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Psycho Sexo - clefs et outils pour accompagner la sexualité et lever les tabous

Thérapie de couple : outils essentiels pour mieux accompagner — Aline Alzetta-Tatone

Thérapie de couple : outils essentiels pour mieux accompagner — Aline Alzetta-Tatone

59min |08/10/2025|

130

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Thérapie de couple : outils essentiels pour mieux accompagner — Aline Alzetta-Tatone

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Description

Bien plus qu’une écoute attentive, la thérapie de couple est un art d’équilibre entre posture, cadre et outils adaptés. Dans cet épisode, j’accueille Aline Alzetta-Tatone, psychosexologue, thérapeute de couple et intervenante à l’Eipsho, pour explorer les bases d’un accompagnement juste et sécurisant.


Aline partage son expérience et sa vision d’une communication consciente, au service de la relation plutôt que du conflit.


Au fil de l’échange, nous abordons :
• Les raisons les plus fréquentes qui amènent les couples à consulter
• L’importance du cadre et de la sécurité du thérapeute
• Les outils clés comme la communication non violente et la méthode Imago
• La lutte de pouvoir et les postures à repérer
• Le rôle des entretiens individuels dans un suivi de couple


La formation en psycho-sexologie et psychotraumatologie a officiellement commencé hier (le 7 octobre), mais il reste encore quelques places pour les retardataires qui souhaitent rejoindre la promotion 2025/2026.

Pour poser tes questions et savoir si cette formation est faite pour toi, réserve ton RDV avec Sandrine !


Retrouvez les épisodes enregistrés avec Aline :

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Vous retrouverez Aline sur :

Instagram @danslelitdesamessoeurs

Linkedin

sexcare-consulting.com


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Me rejoindre sur instagram : @enora.eipsho

Pour en savoir plus sur mes accompagnements : www.enora-teyssendier.com

Pour en savoir plus sur la formation de Psycho Sexologue : www.eipsho.com

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de L'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de L'Eipsho, l'école internationale de psycho sexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, aujourd'hui j'ai la joie d'accueillir à nouveau Aline Alzetta-Taton pour parler de la thérapie de couple et de différents outils thérapeutiques qu'elle utilise dans ce cadre là. Bonjour Aline.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora, bonjour tout le monde.

  • #Enora Teyssendier

    Donc comme à mon habitude je vais la présenter, même si en vrai elle a déjà été présentée sur ce podcast. Donc Aline, tu es psychosexologue, thérapeute de couple... et spécialiste en santé mentale. Donc, comme je le disais, elle est déjà intervenue sur le podcast pour parler du sujet de la transidentité. Je mettrai les liens des épisodes. Donc Aline, t'es aussi l'auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et tu es intervenante de l'école, de l'EPSO, de l'École Internationale en Psychosexologie Holistique. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites rajouter pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, je pense que c'est déjà pas mal. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, pour aller droit au but, en plus on a plein plein de sujets que j'aimerais bien aborder. En général, les couples qui viennent consulter, ils viennent pour quelles raisons ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors déjà, les couples, de manière générale, ils viennent soit pour des questions sexologiques, des difficultés en sexologie. puisque c'est d'abord aussi la première porte d'entrée, la sexologie, et ensuite, dans la thérapie de couple, vraiment, c'est plus des difficultés dans la relation, mais surtout, principalement, dans la communication. Ça, c'est les principales raisons pour lesquelles les couples viennent.

  • #Enora Teyssendier

    Et est-ce que des fois il y a des sujets plus précis que d'autres ? Et à chaque fois, où est-ce que c'est vraiment la communication qui rejoint à chaque fois ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, la communication c'est vraiment ce que moi je repère. Mais de manière générale, la porte d'entrée peut être aussi une infidélité, des questions sur l'engagement, le mariage, les enfants, la sexualité qui change au cours de l'âge, des expériences. Il y a beaucoup de choses qui peuvent... aussi entrer en ligne de compte, mais en réalité ce qu'on va aussi surtout travailler, puisque ces étapes sont finalement absolument normales dans la vie d'un couple, en tout cas de personnes qui relationnent, et bien ce qu'on va surtout travailler c'est le niveau de communication, parce que c'est le niveau de communication qui va changer finalement toute la dynamique du couple.

  • #Enora Teyssendier

    La question suivante, ça allait être concernant tes outils. Est-ce que tu veux direct aller sur la communication, comment tu l'accompagnes, ou est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites introduire avant ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Peut-être qu'on peut aussi soulever le sujet des types de relations que les gens ont actuellement, ou les accompagnements que je propose sont aussi par rapport à des relations polyamoureuses, des relations ouvertes, libres. qui au final se démocratise beaucoup dans la société, tant mieux, puisqu'on remet en question, à juste titre, les relations monogames, même si tout le monde n'a pas pour volonté de devenir polyamoureux ou en couple libre, c'est pas le sujet, mais de requestionner son lien au couple, à la fidélité, à tout ça, ça me semble assez important. Et souvent, quand j'accompagne ce type de personnes, eh bien, ce sont des personnes qui n'ont pas forcément pris toujours suffisamment de temps avant de se décider pour un type de relation, quel qu'il soit. Donc, ça va faire aussi partie peut-être des éléments pour lesquels un couple va venir en consultation. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors, du coup, quels sont les outils que tu utilises ? Qu'est-ce que tu peux nous recommander concernant l'accompagnement des couples ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, bon, évidemment, comme chaque thérapeute, on a un petit peu ce besoin de s'adapter à la personne, aux personnes qu'on a en face de nous. Donc les outils vont être aussi modulés en fonction des personnes qu'on a en face de nous, de leurs besoins, de leur accessibilité face à un outil ou à un autre. parce que c'est vrai que... Tout le monde ne réceptionne pas une manière de faire de la même manière qu'une autre personne. Donc voilà, c'est toujours un peu des ajustements et une sensibilité à avoir par rapport à ça. Néanmoins, pour ma part, j'aime accompagner les personnes, le couple en tout cas, ou les personnes qui relationnent ensemble, de manière à ce que... il ou elle, il et elle, prennent conscience de leur modalité de communication. Et puis pour prendre conscience des modalités de communication, il faut comprendre que c'est pas juste on communique bien, ou un sentiment ou une idée qu'on communique bien parce qu'on parle. Il suffit pas de mettre des mots pour bien communiquer, il suffit pas non plus de tout se dire, par exemple, pour bien communiquer, et il suffit pas vraiment, voilà, de parler, il faut aussi pouvoir entendre, écouter, savoir. réceptionner, accueillir la parole. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent, même avec les gens qui ont vraiment le sentiment de bien communiquer. Et là, la première des étapes que j'aime beaucoup, enfin c'est une sorte de petite expérience que j'aime bien faire avec les personnes que j'accompagne, c'est de leur demander comment ils et elles, ou ils ou elles, Ils reçoivent un message de reconnaissance. Comment on peut les remercier de la manière la plus fondamentale pour eux ou pour elles ? Et par exemple, moi j'adore les poèmes. Donc je dis souvent que la meilleure des manières de me remercier, ce serait de m'écrire un poème. On peut donner des exemples comme ça. Ça pourrait être un franc merci, un regard dans les yeux, une tape derrière le dos. Ou alors une invitation dans un restaurant, un cadeau, rendre l'appareil, voilà, chacun, chacune, on a nos modalités d'avoir, de recevoir la reconnaissance que l'on a envie. Et souvent ce petit jeu amène les personnes à se poser cette question déjà, tiens, comment est-ce que j'aime, comment est-ce que le merci, la reconnaissance a le plus de valeur pour moi ? Et c'est rarement la même chose chez l'une ou l'autre des personnes. et puis finalement de se rendre compte que l'autre, eh bien, ça sera « Ah ben moi j'aime bien un bouquet de fleurs » ou etc., de se rendre compte simplement de cette petite chose, permet de dire « Ben vous voyez, sur quelque chose de très basique, qu'est le remerciement, qu'est le merci, vous fonctionnez différemment, et en plus, vous avez des modalités propres à vous, très subjectives. À combien plus forte raison des éléments comme Merci. les moyens, la modalité de relationner, les émotions, la communication, c'est encore plus important d'être sur la même longueur d'onde. Et ce petit exercice, moi je le trouve assez révélateur, je crois que la personne que j'accompagne, il est souvent un peu... Ah bah oui, un peu, ouais aussi, révélateur en tout cas. Et on arrive finalement à la suite de dire, tiens, communiquez.

  • #Enora Teyssendier

    c'est un petit peu plus que simplement dire des mots ouais bah déjà moi ça me fait me questionner sur comment j'aime recevoir le remerciement je ne m'étais jamais posé la question je vais me la poser et

  • #Aline Alzetta Tatone

    c'est basique c'est basique,

  • #Enora Teyssendier

    c'est vraiment basique et après ça, l'étape suivante quand chacun a trouvé comment

  • #Aline Alzetta Tatone

    Comment c'est juste dire merci ou comment vraiment avoir un sentiment de reconnaissance comme ça ? Et bien après, on peut transposer ça à plein d'autres choses. Tiens, alors comment vous communiquez sur la sexualité ? Comment vous communiquez sur l'éducation des enfants ? Comment vous communiquez sur les choses difficiles, les émotions ? Et puis là, on transpose, tout ça. Oui, le langage est différent. Pour moi, quand je dis... que je suis triste, finalement j'ai pas forcément besoin qu'on me console, mais j'ai juste besoin d'avoir une écoute attentive, etc. Donc ça peut être, voilà, on peut transposer un petit peu cette manière de faire, de recevoir, d'accueillir ou de transmettre ce qu'on a envie de transmettre, de différentes manières. Et puis ensuite, par rapport à l'accompagnement, moi j'aime bien leur montrer que le langage... Voilà, on parle le français là, mais dans tous les langages, enfin dans toutes les langues, pardon, il y a des subtilités de langage parce qu'on ne dit pas forcément les mêmes choses avec les mêmes mots, les mêmes intensités, etc. Mais en tout cas, pour le français, ce qui est important, c'est de savoir... quelle est la fonction, finalement, de ce qu'on a envie de transmettre. Donc je fais la distinction entre les faits, donc ça vient, c'est issu aussi de la communication non-violente, les faits, les ressentis et les opinions. Et les faits, on peut dire que les faits sont en général objectifs et ne sont pas discutables. Si je dis que les pieds touchent la table, les pieds, pardon, touchent le sol, pardon, Voilà, c'est un fait qui n'est pas discutable, c'est un fait qui est objectif, tout le monde va être d'accord. Ensuite, les ressentis, c'est subjectif, parce que si je vous dis maintenant que j'ai froid, même si toi et Nora, tu ne ressens pas le froid, c'est quelque chose que je ressens et on ne peut pas le discuter. Donc c'est indiscutable, mais c'est subjectif. Et puis, les opinions, alors il reste les opinions qui sont finalement très subjectives, Puisque je peux aimer L'odeur de la vanille, et toi tu peux détester l'odeur de la vanille, c'est subjectif. Et est-ce que c'est discutable ? Oui, on peut discuter, on peut essayer d'échanger. Mais quelle est la motivation de nos échanges ? Finalement, quand on discute des ressentis, ce sont des ressentis, on ne les remet pas en question. Dans le couple aussi, c'est important de dire, ok, là je te transmets quelque chose que je ressens, ça peut être une émotion, ça peut être quelque chose de physique. Donc la personne qui va accueillir ça, c'est que les ressentis ne sont pas questionnables, enfin, peuvent être questionnés, mais ne sont pas remis en question dans le sens de « je te crois pas » , « ça c'est quelque chose que tu inventes » , « non, c'est faux » . Ça peut être questionné avec « tiens, qu'est-ce que tu aimerais que je fasse ? » , etc. Et puis, dans les opinions, L'échange d'expérience est important. « Tiens, pourquoi toi t'aimes la vanille ? » « Pourquoi moi j'aime la vanille et toi tu l'aimes pas ? » Là, on peut discuter. Mais si j'essaye de te convaincre, absolument, et si je veux que tu adhères absolument à ma vision de la vanille, je vais me heurter à ton expérience. Et peut-être que pour toi, la vanille, c'est significatif de quelque chose que t'aimais pas. Peut-être qu'on imagine que tes parents avaient dans la voiture un petit parfum de vanille, et comme t'étais malade en voiture, la vanille... est associée à quelque chose d'extrêmement désagréable. Pour moi, la vanille, c'était les petits biscuits de ma grand-mère, ma Madeleine de Proust, comme on dit, et j'adore ça. Donc, essayer qu'on se rejoigne, enfin, essayer de te faire rejoindre mon idéal par rapport à la vanille ne va pas fonctionner. Par contre, si maintenant on échange nos expériences, on peut échanger quelque chose d'enrichissant. Et ça, c'est aussi important dans les couples de se dire est-ce que ma motivation à échanger quelque chose et de convaincre l'autre ou pas, ou juste de lui présenter mon expérience. Donc là, on présente les faits, les ressentis et les opinions dans un premier temps. Ensuite, je travaille beaucoup, j'aime beaucoup travailler avec un outil qui s'appelle l'Imago, c'est une méthode même, pas qu'un outil, qui permet aux personnes de vraiment avoir un échange. sur des thématiques qui peuvent être difficiles, sans avoir le sentiment d'être pressé, puisque dans cet outil-là, on prend le temps. Il y a une personne qui reçoit la parole, qui l'accueille. Il y en a une autre qui l'émet, et on laisse le temps à celle qui l'émet de voir tout le temps qu'elle souhaite. Et celui ou celle qui l'accueille n'a pas le droit d'interférer. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de réponse à apporter. Il y a juste une reformulation de ce qui est amené. Donc ça laisse à la personne qui a envie de parler, enfin qui aimait quelque chose, toute la possibilité, l'espace, la sécurité de pouvoir parler à l'autre. Et après, ensuite, on inverse les rôles. Donc là, celui qui était émetteur devient récepteur et inversement. Et ça permet d'offrir une sécurité aussi dans la parole et dans le couple. puisque j'aime... particulièrement avec l'imago aussi, le fait qu'on ne puisse pas renchérir sur la thématique, c'est de se rendre compte, de réaliser qu'il n'y a pas forcément un besoin de renchérir. On n'est pas dans l'opposition. On peut ne pas être d'accord avec son ou sa partenaire, mais de ne pas avoir à s'opposer ou renchérir sur une thématique avec laquelle on n'est pas d'accord, peut finalement ne pas euh Il n'y a pas d'enjeu. On réalise par l'expérience qu'on peut tout à fait se taire et ne pas y avoir d'enjeu dans le fait de recevoir la parole, le ressenti, les opinions, les expériences de son ou sa partenaire.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'on pourrait donner un exemple pour que ce soit concret ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport à l'imago ou par rapport à ce qui se...

  • #Enora Teyssendier

    Par rapport à l'imago.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'imago, on utilise déjà le jeu, le jeu de la communication non-violente. J'ai l'impression de vivre un peu à côté de ma vie, puisque nous sommes les deux à travailler un peu trop à mon goût. Par exemple, ça pourrait être quelque chose qui est dit. à son ou sa partenaire, et l'autre va répéter en disant « j'entends que tu dis que tu as l'impression de passer à côté de ta vie, à côté de notre vie, parce que les deux on travaille trop, est-ce bien ça ? » Il y a une validation, et puis il y a cette demande « est-ce qu'il y a autre chose ? » Donc le récepteur ou la réceptrice signifie sa présence pour continuer d'accueillir la parole de l'émetteur ou de l'émettrice.

  • #Enora Teyssendier

    Et après ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Après l'imago ?

  • #Enora Teyssendier

    Ou alors, une fois que la personne s'est exprimée, toi, tu proposes autre chose ? Parce que moi, de ce que je connaissais de l'imago, on pouvait aller un peu plus loin.

  • #Aline Alzetta Tatone

    On peut aller plus loin. Alors, je pense que d'abord, c'est de... Dans mon accompagnement, je préfère jouer sur la sécurité. Donc, la sécurité, c'est qu'on va apprendre ça, on va le faire ensemble. Moi, je vais faciliter les échanges pour que, justement, ce soit un peu un rythme pris. Et le but, en tout cas, c'est que les personnes puissent expérimenter le fait que, à nouveau, comme je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas un grand enjeu, il n'y a pas un énorme enjeu, il n'y a pas un enjeu capital pour soi d'accueillir la parole, même si elle est contraire à ce qu'on imagine, à ce qu'on vit soi-même, le fait de pouvoir accueillir quelque chose comme ça n'est pas un enjeu. Il n'y a pas une lutte pour le pouvoir, parce que ça aussi, il faut savoir que dans les couples, il y a aussi cette question de lutte pour le pouvoir. Mais ça, on va en reparler après. Donc, par rapport à l'imago, ça permet de laisser un espace, d'apprendre à laisser un espace, un rythme, qui permet d'avoir le temps de réfléchir à ce qu'on a envie de dire. De bien le synthétiser aussi, de bien formuler ce qu'on a envie de dire, puisque l'autre va le répéter, donc il faut aussi que ce ne soient pas des immenses phrases, et de créer un espace dans lequel le silence n'est pas dérangeant, puisque l'autre ne va rien dire, le récepteur ne dit rien jusqu'à ce que l'émetteur parle. Donc le silence peut être aussi un outil. À la fin de l'imago, évidemment, il y a une clôture, on va dire. où mutuellement les partenaires se posent la question de savoir de quoi ils ont besoin en ce moment, de quoi elles ont besoin en ce moment, de savoir ce qui... Voilà, ça peut être un câlin, ça peut être de sortir, ça peut être de faire quelque chose ensemble, avec toujours l'option de ne pas souhaiter pour le ou la partenaire adhérer aux besoins de la personne, de son conjoint ou de lui.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire que par rapport à la phrase, enfin à ce qu'elle a exprimé jusque-là, elle peut aussi exprimer ce qu'elle souhaiterait.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait. Mais ça, c'est quelque chose qui se fait aussi progressivement, puisque l'imago, pour moi, d'abord permet l'espace, la création d'un espace de sécurité. Et ça se fait pas n'importe comment, et ça se fait pas dans un rythme... Enfin, c'est pas là. course, il faut vraiment que les personnes puissent prendre le temps expérimenter et prouver la sécurité de la partenaire, enfin des deux la sécurité mutuelle pour pouvoir aller plus loin moi je sais que, par exemple dans ma vie personnelle j'ai beaucoup beaucoup appliqué l'imago avec mon mari et que aujourd'hui c'est quelque chose qui est presque naturel dans nos échanges, de ne pas se couper la parole de prendre ce temps ... Que le silence ne nous fait pas peur, que le silence ne veut pas dire que l'un ou l'autre a raison ou tort. Ça ne veut pas dire que parce que je reste en silence, je suis d'accord avec ce qu'il dit, mais j'accueille et je n'ai pas d'enjeu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres outils, ce qui te semble essentiel, que tu utilises ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, d'autres outils... Il y en a... plein, après ce sont des outils qui s'adaptent chaque obédience à quelque chose d'intéressant pour moi ce sont les outils principaux par contre j'ai envie de dire que c'est plus une question à mon avis de posture de cadre qui doit être intéressante et importante à développer. Parce que la thérapie de couple peut vite, vite déraper. C'est-à-dire qu'on a quand même face à soi deux personnes qui peuvent être en conflit, en tout cas qui présentent des difficultés dans leur relation. Ces difficultés, elles peuvent être de tout un tas d'ordres, mais on a aussi évidemment des personnes... on appelle comme ça habituellement des pervers narcissiques, perverses narcissiques, sans rentrer vraiment dans cette thématique-là, on peut avoir justement des personnes qui viennent vous instrumentaliser en tant que thérapeute pour un peu manifester l'emprise qu'ils ou elles ont déjà sur le partenaire et puis la renforcer, ou alors vous attirer dans une espèce de... de cycles d'arbitrage et de volonté de prendre parti. Donc ça, c'est des choses qui arrivent en thérapie de couple. C'est pourquoi le cadre, pour moi, au-delà des outils, les outils sont importants, certes, mais le cadre qu'on offre et la sécurité qu'on peut offrir à des personnes qui viennent, elle est très très importante pour tout le monde, pour soi, pour le thérapeute, et aussi pour le couple. qui va venir.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors du coup toi tu poses quoi comme cadre ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi je pars surtout des motivations quand les personnes arrivent bien sûr elles me présentent leurs difficultés le problème qui les motive à venir mais surtout finalement qu'est-ce que vous attendez de moi ? ça c'est l'une des questions qui va revenir dans la thérapie qui va revenir régulièrement parce que c'est Merci. de se remettre, pour les personnes aussi que j'accompagne, de se remettre dans qu'est-ce que je viens chercher, qu'est-ce que j'attends de cette thérapeute. Je leur dis clairement que ça ne m'appartient pas de savoir s'ils ou elles vont rester ensemble. Ça, ça ne m'appartient pas. Je n'ai pas un devoir, une obligation de résultat. Donc je ne vais pas pouvoir leur dire oui, alors écoutez, on va faire 10 séances et vous n'allez pas divorcer, vous n'allez pas vous séparer. Déjà ça ne m'appartient pas et ça c'est hyper important de vraiment le mentionner. Si des gens viennent pour ça en disant que ça fait dix ans que ça ne va pas, vous êtes notre dernier espoir de dire écoutez je suis navrée mais vous avez mis dix ans à... Alors je ne vais pas dire je suis navrée mais je suis navrée pour eux d'avoir pendant dix ans été dans une relation difficile et de n'avoir rien fait. mais je ne vais pas pouvoir en une ou deux séances régler dix ans de difficultés. de dynamique conflictuelle, etc. C'est clair. Voilà. Mais finalement, c'est quand même hyper important de le mettre en place et de le dire, de le verbaliser, de le nommer, de dire là, mes compétences sont. Voilà ce que je peux faire pour vous. Ce que je peux faire pour vous, c'est vous accompagner ensemble et de manière individuelle aussi. Moi, j'aime beaucoup aussi recevoir les personnes au moins une fois. Donc dans l'accompagnement thérapeutique, au moins une fois les recevoir en individuel. Parce qu'il y a des choses que, évidemment, les partenaires ne se disent pas. Et qu'on ne peut pas poser toutes les questions quand l'autre est là. Ça, c'est aussi parfois très difficile. Vous aurez des gens qui vont vous mentir, qui ne vont pas tout vous raconter. Et si vous êtes thérapeute, c'est quand même important d'avoir tous les tenants aboutissants pour pouvoir améliorer votre accompagnement. finalement améliorer la relation. Améliorer la relation, ça veut dire surtout que chacun reprenne sa subjectivité.

  • #Enora Teyssendier

    À ce niveau-là, hier, tu me parlais d'un exemple bien concret. Est-ce que tu peux nous donner des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi, j'avais il y a quelques années en arrière un homme qui est venu. Alors lui, d'abord, est venu seul pour d'autres questions, des questions plus en sexo. Et puis, il m'a dit, ça fait 15 ans que je suis avec ma femme, on a 4 enfants, et puis en fait, je déteste la pénétrer.

  • #Enora Teyssendier

    Tu m'avais dit aussi qu'il disait qu'il y avait une très bonne communication.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, oui, oui, alors c'était pour lui, on n'avait pas besoin de travailler sur la communication, ça c'était pas du tout essentiel, c'était vraiment accessoire. mais que lui aimait... certaines pratiques sexuelles. Et puis, par contre, il détestait la pénétration.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il détestait lui pénétrer et il aimait lui être pénétré.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement, oui, voilà. Et puis, résultat des courses, un petit peu plus tard, quand vraiment la communication a pu être rétablie, il a appris que sa femme détestait être pénétrée. Donc, voilà, 15 ans de vie sexuelle un peu... un peu dommage de ne pas avoir réussi à se dire ces choses, mais ça ce sont des exemples, enfin c'est un exemple que je trouve intéressant puisqu'il met en évidence le fait qu'on a l'impression qu'on peut... parler, qu'on peut vraiment communiquer sur plein de choses, et les gens communiquent, alors c'est des gens qui ont quatre enfants ensemble, donc probablement que beaucoup de communication au niveau de l'éducation, et ça je crois que ça posait pas trop de problèmes, mais il n'empêche que dans la sexualité, au bout de 15 ans, l'un et l'autre ont découvert que les pratiques qu'ils faisaient, ils ne les aimaient respectivement pas. Donc ça c'est un exemple assez intéressant je trouve.

