- #Enora Teyssendier
Bonjour et bienvenue sur cet épisode. Je suis à nouveau avec Frédéric Barbe, qui est éducateur et il a travaillé dans différentes institutions. Je ne t'ai pas laissé dire bonjour.
- #Fréderic Barbe
Bonjour à tout le monde.
- #Enora Teyssendier
Bon, aujourd'hui c'est du coup un peu particulier parce que c'est la partie 2 de notre épisode de la dernière fois où on parlait de sexualité dans des institutions. en lien avec le handicap. Frédéric t'as bossé dans différents foyers et si vous voulez avoir la présentation complète, je vous invite à écouter l'épisode de la dernière fois. Je vais le mettre dans la description de cet épisode. Et donc on va poursuivre notre conversation. Ça s'est fini la dernière fois quand même pour vous mettre un petit teasing de revenir en arrière sur un résident qui se masturbait dans le grillage, grâce au grillage qui séparait le foyer avec une maison de retraite. Donc du coup, des personnes s'étaient plaintes de la maison de retraite et on disait que ça pouvait manquer de... du côté éducatif parce que ben voilà ça s'apprend que c'est interdit quoi nous a été vu un après oui bien sûr ça a été repris avec lui et tout avec la direction l'équipe déjà la direction mais on était sur un poubelle
- #Fréderic Barbe
associé trisomie et avec un si je sais pas si vraiment la compréhension est la pure fait
- #Enora Teyssendier
Donc, il y avait suffisamment de compréhension a priori.
- #Fréderic Barbe
Oui, mais voilà. Et je me dis, est-ce que ça a été compris juste pour le lieu ou tous les lieux ? Je ne sais pas, je ne vais pas m'avancer. Ok. Mais c'est quelque chose qui aurait pu être travaillé, je pense, en amont et que ça ne se produise jamais.
- #Enora Teyssendier
Toi, tu as eu d'autres personnes qui se masturbaient devant les autres ou qui se touchaient devant les autres ?
- #Fréderic Barbe
Pas trop de masturbation. toucher, mais par contre, le regard au corps, pouvoir se trimballer complètement nu dans les couloirs en pleine crise, je vais dire hystérie, mais ce n'est pas d'hystérie, mais en pleine crise, voilà, où là, ça hurle, on est nu devant tout le monde et il n'y a pas du tout de côté intime qui est, le côté intime n'existe plus et voilà. Je pense à un autre résident qui était autiste, qu'on a emmené à la piscine. Et du coup, il avait tendance à mettre son maillot de bain. Donc, ça nous a été remarqué. C'était problématique, ce que j'entends. On est venu devant tout le monde, alors qu'on y allait aux horaires où les mamans étaient là avec leurs enfants et tout. Ça peut être choquant. Donc, on avait trouvé un système où on lui mettait une combinaison. de plonger avec la fermeture dans le dos pour pas qu'ils puissent l'ouvrir et tout donc ça c'est des petites choses qui peuvent arriver et on avait un autre résident, on y avait un judiciaire, un Chapman et en fait, alors il faisait ça avec les éduque-femmes on allait à la piscine et tout en fait, ou je l'ai vu sur des sorties en extérieur et tout avec sur un truc de judo par exemple où il n'y avait pas assez pour s'asseoir et tout. Une personne qui a dit, tu n'as qu'à venir sur mes genoux et tout. Et en fait, c'est quelque chose qu'il ne contrôlait pas. Donc, par exemple, avec les éducs qui étaient sur une chaise longue à la piscine et tout, il y allait, d'un seul coup, il se mettait sur eux et il se frottait. C'était incontrôlable pour lui. Donc, il a été plusieurs fois, on prenait les personnels féminins, on l'emmenait dans les endroits où on disait... pour faire attention à ça, dès qu'il peut arriver vers vous et tout, c'est tout de suite couper le truc, hop, ça ne se fait pas, X, ça ne se fait pas, et voilà, terminé. Mais c'était quelqu'un qui avait abusé, donc je pense que c'était une pulsion. Après, tu peux juste dire à quoi ça appartenait, peut-être que ça lui ramenait à quelque chose, je ne sais pas. Je ne suis pas sexothérapeute, tout ça, mais bon, il aimait bien se frotter. Mais du coup, c'était pris un peu... Vu que c'était un résident qui était super marrant, super cool et tout, les équipes le prenaient un peu plus à la rigolade que dans la chose de la gravité. Jusqu'au jour où il l'a fait sur une personne qu'il ne connaissait pas. Et là, c'était très très grave.
