- JULIEN
bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast reconversion on accueille aujourd'hui hélène qui nous parle de son parcours qui a démarré dans l'accompagnement à la création d'entreprises et qui continue aujourd'hui accompagner les entreprises mais cette fois ci dans la création de leur site web, de leur communication en ligne. N'hésitez pas à aimer, à commenter, à partager ce podcast qui nous permet de gagner en visibilité. Et on se retrouve tout de suite. Bienvenue Hélène.
- HÉLÈNE
Merci Julien.
- JULIEN
Comment vas-tu ?
- HÉLÈNE
Ça va très bien et toi ?
- JULIEN
Parfait. On est là aujourd'hui pour pouvoir discuter un petit peu de ton parcours, de ta reconversion aussi, et de ce qui t'a amené à ça. Aujourd'hui, du coup, tu es indépendante. Tu as une entreprise de... Je trouve jamais le bon terme.
- HÉLÈNE
De développement web.
- JULIEN
Développement web.
- HÉLÈNE
Ouais, développement web et webmaster. Donc je crée des sites internet. Vitrine, blog, e-commerce.
- JULIEN
Donc t'es la personne dans l'ombre.
- HÉLÈNE
Exactement.
- JULIEN
Qui tape très vite sur le clavier.
- HÉLÈNE
Exactement.
- JULIEN
Qui fait du code.
- HÉLÈNE
Je ne vis pas dans ma cave quand même. Non. J'aime la lumière du jour. C'est un peu le cliché qu'on a des développeurs. Mais oui, c'est ça. Je suis la personne de l'ombre. C'est la Matrice. Voilà, c'est ça.
- JULIEN
Super. Est-ce que c'est en lien avec ton parcours scolaire ? Est-ce que c'est ce à quoi tu te destinais ? Est-ce que toute petite, tu t'es dit, alors toute petite, il n'y avait peut-être pas le développement des sites web ? Non, non, toute petite,
- HÉLÈNE
c'était chanteuse, actrice.
- JULIEN
Ok, monde de l'art plutôt ?
- HÉLÈNE
Ouais, plutôt monde de l'art, oui et non. J'ai toujours été dans le monde de l'art parce que j'ai toujours fait à titre perso. dans les activités périscolaires, de la danse, du théâtre, etc. Mais sinon, dans les études, pas du tout, parce que l'informatique n'est pas du tout venue en idée, étant donné que je suis une fille, que j'ai fait mes études dans un établissement privé, catholique, où j'avais de très bonnes notes. Tu comprends, en 2010, ça aurait été dommage pour une fille d'aller faire une carrière de geek. Clairement, en gros, c'était ça. Donc, les métiers de l'informatique ne me sont même pas venus à l'idée parce que ce n'était pas dans ma culture, en fait, tout simplement. Donc, je suis partie en compta, donc rien à voir.
- JULIEN
OK.
- HÉLÈNE
Des comptas, des études de gestion. Donc, j'avais quand même la gestion de projet. La gestion de projet est quand même arrivée petit à petit comme ça.
- JULIEN
Réfléchir à la globalité.
- HÉLÈNE
Réfléchir à la globalité. J'ai aussi une vie associative qui est très complète en termes de gestion de projet. Pour mon association de danse, organiser des galas, c'est des gros événements. La gestion de projet a toujours fait partie de ma vie. Et puis, j'ai découvert le numérique en rentrant dans le monde associatif. Dans le sens où je voulais travailler dans une association, parce que j'avais fait, à la fin de mon année de licence, j'ai fait une mission humanitaire en Afrique. Et du coup, en revenant de cette mission humanitaire, je me suis dit, c'est ça que je veux faire. Je veux travailler en humanitaire, je veux travailler dans le monde associatif.
- JULIEN
Aider les gens.
- HÉLÈNE
Aider les gens, etc. Je me suis très vite rendue compte que le monde de l'humanitaire, c'est un monde qui est extrêmement fermé. et où c'est beaucoup moins bienveillant que ça peut bien...
- JULIEN
Moins glamour que ce qui apparaît ?
