce truc d'appartenance aussi, de comme tu m'appartiens, j'ai des droits sur toi ou sur notre relation. Et on se met d'accord de manière plus ou moins explicite, parce qu'il y a aussi beaucoup de relations monogames qui, en réalité, ne se posent pas la question de leurs limites et qui, du coup, sont surpris quand les limites sont dépassées. Parce qu'on a, ah, en fait, je ne savais pas qu'il fallait que je désinstalle... Tinder de mon téléphone par exemple. Et l'autre il se sent trahi parce qu'en fait ça faisait partie des choses avec lesquelles il ou elle n'était pas d'accord. Donc parfois chez les couples monogames on part du principe qu'on est d'accord mais on ne l'est pas forcément. On oublie de discuter clairement de nos limites alors que dans les relations plurielles en général ces limites elles sont discutées. Et puis la jalousie elle va faire partie de la discussion. C'est pas du style ah bah on n'aura jamais de jalousie ça c'est pas réaliste. C'est plutôt Quand il y a de la jalousie, comment est-ce qu'on la gère ? Et comment est-ce qu'on va faire pour en prendre soin ? Si tu veux, la jalousie va être considérée comme un des sentiments parmi d'autres qu'on peut ressentir en tant qu'humain, et donc on va y faire de la place. Plutôt que de dire « Ah bah tu ne devrais pas te sentir jaloux, franchement c'est délire, renforce-toi » , c'est plutôt « Ah d'accord, tu ressens de la jalousie, qu'est-ce qui se passe pour toi ? Comment est-ce que je peux prendre soin de toi ? » Sans forcément fermer la relation. mais en essayant d'en prendre soin. Alors parfois, il y a des accords qui vont être passés, du genre, oui, je ne sais pas, moi ça m'aide si j'ai un date en même temps que toi, si on arrive à s'organiser pour ça, ce serait cool. Mais ça peut être d'autres choses aussi, ça peut être juste de dire, ok, c'est aussi une responsabilité personnelle. Si je sais que je suis très jalouse dans un certain type de contexte, il faut que j'ai un plan pour prendre soin de moi. si ce contexte arrive. Voilà, c'est un peu ce truc-là. Ok.

  • #Enora

    Je pense que tu m'avais parlé qu'il y avait différentes variétés dans le libertinage. Est-ce que c'est quelque chose que tu as parlé dans la définition ou il y a d'autres choses que tu voudrais rajouter à ce niveau-là ? Non, on peut aller dans les méga détails de toutes les terminologies, mais je crois que ce n'est pas très pertinent. En gros, il y a trop de variétés. Je ne pense pas que ce soit très utile. En gros, il y a le candélisme. J'ai dit les principales.

  • #Arianne

    Ça marche. Donc maintenant, admettons, en tant que thérapeute en consultation, la personne qu'on accompagne ou le couple qu'on accompagne disent qu'ils voudraient ouvrir leur couple. pour pimenter la relation ou pour d'autres raisons, d'ailleurs, comment est-ce qu'on devrait réagir, nous, en tant que thérapeute ? Est-ce qu'il y a des choses à vérifier ? Est-ce qu'il y a des questions à poser avant de donner un avis ? D'ailleurs, est-ce qu'on a à donner un avis ou pas ? Est-ce que tu peux nous en dire plus sur tout ça ?

  • #Enora

    Alors, dans la situation où... où un couple arrive, voilà, et peut arriver assez régulièrement, en tout cas, moi, j'en ai régulièrement des couples qui viennent en disant, voilà, en gros, on s'est dit qu'on pourrait ouvrir le couple. Moi, la première chose que je demande, c'est toujours dans quel contexte est-ce que ça se situe, ce souhait ? Simplement parce que, en fait, ça, ça me permet de faire un peu de l'anamnèse du couple. Quand c'est ça qu'ils arrivent, ils disent, voilà, on aimerait ouvrir le couple, et on s'est dit qu'on venait voir une thérapeute. Déjà, je les félicite, parce que c'est une bonne idée. Si on ne sait pas comment s'y prendre, en fait, c'est comme n'importe quoi. Si tu ne sais pas faire un truc, c'est une bonne idée d'aller prendre un cours pour apprendre à le faire. Et finalement, si on se dit « bah tiens, j'ouvrirais bien mon couple, mais je ne sais pas trop comment faire » , c'est une bonne idée d'aller prendre un cours privé avec quelqu'un qui sait. Donc voilà, souvent je les félicite de ça. Et puis après, j'essaie de voir dans quel contexte est-ce que ça. Parce que pour moi, c'est un petit peu différent si… Ça se passe dans un contexte où la relation se passe bien et ils ont envie d'explorer des nouvelles choses et ils se rendent compte qu'ils se sentent suffisamment en sécurité dans leur couple pour le faire, etc. C'est très différent que si ça vient dans un contexte de « j'en ai ras-le-bol, j'aimerais bien me séparer, mais comme je n'y arrive pas, je me dis qu'on pourrait ouvrir le couple. » Ou encore « on a un déséquilibre de désir entre nous et du coup, la solution, ce serait peut-être d'ouvrir le couple, comme ça, ça remet un peu de peps dans la relation. » par exemple, ou un autre scénario où en fait, j'aimerais bien tromper ma copine ou mon copain, mais j'ose pas lui dire, donc je propose une relation ouverte. Il y a plein de plans un peu pas très nets comme ça, où là, pour moi, ce sont des red flags, assez clairs, où il y a quelque chose à réguler dans la relation avant de pouvoir dire, ok, c'est super, allons ouvrir le couple. Parce que ouvrir le couple... Ça ne facilite en rien la relation. Ça demande plus de conversations. Ça demande plus d'engagement. Ça demande beaucoup, beaucoup de travail, en fait. Et donc, si les gens, ils ne sont déjà pas d'accord de parler, c'est mort. Ça n'a pas du tout bien se passer. Donc, souvent, je fais, en fait, cette première anamnèse. Je me pose la question de, finalement, dans quel contexte est-ce que ça arrive ? Quelles sont leurs motivations ? Est-ce qu'ils sont tous les deux d'accord ou pas ? Parce que des fois, ça arrive qu'il y en ait un des deux qui soit très enthousiaste à l'idée, et puis l'autre qui n'est pas du tout enthousiaste. C'est souvent là où il y a quelque chose qui va trotter un peu plus en termes d'enjeux. Et une fois qu'on a fait cette première évaluation, Alors disons qu'en termes de posture, pour répondre à ta question aussi, une des questions que tu avais, c'est « Je ne vais pas… » Il faut être attentif à ne pas commencer à y mettre ses biais. Par exemple, un couple qui veut ouvrir son couple, c'est peut-être une bonne idée. Ce n'est pas toujours une mauvaise idée. Des fois, c'est une bonne idée pour eux, dans le sens où c'est quelque chose qu'ils ont vraiment envie. Parce que parfois, on peut avoir un biais un peu monogame de dire « Ah ! » mais ouvrir le couple, ce n'est pas bien. Donc, il faut essayer absolument de les convaincre de rester dans leur couple fermé, monogame et tout ça. Pas forcément, en fait. Moi, ma posture, c'est plutôt de me dire « Ok, je vais chercher ce qui a le plus de sens pour ce couple avec eux, aujourd'hui, dans leur contexte et dans tout ce que ça représente pour eux. » Donc, c'est ça, en fait, ma posture interne, elle est là et c'est une posture de curiosité et d'aller chercher avec eux ce qui aurait le plus de sens. pour eux dans ce contexte-là. Et peut-être que ce sera d'ouvrir le couple. Et très bien. Et peut-être pas. Ou peut-être que ce sera de l'ouvrir un peu. et puis que ça se fait de manière progressive. Donc là, justement, voilà une fois qu'on a fait l'anamnèse et qu'on remarque que, oui, ça pourrait avoir du sens, que disons, on a suffisamment aussi peut-être régulé les tensions qui pouvaient y avoir, ou dit les non-dits. Par exemple, justement, j'aimerais bien tromper ma copine, mais je ne veux pas lui dire, donc je fais passer ça sous couvert de relations vertes. Là, il y a quelque chose qui ne joue pas, en fait. Et souvent, ça va se ressentir après. Parce que, et ça, je le dis toujours, tout ce qui est implicite est beaucoup plus explicite que ce qu'on imagine. On pense qu'on garde bien ses secrets, mais souvent pas du tout. Ça se sent dans la relation. Et l'autre, il n'est pas débile. Il remarque, il a une intuition, il sent que ça ne joue pas. Donc voilà. Mais mettons que ça, ça a été réglé. et que le couple a envie de se lancer dans cette aventure, là, de nouveau, ça va être intéressant d'explorer petit à petit. En fait, c'est quoi les envies ? Quels sont les besoins qu'on imagine qu'on va pouvoir remplir en allant explorer autre chose ? Quel genre d'ouverture est-ce qu'on aimerait ? Est-ce qu'on voudrait une ouverture plutôt affective, une ouverture plutôt sexuelle ? Et puis, d'imaginer, et ça, ça vient en fait, quelque part, de faire les choses étapes. les unes après les autres, comme tout apprentissage, c'est d'y aller tranquille. D'accord ? On ne va pas direct se dire qu'on va faire une deuxième relation avec qui on fait des gamins et tout ça. Ça ne va pas bien se passer. C'est plutôt l'idée de dire, ok, ça va être quoi la première petite étape avec laquelle je suis d'accord ? Peut-être qu'on va tous les deux installer une application de rencontre sur notre téléphone et que ça, cette première étape, c'est déjà très bien. Mais qu'on n'en est pas encore à dire qu'on va rencontrer quelqu'un. Ou bien peut-être... qu'il y a même une étape avant ça, c'est de discuter de ce que ça représenterait pour nous, de nos envies, de nos désirs, de ce qu'on imagine, de ce qu'on aimerait faire. Voilà, ça pourrait être une première étape. Puis ensuite, de décider si on fait des choses plutôt ensemble, si on les fait plutôt séparément. Est-ce que c'est forcément d'aller rencontrer d'autres personnes ou est-ce qu'on pourrait commencer par dire, je ne sais pas, justement, on est sur des applications de rencontre et puis on tapote un peu avec des gens, mais on ne va pas forcément aller jusqu'à les rencontrer. ou bien peut-être que c'est d'aller faire des stages. Par exemple, il y a des stages de temps de frappe qui existent où on peut commencer à aller explorer cette idée d'ouverture de manière très soft, très tranquille, où on n'est pas du tout obligé d'aller faire des choses hyper intenses. On peut commencer par aller danser, typiquement. Tiens, si on va danser, on va quand même se retrouver, quand on parle de danse de couple ou de danse de salon, on est dans des danses où il y a du corps à corps. Déjà, comment je gère ça ? Comment ça se passe pour moi de peut-être voir l'autre, être dans du corps à corps avec quelqu'un d'autre ? Est-ce que ça se passe bien ? Est-ce que c'est OK ? Qu'est-ce qui n'est pas OK pour moi si ce n'est pas OK ? Et vraiment d'accompagner une étape après l'autre, d'accompagner aussi les émotions qui peuvent se soulever et d'être vraiment attentif à ce qu'on prenne soin l'un de l'autre dans ce processus. On puisse vraiment se dire, OK, qu'est-ce qui est nécessaire pour se sentir ? sécuriser au fur et à mesure des étapes de quoi est-ce qu'on a besoin pour se sentir bien, de quoi est-ce qu'on a besoin aussi pour amener du fun de la liberté, de l'espace pour chacun de nous,

  • #Arianne

    voilà c'est un peu ces choses là c'est super intéressant, merci beaucoup pour tous ces détails toutes ces précisions et nous, du coup est-ce qu'on a à dire, à conseiller ou déconseiller ? Tu vois, tu disais, ça, c'est un red flag. Est-ce qu'on... Ou en tant que thérapeute, c'est pas notre rôle, du coup ?

  • #Enora

    Non, c'est une bonne question. Bon, évidemment, on peut avoir des avis différents sur comment est-ce qu'on verse la thérapie, etc. Moi, j'ai tendance à prendre le parti que chacun est libre de faire ce qu'il veut. Et puis surtout, des fois, on a besoin d'aller faire... Quand on a besoin d'aller se brûler... pour comprendre que le feu, ça fait mal. Et ça, pour moi, ça fait partie de nos chemins de vie et de nos chemins d'humains. Donc, ce que j'ai tendance à faire, c'est que je vais présenter, un peu comme les médecins, tu sais, ils présentent les risques, mais après, ils te laissent prendre la décision. Donc, je vais quand même le faire. Je vais quand même dire, voilà, là, si vous faites ça comme ça, comme ça, comme ça, voilà les conséquences possibles. Pas garanties. mais les conséquences possibles et les choses auxquelles vous pourriez être attentif les... Peut-être que je donne certaines mises en garde. Je vais dire, voilà, ça et ça, ça vaut la peine d'être attentif à ça. Je vais aussi donner des conseils sur comment faire pour que ça se fasse bien. Donc, je vais quand même, en ce sens, pas donner mon avis, mais donner mon regard, je ne sais pas si je peux dire d'experte, mais en tout cas de quelqu'un qui s'est posé la question et qui a accompagné plusieurs personnes dans ce genre de configuration. Après, ça leur appartient. de décider ce qu'ils en font, s'ils ont envie de suivre ces mises en garde ou d'adapter ou pas. Et là, après, pour moi, mon point de vue, c'est que je les accompagne dans leur traversée et dans leurs explorations du mieux que je peux, justement en accompagnant les émotions qui vont peut-être être soulevées suite à certaines expériences, etc. Et puis aussi, des fois, il y a des gens, ils font des expériences et ils n'en parlent pas. Donc, je veux dire, entre une séance et l'autre, tout d'un coup, ils ont décidé qu'ils allaient en club libertin, ils n'en ont pas discuté avant. et puis c'était super traumatisant pour eux et puis après on ramasse les peaux cassées mais s'ils ne m'ont pas posé la question avant je ne peux rien faire en quelque sorte, je ne peux pas leur donner mais clairement si il y a un couple qui vient et qui me dit on veut aller en club libertin le week-end prochain et bien je vais leur donner des vrais conseils sur comment préparer leur sortie je ne vais pas juger et leur dire je pense que c'est une mauvaise idée d'aller en club libertin ou une bonne je vais juste leur dire « Ok, vous allez en club libertin, super, très bien, c'est votre choix. » Eh bien, voilà ce que vous pouvez faire pour préparer votre sortie. Par exemple, c'est une bonne idée de discuter avant de vos envies, de vos attentes, mais aussi de vos craintes. De quoi est-ce que vous avez peur ? Et de discuter de qu'est-ce que vous allez faire si jamais, si jamais ces peurs, elles surviennent. Parce que peut-être, elles ne surviendront pas. Et très bien. Mais si elles surviennent ? Qu'est-ce qu'on va en faire ? Je vais aussi donner des repères du style, quand on va en club libertin, c'est très important qu'on puisse avoir un cadre de sécurité du genre, si on a un des deux, pour qui c'est trop, pour une raison ou pour une autre, il dit simplement c'est trop pour moi, et ça s'arrête. On s'en va, on se retire, voilà. Dans les clubs libertins, c'est très bien accepté. C'est très classique. d'avoir des gens qui font des trucs un peu sexuels pendant un temps, puis tout d'un coup, ils disent « Ok, j'ai besoin d'une pause. Salut, à plus, je vais au bar et je vais boire un verre. » Et il n'y a aucun problème là-dessus. Donc, il n'y a pas du tout de « Ah, comment ça, tu t'en vas, mais on n'a pas fini. » Il n'y a pas du tout de pression sociale à ce niveau-là. Et donc, c'est très bien d'accepter de pouvoir juste dire « Là, je m'arrête au milieu d'une fée leste et je m'en vais. » Pas de problème. Ou au milieu d'autre chose, je veux dire, c'est égal. Mais juste, on n'a pas besoin... C'est beaucoup plus important le consentement que de faire plaisir à je ne sais pas qui.

  • #Arianne

    C'est vraiment intéressant et important, je pense, effectivement, de voir ce qu'on a envie, ce qu'on attend, ce qu'on espère aussi, parce que finalement, si on ne connaît pas, on ne sait pas trop. Et nos appréhensions. Et tu vois, ça me fait penser à quelqu'un qui... a été en club, donc sa femme, c'était ok pour sa femme, mais en fait, elle, elle ne le voulait pas, et il y a été en club l'échangiste, il y a été avec une amie. Ils ont été dans une cabine avec un couple, et elle, elle a été avec le monsieur, et lui avec la dame, mais à un moment donné, le monsieur l'a touchée, sans faire exprès, quoi, et en fait, il a perdu son érection à ce moment-là. Et après ça, il était très, très, très angoissé parce qu'il n'avait jamais eu de problème d'érection, mais vraiment une forte angoisse. Et donc, tout ce qu'il avait en tête, c'était de retrouver sa femme pour vérifier que ça marchait toujours bien.

  • #Enora

    Tout à fait. Et c'est bien que tu soulèves cet exemple parce qu'en fait, c'est quelque chose d'assez fréquent. En fait, une perte d'érection en club divertant, c'est normal, surtout au début. Puisque effectivement, l'érection d'un point de vue biologique demande d'être détendue. Et franchement, la première fois que quelqu'un va en club libère ça, alors oui, ça peut être très excitant, mais ça peut être aussi très stressant. Donc c'est tout à fait possible que dans une première fois pour un homme, ce soit tellement stressant pour lui qu'il n'ait pas d'érection, que ce soit difficile. Et que la personne avec qui ça marche, c'est la personne avec qui il trouve son sécurité, c'est-à-dire sa partenaire habituelle. Et en vrai, ce serait pareil pour les femmes. C'est juste parce que les femmes, leur érection ne se voit pas. Mais en réalité, c'est la même chose. Elles peuvent aussi ne pas ressentir ou avoir une forme d'excitation, mais aussi avoir peur, avoir de l'angoisse, de l'inquiétude. C'est tout à fait normal. Je comprends. C'est plutôt mignon comme histoire. Et c'est quelque chose d'assez courant. Donc, il peut y avoir vraiment ce truc de je retourne dans ma base de sécurité. C'est l'histoire de l'attachement. Je retourne dans ma base de sécurité pour... pouvoir retrouver du calme, de la détente, et puis du coup, retrouver mon érection. Et donc, ça veut dire aussi qu'il ne faut pas le prendre mal, en tant que partenaire, si tout d'un coup, il y a quelqu'un qui n'a pas d'érection. C'est tout à fait normal. Ce n'est pas un problème en tant que tel.

  • #Arianne

    Dans les sujets aussi, pour lesquels tu me disais qu'on pouvait aborder, C'est comment éviter la lassitude dans des relations multiples ? Alors moi, je n'aurais pas pensé à ce genre de question. Mais tu me disais que c'est un sujet à part entière. Donc,

  • #Enora

    est-ce que tu peux en dire plus ? Oui, en fait, disons un peu ce qu'on pourrait se dire, c'est est-ce que tu ne deviens pas blasé au bout d'un moment ? Parce que c'est souvent un peu cette question-là. Tu vois tellement de sexualité, est-ce que tu ne deviens pas blasé ? C'est vrai que parfois, les gens qui pratiquent énormément de sexualité ou qui ont vraiment beaucoup de relations, il peut y avoir un sentiment d'être un peu dispersé et de se perdre un petit peu. Voir peut-être de la lassitude dans le sens de dire, en gros, j'ai fait tellement de sexe qu'il n'est plus fin. Il n'est plus fin. Ça, ça apparaît quand même souvent si les personnes vont, disons, aller dans beaucoup de quantité plutôt que de la qualité. Donc, l'une des manières de se prémunir de ça, on va dire, ça va être de plutôt se rappeler que la connexion humaine, c'est important, que le lien, c'est important et qu'on a envie de profiter de l'instant. Si on est juste dans un truc de performance ou de quantité ou de voilà, tac, tac, tac, eh bien, je vais peut-être juste... oublier de profiter de l'instant. Et donc, je vais oublier de vraiment savourer. Et donc, la lassitude, c'est vraiment un truc, genre je suis blasée, ça m'intéresse. Donc oui, ça existe après. Et on peut aussi se frustrer un peu, se frustrer de manière positive. C'est-à-dire commencer à, genre, il y avait quelqu'un que je connaissais qui disait, ah oui, mais... Pour moi, c'est important que si je vois des partenaires, je ne vais pas coucher avec ces partenaires à chaque fois que je les vois parce que sinon, ça devient une habitude et puis c'est moins intéressant. Donc, c'était des temps en temps, il voyait ses partenaires juste pour aller manger avec. Et comme ça, il gardait un peu ce parfum, ce truc qui était excitant pour lui. Voilà. L'autre chose, ça va être parfois de ne pas être… C'est toujours un peu une histoire d'excès. Si tu es tout le temps en train de chercher de la nouveauté, de la nouveauté, de l'exploration et tout ça, il y a quelque chose qui vient s'épuiser au bout d'un moment. Donc, des fois, c'est bien aussi de se reposer et de faire des choses connues, qu'on connaît bien. On alterne de temps en temps de l'exploration, de temps en temps quelque chose de connu. Donc, ça aussi, ça peut être des choses qui se soutiennent. Et puis après, c'est bien sûr d'ouvrir ses horizons en termes de fantasmes, d'essayer de varier ses fantasmes. Parce que des fois... même si on a une sexualité, on va dire, ouverte, parfois on peut se retrouver à quand même faire toujours les mêmes scripts. C'est assez intéressant. Tu sais, quand on est dans un couple monogame, parfois avec les années, on se retrouve à toujours faire la même chose. D'abord on s'embrasse, ensuite il y a ça, ensuite il y a ça, puis ça finit par ça. Puis c'est toujours le même script, et puis au bout d'un moment, on s'ennuie. Eh bien, c'est possible aussi dans les relations furielles. Parce que peut-être, c'est, ben j'arrive, je vais prendre un verre, je danse un peu avec quelqu'un, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, puis ça finit par ça. Puis pareil, il peut y avoir une forme de lassitude à ce niveau-là. Donc, de nouveau, de varier ses fantasmes, de se centrer sur la connexion humaine, de se centrer sur ces dimensions-là, ça peut amener... En fait, c'est d'apprendre à voir quelque chose de nouveau, et de souhaiter, et de savoir savourer, même quand c'est quelque chose dont on a l'habitude, plutôt que de venir à un truc un peu blasé, où on prend un pas de recul et puis on est là, pfff, bah, c'est tout. comme d'habitude, je ne sais même plus comment me faire plaisir avec ça.