  • #Enora Teyssendier

    Et il y a d'autres choses par rapport au cadre que tu donnes ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, oui, c'est de vraiment cadrer les motivations, ça comme je l'ai dit tout à l'heure, de ne pas se laisser prendre à partie. Ça c'est une chose assez compliquée, je te vois hausser les yeux, les sourcils, mais effectivement, ne pas se laisser prendre à partie, on le voit. Alors, on sait qu'il y a différents stades dans lesquels se trouve le couple, la lune de miel, ensuite la diffusion, etc. Mais on voit surtout qu'il y a beaucoup, énormément de couples qui peuvent, tout au long de leur vie, rester dans une phase qui s'appelle la lutte pour le pouvoir. Et celle-ci, elle est extrêmement difficile, puisque le ou la partenaire n'est pas un allié, mais est une forme d'ennemi. Mais le couple devient, alors le lieu couple devient le lieu... dans lequel on peut rejouer les schémas, les blessures du passé, les schémas dysfonctionnels, etc. Le partenaire ou la partenaire devient, par exemple, la maman ou le papa avec qui ça a été compliqué, ou un autre, ou une autre partenaire avec qui ça a été compliqué, etc. Donc c'est aussi pour ça que c'est très important de pouvoir régler nos blessures personnelles avant de... pas forcément avant de se mettre en couple, mais disons que c'est important de pouvoir comprendre et déconstruire le fait que dans le couple, on va pouvoir rejouer certaines choses et de lutter contre nos schémas répétitifs pour pouvoir finalement passer au stade d'après qui est le partage du pouvoir au niveau des couples. Là, il n'y a plus cette question. d'avoir l'autre, ou de voir, ou de percevoir, ou d'interpréter l'autre comme un ennemi, comme une personne sur laquelle on projette finalement toutes nos blessures. Ça c'est important, c'est la première des choses qu'on va identifier quand on est en accompagnement d'un couple qui rencontre ce type de difficultés, on identifie la lutte pour le pouvoir. On met en évidence pourquoi il y a cette lutte pour le pouvoir, donc là ça devient aussi nécessaire d'avoir des entretiens individuels, au moins un comme je l'ai dit tout à l'heure, mais ça peut être plusieurs, si on perçoit que la lutte pour le pouvoir est assez forte et que les gens n'arrivent pas à se détacher finalement de leurs blessures respectives et de la projection, ne pas prendre finalement ce recul nécessaire, et donc là ça devient nécessaire d'avoir une... une consultation individuelle pour identifier et travailler là-dessus. Ça veut dire aussi que ce sont des personnes qui peuvent partir en thérapie avec un ou une psychologue ou d'autres thérapies alternatives, mais qui seront à côté de la thérapie de couple.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, un accompagnement à côté de la thérapie de couple. Et qu'est-ce qui fait que la thérapie de couple, elle pourrait ne pas fonctionner ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mh-hmm. Alors ça, c'est hyper important de le soulever. La thérapie de couple, voilà, on n'a pas d'obligation de résultat. On le dit aux personnes qu'on accompagne. Si les personnes viennent pour vous instrumentaliser, vous utiliser comme un arbitre, comme un juge, c'est déjà compliqué. Ça dénote déjà d'une volonté. d'avoir raison ou d'être dans cette lutte pour le pouvoir. Si on n'arrive pas à déjouer ça, si on n'arrive pas à mettre en évidence qu'il y a vraiment une lutte pour le pouvoir qui est finalement la résultante ou les conséquences de blessures antérieures, les partenaires vont continuer de se voir comme des ennemis. Et là, on s'essouffle. Dans la thérapie de couple, on s'essouffle. Ça, ça peut être un des éléments qui ne fonctionnent pas, qui met en échec la thérapie. C'est aussi important, justement, quand je parlais du cadre tout à l'heure, de, dans le cadre, donner les motivations, certes, et puis ensuite, qu'est-ce que vous allez investir ? Parce qu'une thérapie de couple, c'est quand même un investissement, c'est un investissement financier aussi, mais c'est aussi un investissement en termes de temps. d'exercices que je vais donner aussi à faire en dehors, comme par exemple je vais leur demander de faire des imagos, ou des sens et focus, ou d'autres outils comme ça, de prendre des moments de qualité ensemble. Donc c'est un investissement aussi pour eux, de savoir qu'on va travailler ensemble, mais qu'ils ont aussi à travailler en parallèle pour eux, pour leur bien et pour le coup. Ensuite... Là où il y a des échecs assez cuisants, c'est aussi quand le ou la thérapeute n'est pas suffisamment préparée à ne pas être finalement pris, tiré à partie, et que l'un ou l'autre arrive à gagner l'approbation de la thérapeute ou du thérapeute, et qui va finalement s'en servir pour régler ses comptes à l'intérieur de la thérapie. à l'intérieur des séances qui doivent, je le rappelle vraiment, être sécuritaires. C'est à nous, en tant que thérapeute de cri, cet espace sécuritaire et de, présentement, ne pas être pris à partie, de ne pas se laisser prendre à partie. Moi, c'est quelque chose que je trouve difficile parce que, même si personnellement j'ai l'impression de ne pas prendre partie, j'ai toujours ce truc de, il faut pas que la personne pense que... je prends un parti ou que je vais questionner plus l'un ou plus l'autre. Et puis quand il y en a un qui va parler plus, c'est pas forcément évident pour moi de réguler cette parole aussi. Et donc j'ai toujours cette appréhension qu'il y en ait un qui pense que je prends parti. Et du coup, pour préciser, moi je fais pas de thérapie de couple justement, parce que pour moi je trouve ça assez compliqué et j'oriente notamment sur la ligne. Merci. Alors, oui, je ne peux pas te dire non, mais oui, il faut y réfléchir. C'est comme le contre-transfert, ça fait partie des dynamiques auxquelles on doit réfléchir en tant que thérapeute. On ne peut pas juste les éluder comme ça et puis dire non, je suis un 1 ou une parfaite thérapeute et je n'ai pas besoin d'y penser. On doit y penser, on doit y réfléchir, on doit se dire est-ce que je favorise quelqu'un ou pas. pas. Après, plus on pratique, et évidemment, plus on comprend les dynamiques, et puis plus on peut s'en servir pour le bien de la thérapie, et non pas pour justement que les personnes qu'on accompagne prennent ce cadre. On m'a toujours appris aussi, si c'est pas toi qui poses le cadre, c'est tes patients qui vont le poser. Donc, à partir de là, je sais que je dois le poser aussi, pour que ça permette... à mes patients de ne pas le poser, mais ça permet aussi à mes patients d'avoir cette sécurité. Le fait d'avoir un temps de parole qui soit équilibré ne veut pas dire qu'il faille avoir chacun dix minutes, par exemple. Ce n'est pas une question de temps. C'est une question d'avoir l'espace de pouvoir le dire. Une personne va, par habitude peut-être... prendre 15 mots pour expliquer quelque chose, l'autre va pouvoir l'expliquer en 3 mots. Finalement, si on jugeait par rapport à la quantité de mots ou à la quantité de temps, on n'arriverait pas. Donc c'est pas... C'est pas par rapport à ça qu'il est important de se dire « je dois donner un temps de parole » . C'est de savoir entretenir la fluidité de la parole, évidemment, donc qu'on n'y ait pas de coupage de parole, et que chacun, chacune ait eu le temps et l'espace d'exprimer ce qu'il ou elle avait envie. C'est plus ça qui compte, plus qu'une question de quantité. Et puis ensuite, on peut aussi ramener... la discussion à quelqu'un qu'on estime ou qu'on imagine être plus défavorisé. On peut aussi ramener en disant « Merci, je vous ai entendu. Maintenant, j'aimerais passer à votre compagnon, votre compagne. J'aimerais maintenant connaître votre avis par rapport à ce qui a été dit, etc. » Et comment tu fais si la personne, elle ne s'arrête pas ? Tu la coupes ? Oui. Oui, oui. Il y a un moment donné, on peut aussi arrêter les gens en disant Merci beaucoup, j'ai entendu, alors que c'était difficile pour vous par rapport à ça. On va juste continuer avec votre partenaire maintenant pour savoir qu'est-ce qui se passe pour elle ou pour lui. Et puis on reviendra après évidemment sur vous et ce que vous pensez. Alors c'est pas du coupage de parole, genre on se parle pas par-dessus, mais je me permets de mettre effectivement un stop bienveillant. Alors... En général, c'est des gens qui peuvent aussi un petit peu tourner en rond. C'est un petit peu dire la même chose avec d'autres mots, un autre vocabulaire. Voilà, on voit bien qu'on peut s'arrêter en disant, voilà, ce que j'ai entendu, c'était ça. Maintenant, on va passer à l'autre personne. Et puis, ça marche. Ça marche bien. Oui, c'est vrai que moi, c'est difficile, ça. Oui, c'est pas évident parce qu'on a cette attitude en tant que thérapeute de vouloir écouter, de vouloir accueillir, mais accueillir la parole ça veut dire aussi ne pas non plus se lâcher sans retenue, c'est pas ça non plus, parce qu'on peut dire des mots, des mots, des mots, des mots, des mots, et finalement qui n'ont pas de consistance. L'imago, précisément, est un outil qui demande une forme de synthèse de ce qu'on a envie de dire. Puisque l'autre va devoir répéter, donc il va falloir synthétiser. Je ne peux pas utiliser 36 mots pour dire que je ne vais pas bien, que je suis triste. Je vais devoir aller droit au but. Et donc l'imago permet aussi d'apprendre à synthétiser. Ça ne veut pas dire qu'on doit absolument se restreindre. Ce n'est pas se restreindre. C'est parler pour dire quelque chose, ce n'est pas parler pour semer des mots dans le vent. qui est d'ailleurs je fais juste l'apartheid, une prise d'otage quand on sème comme ça les mots dans le vent on prend en otage les gens qui sont autour on prend en otage sa partenaire et plus personne ne peut rien dire donc ça aussi c'est du cadrage et une forme de contrôle sur l'autre je prends la parole, tant que j'ai la parole l'autre ne peut pas parler et justement comment tu réagis toi quand il y a quelqu'un qui cherche à prendre la parole beaucoup la parole et la laissez-moi à l'autre ou qui cherchent à nous prendre à partie. Alors déjà, il y en aura toujours un ou l'autre qui va parler plus. Ça fait partie de l'accompagnement. Il y a toujours une personne dans la relation qui parle plus que l'autre. C'est pas foncièrement gênant, parce que c'est aussi comme ça qu'on découvre leur modalité de communication. Et c'est important dans les premiers temps de juste un petit peu lâcher du lait. avoir un cadre, lâcher un petit peu du lest pour leur permettre de, pour permettre à ces personnes de vivre les modalités dont elles ont l'habitude, et puis nous de les analyser. Moi je vois effectivement que quand il essaie de prendre la parole, elle le coupe, ou elle le coupe, enfin, voilà, de les analyser pour pouvoir revenir après au fur et à mesure des séances là-dessus. C'est pas forcément gênant, il y a toujours quelqu'un qui parle le plus. plus que l'autre. Et puis, ta deuxième question, c'était ? S'ils cherchent à nous prendre à partie ? En principe, il y a un petit moment où les personnes cherchent aussi à valider. Alors, il y a chercher à partie et valider le ressenti. Donc, on va distinguer les deux. Et pour ne pas se faire prendre à partie, moi, je ramène ça à la personne qui vient dire quelque chose. Plutôt que, imaginons concrètement un exemple, que je parle de manière très hétéronormée, je m'excuse à l'avance, mais ça s'applique pour les couples homosexuels. sexuelle, queer, enfin, intersectionnelle, etc. Mais on peut dire, par exemple, « Oui, mais vous voyez comme elle est toujours... Pardon, méchante avec moi. » Donc, pardon, je dois juste... On voit un coup. « Vous voyez comme elle est méchante avec moi. » Donc là, il y a une prise à partie. Si moi, je réponds « Oui, oui, effectivement, elle est méchante avec vous. » Bon, ben là, c'est clair que je vais prendre partie. Par contre, je ramène ça en disant... J'entends bien que... pour vous c'est difficile quand votre femme, votre épouse, votre conjointe réagit comme ça, est-ce que vous arrivez à me dire qu'est-ce que ça provoque chez vous ? Donc je recentre la discussion non pas sur la désignation de la femme et de ce que lui n'apprécie pas, mais plutôt sur lui et les faits. Ça sert à deux choses, ça recentre évidemment sur lui, ça recentre sur le fait que je ne peux pas être... Enfin, ça lui démontre que je ne suis pas... L'arbitre nie qu'on peut me prendre à partie. Et ça permet aussi à l'autre partenaire d'entendre qu'est-ce que ses agissements provoquent chez l'autre. Voilà. Est-ce que tu as d'autres exemples ? Ou justement, en fait, par rapport au conflit, est-ce que tu vas réagir différemment ou est-ce que c'est similaire ? Par rapport au conflit, donc... Qui peut y avoir dans le couple dans la séance, pardon. Alors, quand il y a des tensions, ça, il peut y en avoir. Il peut y en avoir dans les séances. Il peut y avoir des tensions. Alors, je fais un petit peu la distinction entre les conflits et les tensions, parce que les conflits, finalement, sont de bonnes choses. C'est une bonne chose d'avoir un conflit. C'est pas mauvais. ce qui est mauvais c'est tout ce qui est de la violence tout ce qui va avoir certaines tensions liées au conflit qui sont difficiles et c'est pour ça qu'on apprend prend à communiquer avec la communication non-violente, avec l'imago, etc. Le conflit en soi, il vient, et c'est un signal d'alarme, tout simplement, il vient parler, il vient dire, là, en fait, je peux pas être d'accord, là il y a quelque chose, on est en désaccord, là ça ne me va pas, et ça vient toucher quelque chose de fort en moi. Voilà ce que vient dire le conflit. Il vient contrer quelque chose. On va l'utiliser ce conflit. On va simplement dire, ok, ça vous met en colère. Moi, je vois que vous êtes en colère. Donc, on va travailler sur cette colère. On va dire, d'où elle vient ? Qu'est-ce qui se passe pour vous ? La même chose aussi pour l'autre partenaire. Qu'est-ce qui se passe pour vous quand vous voyez votre partenaire dans cet état-là ? Eh bien, dans cet état-là, moi, je n'ai plus envie de lui parler. Parce que ça me fait peur. Parce que je ne sens pas que ma parole est accueillie. Parce que je sens qu'on prend un tournant qui peut devenir violent. Et parce que finalement, je préfère cacher les choses, ne pas les dire. pour ne pas générer de conflit. Mais c'est faux, c'est pas le conflit qui génère. Quand on cache quelque chose, c'est parce qu'on a peur des conséquences et des réactions. C'est pour ça que j'expliquais aussi que la communication, c'est pas seulement parler, c'est aussi savoir accueillir. Parce que si on ne sait pas accueillir, on va détruire l'envie de communiquer à l'autre. Si un couple, si une femme vient dire à son mari, ben voilà en fait Moi j'ai un collègue qui me fait de l'œil, je me sens attirée par lui, etc. Et que le mari a une réaction extrêmement violente en disant « Oui, mais t'es qu'une chercheuse, enfin, il ne va pas accueillir ça. » Sa femme ne va plus jamais rien lui dire. Elle va dire « Non, moi je ne vais pas encaisser ça, je n'ai pas encaissé ça. » Par contre, s'il y a l'accueil, de dire « Ok, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble ? » On est des alliés, on est des partenaires. De toute façon, la situation, elle, est là. Cette femme est attirée par son collègue, qu'elle le dise ou non, la résultante est pareille. C'est-à-dire que le fait, on parlait des faits avant, le fait est là. Maintenant, qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que vous voulez avoir le... Enfin, est-ce que vous voulez continuer ? à avoir la confiance de votre femme pour qu'elle continue de vous dire où ça en est, de pouvoir aussi savoir ce qu'il en est, de pouvoir la soutenir, en disant « moi j'ai pas envie que tu aies une relation avec ce collègue, donc qu'est-ce qu'on peut faire pour notre couple ? » Ça c'est hyper important. Donc le conflit, il vient dire quelque chose, le conflit, si et quand précisément les gens peuvent dire les mots, dire ce qui se passe dans le conflit, verbaliser les choses, C'est un immense cadeau. Mais il faut savoir et apprendre à l'accueillir. Ça, c'est autre chose. Et ça, c'est ce qu'on apprend aussi dans l'accompagnement. Bon, ben, maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Comment, en tant que personne, Un partenaire qui n'est pas dans la lutte pour le pouvoir, qui ne voit pas l'autre comme son ennemi, eh bien comment je vais être l'allié de ma femme, de mon mari ? Comment je vais être fort quand il ou elle est faible ? Comment il va être fort et inversement ? Parce que ça, ça fait aussi partie des choses que j'aime apprendre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on a chacun, chacune, nos forces et nos faiblesses, et qu'on peut, quand on est à deux, c'est merveilleux, on a cette chance de pouvoir se servir, quand on connaît l'un, on se connaît bien, de se servir des forces et des faiblesses de l'autre, et d'être aussi un rempart dans ces moments-là. C'est bien intéressant tout ça. Est-ce que tu as autre chose à préciser sur la posture du thérapeute ? Bon, il faut se faire confiance, ça c'est un peu le... Ce qu'on pourrait dire comme ça, mais je trouve que quand on est thérapeute de couple, on apprend beaucoup. On apprend énormément sur soi, sur le couple, sur son propre couple, sur sa propre histoire aussi. Donc c'est extrêmement enrichissant. Personnellement, je trouve ça super enrichissant de comprendre à quel point certaines dynamiques peuvent être délétères ou être profitables pour les personnes que j'accompagne. et y compris dans ma vie personnelle. Donc je pense que c'est vraiment, faire de la thérapie de couple, c'est ultra enrichissant. Maintenant, parfois il faut aussi se lancer. On a effectivement des difficultés, des doutes, on ne va pas y arriver forcément toujours la première fois, on va être emporté par des dynamiques qui ne sont pas forcément les meilleures. On va douter, on va regretter, on va ruminer sur ce qu'on aurait dû faire, ce qu'on aurait pu dire, etc. Ça, c'est une évidence. Mais je crois surtout qu'on peut, en fait, être un ou une thérapeute de couple efficace si le cadre et les motivations, comme je l'ai dit au départ, sont bien préparés, bien placés. Avec cette non-obligation de résultat, de dire, ben voilà, moi j'aide, j'accompagne ces personnes, je les aide, mais j'ai pas cette obligation de résultat, je ne suis pas responsable de tout ce qui s'est passé pour eux, de finalement, de tous les éléments qui ont permis ou qui ont dégradé la relation jusqu'alors, parce que ça c'est quelque chose qu'on n'a pas vécu, on n'était pas là, on n'a pas dégradé, ils ont dégradé eux-mêmes. leurs relations, ils n'ont rien fait pour, maintenant ils viennent vers nous et c'est super, c'est déjà un pas extraordinaire que de venir reconnaître ces difficultés et de venir demander de l'aide, mais dans un autre sens, c'est aussi important que les partenaires se responsabilisent par rapport à ça. Le couple se responsabilise par rapport à la dégradation de leur relation et qu'elle n'est pas induite, et qu'elle n'est pas la résultante et la conséquence. du thérapeute ou de la thérapeute. Mais c'est important de vraiment le conscientiser pour ne pas porter, finalement, des choses qui ne nous appartiennent pas. Le conscientiser, c'est-à-dire le poser. Le poser pour soi, puis aussi le poser pour l'autre. Quand, précisément, comme je l'ai dit tout à l'heure, certains couples arrivent avec « Vous êtes notre dernier espoir, ça fait 20 ans que ça va pas, maintenant c'est soit ça, soit on divorce. » alors ça met une pression, c'est un ultimatum qu'on met au thérapeute qu'il n'a pas à accepter et qu'il ne doit pas en fait accepter, ça c'est une responsabilité qui est à renvoyer à l'expéditeur si je peux dire, ok alors attendez, on va poser les choses ça fait 20 ans que ça va pas ça fait maintenant 10 minutes que vous êtes dans mon cabinet qu'on vient de prendre gentiment Mouah ! connaissance, qu'on fait gentiment connaissance. Moi, je vous dis tout de suite, je ne vais pas porter ça. Et c'est pas ok pour moi d'être la garante de votre relation et du fait que votre relation perdure ou non. Je vous dis tout de suite, si c'est ce que vous attendez de moi, je ne peux pas répondre à ça. Voilà. Et en général, après ça, ils reviennent ou pas ? Pas tous. C'est là où on voit que les des personnes, si il ou elle attendait que je sois la garante, la sauveuse, exactement, c'est le mot juste, la sauveuse, ils vont pas revenir. qui vont parvenir. Parce que c'est pas possible. Je vais pas avoir et je ne veux pas cette responsabilité-là. Par contre, si effectivement les personnes se rendent compte que c'était de leur responsabilité d'avoir... Enfin, c'est la conséquence de ce qu'ils ont fait. C'est leur responsabilité. Et ça, c'est super important de reconnaître la responsabilité qu'on a. Parce que c'est aussi cette même responsabilité que je vais convoquer pour avancer dans la thérapie. C'est-à-dire, si quelqu'un se déresponsabilise, s'il remet la responsabilité sur le thérapeute de couple, la thérapeute de couple, c'est aussi habituellement, traditionnellement, des personnes qui vont se déresponsabiliser, mettre la responsabilité sur le ou la partenaire, ou les enfants, ou la famille, la belle famille, le travail, etc. Donc, ce sont des gens qui, d'emblée, ne comprennent pas... l'impact qu'ils ou elles ont à l'intérieur de la relation. Quelle est la dynamique qu'ils ou elles imposent dans la relation, favorisent, détruisent. Donc c'est clair que si ces personnes-là sont déjà pas prêtes à prendre une part de responsabilité en disant « Nous on arrive là, ça fait 20 ans que ça va pas, mais maintenant on a envie que ça change. » Ok, ça c'est déjà autre chose. Très bien, vous avez envie que ça change. Moi, je ne suis toujours pas garante du fait que votre relation perdure ou pas. Par contre, Je peux vous aider, je peux vous accompagner à développer des outils, à comprendre les dynamiques que vous avez mises en place, qui se sont peut-être installées le long des années à cause du travail, des enfants, de la famille, de la belle famille, des amis, etc. Ça, on est d'accord. Mais pas de se déresponsabiliser. C'est très différent. Donc quand une personne se responsabilise, quand les personnes du couple se responsabilisent, elles disent, ben voilà, on en est arrivé jusque-là, maintenant on a envie de faire quelque chose. Super. Parce que vous êtes prêts et prêtes à vous investir dans quelque chose. Après, il faut mesurer, évidemment, ça c'est notre rôle de thérapeute, de mesurer quel est l'investissement qu'ils ou elles ont envie d'avoir, ont envie de déployer à l'intérieur de cette thérapie et du couple. Ça c'est un investissement qui est, comme je l'ai dit tout à l'heure, financier, qui est de l'énergie, qui est de la volonté, qui est de la responsabilité, qui est... de la patience, de la discussion, des échecs aussi. Comment on fait pour recevoir un échec, pour le surmonter, pour éprouver les choses, pour qu'elles ne soient pas figées, mais que l'échec puisse devenir un tremplin. C'est beau tout ce que tu dis, ça me donnerait presque envie de refaire de la thérapie de couple. Ah bah tant mieux, alors si je t'ai motivée... Non, non, non, on va continuer comme ça. Moi, je fais des réajustements, des réaccordages. Si c'est de la thérapie, je n'en ai rien. Ok, ok. Je comprends aussi. Après, tout le monde n'a pas envie de... C'est aussi pas toujours évident de gérer... Ça veut dire qu'on est trois. Quand on fait de la thérapie de couple, ça veut dire qu'on est trois. Trois, c'est aussi le triangle. Beaucoup de triangles qui peuvent se rejouer. La triangulation en termes de... Je ne prends pas parti telle ou telle personne. Triangle de Karpman, Sauveur... amoureux, victimes, etc. Donc c'est des éléments importants. Le triangle de la thérapie de couple est très très important à déjouer, enfin déjà, juste à identifier. Est-ce qu'il y a une dernière chose que tu souhaiterais ajouter avant que l'on termine cet épisode ? Parce que là, c'était bien dense et beaucoup de choses, plein d'informations. Je te remercie d'ailleurs pour ça. Avec plaisir. Est-ce qu'il y a quelque chose ? Moi j'ai envie de dire que dans mon expérience, j'ai accompagné des couples qui ont continué leur chemin relationnel ensemble, et des couples qui se sont séparés, et ce qui m'a beaucoup apporté c'est de voir notamment quand les couples se séparent, parce que c'est aussi quand même un deuil finalement, c'est quelque chose de pas toujours évident à vivre pour le couple et pour le... le thérapeute, même si c'est pas de ma responsabilité, c'est de savoir que j'ai pu apporter un certain apaisement, déjà, par rapport à la séparation, et puis surtout une compréhension de ce qui s'est passé, des schémas répétitifs, et je sais que la plupart des personnes, même si elles se séparent, j'ai quelques couples en tête là, récemment, des personnes qui se sont séparées, mais je le sais, je sais que les choses ont été bien faites. Les choses ont été faites de sorte à ce que les répétitions qui avaient été maintenues dans la... dynamique de couple ne se fasse plus pour le reste de la vie et qu'il y a des automatismes ou des outils qui ont été mis en place et qui vont perdurer pour chacun des partenaires même s'ils ou elles ne sont plus ensemble ça je trouve que c'est aussi quelque chose de beau à accompagner ça fait bizarre de dire qu'un thérapeute de couple accompagne dans la rupture mais c'est aussi très Très important, je pense. Oui, puis quand il y a des enfants aussi au milieu, c'est toujours mieux. Tout à fait. Mais dans tous les cas, c'est quelque chose de pas... Voilà, de pas forcément... On n'y pense pas forcément. On va en thérapie de couple pour mieux se séparer. Mais ça fait aussi, en fait, au final, partie d'un accompagnement thérapeutique. Ouais, totalement. Et merci de le rappeler aussi. Avec plaisir. Eh bien, je te remercie pour toutes ces infos. Vraiment, il y avait plein, plein de choses. C'est chouette. Et puis... Ah ! Que je n'oublie pas. Là, si on veut prendre un rendez-vous avec toi, est-ce qu'on passe... Par où on passe ? On peut passer par Sexcare Consulting. Donc, le site. Je pense que tu peux le mettre en ligne. Oui. Et puis sinon, je suis aussi sur la plateforme... C'est le tien ? Oui, c'est le tien. Oui, oui, oui. Je suis aussi sur la plateforme Harmolib, H-A-R-M-O-L-I-B. Une plateforme où il y a d'autres thérapeutes en France. Ouais, ça marche. Bon, Insta... Je suis pas très résolue, malheureusement. Alors, oui, je pense que si quelqu'un m'écrit par Insta, je suis dans le lit des âmes sœurs. Je pense que je vais y répondre. Je vais le voir, peut-être dans un délai un peu plus long que la voix. par Mail ou Harmonie, mais il n'empêche que je vais voir. Je vais quand même voir. Ça marche, je mettrai tous les liens dans la description. Merci. Merci beaucoup. Et donc, je vous dis à tous à bientôt pour un prochain épisode. Et puis, je vous souhaite une bonne soirée, une bonne nuit, ou une bonne journée en fonction de quand vous nous écoutez. Merci.