- HÉLÈNE
Voilà, c'est bien moins... Enfin, en tout cas, les structures que j'ai connues, bien moins glamour et bienveillant que ce qu'ils veulent nous faire voir par leur communication. Et donc, du coup, je suis quand même rentrée dans le monde associatif où j'ai fait, du coup, une alternance dans une structure d'accompagnement à la création d'entreprises.
- JULIEN
OK. Qui est aussi de la gestion de projet. Voilà, je peux rester dans... Pour moi, c'est accompagner les personnes qui ont fait un projet.
- HÉLÈNE
Voilà, exactement. Je suis restée dans la gestion de projet. J'ai découvert aussi vraiment l'accompagnement de personnes. J'ai rencontré des gens passionnés et passionnants. C'est toujours ce que je dis, les entrepreneurs, c'est des gens qui sont vraiment passionnés et passionnants, qui ont des projets de vie, qui sont en reconversion.
- JULIEN
Vivier pour moi.
- HÉLÈNE
Oui, pour moi aussi. Mais ça devrait être un vivier de discussion pour énormément de personnes, je trouve.
- JULIEN
C'est enrichissant.
- HÉLÈNE
Oui, oui. Ouais, c'est hyper enrichissant. Et donc du coup, avec ces personnes, à la base, je les accompagnais dans la gestion de projets globales, dans la création d'entreprises. Et petit à petit, je me suis spécialisée du coup sur la partie numérique de l'accompagnement.
- JULIEN
Est-ce que quand tu as démarré ton parcours, on va dire études supérieures, où tu étais adulte cette fois-ci, ou plus autonome dans tes choix, etc., est-ce que déjà tu sentais à ce moment-là que tu avais une affinité avec le numérique ? Ou est-ce que c'était simplement un outil qui servait à envoyer des mails, à communiquer ?
- HÉLÈNE
Oui, le monde du numérique, après je suis née dedans.
- JULIEN
Oui, tu es dans la génération. Oui, voilà,
- HÉLÈNE
je suis la génération réseaux sociaux.
- JULIEN
Tu es dans les années 90.
- HÉLÈNE
Donc, je suis née dedans. Moi, je suis arrivée en CP, on m'a mis un ordinateur dans les mains. Donc, le numérique a toujours fait partie de ma vie. Je l'ai tout de suite vu comme un outil qui permettait vraiment de propulser des projets. Donc, ça, c'était assez clair pour moi. Et puis après, je dis que le numérique n'a pas été une... n'a pas été un choix prioritaire, j'ai envie de dire, dans mes études. Mais par exemple, je suis le genre de personne qui déjà, très jeune, quand j'allais sur un site internet, je faisais clic droit, afficher le code source de la page et je regardais comment c'était fait derrière. Je pense que globalement, il n'y a pas grand monde qui faisait ça. Je ne sais pas, c'est quelque chose qui m'a tout...
- JULIEN
Tu avais une curiosité.
- HÉLÈNE
Voilà.
- JULIEN
de comprendre comment ça a été construit.
- HÉLÈNE
Voilà,
- JULIEN
c'est ça. C'est un peu tes légo à toi.
- HÉLÈNE
Comprendre, voir les balises, qu'est-ce que c'est. Ah bah tiens, si je mets la balise title, en fait, ça apparaît là sur la page.
- JULIEN
Tu te renseignais aussi beaucoup, tu te documentais aussi à titre perso.
- HÉLÈNE
Voilà, je me documentais vraiment à titre perso pour ma culture G. J'ai vite compris aussi que c'était quelque chose qui allait être pertinent et intéressant aussi pour les entrepreneurs que j'accompagnais. Donc j'ai commencé un peu de moi-même à accompagner mes entrepreneurs sur ce sujet-là. Et puis après, ça s'est officialisé dans ma fiche de poste, où du coup, j'ai eu le titre de consultante numérique, où j'accompagnais vraiment les porteurs de projets et les entrepreneurs dans la digitalisation de leur entreprise.
- JULIEN
Porteur de projet,
- HÉLÈNE
c'est avant que l'entreprise ne se crée.
