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puls, prescriptions sonores - le podcast du Centre Hospitalier de Wallonie picarde

Obésité : de la prévention à la chirurgie

Obésité : de la prévention à la chirurgie

23min |03/07/2025|

215

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23min |03/07/2025|

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Description

Savez-vous que près de 15% de la population belge souffre d'obésité, une maladie chronique aux conséquences souvent dévastatrices ? Dans cet épisode captivant de puls, prescriptions sonores, le podcast du Centre Hospitalier de Wallonie picarde (CHwapi), nous plongeons au cœur de cette problématique de santé publique avec des experts de renom.


Nous avons le plaisir d'accueillir Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive, qui partagent leur expertise sur les enjeux liés à l'obésité. Ensemble, ils explorent les impacts psychologiques et physiques de cette condition, soulignant l'importance d'une approche pluridisciplinaire pour un traitement efficace.


Au fil de la discussion, nos intervenants mettent en lumière les différentes options de traitement, y compris la chirurgie bariatrique, qui peut être une solution pour certains patients. Ils abordent également les critères d'éligibilité pour cette intervention, ainsi que les différentes techniques chirurgicales disponibles. Mais attention, la chirurgie ne doit pas être perçue comme une solution miracle ! Nos experts insistent sur le fait qu'elle doit s'inscrire dans un parcours de soins global, incluant des changements de mode de vie et un soutien psychologique indispensable.


Le suivi post-opératoire est également un point crucial évoqué dans cet épisode, car il joue un rôle déterminant dans le succès à long terme des interventions chirurgicales. En effet, une prise en charge holistique est essentielle pour garantir que les patients puissent maintenir les bénéfices de leur opération.


Enfin, cet épisode se termine sur une note d'espoir, mettant en avant les avancées récentes dans le traitement de l'obésité et l'importance d'une sensibilisation précoce à la nutrition et à la santé. Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur un sujet qui touche de nombreuses vies et qui mérite notre attention collective.


Rejoignez-nous pour découvrir comment une meilleure compréhension de l'obésité peut transformer des vies et comment le CHwapi s'engage à offrir des solutions adaptées et humaines. Écoutez puls, prescriptions sonores et engagez-vous dans cette conversation essentielle sur la santé et le bien-être !




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux.

  • Speaker #2

    En Belgique, 15% de la population souffre d'obésité. Des chiffres d'autant plus interpellants qu'ils ne sont pas prêts de diminuer, bien au contraire. Dans ce podcast consacré à cette maladie dont les conséquences ne sont certainement pas qu'esthétiques, nous allons aborder l'accompagnement et les traitements proposés par le CHwapi, tel que la chirurgie. Pour en parler, nous recevons Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical du Centre ECHO, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive. Pour commencer, avant même de parler de chirurgie, j'aimerais bien qu'en quelques mots, on resitue un peu la notion d'obésité.

  • Speaker #0

    Oui. Alors l'obésité, elle est définie par des critères morphologiques, c'est-à-dire qu'on se base sur la taille et le poids du patient, pour définir ce qu'on appelle l'index de masse corporelle, qui est assez connu. Donc c'est le poids sur la taille au carré. Au-dessus de 30, on définit quelqu'un comme obèse. Donc la norme est entre 20 et 25.

  • Speaker #2

    Alors à partir de ces chiffres, il y a une notion aussi de risque qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Donc l'obésité, elle est définie comme une maladie. C'est reconnu par l'OMS, donc l'Organisation Mondiale de la Santé, comme une maladie chronique depuis quelques années déjà, parce qu'elle est associée à pas mal de maladies. On pense souvent aux problèmes cardiovasculaires, donc les infarctus et les problèmes artériels. Mais c'est aussi pas mal associé à des cancers, à des problèmes de fertilité et pas mal de problèmes psychologiques aussi essentiellement. Et des problèmes articulaires aussi souvent.

  • Speaker #2

    Donc ici en Belgique, on le sait, il y a déjà 15%.

  • Speaker #0

    Oui, 15 à 20% de personnes qui ont un index de masse corporelle au-dessus de 30, donc qui sont obèses. Et c'est un chiffre qui augmente chaque année et dans le monde. Donc c'est vraiment une pandémie mondiale, l'obésité qui est en augmentation partout.

  • Speaker #2

    On a parlé un petit peu des risques et puis il y a la notion de morbidité aussi. Oui,

  • Speaker #0

    alors la morbidité, c'est ce qu'on appelle morbidité, c'est l'ensemble des maladies qui sont associées à la maladie d'obésité, qui est en fait un syndrome, donc ça regroupe pas mal de maladies. Clairement, on a ce qui est connu des gens souvent, c'est ce qu'on appelle le syndrome métabolique. Donc c'est typiquement le patient diabétique, hyper tendu, avec des apnées du sommeil et des problèmes de cholestérol. Donc ça, c'est vraiment les maladies les plus connues liées à l'obésité. Mais je crois qu'on néglige parfois d'autres côtés, et notamment la fertilité chez les jeunes femmes, c'est important. Elles ont souvent des problèmes de fertilité. Et énormément de cancers sont liés à l'obésité aussi, ça on le voit de plus en plus dans les études.

  • Speaker #2

    Ok, un risque de mortalité aussi.

  • Speaker #0

    Un risque de mortalité qui augmente drastiquement au-dessus d'un certain chiffre, et c'est pour ça aussi qu'on a défini des critères pour rendre les patients éligibles pour une chirurgie, parce qu'on sait qu'au-dessus d'un certain seuil, le risque de morbi-mortalité est beaucoup plus élevé que quelqu'un qui a un point normal.

  • Speaker #2

    Alors on l'a dit, il y a ces nombreux risques aussi liés à l'obésité, puis il y a l'impact aussi sur la qualité de vie qui est non négligeable.

  • Speaker #1

    En effet, si vous avez un BMI qui est relativement conséquent, donc on va dire au-dessus de 30, dans votre quotidien ça va être un peu plus compliqué de bouger, de voir, de jouer avec les enfants. Tout ça va faire en sorte qu'au plus vous avez un BMI qui va être élevé, au plus votre vie va être compliquée. Évidemment associée à toutes les pathologies qu'on peut dire, mais d'un point de vue mécanique, physique, ça va être de plus en plus compliqué. Et en général, le côté psychologique va aussi suivre, donc ça va pas forcément aider.

  • Speaker #2

    Comme vous dites, parce qu'il y a les difficultés de mobilité, d'activité, mais il y a le facteur émotionnel aussi qui est vraiment à prendre en compte.

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'en général, je pense que pour les patients qui sont en surpoids, voire obèses, l'aspect psychologique est très important. C'est pour ça que nous, en tout cas au CHwapi, on a une équipe psychologique, donc composée de deux psychologues qui sont là en permanence pour les accompagner, les soutenir et les rediriger dans une bonne direction, avec toujours cet aspect de bienveillance pour que la prise en charge soit la plus individuelle possible et toujours la plus adaptée aux patients.

  • Speaker #2

    Avant même de parler de prise en charge, est-ce qu'on peut aussi parler de sensibilisation ? Est-ce qu'on peut prévenir aussi l'obésité ? Parce qu'on sait que ça touche tous les âges finalement, mais donc la prévenir dès l'enfance, dès l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important, mais je pense que c'est quelque chose qui est pas mal développé maintenant dans la société actuelle, parce qu'on sait que la maladie, l'obésité est un fléau, que ça augmente en chiffres. Donc les enfants sont sensibilisés déjà à l'école. On parle pas mal de nutrition, la consommation de fruits, de légumes. On le voit pas mal à la télé maintenant. Je crois que c'est pas mal connu du grand public. La prévention, clairement, on axe les choses dessus aussi. Nous, c'est un peu faussé parce que c'est clair qu'à notre niveau, les gens, quand ils arrivent, la prévention, c'est trop tard. mais on peut le faire en tout cas pour la sphère familiale. Je pense que c'est important aussi de savoir que le patient obèse qui arrive chez nous va pouvoir aussi jouer le rôle de prévention chez lui aussi, parce qu'il aura aussi appris pas mal de choses. Et je pense qu'il y a toute une prévention qui va se faire de soi-même par rapport aux conseils que nous, on donne. Mais je pense que dans la société actuelle, la prévention, elle est quand même bien présente pour les enfants, dans les écoles. Et c'est vrai que les chiffres d'obésité augmentent aussi de façon très inquiétante chez les enfants et les adolescents. Donc, on a de plus en plus d'adolescents obèses et on se pose même la question parfois de leur proposer la chirurgie. C'est décrit dans certains pays.

  • Speaker #2

    Vous avez aussi parlé de cette notion de nutrition qui est importante dans la sensibilisation. Je crois savoir que vous avez un pôle nutrition spécialisé pour ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc ici nous au CHwapi, il y a le pôle nutrition qui enveloppe plusieurs spécialités. Mais globalement un pôle nutrition qui comprend une diététicienne, ma collègue, nos deux psychologues qui sont les mêmes référentes par rapport à la chirurgie bariatrique, mais qui évidemment vont un peu parler différemment, ce qui paraît logique. Nous avons un médecin qui est le docteur Miscu, qui va vraiment voir s'il n'y a pas des perturbateurs hormonaux ou des différentes pathologies associées qui peuvent faire que le patient ne perd pas de poids. Et dans ce cas, c'est vraiment là un parcours pluridisciplinaire qui va être mis en place pour le patient, pour faire en sorte qu'il perde du poids, mais aussi qu'il se sente mieux. Parce que le poids, évidemment, c'est un objectif principal, mais je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux. Évidemment, avec une perte de poids, mais qu'il soit mieux physiquement, mentalement, et j'ai envie de dire aussi... Il faut souvent que la prise de sang soit mieux aussi. Je pense que le poids et la prise de sang doivent être associés l'un dans l'autre. Je pense que c'est un peu plus restreint. Et donc, notre vision des choses, c'est vraiment d'avoir une prise en charge pluridisciplinaire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc, la notion de multidisciplinarité est vraiment très, très importante dans la prise en charge.

  • Speaker #0

    C'est la clé. Donc, je vous ai dit que l'obésité était une maladie chronique. C'est défini comme ça, mais c'est aussi défini comme une maladie qui est plurifactorielle. c'est-à-dire que le problème n'est pas juste nutritionnel. Il y a en général beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte et il faut clairement tous les considérer pour pouvoir guérir la personne et pour qu'elle s'améliore dans son état de santé global.

  • Speaker #2

    Nous l'avons entendu, le CHwapi met l'accent sur la pluridisciplinarité dans sa prise en charge des patients souffrant d'obésité. Parmi les traitements proposés, la chirurgie est parfois considérée comme une nécessité. Nous allons voir qu'en plus de leur justification thérapeutique, ces opérations font l'objet d'une évaluation rigoureuse du rapport entre les bénéfices et les risques qu'elles peuvent engendrer.

  • Speaker #0

    Certains patients auront besoin d'une aide chirurgicale pour pouvoir atteindre un poids santé. Parce qu'il est clair qu'en fonction de l'index de masse corporelle au départ, les patients peuvent, avec une prise en charge qu'on appelle conservatrice, psychodiététiques et avec de la kiné et un encadrement multidisciplinaire peuvent perdre du poids d'eux-mêmes. Maintenant, il y en a où on est tellement à un stade avancé d'obésité que clairement, c'est compliqué pour ce genre de patient d'atteindre un poids santé sans avoir une aide un peu plus invasive comme la chirurgie.

  • Speaker #2

    Quels sont les critères pour bénéficier de cette chirurgie ?

  • Speaker #0

    On se base sur l'index de masse corporelle pour définir si un patient peut bénéficier ou pas de la chirurgie. À l'heure actuelle en Belgique, tous les patients qui ont un index de masse corporelle supérieur à 40 sont éligibles pour une chirurgie bariatrique. Et les patients qui ont un index de masse corporelle entre 35 et 40, avec une maladie reconnue, sont éligibles aussi. Il y a trois maladies reconnues actuellement, c'est l'hypertension artérielle résistante à plusieurs médicaments, le diabète traité et le syndrome d'apnée du sommeil, appareillé ou pas, donc avec la machine ou pas. Et on rajoute à ça aussi les patients qui ont déjà bénéficié d'une chirurgie de l'obésité et qui sont à nouveau en situation d'obésité avec un index de masse corporelle au-dessus de 35. C'est aussi des patients qui sont éligibles. Donc on a des critères légaux stricts à respecter pour opérer les patients.

  • Speaker #2

    C'est très stricté. En même temps, il y a aussi des contre-indications qui empêchent malheureusement l'opération.

  • Speaker #0

    Oui. Donc légalement, on est tenu de respecter les critères. Les patients doivent aussi nous fournir la preuve d'avoir essayé pendant un an des régimes encadrés pour pouvoir perdre du poids avec un échec. Donc ça, c'est un facteur d'inclusion aussi au niveau de la loi. Et au niveau des contre-indications, elles ne sont pas fréquentes. Elles sont essentiellement psychologiques en général. Il est clair que tous les troubles du comportement alimentaire non stabilisé sont des contre-indications pour une chirurgie, parce qu'on sait que ça va être compliqué après, et toutes les addictions. Donc l'alcoolisme et les addictions aux drogues aussi sont une contre-indication, bien sûr. Et puis tous les patients qui ne peuvent pas médicalement être endormis, parce que c'est une anesthésie générale, ne sont pas éligibles pour une chirurgie, mais ça c'est logique.

  • Speaker #2

    Il y a aussi le type d'opération que l'on choisit, parce qu'il y a plusieurs manières de le faire.

  • Speaker #0

    Alors le type d'opération qu'on choisit sera finalement défini par le patient. Donc notre rôle à nous en tant que soignants, c'est de leur exposer les possibilités et de leur exposer les avantages et les inconvénients de chaque possibilité, parce qu'il y a des inconvénients à toutes les possibilités. On n'a pas encore de solution miracle et parfaite. Il y a clairement des contre-indications à certaines techniques qui sont assez claires. Et donc, il est clair qu'il y a certaines choses que je ne ferai pas en fonction du bilan préopératoire et de l'anatomie des patients. Mais s'il n'y a pas de contre-indications pour l'une ou l'autre chirurgie, c'est finalement le patient qui choisira à la lumière de ce qui lui aura été exposé. Nous, on se doit d'aiguiller les patients, mais c'est à eux de décider exactement ce qu'ils veulent, en ayant bien toutes les informations en main, je crois que c'est important.

  • Speaker #2

    En parlant d'exposées, est-ce qu'on peut citer peut-être quelques types d'opérations disponibles ?

  • Speaker #0

    Alors, les principes de la chirurgie de l'obésité, c'est soit de restreindre le réservoir, donc l'estomac, essentiellement le réservoir gastrique. La première technique, c'est ce qu'on appelle la slive, c'est assez connu par les gens, donc c'est une gastrectomie verticale, donc une gastrectomie partielle, où on va... enlever deux tiers environ de l'estomac pour réduire le réservoir alimentaire et diminuer la possibilité de manger de grandes quantités. C'est une technique qui s'adresse essentiellement en théorie aux gens qui sont plus dans les gros volumes au niveau alimentaire. Donc on a plusieurs types de mangeurs au niveau de nos patients et on a cette partie de patients qui mangent de grosses quantités où c'est la satiété qui est compliquée à atteindre et donc ça c'est une technique qui convient bien pour ce genre de patients là. C'est une technique assez simple mais qui a des effets secondaires notamment pas mal de... de problèmes de reflux gastrique. On a environ 20% de patients, après ce genre de chirurgie, qui peuvent développer un reflux pathologique. Et donc, c'est une technique que moi, je déconseille aux patients qui ont déjà du reflux avant. L'autre technique qui est connue par pas mal de patients aussi, c'est le bypass. Le bypass, il est décrit depuis les années 70, donc on a pas mal de recul sur cette technique-là, qui fait souvent peur aux patients parce qu'elle est un peu plus complexe à comprendre. mais qui ajoute à la restriction, donc on va diminuer le réservoir gastrique, mais on va aussi associer une malabsorption. Donc on va bypasser une partie du petit intestin pour créer une malabsorption des graisses et rajouter un effet sur la perte de poids. C'est les deux techniques essentiellement qu'on fait. Alors on développe de plus en plus de techniques un petit peu plus alternatives parce qu'on est toujours à la recherche d'une technique parfaite, donc moins dangereuse mais efficace. Mais alors c'est des techniques qui s'adressent aux patients qui ont déjà été opérés ou aux patients qui ont vraiment des... des stades d'obésité qui sont majeurs et qui peuvent nous empêcher de faire chirurgicalement certaines choses aussi. On doit aussi s'adapter à l'anatomie des patients.