- #Enora Teyssendier
Oui. Après, par rapport au côté abus, on ne peut pas savoir. Et en plus, disons qu'il y a le côté handicap en plus. Donc, je ne m'aventurerai pas à dire, oui, c'est probablement aussi ça. Il y a le handicap qui est là aussi. Et donc, à partir du moment où tu apprends que c'est la normalité, en fait… peut rester dans ce côté-là aussi.
- #Fréderic Barbe
En t'écoutant, je vous dis, on le savait, c'était quelqu'un qui se masturbait dans sa chambre et tout, et il se servait d'une pluche pour frotter contre son sexe pour avoir ce côté masturbatoire.
- #Enora Teyssendier
Oui, donc en plus, il y a cette habitude finalement aussi de se frotter.
- #Fréderic Barbe
Et puis comme j'expliquais, Je crois que le fait d'aller à la piscine et de voir ces femmes en maillot de bain et tout, ça lui fait à la tête. Il ne gérait plus, il n'arrivait plus à se contrôler.
- #Enora Teyssendier
Oui. Alors, je fais une aparté. Je n'ai pas précisé au début de cet épisode de podcast que l'idée, c'est que c'est en mode conversation. Donc, ne soyez pas choqués si j'interviens. Et donc là, cette histoire de piscine me fait penser à une situation. Donc là, c'est quand j'étais en pédopsy. et que la psy adulte m'a demandé d'intervenir en tant que sexologue pour accompagner l'équipe. Et l'équipe recevait quelqu'un qui était un jeune adulte, dont la vingtaine, qui avait un handicap et qui venait d'une institution. Il venait là en accueil d'urgence parce que, selon l'équipe, c'était un pervers. L'équipe du foyer où il vivait, pardon. Donc, il arrive en psychiatrie adulte. parce que, ben, il a été à la piscine, il a eu une érection à la piscine. T'en penses quoi déjà toi ?
- #Fréderic Barbe
Moi, ça me choque un peu, ça me fait penser à un autre chose, je rebondirai après sur quelqu'un qui a eu droit à une quasi...
- #Enora Teyssendier
Camisole !
- #Fréderic Barbe
Camisole chimique, mais c'est un autre truc. C'est très raccourci, pour moi c'est très raccourci quoi !
- #Enora Teyssendier
Donc moi, ce que j'ai expliqué, c'est qu'il y a le retard. On parle de retard mental, mais en fait, il y a le retard. C'est peut-être plus difficile que ça. Ce n'est pas juste une déficience intellectuelle ou je ne sais quoi. C'est que finalement, il y a des choses biologiquement qui peuvent aussi se passer plus tard. Et les ados, nombre de mecs... qui ne veulent pas aller à la piscine quand ils y vont par exemple avec l'école, enfin un collège ou quoi, parce que c'est régulier qu'il y ait des érections non contrôlées. C'est juste, on voit le corps d'une jeune fille un peu dénudée et ça crée une légère excitation. Il y a déjà l'érection et en fait, ils ne contrôlent pas. Et ils peuvent le vivre très très mal parce qu'ils n'ont absolument pas envie de quoi que ce soit, ni ils n'ont pas en tête de sauter sur cette jeune fille, ni quoi que ce soit. Mais rien que de voir un corps dénudé, ça peut titiller. Et donc là, certes il a 20 ans, mais en fait il a une déficience, un retard. Et donc, oui, ce qui peut se passer d'habitude à l'adolescence peut se passer plus tard. Et en plus, ce que m'expliquaient les types de l'hôpital, c'est que... Lui, il le vivait très mal. Le gars, il était loin d'être pervers, il vivait très mal d'avoir cette érection qu'il ne contrôlait pas, en fait.