  • #Arianne

    En fait, ça revient au fait que dans le cadre du libertinage, la sexualité n'est pas forcément... très différentes du couple monogame ?

  • #Enora

    Non, en fait, si tu veux qu'il va se passer au moment sexuel, ça pourrait être similaire. Parce qu'à part ça, dans les couples monogames, au niveau, il y a autant de sexualité que de couple. Il y a des gens qui sont très, très originaux. Même si tu dis, je passe 30 ans avec la même personne, j'espère que tu varies ta sexualité, sinon c'est quand même vachement chiant. Enfin, tu vois, il y a vraiment quelque chose aussi à explorer dans une relation monogame. Ce qui va être différent dans des relations libertines, c'est que c'est les autres qui sont la chose qui change. Puisque dans un couple monogame, on est toujours avec la même personne. Mais si on va en club libertin, en fonction de la soirée, il y a peut-être 20, 30, 40, 50, peut-être 100 personnes avec qui tu peux potentiellement avoir de la sexualité. Et donc, tu peux avoir de l'échangisme où c'est deux couples qui s'effondrent. Ça, ça reste... J'ai envie de dire, après, peut-être, ce que tu vas faire va rester très classique, un peu comme dans un couple monogame, sauf que tu changes de partenaire. Mais après, quand tu vas être dans quelque chose de plus mélangé, il y a des possibilités, quand il y a trois ou quatre personnes, il y a des possibilités qui n'existent pas quand tu n'es que deux, tu vois ? Parce que tu peux avoir tout d'un coup... à la fois une pénétration et en même temps être léché à certaines parties du corps, ce qui ne serait pas possible si tu n'es que à deux puisque tu ne peux pas à la fois être pénétré et à la fois être léché juste parce que en termes de contorsionnisme, la plupart des gens ne sont pas capables de faire ça, tu vois, complètement ou bien tu peux te retrouver à embrasser plusieurs personnes en même temps, chose que tu ne peux pas faire si tu n'es qu'avec une personne, donc c'est ça qui va être différent, ou bien tu peux te retrouver à regarder les personnes en train de faire de la sexualité en même temps que toi t'es en train d'en faire ou que t'es pas en train d'en faire d'ailleurs ça serait possible si tu, je sais pas si tu regardes de la pornographie en même temps que tu fais l'amour avec ton partenaire ou ta partenaire mais là c'est différent parce que t'as des vraies personnes etc donc voilà c'est toutes ces options là qui existent après bon des fois dans le libertinage ça aussi, bon ça on en a pas trop parlé mais t'as aussi toutes les pratiques du genre PDFM etc qui vont ajouter encore plus une dimension de jeu, il y a peut-être des accessoires aussi qui vont être ajoutés, etc. Et puis si on parle de pratique plurielle, il faut quand même que je mentionne un petit peu le tantra aussi, parce qu'en libertinage parfois ça peut être très... Une sexualité que moi, je dis très premier chakra. C'est-à-dire que c'est une sexualité très génitale, très sexuelle, quoi. Et puis très... Presque animale.

  • #Arianne

    Je ne sais pas si on entendra le bruit, mais en tout cas, Ariane faisait des gestes.

  • #Enora

    C'est ça. Et puis parfois, il met sa queue. Il y a quand même des gens qui vont avoir envie d'une sexualité plus sensorielle, plus... relationnel, plus émotionnel. Ça ne veut pas dire qu'ils vont tomber amoureux de la personne, mais qu'ils peuvent avoir cette relation-là. Et puis, on peut explorer, du coup, si on va explorer dans ce genre de contexte-là, il y a aussi le tantra, parfois, qui peut proposer des pratiques qui ne sont pas toujours deux à deux, qui viennent amener plus une dimension spirituelle à ces pratiques, en fait. Donc, il y a aussi des personnes libertines qui s'intéressent au tantra et qui, du coup, mélangent les deux. Et puis après, bon là, j'ai parlé beaucoup des libertins, mais chez les polyamoureux, finalement, là, ça va dépendre. Parce que chez les polyamoureux, peut-être qu'il y a des personnes qui vont avoir de la... Il va y avoir plusieurs personnes qui ont de la sexualité ensemble en même temps, mais pas forcément. Des fois, il y a des polyamoureux qui sont très monogames dans le sens où ils ont de la sexualité que avec une personne et puis avec une autre et puis avec une autre, mais pas forcément ensemble, tous ensemble, dans ce sens-là. Là aussi, ça va être très varié et puis ça va dépendre.

  • #Arianne

    Une question, est-ce qu'on peut parler de responsabilité ou d'éthique affective dans les relations non monogames ?

  • #Enora

    Absolument, elle est même essentielle cette question, puisque comme je le disais, ouvrir son couple, être dans des relations courriels, franchement c'est plus compliqué souvent que d'être dans une relation monogame, parce que plus tu ajoutes de personnes, plus tu ajoutes de paramètres. Alors déjà, tu te prends la tête des fois avec Foufou. Imagine si tu te prends la tête avec cinq personnes. Ça va être un peu plus compliqué.

  • #Arianne

    C'est un peu pour ça que quand j'ai vu que c'était un peu compliqué à ce niveau-là, je me suis dit, ouais, c'est déjà bien si j'arrive à gérer une relation.

  • #Enora

    Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a certaines personnes qui finalement choisissent d'en avoir qu'une. C'est parce que parfois, c'est juste trop de travail. Et puis, il y a des gens qui adorent ça et puis ça va tout bien. Et puis, quand ça se passe bien, c'est super. C'est toujours ce que je dis. Tant que ça se passe bien, c'est génial d'avoir 2, 3, 4, 5 relations. super, mais quand tu tapes cinq cœurs brisés en même temps, là, tu morfles. C'est bien difficile. Parce que ça arrive qu'on puisse vivre plusieurs ruptures en même temps. Et puis, parfois, au contraire, on peut avoir une rupture, puis une autre relation qui va bien, puis du coup, ça nous soutient. Voilà. Toutes les configurations existent. Toujours est-il que quand on parle de plusieurs personnes, c'est très important de prendre soin des différentes personnes vu qu'en polyamour et en libertinage, le consentement est très important. Et puis en polyamour particulièrement, la question de la transparence est essentielle. Donc on va se retrouver dans des situations où, si moi j'ai plusieurs relations, toutes mes relations sont supposées savoir que j'ai plusieurs relations. Alors après, combien de transparence on donne, ça, ça se décide, tu vois. Mais déjà là, il y a de l'éthique. C'est de dire, ben oui, un, je vais être transparente et dire à mes partenaires que j'ai d'autres partenaires, donc je ne vais pas être secrète à ce niveau-là. Peut-être même que si je suis polyamoureuse, et que je vais le dire dans mon profil sur une application de rencontre, et dire, je suis polyamoureuse, j'ai plusieurs partenaires, donc ça veut dire que si tu commences à me parler, tu es au courant de ça, et je ne vais pas commencer à le faire de manière discrétos, ou du style, pas le dire, et puis le faire derrière le dos de quelqu'un. Donc déjà là, il y a une question éthique. Puis après, il y a la question de dire, bon, j'ai plusieurs partenaires, Mais en vrai, est-ce que tu veux savoir ? Est-ce que tu ne veux pas savoir ? Est-ce que tu veux que je te donne des informations ? Si oui, à quel degré ? Combien est-ce que moi, d'informations, je suis d'accord de te donner ? Ce genre de choses-là. Et puis dans d'autres circonstances, s'il y a des moments où il y en a un des deux qui ne se sent pas bien, qui est jaloux, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que ça veut dire que du coup, je ne fais rien avec les autres pour ne pas le fâcher ou la fâcher ? Est-ce que je vais quand même faire ? Mais du coup, comment je peux faire pour prendre soin ? Tout ça, c'est des questions qui sont très importantes. Comment est-ce que je prends soin de la relation ? Il n'y a pas une recette miracle ou une seule manière de prendre soin de la relation. C'est des choses qu'il est important de discuter, de trouver ensemble, de trouver des équilibres ensemble et de se questionner sur finalement… En polyamour, il y a une grande question autour de la liberté de chacun. Parce que, est-ce que finalement, et ça c'est une question éthique, est-ce que si je suis jalouse, c'est valable ? ok, acceptable de dire à mon compagnon t'as pas le droit de faire ça et ça parce que c'est trop difficile pour moi, est-ce que c'est ok ? éthiquement on pourrait avoir plusieurs réponses, on pourrait se dire bah oui quand même parce que c'est important de prendre soin l'un de l'autre etc, mais on pourrait aussi dire bah non en fait, si chaque fois que je suis un peu jalouse j'empêche mon mec de faire des trucs, bah après il a peut-être plus jamais rien le droit de faire qui s'ajoute pas non plus, parce que peut-être que lui il a quand même envie d'avoir certaines choses enfin voilà Donc ça pose plein de questions importantes et intéressantes auxquelles il n'y a pas forcément une seule et même réponse. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de conversations, il y a énormément de forums. Les personnes qui sont polyamoureuses vont aussi beaucoup discuter entre elles pour essayer de décortiquer ces questions-là. Il y a plein de podcasts sur le sujet aussi, plein d'articles qui peuvent être écrits sur ça, et des livres qui vont aider à réfléchir à ces questions éthiques. Par exemple, un de nos livres très connu sur ça, c'est un livre qui est un peu... une base recommandée quand on commence à s'ouvrir au polyamour, on dit c'est bien, lis ce bouquin-là, c'est La salopétique, des afférences lotes en anglais, qui a été écrit et que c'est un peu un espèce de manuel des bonnes pratiques à avoir quand on veut se dire super, et si j'ouvre à mon couple. Et il est très bien fait ce livre et il a plein de bonnes idées, après il y en a d'autres évidemment, mais celui-là, c'est un bon premier ouvrage aussi si on s'intéresse à la question.

  • #Arianne

    Je mettrai la référence dans la description.

  • #Enora

    Super.

  • #Arianne

    Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder avant qu'on aille sur la fin de ce podcast, de cet épisode ?

  • #Enora

    Je pense que s'il y a quelque chose à retenir de tout ça, c'est qu'il y a autant... de schéma et de configuration relationnelle dans les amours pluriels qu'il y a de personne. Et que c'est hyper important en tant que thérapeute de ne pas partir avec ses idées reçues. Quand quelqu'un me dit « je suis dans le couple libre » , ma première question c'est « dis-moi tant plus » . Parce que je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est quelque chose qui est défini, qui est précisé pour chacun. Pareil, si quelqu'un me dit « tu es plus libertin » , bon, ok, ça veut dire que probablement cette personne a des mœurs sexuelles plus ou moins ouvertes. Mais qu'est-ce que ça veut dire précisément ? Je ne sais pas. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est important de poser la question. Et puis, pareil, de se souvenir que dans ces milieux-là, la question du consentement, de la communication, de l'exploration consciente et de prendre soin de tous ces partenaires est fondamentale. Et comme ce sont des valeurs qui sont généralement fondamentales, quand on accompagne des personnes dans leur chemin à travers ça, c'est important de garder ça en tête.

  • #Arianne

    Merci pour ce résumé des points clés. merci beaucoup pour ton intervention c'est très riche et je pense que ça donne plein de billets et d'outils aux thérapeutes qui nous accompagnent aux soignants merci

  • #Enora

    beaucoup merci à toi et merci d'avoir donné cet espace important de discussion et d'ouverture à ces questions là qui sont Il suffit de plein de questions, mais on ne sait pas toujours où chercher les réponses. Super, merci à toi.

  • #Arianne

    On va aller sur la fin de cet épisode. Merci beaucoup, Arianne, d'être venue, d'avoir pris du temps pour nous. Et puis, je te dis à tout bientôt.

  • #Enora

    À bientôt.

  • #Arianne

    Avant d'arrêter l'épisode, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut un rendez-vous avec toi ?

  • #Enora

    Oui, merci. Je pensais à ça, c'est vrai. Alors, si les personnes veulent prendre rendez-vous avec moi, c'est possible de le faire en ligne. J'ai un site web qui s'appelle ariannetornet.com. C'est simplement mon nom, Arianne avec deux N.

  • #Arianne

    Je mets tous les liens dans la description.

  • #Enora

    Super. Et donc voilà, sur mon site, j'explique un peu mon approche et puis c'est possible de prendre rendez-vous directement en ligne. Je propose des consultations à Genève et à Lausanne en Suisse. mais aussi en ligne. Donc, c'est possible de me consulter à distance où que vous soyez dans le monde si on arrive à trouver des créneaux horaires qui fonctionnent. Voilà. Et puis, bien sûr, je donne, comme tu disais, les cours de danse à Genève et à Lausanne aussi et notamment des cours de danse-thérapie en mouvement. Je le fais en groupe, mais je le fais aussi en individuel. Donc, des fois, j'ai des en individuel et en couple. Donc, j'ai parfois des couples qui viennent et qui veulent travailler une question particulière. scolaire, par exemple de travailler le fait de se reconnecter à son désir, de se reconnecter ensemble, les couples qui se font un peu perdus, ça marche très très bien de passer par le côté danse-thérapie.

  • #Arianne

    Super, et pour le côté danse, il y a un endroit pour te retrouver ?

  • #Enora

    Oui, il y a le site de notre association qui s'appelle gostodance.com

  • #Arianne

    Bon, tu me donneras le lien.

  • #Enora

    Je te donnerai le lien. Mais en tout cas, c'est sur notre site de Gossodance qui reprend tous nos événements, gossodance.ch.

  • #Arianne

    Ok, super. Merci beaucoup et je mets tous les liens en description. Oui, tu veux dire autre chose ?

  • #Enora

    Évidemment, c'est possible de me suivre sur Instagram, sur LinkedIn, sur Facebook. Si vous tapez Arianne Torné ou Torné Arianne, vous allez me trouver, c'est pas très difficile.

  • #Arianne

    pareil je mettrai tous les liens super merci bonne merci beaucoup et puis bonne fin de journée à ceux qui nous écoutent et à tout bientôt pour un prochain épisode merci

  • #Enora

    à bientôt

Share

Embed

You may also like

Description

Comment accompagner une demande d’ouverture de couple sans projeter ses limites ?
Dans cet épisode, nous explorons avec lucidité et bienveillance les relations non monogames pour affiner notre posture professionnelle.

Je reçois Arianne Torné, psychologue, sexologue et intervenante en psychosexologie holistique. Ensemble, nous abordons des thématiques encore peu discutées dans l’accompagnement thérapeutique : polyamour, libertinage, couple libre, consentement, éthique relationnelle, jalousie, sexualité plurielle… Un échange riche et nuancé pour tous ceux et celles qui veulent mieux comprendre ces pratiques afin de mieux accompagner.


🔍 Au programme :

  • Les différences entre polyamour, couple libre, libertinage et polygamie

  • Les idées reçues à déconstruire pour cultiver une écoute bienveillante

  • Le rôle de la sexothérapie et des repères éthiques dans les relations plurielles.

  • Comment gérer la jalousie, les besoins, les limites, les émotions

  • L'importance d'un cadre clair dans la relation.


💡 On y parle aussi de sexualité épanouie, de sexualité et émotions, et même de danse-thérapie comme outil de reconnexion intime.


📚 Ressources mentionnées :

  • Site d’Arianne Torné : ariannetorne.com

  • Danse-thérapie et Zouk brésilien : gostodanse.ch

  • Instagram : @tornearianne

  • Lecture conseillée : La salope éthique, : Guide pratique pour des relations libres sereines de Dossie Easton & Janet Hardy


Un épisode pour élargir notre vision de la santé sexuelle, et enrichir notre posture d’accompagnant·e du lien et du désir.

🎯 Cet épisode s’adresse aux thérapeutes, coachs, soignants, éducateurs, psychologues, mais aussi à toute personne en reconversion vers la sexologie.


✨ Si cet épisode t’a inspiré, pense à laisser une ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ et à le partager autour de toi. Ton soutien est précieux et m’aide énormément à faire connaître ce podcast !

📩 Dis-moi aussi quels sujets tu aimerais que j’aborde dans les prochains épisodes : en commentaire ou sur mes réseaux sociaux, ton avis compte !


👉 Prêt(e) à découvrir tout ce que la psycho-sexologie a à offrir ? Abonne-toi pour ne rien louper et plonge dans cet épisode !

-----------------------------------------------

Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

-------------------------------------------------



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Arianne Torné.

  • #Arianne

    Bonjour à tous.

  • #Enora

    On va parler aujourd'hui des différentes façons de faire couple et on va parler plus précisément du polyamour et du libertinage. Donc, je vais présenter un petit peu Ariane. On s'est rencontrées en formation en psychosexologie. Et donc voilà, je suis très contente de l'accueillir parce que Arianne, c'est au-delà d'une collègue, c'est une amie. Et elle a plein de connaissances. J'aimerais bien qu'elle intervienne sur d'autres sujets aussi, mais aujourd'hui on va rester focus sur celui-là. Donc pour la présenter un petit peu, elle est psychologue, donc psychosexologue aussi. Elle est spécialisée en oncologie. Et par rapport à ça, Ariane, tu pourras donner plus de précisions, mais tu travailles au sein du centre Othium, qui reçoit des personnes qui ont un cancer, ou qui ont eu un cancer, ou des proches de personnes qui ont un cancer, c'est ça ?

  • #Arianne

    Oui, c'est ça. Donc, le centre Othium, qui est basé à Genève, dans deux centres, et on accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer à l'heure actuelle, ou qui ont été touchées par le cancer dans le passé, et aussi leurs familles, leurs entourages.

  • #Enora

    Yes. Et puis, dans tes spécificités quand même, tu es aussi prof de danse, de zouk brésilien. Donc je précise, le zouk brésilien, ce n'est pas le zouk des Antilles. C'est beaucoup plus sensuel, à mon sens, en tout cas. Quand j'ai passé quelques temps chez Arianne et du coup, j'ai participé au cours et puis je me suis mise à adorer le zouk brésilien. Pareil, ça pourrait être le sujet d'un autre épisode parce qu'en fait, justement, Arianne, tu l'utilises dans la thérapie de couple par rapport notamment à la connexion, si je ne me trompe pas.

  • #Arianne

    Absolument. En fait, je propose des cours de danse-thérapie aussi et de danse érotique, de danse eros, où on vient mélanger des questions en lien avec l'érotisme de manière générale et la danse, ou à travers la danse. Donc, on utilise le mouvement. pour explorer ces différentes questions. Et on peut aller dans des sujets qui parlent, par exemple, de consentement. Le dernier était sur la séduction. Voilà, la connexion, ce genre de choses. Et c'est des moments très chouettes, très sympas à partager et qui sont extrêmement complémentaires à la thérapie parlée, on va dire, puisque ça permet de mettre dans le corps et de mettre en pratique aussi certains concepts dans un espace sécurisé, dans un espace bienveillant et avec quelqu'un qui peut... un petit peu cadrer aussi tes questions.

  • #Enora

    Ouais, génial.

  • #Arianne

    Et bon,

  • #Enora

    ce serait bien de faire un épisode entier là-dessus. Est-ce que tu as d'autres choses à rajouter concernant ton parcours ou ce que tu proposes dans tes accompagnements ?