Description

Bien plus qu’une écoute attentive, la thérapie de couple est un art d’équilibre entre posture, cadre et outils adaptés. Dans cet épisode, j’accueille Aline Alzetta-Tatone, psychosexologue, thérapeute de couple et intervenante à l’Eipsho, pour explorer les bases d’un accompagnement juste et sécurisant.


Aline partage son expérience et sa vision d’une communication consciente, au service de la relation plutôt que du conflit.


Au fil de l’échange, nous abordons :
• Les raisons les plus fréquentes qui amènent les couples à consulter
• L’importance du cadre et de la sécurité du thérapeute
• Les outils clés comme la communication non violente et la méthode Imago
• La lutte de pouvoir et les postures à repérer
• Le rôle des entretiens individuels dans un suivi de couple


La formation en psycho-sexologie et psychotraumatologie a officiellement commencé hier (le 7 octobre), mais il reste encore quelques places pour les retardataires qui souhaitent rejoindre la promotion 2025/2026.

Pour poser tes questions et savoir si cette formation est faite pour toi, réserve ton RDV avec Sandrine !


Retrouvez les épisodes enregistrés avec Aline :

Sensate focus : intégrer la douche au protocole original

Accompagner les personnes trans*

Les femmes trans* dominent-elles vraiment les compétitions sportives ?


Vous retrouverez Aline sur :

Instagram @danslelitdesamessoeurs

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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de L'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de L'Eipsho, l'école internationale de psycho sexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, aujourd'hui j'ai la joie d'accueillir à nouveau Aline Alzetta-Taton pour parler de la thérapie de couple et de différents outils thérapeutiques qu'elle utilise dans ce cadre là. Bonjour Aline.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora, bonjour tout le monde.

  • #Enora Teyssendier

    Donc comme à mon habitude je vais la présenter, même si en vrai elle a déjà été présentée sur ce podcast. Donc Aline, tu es psychosexologue, thérapeute de couple... et spécialiste en santé mentale. Donc, comme je le disais, elle est déjà intervenue sur le podcast pour parler du sujet de la transidentité. Je mettrai les liens des épisodes. Donc Aline, t'es aussi l'auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et tu es intervenante de l'école, de l'EPSO, de l'École Internationale en Psychosexologie Holistique. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites rajouter pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, je pense que c'est déjà pas mal. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, pour aller droit au but, en plus on a plein plein de sujets que j'aimerais bien aborder. En général, les couples qui viennent consulter, ils viennent pour quelles raisons ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors déjà, les couples, de manière générale, ils viennent soit pour des questions sexologiques, des difficultés en sexologie. puisque c'est d'abord aussi la première porte d'entrée, la sexologie, et ensuite, dans la thérapie de couple, vraiment, c'est plus des difficultés dans la relation, mais surtout, principalement, dans la communication. Ça, c'est les principales raisons pour lesquelles les couples viennent.

  • #Enora Teyssendier

    Et est-ce que des fois il y a des sujets plus précis que d'autres ? Et à chaque fois, où est-ce que c'est vraiment la communication qui rejoint à chaque fois ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, la communication c'est vraiment ce que moi je repère. Mais de manière générale, la porte d'entrée peut être aussi une infidélité, des questions sur l'engagement, le mariage, les enfants, la sexualité qui change au cours de l'âge, des expériences. Il y a beaucoup de choses qui peuvent... aussi entrer en ligne de compte, mais en réalité ce qu'on va aussi surtout travailler, puisque ces étapes sont finalement absolument normales dans la vie d'un couple, en tout cas de personnes qui relationnent, et bien ce qu'on va surtout travailler c'est le niveau de communication, parce que c'est le niveau de communication qui va changer finalement toute la dynamique du couple.

  • #Enora Teyssendier

    La question suivante, ça allait être concernant tes outils. Est-ce que tu veux direct aller sur la communication, comment tu l'accompagnes, ou est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites introduire avant ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Peut-être qu'on peut aussi soulever le sujet des types de relations que les gens ont actuellement, ou les accompagnements que je propose sont aussi par rapport à des relations polyamoureuses, des relations ouvertes, libres. qui au final se démocratise beaucoup dans la société, tant mieux, puisqu'on remet en question, à juste titre, les relations monogames, même si tout le monde n'a pas pour volonté de devenir polyamoureux ou en couple libre, c'est pas le sujet, mais de requestionner son lien au couple, à la fidélité, à tout ça, ça me semble assez important. Et souvent, quand j'accompagne ce type de personnes, eh bien, ce sont des personnes qui n'ont pas forcément pris toujours suffisamment de temps avant de se décider pour un type de relation, quel qu'il soit. Donc, ça va faire aussi partie peut-être des éléments pour lesquels un couple va venir en consultation. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors, du coup, quels sont les outils que tu utilises ? Qu'est-ce que tu peux nous recommander concernant l'accompagnement des couples ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, bon, évidemment, comme chaque thérapeute, on a un petit peu ce besoin de s'adapter à la personne, aux personnes qu'on a en face de nous. Donc les outils vont être aussi modulés en fonction des personnes qu'on a en face de nous, de leurs besoins, de leur accessibilité face à un outil ou à un autre. parce que c'est vrai que... Tout le monde ne réceptionne pas une manière de faire de la même manière qu'une autre personne. Donc voilà, c'est toujours un peu des ajustements et une sensibilité à avoir par rapport à ça. Néanmoins, pour ma part, j'aime accompagner les personnes, le couple en tout cas, ou les personnes qui relationnent ensemble, de manière à ce que... il ou elle, il et elle, prennent conscience de leur modalité de communication. Et puis pour prendre conscience des modalités de communication, il faut comprendre que c'est pas juste on communique bien, ou un sentiment ou une idée qu'on communique bien parce qu'on parle. Il suffit pas de mettre des mots pour bien communiquer, il suffit pas non plus de tout se dire, par exemple, pour bien communiquer, et il suffit pas vraiment, voilà, de parler, il faut aussi pouvoir entendre, écouter, savoir. réceptionner, accueillir la parole. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent, même avec les gens qui ont vraiment le sentiment de bien communiquer. Et là, la première des étapes que j'aime beaucoup, enfin c'est une sorte de petite expérience que j'aime bien faire avec les personnes que j'accompagne, c'est de leur demander comment ils et elles, ou ils ou elles, Ils reçoivent un message de reconnaissance. Comment on peut les remercier de la manière la plus fondamentale pour eux ou pour elles ? Et par exemple, moi j'adore les poèmes. Donc je dis souvent que la meilleure des manières de me remercier, ce serait de m'écrire un poème. On peut donner des exemples comme ça. Ça pourrait être un franc merci, un regard dans les yeux, une tape derrière le dos. Ou alors une invitation dans un restaurant, un cadeau, rendre l'appareil, voilà, chacun, chacune, on a nos modalités d'avoir, de recevoir la reconnaissance que l'on a envie. Et souvent ce petit jeu amène les personnes à se poser cette question déjà, tiens, comment est-ce que j'aime, comment est-ce que le merci, la reconnaissance a le plus de valeur pour moi ? Et c'est rarement la même chose chez l'une ou l'autre des personnes. et puis finalement de se rendre compte que l'autre, eh bien, ça sera « Ah ben moi j'aime bien un bouquet de fleurs » ou etc., de se rendre compte simplement de cette petite chose, permet de dire « Ben vous voyez, sur quelque chose de très basique, qu'est le remerciement, qu'est le merci, vous fonctionnez différemment, et en plus, vous avez des modalités propres à vous, très subjectives. À combien plus forte raison des éléments comme Merci. les moyens, la modalité de relationner, les émotions, la communication, c'est encore plus important d'être sur la même longueur d'onde. Et ce petit exercice, moi je le trouve assez révélateur, je crois que la personne que j'accompagne, il est souvent un peu... Ah bah oui, un peu, ouais aussi, révélateur en tout cas. Et on arrive finalement à la suite de dire, tiens, communiquez.

  • #Enora Teyssendier

    c'est un petit peu plus que simplement dire des mots ouais bah déjà moi ça me fait me questionner sur comment j'aime recevoir le remerciement je ne m'étais jamais posé la question je vais me la poser et

  • #Aline Alzetta Tatone

    c'est basique c'est basique,

  • #Enora Teyssendier

    c'est vraiment basique et après ça, l'étape suivante quand chacun a trouvé comment

  • #Aline Alzetta Tatone

    Comment c'est juste dire merci ou comment vraiment avoir un sentiment de reconnaissance comme ça ? Et bien après, on peut transposer ça à plein d'autres choses. Tiens, alors comment vous communiquez sur la sexualité ? Comment vous communiquez sur l'éducation des enfants ? Comment vous communiquez sur les choses difficiles, les émotions ? Et puis là, on transpose, tout ça. Oui, le langage est différent. Pour moi, quand je dis... que je suis triste, finalement j'ai pas forcément besoin qu'on me console, mais j'ai juste besoin d'avoir une écoute attentive, etc. Donc ça peut être, voilà, on peut transposer un petit peu cette manière de faire, de recevoir, d'accueillir ou de transmettre ce qu'on a envie de transmettre, de différentes manières. Et puis ensuite, par rapport à l'accompagnement, moi j'aime bien leur montrer que le langage... Voilà, on parle le français là, mais dans tous les langages, enfin dans toutes les langues, pardon, il y a des subtilités de langage parce qu'on ne dit pas forcément les mêmes choses avec les mêmes mots, les mêmes intensités, etc. Mais en tout cas, pour le français, ce qui est important, c'est de savoir... quelle est la fonction, finalement, de ce qu'on a envie de transmettre. Donc je fais la distinction entre les faits, donc ça vient, c'est issu aussi de la communication non-violente, les faits, les ressentis et les opinions. Et les faits, on peut dire que les faits sont en général objectifs et ne sont pas discutables. Si je dis que les pieds touchent la table, les pieds, pardon, touchent le sol, pardon, Voilà, c'est un fait qui n'est pas discutable, c'est un fait qui est objectif, tout le monde va être d'accord. Ensuite, les ressentis, c'est subjectif, parce que si je vous dis maintenant que j'ai froid, même si toi et Nora, tu ne ressens pas le froid, c'est quelque chose que je ressens et on ne peut pas le discuter. Donc c'est indiscutable, mais c'est subjectif. Et puis, les opinions, alors il reste les opinions qui sont finalement très subjectives, Puisque je peux aimer L'odeur de la vanille, et toi tu peux détester l'odeur de la vanille, c'est subjectif. Et est-ce que c'est discutable ? Oui, on peut discuter, on peut essayer d'échanger. Mais quelle est la motivation de nos échanges ? Finalement, quand on discute des ressentis, ce sont des ressentis, on ne les remet pas en question. Dans le couple aussi, c'est important de dire, ok, là je te transmets quelque chose que je ressens, ça peut être une émotion, ça peut être quelque chose de physique. Donc la personne qui va accueillir ça, c'est que les ressentis ne sont pas questionnables, enfin, peuvent être questionnés, mais ne sont pas remis en question dans le sens de « je te crois pas » , « ça c'est quelque chose que tu inventes » , « non, c'est faux » . Ça peut être questionné avec « tiens, qu'est-ce que tu aimerais que je fasse ? » , etc. Et puis, dans les opinions, L'échange d'expérience est important. « Tiens, pourquoi toi t'aimes la vanille ? » « Pourquoi moi j'aime la vanille et toi tu l'aimes pas ? » Là, on peut discuter. Mais si j'essaye de te convaincre, absolument, et si je veux que tu adhères absolument à ma vision de la vanille, je vais me heurter à ton expérience. Et peut-être que pour toi, la vanille, c'est significatif de quelque chose que t'aimais pas. Peut-être qu'on imagine que tes parents avaient dans la voiture un petit parfum de vanille, et comme t'étais malade en voiture, la vanille... est associée à quelque chose d'extrêmement désagréable. Pour moi, la vanille, c'était les petits biscuits de ma grand-mère, ma Madeleine de Proust, comme on dit, et j'adore ça. Donc, essayer qu'on se rejoigne, enfin, essayer de te faire rejoindre mon idéal par rapport à la vanille ne va pas fonctionner. Par contre, si maintenant on échange nos expériences, on peut échanger quelque chose d'enrichissant. Et ça, c'est aussi important dans les couples de se dire est-ce que ma motivation à échanger quelque chose et de convaincre l'autre ou pas, ou juste de lui présenter mon expérience. Donc là, on présente les faits, les ressentis et les opinions dans un premier temps. Ensuite, je travaille beaucoup, j'aime beaucoup travailler avec un outil qui s'appelle l'Imago, c'est une méthode même, pas qu'un outil, qui permet aux personnes de vraiment avoir un échange. sur des thématiques qui peuvent être difficiles, sans avoir le sentiment d'être pressé, puisque dans cet outil-là, on prend le temps. Il y a une personne qui reçoit la parole, qui l'accueille. Il y en a une autre qui l'émet, et on laisse le temps à celle qui l'émet de voir tout le temps qu'elle souhaite. Et celui ou celle qui l'accueille n'a pas le droit d'interférer. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de réponse à apporter. Il y a juste une reformulation de ce qui est amené. Donc ça laisse à la personne qui a envie de parler, enfin qui aimait quelque chose, toute la possibilité, l'espace, la sécurité de pouvoir parler à l'autre. Et après, ensuite, on inverse les rôles. Donc là, celui qui était émetteur devient récepteur et inversement. Et ça permet d'offrir une sécurité aussi dans la parole et dans le couple. puisque j'aime... particulièrement avec l'imago aussi, le fait qu'on ne puisse pas renchérir sur la thématique, c'est de se rendre compte, de réaliser qu'il n'y a pas forcément un besoin de renchérir. On n'est pas dans l'opposition. On peut ne pas être d'accord avec son ou sa partenaire, mais de ne pas avoir à s'opposer ou renchérir sur une thématique avec laquelle on n'est pas d'accord, peut finalement ne pas euh Il n'y a pas d'enjeu. On réalise par l'expérience qu'on peut tout à fait se taire et ne pas y avoir d'enjeu dans le fait de recevoir la parole, le ressenti, les opinions, les expériences de son ou sa partenaire.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'on pourrait donner un exemple pour que ce soit concret ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport à l'imago ou par rapport à ce qui se...

  • #Enora Teyssendier

    Par rapport à l'imago.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'imago, on utilise déjà le jeu, le jeu de la communication non-violente. J'ai l'impression de vivre un peu à côté de ma vie, puisque nous sommes les deux à travailler un peu trop à mon goût. Par exemple, ça pourrait être quelque chose qui est dit. à son ou sa partenaire, et l'autre va répéter en disant « j'entends que tu dis que tu as l'impression de passer à côté de ta vie, à côté de notre vie, parce que les deux on travaille trop, est-ce bien ça ? » Il y a une validation, et puis il y a cette demande « est-ce qu'il y a autre chose ? » Donc le récepteur ou la réceptrice signifie sa présence pour continuer d'accueillir la parole de l'émetteur ou de l'émettrice.

  • #Enora Teyssendier

    Et après ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Après l'imago ?

  • #Enora Teyssendier

    Ou alors, une fois que la personne s'est exprimée, toi, tu proposes autre chose ? Parce que moi, de ce que je connaissais de l'imago, on pouvait aller un peu plus loin.

  • #Aline Alzetta Tatone

    On peut aller plus loin. Alors, je pense que d'abord, c'est de... Dans mon accompagnement, je préfère jouer sur la sécurité. Donc, la sécurité, c'est qu'on va apprendre ça, on va le faire ensemble. Moi, je vais faciliter les échanges pour que, justement, ce soit un peu un rythme pris. Et le but, en tout cas, c'est que les personnes puissent expérimenter le fait que, à nouveau, comme je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas un grand enjeu, il n'y a pas un énorme enjeu, il n'y a pas un enjeu capital pour soi d'accueillir la parole, même si elle est contraire à ce qu'on imagine, à ce qu'on vit soi-même, le fait de pouvoir accueillir quelque chose comme ça n'est pas un enjeu. Il n'y a pas une lutte pour le pouvoir, parce que ça aussi, il faut savoir que dans les couples, il y a aussi cette question de lutte pour le pouvoir. Mais ça, on va en reparler après. Donc, par rapport à l'imago, ça permet de laisser un espace, d'apprendre à laisser un espace, un rythme, qui permet d'avoir le temps de réfléchir à ce qu'on a envie de dire. De bien le synthétiser aussi, de bien formuler ce qu'on a envie de dire, puisque l'autre va le répéter, donc il faut aussi que ce ne soient pas des immenses phrases, et de créer un espace dans lequel le silence n'est pas dérangeant, puisque l'autre ne va rien dire, le récepteur ne dit rien jusqu'à ce que l'émetteur parle. Donc le silence peut être aussi un outil. À la fin de l'imago, évidemment, il y a une clôture, on va dire. où mutuellement les partenaires se posent la question de savoir de quoi ils ont besoin en ce moment, de quoi elles ont besoin en ce moment, de savoir ce qui... Voilà, ça peut être un câlin, ça peut être de sortir, ça peut être de faire quelque chose ensemble, avec toujours l'option de ne pas souhaiter pour le ou la partenaire adhérer aux besoins de la personne, de son conjoint ou de lui.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire que par rapport à la phrase, enfin à ce qu'elle a exprimé jusque-là, elle peut aussi exprimer ce qu'elle souhaiterait.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait. Mais ça, c'est quelque chose qui se fait aussi progressivement, puisque l'imago, pour moi, d'abord permet l'espace, la création d'un espace de sécurité. Et ça se fait pas n'importe comment, et ça se fait pas dans un rythme... Enfin, c'est pas là. course, il faut vraiment que les personnes puissent prendre le temps expérimenter et prouver la sécurité de la partenaire, enfin des deux la sécurité mutuelle pour pouvoir aller plus loin moi je sais que, par exemple dans ma vie personnelle j'ai beaucoup beaucoup appliqué l'imago avec mon mari et que aujourd'hui c'est quelque chose qui est presque naturel dans nos échanges, de ne pas se couper la parole de prendre ce temps ... Que le silence ne nous fait pas peur, que le silence ne veut pas dire que l'un ou l'autre a raison ou tort. Ça ne veut pas dire que parce que je reste en silence, je suis d'accord avec ce qu'il dit, mais j'accueille et je n'ai pas d'enjeu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres outils, ce qui te semble essentiel, que tu utilises ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, d'autres outils... Il y en a... plein, après ce sont des outils qui s'adaptent chaque obédience à quelque chose d'intéressant pour moi ce sont les outils principaux par contre j'ai envie de dire que c'est plus une question à mon avis de posture de cadre qui doit être intéressante et importante à développer. Parce que la thérapie de couple peut vite, vite déraper. C'est-à-dire qu'on a quand même face à soi deux personnes qui peuvent être en conflit, en tout cas qui présentent des difficultés dans leur relation. Ces difficultés, elles peuvent être de tout un tas d'ordres, mais on a aussi évidemment des personnes... on appelle comme ça habituellement des pervers narcissiques, perverses narcissiques, sans rentrer vraiment dans cette thématique-là, on peut avoir justement des personnes qui viennent vous instrumentaliser en tant que thérapeute pour un peu manifester l'emprise qu'ils ou elles ont déjà sur le partenaire et puis la renforcer, ou alors vous attirer dans une espèce de... de cycles d'arbitrage et de volonté de prendre parti. Donc ça, c'est des choses qui arrivent en thérapie de couple. C'est pourquoi le cadre, pour moi, au-delà des outils, les outils sont importants, certes, mais le cadre qu'on offre et la sécurité qu'on peut offrir à des personnes qui viennent, elle est très très importante pour tout le monde, pour soi, pour le thérapeute, et aussi pour le couple. qui va venir.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors du coup toi tu poses quoi comme cadre ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi je pars surtout des motivations quand les personnes arrivent bien sûr elles me présentent leurs difficultés le problème qui les motive à venir mais surtout finalement qu'est-ce que vous attendez de moi ? ça c'est l'une des questions qui va revenir dans la thérapie qui va revenir régulièrement parce que c'est Merci. de se remettre, pour les personnes aussi que j'accompagne, de se remettre dans qu'est-ce que je viens chercher, qu'est-ce que j'attends de cette thérapeute. Je leur dis clairement que ça ne m'appartient pas de savoir s'ils ou elles vont rester ensemble. Ça, ça ne m'appartient pas. Je n'ai pas un devoir, une obligation de résultat. Donc je ne vais pas pouvoir leur dire oui, alors écoutez, on va faire 10 séances et vous n'allez pas divorcer, vous n'allez pas vous séparer. Déjà ça ne m'appartient pas et ça c'est hyper important de vraiment le mentionner. Si des gens viennent pour ça en disant que ça fait dix ans que ça ne va pas, vous êtes notre dernier espoir de dire écoutez je suis navrée mais vous avez mis dix ans à... Alors je ne vais pas dire je suis navrée mais je suis navrée pour eux d'avoir pendant dix ans été dans une relation difficile et de n'avoir rien fait. mais je ne vais pas pouvoir en une ou deux séances régler dix ans de difficultés. de dynamique conflictuelle, etc. C'est clair. Voilà. Mais finalement, c'est quand même hyper important de le mettre en place et de le dire, de le verbaliser, de le nommer, de dire là, mes compétences sont. Voilà ce que je peux faire pour vous. Ce que je peux faire pour vous, c'est vous accompagner ensemble et de manière individuelle aussi. Moi, j'aime beaucoup aussi recevoir les personnes au moins une fois. Donc dans l'accompagnement thérapeutique, au moins une fois les recevoir en individuel. Parce qu'il y a des choses que, évidemment, les partenaires ne se disent pas. Et qu'on ne peut pas poser toutes les questions quand l'autre est là. Ça, c'est aussi parfois très difficile. Vous aurez des gens qui vont vous mentir, qui ne vont pas tout vous raconter. Et si vous êtes thérapeute, c'est quand même important d'avoir tous les tenants aboutissants pour pouvoir améliorer votre accompagnement. finalement améliorer la relation. Améliorer la relation, ça veut dire surtout que chacun reprenne sa subjectivité.

  • #Enora Teyssendier

    À ce niveau-là, hier, tu me parlais d'un exemple bien concret. Est-ce que tu peux nous donner des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi, j'avais il y a quelques années en arrière un homme qui est venu. Alors lui, d'abord, est venu seul pour d'autres questions, des questions plus en sexo. Et puis, il m'a dit, ça fait 15 ans que je suis avec ma femme, on a 4 enfants, et puis en fait, je déteste la pénétrer.

  • #Enora Teyssendier

    Tu m'avais dit aussi qu'il disait qu'il y avait une très bonne communication.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, oui, oui, alors c'était pour lui, on n'avait pas besoin de travailler sur la communication, ça c'était pas du tout essentiel, c'était vraiment accessoire. mais que lui aimait... certaines pratiques sexuelles. Et puis, par contre, il détestait la pénétration.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il détestait lui pénétrer et il aimait lui être pénétré.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement, oui, voilà. Et puis, résultat des courses, un petit peu plus tard, quand vraiment la communication a pu être rétablie, il a appris que sa femme détestait être pénétrée. Donc, voilà, 15 ans de vie sexuelle un peu... un peu dommage de ne pas avoir réussi à se dire ces choses, mais ça ce sont des exemples, enfin c'est un exemple que je trouve intéressant puisqu'il met en évidence le fait qu'on a l'impression qu'on peut... parler, qu'on peut vraiment communiquer sur plein de choses, et les gens communiquent, alors c'est des gens qui ont quatre enfants ensemble, donc probablement que beaucoup de communication au niveau de l'éducation, et ça je crois que ça posait pas trop de problèmes, mais il n'empêche que dans la sexualité, au bout de 15 ans, l'un et l'autre ont découvert que les pratiques qu'ils faisaient, ils ne les aimaient respectivement pas. Donc ça c'est un exemple assez intéressant je trouve.

