- #Enora Teyssendier
Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de l'Eipsho. Je suis Enora Tessandier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de l'Eipsho, l'école internationale de psychosexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour dans ce nouvel épisode ! Je suis ravie aujourd'hui de vous retrouver pour un épisode assez particulier parce qu'en fait il vient faire écho à un sujet que j'avais déjà abordé, le Sunset Focus, un outil qu'on utilise en thérapie pour les couples. Pas qu'en thérapie de couple mais du coup en sexo quand la personne est en couple. Et donc j'en avais déjà parlé dans un épisode en solo en vous partageant ma manière de proposer cet outil. Et aujourd'hui, je laisse la parole à Aline Alzetta-Taton qui a revisité cet outil à sa façon et donc elle a une sensibilité et une approche très fines que je trouve très précieuses. Donc voilà, j'avais envie qu'elle puisse vous en parler aussi pour montrer qu'on a chacun nos manières de proposer certains outils et que c'est super précieux d'avoir... des échanges comme ça entre pairs et de pouvoir apprendre finalement de nouvelles manières de proposer des choses qu'on connaît finalement déjà ou en tout cas d'une certaine manière. Donc en plus de ça, Aline elle fait partie des intervenantes dans ma formation en psychosexologie holistique et je crois vraiment en la richesse des regards croisés. On n'a pas tous la même vision, la même façon d'accompagner. Et c'est exactement ça qui fait la force de cette école, à mon sens, c'est d'apprendre à partir de pratiques variées pour construire sa propre pratique. J'ai pas envie de former des clones, mais plutôt de former des personnes qui vont créer leur propre pratique. Donc voilà, si ces sujets t'intéressent, la supervision sexo a lieu demain, elle est gratuite, demain jeudi. 25 septembre et c'est l'occasion parfaite de découvrir concrètement ma manière d'accompagner. C'est donc gratuit, c'est en live sur zoom de 18h à 20h et tu peux proposer, exposer une situation ou simplement écouter. Donc je mettrai le lien d'inscription dans l'épisode et d'ici là je te dis bonne écoute de l'épisode. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode aujourd'hui ! J'ai à nouveau la joie d'accueillir Aline Alzetta-Taton pour parler cette fois-ci d'un outil qui s'appelle le Sunset Focus. Bonjour Aline.
- #Aline Alzetta Tatone
Bonjour Enora, bonjour tout le monde.
- #Enora Teyssendier
Donc Aline est déjà intervenue plusieurs fois maintenant sur ce podcast, trois fois. Et je vais quand même la présenter rapidement. Donc tu es psychosexologue, on s'est rencontré... en formation en psychosexologie et tu es thérapeute de couple et spécialisée en santé mentale exactement je mettrai les liens des autres épisodes sur lesquels tu es intervenue notamment sur la transidentité et le dernier sur la thérapie de couple et comment accompagner les couples dans la thérapie et tu es auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre publié aux éditions In Press et intervenante de l'école internationale en psychosexologie holistique.
- #Aline Alzetta Tatone
Voilà.
- #Enora Teyssendier
C'est tout dit ?
- #Aline Alzetta Tatone
Je pense.
- #Enora Teyssendier
T'accompagnes essentiellement en ligne maintenant.
- #Aline Alzetta Tatone
Oui, oui, oui.
- #Enora Teyssendier
Voilà. Alors, pour rentrer dans le vif du sujet, il y a déjà dans ce podcast un épisode sur le Sunset Focus, mais que j'ai réalisé seule. Et puis en échangeant avec Aline, on s'est rendu compte qu'on utilisait cet outil de façon différente. Et bon, en même temps, je veux dire, je ne suis pas surprise parce que pour moi, il y a des outils qu'on apprend et chacun après va se l'approprier d'une certaine manière. Mais donc, je trouve intéressant qu'aujourd'hui, vous ayez sa manière d'utiliser cet outil, on va dire ça comme ça. donc Aline déjà Est-ce que tu peux nous dire quand est-ce que tu l'utilises
- #Aline Alzetta Tatone
Alors, pour moi, le Sense8Focus, c'est vraiment un outil un peu un passe-partout, c'est un couteau suisse du sexologue, de la sexologue, puisque c'est un outil qui va pouvoir s'adapter à extrêmement beaucoup de difficultés, que ce soit au niveau des troubles, on va dire des dysfonctions sexuelles, autant que d'autres difficultés d'ordre plus psychologique. Donc moi, je l'utilise sitôt que, de un, j'estime dans la difficulté rencontrée par les personnes que j'accompagne que cet outil pourrait être bénéfique. Et puis ensuite, c'est là aussi où il y a une discussion avec ces personnes, si je sens qu'il y a une possibilité, une réception particulière, que les personnes sont réceptives à cet outil, puisqu'il faut quand même le savoir, c'est un outil qui est très engageant. en termes de protocoles, puisqu'il a pas mal d'étapes, et donc ça prend un certain temps de l'appliquer, et que pour les personnes qui décident d'y adhérer, c'est quand même un gros engagement, et il faut que ces personnes puissent être réceptives à l'utilité dans leurs difficultés de cet outil.