  • #Arianne

    Je crois que c'est assez bien résumé. Donc j'accompagne, peut-être à préciser, c'est que j'accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer, mais j'accompagne aussi des personnes... de tous horizons. Donc, j'ai aussi une partie de mes patients qui n'ont rien à voir avec le cancer et qui peuvent avoir des questionnements autant autour de la psychologie que de la sexologie. J'accompagne des couples aussi assez régulièrement autour de leurs questionnements et de leurs défis.

  • #Enora

    Oui, et dans tes spécialités, tu as aussi pas mal de personnes qui viennent te voir pour des questionnements autour de... du polyamour ou du libertinage.

  • #Arianne

    Tout à fait.

  • #Enora

    D'où l'invitation.

  • #Arianne

    Oui, effectivement, j'ai aussi une clientèle. C'est assez clair sur mon site que je suis ouverte à toutes les orientations sexuelles, toutes les choses qui sont un peu hors normes, on va dire. Et les personnes sont bienvenues dans mon cabinet. Ok.

  • #Enora

    Je me rends compte qu'en fait, j'ai oublié quand même un élément dans la présentation d'Arianne. C'est qu'Ariane est intervenante dans la formation en psychosexologie holistique qu'on propose à l'Eipsho. Et donc voilà, elle va intervenir sur possiblement plusieurs sujets. Celui-là, les différentes manières de faire, de relationner. sur le sexo et oncologie. Et puis moi, j'aimerais bien aussi sur la danse.

  • #Arianne

    Ce serait trop bien.

  • #Enora

    donc voilà Arianne va intervenir plusieurs fois dans la formation absolument et je m'en réjouis beaucoup merci aussi pour ça donc on va peut-être rentrer dans le vif du sujet est-ce que tu pourrais déjà dans un premier temps expliquer un petit peu la différence ou nous expliquer ce que c'est que polygame Polyamour, libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    Alors, on peut peut-être commencer par la polygamie, qui est peut-être un des thèmes les plus anciens. Alors, la polygamie, déjà, c'est l'idée d'être marié ou d'avoir quelque chose d'officiel, c'est institutionnalisé, avec plusieurs personnes. Donc, on peut avoir un homme avec plusieurs femmes, ça s'appelle la polygénie, ou bien on peut avoir une femme avec... plusieurs hommes et ça s'appelle la polyandrie. C'est quelque chose qui, en tout cas d'un point de vue légal, en Suisse par exemple, ou en France, n'est pas autorisé. Mais par contre, il y a des pays où ça existe et où c'est accepté. Donc on peut officiellement se marier avec plusieurs hommes ou plusieurs femmes. Par contre, ce qui est différent par exemple du polyamour, c'est que voilà, il y a Il y a toutes sortes d'institutions qui existent par rapport à la polygamie, mais il n'y a pas forcément une égalité entre les partenaires. Donc, on pourrait très bien avoir une personne qui est plus préférée qu'une autre ou ce genre de choses. Et ce n'est pas toujours basé sur de l'amour réciproque non plus parce que parfois, les organisations polygames sont en fait plus des organisations, des structures économiques ou quelque chose d'assez culturel. Alors que si on va vers le polyamour, le polyamour… l'idée c'est la possibilité d'être amoureux ou amoureuse et d'entretenir des relations plus ou moins soutenues avec différentes personnes. Mais c'est très important d'avoir tout le monde qui est au courant, ça c'est aussi très important, donc c'est très différent d'avoir plusieurs sex friends, on va dire, c'est pas la même chose, c'est que tout le monde est au courant, tout le monde est d'accord en théorie, en tout cas plus ou moins d'accord, même s'il peut y avoir des émotions... plus ou moins facile qui accompagne cette question-là, mais que tout le monde est d'accord. Et donc, il y a vraiment aussi tout un travail autour de l'éthique relationnelle qui est faite dans le polyamour, qui est très important. Et on essaie de prendre soin des différentes personnes qui sont impliquées dans ces relations.

  • #Enora

    Avant de passer à autre chose, j'ai une petite question dans le polyamour. Est-ce que c'est, par exemple, trois personnes qui sont amoureuses entre elles, toutes les trois ? par exemple, ou est-ce que c'est, par exemple, moi j'ai plusieurs amoureux et les autres ont plusieurs amoureux aussi ?

  • #Arianne

    Alors, le polyamour, il y a autant de polyamour que de personnes, j'ai envie de dire, donc c'est assez varié. Il pourrait y avoir un troupe, c'est-à-dire trois personnes qui sont en relation les unes avec les autres. qui pourraient éventuellement même vivre ensemble ou pas, ou avoir une maison ensemble, ça existe. Mais il peut aussi y avoir des configurations plus larges où effectivement une personne va être en relation avec plusieurs personnes et ces personnes-là vont peut-être avoir aussi d'autres relations avec d'autres personnes. Donc on peut se retrouver avec finalement beaucoup de gens dans toute cette configuration-là, ou pas. Enfin voilà, il y a aussi des personnes qui... s'identifient comme polyamoureuse et qui peut-être, dans une phase de leur vie, ne vont pas forcément avoir plusieurs relations simplement parce que les circonstances ne s'y prêtent pas. Donc le polyamour, c'est aussi vraiment une manière de vivre ou une manière de s'appréhender, et parfois même une identité. Et puis, disons que le principe principal, c'est que je suis consciente et consciente que je peux aimer différentes personnes. et je suis transparent ou transparente sur le sujet par rapport à ça.

  • #Enora

    Est-ce qu'en général, il y a un couple principal ou pas forcément ?

  • #Arianne

    Alors, pas forcément. Dans le polyamour, une des distinctions qu'on peut faire, c'est qu'il peut y avoir un polyamour hiérarchique ou un polyamour anarchique. Dans le polyamour hiérarchique, il y a effectivement un couple principal et puis après, des relations secondaires autour. quand on dit relation principale, ça veut peut-être dire que c'est la personne avec qui on s'est engagé un peu plus, peut-être qu'on a des enfants avec cette personne, peut-être pas, enfin voilà. En tout cas, il y a... Il y a aussi une hiérarchie dans comment la relation est appréhendée. Cette personne va peut-être avoir plus d'engagement ensemble, peut-être qu'il y en a un ou l'autre qui peut avoir la priorité sur d'autres, un peu cette idée-là. Et puis dans le polyamour anarchique, là on n'est pas dans cette configuration-là. L'idée c'est que tout le monde est à égalité, et en fait on fait en fonction des besoins de chacun, etc. Mais donc il n'y a pas... une relation qui est plus importante que l'autre, dans ce sens-là.

  • #Enora

    Ok, merci. Donc après, on a encore libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    C'est ça. Alors, le libertinage, là, on est aussi dans une configuration où les personnes peuvent avoir plusieurs relations. Généralement, on parle plutôt de sexualité, mais pas forcément. Donc, il y a aussi parfois des libertins qui peuvent développer des sentiments... affectif ou amoureux avec d'autres personnes avec qui ils relationnent. Mais disons que le principal du libertinage, c'est qu'on tourne autour d'un plaisir sexuel qui est libre et qui est assumé. C'est, en gros, on va s'amuser dans la cour de récréation des adultes, entre adultes consentants, et puis en fonction des désirs et des envies de chacun, on va s'amuser ensemble. Donc le consentement est extrêmement important, la communication aussi. Et là, on va souvent retrouver des... des couples quand même. C'est assez régulier que ce soit plutôt des couples. De temps en temps, il peut y avoir des configurations comme des couples ou comme ça, mais le plus courant, ça va être des couples qui se mettent d'accord sur ce qu'ils sont d'accord de partager ou pas. Et là, il y a énormément de variétés possibles. Donc, ça peut aller de choses comme on est plutôt mélangiste, on aime bien se mélanger à d'autres, mais on reste ensemble dans le couple. Ou bien on peut aller dans du couple. pur échangisme où il y en a un qui va avec l'autre personne du couple et puis on se croise comme ça, puis on fait des choses chacun de son côté. Et puis après, il y a des choses aussi lors du candelisme, quand on aime bien voir son compagnon, sa compagne, faire des trucs avec d'autres gens. Il y a des gens qui vont être plus ou moins voyeuristes, plus ou moins exhibitionnistes. Il y a parfois aussi des personnes qui aiment bien juste être vues en train de faire... de la sexualité ou faire l'amour, et qui n'ont pas forcément envie de partager avec d'autres, mais qui aiment bien ça ou bien disent faire ça. Donc là, il y a vraiment beaucoup de configurations possibles, mais le plus important, c'est qu'il y ait vraiment du consentement, de la communication entre les différentes parties, et puis qu'il y ait aussi une forme de... C'est vrai que dans le libertinage, il y a un vrai respect de la confidentialité. On ne va pas crier sur tous les toits qui c'est qui est libertin, etc. Donc en général, il y a une sorte de discrétion à ce niveau-là qui est respectée. Puisqu'on sait bien que la sexualité, ce n'est pas toujours accepté par tout le monde. Et que peut-être, il y a certains milieux professionnels qui ne seraient pas très confortables avec le fait que leur employé a une sexualité libre en week-end, alors que finalement, ça les regarde et ils ont droit. C'est pareil d'ailleurs pour le polyamour. Il y a certaines personnes qui vont avoir envie de garder ça un petit peu discret, mais pas forcément. Il y a aussi pas mal de gens en polyamour qui sont assez ouverts sur la question, vu que c'est quelque chose d'assez identitaire. et qui vont l'affirmer un peu plus. Ça dépend de chacun.

  • #Enora

    Et le couple libre ?

  • #Arianne

    Alors le couple libre, on pourrait dire que c'est un espèce de grand mot, le couple libre, et il y a autant de couples libres que de couples. Ça pourrait être une forme de polyamour, parce qu'on pourrait imaginer que dans un couple libre, ils se mettent d'accord sur le fait qu'ils peuvent aimer plusieurs personnes, ils ont peut-être d'autres relations qui impliquent l'affectif. Ou bien peut-être qu'on va être dans un couple libre qui est plutôt libertin, où, je ne sais pas, on va se dire « c'est super, on fait chacun des trucs de notre côté, mais ça ne peut être que sexuel, et s'il y a de l'affectif, ça ne va pas être possible » . Donc le couple libre, c'est un espèce de mot-parapluie qui va parler de beaucoup de choses, mais qui parle juste du fait qu'on ouvre un peu plus le couple que ce qui est classique.

  • #Enora

    C'est quand même le terme que j'ai le plus entendu. En dehors des consultations, on va dire, plutôt dans les personnes que je peux connaître.

  • #Arianne

    Tout à fait. Puis c'est souvent un terme qui est assez courant, on va dire, et puis que les gens connaissent. Puis de nouveau, comme ça, quelque chose d'un peu chapeau, on va l'utiliser assez facilement pour parler de gens qui ont des relations qui ne sont pas tout à fait dans les normes. Voilà. Qui ne sont pas tout à fait dans les normes.

  • #Enora

    Et donc, quelles sont les plus grandes idées fausses sur le libertinage et le polyamour ?

  • #Arianne

    Alors, par exemple, on pourrait avoir des choses qui font comme le fait que, je ne sais pas moi, les libertins sont des gens sans foi ni loi, qui n'ont presque pas de morale ou des choses comme ça, puis qui font tous n'importe quoi et qui sont tous d'accord de faire plein de choses, ce qui n'est pas du tout le cas. En fait, vraiment, il y a quelque chose d'important en termes de consentement. pour les libertins. Et puis, c'est généralement des personnes qui sont très au courant de leurs limites. J'ai envie de dire presque plus que les gens normaux, entre guillemets. Les gens qui sont dans la norme, comme ils ont essayé des choses qui sont dans la norme, ne se sont pas forcément posé les mêmes questions que si on est face à des libertins ou des polyamoureux aussi, qui ont exploré l'ouverture. Et donc, dans l'ouverture, qui dit ouverture dit potentiellement tout est possible, mais ça ne veut pas dire que... tout nous plaît. Ça veut pas dire qu'on serait prêt à coucher avec n'importe qui. Parce que des fois, il y a cet amalgame, c'est t'es libertin, t'es libertine, ça veut dire que t'es d'accord de coucher avec n'importe qui. C'est pas du tout ça. C'est au contraire, il y a un cadre clair, il y a du consentement, on a envie d'explorer sexuellement, il y a ce truc de oui, il y a de la curiosité, il y a de l'envie de s'ouvrir, mais c'est pas du tout j'ai envie de coucher avec n'importe qui. Mais tu sais que...

  • #Enora

    Ça me fait penser, ça me rappelle une jeune que j'ai accompagnée qui avait beaucoup de traumas vis-à-vis des hommes. Elle avait vécu des violences sexuelles et elle ne voulait plus aller dans les bars, dans les discothèques à cause de ça, de ses peurs et tout ça. Et en fait, elle allait en club échangiste. Sur le coup... Moi, ça m'a un peu surprise, je ne lui ai pas montré, ou du moins, j'ai essayé de ne pas lui montrer, mais j'ai questionné quand même, et elle m'a expliqué que oui, en club échangiste, il y avait beaucoup plus de respect. Et donc, ça me fait vraiment penser à ce que tu viens de dire, où chacun se connaît, chacun respecte les autres, les limites des autres, et du coup, elle, elle n'y allait pas du tout pour avoir du sexe avec d'autres personnes, mais alors, pas du tout. Mais dans cet endroit-là, elles se sentaient safe ?

  • #Arianne

    Tout à fait. Et d'ailleurs, ce n'est pas la seule. Il y a des gens qui vont régulièrement au club libertin pour aller danser. Parce que souvent, il y a plusieurs sortes de clubs libertins, mais assez typiquement, il va y avoir des clubs libertins avec une partie discothèque, musique et tout ça. Et les filles, elles peuvent être habillées comme elles veulent. Elles peuvent être aussi déshabillées qu'elles veulent, si on veut. En général, c'est souvent très bien habillées, avec des jolis... dessous, des choses comme ça, et il n'y a personne qui leur fait chier. Donc, il n'y a pas d'invasion d'espace. C'est souvent très respectueux. Et comme le consentement est le plus important, eh bien, elles sont largement plus en sécurité que dans une boîte de nuit classique. Les gens sont vraiment... Ils prennent soin, en fait. Ils prennent soin parce que il n'y a pas vraiment de plaisir s'il n'y a pas de consentement. Donc, il y a vraiment quelque chose qui est essentiel. Et puis... Aussi dans les milieux libertins, il y a... Alors c'est des milieux qui sont... ça dépend. Il peut y avoir des milieux assez homo-homo. Il va y avoir des clubs libertins très homos, soit lesbiens, soit gays. Mais sinon, les clubs libertins sont assez hétéros. Et il y a une idée autour de la femme. Il y a une forme de respect assez gentleman de la femme, on va dire. Voilà, quelque chose comme ça, un peu traditionnaliste, si tu veux, à mon avis, mais qui est quand même, du coup, agréable dans le sens où les femmes vont vraiment en prendre soin. En tout cas, au niveau du consentement. Après, il y a d'autres choses qui sont, à mon avis, peut-être un peu trop normées, peut-être dans le type de sexualité qui peut se partager dans ces endroits-là, mais pas forcément. Chaque personne est différente.

  • #Enora

    Ça m'a rappelé... alors moi j'ai jamais été d'ailleurs je ne l'ai pas précisé mais dans cet échange aujourd'hui moi j'ai accompagné très peu de personnes qui ont voulu se questionner sur ce sujet moi je suis j'en connais très très peu juste que j'ai vu en formation mais ça remonte maintenant à des années, ce qu'on a pu échanger avec Arianne c'est vrai que je viens là avec toute ouverte pour apprendre plein de choses Même les questions, elles ont été préparées avec Arianne. qui a l'habitude que des personnes questionnent à ces niveaux-là. Bref, je m'égare. J'allais dire que je n'ai jamais été en club échangiste, mais je ne sais pas si tu te rappelles, Arianne, que j'ai voulu acheter une maison. Je voulais qu'elle ait des dépendances pour faire un logement et je suis tombée sur quoi ? Pile la maison qui avait, dans ses dépendances, un ancien club libertin. Et je ne le savais pas avant d'arriver dans cette maison. Mais du coup, les images que j'en ai, les idées que j'en ai, c'est un peu aussi via ce club-là, avec notamment un mur avec des trous pour insérer son pénis et faire des fellations. Donc moi, c'est un peu aussi l'image que je peux avoir, tu vois.

  • #Arianne

    Un glory hole.

  • #Enora

    Je ne sais pas si elle est bonne, cette image, mais...

  • #Arianne

    Oui, alors il y a des clubs, en fait, un glory hole. Donc c'est le mur de la gloire. C'est quelque chose qui est assez courant dans les clubs libertins. Après, il y a des clubs libertins qui sont plutôt basés sur, par exemple, des saunas. Donc il va y avoir un petit espace avec un sauna, un autre avec un hammam, peut-être un jacuzzi, ce qui est différent de l'ambiance bois de nuit parfois. Mais généralement, dans les clubs libertins, il y a toujours un espace un peu bois de nuit et puis après un autre espace câlin. où les gens vont avoir de la sexualité. Donc ça ne se passe pas forcément... Ce qui n'est pas mal, c'est que s'il y a les deux espaces qui sont un petit peu séparés, ça permet aussi d'avoir une sorte de discrétion. Et puis après, il y a toutes sortes de clubs. Il y a des clubs aussi où il y a des pièces qui sont fermées et où donc les couples ou les personnes qui ont décidé d'interagir à ce moment-là ensemble peuvent avoir une forme d'intimité. Après, il peut y avoir des espaces où c'est plutôt des espaces à d'orgie, où à ce moment-là, si tu es dans cet espace-là, c'est que tu es plus ou moins d'accord de partager avec d'autres personnes qui viennent sur ce même espace-là. Ce qui ne veut pas dire que ça enlève le consentement, parce que malgré tout, même si on est dans un espace d'orgie, les gens, ils vont quand même demander « est-ce que je peux tout faire ? Est-ce que je peux partager avec toi ? » Mais souvent, le but, c'est quand même… C'est vraiment cette histoire de consentement qui est très importante. c'est du consentement un peu dans tous les sens on va demander à la personne qu'on va toucher si on peut et puis aussi à la personne qui accompagne cette personne là à son partenaire ou sa partenaire donc il y a vraiment beaucoup de consentement qui circule et ouais c'est vraiment un espace qui est à part ça avec beaucoup d'amour puisque les gens ils ont cette envie, cette joie cette envie de partager de la sexualité c'est joyeux, il y a vraiment cette notion de plaisir autour de tout ça

  • #Enora

    C'est vrai que le côté consentement et tout par rapport à l'orgie, alors n'imaginez pas ça. Et donc, je trouve ça génial, en fait.

  • #Arianne

    Oui, c'est vraiment chouette et ça ne devrait jamais être autrement, quelles que soient nos relations d'ailleurs. Elle pourrait être tout à fait monogame et que ça puisse être toujours comme ça, c'est très génial.

  • #Enora

    Bien évidemment.

  • #Arianne

    Après, dans les autres idées reçues qu'il peut y avoir et que moi j'entends souvent, c'est quelque chose comme « Ah, mais c'est un passage, c'est une phase. » Puis la personne, ensuite, elle va passer enfin à être sérieuse et puis à faire une vraie vie. Ça peut être vrai pour certaines personnes, mais pas souvent. Une fois que les gens y ont goûté, ça dépend un petit peu des histoires de vie, ça dépend de plein de choses. Il peut y avoir des gens qui commencent avec une phase libertine dans leur vie. et qui après vont avoir une face plus monogame etc. et je dis libertine polyamoureuse il y a des personnes qui peuvent être monogame pendant un temps puis polyamoureuse pendant un temps puis ensuite passer à être plutôt quelque chose de libertin tout ça c'est des manières dont on s'identifie des manières dont on explore et qui peuvent évoluer à travers le temps il y a beaucoup de gens qui découvrent par exemple le libertinage ou le polyamour parce qu'ils rencontrent quelqu'un qui a ce mode de vie là puis qui se disent Tiens, c'est intéressant, ça me dit bien d'aller explorer ça. Ou au contraire, pas du tout, et puis qui, du coup, ne vont pas forcément maintenir une relation avec cette personne-là. Mais il y a énormément de relations, autant chez les polyamoureux que chez les libertins, qui peuvent durer des années et des années et des années. Puisque, par exemple, chez les polyamoureux, il y a une vraie question autour de l'engagement aussi. Et puis, chez les libertins aussi, d'ailleurs, comme ce sont souvent des couples. qui sont assez monogames ou exclusifs d'un point de vue émotionnel. Donc l'amour va être exclusif. J'aime ma femme, j'aime mon homme, et c'est tout. Mais par contre, très ouvert au niveau de la sexualité, à ce niveau-là, c'est des relations qui peuvent durer deux décennies, deux décennies. Et sinon, une autre chose aussi que j'entends souvent, c'est des inquiétudes autour des enfants. Ah, mais si ces couples non monogames ont des enfants, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'ils sont malheureux ? Etc. Alors, en soi, il n'y a aucune étude scientifique qui prouverait que les enfants sont en France, pas du tout. Et généralement, ce n'est pas le cas, puisque en général, ils vont très bien. Déjà, chez les libertins, la plupart du temps, les enfants ne sont pas forcément au courant des pratiques sexuelles de leurs parents, puisqu'ils gardent assez souvent cette espèce de discrétion. Et puis, en réalité, dans les relations polyamoureuses, il n'y a pas non plus d'indication qui dirait qu'ils seraient plus malheureux, les enfants, puisque les enfants, ils ont besoin de stabilité, ils ont besoin de bienveillance. Et puis souvent, dans ces relations-là, il y a une vraie conscience autour de l'éthique et de faire du bien aux personnes autour de soi, et ça implique aussi les enfants. Donc, en général... ce qui va être important, c'est est-ce que les parents se sentent bien dans leurs relations, etc. Et ça, c'est vrai qu'on ait des relations monogames ou des relations plurielles. Comment c'est présenté aussi ? Puisque c'est présenté avec un cadre, avec une explication. Les enfants qui ont des parents qui sont plutôt polyamoureux, ils l'expriment assez simplement. Ils disent « bah oui, maman, papa, il a plusieurs copines » . C'est très simple pour un enfant, en fait. C'est souvent les adultes qui se posent des questions, mais les enfants, ils ne se posent pas trop de questions. À peu près, ils sont assez contents parce qu'ils peuvent avoir plusieurs babysitters et peut-être qu'ils s'entendent bien avec eux. Ça peut très bien se passer.