- #Fréderic Barbe
Il était gêné, sûrement.
- #Enora Teyssendier
Oui, oui.
- #Fréderic Barbe
Et quand on y pense, je pense que tout à dos qu'on a été, ça a pu nous arriver, et qu'on est resté dans l'eau en attendant que ça se passe. Et c'est pas pour ça qu'on est devenus des pervers.
- #Enora Teyssendier
Ou que vous l'étiez à ce moment-là.
- #Fréderic Barbe
Ou des abuseurs, ou qu'on était à ce moment-là. Et oui, je voulais revenir juste sur, ça m'a fait penser à une personne qu'on a accueillie, qui est arrivée de milieu psychiatrique avec une camisole chimique. Et en fait, c'est quelqu'un qui a été uriné à côté d'une école, donc qui a été vu. Donc c'est une personne, on voyait très très bien physiquement qu'il était handicapé et tout. Et la réponse par la justice a été quasi... Camisole est-ce que c'est celui que je connais je pense je ne sais pas personne personne personne de petite taille oui enfin sur la structure on a travaillé Donc, la peine est lourde, je trouve.
- #Enora Teyssendier
Oui, et puis après, à côté de ça, il y a des personnes où on sait qu'ils ont abusé et il n'y a que ça qui se passe. Bref, autre sujet qui est pas mal dans l'actualité en ce moment. Espérons que ça bouge. Oui, dans les autres sujets auxquels je pensais, mais justement, on revient au sujet camisole chimique. possiblement à Budeur ou quoi que ce soit, quand j'avais mon cabinet, il y a quelqu'un, il y a une structure qui avait demandé un rendez-vous avec moi pour un résident qui aurait abusé d'une autre résidente. Et en fait, c'est assez compliqué parce que cette personne n'entendait pas du tout le fait qu'il n'y avait pas de consentement. Et donc, moi, j'en sais rien en soi. Je n'étais pas là. Je ne sais pas si c'est vrai que cette personne abusait ou pas. Et selon cette personne, la femme en question, elle avait aussi envie. Et les éducs l'avaient accompagnée là parce qu'ils disaient que non.
- #Fréderic Barbe
Mais c'était dans la structure où je travaille ?
- #Enora Teyssendier
À côté.
- #Fréderic Barbe
À côté. Oui, OK. Oui, mais il n'y a pas eu qu'une personne en fait, il y a eu plusieurs personnes qui se sont plaint de cette personne-là en fait.
- #Enora Teyssendier
Oui, mais c'est compliqué, tu vois, aussi, parce que quand il y a le handicap aussi, ou les troubles psychiques des fois, il y a la non-compréhension de l'interdit aussi, et là, enfin... Moi, en tant que sexologue, tu vois, limite, ça aurait été la camisole chimique dans ce cas-là. Parce que moi, en tant que sexologue non-médecin, si lui, il dit que non, les filles, elles sont d'accord, ma place, je n'avais pas…
- #Fréderic Barbe
Je pense que pour lui, les filles étaient d'accord parce qu'il faisait avec d'autres tant qu'il devait faire avec lui.
- #Enora Teyssendier
Comment ?
- #Fréderic Barbe
Je pense que pour lui, quand il disait les filles sont d'accord, c'est parce que les filles avaient des relations avec d'autres garçons. Et du coup, lui le voyait comme tu le fais avec les autres, donc tu dois pouvoir le faire avec moi.
- #Enora Teyssendier
Ok. Oui, et c'est pour ça que j'avais vraiment envie de faire le contenu sur le deuxième épisode parce que c'est très large finalement, la sexualité handicap.
- #Fréderic Barbe
Il y a de quoi raconter, oui. Il y a du dossier.
- #Enora Teyssendier
Oui, et on ne peut pas faire de généralité. Comme je disais dans notre épisode, on ne peut pas faire de généralité.