- #Enora Teyssendier
Pour que ce soit plus clair déjà, est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ou comment toi tu l'utilises ?
- #Aline Alzetta Tatone
Alors bon, déjà le SensitFocus qui est un outil créé par Mastery Johnson, nos aïeux de la sexologie moderne. C'est un outil qui comporte quatre étapes. Chaque étape comporte six phases divisées par deux pour... que chacun, chacune des partenaires puisse entrer dans ces étapes-là. Donc on a une première phase, enfin une première étape qui va être sans sexualité directe où les personnes vont se rencontrer pour une heure dans un... dans leur appartement, dans leur douche, plus précisément, où je demande que chacun voilà qui est Une personne qui fait les choses et une personne qui reçoit les choses. La personne qui va faire les choses, et c'est pour ça qu'il y a six phases, donc divisées par deux pour que chacun, chacune puisse faire les phases équitablement. La personne va déjà dans la douche déshabiller l'autre, va laver l'autre dans la douche. Ça, je compte plus ou moins 15 minutes. Et ensuite, il y aura 45 minutes. de massage. Dans la douche ? Non, pas dans la douche. On sort de la douche, on essuie la personne et ensuite il y a 45 minutes de massage. Le tout dure une heure.
- #Enora Teyssendier
Ah oui, ben alors là, on n'en a pas parlé hier et puis c'est une étape que moi je propose absolument pas.
- #Aline Alzetta Tatone
D'accord, et ben moi oui. Donc ça tu proposes pas la douche, c'est ça ? Non. Ok, moi oui. Et la différence qu'on a entre les deux aussi, et je pense que c'est une différence notable. et importante, c'est que moi je demande à mes patients et mes patientes de ne pas parler. C'est-à-dire que tout ce qui va se faire durant l'heure, que ce soit du début sous la douche, déshabillée, lavée, séchée, etc., c'est quelque chose qui va se faire dans le silence. C'est le massage aussi. L'autre personne qui va déshabiller et laver vient aussi sous la douche, parce que je le précise, une fois j'avais dit quelque chose comme ça, et je me souviens qu'une de mes patients m'avait dit « mais j'ai un peu l'impression de laver un bébé là » . Je lui ai dit « mais vous faites comment ? » « Ah ben moi je reste en dehors de la douche et puis je lave » . Je lui ai dit « oui alors non non c'est pas vraiment ça, on est les deux dans la douche » . Et ce moment, alors pourquoi, contrairement à toi, déjà là notre distinction elle est importante, C'est pourquoi, moi, je demande qu'il y ait du silence, que les partenaires ne se parlent pas. Puisqu'on sait que quand on propose un sens de cette focus, c'est qu'il y a des choses difficiles qui sont vécues au niveau du corps, de la sensualité, de la sexualité, de certaines dysfonctions, qu'il y a des difficultés. Et que la parole, elle est, à mon sens, superficielle ici. On sait que plus de 90%, 90%... pour les Françaises françaises, du langage n'est pas verbal. Donc c'est tout le reste. Et c'est important de redécouvrir un autre langage, un autre type de langage, mais aussi un autre type d'interaction avec son ou sa partenaire. Quand... La personne est lavée. Quand la personne est touchée à des endroits qui lui plaisent ou qui ne lui plaisent pas, elle a la possibilité, sans mot, de faire comprendre à l'autre qu'est-ce qui se passe. Et pourquoi ça me semble important ? Ça me semble important parce que dans un acte sexuel, qui viendra plus tard, dans un acte sexuel, c'est intéressant de parler. C'est même recommandé d'avoir des discussions. mais il se peut aussi qu'il y ait des moments où on n'a pas envie d'avoir une parole, un mot, une verbalisation des choses, et qu'on a envie qu'une certaine forme de fluidité soit présente, et que cette fluidité ne nous empêche pas de montrer à l'autre, ou de faire comprendre à l'autre ce qu'on aime ou ce qu'on n'aime pas. C'est là où je trouve que développer le langage autre que la parole est intéressant dans le sens de cette focus. C'est pour ça que je propose que les personnes ne parlent pas.
- #Enora Teyssendier
Et dans cette étape, est-ce qu'il y a quelque chose qui est précisé au niveau des zones érogènes ou de la pénétration ou pas ?