  • #Enora

    Ok.

  • #Arianne

    Et puis, voilà. Et sinon, une autre des grandes questions qui m'est posée, c'est autour de la jalousie. Très souvent, les personnes... imagine que dans les relations plurièlles, il n'y a pas de jalousie. Ou alors que c'est... parce que sinon, ce serait impossible. C'est-à-dire, ah, mais du coup, tu ne dois pas être jaloux, tu ne dois pas être jalouse. Sauf que ce n'est pas du tout comme ça. En réalité, il y a de la jalousie, au même titre que dans d'autres relations. C'est simplement que la jalousie est abordée et gérée différemment que dans les couples monogames. En fait, dans les couples monogames, comme on ne veut pas ressentir de jalousie, eh bien, on évite... Tout ce qui pourrait potentiellement en créer. Et puis, il y a ce truc d'appartenance aussi, de comme tu m'appartiens, j'ai des droits sur toi ou sur notre relation. Et on se met d'accord de manière plus ou moins explicite, parce qu'il y a aussi beaucoup de relations monogames qui, en réalité, ne se posent pas la question de leurs limites et qui, du coup, sont surpris quand les limites sont dépassées. Parce qu'on a, ah, en fait, je ne savais pas qu'il fallait que je désinstalle... Tinder de mon téléphone par exemple. Et l'autre il se sent trahi parce qu'en fait ça faisait partie des choses avec lesquelles il ou elle n'était pas d'accord. Donc parfois chez les couples monogames on part du principe qu'on est d'accord mais on ne l'est pas forcément. On oublie de discuter clairement de nos limites alors que dans les relations plurielles en général ces limites elles sont discutées. Et puis la jalousie elle va faire partie de la discussion. C'est pas du style ah bah on n'aura jamais de jalousie ça c'est pas réaliste. C'est plutôt Quand il y a de la jalousie, comment est-ce qu'on la gère ? Et comment est-ce qu'on va faire pour en prendre soin ? Si tu veux, la jalousie va être considérée comme un des sentiments parmi d'autres qu'on peut ressentir en tant qu'humain, et donc on va y faire de la place. Plutôt que de dire « Ah bah tu ne devrais pas te sentir jaloux, franchement c'est délire, renforce-toi » , c'est plutôt « Ah d'accord, tu ressens de la jalousie, qu'est-ce qui se passe pour toi ? Comment est-ce que je peux prendre soin de toi ? » Sans forcément fermer la relation. mais en essayant d'en prendre soin. Alors parfois, il y a des accords qui vont être passés, du genre, oui, je ne sais pas, moi ça m'aide si j'ai un date en même temps que toi, si on arrive à s'organiser pour ça, ce serait cool. Mais ça peut être d'autres choses aussi, ça peut être juste de dire, ok, c'est aussi une responsabilité personnelle. Si je sais que je suis très jalouse dans un certain type de contexte, il faut que j'ai un plan pour prendre soin de moi. si ce contexte arrive. Voilà, c'est un peu ce truc-là. Ok.

  • #Enora

    Je pense que tu m'avais parlé qu'il y avait différentes variétés dans le libertinage. Est-ce que c'est quelque chose que tu as parlé dans la définition ou il y a d'autres choses que tu voudrais rajouter à ce niveau-là ? Non, on peut aller dans les méga détails de toutes les terminologies, mais je crois que ce n'est pas très pertinent. En gros, il y a trop de variétés. Je ne pense pas que ce soit très utile. En gros, il y a le candélisme. J'ai dit les principales.

  • #Arianne

    Ça marche. Donc maintenant, admettons, en tant que thérapeute en consultation, la personne qu'on accompagne ou le couple qu'on accompagne disent qu'ils voudraient ouvrir leur couple. pour pimenter la relation ou pour d'autres raisons, d'ailleurs, comment est-ce qu'on devrait réagir, nous, en tant que thérapeute ? Est-ce qu'il y a des choses à vérifier ? Est-ce qu'il y a des questions à poser avant de donner un avis ? D'ailleurs, est-ce qu'on a à donner un avis ou pas ? Est-ce que tu peux nous en dire plus sur tout ça ?

  • #Enora

    Alors, dans la situation où... où un couple arrive, voilà, et peut arriver assez régulièrement, en tout cas, moi, j'en ai régulièrement des couples qui viennent en disant, voilà, en gros, on s'est dit qu'on pourrait ouvrir le couple. Moi, la première chose que je demande, c'est toujours dans quel contexte est-ce que ça se situe, ce souhait ? Simplement parce que, en fait, ça, ça me permet de faire un peu de l'anamnèse du couple. Quand c'est ça qu'ils arrivent, ils disent, voilà, on aimerait ouvrir le couple, et on s'est dit qu'on venait voir une thérapeute. Déjà, je les félicite, parce que c'est une bonne idée. Si on ne sait pas comment s'y prendre, en fait, c'est comme n'importe quoi. Si tu ne sais pas faire un truc, c'est une bonne idée d'aller prendre un cours pour apprendre à le faire. Et finalement, si on se dit « bah tiens, j'ouvrirais bien mon couple, mais je ne sais pas trop comment faire » , c'est une bonne idée d'aller prendre un cours privé avec quelqu'un qui sait. Donc voilà, souvent je les félicite de ça. Et puis après, j'essaie de voir dans quel contexte est-ce que ça. Parce que pour moi, c'est un petit peu différent si… Ça se passe dans un contexte où la relation se passe bien et ils ont envie d'explorer des nouvelles choses et ils se rendent compte qu'ils se sentent suffisamment en sécurité dans leur couple pour le faire, etc. C'est très différent que si ça vient dans un contexte de « j'en ai ras-le-bol, j'aimerais bien me séparer, mais comme je n'y arrive pas, je me dis qu'on pourrait ouvrir le couple. » Ou encore « on a un déséquilibre de désir entre nous et du coup, la solution, ce serait peut-être d'ouvrir le couple, comme ça, ça remet un peu de peps dans la relation. » par exemple, ou un autre scénario où en fait, j'aimerais bien tromper ma copine ou mon copain, mais j'ose pas lui dire, donc je propose une relation ouverte. Il y a plein de plans un peu pas très nets comme ça, où là, pour moi, ce sont des red flags, assez clairs, où il y a quelque chose à réguler dans la relation avant de pouvoir dire, ok, c'est super, allons ouvrir le couple. Parce que ouvrir le couple... Ça ne facilite en rien la relation. Ça demande plus de conversations. Ça demande plus d'engagement. Ça demande beaucoup, beaucoup de travail, en fait. Et donc, si les gens, ils ne sont déjà pas d'accord de parler, c'est mort. Ça n'a pas du tout bien se passer. Donc, souvent, je fais, en fait, cette première anamnèse. Je me pose la question de, finalement, dans quel contexte est-ce que ça arrive ? Quelles sont leurs motivations ? Est-ce qu'ils sont tous les deux d'accord ou pas ? Parce que des fois, ça arrive qu'il y en ait un des deux qui soit très enthousiaste à l'idée, et puis l'autre qui n'est pas du tout enthousiaste. C'est souvent là où il y a quelque chose qui va trotter un peu plus en termes d'enjeux. Et une fois qu'on a fait cette première évaluation, Alors disons qu'en termes de posture, pour répondre à ta question aussi, une des questions que tu avais, c'est « Je ne vais pas… » Il faut être attentif à ne pas commencer à y mettre ses biais. Par exemple, un couple qui veut ouvrir son couple, c'est peut-être une bonne idée. Ce n'est pas toujours une mauvaise idée. Des fois, c'est une bonne idée pour eux, dans le sens où c'est quelque chose qu'ils ont vraiment envie. Parce que parfois, on peut avoir un biais un peu monogame de dire « Ah ! » mais ouvrir le couple, ce n'est pas bien. Donc, il faut essayer absolument de les convaincre de rester dans leur couple fermé, monogame et tout ça. Pas forcément, en fait. Moi, ma posture, c'est plutôt de me dire « Ok, je vais chercher ce qui a le plus de sens pour ce couple avec eux, aujourd'hui, dans leur contexte et dans tout ce que ça représente pour eux. » Donc, c'est ça, en fait, ma posture interne, elle est là et c'est une posture de curiosité et d'aller chercher avec eux ce qui aurait le plus de sens. pour eux dans ce contexte-là. Et peut-être que ce sera d'ouvrir le couple. Et très bien. Et peut-être pas. Ou peut-être que ce sera de l'ouvrir un peu. et puis que ça se fait de manière progressive. Donc là, justement, voilà une fois qu'on a fait l'anamnèse et qu'on remarque que, oui, ça pourrait avoir du sens, que disons, on a suffisamment aussi peut-être régulé les tensions qui pouvaient y avoir, ou dit les non-dits. Par exemple, justement, j'aimerais bien tromper ma copine, mais je ne veux pas lui dire, donc je fais passer ça sous couvert de relations vertes. Là, il y a quelque chose qui ne joue pas, en fait. Et souvent, ça va se ressentir après. Parce que, et ça, je le dis toujours, tout ce qui est implicite est beaucoup plus explicite que ce qu'on imagine. On pense qu'on garde bien ses secrets, mais souvent pas du tout. Ça se sent dans la relation. Et l'autre, il n'est pas débile. Il remarque, il a une intuition, il sent que ça ne joue pas. Donc voilà. Mais mettons que ça, ça a été réglé. et que le couple a envie de se lancer dans cette aventure, là, de nouveau, ça va être intéressant d'explorer petit à petit. En fait, c'est quoi les envies ? Quels sont les besoins qu'on imagine qu'on va pouvoir remplir en allant explorer autre chose ? Quel genre d'ouverture est-ce qu'on aimerait ? Est-ce qu'on voudrait une ouverture plutôt affective, une ouverture plutôt sexuelle ? Et puis, d'imaginer, et ça, ça vient en fait, quelque part, de faire les choses étapes. les unes après les autres, comme tout apprentissage, c'est d'y aller tranquille. D'accord ? On ne va pas direct se dire qu'on va faire une deuxième relation avec qui on fait des gamins et tout ça. Ça ne va pas bien se passer. C'est plutôt l'idée de dire, ok, ça va être quoi la première petite étape avec laquelle je suis d'accord ? Peut-être qu'on va tous les deux installer une application de rencontre sur notre téléphone et que ça, cette première étape, c'est déjà très bien. Mais qu'on n'en est pas encore à dire qu'on va rencontrer quelqu'un. Ou bien peut-être... qu'il y a même une étape avant ça, c'est de discuter de ce que ça représenterait pour nous, de nos envies, de nos désirs, de ce qu'on imagine, de ce qu'on aimerait faire. Voilà, ça pourrait être une première étape. Puis ensuite, de décider si on fait des choses plutôt ensemble, si on les fait plutôt séparément. Est-ce que c'est forcément d'aller rencontrer d'autres personnes ou est-ce qu'on pourrait commencer par dire, je ne sais pas, justement, on est sur des applications de rencontre et puis on tapote un peu avec des gens, mais on ne va pas forcément aller jusqu'à les rencontrer. ou bien peut-être que c'est d'aller faire des stages. Par exemple, il y a des stages de temps de frappe qui existent où on peut commencer à aller explorer cette idée d'ouverture de manière très soft, très tranquille, où on n'est pas du tout obligé d'aller faire des choses hyper intenses. On peut commencer par aller danser, typiquement. Tiens, si on va danser, on va quand même se retrouver, quand on parle de danse de couple ou de danse de salon, on est dans des danses où il y a du corps à corps. Déjà, comment je gère ça ? Comment ça se passe pour moi de peut-être voir l'autre, être dans du corps à corps avec quelqu'un d'autre ? Est-ce que ça se passe bien ? Est-ce que c'est OK ? Qu'est-ce qui n'est pas OK pour moi si ce n'est pas OK ? Et vraiment d'accompagner une étape après l'autre, d'accompagner aussi les émotions qui peuvent se soulever et d'être vraiment attentif à ce qu'on prenne soin l'un de l'autre dans ce processus. On puisse vraiment se dire, OK, qu'est-ce qui est nécessaire pour se sentir ? sécuriser au fur et à mesure des étapes de quoi est-ce qu'on a besoin pour se sentir bien, de quoi est-ce qu'on a besoin aussi pour amener du fun de la liberté, de l'espace pour chacun de nous,

  • #Arianne

    voilà c'est un peu ces choses là c'est super intéressant, merci beaucoup pour tous ces détails toutes ces précisions et nous, du coup est-ce qu'on a à dire, à conseiller ou déconseiller ? Tu vois, tu disais, ça, c'est un red flag. Est-ce qu'on... Ou en tant que thérapeute, c'est pas notre rôle, du coup ?

  • #Enora

    Non, c'est une bonne question. Bon, évidemment, on peut avoir des avis différents sur comment est-ce qu'on verse la thérapie, etc. Moi, j'ai tendance à prendre le parti que chacun est libre de faire ce qu'il veut. Et puis surtout, des fois, on a besoin d'aller faire... Quand on a besoin d'aller se brûler... pour comprendre que le feu, ça fait mal. Et ça, pour moi, ça fait partie de nos chemins de vie et de nos chemins d'humains. Donc, ce que j'ai tendance à faire, c'est que je vais présenter, un peu comme les médecins, tu sais, ils présentent les risques, mais après, ils te laissent prendre la décision. Donc, je vais quand même le faire. Je vais quand même dire, voilà, là, si vous faites ça comme ça, comme ça, comme ça, voilà les conséquences possibles. Pas garanties. mais les conséquences possibles et les choses auxquelles vous pourriez être attentif les... Peut-être que je donne certaines mises en garde. Je vais dire, voilà, ça et ça, ça vaut la peine d'être attentif à ça. Je vais aussi donner des conseils sur comment faire pour que ça se fasse bien. Donc, je vais quand même, en ce sens, pas donner mon avis, mais donner mon regard, je ne sais pas si je peux dire d'experte, mais en tout cas de quelqu'un qui s'est posé la question et qui a accompagné plusieurs personnes dans ce genre de configuration. Après, ça leur appartient. de décider ce qu'ils en font, s'ils ont envie de suivre ces mises en garde ou d'adapter ou pas. Et là, après, pour moi, mon point de vue, c'est que je les accompagne dans leur traversée et dans leurs explorations du mieux que je peux, justement en accompagnant les émotions qui vont peut-être être soulevées suite à certaines expériences, etc. Et puis aussi, des fois, il y a des gens, ils font des expériences et ils n'en parlent pas. Donc, je veux dire, entre une séance et l'autre, tout d'un coup, ils ont décidé qu'ils allaient en club libertin, ils n'en ont pas discuté avant. et puis c'était super traumatisant pour eux et puis après on ramasse les peaux cassées mais s'ils ne m'ont pas posé la question avant je ne peux rien faire en quelque sorte, je ne peux pas leur donner mais clairement si il y a un couple qui vient et qui me dit on veut aller en club libertin le week-end prochain et bien je vais leur donner des vrais conseils sur comment préparer leur sortie je ne vais pas juger et leur dire je pense que c'est une mauvaise idée d'aller en club libertin ou une bonne je vais juste leur dire « Ok, vous allez en club libertin, super, très bien, c'est votre choix. » Eh bien, voilà ce que vous pouvez faire pour préparer votre sortie. Par exemple, c'est une bonne idée de discuter avant de vos envies, de vos attentes, mais aussi de vos craintes. De quoi est-ce que vous avez peur ? Et de discuter de qu'est-ce que vous allez faire si jamais, si jamais ces peurs, elles surviennent. Parce que peut-être, elles ne surviendront pas. Et très bien. Mais si elles surviennent ? Qu'est-ce qu'on va en faire ? Je vais aussi donner des repères du style, quand on va en club libertin, c'est très important qu'on puisse avoir un cadre de sécurité du genre, si on a un des deux, pour qui c'est trop, pour une raison ou pour une autre, il dit simplement c'est trop pour moi, et ça s'arrête. On s'en va, on se retire, voilà. Dans les clubs libertins, c'est très bien accepté. C'est très classique. d'avoir des gens qui font des trucs un peu sexuels pendant un temps, puis tout d'un coup, ils disent « Ok, j'ai besoin d'une pause. Salut, à plus, je vais au bar et je vais boire un verre. » Et il n'y a aucun problème là-dessus. Donc, il n'y a pas du tout de « Ah, comment ça, tu t'en vas, mais on n'a pas fini. » Il n'y a pas du tout de pression sociale à ce niveau-là. Et donc, c'est très bien d'accepter de pouvoir juste dire « Là, je m'arrête au milieu d'une fée leste et je m'en vais. » Pas de problème. Ou au milieu d'autre chose, je veux dire, c'est égal. Mais juste, on n'a pas besoin... C'est beaucoup plus important le consentement que de faire plaisir à je ne sais pas qui.

  • #Arianne

    C'est vraiment intéressant et important, je pense, effectivement, de voir ce qu'on a envie, ce qu'on attend, ce qu'on espère aussi, parce que finalement, si on ne connaît pas, on ne sait pas trop. Et nos appréhensions. Et tu vois, ça me fait penser à quelqu'un qui... a été en club, donc sa femme, c'était ok pour sa femme, mais en fait, elle, elle ne le voulait pas, et il y a été en club l'échangiste, il y a été avec une amie. Ils ont été dans une cabine avec un couple, et elle, elle a été avec le monsieur, et lui avec la dame, mais à un moment donné, le monsieur l'a touchée, sans faire exprès, quoi, et en fait, il a perdu son érection à ce moment-là. Et après ça, il était très, très, très angoissé parce qu'il n'avait jamais eu de problème d'érection, mais vraiment une forte angoisse. Et donc, tout ce qu'il avait en tête, c'était de retrouver sa femme pour vérifier que ça marchait toujours bien.

  • #Enora

    Tout à fait. Et c'est bien que tu soulèves cet exemple parce qu'en fait, c'est quelque chose d'assez fréquent. En fait, une perte d'érection en club divertant, c'est normal, surtout au début. Puisque effectivement, l'érection d'un point de vue biologique demande d'être détendue. Et franchement, la première fois que quelqu'un va en club libère ça, alors oui, ça peut être très excitant, mais ça peut être aussi très stressant. Donc c'est tout à fait possible que dans une première fois pour un homme, ce soit tellement stressant pour lui qu'il n'ait pas d'érection, que ce soit difficile. Et que la personne avec qui ça marche, c'est la personne avec qui il trouve son sécurité, c'est-à-dire sa partenaire habituelle. Et en vrai, ce serait pareil pour les femmes. C'est juste parce que les femmes, leur érection ne se voit pas. Mais en réalité, c'est la même chose. Elles peuvent aussi ne pas ressentir ou avoir une forme d'excitation, mais aussi avoir peur, avoir de l'angoisse, de l'inquiétude. C'est tout à fait normal. Je comprends. C'est plutôt mignon comme histoire. Et c'est quelque chose d'assez courant. Donc, il peut y avoir vraiment ce truc de je retourne dans ma base de sécurité. C'est l'histoire de l'attachement. Je retourne dans ma base de sécurité pour... pouvoir retrouver du calme, de la détente, et puis du coup, retrouver mon érection. Et donc, ça veut dire aussi qu'il ne faut pas le prendre mal, en tant que partenaire, si tout d'un coup, il y a quelqu'un qui n'a pas d'érection. C'est tout à fait normal. Ce n'est pas un problème en tant que tel.