  • #Enora Teyssendier

    Et il y a d'autres choses par rapport au cadre que tu donnes ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, oui, c'est de vraiment cadrer les motivations, ça comme je l'ai dit tout à l'heure, de ne pas se laisser prendre à partie. Ça c'est une chose assez compliquée, je te vois hausser les yeux, les sourcils, mais effectivement, ne pas se laisser prendre à partie, on le voit. Alors, on sait qu'il y a différents stades dans lesquels se trouve le couple, la lune de miel, ensuite la diffusion, etc. Mais on voit surtout qu'il y a beaucoup, énormément de couples qui peuvent, tout au long de leur vie, rester dans une phase qui s'appelle la lutte pour le pouvoir. Et celle-ci, elle est extrêmement difficile, puisque le ou la partenaire n'est pas un allié, mais est une forme d'ennemi. Mais le couple devient, alors le lieu couple devient le lieu... dans lequel on peut rejouer les schémas, les blessures du passé, les schémas dysfonctionnels, etc. Le partenaire ou la partenaire devient, par exemple, la maman ou le papa avec qui ça a été compliqué, ou un autre, ou une autre partenaire avec qui ça a été compliqué, etc. Donc c'est aussi pour ça que c'est très important de pouvoir régler nos blessures personnelles avant de... pas forcément avant de se mettre en couple, mais disons que c'est important de pouvoir comprendre et déconstruire le fait que dans le couple, on va pouvoir rejouer certaines choses et de lutter contre nos schémas répétitifs pour pouvoir finalement passer au stade d'après qui est le partage du pouvoir au niveau des couples. Là, il n'y a plus cette question. d'avoir l'autre, ou de voir, ou de percevoir, ou d'interpréter l'autre comme un ennemi, comme une personne sur laquelle on projette finalement toutes nos blessures. Ça c'est important, c'est la première des choses qu'on va identifier quand on est en accompagnement d'un couple qui rencontre ce type de difficultés, on identifie la lutte pour le pouvoir. On met en évidence pourquoi il y a cette lutte pour le pouvoir, donc là ça devient aussi nécessaire d'avoir des entretiens individuels, au moins un comme je l'ai dit tout à l'heure, mais ça peut être plusieurs, si on perçoit que la lutte pour le pouvoir est assez forte et que les gens n'arrivent pas à se détacher finalement de leurs blessures respectives et de la projection, ne pas prendre finalement ce recul nécessaire, et donc là ça devient nécessaire d'avoir une... une consultation individuelle pour identifier et travailler là-dessus. Ça veut dire aussi que ce sont des personnes qui peuvent partir en thérapie avec un ou une psychologue ou d'autres thérapies alternatives, mais qui seront à côté de la thérapie de couple.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, un accompagnement à côté de la thérapie de couple. Et qu'est-ce qui fait que la thérapie de couple, elle pourrait ne pas fonctionner ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mh-hmm. Alors ça, c'est hyper important de le soulever. La thérapie de couple, voilà, on n'a pas d'obligation de résultat. On le dit aux personnes qu'on accompagne. Si les personnes viennent pour vous instrumentaliser, vous utiliser comme un arbitre, comme un juge, c'est déjà compliqué. Ça dénote déjà d'une volonté. d'avoir raison ou d'être dans cette lutte pour le pouvoir. Si on n'arrive pas à déjouer ça, si on n'arrive pas à mettre en évidence qu'il y a vraiment une lutte pour le pouvoir qui est finalement la résultante ou les conséquences de blessures antérieures, les partenaires vont continuer de se voir comme des ennemis. Et là, on s'essouffle. Dans la thérapie de couple, on s'essouffle. Ça, ça peut être un des éléments qui ne fonctionnent pas, qui met en échec la thérapie. C'est aussi important, justement, quand je parlais du cadre tout à l'heure, de, dans le cadre, donner les motivations, certes, et puis ensuite, qu'est-ce que vous allez investir ? Parce qu'une thérapie de couple, c'est quand même un investissement, c'est un investissement financier aussi, mais c'est aussi un investissement en termes de temps. d'exercices que je vais donner aussi à faire en dehors, comme par exemple je vais leur demander de faire des imagos, ou des sens et focus, ou d'autres outils comme ça, de prendre des moments de qualité ensemble. Donc c'est un investissement aussi pour eux, de savoir qu'on va travailler ensemble, mais qu'ils ont aussi à travailler en parallèle pour eux, pour leur bien et pour le coup. Ensuite... Là où il y a des échecs assez cuisants, c'est aussi quand le ou la thérapeute n'est pas suffisamment préparée à ne pas être finalement pris, tiré à partie, et que l'un ou l'autre arrive à gagner l'approbation de la thérapeute ou du thérapeute, et qui va finalement s'en servir pour régler ses comptes à l'intérieur de la thérapie. à l'intérieur des séances qui doivent, je le rappelle vraiment, être sécuritaires. C'est à nous, en tant que thérapeute de cri, cet espace sécuritaire et de, présentement, ne pas être pris à partie, de ne pas se laisser prendre à partie. Moi, c'est quelque chose que je trouve difficile parce que, même si personnellement j'ai l'impression de ne pas prendre partie, j'ai toujours ce truc de, il faut pas que la personne pense que... je prends un parti ou que je vais questionner plus l'un ou plus l'autre. Et puis quand il y en a un qui va parler plus, c'est pas forcément évident pour moi de réguler cette parole aussi. Et donc j'ai toujours cette appréhension qu'il y en ait un qui pense que je prends parti. Et du coup, pour préciser, moi je fais pas de thérapie de couple justement, parce que pour moi je trouve ça assez compliqué et j'oriente notamment sur la ligne. Merci. Alors, oui, je ne peux pas te dire non, mais oui, il faut y réfléchir. C'est comme le contre-transfert, ça fait partie des dynamiques auxquelles on doit réfléchir en tant que thérapeute. On ne peut pas juste les éluder comme ça et puis dire non, je suis un 1 ou une parfaite thérapeute et je n'ai pas besoin d'y penser. On doit y penser, on doit y réfléchir, on doit se dire est-ce que je favorise quelqu'un ou pas. pas. Après, plus on pratique, et évidemment, plus on comprend les dynamiques, et puis plus on peut s'en servir pour le bien de la thérapie, et non pas pour justement que les personnes qu'on accompagne prennent ce cadre. On m'a toujours appris aussi, si c'est pas toi qui poses le cadre, c'est tes patients qui vont le poser. Donc, à partir de là, je sais que je dois le poser aussi, pour que ça permette... à mes patients de ne pas le poser, mais ça permet aussi à mes patients d'avoir cette sécurité. Le fait d'avoir un temps de parole qui soit équilibré ne veut pas dire qu'il faille avoir chacun dix minutes, par exemple. Ce n'est pas une question de temps. C'est une question d'avoir l'espace de pouvoir le dire. Une personne va, par habitude peut-être... prendre 15 mots pour expliquer quelque chose, l'autre va pouvoir l'expliquer en 3 mots. Finalement, si on jugeait par rapport à la quantité de mots ou à la quantité de temps, on n'arriverait pas. Donc c'est pas... C'est pas par rapport à ça qu'il est important de se dire « je dois donner un temps de parole » . C'est de savoir entretenir la fluidité de la parole, évidemment, donc qu'on n'y ait pas de coupage de parole, et que chacun, chacune ait eu le temps et l'espace d'exprimer ce qu'il ou elle avait envie. C'est plus ça qui compte, plus qu'une question de quantité. Et puis ensuite, on peut aussi ramener... la discussion à quelqu'un qu'on estime ou qu'on imagine être plus défavorisé. On peut aussi ramener en disant « Merci, je vous ai entendu. Maintenant, j'aimerais passer à votre compagnon, votre compagne. J'aimerais maintenant connaître votre avis par rapport à ce qui a été dit, etc. » Et comment tu fais si la personne, elle ne s'arrête pas ? Tu la coupes ? Oui. Oui, oui. Il y a un moment donné, on peut aussi arrêter les gens en disant Merci beaucoup, j'ai entendu, alors que c'était difficile pour vous par rapport à ça. On va juste continuer avec votre partenaire maintenant pour savoir qu'est-ce qui se passe pour elle ou pour lui. Et puis on reviendra après évidemment sur vous et ce que vous pensez. Alors c'est pas du coupage de parole, genre on se parle pas par-dessus, mais je me permets de mettre effectivement un stop bienveillant. Alors... En général, c'est des gens qui peuvent aussi un petit peu tourner en rond. C'est un petit peu dire la même chose avec d'autres mots, un autre vocabulaire. Voilà, on voit bien qu'on peut s'arrêter en disant, voilà, ce que j'ai entendu, c'était ça. Maintenant, on va passer à l'autre personne. Et puis, ça marche. Ça marche bien. Oui, c'est vrai que moi, c'est difficile, ça. Oui, c'est pas évident parce qu'on a cette attitude en tant que thérapeute de vouloir écouter, de vouloir accueillir, mais accueillir la parole ça veut dire aussi ne pas non plus se lâcher sans retenue, c'est pas ça non plus, parce qu'on peut dire des mots, des mots, des mots, des mots, des mots, et finalement qui n'ont pas de consistance. L'imago, précisément, est un outil qui demande une forme de synthèse de ce qu'on a envie de dire. Puisque l'autre va devoir répéter, donc il va falloir synthétiser. Je ne peux pas utiliser 36 mots pour dire que je ne vais pas bien, que je suis triste. Je vais devoir aller droit au but. Et donc l'imago permet aussi d'apprendre à synthétiser. Ça ne veut pas dire qu'on doit absolument se restreindre. Ce n'est pas se restreindre. C'est parler pour dire quelque chose, ce n'est pas parler pour semer des mots dans le vent. qui est d'ailleurs je fais juste l'apartheid, une prise d'otage quand on sème comme ça les mots dans le vent on prend en otage les gens qui sont autour on prend en otage sa partenaire et plus personne ne peut rien dire donc ça aussi c'est du cadrage et une forme de contrôle sur l'autre je prends la parole, tant que j'ai la parole l'autre ne peut pas parler et justement comment tu réagis toi quand il y a quelqu'un qui cherche à prendre la parole beaucoup la parole et la laissez-moi à l'autre ou qui cherchent à nous prendre à partie. Alors déjà, il y en aura toujours un ou l'autre qui va parler plus. Ça fait partie de l'accompagnement. Il y a toujours une personne dans la relation qui parle plus que l'autre. C'est pas foncièrement gênant, parce que c'est aussi comme ça qu'on découvre leur modalité de communication. Et c'est important dans les premiers temps de juste un petit peu lâcher du lait. avoir un cadre, lâcher un petit peu du lest pour leur permettre de, pour permettre à ces personnes de vivre les modalités dont elles ont l'habitude, et puis nous de les analyser. Moi je vois effectivement que quand il essaie de prendre la parole, elle le coupe, ou elle le coupe, enfin, voilà, de les analyser pour pouvoir revenir après au fur et à mesure des séances là-dessus. C'est pas forcément gênant, il y a toujours quelqu'un qui parle le plus. plus que l'autre. Et puis, ta deuxième question, c'était ? S'ils cherchent à nous prendre à partie ? En principe, il y a un petit moment où les personnes cherchent aussi à valider. Alors, il y a chercher à partie et valider le ressenti. Donc, on va distinguer les deux. Et pour ne pas se faire prendre à partie, moi, je ramène ça à la personne qui vient dire quelque chose. Plutôt que, imaginons concrètement un exemple, que je parle de manière très hétéronormée, je m'excuse à l'avance, mais ça s'applique pour les couples homosexuels. sexuelle, queer, enfin, intersectionnelle, etc. Mais on peut dire, par exemple, « Oui, mais vous voyez comme elle est toujours... Pardon, méchante avec moi. » Donc, pardon, je dois juste... On voit un coup. « Vous voyez comme elle est méchante avec moi. » Donc là, il y a une prise à partie. Si moi, je réponds « Oui, oui, effectivement, elle est méchante avec vous. » Bon, ben là, c'est clair que je vais prendre partie. Par contre, je ramène ça en disant... J'entends bien que... pour vous c'est difficile quand votre femme, votre épouse, votre conjointe réagit comme ça, est-ce que vous arrivez à me dire qu'est-ce que ça provoque chez vous ? Donc je recentre la discussion non pas sur la désignation de la femme et de ce que lui n'apprécie pas, mais plutôt sur lui et les faits. Ça sert à deux choses, ça recentre évidemment sur lui, ça recentre sur le fait que je ne peux pas être... Enfin, ça lui démontre que je ne suis pas... L'arbitre nie qu'on peut me prendre à partie. Et ça permet aussi à l'autre partenaire d'entendre qu'est-ce que ses agissements provoquent chez l'autre. Voilà. Est-ce que tu as d'autres exemples ? Ou justement, en fait, par rapport au conflit, est-ce que tu vas réagir différemment ou est-ce que c'est similaire ? Par rapport au conflit, donc... Qui peut y avoir dans le couple dans la séance, pardon. Alors, quand il y a des tensions, ça, il peut y en avoir. Il peut y en avoir dans les séances. Il peut y avoir des tensions. Alors, je fais un petit peu la distinction entre les conflits et les tensions, parce que les conflits, finalement, sont de bonnes choses. C'est une bonne chose d'avoir un conflit. C'est pas mauvais. ce qui est mauvais c'est tout ce qui est de la violence tout ce qui va avoir certaines tensions liées au conflit qui sont difficiles et c'est pour ça qu'on apprend prend à communiquer avec la communication non-violente, avec l'imago, etc. Le conflit en soi, il vient, et c'est un signal d'alarme, tout simplement, il vient parler, il vient dire, là, en fait, je peux pas être d'accord, là il y a quelque chose, on est en désaccord, là ça ne me va pas, et ça vient toucher quelque chose de fort en moi. Voilà ce que vient dire le conflit. Il vient contrer quelque chose. On va l'utiliser ce conflit. On va simplement dire, ok, ça vous met en colère. Moi, je vois que vous êtes en colère. Donc, on va travailler sur cette colère. On va dire, d'où elle vient ? Qu'est-ce qui se passe pour vous ? La même chose aussi pour l'autre partenaire. Qu'est-ce qui se passe pour vous quand vous voyez votre partenaire dans cet état-là ? Eh bien, dans cet état-là, moi, je n'ai plus envie de lui parler. Parce que ça me fait peur. Parce que je ne sens pas que ma parole est accueillie. Parce que je sens qu'on prend un tournant qui peut devenir violent. Et parce que finalement, je préfère cacher les choses, ne pas les dire. pour ne pas générer de conflit. Mais c'est faux, c'est pas le conflit qui génère. Quand on cache quelque chose, c'est parce qu'on a peur des conséquences et des réactions. C'est pour ça que j'expliquais aussi que la communication, c'est pas seulement parler, c'est aussi savoir accueillir. Parce que si on ne sait pas accueillir, on va détruire l'envie de communiquer à l'autre. Si un couple, si une femme vient dire à son mari, ben voilà en fait Moi j'ai un collègue qui me fait de l'œil, je me sens attirée par lui, etc. Et que le mari a une réaction extrêmement violente en disant « Oui, mais t'es qu'une chercheuse, enfin, il ne va pas accueillir ça. » Sa femme ne va plus jamais rien lui dire. Elle va dire « Non, moi je ne vais pas encaisser ça, je n'ai pas encaissé ça. » Par contre, s'il y a l'accueil, de dire « Ok, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble ? » On est des alliés, on est des partenaires. De toute façon, la situation, elle, est là. Cette femme est attirée par son collègue, qu'elle le dise ou non, la résultante est pareille. C'est-à-dire que le fait, on parlait des faits avant, le fait est là. Maintenant, qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que vous voulez avoir le... Enfin, est-ce que vous voulez continuer ? à avoir la confiance de votre femme pour qu'elle continue de vous dire où ça en est, de pouvoir aussi savoir ce qu'il en est, de pouvoir la soutenir, en disant « moi j'ai pas envie que tu aies une relation avec ce collègue, donc qu'est-ce qu'on peut faire pour notre couple ? » Ça c'est hyper important. Donc le conflit, il vient dire quelque chose, le conflit, si et quand précisément les gens peuvent dire les mots, dire ce qui se passe dans le conflit, verbaliser les choses, C'est un immense cadeau. Mais il faut savoir et apprendre à l'accueillir. Ça, c'est autre chose. Et ça, c'est ce qu'on apprend aussi dans l'accompagnement. Bon, ben, maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Comment, en tant que personne, Un partenaire qui n'est pas dans la lutte pour le pouvoir, qui ne voit pas l'autre comme son ennemi, eh bien comment je vais être l'allié de ma femme, de mon mari ? Comment je vais être fort quand il ou elle est faible ? Comment il va être fort et inversement ? Parce que ça, ça fait aussi partie des choses que j'aime apprendre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on a chacun, chacune, nos forces et nos faiblesses, et qu'on peut, quand on est à deux, c'est merveilleux, on a cette chance de pouvoir se servir, quand on connaît l'un, on se connaît bien, de se servir des forces et des faiblesses de l'autre, et d'être aussi un rempart dans ces moments-là. C'est bien intéressant tout ça. Est-ce que tu as autre chose à préciser sur la posture du thérapeute ? Bon, il faut se faire confiance, ça c'est un peu le... Ce qu'on pourrait dire comme ça, mais je trouve que quand on est thérapeute de couple, on apprend beaucoup. On apprend énormément sur soi, sur le couple, sur son propre couple, sur sa propre histoire aussi. Donc c'est extrêmement enrichissant. Personnellement, je trouve ça super enrichissant de comprendre à quel point certaines dynamiques peuvent être délétères ou être profitables pour les personnes que j'accompagne. et y compris dans ma vie personnelle. Donc je pense que c'est vraiment, faire de la thérapie de couple, c'est ultra enrichissant. Maintenant, parfois il faut aussi se lancer. On a effectivement des difficultés, des doutes, on ne va pas y arriver forcément toujours la première fois, on va être emporté par des dynamiques qui ne sont pas forcément les meilleures. On va douter, on va regretter, on va ruminer sur ce qu'on aurait dû faire, ce qu'on aurait pu dire, etc. Ça, c'est une évidence. Mais je crois surtout qu'on peut, en fait, être un ou une thérapeute de couple efficace si le cadre et les motivations, comme je l'ai dit au départ, sont bien préparés, bien placés. Avec cette non-obligation de résultat, de dire, ben voilà, moi j'aide, j'accompagne ces personnes, je les aide, mais j'ai pas cette obligation de résultat, je ne suis pas responsable de tout ce qui s'est passé pour eux, de finalement, de tous les éléments qui ont permis ou qui ont dégradé la relation jusqu'alors, parce que ça c'est quelque chose qu'on n'a pas vécu, on n'était pas là, on n'a pas dégradé, ils ont dégradé eux-mêmes. leurs relations, ils n'ont rien fait pour, maintenant ils viennent vers nous et c'est super, c'est déjà un pas extraordinaire que de venir reconnaître ces difficultés et de venir demander de l'aide, mais dans un autre sens, c'est aussi important que les partenaires se responsabilisent par rapport à ça. Le couple se responsabilise par rapport à la dégradation de leur relation et qu'elle n'est pas induite, et qu'elle n'est pas la résultante et la conséquence. du thérapeute ou de la thérapeute. Mais c'est important de vraiment le conscientiser pour ne pas porter, finalement, des choses qui ne nous appartiennent pas. Le conscientiser, c'est-à-dire le poser. Le poser pour soi, puis aussi le poser pour l'autre. Quand, précisément, comme je l'ai dit tout à l'heure, certains couples arrivent avec « Vous êtes notre dernier espoir, ça fait 20 ans que ça va pas, maintenant c'est soit ça, soit on divorce. » alors ça met une pression, c'est un ultimatum qu'on met au thérapeute qu'il n'a pas à accepter et qu'il ne doit pas en fait accepter, ça c'est une responsabilité qui est à renvoyer à l'expéditeur si je peux dire, ok alors attendez, on va poser les choses ça fait 20 ans que ça va pas ça fait maintenant 10 minutes que vous êtes dans mon cabinet qu'on vient de prendre gentiment Mouah ! connaissance, qu'on fait gentiment connaissance. Moi, je vous dis tout de suite, je ne vais pas porter ça. Et c'est pas ok pour moi d'être la garante de votre relation et du fait que votre relation perdure ou non. Je vous dis tout de suite, si c'est ce que vous attendez de moi, je ne peux pas répondre à ça. Voilà. Et en général, après ça, ils reviennent ou pas ? Pas tous. C'est là où on voit que les des personnes, si il ou elle attendait que je sois la garante, la sauveuse, exactement, c'est le mot juste, la sauveuse, ils vont pas revenir. qui vont parvenir. Parce que c'est pas possible. Je vais pas avoir et je ne veux pas cette responsabilité-là. Par contre, si effectivement les personnes se rendent compte que c'était de leur responsabilité d'avoir... Enfin, c'est la conséquence de ce qu'ils ont fait. C'est leur responsabilité. Et ça, c'est super important de reconnaître la responsabilité qu'on a. Parce que c'est aussi cette même responsabilité que je vais convoquer pour avancer dans la thérapie. C'est-à-dire, si quelqu'un se déresponsabilise, s'il remet la responsabilité sur le thérapeute de couple, la thérapeute de couple, c'est aussi habituellement, traditionnellement, des personnes qui vont se déresponsabiliser, mettre la responsabilité sur le ou la partenaire, ou les enfants, ou la famille, la belle famille, le travail, etc. Donc, ce sont des gens qui, d'emblée, ne comprennent pas... l'impact qu'ils ou elles ont à l'intérieur de la relation. Quelle est la dynamique qu'ils ou elles imposent dans la relation, favorisent, détruisent. Donc c'est clair que si ces personnes-là sont déjà pas prêtes à prendre une part de responsabilité en disant « Nous on arrive là, ça fait 20 ans que ça va pas, mais maintenant on a envie que ça change. » Ok, ça c'est déjà autre chose. Très bien, vous avez envie que ça change. Moi, je ne suis toujours pas garante du fait que votre relation perdure ou pas. Par contre, Je peux vous aider, je peux vous accompagner à développer des outils, à comprendre les dynamiques que vous avez mises en place, qui se sont peut-être installées le long des années à cause du travail, des enfants, de la famille, de la belle famille, des amis, etc. Ça, on est d'accord. Mais pas de se déresponsabiliser. C'est très différent. Donc quand une personne se responsabilise, quand les personnes du couple se responsabilisent, elles disent, ben voilà, on en est arrivé jusque-là, maintenant on a envie de faire quelque chose. Super. Parce que vous êtes prêts et prêtes à vous investir dans quelque chose. Après, il faut mesurer, évidemment, ça c'est notre rôle de thérapeute, de mesurer quel est l'investissement qu'ils ou elles ont envie d'avoir, ont envie de déployer à l'intérieur de cette thérapie et du couple. Ça c'est un investissement qui est, comme je l'ai dit tout à l'heure, financier, qui est de l'énergie, qui est de la volonté, qui est de la responsabilité, qui est... de la patience, de la discussion, des échecs aussi. Comment on fait pour recevoir un échec, pour le surmonter, pour éprouver les choses, pour qu'elles ne soient pas figées, mais que l'échec puisse devenir un tremplin. C'est beau tout ce que tu dis, ça me donnerait presque envie de refaire de la thérapie de couple. Ah bah tant mieux, alors si je t'ai motivée... Non, non, non, on va continuer comme ça. Moi, je fais des réajustements, des réaccordages. Si c'est de la thérapie, je n'en ai rien. Ok, ok. Je comprends aussi. Après, tout le monde n'a pas envie de... C'est aussi pas toujours évident de gérer... Ça veut dire qu'on est trois. Quand on fait de la thérapie de couple, ça veut dire qu'on est trois. Trois, c'est aussi le triangle. Beaucoup de triangles qui peuvent se rejouer. La triangulation en termes de... Je ne prends pas parti telle ou telle personne. Triangle de Karpman, Sauveur... amoureux, victimes, etc. Donc c'est des éléments importants. Le triangle de la thérapie de couple est très très important à déjouer, enfin déjà, juste à identifier. Est-ce qu'il y a une dernière chose que tu souhaiterais ajouter avant que l'on termine cet épisode ? Parce que là, c'était bien dense et beaucoup de choses, plein d'informations. Je te remercie d'ailleurs pour ça. Avec plaisir. Est-ce qu'il y a quelque chose ? Moi j'ai envie de dire que dans mon expérience, j'ai accompagné des couples qui ont continué leur chemin relationnel ensemble, et des couples qui se sont séparés, et ce qui m'a beaucoup apporté c'est de voir notamment quand les couples se séparent, parce que c'est aussi quand même un deuil finalement, c'est quelque chose de pas toujours évident à vivre pour le couple et pour le... le thérapeute, même si c'est pas de ma responsabilité, c'est de savoir que j'ai pu apporter un certain apaisement, déjà, par rapport à la séparation, et puis surtout une compréhension de ce qui s'est passé, des schémas répétitifs, et je sais que la plupart des personnes, même si elles se séparent, j'ai quelques couples en tête là, récemment, des personnes qui se sont séparées, mais je le sais, je sais que les choses ont été bien faites. Les choses ont été faites de sorte à ce que les répétitions qui avaient été maintenues dans la... dynamique de couple ne se fasse plus pour le reste de la vie et qu'il y a des automatismes ou des outils qui ont été mis en place et qui vont perdurer pour chacun des partenaires même s'ils ou elles ne sont plus ensemble ça je trouve que c'est aussi quelque chose de beau à accompagner ça fait bizarre de dire qu'un thérapeute de couple accompagne dans la rupture mais c'est aussi très Très important, je pense. Oui, puis quand il y a des enfants aussi au milieu, c'est toujours mieux. Tout à fait. Mais dans tous les cas, c'est quelque chose de pas... Voilà, de pas forcément... On n'y pense pas forcément. On va en thérapie de couple pour mieux se séparer. Mais ça fait aussi, en fait, au final, partie d'un accompagnement thérapeutique. Ouais, totalement. Et merci de le rappeler aussi. Avec plaisir. Eh bien, je te remercie pour toutes ces infos. Vraiment, il y avait plein, plein de choses. C'est chouette. Et puis... Ah ! Que je n'oublie pas. Là, si on veut prendre un rendez-vous avec toi, est-ce qu'on passe... Par où on passe ? On peut passer par Sexcare Consulting. Donc, le site. Je pense que tu peux le mettre en ligne. Oui. Et puis sinon, je suis aussi sur la plateforme... C'est le tien ? Oui, c'est le tien. Oui, oui, oui. Je suis aussi sur la plateforme Harmolib, H-A-R-M-O-L-I-B. Une plateforme où il y a d'autres thérapeutes en France. Ouais, ça marche. Bon, Insta... Je suis pas très résolue, malheureusement. Alors, oui, je pense que si quelqu'un m'écrit par Insta, je suis dans le lit des âmes sœurs. Je pense que je vais y répondre. Je vais le voir, peut-être dans un délai un peu plus long que la voix. par Mail ou Harmonie, mais il n'empêche que je vais voir. Je vais quand même voir. Ça marche, je mettrai tous les liens dans la description. Merci. Merci beaucoup. Et donc, je vous dis à tous à bientôt pour un prochain épisode. Et puis, je vous souhaite une bonne soirée, une bonne nuit, ou une bonne journée en fonction de quand vous nous écoutez. Merci.