  • Speaker #2

    C'est ça, donc là on vient de voir toutes les possibilités de chirurgie, avec chacune leur bénéfice, j'imagine aussi.

  • Speaker #0

    Chacune a son bénéfice, chacune a ses inconvénients. Donc la perfection, on ne l'a pas encore. Clairement, il y a des effets secondaires à toutes les chirurgies qu'on fait, qui sont dépendantes de la technique et dépendantes des gens aussi. Et qui sont toujours bien expliquées aux patients avant, ils savent exactement à quoi s'attendre.

  • Speaker #1

    Mais donc généralement quand le patient va se faire opérer il sait ce qui l'attend de A à Z mais je pense qu'il sait ce qu'il doit faire il connait son corps, on lui a expliqué comment il allait réagir il sait dans quel cas il doit être confiant et dans quel cas il doit être un peu plus vigilant et ça je pense que c'est tout l'intérêt de nos consultations c'est de faire comprendre au patient c'est ça qui va se passer, dans quel cadre ça ira dans quel cadre, il faut être un peu vigilant et à la fin on voit quand même qu'on a quand même peu de complications on a quand même peu de problèmes ... Donc on suppose que la prise en charge, les conseils qu'on donne, portent quand même leurs fruits.

  • Speaker #0

    Le but est toujours que la balance, c'est ce que je dis souvent à mes patients, que la balance risque-bénéficie soit positive en faveur de la chirurgie. Et c'est pour ça que j'ai en consultation pas mal de patients qui ne sont pas dans les critères, qui sont obèses mais pas suffisamment. Et c'est parfois difficile à entendre pour une personne obèse qui a besoin d'aide. Et je leur explique toujours qu'on fait la chirurgie, je fais la chirurgie de l'obésité pour aider les gens à avoir une meilleure espérance de vie, une meilleure qualité de vie après. Mais il faut absolument pour ce genre de chirurgie, qui s'adresse en fait au départ à des patients qui sont jeunes, qui sont en bonne santé, en tout cas qui ont l'air en bonne santé pour le moment. Et donc je pense vraiment que les complications doivent être le plus limitées possible, parce que c'est très compliqué d'accepter des complications chirurgicales pour des patients qui sont en bonne santé. Et donc je dis toujours aux patients, il faut que la balance risque-bénéfice soit positive. et les gens qui sont pas dans les critères pour moi ils sont pas encore cette balance positive en faveur de la chirurgie.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a vraiment cette notion de risque aussi, malgré tout, qui reste importante.

  • Speaker #1

    Ça reste une opération, et comme toute opération, il y a des risques, même si on est en bonne santé. Donc une opération, je pense que ça reste une opération, et je pense qu'elle en parlera mieux que moi, mais il peut toujours y avoir des imprévus.

  • Speaker #0

    Le risque de complications chirurgicales, il est évalué dans les études à environ 1%, un peu moins. Donc ce n'est pas grand-chose. C'est ce que je dis souvent aux patients, ce n'est pas beaucoup 1%, mais ce n'est pas 0%. Donc il y a des complications. Et ça, il faut bien s'en rendre compte avant qu'on ne parte pas pour une chirurgie qui est bénigne. C'est une chirurgie quand même relativement complexe et qui est claire qu'il y a des complications. Et peu importe le bon travail qu'on essaye de faire en périopératoire, il y a des choses qu'on ne peut pas forcément prévoir ou contrôler.

  • Speaker #2

    Quand vous parlez du risque chirurgical qui est de 1%, c'est pour tout type d'opération ou uniquement pour ces opérations-ci ?

  • Speaker #0

    Peu importe la technique, soit la sleeve ou le bypass ou d'autres techniques qui sont semblables, c'est toujours plus ou moins 1%. 1% de complications plus ou moins sévères.

  • Speaker #2

    Toujours ce petit risque. Malgré tout, il y a aussi des résultats extraordinaires, comme vous avez pu en voir passer, certainement.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans cette histoire de balance positive, je dis toujours aux patients, aux yeux de la loi et des assurances de soins de santé, votre index de masse corporelle justifie une chirurgie parce que vous avez plus de risques de maladie si vous restez dans l'état dans lequel vous êtes que si vous vous faites opérer. Et c'est vrai qu'on a parfois en consultation des patients extrêmement obèses et on se rend... Je ne pense pas suffisamment compte de l'impact que ça a sur la vie quotidienne des gens. C'est des gens qui peuvent plus se mobiliser, c'est des gens qui n'ont aucune vie professionnelle, qui n'ont aucune vie affective, qui n'ont pas d'activité parce que d'abord ils sont jugés et puis parce qu'en pratique ils ne savent pas bouger. Et on a en tête plusieurs exemples de patients très obèses chez qui on a des pertes pondérales impressionnantes qui approchent les 120-150 kilos en moins et où on voit que les personnes revivent vraiment littéralement parce qu'ils peuvent aller... Faire leurs courses parce qu'ils peuvent bouger de chez eux, parce qu'ils peuvent descendre les escaliers sans être essoufflés et les monter même. Et parce qu'ils peuvent même aller à la salle de sport et rencontrer plein d'autres personnes dans les mêmes situations. Et c'est vraiment des situations de vie qui nous confortent dans l'idée que c'est un travail important.

  • Speaker #1

    Ça booste. C'est bien d'avoir des patients comme ça qui, en effet, on se dirait au départ, ça va être compliqué. Et au final, qui font justement peut-être trois fois plus que les autres pour vraiment aller encore plus loin dans la démarche et faire en sorte que ça fonctionne mieux que ce qu'on l'espère. Donc des patients comme ça, qu'on en a de temps en temps, c'est quand même pas mal. Mais celui qu'on a en tête, c'est vraiment quelqu'un qui peut être un peu une source de motivation, je pense, pour nous, mais comme pour d'autres patients.

  • Speaker #0

    Indépendamment du travail que nous on fait, le succès est très patient-dépendant parce qu'il y a une implication personnelle qui est vraiment primordiale pour que ça fonctionne. Et ça, vraiment, notre travail à nous, c'est aussi de leur faire prendre conscience de ça avant. Et c'est vraiment ceux qui s'impliquent le plus et qui ont compris ça chez qui on va avoir l'effet le plus impressionnant.

  • Speaker #2

    Le succès de ces interventions dépend donc également de la modification des habitudes de vie. La chirurgie seule ne suffit pas. Dans cette optique, le CHwapi propose une approche personnalisée de chaque patient qui commence dès leur première consultation et s'étend surtout bien après leur opération.

  • Speaker #0

    C'est tout un parcours qu'on a mis en place qui va encadrer le patient du début à la fin et en fait il n'y a pas vraiment de fin. Et ce qui est surtout important, c'est ce que je dis aux gens, c'est que la chirurgie c'est que le début parce que c'est l'après qui est important, l'encadrement après. Où tous les changements psychodiététiques vont parfois être ressentis comme violents par les patients. Donc c'est hyper important de se préparer et de comprendre ce qu'il faudra modifier dans sa vie quotidienne pour que l'effet de la chirurgie se prolonge. Et ça c'est vraiment vraiment la clé je pense de la réussite et de l'absence de récidive après chirurgie.

  • Speaker #1

    Je pense que la clé de cette chirurgie c'est de la comprendre. C'est pas une opération qu'il faut faire pour se dire « Allez, j'ai simplement perdu poids et après je peux faire tout ce que je veux jusqu'à la fin de ma vie. » Si on baraque cette mentalité-là, cette vision-là de l'opération, je pense qu'on part à moitié dans le mur. Donc notre but dans notre vision des choses, c'est de faire comprendre l'intérêt de l'opération. Et c'est pas faire une opération pour une opération, c'est faire une opération pour aller mieux, mais aussi pour avoir tout un changement, encore une fois, global, que ce soit au niveau de la qualité de la nutrition, que ce soit son comportement alimentaire. que ce soit son mode de vie, que ce soit l'approche de la nutrition, tout doit être travaillé pour comprendre cette opération. Évidemment, il y a l'aspect chirurgical, mais je pense que, comme dit le docteur Desmet, c'est le post-opératoire qui va être encore plus important que le pré-opératoire. Et malheureusement, de ce qu'on peut constater, c'est que je pense que le post-opératoire est trop délaissé. Et à mon sens, c'est tellement important de suivre le patient sur du long terme. Et on voit vraiment tous les plus-values que ça peut avoir, qu'il faudrait... presque inclure ça chez tout le monde quoi et en effet il n'y a pas de fin donc c'est à dire que nous ce qu'on a vision des choses c'est qu'on voit le patient presque advitam eternam c'est là où la relation de confiance c'est super importante et je pense que la majorité de nos patients reviennent nous voir même après trois quatre cinq ans on dit bonjour on va comment ça se passe tout va bien et tout le monde est heureux mais au moins on sait que tout va bien ici malheureusement le patient a un écart de santé qu'il souhaite tomber enceinte ou quoi que ce soit mais là ils savent qu'ils peuvent revenir et on va toujours faire en sorte que ok il y a un petit problème, on a repris quelques kilos, qu'est-ce qui se passe ? On revient en consultation et on n'attend pas de reprendre 40 kilos avant de se dire, bon, ça a raté. On revient, 3-4 kilos, on remet des choses en place et on voit ce qui se passe. S'il y a un problème de santé, on revoit la chirurgienne ou le médecin et on voit ce qu'on peut adapter. Et je pense que c'est là toute l'importance du suivi post-opératoire qui est trop délaissé, mais ultra, ultra important, dans mon sens.

  • Speaker #0

    Chez la personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que... par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés. Donc il y a une grosse culpabilité aussi au départ qu'il faut un petit peu guérir, je pense, avant la chirurgie pour qu'on comprenne en fait qu'on ne va pas choisir une solution de facilité ou à visée esthétique. En fait, la personne obèse est malade, il y a besoin d'aide pour guérir et la chirurgie fait partie de ce traitement-là. Donc il y a tout un côté émotionnel qu'il faut bien travailler avant. Il faut aussi préparer ce qui va se passer après parce qu'il y a beaucoup de... d'habitudes, de compulsions qui sont liées aux émotions avant et qu'on ne pourra plus assouvir comme on le faisait avant, une fois qu'on aura été opéré. Et c'est hyper important de stabiliser ce genre de comportement avant de se faire opérer pour pouvoir bien le vivre après, en fait. Parce que la chirurgie va bien fonctionner. Et on va perdre du poids, mais si on a des frustrations et des émotions qui ne sont pas positives après, ce n'est pas quelque chose qui fonctionnera bien, ce ne sera pas un succès pour moi.

  • Speaker #2

    Quels genres de comportements ?

  • Speaker #0

    On dit qu'on mange ses émotions, ça fait cliché, mais c'est vrai. Les humains ont des façons de gérer leurs émotions. Alors il y en a certains qui font du sport, il y en a certains qui mangent. Chacun trouve un petit peu ses comportements aussi en fonction des situations de vie qui... traversent. Et c'est clair que une fois qu'on a été opéré, on ne pourra plus manger ses émotions. Et donc, il faut savoir quoi faire avec ses émotions. Et je crois que c'est tout le travail psychologique et pluridisciplinaire qu'on fait avant aussi, c'est faire en sorte que les patients soient sereins aussi après la chirurgie.

  • Speaker #2

    Dans ce travail aussi pluridisciplinaire, mois après mois, même année après année, c'est toute une vie. C'est valorisant pour toute une équipe qui s'est démenée autour du patient.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est chouette. On voit qu'on s'investit pour eux aussi parce qu'il ne faut pas croire qu'on voit beaucoup de patients au final on les connaît tous un peu personnellement donc on rentre dans leur intimité, ils se livrent à nous, le but c'est de les aider. Et quand on voit comment ils sont arrivés, ce qu'ils ont mis en place, on les voit évoluer, on voit un peu grandir. A la fin, on voit que la finalité c'est l'opération dans un premier temps, et après la finalité sur du long terme, on voit que tout ce qui a été mis en place avant est mis en place après. Et le but en fait c'est qu'ils aient de moins en moins besoin de nous. Et ça veut dire qu'on a bien fait notre job et qu'ils ont compris l'intérêt de l'opération et qu'ils mettent en place tout ce qu'ils ont à mettre en place, tout simplement.

  • Speaker #0

    En dehors du suivi pour perdurer les faits, on a un suivi médical qui est important. Je pense qu'il faut en parler aussi, c'est qu'on parlait des conséquences de la chirurgie. Si on crée une malabsorption, je pense essentiellement au bypass, c'est moins pour la sleeve, mais on a un suivi nutritionnel qui est capital. Parce qu'on crée une malabsorption, donc les patients ne seront plus capables d'absorber les vitamines comme des gens qui n'ont pas été opérés, peu importe leur équilibre alimentaire. Et donc, c'est des gens qui doivent continuer à prendre des vitamines et à faire des prises de sang régulières. Et ça, on leur explique ça bien aussi avant. Donc, ils viennent nous voir pour ça aussi. Mais c'est vrai que ces consultations-là, qu'on a... Enfin, moi, je les vois une fois par an à terme. Ça sert aussi à dire, bah, tout va bien, en fait. La prise de sang est parfaite. On continue.

  • Speaker #1

    Je vais bien, tout va bien. Mais au moins, on sait que tout va bien. Et encore une fois, s'il y a quelque chose qui dérape un petit parce que rien n'est jamais parfait, on a tous des moments un peu plus compliqués dans notre vie, ils savent qu'ils peuvent revenir sans aucune pression, qu'on va toujours les épauler, que ce soit dans les bons côtés des choses, mais aussi dans les mauvais côtés des choses, on sera là pour les aiguiller. D'où encore une fois, ce principe, et j'insiste, de confiance entre le soignant et le patient.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vous parlez d'avenir aussi. Est-ce qu'il y a encore d'autres pistes de recherche peut-être aussi dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors on parle pas mal des traitements médicamenteux, de l'obésité, ça prend de plus en plus d'ampleur. C'est parti essentiellement des traitements pour le diabète, où on a remarqué qu'il y avait un effet sur la perte de poids. Donc on a des belles paires de poids avec des médicaments à l'heure actuelle. Maintenant, c'est souvent onéreux pour les patients. C'est quand même un traitement qui a un coût, qui a un effet qui est limité et qui a un effet qui est surtout lié à la prise des médicaments. On a des techniques endoscopiques maintenant qui se développent, donc des techniques qui se font par les voies naturelles, par endoscopie, comme une gastroscopie. Oui, clairement, il y a plein de pistes qui s'ouvrent pour les patients obèses et vraiment, il n'y a pas de traitement qui s'oppose. Je crois vraiment que chaque patient a un traitement qui doit être adapté à son... son morphotype mais aussi ses émotions et sa façon de vivre et oui on a de plus en plus d'armes, elles sont complémentaires en fait, donc je pense que l'avenir nous réserve encore pas mal de solutions, voilà pourquoi j'aime ce qu'on fait.

  • Speaker #2

    On sent vraiment votre application Merci à tous les deux pour vos témoignages Merci à vous Et nous on se retrouve tout bientôt pour un prochain podcast.

Chapters

  • Introduction à l'obésité et ses conséquences

    00:00

  • Définition et critères de l'obésité

    00:45

  • Les risques associés à l'obésité

    01:30

  • L'impact psychologique de l'obésité

    02:36

  • Prévention et sensibilisation à l'obésité

    03:49

  • Le parcours pluridisciplinaire au CHwapi

    05:03

  • Critères d'éligibilité pour la chirurgie bariatrique

    06:11

  • Techniques chirurgicales et leurs implications

    09:46

  • Suivi post-opératoire et importance du soutien

    12:30

  • Perspectives futures et avancées dans le traitement de l'obésité

    16:44

Description

Savez-vous que près de 15% de la population belge souffre d'obésité, une maladie chronique aux conséquences souvent dévastatrices ? Dans cet épisode captivant de puls, prescriptions sonores, le podcast du Centre Hospitalier de Wallonie picarde (CHwapi), nous plongeons au cœur de cette problématique de santé publique avec des experts de renom.