  • #Arianne

    Dans les sujets aussi, pour lesquels tu me disais qu'on pouvait aborder, C'est comment éviter la lassitude dans des relations multiples ? Alors moi, je n'aurais pas pensé à ce genre de question. Mais tu me disais que c'est un sujet à part entière. Donc,

  • #Enora

    est-ce que tu peux en dire plus ? Oui, en fait, disons un peu ce qu'on pourrait se dire, c'est est-ce que tu ne deviens pas blasé au bout d'un moment ? Parce que c'est souvent un peu cette question-là. Tu vois tellement de sexualité, est-ce que tu ne deviens pas blasé ? C'est vrai que parfois, les gens qui pratiquent énormément de sexualité ou qui ont vraiment beaucoup de relations, il peut y avoir un sentiment d'être un peu dispersé et de se perdre un petit peu. Voir peut-être de la lassitude dans le sens de dire, en gros, j'ai fait tellement de sexe qu'il n'est plus fin. Il n'est plus fin. Ça, ça apparaît quand même souvent si les personnes vont, disons, aller dans beaucoup de quantité plutôt que de la qualité. Donc, l'une des manières de se prémunir de ça, on va dire, ça va être de plutôt se rappeler que la connexion humaine, c'est important, que le lien, c'est important et qu'on a envie de profiter de l'instant. Si on est juste dans un truc de performance ou de quantité ou de voilà, tac, tac, tac, eh bien, je vais peut-être juste... oublier de profiter de l'instant. Et donc, je vais oublier de vraiment savourer. Et donc, la lassitude, c'est vraiment un truc, genre je suis blasée, ça m'intéresse. Donc oui, ça existe après. Et on peut aussi se frustrer un peu, se frustrer de manière positive. C'est-à-dire commencer à, genre, il y avait quelqu'un que je connaissais qui disait, ah oui, mais... Pour moi, c'est important que si je vois des partenaires, je ne vais pas coucher avec ces partenaires à chaque fois que je les vois parce que sinon, ça devient une habitude et puis c'est moins intéressant. Donc, c'était des temps en temps, il voyait ses partenaires juste pour aller manger avec. Et comme ça, il gardait un peu ce parfum, ce truc qui était excitant pour lui. Voilà. L'autre chose, ça va être parfois de ne pas être… C'est toujours un peu une histoire d'excès. Si tu es tout le temps en train de chercher de la nouveauté, de la nouveauté, de l'exploration et tout ça, il y a quelque chose qui vient s'épuiser au bout d'un moment. Donc, des fois, c'est bien aussi de se reposer et de faire des choses connues, qu'on connaît bien. On alterne de temps en temps de l'exploration, de temps en temps quelque chose de connu. Donc, ça aussi, ça peut être des choses qui se soutiennent. Et puis après, c'est bien sûr d'ouvrir ses horizons en termes de fantasmes, d'essayer de varier ses fantasmes. Parce que des fois... même si on a une sexualité, on va dire, ouverte, parfois on peut se retrouver à quand même faire toujours les mêmes scripts. C'est assez intéressant. Tu sais, quand on est dans un couple monogame, parfois avec les années, on se retrouve à toujours faire la même chose. D'abord on s'embrasse, ensuite il y a ça, ensuite il y a ça, puis ça finit par ça. Puis c'est toujours le même script, et puis au bout d'un moment, on s'ennuie. Eh bien, c'est possible aussi dans les relations furielles. Parce que peut-être, c'est, ben j'arrive, je vais prendre un verre, je danse un peu avec quelqu'un, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, puis ça finit par ça. Puis pareil, il peut y avoir une forme de lassitude à ce niveau-là. Donc, de nouveau, de varier ses fantasmes, de se centrer sur la connexion humaine, de se centrer sur ces dimensions-là, ça peut amener... En fait, c'est d'apprendre à voir quelque chose de nouveau, et de souhaiter, et de savoir savourer, même quand c'est quelque chose dont on a l'habitude, plutôt que de venir à un truc un peu blasé, où on prend un pas de recul et puis on est là, pfff, bah, c'est tout. comme d'habitude, je ne sais même plus comment me faire plaisir avec ça.

  • #Arianne

    En fait, ça revient au fait que dans le cadre du libertinage, la sexualité n'est pas forcément... très différentes du couple monogame ?

  • #Enora

    Non, en fait, si tu veux qu'il va se passer au moment sexuel, ça pourrait être similaire. Parce qu'à part ça, dans les couples monogames, au niveau, il y a autant de sexualité que de couple. Il y a des gens qui sont très, très originaux. Même si tu dis, je passe 30 ans avec la même personne, j'espère que tu varies ta sexualité, sinon c'est quand même vachement chiant. Enfin, tu vois, il y a vraiment quelque chose aussi à explorer dans une relation monogame. Ce qui va être différent dans des relations libertines, c'est que c'est les autres qui sont la chose qui change. Puisque dans un couple monogame, on est toujours avec la même personne. Mais si on va en club libertin, en fonction de la soirée, il y a peut-être 20, 30, 40, 50, peut-être 100 personnes avec qui tu peux potentiellement avoir de la sexualité. Et donc, tu peux avoir de l'échangisme où c'est deux couples qui s'effondrent. Ça, ça reste... J'ai envie de dire, après, peut-être, ce que tu vas faire va rester très classique, un peu comme dans un couple monogame, sauf que tu changes de partenaire. Mais après, quand tu vas être dans quelque chose de plus mélangé, il y a des possibilités, quand il y a trois ou quatre personnes, il y a des possibilités qui n'existent pas quand tu n'es que deux, tu vois ? Parce que tu peux avoir tout d'un coup... à la fois une pénétration et en même temps être léché à certaines parties du corps, ce qui ne serait pas possible si tu n'es que à deux puisque tu ne peux pas à la fois être pénétré et à la fois être léché juste parce que en termes de contorsionnisme, la plupart des gens ne sont pas capables de faire ça, tu vois, complètement ou bien tu peux te retrouver à embrasser plusieurs personnes en même temps, chose que tu ne peux pas faire si tu n'es qu'avec une personne, donc c'est ça qui va être différent, ou bien tu peux te retrouver à regarder les personnes en train de faire de la sexualité en même temps que toi t'es en train d'en faire ou que t'es pas en train d'en faire d'ailleurs ça serait possible si tu, je sais pas si tu regardes de la pornographie en même temps que tu fais l'amour avec ton partenaire ou ta partenaire mais là c'est différent parce que t'as des vraies personnes etc donc voilà c'est toutes ces options là qui existent après bon des fois dans le libertinage ça aussi, bon ça on en a pas trop parlé mais t'as aussi toutes les pratiques du genre PDFM etc qui vont ajouter encore plus une dimension de jeu, il y a peut-être des accessoires aussi qui vont être ajoutés, etc. Et puis si on parle de pratique plurielle, il faut quand même que je mentionne un petit peu le tantra aussi, parce qu'en libertinage parfois ça peut être très... Une sexualité que moi, je dis très premier chakra. C'est-à-dire que c'est une sexualité très génitale, très sexuelle, quoi. Et puis très... Presque animale.

  • #Arianne

    Je ne sais pas si on entendra le bruit, mais en tout cas, Ariane faisait des gestes.

  • #Enora

    C'est ça. Et puis parfois, il met sa queue. Il y a quand même des gens qui vont avoir envie d'une sexualité plus sensorielle, plus... relationnel, plus émotionnel. Ça ne veut pas dire qu'ils vont tomber amoureux de la personne, mais qu'ils peuvent avoir cette relation-là. Et puis, on peut explorer, du coup, si on va explorer dans ce genre de contexte-là, il y a aussi le tantra, parfois, qui peut proposer des pratiques qui ne sont pas toujours deux à deux, qui viennent amener plus une dimension spirituelle à ces pratiques, en fait. Donc, il y a aussi des personnes libertines qui s'intéressent au tantra et qui, du coup, mélangent les deux. Et puis après, bon là, j'ai parlé beaucoup des libertins, mais chez les polyamoureux, finalement, là, ça va dépendre. Parce que chez les polyamoureux, peut-être qu'il y a des personnes qui vont avoir de la... Il va y avoir plusieurs personnes qui ont de la sexualité ensemble en même temps, mais pas forcément. Des fois, il y a des polyamoureux qui sont très monogames dans le sens où ils ont de la sexualité que avec une personne et puis avec une autre et puis avec une autre, mais pas forcément ensemble, tous ensemble, dans ce sens-là. Là aussi, ça va être très varié et puis ça va dépendre.

  • #Arianne

    Une question, est-ce qu'on peut parler de responsabilité ou d'éthique affective dans les relations non monogames ?

  • #Enora

    Absolument, elle est même essentielle cette question, puisque comme je le disais, ouvrir son couple, être dans des relations courriels, franchement c'est plus compliqué souvent que d'être dans une relation monogame, parce que plus tu ajoutes de personnes, plus tu ajoutes de paramètres. Alors déjà, tu te prends la tête des fois avec Foufou. Imagine si tu te prends la tête avec cinq personnes. Ça va être un peu plus compliqué.

  • #Arianne

    C'est un peu pour ça que quand j'ai vu que c'était un peu compliqué à ce niveau-là, je me suis dit, ouais, c'est déjà bien si j'arrive à gérer une relation.

  • #Enora

    Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a certaines personnes qui finalement choisissent d'en avoir qu'une. C'est parce que parfois, c'est juste trop de travail. Et puis, il y a des gens qui adorent ça et puis ça va tout bien. Et puis, quand ça se passe bien, c'est super. C'est toujours ce que je dis. Tant que ça se passe bien, c'est génial d'avoir 2, 3, 4, 5 relations. super, mais quand tu tapes cinq cœurs brisés en même temps, là, tu morfles. C'est bien difficile. Parce que ça arrive qu'on puisse vivre plusieurs ruptures en même temps. Et puis, parfois, au contraire, on peut avoir une rupture, puis une autre relation qui va bien, puis du coup, ça nous soutient. Voilà. Toutes les configurations existent. Toujours est-il que quand on parle de plusieurs personnes, c'est très important de prendre soin des différentes personnes vu qu'en polyamour et en libertinage, le consentement est très important. Et puis en polyamour particulièrement, la question de la transparence est essentielle. Donc on va se retrouver dans des situations où, si moi j'ai plusieurs relations, toutes mes relations sont supposées savoir que j'ai plusieurs relations. Alors après, combien de transparence on donne, ça, ça se décide, tu vois. Mais déjà là, il y a de l'éthique. C'est de dire, ben oui, un, je vais être transparente et dire à mes partenaires que j'ai d'autres partenaires, donc je ne vais pas être secrète à ce niveau-là. Peut-être même que si je suis polyamoureuse, et que je vais le dire dans mon profil sur une application de rencontre, et dire, je suis polyamoureuse, j'ai plusieurs partenaires, donc ça veut dire que si tu commences à me parler, tu es au courant de ça, et je ne vais pas commencer à le faire de manière discrétos, ou du style, pas le dire, et puis le faire derrière le dos de quelqu'un. Donc déjà là, il y a une question éthique. Puis après, il y a la question de dire, bon, j'ai plusieurs partenaires, Mais en vrai, est-ce que tu veux savoir ? Est-ce que tu ne veux pas savoir ? Est-ce que tu veux que je te donne des informations ? Si oui, à quel degré ? Combien est-ce que moi, d'informations, je suis d'accord de te donner ? Ce genre de choses-là. Et puis dans d'autres circonstances, s'il y a des moments où il y en a un des deux qui ne se sent pas bien, qui est jaloux, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que ça veut dire que du coup, je ne fais rien avec les autres pour ne pas le fâcher ou la fâcher ? Est-ce que je vais quand même faire ? Mais du coup, comment je peux faire pour prendre soin ? Tout ça, c'est des questions qui sont très importantes. Comment est-ce que je prends soin de la relation ? Il n'y a pas une recette miracle ou une seule manière de prendre soin de la relation. C'est des choses qu'il est important de discuter, de trouver ensemble, de trouver des équilibres ensemble et de se questionner sur finalement… En polyamour, il y a une grande question autour de la liberté de chacun. Parce que, est-ce que finalement, et ça c'est une question éthique, est-ce que si je suis jalouse, c'est valable ? ok, acceptable de dire à mon compagnon t'as pas le droit de faire ça et ça parce que c'est trop difficile pour moi, est-ce que c'est ok ? éthiquement on pourrait avoir plusieurs réponses, on pourrait se dire bah oui quand même parce que c'est important de prendre soin l'un de l'autre etc, mais on pourrait aussi dire bah non en fait, si chaque fois que je suis un peu jalouse j'empêche mon mec de faire des trucs, bah après il a peut-être plus jamais rien le droit de faire qui s'ajoute pas non plus, parce que peut-être que lui il a quand même envie d'avoir certaines choses enfin voilà Donc ça pose plein de questions importantes et intéressantes auxquelles il n'y a pas forcément une seule et même réponse. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de conversations, il y a énormément de forums. Les personnes qui sont polyamoureuses vont aussi beaucoup discuter entre elles pour essayer de décortiquer ces questions-là. Il y a plein de podcasts sur le sujet aussi, plein d'articles qui peuvent être écrits sur ça, et des livres qui vont aider à réfléchir à ces questions éthiques. Par exemple, un de nos livres très connu sur ça, c'est un livre qui est un peu... une base recommandée quand on commence à s'ouvrir au polyamour, on dit c'est bien, lis ce bouquin-là, c'est La salopétique, des afférences lotes en anglais, qui a été écrit et que c'est un peu un espèce de manuel des bonnes pratiques à avoir quand on veut se dire super, et si j'ouvre à mon couple. Et il est très bien fait ce livre et il a plein de bonnes idées, après il y en a d'autres évidemment, mais celui-là, c'est un bon premier ouvrage aussi si on s'intéresse à la question.

  • #Arianne

    Je mettrai la référence dans la description.

  • #Enora

    Super.

  • #Arianne

    Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder avant qu'on aille sur la fin de ce podcast, de cet épisode ?

  • #Enora

    Je pense que s'il y a quelque chose à retenir de tout ça, c'est qu'il y a autant... de schéma et de configuration relationnelle dans les amours pluriels qu'il y a de personne. Et que c'est hyper important en tant que thérapeute de ne pas partir avec ses idées reçues. Quand quelqu'un me dit « je suis dans le couple libre » , ma première question c'est « dis-moi tant plus » . Parce que je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est quelque chose qui est défini, qui est précisé pour chacun. Pareil, si quelqu'un me dit « tu es plus libertin » , bon, ok, ça veut dire que probablement cette personne a des mœurs sexuelles plus ou moins ouvertes. Mais qu'est-ce que ça veut dire précisément ? Je ne sais pas. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est important de poser la question. Et puis, pareil, de se souvenir que dans ces milieux-là, la question du consentement, de la communication, de l'exploration consciente et de prendre soin de tous ces partenaires est fondamentale. Et comme ce sont des valeurs qui sont généralement fondamentales, quand on accompagne des personnes dans leur chemin à travers ça, c'est important de garder ça en tête.

  • #Arianne

    Merci pour ce résumé des points clés. merci beaucoup pour ton intervention c'est très riche et je pense que ça donne plein de billets et d'outils aux thérapeutes qui nous accompagnent aux soignants merci

  • #Enora

    beaucoup merci à toi et merci d'avoir donné cet espace important de discussion et d'ouverture à ces questions là qui sont Il suffit de plein de questions, mais on ne sait pas toujours où chercher les réponses. Super, merci à toi.

  • #Arianne

    On va aller sur la fin de cet épisode. Merci beaucoup, Arianne, d'être venue, d'avoir pris du temps pour nous. Et puis, je te dis à tout bientôt.

  • #Enora

    À bientôt.

  • #Arianne

    Avant d'arrêter l'épisode, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut un rendez-vous avec toi ?

  • #Enora

    Oui, merci. Je pensais à ça, c'est vrai. Alors, si les personnes veulent prendre rendez-vous avec moi, c'est possible de le faire en ligne. J'ai un site web qui s'appelle ariannetornet.com. C'est simplement mon nom, Arianne avec deux N.

  • #Arianne

    Je mets tous les liens dans la description.

  • #Enora

    Super. Et donc voilà, sur mon site, j'explique un peu mon approche et puis c'est possible de prendre rendez-vous directement en ligne. Je propose des consultations à Genève et à Lausanne en Suisse. mais aussi en ligne. Donc, c'est possible de me consulter à distance où que vous soyez dans le monde si on arrive à trouver des créneaux horaires qui fonctionnent. Voilà. Et puis, bien sûr, je donne, comme tu disais, les cours de danse à Genève et à Lausanne aussi et notamment des cours de danse-thérapie en mouvement. Je le fais en groupe, mais je le fais aussi en individuel. Donc, des fois, j'ai des en individuel et en couple. Donc, j'ai parfois des couples qui viennent et qui veulent travailler une question particulière. scolaire, par exemple de travailler le fait de se reconnecter à son désir, de se reconnecter ensemble, les couples qui se font un peu perdus, ça marche très très bien de passer par le côté danse-thérapie.

  • #Arianne

    Super, et pour le côté danse, il y a un endroit pour te retrouver ?

  • #Enora

    Oui, il y a le site de notre association qui s'appelle gostodance.com

  • #Arianne

    Bon, tu me donneras le lien.

  • #Enora

    Je te donnerai le lien. Mais en tout cas, c'est sur notre site de Gossodance qui reprend tous nos événements, gossodance.ch.

  • #Arianne

    Ok, super. Merci beaucoup et je mets tous les liens en description. Oui, tu veux dire autre chose ?

  • #Enora

    Évidemment, c'est possible de me suivre sur Instagram, sur LinkedIn, sur Facebook. Si vous tapez Arianne Torné ou Torné Arianne, vous allez me trouver, c'est pas très difficile.

  • #Arianne

    pareil je mettrai tous les liens super merci bonne merci beaucoup et puis bonne fin de journée à ceux qui nous écoutent et à tout bientôt pour un prochain épisode merci

  • #Enora

    à bientôt

Description

Comment accompagner une demande d’ouverture de couple sans projeter ses limites ?
Dans cet épisode, nous explorons avec lucidité et bienveillance les relations non monogames pour affiner notre posture professionnelle.

Je reçois Arianne Torné, psychologue, sexologue et intervenante en psychosexologie holistique. Ensemble, nous abordons des thématiques encore peu discutées dans l’accompagnement thérapeutique : polyamour, libertinage, couple libre, consentement, éthique relationnelle, jalousie, sexualité plurielle… Un échange riche et nuancé pour tous ceux et celles qui veulent mieux comprendre ces pratiques afin de mieux accompagner.


🔍 Au programme :

  • Les différences entre polyamour, couple libre, libertinage et polygamie

  • Les idées reçues à déconstruire pour cultiver une écoute bienveillante

  • Le rôle de la sexothérapie et des repères éthiques dans les relations plurielles.

  • Comment gérer la jalousie, les besoins, les limites, les émotions

  • L'importance d'un cadre clair dans la relation.


💡 On y parle aussi de sexualité épanouie, de sexualité et émotions, et même de danse-thérapie comme outil de reconnexion intime.


📚 Ressources mentionnées :

  • Site d’Arianne Torné : ariannetorne.com

  • Danse-thérapie et Zouk brésilien : gostodanse.ch

  • Instagram : @tornearianne

  • Lecture conseillée : La salope éthique, : Guide pratique pour des relations libres sereines de Dossie Easton & Janet Hardy


Un épisode pour élargir notre vision de la santé sexuelle, et enrichir notre posture d’accompagnant·e du lien et du désir.

🎯 Cet épisode s’adresse aux thérapeutes, coachs, soignants, éducateurs, psychologues, mais aussi à toute personne en reconversion vers la sexologie.


✨ Si cet épisode t’a inspiré, pense à laisser une ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ et à le partager autour de toi. Ton soutien est précieux et m’aide énormément à faire connaître ce podcast !

📩 Dis-moi aussi quels sujets tu aimerais que j’aborde dans les prochains épisodes : en commentaire ou sur mes réseaux sociaux, ton avis compte !


👉 Prêt(e) à découvrir tout ce que la psycho-sexologie a à offrir ? Abonne-toi pour ne rien louper et plonge dans cet épisode !

-----------------------------------------------

Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

-------------------------------------------------



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Arianne Torné.

  • #Arianne

    Bonjour à tous.