- #Fréderic Barbe
Non, c'est propre à chaque personne, parce que chaque personne est différente et tout. Et comme on disait, la compréhension n'est pas la même. Après, il faut… Là, on parle de choses, mais il y a quand même des couples qui se créent au sein des foyers, où ils vivent très longtemps ensemble, et voilà, qui voudraient même avoir des enfants et tout. Et ça, c'est un autre sujet où j'ai vu des équipes, des personnes, des professionnels dire « mais ils ne vont pas faire un enfant quand même » . De quel droit on peut interdire de personnes avec un handicap de faire un enfant ? Là, c'est encore un débat qui peut être amené. Il y a des choses qui me choquent. Après, ça ne me regarde que moi, c'est que mon avis et tout. On connaît des familles où il y a 7, 8, 9, 10 enfants, les 10 enfants sont handicapés. On ne s'est pas posé la question si les parents devaient faire des enfants ou pas faire des enfants. Parce qu'ils sont en institution, ils n'auraient pas le droit. Il y a quelque chose qui me gêne derrière tout ça. Oui,
- #Enora Teyssendier
autre débat.
- #Fréderic Barbe
Autre débat, oui. Tout à fait.
- #Enora Teyssendier
Et aussi dans le cabinet en libéral, il y avait un jeune qui était venu plusieurs fois, accompagné par une éduc en libéral au début, enfin la première fois. Après, il venait tout seul et lui, en fait, il n'était pas en institution. Il allait deux fois par semaine, je crois, en hôpital du jour. Il avait quelques sorties avec cette éduc. Et en fait… Il était inquiet parce qu'il avait envie de rencontrer une amoureuse. Et que... Donc lui, il avait un autisme, il était très intelligent sur certains sujets, il n'avait pas les… comment on dit ?
- #Fréderic Barbe
C'est un gars ?
- #Enora Teyssendier
Non, non, non, ce que je voulais dire, c'est qu'au niveau des interactions sociales, il ne savait pas forcément bien y faire. Il ne savait pas forcément lire les émotions sur le visage de l'autre, par exemple. Et en tout cas… Merci. fois il hurlait tellement et disait mais pourquoi moi j'y vais pas droit pourquoi moi je ne rencontre pas d'amoureuse je veux avoir une amoureuse et il en était pas de sexualité c'était parce que c'est le côté affectivité quoi et que quelqu'un qu'une femme en l'occurrence enfin jeune fille s'intéresse à lui qu'elle ait de l'affection pour lui que lui puisse avoir de l'affection vers elle Merci. Et c'était très difficile pour lui de vivre ça.
- #Fréderic Barbe
Mais sur les institutions, on voit aussi beaucoup de personnes qui se mettent en couple mais qui n'ont aucune vie affective, où il n'y a pas de relation, rien, et ça leur convient très très bien. Ils ont juste besoin de se dire, on est en couple comme une normalité presque. C'est la normalité qui fait, tu as vu, on est en couple, j'ai un chéri, mais... derrière, il n'y a pas la vraie relation qu'il pourrait y avoir entre un vrai,
- #Enora Teyssendier
entre guillemets,
- #Fréderic Barbe
vrai, entre guillemets, bien sûr, couple standard.
- #Enora Teyssendier
Oui, et en même temps, dans les institutions, il y a aussi des personnes qui ne sont pas en couple et qui aimeraient l'être.
- #Fréderic Barbe
Oui, et il y en a qui, du tout, refusent complètement ce côté d'être en couple et d'avoir une chérie et tout. et qui n'y pensent même pas et qui sont hors ligne de tout ça. Ils sont capables de dire, non, ce n'est pas pour moi, je n'ai pas envie. Tout simplement.
- #Enora Teyssendier
Et puis après, il y a des personnes où ça dépend vraiment des professionnels.
- #Fréderic Barbe
Professionnels, des familles aussi. Qu'est-ce qui a été dit avant ? Comment ça se passe à la maison ? Mais comme nos ados, comme nos enfants qu'on a eus, moi j'ai une fille qui a 18 ans, c'est comment on parle de la sexualité avec nos enfants et tout.