Nous avons le plaisir d'accueillir Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive, qui partagent leur expertise sur les enjeux liés à l'obésité. Ensemble, ils explorent les impacts psychologiques et physiques de cette condition, soulignant l'importance d'une approche pluridisciplinaire pour un traitement efficace.


Au fil de la discussion, nos intervenants mettent en lumière les différentes options de traitement, y compris la chirurgie bariatrique, qui peut être une solution pour certains patients. Ils abordent également les critères d'éligibilité pour cette intervention, ainsi que les différentes techniques chirurgicales disponibles. Mais attention, la chirurgie ne doit pas être perçue comme une solution miracle ! Nos experts insistent sur le fait qu'elle doit s'inscrire dans un parcours de soins global, incluant des changements de mode de vie et un soutien psychologique indispensable.


Le suivi post-opératoire est également un point crucial évoqué dans cet épisode, car il joue un rôle déterminant dans le succès à long terme des interventions chirurgicales. En effet, une prise en charge holistique est essentielle pour garantir que les patients puissent maintenir les bénéfices de leur opération.


Enfin, cet épisode se termine sur une note d'espoir, mettant en avant les avancées récentes dans le traitement de l'obésité et l'importance d'une sensibilisation précoce à la nutrition et à la santé. Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur un sujet qui touche de nombreuses vies et qui mérite notre attention collective.


Rejoignez-nous pour découvrir comment une meilleure compréhension de l'obésité peut transformer des vies et comment le CHwapi s'engage à offrir des solutions adaptées et humaines. Écoutez puls, prescriptions sonores et engagez-vous dans cette conversation essentielle sur la santé et le bien-être !




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux.

  • Speaker #2

    En Belgique, 15% de la population souffre d'obésité. Des chiffres d'autant plus interpellants qu'ils ne sont pas prêts de diminuer, bien au contraire. Dans ce podcast consacré à cette maladie dont les conséquences ne sont certainement pas qu'esthétiques, nous allons aborder l'accompagnement et les traitements proposés par le CHwapi, tel que la chirurgie. Pour en parler, nous recevons Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical du Centre ECHO, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive. Pour commencer, avant même de parler de chirurgie, j'aimerais bien qu'en quelques mots, on resitue un peu la notion d'obésité.

  • Speaker #0

    Oui. Alors l'obésité, elle est définie par des critères morphologiques, c'est-à-dire qu'on se base sur la taille et le poids du patient, pour définir ce qu'on appelle l'index de masse corporelle, qui est assez connu. Donc c'est le poids sur la taille au carré. Au-dessus de 30, on définit quelqu'un comme obèse. Donc la norme est entre 20 et 25.

  • Speaker #2

    Alors à partir de ces chiffres, il y a une notion aussi de risque qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Donc l'obésité, elle est définie comme une maladie. C'est reconnu par l'OMS, donc l'Organisation Mondiale de la Santé, comme une maladie chronique depuis quelques années déjà, parce qu'elle est associée à pas mal de maladies. On pense souvent aux problèmes cardiovasculaires, donc les infarctus et les problèmes artériels. Mais c'est aussi pas mal associé à des cancers, à des problèmes de fertilité et pas mal de problèmes psychologiques aussi essentiellement. Et des problèmes articulaires aussi souvent.

  • Speaker #2

    Donc ici en Belgique, on le sait, il y a déjà 15%.

  • Speaker #0

    Oui, 15 à 20% de personnes qui ont un index de masse corporelle au-dessus de 30, donc qui sont obèses. Et c'est un chiffre qui augmente chaque année et dans le monde. Donc c'est vraiment une pandémie mondiale, l'obésité qui est en augmentation partout.

  • Speaker #2

    On a parlé un petit peu des risques et puis il y a la notion de morbidité aussi. Oui,

  • Speaker #0

    alors la morbidité, c'est ce qu'on appelle morbidité, c'est l'ensemble des maladies qui sont associées à la maladie d'obésité, qui est en fait un syndrome, donc ça regroupe pas mal de maladies. Clairement, on a ce qui est connu des gens souvent, c'est ce qu'on appelle le syndrome métabolique. Donc c'est typiquement le patient diabétique, hyper tendu, avec des apnées du sommeil et des problèmes de cholestérol. Donc ça, c'est vraiment les maladies les plus connues liées à l'obésité. Mais je crois qu'on néglige parfois d'autres côtés, et notamment la fertilité chez les jeunes femmes, c'est important. Elles ont souvent des problèmes de fertilité. Et énormément de cancers sont liés à l'obésité aussi, ça on le voit de plus en plus dans les études.

  • Speaker #2

    Ok, un risque de mortalité aussi.

  • Speaker #0

    Un risque de mortalité qui augmente drastiquement au-dessus d'un certain chiffre, et c'est pour ça aussi qu'on a défini des critères pour rendre les patients éligibles pour une chirurgie, parce qu'on sait qu'au-dessus d'un certain seuil, le risque de morbi-mortalité est beaucoup plus élevé que quelqu'un qui a un point normal.

  • Speaker #2

    Alors on l'a dit, il y a ces nombreux risques aussi liés à l'obésité, puis il y a l'impact aussi sur la qualité de vie qui est non négligeable.

  • Speaker #1

    En effet, si vous avez un BMI qui est relativement conséquent, donc on va dire au-dessus de 30, dans votre quotidien ça va être un peu plus compliqué de bouger, de voir, de jouer avec les enfants. Tout ça va faire en sorte qu'au plus vous avez un BMI qui va être élevé, au plus votre vie va être compliquée. Évidemment associée à toutes les pathologies qu'on peut dire, mais d'un point de vue mécanique, physique, ça va être de plus en plus compliqué. Et en général, le côté psychologique va aussi suivre, donc ça va pas forcément aider.

  • Speaker #2

    Comme vous dites, parce qu'il y a les difficultés de mobilité, d'activité, mais il y a le facteur émotionnel aussi qui est vraiment à prendre en compte.

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'en général, je pense que pour les patients qui sont en surpoids, voire obèses, l'aspect psychologique est très important. C'est pour ça que nous, en tout cas au CHwapi, on a une équipe psychologique, donc composée de deux psychologues qui sont là en permanence pour les accompagner, les soutenir et les rediriger dans une bonne direction, avec toujours cet aspect de bienveillance pour que la prise en charge soit la plus individuelle possible et toujours la plus adaptée aux patients.

  • Speaker #2

    Avant même de parler de prise en charge, est-ce qu'on peut aussi parler de sensibilisation ? Est-ce qu'on peut prévenir aussi l'obésité ? Parce qu'on sait que ça touche tous les âges finalement, mais donc la prévenir dès l'enfance, dès l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important, mais je pense que c'est quelque chose qui est pas mal développé maintenant dans la société actuelle, parce qu'on sait que la maladie, l'obésité est un fléau, que ça augmente en chiffres. Donc les enfants sont sensibilisés déjà à l'école. On parle pas mal de nutrition, la consommation de fruits, de légumes. On le voit pas mal à la télé maintenant. Je crois que c'est pas mal connu du grand public. La prévention, clairement, on axe les choses dessus aussi. Nous, c'est un peu faussé parce que c'est clair qu'à notre niveau, les gens, quand ils arrivent, la prévention, c'est trop tard. mais on peut le faire en tout cas pour la sphère familiale. Je pense que c'est important aussi de savoir que le patient obèse qui arrive chez nous va pouvoir aussi jouer le rôle de prévention chez lui aussi, parce qu'il aura aussi appris pas mal de choses. Et je pense qu'il y a toute une prévention qui va se faire de soi-même par rapport aux conseils que nous, on donne. Mais je pense que dans la société actuelle, la prévention, elle est quand même bien présente pour les enfants, dans les écoles. Et c'est vrai que les chiffres d'obésité augmentent aussi de façon très inquiétante chez les enfants et les adolescents. Donc, on a de plus en plus d'adolescents obèses et on se pose même la question parfois de leur proposer la chirurgie. C'est décrit dans certains pays.

  • Speaker #2

    Vous avez aussi parlé de cette notion de nutrition qui est importante dans la sensibilisation. Je crois savoir que vous avez un pôle nutrition spécialisé pour ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc ici nous au CHwapi, il y a le pôle nutrition qui enveloppe plusieurs spécialités. Mais globalement un pôle nutrition qui comprend une diététicienne, ma collègue, nos deux psychologues qui sont les mêmes référentes par rapport à la chirurgie bariatrique, mais qui évidemment vont un peu parler différemment, ce qui paraît logique. Nous avons un médecin qui est le docteur Miscu, qui va vraiment voir s'il n'y a pas des perturbateurs hormonaux ou des différentes pathologies associées qui peuvent faire que le patient ne perd pas de poids. Et dans ce cas, c'est vraiment là un parcours pluridisciplinaire qui va être mis en place pour le patient, pour faire en sorte qu'il perde du poids, mais aussi qu'il se sente mieux. Parce que le poids, évidemment, c'est un objectif principal, mais je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux. Évidemment, avec une perte de poids, mais qu'il soit mieux physiquement, mentalement, et j'ai envie de dire aussi... Il faut souvent que la prise de sang soit mieux aussi. Je pense que le poids et la prise de sang doivent être associés l'un dans l'autre. Je pense que c'est un peu plus restreint. Et donc, notre vision des choses, c'est vraiment d'avoir une prise en charge pluridisciplinaire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc, la notion de multidisciplinarité est vraiment très, très importante dans la prise en charge.

  • Speaker #0

    C'est la clé. Donc, je vous ai dit que l'obésité était une maladie chronique. C'est défini comme ça, mais c'est aussi défini comme une maladie qui est plurifactorielle. c'est-à-dire que le problème n'est pas juste nutritionnel. Il y a en général beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte et il faut clairement tous les considérer pour pouvoir guérir la personne et pour qu'elle s'améliore dans son état de santé global.

  • Speaker #2

    Nous l'avons entendu, le CHwapi met l'accent sur la pluridisciplinarité dans sa prise en charge des patients souffrant d'obésité. Parmi les traitements proposés, la chirurgie est parfois considérée comme une nécessité. Nous allons voir qu'en plus de leur justification thérapeutique, ces opérations font l'objet d'une évaluation rigoureuse du rapport entre les bénéfices et les risques qu'elles peuvent engendrer.

  • Speaker #0

    Certains patients auront besoin d'une aide chirurgicale pour pouvoir atteindre un poids santé. Parce qu'il est clair qu'en fonction de l'index de masse corporelle au départ, les patients peuvent, avec une prise en charge qu'on appelle conservatrice, psychodiététiques et avec de la kiné et un encadrement multidisciplinaire peuvent perdre du poids d'eux-mêmes. Maintenant, il y en a où on est tellement à un stade avancé d'obésité que clairement, c'est compliqué pour ce genre de patient d'atteindre un poids santé sans avoir une aide un peu plus invasive comme la chirurgie.

  • Speaker #2

    Quels sont les critères pour bénéficier de cette chirurgie ?

  • Speaker #0

    On se base sur l'index de masse corporelle pour définir si un patient peut bénéficier ou pas de la chirurgie. À l'heure actuelle en Belgique, tous les patients qui ont un index de masse corporelle supérieur à 40 sont éligibles pour une chirurgie bariatrique. Et les patients qui ont un index de masse corporelle entre 35 et 40, avec une maladie reconnue, sont éligibles aussi. Il y a trois maladies reconnues actuellement, c'est l'hypertension artérielle résistante à plusieurs médicaments, le diabète traité et le syndrome d'apnée du sommeil, appareillé ou pas, donc avec la machine ou pas. Et on rajoute à ça aussi les patients qui ont déjà bénéficié d'une chirurgie de l'obésité et qui sont à nouveau en situation d'obésité avec un index de masse corporelle au-dessus de 35. C'est aussi des patients qui sont éligibles. Donc on a des critères légaux stricts à respecter pour opérer les patients.

  • Speaker #2

    C'est très stricté. En même temps, il y a aussi des contre-indications qui empêchent malheureusement l'opération.

  • Speaker #0

    Oui. Donc légalement, on est tenu de respecter les critères. Les patients doivent aussi nous fournir la preuve d'avoir essayé pendant un an des régimes encadrés pour pouvoir perdre du poids avec un échec. Donc ça, c'est un facteur d'inclusion aussi au niveau de la loi. Et au niveau des contre-indications, elles ne sont pas fréquentes. Elles sont essentiellement psychologiques en général. Il est clair que tous les troubles du comportement alimentaire non stabilisé sont des contre-indications pour une chirurgie, parce qu'on sait que ça va être compliqué après, et toutes les addictions. Donc l'alcoolisme et les addictions aux drogues aussi sont une contre-indication, bien sûr. Et puis tous les patients qui ne peuvent pas médicalement être endormis, parce que c'est une anesthésie générale, ne sont pas éligibles pour une chirurgie, mais ça c'est logique.

  • Speaker #2

    Il y a aussi le type d'opération que l'on choisit, parce qu'il y a plusieurs manières de le faire.

  • Speaker #0

    Alors le type d'opération qu'on choisit sera finalement défini par le patient. Donc notre rôle à nous en tant que soignants, c'est de leur exposer les possibilités et de leur exposer les avantages et les inconvénients de chaque possibilité, parce qu'il y a des inconvénients à toutes les possibilités. On n'a pas encore de solution miracle et parfaite. Il y a clairement des contre-indications à certaines techniques qui sont assez claires. Et donc, il est clair qu'il y a certaines choses que je ne ferai pas en fonction du bilan préopératoire et de l'anatomie des patients. Mais s'il n'y a pas de contre-indications pour l'une ou l'autre chirurgie, c'est finalement le patient qui choisira à la lumière de ce qui lui aura été exposé. Nous, on se doit d'aiguiller les patients, mais c'est à eux de décider exactement ce qu'ils veulent, en ayant bien toutes les informations en main, je crois que c'est important.

  • Speaker #2

    En parlant d'exposées, est-ce qu'on peut citer peut-être quelques types d'opérations disponibles ?

  • Speaker #0

    Alors, les principes de la chirurgie de l'obésité, c'est soit de restreindre le réservoir, donc l'estomac, essentiellement le réservoir gastrique. La première technique, c'est ce qu'on appelle la slive, c'est assez connu par les gens, donc c'est une gastrectomie verticale, donc une gastrectomie partielle, où on va... enlever deux tiers environ de l'estomac pour réduire le réservoir alimentaire et diminuer la possibilité de manger de grandes quantités. C'est une technique qui s'adresse essentiellement en théorie aux gens qui sont plus dans les gros volumes au niveau alimentaire. Donc on a plusieurs types de mangeurs au niveau de nos patients et on a cette partie de patients qui mangent de grosses quantités où c'est la satiété qui est compliquée à atteindre et donc ça c'est une technique qui convient bien pour ce genre de patients là. C'est une technique assez simple mais qui a des effets secondaires notamment pas mal de... de problèmes de reflux gastrique. On a environ 20% de patients, après ce genre de chirurgie, qui peuvent développer un reflux pathologique. Et donc, c'est une technique que moi, je déconseille aux patients qui ont déjà du reflux avant. L'autre technique qui est connue par pas mal de patients aussi, c'est le bypass. Le bypass, il est décrit depuis les années 70, donc on a pas mal de recul sur cette technique-là, qui fait souvent peur aux patients parce qu'elle est un peu plus complexe à comprendre. mais qui ajoute à la restriction, donc on va diminuer le réservoir gastrique, mais on va aussi associer une malabsorption. Donc on va bypasser une partie du petit intestin pour créer une malabsorption des graisses et rajouter un effet sur la perte de poids. C'est les deux techniques essentiellement qu'on fait. Alors on développe de plus en plus de techniques un petit peu plus alternatives parce qu'on est toujours à la recherche d'une technique parfaite, donc moins dangereuse mais efficace. Mais alors c'est des techniques qui s'adressent aux patients qui ont déjà été opérés ou aux patients qui ont vraiment des... des stades d'obésité qui sont majeurs et qui peuvent nous empêcher de faire chirurgicalement certaines choses aussi. On doit aussi s'adapter à l'anatomie des patients.