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Description

Bien plus qu’une écoute attentive, la thérapie de couple est un art d’équilibre entre posture, cadre et outils adaptés. Dans cet épisode, j’accueille Aline Alzetta-Tatone, psychosexologue, thérapeute de couple et intervenante à l’Eipsho, pour explorer les bases d’un accompagnement juste et sécurisant.


Aline partage son expérience et sa vision d’une communication consciente, au service de la relation plutôt que du conflit.


Au fil de l’échange, nous abordons :
• Les raisons les plus fréquentes qui amènent les couples à consulter
• L’importance du cadre et de la sécurité du thérapeute
• Les outils clés comme la communication non violente et la méthode Imago
• La lutte de pouvoir et les postures à repérer
• Le rôle des entretiens individuels dans un suivi de couple


La formation en psycho-sexologie et psychotraumatologie a officiellement commencé hier (le 7 octobre), mais il reste encore quelques places pour les retardataires qui souhaitent rejoindre la promotion 2025/2026.

Pour poser tes questions et savoir si cette formation est faite pour toi, réserve ton RDV avec Sandrine !


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de L'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de L'Eipsho, l'école internationale de psycho sexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, aujourd'hui j'ai la joie d'accueillir à nouveau Aline Alzetta-Taton pour parler de la thérapie de couple et de différents outils thérapeutiques qu'elle utilise dans ce cadre là. Bonjour Aline.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora, bonjour tout le monde.

  • #Enora Teyssendier

    Donc comme à mon habitude je vais la présenter, même si en vrai elle a déjà été présentée sur ce podcast. Donc Aline, tu es psychosexologue, thérapeute de couple... et spécialiste en santé mentale. Donc, comme je le disais, elle est déjà intervenue sur le podcast pour parler du sujet de la transidentité. Je mettrai les liens des épisodes. Donc Aline, t'es aussi l'auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et tu es intervenante de l'école, de l'EPSO, de l'École Internationale en Psychosexologie Holistique. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites rajouter pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, je pense que c'est déjà pas mal. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, pour aller droit au but, en plus on a plein plein de sujets que j'aimerais bien aborder. En général, les couples qui viennent consulter, ils viennent pour quelles raisons ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors déjà, les couples, de manière générale, ils viennent soit pour des questions sexologiques, des difficultés en sexologie. puisque c'est d'abord aussi la première porte d'entrée, la sexologie, et ensuite, dans la thérapie de couple, vraiment, c'est plus des difficultés dans la relation, mais surtout, principalement, dans la communication. Ça, c'est les principales raisons pour lesquelles les couples viennent.

  • #Enora Teyssendier

    Et est-ce que des fois il y a des sujets plus précis que d'autres ? Et à chaque fois, où est-ce que c'est vraiment la communication qui rejoint à chaque fois ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, la communication c'est vraiment ce que moi je repère. Mais de manière générale, la porte d'entrée peut être aussi une infidélité, des questions sur l'engagement, le mariage, les enfants, la sexualité qui change au cours de l'âge, des expériences. Il y a beaucoup de choses qui peuvent... aussi entrer en ligne de compte, mais en réalité ce qu'on va aussi surtout travailler, puisque ces étapes sont finalement absolument normales dans la vie d'un couple, en tout cas de personnes qui relationnent, et bien ce qu'on va surtout travailler c'est le niveau de communication, parce que c'est le niveau de communication qui va changer finalement toute la dynamique du couple.

  • #Enora Teyssendier

    La question suivante, ça allait être concernant tes outils. Est-ce que tu veux direct aller sur la communication, comment tu l'accompagnes, ou est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites introduire avant ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Peut-être qu'on peut aussi soulever le sujet des types de relations que les gens ont actuellement, ou les accompagnements que je propose sont aussi par rapport à des relations polyamoureuses, des relations ouvertes, libres. qui au final se démocratise beaucoup dans la société, tant mieux, puisqu'on remet en question, à juste titre, les relations monogames, même si tout le monde n'a pas pour volonté de devenir polyamoureux ou en couple libre, c'est pas le sujet, mais de requestionner son lien au couple, à la fidélité, à tout ça, ça me semble assez important. Et souvent, quand j'accompagne ce type de personnes, eh bien, ce sont des personnes qui n'ont pas forcément pris toujours suffisamment de temps avant de se décider pour un type de relation, quel qu'il soit. Donc, ça va faire aussi partie peut-être des éléments pour lesquels un couple va venir en consultation. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors, du coup, quels sont les outils que tu utilises ? Qu'est-ce que tu peux nous recommander concernant l'accompagnement des couples ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, bon, évidemment, comme chaque thérapeute, on a un petit peu ce besoin de s'adapter à la personne, aux personnes qu'on a en face de nous. Donc les outils vont être aussi modulés en fonction des personnes qu'on a en face de nous, de leurs besoins, de leur accessibilité face à un outil ou à un autre. parce que c'est vrai que... Tout le monde ne réceptionne pas une manière de faire de la même manière qu'une autre personne. Donc voilà, c'est toujours un peu des ajustements et une sensibilité à avoir par rapport à ça. Néanmoins, pour ma part, j'aime accompagner les personnes, le couple en tout cas, ou les personnes qui relationnent ensemble, de manière à ce que... il ou elle, il et elle, prennent conscience de leur modalité de communication. Et puis pour prendre conscience des modalités de communication, il faut comprendre que c'est pas juste on communique bien, ou un sentiment ou une idée qu'on communique bien parce qu'on parle. Il suffit pas de mettre des mots pour bien communiquer, il suffit pas non plus de tout se dire, par exemple, pour bien communiquer, et il suffit pas vraiment, voilà, de parler, il faut aussi pouvoir entendre, écouter, savoir. réceptionner, accueillir la parole. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent, même avec les gens qui ont vraiment le sentiment de bien communiquer. Et là, la première des étapes que j'aime beaucoup, enfin c'est une sorte de petite expérience que j'aime bien faire avec les personnes que j'accompagne, c'est de leur demander comment ils et elles, ou ils ou elles, Ils reçoivent un message de reconnaissance. Comment on peut les remercier de la manière la plus fondamentale pour eux ou pour elles ? Et par exemple, moi j'adore les poèmes. Donc je dis souvent que la meilleure des manières de me remercier, ce serait de m'écrire un poème. On peut donner des exemples comme ça. Ça pourrait être un franc merci, un regard dans les yeux, une tape derrière le dos. Ou alors une invitation dans un restaurant, un cadeau, rendre l'appareil, voilà, chacun, chacune, on a nos modalités d'avoir, de recevoir la reconnaissance que l'on a envie. Et souvent ce petit jeu amène les personnes à se poser cette question déjà, tiens, comment est-ce que j'aime, comment est-ce que le merci, la reconnaissance a le plus de valeur pour moi ? Et c'est rarement la même chose chez l'une ou l'autre des personnes. et puis finalement de se rendre compte que l'autre, eh bien, ça sera « Ah ben moi j'aime bien un bouquet de fleurs » ou etc., de se rendre compte simplement de cette petite chose, permet de dire « Ben vous voyez, sur quelque chose de très basique, qu'est le remerciement, qu'est le merci, vous fonctionnez différemment, et en plus, vous avez des modalités propres à vous, très subjectives. À combien plus forte raison des éléments comme Merci. les moyens, la modalité de relationner, les émotions, la communication, c'est encore plus important d'être sur la même longueur d'onde. Et ce petit exercice, moi je le trouve assez révélateur, je crois que la personne que j'accompagne, il est souvent un peu... Ah bah oui, un peu, ouais aussi, révélateur en tout cas. Et on arrive finalement à la suite de dire, tiens, communiquez.

  • #Enora Teyssendier

    c'est un petit peu plus que simplement dire des mots ouais bah déjà moi ça me fait me questionner sur comment j'aime recevoir le remerciement je ne m'étais jamais posé la question je vais me la poser et

  • #Aline Alzetta Tatone

    c'est basique c'est basique,

  • #Enora Teyssendier

    c'est vraiment basique et après ça, l'étape suivante quand chacun a trouvé comment

  • #Aline Alzetta Tatone

    Comment c'est juste dire merci ou comment vraiment avoir un sentiment de reconnaissance comme ça ? Et bien après, on peut transposer ça à plein d'autres choses. Tiens, alors comment vous communiquez sur la sexualité ? Comment vous communiquez sur l'éducation des enfants ? Comment vous communiquez sur les choses difficiles, les émotions ? Et puis là, on transpose, tout ça. Oui, le langage est différent. Pour moi, quand je dis... que je suis triste, finalement j'ai pas forcément besoin qu'on me console, mais j'ai juste besoin d'avoir une écoute attentive, etc. Donc ça peut être, voilà, on peut transposer un petit peu cette manière de faire, de recevoir, d'accueillir ou de transmettre ce qu'on a envie de transmettre, de différentes manières. Et puis ensuite, par rapport à l'accompagnement, moi j'aime bien leur montrer que le langage... Voilà, on parle le français là, mais dans tous les langages, enfin dans toutes les langues, pardon, il y a des subtilités de langage parce qu'on ne dit pas forcément les mêmes choses avec les mêmes mots, les mêmes intensités, etc. Mais en tout cas, pour le français, ce qui est important, c'est de savoir... quelle est la fonction, finalement, de ce qu'on a envie de transmettre. Donc je fais la distinction entre les faits, donc ça vient, c'est issu aussi de la communication non-violente, les faits, les ressentis et les opinions. Et les faits, on peut dire que les faits sont en général objectifs et ne sont pas discutables. Si je dis que les pieds touchent la table, les pieds, pardon, touchent le sol, pardon, Voilà, c'est un fait qui n'est pas discutable, c'est un fait qui est objectif, tout le monde va être d'accord. Ensuite, les ressentis, c'est subjectif, parce que si je vous dis maintenant que j'ai froid, même si toi et Nora, tu ne ressens pas le froid, c'est quelque chose que je ressens et on ne peut pas le discuter. Donc c'est indiscutable, mais c'est subjectif. Et puis, les opinions, alors il reste les opinions qui sont finalement très subjectives, Puisque je peux aimer L'odeur de la vanille, et toi tu peux détester l'odeur de la vanille, c'est subjectif. Et est-ce que c'est discutable ? Oui, on peut discuter, on peut essayer d'échanger. Mais quelle est la motivation de nos échanges ? Finalement, quand on discute des ressentis, ce sont des ressentis, on ne les remet pas en question. Dans le couple aussi, c'est important de dire, ok, là je te transmets quelque chose que je ressens, ça peut être une émotion, ça peut être quelque chose de physique. Donc la personne qui va accueillir ça, c'est que les ressentis ne sont pas questionnables, enfin, peuvent être questionnés, mais ne sont pas remis en question dans le sens de « je te crois pas » , « ça c'est quelque chose que tu inventes » , « non, c'est faux » . Ça peut être questionné avec « tiens, qu'est-ce que tu aimerais que je fasse ? » , etc. Et puis, dans les opinions, L'échange d'expérience est important. « Tiens, pourquoi toi t'aimes la vanille ? » « Pourquoi moi j'aime la vanille et toi tu l'aimes pas ? » Là, on peut discuter. Mais si j'essaye de te convaincre, absolument, et si je veux que tu adhères absolument à ma vision de la vanille, je vais me heurter à ton expérience. Et peut-être que pour toi, la vanille, c'est significatif de quelque chose que t'aimais pas. Peut-être qu'on imagine que tes parents avaient dans la voiture un petit parfum de vanille, et comme t'étais malade en voiture, la vanille... est associée à quelque chose d'extrêmement désagréable. Pour moi, la vanille, c'était les petits biscuits de ma grand-mère, ma Madeleine de Proust, comme on dit, et j'adore ça. Donc, essayer qu'on se rejoigne, enfin, essayer de te faire rejoindre mon idéal par rapport à la vanille ne va pas fonctionner. Par contre, si maintenant on échange nos expériences, on peut échanger quelque chose d'enrichissant. Et ça, c'est aussi important dans les couples de se dire est-ce que ma motivation à échanger quelque chose et de convaincre l'autre ou pas, ou juste de lui présenter mon expérience. Donc là, on présente les faits, les ressentis et les opinions dans un premier temps. Ensuite, je travaille beaucoup, j'aime beaucoup travailler avec un outil qui s'appelle l'Imago, c'est une méthode même, pas qu'un outil, qui permet aux personnes de vraiment avoir un échange. sur des thématiques qui peuvent être difficiles, sans avoir le sentiment d'être pressé, puisque dans cet outil-là, on prend le temps. Il y a une personne qui reçoit la parole, qui l'accueille. Il y en a une autre qui l'émet, et on laisse le temps à celle qui l'émet de voir tout le temps qu'elle souhaite. Et celui ou celle qui l'accueille n'a pas le droit d'interférer. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de réponse à apporter. Il y a juste une reformulation de ce qui est amené. Donc ça laisse à la personne qui a envie de parler, enfin qui aimait quelque chose, toute la possibilité, l'espace, la sécurité de pouvoir parler à l'autre. Et après, ensuite, on inverse les rôles. Donc là, celui qui était émetteur devient récepteur et inversement. Et ça permet d'offrir une sécurité aussi dans la parole et dans le couple. puisque j'aime... particulièrement avec l'imago aussi, le fait qu'on ne puisse pas renchérir sur la thématique, c'est de se rendre compte, de réaliser qu'il n'y a pas forcément un besoin de renchérir. On n'est pas dans l'opposition. On peut ne pas être d'accord avec son ou sa partenaire, mais de ne pas avoir à s'opposer ou renchérir sur une thématique avec laquelle on n'est pas d'accord, peut finalement ne pas euh Il n'y a pas d'enjeu. On réalise par l'expérience qu'on peut tout à fait se taire et ne pas y avoir d'enjeu dans le fait de recevoir la parole, le ressenti, les opinions, les expériences de son ou sa partenaire.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'on pourrait donner un exemple pour que ce soit concret ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport à l'imago ou par rapport à ce qui se...

  • #Enora Teyssendier

    Par rapport à l'imago.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'imago, on utilise déjà le jeu, le jeu de la communication non-violente. J'ai l'impression de vivre un peu à côté de ma vie, puisque nous sommes les deux à travailler un peu trop à mon goût. Par exemple, ça pourrait être quelque chose qui est dit. à son ou sa partenaire, et l'autre va répéter en disant « j'entends que tu dis que tu as l'impression de passer à côté de ta vie, à côté de notre vie, parce que les deux on travaille trop, est-ce bien ça ? » Il y a une validation, et puis il y a cette demande « est-ce qu'il y a autre chose ? » Donc le récepteur ou la réceptrice signifie sa présence pour continuer d'accueillir la parole de l'émetteur ou de l'émettrice.

  • #Enora Teyssendier

    Et après ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Après l'imago ?

  • #Enora Teyssendier

    Ou alors, une fois que la personne s'est exprimée, toi, tu proposes autre chose ? Parce que moi, de ce que je connaissais de l'imago, on pouvait aller un peu plus loin.

  • #Aline Alzetta Tatone

    On peut aller plus loin. Alors, je pense que d'abord, c'est de... Dans mon accompagnement, je préfère jouer sur la sécurité. Donc, la sécurité, c'est qu'on va apprendre ça, on va le faire ensemble. Moi, je vais faciliter les échanges pour que, justement, ce soit un peu un rythme pris. Et le but, en tout cas, c'est que les personnes puissent expérimenter le fait que, à nouveau, comme je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas un grand enjeu, il n'y a pas un énorme enjeu, il n'y a pas un enjeu capital pour soi d'accueillir la parole, même si elle est contraire à ce qu'on imagine, à ce qu'on vit soi-même, le fait de pouvoir accueillir quelque chose comme ça n'est pas un enjeu. Il n'y a pas une lutte pour le pouvoir, parce que ça aussi, il faut savoir que dans les couples, il y a aussi cette question de lutte pour le pouvoir. Mais ça, on va en reparler après. Donc, par rapport à l'imago, ça permet de laisser un espace, d'apprendre à laisser un espace, un rythme, qui permet d'avoir le temps de réfléchir à ce qu'on a envie de dire. De bien le synthétiser aussi, de bien formuler ce qu'on a envie de dire, puisque l'autre va le répéter, donc il faut aussi que ce ne soient pas des immenses phrases, et de créer un espace dans lequel le silence n'est pas dérangeant, puisque l'autre ne va rien dire, le récepteur ne dit rien jusqu'à ce que l'émetteur parle. Donc le silence peut être aussi un outil. À la fin de l'imago, évidemment, il y a une clôture, on va dire. où mutuellement les partenaires se posent la question de savoir de quoi ils ont besoin en ce moment, de quoi elles ont besoin en ce moment, de savoir ce qui... Voilà, ça peut être un câlin, ça peut être de sortir, ça peut être de faire quelque chose ensemble, avec toujours l'option de ne pas souhaiter pour le ou la partenaire adhérer aux besoins de la personne, de son conjoint ou de lui.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire que par rapport à la phrase, enfin à ce qu'elle a exprimé jusque-là, elle peut aussi exprimer ce qu'elle souhaiterait.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait. Mais ça, c'est quelque chose qui se fait aussi progressivement, puisque l'imago, pour moi, d'abord permet l'espace, la création d'un espace de sécurité. Et ça se fait pas n'importe comment, et ça se fait pas dans un rythme... Enfin, c'est pas là. course, il faut vraiment que les personnes puissent prendre le temps expérimenter et prouver la sécurité de la partenaire, enfin des deux la sécurité mutuelle pour pouvoir aller plus loin moi je sais que, par exemple dans ma vie personnelle j'ai beaucoup beaucoup appliqué l'imago avec mon mari et que aujourd'hui c'est quelque chose qui est presque naturel dans nos échanges, de ne pas se couper la parole de prendre ce temps ... Que le silence ne nous fait pas peur, que le silence ne veut pas dire que l'un ou l'autre a raison ou tort. Ça ne veut pas dire que parce que je reste en silence, je suis d'accord avec ce qu'il dit, mais j'accueille et je n'ai pas d'enjeu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres outils, ce qui te semble essentiel, que tu utilises ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, d'autres outils... Il y en a... plein, après ce sont des outils qui s'adaptent chaque obédience à quelque chose d'intéressant pour moi ce sont les outils principaux par contre j'ai envie de dire que c'est plus une question à mon avis de posture de cadre qui doit être intéressante et importante à développer. Parce que la thérapie de couple peut vite, vite déraper. C'est-à-dire qu'on a quand même face à soi deux personnes qui peuvent être en conflit, en tout cas qui présentent des difficultés dans leur relation. Ces difficultés, elles peuvent être de tout un tas d'ordres, mais on a aussi évidemment des personnes... on appelle comme ça habituellement des pervers narcissiques, perverses narcissiques, sans rentrer vraiment dans cette thématique-là, on peut avoir justement des personnes qui viennent vous instrumentaliser en tant que thérapeute pour un peu manifester l'emprise qu'ils ou elles ont déjà sur le partenaire et puis la renforcer, ou alors vous attirer dans une espèce de... de cycles d'arbitrage et de volonté de prendre parti. Donc ça, c'est des choses qui arrivent en thérapie de couple. C'est pourquoi le cadre, pour moi, au-delà des outils, les outils sont importants, certes, mais le cadre qu'on offre et la sécurité qu'on peut offrir à des personnes qui viennent, elle est très très importante pour tout le monde, pour soi, pour le thérapeute, et aussi pour le couple. qui va venir.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors du coup toi tu poses quoi comme cadre ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi je pars surtout des motivations quand les personnes arrivent bien sûr elles me présentent leurs difficultés le problème qui les motive à venir mais surtout finalement qu'est-ce que vous attendez de moi ? ça c'est l'une des questions qui va revenir dans la thérapie qui va revenir régulièrement parce que c'est Merci. de se remettre, pour les personnes aussi que j'accompagne, de se remettre dans qu'est-ce que je viens chercher, qu'est-ce que j'attends de cette thérapeute. Je leur dis clairement que ça ne m'appartient pas de savoir s'ils ou elles vont rester ensemble. Ça, ça ne m'appartient pas. Je n'ai pas un devoir, une obligation de résultat. Donc je ne vais pas pouvoir leur dire oui, alors écoutez, on va faire 10 séances et vous n'allez pas divorcer, vous n'allez pas vous séparer. Déjà ça ne m'appartient pas et ça c'est hyper important de vraiment le mentionner. Si des gens viennent pour ça en disant que ça fait dix ans que ça ne va pas, vous êtes notre dernier espoir de dire écoutez je suis navrée mais vous avez mis dix ans à... Alors je ne vais pas dire je suis navrée mais je suis navrée pour eux d'avoir pendant dix ans été dans une relation difficile et de n'avoir rien fait. mais je ne vais pas pouvoir en une ou deux séances régler dix ans de difficultés. de dynamique conflictuelle, etc. C'est clair. Voilà. Mais finalement, c'est quand même hyper important de le mettre en place et de le dire, de le verbaliser, de le nommer, de dire là, mes compétences sont. Voilà ce que je peux faire pour vous. Ce que je peux faire pour vous, c'est vous accompagner ensemble et de manière individuelle aussi. Moi, j'aime beaucoup aussi recevoir les personnes au moins une fois. Donc dans l'accompagnement thérapeutique, au moins une fois les recevoir en individuel. Parce qu'il y a des choses que, évidemment, les partenaires ne se disent pas. Et qu'on ne peut pas poser toutes les questions quand l'autre est là. Ça, c'est aussi parfois très difficile. Vous aurez des gens qui vont vous mentir, qui ne vont pas tout vous raconter. Et si vous êtes thérapeute, c'est quand même important d'avoir tous les tenants aboutissants pour pouvoir améliorer votre accompagnement. finalement améliorer la relation. Améliorer la relation, ça veut dire surtout que chacun reprenne sa subjectivité.

  • #Enora Teyssendier

    À ce niveau-là, hier, tu me parlais d'un exemple bien concret. Est-ce que tu peux nous donner des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi, j'avais il y a quelques années en arrière un homme qui est venu. Alors lui, d'abord, est venu seul pour d'autres questions, des questions plus en sexo. Et puis, il m'a dit, ça fait 15 ans que je suis avec ma femme, on a 4 enfants, et puis en fait, je déteste la pénétrer.

  • #Enora Teyssendier

    Tu m'avais dit aussi qu'il disait qu'il y avait une très bonne communication.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, oui, oui, alors c'était pour lui, on n'avait pas besoin de travailler sur la communication, ça c'était pas du tout essentiel, c'était vraiment accessoire. mais que lui aimait... certaines pratiques sexuelles. Et puis, par contre, il détestait la pénétration.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il détestait lui pénétrer et il aimait lui être pénétré.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement, oui, voilà. Et puis, résultat des courses, un petit peu plus tard, quand vraiment la communication a pu être rétablie, il a appris que sa femme détestait être pénétrée. Donc, voilà, 15 ans de vie sexuelle un peu... un peu dommage de ne pas avoir réussi à se dire ces choses, mais ça ce sont des exemples, enfin c'est un exemple que je trouve intéressant puisqu'il met en évidence le fait qu'on a l'impression qu'on peut... parler, qu'on peut vraiment communiquer sur plein de choses, et les gens communiquent, alors c'est des gens qui ont quatre enfants ensemble, donc probablement que beaucoup de communication au niveau de l'éducation, et ça je crois que ça posait pas trop de problèmes, mais il n'empêche que dans la sexualité, au bout de 15 ans, l'un et l'autre ont découvert que les pratiques qu'ils faisaient, ils ne les aimaient respectivement pas. Donc ça c'est un exemple assez intéressant je trouve.