- JULIEN
Et créateur d'entreprise, c'est une fois qu'ils ont le papier, qu'ils disent qu'ils sont les chefs d'entreprise. Très bien. Donc tu les as accompagnés sur cette branche numérique en plus de l'accompagnement que tu faisais avant dans un premier temps et après uniquement le numérique. Donc c'était quoi ta mission ? C'était les accompagner sur la création de leur site web ?
- HÉLÈNE
Oui, c'est ça. Création de site web, rédaction du cahier des charges aussi,
- JULIEN
je pouvais faire. Donc ça c'est la préparation. Voilà,
- HÉLÈNE
la préparation en amont.
- JULIEN
Je vais mettre dessus.
- HÉLÈNE
Exactement. C'est aussi les guider dans leur réflexion. numérique. C'est un peu comme ça que je voyais mon métier. C'était, voilà, je veux avoir un site internet, ok, mais pourquoi ? À quoi ça va te servir ? Moi, j'aimais bien vraiment challenger mes entrepreneurs sur, bon voilà, tu veux avoir une page Facebook, ok, mais pourquoi ? Pourquoi faire ? Est-ce que tes clients sont réellement sur Facebook ?
- JULIEN
Je ne le fais pas parce qu'on me dit que tout le monde aujourd'hui a un site internet. Je le fais parce que je veux que mon site me rapporte des clients ou me donne de la visibilité ou me permette de vendre et de développer mon chiffre d'affaires ou autre, mais il faut qu'il y ait un but.
- HÉLÈNE
Il faut qu'il y ait un but et un objectif marketing derrière.
- JULIEN
Ok. Ça, c'est la dernière expérience que tu as en tant que salarié ?
- HÉLÈNE
C'est ça. Ok.
- JULIEN
Quand tu es sur la fin de cette expérience-là et quand tu amorces cette idée de reconversion professionnelle, comment tu te sens ? Est-ce que si tu devais te noter de 1 à 10 à ce moment-là sur ton alignement, ton état d'esprit, ton bien-être global, en tant que salarié et dans ce domaine-là, quelle note tu te donnerais ?
- HÉLÈNE
Alors, c'était une période de ma vie qui était un peu particulière, dans le sens où je venais d'être maman. Les parents qui m'écoutent comprendront, surtout les mères qui ont accouché, comprendront ce que je dis à ce moment-là.
- JULIEN
La gestion de projet, tu es en plein dedans.
- HÉLÈNE
Voilà, en termes de gestion de projet, je suis en plein dedans. On venait d'acheter une maison aussi. Donc voilà, c'est vrai que quand j'ai annoncé que j'envisageais de quitter mon CDI, les réactions que j'ai eues c'est ah mais t'es sûr c'est pas le bon moment alors effectivement sur le papier sur le papier c'était absolument pas le bon moment j'avais un enfant en bas âge vraiment bas âge il y avait 18 mois malo quand je suis parti donc voilà c'était un bébé un prêt immobilier qui venait de démarrer dans une maison à travaux avec une femme indépendante qui n'avait pas de revenus fixes non plus.
- JULIEN
Vous êtes tous les deux indépendantes.
- HÉLÈNE
Ouais voilà donc vraiment effectivement, sur le papier, ce n'était absolument pas le bon moment. Mais par contre, dans mon alignement, comme tu disais tout à l'heure, il fallait que je le fasse. En termes de santé mentale, ça devenait vraiment indispensable pour moi de changer quelque chose dans ma vie. Et la vie professionnelle est quand même... C'est quand même plutôt cool la vie professionnelle pour ça, parce que tu peux changer.
- JULIEN
Oui, il y a quand même aujourd'hui plein de dispositifs qui mettent justement ces reconversions.
- HÉLÈNE
Voilà, c'est ça.
- JULIEN
Qu'est-ce que tu allais chercher par l'activité d'indépendante, ou du moins le moment où tu as quitté ? C'était quoi le gros changement que tu attendais ? Est-ce que c'est un besoin d'indépendance ? Est-ce que c'est changer d'horaire ? Quel était le gros changement que tu sentais avoir besoin à ce moment-là ? Ce n'est pas très français, mais dont tu ressentais le besoin à ce moment-là ?