  • #Enora

    On va parler aujourd'hui des différentes façons de faire couple et on va parler plus précisément du polyamour et du libertinage. Donc, je vais présenter un petit peu Ariane. On s'est rencontrées en formation en psychosexologie. Et donc voilà, je suis très contente de l'accueillir parce que Arianne, c'est au-delà d'une collègue, c'est une amie. Et elle a plein de connaissances. J'aimerais bien qu'elle intervienne sur d'autres sujets aussi, mais aujourd'hui on va rester focus sur celui-là. Donc pour la présenter un petit peu, elle est psychologue, donc psychosexologue aussi. Elle est spécialisée en oncologie. Et par rapport à ça, Ariane, tu pourras donner plus de précisions, mais tu travailles au sein du centre Othium, qui reçoit des personnes qui ont un cancer, ou qui ont eu un cancer, ou des proches de personnes qui ont un cancer, c'est ça ?

  • #Arianne

    Oui, c'est ça. Donc, le centre Othium, qui est basé à Genève, dans deux centres, et on accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer à l'heure actuelle, ou qui ont été touchées par le cancer dans le passé, et aussi leurs familles, leurs entourages.

  • #Enora

    Yes. Et puis, dans tes spécificités quand même, tu es aussi prof de danse, de zouk brésilien. Donc je précise, le zouk brésilien, ce n'est pas le zouk des Antilles. C'est beaucoup plus sensuel, à mon sens, en tout cas. Quand j'ai passé quelques temps chez Arianne et du coup, j'ai participé au cours et puis je me suis mise à adorer le zouk brésilien. Pareil, ça pourrait être le sujet d'un autre épisode parce qu'en fait, justement, Arianne, tu l'utilises dans la thérapie de couple par rapport notamment à la connexion, si je ne me trompe pas.

  • #Arianne

    Absolument. En fait, je propose des cours de danse-thérapie aussi et de danse érotique, de danse eros, où on vient mélanger des questions en lien avec l'érotisme de manière générale et la danse, ou à travers la danse. Donc, on utilise le mouvement. pour explorer ces différentes questions. Et on peut aller dans des sujets qui parlent, par exemple, de consentement. Le dernier était sur la séduction. Voilà, la connexion, ce genre de choses. Et c'est des moments très chouettes, très sympas à partager et qui sont extrêmement complémentaires à la thérapie parlée, on va dire, puisque ça permet de mettre dans le corps et de mettre en pratique aussi certains concepts dans un espace sécurisé, dans un espace bienveillant et avec quelqu'un qui peut... un petit peu cadrer aussi tes questions.

  • #Enora

    Ouais, génial.

  • #Arianne

    Et bon,

  • #Enora

    ce serait bien de faire un épisode entier là-dessus. Est-ce que tu as d'autres choses à rajouter concernant ton parcours ou ce que tu proposes dans tes accompagnements ?

  • #Arianne

    Je crois que c'est assez bien résumé. Donc j'accompagne, peut-être à préciser, c'est que j'accompagne des personnes qui sont touchées par le cancer, mais j'accompagne aussi des personnes... de tous horizons. Donc, j'ai aussi une partie de mes patients qui n'ont rien à voir avec le cancer et qui peuvent avoir des questionnements autant autour de la psychologie que de la sexologie. J'accompagne des couples aussi assez régulièrement autour de leurs questionnements et de leurs défis.

  • #Enora

    Oui, et dans tes spécialités, tu as aussi pas mal de personnes qui viennent te voir pour des questionnements autour de... du polyamour ou du libertinage.

  • #Arianne

    Tout à fait.

  • #Enora

    D'où l'invitation.

  • #Arianne

    Oui, effectivement, j'ai aussi une clientèle. C'est assez clair sur mon site que je suis ouverte à toutes les orientations sexuelles, toutes les choses qui sont un peu hors normes, on va dire. Et les personnes sont bienvenues dans mon cabinet. Ok.

  • #Enora

    Je me rends compte qu'en fait, j'ai oublié quand même un élément dans la présentation d'Arianne. C'est qu'Ariane est intervenante dans la formation en psychosexologie holistique qu'on propose à l'Eipsho. Et donc voilà, elle va intervenir sur possiblement plusieurs sujets. Celui-là, les différentes manières de faire, de relationner. sur le sexo et oncologie. Et puis moi, j'aimerais bien aussi sur la danse.

  • #Arianne

    Ce serait trop bien.

  • #Enora

    donc voilà Arianne va intervenir plusieurs fois dans la formation absolument et je m'en réjouis beaucoup merci aussi pour ça donc on va peut-être rentrer dans le vif du sujet est-ce que tu pourrais déjà dans un premier temps expliquer un petit peu la différence ou nous expliquer ce que c'est que polygame Polyamour, libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    Alors, on peut peut-être commencer par la polygamie, qui est peut-être un des thèmes les plus anciens. Alors, la polygamie, déjà, c'est l'idée d'être marié ou d'avoir quelque chose d'officiel, c'est institutionnalisé, avec plusieurs personnes. Donc, on peut avoir un homme avec plusieurs femmes, ça s'appelle la polygénie, ou bien on peut avoir une femme avec... plusieurs hommes et ça s'appelle la polyandrie. C'est quelque chose qui, en tout cas d'un point de vue légal, en Suisse par exemple, ou en France, n'est pas autorisé. Mais par contre, il y a des pays où ça existe et où c'est accepté. Donc on peut officiellement se marier avec plusieurs hommes ou plusieurs femmes. Par contre, ce qui est différent par exemple du polyamour, c'est que voilà, il y a Il y a toutes sortes d'institutions qui existent par rapport à la polygamie, mais il n'y a pas forcément une égalité entre les partenaires. Donc, on pourrait très bien avoir une personne qui est plus préférée qu'une autre ou ce genre de choses. Et ce n'est pas toujours basé sur de l'amour réciproque non plus parce que parfois, les organisations polygames sont en fait plus des organisations, des structures économiques ou quelque chose d'assez culturel. Alors que si on va vers le polyamour, le polyamour… l'idée c'est la possibilité d'être amoureux ou amoureuse et d'entretenir des relations plus ou moins soutenues avec différentes personnes. Mais c'est très important d'avoir tout le monde qui est au courant, ça c'est aussi très important, donc c'est très différent d'avoir plusieurs sex friends, on va dire, c'est pas la même chose, c'est que tout le monde est au courant, tout le monde est d'accord en théorie, en tout cas plus ou moins d'accord, même s'il peut y avoir des émotions... plus ou moins facile qui accompagne cette question-là, mais que tout le monde est d'accord. Et donc, il y a vraiment aussi tout un travail autour de l'éthique relationnelle qui est faite dans le polyamour, qui est très important. Et on essaie de prendre soin des différentes personnes qui sont impliquées dans ces relations.

  • #Enora

    Avant de passer à autre chose, j'ai une petite question dans le polyamour. Est-ce que c'est, par exemple, trois personnes qui sont amoureuses entre elles, toutes les trois ? par exemple, ou est-ce que c'est, par exemple, moi j'ai plusieurs amoureux et les autres ont plusieurs amoureux aussi ?

  • #Arianne

    Alors, le polyamour, il y a autant de polyamour que de personnes, j'ai envie de dire, donc c'est assez varié. Il pourrait y avoir un troupe, c'est-à-dire trois personnes qui sont en relation les unes avec les autres. qui pourraient éventuellement même vivre ensemble ou pas, ou avoir une maison ensemble, ça existe. Mais il peut aussi y avoir des configurations plus larges où effectivement une personne va être en relation avec plusieurs personnes et ces personnes-là vont peut-être avoir aussi d'autres relations avec d'autres personnes. Donc on peut se retrouver avec finalement beaucoup de gens dans toute cette configuration-là, ou pas. Enfin voilà, il y a aussi des personnes qui... s'identifient comme polyamoureuse et qui peut-être, dans une phase de leur vie, ne vont pas forcément avoir plusieurs relations simplement parce que les circonstances ne s'y prêtent pas. Donc le polyamour, c'est aussi vraiment une manière de vivre ou une manière de s'appréhender, et parfois même une identité. Et puis, disons que le principe principal, c'est que je suis consciente et consciente que je peux aimer différentes personnes. et je suis transparent ou transparente sur le sujet par rapport à ça.

  • #Enora

    Est-ce qu'en général, il y a un couple principal ou pas forcément ?

  • #Arianne

    Alors, pas forcément. Dans le polyamour, une des distinctions qu'on peut faire, c'est qu'il peut y avoir un polyamour hiérarchique ou un polyamour anarchique. Dans le polyamour hiérarchique, il y a effectivement un couple principal et puis après, des relations secondaires autour. quand on dit relation principale, ça veut peut-être dire que c'est la personne avec qui on s'est engagé un peu plus, peut-être qu'on a des enfants avec cette personne, peut-être pas, enfin voilà. En tout cas, il y a... Il y a aussi une hiérarchie dans comment la relation est appréhendée. Cette personne va peut-être avoir plus d'engagement ensemble, peut-être qu'il y en a un ou l'autre qui peut avoir la priorité sur d'autres, un peu cette idée-là. Et puis dans le polyamour anarchique, là on n'est pas dans cette configuration-là. L'idée c'est que tout le monde est à égalité, et en fait on fait en fonction des besoins de chacun, etc. Mais donc il n'y a pas... une relation qui est plus importante que l'autre, dans ce sens-là.

  • #Enora

    Ok, merci. Donc après, on a encore libertinage, couple libre ?

  • #Arianne

    C'est ça. Alors, le libertinage, là, on est aussi dans une configuration où les personnes peuvent avoir plusieurs relations. Généralement, on parle plutôt de sexualité, mais pas forcément. Donc, il y a aussi parfois des libertins qui peuvent développer des sentiments... affectif ou amoureux avec d'autres personnes avec qui ils relationnent. Mais disons que le principal du libertinage, c'est qu'on tourne autour d'un plaisir sexuel qui est libre et qui est assumé. C'est, en gros, on va s'amuser dans la cour de récréation des adultes, entre adultes consentants, et puis en fonction des désirs et des envies de chacun, on va s'amuser ensemble. Donc le consentement est extrêmement important, la communication aussi. Et là, on va souvent retrouver des... des couples quand même. C'est assez régulier que ce soit plutôt des couples. De temps en temps, il peut y avoir des configurations comme des couples ou comme ça, mais le plus courant, ça va être des couples qui se mettent d'accord sur ce qu'ils sont d'accord de partager ou pas. Et là, il y a énormément de variétés possibles. Donc, ça peut aller de choses comme on est plutôt mélangiste, on aime bien se mélanger à d'autres, mais on reste ensemble dans le couple. Ou bien on peut aller dans du couple. pur échangisme où il y en a un qui va avec l'autre personne du couple et puis on se croise comme ça, puis on fait des choses chacun de son côté. Et puis après, il y a des choses aussi lors du candelisme, quand on aime bien voir son compagnon, sa compagne, faire des trucs avec d'autres gens. Il y a des gens qui vont être plus ou moins voyeuristes, plus ou moins exhibitionnistes. Il y a parfois aussi des personnes qui aiment bien juste être vues en train de faire... de la sexualité ou faire l'amour, et qui n'ont pas forcément envie de partager avec d'autres, mais qui aiment bien ça ou bien disent faire ça. Donc là, il y a vraiment beaucoup de configurations possibles, mais le plus important, c'est qu'il y ait vraiment du consentement, de la communication entre les différentes parties, et puis qu'il y ait aussi une forme de... C'est vrai que dans le libertinage, il y a un vrai respect de la confidentialité. On ne va pas crier sur tous les toits qui c'est qui est libertin, etc. Donc en général, il y a une sorte de discrétion à ce niveau-là qui est respectée. Puisqu'on sait bien que la sexualité, ce n'est pas toujours accepté par tout le monde. Et que peut-être, il y a certains milieux professionnels qui ne seraient pas très confortables avec le fait que leur employé a une sexualité libre en week-end, alors que finalement, ça les regarde et ils ont droit. C'est pareil d'ailleurs pour le polyamour. Il y a certaines personnes qui vont avoir envie de garder ça un petit peu discret, mais pas forcément. Il y a aussi pas mal de gens en polyamour qui sont assez ouverts sur la question, vu que c'est quelque chose d'assez identitaire. et qui vont l'affirmer un peu plus. Ça dépend de chacun.

  • #Enora

    Et le couple libre ?

  • #Arianne

    Alors le couple libre, on pourrait dire que c'est un espèce de grand mot, le couple libre, et il y a autant de couples libres que de couples. Ça pourrait être une forme de polyamour, parce qu'on pourrait imaginer que dans un couple libre, ils se mettent d'accord sur le fait qu'ils peuvent aimer plusieurs personnes, ils ont peut-être d'autres relations qui impliquent l'affectif. Ou bien peut-être qu'on va être dans un couple libre qui est plutôt libertin, où, je ne sais pas, on va se dire « c'est super, on fait chacun des trucs de notre côté, mais ça ne peut être que sexuel, et s'il y a de l'affectif, ça ne va pas être possible » . Donc le couple libre, c'est un espèce de mot-parapluie qui va parler de beaucoup de choses, mais qui parle juste du fait qu'on ouvre un peu plus le couple que ce qui est classique.

  • #Enora

    C'est quand même le terme que j'ai le plus entendu. En dehors des consultations, on va dire, plutôt dans les personnes que je peux connaître.

  • #Arianne

    Tout à fait. Puis c'est souvent un terme qui est assez courant, on va dire, et puis que les gens connaissent. Puis de nouveau, comme ça, quelque chose d'un peu chapeau, on va l'utiliser assez facilement pour parler de gens qui ont des relations qui ne sont pas tout à fait dans les normes. Voilà. Qui ne sont pas tout à fait dans les normes.

  • #Enora

    Et donc, quelles sont les plus grandes idées fausses sur le libertinage et le polyamour ?

  • #Arianne

    Alors, par exemple, on pourrait avoir des choses qui font comme le fait que, je ne sais pas moi, les libertins sont des gens sans foi ni loi, qui n'ont presque pas de morale ou des choses comme ça, puis qui font tous n'importe quoi et qui sont tous d'accord de faire plein de choses, ce qui n'est pas du tout le cas. En fait, vraiment, il y a quelque chose d'important en termes de consentement. pour les libertins. Et puis, c'est généralement des personnes qui sont très au courant de leurs limites. J'ai envie de dire presque plus que les gens normaux, entre guillemets. Les gens qui sont dans la norme, comme ils ont essayé des choses qui sont dans la norme, ne se sont pas forcément posé les mêmes questions que si on est face à des libertins ou des polyamoureux aussi, qui ont exploré l'ouverture. Et donc, dans l'ouverture, qui dit ouverture dit potentiellement tout est possible, mais ça ne veut pas dire que... tout nous plaît. Ça veut pas dire qu'on serait prêt à coucher avec n'importe qui. Parce que des fois, il y a cet amalgame, c'est t'es libertin, t'es libertine, ça veut dire que t'es d'accord de coucher avec n'importe qui. C'est pas du tout ça. C'est au contraire, il y a un cadre clair, il y a du consentement, on a envie d'explorer sexuellement, il y a ce truc de oui, il y a de la curiosité, il y a de l'envie de s'ouvrir, mais c'est pas du tout j'ai envie de coucher avec n'importe qui. Mais tu sais que...

  • #Enora

    Ça me fait penser, ça me rappelle une jeune que j'ai accompagnée qui avait beaucoup de traumas vis-à-vis des hommes. Elle avait vécu des violences sexuelles et elle ne voulait plus aller dans les bars, dans les discothèques à cause de ça, de ses peurs et tout ça. Et en fait, elle allait en club échangiste. Sur le coup... Moi, ça m'a un peu surprise, je ne lui ai pas montré, ou du moins, j'ai essayé de ne pas lui montrer, mais j'ai questionné quand même, et elle m'a expliqué que oui, en club échangiste, il y avait beaucoup plus de respect. Et donc, ça me fait vraiment penser à ce que tu viens de dire, où chacun se connaît, chacun respecte les autres, les limites des autres, et du coup, elle, elle n'y allait pas du tout pour avoir du sexe avec d'autres personnes, mais alors, pas du tout. Mais dans cet endroit-là, elles se sentaient safe ?

  • #Arianne

    Tout à fait. Et d'ailleurs, ce n'est pas la seule. Il y a des gens qui vont régulièrement au club libertin pour aller danser. Parce que souvent, il y a plusieurs sortes de clubs libertins, mais assez typiquement, il va y avoir des clubs libertins avec une partie discothèque, musique et tout ça. Et les filles, elles peuvent être habillées comme elles veulent. Elles peuvent être aussi déshabillées qu'elles veulent, si on veut. En général, c'est souvent très bien habillées, avec des jolis... dessous, des choses comme ça, et il n'y a personne qui leur fait chier. Donc, il n'y a pas d'invasion d'espace. C'est souvent très respectueux. Et comme le consentement est le plus important, eh bien, elles sont largement plus en sécurité que dans une boîte de nuit classique. Les gens sont vraiment... Ils prennent soin, en fait. Ils prennent soin parce que il n'y a pas vraiment de plaisir s'il n'y a pas de consentement. Donc, il y a vraiment quelque chose qui est essentiel. Et puis... Aussi dans les milieux libertins, il y a... Alors c'est des milieux qui sont... ça dépend. Il peut y avoir des milieux assez homo-homo. Il va y avoir des clubs libertins très homos, soit lesbiens, soit gays. Mais sinon, les clubs libertins sont assez hétéros. Et il y a une idée autour de la femme. Il y a une forme de respect assez gentleman de la femme, on va dire. Voilà, quelque chose comme ça, un peu traditionnaliste, si tu veux, à mon avis, mais qui est quand même, du coup, agréable dans le sens où les femmes vont vraiment en prendre soin. En tout cas, au niveau du consentement. Après, il y a d'autres choses qui sont, à mon avis, peut-être un peu trop normées, peut-être dans le type de sexualité qui peut se partager dans ces endroits-là, mais pas forcément. Chaque personne est différente.

  • #Enora

    Ça m'a rappelé... alors moi j'ai jamais été d'ailleurs je ne l'ai pas précisé mais dans cet échange aujourd'hui moi j'ai accompagné très peu de personnes qui ont voulu se questionner sur ce sujet moi je suis j'en connais très très peu juste que j'ai vu en formation mais ça remonte maintenant à des années, ce qu'on a pu échanger avec Arianne c'est vrai que je viens là avec toute ouverte pour apprendre plein de choses Même les questions, elles ont été préparées avec Arianne. qui a l'habitude que des personnes questionnent à ces niveaux-là. Bref, je m'égare. J'allais dire que je n'ai jamais été en club échangiste, mais je ne sais pas si tu te rappelles, Arianne, que j'ai voulu acheter une maison. Je voulais qu'elle ait des dépendances pour faire un logement et je suis tombée sur quoi ? Pile la maison qui avait, dans ses dépendances, un ancien club libertin. Et je ne le savais pas avant d'arriver dans cette maison. Mais du coup, les images que j'en ai, les idées que j'en ai, c'est un peu aussi via ce club-là, avec notamment un mur avec des trous pour insérer son pénis et faire des fellations. Donc moi, c'est un peu aussi l'image que je peux avoir, tu vois.

  • #Arianne

    Un glory hole.

  • #Enora

    Je ne sais pas si elle est bonne, cette image, mais...

  • #Arianne

    Oui, alors il y a des clubs, en fait, un glory hole. Donc c'est le mur de la gloire. C'est quelque chose qui est assez courant dans les clubs libertins. Après, il y a des clubs libertins qui sont plutôt basés sur, par exemple, des saunas. Donc il va y avoir un petit espace avec un sauna, un autre avec un hammam, peut-être un jacuzzi, ce qui est différent de l'ambiance bois de nuit parfois. Mais généralement, dans les clubs libertins, il y a toujours un espace un peu bois de nuit et puis après un autre espace câlin. où les gens vont avoir de la sexualité. Donc ça ne se passe pas forcément... Ce qui n'est pas mal, c'est que s'il y a les deux espaces qui sont un petit peu séparés, ça permet aussi d'avoir une sorte de discrétion. Et puis après, il y a toutes sortes de clubs. Il y a des clubs aussi où il y a des pièces qui sont fermées et où donc les couples ou les personnes qui ont décidé d'interagir à ce moment-là ensemble peuvent avoir une forme d'intimité. Après, il peut y avoir des espaces où c'est plutôt des espaces à d'orgie, où à ce moment-là, si tu es dans cet espace-là, c'est que tu es plus ou moins d'accord de partager avec d'autres personnes qui viennent sur ce même espace-là. Ce qui ne veut pas dire que ça enlève le consentement, parce que malgré tout, même si on est dans un espace d'orgie, les gens, ils vont quand même demander « est-ce que je peux tout faire ? Est-ce que je peux partager avec toi ? » Mais souvent, le but, c'est quand même… C'est vraiment cette histoire de consentement qui est très importante. c'est du consentement un peu dans tous les sens on va demander à la personne qu'on va toucher si on peut et puis aussi à la personne qui accompagne cette personne là à son partenaire ou sa partenaire donc il y a vraiment beaucoup de consentement qui circule et ouais c'est vraiment un espace qui est à part ça avec beaucoup d'amour puisque les gens ils ont cette envie, cette joie cette envie de partager de la sexualité c'est joyeux, il y a vraiment cette notion de plaisir autour de tout ça

  • #Enora

    C'est vrai que le côté consentement et tout par rapport à l'orgie, alors n'imaginez pas ça. Et donc, je trouve ça génial, en fait.