  • Speaker #2

    C'est ça, donc là on vient de voir toutes les possibilités de chirurgie, avec chacune leur bénéfice, j'imagine aussi.

  • Speaker #0

    Chacune a son bénéfice, chacune a ses inconvénients. Donc la perfection, on ne l'a pas encore. Clairement, il y a des effets secondaires à toutes les chirurgies qu'on fait, qui sont dépendantes de la technique et dépendantes des gens aussi. Et qui sont toujours bien expliquées aux patients avant, ils savent exactement à quoi s'attendre.

  • Speaker #1

    Mais donc généralement quand le patient va se faire opérer il sait ce qui l'attend de A à Z mais je pense qu'il sait ce qu'il doit faire il connait son corps, on lui a expliqué comment il allait réagir il sait dans quel cas il doit être confiant et dans quel cas il doit être un peu plus vigilant et ça je pense que c'est tout l'intérêt de nos consultations c'est de faire comprendre au patient c'est ça qui va se passer, dans quel cadre ça ira dans quel cadre, il faut être un peu vigilant et à la fin on voit quand même qu'on a quand même peu de complications on a quand même peu de problèmes ... Donc on suppose que la prise en charge, les conseils qu'on donne, portent quand même leurs fruits.

  • Speaker #0

    Le but est toujours que la balance, c'est ce que je dis souvent à mes patients, que la balance risque-bénéficie soit positive en faveur de la chirurgie. Et c'est pour ça que j'ai en consultation pas mal de patients qui ne sont pas dans les critères, qui sont obèses mais pas suffisamment. Et c'est parfois difficile à entendre pour une personne obèse qui a besoin d'aide. Et je leur explique toujours qu'on fait la chirurgie, je fais la chirurgie de l'obésité pour aider les gens à avoir une meilleure espérance de vie, une meilleure qualité de vie après. Mais il faut absolument pour ce genre de chirurgie, qui s'adresse en fait au départ à des patients qui sont jeunes, qui sont en bonne santé, en tout cas qui ont l'air en bonne santé pour le moment. Et donc je pense vraiment que les complications doivent être le plus limitées possible, parce que c'est très compliqué d'accepter des complications chirurgicales pour des patients qui sont en bonne santé. Et donc je dis toujours aux patients, il faut que la balance risque-bénéfice soit positive. et les gens qui sont pas dans les critères pour moi ils sont pas encore cette balance positive en faveur de la chirurgie.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a vraiment cette notion de risque aussi, malgré tout, qui reste importante.

  • Speaker #1

    Ça reste une opération, et comme toute opération, il y a des risques, même si on est en bonne santé. Donc une opération, je pense que ça reste une opération, et je pense qu'elle en parlera mieux que moi, mais il peut toujours y avoir des imprévus.

  • Speaker #0

    Le risque de complications chirurgicales, il est évalué dans les études à environ 1%, un peu moins. Donc ce n'est pas grand-chose. C'est ce que je dis souvent aux patients, ce n'est pas beaucoup 1%, mais ce n'est pas 0%. Donc il y a des complications. Et ça, il faut bien s'en rendre compte avant qu'on ne parte pas pour une chirurgie qui est bénigne. C'est une chirurgie quand même relativement complexe et qui est claire qu'il y a des complications. Et peu importe le bon travail qu'on essaye de faire en périopératoire, il y a des choses qu'on ne peut pas forcément prévoir ou contrôler.

  • Speaker #2

    Quand vous parlez du risque chirurgical qui est de 1%, c'est pour tout type d'opération ou uniquement pour ces opérations-ci ?

  • Speaker #0

    Peu importe la technique, soit la sleeve ou le bypass ou d'autres techniques qui sont semblables, c'est toujours plus ou moins 1%. 1% de complications plus ou moins sévères.

  • Speaker #2

    Toujours ce petit risque. Malgré tout, il y a aussi des résultats extraordinaires, comme vous avez pu en voir passer, certainement.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans cette histoire de balance positive, je dis toujours aux patients, aux yeux de la loi et des assurances de soins de santé, votre index de masse corporelle justifie une chirurgie parce que vous avez plus de risques de maladie si vous restez dans l'état dans lequel vous êtes que si vous vous faites opérer. Et c'est vrai qu'on a parfois en consultation des patients extrêmement obèses et on se rend... Je ne pense pas suffisamment compte de l'impact que ça a sur la vie quotidienne des gens. C'est des gens qui peuvent plus se mobiliser, c'est des gens qui n'ont aucune vie professionnelle, qui n'ont aucune vie affective, qui n'ont pas d'activité parce que d'abord ils sont jugés et puis parce qu'en pratique ils ne savent pas bouger. Et on a en tête plusieurs exemples de patients très obèses chez qui on a des pertes pondérales impressionnantes qui approchent les 120-150 kilos en moins et où on voit que les personnes revivent vraiment littéralement parce qu'ils peuvent aller... Faire leurs courses parce qu'ils peuvent bouger de chez eux, parce qu'ils peuvent descendre les escaliers sans être essoufflés et les monter même. Et parce qu'ils peuvent même aller à la salle de sport et rencontrer plein d'autres personnes dans les mêmes situations. Et c'est vraiment des situations de vie qui nous confortent dans l'idée que c'est un travail important.

  • Speaker #1

    Ça booste. C'est bien d'avoir des patients comme ça qui, en effet, on se dirait au départ, ça va être compliqué. Et au final, qui font justement peut-être trois fois plus que les autres pour vraiment aller encore plus loin dans la démarche et faire en sorte que ça fonctionne mieux que ce qu'on l'espère. Donc des patients comme ça, qu'on en a de temps en temps, c'est quand même pas mal. Mais celui qu'on a en tête, c'est vraiment quelqu'un qui peut être un peu une source de motivation, je pense, pour nous, mais comme pour d'autres patients.

  • Speaker #0

    Indépendamment du travail que nous on fait, le succès est très patient-dépendant parce qu'il y a une implication personnelle qui est vraiment primordiale pour que ça fonctionne. Et ça, vraiment, notre travail à nous, c'est aussi de leur faire prendre conscience de ça avant. Et c'est vraiment ceux qui s'impliquent le plus et qui ont compris ça chez qui on va avoir l'effet le plus impressionnant.

  • Speaker #2

    Le succès de ces interventions dépend donc également de la modification des habitudes de vie. La chirurgie seule ne suffit pas. Dans cette optique, le CHwapi propose une approche personnalisée de chaque patient qui commence dès leur première consultation et s'étend surtout bien après leur opération.

  • Speaker #0

    C'est tout un parcours qu'on a mis en place qui va encadrer le patient du début à la fin et en fait il n'y a pas vraiment de fin. Et ce qui est surtout important, c'est ce que je dis aux gens, c'est que la chirurgie c'est que le début parce que c'est l'après qui est important, l'encadrement après. Où tous les changements psychodiététiques vont parfois être ressentis comme violents par les patients. Donc c'est hyper important de se préparer et de comprendre ce qu'il faudra modifier dans sa vie quotidienne pour que l'effet de la chirurgie se prolonge. Et ça c'est vraiment vraiment la clé je pense de la réussite et de l'absence de récidive après chirurgie.

  • Speaker #1

    Je pense que la clé de cette chirurgie c'est de la comprendre. C'est pas une opération qu'il faut faire pour se dire « Allez, j'ai simplement perdu poids et après je peux faire tout ce que je veux jusqu'à la fin de ma vie. » Si on baraque cette mentalité-là, cette vision-là de l'opération, je pense qu'on part à moitié dans le mur. Donc notre but dans notre vision des choses, c'est de faire comprendre l'intérêt de l'opération. Et c'est pas faire une opération pour une opération, c'est faire une opération pour aller mieux, mais aussi pour avoir tout un changement, encore une fois, global, que ce soit au niveau de la qualité de la nutrition, que ce soit son comportement alimentaire. que ce soit son mode de vie, que ce soit l'approche de la nutrition, tout doit être travaillé pour comprendre cette opération. Évidemment, il y a l'aspect chirurgical, mais je pense que, comme dit le docteur Desmet, c'est le post-opératoire qui va être encore plus important que le pré-opératoire. Et malheureusement, de ce qu'on peut constater, c'est que je pense que le post-opératoire est trop délaissé. Et à mon sens, c'est tellement important de suivre le patient sur du long terme. Et on voit vraiment tous les plus-values que ça peut avoir, qu'il faudrait... presque inclure ça chez tout le monde quoi et en effet il n'y a pas de fin donc c'est à dire que nous ce qu'on a vision des choses c'est qu'on voit le patient presque advitam eternam c'est là où la relation de confiance c'est super importante et je pense que la majorité de nos patients reviennent nous voir même après trois quatre cinq ans on dit bonjour on va comment ça se passe tout va bien et tout le monde est heureux mais au moins on sait que tout va bien ici malheureusement le patient a un écart de santé qu'il souhaite tomber enceinte ou quoi que ce soit mais là ils savent qu'ils peuvent revenir et on va toujours faire en sorte que ok il y a un petit problème, on a repris quelques kilos, qu'est-ce qui se passe ? On revient en consultation et on n'attend pas de reprendre 40 kilos avant de se dire, bon, ça a raté. On revient, 3-4 kilos, on remet des choses en place et on voit ce qui se passe. S'il y a un problème de santé, on revoit la chirurgienne ou le médecin et on voit ce qu'on peut adapter. Et je pense que c'est là toute l'importance du suivi post-opératoire qui est trop délaissé, mais ultra, ultra important, dans mon sens.

  • Speaker #0

    Chez la personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que... par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés. Donc il y a une grosse culpabilité aussi au départ qu'il faut un petit peu guérir, je pense, avant la chirurgie pour qu'on comprenne en fait qu'on ne va pas choisir une solution de facilité ou à visée esthétique. En fait, la personne obèse est malade, il y a besoin d'aide pour guérir et la chirurgie fait partie de ce traitement-là. Donc il y a tout un côté émotionnel qu'il faut bien travailler avant. Il faut aussi préparer ce qui va se passer après parce qu'il y a beaucoup de... d'habitudes, de compulsions qui sont liées aux émotions avant et qu'on ne pourra plus assouvir comme on le faisait avant, une fois qu'on aura été opéré. Et c'est hyper important de stabiliser ce genre de comportement avant de se faire opérer pour pouvoir bien le vivre après, en fait. Parce que la chirurgie va bien fonctionner. Et on va perdre du poids, mais si on a des frustrations et des émotions qui ne sont pas positives après, ce n'est pas quelque chose qui fonctionnera bien, ce ne sera pas un succès pour moi.

  • Speaker #2

    Quels genres de comportements ?

  • Speaker #0

    On dit qu'on mange ses émotions, ça fait cliché, mais c'est vrai. Les humains ont des façons de gérer leurs émotions. Alors il y en a certains qui font du sport, il y en a certains qui mangent. Chacun trouve un petit peu ses comportements aussi en fonction des situations de vie qui... traversent. Et c'est clair que une fois qu'on a été opéré, on ne pourra plus manger ses émotions. Et donc, il faut savoir quoi faire avec ses émotions. Et je crois que c'est tout le travail psychologique et pluridisciplinaire qu'on fait avant aussi, c'est faire en sorte que les patients soient sereins aussi après la chirurgie.

  • Speaker #2

    Dans ce travail aussi pluridisciplinaire, mois après mois, même année après année, c'est toute une vie. C'est valorisant pour toute une équipe qui s'est démenée autour du patient.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est chouette. On voit qu'on s'investit pour eux aussi parce qu'il ne faut pas croire qu'on voit beaucoup de patients au final on les connaît tous un peu personnellement donc on rentre dans leur intimité, ils se livrent à nous, le but c'est de les aider. Et quand on voit comment ils sont arrivés, ce qu'ils ont mis en place, on les voit évoluer, on voit un peu grandir. A la fin, on voit que la finalité c'est l'opération dans un premier temps, et après la finalité sur du long terme, on voit que tout ce qui a été mis en place avant est mis en place après. Et le but en fait c'est qu'ils aient de moins en moins besoin de nous. Et ça veut dire qu'on a bien fait notre job et qu'ils ont compris l'intérêt de l'opération et qu'ils mettent en place tout ce qu'ils ont à mettre en place, tout simplement.

  • Speaker #0

    En dehors du suivi pour perdurer les faits, on a un suivi médical qui est important. Je pense qu'il faut en parler aussi, c'est qu'on parlait des conséquences de la chirurgie. Si on crée une malabsorption, je pense essentiellement au bypass, c'est moins pour la sleeve, mais on a un suivi nutritionnel qui est capital. Parce qu'on crée une malabsorption, donc les patients ne seront plus capables d'absorber les vitamines comme des gens qui n'ont pas été opérés, peu importe leur équilibre alimentaire. Et donc, c'est des gens qui doivent continuer à prendre des vitamines et à faire des prises de sang régulières. Et ça, on leur explique ça bien aussi avant. Donc, ils viennent nous voir pour ça aussi. Mais c'est vrai que ces consultations-là, qu'on a... Enfin, moi, je les vois une fois par an à terme. Ça sert aussi à dire, bah, tout va bien, en fait. La prise de sang est parfaite. On continue.

  • Speaker #1

    Je vais bien, tout va bien. Mais au moins, on sait que tout va bien. Et encore une fois, s'il y a quelque chose qui dérape un petit parce que rien n'est jamais parfait, on a tous des moments un peu plus compliqués dans notre vie, ils savent qu'ils peuvent revenir sans aucune pression, qu'on va toujours les épauler, que ce soit dans les bons côtés des choses, mais aussi dans les mauvais côtés des choses, on sera là pour les aiguiller. D'où encore une fois, ce principe, et j'insiste, de confiance entre le soignant et le patient.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vous parlez d'avenir aussi. Est-ce qu'il y a encore d'autres pistes de recherche peut-être aussi dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors on parle pas mal des traitements médicamenteux, de l'obésité, ça prend de plus en plus d'ampleur. C'est parti essentiellement des traitements pour le diabète, où on a remarqué qu'il y avait un effet sur la perte de poids. Donc on a des belles paires de poids avec des médicaments à l'heure actuelle. Maintenant, c'est souvent onéreux pour les patients. C'est quand même un traitement qui a un coût, qui a un effet qui est limité et qui a un effet qui est surtout lié à la prise des médicaments. On a des techniques endoscopiques maintenant qui se développent, donc des techniques qui se font par les voies naturelles, par endoscopie, comme une gastroscopie. Oui, clairement, il y a plein de pistes qui s'ouvrent pour les patients obèses et vraiment, il n'y a pas de traitement qui s'oppose. Je crois vraiment que chaque patient a un traitement qui doit être adapté à son... son morphotype mais aussi ses émotions et sa façon de vivre et oui on a de plus en plus d'armes, elles sont complémentaires en fait, donc je pense que l'avenir nous réserve encore pas mal de solutions, voilà pourquoi j'aime ce qu'on fait.

  • Speaker #2

    On sent vraiment votre application Merci à tous les deux pour vos témoignages Merci à vous Et nous on se retrouve tout bientôt pour un prochain podcast.

Chapters

  • Introduction à l'obésité et ses conséquences

    00:00

  • Définition et critères de l'obésité

    00:45

  • Les risques associés à l'obésité

    01:30

  • L'impact psychologique de l'obésité

    02:36

  • Prévention et sensibilisation à l'obésité

    03:49

  • Le parcours pluridisciplinaire au CHwapi

    05:03

  • Critères d'éligibilité pour la chirurgie bariatrique

    06:11

  • Techniques chirurgicales et leurs implications

    09:46

  • Suivi post-opératoire et importance du soutien

    12:30

  • Perspectives futures et avancées dans le traitement de l'obésité

    16:44

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Description

Savez-vous que près de 15% de la population belge souffre d'obésité, une maladie chronique aux conséquences souvent dévastatrices ? Dans cet épisode captivant de puls, prescriptions sonores, le podcast du Centre Hospitalier de Wallonie picarde (CHwapi), nous plongeons au cœur de cette problématique de santé publique avec des experts de renom.