- #Aline Alzetta Tatone
Alors, la première étape, de toute façon, il n'y a pas de pénétration, il n'y a pas de zone érogène. Enfin, non, c'est vrai, il n'y a pas de zone érogène, puisque les zones érogènes peuvent être développées et ne sont pas des zones forcément génitales. Il n'y a pas de génitalité et il n'y a pas donc de pénétration, la première étape, ça c'est clair. Ce qui va être recommandé, enfin ce que moi je recommande, c'est qu'en amont, puisqu'il n'y a pas de discussion pendant, en amont, il y ait la possibilité de discuter des zones qui sont difficiles ou pas. Et cela peut se faire par la parole, évidemment, mais cela peut aussi se faire à travers un dessin qu'on va cartographier, le corps et les zones qui sont touchables ou non touchables, les zones qui sont plaisantes ou non plaisantes. Et on va transmettre ça à la personne qui va être dans le sens de cette focus et qui va être la personne qui va toucher. On peut présenter cette cartographie du corps pour savoir ce qui est intéressant ou pas. Je fais aussi attention à ce que certaines zones qui peuvent être... Alors pas pendant la première étape, évidemment, parce qu'il y a besoin que le sens de cette focus soit un espace de sécurité. Donc, « d'éprouver cet espace de sécurité » veut dire que la personne va faire confiance à son ou sa partenaire, que cette personne va respecter ce qui a été établi avec la cartographie. Plus tard, on peut rediscuter des zones qui étaient en rouge, parce qu'on les note en rouge, celles qui sont difficiles, celles qui sont trop sensibles ou qui sont « triggers » , comme on dit, ou qui peuvent être, voilà, qui sont compliquées, que la personne n'a pas envie. d'être touché à ces endroits, on les signifie en rouge, donc on peut rediscuter plus tard, mais dans un premier temps, dans la première étape, on ne touche pas ces zones, et ça, ça permet à l'autre de savoir.
- #Enora Teyssendier
Ce dessin, il est fait quand, avec qui ?
- #Aline Alzetta Tatone
Il est fait en général avec les deux, enfin avec le... quand on est en séance en couple, il peut être fait avec les deux, ça dépend si la personne a envie de prendre le temps vraiment. d'elle-même toucher ses propres parties et d'évaluer elle-même. Elle peut aussi tout à fait le faire seule, en dehors d'une consultation. En principe, ça se fait plutôt ensemble, puis qu'on puisse aussi un petit peu en discuter, de dire « Ah, ben ok, ça c'est une zone, vraiment, c'est no way, on n'y va pas. » Sans que je force le questionnement ou la justification, juste dans un premier temps, c'est comme ça.
- #Enora Teyssendier
toi le sunset focus, cette expérience tu la présentes toujours au couple les deux présents ou des fois en individuel ?
- #Aline Alzetta Tatone
Non je la présente aux deux présents je peux présenter en individuel mais j'ai besoin un moment ou un autre avant qu'il y ait un réel début des étapes du protocole que les deux soient présents et puis qu'on valide ça ensemble et qu'on définisse les modalités ensemble pour que déjà tout soit bien compris que je puisse percevoir, identifier la validation de chacun, de comprendre, de permettre à ces personnes de comprendre l'engagement qu'il y a derrière, puisque comme j'ai dit tout à l'heure, c'est quand même un engagement important sur ce protocole. Et puis aussi, ce qui est intéressant, c'est qu'aussi dans l'intervalle, je reprends aussi les personnes en couple pour comprendre qu'est-ce qui s'est passé, comprendre ce qu'il y a peut-être... pas fonctionner aussi, et ainsi de suite. Donc j'ai vraiment besoin d'avoir les deux.
- #Enora Teyssendier
Est-ce qu'au début, tu expliques toutes les étapes ou tu y vas une chose après l'autre ?
- #Aline Alzetta Tatone
Ça dépend. Je peux parfois expliquer toutes les étapes si je vois que les personnes sont extrêmement demandeuses, extrêmement preneuses et puis qu'elles ont vraiment un besoin d'être rassurées par rapport à l'outil, rassurées par rapport à ce avec quoi elles vont s'engager. Je peux expliquer toutes les étapes. Je peux le faire de manière assez succincte parce que ça fait quand même beaucoup. Ça fait quand même quatre étapes avec six phases chacune, donc ça fait quand même pas mal. Donc je vais pouvoir expliquer succinctement, mais de manière générale, j'aime bien expliquer les deux premières étapes, leur dire dans tous les cas, on se revoit, on reste en contact. De un, pour avoir des retours dans le sens « ah ben ça moi je ne l'ai pas compris, est-ce que vous pourriez me redire, me répéter ? » Bon, j'ai aussi établi moi-même un canevas que je distribue, une fiche que je distribue avec laquelle tout le protocole est noté. Mais je pense que c'est important d'avoir les retours et les réajustements par rapport à ça, et notamment le réajustement sur la cartographie du corps. Là où c'est quelque chose qui peut être réévalué à la deuxième étape, à la troisième étape. Enfin, voilà, à chaque fois, on peut réévaluer ça.