  • #Arianne

    Oui, c'est vraiment chouette et ça ne devrait jamais être autrement, quelles que soient nos relations d'ailleurs. Elle pourrait être tout à fait monogame et que ça puisse être toujours comme ça, c'est très génial.

  • #Enora

    Bien évidemment.

  • #Arianne

    Après, dans les autres idées reçues qu'il peut y avoir et que moi j'entends souvent, c'est quelque chose comme « Ah, mais c'est un passage, c'est une phase. » Puis la personne, ensuite, elle va passer enfin à être sérieuse et puis à faire une vraie vie. Ça peut être vrai pour certaines personnes, mais pas souvent. Une fois que les gens y ont goûté, ça dépend un petit peu des histoires de vie, ça dépend de plein de choses. Il peut y avoir des gens qui commencent avec une phase libertine dans leur vie. et qui après vont avoir une face plus monogame etc. et je dis libertine polyamoureuse il y a des personnes qui peuvent être monogame pendant un temps puis polyamoureuse pendant un temps puis ensuite passer à être plutôt quelque chose de libertin tout ça c'est des manières dont on s'identifie des manières dont on explore et qui peuvent évoluer à travers le temps il y a beaucoup de gens qui découvrent par exemple le libertinage ou le polyamour parce qu'ils rencontrent quelqu'un qui a ce mode de vie là puis qui se disent Tiens, c'est intéressant, ça me dit bien d'aller explorer ça. Ou au contraire, pas du tout, et puis qui, du coup, ne vont pas forcément maintenir une relation avec cette personne-là. Mais il y a énormément de relations, autant chez les polyamoureux que chez les libertins, qui peuvent durer des années et des années et des années. Puisque, par exemple, chez les polyamoureux, il y a une vraie question autour de l'engagement aussi. Et puis, chez les libertins aussi, d'ailleurs, comme ce sont souvent des couples. qui sont assez monogames ou exclusifs d'un point de vue émotionnel. Donc l'amour va être exclusif. J'aime ma femme, j'aime mon homme, et c'est tout. Mais par contre, très ouvert au niveau de la sexualité, à ce niveau-là, c'est des relations qui peuvent durer deux décennies, deux décennies. Et sinon, une autre chose aussi que j'entends souvent, c'est des inquiétudes autour des enfants. Ah, mais si ces couples non monogames ont des enfants, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'ils sont malheureux ? Etc. Alors, en soi, il n'y a aucune étude scientifique qui prouverait que les enfants sont en France, pas du tout. Et généralement, ce n'est pas le cas, puisque en général, ils vont très bien. Déjà, chez les libertins, la plupart du temps, les enfants ne sont pas forcément au courant des pratiques sexuelles de leurs parents, puisqu'ils gardent assez souvent cette espèce de discrétion. Et puis, en réalité, dans les relations polyamoureuses, il n'y a pas non plus d'indication qui dirait qu'ils seraient plus malheureux, les enfants, puisque les enfants, ils ont besoin de stabilité, ils ont besoin de bienveillance. Et puis souvent, dans ces relations-là, il y a une vraie conscience autour de l'éthique et de faire du bien aux personnes autour de soi, et ça implique aussi les enfants. Donc, en général... ce qui va être important, c'est est-ce que les parents se sentent bien dans leurs relations, etc. Et ça, c'est vrai qu'on ait des relations monogames ou des relations plurielles. Comment c'est présenté aussi ? Puisque c'est présenté avec un cadre, avec une explication. Les enfants qui ont des parents qui sont plutôt polyamoureux, ils l'expriment assez simplement. Ils disent « bah oui, maman, papa, il a plusieurs copines » . C'est très simple pour un enfant, en fait. C'est souvent les adultes qui se posent des questions, mais les enfants, ils ne se posent pas trop de questions. À peu près, ils sont assez contents parce qu'ils peuvent avoir plusieurs babysitters et peut-être qu'ils s'entendent bien avec eux. Ça peut très bien se passer.

  • #Enora

    Ok.

  • #Arianne

    Et puis, voilà. Et sinon, une autre des grandes questions qui m'est posée, c'est autour de la jalousie. Très souvent, les personnes... imagine que dans les relations plurièlles, il n'y a pas de jalousie. Ou alors que c'est... parce que sinon, ce serait impossible. C'est-à-dire, ah, mais du coup, tu ne dois pas être jaloux, tu ne dois pas être jalouse. Sauf que ce n'est pas du tout comme ça. En réalité, il y a de la jalousie, au même titre que dans d'autres relations. C'est simplement que la jalousie est abordée et gérée différemment que dans les couples monogames. En fait, dans les couples monogames, comme on ne veut pas ressentir de jalousie, eh bien, on évite... Tout ce qui pourrait potentiellement en créer. Et puis, il y a ce truc d'appartenance aussi, de comme tu m'appartiens, j'ai des droits sur toi ou sur notre relation. Et on se met d'accord de manière plus ou moins explicite, parce qu'il y a aussi beaucoup de relations monogames qui, en réalité, ne se posent pas la question de leurs limites et qui, du coup, sont surpris quand les limites sont dépassées. Parce qu'on a, ah, en fait, je ne savais pas qu'il fallait que je désinstalle... Tinder de mon téléphone par exemple. Et l'autre il se sent trahi parce qu'en fait ça faisait partie des choses avec lesquelles il ou elle n'était pas d'accord. Donc parfois chez les couples monogames on part du principe qu'on est d'accord mais on ne l'est pas forcément. On oublie de discuter clairement de nos limites alors que dans les relations plurielles en général ces limites elles sont discutées. Et puis la jalousie elle va faire partie de la discussion. C'est pas du style ah bah on n'aura jamais de jalousie ça c'est pas réaliste. C'est plutôt Quand il y a de la jalousie, comment est-ce qu'on la gère ? Et comment est-ce qu'on va faire pour en prendre soin ? Si tu veux, la jalousie va être considérée comme un des sentiments parmi d'autres qu'on peut ressentir en tant qu'humain, et donc on va y faire de la place. Plutôt que de dire « Ah bah tu ne devrais pas te sentir jaloux, franchement c'est délire, renforce-toi » , c'est plutôt « Ah d'accord, tu ressens de la jalousie, qu'est-ce qui se passe pour toi ? Comment est-ce que je peux prendre soin de toi ? » Sans forcément fermer la relation. mais en essayant d'en prendre soin. Alors parfois, il y a des accords qui vont être passés, du genre, oui, je ne sais pas, moi ça m'aide si j'ai un date en même temps que toi, si on arrive à s'organiser pour ça, ce serait cool. Mais ça peut être d'autres choses aussi, ça peut être juste de dire, ok, c'est aussi une responsabilité personnelle. Si je sais que je suis très jalouse dans un certain type de contexte, il faut que j'ai un plan pour prendre soin de moi. si ce contexte arrive. Voilà, c'est un peu ce truc-là. Ok.

  • #Enora

    Je pense que tu m'avais parlé qu'il y avait différentes variétés dans le libertinage. Est-ce que c'est quelque chose que tu as parlé dans la définition ou il y a d'autres choses que tu voudrais rajouter à ce niveau-là ? Non, on peut aller dans les méga détails de toutes les terminologies, mais je crois que ce n'est pas très pertinent. En gros, il y a trop de variétés. Je ne pense pas que ce soit très utile. En gros, il y a le candélisme. J'ai dit les principales.

  • #Arianne

    Ça marche. Donc maintenant, admettons, en tant que thérapeute en consultation, la personne qu'on accompagne ou le couple qu'on accompagne disent qu'ils voudraient ouvrir leur couple. pour pimenter la relation ou pour d'autres raisons, d'ailleurs, comment est-ce qu'on devrait réagir, nous, en tant que thérapeute ? Est-ce qu'il y a des choses à vérifier ? Est-ce qu'il y a des questions à poser avant de donner un avis ? D'ailleurs, est-ce qu'on a à donner un avis ou pas ? Est-ce que tu peux nous en dire plus sur tout ça ?

  • #Enora

    Alors, dans la situation où... où un couple arrive, voilà, et peut arriver assez régulièrement, en tout cas, moi, j'en ai régulièrement des couples qui viennent en disant, voilà, en gros, on s'est dit qu'on pourrait ouvrir le couple. Moi, la première chose que je demande, c'est toujours dans quel contexte est-ce que ça se situe, ce souhait ? Simplement parce que, en fait, ça, ça me permet de faire un peu de l'anamnèse du couple. Quand c'est ça qu'ils arrivent, ils disent, voilà, on aimerait ouvrir le couple, et on s'est dit qu'on venait voir une thérapeute. Déjà, je les félicite, parce que c'est une bonne idée. Si on ne sait pas comment s'y prendre, en fait, c'est comme n'importe quoi. Si tu ne sais pas faire un truc, c'est une bonne idée d'aller prendre un cours pour apprendre à le faire. Et finalement, si on se dit « bah tiens, j'ouvrirais bien mon couple, mais je ne sais pas trop comment faire » , c'est une bonne idée d'aller prendre un cours privé avec quelqu'un qui sait. Donc voilà, souvent je les félicite de ça. Et puis après, j'essaie de voir dans quel contexte est-ce que ça. Parce que pour moi, c'est un petit peu différent si… Ça se passe dans un contexte où la relation se passe bien et ils ont envie d'explorer des nouvelles choses et ils se rendent compte qu'ils se sentent suffisamment en sécurité dans leur couple pour le faire, etc. C'est très différent que si ça vient dans un contexte de « j'en ai ras-le-bol, j'aimerais bien me séparer, mais comme je n'y arrive pas, je me dis qu'on pourrait ouvrir le couple. » Ou encore « on a un déséquilibre de désir entre nous et du coup, la solution, ce serait peut-être d'ouvrir le couple, comme ça, ça remet un peu de peps dans la relation. » par exemple, ou un autre scénario où en fait, j'aimerais bien tromper ma copine ou mon copain, mais j'ose pas lui dire, donc je propose une relation ouverte. Il y a plein de plans un peu pas très nets comme ça, où là, pour moi, ce sont des red flags, assez clairs, où il y a quelque chose à réguler dans la relation avant de pouvoir dire, ok, c'est super, allons ouvrir le couple. Parce que ouvrir le couple... Ça ne facilite en rien la relation. Ça demande plus de conversations. Ça demande plus d'engagement. Ça demande beaucoup, beaucoup de travail, en fait. Et donc, si les gens, ils ne sont déjà pas d'accord de parler, c'est mort. Ça n'a pas du tout bien se passer. Donc, souvent, je fais, en fait, cette première anamnèse. Je me pose la question de, finalement, dans quel contexte est-ce que ça arrive ? Quelles sont leurs motivations ? Est-ce qu'ils sont tous les deux d'accord ou pas ? Parce que des fois, ça arrive qu'il y en ait un des deux qui soit très enthousiaste à l'idée, et puis l'autre qui n'est pas du tout enthousiaste. C'est souvent là où il y a quelque chose qui va trotter un peu plus en termes d'enjeux. Et une fois qu'on a fait cette première évaluation, Alors disons qu'en termes de posture, pour répondre à ta question aussi, une des questions que tu avais, c'est « Je ne vais pas… » Il faut être attentif à ne pas commencer à y mettre ses biais. Par exemple, un couple qui veut ouvrir son couple, c'est peut-être une bonne idée. Ce n'est pas toujours une mauvaise idée. Des fois, c'est une bonne idée pour eux, dans le sens où c'est quelque chose qu'ils ont vraiment envie. Parce que parfois, on peut avoir un biais un peu monogame de dire « Ah ! » mais ouvrir le couple, ce n'est pas bien. Donc, il faut essayer absolument de les convaincre de rester dans leur couple fermé, monogame et tout ça. Pas forcément, en fait. Moi, ma posture, c'est plutôt de me dire « Ok, je vais chercher ce qui a le plus de sens pour ce couple avec eux, aujourd'hui, dans leur contexte et dans tout ce que ça représente pour eux. » Donc, c'est ça, en fait, ma posture interne, elle est là et c'est une posture de curiosité et d'aller chercher avec eux ce qui aurait le plus de sens. pour eux dans ce contexte-là. Et peut-être que ce sera d'ouvrir le couple. Et très bien. Et peut-être pas. Ou peut-être que ce sera de l'ouvrir un peu. et puis que ça se fait de manière progressive. Donc là, justement, voilà une fois qu'on a fait l'anamnèse et qu'on remarque que, oui, ça pourrait avoir du sens, que disons, on a suffisamment aussi peut-être régulé les tensions qui pouvaient y avoir, ou dit les non-dits. Par exemple, justement, j'aimerais bien tromper ma copine, mais je ne veux pas lui dire, donc je fais passer ça sous couvert de relations vertes. Là, il y a quelque chose qui ne joue pas, en fait. Et souvent, ça va se ressentir après. Parce que, et ça, je le dis toujours, tout ce qui est implicite est beaucoup plus explicite que ce qu'on imagine. On pense qu'on garde bien ses secrets, mais souvent pas du tout. Ça se sent dans la relation. Et l'autre, il n'est pas débile. Il remarque, il a une intuition, il sent que ça ne joue pas. Donc voilà. Mais mettons que ça, ça a été réglé. et que le couple a envie de se lancer dans cette aventure, là, de nouveau, ça va être intéressant d'explorer petit à petit. En fait, c'est quoi les envies ? Quels sont les besoins qu'on imagine qu'on va pouvoir remplir en allant explorer autre chose ? Quel genre d'ouverture est-ce qu'on aimerait ? Est-ce qu'on voudrait une ouverture plutôt affective, une ouverture plutôt sexuelle ? Et puis, d'imaginer, et ça, ça vient en fait, quelque part, de faire les choses étapes. les unes après les autres, comme tout apprentissage, c'est d'y aller tranquille. D'accord ? On ne va pas direct se dire qu'on va faire une deuxième relation avec qui on fait des gamins et tout ça. Ça ne va pas bien se passer. C'est plutôt l'idée de dire, ok, ça va être quoi la première petite étape avec laquelle je suis d'accord ? Peut-être qu'on va tous les deux installer une application de rencontre sur notre téléphone et que ça, cette première étape, c'est déjà très bien. Mais qu'on n'en est pas encore à dire qu'on va rencontrer quelqu'un. Ou bien peut-être... qu'il y a même une étape avant ça, c'est de discuter de ce que ça représenterait pour nous, de nos envies, de nos désirs, de ce qu'on imagine, de ce qu'on aimerait faire. Voilà, ça pourrait être une première étape. Puis ensuite, de décider si on fait des choses plutôt ensemble, si on les fait plutôt séparément. Est-ce que c'est forcément d'aller rencontrer d'autres personnes ou est-ce qu'on pourrait commencer par dire, je ne sais pas, justement, on est sur des applications de rencontre et puis on tapote un peu avec des gens, mais on ne va pas forcément aller jusqu'à les rencontrer. ou bien peut-être que c'est d'aller faire des stages. Par exemple, il y a des stages de temps de frappe qui existent où on peut commencer à aller explorer cette idée d'ouverture de manière très soft, très tranquille, où on n'est pas du tout obligé d'aller faire des choses hyper intenses. On peut commencer par aller danser, typiquement. Tiens, si on va danser, on va quand même se retrouver, quand on parle de danse de couple ou de danse de salon, on est dans des danses où il y a du corps à corps. Déjà, comment je gère ça ? Comment ça se passe pour moi de peut-être voir l'autre, être dans du corps à corps avec quelqu'un d'autre ? Est-ce que ça se passe bien ? Est-ce que c'est OK ? Qu'est-ce qui n'est pas OK pour moi si ce n'est pas OK ? Et vraiment d'accompagner une étape après l'autre, d'accompagner aussi les émotions qui peuvent se soulever et d'être vraiment attentif à ce qu'on prenne soin l'un de l'autre dans ce processus. On puisse vraiment se dire, OK, qu'est-ce qui est nécessaire pour se sentir ? sécuriser au fur et à mesure des étapes de quoi est-ce qu'on a besoin pour se sentir bien, de quoi est-ce qu'on a besoin aussi pour amener du fun de la liberté, de l'espace pour chacun de nous,

  • #Arianne

    voilà c'est un peu ces choses là c'est super intéressant, merci beaucoup pour tous ces détails toutes ces précisions et nous, du coup est-ce qu'on a à dire, à conseiller ou déconseiller ? Tu vois, tu disais, ça, c'est un red flag. Est-ce qu'on... Ou en tant que thérapeute, c'est pas notre rôle, du coup ?

  • #Enora

    Non, c'est une bonne question. Bon, évidemment, on peut avoir des avis différents sur comment est-ce qu'on verse la thérapie, etc. Moi, j'ai tendance à prendre le parti que chacun est libre de faire ce qu'il veut. Et puis surtout, des fois, on a besoin d'aller faire... Quand on a besoin d'aller se brûler... pour comprendre que le feu, ça fait mal. Et ça, pour moi, ça fait partie de nos chemins de vie et de nos chemins d'humains. Donc, ce que j'ai tendance à faire, c'est que je vais présenter, un peu comme les médecins, tu sais, ils présentent les risques, mais après, ils te laissent prendre la décision. Donc, je vais quand même le faire. Je vais quand même dire, voilà, là, si vous faites ça comme ça, comme ça, comme ça, voilà les conséquences possibles. Pas garanties. mais les conséquences possibles et les choses auxquelles vous pourriez être attentif les... Peut-être que je donne certaines mises en garde. Je vais dire, voilà, ça et ça, ça vaut la peine d'être attentif à ça. Je vais aussi donner des conseils sur comment faire pour que ça se fasse bien. Donc, je vais quand même, en ce sens, pas donner mon avis, mais donner mon regard, je ne sais pas si je peux dire d'experte, mais en tout cas de quelqu'un qui s'est posé la question et qui a accompagné plusieurs personnes dans ce genre de configuration. Après, ça leur appartient. de décider ce qu'ils en font, s'ils ont envie de suivre ces mises en garde ou d'adapter ou pas. Et là, après, pour moi, mon point de vue, c'est que je les accompagne dans leur traversée et dans leurs explorations du mieux que je peux, justement en accompagnant les émotions qui vont peut-être être soulevées suite à certaines expériences, etc. Et puis aussi, des fois, il y a des gens, ils font des expériences et ils n'en parlent pas. Donc, je veux dire, entre une séance et l'autre, tout d'un coup, ils ont décidé qu'ils allaient en club libertin, ils n'en ont pas discuté avant. et puis c'était super traumatisant pour eux et puis après on ramasse les peaux cassées mais s'ils ne m'ont pas posé la question avant je ne peux rien faire en quelque sorte, je ne peux pas leur donner mais clairement si il y a un couple qui vient et qui me dit on veut aller en club libertin le week-end prochain et bien je vais leur donner des vrais conseils sur comment préparer leur sortie je ne vais pas juger et leur dire je pense que c'est une mauvaise idée d'aller en club libertin ou une bonne je vais juste leur dire « Ok, vous allez en club libertin, super, très bien, c'est votre choix. » Eh bien, voilà ce que vous pouvez faire pour préparer votre sortie. Par exemple, c'est une bonne idée de discuter avant de vos envies, de vos attentes, mais aussi de vos craintes. De quoi est-ce que vous avez peur ? Et de discuter de qu'est-ce que vous allez faire si jamais, si jamais ces peurs, elles surviennent. Parce que peut-être, elles ne surviendront pas. Et très bien. Mais si elles surviennent ? Qu'est-ce qu'on va en faire ? Je vais aussi donner des repères du style, quand on va en club libertin, c'est très important qu'on puisse avoir un cadre de sécurité du genre, si on a un des deux, pour qui c'est trop, pour une raison ou pour une autre, il dit simplement c'est trop pour moi, et ça s'arrête. On s'en va, on se retire, voilà. Dans les clubs libertins, c'est très bien accepté. C'est très classique. d'avoir des gens qui font des trucs un peu sexuels pendant un temps, puis tout d'un coup, ils disent « Ok, j'ai besoin d'une pause. Salut, à plus, je vais au bar et je vais boire un verre. » Et il n'y a aucun problème là-dessus. Donc, il n'y a pas du tout de « Ah, comment ça, tu t'en vas, mais on n'a pas fini. » Il n'y a pas du tout de pression sociale à ce niveau-là. Et donc, c'est très bien d'accepter de pouvoir juste dire « Là, je m'arrête au milieu d'une fée leste et je m'en vais. » Pas de problème. Ou au milieu d'autre chose, je veux dire, c'est égal. Mais juste, on n'a pas besoin... C'est beaucoup plus important le consentement que de faire plaisir à je ne sais pas qui.