Nous avons le plaisir d'accueillir Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive, qui partagent leur expertise sur les enjeux liés à l'obésité. Ensemble, ils explorent les impacts psychologiques et physiques de cette condition, soulignant l'importance d'une approche pluridisciplinaire pour un traitement efficace.


Au fil de la discussion, nos intervenants mettent en lumière les différentes options de traitement, y compris la chirurgie bariatrique, qui peut être une solution pour certains patients. Ils abordent également les critères d'éligibilité pour cette intervention, ainsi que les différentes techniques chirurgicales disponibles. Mais attention, la chirurgie ne doit pas être perçue comme une solution miracle ! Nos experts insistent sur le fait qu'elle doit s'inscrire dans un parcours de soins global, incluant des changements de mode de vie et un soutien psychologique indispensable.


Le suivi post-opératoire est également un point crucial évoqué dans cet épisode, car il joue un rôle déterminant dans le succès à long terme des interventions chirurgicales. En effet, une prise en charge holistique est essentielle pour garantir que les patients puissent maintenir les bénéfices de leur opération.


Enfin, cet épisode se termine sur une note d'espoir, mettant en avant les avancées récentes dans le traitement de l'obésité et l'importance d'une sensibilisation précoce à la nutrition et à la santé. Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur un sujet qui touche de nombreuses vies et qui mérite notre attention collective.


Rejoignez-nous pour découvrir comment une meilleure compréhension de l'obésité peut transformer des vies et comment le CHwapi s'engage à offrir des solutions adaptées et humaines. Écoutez puls, prescriptions sonores et engagez-vous dans cette conversation essentielle sur la santé et le bien-être !




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux.

  • Speaker #2

    En Belgique, 15% de la population souffre d'obésité. Des chiffres d'autant plus interpellants qu'ils ne sont pas prêts de diminuer, bien au contraire. Dans ce podcast consacré à cette maladie dont les conséquences ne sont certainement pas qu'esthétiques, nous allons aborder l'accompagnement et les traitements proposés par le CHwapi, tel que la chirurgie. Pour en parler, nous recevons Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical du Centre ECHO, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive. Pour commencer, avant même de parler de chirurgie, j'aimerais bien qu'en quelques mots, on resitue un peu la notion d'obésité.

  • Speaker #0

    Oui. Alors l'obésité, elle est définie par des critères morphologiques, c'est-à-dire qu'on se base sur la taille et le poids du patient, pour définir ce qu'on appelle l'index de masse corporelle, qui est assez connu. Donc c'est le poids sur la taille au carré. Au-dessus de 30, on définit quelqu'un comme obèse. Donc la norme est entre 20 et 25.

  • Speaker #2

    Alors à partir de ces chiffres, il y a une notion aussi de risque qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Donc l'obésité, elle est définie comme une maladie. C'est reconnu par l'OMS, donc l'Organisation Mondiale de la Santé, comme une maladie chronique depuis quelques années déjà, parce qu'elle est associée à pas mal de maladies. On pense souvent aux problèmes cardiovasculaires, donc les infarctus et les problèmes artériels. Mais c'est aussi pas mal associé à des cancers, à des problèmes de fertilité et pas mal de problèmes psychologiques aussi essentiellement. Et des problèmes articulaires aussi souvent.

  • Speaker #2

    Donc ici en Belgique, on le sait, il y a déjà 15%.

  • Speaker #0

    Oui, 15 à 20% de personnes qui ont un index de masse corporelle au-dessus de 30, donc qui sont obèses. Et c'est un chiffre qui augmente chaque année et dans le monde. Donc c'est vraiment une pandémie mondiale, l'obésité qui est en augmentation partout.

  • Speaker #2

    On a parlé un petit peu des risques et puis il y a la notion de morbidité aussi. Oui,

  • Speaker #0

    alors la morbidité, c'est ce qu'on appelle morbidité, c'est l'ensemble des maladies qui sont associées à la maladie d'obésité, qui est en fait un syndrome, donc ça regroupe pas mal de maladies. Clairement, on a ce qui est connu des gens souvent, c'est ce qu'on appelle le syndrome métabolique. Donc c'est typiquement le patient diabétique, hyper tendu, avec des apnées du sommeil et des problèmes de cholestérol. Donc ça, c'est vraiment les maladies les plus connues liées à l'obésité. Mais je crois qu'on néglige parfois d'autres côtés, et notamment la fertilité chez les jeunes femmes, c'est important. Elles ont souvent des problèmes de fertilité. Et énormément de cancers sont liés à l'obésité aussi, ça on le voit de plus en plus dans les études.

  • Speaker #2

    Ok, un risque de mortalité aussi.

  • Speaker #0

    Un risque de mortalité qui augmente drastiquement au-dessus d'un certain chiffre, et c'est pour ça aussi qu'on a défini des critères pour rendre les patients éligibles pour une chirurgie, parce qu'on sait qu'au-dessus d'un certain seuil, le risque de morbi-mortalité est beaucoup plus élevé que quelqu'un qui a un point normal.

  • Speaker #2

    Alors on l'a dit, il y a ces nombreux risques aussi liés à l'obésité, puis il y a l'impact aussi sur la qualité de vie qui est non négligeable.

  • Speaker #1

    En effet, si vous avez un BMI qui est relativement conséquent, donc on va dire au-dessus de 30, dans votre quotidien ça va être un peu plus compliqué de bouger, de voir, de jouer avec les enfants. Tout ça va faire en sorte qu'au plus vous avez un BMI qui va être élevé, au plus votre vie va être compliquée. Évidemment associée à toutes les pathologies qu'on peut dire, mais d'un point de vue mécanique, physique, ça va être de plus en plus compliqué. Et en général, le côté psychologique va aussi suivre, donc ça va pas forcément aider.

  • Speaker #2

    Comme vous dites, parce qu'il y a les difficultés de mobilité, d'activité, mais il y a le facteur émotionnel aussi qui est vraiment à prendre en compte.

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'en général, je pense que pour les patients qui sont en surpoids, voire obèses, l'aspect psychologique est très important. C'est pour ça que nous, en tout cas au CHwapi, on a une équipe psychologique, donc composée de deux psychologues qui sont là en permanence pour les accompagner, les soutenir et les rediriger dans une bonne direction, avec toujours cet aspect de bienveillance pour que la prise en charge soit la plus individuelle possible et toujours la plus adaptée aux patients.

  • Speaker #2

    Avant même de parler de prise en charge, est-ce qu'on peut aussi parler de sensibilisation ? Est-ce qu'on peut prévenir aussi l'obésité ? Parce qu'on sait que ça touche tous les âges finalement, mais donc la prévenir dès l'enfance, dès l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important, mais je pense que c'est quelque chose qui est pas mal développé maintenant dans la société actuelle, parce qu'on sait que la maladie, l'obésité est un fléau, que ça augmente en chiffres. Donc les enfants sont sensibilisés déjà à l'école. On parle pas mal de nutrition, la consommation de fruits, de légumes. On le voit pas mal à la télé maintenant. Je crois que c'est pas mal connu du grand public. La prévention, clairement, on axe les choses dessus aussi. Nous, c'est un peu faussé parce que c'est clair qu'à notre niveau, les gens, quand ils arrivent, la prévention, c'est trop tard. mais on peut le faire en tout cas pour la sphère familiale. Je pense que c'est important aussi de savoir que le patient obèse qui arrive chez nous va pouvoir aussi jouer le rôle de prévention chez lui aussi, parce qu'il aura aussi appris pas mal de choses. Et je pense qu'il y a toute une prévention qui va se faire de soi-même par rapport aux conseils que nous, on donne. Mais je pense que dans la société actuelle, la prévention, elle est quand même bien présente pour les enfants, dans les écoles. Et c'est vrai que les chiffres d'obésité augmentent aussi de façon très inquiétante chez les enfants et les adolescents. Donc, on a de plus en plus d'adolescents obèses et on se pose même la question parfois de leur proposer la chirurgie. C'est décrit dans certains pays.

  • Speaker #2

    Vous avez aussi parlé de cette notion de nutrition qui est importante dans la sensibilisation. Je crois savoir que vous avez un pôle nutrition spécialisé pour ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc ici nous au CHwapi, il y a le pôle nutrition qui enveloppe plusieurs spécialités. Mais globalement un pôle nutrition qui comprend une diététicienne, ma collègue, nos deux psychologues qui sont les mêmes référentes par rapport à la chirurgie bariatrique, mais qui évidemment vont un peu parler différemment, ce qui paraît logique. Nous avons un médecin qui est le docteur Miscu, qui va vraiment voir s'il n'y a pas des perturbateurs hormonaux ou des différentes pathologies associées qui peuvent faire que le patient ne perd pas de poids. Et dans ce cas, c'est vraiment là un parcours pluridisciplinaire qui va être mis en place pour le patient, pour faire en sorte qu'il perde du poids, mais aussi qu'il se sente mieux. Parce que le poids, évidemment, c'est un objectif principal, mais je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux. Évidemment, avec une perte de poids, mais qu'il soit mieux physiquement, mentalement, et j'ai envie de dire aussi... Il faut souvent que la prise de sang soit mieux aussi. Je pense que le poids et la prise de sang doivent être associés l'un dans l'autre. Je pense que c'est un peu plus restreint. Et donc, notre vision des choses, c'est vraiment d'avoir une prise en charge pluridisciplinaire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc, la notion de multidisciplinarité est vraiment très, très importante dans la prise en charge.

  • Speaker #0

    C'est la clé. Donc, je vous ai dit que l'obésité était une maladie chronique. C'est défini comme ça, mais c'est aussi défini comme une maladie qui est plurifactorielle. c'est-à-dire que le problème n'est pas juste nutritionnel. Il y a en général beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte et il faut clairement tous les considérer pour pouvoir guérir la personne et pour qu'elle s'améliore dans son état de santé global.

  • Speaker #2

    Nous l'avons entendu, le CHwapi met l'accent sur la pluridisciplinarité dans sa prise en charge des patients souffrant d'obésité. Parmi les traitements proposés, la chirurgie est parfois considérée comme une nécessité. Nous allons voir qu'en plus de leur justification thérapeutique, ces opérations font l'objet d'une évaluation rigoureuse du rapport entre les bénéfices et les risques qu'elles peuvent engendrer.

  • Speaker #0

    Certains patients auront besoin d'une aide chirurgicale pour pouvoir atteindre un poids santé. Parce qu'il est clair qu'en fonction de l'index de masse corporelle au départ, les patients peuvent, avec une prise en charge qu'on appelle conservatrice, psychodiététiques et avec de la kiné et un encadrement multidisciplinaire peuvent perdre du poids d'eux-mêmes. Maintenant, il y en a où on est tellement à un stade avancé d'obésité que clairement, c'est compliqué pour ce genre de patient d'atteindre un poids santé sans avoir une aide un peu plus invasive comme la chirurgie.

  • Speaker #2

    Quels sont les critères pour bénéficier de cette chirurgie ?

  • Speaker #0

    On se base sur l'index de masse corporelle pour définir si un patient peut bénéficier ou pas de la chirurgie. À l'heure actuelle en Belgique, tous les patients qui ont un index de masse corporelle supérieur à 40 sont éligibles pour une chirurgie bariatrique. Et les patients qui ont un index de masse corporelle entre 35 et 40, avec une maladie reconnue, sont éligibles aussi. Il y a trois maladies reconnues actuellement, c'est l'hypertension artérielle résistante à plusieurs médicaments, le diabète traité et le syndrome d'apnée du sommeil, appareillé ou pas, donc avec la machine ou pas. Et on rajoute à ça aussi les patients qui ont déjà bénéficié d'une chirurgie de l'obésité et qui sont à nouveau en situation d'obésité avec un index de masse corporelle au-dessus de 35. C'est aussi des patients qui sont éligibles. Donc on a des critères légaux stricts à respecter pour opérer les patients.

  • Speaker #2

    C'est très stricté. En même temps, il y a aussi des contre-indications qui empêchent malheureusement l'opération.

  • Speaker #0

    Oui. Donc légalement, on est tenu de respecter les critères. Les patients doivent aussi nous fournir la preuve d'avoir essayé pendant un an des régimes encadrés pour pouvoir perdre du poids avec un échec. Donc ça, c'est un facteur d'inclusion aussi au niveau de la loi. Et au niveau des contre-indications, elles ne sont pas fréquentes. Elles sont essentiellement psychologiques en général. Il est clair que tous les troubles du comportement alimentaire non stabilisé sont des contre-indications pour une chirurgie, parce qu'on sait que ça va être compliqué après, et toutes les addictions. Donc l'alcoolisme et les addictions aux drogues aussi sont une contre-indication, bien sûr. Et puis tous les patients qui ne peuvent pas médicalement être endormis, parce que c'est une anesthésie générale, ne sont pas éligibles pour une chirurgie, mais ça c'est logique.

  • Speaker #2

    Il y a aussi le type d'opération que l'on choisit, parce qu'il y a plusieurs manières de le faire.

  • Speaker #0

    Alors le type d'opération qu'on choisit sera finalement défini par le patient. Donc notre rôle à nous en tant que soignants, c'est de leur exposer les possibilités et de leur exposer les avantages et les inconvénients de chaque possibilité, parce qu'il y a des inconvénients à toutes les possibilités. On n'a pas encore de solution miracle et parfaite. Il y a clairement des contre-indications à certaines techniques qui sont assez claires. Et donc, il est clair qu'il y a certaines choses que je ne ferai pas en fonction du bilan préopératoire et de l'anatomie des patients. Mais s'il n'y a pas de contre-indications pour l'une ou l'autre chirurgie, c'est finalement le patient qui choisira à la lumière de ce qui lui aura été exposé. Nous, on se doit d'aiguiller les patients, mais c'est à eux de décider exactement ce qu'ils veulent, en ayant bien toutes les informations en main, je crois que c'est important.

  • Speaker #2

    En parlant d'exposées, est-ce qu'on peut citer peut-être quelques types d'opérations disponibles ?

  • Speaker #0

    Alors, les principes de la chirurgie de l'obésité, c'est soit de restreindre le réservoir, donc l'estomac, essentiellement le réservoir gastrique. La première technique, c'est ce qu'on appelle la slive, c'est assez connu par les gens, donc c'est une gastrectomie verticale, donc une gastrectomie partielle, où on va... enlever deux tiers environ de l'estomac pour réduire le réservoir alimentaire et diminuer la possibilité de manger de grandes quantités. C'est une technique qui s'adresse essentiellement en théorie aux gens qui sont plus dans les gros volumes au niveau alimentaire. Donc on a plusieurs types de mangeurs au niveau de nos patients et on a cette partie de patients qui mangent de grosses quantités où c'est la satiété qui est compliquée à atteindre et donc ça c'est une technique qui convient bien pour ce genre de patients là. C'est une technique assez simple mais qui a des effets secondaires notamment pas mal de... de problèmes de reflux gastrique. On a environ 20% de patients, après ce genre de chirurgie, qui peuvent développer un reflux pathologique. Et donc, c'est une technique que moi, je déconseille aux patients qui ont déjà du reflux avant. L'autre technique qui est connue par pas mal de patients aussi, c'est le bypass. Le bypass, il est décrit depuis les années 70, donc on a pas mal de recul sur cette technique-là, qui fait souvent peur aux patients parce qu'elle est un peu plus complexe à comprendre. mais qui ajoute à la restriction, donc on va diminuer le réservoir gastrique, mais on va aussi associer une malabsorption. Donc on va bypasser une partie du petit intestin pour créer une malabsorption des graisses et rajouter un effet sur la perte de poids. C'est les deux techniques essentiellement qu'on fait. Alors on développe de plus en plus de techniques un petit peu plus alternatives parce qu'on est toujours à la recherche d'une technique parfaite, donc moins dangereuse mais efficace. Mais alors c'est des techniques qui s'adressent aux patients qui ont déjà été opérés ou aux patients qui ont vraiment des... des stades d'obésité qui sont majeurs et qui peuvent nous empêcher de faire chirurgicalement certaines choses aussi. On doit aussi s'adapter à l'anatomie des patients.