- #Enora Teyssendier
Oui, après, ce que je voulais dire, c'est quand il y a du polyhandicap et qu'ils sont totalement dépendants, par exemple, il y avait quelqu'un, il fallait que le professionnel mette, s'ils voulaient être ensemble, mais c'était des relations sexuelles entre hommes. il fallait que le professionnel accepte de mettre les deux dans le même lit ou c'est ce que tu as abordé tout à l'heure où vous aviez acheté un sextoy que le professionnel accepte certaines choses et il y a des institutions qui sont plus ou moins ouvertes des professionnels plus ou moins ouverts et pour peu que la personne soit dans une institution où les professionnels sont totalement enfermés c'est compliqué et il y en a qui ne peuvent absolument rien faire Merci.
- #Fréderic Barbe
Moi, j'ai eu le cas où ça a été très compliqué, ça a été un grand débat entre un veilleur de nuit et moi-même, où pour lui, deux femmes qui voulaient dormir ensemble, ce n'était pas un problème, et dès qu'on passait à deux hommes qui voulaient dormir, alors sexualité ou pas sexualité, on n'était pas du tout dans ça, ce n'était pas possible. Mais là, en fait, il travaillait avec ses valeurs à lui, ce qui n'est pas possible. Au moment que les deux étaient consentants, donc il a fallu expliquer aux professionnels que les deux étaient consentants, donc il n'avait pas son mot à dire, en fait. C'était leur choix et qu'on devait le respecter, quoi. Et que même si lui, il avait des a priori ou une vision de la chose, il fallait qu'il accepte et que ça faisait partie de son travail.
- #Enora Teyssendier
Oui. Est-ce qu'il y avait d'autres choses là où tu as bossé avec des ados qui ont... qui sont en séjour, entre guillemets, séjour de rupture. Parce qu'il me semble qu'ils m'ont parlé plein de fois.
- #Fréderic Barbe
Je cherche. Mets-moi sur la voie.
- #Enora Teyssendier
Je ne sais plus.
- #Fréderic Barbe
Il y a tellement de choses. Après, la relation à leur corps, il y a plein de choses. Par exemple, sur les accompagnements à la toilette, on n'est pas dans la sexualité, mais on est dans l'affectif. ou l'anodité, elle est importante, on va mettre des choses en place, je prends ma douche avec mon maillot de bain, enfin voilà, des choses. Après, si... On peut parler d'autre chose, on va parler d'images de films pornographiques. On a eu un jeune qu'on accompagnait, je souris et ça me fait rire, mais ce n'était pas marrant en fait. Il a été suivi après pour ça par un... En fait, c'était plus fort que lui.
- #Enora Teyssendier
Il a été suivi par une structure pédopsychiatrique pour les adolescents.
- #Fréderic Barbe
Voilà. Et en fait, son truc, c'était le soir, quand tout le monde était couché et tout, le veilleur était couché, il arrivait, alors il était très malin, à esquiver et tout, à aller sur les ordinateurs et à sortir des images pornographiques et tout. Alors c'était un jeune qui était sous contrat et tout, tous les vendredis il arrivait, on faisait le contrat ensemble et tout, donc il avait des temps pour être sur les ordinateurs et tout, on vérifiait derrière et tout, mais il arrivait, alors il planquait les... les feuilles sous son lit et tout. Et c'était un jeune pourtant qui arrivait d'ITEP, donc il la demande...
- #Enora Teyssendier
ITEP ?
- #Fréderic Barbe
Ouais, faut que tu me... Je sais plus.
- #Enora Teyssendier
Au institut thérapeutique ?
- #Fréderic Barbe
Je sais plus.
- #Enora Teyssendier
Je sais plus. Mais en tout cas, c'est une structure pour des mineurs qui peuvent être compliqués.
- #Fréderic Barbe
Voilà,
- #Enora Teyssendier
exactement. Il ne sert plus juste. ITEP, ils peuvent être... placé, vivre sur place ?
- #Fréderic Barbe
Oui, ou en famille d'accueil aussi.
- #Enora Teyssendier
Ça fait un peu école aussi.
- #Fréderic Barbe
Voilà, ça fait un peu comme un IME et un pro, mais où on a moins de déficience, en fait, il n'y a pas d'orientation MDPH. Ah,
- #Enora Teyssendier
ok.