- #Enora Teyssendier
Donc, la première étape, c'est la douche. On déshabille la personne, on la lave, on la masse. Dans le fait de la laver et le massage, est-ce qu'il peut y avoir de la sensualité ou pas ? pas.
- #Aline Alzetta Tatone
La sensualité, oui, c'est recherché. C'est précisément recherché puisque quand on lave quelqu'un, on va forcément toucher cette personne, à moins que la cartographie l'interdise, mais on va toucher la personne à d'autres endroits, à des endroits qui sont pas forcément érogènes ou qui sont pas sexualisés, mais qu'on peut transformer en quelque chose de sensuel. Ça peut être très sensuel. De laver les cheveux, ça peut être très sensuel. De laver les bras, les jambes, le ventre, enfin voilà, ça peut vraiment être hypersensuel. Et le but, c'est de ne pas juste toucher le corps comme on touche, voilà, je te touche la main, etc. C'est de vraiment prendre conscience, sans la parole, de la qualité de la peau. des sensations que ça peut provoquer, est-ce que la personne a un petit frisson, est-ce qu'elle a l'air d'aimer, est-ce qu'elle prend la main pour l'enlever, est-ce qu'elle prend la main pour la garder encore plus, pour la remettre à un endroit qu'elle aime bien. Et puis il y a les regards, les regards aussi, c'est très intéressant, parce que tous les moments de séduction les plus forts se trouvent dans le regard, pas dans la parole. La parole, elle vient en général après, mais d'abord, c'est le regard.
- #Enora Teyssendier
Je pense, très concrètement, la personne ne peut pas dire non plus, par exemple, est-ce que tu viens de tourner ? Ça va être tout vraiment dans le geste, du coup, ou dans le regard, ou dans... Non, je suis en train d'imiter, vous n'allez pas voir.
- #Aline Alzetta Tatone
Mais c'est très drôle.
- #Enora Teyssendier
Parce que j'étais en train d'imiter, genre, le regard et la tête qui tourne, mais ça ne fait pas très sexy.
- #Aline Alzetta Tatone
Un peu hibou. Oui, c'est le but, parce que précisément, notre objectif, c'est d'amener une fluidité, une sécurité, une abondance de sensualité dans l'acte sexuel. Alors tout ça passe par, passe à travers des gestes, des regards, des mots aussi, mais on peut aussi, par exemple, avoir envie de changer de position dans un moment de sexualité. On peut le dire, on peut dire j'aimerais maintenant qu'on change de position, qu'on fasse telle position, mais on peut aussi changer de position sans avoir à parler, avec des gestes, avec des regards, avec justement un déplacement d'une jambe, avec faire comprendre à l'autre, et ça permet aussi de parfois garder une forme de complicité différente.
- #Enora Teyssendier
Je serais depuis tout à l'heure, j'explique un petit peu, c'est que moi, même s'il n'y a pas de dysfonction sexuelle ou je ne sais quoi, ça me donne bien envie d'expérimenter.
- #Aline Alzetta Tatone
Mais je crois que c'est un outil précisément, c'est pour ça que je disais au départ, que c'est vraiment le couteau suisse. C'est pas parce que je suis suisse que je dis ça, mais c'est parce que c'est vraiment le couteau suisse de la sexologie. On peut développer tellement de choses, on peut l'adapter. ou personne, les personnes peuvent l'approprier aussi et l'établir selon ce qu'elles ont envie moi je dis, ben voilà, il y a 4 étapes avec 6 phases mais on peut en fait prolonger les étapes tant qu'on veut, si on veut rester à l'étape 2 et puis la faire 12 fois à la place de 6, c'est possible et c'est ça qui est intéressant en fait dans cet outil ok,
- #Enora Teyssendier
maintenant, passons à la deuxième étape mhm
- #Aline Alzetta Tatone
Alors, ce que je n'ai pas précisé sur la première, c'est qu'il n'y avait en tout cas pas de génitalité, c'est-à-dire qu'on ne touche pas les organes génitaux. Et ça, ça va être la différence avec la deuxième étape où le circuit reste le même, c'est-à-dire qu'on va consacrer une quinzaine de minutes à la douche, au lavage, etc. Et 45 minutes... Alors évidemment, quand je dis des chiffres comme ça, il ne faut pas regarder le chronomètre.