  • Speaker #2

    C'est ça, donc là on vient de voir toutes les possibilités de chirurgie, avec chacune leur bénéfice, j'imagine aussi.

  • Speaker #0

    Chacune a son bénéfice, chacune a ses inconvénients. Donc la perfection, on ne l'a pas encore. Clairement, il y a des effets secondaires à toutes les chirurgies qu'on fait, qui sont dépendantes de la technique et dépendantes des gens aussi. Et qui sont toujours bien expliquées aux patients avant, ils savent exactement à quoi s'attendre.

  • Speaker #1

    Mais donc généralement quand le patient va se faire opérer il sait ce qui l'attend de A à Z mais je pense qu'il sait ce qu'il doit faire il connait son corps, on lui a expliqué comment il allait réagir il sait dans quel cas il doit être confiant et dans quel cas il doit être un peu plus vigilant et ça je pense que c'est tout l'intérêt de nos consultations c'est de faire comprendre au patient c'est ça qui va se passer, dans quel cadre ça ira dans quel cadre, il faut être un peu vigilant et à la fin on voit quand même qu'on a quand même peu de complications on a quand même peu de problèmes ... Donc on suppose que la prise en charge, les conseils qu'on donne, portent quand même leurs fruits.

  • Speaker #0

    Le but est toujours que la balance, c'est ce que je dis souvent à mes patients, que la balance risque-bénéficie soit positive en faveur de la chirurgie. Et c'est pour ça que j'ai en consultation pas mal de patients qui ne sont pas dans les critères, qui sont obèses mais pas suffisamment. Et c'est parfois difficile à entendre pour une personne obèse qui a besoin d'aide. Et je leur explique toujours qu'on fait la chirurgie, je fais la chirurgie de l'obésité pour aider les gens à avoir une meilleure espérance de vie, une meilleure qualité de vie après. Mais il faut absolument pour ce genre de chirurgie, qui s'adresse en fait au départ à des patients qui sont jeunes, qui sont en bonne santé, en tout cas qui ont l'air en bonne santé pour le moment. Et donc je pense vraiment que les complications doivent être le plus limitées possible, parce que c'est très compliqué d'accepter des complications chirurgicales pour des patients qui sont en bonne santé. Et donc je dis toujours aux patients, il faut que la balance risque-bénéfice soit positive. et les gens qui sont pas dans les critères pour moi ils sont pas encore cette balance positive en faveur de la chirurgie.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a vraiment cette notion de risque aussi, malgré tout, qui reste importante.

  • Speaker #1

    Ça reste une opération, et comme toute opération, il y a des risques, même si on est en bonne santé. Donc une opération, je pense que ça reste une opération, et je pense qu'elle en parlera mieux que moi, mais il peut toujours y avoir des imprévus.

  • Speaker #0

    Le risque de complications chirurgicales, il est évalué dans les études à environ 1%, un peu moins. Donc ce n'est pas grand-chose. C'est ce que je dis souvent aux patients, ce n'est pas beaucoup 1%, mais ce n'est pas 0%. Donc il y a des complications. Et ça, il faut bien s'en rendre compte avant qu'on ne parte pas pour une chirurgie qui est bénigne. C'est une chirurgie quand même relativement complexe et qui est claire qu'il y a des complications. Et peu importe le bon travail qu'on essaye de faire en périopératoire, il y a des choses qu'on ne peut pas forcément prévoir ou contrôler.

  • Speaker #2

    Quand vous parlez du risque chirurgical qui est de 1%, c'est pour tout type d'opération ou uniquement pour ces opérations-ci ?

  • Speaker #0

    Peu importe la technique, soit la sleeve ou le bypass ou d'autres techniques qui sont semblables, c'est toujours plus ou moins 1%. 1% de complications plus ou moins sévères.

  • Speaker #2

    Toujours ce petit risque. Malgré tout, il y a aussi des résultats extraordinaires, comme vous avez pu en voir passer, certainement.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans cette histoire de balance positive, je dis toujours aux patients, aux yeux de la loi et des assurances de soins de santé, votre index de masse corporelle justifie une chirurgie parce que vous avez plus de risques de maladie si vous restez dans l'état dans lequel vous êtes que si vous vous faites opérer. Et c'est vrai qu'on a parfois en consultation des patients extrêmement obèses et on se rend... Je ne pense pas suffisamment compte de l'impact que ça a sur la vie quotidienne des gens. C'est des gens qui peuvent plus se mobiliser, c'est des gens qui n'ont aucune vie professionnelle, qui n'ont aucune vie affective, qui n'ont pas d'activité parce que d'abord ils sont jugés et puis parce qu'en pratique ils ne savent pas bouger. Et on a en tête plusieurs exemples de patients très obèses chez qui on a des pertes pondérales impressionnantes qui approchent les 120-150 kilos en moins et où on voit que les personnes revivent vraiment littéralement parce qu'ils peuvent aller... Faire leurs courses parce qu'ils peuvent bouger de chez eux, parce qu'ils peuvent descendre les escaliers sans être essoufflés et les monter même. Et parce qu'ils peuvent même aller à la salle de sport et rencontrer plein d'autres personnes dans les mêmes situations. Et c'est vraiment des situations de vie qui nous confortent dans l'idée que c'est un travail important.

  • Speaker #1

    Ça booste. C'est bien d'avoir des patients comme ça qui, en effet, on se dirait au départ, ça va être compliqué. Et au final, qui font justement peut-être trois fois plus que les autres pour vraiment aller encore plus loin dans la démarche et faire en sorte que ça fonctionne mieux que ce qu'on l'espère. Donc des patients comme ça, qu'on en a de temps en temps, c'est quand même pas mal. Mais celui qu'on a en tête, c'est vraiment quelqu'un qui peut être un peu une source de motivation, je pense, pour nous, mais comme pour d'autres patients.

  • Speaker #0

    Indépendamment du travail que nous on fait, le succès est très patient-dépendant parce qu'il y a une implication personnelle qui est vraiment primordiale pour que ça fonctionne. Et ça, vraiment, notre travail à nous, c'est aussi de leur faire prendre conscience de ça avant. Et c'est vraiment ceux qui s'impliquent le plus et qui ont compris ça chez qui on va avoir l'effet le plus impressionnant.

  • Speaker #2

    Le succès de ces interventions dépend donc également de la modification des habitudes de vie. La chirurgie seule ne suffit pas. Dans cette optique, le CHwapi propose une approche personnalisée de chaque patient qui commence dès leur première consultation et s'étend surtout bien après leur opération.

  • Speaker #0

    C'est tout un parcours qu'on a mis en place qui va encadrer le patient du début à la fin et en fait il n'y a pas vraiment de fin. Et ce qui est surtout important, c'est ce que je dis aux gens, c'est que la chirurgie c'est que le début parce que c'est l'après qui est important, l'encadrement après. Où tous les changements psychodiététiques vont parfois être ressentis comme violents par les patients. Donc c'est hyper important de se préparer et de comprendre ce qu'il faudra modifier dans sa vie quotidienne pour que l'effet de la chirurgie se prolonge. Et ça c'est vraiment vraiment la clé je pense de la réussite et de l'absence de récidive après chirurgie.

  • Speaker #1

    Je pense que la clé de cette chirurgie c'est de la comprendre. C'est pas une opération qu'il faut faire pour se dire « Allez, j'ai simplement perdu poids et après je peux faire tout ce que je veux jusqu'à la fin de ma vie. » Si on baraque cette mentalité-là, cette vision-là de l'opération, je pense qu'on part à moitié dans le mur. Donc notre but dans notre vision des choses, c'est de faire comprendre l'intérêt de l'opération. Et c'est pas faire une opération pour une opération, c'est faire une opération pour aller mieux, mais aussi pour avoir tout un changement, encore une fois, global, que ce soit au niveau de la qualité de la nutrition, que ce soit son comportement alimentaire. que ce soit son mode de vie, que ce soit l'approche de la nutrition, tout doit être travaillé pour comprendre cette opération. Évidemment, il y a l'aspect chirurgical, mais je pense que, comme dit le docteur Desmet, c'est le post-opératoire qui va être encore plus important que le pré-opératoire. Et malheureusement, de ce qu'on peut constater, c'est que je pense que le post-opératoire est trop délaissé. Et à mon sens, c'est tellement important de suivre le patient sur du long terme. Et on voit vraiment tous les plus-values que ça peut avoir, qu'il faudrait... presque inclure ça chez tout le monde quoi et en effet il n'y a pas de fin donc c'est à dire que nous ce qu'on a vision des choses c'est qu'on voit le patient presque advitam eternam c'est là où la relation de confiance c'est super importante et je pense que la majorité de nos patients reviennent nous voir même après trois quatre cinq ans on dit bonjour on va comment ça se passe tout va bien et tout le monde est heureux mais au moins on sait que tout va bien ici malheureusement le patient a un écart de santé qu'il souhaite tomber enceinte ou quoi que ce soit mais là ils savent qu'ils peuvent revenir et on va toujours faire en sorte que ok il y a un petit problème, on a repris quelques kilos, qu'est-ce qui se passe ? On revient en consultation et on n'attend pas de reprendre 40 kilos avant de se dire, bon, ça a raté. On revient, 3-4 kilos, on remet des choses en place et on voit ce qui se passe. S'il y a un problème de santé, on revoit la chirurgienne ou le médecin et on voit ce qu'on peut adapter. Et je pense que c'est là toute l'importance du suivi post-opératoire qui est trop délaissé, mais ultra, ultra important, dans mon sens.

  • Speaker #0

    Chez la personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que... par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés. Donc il y a une grosse culpabilité aussi au départ qu'il faut un petit peu guérir, je pense, avant la chirurgie pour qu'on comprenne en fait qu'on ne va pas choisir une solution de facilité ou à visée esthétique. En fait, la personne obèse est malade, il y a besoin d'aide pour guérir et la chirurgie fait partie de ce traitement-là. Donc il y a tout un côté émotionnel qu'il faut bien travailler avant. Il faut aussi préparer ce qui va se passer après parce qu'il y a beaucoup de... d'habitudes, de compulsions qui sont liées aux émotions avant et qu'on ne pourra plus assouvir comme on le faisait avant, une fois qu'on aura été opéré. Et c'est hyper important de stabiliser ce genre de comportement avant de se faire opérer pour pouvoir bien le vivre après, en fait. Parce que la chirurgie va bien fonctionner. Et on va perdre du poids, mais si on a des frustrations et des émotions qui ne sont pas positives après, ce n'est pas quelque chose qui fonctionnera bien, ce ne sera pas un succès pour moi.

  • Speaker #2

    Quels genres de comportements ?

  • Speaker #0

    On dit qu'on mange ses émotions, ça fait cliché, mais c'est vrai. Les humains ont des façons de gérer leurs émotions. Alors il y en a certains qui font du sport, il y en a certains qui mangent. Chacun trouve un petit peu ses comportements aussi en fonction des situations de vie qui... traversent. Et c'est clair que une fois qu'on a été opéré, on ne pourra plus manger ses émotions. Et donc, il faut savoir quoi faire avec ses émotions. Et je crois que c'est tout le travail psychologique et pluridisciplinaire qu'on fait avant aussi, c'est faire en sorte que les patients soient sereins aussi après la chirurgie.

  • Speaker #2

    Dans ce travail aussi pluridisciplinaire, mois après mois, même année après année, c'est toute une vie. C'est valorisant pour toute une équipe qui s'est démenée autour du patient.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est chouette. On voit qu'on s'investit pour eux aussi parce qu'il ne faut pas croire qu'on voit beaucoup de patients au final on les connaît tous un peu personnellement donc on rentre dans leur intimité, ils se livrent à nous, le but c'est de les aider. Et quand on voit comment ils sont arrivés, ce qu'ils ont mis en place, on les voit évoluer, on voit un peu grandir. A la fin, on voit que la finalité c'est l'opération dans un premier temps, et après la finalité sur du long terme, on voit que tout ce qui a été mis en place avant est mis en place après. Et le but en fait c'est qu'ils aient de moins en moins besoin de nous. Et ça veut dire qu'on a bien fait notre job et qu'ils ont compris l'intérêt de l'opération et qu'ils mettent en place tout ce qu'ils ont à mettre en place, tout simplement.

  • Speaker #0

    En dehors du suivi pour perdurer les faits, on a un suivi médical qui est important. Je pense qu'il faut en parler aussi, c'est qu'on parlait des conséquences de la chirurgie. Si on crée une malabsorption, je pense essentiellement au bypass, c'est moins pour la sleeve, mais on a un suivi nutritionnel qui est capital. Parce qu'on crée une malabsorption, donc les patients ne seront plus capables d'absorber les vitamines comme des gens qui n'ont pas été opérés, peu importe leur équilibre alimentaire. Et donc, c'est des gens qui doivent continuer à prendre des vitamines et à faire des prises de sang régulières. Et ça, on leur explique ça bien aussi avant. Donc, ils viennent nous voir pour ça aussi. Mais c'est vrai que ces consultations-là, qu'on a... Enfin, moi, je les vois une fois par an à terme. Ça sert aussi à dire, bah, tout va bien, en fait. La prise de sang est parfaite. On continue.

  • Speaker #1

    Je vais bien, tout va bien. Mais au moins, on sait que tout va bien. Et encore une fois, s'il y a quelque chose qui dérape un petit parce que rien n'est jamais parfait, on a tous des moments un peu plus compliqués dans notre vie, ils savent qu'ils peuvent revenir sans aucune pression, qu'on va toujours les épauler, que ce soit dans les bons côtés des choses, mais aussi dans les mauvais côtés des choses, on sera là pour les aiguiller. D'où encore une fois, ce principe, et j'insiste, de confiance entre le soignant et le patient.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vous parlez d'avenir aussi. Est-ce qu'il y a encore d'autres pistes de recherche peut-être aussi dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors on parle pas mal des traitements médicamenteux, de l'obésité, ça prend de plus en plus d'ampleur. C'est parti essentiellement des traitements pour le diabète, où on a remarqué qu'il y avait un effet sur la perte de poids. Donc on a des belles paires de poids avec des médicaments à l'heure actuelle. Maintenant, c'est souvent onéreux pour les patients. C'est quand même un traitement qui a un coût, qui a un effet qui est limité et qui a un effet qui est surtout lié à la prise des médicaments. On a des techniques endoscopiques maintenant qui se développent, donc des techniques qui se font par les voies naturelles, par endoscopie, comme une gastroscopie. Oui, clairement, il y a plein de pistes qui s'ouvrent pour les patients obèses et vraiment, il n'y a pas de traitement qui s'oppose. Je crois vraiment que chaque patient a un traitement qui doit être adapté à son... son morphotype mais aussi ses émotions et sa façon de vivre et oui on a de plus en plus d'armes, elles sont complémentaires en fait, donc je pense que l'avenir nous réserve encore pas mal de solutions, voilà pourquoi j'aime ce qu'on fait.

  • Speaker #2

    On sent vraiment votre application Merci à tous les deux pour vos témoignages Merci à vous Et nous on se retrouve tout bientôt pour un prochain podcast.

Chapters

  • Introduction à l'obésité et ses conséquences

    00:00

  • Définition et critères de l'obésité

    00:45

  • Les risques associés à l'obésité

    01:30

  • L'impact psychologique de l'obésité

    02:36

  • Prévention et sensibilisation à l'obésité

    03:49

  • Le parcours pluridisciplinaire au CHwapi

    05:03

  • Critères d'éligibilité pour la chirurgie bariatrique

    06:11

  • Techniques chirurgicales et leurs implications

    09:46

  • Suivi post-opératoire et importance du soutien

    12:30

  • Perspectives futures et avancées dans le traitement de l'obésité

    16:44

Description

Savez-vous que près de 15% de la population belge souffre d'obésité, une maladie chronique aux conséquences souvent dévastatrices ? Dans cet épisode captivant de puls, prescriptions sonores, le podcast du Centre Hospitalier de Wallonie picarde (CHwapi), nous plongeons au cœur de cette problématique de santé publique avec des experts de renom.