- HÉLÈNE
En fait, j'avais besoin de gérer mes propres projets. Ok. Dans le sens où quand ça fait dix ans... C'est de l'autonomie. Voilà, je pense que tu peux me comprendre aussi à ce niveau-là. Quand ça fait dix ans que tu accompagnes des personnes dans leur projet de vie, au bout d'un moment, tu te dis, mais mon projet de vie à moi, c'est quoi ? C'est quoi, en fait ? Voilà, c'est ça. Moi, je fais quoi, en fait ? Moi, je fais du sur place. Alors, j'ai fait évoluer... Quand je suis partie, j'ai eu des messages absolument adorables des entrepreneurs que j'avais suivis.
- JULIEN
C'est touchant.
- HÉLÈNE
Où ils me disaient... J'en ai une qui me revient en tête qui me dit... tu resteras celle sans qui je n'aurais rien tenté. Et c'est super quand tu reçois des messages comme ça. Et puis tu te dis, mais moi, en fait, je fais quoi ? Moi, ça fait quelques années que je suis au même poste. Tu vois tous les autres qui s'épanouissent. Voilà, c'est ça. Je ne vois pas forcément d'évolution dans ma carrière. Si je reste à cet endroit-là, je ne vois pas forcément d'évolution dans ma carrière. Voilà, c'était le moment.
- JULIEN
Ok, tu avais besoin de gérer quelque chose par toi-même et surtout d'amorcer un changement aussi, quelque chose qui soit complètement en lien avec tes affinités, avec tes valeurs. Oui,
- HÉLÈNE
c'est ça.
- JULIEN
Très bien. Du coup, tu quittes ton poste. Oui. Tu as eu une rupture conventionnelle.
- HÉLÈNE
J'ai eu une rupture conventionnelle.
- JULIEN
Ce qui est plutôt confortable pour pouvoir préparer une suite.
- HÉLÈNE
Oui.
- JULIEN
Qu'est-ce qui se passe ensuite ? Est-ce que tu te lances directement ? Est-ce que tu te formes ? Comment ça se passe ?
- HÉLÈNE
Non, je me suis formée. dans le sens où, à la base, quand je suis partie, je n'avais pas forcément en tête de devenir freelance tout de suite.
- JULIEN
D'accord.
- HÉLÈNE
C'était plutôt un changement de métier.
- JULIEN
Voilà,
- HÉLÈNE
c'était plutôt un changement de métier. Donc ça, c'est plus dans mon éducation, dans ma culture, où c'est la sécurité avant tout. Donc du coup, j'avais plus dans la tête le fait de retrouver du salariat derrière.
- JULIEN
D'accord.
- HÉLÈNE
Et donc, du coup, je me suis formée au développement web pour apprendre les langages de programmation.
- JULIEN
Apprendre à ne plus bénéficier du soleil.
- HÉLÈNE
Voilà, c'est ça. Exactement. Je découvre ma cave. C'était hyper sympa. Donc, j'ai fait une formation avec l'école O'Clock, qui est plutôt réputée dans le domaine. C'est vraiment une formation excellente. Et puis, il a fallu trouver un emploi après. Et là, je me suis rendue compte que... le marché de l'emploi pour les devs juniors est complètement bouché.
- JULIEN
Ok. Parce que c'est un métier trop jeune, tu penses ?
- HÉLÈNE
Parce que, alors, c'est pas que c'est un métier trop jeune, c'est qu'il y a la crise Covid qui est passée par là, la crise économique aussi, du coup, qui est passée par là. Et en fait, les entreprises... Alors...
- JULIEN
Qu'en est-ce qu'on analyse plus que...
- HÉLÈNE
Bah, c'est même pas ça, c'est qu'ils recherchent des seniors. En fait, le truc, c'est que les devs, de ce que j'ai compris du marché,
- JULIEN
de l'entreprise... Pour les dév' seniors, on n'entend pas forcément des personnes de plus de 50 ans.
- HÉLÈNE
Non, non, mais des qui ont entre 5, 8, voire plus...
- JULIEN
Des gens expérimentés, avec de l'expérience concrète dans le métier.
- HÉLÈNE
Dans le dev, c'est junior, senior. Et en fait, les entreprises recherchent des devs seniors, sauf que les devs seniors, pendant le Covid, ils ont goûté au télétravail, ils ont goûté à la liberté aussi, ils se sont rendus compte que... ils pouvaient vraiment être nomades dans leur activité. C'est aussi ça qui m'a attirée dans ce métier.