- #Fréderic Barbe
Donc là, l'orientation MDPH a été demandée parce que sinon, on ne pouvait pas l'accueillir et tout. On était sur une déficience et des problématiques familiales et culturelles. Donc il était vraiment conscient de ce qu'il faisait, mais il était en capacité de nous dire que c'était des pulsions. Donc de là, on a demandé justement à l'équipe du Lab Sado d'intervenir, puisque ça ne rentrait plus dans notre cadre. On était sur de la pulsion, où pour lui, c'était un besoin absolu d'aller chercher ces images. Alors des trucs, des dessins, des fois, mangas. C'est quelqu'un qui était beaucoup dans le manga. Donc avec des attributs sexuels démesurés et tout, sur le côté féminin et tout. J'étais cas avant qu'il parte, je lui disais, bon, on va voir sous ton lit et tout. Je savais déjà l'entrée qu'il y allait avoir quelque chose. S'il ne les avait pas planqués dans son sac et tout, parce qu'on refaisait son sac avec lui et tout, il avait tendance à avoir ça sur l'autre structure où il était. Et moi, personnellement, je me disais, waouh ! qu'est-ce qu'il va chercher quoi, c'était un peu du hardcore quand même.
- #Enora Teyssendier
C'est-à-dire,
- #Fréderic Barbe
par exemple ? Bah les images, pour mon regard, moi, il n'y avait rien d'érotique ou d'agréable à regarder, on était dans un extrême qui était du manga, donc avec le côté du sexe de la femme qui était mis trois fois plus gros qu'il devait l'être.
- #Enora Teyssendier
Moi, ce que j'avais vu, c'était Antaï, non ? Ce que j'avais vu, c'était un trône et les sexes pouvaient être effectivement démesurés. Enfin, et puis il y avait du viol aussi. Oui,
- #Fréderic Barbe
avec des photos de sécrétion qui partent dans tous les sens. Oui,
- #Enora Teyssendier
oui.
- #Fréderic Barbe
Mais il a été capable aussi de découper, c'est pour vous dire où il allait super loin et tout, des statues de personnes nues dans un livre pour garder les images. Ok,
- #Enora Teyssendier
donc là, c'est déjà moins hardcore.
- #Fréderic Barbe
Oui, mais la démarche, je trouve que ça va loin d'aller prendre un bouquin, couper les images dans un bouquin de statue et tout, de refermer le bouquin et de l'ordonner pour qu'on le redonne à la bibliothèque. Alors qu'il est à la bibliothèque, il faut avoir un regard et en rire. Mais en fait, ce n'est pas si marrant que ça, parce que pour lui, c'était super compliqué en fait. Mais c'est quelqu'un qui me disait, moi qui me disais, avec toi, j'arrive en plus. avec mon cordeau il arrive à en parler avec d'autres c'était pas possible parce que il se sentait jugé et voilà moi je le taquine et beaucoup avec ça on était rentré dans un presque un jeu où je disais bon qu'est ce que je vais trouver lundi je vais je vais faire un album je te le donnerai à la fin de temps on accueille et tout je ne vais pas les garder non pourquoi parce qu'il y avait ce côté pervers qui était là et que sur la structure où il allait après, qu'il l'accueillait, il était hors de question qu'il ait des images. Et vu qu'il était mineur, on n'acceptait pas que les jeunes aient des photos de femmes nues sur les... sur les murs ou des choses comme ça.
- #Enora Teyssendier
Ok.
- #Fréderic Barbe
Ce qui était possible, j'ai vu en milieu adulte où ils pouvaient s'acheter le calendrier de je ne sais plus comment ça s'appelle, et ça passait crème et tout. Pour, sur du secteur mineur, non, ça ne passait pas.
- #Enora Teyssendier
Et en même temps, enfin, on sait que nombre d'ados Aujourd'hui, c'est le porno, tout le monde a un téléphone et tout. Mais avant, ils allaient dans les librairies, ils achetaient en scred. Les
- #Fréderic Barbe
DVD. Ah oui,
- #Enora Teyssendier
même avant les DVD, il y avait les magazines. Et puis même le magazine, après, il tournait dans la classe. C'est quelque chose qui se faisait aussi.