- #Enora Teyssendier
Alors ça fait combien de temps là ?
- #Aline Alzetta Tatone
Ce n'est pas le but. Le but, c'est d'avoir un moment un petit peu suspendu comme ça, où on n'a pas, évidemment, je le répète, même si ça tombe sous le sens, mais c'est vrai que c'est important, on n'a pas de téléphone, on met ne pas déranger à la porte, on ne sonne pas, enfin...
- #Enora Teyssendier
Mais tu sais que moi, dans une proposition de Sunset Focus, donc ce n'était pas avec la douche, mais il m'avait dit qu'on l'a fait devant la télé.
- #Aline Alzetta Tatone
Ah non ! Ah non ! Non, non, non, non, c'est vraiment un moment particulier, c'est un moment à soi, à l'autre, au couple, consacré à la sensualité, et à regagner en fait une confiance dans son corps et dans le corps de l'autre, et en sécurité, donc non, pas de télé, pas de dérangement, pas de sonnette, rien du tout. Donc étape numéro 2, on va pouvoir toucher. les organes génitaux, on va pouvoir toucher la poitrine, les seins, on va pouvoir vraiment toucher, ça veut dire qu'on ne va pas s'attarder, on ne s'attarde pas sur ces zones-là, on va les considérer comme n'importe quelle autre zone, comme les bras, comme les jambes, donc on va caresser, on va masser, mais on ne va pas avoir comme objectif de déclencher un orgasme ou de déclencher... spécifiquement du désir. Il peut y en avoir, évidemment. Je ne peux pas interdire et ce n'est pas le but. La personne va ressentir des choses étant mieux. Mais disons qu'on ne garde pas un focus sur la génitalité et sur les caractéristiques sexuelles principales ou secondaires. Voilà, ça c'est la deuxième phase.
- #Enora Teyssendier
Mais avec la douche et le massage aussi ?
- #Aline Alzetta Tatone
Toujours, toujours. Ça fait toujours partie, le circuit reste le même durant les quatre... étape, et puis on le fait de nouveau trois fois l'un, trois fois l'autre. Moi, je trouve...
- #Enora Teyssendier
La première fois, c'était trois fois l'un, trois fois l'autre aussi ?
- #Aline Alzetta Tatone
Oui, c'est toujours... C'est les six phases. Personnellement, je trouve intéressant de changer à chaque fois, de faire une fois l'un, une fois l'autre des partenaires, et pas trois fois de suite la même personne et trois fois de suite l'autre personne. Un idéal dans un rythme, c'est une à deux fois par semaine. C'est déjà... pas mal, c'est soutenu. Oui, c'est déjà pas mal soutenu. Après, évidemment que ça prend un certain temps et que ça demande logistiquement de s'organiser. Donc, si tout à coup c'était mieux que ce soit deux fois de suite la même personne, aussi parce que l'une ou l'autre est fatiguée, ça peut aussi se faire. Les gens doivent aussi se ressentir et apprendre à se ressentir et apprendre à s'écouter et dire « non, moi aujourd'hui je suis trop fatiguée pour faire ou j'ai pas envie simplement de masser ou j'ai pas envie d'être massée, donc je m'autorise à peut-être faire deux fois de suite quelque chose » . Voilà, ça c'est la phase numéro 2, donc on inclut la génitalité sans lui donner une forme... de sexuel, on va dire. Et puis, troisième étape, pareil. Toujours la douche, toujours ces quinzaines de minutes, toujours ces 45 minutes de massage. Mais dans ces 45 minutes de massage, on va pouvoir là par contre avoir un focus plus net sur la génitalité et utiliser le massage, enfin les caresses, comme stimulant d'une sexualité. Donc on va pouvoir s'attarder sur la verge, sur... la vulve, sur les seins, on va pouvoir vraiment s'attarder sur ces zones-là, pour autant toujours que ce soit voulu au niveau de la cartographie, que ce soit toujours consenti par rapport à ça, et puis la personne qui reçoit le massage peut aussi tout à fait prendre la main de son partenaire et demander à ce qu'une partie du corps soit plus caressée qu'une autre, plus stimulée. On va en tout cas introduire vraiment une sexualité active et un focus sur le plaisir et l'activation d'un désir sexuel.
- #Enora Teyssendier
J'ai une question. Depuis le début, tu parles de massage.
- #Aline Alzetta Tatone
Oui.
- #Enora Teyssendier
Donc c'est vraiment type massage ou ça peut être juste des caresses ? Enfin, je peux préciser, c'est que... Dans ma manière de proposer, je ne parle absolument pas de massage et je vais parler de caresse, de toucher et justement de pouvoir observer si on préfère un toucher léger ou appuyé. Est-ce qu'il y a quelque chose comme ça de cet ordre-là pour toi ou c'est vraiment du massage ?