Nous avons le plaisir d'accueillir Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive, qui partagent leur expertise sur les enjeux liés à l'obésité. Ensemble, ils explorent les impacts psychologiques et physiques de cette condition, soulignant l'importance d'une approche pluridisciplinaire pour un traitement efficace.


Au fil de la discussion, nos intervenants mettent en lumière les différentes options de traitement, y compris la chirurgie bariatrique, qui peut être une solution pour certains patients. Ils abordent également les critères d'éligibilité pour cette intervention, ainsi que les différentes techniques chirurgicales disponibles. Mais attention, la chirurgie ne doit pas être perçue comme une solution miracle ! Nos experts insistent sur le fait qu'elle doit s'inscrire dans un parcours de soins global, incluant des changements de mode de vie et un soutien psychologique indispensable.


Le suivi post-opératoire est également un point crucial évoqué dans cet épisode, car il joue un rôle déterminant dans le succès à long terme des interventions chirurgicales. En effet, une prise en charge holistique est essentielle pour garantir que les patients puissent maintenir les bénéfices de leur opération.


Enfin, cet épisode se termine sur une note d'espoir, mettant en avant les avancées récentes dans le traitement de l'obésité et l'importance d'une sensibilisation précoce à la nutrition et à la santé. Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur un sujet qui touche de nombreuses vies et qui mérite notre attention collective.


Rejoignez-nous pour découvrir comment une meilleure compréhension de l'obésité peut transformer des vies et comment le CHwapi s'engage à offrir des solutions adaptées et humaines. Écoutez puls, prescriptions sonores et engagez-vous dans cette conversation essentielle sur la santé et le bien-être !




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux.

  • Speaker #2

    En Belgique, 15% de la population souffre d'obésité. Des chiffres d'autant plus interpellants qu'ils ne sont pas prêts de diminuer, bien au contraire. Dans ce podcast consacré à cette maladie dont les conséquences ne sont certainement pas qu'esthétiques, nous allons aborder l'accompagnement et les traitements proposés par le CHwapi, tel que la chirurgie. Pour en parler, nous recevons Louis Moreau, diététicien coordinateur paramédical du Centre ECHO, et la docteure Justine Desmet, chirurgienne digestive. Pour commencer, avant même de parler de chirurgie, j'aimerais bien qu'en quelques mots, on resitue un peu la notion d'obésité.

  • Speaker #0

    Oui. Alors l'obésité, elle est définie par des critères morphologiques, c'est-à-dire qu'on se base sur la taille et le poids du patient, pour définir ce qu'on appelle l'index de masse corporelle, qui est assez connu. Donc c'est le poids sur la taille au carré. Au-dessus de 30, on définit quelqu'un comme obèse. Donc la norme est entre 20 et 25.

  • Speaker #2

    Alors à partir de ces chiffres, il y a une notion aussi de risque qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Donc l'obésité, elle est définie comme une maladie. C'est reconnu par l'OMS, donc l'Organisation Mondiale de la Santé, comme une maladie chronique depuis quelques années déjà, parce qu'elle est associée à pas mal de maladies. On pense souvent aux problèmes cardiovasculaires, donc les infarctus et les problèmes artériels. Mais c'est aussi pas mal associé à des cancers, à des problèmes de fertilité et pas mal de problèmes psychologiques aussi essentiellement. Et des problèmes articulaires aussi souvent.

  • Speaker #2

    Donc ici en Belgique, on le sait, il y a déjà 15%.

  • Speaker #0

    Oui, 15 à 20% de personnes qui ont un index de masse corporelle au-dessus de 30, donc qui sont obèses. Et c'est un chiffre qui augmente chaque année et dans le monde. Donc c'est vraiment une pandémie mondiale, l'obésité qui est en augmentation partout.

  • Speaker #2

    On a parlé un petit peu des risques et puis il y a la notion de morbidité aussi. Oui,

  • Speaker #0

    alors la morbidité, c'est ce qu'on appelle morbidité, c'est l'ensemble des maladies qui sont associées à la maladie d'obésité, qui est en fait un syndrome, donc ça regroupe pas mal de maladies. Clairement, on a ce qui est connu des gens souvent, c'est ce qu'on appelle le syndrome métabolique. Donc c'est typiquement le patient diabétique, hyper tendu, avec des apnées du sommeil et des problèmes de cholestérol. Donc ça, c'est vraiment les maladies les plus connues liées à l'obésité. Mais je crois qu'on néglige parfois d'autres côtés, et notamment la fertilité chez les jeunes femmes, c'est important. Elles ont souvent des problèmes de fertilité. Et énormément de cancers sont liés à l'obésité aussi, ça on le voit de plus en plus dans les études.

  • Speaker #2

    Ok, un risque de mortalité aussi.

  • Speaker #0

    Un risque de mortalité qui augmente drastiquement au-dessus d'un certain chiffre, et c'est pour ça aussi qu'on a défini des critères pour rendre les patients éligibles pour une chirurgie, parce qu'on sait qu'au-dessus d'un certain seuil, le risque de morbi-mortalité est beaucoup plus élevé que quelqu'un qui a un point normal.

  • Speaker #2

    Alors on l'a dit, il y a ces nombreux risques aussi liés à l'obésité, puis il y a l'impact aussi sur la qualité de vie qui est non négligeable.

  • Speaker #1

    En effet, si vous avez un BMI qui est relativement conséquent, donc on va dire au-dessus de 30, dans votre quotidien ça va être un peu plus compliqué de bouger, de voir, de jouer avec les enfants. Tout ça va faire en sorte qu'au plus vous avez un BMI qui va être élevé, au plus votre vie va être compliquée. Évidemment associée à toutes les pathologies qu'on peut dire, mais d'un point de vue mécanique, physique, ça va être de plus en plus compliqué. Et en général, le côté psychologique va aussi suivre, donc ça va pas forcément aider.

  • Speaker #2

    Comme vous dites, parce qu'il y a les difficultés de mobilité, d'activité, mais il y a le facteur émotionnel aussi qui est vraiment à prendre en compte.

  • Speaker #1

    C'est sûr qu'en général, je pense que pour les patients qui sont en surpoids, voire obèses, l'aspect psychologique est très important. C'est pour ça que nous, en tout cas au CHwapi, on a une équipe psychologique, donc composée de deux psychologues qui sont là en permanence pour les accompagner, les soutenir et les rediriger dans une bonne direction, avec toujours cet aspect de bienveillance pour que la prise en charge soit la plus individuelle possible et toujours la plus adaptée aux patients.

  • Speaker #2

    Avant même de parler de prise en charge, est-ce qu'on peut aussi parler de sensibilisation ? Est-ce qu'on peut prévenir aussi l'obésité ? Parce qu'on sait que ça touche tous les âges finalement, mais donc la prévenir dès l'enfance, dès l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, c'est important, mais je pense que c'est quelque chose qui est pas mal développé maintenant dans la société actuelle, parce qu'on sait que la maladie, l'obésité est un fléau, que ça augmente en chiffres. Donc les enfants sont sensibilisés déjà à l'école. On parle pas mal de nutrition, la consommation de fruits, de légumes. On le voit pas mal à la télé maintenant. Je crois que c'est pas mal connu du grand public. La prévention, clairement, on axe les choses dessus aussi. Nous, c'est un peu faussé parce que c'est clair qu'à notre niveau, les gens, quand ils arrivent, la prévention, c'est trop tard. mais on peut le faire en tout cas pour la sphère familiale. Je pense que c'est important aussi de savoir que le patient obèse qui arrive chez nous va pouvoir aussi jouer le rôle de prévention chez lui aussi, parce qu'il aura aussi appris pas mal de choses. Et je pense qu'il y a toute une prévention qui va se faire de soi-même par rapport aux conseils que nous, on donne. Mais je pense que dans la société actuelle, la prévention, elle est quand même bien présente pour les enfants, dans les écoles. Et c'est vrai que les chiffres d'obésité augmentent aussi de façon très inquiétante chez les enfants et les adolescents. Donc, on a de plus en plus d'adolescents obèses et on se pose même la question parfois de leur proposer la chirurgie. C'est décrit dans certains pays.

  • Speaker #2

    Vous avez aussi parlé de cette notion de nutrition qui est importante dans la sensibilisation. Je crois savoir que vous avez un pôle nutrition spécialisé pour ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc ici nous au CHwapi, il y a le pôle nutrition qui enveloppe plusieurs spécialités. Mais globalement un pôle nutrition qui comprend une diététicienne, ma collègue, nos deux psychologues qui sont les mêmes référentes par rapport à la chirurgie bariatrique, mais qui évidemment vont un peu parler différemment, ce qui paraît logique. Nous avons un médecin qui est le docteur Miscu, qui va vraiment voir s'il n'y a pas des perturbateurs hormonaux ou des différentes pathologies associées qui peuvent faire que le patient ne perd pas de poids. Et dans ce cas, c'est vraiment là un parcours pluridisciplinaire qui va être mis en place pour le patient, pour faire en sorte qu'il perde du poids, mais aussi qu'il se sente mieux. Parce que le poids, évidemment, c'est un objectif principal, mais je pense que ce n'est pas en général que le poids le problème, c'est vraiment tout un contexte. Et nous, dans notre vision des choses, c'est de travailler sur tout le contexte pour faire en sorte que le patient se sente mieux. Évidemment, avec une perte de poids, mais qu'il soit mieux physiquement, mentalement, et j'ai envie de dire aussi... Il faut souvent que la prise de sang soit mieux aussi. Je pense que le poids et la prise de sang doivent être associés l'un dans l'autre. Je pense que c'est un peu plus restreint. Et donc, notre vision des choses, c'est vraiment d'avoir une prise en charge pluridisciplinaire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Donc, la notion de multidisciplinarité est vraiment très, très importante dans la prise en charge.

  • Speaker #0

    C'est la clé. Donc, je vous ai dit que l'obésité était une maladie chronique. C'est défini comme ça, mais c'est aussi défini comme une maladie qui est plurifactorielle. c'est-à-dire que le problème n'est pas juste nutritionnel. Il y a en général beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte et il faut clairement tous les considérer pour pouvoir guérir la personne et pour qu'elle s'améliore dans son état de santé global.

  • Speaker #2

    Nous l'avons entendu, le CHwapi met l'accent sur la pluridisciplinarité dans sa prise en charge des patients souffrant d'obésité. Parmi les traitements proposés, la chirurgie est parfois considérée comme une nécessité. Nous allons voir qu'en plus de leur justification thérapeutique, ces opérations font l'objet d'une évaluation rigoureuse du rapport entre les bénéfices et les risques qu'elles peuvent engendrer.

  • Speaker #0

    Certains patients auront besoin d'une aide chirurgicale pour pouvoir atteindre un poids santé. Parce qu'il est clair qu'en fonction de l'index de masse corporelle au départ, les patients peuvent, avec une prise en charge qu'on appelle conservatrice, psychodiététiques et avec de la kiné et un encadrement multidisciplinaire peuvent perdre du poids d'eux-mêmes. Maintenant, il y en a où on est tellement à un stade avancé d'obésité que clairement, c'est compliqué pour ce genre de patient d'atteindre un poids santé sans avoir une aide un peu plus invasive comme la chirurgie.

  • Speaker #2

    Quels sont les critères pour bénéficier de cette chirurgie ?

  • Speaker #0

    On se base sur l'index de masse corporelle pour définir si un patient peut bénéficier ou pas de la chirurgie. À l'heure actuelle en Belgique, tous les patients qui ont un index de masse corporelle supérieur à 40 sont éligibles pour une chirurgie bariatrique. Et les patients qui ont un index de masse corporelle entre 35 et 40, avec une maladie reconnue, sont éligibles aussi. Il y a trois maladies reconnues actuellement, c'est l'hypertension artérielle résistante à plusieurs médicaments, le diabète traité et le syndrome d'apnée du sommeil, appareillé ou pas, donc avec la machine ou pas. Et on rajoute à ça aussi les patients qui ont déjà bénéficié d'une chirurgie de l'obésité et qui sont à nouveau en situation d'obésité avec un index de masse corporelle au-dessus de 35. C'est aussi des patients qui sont éligibles. Donc on a des critères légaux stricts à respecter pour opérer les patients.

  • Speaker #2

    C'est très stricté. En même temps, il y a aussi des contre-indications qui empêchent malheureusement l'opération.

  • Speaker #0

    Oui. Donc légalement, on est tenu de respecter les critères. Les patients doivent aussi nous fournir la preuve d'avoir essayé pendant un an des régimes encadrés pour pouvoir perdre du poids avec un échec. Donc ça, c'est un facteur d'inclusion aussi au niveau de la loi. Et au niveau des contre-indications, elles ne sont pas fréquentes. Elles sont essentiellement psychologiques en général. Il est clair que tous les troubles du comportement alimentaire non stabilisé sont des contre-indications pour une chirurgie, parce qu'on sait que ça va être compliqué après, et toutes les addictions. Donc l'alcoolisme et les addictions aux drogues aussi sont une contre-indication, bien sûr. Et puis tous les patients qui ne peuvent pas médicalement être endormis, parce que c'est une anesthésie générale, ne sont pas éligibles pour une chirurgie, mais ça c'est logique.

  • Speaker #2

    Il y a aussi le type d'opération que l'on choisit, parce qu'il y a plusieurs manières de le faire.

  • Speaker #0

    Alors le type d'opération qu'on choisit sera finalement défini par le patient. Donc notre rôle à nous en tant que soignants, c'est de leur exposer les possibilités et de leur exposer les avantages et les inconvénients de chaque possibilité, parce qu'il y a des inconvénients à toutes les possibilités. On n'a pas encore de solution miracle et parfaite. Il y a clairement des contre-indications à certaines techniques qui sont assez claires. Et donc, il est clair qu'il y a certaines choses que je ne ferai pas en fonction du bilan préopératoire et de l'anatomie des patients. Mais s'il n'y a pas de contre-indications pour l'une ou l'autre chirurgie, c'est finalement le patient qui choisira à la lumière de ce qui lui aura été exposé. Nous, on se doit d'aiguiller les patients, mais c'est à eux de décider exactement ce qu'ils veulent, en ayant bien toutes les informations en main, je crois que c'est important.

  • Speaker #2

    En parlant d'exposées, est-ce qu'on peut citer peut-être quelques types d'opérations disponibles ?

  • Speaker #0

    Alors, les principes de la chirurgie de l'obésité, c'est soit de restreindre le réservoir, donc l'estomac, essentiellement le réservoir gastrique. La première technique, c'est ce qu'on appelle la slive, c'est assez connu par les gens, donc c'est une gastrectomie verticale, donc une gastrectomie partielle, où on va... enlever deux tiers environ de l'estomac pour réduire le réservoir alimentaire et diminuer la possibilité de manger de grandes quantités. C'est une technique qui s'adresse essentiellement en théorie aux gens qui sont plus dans les gros volumes au niveau alimentaire. Donc on a plusieurs types de mangeurs au niveau de nos patients et on a cette partie de patients qui mangent de grosses quantités où c'est la satiété qui est compliquée à atteindre et donc ça c'est une technique qui convient bien pour ce genre de patients là. C'est une technique assez simple mais qui a des effets secondaires notamment pas mal de... de problèmes de reflux gastrique. On a environ 20% de patients, après ce genre de chirurgie, qui peuvent développer un reflux pathologique. Et donc, c'est une technique que moi, je déconseille aux patients qui ont déjà du reflux avant. L'autre technique qui est connue par pas mal de patients aussi, c'est le bypass. Le bypass, il est décrit depuis les années 70, donc on a pas mal de recul sur cette technique-là, qui fait souvent peur aux patients parce qu'elle est un peu plus complexe à comprendre. mais qui ajoute à la restriction, donc on va diminuer le réservoir gastrique, mais on va aussi associer une malabsorption. Donc on va bypasser une partie du petit intestin pour créer une malabsorption des graisses et rajouter un effet sur la perte de poids. C'est les deux techniques essentiellement qu'on fait. Alors on développe de plus en plus de techniques un petit peu plus alternatives parce qu'on est toujours à la recherche d'une technique parfaite, donc moins dangereuse mais efficace. Mais alors c'est des techniques qui s'adressent aux patients qui ont déjà été opérés ou aux patients qui ont vraiment des... des stades d'obésité qui sont majeurs et qui peuvent nous empêcher de faire chirurgicalement certaines choses aussi. On doit aussi s'adapter à l'anatomie des patients.