- JULIEN
Tu peux partir en vacances et travailler depuis toutes les vacances si tu veux. Oui,
- HÉLÈNE
carrément. On a juste besoin d'un ordinateur, en fait.
- JULIEN
Et d'une connexion Internet.
- HÉLÈNE
Et d'une connexion Internet. Donc, à partir de là, tu peux vraiment bosser de partout. Et donc, du coup, les devs seniors, maintenant, ils recherchent ça.
- JULIEN
Oui.
- HÉLÈNE
Sauf que les entreprises, comme toute entreprise, font plutôt marche arrière sur le télétravail, etc. Donc, du coup, elles ont du mal à recruter des talents.
- JULIEN
Il y a un décalage, du coup, entre le marché... de l'offre et le marché de la demande actuellement qui ne s'est pas encore stabilisé. Les deux acteurs n'ont pas encore réussi à se mettre d'accord sur un compromis de situation.
- HÉLÈNE
Exactement. Et c'est vrai aussi que les écoles, pour le coup, les écoles n'aident pas. Dans le sens où il y a énormément de formations très courtes, ce qu'ils appellent des bootcamps.
- JULIEN
Quasiment pas d'expérience.
- HÉLÈNE
C'est ça, en fait, c'est des formations où en trois mois, tu obtiens un bac plus deux. Moi, à titre comparatif, la formation que j'ai faite, c'est six mois. Donc déjà, six mois pour atteindre un bac plus deux, franchement,
- JULIEN
c'est... Tu réduis par quatre l'échéance.
- HÉLÈNE
Exactement. J'ai plus eu de vie sociale pendant six mois, clairement. Mais c'est vrai que du coup, autant dans ma promo, je vois les éléments qu'on a faits, nous, on a vraiment des... même si on n'a pas d'expérience, qu'on a que six mois de dev derrière nous, on a quand même un niveau qui est assez intéressant. Quand je vois d'autres devs,
- JULIEN
voilà. Tu peux être critique un petit peu dessus et dire, ok, ça, je l'aurais fait différemment. Et c'est une erreur que j'ai déjà fait, que je ne ferais plus.
- HÉLÈNE
Voilà, c'est ça. Et c'est vrai que du coup, les entreprises sont extrêmement frileuses à embaucher des juniors, ce que je comprends.
- JULIEN
Oui, parce qu'au final, tu peux avoir cette vision de te dire, en trois mois, il n'est pas assez qualifié pour ce que je lui ai demandé.
- HÉLÈNE
Exactement, que j'entends.
- JULIEN
Tu peux avoir une appréhension en tant que client, ou en tant qu'employeur. Quand tu sors de ta formation, ou quand tu es en cours de formation du moins, le métier que tu apprends, est-ce que c'est complètement raccord avec l'image que tu t'en faisais avant, ou est-ce que tu as découvert des choses à ce moment-là qui n'étaient pas exactement l'image que tu t'en faisais ?
- HÉLÈNE
C'était complètement raccord. Parce que tu t'étais renseignée ? Oui,
- JULIEN
je m'étais renseignée. Tu t'es enseignée des choses, tu disais au cours de ta vie, tu as quand même... mis un pied dedans déjà, tu n'as pas démarré de zéro au moment de ta formation. Bien sûr,
- HÉLÈNE
bien sûr. C'était raccord, c'est vrai que l'expérience que j'ai eue, j'ai fait un stage qui n'était pas obligatoire dans ma formation, mais que je fais quand même, dans une grosse entreprise des Hauts-de-France, une très très grosse entreprise des Hauts-de-France. C'était vraiment une volonté de ma part de découvrir le monde du travail au sein d'une multinationale.
- JULIEN
D'accord.
- HÉLÈNE
Dans le sens où du coup, moi, j'avais connu une petite structure avant. Enfin, c'était une association, mais on était 150, quoi. Donc, j'avais vraiment envie de voir comment ça se passait dans les grosses boîtes. Je suis venue, j'ai vu, je n'ai pas été convaincue. Dans le sens où c'est une grosse boîte, quoi.