- #Aline Alzetta Tatone
Bon alors comme toutes les personnes ne sont pas masseurs et masseuses professionnelles, quand je dis massage, c'est sûr que pour moi c'est du toucher. Je parle de massage dans le sens où ça me semble... plus langoureux que simplement juste des effleurements, mais ça peut tout à fait être des effleurements. Ça peut tout à fait être un toucher qui va être variable selon les personnes, selon ce qu'elles aiment faire aussi, puisque celui qui va « masser » , entre gros guillemets, va avoir sa propre manière de le faire, son propre toucher, sa propre force, intensité, et son propre souhait, et même qui peut varier d'un moment ou un autre. Donc ça, c'est des choses sur lesquelles on se briefe avant, en amont, cartographie, mais qu'on va aussi débriefer plus tard, quand on aura de nouveau accès à la parole en mots. Les personnes, là, je les invite à pouvoir discuter ensemble. Je leur présente justement l'outil Imago, qui permet, comme on l'a vu dans le podcast de thérapie de couple, ... qui permet à chacun, chacune, de pouvoir avoir un accès à la parole, un accueil de la parole, et de pouvoir transmettre à l'autre ce qui est important. Donc ça, c'est quelque chose qui peut être fait après les sans-d'être, pas forcément à chaque fois. On peut aussi simplement ensuite vaquer à ces occupations de manière naturelle, ou alors on peut prendre un temps spécifique après en imago, ou un autre temps. plus tard en imago ou alors simplement échanger, discuter débriefer sur j'ai pas trop aimé ça mais j'aimais bien quand tu faisais ça et puis j'aimerais bien que ton toucher soit un petit peu plus doux plus d'effleurement ou bien à l'inverse plus de massage donc
- #Enora Teyssendier
là on a vu trois étapes et à chaque fois aussi phases et il y en a une de plus ou pas ?
- #Aline Alzetta Tatone
Oui, il y a la quatrième étape. La quatrième étape, alors, c'est celle qui est la plus... qui est finalement la plus sexualisée, qui est celle où on va pouvoir avoir un rapport sexuel avec pénétration, toujours si c'est souhaité, parce que le sens de cette focus est finalement, je vais le rappeler quand même, très hétéronormé. Puisqu'il y a cette histoire de pénétration, cette histoire de, si une personne a une dysfonction érectile, de pouvoir aller jusqu'à la pénétration à la quatrième étape.
- #Enora Teyssendier
Dysfonction érectile, mais ça peut être aussi problème d'éjaculation précoce, de douleur à la pénétration, plus de désir, on est d'accord ?
- #Aline Alzetta Tatone
Alors on est d'accord que ça peut être beaucoup de choses, mais que... je fais quand même attention à cette histoire de quatrième étape puisque cette quatrième étape dans sa méthodologie originelle est quand même la pénétration c'est quand même le but et ça reste extrêmement hétéronormé et ça reste extrêmement centré sur quelque chose que tout le monde ne souhaite pas donc Ça c'est quelque chose que je définis avec les personnes que j'accompagne avant, de dire ok, c'est finalement quoi le but ? Si c'est retrouver quand il y a un trouble de l'inhibition du désir par exemple, donc retrouver un désir, retrouver une confiance, retrouver une sensualité, une sexualité, pénétrative ou non. Mais dans tous les cas, la quatrième phase est centrée sur une sexualité, donc elle est sexualisée. Son objectif, l'objectif de toutes les étapes du cirque. Comme on l'a vu tout à l'heure, douche, massage. Massage, je mets de nouveau des guillemets. Mais dans ce massage, on inclut ce que les personnes considèrent comme un rapport complet. Donc ça, ce n'est pas à nous de le définir. Mais disons qu'elles vont jusqu'au rapport qu'elles identifient comme complet. avec son pénétration ça c'est égal mais cette quatrième phase inclut finalement de faire l'amour.