  • #Enora Teyssendier

    Et il y a d'autres choses par rapport au cadre que tu donnes ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, oui, c'est de vraiment cadrer les motivations, ça comme je l'ai dit tout à l'heure, de ne pas se laisser prendre à partie. Ça c'est une chose assez compliquée, je te vois hausser les yeux, les sourcils, mais effectivement, ne pas se laisser prendre à partie, on le voit. Alors, on sait qu'il y a différents stades dans lesquels se trouve le couple, la lune de miel, ensuite la diffusion, etc. Mais on voit surtout qu'il y a beaucoup, énormément de couples qui peuvent, tout au long de leur vie, rester dans une phase qui s'appelle la lutte pour le pouvoir. Et celle-ci, elle est extrêmement difficile, puisque le ou la partenaire n'est pas un allié, mais est une forme d'ennemi. Mais le couple devient, alors le lieu couple devient le lieu... dans lequel on peut rejouer les schémas, les blessures du passé, les schémas dysfonctionnels, etc. Le partenaire ou la partenaire devient, par exemple, la maman ou le papa avec qui ça a été compliqué, ou un autre, ou une autre partenaire avec qui ça a été compliqué, etc. Donc c'est aussi pour ça que c'est très important de pouvoir régler nos blessures personnelles avant de... pas forcément avant de se mettre en couple, mais disons que c'est important de pouvoir comprendre et déconstruire le fait que dans le couple, on va pouvoir rejouer certaines choses et de lutter contre nos schémas répétitifs pour pouvoir finalement passer au stade d'après qui est le partage du pouvoir au niveau des couples. Là, il n'y a plus cette question. d'avoir l'autre, ou de voir, ou de percevoir, ou d'interpréter l'autre comme un ennemi, comme une personne sur laquelle on projette finalement toutes nos blessures. Ça c'est important, c'est la première des choses qu'on va identifier quand on est en accompagnement d'un couple qui rencontre ce type de difficultés, on identifie la lutte pour le pouvoir. On met en évidence pourquoi il y a cette lutte pour le pouvoir, donc là ça devient aussi nécessaire d'avoir des entretiens individuels, au moins un comme je l'ai dit tout à l'heure, mais ça peut être plusieurs, si on perçoit que la lutte pour le pouvoir est assez forte et que les gens n'arrivent pas à se détacher finalement de leurs blessures respectives et de la projection, ne pas prendre finalement ce recul nécessaire, et donc là ça devient nécessaire d'avoir une... une consultation individuelle pour identifier et travailler là-dessus. Ça veut dire aussi que ce sont des personnes qui peuvent partir en thérapie avec un ou une psychologue ou d'autres thérapies alternatives, mais qui seront à côté de la thérapie de couple.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, un accompagnement à côté de la thérapie de couple. Et qu'est-ce qui fait que la thérapie de couple, elle pourrait ne pas fonctionner ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mh-hmm. Alors ça, c'est hyper important de le soulever. La thérapie de couple, voilà, on n'a pas d'obligation de résultat. On le dit aux personnes qu'on accompagne. Si les personnes viennent pour vous instrumentaliser, vous utiliser comme un arbitre, comme un juge, c'est déjà compliqué. Ça dénote déjà d'une volonté. d'avoir raison ou d'être dans cette lutte pour le pouvoir. Si on n'arrive pas à déjouer ça, si on n'arrive pas à mettre en évidence qu'il y a vraiment une lutte pour le pouvoir qui est finalement la résultante ou les conséquences de blessures antérieures, les partenaires vont continuer de se voir comme des ennemis. Et là, on s'essouffle. Dans la thérapie de couple, on s'essouffle. Ça, ça peut être un des éléments qui ne fonctionnent pas, qui met en échec la thérapie. C'est aussi important, justement, quand je parlais du cadre tout à l'heure, de, dans le cadre, donner les motivations, certes, et puis ensuite, qu'est-ce que vous allez investir ? Parce qu'une thérapie de couple, c'est quand même un investissement, c'est un investissement financier aussi, mais c'est aussi un investissement en termes de temps. d'exercices que je vais donner aussi à faire en dehors, comme par exemple je vais leur demander de faire des imagos, ou des sens et focus, ou d'autres outils comme ça, de prendre des moments de qualité ensemble. Donc c'est un investissement aussi pour eux, de savoir qu'on va travailler ensemble, mais qu'ils ont aussi à travailler en parallèle pour eux, pour leur bien et pour le coup. Ensuite... Là où il y a des échecs assez cuisants, c'est aussi quand le ou la thérapeute n'est pas suffisamment préparée à ne pas être finalement pris, tiré à partie, et que l'un ou l'autre arrive à gagner l'approbation de la thérapeute ou du thérapeute, et qui va finalement s'en servir pour régler ses comptes à l'intérieur de la thérapie. à l'intérieur des séances qui doivent, je le rappelle vraiment, être sécuritaires. C'est à nous, en tant que thérapeute de cri, cet espace sécuritaire et de, présentement, ne pas être pris à partie, de ne pas se laisser prendre à partie. Moi, c'est quelque chose que je trouve difficile parce que, même si personnellement j'ai l'impression de ne pas prendre partie, j'ai toujours ce truc de, il faut pas que la personne pense que... je prends un parti ou que je vais questionner plus l'un ou plus l'autre. Et puis quand il y en a un qui va parler plus, c'est pas forcément évident pour moi de réguler cette parole aussi. Et donc j'ai toujours cette appréhension qu'il y en ait un qui pense que je prends parti. Et du coup, pour préciser, moi je fais pas de thérapie de couple justement, parce que pour moi je trouve ça assez compliqué et j'oriente notamment sur la ligne. Merci. Alors, oui, je ne peux pas te dire non, mais oui, il faut y réfléchir. C'est comme le contre-transfert, ça fait partie des dynamiques auxquelles on doit réfléchir en tant que thérapeute. On ne peut pas juste les éluder comme ça et puis dire non, je suis un 1 ou une parfaite thérapeute et je n'ai pas besoin d'y penser. On doit y penser, on doit y réfléchir, on doit se dire est-ce que je favorise quelqu'un ou pas. pas. Après, plus on pratique, et évidemment, plus on comprend les dynamiques, et puis plus on peut s'en servir pour le bien de la thérapie, et non pas pour justement que les personnes qu'on accompagne prennent ce cadre. On m'a toujours appris aussi, si c'est pas toi qui poses le cadre, c'est tes patients qui vont le poser. Donc, à partir de là, je sais que je dois le poser aussi, pour que ça permette... à mes patients de ne pas le poser, mais ça permet aussi à mes patients d'avoir cette sécurité. Le fait d'avoir un temps de parole qui soit équilibré ne veut pas dire qu'il faille avoir chacun dix minutes, par exemple. Ce n'est pas une question de temps. C'est une question d'avoir l'espace de pouvoir le dire. Une personne va, par habitude peut-être... prendre 15 mots pour expliquer quelque chose, l'autre va pouvoir l'expliquer en 3 mots. Finalement, si on jugeait par rapport à la quantité de mots ou à la quantité de temps, on n'arriverait pas. Donc c'est pas... C'est pas par rapport à ça qu'il est important de se dire « je dois donner un temps de parole » . C'est de savoir entretenir la fluidité de la parole, évidemment, donc qu'on n'y ait pas de coupage de parole, et que chacun, chacune ait eu le temps et l'espace d'exprimer ce qu'il ou elle avait envie. C'est plus ça qui compte, plus qu'une question de quantité. Et puis ensuite, on peut aussi ramener... la discussion à quelqu'un qu'on estime ou qu'on imagine être plus défavorisé. On peut aussi ramener en disant « Merci, je vous ai entendu. Maintenant, j'aimerais passer à votre compagnon, votre compagne. J'aimerais maintenant connaître votre avis par rapport à ce qui a été dit, etc. » Et comment tu fais si la personne, elle ne s'arrête pas ? Tu la coupes ? Oui. Oui, oui. Il y a un moment donné, on peut aussi arrêter les gens en disant Merci beaucoup, j'ai entendu, alors que c'était difficile pour vous par rapport à ça. On va juste continuer avec votre partenaire maintenant pour savoir qu'est-ce qui se passe pour elle ou pour lui. Et puis on reviendra après évidemment sur vous et ce que vous pensez. Alors c'est pas du coupage de parole, genre on se parle pas par-dessus, mais je me permets de mettre effectivement un stop bienveillant. Alors... En général, c'est des gens qui peuvent aussi un petit peu tourner en rond. C'est un petit peu dire la même chose avec d'autres mots, un autre vocabulaire. Voilà, on voit bien qu'on peut s'arrêter en disant, voilà, ce que j'ai entendu, c'était ça. Maintenant, on va passer à l'autre personne. Et puis, ça marche. Ça marche bien. Oui, c'est vrai que moi, c'est difficile, ça. Oui, c'est pas évident parce qu'on a cette attitude en tant que thérapeute de vouloir écouter, de vouloir accueillir, mais accueillir la parole ça veut dire aussi ne pas non plus se lâcher sans retenue, c'est pas ça non plus, parce qu'on peut dire des mots, des mots, des mots, des mots, des mots, et finalement qui n'ont pas de consistance. L'imago, précisément, est un outil qui demande une forme de synthèse de ce qu'on a envie de dire. Puisque l'autre va devoir répéter, donc il va falloir synthétiser. Je ne peux pas utiliser 36 mots pour dire que je ne vais pas bien, que je suis triste. Je vais devoir aller droit au but. Et donc l'imago permet aussi d'apprendre à synthétiser. Ça ne veut pas dire qu'on doit absolument se restreindre. Ce n'est pas se restreindre. C'est parler pour dire quelque chose, ce n'est pas parler pour semer des mots dans le vent. qui est d'ailleurs je fais juste l'apartheid, une prise d'otage quand on sème comme ça les mots dans le vent on prend en otage les gens qui sont autour on prend en otage sa partenaire et plus personne ne peut rien dire donc ça aussi c'est du cadrage et une forme de contrôle sur l'autre je prends la parole, tant que j'ai la parole l'autre ne peut pas parler et justement comment tu réagis toi quand il y a quelqu'un qui cherche à prendre la parole beaucoup la parole et la laissez-moi à l'autre ou qui cherchent à nous prendre à partie. Alors déjà, il y en aura toujours un ou l'autre qui va parler plus. Ça fait partie de l'accompagnement. Il y a toujours une personne dans la relation qui parle plus que l'autre. C'est pas foncièrement gênant, parce que c'est aussi comme ça qu'on découvre leur modalité de communication. Et c'est important dans les premiers temps de juste un petit peu lâcher du lait. avoir un cadre, lâcher un petit peu du lest pour leur permettre de, pour permettre à ces personnes de vivre les modalités dont elles ont l'habitude, et puis nous de les analyser. Moi je vois effectivement que quand il essaie de prendre la parole, elle le coupe, ou elle le coupe, enfin, voilà, de les analyser pour pouvoir revenir après au fur et à mesure des séances là-dessus. C'est pas forcément gênant, il y a toujours quelqu'un qui parle le plus. plus que l'autre. Et puis, ta deuxième question, c'était ? S'ils cherchent à nous prendre à partie ? En principe, il y a un petit moment où les personnes cherchent aussi à valider. Alors, il y a chercher à partie et valider le ressenti. Donc, on va distinguer les deux. Et pour ne pas se faire prendre à partie, moi, je ramène ça à la personne qui vient dire quelque chose. Plutôt que, imaginons concrètement un exemple, que je parle de manière très hétéronormée, je m'excuse à l'avance, mais ça s'applique pour les couples homosexuels. sexuelle, queer, enfin, intersectionnelle, etc. Mais on peut dire, par exemple, « Oui, mais vous voyez comme elle est toujours... Pardon, méchante avec moi. » Donc, pardon, je dois juste... On voit un coup. « Vous voyez comme elle est méchante avec moi. » Donc là, il y a une prise à partie. Si moi, je réponds « Oui, oui, effectivement, elle est méchante avec vous. » Bon, ben là, c'est clair que je vais prendre partie. Par contre, je ramène ça en disant... J'entends bien que... pour vous c'est difficile quand votre femme, votre épouse, votre conjointe réagit comme ça, est-ce que vous arrivez à me dire qu'est-ce que ça provoque chez vous ? Donc je recentre la discussion non pas sur la désignation de la femme et de ce que lui n'apprécie pas, mais plutôt sur lui et les faits. Ça sert à deux choses, ça recentre évidemment sur lui, ça recentre sur le fait que je ne peux pas être... Enfin, ça lui démontre que je ne suis pas... L'arbitre nie qu'on peut me prendre à partie. Et ça permet aussi à l'autre partenaire d'entendre qu'est-ce que ses agissements provoquent chez l'autre. Voilà. Est-ce que tu as d'autres exemples ? Ou justement, en fait, par rapport au conflit, est-ce que tu vas réagir différemment ou est-ce que c'est similaire ? Par rapport au conflit, donc... Qui peut y avoir dans le couple dans la séance, pardon. Alors, quand il y a des tensions, ça, il peut y en avoir. Il peut y en avoir dans les séances. Il peut y avoir des tensions. Alors, je fais un petit peu la distinction entre les conflits et les tensions, parce que les conflits, finalement, sont de bonnes choses. C'est une bonne chose d'avoir un conflit. C'est pas mauvais. ce qui est mauvais c'est tout ce qui est de la violence tout ce qui va avoir certaines tensions liées au conflit qui sont difficiles et c'est pour ça qu'on apprend prend à communiquer avec la communication non-violente, avec l'imago, etc. Le conflit en soi, il vient, et c'est un signal d'alarme, tout simplement, il vient parler, il vient dire, là, en fait, je peux pas être d'accord, là il y a quelque chose, on est en désaccord, là ça ne me va pas, et ça vient toucher quelque chose de fort en moi. Voilà ce que vient dire le conflit. Il vient contrer quelque chose. On va l'utiliser ce conflit. On va simplement dire, ok, ça vous met en colère. Moi, je vois que vous êtes en colère. Donc, on va travailler sur cette colère. On va dire, d'où elle vient ? Qu'est-ce qui se passe pour vous ? La même chose aussi pour l'autre partenaire. Qu'est-ce qui se passe pour vous quand vous voyez votre partenaire dans cet état-là ? Eh bien, dans cet état-là, moi, je n'ai plus envie de lui parler. Parce que ça me fait peur. Parce que je ne sens pas que ma parole est accueillie. Parce que je sens qu'on prend un tournant qui peut devenir violent. Et parce que finalement, je préfère cacher les choses, ne pas les dire. pour ne pas générer de conflit. Mais c'est faux, c'est pas le conflit qui génère. Quand on cache quelque chose, c'est parce qu'on a peur des conséquences et des réactions. C'est pour ça que j'expliquais aussi que la communication, c'est pas seulement parler, c'est aussi savoir accueillir. Parce que si on ne sait pas accueillir, on va détruire l'envie de communiquer à l'autre. Si un couple, si une femme vient dire à son mari, ben voilà en fait Moi j'ai un collègue qui me fait de l'œil, je me sens attirée par lui, etc. Et que le mari a une réaction extrêmement violente en disant « Oui, mais t'es qu'une chercheuse, enfin, il ne va pas accueillir ça. » Sa femme ne va plus jamais rien lui dire. Elle va dire « Non, moi je ne vais pas encaisser ça, je n'ai pas encaissé ça. » Par contre, s'il y a l'accueil, de dire « Ok, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble ? » On est des alliés, on est des partenaires. De toute façon, la situation, elle, est là. Cette femme est attirée par son collègue, qu'elle le dise ou non, la résultante est pareille. C'est-à-dire que le fait, on parlait des faits avant, le fait est là. Maintenant, qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que vous voulez avoir le... Enfin, est-ce que vous voulez continuer ? à avoir la confiance de votre femme pour qu'elle continue de vous dire où ça en est, de pouvoir aussi savoir ce qu'il en est, de pouvoir la soutenir, en disant « moi j'ai pas envie que tu aies une relation avec ce collègue, donc qu'est-ce qu'on peut faire pour notre couple ? » Ça c'est hyper important. Donc le conflit, il vient dire quelque chose, le conflit, si et quand précisément les gens peuvent dire les mots, dire ce qui se passe dans le conflit, verbaliser les choses, C'est un immense cadeau. Mais il faut savoir et apprendre à l'accueillir. Ça, c'est autre chose. Et ça, c'est ce qu'on apprend aussi dans l'accompagnement. Bon, ben, maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Comment, en tant que personne, Un partenaire qui n'est pas dans la lutte pour le pouvoir, qui ne voit pas l'autre comme son ennemi, eh bien comment je vais être l'allié de ma femme, de mon mari ? Comment je vais être fort quand il ou elle est faible ? Comment il va être fort et inversement ? Parce que ça, ça fait aussi partie des choses que j'aime apprendre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on a chacun, chacune, nos forces et nos faiblesses, et qu'on peut, quand on est à deux, c'est merveilleux, on a cette chance de pouvoir se servir, quand on connaît l'un, on se connaît bien, de se servir des forces et des faiblesses de l'autre, et d'être aussi un rempart dans ces moments-là. C'est bien intéressant tout ça. Est-ce que tu as autre chose à préciser sur la posture du thérapeute ? Bon, il faut se faire confiance, ça c'est un peu le... Ce qu'on pourrait dire comme ça, mais je trouve que quand on est thérapeute de couple, on apprend beaucoup. On apprend énormément sur soi, sur le couple, sur son propre couple, sur sa propre histoire aussi. Donc c'est extrêmement enrichissant. Personnellement, je trouve ça super enrichissant de comprendre à quel point certaines dynamiques peuvent être délétères ou être profitables pour les personnes que j'accompagne. et y compris dans ma vie personnelle. Donc je pense que c'est vraiment, faire de la thérapie de couple, c'est ultra enrichissant. Maintenant, parfois il faut aussi se lancer. On a effectivement des difficultés, des doutes, on ne va pas y arriver forcément toujours la première fois, on va être emporté par des dynamiques qui ne sont pas forcément les meilleures. On va douter, on va regretter, on va ruminer sur ce qu'on aurait dû faire, ce qu'on aurait pu dire, etc. Ça, c'est une évidence. Mais je crois surtout qu'on peut, en fait, être un ou une thérapeute de couple efficace si le cadre et les motivations, comme je l'ai dit au départ, sont bien préparés, bien placés. Avec cette non-obligation de résultat, de dire, ben voilà, moi j'aide, j'accompagne ces personnes, je les aide, mais j'ai pas cette obligation de résultat, je ne suis pas responsable de tout ce qui s'est passé pour eux, de finalement, de tous les éléments qui ont permis ou qui ont dégradé la relation jusqu'alors, parce que ça c'est quelque chose qu'on n'a pas vécu, on n'était pas là, on n'a pas dégradé, ils ont dégradé eux-mêmes. leurs relations, ils n'ont rien fait pour, maintenant ils viennent vers nous et c'est super, c'est déjà un pas extraordinaire que de venir reconnaître ces difficultés et de venir demander de l'aide, mais dans un autre sens, c'est aussi important que les partenaires se responsabilisent par rapport à ça. Le couple se responsabilise par rapport à la dégradation de leur relation et qu'elle n'est pas induite, et qu'elle n'est pas la résultante et la conséquence. du thérapeute ou de la thérapeute. Mais c'est important de vraiment le conscientiser pour ne pas porter, finalement, des choses qui ne nous appartiennent pas. Le conscientiser, c'est-à-dire le poser. Le poser pour soi, puis aussi le poser pour l'autre. Quand, précisément, comme je l'ai dit tout à l'heure, certains couples arrivent avec « Vous êtes notre dernier espoir, ça fait 20 ans que ça va pas, maintenant c'est soit ça, soit on divorce. » alors ça met une pression, c'est un ultimatum qu'on met au thérapeute qu'il n'a pas à accepter et qu'il ne doit pas en fait accepter, ça c'est une responsabilité qui est à renvoyer à l'expéditeur si je peux dire, ok alors attendez, on va poser les choses ça fait 20 ans que ça va pas ça fait maintenant 10 minutes que vous êtes dans mon cabinet qu'on vient de prendre gentiment Mouah ! connaissance, qu'on fait gentiment connaissance. Moi, je vous dis tout de suite, je ne vais pas porter ça. Et c'est pas ok pour moi d'être la garante de votre relation et du fait que votre relation perdure ou non. Je vous dis tout de suite, si c'est ce que vous attendez de moi, je ne peux pas répondre à ça. Voilà. Et en général, après ça, ils reviennent ou pas ? Pas tous. C'est là où on voit que les des personnes, si il ou elle attendait que je sois la garante, la sauveuse, exactement, c'est le mot juste, la sauveuse, ils vont pas revenir. qui vont parvenir. Parce que c'est pas possible. Je vais pas avoir et je ne veux pas cette responsabilité-là. Par contre, si effectivement les personnes se rendent compte que c'était de leur responsabilité d'avoir... Enfin, c'est la conséquence de ce qu'ils ont fait. C'est leur responsabilité. Et ça, c'est super important de reconnaître la responsabilité qu'on a. Parce que c'est aussi cette même responsabilité que je vais convoquer pour avancer dans la thérapie. C'est-à-dire, si quelqu'un se déresponsabilise, s'il remet la responsabilité sur le thérapeute de couple, la thérapeute de couple, c'est aussi habituellement, traditionnellement, des personnes qui vont se déresponsabiliser, mettre la responsabilité sur le ou la partenaire, ou les enfants, ou la famille, la belle famille, le travail, etc. Donc, ce sont des gens qui, d'emblée, ne comprennent pas... l'impact qu'ils ou elles ont à l'intérieur de la relation. Quelle est la dynamique qu'ils ou elles imposent dans la relation, favorisent, détruisent. Donc c'est clair que si ces personnes-là sont déjà pas prêtes à prendre une part de responsabilité en disant « Nous on arrive là, ça fait 20 ans que ça va pas, mais maintenant on a envie que ça change. » Ok, ça c'est déjà autre chose. Très bien, vous avez envie que ça change. Moi, je ne suis toujours pas garante du fait que votre relation perdure ou pas. Par contre, Je peux vous aider, je peux vous accompagner à développer des outils, à comprendre les dynamiques que vous avez mises en place, qui se sont peut-être installées le long des années à cause du travail, des enfants, de la famille, de la belle famille, des amis, etc. Ça, on est d'accord. Mais pas de se déresponsabiliser. C'est très différent. Donc quand une personne se responsabilise, quand les personnes du couple se responsabilisent, elles disent, ben voilà, on en est arrivé jusque-là, maintenant on a envie de faire quelque chose. Super. Parce que vous êtes prêts et prêtes à vous investir dans quelque chose. Après, il faut mesurer, évidemment, ça c'est notre rôle de thérapeute, de mesurer quel est l'investissement qu'ils ou elles ont envie d'avoir, ont envie de déployer à l'intérieur de cette thérapie et du couple. Ça c'est un investissement qui est, comme je l'ai dit tout à l'heure, financier, qui est de l'énergie, qui est de la volonté, qui est de la responsabilité, qui est... de la patience, de la discussion, des échecs aussi. Comment on fait pour recevoir un échec, pour le surmonter, pour éprouver les choses, pour qu'elles ne soient pas figées, mais que l'échec puisse devenir un tremplin. C'est beau tout ce que tu dis, ça me donnerait presque envie de refaire de la thérapie de couple. Ah bah tant mieux, alors si je t'ai motivée... Non, non, non, on va continuer comme ça. Moi, je fais des réajustements, des réaccordages. Si c'est de la thérapie, je n'en ai rien. Ok, ok. Je comprends aussi. Après, tout le monde n'a pas envie de... C'est aussi pas toujours évident de gérer... Ça veut dire qu'on est trois. Quand on fait de la thérapie de couple, ça veut dire qu'on est trois. Trois, c'est aussi le triangle. Beaucoup de triangles qui peuvent se rejouer. La triangulation en termes de... Je ne prends pas parti telle ou telle personne. Triangle de Karpman, Sauveur... amoureux, victimes, etc. Donc c'est des éléments importants. Le triangle de la thérapie de couple est très très important à déjouer, enfin déjà, juste à identifier. Est-ce qu'il y a une dernière chose que tu souhaiterais ajouter avant que l'on termine cet épisode ? Parce que là, c'était bien dense et beaucoup de choses, plein d'informations. Je te remercie d'ailleurs pour ça. Avec plaisir. Est-ce qu'il y a quelque chose ? Moi j'ai envie de dire que dans mon expérience, j'ai accompagné des couples qui ont continué leur chemin relationnel ensemble, et des couples qui se sont séparés, et ce qui m'a beaucoup apporté c'est de voir notamment quand les couples se séparent, parce que c'est aussi quand même un deuil finalement, c'est quelque chose de pas toujours évident à vivre pour le couple et pour le... le thérapeute, même si c'est pas de ma responsabilité, c'est de savoir que j'ai pu apporter un certain apaisement, déjà, par rapport à la séparation, et puis surtout une compréhension de ce qui s'est passé, des schémas répétitifs, et je sais que la plupart des personnes, même si elles se séparent, j'ai quelques couples en tête là, récemment, des personnes qui se sont séparées, mais je le sais, je sais que les choses ont été bien faites. Les choses ont été faites de sorte à ce que les répétitions qui avaient été maintenues dans la... dynamique de couple ne se fasse plus pour le reste de la vie et qu'il y a des automatismes ou des outils qui ont été mis en place et qui vont perdurer pour chacun des partenaires même s'ils ou elles ne sont plus ensemble ça je trouve que c'est aussi quelque chose de beau à accompagner ça fait bizarre de dire qu'un thérapeute de couple accompagne dans la rupture mais c'est aussi très Très important, je pense. Oui, puis quand il y a des enfants aussi au milieu, c'est toujours mieux. Tout à fait. Mais dans tous les cas, c'est quelque chose de pas... Voilà, de pas forcément... On n'y pense pas forcément. On va en thérapie de couple pour mieux se séparer. Mais ça fait aussi, en fait, au final, partie d'un accompagnement thérapeutique. Ouais, totalement. Et merci de le rappeler aussi. Avec plaisir. Eh bien, je te remercie pour toutes ces infos. Vraiment, il y avait plein, plein de choses. C'est chouette. Et puis... Ah ! Que je n'oublie pas. Là, si on veut prendre un rendez-vous avec toi, est-ce qu'on passe... Par où on passe ? On peut passer par Sexcare Consulting. Donc, le site. Je pense que tu peux le mettre en ligne. Oui. Et puis sinon, je suis aussi sur la plateforme... C'est le tien ? Oui, c'est le tien. Oui, oui, oui. Je suis aussi sur la plateforme Harmolib, H-A-R-M-O-L-I-B. Une plateforme où il y a d'autres thérapeutes en France. Ouais, ça marche. Bon, Insta... Je suis pas très résolue, malheureusement. Alors, oui, je pense que si quelqu'un m'écrit par Insta, je suis dans le lit des âmes sœurs. Je pense que je vais y répondre. Je vais le voir, peut-être dans un délai un peu plus long que la voix. par Mail ou Harmonie, mais il n'empêche que je vais voir. Je vais quand même voir. Ça marche, je mettrai tous les liens dans la description. Merci. Merci beaucoup. Et donc, je vous dis à tous à bientôt pour un prochain épisode. Et puis, je vous souhaite une bonne soirée, une bonne nuit, ou une bonne journée en fonction de quand vous nous écoutez. Merci.

Description

Bien plus qu’une écoute attentive, la thérapie de couple est un art d’équilibre entre posture, cadre et outils adaptés. Dans cet épisode, j’accueille Aline Alzetta-Tatone, psychosexologue, thérapeute de couple et intervenante à l’Eipsho, pour explorer les bases d’un accompagnement juste et sécurisant.


Aline partage son expérience et sa vision d’une communication consciente, au service de la relation plutôt que du conflit.