- JULIEN
Moins de contacts, moins d'échanges.
- HÉLÈNE
Ça prend trois plombes pour avoir un accord. Voilà, j'ai vite compris que ce n'était pas pour moi que je devais bien aller plus de structure, justement. En plus, dans les grosses boîtes, du coup, en tant que dev, là, pour le coup, on n'est vraiment que derrière notre écran. On n'a pas forcément beaucoup de contact avec le client final. Or, moi, ça, c'est quelque chose, le rapport humain. J'ai beau être dev, j'ai beau être derrière mon ordinateur, le rapport humain, il est quand même indispensable pour moi.
- JULIEN
Et ce n'est pas une crainte que tu as eue en quittant ton précédent emploi où tu étais vraiment en contact, en accompagnement direct avec la personne, de diminuer trop fortement cette empreinte ? Même si tu accompagnes aujourd'hui techniquement encore des personnes dans la construction d'un site web, tu es dans quelque chose de moins global.
- HÉLÈNE
Oui,
- JULIEN
carrément. Mais est-ce que ce n'est pas une crainte que tu as eue à un moment de te dire « je vais quand même perdre cet aspect-là qui me plaît bien » .
- HÉLÈNE
Si, si, ça a été une crainte totale. Je m'étais toujours dit d'ailleurs en partant, je m'étais toujours dit que... Je m'étais toujours dit que je reviendrais dans l'accompagnement de personne, pas de la même manière, mais je reviendrais dans l'accompagnement de personne in fine. Parce que c'est vraiment quelque chose qui est ancré en moi.
- JULIEN
Oui, tu m'expliquais un petit peu ton parcours associatif. Tu as toujours eu un aspect très empathique dans ce que tu faisais à titre perso et professionnel. Alors, je ne dis pas que ce que tu fais aujourd'hui n'a plus du tout ce côté empathique accompagnement. Mais dans une moindre mesure, je pense effectivement des choses que tu as fait avant.
- HÉLÈNE
Oui, c'est ça. Après, je me rends compte aussi aujourd'hui que je peux ne pas tout avoir dans ma vie professionnelle et que justement, la vie associative, la vie perso permettent aussi de créer un équilibre. Oui, tout à fait.
- JULIEN
Ok, très bien. Tu sors de ta formation. Oui. Donc, dans un premier temps, tu cherches un emploi.
- HÉLÈNE
Je cherche un emploi. Je cherche un contrat de professionnalisation pour pouvoir passer le diplôme du dessus. Parce que là, du coup, je suis sortie avec un bac plus 2, je voulais avoir un bac plus 4.
- JULIEN
D'alternance, quoi.
- HÉLÈNE
Voilà.
- JULIEN
c'est ça sauf que à 32 ans tu es trop vieille pour avoir une alternance clairement on me l'a pas dit clairement parce que c'est discriminatoire mais oui mais déjà les écoles de l'air n'a pas quand j'ai fait une alternance pareil quand tu postules à l'école on t'explique ben voilà si tu as tel âge tu coûte autant si tu as tel âge du coup de la prise et c est à ce moment là tu comprends effectivement si tu as une trentaine d'années ou si tu en as 18 à ce pas pareil Il y en a un des deux qui sera plus séduisant. Oui,
- HÉLÈNE
c'est ça. J'ai essayé vraiment de jouer sur le fait que justement, je n'ai pas 18 ans. J'ai 32 ans, je suis une millenials. Pour notre génération, c'est vrai que la loyauté envers l'employeur, c'est quand même très important. J'ai 10 ans de salariat derrière moi, donc je sais ce que c'est que le salariat.
- JULIEN
Des expériences liées à la gestion de projet, etc. C'est-à-dire que tu ne démarres pas en ayant construit trois sites pendant ta formation. C'est ça.
- HÉLÈNE
Mais d'un autre côté, je pense que ça a freiné aussi ça. dans le sens où...
- JULIEN
Maléable ?
- HÉLÈNE
Moins maléable. Et après, du coup, forcément, j'ai un œil critique sur les communications que je peux voir, etc. Et du coup, parfois en entretien, j'ai eu le... Oui, non, mais ce sujet-là, OK, mais nous,
- JULIEN
on se voit pour du dev. Pour maintenant.