  • Speaker #2

    C'est ça, donc là on vient de voir toutes les possibilités de chirurgie, avec chacune leur bénéfice, j'imagine aussi.

  • Speaker #0

    Chacune a son bénéfice, chacune a ses inconvénients. Donc la perfection, on ne l'a pas encore. Clairement, il y a des effets secondaires à toutes les chirurgies qu'on fait, qui sont dépendantes de la technique et dépendantes des gens aussi. Et qui sont toujours bien expliquées aux patients avant, ils savent exactement à quoi s'attendre.

  • Speaker #1

    Mais donc généralement quand le patient va se faire opérer il sait ce qui l'attend de A à Z mais je pense qu'il sait ce qu'il doit faire il connait son corps, on lui a expliqué comment il allait réagir il sait dans quel cas il doit être confiant et dans quel cas il doit être un peu plus vigilant et ça je pense que c'est tout l'intérêt de nos consultations c'est de faire comprendre au patient c'est ça qui va se passer, dans quel cadre ça ira dans quel cadre, il faut être un peu vigilant et à la fin on voit quand même qu'on a quand même peu de complications on a quand même peu de problèmes ... Donc on suppose que la prise en charge, les conseils qu'on donne, portent quand même leurs fruits.

  • Speaker #0

    Le but est toujours que la balance, c'est ce que je dis souvent à mes patients, que la balance risque-bénéficie soit positive en faveur de la chirurgie. Et c'est pour ça que j'ai en consultation pas mal de patients qui ne sont pas dans les critères, qui sont obèses mais pas suffisamment. Et c'est parfois difficile à entendre pour une personne obèse qui a besoin d'aide. Et je leur explique toujours qu'on fait la chirurgie, je fais la chirurgie de l'obésité pour aider les gens à avoir une meilleure espérance de vie, une meilleure qualité de vie après. Mais il faut absolument pour ce genre de chirurgie, qui s'adresse en fait au départ à des patients qui sont jeunes, qui sont en bonne santé, en tout cas qui ont l'air en bonne santé pour le moment. Et donc je pense vraiment que les complications doivent être le plus limitées possible, parce que c'est très compliqué d'accepter des complications chirurgicales pour des patients qui sont en bonne santé. Et donc je dis toujours aux patients, il faut que la balance risque-bénéfice soit positive. et les gens qui sont pas dans les critères pour moi ils sont pas encore cette balance positive en faveur de la chirurgie.

  • Speaker #2

    Je pense qu'il y a vraiment cette notion de risque aussi, malgré tout, qui reste importante.

  • Speaker #1

    Ça reste une opération, et comme toute opération, il y a des risques, même si on est en bonne santé. Donc une opération, je pense que ça reste une opération, et je pense qu'elle en parlera mieux que moi, mais il peut toujours y avoir des imprévus.

  • Speaker #0

    Le risque de complications chirurgicales, il est évalué dans les études à environ 1%, un peu moins. Donc ce n'est pas grand-chose. C'est ce que je dis souvent aux patients, ce n'est pas beaucoup 1%, mais ce n'est pas 0%. Donc il y a des complications. Et ça, il faut bien s'en rendre compte avant qu'on ne parte pas pour une chirurgie qui est bénigne. C'est une chirurgie quand même relativement complexe et qui est claire qu'il y a des complications. Et peu importe le bon travail qu'on essaye de faire en périopératoire, il y a des choses qu'on ne peut pas forcément prévoir ou contrôler.

  • Speaker #2

    Quand vous parlez du risque chirurgical qui est de 1%, c'est pour tout type d'opération ou uniquement pour ces opérations-ci ?

  • Speaker #0

    Peu importe la technique, soit la sleeve ou le bypass ou d'autres techniques qui sont semblables, c'est toujours plus ou moins 1%. 1% de complications plus ou moins sévères.

  • Speaker #2

    Toujours ce petit risque. Malgré tout, il y a aussi des résultats extraordinaires, comme vous avez pu en voir passer, certainement.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Dans cette histoire de balance positive, je dis toujours aux patients, aux yeux de la loi et des assurances de soins de santé, votre index de masse corporelle justifie une chirurgie parce que vous avez plus de risques de maladie si vous restez dans l'état dans lequel vous êtes que si vous vous faites opérer. Et c'est vrai qu'on a parfois en consultation des patients extrêmement obèses et on se rend... Je ne pense pas suffisamment compte de l'impact que ça a sur la vie quotidienne des gens. C'est des gens qui peuvent plus se mobiliser, c'est des gens qui n'ont aucune vie professionnelle, qui n'ont aucune vie affective, qui n'ont pas d'activité parce que d'abord ils sont jugés et puis parce qu'en pratique ils ne savent pas bouger. Et on a en tête plusieurs exemples de patients très obèses chez qui on a des pertes pondérales impressionnantes qui approchent les 120-150 kilos en moins et où on voit que les personnes revivent vraiment littéralement parce qu'ils peuvent aller... Faire leurs courses parce qu'ils peuvent bouger de chez eux, parce qu'ils peuvent descendre les escaliers sans être essoufflés et les monter même. Et parce qu'ils peuvent même aller à la salle de sport et rencontrer plein d'autres personnes dans les mêmes situations. Et c'est vraiment des situations de vie qui nous confortent dans l'idée que c'est un travail important.

  • Speaker #1

    Ça booste. C'est bien d'avoir des patients comme ça qui, en effet, on se dirait au départ, ça va être compliqué. Et au final, qui font justement peut-être trois fois plus que les autres pour vraiment aller encore plus loin dans la démarche et faire en sorte que ça fonctionne mieux que ce qu'on l'espère. Donc des patients comme ça, qu'on en a de temps en temps, c'est quand même pas mal. Mais celui qu'on a en tête, c'est vraiment quelqu'un qui peut être un peu une source de motivation, je pense, pour nous, mais comme pour d'autres patients.

  • Speaker #0

    Indépendamment du travail que nous on fait, le succès est très patient-dépendant parce qu'il y a une implication personnelle qui est vraiment primordiale pour que ça fonctionne. Et ça, vraiment, notre travail à nous, c'est aussi de leur faire prendre conscience de ça avant. Et c'est vraiment ceux qui s'impliquent le plus et qui ont compris ça chez qui on va avoir l'effet le plus impressionnant.

  • Speaker #2

    Le succès de ces interventions dépend donc également de la modification des habitudes de vie. La chirurgie seule ne suffit pas. Dans cette optique, le CHwapi propose une approche personnalisée de chaque patient qui commence dès leur première consultation et s'étend surtout bien après leur opération.

  • Speaker #0

    C'est tout un parcours qu'on a mis en place qui va encadrer le patient du début à la fin et en fait il n'y a pas vraiment de fin. Et ce qui est surtout important, c'est ce que je dis aux gens, c'est que la chirurgie c'est que le début parce que c'est l'après qui est important, l'encadrement après. Où tous les changements psychodiététiques vont parfois être ressentis comme violents par les patients. Donc c'est hyper important de se préparer et de comprendre ce qu'il faudra modifier dans sa vie quotidienne pour que l'effet de la chirurgie se prolonge. Et ça c'est vraiment vraiment la clé je pense de la réussite et de l'absence de récidive après chirurgie.

  • Speaker #1

    Je pense que la clé de cette chirurgie c'est de la comprendre. C'est pas une opération qu'il faut faire pour se dire « Allez, j'ai simplement perdu poids et après je peux faire tout ce que je veux jusqu'à la fin de ma vie. » Si on baraque cette mentalité-là, cette vision-là de l'opération, je pense qu'on part à moitié dans le mur. Donc notre but dans notre vision des choses, c'est de faire comprendre l'intérêt de l'opération. Et c'est pas faire une opération pour une opération, c'est faire une opération pour aller mieux, mais aussi pour avoir tout un changement, encore une fois, global, que ce soit au niveau de la qualité de la nutrition, que ce soit son comportement alimentaire. que ce soit son mode de vie, que ce soit l'approche de la nutrition, tout doit être travaillé pour comprendre cette opération. Évidemment, il y a l'aspect chirurgical, mais je pense que, comme dit le docteur Desmet, c'est le post-opératoire qui va être encore plus important que le pré-opératoire. Et malheureusement, de ce qu'on peut constater, c'est que je pense que le post-opératoire est trop délaissé. Et à mon sens, c'est tellement important de suivre le patient sur du long terme. Et on voit vraiment tous les plus-values que ça peut avoir, qu'il faudrait... presque inclure ça chez tout le monde quoi et en effet il n'y a pas de fin donc c'est à dire que nous ce qu'on a vision des choses c'est qu'on voit le patient presque advitam eternam c'est là où la relation de confiance c'est super importante et je pense que la majorité de nos patients reviennent nous voir même après trois quatre cinq ans on dit bonjour on va comment ça se passe tout va bien et tout le monde est heureux mais au moins on sait que tout va bien ici malheureusement le patient a un écart de santé qu'il souhaite tomber enceinte ou quoi que ce soit mais là ils savent qu'ils peuvent revenir et on va toujours faire en sorte que ok il y a un petit problème, on a repris quelques kilos, qu'est-ce qui se passe ? On revient en consultation et on n'attend pas de reprendre 40 kilos avant de se dire, bon, ça a raté. On revient, 3-4 kilos, on remet des choses en place et on voit ce qui se passe. S'il y a un problème de santé, on revoit la chirurgienne ou le médecin et on voit ce qu'on peut adapter. Et je pense que c'est là toute l'importance du suivi post-opératoire qui est trop délaissé, mais ultra, ultra important, dans mon sens.

  • Speaker #0

    Chez la personne obèse, il y a énormément de conséquences psychologiques et émotionnelles parce que... par définition et dans la société actuelle, les obèses sont souvent jugés. Donc il y a une grosse culpabilité aussi au départ qu'il faut un petit peu guérir, je pense, avant la chirurgie pour qu'on comprenne en fait qu'on ne va pas choisir une solution de facilité ou à visée esthétique. En fait, la personne obèse est malade, il y a besoin d'aide pour guérir et la chirurgie fait partie de ce traitement-là. Donc il y a tout un côté émotionnel qu'il faut bien travailler avant. Il faut aussi préparer ce qui va se passer après parce qu'il y a beaucoup de... d'habitudes, de compulsions qui sont liées aux émotions avant et qu'on ne pourra plus assouvir comme on le faisait avant, une fois qu'on aura été opéré. Et c'est hyper important de stabiliser ce genre de comportement avant de se faire opérer pour pouvoir bien le vivre après, en fait. Parce que la chirurgie va bien fonctionner. Et on va perdre du poids, mais si on a des frustrations et des émotions qui ne sont pas positives après, ce n'est pas quelque chose qui fonctionnera bien, ce ne sera pas un succès pour moi.

  • Speaker #2

    Quels genres de comportements ?

  • Speaker #0

    On dit qu'on mange ses émotions, ça fait cliché, mais c'est vrai. Les humains ont des façons de gérer leurs émotions. Alors il y en a certains qui font du sport, il y en a certains qui mangent. Chacun trouve un petit peu ses comportements aussi en fonction des situations de vie qui... traversent. Et c'est clair que une fois qu'on a été opéré, on ne pourra plus manger ses émotions. Et donc, il faut savoir quoi faire avec ses émotions. Et je crois que c'est tout le travail psychologique et pluridisciplinaire qu'on fait avant aussi, c'est faire en sorte que les patients soient sereins aussi après la chirurgie.

  • Speaker #2

    Dans ce travail aussi pluridisciplinaire, mois après mois, même année après année, c'est toute une vie. C'est valorisant pour toute une équipe qui s'est démenée autour du patient.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est chouette. On voit qu'on s'investit pour eux aussi parce qu'il ne faut pas croire qu'on voit beaucoup de patients au final on les connaît tous un peu personnellement donc on rentre dans leur intimité, ils se livrent à nous, le but c'est de les aider. Et quand on voit comment ils sont arrivés, ce qu'ils ont mis en place, on les voit évoluer, on voit un peu grandir. A la fin, on voit que la finalité c'est l'opération dans un premier temps, et après la finalité sur du long terme, on voit que tout ce qui a été mis en place avant est mis en place après. Et le but en fait c'est qu'ils aient de moins en moins besoin de nous. Et ça veut dire qu'on a bien fait notre job et qu'ils ont compris l'intérêt de l'opération et qu'ils mettent en place tout ce qu'ils ont à mettre en place, tout simplement.

  • Speaker #0

    En dehors du suivi pour perdurer les faits, on a un suivi médical qui est important. Je pense qu'il faut en parler aussi, c'est qu'on parlait des conséquences de la chirurgie. Si on crée une malabsorption, je pense essentiellement au bypass, c'est moins pour la sleeve, mais on a un suivi nutritionnel qui est capital. Parce qu'on crée une malabsorption, donc les patients ne seront plus capables d'absorber les vitamines comme des gens qui n'ont pas été opérés, peu importe leur équilibre alimentaire. Et donc, c'est des gens qui doivent continuer à prendre des vitamines et à faire des prises de sang régulières. Et ça, on leur explique ça bien aussi avant. Donc, ils viennent nous voir pour ça aussi. Mais c'est vrai que ces consultations-là, qu'on a... Enfin, moi, je les vois une fois par an à terme. Ça sert aussi à dire, bah, tout va bien, en fait. La prise de sang est parfaite. On continue.

  • Speaker #1

    Je vais bien, tout va bien. Mais au moins, on sait que tout va bien. Et encore une fois, s'il y a quelque chose qui dérape un petit parce que rien n'est jamais parfait, on a tous des moments un peu plus compliqués dans notre vie, ils savent qu'ils peuvent revenir sans aucune pression, qu'on va toujours les épauler, que ce soit dans les bons côtés des choses, mais aussi dans les mauvais côtés des choses, on sera là pour les aiguiller. D'où encore une fois, ce principe, et j'insiste, de confiance entre le soignant et le patient.

  • Speaker #2

    C'est ça. Vous parlez d'avenir aussi. Est-ce qu'il y a encore d'autres pistes de recherche peut-être aussi dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors on parle pas mal des traitements médicamenteux, de l'obésité, ça prend de plus en plus d'ampleur. C'est parti essentiellement des traitements pour le diabète, où on a remarqué qu'il y avait un effet sur la perte de poids. Donc on a des belles paires de poids avec des médicaments à l'heure actuelle. Maintenant, c'est souvent onéreux pour les patients. C'est quand même un traitement qui a un coût, qui a un effet qui est limité et qui a un effet qui est surtout lié à la prise des médicaments. On a des techniques endoscopiques maintenant qui se développent, donc des techniques qui se font par les voies naturelles, par endoscopie, comme une gastroscopie. Oui, clairement, il y a plein de pistes qui s'ouvrent pour les patients obèses et vraiment, il n'y a pas de traitement qui s'oppose. Je crois vraiment que chaque patient a un traitement qui doit être adapté à son... son morphotype mais aussi ses émotions et sa façon de vivre et oui on a de plus en plus d'armes, elles sont complémentaires en fait, donc je pense que l'avenir nous réserve encore pas mal de solutions, voilà pourquoi j'aime ce qu'on fait.

  • Speaker #2

    On sent vraiment votre application Merci à tous les deux pour vos témoignages Merci à vous Et nous on se retrouve tout bientôt pour un prochain podcast.

Chapters

  • Introduction à l'obésité et ses conséquences

    00:00

  • Définition et critères de l'obésité

    00:45

  • Les risques associés à l'obésité

    01:30

  • L'impact psychologique de l'obésité

    02:36

  • Prévention et sensibilisation à l'obésité

    03:49

  • Le parcours pluridisciplinaire au CHwapi

    05:03

  • Critères d'éligibilité pour la chirurgie bariatrique

    06:11

  • Techniques chirurgicales et leurs implications

    09:46

  • Suivi post-opératoire et importance du soutien

    12:30

  • Perspectives futures et avancées dans le traitement de l'obésité

    16:44

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