Au fil de l’échange, nous abordons :
• Les raisons les plus fréquentes qui amènent les couples à consulter
• L’importance du cadre et de la sécurité du thérapeute
• Les outils clés comme la communication non violente et la méthode Imago
• La lutte de pouvoir et les postures à repérer
• Le rôle des entretiens individuels dans un suivi de couple


La formation en psycho-sexologie et psychotraumatologie a officiellement commencé hier (le 7 octobre), mais il reste encore quelques places pour les retardataires qui souhaitent rejoindre la promotion 2025/2026.

Pour poser tes questions et savoir si cette formation est faite pour toi, réserve ton RDV avec Sandrine !


Retrouvez les épisodes enregistrés avec Aline :

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Accompagner les personnes trans*

Les femmes trans* dominent-elles vraiment les compétitions sportives ?


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Transcription

  • #Enora Teyssendier

    Bienvenue sur Psycho-Sexo, le podcast de L'Eipsho. Je suis Enora Teyssendier, psychopraticienne spécialisée en sexologie et psychotrauma et fondatrice de L'Eipsho, l'école internationale de psycho sexologie holistique. Dans ce podcast, je vous partage des ressources, des témoignages et des approches concrètes en psychosexologie pour approfondir vos compétences et enrichir votre pratique. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode, aujourd'hui j'ai la joie d'accueillir à nouveau Aline Alzetta-Taton pour parler de la thérapie de couple et de différents outils thérapeutiques qu'elle utilise dans ce cadre là. Bonjour Aline.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Bonjour Enora, bonjour tout le monde.

  • #Enora Teyssendier

    Donc comme à mon habitude je vais la présenter, même si en vrai elle a déjà été présentée sur ce podcast. Donc Aline, tu es psychosexologue, thérapeute de couple... et spécialiste en santé mentale. Donc, comme je le disais, elle est déjà intervenue sur le podcast pour parler du sujet de la transidentité. Je mettrai les liens des épisodes. Donc Aline, t'es aussi l'auteur du livre Transidentité, les clés pour comprendre, publié aux éditions In Press. Et tu es intervenante de l'école, de l'EPSO, de l'École Internationale en Psychosexologie Holistique. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites rajouter pour te présenter ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Non, je pense que c'est déjà pas mal. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Donc, pour aller droit au but, en plus on a plein plein de sujets que j'aimerais bien aborder. En général, les couples qui viennent consulter, ils viennent pour quelles raisons ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors déjà, les couples, de manière générale, ils viennent soit pour des questions sexologiques, des difficultés en sexologie. puisque c'est d'abord aussi la première porte d'entrée, la sexologie, et ensuite, dans la thérapie de couple, vraiment, c'est plus des difficultés dans la relation, mais surtout, principalement, dans la communication. Ça, c'est les principales raisons pour lesquelles les couples viennent.

  • #Enora Teyssendier

    Et est-ce que des fois il y a des sujets plus précis que d'autres ? Et à chaque fois, où est-ce que c'est vraiment la communication qui rejoint à chaque fois ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, la communication c'est vraiment ce que moi je repère. Mais de manière générale, la porte d'entrée peut être aussi une infidélité, des questions sur l'engagement, le mariage, les enfants, la sexualité qui change au cours de l'âge, des expériences. Il y a beaucoup de choses qui peuvent... aussi entrer en ligne de compte, mais en réalité ce qu'on va aussi surtout travailler, puisque ces étapes sont finalement absolument normales dans la vie d'un couple, en tout cas de personnes qui relationnent, et bien ce qu'on va surtout travailler c'est le niveau de communication, parce que c'est le niveau de communication qui va changer finalement toute la dynamique du couple.

  • #Enora Teyssendier

    La question suivante, ça allait être concernant tes outils. Est-ce que tu veux direct aller sur la communication, comment tu l'accompagnes, ou est-ce qu'il y a d'autres choses que tu souhaites introduire avant ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Peut-être qu'on peut aussi soulever le sujet des types de relations que les gens ont actuellement, ou les accompagnements que je propose sont aussi par rapport à des relations polyamoureuses, des relations ouvertes, libres. qui au final se démocratise beaucoup dans la société, tant mieux, puisqu'on remet en question, à juste titre, les relations monogames, même si tout le monde n'a pas pour volonté de devenir polyamoureux ou en couple libre, c'est pas le sujet, mais de requestionner son lien au couple, à la fidélité, à tout ça, ça me semble assez important. Et souvent, quand j'accompagne ce type de personnes, eh bien, ce sont des personnes qui n'ont pas forcément pris toujours suffisamment de temps avant de se décider pour un type de relation, quel qu'il soit. Donc, ça va faire aussi partie peut-être des éléments pour lesquels un couple va venir en consultation. Merci.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors, du coup, quels sont les outils que tu utilises ? Qu'est-ce que tu peux nous recommander concernant l'accompagnement des couples ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, bon, évidemment, comme chaque thérapeute, on a un petit peu ce besoin de s'adapter à la personne, aux personnes qu'on a en face de nous. Donc les outils vont être aussi modulés en fonction des personnes qu'on a en face de nous, de leurs besoins, de leur accessibilité face à un outil ou à un autre. parce que c'est vrai que... Tout le monde ne réceptionne pas une manière de faire de la même manière qu'une autre personne. Donc voilà, c'est toujours un peu des ajustements et une sensibilité à avoir par rapport à ça. Néanmoins, pour ma part, j'aime accompagner les personnes, le couple en tout cas, ou les personnes qui relationnent ensemble, de manière à ce que... il ou elle, il et elle, prennent conscience de leur modalité de communication. Et puis pour prendre conscience des modalités de communication, il faut comprendre que c'est pas juste on communique bien, ou un sentiment ou une idée qu'on communique bien parce qu'on parle. Il suffit pas de mettre des mots pour bien communiquer, il suffit pas non plus de tout se dire, par exemple, pour bien communiquer, et il suffit pas vraiment, voilà, de parler, il faut aussi pouvoir entendre, écouter, savoir. réceptionner, accueillir la parole. Et ça, ce sont des choses qui s'apprennent, même avec les gens qui ont vraiment le sentiment de bien communiquer. Et là, la première des étapes que j'aime beaucoup, enfin c'est une sorte de petite expérience que j'aime bien faire avec les personnes que j'accompagne, c'est de leur demander comment ils et elles, ou ils ou elles, Ils reçoivent un message de reconnaissance. Comment on peut les remercier de la manière la plus fondamentale pour eux ou pour elles ? Et par exemple, moi j'adore les poèmes. Donc je dis souvent que la meilleure des manières de me remercier, ce serait de m'écrire un poème. On peut donner des exemples comme ça. Ça pourrait être un franc merci, un regard dans les yeux, une tape derrière le dos. Ou alors une invitation dans un restaurant, un cadeau, rendre l'appareil, voilà, chacun, chacune, on a nos modalités d'avoir, de recevoir la reconnaissance que l'on a envie. Et souvent ce petit jeu amène les personnes à se poser cette question déjà, tiens, comment est-ce que j'aime, comment est-ce que le merci, la reconnaissance a le plus de valeur pour moi ? Et c'est rarement la même chose chez l'une ou l'autre des personnes. et puis finalement de se rendre compte que l'autre, eh bien, ça sera « Ah ben moi j'aime bien un bouquet de fleurs » ou etc., de se rendre compte simplement de cette petite chose, permet de dire « Ben vous voyez, sur quelque chose de très basique, qu'est le remerciement, qu'est le merci, vous fonctionnez différemment, et en plus, vous avez des modalités propres à vous, très subjectives. À combien plus forte raison des éléments comme Merci. les moyens, la modalité de relationner, les émotions, la communication, c'est encore plus important d'être sur la même longueur d'onde. Et ce petit exercice, moi je le trouve assez révélateur, je crois que la personne que j'accompagne, il est souvent un peu... Ah bah oui, un peu, ouais aussi, révélateur en tout cas. Et on arrive finalement à la suite de dire, tiens, communiquez.

  • #Enora Teyssendier

    c'est un petit peu plus que simplement dire des mots ouais bah déjà moi ça me fait me questionner sur comment j'aime recevoir le remerciement je ne m'étais jamais posé la question je vais me la poser et

  • #Aline Alzetta Tatone

    c'est basique c'est basique,

  • #Enora Teyssendier

    c'est vraiment basique et après ça, l'étape suivante quand chacun a trouvé comment

  • #Aline Alzetta Tatone

    Comment c'est juste dire merci ou comment vraiment avoir un sentiment de reconnaissance comme ça ? Et bien après, on peut transposer ça à plein d'autres choses. Tiens, alors comment vous communiquez sur la sexualité ? Comment vous communiquez sur l'éducation des enfants ? Comment vous communiquez sur les choses difficiles, les émotions ? Et puis là, on transpose, tout ça. Oui, le langage est différent. Pour moi, quand je dis... que je suis triste, finalement j'ai pas forcément besoin qu'on me console, mais j'ai juste besoin d'avoir une écoute attentive, etc. Donc ça peut être, voilà, on peut transposer un petit peu cette manière de faire, de recevoir, d'accueillir ou de transmettre ce qu'on a envie de transmettre, de différentes manières. Et puis ensuite, par rapport à l'accompagnement, moi j'aime bien leur montrer que le langage... Voilà, on parle le français là, mais dans tous les langages, enfin dans toutes les langues, pardon, il y a des subtilités de langage parce qu'on ne dit pas forcément les mêmes choses avec les mêmes mots, les mêmes intensités, etc. Mais en tout cas, pour le français, ce qui est important, c'est de savoir... quelle est la fonction, finalement, de ce qu'on a envie de transmettre. Donc je fais la distinction entre les faits, donc ça vient, c'est issu aussi de la communication non-violente, les faits, les ressentis et les opinions. Et les faits, on peut dire que les faits sont en général objectifs et ne sont pas discutables. Si je dis que les pieds touchent la table, les pieds, pardon, touchent le sol, pardon, Voilà, c'est un fait qui n'est pas discutable, c'est un fait qui est objectif, tout le monde va être d'accord. Ensuite, les ressentis, c'est subjectif, parce que si je vous dis maintenant que j'ai froid, même si toi et Nora, tu ne ressens pas le froid, c'est quelque chose que je ressens et on ne peut pas le discuter. Donc c'est indiscutable, mais c'est subjectif. Et puis, les opinions, alors il reste les opinions qui sont finalement très subjectives, Puisque je peux aimer L'odeur de la vanille, et toi tu peux détester l'odeur de la vanille, c'est subjectif. Et est-ce que c'est discutable ? Oui, on peut discuter, on peut essayer d'échanger. Mais quelle est la motivation de nos échanges ? Finalement, quand on discute des ressentis, ce sont des ressentis, on ne les remet pas en question. Dans le couple aussi, c'est important de dire, ok, là je te transmets quelque chose que je ressens, ça peut être une émotion, ça peut être quelque chose de physique. Donc la personne qui va accueillir ça, c'est que les ressentis ne sont pas questionnables, enfin, peuvent être questionnés, mais ne sont pas remis en question dans le sens de « je te crois pas » , « ça c'est quelque chose que tu inventes » , « non, c'est faux » . Ça peut être questionné avec « tiens, qu'est-ce que tu aimerais que je fasse ? » , etc. Et puis, dans les opinions, L'échange d'expérience est important. « Tiens, pourquoi toi t'aimes la vanille ? » « Pourquoi moi j'aime la vanille et toi tu l'aimes pas ? » Là, on peut discuter. Mais si j'essaye de te convaincre, absolument, et si je veux que tu adhères absolument à ma vision de la vanille, je vais me heurter à ton expérience. Et peut-être que pour toi, la vanille, c'est significatif de quelque chose que t'aimais pas. Peut-être qu'on imagine que tes parents avaient dans la voiture un petit parfum de vanille, et comme t'étais malade en voiture, la vanille... est associée à quelque chose d'extrêmement désagréable. Pour moi, la vanille, c'était les petits biscuits de ma grand-mère, ma Madeleine de Proust, comme on dit, et j'adore ça. Donc, essayer qu'on se rejoigne, enfin, essayer de te faire rejoindre mon idéal par rapport à la vanille ne va pas fonctionner. Par contre, si maintenant on échange nos expériences, on peut échanger quelque chose d'enrichissant. Et ça, c'est aussi important dans les couples de se dire est-ce que ma motivation à échanger quelque chose et de convaincre l'autre ou pas, ou juste de lui présenter mon expérience. Donc là, on présente les faits, les ressentis et les opinions dans un premier temps. Ensuite, je travaille beaucoup, j'aime beaucoup travailler avec un outil qui s'appelle l'Imago, c'est une méthode même, pas qu'un outil, qui permet aux personnes de vraiment avoir un échange. sur des thématiques qui peuvent être difficiles, sans avoir le sentiment d'être pressé, puisque dans cet outil-là, on prend le temps. Il y a une personne qui reçoit la parole, qui l'accueille. Il y en a une autre qui l'émet, et on laisse le temps à celle qui l'émet de voir tout le temps qu'elle souhaite. Et celui ou celle qui l'accueille n'a pas le droit d'interférer. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de réponse à apporter. Il y a juste une reformulation de ce qui est amené. Donc ça laisse à la personne qui a envie de parler, enfin qui aimait quelque chose, toute la possibilité, l'espace, la sécurité de pouvoir parler à l'autre. Et après, ensuite, on inverse les rôles. Donc là, celui qui était émetteur devient récepteur et inversement. Et ça permet d'offrir une sécurité aussi dans la parole et dans le couple. puisque j'aime... particulièrement avec l'imago aussi, le fait qu'on ne puisse pas renchérir sur la thématique, c'est de se rendre compte, de réaliser qu'il n'y a pas forcément un besoin de renchérir. On n'est pas dans l'opposition. On peut ne pas être d'accord avec son ou sa partenaire, mais de ne pas avoir à s'opposer ou renchérir sur une thématique avec laquelle on n'est pas d'accord, peut finalement ne pas euh Il n'y a pas d'enjeu. On réalise par l'expérience qu'on peut tout à fait se taire et ne pas y avoir d'enjeu dans le fait de recevoir la parole, le ressenti, les opinions, les expériences de son ou sa partenaire.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'on pourrait donner un exemple pour que ce soit concret ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Par rapport à l'imago ou par rapport à ce qui se...

  • #Enora Teyssendier

    Par rapport à l'imago.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors l'imago, on utilise déjà le jeu, le jeu de la communication non-violente. J'ai l'impression de vivre un peu à côté de ma vie, puisque nous sommes les deux à travailler un peu trop à mon goût. Par exemple, ça pourrait être quelque chose qui est dit. à son ou sa partenaire, et l'autre va répéter en disant « j'entends que tu dis que tu as l'impression de passer à côté de ta vie, à côté de notre vie, parce que les deux on travaille trop, est-ce bien ça ? » Il y a une validation, et puis il y a cette demande « est-ce qu'il y a autre chose ? » Donc le récepteur ou la réceptrice signifie sa présence pour continuer d'accueillir la parole de l'émetteur ou de l'émettrice.

  • #Enora Teyssendier

    Et après ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Après l'imago ?

  • #Enora Teyssendier

    Ou alors, une fois que la personne s'est exprimée, toi, tu proposes autre chose ? Parce que moi, de ce que je connaissais de l'imago, on pouvait aller un peu plus loin.

  • #Aline Alzetta Tatone

    On peut aller plus loin. Alors, je pense que d'abord, c'est de... Dans mon accompagnement, je préfère jouer sur la sécurité. Donc, la sécurité, c'est qu'on va apprendre ça, on va le faire ensemble. Moi, je vais faciliter les échanges pour que, justement, ce soit un peu un rythme pris. Et le but, en tout cas, c'est que les personnes puissent expérimenter le fait que, à nouveau, comme je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas un grand enjeu, il n'y a pas un énorme enjeu, il n'y a pas un enjeu capital pour soi d'accueillir la parole, même si elle est contraire à ce qu'on imagine, à ce qu'on vit soi-même, le fait de pouvoir accueillir quelque chose comme ça n'est pas un enjeu. Il n'y a pas une lutte pour le pouvoir, parce que ça aussi, il faut savoir que dans les couples, il y a aussi cette question de lutte pour le pouvoir. Mais ça, on va en reparler après. Donc, par rapport à l'imago, ça permet de laisser un espace, d'apprendre à laisser un espace, un rythme, qui permet d'avoir le temps de réfléchir à ce qu'on a envie de dire. De bien le synthétiser aussi, de bien formuler ce qu'on a envie de dire, puisque l'autre va le répéter, donc il faut aussi que ce ne soient pas des immenses phrases, et de créer un espace dans lequel le silence n'est pas dérangeant, puisque l'autre ne va rien dire, le récepteur ne dit rien jusqu'à ce que l'émetteur parle. Donc le silence peut être aussi un outil. À la fin de l'imago, évidemment, il y a une clôture, on va dire. où mutuellement les partenaires se posent la question de savoir de quoi ils ont besoin en ce moment, de quoi elles ont besoin en ce moment, de savoir ce qui... Voilà, ça peut être un câlin, ça peut être de sortir, ça peut être de faire quelque chose ensemble, avec toujours l'option de ne pas souhaiter pour le ou la partenaire adhérer aux besoins de la personne, de son conjoint ou de lui.

  • #Enora Teyssendier

    C'est-à-dire que par rapport à la phrase, enfin à ce qu'elle a exprimé jusque-là, elle peut aussi exprimer ce qu'elle souhaiterait.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Tout à fait. Mais ça, c'est quelque chose qui se fait aussi progressivement, puisque l'imago, pour moi, d'abord permet l'espace, la création d'un espace de sécurité. Et ça se fait pas n'importe comment, et ça se fait pas dans un rythme... Enfin, c'est pas là. course, il faut vraiment que les personnes puissent prendre le temps expérimenter et prouver la sécurité de la partenaire, enfin des deux la sécurité mutuelle pour pouvoir aller plus loin moi je sais que, par exemple dans ma vie personnelle j'ai beaucoup beaucoup appliqué l'imago avec mon mari et que aujourd'hui c'est quelque chose qui est presque naturel dans nos échanges, de ne pas se couper la parole de prendre ce temps ... Que le silence ne nous fait pas peur, que le silence ne veut pas dire que l'un ou l'autre a raison ou tort. Ça ne veut pas dire que parce que je reste en silence, je suis d'accord avec ce qu'il dit, mais j'accueille et je n'ai pas d'enjeu.

  • #Enora Teyssendier

    Est-ce qu'il y a d'autres outils, ce qui te semble essentiel, que tu utilises ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, d'autres outils... Il y en a... plein, après ce sont des outils qui s'adaptent chaque obédience à quelque chose d'intéressant pour moi ce sont les outils principaux par contre j'ai envie de dire que c'est plus une question à mon avis de posture de cadre qui doit être intéressante et importante à développer. Parce que la thérapie de couple peut vite, vite déraper. C'est-à-dire qu'on a quand même face à soi deux personnes qui peuvent être en conflit, en tout cas qui présentent des difficultés dans leur relation. Ces difficultés, elles peuvent être de tout un tas d'ordres, mais on a aussi évidemment des personnes... on appelle comme ça habituellement des pervers narcissiques, perverses narcissiques, sans rentrer vraiment dans cette thématique-là, on peut avoir justement des personnes qui viennent vous instrumentaliser en tant que thérapeute pour un peu manifester l'emprise qu'ils ou elles ont déjà sur le partenaire et puis la renforcer, ou alors vous attirer dans une espèce de... de cycles d'arbitrage et de volonté de prendre parti. Donc ça, c'est des choses qui arrivent en thérapie de couple. C'est pourquoi le cadre, pour moi, au-delà des outils, les outils sont importants, certes, mais le cadre qu'on offre et la sécurité qu'on peut offrir à des personnes qui viennent, elle est très très importante pour tout le monde, pour soi, pour le thérapeute, et aussi pour le couple. qui va venir.

  • #Enora Teyssendier

    Et alors du coup toi tu poses quoi comme cadre ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi je pars surtout des motivations quand les personnes arrivent bien sûr elles me présentent leurs difficultés le problème qui les motive à venir mais surtout finalement qu'est-ce que vous attendez de moi ? ça c'est l'une des questions qui va revenir dans la thérapie qui va revenir régulièrement parce que c'est Merci. de se remettre, pour les personnes aussi que j'accompagne, de se remettre dans qu'est-ce que je viens chercher, qu'est-ce que j'attends de cette thérapeute. Je leur dis clairement que ça ne m'appartient pas de savoir s'ils ou elles vont rester ensemble. Ça, ça ne m'appartient pas. Je n'ai pas un devoir, une obligation de résultat. Donc je ne vais pas pouvoir leur dire oui, alors écoutez, on va faire 10 séances et vous n'allez pas divorcer, vous n'allez pas vous séparer. Déjà ça ne m'appartient pas et ça c'est hyper important de vraiment le mentionner. Si des gens viennent pour ça en disant que ça fait dix ans que ça ne va pas, vous êtes notre dernier espoir de dire écoutez je suis navrée mais vous avez mis dix ans à... Alors je ne vais pas dire je suis navrée mais je suis navrée pour eux d'avoir pendant dix ans été dans une relation difficile et de n'avoir rien fait. mais je ne vais pas pouvoir en une ou deux séances régler dix ans de difficultés. de dynamique conflictuelle, etc. C'est clair. Voilà. Mais finalement, c'est quand même hyper important de le mettre en place et de le dire, de le verbaliser, de le nommer, de dire là, mes compétences sont. Voilà ce que je peux faire pour vous. Ce que je peux faire pour vous, c'est vous accompagner ensemble et de manière individuelle aussi. Moi, j'aime beaucoup aussi recevoir les personnes au moins une fois. Donc dans l'accompagnement thérapeutique, au moins une fois les recevoir en individuel. Parce qu'il y a des choses que, évidemment, les partenaires ne se disent pas. Et qu'on ne peut pas poser toutes les questions quand l'autre est là. Ça, c'est aussi parfois très difficile. Vous aurez des gens qui vont vous mentir, qui ne vont pas tout vous raconter. Et si vous êtes thérapeute, c'est quand même important d'avoir tous les tenants aboutissants pour pouvoir améliorer votre accompagnement. finalement améliorer la relation. Améliorer la relation, ça veut dire surtout que chacun reprenne sa subjectivité.

  • #Enora Teyssendier

    À ce niveau-là, hier, tu me parlais d'un exemple bien concret. Est-ce que tu peux nous donner des exemples concrets ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors moi, j'avais il y a quelques années en arrière un homme qui est venu. Alors lui, d'abord, est venu seul pour d'autres questions, des questions plus en sexo. Et puis, il m'a dit, ça fait 15 ans que je suis avec ma femme, on a 4 enfants, et puis en fait, je déteste la pénétrer.

  • #Enora Teyssendier

    Tu m'avais dit aussi qu'il disait qu'il y avait une très bonne communication.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Oui, oui, oui, alors c'était pour lui, on n'avait pas besoin de travailler sur la communication, ça c'était pas du tout essentiel, c'était vraiment accessoire. mais que lui aimait... certaines pratiques sexuelles. Et puis, par contre, il détestait la pénétration.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, il détestait lui pénétrer et il aimait lui être pénétré.

  • #Aline Alzetta Tatone

    Exactement, oui, voilà. Et puis, résultat des courses, un petit peu plus tard, quand vraiment la communication a pu être rétablie, il a appris que sa femme détestait être pénétrée. Donc, voilà, 15 ans de vie sexuelle un peu... un peu dommage de ne pas avoir réussi à se dire ces choses, mais ça ce sont des exemples, enfin c'est un exemple que je trouve intéressant puisqu'il met en évidence le fait qu'on a l'impression qu'on peut... parler, qu'on peut vraiment communiquer sur plein de choses, et les gens communiquent, alors c'est des gens qui ont quatre enfants ensemble, donc probablement que beaucoup de communication au niveau de l'éducation, et ça je crois que ça posait pas trop de problèmes, mais il n'empêche que dans la sexualité, au bout de 15 ans, l'un et l'autre ont découvert que les pratiques qu'ils faisaient, ils ne les aimaient respectivement pas. Donc ça c'est un exemple assez intéressant je trouve.

  • #Enora Teyssendier

    Et il y a d'autres choses par rapport au cadre que tu donnes ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Alors, oui, c'est de vraiment cadrer les motivations, ça comme je l'ai dit tout à l'heure, de ne pas se laisser prendre à partie. Ça c'est une chose assez compliquée, je te vois hausser les yeux, les sourcils, mais effectivement, ne pas se laisser prendre à partie, on le voit. Alors, on sait qu'il y a différents stades dans lesquels se trouve le couple, la lune de miel, ensuite la diffusion, etc. Mais on voit surtout qu'il y a beaucoup, énormément de couples qui peuvent, tout au long de leur vie, rester dans une phase qui s'appelle la lutte pour le pouvoir. Et celle-ci, elle est extrêmement difficile, puisque le ou la partenaire n'est pas un allié, mais est une forme d'ennemi. Mais le couple devient, alors le lieu couple devient le lieu... dans lequel on peut rejouer les schémas, les blessures du passé, les schémas dysfonctionnels, etc. Le partenaire ou la partenaire devient, par exemple, la maman ou le papa avec qui ça a été compliqué, ou un autre, ou une autre partenaire avec qui ça a été compliqué, etc. Donc c'est aussi pour ça que c'est très important de pouvoir régler nos blessures personnelles avant de... pas forcément avant de se mettre en couple, mais disons que c'est important de pouvoir comprendre et déconstruire le fait que dans le couple, on va pouvoir rejouer certaines choses et de lutter contre nos schémas répétitifs pour pouvoir finalement passer au stade d'après qui est le partage du pouvoir au niveau des couples. Là, il n'y a plus cette question. d'avoir l'autre, ou de voir, ou de percevoir, ou d'interpréter l'autre comme un ennemi, comme une personne sur laquelle on projette finalement toutes nos blessures. Ça c'est important, c'est la première des choses qu'on va identifier quand on est en accompagnement d'un couple qui rencontre ce type de difficultés, on identifie la lutte pour le pouvoir. On met en évidence pourquoi il y a cette lutte pour le pouvoir, donc là ça devient aussi nécessaire d'avoir des entretiens individuels, au moins un comme je l'ai dit tout à l'heure, mais ça peut être plusieurs, si on perçoit que la lutte pour le pouvoir est assez forte et que les gens n'arrivent pas à se détacher finalement de leurs blessures respectives et de la projection, ne pas prendre finalement ce recul nécessaire, et donc là ça devient nécessaire d'avoir une... une consultation individuelle pour identifier et travailler là-dessus. Ça veut dire aussi que ce sont des personnes qui peuvent partir en thérapie avec un ou une psychologue ou d'autres thérapies alternatives, mais qui seront à côté de la thérapie de couple.