- HÉLÈNE
Voilà. et c'est vrai que je me suis vite rendu compte que du coup la gestion globale je l'aurais pas et c'est quelque chose qui allait me manquer tu perdais de la la
- JULIEN
La liberté par rapport à cette soif de liberté que tu avais en quittant ton poste d'avant.
- HÉLÈNE
Voilà, c'est ça. Donc, j'ai très vite compris que la recherche d'emploi, je me suis démotivée dans ma recherche d'emploi parce que, en fait, je me rendais compte aussi que je voyais des red flags un petit peu dans toutes les offres d'emploi que je voyais. Les entreprises familiales, tout ça.
- JULIEN
J'ai donné. Quand on parle faux, c'est peut-être pas...
- HÉLÈNE
Voilà, c'est ça. Quand c'est vraiment un moteur de communication, il faut se poser des questions. Donc du coup, je me suis vraiment démotivée dans ma recherche d'emploi. Et puis, je me suis dit, en fait, c'est pas ça que je veux. C'est pas du salariat que je veux. Après, j'avais toujours aussi la pression familiale, entre guillemets, où mon fils est rentré à l'école là en septembre. Donc, il fallait aussi être disponible. Si je travaille à Lille, être à 18h sur Saint-Amand, c'est pas possible. Enfin, voilà, toutes ces choses-là.
- JULIEN
Et du coup, tu as décidé de créer ton offre d'emploi parfaite.
- HÉLÈNE
Voilà, c'est ça, c'est-à-dire mon entreprise à moi.
- JULIEN
En créant ton propre emploi. Donc ça, c'était en octobre,
- HÉLÈNE
c'est ça ? Ça, c'était en septembre, octobre, ouais.
- JULIEN
Ok, donc tu crées ton entreprise.
- HÉLÈNE
Je crée mon entreprise. Tu crées ton propre site du coup. C'est ça. À la base, j'ai vraiment créé mon entreprise en me disant, je continue un peu à chercher à côté. Et puis, je ferai les deux, mais je me voilais la face. C'est ça. Clairement, c'était plus...
- JULIEN
C'est un discours... Voilà,
- HÉLÈNE
mais même un discours interne, c'était plus pour me rassurer moi-même, je pense. Et puis, en fait, j'ai très vite complètement abandonné la recherche d'emploi et je me suis concentrée sur le développement de mon entreprise.
- JULIEN
Aujourd'hui, niveau alignement, surprends un peu la question de tout à l'heure, comment est-ce que tu te sens ?
- HÉLÈNE
Je me sens beaucoup mieux. J'ai pu avoir... Ma gestion de travail un peu parfaite, ma gestion du temps aussi parfaite.
- JULIEN
Un équilibre pro-perso-asso.
- HÉLÈNE
Un équilibre des différentes vies qui s'est fait de manière plutôt naturelle. Alors après, forcément, la vie perso en prend un petit coup, parce que quand tu développes ton entreprise, tu as un peu moins de temps, forcément, pour la vie de famille, les after work, etc. C'est des choses où il faut y être. Donc, un petit peu moins de temps pour l'instant pour la vie de famille.
- JULIEN
Mais souvent, c'est un boost qui est nécessaire au début de l'entreprise et qui a tendance à s'amenuiser sur la durée. Parce qu'au début, il faut forcément aller chercher les premiers clients, développer ton entreprise, te faire connaître. Et au bout d'un moment, ça devient plutôt d'entretenir cette visibilité.