top,
- #Enora Teyssendier
bien bien différent de ma manière de présenter les choses est-ce qu'il y a encore des précisions à ce niveau là parce que j'ai l'impression qu'on a bien fait le tour que tu nous as donné bien des détails est-ce qu'il y a d'autres choses que tu vois hum
- #Aline Alzetta Tatone
Je pense que c'est vraiment un outil qui s'adapte à toute difficulté, et même sans difficulté, tu l'as dit toi-même, ça donne envie d'essayer même sans avoir de difficulté. C'est de toute façon un outil qui permet de prendre du temps pour sa relation, pour son couple, pour sa sexualité, pour sa sensualité. On peut aussi, et moi j'invite vraiment les personnes que j'accompagne à s'approprier cet outil en disant, ben voilà. Il y a un but, on va aller à l'objectif, selon l'objectif, effectivement, s'il y a par exemple des dysfonctions érectiles, je reprends toujours un peu ça, mais basiquement c'est un peu cas d'école on va dire, eh bien c'est important de respecter le fait de ne pas avoir de pénétration jusqu'à la quatrième étape, parce que c'est aussi un outil de déconditionnement-reconditionnement finalement. on déconditionne, on reconditionne pour... arriver à quelque chose de non stressant, de fluide, de sécuritaire, etc. Donc on peut aussi toujours ajouter de la cohérence cardiaque, on peut ajouter plein d'autres outils qui ne sont pas forcément des petits outils, mais de la sophrologie, on peut utiliser des outils en amont pour arriver à l'objectif qu'on souhaite. Je dirais qu'il est très modulable. On est d'accord que c'est pas juste cet outil qui va tout faire mais qu'en parallèle il y a d'autres choses à mettre en place pour retrouver une érection par exemple ou pour des douleurs à la pénétration complètement il y a tous les autres outils qui sont comme la gestion du stress comme la gestion de la respiration enfin toutes ces choses la masturbation consciente en pleine conscience qui sont des outils parallèles mais qui se travaille un peu plus en individuel en général, même si on peut tout à fait inclure la compagne ou le compagnon, ça ça se fait aussi, mais c'est un outil qui permet là de retrouver ensemble quelque chose de satisfaisant et d'épanouissant dans la sexualité et la sensualité principalement.
- #Enora Teyssendier
je pense tu vois une fois où moi j'ai proposé l'expérience à un couple, je l'ai proposé en couple et Lui je l'accompagnais, elle non. Lui il avait des problèmes d'érection et elle il y avait un problème de désir. À un moment donné on est arrivé au fait que lui il avait confiance qu'il avait retrouvé son érection, que ça pourrait fonctionner. Mais elle elle avait toujours des problèmes de désir et je ne l'ai pas accompagnée mais elle n'a pas fait de démarche non plus avec un autre professionnel. et à ce moment là moi je me suis positionnée que cette expérience, j'ai réexpliqué que cette expérience elle est intéressante si à côté il y a d'autres choses qui sont mises en place en fait d'ailleurs moi je le dis je sais pas si toi ça te parle je dis, quand je dis qu'il n'y a pas de pénétration, qu'il y a un interdit de la pénétration, je rigole en disant c'est moi qui suis la méchante qui voilà qui... qui suis responsable de cette non-pénétration, comme ça, il n'y a pas une personne qui se sent coupable parce que c'est de sa faute. Est-ce que toi, déjà, c'est quelque chose que tu peux dire aussi ?
- #Aline Alzetta Tatone
Oui, c'est aussi quelque chose que je peux dire. Je dirais aussi que dans ce que tu as dit tout à l'heure, qu'effectivement, on peut utiliser d'autres moyens d'accompagnement parallèles, individuels, mais je pense aussi que cet outil en soi, il peut s'utiliser seul, selon les cas. selon comment les gens s'engagent, selon comment les gens respectent les choses, ça peut être un outil qui peut s'utiliser seul. Néanmoins, c'est quand même important de voir s'il n'y a pas besoin d'un accompagnement à côté. Souvent, il y a besoin de quelque chose, mais ça reste quand même quelque chose que je peux aussi tout à fait conseiller, même sans à côté. Ça peut.
- #Enora Teyssendier
Mais là, dans cette situation-là, j'accompagnais pas la femme, on a eu juste quelques rendez-vous de couple, et du coup, à un moment donné, ils étaient à nouveau à deux, je leur ai dit, moi, je me désengage, je ne suis plus la responsable du fait qu'il n'y ait pas de pénétration, bien évidemment que vous pouvez... poursuivre comme ça, et si elle a pas de désir bien évidemment que je vais le recommander aussi mais bon, de toute façon dans ce couple il n'y avait pas de problème de force de forcer ou quoi que ce soit, mais par contre j'ai dit, moi je me désengage parce que c'est important qu'elle fasse ce travail là quoi oui,
- #Aline Alzetta Tatone
dans ces cas là c'est important de de mettre les gens face à leur responsabilité personnelle à l'intérieur du couple Je viens avec un bagage, je viens avec un sac à dos, je viens avec des choses qui m'appartiennent, qui sont issues de mon expérience personnelle, de mon passé, de mes blessures, etc. Donc j'arrive dans un couple, dans une relation, je crée une relation et j'ai une responsabilité dans la création de cette relation, qu'elle soit sexuelle ou dans toutes les sphères de cette relation. Alors évidemment qu'on peut proposer un outil si l'un travaille à côté que l'autre. pas, ça peut former des déséquilibres. Et dans ces déséquilibres, on peut voir que finalement, l'objectif n'arrive pas à son terme comme il faut. Et puis, il n'arrive pas du tout, même. Il n'y a pas d'aboutissement serein et satisfaisant.