  • #Arianne

    C'est vraiment intéressant et important, je pense, effectivement, de voir ce qu'on a envie, ce qu'on attend, ce qu'on espère aussi, parce que finalement, si on ne connaît pas, on ne sait pas trop. Et nos appréhensions. Et tu vois, ça me fait penser à quelqu'un qui... a été en club, donc sa femme, c'était ok pour sa femme, mais en fait, elle, elle ne le voulait pas, et il y a été en club l'échangiste, il y a été avec une amie. Ils ont été dans une cabine avec un couple, et elle, elle a été avec le monsieur, et lui avec la dame, mais à un moment donné, le monsieur l'a touchée, sans faire exprès, quoi, et en fait, il a perdu son érection à ce moment-là. Et après ça, il était très, très, très angoissé parce qu'il n'avait jamais eu de problème d'érection, mais vraiment une forte angoisse. Et donc, tout ce qu'il avait en tête, c'était de retrouver sa femme pour vérifier que ça marchait toujours bien.

  • #Enora

    Tout à fait. Et c'est bien que tu soulèves cet exemple parce qu'en fait, c'est quelque chose d'assez fréquent. En fait, une perte d'érection en club divertant, c'est normal, surtout au début. Puisque effectivement, l'érection d'un point de vue biologique demande d'être détendue. Et franchement, la première fois que quelqu'un va en club libère ça, alors oui, ça peut être très excitant, mais ça peut être aussi très stressant. Donc c'est tout à fait possible que dans une première fois pour un homme, ce soit tellement stressant pour lui qu'il n'ait pas d'érection, que ce soit difficile. Et que la personne avec qui ça marche, c'est la personne avec qui il trouve son sécurité, c'est-à-dire sa partenaire habituelle. Et en vrai, ce serait pareil pour les femmes. C'est juste parce que les femmes, leur érection ne se voit pas. Mais en réalité, c'est la même chose. Elles peuvent aussi ne pas ressentir ou avoir une forme d'excitation, mais aussi avoir peur, avoir de l'angoisse, de l'inquiétude. C'est tout à fait normal. Je comprends. C'est plutôt mignon comme histoire. Et c'est quelque chose d'assez courant. Donc, il peut y avoir vraiment ce truc de je retourne dans ma base de sécurité. C'est l'histoire de l'attachement. Je retourne dans ma base de sécurité pour... pouvoir retrouver du calme, de la détente, et puis du coup, retrouver mon érection. Et donc, ça veut dire aussi qu'il ne faut pas le prendre mal, en tant que partenaire, si tout d'un coup, il y a quelqu'un qui n'a pas d'érection. C'est tout à fait normal. Ce n'est pas un problème en tant que tel.

  • #Arianne

    Dans les sujets aussi, pour lesquels tu me disais qu'on pouvait aborder, C'est comment éviter la lassitude dans des relations multiples ? Alors moi, je n'aurais pas pensé à ce genre de question. Mais tu me disais que c'est un sujet à part entière. Donc,

  • #Enora

    est-ce que tu peux en dire plus ? Oui, en fait, disons un peu ce qu'on pourrait se dire, c'est est-ce que tu ne deviens pas blasé au bout d'un moment ? Parce que c'est souvent un peu cette question-là. Tu vois tellement de sexualité, est-ce que tu ne deviens pas blasé ? C'est vrai que parfois, les gens qui pratiquent énormément de sexualité ou qui ont vraiment beaucoup de relations, il peut y avoir un sentiment d'être un peu dispersé et de se perdre un petit peu. Voir peut-être de la lassitude dans le sens de dire, en gros, j'ai fait tellement de sexe qu'il n'est plus fin. Il n'est plus fin. Ça, ça apparaît quand même souvent si les personnes vont, disons, aller dans beaucoup de quantité plutôt que de la qualité. Donc, l'une des manières de se prémunir de ça, on va dire, ça va être de plutôt se rappeler que la connexion humaine, c'est important, que le lien, c'est important et qu'on a envie de profiter de l'instant. Si on est juste dans un truc de performance ou de quantité ou de voilà, tac, tac, tac, eh bien, je vais peut-être juste... oublier de profiter de l'instant. Et donc, je vais oublier de vraiment savourer. Et donc, la lassitude, c'est vraiment un truc, genre je suis blasée, ça m'intéresse. Donc oui, ça existe après. Et on peut aussi se frustrer un peu, se frustrer de manière positive. C'est-à-dire commencer à, genre, il y avait quelqu'un que je connaissais qui disait, ah oui, mais... Pour moi, c'est important que si je vois des partenaires, je ne vais pas coucher avec ces partenaires à chaque fois que je les vois parce que sinon, ça devient une habitude et puis c'est moins intéressant. Donc, c'était des temps en temps, il voyait ses partenaires juste pour aller manger avec. Et comme ça, il gardait un peu ce parfum, ce truc qui était excitant pour lui. Voilà. L'autre chose, ça va être parfois de ne pas être… C'est toujours un peu une histoire d'excès. Si tu es tout le temps en train de chercher de la nouveauté, de la nouveauté, de l'exploration et tout ça, il y a quelque chose qui vient s'épuiser au bout d'un moment. Donc, des fois, c'est bien aussi de se reposer et de faire des choses connues, qu'on connaît bien. On alterne de temps en temps de l'exploration, de temps en temps quelque chose de connu. Donc, ça aussi, ça peut être des choses qui se soutiennent. Et puis après, c'est bien sûr d'ouvrir ses horizons en termes de fantasmes, d'essayer de varier ses fantasmes. Parce que des fois... même si on a une sexualité, on va dire, ouverte, parfois on peut se retrouver à quand même faire toujours les mêmes scripts. C'est assez intéressant. Tu sais, quand on est dans un couple monogame, parfois avec les années, on se retrouve à toujours faire la même chose. D'abord on s'embrasse, ensuite il y a ça, ensuite il y a ça, puis ça finit par ça. Puis c'est toujours le même script, et puis au bout d'un moment, on s'ennuie. Eh bien, c'est possible aussi dans les relations furielles. Parce que peut-être, c'est, ben j'arrive, je vais prendre un verre, je danse un peu avec quelqu'un, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, ensuite je fais ça, puis ça finit par ça. Puis pareil, il peut y avoir une forme de lassitude à ce niveau-là. Donc, de nouveau, de varier ses fantasmes, de se centrer sur la connexion humaine, de se centrer sur ces dimensions-là, ça peut amener... En fait, c'est d'apprendre à voir quelque chose de nouveau, et de souhaiter, et de savoir savourer, même quand c'est quelque chose dont on a l'habitude, plutôt que de venir à un truc un peu blasé, où on prend un pas de recul et puis on est là, pfff, bah, c'est tout. comme d'habitude, je ne sais même plus comment me faire plaisir avec ça.

  • #Arianne

    En fait, ça revient au fait que dans le cadre du libertinage, la sexualité n'est pas forcément... très différentes du couple monogame ?

  • #Enora

    Non, en fait, si tu veux qu'il va se passer au moment sexuel, ça pourrait être similaire. Parce qu'à part ça, dans les couples monogames, au niveau, il y a autant de sexualité que de couple. Il y a des gens qui sont très, très originaux. Même si tu dis, je passe 30 ans avec la même personne, j'espère que tu varies ta sexualité, sinon c'est quand même vachement chiant. Enfin, tu vois, il y a vraiment quelque chose aussi à explorer dans une relation monogame. Ce qui va être différent dans des relations libertines, c'est que c'est les autres qui sont la chose qui change. Puisque dans un couple monogame, on est toujours avec la même personne. Mais si on va en club libertin, en fonction de la soirée, il y a peut-être 20, 30, 40, 50, peut-être 100 personnes avec qui tu peux potentiellement avoir de la sexualité. Et donc, tu peux avoir de l'échangisme où c'est deux couples qui s'effondrent. Ça, ça reste... J'ai envie de dire, après, peut-être, ce que tu vas faire va rester très classique, un peu comme dans un couple monogame, sauf que tu changes de partenaire. Mais après, quand tu vas être dans quelque chose de plus mélangé, il y a des possibilités, quand il y a trois ou quatre personnes, il y a des possibilités qui n'existent pas quand tu n'es que deux, tu vois ? Parce que tu peux avoir tout d'un coup... à la fois une pénétration et en même temps être léché à certaines parties du corps, ce qui ne serait pas possible si tu n'es que à deux puisque tu ne peux pas à la fois être pénétré et à la fois être léché juste parce que en termes de contorsionnisme, la plupart des gens ne sont pas capables de faire ça, tu vois, complètement ou bien tu peux te retrouver à embrasser plusieurs personnes en même temps, chose que tu ne peux pas faire si tu n'es qu'avec une personne, donc c'est ça qui va être différent, ou bien tu peux te retrouver à regarder les personnes en train de faire de la sexualité en même temps que toi t'es en train d'en faire ou que t'es pas en train d'en faire d'ailleurs ça serait possible si tu, je sais pas si tu regardes de la pornographie en même temps que tu fais l'amour avec ton partenaire ou ta partenaire mais là c'est différent parce que t'as des vraies personnes etc donc voilà c'est toutes ces options là qui existent après bon des fois dans le libertinage ça aussi, bon ça on en a pas trop parlé mais t'as aussi toutes les pratiques du genre PDFM etc qui vont ajouter encore plus une dimension de jeu, il y a peut-être des accessoires aussi qui vont être ajoutés, etc. Et puis si on parle de pratique plurielle, il faut quand même que je mentionne un petit peu le tantra aussi, parce qu'en libertinage parfois ça peut être très... Une sexualité que moi, je dis très premier chakra. C'est-à-dire que c'est une sexualité très génitale, très sexuelle, quoi. Et puis très... Presque animale.

  • #Arianne

    Je ne sais pas si on entendra le bruit, mais en tout cas, Ariane faisait des gestes.

  • #Enora

    C'est ça. Et puis parfois, il met sa queue. Il y a quand même des gens qui vont avoir envie d'une sexualité plus sensorielle, plus... relationnel, plus émotionnel. Ça ne veut pas dire qu'ils vont tomber amoureux de la personne, mais qu'ils peuvent avoir cette relation-là. Et puis, on peut explorer, du coup, si on va explorer dans ce genre de contexte-là, il y a aussi le tantra, parfois, qui peut proposer des pratiques qui ne sont pas toujours deux à deux, qui viennent amener plus une dimension spirituelle à ces pratiques, en fait. Donc, il y a aussi des personnes libertines qui s'intéressent au tantra et qui, du coup, mélangent les deux. Et puis après, bon là, j'ai parlé beaucoup des libertins, mais chez les polyamoureux, finalement, là, ça va dépendre. Parce que chez les polyamoureux, peut-être qu'il y a des personnes qui vont avoir de la... Il va y avoir plusieurs personnes qui ont de la sexualité ensemble en même temps, mais pas forcément. Des fois, il y a des polyamoureux qui sont très monogames dans le sens où ils ont de la sexualité que avec une personne et puis avec une autre et puis avec une autre, mais pas forcément ensemble, tous ensemble, dans ce sens-là. Là aussi, ça va être très varié et puis ça va dépendre.

  • #Arianne

    Une question, est-ce qu'on peut parler de responsabilité ou d'éthique affective dans les relations non monogames ?

  • #Enora

    Absolument, elle est même essentielle cette question, puisque comme je le disais, ouvrir son couple, être dans des relations courriels, franchement c'est plus compliqué souvent que d'être dans une relation monogame, parce que plus tu ajoutes de personnes, plus tu ajoutes de paramètres. Alors déjà, tu te prends la tête des fois avec Foufou. Imagine si tu te prends la tête avec cinq personnes. Ça va être un peu plus compliqué.

  • #Arianne

    C'est un peu pour ça que quand j'ai vu que c'était un peu compliqué à ce niveau-là, je me suis dit, ouais, c'est déjà bien si j'arrive à gérer une relation.

  • #Enora

    Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a certaines personnes qui finalement choisissent d'en avoir qu'une. C'est parce que parfois, c'est juste trop de travail. Et puis, il y a des gens qui adorent ça et puis ça va tout bien. Et puis, quand ça se passe bien, c'est super. C'est toujours ce que je dis. Tant que ça se passe bien, c'est génial d'avoir 2, 3, 4, 5 relations. super, mais quand tu tapes cinq cœurs brisés en même temps, là, tu morfles. C'est bien difficile. Parce que ça arrive qu'on puisse vivre plusieurs ruptures en même temps. Et puis, parfois, au contraire, on peut avoir une rupture, puis une autre relation qui va bien, puis du coup, ça nous soutient. Voilà. Toutes les configurations existent. Toujours est-il que quand on parle de plusieurs personnes, c'est très important de prendre soin des différentes personnes vu qu'en polyamour et en libertinage, le consentement est très important. Et puis en polyamour particulièrement, la question de la transparence est essentielle. Donc on va se retrouver dans des situations où, si moi j'ai plusieurs relations, toutes mes relations sont supposées savoir que j'ai plusieurs relations. Alors après, combien de transparence on donne, ça, ça se décide, tu vois. Mais déjà là, il y a de l'éthique. C'est de dire, ben oui, un, je vais être transparente et dire à mes partenaires que j'ai d'autres partenaires, donc je ne vais pas être secrète à ce niveau-là. Peut-être même que si je suis polyamoureuse, et que je vais le dire dans mon profil sur une application de rencontre, et dire, je suis polyamoureuse, j'ai plusieurs partenaires, donc ça veut dire que si tu commences à me parler, tu es au courant de ça, et je ne vais pas commencer à le faire de manière discrétos, ou du style, pas le dire, et puis le faire derrière le dos de quelqu'un. Donc déjà là, il y a une question éthique. Puis après, il y a la question de dire, bon, j'ai plusieurs partenaires, Mais en vrai, est-ce que tu veux savoir ? Est-ce que tu ne veux pas savoir ? Est-ce que tu veux que je te donne des informations ? Si oui, à quel degré ? Combien est-ce que moi, d'informations, je suis d'accord de te donner ? Ce genre de choses-là. Et puis dans d'autres circonstances, s'il y a des moments où il y en a un des deux qui ne se sent pas bien, qui est jaloux, qu'est-ce que je fais ? Est-ce que ça veut dire que du coup, je ne fais rien avec les autres pour ne pas le fâcher ou la fâcher ? Est-ce que je vais quand même faire ? Mais du coup, comment je peux faire pour prendre soin ? Tout ça, c'est des questions qui sont très importantes. Comment est-ce que je prends soin de la relation ? Il n'y a pas une recette miracle ou une seule manière de prendre soin de la relation. C'est des choses qu'il est important de discuter, de trouver ensemble, de trouver des équilibres ensemble et de se questionner sur finalement… En polyamour, il y a une grande question autour de la liberté de chacun. Parce que, est-ce que finalement, et ça c'est une question éthique, est-ce que si je suis jalouse, c'est valable ? ok, acceptable de dire à mon compagnon t'as pas le droit de faire ça et ça parce que c'est trop difficile pour moi, est-ce que c'est ok ? éthiquement on pourrait avoir plusieurs réponses, on pourrait se dire bah oui quand même parce que c'est important de prendre soin l'un de l'autre etc, mais on pourrait aussi dire bah non en fait, si chaque fois que je suis un peu jalouse j'empêche mon mec de faire des trucs, bah après il a peut-être plus jamais rien le droit de faire qui s'ajoute pas non plus, parce que peut-être que lui il a quand même envie d'avoir certaines choses enfin voilà Donc ça pose plein de questions importantes et intéressantes auxquelles il n'y a pas forcément une seule et même réponse. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de conversations, il y a énormément de forums. Les personnes qui sont polyamoureuses vont aussi beaucoup discuter entre elles pour essayer de décortiquer ces questions-là. Il y a plein de podcasts sur le sujet aussi, plein d'articles qui peuvent être écrits sur ça, et des livres qui vont aider à réfléchir à ces questions éthiques. Par exemple, un de nos livres très connu sur ça, c'est un livre qui est un peu... une base recommandée quand on commence à s'ouvrir au polyamour, on dit c'est bien, lis ce bouquin-là, c'est La salopétique, des afférences lotes en anglais, qui a été écrit et que c'est un peu un espèce de manuel des bonnes pratiques à avoir quand on veut se dire super, et si j'ouvre à mon couple. Et il est très bien fait ce livre et il a plein de bonnes idées, après il y en a d'autres évidemment, mais celui-là, c'est un bon premier ouvrage aussi si on s'intéresse à la question.

  • #Arianne

    Je mettrai la référence dans la description.

  • #Enora

    Super.

  • #Arianne

    Est-ce qu'il y a autre chose que tu souhaites aborder avant qu'on aille sur la fin de ce podcast, de cet épisode ?

  • #Enora

    Je pense que s'il y a quelque chose à retenir de tout ça, c'est qu'il y a autant... de schéma et de configuration relationnelle dans les amours pluriels qu'il y a de personne. Et que c'est hyper important en tant que thérapeute de ne pas partir avec ses idées reçues. Quand quelqu'un me dit « je suis dans le couple libre » , ma première question c'est « dis-moi tant plus » . Parce que je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est quelque chose qui est défini, qui est précisé pour chacun. Pareil, si quelqu'un me dit « tu es plus libertin » , bon, ok, ça veut dire que probablement cette personne a des mœurs sexuelles plus ou moins ouvertes. Mais qu'est-ce que ça veut dire précisément ? Je ne sais pas. Je ne peux pas le savoir à l'avance. C'est important de poser la question. Et puis, pareil, de se souvenir que dans ces milieux-là, la question du consentement, de la communication, de l'exploration consciente et de prendre soin de tous ces partenaires est fondamentale. Et comme ce sont des valeurs qui sont généralement fondamentales, quand on accompagne des personnes dans leur chemin à travers ça, c'est important de garder ça en tête.

  • #Arianne

    Merci pour ce résumé des points clés. merci beaucoup pour ton intervention c'est très riche et je pense que ça donne plein de billets et d'outils aux thérapeutes qui nous accompagnent aux soignants merci

  • #Enora

    beaucoup merci à toi et merci d'avoir donné cet espace important de discussion et d'ouverture à ces questions là qui sont Il suffit de plein de questions, mais on ne sait pas toujours où chercher les réponses. Super, merci à toi.

  • #Arianne

    On va aller sur la fin de cet épisode. Merci beaucoup, Arianne, d'être venue, d'avoir pris du temps pour nous. Et puis, je te dis à tout bientôt.

  • #Enora

    À bientôt.

  • #Arianne

    Avant d'arrêter l'épisode, où est-ce qu'on peut te retrouver si on veut un rendez-vous avec toi ?

  • #Enora

    Oui, merci. Je pensais à ça, c'est vrai. Alors, si les personnes veulent prendre rendez-vous avec moi, c'est possible de le faire en ligne. J'ai un site web qui s'appelle ariannetornet.com. C'est simplement mon nom, Arianne avec deux N.

  • #Arianne

    Je mets tous les liens dans la description.

  • #Enora

    Super. Et donc voilà, sur mon site, j'explique un peu mon approche et puis c'est possible de prendre rendez-vous directement en ligne. Je propose des consultations à Genève et à Lausanne en Suisse. mais aussi en ligne. Donc, c'est possible de me consulter à distance où que vous soyez dans le monde si on arrive à trouver des créneaux horaires qui fonctionnent. Voilà. Et puis, bien sûr, je donne, comme tu disais, les cours de danse à Genève et à Lausanne aussi et notamment des cours de danse-thérapie en mouvement. Je le fais en groupe, mais je le fais aussi en individuel. Donc, des fois, j'ai des en individuel et en couple. Donc, j'ai parfois des couples qui viennent et qui veulent travailler une question particulière. scolaire, par exemple de travailler le fait de se reconnecter à son désir, de se reconnecter ensemble, les couples qui se font un peu perdus, ça marche très très bien de passer par le côté danse-thérapie.

  • #Arianne

    Super, et pour le côté danse, il y a un endroit pour te retrouver ?

  • #Enora

    Oui, il y a le site de notre association qui s'appelle gostodance.com

  • #Arianne

    Bon, tu me donneras le lien.

  • #Enora

    Je te donnerai le lien. Mais en tout cas, c'est sur notre site de Gossodance qui reprend tous nos événements, gossodance.ch.

  • #Arianne

    Ok, super. Merci beaucoup et je mets tous les liens en description. Oui, tu veux dire autre chose ?

  • #Enora

    Évidemment, c'est possible de me suivre sur Instagram, sur LinkedIn, sur Facebook. Si vous tapez Arianne Torné ou Torné Arianne, vous allez me trouver, c'est pas très difficile.

  • #Arianne

    pareil je mettrai tous les liens super merci bonne merci beaucoup et puis bonne fin de journée à ceux qui nous écoutent et à tout bientôt pour un prochain épisode merci

  • #Enora

    à bientôt

Share

Embed

You may also like