- HÉLÈNE
Et puis après,
- JULIEN
à l'autre côté,
- HÉLÈNE
c'est aussi se dire le fait d'avoir le choix. Ok. C'est de me dire, oui, j'ai des after work, oui, je travaille beaucoup,
- JULIEN
mais si mon fils est malade,
- HÉLÈNE
j'ai le choix de ne pas travailler ce jour-là parce que mon fils est malade. Alors que si tu es salarié, tu ne peux pas faire ça. Le mercredi, par exemple, pareil, un mercredi sur deux, j'ai mon fils. Comme ma femme est indépendante, du coup, on fait garde alternée le mercredi. Un mercredi sur deux, j'ai mon fils et c'est très bien comme ça. D'ailleurs, je me suis... Dans mon organisation du temps de travail, je me suis rendue compte, en réfléchissant, en préparant le podcast et en analysant un petit peu ce que je faisais, je me suis rendue compte que j'étais sur un rythme de quatre jours. Je fais une semaine de quatre jours. J'ai quatre jours intenses. Et en fonction des semaines, soit c'est le mercredi où je suis avec Malo, soit c'est le vendredi, fin de semaine, c'est plus... Soit c'est le vendredi où globalement... Je n'ouvre pas mon ordinateur. Mais en fait, je me suis rendu compte que c'était vraiment ces jours-là qui débloquaient tout le reste. C'est-à-dire que je me suis rendu compte que j'étais beaucoup plus productive en travaillant sur quatre jours et en ayant une journée off, entre guillemets, plutôt qu'en travaillant à fond cinq jours semaine. Parce que déjà, je suis moins fatiguée. Et en plus de ça, c'est souvent quand tu prends du recul que les blocages se débloquent. Oui,
- JULIEN
ça te débloque des solutions et tu trouves des solutions. Quand tu n'es pas focus dessus, parfois ça te permet de trouver des solutions. Tu as ce temps un petit peu où tu as une idée et tu dis, en fait, c'est ça qu'il me faut.
- HÉLÈNE
Oui, c'est ça.
- JULIEN
Pour ce truc où je suis bloqué, ce problème que je rencontre.
- HÉLÈNE
Exactement. Donc, la semaine de quatre jours, c'est plutôt sympa. Alors après, je reste flexible, évidemment. S'il y a des rendez-vous clients, partenaires, un client qui me rappelle à ce moment-là, évidemment, je décroche. Mais oui, c'est plutôt sympa de travailler comme ça.
- JULIEN
Donc, aujourd'hui, on te contacte si on a besoin de créer un site.
- HÉLÈNE
C'est ça.
- JULIEN
De mettre à jour un site.
- HÉLÈNE
De mettre un jour à site.
- JULIEN
Faire évoluer.
- HÉLÈNE
de faire évoluer...
- JULIEN
Quel que soit l'outil de création de base au final, que ce soit un site qui a été créé sur WordPress, codé de zéro, tu es capable de le reprendre à ce moment-là, de le faire évoluer.
- HÉLÈNE
C'est ça, alors après, ça dépend toujours du site en question, je ne serai pas forcément... Si tu me demandes de recoder Amazon maintenant, ça va me prendre un petit peu de temps. Mais oui, je suis capable de reprendre un petit peu les outils qui ont été utilisés à la base ou de repartir de zéro et de refaire quelque chose.
- JULIEN
Très bien, entendu. Je mettrai ton site dans la description, si des personnes sont intéressées et souhaitent te contacter. Et je t'avais demandé de prendre une carte de visite. Tout à fait. Et moi, j'ai celle de Yohan, que j'avais rencontrée lors du dernier tournage. Je remets de la carte de Yohan, et on en parlait tout à l'heure, qui est spécialisé justement un peu dans cet aspect réseautage, construction de réseau, de partenaire. Et je remettrai la tienne à la prochaine personne que je rencontre, merci, pour le podcast cet après-midi, et qui sera l'épisode suivant. Merci beaucoup en tout cas d'avoir donné ton temps. C'était hyper intéressant. J'espère à nouveau que ça pourra inspirer d'autres personnes qui sont dans cette réflexion de « est-ce que je change de métier ou pas ? » « J'ai un confort, mais est-ce que je le quitte ? » Tu as eu un parcours où tu as eu une prise de risque, et au final, ça a payé, parce qu'aujourd'hui, tu es heureuse d'avoir fait ce choix-là. Merci à celles et ceux qui nous auront écoutés. Merci d'avoir donné du temps. Merci de partager, de mettre un j'aime, un commentaire sur ce podcast. C'est ce qui nous permet de gagner de la visibilité. Et à très bientôt. Merci, à bientôt.
- HÉLÈNE
À bientôt, Julien.