- #Enora Teyssendier
Est-ce qu'il y a autre chose qui te semble important à partager ? À transmettre ?
- #Aline Alzetta Tatone
Je crois qu'on a fait le tour. Pour moi, c'est un super outil. Je suis très heureuse de l'avoir appris, de le transmettre, de l'avoir adapté aussi à ma manière de fonctionner. Je crois qu'aussi chaque thérapeute peut apporter des éléments en plus à travers cet outil, d'ajouter un peu des choses intéressantes et de le transmettre de la meilleure manière que lui ou elle. pensent que ça peut être reçu pour les personnes qui louent et l'accompagnent.
- #Enora Teyssendier
Oui, totalement. Donc moi, ça me donne des idées en plus. Et en fonction des personnes, je pense que je vais encore adapter.
- #Aline Alzetta Tatone
Exactement. En fait, c'est ça, c'est la richesse aussi de ce métier. C'est de pouvoir sans arrêt se réinventer et reprendre. Des choses qu'on a étudiées, qu'on a apprises d'une certaine manière, et de se les réapproprier, de les réinventer, de les transmettre, qui seront également réinventées, réappropriées. Et ça, indéfiniment, pour que ça s'ajuste à chaque personne.
- #Enora Teyssendier
Ah oui, mais ça c'est sûr. Quand j'ai voulu préparer un des épisodes de podcast, je me suis dit, dans les débuts, je me suis dit, bon, je vais reprendre mes... Ma fiche de révision que j'avais faite quand j'étais en formation pour avoir une trame, c'était quasiment... Enfin, il n'y avait quasiment plus rien qui était pareil de ce que j'ai appris en formation. Donc, les choses évoluent et bougent en fonction de ce qu'on apprend, de ce qu'on découvre, de ce qu'on découvre nous-mêmes aussi, pour soi aussi. Et heureusement. Bon, eh bien, merci beaucoup Aline pour tes partages.
- #Aline Alzetta Tatone
Avec grand plaisir, Enora. Merci à toutes les personnes qui nous ont écoutées, qui nous écoutent.
- #Enora Teyssendier
et à toi et donc on te retrouve sur ton site internet que je vais mettre dans la description sur le site sur lequel on peut réserver des rendez-vous avec toi à moi libre et puis Instagram pas très présente mais tu réponds quand même dans le livre des hommes soeurs oui voilà que je mettrai aussi dans la description merci Anora ainsi que les épisodes dans lesquels tu es déjà interviewée ah bah Allez, bonne fin de journée, bonne soirée ou bonne nuit à tout le monde en fonction de l'heure à laquelle vous nous écoutez. Et puis, je vous dis à bientôt pour un prochain épisode. Au revoir. Merci d'avoir écouté cet échange avec Aline. Comme tu l'as entendu, chaque professionnel a sa couleur, son approche, ses outils. Et c'est aussi ce que je transmets dans la formation en psychosexologie holistique et psychotraumatologie qui ouvre sa première promotion le 7 octobre. Tout bientôt. Donc si tu envisages une reconversion ou que tu veux approfondir ta pratique professionnelle en te formant à la sexo, eh bien tu peux déjà venir à la supervision de demain ou aussi réserver un appel gratuit avec Sandrine. C'est avec elle qu'ont lieu les appels et du coup tu peux lui poser toutes tes questions. Elle connaît la formation sur le bout des doigts, les valeurs aussi de la formation et les inscriptions ferment le... 4 octobre, donc c'est le moment. Puis en plus, si tu t'inscris avant le 27 octobre, il y a plus de 1000 euros de bonus. avec une formation à la pratique de l'œuvre de Ioni au féminin sacré de Lydia Vasquez, une initiation à la continence menstruelle au flux libre, une formation à la contraception naturelle avec six méthodes, et puis après, si tu veux, si tu loupes le 27, il y a encore quelques bonus, mais voilà, c'est le 27 si tu veux, avant le 27, si tu veux profiter de ces trois bonus. bref tu as toutes les infos sur le site internet et tu peux aussi me contacter bien évidemment et si tu veux donc un avant goût plus clinique de mon approche bah oublie pas on se retrouve demain à 18h pour la supervision sexo à tout bientôt, bonne fin de journée bonne soirée ou bonne journée en fonction de quand tu m'écoutes et de où tu m'écoutes dans le monde