- #Fréderic Barbe
Hors institution. Oui,
- #Enora Teyssendier
voilà.
- #Fréderic Barbe
On l'a tout déclenché, je pense.
- #Enora Teyssendier
Oui, voilà. Mais donc, du coup, dès qu'on passe au côté institution, je ne sais pas pour cette personne, pour ce jeune, mais…
- #Fréderic Barbe
Là, il y avait vraiment besoin d'un soin. Et lui, après, quand il a mis… Il y a eu des choses de mis en place et tout, c'était plus facile d'en parler avec les équipes et de pouvoir mettre… C'est pour ça qu'on mettait un contrat signé avec lui en place, parce que c'est quelque chose où il accrochait super bien et ça marchait. Pas tout le temps, il y avait des accros et tout, mais on était sur le refond. renforcateur en plus avec lui donc en fait dans le contrat c'était bon si on retrouve pas de nage l'image sur ton accueil quand tu reviens sur le prochain accueil tu auras le droit je sais pas parce que vu que les ordi il était assez malin pour nous sortir des feuilles alors qu'on était en train de préparer la cuisine à côté de lui on disait bah tu auras 3 heures de plus d'ordi sur une journée ou sur le week-end 3 heures sur le week-end mais voilà Donc le côté renforçateur marchait très très bien avec lui. Donc il arrivait à gérer. Mais on était obligé de mettre des trucs en place de fou. On était obligé de dire, tes volets roulants, on va faire sauter le fusil pour pas que tu sortes par la fenêtre et tout. Parce qu'il mettait des choses en place pour arriver sur les ordi, piquer les clés, il nous piquait les clés pour aller sur les autres structures, pour aller sur les ordi et tout. On voyait que pour lui, c'était un vrai handicap quand même. Et c'était quelqu'un qui avait... tant qu'elle avait très envie d'être en couple avec quelqu'un et d'avoir une vie de couple, une vie, entre guillemets, normale.
- #Enora Teyssendier
Merci beaucoup. Je crois qu'on va aller sur la fin. En plus, je n'avais pas vu l'heure, mais ça fait... En fait, comme il y a eu le premier enregistrement, on est à une heure et demie. Et puis, je commence à avoir faim. Il est déjà fini pour nous. Ça va pour toi qu'on s'arrête là ? Oui. Yes. Donc, dans la présentation, quand je t'ai présenté au premier épisode, moi, je voulais te présenter autre chose, puis finalement, j'ai oublié. Donc là, on va y aller progressivement. Aujourd'hui, tu es aussi en train de te former. Et pour accompagner de d'autres manières... Et puis, tu as quand même une activité que je trouve très intéressante, c'est que tu animes des… Je ne sais pas comment dire ça, c'est des lives sur TikTok.
- #Fréderic Barbe
Oui, on peut déterminer ça comme des groupes de paroles un peu communautaires où en fait, je mets des lives en place où les gens peuvent venir.
- #Enora Teyssendier
Quel est le sujet ?
- #Fréderic Barbe
Alors, le sujet est l'addiction. Addiction, alors polyaddiction, parce qu'il y a beaucoup de lives qui vont parler de l'alcool et tout. Moi, j'ai voulu faire un truc autour de la polyaddiction, parce que je ne me cache pas, j'ai un parcours de polyaddict avec 25 ans d'abstinence, pour pouvoir donner la parole à des gens qui sont chez eux, qui n'osent pas pousser la porte d'un zapin, qui ne vont pas en parler à leur médecin et tout, et qui arrivent sur ces lives, qui vont commencer à regarder, écouter tout ce qu'on peut. On peut raconter, on ne parle pas que d'addiction non plus, on parle aussi un peu de notre quotidien et tout. Et à un moment, on va demander à monter.
- #Enora Teyssendier
Je vais préciser, monter, en fait, c'est-à-dire qu'il y a la possibilité qu'il y ait neuf personnes qui peuvent parler. Et sinon, c'est des messages dans le chat.