  • #Enora Teyssendier

    Oui, un accompagnement à côté de la thérapie de couple. Et qu'est-ce qui fait que la thérapie de couple, elle pourrait ne pas fonctionner ?

  • #Aline Alzetta Tatone

    Mh-hmm. Alors ça, c'est hyper important de le soulever. La thérapie de couple, voilà, on n'a pas d'obligation de résultat. On le dit aux personnes qu'on accompagne. Si les personnes viennent pour vous instrumentaliser, vous utiliser comme un arbitre, comme un juge, c'est déjà compliqué. Ça dénote déjà d'une volonté. d'avoir raison ou d'être dans cette lutte pour le pouvoir. Si on n'arrive pas à déjouer ça, si on n'arrive pas à mettre en évidence qu'il y a vraiment une lutte pour le pouvoir qui est finalement la résultante ou les conséquences de blessures antérieures, les partenaires vont continuer de se voir comme des ennemis. Et là, on s'essouffle. Dans la thérapie de couple, on s'essouffle. Ça, ça peut être un des éléments qui ne fonctionnent pas, qui met en échec la thérapie. C'est aussi important, justement, quand je parlais du cadre tout à l'heure, de, dans le cadre, donner les motivations, certes, et puis ensuite, qu'est-ce que vous allez investir ? Parce qu'une thérapie de couple, c'est quand même un investissement, c'est un investissement financier aussi, mais c'est aussi un investissement en termes de temps. d'exercices que je vais donner aussi à faire en dehors, comme par exemple je vais leur demander de faire des imagos, ou des sens et focus, ou d'autres outils comme ça, de prendre des moments de qualité ensemble. Donc c'est un investissement aussi pour eux, de savoir qu'on va travailler ensemble, mais qu'ils ont aussi à travailler en parallèle pour eux, pour leur bien et pour le coup. Ensuite... Là où il y a des échecs assez cuisants, c'est aussi quand le ou la thérapeute n'est pas suffisamment préparée à ne pas être finalement pris, tiré à partie, et que l'un ou l'autre arrive à gagner l'approbation de la thérapeute ou du thérapeute, et qui va finalement s'en servir pour régler ses comptes à l'intérieur de la thérapie. à l'intérieur des séances qui doivent, je le rappelle vraiment, être sécuritaires. C'est à nous, en tant que thérapeute de cri, cet espace sécuritaire et de, présentement, ne pas être pris à partie, de ne pas se laisser prendre à partie. Moi, c'est quelque chose que je trouve difficile parce que, même si personnellement j'ai l'impression de ne pas prendre partie, j'ai toujours ce truc de, il faut pas que la personne pense que... je prends un parti ou que je vais questionner plus l'un ou plus l'autre. Et puis quand il y en a un qui va parler plus, c'est pas forcément évident pour moi de réguler cette parole aussi. Et donc j'ai toujours cette appréhension qu'il y en ait un qui pense que je prends parti. Et du coup, pour préciser, moi je fais pas de thérapie de couple justement, parce que pour moi je trouve ça assez compliqué et j'oriente notamment sur la ligne. Merci. Alors, oui, je ne peux pas te dire non, mais oui, il faut y réfléchir. C'est comme le contre-transfert, ça fait partie des dynamiques auxquelles on doit réfléchir en tant que thérapeute. On ne peut pas juste les éluder comme ça et puis dire non, je suis un 1 ou une parfaite thérapeute et je n'ai pas besoin d'y penser. On doit y penser, on doit y réfléchir, on doit se dire est-ce que je favorise quelqu'un ou pas. pas. Après, plus on pratique, et évidemment, plus on comprend les dynamiques, et puis plus on peut s'en servir pour le bien de la thérapie, et non pas pour justement que les personnes qu'on accompagne prennent ce cadre. On m'a toujours appris aussi, si c'est pas toi qui poses le cadre, c'est tes patients qui vont le poser. Donc, à partir de là, je sais que je dois le poser aussi, pour que ça permette... à mes patients de ne pas le poser, mais ça permet aussi à mes patients d'avoir cette sécurité. Le fait d'avoir un temps de parole qui soit équilibré ne veut pas dire qu'il faille avoir chacun dix minutes, par exemple. Ce n'est pas une question de temps. C'est une question d'avoir l'espace de pouvoir le dire. Une personne va, par habitude peut-être... prendre 15 mots pour expliquer quelque chose, l'autre va pouvoir l'expliquer en 3 mots. Finalement, si on jugeait par rapport à la quantité de mots ou à la quantité de temps, on n'arriverait pas. Donc c'est pas... C'est pas par rapport à ça qu'il est important de se dire « je dois donner un temps de parole » . C'est de savoir entretenir la fluidité de la parole, évidemment, donc qu'on n'y ait pas de coupage de parole, et que chacun, chacune ait eu le temps et l'espace d'exprimer ce qu'il ou elle avait envie. C'est plus ça qui compte, plus qu'une question de quantité. Et puis ensuite, on peut aussi ramener... la discussion à quelqu'un qu'on estime ou qu'on imagine être plus défavorisé. On peut aussi ramener en disant « Merci, je vous ai entendu. Maintenant, j'aimerais passer à votre compagnon, votre compagne. J'aimerais maintenant connaître votre avis par rapport à ce qui a été dit, etc. » Et comment tu fais si la personne, elle ne s'arrête pas ? Tu la coupes ? Oui. Oui, oui. Il y a un moment donné, on peut aussi arrêter les gens en disant Merci beaucoup, j'ai entendu, alors que c'était difficile pour vous par rapport à ça. On va juste continuer avec votre partenaire maintenant pour savoir qu'est-ce qui se passe pour elle ou pour lui. Et puis on reviendra après évidemment sur vous et ce que vous pensez. Alors c'est pas du coupage de parole, genre on se parle pas par-dessus, mais je me permets de mettre effectivement un stop bienveillant. Alors... En général, c'est des gens qui peuvent aussi un petit peu tourner en rond. C'est un petit peu dire la même chose avec d'autres mots, un autre vocabulaire. Voilà, on voit bien qu'on peut s'arrêter en disant, voilà, ce que j'ai entendu, c'était ça. Maintenant, on va passer à l'autre personne. Et puis, ça marche. Ça marche bien. Oui, c'est vrai que moi, c'est difficile, ça. Oui, c'est pas évident parce qu'on a cette attitude en tant que thérapeute de vouloir écouter, de vouloir accueillir, mais accueillir la parole ça veut dire aussi ne pas non plus se lâcher sans retenue, c'est pas ça non plus, parce qu'on peut dire des mots, des mots, des mots, des mots, des mots, et finalement qui n'ont pas de consistance. L'imago, précisément, est un outil qui demande une forme de synthèse de ce qu'on a envie de dire. Puisque l'autre va devoir répéter, donc il va falloir synthétiser. Je ne peux pas utiliser 36 mots pour dire que je ne vais pas bien, que je suis triste. Je vais devoir aller droit au but. Et donc l'imago permet aussi d'apprendre à synthétiser. Ça ne veut pas dire qu'on doit absolument se restreindre. Ce n'est pas se restreindre. C'est parler pour dire quelque chose, ce n'est pas parler pour semer des mots dans le vent. qui est d'ailleurs je fais juste l'apartheid, une prise d'otage quand on sème comme ça les mots dans le vent on prend en otage les gens qui sont autour on prend en otage sa partenaire et plus personne ne peut rien dire donc ça aussi c'est du cadrage et une forme de contrôle sur l'autre je prends la parole, tant que j'ai la parole l'autre ne peut pas parler et justement comment tu réagis toi quand il y a quelqu'un qui cherche à prendre la parole beaucoup la parole et la laissez-moi à l'autre ou qui cherchent à nous prendre à partie. Alors déjà, il y en aura toujours un ou l'autre qui va parler plus. Ça fait partie de l'accompagnement. Il y a toujours une personne dans la relation qui parle plus que l'autre. C'est pas foncièrement gênant, parce que c'est aussi comme ça qu'on découvre leur modalité de communication. Et c'est important dans les premiers temps de juste un petit peu lâcher du lait. avoir un cadre, lâcher un petit peu du lest pour leur permettre de, pour permettre à ces personnes de vivre les modalités dont elles ont l'habitude, et puis nous de les analyser. Moi je vois effectivement que quand il essaie de prendre la parole, elle le coupe, ou elle le coupe, enfin, voilà, de les analyser pour pouvoir revenir après au fur et à mesure des séances là-dessus. C'est pas forcément gênant, il y a toujours quelqu'un qui parle le plus. plus que l'autre. Et puis, ta deuxième question, c'était ? S'ils cherchent à nous prendre à partie ? En principe, il y a un petit moment où les personnes cherchent aussi à valider. Alors, il y a chercher à partie et valider le ressenti. Donc, on va distinguer les deux. Et pour ne pas se faire prendre à partie, moi, je ramène ça à la personne qui vient dire quelque chose. Plutôt que, imaginons concrètement un exemple, que je parle de manière très hétéronormée, je m'excuse à l'avance, mais ça s'applique pour les couples homosexuels. sexuelle, queer, enfin, intersectionnelle, etc. Mais on peut dire, par exemple, « Oui, mais vous voyez comme elle est toujours... Pardon, méchante avec moi. » Donc, pardon, je dois juste... On voit un coup. « Vous voyez comme elle est méchante avec moi. » Donc là, il y a une prise à partie. Si moi, je réponds « Oui, oui, effectivement, elle est méchante avec vous. » Bon, ben là, c'est clair que je vais prendre partie. Par contre, je ramène ça en disant... J'entends bien que... pour vous c'est difficile quand votre femme, votre épouse, votre conjointe réagit comme ça, est-ce que vous arrivez à me dire qu'est-ce que ça provoque chez vous ? Donc je recentre la discussion non pas sur la désignation de la femme et de ce que lui n'apprécie pas, mais plutôt sur lui et les faits. Ça sert à deux choses, ça recentre évidemment sur lui, ça recentre sur le fait que je ne peux pas être... Enfin, ça lui démontre que je ne suis pas... L'arbitre nie qu'on peut me prendre à partie. Et ça permet aussi à l'autre partenaire d'entendre qu'est-ce que ses agissements provoquent chez l'autre. Voilà. Est-ce que tu as d'autres exemples ? Ou justement, en fait, par rapport au conflit, est-ce que tu vas réagir différemment ou est-ce que c'est similaire ? Par rapport au conflit, donc... Qui peut y avoir dans le couple dans la séance, pardon. Alors, quand il y a des tensions, ça, il peut y en avoir. Il peut y en avoir dans les séances. Il peut y avoir des tensions. Alors, je fais un petit peu la distinction entre les conflits et les tensions, parce que les conflits, finalement, sont de bonnes choses. C'est une bonne chose d'avoir un conflit. C'est pas mauvais. ce qui est mauvais c'est tout ce qui est de la violence tout ce qui va avoir certaines tensions liées au conflit qui sont difficiles et c'est pour ça qu'on apprend prend à communiquer avec la communication non-violente, avec l'imago, etc. Le conflit en soi, il vient, et c'est un signal d'alarme, tout simplement, il vient parler, il vient dire, là, en fait, je peux pas être d'accord, là il y a quelque chose, on est en désaccord, là ça ne me va pas, et ça vient toucher quelque chose de fort en moi. Voilà ce que vient dire le conflit. Il vient contrer quelque chose. On va l'utiliser ce conflit. On va simplement dire, ok, ça vous met en colère. Moi, je vois que vous êtes en colère. Donc, on va travailler sur cette colère. On va dire, d'où elle vient ? Qu'est-ce qui se passe pour vous ? La même chose aussi pour l'autre partenaire. Qu'est-ce qui se passe pour vous quand vous voyez votre partenaire dans cet état-là ? Eh bien, dans cet état-là, moi, je n'ai plus envie de lui parler. Parce que ça me fait peur. Parce que je ne sens pas que ma parole est accueillie. Parce que je sens qu'on prend un tournant qui peut devenir violent. Et parce que finalement, je préfère cacher les choses, ne pas les dire. pour ne pas générer de conflit. Mais c'est faux, c'est pas le conflit qui génère. Quand on cache quelque chose, c'est parce qu'on a peur des conséquences et des réactions. C'est pour ça que j'expliquais aussi que la communication, c'est pas seulement parler, c'est aussi savoir accueillir. Parce que si on ne sait pas accueillir, on va détruire l'envie de communiquer à l'autre. Si un couple, si une femme vient dire à son mari, ben voilà en fait Moi j'ai un collègue qui me fait de l'œil, je me sens attirée par lui, etc. Et que le mari a une réaction extrêmement violente en disant « Oui, mais t'es qu'une chercheuse, enfin, il ne va pas accueillir ça. » Sa femme ne va plus jamais rien lui dire. Elle va dire « Non, moi je ne vais pas encaisser ça, je n'ai pas encaissé ça. » Par contre, s'il y a l'accueil, de dire « Ok, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble ? » On est des alliés, on est des partenaires. De toute façon, la situation, elle, est là. Cette femme est attirée par son collègue, qu'elle le dise ou non, la résultante est pareille. C'est-à-dire que le fait, on parlait des faits avant, le fait est là. Maintenant, qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce que vous voulez avoir le... Enfin, est-ce que vous voulez continuer ? à avoir la confiance de votre femme pour qu'elle continue de vous dire où ça en est, de pouvoir aussi savoir ce qu'il en est, de pouvoir la soutenir, en disant « moi j'ai pas envie que tu aies une relation avec ce collègue, donc qu'est-ce qu'on peut faire pour notre couple ? » Ça c'est hyper important. Donc le conflit, il vient dire quelque chose, le conflit, si et quand précisément les gens peuvent dire les mots, dire ce qui se passe dans le conflit, verbaliser les choses, C'est un immense cadeau. Mais il faut savoir et apprendre à l'accueillir. Ça, c'est autre chose. Et ça, c'est ce qu'on apprend aussi dans l'accompagnement. Bon, ben, maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Comment, en tant que personne, Un partenaire qui n'est pas dans la lutte pour le pouvoir, qui ne voit pas l'autre comme son ennemi, eh bien comment je vais être l'allié de ma femme, de mon mari ? Comment je vais être fort quand il ou elle est faible ? Comment il va être fort et inversement ? Parce que ça, ça fait aussi partie des choses que j'aime apprendre aux personnes que j'accompagne, c'est qu'on a chacun, chacune, nos forces et nos faiblesses, et qu'on peut, quand on est à deux, c'est merveilleux, on a cette chance de pouvoir se servir, quand on connaît l'un, on se connaît bien, de se servir des forces et des faiblesses de l'autre, et d'être aussi un rempart dans ces moments-là. C'est bien intéressant tout ça. Est-ce que tu as autre chose à préciser sur la posture du thérapeute ? Bon, il faut se faire confiance, ça c'est un peu le... Ce qu'on pourrait dire comme ça, mais je trouve que quand on est thérapeute de couple, on apprend beaucoup. On apprend énormément sur soi, sur le couple, sur son propre couple, sur sa propre histoire aussi. Donc c'est extrêmement enrichissant. Personnellement, je trouve ça super enrichissant de comprendre à quel point certaines dynamiques peuvent être délétères ou être profitables pour les personnes que j'accompagne. et y compris dans ma vie personnelle. Donc je pense que c'est vraiment, faire de la thérapie de couple, c'est ultra enrichissant. Maintenant, parfois il faut aussi se lancer. On a effectivement des difficultés, des doutes, on ne va pas y arriver forcément toujours la première fois, on va être emporté par des dynamiques qui ne sont pas forcément les meilleures. On va douter, on va regretter, on va ruminer sur ce qu'on aurait dû faire, ce qu'on aurait pu dire, etc. Ça, c'est une évidence. Mais je crois surtout qu'on peut, en fait, être un ou une thérapeute de couple efficace si le cadre et les motivations, comme je l'ai dit au départ, sont bien préparés, bien placés. Avec cette non-obligation de résultat, de dire, ben voilà, moi j'aide, j'accompagne ces personnes, je les aide, mais j'ai pas cette obligation de résultat, je ne suis pas responsable de tout ce qui s'est passé pour eux, de finalement, de tous les éléments qui ont permis ou qui ont dégradé la relation jusqu'alors, parce que ça c'est quelque chose qu'on n'a pas vécu, on n'était pas là, on n'a pas dégradé, ils ont dégradé eux-mêmes. leurs relations, ils n'ont rien fait pour, maintenant ils viennent vers nous et c'est super, c'est déjà un pas extraordinaire que de venir reconnaître ces difficultés et de venir demander de l'aide, mais dans un autre sens, c'est aussi important que les partenaires se responsabilisent par rapport à ça. Le couple se responsabilise par rapport à la dégradation de leur relation et qu'elle n'est pas induite, et qu'elle n'est pas la résultante et la conséquence. du thérapeute ou de la thérapeute. Mais c'est important de vraiment le conscientiser pour ne pas porter, finalement, des choses qui ne nous appartiennent pas. Le conscientiser, c'est-à-dire le poser. Le poser pour soi, puis aussi le poser pour l'autre. Quand, précisément, comme je l'ai dit tout à l'heure, certains couples arrivent avec « Vous êtes notre dernier espoir, ça fait 20 ans que ça va pas, maintenant c'est soit ça, soit on divorce. » alors ça met une pression, c'est un ultimatum qu'on met au thérapeute qu'il n'a pas à accepter et qu'il ne doit pas en fait accepter, ça c'est une responsabilité qui est à renvoyer à l'expéditeur si je peux dire, ok alors attendez, on va poser les choses ça fait 20 ans que ça va pas ça fait maintenant 10 minutes que vous êtes dans mon cabinet qu'on vient de prendre gentiment Mouah ! connaissance, qu'on fait gentiment connaissance. Moi, je vous dis tout de suite, je ne vais pas porter ça. Et c'est pas ok pour moi d'être la garante de votre relation et du fait que votre relation perdure ou non. Je vous dis tout de suite, si c'est ce que vous attendez de moi, je ne peux pas répondre à ça. Voilà. Et en général, après ça, ils reviennent ou pas ? Pas tous. C'est là où on voit que les des personnes, si il ou elle attendait que je sois la garante, la sauveuse, exactement, c'est le mot juste, la sauveuse, ils vont pas revenir. qui vont parvenir. Parce que c'est pas possible. Je vais pas avoir et je ne veux pas cette responsabilité-là. Par contre, si effectivement les personnes se rendent compte que c'était de leur responsabilité d'avoir... Enfin, c'est la conséquence de ce qu'ils ont fait. C'est leur responsabilité. Et ça, c'est super important de reconnaître la responsabilité qu'on a. Parce que c'est aussi cette même responsabilité que je vais convoquer pour avancer dans la thérapie. C'est-à-dire, si quelqu'un se déresponsabilise, s'il remet la responsabilité sur le thérapeute de couple, la thérapeute de couple, c'est aussi habituellement, traditionnellement, des personnes qui vont se déresponsabiliser, mettre la responsabilité sur le ou la partenaire, ou les enfants, ou la famille, la belle famille, le travail, etc. Donc, ce sont des gens qui, d'emblée, ne comprennent pas... l'impact qu'ils ou elles ont à l'intérieur de la relation. Quelle est la dynamique qu'ils ou elles imposent dans la relation, favorisent, détruisent. Donc c'est clair que si ces personnes-là sont déjà pas prêtes à prendre une part de responsabilité en disant « Nous on arrive là, ça fait 20 ans que ça va pas, mais maintenant on a envie que ça change. » Ok, ça c'est déjà autre chose. Très bien, vous avez envie que ça change. Moi, je ne suis toujours pas garante du fait que votre relation perdure ou pas. Par contre, Je peux vous aider, je peux vous accompagner à développer des outils, à comprendre les dynamiques que vous avez mises en place, qui se sont peut-être installées le long des années à cause du travail, des enfants, de la famille, de la belle famille, des amis, etc. Ça, on est d'accord. Mais pas de se déresponsabiliser. C'est très différent. Donc quand une personne se responsabilise, quand les personnes du couple se responsabilisent, elles disent, ben voilà, on en est arrivé jusque-là, maintenant on a envie de faire quelque chose. Super. Parce que vous êtes prêts et prêtes à vous investir dans quelque chose. Après, il faut mesurer, évidemment, ça c'est notre rôle de thérapeute, de mesurer quel est l'investissement qu'ils ou elles ont envie d'avoir, ont envie de déployer à l'intérieur de cette thérapie et du couple. Ça c'est un investissement qui est, comme je l'ai dit tout à l'heure, financier, qui est de l'énergie, qui est de la volonté, qui est de la responsabilité, qui est... de la patience, de la discussion, des échecs aussi. Comment on fait pour recevoir un échec, pour le surmonter, pour éprouver les choses, pour qu'elles ne soient pas figées, mais que l'échec puisse devenir un tremplin. C'est beau tout ce que tu dis, ça me donnerait presque envie de refaire de la thérapie de couple. Ah bah tant mieux, alors si je t'ai motivée... Non, non, non, on va continuer comme ça. Moi, je fais des réajustements, des réaccordages. Si c'est de la thérapie, je n'en ai rien. Ok, ok. Je comprends aussi. Après, tout le monde n'a pas envie de... C'est aussi pas toujours évident de gérer... Ça veut dire qu'on est trois. Quand on fait de la thérapie de couple, ça veut dire qu'on est trois. Trois, c'est aussi le triangle. Beaucoup de triangles qui peuvent se rejouer. La triangulation en termes de... Je ne prends pas parti telle ou telle personne. Triangle de Karpman, Sauveur... amoureux, victimes, etc. Donc c'est des éléments importants. Le triangle de la thérapie de couple est très très important à déjouer, enfin déjà, juste à identifier. Est-ce qu'il y a une dernière chose que tu souhaiterais ajouter avant que l'on termine cet épisode ? Parce que là, c'était bien dense et beaucoup de choses, plein d'informations. Je te remercie d'ailleurs pour ça. Avec plaisir. Est-ce qu'il y a quelque chose ? Moi j'ai envie de dire que dans mon expérience, j'ai accompagné des couples qui ont continué leur chemin relationnel ensemble, et des couples qui se sont séparés, et ce qui m'a beaucoup apporté c'est de voir notamment quand les couples se séparent, parce que c'est aussi quand même un deuil finalement, c'est quelque chose de pas toujours évident à vivre pour le couple et pour le... le thérapeute, même si c'est pas de ma responsabilité, c'est de savoir que j'ai pu apporter un certain apaisement, déjà, par rapport à la séparation, et puis surtout une compréhension de ce qui s'est passé, des schémas répétitifs, et je sais que la plupart des personnes, même si elles se séparent, j'ai quelques couples en tête là, récemment, des personnes qui se sont séparées, mais je le sais, je sais que les choses ont été bien faites. Les choses ont été faites de sorte à ce que les répétitions qui avaient été maintenues dans la... dynamique de couple ne se fasse plus pour le reste de la vie et qu'il y a des automatismes ou des outils qui ont été mis en place et qui vont perdurer pour chacun des partenaires même s'ils ou elles ne sont plus ensemble ça je trouve que c'est aussi quelque chose de beau à accompagner ça fait bizarre de dire qu'un thérapeute de couple accompagne dans la rupture mais c'est aussi très Très important, je pense. Oui, puis quand il y a des enfants aussi au milieu, c'est toujours mieux. Tout à fait. Mais dans tous les cas, c'est quelque chose de pas... Voilà, de pas forcément... On n'y pense pas forcément. On va en thérapie de couple pour mieux se séparer. Mais ça fait aussi, en fait, au final, partie d'un accompagnement thérapeutique. Ouais, totalement. Et merci de le rappeler aussi. Avec plaisir. Eh bien, je te remercie pour toutes ces infos. Vraiment, il y avait plein, plein de choses. C'est chouette. Et puis... Ah ! Que je n'oublie pas. Là, si on veut prendre un rendez-vous avec toi, est-ce qu'on passe... Par où on passe ? On peut passer par Sexcare Consulting. Donc, le site. Je pense que tu peux le mettre en ligne. Oui. Et puis sinon, je suis aussi sur la plateforme... C'est le tien ? Oui, c'est le tien. Oui, oui, oui. Je suis aussi sur la plateforme Harmolib, H-A-R-M-O-L-I-B. Une plateforme où il y a d'autres thérapeutes en France. Ouais, ça marche. Bon, Insta... Je suis pas très résolue, malheureusement. Alors, oui, je pense que si quelqu'un m'écrit par Insta, je suis dans le lit des âmes sœurs. Je pense que je vais y répondre. Je vais le voir, peut-être dans un délai un peu plus long que la voix. par Mail ou Harmonie, mais il n'empêche que je vais voir. Je vais quand même voir. Ça marche, je mettrai tous les liens dans la description. Merci. Merci beaucoup. Et donc, je vous dis à tous à bientôt pour un prochain épisode. Et puis, je vous souhaite une bonne soirée, une bonne nuit, ou une bonne journée en fonction de quand vous nous écoutez. Merci.

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