- #Fréderic Barbe
Dans le chat, voilà. Et qui vont venir raconter un peu leur histoire, leur parcours avec le produit et où ils en sont.
- #Enora Teyssendier
Les seules choses qui sont demandées, c'est que si la personne a consommé, qu'on soit dans un échange cohérent, qu'on soit dans le respect et dans la bienveillance. Et après le témoignage, je vais demander à la personne, en fait, si elle est venue, qu'est-ce qu'elle veut mettre en place. Donc après, on peut lui donner des adresses de biais de repas, de lieux d'accueil.
- #Fréderic Barbe
Des fois, c'est d'aller voir le médecin ?
- #Enora Teyssendier
d'aller voir le médecin parce qu'on s'aperçoit qu'il y a d'autres problématiques de santé à côté. Il y en a qui ont pu de mutuelles, donc ils ne veulent pas se faire soigner. Donc on essaie de trouver des solutions avec le CAR par exemple, qui est une application où on va pouvoir avoir tout de suite un rendez-vous en visio avec quelqu'un. Parce que ce qu'il faut savoir, c'est que ça ne se sait pas, mais l'arrêt par exemple de l'alcool en sevrage peut tuer. On est sur des délires très minces, des crises d'épidepsie et tout. Donc c'est aussi dire aux gens, stop, ne le faites pas tout seul, il y a des lieux pour ça, il y a des postes de cure, des exapas, le carude, enfin il y a plein de choses, souvent les endroits où ils se trouvent, des médecins généralistes, des médecins addictos, des psychiatres, des psychologues, et puis de leur faire voir que même si on a été dans le produit, il y a des gens qui ont réussi. avoir un parcours dans l'abstinence et que l'abstinence peut être quelque chose de très très beau et de très agréable. Donc voilà, donner un peu d'espoir à des personnes qui sont encore dans le produit et qui ne croivent plus ou qui sont complètement perdus parce qu'ils se retrouvent tout seuls chez eux à consommer et qu'ils ont l'impression d'être seuls au monde. Cette TikTok permet de pouvoir faire une ouverture. sur d'autres horizons et de pouvoir donner la possibilité à des gens de venir échanger s'ils veulent ou s'ils ne veulent pas. Il y a des gens qui viennent et qui n'échangeront jamais, mais qui vont prendre les renseignements en nous écoutant et faire leur dernière marche par eux-mêmes.
- #Fréderic Barbe
Oui, donc si vous connaissez des personnes que ça pourrait être intéressant, ce lieu… virtuel, et bien je mettrai les liens dans la description. Ouais.
- #Enora Teyssendier
Ouais. Et là du coup, je suis en train de me former, alors là j'ai déjà fait une petite formation, mais je continue et tout, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais je vais rentrer en formation de Pair & Dance. Et en plus de cette formation de la Pair & Dance, je vais aussi intégrer la formation que Nora propose. parce que le côté même sexothérapie et trauma m'intéresse énormément.
- #Fréderic Barbe
De toute façon, hier, quand on a enregistré cet épisode, je suis intervenue pour parler des traumas. De toute façon, dans les addictions, c'est la base de pouvoir traiter les traumas.
- #Enora Teyssendier
Oui, l'arrêt du produit, c'est une chose, mais après, il faut aller chercher dans le fond des choses. pour pouvoir vivre une abstinence agréable.
- #Fréderic Barbe
Yes. Donc, du coup, effectivement, après, tu seras formé à ça pour accompagner de toute façon encore plus.
- #Enora Teyssendier
Exactement.
- #Fréderic Barbe
Yes. Donc, je mettrai les liens pour te retrouver si vous le souhaitez, pour te suivre sur les réseaux. Et merci beaucoup pour le temps, pour ce partage.
- #Enora Teyssendier
Merci à toi de m'avoir donné cette possibilité de pouvoir témoigner et que des gens vont écouter ce témoignage en tout cas.
- #Fréderic Barbe
Yes. Merci et puis bonne soirée, bonne journée ou bonne nuit en fonction de quand vous nous écoutez. Et à bientôt pour un nouvel épisode.